Les 100 ans de l`Hôtel Dieu l`Arthabaska 1884-1984.
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Les 100 ans de l`Hôtel Dieu l`Arthabaska 1884-1984.
Les 100 ans de l’Hôtel Dieu l’Arthabaska 1884-1984. Source: courtesy of the Provincial House, Montreal Religious Hospitallers of St. Joseph / Religieuses Hospitalières de SaintJoseph Copyright: Public Domain Digitized: July 2010 LES lOOANS DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA 1884-1984 Conceptionpagecouverture:Socur C{cilc Mercier, R.H.S.J. D€p6t l6gal: Bibliothgque nationale du Quebec Bibliotheque nationale du Canada Quatriame trimestr€ 1983 ISBN 2-8915241t4 EditionsPourouoi Pas Au malade pour qui cet H6tel-Dieu exrste AVANT-PROPOS Au pied despremidrescollinesdesAppalaches,s'dliveun imposant idifice qui ne doit rien au hasard.Il est au contraire I'oeuvrede cent ann€esde sacrificeet de constance,de courageet de fidilite. Tour a tour ou d la fois orphelinat,hospice,h6pital,cetteinstitution a renduii la population des servicesinnombrableset inestimables.Confirmie depuis ddjd plusieursanndesdans sa missionde centrehospitalierde soinsde courte dur€esp6cialis6s, ellecontinueavecune tranquilled€termination son cheminementd'efficacit6,d'excellenceet de charit€. Il etait n6cessaire, au seuil de ce deuxidmecentenaire,que soient rappel6esen detail les 6tapes,heureusesou douloureuses,du passdde I'oeuvre qui se confond si souvent avec la vie de cellesqui I'ont fait naitre, survivre,grandir et porter fruit. Pour relatercettehistoire,personnen'itaitmieux qualifi6quel'une des religieusesde la congr6gationfondatrice,Soeur Claire Perreault, I'actuelle directrice gdnerale de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska. Soeur Claire - tous l'appellentainsi - a passela presquetotalit6 de sa vie de religieuse dans cet hopital. Successivement6tudiante, infirmidre, professeur,assistante d I'Ecolede nursing,assistante d irectrice96nerale, puis directriceg6n€raledepuis plusieursann6es,elle a vdcu, favorise, dirige les transformations matdrielleset scientifiquesqui ont cr66 I'h6oital d'auiourd'hui. 'A la lecture,son livre ser6vdledigned'unehistoriennechevronnee. Avec clart6 et m6thode, elle a retrace les dtapes cruciales du d6veloppement de I'hdpital, de ses humbles et difficiles d€buts jusqu'd cet ensemblespacieux,moderne et fonctionnel qu'on connait. A travers tant d'autres occupations accaparantes,ce n'est pas mince merite de sa part que de s'etreastreintee retracercent ann€esde pass6,pour ensuite situer les evdnementsdans leur juste perspective,les ordonner et les exprimer dans un styleempreintde vigueur,d'61€gance et de sensibilite. Un h6pital au coeur des Bois-Francs6tait un d6fi de taille.Un livre qui en relateI'histoireen 6tait un autre. Les deux ont 6t6 relev6s.Avec un ind6niablebonheur! Jean Moisan, J.C.S. Prisident des F€tesdu Centenaire v PROLOGUE U n sidcles'est6cou16 depuisque le"grain de senev6destin€i abrirer lc pauvreet lc souffrant" 6taitjete en terre,e Arthabaska,au coeurdes Bois-Francs.Au pieddc la montagnequi sembleveillersur lescoquettes rdsidences d'une petiteville paisibleet qui sembleembrasserd'un regard satisfaitI'ordonnancedesrueset la sdrenitddeschampsqui seprofilent yers I'horizon, se dresse. aujourd'hui. un spacieux h6pital dont I'architccturcmemetemoigncd'une vitalitd tenacecertes,entCt6eaussi, comme cellede ces6rablessuperbessortis on ne sait commentde ce sol rocaillcux et dont la ramure noueuseraconte,a qui veut I'entendre,un constant combat avec le vent. Une famille bien nantie. celle de Joseph-AugusteQuesnel,est e I'origine de la venue A Arthabaska des Soeurs Marie Pagi, Quesnel, Beauchamp.Marie d u Crucifix et Adelinequi y 6tablirent,en v6ritables pionnidres.un hospiced'abord. puis. avec le temps. un orphelinat et enfin un hopital. D€but hdroique! Nazareth. La maison de Nazareth.Celle de la ldgende. A peine grande comme une enluminure. Nom du premier hospice d'Arthabaska. Une maison-hospice.Un berceau.€crit Mdre Thibault. Un commencement.Une nacelle"battue des flots si prds du rivageque la vaguetourmentded6ferlerasur ceux-li mCmequi ont eu la missionde la lancer en pleine mer ou de la piloter au sortir du port". "Un projet de construction" d'une nouvelle maison propre d recevoirles pensionnaires dont le nombre grandit de mois en mois, on compte diji dix pensionnairesau printempsde 1885,"ouvre" alors "la longue sdrie des ddbats et des difficult6s sans nombre dont souffrit I'H6tel-Dieu". En votant une somme de $1000 pour la rdalisationdu projet, le Conseil de ville d'Arthabaska exige que soit rompue la "communautdde bicn entre I'H6tel-Dieuet la famille Quesnel"qui, diton alors, s'6tait,par le contrat de donation desbiens,en datedu 30 ao0t 1884,assurd"une grandesecuritdpour I'avenir(...)par le moyende cette fondation". Un inextricable, presque insoluble conflit secoue les fondations d'une intitution i peine cr66e. conflit qui implique les Religieusesqui sont de bonne foi, la famille Quesnel dont un des membres,Corinne, devenueSoeur Saint-Raphael,et qui vit a c0td des siensi Arthabaska,trouve "le marchi trop onereux" et la population que la presselocale plonge presquemalgreelle dans le ddbat.Pendant IX que s'drigeun nouveaubatiment destindd devenirI'h6pital,i leur insu, les Religieuses sont littdralement devenues les bailleurs de fonds du fondateurqui, d'emprunten emprunt,au nom de la Communaute,rdgle hypothdques,achat de maisonpour son fils Auguste,et quoi encore.. , La fondation du diocdsede Nicolet, le l0 juillet 1885,"eut", e Arthabaska, "la r6sonanced'un glas fundbre": autant, semble-t-il, Mgr LaflCche6tait sympathiquei I'oeuvre des Religieuses,autant I'on y ressentitqu"'exista(it),de la part de Sa Grandeur", Mgr Gravel, "un froid, une rdservequi ne pouvait provenir que d'un coeur blessd",d'un esprit"prdvenude quelquemanidrecontre la sup6rieure".Il faudra tout le tact, toute I'intelligencede celle+i, Mdre Pag€,pour que MgrGravel, dclai16par le cu16Buisson,accordeafin "sa protection"en retour"de la ldgitime ddf€renced laquelleI'autoritd diocdsainene peut renoncer" Alors que Mgr Gravel manifeste, avec le temps, un attachement ind6niableaux Religieuses,que la constructionde I'hdpital progresse, que les premidresprofessesprononcentleurspremiersvoeux,que Mdre Pag6 c6ldbre ses cinquante ans de vie religieuse, les religieuses "travaillent dur et ferme", se vouant presquei un "labeur mercenaire" pour maintenir une institution publique,allant mCme,en cestemps oil l'alcool etait prdsent6comme un pdril public,jusqu'agdrer" un ddpdtde spiritueux" dont le profit de la vente "devait resterau b6ndficedes pauvres". Que les religieusesse fassentmendianteset prennent le chemin pour solliciter,de paroisseen paroisse,la gen€rositddes pauvres,elles n'en ont pas encore,pour autant solutionn6le problemede la situation financidre toujours precaire parce que toujours dominde par les exigencesde monsieur Quesnel,au point qu'a l'automne de 1889,"Ia plupart des soeursavaientsollicitdardemmentleur retour d la maisonmere", d Montrdal, "la vie n'€ta(n0 pas soutenable"e Arthabaska.La mort de monsieur Quesnel,le 26 septembre1889,le ddpart de Mdre Pag6, le l6 juillet I890, pour Montrdal, contribudrentencoredavantage,si possible.d I'insolubilitdpresquetotale du rdglementd'une crise si pdnible que, pour ntn donner que cet exemple, de passaged Arthabaska en novembre 1889, Mgr Gravel se refused se rendre i I'h6pital pour "ne pas laissercroire aux marchandsqui fournissenti crddit les provisionsdont la Communaut6a besoin,et qui ne serontpas payees,que j'approuve ce procdd6",6crit I'Ev€quede Nicolet. Il appartiendraite Mdre Montbleau, bien conscientedu "groupe b6ant d'une ddcadencemat6rielle(qui) menagaitd'engloutir I'H6telDieu d'Arthabaska enlisddans une marde montante de difficult6s,de crdanceset d'emprunts", et, hier, habitee elle-m€mepar le d6sir "de retrouver dans I'oasismontrdalais"de pr6siderau destin de Ia communautd. A peinc. a-t-elle, en juilet 1890,assum6la responsabilitdde la direction de la Communautd des religieusesd'Arthabaska, et, de l'h6pital. qu'elleassiste,impuissante,au ddpart pour Montrdal de deux jeunes professesharassdespar "les humiliations qu'eut d subir le personnel dc I'H6tcl-Dieu en ces ann6es oi une ruine imminente constitue.sans plus, I'ordre du jour". X Mdre Montbleau ne s'attaquepasmoins, pourautant, e hcausede tant de maux: le rCglement "de la successionQuesnel". D'une part, s'offre la possibilit6 d'accepter la faillite, avec "l'odieux qui va retomber sur tout I'I nstitut", d'autre part, compter sur I'aide de la maison-mdrede Montr€al. De mois en mois, implacablement,est reportd l'instant fatidique de la faillite. De mois en mois, par ailleurs, s'6vanouit la possibilit6d'une intervention massivede la communautede Montrdal. Le couperet tombe, dramatiquement, le 17 mars, moment oir sont vendus i I'enchdre,les "terrains donn€s" "enjouissance" aux religieuses " pour quinzeans" et le l4 j uillet,j our oU "tous lesimmeubles(sont) mis en vente". Les religieusesdeviennent "locataires" en leur monastdre. A montreal, e Nicolet, i Arthabaska m€me fon pense"i disperserles membres de la petite communaut6". Le 30 ao0t 1892survient enfin une entente entre "madame veuve A. Labrecque", qui avait acquis les biens de la co-mmunaut6 l'annde prdcidente, "et la communaut€ d'Arthabaska".A la faveurd'un pret ou d(un) don dessoeursde Montr6al, de la complicit€ "de I'abbe Bdrard et (de) I'avocat Crepeau", qui n'avaient point signifi6 d Mgr Gravel, "vu le mauvais 6tat de (sa) sante", les toutes derniCressubtilit€sde I'arrangement,le rideautombe, pour I'instant,sur un psycho-dramedont, e l'6poque,peu de gensont mesur€I'intensite. Mdre Montbleau peut maintenant entreprendrel'oeuvrede la relance de I'h6pital. Secouie jusque dans sa fibre la plus profonde par un combat quotidien, la petite communautedes religieuseshospitalidres,un peu plus sereinequant d son devenir materiel parce que d€lestde,au sens rigoureux et alldgorique,de ces hypothCquesqui grevaient non son d6veloppementmais son existence,entre dans un recommencement, Certes, des soucis mat6riels, de nouvelles aventures budgdtaires imputablespeut€tre d la tdmdrit€,noirciront, de moment en moment le ciel de cette institution sanscependantcr6er i nouveau le drame. Sous la direction des Mdres Marie-du-Sacri-Coeuret Saint-Jean de Goto la communaute renoue d'abord avec une qu€te d'approfondissementde cettevie religieusequi fonde I'existencede cesetresrdunis en cette petite communaut6. Ce souci profond se traduit par toutes ces initiativesqui visenti concourir i I'int6riorisationd'une vie spirituellef6conde. Finement, Mdre Thibault note, par exemple' "ll seraitheureuxde constaterdans les noteseparsesde cette e la baseessentielle depriCre etde 6poque.que,sansriensoustraire qui formele fond(s)de la viereligieuse, MdreMarie recueillement de la vie quotidienne aux du Sacrd-Coeur adapteles exigences circonstancesactuelles,et emploie toutes les ressourcesde son dnergique volont6 pour combler les d€ficits de I'observance r€sulidre". XI Sous la gouverne de Mdre Marie du Sacr€{oeur, "Peu e peu s'accentuaient ainsi les normes de la vie religieuse si lentes e s'€tablir mais apportant tout de mCmeconsolationet bonheur". ll reviendra d Mdre Saint-Jean de Goto de permettre e ces religieusesde se manifester davantage dans cette sp€cificit6 quifonde et colore tout i la fois la qualitd de leur ordre, le soin des d6sh6fites,en creant un orphelinat. Mdre Lachapelle,qui pr€sideradurant neuf ans,en deux mandats, au destinde la communaut6deshospitalidresd'Arthabaska,permetaux religieusesd'oeuvrer auprds des maladesen cr€ant un hOpital, enverset contre tous, m0me le d6vou6 et sympathiqueMonseigneurHermann Brunault de Nicolet. Elle contribueraaussiau rdglementde l'dpineuse questiondu prCt ou du don par I'Hotel-Dieude Montr6al de la somme d e $ 1 00 0 0 e n 1 8 9 2 . . Habit6e par une charitd qui trancende la grisaille des jours, soucisfinantransmue les 6preuves,que ce soit incendies,6pid6mies, ciers, en dons de Dieu, la communaute des religieuseshospitalidres d'Arthabaska peut maintenant, dans la foi, relever le d6fi de donner d I'oeuvrequ'elle poursuit un cadre nouveau. Quand, le3 septembreI921, Mdre Dagenais,quiaddjd,de l9l2 i 1918,prdsid€i la gouvernede la communautd,en reprend les rennes, elle sait "que le cycle des quinze dernidres ann€esa ajoute au soin des vieillards celui des malades et des orphelins" et que "l'espace, par trop limite dansla m€me restreint,octroyea chaquecat6goried'hospitalis6s, mesure leur champ d'action respectif'. Elle rdalise aussi que "les multiples d€cds caus€s par l'influenza (ont) entrain6 comme consiquence un nombre prodigieux d'orphelins ndcessitantsecours et protection". Elle n'oublie pas surtout que "le cloitre (a) aussi ses exigences". C'est a une red6finition de ces deux espaces,I'un physique, I'autre moral, ndcessaires,compl6mentaires, que se voue Mdre Dagenais. Pas seule.Avec toute cette frele et vaillante communauti dont elle est.Avec le temps, dans le temps surgira,en 1924,un nouvel orphelinat.Et un nouveau cloitre: aprds avoir connu une installation de fortune "dans une migration qui les repousse de ces pidces qui, sous le pic des constructeurs,ne sont plus que "poussidreet ruines", aprdsavoir subi "la d6sagr6ablecadencedes marteaux (qui) imousse fort la tranquilitd personnelle", les religieuses reprennent "progressivement possession des pidces nouvelles ou agrandies", en se disant: "l'hiver se mue lentement en printemps prometteur", M€me le transfertdu cimetidrede la communaut€,en juillet I926, concourt, i sa fagon,e cette quetede Dieu que veut assurer la relocalisation du cloitre: un peu "Placdejusteen iacede la communaute,uneall6espacieuse, ombrageepar des6rablesmajestueuxet touffus, nous conduit d cettedernidredemeurede nos chdresdisparues,tandisque la vue constante repos, de la grandecroixquidominecelieudesupr€me aussibien que celledes plaquettesfun6raires,qui redisentsans cessele peu que nous sommesici-bas, invitent doucement9t fortementi une salutairemdditation". XII Pour la premidre fois de son existence,la communaut6- des hosDitalidresd"Arthabaska,va, en 1927' €tre sous la gouverned'une "qui marque'd sa religieuseissuedu milieu, Mdre B€liveau:6v€nement d Elle pr6,sjdera I'annaliste 6crit .uiiC.". ,.,ntoutnunt de notrehistoire" d affect€ spdcialement logis de corps i" .ir.' .n chantier "d'un I'H6pital". '---b"if. r6digeaitlesannalesde la qui, depuisbon nombred'ann6es le 3 est 6lue sup6rieure. Thibault, Mare .o-rnunuui6 d'A;thabaska, 6conomique' la crise de difficile conjoncture En cette 1930. seDtembre -._ mdnera,n€ammoins?rterme la constructionde I'hopital' elle Fur"" qu" I'o"uur" "r6clame(...) plus de bras", le-.chapitre ddcide"d'abandonner(les) qu€tesannuelles"-auxcommunautaire publiqxe la Loi deI'Assistance p.JtiO"i.nt les"soeurstouridres": ou"ii., Jrfiit""i i pourvoir aux frais d'hospitalisation des.malag.es;'.tes qui s'dtaientj usqu'enju in 193| . vu "l'extremebesoln"'lartes religieuses au plusexclusivement "o u"6 entendent.dorenavant,seconsacrer teuses". malades. des soin vre Par ailleurs,en revisantle Coutumierqui regitlesd6tailsde-la et foule d'us d*'une se libdrent d'Arthabaska quotidienne, lesieligieuses en disuetude". coutumescomplCtement d'unevie en mutationconstante Cetteadaptationaux exigences Saintla residence rouu" *n fu.ittetedans"la ddmolitioncompletede simultaqui A. monsieur de Quesnel" -"abrita irabitation eugrttit, -durant quelquestemps, monsieur le shirif Quesnelet sa ndrfient, famille, la communaut€ et ses hospitalises:pau-v,res'malades,et ( ) ( )" "N osorphelins o.nrionnuir.t,ainsiqueM M nosaum6niers la d€ Au spectacle 1923" ' de l'automne a de'l9l3 i i.oouet.nt abri les chers "montaient iisoaritionde cettemaisondescommencements souvenirsqui affluaientsur l'6crande la pensde" Ddtachantson regardd'un pass6dont "il ne restepas prerresur oierre".la communautAle portesur l"'Avenir": le 3 ao0t 1932,I'hOpital qui permettraaux ist autoris€i crderune "Ecolede garde-malade" N ursln€moderne du exigences les de se"conformera toutes relisieuses de la Provincede enregistrds h6pitaux des la liste rE uoit int"tit "rur de son exrstence' "i anniversaire cinquantidme du veille A la Qudbec", et I'o-rphesoixante-dix lits' I'hospice, lihdpitalcompr.cinquante-cinq 1933'le de l'6td i fhibault, Mere a vaut linai, cent. iet honneur ion.des de I''Associat mondial congris un participer d ilonii.u. O" ei Parls d Garde-MaladisEniegistr6es"qui se tiendra successivement Montreal' de consoeurs ses oir, avec Bruxelleset de seren-dred Rome debut'le ai" t"tu t"qu" * uudiencepar le Saint-PCre'Seul,peut-Ctre,le O nou"-ufu 1933,du procdsinformatif de Jdrdmel-eRoyerde.la peutprovoquer'sr posslDle' fondateurdesHospitalidres' Dauversidre, Nourriesdela d'Arthabaska plus grande riligieuses aux un" ioi. sources "n.o.. retouraux veritable un opdrent elles iondateurs, des soiritualit6 lesannalesde I'institution,retouraux abondamment d'ontt6moignent sourcesqui-culminedansce triduum qui, d Arthabaska,commedans l"institution"marque chacundes"vingt-troisrameauxquicomposent de de la b€atification la cause de Rome, i I'iniroduction, 1936 en mai les avec aussi introductionqui concourt -oniiaut de la Dauversidre, XIII "€tes du Tricentenairede "notre" institut". Par un "arrete officiel", date du I5 juillet I936, Monseigneur Brunault, dv€que de Nicolet, autorise les religieusesd'Arthabaska d amorcer la construction d'un nouveau monastCrepropre d devenir le cdnacle des quelque cent religieuses,novices et postulantesde la communaut6 pour qui "ce r€ve d'un monastereva donc devenir une consolanterealit6". Mdre Kirouac, qui succdde,le 3 septembre1936,a Mere Thibault, hdritede la lourde tache de presidernon seulementi la gouvernede la communautd mais aussi de r6aliser le projet de la construction du monastdrequi sera compl6tdedeux ans plus tard. U ne communaut€est le, bien enracineepar l'6preuvequi I'a visit6e avecune insistancerare maisrichede la promessedu "ll faut que le grain de s6nev€meure pour qu'il porte fruit". Au fil des ans, les religieuses continuerontde se prodiguerauprdsdesvieillards,desorphelinset des malades. Une seule ombre vient, semble-t-il, obscurcir le ciel d'une vre marqu€e au coin de la fid6lit6: la question d'un regroupementcoiff6 d'un geniralat de tous les monastCresde I'Institut des religieuses hospitaliCres. des"maisons Quand, en janvier I946, les"rep16sentants" du Nouveau Brunswick" se fusionnent pour cr€er une "congr€gation nouvelle", les Soeurs hospitalidresde Saint-Joseph du NouveauBrunswick, d Arthabaska I'on s'6crie:"Les voies de Dieu sont insondables.. . Il y a si longtempsque la questiondu gdndralats'agitedans I'Institut. et voici qu'elleaboutit i un groupementpartiel qui ne va pas sanssouffrancesr6ell€sde part et d'autres".Lancinanteepreuvepour la communautd d'Arthabaska que ce regroupement en g6neralat des maisonsde I'l nstitut desreligieuses hospitalidres. U n ddcretde la Sacrde Congrdgationreuniraenfin, le 5 mars 1949,"les maisonsde Montr€al et d'Arthabaska sous le nom de Soeurs HosDitalidresde I'H6tel-Dieu de M ontrea1". Ce n'est pas sans6motion que lesreligieuses d'Arthabaskavoient, le 29 mai suivant, les cinq noviceset les quatre postulantesquitter le noviciat pour Montreal. "Premier fruit de I'oeuvreg€n€ralice"que la fermeture du noviciat! Quelques mois plus tard, autre fruit du regroupement"Une derniire fois en notre "chez-nous"d'Arthabaska, nous assistonsd une c6rdmoniede professionperpetuelle". Cesdeux laconiquesallusionsqui semblentde I'ordredu fait divers signifient,ndanmoins,une coupure radicaledans la vie de la communaute locale. Car, au rythme des saisons,vetures et professionsen ponctuaient de leur emotion la vie de ces femmes regrou$es en une famille religieuse qui, comme la famille charnelle, se rejouit des naissancesqui en assurerontla pdrennit6. D'autres ddchirementss'inscrirontdans la chair de cette communautd, celui d'abord du ddpart pour Nicolet, le 19 ao0t 1943, des orphelins,ddpart qui "burinera en traits indelibilesle sacrificed'une oeuvre d6jd vieille de trente ans et qui a pouss6 de profondes racines dans tous les coeurs"l Autre coupure, autre rupture que le transferte Victoriaville de I'hospice,des 8 et 9 ddcembreI952. XIV ". . . le coeurde I'H6tel-Dieu s'€meut A l'aubedecesjoursd'exode inoubliable. C'est qu'il voit, a regrets'€loignersespremiersprotdgis,ses joyaux. les plus fiddlescompagnons (...). Un de son existence volume d'histoirese ferme aprds68 ans". Les locaux laissdslibres par ces d€parts successifsseront affect€s partie d des lits suppl6mentairespour l'hOpital, partie d une €cole d'infirmidres laiques.Et ainsi I'oeuvredes pionnidresde cette maison d'Arthabaska prend-elleun visagenouveau. Entre temps, apris s'€tre, ii plusieurs reprises, refus6es,parce que I'invitation leur semblaitles lanceren une aventuredifficile. i essaimer soit i Biddeford,soit encorea M ont-Laurierou Sorelpour y assumerla direction d'un h6pital, les religieusesacceptentla direction de I'HdtelDieu de Saint-J6r6mele 5 mars 1948. Cette dvocation rapide du v€cu d'une famille religieusebien enracindedans cette bonne terre des Bois-Francs s'estattachie a mettre en relief ce qui, nous semble-t-il,constituela trame qui soudeet fonde tout a h fois la chained'une €popdesemblabled bien d'autres,certes, mais habiteed'une realitd intangible:Ia foi. Sanscelte r€fdrencee cette valeur qui nourrit la vie de ces centainesde femmes oeuvrant en des conditionssouventp€nibles,cette aventurene se distingueraitque peu ou prou de cesdpopeesd'uneenduranceind6niablequi furent le lot des commencements de nos devanciers. Ddlibdrement,nous n'ayons.tout au cours de l'6vocationdescent ans d'histoirede cetteinstitution,retenu,pour en maintenantfaire notre propos,ce constat:la promesseest li, prdsente,e toutesles pagesde cet ouvrage:c'esttoujours trop t6t qu'unevie estfauch€e.. . si n'existepas Ia certitudede "la rencontreavecI'Epoux divin". Dans sa materialite,le texte de cesCent Ans de I'Hotel-Dieu d'Arthabaskaen est une Dreuve d'une €videncepatente:plus du tiers soulignele don que les reliiieuses font d'elles-m€mesi Dieu par v€tures,professions,et cdldbreles m6rites de cellesqui, lesm€mesau fil desans,touchent,par la mort, lajoie de la grande Rencontre, Cette histoirede I'HOtel-Dieuque I'on doit, pour unetreslargepart d Mdre Thibault, et pour une part tout aussiimportante,a une artisane du devenir de cette institution, Soeur Claire Perreault,rdpond a cette invitation de Diane B€langeret Lucie Rozon de nous mettree l'€coute du quotidienrde cesfemmes,cellesd'Arthabaskacommed'ailleurs,que l'on ddnomme toujours: les Religieuses.. . Maurice Carrier Mai 1983 Montreal,Libre-Expresl. DianeBdlanger. LucieRozon,LesReligieus€s.u Qu6bec. . .5. s i o n .1 9 8 2D XV REMERCIEMENTS Elles sont nombreusesles personnesqui ont contribud i la r€alisationde cet ouvrage: M. Maurice Carrier, professeurd'Histoire d I'Univenit6 du Quibec i Trois-Rividres,qui m'a particulidrementaideepour la narrationde la premidrepartie, celle tirie des Annales €crites par Mdre Thibault. M. Carrier ne m'a pasm6nag6sontempsetj'ai pu profiterlib6ralement de sa compdtenceet de sa pricieusecoop6ration; Soeur Angiline Martel et Soeur MadeleineDesfoss6s, R.H.S.J. de la Rdsidenced'Arthabaska, pour I'accdsqu'elles m'ont permis aux archiveslocaleset pour leur disponibilit€d m'en faciliter I'utilisation; SoeurLucienneChoquetet SoeurNicoleBussidres, R.H.S.J.,respectivementarchivisted I'Administrationg6n6raleet I la Maisonmdrede Montreal, pour leur collaborationa me procurerdespiicesd'archives anciennesde leur riche patrimoinetricentenaire; SoeurCecileMercierde la Fraternit6desR.H.S.J.d'Arthabaskapour I'aide apporteeau choix de certainsdocumentsd'archiveset A leur prisentationdansle texte; Mme LouiselleBoulanger,adjointe administrative!r la direction des servicesprofessionnels,qui a r6alis6avec une inlassablepatiencela transcriptiondu manuscrit; Mmes Marie-Andree Duquette et Ghislaine M€thot, secretairesi I'organisationdu Centenaire,qui ont d6pouitlClesrapportsannuelset les procds-verbaux du Conseild'administrationde I'hdpital; Mme Claire Gendron,ma secrdtaireparticulidre,qui a sorti pour mor desarchivesde I'h6pitallesdocuments,leslistes,lesdatesn€cessaires A cette recherche; XVII L9sReligieuses Hospitalieresde Saint-Josephd'Arthabaska,plusieurs collegueset amis de I'H6tel-Dieu, les membres des Comitis ou Centenairequi m'ont manifest€leur inter€tet leur appui,tout au cours de la r€dactionde ces 100ans de I'H6tel-Dieud'Aithabaska. SoeurClairePerreault,R.H.S.J. XVIII PRESENTATION Lorsqu'enddcembreI946, Mdre Marie-BertheThibault remetd sa communautd locale "Les Annales des ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska",c'est le fruit d'une vingtained'anneesde rechercheet de r6daction,c'est plus de soixanteans d'histoire,soit de 1884d 1946,que cesAnnalesracontent,pour lesgenerationsfutures,de la vie, de I'existencede ce cher Hotel-Dieu d'Arthabaska. Jusqu'en 1930, elle est elle-memeconstitudeannaliste.En 1930, elle est 6lue supdrieureet jusqu'en 1947, elle dirigera sa jeune soeur Laurianne, puis Soeur Yvonne Rochon dansla 16dactionde Soeur Marie-de-Jdsus, ces Annales qui rcprdsentent,selon elle, le patrimoine par excellence d'une Communaut6 religieuse. Des cent ans de cette institution,d partir desarchiveslocaleset de cellesde Montrdal, d la lumidreausside tdmoignagerecueillisdessoeurs ain6es,des premidresHospitalidres,Mdre Thibault nous en livre donc plus de soixante. C'est tout un h6ritage et la Communaut€ des Hospitalieresd'Arthabaska a raison d'en Ctre fidre! La plume alerteet si fine de Mdre Thibault, sesgrandescapacitds d'observationet de synthdse,son souci de la v6rit6, de m€me que les immensesqualit€s de son coeur, que ses nombreusesann€esde sup€riorite nous ont laissdconnaitre, en faisaient d'elle, sans aucun doute, I'annalistetoute designeepour rddiger cette belle histoire de famille. La successionlaissdeaux annalistes,qui ont continue cette relation, s'estfaite dans le mCmestyle,la meme pensde,avec le m€me coeur, si bien que I'on y remarquetrds peu la transition. En octobre 1948,chdreMdre Thibault quitte Arthabaska pour la fondation de I'H6tel-Dieude Saint-Jerome,dans lesLaurentides,aprds avoir termind un second mandat de six ans comme supdrieurea administratricede notre maison.Pour sa part, Soeur Marie-de-Jdsus commenc6en septembreI946, d I'Universitede Montrdal, des 6tudes pour I'obtentiond'un Baccalaurdatds sciencesinfirmidres. Dds lors, les secr€taires-archivistes de 1947d 1983de la Communautd d'Arthabaskacolligent les faits saillantsde I'activitequotidienne localesousforme de chroniques,qu'il s'agisse de la vie dessoeursou de celle de I'hdpital. oi Ceci constitue,a n'en pasdouter, une sourceprdcieusede r€f€rences, XIX nous pouvons puiser les faits, si nous voulons les replacerdans le contextedu tempset du lieu auquelils se rifdrent. En 1963,la CorporationdeI'Hotel-DieuSaint-Joseph d'Arthabaskaville devientla Corporationde I'HdteFDieud'Arthabaska,suiteaux changements l6gislatifsamen€spar la Loi deshdpitaux, Bill44, entrde en vigueur en 1962. C'est ainsi que lors de ce changementde la Corporationsoussestitresactuels,et suiteau partagedu patrimoine qui en d6couleen 1964,les Religieuses d'Arthabaskane conservent qu'occasionnellement lesfaits et les6v6nements qui marquentla vie de I'hOpital qui, poursapart,a commence la tenuede sespropresarchives hospitalidres. "Les cent ans de l'HdteFDieud'Arthabaska,I884 - 1984"sont principales doncnesdecestroissources dedocumentation: lesAnnales r€digdes par MdreThibault,pour lesann6es1884-1947, leschroniques par les secretaires-archivistes conservees desReligieuseshospitaliCres de Saint-Joseph de 1947-1983 et lesjeunesarchivesde I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska de 1961i aujourd'hui. DesAnnalesde I'Hdtel-DieuSaint-Joseph d'Arthabaska, redigees par chdreMdreThibault,surla vie desann6es1884-1947, nousavons puis6anndepar ann€e,I'essentielcroyons-nous, d livrer d I'int6r€tdu public d qui ce livre estdestin6.A I'aidede certainesautresr6f6rences sdrieusesde cette 6poque, nous y avons ins€r6 des faits et des qui ont surtouttrait a h vie de I'hdpital.Il n'y a paslieude tdmoignages s'6tonnerde cet etat de choses;pendantc€tteperiode,"l'h6pital faisait partiede la cl6ture"et I'onconstate quepouretrefidelese leurtemps,la modestiedes religieusesles emp€chede consignerdans les Annales certainsfaits marquantsde la vie deI'hopital,quele publicseraheureux de connaitreet cequi, croyons-nous,nefera qu'enrichird'autrepart le patrimoineldgu6par nos premidresMdres. De 1947d 1983,leschroniques pendantcettepdriode, conserv€es tant par les secrdtaires-archivistes des ReligieusesHospitaliCres d'Arthabaskaque par lesarchivesadministratives de I'H6tel-Dieud'Arthabaska,constituerontla trame de fonds de cettepdriodede I'histoirede l'Hdtel-Dieu.Nous nous contenteronstout au plus d'un rappel macroscopique des grandesheuresdestrente-septdernieresanneesde cet 6tablissementde santden plein cheminementqu'estaujourd'hui I'H6tel-Dieud'Arthabaska. L'annee 1984, situ6e aux frontidres du premier et du second Centenaire,nouspermettraun envolversle futur, unevisiond'avenir.. . Des recherches plus poussdes, tant auprdsdesarchiveslocalesdes Religieuses hospitalidres deSaint-Josephd'Arthabaskaquecellesde la Maison mdrede Montrial, desentrevuesaupresdesreligieuses ain6es, desmddecinset desemploy6ssdniorsde l'hopital,d'ancienshospitalis€s nousont permisde completernosinformations,d'apporterparfoisplus de p16cisionet toujours,nousle croyons,de faire ressortirdavantagela missionde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,sa presencer6gionale,son progrdset son dvolution pendantce premiersiCclede son existence. et au vocabulaireque leslecteurs Quant au style,aux expressions trouverontplusparticuliCrement dansla premiCrepartiedecetouvrage, c'estbien sciemmentque nousavonsvoulu les laissercoller i chacune XX des dpoques de I'histoire centenaire.Citons e titre d'exemples:les podmeset les sonnetsportis au texte, les expressions:"Sa Grandeur Monseigneur","Monseigneur le Sup6rieurecclisiastique","Notre trCs honordeMdre", "Nos vieillards,nos chdresvieilles,nos serviteurs,nos servantes";en parlant des Soeurs de Montreal, l'annalisteles nomme "nos Mdres de ld-bas", tout comme on appelle "missionnaires"les soeursde Montr€al venuesfonder ou pr€ter main forte a Arthabaska. On remarquera que du ddbut de la fondation d Arthabaska jusqu'en 1949,datede la 16uniondesd iff6rentesmaisonsen G6n6ralatet de la lev6ede la cloture monastique,on retrouve trois catdgoriesde soeurschezlesHospitalidresde Saint-Joseph,commed'ailleursdans les autres Congregationsreligieusescloitr€esd'alors: o les soeurschoristes ou vocalesqui regroupent les religieusesaffectdes au soin direct des malades ou aptes i exercer la fonction de sup6rieure ou les charges administratives et professionnelles;elles seulesr6citent l'office divin et I'on exige d'elles un brevet quelconque d'6tudes pour 6tre admises dans cette categoriede soeurs de la Communautd; . les soeurs conversesrcpr6sentent les soeurs qui n'ont pas ce brevet d'€tud€s;ellessont attitreesaux fonctionsdomestiquesou de soutien reli6esau soin direct des maladesou aux chargesadministratives; . les soeurstouridres,qui sont peu nombreuseset qui sont, comme le mot le dit. responsables du'tour", expressionqui, selon Larousse. "origine de I'armoireronde et tournante,posie dansI'ipaisseurd'un mur dans les monastereset les hopitaux pour y recevoirce qu'on y ddposait";pour nous, lessoeurstouriCresassurentles relationsavec I'exterieurde la cl6ture, les parloirs, les sortiesaveclesmalades,les vieillards et les orphelins,etc. Les soeurs choristeset les soeursconversessont cloitrdeset les par l'Evdquedu lieu, sortiesd I'extdrieurde la cl6ture sont rdglementees selon les Constitutionset les Rdglesdu temps. Cette situation explique les relationsfrdquentesavec I'Evequedu diocdse oi est implant€e la communaute locale, de m€me que les pouvoirsque lui confdresa charge6piscopaleen regarddescommunaut€s religieusesdioc6sainesd'hommes et de femmes qui reldventde sa juridiction. Il faut aussi s€ rappeler que les communautesreligieuses font partie integrantede I'Egliseet qu'ellesvivent au rythme,decette Eglise qui jouera longtemps un rdle de suppl€anceface e I'Etat plus particuliCrementau chapitre des oeuvrescaritatives. De mdme,on constatera,e h lecture,que l'appartenance d6finitive i la Congrdgationdes ReligieusesHospitaliCres de Saint-Josephsefait par itapes successives,d'une dur6e qui a pu varier un peu d travers le temps: . l€ postulat,d'une dur€ede 6 d l2 mois du dibut de la fondation en 1884jusqu'au transfertdu noviciat d Montrdal en mai 1949;d la fin de cette periode,la postulanteprend le saint habit; . le noviciat ou ann6ecanonique,d'une durde d'une anneede calendrier, exigencedu Droit canoniquequi n'a pas vari6; . les voeux temporairesd'une dur6e de trois ans,au cours desquelsla jeune professeresteattachdeau noviciat pour y parfaire sa formation XXI d la vie religieuseet d la vie professionnelles'il y a lieu; les voeux perpetuelsqui sont prononc€s i la fin de la periode pricedente,et d'une fagon d6finitive,liant la religieusei la Congrigation A titre de membrede plein droit, par la professionperp6tuelle. U ne autre remarque,susceptibled'int€resserle lecteur,est relative d I'ann€e utilisee dans cet ouvrage pour la pdriode de 1884 d I947. L'ordre deschapitresest en rapport avecI'ann6emonastiquequi d6bute en septembre.et au moment oir I'on procdde,aux trois ans,d I'ilection ou d la reelectionde la superieure,pour un maximum de deux termes consecutifs;les sup6rieures6tant en meme temps ad ministratricesde I'h6pital, Ieurs termesd'office sont conditionn6spar cette disposition canonrque. Disonsenfin pour terminer que cet ouvrages'adresse d deslecteurs plus ou moins diversifidset c'estpour tenter de r€pondreaux attentes des uns et des autres que nous avons choisi cette pr€sentation.Les ReligieusesHospitaliCresde Saint-Josephs'y reconnaitront toutes, qu'ellessoientd'Arthabaskaou d'ailleurs;les professionnels de la santd et tout Ie personneldu centrehospitalier,selonla dur6ede leur carridree I'H0tel-Dieu d'Arthabaska,se rappellerontde vieux bons souvenirset en verront, e la lecture, surgir de nouveaux; la population des BoisFrancs constatera,nous I'espirons, qu'elle a plaisir d dicouvrir son centre hospitalier,I'h6pital de 1885,celui de I908, de l93l et le centre hospitalieractuelde 1967,dont la vie, d I'int€rieurdesmurs, ne cessede s'animer pour le mieux-etrede tous ceux qui viennent y recevoirles soins de qualit6 que ses professionnelsdispensent,dans un contexte diff6rentd'il y a cent ans, maisavecle m€mecoeuret le m€meamour de la nersonne humaine malade. L'abbe Charles-EdouardMailhot, dans son volume "Les BoisFrancs", Tome I, paru en 1914,consacretrois bellespagese l'H6telDieu et il termine en disant: . "Je ne donne ici que cesquelquesnotes,esperantqu'avanl longtempsunedesReligieuses i I'H6tel-Dieud'Arthabaska nousgratifierade I'histoirecompletedes25 premiiresann€es de cetteinstitution." Cette invitation de I'Historien des Bois-Francsregoit aujourd'hur une r€ponse.Cette relation,pour avoir 6ti tardive, nous offre l'histoire, non pas des 25 premidresann6es,mais celle des 100 ans de cette instilution hospitalidreet je suis particulidrementhonor€e,en tant que Religieusehospitalidrede Saint-Josephde l'Hdtel-Dieu d'Arthabaska, de deposerce respectueuxet fraternelhommagesur la tombe de I'abbi Mailhot, qui reposedans la crypte des ReligieusesHospitalidresoe I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska. S o e u rC l a i r e P e r r e a u l t R . .H.S.J. XXII ARTHABASKA, DANS LES BOIS.FRANCS Avant d'ouvrir les pages de I'histoire de I'Hdtel-Dieu, jetons un rapidecoup d'oeil sur Arthabaska,situ6edans une desr6gionslesplus belles du Qu6bec, les Bois-Francs, si bien racontie par I'Abbd CharlesEdouard Mailhot, dans son livre'Les Bois-Francs",publii en 19t4. Le nom de la ville d'Arthabaskavient de la languealgonquineet il signifie "pays des roseaux". Cette petite ville pr6sente un site montagneux puisqu'elle est situ€e au pied du mont Saint-Michel, premier contrefort des Appalaches; le panorama qui I'entoure est si riche de beaute naturelle qu'il ne saurait manquer de plaire aux voyageursde la route. Son fondateurestCharlesBeauchesne quiy arriva en mars 1835. Pendant la saison d'6t6, le vert touffu de ses6rables lui donne un cachet de fraicheur et de poesie,alors que les pentes enneigies attirent de nombreux touristespour les sportsd'hiver. Le mont Saint-Michel, avec sa croix lumineuse 6rigeeen 1929,constitue un endroit touristique trds frequent€. Citons i ce sujet un dcrivain de 1883: "De retour d'Arthabaska,en aoit 1883,M. L.