DDDD - Roularta

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DDDD - Roularta
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ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°37 • € 5,50 • P509559 • 12 SEPTEMBRE 2013
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D Les prévisions de 12 économistes belges
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Placer les réseaux sociaux au centre de l’agora, et non plus devant une seule paire d’yeux à la fois:
nombreux sont ceux qui y ont déjà pensé, en créant des outils capables de chercher et diffuser sur grand écran des
messages liés à une conférence, un séminaire, une fête... LiveTweetApp s’inscrit dans la même logique, mais «nous
avons choisi de nous spécialiser et de n’exploiter que Twitter. Nous offrons plus de performances et des tarifs gratuits
jusqu’au palier des 30 tweets diffusés», explique Alexis Serneels, un des trois fondateurs de l’application.
LiveTweetApp est une création de l’agence web Doodle.be (qui n’a rien à voir avec le site de planification d’événements).
Elle fonctionne depuis décembre 2012. «Nous savions dès le départ que d’autres solutions existaient déjà, et notamment
des offres gratuites trouvables sur la toile. C’est pour cela que nous faisons très attention à notre politique tarifaire. Un
autre aspect capital est la modération des messages. Il ne s’agit pas d’une option, chaque tweet doit être accepté avant
sa diffusion. C’est un aspect incontournable d’une bonne exploitation de ce réseau social à des fins d’animation
événementielle.»
Aussi fonctionnel pour une soirée d’anniversaire entre amis que pour une conférence à large public, l’outil créé par
Doodle.be permet aussi d’insérer des logos, de personnaliser les modes d’affichage et les images de fond, et de choisir le
support de diffusion (ça fonctionne aussi sur des téléviseurs). Il n’y a pour l’heure pas de nouvelle version à l’horizon,
mais bien «des réaménagements ponctuels. Twitter grandit dans notre pays, et le potentiel de croissance de cet outil se
z OLIVIER STANDAERT
situe bel et bien devant lui», conclut Alexis Serneels.
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 67
BIZZ MÉTIERS
PROFESSION EN VOIE D’EXTINCTION: DÉBARDEUR
L’homme et le che
Maillon indispensable entre le bûcheron et la scierie,
Marc (50 ans) et son fils Florentin (20 ans) Guillaume
sont débardeurs de profession. «J’ai beaucoup de chance :
un de mes quatre fils reprend le flambeau.»
Ils ne sont plus qu’une quarantaine en Belgique.
SAM DE KEGEL, PHOTOS STIJN PIETERS
andis que les premiers
rayons de soleil illuminent la cime des
sapins, Bijou, Jules et
Sica piaffent d’impatience à l’idée d’entamer la journée de travail. Marc, Florentin et un ami agriculteur
de Bastogne harnachent deux chevaux
ardennais et un Brabançon. Le plus massif d’entre eux pèse 900 kilos. Les chevaux de trait sont des animaux à sang
froid, paisibles, qui exécutent fidèlement
les ordres. Exceptionnellement puissants,
ils sont capables de tracter au moins une
fois leurs poids. Ces travailleurs hors pair
ne se plaignent pas, ne tombent jamais
malades et travaillent efficacement.
Un constat qui se vérifie aujourd’hui
encore. Les débardeurs maîtrisent deux
métiers, celui du bois et celui du cheval.
«Nous savons comment manœuvrer les
chevaux mais connaissons aussi toutes
les essences d’arbre et essayons dans la
mesure du possible de ne rien endommager». Marc et Florentin guident les
chevaux ardennais entre les arbres avec
une facilité déconcertante, ils attachent
une chaîne autour des troncs et, à leur
signal, leurs nobles compagnons les tractent en haut du talus, jusqu’au bord du
chemin. Comme dans un sprint cycliste,
avec un déploiement de force aussi
intense qu’impressionnant. Rares sont
les chutes.
Marc Guillaume est tout sourire. «Nos
chevaux de trait sont de grands sportifs
particulièrement adroits. Ils s’entraînent
chaque jour. Mais contrairement aux
T
68 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
cyclistes, ils ne sont pas dopés. Ils sont
capables de monter une pente de 20%,
de traverser les ruisseaux et les rivières,
de se frayer un chemin dans les endroits
les plus reculés de la forêt. C’est là un de
leurs principaux atouts et toute leur
valeur ajoutée: ils arrivent là où les
machines n’ont pas accès.»
Les machines sont également au rendez-vous. Deux énormes grues agrippent les troncs d’arbre que les chevaux
de trait viennent de déposer au bord du
chemin. L’homme, l’animal et la machine
travaillent ici en symbiose. Malgré le
grondement des machines, les chevaux
ne bronchent pas. Ils n’ont d’oreilles que
pour les ordres doux mais fermes de leurs
maîtres: ai (à gauche), jeu (à droite), reculer. En un jour, les débardeurs tractent
des quantités énormes de bois hors de
la forêt, environ 20m³ si ce sont de petits
troncs, de 30 à 50m³ si les troncs sont
plus grands.
Tradition séculaire
Le débardage par traction chevaline
est une vieille tradition ardennaise qui
a su échapper à la mécanisation. Essentiellement parce que certaines zones
forestières ne sont accessibles qu’aux
chevaux. Seuls les moyens de transport
du «personnel de débardage» ont évolué au cours de ces 50 dernières années.
Les hommes et leurs chevaux se déplacent aujourd’hui dans un rayon d’action
de 20 à 50km en jeep, en remorque ou
en bétaillère comme Marc et Florentin.
Autrefois, ils parcouraient la distance à
pied.
MARC GUILLAUME
«Les machines sont
peut-être plus rapides
mais coûtent nettement plus cher.»
≤
val en symbiose
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 69
BIZZ MÉTIERS
Le métier de débardeur, qui fait
aujourd’hui figure de rareté, était très
fréquent dans les Ardennes. Chaque village comptait plusieurs petites scieries.
«Chacun avait besoin de bois pour sa
ferme. Bon nombre d’agriculteurs se faisaient débardeurs en hiver.»
Ils ne sont plus qu’une quarantaine
à exercer cette activité en Belgique.
La plupart combinent le métier de débardeur avec celui de négociant en bois,
de menuisier ou d’agriculteur pour des
raisons financières essentiellement.
prises, Marc a décidé à 28 ans de se lancer comme débardeur indépendant.
«Qu’il pleuve ou qu’il vente, nous sommes
à pied d’œuvre, tout comme nos chevaux.»
Marc énumère les avantages de la traction chevaline. Un cheval de trait ne s’embourbe jamais, ne laisse pas de traces
profondes, ne pollue pas et ne cause
aucune nuisance sonore. «Nous travaillons le plus souvent en province de
Luxembourg. Nous entretenons les
berges des rivières, nous extrayons les
FLORENTIN GUILLAUME
En Flandre, les débardeurs sont encore
moins nombreux. Ils ne sont que
quelques-uns à travailler pour des asbl
locales et des organismes publics comme
Agentschap natuur en bos (l’Agence de
la nature et des forêts) et s’occupent principalement de gestion forestière. Marc
et Florentin arrivent à vivre de leur
métier, même si c’est loin d’être évident.
Plusieurs fois par an, ils forment de
jeunes débardeurs, question d’arrondir
leurs fins de mois.
