juste debout - BellyFusions

Transcription

juste debout - BellyFusions
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Q GROS PLAN Q
Suresnes,
Meyer répond
aux polémiques
Q COUP DE PROJECTEUR Q
Redha
le cœur et la rigueur
JUSTE DEBOUT N°21
bimestriel gratuit
janvier - février 2009
QQ STYLE DU MOIS : DÉCOUVREZ LE NATYA YOGAQQ
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Éditorial
AH, LES ÉTIQUETTES…
S
ans s'en rendre réellement compte, l'équipe
a choisi, en réunion de rédaction, de mettre
le premier numéro de l'année 2009 sous
le signe du non-conformisme. Tout
d'abord, le chorégraphe Redha sur qui
nous avons choisi de braquer notre projecteur. Au pays des étiquettes, il reste pourtant inclassable. Des plateaux télévisés aux
scènes d'opéra, il a accepté toutes les danses,
mais toutes ne l'ont pas accepté. Un bel
exemple d'ouverture d'esprit. Une
interview confidences qui se révèle
être un véritable coup de cœur de
la rédaction pour un homme
généreux et sans concession. La
rubrique Une danse dans
l'Histoire nous amène cette fois
sur le terrain miné du “hip hop”
comme le nomme les Américains
ou “new style” comme l'ont baptisé
beaucoup de Français. Une volonté
d'uniformiser qui risque, au final, de
nuire à la reconnaissance de cette danse.
Nous avons décerné notre Faux pas à la
marque street jazz, une danse déposée à
l'INPI comme une simple marque et qui
menace l'évolution de cette danse. Le nonconformisme a toujours motivé l'équipe du
Juste Debout et ce n'est pas près de changer !
Happy dancing year 2009.
JUSTE DEBOUT MAGAZINE
53 rue Rébéval,
75019 PARIS
Tél/Fax : 01 42 06 51 50
www.juste-debout.com
DIFFUSION NATIONALE
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Bruce "Ykanji" SONÉ
bruce@juste-debout.com
bruceykanji@hotmail.com
RÉDACTRICE EN CHEF :
ShéyeN Gamboa
sheyen@juste-debout.com
sheyen.gamboa@wanadoo.fr
GRAPHISTE
Nanou
nanou@juste-debout.com
PUBLICITÉ
Valentine Duong
06 63 21 46 89
valentine@juste-debout.com
ONT ÉCRIT DANS CE NUMÉRO :
Shéyen, Gaëlle Piton, Moustapha
N’Dome, Bruce, Mia Ma
CREDIT PHOTO
Photos de couverture
Franck LAGUILLIEZ
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Irène SONÉ
irene@juste-debout.com
Imprimerie de Champagne
ZI Les Franchises
52 200 Langres
Dépôt légal à parution
ISSN : 1772-189X
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Sommaire
20
22
24
JUSTE DEBOUT N° 21
14
Édito
Agenda/News
Dancing Shop
Cartes de vœux
Faux Pas
Coup de Projecteur
Gros Plan
Zoom
Gros Plan
Reportage
Style du mois
Une danse dans l’Histoire
Coup de Gueule
Courrier des lecteurs
Abonnement
Love is red
Le 2009 des chorégraphes
Déposer une danse
Redha, cœur et rigueur
Juste Debout on tour
Ferry Tap Dance School
Les polémiques de Suresnes
Le hip hop en dessin animé
Le natya yoga
Hip hop new style
Hip hop et politique
p3
p6
p8
p 10
p 12
p 14
p 20
p 22
p 24
p 26
p 28
p 30
p 34
p 37
p 38
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•5
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News/Agenda
EXPOSITION
Danses Noires /
Blanches Amérique
Pendant l’entre-deux-guerres, les artistes afro-américaines proposent de nouvelles formes de danse de scène dans les salles de
spectacle, cherchant à s’éloigner des claquettes et des danses
de revue. Ils commencent à penser la danse comme un lieu de
revendication sociale et raciale. Cette exposition offre un tour
d’horizon des innombrables voies empruntées au cours du XXè
siècle par les chorégraphes et danseurs afro-américains. Du 15
janvier au 7 avril, rens. : Centre National de la Danse, 1 rue Victor
Hugo à Pantin, 01 41 83 98 98, www.cnd.fr
© Walter Owen.
DANSES
Salon du Fitness
HIP HOP
Concours
chorégraphique
des rencontres
franciliennes de danse
À ne pas manquer le dimanche 8 février à 15 h,
le concours chorégraphique des Rencontres
Franciliennes de danse hip hop, au Théâtre de Cachan.
Cet événement a pour but de favoriser la rencontre
entre amateurs, professionnels de la danse,
organisateurs d’événements, diffuseurs de spectacle.
Les groupes gagnants auront la possibilité
de se produire dans différents festivals en France
et lors des 6ème Rencontres Franciliennes
de danse Hip Hop qui auront lieu le 28 et 29 mars.
Pour tout renseignement complémentaire :
Decales Prod – 6 rue François Delage 94230 Cachan –
01 46 65 43 30 ou 06 34 17 78 29
http://myspace.com/decales_prod
6•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
Quand la danse s’invite au salon…
Le rendez-vous annuel des amateurs
et passionnés de danse, de fitness,
et de remise en forme est de retour
les 20, 21 et 22 mars 2009 à Paris
Expo Porte de Versailles. La "boîte
de jour" prend place dans les halls
6 & 8 pour 3 jours non stop d’animations accessibles à tous ! Cours et
shows de danse incroyables, cours de
fitness géants. À noter la participation
exceptionnelle de la Juste Debout Elite
Team sur l’Espace Danse.
La 22ème édition du salon Mondial
Body Fitness Form’expo c’est “toujours
plus de sport, plus de dynamisme, plus
de fun“. Plus de 19000 visiteurs en
2008 sur 17000 m² d’exposition,
200 marques représentées dans les
domaines du matériel de remise en
forme, danse, accessoires fitness,
sportswear, services, coaching,
nutrition et bien-être. www.vivelaforme.com ou 01 47 56 67 02.
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EN BREF
CONTEMPORAIN
Pina Baush à Paris
La Baush revient à Paris avec générosité au Théâtre
de la Ville du 7 au 30 janvier prochain avec deux programmes : la reprise de Wiesenland (du 7 au 14) et la
création Sweet Mambo (du 19 au 30). Cette dernière
datant de mai 2008 vient encore apporter de l’eau à
cet inépuisable moulin. Une distribution « resserrée
» à neuf interprètes dans une scénographie épurée
où domine la légèreté des voiles. Pina Bausch sait
magnifier en une floraison de solos toute une intensité érotique. De Wieseland à Sweet Mambo Pina
explore le mystère humain à travers son kaleïdoscope. De 23,5 à 30 ¤. Loc. : 01 42 74 22 77,
2 place du Châtelet à Paris 4è.
"Entrez dans la Danse"
recrute des compagnies
toutes danses confondues,
pour la fête de la danse qui
aura lieu le 7 juin 2009
dans différents arrondissements de Paris et principalement à Bercy-Village,
mouvancedarts@yahoo.fr
www.entrezdansladanse.fr
Découvrez du théâtre
visuel-danse avec la création Öper Opis de
Zimmermann & De Perrot
au Théâtre des Abesses,
31 rue des Abesses à Paris
18è du 17 au 28 février,
avec acrobates, danseurs
et DJ. De 12 à 23 ¤
rés. : 01 42 74 22 77
© Laurent Philippe.
B.BOYING
Red Bull BC one
C’est le Coréen Wing qui a remporté
le Championnat du monde solo de
b.boying, le Red Bull BC One Paris,
le 5 novembre dernier face à
Taisuke, le japonais pourtant bien
déterminé. Au cœur d’une arène
dressée spécialement pour l’occasion au 104 à Paris, a eu lieu l’événement itinérant qui fait trembler la
planète breaking. Le BC One s’arrêtait pour la première fois dans l’une
des plus grandes nations de la danse
hip hop. C’est donc devant un public
exigeant de fins connaisseurs que
les seize participants venus des
quatre coins du monde se sont
affrontés durant deux courtes
heures. Venue soutenir les français
Mounir des Vagabonds et Lil Kev’
des Phase T, sortis un peu trop vite
de la compétition, la communauté
des danseurs hip hop est restée un
peu sur sa faim. Grand par sa taille,
Wing est un breakeur jeune et ambitieux, à la danse ample et surprenante. Ce titre lui apporte une grande reconnaissance internationale et
de nombreuses invitations aux
quatre coins de la planète pour participer et juger les plus grandes
compétitions.
