Avis de la MRC de Mirabel sur le Plan métropolitain d`aménagement
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Avis de la MRC de Mirabel sur le Plan métropolitain d`aménagement
Annexe « 1 » de la résolution de la MRC de Mirabel numéro MRC-63-2011 AVIS DE LA MRC DE MIRABEL SUR LE PROJET DE PLAN MÉTROPOLITAIN D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT ADOPTÉ PAR LE CONSEIL DE LA COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL LE 28 AVRIL 2011 MRC DE MIRABEL Août 2011 Table des matières PAGE 1. MISE EN CONTEXTE ..............................................................................................4 2. LE DÉVELOPPEMENT RÉSIDENTIEL ....................................................................5 2.1 2.2 3. 2.1.1 Gare de train de banlieue ..................................................................5 2.1.2 Priorisation du développement et seuil de densité .............................6 Le développement résidentiel à l’extérieur des aires TOD...............................7 2.2.1 Tendances actuelles et seuil de densité ............................................7 2.2.2 Besoins en espace pour le développement résidentiel ......................8 2.2.3 La dynamique dans la région.............................................................9 LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.................................................................13 3.1 Problématique générale ................................................................................13 3.2 Les parcs industriels de Mirabel ....................................................................14 3.3 L’industrie aéronautique ................................................................................15 3.3.1 Présentation générale......................................................................15 3.3.2 Les sites dans la région métropolitaine ............................................16 3.3.3 Les autres sites au Québec et dans le reste du Canada ..................18 3.3.4 Les autres sites en Amérique du Nord .............................................18 3.4 Espace disponible évalué..............................................................................19 3.5 Espace disponible réel ..................................................................................19 3.6 4. Le développement résidentiel dans les aires TOD...........................................5 3.5.1 Espaces disponibles à vocation économique...................................19 3.5.2 Espaces disponibles pour le développement industriel ....................20 Besoins en espace ........................................................................................21 3.6.1 Quels sont les besoins et pourquoi ? ...............................................21 3.6.2 Identification des besoins par la MRC..............................................24 3.6.3 Caractérisation des terrains visés ....................................................24 LA DÉLIMITATION DU PÉRIMÈTRE URBAIN MÉTROPOLITAIN .........................26 4.1 Processus de délimitation et période transitoire ............................................26 4.2 Impacts du gel du périmètre d’urbanisation ...................................................26 4.2.1 Impacts sur le développement économique .....................................26 4.2.2 Impacts sur le développement résidentiel ........................................27 4.2.3 Impacts sur les finances de la ville...................................................28 5. 6. 4.3 Conditions de révision du périmètre ..............................................................29 4.4 Processus de révision du périmètre...............................................................29 4.2.2 Adoption d’un plan de développement de la zone agricole ..............30 5.1 Le contexte de Mirabel ..................................................................................32 5.2 L’augmentation de la superficie des terres en culture....................................33 5.3 Une opportunité à saisir.................................................................................33 LES RÉSEAUX DE TRANSPORT ROUTIER ET DE TRANSPORT COLLECTIF ..35 6.2 8. Modification du schéma d’aménagement.........................................29 LA MISE EN VALEUR DE LA ZONE AGRICOLE...................................................32 6.1 7. 4.2.1 Le transport collectif ......................................................................................35 6.1.1 Problématique générale...................................................................35 6.1.2 Amélioration de l’offre de service .....................................................35 Le réseau routier ...........................................................................................36 6.2.1 Problématique générale...................................................................36 6.2.2 Amélioration de l’offre de service .....................................................36 LE SUIVI ................................................................................................................38 7.1 La méthodologie............................................................................................38 7.2 La densité des nouveaux projets ...................................................................39 SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS..............................................................40 ANNEXE I .....................................................................................................................42 1. Mise en contexte Le 28 avril dernier, les municipalités de la Couronne Nord refusaient de voter sur le projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) présenté par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Faisant partie de ce groupe, la MRC de Mirabel n’est pas opposée au PMAD et est même prête à jouer un rôle actif dans son processus d’élaboration, qui a débuté il y a déjà plus de 10 ans. La ville et la MRC de Mirabel, qui occupent le même territoire, sont en accord avec la majorité des éléments contenus dans le document, notamment, sur les questions de l’optimisation du développement urbain, de la consolidation des grands pôles économiques et de l’augmentation de la superficie des terres en cultures. Toutefois, Mirabel fait face à des défis qui compromettent son développement à court terme et qui n’ont pas été pris en compte dans le PMAD. La MRC de Mirabel est déçue de constater que l’essentiel de la contribution de la Couronne Nord déposée en début d’année ne se retrouve pas dans le projet de PMAD. Cette contribution avait pourtant fait l’objet d’une concertation entre les acteurs de la Couronne Nord, lesquels souhaitent travailler à un Grand Montréal attractif, compétitif et durable, tel que l’entend le PMAD. Par exemple, au niveau du développement résidentiel, la Couronne Nord a proposé une densification progressive des projets sur son territoire jusqu’en 2031 qui respecte les caractéristiques de son milieu. La MRC de Mirabel est préoccupée de constater que le projet de PMAD contient un seuil minimal de densité qui pourrait ne pas permettre au marché d’adapter à temps son offre de produits. En tant que grand pôle économique métropolitain, la MRC de Mirabel souhaite contribuer à améliorer la compétitivité de la CMM, mais le PMAD ne contient pas les bonnes projections des besoins en espace de la MRC et reporte dans le temps l’évaluation de ses besoins industriels. L’industrie aéronautique, qui forme le cœur de l’économie de Mirabel, est actuellement en pleine croissance, mais ce bel élan pourrait être freiné et même brisé si ses besoins spécifiques ne sont pas reconnus par la CMM. Cette industrie requiert de grands espaces et doit être propriétaire du terrain qu’elle occupe pour justifier les investissements requis. En ce sens, les projections en espace industriel présentées dans le PMAD ne reflètent pas la réalité sur le terrain et mettent en péril le pôle économique identifié par la CMM sur le territoire de la MRC de Mirabel. Parmi les autres principaux enjeux abordés dans cet avis sur le PMAD, mentionnons les questions de la délimitation du périmètre d’urbanisation, de la mise en valeur de la zone agricole, mais aussi de l’amélioration des réseaux de transport routier et de transport collectif. 2. Le développement résidentiel La MRC de Mirabel a connu au courant des dernières années une forte croissance de sa population, de l’ordre de 68 % entre 1996 et 20091, pour se chiffrer à 40 026 habitants en 20102. La MRC de Mirabel s’interroge sur cette donnée de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), puisqu’elle estime que sa population s’élève aujourd’hui à plutôt 43 500 habitants, selon les informations extraites de la liste électorale et des permis de construction. Les prévisions de l’ISQ indiquent que cette évolution démographique se poursuivra à Mirabel au courant des prochaines années, se traduisant par un nombre soutenu de mises en chantier. La localisation de cette croissance, l’intensité de l’occupation du sol et le choix des typologies de logement offertes font partie des défis sur lesquels la MRC de Mirabel et la CMM doivent se pencher, considérant la rareté de l’espace disponible pour la construction résidentielle. 2.1 Le développement résidentiel dans les aires TOD Dans le but de concilier les préoccupations pour le développement durable, en densifiant et en rentabilisant le transport collectif, la CMM mise sur l’aménagement de quartiers de type TOD (Transit-Oriented Development), localisés aux points d’accès du réseau de transport en commun métropolitain structurant3.Le PMAD propose d’orienter au moins 40 % des nouveaux ménages (2011-2031) à l’intérieur de ce qu’il désigne comme une aire TOD, soit un rayon de 1 km autour d’un point d’accès au métro, train de banlieue ou SLR. Dans le cas de Mirabel, le PMAD identifie une aire de TOD autour de la gare projetée de train de banlieue de la ligne Blainville-Saint-Jérôme (secteur Saint-Janvier). Mirabel reconnaît et souhaite la réalisation de ce projet de gare, puisqu’il figure à la modification de son schéma d’aménagement et de développement adopté le 17 janvier 2011. 