Bilan d`activités 2012
Transcription
Bilan d`activités 2012
Bilan d’activités 2012 Plan de gestion 2011-2015 Editorial Le classement en réserve naturelle nationale des îles australes françaises et d’une partie de leurs eaux territoriales confère à la collectivité des Taaf une responsabilité quotidienne en matière de limitation des impacts sur la biodiversité. Dans le cadre de la deuxième année de mise en œuvre du plan de gestion de la réserve, les Taaf, appuyées par le conseil scientifique et le comité consultatif de la réserve, émanation du conseil consultatif de la collectivité, ont mis en place près de 70% des actions prévues, ce qui représente une avancée considérable dans la politique environnementale du Territoire. Les instances de gestion citées ci-avant ont été consultées à plusieurs reprises en 2012, notamment afin de prioriser les mesures de gestion et de déterminer des indicateurs de suivi permettant d’évaluer l’avancement et l’efficacité de ces mesures. C’est notamment pour permettre cette évaluation rigoureuse qu’un observatoire territorial de la biodiversité sera mis en place dès le début de l’année 2013. Cette démarche exemplaire est d’une part, nécessaire pour apporter des éléments tangibles sur l’utilisation des fonds consacrés à la protection de la biodiversité des Taaf, et d’autre part utile pour renseigner les observatoires nationaux et internationaux sur l’état de santé de nos écosystèmes austraux. Bien qu’en 2012, la dotation du Ministère en charge de l’écologie ait été maintenue au même niveau afin de poursuivre la mise en œuvre du plan de gestion de la réserve, les fonds alloués aux plans nationaux d’actions (PNA Albatros d’Amsterdam) et à la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (programme de lutte contre les espèces introduites, etc.) ont, quant à eux, connu un recul. Cette situation, expliquée par un contexte budgétaire extrêmement difficile, a contraint la collectivité à démarcher de nouveaux partenaires privés pour garantir la poursuite des actions initiées depuis 2007. C’est notamment au travers de cette nouvelle stratégie de partenariat public/privé qu’un programme d’étude sur le dauphin de Commerson, espèce endémique aux îles subantarctiques dont l’état de conservation est encore mal défini, a pu être lancé cette année. Le « Fond Biome », hébergé par le WWF, est venu compléter le financement initialement dédié au projet, permettant ainsi d’atteindre les montants nécessaires pour le lancement de cette étude. Ce fonctionnement associant les secteurs public et privé est une démarche précurseur que nous souhaitons développer largement dans les années à venir. La coopération entre les organismes privés et notre collectivité s’est également illustrée en 2012 par le montage d’une campagne prospective d’évaluation des stocks de poissons dans la réserve naturelle marine de St Paul et d’Amsterdam, élaborée conjointement par les Taaf et l’armateur du navire concerné par cette pêcherie. Placée sous la responsabilité Bilan d’activités 2012 scientifique du Muséum National d’Histoire Naturelle, cette étude, cofinancée par l’armateur SAPMER, permettra d’accompagner le développement économique tout en assurant son adéquation avec les objectifs de gestion de la réserve. Cette année aura d’autre part été marquée par l’implication des Taaf dans les activités des réseaux de conservation nationaux et internationaux. Au niveau national, les Taaf ont eu le plaisir d’accueillir, au siège de Saint-Pierre, l’ensemble des membres du conseil d’administration de Réserves Naturelles de France (RNF), à l’occasion du 18ème Congrès des conservatoires des espaces naturels. Ces échanges avec le réseau des réserves naturelles, nous aurons permis de mieux faire connaître notre réserve et auront facilité les échanges de savoir-faire entre les gestionnaires de ces espaces classés. Au niveau international, la collectivité a également renforcé ses divers partenariats, entre autres au travers de l’organisation au siège des Taaf, d’un groupe de travail sur le développement des Aires Marines Protégées entre les ZEE Françaises et celles de l’Afrique du Sud (atelier CCAMLR). Elle s’est également investie dans les réflexions internationales visant à définir de nouveaux sites marins pour l’inscription au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO lors de sa participation à un atelier technique qui s’est tenu à la Réunion. Ces deux évènements ont mis en évidence la position stratégique de la réserve naturelle des Terres australes dans le réseau d’Aires Marines Protégées en cours de constitution dans l’océan austral. Ce bilan d’activités 2012 reprend les neuf objectifs à long terme du plan de gestion et détaille les principales actions conduites au cours de l’année, retraçant ainsi les progrès effectués dans la limitation des impacts sur la biodiversité et la restauration des sites. L’année 2013 sera marquée par le renouvellement du comité consultatif et du conseil scientifique de la réserve. J’adresse mes plus vifs remerciements à l’ensemble des membres qui ont œuvrés au côté des Taaf pour le lancement de cette dynamique de protection de la biodiversité et je rends un dernier hommage à Michel Pascal, Président du Conseil scientifique de la réserve, qui nous a quitté trop tôt. -3- Pascal BOLOT Préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises RNN Terres australes françaises Situation géographique et zones de protection de la réserve naturelle des Terres australes françaises Amsterdam Amsterdam et Saint-Paul Crozet Kerguelen DISTRICT D’AMSTERDAM ET SAINT-PAUL Saint-Paul 0 25 50 km DISTRICT DE CROZET Îlots des Apôtres Île aux Cochons Île de la Possession Île des Pingouins DISTRICT DE KERGUELEN Les Nuageuses Île de l'Est Îles Leygues 0 25 0 20 40 km 50 km Île Clugny 49° S Île Saint-LanneGrammont Île Foch Île de l'Ouest PORT AUX FRANÇAIS Côte ouest de la péninsule Rallier du Baty Zone de protection réglementée Sites réservés à la recherche Réserve naturelle marine scientifique et technique Zone de protection intégrale Interdit d'accès Bilan d’activités 2012 Accès soumis à autorisation du préfet Pêche interdite Pêche réglementée Mouillage réglementé Mouillage réglementé * L’ensemble de la réserve est classé au titre de la convention Ramsar, ce qui atteste de la qualité et de l’importance de ses zones humides. -4- RNN Terres australes françaises Sommaire 1. Ed i t o r i a l 3 2. Bu d g e t e t p e r s o n n el 7 3. Re n f o r c e r l a c o n n aissance du patrimoine na t u r e l t e r r e s t r e e t marin 11 4. Gé r e r e t r e s t a u r e r 25 5. Lim i t e r l ’ i m p a c t d i r ect des activités humaines 37 6. Co m m u n i q u e r e t s ensibiliser 45 7. Ad a p t e r l a r é g l e m entation 48 8. Co n s e r v e r l e p a t r i moine historique 48 Bilan d’activités 2012 -5- RNN Terres australes françaises Bilan d’activités 2012 -6- RNN Terres australes françaises Budget et personnel Bilan d’activités 2012 -7- RNN Terres australes françaises Budget En tant qu’organisme gestionnaire de la réserve naturelle des Terres australes françaises, les Taaf perçoivent de la part du Ministère en charge de l’écologie, une dotation budgétaire annuelle. Cette dotation permet de mettre en place une part importante des actions prévues dans le plan de gestion. Elle est complétée par des financements au titre de la Stratégie 1 Budget Nationale pour la Biodiversité «SNB», notamment au travers des Plans Nationaux d’Actions (PNA) ou au travers des appels d’offres du Ministère. Dans un souci de transparence, ces financements dédiés sont gérés au seinau d’un budget Montant alloué titre de laannexe réserveànaturelle des Terres australes françaises celui de la collectivité des Taaf. Dotations du Ministère en charge de l'écologie 1 473 000 € 1 250 000 € 925 000 € 797 000 € 316 000 € 36 000 € 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Dotations du Ministère en charge de l’écologie : montant alloué au titre de gestion environnementale des Taaf (englobant la réserve naturelle des Terres australes françaises). En tant qu’organisme gestionnaire de la réserve naturelle des Terres2012 australes françaises, les Ventilation des dépenses du budget Taaf perçoivent de la part du Ministère en charge de l’écologie, une dotation budgétaire annuelle. TAAF Cette dotation permet de mettre en place une part importanteannexe des actionsdes prévues dans(réserve le plan de naturelle) gestion. Elle est complétée par des au titre de la Stratégie Nationale pour la Cette dotation budgétaire a augmenté sur financements la période 2007Biodiversité «SNB», notamment au des plans nationaux d’actions (PNA) ou au travers des 2010 du fait notamment du financement du travers Plan d’Action BioInvestissement appels d’offres du Ministère. Dansest unvenue souci s’ajouter de transparence, ces financements dédiés sont gérer au diversité (SNB 2005-2010), puis en 2010 le 45 223 € sein d’un budget annexe à celui de la collectivité des Taaf. Etudes et recherches financement important du lancement du Plan National d’Actions 186 720 € Fonctionnement en faveur de l’albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamenCette dotation budgétaire a augmenté sur la période 2007-2010 182 du 254 fait € notamment du sis), portant la dotation annuelle totale à 1 473 000 euros. financement du Plan d’Action Biodiversité (SNB 2005-2010), puis en 2010 est venue s’ajouter le En 2011,financement les modalités d’attribution des financements liés à d’Actions en faveur de l’albatros important du lancement du Plan National la SNB étaient en cours de redéfinition ce qui a conduit à d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis), portantune la dotation annuelle totale à 1 473 000 euros. réduction considérable deles la modalités dotation perçue par les En 2011, d’attribution desTaaf. financements liésMoyen à la SNB étaient maritime " La en cours de En 2012, redéfinition malgré le montage deuxàdossiers de réponse aux ce qui a de conduit une réduction considérable de la dotation perçue Curieuse " par les Taaf. 110 000 €d’offres de la SNB, montagesupplémentaire de deux dossiers appels d’offres deEn la 2012, SNB, malgré aucuneledotation n’ade réponse aux appels aucune supplémentaire n’amise été attribuée. été attribuée. Pourdotation cette deuxième année de en place Pour du cette deuxième année de mise en place du plan delegestion, budget a été légèrement pour atteindre 797 000 euros. plan de gestion, budget le a été légèrement réduit pourréduit atteindre 797 000 euros. Grâce à une gestion draconienne de la dotation versée par le Ministère de l’écologie, le reliquat de crédit des années antérieures a permis de maintenir les dépenses liées directement à la gestion de la réserve naturelle à 1 073 579 euros. La ventilation de ces dépenses est présentée dans le graphique ci-contre. Masse salariale 549 382 € Total des dépenses en 2012 : 1 073 579 € Ventilation 2012 des dépenses du budget annexe desdeTAAF (réserve naturelle). Je pense qu’il n’est pas nécessaire détailler ce que veut dire chaque rubrique comme nous l’avons fait l’année précédente. Ce graph parle de lui-même (il n’y a pas plus dans la partie « chiffres de l’année » du bilan de l’IPEV ») Bilan d’activités 2012 -8- RNN Terres australes françaises L’équipe de la réserve Nombre d'ETP de la réserve naturelle par fonction Les Taaf ont été désignées « gestionnaire de la réserve naturelle » par décret interministériel. Au sein de la collectivité, la mise en place de la politique environnementale, la rédaction et l’application du plan de gestion sont confiées à la Direction de la Conservation du Patrimoine Naturel. Cette direction œuvre au quotidien avec l’appui des autres directions et des services des Taaf (DST, DAAF, DAIMA, SAJI, service communication, etc.) au développement des actions de conservation de la biodiversité de la réserve. 20 18 14,9 14 12,5 12 10,4 10 9,1 8 6 7,7 3,4 4 2 1,7 0 2010 2011 CDD La Direction de la Conservation du Patrimoine Naturel est divisée en 3 entités : - Le personnel basé au siège des Taaf coordonne la mise en œuvre du plan de gestion. En 2012, l’équipe était constituée de C. Marteau, A. Falguier, J. Ringelstein, S. Gutjahr, A. Pilla, S. Marinesque, A. Forget, C. Mouradian, AI. Guyomard et V. Leveneur. - Les techniciens de la réserve basés dans les laboratoires partenaires mettent en œuvre et coordonnent les actions dans les domaines dont ils sont spécialistes (habitat/flore, oiseaux, mammifères marins, etc.). Encadrés par les « chercheurs partenaires », ils rédigent les protocoles et analysent les données récoltées durant les campagnes d’été, ils coordonnent sur le terrain les équipes et mettent en œuvre les protocoles. Les techniciens de recherche de la réserve en 2012 : A. Garnier, F. Le Bouard, JB. Thiebot, P. Tixier. - Les agents de la réserve naturelle (contractuels ou volontaires de service civique) réalisent le travail de terrain sur les districts. La durée de présence des agents sur le terrain varie de 2 à 12 mois. Les équipes de terrain en 2012 : - Campagne d’été 2011-2012 : C. Anquetil, T. Biteau, H. De Meringo, A. Deniau, H. Fertin, A. Fouchard, A. Garnier, D. Hemery, O. Lamy, E. Lantuejoul, F. Le Bouard, A. Martineau, T. Pagnon, R. Perdriat, T. Tellier, JB. Thiebot, P. Tixier, P. Villard. - Hivernant 2012 : H. Fertin, A. Fouchard, A. Martineau, T. Pagnon, T. Tellier. - Campagnard d’été 2012-2013 : A. Bodin, A. Garnier, D. Gravier, S. Jeudi De Grissac, O. Lamy, F. Le Bouard, M. Loubon, S. Mallol, A. Morisot, S. Pichillou, R. Poncet, M. Rapp, P. Tixier. Bilan d’activités 2012 18,1 16,7 16 VSC 2012 Total Nombre d’ETP de la réserve naturelle par fonction. En 2011, la démarche administrative nécessaire pour effectuer la transition du statut de Volontariat civique à l’aide technique (VCAT) à celui de Volontariat de service civique (VSC) avait empêché pendant une grande partie de l’année de recruter du personnel sous ce type de statut. En 2012, ce problème étant réglé, le nombre d’agents embauchés en VSC a pu être augmenté de 6,1 équivalents temps plein (ETP). Dans le même temps, le nombre de contractuel a lui été diminué de 4,6 ETP. Ceci a permis, à masse salariale constante, d’augmenter le nombre d’employés total de 1,5 ETP. Nombre d'ETP de la réserve naturelle par site 12 11,2 10,2 10 8 6 ETP RNN 2010 5,9 5,6 4,7 5 ETP RNN 2011 ETP RNN 2012 4 1,7 2 1,8 1 0 Siège Laboratoires Total District Nombre d’ETP de la réserve naturelle par site. En 2012, le nombre d’agent sur le terrain a augmenté d’un ETP par rapport à 2011, en revanche, le nombre d’ETP déployé au siège et dans les laboratoires n’évolue quasiment pas. En parallèle, il est constaté que les données de terrain récoltées en 2011 et 2012 n’ont pas toutes été analysées. Pour remédier