www.redbullbcone.com
CONTEMPORAIN
Les temps tiraillés
Cette création décrit le rapport complexe entre
l’écriture musicale et l’écriture géographique :
les temps tiraillés. Une forme d’adéquation a
pourtant surgi entre les processus de Myriam
Gourfink qui frôlent l’immobilité du yoga et
les infimes mouvements de la musique spectrale de Georg Frederich Haas, qui se dote ici
d’une instrumentation pour le moins excentrique : deux altos, un basson et l’électronique. Du 21 au 24 janvier dans la grande salle
du Centre Pompidou. 10 à 14 ¤ Réservations
sur place ou 01 44 78 12 40 ou www.ircam.fr
© Jean-marie Legros
ORIENTALE / FUSION
Festival International Belly Fusion
Les 24 et 25 janvier aura lieu la première édition du Festival
International Bellyfusions, danses orientales et fusions au Studio
Blanca Li pour les stages et au Théâtre de Ménilmontant à Paris
20ème pour le spectacle. Les styles abordés seront aussi variés
que la danse orientale contemporaine, le flamenco oriental, le
gypsy fusion, l’indian fusion, le bellypopping, le tribal-fusion, le
tribal gothique, le jazz oriental, l’oriental tzigane etc… Un véritable
hommage à l’évolution de cette danse. Quatorze ateliers thématiques se dérouleront sur les deux jours aux studios. Au programme : Linda Faoro (Fr), Amira Nemeth (Hgr), Anasma (USA), Cie
Vatra (Fr), Damage Control Dance Theater (USA), Isabel de
Lorenzo (It), Kimberly Mckoy (UK), Nea’s Tribal (All), Saada Tribal
Group (Esp), etc… spectacle : 25 et 30 ¤ . Rens : 06 99 54 93 59,
contact@bellyfusions.com ou www.bellyfusions.com
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•7
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Dancing Shop’
BY SHÉYEN
Love is RED
N'êtes-vous pas déjà tout rouge, des pieds
à la tête, à l'idée de passer votre soirée de
St Valentin ? Et comme certains voient déjà
rouge en pensant à cette fête, cette petite sélection, de souliers et leurs accessoires, pourra faire
plaisir à bon nombre d'entre vous. Red is red…
1
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8•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
4
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9
1• PANTALON ROUGE DENIM
Bray Steve Alan, modèle homme: 146¤
Tél. lecteurs : 01 44 78 01 22
2• T-SHIRT ROUGE
Bray Steve Alan, homme : 133¤
Tél. lecteurs : 01 44 78 01 22
3• BRACELET MANCHETTE
Guess, résine : 159¤
Tél. lecteurs : 01 48 13 95 95
4• BOTTES COW BOY
Nobrand, modèle Lady rouge cassia : 99¤
10
Tél. lecteurs : 02 40 48 00 59
5• TALONS COMPENSÉS
Clarks, modèle Deep : 109¤
Tél. lecteurs : 04 42 12 56 30
6• PORTE-MONNAIE
Lollipops, en PVC : 12¤
Tél.lecteurs : 01 41 83 27 70
7• SAC POCHETTE
Lollipops, modèle Dove
wallet en multi pvc : 29¤
Tél.lecteurs : 01 41 83 27 70
8• CHAUSSURES HOMME
Nobrand, modèle L'Asteca rouge allure : 89¤
Tél. lecteurs : 02 40 48 00 59
9• BALLERINES BB
Repetto, modèle BB à pois en chèvre
de velours : 185¤
Tel. lecteurs : 01 44 71 83 10
10• BASKET MONTANTE
Gola, Modèle Life Red White Black : 100¤
Tél. lecteurs : 01 45 08 01 25
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Carte de Vœux
DANSEZ BIEN EN 2009 !
À peine 2008 s'achève autour du sapin, des boules et des cadeaux,
que 2009 pointe le bout de son nez avec son cortège de bonnes
résolutions et les traditionnels vœux ! Chacun y va de sa bonne formule,
promettant d'arrêter le chocolat, la cigarette, de faire plus de sport…
Quatre personnalités de la danse ont joué le jeu et nous ont posté
une jolie carte de Noël. C'est parti, faites vos vœux !
TEXTE ET PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE PITON / PHOTOS : LUC BARROVECCHIO, ANTONIO MEZA, THOMAS
BREMOND, STÉPHANE CASALI DR
YANNICK LEBRUN,
DANSEUR AU ALVIN AILEY AMERICAN
DANCE THEATER
Bonne année 2009 à tous,
À tous les lecteurs de Juste Debout, je leur souhaite
de réussir dans toutes les choses qu'ils entreprennent, de ne jamais abandonner, de continuer à danser
avec le cœur… et bien sûr d'être en bonne santé.
Personnellement : je souhaite devenir meilleur à tout
point de vue, apprendre de nouvelles choses sur moi,
mais aussi sur ma danse. Je suis convaincu qu'on
peut toujours se dépasser. J'aimerais aussi économiser
un peu d'argent (rires), mais surtout passer plus
de temps avec ma famille qui vit en Guyane et en
France. Je ne les vois que trop rarement. Je suis très
impatient de les retrouver cette année. Mon école
de danse aussi, en Guyane (Adaclam) : c'est ma
deuxième famille ! Retourner sur ma terre d'origine,
là où j'ai grandi, c'est vital. Je veux partager mon
expérience avec les gens et aussi recharger les batteries.
RAQUEL GOMEZ,
CHORÉGRAPHE ET DANSEUSE FLAMENCO
Cher Juste Debout Magazine,
Que l'année 2009 nous amène la paix et la fin de la famine
dans le monde ! De manière plus personnelle, j'espère aussi
que mon nouveau spectacle Cosas del Alma verra la lumière.
Dans ce dernier, je souhaite donner à voir les liens entre les
loges où l'artiste vit, se prépare… et la scène où douleurs
et joies sont transfigurées et transcendées par le corps et
la voix. Je veux que le danseur devienne un véritable acteur,
qui incarne l'âme et s'abandonne entièrement à cet état
qui le dépasse, comme une transe. À tous les lecteurs, je
souhaite une année pleine de santé, de grâce, de pulsions
vitales et d'envies d'envol ! Soyons prêts à nous amuser
et à amuser, à partager, à transpirer, et à révéler, pour
tous, les bonnes ondes entre ciel et terre !
Con alma flamenca, que tous les feux rouges, les passants,
les clignotants et les éléphants dansent la nouvelle année
sur 1/2/3/4/5/6/7/8/9/10/11/12/.
10•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
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PATRICIA GREENWOOD KARAGOZIAN,
CHORÉGRAPHE ET PROFESSEUR
DE DANSE JAZZ
2009 déjà ?
Que le temps passe vite !
Je souhaite continuer à danser avec des musiciens,
improviser en jazz pour vivre l'intensité engendrée
par le swing, dans une osmose totale entre musique
et mouvement. Par le biais de CodaJazz (collectif
pour la danse jazz), j'espère contribuer activement
à la réalisation d'actions concrètes et positives afin
de promouvoir la danse jazz, cette expression belle
et forte, indissociable d'un engagement humain
et social. Mes bonnes résolutions ? Faire de la place
(je ne suis pas maniaque et il faut vraiment que je
fasse du rangement !) ; trouver du temps pour faire
tout ce que dont j'ai envie… et je suis une gourmande
(rires) ; faire des choix sans me retourner vers
le passé car le regret n'est pas constructif ; vivre
chaque moment dans sa plénitude.
La danse est un moyen magnifique de savourer
chaque instant, un geste qui se déploie dans l'espace,
un rythme qui fait vibrer
les pieds, une mélodie qui entraîne le corps
en spirale…
Quel cadeau, la danse !
BÉATRICE MASSIN,
DANSEUSE ET CHORÉGRAPHE,
COMPAGNIE FÊTES GALANTES
(DANSE BAROQUE)
Bonne année 2009 aux lecteurs
et à l'équipe de Juste debout.
Bonne année à tous les membres de la compagnie
Fêtes galantes.
Bonne année à toutes les personnes avec
lesquelles nous sympathisons durant les tournées.
Bonne année à tous ceux que nous allons rencontrer
Bonne année à ceux qui partagent ma vie,
mes trois enfants et mon compagnon
Et pour tous, neuf vœux pour 2009 :
2009, une année remplie de rires
2009, une année surprise qui stimulera la curiosité
2009, une année dense pour tous les amoureux
de la … danse
2009, une année tonique pour défendre la culture
2009, une année active aux côtés des artistes
chorégraphiques
2009, une année rouge et pleine de vitalité
à l'image de Que ma joie demeure.
2009, une année aux plaisirs variés avec Un air de Folies
2009, une année remplie de voyages réels et imaginaires
comme Un voyage d'hiver
2009, une année aux couleurs du rêve, matière
de la création 2009 : Songes
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•11
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Faux pas
La danse :
une marque comme les autres ?
Juste Debout Magazine a décidé, dans ce numéro, de se pencher sur la question
des marques déposées dans le monde de la danse. Est-il possible de déposer le
nom d'une danse et de lui attribuer le statut de marque comme un produit purement commercial ? Est-il légitime de s'approprier une danse alors que l'art est
par essence populaire et universel ? Le débat reste ouvert…
TEXTE MOUSTAPHA N'DOME / PHOTO D.R.
S
treet Jazz est désormais une marque
déposée. Sachez maintenant que pour
utiliser ce terme, sans l'accord de la personne qui en possède les droits (malheureusement introuvable lors de nos investigations), vous vous exposez à exercer
dans l'illégalité la plus totale. Un « détail » pousse
à réfléchir à la création et au pourquoi de l'art.
Faire d'un style de danse une marque, c'est se l'approprier et considérer que lui seul a le droit de le
pratiquer et qu'il en est le maître absolu et incontestable. Cependant, l'art n'est-il pas le propre du
partage ? Lorsque l'on crée, est-ce qu'on le fait
pour soi ou pour tout le monde ? Ce que l'on
déplore ici : la législation et le blocage d'un terme
qui ne devrait pas l'être.
Certains danseurs et chorégraphes n'hésitent
cependant pas à créer des styles de danse et s'empressent de courir à l'INPI déposer des noms tels
que Rainbowdy Dance, Tai Chi Dance, Tae Kwon
12•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
Dance (si, si, ça existe !) ou Afro-Rythm'...
La chorégraphe Cathia Conrath a déposé le style
Modern' Street à l'INPI*, un style qu'elle a créé,
inspiré de ce qu'elle a vécu et influencé par
d'autres danses. Loin de faire montre d'un
nombrilisme exacerbé, la jeune femme
justifie son acte par la volonté de
protéger son travail et surtout une
manière de travailler. « Le Modern'
Street n'est pas seulement un style de
danse », défend-elle. « C'est tout une
pédagogie, une méthode de travail, que je
ne souhaite pas voir dénaturées ».