2.1.1 Gare de train de banlieue Cependant, la réalisation du projet de gare dans le secteur Saint-Janvier apparait aujourd’hui plus qu’incertaine. Le 21 juin dernier, le Tribunal administratif du Québec (TAQ) rejetait une requête en appel de la MRC de Mirabel à l’endroit d’un jugement de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), rendu le 2 février 2010. La CPTAQ avait alors rejeté la demande d’exclure de la zone agricole ou d’autoriser l’utilisation non agricole d’un terrain de 3,25 hectares, situé au nord-ouest de l’intersection du chemin Victor et de la voie ferrée empruntée par la ligne de train de banlieue Blainville-Saint-Jérôme (voir la figure 1).En 2006, la CPTAQ avait déjà refusé une demande semblable sur un terrain voisin au nordouest, de l’autre côté de la voie ferrée. Dans sa forme la plus récente, les installations projetées consistent en un bâtiment de service (billetterie, salle d’attente, toilettes, etc.), un quai d’embarquement, un débarcadère d’autobus et un stationnement de 405 espaces. La MRC de Mirabel, qui a d’ailleurs obtenu l’appui ' ( ( ))) +, ! " "# ( # " "$" ( ( " % " && ( * ( ' ( "* & & & de la CMM dans sa demande auprès de la CPTAQ, s’est finalement tournée vers le gouvernement du Québec en dernier recours pour tenter de trouver une solution à cette impasse. Figure 1. Localisation du projet de gare dans le secteur Saint-Janvier Gare projetée Aire TOD projetée (rayon=1 km) Fonds de carte : Google Maps 2.1.2 Priorisation du développement et seuil de densité Dans le contexte de Mirabel, l’intention d’orienter au moins 40 % des nouveaux ménages dans les aires TOD apparaît impossible à réaliser, tout comme le seuil de densité fixé à 60 logements à l’hectare qui sera requis. De façon réaliste, un quartier TOD à Mirabel ne peut pas être conçu comme à Montréal ou Laval. Il faut aussi savoir qu’en réponse aux préoccupations du milieu agricole, le schéma d’aménagement de la MRC de Mirabel a dû prévoir de laisser tout le secteur non construit autour de la gare projetée en zone agricole active. Cet engagement a été réitéré lors de la demande à la CPTAQ pour l’aménagement de la gare. De plus, environ le quart de l’aire TOD de la gare se trouve déjà occupé par des habitations unifamiliales isolées et jumelées (voir figure 1).Ainsi, mis à part quelques insertions, peu d’espace à l’intérieur du périmètre d’urbanisation reste disponible pour une densification à proximité de la gare, tel que souhaité par le PMAD. Mais au-delà de l’aménagement d’un quartier TOD, le contexte particulier du secteur ne réduit pas l’attrait d’y aménager une gare, le stationnement jouant alors un rôle important pour attirer les utilisateurs du secteur Saint-Janvier et de tout Mirabel. Cependant, il demeure qu’à défaut de voir s’arrêter le train de banlieue sur son territoire, la MRC de Mirabel ne pourra réaliser ces objectifs de densité et de priorisation du développement dans les aires TOD. - 2.2 Le développement résidentiel à l’extérieur des aires TOD Dans l’attente de la réalisation du projet de gare et de l’aménagement de l’aire TOD, la MRC de Mirabel s’engage à optimiser le développement résidentiel ailleurs sur son territoire, tout en suivant les tendances actuelles du marché, en accord avec l’objectif 1.2 du PMAD. 2.2.1 Tendances actuelles et seuil de densité Au cours des dernières années, le marché de l’habitation sur le territoire de la CMM s’est diversifié, marqué notamment par une augmentation de la part de marché des logements à forte densité4. Pour la Couronne Nord, le PMAD estime que cette transformation du marché de l’habitation s’est traduite par une augmentation de la densité brute moyenne, s’établissant à 12,9 logements à l’hectare pour l’année 2010.Il est important de rappeler que la densité est calculée à partir du nombre de logements construits (selon le rôle d’évaluation) divisé par la superficie brute totale développée5. La CMM obtient la superficie brute en multipliant la superficie développée nette par 1,25 afin de tenir compte de l’espace occupé par les parcs, les rues et les autres usages. De son côté, la MRC de Mirabel présentait en 2010des nouveaux projets résidentiels d’une densité brute moyenne évaluée à 10,6 logements à l’hectare6. Tout comme le prévoit le PMAD, la MRC de Mirabel adhère à l’idée de la densification des milieux résidentiels sur le territoire de la CMM. La tendance actuelle démontre que celle-ci est déjà en marche à Mirabel. En effet, pour la période 2005-2010, les nouveaux développements immobiliers de la MRC de Mirabel comptaient une densité brute moyenne évaluée à 13,1 logements à l’hectare7. Le PMAD reconnaît que la définition du seuil de densité sur un territoire doit tenir compte de deux facteurs majeurs : les caractéristiques spécifiques actuelles du territoire concerné et la vision de développement établie par les instances régionales et municipales8. Ainsi, en collaboration avec les autres MRC de la Couronne Nord, la MRC de Mirabel s’est appliquée à proposer un seuil de densité qui respecte la dynamique actuelle du marché de l’habitation sur son territoire, tout en faisant l’effort d’augmenter la densité des développements de façon progressive, de l’ordre de deux logements à l’hectare tous les cinq ans, jusqu’en 2031. Ce seuil de densité a déjà été présenté en mars dernier dans le cadre de la contribution de la Couronne Nord au PMAD. La MRC de Mirabel juge important de le présenter de nouveau, puisqu’il a été élaboré en concertation avec le milieu et qu’il prend en compte les caractéristiques spécifiques du territoire mirabellois. +, "" 2 - " 1 3 /0 1 & 1 ! . 6 "4 " & & 5 && +, . Le Tableau 1 illustre les hausses du seuil minimal de densité proposées par la MRC de Mirabel, en comparaison avec celles mises de l’avant par la CMM. Le processus de densification proposé par la MRC permettra globalement d’atteindre, dans les nouveaux secteurs résidentiels, une densité moyenne brute de 17 logements à l’hectare. Pour Mirabel, il s’agit d’une hausse significative, d’où la nécessité de conserver le principe d’augmentation progressive du seuil minimal de densité. Le seuil minimal de densité initial proposé (2011-2016) correspond davantage à la réalité actuelle que ce qui est proposé par le PMAD. Un changement trop drastique ne permettrait pas au marché d’adapter conséquemment son offre de produits. Tableau 1. Seuil minimal de densité progressif pour la période 2011-2031 Proposition de la MRC de Mirabel Proposition de la CMM 2.2.2 2011-2016 Seuil minimal de densité (log./ha) 2017-2021 2022-2026 2027-2031 Moyenne 14 16 18 20 17 18 20 22 24 21 Besoins en espace pour le développement résidentiel Selon les prévisions de l’ISQ, la MRC de Mirabel devrait accueillir 8 763 nouvelles mises en chantier résidentielles pendant la période 2011-2031. En jumelant ces données avec le seuil minimal de densité progressif proposé par la MRC de Mirabel, les besoins d’espace pour les nouvelles mises en chantier devraient se chiffrer à 536 hectares pour la période 2011-2031 (voir l’annexe I). Notons que pour les 10 prochaines années (2011-2021), le développement résidentiel de Mirabel aura besoin de 345 hectares. Pour maintenir un minimum de terrains disponibles afin d’éviter la spéculation ou encore prévenir le départ de développeurs compte tenu d’une trop importante rareté de terrains, il apparaît prudent de maintenir en permanence une disponibilité de terrains équivalente à cinq années de demande. Parlant de la spéculation, il faut noter que celle-ci est déjà bien présente à Mirabel, alors que les derniers terrains disponibles sont vendus à des prix excédants largement la valeur estimée, ce qui compromet le droit à l’accessibilité à la propriété. Ainsi, en considérant qu’en 2011, 388 hectares sont disponibles pour le développement résidentiel, le besoin en espace pour les cinq prochaines années ne sera plus comblé dès l’année 2017, alors qu’en 2023, la pénurie de terrains résidentiels débutera et qu’en 2031, la MRC de Mirabel sera en déficit de 107 hectares constructibles (voir l’annexe I). En conséquence, malgré une densification du développement résidentiel, la MRC de Mirabel aura besoin de 107 hectares supplémentaires pendant la période de 2021-2031 si on veut qu’elle poursuive sa contribution à l’enrichissement de la CMM. 6 2.2.3 La dynamique dans la région Dans la perspective où une pénurie d’espaces résidentiels disponibles guette la MRC de Mirabel à moyen terme, cette situation amènera les acheteurs d’unités d’habitation neuves à se tourner vers d’autres municipalités de la région, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la CMM. Le déplacement des acheteurs à l’extérieur de la CMM est particulièrement préoccupant puisqu’il contribue à une forme de suburbanisation discontinue du territoire (effet « saut-de-mouton »). L’analyse de l’offre des produits résidentiels à l’extérieur de la CMM montre que les projets actuellement en cours dans les municipalités à proximité de Mirabel offrent des produits similaires à des prix équivalents ou plus bas que ceux offerts à Mirabel. Les projets recensés se trouvent dans les municipalités suivantes :SaintJérôme, Saint-Colomban, Sainte-Sophie, Prévost, Mille-Isles, Lachute, Gore et Brownsburg-Chatham. L’analyse s’est concentrée sur les habitations unifamiliales isolées, jumelées et en rangée, qui représentent la typologie qui occupait encore en 2009 la majorité des mises en chantier dans la Couronne Nord9.D’ailleurs, la proximité de la ligne de train de banlieue Blainville-Saint-Jérôme, qui assure une liaison avec le centre-ville de Montréal, constitue un attrait important pour les acheteurs dans ces municipalités hors CMM. Dans le cas de la municipalité de Saint-Jérôme, le plan d’urbanisme prévoyait en 2010 que la superficie brute disponible pour le développement résidentiel est considérable, estimée à 3 401,7 hectares (3 835,7 ha pour toute la MRC La Rivière-du-Nord). Dans le cadre d’une étude produite en janvier 2011, la firme AECOM étudiait le marché de l’habitation dans la région de Mirabel, afin de contextualiser ses besoins de développement. Ainsi, l’étude souligne que le rythme important des mises en chantier dans certaines villes hors CMM situées au nord de Mirabel démontre clairement qu’un nouveau territoire de développement est en train de se constituer et que celui-ci bénéficie de la rareté des terrains dans la première couronne, de même qu’à Mirabel (voir tableau 2).La grande disponibilité des terrains à l’extérieur de