«C’est un métier difficile mais pour
rien au monde je n’en changerais». Le
grand-père et le grand-oncle de Marc
étaient déjà débardeurs avant lui. «Enfant,
je les accompagnais et j’observais.» Après
un bref passage dans plusieurs entre70 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
Les chevaux sont des
travailleurs hors pair :
ils ne se plaignent pas,
ne tombent jamais
malades et travaillent
efficacement.
bois qui encombrent les cours d’eau. Un
tracteur abîmerait les berges. Nos chevaux sont en outre capables de traverser
la rivière sans aucune difficulté».
Ces nobles compagnons présentent
des atouts écologiques incontestables.
De plus, écologie et économie font ici
bon ménage. «Les machines travaillent
peut-être plus vite mais nous coûtons
moins cher. Nous facturons 35 euros de
l’heure alors qu’un grutier demande facilement 90 euros de l’heure. Vous savez
ce que consomment ces deux tracteurs
par jour? 400 litres de mazout. Il faut les
amortir. Ceci dit, nous nous complétons
et nous respectons. Les troncs tractés
par nos chevaux sont ensuite transportés par camion chez l’intermédiaire, le
grossiste ou l’usine de transformation.»
Chevaux sans hommes
Midi a sonné. Jules, Sica et Bijou
reçoivent leur pitance bien méritée: un
sac d’avoine et un grand seau d’eau. Les
chevaux transpirent autant que les
hommes. Les ficelles de ce métier assurément éprouvant se transmettent quasi
instinctivement de père en fils depuis
des générations. «Florentin est tombé
dedans quand il avait quatre ans», dit
fièrement son père Marc. Malgré ses
bras de lutteur et ses jambes musclées,
Florentin est de silhouette plutôt fine.
Ce qui ne l’empêche pas de guider les
mastodontes avec fermeté, mais toujours au rythme du cheval.
La relève est assurée, du moins dans
la famille Guillaume. «Rares sont les
jeunes qui veulent encore apprendre le
métier, regrette Marc. Ils ont parfois
une idée erronée, quasi romantique, du
travail. ‘Travailler avec des chevaux
dans la forêt, chouette’, se disent-ils,
mais ils décrochent au bout d’une
semaine. Les autorités locales organisent des formations pour les chômeurs
démotivés mais ils n’ont pas toujours
la bonne attitude. Ils suivent la formation uniquement pour éviter les poursuites de l’Onem.»
«J’en connais pas mal qui exercent
une autre profession mais aimeraient
beaucoup apprendre le métier. Ils
n’osent pas se lancer à cause des risques
financiers. Il existe en France un système permettant aux candidats motivés d’interrompre leur activité pendant
un an, le temps d’apprendre le métier
de débardeur dans une école spécialisée tout en étant payés. Au bout d’un
an, ils passent les examens et reçoivent
un diplôme pour pouvoir s’installer.
C’est une excellente initiative.» z
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BELOURT HE , À HAMOIR : 99 % À L’EXPORT
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Il est 14h30. Le camion des Moulins de Statte (Huy) termine sa
livraison, tandis qu’un semi-remorque quitte la cour de l’usine en
emportant vers Anvers deux conteneurs, l’un pour le Congo, l’autre
pour l’Afrique du Sud. Le matin, une délégation chinoise a visité
l’entreprise. Belourthe, à Hamoir,
est l’un des seuls producteurs
indépendants au monde de
céréales infantiles (et autres).
MICHEL DELWICHE. PHOTOS: RAPHAËL DEMARET
1
Pas pour le marché interne
«Notre volonté, explique Vincent Crahay,
administrateur délégué de Belourthe, est
d’acheter local, en Wallonie, en Belgique,
et en tout cas à 100% en Europe: le blé,
l’avoine, l’orge, le maïs, le seigle, le sarrasin... Cela représente 5.000 tonnes de
céréales ! Même le riz est européen
puisqu’il vient d’Italie. Sans compter
l’équivalent de 12 millions de litres de
lait que nous achetons aux laiteries
belges. Pareil pour le miel, les fruits et
les saveurs... Nous sommes les seuls à
produire du baby food en Belgique, et
nous exportons à plus de 99%. Nul n’est
prophète en son pays, d’accord, mais
on peut parfois regretter de ne pas être
suivis par la grande distribution...»
72 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
2 Du lait, des céréales...
Dans une première phase, les ingrédients
sont mélangés en une pâte plus ou moins
liquide. Eau, poudre de lait et céréales
pour les produits les plus simples, auxquels
peuvent être ajoutés, pour les plus complexes, des sucres, des graisses ou huiles,
du miel, du malt, etc. Capacité: 150 à 200
tonnes/semaine.
3 La maîtrise
de l’hydrolyse
Belourthe est l’une des rares
usines indépendantes au
monde à pouvoir, à l’instar
des multinationales, maîtriser la production de céréales
hydrolysées: grâce à l’apport
d’enzymes, les ingrédients
interagissent et libèrent un
goût sucré, sans adjonction
de sucre. Cette opération
rend également le produit
plus facile à digérer.
4 Un jeu de
températures
Le processus fait passer la matière
par quatre phases de température.
A 120° C, la chaleur dénature l’amidon (glucide) des céréales pour le
rendre assimilable. Ensuite, à 65°,
l’action enzymatique démarre. Elle
est arrêtée à 120° et le produit est
ensuite refroidi sous les 10° pour permettre sa conservation en attendant
d’être appelé vers les cylindres de
séchage.
5 Ce petit goût de biscuit
Ces tambours tournants – Belourthe en
compte neuf – vont confectionner une
sorte de crêpe fine, au kilomètre, de textures et de goûts variables. En fonction
de la viscosité de la pâte, de la nature
de ses ingrédients et de la température,
on peut en effet obtenir différentes réactions dites «de Maillard», explique
Fabrice Louis, directeur de l’usine: des
réactions entre les protéines et les sucres
qui ajoutent des parfums au produit
– ce petit goût de biscuit ou de caramel –
et en déterminent la couleur. Comme
pour le pain grillé.
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 73
BIZZ MADE IN BELGIUM
6 Une analyse permanente
7 La touche finale
La fine crêpe ainsi obtenue, sèche et cassante,
est déchiquetée par une vis sans fin et expédiée vers les moulins. A toutes les étapes de
la production, des échantillons sont prélevés
et analysés. Le système de qualité de
Belourthe est certifié par le BRC (British Retail
Consortium), une référence en alimentaire.
Par l’utilisation de tamis de différents calibres, choisis en fonction du produit final, les brisures
sont criblées et la poudre est
envoyée vers les silos. L’étape
suivante sera le mélange, à sec
cette fois, avec d’autres ingrédients: poudre de lait, vitamines,
sucre, fruits, légumes, fibres,
prébiotiques, etc.
8 De 17g à 1.000 kg
Ninolac, la marque propre de Belourthe, a été créée en 2009 et est exportée dans une
quinzaine de pays. Mais l’usine condruzienne travaille aussi avec des partenaires locaux
dans plus de 30 pays. Elle peut fabriquer ici le produit fini à leur marque, ou le leur
laisser terminer sur place, mais sans jamais exporter sa technologie. Les lignes de
conditionnement permettent une grande diversité de formats, de la portion individuelle
de 17 grammes jusqu’au grand sac d’une tonne destiné aux clients industriels.