-O. David dcrivait dans la "Tribune": Il est certainsvillagesot il fait bon passer quelquesjours, oit I'on voit r6uni tout ce que I'on pcut desirer: talent, esprit, generosit€,patriotisme,hospitalite,gaiet€,bonnes manidres.etc. Arthabaskaestun de cesendroitspriviligies,C'estli quedem€ure I.aurier, I'un des trois orateurs les plus distingudsdu pays, le caractCrele plus€lev€de notrctemps.Voulez-vousconverseravec deuxdescauseurs lesplusagriables voicilejuge denotreprovince: Plamondonet M. EdouardPacaud.Passezavcccux une couDle d'heureset vous ireztres loin pour trouverleur pareil.Quelsfeux d'artiliceslQuellescharmantes effusions!De I'espritjusqu'aubout desongleset du coeurdes piedsjusqu'e h tCte.. . Voulez-vousmaintenantde la poesie!allezvoir M. J,-A. Poisson. Aimez-vousle chant et la musique?EcoutezM. Rom€oPoisson, v€ritableartiste,modestcet aimablecommeson frere,"(l) (t) L AbbeCharles-Edouard Mailhot,LcsEois-Frrncs, TomeIII, L'imprimerie d'Arthabaska,Inc. 1921,p. 287. XXIII Dominant toute la ville, I'EgliseSt-Christophed'Arthabaskadate de 1873.L'artiste Suzor Cote y a travailld, avec d'autresartistes,e la d6corationint6rieure.De style romano-byzantin,cette €gliseest orn6e de belles verridres et elle fait bonne figure dans le cadre naturel qui sembletailld pour elle. Son clocher s'€ldved I80 pieds du sol et il se profile au loin sur les collinesavoisinantes, Pour sa part, le MusdeLaurier conservevivantela m6moirede Sir Wilfrid Laurier, premier ministredu Canadade 1896i 19l I . Sa propre risidence est convertie en un mus6e permanent i la gloire de ce grand homme, dont Arthabaska s'honore d juste titre. Plusieursactivitds artistiqueset culturellesse tiennent rdgulidrementau Musde Laurier, attirant de nombreux visiteursd'un peu partout, i travers le Qu€bec. Arthabaska est situ6edans la r6gion administrative04 - TroisRividres,Mauricie, Bois-Francs- naturellements€pardepar le fleuve Saint-Laurent, Arthabaska possddesa Municipalit€ R€gionale de Comt6 (M.R.C.) qui regroupe30 corporationsmunicipales,dont 27 de villageset 3 de villes, soit Arthabaska, Victoriaville et Warwick. I'appelation HOtel-Dieu 6tani L'H6tel-Dieu d'Arthabaska d6finiedans le dictionnaireRobert comme h0pital principal d'un lieu, d'une ville - constitueun centrehospitalierde 259 lits de courte durde sp6cialis€set de 30 lits pour les maladesa long terme. tl est affilie i I'U niversit€de Sherbrookepour la formation des m6decinsdepuis[e28 pour la formajanvier 1911et d plusieursinstitutionsd'enseignement lion de niveau coll6gialet secondaire. La population desserviepar I'HOtel-Dieud'Arthabaska est rdgionale, couvrant un total de 7l municipalites, representant89 170 habitants,tel que ddfini par une €tude men€ei la demandedu Conseil d'administration de I'hdpital. en fdvrier 1979, par Gram, Inc. de Montreal.(l) Dans la requ€te des citoyens d'Arthabaskaville present€eaux Religieusesde I'Hotel-Dieu de Montr6al en 1883,on y voit que "nul endroit dans Ia province ne l'emporte pour la salubrit€et le pittoresque".(l) Ce qui continue d'etre vrai de nos jours, I'H6tel-Dieu €tant de toujours situddans une zone desplus salubrespour un dtablissement ce genre. Dans le domaine des ressourcesinstitutionnelles.au niveau des affaires sociales,la ville d'Arthabaska est, depuis 1980.dot€e ' d proximit6 de I'Hdtel-Dieu - d'un magnifique H.L.M. (habitationsd loyer modique) de 60 appartements;deux centres d'accueil priv6s, I'Auberge Fleury de 28 placeset la RdsidenceLarouchc de l7 placcs, complCtentd Arthabaska le r€seaudesserviccsde santect de bien-etre offerts e la population. En 1983, la Ville d'Arthabaska cdldbre avec fiert€ son l25e anniversaire de fondation. Elle compte 6 780 de population. Ses (l) Cram Inc.. Les Services de Senl6 de h R6gion des Bois-1'rancs. rl populalion Gl I'H6l€l-Dieu d'Arthrbaska. f6vrier 1979. (l) Mere Maric-Berlhc l-hibauk.Annslesd€sReligieuseli[IospilaliarerideSaint-Joseph d ' A r t h r b s s k r , d € c € m b r cI 9 4 6 . p . 1 6 . XXIV maisonssont propretteset sesrues tranquilles.La maison provinciale des Frdresdu Sacre-Coeur,berceaude cetteCommunaut€au Canada, compte presqueautant d'annies que la petite ville elle-m€me,quijouit toujours des mCmes prdrogatives de chef-lieu du comti, avec son magnifique Palais de Justice qui remplagaiten 1977celui de t858. Arthabaskaest aussiun centred'6ducationde belletenue,tant par ses6coles publiques pour le primaire que par son Colldge d'Arthabaska, qui regoit plus de 250 6ldvesdu cours secondaire,les6tudescolldgialesse poursuivant au Cdgepde Victoriaville. Et voici pour terminer cette prdsentationd'Arthabaska, ce que nous en dit, en 1946, I'annalistedes ReligieuseshospitaliCresde StJoseph, Mdre Marie-BertheThibault: ". . . Dds 1884,le villaged'Arthabaska Ctaitcheflieudedistrict.Sa Cour, sonPalaisdeJusticeet surtout lesnombreuxprofessionnels hommes de loi et autres - qui formaient son ilite, lui constituaientune certainearistocratieayant une importancetres grandeen raisonde la faible populationqui y habitait. Cetteclasseinstruitecomptaitsesvirtuoseset sespoites. Elle avait sespr6tentionsculturelles,et partant,sescabinetsde lecture et sessoir€es-concert. Arthabaskaeut memeson cenacled'hommesde lettres.On y voit figurer le futur Sir Wilfrid Laurier, lesLavergne,lesM€thot, les C6t6, les Cripeau, les Pacaud,les Poisson,les Rainville,les Quesnelet autres.Des 6crivainsde marque ne craignaientpas d'accourirde la metropolepour partagersesr€unions. L'ambianceartistique s'avCrenettgment.La musiqueet la litt€raturen'dtaientpasles seulsarts A s'attacherdesadeptes.La peinture6tait 6galementa I'honneuret Suzor C6t€ emergeaudessusde plus d'un peintrede valeur.Son incontestable talent lui valut mCmela renommde et la gloire.. ."(l) C'est dans cettejolie ville desBois-Francsque le 2 octobre 1884,le Seigneur a d6sign6cinq religieuseshospitalidresde Saint-Josephde I'Hotel-Dieu de Montrdal, dans le but de venir fonder un h0pital pour y soigner les malades, "cet humble grain de s6nevddestin6 d abriter le pauvre et le souffrant": I'Hdtel-Dieu d'Arthabaskaville, dont nous relaterons,dans les pagesqui suivent,I'histoirecentenaire. ( l ) I b i d . p, . 2 . XXV UN HOPITAL A ARTHABASKAVILLE? r882 27 L'HOTEL-DIEUD'ARTHABASKAVILLE: PRELUDEET FONDATION 1EE2- 1EE4 'Jttais maladeet yous m'rvez soign6",Matt 25, 36s La froide philosophiepaiennedes tempsantiquesne savaitpas, sympathiqueet constantetoujours, se pencher vers la souffrance physique ou morale pour essuyermis6cordieusement seslarmes, la consoler,la fortifier, mettreun baumesur sesplaiesou les guCrir. Dieu avait rdserv€au Christ le privildged'enfanterceprodige,et e la charit€chrdtiennecelui de r6pandre,d traverslesiges, la magnifique efflorescence des institutions hospitalidresqui forment I'unedes plus puresgloiresde la chretient6. Oui, le Christ JCsusLui-m€me a, le premier sur nos terrestres bords,apprisaux hommesI'art divin de la charit€et la sciencesublime desdevoirsqu'elleimpose. "voici, diril aux jours dc sa vie mortellc,queje vousfais un nouveau, commandement Cestquevousvousaimiezlesunsles autrescommeje vousai aimds",et encore: "Cequevousferezau moindred'entrevous,je leconsid€rerai commefait d moi-m€me". Enfin, voulant preciserles oeuvresde I'amour d0 au prochain,il ajoute j'ai eusoifetvous "J'ai eu faimet vousm'avezdonn6d manger, pauvre, vetu,j'etais m'avez donned boire,j'6tais nuet vousm'avez carenvdrit6,je vousle inlirmcet maladeet vousm'avezsecouru; i votreprochain, c'est declare, lorsque vousavezrenducesseryices quevouslesavezrendus." d moi-m€me tomEs Depuisque le mondeCtonn€a entenducesenseignements desldvresdu Sauveur,cbst d l'6coledesonEvangilequeleschr6tiensde 29 tous les temps ont compris, aim6 et pratique la charit6. Considdrant J€sus-Christ sous les haillons du pauvre, lesgimissements du malade ou les pleurs de I'orphelin, ils ont assum6la bienfaisantemission de sefaire en quelque sorte I'oeil de I'aveugle,le b6ton du vieillard, le secoursde I'indigent, la mdre de I'orphelin. Cette vertu de charit€ si divinementbelle dans son principeet son essence,nous Ia retrouvons merveilleusementintensivechez tous les fondateurs d'institutions destindes au soul?.gementde I'humanitd souffrante. Souvent meme, elle est rdellementpersonnifieeen eux comme en un saint Vincent de Paul, par exemple,sedepouillantde tout en faveur du cher prochain, ou un saint PierreNolasqueenchainantsa propre libert6 pour la rangon des captifs. Aussi bien-lorsquele Seigneurveut faire sortir une oeuvrenouvelle de la tige benie de la charit6, ou simplement multiplier celles d6ja existantes,il en prepareluim€me les voiesavec amour. Puis,i I'heure marqu6e par sa providentiellebont6, il susciteles coopdrateursque, dans sesddcrets6ternels,il s'estchoisiscomme mandatairesauprdsdes socidt€s,desindividuset des peuples;telleapparait,depuisvingt siCcles, l'€conomie des oeuvres de Dieu, et telle nous pouvons la saisir, indiscutable. manifeste.dans la fondation de I'HOtel-Dieu d'Arthabaska. Ouvrons I'histoiredu pass€;elle nous 16vilerala primautddesplans providentielssur notre maison. Marie-M6lanie Quesnel Le 26 mai 1879, cinq ans avant la fondation de I'H0tel-Dieu, d6cdded sa rdsidenced'Arthabaskaville,l'6pousede monsieurle sh6rif J.-A. Quesnel,n€eMarie-M€lanieQuesnel,descendante d'uneancienne famille franqaisedomicili6e en la paroissede Bdcancour,chef-lieudu comt€ de Nicolet. Cette femme distingu6emeurt subitementa I'agede 48 ans, laissant,dit son biographe,un nom indissolublementattached toutes les bonnes oeuvresde la rdgion,et le souvenird'une foi, d'une pi6te vraiment ivangdlique. Une fois dans sa vie, ajoute-t-il,madame J.-A. Quesnelconnait le malheur qu'apportent des reversde fortune, mais pleinede confianceen la divine Providence,elle ne se ddsoleque d'une chose:ne pas faire assezpour sescherspauvres.La meme main amie deposeaujourd'hui sur sa tombe lesverssuivants,tout d I'adresse de son amour des d6sheritds: t0 IN MEMORIAM H€las!c'en est donc fait! et le drap fun6raire Que sur sesyeux I'on a jet6 A voil6 pour toujours cettefigure chdre Au pauvrequi connutsa tendrecharit€. Cettemain d€licateouverted I'indigence Est immobiled6sormais, Et sa bouchemuette,6supr€mesilence! Emporte le secretde sesnombreuxbienfaits. Mais ceuxqu'ellea nourriset vetussesouviennent De sesbienfaitsde touslesjours Et, trouped'orphelins, au lit de mort, ils viennent, D'une priire ardente,offrir Ie doux secours. Autour d'elle,jamaison ne vit l'indigence. Partoutof se posaientsespas, La miserefuyait; et la reconnaissance L'accompagnaittoujours, la b6nissanttout bas. Elle eut piti€ du pauvre.A dorurer,toujours pr€te Et s'6puisant d ce labeur Sanstoutefoislasserdansson oeuvrediscrite L'immensecharit6qui consumaitson coeur, Elle n'a pascomptesesnombreuses aum6nes: Mais le ciel,pour elle,a compti et la pareaujourd'hui de deux richescouronnes Pour sa foi toujours vive et pour sa charit6. 29 mai 1879 AdolphePoisson Ce qu'il nousimporte encoreet surtout de savoir,c'estque le zele charitablede cettefemmede biena form€ le r€vesaintementcaress€ de consacreren faveurdessouffrantset desd€sh€rit€sune partie notable desafortune.Ayant fait part Ason6pouxdu disir qui la hanted'ouvriri Arthabaskavilleune maison pour leur refuge et leur soutien, des negociationssont entreprisesavecI'HOtel-Dieude Montreal. Dieu ne permetpas i madarneQuesnella r6alisationde ce g6n6reuxdessein. L'auteurde la chroniquefait ici I'histoirede la familleQuesnel;de JosephQuesneld Tim6l6onet Joseph-Auguste, nd en 1826,mari€en 1850i sa cousine,Marie-Mdlanie Queshel. Lesjeunes6poux viennentasseoirleur foyer dansnos chersBoisFrancs. 3l A cette6poque,nombrede famillesdetoutesconditionssedirigent vers cette rdgion fortunde que I'on regardecomme la "Californie du temps,ou encoreles bords enchanteursde I'Eldorado".A vrai dire, ce n'estni l'un ni I'autre. Du moins, les Cantonsde fEst offrent de reels avantagesau commerceet d I'industrie;d'autre part, la fertilit6 des terresrendcentpour un, au colon infatigable,penchdtout lejour sur la gldbef6conde,et lui prometpour demain,l'aisanceet la s€curitdd'une vie paisibleet heureus€. J.-A. Quesnel,promoteur de la fondation Monsieur J.-A. Quesnel habite successivement la paroissede Saint-Mddardde Warwick oU il s'occupede commerceet d'industrie par la constructiond'un moulin d scieet d farine, et Saint-Eusdbe de Standfold oir, en plus de la direction de son commerce,il exercela chargede surveillantdes cheminspublics. Toujours avide de compliter les connaissances d6ji acquises,il trouveun professeur d6vouden la personne de sondpousequi possdde une instructioncompldte.Sa brillante intelligencesait si bien profiter que,nommdshirifdu districtd'Arthabaska desleqonsregues en 1858,il remplit avechonneurcettechargependantplus de trente ans. M. J. A. Quesnel,prcmoreur de la fondation 1922-1889. 32 Le 3 novembre 1862, il obtient du Barreau du Bas-Canadasection du district des Trois-Rividres - un dipl6me signe par M. Thomas Burn et contresigndpar trois secrdtaires,portant que: '. . . aprdsunecl€ricature parla Loi,J.-A. rdguliCre, telqueprescrit I'examen requispour Quesnela subidevantquatreexaminateurs €treadmisdansI'ordredesavocatset qued'aprdscetexamen,ila 6t6 trouvedigne et qualifi6soustous rapportse obtenircette admission, et le dipl6meprdscntemcnt donn€etoctroydluiconfere le droit de pratiquercommcAvocat,Conseil,Procureur, Solliciteur et Praticicnen loi danstouteslesCoursde Justicedu BasCanada." Ses qualit€s de coeur ne Ie cedcnt en rien aux avantagesintellectuels.Chretien au fond de I'Ame,sa pi6tdestsimple mais forte, sa foi saine et robuste, sa charite, encourag€e.surpasseepar celle de son €pouse,sincdreet exemplaire. "Aucunequestionpolitique,civileou religieuse ne trouvaitson dmeindiff€rente, et quandunefoisil s'€taitfait le championd'une causequelconque, ilsavaitddployer unevirileardeurpoursoutenir ses convictions.Cette qualit6 pricieuscd son heure, ne fut passansconsequcnce cependant auxjours desreverspolitiques, bienquesonaffabilitdet sa96nerosit6 luieussent atti16desamisd jamaisfideles."( I) Aprds la mort de sa vertueusedpouse,M. Ie shirifQuesneln'oublie ni les pauvresdu bon Dieu, ni le pieux desseinde sa chdrecompagne trop t6t partie pour les sphCresiternelles. Au printempsde I882, il soumetau curdde sa paroisse,M. I'abb€J. N. Hiroux, la question de I'dtablissementd'un hdpital au village d'Arthabaskaville. Ce digne pr€tre approuve le projet imm6diatement,et son jeune vicaire d'alors - devenu aujourd'hui Mgr Onil M ilot, Prdlat Domestique de Sa SaintetdP ie X I et cur6de Victoriaville nous raconteavec bonne grAce comment son cur€, peu communicatif par nature, lui fait part de cette question,certain soir d'dte 1882.(l) invitasonvicaireA "M onsieurle cur€,d'unair un peumystdrieux, I'accompagnerpour une promenadedans I'Avenuedes Erables. soudain Apres quelquesminutesde marcheplut6t silencieuse, monsieurle curd s'arr€teet se tournant vers la montagne:"Que diriez-vous,monsreurle vicaire,si dansquelquetempsvousvoyiez quelquepart dans le versantde cette montagne,une magnifique (l) l-esBois-Francs, C.E.Mailhot.D.284 33 pour abriterlespauvres r6sidence et lesmalades?" Surprisedu vicairequi manifeste aussisonapprobation. "Bienoui,repritle curi, nousverronsicidansun avenirrapproch6, un monastdre et desreligieuses chargdes du soin desmaladeset despauvres.et cet dtablissement serad0 d I'initiative charitable de monsieurle sh6rif QuesnelA qui j'ai promismon concourset mon appui prdsde (2) I'autoritereligieuse." Corinne Quesnel,aspirantei I'Hotel-Dieu de Montr6al D'autressouciset divers6vdnementsfont que les chosesen restent encore le jusqu'au commencementde juillet 1884, alors que mademoiselle Corinne Quesnel se prdsentea I'HOtel-Dieu de Montrdal comme aspiranted la vie religieuse. ". . . Celle-ciobtintsonadmission au noviciat,mais"en attendant la 16Donse de la Communaut€. disentlesAnnalesde I'H6tel-Dieu de Montr6al,quelquessoeurset, parmi elles,la tante de la pr€tendante, SoeurQuesnel,se rappelantque,quelquesanndes auparavant, M. Quesnel, Ecr.,peredecettederniCre, avaitfait des pourattirerdessoeurs ddmarches deI'H6tel-Dieu danssonvillage, faisaient avecMlle C. Quesneldes conjectures surla possibilit6 de rdaliser ce projetqui,dansle temps,n'avaitpaseude suiteA cause de la fondationde St-Basile surle oointdesefaire de Madawaska I IlJT-]). La futurepostulante en €crivitd sonpCrequi, donnantsans tarderdanscetteidee,promitdedonnerle terrainnecessaire pour batir un h6pitalsi la proposition endtaitaccept6e. Cetterdponse ayant6ti communiqude i la T. H. MdreSt-Louis,alorssuperieure, et ensuitei la Communaut6, on entraen pourparleravecle tutur donaleurqui bient6tserenditlui-m€med Montrdalpour traiter cetteaffaireen personne.Le premierresultatde I'entrevuefut une quela Communautd verbaleet conditionnelle ddcision accepterait en pur don de M. Quesnelun lopin de terrede huit arpentsen et que la Communaute fourniraitlesfondspour batir; superficie que trois soeursiraientsurveillerlestravauxet seraientlogees,en attendantla fin, dansunemaisonde louage.. ." Le projet de M. Quesnel Muni de cet encouragement,et connaissanten I'occurenceles sentimentsdu curd de sa paroisse,M. Quesnelsehatede lui annoncerla bonne nouvelle, et le 3l juillet 1884, soumet le projet A I'autoriti diocesaine,Sa GrandeurMgr L. F. Lafldche,iv€que desTrois-Rividres. Sa lettre,que nous reproduisonsici in extenso,ddmontreadmirablement les sentimentsde charit6 qui I'animent pour tous les malheureux bless€sde la vie qu'assistedeja la Soci€ti Saint-Vincentde Paul, mais auxquelscelle-cine peut c€pendantfournir ni asile protecteurni s o i n sa s s i d u s . (2) Ce paragraphe esttextuellement de Mgr O- Milot, V-C. P.D. en 1924 34 ll dcrivait: "Le triste spectaclequ'offre la vue de vieillards condamn€sa la prison sousprdtextede vagabondage, maisqui en realitdne sont coupablesque du manquede moyensdc subsister, pour lafondationici d'un h0pital m'a engagee fairedesd€marches oil seraientre9usces pauvresmalheureux,et je suisheureuxde pouvoir dire d Votre Grandeurqu'il ne manqueplus que votre assentimentd la r6alisationdu projet. Les Damesde I'H6tel-Dieude Montrdal, auxquellesjhyais offert tout le terrain n€cessaire A cette fin, viendront fonder la Maisonen question,si VotreGrandeury consent. Je n'ai pascraint d'assurerA cesDamesque les obstaclesne viendraientpasde ce cdt€,aussije vaisattendreavecimpatience, pour la lcur communiquer,la r€ponsede Votre Grandcur," Le v€n6re Mgr Lafldche dont la charitd et la bont€ proverbiales avaient fait leurs preuves dans les lointaines missions sauvagesaussi bien que dans les sollicitudesde sa charge6piscopale,luienvoie, ddsle lendemain, premier aoot, le tdmoignage non €quivoque de sa satisfaction. Mg L.S.Fn. Lall?che, iv€que des Trcis-Rivil'cs en lEt4. 35 ". . . C'cst avec bonhcur, 6crit-il, quc j'apprendsla bonne pensee quc vous a inspir6ela vuc desmiseresde cespauvresgensque I'on traitc en q uelqucsortecommc descriminels,en lesenfermantdans la prison. parcequ'ils ne peuventsubvenird leursbesoinset n'ont point les chosesnecessaires d la vie, et le succisqui couronneles ddmarchcsquc vous avcz faitesen consdqucncepour apporter un remddcil cc triste 6tat de choses. .le vous fdlicitedonc sincCremcnt. et tout le district d'Arthabaska, dc l'accueil lavorable que les Dames de I'Hotel-Dieu de Montrial onl fait i la propositionquc vous leur avezfaite de venir au sccours dc ces malhcurcux et infortunis. en faisant li une Ibndation de leur lnstitut. pour en prendre soin. l)ites i cesbonneset charitablesreligieuses quej'approuvede tout mon cocur cette fondation dans mon diocCse,et que je dcmandc d l)ieu de la b6nir de I'une de ses plus abondantes binedictions..." Les h6silationsde Mgr E. C. Fabre Cependant, Monseigneur E. C. Fabre, Ev€que de Montr6al, consultdpar la Communautdde Montreal au sujet de cette fondation, ne veut point y consentird moinsqu'on ne donneaux soeursune maison toute batie. (Annales de I'Hdtel-Dieu de Montr6al). Voici sa reponse officielleen date du 2 ao0t I884: ". . . Jenevoisaucun pourvousd'allerfaireunefondation avantage A Arthabaskaville; c'estunepetitevillequi nepourravousdonner de ressources. on nevousoffrequ'unterrainet ilvousfaudrabitir. puisenlrctenir.Cecime parailun planimpraticable. A moinsde nouveaux renseignements plus favorables,il vaut mieux refuser..." Les religieuses considdrentalors plus attentivementla question.Et cesamesdont I'abndgationreligieusen'envierien de plus que de servlr les membressouffrantsdu Christ dans la personnedes pauvreset des malades,se heurtentd la m€meconclusion:dans lesconditionsposees, les lois de la prudenceddfendentd'accepterl'entreprised'un etablissementnouveaudans un villageprospCre,il estvrai, mais situedansune paroisserelativementpauwe. L'6videncedu fait est inddniable:mieux vaut refuserToutefois,le zClebr0lant de la trdshonor6eMdre Saint-Louispour I'extension des oeuvres de misdricorde sprirituelles et corporelles, souffre de renonceraux esperances conguespar son ame magnanime. N6anmoins,elle abandonnetout d la Providence. M. Quesnel olfre sa maison M onsieurQuesnel,avertide la ddcisionprise,ne selaissenullement d€courager. Il offre sa propre maison, lou6e pour lors d I'honorable Juge Plamondon, mais dont le bail expire au mois de mai suivant. Cette rdsidence,construite en bois et recouverteen briques au -JO dehors,compos€ed'un seulitage avec mansarde,mesure120piedsde fagade et est situee sur un beau terrain avec jardin et verger attenants. En l'offrant, le futur donateur se reserveune aile pour y rdsider,lulmeme et sa famille, jusqu'i la mort ou le mariaged'aucun d'entreeux. Les religieuses, s'inspirantde la rdgleitabliedansI'Institut,exigent alors une requCtedes citoyensd'Arthabaskavilleafin de constatersi la population est en faveur de l'6tablissementprojet6. Requ€te des citoyensd'Arthabaskaville Un document, rddigdet prdsentdaux notablesdu villagepar MM. J. A. Poissonet Auguste Quesnel,fils. est immddiatementadressda la revirende Mire Sup6rieurede I'Hdtel-Dieude M ont16al;il selit comme s ui t : "Madame. Il y a quelques ann6es. le villaged'Arthabaskaville Ctaitdote destindes d rendredes services de deux institutionsreligieuses desCantonsde I'Est:le signal6sdans toute la partiefrangaise colldgedes Freresdu Sacr€-Coeurel Ie couvenldesDamesde la Congrdgation. MaisdansI'iddedesfondateurs. ily avaitplacepour unetroisiame institution dontlebesoins'est. d'annieenanneeet de plusen plus,fait sentir. En effet,aprdsavoirpourvua I'instruction ct d l'€ducation de la jeunesse, la necessit€ de venir plus efficacemcnt en aideaux pauvreset aux infirmess'estimposdee tous. Dans ce but. fut d'abord fondie la Conf€rencede SaintVincentde Paul qui, aid6ep3r la charit€individuelle largement Mais son action ne se d6ployee,a fait un bien consid6rable. que dansle cerclccomparativement d€veloppe restreintde notre village,tandisqu'uneinstitutioncommela v6trcdevraitndcessairementexercersoninfluence et etendrcsesbienfaits au-delim€me deslimitesdu district. nous.citoyensd'Arthabaskaville. En cons6quencc. appuyds par notredigneCurd.nousvousprionsdefonderencevillageune maisonqui puisseremplirau milieudc nousla missionsainteque vouspoursuivez A Montrdalet ailleursavecI'ardeurd'unecharite tout 6vangilique. Permettez-nous de vousdire quenotrevillageestadmirablement situi pour uneinstitutionde ce gcnre.Nul endroitdansla provincene I'emportepour la salubriteet le pittoresque. De plus, c'estle centred'un districtimportantet populeux. Nous avonsdonc confiancequ'avecI'autorisation que ne pasde vousdonnerMonseigneur manqueront I'Eveque de Montreal et notre venerabteEv€quediocdsain,vousfonderezici, sur un terrain que vous offre la gendrosit6de I'un de nos premiers citoyens, uneinstitutionquiferaI'orgucilde notrevillageet serale t6moignage dclatantde votrezCleapostolique et de votred6vouement sansbornes, Sign€: JosephHdroux.ptre,cu16 B. Th6roux,fils, maired'Arthabaskaville, Prefetdu comt€ M.A. Plamondon, J.C.S. E. L. Pacaud.C.R. Wilfrid Laurier Ant. Cagnon,A.P. T. C6te,N.P. LouisRainville,N.P.,J.P. journaliste CharlesJ. Powelle,avocat P.L. Tousignant, L. J. Cannon,avocat J. Lavergne. avocat L. O. Pepin,J.P. Chs C. Bernier.avocat P. O. Fortier,M.D. A. T. Chalifour.avocat G. Gendreau, marchand Elz. Ouellet,marchand F. J. Gendreau, marchand F. Rousseau, marchand L. J. Gravel,M.D. W. H. Peltry,avocat P. J. Blanchard, avocat J N. Castonguay. A.P. CalixleLeblanc.M. de P. ThomasBarwiss.P.S.C. Aug. Quesnel, deputd-sherif M. J.A. Poisson, avocat-rdgistmteur AchilleCagnon,commergant JosephAugusteQuesnel. sh6rii" C'est bien ld une requetepositivedesprincipaux citoyensd'Arthabaskavillesollicitant, pour leur r€gion toute jeune encore,le bienfait d'un hdpital; mais lesditscitoyensn'ajoutent,dans la circonstance,que I'appui moral de leurs bonnesdispositionsd la seuleoffrandeextdrieure faite par monsieurJ. A. Quesnel. Il est cependantconvenu de prendre toutes les mesuresp6remptoires propres d favoriserce ddsir. Visite i Arthabaska de Mire Saint-Louis A cet effet, la Communaut6 ddldguela trds honorde MCre SaintLouis et I'ex-Mdre Bonneau pour aller examiner de visu les terrains offerts et juger de I'opportunitdde cette fondation. Mdre Saint-Louis doit diffdrer quelquepeu le voyage:les devorrs de sa charge rdclamant sa prdsence au chevet de I'une de ses filles dangereusement malade. En attendant, elle ne veut qu'aucun retard puisse laisser les solliciteursperplexessur la consid6rationaccord6ed leur demande.Le4 ao0t I884, elle 6crit ri M. le shdrif Quesnel: ". . . J'ai regucesjoursderniers. la requCte desprincipauxcitoyens d'Arthabaskaville. sollicitantl'€tablissement d'une maisonde notreInstituten cevillage,pourlesoulagement despauvres et des malades. J'ai communiqudcette requetea notre Communaut6qui, d6sirantseconder ceg€ndreux dessein selonsonpouvoir,a dicidi d'envoyer deuxsoeurspour visiterla Iocalitdoi l'on d6sire6riger I'h6pital.Etant moi-mCme I'unedessoeursd6sign6es pour cette visite,il meseraimpossible de merendred Arthabaska avantlundi prochain,car il ya ici unesoeurmourantequejenesaurais laisser maintenant..." Au matin du d€part pour Arthabaska,Mdre Saint-Louis regoitmessagdres d'encouragementet d'esperance les lignessuivantesque lui adresseSa Grandeur MonseigneurL. F. Lafldche: 38 "Ma trds honoree Mire. C'a €ti une agrdable nouvelle pour moi d'apprendre en m€me temps le projet de M. Quesnelde fonder un H6tel-Dieu d Sainr Christophe.et le succisde ce projet auprdsde votre Communaut€. Il m'a sembl6y voir clairementle doigt de Dieu, et c'estpour cela que je I'ai accueilliavcc bonheur et beni de tout mon coeur. La population de ces cantons augmente rapidement et les besoinsde toutessonescroissentdans la meme proportion. Il faut donc, ma trds honor6e MCre, multiplier de meme les maisonsde votre lnstitut. La b6n6dictiondu Seigneurne fera pasdefaut,vous en avez I'assuranceet une premidrepreuvedans le don g€ndreux qu'll a inspire a M. Quesnelde faire d'un terrain spacieuxet trCs bien situd por.rrcertefondation. Je n'ai pas de doute que la population de Saint-Christophe n'apporte la meilleure volontd pour favoriser cette fondation autant qu'il lui sera possible:c'estson intdret d tous les points de vue. Je benisaussile Seigneurd'avoir si bien disposeleschosesde votre c6t€ et j'ai la confianceque. s'ilsurgissaitquelquesdifficultes imprdvues,elless'applanirontfacilement. C'est avec bonheur que je verrai cette fondation sefaire dans mon diocdseparcequ'elleseraune sourcede binddiction pourcette population et pour mon diocesetout entier. Aussi est-cede tout mon coeur que j'appelle les plus abondantesbin6dictionsdu ciel sur cette pieuseet charitable fondation. Ce sera un grand plaisir et un bonheur pour moi et pour nos bonnes Mdres Ursulinesde recevoirvotre visite et celle de votre compagneau retour de votre voyageA Arthabaska.En attendant. je prie le Seigneur d'envoyer son ange protecteur des voyageurs pour vous accompagner dans ce voyage et vous pr6server de tout accidentet de vous avoir en sa saintegarde.Votre tout d6vou6en N.S., L.F. Evdquedes T. Riviires." Souslesauspices de saintJoseph.mercredi,I I ao0t I884,lesdeux d€ldgu6es franchissent l'antiquecloitrede l'H6tel-Dieude Montr€alet sedirigentversSaint-Christophe d'Arthabaska. L'6crinfamilialrecCle un souvenirde cettevisite:la cirnede nos montagnes la plusen6vidence, H0tel-Dieu, enfacedu pr6sent auraitete nommdepar MdreSaint-Louis,Mont Saint-Michel, nom qui prdvaut encoreaujourd'hui. Signaturede I'aclede renonciation MonsieurQuesnels'empresse de conduireles visiteuses d la rdsidenceofferte,puis sur les diff6rentsterrains,jardin, vergeren question.Le tout esl trouvdsatisfaisanl. Le lendemain, l2 ao0t I884,leshdritiersde DameMarieMdlanre garantissant signent un actede renonciation aux Religieuses Quesnel I'acquisition et la jouissance despropridtisy mentionn6es aux seules fins de l'etablissement d'uneMaisonde charit6. 39 D6cret d' 6reclioncanonique Leur mission terminie. la tris honorde Mdre Saint-Louis et sa compagne,r€pondanti I'invitationdu v6nd16M onseigneurLafliche, et d€sireuseselles-mCmes de I'entretenirde vive voix du resultatde lcur voyage,font halte aux Trois-Rividres. Apres avoir pris connaissancede l'6tat de chosesexistant, Monseigneur se ddclare satisfait et il €met le 22 ao0t 1884 le D€cret d'Erection canonique. Accord de Mgr E. C. Fabre et signaturedu contrat Dds leur retour d Montreal, les deux delegu6esayant mis Sa Grandeur MonseigneurE. C. Fabre au courant du rapport d6jd fait i Monseigneur des Trois-Rividres, le vener€ Pr6lat acquiesceaussi au projet de fondation. Il 6crit officiellementIe 25 ao0t 1884: "Par la pr€sente, la 16verende MdreSaint-Louis, nousautorisons desReligieuses Hospitaliires de I'H6tel-Dieu de MonG supdrieure Religieuses real,e signerun contratentrela Communautidesdites d'Arthabaska, d'autrepart,a I'effetde d'unepart et Mr Quesnel fonder une maisondes n€mes Religieuses d Arthabaska,et lesclauses approuvons de ce contratqui nousont 6tdsoumises. EdouardChs Ev. de Montr6al." Le 30 ao0t 1884, ledit contrat est doment sign€ par les partres int€ressees devant M e J. N. Durand. Cet actenotari€vient clore I'dredes projets pour ouvrir celle des realisations. Choix des missionnaires Reste a la communautd de Montr6al le devoir de nommer des soeurs missionnairesqui puissent 6tablir, sur des basessolides,les principesrdgulateursqui font de leur antiquemonastCrele sanctuairede la chariteet, de leur hOpital,un palaistoujours ouvertdevantle malheur du pauvre et la souffrancede tous. Son choix, guid6 par l'Esprit-Saintfermement invoqui, disigne comme supdrieuredu nouvcl H6tel-Dieu la vdn6rdeMdre Marie Pag6, religieuseau coeur plein dc juv€nile ardeur malgr€ sessoixante-treize ans bientOtrdvolus. Victime tout i la fois choisie et volontaire, son front est depuis longtemps nimbi par le sacrifice de I'abndgation poussdsjusqu'ir I'h6roismc.Sur cct ultime thdatre de ses travaux nagueretoujours couronndsde succds,Dieu, dans sesdesseinsadorables,va lui r6server I'au16olesuprdmc dont il enveloppe le soir des vies f6condes et saintementremplies:I'humiliation, la souffrance. On lui adjoint pour compagnesdes sujetslargementdoudset loin d'cn etrc e leur ddbut dans I'ipre mont6e de la croix. Soeur Eulalie Quesnel,ex-supiricurede la Maison de Saint-Basilede Madawaskaet soeurde monsieur.l. A. Quesnel,est nommdeassistante;Soeur Marie du Crucifix (Diana Dufresnc),hospitalidreen chef.et SoeurGeorgiana 40 Mi? Marie Pogi. .fondattice de I'H6telDieu .l A rthahaska.2 octobrc 1884. Beauchamp, Jolidipositaire;enfin Soeur Adeline(Rode-de-Lima coeur), soeur converse,posside une haute vertu et mille ressources qui en ferontun pr6cieuxauxiliairedansleslabeursdes industrieuses ddbuts. Pr6sencedu Tris Saint-Sacrement Pour assurerd la nouvellefondationla pldnitudedesavantages religieuxauxquelsont droit les monasteresde I'lnstitut, et I'exercice r6gulierdessaintesRdgles,us et coutumesqui lesregissent, MdreSainF Louis reprendla plumeet demanded MonseigneurI'EvdquedeTroisRividresque la communaut6jouissede la presence du Trds SaintSacrement. Inform6e de certainesdifficultes soulev6espar Mgr Lafliche, d accorderce privildged la fondationd'Arthabaska,Mdre Saint-Louis fait accompagner sa requeted'un expos€documentd, logiqueet pr6cis qui fait tomber,sur le champ.lesh€sitations du dignePrelat. ', , , La difficult€dontmeparlevotredernidre lettre,sehate-t-ilde repondre,se trouvctout aplaniepar lcs raisonsquevousm'y quevous€mettcz en donnez.Nul doutequelesvoeuxsolennels entrantdansvotrelnstitutet lhpprobation devosConstitutions ct parh memeA Rdglesdonneepar le St-Sidge, nevousautorisent le Stavoir dansvotre cloitre une chaoelleor) I'on conserve 4l Sacrementet cdldbre le saint sacrifice.Vos soeurs fondatrices pourront donc, dis leur arriv6e a Arthabaska, avoir dans leur chapelle la sainte messeet le Saint-Sacrementau tabernacle comme dans vos autresmaisons.Il n'estpoint n6cessaire d'dcrireh Rome pour cela, selon que je suis obligde de faire pour les communaut€snon cloitr€eset sansvoeux solennels, Vous pourrez donc faire partir pour leur destination vos soeursfondatricesquand vous le jugerezd propos, et j'apprends avec plaisir que notre r€v€rendeMCre Pageest chargeede diriger cettenouvellefondation.C'estunegarantiedeplus pourenassurer le succds.Que le Seigneurvous ait en sa saintegarde avec toute votre Maison. . ." D6part des fondatrices de Montr6al 'foutes chosessetrouvant reglees,Ie d€partdesfondatricesestfixe au mardi 30 septembre1884.Au soir du 29, a lieu au choeuren presence du Trds Saint-Sacrement,I'actede protestationsolennelleprescritpar les saintesRegles.Cet acte,toujours suivi du baiserd'adieu,fait couler bien des larmes;plus d'une religieusene peut mCmeretenirsessanglotsd la pens6eque la bien-aim6eMdre Pag6,d6jd si avanc6een dge,pourrait bien payer de sa vie le succesde la fondation et qu'alorsla douceurdu revoir ne serait rdservdequ'aux cieux. Apr€s cette c€remonie, les chdres missionnairesse rendent d I'infirmerie oir, I'ame brisee par cette sdparation,les attend la trds honor€e Mdre Saint-Louis d6sireusendanmoinsde leur adresserses dernidresrecommandations. Le lendemain,d I'heureimpressionnantepour la missionnaire,du dernier regardjetd vers le sanctuaire,t6moin discretde sespromesses religieuses,oir sous le toit qui abrita ses joies et son bonheur, Sa Grandeur MonseigneurE. C. Fabre daigneserendrea I'Hdtel-Dieuet, de sa paroleonctueuseet paternelle,encouragelesheroinesdu sacrifice. Par une d€licateattention, Sa Grandeur veut que la trds honorde Mdre Pag6 et son assistante,Soeur Quesnel,se rendent reclamerla benddictionde leur Pdre toujours aimd, MonseigneurBourget,que le grand age et la maladie confinent dans son palais 6piscopal. Le v€ni16 Preht est vieilli, certes! mais son noble et grand coeur, comme il vibre toujours!. Avec quel 6lan ses paroles empreintes de paternelle affection appellent sur sescheresfilles les plus prdcieusesb6n6dictions du ciel. Monsieur I'abb6Colin, sup6rieur,et lesMessieursdu Sdminairede Saint-Sulpice,directeursspirituelsde la Communaut6 de Montrdal, tiennent aussi i honneur de saluer les fondatrices. Monsieur le Sup6rieurdont on connait l'6me apostoliqueet toute de feu, apporte des paroles €loquenteset persuasivespour stimuler I'esprit de sacrifice des g6ndreuses missionnaires et aguerrir leur courage contre les 6preuves inhdrentes e toute fondation. La digne Mdre Pagi le remercie en termes6mustant de sesbonnesparolesque desdons96ndreuxofferts par les Messieurs de Saint-sulpice en faveur de la nouvelle fondation. Toutes les communautds religieusesqui ont particulidrement connu et apprecid la trds honorde Mdre Pag6 pendant sesanneesde 42 sup6rioritde Montrdal, se font un devoir de venir lui adresserun mot d'adieu. Le temps qui n'arr€tejamaissa courserapidea t6t fait de scellerle passepour ouvrir I'avenir. Voyage des Soeurs de Montr6al i Arthabaska L'oeil fixd sur le Pilote divin qui ne trompejamais,lesvdndr€es fondatricess'acheminentvers nos Bois-Francs,heureusesde venir y consacrerau Christ et il sesmembressouffrantsleur entierd€vouement et leur indpuisablechariti. Le trajet de Montrdal aux Trois-Rividres s'effectue sur les ondes paisiblessi souventchant6esde notre majestueuxSaint-Laurent. Parti de Montrdal au midi du 30 septembre,le vapeuraccosted la citd de Laviolette le lendemain matin. Mais laissonsla chdre Soeur Beauchamp nous donner tous les ditails du voyage dans une lettre charmanted'abandon et de simplicitdadress6e,le 5 octobre 1885,d sa soeur la trds honor6e Mdre Saint-Louis: "Ma bienchereMdre. Vous ne devezpasetre surprisesi vous n'avezpasencorede lettrede nous.J'ai envoy6hiersoirunecartepostalequi ne vous parviendra peut+tre pas avant cette lettre, d moins que vous n'envoyiezd la malle ce matin, dimanche. Nous commengons ce matin d voir un peu clair dans la pourvous€crire maison.Je memetsdoncd I'oeuvre longuement et vous donner tous les ditails de notre voyage,arrivde et installation. Lajourneede mardifut longueet fatiganteA causede la visite qui,toutesdeux, nousregurent danslesdeuxcommunautes avecle temoignagede la plus cordialecharit6.Apr€s avoir visit€ VillaMaria assezen d€tail, nousarrivamesd I'H6pital G6n€raljuste a temps pour diner. Les bonnesSoeursGrisesregrettdrentde ne pouvoir nous garderplus longlemps,mais il nous fallait repartir sansvisiterautrechosequeleur€glisequiestfort belle.Iletaitmidi et demi lorsquenous arriv6mesau bateauet il ne partit qu'a une heureet trois quarts.Nouse0mesdonc Ie tempsde nousy installer quidevaient nousrencontrer. et devoir lespersonnes Commevous le savez,Josephet Maggie( I ) nousaccompagndrentjusqu'e Sorel, ori nousarrivamesd cinq heurespour n'enrepartirqu'ehuit heures et demie; le temps nous semblaitbien long; pour nous dddomquatred'entrenous, mager,on dousconduisitd l'€glise,c'esFA-dire pendantque notre Mdre Pagi se reposaitdans sa cabine.Cette petitevisiteau Saint-Sacrement, A h nuit tombante,Ctaitbien douce.L'6gliseest trCsjolie et d'une propretCremarquable.Nous n'y demeurimesquequelquesminutes,nousn'avionsni le tempsni la lumidrepourenadmirerlesddtails,maisje n'oublieraijamais les momentsde bonheur que j'y ai passds.Enfid on se remet en marche.ll s'agitde secoucher;pour moi, je grimpeau deuxidme 6tageet ma SoeurMarie du Crucifix sefourreau premier.Bient6t (l) Le frcredeSoeurBeauchamp et son6pouse. 