juste debout - BellyFusions
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JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:11 Page1 Q GROS PLAN Q Suresnes, Meyer répond aux polémiques Q COUP DE PROJECTEUR Q Redha le cœur et la rigueur JUSTE DEBOUT N°21 bimestriel gratuit janvier - février 2009 QQ STYLE DU MOIS : DÉCOUVREZ LE NATYA YOGAQQ JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:11 Page2 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:11 Page3 Éditorial AH, LES ÉTIQUETTES… S ans s'en rendre réellement compte, l'équipe a choisi, en réunion de rédaction, de mettre le premier numéro de l'année 2009 sous le signe du non-conformisme. Tout d'abord, le chorégraphe Redha sur qui nous avons choisi de braquer notre projecteur. Au pays des étiquettes, il reste pourtant inclassable. Des plateaux télévisés aux scènes d'opéra, il a accepté toutes les danses, mais toutes ne l'ont pas accepté. Un bel exemple d'ouverture d'esprit. Une interview confidences qui se révèle être un véritable coup de cœur de la rédaction pour un homme généreux et sans concession. La rubrique Une danse dans l'Histoire nous amène cette fois sur le terrain miné du “hip hop” comme le nomme les Américains ou “new style” comme l'ont baptisé beaucoup de Français. Une volonté d'uniformiser qui risque, au final, de nuire à la reconnaissance de cette danse. Nous avons décerné notre Faux pas à la marque street jazz, une danse déposée à l'INPI comme une simple marque et qui menace l'évolution de cette danse. Le nonconformisme a toujours motivé l'équipe du Juste Debout et ce n'est pas près de changer ! Happy dancing year 2009. JUSTE DEBOUT MAGAZINE 53 rue Rébéval, 75019 PARIS Tél/Fax : 01 42 06 51 50 www.juste-debout.com DIFFUSION NATIONALE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Bruce "Ykanji" SONÉ bruce@juste-debout.com bruceykanji@hotmail.com RÉDACTRICE EN CHEF : ShéyeN Gamboa sheyen@juste-debout.com sheyen.gamboa@wanadoo.fr GRAPHISTE Nanou nanou@juste-debout.com PUBLICITÉ Valentine Duong 06 63 21 46 89 valentine@juste-debout.com ONT ÉCRIT DANS CE NUMÉRO : Shéyen, Gaëlle Piton, Moustapha N’Dome, Bruce, Mia Ma CREDIT PHOTO Photos de couverture Franck LAGUILLIEZ SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Irène SONÉ irene@juste-debout.com Imprimerie de Champagne ZI Les Franchises 52 200 Langres Dépôt légal à parution ISSN : 1772-189X JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:11 Page4 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:11 Page5 Sommaire 20 22 24 JUSTE DEBOUT N° 21 14 Édito Agenda/News Dancing Shop Cartes de vœux Faux Pas Coup de Projecteur Gros Plan Zoom Gros Plan Reportage Style du mois Une danse dans l’Histoire Coup de Gueule Courrier des lecteurs Abonnement Love is red Le 2009 des chorégraphes Déposer une danse Redha, cœur et rigueur Juste Debout on tour Ferry Tap Dance School Les polémiques de Suresnes Le hip hop en dessin animé Le natya yoga Hip hop new style Hip hop et politique p3 p6 p8 p 10 p 12 p 14 p 20 p 22 p 24 p 26 p 28 p 30 p 34 p 37 p 38 JUSTE DEBOUT MAGAZINE•5 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:12 Page6 News/Agenda EXPOSITION Danses Noires / Blanches Amérique Pendant l’entre-deux-guerres, les artistes afro-américaines proposent de nouvelles formes de danse de scène dans les salles de spectacle, cherchant à s’éloigner des claquettes et des danses de revue. Ils commencent à penser la danse comme un lieu de revendication sociale et raciale. Cette exposition offre un tour d’horizon des innombrables voies empruntées au cours du XXè siècle par les chorégraphes et danseurs afro-américains. Du 15 janvier au 7 avril, rens. : Centre National de la Danse, 1 rue Victor Hugo à Pantin, 01 41 83 98 98, www.cnd.fr © Walter Owen. DANSES Salon du Fitness HIP HOP Concours chorégraphique des rencontres franciliennes de danse À ne pas manquer le dimanche 8 février à 15 h, le concours chorégraphique des Rencontres Franciliennes de danse hip hop, au Théâtre de Cachan. Cet événement a pour but de favoriser la rencontre entre amateurs, professionnels de la danse, organisateurs d’événements, diffuseurs de spectacle. Les groupes gagnants auront la possibilité de se produire dans différents festivals en France et lors des 6ème Rencontres Franciliennes de danse Hip Hop qui auront lieu le 28 et 29 mars. Pour tout renseignement complémentaire : Decales Prod – 6 rue François Delage 94230 Cachan – 01 46 65 43 30 ou 06 34 17 78 29 http://myspace.com/decales_prod 6•JUSTE DEBOUT MAGAZINE Quand la danse s’invite au salon… Le rendez-vous annuel des amateurs et passionnés de danse, de fitness, et de remise en forme est de retour les 20, 21 et 22 mars 2009 à Paris Expo Porte de Versailles. La "boîte de jour" prend place dans les halls 6 & 8 pour 3 jours non stop d’animations accessibles à tous ! Cours et shows de danse incroyables, cours de fitness géants. À noter la participation exceptionnelle de la Juste Debout Elite Team sur l’Espace Danse. La 22ème édition du salon Mondial Body Fitness Form’expo c’est “toujours plus de sport, plus de dynamisme, plus de fun“. Plus de 19000 visiteurs en 2008 sur 17000 m² d’exposition, 200 marques représentées dans les domaines du matériel de remise en forme, danse, accessoires fitness, sportswear, services, coaching, nutrition et bien-être. www.vivelaforme.com ou 01 47 56 67 02. JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:12 Page7 EN BREF CONTEMPORAIN Pina Baush à Paris La Baush revient à Paris avec générosité au Théâtre de la Ville du 7 au 30 janvier prochain avec deux programmes : la reprise de Wiesenland (du 7 au 14) et la création Sweet Mambo (du 19 au 30). Cette dernière datant de mai 2008 vient encore apporter de l’eau à cet inépuisable moulin. Une distribution « resserrée » à neuf interprètes dans une scénographie épurée où domine la légèreté des voiles. Pina Bausch sait magnifier en une floraison de solos toute une intensité érotique. De Wieseland à Sweet Mambo Pina explore le mystère humain à travers son kaleïdoscope. De 23,5 à 30 ¤. Loc. : 01 42 74 22 77, 2 place du Châtelet à Paris 4è. "Entrez dans la Danse" recrute des compagnies toutes danses confondues, pour la fête de la danse qui aura lieu le 7 juin 2009 dans différents arrondissements de Paris et principalement à Bercy-Village, mouvancedarts@yahoo.fr www.entrezdansladanse.fr Découvrez du théâtre visuel-danse avec la création Öper Opis de Zimmermann & De Perrot au Théâtre des Abesses, 31 rue des Abesses à Paris 18è du 17 au 28 février, avec acrobates, danseurs et DJ. De 12 à 23 ¤ rés. : 01 42 74 22 77 © Laurent Philippe. B.BOYING Red Bull BC one C’est le Coréen Wing qui a remporté le Championnat du monde solo de b.boying, le Red Bull BC One Paris, le 5 novembre dernier face à Taisuke, le japonais pourtant bien déterminé. Au cœur d’une arène dressée spécialement pour l’occasion au 104 à Paris, a eu lieu l’événement itinérant qui fait trembler la planète breaking. Le BC One s’arrêtait pour la première fois dans l’une des plus grandes nations de la danse hip hop. C’est donc devant un public exigeant de fins connaisseurs que les seize participants venus des quatre coins du monde se sont affrontés durant deux courtes heures. Venue soutenir les français Mounir des Vagabonds et Lil Kev’ des Phase T, sortis un peu trop vite de la compétition, la communauté des danseurs hip hop est restée un peu sur sa faim. Grand par sa taille, Wing est un breakeur jeune et ambitieux, à la danse ample et surprenante. Ce titre lui apporte une grande reconnaissance internationale et de nombreuses invitations aux quatre coins de la planète pour participer et juger les plus grandes compétitions. www.redbullbcone.com CONTEMPORAIN Les temps tiraillés Cette création décrit le rapport complexe entre l’écriture musicale et l’écriture géographique : les temps tiraillés. Une forme d’adéquation a pourtant surgi entre les processus de Myriam Gourfink qui frôlent l’immobilité du yoga et les infimes mouvements de la musique spectrale de Georg Frederich Haas, qui se dote ici d’une instrumentation pour le moins excentrique : deux altos, un basson et l’électronique. Du 21 au 24 janvier dans la grande salle du Centre Pompidou. 