à ce déséquilibre entre récolte et analyse des données, dès 2013, le nombre d’agent sur le terrain sera revu à la baisse et un plus grand nombre d’ETP sera consacré au traitement des données et à la préparation des campagnes. C’est dans cette optique que fin 2012, un recrutement a été initié pour un poste d’administrateur de données et un poste de coordination des actions de restauration et de lutte contre les espèces introduites. -9- RNN Terres australes françaises Bilan d’activités 2012 - 10 - RNN Terres australes françaises Renforcer la connaissance du patrimoine naturel terrestre et marin Bilan d’activités 2012 - 11 - RNN Terres australes françaises P a r t e n a r i a t s s c i e n t i f i ques Dans le cadre de la convention de partenariat entre les Taaf/ Réserve naturelle et l’Ipev, les collaborations avec des laboratoires de recherche se sont poursuivies et d’autres ont été initiées. Il existe actuellement plusieurs types de partenariats. Appui scientifique pour le développement des inventaires et l’installation des observatoires En 2012, le centre d’étude biologique de Chizé (CNRS CEBC) a apporté son expertise scientifique pour les actions d’inventaires et de suivis à long terme des oiseaux et des mammifères marins (cf. page 13).Ce laboratoire a accueilli F. Le Bouard (technicien de la réserve). Les actions d’inventaires de la flore, des invertébrés et des habitats ainsi que la mise en place des observatoires menées par la réserve naturelle sont encadrées scientifiquement par la station biologique du CNRS de Paimpont. En 2012, ce partenariat a notamment permis d’initier le lancement des observatoires des habitats et de la flore de la réserve (cf. page 21).Ce laboratoire a accueilli A. Garnier (technicienne de la réserve). Appui scientifique pour le développement des connaissances sur les espèces ou les habitats - Dans le cadre du partenariat avec le CNRS de Chizé, un nouveau technicien de recherche de la réserve a été embauché en milieu d’année pour renforcer les connaissances sur les orques de Crozet et initier le programme de connaissance sur les dauphins de Commerson de Kerguelen (cf. page 15). - Le partenariat avec le CNRS de Chizé a également permis de poursuivre la mise en œuvre du Plan National d’Actions en faveur de l’albatros d’Amsterdam (cf. page 16).Ce travail a été réalisé par JB. Thiebot. Albatros d’Amsterdam. - En décembre 2012, un nouveau partenariat devait être mis en place avec l’équipe de JP. Feral (programme Ipev PROTEKER). L’objectif était de participer à la mise en œuvre de l’observatoire des milieux côtiers. Suite à l’avarie du Marion Dufresne le programme a malheureusement été reporté. Bilan d’activités 2012 Appui scientifique pour la définition de la gestion - En 2012, le programme « Ipev RENKER » qui doit apporter une expertise sur la démographie et l’impact potentiel des rennes sur l’archipel Kerguelen entrait dans sa deuxième année de récolte de données. Suite à l’avarie du Marion Dufresne, le programme a été annulé. Néanmoins, les agents de la réserve naturelle présents à Kerguelen ont réalisé quelques relevés et remis en état les exclos. Ce travail de réparation des installations permettra aux chercheurs de poursuivre leur suivi dès la campagne d’été prochaine (cf. page 23). Troupeau de rennes à Kerguelen. Appui scientifique pour la gestion de la réserve naturelle marine à Saint-Paul et Amsterdam. - Au regard des activités de pêche qui se développent dans la réserve naturelle marine autour de Saint-Paul et Amsterdam, il a été décidé de renforcer la gestion durable des ressources marines qui y sont exploitées. Un projet intitulé « Amsterdam St Paul HALieutTiquE : ASPHALTE », a été initié par le MNHN et la réserve naturelle afin d’estimer les biomasses de poissons et de la langouste dans les eaux côtières de Saint-Paul et Amsterdam. Ce projet sera également mené en collaboration avec l’armement « SAPMER », dont les navires seront notamment mis à contribution pour effectuer les campagnes de terrain. Après une première phase de préparation menée en 2012, la campagne prospective sera lancée au premier semestre 2013 (cf. page 35). L’ensemble de ces collaborations n’est possible que grâce au travail de l’Institut polaire français Paul Emile Victor (IPEV) qui coordonne et permet de mettre en œuvre la science sur ces territoires. Les projets de types halieutiques sont quant à eux rendus possibles par le soutien des experts du MNHN et par l’incontournable coopération des armements qui pêchent dans les eaux des îles australes. - 12 - RNN Terres australes françaises I n v e n t a i r e s e t o b s e r v atoires des oiseaux Le travail d’inventaire et de recensement des populations d’oiseaux s’est poursuivi en 2012 sur les trois districts austraux. En parallèle, de nouveaux suivis annuels ont été initiés pour évaluer les tendances de population de certaines espèces. Crozet Lors de la campagne d’été 2011-2012, les agents de la réserve ont réalisé un nouveau dénombrement des pétrels à menton blanc Procellaria aequinoctialis sur l’île de La Possession. Contrairement aux campagnes de 1983, 2004 et 2010 l’échantillonnage par « distance sampling » (ou distance de détection) a été préféré à la méthode de recensement total. Afin de pouvoir comparer les résultats des années précédentes, les deux méthodes d’échantillonnage ont été appliquées sur le site de Pointe Basse. Les premières analyses de ces données semblent montrer que les deux méthodes donnent des résultats semblables. On constate qu’après une baisse de 40% de la population entre 1984 et 2004 (Barbraud et al), la population de pétrels à menton blanc semble se stabiliser, voire augmenter. Afin de confirmer cette tendance, le secteur de Pointe Basse sera dénombré annuellement par distance de détection. Les résultats de l’année 2012-2013 seront exposés dans le prochain bilan d’activités. Kerguelen Une convention entre les Taaf et Leiv Poncet, skipper du navire Peregrine of Hayling, a permis à deux agents de la réserve d’embarquer du 20 décembre 2011 au 20 janvier 2012 pour réaliser des inventaires oiseaux et pinnipèdes sur toute la côte Est de Kerguelen entre la presqu’île Joffre et la Baie de l’Oiseau. Prospection réalisée à bord du voilier Peregrine of Hayling sur la côte Est de Kerguelen pendant la campagne d’été 2011-2012. La campagne a également permis de recenser le nombre de couples reproducteurs de chionis Chionis minor crozettensis sur plusieurs sites (Baie du Marin : 8 nids, Crique de la Chaloupe : 5 nids, Petite Manchotière : 13 nids, Jardin Japonais : 43 nids, Pointe Basse : 3 nids et Mare aux Eléphants : 13 nids ). Les comptages s’étant bien passés ils seront renouvelés durant la campagne d’été 2012-2013 et un suivi annuel est envisagé (nombre de couples sur des secteurs bien définis et succès de reproduction). Débarquement des agents de la réserve en Baie de l’Oiseaux depuis le Voilier Peregrine Of Hayling. Cette très belle opportunité a permis de cartographier toutes les colonies d’oiseaux côtiers observés depuis le voilier, à savoir : - les colonies de cormorans de Kerguelen Phalacrocorax atriceps verrucosus (environ 200 colonies), Suivi des chionis, Chionis minor crozettensis, sur Crozet. Bilan d’activités 2012 - Les colonies de gorfous sauteur Eudyptes filholi et gorfous macaroni Eudyptes chrysolophus (250 colonies). - 13 - RNN Terres australes françaises Au-delà de cette cartographie, les agents de la réserve ont comptabilisé l’ensemble de ces colonies en utilisant des classes de taille. Les agents ont été débarqués à terre tous les jours pour faire des prospections et noter la présence-absence des pétrels à nidification hypogée (130 points de présence de prions sp. Pachyptila sp., 100 pour le pétrel plongeur commun Pelecanoides urinatrix, 80 pour le pétrel à menton blanc, quelques points pour les pétrels plongeurs de Géorgie Pelecanoides georgicus, pétrels de Kerguelen Lugensa brevirostris, pétrels soyeux Pterodroma mollis ou pétrels à tête blanche Pterodroma lessoni). Ils ont également échantillonné par distance sampling les espèces à nidification épigée (canard d’Eaton Anas eatoni, pétrel géant subantarctique Macronectes halli, et skua subantarctique Catharacta antarctica lonnbergi). Dans une moindre mesure une deuxième équipe a mené un travail similaire à partir du navire la Curieuse dans les secteurs de la Baie Larose et de la Baie de La Mouche. Cormoran de Kerguelen Phalacrocorax atriceps verrucosus. Lors de la campagne d’été 2011-2012, un suivi démographique à long terme du pétrel à menton blanc a été initié sur l’île Haute (200 terriers suivis). Le calendrier de la campagne d’été n’a pas permis de suivre la saison de reproduction dans son ensemble, mais les 165 premiers poussins de la colonie ont été bagués avant leur envol. L’objectif pour la prochaine saison est de baguer les adultes et d’estimer le succès de reproduction. Le suivi démographique du pétrel à menton blanc est une priorité pour la réserve qui informe chaque année la CCAMLR (commission conservation de la faune et de la flore antarctique marine) et l’ACAP (Accord de Conservation des Albatros et des Pétrels) des paramètres démographiques disponibles pour les espèces impactées par la pêche palangrière. Pendant l’hiver, les suivis de Canard d’Eaton Anas eatoni se sont poursuivis sur la Péninsule Courbet et des prospections complémentaires ont eu lieu sur la Presqu’île Ronarc’h et dans le fond des fjords du Golfe du Morbihan. Si les résultats sont concluants pour la Péninsule Courbet, qui accueille des regroupements hivernaux importants (plusieurs milliers), les autres secteurs à l’inverse n’étaient pas ou très peu fréquentés. Les dénombrements par «distance sampling» des deux espèces à reproduction hivernale (le pétrel gris Procellaria cinerea et le pétrel noir Pterodroma macroptera) ont continué dans le Golfe du Morbihan sur les îles Hautes, Château et Longue. Pétrel à menton blanc, Procellaria aequinoctialis. L’utilisation du « burrow scope » permet de contrôler les terriers tout en limitant le dérangement. Bilan d’activités 2012 Depuis le mois de septembre 2012 des nouveaux suivis annuels à long terme ont été mis en place (observatoires oiseaux). Ils devraient permettre d’estimer des tendances de population et des paramètres démographiques pour les espèces qui ne sont pas suivies par les programmes soutenus par l’Ipev ou pour lesquelles très peu de données sont disponibles. Cela concerne pour le moment le manchot papou (succès reproducteur pour la population du Golfe du Morbihan), le pétrel de Kerguelen (taux d’occupation des terriers, succès reproducteur) et le prion de la Désolation Pachyptila desolata (estimation de densités sur des points fixes). D’autres espèces viendront s’ajouter à cette liste l’année prochaine (sternes, pétrels tempête, etc.). - 14 - RNN Terres australes françaises Amsterdam Sur l’île d’Amsterdam la population reproductrice d’albatros fuligineux à dos sombre Phoebetria fusca a été entièrement recensée lors de la campagne d’été 2011-2012 par l’équipe de la réserve. Au total 394 nids ont été dénombrés contre les 474 nids du précédent comptage effectué en 2003. Il est néanmoins difficile de déduire une tendance de cette population sachant que le comptage réalisé cette année a été effectués au milieu de la période de reproduction et que certains nids étaient donc déjà potentiellement en échec. Un nouvel inventaire du nombre de couples reproducteurs de skua subantarctique Catharacta antarctica lonnbergi a également été réalisé sur l’île où l’aire de répartition géographique des nids est restée globalement stable ces 14 dernières années. La partie sud du Plateau des Tourbières, accueille 63% des 62 nids recensés. Depuis la protection de cette espèce sur l’île d’Amsterdam, mise en place en 1972, les effectifs augmentent lentement. I n v e n t a i r e s e t o b s e r vatoires des mammifères marins Kerguelen La population d’éléphant de mer Mirounga leonina est suivie annuellement depuis une trentaine d’année sur la Péninsule Courbet par le CEBC de Chizé (programme Ipev 109). Sur le reste de l’île la répartition et les effectifs sont mal connus. Après le nord de la Péninsule Courbet en 2010 et la Presqu’île Ronarc’h en 2011, les agents ont dénombré les femelles présentes sur la plage de l’Anse de l’Antarctique (Presqu’île Jeanne d’Arc) au moment du pic de reproduction. Un agent de la réserve réalise les clichés de dauphins depuis l’Aventure II. La réalisation de biopsies a également été initiée fin 2012 (3 échantillons) et se poursuivra en 2013. Elles permettront d’avoir accès aux données génétiques de cette population et de mieux caractériser l’écologie alimentaire des individus. Eléphants de mer, Mirounga leonina, dans l’Anse de l’Antarctique. Suite à son exploitation par les baleiniers au 19ème siècle, l’otarie à fourrure de Kerguelen Arctocephalus gazella avait disparu de l’archipel jusqu’à la découverte en 1982 d’une petite colonie sur l’île de Croy (Iles Nuageuses). Depuis, cette espèce recolonise l’archipel et de nouveaux sites de reproduction ont été inventoriés lors de la campagne sur le voilier : la pointe d’Anière, la Cap Féron, l’île Dayman, l’île Sibbald et les îles du Veau Marin. En décembre 2012 une mission a été réalisée à Kerguelen pour mettre en place un suivi de la population de dauphins de Commerson, l’objectif principal étant d’en définir son statut de conservation. En 37h de prospection dans le golfe du Morbihan à bord de l’Aventure II, 667 données individuelles (photo-identification) ont été collectées, ce qui a permis d’identifier 27 individus différents. Ces données, qui continueront d’être collectées en 2013, permettront notamment d’estimer la taille des effectifs de dauphins dans cette zone. Bilan d’activités 2012 Dauphin de Commerson photographié dans le cadre du protocole de photo-identification. - 15 - RNN Terres australes françaises Amsterdam Sur l’île d’Amsterdam, les deux précédents comptages d’otaries à fourrure d’Amsterdam Arctocephalus tropicalis, réalisés en 1981 et en 1992, donnaient des résultats quasiment équivalents, ce qui laissait penser que la population avait atteint un palier. Cette année, les agents de la réserve ont renouvelé ce dénombrement (nombre de jeune de l’année) et ont recensé 22 987 jeunes de l’année, ce qui représente un doublement de la population. Aussi, un siècle après l’arrêt de sa chasse intensive, la population d’otaries de l’île poursuit son expansion. Carte des densités des jeunes otaries par secteur sur Amsterdam en 2012. X : pas de comptage, O : aucune jeune otarie observée, puis 7 classes de densité (nombre de jeunes otaries), (1) < 50, (2) 50 < 100, (3) 100 < 500, (4) 500 < 1000, 5) 1000 < 1500, (6) 1500 < 2000, (7) > 2000. 