Pourtant nombreux sont les danseurs et chorégraphes dits « Street
Jazz », une danse née du mélange de jazz
et de hip hop et non pas « créée » par une tierce personne, qui se voient obligés de conférer à
leur style une autre dénomination. D'autres,
cependant, sont au courant de ce dépôt de marque
inconsidéré mais continuent d'utiliser ce terme.
« Nous avons effectivement rencontré des problèmes de dépôt
de la marque, il y a dix ou vingt ans », nous précise une
chorégraphe Street Jazz qui n'a pas souhaité être
citée. « Seulement, je pense que la personne ou la structure
qui l'a déposée n'est pas active, ce qui ne m'empêchera pas de
donner des cours de Street Jazz ».
Ici, c'est la créativité qui l'a emporté. Jusqu'à
quand ?
*INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.
EN SAVOIR +
Pour découvrir le Modern' Street :
http://www.myspace.com/cathiaconrath
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Redha,
UN PRÉNOM POUR SIGNATURE
Coup de Projecteur
14•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
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Q
ui n'a jamais entendu parler des Ballets Redha ? D'Elton
John au San Francisco Ballet en passant par l'émission-phare
des années 80 Champs Elysées, Redha est la signature d'une
chorégraphie avant-gardiste. Sans langue de bois, ce chorégraphe internationalement reconnu crie sa révolte lorsqu'on
lui parle de création française, mais aussi de la danse à la
télévision. Pour le Juste Debout Magazine, Redha Benteifour parle cash…
TEXTE : SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS : F. LAGUILLIEZ ET D.R
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•15
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Coup de projecteur
V
ous avez une formation classique
pourtant votre danse est qualifiée
d'atypique. Comment vous définiriez-vous ?
Je suis quelqu'un d'aujourd'hui.
Contemporain dans le sens étymologique du terme. On a voulu m'en mettre des
étiquettes ! Si on me qualifiait de « contemporain », je ne l'étais pas comme il le fallait en
France : Cunningham. Moi j'étais Graham et
Horton. Si on me mettait jazz, je n'avais pas le
« vrai » jazz français qui était celui de Mattox. Je
m'en suis toujours foutu. Je peux faire une télé ou
du théâtre, danser sur les Rolling Stones ou
Stravinsky, sur Mahler ou Beyoncé. En réalité, j'ai
accepté toutes les étiquettes… Si on se cloisonne,
16•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
on fait mourir les danses. J'ai fait une création
pour le HET National, j'ai balancé les pointes.
Les danseurs étaient ravis, ils n'attendaient que
ça. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire, je dis :
explorons ! C'est notre devoir, à nous, créateurs. Il
faut se balancer des ponts les uns les autres. On a
toujours dit qu'il y avait “le style Redha“. Je ne
suis pas un précurseur, mais en contact avec mon
temps. Ce sont les autres qui ont un temps de
retard. J'adore voyager dans tous les univers.
Plus jeune, j'adorais autant aller à mon école traditionnelle classique qu'en boîte apprendre des
phases. Mon corps avait besoin de toutes ces
informations pour danser. Je ne suis pas docteur
spécialiste, mais généraliste ! Les phénomènes
sociaux, artistiques, ou alternatifs m'inspirent.
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J'ai grandi en Afrique avec
mes potes qui jouaient du
tambour, et mûri en France.
Ça explique sûrement cela.
En tant que chorégraphe
international, que pensezvous de la création en France
actuellement ?
Ça parle beaucoup, mais ça
ne fait rien. C'est le drame de
la danse. À un moment donné,
il faut se “casser le cul” dans
un studio. « N'attends rien
de personne. » L'intelligentsia
de la danse a eu une telle
réflexion qu'elle s'est “branlé” la tête. En France, dans les
années 80, on a eu les subventions, les centres chorégraphiques. Génial, mais l'envers
de la médaille c'est que ça a
pourri la création. Il y a eu
une vague d'amitié, de développement à la danse contemporaine, qui a complètement
endormi les chorégraphes. À
l'étranger, il n'y a pas d'aide,
quelques sponsors tout au
plus. Les gens se prennent
vraiment la tête, ils n'ont pas
le choix. Si le succès n'est pas
au rendez-vous tout de suite,
il n'y a pas de deuxième chance. C'est un marché !
En France : ton spectacle subventionné n'attire personne, ce n'est pas un problème. Les subventions
continuent malgré tout. On a enfoncé le clou et
continué jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne dans
les salles. Ainsi, on a développé des spectacles
« emmerdants » pour dix personnes qui se gargarisent sur une pièce pseudo « intellectuelle ». Bien
évidemment, on a besoin d'idées, d'intelligence,
mais pas de prétextes à dépenser de l'argent. Et l'on
nous fait croire que l'art c'est ça ! Ce n'est pas parce
qu'une pièce a du succès, comprise par tous,
qu'elle est idiote. C'est prendre les gens pour des
cons. L'art est une émotion qui est aussi faite pour
éduquer. Si on prive le public de ça, avec ce
fonctionnement, il n'aura jamais la possibilité de
comprendre et de s'élever.
Vous avez marqué l'Histoire de la Télévision française avec les Ballets Redha de 1987 à 1994, et vous
vous êtes battu pour le statut des danseurs…
À cette époque, c'était encore glorieux de faire de
la télé. Mon regard était différent et pour ça des
gens très bien venaient me chercher. On m'a proposé l'émission Lahaye d'honneur. Je trouvais
génial d'ouvrir la danse à un large public. Toutes
les semaines, on entrait chez huit millions de
Français. Au début, je me suis demandé s'il fallait
que je m'aligne sur ce qui se faisait : des corps
identiques de danseuses blondes de 1m74, des
danseurs style Lido tous de 1m80. C'est tout ce
que proposait la TV française. J'ai opté pour la
qualité et la diversité. Mes danseurs étaient très
différents et avaient été jetés de partout. Il y avait
une petite chinoise de 1m48, une black, une brésilienne, Stéphane le rasé, Valero le grand et
maigre, Bruce Taylor à la coupe incroyable…
Aucun stéréotype. Au début, personne ne nous
respectait. Nous étions payés 12000 F par mois.
Nous avons prouvé notre professionnalisme. À la
fin, nous étions payés 1800 F la journée de répétition, trois par semaine, et 3200 F la journée de
tournage. Nous faisions des émissions au même
BIO +
Né en 1954 à Troyes d'un père entraîneur de l'équipe de football
d'Algérie et d'une actrice italienne, Redha Benteifour grandit
en Algérie. De retour en 1970 en France, il est d'abord attiré par
le théâtre, qu'il étudie chez Tania Bachalova et Vera Greg. Afin
d'obtenir un rôle, il affirme savoir danser et relève le défi. Il suit
la formation de l'école classique de Rosella Hightower puis s'envole pour les USA afin de parfaire ses connaissances à l'Actors
Studio mais aussi à la Graham School et la Horton School. Il crée
sa propre compagnie en 1981, de retour en France, avec laquelle
il montera plus de 40 ballets. La télé lui fait rapidement de l'œil.
Il collabore pour les plus grandes émissions du moment : « Les
Enfants du Rock » « Champs Élysées » « Sacrée Soirée ». Il chorégraphie pour Elton John, Robert Palmer, Yves Montand, Vanessa
Paradis, Zazie, Nougaro, Catherine Lara, mais aussi pour Patrick
Dupont ou Roman Polanski et pour l'ouverture de la Coupe du
Monde de Football 1998… En 1992, il décroche le premier prix
de chorégraphie au festival International de Tokyo pour la qualité
et l'excellence de son ballet Baignade Interdite, ce qui lui ouvre
les portes du San Francisco Ballet, du Het National, de l'Alvin
Ailey Dance Theater. Il est invité sur les cinq continents. Il chorégraphie et met en scène de nombreuses comédies musicales
à succès telle Roméo et Juliette. Aujourd'hui, Redha parcoure
le monde pour la danse, sa valise toujours pleine de projets.
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•17
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Coup de Projecteur
ACTU +
Redha va chorégraphier, cette année, pour l'English National
Ballet. « Sylvie Ghillem, du ENB, me touche énormément. Si un
jour, je peux faire deux minutes pour elle, je serai le plus heureux ». 2009 est aussi l'année du théâtre. Il sera à la mise en
scène d'une pièce de Virginie Mourthet sur le marchandising de la
mort au Théâtre du Gymnase. Il va construire le spectacle du DJ
international Laurent Wolf avec cinq danseurs sur le thème de
comment va le monde. Une comédie musicale sur le thème de
1939 verra le jour où il y sera également le metteur en scène. Il
poursuivra également son projet danse sociale pour les jeunes en
Argentine. D'ici trois ans, il réalisera son premier long-métrage
inspiré d'un fait divers en banlieue. « Je pense qu'il y a toujours
des challenges, et c'est ce que j'aime dans la danse. »
18•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
tarif en Italie et en Allemagne dans
la même semaine ! Je m'étais battu
pour cette reconnaissance, mais
aussi pour avoir des loges descentes
pour les danseurs, pour qu'on leur
dise « bonjour, merci, au revoir » sur
le plateau. Quand j'étais danseur,
souvent le chorégraphe n'en avait
rien à foutre de nous. On se cassait
“le cul” pour quelqu'un qu'on
admirait, et se rendre compte que la
personne ne te défendait pas était
une vraie douleur. Ça m'a forgé en
tant que chorégraphe… Au bout de
trois mois, nous étions le maillon fort
de l'émission. La star de la TV Drucker - est venue nous chercher
pour l'émission Champs-Élysées. J'ai
accepté à la condition que nous ne
dansions derrière aucun chanteur.