10 à 14 ¤ Réservations sur place ou 01 44 78 12 40 ou www.ircam.fr © Jean-marie Legros ORIENTALE / FUSION Festival International Belly Fusion Les 24 et 25 janvier aura lieu la première édition du Festival International Bellyfusions, danses orientales et fusions au Studio Blanca Li pour les stages et au Théâtre de Ménilmontant à Paris 20ème pour le spectacle. Les styles abordés seront aussi variés que la danse orientale contemporaine, le flamenco oriental, le gypsy fusion, l’indian fusion, le bellypopping, le tribal-fusion, le tribal gothique, le jazz oriental, l’oriental tzigane etc… Un véritable hommage à l’évolution de cette danse. Quatorze ateliers thématiques se dérouleront sur les deux jours aux studios. Au programme : Linda Faoro (Fr), Amira Nemeth (Hgr), Anasma (USA), Cie Vatra (Fr), Damage Control Dance Theater (USA), Isabel de Lorenzo (It), Kimberly Mckoy (UK), Nea’s Tribal (All), Saada Tribal Group (Esp), etc… spectacle : 25 et 30 ¤ . Rens : 06 99 54 93 59, contact@bellyfusions.com ou www.bellyfusions.com JUSTE DEBOUT MAGAZINE•7 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:12 Page8 Dancing Shop’ BY SHÉYEN Love is RED N'êtes-vous pas déjà tout rouge, des pieds à la tête, à l'idée de passer votre soirée de St Valentin ? Et comme certains voient déjà rouge en pensant à cette fête, cette petite sélection, de souliers et leurs accessoires, pourra faire plaisir à bon nombre d'entre vous. Red is red… 1 2 3 8•JUSTE DEBOUT MAGAZINE 4 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:12 Page9 6 5 8 7 9 1• PANTALON ROUGE DENIM Bray Steve Alan, modèle homme: 146¤ Tél. lecteurs : 01 44 78 01 22 2• T-SHIRT ROUGE Bray Steve Alan, homme : 133¤ Tél. lecteurs : 01 44 78 01 22 3• BRACELET MANCHETTE Guess, résine : 159¤ Tél. lecteurs : 01 48 13 95 95 4• BOTTES COW BOY Nobrand, modèle Lady rouge cassia : 99¤ 10 Tél. lecteurs : 02 40 48 00 59 5• TALONS COMPENSÉS Clarks, modèle Deep : 109¤ Tél. lecteurs : 04 42 12 56 30 6• PORTE-MONNAIE Lollipops, en PVC : 12¤ Tél.lecteurs : 01 41 83 27 70 7• SAC POCHETTE Lollipops, modèle Dove wallet en multi pvc : 29¤ Tél.lecteurs : 01 41 83 27 70 8• CHAUSSURES HOMME Nobrand, modèle L'Asteca rouge allure : 89¤ Tél. lecteurs : 02 40 48 00 59 9• BALLERINES BB Repetto, modèle BB à pois en chèvre de velours : 185¤ Tel. lecteurs : 01 44 71 83 10 10• BASKET MONTANTE Gola, Modèle Life Red White Black : 100¤ Tél. lecteurs : 01 45 08 01 25 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page10 Carte de Vœux DANSEZ BIEN EN 2009 ! À peine 2008 s'achève autour du sapin, des boules et des cadeaux, que 2009 pointe le bout de son nez avec son cortège de bonnes résolutions et les traditionnels vœux ! Chacun y va de sa bonne formule, promettant d'arrêter le chocolat, la cigarette, de faire plus de sport… Quatre personnalités de la danse ont joué le jeu et nous ont posté une jolie carte de Noël. C'est parti, faites vos vœux ! TEXTE ET PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE PITON / PHOTOS : LUC BARROVECCHIO, ANTONIO MEZA, THOMAS BREMOND, STÉPHANE CASALI DR YANNICK LEBRUN, DANSEUR AU ALVIN AILEY AMERICAN DANCE THEATER Bonne année 2009 à tous, À tous les lecteurs de Juste Debout, je leur souhaite de réussir dans toutes les choses qu'ils entreprennent, de ne jamais abandonner, de continuer à danser avec le cœur… et bien sûr d'être en bonne santé. Personnellement : je souhaite devenir meilleur à tout point de vue, apprendre de nouvelles choses sur moi, mais aussi sur ma danse. Je suis convaincu qu'on peut toujours se dépasser. J'aimerais aussi économiser un peu d'argent (rires), mais surtout passer plus de temps avec ma famille qui vit en Guyane et en France. Je ne les vois que trop rarement. Je suis très impatient de les retrouver cette année. Mon école de danse aussi, en Guyane (Adaclam) : c'est ma deuxième famille ! Retourner sur ma terre d'origine, là où j'ai grandi, c'est vital. Je veux partager mon expérience avec les gens et aussi recharger les batteries. RAQUEL GOMEZ, CHORÉGRAPHE ET DANSEUSE FLAMENCO Cher Juste Debout Magazine, Que l'année 2009 nous amène la paix et la fin de la famine dans le monde ! De manière plus personnelle, j'espère aussi que mon nouveau spectacle Cosas del Alma verra la lumière. Dans ce dernier, je souhaite donner à voir les liens entre les loges où l'artiste vit, se prépare… et la scène où douleurs et joies sont transfigurées et transcendées par le corps et la voix. Je veux que le danseur devienne un véritable acteur, qui incarne l'âme et s'abandonne entièrement à cet état qui le dépasse, comme une transe. À tous les lecteurs, je souhaite une année pleine de santé, de grâce, de pulsions vitales et d'envies d'envol ! Soyons prêts à nous amuser et à amuser, à partager, à transpirer, et à révéler, pour tous, les bonnes ondes entre ciel et terre ! Con alma flamenca, que tous les feux rouges, les passants, les clignotants et les éléphants dansent la nouvelle année sur 1/2/3/4/5/6/7/8/9/10/11/12/. 10•JUSTE DEBOUT MAGAZINE JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page11 PATRICIA GREENWOOD KARAGOZIAN, CHORÉGRAPHE ET PROFESSEUR DE DANSE JAZZ 2009 déjà ? Que le temps passe vite ! Je souhaite continuer à danser avec des musiciens, improviser en jazz pour vivre l'intensité engendrée par le swing, dans une osmose totale entre musique et mouvement. Par le biais de CodaJazz (collectif pour la danse jazz), j'espère contribuer activement à la réalisation d'actions concrètes et positives afin de promouvoir la danse jazz, cette expression belle et forte, indissociable d'un engagement humain et social. Mes bonnes résolutions ? Faire de la place (je ne suis pas maniaque et il faut vraiment que je fasse du rangement !) ; trouver du temps pour faire tout ce que dont j'ai envie… et je suis une gourmande (rires) ; faire des choix sans me retourner vers le passé car le regret n'est pas constructif ; vivre chaque moment dans sa plénitude. La danse est un moyen magnifique de savourer chaque instant, un geste qui se déploie dans l'espace, un rythme qui fait vibrer les pieds, une mélodie qui entraîne le corps en spirale… Quel cadeau, la danse ! BÉATRICE MASSIN, DANSEUSE ET CHORÉGRAPHE, COMPAGNIE FÊTES GALANTES (DANSE BAROQUE) Bonne année 2009 aux lecteurs et à l'équipe de Juste debout. Bonne année à tous les membres de la compagnie Fêtes galantes. Bonne année à toutes les personnes avec lesquelles nous sympathisons durant les tournées. Bonne année à tous ceux que nous allons rencontrer Bonne année à ceux qui partagent ma vie, mes trois enfants et mon compagnon Et pour tous, neuf vœux pour 2009 : 2009, une année remplie de rires 2009, une année surprise qui stimulera la curiosité 2009, une année dense pour tous les amoureux de la … danse 2009, une année tonique pour défendre la culture 2009, une année active aux côtés des artistes chorégraphiques 2009, une année rouge et pleine de vitalité à l'image de Que ma joie demeure. 2009, une année aux plaisirs variés avec Un air de Folies 2009, une année remplie de voyages réels et imaginaires comme Un voyage d'hiver 2009, une année aux couleurs du rêve, matière de la création 2009 : Songes JUSTE DEBOUT MAGAZINE•11 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page12 Faux pas La danse : une marque comme les autres ? Juste Debout Magazine a décidé, dans ce numéro, de se pencher sur la question des marques déposées dans le monde de la danse. Est-il possible de déposer le nom d'une danse et de lui attribuer le statut de marque comme un produit purement commercial ? Est-il légitime de s'approprier une danse alors que l'art est par essence populaire et universel ? Le débat reste ouvert… TEXTE MOUSTAPHA N'DOME / PHOTO D.R. S treet Jazz est désormais une marque déposée. Sachez maintenant que pour utiliser ce terme, sans l'accord de la personne qui en possède les droits (malheureusement introuvable lors de nos investigations), vous vous exposez à exercer dans l'illégalité la plus totale. Un « détail » pousse à réfléchir à la création et au pourquoi de l'art. Faire d'un style de danse une marque, c'est se l'approprier et considérer que lui seul a le droit de le pratiquer et qu'il en est le maître absolu et incontestable. Cependant, l'art n'est-il pas le propre du partage ? Lorsque l'on crée, est-ce qu'on le fait pour soi ou pour tout le monde ? Ce que l'on déplore ici : la législation et le blocage d'un terme qui ne devrait pas l'être. Certains danseurs et chorégraphes n'hésitent cependant pas à créer des styles de danse et s'empressent de courir à l'INPI déposer des noms tels que Rainbowdy Dance, Tai Chi Dance, Tae Kwon 12•JUSTE DEBOUT MAGAZINE Dance (si, si, ça existe !) ou Afro-Rythm'... La chorégraphe Cathia Conrath a déposé le style Modern' Street à l'INPI*, un style qu'elle a créé, inspiré de ce qu'elle a vécu et influencé par d'autres danses. Loin de faire montre d'un nombrilisme exacerbé, la jeune femme justifie son acte par la volonté de protéger son travail et surtout une manière de travailler. « Le Modern' Street n'est pas seulement un style de danse », défend-elle. « C'est tout une pédagogie, une méthode de travail, que je ne souhaite pas voir dénaturées ». Pourtant nombreux sont les danseurs et chorégraphes dits « Street Jazz », une danse née du mélange de jazz et de hip hop et non pas « créée » par une tierce personne, qui se voient obligés de conférer à leur style une autre dénomination. D'autres, cependant, sont au courant de ce dépôt de marque inconsidéré mais continuent d'utiliser ce terme. « Nous avons effectivement rencontré des problèmes de dépôt de la marque, il y a dix ou vingt ans », nous précise une chorégraphe Street Jazz qui n'a pas souhaité être citée. « Seulement, je pense que la personne ou la structure qui l'a déposée n'est pas active, ce qui ne m'empêchera pas de donner des cours de Street Jazz ». Ici, c'est la créativité qui l'a emporté. Jusqu'à quand ? *INPI : Institut National de la Propriété Industrielle. EN SAVOIR + Pour découvrir le Modern' Street : http://www.myspace.com/cathiaconrath JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page13 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page14 