43 je I'entendsronfler; malgrdle besoinet I'enviequej'ai de sommeil, impossible dedormir.Je nefusjamaissi matinale, Atroisheures,je descends e tout risquede mon grenier. Cependant,noussommesau port deTrois-Rividres,personne ne remue,tout dort auiedanset au-dehors. Nousnousprdparons d partir pour aller communiere h cath€draleA 6% heuressi c'est possible,de la main de Monseigneurnotre nouvel6veque.A 5/2 heures, unevoiturevientnousprendreau bateauet nousconduit d I'€glise.Il sedisaitunemesseet Cetaitdejdh communion.Pensant que c'6tait la messede Sa Grandeuret que nous6tionsen retard, nous nouspresentames de suited la saintetable.Avant desortirde l'69lise,nous entendimesla messede MonseigneurLafldche,puis nousnousdirigeemesversl'6v€ch€.Bient6tSa Grandeurarrivaet nous regutcommeun bon Pdreen nous donnant le titre de: mes revdrendes Mdres,et nousannongaqu'Ellenousaccompagnerait d Arthabaska. De ld, nousall6mesd€jeunerchezmadameMartel (fille ainee de monsieur Quesnel) qui avait sollicitd de Monseigneurla permissionde nous recevoir. Versdix heures,on nousconduisitchezlesDamesUrsulines; ce fut un peu long pour entrer. Elles nous requrentavec une simplicit6et unecordialitetout d fait charmantes et religieuses. Le tempspressait,la visitefut courte.On nepeutrienimaginerdeplus simple,de plusantiqueet m€mede plusaustdrement pauvrequece monastere.La sup€rieureet I'assistante seuless'asseyent sur des chaisesqui ressemblent un peuA cellesde noscellulesd Montrdal, les autressoeurssont sur desbancsa h sallecommune.Pour le choeuret mCmeI'autel.ils ne sontgudremieuxque ce que nous avonsici pour le moment.i l'espace prds.. . Il est onzeheures,vite il faut serendreau bateautraversier, c'est I'affaire de quelquesminutes.Sa Grandeur Monseigneur LaflCchesefait attendreunpeu.LescharsnousattendentdeI'autre c6t6.A deux heureset demie,noussommesd Victoriaville;linous attendaient monsieur Quesnel,grand nombre des principaux citoyens d'Arthabaska et beaucoupde damgs accompagnent chacunede nous;on nousfait monterdansdesvoiturescouvertesi plusieursautresnousprdcedentet noussuivent;celafait uneassez longueprocesslon. Bient6t nous sommesen vue de la jolie iglise de la paroisse; puis les chdresSoeursde la Congrdgationnous regoiventd bras ouvertset nous donnente diner et i soupertout ensemble. Le temps a iti magnifiquetout au long du chemin.Nous avonsgrandehated'allervoir notrefutur H6tel-Dieu.MesSoeurs Mariedu Crucifix,Adelineet moi, nousnousmettonsen chemin pour aller prdparerles voies; notre MCre et ma Soeur Quesnel viennentnousrejoindreplus tard. Nousavonsbientrouvi noslits et noschambrestout pr€tspour nousrecevoir.Ce n'dtaitpassans besoin.Il noussemblaitqu'il y avait unesemaine.. . et pourtantil n'y avaitquedeuxjours que nous6tionsparties.Je mecouchaitrCs tard et mesyeux refusaientencorele sommeil.J'avaisamplesujet de rdflexionet un voisin de chambrem'aidaitA me tenir 6veill6e. C'€taitun rat qui grattaitdetoutesaforcedansle mur sur lequelest adoss6notre lit. Plusieursfois,je I'avertisde s'enaller, maisil ne comprenaitrien;il secroyaitencoreseul.Enfin vint lebienheureux 44 sommeil,lorsqued quatreheuresil fallut le cong6dierde nouveau pour serendreau couventde la Congregation poury Notre-Dame pourla messe quifut communier. d€jeuner et allerensuited l'€glise c6Ebreepar M. IeGrandVicaireC. O. Caron,et pendantlaquelle bon chant et bellemusiquese firent entendre.Il n'y a pas de meilleurorganiste a Montrdalqueceluiquej'aientendu ici.Aprds la messe. Sa GrandeurMonseigneur Lafldchefit un beausermon ou instruction sur la vie religieuse,sur les diffirents Ordres quoiqu'ilfit djeun. religieux, etc.ll parlatresbienet longuement qui nousavaientamen€es Au sortir de I'eglise, les personnes la veille nous conduisirentici. dans le memeordre au son de la musique.(l)Les cheminsitaient bordis d'arbreset ddcordsde pavillons.banderolles.etc.I I y a de bellesr6sidences tout le longde la route.Le VeniCreatoret le Te Deumfurentchantisalternativementpar un bon choeurdechantet leclerg6.Pendantla messe, ce mCmcchoeurchantade trdsjolis motets.L'O SacrumComviviumdtaitvraimentbeauet d€votieux. La cdremonie termin€e. Monseigneur prit unetassedecafdpr€par€ cheznotreplusproche voisin.n'ayantpasencoreici de poelede cuisinemont€." Prise de possessionde la maison Quesnel Soeur Beauchampne nous dit rien ici de la c6r6moniede Prisede possession;interrompant sa lettre, nous intercalerons le texte du procCs-verballequel d€crit parfaitementladite cerdmonie. " P R O C E S- V E R V A L de Prisede possession de I'H6tel-Dieu d'Arthabaskaville Nous. Voulant procdderi la cir€moniede I'itablissement des Hospitalidres Religieuscs de la Congrdgation de Saint-Joseph. sousla Rigle de Saint-Augustio, de I'H6tel-Dieu de Montr€al,en Archange,et pour de notre autoritd celui de Saint-Raphael 6piscopale lesmettreen possession d'icelui.pourserviret gouvernerlespauvres selonlesRdgles et lesConstilutions deleurInstitut. nous avons procedee I'exdcutioncomme il s'ensuit:assistdde MaitresC.O.Caron.V.C. etJ.N. H6roux.Archipretre. prCtres. et de ErnestBdland,eccl6siastique, notresecrdtaire ad hocnousnous sommestransportisaudit Hdtel-Dieuor) nous avonstrouvela Rdv6rende Mdre Marie Page,nomm€esuFrieurede la Communautddudit HOtel-Dieu de Saint-Raphael. et lesSoeursQuesnel, Beauchamp, Mariedu Crucifixet Adeline,envoydes par MonseigneurI'Eveque de Montrealavec laditesup6rieure, lesquelles nous ont demandeh publicationde notreD€cret.en datedu 22 aoot 1884,signdet scelE.e quoi inclinant,nousavonsfait lirea haute voix par notresecritairead hocleditDdcret,ensuite de quoi nous avonspubli€,notifi6et ddclare, qu'auxautres tant aux religieuses personnespresentes,que nous mettionsen possessionr€elle et actuelledudit H6tel-Dieude Saint-Raphacl, lesdites Religieuses (l) La fanfare Fdresdu Sacr6-Coeur. desrev6rends 45 H ospitaliiresde Saint-Joseph, pour y servirIespauvreset y vivree perpetuit6 selonlesRCgles etConstitutions deleurCongregation et en vertu de notre autoriteepiscopale,nousavonsconfirm6et. par cesprdsentes. nousconfirmons laditeMdreMariepag€.suDerieure de la Communautd. Apris quoinousdtanrrev6tus dis ornements. nousnoussommes misd genouxau pieddel,autelet y avonschant6 le Veni Creator,puisnousavonsc6l6br6la saintemesse el enfin nousavonsterminela cdrimoniepar lecantiqueTe Deumdont.et de tout ce quedessus, nousavonsdressd le prdsentDrocCs_verbal fairendoubleer signide nouser desditsC. Cj.Caron.v.G. erJ. N. H6roux,Archipretre,nos assistants, et de E. B6land.ecclisias_ tique,notresecretaire ad hoc, et autresqui sesont!rouvespresents d la cer€monie, et duditproc€s-verbal, nousavonslaissiu; double avecledit Ddcret,entrelesmainsde laditesupdrieure pour etre gardedanslesarchivesdesditesreligieuses et avonsrcserv6I'autre doublepouretremis au secrdtariat de I'EvCch6 de Trois_Rividres. Fait et ardt6 le 2 octobremil huit centquatre-vingt_quatre. A Sainrchristophed'Arthabaskaville, en l,H6tet-DieuOe tadite parorsse. Sisn6: L.F. Ev. CesTrois-Rividres AntoineCasnon C. O. Caronp . r r e .V . C . p r . d e C h . T. C6t6 J. N. Hdroux,ptre,curede St-Ch. J. Augusteeuesnel M.J.A. Poisson.vice-pris.S.S.V.de p. AugusteeuJsnel P.L, Tousignant, pr6s.S.S.V.de paul G. Arthur euesnel B. Th6roux.fils, Pr€fer HermineeuesnelMarrel M. A. Plamondon,J.C.S. Corinneeuesnel Wilfrid Laurier Laureeuisnel" Installation mat6rielle des fondatric€s Pour terminer cettevue d'ensembledesdebutsde notre fondation, la secondepartie de la lettre de Soeur Beauchampva nous donner un apergude l'installarionmatdrielle. ". . . Maintenant, continue-t-elle, laissez-moi vousdonneraueloues ditails sur notre6tataclucl. A notrearriv6edansla maison,la chapelle etaitfinie,tapiss6e, lavde.le tabernacle double.mais il n'y avait pas assezdi soie blanche, on a misle hautet le basen,.shirting'. Monsieurlecur€a dit aux soeursde la Congregation que cela pouvaitse faire, maintenant on nepeutplusy retoucher. L'auteleston nepeutplus simple.peinrurC en blanc.il n'estpasbeaumaispropre.ti meiera facilede lui faire un joli devantou parement,soit en peintureou autremenl. Il seraitd souhaiterque la cuisineen construction fit aussi avancde;I'ouvragelanguit, n'y ayant que deux ouvriersd I'oeuvre et I'hiver approche; c'est encore ouvert aux quatre vents, les ouverturesn'€tantpaspos€esni memefaites.En attendantque le plancherdoublesoil fait pour monterle poelede cuisine,cela prendraencoredu temps,du trainqu'ony va,et c'esttoutcequ'on peutfaire.En attendant, nousvivonsd'aum6nes; on nousenvoie notre diner tout fait, tantdt d'un c6ti. tantot de I'autre.Mesdames 46 Plamondon. Ouellet. Laurier. Poisson et autres se mettent e contribution pour cela. C'est le cas de dire que les poulets nous arrivent tout 16tis,voire meme lesperdrix. Nous n'avonsreguque $12.0Cen argent le jour de I'installation,c'estld-dessusque nous prenons nos besoinsjournaliers.J'ai achet6quelquesserruresafin de nous mettre d I'ombre du cloitre,car il n'y avait pas une bonne serrureet encoremoins de clel d I'int6rieurde la maison.en sorte que les genspouvaientcirculer librementd'un bout ri I'autrede la maison qui n'est pas d6jd bien grande. Maintenant, en tenant fermdestrois portesque chacunede nous peut ouvrir, le haut de la maison ainsi que la petite chapellesont entiCrementcloitrees;de mCmeaussi,tous les autres appartementsquand nous le voulons puisque toutes les portes sont d la m€me clei Valentin nous rend en celade grandsservices;seulementil ne va pas aussivite queje le voudrais.Nous commenceronsdemain d accommoderun appartementpour recevoirles maladeset autres personnesque nous sommesconvenuesde prendre;il s'enpresente en foule, hommeset femmes,Cestpourquoi il nous faudra donner deux appartements.Quand la cuisine sera terminee, nous y prendrons un r6fectoirequi communiquera directementavec la chap€lle. Un desvieillardsqui doivent venir amdneaveclui une vacheet un autre petitanimal. C'estle bonhomme"Jouanneau"d'autrefois, je crois, du porc duquel on devait manger le lard "aprds la mort". Nous r6citonsI'officeen commun. car autrementon ne trouve pasle tour de le finir danslajournde.Aujourd'hui, dimanche,nous avons chant6 VCprespour ddsennuyerNotre-Seigneurque nous n'avonspas tout le loisir de visiterla semaine.Nous avonseu messe et communion tous lesjours depuisnotre arrivde,exceptdsamedi, Monsieur le cur€ 6tant malade d'un rhumatismechronique qui le fait souffrir bear-rcoup. Demain commenceront les QuaranteHeures d la paroisse, cela nous favorisera aussi, car il y aura des pr€tresdtrangers. Voild pour le present;parlons maintenant de l'avenir. Les bons Frdres nous ont proposeaujourd'hui de nous aider en nous donnant de I'ouvrage:lo Le lavagequi donnera $32.00par mois 20 La pour 64 personnesdont le linge n'exigepas de repassage. couture: cela comprend linge blanc, soutanes et autres habits. On offre .80 centins par soutane; ellesn'ont que trois morceaux aLpart les manches,et quatre boutonnidrestoutes taill€es.3' Enfin, ils prendront leur pain d'autelici, de prdf6rence, ainsiqueMonsieur le cure de la paroisse.Il n'est pas douteux que nous ayons d'autres pratiquesdes paroissesenvironnantes.Les Soeursde la Congr€gation n'en font pas, ellesle font venir pour ellesde Villa-Maria. Faut-il pour cela augmenterle personneldes soeurs?Je crois que non pour cet hiver. Monsieur Quesneldevant aller d Quebec pour affaires, prendra toutes les informations n6cessairespour se procurer une machine dLlaver, trds exp6ditive et qui repasse en meme temps, car non seulementlesFrCres,mais d'autres personnes nous offrent aussi leur lavage, mais alors il nous faudra cet homme qui veut se donner et qui sait tout faire, dit-on; notre Mere Pag6 vous prie de le retenir pour nous. Quant d la couture,nous ne pourrionstout entreprendre,mais je crois que, dans le cours de I'hiver,lorsquela maisonseraun peu 47 en ordre, nous aurons le temps d'en faire pour gagner quelque chose. Notre Mere aimerait bien d avoir M6lina pour cela; je pourrai lui faire une petite chambrette dans la n6tre qui est assez grande. Madame Martel doit nous envoyer prochainementsa machine d coudre, sinon, j'achdtela "Florence" qui ne vous sert pas, si vous voulez me la vendre d bon march6! Enfin pour le pain d'autel, nous allons nous assurerde quelquespratiquesavant de risquer I'achat d'un petit poele, moule et couteau; et voile de I'ouvrage pour cet hiver! Nous sommesalldesvoir les vergerset jardins aujourd'hui. Vraiment, Cestaussiavancequ'au Mont Ste-Famille.Nous allons dds demain commencer a faire lever quelques morceaux de prairie pour planter des patateset p.€parerle terrain pour lesplantations d'arbres fruitiers. Les vignes viennent trds bien ici, les Frdres ont fait une belle recolte de raisin sur un pelil terrain moins avantageux que le n6tre. J'en ai mangd, il est tros bon. J'aurai aussi besoin de plants de fraises et surtout d'un jardinier qui sache arranger cela d temps. Je compte sur vous, ma chdreMdre; pour tout cela,car volls connaissezI'etat des choseset vous avez i coeur que tout reussisse. Il me semblequ'il y a ici le germed'un bel h6pitalet qu'on ne doit pascraindrede faire lesddpenses necessaires, car le fondsestbon et en voie de rendreau centupleavecpeu de frais.Je n'avaispasI'id€e que c'dtaitcomme cela et je suiscertainequ'on ne se I'imaginepas non plus dans notre Communauti de Montr6al. Je n'ai pas non plus de regretde passerI'hiver ici, car Cest le moyen de preparerles choseset de preparerlesvoies.Ily a encore une foule de chosesd fairc tant au dehorsou'au dedans.et notre Mdre serait contentesi vous lui envoyiezencore quelquessujets, car nous ne pourrons pas suffire d tout, excepte si vous nous envoyezA tempsunjardinieravecdesplantsdevigne,defraises,de choux. de tomates.etc. etc. . . une couturiCreet un homme d tout faire, comme je I'ai dit plus haut. Nous avons beaucoup de pommes, nous en vendons une grande partie. La cave est vaste et excellente,c'est la meilleure partie de la maison actuelle.Nos sant6ssont bonnesjpour moi,je mc sens la tete un peu lourde et dtourdie avec du bruit dans les oreilles;je ne saisd quoicelatient. Il estprCsde minuit, ilfaut queje vous dise adieu.Je pense,r toutes nos soeursque j'embrasseavec vous. Votre trCsaffectueuseet soumisefille et soeur. Soeur Beauchamp,R.H." Ainsi le matin semble promettre I'esp6ranced'un bien relativement facile d r6aliser. Cependant, devant les difficult6s qui ne tardent pas a surgir, il ne faut rien moins, pour raffermir les courages, que I'intense rayonnement des surnaturelles clartes de la foi. Dieu ayant sauvd le monde par le calvaire et la croix, les oeuvres qui pretendent e I'honneur de servirsacauseici-basdoiventposerleurs surcerocinvulndrable, et€trescell€es assises symbole. du m€meauguste 48 Nous n'aurons donc pas i nous 6tonner si, de longuesanndes durant, notre fondation demeureun arbuste €pineux aux racines plongeantdans le sol de la contradictionet de la douleur:ellecompte oarni les oeuvresdivines, 49 LA DIFFICILE IMPLANTATION 1884- 1906 5l NAZARETH LA RESIDENCEST-AUGUSTIN L'HOPITAL DE 1885 rEE4- 1890 Nrzrrelh.,. La modestedemeurequi servirade berceaui I'H6teFDieu d'ArthaNazarethpar lesfondatrices. baska- soitde 1884e 1885- estappelCe Voisine de celle donnde d la Communaute,cette residence, construiteen bois,mesure30 piedspar 36 et estdivis€etant pour I'dtage superieurque pour I'inf6rieur, en quatre appartementsavec couloir d'entreeou corridor. Une cuisineadjacentede 20 piedspar 24 et une I'installation. annexede I0 piedspar 16 complCtent Nazarethpossddeen propre les effetsrequispour le culte divin, certains remedesindispensablesd une pharmacieet les articles de "Nozarcth". Dramdre maison des soeurc en ItEl. 53 mdnagede premiCrenicessite,le tout reprdsentantune valeurde trols centsdollars. En raison de sa situation financidre.la Maison-mdrene oeut donnerdavantage a h nouvellefondation,et SoeurAzilda,touridie,a 6t€ prdalablementchargeed'y venir installerceseffetsmobiliers. Dans l'accueillantpaysaged'automnequi l'encadre,tel nous apparaitle berceau. Au soir du 2 octobre1884,rduniesdanscet humbleNazarethoir r€sideI'H6te divin du tabernacle,les fondatricessont pretespour les rdalisations estdignedu BEATI PAUPERES de I'avenirleurpauvret€ lesfrontssont sereins, lescoeursjoyeux. de I'Evangile, Dansleurcield'exilalterneront, ellesle savent,de pursrayonsde ventsd'orage.Dieu permit-iljamais soleilet d'imp6tueux i sesoeuvres de poser leurs assisessur le sablemouvant des succdsfacileset des appuishumains? Bienau contraire. Plusuneoeuvrereldvedu domainedu Christ,plusellesedistingue par le creusetdestribulationset dessouffrances. Ainsi prevue,qu'importel'€preuvea h g€nerosit6desfondatrices! Jdsusn'est-ilpasli. Lui, I'uniqueconsolateur, le soutientout-puissant desheuresdifficiles? Au reste,leur amour de Dieu et despauvresne sedoit-il pasde se mainteniri la hauteurde tout devoirpenible,pour accomplirdansce coin perdu de nos montagnesles oeuvressublimesde I'hospitalitd? Deux mots synthitisentleur programme:amour et sacrifice. Aussi bien, fr€le arbrisseaude la charit€, notre Hotel-Dieu r6clame-t-il l'honneurde seddvelopperet degrandiraumilieuderonces I'enserrant de toutesparts. La physionomiede Mire Pag6 Avant de d6roulerla tramecomplexede sespremidres anndessi pleinesd'ombres,d'angoisses et de douleurs,Dotonsles sentiments exprim6sau sujetde la fondatricepar la v€nir6e Mdre Saint-Louis Ils servirontde liminaireaux multiplesd€tailsde la vie intimedu cher Hotel-Dieuet lesilluminerontde surnaturelles clartes. ". . . Dieu,danssesdesseins adorables, icrit-ellee monsieurle sh€rifQuesnel, le quatreseptembre 1884,a bris6mesesfrances d'allerfondernotremaisond'Arthabaska. Je n'en6taispasdigne. ll rdservait cettecouronne d desamesprivil€giees, car,pour quem'a mapart.j'ai d0 reprendre hierla chargedela superiorite impos€e la sainteob€issance. Je meconsole du moinsendonnantAArthabaska. outrevolre chdreSoeur Quesnel,ce quej'ai de plus cher ici aprdsDieu, ma Mdre dans la vie religieuseet ma propre soeur,je veux dire mes SoeursPagCet Beauchamp. Ma SoeurPageesl pour nous la Mdre desMdres,car ellea €le!€dansla religion,en qualit€de sup6rieureou de maitresse des novices.presquetouteslessoeursqui sont actuellement d I'HdtelDieu de MontrCal. 54 Songranddgenousfait craindredecommettreunecruautien I'envoyant enfondation;nousnousconfionsen la bont6deDieuet faisonsle sacrificede cetteancienne." Simple mais 6loquent 6loge qui, dans le recul des ann€es,€meut notre pi6te filiale. Sous son angle lumineux. s'€clairentles contradictionset infortunes de toutes natures subies,sur ce dernier champ d'action, par la fondatrice septuagenaire. Sesmdrites6minentsmilitent, certes.en faveurd'un couronnement magnifique,et Dieu se plait ri parfaire en elle, selonle langagede saint Paul. la divine stature du Christ total. C€tte apprdciationde Ia trds digne sup€rieurede I'H6tel-Dieu de Montreal vaut d'€tre cit6e. Car nous verrons bientdt notre humble nacelle hospitaliCrebattue des flots si prds du rivage, que la vague tourmentdeddferlerasur ceuxld m€mesqui ont eu missionde la lancer en pleine mer ou de la piloter au sortir du port. Ce jet de lumidre projetd, laissons le passd revivre sur I'ecran .. nlstorrque. Mdre Pagd,pilote de carridre,ddbute par I'appropriation de son cher Nazareth. Les salles Sainte-Vierge el Saint-Jos€ph Dans I'exiguitdde ce local, quelledifficult6de trouver placepour le personnelde la Communaut6,d'organiserIesofficesindispensables, et de rdserverdeux chambresou sallespour recevoirau moins quelques pauvresmalades.Quant d loger convenablementIe chapelaindont les servicescependants'imposentpour la dessertereligieuse,impossibled'y songer. Le premier appartement,d droite, est affectd a la pharmacieet, comme tous lesmeublesde cet office brillent par leur absence,il serten memetempsde parloir; "la tour d'entrie" pourvu d'une statuede SaintJoseph,d'un tronc et d'une lampe ardente pour honorer ce glorieux patron, y trouve meme un espaceconvenable;la secondepidcede droite est octroydei la sacrisrie.A gauche,on am6nagesimilairementla salle Sainte-Viergeet la salle Saint-Joseph.L'6tage sup€rieurest exclusivement destin6aux religieuses. Durant les premiersjours d'octobre, les trois messieurspr€tres residantA Arthabaskaveulentbienalternerpour venir cildbrer la sainte messeau nouvel H6tel-Dieu. Monsieur le cur€ J. N. Hiroux de StChristophe assume la charge de confesseurde la Communautd et remplit cette fonction, m€me aprds I'arrivdede monsieur I'abb6 F.X. Lizd, nommd officiellementchapelain,mais, en raison de son mauvais 6tat de sant6,charg€de la seulecelebrationde la messe. L'sbb€ F.X. Liz6. premier chapelain Monsieur l'abbe O. Milot, chapelaindes Frdresdu Sacr6-Coeur, offre avec bienveillancede recevoir et pensionnerchez lui le fulur chapelainde I'H0tel-Dieu,I'abbeF.X. Liz€; toutefoisd son arrivde,des 55 incontrOlablesne lui permettentpasde rendreceservice. circonstances Mdme situation au presbytereoir l'exiguitddu local ne laisseaucune chambrepour un pensionnairepermanent.Monsieur l'abbe Lize retournedonc aux Trois-Rividres dds le lendemain, laissantla ComPar bonheur,monsieur P.L.Tousignant, munauteriellementperplexe. presidentde la Socidti Saint-Vincent de Paul, mis fortuitementau courantde ce contretemps, 6crit sanstarderi Sa GrandeurMonseigneurLafldche,offrant gracieusement defournir chambreet pensionau chapelainde I'H0tel-Dieu.L'offreestacceptee et le servicerendunon seulementavec bienveillance, mais ce qui plus est, avec complete gratuit6depuisle l0 octobre jour oi lebonmonsieur Liz6,i peinede retourauxTrois-Rividres, revientmettresonzeleet sondevouement au service de la fondation- jusqu'asonddpartenjuin 1885,€poquede la Tousignant divisiondu diocese. Ajoutonsd I'honneurde monsieurP.L. qu'il vientlui-m€meservirsa messetous lesjours. jusqu'i sa mort et, un Cet ami de la premidreheurele demeurera jour, il donneraaux pauvr€sde I'H6tel-Dieula majeurepartiede ses €conomies. Nore maisonatteindraalorspresquel'6ged'or.Noussemblerons loin de sespr€mices,epoquepourtant peu6loigndede la ndtre,maisoir le progr€smatdrieldtait loin de connaitrela marcheaccildreequ'il surt actuellement. Quelquestraits de la vie d'alors Un fait presqueinsignifiant en soi, nous en donne une idie concrete;il situemdmecetteperiodedansun cadreque I'on croirait antlque. Vraiment,d notredrede progrdset de science modernes, laquelle d'entre nous pourrait s'imaginerque la chdre Mdre Pag6,dans son voyagede Montr€ale Arthabaska, eAttrouv6dignedementiond'avorr tdldphon€ de Soreld Sa GrandeurMonseigneur E.C. Fabrepour le remercierde lesavoir annoncees d MonseigneurdesTrois-Rividres? Le t6liphonedont nul ne peut sepasserde nosjours,6taitalorsI'unique padagede quelquesprivildgi6sdesclasses richesou decertainsbureaux civils.Le confortde cetteipoque secongoiti I'avenant. D'autresnotesintimesnouspermettentde croquersur le vif le pittoresque de c€rtaines situations. Tout d'abord,voulons-nous un moddled'installation pourqu'une nouvellesup€rieure puissepreterle sermentd'office?EcoutonsMdre Pagdicrivant d une compagne de la Maison-mdre: ". . . Machdre quelepetit SoeurLadauversidre, ilestbienheureux bancrougem'aitsuivie,il a eubiendeI'honneur; il a€t6d6pose aux piedsde Monseigncur qui dtaitsur le marchepied de I'autel. I'Evangile surlesgenoux:c'estli quej'aid0fairemacerdmonie. et pourmonserment. commej'avaisla mainsurle saintEvangile cela m'a bien aide d me releveren m'appuyantsur les genoux de Monseigneur et puis.. . en me retirant,j'ai rapport€mon petit banc..." 56 Voudrait-on savoir comment s'y prendre lorsqu'on regoit de grands meubles pour une trop petite maison?L'exp6riencede Soeur Beauchamp en I'occurence,ou plut6t son embarras, est parvenujusqu'i nous; un vestiaireregu de Montr6al ne pouvant entrer ni par les portes ni par les fenetres, on suggdreii cette bonne soeur fort deque,la pensde de mettre I'Hdtel-Dieu dedanset de retourner Ie tout e Montrial. . . Cependant, elle ne tarde pas e prendre le sageparti de faire dimonter ce meuble, de le modifier et de le forcer bon gri mal gre, i r€aliserson importante destination. Enfin qu'on nous permette un dernier trait charmant raconte avec finesse d'esprit par Mere Pag6, dans la lettre d6ja cit€e. 'Le pauvreporte-misseI s'estevanouideuxfoispendantla messe; le c€16brant tout d6courageessayaitde le relever,maispeineinutile! Iesvis6taientbientropcou es;il nevoulaitplustenir,nousI'avons un peu rcpard,cependantle pretrea toujours peur qu'il tomb€ encoreen difaillance! Pour nous,lejour de la "syncope",aprCsla nousavonsri e en pleurer.. ." messe, Vaillants coeursd'apdrres,joyeux et sereinstoujours, que d6finit encoreadmirablementMCre Pageen commengantcettem€melettredu 12 octobre 1884: "Voild la pauvrevieillequi vousarrivepour vousdirequ'ellevit encorei n'en soyezpas trop inquidte,vous savez,ici comme a Montrial, je prendslesgenscommeils sont, I'argentpour cequ'il vaut, le temps comme il vient; je vais mon petit train et je vis contenteabandonneeentre les bras de la divine Providence.. ." Quelquesann6esplus tard, aux heuresles plus sombresde sa vie, minee par la maladieet de multipleschagrins,nous retrouveronsdans son ame fortementtremp€ed'hdroisme,ce memeabandonint6gralaux vouloirs divins.N'est-cepas h un 6cho de cesvertus qui illustrentla vle des Saints? Poursuivantl'analysede sa correspondance, voyons son amour de la rdgle monastique. Pour la maintenir, rien ne lui co0te, rien ne I'arrCte; la r€gularite fleurit en d6pit de toutes lesdifficultds qui lui font obstacle. "Nousdisonstoujoursnotreofficeen commun,€crit-elle, pourla i causede raisonque lorsqueje permetsde le direen particulier, I'encombrement d'ouvrage,les pauvressoeursse rendentau soir i n€gliger lesaint sansavoirriendit; alors,pour nepaslesexposer officequi fait la forcede la religieuse, nousle recitonsencommun, tout prdsdu Saint-Sacrernent, dansnotrecherepetitechapelle- et elle ajoute finement oir nous sommestellementi l'€troit que nous faisonsreculerles saintsangespour prendreleur place." )/ En vraies missionnaires,quand la sainte pauvret6les enserreun peu trop fort de son cercle6troit, ellessaventsourireaux ev6nements du jour le jour et s'accommoderde cent choses ingdnieuses,quine A emprunter cellesque le g6nie est impuissantd crier de toutes piCces. Accueil des Mires de la Congr6gation de Notre-Dame Ainsi, les r6verendesMdres de la Congrigation de Notre-Dame leur pretent un voile hum€ral chaquejour du mois d'octobre oir la bdn€diction du Tres SainGsacrementest donnie d'abord avec le ciboire,puis finalementavecun ostensoirprCt6par monsieurle curdde la Darotsse. " A ltvocation des r6verendesMdres de la Congrigation, notons avec.gratitudequ'elles procurent aux fondatricesliuipremidre joie o e x tt En effet, quelle consolation,A leur arriv6e,de pouvoir descendre chez ces bonnes Mires et de songerque leurs communaut6ss,€livent c6te d cdte sur le sol desBois-Francs,tout comme il en a €t€ Dour leurs vdn6rdesdevancidresi I'origine de Ville-Marie. Affection seculaireque cimentedavantagele cours des ans. No6l ltt4 i Arthabaska La fete de Nodl 1884 fait aussi briller au pauvre Nazareth un momenl de joie pure et de saintealligresse. La radieuseitoile de Bethliem se ldvesur un tabernaclenouveau, oi fon.manque ii peu prdsde tout pour feter convenablementcejour bdni. Nianmoins, combien les 6mes et les coeurs sont heureui de commemorerla naissancede I'Enfant-Dieuavec toute la solenniti oue peuventoffrir les seulesressources d'un profond et religieux amour. Le mcrcrcdi24 ddcembre,bien que ce n'estpa,,ouila forme ou,il apparutjadis d Tobie. l'archangeRapha€l leur arrive et, le lendemirn, Soeur Bcauchampnote i sa chdresoeur Mdre Saint-Louis: "N()usn'avonspas€t6surpriscs, nousI'attendions. maisc'estlui qui a di l'6trc.. . cari peinc6tait-itdans la maisonquetoutdesuite on lc fait encadrcr.bdnir et foscr d sa placi au_dessus du tabcrnaclc, commcpatrontitulairede notrechaDclle. Au fait.ah! mai\ c'c\l qu'cllca changddc..poil,'Iapetitechapelle. et surtoul l'aulcl;sanslc vantcr,il cstjoli i ravir.Il seraildifiiciledc vousen donncrunc dcscription juslc,maistout consiste dansle chanse_ n)cnr dc coulcur ct l'additiond'un parcmcntd'archirect urc..local" qurcpargncbc.ucoupd'itoffeet d'ouvragc. et scpr€tea la vari6t6 dcscoulcurssclonlcscirconstanccs el fetes. l-a coulcurde I'autelct du parementimile la picrreel a une cerlainctransparcncc qui variedu blcu6treau lilas:'cettc couleur, pcu brillanlccn cllc-memc. fait ressortir admirablement toutesles aulrcs.l.cspanncaux du parcmenlsonlenitoffc ct sechanscnt d volonti: lc llus granda. i pcu pris. lcsdimensions dc noi nlus Ar nd\ mouchoir\dc frochc.lc\ dcux aulressont nlus itroits. l.'dtoffcqui fit lcs panncauxblancsd'aujourd'huinous a 6t6 donnic par nos Socursdc Madawaska.On Dcul meltrc des 5ti panncauxen papicr.cn toilc peintc,en bois,en vitre ou autrechose el c'est touiours ioli. A trois pas'dc I'autel est la Crdchc - cela consistcen une lablette fich6cau cadredu chassis,pour fond, un grand miroir qui nc nous apparttcntpas.. . puisdesddcoralionset desfleursienfin le frclit.lisus et dcs lumidres. Nous avons eu la messede minuit, pr6c6diecomme d'habitude. de la rccitationdc I'officcet du chantdu Te Deum et suiviede la mcssedc I'aurorc;le matin. i cellcdu jour, nous avonschant€..Les a ngcsda ns noscampagnes"et "Adestefideles",Ie tout accompagnd sur lc piano dc madcmoiselleQuesnel.de mesdeux mains aui ne savcnl rrlus le miticr. N'ai-jc pat raisonde lcrminer cn disant que nous avonspass€ un.jour du cielJEt puisj'oubliais.. . Il n'y eut pasjusqu'auxbergers, je crois. qui tinrent d se faire representerii leur fagon, car nous avons rcqu d'un donateur inconnu. un pain bis, une poche de patatesct un sac dc fleur du pays." A vrai dire. le bonheur le plus riel ne consiste-t-il pas dans le sacrifi ce accompli sous I'intensit€d'un pur amour? Aussi, ist-ce bien sous le seul.rayonncm€ntde cet astre puissantqu,il faut nous placer pour ap_ pr€cier lc bonheur goot€ en cette premiCref€te de Nodl, dins ce[e pauvrepetitc chapclleoir Mdre Page.comme nousI'avonsconsign6plus haut. dit "devoir faire rcculer les angespour prendre leur plaie".Quant au cdt6 matdriel,monsieurQuesnel,tout d6vou6e I'oeuvre naissantedont il est alors officiellementconsideri fondateur Dar la Maison de Montrdal, emploie toutes les ressources de son esprii et de son coeur pour adoucir I'exil de nos chCressoeurs. I I met beaucoupd'ardeuret de bonnevolont€ pour faire terminere ses frais I'in(6rieur de la petite construclion designeepr6c6demment sous le nom de cuisine. Accueil des premiers malades Toutefois,les travaux ne sont pasencoreachev€sque d€ux petites salles,I'une de quatre lits pour les femmeset I'autre de trois pour les hommes ayant 6te prepardes,la courageuseMdre pagi ne cr;int pas d'ouvrir les portes de son "palais" devant "nos seigneursles pauvris" pour partageravec eux I'abri et le pain de chaquejour. Le 25 octobre 1884.I'Hdtel-Dieu est d€ii cha196du soin de cinq personnes;deux noms sont connus de ce groupe initiat ceux du.,pdre Vincent" et de la "Mdre Br0lotte". Les registresofficiels toutefois ne font mention de date d'entrdedespauvreset desmaladesqu.d partir du l7 janvierI885. Ce jour, ces registresmentionnent I'acte de donation de Nodl Darois et de son€pouse,MargueriteSpdnard,lequelacte,commeltcrit Soeur Beauchamp,rappelle ceux des temps hdroiquesde la colonre canadienne,alors que lesvaillantesHospitalidresde Lafldchearrivaienr d Ville-Marie. Il y est stipul€que lesdits6poux Darois, moyennantque les religieusesen prennentsoin leur vie durant, donnenti I'H6tel-Dieu une petite terre avec ses dependances,une jument, deux vaches,six 59 d'agriculmoutons,un cochon,douzepoules,voitureet instrum€nts ture,un lit et quelquesmeubles, Le l7 avril,PierreLachanceet sondpousesontregusaux m€mes conditions,moyennantun don de $700.00en argent,un coffred'outils et quelquesmeubles. Enfinle m€mejour,c'estLouisLeblondlequeldonneun terrainde quatreacresen superficie,unejument, unevache,trois pairesde roues et autresinstruments d'agriculture. De toute 6vidence,la charitdtrouvetdt amplematidred s'exercer, maisil devientnon moins€videntqu'il faudrabdtir au printempsde 1885. Le conseilde ville et les citoyensd'Arthabrska Convaincues lesreligieuses s'adressent au conseil de cettenecessit€, projet de villeddsla fin deI'automne1884,afinqu'illesaidedr6aliserun de constructiond'hdpital. Sanstarder,unesommede $l 000.00est voteeen conseil. plusieurs citoyensqui d6sapprouvent la communaut6 Cependant, de biensexistantentre I'H6tel-Dieuet la familleQuesnel,telle que stipuleepar le contratde fondation,d€clarent d6jdd cemomentqu'ils n'accorderontaucune aide si cet 6tat de chose persiste:selon leur apprdciation,le produit de la charitd publique ne devantalors servir qu'au bien de la famille Quesnel. Ces propos ne tardent pas d €tre r€p6t€sdans les r6unions publiqueset m€medansI'intimit6 dessalons,de sorteque monsieurle shdrif Quesnelne restepas longtempsi les ignorer. Sousla blessuredespremidresinvectives,il d6clarepubliquement etre pret d modilier la teneurde I'actedu 30 aoot 1884en annulantla clausequatridmedudit acte,et a renoncerpour lui et safamilleAtoute pension. Cet incidentouvre la longues6riedesd€batset desdifficult€ssans nombredont souffrira I'HoteFDieu. A cette6poque,monsieurQuesnelcomptedansson villagedes ennemispolitiquesou autresqui ne tardentpasd clamerbien haut qu'il n'e0t r6ellementpu seprocurerde plusgrandes6curit6pour I'avenirde safamillequepar le moyendecettefondation.On osem€meajouterque tel en a 6tele mobile,6tantdonn6quela fortunelui tourneledoset qu'il est compldtement ruine. que les Ces insinuationsmalveillantesont un tel retentissement entourerde silenceparaitrait leur donner cr€dit. Au contraire, il importe de le souligner I'histoireimpartiale, s'appuyantsur la valeurdocumentaire,demontrela bonnefoi 6vidente de monsieurQuesneldansson projetde fondationd'un Hdtel-Dieu.Il n'en est pas moins vrai que les mois subsequents r6velerontvite de douleureusessurprisesd la communaut€au sujet de la situation financidrede cetexcellentmonsieurdontle budgetnepourra,enaucune manidre,supporterles d6pensesprivues ou i pr6voir. 60 Le d6but des difficult6s Comme le relatentles annalesde I'Hotel-Dieu de Montreal, ". . . six mois n'€taientpas encore€couldsdepuisle dCbutde la fondation que, grev6de dettesqu'il n'avaitpasfait connaitree h Communaute,monsieurle sh€rifQuesnelse trouvaitdansdes qui ne pouvaitetre embarrasextrCmesau sujetd'un 6tablissement incorpord,d raison m€medu r€seaude difficultes dont il etait l) envelopp6."