Les Ballets Redha étaient invités au
même titre que les autres artistes, et
à chaque émission. C'était quitte ou double !
Je donnais des indications à la réalisation et je faisais systématiquement le montage avec des gros
plans sur les visages de mes danseurs multiethniques. Nous ne faisions qu'un seul ballet par
émission. Nous étions en position de force sur
TF1. Puis, c'est Sacré Soirée que nous avons
animé. Je suis parti en laissant ces acquis aux
danseurs qui allaient prendre le relais. En 94, en
plein succès, on m'a dit que j'étais fou d'arrêter.
Quel constat faites-vous de l'image de la danse en
télévision en 2009 ?
Une catastrophe. Il n'y en a pas. Trois culs passent et voilà. Les spectateurs s'imaginent que ce
n'est pas intéressant, je les comprends. Prendre
des gamins stagiaires et les faire passer pour des
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pros, c'est abominable ! Ça ne reflète pas le
niveau des danseurs en France. C'est une destruction de notre image et de notre statut. Tout le
monde va à la casse. Je n'ai jamais été langue de
bois. La complaisance et le non-talent, j'en ai
assez. Trop ont cassé les prix pour passer à la
télévision. Déjà, quand j'y bossais, j'entendais
derrière mon dos, certains se proposer de faire
« comme Redha, pour la moitié de son prix »,
véridique ! Encore aujourd'hui, on me dit : « untel
peut le faire pour moins… » Je leur réponds
« prends-le ! ». Je préfère ne même pas mettre
mon nom dans une émission de merde. J'ai refusé
les premières éditions de Star Academy et de
Popstar. Pour la première, à quinze jours du
premier direct, j'ai refusé. Louvin et Universal
m'avaient mis beaucoup de pression. Seul, dans
un avion, j'ai réalisé que je ne voulais pas faire
cours à 16 pingouins avec complaisance.
Après vingt ans à rendre mon travail crédible
internationalement, je me suis dit que ce n'était
pas compatible. Puis, on m'a offert beaucoup
d'argent, on me l'a renouvelé l'année d'après, puis
la suivante ! Le concept était bien, mais la complaisance qui va avec ne m'intéresse pas. Je ne
peux pas dire à un débutant qui chante à côté
d'une pointure « t'es génial » Inconcevable ! Je lui
dis « t'es une merde. » Avec moi, ça se serait très
mal passé en direct.
Qu'avez-vous pensé lorsque
vous avez découvert que Kamel
Ouali avait accepté votre
place ?
Super, il va se passer des
choses. Il était important de
développer ce secteur à la télé.
Mais ça n'a pas été fait, plutôt
totalement sabordé. Si la danse
à la Star Ac' représente la danse
d'aujourd'hui, en tant que jeune
danseur j'arrête tout de suite.
« Kamel, qu'est-ce que tu as
appris ? J'ai revu dans tes chorégraphies la moitié des ballets
que j'avais faits pour la télé à
l'époque, les clips de Madonna
que le public adore. Rien de
nouveau ! Que des copies de
copies. Tu n'as rien apporté. »
Qu'on aime, ou qu'on n'aime
pas, il faut avoir SON style.
Kamel sort parfois mes mouvements de leurs contextes, ça ne veut plus rien
dire. Les jeunes peuvent-ils s'y retrouver? Il a
pourtant été à bonne école. Il a commencé avec
moi, à quinze ans. Qu'il n'essaie pas de faire croire qu'il a appris la danse à St Denis. Il ne faut pas
oublier d'où l'on vient ! Il n'a jamais dansé
qu'avec moi. Au début de l'émission, je lui
ai accordé le bénéfice du doute, mais après je lui
ai dit « pars ». À force, on s'enfonce.
Pourquoi avoir arrêté en plein succès, alors que
la danse était enfin reconnue à la télévision ?
En 92, j'ai gagné le premier prix de chorégraphie
à Tokyo. À partir de là, j'ai voulu me consacrer à
ma carrière de chorégraphe. J'entrais dans la cour
des grands. J'ai été invité à chorégraphier pour le
San Francisco Ballet, l'une des plus grandes compagnies au monde, sur pointes avec cent dix danseurs, puis chez Alvin Ailey, au Bolchoï, au HET
National. Des propositions de partout me sont
arrivées. Je savais que je pouvais faire un ballet
télé, mais étais-je capable de décliner un thème
avec des gens que je ne connaissais pas ? Jusquelà je n'avais travaillé qu'avec “mes“ danseurs. Je
savais comment les mettre en valeur. La seule
chose que l'on sait c'est que tu es le premier prix
de Tokyo, mais eux s'en foutent que tu sois une
star de la télé. C'était un vrai défi pour moi. Un
envol…
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Gros plan
JUSTE DEBOUT
Les coulisses de la tournée planétaire
Pendant plus de deux mois, le jury va sillonner le monde à la recherche
des candidats qui participeront au Juste Debout 2009 à Bercy,
rendez-vous planétaire incontournable pour tous les amoureux du hip hop.
Afin de dénicher les perles rares, le jury s'envole pour une dizaine de dates
aux quatre coins du monde. Attachez vos ceintures !
TEXTE : Gaëlle Piton / PHOTOS : Homardpayette
C
omme chaque année, le Juste Debout
va récompenser les meilleurs danseurs, qu'ils soient amateurs ou professionnels… A chaque escale, les
membres du jury dispenseront des
cours de danse, favorisant ainsi
l'échange, la rencontre, et le partage. En attendant le
jour J, les organisateurs s'affairent et règlent les derniers préparatifs de cette lourde machine. Laure et
Takeo, respectivement chargés de l'organisation des
présélections au Brésil et au Japon, nous ont livré leurs
impressions. La réussite d'un tel événement doit beaucoup à leur enthousiasme.
20•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
JUSTE DEBOUT AU BRÉSIL. RENCONTRE
AVEC LAURE.
« L'Amérique du Sud aura pour la première fois la
parole en street dance ! »
Comment se passe l'organisation au Brésil ?
Laure : Le projet Juste Debout au Brésil a vu le jour
grâce à Babson, des Wanted, qui a permis la
connexion entre les organisateurs de l'événement et
nous. Sans son aide, les choses n'auraient pas eu lieu.
Juste Debout au Brésil est un projet qui nous tient
vraiment à cœur... Enfin, nous allons pouvoir présenter le talent et l'infini potentiel de ces danseurs ! Nous
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Le monde se tourne vers les talents de ce continent. Les jeunes seront au rendez-vous et ne perdront pas l'occasion de donner une belle représentation de la lumière, la joie, le cœur, la force
et le génie de leur pays !
JUSTE DEBOUT AU JAPON.
RENCONTRE AVEC TAKEO.
« Les candidats vont pouvoir échanger leur
savoir et leur culture grâce à leur langage commun : la danse »
Que représente pour vous le Juste Debout ?
Takeo : Assurément le plus grand événement
hip hop du monde. Une merveilleuse initiative !
Il parvient à réunir les plus grandes exigences
dans tous les domaines : l'atmosphère, le niveau,
le public, tout est parfait avec Juste Debout.
allons leur donner la possibilité de sortir du pays et de
représenter le Brésil en Europe. En France. A Paris !
C'est une occasion vraiment unique d'échanger, de
s'exprimer… et de faire que leur rêve devienne réalité. Qu'y a-t-il de plus motivant ? Le quotidien au
Brésil est malheureusement très différent de celui des
pays européens... La précarité, les difficultés quant à
l'expression artistique des jeunes, la violence...
Néanmoins, rien n'éteint leur talent, leur feeling, leur
sensibilité musicale ! Malgré les difficultés économiques (l'euro est trois fois plus cher que le real, et les
billets d'avion des vainqueurs, l'accueil des juges et
leur rémunération, restent très compliqués pour
nous). Le simple fait de regarder ces danseurs nous
pousse à trouver les solutions.
Que représente un tel événement ?
C'est une rencontre au-delà des frontières, de la couleur de peau, une plateforme d'expression libre pour
les jeunes. La street dance est enfin à l'honneur !
Un événement à la hauteur de la qualité de cet art et
de ses artistes !
Quel impact peut-il y avoir sur le territoire ?
Les répercussions seront grandes. L'Amérique du Sud
aura pour la première fois la parole en street dance !
L'Argentine, l'Uruguay, le Pérou, le Chili... et le Brésil !
Qu'est-ce que cela signifie d'accueillir cet
événement au Japon ?
Au Japon, les battles ne sont pas très courants.
On trouve plus souvent la danse debout sous
forme de performances. J'en ignore la raison.
Toujours est-il que les candidats vont pouvoir échanger leur savoir et leur culture grâce à leur langage
commun : la danse.
L'échéance est proche. Comment se passe
l'organisation ?
Nous avons beaucoup de difficultés pour trouver des
financements, mais le niveau est très élevé. Je suis vraiment très fier de faire partie de l'organisation.
INFOS +
La tournée 2009 en dates
Le 3 janvier - Riccione, Italie
Le 12 janvier - Tokyo, Japon
Les 17 et 18 janvier - Sao Paulo, Brésil
Le 24 janvier - Helsinki, Finlande
Le 25 janvier - Marseille, France
Les 30 et 31 janvier - Stockholm, Suède
Le 1er février - Amsterdam, Pays Bas
Le 7 février - Prague, République Tchèque
Le 8 février - Genève, Suisse
Le 15 février - Düsseldorf, Allemagne
Le 21 février - Lille, France
Le 28 février - Paris, France
Grande finale : le 1er mars à Paris-Bercy
http://www.juste-debout.com/
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Zoom
Ferry Tap Dance,
les claquettes au cœur
Envie de clap, de stomp, de jump, de spring ? Ferry Tap Dance, une école
à taille humaine qui a plus d'un tour dans son fer, œuvre avec passion
dans le Val d'Oise. Voilà de quoi être résolument “Happy Feet“ !