Redha, UN PRÉNOM POUR SIGNATURE Coup de Projecteur 14•JUSTE DEBOUT MAGAZINE JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page15 Q ui n'a jamais entendu parler des Ballets Redha ? D'Elton John au San Francisco Ballet en passant par l'émission-phare des années 80 Champs Elysées, Redha est la signature d'une chorégraphie avant-gardiste. Sans langue de bois, ce chorégraphe internationalement reconnu crie sa révolte lorsqu'on lui parle de création française, mais aussi de la danse à la télévision. Pour le Juste Debout Magazine, Redha Benteifour parle cash… TEXTE : SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS : F. LAGUILLIEZ ET D.R JUSTE DEBOUT MAGAZINE•15 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page16 Coup de projecteur V ous avez une formation classique pourtant votre danse est qualifiée d'atypique. Comment vous définiriez-vous ? Je suis quelqu'un d'aujourd'hui. Contemporain dans le sens étymologique du terme. On a voulu m'en mettre des étiquettes ! Si on me qualifiait de « contemporain », je ne l'étais pas comme il le fallait en France : Cunningham. Moi j'étais Graham et Horton. Si on me mettait jazz, je n'avais pas le « vrai » jazz français qui était celui de Mattox. Je m'en suis toujours foutu. Je peux faire une télé ou du théâtre, danser sur les Rolling Stones ou Stravinsky, sur Mahler ou Beyoncé. En réalité, j'ai accepté toutes les étiquettes… Si on se cloisonne, 16•JUSTE DEBOUT MAGAZINE on fait mourir les danses. J'ai fait une création pour le HET National, j'ai balancé les pointes. Les danseurs étaient ravis, ils n'attendaient que ça. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire, je dis : explorons ! C'est notre devoir, à nous, créateurs. Il faut se balancer des ponts les uns les autres. On a toujours dit qu'il y avait “le style Redha“. Je ne suis pas un précurseur, mais en contact avec mon temps. Ce sont les autres qui ont un temps de retard. J'adore voyager dans tous les univers. Plus jeune, j'adorais autant aller à mon école traditionnelle classique qu'en boîte apprendre des phases. Mon corps avait besoin de toutes ces informations pour danser. Je ne suis pas docteur spécialiste, mais généraliste ! Les phénomènes sociaux, artistiques, ou alternatifs m'inspirent. JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page17 J'ai grandi en Afrique avec mes potes qui jouaient du tambour, et mûri en France. Ça explique sûrement cela. En tant que chorégraphe international, que pensezvous de la création en France actuellement ? Ça parle beaucoup, mais ça ne fait rien. C'est le drame de la danse. À un moment donné, il faut se “casser le cul” dans un studio. « N'attends rien de personne. » L'intelligentsia de la danse a eu une telle réflexion qu'elle s'est “branlé” la tête. En France, dans les années 80, on a eu les subventions, les centres chorégraphiques. Génial, mais l'envers de la médaille c'est que ça a pourri la création. Il y a eu une vague d'amitié, de développement à la danse contemporaine, qui a complètement endormi les chorégraphes. À l'étranger, il n'y a pas d'aide, quelques sponsors tout au plus. Les gens se prennent vraiment la tête, ils n'ont pas le choix. Si le succès n'est pas au rendez-vous tout de suite, il n'y a pas de deuxième chance. C'est un marché ! En France : ton spectacle subventionné n'attire personne, ce n'est pas un problème. Les subventions continuent malgré tout. On a enfoncé le clou et continué jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne dans les salles. Ainsi, on a développé des spectacles « emmerdants » pour dix personnes qui se gargarisent sur une pièce pseudo « intellectuelle ». Bien évidemment, on a besoin d'idées, d'intelligence, mais pas de prétextes à dépenser de l'argent. Et l'on nous fait croire que l'art c'est ça ! Ce n'est pas parce qu'une pièce a du succès, comprise par tous, qu'elle est idiote. C'est prendre les gens pour des cons. L'art est une émotion qui est aussi faite pour éduquer. Si on prive le public de ça, avec ce fonctionnement, il n'aura jamais la possibilité de comprendre et de s'élever. Vous avez marqué l'Histoire de la Télévision française avec les Ballets Redha de 1987 à 1994, et vous vous êtes battu pour le statut des danseurs… À cette époque, c'était encore glorieux de faire de la télé. Mon regard était différent et pour ça des gens très bien venaient me chercher. On m'a proposé l'émission Lahaye d'honneur. Je trouvais génial d'ouvrir la danse à un large public. Toutes les semaines, on entrait chez huit millions de Français. Au début, je me suis demandé s'il fallait que je m'aligne sur ce qui se faisait : des corps identiques de danseuses blondes de 1m74, des danseurs style Lido tous de 1m80. C'est tout ce que proposait la TV française. J'ai opté pour la qualité et la diversité. Mes danseurs étaient très différents et avaient été jetés de partout. Il y avait une petite chinoise de 1m48, une black, une brésilienne, Stéphane le rasé, Valero le grand et maigre, Bruce Taylor à la coupe incroyable… Aucun stéréotype. Au début, personne ne nous respectait. Nous étions payés 12000 F par mois. Nous avons prouvé notre professionnalisme. À la fin, nous étions payés 1800 F la journée de répétition, trois par semaine, et 3200 F la journée de tournage. Nous faisions des émissions au même BIO + Né en 1954 à Troyes d'un père entraîneur de l'équipe de football d'Algérie et d'une actrice italienne, Redha Benteifour grandit en Algérie. De retour en 1970 en France, il est d'abord attiré par le théâtre, qu'il étudie chez Tania Bachalova et Vera Greg. Afin d'obtenir un rôle, il affirme savoir danser et relève le défi. Il suit la formation de l'école classique de Rosella Hightower puis s'envole pour les USA afin de parfaire ses connaissances à l'Actors Studio mais aussi à la Graham School et la Horton School. Il crée sa propre compagnie en 1981, de retour en France, avec laquelle il montera plus de 40 ballets. La télé lui fait rapidement de l'œil. Il collabore pour les plus grandes émissions du moment : « Les Enfants du Rock » « Champs Élysées » « Sacrée Soirée ». Il chorégraphie pour Elton John, Robert Palmer, Yves Montand, Vanessa Paradis, Zazie, Nougaro, Catherine Lara, mais aussi pour Patrick Dupont ou Roman Polanski et pour l'ouverture de la Coupe du Monde de Football 1998… En 1992, il décroche le premier prix de chorégraphie au festival International de Tokyo pour la qualité et l'excellence de son ballet Baignade Interdite, ce qui lui ouvre les portes du San Francisco Ballet, du Het National, de l'Alvin Ailey Dance Theater. Il est invité sur les cinq continents. Il chorégraphie et met en scène de nombreuses comédies musicales à succès telle Roméo et Juliette. Aujourd'hui, Redha parcoure le monde pour la danse, sa valise toujours pleine de projets. JUSTE DEBOUT MAGAZINE•17 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page18 Coup de Projecteur ACTU + Redha va chorégraphier, cette année, pour l'English National Ballet. « Sylvie Ghillem, du ENB, me touche énormément. Si un jour, je peux faire deux minutes pour elle, je serai le plus heureux ». 2009 est aussi l'année du théâtre. Il sera à la mise en scène d'une pièce de Virginie Mourthet sur le marchandising de la mort au Théâtre du Gymnase. Il va construire le spectacle du DJ international Laurent Wolf avec cinq danseurs sur le thème de comment va le monde. Une comédie musicale sur le thème de 1939 verra le jour où il y sera également le metteur en scène. Il poursuivra également son projet danse sociale pour les jeunes en Argentine. D'ici trois ans, il réalisera son premier long-métrage inspiré d'un fait divers en banlieue. « Je pense qu'il y a toujours des challenges, et c'est ce que j'aime dans la danse. » 18•JUSTE DEBOUT MAGAZINE tarif en Italie et en Allemagne dans la même semaine ! Je m'étais battu pour cette reconnaissance, mais aussi pour avoir des loges descentes pour les danseurs, pour qu'on leur dise « bonjour, merci, au revoir » sur le plateau. Quand j'étais danseur, souvent le chorégraphe n'en avait rien à foutre de nous. On se cassait “le cul” pour quelqu'un qu'on admirait, et se rendre compte que la personne ne te défendait pas était une vraie douleur. Ça m'a forgé en tant que chorégraphe… Au bout de trois mois, nous étions le maillon fort de l'émission. La star de la TV Drucker - est venue nous chercher pour l'émission Champs-Élysées. J'ai accepté à la condition que nous ne dansions derrière aucun chanteur. Les Ballets Redha étaient invités au même titre que les autres artistes, et à chaque émission. C'était quitte ou double ! Je donnais des indications à la réalisation et je faisais systématiquement le montage avec des gros plans sur les visages de mes danseurs multiethniques. Nous ne faisions qu'un seul ballet par émission. Nous étions en position de force sur TF1. Puis, c'est Sacré Soirée que nous avons animé. Je suis parti en laissant ces acquis aux danseurs qui allaient prendre le relais. En 94, en plein succès, on m'a dit que j'étais fou d'arrêter. Quel constat faites-vous de l'image de la danse en télévision en 2009 ? Une catastrophe. Il n'y en a pas. Trois culs passent et voilà. Les