( Toul ceci ne vas pas sans amener de p€nibles contrecoups et susciterde douloureux ennuis e la jeune communaute. r885 Le 2'7 fEvrier 1885,r6pondant aux disirs de ses chdresmissionnaires,la treshonoreeMdre Saint-Louisleur apportelajoie d'unevisite. Elle peut ainsi se rendre compte par elle-memede I'exactitudeou de la faussitddesbruits parvenusa Montreal sur lasituationd6jdprecairede lHOtel-Dieu. Elle reqoitau parloir la plupart des premierscitoyenset, par un exposd pr€cis des faits existants, jette un calme relatif sur les questionsagit6es.En outre, on veut bien lui assurerque lesmille dollars vot6spar leionseil de ville serontd6cidementoctroydse la construction de I'hdpital projetd. Mlre Siint-Louis soumet immddiatementce projet de construction e Monseigneurdes Trois-Rividres.Celui-ci repond sanstarder: "Le besoind'une bAtissepour la fondation d'Arthabaskavilleest certainementde premidrenicessit€.Maisje croisqu'il seradifficile, de collecterpour un montantd'une pour ne pasdire impossible. qui devrontbenificierde cette importancer6elledanslesparoisses insiitution, et je crois que I'appelqui se pourrait faire e ce sujet auxbesoins carj'aideladifficult€i subvenir auraitpeude resultat, enm'adressant a tout auxTrois-Rividres deI'asilede la Providence Un bazaraura peut-etreplus de le diocdsequi y est int6resse. c-omparabienfaiblesomme, chance.maisnepourrar€aliserqu'une pour cetteconstruction.Etant sur tivementaux fonds n€cessaires les lieux, vous pourrez avoir des informationsplus exactesdes qui surtoutsurlessecours inrdressis. maisje croisqu'ilscomptaicnt de Montrdal. leur vicndraient Je regretteque l'6tat de g€neoir se trouve I'EvCchCne me permettepas de venir en aide d cette fondation:je ne puis que recommanderI'oeuvred la charit€publiqueet d la gin6rositedes et je crainsbien que 9a ne puisse€tre avecun r€sultat interesses. aux besoins. tanl soit peu proportionnd du cielet quidonne Je prieCeluiqui nourritlespeiitsoiseaux aux fleurs leur echtante parure,de repandresa b€nddictionsur (l) Annales de Monlreal de l'Hotel-Dieu 6l cettefondation,et de lui procurerlesmoyensd'atteindreefficacement son but en ouvrant les coeu6 et les boursesde ceux qui pourrontlui veniren aide.. ." Ce n'est pas ld une approbalion positive. Mdre Saint-Louis exposealors d Mgr Lafldchele projet de loterie en vue ainsi que divers autressecoursqu'elleespdrede la Providence, puis, confiante,elle attend le dernier mot de Sa Grandeur. Arriv6e de Soeur Corinne Quesnel Venue dans nos Bois-Francs accompagn6ede Soeur Corinne Quesnel,postulantee l'HOtel-Dieude Montrdal depuis le 6 novembre 1884, Mdre Saint-Louis a amen€ cette dernidre pour continuer son temps de probation d Arthabaska.Ainsi en a dicid6la Communautdde Montr6al, bien que le 22 octobre pr6c€dent, Mdre Pagd ait 6crit i la supdrieurede Montr€al: "Si mademoiselleCorinne Quesnel se croit appel6ed la vie religieuse,ilestcentfois mieuxpourson bienqu'elleaille e Montr€al", et que certes,- l'avenir ne le prouve que trop Mdre Pagd e0t eu. elle. plus que cent fois raison. Quoi qu'il en soit, mademoiselleCorinne Quesnel, dite Soeur Saint-Raphagl,continueson postulate proximite de sa famille et Mdre Saint-Louis retourne e Montrdal le 6 mars, en compagniede Soeur Eulalie. n€eMdlina Laurier. arrivded Arthabaskale l0 novembre1884 et devenuepremidrepostulantede notre maison. Premiire postulante d'Arthabaska Aprds un essaiinfructueux au noviciat de I'Hdtel-Dieu de Montr6al, M6lina Laurier est restdeattachee au service de I'h6pital. Dds le d€but de notre fondation, elle tdmoigne le d6sir de s'associeri nos soeurs, esperant que I'amdlioration de sa santd favorisera ce second essal. Aulres sont les vuesde Dieu. Sa santd ne tarde pas d fl6chir de nouveau. Ce que voyant, MCre Saint-Louis, de concert avec le chapitre, juge d propos de la ramener i Montreal. Peu de jours apres son retour d I'hdpital de la chdre Maison-mdre, mademoiselleLaurier y d€cedepieusement;si pieusementmdme,qu'il est permis d'augurer, d'aprds les sentiments exprimds, par ses levres mourantes, que notre maison compte dds lors une protectrice au ciel. Hdlas! la voie douloureuseva bient6t s'ouvrir toute grandedevant cette pauvre malson. Un article de I'Union des Cantons de l'Est A peinede retour d Montrdal, Mdre Saint-Louisregoitun articlede I'UNION desCANTONS de I'EST et une lettreexplicativede monsieur le sh6rif J.A. Quesneldont voici en partie la teneur: 62 "Enfin lesjalouxet lescalomniateurs vontetredevoilds, un article de I'UniondesCantonsde I'Estdu 7 marsm'obligede mettreau jour bien deschosesqueje n'auraisjamais d6voil6es,ne m'occupantnullementde cequeI'onpensait ou disaitdemoi;ayantDieu pour juge et ma consciencepour t€moin,je croyaismon affaire bonne.Maisil nes'agitpasseulement de moidansle susditarticle, mais encorede la Communaut6qui devra se conformeraux exigences despiresdudit articlesi elleveutbineficierdu votedes qu'ilcontientne millepiastres. d moinsque le tissude mensonges s o i tr e f u r 6... " ll ajoute qu'un certain monsieurlui a dit qu'elle,Mdre Saint-Louis ou les soeurs ont formellement ni6 qu'il ait offert de renoncerd la pension et que la jouissance de la terre est une charge pour la Communaut6,- 9a ne vaut pasun soude memeque la r€sidence- puis apresavoir fait un expose,certainementun peu charg6,de la valeur de sespropri6t6s,monsieur Quesnelcontinue: "Si n€anmoins vouscroyezque la Communaut6 a 6td trompee, veuillezbien me le dire, je suis prdt d me soumettred la clause neuviCme et avouerqueI'articledeI'UNIONestbienfond6.sinon, veuillezcontredire lesassertions et mepermettre de faireusage au pour savoird besoinde la lettrequej'attendraiavecimpatience quoi m'entenir." L'article de |UNION mentionneci-haut esten date du 7 mars I885 il est ainsi conqu: "Le conseildevillede cevillagea passd pour6meltre un rCglement pourvenirenaideaux Damesde desddbentures dont millepiastres I'H6tel-Dieudans la constructionde leur hOpital.Commc les conditionsdu contratpass€entreles Damesde l'H6tel-Dieuet monsieurle sherif QuesneletaienttrCsonereuses aux bonnes pour de I'aides'en soeurset que le publicauquelon s'adressait plaignaitfort, ilestcertainquecercglement n'eutpas6tdapprouvd pluslongtemps si cesconditions eussent subsist6; monsieur lesh6rif du conscil,il a Quesnela comprisla chose,car danscettcseance d6clardque lui et sa familleavaientrenoncid cesconditions. La position faite e I'H6tel-Dieupr6sentement estcelle-ci,au moinsd'apresla ddclaration publiquedu sh6rif. Don gratuit, aux soeurs,de sa r6sidence, du jardin et de huit arpentsde terret jouissanceaux soeursd'une terre de 75 acrespendantquinze priviligesde ann€esl encompensation, ledonateurregoitquelques minimeimportanceconcddds d tous les fondateursde maisons hospitaliireset qu'il n'estpasnecessaire de rapporterici. Danstouslescas,I'obstacle sdrieuxestdisparupar le fait que le shdrifreprendi sachargelesquatremillepiastres d'hypothique quelesDamesde I'H6tel-Dieu s'itaientengag€es e payerauCredit Foncieret queI'H6tel-Dieu pourelles de M ontr6alavait acquitties 63 d titre de pr€t. Le sherifaddclardqu'il acquitteraitcettedetteet que I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaen etait d€charg€. Du momentque cesconditionsserontdomentsigneespar les parties et enregislr€esselon la loi, nous ne voyons pas quelle objection les contribuablespourraient avoir i l'octroi de mille piastrespar le conseilde ville, car les Damesde l'Hdtel-Dieu se trouveront alors dans d'excellentes conditionspour asseoirleur fondation et construireleur hdpital. Il y va de I'honneurde notrevillageet nousesperonsquetous le comprendrontainsi;cettemaisonestune sourcede bdn€diction non seulementpour la paroissemais pour tout le district qui est intdressd commenousd sonsucces."(l) Mire Saint-Louisadressele l4 du m€me mois,la 16ponsesollicitde par monsieur le shdrif Quesnel.Celui-ci ne doit cependantlui donner publicitd que deux ans aprds la mort de Mdre Saint-Louis, en juillet 1889, alors que la fondation est aux prises avec les pires difficultds Disons tout de suite qu'en compensationdes ennuis occasionnds par I'articlede "l'UNION", Mdre Saint-Louisa la joie de recevoirle l4 mars 1885, I'approbation du projet de construction, attendue de Sa Grandeur Monseigneurdes Trois-Rividres. "Ma rdponse,6crit-il, ne peut etre qu'affirmativeen presencedu soin aveclequelvousavezexamin€les raisonssur lesquelles vous croyez pouvoir compter, et de la grande confianceque vous reposezavectant de raisonssur les autressecoursque la divine Providencene manquerapasde vousenvoyerau tempsopportun. J'approuvedonc la mised executiondu projet dont vous me parlezet desplansde const.uctionquej'ai moi-memeexamines,et qui donneront a vos bonnessoeurshospitalidresun logement convenableet suffisantpour les besoidsde la localitdpendantde nombreusesannees.J'en constituesaint Josephle procureur,et j'appelle les plus abondantesbenedictionsdu Seigneursur cette institution naissante.Sa divineProvidencea soin de vCtirmagnifiquementles fleursdeschamps,elle nourrit quotidiennementles petits oiseauxde I'air. Elle n'abandonnerapas les SoeursHospitalidresd'Arthabaskaqui s'envont ld prendresoin despauvreset desmalades. . ." Construction de I'h6pital de 1885 La constructionde I'hOpitalest confidei monsieurLouis Caron, et le contrat sign€le 19 mars 1885pour la sommede septmille cinq cents dollars ($7,500.00). La nouvellebatissedoit mesurerI I0 pieds x 32, Ctreparalldlei la rdsidenceSaint-Augustinmais a une trentainede piedsde distance,et seulsle rez-de-chaussde et le premier€tage doivent €tre finis d I'int6rieur. Les travaux commencentalafin d'avrilsousl'6gidedesaintJoseph ( t ) L'lJnion des Canron\ de l Est,? mars 1885. 64 dont la statue est portde solennellement,avec chant et priCres,sur le portique en arridre de la rdsidenceSaint-Augustin.- Le systdmede chauffaged I'eauchaudeestinstal16 a I'automneau coot de mille quatrevingt-cinq dollars pour les deux etages. Une petite note, pleine de fraicheur, 6crite par Soeur Eulalie Quesnel,nous apprend que: "Le dimenagement de Nazarethd Saint-Augustinne s'etant effectu€<1ue graduellement, commes'il sefiit agi d'un chiteau aux meublesprdcieux,lessoeursoccuperent simultan6ment lesdeux maisons,de mai d octobre1885,et que, beautemps,mauvais temps,ellesallaientprendreleursrepasd Saint-Augustin, franchissantlessoixantepasdedistancedans une"forCt d'arbres" longeant la rue et les derobantpresqueentidrementaux regardsdes Dassants." Ces quelqueslignesd'un jet si naturel n'ont-ellespas le charme subtil desmots r€v6lateursd'un 6tat d'dme?A tout le moins,c'estplaislr de songerque la po6siedes lieux verseune goutte de pur nectarsur les apretdsde la vie quotidiennedes hospitalidreset en 6claireparfois les sombreshorizons. La joie comme la douleur va rarement seule. Incorporation de I'H6tel-Dieu Le 4 mai 1885, la communaute obtient enfin de la L€gislature provincialela sanctionde I'acted'incorporation reconnaissant I'HotelDieu comme corps politique et religieux sous le nom de: "Les ReligieusesSoeurs Hospitalitres de Saint-Joseph de I'HOtel-Dieu d'Arthabaskaville",avec tous les pouvoirset privildgesreconnuspar la Loi aux soci6t€sreligieusesincorpor6es. Deux mois plus tard, - 29 juin 1885 Sa GrandeurMonseigneur Trois-Rividres des vient b6nir la pierreangulairede la nouvellebitisse. Une pluie torrentielleayant empCchdla cdremonieen plein air, la pierre est porteea l'6gliseet b€nitepar Sa Grandeur aprdsla messe.Ce m€me jour, Monseigneurapprouve aussi le projet de loterie pour aider ii la constructionde l'H6tel-Dieu. Relations toujours ambiguesavec M. Quesnel Sous I'action pacifiante de ces divers incidents,le soleil semble renaitre au cher Nazareth et att6nuer les ombres d€jd trop souvent pergues.Toutefois,I'horizonn'endemeurepasmoinscha196.Comme le disait Mdre Saint-Louis,au l4 mars,monsieurQuesnel,pour apaiserles esprits,renonceofficiellement,par un actepassedevantmaitreT. COte, le 7 mars 1885,e toute pensionpour lui et sa famille. En vue du projet de loterie d6jd mentionn€,il a, en outre, concedd des lots e bdtir sur les terrains dont les soeursont la jouissancepour quinzeans. Ce don est apparemmentgratuit. L'acte notarie pass6le 22 aoot 1885suivant obligesimplementla Communauti d payerannuellement d monsieurG. Arthur Quesnelou d sesreprdsentants un sixidme 65 des rentes de tout capital pergu; c€pendant,monsieur le shdrifQuesnel exige, dds lesjours suivants, et sous le plus bref d6lai, la signature d'un sous-seingpriv6 dont il rddige lui-m€me la teneur. Sauvegarder sesintdrets devient de plus en plus difficile, euigard d la complexit6 du probldme des droits d'hdritage. A priori, les quatre hdritiers de la famille Quesnel possddent chacun, sur les terrains de leur pdre,une hypothdque e eux consentiepar ce dernier en 1883. En 1884. ils ont donn6 mainlevde de ladite hypothdque sur la partie de la terre donn6e aux soeurs, mais le maintiennent sur celledont les soeursont simplement I'usufruit pendant quinzeans.Or, ddsle printemps1885,monsieurQuesnellaisseentendre d la Communautd qu'il a dt s'engagerd payer d son fils Auguste sa part d'h€ritagepour le faire consentird signerI'actede donation du 30 ao0t 1884,et qu'a cette fin, il a I'intention d'acheterpour lui la maison de Dame Leblanc, Cest-e-dire'NAZARETH". N'ayant pas dans le moment I'argent disponible, il escompterad une banque des TroisRividres une somme de mille dollars si la Communaut6 veut bien lui endosserdeux billets de cinq cents dollars payablesd des 6poques diff6rentes. Le jeu progressifd'incidentssemblablesfinit par devenirexplicite. C'est qu'au printempsde 1885,en attendantqu'on puissen6gocier un emprunt e long terme, monsieurQuesnela sollicitdde la Banque d'Hochelaga,au nom de la Communautd,un emprunt a courte6chdance afin de faciliter le debut immddiat des travaux de construction. Par une lettreadressde d Mdre Pag6,la banqueaccorded sa maison une ligne de credit de huit mille dollars, pourvu que les billets soient sign€sd'elle et endossdspar la ddpositaire. Le 5 juin 1885,en vue de donner d la Communaut6leslots a batir promis pour la loterie, monsieur Quesnelse rend d Qu6becpayer au Crddit Foncier Franco-Canadienle solde de la dette qui pdsesur ses propri6tds,faisant passer"l'acte de quittanceet subrogation"en faveur de la Communautd. Quelquesjours plus tard, il fait endosserdesbilletsau montant de mille deux centsdollars, somme6galeou d peu prds6galed cellepay6e au Crddit Foncier. Sans qu'on le rdalise,d causedu frdquent renouvellement des billets 6chus, il cumule ces sommesjusqu'au montant total de quatre mille dollars,€puisantainsila lignede crdditqu'il a crdde d la maison d'Arthabaska. Lorsqu'il est questiond'empruntere une autre banque,la Communaute n'ayant alors touch6 pour son compte personnelque quatre mille dollars, - soit exactementla moitid du crddit accordd,- la ddpositairefort surprise, on le congoit, demande des explicationsd m o n s i e u rQ u e s n e l . Elle apprend que I'autre moiti6 a 6te employeea differentesfins et que la Communauterecouvreracesargents.I I faut n6anmoinsattendre jusqu'en 1887avant de toucher ce recouvrement. On peut difficilementsed6fendrede d6plorerici, imprudenced'une part ou abus de confiancede I'autre,maisdtablir lesfaits n'impliquepas de les juger; ajoutons donc simplementque le chapitre des billets et emprunts vient lourdementcompliquerune situationd6jdfort penible. 66 Aux difficultds croissantesque nous voyons surgir autour de la pauvre fondation, il plait au divin Maitre d'ajouter une coupe d'amertume6minemmentpropre i 6purer la confiancedesfondatrices, comme I'or dansle creuset,afin que,ddgageede tout alliagehumain,elle ne reposequ'en Dieu seul. Division du diocise de Trois-Riviires Au cours de I'annee1883,une forte rumeur veut que le diocdsedes Trois-Rivi€res.auquel appartientArthabaska,soit divisd.Cependant, le l9 avril 1884,Son ExcellenceMonseigneurDom Henri Smeulders, Commissaireapostoliqueau Canada,informe officiellementSa Grandeur Monseigneur des Trois-Rividres que la question touchant la division du diocesedes Trois-Rividresa 6t6 rdsolue:il aioute: i raisondu changement survenudansles "La divisionpropos6e, salutdesames. neparaissant ni utileni nicessaireau circonstances. la portiondu per-rple fidilequeleVicairedeJdsusenconsiqucnce. Christ ici-bas,le Pasteuruniversel, a confii d votre sollicitude pastorale. toutentidresoumise etconfiecd votredirection demeure et i vossoinspaternels." Le 3l mai suivant,sur les instancesde MonseigneurI'Archev€que de Qudbec. la cause est ddf€rde d la Sacr€e Congrdgation de la Propagandeet, le 5 octobre,Sa SaintetdLdon XIII ddcrete"leprincipe de la divisiondu d iocesemaintenu,maisque cettedivisionne sefera pas sans qu'un nouveau Commissaireapostolique soit envoyi dans la province du Canada." Cettequestionde divisiondu diocdseayant deje agit6 lesespritsen 1878et ayant €td rejeteetant de la part de M onseigneurConroy que par Son Eminence le Cardinal Simdoni, il y a lieu d'esp€rer,cette fors encore,un d€nouementidentique. A leur arriv€e dans la r6gion des Bois-Francs,les hospitaliCres partagentcetteimpressiong6ndraleet, confianteset heureuses, s'abandonnent a la sagc direction du vdndr€Monseigneur Lafldche qui les accueilledans son dioceseavec la bontd la plus paternelle. Aussi quel choc douloureux elles ressententlorsque,le l0 juillet I 885,Sa Saintet€L6on X I II divisele diocCseen deux parties;cellesituee au nord du fleuve Saint-I-aurentcontinuant de former le diocdsedes Trois-R ivieres,et cellequi setrouve au sud du memefleuveconstituant le nouveaudiocdscde Nicolet, avec sidge€piscopaldans cette ville. Le mandcmcntdc MonseigneurdesTrois-Rividres6mis Ie 25 ao0t ltill5 a la rdsonanccd'un glas fundbre. "l-e ddcrctdc division y 6tait-ildit- ayant6t€publidhierenla villc dc Nicolct.cn mCmetempsqueSa CrandeurMonseigneur de sonSidge, Elphdgc(iravcl.lc nouvel6vequeprenaitpossession d'Ctre lcsdiocdsains dc la rivesuddu fleuveont. nar le fait.cess€ s o u sn o l r ci u r i d i c t i o n. . " 6',7 et son grand coeur s'epancheen touchantsadieux. Ces accents voil6s des larmes d'une douleur sincdre viennent rompre d€finitivementle fil t€nudu passe:de trifluvien, I'HOtel-Dieuest desormaisnic016tain. Mdre Pag6 remercie une dernidre fois, avec toute I'effusion de son ame. le Pasteur qu'elle v€ndre et aime comme un pere, et celui-ci lui r6pond le ler septembre: ". . . Ce n'estpassansun veritableserrementde coeurqu'il mefaut a me s6parerde cettepartiede mon diociseque le Saint-Sidge et aux et direadieuaux institutions nouveau. 6rig€een un diocdse fidiles qui m'ont donnd tant de consolation.C'est un acte qui me seram6ritoiredevantDieu, je I'espdrede sa d'obdissance loin grandemis6ricorde. etbiendesfoisj'aidit:"Quececalicepasse quevotrevolonti sefasseet non la cependant de moi, Seigneur, mienne!" Oui, ma rdvirendeMdre, que la saintevolontede Dieu ce s'accomDlisse en celacommeen tout le reste.c'estcertainement qu'il y a de mieux. Les nombreusessympathiesqui me sont exprim6es en cettecirconstance adoucissent beaucoupI'amertume de la s€paration,et je vous remercieparticulidrementpour cellesque m'apportevotrelettredu 29 ao0t. volontiersd monsieurLiz€decontinuera vous Je permettrai rendrelesservicesqu'il vousa rendusI'ann€edernidre.Adressez_ vousd MonseigneurGraveld ceteffet,et vouspouvezlui dire que monsieurLizd serad sa dispositionpour cetravailautantquesa sant6le lui permettra. queje porteraitoujoursun vif intdrCtA Recevez I'assurance nedivisera votreCommunauti.et quela divisionde mon diocese pas lesaffectionsde mon coeur. Je prie donc le Seigneurde r6pandresesplus abondantes Mn6dictionssur vous. ma r6v6rendeMdre. sur vos soeurset sur tout le personnelde votre maison.et je le prie de vous avoir toujours en sa saintegarde. L. F. Ev. desTROIS.RIVIERES" Malgre I'offre bienveillante de Monseigneur Lafldche, monsieur I'abb€ F. X. Lizd ddsirant restersous la houlette de Monseigneurdes Trois-Rividres,rdsigneson poste d'aumdnier dds le 22 ao0t. Le 15 octobre, monsieur le cure J. N. Hdroux, si sincCrement devoued l'Hdtel-Dieu, laisselui aussila cure de Saint-Christopheet est remplac6par monsieur I'abbd Ed. Buisson. Les religieusesperdentainsiau cours de cettepremiereann€e,leur 6v6que, leur cur€ et leur chapelain qui, tous trois, ont 6ti leurs bienfaiteurset appuis moraux sur le sol des Bois-Francs. Encore que leur foi clairvoyantetient pour assureque la Providence saura bien remplacer ces appuis de la premidre heure. rien n'emp€che que le coeur d6jd meurtri de nos v6n€r€esfondatrices n'a douloureusementsouffert de ce triDle d6Dart creusant si t6t autour d'ellesun vide total. 68 Le ter Evaqued€ Nicolet et I'HAtel-Dieu Monseigneur Gravelne va pastrouver,il De son cdt€,l'excellent ne comptant faut le dire, I'Hotel-Dieudansunesituationflorissante: pas un an d'existence,il est chargdde detteset I'avenir n'est guere promelteurde #curit€. Peuapres,dansunecirculaireadress€e au cle196,Monseigneurde et d'exhortation a Nicoletinsdreun paragraphe i titred'encouragement aiderI'Hdtel-Dieud'Arthabaska: Mgr -EhhAg?Orovl, ler E\.Aquede Nkvlet 1865-1904. que lesR6vdrendes pr6cisait-il, ". . . Il estd votreconnaissance, Soeursde I'H6tel-Dieude Montrealont consentid fonderune de maisonde leur Ordre d Arthabaskaville.Il n'estpasn6cessaire Vous saveztous combien vous faire l'6logede cesetablissements. nos religieusessont d'un grand secoursa tous les membres souffrantsde notredivin Maitre.C'estdoncuneacquisitionpour le diocdse. Cesbonnessoeursont d€jdconstruitun h6pitalconsidiPourcouvrirunepartiedecesfrais,plusieurs rableet dispendieux. personnes qui leur portentin€€t ont imagin6defaireuneloterie. J'ai donnd mon approbationd cette mesurequi me parait Ctre d'utilitd publiqu€,et je la recommanded votre faveur." La r6sid€nceSaint-Augustin Au 20 octobre 1885,les fondatricesayant tout d fait d6laissi la maisond'emprunt, nous lesretrouvonsinstalliesdans leur r6sidencede Saint-Augustin.Tout y est petit, 6troit, I'espacemanquelitteralement. 69 L'autel, plac6dansle portique,en arridre,y trouvetoutjuste sa place avecdeux prie-Dieu;le corridor, largede cinq pieds,sertde choeur;ce corridor dtantcentralet conduisantpartout,- hautet bas- c'estassez dire, note Soeur Quesnel,que nous ne sommesgudresolitaires,nr cach6es,ni bien recueillies. Le 24 octobre1885,monsieurI'abbi M6d€ricRoy vient remplacer monsieur l'abb€ F. X. Lizt. parti depuis quelque temps ddjd. Le probldme du logementpour ce nouveauchapelainrevient se poser comme aux premiersjours. Monsieur le shdrif Quesnelpeut heureusementdisposerd'unechambredansI'ailequ'il occupe,elleestacceptee avecreconnarssance. D'autre part, le bon Dieu verseaussi la ros€ede sa gr6ce sur I'oeuvrenaissante, Avant la fin de cette premidreann€e,la petite salle du noviciat abrite quatre sujetsdont deux fourniront de longuesannies de vie religieuse:SoeurSaint-Rapha€1, n€eCorinneQuesnel,dont nousavons d6jd mentionn6I'entrde,et Soeur Augustine,converse,n€e Lumina Labbi, qui sed6voueavec96ndrositdaux rudeset multiplestravauxdes laborieuxdebutsde notremaison. Soeur Emma Dutaut dit Grandpre,premidremaitressedes novices,estenvoy€ede Montreal au coursde cettemCmeannde1885pour diriger le noviciat. Soeur Emma, converse,est venueen memetemps p€ter un prdcieuxconcoursi la fondation. Le I I janvier 1886,apporteune doublejoie. c a ^ L'hdpital en !885. Louis Caron,architectc. 'to 1886 Double joie Sa Crandcur Monseigneurde Nicolet vient, le I I janvier 188o, pr€sider la prcmidre ceremoniereligieuse, prise d'habit de Soeur SainrRaphadl et b6nir la batissenouvelledont I'exterieur,le rez-dechauss6e ct lc premieritage sont compldtementterminds.La cd16monre dc prisc d'habit a lieudanscettebatissemaisnon dansle sanctuairedont lcs travaux n'ont pu Ctre finis. "U ne partiede cettcmaison,est-ildit dansle procas-verbal de Ia b6nidiction.doit servirde monasiCre aux religieuses. et le reste servirad'hOpitaldestinid recevoirlesmalades, lesvicillards,les infirmcs,oi lesditesreligieuses exerceront, selonleur voeu,la chariti enverslesmembressoulfrantsde J€sus-Chrisl." Outre Sa Crandeur Monseigneur Elphdge Cravel, dv€que de Nicolet, sont presentsd cette prise d'habit: Messieursles abbds Ed. Buisson,curd de la parorsse Roy, ptre., chapelainde I'H6tel-Dieu L. V. Thibaudier, ptre., secretaire O. Milot, ptre, chapelaindes FF. du S.C. L. S. Pothier. archipr6tre,cur€ de Warwick l. G6linas.ptre. sup. du siminaire de Nicolet J. B. H. Bellemare,ptre L. A, C0t6, ptre, vicaire d'Arthabaska. Nombrc d'aut respersonnages de marque ou notablesdu villagequi ne figurent pasau registredesarchivesmonastiques,rehaussenlde leur presencecettece16monie que I'on a voulu grandiose,bien qu'd la mesure des circonstances. M onseigneurde N icolet n'ayantque peu de tempsi sadisposition, sa premidrevisiteesttrdscourte.Ndanmoinsellefait s'ipanouir les6mes tout heureusesde prendre contact intime avec leur nouveau Pasteur. Le 20 fivrier 1886,les soeursquittant cettefois la r€sidenceSaintAugustin, s'installentenfin dans leur nouvellebdtisse,L'annalistenote leurjoie particulidrede retrouverla grille du choeuret lessuavitdsde ia solitude. Noces d'or de vie religieuse de Mire Pag6 Cette installationd6finitivearrive d point nommd.L'6clat radieux d'un soleil jubilaire ne va pas tarder d se lever sur I'Hdtel-Dieu pour clore dignement un demi-sidclede la vie de Mdre Pag€ consacreau servicedu Seigneur. Dds le 27 fivrier 1886,la Maison-mdreddpute les chdresSoeurs Azilda et Anastasie, touridres, qui doivent pr€ter main forte aux pr6paratifs:en I'honneur de la m6ritantejubilaire, il faut que ce soit srand et beau, Rien d'autre. 'tl du bon Maitredevoilerles Maisvoici qu'il entredanslesdesseins deuxsemaines eblouissants rayonsde I'astred'or. Et, ironiedeschoses, durant,ceschdressoeurspassentdesjours et desnuits d'anxi6tdau chevetde la v6n6r6eMdre. En effet, le 5 mars 1886,celle-ciest atteinted'une r6cidive fort gravequi fait bientdtcraindreI'heuredu rappeldternel. d'6rysipele On augurequecevaillantchampionde la charitddu Christdoittomber sa couronner surla brdcheet reposersurleslauriersdont on s'appr€tedr tete. s'6ldvent versle cieltandisquelessoinsles Pridreset supplications plus empressds prodiguds chdre maladetant par le docteur sont d la que par son confrdre,le docteur Gravel,m6decinde la communaut6, Migneault,m€decinde la Maison-mdre, appel6en consultation. Lesjours sesuccedent tristes,presquelugubres:le mal necedepas. Au contraire,la mort sembletoujoursplaner,attendantle signalde pricieuse. trancheruneexistence on doit prdvenirSaGrandeurM onseigneur Devantcette€vidence, Gravel de l'6tat de la v6n6rdemaladeet I'informer de I'impossibilite absoluede cdl€brerla f€tejubilaire qu'il avait bien voulu accepterde or€sider. Le ciel cependantsefait tout i coup cl6ment. Lorsqueseldvelematindu l7 mars| 886,MCrePagdsetrouvantun peu mieux, un petit autelest dressidansla fenetrede sachambreet, d cinq heureset quart, avant de recevoir la sainte communion, elle renouvelle sesvoeuxd haulevoix. mais quellesuavitdelle Voild toute la pompede la c6r€monie, apporteau coeurde la jubilaire. Envelopp6ed'ombreet de silence,elle lesvoeuxde sonardente redit pour la cinquantidme fois au Seigneur, jeunesseaussibien que du soir de sa viel N'est-cepasld toute I'essence du jubil6!Et comment,seuled seulavecsoncherJisus,I'amede Mere Pagen'en aura-t-ellepas savou16I'exquisedouceur. dira-t-elleplus tard, j'ai "Quel bonheuret quelleconsolation, €prouv€s d cemoment beniet memeduranttoutlejour!.. ." Quellejoie 6galementpour sesfillesde constateruneamdlioration aussisoudaineque notabledansfdtat de sasant6,et quellesactionsde gracesmontent versle ciel. Chacunedessoeursoffre d I'envisesvoeuxet sessouhaits,m0lant larmeset sourires,- et inutile d'ajouterque le coeurtout entierde la chdreMaisonde Montrealvibrei I'unisson. Celle-cia envoydcommecadeauun trousseaucomplet,y compns la couronnedes noces;nul article n'a et6 oubli€ et chacunporte le symboliquechiffre cinquante. La Maison-mdrene borne pas li sa gdndrosit6. L'envoi comprendencoredeux jolis arbustesde cire sur les colombessemblentsereposerddlicieubranchesdesquelsdegracieuses sement I'un, offert par la communauti, est dtincelantde brillantes '72 qa et D et formant centdollars;I'autre,offert par piecesd'or dissemindes le noviciat, recdlecinq dollars mystdrieusement cach€s. Enfin, diverses offrandes: aube, surplis, pente d'autel, fleurs, gateaux, lettres et bouquets spirituels redisent chacun d sa manidre I'affectiondu cher berceaumontr6alaispour sa vdn€rdeex-Mdre Pag6. Toutes les maisonsde notre lnstitut sont egalementreprdsentees par des felicitations,souhaitset cadeaux. Sa Grandeur MonseigneurRogerstient m€me d honneur de faire reprisenterofficiellementI'Hdtel-Dieu de Tracadieoir Mdre Pag6avait laiss6 I'empreintede son grand coeur et de son ginie pour s'y etre ddvoudeneuf mois au d6but de cette fondation. Outre les voeux de la Communaut€, monsieur I'abb€ Babineau, aumdnier, apporte le don magnifiquede cent cinquantedollars et un reliquairecontenantdes reliquesauthentiques. Sa Grandeur Monseigneur Rogers dcrit lui-m€me une lettre rempliedes sentimentsde la plus sincdreestimeet qu'accompagneune offrande de trente dollars. Un autre t€moignage,de Trois-RiviCres,celuild, 16vdlele bonheur du vin€re Monseigneur Lafldche d'avoir concouru i la fondation d'Arthabaska et son regret de n'avoir pu poursuivre le bien de cette oeuvre,Sa Gra ndeur 6crit: "Ma trCshonoreeMdre, cinquante ansquevousavezpris IIy aura,vendrediprochain, de d€finitivement,par votre professionreligieuse,I'engagement servirNotre-Seigneur Jesus-Christ dansla pe.sonnedespauvreset desmalades. Je me fais un devoir, en cette f€tejubilaire, de m'unir aux nombreuxamis de votre Institut pour vous feliciter de Ia faveur leSeigneur de portersivaillamment le insignequevousa accordde poidsdu jour et de la chaleurpendantuneaussilonguepdriodeet lui en rendreles plus sinceresactionsde graces. au serviced'un Maitreaussibon et aussi Cinquanteanspassds g€ndreux!Quelleconsolationpour vous,ma tres honoreeMCre! et d'avocatsvous avez Quelle nombreusearm€ed'intercesseurs envoy€edevantvous pour assurerIe succdsde votrecauseaujour oi il vous faudra vous presenterdevantle souverainJuge! Le Seigneurdaignera,je I'espere, agreerencejour de la fetedu grand saint Joseph,mes sincCresactions de gracespour cetie insignefaveurqu'il vousa faite,et vous,matrdshonoreeM0revous voudrezbien agr6ermes plus sinceresf€licitations. Je me permettraid'y ajouterunenouvelledemande,celledela conservationde vosjours prdcieuxjusqu'auield de vos nocesde diamant,pour acheveret affermi. la nouvellefondationquevous avez entrepriseavec tant de couragesur vos vieux jours dans I'interet des courageuxcolons de nos Cantonsde I'Est. Ce sera toujoursun souvenir biencherpourmoid'avoirmisla mainicette fondation et d'avoir bdni la premidrepierre. Combienj'aurais6t€heureuxd'allervousporteren personne ces souhaitset ces fClicitations,mais je dois me rdsignerd ce sacrificecommed bien d'autresencore,par suitedu deuil oi m'a quevous plongi la divisionde mon diocesedanslescirconstances 73 connaissez. Je n'enporteraipasun moinsvif intdretd votreoeuvre et une moinschire affectiond tous ceuxquifurent mesenfantsen Dieu et que je revoyaistoujours avec tant de bonheur,J'ai la confianceque, de leur c6t6, ils ne m'oublierontpoint dans mes jours d'6preuves. Danscetespoir,ma trCshonoreeMdre,je prie le Seigneurde vous avoir toujoursen sa saintegarde,avectoutesvosfilleset vos malades,et de repandresur votre maison ses plus abondantes Et benedicatvos omnipotensDeus,Pateret Filiuset b6n6dictions. SpiritusSanctus.Amen. Votre tout devou6serviteuret pire en J.C.N.S.. L. F. Ev. desTrois-Rividres." Plusieurs communautds se sont empresseesde rendre hommage i la vdndr6ejubilaire. Notons entre autres les Carm€lites de Montrdal et les Religieuses Adoratrices du Pr6cieux-Sang de Saint-Hyacinthe. Nous concluonsdonc que si la c€l€brationdu jubild fut privdede solennitd, cette ombre n'en fait que mieux ressortir la valeur des t6moignagesde sympathie, d'estime et de v6n6ration qui sont prodigu€s d l'envi d Ia si mdritante Mdre Pas6. La F€te de saint Joseph en 1886 La fete de saintJoseph,le l9 mars 1886,apporteunecompensation au caractdrepriv€ de la f6tejubilaire. Il y a grand-messechant€e par monsieur I'abbd-Pothier, cur6 d Warwick, et le sermon est donne par monsieur I'abb€ Ed. Buisson,curd e Arthabaska. Messieursles abb6s Babineau,de Tracadie, O. Milot, chapelaindes RR. FF. du Sacrd-Coeur,et M6d€ric Roy, chapelainde I'H6tel-Dieu, prennent place au sanctuaire. Un harmonium estgracieusement pr€t6 par monsieur D6sir6 Bourbeau, de Victoriaville, et le choeur de chant d'Arthabaska exdcute avec succdsune trds belle messe en muslque. Enfin, comme compl6ment ultime, le 7 avril suivant, Sa Grandeur Monseigneur de Nicolet honore I'Hdtel-Dieu d'une visite; Monseigneur y celdbre la sainte messe, prend le ddjeuner et se montre plein de tendresse et d'amabilitd paternelles d I'dgard de Mdre Pag6 et de la Communaut6. Remise de la grave maladie qui I'a conduite aux portes du tombeau, la vaillante Mdre reprend, le 25 avril, les exercicesde la vre commune et, toujours confiante dans I'avenir, regoit avecbonheur, le l7 mai suivant, la chdre Soeur Anastasie, touridre de I'H6tel-Dieu de Montreal, dont lessoeursd'Arthabaskaont r6clamdle concoursauprds de la Maison-mdre. L'6r6 ltE6 La saison estivale, avec la richesse de ses frondaisons dans nos Bois-Francs, a t6t fait d'apposer une note de gaietd sur les lieux et les choses. Les 6meselles-m€mes ne saventy resterinsensibles. Mais plus que d'autres, Mdre Pag6 en ressentla bienfaisante influence en cet itd 1886. 74 "Je me sensrevivre,"dit-elle.Et, en ddpitdessoucisjournaliers,elle sa marcheau pasdivin. Elledirige,elleorganise, rythmealldgrement ellevoit d chaqueddtail. joursestremplac6 Le pauvrepetitauteldespremiers par un autre bien modestemaisplusconvenable valantunecentainede dollars;la chapelle estaussipourluede bancs,soit,sixde six placeschacun, c'estd-direla totalitequ'ellepeutcontenir.Faitee petit bruit et surtouta peritspas,I'installation rdclamemalgr€tout plusquene peuventoffrir lesmodiquesressources dont disposela Communaut6. Il fautsongera emprunter. L€ d6p6t de liqueurs.. . Au sujetde ressources, un fait assez €trange,dont la paternit€est attribuee au docteur L. J. Gravel, fait longtempsles frais des conservations desmalins.voirem€medesamisde la maison. C'est que durant les premidresannees, les religieuses,avec permission de I'Ordinaire, acceptent du Gouvernement cequ'onappelle "le ddp6tde liqueurs". €l6gamment En rdaliti, ce n'est rien moins qu'un d6pdt de spiritueux i elles confi6dansle but d'empecher lesabusde boissonet defaireexecuterdla lettrele rCglement dtabli"de nevendred'alcoolquesurordonnance du m6decin."En outre, le profit ainsi rdalis€doit resterau ben6ficedes pauvres. C'estpourquoi,i quaranteansde distance,on entenddire parfors sur un ton moitii serieux,moitiebadin:"Autrefois,vossoeurseurent une licenceet vendirentde I'alcool.. ." maisd I'encontredeshdteliers, ellesne firent pasfortune!.. . L'arriv6ede Joseph-Augustin-Antoine 1886,monsieurI'abtreJ. M. Roy, chapelain, En septembre ouvre une souscriptionpour I'achatd'une clochequ'attenddepuisun an I'un clochetonsqui surmontentle nouveaucorpsde des deux modestes logis. Une ddceptionvientbriserla joie de tous.Cetteclochesetrouve MonsieurI'abb6Roy n'h€site trop grossepour le minuscule clocheton. pas d l'€changercontre une autre pesantdeux centcinquantelivreset servantdepuis1877d la paroissede LennoxvillecommeI'indique I'inscriptionqu'elleporte. Parun heureuxretourdeschoses, ellesenommeJoseph-AugustinAntoine,nomsdu meilleurchoix m€mesi la nouvellevenuen'e0tete baptisde! Au demeurant,I'arriv€ede Joseph-Augustin-Antoine ravit nos Mdres,et quellefCtec'estpour ellesd'entendresesnotesjoyeuses, rdpercut€espar les ichos des montagnes,anDoncersoit la messe matinaleet lesheuresde la pridre,soit lesobservances rdguliiresde la journee. pr€cise Symbolede la voix de Dieu,cellede la clochemonastique en effet les multiplesdevoirsde la vie claustraleet stimulela piCt€en incitant I'eme religieused accomplir en tout et partout I'adorable volontdde Dieu. 75 Les religieusespeinent fo Les religieusestravaillent dur et ferme; ellessont meme litteralement surcharg6es. I-e lavageet la couture ex6cut€spour le colldgedes RR. FF. du Sacr6-Coeur, jugds apport n6cessaire e leur budget d6ficient- ne sont ricn moins qu'6puisants.Car, aprds avoir absorbdla totaliti des heuresdu jour, ce labeur mercenairer6clameencoreune partiede celles destin6esii un reposbien m6ritd.l-esouvridressont si peu nombreuses. Plusieurs jeunes personnesentrent au noviciat qui doivent le quitter par d€fautde sant6,non toujours attribuableau travailexcessif, mais en toute conjecture,cesdiparts causentpour lors aux fondatrices et surtout i cellequi en est I'dme dirigeante,un surcroitd'inqui6tudes, de perplexitdset d'angoisses. Aide de la Maison-mire En ddcembre,la Maison-mdresacrifiantun nouveausujet,nomme Soeur Saint-Luc pour aider notre fondation. Elle y arrive le 9 de ce mois, en compagniede mademoiselleEmilia Cuyard. entr€eau noviciat de Montreal avant d'avoir atteint sa quinzidme annee,et qui a fait quinze mois de postulat. La Communautd d'Arthabaska l'ayant acceptdepour continuer son tempsde probation, mademoiselleGuyard fait professiondeux ans plus tard sousle nom de Soeur Le R oyer.Son go0t exquispour dicorer le sanctuaireet orner les autels, son habilete dans la couture, ses qualitds d'ordre, de propret6,en font une sacristine6merite. Une autre postulante,Soeur HenrietteGosselin,converse,pers6vdre 6galement et devient une auxiliaire prdcieusepar son esprit vraiment religieux et son inlassableddvouement. Soeur Le Royer et Soeur Augustine demeurent,dans les annies 1945,les seulesprofessessurvivantesdu sup6rioratde Mdre Pag6. IttT Premiirec6r6monie de profession La premidreprofessed'Arthabaska,Soeur Saint-Rapha€I, nde fillede monsieurleshirifQuesnel, CorinneQuesnel, €metsesvoeuxle3 f€vrierI887. La c€r€monie rev€tun cachetdesplendeur. SaGrandeurMonseigneurGravelvient paternellement la prdsideret developpe, dansune lesobligations touchanteallocution,I'excellence, et le m6ritede la vie religieuse. pr€tresrehaussent Seizemessieurs l'6clatde la fCte; deleurpr6sence plusieurs au sanctuaire trop petitpourles d'entreeuxformentcouronne contenirtous:lesautresprennentplacedansla nef. MdrePag6dont I'Ameexulteau contactdessolennites liturgiques, en dprouveunedoublejoie:c'estI'offrande du premierfruit m0risousle soleildesBois-Francs. Et la sympathie non€quivoque desmessieurs du clergi nuancevraimentde chaudestonalit6sle tableaude I'avenir.N'estil paspermisd'augurer en effetque,grice ii l'influencedecesmessieurs, directeurs d'amespourla plupart,on verra,d I'heurevouluedeDieu,un '16 essaimde viergesprendreleur mystdrieux envolverssonpauvrepetit noviciat? La terrene lui offrira pascettejoie. D'autresmoissonneront sur la gldbefdcondedu scmeur.N'importe,la chdreMdre doit tressaillir quand,du haut du ciel,ellevoit selevercetteheuresur le d'all€gresse monastdre de sa douleur. D6cis A Montr6alde Mire Saint-I-ouis pour rappelerque le 24 f6vrierde Ouvronsune brdveparenthCse cetteannee1887ddcdde i I'H6tel-Dieude MontrdalMdreSaint-Louis, qui aurala consolation soeurain€ede SoeurBeauchamp, de I'assister durantlesdernidres semaines de sa maladie. L'iloge de la digneet vin€r6eMdre Saint-Louisdemeuresur les ldvresde toutessesfillescommesonsouvenir au fonddetouslescoeurs. qui s'honoreijuste titred'avoirprisnaissance Notrecommunautd par-deldle I'accompagne soussongouvernement, de sareconnaissance tombeau,offrant le plus filial destributs a cetteMCrequi lui a consacr€ sesderniires €nergieset octroy€ Iargepart desrichesses de son coeur, L'auteurde sa noticebiographique a pu dire "que la fondationd'Arthabaskavillea etdla plusdouceconsolation de son dernier triennat, la seulerosequ'elleait cueilliele long d'un sentier bord6 de ronces et d'dpines." Dieu estadmirabledans sesvoies.A cetteame magnanimequi a si vaillammentservila causede la charitddans sapropre maison,il a plu a sa Providence d'€pargner Ia vue des multiples 6pinesdont seraentour6e cette rose cueillieau soir de son existence. "Ces difficult€s, dit I'andalistede I'H6tel-Dieu de Montreal, devaientformer une largeportion de la croix que la trds honor€e Mdre Bonneauregutsur ses€paulesquelquesjours aprls le d€cds de la regrett€eMdre Saint-Louis." R66lection de Mare Pag6 Au milieu des souciset des tracas prCcddents,Mdre PagCvoit se terminerson premiertriennatde sup€rioritddont il estfaciled'appr6cier la- lourdeur. Quoique divoude d la mesure de la femme forte de l'Evangile,l'intrepideouvridreeul acceptdavecjoiede battre en retraite, comme elle l'6crit alors. De son c0t6, le Chapitrede l'HOtel-Dieude Montr€al, par la plume de sa secritaire, Soeur Lafrance, ripond i celui d'Arthabaska: "Notre digne Mdre me fait I'honneur de vous transmettrela riponse de notre Chapitrei la demandequi lui adressaitceluide 77 notre maison d'Arthabaskaville,en date du ler courant. La Communaut6 de Montrialconsent a laisser d la tetedevotrejeune qui,jusqu'aujourd'hui, fondationla Mdre v€n6r€e en a 6t6I'Ame par sesconseils,sa sageexpdrienceet sondevouementadmirable. Mais ce consentement demeurcentierement subordonn6 au bon plaisirde notretrdshonor6eet chdreMdre Pagequi trouveraitdsa maisonde Montr€altouslescoeurs et touslesbrasouvertsoourla recevoir. si elledesiraitvenirsereposer qu'ellevient surleslauriers de recueillirdurant cestrois anneesde sacrificeset d'abn€gation. La communaut6 queI'expression d€sirevivement decessentiments soitcommuniquCe d cetteMdre bien-aim6e." Sacrifices, abn6gation! la chdre Mdre Pag€ en a rdellement savou16 la divine amertume,mais le caliceest loin d'etre €puis6. La libert6 qu'on lui laissed'accepterou de refuserla poursuitede l'6pre mont6e,la fait s'inclinerdevant la volont6de Dieu manifestdepar le suffrage de ses filles au 3 septembre 1887. Elle restera au poste p€rilleux du devoir. Dds le I6 du m€me mois, press€epar des exigencesextremes,elle r6vdle i la Maison de Montreal toute Ia rigueur de la pauvret€ de celle d'Arthabaska. C'est e toutes sessoeursqu'elle s'adresse: "Je me presenteaujourd'hui dans I'attitude d'une pauvre mendiantequi vient frappere h porte de vos bonscoeurs;le moment est,je pense,favorable,vous sortezde retraite.. . vous devezetre toutesembras€es d'amourpour Dieu et pour sespauvresl.. . Eh! bien,jesuisunepauvrede75ansquivousdemande devouloirbien pour I'amourde Dieu, nousfairegrecede I'intiret, cetteann6e,en nousdonnantnospensionsafin de finir le dcuxieme6tagedenotre monasterequi nous procurerait I'avantagede nous mettre en reguhrite. Je n'ignorepasvotre 6tatde gene,maisje saisaussique,dans la balancede vos comptes,cet item, tres pr€cieuxpour notre modesteCommunaute,estcependantpeuconsid€rable dansvotre mense.Est-ceindiscretionde ma part? - Est-cefolie? Que voulez-vous,je suis I'inspirationde Ia grice qui me poussevers vous.. . ne me rebutezpas,je vousen conjure!Dieu qui estnotre Pdreinfinimentricheen trCsors.. . vousle rendra,jeI'ensuppliede tout mon coeur. Mescheressoeurs, ici, sontd isposees d'allerqueterde paroisse en paroisse,pour finir notrebatisse,et moije neveuxpasvousfaire cetaffront. J'ai bienquCt€depuisquejesuisexil6e,maissanssortir de ma solitude;quant d aller de porte en porte,je ne puis y je consentir. Voili cinquante-trois ansqueje suisentr€eenreligion, ne voudrais pas, maintenantque je touche presqueau seuil de l'€ternit6,commencercetristem6tier;qu'enpensez-vous, mesbienaimeessoeurs? Je vouslaissei vosr€flexions.. . Toutesmeschdres soeurs, ici,approuvent mademande et,commemoi,sesoumettent d un refussi vousjugezconvenablede nousle donner.Nous n'en demeureronspasmoinsvos trCsattachdeset biensoumisesfilles." 