la CMM nous permet d’affirmer que ce phénomène n’en est qu’à ses débuts. Alors que le PMAD semble vouloir faire une lutte à l’étalement urbain, il faut réaliser que le résultat sera plutôt de l’accroître et même de le prolonger hors du territoire de la CMM. 3 +, 3 Tableau 2. Mises en chantier pour certaines municipalités hors CMM - 2010 Municipalité hors-CMM Maisons individuelles Lachute 25 Saint-Colomban 181 Saint-Jérôme 263 Sainte-Sophie 157 Source des données : SCHL Tableau 3. Données des mises en chantier de la SCHL à l’intérieur de la CMM – 2010 pour la Couronne Nord Municipalité Maisons individuelles Blainville 220 Boisbriand 22 Deux-Montagnes 11 Lorraine 12 Mirabel 244 Rosemère 13 Saint-Eustache 55 Saint-Joseph-du-Lac 37 Sainte-Anne-desPlaines Sainte-Marthe-sur-leLac Sainte-Thérèse 27 139 0 Source des données : SCHL Du côté des municipalités voisines de Mirabel et situées à l’intérieur de la CMM, les données de 2010 révèlent que les municipalités les plus actives sur le plan des mises en chantier de maisons unifamiliales sont Mirabel (244), Blainville (220) et Saint-Marthe-sur-le-Lac (139). Toutes les autres municipalités de la Couronne Nord étudiées affichent moins de 55 mises en chantier (voir tableau 3). La figure 2 présente quant à elle les mises en chantier de maisons unifamiliales entre 2002 et 2009 dans les mêmes municipalités et permet de constater que les mises en chantier ont diminué progressivement partout sur le territoire. & Figure 2. Mises en chantier de maisons unifamiliales entre 2002 et 2010 sur la Couronne Nord Source des données : SCHL Enfin, l’étude conclut que la plupart des municipalités de la Couronne Nord voisines de Mirabel ont pratiquement atteint leur pleine capacité d’accueil ou sont sur le point de l’atteindre. En considérant la dynamique en cours et l’espace encore disponible pour le développement résidentiel à l’extérieur de la CMM, la perspective d’un processus de suburbanisation discontinue vers le nord, au détriment de Mirabel et de ses voisines de la Couronne Nord apparaît fort possible, voire même déjà enclenchée. EN RÉSUMÉ… La MRC de Mirabel juge toujours essentielle la réalisation du projet de gare de train de banlieue dans le secteur Saint-Janvier et adhère aux principes des TOD, qu’elle compte mettre en application. La MRC de Mirabel estime que le seuil minimal de densité progressif proposé par la CMM représente une augmentation trop brutale par rapport à la dynamique actuelle du marché de l’habitation sur son territoire, surtout en ce qui concerne le seuil minimal initial (2011-2016). Le principe d’augmentation progressive du seuil minimal semble toutefois réaliste. La MRC de Mirabel constate que malgré une densification du développement résidentiel selon les seuils de densité qu’elle estime réalistes, elle aura besoin de 107 hectares supplémentaires pendant la période de 2021-2031 pour répondre aux prévisions de mises en chantier de l’ISQ. .La marge de manœuvre de cinq années de développement requise pour éviter la spéculation sera déjà épuisée à partir de l’année 2017. Ainsi, la MRC de Mirabel recommande : Recommandation 1 : La MRC de Mirabel recommande que l’identification d’un TOD à Mirabel soit maintenue, conformément à son schéma d’aménagement. Recommandation 2 : La MRC de Mirabel recommande l’établissement d’un seuil de densité progressif initial de 14logements à l’hectare augmentant de deux logements à l’hectare tous les cinq ans jusqu’en 2031,pour atteindre 20 logements à l’hectare en 2027-2031. 3. Le développement économique 3.1 Problématique générale Le secteur de l’aéroport de Mirabel figure parmi les 19 pôles d’emplois du Grand Montréal identifiés dans le PMAD. Ces pôles sont générateurs d’emplois à l’échelle métropolitaine, alors qu’en 2006, celui de Mirabel générait 5 515 emplois selon les données de Statistique Canada10. Le pôle économique de Mirabel constitue depuis une trentaine d’années un des piliers de l’industrie aéronautique au Québec, en raison de son aéroport international et des acteurs majeurs de ce secteur qui sont venus s’installer à proximité, tels que Bell Helicopter Textron, Bombardier Aéronautique, CAE, Messier-Dowty, Pratt&Whitney Canada et plusieurs autres. La présence de l’aéroport de Mirabel permet également à la MRC de figurer parmi les grands pôles économiques retenus par le PMAD. Ainsi, au-delà du nombre d’emplois, la présence d’une infrastructure majeure pour le transport des marchandises et la contribution au caractère international du Grand Montréal renforcent le statut de grand pôle économique de Mirabel, pour lequel la CMM mise sur la consolidation et le renforcement11. La ville de Mirabel est bien consciente du rôle que joue l’aéroport international Montréal-Mirabel dans la dynamique économique métropolitaine, mais aussi québécoise. C’est pourquoi la MRC appuie la CMM lorsqu’elle se positionne en faveur de l’optimisation et le développement des infrastructures de transport en appui aux déplacements des personnes et des marchandises. Surtout lorsque le PMAD fait référence au réaménagement et à l’ajout de capacité sur certains tronçons présentant une congestion récurrente, à l’implantation d’axes préférentiels de transport collectif, à l’amélioration de la fluidité sur le réseau supérieur sur le plan routier, ainsi qu’à la modernisation et au développement du réseau de transport en commun métropolitain structurant pour les grands pôles économiques12. Cependant, le dynamisme de ce grand pôle économique métropolitain est aujourd’hui sérieusement compromis par le manque d’espace pour assurer son développement. Comme nous le verrons, l’industrie aéronautique, qui forme le cœur de l’économie de Mirabel, présente des caractéristiques particulières qu’il faut reconnaître afin de bien saisir les enjeux avec lesquels elle doit composer. & +, +, +, . - 3.2 Les parcs industriels de Mirabel D’entrée de jeu, il faut préciser que l’économie de Mirabel, bien qu’elle repose en grande partie sur l’industrie aéronautique étant donnée la présence de grands employeurs de cette industrie, compte aussi des entreprises évoluant dans des domaines variés, tant dans le secteur primaire, secondaire que tertiaire. La majorité de ces entreprises sont implantées dans différents parcs industriels occupant 254 hectares bruts (voir tableau 4). Tableau 4. Superficie et emplacement des parcs industriels de la MRC de Mirabel Parcs industriels Superficie totale Secteur m2 pi2 Parc industriel et commercial du Curé-Labelle 286 575,79 3 084 676 Saint-Janvier Parc industriel Développement Lanak (privé) 825 589,96 8 886 576 Saint-Janvier Parc industriel autoroutier de Mirabel 1 089 604,06 11 728 400 Saint-Janvier Parc industriel Saint-Augustin 48 468,35 521 709 Saint-Augustin Parc industriel et commercial Saint-Canut Est 295 152,97 3 177 000 Saint-Canut Source des données : CLD de Mirabel, 2011 Certaines des entreprises établies à Mirabel sont d’envergure internationale, alors que d’autres concentrent leurs activités au niveau provincial et régional. Lors du recensement de 2006, la MRC comptait 15 460 emplois, une hausse de 2 610 emplois depuis 2001. En 2006, les principaux secteurs d’emploi de la MRC étaient ceux de la fabrication (40,4 %), suivi des commerces (10,2 %) et de l’agriculture (6,2 %). Profitant d’une tendance où les manufacturiers ont quitté le centre de Montréal vers la périphérie, le secteur de la fabrication était en progression à Mirabel en 2006, avec une hausse de 7,1 % par rapport à 2001.De son côté, le secteur du transport et de l’entreposage a connu une baisse marquée (14,5 %) entre 2001 et 2006, explicable en partie par le changement de vocation de l' Aéroport international Montréal-Mirabel. Néanmoins, le pôle économique de l’aéroport présentait à lui seul une concentration de 5 515 emplois en 2006. 3.3 L’industrie aéronautique 3.3.1 Présentation générale Présente à Mirabel depuis une trentaine d’années, l’industrie aéronautique québécoise regroupe plus de 235 entreprises qui génèrent un chiffre d’affaires de 12,4 millions de dollars et emploient plus de 40 000 travailleurs dans toute la province13. Elle est principalement implantée dans la région métropolitaine, qui concentre plus de 98 % de l’activité du secteur. L’industrie est structurée autour de quatre grands maîtres d’œuvre, d’une quinzaine d’équipementiers, de soustraitants et fournisseurs, ainsi que de centres de recherches, d’établissements d’enseignement et d’organisations internationales ayant leur siège social à Montréal (IATA, IBAC, OACI). La concentration géographique de l’ensemble des acteurs de l’industrie dans le Grand Montréal constitue une grappe industrielle, identifiée par la CMM dans son plan de développement économique de 2005 comme une grappe industrielle de compétition. Ce type de grappe regroupe « des segments porteurs compétitifs sur la scène mondiale »14, et qui ont un rôle de moteur économique à l’échelle nationale. Depuis 2006, elle s’est structurée au sein d’Aéro Montréal, un partenariat public privé qui regroupe les principaux décideurs de l’industrie (entreprises, institutions d’enseignement, centre de recherche, associations et syndicats), qui englobe autant l’industrie aéronautique que l’industrie astronautique. Le vocable « aéronautique » est cependant utilisé dans ce document pour désigner l’industrie de Mirabel. Les deux tiers de la main-d' œuvre de l’industrie aéronautique québécoise travaillent dans le domaine de la fabrication. Les perspectives d’activité sont positives puisqu’on prévoit une forte augmentation de la cadence de production en 2011, qui devrait se poursuivre et dépasser son niveau d’avant la récession d’ici 201415. La particularité de l’industrie aéronautique montréalaise est que l’on peut y trouver l’ensemble des composantes permettant la construction d’un aéronef, et ce, dans un rayon de 30 km. La région est d’ailleurs le lieu d’assemblage final d’aéronefs, de moteurs et de systèmes pour le Québec et le Canada. Ce type d’activité requiert donc de très grands espaces, que ce soit pour des aires de manœuvre et la construction de bâtiments pour l’assemblage d’avions d’une certaine envergure. Au-delà du nombre d’emplois générés, l’industrie aéronautique se distingue par la masse salariale de ses employés, alors que les salaires versés aux travailleurs de l’industrie sont de 30 % supérieurs à la moyenne québécoise du