Comment epicer notre pratique pedagogique JP GESLIN
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Comment epicer notre pratique pedagogique JP GESLIN
Jeanine DURAMOU, conseillère pédagogique à l’Ecole P. Langevin de Dugny (CM2) JeanJean-Pierre GESLIN, professeur à l’Ecole Normale – IUFM du Bourget ET LES ENFANTS DU CM2 … D’après une idée de Bruno Gouin alors instituteur en formation initiale. ENCORE UNE RÉÉDITION … --------- Introduction : Dans son livre "Pour une pédagogie de l’éveil", paru aux Editions Armand Colin en 1973 un ouvrage qui reste d’actualité -, Francine BEST indiquait " Deux directions dans les finalités de l’éveil" : - "L’éveil de l’enfant lui-même, de sa pensée, de ses possibilités de compréhension et de conceptualisation, de son pouvoir de création, de sa curiosité perceptive et intellectuelle". - "L’éveil au monde, au milieu qui entoure et attire l’enfant, qui influe sur lui et sur lequel il devrait être amené à agir". Notre groupe a, ce jour là, plus particulièrement réfléchi à ce qu’on entendait par « curiosité perceptive »… appréhender le monde des formes, des sons, des couleurs… en d’autres termes : l’éveil des sens. Nous avions tous tenté des approches dans nos classes portant sur le toucher, l’audition, la vue… beaucoup moins en ce qui concerne l’odorat et le goût. Bruno Gouin, alors instituteur en formation initiale, imagina de mener durant son stage dans une classe de C.M. à Viarmes, "un thème" qui, sans négliger l’éveil de l’esprit (mettre l’enfant en situation de recherche), l’éveil par l’action (l’enfant ne reste pas passif… il agit, construit, fabrique) et l’éveil du cœur (il travaille avec d’autres, appartient à un groupe et doit en tenir compte), fasse une large part à l’éveil des sens. Il l’intitula : "LES CONDIMENTS". Nous avions, à l’époque, rédigé un document relatant son expérience. Ce polycopié, - largement diffusé dans le Val d’Oise et la Seine Saint-Denis – ne comportait pas les travaux des enfants, mais une simple description des activités menées. La documentation accompagnatrice s’avéra parfois insuffisante à nos collègues décidés à reprendre ce sujet. Safran cultivé (Crocus sativus). On récolte les stigmates (= les 3 parties femelles orangées qui dépassent de la fleur) de septembre à novembre. On les emploie pour la préparation de potages, de sauces et de salades mais aussi la bouillabaisse (plat provençal à base de poissons cuits dans un bouillon aromatisé), la paella (plat espagnol composé de riz cuit à la poêle avec des moules, des crustacés et du poulet), le couscous (plat d’Afrique du Nord comprenant de la semoule de blé dur cuite à la vapeur, du bouillon aux légumes et des viandes) et le risotto (plat italien à base de riz). … Suivons Jeanine DURAMOU dans une nouvelle approche d’un terrain partiellement défriché. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. 2 Nos objectifs : A partir d’un « exercice » sensoriel (par lequel on passe de voir à regarder mais qui consiste aussi à toucher, goûter et sentir) nous souhaitions arriver à dégager : a- Les notions de condiments, d’épices et d’aromates. b- Leurs origines végétales. c- Les localisations géographiques des pays producteurs. d- Leurs utilisations dans la vie quotidienne. Ce travail pouvait constituer prétexte à l’étude de quelques éléments d’anatomie végétale (voir b) et à la découverte d’atlas et de leur fonctionnement (voir c). Les recherches des enfants devaient aussi permettre l’élaboration de tableaux à double entrée et leur emploi dans le but de transmettre une information synthétique. Bruno Gouin, dans son travail, s’était également fixé comme objectif de faire acquérir aux enfants une technique instrumentale : l’utilisation de la loupe binoculaire qui vient suppléer nos sens quand ceux-ci n’ont pas l’acuité nécessaire. Nous avons, avec J. Duramou, préféré nous servir de simples loupes à main, plus faciles à se procurer et à transporter. ----------------------------------------- Les élèves de Viarmes sont habitués à voir leurs parents ou grandsparents jardiner dans le potager familial… Ils étaient vivement intéressés par les condiments… Allait-il en être de même des enfants de Seine SaintDenis ? Le nombre important de petits Antillais et de petits Maghrébins dans le 93 s’est avéré être un puissant facteur de motivation. Nous avons découvert que les épices étaient un sujet qui les touchait au cœur… leurs connaissances n’ont pas cessé de nous surprendre. Marjolaine (Origanum vulgare). Les sommités peuvent être recueillies de mars-avril à septembre-octobre mais on préfère les prélever en début de floraison (juillet-août). Elles sont ensuite séchées. Elles aiguisent l’appétit. La marjolaine parfume les viandes hachées et le gibier ainsi que les ragoûts et les farces. On l’emploie aussi avec les pizzas, les sauces tomates et les salades. Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. ---------------------------------------------------Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Piments rouges 3 Le matériel : 1) Des plantes aromatiques : Les 17 collègues présents lors du démarrage de la première séance ont dû soupçonner Jeanine d’avoir cambriolé un herboriste et une 12 aine d’épiceries… Une accumulation impressionnante de flacons renfermant tout ce qui « fait couler l’eau à la bouche »… Pas d’étiquettes pour nous aider, seulement des formes et des couleurs… mais également des odeurs… Et pourtant ce n’était pas tous… chaque récipient avait son frère jumeau, étiqueté celuilà, mais soigneusement rangé… - pour un temps - à l’abri du regard des loupiots. Cela coûte trop cher ?… main non… faites appel aux bonnes volontés, recherchez dans la liste les professions des parents d’élèves… comme Jeanine. 2) 2 cartes mondiales, des atlas si possible. 3) Quelques dictionnaires (qui permettront en particulier de rechercher les sens des termes d’assaisonnements, de condiments, d’épices et d’aromates). 4) Des documents concernant les condiments (vous en trouverez des quantités dans ce polycopié). 5) Des diapositives réalisées par nos soins et représentant les divers aromates ainsi que les plantes productrices. Elles pourront être utilisées par les enfants lors de la présentation de leurs recherches aux autres équipes. 6) Eventuellement des lampes de poche et de loupes à main * autorisant une observation plus fine * et surtout inductrices de motivation. Le sel est un condiment qui n’a pas une origine végétale. Moutarde blanche Il ne faut pas confondre la moutarde blanche (Sinapis alba) qui pousse au Nord et est plus douce avec la moutarde noire (Brassica nigra) plus méditerranéenne et plus forte. Toutes les 2 atteignent 1, 20 mètres et appartiennent à la famille des crucifères (les fleurs jaunes, qui apparaissant en juin-juillet, ont 4 pétales disposés en croix). On emploie les graines, récoltées en juillet-août, écrasées pour fabriquer « la moutarde ». Les graines entières de moutarde blanche sont ajoutées aux conserves de cornichons. Les jeunes feuilles peuvent être consommées ajoutées à d’autres salades. La farine des 2 moutarde sert à fabriquer des cataplasmes utilisés en cas de crampes, courbatures et douleurs rhumatismales. Ne pas les laisser trop longtemps car ils peuvent brûler la peau. Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 4 La démarche : 1ère séance le jeudi 18 octobre de 14 h à 15 h 30. Les enfants s’organisent pour constituer 8 équipes. Un représentant de chacune d’elles vient chercher le produit de son choix dans les flacons non étiquetés. "Vous observez, vous notez tout ce que vous remarquez sur une feuille de papier… vous pouvez aussi faire un dessin". "Si vous avez des questions, vous les écrivez également" N° de l’ équipe 1 2 3 4 5 6 7 8 Condiments choisis (dont le nom n’est pas précisé aux élèves) genièvre cannelle poivre cardamone estragon piment thym Piment de Cayenne Organes des sens Utilisés pour tenter de l’identifier Toucher Vue X X X X X X X X X X X X X X X X Odorat Goût X X X X X Peu d’enfants ont goûté (ou on déclaré l’avoir fait). Piment des jardins (Capsicum annuum). Encore appelé poivron ou piment doux. Récolte des fruits de juillet à septembre. Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration : F. Severa. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 5 Pas d’hypothèses en ce qui concerne les autres produits. "Vous avez utilisé le mot épice… Qu’est ce qu’une épice ?" … Réponses contradictoires. "Est-ce que tout ce que vous avez sur les tables sont des épices ?" … Nouveaux désaccords. "Recherchez ce qu’est une épice dans le dictionnaire". On précise le sens du mot végétal : être vivant qui referme un colorant vert : la chlorophylle. Les plantes sont des végétaux qui possèdent des racines. Assaisonnements, condiments, épices : Substances aromatiques d’origine végétale (le sel est une exception) employées en cuisine pour relever le goût d’un plat, stimuler l’appétit et augmenter les sécrétions digestives. Aromate (du grec arômata = parfum) : tout parfum d’origine végétale utilisé en cuisine ou en parfumerie ou en médecine. Les épices sont des substances aromatiques qui contrairement aux assaisonnements et condiments, ont une saveur brûlante. Ce terme devrait donc être réservé au poivre et au piment. On trouve une autre définition : les épices ont une origine exotique (outre le poivre on rajoute alors le gingembre, la muscade, la cannelle et les clous de girofle) alors que les assaisonnements ont une origine « indigène » (c’est le cas du thym, du laurier, du cerfeuil, de la ciboulette, de la sauge et de la sarriette) et que les condiments sont des mélanges (moutarde, câpres dans du vinaigre…). Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 6 DETERMINATION DES EPICES : Des flacons étiquetés sont fournis aux enfants…."Je me suis trompé" ou "j’avais raison". Les hypothèses se révélant exactes sont entourées. Quelques observations sont rajoutées. LES DOCUMENTS UTILISES : "Chacun doit répondre à toutes les questions en ce qui concerne son produit". Distribution des documents préparés par Jeanine Duramou : * Certains textes sont extrait du « Que sais-je » : "Les épices" par Lucien Guyot. Editions P.U.F. * Quelques uns proviennent de « Textes et documents pour la classe » n° 176 du 2/12/1976 : "Les épices". Jean-Pierre Geslin remet : * des fiches illustrées qu’il a établies pour chaque condiment apporté (voir pages 27 à 56 et 62-63 les fiches « tapées », elles étaient alors manuscrites), * des dessins de plantes condimentaires provenant du livre de Pierre De Larochepiquet : "La nature au service de la vie", éditions Academos, * des tableaux établis lors de la rédaction du 1er polycopié avec Bruno Gouin et ici complétés (voir pages 58 à 61). Des diapositives et une petite visionneuse sont disponibles. RECHERCHE DES REPONSES : Les enfants commencent à établir des fiches. Nous décidons d’arrêter la séance qui dure maintenant depuis 1 h 30 mn. Chaque équipe rassemble ses documents et ses travaux, les réunit grâce à un trombone et les rapporte sur le bureau. Thym commun (Thymus vulgaris). On peut cueillir les sommets des tiges d’avril à octobre mais de préférence juste avant la floraison de juin à août. On emploie le thym pour parfumer les sauces, les farces, les viandes grillées (surtout le mouton) et le poisson au four. Ses feuilles fraîches aromatisent les salades et il assaisonne carottes, poireaux, navets et aubergines. On l’ajoute également au fromage blanc. Il aromatise aussi la Bénédictine. Pour plus d’informations lire page 51. Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration : F. Severa. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 7 Observations et remarques des différentes équipes : Equipe 1 : pour vous aider à trouver… Ce sont les fruits d’un conifère à feuilles persistantes et épineuses… On en met dans certaines boissons alcoolisées… http://saveurs.sympatico.ca/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 8 Aromate de l’équipe 2 http://www.vanipro.com/epices.htm Plante fournissant l’aromate de l’équipe 3 http://www.chez.com.ledictionnairedesepices Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 9 Equipe 4 : pour vous aider à trouver… * En Suède, on en parfume les pâtisseries. * En Allemagne, on en aromatise la chair à saucisse. Fruits ou « cosses » de la plante de l’équipe 4. Ils renferment des graines noires, jaunes ou vertes selon la provenance. * Les arabes l’utilisent pour parfumer leur café. * En Inde, on en ajoute quelques graines dans la théière. Toujours en Inde, il entre dans la préparation du curry, un mélange de diverses épices (notre produit + du curcuma, de la coriandre, du cumin, du piment de Cayenne + de la noix de muscade, de la cannelle, des clous de girofle et du safran). http://www.chez.com. ledictionnairedesepices Curry ou carry ou cari… Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 10 Terrine de lapin poulet, canard, pintade se marient fort bien avec les feuilles de cette plante. C’est le cas aussi des poissons, du boudin grillé, des pizzas … et de la plupart des légumes et des salades. … On l’ajoute au vinaigre, aux cornichons, à la moutarde et à la mayonnaise… … vous avez trouvé ? Je ne crois pas que l’on fasse du thé avec… Voici la plante de l’équipe 5… Elle nous fut ramenée par les croisés. Photo : http://muriel.bernard.free.fr/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 11 Malika avait raison, il s’agissait bien de piments annuels. D’autres variétés de la même plante produisent des fruits appelés poivrons, comme ceux de gauche. Lorsqu’on ouvre le fruit de cette plante, on aperçoit de nombreuses graines qui peuvent être semées : on les pose sur de la terre humide et on les recouvre d’une fine couche de terre. Il faut repiquer les plants lorsqu’ils ont 2 ou 3 cm. La plante qui est près de l’enfant a environ 6 semaines et elle porte déjà un fruit non encore mûr. Caisse de piments annuels www.agrusud.fr/ Document extrait de « La main verte » par Ulla Dietl aux Editions Casterman. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 12 Equipe 7 : pour vous aider à trouver… Elle est cultivée dans presque tous les jardins où elle a été introduite par les moines au Moyen-Age. Les Egyptiens l’employaient dans l’antiquité pour embaumer leurs morts. La plante forme de petits buissons de 10 à 35 cm de haut. Quelques rameaux de la plante de l’équipe 7 http://perso.club.internet/potager http://saveurs.sympatico.ca/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 13 Oui, Nabil et Murielle avaient raison, il s’agissait bien d’un piment : le piment caraïbe ou piment enragé ou chili (= chili) appelé à tord poivre de Cayenne ou poivre féroce qui s’utilise après séchage ou broyage sous la forme d’une poudre rouge. Certains sont tellement piquants qu’ils peuvent faire pleurer et même provoquer des irritations de la peau quand on les manipule. Il sert à la fabrication de la sauce Tabasco®, du curry et du sembal (sorte de sel épicé employé surtout en Indonésie : 10 piments de Cayenne pour 1 cuillérée à thé de sel de mer). Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 14 La démarche (suite) : 2ème séance le vendredi 26 octobre de 14 h 45 à 16 h. - Où avions-nous arrêté la séance sur les condiments ? - On allait chercher les réponses. - Vous avez les documents ? - Oui. - Vous cherchez. Chaque équipe va situer (sur des cartes mondiales) les pays d’origine de ses aromates, à l’aide de petits drapeaux portant le nom des produits. MISE EN COMMUN : Les deux premiers groupes présentent rapidement le fruit de leurs recherches. - On risque d’oublier ( ?). - On devrait faire un tableau (Katia). - Vous avez écrit les questions (sous-entendu en colonne). A droite, au-dessus, on marque chaque condiment et on met les réponses (Malika). - C’est comme un "baccalauréat" (Nicolas). FINALEMENT, on aboutit à : Condiments Origine Culture ? Récolte Genièvre Cannelle Poivre Cardamone Estragon Piment Thym Piment de Cayenne Aspect Utilisation Vitesse de croissance Chaque équipe complète au tableau noir. On relit, il y a des omissions, des contradictions (et des erreurs). Il faudra reprendre en lisant de nouveaux documents. Deux enfants recopient ce qui est au tableau afin de conserver une trace en double exemplaire. 3ème séance : 1 h 15 mn. - La grille que vous avez commencée la dernière fois comporte des erreurs (Cf. le thym, le piment de Cayenne) et des omissions. - Complétez-là en utilisant à la fois les anciens et les nouveaux documents. - Recopiez ensuite les informations concernant votre plante sur le nouveau tableau (= tableau corrigé). … La grille est reprise, les erreurs sont corrigées et les omissions sont prises en compte. On relit l’ensemble, chaque équipe commentant sa ligne. La synthèse sera remise à chaque enfant de la classe. 4ème séance : Repas à base de condiments pris en commun.* Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 15 Le résultat de nos Recherches Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 16 Nature de l’aromate Origine (continent, pays) Culture Récolte, saison Genièvre Europe, Afrique, Afrique du Nord Par boutures. En automne (octobre, novembre). Cannelle Ceylan, Madagascar, les Antilles, Amérique du Sud. On taille les canneliers quand ils atteignent 3 mètres apparition de rejets à la base. Poivre Inde, Indochine. On prélève des boutures sur un poivrier adulte et on les enterre au voisinage d’un autre arbre ou d’un tuteur. Cardamome Inde et Cambodge. Estragon Piment doux Thym Piment de Cayenne Graines ou boutures. Amérique, Afrique, Plante vivace qui survit d’année en Asie, Océanie. année. Utilisation Temps de croissance Arbre ou arbuste de Pour le gibier et la Plusieurs forme variable. En choucroute. années. général 1 à 3 mètres mais taille allant de 40 cm à 12 mètres. Ecorce au printemps Arbres minces de 6 à 10 Aromate pour Environ 2 ans. et parfois en fin mètres avec feuilles de gâteaux. d’année. 12 cm de long. Récolte des graines en mai, juin ou juillet. Cesse de produire au bout de 40 A l’aide de ciseaux. ans. On replante des morceaux de Il ne faut pas abîmer tiges souterraines. ceux qui ne sont pas mûrs. L’Europe et le De boutures ou en divisant les Au printemps et en Proche-Orient. touffes. Les graines sont rarement été. produites par la plante dans nos régions. Bouches-du-Rhône, Plante annuelle semée en février- D’avril à novembre. Pyrénées Orientales. mars (voire avril). On taille pour laisser 15 piments par plante. Les pays qui bordent la Méditerranée Forme de la plante Liane (jusqu’à 10 mètres). Pour assaisonner charcuterie, viandes, sauces et salades. Deux ou trois ans. Roseau haut de 1mètre et demi à 3 mètres. Utilisé comme aromate dans les gâteaux. 2 à 3 ans. Un petit arbrisseau d’1 mètres Avec le poulet, dans diverses farces, sauces et légumes. Crus, bouillis ou grillés pour les poivrons. En moins d’un an. Arbuste de 60 cm. Récolte au C’est un arbrisseau (10 à printemps et en été. 35 cm). ? Arbuste d’un mètre de hauteur. Au moins 4 mois. On l’ajoute aux Il leur faut légumes, aux moins d’1 an. « fruits de mer » et aux farces. Pour épicer les Au moins 4 viandes, les sauces mois. et les potages. Remarque : pour la rédaction de ce polycopié, nous avons effectué quelques corrections et rajouté les photographies qui n’existaient pas dans la production manuelle originale des élèves. Rognons de veau au genièvre Andouillette au Genièvre Râble de lièvre rôti sauce genièvre Orange au genièvre ……. Uniquement pour les parents ! L'alcool de genièvre est essentiellement à base de céréales (blé, malt, avoine, seigle) et ne contient qu'une faible quantité de baies de genièvre (quelques kilos de baies pour 6 tonnes de céréales) ajoutées en fin de fabrication. http://www.univ-lille1.fr/~eudil/lillefr/geniev.htm Cannette à la cannelle et aux pruneaux Pâtisserie à la cannelle Compote à la cannelle Glace à la cannelle Pain d’épices Vin chaud à la cannelle Cannelle La cannelle est l’écorce du cannellier, un arbre originaire de Ceylan. L’arbre atteindrait 10 voire 15 mètres si on ne le taillait pas. La récolte a lieu la 3ème ou la 4ème année après la taille. Photographie : http://www.pro.wanadoo.fr/aromatiques.tropicales/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 19 Photographie de poivre blanc http://www.pro.wanadoo.fr/aromatiques.tropicales/ Poivre blanc = fruit mûr dont on a enlevé la partie la plus externe. Poivre noir = fruit recouvert de son enveloppe, que l’on a cueilli encore vert et qu’on a laissé sécher. Poivre vert : comme le poivre noir, il est cueilli encore vert mais on le met dans du vinaigre ou dans une saumure (une saumure est une eau contenant beaucoup de sel) Poivrier : liane dont constituent le poivre. les http://saveurs.sympatico.ca/ fruits Le poivre entre dans l’assaisonnement des hors-d’œuvre en particulier de la charcuterie, des viandes (steak au poivre, canard au poivre vert…), des salades, des fromages… Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 20 Pour compléter… Le (ou la) cardamome vient de Malabar (Inde), de Ceylan, de la Birmanie et de l’Indochine mais le Guatemala et le Salvador produisent une espèce proche. Après le safran et la vanille, le cardamome est l'épice la plus chère sur le marché mondial. La plante, vivace par sa tige souterraine ou rhizome, se plait en climat chaud (22 °C est la température idéale) et humide, à une altitude comprise entre 500 et 1500 mètres, dans les sous-bois à l’ombre des grands arbres. Ses fleurs sont blanches striées de violet et font penser à une orchidée. http://saveurs.sympatico.ca/ Le fruit est une capsule beige clair s’ouvrant par 3 valves renfermant de petites graines noires très aromatiques. Ces graines sont employées en cuisine Indienne et servent à aromatiser le café dans les pays arabes. Comment ne pas saliver devant un "Curry de pois chiches à la cardamome" ou encore un "Blanc de pintade à la cardamome"… Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 21 Estragon On appelle aussi cette plante aromatique à la saveur anisée et poivrée : « herbe dragon » « dragone » ou « armoise dragon ». Image : www.cuisineetvinsdefrance.com Image : www.chez.com/ledictionnairedesepices Les « fines herbes » regroupent le persil, l'estragon, la ciboulette et le cerfeuil. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 22 Piment annuel www.edenplanet.com/ Bien avant sa découverte par Christophe Colomb, le piment faisait les délices des Aztèques (Mexique, Amérique centrale), des Mayas (Mexique, Amérique centrale) et des Incas (Amérique du Sud). Des fouilles archéologiques montrent même qu'il était connu des chasseurs-cueilleurs du Mexique, environ 6500 ans av. J.-C. et qu'il fut l'une des premières plantes cultivées dans cette partie du monde, avant le maïs. I1 nous est arrivé par 1'Espagne, à la fin du XVe siècle, puis il s’est répandu partout. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 23 Thym en fleurs http://ec.ovh.org/thym Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 24 Photographie : Piment vivace Il parfume les soupes, les ragoûts, les légumes et la ratatouille, accompagne le riz, la semoule et les pâtes. Il ne faut pas en mettre de trop ! On peut l’associer à la noix muscade et aux clous de girofle. http://www.perso.wanadoo.fr/aromatiques.tropicales/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 25 Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 26 L'HISTOIRE DES EPICES : Il y a 7000 ans, les Sumériens (originaires de Sumer en bordure du Golfe Persique) gravèrent sur des tablettes d’argile ce qu’ils savaient du laurier, du cumin et du thym. er Le 1 livre concernant les plantes fut écrit par un empereur chinois il y a 5000 ans. Il y a 3500 ans, l’Egypte devint le principal « comptoir des épices » : on y venait vendre et acheter. Les épices ont toujours excité les convoitises et pour les obtenir, au cours de l’histoire, les Romains se sont battus contre les Arabes, puis les Portugais contre les Hindous, puis les Hollandais contre les Portugais et enfin les Hollandais et les Portugais contre les Anglais. Comme le montre les voyages de Christophe Colomb et de Vasco de Gama, les épices ont accompagné quelques-unes des plus grandes aventures de l'humanité. Plus simplement, les épices appartiennent aux plaisirs de chacun au cours de chaque repas… car il n’existe que bien peu de repas dépourvus totalement de condiments. L'HISTOIRE DES EPICES (1) : LES EGYPTIENS et LES PHENICIENS : L’Egypte a été longtemps « un comptoir » (= lieu d’achat et de vente) des épices. Les papyrus font allusion à une « terre divine » d’où parviennent, par voie terrestre et par voie maritime, les aromates. Les Arabes, pendant plusieurs siècles, amenèrent ainsi en Egypte les épices récoltées à des milliers de kilomètres de là, en taisant soigneusement les pays d’origines. Les Phéniciens entre 4000 ans et 2800 ans, "intermédiaires avisés", "fins commerçants et habiles navigateurs", venaient les y acheter et les transportaient dans les pays du pourtour de la Méditerranée jusqu’aux côtes de l’Atlantique. Il y a environ 3500 ans on désignait d’ailleurs les épices par les termes de "marchandises phéniciennes". En Egypte même, les produits aromatiques servaient à embaumer les corps. Ils devaient contribuer à maintenir l'apparence charnelle pour la vie dans l'au-delà. La reine de Saba (ancien royaume de l’Arabie se situant dans l’actuel Yémen) rendant visite au roi d’Israël Salomon (970-931 avant J-C) à Jérusalem, "... fit présent au roi de cent vingt mesures d'or, d'aromates en grande quantité et de pierres précieuses..." Le conquérant grec Alexandre le Grand (au IVème siècle avant J.C.) a levé une partie du voile sur l’origine des épices. En battant le roi des Perses Darios III puis le roi Indou Pôrus et ses éléphants il rejoint des sites de production, rapportant (semble t-il) la cannelle (mais aussi le pêcher, le citronnier et le riz) de ses conquêtes… L’historien grec Hérodote mentionne l’existence de caravanes partant pour un voyage de 3 ans pour la Chine. Ces caravanes pouvaient comprendre plus de mille bêtes. Cet Orient restait pourtant mystérieux et Hérodote affirmait que "la cannelle pousse dans des lacs profonds, près desquels vivent des animaux volants ". … le mystère des origines des épices Anubis, le dieu embaumeur, persistait pour l’essentiel. s’occupant d’une momie. --------------Les premières momies datent de 4600 ans. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 27 L'HISTOIRE DES EPICES (1I) : LES EPICES DANS L'EMPIRE ROMAIN : L'Empire Romain correspond à une période où le commerce des épices prend un essor important. Les entrepôts des épices étaient situés en centre ville afin de mieux les protéger des voleurs. On y rangeait la cardamome, le cumin, l’anis et l’aneth, le gingembre, le safran… et le poivre. Cléopâtre (reine d’Egypte née en 69 avant J-C) emploie une nourriture "échauffante" à base d’épices pour séduire le général et homme politique romain Jules César. On répandit du safran en grande quantité dans les rues de Rome pour célébrer l'entrée de Néron… Illustration extraite du livre de recettes : "le Tour du Monde des personne n’imaginait alors qu’il Saveurs". Ed. Mango. allait faire brûler cette ville qui l’accueillait ainsi en 64 après J-C ! Le poivre accompagnait toutes les sauces et occupait une place importante dans les fêtes romaines, comme le montre ce texte de Martial (poète qui vivait au1er siècle): " Ce sanglier est étendu sans vie... Qu'on déboise une hauteur pour le feu de ma cuisine en fête. Il est vrai que mon cuisinier va dépenser un gigantesque tas de poivre, secrètement tenu en réserve pour cela ". Le repas principal était le dîner : la cena qui débutait très tôt, vers 15 heures. Dans leurs recettes, les Romains mélangeaient le salé et le sucré. Le sucre n’existait pas, il était remplacé par le miel (particulièrement du miel de thym venant de Grèce). Les Romains faisaient un usage immodéré d’une sauce amère à base de Gingembre poisson (souvent des maquereaux) : le garum. Site internet : Les Romains ne connaissaient ni l’Indonésie ni la Chine, http://www.ducros.fr/ pays producteurs d’épices. Ils ne pratiquaient le commerce des épices qu’avec les Arabes et les Perses. En l’an 25 après Jésus Christ, ils vont déclencher une guerre afin de casser le monopole que s’assuraient 4 royaumes arabes sur les épices … sans succès. En 50 après J-C paraît le livre du médecin Discorides. Il y décrit les effets supposés de 600 plantes dont de nombreux aromates et ceci va encore renforcer l’attrait pour ces produits. On ne pouvait qu’apprécier ces denrées qui tout en apportant un plaisir gustatif était de plus censées soigner les maladies. C’étaient toujours les épices et aromates qui constituaient l’un des enjeux dans les rivalités entre Byzance (nom donné à l’Empire romain d’Orient après qu’il se soit séparé de l’Empire romain d’Occident en 395) et l'empire Perse à partir du IVème siècle après J.C. Au Vème siècle, l‘importance des échanges commerciaux liés aux épices devait contribuer à faire connaître le message du prophète Mahomet. ----------------------------------- Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 28 L'HISTOIRE DES EPICES (1II) : LES EPICES AU MOYEN-AGE (476 à 1453) : A partir du Xème siècle, les croisades permirent une redécouverte des épices et la venue de nouveaux produits (artichauts, asperges, abricots) sur les tables des puissants des cours d'Europe. L’objectif des croisades n’était pas que religieux, il s’agissait également de s’emparer de richesses nouvelles et de contrôler des voies commerciales. Acheminées en Méditerranée par les navires italiens : ceux de Venise (qui avait remplacé l’Egypte comme principal comptoir aux épices et coopérait avec les marchands arabes), de Gènes, de Pise, les richesses d'Orient se négociaient ensuite dans les foires de Champagne pour les contrées du Nord de l'Europe. Les commerçants italiens les acheminaient par les Alpes, pour les foires de Lyon, tout autant que par les ports de Marseille ou d'AiguesMortes près de Montpellier. Marseille a été très présente dans ce commerce au Moyen-Age. « Avant et après son entrée dans le royaume de France (1481), ce port permit aux villes marchandes d'Italie et, tout particulièrement aux Vénitiens, de tirer le meilleur profit du monopole qu'ils partageaient avec leurs fournisseurs arabes dans le commerce des denrées précieuses en provenance d'Alexandrie en Egypte ». Le Moyen-Age abusa des épices telles le poivre, le gingembre, les clous de girofles, la cannelle et la muscade. La valeur de certaines épices était telle, tout particulièrement pour le poivre, qu'elles servaient de monnaie d'échange et on disait « cher comme poivre.» 