spectateurs s'imaginent que ce n'est pas intéressant, je les comprends. Prendre des gamins stagiaires et les faire passer pour des JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page19 pros, c'est abominable ! Ça ne reflète pas le niveau des danseurs en France. C'est une destruction de notre image et de notre statut. Tout le monde va à la casse. Je n'ai jamais été langue de bois. La complaisance et le non-talent, j'en ai assez. Trop ont cassé les prix pour passer à la télévision. Déjà, quand j'y bossais, j'entendais derrière mon dos, certains se proposer de faire « comme Redha, pour la moitié de son prix », véridique ! Encore aujourd'hui, on me dit : « untel peut le faire pour moins… » Je leur réponds « prends-le ! ». Je préfère ne même pas mettre mon nom dans une émission de merde. J'ai refusé les premières éditions de Star Academy et de Popstar. Pour la première, à quinze jours du premier direct, j'ai refusé. Louvin et Universal m'avaient mis beaucoup de pression. Seul, dans un avion, j'ai réalisé que je ne voulais pas faire cours à 16 pingouins avec complaisance. Après vingt ans à rendre mon travail crédible internationalement, je me suis dit que ce n'était pas compatible. Puis, on m'a offert beaucoup d'argent, on me l'a renouvelé l'année d'après, puis la suivante ! Le concept était bien, mais la complaisance qui va avec ne m'intéresse pas. Je ne peux pas dire à un débutant qui chante à côté d'une pointure « t'es génial » Inconcevable ! Je lui dis « t'es une merde. » Avec moi, ça se serait très mal passé en direct. Qu'avez-vous pensé lorsque vous avez découvert que Kamel Ouali avait accepté votre place ? Super, il va se passer des choses. Il était important de développer ce secteur à la télé. Mais ça n'a pas été fait, plutôt totalement sabordé. Si la danse à la Star Ac' représente la danse d'aujourd'hui, en tant que jeune danseur j'arrête tout de suite. « Kamel, qu'est-ce que tu as appris ? J'ai revu dans tes chorégraphies la moitié des ballets que j'avais faits pour la télé à l'époque, les clips de Madonna que le public adore. Rien de nouveau ! Que des copies de copies. Tu n'as rien apporté. » Qu'on aime, ou qu'on n'aime pas, il faut avoir SON style. Kamel sort parfois mes mouvements de leurs contextes, ça ne veut plus rien dire. Les jeunes peuvent-ils s'y retrouver? Il a pourtant été à bonne école. Il a commencé avec moi, à quinze ans. Qu'il n'essaie pas de faire croire qu'il a appris la danse à St Denis. Il ne faut pas oublier d'où l'on vient ! Il n'a jamais dansé qu'avec moi. Au début de l'émission, je lui ai accordé le bénéfice du doute, mais après je lui ai dit « pars ». À force, on s'enfonce. Pourquoi avoir arrêté en plein succès, alors que la danse était enfin reconnue à la télévision ? En 92, j'ai gagné le premier prix de chorégraphie à Tokyo. À partir de là, j'ai voulu me consacrer à ma carrière de chorégraphe. J'entrais dans la cour des grands. J'ai été invité à chorégraphier pour le San Francisco Ballet, l'une des plus grandes compagnies au monde, sur pointes avec cent dix danseurs, puis chez Alvin Ailey, au Bolchoï, au HET National. Des propositions de partout me sont arrivées. Je savais que je pouvais faire un ballet télé, mais étais-je capable de décliner un thème avec des gens que je ne connaissais pas ? Jusquelà je n'avais travaillé qu'avec “mes“ danseurs. Je savais comment les mettre en valeur. La seule chose que l'on sait c'est que tu es le premier prix de Tokyo, mais eux s'en foutent que tu sois une star de la télé. C'était un vrai défi pour moi. Un envol… JUSTE DEBOUT MAGAZINE•19 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page20 Gros plan JUSTE DEBOUT Les coulisses de la tournée planétaire Pendant plus de deux mois, le jury va sillonner le monde à la recherche des candidats qui participeront au Juste Debout 2009 à Bercy, rendez-vous planétaire incontournable pour tous les amoureux du hip hop. Afin de dénicher les perles rares, le jury s'envole pour une dizaine de dates aux quatre coins du monde. Attachez vos ceintures ! TEXTE : Gaëlle Piton / PHOTOS : Homardpayette C omme chaque année, le Juste Debout va récompenser les meilleurs danseurs, qu'ils soient amateurs ou professionnels… A chaque escale, les membres du jury dispenseront des cours de danse, favorisant ainsi l'échange, la rencontre, et le partage. En attendant le jour J, les organisateurs s'affairent et règlent les derniers préparatifs de cette lourde machine. Laure et Takeo, respectivement chargés de l'organisation des présélections au Brésil et au Japon, nous ont livré leurs impressions. La réussite d'un tel événement doit beaucoup à leur enthousiasme. 20•JUSTE DEBOUT MAGAZINE JUSTE DEBOUT AU BRÉSIL. RENCONTRE AVEC LAURE. « L'Amérique du Sud aura pour la première fois la parole en street dance ! » Comment se passe l'organisation au Brésil ? Laure : Le projet Juste Debout au Brésil a vu le jour grâce à Babson, des Wanted, qui a permis la connexion entre les organisateurs de l'événement et nous. Sans son aide, les choses n'auraient pas eu lieu. Juste Debout au Brésil est un projet qui nous tient vraiment à cœur... Enfin, nous allons pouvoir présenter le talent et l'infini potentiel de ces danseurs ! Nous JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:13 Page21 Le monde se tourne vers les talents de ce continent. Les jeunes seront au rendez-vous et ne perdront pas l'occasion de donner une belle représentation de la lumière, la joie, le cœur, la force et le génie de leur pays ! JUSTE DEBOUT AU JAPON. RENCONTRE AVEC TAKEO. « Les candidats vont pouvoir échanger leur savoir et leur culture grâce à leur langage commun : la danse » Que représente pour vous le Juste Debout ? Takeo : Assurément le plus grand événement hip hop du monde. Une merveilleuse initiative ! Il parvient à réunir les plus grandes exigences dans tous les domaines : l'atmosphère, le niveau, le public, tout est parfait avec Juste Debout. allons leur donner la possibilité de sortir du pays et de représenter le Brésil en Europe. En France. A Paris ! C'est une occasion vraiment unique d'échanger, de s'exprimer… et de faire que leur rêve devienne réalité. Qu'y a-t-il de plus motivant ? Le quotidien au Brésil est malheureusement très différent de celui des pays européens... La précarité, les difficultés quant à l'expression artistique des jeunes, la violence... Néanmoins, rien n'éteint leur talent, leur feeling, leur sensibilité musicale ! Malgré les difficultés économiques (l'euro est trois fois plus cher que le real, et les billets d'avion des vainqueurs, l'accueil des juges et leur rémunération, restent très compliqués pour nous). Le simple fait de regarder ces danseurs nous pousse à trouver les solutions. Que représente un tel événement ? C'est une rencontre au-delà des frontières, de la couleur de peau, une plateforme d'expression libre pour les jeunes. La street dance est enfin à l'honneur ! Un événement à la hauteur de la qualité de cet art et de ses artistes ! Quel impact peut-il y avoir sur le territoire ? Les répercussions seront grandes. L'Amérique du Sud aura pour la première fois la parole en street dance ! L'Argentine, l'Uruguay, le Pérou, le Chili... et le Brésil ! Qu'est-ce que cela signifie d'accueillir cet événement au Japon ? Au Japon, les battles ne sont pas très courants. On trouve plus souvent la danse debout sous forme de performances. J'en ignore la raison. Toujours est-il que les candidats vont pouvoir échanger leur savoir et leur culture grâce à leur langage commun : la danse. L'échéance est proche. Comment se passe l'organisation ? Nous avons beaucoup de difficultés pour trouver des financements, mais le niveau est très élevé. Je suis vraiment très fier de faire partie de l'organisation. INFOS + La tournée 2009 en dates Le 3 janvier - Riccione, Italie Le 12 janvier - Tokyo, Japon Les 17 et 18 janvier - Sao Paulo, Brésil Le 24 janvier - Helsinki, Finlande Le 25 janvier - Marseille, France Les 30 et 31 janvier - Stockholm, Suède Le 1er février - Amsterdam, Pays Bas Le 7 février - Prague, République Tchèque Le 8 février - Genève, Suisse Le 15 février - Düsseldorf, Allemagne Le 21 février - Lille, France Le 28 février - Paris, France Grande finale : le 1er mars à Paris-Bercy http://www.juste-debout.com/ JUSTE DEBOUT MAGAZINE•21 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page22 Zoom Ferry Tap Dance, les claquettes au cœur Envie de clap, de stomp, de jump, de spring ? Ferry Tap Dance, une école à taille humaine qui a plus d'un tour dans son fer, œuvre avec passion dans le Val d'Oise. Voilà de quoi être résolument “Happy Feet“ ! TEXTE : GAËLLE PITON / PHOTOS : DR C hez les Ferry, les claquettes c'est une histoire de famille. Depuis 2003, l'école éponyme Ferry Tap Dance propose 8 cours par semaine pour 5 niveaux techniques, dispensés essentiellement par Elise Ferry. Son frère Paul, lui-même claquettiste, assure l'administration depuis 2006. Elise a une affection toute particulière pour le métissage. Au sein des cours, les musiques sont jazzy, latines, rock… ou même classiques ou baroques ! Une fois l'an, l'école montre son travail à l'occasion d'un grand spectacle au cinéma le Palace (lieu qui a accueilli l'émission télévisée d'Eddy Mitchell La Dernière Séance… excusez du peu !) de Beaumontsur-Oise. Avec, en prime, des musiciens en live. Depuis 2006, la compétition fait partie intégrante du projet de l'école. Ainsi, Ferry Tap Dance représente la France au championnat du monde de cla- BIO + Elise Ferry enseigne les claquettes depuis l'âge de 15 ans. Formée à Swing Tap, elle y devient professeur en 2002. Elle suit diverses Master Class avec Ben Read, Lane Alexander, Sam Weber, Victor Cuno, Sarah Pétronio, Fabrice Martin. En 2004, elle est triple championne de France et concourt au Championnat du monde en solo et duo. 22•JUSTE DEBOUT MAGAZINE quettes et elle compte à ce jour 13 titres de champion de France. « La compétition crée une émulation certaine dans l'école et permet un progrès très significatif chez les élèves », nous explique Paul. Qui plus est, l'association (agréée Jeunesse et Sport), développe depuis deux ans le projet « Claquettes Pour Tous » et met en place des actions afin de rendre la pratique accessible au plus grand nombre. « Les claquettes, qui ne nécessitent pas de prédispositions physiques particulières, se prêtent bien à ce type d'ambition. Tout le monde peut s'adonner aux joies de la danse et c'est justement ça qui est magique ! », précise Paul des étoiles plein les yeux. Ainsi, en partenariat avec la ville de Beaumont-sur-Oise, le Département du Val d'Oise et la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports, des cours de claquettes sont proposés dans les collèges. Longue vie à cette belle énergie ! EN SAVOIR + FERRY TAP DANCE 29, rue de Paris 95260 Beaumont-sur-Oise ferrytapdance@free.fr www.ferrytapdance.com JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page23 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page24 Gros Plan Olivier Meyer répond aux polémiques sur Suresnes Cité Danse Le festival Suresnes Cités Danse revient pour la dix-septième année consécutive proposer toute une série de représentations, faites de rencontres entre danse hip hop et danse contemporaine. Olivier Meyer, directeur du Théâtre de Suresnes Jean Vilar et du festival depuis ses débuts, nous parle aujourd'hui du programme de cette année, et répond à la polémique quant à l'exploitation financière des danseurs hip hop durant le festival. Une réévaluation des salaires dont le Juste Debout Magazine pourrait être l'un des facteurs… PROPOS RECUEILLIS PAR : MOUSTAPHA N'DOME / PHOTOS : DAN AUCANTE - DIRK KORELL - XAVIER MUYARD L e festival Suresnes Cités Danse en est à sa 17ème édition. Qu'aura-t-il de plus à présenter par rapport aux années précédentes ? Ce sera cette année la première fois que l'activité de Cités Danse Connexions (ateliers menés en marge du festival et créés en 2007, ndlr) sera visible dans le festival. J'ai voulu que ces six représentations fassent état du travail de ce pôle de production, de diffusion et de transmission de la danse hip hop. Céline Lefèvre, Otuawan Nyong, Fish, Magalie Duclos, vont présenter leurs solos. Et 24•JUSTE DEBOUT MAGAZINE Sébastien Lefrançois, le chorégraphe associé jusqu'à juin 2008, va présenter une performance avec six danseurs. Vous avez donc deux programmes : les solos et les ateliers. Et tout ça, c'est dans le cadre de Cités Danse Connexions. Le but de Suresnes Cités Danse, est-il de mélanger les danseurs et de créer une connexion entre les danseurs contemporains et danseurs hip hop ? Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas qu'ils soient « contemporain », « hip hop », « jazz » ou « classique ». Ce qui m'intéresse, ce sont les danseurs. JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page25 Etiqueter, c'est exclure. Et ce ne sont pas les étiquettes qui m'intéressent. C'est le talent, la maîtrise, et de voir comment ces danseurs peuvent construire, inventer, avec ou sans des chorégraphes dits « contemporains », de nouveaux spectacles. Pourquoi les danseurs hip hop n'invitent jamais de danseurs contemporains ? Personne ne leur interdit d'en inviter. “ „ On a pu voir durant les différents festivals que la plupart du temps, ce sont les chorégraphes « contemporains » qui travaillaient avec des danseurs hip hop. A quand l'inverse ? Il faut un désir. Pourquoi les danseurs hip hop n'invitent jamais de danseurs contemporains ? Personne ne leur interdit d'en inviter. C'est parce qu'ils n'ont pas envie. Alors que les chorégraphes contemporains ont envie d'entrer dans l'aventure, de travailler avec des danseurs hip hop. Maintenant, heureusement, les danseurs hip hop prennent confiance et invitent des danseurs qui ne sont pas seulement des danseurs hip hop. Certains disent que les danseurs hip hop sont exploités financièrement par des festivals comme Suresnes Cités Danse. Qu'en pensezvous ? Le festival de Suresnes a toujours respecté scrupuleusement la législation sociale. Après avoir fait travailler les danseurs avec les chorégraphes dans le cadre de stages lors des premières éditions, les danseurs sont désormais payés chaque jour de répétition et pour chaque repré- sentation pour des montants qui sont toujours supérieurs aux minima syndicaux. Par exemple, pour les représentations, les danseurs sont payés actuellement sur la base d'un cachet de 120 euros par représentation pour des pièces de 30 minutes et de 200 euros par représentation pour des programmes plus longs et dans le cadre de séries de représentations. Et, quand ils sont en déplacement avec Suresnes, ils sont payés autour de 230 euros par représentation. Les répétitions sont également rémunérées en totalité sur la base du tarif horaire brut de 11,50 euros. Donc, pour une production de quatre semaines de répétitions et sept représentations, un danseur touche plus de 2200 euros. Dans ce cas, quelles sont les origines de cette réputation d'exploiteur de danseurs hip hop que tient Suresnes, selon vous ? Il y a dix-sept ans, on n'avait pas les budgets. Donc on inscrivait les danseurs dans un programme de stages. Ils étaient payés pour les représentations, mais pas pour les stages. C'est ce qu'on faisait au début, tout simplement. Et puis, très vite, on a payé les danseurs. Les chiffres sont là, les danseurs sont payés, ils sont déclarés, et ce, pour les répétitions, pour les représentations, etc. Il n'y a pas beaucoup de théâtres en France qui font le travail que nous faisons, qui font autant de représentations et d'initiatives pour la danse hip hop. C'est énorme, ce qu'on fait. Un dernier mot ? Je demanderais juste aux amateurs de danse hip hop de venir voir, de venir même passer les auditions et d'oser risquer la rencontre pour participer à cette aventure artistique et humaine. EN SAVOIR + Suresnes Cités Danse, du 9 janvier au 1er février 2009, Théâtre de Suresnes Jean Vilar, 16 place Stalingrad, Tél. : 01 46 97 98 10. Toute la programmation sur www.theatre-suresnes.fr JUSTE DEBOUT MAGAZINE•25 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page26 Reportage Quand la danse s'anime… La danse à la télévision est passée par presque tous les formats : séries, émissions, films… Ne manquait à son palmarès que la version dessin animé. C'est désormais chose faite avec Street Battle, l'œuvre originale d'un petit studio parisien qui ne demande qu'une chose pour passer à la télévision : votre soutien… TEXTE MOUSTAPHA N'DOME / IMAGES STUDIO NEKOME C omment allier dans un même projet : danse, culture hip hop, magie, fantastique et aventure ? Réponse toute trouvée pour le Studio Nekome, qui, en 2004 imagine un dessin animé original : Street Battle. Né de la rencontre d'Eric Veschi, amateur d'art sous toutes ses formes (en particulier la danse et le mime), et Josselin Azorin Lara, graphiste à la tête d'un collectif de bande dessinée, le projet a pour but de montrer la danse hip hop et la culture hip hop sous un nouveau jour. « Le but, c'était tout simplement d'allier ce que j'aime dans un projet commun », explique Eric. Josselin est ensuite arrivé avec son idée de mettre en place un récit d'aventures fantastiques sur des jeunes pratiquant la danse hip hop et la magie, avec une légère pointe d'influence manga. L'histoire : c'est celle d'une jeune fille qui, après avoir déménagé, revient une fois adolescente dans sa ville natale. Ses amis d'enfance ont forcément grandi et pratiquent une danse qu'elle ne connaît pas : la danse hip hop. Elle partira à la découverte de cet univers et se retrouvera transportée dans un monde parallèle où la danse n'est pas seulement un talent mais un pouvoir à part entière. Elle fera alors face à une terrible menace et à des ennemis qui utilisent la danse magique à des fins maléfiques. LE HIP HOP POUR TOUS Le but de la manœuvre est de vulgariser la danse et la culture hip hop, en y apportant une touche de fantaisie. Mais loin de vouloir faire un dessin animé s'écartant de son propos, Eric et Josselin insistent pour que Street Battle véhicule les vraies valeurs du hip 26•JUSTE DEBOUT MAGAZINE hop : respect, entraide, « peace, love, et having fun ». Le modèle de narration du shonen* est donc repris ici du manga pour transmettre ces valeurs. Un peu à la manière des Chevaliers du Zodiaque, célèbre dessin animé