dossier de presse - Fondation de l`Hermitage

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dossier de presse - Fondation de l`Hermitage
DOSSIER DE PRESSE
Sommaire :
Communiqué de presse
Informations pratiques
Extrait du catalogue
Liste des œuvres
Textes des salles
p. 2
p. 3
p. 4
p. 9
p. 15
Animations et événements
Médiation
Art & gastronomie
Illustrations
p. 17
p. 18
p. 20
p. 21
Contact presse : Emmanuelle Boss – eboss@fondation-hermitage.ch
Fondation de l’Hermitage
2, route du Signal, case postale 42
CH - 1000 LAUSANNE 8 Bellevaux
www.fondation-hermitage.ch
direction
tél.
fax
e-mail
Sylvie Wuhrmann
+41 (0)21 320 50 01
+41 (0)21 320 50 71
info@fondation-hermitage.ch
De Raphaël à Gauguin
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
De Raphaël à Gauguin
Trésors de la collection Jean Bonna
DU 6 FÉVRIER AU 25 MAI 2015
La Fondation de l’Hermitage a le rare privilège d’accueillir plus de 150 chefs-d’œuvre de la
prestigieuse collection Jean Bonna. Réunissant les génies du dessin, ce magnifique ensemble se
distingue par sa variété, qu’il s’agisse des artistes, des techniques utilisées ou encore des
époques de création, depuis la Renaissance italienne jusqu’au début du XXe siècle.
Le musée inscrit ainsi un nouveau chapitre à l’exploration des grandes collections privées
suisses, qu’il mène depuis plus d’une quinzaine d’années : collection Weinberg (1997), Jean
Planque (2001), Arthur et Hedy Hahnloser (2011).
Tout d’abord bibliophile, Jean Bonna est un amoureux du papier, une passion qui l’a mené du
livre aux ouvrages illustrés, puis à l’estampe, et enfin au dessin ancien. Pour le seul plaisir des
yeux, sans souci d’exhaustivité, il réunit depuis trente ans des œuvres graphiques de très haute
qualité, qui composent désormais un ensemble remarquable, digne des plus grandes collections
privées constituées en Europe depuis le XVIe siècle.
D’une richesse exceptionnelle, ce « musée secret » révèle une prédilection pour les œuvres très
achevées et harmonieuses, et un goût marqué pour la grâce féminine, la nature somptueuse et
tranquille, le monde enchanteur des animaux.
Après quelques expositions retentissantes, notamment à l’Ecole nationale supérieure des beauxarts de Paris (2006), au Musée d’art et d’histoire de Genève (2007), au Metropolitan Museum de
New York (2009) ou à la National Gallery d’Edimbourg (2009), la collection Jean Bonna trouve un
nouvel écrin à la Fondation de l’Hermitage. Le parcours offre l’occasion unique de découvrir des
trésors rarissimes et méconnus des écoles italienne, française et nordique, pour se conclure avec
une sélection remarquable d’œuvres impressionnistes et symbolistes. Les grands maîtres de
l’histoire de l’art sont ainsi mis à l’honneur, à travers leurs plus belles pages graphiques :
Boucher, Canaletto, Cézanne, Chardin, Degas, Delacroix, Dürer, Gauguin, Géricault, Goya,
Liotard, Lorrain, Manet, Parmigianino, Raphaël, Redon, Rembrandt, Renoir, Tiepolo, Van Gogh ou
encore Watteau.
Commissariat : Nathalie Strasser, conservatrice de la collection Jean Bonna
Commissariat général : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage
L’exposition et le catalogue bénéficient du généreux soutien de
et de la Fondation pour l’art et la culture.
COLLECTION DE L’HERMITAGE
En marge de l’exposition, la Fondation de l’Hermitage présente une sélection d’œuvres majeures
de sa collection, dans la galerie du sous-sol.
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De Raphaël à Gauguin
INFORMATIONS PRATIQUES
INFORMATIONS PRATIQUES
Titre de l'exposition
De Raphaël à Gauguin
Trésors de la collection Jean Bonna
Lieu
Fondation de l’Hermitage
2, route du Signal
CH – 1000 Lausanne 8 Bellevaux
tél. +41 (0)21 320 50 01
www.fondation-hermitage.ch
info@fondation-hermitage.ch
Direction
Sylvie Wuhrmann
Dates
6 février - 25 mai 2015
Horaires
du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu'à 21h
fermé le lundi, sauf lundi de Pâques (6 avril) et de Pentecôte (25 mai) de 10h à 18h
Prix
adultes : CHF 18.- / tarif réduit pour groupes dès 10 personnes (CHF 15.-)
retraités : CHF 15.- / tarif réduit pour groupes dès 10 personnes (CHF 13.-)
handicapés (avec carte AI) : CHF 15.étudiants et apprentis, chômeurs : CHF 7.jeunes jusqu’à 18 ans : gratuit
possibilité de payer en euros
Billets en prélocation dans le réseau FNAC et sur www.fnac.ch
Nombre d'œuvres
151
Commissariat
Nathalie Strasser
Catalogue
256 pages, 29 x 24 cm, 158 illustrations couleur, CHF 49.-
Editeurs
Fondation de l’Hermitage, en coédition avec la Bibliothèque des Arts, Lausanne
Animations
et événements
visites commentées publiques, les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h
visites peinture & musique
conférence
soirées art & gastronomie
dimanches art & brunch
Médiation
ateliers graines d’artistes, enfants, ados et familles, dessin académique avec modèle
parcours-jeu
PâKOMUZé (3 - 19 avril)
Pour les écoles
visite commentée spécialement destinée aux enseignants (11 février à 16h)
matériel et dossier pédagogique
Café-restaurant L’esquisse + 41 (0)21 320 50 07 ou www.lesquisse.ch
Accès en bus
Accès en voiture
bus tl n° 3, 8, 22 ou 60 : arrêt Motte, ou bus tl n° 16 : arrêt Hermitage
suivre les panneaux après les sorties d’autoroute Lausanne-Blécherette (n° 9) ou
Lausanne-Vennes (n° 10), parking du Signal (place des fêtes de Sauvabelin)
Prochaine exposition
Marius Borgeaud (1861-1924)
26 juin - 25 octobre 2015
Contact presse
Emmanuelle Boss, eboss@fondation-hermitage.ch
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De Raphaël à Gauguin
EXTRAIT DU CATALOGUE
JEAN BONNA OU LA PASSION DU DESSIN
La qualité exceptionnelle des collections d’art privées constituées et conservées en Suisse est bien connue,
et les relations de confiance et d’amitié que la Fondation de l’Hermitage entretient depuis trois décennies
avec les collectionneurs lui ont régulièrement permis de révéler ces « musées secrets » et de les offrir pour
quelques mois en partage avec le plus grand nombre. C’est ainsi que les visiteurs ont pu découvrir les
trésors de la collection Weinberg (1997), la collection Planque (2001), la collection Hahnloser (2011), ou
encore, lors de l’exposition Passions partagées (2009), une anthologie de chefs-d’œuvre du XXe siècle issus
de collections privées suisses.
Si ces manifestations faisaient la part belle à la peinture, le dessin y a toujours eu sa place. Cela est vrai
aussi des expositions de collections publiques : en invitant la Pinacothèque nationale d’Athènes en 2004 ou
le Musée Fabre de Montpellier en 2006, la Fondation de l’Hermitage a eu à cœur de compléter la
présentation de ses hôtes prestigieux par un aperçu de leurs fonds graphiques. Quant aux expositions
monographiques ou thématiques, elles ont également ouvert leur sélection au dessin, ce laboratoire de
l’idée et de la forme qui témoigne souvent, bien au-delà d’une étape essentielle vers le tableau, d’une
extraordinaire créativité, d’une inventivité hors du commun. On peut rappeler ici les tracés à l’encre
fantasmatiques de Victor Brauner (1999), les puissantes évocations à la craie de Carl Fredrik Hill (dans
Impressions du Nord, 2005) ou les études synthétiques au crayon Conté d’Edward Hopper (2010). Mais à
l’exception notable des Dessins visionnaires de Victor Hugo (2008), qui révélaient toutes les facettes de
dessinateur du grand génie romantique et montraient l’étonnante modernité de son art, aucune
présentation ne s’était encore focalisée sur ce médium pour en dégager les enjeux fondamentaux.