12 3 4 5 6 7 P l a n N a t i o n a l d ’ A c t i on en faveur de l’albatros d’Amsterdam < 50 ≥ 50 < 100 ≥ 100 < 500 ≥ 500 < 1000 ≥ 1000 < 1500 ≥ 1500 < 2000 > 2000 Epizootie Au cours de la campagne d’été 2011-2012, des échantillonnages virologiques ont été réalisés sur 21 poussins à l’envol d’albatros d’Amsterdam, 50 albatros à bec jaune adultes et 12 poussins, 30 albatros fuligineux à dos sombre, 30 gorfous sauteurs subtropicaux et 26 skuas subantarctiques. Ces analyses permettront d’évaluer le réel risque de contamination bactériologique encouru par l’albatros d’Amsterdam et les autres espèces d’oiseaux de l’île. Ces résultats permettront d’adapter au mieux les mesures de biosécurité. En complément de ces prélèvements, une veille virologique a également été menée dans différentes mares de l’île et des prélèvements ont été réalisés sur les rats. L’analyse de l’ensemble de ces prélèvements a été initiée fin 2012 par le CRVOI (Centre de Recherche et de Veille sur les maladies émergentes dans l’Océan Indien). Les résultats sont attendus pour début 2013. Afin de prendre toutes les précautions pour ne pas risquer de transmettre de pathogènes aux albatros d’Amsterdam, un protocole strict de biosécurité a été appliqué pour l’accès au Plateau des Tourbières. Pour renforcer ces mesures, un nouveau protocole de biosécurité a également été instauré sur la colonie d’albatros à bec jaune. Ce protocole vise à limiter les risques de contamination lors de la manipulation des oiseaux et de l’accès aux colonies. Pose d’une balise Argos sur un albatros d’Amsterdam (les mains du manipulateur ont été désinfectées). A l’entrée du Plateau des Tourbières, chaque personne s’équipe avec des affaires dédiées uniquement à ce site. Bilan d’activités 2012 - 16 - RNN Terres australes françaises Suivis en mer Dans le cadre de l’amélioration des connaissances sur la répartition des oiseaux en mer, 21 géolocalisateurs miniaturisés et 5 balises Argos ont été posés sur des poussins à l’envol au cours de la campagne d’été 2011-2012. Les campagnes de terrain de 2011 et 2012 auront ainsi permis de réaliser l’ensemble des travaux portant sur la répartition des oiseaux en mer prévu dans le Plan National d’Actions. Ces données, analysées en 2012, permettent de disposer de 34 trajets d’adultes en incubation, 24 trajets en garde du poussin, 269 trajets en élevage du poussin, 14 suivis sur la période inter-nuptiale, 12 suivis de juvéniles en dispersion post-natale et 5 suivis d’un an pour les immatures. Albatros d’Amsterdam équipés d’une balise Argos. Ces données de suivi en mer sont indispensables pour définir les actions de conservation : • Elles servent de base aux analyses spatiales pour construire des modèles d’habitat pour l’albatros d’Amsterdam (travaux en cours). • Elles permettent de définir les zones de recoupements entre la distribution des oiseaux (à chaque stade de vie) et la répartition de l’effort de pêche à la palangre. Ceci permet d’estimer les risques de capture accidentelle par secteur et par période. Les analyses réalisées montrent qu’à tous les stades de vie, l’espèce est massivement au contact potentiel des pêcheries hauturières à la palangre dans l’Océan Indien (dont l’organisme régional de pêche est la CTOI) mais également qu’un risque non négligeable d’interaction existe en Atlantique (dont l’organisme régional de pêche est l’ICCAT). • Elles permettent d’envisager la mise en place de « zones classées » tels que les « Important Birds Areas ». Les premières analyses se sont déroulées en 2012 et devraient se poursuivre l’an prochain. Un renforcement des mesures conservatoires ! Les données du Plan National d’Actions en faveur de l’albatros d’Amsterdam (PNA) ont été présentées dans deux documents officiels de la Commission Thonière Océan Indien (CTOI) et ont permis d’importantes avancées en matière de limitation de prises accessoires d’oiseaux au sein de la zone de la convention. En 2011, la zone soumise aux mesures d’atténuation des captures accidentelles d’oiseaux marins a été élargie, passant du 30°S au 25°S. Dans cette zone les navires ont obligation d’appliquer au moins l’une des trois mesures de conservation suivantes : lestage des lignes, mise à l’eau des lignes de nuit et mise en place des banderoles d’effarouchement. En 2012, les mesures ont encore été renforcées avec l’obligation d’adopter au moins deux des trois mesures de conservation. 1 Résultats marines importantes vert) pour les albatros (en d’Amsterdam en phase inter-nuptiale. Figure 1. préliminaires Résultatsd’identification préliminairesd’aires d’identification d’aires (en marines importantes vert) pour les albatros d’Amsterdam en phase Triangles vers le haut et vers le bas : Amsterdam et Saint Paul, respectivement. inter-nuptiale (7 premiers suivis GLS disponibles). Triangles vers le haut et vers le bas : Amsterdam et Saint Paul, respectivement. Bilan d’activités 2012 - 17 - RNN Terres australes françaises Impact des mammifères introduits Dans le volet impact des espèces introduites, toutes les photos récoltées par les caméras positionnées à proximité des nids en 2011 ont été analysées. Il ressort de l’analyse de ces clichés que les rats sont bien présents à proximité immédiate des nids d’albatros d’Amsterdam durant la phase de garde du poussin. Cependant, aucune photo n’a démontré une interaction directe des rongeurs avec les oiseaux. La communication En termes de communication, une version française et une version anglaise du PNA ont été éditées selon la charte graphique du ministère de l’écologie. Une brochure synthétique du PNA a également été réalisée en anglais, en français et en espagnol. Ces documents seront très largement diffusés dans les Organisations Régionales de Gestion des Pêches (IOTC, CCAMLR, CCSBT, etc.). Agir pour Agir pour le Milan royal l’albatros d’Amsterdam L’essentiel d’actions L’essentieldu du plan plan national national d’actions 2008-2012 2011-2015 Ministère de l'Écologie, durableetetde del’énergie la Mer, Ministère de de l'Énergie, l’écologie, du du Développement Développement durable en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat www.developpement-durable.gouv.fr www.developpement-durable.gouv.fr Les actions du PNA ont également été présentées au cours de plusieurs conférences ainsi que sur le Marion Dufresne lors des différentes rotations. Photo prise par les caméras positionnées à proximité des nids. Passage d’un rat à droite du cliché. Amélioration des connaissances des populations d’orques de Crozet Terrain réalisé Campagne d’été 2012-2013 Du 17/11/2012 au 6/12/2012, 44 observations d’orques ont été réalisées, la majorité à la baie américaine. Au total 15 individus différents ont été identifiés représentant 4 unités matriarcales distinctes (Figure 1). 940 photos ont été prises et seront saisies à posteriori dans la base de données de photoidentification des orques existante. site restreint. Les occasions de déploiement dans de bonnes conditions ont donc été nulles. Trois biopsies ont pu être effectuées (photo ci-contre et cidessous), toutes sur des femelles adultes depuis la côte. Ces échantillons permettront entre autres d’avoir les signatures isotopiques de deux unités supplémentaires et ainsi renforcer la mise en évidence de variations intra-populationnelles d’écologie alimentaire, observées entre les unités. En effet, nous atteignons un total de 8 unités échantillonnées sur les 25 unités recensées dans la population. Echantillon de peau et de gras collecté. Tir d’une flèche à biopsie depuis la plage de la baie américaine sur une femelle adulte (C004). Aucune balise n’a pu être déployée cette année. En effet, le déploiement de tels appareils nécessite une position quasi parfaite du tireur vis-à-vis de l’animal (angle de 90° et distance inférieure à 15 mètres), le risque de mauvais déploiement ou de perte de la balise doit être limité au maximum, la météo n’a été que trop rarement favorable et le temps sur Bilan d’activités 2012 Analyses réalisées durant l’hiver 2012 L’hiver 2012 a été dédié à la finalisation des analyses destinées à la thèse de Paul Tixier soutenue le 10 juillet 2012. Ces analyses ont été effectuées au CNRS de Chizé et ont concerné 3 domaines de recherche liés à l’écologie, la démographie et la conservation de la population d’orques de Crozet. Les résultats principaux sont présentés ici. Organisation sociale En utilisant l’ensemble des données d’observation et de photo-identification collectées depuis début 2003 jusqu’à fin 2011 (42 312 représentations photographiques d’ailerons - 18 - RNN Terres australes françaises Terrain réalisé CE 2012/2013 Du 17/11/2012 au 6/12/2012, 44 observations d’orques ont été réalisées, la majorité à la baie américaine. Ces observations représentent un effort sous-jacent de 114 heures de veille active. Au total 15 individus différents ont été identifiés représentant 4 unités matriarcales distinctes (Figure 1). 940 photos ont été prises et seront saisies à posteriori dans la base de données de photoidentification des orques aux CEBC. 541 observations), de nouvelles analyses sociales ont été la signature en Azote (N) est supérieure à celles des manchots royaux et des éléphants de mer austraux avec un facteur d’enrichissement correspondant à un régime alimentaire essentiellement composé de ces deux types de proie (Figure 3). La légine, dont la position trophique apparaît supérieure à celle des orques, n’apparaît pas constituer une proie importante du régime alimentaire des orques à l’échelle de la population. Cependant, à l’échelle des unités matriarcales les de la population. Cependant, à l’échelle des unités matriarcales les analyses suggèrent u de la population. Cependant, à l’échelle des matriarcales lesavec analyses suggèrent analyses suggèrent un avec effet positif du unités taux positif du taux d’interaction les pêcheries sur la d’interaction signature en Azote des 6 groupes sociau positif dunous tauxavions d’interaction avec les en pêcheries signature en sociaux Azote des 6 groupes socia lesquels (Figure 5.).sur les pêcheries surdes la échantillons signature Azote desla 6 groupes lesquels nous avions des échantillons (Figure 5.). pour lesquels nous avions des échantillons (Figure 4). et réalisées. Figure1. 1. Unités matriarcales C068, un groupe représentant majeure partie des Figure Unités matriarcales C068, un groupela représentant laobservations mad’orques depuis l’Ile de la Possession entre le 17/12/2012 et le 6/12/2012. jeure partie des observations d’orques depuis l’Ile de la Possession entre le 17/12/2012 et le 6/12/2012. Trois biopsies ont pu être effectuées (Figure 2.), toutes sur des femelles adultes depuis la côte. Ces échantillons sont d’autant plus précieux qu’ils permettront entre autres d’avoir les signatures Lesisotopiques résultatsde montrent que les 76 etorques adultes utilisées dans deux unités supplémentaires ainsi renforcer la mise en évidence de variations intrapopulationnelles d’écologie alimentaire observées entre les unités. En effet, nous atteignons un total l’analyse sont organisées en 25 unités constantes (Figure 2). de 8 unités échantillonnées sur les 25 unités recensées dans la population. La taille des unités sociales constantes était en moyenne comprise entre 3 et 4 individus. Connaissant l’âge et le lien social de certains individus des groupes d’orques de Crozet, il est probable que les 25 groupes sociaux constituent des unités Figure 4. Ratios isotopiques du carbone et de l’azote (moyennes ± SD) des orques de Crozet ain Figure 4. 3. Ratios isotopiques du carbone et deetl’azote (moyennes ± SD) des orques de Crozetd’en ain matriarcales. des différentes espèces marines faisant partie de régime alimentaire ou susceptibles Figure Ratios isotopiques du carbone deleur l’azote (moyennes ± SD) des différentes espèces faisant de leur régimemarines alimentaire ou susceptibles d’en f partie. des orques de Crozetmarines ainsi que des partie différentes espèces faisant partie. partie de leur régime alimentaire ou susceptibles d’en faire partie. Figure 4. ou Effet du niveau d’interaction dematriarcales 6 unitésentre matriarcales déprédation, spécialisations alimentaires différentes les groupes, Figure 5. Effet dudeniveau d’interaction de 6naturelles unités d’orques avec ou lesd’une pêcheries sur d’orques avec lesprocessus sur de la isotopique en Azote, combinaison des précédents. Figure 5. Effet dudeux niveau d’interaction 6signature unités matriarcales d’orques avec les pêcheries sur signature isotopique enpêcheries Azote, utilisée comme marqueur trophique. utilisée isotopique comme marqueur signature en Azote,trophique. utilisée comme marqueur trophique. En conclusion, ces résultats montrent que la légine n’est pas une proie essentielle du En conclusion, montrent que la légineenn’est pasd’apport une proie essentielle alimentaire de ces ces résultats orques mais que des variations terme de cette proie du pot alimentaire deles cesgroupes orquessociaux mais que des 6). variations en terme d’apport de cette existent entre (Figure Il est possible que ces variations soientproie dues àpot un existent les groupes sociauxunité (Figure 6). Il est possible ces variations dues à un artificielentre différent pour chaque matriarcale issu deque différents niveauxsoient de spécialisat artificiel différent pour chaque unité matriarcale issu de différents niveaux de spécialisati Figure 2. Dendrogramme obtenu par analyse de groupe des associa- Figure 3. Dendrogramme obtenu par analyse de groupe des associations entre 76 individus montrant entre 76 individus montrant une organisation sociale composée unetions organisation sociale composée de 8 ensembles et 25 sous-ensembles pouvant être assimilés aux de maternelles 8 ensembles 25d’une sous-ensembles pouvant être assimilés uniunités danset le cas population d’orques. L’identifiant donné à cesaux unités maternelles et utilisé pour le reste des analyses est indiqué. tés maternelles dans le cas d’une population d’orques. L’identifiant donné à ces unités maternelles et utilisé pour le reste des analyses est indiqué. Signatures isotopiques Les 18 échantillons de peau provenant des biopsies réalisées en 2011 (6 groupes sociaux différents), Signatures isotopiques ont été utilisés pour une analyse isotopique. Les résultats montrent notamment que la signature en Azote (N) est supérieure à celles des manchots royaux et des éléphants de mer austraux avec un facteur d’enrichissement correspondant à un régime alimentaire essentiellement composé de ces Les 18 échantillons de peau provenant des biopsies réalisées Figure Variations des taux de rencontre moyens entre les unités madeux types de proie (Figure 4.). La légine, dont la position trophique apparaît supérieure à celle des 