secteur manufacturier. L’économie locale et l’ensemble de la population de la CMM en bénéficient. $" , 7 " '9 "" # " 1 1 " /, " " & & 32 /+ " 2 "# " 8 /0 " : # " 2 6& & " 3.3.2 Les sites dans la région métropolitaine Au sein de la région montréalaise, les activités de la grappe aérospatiale se retrouvent concentrées principalement dans trois secteurs : Mirabel, Ouest de l’île de Montréal et Longueuil, soit à proximité des trois aéroports du Grand Montréal. La CMM a identifié les segments de grappes pour lesquels ces emplacements sont spécialisés16 : Mirabel : hélicoptères et avions Les activités majeures reposent sur l’assemblage d’avions (Bombardier) et d’hélicoptères (Bell Helicopters Textron), les trains d’atterrissage (MessierDowty), les moteurs d’avions (Pratt & Whitney Canada), la simulation (CAE), ainsi que l’entretien et la réparation (L-3 MAS, Avianor, Turbomeca). Ouest et Centre-Ouest de Montréal : avions et transport aérien On y réalise principalement l’assemblage d’aéronefs (Bombardier), l’entretien et de réparation d’avions et de moteurs (Aveos, Rolls Royce), la conception de simulateurs de vol (CAE) et de systèmes électroniques (Thales, Esterline CMC Électronique). Outre l’aéroport Montréal-Trudeau, qui serait le plus important centre d’entretien, de réparation et de fabrication d’aéronefs au Canada17, de nombreuses multinationales sont implantées au sein du Technoparc à Saint-Laurent, principalement pour des activités de recherche et développement. Longueuil : moteurs d’avion L’activité y est dominée par la présence de Pratt & Whitney Canada (siège social et principale usine de fabrication), qui y conçoit et produit des moteurs pour l’aéronautique. On y retrouve également une importante usine d' assemblage de trains d' atterrissage d' Héroux-Devtek, qui y possède également son siège social. Aéroport Montréal-Trudeau Tout comme l’aéroport de Mirabel, l’aéroport de Dorval (Montréal-Trudeau) est la propriété de Transports Canada, qui en a confié la gestion à l’organisme Aéroports de Montréal (ADM) en 1992. Il propose actuellement 14 millions de pieds carrés (130 ha) de terrains disponibles en location sur son territoire18. En dehors du site, il reste environ 19 millions de pieds carrés de terrains disponibles (176 ha) dans l’ensemble de l’arrondissement de Saint-Laurent, dont près de la moitié dans le - "" , 6 , ' ( ( ))) . /+ /; " " " /! !" 2 (,1 1 (, " 8 : 2 # "2 & & - .- ' - Technoparc adjacent à l’aéroport19. Cependant, ces derniers sont destinés à des activités de recherche et développement, et non de manufacture. Du côté de la ville de Dorval, l’espace disponible pour des industries sera comblé à court terme. De plus, les possibilités d’expansion des zones industrielles à proximité de l’aéroport Montréal-Trudeau sont quasi inexistantes au vu de l’urbanisation très avancée de l’Ouest de l’île de Montréal. Malgré l’importance de l’activité aéronautique sur le site de l’aéroport MontréalTrudeau, ADM le positionne avant tout comme la plaque tournante régionale du trafic de passagers, et vise par ailleurs à renforcer la spécialisation de Mirabel dans l’industrie aéronautique et logistique de classe mondiale20. On comprend aisément que la société gestionnaire cherche à éviter la concurrence entre les deux sites et vise plutôt une complémentarité en leur conférant des vocations différentes. Zone aéroportuaire de Longueuil Depuis 2004, l’organisme sans but lucratif Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L) est propriétaire et exploitant de l’Aéroport Montréal SaintHubert Longueuil (AMSL). DASH-L gère une superficie de 40 millions de pieds carrés de terrain (371,6 ha), dont 36 millions (334,5 ha) sont consacrés à l’activité aéroportuaire, où se trouvent notamment les pistes ainsi qu’une zone opérationnelle21. Selon Développement économique Longueuil (DEL), plus de 10 millions de pieds carrés (92,9 ha) destinés au développement industriel sont actuellement disponibles dans la zone aéroportuaire de Longueuil (ZAL)22, mais comme à Mirabel, uniquement en location. Le potentiel de développement industriel autour de la zone aéroportuaire de Saint-Hubert est quant à lui estimé à 24 millions de pieds carrés (223 ha)23. Cependant, ce développement ne visera pas le créneau aéronautique comme le prévoit le parc industriel de Mirabel. Le secteur de Longueuil se révèle également être spécialisé dans la fabrication de moteurs d’avions et de trains d’atterrissage, ce qui est plutôt complémentaire avec Mirabel. 3 : # " <0" /= 2 ' ( 1" 8 > ?- @ ?1< / "+ # " &< & 2 2 ' ' ( ( ))) ( < ( 8 > ? * # " 0 "" /B " 2 ' ( ( ))) "" ()))(1( C D E /:" " # " " 0 "" & ' ( ( ))) & , ,A<0/0 . 3.3.3 Les autres sites au Québec et dans le reste du Canada Ailleurs au Québec, les aéroports de Québec et Trois-Rivières génèrent des activités davantage liées à la maintenance et la réparation d’aéronefs et d’hélicoptères, mais dont l’envergure n’est pas comparable avec celles présentes dans la région de Montréal. Trois-Rivières et son aéroport constituent tout de même le deuxième pôle aéronautique du Québec après Montréal, avec près de 300 emplois dans le domaine24. Ailleurs au Canada, la principale concurrence vient de la région de Toronto, deuxième plus grande grappe après Montréal, où l’on retrouve plus de 200 entreprises employant plus de 20 000 travailleurs. C’est aussi le seul endroit dans le reste du Canada où l’on construit des aéronefs, Bombardier y possédant une usine d’assemblage à Downsview. La région est reconnue pour ses activités de fabrication de pièces pour aéronefs, les systèmes embarqués, l’entretien et la révision des aéronefs25. Winnipeg constitue la troisième grappe aéronautique canadienne, avec 5 300 travailleurs dans le domaine. Elle est menée par quatre entreprises d’envergure mondiale, dont Boeing, qui y possède une des plus importantes installations de fabrication de composites pour l’aérospatial en Amérique du Nord. Outre ce créneau, l’activité repose également sur l’entretien et la réparation d’aéronefs26. Ainsi, à l’extérieur de la région de Montréal, l’industrie aéronautique de Mirabel est surtout en compétition avec la région Toronto, le seul autre endroit dans le reste du Canada où on y construit des aéronefs et susceptible d’accueillir les entreprises qui ne pourraient pas s’établir à Mirabel, faute d’espace. 3.3.4 Les autres sites en Amérique du Nord En Amérique du Nord, l’envergure de la grappe aéronautique montréalaise est comparable avec celles de Seattle et Wichita, qui figurent parmi les plus importantes au monde, avec Toulouse en France. Seattle constitue le principal pôle aéronautique en Amérique du Nord, grâce à la présence du géant Boeing qui y possède son siège social et y assemble la quasitotalité de ses avions. L’activité est spécialisée dans la fabrication d’avions, l’avionique, la recherche et le développement, les composites, l’outillage et l’aménagement intérieur. La ville et sa région accueillent la grande majorité des 83 000 travailleurs et 650 entreprises aéronautiques de l’État de Washington. Wichita, dans l’état du Kansas, assure plus de la moitié de la production de l’aviation générale (non-commerciale) des États-Unis. Son industrie aérospatiale est entrainée par la présence de quatre grands maîtres d’œuvre, dont Boeing, ! & ! " ! $" " ( F, F, < 0 $" J ' 'G ' (( " H1 1 " I # " (1( 1 J && "< 8 6 Bombardier et Cessna. L’industrie fournit également des composants pour l’aviation générale, commerciale et militaire. Près de 30 000 employés travaillent dans les 75 entreprises du secteur aéronautique. Il existe également une concurrence naissante de la part de la grappe mexicaine de Querétaro, dont le développement est entrainé par Bombardier depuis son installation en 2006 dans le parc industriel aérospatial de l’aéroport27. Cette dernière y emploie plus de 1 400 personnes dans son centre manufacturier, y compris des ingénieurs, et Héroux-Devtek y construit présentement une usine. On y retrouve également Snecma (moteurs d’avion) et Messier-Dowty (trains d’atterrissage), et General Electric y possède le plus grand centre de conception de moteurs d' avion de GE à l' extérieur des États-Unis28. En tout, on compte près de 50 entreprises qui emploieraient presque 5 000 personnes. Ainsi, nous voyons que plusieurs sites nord-américains d’importance sont en compétition avec Mirabel pour accueillir les entreprises du secteur aéronautique. À titre d’exemple, la ville de Plattsburgh (état de New York), avec son aéroport international, a rivalisé avec Mirabel pour accueillir le nouveau Centre aéronautique de Pratt & Whitney inauguré à Mirabel le printemps dernier. Ainsi, les entreprises n’hésiteront pas à quitter Mirabel et le Grand Montréal si des conditions plus favorables se présentent ailleurs. Cela inclut la disponibilité suffisante d’espaces pour assurer leur développement. En ce sens, ces sites internationaux forment une menace réelle à Mirabel, à laquelle il faut répondre sans attendre pour préserver la compétitivité du Grand Montréal. 3.4 Espace disponible évalué Parmi les pôles économiques de la CMM, celui de l’aéroport de Mirabel offre la plus grande superficie à vocation économique vacante, avec 638 hectares de disponibles sur les 839 hectares que compte la zone aéroportuaire29. Cependant, Mirabel juge que ces données sont surestimées, alors que comme le reconnait la CMM, cette estimation présentée au tableau 18 du PMAD n’a pas été validée par la MRC de Mirabel et doit prendre en compte d’importantes contraintes au développement. 3.5 Espace disponible réel 3.5.1 Espaces disponibles à vocation économique Dans le cadre de la contribution de la Couronne Nord déposée en mars dernier, la MRC de Mirabel a réalisé une estimation des superficies à vocation économique . F0 "# "# " " 8# "J 0 + ,1 1 .% " & D ' ' ( ( ( (1 1 (# " ( (& (& -(& & - .< - 6 FK " 8# "' " C < "J 0 + ,1 1 3% & D ' ' ( ( 1 1 I ( ( (& &(6(&< - 66-< <" < 8# "< < <" < C < " 3 +, -. 