78 La Maison-mdre ne peutresterinsensible Emue, d de telsaccents. ellecomblenon seulement lesddsirsde la "aueteuse cloitr6e".maisles ddpasse en ajoutantun "bonus". Les Soeursqu6teus€s. .. Le 22 d6cembre1887,SoeursBeauchamp et Montbleau,- cette en compagnie dernidrearrivdede Montr€alle 23 novembre, de Soeur Pdtronille inaugurentlesquetesparoissiales, sugg6r6es avecinstanpar cespar messieurs lescur6sdu diocese,et tacit€mentapprouvCes Monseigneur de Nicoletavantsonrdcentddpartpour la ville€ternelle. La premidreparoissevisit6eest cellede Saint-Paulde Chester ayantpour curd le digneabb6Bellemare tout d6vou6i l'Hdtel-Dieu. Ce fait constituetout un 6v6nement. el non sanscause. En realite,allerainside porteen portepoursolliciterI'aumdnede la charit6,est-ceadmissiblepour des hospitalieres cloitrees? N'eut-il pas€t6pr6f6rable de s'avouerlesvaincues du malheuret de retourner continuerleurviede solitudeet d'austdre d€vouement d I'ombredeleur D'aucunsont pu le croire,Cependant, antiquemonastCre? au regardde la foi. une6vidence s'impose. En effet,il fautqu'unlieninfrangible rive pour leurfaireaccepter cesmonialesau sol d'Arthabaska cettemesure notoireaveclesstatutsde la Communaut6 extr€me,encontradiction et comportant,ddslors,un renoncemenl sansprdc6dent. Ce lien,quelestil, sinon une emprisesingulidrede la supr€mevolonti de Dieu les sollicitant,lespressant de ne pasabandonner I'oeuvreentreprise, . . et celle-ciagonisefautede ressources. Toute autreexplicationsonnea faux. Aussi bien, s'il est des heurestragiquesor) savoirs'6leverd la requis,quelsqu'ils soient,est synonyme hauteurdes ddvouements d'h6roisme, c'estI'uned'ellesqueviventnosMeresencesjourspdnibles. Plus tard. des soeurstouridresayant €td reguesau noviciat,ces qu€tesdeviennentleur partageexclusifet representent annuellementla contributionindividuelle de chaqueparoisse du comt6pourle soutiendespauvreshospitalis6s e I'H6tel-Dieu. En ces m€mesderniersjours de d6cembre1887,le noviciatest regulidrement install€au second€tage,procurantainsi aux quatre novicesqui I'habitent,le bienfaitde la solitudeindispensable d la formationreligieuse. dessouffrances intimesd'une Quantaux soeursde communautd, acuit6exceptionnelle sont,pour ainsidire, leur lot quotidien. Visitede Monseigneur Gravel Le moisde f6vrierI888ramdneSaGrandeurMonseigneur Gravel d sa ville ipiscopale.Saluantce retouravecbonheur,nos Mdresse hdtentd'offrir i leurv6n6rdPasteurI'humbletribut de leurpi€t6filiale en 6mettantI'espoirde le recevoirbientOtdansleurhumblemonastdre. Et Mdre Pageajoute: ". . . Comme cettevisite ne nous est pas encoreannonc€e,je crois devoir rendre compte d Votre Grandeur, Monseigneur,que nous '19 avons durant I'hiver entrepris une quete dans les paroisses environnantesde cette localite, croyant en cela agir selon vos intentions.dans le but d'aider l'oeuvrede cet 6tablissement. A cettefin, nousnoussommesadressees e votreGrandVicaire pour obtenirlesobdiencesndcessaires, maismonsieur I'Administrateur ne voulut point interveniret nous dit que, puisqueVotre GrandeurI'avaitpour agr6able,nousdevionsnousen tenir e cette approbation tacite. Nos directeur et confesseurayant juge cela suffisant,nous nous sommesmisesd I'oeuvreet deux soeursont visit€ jusqu'd six paroisses.Mais nous n'irons pas plus loin, Monseigneur, sansunenouvelle approbation devotrepartetd'une ob€dience6crite pour cellesqui devront poursuivrecette tache danslesautresparoisses du diocCse, siVotreGrandeurlejugebon et veut bien I'accorder.. ." Dds le 16 fdvrier I888, Monseigneur Gravel r6pond i ce filial hommage: "Votre excellentelettre m'a €te remisepar monsieurRoy. Je vous remerciedes parolesde f€licitationset de ddvouementqui y sont contenueset qui me sont fort agreables.J'espdrepouvoir vous visitersouspeu,en revenant de Quebecoiije doismerendrepour donnerun successeur d MonseigneurRacine.Je seraifort heureux de visiter votre monastereavec ses recentesamdliorations,et surtout de rencontrervos soeursque j'ai hate de voir ainsi que vous-meme.Je n'ai pascependantattenducettevisite pour vous fairetenirle petitsouvenirquejevousaiapportedeRome,c'estun portrait du Saint Pdreavecla bdnddictionapostoliqueet I'indulgencee I'articlede la mort. Je n'attendraipasnon pluscettevisite pour vous permettrede faire des quCtesdans le comtd d'Arthabaska dont je vous prie de ne pas depasserles limites sansune nouvellepermission. . ." Tel qu'annonc6,Monseigneurde Nicolet fait, le 2 mars 1888,une courte visite a I'H6tel-Dieu et adrcssed chacune un Daternelencouragement. Aide de nos soeurs de France Un autre reconfort leur vient de nos chdres soeurs de France. Encore que ces devou6es soeurs ne connaissent qu'une partie de la pauvret€ de notre maison et ignorent sesmalheurs r6els,leur fraternelle offrande de mille cinq cents francs ($300.00)couvre la premidre moiti6 des intdrCts €chus et permet i nos Mdres de respirer d I'aise au moins pendant quelque temps. Ce bienfait s'ajoutant aux dons g6n€reux envoyds au d6but de la fondation tant par la chdre France que par les autres maisons de notre Institut, doit appeler les rdcompensesmagnrfiques de Dieu sur nos compatissantes soeurs d'outre-mer. Au cours de I'dtd 1888,la bonne Providencese plait d m6nagerun nouveau secours au ndcessiteux H6tel-Dieu, 6chappant toujours de justesseau ddnouementfatal. 80 Premier octroi du Gouvern€mentprovincial Cddant aux sympathiquesinstigationsde messieursles cur6s du comt€, ou plutot de monsieur le d€put6 que ceux-ciassidgentde leurs demandes,Ie Gouvernementprovincial accordeun premier octroi de deux cent cinquantedollars ($250.00)et, telle une etoile s'allumantau firmament noir desjours ndbuleux,laissepercer I'heureuxaugure de renouvelerce gesteannuellement. Soeur Vanasse,i la onziime heure. . . Le 3 I juillet I888, Soeur Marie du Crucifix, en visited la Maisonmdre pour quelquesjours, revient accompagndede Soeur Vanasse, ouvridrede la onzidmeheurede I'Evangile.puisque.6gdede 53 ans.elle vient d'6mettresesvoeux dans le but d6termin6de se ddvouerdans la fondation d'A rthabaskaville. Pour compensersonageavance,SoeurVanasseapporteune dot de mille cent dollars ($ I 100.00).Doude par ailleursd'u ne excellentesant6, elle remplit joyeusementsa part de labeur quotidientant que Cesforces physiquesne trahissentpas son zdle. Alors cette amante de I'Eucharistie devient le Moise de sa communaut6,passantsesjourndesau pred du Tabernacledans une continuellepridre. Premiire visite canonique Le 7 octobre 1888,a lieu la premidrevisite canoniquedu vdndrd Ordinaire de Nicolet: jours exceptionnelsm€nagis par notre Mdre la sainte Eglise pour le bien de sesenfants.Monseigneurse montra bien bon, au t6moignage mCme de Mire Pag6. Ne pouvant se rendre immediatement compte des affaires temporelles, Monseigneur demande de lui fa ire parvenir tous lestitres et papiers relatifs aux finances, ajoutant qu'il lesexaminerai Nicolet et qu'il viendra terminersa visite vers la fin de novembre. Visite de Son Eminencele Cardinal Taschereau Tandis que_l'HoteFDieus'honorede la pr6sencedu digne P16lat, un prince de l'Eglise,Son Eminence le Cardinal Taschereau,archev6que de Qu€bec,de passaged Arthabaska,I'honore 6galementd'une visite. La r6ceptionest tres simple mais non sanscharme.En pr€sentant son anneaud baiser,Son Eminencedit I'avoir regudes mainsde Notre Saint Pdre le Pape avec le chapeau rouge, ajoutant ne pas porter presentem,ent ce dernier parce qu'il est trop embarrassant.. . Son Eminenceb6nit les religieuses et la pauvre maison debutante en formant des voeux pour sa prospdritdtoute a la gloire de Dieu. Nouveaux problimes avec M. Quesnel , Peu aprds le retour de Monseigneura Nicolet, commenceentre l'Ev€que.la supdrieureet M onsieurQuesnel,une longuesdriede lettres et d'exposdsplus ou moins clairs qui ne parviennentpoint a mettre en pleine lumidre les questions litigieuses.Il ne peut gudre en €tre autrement,la plupafi destransactionsayant 6td operdessousla simple garantiede la bonne foi et sansaucune reconnaissance par dcrit. 8l De toute cette correspondance que nous avons sous les yeux, il ressortegalementque, dds le ddbut, Monseigneurde Nicolet ne voit qu'une seuleplanchede salut pour la fondation: obtenir au plus t0t une solution des difficult6s et rompre tous les engagementsavec la famille Quesnel. Par contre, encore qu'elle comprend parfaitement I'impasse of se trouve la Maison d'Arthabaska et en souffre grandement, Mdre Pag€ croit juste, d'une part, de proteger la famille Quesnel et, de I'autre, espCretout de m€me parvenir d concilier toutes choses. Les difficultds des relations quotidiennes s'accroissent.La cordialitd et la bonne entente en subissent maints accrocs au sein de la Communaut6. Ddjd, d I'dpoque de la visite canonique, la plupart des soeurs ont sollicit€ardemmentleur retour d la Maison-mdre. dansun milieu oi ilest La vie n'estplus soutenable,allCguent-elles, impossible d la sdve religieuse d'alimenter les ames par la charitd; ce point d'appui faisant defaut, comment ne pas ployer sous le faix des 6preuveset contradictionsde tous genres? Retour progressif des fondatrices i Montr6al Toutes considdrationspes6es au poidsdu sanctuaire,Monseigneur de Nicolet accordeune premidreobddienceaux chdresSoeursQuesnel et Beauchampqui, le l0 novembre,quittent toutesdeux le theitre oir elles ont lutt6 et souffert. Ainsi commencentcesmigrationsvers la Maison-mdre,lesquelles, en moins de deux ans, y ramdnenttoutes les soeursfondatrices. D6cis du docteur L. J. Gravel Au 13 d€cembre 1888, un autre d6part creuse la tombe d'un bienfaiteur:celledu docteurL. J. Gravelqui d6cdded I'agede quarantehuit ans. L'H6tel-Dieu b6ndficiequatre ans durant des soinsgratuits de ce premier m6decindesd€butsde la fondation,et luidoit en grandepartie, la toute premiCreorganisationde la pharmacie. Le docteur Louis-JosephGravel pratique la medecinependant vingt ans dans les Bois-Francs.Nous tirons de "Les Bois-Francs"par M. I'abbdCharles-EdouardMailhot, quelquespassages sur la vie de ce premier m€decinde notre Hdtel-Dieu naissant: ". MonsieurFrangoisBaillargeon, alors qu'il itait cure de qui I'a bienconnu,et qui fut i memede I'appr6cier, Princeville, dcrivaitii son sujet,au lendemainde sa mort "Partout oil le souvenirs. docteurGravcla pass6,il a laissdde lui lesmeilleurs Mddecindistingu6,il a su faire honneurir sa professionet il d ses d tousceuxquiseconfiaient inspiraitla plusgrandeconfiance soins.La veilledesamort.nousavonsveilldavecled6funtchezM. (aujourd'hui M ilot, M onseigneur Onil M ilot,chapelain du colldge, curi de Victoriaville) et nousI'avonsquittdversneufheures,au momentoir il entraitchczlui pleinde sant6pour n'enplussortir qucdansun ccrcueil. la nouvelle desa Jeudimatin,le l3 d€cembre, 82 D.x tew Louis Cruvl. Iet na.te.it .l" l' H6tel-Dieu,I 810-I 888. mort a caus€uneviveimpression dedouleurdanstoutnotrevillage oi il comptaitautantd'amisque de connaissances." Un autreami de la famillenous6critque le r6lejoue par le docteurLouis-J.Gravel,bien qu'effacd. a eu son importance et qu'uneplacedetoutpremierranglui€taitassign6e parmila pldiade qui ont vicu e Arthabaska.Il d'hommes,plutdt remarquables, brillait par desc6t€squi ne laissentpasde traces,exceptddansle souvenir dessurvilants. Il etaittrCsdigne,intelligent, belhommeet d'allure distinguee.Sesmanidres6taientraffinees,il passaitpour un hommede beaucoupd'esprit.C'itait un fervenichrdtien,d'une foi viveA toute6preuve.. ." ". Le docteurGravelavait itd nommdcoronerdu district d'Arthabaskaen mai 1879,sous le gouvernement Joly et sa nominationestsigndepar Letellierde SGJust. A l'€poque de samort.ilagissait depuisquelques moiscomme d6pu(i protonotaire,avec les appointements de protonotaire conjoint,Il €tait aussimedecinattitr€du collegedirigd par les Riv€rendsFreresdu Sacr€-Coeur. ainsi oue de I'H6tel-Dieu auquelil fut tris ddvouedis lespiniblcsd€buisde la fondarionde la maisonjusqu'i la datede sa mort, le l3 dicembre1888."(l) Que Dieu I'en r€compensedternellement,comme notre pauvre maison en garde pieusementmdmoire malgr€ les mille combatsde la plaine qui, i cette dpoque.sont devenusincessammentson lot. ( l ) E x t r a idt u v o l u m el -r E S B O I S - F R A N C S . t o m c l V . p . 2 4 9 - 2 5 4 . p a r M . l ' a b b e C h . - E d . Mailhot. 83 Le bon Docteur B€lleau. . . C'estaussien cetteann6e1885que figure pour la premidrefois dans nos annales le d6vouement cent fois rdpit€ du Docteur Tancrdde Belleau pour les pauvres maladesde I'H6tel-Dieu. Aprds le regrettd docteurGravel,le docteur Belleauseplaceau secondrang desm6decins de notre h0pital. ll y exercerasonart et sacharitdjusqu'enl940,6poque e hquelle I'annalistelui offrira un hommagedes plus reconnaissants. L'an6antissement ou la survivance? De la terrible m6l6e qui s'engage suite au dipart progressif des fondatricespour Montr6al, doit r6sulterI'aniantissementou la survi vance de notre Hdtel-Dieu. Auusi bien entrons-nousdans une phase tourmentee ou les pr6cisions de l'histoire et les exigencesde la d6licatesse sedisputentfrdquemmentla prioritd.Au reste,lajusticeet la charit6 nous cr6ant I'obligation de faire droit aux unes et aux autres, d I'exacte nous ne consigneronsque les details succints ndcessaires comprehensiondu sujet. Depuis la visite de MonseigneurGravel, en octobre,il estdevenu 6vident pour chacun qu'un rdglementfinal s'impose. D'aucuns, si ce n'est peut-etreI'opinion publique,- accusent MonseigneurGravel de vouloir laissertomber I'H0tel-Dieu d'Arthabaskaalors qu'il peut assezfacilementl'aiderd sortir de I'impasseotr il est malheureusementengage.Tel n'est pas le cas. Le trois d6cembre1888,il dcrit d Mdre Bonneaula remerciantdu travail fait par Soeur Beauchamp,c'est-e-direun 6tat ddtaill€ des transactionsfaites avec monsieur Quesneldurant qu'elle€tait d€posF taire d Arthabaska, puis il ajoute: ". Les Soeurs d'Arthabaska sont fort anxieusesde voir le si ddnouement dema visite...Pourarriverplusvitedleursecours, je meproposed'allerchezvouslundiprochain, le 10. c'estpossible, J'aurai avecmoi tous les papiersque Mere Pag€m'a envoyds;je pourrai les dtudieaavec Soeur Beauchampet aviseravec vousmemesur les meilleursmoyensd prendrepour r€gularisercet6tat de chosesqui me paraitbiencompromis. Si vousavezquelquesobjectionsa cettevisite,veuillezme les exposer." Le 7 ddcembre 1888, il remercieMere Bonneau de l'hospitalite qu'elle lui offre, ajoutant: ". . . Je vousremerciedesbonnespridresquevousfaitesfaire pour et I'heureuse solutiondela difficultdqui m'occupeet mepr€occupe, quejelaisserais volontiers d saproprefortunesi nen'avaispaspiti€ des pauvressoeurs pour qui cet etat de souffrancesest bien imm6rit6." Le 27 du m€me mois, Monseigneur€crit encored Mdre Bonneau: 84 ". . . J'ai fini de parcourir les documentsque m'a envoydsMire Pag€en rdf6renceaux affairestransigdesavecmonsieurQuesnel. Pauvressoeurs!ellessont prisessansretour. . ." Aprds s'€lre multiplid en d€marchesnombreusesauprdsdes partieset devant I'inextricable,Monseigneursuggdreaux religieuses: ". . . Appelezle bon saintJosephii votresecours,si la fondationest dans lesvuesdu Seigneur,le bon saint Joseph,votre Pere,vous tendraunemain secourable dansla v€ritabled€tresseoi vousvous trouvez,pour moi, je vous b€nisavecaffection." La situation esttelle que, le 2l fdvrier 1889,redoutantun disastre, M onseigneurinforme Mdre Pagd: "qu'il ne sauraitpermettreni profession,ni prised'habitavantun arrangement, vu que,danslesconditionspr6sentes, la fondation n'estpas viable." Le coeur de Mdre Pagd saigne. . . son courage ne faiblit pas. Monseigneur d6fend aussi d la communautd de recevoir aucun pensionnaire d vie, car la menacede banqueroute restesuspenduesur sa tete comme une v6ritable 6p€e de Damoclds. [-e 22 mars 1889,MonseigneurGravel se rend e Arthabaska et, aprds une entrewe avec monsieur Quesnel, consent d d€fdrer le rdglementdes affairesd un arbitragedont lejugementdoit etre final et sans appel. L'arbitre choisi est monsieur D€sir6 Bourbeau de Victoriaville. Peu de jours aprCs,constatant que les membres de la famille Quesnel ne veulent point de I'arbitrage, Monseigneur dit d Mire Bonneau vouloir pousserla condescendance i seslimites et les laisser libres de choisir entre les deux modes d'arrangementd€jd proposds. D6part de Soeur Marie du Crucifix Le I6 septembre1889,notre chCreSoeur Marie du Crucifix ayant obtenu son rappel e h maison-mCre,quitte notre H6tel-Dieu oi son exquise charitd lui a m€ritd une place choisie dans tous les coeurs. Monsieur Quesnel s'offre pour la reconduire i Montrdal, en t€moignagede sa vive reconnaissance pour cellequi, depuisla premidre heure,n'a cess€de lui t€moignerlesplus sympathiquesencouragements au mllieu des multiples ipreuves et reversqu'il a essuyes.Bien que sa sante est fortement €branldedepuis plus d'une annde,monsieur Quesnel dissimule si inergiquement ses souffrances physiques que nul ne peut songer que ce voyage puissefatiguer le bienveillant conducteur, encore moins qu'il se terminera d la lisidre de I'6ternit6. 85 D6cis de M. J.A. Quesnel i I'H0lel-Dieu de Montr6al Pourtant I'arret est port€. Cet incident va contribuer d I'accomplissement des dernidres volont€s de Dieu sur celui que I'on continue toujours e appeler le fondateur de la maison d'Arthabaska. Nous empruntons les pagessuivantesaux Annales de I'H6tel-Dieu de Montr€al: En arivant d l'Hdtel-Dieu, monsieurQuesnelparaissait ". fatigu€ et profondiment triste. Cependant,aprdsdeux jours de reposau ddpartementdespretresmalades,il semblaitbeaucoup mieux qu'i son arriv6e. 1889,il lui faillaitallerd la villepour Le mardil8 septembre quelquesaffairespersonnelles. Il marchabeaucouppar un temps d'automnefroid et pluvieux.Il ne rentra que le soir d 7 heuresa fatigue;une nuit de sommeilpaisible I'H6tel-Dieu,excessivement le remit pourtant,et lesjourssuivants,l9 et 20,il retournad la ville et passaune grandepartie du tempsdans une voote humide et malsaine,i faire la recherchede certainsdocumentsde la plus haute importancepour lui. Le l9 au soir, il couchad I'H6tel-Dieumaisle 20, il tdlephona qu'il restaitd St. LawrenceHall, et le lendemain,qu'il prendraitle bateaupour serendreir Sorelet de li i Trois-Rividres. Au momentde stmbarquer,monsieurQuesneleut une forte hdmorragiede I'estomaci laquellesuccedauneviolentedysente rie qui, en quelquesheures,le reduisirentd un itat d'€puisement donnadesprescriptions. extreme.Le medecinappe16 Le 22, dimanche,le mal empirant, on fit avertir notre trds honordeMdre Bonneauqui envoyade suitedeuxde nossoeurs touriires pour voir le maladeet le fairetransporterd I'H6tel-Dieu. MCre Le medecin s'6tantopposeautransport, notrebonneetdigne la nuitauprisdu malade.La nuit envoyaun infirmierpour passer fut au momentd'allerchercher fut si mauvaisequelegarde-malade un prCtre. Le lendemain,24, le cherpatientarrivait d notre H6tel-Dieu; on le menasur unechaisedansla chambrequ'il avait occup6elors sansparole. de sonarrivde.ll etaitd'unepaleurlivideet presque monsieurQuesnel ne prit qu'un Tout cejour et le lendemain,25, peu d'eau i la glace.Le docteur qui avait eti appeldvoyant le prudentde faireadministrer le malade.Le soirmeme dangerjugea qui nesecroyaitpassi maletetaitaccable du 24,monsieur Quesnel par une grandefaiblesse,insistapour qu'on differat, disantque quandil seraitremis,il pourraitsemieuxpreparerd la reception des sacrements.Le chapelainet le medecin,continuant leurs instances, monsieurQuesnelserenditd leurddsir.Il seconiessa, regut le saint Viatique,I'Extreme-Onction et I'indulgence IN ARTICULO MORTIS. Il €tait tempscar MonsieurQuesnel quelques plusdeconnaissance heures aprds n'avaitplusou presque qu'on I'eotadminist16. Les priires des agonisantslui furent faites le 25 au matin, journde qu'il passavoisin de l'agonie.Le respectablepatient ne voulait absolumentrien avaler,refusanttout soulagement et paraissantsouffrir horriblement.Les membresde sa famille pr6venuspar des tdl6grammes,s'6taientrendus en toute hete 86 auprCsdu lit dc I'agonisantet I'entouraientde leur tendresse et de leurs privcnancesau milieu deslarmesque leur arrachaitI'extrCme douleur dont ils 6taientaccableri. l-c jcudi 26. d 5[ heuresdu matin, monsieurQuesnelentra dans une v6ritable agonie qui dura tout cejour et fut des plus pdnibles.Par intervallcs.il ouvrait de grands yeux et sa figure prenait unc cxpressionde frayeur. Alors on redoublaitde priCres, on jetait dc I'eaubdniteet chaquefois le mourant redevenaitcalme. Notrc chirc Soeur Quesncl ne le laissait que pour le strict n6ccssaire. ne pouvant se lasserde prier pour cefrdrequ'elleaimait tant. G.and nombre de soeursvinrent auprds dc lui, c'itait un viritahlc essaimd'ames prianles. Le soir, i 5% heures,monsieur Quesnelexpirait paisiblement,sesyeux sefermdrententierementet sa figurc prit une cxpressionde paix et de bonheurqui frappa tout ceux qui lc virent. l-e 27 septembre,le corpsde monsieurQuesnelfut transportd d sa rdsidcnced'Arthabaska: ses deux fils accompagnaientsa d6nouillemortelle.Nos soeurslui rendirentalors tous leshonneurs qu'ellcslui dcvaienten sa qualite de fondateur de leur maison. Lcs obsdques du regrette d€funt eurent lieu dans I'eglise de "Saint-Christophed'Arthabaskaau milieu d'un grand concoursde pretreset de fiddles,et d l'issuedu service,soncorps fut ddposddans la cryptc dc cctte mCmeeglise.C'estla que reposentlescendresde celuidonl la conduilea donn6 lieu i tant de commentairesdepuisla deuxidmeannie qui suivit la fondation d'Arthabaska. Au jour desgrandesrCmundrations, tout seramis e decouvert, non seulemcntlesactionsserontplac€esen evidence,maisaussiles intentions. Sachonsdonc attendre ce jour pour juger cellesqui furent lc mobilc desactesdu fondateurde Ia maisond'Arthabaska. lequel du resteCtait un homme d'une foi robuste,d'une grande pi6te et d'une irr€prochablepurete de moeurs." ( l) La premiire6motionapais€e, notrechdreSoeurSaint-Raphael fait Laure taire sa douleurpour apaisercellesdesautres;mademoiselle surtout est atterree.Monseigneur de Nicoletadressesespaternelles puise MdrePag€il dcrit"quemademoiselle sympathies e la premidre, Laureestbieni plaindreet quec'estunegrandecharitedelui t€moigner de la bienveillance." Cettedernidrecontinue,commepar le passe, d I'H6tel-Dieu. d'occupersa residence Incapacit6de rdglerla succession Cependant,le d€cis de monsieurQuesnelapporteradans les affairesde I'HOtel-Dieuune difficult6 insurmontable,appelantforciment unesolution.Le ddfuntlaissedeshdritiersqui, de droit, veulent rentrerenpossession deleurpartrespective d'heritage. Or, letoutfaisait de I'H0tel-Dieu. La Communautejuge corpsaveclespropri6t6s sagede refuserle testamentfait en sa faveurpar monsieurQuesnel;vu que le passifddpassaitI'actif; tous les h€ritiersrefusentde meme.L'ain€ des AprCs fils, monsieurAuguste,sechargedonc de r6glerla succession. touslesdimel€squeI'onconnait,il fautconvenirquecen'dtaitni chose (l) Annalesde l'H6tel-Dieu de Montr€al.1889. 87 facile, ni mincebesogne.Le rdglementtraine en longueurjusqu'aujou r or: I'H 6tel-Dieu ne pouvant payerlesint€r€tsdus d madameLabrecque, celle-ciintente une ooursuiteddterminant le denouementfatal. M. Quesnel,non pas fondaleur mais promoleur A cettedate, Mdre Pagdest retrouneea l'Hdtel-Dieu de Montr6al. Nous verronsau chapitre suivantles incidentsultimesde ce reglement. logiquesdevantI'histoire,bienquemonsieur Quant d leurs consequences joui jusqu'i mort du titre de fondateurde l'Hdtel-Dieu ait sa Quesnel d'Arthabaska,il ressortde I'analysesuccinctedesfaits 6coul6sen 18841892qu'un rdglementd6finitif des affaires pouvait seul maintenir ou abroger ce titre que lui avait octroye la maison de Montr€al, en 1884, encoreque les anndesde 1884d 1889lui eussentddjd r6vdl6en majeure partie, la fausseposition du donateur et la valeur r6elledu don regu. Quoi qu'il en soit, d'aprds nos Constitutions, le nom et les prerogativesde fondateur sont absolument ddcern€sd quiconque d'une maison de notre assure,par un don substantiell'dtablissement lnstitut. C'6tait ddjebeaucoupque la maisonde Montr6al eot accept6le don fort restreint de Ia jouissance d'une terre de $8,000.00A $9,000.00 pendant quinze ans. d la charge de loger, nourrir, chauffer quatre personnesleur vie durant, et d'appelerfondateur I'auteurd'un tel don; mais devant I'dvidenceque, bien avant la moiti6 du terme susdit de quinze ans, nos soeursavaient ddjd pay6 plus que la valeur totale de ladite propri6t6 qui ne leur appartenaitcependantpas plus pour cela, 6tait-il permisen justice de continuerd appelerfondateurceluiqui avait regu plus qu'il n'avait donn6? Certes, non pasl Aussi bien, si nous consultons les Annales de I'Hotel-Dieu de Montr6al, nous trouvons alors monsieur Quesneld€sign6comme pr6tendu fondateur. Monsieur Quesnel ne fut donc pas effectivement fondateur de notre maison,d'aprdsl'appr6ciationm6mede la maison-mdrequi rend cependant,i la bonne foi, au d6vouementet d la charit€ de monsieur Quesnel,le plus sincdrehommage De plus, nous verronsau prochain chapitre que notre maisone0t de la maison-mdre, cess6d'existeren 1892sansI'interventiongdndreuse et qu'd partir de cette date, c'est vraiment une nouvelle existence qui commencepour notre barque hospitaliCreremisei flot aprdsun triste naufrage. L'6quit6 ne laissepas pour autant d'accorderd monsieurQuesnel les droits inddniables qu'il s'est acquis non seulement a notre reconnaissancemais encorei celle de la population d'Arthabaska. Sans son initiative, l'H6tel-Dieu eut-il jamais exist6au pied des All6ghanys de nos Bois-Francs, et partant, il restetoujours vrai de dire qu'il fut I'instrument dont Dieu se servit pour y itablir les Hospitalieres de Saint-Joseph. En un sens trds large, il fut le mandataire attitri des volontis divines,le promoteur de l'€tablissement de I'Hdtel-Dieuet c'este cetitre de promoteur de la fondation de I'Hotel-Dieu que les religieuses d'Arthabaska perp6tuerontsa mdmoire. 88 En rdalit6,cethonneursuffite marquersavied'unpointlumineux et d honorerson souvenir. Pauvret6presqueh6roique par trop incompldte desdifficult€set des Pour acheverI'esquise dpreuvesdu sup€rioratde la trds honordeMdre Pag6,il nous faut consignerque la Communaut€d'Arthabaskaeut e subir les cons€quences d'unepaurretdpresqueheroique. A I'instardesg€n6reuses fondatrices de I'Hdtel-Dieude Montrdal, le costume de nosMdresfinit par comporternombredemorceaux et de diverses. Bien plus,plusieurs despauvressoeurs,ne pouvant nuances dig6rerla maigrefricassde habituelle, ainsiquel'€critunepersonne autorisde, doivent,certainssoirs,secontenterde painsecpourleur repas,n'y ayantpasde beurreou autresupplement. quecet€tatdepauvrete En novembreI 889,unepeineplussensible auquel,tout de m€me,elleserattache,blesseprofond€mentMdrePag6: Monseigneur Gravel,de passage i Arthabaska, neserendpasa I'H6telestvivementd€sirde.Il €cril par la suitei Soeur Dieu of sa presence I'Assistante: "... Jhibiensouffertdesubircequej'aicruetreunen€cessitdpour qui fournissent ne paslaissercroireaux marchands d cr6ditles provisions a besoinet qui ne serontpas dont la Communaute pay6s,quej'approuveceproced6. . ." Le l3 du mememois,SoeurEmma retournee la maison-mdre aprdsun devouement decinqann6es dansnotrefondation.Soncourage n'eutpash€sitdd continuersamission,maisla communautd-mdre avait jugd i proposde Ia rappelervu le fdcheuxitat de sa santi. En effet,la pauvreenfant ne vas pastardere terminerson pdlerinageici-baspour recevoirh-haut la r6compense de sessacrificeset de sa charit€. Les unesaprdsles autres,les vaillantesouvridresde la premidre heureabandonnent ainsi le tracdd'un trop p€niblesillon sur le sol d'Arthabaska.Combien la chdre vieille Mdre Pag6 souffre de voir p6ricliterla fondationde tous c6t6s.Aussi bien, I'ardeurde sa loi pour inclinermis€ricordieusement trouve-t-elledes€lansir16sistibles le Seigneurverselle et la sauver, Au coursdu mememoisde novembre, deuxautressoeurs,ayant fait i Montr€al un voyaged'affaires,prifdrent ne plus reveniret Mdre Bonneauen avertitMdre Pag6. "Je vous remerciede votre lettre du l7 dernier,rdpond-elle, quoiqu'elle m'aitpercelecoeurd'undardquiestdemeur€ ld etdont la plaie saigneralonglemps.Je ne m'attendaisnullementd cette siparation faite dansun momentoi le caliceitait ddjAtrop amer pour mes forcesdpuis€es. Ce coup est venu ajouter de nouvelles gouttesd la coupeddjd trop pleine.Que Dieu soit b€ni de tout!" 89 Pour cette fois, Dieu secontentede son humble r6signationet peu de temps aprds,I'une des deux soeurslui revient. Chire Mire Pag€!. . . E n juillet de cetteannie 1889,au sujetd'une nouvellefondation en perspectivepour la chdre maison de Montrdal, Mdre Pag€,consult€e par Mire Bonneau, 16pondaimablement: "Mon interventionn'est nullementrequise,je le sais,cependant puisquevousmefaitesI'honneurdemeconsulterpourcetteaffaire, mon opinion,machdreMdre,vousestbienconnuc, voussavezque je suis toujours pour les fondationset pour celle-cisurtout qui compliterait notre rosaire;il y a bien longlempsqueje la d€sire cettequinzidmefondationet puis,pour honorerlescinq plaiesde Notre-Seigneur,je d6sireraisque nous fissionscinq fondations, nousles Religieuses de Montreal,celle+iseraitla cinquidme. Je I'avais presquepromis A Notre-Seigneur.VoildLdonc mon opinion. . . Maintenantil s'agitde reitdrerla promesse quej'ai faitcde ma contribution,je ne reculepasen arridre.Je donneraiA chacune des soeursqui seront envoy6s25 sous pour monter leur petit menage,n'estre pasun bon commencement? Et puispourseconde contribution,je vous offre ma chdreSoeurBeauchamppour vous accompagner,ma chereMere, dans la visite que vous ferez,car cettechCresoeurpourraitvousCtred'un grandsecours,elleconnait cesplaces,parletrdsbienI'anglaiset a beaucoupde connaissances pour lesbAtisses. Je ne m'offrepase payersonpassage,je suistrop pauvre. confions-nous e ladivine Quoiqu'ilen soitdecetteentreprise, Providencequi ne manquerapas de venir en aidc A cellesqui dlCventun nouveautemplepour faire adoreret glorifier Dieu. Du courageet puis encoredu couragepour les chdressoeurs;il ne faudra pas se laissertomber en botte au premierchoc,car il faut s'attendred la croix, il y en a partout,greced Dieu; nousserionsA plaindresi nous cheminionsdansdesroutessemees de roses,cela ne menepasau ciel.. ." La derniire mont6e. . . Oui, sesforcesphysiquesI'abandonnent,elleploie tout entidresous le faix des ans et des 6preuves,mais son regard perc€ la nue pour sefixer au-deldsur le ConsolateursuprCme. En octobre, redoutant un procdsavecles banques,nous retrouvons toujours Ie m€me abandon, la m€me humilitd. Elle 6crit i Mdre Bonneau: ". . . Qu'allons-nousfaireavecun si petit nombred'ouvridreset tant d'ouvrage? C'estle secretde Dieu; i chaquejoursuffit sonmal. . ." Ces dernidres lignes et les suivantes,ecrites lors du ddpart de Soeur 90 Emma, laissentpercerla nostalgiecdlestequi s'emparaitde son ime vaillante: ". . . M a chireMdre,laissez-nous d lasainte Providence. onestbien li quandon s'ysoumet deboncoeur. Oh!queI'exilest longpour moi, quandirai-jedansla Patriechdrieoit tout serastableet permanent! Je sensqu'il me faut expieravantde jouir c'est pourquoije neveuxpasfuirlacroix.Dieuseulenvue,toutlereste je senslescoupsmaisje ned6sirericn nemefaitgudred'impression; surcetteterreingrate, et tache denem'attacher Arien.Quelle folie jamaisnous quedechercher qui nepeuvent I'estime descreatures procurer debonheur. Toutpasse. Touts'enva!Dieuseulreste!. .. et elleajoutepresque confuse. . . maisje suisi ddlirer,pardon,ma chereMCre!. . -" Aprds le d6cesde monsieurQuesnel,Monseigneur chargemonsieurIecur€Buissonde s'occuper du rdglement desaffairesde I'HotelDieu.Celui-ciresigne dCsle moisdefdvriersuivant,netrouvantaucune solutionsusceptible d'obtenirI'approbation deMonseigneur deNicolet qui exigeabsolument le ddpartde la maisonde monsieurArthur et de mademoiselle Laure.Nouvelled€ception! PauvreMdre!ellevoit venrr la fin de sa supdriorite et veutall€gersi possiblela croix qu'elledevra ddposersur les6paulesd'uneautre.Elle la sait si lourde! Deux souriresdu ciel,. . Mars 1890 lui rdservedeux souriresdu ciel. Sa Grandeur Monseigneur Fabre,iv€quede Montr6al,et Monseigneur de Nicolet viennentrendre visite i I'Hdtel-Dieud'Arthabaska.La secretaire queM onseigneur Fabredit la messe dansleurchapelle le 18,et consigne i la Communauti. Monseigneur adressedesparolesd'encouragement toutelajourndedu 19,GtedesaintJoseph,dit la messe de Nicoletpasse prendle d6jeuner Le soir,il de communaut6, et le dinera I'HOteFDieu. quitte lessoeursconsol6es et encourag6es d poursuivrela routehirissee de ronceset d'dpinesdont le divin Maitre ne semblepasvouloirleur qued'autrescueilleront le terme.La perspective des laisserapercevoir rosesld oi ellesn'auronttrouvdquedes6pines,Iesengage a graviravec r€signation ce rudesentiertracepar la volont€de Dieu. De sonc6td,MdrePagdnoteque"Monseigneur s'estmontr€bien bon." Il permetde recevoirune soeurtouridrequi sollicitedepurs longtempsson entree.Par ailleurs,il engagenotre chdre Soeur Victorine,postulantedepuisquinzemois,et qui naturellement avait dansson tous lesdroitsde seddcourager, i persdv6rer 96ndreusement sacrifice,lui disantque ce ne seraitpasbien long i pr6sent.Enfin, il permetde demanderdessoeursi Montrial pour remplacer cellesqui ont mis baslesarmes,ce qui combledejoie la braveMdreet affermit davantase sa confiance. 