74 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
9 La dégustation
quotidienne
Chaque jour de production,
une équipe formée d’ingénieurs R&D, de responsables qualité et du chef de
production participe à une
dégustation: il s’agit de vérifier le goût, la couleur, la viscosité, le parfum...
150 recettes de céréales
Belourthe existe depuis 2006. Le groupe Nestlé, qui s’était installé en 1932 à Hamoir, dans le Condroz liégeois, a décidé de
fermer en 2005. Vincent Crahay, qui à l’époque dirigeait l’usine
pour le compte de la multinationale, a proposé de la reprendre.
«C’était la plus grande usine d’Europe de Nestlé, explique-t-il,
et elle a produit pour le Moyen-Orient, la Russie, l’Afrique...
71 pays au total. Mais Nestlé a décidé de déplacer sa production là où se trouvaient ses marchés. Nestlé a accepté mon
offre – ce qui lui permettait de sauver son image, tout en
m’imposant un contrat de non-concurrence pendant trois ans
en baby food. Nous avons donc travaillé en fournissant
des ingrédients à l’industrie alimentaire. Nous n’avions pas
de produit, pas de marque, pas de clients...»
Ce temps a toutefois été mis à profit pour mettre au point
des produits propres, et élargir la gamme: l’alimentation pour
bébés toujours, mais aussi pour les femmes enceintes, allaitantes, les personnes âgées. Des aliments pour les diabétiques,
ou sans gluten. Des produits certifiés bio, ou encore halal.
Belourthe produit ainsi plus de 150 recettes, en fonction
du goût local ou de la législation du pays concerné.
Belourthe sera prochainement la première usine de Belgique à
fonctionner au GNL (gaz naturel liquéfié), ce qui lui permettra
de réduire de 6.000 à 4.200 tonnes ses rejets annuels de CO2.
La société emploie de 80 à 90 personnes. Le chiffre
d’affairesprévu en 2013 est de 25 millions d’euros
(+20% par rapport à 2012).
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 75
BIZZFORMATION
FLORENT À L A SAUCE BELGE
Le Cours des grands
s’installe à Bruxelles
A la rentrée académique, l’enseignement supérieur belge
comptera un acteur de plus: le Cours Florent. La prestigieuse
école parisienne de théâtre qui a formé Isabelle Adjani,
Francis Huster, Audrey Tautou ou encore Gad Elmaleh
s’apprête à ouvrir une antenne à Bruxelles.
C
cinéma et, depuis quelques années, en
comédie musicale. Si le programme est
relativement classique de par les options
dispensées (danse, chant, diction, corps
en mouvement, etc.), le Cours Florent
se distingue surtout par la pédagogie
qu’il applique, basée sur une succession d’auditions permettant aux professeurs d’évaluer les élèves. Une recette
miracle de l’acteur, à en croire le palmarès impressionnant de ceux qui ont
«fait» Florent.
PIERRE DAVY
ours Florent. Deux mots
magiques qui dégagent
une effluve de tapis rouge
et de gloire et qui suffisent
pour imaginer la horde
d’étudiants se pressant aux portes de
l’établissement le jour de la rentrée.
L’école parisienne fondée en 1967
par Augustin Florent forme les étudiants sur trois ans. Elle est ouverte
à tous, à l’issue d’un stage d’accès, et
propose des formations en théâtre, en
76 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
«Ce n’est pas
un passeport
pour la gloire »
Le Belge Alex Vizorek, humoriste
qui monte et chroniqueur radio
à la RTBF et sur France Inter,
est passé par le Cours Florent
après ses études à Solvay. Il livre
sa vision de la prestigieuse école:
«Il faut dire ce qui est, Florent
c’est l’usine. Mais ils disent bien
que ce n’est pas un passeport
pour la gloire. Il n’y a pas de
sélection, tout le monde peut
entrer. Donc il y a énormément
de monde dans les classes et peu
de place à l’arrivée. Forcément ça
fait pas mal de déçus, mais aussi
beaucoup de chances de trouver
des gens talentueux parmi
les candidats. A refaire,
je le referais mille fois. J’y ai
rencontré ma metteuse en scène,
qui m’a donné des cours de one
man show, Stéphanie Bataille.
Mais ce n’est pas une boîte
à magie. On nous donne
de très bons outils mais il faut
savoir les utiliser. Et puis
le problème c’est que beaucoup
de gens arrivent en croyant
qu’ils vont d’office être célèbres
et ça fait pas mal de déçus...»
L’institution parisienne a créé la surprise cet été en annonçant qu’elle allait
ouvrir une antenne à Bruxelles dès l’automne. Une annonce qui a suscité de la
fierté souvent, de la méfiance parfois, un
questionnement chaque fois. Quelles
sont les raisons qui ont amené l’institution à s’installer à 1h30 de train de Paris,
L’effet crise
«C’est le résultat de plusieurs années
de réflexion, explique Frédéric
Montfort, directeur du Cours Florent.
Depuis longtemps, nous avons des étudiants belges qui viennent à Paris.
En 2007, nous avions organisé pour la
première fois un tour de notre classe
libre (Ndlr, ce concours itinérant sélectionne l’élite et lui donne l’accès à deux
années gratuites) à Bruxelles. Nous
avions rencontré un franc succès et
avions découvert quelques acteurs talentueux qui sont venus à Paris. Je me
souviens que beaucoup de gens nous
ont demandé à ce moment-là pourquoi
on ne s’installait pas en Belgique.Nous
avons mûri notre décision pendant
quelques années. Florent est une école
connue mais nous sommes aussi une petite entreprise qui ne pouvait pas prendre une telle décision sans mesurer tous
les paramètres.» En outre, le directeur explique avoir reçu de nombreux encouragements de personnalités issues du
milieu théâtral belge, comme Olivier
Coyette, le directeur du théâtre de
Poche, qui les a incités à faire le pas.
Et puis, assez paradoxalement, la
crise économique a pesé dans la balance.
«En France, la crise fait que les gens ont
plus de difficultés à venir étudier à
Paris, constate Frédéric Montfort. Le
logement y coûte cher, les déplacements aussi, il y a moins de jobs disponibles pour les étudiants... Mais d’autre
part la demande est toujours la même
pour notre école. Nous nous sommes dit
que c’était peut-être à nous de nous
déplacer pour nous rapprocher des étudiants potentiels.» Mais pourquoi avoir
choisi Bruxelles et non Bordeaux,
Marseille ou encore Lyon, des villes
françaises qui sont plus distantes de
Parisque la capitale belge? «Il y a une
histoire du spectacle audiovisuel en
Belgique, assure Frédéric Montfort.
Le pays a un rôle important dans la
pédagogie de l’art dramatique et dans
le cinéma et possède un réservoir de talents. C’est normal qu’on soit là.»
La prestigieuse école aurait-elle intérêt, pour son image et son rayonnement, à former à Bruxelles des acteurs qui
sont de plus en plus amenés à travailler
en Belgique étant donné les différents
systèmes mis en place pour encourager
la production audiovisuelle dans notre
pays, comme l’incitant fiscal du tax shelter? «Oui, certainement. Il faut être là où
le spectacle se fait. Il se passe de plus en
plus de choses importantes en Belgique
au niveau des tournages, des doublages,
etc. Tous ces éléments ont évidemment
participé à notre décision. Ce n’est pas
un hasard si les sociétés de production
travaillent de plus en plus en Belgique.