TEXTE : GAËLLE PITON / PHOTOS : DR
C
hez les Ferry, les claquettes c'est une histoire
de famille. Depuis 2003, l'école éponyme
Ferry Tap Dance propose 8 cours par semaine pour 5 niveaux techniques, dispensés
essentiellement par Elise Ferry. Son frère
Paul, lui-même claquettiste, assure l'administration depuis 2006.
Elise a une affection toute particulière pour le métissage. Au sein des cours, les musiques sont jazzy,
latines, rock… ou même classiques ou baroques !
Une fois l'an, l'école montre son travail à l'occasion
d'un grand spectacle au cinéma le Palace (lieu qui a
accueilli l'émission télévisée d'Eddy Mitchell La
Dernière Séance… excusez du peu !) de Beaumontsur-Oise. Avec, en prime, des musiciens en live.
Depuis 2006, la compétition fait partie intégrante
du projet de l'école. Ainsi, Ferry Tap Dance représente la France au championnat du monde de cla-
BIO +
Elise Ferry enseigne les claquettes depuis l'âge de
15 ans. Formée à Swing Tap, elle y devient professeur
en 2002. Elle suit diverses Master Class avec Ben
Read, Lane Alexander, Sam Weber, Victor Cuno,
Sarah Pétronio, Fabrice Martin. En 2004, elle est
triple championne de France et concourt au
Championnat du monde en solo et duo.
22•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
quettes et elle compte à ce jour 13 titres de
champion de France. « La compétition crée une émulation
certaine dans l'école et permet un progrès très significatif
chez les élèves », nous explique Paul. Qui plus est, l'association (agréée Jeunesse et Sport), développe
depuis deux ans le projet « Claquettes Pour Tous »
et met en place des actions afin de rendre la pratique accessible au plus grand nombre. « Les claquettes, qui ne nécessitent pas de prédispositions
physiques particulières, se prêtent bien à ce type
d'ambition. Tout le monde peut s'adonner aux joies
de la danse et c'est justement ça qui est magique ! »,
précise Paul des étoiles plein les yeux. Ainsi, en partenariat avec la ville de Beaumont-sur-Oise, le
Département du Val d'Oise et la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports, des cours de
claquettes sont proposés dans les collèges. Longue
vie à cette belle énergie !
EN SAVOIR +
FERRY TAP DANCE
29, rue de Paris
95260 Beaumont-sur-Oise
ferrytapdance@free.fr
www.ferrytapdance.com
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Gros Plan
Olivier Meyer
répond aux polémiques
sur Suresnes Cité Danse
Le festival Suresnes Cités Danse revient pour la dix-septième année consécutive
proposer toute une série de représentations, faites de rencontres entre danse hip
hop et danse contemporaine. Olivier Meyer, directeur du Théâtre de Suresnes
Jean Vilar et du festival depuis ses débuts, nous parle aujourd'hui du programme
de cette année, et répond à la polémique quant à l'exploitation financière des
danseurs hip hop durant le festival. Une réévaluation des salaires dont le Juste
Debout Magazine pourrait être l'un des facteurs…
PROPOS RECUEILLIS PAR : MOUSTAPHA N'DOME / PHOTOS : DAN AUCANTE - DIRK KORELL - XAVIER MUYARD
L
e festival Suresnes Cités Danse
en est à sa 17ème édition.
Qu'aura-t-il de plus à présenter
par rapport aux années précédentes ?
Ce sera cette année la première fois que l'activité
de Cités Danse Connexions (ateliers menés en
marge du festival et créés en 2007, ndlr) sera visible
dans le festival. J'ai voulu que ces six représentations fassent état du travail de ce pôle de production, de diffusion et de transmission de la danse hip
hop. Céline Lefèvre, Otuawan Nyong, Fish,
Magalie Duclos, vont présenter leurs solos. Et
24•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
Sébastien Lefrançois, le chorégraphe associé jusqu'à juin 2008, va présenter une performance avec
six danseurs. Vous avez donc deux programmes :
les solos et les ateliers. Et tout ça, c'est dans le cadre
de Cités Danse Connexions.
Le but de Suresnes Cités Danse, est-il de
mélanger les danseurs et de créer une
connexion entre les danseurs contemporains et danseurs hip hop ?
Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas qu'ils soient
« contemporain », « hip hop », « jazz » ou « classique ». Ce qui m'intéresse, ce sont les danseurs.
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Etiqueter, c'est exclure. Et ce ne sont pas les étiquettes
qui m'intéressent. C'est le talent, la maîtrise, et de voir
comment ces danseurs peuvent construire, inventer,
avec ou sans des chorégraphes dits « contemporains »,
de nouveaux spectacles.
Pourquoi les danseurs
hip hop n'invitent jamais de
danseurs contemporains ?
Personne ne leur interdit
d'en inviter.
“
„
On a pu voir durant les différents festivals que
la plupart du temps, ce sont les chorégraphes
« contemporains » qui travaillaient avec des
danseurs hip hop. A quand l'inverse ?
Il faut un désir. Pourquoi les danseurs hip hop n'invitent jamais de danseurs contemporains ? Personne ne
leur interdit d'en inviter. C'est parce qu'ils n'ont pas
envie. Alors que les chorégraphes contemporains ont
envie d'entrer dans l'aventure, de travailler avec des
danseurs hip hop. Maintenant, heureusement, les danseurs hip hop prennent confiance et invitent des danseurs qui ne sont pas seulement des danseurs hip hop.
Certains disent que les danseurs hip hop sont
exploités financièrement par des festivals
comme Suresnes Cités Danse. Qu'en pensezvous ?
Le festival de Suresnes a toujours respecté scrupuleusement la législation sociale. Après avoir fait travailler les
danseurs avec les chorégraphes dans le cadre de stages
lors des premières éditions, les danseurs sont désormais
payés chaque jour de répétition et pour chaque repré-
sentation pour des montants qui sont toujours
supérieurs aux minima
syndicaux. Par exemple,
pour les représentations,
les danseurs sont payés
actuellement sur la base
d'un cachet de 120 euros
par représentation pour
des pièces de 30 minutes
et de 200 euros par représentation pour des programmes plus longs et
dans le cadre de séries de
représentations. Et, quand ils sont en déplacement
avec Suresnes, ils sont payés autour de 230 euros par
représentation. Les répétitions sont également rémunérées en totalité sur la base du tarif horaire brut de
11,50 euros. Donc, pour une production de quatre
semaines de répétitions et sept représentations, un
danseur touche plus de 2200 euros.
Dans ce cas, quelles sont les origines de cette
réputation d'exploiteur de danseurs hip hop
que tient Suresnes, selon vous ?
Il y a dix-sept ans, on n'avait pas les budgets. Donc on
inscrivait les danseurs dans un programme de stages.
Ils étaient payés pour les représentations, mais pas
pour les stages. C'est ce qu'on faisait au début, tout
simplement. Et puis, très vite, on a payé les danseurs.
Les chiffres sont là, les danseurs sont payés, ils sont
déclarés, et ce, pour les répétitions, pour les représentations, etc. Il n'y a pas beaucoup de théâtres en France
qui font le travail que nous faisons, qui font autant de
représentations et d'initiatives pour la danse hip hop.
C'est énorme, ce qu'on fait.
Un dernier mot ?
Je demanderais juste aux amateurs de danse hip hop
de venir voir, de venir même passer les auditions et
d'oser risquer la rencontre pour participer à cette aventure artistique et humaine.
EN SAVOIR +
Suresnes Cités Danse, du 9 janvier au
1er février 2009, Théâtre de Suresnes
Jean Vilar, 16 place Stalingrad,
Tél. : 01 46 97 98 10.
Toute la programmation sur
www.theatre-suresnes.fr
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•25
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Reportage
Quand la danse s'anime…
La danse à la télévision est passée par presque tous les formats :
séries, émissions, films… Ne manquait à son palmarès que la version dessin
animé. C'est désormais chose faite avec Street Battle, l'œuvre originale d'un
petit studio parisien qui ne demande qu'une chose pour passer à la télévision :
votre soutien…
TEXTE MOUSTAPHA N'DOME / IMAGES STUDIO NEKOME
C
omment allier dans un même projet :
danse, culture hip hop, magie, fantastique et aventure ? Réponse toute
trouvée pour le Studio Nekome, qui,
en 2004 imagine un dessin animé original : Street Battle. Né de la rencontre d'Eric Veschi, amateur d'art sous toutes ses
formes (en particulier la danse et le mime), et
Josselin Azorin Lara, graphiste à la tête d'un collectif de bande dessinée, le projet a pour but de montrer la danse hip hop et la culture hip hop sous un
nouveau jour. « Le but, c'était tout simplement d'allier ce
que j'aime dans un projet commun », explique Eric.
Josselin est ensuite arrivé avec son idée de mettre
en place un récit d'aventures fantastiques sur des
jeunes pratiquant la danse hip hop et la magie,
avec une légère pointe d'influence manga.
L'histoire : c'est celle d'une jeune fille qui, après
avoir déménagé, revient une fois adolescente dans
sa ville natale. Ses amis d'enfance ont forcément
grandi et pratiquent une danse qu'elle ne connaît
pas : la danse hip hop. Elle partira à la découverte
de cet univers et se retrouvera transportée dans un
monde parallèle où la danse n'est pas seulement un
talent mais un pouvoir à part entière. Elle fera
alors face à une terrible menace et à des ennemis
qui utilisent la danse magique à des fins maléfiques.