9l "Mes forcesmequittentchaquejour,€crit-ell€,maisnon le courage d'attendrele rCglement desaffaireset ensuitejeprendraimafeuille de route pour la Patrie. Quant i nos cheressoeursqui seront qu'elles nomm6espourvenir nousaider,qu'ellessoientg€n€reuses, ne craignentpas la croix puisquec'estla cl6 du paradis." D6part d'Arthabaska de Mire Pag6 Sa mission va Ctre bientOt terminee, mais ses forces la quittant visiblement, elle devance quelque peu l'heure de son d6part et demande son ob6dience d Monseigneur en des termes touchants. Le 16 juillet 1890,en compagnie de Soeur Adeline, - dernidre compagne des ddbuts et type parfait de la soeur converse- qui a rempli sa laborieuse tache avec un ddvouement digne d'6loge, la vener€eMCre Pag6 reprend la route de la maison-mdre sansavoir eu la consolation de voir s'effectuer le rdglement des affaires. Cependant, n'ayant travailld que pour Notre-Seigneur et sespauvres, n'a-t-elle pas entendu retentir au fond de son coeur le m€me "Noli timere" qui pendant la tempete rendait aux disciples tremblants la paix et I'assurance! Oui, ce "Noli timere", elle I'emporte le-bas oU sa priCre va continuer d'importuner le ciel pour assurer le succCsde I'oeuvre qui lui a coffti la suprCmeranqon du sacrifice- de I'humiliation. de la souffrance. Durant cessix anndesde 1884i 1890,la fondatriceMdre Pag6aura regu quatre novices d la v€ture d'abord puis d la profession religieuse ensulte. L'annaliste de I'Hdtel-Dieu de Montr€al, qu'on nous saura gr€ de citer, icrit d'elle e cette 6poque: 'Cette grandereligieuseajou6 un r6le vraiment important, non seulementau sein de notrc maison,mais encoredans tout notre lnstitut, d I'extensionduquelelle a travailldsi ardemmentdanssa longuecarridrereligieuse.Nous avonsvu quel6tait son zelepour les fondationset commentDieu couronnade succdsles oeuvres qu'elleentrepritpour sagloire.Cependant,ilsemblequecetteviesi richementornee,e0t €t€incompldtesansles€preuvesde la maison soeurun vdritable d'Arthabaskavillequi firent boiredcettev€n€ree calice d'amertume.Ce calice, chrdtienn€mentet religieusement acceptd,servit,selonla pensdede l'auteurde I'lmitation de JesusChrist, i perfectionnerla vertu de notre honor6esoeuret mit le comblei sesm€rites.Par€ed'un diaddmedesouffrance,cettebienaim6esoeur revint ici six semainesavant I'expirationdu dernier triennat de sa supdriorit6.Des infirmitds et despeinesde toutes sortesjointes au poids de ses79 ans,I'avaienttransformdetant au moral qu'auphysique.Ellenemarchaitplusqu'dI'aided'unecanne et sateteretombaittellementsur sapoitrinequ'elleetaitoblig€ede porter un coussinsous le menton pour pouvoir regarderdevant elle. Douce,calme,r€signde,presquesereine,notrevdnerdesoeur, aprdsavoir passdpar le pr€toire,monta au calvaireet s'assitau poste de la douleur en attendantle supr€meappel. Confin€ed l'infirmerie,et bien souventeIItrelesbrasde la mort, elleemploya 92 lesdeuxannees et demiedesatotaleimpuissance e seprdparer au grandvoyagede l'6rernite. LA,dansunemodeste ccllule,auiourd'hui pleinede cherset edifiantssouvenir,la ven6r6cm;lade gdmissait dela longueurdesonexiletdesiraitardemment "la tres - Pourtant.ellenedemanheureuse demeure de la cit6cdleste." daitpasaubonDieudebriserlesIiensdesadurccaptiviti,maisellc rdp€taitla pridredesajeunesse etdescsjours d'activit6, c'est-e-dire I'humblefiat de la r6signation.'( I) R6signationet confiancesetouchent,seconfondentdansl?me de Mdre Pag6,car cesvertusforment un vdritable€crincontenantlejoyau d'un tres grand amour. Merci au Dieu bon qui daigna donner i notre maisonune telle religieusepour fondatrice. Oui, Dieu ne voulut une 'Mdre Pagd pour asseoirnotre fondationquepourydemontrerplus septuagenaire" et mieux la touchede son doigt divin. Les 6preuvesqui fondirent successivement sur cetteoeuvrequ'll voulaittotalement sienne,servirent ii parfairedu m€mecouplesm€iites et la gloire de la religieused'ilite qui l'a magnifiquementserviici-bas,et dont la vie resterapour notre pi€t€ filiale un vivant exempleet une salutairelecon. (l) Annalesde I'HOtel-Dieu de Montr€al.1890. 93 LA GRANDE TOURMENTE 1890- 1896 Mlre Montbleau, sup6rieure- sdministratice En juillet 1890,le gouffrebiant d'unedecadence mat6riellemenace d'engloutirI'Hotel-Dieud'Arthabaskaenlisedansunemareemontante de difficultds,de cr€anceset d'emprunts. Accepter dans ces conditions la chargede la supdrioritdlaissde vacantepar le d€partd€ la trdshonordeMdre Pag6,c'esten un senstres large, tendre les bras d une croix alourdie, pour lors, de toutes les tribulationssubiesou d subir.Seule,uneemefortementtrempdepeut ne pas reculerdevant les avanieset les mdcomptespr€vus. Dieu qui ne laisse rien d I'arbitraire a ddjd pr6par6 son futur cyren6en. Le 24 juillet 1890,Mdre Montbleauest €luesup€rieure. Ayant rempli l'office de d€positairedepuisseptembre1888,elle connait par consdquentl'6tat desaffairestemporellesde I'Hdtel-Dieu.Dou€e,par ailleurs, d'un caractCreintr€pide, son indomptable6nergie,une fors lancie dLla poursuited'un bien esp6r6,ne saurarendrelesarmesquesi les obstaclesi vaincres'averentpositivementinsurmontables. Un bras ferme et vigoureux C'est,en tout€ hypothdse,le brasfermeet vigoureuxr€clam6par la situation exceptionnellede la maison,et destindi la servir magnr fiquementen I'occurence. Mdre Montbleau, toutefois, ne I'entend pas ainsi. Elle qui, i plusieursreprises,a instammentsollicitdsonretour i la maison-mdre et qui dit en 1889,lorsqueMdre Bonneaua offert d MonseigneurGravel de rappelerla trop vieilleMdre Pag6,qu'eneffet,celle-cine peutplus,e causede son grand 6ge,remplir lesdevoirsde sa charge,maisqu'il n'y aura personne pour la remplacer, qu'assurementce ne sera pas elle. . ., force lui est de s'inclinerdevantla volontd de Dieu. S'il estvrai de dire qu'antdrieurement, la vaillanteddpositairea d0 prendre et reprendreson couraged deux mains pour ne pas fuir un devoir par trop p6nible,il estigalementvrai d'ajouterqu'ellen'a craint ni la pauvret€,ni le travail, ni la fatigue, ni les nuits passeessans sommeil. 94 Seule, devant I'enchevetrementdesdifficultds d resoudre, la crainte d'engager sa conscience a pu inspirer son disir de jeter la b€che aux orties et de retourner dans I'oasismontrdalais.Au surplus,ne partageant pas les vues de Mdre Pag6 au sujet de la famille Quesnel, et d6sireusede suivre les avis et les plans de Sa Grandeur Monseigneur Gravel, elle craint d'€tre une cause de dissension au sein de la Communaut6. Double crainte, non chim6rique, justifiant les perplexit€s d'une dme droite et loyale aux prisesavec une telle situation. Devant sa nouvelle croix, A la v€rit€, de taille colossale,sr l'dnergiqueMdre a un sursaut,vite elle secramponne,pour ainsi dire, d celledu Sauveur.Dds lors, 16soluede conserverle templebati d la gloire de Dieu, elle ne n€glige rien pour lui assurerle droit et les moyens ldgitimesde poursuivre,sur le sol des Bois-Francssa missiondivine de charit6. m€me i distance,- la meilleure La digne Mdre Bonneau, premidre confidente de ses filles spirituelles,regoit d conseilldreet la quelquesjours de ld, ce franc et simple €panchement: ". . . Il m'estbiendifficile,ma chdreMdre,devousdirecommentje Je n'ai pastant souffertdans suis.carje ne le saispasmoi-mCme. toutema viecommeje l'aifaitdepuisquelquesjours. Jecroisqueje nepourraijamais mer€signer d portercettecroix.Jela trouvetrop jamaiscru quej'avaisassez je n'aurais pesante pour mesmoyens, p6chdpour ctre oblig6ede porter un tel fardeau.Je ne me fais pas chdreMdre,etje comprends tresbienle triste illusion,voyez--vous, 6tatde notrepauvrefondation.. ." Certes,Mire Montbleau ne sefait pas illusion. Les tempsdifficiles ddjd travers6sne sont que le prdlude des maux e venir. Et, malgre le devouementet la force d'ame de la nouvelle sup6rieure,que d'heures sans precedentvont hdlassonner! Nomination d'un supdrieur eccl6siastiquelocal DCs le ddbut, Mdre Montbleau comprend que I'dloignementde I'H6tel-Dieu de la ville episcopaler6clame imp6rieusementle droit octroye par les Rdglesde l'lnstitut de pouvoir recourir d un sup€rieur ecclesiastiquelocal pour une foule de ddtails concernant I'administration. Sans hdsitationcomme sans retard, elle prie Monseigneurde Nicolet de vouloir bien nommer, d cet effet, monsieur I'abb€ Ed. Buisson,cu16i Arthabaska. Dans les circonstances, c'ests'assureri la fois une protection et un secours efficace. Monseigneursouscrit paternellemente cette demandeet consent de m€med confirmerdanssesfonctionsde chapelainmonsieurI'abb6E. B6rard qui a remplac€ par int6rim, le 30 ao0t 1889,monsieur l'abb6 Omer Manseau.Ce dernier n'a passequ'un an a l'H0teFDieu y laissant l e s o u v e n i rd ' u n ee m i n e n l ec h a r i t e . 95 Personnel de I'H6tel-Dieuen 1890 Si nouspoursuivons I'analyse de la situationprisente,il nousfaut placerau premierplan leshumiliationsqu'onta subirle personnel de I'Hdtel-Dieuen cesann6es oir uneruineimminente constitue, sansplus, l'ordredu jour. Si le pass6a 6td rude,quedire du present!On en est rdduitd sevoir refuserun achate crddit,memepourIa minimesomme de quelquessous.Que de privations,de souffrances intimescomme personnel rdsultante. est-il ce de I'Hdtel-Dieu en cette ann6eI890? Quel Hdtons-nous de le dire avecadmiration,en cettepdnibleoccurrence, nossoeursn'ontgarded'oublierquemettresonameau niveaudetoutes les situationsvouluesde Dieu, c'estla grandir,la sanctifier,et leur couragesemaintientsansddfaillance d la hauteurde leurs6preuves. La listedesofficesd'alorsdonneun total de I5 religieuses, dont 8 soeursde choeur,5 soeursconverses, I soeurtouridreet I postulante choriste.De cesquinzereligieuses, il restequatredesfondatrices de (CorinneQuesnel), 1884.On y compteaussiSoeur Saint-Raphael premidreprofesse d'Arthabaska. SoeurVictorineconstituela premiCre soeurtouridre. ;*,---.- Un groupede RHSJ v^ 96 1900. ...---* et Ce personnel est affectdaux soinsdesvieillards,pensionnaires maladesdesdeux sallescommunes,soit la salleSte-Viergeet la salleStJoseph; elles sont d la fois pharmacienne,secrdtaire,sacristine, dipositaire, cuisinidre,buandiire, cordonnidre;ellesassurentIa fabrrcation desciergeset deshosties,l'entretiendu lingedesFrdresdu Sacr6Coeur, du chapelain,des fondateurset des membresde sa famille, l'Elevagedesvolailleset desabeilles,etc. Difficult6s croissrntes quepourle Danscesconditions difficiles, tantpourla viereligieuse travailapostolique d assurer,la tachecapitaleet toute premidrequi s'imposeressortd'elle-m€me:le riglementdesaffairesmat6riellesavec la familleQuesnel. ont 6tetoutes Jusqu'edate,lespropositions faitespar leshCritiers plus inacceptables lesunesque lesautres. dela sup6rieure va doncs'appuyer sursesdroitset lutter La fermet€ sanstrdve ni merci avecles seulesarmesde la justice et de l'6quit6. Prisedansde telsriseaux,que peutfaire la Communaut6tant que la succession Quesneln'estpasrdgl6e?Le tout esttellementamalgam€, qu'€llefinit elle-m€me par croireavecMonseigneur dit MdreBonneau, et monsieurle curd qu'il n'y a que la banqueroutepour laver un tel gdchis,encorequece mot de banqueroute la fait frdmir tout entiCre. A cettedpoque,Monseigneur de Nicoletproposequela Communaut€remettee h succession Quesneltouslesterrainsprovenantdeleur pere et que les heritiers,par consequent,sechargentdes dettesde ce dernier,ce que lesditshiritiers refusentabsolument. Poursuitede madameLsbrecquc r6clame La CommuEn septembre, madameLabrecque $ I,600.00. elleintenteunepoursuitepourlasomme naut6nepouvantla satisfaire, rapportablele 26 du m€memois. de $20,650.00, Mdre Montbleaufait part des evinementse I'excellente Mere Bonneauajoutant: ra-t-ildecela? Jen'ensaisrien,cequeje saisbien, ". . . Qu'adviend detoutcela,maiscommejesuis biend6cid6e d c'estqu'onm'accuse je vousprieseulement decroire,vous,machere nepasm'excuser, volontequimefaitagirainsi.Je Mdre,quecen'estpasla mauvaise I'odieuxqui va retombersurtout comprends bien,il mesemble, I'lnstitutd cause d'uneventeparleSherifdetoutesnosproprietCs, je pr€voisbienquecesera deI'emp€cher; maisil m'estimpossible peut-etre unefois,jen'ypeux la ruinedela fondationmais,encore i toutcequiarrivera. Deplus,je rienetsuisoblig€e demeresigner que nos animaux,nos instruments suisbien sousI'impression il nous d'agriculture serontaussisaisispar lesautrescreanciers; faudrait, pour emp€chercela,trois mille dollarsque nousn'avons pas et qui sont dus depuislongtemps.Nous sommesreduitesi n'avoir pour vivre que le prix du travailde nosmains,- heureuses encorede trouverde I'ouvrage. Pour payernosint€r€ts,il nous c'cst-i-dire nous faudrait faire comme les ann€esDr€cCdentes. 97 endetterpour vivrei or, serions-nous disposees e le faire quenous ne le pourrionspas,car il estbienentenduquepasun marchandne nousvendraita credit,pasm€mepour quelques centins.C'estun effetde la pauvreti,je le sais,etje suiscontentede le souffrir,mais ga n'emp6chepasla banqueroute.Si vousconnaissez, chdreMdre, quelque moyen d'en sortir autrement,je vous seraistrCsreconnaissanted'un conseilet je m'en servirais.. ." Mdre Bonneau offre d'envoyer un homme de confiance, monsieur Cyrille Laurin, pour examiner la question, ce qui est accepti avec emDressement et reconnaissance. A son arriv6e d Arthabaska, Monseigneur Gravel se trouvant absent du diocese, monsieur Laurin riussit d obtenir de madamc Labrecque un sursis des procddures judiciaires jusqu'au retour de Monseigneur,.Monsieur Laurin soumetalors a Sa Grandeur un projet oir il est question d'une aide de $20,000.00i fournir d fHOtel-Dieu pour le sauver de la ruine. Le Conseil dioc€sain est d'avis qu'il n'est pas opportun, pour I'administration diocesaine,d'entrer dans cette affaire. Cette rdponse d6sappointe un peu Mdre Bonneau qui s'attend d mieux, mais ne surprend nullement Mdre Montbleau persuaddea I'avanceque Sa Grandeur ne fera rien pour I'Hdtel-Dieu tant que celuici n'aura pas completement dibrouill6 ses affaires avec la famille Quesnel. Mdre Montbleau espdre,malgrd tout, en arriver d une solution. Ce n'est pas I'attrait qu'elle ressentpour cette foDdation qui I'inspire, ditelle, car elle ne lui offre en perspectiveque la souffrance et la douleur, Le bien qui s'y opdreraplus tard demeurele seulstimulantde sa constante 6nergie. Offre infructueuse de Mire Bonncau La g6ndrosit6 de Mdre Bonneau propose alors sesvues pour aider la fondation, espdrantque Monseigneur Gravel daignera les avoir pour ag16ables. ". La CommunautCde Montreal, dit-€lle, vous faciliterait, j'espdre,un emprunt au t^rx de 4% ou sVo po:'lr rembourser madameLabrecqueet reglera\€c lesdeux heritiersA la condition que ceux-cirenonceraientd tout ce qui vous lie A eux, pension, chauffage,€clairage,etc. Quant aux banques et aux autres crdanciers, nousprendrionsdesarrangements aveceuxpour payer tant par ann6ependantquatre,cinq, six, septans et plus et c'est monsieurLaurinqui verraitlescrianciers. De cettemanidre,les sommesd payerchaqueann6eseraient moinsconsid6rables, et, I'hypothdquesur vos terrains€tantlev6e, vous pourrezvendredeslots, et avecI'aideque vousfait esp€rer votre bon Pdre,le rdv6rendM. Buisson,- bazar,€coletenuepar vos soeurspour lesjeunesenfants,etc., etc. je crois que vous r6ussirezavecle tempsd acquittercesdettes. Aussit6t que vous aurez h reponsede Sa Grandeur,je confierailes affairesd monsieurLaurin: il ira premidrementchez 98 vousvoir lesh€ritierset leurfairedespropositio nslesquelles seront raisonnables:s'ils ne consententpas, il faudrait laisser tout vendre.. . car il faut arriver i I'entiires6parationd'avecla famille Monseigneur . ." ne voudrarienautrement. Quesnel, L'excellenteMdre est tellementassureede rencontrerlesvuesde Sa Grandeur qu'elle ajoute: ". . . Ddsquevousaurezla permission de Monseigneur, nousnous plusd'un obstacle, mettronsd l'oeuvre;nousrencontrerons mais, prions en union pour le succdsde cess€rieuses affaires.. ." Refus de MonseigneurGravel H6las! dans ses decretsmyst6rieux,Dieu permet, cette fois, que Monseigneurde Nicolet ne saisissepas exactementla portde de ces propositions,et le 25 novembre 1890,il r€pond A Mere Montbleau "J'ai examin€et fait examinerle projetd'arrangement suggerepar Mdre Bonneaupour vous faire sortir des difficultdsqui vous 6touffent,et je vous d6clarequeje ne I'approuvepas." Monseigneur,par ailleurs, suggdrede diviser le passif en "deux parts", I'une devant 6tre soldee par la Communaut€ d'Arthabaska, I'autre, par "la Maison de Montr6al". Devant cettesuggestionde MonseigneurGravel, Mdre Montbleau comprend ce qu'il lui reste e attendre pour la pauvre fondation, Privoyant que la deliberationne sera pas longue, elle fait parvenir la lettrede Monseigneuri la chire maison-mdreet supplieMCreBonneau de rdpondreddsque possible, le plus tOt serale mieux, - puisqu'ilse fait des frais inutiles qui augmententencore les dettes de la pauvre maison insolvable. Cependant toujours dans son ame, comme dans celle de Mdre Page, brille, inextinguible, bien que semblable d la clart€ que projette une etoile vacillante,la lumidre d'un surnaturelespoir. "Le bon Dieu peut tout, je me jette e sesp iedscommeun petit chienetj'attendstout de son infinie bont€," tel est le derniercri qui monte de son coeur angoissd et sort de seslCvres,balbutiant la supr€meconfiance. Saisie et vente des biens meubles et immeubles Le 26 novembre 1890,Mdre Montbleau informe Mdre Bonneau que tous les biensmeublessont saisiset serontvendusle l0 ddcembreet qu'ensuiteauront lieu la saisieet la vente des immeubles. Tel que pr€vu par Mdre Montbleau, il estimpossibled la maisonde Montr6al d'accepterles conditions posdespar MonseigneurGravel. Cette fois, n'est-cepas l'arret irrdvocable?Plus d'un peut le croire. 99 L'intrdpide Mdre Montbleau ne serendra pourtant qu'aprCsavoirjou6 sa dernidreressource.Elle representeA Monseigneurde Nicolet la triste position oir vont se trouver les pauvres, les jeunes professes de la maison, et lui fait un tableau saisissantde ses perplexit6s,ajoutant combien elle continued'esp€rerdespropositionsoffertespar la maisonmere. S6curit6 des jeunes professes Humainement parlant, il n'y a plus d'espoirpossible.Aussi, ddsle mois de ddcembre,Mdre Bonneau prend-elledes mesurespour placer les jeunes professesd'Arthabaska dans nos maisons du NouveauBrunswick - Chatham, Madawaska et Tracadie -. Sa Grandeur Monseigneur Rogers considdrecomme un devoir de reconnaissance soeursd'Arthad'autoriser ces maisonsd recevoir leurs malheureuses baskaville.En outre, le souvenirde la v€ndr6eMdre Pag6d Chathamet Tracadie.et celui de la bonne Mdre Quesneld Madawaska,constituent desressortspuissantspour forcer les portesde cesmonastdresd s'ouvrir d'elles-m€mes avec empressementet cordialit6. Cependant la situation prdsentemenace de se prolonger d'une fagon inqui€tante:des oppositionsd la saisiedevant 6tre plaiddes,les religieusesne peuvent abandonner leur poste avant la vente ou un arrangementquelconque. En mars, monsieurle sh6rif Tousignantserend e Nicolet oil, entre autreschoses,Monseigneurlui dit ne point exiger que la maison-mdre paie lesdettes,mais demanderune garantie,aprdsquoi il aiderade tout son pouvoir a remettre la maison sur un bon pied. Situation alarmante Quelquesdetailsfournis par Mdre Montbleau, au 22 mars de cette annde 1891,nous font voir que Ia situation est alarmante- ". . . La ventedesimmeubles appartenant d la Communaut6.6criti causedes elle.devaitavoirlieu le 7 mars.maisellea dtdretardde oppositionsfaites par messieurs Augustcet Arthur ainsi que mademoiselle Laure. Ces oppositions,n'6tant pas reconnues seplaider valables par lesavocatsde madameLabrecque, devaient et retarderla ventejusqu'aprislejugement. c'est-ALe 17.a eu lieula ventedesterrainsde la succession, en jouissancepour quinre dire des terrain\donn6sseulement monsieur Breton Il y avaita la ventecommeench6risseurs: annees. pour madameLabrecque,et monsieurAugusteQuesnel.Les terrainssontrestes d cedernierqui n'avaitpasdequoilespayer.Se trouvantbien embarrass6, il a essayid'entreren march6avec d condition monsieurBreton.Ce monsieurlui a offert$3.500.00 quetouslesmembres d tout danscette de la famillerenonceraient affaire.c'est-d-dire ir toutes nos obligationsenverseux, sans memeceux et A toutesleursprdtcntions sur lesterrains, exception. Maisil donniscn jouissance. cequemonsieurAugustea accepte. dela famille. lui faut pourcelala signature dechacundesmembres Or, tous sontd'avis,m€mcLaure,de signercet acte,si ce n'est t00 monsieurMartel qui menaceLaure de son courroux si elle signe cela,pour la raisonqueni MonseigneurGravel,ni la Communautd de Montrdal n'ont voulu faire aucun casde sespropositions. lls n'ontplusquequelquesjours ri d6liberer. Si cetactesefait danslesconditionsvoulues,lesoppositions desQuesneln'auront plus raison d'etre,et la ventedes propriit€s de la Communaut€ aura lieu trois semainesaprds. Il faut, parait-il,que tout, tout soit vendu,parceque les intdresses nepourrontjamaisvoir clairautrement. Si cetacten'est passign6au tempsmarque,lesterrainsachetes par Augustevont Ctreremise I'enchdre et vendusuneseconde fois:lesoppositions d la vente des biensde la Communaut€vont Ctre plaiddes,et personne nepeutpr6voircombienil faudrade tempspourtousces debats." On se pr6pare silencieus€m€ntA partir. . . Les h6ritierssignent I'actetel que demandd par monsieur le cure Breton, ce qui sdpareenfin entiCrementla famille d'avec la Communaut6.De cette sorte,la vente desterrainsappartenante cettedernidre devant avoir lieu un peu plus tard, Mdre Montbleau voit se rallumer, tout au fond de son 6me, un secretespoir de pouvoir satisfaireunjour ou I'autre tous les cr6anciers. Les p16paratifsde d6part ne se continuent pas moins silencieusement dans I'attented'un d6nouementprochain. "Je prie le bon Dieu, disait Mdre Montbleau, d'imprimer le cachetde son adorablevolont€ sur tout ce qui pourra m'arriver." R6confort d'une visite de Monseigneur En juin 1891,Sa Grandeur MonseigneurGravel fait le voyagede N icolete Arthabaskapour la confirmation desenfantsde la paroisseet r6serveune longue visite au pauvre H6tel-Dieu. Sa Grandeur encourage les religieusesi attendre avec patience la manifestationdes volont6sdivines,puisqu'il n'arrivera rien qui ne soit ordonn€ et permis par Dieu de toute dternite. Soeur Victorine regoit le saint habit Monseigneur permet alors de recevoir au saint habit Soeur Victorine entr6eau noviciat comme soeurconversedepuisprdsde deux anset demi. Cette postulantea fait preuved'un couragevraimentdigne d'€logeen pers€v€rant, enverset contre tout, dans son g€n6reuxdessein de se consacrerd Dieu dans cette fondation si €Drouvde. Bien que M dre M ontbleauapprdhendela fermeturede la maison?r plus ou moins brCve6ch€ance,elle ne craint pasd'userde la permission accordie comme venant de Dieu mdme et, le 4 juillet 1891,sous la pr6sidencede monsieurI'abbeBuisson,Soeur Victorine revCtleslivr6es des fianceesdu Christ. Achat des immeubles par madame Labrecque Au jour redout6du l4 juillet I 891,tous les immeublessont mis en vente. Madame Labrecqueles achdteau complet, savoir: la maison,le l0l vergeret le jardin pour la sommede $14,000.00, et lesautresterrains pour cellede $2,545.00; ce montantn'6galantpastoutefoisle capital prete. Cette dame disire revendrele tout au Gouvernementlequelsonge alors d acheterun local pour une maisonde santd.Des pourparlerssont engagds,mais le Gouvernementne donne aucune suite au projet. M adameLabrecquesetrouvepar cons€quentfort embarrassde. Elle offre d nos soeursde racheterla propri6t6pour la sommede $28,000.00. Va sans dire que l'€tat de leurs financesne le leur permet nullement. Elles se trouvenl elles-m€rnes dans un embarrasextrCme,en attendant un reglementpuisque,par la vente, ellesse trouvent compldtementd l'€tranger. Ne sachantde quel c6te tourner ses regards,c'estencorevers le premier Pasteurque Mdre Montbleau les dirige suppliants,anxieux. Le 6 ao0t l89l , elle exposenettemenlla situation d Sa Grandeur: ". . . Sachantque le rdvdrendPCreBuissonvousavaitecritpour vousrendrecomptede la manidredont tout s'estpasseici lorsdela vente,j'ai prisIe partid'attendre en silence et de prierdansl'espoir d'avoirquelques chosede plusarret€d voussoumettre; n'enayant pas,je viensaujourd'hui,accabl6esousle poids de l'6preuve, ddposer aux piedsde VotreGrandeurle trop pleinde moncoeur, convarncueque votre bont6 paternellene serapasinsensibleaux tribulationsde l'unede sesfamillesrelieieuses. . ." Aprds avoir refait le tableau des charges qui pesent sur sa Communautd, MCre Montbleau aioute: ". . . A causede toutescesdifficult€s,ne serait-ilpas plus sage, Monseigneur, detoutabandonner desuite,plutdtquede chercher A continuerune oeuvrequi,humainement parlantdu moins,parait impossible?" ". . . Parfois le fardeau,toujours si pesant,me parait bienlourd, pour rien cestracasseries maisje compterais de tout genresi, un jour, il m'itaitdonn€devoircettefondation, objetdetantdesoucis et de larmes, sortir de ses embarrasfinanciersen ne faisant dommagea personne et n'ayantriend nousreprocher. . ." Les religieuseslocataires dans leur Hdtel-Dieu Pour I'heure, les religieusesresteront A I'Hdtel-Dieu e titre de locataires.Avec l'assentimentde Monseigneurde Nicolet, ellesouvrent une classepour lesenfantsdu villagedansle but de seprocurerquelques pour obvier ii l'€tatde g€neoir ellessetrouvent.La direction ressources, de cette classeest confi6ed Soeur Saint-Raohadl. Aux premiers jours de I'automne. Monseigneur devant entreprendre un voyageen Europe, Mdre Montbleau r6clamedesdirectives avant son d6part, eu regard i I'occurrence p€nible oi elle se trouve. t02 Monsieur le curd Buisson 6crit lui-mdmc d Monseigneur que plusicurscitoycns suggdrentqu'il vaut mieux pour les soeursde tout abandonner a madamc Labrecqueet prendre dcs mesurespour les rcbdtir prds dc l'6glisc. Monseigneur Gravel repond alors d Mdre Montbleau: ". . . ll nc semblepasddccntde vous bAtirune autrc maisonct laisser pasfuir le cettepauvremadamc l.abrecqueaux abois.Ne paraissez poids des lourdes responsabilit6s placdcssur vos 6paules,car ce scrait lc pire de tous les scandales.ll faut toujours dire quc vous paierezaussit6tque vous le pourrcz. Quant i I'obidienccque vous me demandeTpour M ontrial,je ne pcux pas vous la refuser-Si lescirconstances vicnncntlellemcnt defavorablesque votrc s6jour d Arthabaskavous paraisscimpossible. vous nourrez retourncr ii Montrdal. . ." Extreme pauvrel6.. . I-essoeursne possddentabsolumentplus rien. Tout le revenude la tcrrc ayant 6td saisiet vendu. ellesne pcuventcompter sur quoi que ce soit pour lcur subsistanccet celle de toute la maisonnde dont mademoiselleLaure et Arthur Quesnel font toujours partie, 6tant donn6 quc madame Labrecquen'a encore rien pay6. Malgrd tout, monsieur le cure Buissonet monsieurI'abbdBdrard, chapelain,conseillentaux religieusesde pers6v6reret d'attendreune plus claire manifestationdes volont6sdivines,ce d quoi Mdre Montbleau 16pond: ". . . Je saisqueMonseigneur Gravcldit <lu'aussitot qu'ilseferaun arrangemcnl qu'il pourraapprouver. il seraentidrement en notre jc crainsque nousne faveuret nousaidera,maisen altendant, mourrionsde misires,d'humiliations et d'inqui€tudes. . ." Fermement appuyie sur le bois nu de cette croix qui prend d'effroyablesproportions, Mdre Montbleau ne ddsemparepourtant pas. Moins d'un mois plus tard. elle demanded la chdreMdre Bonneau s'il y a possibilited'abandonde I'oeuvreet retour des quatre soeursde Montr€al d la maison-mdre,sansque I'honneurde celle-cien souffre. C'estqu'e ce moment,le point capitalde dicouragementchezMdre Montbleau est l'attitude de MonseigneurGravel, d6fendantformellement aux messieursdu clergdde venir en aide i I'H6tel-Dieuavant un rdglement avec la famille Quesnel. N'est-ce pas une preuve effective de I'oppositionde Sa Grandeur d la continuation de I'oeuvre? La presquetotalit€ desgensle croit et, cettefois, Mdre Montbleau tout comme Mdre Bonneauet leur Communauti respectivene pensent pas autrement. Terrasseepar la certitudemorale de l'inutilite de nouveauxefforts. Mdre Montbleau est prele e succomber au disir d'en finir, alors 103 qu'arriventlessagesconseilsde monsieurl'abbdB6rard,leurchapelain, qui n'approuvepoint cetteddcision. En fin d'octobre,Monseigneurentreprendle voyagepr6vuversla ville dternelle.Sa santd€tanttoujourschancelante, il y a probabilite qu'il soit oblig€de faire un staged Paris.Mdre Montbleauser6signe doncd attendrece retouret d patienterencore.. . Rappel ir Montr6al de la maitressedesnovices L'excellentemaitressedes novices,Soeur Emma Duteau-deGrandprd,nepeutsuivrecetexempleet demande e nouveauun rappel, plus d'unefoissollicitdau coursdessix ann6es de ddvouement absolu pass6es i Arthabaska.Sa demande estexaucde et le 14d6cembre 1891, Mdre Bonneaurappellei Montr€alla g€n6reuse exil6e. Dans ses desseins adorables,Dieu veut rendrela douceurde I'antiquefoyermonastique d cellequi n'a pascraintde lui sacrifierson berceaureligieux meme avant l'expiration de sa troisidmeann6ede profession. Pour SoeurGrandpre,le bonheurdu retourserasuivideprdspar I'immuableet €ternelreposen Dieu. Doudedesplusbellesqualit6sde I'espritet du coeurquerehausse un cachetde distinctionpadaite,cetteferventereligieuse a vicu i l'ombrede nos mursen y semantdiscrdtement le bien. par sonddpart,I'anndel89l s'estterminie Souslesregretscausds par une douleurnouvelle.L'ann6e1892va-t-elleapporterquelque releverles courages, adoucissement, faire briller un peu d'espoiren l'avenir?Oui, heureusement. 1892:lueur d'espoir L'heure de Dieu doit sonnerau cours de cette ann6e1892et la maisonde Montrial tendreunemain secourabled celled'Arthabaska qui ne compteplus quedesruines. Le dipart de SoeurGrandpri,d la fin de 1891,a laissdd Mdre Montbleauet A SoeurSaint-Luctoute la responsabilitd 6ventuelled'un d6part d6finitif. Que de fois, au milieu de la tourmente,ellesprojettentde quitter secrCtement nosmontagnes dont l'6chosonorene leurapportechaque jour que des notesde plus en plus accentu€es de ddsesp6rance en I'avenir.SoeurSaint-Lucdit i ce suiet: que Notre-Seigneur "Heureusement donnetour i tour un peu d'optismisme a chacune de nouspourencourager cellequi sesent faiblir." Et Mdre Montbleaua MCreBonneau: ". . . Jevousavoue,machdreMdre,queje n'auraipasle courage pluslongtemps qu'aPaques. L'avenirmeparaitsinoir d'attendre 104 et tout semblesi oppos6i cette fondation que Ie bon Dieu ne pourra pasvoir d'un mauvaisoeil notre d€partde cettemaison. Nous avons6t€ bien prCsde passerau feu hier.J'en auraisete bien heureusepuisquecelaaurait d6cideI'affaire.Tout de m€me nous avons fait notre possiblepour 6teindrece commencement d'incendie.Ce n'a 6t€ que graceaux hommesqui setrouvaiente tenuepour la nominationd'uncandidatquenous uneassembl€e et noustirersansgranddommage.Le feua avonspu etresecourues pris par la cendridreori I'unedesjeunesfilles de I'hdpitalportait, depuisquelquetemps,descendresvives,sansque personnen'en sacherien." ll est visible,Dieu veille toujourc!. . . Il faut peu i ces couragesvaillants.Le bon Maitre le sait et son doigt divinement lev6, s'appr€te d b6nir. Mdre Montbleau va nous apprendre,souslesaccentsde sa plume, aussi ronde que son caractdre,la nature d u pdle reflet qui retient maintes fois dans la suite, les vell€itdsdu d6part. ". . . Malgrdqueje soisd peu prdsdicidded'abandonner cette - au 20mars1892-je crois fondation,6crit-€lle a MdreBonneau madameLabrecque vousdireque,selontouteapparence, nepeut pas faire de marchd avec d'autres sans perdre beaucoupplus qu'avecnous. Son fils a avou6i monsieurTousignant,le sh€rif, qu'il leur faudrabien finir par accepterce quenouspourronsleur donner.Elle possddemaintenantle titredesproprieteset naturellementil lui faut vendre.. ." On entrevoit le rachatpossible,lescr€ancierspay6s,I'honneurde la maison ritabli et I'oeuvrede Dieu paisiblementcontinu€e.. . Ce rOve deviendra un jour une r€alitd. Pour le moment, il aura la dur€e de l'6clair. Mais le naufragene seraccroche-t-ilpasinstinctivementmeme aux herbes qui bordent la rive et semblent offrir quelque appui i ses forcesipuisdes?Ainsi, en est-ilde cesgrandscoeurssi tristementbless6s. Au cours de cetteann€e1892,de quel redoublementde sollicitudes notre maison n'est-ellepasI'objet de la part de la vdn6r6eMdre Bonneau qui ne calcule ni son temps ni sa peine. Reliques vivantes du passCdteint de ces jours malheureux, les multiples lettres qu'elle 6crit e cette6poqueattestentque notre HotelDieu doit, dans une largemesure,d sonintrepidit6et a sondevouement, I'entr€e dans la phase nouvelle qui lui assurera la vie et la libert6. Soeur Adeline donne une partie de son h€ritage Dds son ddbut, avril 1892 apporte une touchante consolation. Dans un gestede supremeddvouement,la bonneSoeurAdcline,qui a si gin€reusementservi nolre maison de I884-1890,date de son retour e Montr€al, lui fait don d'une partie de I'h€ritage qu'elle regoit d cette 6poque.Avec quel bonheur Mdre Bonneaudonne son assentimente ce 105 charitablepartage.Cetted6licatebonti de la chdreSoeurAdelineest tressensiblei sesanciennes compagnes demisCres et d'exil,et, nul doute que le bon Maitre ne I'a royalementrCcompensde aujour desCternelles rimundrations. Mdre Bonneau ne peut se convaincreque saint Joseph laisse crouler sa maison, I'objet de tant de souffrancesmais aussi de si nombreuxespoirs! Esp6r€rcontre toute esp6rance '. Qa ne mtntre pasdansle coeur,6crit Mere Bonneau. Monseigneur Gravclva vousarriverbientot,e cequ'ondit. , ." Ce retoura lieu le 7 avril. Mdre Montbleausehated'eninformerla sup6rieurede Montrial. Dieu veuilleque vos souhaitsse realisent,chdreMdre, ". je croiraisn'avoir rien souffert;pourtant,au souligne-t-elle, momentor)je voustraceceslignes, monpauvrecoeurd€borde de tristesse et d'amertume: qui secomprennent, cesontdeceschoses pas.. . maisne s'dcrivent Oh!jelesais,lasouffrance estinevitablc surc€ttepauvre tere, ou plut6t.le bonDieuestassez bonpournepasnouslaisser sans croixet par h meme.sansmirite.A nousd'enfairenotreorofit." Le mois d'avril s'€coulesombreet menagant.Contrairemente son habitude,MonseigneurG ravel ne r6pond pas a la lettre de bienvenue que lui adressent nossoeursi son retourd'Europe.Et m€me,aprdsune entrevue avec Sa Grandeur, monsieur le cur6 Buisson, sup€rieur eccl6siastique de la petite Communaut€,n'a gudred'encouragement A offrir. I-e nuagese d6chir€.. . Au 14 mai 1892,Ie nuagese d6chire.Dans une longue lettre, MonseigneurGravel met i nu les sentimentsde son coeurd'6vCque, partageentre le disir de trancherddfinitivementunesituationdesplus p6nibleset la craintedes responsabilitds i assumer. annCes, ". . . Depuisplusieurs icrit-il,degraves dangers mcnacent I'existence de votrc maisond'Arthabaskaville. Parmi les vives pr€occupations qui m'ontenvahidcesujet,enoutredelap€nsde du tort imm€rit€qu'uneruinecauserait aux cr€anciers, setrouvait I'incertitude du son qui seraitfait parcetCv€nement regrettable A ccllesde vosfillesqui ont fait profession A Arthabaska. d Romcpourcommuniquer ASon - J'ai profitede monsCjour Eminence leCardinalPr€fetdela Propagande mesinquietudes ace 106 sujet. Son Eminence a daigni s'occuper de cette affaire et a exprim6. par I'entremisede Monseigneurde Montr€al,son ddsirde voir cesjeunessoeursreguesdans quelquemaison de I'lnstitut, et votre vdn6r6eMdre Bonneaua ddclarden r6ponse,qu'elleavaitpris des mesuresaupris dcs sup6rieuresdes autres maisons pour y distribuer lesjeunesprofessesd'Arthabaska.Mon esprit est donc en repos sur le sort de cesjeunes religieuses, dans le cas oi vous seriezoblig€sd'abandonnervotre oeuvre. Je dois cependantvous ddclarerque la d€marchequej'ai faite auprds de Son Eminencc ne vous contraint nullement i fermer votre maison.Je n'aijamaiseu ni la volont6nile d6sirde vous faire partir d'Arthabaska.J'en ai fait la ddclarationri Mere Pagele l9 mai 1889.dans lestermessuivants,en r€ponsed la demandequ'elle me faisait de la renvoyer d Montreal: "Quant d un ordre d'abandonnerla fondation, je ne vous le donneraijamais. Vous avez contact6des obligationset pris sur vous des chargesque la religion et la justice vous demandentde respecter.Je ne peux pas vous commander de les mettre de c6t6, ou mCme vous le conseiller." L'anndesuivante,le 7 decembre1890,je vous ai fait i vousmeme, des d€clarationsencoreplus significatives.Pour me faire revenirsur mon refusd'accepterune propositionde secoursqui me paraissaitinsuffisante,parcequ'ellelaissaitvotre maisonii la merci de vos creanciers.vous me disiez dans une lettre en date du 4 d€cembre 1890: "ll est bien vrai qu'en acceptant I'arrangement proposi par la maisonde Montr6al, la fondation d'Arthabaskase trouverait encore chargdede dettes.Mais, puisque la maison de Montrial offre desgarantiespour cesdettes,nous n'aurionsrien A craindre. et s'il arrivait que nous ne pourrions pas payer, on ne ferail pas vendre nos propriitds pour cela, car la maison de Montr€al serait oblig6ed'y voir". A cetteddclarationqui 6tait pour moi toute une r€velation,je repondis: "Mais, c'est tout ce que je d€sire,d savoir que vous poss6derez pourqueje puisseprudemment une assietteassezsolide permettre d des jeunes filles de faire profession chez vous, d des personnesavides de repos, de se donner d vous, d des coeurs charitablesde vous fairedesdons,sansavoird craindreque lesdots des soeurset lesdons d titre onereux ne passentunjour ou I'autre aux mains des crianciers. La garantie que vous offre la maison de Montrdal, du moins, telle que vous me I'exposezdans votre lettre,vous itablit dans la condition oi je veu{. Si vous pouvezavoir cettegarantie,ce dontje ne doute pas puisque vous me l'aftirmez,je suis satisfait.Vous garderez vos dettes, moins celles avec les banques,et la maison de Monlrdal viendrapar un actegarantirsolidairementle paiementde ces dettes.J'ai bien, comme vous, I'espoir que votre maison de Montr€al n'aurajamais d faire aucun autre ddboursdque celui en faveur des banques. Cependant, sa garantie est essentiellei votre viabiliti. Ni lescr6anciersni moi-m€mene seronsen paix sanscela. Je suis donc heureux de pouvoir vous laissersubsister.Ce n'est pas moi quivous feraide la peineunefois quevotreassietteserarendue in6branlable par Ia garantie susdite. C'est donc une affaire entendue.la maisonde M ontrdalva regleraveclesbanqueset vous donnera la sarantiesolidairesusdite." 