3 disponibles sur son territoire (fonctions commerciale et industrielle). Ainsi, au début de l’année 2011, les espaces à vocation économique disponibles à l’intérieur de la zone blanche étaient de l’ordre de 138 hectares. Ce résultat a été obtenu en soustrayant les superficies associées aux différentes contraintes (contraintes naturelles et anthropiques tels les terrains en zone inondable, les zones à fort risque de mouvement de sol, les milieux humides, etc.) des espaces vacants à l’intérieur de la zone blanche. Les terrains vacants à l’intérieur de la zone de l’aéroport de Mirabel n’ont pas été retenus, en raison du mode de tenure, qui sera élaboré plus loin. En se basant sur la consommation de terrains observée entre 2005 et 2009, une estimation des besoins en termes d’espaces à vocation économique a également été réalisée à l’échelle de la Couronne Nord. On constate que 37 hectares ont été consommés annuellement pendant la période 2005-2009 par les fonctions économiques sur le territoire de la MRC de Mirabel (sur les 132 par année pour toute la Couronne Nord). Ainsi, si le rythme des dernières années se poursuit, 740 hectares seront nécessaires pour répondre aux besoins en termes d’espaces économiques d’ici à 2031, ce qui correspond à un déficit de 602 hectares pour l’établissement de commerces et d’industries. 3.5.2 Espaces disponibles pour le développement industriel Plus précisément et comme le souligne la CMM, la majorité des espaces industriels de la région métropolitaine ne sont pas véritablement disponibles et sont en réalité grevés de contraintes30. Ainsi, pour toute la Couronne Nord, le PMAD indique que seulement 70 hectares seraient disponibles, en prenant compte de contraintes reliées à un problème de desserte, à la présence de contraintes naturelles, à une problématique reliée à la tenure ou à un problème spécifique de la MRC. Dans le cas de la MRC de Mirabel, la principale contrainte est bien documentée et concerne la tenure des terrains de la zone aéroportuaire. Bien qu’ils soient gérés par Aéroports de Montréal (ADM), ces terrains demeurent la propriété du gouvernement fédéral. Pour cette raison, ils sont disponibles en location uniquement et cette tenure ne correspond pas aux standards de plusieurs compagnies d’envergure internationale qui préfèrent de loin l’achat du terrain. Les investissements majeurs peuvent également rencontrer des difficultés pour obtenir du financement sur un terrain en location. Ainsi, depuis 2005, seulement 20 hectares ont été loués. De plus, ces terrains sont affectés de contraintes sévères quant à la stabilité des sols, ce qui augmente considérablement les coûts de construction31. Hormis la zone aéroportuaire, les autres parcs industriels présents sur le territoire de la MRC sont actuellement comblés ou sur le point de l’être, tel que montré au tableau suivant : & +, 6 & Tableau 5. Superficies disponibles dans les parcs industriels de Mirabel, 2011 Parcs industriels Superficie disponible Parc industriel et commercial du CuréLabelle 14 771,58 m2 Parc industriel Développement Lanak 133 176,51 m2 Parc industriel autoroutier de Mirabel 0 m2 Parc industriel Saint-Augustin 0 m2 Parc industriel et commercial Saint-Canut Est TOTAL 74 322,43 m2 222 270,52 Source des données : CLD de Mirabel, 2011 Ainsi, au lieu des 638 ha avancés par le PMAD, la MRC de Mirabel ne compte réellement que 138 ha disponibles pour la vocation économique, dont seulement 22 ha pour le développement dans les différents parcs industriels, libres des contraintes présentées plus haut. Cet espace apparaît insuffisant pour les besoins à court terme de Mirabel, ce qui constitue une menace sérieuse pour notre compétitivité dans le secteur industriel. 3.6 Besoins en espace 3.6.1 Quels sont les besoins et pourquoi ? Comme nous l’avons vu, l’industrie aéronautique est actuellement en pleine croissance dans la MRC de Mirabel. L’annonce de la nouvelle usine de Bombardier Aéronautique pour la fabrication des avions de la CSeries ainsi que la construction d’un nouveau centre par Pratt&Whitney Canada en 2010-2011 en sont de bons exemples. La création d’un parc industriel aéronautique à Mirabel permettrait de consolider cette croissance en offrant un espace où les entreprises du secteur et celles qui gravitent autour (sous-traitants, fournisseurs) pourront être réunies. De plus, considérant qu’il s’agit d’entreprises hautement spécialisées et qu’elles œuvrent à l’échelle internationale, le choix de la localisation doit offrir un réel potentiel d’agrandissement et de croissance des activités. Le terrain retenu doit être de grande dimension, considérant l’aspect gigantesque de certaines pièces et les aires de manœuvre nécessaires (souvent plus de 1 hectare)32. Après une analyse des sites disponibles sur son territoire, la MRC de Mirabel en est venue à la conclusion que le site situé au carrefour des autoroutes 15 et 50 L F 5 8" "# "5 "7 +=,$ " " 1" " " " & J " && 3 dans le secteur Saint-Janvier correspond parfaitement aux besoins identifiés (voir figure 3). Sa localisation favorise l’accessibilité et possède un potentiel exceptionnel afin d’accueillir et de poursuivre le développement de l’industrie aéronautique, avec sa superficie de 188 hectares33. Étant situé à proximité de l’aéroport, il est important de noter que le site fait l’objet d’une servitude de nonconstruction résidentielle, liée aux contraintes de bruit. Toutes ces caractéristiques font que ce site, au moment de son développement, se démarquera avantageusement au sein de la Communauté et à l’échelle du Québec. Les parcs industriels existants sur le territoire de Mirabel ne possèdent pas les caractéristiques requises (accessibilité autoroutière, dimensions des terrains, proximité de services et des infrastructures, disponibilité des terrains vacants, topographie, capacité portante, synergie industrielle, etc.) pour accueillir les entreprises du secteur aéronautique. À cela s’ajoutent les terrains uniquement disponibles en location dans la zone aéroportuaire, rapidement écartés par les entreprises de l’industrie. Le Centre local de développement (CLD) de Mirabel indique d’ailleurs que des entreprises du secteur aéronautique doivent régulièrement s’établir à l’extérieur de Mirabel, faute d’espace disponible, une tendance qui est appelée à s’accentuer et qui nous pousse à réagir immédiatement avant qu’il ne soit trop tard. L F 5 8" "# "5 "7 + =,$ " " 1" " " " & J " && . Figure 3. Site visé pour l’établissement du parc industriel aéronautique Source : Ville de Mirabel, « Demande d’exclusion de la zone agricole, parc industriel aéronautique : expertise agricole », janvier 2011. 3.6.2 Identification des besoins par la MRC Dans le cadre de la modification de son schéma d’aménagement et de développement adoptée en janvier 2011, la MRC de Mirabel a identifié les expansions prioritaires des périmètres urbains, lorsque les périmètres actuels seront comblés34. Le pôle d’emploi aéronautique projeté dans le secteur SaintJanvier fait figure d’exception, puisque les besoins sont immédiats et qu’une demande d’exclusion à la CPTAQ a déjà été déposée à cet effet. Ainsi, la MRC de Mirabel estime qu’il devient impératif de dégager des terrains de tenure privée de grande superficie afin d’attirer de nouvelles industries reliées à l’aéronautique et de développer ce segment de marché. 3.6.3 Caractérisation des terrains visés Le site visé par le projet de parc industriel aéronautique est actuellement détenu par trois différents propriétaires. Une entreprise immobilière possède environ 156,5 ha (sur 188), dont 101 ha sont cultivés et loués à un agriculteur du secteur. Un deuxième propriétaire possède environ 28,9 ha, dont 8 ha sont en culture (serres). Finalement, le troisième propriétaire possède environ 2,6 ha, dont 2 ha sont en culture et loués à un agriculteur du secteur. Au total, 53,7 % du site est donc en culture, soit 101 ha sur 188. L’expertise agricole réalisée en janvier 2011, en lien avec la demande d’exclusion à la CPTAQ, souligne que la culture des terrains visés pour le parc industriel est difficile, dû notamment à l’absence de fossés adéquats (mauvais égouttement) causés par la présence du roc à faible profondeur35.La topographie plutôt irrégulière variant d’un relief plat à légèrement vallonné ne permet qu’un drainage moyen ou faible des eaux de surface et favorise des accumulations d’eau sur le site. Aussi, les potentiels agricoles du côté est de l’autoroute 15 (là où se situe la superficie en demande) sont un peu plus faibles (classes 3,4 et 5) par rapport à ce que l’on retrouve à l’ouest de cette autoroute (classe 2), là où se trouve la zone aéroportuaire. Cette différence de potentiels agricoles se remarque également par la présence d’îlots boisés à l’est et par l’absence de tels îlots boisés (cultures exclusivement) à l’ouest36. Finalement, l’analyse conclut que compte tenu des besoins spécifiques reliés à l’industrie aéronautique, il n’existe pas de site alternatif sur le territoire de Mirabel qui permettrait de réduire ou d’éliminer les impacts de la demande d’exclusion. Les terres visées pour le parc industriel ne font actuellement pas l’objet d’une culture intensive et la rentabilisation de celles-ci requerrait d’importants investissements. . L - 2 % L 2 % / & / & 8" C " "# " '8 8" C " "# " '8 < < EN RÉSUMÉ… La MRC de Mirabel estime que les données sur l’espace à vocation économique disponible et les besoins industriels avancés dans le PMAD ne sont pas représentatives de la réalité, car elles ne prennent pas en considération les différentes contraintes (naturelles, anthropiques, mode de tenure). La superficie actuelle disponible n’est que de 138 hectares, dont seulement 65 pour le développement industriel. La MRC de Mirabel estime que si le rythme des dernières années se poursuit, elle connaîtra d’ici 2031 un déficit de 602 hectares pour l’établissement de commerces et d’industries. La MRC de Mirabel propose la création d’un parc industriel de 188 hectares au carrefour des autoroutes 15 et 50, correspondant aux besoins immédiats de l’industrie aéronautique, qui cherche de grands terrains et la possibilité de rassembler les fournisseurs et sous-traitants à proximité. La MRC de Mirabel tient à souligner que l’industrie aéronautique établie sur son territoire n’est pas en compétition avec les autres sites du Grand Montréal, mais plutôt avec des joueurs ailleurs au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Ces sites étrangers pourraient facilement accueillir les entreprises ne trouvant pas les grands espaces requis pour s’établir à Mirabel. Il s’agit donc d’une menace véritable. La MRC de Mirabel s’attend à ce que la consolidation et le renforcement des grands pôles économiques métropolitains annoncé par le PMAD se traduisent par des mesures concrètes de la CMM, afin de soutenir les 5 515 emplois que le pôle génère à Mirabel, mais aussi pour l’avenir d’une industrie de pointe pour le Québec. Recommandation 3 : La MRC de Mirabel appelle la CMM à réviser les données sur l’espace à vocation économique disponible et les besoins industriels de manière à ce qu’ils intègrent les différentes contraintes (naturelles, anthropiques, mode de tenure). Recommandation 4 : La MRC de Mirabel propose la création d’un parc industriel d’environ 188 hectares au carrefour des autoroutes 15 et 50, correspondant aux besoins immédiats de l’industrie aéronautique, qui cherche de grands terrains et la possibilité de rassembler les fournisseurs et sous-traitants à proximité. 