LE HIP HOP POUR TOUS
Le but de la manœuvre est de vulgariser la
danse et la culture hip hop, en y
apportant une touche de
fantaisie. Mais loin de vouloir faire un dessin animé
s'écartant de son propos,
Eric et Josselin insistent
pour que Street Battle véhicule les vraies valeurs du hip
26•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
hop : respect, entraide, « peace, love, et having fun
». Le modèle de narration du shonen* est donc
repris ici du manga pour transmettre ces valeurs.
Un peu à la manière des Chevaliers du Zodiaque,
célèbre dessin animé japonais où l'amitié et l'abnégation priment avant tout.
L'idée : mettre en place
un récit d'aventures
fantastiques sur des jeunes
pratiquant la danse
hip hop et la magie, avec
une influence manga.
“
„
L'authenticité est également de mise puisque
Gabin Nuissier, chorégraphe et fondateur du groupe de danse Aktuel Force, est également intervenu
en qualité de consultant. Plus que ça, le chorégraphe a même participé à l'élaboration des mouvements desquels pourraient résulter les pouvoirs
magiques. Filmé et
décortiqué au ralenti, les
animateurs, avec la participation active de Gabin, se
sont acharnés à obtenir la
représentation des mouvements la
plus réaliste possible.
S'inspirant de la
série animée des
années 80, Les
Mystérieuses Cités
d'Or, qui proposait à la fin de
chaque épisode
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des modules expliquant les secrets de la culture
Maya, les créateurs de Street Battle imaginaient
mettre en place le même système à la fin des épisodes. Au programme, des cours vidéo expliquant
les mouvements vus dans l'épisode précédent, ou
encore des petits documentaires détaillant l'histoire de la culture hip hop.
DES BÂTONS DANS LES ROUES
Présenté lors d'un festival européen en 2004, soit
il y déjà quatre ans, Street Battle est toujours dans
les cartons. La raison : la frilosité des décideurs et
des diffuseurs. Premier point : une série à épisodes
serait apparemment trop difficile à suivre pour
les ados et jeunes adultes d'aujourd'hui, accrocs
à Internet. Bon… Second point : la culture hip
hop serait considérée par certains comme un phénomène de mode voué à disparaître d'un moment
à l'autre. Là, on ne peut que réfuter cet argument.
Enfin, dernier point : l'aspect financier qui bloque
le projet. Street Battle a ainsi besoin du soutien des
chaînes hertziennes pour pouvoir obtenir suffisamment de fonds et être produit. De plus, les décideurs restent toujours frileux en ce qui concerne
ce projet de jeunes inconnus dans le monde
de l'audiovisuel qui souhaitent lancer un dessin
animé « violent » et « pas dans la cible » !?
Solution de repli en attendant les fonds : une
bande dessinée retraçant le scénario de Street Battle
est en chantier. Eric et Josselin espèrent ainsi obtenir un début de notoriété qui pourrait conduire
à la réalisation de ce projet pas si fou. C'est tout le
mal qu'on leur souhaite.
* Shonen : manga d'aventures pour adolescents dont les principaux
moteurs sont amitié, persévérance, victoire. Ex : Dragon Ball Z,
Bleach & Naruto.
EN SAVOIR +
Trailer de Street Battle disponible sur :
http://www.catsuka.com/news_
detail.php?id=1221684685
Soutenir le projet via Facebook :
http://apps.facebook.com/causes/13835
0?m=96aaaf39&recruiter_id=8732159
Site du studio nekome :
www.studio-nekome.fr
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•27
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Style du mois
Dansons le Yoga !
Danser le yoga en musique, pour les puristes de ces disciplines, c'est une
hérésie. Et pourtant c'est le parti pris de Cécile Barra et de son équipe à
l'origine du mouvement. Sur du rap, du tango ou de la musique classique,
le natya yoga se pratique depuis la rentrée 2008 avec beaucoup d'enthousiasme, dans la joie et la bonne humeur… Un, deux, trois, test.
TEXTE SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS DR
R
ue du faubourg St Antoine, je slalome entre
les shoppers, les touristes et les branchés. Une
voix m'indique « Quatrième étage par l'ascenseur ». La cabine me hisse rapidement
jusqu'à ce havre de paix au cœur d'un des
quartiers les plus animés de la capitale.
Flambant neuf, l'espace Yoga Bastille offre de grandes
ouvertures sur le ciel. Ici, ça ne sent pas la salle de
danse. L'encens titille mes narines. J'enfile top et caleçon moulants, l'uniforme du natya yogi. Je m'installe
au fond, un peu timide, et, même si c'est forcément un
cours de débutants, la discipline n'est enseignée que
depuis septembre dernier, je n'ai jamais pris de cours
de yoga ! Le professeur Cécile Barra, chignon poivre
et sel, me rassure : « Mais, vous avez déjà suivi des cours de
hip hop… alors ça ira ! » Plutôt inattendu comme rapprochement.
Assis en tailleur, mains jointes contre la poitrine, yeux
clos, le cours commence par
une série de « Ohm ».
Recentrée, ma concentration est à son maximum.
Cécile
parle
musique et arrête son
choix sur Erik Satie. Une
salutation au soleil, à
28•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
l'Ouest, à l'Est, le tout dans la plénitude du piano.
Le corps se chauffe, et, contrairement au yoga, se
déplace dans l'espace. On danse en douceur,
ensemble, et en étirant ses muscles. Les premiers
enchaînements sont exécutés lentement et la musique
m'aide à me repérer. Pourtant, pas de 5,6,7,8, en
natya yoga. « On ne compte pas, mais on respire ! précise
Cécile. On enchaîne les postures tant que la musique nous
le demande, alors qu'en yoga, on fait un repos entre chaque
posture. » C'est finalement assez vivant. Plié, rond de
jambes, port de bras, même s'ils ne sont pas ainsi nommés, on reconnaît quelques moments de danse. Le
corps bien réveillé, c'est le moment de la chorégraphie. Et c'est de la musette qui animera les corps. Une
certaine fluidité coud les postures entre elles, équilibres et déséquilibres simples qui s'enchaînent avec
grâce. Certes, il n'y a ni changements de rythme, ni
animation à outrance. Juste une Cécile qui sourit à
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“
„
On ne compte pas,
mais on respire !
pleines dents avec toujours un petit mot
d'humour pour ses élèves. Elle s'approche de moi et
m'aide à trouver la bonne position en me manipulant.
« Oui, je touche mes élèves et les tutoie dans ces moments-là. C'est
vrai, il y a une sorte d'intimité. La relation maître/élève est très
importante dans le yoga et j'ai voulu conserver ça dans le natya…
Et maintenant les diagonales ! »
Ah bon ? Il y a aussi des diagonales ? À première vue,
elles sont assez impressionnantes. J'inspire au rythme
de la musique et je me jette à l'eau. Finalement, c'est
abordable. Ancienne danseuse du Ballet du XXè
siècle de Béjart et ayant appris le yoga auprès de
différents maîtres en Inde, Cécile, veut faire valser
les mentalités. L'immobilisme de la communauté
française du yoga semble l'ennuyer. « Bien sûr, il y a une
spiritualité dans le yoga, mais pourquoi on ne pourrait pas le
danser ? Prendre du plaisir en reconstruisant son corps, et pourquoi pas le montrer sur scène ? » Les postures classiques du
yoga sont montées en chorégraphie. Les corps
empruntent des postures incroyables au rythme des
percussions et le tout avec grâce. Je reconnais entre
autres un baby-freeze mouvement de base du
b.boying. « Le corps est entre le sol et l'espace. L'énergie jaillit
de l'intérieur pour ressortir en danse. Ce sont toujours des postures
sans violence. » Pour elle, la danse et la musique rendent
le yoga accessible à tous les publics. « Je trouve ça moins
austère » précise Julie, une nouvelle élève. Cécile transmet cette joie dans son cours. Les élèves ont le sourire
et une concentration certaine. Ça pétille dans la salle.
Je me surprends à respirer profondément en dansant.
Allongés sur le sol, un traversin dans le dos, on se
relâche. On remet la circulation à son rythme habituel. Puis, on s'assoit en tailleur et l'on remercie le professeur les mains jointes. Un moment suspendu, à effet
prolongé. Une belle parenthèse dans une journée
métro-boulot-dodo.
EN SAVOIR +
Espace yoga Bastille 77 rue du Fbg St Antoine,
à Paris 11è. Métro Ledru-Rollin.
Rens : 01 43 26 17 72 ou 06 60 94 74 43,
contact@espaceyogabastille.fr,
http://cecile.barra.free.fr/
Le natya yoga est également enseigné
à Micadanses 16 rue Geoffroy l'Asnier
Métro Pont-Marie.
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•29
JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page30
Une danse dans l’histoire
Hip hop ou new style ?
C’est l’histoire d’une danse qu’on a du mal à nommer. Hip hop, new style,
freestyle, new school ? La polémique reste entière. Après plus de vingt
ans d’existence, elle est plus que jamais tiraillée entre son berceau new
yorkais et son évolution européenne. Pourtant ne semblant pas en souffrir,
au contraire, cette danse de rue, qui naquit dans les clubs des années
Reagan, n’a cessé de faire des vagues et des émules.