Avec l’exposition De Raphaël à Gauguin. Trésors de la collection Jean Bonna, la Fondation de l’Hermitage
est heureuse non seulement d’inscrire un nouveau chapitre à son exploration des grandes collections
privées suisses, mais aussi de partir à la découverte de ces contrées fascinantes, qui sont au cœur de la
création. Ici, le dessin n’est plus subordonné, il est roi. Prenant ses appartements dans les salles de la
Fondation, il y déploie toutes ses écoles, toutes ses périodes, toutes ses techniques. Il nous emmène des
rarissimes primitifs flamands à la modernité impressionniste, en passant par les splendeurs de la
Renaissance italienne, la quiétude de l’âge d’or hollandais ou les hardiesses du romantisme français.
Laissons-nous captiver ici par les humeurs variables de l’encre ou la sensualité de la sanguine, là par la
douceur veloutée du pastel ou l’acuité du graphite. Laissons-nous conquérir par la grâce majestueuse
d’une Tête de femme de Barocci, par un célèbre paysage arcadien du Lorrain ou par cet attendrissant
Marcassin de Hoffmann au pelage soyeux et à l’œil mutin.
Hans Hoffmann, Un marcassin, 1578
Constituée depuis une trentaine d’années à Genève, mais apparue au grand jour il y a moins de dix ans, la
collection de Jean Bonna est l’occasion rêvée pour s’initier à la passion du dessin. Raphaël, Rembrandt,
Watteau, Tiepolo, Goya, Géricault, Ingres ou Renoir, les plus grands maîtres sont au rendez-vous pour
prendre le public par la main, pour le surprendre aussi par la main, s’agissant par excellence d’un art de la
main. Jean Bonna avoue une prédilection pour les grandes heures et hauts faits du dessin et, à l’instar du
sous-marin Nautilus de Vingt mille lieues sous les mers, son musée secret transporte avec lui les précieux
témoins du génie humain. Par sa configuration architecturale, la Fondation de l’Hermitage – une maison de
maître organisée en une succession de salons et de chambres – reproduit le cadre familier de la collection
et se prête avec un bonheur particulier au déploiement des fragiles trésors de papier que Jean Bonna nous
a confiés. Certains de ces joyaux ont déjà connu les cimaises de l’Hermitage, Jean Bonna étant un proche
ami et fidèle prêteur de la Fondation.
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De Raphaël à Gauguin
EXTRAIT DU CATALOGUE
La collection Jean Bonna a fait l’objet depuis une dizaine d’années de plusieurs présentations qui en ont
révélé différents aspects. En 2006, l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts à Paris, puis le Musée d’art
et d’histoire de Genève dévoilaient les pages françaises de la collection. La même institution parisienne
enchaînait avec un florilège des dessins italiens, tandis que les nordiques étaient exposés en 2008 à la
Fondation Custodia à Paris, dans une confrontation des collections Jean Bonna et Frits Lugt. A la suite du
Metropolitan Museum of Art de New York et de la National Gallery of Scotland d’Edimbourg en 2009, la
Fondation de l’Hermitage, pour la première fois en Suisse, décloisonne les écoles et réunit les highlights de
l’entière collection.
François Boucher, Buste d'une jeune fille en chemise vue de dos, les
cheveux attachés, vers 1740
A Jean Bonna, qui a très généreusement accepté un détachement temporaire des plus beaux ornements
de son Nautilus, nous exprimons notre infinie reconnaissance pour sa confiance bienfaisante, son soutien
constant et son amitié. C’est un honneur pour la Fondation de l’Hermitage de présenter cet ensemble
exceptionnel, digne des plus grandes collections privées de dessins réunies en Europe depuis le XVIe
siècle. Notre profonde et amicale gratitude va à Nathalie Strasser, conservatrice de la collection et
commissaire de l’exposition, qui a conçu pour l’Hermitage un projet sur mesure et l’a réalisé avec autant
d’enthousiasme que de compétence scientifique, jusqu’au remarquable catalogue qui paraît à cette
occasion, dont elle a écrit l’ensemble des notices ainsi que l’introduction. Nos plus vifs remerciements
s’adressent aux autres auteurs de la publication, Dominique Radrizzani et Pierre Rosenberg, qui dans leurs
beaux essais portent sur la collection un regard aussi savant qu’original. Nous disons enfin toute notre
gratitude à Corinne Currat, qui a assuré avec un investissement magnifique la coordination de l’exposition
et du catalogue, et remercions Christophe Bolli et Aurélie Couvreur pour leur apport majeur à ce projet,
ainsi que toute l’équipe de la Fondation de l’Hermitage pour son engagement fort dans cette entreprise.
Notre profonde reconnaissance s’adresse enfin à Credit Suisse, à la Fondation Hoffmann, à la Fondation
Coromandel, à Christie’s et à Retraites populaires, qui par leur généreux soutien, ont permis à un
prestigieux dessein d’exposition de se réaliser. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés !
Sylvie Wuhrmann
Directrice de la Fondation de l’Hermitage
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De Raphaël à Gauguin
EXTRAIT DU CATALOGUE
LE GOÛT D’UN AMATEUR
Depuis près de trente ans, Jean Bonna collectionne le dessin passionnément et réunit de belles feuilles
recouvrant quelque cinq siècles d’histoire de l’art, de la Renaissance italienne au début du XXe siècle. Après
les expositions consacrées à cet ensemble – les seuls dessins français à Paris et Genève en 2006-2007, et
une sélection des pièces majeures de la collection à New York et Edimbourg en 2009 – l’occasion s’offrait
de montrer à la Fondation de l’Hermitage un choix d’œuvres tenant compte de pages acquises dans
l’intervalle. Ces dernières, provenant parfois de milieux artistiques jusqu’ici moins représentés dans la
collection, dénotent pourtant aisément une continuité des choix faits par l’amateur, en accord avec un goût
prononcé pour la figure humaine, une prédilection pour le paysage et un intérêt constant pour la botanique
ou le monde animalier.
Jean Bonna se défend d’avoir amassé ses trésors selon des critères tels que l’inscription ou l’importance
de l’objet dans le processus créatif de l’artiste, mais bien en suivant instinctivement son goût personnel,
celui de dessins aboutis et souvent colorés, à l’instar de petites peintures. Toutes les œuvres de la
collection ressortent pourtant de l’art du dessin – ce dernier étant défini par la technique utilisée, c’est-àdire tous les médiums solides et liquides hormis l’huile, et par son support, à savoir le papier ou le
parchemin. Si la présentation de ces dessins suit, aux murs de la Fondation de l’Hermitage, la classification
traditionnelle des différentes écoles, nous avons tenté d’offrir ici quelques rapprochements au cœur de la
sélection, pour montrer que la collection de belles feuilles de Jean Bonna se fonde sur un rapport personnel
à la forme.
Raffaello Sanzio, dit Raphaël, Etude d'un piquier et de
deux cavaliers pour La conversion de saint Paul, 1515
Les dessins proposant de véritables études de compositions sont rares dans la collection. Il faut pourtant
signaler deux pièces majeures : le dessin de Raphaël préparant La conversion de saint Paul pour la célèbre
tenture du Vatican et l’étude pour la Vierge au long cou de Parmigianino, qui documente un stade précis de
l’élaboration tourmentée d’une œuvre aujourd’hui représentative du maniérisme italien. Le dessin apparaît
là dans sa fonction la plus traditionnelle, à savoir le moment où l’idée jetée sur le papier prend forme,
susceptible d’être modifiée et retravaillée avant d’être fixée définitivement lors de sa transposition dans un
autre médium, que ce soit la peinture, la fresque, la sculpture ou la tapisserie. En revanche, d’autres pages
de la collection, plus nombreuses, révèlent par leur facture que l’artiste est parvenu au terme de sa
démarche, et affichent des compositions déjà abouties. C’est le cas de la feuille de Baldassare Peruzzi,
d’un dessin caravagesque de Jacques Stella, d’une page de Charles Natoire ou encore de la composition
fourmillante d’Anne-Louis Girodet. Œuvres tout à fait élaborées, elles conservent la spontanéité du travail
sur le papier, mais elles s’offrent déjà tout entières à l’appréciation du spectateur, un point qui sans doute
correspond aux inclinations de Jean Bonna, à son caractère de lecteur invétéré. Enfin, plusieurs
compositions de la collection correspondent à de véritables œuvres en soi, des « peintures sur papier »,
comme la Famille italienne de Théodore Géricault, la Pasiphaé de Gustave Moreau ou les Baigneuses au
crabe de Pierre Renoir. Cela n’est pas un hasard si ces œuvres se situent plus près de nous dans le temps,
car le dessin, lentement, s’est dégagé de sa fonction préparatoire et a gagné son autonomie. D’outil de
travail conservé dans l’atelier pour être utilisé, voire réutilisé, il est devenu un objet d’art et comme tel, il est
désormais recherché par les amateurs.