japonais où l'amitié et l'abnégation priment avant tout. L'idée : mettre en place un récit d'aventures fantastiques sur des jeunes pratiquant la danse hip hop et la magie, avec une influence manga. “ „ L'authenticité est également de mise puisque Gabin Nuissier, chorégraphe et fondateur du groupe de danse Aktuel Force, est également intervenu en qualité de consultant. Plus que ça, le chorégraphe a même participé à l'élaboration des mouvements desquels pourraient résulter les pouvoirs magiques. Filmé et décortiqué au ralenti, les animateurs, avec la participation active de Gabin, se sont acharnés à obtenir la représentation des mouvements la plus réaliste possible. S'inspirant de la série animée des années 80, Les Mystérieuses Cités d'Or, qui proposait à la fin de chaque épisode JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page27 des modules expliquant les secrets de la culture Maya, les créateurs de Street Battle imaginaient mettre en place le même système à la fin des épisodes. Au programme, des cours vidéo expliquant les mouvements vus dans l'épisode précédent, ou encore des petits documentaires détaillant l'histoire de la culture hip hop. DES BÂTONS DANS LES ROUES Présenté lors d'un festival européen en 2004, soit il y déjà quatre ans, Street Battle est toujours dans les cartons. La raison : la frilosité des décideurs et des diffuseurs. Premier point : une série à épisodes serait apparemment trop difficile à suivre pour les ados et jeunes adultes d'aujourd'hui, accrocs à Internet. Bon… Second point : la culture hip hop serait considérée par certains comme un phénomène de mode voué à disparaître d'un moment à l'autre. Là, on ne peut que réfuter cet argument. Enfin, dernier point : l'aspect financier qui bloque le projet. Street Battle a ainsi besoin du soutien des chaînes hertziennes pour pouvoir obtenir suffisamment de fonds et être produit. De plus, les décideurs restent toujours frileux en ce qui concerne ce projet de jeunes inconnus dans le monde de l'audiovisuel qui souhaitent lancer un dessin animé « violent » et « pas dans la cible » !? Solution de repli en attendant les fonds : une bande dessinée retraçant le scénario de Street Battle est en chantier. Eric et Josselin espèrent ainsi obtenir un début de notoriété qui pourrait conduire à la réalisation de ce projet pas si fou. C'est tout le mal qu'on leur souhaite. * Shonen : manga d'aventures pour adolescents dont les principaux moteurs sont amitié, persévérance, victoire. Ex : Dragon Ball Z, Bleach & Naruto. EN SAVOIR + Trailer de Street Battle disponible sur : http://www.catsuka.com/news_ detail.php?id=1221684685 Soutenir le projet via Facebook : http://apps.facebook.com/causes/13835 0?m=96aaaf39&recruiter_id=8732159 Site du studio nekome : www.studio-nekome.fr JUSTE DEBOUT MAGAZINE•27 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page28 Style du mois Dansons le Yoga ! Danser le yoga en musique, pour les puristes de ces disciplines, c'est une hérésie. Et pourtant c'est le parti pris de Cécile Barra et de son équipe à l'origine du mouvement. Sur du rap, du tango ou de la musique classique, le natya yoga se pratique depuis la rentrée 2008 avec beaucoup d'enthousiasme, dans la joie et la bonne humeur… Un, deux, trois, test. TEXTE SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS DR R ue du faubourg St Antoine, je slalome entre les shoppers, les touristes et les branchés. Une voix m'indique « Quatrième étage par l'ascenseur ». La cabine me hisse rapidement jusqu'à ce havre de paix au cœur d'un des quartiers les plus animés de la capitale. Flambant neuf, l'espace Yoga Bastille offre de grandes ouvertures sur le ciel. Ici, ça ne sent pas la salle de danse. L'encens titille mes narines. J'enfile top et caleçon moulants, l'uniforme du natya yogi. Je m'installe au fond, un peu timide, et, même si c'est forcément un cours de débutants, la discipline n'est enseignée que depuis septembre dernier, je n'ai jamais pris de cours de yoga ! Le professeur Cécile Barra, chignon poivre et sel, me rassure : « Mais, vous avez déjà suivi des cours de hip hop… alors ça ira ! » Plutôt inattendu comme rapprochement. Assis en tailleur, mains jointes contre la poitrine, yeux clos, le cours commence par une série de « Ohm ». Recentrée, ma concentration est à son maximum. Cécile parle musique et arrête son choix sur Erik Satie. Une salutation au soleil, à 28•JUSTE DEBOUT MAGAZINE l'Ouest, à l'Est, le tout dans la plénitude du piano. Le corps se chauffe, et, contrairement au yoga, se déplace dans l'espace. On danse en douceur, ensemble, et en étirant ses muscles. Les premiers enchaînements sont exécutés lentement et la musique m'aide à me repérer. Pourtant, pas de 5,6,7,8, en natya yoga. « On ne compte pas, mais on respire ! précise Cécile. On enchaîne les postures tant que la musique nous le demande, alors qu'en yoga, on fait un repos entre chaque posture. » C'est finalement assez vivant. Plié, rond de jambes, port de bras, même s'ils ne sont pas ainsi nommés, on reconnaît quelques moments de danse. Le corps bien réveillé, c'est le moment de la chorégraphie. Et c'est de la musette qui animera les corps. Une certaine fluidité coud les postures entre elles, équilibres et déséquilibres simples qui s'enchaînent avec grâce. Certes, il n'y a ni changements de rythme, ni animation à outrance. Juste une Cécile qui sourit à JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page29 “ „ On ne compte pas, mais on respire ! pleines dents avec toujours un petit mot d'humour pour ses élèves. Elle s'approche de moi et m'aide à trouver la bonne position en me manipulant. « Oui, je touche mes élèves et les tutoie dans ces moments-là. C'est vrai, il y a une sorte d'intimité. La relation maître/élève est très importante dans le yoga et j'ai voulu conserver ça dans le natya… Et maintenant les diagonales ! » Ah bon ? Il y a aussi des diagonales ? À première vue, elles sont assez impressionnantes. J'inspire au rythme de la musique et je me jette à l'eau. Finalement, c'est abordable. Ancienne danseuse du Ballet du XXè siècle de Béjart et ayant appris le yoga auprès de différents maîtres en Inde, Cécile, veut faire valser les mentalités. L'immobilisme de la communauté française du yoga semble l'ennuyer. « Bien sûr, il y a une spiritualité dans le yoga, mais pourquoi on ne pourrait pas le danser ? Prendre du plaisir en reconstruisant son corps, et pourquoi pas le montrer sur scène ? » Les postures classiques du yoga sont montées en chorégraphie. Les corps empruntent des postures incroyables au rythme des percussions et le tout avec grâce. Je reconnais entre autres un baby-freeze mouvement de base du b.boying. « Le corps est entre le sol et l'espace. L'énergie jaillit de l'intérieur pour ressortir en danse. Ce sont toujours des postures sans violence. » Pour elle, la danse et la musique rendent le yoga accessible à tous les publics. « Je trouve ça moins austère » précise Julie, une nouvelle élève. Cécile transmet cette joie dans son cours. Les élèves ont le sourire et une concentration certaine. Ça pétille dans la salle. Je me surprends à respirer profondément en dansant. Allongés sur le sol, un traversin dans le dos, on se relâche. On remet la circulation à son rythme habituel. Puis, on s'assoit en tailleur et l'on remercie le professeur les mains jointes. Un moment suspendu, à effet prolongé. Une belle parenthèse dans une journée métro-boulot-dodo. EN SAVOIR + Espace yoga Bastille 77 rue du Fbg St Antoine, à Paris 11è. Métro Ledru-Rollin. Rens : 01 43 26 17 72 ou 06 60 94 74 43, contact@espaceyogabastille.fr, http://cecile.barra.free.fr/ Le natya yoga est également enseigné à Micadanses 16 rue Geoffroy l'Asnier Métro Pont-Marie. JUSTE DEBOUT MAGAZINE•29 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page30 Une danse dans l’histoire Hip hop ou new style ? C’est l’histoire d’une danse qu’on a du mal à nommer. Hip hop, new style, freestyle, new school ? La polémique reste entière. Après plus de vingt ans d’existence, elle est plus que jamais tiraillée entre son berceau new yorkais et son évolution européenne. Pourtant ne semblant pas en souffrir, au contraire, cette danse de rue, qui naquit dans les clubs des années Reagan, n’a cessé de faire des vagues et des émules. TEXTE SHÉYEN GAMBOA / PHOTOS ALBAN BOIREAU L es clips de Missy Eliot illustrent sûrement le mieux cette danse indéfinissable. Apparue au milieu de la décennie 80, le hip hop, comme l’ont nommé ceux considérés comme les pionniers, les jeunes afro-américains le dansent avec enthousiasme. Ces mêmes ‘pionniers’, qui sont en réalité ceux qui ont connu la plus grande médiatisation, place le berceau à Brooklyn, New York. Mais la musique étant la même dans tout le pays, en réalité de nombreux foyers ont existé. L’histoire semble retenir Big Apple comme épicentre. Au cœur des années Reagan, celles qui ont oublié les classes américaines défavorisées, celles du durcissement des peines d’emprisonnement, de la lutte antidrogue qui a surpeuplé les maisons carcérales, ou de la condamnation de l’avortement, la musique hip hop est, elle, jouissive. Alors que l’Amérique semble prendre le dessus dans la guerre froide, laissant derrière tout ce qui lui rappelle l’ « Old schoolité », elle voit naître une nouvelle danse qui puise tout dans le passé… DÉFINITION DE HIP HOP En effet, son nom d’abord. Lorsque l’on cherche le mot “hip hop” dans le grand Larousse de la Danse, c’est sans surprise que l’on tombe sur la définition de la “culture hip hop”et non celle de la danse qui nous préoccupe aujourd’hui. La culture comprend cinq piliers artistiques : le rap/mcing, le graffiti, le Djing, le beat boxing et la danse hip hop, comprenant elle-même les funkstyles de la côte ouest : locking et popping, et le b.boying de la côte est. Ces dernières représentent les danses hip hop existant depuis les années 70. 