Ça démontre que le pays a une politique
extrêmement volontaire là-dessus. Et
c’est logique que nous soyons là où ça
se passe.»
Un business model fragile
Si le directeur de l’école reconnaît
que la création d’un nouvel établisse ment est une aventure
quelque peu hasardeuse pour l’institution dont la structure financière relève plus de la PME, il considère la création d’une antenne
bruxelloise comme une chance.
«Notre équilibre financier est très
fragile car notre institution est
100 % privée. Si les inscriptions
baissent, ce sont nos revenus qui
baissent aussi. Mais les coûts sont
les mêmes. En venant en Belgique
on s’adapte pour contourner la crise
et, par la même occasion, offrir
plus de chances aux artistes de
trouver un emploi par la suite.»
L’école parisienne a beau être une
machine impressionnante qui compte
chaque année environ 1.400 inscrits
dont 250 à 300 diplômés chaque année,
elle ne vit que grâce à leurs droits d’inscription qui s’élèvent à 380 euros par
mois (soit 3.800 euros par année académique) constituant une enveloppe globale que nous estimons à 5,5 millions
d’euros pour couvrir les frais de l’institution, le salaire des professeurs, le ma-
tériel parfois coûteux et les diverses
formations. A Bruxelles, l’école qui n’ouvrira que trois classes dans un premier
temps n’a pas dû engager de frais très importants pour son installation.
«Une affaire d’échange»
«A ce jour, le Cours Florent bruxellois
recense 52 inscrits, pas seulement des
Belges mais aussi quelques Français»,
commente le directeur, satisfait de la
façon dont se présente la rentrée. «Je
suis confiant. Je crois que ça vaut le coup
d’essayer. Notre but n’est pas d’arriver
et de dire ‘voilà comment on fait en France’.
C’est une affaire
d’échange. Nous travaillons depuis des années avec des profs venus de partout en Europe. Le fait d’être en
Belgique nous apportera
aussi de nouvelles opFrédéric
tiques, de nouvelles méMontfort,
thodes, cela nous fera
directeur
découvrir de nouveaux
du Cours
auteurs, etc.» Une viFlorent.
sion partagée par Augustin Florent, le fondateur de l’institution,
qui y voit même l’occasion «d’engager et de
favoriser l’échange entre les deux langues natio nales en Belgique,
pourquoi pas en jouant en néerlandais»...
Le corps enseignant sera constitué de
professeurs de l’école française et d’intervenants de l’antenne belge, et l’école
compte développer des partenariats
avec des acteurs de la vie culturelle belge
comme le Théâtre de Poche (Bruxelles)
qui y dispensera un stage pendant les
classes préparatoires d’octobre.
PG
dans un pays qui connaît déjà une suroffre d’écoles de théâtre ?
z MARIE D’OTREPPE
Comment s’inscrire ?
Un stage d’accès sera organisé du 8 au 24 octobre. Durant trois semaines,
les candidats à l’inscription travailleront leur jeu d’acteur avec un professeur.
A l’issue de cette période, une quarantaine d’étudiants seront sélectionnés pour entamer la rentrée dès le mois de novembre dans les locaux
situés à Laeken, près de Tour & Taxis.
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 77
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Sisley en trois leçons
L’entreprise familiale française a sa propre stratégie. «On ne développe pas une marque
en lorgnant sur ce que font les autres», soutient son CEO, Philippe d’Ornano.
es cosmétiques, les parfums et
les produits de soins Sisley
(à ne pas confondre avec
la marque de vêtements du
même nom, propriété du
groupe italien Benetton) s’adressent à
une clientèle de luxe. L’histoire de cette
entreprise familiale française se décline
en trois grandes périodes. La première,
dans les années 1970, est celle de la création de la marque par le couple Hubert
et Isabelle d’Ornano; l’entreprise ajoute
des extraits de plantes à ses produits,
ce qui la distingue de la concurrence.
Au cours des deux décennies suivantes,
Sisley ouvre des filiales en Europe et
élargit son offre aux produits de soins
pour hommes et aux parfums pour
femmes. La troisième étape est entamée
au début de ce siècle: Philippe d’Ornano,
le fils des fondateurs Hubert et Isabelle,
œuvre à l’expansion du groupe en Asie.
Sisley est plutôt avare sur les chiffres.
«L’entreprise se porte bien, commente
Philippe d’Ornano. Elle a enregistré une
croissance de 41% au cours des quatre
dernières années, alors même que le marché international chutait de 4,5%.» En
Belgique, où il est actif depuis plusieurs
dizaines d’années – même s’il vient à
peine d’y ouvrir ses premiers bureaux –
le groupe enregistre selon ses dires une
croissance à deux chiffres.
Sisley, qui suit une stratégie peu banale,
est l’exemple type de la société dont les
choix sont rigoureusement axés sur le
long terme. Voici une de ses leçons exposée en trois points.
2
Un produit n’a pas besoin
d’être soutenu par
une gamme
1
N’imposer aucune
restriction aux chercheurs
Sisley ne se soucie guère de la concurrence. «On ne développe pas une marque
en lorgnant sur ce que font les autres.
Nos chercheurs n’ont pas à se préoccu-
PG
L
PHILIPPE D’ORNANO, CEO DE SISLEY
«Nos chercheurs n’ont pas
à se préoccuper du prix auquel
un produit sera mis sur le marché.»
per du prix auquel un produit sera
mis sur le marché», expose Philippe
d’Ornano. La crème solaire conçue
au début des années 1990 illustre bien
cette volonté d’accorder la priorité à la
recherche. Au terme de cinq années
passées dans les laboratoires, elle a été
commercialisée à un prix quatre fois
supérieur à celui des autres soins solaires.
«En jouant pleinement sur le fait que
nous vendions la crème protectrice la
plus onéreuse du marché, le marketing
a fait mouche.»
Les produits Sisley deviennent instantanément des classiques. La crème
anti-âge Supremÿa Yeux, qui sera proposée à la vente dès le mois de septembre au prix de 204 euros, a tout pour
devenir, elle aussi, un mythe.
Sisley propose des produits haut de
gamme pour hommes, un groupe-cible
particulièrement difficile à convaincre.
«Nous avons conclu, à l’issue d’entretiens menés avec des clients, que les
hommes, loin d’être disposés à cumuler
tubes et flacons, préféraient une crème
chère, pour autant qu’elle soit tout-enun», pointe Philippe d’Ornano. Certains
que les hommes seraient indifférents au
concept, les experts en marketing s’en
défiaient. «Ils soutenaient que si nous
voulions néanmoins nous attaquer
à ce segment, nous ne pouvions faire
moins que de proposer une gamme
d’une dizaine de soins. Nous ne nous
sommes pas laissés convaincre. Cela fait
aujourd’hui trois ans que la crème est
sur le marché, et elle se vend bien.»