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De Raphaël à Gauguin
EXTRAIT DU CATALOGUE
Pour ce qui est de la figure humaine, l’exposition inclut une série d’études de têtes ou de portraits
sensibles, qui s’échelonnent du XVe au XXe siècle et ponctuent le parcours de leurs visages sérieux. Ainsi
en va-t-il par exemple des pages revenant à l’entourage de Léonard de Vinci, Cornelis Engebrechtsz,
Baccio Bandinelli, Federico Barocci, Jacopo Vignali, Claude Mellan, Antoine Watteau, Jean-Baptiste
Greuze, Théodore Géricault, Théodore Chassériau et Odilon Redon. Ces dessins déclinent de façon
similaire les regards de l’enfance ou de la prime jeunesse, réfléchis ou graves, parfois perdus dans un rêve
lointain, formant une galerie de visages intemporels et inaccessibles aux ravages du temps. Leur fraîcheur
est souvent à l’origine du choix du collectionneur, qui en apprécie la délicatesse.
Les études de nus, essentielles à l’apprentissage du dessin, ne manquent pas dans la collection de Jean
Bonna. Celles réunies ici s’inscrivent naturellement dans les registres traditionnels de la peinture où de
telles figures sont admissibles : allégorique, avec deux feuilles d’origine germanique qui affichent une
nudité plus intellectuelle que réaliste, basée sur les canons de proportion idéale élaborés par Albrecht
Dürer ; historique, ainsi que l’illustrent deux pages de Hendrick Goltzius et de son élève Jacob Matham,
dans lesquelles la sensualité est distillée sous le couvert du récit mythologique ; « arcadique », lorsque la
nudité tend à évoquer le souvenir sublimé d’un paradis perdu, comme c’est le cas chez Pietro Testa et
peut-être Antoine Watteau ; académique enfin, quand la nudité devient un sujet en soi, mais se replie dans
la sphère de l’intimité, comme chez Charles de la Fosse ou Christoffer Eckersberg. Deux feuilles
exceptionnelles, dans la mesure où la collection privilégie la figure féminine, affichent des nus masculins
issus d’une culture où l’artificialité prime sur l’objectivité : celle rendue ici à Pirro Ligorio, affichant un
incroyable groupe d’hommes nus attachés à un arbre, et une belle sanguine du Cavalier d’Arpin.
Il est à noter que le collectionneur a souvent préféré des dessins dans lesquels ne paraît qu’une seule
figure, raffinée, une observation qui vaut également pour les études de plantes et d’animaux conservées
dans l’ensemble. Le Marcassin de Hans Hoffmann, une œuvre dont la minutie provoque immanquablement
l’attendrissement du spectateur, ou la Tête de tigre de Bénigne Sarazin, ne sont que des exemples d’un
bestiaire comprenant par ailleurs des grenouilles, une écrevisse, quelques oiseaux, des chevaux et pour le
moins un éléphant. Jamais ces animaux ne sont montrés dans un décor – aucune vache paissant dans un
paysage – mais ils se découpent franchement sur un fond neutre qui les apparente au portrait, une
particularité que présentent aussi les spécimens botaniques réunis ici, comme l’ample Stellaire de Jacopo
Ligozzi ou même l’étonnant Fuchsia en pot d’Eugène Delacroix. Lorsqu’ils ont été exécutés, ces dessins
participaient d’un élan vers la connaissance approfondie du monde, une démarche scientifique passant par
la restitution précise de tous les détails de l’objet étudié. Les artistes de talent qui se sont attelés à cette
tâche n’ont cependant jamais pu s’en tenir à la seule exactitude, et c’est ainsi que les spécimens
zoologiques ou botaniques dépeints constituent également des œuvres d’art à part entière.
Claude Gellée, dit le Lorrain, Paysage avec vue sur le Mont Soracte, 1663
Enfin, le paysage tient une place importante dans la collection de Jean Bonna, s’échelonnant des premières
tentatives menées dans ce genre en Italie au début du XVIe siècle, illustrées par une feuille arachnéenne de
Fra Bartolomeo, jusqu’à la fin du XIXe siècle, avec la vision translucide et éclatée d’un sous-bois de Paul
Cézanne. Entre ces deux extrêmes, c’est le plus souvent une vision lyrique du paysage qui prédomine : une
vue idéalisée de Florence par Jacques Callot, de lumineux panoramas de Claude Lorrain, un étang calme
par Simon de Vlieger, le parc théâtral d’une villa italienne de Jean-Honoré Fragonard ou enfin les
montagnes d’allure chinoise dépeintes par Francesco Guardi, font ressortir une attirance nette pour une
vision poétique, magnifiée de la nature. Seules les deux vues archéologiques de Giovanni Battista Lusieri
tranchent quelque peu dans ce groupe, encore que l’artiste se soit défendu avec véhémence de n’être
qu’un topographe.
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De Raphaël à Gauguin
EXTRAIT DU CATALOGUE
Paul Gauguin, Etude de deux Tahitiennes pour Trois
Tahitiens, vers 1898-1899
En survolant la collection, il faudrait encore se pencher sur des similitudes frappantes entre, par exemple, la
jeune élégante revenant à Johann Füssli, la femme au bonnet blanc surgissant de l’ombre de Georges
Seurat ou la figure tragique de Gretchen dessinée par Käthe Kollwitz, une œuvre achetée récemment. Les
trois figures féminines, montrées en pied et acquises à plusieurs années de distance, ne sont peut-être que
les trois visages d’un même personnage, l’un provocant, l’autre effacé et le troisième accablé. De même,
les exceptions parfois en disent long sur les choix opérés : à ce titre, La curiosité de Siméon Chardin, d’une
facture âpre, ou encore l’album de Camille Pissarro dans lequel l’artiste rassembla ses dessins d’inspiration
anarchique, Les turpitudes sociales, indiquent que l’ensemble peut offrir des surprises, même si la rareté
d’un objet a parfois séduit le passionné. Enfin, les omissions guideront le visiteur dans la lecture de ce
parcours : aucune caricature, ni de gribouillis exploratoires ne viennent en troubler le déroulement. Dans sa
collection de dessins, Jean Bonna ne tend pas vers l’art des XXe et XXIe siècles, perçu comme
profondément dérangeant, indéterminé, fragmenté et cru. Il aspire à s’entourer d’œuvres qui offrent une
vision raisonnée et équilibrée du monde, peut-être pour résister, par le choix d’une esthétique classique, à
la folie d’une société sans retenue. Cela explique sans doute les limites de la collection qui, formellement,
s’arrête aux portes de l’abstraction.
Nathalie Strasser
Conservatrice de la collection Jean Bonna et commissaire de l’exposition
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De Raphaël à Gauguin
LISTE DES ŒUVRES
LISTE DES ŒUVRES
Entourage de Dieric Bouts
Deux anges, l’un tenant un livre, 1470-1480
plume et encre brune sur traces de pierre noire ; trait
d’encadrement à l’encre brune
204 x 221 mm
Pietro di Cristoforo Vannucci, dit il Perugino
Etude de la tête d’un apôtre, 1496-1498
pointe de métal et rehauts de gouache blanche, sur papier
préparé en beige
241 x 200 mm
Cercle de Giovanni Bellini
Tête d’homme barbu avec un turban, vers 1505
pointe du pinceau et encre brune, lavis brun, traces de sanguine
206 x 156 mm
Baccio della Porta, dit Fra Bartolomeo
Bâtiments de ferme et meule de foin au sommet d’un colline,
vers 1505
plume et encre brune
149 x 250 mm
Baccio della Porta, dit Fra Bartolomeo
Etude d’une Vierge à l’Enfant, pour La Vierge au baldaquin,
vers 1509
pierre noire et fusain, légers rehauts crème, mise au carreau à la
pierre noire, sur papier préparé en beige
282 x 172 mm
Ecole lombarde, d’après Léonard de Vinci
Tête de Léda, premier quart du XVIe siècle
sanguine
121 x 114 mm
Baldassare Peruzzi
Ulysse reconnaît Achille parmi les filles de Lycomède, « modello »
pour la voûte nord-est de la loge de la villa Madame à Rome,
1521-1523
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc,
mise au carreau à la pierre noire ; trait d’encadrement à l’encre
brune, trait ovale à l’encre brune
170 x 234 mm
Anonyme allemand
Groupe de trois femmes et de cinq soldats nus, 1522
pinceau et plume, encre noire, rehauts de gouache blanche, sur
papier préparé en vert ; traces de trait d’encadrement à l’encre noire
290 x 214 mm
Entourage de Hans Baldung Grien
Allégorie de la Luxure, vers 1540 ?