6.5. Figure Variations des taux de rencontre moyens entre les unités maternelles depuis les côtes de l’Ile en 2011 (6pasgroupes différents), ont alimentaire été utilisés pour à l’échelle ternelles depuis les côtes de l’Ile de la Possession (noir) et depuis les orques, n’apparaît constituer sociaux une proie importante du régime des orques de la Possession (noir) et depuis les palangriers (=taux d’interaction, gris) calculés entre 2003 et 2011. une analyse isotopique. Les résultats montrent notamment que palangriers (=taux d’interaction, gris) calculés entre 2003 et 2011. Démographie Bilan d’activités 2012 la survie apparente et la reproduction, - 19 Les - travaux effectués sur deux paramètres démographiques, RNN Terres australes françaises en utilisant les données de photo-identification et d’observation collectées entre 1977 et 2011, suggèrent une influence significative de l’interaction avec les pêcheries sur les orques de Crozet. Cette influence a d’abord été négative dans les années 1990, confirmant les interactions létales avec En conclusion, ces résultats montrent que la légine n’est pas une proie essentielle du régime alimentaire de ces orques mais que des variations en terme d’apport de cette proie potentielle existent entre les groupes sociaux (Figure 5). Il est possible que ces variations soient dues à un apport artificiel différent pour chaque unité matriarcale issu de différents niveaux de spécialisation à la déprédation, ou de spécialisations alimentaires naturelles différentes entre les groupes, ou d’une combinaison des deux processus précédents. L’important apport artificiel en ressources que constitue la légine prélevée sur les palangres (estimée à environ 116 tonnes par an, Tixier, 2012) peut être une hypothèse expliquant cette tendance. A l’inverse, les années 2000 sont marquées par un déclin significatif des orques n’interagissant pas avec les pêcheries, qui ne bénéficient pas de ressources supplémentaires issues de la déprédation. D’autres facteurs, et notamment des facteurs naturels (e.g. abondance de la ressource) qui peuvent expliquer cette diminution, sont encore à déterminer. Figure Effet taux d’interaction avec les les pêcheries sur la des orques de Crozet Figure8.7. Effetdudu taux d’interaction avec pêcheries surfécondité la fécondité des orques de Crozet. Orques à proximité des palangriers de pêche à la légine. Démographie Suite du projet pour 2013 Perspective du projet pour 2013 Les travaux effectués sur deux paramètres démographiques, la survie apparente et la reproduction, en utilisant les données de photo-identification et d’observation collectées entre 1977 et 2011, suggèrent une influence significative de l’interaction avec les pêcheries sur les orques de Crozet. Cette influence a d’abord été négative dans les années 1990, confirmant les interactions létales avec les navires braconniers, créant une surmortalité non négligeable sur la population (Figure 6). Cette tendance s’inverse après 2002, année de fin de l’activité braconnière à Crozet, et les analyses suggèrent un effet positif de l’interaction avec les pêcheries sur la survie mais aussi sur la reproduction (Figure 7). Face enjeux critiques de conservation qui sur cettequi a perdu environ Face auxaux enjeux critiques de conservation qui pèsent surpèsent une population ses effectifs dans lesaannées 1990 (Tixier, 60 2012), est ses nécessaire de continuer population qui perdu environ % ilde effectifs dans le suivi à long des orques de Crozet par photo-identification, depuis les côtes de l’île de la Possession d’une les années 1990 (Tixier, 2012), la réserve naturelle a décidé d’autre part depuis les palangriers à la légine (partie majeure de la population). Ce suivi est de renforcer suivi à de long terme des orques dedémographique Crozet par des effectifs d’u déterminant pourleexaminer manière robuste l’évolution photo-identification, depuis les côtes de l’île de la Possession espèce aussi longévive que l’orque. d’une part, et d’autre part depuis les palangriers à la légine De nombreuses questions encore en Ce suspend, sur l’écologie alimentaire (partie majeure de larestent population). suivinotamment est déterminant naturelle de ces orques en dehors des périodes d’observation. De nouvelles analyses de sign pour examiner l’évolution d’une isotopiques seront conduites dèsdémographique le début de l’annéedes 2013effectifs sur les échantillons collectés lors espèce aussi longévive que l’orque. dernière campagne de terrain. Avec un total de 21 échantillons et 8 groupes représentés, ce analyses permettront de préciser les variations de régime alimentaire entre les groupes et d estimer l’influence potentielle de la légine prélevée sur les palangres. Les analyses démographiques prévues pour 2013 viseront notamment à examiner de maniè précise les facteurs influençant la reproduction dans les groupes sociaux d’orques. En particu nous allons nous intéresser à l’influence différentielle de l’abondance des proies sur la fécon groupes en fonction de leur composition et effectuer de meilleures prédictions sur l’évolutio démographique de la population à long et moyen terme, un objectif essentiel dans la définit enjeux de conservation pesant sur cette population. Figure 6. Evolution de la survie apparente adulte des orques de Crozet suivant si elles interagissent ou des pas avec les pêcheries, Figure 7. Evolution de la survie apparente adulte orques de Crozet suivant si ellesestimée interagissent ou entre 1977 et 2011. pas avec les pêcheries, estimée entre 1977 et 2011. Bilan d’activités 2012 - 20 - RNN Terres australes françaises I n v e n t a i r e s e t o b s e r vatoires des habitats, des plantes et des invertébrés Afin d’actualiser les listes d’espèces introduites présentes sur l’île de la Possession (Crozet), un inventaire des spermaphytes introduits a été réalisé par les agents de la réserve. Cet inventaire a permis de dénombrer 67 espèces végétales introduites, dont 20 qui n’avaient jamais été recensées sur cette île. Cet inventaire devrait être complété en 2013 lors de la détermination, par les spécialistes du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, de l’herbier qui a été constitué lors de ce travail. Cette mission d’inventaire a également permis de compléter la répartition de ces espèces sur l’ensemble de l’île de la Possession et d’éradiquer certaines d’entre-elles dont la dispersion était très limitée (exemple : Plantago major, Viola tricolor, etc.) Dans la même approche, Hughes Fertin, agent de la réserve à Amsterdam a réalisé un état des lieux des habitats, de la flore et de la faune invertébrée de l’île St Paul (carte ci-dessous). Il y a également recensé les nouvelles espèces introduites. Après le tri et la détermination des échantillons ces données permettront, de mettre à jour les listes d’espèces végétales et d’invertébrés de l’île et d’envisager des actions de restauration ou d’élimination d’espèces. A Kerguelen, les agents ont poursuivi le travail de description des habitats à l’aide de relevés phytosociologiques. Ils ont également démarré l’inventaire des espèces introduites sur des sites ayant connu historiquement des ensemencements volontaires de graminées exogènes, tel que l’île Haute, l’île du Château ou encore Port Couvreux. Représentation des mailles prospectées sur l’île de St Paul. Cabanes de Port Couvreux, sur la presqu’île Bouquet de la Grye (nord du Plateau Central). Site appartenant à l’habitat à graminées introduites. Sur la campagne d’été 2011-2012 : • 612 fiches de relevés phytosociologiques ont été réalisées portant le nombre de relevés total à 1937. • 753 fiches de relevés floristiques ont été réalisées portant le nombre de relevés total à 1590. En partenariat avec le programme « Ipev 136 », l’ensemble de ces données a enrichi la base de données. Un document de synthèse présentant la répartition des espèces introduites végétales de l’île de la Possession sur un maillage d’1km par 1km a été réalisé (carte page suivante). Ce document servira de référence pour l’élaboration de la politique d’éradication des plantes introduites sur l’archipel de Crozet. Habitat primitif à Kerguelen. Bilan d’activités 2012 - 21 - RNN Terres australes françaises Nombre d’espèces végétales introduites sur l’île de la Possession. Les données ont été récoltées par les agents de la réserve au cours des campagnes 2010-2011 et 2011-2012. Ces données sont non exhaustives car certaines mailles n’ont pas été prospectées de facon approfondie. Enfin, les cartographies de répartition des plantes introduites de Kerguelen ont été actualisées et les données phytosociologiques acquises entre 2010 et 2012 ont été valorisées par le programme « Ipev 136 ». Cette démarche a permis d’initier une réflexion sur l’amélioration du référentiel des habitats de Kerguelen qui sera testé lors de la saison 2012-2013. Lors des deux dernières années de mise en œuvre du plan de gestion, le travail à Crozet et Kerguelen s’est concentré principalement sur les inventaires de la flore et des habitats dans le but d’en établir un état des lieux. A partir de 2013, l’équipe de la réserve mettra en place des observatoires permettant de suivre sur le long terme l’évolution des habitats, la répartition des espèces introduites et des espèces à forte valeur patrimoniale. Sur l’île d’Amsterdam, suite à l’éradication complète des bovins en 2010, d’anciens transects de suivis de la végétation, initiés dans les années 80 par le programme « Ipev 136 », ont été « réactivés ». Les données récoltées permettront de suivre l’évolution de la végétation sur les zones soumises à la pression des bovins jusqu’en 2010 et de les comparer aux données historiques. L’ensemble de ces protocoles seront mis en place au cours de la campagne d’été 2012-2013. Les protocoles permettant de répondre aux objectifs ci-dessous devront être testés en 2013 : - Observer l’évolution des habitats face aux changements climatiques, à la fréquentation humaine et à la dynamique des espèces exogènes. - Suivre la dispersion des plantes et des invertébrés introduits. Ces données permettront, entre autres, de juger de l’efficacité des mesures de biosécurité mises en place. - Approfondir les connaissances sur l’état des populations de certaines espèces emblématiques telles que le Lyallia kerguelensis ou le choux de Kerguelen (Pringlea antiscorbutica) et déterminer l’impact des mammifères introduits sur ces espèces. Mise en place d’un quatrat de relevé de végétation dans le cadre de l’observatoire des habitats. Bilan d’activités 2012 - 22 - RNN Terres australes françaises Etude de la répartition et de l’impact des rennes à Kerguelen Au cours de la campagne d’été 2011-2012, un agent de la réserve a participé, au côté du responsable du programme « Ipev RENKER », Gilles Yoccoz et de sa collaboratrice Caroline Dekeyser, à la récolte des données suivantes : • Relevés de végétation. Ces données seront couplées à la présence/absence des rennes ; • Récoltes de matériel végétal devant permettre d’identifier les espèces végétales par leur ADN (barcoding) ; • Prélèvements de crottes de rennes permettant de définir leur régime alimentaire et d’en déduire leur impact potentiel sur la végétation originelle. Durant l’hiver 2013, l’analyse de l’ensemble de ces données devrait permettre d‘apporter les premières réponses sur la distribution et la démographie des rennes à Kerguelen ainsi que sur leur impact sur les milieux. Cette campagne a également été l’occasion d’installer des « exclos » sur les sites de Molloy et de Val Travers. Ils permettront à terme de déterminer l’impact des rennes, mais aussi celui des lapins sur la végétation. Malgré l’avarie du Marion Dufresne en novembre 2012, les agents de la réserve ont réalisé une partie du travail prévu sur la campagne d’été 2012-2013. Ainsi, les exclos ont été photographiés et remis en état, les crottes de lapins et de rennes à proximité des exclos ont été comptées et prélevées et enfin, des photos de troupeaux ont été réalisées. Bilan d’activités 2012 Exclos empêchant les rennes de brouter la végétation (site de Val Travers). - 23 - RNN Terres australes françaises Bilan d’activités 2012 - 24 - RNN Terres australes françaises Gérer et restaurer Bilan d’activités 2012 - 25 - RNN Terres australes françaises Gestion des espèces introduites parvenues dans la réserve On compte à ce jour dans la réserve naturelle huit espèces introduites de mammifères terrestres, une espèce d’oiseau et cinq espèces de poissons d’eau douce. Dans les archipels de Crozet et Kerguelen, on recense 113 espèces de plantes supérieures introduites (source : Annexe du plan de gestion et base de données Flore/Habitats de la réserve naturelle) et 37 espèces d’invertébrés introduits (Frenot et al., 2005). Certaines de ces espèces ont un impact avéré sur les écosystèmes austraux, ce qui impose la mise en place de programmes de gestion, telles que des éradications ou des régulations de populations. En 2012, sur les trois districts, 22 espèces de plantes ont fait l’objet de mesures d’éradication. Ces mesures ont été appliquées aux espèces de plantes exogènes encore peu répandues à proximité de la base Alfred Faure à Crozet ainsi qu’à celles découvertes sur les sites isolés de la réserve (Crozet, Kerguelen, St Paul). Au vu des premiers résultats, il semble nécessaire d’adapter les protocoles d’éradication aux spécificités de chaque espèce et d’améliorer les suivis post-éradication. Concernant les grands herbivores, le plan d’éradication des moutons et des mouflons, initié en 2008, touche désormais à sa fin (cf. page 28). Les rennes, introduits dans les années 1950, font l’objet d’un suivi particulier. Les résultats de cette étude permettront de définir si cette espèce devra faire l’objet de mesures particulières de gestion (cf. page 23). Enfin, en ce qui concerne les rongeurs, une synthèse bibliographique doit être menée prochainement permettant d’établir des axes prioritaires dans la mise en place des mesures de gestion. Le plan de gestion prévoit notamment l’identification des îles du Golfe du Morbihan pouvant faire l’objet d’une campagne d’éradication. Espèce Nom commun Nom latin Felis catus Mus musculus Oryctolagus cuniculus Ovis aries Ovis gmelini Rangifer tarandus Rattus norvegicus Rattus rattus Mammifères Chat domestique Souris grise Lapin de garenne Mouton Mouflon Renne Rat surmulot Rat noir Poissons Oncorhynchus kisutch Saumon coho Salmo alpinus Omble chevalier Salmo salar Saumon atlantique Salmo trutta Truite commune Salvelinus fontinalis Omble de fontaine Estrilda astrild Crozet (Ile de la Possession) District Kerguelen Amsterdam X X X X X X X X X X St Paul X X X X X X X Oiseau Bec rose Nom latin Espèce Nom commun X X X Espèce Famille Crozet Kerguelen St Paul