TEXTE SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS ALBAN BOIREAU
L
es clips de Missy Eliot illustrent
sûrement le mieux cette danse
indéfinissable. Apparue au milieu
de la décennie 80, le hip hop,
comme l’ont nommé ceux considérés comme les pionniers, les
jeunes afro-américains le dansent avec enthousiasme. Ces mêmes ‘pionniers’, qui sont en réalité
ceux qui ont connu la plus grande médiatisation,
place le berceau à Brooklyn, New York. Mais la
musique étant la même dans tout le pays, en réalité de nombreux foyers ont existé. L’histoire semble
retenir Big Apple comme épicentre. Au cœur des
années Reagan, celles qui ont oublié les classes
américaines défavorisées, celles du durcissement
des peines d’emprisonnement, de la lutte antidrogue qui a surpeuplé les maisons carcérales, ou
de la condamnation de l’avortement, la musique
hip hop est, elle, jouissive. Alors que l’Amérique
semble prendre le dessus dans la guerre froide, laissant derrière tout ce qui lui rappelle l’ « Old schoolité », elle voit naître une nouvelle danse qui puise
tout dans le passé…
DÉFINITION DE HIP HOP
En effet, son nom d’abord. Lorsque l’on cherche le
mot “hip hop” dans le grand Larousse de la
Danse, c’est sans surprise que l’on tombe sur la
définition de la “culture hip hop”et non celle de la
danse qui nous préoccupe aujourd’hui. La culture
comprend cinq piliers artistiques : le rap/mcing, le
graffiti, le Djing, le beat boxing et la danse hip hop,
comprenant elle-même les funkstyles de la côte
ouest : locking et popping, et le b.boying de la côte
est. Ces dernières représentent les danses hip hop
existant depuis les années 70.
30•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
Historiquement, le terme hip hop est apparu en
1981 à New York. C’est dans un contexte social
compliqué qu’Afrika Bambataa, leader des chefs
de gang des quartiers déshérités de New York,
autrefois violent, œuvrant désormais depuis
quelques années pour la paix entre les jeunes et le
développement des disciplines artistiques de rue,
baptise cette culture, “Hip Hop“. Il s’inspire du
titre en vogue du rappeur Lovebug Starsky
“Dancin’ party peapole” où ce dernier verbalise
« To the : Hip-hop shoo-ba-da-ba-da bop- hibidibidibop… I wanna see your body rock…». Depuis cette
date, locking, popping, et b.boying sont regroupées
sont le nom de danses hip hop, tout en gardant
leur autonomie de développement et leur histoire
indépendante.
1
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OLD SCHOOL / NEW SCHOOL MIX
Quelques années plus tard, le rap et la musique hip
hop explosent sur les bandes FM et envahissent les
petits écrans. Les pionniers des danses hip hop ont
quitté la scène. Plus habitués à danser sur de la
musique funk, ils se font de plus en plus rares sur
les dancefloors rap et hip hop. Une nouvelle génération afro-américaine se fait une place sur la piste.
Le jeune Buddah Strech, Elite Force, fait partie de
2
la party. Il se souvient : « Ah les soirées à Brooklyn, east
flat bush, church avenue, dans les clubs où les salons…
Brooklyn est une autre planète, une autre énergie ! J’en ai usé
des paires de baskets là-bas. Puis c’était au club du Latin
Court à Union Square qu’il fallait être. Une ambiance
jamais égalée depuis, ça a été l’âge d’or du hip hop ! Quand
on arrivait là-bas c’était comme une montagne russe : tout le
monde dansait dans tous les sens. »
Alors que les danses hip hop sont tombées peu à
peu aux oubliettes, la jeunesse reprend les mouvements et enchaînements de celles-ci en les mélangeant pour en faire un nouveau style, et en adaptant leurs énergies aux musiques du moment. En
1985, les pas s’appellent roger rabbit, happy feet…
puis prep, loose leaf, reebok… « Les old school dances
et les new school dances sont les mêmes précisait Buddah
Strech en 92. Avant, d’un côté on breakait et de l’autre on
faisait lock and pop. Maintenant on peut faire les deux.
C’est merveilleux…» Les clubs tremblent sous les pas
des danseurs qui dansent sur la musique hip hop.
Ils autoproclament leur danse le plus naturellement du monde ‘hip hop‘. En empruntant ce nom,
mais sans le vouloir, ils excluent locking, popping
et b.boying de la danse hip hop. Nombreux pionniers, dont les Rock Steady Crew, n’acceptent pas
cette appropriation du mot “hip hop“ qui reste en
premier lieu le nom de cette culture. Aux côtés du
groupe des Misfits : Ramir, Mark West, Kito,
Ruberband etc… le groupe Elite Force, Buddah
Stretch, Henry Link, et Loose Joint, en sont les
plus grands représentants.
1 • El fonky juice. 2 • Meech. 3 • C.Cef, Niako et Salas en finale
hip hop new style au J.D. Bercy 2008
3
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•31
JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page32
Une danse dans l’histoire
4
HYPE & NEW SCHOOL HIP HOP
EN FRANCE
En France, le groupe Guy, ou encore Monie Love
et plus tard Mc Hammer et les autres, résonnent
dans tous les postes. Les danseurs ont mis de côté
leur locking et leur b.boying acquis au début de la
décennie 80 pour danser ce que dans l’Hexagone
on appelle la “hype”. Les clips vidéo et la chaîne
musicale MTV sont, à ce moment-là, une grande
source d’information. Pas encore de magnétoscope, mais avec beaucoup d’originalité, de feeling et
d’amour de la musique, les danseurs français développent leur style de hip hop sur les dancefloors
comme ceux du Chapelet, du Palace, du Midngiht
Express, ou du Bataclan à Paris. Lazer, les
Créateurs Uniques avec Idryss, qui faisait à
l’époque une sorte de Krump, Jimmy Sissoko,
Cork, Mac Mac, Vladimir, Booba, Ady, ou encore
Minus, des personnalités aux identités bien définies voient le jour. « J’ai rencontré des danseurs qui
m’ont beaucoup influencé comme Lazer, ex danseur NTM
32•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
5
se souvient El Fonky Juice
juré catégorie hip hop new
style du Juste Debout 2009.
Il avait tout ce dont un danseur
hip hop rêve de posséder : le
style, la technique et une forte
personnalité. Puis, j'ai rencontré
David, Bari, Momo, Walid et
Scorpio. On a fondé le OPosse.
Des après-midi au Trocadéro et
des soirées inoubliables ! Sans
oublier la TPS Family (Tout
Pour le Style) avec Bruce,
Sabine, Kanti et Cristelle ».
Cette hype version française, qui s’appelle déjà “hip
hop” chez la nouvelle génération américaine, n’a
finalement pas d’équivalent réel outre-Atlantique.
Une étape intermédiaire entre la hype et le hip hop
apparaît lorsque les BPM (battements par minute)
de la musique ont diminué dans le hip hop.
L’énergie dynamique des hypers aux physiques
secs : El Fonky Juice, Lazer, Booba diffère de celle
nonchalante des physiques plus robustes comme
Rabah, Alain, Fred, JC. Certains baptiseront ce
dernier style : le shamalo, une création 100 % française.
A NEW STYLE IS BORN
À chacun son “hip hop”, et puis le temps de voyager arrive, Londres puis New York. Un petit cercle
de danseurs français (Rabah, Didier, Fred, Alain, JC
et d’autres…) s’enrichit de ces voyages et ramène
dans la capitale un style qu’ils nommeront euxmêmes new school, par opposition aux styles old
JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page33
6
4 • Les Twins demi finalistes au J.D. Bercy 2008. 5 • Niako fait face
à Paul Erek et El fonky juice au J.D. 2008. 6 • Tip
school : locking, popping, et b.boying. Ce style rencontre peu d’adeptes à ses débuts. Au milieu de la
décennie 90, la France vit plutôt un retour aux
sources. Les bases des danses hip hop originelles
préoccupent une grande partie des danseurs hexagonaux.
La new school vit son petit bonhomme de chemin
et prend parfois le nom de new style ( baptisé ainsi
par JC, Alain, Fred) ou même freestyle. « Le mot new
style est une contraction de New York Style précise El Fonky
Juice. Aujourd’hui, ce terme a une connotation commercial,
alors que le terme hip hop freestyle est plus général : il englobe le New York Style, le LA style, les Funk styles, et pleins
d’autres styles encore ». « Au terme new style, employé essentiellement en France, affirme Go, l’une des pointures
françaises du genre, je préfère le nom hip hop. C’est pour
moi, une synthèse du pop, du lock, du b.boyin’ et de la danse
africaine. En réalité, ce n’est pas “new “! Rien n’a été inventé. Seule l’énergie a changé ! J’y trouve plus de liberté. Les
identités se perdent si on reste enfermé dans les bases. »
Pour l’américain Buddah Strech, il s’agit de
« Organised social dance. Avant d’être un style, c’est une
danse. Ce sont tous les mouvements à la fois. On fait ce que
la musique nous recommande. C’est ça le hip hop ». C’est
l’usage qui aura raison.
POLÉMIQUE
Pour le danseur américain Brooklyn Terry, il n’y a
aucun doute : « Ce sont les musiques funk, jazz, soul,
r’n’b, qui font ce que nous sommes. Le hip hop est un réel
mélange de funkstyles, b.boying et même de house dance.
Nous utilisons tous ces mouvements, mais différemment. Ce
style vient bien de chez nous. Le terme new style, c’est français, et on ne peut pas baptiser quelque chose dont on n’est
pas à l’origine ! » La polémique est toujours vive. « Je
pense qu’il n’y a plus de différence entre le hip hop français
et le hip hop US grâce à Internet soutient El Fonky Juice,
parce que tout devient visible, ce qui n’était pas le cas au
début de cette danse. Les jeunes en France ont les mêmes
codes que leurs homologues américains, s’ils se donnent la
peine de les chercher. » Pour d’autres encore, il s’agirait
de deux styles différents, une école Américaine et
une Française, qui ont eu chacune leur développement avec leurs influences locales. Mais de là à en
faire deux catégories distinctes, il y a encore beaucoup de chemin. « J’attends des participants au Juste
Debout 2009 confie El Fonky Juice, qu’ils m’en mettent
plein les yeux, comme Lazer au Midnight Express en 1990.