plume, encres noire et brune
282 x 177 mm
Girolamo Francesco Mazzola, dit Il Parmigianino
Etude d’une Vierge à l’Enfant entourée des saints Jean-Baptiste
et Jérôme, pour La Vierge au long cou, 1534-1535
sanguine, rehauts de gouache blanche, sur traces de pierre noire
et de stylet
236 x 141 mm
Girolamo Francesco Mazzola, dit Il Parmigianino
Le grand prêtre Aaron tenant le bâton-serpent, « modello » pour
l’église de Santa Maria della Steccata, vers 1536
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de
gouache blanche, mise au carreau partielle à la pierre noire
333 x 116 mm
Andrea del Sarto
Etude d’une mère à l’enfant, pour Le miracle des reliques, 1510
sanguine et traces de craie blanche
223 x 139 mm
Girolamo Francesco Mazzola, dit Il Parmigianino
Adam, « modello » pour l’église de Santa Maria della Steccata,
vers 1536
plume, encres brune et noire, lavis brun, rehauts de gouache
blanche, pierre noire
326 x 111 mm
Giovanni Agostino da Lodi
Etude d’homme à mi-buste, de trois quarts vers la droite,
vers 1515
sanguine
113 x 81 mm
Domenico Campagnola
Cavalier de l’Apocalypse, vers 1550
plume et encre brune
329 x 252 mm
Raffaello Sanzio, dit Raphaël
Etude d’un piquier et de deux cavaliers, pour La conversion de
saint Paul, 1515
sanguine, sur traces de stylet
318 x 246 mm
Raffaello (Raffaellino) del Colle
Tête de jeune femme, de trois quarts vers la droite, vers 1530
sanguine
297 x 225 mm
Cornelis Engebrechtsz.
Jeune femme en buste, coiffée d’un turban, 1515-1520
plume et encre brune
107 x 86 mm
Jan Cornelisz. Vermeyen
Portrait d’homme en buste avec un chapeau, vers 1540
pierre noire, lavis brun, rehauts de gouache blanche et bleue,
rehauts de sanguine, sur deux feuilles assemblées
304 x 328 mm (irrégulier)
Albrecht Dürer
Buste de vieillard barbu, de trois quarts vers la gauche, vers 1520
plume et encre noire
115 x 89 mm
François Clouet
Portrait de François II, vers 1556
pierre noire et sanguine
329 x 209 mm
Baccio (Bartolomeo) Bandinelli
Etude de tête vue de dos, de profil vers la droite, vers 1518
sanguine
250 x 196 mm
Attribué à Giovanni Nanni, dit Giovanni da Udine
Un loir, sans date
plume et encre brune, lavis brun
186 x 120 mm
Pirro Ligorio
Cinq figures masculines attachées à un arbre, vers 1540 ?
sanguine
272 x 223 mm
Luca Cambiaso
La reine des Amazones Thalestris suivie de ses compagnes, l’une
tenant un cheval, vers 1555
plume et encre brune, lavis de bistre
287 x 368 mm
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De Raphaël à Gauguin
Jacques Le Moyne de Morgues
Feuille d’études : deux coquelicots, nielle des blés et bleuet,
1555-1560
aquarelle et gouache, sur quelques traits à la pierre noire
215 x 159 mm
LISTE DES ŒUVRES
Jacopo Negretti, dit Palma il Giovane
Musiciens dans une gondole, sur la lagune, 1610-1615
plume et encre brune, lavis brun, sur traces de sanguine
220 x 176 mm
Jacques Le Moyne de Morgues
Feuille d’études : pivoine, iris d’Espagne et géranium, 1555-1560
aquarelle et gouache, sur quelques traits à la pierre noire
193 x 154 mm
Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d’Arpin
Etude d’un homme nu, de dos, penché vers la gauche, pour La
lapidation de saint Etienne, 1596-1597
sanguine et traces de pierre noire
315 x 286 mm
Hans Hoffmann
Grenouille verte, escargots, mouche et alchémille, 1582-1583
aquarelle et gouache, sur vélin
266 x 215 mm
Entourage de Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d’Arpin
Deux têtes de chevaux, vers 1600 ou 1640
pierre noire et sanguine
422 x 317 mm
Hans Hoffmann
Un marcassin, 1578
aquarelle et gouache sur traces de pierre noire, sur vélin préparé
en blanc crème
297 x 451 mm
Jan (Johannes ou Hans) Wierix
Portrait d’homme en buste, de trois quarts vers la droite, 1612
plume et encre brune sur vélin ; trait d’encadrement à l’encre
noire
66 x 49 mm
Federico Barocci
Tête de jeune femme, 1555-1560
fusain, sanguine et pastel, sur papier bleu passé ; trait
d’encadrement à l’encre noire
395 x 247 mm
Hendrick Goltzius
Vénus, Adonis et l’Amour, 1600
plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, sur papier
préparé en brun
198 x 130 mm
Federico Barocci
Tête de jeune femme, 1585-1590
fusain, sanguine et pastel
256 x 218 mm
Jacob (Adriaensz.) Matham
Danaé et la pluie d’or, vers 1603
pierre noire et sanguine, rehauts de craie blanche ; trait
d’encadrement à la pierre noire
255 x 381 mm
Raffaellino Motta, dit Raffaellino da Reggio
Jeune femme jouant de la flûte, vers 1575
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun et rehauts de
gouache blanche, sur papier bleu-vert
221 x 161 mm
Entourage de Hendrick Goltzius
Jeune femme jouant du luth ou Allégorie de l’Ouïe, vers 1600
pierre noire et sanguine, touche d’aquarelle brun-ocre
346 x 223 mm
Annibale Carracci
La Vierge et l’Enfant sur des nuages, au-dessus de la ville de
Bologne, entourés d’anges musiciens, vers 1593
plume et encre noire, lavis brun
245 x 185 mm
Abraham Bloemaert
Etudes de trois têtes d’hommes, de mains et de drapé, 16251630
sanguine, pierre noire et rehauts de gouache blanche
245 x 195 mm
Jacopo Ligozzi
Etude de plante (une stellaire), entre 1580 et 1600
pinceau et gouache, sur vélin
546 x 338 mm
Abraham Bloemaert
Deux frênes ( ? ) aux troncs noueux, vers 1600
crayon de graphite, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de
sanguine et de craie blanche, trace de gouache verte ; trait
d’encadrement à l’encre noire
288 x 178 mm
Jacopo Ligozzi
Le sultan Sélim II en pied devant un dragon, entre 1580 et 1585
pinceau, gouache et rehauts d’or sur traces de pierre noire,
sur papier rehaussé en bleu clair
281 x 225 mm
Hans Bol
Rébecca et Eliézer au puits, vers 1584
plume et encre noire, lavis gris
153 x 280 mm
Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours
Village avec un canal central, vers 1608
plume et encre brune, pinceau et encres grise et bleue, lavis
brun, gris et bleu
203 x 310 mm
Jacopo Negretti, dit Palma il Giovane
Saint Christophe, 1590-1595
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de