4. La délimitation du périmètre urbain métropolitain 4.1 Processus de délimitation et période transitoire Comme le souligne la CMM à l’objectif 1.6, la délimitation d’un périmètre métropolitain d’urbanisation vient circonscrire le territoire voué à une urbanisation optimale. Mais qu’en est-il des municipalités dont le territoire compris dans ce périmètre ne correspond pas aux besoins des prochaines années ? C’est justement la situation vécue par la MRC de Mirabel. Face à ce constat, la MRC de Mirabel s’est appliquée à actualiser sa planification en matière de gestion de l’urbanisation. L’adoption en janvier 2011 d’un projet de règlement en vue de modifier son schéma d’aménagement et de développement va en ce sens. Bien qu’elle implique un agrandissement prioritaire du périmètre d’urbanisation, la modification cherche notamment à optimiser les infrastructures existantes et à soutenir le pôle économique métropolitain, tel que le souhaite le PMAD. En ce sens, la MRC de Mirabel ne peut être qu’en désaccord avec le critère 1.6.1 du PMAD, qui constitue à toutes fins utiles un moratoire de l’ordre de cinq ans sur la révision du périmètre métropolitain correspondant à la zone blanche actuelle. Sachant que le secteur industriel de Mirabel fait actuellement face à une pénurie d’espaces disponibles, cette mesure compromet sérieusement l’avenir du pôle économique de Mirabel et par le fait même, la compétitivité du Grand Montréal dans le créneau de l’aéronautique, dont Mirabel est une des pierres d’assise. Ce gel du développement est très préoccupant, considérant le nombre d’emplois en jeux et les impacts financiers. 4.2 Impacts du gel du périmètre d’urbanisation 4.2.1 Impacts sur le développement économique La pénurie d’espace dédié au développement économique et plus précisément au secteur industriel menace le grand pôle économique de Mirabel et la région métropolitaine toute entière. Alors qu’elle est présente dans la région depuis une trentaine d’années, le déclin guette même l’industrie aéronautique, qui se remet tout juste de plusieurs années d’un climat économique peu favorable. Il serait préjudiciable à l’économie québécoise que de briser la poussée créée par les annonces successives d’investissements. Rappelons que la MRC de Mirabel estime que si le rythme des dernières années se poursuit, elle connaîtra d’ici 2031 un déficit de 602 hectares pour l’établissement de commerces et d’industries. La CMM mise sur la consolidation et le renforcement lorsqu’elle parle des grands pôles économiques métropolitains identifiés au PMAD. Le gel du périmètre d’urbanisation va dans le sens contraire. Le pôle de Mirabel génère à lui seul 5 270 emplois bien rémunérés qui pourraient rapidement devenir en danger. - Les entreprises du secteur aéronautiques vont aller s’établir ailleurs si elles ne peuvent prendre d’expansion et accueillir leurs fournisseurs et sous-traitants à proximité. Et comme nous l’avons vu, les acteurs de l’industrie aéronautique à Mirabel ne sont pas en compétition avec les autres sites du Grand Montréal, tel que Dorval et Longueuil. La partie se joue à un autre niveau, alors que la grappe aérospatiale (dont l’aéronautique est une spécialité) est en compétition avec toute l’Amérique du Nord (Toronto, Wichita, Seattle et même le Mexique) pour attirer chez nous les emplois. L’affaiblissement du pôle économique de Mirabel ne servirait personne, surtout pas les autres sites principaux de l’aéronautique dans le Grand Montréal. Car au contraire, dans un contexte de complémentarité entre les trois principaux sites, Dorval et Longueuil profitent du dynamisme de Mirabel. 4.2.2 Impacts sur le développement résidentiel Comme nous l’avons vu, le gel du périmètre d’urbanisation dans ses limites actuelles laisse entrevoir une pénurie de 107 hectares pour répondre aux besoins résidentiels de la période 2021-2031. Conséquemment, certains effets peuvent être anticipés, notamment une spéculation sur les derniers terrains disponibles et une suburbanisation discontinue du territoire au-delà des limites de la CMM (phénomène du « saut-de-mouton »). La spéculation a des effets directs sur le marché résidentiel, alors que la rareté entraîne une hausse des prix demandés par les promoteurs, ce qui réduit l’accessibilité pour les nouveaux acheteurs. De son côté, la suburbanisation discontinue mène à une rupture du développement dans l’espace, qui se poursuit au-delà des premières couronnes et des limites de la CMM. Ce phénomène a un impact sur les temps de déplacements des travailleurs, mais aussi sur les finances des villes des couronnes plus rapprochées du centre de la région métropolitaine. Plus particulièrement, le gel du développement résidentiel est susceptible de pénaliser les municipalités dont les infrastructures ne sont pas utilisées à pleine capacité. Dans un contexte où le financement et la mise en place de nouvelles infrastructures sont planifiés en fonction du nombre de futurs logements desservis, la réalisation d’une fraction seulement du développement met en danger la rentabilité de l’investissement initial fait par la municipalité. La MRC de Mirabel est donc d’avis que la capacité des réseaux existants, notamment d’aqueduc et d’eau potable, doit également guider la révision du périmètre d’urbanisation métropolitain. Il s’agit ici d’une responsabilité envers les résidents actuels, qui assument la charge fiscale de ces décisions. Faire fi de cette réalité constitue du gaspillage, contraire aux principes du développement durable. . 4.2.3 Impacts sur les finances de la ville Le gel du développement prive les municipalités de revenus provenant de l’impôt foncier, qui constitue leur principale entrée d’argent. Les principales industries du secteur aéronautique, en raison des grandes superficies qu’elles occupent, génèrent des revenus importants pour la ville de Mirabel (voir tableau 6). En ce sens, le développement projeté du parc industriel aéronautique comporte des enjeux importants pour les finances de la ville. À titre d’exemple, une entreprise comme Bell Helicopter Textron Canada occupe actuellement un terrain d’une superficie de 618 187 m2 (61,8 ha) et rapporte annuellement plus de 900 000 $ en impôt foncier (voir tableau 6). La réalisation du futur parc industriel, dont la superficie brute est de 188 hectares (en incluant les infrastructures) laisse entrevoir l’arrivée d’entreprises du même type, et permettra d’accueillir leurs fournisseurs et de retenir les entreprises déjà établies à Mirabel et qui sont en expansion. Déjà, l’arrivée de Pratt & Whitney Canada et de Bombardier Aéronautique pour la production de la CSeries annonce l’arrivée d’importants nouveaux revenus. Tableau 6. Taxes foncières annuelles en 2011 pour certaines entreprises de l’industrie aéronautique à Mirabel Entreprise Turbomeca Canada (turbines pour hélicoptères) Sonaca NMF Canada (panneaux d’ailes d’avions) Bell Helicopter Textron Canada (assemblage d’hélicoptères) Messier Dowty (trains d’atterrissage) Pratt & Whitney Canada (moteurs d’avion) Mecachrome (pièces d’avion) L-3 Communications Mas (maintenance et réparation) TOTAL Superficie du terrain Taxes foncières annuelles en 2011 18 770 m2 105 292,05 $ 70 609,4 m2 321 483,69 $ 618 187 m2 918 294,78 $ 69 285,6 m2 291 731,20 $ 83 639,7 m2 275 618,10 $ 55 000 m2 331 584,31 $ 118 991,7 m2 622 660,22 $ 1 034 483,4 m2 2 866 664,35 $ Source des données : Rôle d’évaluation 2011 de Mirabel Advenant le gel du périmètre d’urbanisation, les pertes de revenus potentiels pour la ville de Mirabel s’élèvent, de façon conservatrice, à plusieurs millions de dollars par années. Le manque d’espace actuel pourrait même mener au départ d’entreprises souhaitant prendre de l’expansion, amenant du coup des pertes réelles en revenus de taxation. Ce calcul pourrait aussi inclure les pertes foncières 6 liées au déménagement des employés licenciés et qui résidaient à Mirabel. L’ensemble de la CMM sera perdante. 4.3 Conditions de révision du périmètre Après une période transitoire d’au plus cinq ans, le PMAD ouvre la porte à une révision du périmètre métropolitain pour les besoins économiques, à la condition de réaliser une étude économique. Or, comme il a été démontré au chapitre 2, les besoins en espace industriel sont immédiats dans la MRC de Mirabel. La demande d’exclusion adressée à la CPTAQ en fait foi. Pour les besoins en espaces résidentiels et institutionnels, la révision pourra se faire pour appuyer la réalisation de projets situés dans les aires TOD. Or, la seule aire TOD identifiée au PMAD, correspondant à la gare de train de banlieue du secteur Saint-Janvier, rencontre de sérieux obstacles à sa réalisation. Finalement, la MRC de Mirabel compte sur l’ouverture qui est faite aux MRC qui auront atteint le point de rupture des espaces disponibles résidentiels, en échange d’efforts en matière de densité. Comme nous l’avons vu, la proposition de Mirabel et de la Couronne Nord va dans le sens d’une densification de son territoire. Cependant, plutôt que d’attendre l’atteinte d’un point de rupture avant d’engager un long processus de révision, il nous semble préférable que cette révision puisse être faite suffisamment tôt afin d’assurer une disponibilité de terrains équivalente à au moins cinq années de demande. Comme mentionné précédemment, cette disponibilité permettrait d’éviter la spéculation et une augmentation artificielle des prix des logements qui risqueraient de repousser l’urbanisation au-delà des limites de la CMM. 4.4 Processus de révision du périmètre En plus des conditions énumérées précédemment, le PMAD précise, toujours au critère 1.6.1, que toutes les modifications du périmètre métropolitain devront être précédées : des modifications au schéma d’aménagement et de développement et à la règlementation d’urbanisme assurant la conformité de ces outils au PMAD; de l’adoption de plans de développement de la zone agricole (PDZA) par les MRC, sous réserve que l’encadrement de ces plans par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en aura permis la réalisation dans ce délai; des analyses pertinentes sur les coûts de l’urbanisation. 