Retrait des espèces introduites végétales sur Crozet (Ile de la Possession) District Kerguelen Amsterdam Mammifères Chat domestique Felis catus X St Paul X Éradication de la Mus musculus du plant Sourisde griseVaccinium sp. découvertX à proximité X X Oryctolagus cuniculus Lapin de garenne X base Alfred-Faure, Crozet. Ovis aries Mouton X Ovis gmelini Mouflon X Rangifer tarandus Renne X Malgré les données GPS et la mise en place de ringot, cerRattus norvegicus Rat surmulot X Rattus rattus noir été retrouvésX pour en Xeffectuer le suivi tains sites n’ontRatpas Poissons post éradication. Sur les sites sur lesquels leX suivi a pu être Oncorhynchus kisutch Saumon coho Salmo alpinus Omble chevalier mené, on constate de nombreuses reprises X de bruyère. Au Salmo salar Saumon X vu de ces résultats, les actions d’éradication d’éricacées ne atlantique Salmo trutta Truite commune X seront pas poursuivies en 2013 sur la base XXAlfred Faure. Le Salvelinus fontinalis Omble de X gestionnaire se fontaine donne le temps d’effectuer la bibliographie Oiseau nécessaire pour améliorer le protocole d’éradication et de Estrilda astrild Bec rose X suivi. La recherche de nouveaux plants sera toutefois une priorité afin de compléter la répartition actuelle des espèces. Espèce Vertébrés introduits présents par district. Bilan en sacs de papier kraft puis brûlés à l’incinérateur. Au cours de la campagne 2011-2012, l’inventaire des spermaphytes introduits sur base permit d’étendre les actions d’éradication sur 18 espèces considérées comme très peu répandues ou nouvellement observées (tableau ci-dessous). Chaque action d’éradication fut renseignée (fiche terrain) et l’ensemble des informations récoltées ont été intégrées dans une base de données afin de permettre la vérification de l’efficacité des éradications les années suivantes. Parallèlement, le suivi des patchs arrachés en 2010 a été initié. Anthoxanthum odoratum Bellis perennis Calluna vulgaris Dactylis glomerata Dactylorhiza sp Digitaria sanguinalis Erica ciliaris Erica tetralix Fragaria vesca Geranium robertianum Holcus lanatus Leontodon taraxacoides Lolium perenne Malus sylvestris Plantago lanceolata Plantago major Prunella vulgaris Rumex conglomeratus Solanum nigrum Sonchus oleraceus Vaccinium sp Viola tricolor subsp Total Famille Poaceae Asteraceae Ericaceae Poaceae Orchidaceae Poaceae Ericaceae Ericaceae Rosaceae Geraniaceae Poaceae Asteraceae Poaceae Rosaceae Plantaginaceae Plantaginaceae Lamiaceae Polygonaceae Solanaceae Asteraceae Ericaceae Violaceae Crozet X X X X X X X X X X X X Kerguelen St Paul X X Anthoxanthum odoratum Poaceae X X Crozet Bellis perennis Asteraceae X X Calluna vulgaris Ericaceae X Les premières éradications de plantesX introduites sur l’île X Dactylis glomerata Poaceae X Dactylorhiza sp Orchidaceae X de la Possession (Crozet) ont été initiées en 2010 sur l’enX Digitaria sanguinalis Poaceae X X semble Erica ciliaris des bruyères (Erica Ericaceaesp, Calluna X vulgaris) présentes X Erica tetralix Ericaceae X X dans les environs de laRosaceae base Alfred Faure. Au cours de la Fragaria vesca X X Geranium robertianum Geraniaceae 205 pieds X campagne d’été 2010-2011, localisés par GPS 18 1 4 Holcus lanatus Poaceae X avaient été arrachés à Asteraceae l’aide de pioches afin de retirer un Leontodon taraxacoides X X Lolium perenne Poaceae X Récapitulatif des actions d’éradication menées sur les spermaphytes inmaximum plans furent ensuite conditionnés Malus sylvestris de racines. Les Rosaceae X troduits des trois districts de la réserve en 2012. Plantago lanceolata Plantaginaceae X Plantago major Plantaginaceae X Prunella vulgaris Lamiaceae X Rumex conglomeratus Polygonaceae X d’activités 2012 - 26 RNN Terres australes françaises Solanum nigrum Solanaceae X Sonchus oleraceus Asteraceae X Vaccinium sp Ericaceae X Élimination des espèces introduites « isolées » Dans le cadre des actions de limitation des risques de dispersion des espèces allochtones, un protocole spécifique pour l’éradication des espèces introduites isolées ayant une répartition limitée a été mis en place en 2012. La démarche suivie consiste à : - identifier la zone de prélèvement (points GPS, ringots ou piquets et photographies , - prélever des individus et les mettre en herbier (indispensable à la détermination), - prélever l’ensemble des plantes par arrachage puis les rapatrier sur base sans les disséminer, - veiller au nettoyage complet du matériel de terrain sur le site d’éradication puis sur base, incinérer les plantes sur base, - mettre en place un suivi de la zone de prélèvement afin de pouvoir confirmer l’éradication dans les années à venir. En 2012, les agents de la réserve ont ainsi pu éradiquer deux populations de Prunella vulgaris sur l’île Haute et sur l’île Longue et quatre espèces sur St Paul. Population de Prunella vulgaris de l’Ile Longue avant éradication. Préparation de l’éradication, Ile Haute, Golfe du Morbihan, mai 2011. Le site est identifié à l’aide de piquets en bois peints. La touque est destinée au transport des plantes éradiquées. Éradication des plantes à l’aide de truelles pour veiller à l’extraction de la totalité des racines, puis mise en sac poubelle avant le transport en touque. Ile Longue, Golfe du Morbihan. Photographie de la population de l’Ile Haute avant mise en herbier d’échantillons et éradication. Arrachage de Leontodon taraxacoides par Hughes Fertin le long de la Crête de La Novara à Saint Paul. Bilan d’activités 2012 - 27 - RNN Terres australes françaises Retrait des espèces introduites animales En 2009, le troupeau de mouflons de l’île Haute a été éliminé, à l’exception de quelques individus (5 identifiés en 2011). Afin de faciliter l’abattage des derniers animaux, il a été décidé de stopper les activités de régulation et de ne les reprendre qu’à la fin de l’année 2011. En 2012, après de nombreuses sessions de chasse, 4 individus ont finalement été abattus ne laissant qu’un mâle (blessé) sur l’île. Malgré l’organisation d’autres sorties de régulation, il n’a pas été possible de terminer l’abattage. Une ou deux sorties de contrôle seront organisées en 2013. Sur l’île Haute et sur l’île Longue, le programme « Ipev ECOBIO » a mis en place un suivi de la végétation par transects. Ce suivi permettra d’en appréhender l’évolution après le retrait des mammifères introduits. Suite à l’élimination des troupeaux, les agents de la réserve ont commencé le démantèlement des clôtures de l’île Longue. Cette action devra être poursuivie dans les années à venir et finalisée une fois que les béliers se seront définitivement éteints. En parallèle à ces travaux, sur l’île du Château, la totalité des anciennes clôtures a été démantelée et rapatriée sur base. Sur l’île aux Moules elles ont été entièrement démantelées, une partie a été rapatriée et l’autre partie est encore en attente sur l’île. Elle sera rapatriée lors de la première rotation australe de 2013. Carcasse de mouflon sur l’île Haute. La campagne d’été 2011-2012 et l’hivernage 2012 ont permis de finaliser l’élimination des brebis et des agneaux de l’île Longue et de limiter la population de béliers. Les derniers agneaux de l’île ont été triés et abattus sur le district afin d’être consommer par la base. Dans une seconde phase, les adultes qui avaient été préalablement triés ont été abattus. Au total, 1056 individus ont été prélevés au cours de la campagne d’été et de l’hivernage (mâles, femelles et agneaux). Fin 2012, il ne reste donc que des béliers, estimés à 200 individus, rassemblés dans un parc de l’île Longue. Les béliers de l’île Longue. Bilan d’activités 2012 Démantèlement des clôtures de l’île Longue par les agents de la réserve. Lors de ces travaux de nombreux oiseaux morts (pétrels géants, pétrels à menton blanc…) ont été retrouvés enchevêtrés dans le grillage. Ce constat montre l’intérêt de cette action de restauration pour la faune aviaire. Pétrel à menton blanc capturé dans une des clôtures de l’île Longue. - 28 - RNN Terres australes françaises R e st a u r a t i o n d u Phylica arborea à Amsterdam Depuis 2010, l’équipe de la réserve naturelle a mis en place une pépinière dédiée à la multiplication du Phylica arborea. En parallèle à cette installation, une synthèse bibliographique des connaissances de cette espèce, ainsi qu’un état des lieux des peuplements de l’île ont été réalisés. Ces travaux ont permis de mettre en lumière la faible régénération naturelle sur l’île et le faible taux de germination des graines en pépinière. A partir de ces éléments, il a été décidé en 2012 d’étudier ces processus afin d’assurer sur le long terme une régénération naturelle permettant à l’espèce de recoloniser le milieu sans l’intervention perpétuelle de l’homme. Une production de plants optimisée Les semis réalisés par les agents de la réserve naturelle ont révélé que cette espèce n’était pas simple à « cultiver ». Les pourcentages de germination obtenus étaient généralement de 2 à 15%, avec une moyenne située aux alentours de 7%. Ainsi, après une année et demie de fonctionnement de la pépinière, la production n’était que d’environ 1400 plants : 1 100 plants obtenus la première année, puis seulement 300 nouveaux plants obtenus en avril 2012 à la fin de la campagne d’été. Afin d’améliorer ces résultats, une phase de tests de germination a été réalisée par Hughes Fertin, agent de la réserve, durant l’hiver austral. Ces tests ont permis d’étudier les mécanismes de dormances morphologiques (état immature de l’embryon), physiologiques (présence d’un mécanisme inhibiteur physiologique), physiques (imperméabilité du tégument ou du péricarpe à l’eau et à l’air), chimiques (présence dans la graine d’un composé inhibant la croissance) et mécaniques (résistance mécanique du tégument et/ou du péricarpe à la croissance de l’embryon). Ces tests ont mis en évidence que l’embryon est mature et qu’il n’est soumis qu’à un mécanisme simple de dormance (très certainement physique) comme l’attestent les premiers résultats (graphique ci-contre) et particulièrement le pourcentage élevé de germination des graines scarifiées qui ne subissent aucun lessivage. L’achat en 2012 de deux nouveaux équipements, une étuve (pour sécher les graines avant leur stockage) et un cabinet de germination, permettra de compléter ces travaux et d’envisager un pourcentage de germination d’au moins 70%. Une synthèse de ces travaux (itinéraire technique) sera rédigée en 2013. Cet itinéraire technique intégrera également la problématique de la déhiscence des fruits, pour l’obtention des graines. En parallèle de ce travail sur la germination, Hughes Fertin a réalisé des plants par bouturage. Cette technique qui n’avait jamais été réellement testée a montré un certain succès, qu’il conviendra de confirmer par d’autres essais en 2013. Apparition des premières radicules (flèche noire) des graines de P. arborea soumises au protocole de germination. Quelques résultats préliminaires parmi les 23 traitements appliqués aux graines dans le but d’étudier la (ou les) dormances chez cette espèce. Les 47% de germination des graines suivant l’abrasion du péricarpe suggèrent une dormance simple de type physique ou mécanique. Résultat concluant du test de bouturage réalisé sur un jeune rameau en mai 2012. Des résultats significatifs ont été observés également sur rameaux semi-aoûtés. Bilan d’activités 2012 - 30 - RNN Terres australes françaises Culture des plantules de P. arborea en pots de 1 litre, transplanter ensuite en pots de 5 litres quelques mois plus tard, jusqu’au stade de leur implantation en milieu naturel. La production de plus en plus importante de plants de Phylica a imposé de réaménager et d’agrandir la pépinière. Cet aménagement a consisté à fabriquer de nouveaux châssis de germination pour protéger les plants contre les attaques de souris et à simplifier leur culture en utilisant des plaques alvéolées et des pots adaptés à cette espèce. Enfin, un shelter (ancien local électrique du concasseur) a été transformé en salle de germination. Pépinière en début d’année 2012. Pépinière en fin d’année 2012. Bilan d’activités 2012 - 31 - RNN Terres australes françaises Les premières replantations à grande échelle Le nombre de nouveaux plants produits en 2012 a permis d’organiser une première phase de replantation en milieu naturel. Suite aux conseils de M. Marc Lebouvier du programme Ipev 136 Ecobio et d’Yves Frenot (directeur de l’Ipev), deux sites de plantation situés aux abords du cratère Antonelli ont été choisis suivant des critères pédologiques (profondeur et nature du sol), d’altitudes et de facilités d’accès. L’accès de ces sites en tracteur a grandement facilité cette première plantation. La plantation eu lieu en hiver afin de bénéficier des pluies et éviter tout stress hydrique qui aurait pu mettre en péril la survie des plants. Quatre cent plants âgés de 2 à 3 ans et mesurant entre 20 et 30 cm ont été prélevés dans la pépinière, séparés en deux lots identiques puis plantés sur chacun des sites. Un suivi bisannuel a été mis en place afin de suivre la reprise de ces plants et estimer leur croissance. Une vingtaine de plants témoins ont également été plantés sur des placettes non désherbées, afin d’étudier une compétition potentielle avec la flore présente. Une seconde phase de replantation est prévue pour l’hiver 2013 sur de nouveaux sites. Le bilan de l’évolution de la mortalité aviaire pour la saison 2011-2012 dans les ZEE françaises en zone CCAMLR a été présenté au groupe de travail, WG FSA, de la XXXIème réunion de la CCAMLR en octobre 2012. Les résultats détaillés de ce bilan sont présentés dans un document CCAMLR qui s’intitule : « Assessment of the Action Plan aimed at reducing incidental catch of seabirds in the French EEZ included in the CCAMLR division 58.5.1 and subarea 58.6” (C.Marteau et J.Ringelstein). Ce document est accessible à l’ensemble des membres de la CCAMLR. Conformément aux engagements de la France lors de la dernière CCAMLR, et bien que le plan soit officiellement terminé, les actions prévues dans le plan d’action se sont poursuivies sur la période 2011/2012. Les 5 grands thèmes du plan d’action ont ainsi été mis en œuvre : prescription de mesures conservatoires, réglementation, éducation et formation, collecte de données, rechercheDébroussaillage et plantation des jeunes plants de P. arborea. Acheminent du matériel et des plants sur le site de plantation par tracteur. développement. Bilan chiffré de l’évolution de la mortalité aviaire C o n sEvolution e r v a t ideo lan mortalité d e l adansf aune au-delà les ZEE françaises au filagedes limites de la réserve conservatoires, réglementation, éducation et formation, colEvolution de Grâce la mortalité aviaire la saison à la poursuite du pour plan d’action, la mortalité aviaire est passée sur le période 2007/2008 à lecte de données, recherche-développement. 