gouache blanche, sur papier beige ; trait d’encadrement à l’encre
brune
262 x 206 mm
Hendrik (Barentsz.) Avercamp
Vue extérieure de la Porte de Haarlem à Amsterdam, après 1618
crayon de graphite, plume et encre brune, lavis brun, aquarelle ;
trait d’encadrement partiel à l’encre brune
113 x 312 mm
Maître des paysages aux fermes
Vue du château d’Immerseel, 1610
plume et encre brune, aquarelle rouge, jaune et verte, sur traces
de pierre noire
242 x 480 mm
Ottavio Leoni, dit il Padovano
Portrait d’un jeune garçon (Pietro Altemps ?), vers 1615
pierre noire et rehauts de craie blanche, sur papier bleu passé
168 x 143 mm
Jacques Callot
Les baigneurs (Vue de Florence depuis la Porta San Niccolò),
1618-1620
pierre noire, quelques traces de sanguine, plume, encre brune,
lavis brun et rehauts de blanc ; contours incisés pour le report
188 x 336 mm
10
De Raphaël à Gauguin
Domenico Zampieri, dit il Domenichino
Etude pour Saint André conduit au supplice, vers 1623
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun et gris, rehauts de
gouache blanche, sur papier bleu passé
191 x 229 mm
Pierre Brebiette
Triton et les femmes de Tanagra, 1625-1635
plume et encre brune, lavis gris, sur une esquisse à la sanguine
231 x 325 mm
Jacopo Vignali
Tête de jeune femme avec un collier de corail, 1625-1630
pierre noire et sanguine ; divers traits d’encadrement à la pierre
noire, simulant un cadre
325 x 223 mm
Jacques Stella
La décollation de saint Jean-Baptiste, vers 1625
plume et encre brune sur traces de pierre noire, lavis brun et
rehauts de gouache blanche
216 x 260 mm
LISTE DES ŒUVRES
Rembrandt (Harmensz.) van Rijn
Demi-figure en pied, tournée vers la gauche, 1638-1640
plume et encre brune
94 x 52 mm
Rembrandt (Harmensz.) van Rijn
Le village de Sloten vu de l’est, vers 1650
plume et encre brune, lavis gris-brun ; quatre lignes et traits
d’encadrement d’une encre brune différente mordant sur le
montage
100 x 164 mm
Salvator Rosa
Allégorie de la Peinture en guenilles, vers 1650
plume et encre brune, lavis brun
222 x 306 mm
Pietro Testa
Vénus allongée et deux putti dans un paysage, 1642-1644
plume et encre brune, traces de sanguine
162 x 250 mm
Nicolas Poussin
Bacchus entouré de nymphes et de putti, vers 1626
plume et encre brune, lavis brun
110 x 250 mm
Constantijn Daniël van Renesse
Portrait de Lodewijk van Renesse, le fils de l’artiste, 1669
pierre noire et sanguine, reprises à la mine de plomb, sur vélin ;
trait d’encadrement à la pierre noire
195 x 137 mm
Giovanni Francesco Barbieri, dit il Guercino
Etude de la Vierge assise, tournée vers la droite, pour Le repos
pendant la fuite en Egypte, 1625-1626
sanguine
193 x 253 mm
Herman Saftleven II
Vue d’un canal avec une canardière et une paysanne devant une
cabane, près de Jutphaas, 1672
pierre noire et lavis gris ; trait d’encadrement à l’encre noire
199 x 149 mm
Giovanni Francesco Barbieri, dit il Guercino
La sibylle de Cumes, vers 1640
plume et encre brune, lavis brun
303 x 215 mm
Stefano della Bella
Un carrousel ou Ballet équestre, vers 1652
plume et encre brune, lavis brun, aquarelle rouge et verte, sur
traces de pierre noire ;
traits d’encadrement à l’encre brune
334 x 230 mm
Simon (Jacobz.) de Vlieger
Un étang ou une rivière dans un bois, 1649-1653
plume et encre brune, lavis brun et gris, rehauts de gouache
blanche sur papier bleu ; trait d’encadrement à l’encre noire
260 x 352 mm
Claude Mellan
Portrait de mademoiselle d’Effiat, 1637-1640
pierre noire et sanguine ; trace de traits d’encadrement à l’encre
noire
123 x 83 mm
Claude Gellée, dit le Lorrain
Paysage avec un grand arbre et un personnage, 1640-1645
pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc,
sur papier bleu
214 x 315 mm
Claude Gellée, dit le Lorrain
Paysage classique avec le lac d’Averne, vers 1650
plume et encre brune, lavis brun et gris
143 x 203 mm
Claude Gellée, dit le Lorrain
Paysage littoral avec un combat sur un pont, vers 1655
plume et encre brune, lavis brun et gris, rehauts de blanc,
quelques traces de crayon noir, sur papier teinté de brun ;
trait d’encadrement au pinceau et encre brune
175 x 230 mm
Claude Gellée, dit le Lorrain
Paysage avec vue sur le Mont Soracte, 1663
pinceau et encre brune, lavis brun, pierre noire et crayon de
graphite ; trait d’encadrement à l’encre brune
213 x 321 mm
Bénigne Sarazin
Tête de tigre, d’après le plafond de la galerie Farnèse à Rome,
1667
trois crayons
380 x 255 mm
Joseph Werner
Apollon et Daphné, 1665
gouache, sur vélin marouflé sur cuivre
126 x 148 mm
Pierre Puget
Navire de guerre sous le vent, une tartane sur la gauche, un autre
bâtiment sur la droite, 1670-1685
pierre noire, lavis gris et brun, sur vélin
276 x 410 mm
Charles de La Fosse
Etude de femme nue allongée, après 1671
trois crayons, sur papier beige
210 x 370 mm
Antoine Watteau
Trois études d’hommes, l’un jouant du violon, 1710-1711
sanguine
154 x 194 mm
Antoine Watteau
Jeune fille en buste, légèrement tournée vers la gauche, vers
1716
sanguine
183 x 129 mm
11
De Raphaël à Gauguin
LISTE DES ŒUVRES
Antoine Watteau
Etude de femme nue à mi-corps, les bras croisés sur la poitrine,
vers 1716
sanguine
142 x 173 mm
Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto
Vue de l’arche ouest du pont de Westminster, à Londres, depuis
la terrasse de Richmond House, 1747
crayon de graphite, plume et encre brune
202 x 324 mm
Antoine Watteau
Trois études de têtes féminines, vers 1717
trois crayons et estompe, touches de lavis gris, sur papier beige
193 x 129 mm
Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto
Le mausolée de Dioclétien à Split en Dalmatie, 1760-1764
plume et encre brune, lavis gris
424 x 345 mm
François Lemoyne
Etude pour un cavalier casqué tenant une lance, 1722
pierre noire et estompe, rehauts de craie blanche
366 x 197 mm
Hubert Robert
Caprice architectural avec le port de Ripetta et le Panthéon, 1760
pierre noire, plume et encre noire, lavis gris, aquarelle rose et
ocre, sur papier partiellement préparé en blanc-ivoire
316 x 456 mm
Jean-Siméon Chardin
La curiosité, vers 1730 ?