4.4.1 Modification du schéma d’aménagement Souscrivant à une planification intégrée du territoire, la MRC de Mirabel endosse le fait de faire précéder la révision du périmètre d’urbanisation, d’une modification du schéma d’aménagement et de développement ainsi que de la règlementation d’urbanisme. Cependant, comme l’a constaté la MRC dans la réponse qu’elle a reçue en mars dernier du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du Territoire, ce processus, additionné de nombreuses discussions 3 avec les différentes autorités compétentes et du respect de directives et orientations, ne garantit plus un résultat positif puisque les directives et interprétations sont à géométrie variable. 4.4.2 Adoption d’un plan de développement de la zone agricole Déposé le 7 juin 2011, le Livre vert pour une politique bioalimentaire prend position en faveur d’un exercice participatif de planification pour mettre en valeur le territoire agricole. Il cite alors en exemple les plans de développement de la zone agricole (PDZA) mis en œuvre en 2008 par des projets pilotes dans huit MRC, dont la MRC de Roussillon dans la CMM. Ces plans s’appuient sur une démarche de concertation entre les principaux acteurs locaux, régionaux et nationaux. Cependant, il apparait prémédité de lier les modifications au périmètre d’urbanisation à l’adoption de PDZA par les MRC. Le Livre vert ne s’accompagne à l’heure actuelle d’aucun encadrement réglementaire, qui comprendrait notamment le contenu obligatoire et facultatif, à l’image du Programme particulier d’urbanisme (PPU). Le projet de politique bioalimentaire enchâssé dans le Livre vert annonce l’adoption de PDZA par les MRC en concertation avec le milieu, mais la politique devrait être précédée à l’automne 2011 par un projet de loi établissant les grands principes qui guideront à l’adoption de cette politique. Une commission parlementaire se tiendra également à l’automne pour recueillir les avis sur le projet de politique. Évidemment, la MRC de Mirabel suivra attentivement les avancées dans ce dossier. EN RÉSUMÉ… La MRC de Mirabel a déjà adopté la modification de son schéma d’aménagement et de développement avant de réviser son périmètre d’urbanisation. La MRC de Mirabel estime que le gel du périmètre d’urbanisation, même temporaire, constitue une menace pour la consolidation et l’attractivité du secteur industriel de Mirabel compte tenu des besoins d’espaces qui sont immédiats. Au vu de ses prévisions qui annoncent une pénurie d’espace résidentiel et économique, la MRC de Mirabel craint que le gel du périmètre d’urbanisation et les conditions de sa révision repoussent le développement résidentiel et économique à l’extérieur de la CMM. & Recommandation 5 : La MRC de Mirabel recommande que la CMM abandonne le principe de période transitoire et assouplisse le processus de révision du périmètre métropolitain, afin de répondre rapidement aux besoins d’espaces immédiats, principalement du secteur industriel. Recommandation 6 : La MRC de Mirabel recommande que la CMM attende que le contenu des plans de développement de la zone agricole dispose d’un cadre législatif avant d’en imposer l’adoption avant la révision du périmètre d’urbanisation. Recommandation 7 : La MRC de Mirabel recommande que la capacité résiduelle des réseaux existants, notamment d’aqueduc et d’eau potable, guide également la révision du périmètre d’urbanisation métropolitain. 5. La mise en valeur de la zone agricole 5.1 Le contexte de Mirabel La zone agricole représente un patrimoine collectif qu’il faut protéger, notamment pour assurer la sécurité alimentaire de la population québécoise. Mais l’agriculture doit également être perçue comme une industrie, dont les activités jouent un rôle important dans l’économie de Mirabel et du Grand Montréal. Dans la région métropolitaine, la superficie des terres en culture a connu une baisse de 6 % entre 2001 et 2006, alors qu’elle avait pourtant augmenté de 4,5 % dans l’ensemble du Québec. Dans ce contexte, il est compréhensible que le PMAD cherche à retrouver les superficies cultivées en 2001, notamment par une remise en culture des terres en friche. Cependant, la situation est tout autre pour la zone agricole de la MRC de Mirabel. Entre 2001 et 2010, la superficie occupée par les exploitations agricoles a plutôt connue une croissance de 8 %, malgré une diminution de la superficie de la zone agricole (voir le tableau 7). Il faut noter qu’au début des années 2000, le territoire de Mirabel a été amputé de 11 km2 (1 100 ha)situé en zone agricole, au bénéfice de la ville de Lachute, pour l’établissement d’un site d’enfouissement. Le nombre d’exploitations agricoles est quant à lui demeuré stable, comptant trois exploitations de plus en 2010 qu’en 2001. Intense et diversifiée, l’activité agricole de Mirabel est constituée de nombreuses fermes laitières, d’élevages bovins, de vergers, d’érablières, de cultures de petits fruits et de culture maraîchères. Par ailleurs, la formation offerte par le Centre de formation agricole de Mirabel (Collège Lionel-Groulx), l’unique service du genre au nord de Montréal, représente un atout important pour offrir les outils nécessaires au développement du milieu agricole de la région. Tableau 7.Données sur le territoire en zone agricole au 31 mars 2010 Nombre d’exploitations agricoles % du territoire de la MRC en zone agricole Superficie occupée par les exploitations agricoles % de la zone agricole occupée par les exploitations agricoles 2001 367 2006 368 2010 370 94 % 88 % 88 % 27 471 ha 28 661 ha 29 761 ha 64 % 68 % 70 % Source : CPTAQ, Rapports annuels 2009-2010, 2005-2006 et 2000-2001. 5.2 L’augmentation de la superficie des terres en culture Malgré l’effervescence déjà constatée sur son territoire, la MRC de Mirabel entend maintenir son soutien au développement de l’agriculture. D’ailleurs, Mirabel contribue déjà au soutien financier du milieu agricole, soit par le versement de subventions d’aide au démarrage d’entreprises, par la mise en commun de terres cultivés (incubateurs), par la mise en commun d’équipements (CUMA) ou encore par le nettoyage des cours d’eau en milieu agricole. Elle appuie également la CMM lorsqu’elle fixe un objectif de croissance de 6 % de la superficie des terres en culture d’ici 2021, afin de retrouver la superficie de 2001. Cependant, pour Mirabel, la situation de 2001 a déjà a été dépassée, à la hauteur de 8 %.Pour cette raison, la MRC de Mirabel souhaiterait que la CMM soit plus ambitieuse et que le PMAD fixe un objectif de croissance de 10 à 15 % de la superficie des terres en cultures dans chacune des municipalités d’ici 2021. Cet objectif est tout à fait réalisable, considérant entre autres les nouvelles technologies en matière d’agriculture en milieu urbain. Pendant ce temps, les démarches déjà amorcées par la CMM doivent être poursuivies et pourront bénéficier au milieu de Mirabel : l’adaptation du règlement d’application du Règlement sur les exploitations agricoles afin de permettre la remise en culture des terres en friche; le suivi des projets pour le remembrement de petites parcelles en zone agricole; la mise sur pied d’une grappe bioalimentaire. Mais comme l’indique le PMAD, la poursuite de cette mise en valeur ne devra pas se faire au détriment de la protection des bois, des milieux naturels et de la qualité de l’eau poursuivie par la CMM (PMAD, p. 69).La Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles pourrait être renforcée pour assurer cette protection. En ce sens, la proposition de la CMM de favoriser la réalisation de plans de développement de la zone agricole (PDZA) à l’échelle des MRC apparait comme une avenue intéressante. Par contre, la MRC de Mirabel ne croit pas que les PDZA doivent être considérés comme des conditions préalables à la révision ou l’ajustement des périmètres d’urbanisation. 5.3 Une opportunité à saisir La vitalité de la zone agricole de Mirabel ne doit pas pour autant signifier l’arrêt du développement. À Mirabel, la zone agricole permanente occupe près de 42 000 ha (sur 48 000 ha), dont près de 30 000 ha sont actuellement en culture. Ainsi, 12 000 ha ne sont pas exploités, mais il faut comprendre que la moitié ne pourra jamais être remise en culture pour différentes raisons (sol trop pauvre, rocailleux, enclavé, etc.). Afin d’assurer la compétitivité du Grand Montréal, tel que préconisé par le PMAD, la MRC de Mirabel propose de soustraire seulement 800 ha de ces 6 000 ha situés en zone agricole, mais qui ne pourront de toute façon jamais être cultivés. Cette superficie pourra être utilisée à des fins économiques et industrielles. Les besoins de Mirabel à ce sujet ont déjà été largement démontrés. EN RÉSUMÉ… La MRC de Mirabel soutient les démarches de mise en valeur de la zone agricole présentées par la CMM, bien que le milieu agricole mirabellois soit déjà dynamique et que la superficie occupée par les exploitations agricoles y soit en progression depuis 2001. La MRC de Mirabel considère que parmi les 6 000 ha de terres agricoles non exploitées et impossibles à remettre en culture, une partie d’entre elles pourrait être utilisée pour répondre aux besoins immédiats pour le développement économique et industriel, soit 800 ha. 6. Les réseaux de transport routier et de transport collectif Autant pour la MRC de Mirabel que pour la région métropolitaine, les réseaux de transport contribuent à la vitalité économique, sociale et culturelle. Chacun des réseaux ne peut être analysé indépendamment, puisque l’ensemble des réseaux de transport, que ce soit le transport collectif ou le transport routier, sont aujourd’hui inter reliés. 