Qu’ils n’essayent pas de me faire plaisir, mais plutôt qu’ils
s’éclatent eux d’abord ». En suivant l’évolution de la
musique, la danse s’est déplacée à L.A. avec le
gangsta rap, puis vers le dirty south : Atlanta,
Houston, Memphis, etc… Tout à commencé aux
États-Unis, mais personne ne sait jusqu’où elle ira.
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•33
JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page34
Coup de gueule n°21
E
n 2009, qu'en est-il de la relation entre
les institutions françaises et les acteurs
de la culture hip hop ? Combien d'entre
nous connaissent les financements et les
obligations qui cadrent les danses hip hop professionnelles comme amateurs ? Hormis quelques
écoles de danses hip hop privées ou quelques
comédies musicales ou clips, la pratique des danses
hip hop se déroule essentiellement dans les centres
socioculturels qui fonctionnent avec l'argent public.
La majorité des battles se font avec autorisation des
mairies et des subventions publiques ; les spectacles
hip hop joués dans les théâtres de ville sont financés par de l'argent public, et tout ça découle de
décisions politiques territoriales.
Les institutions d'Etat traitent les arts de la culture
hip hop sous divers dispositifs comme : « culture
urbaine », terme créé en 1991 par l'institution
après les émeutes de Vaulx-en-Velin pour l'intégrer
à « la politique de la ville » destinée à encadrer les
quartiers populaires composées par des populations dites « immigrées », ou « intégration républicaine » et « contrat urbain de cohésion sociale »
depuis les émeutes de 2005. Le hip hop est donc vu
sous l'angle du social et de « l'intégration » , rarement sous l'angle de l'art et de la culture.
Ces décisions politiques concernant les pratiques
hip hop sont prises sur avis de soi-disant « experts »
qui souvent tiennent les « vitrines nationales » voulues par les institutions, les scènes ou théâtres nationaux, les scènes des musiques actuelles (issues du
BIO +
Activiste depuis une quinzaine d'années
dans le milieu hip hop français, membre
co-fondateur du FLOW-réseau national
des festival hip-hop il travaille sur
la valorisation, l'écriture, l'archivage
et l'exposition du patrimoine artistique
et culturel hip hop avec certains artistes
fondateurs et chercheurs du mouvement
hip hop. Fondateur de l'association
Apassionada-Culture et arts hip hop,
il vient de quitter l'Ariam Ile De France
où il était conseiller artistique
hip hop/musiques actuelles
34•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
PAR
VIN'S D'APASSIONADA
rock), ou le business de la pédagogie issu du
contemporain ; mais qui ne sont pas représentatifs
du hip hop. Ces « commissions d'experts» sont
composées de très peu d'acteurs hip hop du « terter », et lorsque les acteurs hip hop osent exprimer
le fond de leur pensée, leurs valeurs et leur volonté
d'action dans ces réunions, notre discours est vite
taxé par ces mêmes experts « d'intégrisme » alors
que l'on est juste intègre, ou encore « d'extrémiste »
parce qu'on développe un discours sans concession
autour de valeurs d'émancipation et de paix,
propres au hip hop … De quoi ont-ils peur et à qui
cela profite-t-il ?
Mais surtout, pourquoi, dans les colloques institutionnels qui fleurissent depuis 2 ans partout en
France, les acteurs hip hop présents ne parlent
jamais d'une même voix, sans « représentativité »
officielle, allant souvent jusqu'à s'embrouiller en
public et devant les représentants des institutions
qui se confortent dans leur idée « d'intégration » et
d'accompagnement social des pratiques hip hop ?
Et, au bout du compte, il n'y a aucune maîtrise par
les acteurs hip hop sur le développement de la
Culture hip hop en France.
En ces temps très troublés, il est peut-être enfin
temps de réaliser cette fameuse utopie de l'Unité,
tant revendiquée dans le hip hop depuis son origine, et de créer des structures du type Temple of
Hip Hop représentant officiellement les acteurs hip
hop, nos valeurs, nos arts, nos actions et nos rêves,
entre autres devant les politiques ou les médias…
Les passionnés de hip hop se comptent en millions
de personnes en France, en milliards dans le
monde !
Alors, à quand des acteurs hip hop dans les institutions ? À quand la prise de conscience collective
au-delà des intérêts monétaires ou d'ego ? À quand
le courage d'affirmer et garantir nos valeurs et nos
arts, de les défendre avec responsabilité et maturité, dans l'intérêt de tous, au service de l'Esprit hip
hop ?... Il y a urgence et ça ne dépend que de nous.
Paix…
vincentgaug@yahoo.fr
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courrier des lecteurs
Réagissez à chaque numéro, racontez-nous ce qui vous passionne ou ce qui vous énerve
au cœur du forum du tout nouveau tout beau site www.juste-debout.com. Votez pour
la prochaine couverture du magazine, en élisant le duo de danseurs gagnants du Juste
Debout au lendemain de l'événement à Bercy le 1er mars prochain. @ vous de jouer !
de ChereeZ
Bonjour,
J'ai kiffééé le numéro 20 du Juste
Debout Magazine. Je viens de le
finir à l'instant....et je vais encore le
relire lol. J'ai trouvé l'interview de
Gemini très très intéressante, j'adhère complètement à sa vision du
lock. L'article sur le FreeYourStyle
m'a fait mal au cœur, lol… il était
très riche, j'avais l'impression d'y
être. Je suis contente aussi de voir
que la rédaction a aussi trouvé le
concept de l'émission DanceFloor
bidonne lol. J'hésitais à lire l'article
sur les costumes, vu qu'il ne me
reste pas beaucoup de temps avant
de prendre mon bus. Mais j'ai commencé à le lire et tellement il était
passionnant, je l'ai fini d'une traite
lol ! Ce numéro m'a aussi permis de
voir en avant-première la pochette
du DVD du Juste Debout 2008.
Elle est beautiful.
de Kane Wung
Salut à tous.....
Voici qui peut servir à tous les lecteurs. Au sujet des mésaventures
concernant les chorégraphies plagiées (…dès que l'argent se mêle à
l'art…) sachez que tout oeuvre est protégée dès qu'il y a un document
qui clairement atteste la paternité de l'artiste, du créateur. Cela peut
être un document vidéo, manuscrit, un enregistrement avec une date
et un lieu clairement identifiable, un dépôt d'oeuvre à la SACD,
à l'INPI, le SNAC ou tout autre organisme ayant comme attribution la
protection, le dépôt d'oeuvre ou/et la défense des droits d'artistes.
Par contre, il faut savoir que certains pays ne reconnaissent pas le
droit d'auteur donc si un chinois, un mexicain ou un russe fait un plagiat, il vous sera difficile de récupérer vos droits mais vous pourrez
empêcher la diffusion, la promotion, la vente de l'oeuvre. Morale de
l'histoire : protège toi et tes idées même les plus stupides !! See ya.
Peace.
de Skyjoe
Bonjour à tous,
En ce moment, je me pose des questions...existencielles lol : à savoir y'a t-il une façon de danser la
newstyle ? Car il m'est arrivé d'entendre dire que le
véritable nom serait "hip-hop freestyle". J'ai le sentiment que le flow prime dans cette danse, plus
encore que dans toutes les autres. Seulement, si
c'est bien hip hop freestyle comme je l'ai entendu,
alors la newstyle devrait être ouverte à toutes sortes
de danses...quelques steps de house bien calés sur
le son et dans la continuité du feeling du danseur
seraient-ils mal vus ? Bon, finalement je crois que ce
sujet n'a fait que soulever un débat à savoir d'où
vient la New(York)style...pas seulement géographiquement, mais du point de vue des mouvements
aussi. En France, j'ai l'impression qu'on la danse
tous à peu près pareil, mais est ce que ça ne devrait
pas être plus "free" ?
de Alexneoflow
Salut !
Voila un bon sujet. Je rejoins tous ceux qui s'interrogent sur ce fameux style... "Newstyle". On a toujours su que la langue française posait de grands
problèmes lorsqu'il s'agissait de transcrire et traduire un mot anglais... (Le même problème se pose
avec la danse "contemporaine", "modern dance" en
anglais...) Le vrai terme désignant ce "newstyle" est
"freestyle hip hop". Il est indispensable pour un danseur de garder en tête que rien est acquis. L'histoire
du hip hop est complexe, parce que beaucoup de
versions existent sur des points assez précis.
Beaucoup d'anciens je pense voulaient se voir attribuer certains mouvements ou certaines anecdotes.
Comprendre ce qu'est la "newstyle", c'est connaître
l'histoire de la danse hip hop, et de la danse tout
court ! Je ne prétends pas tout savoir, mais je me
casse la tête comme beaucoup pour essayer de
comprendre et de savoir ce qui s'est passé avant.
70s : la danse hip hop est apparue, lock, puis boogaloo, et break. 80s : la house apparaît. Les danseurs se sont adaptés à la musique, on a connu : la
hype etc. Tout ça pour dire que la newstyle n'est pas
un style en soi, je pense, c'est l'approche des autres
styles hip hop qui font qu'elle est la newstyle, les
techniques restent des techniques inspirées d'autres
styles hip hop, mais adaptés et dansé sur la musique
actuelle.
JUSTE DEBOUT MAGAZINE•37
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