trois crayons
198 x 213 mm
François Boucher
Garçon à genoux, débouchant une bouteille, vers 1737
sanguine en deux teintes et craie blanche, sur papier chamois ;
trait d’encadrement à l’encre noire
295 x 225 mm
François Boucher
Etude d’une femme affligée en pied, le bras droit appuyé sur une
plinthe, 1761
pierre noire et fusain, estompe, rehauts de craie blanche, sur
papier brun
528 x 396 mm
François Boucher
Buste d’une jeune fille en chemise vue de dos, les cheveux
attachés, vers 1740
trois crayons, sur papier chamois
288 x 237 mm
Jean-Etienne Liotard
Une dame de Constantinople, en buste, 1738-1742
sanguine et pierre noire, sur vélin
76 x 53 mm
Jean-Etienne Liotard
Jeune femme assise sur un sofa, la joue posée sur sa main (Dame
pensive sur un sofa), 1753-1755
gouache, sur vélin
83 x 92 mm
Giovanni Battista Piazzetta
Jeune femme au panier de pommes, vers 1735
pierre noire, fusain et rehauts de craie blanche, sur papier bleu
passé
394 x 314 mm
Giovanni Battista (Giambattista) Tiepolo
Palma il Giovane, d’après le buste sculpté par Alessandro
Vittoria, vers 1743
sanguine et rehauts de craie blanche, sur papier bleu passé
299 x 236 mm
Jacques-André Portail
Jeune fille à sa toilette, 1750-1755
pierre noire, sanguine, pointe du pinceau et encre noire, lavis
gris, gouache bleue et blanche
274 x 226 mm
Charles-Joseph Natoire
L’enlèvement d’Europe, vers 1765
pierre noire, plume et encre brune, lavis gris et rehauts de
gouache blanche ; trait d’encadrement à l’encre noire
251 x 379 mm
Hubert Robert
Vue de la villa Mattei à Rome, 1760
sanguine
376 x 525 mm
Jean-Honoré Fragonard
Le montreur de marionnettes, vers 1775
pierre noire et lavis brun (bistre) ; trait d’encadrement à l’encre
brune et noire
299 x 451 mm
Jean-Honoré Fragonard
Le parc d’une villa italienne (villa Mattei ?), 1761-1762
pierre noire, plume et encre brune, pinceau et encre brune, lavis
gris et brun, aquarelle gris-bleu et rose
192 x 248 mm
Jean-Siméon Chardin
Portrait d’une jeune fille, 1777
pastel, sur papier bleu
464 x 390 mm
Jean-Siméon Chardin
Portrait d’un jeune garçon, 1777
pastel, sur papier bleu
465 x 390 mm
Claude-Joseph Vernet
Vue de bord de mer, avec des pêcheurs, 1754
plume et encre brune, lavis brun et gris
378 x 541 mm
Thomas Gainsborough
Paysage avec une charrette, vers 1785
pierre noire, pinceau et encre noire, lavis gris, rehauts de
gouache blanche
279 x 364 mm
Francesco Guardi
Vue de Borgo Valsugana avec le Castel Telvana, 1778
plume, encres brune et noire, lavis d’encre de Chine, sur traces
de pierre noire
314 x 535 mm
Francesco Guardi
Vue du Grand Canal à Venise avec les églises de Santa Lucia et
de Santa Maria degli Scalzi, vers 1785
crayon de graphite, plume et encre brune, lavis brun
324 x 464 mm
Jean-Baptiste Greuze
Deux enfants se tenant devant une femme assise, vers 1770
plume et encre brune, lavis gris et brun
231 x 330 mm
Jean-Baptiste Greuze
Tête de jeune fille de trois quarts vers la gauche, 1790-1795
sanguine
386 x 304 mm
12
De Raphaël à Gauguin
Giovanni Battista Lusieri
Vue de la porte d’Herculanum à Pompéi, 1783
crayon, plume et encre, aquarelle
617 x 812 mm
Giovanni Battista Lusieri
Vue du temple de Serapis à Pozzuoli, 1785
crayon, plume et encre, aquarelle
633 x 814 mm
Giovanni Domenico (Giandomenico) Tiepolo
Trois Polichinelles cavaliers, vers 1797
plume et encre brune, lavis brun, sur traces de pierre noire ; trait
d’encadrement à l’encre brune
358 x 474 mm
Giovanni Domenico (Giandomenico) Tiepolo
La cueillette ou La dispute des Polichinelles, vers 1797
plume et encre brune, lavis brun, sur traces de pierre noire ; trait
d’encadrement à l’encre brune
355 x 476 mm
Louis Carrogis, dit Carmontelle
Portrait de femme, de profil vers la droite, un livre à la main,
vers 1785
sanguine
318 x 215 mm
Francisco de Goya
Jeune femme étendue (« Elle rêve d’un trésor »), 1796-1797
pinceau et encre de Chine
235 x 147 mm
Johann Heinrich Füssli
Jeune élégante debout, de profil vers la gauche, vers 1792
crayon de graphite, plume et encre brune, rehauts d’aquarelle et
de gouache
328 x 211 mm
Anne-Louis Girodet Trioson
Le jugement de Pâris, 1795-1800
pierre noire, rehauts de craie blanche, estompe et gouache
blanche, sur cinq feuilles collées ensemble
290 x 435 mm
Pierre-Paul Prud’hon
Tête de l’Amour, d’après L’union de l’Amour et de l’Amitié,
après 1793
pierre noire, estompe et rehauts de gouache blanche
385 x 275 mm
Jean-Baptiste Isabey
Paysage nocturne, 1806
pinceau et encre de Chine, fusain, estompe, rehauts de blanc et
grattage
99 x 77 mm
Joseph Mallord William Turner
Vue du Forum romain depuis les jardins Farnèse, vers 1818
crayon de graphite, plume, encre brune et aquarelle
142 x 215 mm
Théodore Géricault
Couple enlacé, 1816-1817
crayon de graphite et Conté, plume et encre noire, rehauts de
gouache blanche, sur papier beige
194 x 242 mm
Théodore Géricault
La famille italienne, 1816-1817
crayon Conté, aquarelle et gouache
224 x 172 mm
LISTE DES ŒUVRES
Théodore Géricault
Paysage de Montmartre, le n° 23 de la rue des Martyrs, 18171818
crayon Conté, aquarelle, gouache et lavis brun
213 x 284 mm
Théodore Géricault
Portait d’un jeune garçon en buste, de trois quarts vers la droite,
1818-1819
plume et encre brune, lavis brun, sur crayon de graphite
181 x 146 mm
Eugène Delacroix
Etudes de femmes aux bains, 1859
plume et encre brune
215 x 346 mm
Eugène Delacroix
Fuchsia en pot, 1855
crayon Conté et aquarelle
300 x 190 mm
Jean Auguste Dominique Ingres
Portrait d’une jeune femme, 1828
crayon de graphite
63 mm (diam.)
Théodore Chassériau
Portrait de Berthe de Prailly enfant, en buste, 1841
crayon de graphite et estompe
136 x 116 mm
Christoffer Wilhelm Eckersberg
Etude pour Le modèle Florentine, 1840
crayon de graphite et aquarelle
235 mm (diam.)
Victor Hugo
Serk, 1855
plume, pinceau, encres brune et noire, fusain gras, rehauts de
gouache blanche, sur papier beige
77 x 255 mm
Victor Hugo
Carte de voeux et paysage, avec le nom de l’auteur, 1855
plume et pinceau, encre brune, gouache bleue et peinture dorée,
monté sur une feuille de vélin par l’artiste
87 x 190 mm
Victor Hugo
Souvenir du Rhin, 1858
plume et encre brune, lavis brun
209 x 149 mm
Honoré Daumier
Au bal masqué, 1868
crayon noir ou lithographique, lavis brun et noir, sur deux
planchettes de bois enduites de blanc
160 x 222 mm
Jean-François Millet
Le puits à Gruchy, après 1854
craie noire, estompe, lavis brun-gris, rehauts de craie blanche,
traces de gommage
354 x 281 mm
Jean-François Millet
Chemin montant aux chaumières, 1866-1868
plume et encre brune, aquarelle
181 x 241 mm
Gustave Courbet
Le martin-pêcheur, vers 1850 ?
pierre noire et estompe, crayon de graphite
101 x 139 mm
13
De Raphaël à Gauguin
LISTE DES ŒUVRES
Gustave Courbet
L’homme à la pipe, vers 1848
fusain et estompe
457 x 353 mm
Paul Gauguin
Etude de deux Tahitiennes pour Trois Tahitiens, 1898-1899
crayon Conté et fusain
430 x 305 mm
Gustave Moreau
Pasiphaé, 1860
crayon de graphite et aquarelle
290 x 235 mm
Vincent van Gogh
Maisons dans un paysage, 1890
crayon de graphite et crayon Conté, estompe
313 x 235 mm
Dante Gabriel Rossetti
Portrait de Jane Morris, 1865
crayon noir et fusain
445 x 336 mm
Paul Cézanne
Paysage boisé, vers 1895
crayon de graphite et aquarelle
322 x 483 mm
Edouard Manet
Aux Folies Bergère, vers 1876
crayon de graphite, plume, pinceau et encre noire
150 x 218 mm
Käthe Kollwitz
Gretchen, 1899
crayon Conté et de graphite
360 x 252 mm
Edouard Manet
Madame Loubens sur son lit, 1880
pastel, sur toile
445 x 535 mm
Alphons Mucha
La neige sur la ville de Prague, 1933
pinceau et encre noire, lavis gris et noir, rehauts de blanc
364 x 254 mm
Edgar Degas
Jeune femme à sa toilette, 1887-1890
fusain et craie noire
614 x 470 mm
Félix Vallotton
Le bibliophile, 1911
crayon de graphite et encre de Chine
325 x 255 mm
Edgar Degas
Etudes de la tête d’une femme et d’une danseuse assise,
vers 1879
pastel et craie noire, rehauts de craie blanche, sur papier rose
475 x 313 mm
Camille Pissarro
Les turpitudes sociales, 1889
crayon de graphite, plume et encre noire
315 x 245 mm
album de 28 dessins
Georges Seurat
Femme au bonnet blanc, 1882-1885
crayon Conté
318 x 256 mm
Pierre-Auguste Renoir
Les filles d’ouvriers se promenant sur le boulevard extérieur, 1878
crayon noir et lavis d’encre de Chine
290 x 430 mm
Pierre-Auguste Renoir
Les baigneuses au crabe, 1897-1900
pastel
450 x 610 mm
Odilon Redon
La barque, vers 1900
pastel
585 x 482 mm
Odilon Redon
Portrait de Geneviève de Gonet enfant, 1907
pastel, sur toile préparée en gris
502 x 457 mm
Paul Gauguin
Etude pour Les Cochons (En pleine chaleur), 1888
crayon Conté, fusain, aquarelle et gouache
263 x 404 mm
14
De Raphaël à Gauguin
TEXTES DES SALLES
NIVEAU 0 - REZ DE CHAUSSÉE
Ecoles italiennes
En Italie, Giorgio Vasari a défini dès 1550 le rôle fondamental du dessin : père de tous les arts, il permet
d’exprimer une idée – un dessein – de façon spontanée, étape primordiale de la réalisation complexe d’une
œuvre picturale, sculpturale ou architecturale. Sur le papier, l’artiste s’attache ainsi à l’étude du corps
humain et de la nature environnante, du mouvement et de la perspective, dans des esquisses plus ou
moins abouties qui serviront ensuite à l’exécution de l’œuvre finale, réalisée dans une technique différente.