2011-2012 dans les2011//2012 ZEE françaises Crozet et Kerde 1 355deoiseaux à 284, soit une diminution de plus de 79%. Ce résultat montre une guelen (58.6 & 58.5.1 CCAMLR*) importante poursuite de la diminution des captures accidentelles dans les ZEE françaises. Le bilan de l’évolution de la mortalité aviaire pour la saison Evolution de la mortalité au filage dans les ZEE françaises 2011-2012 dans les ZEE françaises en zone CCAMLR* a été présenté au groupe de travail, WG FSA, de la XXXIème réunion de la CCAMLR en octobreEvolution 2012. de la mortalité aviaire au filage ZEEprésentés françaisesdans (58.6unetdocu58.5.1) Les résultats détaillés de cedans bilanlessont entre les campagnes 2006/2007 et ment CCAMLR qui s’intitule : « Assessment of the Action Plan 2011/2012. Données basées sur la saison de aimedatre ducing incidental catch of seabirds in the French pêche française (1 Septembre au 31 août). EEZ included in the CCAMLR division 58.5.1 and subarea 58.6 » (C. Marteau and J. Ringelstein, 2012). Ce document est accessible à l’ensemble des membres de la CCAMLR. Conformément aux engagements de la France lors de la dernière CCAMLR, et bien que le plan soit officiellement terminé, les actions prévues dans le plan d’action se sont poursuivies Evolution de la mortalité aviaire au filage dans les ZEE françaises Evolution des captures accidentelles au virage dans les ZEE françaises. et 2011-2012. sur la période 2011-2012. Les 5 grands thèmes du plan (58.6 et 58.5.1) entre les campagnes 2006-2007 Données basées sur la saison de pêche française (1er Septembre au 31 août). d’action ont ainsi été mis en œuvre : prescription de mesures Bilan d’activités 2012 La mise en place d’un système d’effarouchement et de protection du type Rideau de Brickle a permis de diminuer dès la campagne 2007/2008, les captures accidentelles au virage**. La diminution sur la période 2007/2008 à 2011/2012 est de- 85.1 % (Graph 6). Pour l’ensemble des deuxRNN ZEE françaises 32 Terres australes françaises (58.5.1 et 58.6), on note sur la période 2010/2011 à 2011/2012 une diminution significative passant de 230 oiseaux capturés à 64. Grâce à la poursuite du plan d’action, la mortalité aviaire est passée sur le période 2007-2008 à 2011-2012 de 1 355 oiseaux à 284, soit une diminution de plus de 79%. Ce résultat montre une importante poursuite de la diminution des captures accidentelles dans les ZEE françaises. Evolution des captures accidentelles au virage dans les ZEE françaises Commentaire [AF23]: Commentaire [AF24]: Evolution du nombredu d’oiseaux pendant le virage dans Evolution nombrecapturés d’oiseaux capturés pendant le les ZEE françaises et 58.5.1)(divisions entre les campagnes 2007virage(divisions dans les58.6 ZEE françaises 58.6 et 58.5.1) 2008 et 2011-2012. entre les campagnes 2007/2008 et 2011/2012 La mise en place d’un système d’effarouchement et de protection du type Rideau de Brickle a permis de diminuer dès la campagne 2007-2008, les captures accidentelles au viseaux de s’approcher de la zone de virage de la ligne rage**. La diminution sur la période 2007-2008 à 20112012 est de 85.1 %. Pour l’ensemble des deux ZEE françaises (58.5.1 et 58.6), on note sur la période 2010-2011 à diminution significative passant de 230 us (diminution2011-2012 de 80,2% une entre les campagnes 2007/2008 etoiseaux capturés à 64. Ce très bon résultat est le fruit d’un travail du plan d’action représentent une avancée très significative dans conséquent mené sur l’adaptation d’un système d’effaroucheccidentelle dans les ZEE Françaises. Ces résultats très ment propre à chaque navire. poursuivre, en appliquant notamment le renforcement des r les bateaux Conclusion présentant les taux de capture les plus élevés. Le Les résultats obtenus (diminution de 80,2% entre la mortalité accidentelle sera donc poursuivi, ainsi que la les cams d’équipage.pagnes 2007/2008 et 2011/2012) en application du plan d’action représentent une avancée très significative dans la Le rideau de Brickle empêche les oiseaux de s’approcher de la zone de virage de la ligne. Le recueil des données, ainsi que la transmission des données au format CCAMLR seront poursuivis. La synthèse des données se fera selon la méthodologie CCAMLR afin de faciliter les calculs de vérification et de comparaison à partir de la saison Commentaire 2012-2013. [AF25]: Auteur : D.Beaufils. La photo n’existe pas en bonne La fortequalité diminution des captures au virage montre l’investissement sans relâche de l’ensemble des parties prenantes dans la lutte contre la mortalité accidentelle d’oiseaux marins. Les résultats de cette dernière campagne permettent d’envisager d’atteindre dans les années à venir des niveaux de capture proches de zéro. Les capitaines et les équipages s’impliquent fortement dans la mise en œuvre du plan d’action. Le travail de sensibilisation et les incitations créées par le système de répartition des quotas les encouragent à adopter les meilleures pratiques. lutte contre la mortalité accidentelle dans les ZEE Françaises. nsi que la transmission des données au format CCAMLR seront encourageantsCCAMLR doivent seafin poursuivre, en * Convention de Conservation de la Faune et de la Flore s données seCes ferarésultats selon latrès méthodologie de faciliter appliquant notamment le renforcement des mesures conserAntarctique Marine et de comparaison à partir de la saison 2012-2013. vatoires sur les bateaux présentant les taux de capture les élevés.montre Le travaill’investissement quotidien du suivisans de la relâche mortalité de accides captures plus au virage dentelle sera donc poursuivi, ainsi que la sensibilisation nantes dans la lutte contre la mortalité accidentelle d’oiseaux des membres d’équipage. ette dernière campagne permettent d’envisager d’atteindre dans aux de capture proches de zéro. ** Virage : action qui consiste à remonter la ligne de pêche Les projets d’Aires Marines Protégées dans l’Océan Austral ages s’impliquent fortement dans la mise en œuvre du plan bilisation et les incitations créées par le système au de siège répartition Un groupe de travail international des Taaf Un coup pratiques. de projecteur a été donné cette année sur les écoopter les meilleures systèmes marins du plateau DEL CANO, situé entre l’archipel de Crozet et les îles Marion et Prince Edouard (Afrique du Sud). Du 15 au 18 mai 2012 s’est tenu au siège des Taaf un de la Faune etgroupe de la Flore Antarctique Marine de travail international CCAMLR, sur les aires marines de cette zone écologiquement riche et potentiellement suscepa remonté la ligne pêche un statut de protection. tibles de d’acquérir Le plateau DEL CANO est situé entre l’archipel de Crozet (France) et les îles Marion et Prince Edouard (Afrique du Sud). Bilan d’activités 2012 - 33 - RNN Terres australes françaises Cette réunion d’experts pilotée par P. Koubbi (France) et R. Crawford (Afrique du Sud), fait suite au premier atelier DEL CANO qui s’était tenu en Afrique du sud en 2008. Les objectifs de ce « groupe de travail » étaient de dresser une synthèse des connaissances de la zone 5 du découpage CCAMLR et d’évaluer les différents scénarios de protection possibles. (schéma ci-dessous). Au cours de cet atelier une approche cartographique de la distribution des espèces a été utilisée. Cette approche est centrée sur les données d’observations et sur les données prédictives de présence/abondance d’espèces et de communautés basées sur les facteurs environnementaux. Les experts des domaines écologiques abordés (pélagos, benthos, plancton, prédateurs supérieurs) ont pu mettre en commun leurs données, regroupant ainsi toutes les connaissances disponibles dans la zone d’étude. Lors de l’atelier, un historique de la pêche dans la zone d’étude a également été présenté par les scientifiques concernés. Cette présentation a permis de mieux évaluer les « impacts anthropiques » potentiels dans la zone. A la fin de la semaine de travail, un rapport a été rédigé et envoyé à la CCAMLR qui s’investit dans la création d’un système représentatif d’aires marines protégées (AMP) dans la zone australe. Ce travail se poursuivra en 2013 lors des prochains groupes de travail CCAMLR. Découpage des zones d’études CCAMLR pour la mise en place d’AMPs (f-sc-xxx-06 report, 2011) (1: Western Antarctic Peninsula– South Scotia Arc; 2: North Scotia Arc; 3: Weddell Sea; 4: Bouvet– Maud; 5: del Cano-Crozet; 6: Kerguelen Plateau; 7: East Antarctica; 8: Ross Sea region; 9: Amundsen–Bellingshausen.) Programme d’écorégionalisation australe L’Agence des aires marines protégées et la réserve naturelle financent depuis 2010 la mise en place d’une étude d’écorégionalisation dans l’Océan austral (englobant les ZEE de Crozet et de Kerguelen). Ce travail est mené en collaboration étroite avec les scientifiques du laboratoire d’Océanographie de Villefrance (LOV), du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), et du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS-CHIZE). Cette année les travaux se sont centrés sur : • la sauvegarde des données anciennes ; • la constitution de bases de données ; • l’établissement d’inventaires de la diversité ; • l’établissement de cartographies prédictives de répartition. Ces actions ont été menées sur les différents compartiments thématiques qui sont le pelagos (incluant le plancton et le necton), le benthos (restreint aux invertébrés vivants sur le fond des océans), les habitats essentiels des poissons démersaux du plateau et du talus péri-insulaire (exploités ou non) et les prédateurs supérieurs (oiseaux et mammifères marins). Ces travaux permettront de publier en 2013 des atlas de répartition des différentes espèces étudiées. Bilan mitigé pour la mise en place d’Aires Marines Protégées lors de la XXXIème CCAMLR Le fait majeur de la dernière Commission qui s’est tenue à Hobart en octobre 2012 est le rejet par certains états de l’adoption d’un réseau représentatif d’Aires Marines Protégées (AMP) dans l’océan Austral. Ce rejet est essentiellement lié à une opposition constante de la Russie, de la Chine et de l’Ukraine, soutenues par le Japon, la Corée et le Brésil. L’immense majorité des « Etats partis » soutenaient pourtant les deux propositions d’Aires Marines Protégées dont les promoteurs ont été l’Australie, la France et l’Union Européenne d’une part pour la région Est Antarctique et la Nouvelle Zélande et les Etats Unis pour la mer de Ross. Pour de nombreuses délégations et objectivement pour la CCAMLR, qui s’était fixée en 2012 un objectif intermédiaire pour la constitution de son réseau d’AMP, c’est un revers. Les débats de la commission reprendront en session plénière extraordinaire en juillet 2013 où les états porteurs de projets d’AMP devront tenter de convaincre les Etats les plus réticents à la nécessité de créer un réseau d’AMP dans la zone de la convention. Participants au groupe de travail DEL CANO (siège des TAAF). Bilan d’activités 2012 - 34 - RNN Terres australes françaises Gestion de la pêche langouste et poissons dans la réserve naturelle à Saint-Paul et Amsterdam Chaque année, dans la réserve naturelle marine de SaintPaul et d’Amsterdam est conduite une activité de pêche à la langouste (Jasus paulensis), et aux poissons (principalement Polyprion oxygeneios, Hyperoglyphe antarctica et Latris lineata). La pêche à la langouste est réalisée à partir des annexes (canots et doris) du bateau mère (l’Austral) qui essaiment chaque jour des filières de casiers. La pêche aux poissons est pratiquée à partir de palangres et de carrelets. Les règles de pêche dans la zone sont fixées chaque année par un arrêté du préfet, administrateur supérieur des Taaf, qui fixe notamment le total admissible de capture (TAC) de la langouste et des poissons ciblés. Ces TAC sont alloués sur avis scientifique du Professeur Guy Duhamel du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (figures ci-dessous). Au-delà du TAC, les Taaf, en tant qu’organisme gestionnaire de la réserve, suivent également les impacts potentiels de cette pêcherie sur l’environnement (gestion des déchets, dégradation des fonds marins par les engins de pêche, etc.). Le 4ème Groupe de Travail Pêche Taaf qui s’est réuni en février 2012 a validé la mise en place d’une campagne prospective pour l’évaluation des stocks de poissons commerciaux et langoustes dans les eaux de Saint-Paul et Amsterdam, nommé ASPHALTE (Amsterdam Saint-Paul Halieutique). Le cahier des charges de la campagne prospective a été défini en 2012. Les objectifs de la campagne de prospection « Asphalte » sont les suivants : • Evaluation de la faisabilité du marquage des poissons ; • Cartographie préliminaire des types de fonds marins ; • Evaluation de l’impact des engins de pêche sur l’habitat marin. Cette campagne aura lieu au début de l’année 2013 et les résultats seront présentés dans le prochain bilan d’activités. Evolution du TAC (en T) de langoustes alloué dans la ZEE de SaintPaul et Amsterdam et des captures (en T) attenantes depuis la saison 2005-2006 à 2012-2013. Pêche à la palangre verticale sur une Doris de l’Austral. Evolution du TAC (en T) de poissons alloué dans la ZEE de Saint-Paul et Amsterdam et des captures (quota et sans quota en T) depuis la saison 2006-2007 à 2012-2013. Suite à une diminution des rendements de la pêche à la langouste, il a été décidé de diminuer le TAC de 20 tonnes en 2012-2013, le faisant passer de 400 à 380 tonnes. Les fluctuations des rendements de poissons imposent de mettre en place un suivi spécifique permettant de mieux appréhender l’état des biomasses exploitées. Bilan d’activités 2012 - 35 - RNN Terres australes françaises Bilan d’activités 2012 - 36 - RNN Terres australes françaises Limiter l’impact direct des activités humaines Bilan d’activités 2012 - 37 - RNN Terres australes françaises B i l a n d e s m e s u r e s d e biosécurité Pour que des mesures de biosécurité soient efficaces, il faut d’une part qu’elles soient appliquées sur l’ensemble des moyens d’accès et de débarquement et d’autre part qu’elles soient appliquées à tous les vecteurs existants (chaussures, vêtements, sacs, produits frais, matériel, fret, etc.). Diverses populations (hivernants, pêcheurs, militaires de la Marine Nationale, etc.) débarquent dans la réserve avec des moyens et des vecteurs parfois différents. La stratégie retenue pour la mise en place de mesures de biosécurité est d’adapter au fur et à mesure les procédures en fonction de chaque cas particulier. Au-delà de la prise en compte des spécificités de chaque moyen et de chaque vecteur, cette démarche permet de faire accepter les procédures à appliquer. Ce n’est qu’en fin d’exercice du premier