30•JUSTE DEBOUT MAGAZINE Historiquement, le terme hip hop est apparu en 1981 à New York. C’est dans un contexte social compliqué qu’Afrika Bambataa, leader des chefs de gang des quartiers déshérités de New York, autrefois violent, œuvrant désormais depuis quelques années pour la paix entre les jeunes et le développement des disciplines artistiques de rue, baptise cette culture, “Hip Hop“. Il s’inspire du titre en vogue du rappeur Lovebug Starsky “Dancin’ party peapole” où ce dernier verbalise « To the : Hip-hop shoo-ba-da-ba-da bop- hibidibidibop… I wanna see your body rock…». Depuis cette date, locking, popping, et b.boying sont regroupées sont le nom de danses hip hop, tout en gardant leur autonomie de développement et leur histoire indépendante. 1 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page31 OLD SCHOOL / NEW SCHOOL MIX Quelques années plus tard, le rap et la musique hip hop explosent sur les bandes FM et envahissent les petits écrans. Les pionniers des danses hip hop ont quitté la scène. Plus habitués à danser sur de la musique funk, ils se font de plus en plus rares sur les dancefloors rap et hip hop. Une nouvelle génération afro-américaine se fait une place sur la piste. Le jeune Buddah Strech, Elite Force, fait partie de 2 la party. Il se souvient : « Ah les soirées à Brooklyn, east flat bush, church avenue, dans les clubs où les salons… Brooklyn est une autre planète, une autre énergie ! J’en ai usé des paires de baskets là-bas. Puis c’était au club du Latin Court à Union Square qu’il fallait être. Une ambiance jamais égalée depuis, ça a été l’âge d’or du hip hop ! Quand on arrivait là-bas c’était comme une montagne russe : tout le monde dansait dans tous les sens. » Alors que les danses hip hop sont tombées peu à peu aux oubliettes, la jeunesse reprend les mouvements et enchaînements de celles-ci en les mélangeant pour en faire un nouveau style, et en adaptant leurs énergies aux musiques du moment. En 1985, les pas s’appellent roger rabbit, happy feet… puis prep, loose leaf, reebok… « Les old school dances et les new school dances sont les mêmes précisait Buddah Strech en 92. Avant, d’un côté on breakait et de l’autre on faisait lock and pop. Maintenant on peut faire les deux. C’est merveilleux…» Les clubs tremblent sous les pas des danseurs qui dansent sur la musique hip hop. Ils autoproclament leur danse le plus naturellement du monde ‘hip hop‘. En empruntant ce nom, mais sans le vouloir, ils excluent locking, popping et b.boying de la danse hip hop. Nombreux pionniers, dont les Rock Steady Crew, n’acceptent pas cette appropriation du mot “hip hop“ qui reste en premier lieu le nom de cette culture. Aux côtés du groupe des Misfits : Ramir, Mark West, Kito, Ruberband etc… le groupe Elite Force, Buddah Stretch, Henry Link, et Loose Joint, en sont les plus grands représentants. 1 • El fonky juice. 2 • Meech. 3 • C.Cef, Niako et Salas en finale hip hop new style au J.D. Bercy 2008 3 JUSTE DEBOUT MAGAZINE•31 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page32 Une danse dans l’histoire 4 HYPE & NEW SCHOOL HIP HOP EN FRANCE En France, le groupe Guy, ou encore Monie Love et plus tard Mc Hammer et les autres, résonnent dans tous les postes. Les danseurs ont mis de côté leur locking et leur b.boying acquis au début de la décennie 80 pour danser ce que dans l’Hexagone on appelle la “hype”. Les clips vidéo et la chaîne musicale MTV sont, à ce moment-là, une grande source d’information. Pas encore de magnétoscope, mais avec beaucoup d’originalité, de feeling et d’amour de la musique, les danseurs français développent leur style de hip hop sur les dancefloors comme ceux du Chapelet, du Palace, du Midngiht Express, ou du Bataclan à Paris. Lazer, les Créateurs Uniques avec Idryss, qui faisait à l’époque une sorte de Krump, Jimmy Sissoko, Cork, Mac Mac, Vladimir, Booba, Ady, ou encore Minus, des personnalités aux identités bien définies voient le jour. « J’ai rencontré des danseurs qui m’ont beaucoup influencé comme Lazer, ex danseur NTM 32•JUSTE DEBOUT MAGAZINE 5 se souvient El Fonky Juice juré catégorie hip hop new style du Juste Debout 2009. Il avait tout ce dont un danseur hip hop rêve de posséder : le style, la technique et une forte personnalité. Puis, j'ai rencontré David, Bari, Momo, Walid et Scorpio. On a fondé le OPosse. Des après-midi au Trocadéro et des soirées inoubliables ! Sans oublier la TPS Family (Tout Pour le Style) avec Bruce, Sabine, Kanti et Cristelle ». Cette hype version française, qui s’appelle déjà “hip hop” chez la nouvelle génération américaine, n’a finalement pas d’équivalent réel outre-Atlantique. Une étape intermédiaire entre la hype et le hip hop apparaît lorsque les BPM (battements par minute) de la musique ont diminué dans le hip hop. L’énergie dynamique des hypers aux physiques secs : El Fonky Juice, Lazer, Booba diffère de celle nonchalante des physiques plus robustes comme Rabah, Alain, Fred, JC. Certains baptiseront ce dernier style : le shamalo, une création 100 % française. A NEW STYLE IS BORN À chacun son “hip hop”, et puis le temps de voyager arrive, Londres puis New York. Un petit cercle de danseurs français (Rabah, Didier, Fred, Alain, JC et d’autres…) s’enrichit de ces voyages et ramène dans la capitale un style qu’ils nommeront euxmêmes new school, par opposition aux styles old JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page33 6 4 • Les Twins demi finalistes au J.D. Bercy 2008. 5 • Niako fait face à Paul Erek et El fonky juice au J.D. 2008. 6 • Tip school : locking, popping, et b.boying. Ce style rencontre peu d’adeptes à ses débuts. Au milieu de la décennie 90, la France vit plutôt un retour aux sources. Les bases des danses hip hop originelles préoccupent une grande partie des danseurs hexagonaux. La new school vit son petit bonhomme de chemin et prend parfois le nom de new style ( baptisé ainsi par JC, Alain, Fred) ou même freestyle. « Le mot new style est une contraction de New York Style précise El Fonky Juice. Aujourd’hui, ce terme a une connotation commercial, alors que le terme hip hop freestyle est plus général : il englobe le New York Style, le LA style, les Funk styles, et pleins d’autres styles encore ». « Au terme new style, employé essentiellement en France, affirme Go, l’une des pointures françaises du genre, je préfère le nom hip hop. C’est pour moi, une synthèse du pop, du lock, du b.boyin’ et de la danse africaine. En réalité, ce n’est pas “new “! Rien n’a été inventé. Seule l’énergie a changé ! J’y trouve plus de liberté. Les identités se perdent si on reste enfermé dans les bases. » Pour l’américain Buddah Strech, il s’agit de « Organised social dance. Avant d’être un style, c’est une danse. Ce sont tous les mouvements à la fois. On fait ce que la musique nous recommande. C’est ça le hip hop ». C’est l’usage qui aura raison. POLÉMIQUE Pour le danseur américain Brooklyn Terry, il n’y a aucun doute : « Ce sont les musiques funk, jazz, soul, r’n’b, qui font ce que nous sommes. Le hip hop est un réel mélange de funkstyles, b.boying et même de house dance. Nous utilisons tous ces mouvements, mais différemment. Ce style vient bien de chez nous. Le terme new style, c’est français, et on ne peut pas baptiser quelque chose dont on n’est pas à l’origine ! » La polémique est toujours vive. « Je pense qu’il n’y a plus de différence entre le hip hop français et le hip hop US grâce à Internet soutient El Fonky Juice, parce que tout devient visible, ce qui n’était pas le cas au début de cette danse. Les jeunes en France ont les mêmes codes que leurs homologues américains, s’ils se donnent la peine de les chercher. » Pour d’autres encore, il s’agirait de deux styles différents, une école Américaine et une Française, qui ont eu chacune leur développement avec leurs influences locales. Mais de là à en faire deux catégories distinctes, il y a encore beaucoup de chemin. « J’attends des participants au Juste Debout 2009 confie El Fonky Juice, qu’ils m’en mettent plein les yeux, comme Lazer au Midnight Express en 1990. Qu’ils n’essayent pas de me faire plaisir, mais plutôt qu’ils s’éclatent eux d’abord ». En suivant l’évolution de la musique, la danse s’est déplacée à L.A. avec le gangsta rap, puis vers le dirty south : Atlanta, Houston, Memphis, etc… Tout à commencé aux États-Unis, mais personne ne sait jusqu’où elle ira. JUSTE DEBOUT MAGAZINE•33 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page34 