3
Conjuguer commerce
électronique et boutiques
physiques
Philippe d’Ornano craignant que le
commerce virtuel ne cannibalise les
ventes en boutique, Sisley a longtemps
refusé d’y avoir recours. «En Chine, en
France, en Angleterre et aux Etats-Unis,
autant de pays où Internet est intensément présent, nous proposons désormais
un portail de vente électronique. Nos produits doivent certes pouvoir être touchés,
humés, mais nous constatons qu’un nouveau segment de clientèle est pris d’un
véritable engouement pour les accessoires proposés en ligne. Que l’on achète
par Internet ou en boutique, les prix sont
identiques. Nous tentons de faire profiter chacun des canaux de ce que l’autre
a de mieux à offrir, par exemple en proposant les services de conseillères lors
des achats en ligne.» z BENNY DEBRUYNE
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 79
BIZZ ENTREPRENDRE
FOCUS SUR LES STUDENTPRENEURS
Etudiants côté pile,
entrepreneurs côté face
Ils sont motivés,
débordent d’idées et sont
bien décidés à ne pas
attendre pour
lancer leur société.
Même s’ils usent toujours
leurs fonds de culottes
sur les bancs d’école!
Ces «studentpreneurs»
l’affirment: les études
peuvent être compatibles
avec l’entrepreneuriat.
Plus de temps disponible,
moins de risques à
prendre. Toutefois, aucun
statut spécifique ne leur
est dédié.
MÉLANIE GEELKENS
A
leur âge, certains ne tirent
encore aucun plan professionnel sur la comète. Mais
eux savent pertinemment
à quoi ressemblera
leur future carrière. D’ailleurs, trop
impatients d’attendre d’avoir quitté les
bancs scolaires, ils se sont déjà lancés.
Les étudiants entrepreneurs ne courent
certes pas les rues. Mais il n’est pas rare
d’en trouver dans les auditoires des
différentes universités et hautes écoles;
hommes d’affaires avant l’âge, jonglant
entre cours, examens, levée de fonds
et business plans. Bill Gates, Mark
Zuckerberg ou Steve Jobs ont bien créé
leur illustre boîte au milieu de leur
80 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
parcours universitaire — ils n’ont
d’ailleurs jamais obtenu leur diplôme —
alors pourquoi pas eux?
Certains de ces jeunes fondent leur
entreprise parce qu’ils craignent que leur
idée ne soit plus aussi novatrice une fois
qu’ils seront diplômés. D’autres saisissent
simplement une opportunité qui se
présente à eux. Pour certains, enfin, il
s’agit plutôt d’assouvir une passion ou
de joindre l’utile à l’agréable en concrétisant un sujet de mémoire.
Quel que soit leur profil, tous sont
unanimes: si monter son propre business
demande des sacrifices (adieu temps
libres, obligation de réussir en première
session pour consacrer ses vacances au
boulot...), le statut d’étudiant serait
propice à bien des égards. «On dispose
de pas mal de temps et, comme on vit
chez nos parents, les risques sont plus
faibles», juge Julien Paquet, cofondateur
de Famest (lire l’encadré «Famest»).
«On ne doit pas encore payer de prêt
hypothécaire, subvenir aux besoins d’une
famille, nourrir des enfants, ajoute
Olivier Beghin, administrateur délégué
d’IsoHemp (lire l’encadré «IsoHemp»).
On a moins gros à perdre.»
Tous estiment également qu’il existe
un fossé entre ce qu’ils peuvent
apprendre de l’entrepreneuriat aux cours
et ce qu’ils expérimentent au quotidien.
«Les trois années de bachelier ne m’ont
≤
FA M E S T
Taguer ses vêtements sur la Toile
Ils ont été diplômés en juin dernier. Pas de seconde session,
mais pas de vacances pour autant. Julien Paquet, Martin
Meys et Grégory Vander Schueren bossent ferme. Les
fondateurs du site Famest en ont l’habitude: durant leurs
études à l’UCL, leurs temps libres étaient déjà réduits au
strict minimum. Le prix à payer lorsqu’on décide de fonder
son entreprise tout en poursuivant son cursus.
«Ce n’était vraiment pas simple de mener
les deux de front, se souvient Julien Paquet.
Parfois, quand on était aux cours, on recevait
10 appels. Et en rentrant, il ne fallait pas
seulement penser à ses devoirs mais aussi
à répondre à ces coups de fil...»
Avant de se lancer, tous trois avaient en tête
l’idée de devenir entrepreneurs. Alors
lorsqu’ils ont eu cette idée de créer une
plateforme permettant aux utilisateurs de
«taguer» leurs vêtements sur les réseaux
sociaux en échange de bons de réduction
(lire «Trends-Tendances» du 21 mars 2013p. 77),
pas question pour eux d’attendre d’avoir obtenu
un diplôme. «Il fallait saisir l’opportunité. Le monde du Web
évolue rapidement, on avait peur de ne plus être les seuls
après.» Ils commencent donc à travailler sur leur projet,
intègrent l’accélérateur d’entreprises Nest’up, finissent
en décembre 2012 par lever 30.000 euros auprès
d’investisseurs.
Ils avaient peur de ne pas être pris au sérieux. «Il y a bien eu
quelques personnes qui nous prenaient de haut. Mais au
final, notre jeunesse nous a apporté un capital sympathie
non négligeable. Les gens étaient contents de nous aider.»
Ils ne se lançaient pas dans l’entrepreneuriat pour se faire
de l’argent. «D’ailleurs, on ne s’en fait
JULIEN PAQUET,
MARTIN MEYS
ET GRÉGORY
VANDER
SCHUEREN
«Il y a bien
eu quelques
personnes qui
nous prenaient
de haut. Mais au
final, notre
jeunesse nous
a apporté
un capital
sympathie non
négligeable.»
toujours pas aujourd’hui!» Mais ils
emploient déjà trois collaborateurs et travaillent avec
plusieurs indépendants. Ils viennent par ailleurs de signer
un partenariat avec Zalando et un important distributeur
asiatique. «Fonder son business prend du temps. Avoir
commencé durant nos études nous permettra de nous
rémunérer bien plus tôt que si nous avions attendu.»
ISOHEMP
Deux ingénieurs à la conquête du chanvre
Olivier Beghin et Jean-Baptiste de Mahieu ont l’entrepreneuriat dans le sang. «Depuis notre plus jeune âge,
affirme le premier. Pendant nos études d’ingénieur à
l’UCL, nous cherchions un projet d’entreprise. Nous voulions avancer. De fil en
OLIVIER
aiguille, nous sommes tombés sur ce
BEGHIN ET
JEAN-BAPTISTE
DE MAHIEU
«Nous n’avons
jamais mis en
avant notre
statut
d’étudiant.
Il était important
de s’entourer
de personnes
expérimentées,
qui nous ont
soutenus.»
matériau de construction qu’est le
chanvre. Nous nous sommes pris au jeu
et, un jour, la société était créée!Il y avait de la demande
pour nos produits, alors nous ne voulions pas attendre.»
C’était il y a un an et demi. Depuis, IsoHemp commercialise des produits isolants à base de chanvre et de chaux.
D’une production au départ artisanale, les deux jeunes
(aujourd’hui diplômés) s’apprêtent à passer à la vitesse
industrielle. Leur société, basée à Fernelmont, emploie
déjà six personnes et a noué des partenariats avec
Carmeuse, Argio, ChanvrEco...
«Lorsque nous étions encore à l’université, les soirs et les
week-ends étaient consacrés à nos études et durant la
semaine, nous travaillions au développement d’IsoHemp,
décrit Olivier Beghin. Nous n’avons jamais mis en avant
notre statut d’étudiant. Il était important de s’entourer
de personnes expérimentées, qui nous ont soutenus
et ont amené de la solidité au projet.»