107 C'etait donc avec bonheur que je vous voyais en 6tat de je nesaispaspourquoi subsisterregulierement. M alheureusement, garantievousa fait d6faut.AussiCtes-vous restdesd cetteprecieuse la merci de vos creanciersqui, quoique parfaitementdisposesd votreigard, ont fait vendrevospropri6t6ssanspouvoirretirerde la ventele montantdeleurscr€ances.VousCtesmaintenantsansasile, sansressources et chargdesde dettes.Une situationne peut guCre etre plus triste. Cependant,memedanscetteextremit€,je Daintiens la parolequeje vousai donn€edansla lettredu 7 ddcembre 1890,si vos soeursde Montrdal veulent,de leur cdt€,accomplirce que vous m'avezdit qu'ellesavaientpromis de faire. Vous pourrezacqu6rirde madameLabrecqu€vos propriit€s venduespar le shdrif, et votre position sera meilleureaprdsvos 6preuvesqu'auparavant.Si, aprCscetted6claration,vousjugezd proposde partir,ceneseranisurmonordreni memesurunconseil vousrdpetece de ma part.Bienloin de vousdiredevousenaller,je que j'ai dit e Mdre Pag6:"Vous avezpris des obligationset des chargesque la religionet la justicevousdemandentde respecter." C'estma conviction,appuydsurcequi vientde sepasser,quevous n'€tespas capables,toutes seules,d'acquitterles obligationsqui pesentsur vous. Mais, votre maisonde Montrdalqui, sansle vouloir, vousa placeesdanscettepositionfausse,est,suivantmoi, tenue en charit6 et en honneur de vous garantir contre loute €victionfuture et de rigler I'affairedesbanques. que vous nevouschargerezpasdu supreme DansI'esp€rance deshonneurde vous ddclarerinsolvables;alors que vous faites partie d'une Communaut€ millionnaire, je demeure,en vous b€nissantaffectueusement. Votre tout divou6, Elphdge,€vequede Nicolet." Arthabsska doil survivre Monseigneur r6pdte ici, en les assaisonnantde fortes r€flexions,les points principaux de sa correspondanceanterieure.Par leur rapprochement, ils ddgagent plus de lumiire et, sous chaque phrase vibre une souffrance, un souci, avec le ddsir supr€me de voir cette maison d'Arthabaska subsister r€gulierement. MCre Montbleau n'en demande pas davantage. D'un geste de naufragd, elle saisit la main perplexe qui se tend vers elle et ne peut lui offrir que I'appui moral de sa protection paternelle aprds un arrangement.Elle r6pond sanstarder: "Je prie Votre Grandeurde vouloir bien agreerma vive reconpour votre bonneet charelettredu 14courant;elle m'a naissance fait du bien et m'a redonnedu cocur. Depuisquelquetemps,je n'osaisplustourner mesyeuxni ma pens€e versNicolet.Je savaisdepuislongtempsquedesdemarches avaientCt€faitespour placerlesjeunessoeursd'ici danslesautres s'il nous maisonsde I'lnstitut, et que leursplacesy etaientassurCes fallait en venir au point de ses6parer.Mais aussi,je croyaisvous avoir informd de cela lors du passagede Votre Grandeur d ArthabaskaI'ann6ederniere.Pardonde ne I'avoir pasfait et grand 108 merci pour avoir daign€vous occuperde cetteaffaire d Rome. je Quandj'appriscettenouvellepar la chdreMdreBonneau, n'ai pascru que c'6taitune manidrede vousy prendrepour nous qui n'€tait maisunemesurede prudence fairepartird'Arthabaska, Monet n'estencoreque trop urgente.Je suisbien persuadCe, seigneur,que vous n'avezjamais eu et que vous n'avez pas actuellement I'intentionde nousfaire partir de cettefondation, Jediscelaparcequeler€v6rend surtouts'iletaitpossible d'y rester. monsieurBuissonm'adit quevousaviezresolude nous6ternotre chapelain e l'automne et de nepasle remplacer si,dansle temps,il n'y a pasun arranSement de fait. J'ai conclude ld que,s'il n'y avaitpasd'arrangement d'iciau ilseraitplussagepournousdepartirplutOtque moi$deseptembre, D'autantplus de persister dansla (ristesituationoi noussommes. que je suis sous I'impression que vous pouveznous 6ter, non seulementnotre chapelain,maisaussile saintsacrementet meme I'institutioncanonique. aprdsavoirdit quenouspartirionsdansle J'ai doncrdfl€chi, d'user courantde l'6t6,pour6tera VotreCrandeurled6sagr6ment de cette mesure.J'ai r6fl6chi et, comme je crains beaucoup quej'encourrais sije surmateteh terribleresponsabilit6 d'assumer prenaissurmoidedispenerlesmembres dela petiteCommunauti, j'ai prisla rdsolution de ne partirquedanslescasdejdmentionnes, ou bien encore,aprdsun ordre exprdsde madameLabrecque. d'userdeces A vous,Monseigneur, dejugerde I'opportunite commevenantdela partdu bonDieu,toutce moyens. Je prendrai, que Votre Grandeurjugera d proposde faire d notre egard." Mdre Montbleau soumetalors d MonseigneurGravel lespropositions faitespar madam€ [abrecque, lui assurantque le d6vouementde Mdre Bonneaun'estpaslass€et qu'ellelui a promis d'essayerencorede I'aider, au cas oi madame Labrecquefixerait un prix inacceptable. Devant les propositions changeantesde madame Labrecque,le d6voui monsieur Bdrard fait deux voyagesi Nicolet pour en exposer verbalement la teneur d Monseigneur I'Ev€que. Et. que de lettres dchangeesenlre MCre Bonneau et Mdre Montbleau pour en arriver d satisfairel'6quit6.Aprds de longsjours d'inqui€tudes,une d€cisionest enfin priseet le d6part fixe au l5 septembre,au casd'un €checrelatifd la signaturedu contrat projet6. Int€rvention de la maison de Montr6&l La maisonde Montrdal, ne consultantque soninepuisablecharit6, d6cide, malgr6 le mauvais 6tat de sespropres finances, de faire les plus grandssacrificespouremp€cherla ruine de notre pauvrefondation, Elle offre une aide de $10,000.00dont $4,000.00i 6tre vers€esd madame Labrecque,en acomptesur les $20,000.00que cette dame demandeen dernidreinstancecomme prix de touteslespropri6t6sacquisespar vente par I'Hdtel-Dieuque cellesappartenanta du shdrif,tant cellespossdddes la famille Quesnel. Les autres$6,000.00seront employ6sd payer par compromis, les banqueset autres dettes courantes,de sorte que la fondation restera 109 h(ru'au de l H.jtel-l)iau d Arthahaska. L H6t"l"Dicu de Montrdol (?n 11182), avec une dett€ de seizemille dollars portant int€ret;les dix mille de la maison de M ontreal ne devant porter intdret qu'aprdsle paiementde cette dette d Dame Labrecque.En dernier ressort,Madame Labrecque s'engagee prendrelesmesuresn6cessaires d ce q ue MademoiselleLaure Quesnel laisse d6finitivement libre I'aile rdservdepour la famille et qu'elle occupeseuledepuis le mariagede son frdre Arthur. Ce dernier mode d'arrangementest d nouyeausoumis d Monsergneur Gravel de Nicolet qui r€pond le 3 aoOt 1892: ". . . J'apprends avecbonheu.quevousCtesi fairedesarrangementsqui vont singuliCrement am€liorervotre condition.ll ne s'agiraitrien moins que d'acqu6rir,libre de touteschargeset qui vousont €t€ redevances enversqui que ce soit,lesproprietes par la familley comprisle bdtimentquevousoccupez,et conced6es de payertousvoscr€anciers d leursatisfaction, de manidrequ'ilne vousresteplusle moindrepetitcomptecouranta payer. Vous seriezredevables i vos soeursde Montrdalde cet heureuxddnouement de vosdifficultds. Ellesvousdonneraient dix millepiastres en pur don. Sur cesdix millepiastres, quatremille iraienti MadameLabrecque enacomptesurlesvingtmillequ'elle demanderait pourlespropri6tds susdites, moinscelleavoisinant la par compromis, fabrique,et six milleseraient consacr6es, A payer lesbanques et touslescomptescourants. Pourpayerdesuitela balance du prixd'achatdespropriites, d savoir:seizemille piastrcs.la Communautdde Montr€alvous avancerail cettesommed longtermeavecun int6retde47o.Ainsi, vous seriezuniquesmaitresses chezvouset n'auriezpasd'autre I l0 quela maisonde Montreal,et celapourun montantde creancier seizemillepiastres d quatrepourcent. je consid€rerai Si vousparvenez A faire cesarrangements, que votreinstitutioncommeviableetjevousrendraiI'approbation j'ai €t€obligede lui retir€r.. ." Le 28 aoot 1892,Monseigneurserend i Arthabaska.Aprdsavoir confdrClonguementde toutes choses,il se montre disposee tout approuver. Cependant,la maison de Montrdal ne peut donner de garantie pour les seize mille dollars, ainsi qu'il I'a toujours exig6. Monseigneurddclarei Mdr€ Montbleau qu'il ne lui serapossiblede donner son approbation qu'd condition que la maison de Montreal s'engage i fournir dessujetse cell€d'Arthabaska,tant queI'extinction de la dettede cettedernidrene permettepasil'6vdque la rdouverturedu noviciat. Sa GrandeurdCclareseconformeren celaaux instructionsregues de la Sacr€eCongrdgationde la Propagande. Appui de Sir Wilfrid Laurier CentenatetA habaska,28juin au2 jui et I95l. l Plusieurs messieurs du village 6tant all6s renconlrer Monseigneur au presbytdre, et I'ayant engage respectueusement e approuver les clauses de I'arrangement qui, selon eux, permettront e I'H6tel-Dieu de se relever de ses ruines, Sa Grandeur Monseigneur Gravel 6crit le lendemain d I'H onorablc Wilfrid t-aurier: ". . . PcrmctleT-moide revenird vous. en r6f€rencei I'H6tel-Dieu. pour vous dirc que tout cc quc veut la Propagande,c'est une protcclion s0re conlre tout dangcr d'6victionfuture. Pour cela,il n'esl pas memc n6cessaircque la maison-mCrepr€te seizemille piaslresi la maisond'Arthabaskaville,il suffit qu'ellegarantissele Daicnrentdc la dettc. Tout me portc d croire que Ia maison-mirc n'aurajamaisrien i donncr apris lc riglcmcnt qui en estle projet.Toutefoisle prix de seizemille niastrcs.ou son inlerventionau contrat comme caution pour permctlrei desjeuncsfillcsd'embrasserla estjug6endcessaire vic rcligieusedans celte maison.Autremcnt il faudrait attendrele paicment complet ou du moins une bonDepartie des seizemille pjaslres pour rouvrir lcs portcs du noviciat. Au nom de la Propagande,je ne demandedonc aucun deboursi d'argent.je me contcnleraivolonticrs de la garantiedont j'ai parl6 plus haut. Comme vous avez port6 la parolehier.je me permetsde vous adresser la prdsente explication. esperant que vous Ia ferez connaitreaux soeurset aux bons citoyensque j'ai eu le plaisir de rcncontrerhicr au presbytirc. " Montrdal promet d€ proterdes sujets L'honorableWilfrid Lauriersehatede transmettre cettecommunicationa Mdre Montbleau.Cettedernidreen informed son tour la Sup6rieure de M ontr€aI, et.Ie30ao0t I 892,jour oi d pareille6poque, se signaithuit ans auparavanl.le contratde fondation,Mdre Bonneau r6pondii Mire Montbleau: Vous me demandezune sentencede vie pour votre chdre ". fondation presqueexpirante.j'espdreque la pr€senteva vous apporter la r6surrection,quoiqu'ellene rCpondepasaffirmativeque vousadressez ment d touteslesdemandes au Chapitrepar votrelettredu 29 courant. Voici,chareMdre,ce quele Conseilrduniad6cid6: la somme de $10,000.00 serafoumie a h fondationd'Arthabaskavillepour etre rCpa.tieentre les cr6anciers,tel que r€glCentre nous. venant Quante la garantiepourla dettede seizemillepiastres de la maison-mgre, qu'il n'ensoitplusquestion. La Communaute jamaiset ellen'y peutconsentir. de Montr€aln'y consentira Pourcequi estde I'admission ici, soit pour la de vos novices v€ture,soit pour la profession,il n'y.faut passongerdavantage: outre que ce serait trCs irrCgulier,cette maniere de procCder assumeraitsur la maisonde Montrdaluneresponsabilitiqu'ellene saurait accepterpour aucuneconsidCration.La Communautd, n2 vousaideradesespropres aulantquepossible, sujetscommeelle le fait prdsentementde sesressourcespdcuniaires,jusqu'd ce que votre fondation soit en 6tat de se suffire i elle-m€me. qu'ilmetaucoeur Je b6nisle Seigneurdes dispositions bonnes de votre Ev€queet Pire en faveur de votre chCremaison.J'ai confianceque. ainsi soutenuede son premierPasteur,cette fondation sera un jour prospdre.Nous croyonsdonc entrer pleinementdanslesvuesde Sa Grandeuren mettantla sommede et la promesse dessujetspour continuervotreoeuvre,et $10,000.00 nousesp6ronsque M onseigneur maintiendralesgarantiesqu'il fait de vous venir en aide par les diversespermissionsque vous mentionnez dansvotrelettre. Du couragedonc, ma chCreMdre,et de la confianceplusque jamais dans la divine Providence.Aprds la pluie vient le beau temps, et e une furieusetempetesuccCdequelquefoisun grand calme.Croyezquejevoussuisconstamment uniedansla priireet, qu'entoute occasion,vous metrouverezprCteiLvousvenir en aide dansla mesuredu possible. . ." Cette fois, on croit toucher au terme tant d6sir6.Il restepourtant une goutte d'absintheau fond de la coupe.. . Monseigneura promis son entiCreapprobation, mais sansddtailsexplicites;en soi, I'approbation les contient implicitement. Ndanmoins, la maison de Montreal croit prudent de diff€rer la signaturedu contrat et, comme le prouve une lettre de la trCshonor€e Mdre Bonneau, peu s'en faut meme que rien ne se conclut. Toutefois, c'est I'heure voulue par Dieu. Un contrat de vente est enfin sign6. . . Les chosesfinissentpar s'expliquer.Et le 30 septembreI892, le contrat de vente est passe entre madame veuve A. Labrecque et la Communaute d'Arthabaska. A cette nouvelle, I'excellente Mdre Bonneau s'6crie: ". . . Ma premidre pens6e a Ctdun mercid Dieu,un mercidu coeur. Voild donc cetteaffaireconclue.Que Dieu en soit beni! C'estLui seulqui a fait touteschosesA l'heureet au tempsqu'il a voulu.Que de fois,j'ai tentede devancercetteheureet cetemps!.. . Toujours, j'ai dchou6.Il me semblequeje n'ai plus rien e faire sur la terree pr6sentquevousCtesen 6tatdesubsister: c'€taitcequejedesiraisle plus,toujoursen conformiteavecla saintevolontdde Dieu. Cet actede la toute-puissance de Dieume donneun courage tout nouveaupour cheminerdans ma derniireanneede charge.. -" Ce qu'elle ne dit pas,ce dont son humilite declinel'honneurde lur revenir, c'est la part immense, prdponddranteque sa charit6, son devouement et son zdle ont Dris dans cette renaissancede notre maison. I l3 Sa modestie €gale son mdrite: I'un et I'autre appellent toute notre gratitude. Quant d Monseigneur Gravel, d I'annonce de I'arrangement conclu. il exprime sa joie en termes non dquivoques: ". . . Que le bon Dieu soit beni! s'6crie-t-ilaussile 3 octobre.Les voilddoncenfintermin€es cesdifficult€squi nousontcaus€ tantde jouir dela paixetducalme cruelssoucis. Puissiez-vous maintenant aprdstantdesecousses. Pourcela, vivezplutOtpourlecielquepour la terre,en vous6tablissanttouslesjoursdavantage dansI'espritde votre Institut et dans la fid€lite d vos saintesRigles. . . Je vous permetsde faire les oeuvresde charitequi sont de votre ressort, sousla directionde monsieurle cu16de Saint-Christophe, queje confirmecommevotre Pdresupdrieuret auquelvousdevezrdfdrer les questionsd'administration sur lesquelles vousdevezobtenir I'avisdu sup6rieur. . ." Une ire nouvelle L'Hdtel-Dieu entre donc dans une dre nouvelle, au dire de Monseigneurlui-memequi, donnant permissiond Mdre Montbleau de demander le r6v6rend Pere Proteau Dour Drecher une retraite e nos soeurs,ajoute. . . "afin qu'ellespuisse;t oublier un peu le passdet fixer vers I'avenir des regards pleins de paix et d'espoir en la Providence." Ce n'est pas e dire que la pauvre petite barque hospitaliere voguera ddsormaissur des flots devenuspour toujours paisibles.Loin de ld. . Jdsus a calmi la fureur des vagues dcumantes pour ddmontrer plus et mieux qu'elleest sienne.. . A elle donc de se maintenir d Ia hauteurde cette divine appartenance et de tracer pdniblement son l6ger sillage a travers les dcueils et les r€cifs du temps et de la vie. Un incident se glisse: pr6t ou don? Avant de jeter le voile sur cesanndesmarqudes au coin de la souffrance et du sacrifice, il nous faut ouvrir une dernidre parentheseet noter un incident qui se glissai l'insu de MonseigneurGravel dans les clauses pr6citdes incident d'une nature telle que sa connaissanceeut, sans doute, d6cid6Sa Grandeur d ne conclureaucun march6,considdrant, par le fait, I'institution comme non viable. M onseigneurGraveldit dans une de seslettres"que les$ 10,000.00 fournis par la maisonde Montreal sont un don pur et simple".ainsiestil accept6.. . tandis que les dix mille dollars que s'engagei fournir la maison de Montr6al sont, un pret ne devant porter int6r€t qu'aprdsle paiement des seizemille dollars restantdus i madame Labrecquesoit, dans dix ou quinze ans par consdquent,lorsque la maison d'Arthabaska seradvidemmenten dtat de le faire. Vu le mauvaisdtat de sant6de Monseigneuret le choc qui I'eutbris6 davantagee l'annoncede cettem6prisede sa part, - il eut, sansaucun doute, renoncd ddfinitivement i conclure les arrangements esp6ris monsieur I'abbd Berard et I'avocatCr6peau,consult6s,sont d'avis de laisserMonseigneurGravel soussa premidreimpressionde don pur et lt4 simple. D'ailleurs, on est convaincu que Dieu a ainsi pr6par€ le salut de I'Hdtel-Dieu: il est dvident que, grace d ce secours, cette maison de charitd peut se tirer d'affaire. Plus tard, on avisera. Le point regrettable est que les livres de comptes ne portent nulle trace de ce proc6di. Le recul des ann€es le reldgue dans I'ombre, les b6n6ficiairesd'alors disparaissenttour e tour et leurs remplagantes finissent forcdment par ignorer I'innoc€nte strat€gie employde. D'autre part, la charit€ de nos chdressoeursde Montr€al est st compldteque cettequestionde prCt- ou de don - ne revoit lejour que vi ngt-cinqans plus tard, soit en l9l 8. Il importe de soulignerce fait car nous en verronsalors I'ultimed6veloppementcausermaintessurprises. La maison renait. . . Pour en rester d I'actualitd, voyons Mdre Montbleau d I'oeuvre en cette annde 1892.Elle a souffert de voir les terrains de la ferme incultes depuisprdsde deux ans.Aussi, que de travaux en perspectivepour leur faire produire, d la saisonprochaine, les substancesn6cessairesd la vie. La courageuseMdre ne n6glige rien, ne m6nageant ni son temps nl ses veilles pour riorganiser de m€me la maison en souffrance. Les religieusessont loin d'€tre en nombre voulu pour suffire d tout. A nouveau,la maison de Montreal s'€meutet le septdu mois de novembre, les chdresSoeurs Chartier et Dagenais acceptent gdndreusement la vie de missionnairesdans les Bois-Francs.oir ellesreeoiventun chaleureuxaccueil. Mademoiselle Godelive Croft Elles sont accompagn€es d'une robustefille, mademoiselleGodelive Croft, dont la ddvoude Mdre Bonneau s'est engag6e d payer le salairedurant un an. MademoiselleCroft essaiela vie religieusepour laquelleelle n'estpoint faite. Elle d6cidedonc de sefixer ddfinitivement parmi nos servanteset rend des servicesfort appr6ci6ssurtout e la buanderie. Bitie en gendarme,d'une statureimposanteet d'une force presque hercul6enne,on nous raconteavecune pointe d'humour que, dans les premidresann€es,mademoiselleGodelive 6tait la terreur des recalcitrants mal 6quilibr6sde nos salles.. . 1893 D6cis de la fondatrice, Mlre Pag6 De sa celluled'infirmerie. oi la maladie confine la vdner€eMdre Pagedepuisson retour d I'Hotel-Dieu de Montr€al, cette bonne MCre ne cessede prier et de souffrir d chaquetribulation nouvellequi frappe I'oeuvre dernidre de sa vieillesse:"notre pauvre et si malheureuse fondation!" De m€mc.combiensongrand coeurtressaillede gratitudeenve$ le bon Dieu, quand elle apprend enfin la solution de sesinterminables difficultes.Quellejoie elle doit 6prouverd I'annoncede l'drenouvelleoir va entrerce benjaminde salaborieusecarridrequi lui a valu, d I'exemple 5 du Maitre ador6, de rencontrer,au sorr de sa vie, Gethsemantet le Calvaire. L'6ternitddevantservird I'adorationet e la louange,maintenantqu'il ne lui resteplus qu'd remercierle Seigneur,adorer sesdecretset le louer, n'est-il pas temps, pour la v6n€r6efondatrice,d'aller recevoirdans la patrie c6lestela r6compensede seslongs travaux? Le trois janvier | 893,le bon Dieu rappelled lui safiddle€pousequi, d I'Age de quatre-vingt-un ans, peut lui pr6senterles oeuvres de cinquante-huitans, neuf mois et vingt et unjours de vie religieusedont la majeurepartie. pass6edans les chargesde sup6rieureet de maitresse des novices. N6e le 25 ddcembre I8lI, e Saint-Philippe,"humble village du diocdsede Montr6al", Marie Pag6entre au noviciat le I3 mars 1834et prononce ses voeux le l7 mars 1836.Instructricedes novicesdurant quinze ans, supdrieurede sa Communaut6 de Montrial, elle oeuvre successivement ensuitee Kingston, d Tracadie,i Chatham, soit e titre de sup6rieureou de maitressedes novices. Retirons ce bel extrait de sa notice biographique: ". . . A cellequesessoeursont cru pouvoir nommerla "Thdrdsede notre lnstitut" pour l'ildvation de soncaractdre,la largeurde ses vueset I'ardeurde sonzCled procurerla gloiredu divin Maitre,elle n'h6sitentpas i dire d'elle que la croix ne I'effrayaitpaset que, commela grande"ThirCse".partoutof croissaientdes€pines,elle y portaitvolontierssespas.. -" En 1878, la fondation de Chatham ayant eu besoin de sujets experimentds,elle fut choisieet alla y remplir la chargede maitressedes novices. En 1881,une grave maladie qui la conduisit i deux doigts de la mort, la ramCnee la maison-mCre, oir elle remplit la charged'assistante jusqu'en I884. C'est alors que Dieu la choisit pour asseoirla fondation d'Arthabaska. ". . . Le 30 septembre1884,€crit a cesujetla secretaire de sanotice biographique,Mdre Pag6franchissaitpour la huitiemefois le seuil de notre cher monastdrepour aller, i I'agede 73 ans,jeter les fondementsde la nouvellemaisond'Arthabaskaville. Son coeur ardent et sa remarquablednergieauraientpu lui pour le servir fairedire quele Seigneuravait renouvel€sajeunesse encoreen de grandesoeuvres,mais sesforcesphysiquesavaient notablement diminuC.CommesainteTherCse. ellene senommait plus que "la pauvrevieille". . . Toutefois,les glacesde I'ige ne purentjamais refroidir son z,Cle..." lt6 Nul ne peutdouterquesacherefamilled'Arthabaskanejouissellhaut de sa sollicitude. "Les 6mes des saints n'aiment-ellespas de prifdrenceles lieux oi ellesont le plus souffert?" Aussi bien, est-ceconsolationet espoirde lui dire en un langage tout filial: Digne Mdre Pagi, de trts doucem€moire, Oh! oui, reposez-vous dansla paix du Seigneur, Mais,de ld-haut,laissezen l'€ternelle gloire, Votre amour maternel6pandreson ardeur. PresI'enfantde vos pleurs,toujoun montezla garde, Qu'il restepourjamaisdignede sesaieux. La croix fut son drapeau.. . soyezsa sauvegarde, Toujours veillezsur lui, guidezJevers les cieux. D6cis de la ltre maitressedes novices t-e d6part pour le ciel de MCre Pag6sera suivi d dix-septjours d'intervalle- 20 janvier 1893- par celui de la trds honor6eSoeur Emma Duteauie-Grandpr€, premidremaitressedes novicesde notre matson. Type de la parfaitereligieuse, elleremplitobscurdment sa tiche quotidiennedepuisson retour a Montrial. En reconnaissance des servicesrendus,notre Communauteaccorded ma SoeurGrando16les suffrages auxquelsont droit lesseulessup€rieures et fondatricis. Sa Grandeur MonseigneurGravel €crit i son sujet i M€re Bonneau: '. . . La mortdeI'excellente SoeurdeGranprcm'affligebeaucoup, je I'avaisen trcsgrandeestime,commeje vousI'ai dijd dit. Les quevousaviezsurellenousauraientCt€ desseins avantageux, mais le bon DieuI'aimaitaussiet il nousI'a enlevde. Quesadivine volontd soit faite!.. ." Ces vaillantes ont conquis la palme de fiternelle r6compense, cependantqu'ici-basleurs noms restentburinis en traits ind6l6biles. Professionstemponires rutoris6es Le 23 janvier 1893,les SoeursVictorine Proulx et Marie Tousrgnant 6mettentles voeux simplesde religioncommesoeurstouridres. La premidre est restdepostulantedeux ans et demi: la fermeture tt7 canoniquedu noviciatne permettantaucuneprofessionperpdtuelle. En cons6quence, au moisded6cembrepr6c6dent,lors d'unevisitedI'H6telDieu oi, avec6motion,Monseigneurde Nicolet encouragelessoeursi continuerleur vie de sacrificesque Dieu ne peut manquerde benir,il a permisi cesdeux novicesdefaire professiontemporaire,commesoeurs touriCres. Une soew touriereen 1906. La constancede chdre Soeur Victorine d persCv6rer, enverset contre tout, d6montrele riche fond d'abandond Dieu, de pi6tCet de g6n6rosit6dont est pourvuecetteame vraiment religieuse. Toujours la premidreau travail, sansplainte,sanslassitude,savie s'6coulepresqueentidredans les obscurstravaux du cloitre: cuisine, jardin et basse-cour. Lesans ont ainsipass6sur sonfront sanslui enleversas6rinit€,sa candeurd'enfant, sansaltdrer I'enthousiasme de son absolu ddvouement d sa Communaut6qu'ellecontinued'6difier. Soeur Marie est sa digne 6mule de sorte que I'une et I'autre continuentde rendrede grandsservicese h Communaut6. Le 17 f6vrier 1893,Sa GrandeurautoriseMdre Montbleaui recevoir une autre postulante touridre, mademoiselleMarie-Anne B61iveau. 118 du Gouvernement Oclroi de $200.00 L'H6tel-Dieureprendpeud peuvie et mouvement. En mars 1893,apresmaintesdemarches et suppliques, monsisur I'abbdB€rardobtientdu Gouvernement un octroidedeuxcentsdollars en faveurde I'H0tel-Dieuqu'il dessertavecun devouement toujours crolssant. Le l7 aoOt1892ramineMonseigneur de Nicoletau milieude ses pourla visitecanonique queSaGrandeurnecroit fillesdesBois-Francs pasdevoirterminerpositivement cettefois encore,ir causedesdettes qui. naturellement pesenttoujourssur la maison. R66lection de Mir€ Montbleau Le 3 septembre 1893,Mdre Montbleaus'inclineuneseconde fois sousle fardeaude la superiorit6, moinslourd sansdoutequ'en 1890, cependant combienredoutable encoredansla situationpr6cairede la maison.N'importe,nullehesitationn'estpossibledevantla volontdde Dieu. Absencede corr€spondanc€ de lt93 n lt96 L'expirationdesdeuxtriennatsde supdrioritd de la vdnirie Mdre Bonneau, survenue d cettedate,met fin i la precieuse correspondance qui a servide guidedurant les six dernidresann€esdont nul d€tail n'avait6teconservd ici. Cettecorrespondance a permisde saisirtout cequele maintiende la fondationa cootde MCreMontbleaudesacrifices, de tribulationset d'angoisses. Au coursdestroisann6es,I893-1896, il semblequ'il n'y ait eu,de m€me,aucunecorrespondance ichang€eavecMonseigneur Gravel,du moins,impossible de ne rien retracere cettedpoque,aux archivesde l'6v€ch€de Nicolet.Il est permisde conjecturerqu'un calmerelatif succeded I'agitationant€rieuredesaffaires.Cesecondtriennatde Mdre Montbleausera forcdmenttrds sobre de ddtails.Seuls,de menus incidents consignds ici et lir,constituent la trameperceptible decesjours sanshistoire. D6part de I'abbeB6rard En octobre1893,nousretrouvons I'activit6gdndreuse de monsieur e fairereflerun piano,toujoursau profitdu cher I'abbdB6rardoccupee Hotel-Dieudont lesinteretslui tiennenttant d coeur. En novembre,nossoeursont le regretde voir s'€loigner cedigne aum6nier. R€pondantau d6sir de son 6v6quequi, lui-m€me,accedee la demandede Monseigneur I'archev€que de Montr6al,il s'enva prodiguerlestr6sorsde son ddvouement et de soncoeuraux malheureuses sourdes-muettes dont I'oeuvrede protectionet d'dducationbrille parmi lesplusbeauxjoyaux de I'Eglise. singulidrement Quelquesanndesplustard, monsieurI'abbi B6rard,rialisantun r6ve caress€ depuislongtemps,ira ensevelirsa vie dans un austdre couventde la GrandeChartreuse, en Angleterre. Apressaprofession, il I 19 estenvoy€en Autriche.L'H6tel-Dieului gardeunefiddleautantque justereconnaissance. Remplacement du sup6rieureccl6siastique Versla fin de I'annde1893,monsieurI'abb€Ed.Grenierremplace, quecommesup6rieur ecc16siastant commccurddc Saint-Christophe tiquede I'HdteFDieu,monsieurI'abbdEd. Buisson. le d6vouement OutreI'estimeet la reconnaissance desreligieuses, d leurs de monsieurlecureBuissonlui a acquisun droit imprescriptible humbles pridres. Mdre Montbleauest sensiblement affectdepar la pertede ces Son 6nergien'enrestepasmoinse la hauteurde appuisbienveillants. tous lcs devoucments. lE94 Mire Montbleautoujoursi I'oeuvre Des achats,des ventesde morceauxde terre,des transactions prudentes nousaffirment,par ailleurs,qu'elletravaillesimplement et garantiede sansreldched amdliorerla fermequi lui paraitla meilleure s6curit6pour I'avenir.Au mois de mai 1894,elle fait construireune gmnge,de 75 piedsde longueur,pour rdpondre au besoinqui s'impose en vue de la r€coltee I'automne. Entr6ede deux postulantes Durant le mois d'ao0t 1894,deux postulantes sont regues: I'une commesoeurassoci6e, et l'autrecommesoeurtouridre. La premi0re,Soeur Marie-Joseph, nie AlphonsineBoss€,se d6vouaitdepuiscinq anscheznospauvres.Habiled la couture,ellese signaleprincipalement dansla confection dessoutanes, faitesalorspar nos soeurs,pour les rdvdrendsFrdresdu Sacr6-Coeur. pas Douded'unebonnesantd,uneinfirmit6au genouneI'emtr€che de se pr€terd tous lesdurs travauxde la buanderieet descuisines. Ouvridreactive,cesdeuxderniersemploisla trouventconstamment au la matiCrede richesm6ritespour le champd'actionet lui fournissent ciel. postulante, SoeurMarguerite-Marie, La seconde ndeMarie-Anne Therrien,entreecomme soeurtouriCre,est, sur sa demande,regue commesoeurconverse. d la r€ouverture du noviciaten 1897.Elleddcede pieusement en 1906. D6pa et arriv6e.. , En septembre1894, la maladie terrassantIa d6vouie Soeur P€tronilleen plein essord'activitd,apporteun triste6chodansles coeurs,en imposantson retourd la Maison-mdre. Le 30 novembresuivant, cette dernidre,toujours attentiveaux besoinspressants de notremaison,lui sacrifie,enla personne de Soeur Carridre,un sujet 6minemmentreligieuxet doud d'uneextraordinaire dextdrit6pour tout travail manuel t20 1895 Nouveauddpartpour la Maison-mire Le 26 janvier I895,SoeurSaint-Lucretournea la Maison-mdre. Arriv6e d Arthabaskaen mCmetempsque SoeurP6tronille,i I'automne de 1887.SoeurSaint-Lucy remplitlescharges d'assistante et et partageles 6preuvesles plus p€niblesde notre de pharmacienne, fondation. perp€tuel De complexiond6licate, sonsdjourici lui estun sacrifice qui ne laissera pasde comptermagnirenouvele, et quotidiennement fiquementpour lesannees6ternelles. Piques 1895,fete de r6surrection PouradoucirI'amertume de cesseparations rCitdrdes, voicila fCte de PAquesqui, tel un rayonde soleilau milieud'un jour ndbuleux, apportela plusdouceconsolation rdserv6e d la religieuse hospitalidre. Grdceau zdlede I'uned'entreelleset e h priCrede toutes,un vieux pensionnaire qui ne s'estpasapprochddessacrements depuisnombre d'ann6es, retrouvela foi desajeunesse, remplitconsciencieusement ses et seconduitpar la suiteen v6ritablechrdtien. devoirspascals La missiondes Hospitaliiresd'alors Le champ de I'hospitalitdest alors limitd au soin de quelques maladeset pensionnaires. La plus largepart s'exerceen faveurdes vieillardsdont plusieursldguentleur petit avoir i la Communaute, laquellesechargeen retourd'enprendresoinjusqu'aleur mort. Lo Noel de lE95 i l'Hdtel-Dieu 1895,c'estla premidrefetede Nodlavecmesse Le 25 d€cembre de DepuisNo€l 1884,oiril y a eusimplement messe basse e minuitchantee. pourlout de tantde consolations minuit,cettenuit de No€1,messagdre et sansautre chr€tien,est demeureepour nos soeurs,silencieuse quecelled'unemesse bassee minuit.Cettefois,monsieur c€l€bration I'abbd L6on-MichelLambert,chapelainde I'Hotel-Dieudepuisle Bdrard,nourrisant un vraicultepourlesoffices departdu bon monsieur liturgiques,r€ussitd vaincretout obstaclepour procurere I'humble de Noel. CommunautiI'auditiondestrois messes 1896 de 1896 souvenirs Quelques noteque le nombrerestreintdes En cetteann€e1896,I'annaliste ouvri€rescrde dvidemmentune situationdes plus p€niblesd notre maisond'alors. besogneuse Allier les exercices de la vie r€gulidreau travailddbordantdes estdevenueun probldmedifficilei rdsoudre. heuresquotidiennes Citonsi ce suietlesannalesde I'Hotel-Dieude Montr6al: t2l Au mois de fevrier 1896,deux de nos soeursqui depuis ". quelquesann6esddjd, exergaientleur d€vouementau milieu des luttes et des 6preuvestoujours renaissantes de cette maisonqui demeurel'arbre ipineux de notre saint Institut, venaigntpour jours parmi nous. affaires.passerquelques Toutesdeuxavaientbesoind'encouragement pour poursuivre leur mission si p6nibleet si laborieuse.Le court s6jour qu'elles eurentle bonheurde faire a la chdremaison-mdreservit grandement i retremperleur courage,et ellesreprirentavecungnouvelle gen6rosit6 le cheminde I'exil.. ."(l) La Communaut€ d'Arthabaska, alors astreinte aux travaux des champs,au lavage,d la couture pour les RR. FF. du Sacr6-Coeur,d la fabrication du pain d'autel toutes sources de revenus, tendant d dquilibrer le pauvre budget voit forcement diminuer la r€gularitd monastiquedans sesmurs. Ce n'est pas que Mdre Montbleau oublie que la parole du Maitre: "Cherchez avant tout le royaume de Dieu et sa justice", demeure dternellement vraie. Ce royaume de Dieu, I'excellente Mdre I'a souverainement en vue. La conduite de la maison subit simDlement. i son insu, I'influence in6luctabledes heures pdnibles,travirsdes pendant cette p6riode infortunde de notre histoire. lErection d'un cimetiire Toute existence humaine devant aboutir e une tombe. aDrdsavoir procu16aux religieuses d'Arthabaskale droit de poursuivre.iu pied de nos montagnes, leur vie toute de d6vouement et de charitd, la dernidre pr€occupation de Mdre Montbleau est de leur assurer d I'ombre de ce m€me cloitre, le lieu de repos oir elles iront attendre le supr€me rdveil. Un cimetidre,situ6 e I50 pieds,au nord du monastdre,comprend 50 pieds de front sur 50 de profondeur. La b6nidiction en est faite le premier juillet I896, par I'abb6 Ldon-Michel Lambert, chapelain,et dont le proces-verbal est conserve aux archives de la Communaute. Retour de Mire Monlbleau i la Maison-mire La mission de notre courageuseMdre Montbleau est termin6e sur le sol des Bois-Francs. Elle s'y est dipens€e sans compter, et, daqs son sillon p€niblement traci, une moisson rdmundratrice promet de lever bient0t. De 1890i 1896, Mdre Montbleau a r69u e la profession religieuse trois soeurstouridres venuesgrossir les rangs de la quinzaine d'ouvridres de cette p€riode marquie au sceau des plus grands devouements. Le l0 juillet 1896 on note le retour de Mdre Montbleau e la maison-mdre. Jusqu'd sa mort, survenue en 1923, elle y continue une vie id'abndgation, dont les mdrites revivront dans le supr6me au-deld. Nous lisons d'elle, i cette 6poque, dans les annalesde I'Hdtel-Dieu de Montr6al: (l) Annales deI'H6tel-Dieu IE96. deMontr6al, t22 '. . . Mgr€ Montblcau r€vint danEnotrc communaut6 apras huit ann4esde lab€urs inccssant$et de tnwux de tous genr€s. Ccttc cLrc socur n'avait rien dpargn€pour reDettre A flot lcs tinances dc cctte maison ct cmp&her sa ruinc rotale. Ellc y avait employd toutcs sesdnergieset memc s€sforccs physiqucs; n6anmoins, cette fondation nous apportc enoore une large sommc d'inquictudes. Si lesnombreuxsacrificesde cettechdresoeuret de ses?aldes cooperstriccs n'ont pas encore r{ussi d asseoir solidement ccttc fondation, ils nbn sont pas moins pour clles une semencede mdritcs dont ellcs recueilleront les fruits dsns la patrie. . .-(l) Pour nous, religieuses de I'H6tcl-Dieu d'Arthabaska, dans nos coeurs comme sur nos Bwes, l'6cho rdpond aussi fidCle que rcgonnaissant; "Oui, qu? c6te du nom v6ndr6 de MCre Pag6, celui de M0re Montblcau soit A I'honneur comme il le fut au travail et i la oeinc!' (l) Al|tlrLs dc I'H6r.l-Dicu dc Montr,al, 1896, r23 YERS UN NOUYEL ESSOR 1896- 1906 SEPTEMBRE It96 Arriv6e de Mlre Marie-du-Sacr6-Co€ur comm€supdrieure Le 17 septembre1896,la Maison-mdrede Montrial sacrified nouveaudeuxsujetsd'6liteenfaveurdecelled'Arthabaska:Mire Marie du Sacrd-Coeur et SoeurMongenais. tr choix de la Maison-mdrene peut etre mieux appropridaux besoinsdu moment. La tache d'6tayersolidementI'avenir de notre p€cuniaires HOtel-Dieuaux ressources mal assur6es, estconfidei Mire Marie du Sacr€-Coeur,n€eLouisa Sdn6cal. joint a uneameardenteet g€nereuse, La nouvelleSuperieure un esprit€minemmentreligieux.Au plus, sousune reserveapparente,ses mani€resaffableset poliesrelevdes d'un cachetde distinctionnaturelle ont t6t fait d'inspirerconfianceet sympalhie. Bienveillantaccueilaux deux soeursvenuesd€ Montr6rl La deuxidmerecrue,SoeurC€cileMongenais, igalementdoude qualitis de I'espritet du coeur,n'estencoreque des plus heureuses professetemporaire.Elle fait gin6reusement le sacrificede son berceau religieux, enyajoutantceluinonmoinssensible des'€loigner desajeune soeur,SoeurOlier,aussiau noviciatet, qu'hilas,elle ne devraplus revoir. Le cordial,disonsmieux,I'enthousiaste accueil,quetoutesdeux regoivent dansnotremaison,sedevinesousla plumede la chdreMdre jours de leurarrivee: qui 6critd quelques ". . . La missionqui m'estconfieen'a riende bienattrayantau premierabord.Lesdifficultdset lesepinesne peuventcompldtementdisparaitre souslesdehors delabienveillance etdelaparfaite cordialitiaveclesquelles nousavonsit€ accueillies. Maisje suis resigniei tout et ce m'estuneconsolation de penserqueNotreSeigneur n'cxigepastoujourslesuccds, pourvuquelaftd€litCau sacrifice ne fasse pas d6faut -. 