Coup de gueule n°21 E n 2009, qu'en est-il de la relation entre les institutions françaises et les acteurs de la culture hip hop ? Combien d'entre nous connaissent les financements et les obligations qui cadrent les danses hip hop professionnelles comme amateurs ? Hormis quelques écoles de danses hip hop privées ou quelques comédies musicales ou clips, la pratique des danses hip hop se déroule essentiellement dans les centres socioculturels qui fonctionnent avec l'argent public. La majorité des battles se font avec autorisation des mairies et des subventions publiques ; les spectacles hip hop joués dans les théâtres de ville sont financés par de l'argent public, et tout ça découle de décisions politiques territoriales. Les institutions d'Etat traitent les arts de la culture hip hop sous divers dispositifs comme : « culture urbaine », terme créé en 1991 par l'institution après les émeutes de Vaulx-en-Velin pour l'intégrer à « la politique de la ville » destinée à encadrer les quartiers populaires composées par des populations dites « immigrées », ou « intégration républicaine » et « contrat urbain de cohésion sociale » depuis les émeutes de 2005. Le hip hop est donc vu sous l'angle du social et de « l'intégration » , rarement sous l'angle de l'art et de la culture. Ces décisions politiques concernant les pratiques hip hop sont prises sur avis de soi-disant « experts » qui souvent tiennent les « vitrines nationales » voulues par les institutions, les scènes ou théâtres nationaux, les scènes des musiques actuelles (issues du BIO + Activiste depuis une quinzaine d'années dans le milieu hip hop français, membre co-fondateur du FLOW-réseau national des festival hip-hop il travaille sur la valorisation, l'écriture, l'archivage et l'exposition du patrimoine artistique et culturel hip hop avec certains artistes fondateurs et chercheurs du mouvement hip hop. Fondateur de l'association Apassionada-Culture et arts hip hop, il vient de quitter l'Ariam Ile De France où il était conseiller artistique hip hop/musiques actuelles 34•JUSTE DEBOUT MAGAZINE PAR VIN'S D'APASSIONADA rock), ou le business de la pédagogie issu du contemporain ; mais qui ne sont pas représentatifs du hip hop. Ces « commissions d'experts» sont composées de très peu d'acteurs hip hop du « terter », et lorsque les acteurs hip hop osent exprimer le fond de leur pensée, leurs valeurs et leur volonté d'action dans ces réunions, notre discours est vite taxé par ces mêmes experts « d'intégrisme » alors que l'on est juste intègre, ou encore « d'extrémiste » parce qu'on développe un discours sans concession autour de valeurs d'émancipation et de paix, propres au hip hop … De quoi ont-ils peur et à qui cela profite-t-il ? Mais surtout, pourquoi, dans les colloques institutionnels qui fleurissent depuis 2 ans partout en France, les acteurs hip hop présents ne parlent jamais d'une même voix, sans « représentativité » officielle, allant souvent jusqu'à s'embrouiller en public et devant les représentants des institutions qui se confortent dans leur idée « d'intégration » et d'accompagnement social des pratiques hip hop ? Et, au bout du compte, il n'y a aucune maîtrise par les acteurs hip hop sur le développement de la Culture hip hop en France. En ces temps très troublés, il est peut-être enfin temps de réaliser cette fameuse utopie de l'Unité, tant revendiquée dans le hip hop depuis son origine, et de créer des structures du type Temple of Hip Hop représentant officiellement les acteurs hip hop, nos valeurs, nos arts, nos actions et nos rêves, entre autres devant les politiques ou les médias… Les passionnés de hip hop se comptent en millions de personnes en France, en milliards dans le monde ! Alors, à quand des acteurs hip hop dans les institutions ? À quand la prise de conscience collective au-delà des intérêts monétaires ou d'ego ? À quand le courage d'affirmer et garantir nos valeurs et nos arts, de les défendre avec responsabilité et maturité, dans l'intérêt de tous, au service de l'Esprit hip hop ?... Il y a urgence et ça ne dépend que de nous. Paix… vincentgaug@yahoo.fr JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page35 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page36 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page37 courrier des lecteurs Réagissez à chaque numéro, racontez-nous ce qui vous passionne ou ce qui vous énerve au cœur du forum du tout nouveau tout beau site www.juste-debout.com. Votez pour la prochaine couverture du magazine, en élisant le duo de danseurs gagnants du Juste Debout au lendemain de l'événement à Bercy le 1er mars prochain. @ vous de jouer ! de ChereeZ Bonjour, J'ai kiffééé le numéro 20 du Juste Debout Magazine. Je viens de le finir à l'instant....et je vais encore le relire lol. J'ai trouvé l'interview de Gemini très très intéressante, j'adhère complètement à sa vision du lock. L'article sur le FreeYourStyle m'a fait mal au cœur, lol… il était très riche, j'avais l'impression d'y être. Je suis contente aussi de voir que la rédaction a aussi trouvé le concept de l'émission DanceFloor bidonne lol. J'hésitais à lire l'article sur les costumes, vu qu'il ne me reste pas beaucoup de temps avant de prendre mon bus. Mais j'ai commencé à le lire et tellement il était passionnant, je l'ai fini d'une traite lol ! Ce numéro m'a aussi permis de voir en avant-première la pochette du DVD du Juste Debout 2008. Elle est beautiful. de Kane Wung Salut à tous..... Voici qui peut servir à tous les lecteurs. Au sujet des mésaventures concernant les chorégraphies plagiées (…dès que l'argent se mêle à l'art…) sachez que tout oeuvre est protégée dès qu'il y a un document qui clairement atteste la paternité de l'artiste, du créateur. Cela peut être un document vidéo, manuscrit, un enregistrement avec une date et un lieu clairement identifiable, un dépôt d'oeuvre à la SACD, à l'INPI, le SNAC ou tout autre organisme ayant comme attribution la protection, le dépôt d'oeuvre ou/et la défense des droits d'artistes. Par contre, il faut savoir que certains pays ne reconnaissent pas le droit d'auteur donc si un chinois, un mexicain ou un russe fait un plagiat, il vous sera difficile de récupérer vos droits mais vous pourrez empêcher la diffusion, la promotion, la vente de l'oeuvre. Morale de l'histoire : protège toi et tes idées même les plus stupides !! See ya. Peace. de Skyjoe Bonjour à tous, En ce moment, je me pose des questions...existencielles lol : à savoir y'a t-il une façon de danser la newstyle ? Car il m'est arrivé d'entendre dire que le véritable nom serait "hip-hop freestyle". J'ai le sentiment que le flow prime dans cette danse, plus encore que dans toutes les autres. Seulement, si c'est bien hip hop freestyle comme je l'ai entendu, alors la newstyle devrait être ouverte à toutes sortes de danses...quelques steps de house bien calés sur le son et dans la continuité du feeling du danseur seraient-ils mal vus ? Bon, finalement je crois que ce sujet n'a fait que soulever un débat à savoir d'où vient la New(York)style...pas seulement géographiquement, mais du point de vue des mouvements aussi. En France, j'ai l'impression qu'on la danse tous à peu près pareil, mais est ce que ça ne devrait pas être plus "free" ? de Alexneoflow Salut ! Voila un bon sujet. Je rejoins tous ceux qui s'interrogent sur ce fameux style... "Newstyle". On a toujours su que la langue française posait de grands problèmes lorsqu'il s'agissait de transcrire et traduire un mot anglais... (Le même problème se pose avec la danse "contemporaine", "modern dance" en anglais...) Le vrai terme désignant ce "newstyle" est "freestyle hip hop". Il est indispensable pour un danseur de garder en tête que rien est acquis. L'histoire du hip hop est complexe, parce que beaucoup de versions existent sur des points assez précis. Beaucoup d'anciens je pense voulaient se voir attribuer certains mouvements ou certaines anecdotes. Comprendre ce qu'est la "newstyle", c'est connaître l'histoire de la danse hip hop, et de la danse tout court ! Je ne prétends pas tout savoir, mais je me casse la tête comme beaucoup pour essayer de comprendre et de savoir ce qui s'est passé avant. 70s : la danse hip hop est apparue, lock, puis boogaloo, et break. 80s : la house apparaît. Les danseurs se sont adaptés à la musique, on a connu : la hype etc. Tout ça pour dire que la newstyle n'est pas un style en soi, je pense, c'est l'approche des autres styles hip hop qui font qu'elle est la newstyle, les techniques restent des techniques inspirées d'autres styles hip hop, mais adaptés et dansé sur la musique actuelle. JUSTE DEBOUT MAGAZINE•37 JD21_MAG:Mise en page 1 13/01/09 00:14 Page38 Abonnement <<<<<< Recevez le JUSTE DEBOUT E IN Z A G A M nsee dans de da olee de écol tr tree éc vo vo ns ns da da ou ou us us vo vo ez ez ch ch t t en en em ctem rect di dire Vous êtes un particulier, une association ou une école de danse et vous souhaitez recevoir des magazines à chaque parution. Vous pouvez vous abonner en retournant le bon de commande ci-dessous dûment complété, accompagné du chèque correspondant. 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