La principale difficulté rencontrée a été la recherche
de fonds, indispensables pour passer à une production
industrielle. «C’était une phase délicate. Les banques
ne sont pas très réceptives, surtout vis-à-vis des jeunes
entrepreneurs, se souvient-il. La première année, nous
ne vivions pas de ça. Aujourd’hui, nous sommes
rémunérés, mais ça fait partie d’un plan financier. L’investissement doit être rentabilisé sur quatre ans. La société
n’est pas encore rentable, mais nous sommes confiants
pour l’avenir!»
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 81
BIZZ ENTREPRENDRE
ACADEMIA MENTIS
Boris Latour, entrepreneur depuis l’âge de 16 ans
A la Solvay Brussels School, où il entame sa dernière
année de master, Boris Latour ne passe pas inaperçu.
Non qu’il soit un étudiant assidu. De son propre aveu,
il se rend rarement aux cours. «Mais c’est le seul jeune
qui vient en voiture et qui la paie lui-même», sourit son
professeur Olivier Witmeur.
Le jeune Bruxellois est un étudiant entrepreneur hors
norme: il a lancé son premier business à l’âge... de
16 ans! «A l’époque, je vendais des places pour des
soirées. D’abord 25, puis 300, 600... J’ai rapidement
organisé mes propres événements. Dès que j’ai eu
18 ans, j’ai régularisé la situation et créé B-Event, une
société événementielle toujours active aujourd’hui.»
En janvier 2012, il lance B-Invest, une société d’investissement dans l’immobilier («plutôt pour me constituer
un patrimoine perso») et récidive huit mois plus tard
avec Academia Mentis, une école de soutien scolaire
basée à Lasne, offrant également depuis peu un club de
langues pour adultes. En un an, l’établissement est passé
de quatre à 150 clients.
«Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs et je n’ai
jamais réellement trouvé mon épanouissement à l’école,
raconte-t-il. Mon moteur, c’est de concrétiser mes idées.
J’en ai d’ailleurs beaucoup d’autres en tête. J’ai déjà
travaillé sur d’autres business plans. Ils sont prêts, je m’y
consacrerai après mes études.» Son prochain projet:
pas appris grand-chose, si ce n’est à gérer
une surcharge de travail», confesse Boris
Latour, étudiant entrepreneur (lire
l’encadré «Academia Mentis»). «Il y a un
fossé entre la théorie et la pratique,
poursuit Julien Paquet. Nous n’avions
jamais appris à faire un plan financier en
classe. Lorsque nous avons dû en réaliser
un, nous sommes partis de zéro.»
«Enormément de créativité
chez les ados»
Pourtant, l’enseignement ouvre de plus
en plus ses grilles horaires à l’incitation
au goût d’entreprendre. Des primaires
aux études supérieures, des tas de
programmes existent: Junior-Entreprise,
Cap’Ten, Explor’ado, J’entreprends@
school, Mineure en esprit d’entreprendre, Young Entreprise Project,etc.
«Il y a quelques années, il n’existait pas
ou peu de cours dédiés à ce sujet, décrit
Olivier Witmeur, professeur à la Solvay
Brussels School. Aujourd’hui, cela prend
de l’ampleur. Et pas uniquement dans les
facultés de commerce, mais aussi du côté
des ingénieurs, des informaticiens...»
82 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
une structure active dans le conseil juridique à destination
des jeunes entrepreneurs.
Etudiant ou pas, l’une des clés de la réussite est selon lui
de bien s’entourer. «Au départ, ce n’était pas simple de
frapper aux portes, je n’étais pas toujours
BORIS LATOUR
«Etudier et
travailler,
pour moi, c’est
compatible.
Pourquoi
attendre ?
Ce serait
du temps
perdu !»
pris au sérieux. Mais je n’ai plus ce
problème aujourd’hui. Etudier et travailler, pour moi, c’est
compatible. Puis pourquoi attendre? Ce serait du temps
perdu!»
Malgré tout, certains continuent de
penser que l’enseignement ne sensibilise
pas assez à la question. Olivier Verbeke,
directeur de l’accélérateur de start-up
Nest’up, souhaiterait davantage d’initiatives. «Il y a énormément de créativité
chez les enfants et les adolescents.
L’entrepreneuriat est une forme d’apprentissage.» «Je préfère voir le verre à
moitié plein, plaide quant à lui Didier
Clarinval, directeur des opérations
Un statut
particulier, semblable
à celui d’étudiant
artiste ou sportif de
haut niveau, favoriserait l’émergence de
«studentpreneurs».
Ceux qui sont passés
par là le réclament.
de l’Agence de stimulation économique.
Nous vivons une amorce de changement
culturel. Le mot ‘entrepreneur’ est
revalorisé lentement mais sûrement,
notamment à l’école.»
Un statut particulier, semblable à celui
d’étudiant artiste ou sportif de haut
niveau, favoriserait-il l’émergence de
«studentpreneurs»? Ceux qui sont passés
par là le réclament. Ce qui leur
permettrait non seulement de profiter
d’un horaire aménagé mais qui clarifierait également leur situation sur le plan
fiscal. Car aujourd’hui, pour conserver
les avantages en tant qu’étudiants, ils sont
contraints de devenir indépendants à titre
principal mais ne peuvent être rémunérés
(ou très modestement) s’ils veulent être
exemptés de cotisations sociales.
En France, des «pôles entrepreneuriat» ont été créés sur les campus universitaires et le statut d’auto-entrepreneur (lancé en 2008 et visant à simplifier
la création de petites sociétés) est ouvert
aux étudiants. En Belgique, aucun projet
spécifique de cet ordre ne semble être à
l’ordre du jour... z
20ème Retailday
26 septembre 2013
Kinepolis Anvers
Reshaping Retail
Comment faire la différence dans un marché hyper-concurrentiel
Avec les témoignages de: Bel & Bo, Ambiorix, Herman Toch, Wijs, Tenue de Nimes, Mobile Vikings & Gino Van Ossel.
Programme complet et inscription: www.retailday.be
OB56744
certified PDF
Z-Agora vous présente les meilleurs moments de CWNetWORK.TV, l’espace d’inspiration que vous offre le Cercle de Wallonie. Une façon
de prendre un peu de recul pour analyser week-end après week-end un grand nombre de thématiques économiques et de société.
Au sommaire ce week-end, Bernard Thiry, Président du Comité de Direction d’Ethias, Laurence Vanhée, Chief Happiness Officer au
SPF Sécurité Sociale, et Philippe Delaunois, Ancien Administrateur délégué de Cockerill Sambre.
Retrouvez ces sujets et des centaines d’autres sur www.cwnetwork.tv
Z-A
Agorra, chaque week-end
ou www.canalz.be
sur
Une production de
24/24 via TV digitale
BIZZZOOM
Trouver chaussure à son pied
Adidas, Nike et New
Balance, mais aussi
de petits acteurs
Les miracles
de la production
«made to order»
Parmi les majors des chaussures
de sport, l’allemand Adidas et les
américains Nike et New Balance
ont été les premiers à explorer
les possibilités offertes par la
technologie de l’impression
3D pour la fabrication de leurs
chaussures de sport. Mais cette
piste est également explorée
sérieusement par de nouveaux
entrants. C’est le cas de la petite
enseigne flamande spécialisée
dans les équipements pour
coureurs, Runners Service Lab
(RSLAB). L’anversois pourrait
ainsi voir son statut évoluer de
celui de distributeur à celui de
fabricant de chaussures de sport.