500 grammes de gingembre valent le prix d’un mouton. A la fin du Moyen-Age 1/3 des recettes comprenait du safran et les quantités de moutarde consommées étaient incroyables (300 litres pour un seul repas servi en 1336 à la table du Duc de Bourgogne. Certaines épices furent enrobées de miel pour être servies en guise de friandise et de digestif : elles allaient devenir les dragées. A cette époque, les vins en provenance d'Italie et d'Espagne, aromatisés avec différentes plantes, connaissent un grand succès. Les " épices de chambre " : dans les procès, les plaideurs prirent l’habitude de donnaient aux juges des épices à l’issu d’un procès qu’ils avaient gagné. Par la suite, ils en vinrent à les donner avant le jugement afin d’en tirer un avantage. Louis XI tenta de faire cesser ces abus. Les usages alimentaires et médicinaux des épices se confondaient et pendant longtemps les épiciers et les apothicaires ont été réunis dans les mêmes corporations. Au XVème siècle, Venise possédait 3300 navires marchands et était la première banque d’Europe. Son importance diminuera quand, en 1453, les Byzantins (Empire romain d’Orient) devront abandonner Constantinople aux mains de l’Empire Ottoman et de son sultan Mohamrned II qui coupera les routes qu’empruntaient les caravanes ramenant les épices d’Orient. Croisé Giroflier qui fournit les clous de girofle. Site internet : http://www.ducros.fr/ Muscadier qui fournit les muscades. Site internet : http://www.ducros.fr/ -------------------------------------------------- Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 29 L'HISTOIRE DES EPICES (IV) : CHRISTOPHE COLOMB et VASCO DE GAMA A LA RECHERCHE D'OR ET D'EPICES. Au début du XIVème siècle paraît un livre intitulé « Le devisement du Monde » ou « Le livre des merveilles du Monde.» Il raconte l’histoire du voyage à travers l’Asie, à la fin du XIIIème siècle, d’un jeune vénitien : Marco Polo. Celui-ci y décrit les richesses en épices de l’île de Bornéo, de la côte de Malabar, du Tibet et de la Chine. "La maîtrise du commerce des Epices et donc de leur approvisionnement était un objectif essentiel pour les puissances portugaises et espagnoles de l'époque qui voulaient ainsi contourner le monopole des Arabes et des Vénitiens en Méditerranée". "Comme pour toute découverte, l'ouverture au Sud de la route maritime des épices, ne fut pas le fruit du hasard. Un travail important des navigateurs et géographes portugais et le progrès des techniques (boussoles, caravelles = navires à 3 ou 4 mâts) avait préparé la voie depuis plus d'un demi siècle". Henri le navigateur, 3ème fils du roi du Portugal Jean 1er, qui n’a en fait jamais navigué mais a étudié les cartes anciennes, a encouragé les voyages d'exploration sur les côtes africaines. Christophe Colomb, un Génois au service de l’Espagne, avait lu les récits de Marco Polo. Il partit en 1492, avec 3 bateaux vers l'Ouest (en traversant l’Atlantique) pour chercher de l'or et des épices, espérant ainsi toucher directement « les Indes » qui Le marchand de cannelle par un étaient considérées comme produisant une grande partie miniaturiste français du 15ème de ces précieuses marchandises… Il ne découvrit que les Antilles puis lors de son 4ème voyage l’Amérique centrale. A propos de Cuba, l’amiral Christophe Colomb écrit : « Dans cette île il y a beaucoup d’épices et de grandes mines d’or et d’autres métaux…» Outre le piment rapporté de Cuba, Colomb ramène de ses voyages : le maïs, la patate douce (qui a un goût de noisette), la tomate, le haricot, le cacao (qui permet de faire le chocolat) et l’ananas (mot qui signifiait à la Guadeloupe « le parfum des parfums »). Suite à une décision (= une « bulle ») du pape Alexandre VI, l’Espagne et le Portugal, au traité de Tordesillas (1494), se partagent les futures conquêtes maritimes en deux mondes. Si on se réfère à une ligne joignant les 2 pôles, tout ce qui est au-delà (à l’Ouest) des îles du cap Vert reviendra à l’Espagne et tout ce qui est en deçà (à l’Est) de ces îles reviendra au Portugal. Le Portugais Vasco de Gama, 3 ans plus tard, tente de rejoindre les Indes par une autre route, en contournant l’Afrique par le Sud. Il franchit le Cap de Bonne Espérance en 1497 et débarque en Inde, à Calicut (= Calcuta) en 1498, après 10 mois de navigation. Des commerçants arabes présents sur place lui demandent " Comment par le diable es-tu venu ici ? ". "Nous cherchons des chrétiens et des épices" répondit le navigateur portugais. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 30 Vasco de Gama fonde le 1er comptoir Portugais à Cochin, au Sud de Calicut. Il rentre au Portugal en 1499. 5000 tonnes de poivre et 3500 tonnes d’autres épices seront rapportées à Lisbonne. Cette nouvelle route restera la même durant presque 4 siècles (jusqu’à l’ouverture du canal de Suez en 1869). Lisbonne allait pouvoir remplacer Venise (qui justement connaissait des difficultés d’approvisionnement) comme comptoir international des épices. Après le retour de Vasco de Gama en 1499, le Portugal envoie ensuite en Inde Cabral qui dévie tellement vers l’Ouest qu’il découvre le Brésil avant de reprendre son chemin vers Calicut en contournant l’Afrique ! Cabral revient au Portugal avec 6 navires en moins mais 150 tonnes d’épices. Le Portugal nomme successivement Vice-roi Vasco de Gama des Indes Francisco de Almeida puis Afonso de Albuquer-que. Ceux-ci se révèlent aussi féroces que Cabral, coulent les navires arabes et passent les populations récalcitrantes « au fil de l’épée.» Magellan, un portugais au service du roi d’Espagne Charles Quint, en cherchant la route des épices, se glisse par le détroit (575 km de long) qui porte maintenant son nom et remonte jusqu’aux Philippines (1519-1521) prouvant ainsi que la terre est ronde. Il est tué par un chef de tribu philippin mais ses hommes survivants font escale dans des îles Indonésiennes : les îles Moluques et Portion d’une miniature du XVème siècle : la ramènent une cargaison de plus de 53 récolte du poivre sur la côte de Malabar en Inde. tonnes de clous de girofle qui rapporte le double de ce qu’a coûté le voyage. Ce tour du Monde aura duré 1100 jours. Sur 250 hommes et 5 navires partis, seuls 18 hommes et 1 seul bateau (Le Victoria) sont revenus. Les Portugais, eux aussi, rejoignent les îles Moluques et en font une colonie portugaise… mais le Portugal sera finalement annexé par l’Espagne en 1583. -------------------------Commerce des épices. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 31 L'HISTOIRE DES EPICES (V) : LES HOLLANDAIS PUIS LES ANGLAIS S’EMPARENT DU COMMERCE DES EPICES A partir de la fin du XVème siècle, les Hollandais puis les Anglais vont sont succédés durant les 3 siècles suivants pour maîtriser les voies de commerce et s'approprier les territoires producteurs d’épices. D’abord les Hollandais qui vers 1600 livrent des combats contre les Portugais dans le Sud-Est asiatique et occupent Java et les Moluques. En 1602 ils créent la « Compagnie des Indes Orientales » hollandaise. En 1604 on estime qu’ils possèdent entre 10 000 et 16 000 navires. Pour faire monter les prix, les Hollandais décident de diminuer l’offre d’épices. Ils craignent d’autre part que des étrangers parviennent à acclimater les arbres producteurs d’épices dans d’autres régions du monde, ce qui aurait détruit leur monopole. Ils détruisent en conséquence des quantités considérables d’épices récoltées et d’arbres (en payant ou en massacrant les propriétaires), ne laissant subsister que ceux situés sur des îles faciles à défendre : les canneliers sur Ceylan, les muscadiers sur les îles Banda et les girofliers sur les îles voisines : Amboine et Uleaster. Les noix de muscade étaient traitées par de la chaux afin de les rendre stériles (= afin qu’elles ne germent pas). Les Hollandais protégeaient farouchement l'accès aux îles Moluques et le vol de plants de girofliers, muscadiers ou canneliers était puni de mort. Voler une noix muscade c’était mourir avant de l’avoir semée. Pierre Poivre, botaniste français du XVIIème siècle, commissaire de la « Compagnie française des Indes Orientales » créée par Colbert en 1664, sera l'un des principaux artisans de leur perte. Après de multiples tentatives il réussit à transplanter des poivriers et plus tard des muscadiers et des canneliers à l'île Maurice (= Isle de France). Les choses ne furent pas faciles, Poivre fut emprisonné, blessé au cours d’un combat naval et il réussit à passer 5 plants volés à Manille (alors possession espagnole) et dissimulés dans la doublure de ses vêtements. De l’île Maurice, la France installera les arbres à épices à la Réunion et en Guyane. Vers 1800, les Anglais, grâce à leur puissance maritime, s’emparent des comptoirs hollandais des Indes et de Java. Ils placent finalement la quasitotalité du commerce des épices sous leur contrôle. Eux, à l’inverse des Hollandais, préféraient commercialiser de grandes quantités de produits et les épices devinrent accessibles à une partie plus importante de la population. La valeur économique de ces produits s'affaiblira avec la multiplication des sites de culture au XIXème siècle. La dispersion des lieux de production va aussi concerner le café, l'hévéa, le cacao et bien d'autres plantes. ------------------------------------------------------- Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Poivrier et poivre Site internet : http://www.ducros.fr/ Cannelier et cannelle Site internet : http://www.ducros.fr/ 32 L'HISTOIRE DES EPICES (VI) : DE L’AVENTURE DE LA PRODUCTION JUSQU'A NOS JOURS… Les grandes compagnies épicières ont disparu du fait de la diversification des lieux de production. Les pays européens ont développé des « jardins d’essais » ayant pour objectifs de définir les conditions les meilleures pour la culture des épices et de les acclimater en d’autres lieux. C’est un jeune esclave de 12 ans, Albius, qui découvre en 1841 le moyen de rendre la vanille fertile en dehors de son pays d’origine : le Mexique. Puisque l’abeille qui féconde les fleurs de vanille au Mexique est absente ailleurs, il faut féconder les fleurs artificiellement en déposant le pollen de la fleur mâle sur le pistil de la fleur femelle… Des plantations ont été installées afin de produire « scientifiquement.» Depuis la 2ème guerre mondiale, de nombreux pays producteurs d’épices ont accédé à l’indépendance mais les épices ne leur rapportent pas autant qu’ils l’espéraient. La mondialisation des échanges conduit aujourd’hui à plus de mobilité des populations qui emmènent avec elles leurs habitudes culinaires. Ce brassage des goûts redonne ainsi toute sa place aux épices qui sont devenues des produits de grande consommation accessibles à presque tous. Documentation : * Le dictionnaire des épices : http://www.chez.com/ledictionnairedesepices/ * L’histoire des épices : http://www.ducros.fr/ * La grande saga des épices. La suprématie portugaise : http://saveurs.sympatico.ca/ * « Epices et plantes aromatiques » par Norbert Jorek. Guide Point Vert. Ed. Hatier. * « Les épices dans la cuisine » de Simone Devaux. J’ai lu. * Histoire des épices : textes et documents pour la classe n° 176 du 2/12/1976. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Page de garde du n°176 de TDC « Mœurs et coutumes de l’Inde.» 33 L’ANIS VERT L’ANIS ÉTOILÉ = BADIANE : Deux plantes différentes fournissent l’anis*. 1) L’anis vert est une plante annuelle de la famille de la carotte (famille des ombellifères). Elle est originaire d’Egypte. Elle fleurit en juillet et en août. Ce sont les fruits, récoltés en août et septembre, qui servent de condiment. Ils renferment des graines d’un beau vert-brun. On cultive l’anis vert en France (Anjou et Drôme), en Espagne, en Allemagne, à Malte et en Syrie. 2) Il ne faut pas confondre « l’anis vert » avec « l’anis étoilé » ou « badiane » ou « anis chinois » qui est le fruit d’un arbrisseau : le badianier et qui appartient à la famille des Magnolias (famille des Magnoliacées) originaire du SudEst de la Chine. La badianier était considéré au Japon comme un arbre sacré. Ses fruits ont la forme d’étoiles à 8 à 12 branches renfermant 1 seule graine de couleur rouge acajou. On les mastique en Orient pour faciliter la digestion et on les réduit en poudre. L’anis est surtout employé en France en confiserie (chewing-gums, dragées). La pâtisserie Corse renferme souvent de l’anis. L’usage de l’anis avec les viandes et les poissons est plus Anis vert rare mais existe : "carré d’agneau à l’anis" et Nom latin : Pimpinella anisum "bouillabaisse" (= en Provence : poissons cuits Famille des Ombellifères. dans un bouillon aromatisé). Dessin extrait de « Plantes médicinales.» En Asie, on l’ajoute pour épicer les boulettes de Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. viande ou de poisson et elle entre dans le mélange appelé curry. L’essence (= « l’huile essentielle ») d’anis renferme de l’anéthol qui est responsable de l’odeur de la plante. On utilise une essence d’anis étoilé pour produire différentes liqueurs anisées : pastis français, Marie Brizard, anisette (Afrique du Nord), ouzo (alcool grec), raki (eau-de-vie turque), arak (alcool égyptien), Sambuca (Italie)… A la cours de Louis XV, la marquise de Pompadour faisait une large consommation d’une liqueur à base d’anis nommée alors « liqueur d’Arabie ». 8 à 12 étuis ou carpelles L’anis a aussi un effet insecticide (= elle tue les entourent une unique graine. insectes) et un effet bactéricide (= elle tue les Nom latin : Illicum anisatum. microbes du groupe des bactéries). Famille des Ombellifères. * Attention : le mot anis est du genre féminin. Photographie : http://www.servicevie.com/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 34 LE BASILIC : Le basilic est une petite plante (30 cm de hauteur en moyenne mais la taille peut varier de 15 à 60 cm) qui aime le soleil. Les tiges sont serrées et la plante, dans son ensemble, ressemble à un petit buisson. Elle est vivace (= elle vit plusieurs années) mais elle supporte mal le froid de l’hiver. C’est la raison pour laquelle, dans nos régions, on la cultive comme une plante annuelle (= qui ne vit qu’une année) : on la sème chaque année en mars ou en avril. Il existe de très nombreuses variétés. Les feuilles sont ovales et leur bord est lisse ou bien dentelé. Les fleurs, qui apparaissent en juillet, sont blanches, parfois teintées de jaunes ou encore rougeâtres. Le basilic est originaire des Indes où il était déjà connu comme condiment il y a 4000 ans. Il nous est parvenu il y a environ 800 ans. La légende prétend que le basilic protégeait d’un serpent ayant le pouvoir de tuer avec ses yeux. Chez les Egyptiens, on l’employait, avec la myrrhe (gomme pro-duite par un arbre) et l’encens pour embaumer les morts. A Rome, c’était l’emblème des amoureux. UTILISATION : on emploie son feuillage, cueilli avec les pointes des pousses, frais et coupé en fines lanières ou en petites parcelles. On ne fait jamais cuire les feuilles car elles perdent alors leur parfum. On l’ajoute aux tomates fraîches, aux salades, aux œufs brouillés (= œufs dont on a mélangés les blancs et les jaunes durant la cuisson), au veau, aux volailles, au "tchiorba" (c’est une soupe de poule yougoslave), aux sauces pour les pâtes, aux légumes et aux fromages. Il s’associe bien aux betteraves, aux petits pois, aux navets, aux courges, aux champi-gnons et aux Le basilic. soupes de légumes. Le basilic fait Nom latin Ocimum basilicum. Famille des Labiées. partie du mélange constituant la "sauce tortue". Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. Les graines servent également de condiments. CULTURE : on sème les petites graines noires en serre en mars ou en avril. Il faut une semaine pour que la graine germe. Le repiquage des plants obtenus s’effectue en mai ou en juin. Les feuilles peuvent être récoltées de mai à septembre. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 35 LE CANNEL(L)IER Le cannellier est un arbre qui peut atteindre 10 à 15 mètres de hauteur mais que l’on le taille régulièrement afin qu’il se présente sous la forme d’une souche portant 4 ou 5 rameaux (culture en taillis). Les feuilles, présentes toute l’année, sont de grande taille (12 cm de long et 5 cm de largeur) assez dures, lisses et luisantes. L’écorce des branches est mince (2 mm d’épaisseur) lisse et mate, de couleur brun clair. On prélève cette écorce au printemps en la fendant, à l’aide d’un couteau en cuivre, d’abord de façon circulaire puis 2 ou 3 fois (selon la grosseur des branches) dans le sens de la longueur. On la détache en tapotant la branche à l’aide d’un bâton. Une 2 ème récolte a parfois lieu en fin d’année. Les lanières d’écorce se roulent en séchant et on obtient ainsi des sortes de tuyaux d’un diamètre de 2 cm et d’une longueur de 15 à 35 cm. On récolte environ 170 kg d’écorce à l’hectare. Les déchets d’écorce constitue la « raclure de cannelle » (= cinnamom chips). Si le cannellier est originaire de l’île Ceylan (appelée maintenant Sri Lanka), on le cultive aujourd’hui dans diverses régions d’Asie (Inde, Sri Lanka, île de Java, Chine), d’Amérique du Sud ( Guyane, Brésil), des Antilles ( Martini-que, Guadeloupe), à Madagascar et dans des îles situées au Nord-Est de Madagascar : les Seychelles. L’arbre préfère une température moyenne de 25 à 30 °C et des pluies correspondant à un peu plus de 2 mètres d’eau par an. Ecorce du cannellier. Nom latin : Cinnamomum zeylanicum. Image : http://www.servicevie.com/ Cannellier qui fournit la « véritable cannelle » dite « cannelle de Ceylan ». Nom latin : Cinnamomum zeylanicum. Famille des Lauracées (famille du laurier). Il existe d’autres espèces de cannelliers qui fournissent de la « cannelle secondaire » ou « cassia ». La Photographie : http://ltswww.epfl.ch/ cannelle est sans doute la plus ancienne des épices. Les chinois en font mention dans un livre datant de 4700 ans. On l’utilise : • sous forme de poudre pour aromatiser des liqueurs, des vins aromatisés et les vins chauds, des confiseries et des desserts (gâteaux de riz, riz au lait, crèmes, tartes aux fruits, pommes cuites en compotes). Au Moyen-Age on l’ajoutait dans les ragoûts et les sauces. Aujourd’hui, on continue à la mettre dans le canard aux cerises... • en parfumerie. • en médecine sous forme d’huile ou de pommade pour stimuler la circulation du sang, faciliter la digestion, nettoyer et stimuler la cicatrisation des plaies. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 36 LE CARDAMOME (1) Cette plante est originaire de l’Inde, dans la région des "Monts Cardamon". Elle croît entre 500 mètres et 1500 mètres d’altitude dans des lieux humides (3 à 4 mètres d’eau de pluie par an), au sol riche, abrités des vents et à l’ombre d’arbres à feuilles persistantes. C’est une sorte de roseau de 1,5 à 3 mètres de haut muni de feuilles d’une longueur de 50 cm pour une largeur de 5 cm. La partie souterraine est une tige portant de nombreuses racines charnues. Les fleurs blanches ou verdâtres striées de violet évoquent des orchidées. Les fruits sont des capsules Dessin d’un plant de cardamome longues de 8 à 18 mm et d’un diamètre supérieur à 1 cm. D’abord jaune verdâtre puis brunâtres, ils (Clotilde Boisvert et Annie Hubert, « Herbes et s’ouvrent par 3 valves. Ils renferment de Epices ». Editions Albin Michel). nombreuses graines aromatiques. On cultive le cardamome en Inde, au Sri Lanka, au Cambodge et au Laos. Le Guatemala et le Salvador produisent 1 espèce proche. Des fragments de tiges souterraines ou "rhizomes" sont prélevés sur un pied adulte puis enterrés à une profondeur de 30 à 35 cm. La nouvelle plante commence à produire des fruits 2 à 3 ans plus tard. La récolte de ces fruits pourra se poursuivre durant 15 à 35 ans. La cueillette s’effectue à l’aide de ciseaux en prenant soin de ne pas abîmer les fruits qui ne sont pas encore mûrs (tous les fruits ne se forment pas en même temps). Après divers traitements, les fruits sont mis à sécher puis vendus alors qu’ils ont une teinte jaune paille. On utilise les Fruit de cardamome non séché. graines, de couleur noire, Nom latin : Ellateria cardamomum. jaune ou verte (selon la Famille des Zingiberacées (même provenance), pour famille que le gingembre). parfumer les gâteaux et Photographie : http://www.servicevie.com/ dans la fabrication du "pain d’épice(s)2". De nos jours, les Scandinaves l’emploient pour parfumer le pain, les Allemands dans la chair à saucisse, les Arabes pour aromatiser le café (ce que faisaient déjà les Egyptiens dans l’antiquité) et les Indous l’apprécient dans leur thé et leurs plats cuisinés (il fait partie du curry, un mélange d’épices). Fruits séchés de Remarques : cardamome. 1. On peut dire : "le" cardamome, "la" cardamome. Sur les Image : http://www.laboétiquettes des flacons, on trouve souvent écrit : "cardamone". Le nom hevea.com/ latin est Elleteria cardamomum et la famille de cette plante est celle des zingiberacées. 2. Le pain d’épice renferme : de la cardamome, de la cannelle, de la girofle, de la coriandre et un zeste d’orange que l’on ajoute à de la farine de seigle (250 g), de la levure (1 sachet), du lait (2 verres), du beurre (25 g), du sel (une pincée) et à du miel (3 cuillérées à soupe). Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 37 LE CARVI = CUMIN DES PRES (à ne pas confondre avec le vrai cumin) Le carvi ou carvi noir ou cumin des prés ou cumain des prés ou kummel est une plante originaire d’Asie mais qui pousse maintenant en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Elle est bisannuelle : la première année, la plante engrange des réserves dans une racine ressemblant à celle de la carotte. C’est la 2ème année que se forme, de mai à juin, l’ombelle à fleurs blanches ou rosée dont l’odeur est proche de l’anis. Les fruits peuvent être récoltés en juillet et août. Les graines brunes, arquées, pointues portent 5 stries. C’est l’un des aromates les plus anciennement utilisé. Lors de fouilles archéologiques, on a retrouvé des graines de carvi datant de 2300 ans. An Moyen-Age, on terminait les banquets avec du carvi confit et l’on portait des sachets de graines en collier afin de se protéger des sorcières. Au XVème siècle, en Angleterre, on l’ajoutait aux pommes cuites au four, aux fruits séchés et aux confitures. Les graines de carvi parfumaient les gâteaux servis avec le thé au cours de règne de la reine Victoria. Les feuilles de la 1ère année sont utilisées Le carvi ou cumin des prés avec les soupes, les légumes et les salades. Nom latin : Carum carvi. On ajoute les graines aux gâteaux pris avec Famille des ombellifères. l’apéritif, aux plats de viandes grasses et rôties A ne pas confondre avec le vrai cumin comme le porc, l’oie ou le canard, au goulash ou cominos grec ou kemoum arabe ou hongrois, lors de la cuisson des poissons (truites au Cuminum cyminum qui est également four) et des crustacés, aux choux et à la choucroute, une ombellifère mais qui est une plante aux pomme de terre au four, aux salades de orientale, plus haute et à fleurs concombres, aux fromages forts comme le munster pourpres surtout employée dans la alsacien et le livarot du calvados. Le gouda cuisine orientale. hollandais contient aussi du carvi (et non pas du Dessin extrait de « Plantes médicinales.» cumin). On en met dans le fromage blanc. On Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. l’ajoute aussi à la sauce béchamel (sauce blanche faite avec du beurre, de la farine et du lait) et au pain d’épices. En Allemagne on produit une liqueur parfumée au carvi : le kummel. Le cumin des prés est très actif contre les ballonnements et les gaz et s’oppose au développement des vers intestinaux ! Il fait uriner (on dit qu’il est diurétique). On sème le cumin des prés en avril en sol calcaire, dans un endroit à la fois ensoleillé et abrité. Il est particulièrement cultivé en Hollande, Allemagne, Hongrie et en république Tchèque. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 38 LES CLOUS DE GIROFLE Le giroflier est un arbre, à feuillage persistant (= toujours vert), de 12 à 15 mètres de hauteur. Le tronc est lisse et gris clair. Les feuilles, simples et entières, coriaces et luisantes, en forme de fer de lance, atteignent 10 cm de longueur. Elles sont percées de petits orifices qui mènent à des glandes produisant une huile aromatique. C’est le bouton de la fleur recueilli juste avant son épanouissement, alors qu’il est de couleur rosée, qui constitue le "clou de girofle". Le clou de girofle mesure 12 mm et sa « tête » 4 mm, en séchant il devient brun. La récolte s’effectue du mois d’octobre jusqu’au mois de février. On secoue les branches ou on utilise des perches Fleurs en boutons de giroflier pour faire tomber les clous dans de grandes toiles placées qui séchées donneront les clous sur le sol. Un arbre peut en fournir de 5 à 10 kg. de girofle. Les boutons sont Si on laisse la fleur s’ouvrir, elle donne un fruit d’abord d’abord verts puis jaunâtres puis rosés (moment où s’effectue la vert pâle puis jaune puis brun foncé. cueillette). La fleur est rouge Après la récolte a lieu "l’égriffage" (qui consiste sombre. en l’enlèvement des pédicelles ou griffes qui portent les Auteur de la photo. ? boutons floraux) puis le séchage (au soleil ou à la fumée de cannes de bambou). Le clou de girofle est utilisé avec modération en cuisine dans les viandes (en particulier les plats de gibier), les sauces au vin. Pas de pot-au-feu sans un oignon piqué de clous de girofle. En cas d’abus, les clous de girofle peuvent provoquer une irritation du tube digestif. On en ajoute dans les vins chauds et les liqueurs. On l’emploie aussi en pharmacie comme anesthésique dentaire et dans les pâtes dentifrice. En France, pour parfumer les armoires et les placards, on place à l’intérieur une orange piquée de clous de girofle On l’incorpore à la "chique de Bétel" (en Clous de girofle. association avec des feuilles de bétel et de tabac, de la Nom latin : Eugenia caryophyllata de la famille des Myrtacées. noix d’Arec et de la chaux) qui sert de stimulant. On fabrique à Java des cigarettes Kretek (qui Image : http://www.servicevie.com/ crépitent en brûlant) en hachant les clous et les griffes de girofle et en les ajoutant au tabac. On extrait des feuilles de giroflier une essence riche en « eugénol » qui sert à fabriquer de la vanilline artificielle (fausse vanille). L’arbre est originaire des Moluques (plus précisément des îles Batjan) et il fut importé (en fraude) à l’île Maurice à la fin du XVIIIème siècle par Pierre Poivre…. Actuellement, la production a lieu en Indonésie, à Zanzibar et dans l’île voisine Pemba (qui font partie de la Tanzanie) ainsi qu’à Madagascar. Un climat trop pluvieux nuit à la floraison et diminue la récolte. Jean-Pierre Geslin. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 39 LA CORIANDRE ou « cerfeuil chinois » ou « persil chinois » ou « persil arabe » ou « tabel des tunisiens » : La coriandre est une plante annuelle de 50 cm qui a une odeur un peu fétide (= elle ne sent pas très bon)… Certains disent Graines de coriandre. qu’elle fait penser, quand Nom latin : Coriandrum sativum. elle est fraîche, à ces Famille des ombellifères (= famille de la insectes qui sentent carotte et de l’anis). mauvais quand on les Photographie : http://www.spice-o-net.fr/ écrase : les punaises. Heureusement, l’odeur devient agréable lorsque la plante sèche. C’est à l’origine une mauvaise herbe que l’on rencontrait dans les champs de céréales du Proche-Orient (Arménie en particulier) et qui était déjà connue dans l’antiquité des Egyptiens. La forme des feuilles varie : celles de la base ressemblent à celles du persil et celles du haut à celles du fenouil… Les fleurs sont blanches ou rosées. Les feuilles sont utilisées fraîches, à la manière du persil. Elles sont riches en vitamine A, une vitamine nécessaire à la croissance et à la lutte contre les microbes. Les graines sont employées entières ou moulues. Attention, mangée en trop grande quantité, la plante devient toxique. Les graines ont une saveur brûlante et légèrement sucrée. Elles sont utilisées dans les potages, les courts-bouillons (eau additionnée de sel, d’épices, de vinaigre ou de vin blanc dans laquelle on fait cuire des poissons) et les marinades (mélanges constitués de vin, de vinaigre et d’aromates dans lequel on laisse tremper à froid des viandes ou des poissons). On les ajoute aux poissons au four, aux poulets et aux boulettes de viande, aux farces ainsi qu’au vinaigre des cornichons. En Orient, on en parfume les conserves de légumes, le pain et les gâteaux. Elles aromatisent les champignons et les artichauts "à la grecque". On les ajoute au pain d’épices. Les feuilles sont introduites dans le curry. Coriandre : la plante La coriandre entre aussi dans la composition Photographie : http://www.servicevie.com/ d’alcool comme "la Chartreuse" (liqueur jaune ou verte fabriquée par des moines : "les Chartreux") et "l’Izara" basque jaune et verte. La plante est cultivée en Inde, en Ethiopie et en URSS. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 40 LE CURCUMA ou SAFRAN DES INDES Le curcuma est une plante herbacée qui ressemble au gingembre. Elle est vivace et peut atteindre 60 cm à 1 mètre, originaire des Indes et de la Malaisie. Les Arabes l’on introduite en Europe au début du Moyen Age. Les feuilles sont longues (70 cm) et larges (15 à 20 cm) et leur nervure est marquée. Quand la plante a 2, 3 ou 4 ans, du sol sort une tige portant … une inflorescence (= un groupe de fleurs) verdâtre à la base et blanche au sommet qui généralement ne produit pas de fruits. On prélève les tiges souterraines ou rhizome durant l’arrêt de la végétation de Dessin d’un plant de curcuma décembre à avril. Quand elle est fraîche, la tige (Clotilde Boisvert et Annie Hubert, « Herbes et souterraine du curcuma est blanchâtre. Sèche, elle Epices ». Editions Albin Michel). devient de couleur jaune d’or. On la réduit en poudre après cuisson. Le curcuma parfume les soupes et les ragoûts, les poissons, les crustacés et les œufs et il peut remplacer le safran. Il peut également assaisonner les salades, les lentilles et le riz. Autrefois, les artisans français l’utilisaient pour teindre la soie et la laine en jaune ou en orange. En Asie, on l’emploie encore pour teindre les robes des bonzes. Il entre dans la composition du curry ou carry (curcuma + cardamome + coriandre + piment et divers autres aromates) et de la sauce anglaise. Production : Inde et toute l’Asie du sud-est + antilles. Rhizomes de Curcuma longa. Nom latin : Curcuma longa. Famille des Zingiberacées. Curcuma : fragment de rhizome. Photographie : http://www.servicevie.com/ Photographie : http://pro.wanadoo.fr/aromatiques.tropicales/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 41 L’ESTRAGON ou « HERBE DRAGON » Originaire de Russie et de Mongolie, il fut d’abord ramené dans l’est du bassin de la Méditerranée. Ce sont les croisés qui nous le rapportèrent de leurs expéditions. L’estragon est cultivé en France et dans les autres pays d’Europe. Elle n’existe que dans les jardins (on ne la trouve pas à l’état sauvage dans nos régions). C’est une plante d’1 mètre de hauteur dont la partie aérienne meurt à l’automne alors que la racine persiste dans le sol et redonne au printemps de nouvelles pousses. Sa durée de vie en France est de 3 à 5 ans. Sous nos climats, l’estragon ne fleurit pas souvent (petites fleurs verdâtres) et forme rarement des graines. On le multiplie en divisant les racines (= en divisant les touffes) et en pratiquant des boutures de tiges. Ces boutures sont prélevées au printemps ou au début de l’été afin qu’elles s’enracinent avant la saison froide. La mise en place s’effectue en un lieu bien ensoleillé dans un sol légèrement Estragon humide. Les turcs le nomment On récolte les pousses portant les jeunes feuilles « Langue de dragon ». d’avril à septembre. Nom latin : Artemisia On les ajoute aux viandes (spécialement les ragoûts), dranunculus. aux poulets rôtis, aux farces, aux poissons, aux crustacés, au Famille des composées boudin grillé, aux sauces (béarnaise et tartare en particulier), Image : http://www.servicevie.com/ à la mayonnaise, aux pizzas et aux œufs brouillés. Souvent le cuisinier introduit le bouquet d’estragon dans le ventre du poulet ou du poisson qu’il veut aromatiser. On en parfume le gigot si on n’aime pas l’ail. On en assaisonne les asperges, les betteraves, les tomates, les choux-fleurs, les courgettes, les petits pois, les carottes, les pomme de terre, les salades, les champignons mais aussi les cornichons, la moutarde et le vinaigre. Pour aromatiser 1 litre de vinaigre de vin, il faut 2 belles branches et 2 mois de patience. L’estragon peur relever la fadeur des régimes sans sel. « L’estragonnette » est un "digestif" (boisson alcoolisée) obtenu en faisant macérer un bouquet d’estragon dans de l’eau de vie à 45° d’alcool avec 300 grammes de sucre et un bâton de vanille pendant 1 mois. Ensuite, on filtre… A déguster par les adultes avec modération… Certains affirment que c’est un délicieux « pousse à l’amour ». L’huile d’estragon est employée en médecine en cas de troubles digestifs (lourdeurs d’estomac, constipation…). Jean-Pierre Geslin. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 42 LE FENOUIL AMER Le fenouil amer est une grande plante de la famille des ombellifères qui peut atteindre 2 mètres de haut. Il ne faut pas le confondre avec le fenouil doux utilisé comme légume et qui ne mesure que 70 cm. Le fenouil amer est originaire de l’Est de la région méditerranéenne et du Caucase. Les tiges sont creuses et rainurées. Les feuilles, alternes, sont divisées en segments très fins. La racine de la plante est longue et ressemble à un pivot. Les fleurs jaunes, disposées comme celles de la carotte (= en ombelles), apparaissent de juillet à septembre. Utilisation : Actuellement, on emploie les graines de la plante en confiserie (mêmes emplois que l’anis) et pour la fabrication des liqueurs. On peut ajouter quelques feuilles dans les salades. Les Grecs en prenaient pour rester mince. Les Romains l’utilisaient pour traiter les maladies des yeux (sous forme de bains oculaires), celles des voies respiratoires (sous forme de gargarismes), de l’appareil digestif (aussi bien contre la diarrhée que contre la constipation ainsi que pour calmer les coliques) et de l’appareil urinaire. Au Moyen-Age, pour se protéger des sorcières les soirs de sabbat, on en bouchait les trous de serrure et on en entourait les portes (dans les croyances médiévales, les sabbats étaient des assemblées nocturnes de sorciers et de sorcières). Fenouil commun = fenouil amer Nom latin : Foeniculum vulgare. Famille des Ombellifères. Ne pas confondre avec le fenouil doux (nom latin : Foeniculum dulce). Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. Culture : Plante bisannuelle ou vivace que l’on cultive en sol calcaire à la fois dans les jardins et dans les champs. En général, on sème en mai. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 43 LE GENÉVRIER : C’est généralement un arbrisseau dont la taille varie de 1 à 3 mètres mais ce peut être un arbre atteignant 10 mètres. Il reste vert toute l’année (il s’agit d’un conifère comme les pins et les sapins). Il aime la lumière et on ne le rencontre de ce fait qu’en lisière de forêt ou dans les clairières. On le cultive dans les parcs et les jardins. On le trouve jusqu’à 2500 mètres d’altitude. Les branches sont constituées d’un bois imputrescible (= un bois qui ne pourri pas). Leur souplesse les fait utiliser pour réaliser des paniers (vannerie). Elles sont très Un conifère : le genévrier. Une même branche peut porter des fruits encore serrées et portent des feuilles de 1,5 centimètre, en forme verts et d’autres mûrs. d’aiguille, piquantes et groupées par 3. Nom latin : Juniperus communis. Certains genévriers sont mâles (les groupes de Image : http://www.labo-hevea.com/ fleurs ou inflorescences, de 6 mm, sont jaunes), d’autres sont femelles (les inflorescences, minuscules, sont verdâtres). Les fleurs apparaissent en mai-juin. Seuls les genévriers femelles portent des fruits ou "baies de genièvre" de 5 à 9 mm de diamètre, d’abord verts et qui demandent 2 ou 3 années pour mûrir. Elles deviendront de couleur noirbleuté à contenu à la fois farineux et sucré. Pour les récolter, d’octobre à novembre, il suffit de secouer l’arbrisseau. Celles qui sont mûres tombent et on les ramasse alors pour les faire sécher. Si on cueille "à la main", il vaut mieux mettre des gants pour ne pas se piquer… Ne pas trop en manger : elles sont "diurétiques"… c’est-à-dire quelles font faire pipi ! La culture du genévrier s’effectue en Europe, en Amérique du Nord, en Asie du Nord et en Afrique du Nord. On coupe des branches de genévriers et on les pique dans la terre au soleil et à l’abri du vent. La "bouture" développe alors des racines et en quelques années redonne un genévrier. Les baies de genévrier sont utilisées pour "relever" la choucroute, les terrines, le lapin aux pruneaux, les potées et le pot-au-feu, le gibier (coq de bruyère) et le poisson mais aussi avec les œufs brouillés. On en farcit ou on en saupoudre les alouettes et les grives. Mangées en grande quantité, elles ont un effet diurétique (= elles font faire "pipi"). Le gin anglais, le pécket belge (que l’on buvait déjà du temps de Charlemagne) et l’aquavit danois sont Baies de genièvre des alcools à base de genièvre. Le « Martini » en Image : http://www.spice-o-net.fr/ renferme également. On utilise parfois de l’alcool à base de genièvre pour « flamber » un gibier ou « corser » une sauce. De nombreuses légendes citent le genévrier car cet arbre était considéré comme sacré dans l’hémisphère Nord. Les alchimistes, qui voulaient transformer le plomb en or, employaient le bois de genévrier pour chauffer leurs cornues. Des branches de genièvre étaient brûlées sur les places publiques durant les grandes épidémies. Lors de la grande épidémie de variole en 1870, on en brûlait même dans les hôpitaux français… Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 44 LE GINGEMBRE : Le gingembre est originaire d’Asie du Sud (Inde, Malaisie), son nom venant de Gingi dans la région de Pondichéry en Inde. Confucius (philosophe chinois) en parlait déjà il y a 2500 ans. Il a été introduit en Europe du Sud dès l’antiquité et les Romains le faisait venir dans des jarres en terre cuite. Marco Polo en découvrit au XIIIème siècle en Chine. Au Moyen Age son usage s’est répandu en Occident, particulièrement en Angleterre. C’est une plante herbacée ressemblant à un roseau. Elle peut atteindre 1 à 1,5 mètre de hauteur. Elle est vivace par sa tige souterraine ou rhizome dont l’épaisseur dépasse celle d’un pouce d’adulte. Les feuilles vertes, en forme de ruban de 15 à 20 cm sur 2 cm de large, présentent souvent des traces blanches (= traces de chlorose). Elles sont très odorantes lorsqu’on les froisse. Sur une tige écailleuse de 20 cm partant du pied de la plante, apparaissent à l’automne des fleurs jaunes à lèvre rouge. Les fruits n’ont jamais été observés, ni en serre ni dans la nature. Utilisation : on distingue le gingembre gris ou noir porteur de son écorce et le gingembre blanc (pelé). Le gingembre est très utilisé dans la cuisine asiatique, il a un goût piquant de poivre et de citron. Il entre dans la composition de soupes épicées, d’entrées froides ou chaudes, de légumes à la poêle avec de l’ail frit ou encore de sauces. On l’ajoute au pot-au-feu et aux plats de poissons et de coquillages. On peut saupoudrer du gingembre sur une salade de fruits et l’ajouter aux ananas, melons ou kiwis. On incorpore de la poudre de gingembre dans la pâte utilisée pour faire des gâteaux sablés. Au Sénégal, on en parfume le couscous et en Angleterre le pudding. On en fait aussi des confitures, des bonbons et d’autres friandises (il entrait dans la composition du pignolat, l’ancêtre de notre nougat), des boissons (punchs, vins chauds et, en Angleterre, de la bière au gingembre : le "ginger ale"). Le gingembre est présent dans une liqueur : "la Bénédictine". On en extrait des substances pharmaceutiques. De Dessin d’un plant de gingembre tout temps, on a considéré que le gingembre stimu-lait (Clotilde Boisvert et Annie Hubert, « Herbes et Epices ». l’activité sexuelle des adultes (= action aphrodisiaque). Editions Albin Michel). Culture : Les principales régions productrices sont l’Inde + le Sri Lanka, l’Indochine + la Chine, le Japon + Java + la côte occidentale africaine (Nigeria), les Antilles, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, l’Australie et les îles Fidji. La plante doit vivre à une température de 20° à 25°C en période de végétation et il faut la maintenir à plus de 10 °C. Elle se développe dans des sols légers et riches mais acides, non pierreux (les pierres gênent la croissance de sa tige souterraine). En serre, on emploie un mélange de terre de bruyère et de terreau de feuilles. Elle aime le soleil mais peut supporter un peu d’ombre. Ses besoins en eau sont importants (2 mètres d’eau de précipitations dans l’année). En culture, dans nos régions, il faut l’arroser d’avril à décembre (période qui correspond à la végétation active) Rhizomes (= tiges souterraines) de mais on cesse tout arrosage dès que les feuilles sont à gingembre. moitié jaunes. Nom latin : Zingiber officinale, famille des La récolte des rhizomes a lieu 9 mois après la Zingiberacées (comme la cardamome). plantation c’est-à-dire, sous nos climats, lorsque les feuilles se dessèchent (si on cultive en serre) ou avant les 1ères gelées (si on cultive en plein air).On enlève les racines et on le lave. On peut l’éplucher (gingembre blanc). La multiplication de la plante s’effectue par division du rhizome à la main, en fragment de 3 à 5 cm comportant un bourgeon, juste avant la reprise de végétation. On laisse cicatriser avant de replanter le rhizome à plat et à la surface du sol. La terre ne doit pas dépasser la moitié de l’épaisseur du rhizome. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 45 LA NOIX DE MUSCADE = NOIX DE BANDA : Le muscadier est un arbre toujours vert de 15 à 20 mètres de haut originaire d’un archipel d’Indonésie : les Moluques (et plus précisément des îles Banda ou "îles aux épices"). Le tronc est recouvert d’une écorce de couleur brun-grisâtre. Les feuilles, persistantes, ovales, vert sombre, luisantes dessus et à reflets argentés dessous, mesurent de 8 à 15 cm. Les arbres sont soit mâles soit femelles. Le fruit, pendant, de couleur abricot, mesure environ 5 cm. Il s’ouvre à maturité en 2 valves. Il se compose : * d’une partie charnue externe consommable après cuisson. * et d’une partie interne dure et rugueuse : la graine ou « noix de muscade » dont on extrait le "beurre de muscade" ou que l’on râpe. La noix est en partie entourée d’une "arille" (de couleur rouge-orangé et se présentant sous la forme de lanières) vendue sous le nom de "macis". A noter que le macis est parfois désigné sous le nom mal adapté de « fleur de muscade » alors que ce n’est bien qu’une enveloppe de graine. On ajoute le "beurre de muscade" aux purées de pomme de terre et aux gratins de chou-fleur. On râpe de la noix de muscade dans la blanquette et les sauces blanches ainsi que dans les soufflés au fromage. Macis et muscade sont employés comme condiments en pâtisserie. Le muscadier est également utilisé dans la fabrication d’une liqueur jaune ou verte : "La Chartreuse". MAIS attention à ne pas l’utiliser inconsidérément… au XVIIème siècle on mettait de la muscade partout et Boileau s’est moqué de cette pratique dans « Le repas ridicule » Branche de muscadier et Le muscadier est cultivé dans les régions tropicales chaudes et humides à une altitude inférieure à 400 mètres sur son fruit. Le macis est un sol riche en humus. Il ne craint pas le voisinage de la mer à représenté en haut à droite. condition d’être dans des zones abritées et il vivait à l’origine Nom latin : Myristica fragens de la famille des Myristicacées. dans des îles. C’est Pierre Poivre (1719-1786), un français, qui réussit à s’introduire dans l’archipel des Moluques (qui Photographie : appartenait aux Hollandais) et à voler quel-ques plants de http://saveurs.sympatico.ca/ poivriers et de muscadiers puis à les acclimater dans l’île Maurice (à l’Est de Mada-gascar). Actuellement on le cultive toujours dans les Moluques mais aussi aux Antilles et en Inde. Jean-Pierre Geslin. Noix de muscade. http://pro.wanadoo.fr/aromatiques.tropicales/ Graine de muscadier entourée de son macis. Photographie : http://www.servicevie.com/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 46 LE PERSIL : Le persil est une plante herbacée dont la taille, variable, peut atteindre 1 mètre. On le cultive pour ses feuilles. Cellesci sont vert sombre, divisées en 3 (= trifoliées), tantôt lisses tantôt frisées, récoltées de mars à octobre et utilisées crues. La racine, qui ressemble à celle d’une carotte, est blanche. Culture : On peut semer le persil dès mars. La germination est très lente puisqu’elle dure 1 mois (si bien que la légende dit « que le persil descend sept fois chez le diable avant de réaliser qu'il vaut mieux monter vers le ciel »). La 1ère année se forme une rosette de feuilles que l’on peut cueillir. Au cours de la 2ème année, la racine gorgée de réserves produit des tiges feuillées et des fleurs vert pâle ou jaunâtre… Il s’agit donc d’une plante « bisannuelle ». Comme le fenouil ou l'anis, le persil appartient à la famille des ombellifères. Lieux de production : Plante d’origine méditerranéenne, le persil est cultivé dans nos jardins mais on la rencontre « aux quatre coins de la planète ». Parmi les principaux producteurs on peut citer la France, la Belgique, l'Allemagne, la Grande Bretagne, la Hongrie, les Etats-Unis et le Canada. Histoire : Persil Dans l'Antiquité, le persil servait à honorer ceux qui Nom latin : Petroselinum crispum remportaient des compétitions sportives. Famille de Ombellifères. Les Grecs considéraient le persil comme une plante Dessin extrait de « Plantes médicinales.» sacrée et s’en faisaient des couronnes pour les Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. grandes fêtes. Il ne l’utilisaient pas en cuisine mais en mangeaient de grande quantité avant de se saouler afin d’atténuer les effets de l’alcool. Les Romains vénéraient également la plante mais eux s’en servaient en cuisine. Au Moyen Age en recherchait le persil pour ses vertus médicinales et non pas pour la cuisine. Il fallut attendre le XVIIème siècle pour que son usage se généralise dans l’alimentation. Utilisations : Le persil est omniprésent que ce soit seul ou accompagné de « fines Herbes » telles le cerfeuil, l’estragon et la ciboulette. Il se marie avec d'innombrables préparations : soupe de légumes en particulier le minestrone (= soupe de légumes italienne avec du riz ou des pâtes), légumes en général (n’oubliez pas les pommes de terre à la vapeur…) et crèmes de légumes, les salades(y compris celles avec du riz) et le fromage de chèvre. Les omelettes, les viandes en sauce, sauté de veau, terrine de poulet, moules et coquillages, escargots. Les tomates à la provençale ainsi que tous les plats méridionaux à base d'ail, de câpres, d’olives, d’anchois méritent qu’on y ajoute du persil. On l’introduit également dans les vinaigrettes et les sauces. On emploie aussi les graines comme diurétique (= pour faire uriner). Le suc de la racine fraîche soulage des piqûres d’insectes. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 47 LE POIVRIER : C’est une liane vivace (= elle survit plusieurs années de suite) originaire de l’Inde. Elle peut atteindre 8 à 10 mètres. Elles s’accrochent aux arbres qui l’entou-rent par des racines apparaissant sur sa tige (ce qui lui donne l’aspect d’un lierre grimpant). De telles racines qui se forment sur une tige sont appelées des racines « adventives ». Les feuilles sont ovales et persistantes (= elles ne tombent pas simultanément à la "mauvaise" saison). Les fleurs minuscules, de couleur blanche, sont rassemblées en inflorescences de 8 à 15 cm de long. Les fruits, réunis par grappes pendantes de 20 à 30, sont d’abord verts puis rouges puis enfin jaunes. Récoltés en mai, juin ou juillet, ils fournissent : - le poivre noir : on récolte les fruits entiers, non encore mûrs, alors qu’ils sont à peine rouges. En séchant (au soleil ou dans des séchoirs), ils se rident et deviennent noirs : ce sont les "grains" de poivre que l’on peut acheter puis moudre dans un "moulin à poivre". - le poivre blanc : on ramasse les fruits mûrs et on les laisse séjourner dans de l’eau douce pendant 10 jours pour enlever leur partie la plus externe (appelée péricarpe). On les sèche. Rameau de poivrier Image : dictionnaire Hachette Utilisation : * Le poivre est l’épice la plus employée, elle rehausse la saveur de la charcuterie et des plats les plus variés. Imaginez… un steak au poivre ou un canard au poivre vert… Le poivre noir est plus brûlant mais moins parfumé que le poivre blanc. On l’emploie souvent pour les grillades. Le poivre blanc, plus doux, est ajouté aux sauces blanches et aux volailles. Leur saveur acre est due à une substance appelée "pipérine" contenue dans les fruits et les graines. * Le poivre est aussi considéré comme stimulant l’activité sexuelle des adultes (on dit qu’il est « aphrodisiaque »). Culture du poivrier : Noms latins des 2 espèces : Piper longum et ici le « vrai » poivre : Piper nigrum. Famille des pipéracées. On prélève des boutures sur un poivrier adulte, on les enterre au Photo. : http://www.servicevie.com/ voisinage d’arbres (manguiers, cocotiers…) ou de tuteurs en bois mort. La plante se développe et à partir de l’âge de 3 ans commence à donner des fruits. La production se poursuivra pendant 25 à 30 ans. Un pied de poivrier donne 2 à 3 kg par an de poivre sec. La culture du poivrier se pratique en climat chaud et humide (la hauteur de pluie annuelle doit être de 2 à 3 m), à basse altitude, dans des lieux abrités (il redoute les vents violents) et relativement frais. On le rencontre surtout dans les régions asiatiques (Inde, Sri Lanka = Ceylan, Java, Sumatra, Bornéo, Indochine et Malaisie) mais aussi à Madagascar. Un peu d’histoire… Le poivre est considéré comme la plus ancienne des épices. Il est originaire de la côte de Malabar au SudOuest de l’Inde. An Moyen-Age, le poivre était si recherché qu’il servait de monnaie ; des caravanes le ramenaient d’Asie et le voyage était long et dangereux. On chercha alors d’autres routes pour le rapporter et ce fut l’une des motivations des grandes expéditions maritimes. Les Portugais réussirent à imposer leur monopole sur le commerce du poivre mais ils furent supplantés ensuite par les Hollandais. Un français : Pierre Poivre (le nom est un hasard… ce n’est pas Pierre Poivre qui a donné son nom au poivre !) réussit, au XVIIème siècle, à voler des poivriers puis des muscadiers dans l’archipel des Moluques et à les installer à l’île Maurice 900 km à l’Est de l’île de Madagascar. Aujourd’hui, le poivre est beaucoup moins cher et chacun peut s’en procurer. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 48 LES PIMENTS : Ils ont tous une origine américaine (Pérou, Argentine, Brésil, Chili et peut être Caraïbes). Ils étaient déjà cultivés à l’arrivée des Espagnols. Les botanistes distinguent 3 espèces le piment annuel (Capsicum annuum), le piment vivace (Capsicum frutescens) et le piment de la Jamaïque (Pimenta dioïca). I- Le piment annuel : C’est en fait une plante vivace (= qui survit plusieurs années) en Amérique. Elle a été introduite en Europe vers le milieu du XVIème siècle où elle est cultivée comme plante annuelle. Elle se présente sous la forme de tiges dressées et ramifiées atteignant 60 cm de hauteur. Les feuilles ont la forme d’un fer de lance et les fleurs, blanches (parfois violettes) et solitaires, ressemblent à celles de la pomme de terre. Les fruits dressés ou pendants, creux et renfermant de nombreuses petites graines, varient beaucoup en formes, en tailles (2 à 20 cm) et en couleurs (jaunes, verts, rouges, pourpres). On distingue 2 variétés : Les piments doux ou poivrons dont les fruits verts et rouges sont utilisés crus (en salade) ou cuits ou encore frits (comme l’aubergine et la tomate). Parfois on les confit dans du vinaigre en les associant ou non à des cornichons. Les piments forts cultivés comme condiments et utilisés à l’état sec pour épicer les viandes, les sauces et les potages. Lorsqu’ils sont réduits en poudre, on leur donne le nom de paprika ou "poivre" rouge. Leur saveur brûlante est due à une substance appelée capsaïcine qui existe aussi dans les piments doux mais en moindre quantité. Ici des poivrons. Le piment annuel (nom latin : Capsicum annuum) et le piment vivace (nom latin : Capsicum frutescens) correspondent à 2 espèces différentes. Photo. : http://saveurs.sympatico.ca/ Culture des piments (doux et forts) : On sème les graines à l’abri (en serre) en février ou mars. Les plantes sont repiquées à l’extérieur fin mai. La récolte s’échelonne d’avril à novembre. On cultive piments annuels et poivrons en Europe depuis le XVIème siècle. En France on les produit plus particulièrement dans les départements du Vaucluse, de la Drôme, des Bouches-du-Rhône, du Var et des Pyrénées-Orientales. L’Espagne, la Hongrie, la Turquie, l’Afrique du Nord et les pays tropicaux d’Afrique et d’Asie sont de grands producteurs de piments. Le paprika entre dans la confection du plat national hongrois : la goulache ou goulasch ou guyasch (viande de bœuf + oignons hachés + ail + cumin + marjolaine + poivre + muscade + paprika). II- Le piment vivace : C’est une forme arbustive de piment pouvant atteindre 1 mètre de hauteur. Les fruits de petite taille (1 à 4 cm) sont rouge sombre. Ils sont encore plus riches en capsaïcine que ceux des piments forts… d’où le nom de "piment enragé". Réduits en poudre, ils fournissent le vrai "poivre de Cayenne" ou "poivre féroce". On le nomme encore « piment oiseau ». On l’ajoute en faible quantité aux ragoûts (= plats de viande ou de poisson cuits avec des légumes dans une sauce abondante), aux ratatouilles (aubergines + tomates + courgettes + poivrons + oignons cuits dans l’huile d’olive), au riz, à la semoule et aux pâtes. On ne cultive cette espèce de piment que dans les régions chaudes car sa croissance est nulle au-dessous de 8 à 10 °C et n’est optimale que vers 20 ou 25°C : Amérique (Amérique centrale, Colombie, Pérou, Brésil, Mexique, Californie, Texas), Afrique (Sénégal, Soudan, Côte-d’Ivoire, Guinée, Madagascar…) et Asie (Inde, Malaisie, Indochine) et Océanie (Nouvelle-Calédonie). III- Le piment de la Jamaïque : Il est encore appelé « poivre giroflée », « poivre de la Jamaïque » ou « toute-épice ». Son nom latin est Pimenta dioïca. On le vend en grains ou moulue. Le piment de la Jamaïque assaisonne les viandes rôties, le gibier et les marinades. Il aromatise les sauces et des desserts comme la compote de pommes, les gâteaux aux fruits, les flans et le riz. Certaines liqueurs comme la Chartreuse et la Bénédictine en contiennent. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Dessins de piments annuels réalisés par les enfants. Le curry ou carry ou cary est une épice de couleur jaune-orangé composée de piment de Cayenne de coriandre, de cardamome, de curcuma (tige souterraine = rhizome du "safran des Indes"), de cumin et d’autres épices encore. En Inde, Indochine et Malaisie on l’ajoute au riz et au poisson. Le « chili » ou « chilli » est une sauce relevée à base de piments écrasés que l’on trouve au Mexique. Le sembal est un sel épicé qui sert à aromatiser les plats asiatiques, notamment indonésiens. Le mélange comprend 10 piments rouges « chili » et 1 cuillerée à thé de sel marin. Il peut se conserver 1 mois. Les tortillas mexicains sont de petites crêpes fabriquées avec du piment et du maïs. Le couscous d’Afrique du Nord comporte de la viande (du mouton et du poulet), de la semoule de blé dur (ou du millet ou du riz) + un bouillon aux légumes et bien sûr du piment en purée (harissa). 49 LA SARRIETTE : La sarriette, d’origine méditerranéenne, a été introduite par les Romains. C’est une plante annuelle, basse (20 à 50 cm), d’aspect buissonnant, aux tiges ramifiées légèrement teintées de rouge. Elle porte des feuilles allongées et opposées à l’aisselles desquelles on trouve, de juin à mioctobre, des fleurs violacées. Facile à cultiver, la sarriette s’obtient à partir des graines (semées en mars sous châssis, fin avril ou début mai en pleine terre). On récolte les tiges feuillées d’avril à septembre et on préfère les employer fraîches. La sarriette est utilisée dans les soupes et les viandes : avec le mouton, le lapin, les gibiers et les marinades (les marinades sont des mélange de vin, de vinaigre, de sel et d’aromates dans lesquels on fait tremper des viandes ou des poissons pour les attendrir, les parfumer ou les conserver). On ajoute également de la sarriette aux féculents (aliments qui contiennent de la fécule, c’est-à-dire de l’amidon) comme les pommes de terre rissolées, les fèves, les haricots, les lentilles, les pois secs et les pois chiches dont elle facilite la digestion. Les légumes verts : choux, courges et artichauts lui conviennent bien. Au Moyen-Age, Sarriette commune lorsqu’une personne achetait des haricots Nom latin : Satureja hortensis verts, le vendeur ajoutait une branche de Famille des Labiées. sarriette. Elle se marrie aussi avec les Fleur en haut à droite et salades, les champignons et les œufs. fruit en bas à gauche. On en entoure parfois les fromages frais de En fait, il existe de nombreuses espèces de brebis. sarriette dont la sarriette vivace Satureja montana très proche mais à tiges plus On en ajoute une branche fraîche au rigides et que l’on utilise de la même vinaigre. façon que la sarriette commune. La sarriette est présente dans une liqueur : la Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Chartreuse verte. Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. Les grecs faisaient dériver le nom de « sarriette » du mot « satyre » parce que l’on considérait qu’une infusion* de sarriette mélangée à de la racine d’angélique et à quelques grains de poivre était aphrodisiaque (de Aphrodite, la déesse grecque de l’amour). En médecine, on employait aussi la sarriette en cas de ballonnements, de gaz, de diarrhées ou encore si la personne portait des vers parasites dans son intestin. * Infuser, c’est laisser macérer dans un liquide bouillant afin d’extraire les substances actives contenues dans les ingrédients. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 50 LE THYM : C’est une plante vivace ne poussant à l’état sauvage que sur le pourtour de la méditerranée mais introduite par les moines au MoyenAge et cultivée dans presque tous les jardins. Les branches ramifiées de la plante forment de petits buissons n’atteignant que 10 à 35 cm de haut. Elles portent de petites feuilles persistantes de couleur grisargenté. Les fleurs roses ou violacées apparaissent en mai-juin ou en juillet. Elles sont très recherchées par les abeilles : le thym est une plante mellifère (= utilisée par les abeilles pour la fabrication du miel). Culture : 2 méthodes 1. Semis de graines en mars (en serre) ou en avril (à l’extérieur). 2. Mise en terre de bouture au printemps. La culture s’effectue en un lieu ensoleillé sur sol sec. On taille le thym afin de lui garder un aspect buissonnant. La récolte s’effectue d’avril à octobre. Utilisation : * C’est un condiment connu sous le nom de "farigoule" ou "frigoule". Les feuilles sont cueillies de préférence avant la floraison et souvent associées au laurier et au persil. On l’ajoute aux viandes grillées (surtout le mouton), aux rôtis de veau et aux farces, aux poissons au four, aux fruits de Thym (10 à 35 cm) mer, aux ratatouilles (= plat provençal fait d’aubergines, Nom latin : Thymus de tomates, de courgettes, de poivrons et d’oignons cuits vulgaris. dans l’huile d’olive), aux œufs brouillés, aux salades et au Famille des labiées. fromage blanc. On l’utilise également pour assaisonner les Le thym se rapproche du serpolet poireaux, les aubergines, les brocolis, les carottes, les (Thymus serpyllum) qui mesure 10 pommes de terre frites, les navets, les betteraves et les à 20 cm, qui pousse dans les lieux oignons. secs et ensoleillés et qui est aussi employé comme condiment. * On extrait de la distillation de la plante entière, une Photo. : http://www.servicevie.com/ essence utilisée en parfumerie sous le nom de thymol. * En infusion avec du miel, le thym permet de traiter les angines et est antitussif (= la plante diminue la toux). On l’a aussi utilisé en cas de maux de tête, d’asthme et de bronchite. On en brûlait au cours des épidémies car il a un effet antiseptique (= il détruit les microbes) de par le "thymol" qu’il contient. * Les Egyptiens employaient l’essence de thym pour embaumer les morts. Selon la légende, le thym serait né des larmes de la belle Hélène, femme de Mélénas le roi de Sparte et cause de la guerre entre les Grecs et les Troyens. Jean-Pierre Geslin. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 51 LA VANILLE : La vanille est originaire des sous-bois des forêts du Sud du Mexique, d’Amérique centrale, du Venezuela, de la Colombie et de la Guyane. Les Aztèques l’utilisaient déjà, avant l’arrivée des Espagnols, pour parfumer leur boisson au chocolat préparée à partir des graines du cacaoyer. Il faut au vanillier de la chaleur (la température optimale de croissance se situe entre Gousses de vanille. 20 et 35°C) et du soleil tamisé, beaucoup de pluie Nom latin : Vanilla planifolia. et une humidité de l’air élevée. Il préfère des sols Famille des orchidées. riches en humus mais pauvre en calcium. On distingue 30 sous-espèces dont la plus recherchée Photographie : http://www.marche-desest la "vanille Bourbon". iles.com/ Entre 1819 et 1822, 3 souches de vanille différentes ont été introduites à la Réunion. La vanille a ensuite été importée à Madagascar en 1880 puis sur la côte Est-africaine en 1890. Aujourd’hui, la vanille est toujours cultivée au Mexique. On réunit sous le nom de « vanille Bourbon » les productions de l’île de la Réunion (anciennement appelée île Bourbon), de Madagascar, des Comores et des Seychelles qui au total fournissent 1200 tonnes sur les 1500 tonnes mondiales. Tahiti et les Antilles sont également des producteurs de Vanille. La vanille est une liane pouvant atteindre 30 mètres de long dans son habitat d’origine (maximum 110 mètres…). Des racines aériennes s’enfoncent dans l’écorce et la mousse des arbres qui servent de support. En l’absence de support, les racines aériennes s’allongent jusqu’au sol et s’enfoncent dans la terre. Les feuilles sont vertes, brillantes et épaisses, longues de 10 à 25 cm et étroites (5 à 8 cm). Les fleurs ont une forme de trompette, sont jaune saumon, sont entourées par des sépales jaune verdâtre et mesurent 5 à 10 cm. Elles sont groupées par dizaine. De mi-septembre à mi-décembre, il y a floraison (lorsque la plante a entre 3-4 ans et 1012 ans) puis fécondation des fleurs. Cette fécondation ne peut se dérouler qu’au moment ou s’ouvrent les fleurs… une seule journée… et ne peut être réalisée naturellement que par une abeille… qui ne vit qu’au Mexique. Les producteurs de vanille doivent en conséquence effectuer la fécondation des fleurs de façon artificielle. Il se forme des fruits : les gousses de 10 à 25 cm dont la pulpe aromatique renferme de très nombreuses petites graines et qui s’ouvrent à maturité en 2 valves. La récolte des gousses de vanille a lieu alors quelles sont encore vertes. Elle s’effectue de juin à septembre et dans les 48 heures qui suivent, on pratique "l’échaudage" (bain d’eau chaude à 65°C pendant 3 mn) qui arrête la vie végétale. Le parfum de la vanille est du à la vanilline qui extraite se présente sous la forme de cristaux incolores. La multiplication de la plante s’effectue par des boutures de 30 cm de long. Utilisation : Aromatisation des desserts (crèmes, gâteaux, entremets, œufs à la neige, compotes), des glaces, des chocolats et des marrons. La vanille est souvent associée à la cannelle. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 52 UN CONDIMENT NON VEGETAL : LE SEL INTRODUCTION : Le sel est une substance blanche, d’origine marine ou terrestre (sel gemme) utilisé entre autres pour assaisonner les aliments ou pour les conserver. D’un point de vue chimique, il est constitué de chlorure de sodium associé à des traces d’autres « sels » en particulier des sels d’iode. On le trouve en solution dans l'eau de mer à raison de 3 % soit d’environ 30 g par litre. Dans la mer Morte la concentration est 10 fois supérieure. Il existe aussi dans les eaux dites « douces » mais à des concentrations beaucoup plus faibles que dans les océans. Le sel peut former une couche ou une croûte dans les marais et les fonds des lacs asséchés, en particulier dans les régions arides. Le sel gemme ou halite, est formée par déshydratation d'anciennes masses d'eau salée (cf. Mine de Saint-Nicolas en Lorraine qui résulte de l’évaporation d’une ancienne mer et est exploitée à 160 mètres de profondeur). Outre son rôle de condiment, le sel était également utilisé dans les rites religieux des Grecs, des Romains, des Hébreux et des Chrétiens. C'était un important moyen d'échange dans les voyages commerciaux sur en mer Méditerranée. Le sel était soumis à des taxes dans les différents pays y compris en Asie. En France, l’impôt sur le sel était nommé « la gabelle » C'était enfin une monnaie dans l'ancienne Éthiopie et au Tibet. OBTENTION : 1) Dès l’âge du fer, 700 ans avant J-C, on utilisait l’évaporation forcée pour obtenir du sel : On remplissait des récipients en terre cuite d'eau salée (eau de mer ou saumure), que l'on déposait près du feu. Au fur et à mesure de l'évaporation de l’eau, on rajoutait de l'eau salée jusqu'à obtenir un bloc de sel. On cassait alors le récipient afin d’obtenir un bloc facilement transportable. 2) Dans les régions océaniques ou proches de la mer, la méthode la plus simple pour obtenir du sel est l'évaporation naturelle de l'eau salée. Cette évaporation est obtenue par action du soleil et du vent sur des terrains spécialement aménagés : les salines ou marais salants. On a prétendu que c’étaient les romains qui avaient introduit cette méthode sur l'île d’Oléron. C’est peu probable, la technique a plus certainement été mise au point au Moyen-Age. * L’eau arrive de la mer par des chenaux et aboutit dans un Carte extraite de « Pour découvrir la vie dans la mer, l’étang, la premier bassin ou vasière rivière ». Collection R. Tavernier chez Bordas. (nommé « jas » à l’île d’Oléron). Le jas doit stocker suffisamment d’eau pour pouvoir « nourrir » le marais entre deux grandes marées. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 53 * L’eau est ensuite conduite dans des bassins plus petits : les "cobiers" puis les "fares" puis les "adernes" séparés par d’étroites bandes de terre. C’est dans ces bassins que précipitent les sels autres que le chlorure de sodium (sulfate et carbonate de sodium). * L’eau parvient enfin dans les "œillets" appelés en d’autres lieux "aires" ou "tables salantes" d’une surface de 10 m sur 8 mètres ou a lieu la cristallisation du sel. A Guérande, chaque œillet permet d’obtenir 50 kg de sel par jour de juin à septembre. * A noter l’existence d’un circuit de pente contraire évacuant les eaux en excès (ce circuit n’est pas représenté page précédente). En Méditerranée la technique est un peu différente car l’eau de Sel de guérande. mer doit être pompée (absence de Photographie : http://www.cominter.com/ marées), car elle est plus salée, le climat est plus chaud et les vents sont plus secs (ces 3 derniers aspects favorisant la cristallisation). On y récolte en général le sel 1 fois par an à l’aide de machines perfectionnées qui le rabotent et l’aspirent pouvant en recueillir 1700 tonnes à l’heure. 3) Dans la plupart des régions, le sel gemme est obtenu à partir de sources souterraines par forage jusqu'aux dépôts. Dans ce procédé, le sel est dans un premiers temps dissous dans l'eau amenée au fond du puits par un tuyau, et la saumure résultante est remontée jusqu'à la surface par d'autres tuyaux. Après avoir été débarrassée de ses impuretés d'argile, la solution de sel subit une évaporation naturelle ou une évaporation forcée par chauffage (pratiquée historiquement d’abord au bois puis au charbon). Le sel gemme peut également être obtenu par abattage en certains lieux privilégiés (la mine de Saint-Nicolas est le dernier site de ce type exploité en France). LE SEL EN FRANCE Salins : marais salants (évaporation naturelle). Mine de sel gemme (blocs de sel exploités par abattage). Saumure extraite par pompage de nappes d’eau salée souterraines naturelles ou obtenues par injection d’eau dans un gisement de sel gemme. Divers procédés de chauffage permettent d’obtenir ensuite le sel à partir de la saumure. Carte extraite de « Pour découvrir la vie dans la mer, l’étang, la rivière ». Collection R. Tavernier chez Bordas. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 54 Utilisations : Le sel est indispensable à la vie : * Le sel est un constituant essentiel dans l'alimentation des êtres humains et des animaux. La consommation humaine représente 6 % de la production et la consommation animale 2,3 %. Une personne en bonne santé doit consommer entre 8 grammes (homme) à 6 grammes (femme) de sel par jour (chiffres inférieurs à ceux que l’on donnait il y a quelques années). Cette quantité est en grande partie apportée par le sel contenu naturellement dans nos aliments (viandes, poissons et légumes en particulier). Un autre partie du sel indispensable est fournie par l'assaisonnement de notre nourriture. * Le sel est de plus largement utilisé comme conservateur pour les viandes. A quoi sert le sel dans notre organisme ? Les constituants du sel : les ions chlore et les ions sodium jouent un rôle essentiel dans la conduction de l'influx nerveux, dans la contraction de nos muscles et dans la rétention de l'eau par l'organisme. Nos cellules baignent dans un liquide : la lymphe interstitielle qui est riche en sel et qui est indispensable à leur survie. L’ion chlore du sel est nécessaire à la fabrication de l’acide chlorhydrique, produit par notre estomac et qui permet la digestion. Le sel de table courant contient souvent de petites quantités de iodures, qui sont essentiels au bon fonctionnement d’une glande située en avant du cou : la thyroïde. Le sel n’est pas seulement utilisé dans l’alimentation : On l’emploie ne particulier pour des usages domestiques (sels placés dans les adoucisseurs d’eau et les lave-vaisselle) et dans l’industrie pour la fabrication de l’eau de Javel et de l’acide chlorhydrique, le traitement des cuirs et des peaux, la trempe des métaux, l’affinage de l’aluminium, le vernissage des céramiques… Le déneigement des routes emploie certaines années en France jusqu’à 1 million de tonnes de sel ! Diverses Alimentation utilisations des humaine sels Sel méditer10 % ranéen Sel gemme 0% Industries Agriculture Exportation Déneigement Pêche et ateliers (alimentation de salaison animale) 74 % 3% 6% 4% 3% 18 % 15 % 24 % 43 % 0% L’essentiel de la production mondiale vient du sel gemme sous ses 2 formes : solide et liquéfiée. 22% sont produit par les USA suivis de l’URSS, de l’Allemagne, du Canada, de la France et du Royaume-Uni. Documentation : Encyclopaedia Universalis, article sel. Encyclopédie Encarta 1999, article sel. * Site de Didier Cabuzel : http://www.cabuzel.com/oleron/sel.htlm * http://www.mines.ch/francais/presentation.htm Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 55 LE MOT « SALAIRE » VIENT DU MOT « SEL » Chez les Romains, l’état s’appropriait la production de sel. La monopolisation répondait à un double souci : 1) procurer au trésor public des recettes fiscales 2) organiser des approvisionnements réguliers au bénéfice de la population. Le légionnaire romain touchait sa solde en sel. C’était le salarium, devenu notre «salaire». Le sel avait tous les caractères d’une monnaie, il pouvait servir à acheter n’importe quelle marchandise. LA GABELLE : un impôt sur le sel Mise au point par Philippe VI (ordonnances de 1341 et de 1343) la gabelle était un impôt particulièrement détesté. Son taux variait selon les régions. Elle était absente dans le Nord et en Bretagne, faible dans le centre, élevée dans le Midi et écrasante dans le Bassin Parisien. Ces différences étaient cause de trafics variés. « La gabelle, a-t-on souvent écrit, était plus odieuse dans son mode de perception que Impôt sur le sel dans son montant même. L’arbitraire, la fouille, les perquisitions domiciliaires de jour comme de nuit, les embuscades tendues par les gabelous sur les chemins, la gravité des châtiments (la marque au fer rouge et l’envoi aux galères), tout était insupportable aux populations ». Encyclopaedie Universalis. Jean Claude Hocquet La gabelle ne cessa d’être perfectionnée jusqu’à la Révolution, qui l’abolit. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 56 INFORMATIONS POUR LES MAITRES : I.- DEFINITIONS : A) AROMATE (du grec arômata = parfum) : Tout parfum d'origine végétale utilisé en cuisine ou en parfumerie ou en médecine. B) CONDIMENT, ASSAISONNEMENT, EPICE : Si ces trois termes désignent :"des ingrédients ajoutés dans les préparations culinaires afin d'en relever le goût, de stimuler l'appétit et d'augmenter les sécrétions digestives", le sens de chacun d'entre eux prête à discussion. 1. Premières définitions : - Condiments ou assaisonnements : substances aromatiques relevant la saveur des plats. La plupart ont une origine végétale, le sel est une exception. - Epices (du latin species = espèces) : substances aromatiques d'origine végétale et ayant une saveur brûlante. Ce terme devrait donc être réservé aux poivres et aux piments (non compris les poivrons). Oignon (Allium cepa) Dessin extrait de « Plantes médicinales.» Editions Gründ. Illustration due à F. Severa. 2. ... d'autres définitions ... contradictoires... ASSAISONNEMENTS Origine "indigène". Saveur "plutôt parfumée". Exemple : thym, laurier, sauge, persil, cerfeuil, ciboule, ciboulette, sarriette... EPICES CONDIMENTS Origine exotique. Saveur "plutôt piquante" Ce sont des "mélanges" contenant des produits fabriqués. Ex : poivre, gingembre, muscade, cannelle, clous de girofle. Ex : câpres dans du vinaigre, moutarde. C) "HERBES": La sapidité de la plante est relativement faible, il faut en ajouter d'assez grandes quantités pour modifier le goût d'un plat. Ici il s'agit de sensations individuelles ... l'oseille serait "une herbe"... pas le thym ... Condiments variés (auteur de la photographie ?) Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 57 II- QUELQUES CONDIMENTS : (1) NOMS NATURE DE LA PLANTE PARTIE UTILISEE UTILISATION AIL (au pluriel : des aulx ou des ails). Plante herbacée potagère qui fleurit en juillet et en août. Nom latin : Allium sativum. Famille des Liliacées. Bulbe formé de bulbilles ou caïeux ou "gousses d'ail". On les récolte dès que les feuilles jaunissent. Utilisé dans les « sauces à l’ail » et pour piquer les gigots mais aussi dans les salades et les légumes. Avec sauces pour ragoûts, pâtes, salades, fromages. BASILIC CANNELLE CAPRE LE ou LA CARDAMOME = le ou la Cardamone CELERI dit : "à couper" CERFEUIL CIBOULE = CIVE CIBOULETTE = Civette CLOUS DE GIROFLE (cf. le Giroflier) OU TROUVE T-ON LA PLANTE ? Originaire d’Asie centrale. Dans nos jardins. Plante buissonnante vivace (mais Pousses de jeunes Originaire des Indes. supportant mal le froid hivernal feuilles fraîches Cultivé dans nos ce qui fait qu’on le sème tous les récoltées de mai à jardins depuis environ ans) de 30 cm (15 cm à 60 cm) de septembre. 800 ans. haut. Nom latin : Ocimum basilicum, famille des Labiées. Arbre de 6 à 10 m : le cannelier Partie la plus interne de Pour aromatiser Ceylan, Chine, ou cannellier. l’écorce (2 mm d’épaisles liqueurs et Madagascar. Nom latin : Cinnamomum seur) des tiges aériennes dans des zeylanicum. Famille des recueillie au printemps préparations Lauracées. tous les 2 ans. Vendue sucrées. sous forme de cylindres de 15 à 35 cm ou de poudre. Arbuste épineux : le câprier. Fleurs en boutons Avec les filets Régions Nom latin : Capparis spinosa. confites dans du d’anchois. méditerranéennes (y Famille des Capparidacées. vinaigre. compris la France). Sorte de roseau de 2 m de haut. Fruits renfermant de Utilisées pour les Sud-est asiatique Nom latin : Ellateria nombreuses graines gâteaux et le pain (Cambodge...) cardamomum. aromatiques d'épice(s). Famille des Zingibéracées. Plante bisannuelle à racines Feuilles que l'on peut Les feuilles sont Origine européenne. minces et ramifiées. récolter toute l'année. ajoutées aux Dans nos jardins. Nom latin : Apium graveolens. potages et aux Famille des Ombellifères. omelettes. Plante herbacée de 60 cm Feuilles récoltées juste Pour soupes, Originaire de Russie ressemblant au persil. après la floraison qui se salades, oeufs et puis cultivé dans les Nom latin : Anthriscus produit d’avril à plats de poissons. pays méditerranéens cerefolium. septembre. et enfin en Europe. Famille des Ombellifères. Plante herbacée (sans bulbe Feuilles employées Avec les salades Origine nordique véritable). Feuilles : 25 à 30 cm. comme condiment. (comme l'espèce Cultivée par semis suivante). essentiellement. Nom latin : Allium fistulosum. Famille des Liliacées. Plante herbacée (avec bulbe). Feuilles. Il faut éliminer Avec salades et Très cultivée en Feuilles de 10 à 15 cm. Nom les fleurs pour obtenir oeufs brouillés France. Multiplilatin : Allium schoenoprassum. un maximum de feuilles. cation par division des Famille des Liliacées. Récolte d’avril à touffes et par semis. septembre. Arbre à feuillage persistant (= Boutons floraux cueillis C’est une épice. Indonésie à l'origine arbre toujours vert) atteignant 12 lorsqu'ils sont roses. On peut l’ajouter (cf. Moluques), Un arbre en fourni 5 à avec modération Zanzibar, Madaà 15 mètres : le giroflier. Nom latin : Eugenia 10 kg. dans les viandes gascar. Aujourd’hui (plats de gibier cultivé dans toutes les caryophyllata. Famille des par ex.) et les régions tropicales. Myrtacées. sauces au vin. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 58 QUELQUES CONDIMENTS : (2) NOMS LA CORIANDRE CUMIN A ne pas confondre avec le carvi ou cumin des prés CURCUMA = Safran des Indes. ECHALOTE ESTRAGON FENOUIL GENIEVRE GINGEMBRE LAURIER SAUCE MARJOLAINE NATURE DE LA PLANTE PARTIE UTILISEE UTILISATION Plante annuelle de 50 cm à fleurs blanches ou rosées. Nom latin : Coriandrum sativum. Famille des Ombellifères (= famille de la carotte). Mai à septembre. Feuilles fraîches ("cerfeuil ou persil chinois" de la cuisine orientale, "persil arabe", tabel des Tunisiens). Graines entières ou moulues. Fruits et graines (c'est le "cosminos" des Grecs et le "kemoun" des Arabes). Les graines écrasées sont employées dans les otages, plats de viande, poissons et le pain d'épice. Les feuilles entrent dans la composition du curry. Plante annuelle de 50 cm à 1m à fleurs pourpres ou rougeâtres (à distinguer du carvi à fleurs blanches ou rosées). Nom latin : Cuminum cyminum. Famille des Ombellifères. Herbe à feuilles lancéolées de 60 cm. Nom latin : Curcuma longa. Famille des Zingibéracées. Plante herbacée vivace qui ne produit pas de graines. Nom latin : Allium ascalonicum. Famille des Liliacées. Plante buissonnante d'1 mètre de hauteur, vivace (vie de 3 ou 4 ans), qui ne donne pas de graines (on la reproduit en divisant les souches). Nom latin : Artemisia dranunculus. Famille des Composées. Fenouil (dit "amer") : plante d' 1 à 2 m à tiges bleutées. Nom latin : Foeniculum vulgare. Famille des Ombellifères. Arbuste à feuilles persistantes, piquantes. 1,5 à 3 mètres. Conifère (Juniperus communis). Tiges souterraines ou rhizomes. Le curcuma rond correspond au tubercule, le curcuma long à ses ramifications latérales Bulbe divisé en caïeux. Arrachage en juillet. Jeunes pousses et feuilles récoltées surtout d’avril à septembre. Graines et feuilles. OU TROUVE TON LA PLANTE ? Inde Ethiopie U.R.S.S. Il est surtout employé dans la Orient cuisine orientale. Sert à Provence parfumer les currys, les (Vaucluse et Var) soupes et les viandes. Utilisé en cuisine dans les poudres de curry. Inde, Indochine, Madagascar, Antilles. Appréciée avec les huîtres Cultivée dans les jardins non humides. Avec tomates, salades, cornichons, courgettes, petits pois, crustacés et viandes, poulets rôtis, poissons, oeufs. Entre dans la composition des "sauces béarnaises" et des "sauces vertes". Graines utilisées en pâtisserie. Feuilles avec salades. Origine : Russie et Mongolie. Cultivé dans nos jardins. Très répandu dans les pays méditerranéens. Fruits portés par les On les ajoute à la choucroute Europe - Afrique genévriers femelles. et aux gibiers (coqs de du Nord - Asie... Les baies ne doivent bruyère, gelinotte, grives, être cueillies que alouettes), parfois aux lorsqu’elles sont poissons. Présent dans de mûres c’est-à-dire nombreux alcools comme le bleues… on secoue gin anglais ou l’aquavit l’arbre. danois. Plante d’1m à 1,5 m Tige souterraine (ou Le gingembre aurait des Origine : Inde, ressemblant à un roseau. rhizome) épaissie, vertus aphrodisiaques. Malaisie, Chine. Nom latin : Zingiber d'un goût poivré que Il entrait dans la composition Cultivé dans toute officinale. Famille des long récolte lorsque du pignolat qui est l’ancêtre l'Asie du sud-est Zingibéracées les feuilles se fanent de notre nougat. On l’utilise et à la Jamaïque. (à la fin de l’hiver). encore dans le pain d’épices. Plante de 7 à 9 m avec feuilles Feuilles cueillies de On les ajoute aux viandes, Originaire d'Asie de 8 cm restant vertes en hiver. mars à octobre poissons, cornichons, mineure. Cultivé Nom latin : Laurus nobilis. (surtout en été) puis soupes, sauces... Il sert aussi en France. Famille des Lauracées. séchées. à parfumer les vinaigres. Plante vivace de 40 à 50 cm à Feuilles et boutons Utilisation avec pizzas, Introduite par les tiges très ramifiées et feuilles floraux (on coupe à 10 sauces tomates, salades, Arabes. ovales. Nom latin : Origanum cm au-dessus du sol) ragoûts et farces. Fréquente en vulgare. Famille des Labiées. d’avril à septembre. France. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 59 QUELQUES CONDIMENTS : (3) NOMS NATURE DE LA PLANTE PARTIE UTILISEE UTILISATION MENTHE cultivée Plante de 50 à 80 cm à odeur caractéristique. Nom latin : Mentha X piperata. Famille des Labiées. Feuilles crues ou cuites. Dans salades, poissons, viandes et ... thé à la menthe, sauce à la menthe... Plantes herbacées à fleurs en croix jaunes. Sinapis alba est la moutarde blanche. Brassica nigra est la moutarde noire, plus forte. Famille des Crucifères. Graines mûres récoltées en juilletaoût des 2 espèces de moutardes. = MENTHE poivrée OU TROUVE T-ON LA PLANTE ? Issue en Angleterre, en 1696 du croisement de la menthe verte et de la menthe aquatique. Cultivée à Milly... Les jeunes feuilles Les moutardes sont peuvent être ajoutées originaires d’Europe du à d’autres salades. Sud. La moutarde blanche Les graines broyées est plus cultivée au Nord. en présence d'eau, La moutarde noire est vinaigre, sel et diffé- cultivée plus au sud mais rents aromates consti- également en Israël où elle tuent "la moutarde". atteint 3, 70 mètres ! Le muscadier est un arbre de 15 m à Graine (plus Employée dans la Iles Banda dans les NOIX DE 20 mètres de haut, à feuilles exactement l'amanblanquette (ragoût de Moluques. Antilles (cf. MUS-CADE persistantes. Nom latin : Myristica de) d’un fruit de la viande blanche comGrenade). Inde. fragrans. Famille des Myristicacées. taille d’un abricot. me le veau accompaSon enveloppe rougné d’une sauce ge ou "macis" est blanche). Utilisée aussi un condiment. aussi en pâtisserie. Plante herbacée bisannuelle munie Bulbes récoltés en Utilisé avec les salaOrigine : Asie centrale d'un bulbe. fin d'été lorsque les des, pour parfumer les (d'où il a disparu). Jardins OIGNON Nom latin : Allium cepa. feuilles jaunissent. consommés. d'Europe. Famille des Liliacées. On l’emploie aussi dans un alcool : "La Chartreuse". LA MOUTARDE. ORIGAN OSEILLE PERSIL PIMENT ANNUEL PIMENT VIVACE POIVRE C'est un autre nom de la Marjolaine ... Voir précédemment ... Plante vivace à feuilles larges en forme de flèche. Nom latin : Rumex acetosa. Famille des Polygonacées. Plante herbacée à feuilles découpées et frisées. Nom latin : Petroselinum crispum. Famille des Ombellifères. Plante indigène de nos Feuilles riches en acide Avec salades et climats (milieux oxalique. On préfère les soupes. jeunes feuilles humides). dépourvues d'amertume. Feuilles récoltées en Avec salades, oeufs, Cultivé dans nos jardins. fonction des besoins de sauces, vinaigrette... mars à octobre et utilisées crues. Plante de 50 cm, la taille des fruits (redressés ou pendants) varie (de 2 cm à plus de10 cm). Nom latin : Capsicum annuum. Famille des Solanacées. On distingue 2 variétés Employé soit Origine sud-américaine. de fruits : comme aliment soit Cultivé en Europe (cf. - piments doux ou comme condiment. Hongrie). poivrons de couleurs verte, jaune, rouge, violette ou noire. - piments forts (cf. paprika = poivre rouge). Arbuste d'1 mètre qui vit plusieurs Les fruits desséchés et Entre dans la com- Origine sud-américaine. années. Petits fruits d'une taille réduits en poudre fourposition de sauces. Cultivé en Amérique, maximale de 4 cm et de couleur nissent le "poivre de Sert à préparer, au Afrique, Asie, Océanie. rouge brillant et sombre. Cayenne" = "poivre féMexique, le chili Nom latin : Capsicum frutescens. roce" = "piment enragé" (légumes confits au Famille des Solanacées. = "poivre enragé". vinaigre). Liane vivace s’accrochant aux Le fruit cueilli vert four- Dans les salades, les Indonésie, Thaïlande, arbres et atteignant 8 à 10 mètres : nit le poivre noir. Cueilli marinades, le potInde, Madagascar, le poivrier. 2 espèces : le Piper mûr puis décortiqué, il au-feu et le courtAmérique du sud. longum ou "poivre long" et le Piper donne le poivre blanc bouillon. nigrum plus souvent employé. moins piquant. Famille des Piperacées. Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 60 QUELQUES CONDIMENTS : (4) NOMS RAIFORT (= moutarde des allemands) ROMARIN NATURE DE LA PLANTE Plante bisannuelle d'1 mètre de haut. Fleurs en croix blanches. Nom latin : Armoracia rusticana. Famille des Crucifères. Petit arbrisseau pouvant atteindre 1 mètre et même 2 mètres. Nom latin : Rosmarinus officinalis. Famille des Labiées. Crocus cultivé à fleurs violettes (bulbes à planter en août-septembre). Nom latin : Crocus sativus. Famille des Iridacées. PARTIE UTILISEE Racine tubérisée récoltée en octobre, la 2ième année. Feuilles récoltées d’avril à octobre. UTILISATION Mangée avec salades, potages, cornichons, dans le bouillon du pot-au-feu et les sauces pour le rôti de bœuf les poissons. A utiliser avec des nourritures froides (poissons, agneau ...). OU TROUVE T-ON LA PLANTE ? Origine : Europe de l'Est. Sibérie. Cultivé dans nos jardins. Très répandu sur les côtes méditerranéennes. Fleurs (plus Plante utilisée comme Les croisés ont ramené des exactement le teinture dans la Grèce bulbes mais la plante avait été introduite en Espagne sommet du pis- antique. Les Grecs le til ou stigmate) considéraient aussi depuis le Xème siècle. en automne. Il comme un aphrodisia- France (bassin parisien et en faut 100 000 que. On en met dans Sud). Espagne, Italie. C’est l’épice la plus pour obtenir 1 la paella, le risotto, la Moyen-Orient. chère du monde. kg de safran. bouillabaisse… SARRIETTE Sous-arbrisseau de 20 à 50 Tiges feuillées On l'ajoute aux cm à tiges ramifiées. Nom récoltées haricots, pois, lentilles latin : Satureja hortensis pour d’avril à mais aussi légumes Régions méditerranéennes la sarriette commune septembre en verts et viandes : à l’origine. Cultivée en annuelle et Satureja montana particulier peu (mouton, lapin...). La France. pour la sariette vivace. avant la liqueur « Chartreuse Famille des Labiées. floraison. verte » en contient. Plante de 50 cm restant verte Pousses et Avec farces, pâtes, SAUGE en hiver. Fleurs blanches ou jeunes feuilles saucisses, viandes A l'état sauvage sur les mauves. Nom latin : Salvia récoltées de rôties, oeufs et côtes Nord de la officinalis. Famille des mai à fromages Méditerranée. Labiées. septembre. Sous-arbrisseau. Petites Feuilles Ajoutées aux salades. Coteaux ensoleillés du THYM= Farigoule feuilles, fleurs rose-lilas. fraîches Utilisées aussi avec pourtour de la Nom latin : Thymus récoltées viandes grillées Méditerranée à l'état vulgaris. Famille des d’avril à (surtout le mouton) et spontané. Cultivé dans Labiées. octobre. poissons au four. toute la France. Liane géante ... jusqu'à 110 Fruit ou gousse Entre dans la Origine : Amérique VANILLE mètres. Feuilles épaisses. dépassant 10 fabrication du tropicale. Cultivée à la Nom latin : Vanilla cm. chocolat, des crèmes, Réunion et en Afrique. planifolia. Famille des des gâteaux... Orchidées. Citronnier : arbrisseau Ecorce du fruit Employée avec les Origine : Asie. Cultivé en ZESTE DE épineux à feuilles ovales. (= zeste) desserts. France dans des parties CITRON Famille des Rutacées. aromatique. abritées dans la région méditerranéenne. Oranger : arbre fruitier à Ecorce du fruit L'eau de fleurs Origine : Asie. Importé en ZESTE feuilles coriaces et (= zeste) avec d'oranger s'emploie en occident à l'époque des D'ORANGE persistantes. Famille des desserts. pâtisserie et en croisades. Acclimaté dans Rutacées. confiserie. le midi. Poudre jaune constituée par un mélange de 10 g de curcuma, 10 g de coriandre, 10 g de cardamone, CARI = KARI = CARY = CARRY = 7 g de cumin, 1 pincée de poudre de noix de muscade, 10 g de cannelle en poudre, une ½ cuillerée à CURRY = café de poivre de Cayenne, 2 clous de girofle broyés, 1 g de safran + 7 g de fenugrec (petites graines Poivre indien. oranges légèrement amères). VINAIGRE Liquide provenant d'une boisson alcoolisée (vin, bière, cidre) mise en présence d’une bactérie comme Bacterium aceti. Le microbe transforme l’alcool de la boisson en acide acétique et il se forme ainsi du vinaigre. SAFRAN Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 61 Aspects de quelques plantes condimentaires… Basilic Plante de 15 à 60 cm dont on utilise les jeunes feuilles fraîches dans les sauces, les pâtes, les salades et les fromages. http://www.servicevie.com/ Bourrache Plante de 40 à 50 cm dont on emploie les jeunes feuilles fraîches dans les salades, les œufs, les fromages et les cornichons. http://www.servicevie.com/ Cerfeuil Plante de 60 cm dont on emploie les feuilles fraîches avec les soupes, les poissons, les œufs, les salades et les fromages Photo. : http://www.servicevie.com/ Ciboule et ciboulette La ciboulette (à droite) est une plante de 10 à 15 cm dont on utilise les feuilles avec les potages, les omelettes et les œufs brouillés, les salades et les sauces. La ciboule ou cive est un peu plus grande (25 à 30 cm). Ses feuilles sont ajoutées aux salades. Photographie : http://saveurs.sympatico.ca/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 62 Aspects de quelques plantes condimentaires… Laurier-sauce = laurier noble = laurier d’Apollon Plante de 7 à 9 m dont on ajoute les feuilles aux soupes, viandes, poissons, sauces et cornichons. Origan Plante de 40 à 50 cm. Les feuilles sont employées pour parfumer les ragoûts et les farces, les pizzas, les sauces tomates et les salades. Photo. : http://www.servicevie.com/ Photo. : http://www.servicevie.com/ Persil Plante de 70 cm à 1 mètre dont on utilise les feuilles avec les soupes de légumes, les viandes et les sauces, les escargots, les légumes, les salades, les œufs et les vinaigrettes, les fromages de chèvre. Photographie : http://saveurs.sympatico.ca/ Romarin Petit arbrisseau de l’ordre du mètre dont on utilise les feuilles avec des viandes ou des poissons froids. Photo. : http://www.servicevie.com/ Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 63 LES CONDIMENTS : PLAN Introduction Page 2 Nos objectifs Page 3 Le matériel Page 4 La démarche 1ère séance Pages 5 à 7 Observations et remarques des équipes Pages 8 à 14 La démarche (séances 2 à 4) Page 15 Les résultats des recherches par équipes Pages 16 à 25 Des documents que vous pouvez utiliser Histoire des épices Pages 27 à 33 Etudes individuelles des aromates Pages 34 à 52 Un condiment non végétal : le sel Pages 53 à 56 Informations pour les maîtres Pages 57 à 61 Addenda : port de quelques plantes condimentaires Pages 62-63 Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM 64 LES DIFFERENTS CONDIMENTS : Ail Anis vert Badiane = anis étoilé Basilic Bourrache Cannelle Pages 3, 59 Page 58 Page 34 Page 34 Marjolaine Menthe Moutarde Page 60 Pages 4, 60 Pages 35, 58, 62 Page 62 Pages 9, 17, 19, 27, 30, 32, 36, 58 Page 58 Pages 10, 17, 21, 37, 58 Pages 10, 49 Noix de muscade Oignon Origan Pages 29, 32, 46, 60 Pages 57, 60 Pages 60, 63 Oseille Persil Piment annuel Carvi = cumin des prés Page 38 Céleri Page 58 Cerfeuil Pages 58, 62 Piment vivace = Piment de Cayenne Piment de la Jamaïque Poivre Page 60 Pages 47, 60, 63 Pages 5, 12, 17, 23, 49, 60 Pages 14, 17, 25, 49, 60 Ciboule = cive Ciboulette = civette Clous de girofle Coriandre Cumin Curcuma = safran des Indes Echalote Estragon = dragone Fenouil amer Pages 58, 62 Pages 58, 62 Raifort Romarin Pages 9, 17, 20, 28, 29, 31, 32, 48, 60 Page 61 Pages 61, 63 Pages 29, 31, 32, 39, 58 Pages 40, 59 Page 59 Pages 41, 59 Safran Sarriette Sauge Sel Pages 2, 61 Pages 50, 61 Page 61 Pages 53 à 56 Page 59 Pages 11, 17, 22, 42, 59 Sembal Serpolet Pages 14, 49 Page 51 Pages 43, 59 Thym = farigoule Pages 8, 17, 18, 44, 59 Pages 28, 45, 59 Pages 29, 31, 32, 39, 58 Pages 59 63 Vanille Vinaigre Zeste de Citron Zeste d’orange Pages 7, 13, 17, 24, 51, 61 Pages 52, 61 Pages 33, 61 Page 61 Page 61 Câpre Cardamome Carry = curry Genièvre Gingembre Girofle Laurier-sauce Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM Page 49 65