Toutefois, cette conception théorique du dessin évolue d’emblée : dès la fin du XVIe siècle, les feuilles
préparatoires quittent l’atelier de l’artiste pour être collectionnées par les amateurs. Dès lors apparaissent
des pages qui n’ont plus seulement pour fonction de relier l’esprit à la main : les qualités esthétiques
propres aux techniques du dessin – les pierres, les crayons, les pastels, les encres, la gouache ou
l’aquarelle – conjuguées avec un vocabulaire spécifique – le trait, la hachure, le lavis – offrent aux artistes
une variété de moyens graphiques qu’ils vont explorer inlassablement, pour apprendre autant que pour
créer.
NIVEAU 1 - 1er ÉTAGE
Ecole française
Les premiers dessins revenant à des artistes français révèlent l’influence exercée par les créateurs italiens
puis flamands qui travaillent à l’embellissement du château de Fontainebleau dès 1530. Mais en réaction
peut-être au maniérisme de ces derniers, quelques-uns des plus célèbres dessinateurs français du XVIIe
siècle – Jacques Callot, Nicolas Poussin, Claude Lorrain ou Charles Le Brun – renouvellent les genres de
l’histoire et du paysage en employant dans leurs pages un langage classique et poétique original.
L’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648, sera pour longtemps la garante de cette
tradition, notamment par le biais de l’enseignement du dessin. Désormais, l’institution va choisir, former et
honorer les artistes français : le talent est apprécié en fonction d’une norme idéale, souvent contraignante,
mais à laquelle échappe parfois le dessin. En ce domaine, l’individualité est louée, voire recherchée, et les
amateurs – les curieux, comme on les nomme alors – se mettent à collectionner avec ferveur ces pages où
la créativité et la virtuosité de l’auteur peuvent s’exprimer librement.
Miniatures
Les dessins présentés ici ne ressortent pas tous de l’art de la miniature, car le terme s’applique en principe
au portrait. Cependant, leurs petites dimensions les rapprochent d’objets qui fascinent par la virtuosité
nécessaire à leur exécution.
Il n’est pas étonnant d’y trouver les œuvres d’artistes qui s’avèrent également de formidables graveurs (Jan
Wierix, Claude Mellan et Jean-Etienne Liotard), car la difficulté de ce métier implique une grande
exactitude. Quant au paysage nocturne de Jean-Baptiste Isabey, miniaturiste fort renommé, il constitue un
véritable tour de force technique par lequel l’auteur affiche son originalité en délaissant sciemment ses
sujets habituels.
Ces dessins ont été choisis pour leur raffinement et leur qualité, et réunis sans tenir compte des différentes
écoles auxquelles la tradition les rattache (Italie, France, écoles du Nord), afin d’illustrer brièvement
l’étendue chronologique des pages collectionnées par Jean Bonna. Ces œuvres révèlent en outre comment
les artistes, du XVIe au XIXe siècle et dans des techniques variées, se sont attachés à démontrer que la
perfection de l’exécution, qualifiant l’artisan, n’est rien sans l’invention, propre au créateur.
15
De Raphaël à Gauguin
TEXTES DES SALLES
NIVEAU 2 - COMBLES
Ecoles du Nord
Jusqu’à la fin du XVe siècle, les dessins s’avèrent plus rares au nord des Alpes qu’en Italie. Cette singularité
s’explique en partie par le fait que les peintres pratiquent le dessin sous-jacent : le tracé est exécuté
directement sur le support du tableau et ensuite recouvert par la couleur.
L’une des grandes figures de la Renaissance nordique, Albrecht Dürer, joue un rôle fondamental dans la
diffusion de la conception italienne du dessin (il s’est rendu en Italie dès 1495) : sur le papier, il restitue non
seulement l’Antiquité à peine redécouverte, mais aussi le monde sensible, le paysage, les animaux, les
plantes. Cette attitude marquera durablement les artistes germaniques, flamands et néerlandais.
Si la figure demeure essentielle dans les pages des artistes maniéristes nordiques, le XVIIe siècle voit fleurir
le paysage dessiné, une impulsion qui naît en Flandres, à Anvers, autour des figures de Joachim Patinir et
de Pieter Bruegel l’Ancien, et qui trouve son apogée dans les Provinces-Unies, notamment à Amsterdam
où Rembrandt transmet à son atelier florissant une vision naturaliste et moderne du paysage.
Gustave Courbet, L’homme à la pipe, vers 1848
NIVEAU -1 – SOUS-SOL
Romantisme et XIXe siècle
La Révolution française met fin à l’Ancien Régime et à ses institutions : l’Académie royale de peinture et de
sculpture disparaît, tout comme son enseignement et sa protection. Les artistes abordent alors des sujets
inédits, inspirés par les changements politiques et sociaux qui bouleversent l’Europe, et se tournent vers
d’autres commanditaires, plus nombreux mais souvent moins fortunés. Un élan libertaire s’empare du
dessin, qui se dégage de sa fonction préparatoire. La hiérarchie des arts, des genres, des techniques est
abolie, et le dessin y gagne une autonomie sans précédent.
Eugène Delacroix ou Théodore Géricault ne négligent pas l’esquisse, mais produisent par ailleurs de petits
« tableaux » sur papier, Victor Hugo expérimente les possibilités esthétiques de la tache d’encre, Edouard
Manet invente la ligne abstraite, Vincent van Gogh utilise son crayon comme un pinceau. Les uns jouent
avec le blanc du papier, les autres saturent la page de couleur. Le dessin, sous toutes ses formes, sert
désormais tous les desseins.
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De Raphaël à Gauguin
ANIMATIONS & ÉVÉNEMENTS
VISITES COMMENTÉES PUBLIQUES
Les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h
Prix : CHF 5.- (en plus du billet d’entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Sans réservation, nombre de participants limité
VISITES COMMENTÉES MUSICALES
Dimanche 8 mars à 11h, dimanche 3 mai à 11h, samedi 18 avril à 16h
Découvrez les liens entre peinture et musique, grâce à une visite commentée ponctuée d'extraits
musicaux.
Prix : CHF 5.- (en plus du billet d'entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01, nombre de participants limité
VISITES COMMENTÉES POUR GROUPES PRIVÉS
Des visites peuvent être organisées sur demande pour des groupes privés, en français, allemand ou
anglais.
Prix : CHF 130.- (en plus des billets d'entrée). Maximum 25 personnes par groupe
Renseignements et réservations au +41 (0)21 320 50 01
CONFÉRENCE
Jeudi 30 avril à 18h30
La passion du dessin
Rencontre avec Jean Bonna, collectionneur, Nathalie Strasser, conservatrice de la collection Jean Bonna,
Dominique Radrizzani, spécialiste du dessin et Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage
Prix : CHF 12.- / CHF 10.- tarif réduit / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Billet combiné (conférence + exposition) : CHF 25.- / CHF 22.- retraités / CHF 15.- étudiants
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
ATELIER
« Bonnacadémie » (dès 16 ans) NOUVEAU !
Visite commentée de l'exposition suivie d’un cours de dessin académique en présence d’un modèle nu.