Le made to order permet
d’offrir une chaussure entièrement personnalisée, avec
une forme qui colle littéralement aux mensurations de
l’athlète. Pour les fabricants,
cette approche pourrait
permettre, à terme, de rapatrier aux Etats-Unis et en
Allemagne au moins en partie une activité de production
qui avait filé voici une bonne
vingtaine d’années vers des
pays moins chers comme le
Vietnam ou la Chine, notamment pour les modèles haut
de gamme.
NEW BALANCE
Les fabricants d’imprimantes 3D
L’allemand EOS, l’américain 3D Systems, l’américano-israélien Stratasys comptent parmi les principaux
fournisseurs d’imprimantes 3D utilisables par les fabricants de chaussures de sport. Bruce Bradshaw,
director marketing for objet chez Stratasys, indique que la seule limite actuellement rencontrée est la
faible vitesse d’impression des imprimantes 3D: «Dans l’état actuel des choses, produire une semelle
prend 2 h». Mais comme le précise Shane Kohatsu, directeur des innovations chez Nike, l’essentiel est
peut-être ailleurs : «Ce qui importe est sans doute plus la rapidité avec laquelle vous pouvez faire
intervenir les changements en termes de R&D que le volume que vous pouvez faire».
84 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
JOHAN DEBIÈRE
200
Une porte ouverte pour des chaussures de sport
«made in Belgium»?
C’est précisément la voie qu’a commencé à explorer l’administrateur délégué de Runners Service Lab, Koen Wilssens. Avec
des sportifs professionnels comme la recordwoman mondiale
du marathon Paula Radcliffe, cet ancien athlète d’élite (Ndlr,
il a été recordman de Belgique du 3.000 m) s’est distingué par
une analyse sérieuse de la morphologie du coureur et dans la
fabrication de semelles sur mesure. La technologie de l’impression 3D va peut-être lui permettre de passer à la vitesse
supérieure en embrayant sur la fabrication personnalisée
de toute la chaussure.
Des athlètes conquis
«Les chaussures personnalisées me permettent
une aisance plus naturelle, avec un équilibre
parfait entre la flexibilité de la semelle et la
dynamique de la chaussure», témoigne Jack
Bolas, coureur de demi-fond et testeur officiel de
la chaussure 3D chez New Balance. Plusieurs
centaines de chaussures 3D ont été produites
jusqu’à présent. Il s’agit essentiellement de prototypes ou de chaussures d’essai qui peuvent être
portées par des athlètes lors de compétitions.
NEW
BALANCE
L’américain
a été
le premier
à créer
une chaussure
3D utilisée
en conditions
réelles
lors d’une
compétition.
EUROS
Contrairement
à Adidas, Nike
ou New Balance,
le belge RSLAB
est le seul
qui donne
une indication
de ses prix.
A un horizon
de deux ans,
Koen Wilssens
espère ainsi sortir
ses premières
chaussures 3D
à un prix de vente
estimé autour
des 200 euros.
152.000
EUROS
C’est le subside
octroyé par
l’Agence flamande
pour l’innovation
par la science
et la technologie
(IWT) à RSLAB
pour tester
les possibilités
offertes
par la technologie 3D
dans la fabrication
de chaussures
sur mesure.
RSLAB
RUNNERS
SERVICE LAB
Sur base
d’une analyse
individualisée
du coureur, RSLAB
peut créer des
semelles qui lui sont
parfaitement
adaptées. RSLAB
espère produire ses
premières chaussures
d’ici deux ans.
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 85
GETTY
BIZZJURIDIQUE
Partnerzz
Planza.com
cherche
investisseur
Utilisation illicite
de logiciels
Un éditeur de logiciels peut-il débarquer à l’improviste dans mon entreprise
parce qu’il me soupçonne de contrefaçon ?
E
n principe, l’utilisation d’un logiciel fait même les serveurs et les ordinateurs sur lesquels
l’objet d’un contrat de licence et, le plus ceux-ci sont installés, et ce sous peine d’ astreintes,
souvent, d’un paiement de redevances c’est-à-dire des pénalités à payer en cas de nonfixées par l’éditeur de ce logiciel. Cependant, respect de cette injonction. Les difficultés opépour certains, il est parfois tentant de ne pas (tout) rationnelles qui s’ensuivent peuvent être consipayer malgré l’utilisation qu’ils font de ces pro- dérables puisque tout le système informatique
d’une entreprise peut soudainegrammes informatiques. On parle
alors de contrefaçon, laquelle peut
n ? ment se trouver paralysé.
Cependant, il a parfois été fait
donner lieu à des poursuites civiles
Vous avez une questio
mail un usage abusif de cette procéet/ou pénales.
Envoyez-nous un e.be
dure, ainsi que l’ont constaté
Une façon pour les éditeurs d’y
à expert@tendances
certains jugements récents.
remédier réside dans l’usage qu’ils
C’était notamment le cas lorsque les
font d’une procédure spécifique
dite de saisie-description. Concrètement, il s’agit éditeurs procédaient à une fishing expedition,
d’un mécanisme légal qui permet, moyennant c’est-à-dire sans disposer de véritables indices
certaines conditions, d’obtenir l’autorisation d’un de contrefaçon au moment de la demande d’autorisation au juge de procéder à cette inspecjuge de procéder à une sorte d’«inspection
tion surprise. En son arrêt rendu le 2 mai
surprise» du matériel informatique de la
2013, la Cour de cassation a rappelé que
personne qui est soupçonnée de contrecette façon de faire n’était pas conforme
façon. Cet examen n’est pas réalisé par
à la loi et a, dès lors, rejeté les preuves
l’éditeur lui-même mais bien par un
de contrefaçon qui avaient pourtant
expert judiciaire, lequel sera accompaété obtenues lors de l’expertise judigné d’un huissier de justice et, très souciaire. D’autres situations concernaient
vent, d’un «conseil technique» de cet
NICOLAS
des propositions de transactions qui
éditeur ainsi que de son avocat. Par ailROLAND,
étaient préparées à l’avance par certains
leurs, le juge peut aussi accorder une
AVOCAT
SENIOR
éditeurs et qui, le jour même de leur
mesure temporaire de saisie, empêchant
AU CABINET
visite, étaient signées dans des conditions
dès lors de continuer à utiliser les exemSTIBBE
critiquables. z
plaires litigieux de ces logiciels, voire
86 12 SEPTEMBRE 2013 | WWW.TRENDS.BE
En juin dernier, Koen
et Jeroen De Smet,
dirigeants du bureau
de traduction Oneliner,
ont lancé Planza.com.
«Il s’agit d’une application grâce à laquelle
ses utilisateurs peuvent
donner une forme
concrète à un futur événement (voyage, baby
shower, enterrement
de vie de garçon, etc.),
explique Jeroen De Smet.
Elle va aider ceux qui
sont régulièrement
chargés de l’organisation
d’événements privés ou
professionnels. De plus,
il n’existait jusqu’ici que
très peu d’outils destinés
à planifier efficacement
ce type d’événements.»