plan de gestion qu’une compilation des différentes procédures de biosécurité efficaces pourra être réalisée. La gestion de la biosécurité sur le Marion Dufresne L’OP2 et l’OP3-2012 ont permis de tester et d’approuver une nouvelle procédure de décontamination des effets personnels à bord du Marion Dufresne. Désormais, toute personne débarquant sur un district, décontamine ses chaussures, vêtements, sacs et matériel la veille du débarquement dans une salle spécialement équipée. Cette démarche permet de réaliser des nettoyages complets, efficaces et sans précipitation. Avant chaque escale, l’hélicoptère et le zodiac sont désormais nettoyés. En 2013, en collaboration avec l’Ipev, cette procédure devrait pouvoir être également appliquée aux débarquements réalisés pendant les campagnes océanographiques. Lors de l’OP3-2012, une procédure de nettoyage du fret des Taaf mis à bord du Marion Dufresne a été testée. L’ensemble des contenants sont nettoyés au karcher ou à l’air comprimé (en fonction du conditionnement et des produits transportés) au moment de leur mise à bord. Pour réaliser ce travail, du personnel spécifique a été recruté par la réserve naturelle. Suite à ce premier essai, la procédure a été jugée efficace et après quelques ajustements techniques elle devra être étendue à l’ensemble du fret embarqué à bord du Marion Dufresne depuis La Réunion. A bord du marion Dufresne, les chaussures sont nettoyées à l’eau puis désinfectées. Les sacs et les vêtements sont passés à l’aspirateur afin d’ôter les graines et invertébrés qu’ils peuvent contenir. Bilan d’activités 2012 Agent de la réserve naturelle nettoyant au karcher les containers afin de retirer les propagules qui y sont fixées. La gestion de la biosécurité sur les sites isolés La procédure de biosécurité mise en œuvre depuis 2 ans à bord de la Curieuse pour l’accès aux sites isolés a été maintenue. En revanche, la décontamination des personnes et du matériel transitant d’un site isolé à un autre n’a pas été solutionnée, que ce soit au cours des OP (transport en hélicoptère) ou durant le reste de l’année (transit à pied et par moyen nautique). En 2013, une nouvelle procédure doit être mise en œuvre pour l’accès aux îles du Golfe du Morbihan. Un local dédié à la décontamination sera installé sur la base de Port-aux-Français. Sur Amsterdam, la procédure de décontamination pour l’accès au Plateau des Tourbières a été maintenue. En lien, avec le CNRS de Chizé, une nouvelle procédure de décontamination pour l’accès aux colonies d’oiseaux d’Entrecasteaux a été mise en œuvre. Décontamination des affaires et des chaussures avant de réembarquer sur la Curieuse depuis un site isolé. - 38 - RNN Terres australes françaises La biosécurité pour les partenaires des Taaf Depuis août 2012, les chefs de district transmettent à tous les navires qui souhaitent débarquer une procédure de biosécurité à appliquer. En 2012, la démarche de contrôle des fruits et légumes livrés sur les districts a été poursuivie par les agents de la réserve et l’ensemble des données récoltées depuis 2010 ont été synthétisées. Cette compilation a permis de dresser une liste des produits vecteurs d’espèces introduites de manière récurrente. Cette liste a été transmise au fournisseur de fruits et légumes afin qu’il recherche des solutions de nettoyages pour chacun des produits identifiés. Parmi les plus « contaminants » on peut citer : salade, ananas, poireau, aubergine, avocat, banane, brède, choux de chine, fruit de la passion, longani, navet, oignon, poivron vert. En 2013, la poursuite du contrôle des fruits et légumes devrait permettre de valider les nouvelles mesures mises en place par le fournisseur. En fonction des résultats obtenus, des ajustements seront envisagés. Contrôle des fruits et légumes lors de leur arrivé sur les districts. L i mi t a t i o n d e s i m p a c ts anthropiques Réaménagement de la Baie du Marin à Crozet En 2012, les travaux de réhabilitation de la Baie du Marin ont été initiés ; avec le démantèlement de l’ancien hangar et l’installation de la palissade en bois au plus près de la route d’accès. Ces travaux permettent de limiter l’emprise au sol des activités humaines et de rendre ainsi des zones favorables à la reproduction du manchot royal. Ils améliorent également l’intégration des infrastructures dans le paysage (retrait des blocs bétons, du grillage, etc.). Rapidement après le retrait de l’ancienne barrière, les animaux se sont installés dans la zone nouvellement accessible. Travaux en cours sur la construction de la nouvelle barrière. Sur la gauche de la photo, l’ancienne barrière empêche les animaux de s’approcher. Bilan d’activités 2012 Avant et après le démantèlement du hangar de la Baie du Marin. Une fois la palissade en bois finalisée et l’ancienne barrière démantelée, les manchots investissent la zone à nouveau accessible. - 39 - RNN Terres australes françaises En fin d’année, la phase 3 du chantier a été validée par les équipes des Taaf puis transmise à l’IPEV pour avis. En effet, la modification du positionnement des infrastructures ne doit pas venir perturber les suivis à long terme de la colonie (programme Antavia notamment). Après validation des scientifiques (via l’Ipev), les travaux seront mis en œuvre au cours de l’hiver 2013. Ce chantier consistera dans un premier temps à installer une barrière en bois autour des bacs de rétentions des cuves de fioul afin d’empêcher la faune d’y accéder. Dans un second temps, plusieurs aménagements permettront de rendre de la surface aux manchots au centre des infrastructures actuellement en place (zone « Verte » de la Baie du Marin). Suivi et aménagement des sentiers de Crozet En 2006, une initiative lancée par les hivernants de la mission 43 a permis de déboucher sur le repérage de sentiers uniques pour se déplacer de la base vers les différentes cabanes « arbecs » ou site de campement. Ces sentiers permettaient de circonscrire les impacts liés aux déplacements des randonneurs sur les habitats les plus sensibles (habitats composés majoritairement de mousses et tourbières). Les missions successives ont poursuivi ce travail en débutant le balisage des sentiers à l’aide de piquets en bois peints. Alizée Fouchard, agent de la réserve, a été chargée de compléter ce travail en validant les tracés déterminés, et en balisant à l’aide de piquets les différents sentiers. Dans le cas du transit entre la base Alfred Faure et les « arbecs » de la Baie américaine, qui traverse de nombreuses zones humides, un survol en hélicoptère a permis de confirmer que le tracé proposé était bien le chemin qui traversait le moins d’habitats sensibles. Ce travail a été complété par le relevé GPS qui a été mis à disposition de l’ensemble des hivernants. Limiter le piétinement sur les habitats de l’île de la Possession est un véritable défi car les milieux sensibles représentent la quasi-totalité de la superficie végétalisée de l’île. Afin d’éviter l’érosion des sentiers et la dispersion des espèces exogènes, plusieurs zones ont donc été équipées de caillebotis. L’installation de 700 mètres de caillebotis était prévue en 2012 mais pour des raisons techniques et suite à l’avarie du Marion Dufresne, cette installation a été reportée à 2013. Résultats du balisage du sentier entre le bas du col 600 et le Mont Rhinocéros, sur le chemin du chalet de Pointe Basse. Pose de piquets peints entre la base Alfred Faure et le Col 390 au mois de septembre 2012. En parallèle de ces aménagements, et toujours dans une optique de conservation, un document cadrant les transits à Crozet est en cours de finalisation. Une fois validé par le Conseil scientifique de la réserve, ce guide de « bonne conduite » sera distribué à toutes les personnes débarquant à Crozet. Erosion du sentier sur le transit entre la base et Baie américaine. Site de dépose de caillebotis (flèche blanche) dans la Vallée des Branloires. Caillebotis déposés sur le site du Morne Rouge. On peut observer la capacité de reprise de la végétation. Bilan d’activités 2012 - 40 - RNN Terres australes françaises Gestion des déchets 180000 160000 En août 2012, le guide de gestion des déchets a été mis à 140000 jour par l’équipe de la réserve en collaboration étroite avec la direction des services techniques. Cette révision a permis de 120000 classer les déchets par mode de revalorisation et d’offrir ainsi 100000 une plus grande transparence au personnel des districts sur le devenir80000 de chaque type de déchet. Les produits éco-taxés ont fait leur appari60000 tion dans cette classification (ces produits, 40000 revalorisés gratuitement par des organismes agréés, doivent être triés séparément). L’en20000 semble des pneumatiques a ainsi été retraité 0 gratuitement tout en conservant une filière de revalorisation fiable. En 2013, cette dé2010 2011 2012 marche devrait être appliquée aux batteries, Poids de déchet pris en charge chaque année piles et luminaires éco-taxés. Fin 2012, un nouvel incinérateur a été commandé pour remplacer le matériel en place à Amsterdam. Des brûleurs à gaz 41000 ont également été achetés pour équiper les incinérateurs 40000et de Kerguelen et permettre ainsi une meilleure de Crozet 39000 réduisant la toxicité des fumées et des cendres combustion 38000Enfin, 350 kg de bouteilles de gaz de type CFC et générées. 37000 HCHC ont été rapatriés pour être traités. cout DIS Enfin 36000 en 2013, l’aménagement d’une nouvelle déchèterie de35000 vrait être initié à Crozet. Poid METAUX et VERRE Poid PNEUMATIQUE Poid PET Poid NON REVALORISABLE Poid D3E Une partie des bouteilles de gaz de type CFC et HCHC rapatriées pour traitement. 34000 Sur le33000 site d’Armor à Kerguelen, le démantèlement se poursuit 2010 2012 au fil des missions. Cette 2011 année, des câbles, du gazole pollué et une vieille chaudière ont été évacués les an équipes des Cout du traitement des déchets de type par DIS par services techniques. 30000 25000 20000 15000 Poid DIS 10000 5000 0 2010 2011 2012 desdes déchets deindustriel type DISspéciaux rapatriés(DIS) parpris an en charge. PoidsPoids annuel déchets Brûleurs qui seront positionnés sur les incinérateurs de Crozet et Kerguelen en 2013. Pour l’année 2012, on constate : 180000 160000 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 Pour l’année 2012, on constate : • Une diminution importante du poids de métal rapatrié. Ceci - Une diminution importante du poids de s’explique métal rapatrié. Ceci s’explique principalement principalement par l’annulation des deux dernières Poid METAUX par l’annulation des deuxetdernières OP de l’année qui devaient en rapatrier grand VERRE OP de l’année qui devaient en rapatrier unun grand nombre. Poidrapatriés PNEUMATIQUEen 2013. nombre. Ces déchets seront Ces déchets seront rapatriés en 2013 ; - Une augmentation des déchets électriques, électroniques électroménagers (D3E) qui • Une augmentationetdes déchets électriques, électroniques Poid PET est liée à un meilleur tri sur les districts. et électroménagers (D3E) qui est liée à un meilleur tri sur les ; Poid NON - L’augmentation du volume de déchet districts « enfouissable » est principalement liée aux REVALORISABLE • L’augmentation du volume de déchet « enfouissable » est démantèlements des bâtiments sur Crozet. Poid D3E principalement liée aux démantèlements des bâtiments sur - Une stabilité du poids de déchets industriels spéciaux (DIS) rapatrié. 2010 2011 2012 Poids de déchet pris en charge chaque année Crozet ; • Une stabilité du poids des déchets industriels spéciaux (DIS). Poids annuels de déchet pris en charge par type de déchet. Bilan 41000 40000 39000 38000 37000 36000 35000 d’activités 34000 33000 Commentair ne pas valorise Commentair Si on n’expliqu des DIS, il ne se correspondant cout DIS 2012 2010 - 42 2011 2012 RNN Terres australes françaises A m é l i o r a t i o n d u f o n ctionnement des bases En 2012, la consommation en gasoil des trois districts a diminué de 40 m3 par rapport à 2011, passant ainsi de 1409 à 1369 m3. Cette diminution a été possible notamment grâce à une évolution des comportements de chacun. Il faut également noter que les radiateurs alimentés par chaudière à fioul ont tous été remplacés par des radiateurs à haut rendement, alimentés par les centrales à gasoil, ce qui améliore fortement le rendement. 1800 1700 1679 1595 1600 1500 1554 1432 1400 1409 1380 1369 1300 1200 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Consommation annuelle en gasoil des trois districts (en m3) De plus, des caméras thermiques ont été utilisées sur les bases de Crozet et de Kerguelen afin d’identifier les zones de déperdition de chaleur sur les bâtiments. Les résultats ont permis de mener quelques ajustements rapides sur plusieurs bâtiments pour supprimer les ponts thermiques identifiés. D’autres bâtiments demandant des travaux d’isolation plus complexes devront faire l’objet d’une attention particulière. Les études préliminaires pour le remplacement des luminaires extérieurs des districts étaient finalisées en début d’année 2012. Ces travaux doivent permettre de limiter l’impact des lumières des bases sur les oiseaux marins et dans un même temps de diminuer la consommation énergétique. Les modèles de lampe retenus n’éclairent pas vers le ciel et fonctionnent avec des DEL. Sur chaque base, le projet propose de placer un nombre restreint d’éclairages muraux avec détecteur de mouvement et un nombre restreint de plots au sol, allumés de nuit pour le balisage de la base. Le budget nécessaire à l’achat du matériel n’a pas été mobilisable en 2012. Les fondations d’entreprises seront démarchées en 2013 pour tenter de trouver le financement nécessaire à la mise en place de ce projet. Les études de préfiguration pour la mise en place d’un système de traitement des eaux usées sur l’ensemble des districts ont été réalisées par la direction des services techniques des Taaf. Ce projet se base sur l’installation de « micro-stations d’épuration » qui ne nécessiteraient pas de modifier le réseau de canalisation actuel. Faute de financement, ce projet n’est malheureusement pas mis en place pour le moment. Des solutions seront envisagées pour 2013. Le démantèlement des bacs de rétention de l’ancien port pétrolier de Kerguelen devrait être initié en 2013. Enfin, des compteurs d’énergie ont été installés dans les bâtiments afin de suivre leur consommation. En 2013, les cuisines qui sont des zones de consommation d’énergie très élevée seront dotées des mêmes systèmes. Reste de l’une des deux éoliennes de Kerguelen après sa chute au sol. Photo aérienne de Port-aux-Français à l’aide d’une caméra thermique. En jaune les zones de déperdition de chaleur. Bilan d’activités 2012 Suite à la rupture d’un de ses haubans, l’une des deux éoliennes positionnées à