Avec Anne Pantillon, peintre et enseignante en arts visuels
• dimanche 8 mars de 14h à 18h
• samedi 9 mai de 14h à 18h
Prix : CHF 62.- par personne (visite guidée et matériel compris)
Durée : 4 heures
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01, nombre de participants limité
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De Raphaël à Gauguin
MÉDIATION
ATELIERS
« Fusain malin ! »
Visite-découverte de l'exposition et exploration des techniques du fusain et de la sanguine à l'atelier.
Graines d'artistes (4 à 6 ans)
• samedi 14 mars à 10h
• samedi 9 mai à 10h
Enfants (6 à 12 ans)
• mercredi 25 février à 14h
• samedi 21 mars à 10h
• samedi 2 mai à 10h
• mercredi 20 mai à 14h
Familles (dès 6 ans)
• samedi 14 mars à 14h
• samedi 2 mai à 14h
• dimanche 10 mai à 14h
« Noir, c'est (pas) noir ! » (dès 13 ans)
Visite guidée de l'exposition, crayon et feuille en main, suivie de l'exploration de toutes les facettes du noir
à l'atelier.
• samedi 28 mars à 14h
Prix : CHF 12.- par enfant/jeune, CHF 23.- par adulte (visite et matériel compris)
Durée : 2 heures
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01, nombre de participants limité
François Clouet, Portrait de François II,
vers 1556
PâKOMUZé
« Top chrono croquis ! »
Après une visite-découverte de l’exposition, direction l’atelier où tu feras l’expérience du dessin vivant...
En musique ! Trop top !
Enfants (6 à 12 ans)
• mardi 7 avril à 14h
• mercredi 8 avril à 14h
• jeudi 9 avril à 10h
• mercredi 14 avril à 14h
• mercredi 15 avril à 10h
• jeudi 16 avril à 10h
• vendredi 17 avril à 14h
Familles (dès 6 ans)
• vendredi 10 avril à 14h
• dimanche 12 avril à 14h
• mercredi 15 avril à 14h
Prix : CHF 12.- par enfant/adolescent, CHF 23.- par adulte (ateliers familles)
Durée : 2 heures
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01, nombre de places limité
Programme détaillé et informations pratiques sur www.pakomusee.ch
D’autres ateliers peuvent être réservés sur demande pour des groupes privés, des écoles ou des
anniversaires.
Renseignements et réservations au +41 (0)21 320 50 01
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De Raphaël à Gauguin
MÉDIATION
PARCOURS-JEU (6 à 12 ans)
Une brochure destinée aux enfants, pour une visite ludique et didactique de l’exposition.
A compléter en famille !
Gratuit, sur demande à l’accueil
POUR LES ÉCOLES
Visite commentée pour les enseignants - mercredi 11 février à 16h
Une visite guidée de l’exposition est organisée spécialement pour les enseignants, afin de leur permettre de
préparer la visite de l’exposition avec leurs élèves.
Sur inscription au +41 (0)21 320 50 01 ou par email à info@fondation-hermitage.ch
Matériel pédagogique à disposition des enseignants
• Dossier pédagogique à télécharger gratuitement sur www.fondation-hermitage.ch (rubrique « médiation »)
• Mallette pédagogique disponible gratuitement à l'accueil du musée NOUVEAU !
sur réservation au +41 (0)21 320 50 01 ou par email à info@fondation-hermitage.ch
Ateliers pour les écoliers (sur demande)
Visite-découverte de l’exposition et réalisation d’une œuvre à l’atelier, en compagnie d’une médiatrice.
Prix : CHF 8.- par élève, comprenant la visite et le matériel
Durée : 2 heures
Renseignements et réservations : +41 (0)21 320 50 01
CATALOGUE
L’exposition est accompagnée d’un ouvrage richement illustré, avec les contributions de Dominique
Radrizzani, spécialiste du dessin, directeur artistique de BD-FIL, Pierre Rosenberg de l’Académie française,
Président-directeur honoraire du musée du Louvre et Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de
l’Hermitage, sous la direction de Nathalie Strasser, conservatrice de la collection Jean Bonna et
commissaire de l’exposition.
Le catalogue est publié en co-édition avec La Bibliothèque des Arts, Lausanne
256 pages, 29 x 24 cm, 158 illustrations couleur
Prix : CHF 49.Possibilité de commander le catalogue sur www.fondation-hermitage.ch ou au +41 (0)21 320 50 01
AFFICHES DE L’EXPOSITION
Graphisme : Laurent Cocchi
Prix : CHF 10.- (A3) / CHF 20.- (F4) / CHF 35.- (F12), en vente à la librairie du musée
Possibilité de commander les affiches à info@fondation-hermitage.ch ou au +41 (0)21 320 50 01
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De Raphaël à Gauguin
ART & GASTRONOMIE
SOIRÉES ART & GASTRONOMIE
Visite « cinq sens » et repas gourmand NOUVEAU !
Débutant à 18h45 par une visite commentée de l’exposition sollicitant vos cinq sens, la soirée est suivie à
20h d’un repas inspiré par la collection Bonna, au café-restaurant L’esquisse.
Au menu :
Soufflé de féra
Emulsion à la ciboulette
Pavé de bœuf Rossini au balsamique
Pommes Arlie et légumes du marché
Semifreddo aux fruits de la passion
Coulis de chocolat amer
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samedi 21 février
samedi 14, samedi 21 et samedi 28 mars
vendredi 24 avril
samedi 2, vendredi 8 et vendredi 22 mai
Prix : CHF 89.- comprenant la visite de l’exposition et le repas, boissons non comprises
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
Jacques Le Moyne de Morgues
Feuille d’études : deux coquelicots, nielle
des blés et bleuet, 1555-1560
DIMANCHES ART & BRUNCH
Dégustez dès 10h un savoureux brunch au café-restaurant L’esquisse, suivi d’une visite commentée de
l’exposition à 11h30.
Au menu :
Corbeille du boulanger
Confitures et beurres
Smoothie kiwi gingembre
Œuf cocotte aux asperges vertes
Gravlax, moutarde douce à l’aneth
Saladine tiède de pommes nouvelles
Mousse yogourt aux fruits rouges
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dimanche 22 février
dimanche 22 mars
dimanche 26 avril
dimanche 3, dimanche 10, dimanche 17 mai
Prix : CHF 62.- comprenant la visite de l’exposition et le brunch
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
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De Raphaël à Gauguin
ILLUSTRATIONS
ILLUSTRATIONS RÉSERVÉES À LA PRESSE DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION
à télécharger sur www.fondation-hermitage.ch (mot de passe requis)
Baccio (Bartolomeo) Bandinelli
Etude de tête vue de dos, de profil vers la
droite, vers 1518
sanguine, 250 x 196 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Odilon Redon
La barque, vers 1900
pastel, 585 x 482 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Hans Hoffmann
Un marcassin, 1578
aquarelle et gouache sur traces de pierre
noire, sur vélin préparé en blanc crème,
297 x 451 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Jacques Le Moyne de Morgues
Feuille d’études : deux coquelicots, nielle des
blés et bleuet, 1555-1560
aquarelle et gouache sur quelques traits à la
pierre noire, 215 x 159 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Edouard Manet
Madame Loubens sur son lit, 1880
pastel sur toile, 445 x 535 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Paul Gauguin
Etude de deux Tahitiennes pour Trois
Tahitiens, vers 1898-1899
crayon Conté et fusain, 430 x 305 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Gustave Courbet
L’homme à la pipe, vers 1848
fusain et estompe, 457 x 353 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Raffaello Sanzio, dit Raphaël
Etude d'un piquier et de deux cavaliers pour La
conversion de saint Paul, 1515
sanguine sur traces de stylet, 318 x 246 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
François Clouet
Portrait de François II, vers 1556
pierre noire et sanguine, 329 x 209 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Pierre-Auguste Renoir
Les baigneuses au crabe, 1897-1900
pastel, 450 x 610 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Andrea del Sarto
Etude d'une mère à l’enfant pour Le miracle des
reliques, 1510
sanguine et traces de craie blanche, 223 x 139 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
François Boucher
Buste d'une jeune fille en chemise vue de
dos, les cheveux attachés, vers 1740
trois crayons sur papier chamois, 288 x 237
mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
Claude Gellée, dit le Lorrain
Paysage avec vue sur le Mont Soracte,
1663
pinceau et encre brune, lavis brun, pierre
noire et crayon de graphite, 213 x 321 mm
collection Jean Bonna
© photo Patrick Goetelen, Genève
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