Les fonctionnalités
de Planza sont actuellement gratuites, mais
ses créateurs envisagent
la possibilité de créer
à l’avenir un abonnement
payant de type «Pro
Account». Grâce à un
système viral intégré
qui permet d’inviter des
amis, Planza (disponible
en 12 langues) a déjà
rassemblé 7.000
utilisateurs en trois mois
et les ambitions de ses
créateurs sont grandes.
«D’ici deux ans, nous
envisageons de rassembler un million d’utilisateurs à travers le monde.
Pour y parvenir, nous
sommes à la recherche
d’un investisseur qui,
grâce à son expérience
dans les applis web,
aurait les contacts
ad hoc permettant
l’expansion de notre
projet.» z
PUB & MARKETINGBIZZ
L A COLL ABOR AT ION DE L A SEM AINE
Choco, le petit robot
T
moteurs de recherche consacre le nom de KitKat à sa version
4.4 qui devrait sortir à la mi-novembre.
Si, de son côté, Google va offrir une visibilité mondiale à la barre
chocolatée de Nestlé, la nouvelle version du système d’exploitation Android sera tout autant mise en valeur par son partenaire.
Pour cette opération exceptionnelle,
KitKat a en effet prévu pas moins de
50 millions d’emballages garnis du
célèbre robot vert avec, à l’intérieur,
un code qui permettra au consommateur de gagner de nombreuses
tablettes Nexus 7 de Google.
Retentissant, cet échange de bons
procédés permet non seulement aux
deux marques de s’offrir une promotion croisée à moindre coût, mais
aussi de créer le buzz sur les réseaux
sociaux vu la singularité du partenariat. D’autant plus que pour célébrer l’événement KitKat a réalisé
une vidéo de présentation humoristique où son produit est présenté comme un outil technologique dernier cri. Du grand art... z
PHOTOS : PG
echnique publicitaire éprouvée depuis quelques années,
le cobranding vise à rapprocher momentanément deux
marques pour proposer au consommateur un produit
ou des services conjoints, histoire de mettre un coup de projecteur original sur les sociétés associées. Inattendue, cette initiative croisée attire généralement
la sympathie des foules puisqu’elle
fait souvent preuve d’audace et de
créativité. Dernier exemple en
date : Google et Nestlé viennent
de signer un partenariat soi-disant
non marchand pour donner le nom
de KitKat à la prochaine version
du système d’exploitation
Android. Jusqu’ici, Google ajoutait le nom d’un dessert ou d’une
pâtisserie à chaque nouvelle version de son logiciel aujourd’hui
présent sur près d’un milliard de
smartphones et de tablettes, mais
sans y associer de marque commerciale. Après Android
Cupcake, Donut, Eclair ou encore Jelly Bean, l’empereur des
Duel sur l’asphalte
C’est lorsqu’elles s’affrontent sur le terrain de la concurrence que les marques
sont généralement les plus drôles et les plus inventives. Pour sa dernière campagne visant à promouvoir son modèle ASX, Mitsubishi a ainsi confié les rênes
de la création à l’agence Boondoggle. Bien lui en a pris puisque celle-ci a imaginé un scénario qui tacle énergiquement les concurrents de la
marque, à savoir Nissan et Kia. Avec
son opération «L’essai vers l’essai»,
Boondoggle propose aux conducteurs qui veulent essayer un
crossover d’une autre marque de
leur déposer d’abord à domicile
le modèle ASX de Mitsubishi.
L’acheteur potentiel peut ainsi se rendre en ASX à son rendez-vous chez Kia
ou Nissan pour y effectuer l’essai prévu, avant de repartir chez lui, toujours au
volant de la nouvelle Mitsubishi. De quoi pour pousser à son paroxysme
l’expérience de la comparaison sur le terrain !
Ludique et originale, la campagne imaginée par Boondoggle ne fait pourtant
pas rire les concurrents de Mitsubishi. Au moment où nous bouclions cette
édition, Nissan venait d’intenter une action en justice pour mettre fin au plus
vite à cet acte de concurrence jugée déloyale...z
Pub rétrograde
Les années 1980 font un retour malheureux
dans la sphère publicitaire belge. Coup sur
coup, deux campagnes radiophoniques plongent l’auditeur dans les abysses d’un anachronisme aussi inutile que maladroit. Neckermann,
d’une part, nous ressort le vieil accent africain
«à la Michel Leeb» pour nous vendre ses
voyages de dernière minute. Pathétique.
L’opticien Pearle, d’autre part, affiche ses prix
en francs belges sous prétexte qu’il lance
une action promotionnelle pour fêter ses 30
ans. Lamentable. 2013, l’euro, le respect
de l’autre et tout ça, vous connaissez ?
z FRÉDÉRIC BRÉBANT
RETROUVEZ FRÉDÉRIC BRÉBANT DANS SA SÉQUENCE «TENDANCES PUB» CHAQUE
VENDREDI VERS 9 H 45 DANS L’ÉMISSION «TOUT LE MONDE Y PASSE» SUR
LA PREMIÈRE (RTBF RADIO) ET AUSSI TOUTES LES VIDÉOS SUR TRENDS.BE
WWW.TRENDS.BE | 12 SEPTEMBRE 2013 87
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Le lundi 14 octobre 2013
The Wild Gallery, Bruxelles
PROGRAMME :
18h30 Accueil au champagne
19h00 Walking dinner
20h30 Défilé et présentation
des collections des 8 candidats
21h00 Open bar, soirée et DJ
Le nombre de places est limité.
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www.levifweekend.be/fashionaward2013
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02 467 58 82 – sandra.seghers@roularta.be
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ou contactez Sandra Seghers :
ÊTES-VOUS ENCORE
EN TRAIN D’ATTENDRE
LE BON MOMENT
POUR INVESTIR?
IL EST TEMPS
DE PASSER A L’ACTION
Les fluctuations des marchés incitent bon nombre d’investisseurs à rester
dans l’attente du « bon moment » pour investir à nouveau. Cette approche
peut sembler plus sûre, mais elle compromet potentiellement vos objectifs
financiers à long terme.
Nous pensons que l’heure est venue de faire le bilan de votre situation et
des facteurs qui dictent vos décisions d’investissement : une allocation
prudente en actions peut être judicieuse dans une perspective de long
terme pour équilibrer vos portefeuilles.
Parlez-en avec votre conseiller financier.
Pour plus d’informations, contactez votre conseiller financier ou téléchargez
notre brochure sur www.franklintempleton.be/passeralaction
Il est recommandé d’examiner attentivement les objectifs d’investissements, les risques et les frais liés à un compartiment avant
d’investir. Ces informations sont contenues dans le prospectus, que vous pouvez obtenir auprès de votre conseiller financier. Nous vous
recommandons de lire attentivement le prospectus avant tout investissement.
Tout investissement comporte des risques, dont la perte possible de capital. Les cours des actions fluctuent, parfois rapidement et
considérablement, en raison de facteurs qui affectent des entreprises, des industries ou des secteurs particuliers, ou encore les conditions
générales de marché.
Distribué par Franklin Templeton International Services S.A. succursale belge - Professionnel du secteur financier agréé par la Commission
de Surveillance du Secteur Financier - 28 avenue Marnix, 1000 Bruxelles - Tél.: +32 2 289 62 00 - Fax: +32 2 289 62 19.