Kerguelen a été détruite. Plus globalement, les vents souvent instables ne permettent pas le fonctionnement optimal de ces installations, ce qui rend l’apport énergétique au réseau extrêmement limité. Fort de ce constat, le projet d’installation de nouvelles éoliennes sur les districts ne sera pas poursuivi. La direction des services techniques travaille à trouver d’autres solutions pour maximiser l’utilisation d’énergies durables, adaptées aux îles australes. - 43 - RNN Terres australes françaises Bilan d’activités 2012 - 44 - RNN Terres australes françaises Communiquer et sensibili ser Bilan d’activités 2012 - 45 - RNN Terres australes françaises S e n s i b i l i s a t i o n d e s u tilisateurs de la réserve naturelle Expliquer l’intérêt de la conservation de la biodiversité à l’ensemble des acteurs de la réserve est un des éléments clefs de la réussite des actions du plan de gestion. Les utilisateurs de la réserve assistent à une formation présentant le plan de gestion de la réserve, la biodiversité, la réglementation environnementale, la gestion des déchets et les procédures de biosécurité. Cette formation s’effectue lors de différentes occasions : • au départ des rotations logistiques du Marion Dufresne ; • lors de la passation de consignes avec les commandants de navire de la Marine Nationale ; • lors du séminaire des VSC de l’Ipev ; • lors du départ de la Curieuse, de l’OSIRIS ou d’autres navires. • en 2012, un projet d’exposition portant sur la réserve naturelle et à destination des districts a été validé et financé par le réseau TEMEUM (TErres et MErs Ultra-Marines). • fin 2012, le projet de réhabilitation de l’ancien bâtiment « P34 » de Kerguelen en maison de la réserve naturelle a été acté avec les services techniques des Taaf. Le chantier débutera en 2013. Une partie de ce bâtiment est destinée à accueillir des expositions présentant la biodiversité de l’archipel et les actions de conservation mises en œuvre. Dans le cadre de la Fête de la Nature, l’agent de la réserve naturelle a présenté les travaux de restauration menés sur Amsterdam. Journée de passation de consignes entre les commandants de navire de la Marine Nationale. Cette formation est ensuite complétée au quotidien sur le terrain par les équipes de la réserve qui s’appliquent à expliquer leurs travaux et à sensibiliser à l’environnement l’ensemble du personnel des bases. Au-delà de cette sensibilisation quotidienne, la réserve organise sur les îles la «Fête de la Nature», qui s’est tenue cette année du 9 au 13 mai. Les agents de terrain, appuyés par l’équipe du siège, ont élaboré un programme d’activités sur le thème de la biodiversité afin de permettre aux hivernants de découvrir ou redécouvrir les territoires hors base dans des moments de fête et de convivialité. Cet événement a également donné lieu à un concours photos dont les trois gagnants se sont vus remettre un prix par le préfet, administrateur supérieur des Taaf. D’autres supports de communication et de sensibilisation ont été créés ou développés afin de pouvoir toucher un maximum d’utilisateurs de la réserve ainsi que le grand public : • le site internet des Taaf a été remanié et plusieurs documents d’information et de sensibilisation sont désormais accessibles en ligne ; • le bilan d’activité 2011 de la réserve a été largement diffusé sur les districts ; Gagnant toutes catégories confondues du concours photo de la fête de la nature : Joute aérienne à PJDA (Kerguelen) par Nathanael VETTER. Bilan d’activités 2012 - 46 - RNN Terres australes françaises Des activités d’écotourisme gérées par les agents de la réserve Depuis août 2011, les agents de la réserve encadrent les activités touristiques sur les sites qui se trouvent en dehors des bases. Afin d’améliorer cette « prestation », les agents recrutés pour 2013 ont reçu une formation spécifique pour les aider dans cette activité. C’est ainsi 29 écotouristes qui ont été accueillis cette année par les agents de la réserve. Agents de la réserve présentant le littoral de Crozet aux écotouristes. S e n s i b i l i s a t i o n e t c o mmunication vers le grand public Collaboration TAAF-IPEV-OCEANOPOLIS Océanopolis est le centre de culture scientifique et technique de la mer. Installé à Brest, ce parc de découverte des Océans a pour objectif la vulgarisation des sciences et techniques liées à la mer. Il réalise également des études sur la faune et la flore marines, notamment les coraux et les mammifères marins. Il a pour vocation de tirer un trait d’union entre professionnels, scientifiques et grand public, dans le but de diffuser et faciliter l’acquisition des connaissances scientifiques, techniques et culturelles liées à la mer. C’est grâce à une collaboration entre la réserve naturelle des Terres australes françaises, l’Ipev et Océanopolis, qu’a pu voir le jour « 49° sud nature australe ». Ce film panoramique dédié à la biodiversité de la réserve naturelle constituera pour les prochaines années le film du pavillon polaire d’Océanopolis. Ce support majeur est une véritable vitrine de la biodiversité australe. Ce film a été inauguré à Océanopolis lors des Journées nationales de la mer, organisées du 8 au 10 juin 2012 par le Ministère en charge de l’écologie. Cette inauguration a été l’occasion de présenter très largement les enjeux de la réserve et d’échanger avec l’ensemble des invités sur les mesures de conservation mises en place dans le cadre du plan de gestion. Inauguration à Océanopolis du nouveau film du pavillon polaire « 49°sud nature australe », tourné dans la réserve naturelle. Bilan d’activités 2012 Les images terrestres, aériennes et sous-marines ont été tournées entre décembre 2011 et janvier 2012 par une équipe de trois personnes, acheminées par le Marion Dufresne sur chacune des îles subantarctiques. Ce sont les agents de la réserve naturelle et les scientifiques soutenus par l’Ipev qui les ont guidés sur le terrain afin de leur faire découvrir les sites les plus emblématiques. Leur contact avec cette nature aussi hostile que précieuse transporte le spectateur dans des images à 160° aux confins de la France australe. Il présente entre autres les centaines de milliers d’animaux marins se regroupant dans la réserve pour se reproduire et mettre bas. Les dessins naturalistes du dessinateur Emmanuel Lepage, auteur de la bande dessinée « Voyages aux îles de la Désolation », ponctuent le récit de ce voyage. Fête de la Science Les agents de la réserve naturelle se sont de nouveau mobilisés pour participer à la Fête de la Science qui s’est tenue du 14 au 17 novembre 2012 à Saint-Denis de La Réunion. Cette année, les Taaf étaient présentes au sein du Pôle Mer au côté de divers organismes réunionnais. Le stand a attiré un large public et a eu un réel succès auprès des petits comme des grands. Jamy Gourmaud, présentateur de l’émission «C’est pas sorcier !» et parrain de l’événement, a visité le stand des Taaf et a montré beaucoup d’intérêt pour ces territoires extrêmes. Fête de la Science 2012 à Saint Denis de la Réunion. - 47 - RNN Terres australes françaises Adapter la réglementation Réviser les listes rouges UICN L’un des objectifs du plan de gestion est de réviser les listes rouges de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Suite à une réunion entre le MNHN, l’UICN France et la réserve naturelle, il a été décidé de réaliser cette démarche de classement en 2013 pour les vertébrés des Taaf. Une étape préliminaire de validation des listes d’espèces sera réalisée par le Service du Patrimoine Naturel du MNHN début 2013. Un atelier de validation sera ensuite organisé à la fin du premier semestre 2013 pour valider et publier ces listes. En ce qui concerne les plantes et les invertébrés, la classification des espèces n’étant pas encore aboutie, la démarche de classement en liste rouge ne sera pas réalisée avant 2014-2015. Une nouvelle charte pour un plus grand respect de l’environnement La charte de l’environnement de la réserve naturelle a été validée par les Taaf et par l’Ipev en 2012. Elle a pour objectif de faire prendre conscience à l’ensemble du personnel séjournant dans la réserve des enjeux de conservation et de la réglementation environnementale applicable à la zone. En signant ce document en amont du débarquement sur les îles australes, le personnel s’engage au respect de ces règles environnementales. Améliorer la procédure de demande d’autorisation de manipulation et d’export Le Décret de création de la réserve naturelle des Terres australes françaises pose le principe d’interdiction générale de «porter atteinte de quelque manière que ce soit aux animaux d’espèces non domestiques (...) ou de les emporter en dehors de la réserve, sauf autorisation délivrée à des fins scientifiques» (Art.6). Il pose également le principe d’interdiction générale de «porter atteinte de quelque manière que ce soit aux végétaux non cultivés (...) ou de les emporter en dehors de la réserve, sauf autorisation délivrée à des fins scientifiques» (Art. 7). Ainsi, c’est bien la manipulation et l’export de l’ensemble des espèces végétales et animales indigènes qui doivent être soumis à autorisation. Or actuellement, seules les espèces protégées au niveau national (oiseaux et mammifères marins des Taaf) sont soumises à ce type de procédures. Le Décret de création de la réserve précise également que «la collecte de minéraux et de fossiles est interdite sauf autorisation délivrée à des fins scientifiques (...)» (Art.12). Actuellement, aucune collecte de minéraux n’est soumise à autorisation. Afin de se conformer au Décret de la réserve, la procédure de demande d’autorisation de manipulation et d’export devra donc évoluer prochainement afin qu’elle puisse s’appliquer à l’ensemble des espèces indigènes (plantes, invertébrés, etc.) et des minéraux. Conserver le patrimoine historique Conformément aux actions prévues par le plan de gestion dans le cadre de la stratégie de valorisation du patrimoine historique matériel de la réserve naturelle, plusieurs actions de terrain ont été réalisées en 2012 : • la réalisation d’un inventaire du patrimoine mobilier dispersé sur la base Alfred Faure (Crozet). Inventaire sous forme de bases de données informatisées avec numérotation et référencement photographique (65 objets) ; • la réalisation de sondages archéologiques sur le site historique du village phoquier de la Baie américaine à Crozet en vue d’améliorer la connaissance de ces vestiges et d’établir un plan de sauvegarde approprié ; • le repérage des vestiges de l’ancien téléphérique de la base Alfred Faure ; Pour ce qui est de la valorisation de ce patrimoine, deux actions majeures ont été menées : • la mise en ligne sur le site internet (www.taaf.fr) d’un parcours de visite interactive dans les premiers bâtiments numérisés de la station baleinière de Port-Jeanne-d’Arc à Kerguelen, ainsi que de la roche de Pellefournier à Saint-Paul ; • la réalisation de l’exposition valorisant la dimension humaine du patrimoine historique des Taaf, sur le thème des « Mémoires australes » des travailleurs de « CRO, KER, AMS », exposition qui a attiré plus de 640 visiteurs lors des journées du patrimoine à La Réunion. Bilan d’activités 2012 Numérisation de l’intérieur de l’atelier, Port-Jeanne-d’Arc. Dans le cadre de la Commission Patrimoine des Taaf qui s’est réunie à deux reprises en 2012, plusieurs groupes de travail ont été constitués. Ils sont chargés de rassembler les données disponibles et d’émettre les recommandations sur les suites à donner en matière de patrimoine lié aux télécommunications, à la conservation des documents iconographiques ou encore à la définition de la toponymie. - 48 - RNN Terres australes françaises Il faut noter que plusieurs actions initialement programmées dans le cadre d’une mission patrimoine sur Kerguelen entre OP3 et OP4-2012, associant la Direction des Affaires Culturelles de l’océan Indien et le laboratoire LC2R, ont été annulées à la suite de l’avarie du Marion Dufresne en novembre 2012. Elles devraient être reprogrammées en 2013. Objet inventorié à Crozet, en Baie américaine à la cabane des phoquiers. Extrait de l’inventaire « 18 colonnes » réalisé sur les objets du patrimoine de Crozet. Le tableau « 18 colonnes » est le système normalisé employé par les musées de France. Il permet synthétiquement de donner un numéro, décrire un état physique, un mode d’acquisition, un lieu de stockage, etc. Bilan d’activités 2012 - 49 - RNN Terres australes françaises DIRECTION Directeur de la publication : Pascal BOLOT ; Préfet, administrateur supérieur des Taaf. REDACTION Rédacteur en chef : Cédric MARTEAU ; Directeur de la conservation du patrimoine naturel des Taaf, Directeur de la réserve naturelle des Terres australes françaises. Rédacteur en chef adjoint : Axel FALGUIER ; Directeur adjoint de la conservation du patrimoine naturel des Taaf. Ont participé à la rédaction de ce bilan d’activités : Sylvain GUTJAHR, Julien RINGELSTEIN, Alivelou PILLA : Direction de la conservation du patrimoine naturel des Taaf Fabrice LEBOUARD : Technicien de la réserve naturelle en partenariat avec le programme IPEV 109 (Centre d’Etude Biologique de Chizé) Alexia GARNIER : Technicienne de la réserve naturelle en partenariat avec le programme IPEV 136 Ecobio (Université de Rennes I) Paul TIXIER : Technicien de la réserve naturelle en partenariat avec le programme IPEV 109 (Centre d’Etude Biologique de Chizé) Marion FRANÇOIS, Patrice RANNOU : Direction des services techniques des Taaf Emmanuel REUILLARD : Direction des affaires internationales, de la mer et de l’antarctique des Taaf Géraldine GODINEAU, Ann-Isabelle GUYOMARD : Service des affaires juridiques et institutionnelles des Taaf Nathalie MOREIGNEAUX : Chargée de mission patrimoine historique des Taaf FABRICATION Sébastien MOUROT : Coordinateur Nelly GRAVIER : Graphiste, chargée de communication des Taaf CREDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS Geoffroy BERTRAND, Thomas BITEAU, Aymeric BODIN, Romain BUENADICHA, Nadia CHARLES, Armel DENIAU, Axel FALGUIER, Hughes FERTIN, Alizée FOUCHARD, Alexia GARNIER, Amandine GEORGE, Dorian GRAVIER, Nelly GRAVIER, Sylvain GUTJAHR, Patrick LACAZE, Fabrice LE BOUARD, Maxime LOUBON, Bruno MARIE, Antoine MORISOT, OCEANOPOLIS, Rémy PONCET, Service technique des TAAF, Thibaut THELLIER, Jean-Baptiste THIEBOT, Paul TIXIER, Stephano UNTERTHINER, Nathanael VETTER, François ZABLOT. CITATION DU DOCUMENT Terres australes et antarctiques françaises, 2013. Bilan d’activités 2012 de la réserve naturelle des Terres australes françaises. Organisme gestionnaire Terres australes et antarctiques françaises Rue Gabriel Dejean Saint Pierre Cedex 97458 Tel : 33 (0)2 62 96 78 78 Fax : 33 (0)2 62 96 77 55 www.taaf.fr cedric.marteau@taaf.fr