6.1 Le transport collectif 6.1.1 Problématique générale Le service de transport collectif demeure embryonnaire sur le territoire de la MRC de Mirabel, alors que le Conseil intermunicipal de transport des Laurentides (CITL) assure un service pour Mirabel ainsi que pour 14 autres municipalités de la région. Les deux lignes d’autobus en fonction desservent que très partiellement la MRC, en assurant surtout la liaison avec la gare de train de banlieue Deux-Montagnes et la station de métro Montmorency à Laval. Bien qu’une ligne de train de banlieue la traverse (Montréal/Saint-Jérôme), la MRC de Mirabel ne compte pas encore de gare sur son territoire. La ville de Saint-Jérôme a quant à elle inaugurée une gare sur son territoire en 2007. 6.1.2 Amélioration de l’offre de service La réalisation du projet de gare de train de banlieue (ligne Montréal/Saint-Jérôme) contribuerait grandement à l’amélioration de l’offre de service dans l’est de la MRC. La gare permettrait de réduire le temps de parcours des autobus, qui doivent sortir de la MRC pour assurer une liaison avec le train de banlieue. À lui seul, le secteur de Saint-Janvier, où serait aménagée la gare, compte environ 15 000 habitants, dont 200 sont actuellement des usagers du train de banlieue, alors que le potentiel est estimé à 400 usagers37. La réalisation du projet est toutefois incertaine, suite au refus de la Commission de protection du territoire agricole, en février 2010, d’utiliser un terrain situé à l’intersection de la voie ferrée et de la rue Victor, et au rejet de la requête en appel par le Tribunal administratif du Québec. La MRC de Mirabel a finalement dû se tourner vers le gouvernement du Québec pour tenter de trouver une solution à cette impasse. . -& " -& 1 && . 6.2 Le réseau routier 6.2.1 Problématique générale En raison de la dispersion de la population sur son territoire, les autoroutes et les routes nationales du réseau supérieur jouent un rôle important dans l’organisation de la MRC de Mirabel. À l’échelle métropolitaine, la santé du pôle économique que constitue Mirabel dépend de l’efficacité du réseau routier supérieur, qu’empruntent le transport des marchandises et le transport des personnes. Nous assistons actuellement à un changement de paradigme, alors que les dynamiques de déplacement sont maintenant éclatées et ne sont plus orientées uniquement vers le centre de Montréal. Par exemple, entre 2003 et 2008, les déplacements en voiture entre Mirabel et les autres municipalités de la Couronne Nord se sont accrus de 56 % (de 9 695 à 15 239 déplacements)38. Alors que pendant la même période, les déplacements en voiture en direction du centre l’île de Montréal se sont accrus uniquement de 6 % (de 3 752 à 3 982 déplacements)39. 6.2.2 Amélioration de l’offre de service En ce sens, la complétion de parties inachevées du réseau routier supérieur apparaît aujourd’hui plus que nécessaire. Dans l’axe nord-sud, le prolongement de l’autoroute 13 jusqu’à la zone aéroportuaire permettra de réduire la pression sur l’autoroute 15, dont la congestion à Laval et Montréal a des effets sur le transport des marchandises en provenance et en direction de Mirabel. Dans l’ensemble, le transport routier de la Couronne Nord subit les conséquences de l’absence dans la région d’une vraie voie de contournement dans l’axe est-ouest, qui correspond à la complétion du tracé de l’autoroute 640, tel que prévu initialement. EN RÉSUMÉ… La MRC de Mirabel considère que le transport collectif peut et doit être amélioré sur son territoireq et que pour se faire, l’aménagement d’une gare de train de banlieue est primordial! La MRC de Mirabel juge nécessaire la complétion du réseau routier supérieur permettant d’améliorer l’accès à l’aéroport de Mirabel et de contourner le centre de l’agglomération. 6 3 D# " ME < & & 6 & & +" " " ! - Recommandation 8 : La MRC de Mirabel considère que la réalisation du projet de gare de train de banlieue dans le secteur Saint-Janvier est la seule façon d’améliorer l’offre de service en transport collectif sur son territoire. Recommandation 9 : La MRC de Mirabel juge le prolongement de l’autoroute 13 et la complétion du tracé de l’autoroute 640 comme prioritaires afin de soutenir le développement du pôle économique de la MRC. . 7. Le suivi 7.1 La méthodologie Afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre du PMAD, la CMM devra se doter d’outils permettant de mesurer l’atteinte des objectifs et actions proposés. Cependant, à l’heure actuelle, Mirabel est étonnée de constater que les indicateurs de suivi ne soient pas encore connus par les partenaires. Un flou reste donc sur ce qui sera mesuré et de quelle façon. Pourtant, dans son projet de PMAD, la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) présente déjà clairement deux types d’indicateurs : généraux pour indiquer l’état d’avancement de la conformité, et spécifiques pour rendre compte de l’atteinte de certains critères et cibles quantifiables inscrits dans le PMAD. Nous nous attendons à ce que les indicateurs utilisés par la CMM seroient présentés aux partenaires avant l’adoption du PMAD. La MRC de Mirabel souhaiterait également que les partenaires connaissent dès maintenant la situation de référence utilisée par les futurs indicateurs. Considérant que la période de planification du PMAD couvre la période 2011-2031, il serait approprié que le 1er janvier 2011 soit utilisé. Du côté de la collecte et de la diffusion des données, il est prévu que l’Observatoire Grand Montréal s’acquittera de cette tâche. À l’heure actuelle, la CMM n’indique pas si les données recueillies seront validées par les partenaires avant leur publication. La MRC de Mirabel est préoccupée qu’un mécanisme ne soit pas mis en place pour s’assurer de la justesse des informations avant que le grand public en prenne connaissance. Recommandation 10 : La MRC de Mirabel recommande que les données des indicateurs de suivi soient validées par un comité technique regroupant les différents partenaires. Ce comité serait également responsable de s’entendre sur les indicateurs à utiliser, la période de référence, le processus de validation ainsi que le mode de publication des données. 6 7.2 La densité des nouveaux projets Parmi les indicateurs de suivi, celui concernant la densité des projets résidentiels devra faire l’objet d’un indicateur simple à compiler et qui sera applicable uniformément à travers la CMM. En ce sens, la MRC de Mirabel estime que la méthode actuelle utilisée par la CMM pour le calcul de la densité devrait être améliorée. En utilisant une densité et une superficie brute obtenue à partir des données de la SCHL, la CMM fait appel à des données non spatialisées. Sachant que le suivi des densités devra se faire séparément pour les projets à l’intérieur et à l’extérieur des aires TOD, le traitement des données de la SCHL, qui requiert des visites sur le terrain, nous semble compliquer inutilement l’opération. Nous suggérons plutôt d’utiliser des densités nettes plutôt que des densités brutes. La CMQ a d’ailleurs retenu cette approche dans son projet de PMAD. Cette approche permet d’utiliser les informations associées aux permis de construction, tel que le nombre d’unités dans le projet, la superficie totale du terrain et la localisation qui permet de distinguer les densités dans les aires TOD et à l’extérieur des aires TOD. Ces informations sont facilement disponibles à l’échelle de la CMM et sont plus simples à compiler que la méthode actuelle. Recommandation 11 : La MRC de Mirabel recommande d’utiliser les informations associées aux permis de construction pour constituer l’indicateur de suivi des seuils de densité. Cette approche réduit la manipulation des données et implique l’utilisation des densités nettes plutôt que des densités brutes. 3 8. Synthèse des recommandations Recommandation 1 : La MRC de Mirabel recommande que l’identification d’un TOD à Mirabel soit maintenue, conformément à son schéma d’aménagement. Recommandation 2 : La MRC de Mirabel recommande l’établissement d’un seuil de densité progressif initial de 14 logements à l’hectare augmentant de deux logements à l’hectare tous les cinq ans jusqu’en 2031, pour atteindre 20 logements à l’hectare en 2027-2031. Recommandation 3 : La MRC de Mirabel appelle la CMM à réviser les données sur l’espace à vocation économique disponible et les besoins industriels de manière à ce qu’ils intègrent les différentes contraintes (naturelles, anthropiques, mode de tenure). Recommandation 4 : La MRC de Mirabel propose la création d’un parc industriel d’environ 188 hectares au carrefour des autoroutes 15 et 50, correspondant aux besoins immédiats de l’industrie aéronautique, qui cherche de grands terrains et la possibilité de rassembler les fournisseurs et sous-traitants à proximité. Recommandation 5 : La MRC de Mirabel recommande que la CMM abandonne le principe de période transitoire et assouplisse le processus de révision du périmètre métropolitain, afin de répondre rapidement aux besoins d’espaces immédiats, principalement du secteur industriel. Recommandation 6 : La MRC de Mirabel recommande que la CMM attende que le contenu des plans de développement de la zone agricole dispose d’un cadre législatif avant d’en imposer l’adoption avant la révision du périmètre d’urbanisation. Recommandation 7 : La MRC de Mirabel recommande que la capacité résiduelle des réseaux existants, notamment d’aqueduc et d’eau potable, guide également la révision du périmètre d’urbanisation métropolitain. Recommandation 8 : La MRC de Mirabel considère que la réalisation du projet de gare de train de banlieue dans le secteur Saint-Janvier est la seule façon d’améliorer l’offre de service en transport collectif sur son territoire. Recommandation 9 : La MRC de Mirabel juge le prolongement de l’autoroute 13 et la complétion du tracé de l’autoroute 640 comme prioritaires afin de soutenir le développement du pôle économique de la MRC. & Recommandation 10 : La MRC de Mirabel recommande que les données des indicateurs de suivi soient validées par un comité technique regroupant les différents partenaires. Ce comité serait également responsable de s’entendre sur les indicateurs à utiliser, la période de référence, le processus de validation ainsi que le mode de publication des données. Recommandation 11 : La MRC de Mirabel recommande d’utiliser les informations associées aux permis de construction pour constituer l’indicateur de suivi des seuils de densité. Cette approche réduit la manipulation des données et implique l’utilisation des densités nettes plutôt que des densités brutes. Annexe I Simulation de densité variable
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