124 Je m'abandonne donc i la divine quia toujours leSacre-Coeur deJ6sus avecI'espoirque Providence daignerab€nir ma Ct6mon Conseilet mon divin Consolateur, confianceet mon entier devouementi son service,et qu'il ne soisun permettrapasque,par mon peude vertuet degdn€rosite.je obstacleau bien qu'll veut opCrerdanscetteMaisonoi ll est consoli par des coeursqui sont ici tout amour,et reellement sacrifi6spour sa plus grandegloire. . ." Petit don fait grand bi€n. . . Dds le 23 septembre 1896, le bon Dieu donne un premier encouragement.Une damq gravementmalade,est re9ueet soigneeen Ce memejour, M. I'avocat chambre privde,et r€tribue gdn6reusement. Blanchetfait remised'un chdquede $50.00pour, selonson expression, "aider les soeurs d rencontrer leurs affaires". Le premier remboursementde mille dollars sur la dettede Madame A. Labrecque,en mars 1897,riclame un secoursprovidentielpour etre effectui,et voici qu'aux yeux de la foi, Dieu donne ainsi son premier mot. Visite du premier Pasteur Au 20 ddcembreI896,de retourd'un voyaged Rome, Monseigneur Gravel vient visiter sa petite famille de I'Hdtel-Dieu. Sa Grandeur d6clareavecune visiblesatisfaction"Ctrebien convaincuepour sa part, que Dieu soutiendra notre maison et benira nos oeuvres", puis, la b€n6dictionde Notre Saint Pdrele Pape transmettantaux religieuses L6on XIII, Monseigneurajoute que c'estd'une manidretoute sp6ciale qu'il a parl€ au Pape de son Hotel-Dieu d'Arthabaskaville et que I'augustePontife a daigni lui promettre un souvenirdans sespridresd cette intention, La pensded'occuperune place,si humble soit-elle,mais pr6ciseet particulidredans le coeurdu Pdrecommun desfiddlesest certainement douce i nos coeurs. Mais I'assurancede trouver en leur v6n6r6 Ordinaire, un pdre d6sormaisrempli d'espoir pour I'avenir du plus infortund de sesenfants.ne l'est cenes pas moins. Sans tarder, Mdre Marie du Sacrd-Coeurtirera parti de cette assurancepour solliciterauprdsde MonseigneurGravel la r6ouverture du noviciat, sourcede recrutementmonastiqueet par cons6quentde la surviede I'oeuvre.Et, afin d'incliner le ciel i b€nir sesd€marches,on la voit tout d'abord recourir sans lassitudei la pridre avec sa petite Communaut6 que son impulsion entraine. 1897 Noces d'argent de Mire Marie du Sacrd-Coeur La c6ldbration, au 25 janvier 1897,du 25idme anniversairede profession religieusede la T.H. Mdre Marie du Sacr6-Coeurporte l'empreinted'une joie tout intime et discrete. Dans sa simplicitdde forme, cejubil6 revetun caractdrede cordiale fraternit6. Chaque soeur s'ing€nie d t6moigner son affection e sa manidre.et toutes vivent une heure de vraie dilection. t25 ll estheureuxde constater danslesnotesdparses de cette€poque, que,sansriensoustrairei la baseessentiellede pridreet de recueillement qui forme le fond de Ia vie religieuse,Mdre Marie du Sacr€-Coeur adaptelesexigences de la viequotidienneaux circonstances actuellesdu travail heroique des soeurs,en employant son energiquevolont€ d r€aliserau mieux I'observancerigulidre. La pridreet la r6gularit6sonti la fois d I'honneuret I'on respireune atmosphdrede fraternelleunion, vivementd6sirdedepuisla p6riode orageusedes premiCresdifficultesdont les6chossont A peinedteints. R6ouverturedu noviciat Pour obvier d la pinurie de la main-d'oeuvrerequise,la r6ouverture du noviciats'impose.On serappellequele noviciatestferm6depuis septans.Lesvoiessontpretes. Unejeunefillesollicitesonadmission. La prdsente supdrieure unehumblerequCte d Monseigneur de Nicolet,le priant de considdrerqu'aussilongtempsque seprolongerala situation actuelle,I'H6tel-Dieu ne sauraprendred'essor,qu'au contraire,il ne ferajamaisfigurequede grandbless6,devaincude la vie,sansespoirde survivance. La riponse vient, simpleet positivele 19 fdvrier 1897. D6licatessede Mme JessieGravel Cette autorisation de rouvrir le noviciat fait monter toute la gratitude de la jeune Communaut6e loccasion de h fete de SaintJoseph,c6l€br6ele 19 mars, en la modestechapelle.MadameJessie Gravel,dpousedu devou6docteurGravel,fait parvenirungrandpanier desplus bellesfleurs qu'ellecultiveelle-m€me: entreautres,cinq ou six grappesd'orchisroses,s0rementtrCsraresi cettepdriodede I'annde, qu'elleoffre avecgrand bonheurpour la c6l6brationqui tient tant au coeur des Hospitalidresde Saint-Josephdu modesteHotel-Dieu. D6vouementdu cur6 F. X, Lessard A quelques tempsde sonarriveee Arthabaska,Monsieurle cur6 F.X. Lessard,plein d'initiative et de zClepour les oeuvresde charit6, organiseet patronneun bazar en faveur de notre maison.Le succds couronnetant et si bien sondivouementquec'estle derniermot du bon Dieu pour permettre i nos soeurs d'effectuer d date le premier remboursementd Madame Labrecque. Pour les pionnidresd'une oeuvre itablie dans des conditions d'autonomie telle que la nOtre, les ddparts renouvel6sde sujets constituentd eux seulsI'un des m6ritesparticuliersdes fondations. Alors, quellesgerbesmagnifiques,nos chCressoeursn'ont-ellespasd0 moissonnerau coursdeslonguesanniesoir lesp6r6grinationsont 6tesl frdquentes. Autr€s d6parts,autresbi€nvenues! Ce 3 avril 1897,notre trds honoreeSoeur Chartier retournei la Maison-mdreaprdsavoir fourni quatre ansde ddvouementet d'abn6gation absolue.Le vide laiss6par ce d€part demandee €tre comble. t26 Fiddle d la parole donnde, la Maison-mdre sacrifie comme remplagante au I er septembre,une.jeunesoeurq ui compte a peineune annie de communaut€: notre chCre Soeur Hurtubise. Celle-ci s'est spontan€mentofferte,et son sacrificeestentier puisquenous la voyons toujours, aprdsvingt-neufans,se d€vouerau bien de notre maison ou elle remplit en 1926la charged'assistante. Et le 5 avril suivant. M. I'abbdLambert retournerasousla houlette de MonseigneurI'archev€quede Qu6bec,qui avait bien voulu condescendreau ddsir de Monseigneurde Nicolet en lui permettantd'accepter en 1894,la dessertede notre Hdtel-Dieu. Pr€treaussipieux que digne, M. Lambert emporte les regretset la reconnaissancede tous. Son successeur est M. I'abbe Benjamin Morin. Les pensionnairesde I'H6tel-Dieu Le l6 septembrc1897,une nouvellevisite de MonseigneurGravel apporte un rayon de bonheur -au pauvre Hotel-Dieu qui n'abrite toujours que quelquesvieillards.A difaut de maladesd soignercomrne le desirenttant leshospitaliCres d'alorsq ui, pour la plupart ont prodigue leur ddvouement dans les grandes salles du vaste Hdtel-Dieu de Montreal, nos soeurscroient devoir rdpondreaux demandesd'un bon nombre de personnesdesirant venir vivre sous leur toit d titre de oensionnaires. A cet effet,ellesdicident de faire finir le troisi€me€tage.M. le curi Lrssard,sup6rieureccldsiastique lesy engagefortement,et Sa Grandeur Monseigneur Gravel souscrivant volontiers i cette proposition. les travaux commencentau mois de novembre. Le citoyen Blanchet. . . M. I'avocatBlanchet,un vieux pensionnaire,fait don de $200.00e titre de secourset d'encouragement.Ce vieillard s'€teintpieusementet paisiblementle I I janvier suivant( I898). Son nom mdritede figurer dans nos pagespour temoignerunefois de plus des mis€ricordesdu Seigneur. Monsieur Pierre Blanchet, nd i Saint-Pierre-la-Rividre-du-Sud, comte de Montmagny, avocat de profession,est simplementdCsigne, dans nos16gionsqu'il ha-bitedepuisune quinzained'ann6es,sousle nom de "citoyen BIanchet".A l'€poquedestroublesde | 837-1838,il estd6jd entr€ depuis un an, dans l'€tat eccl6siastique. Egarl par les principes d'un patriotisme discutable, il renonce a la vie sacerdotale,se fait journaliste, devient a Mont16al, I'un des fondateurs de I'lnstitut Canadien.et directeur de "L'Avenir". Lorsque le groupe impie et rdvolutionnairedont il fait partie est disperse,le "citoyen Blanchet" passeaux Etats-Unis.Finalementvers 1892,il vient habiter seuldans une sortede mansardesisesur la grande route entre Arthabaskaet Victoriaville.Le 8 mai 1896,vieilliet malade, il vient frapper d I'Hdtel-Dieu pour y abriter lesderniersjoursde sa vre malheureuseet brisde.Nos soeurs l'accueillentavec bontd et, vu ses ant€cedents,nul ne lui parle de religion, mais toutes supplient le ciel avec ferveur d'etre pour lui cldment et misericordieux. 127 Le Christ R6dempteur, qui a paticmment attendu cette ame pendant prCsde soixante ans, ne va pas tarder d lui ouvrir sesbras. Aprds quelquesmois passdssous notre toit, M. Pierre Blanchetpurifie son amc dans lesondcsdu sangd ivin et, aprdsplusd'un long demi-sidcle d'indiff€rence religieuse, rcntre au bercail. Dis lors, le "citoyen Blanchet" deyicnl un moddlc dc pratique religieusea h grande consolationdc nos soeurs.heurcuscsde voir une 6me reyenirde si lorn au Dicu de sa jcuncsse. It9t l,a joie se fait communicative Durant ccttc premiCremoitie de I'ann€e 1898,tout respire un parfum dc bonhcur. Notons lesheurcsdilicieusesde la retraiteannuelle sous la prcsidenccdu r6vdrcnd Pdre Marie-Bernard, un fils de saint Frangois; la visitc de Monsieur le grand vicaire Suzor, premier curC d'Arthabaskavillc. qui fait don d'une magnifique statue du SacriCoeur, presquegrandeur nature. Placie de suite au-dessusdu maitreautcl, cettc statue est Enite le premier mai par le donateur et trouvc une placed'honneur dans notrc chapellerestaur6een 1924. Une novice l. jou de la p se dhabit. 128 A nouveau,une c6r€moniede v6ture Le l2 mars 1898,une cer6moniede prised'habit irradie tous les fronts.En cejour, SoeurNo6miePoirier,choriste,et SoeurMargueriteMarie, converse,prennentI'habit religieux,pareillev€turen'ayantpas eu lieu depuisseptans. Enfin les pieux exercicesde la semainesainte 1898apportent, disentleschroniques.un repospour I'emeet un charmepour le coeur. Grice i la pi6te d'une dame amie de la maison, la d€corationdu reposoir,faite de fleurs naturellesajouteune note gracieuseapprdciCe de tous. Un brzar pour les Mires de la Congr6gation,. . Les rdvCrendes Mdresde la Congrdgationddsirantagrandirleur couvent,s'adressent e Monseigneurde Nicolet pour solliciterI'organisation d'un bazar. Li6 par la promessefaite e I'H6tel-Dieu en 1892, MonseigneurGravelsehated'eninformerMdreMariedu Sacr6-Coeur: quej'aifaitedSoeurSainte". . . Prenez coDnaissance delarCponse quimedemande Syncldtique defaireunbazarcet ete,et voyezquel qu'ellesetrouvcobligde accueilvouspouvez faired Iademande de faire auprds de vous. . ." La lettre porte entre autres ces prCcisions: ". . - En reponsed la demandcquevousmefaitesdetenircct6te,un bazar pour vous aider i agrandirvotre Maison,jc dois vousdire que je me suis engagdenversles Socursde I'H6tel-Dieu e bur laisserfaire le bazarannuelaussilongtempsqu'ellesn'aurontpas je ne fini de payer leur dette. Quand j'ai pris cet cngagement, prcvoyaispas la demandeque vous mc faites. Cependant,je n'ai aucuneobjectiond ce qu€ la population vous aide A agrandirvotre maisonqui en a besoin.Bien plus,si vousvoulezobtenirde Mdre Mariedu Sacr64oeurqu'elles'efface cetteann€e.et qutlle me rendema lib€rtd,je vous permcttraide vous assurercet aidepar le moyend'un bazar.VoyezMdre Marie et si elle vous cdde son droit, vous aurez vos du SacrC-Coeur, couddesfranchespour faire ce bazar que vous mettrezsousle patronagede M. le cur6. . ." Et plus loin, Monseigneurajoute: ". . . Commevous le voyez,je n'ai pasvoulu prendresur moi de detou.ner de votre lnstituiion si pauvrc, lcs faibles rcssources qu'elle peut avoir dans son voisinagc.Jc voudraisbien aider au couventdesSoeursde la Congr€gationsansvousnuirecependant. VouspouvezconsultervotreChapitre,et donnerensuiteh reponse que vousjugerezconvenable." t29 La situation est dilicate. On ne veut pas d6sobliger les rev6rendes Mdres de la Congr6gationrdellementdans le besoin.Dun autre c6t€, sacrifier les revenusdu bazar annuel, n'est-cepas compromettre les int6rets de I'oeuvre qui se reldve avec peine et au prix de tant de sacrifices? Comme on peut s'y attendre,la necessitd cddele pasd l'obligation fraternelle. Les r6v€rendesMdres de la Congrigation ont leur bazar, sur lequel ellespr6leventune part en faveur de I'H6tel-Dieu. D6c0sde Mire Bonneau de Monlrdal Le 3 mai 1898,la chdreMaison-mdrede Montr€al est enveloppde de deuil. Plus le coeur de l'homme est d€licat, a dit un psychologueet profond penseur, plus il a d'affinitds pour se laisser pdnitrer par une douleur vraie.Or, cellecau#e par le d6cesde la vdn6r6eMdre Bonneau ne peut atteindre plus sensiblementle coeur de ses filles, tant de Montreal que d'Arthabaska ou des autresfondationsque sa charit€ a secourueset prot€g6es. Notre H6tel-Dieu, nous le savons,doit dans une large mesurei cette iminente religieuse,une secondeexistence. Simple et grandedans la vie, Mdre BonneauI'estdgalemenldansla mort. ". . . Alon que,dit I'annalistede I'H6tel-Dieude Montr€al,toutes s'offraientd la faux meurlriCrepour ipargnerla victime,cettefaux cruelleet implacablese hatait de donner un coup prompt et sor commesielleeotcraintd'€trevaincuepar nossupplications et nos larmes..." Dans la circulaire de la regrett€eddfunte, nous lisons cet 6mouvant tdmoignage: pour toutesnosfondationset ". . . Quel ne fut passondevouement son inipuisablecharit€pour les mainteniret les consolider!Elle prodiguaitd seschCresfillesexilCessesencouragements dansune affectueusecorrespondance, et les soutenaitau milieu desnombreusesdifficult€sinevitablesdtouteoeuvremarqu6edeI'empreinte divihe:soncoeursouffrait et deleurs€preuves; deleursembarras ellene perdaitaucuneoccasion de leurtemoigner sasympathie et s'imposaitmemedes sacrificespour leur venir en aide dans leur pauvret€ et leursprivations. Aussitoutes recouraient i ellecomme i une Providencevivante,avecla plus entiCreconfiance.. ." Pour notre humble part, sa volurnineusecorrespondanceavec Mdre Montbleau,aux heureslesplussombresdenotre histoire,nousdit la valeur inappriciable de sesencouragementset leur rare merite. 130 Femme de foi, elle pdsetout au poids de l'€ternitd;les6v6nements les plus imprdvus,lesplusf6cheuxla trouventtoujours calme,parceque la foi lui dit que telle est la volonti ou la permissionde Dieu. Cette pens6efait la force de sa vie. Ame magnanime,elle possdded un haut degr6la sciencesublimede la croix; pour elle souffrir devientun garn. Aussi bien, les plus sensiblesatteintesde la douleur n'alterent pas sa ser€nite. MonseigneurCravel, qui la connail bien, 6crit d'elle lors de son d€cdsle 3 mai l89ti: ". J'itais trCs attachi d la Mtre Bonneauparceque les circonstanccs m'ont mis en demeurede connaitresessrandes qualitiset par-dessus rout Ie resteson parfaitespritreligieux!" Et plus loin dans Ia meme lettre: ". . . Ellea 6ti pour beaucoup dansle maintiendevotrefondation. Sanselletout seraitmort. C'estelleoui nousa toussoutenus. et moi. en particulier. J'dtai\trCsattachie elle.. ." Voild bien le tdmoignagesupr€mede ce que fut Mdre Bonneau pour I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaet il mesureexactementdu memecoup la dette de reconnaissancecontractee envers cette regrett6e Mere, La Communaut6 lui octroie un trentain de priires et de bonnes oeuvres, mais pour jamais sa m€moire appelle notre reconnaissant souvenir,car en nous ldguant son nom! I'amour et la gratitudede nos devancidresnous ont appris i ne le prononcerqu'avecune respectueuse vdn€ration. Noces d'or de Soeur Eulalie Quesnel Le l7 mai de cette ann€e 1898conduit notre chere soeur MarieAnne, touridre,i l'HOtel-Dieude Montrial, pour y reprdsenterle ndtre et porter e la trCshonor€eet chdreSoeur EulalieQuesnel,f6licitationset souhaits a l'occasion de sesnocesd'or. En guise de cadeau, on offre a h chdre jubilaire, av€c une couronne de fleurs blanches,"son voile de profession",laissi nagudred sa nidce,Soeur Saint-Rapha€1. Si I'offrande ne possddequ'une valeur relative,la d6licatesse de sentimentquien inspire le choix touche sensiblementla cbCreSoeur Quesnel,qui s'est totalementddvouded notre fondation. Processionde lc Fete-Dieu En juin 1898, la Fdte-Dieu apporte e nos soeurs et e leurs pensionnaires sa part de puresjouissances.Pour la p remidrefois depuis 1884,on fait la processionsolennelledanslesjardins.Chaquesoeurmet tout son coeur d decorerle parcourset le reposoirafin de rendreplusde gloire d J€sus-Hostie.Banderolles,dentelles,fleurs et rubans sont bienveillammentfournis par des personnesamies. t3l Rifle d'un g6teau. . . Le l4juillet suivant, M onseigneurGravelserend dansune paroisse voisine de la n6tre pour une bdnddictionde cloches.Or, au banquet d'usage, Monseigneur remarquant un magnifique g6teau, dicline aimablementI'honneurde le partageret proposede le mettreen rafleau profit de I'Hdtel-Dieu. La proposition est accepteeaux applaudissementsde I'assembl6e et vaut vingt-cinqdollarspour lespauvres.De plus toutes lesoccasions en plus le vdn€rePasteursefait paternel,saisissant de manifesterd nos soeursson int€ret et sa protection. D6cis de Monseigneur L. F, Lafliche, 6v€que de Trois-RiviCres Le m€mejour, ce l4 juillet 1898,une tombe se creusedans la cil6 trifluvienne par le d€cdsde Sa Crandeur MonseigneurL. F. Lafldche. Le Canadafrangaisperd alors I'unedespersonnalit6smarquantes de l'6poque;I'dpiscopatcanadien,un ardent d€fenseurde la doctrineet du droit; le diocdsedes Trois-Rividres,son 6v€queven€ri autant que tresaim6:et nos mCres,le pasteurde la premidreheure,resteun grandet sympathiqueami aprdsla division de son diocdsequi fut, a-t-on pu dire, l'6preuvede sa vie. Monseigneur L.-F. Lafldche s'dteint paisiblement d I'Hdpital Saint-Josephdes Trois-Rividres,d quatre-vingtsans. dont plusieurs anneesd'un brillant professoratau s6minairede Nicolet, douze, de fructueuse mission dans I'Oucst canadien et trente et une, d'un 6piscopatrempli d d6border. Au soir de sa vie, sa haute intelligence,sa vigueur intellectuelleet m€mesa rdsistancephysiquen'ont en rien diminu6. Au tdmoignagede sescontemporains,il demeureune lumidrevivante-Sa clart€d'esprit,sa facilit6 de parole restentmerveilleuses. Et le mCmecachetde grandeur de jadis marque tous sesgestes. Le "SOLElL", irr6ductibleantagonistedes id6esde Monseigneur Lafldchcau long de sa carridre,soulignedans un entrefilet6crit lors de son ddcds"son incontestablctalent et sa 16putationde saintet€".Encore qu'ellc n'est qu'un 6cho affaibli du sentiment gdniral, une telle apprdciation,danslescirconstances donn6es,pr6ciseplus6loquemment que toutc autre lc m6rite du rcgrett6ddfunt, dont le nom honore non seulcmcnt l'6piscopatcanadienet I'histoire trifluvienne, mais m€me l ' h i s t o i r ct o u t c o u r t . Notre Hdtel-Dieu garderapicusementsa mdmoireen lui rendante jamais un hommage emu et reconnaissantl It99 tl n systtme d'6clairage6lectrique Au debut dc lll99, un respcclablecitoycn d'Arthabaska,Monsieur Achillc Cagnon, fait installcr d ses frais un systdme d'6clairage elcctrique.tant dans la partic affccteeaux pensionnaires et aux pauvres quc dans le cloitrc. ll s'engagcdc plus d fournir l'6lectricitegratuitemcnt, aussilongtcmpsquc lc bon Dicu lui preteravie, ou au moins le mainticndra dans lcs m€mcsfonctions. Cct acte de gdndrosit6,"ausst brillant quc sa lumidrc dlcctriquc", commc l'6crit finement Soeur 1.12 M ongenais,au ra desim itateurs. La rdsidenceappel6e"Saint-Augustin" n'ayant pas etd comprisedans le don prdc€dent,les pensionnaires font installer l'€lectricitea leurs frais dans leurs appartementsrespectifset dans ceux de M. I'Aum6nier. ". . . C'estdoncd la faveurde ce superbeluminaire,continuela secr6taire cit6eplushaut,quenousparcourons nossallesle soiret toutenolremaison.m0mela care etje vousa\surequenoussavons jouir, d pleincoeurde cettesi grandecommoditd.. ." A cette m€me€poque,Mdre Marie du Sacrd-Coeurtrouve moyen de faire terminer les cellulesmonastiquesqui feront jouir d leur tour, aussi religieusementque singulidrement,leurs proprietaires. Cependant, la jouissance intime encore toutes est bien celle apport€ele matin du l5 mars I899: deux jeunessoeursseconsacrenti Dieu dans la petite chapellequi n'a 6ti tdmoin d'aucunecer€moniede professiondepuisdouze ans. Les deux nouvellesprofessessont Soeur No6mie Poirier, choriste, et Soeur Marguerite Marie (M. Anne Therrien),converse.Dds I'avant-midi du I 3, uned6p€chetdl6graphique annonceI'arrivdede MonseigneurGravel. Au coursde savisited la sallede communautd,Monseigneurtient e honneur de prouver aimablement qu'il est venu d Arthabaska tout exprdspour sa famille de I'H6tel-Dieu,pendantque son regardprofond reflCteun visiblecontentement.Il prdsidela c6r6moniede professionet fait luim€me I'allocution de circonstance.Sa parole impressionne vivement I'auditoire6mu d6jd par la dignit6 et la majest6qui caractdrisent le Pontife a I'autel. Cons6cralionuniverselleau Coeur de J6sus Pour se conformer aux intentionsdu SouverainPontife, ddsirant faire une consecrationuniverselledu genrehumain au Coeur de Jisus, Monseigneurde Nicolet a choisi le dimanche 20 ao0t 1899 pour la consecrationde son diocdse.En cons6quence, il permet e nos soeurs d'avoir ellesaussi,d cet effet, I'Exposition du Saint-Sacrementen ce jour. Mdre Marie du Sacr€-Coeurnote la joie que lui apporte cette consecrationde sa petitefamille au Coeur divin qu'elleappelleavectant de sinc6riti, son guide, son appui, sa consolation. FGte de saint Augustin Le 28 ao0t, h fete de saint Augustin reservea son tour une surprise exceptionnelle.La grand-messeavec diacre et sous-diacreest chant€e par M. Ie cur6 Lessard,sup€rieur eccl6siastique, et la chorale de la paroisseoi figurent de veritablesartistesexdcute.avec brio, chant et musique.C'est ravissantde pi6td et d'harmonie! Et I'unede nos soeurs de s'exclamer:"Quelle id€enous faire desmilodies du ciel,si ddjecelles de la terre nous touchent si sensiblement!.. ." r33 R66lectionde Mlre Marie du Sacr6-Coeur 1899confirmeMdre du 2 septembre Huit joursplustard,l'6lection Marie du Sacr€-Coeurdans la charge qu'elle a dignementremplie prdmices de son depuistrois ans,et donnel'espoirque lesheureuses divouementproduisentdesfruits plus heureuxencoteen atteignant leur maturit6. A h mdmoirede la "Mlre Cloutier" la mdmoired'unehumblefemmei Le ler octobre1899,conserve I'ametres haute,dameveuveJ.-A. Cloutier, d6c6d6epieusementa la salleSte-vierge,d I'Agede 78 ans.Admise d I'Hotel-Dieu le 26 juillet 1885,elle voue, quatorzeans durant, les dernidresdnergiesd'une vieillesseb6nie du ciel, d partageravec les soeurstous les travaux qu'imposele soin des maladeset desinfirmes. "La Mdre Cloutier", comme on I'appelle,est une vaillante,aux doigtsagiles,d la foi robusteet dont I'abndgationsemblefairele fond de la vie. Les religieusesla considdrentcomme le type achevi du vrai devouement.En r6alit6,elleestpour ellesun brasdroit, travaillanttout le jour au jardin durant la bellesaison,et I'hiverau filageet au tissage. et au raccommodage Au surplus,sesloisirset sessoirdessontconsacrds ont requleur part autrescoutures,quandsespauvresvieill€scompagnes Nos anciennesqui I'ont connue de sessoins diligents et empress€s. ajoutent que c'est aussi une "priante". . . De li a Ctre une sainte pour le moins,d personne, n'estpasgrande.Elleappartient, la distance la phalangedes6messimplesqui saventici-bassecontenterde peuet d'uneviesans6clat,la fleurchoisied'un donneri Dieudansl'obscuritd inspirdpar la charitd. d€vouement Novembre1t99, mois d'espoir tant soitpeule voilemysterieux Si nossoeursavaientpu soulever passalu€le moisde de I'avenir,avecquellejubilation n'auraient-elles mois du souveniret desretourssur le pass6, novembre,g6n€ralement alors que cetteann6eil serareellementpour ellesI'espoirde I'avenir. C'estqueI'Eglisenicoldtaineverrailev6 d la dignit6depontife,I'un de sesfils les mieux doues,dont la prdponderanteinitiative ouvrira d notre Hotel-Dieu I'dre de progrdsqui s'dtendjusqu'd nosjours. Mgr J.-S.-H.Brunault,coadjuteurde Mgr Gravel Gravelannonce Le I0 novembre1899,SaGrandeurMonseigneur dans une lettre circulaire, l'€l6vation d 1'6piscopatde M. I'abb6 commecoadjuteur. J.-S.-H.Brunaultqu'il ddsires'adjoindre Au mois de mai pr6c6dent,l'dcroulementde sa cathddrale,pour lors en construction,a profond€mentafflig6 le v6n6rdOrdinaire de Nicolet.Vu sesinfirmit6set la gravemaladiede sonGrandVicaire,il pour lui demander et Rome s'estadress6 au Saint-Siege un coadjuteur, vientdtxaucersespridres.La consdcration dpiscopale de Mgr JosephBrunaulta lieule 27ddcembre 1899,f€tedesaintJean Simon-Hermann I'Evan96liste. 134 1900 Premiire yisite de Mgr J.-S.-H. Brunault Par une heureusecoincidence.la lEte de fAnnonciation 1900 marque la premidre visite de Sa Grandeur Monseigneur J.-S.-H. Brunault e notre Hotel-Dieu, qui lui fait une r€ceptionaussimagnifique que le lui permettentles circonstances.Sur I'invitation de nos Mdres, plusieurs Messieursdu clergd tiennent a honneur de venir saluer Sa Grandeur et prennent part au modestebanquet qui est servi a cette occasion.DCscette premidrevisite, Monsieur le coadjuteur temoigne une si bienveillantesympathiepour lesinfortunesdu pass€qu'on devine vite en lui le protecteur futur de nos oeuvres.L'avenir rdaliseraou d6passeramemelesesp6rances dds lors conguescomme nous le verrons par la suite. Le noviciat est bi€n vivant Depuis sa rdouvertureen 1897,le noviciat a deje abritd I6 sujetset bien que le mot de I'Evangile:"ll y a beaucoupd'appeldsmais peu d'6lus", semble fort applicable, en principe, aux convids d la vie religieuse,il y a lieu de b€nir et de remercierle Seigneurpour le nombre des 6lus. MonseigneurGravel, malgr6 l'6tat precairede sa sante,veut bien faire le voyaged'Arthabaska pour prdsiderd'abord une cirimonie de prise d'habit au 9 mai, et une autre de professionau 26 juillet. Le bazar de 1900 Le bazarannuel,organis6au mois d'ao0t I900, parles Damesdela paroisserapporte la somme pour lors fabuleusede $ I ,000.00;on croit y voir un c€lested6dommagementdu sacrificefait I'anndeprecidenteen faveur des r€vdrendesMires de la Congr€gation.A cette occasionnos soeursde Laval, en France, envoient gracieusementun billet de 100 francsl cette fraternelledelicatesseest souligndeavec admiration par MonseigneurI'Ev€queet les Dames organisatricesa qui est remisela gindreuseoffrande. M. le Chanoine L.-A. C0t6, cur6 d'Arlhabaska La nomination de M. le Chanoine L.-A. COte comme curd d'Arthabaska et supdrieur de I'H6tel-Dieu compte parmi les 6vdnements heureux de notre humble histoire.Il remolacemonsieur le curd Lessardqui quitte la paroisseen octobre, au regret de tous. L'action bienfaisantede monsieur le Chanoine L.-A. Cdt6, aussr discrdtequ'effective,s'dtendjusqu'enosjours,embrassantau completle domaine des rdalisations possibles. Le Seigneur, nous I'esp€rons, daignerale prolongerlongtempsencorepour sa plus grandegloire et le bien de notre maison,dont il demeurele guide, le bienfaiteuret I'appui en toutes clrconstances. Transition du XIX au XXe siicle Afin d'engager les fiddles du monde enlier a entrer dans des sentimentsde ferveur, de pi6ti et de penitence,Sa SainteteLeon XIII ll5 dcnrandc dc solenniscr lc commcnccmcnt dcs fetcs jubilaires et la t r a n s i t i o nd u X I X e s i d c l ca u X X c c n c d l 6 b r a ndt m i n u i t .l e 3 l d 6 c e m b r e lll99 ct Ic 3l ddccmbrc 1900unc messebasseou unc messechant€e devanl lc Sainl-Sacremcntcxpos6,et que ld oi il nc pourra y avoir de mcsscil y ait si possibleunc hcurc d'adoration. En consdquencc,lc 3l ddccmbrc 1900. notrc Hdtel-Dieu a son H c u r c d ' A d o r a t i o n s o l e n n e l l cd e l l % h c u r c s d m i n u i t e t d e m i , tcrminant ainsi le sidclcct commcnqantI'autreau picd d u M aitreadord. C ' c s r I c p r i t u d c d c s g r d c c sd u . l u b i l i d t c n d ue t o u t c I ' F g l i s e . l90l Prcmicr d6cis d'une religieusci I'HOtel-Dieu l.c bon Maitre choisit cette ann6ejubilaire pour d6creterau 9 fdvricr l90l une premidrc visitc de I'angede la mort i notre maison. Ccttc prcmiirc fleur moissonndcest notre chdresocur No6mie Poirier, a€tdcsculcmcntde 38 ans, prcmidrc postulanteadmiseA la reouverture du noviciat cn 1897. ellc partira aussi la premidrc pour former la c o m m u n au t i d u c i e l . Auires victimesde la mort Le 24 mai suivant.Ieciel ravil d la fois d la jeune Communaut6deux victimcs:Soeur Mongenaiset Soeur Henriette. Socur Mongenais, compagnegendreusede la trds honorde Mdre Marie du Sacr6-Coeur,n'estageeque de 29 ans,dont ellea pass€8 ans dans la vie religieuse.Elle voulut. dans un actede supremeholocauste, accepterI'exil pour son lit d'agonieet mCmereposeren terre6trangdre durant le long sommeil de la mort. Les siensne croient pas devoir se conformer totalementd ce d6sir. Les restesmortels de la chdreenfant sont transportdsd son berceaureligieuxet ddposdsnon loin de ceux de sa bien-aim6esoeur,Soeur Olier, pour y attendre I'dternelreveil. La deuxidmevictime,soeurHenriette,6gdeelleaussique de 34 ans, laissele souvenir de I'une de ces fleurs privil6gi6esqui rdpandentun instant leur parfum et refermentbientdt leur frele corolle qu'un vent glacial a touch6. Elle repose,prds de Soeur Nodmie Poirier, dans le modestecimetidreprepardpar la bienveillanteMdre Montbleau avant son retour d la Maison-Mdre en 1896. Trois ouvridresfauchdesau matin de la vie et dans un si court laos de temps, c'est rude et meme alarmant pour la pauvre Supdrieuie. Cependant,abandonnie aux divins vouloirs,elle poursuitavec6nergie sa laborieusemission de charite et d'oreanisation. La maison s'organise. , . Le choeur, jusque ld pourvu seulementde quelquesprie-Dieu, r€clameforcCmentdesstalles;ddsf6vrier,grdced sessoinsdiligents,on peut satisfaired cet imp6rieux besoin. Au jour lej our, maintespetitesam6liorationsont ddjdit6 r€alisees, mais combiend'autresen perspectives, exigentplus de travaux queceux fournis par sa petite famille d6cim€e!.. . Confiante, elle frappe d nouveau A la porte de la Maison-mdre; celle-ci 136 rdpondd son ardentappelpar I'envoiau 8 juin l90l de soeurPerron, d ' o i . b o n h e uer t a c t i o nd e g r a c e f . Plusd'un officede la maisonrestecependant encoreen souffrance par defautd'officidre. Danscetteconjoncture, et avecl'assentiment de sessoeurs,Mdre Marie du Sacre-Coeur, croit bon de demander d Monseigneur Gravel A I'effetd'abregerla durdedu noviciatde deuxjeunes une dispense jours avantla distributiondesemplois,nos professes. Ainsi, quelques soeurs86liveauet Goyettefont leursadieuxd la douceviedu noviciat, de profession. I'uneaprdstreizemoiset I'autreapresquatreseulement Apresavoir comptdparmi lespremierssoucisde MdreMariedu la reldvereligieuse auddbutdesasupdriorit6, luiapportei Sacr6-Coeur. les anndesse deroulent, de consolantes espdrances; I'heureprdsente gri et le de cdrdmonies de prise-d'habit et de profession. dmaillees Et nous nous deyonsde consigneri I'honneurdes fils du quec'estd leurd€vouement pleind'int6r6t, Pauvred'Assise, s€raphique qu'estdue,danssa presque totaliti, la directionversnotremonastere, annees dessujetsquenousy voyonsinscritsdurantlesvingtpremieres de notre maison.Durant toute cettepiriode cesbons de l'existence lesexercices Pdresveulentde plus prdsidergratuitement de la retraite mdritela plussinceregratitudeet appelle annuelle.Leur bienveillance un spdcialhommageau livredu souventr. Nocesd'argentde Mgr P.-H. Suzor Dans ce livre du souvenir,nousaimonsfixer €galement la f€te paroissiale qui se ddrouled Arthabaskale 25 septembre 1901,pour anniversaire de l'arriv6ede sonpremier comm6morerIe cinquantidme curd,Mgr P.-H. Suzor. et possiderunetelle Compteri peineun demi-siicled'existence, qu'enaccuse exub6rance devie,un tel essorversleprogrds dCslorscette pasmerveillel rdgiondesCanlonsde I'Est,n'est-ce La chretiennepopulationd'Arthabaskacomprendpour sa part quelles actionsde greces ensontduesau Seigneur, et,sousI'inspiration de son Pasteur,ellesleslui rendavectout l'6lande son6meardente. P.-H.Suzor,premiercuri, devenuv€n6rable M onseigneur septuaginaire,assisted la cdrimonie,qui rev€tun caracterepatriotiqueet religieux. y estcdldbr€e par M. I'abb6Buisson, La grand-messe et le soir,un banquelestservichezlesr6virendesMdresde la Congr€gationNotreDame, Le lendemain, Monseigneur Suzorvientdire la messe dansnotre modestechapelle,el entreA la sallede communautioir il veut bien qu'onlui a donneri nos Mdresun raccourcide sar€ponsed I'adresse p16sent6e la veille. I-e simpleexposddesbienfaitsmanifeslesdu Seigneurenversson peuple€ldvenaturellement les6mesbienn€esversI'auteurde tout don parfait;mais,savoirDieu plusconnu,plusaimi, voir au soufflede la religion,se leverautour d'elleune blondemoissond?mesfiddlesau Seigneur,n'y a-t-il pas li, pour la religieuse,de quoi la ravir, faire 137 exulter son coeur de jubilation et lui faire m6lersavoix au concertsacre qui, de la terre, s'6ldvevers le ciel? Le 19 octobre l90l, le bon Pdre Marie Alcantara,O.F.M., clOture les huit jours de retraite annuelle par la prise d'habit de I'une de ses dirigdes,Soeur Alice Ouellette,choriste. Cldture du monastare Les 6preuvesfinancidressuccessives subiespar notre maison n'ont point encorepermis de poser le mur de cl6ture qui dilimite le terrain exclusivement 16serv6au personnel religieux et donne d nos monastCres leur physionomiepropre. Les personness6culidresne se gdnentdonc nullementde passeret repasser oir bon leur semble, et il tarde aux religieuses de se vorr parfaitementchez ellesdans une compldtesolitude. C'est donc avec une all6gressetoute spirituelle que nos chdres soeursvoient enfin s'6leveren octobre I90l , aux derniersjours du mois consac16 d la Reinedu Rosairele mur claustralsi vivementdesir€,image de celui qui nous s6paredu monde. Visite canonique de Mgr Brunault Le 25 novembre 1901, I'annaliste souligne la premidre visite canoniquede Sa Grandeur Monseigneurle Coadjuteur, Mgr J.-S.-H. Brunault, ddl€gudd cet effet par Sa Grandeur Monseigneur Gravel que la maladie et les infirmitds tiennent en perpdtuelle souffrance. La revue des livres de compte vaut de sincdresf6licitations d Mdre Marie du Sacre-Coeur car le paiement r€gulier, tant desinterCtsannuels que la somme de mille dollars verseechaque annee entre les mains de Dame Labrecque, prouve la bonne administration des finances. Dans I'aprds-midi,Monseigneurpr6side le Salut du TrCs-SaintSacrement et le 26, il regoit lui-m€me d la profession,dans une c6rdmoniesolennelle,notre chdre Soeur Thompson. Au temoignage de toutes les soeurs, les heures consacreesd la direction des ames apportent drchacune,ferveur nouvelleet consolation. Ses ordonnances,qu'il publie un mois aprCs,respirentla plus paternelle tendresseoi se mClent une clairvoyance et une direction que n'e0t pas d6savou6essaint Paul, tant elles sont inspireesde la forte doctrine de ce grand ap6tre de la charit6. L€s Quarante-Heures Cette annee l90l si riche en b6nddictionsse termine Dour notre famille religieusepar une c€r€moniede vCtureau 28 ddcembre,et les solennellespriCresdes Quarante-Heures. De 1898a nosj ours,cetteceldbrationnousa g€ndralement procure le bonheur de passerles derniersjours de chaqueanndeexpiranteaux pieds de I'Ami divin. L'adoration, la pridre rdparent pour le pass6,et prdparent les ames e mieux remplir la page toute blanche qui, sans tarder. va i nouveau s'ouvrir devant elles. 138 1902 Une chapellerajeunie.. . Au printemps 1902, grdceaux dons bienveillantsde nos chdres maisons-soeurs, le sanctuairesubit une gracieusetransformation. Deux petits autels y prennent place tandis que le maitre-autelest exhauss6,agrandi, peinturdet drapd d'un brillant filet d'or; les murs et les parquetssont convenablementddcores;et lorsquele tabernaclevoit lui aussi sa toilette rafraichie,on y trouve pieusementd€pos6par les premidrespionnidres,un billet jauni demandanti I'Hdte augustede la pauvredemeure"les moyensde terminerla maisonet de poserle mur de c16ture". Or, c'estjustement li les derniers travaux executds.Les larmes viennentaux yeux de toutes les soeurs,larmesd'attendrissement,mais larmes de bonheur et d'actionsde erices. Efflorescence des vocations Un autre sujet d'actions de grdces est bien I'efflorescencedes vocations. Le 2 avril, le sympathiqueMonseigneurJ.-S.-H. Brunault pr6side une cerdmoniede professionreligieuse,i laquellesa pr6senceajoute un iclat et un charmeparticuliers.LesjeunesprofessessontSoeur Bdatrice Brousseauet Soeur Jos€phine,n€e Esilia C6t6, toutes deux converses. . :.--'-\,..:SbL,i : .-. t_-':: : Ho, 12 noviciat ve'r 1902. Le mois de notre bonne Mdre du ciel, voit encores'avancer radieuse versI'autel,unenouvelledpousedu Roi J6sus,SoeurAmihe Chalout.choriste.dernidredu suD€riorat de Mdre Marie du Sacri139 au monastdre 29jeunesfilles,de Coeurqui aura eu la joie d'accueillir rev€tir 17 fiancdesdes blancheslivr6esdu Christ.et. enfin de lui consacrer 8 ferventes epouses. Derniire visite de Mgr Gravel ouvridredu Seigneur Quelquesmoisi peinerestenti la gdn€reuse Toutefois,le ciel avantde terminerson laborieuxet f6condsup6riorat. lui mdnagela joie de revoir le premierPasteurque les ans et les physiquesrendentplus vdndrable quejamaisd sesfilles souffrances spirituelles. Les traitsalterdsde Sa GrandeurMonseigneur Graveltrahisent qu'il lui faut diployerpour effectuerce voyage. l'6nergie queMonseigneur C'estavecune6motionmal contenue lui-mdme dit d nos soeurs,en terminantune paternelleallocutioni la Communauteque: "quoique condamnd d I'inaction dans sa solitude, il pensait, il prlart, rl souhartart,n oubllant pasde mettreaux premlersrangssa chCreCommunaut6 d'Arthabaskaville." Cette visite, on le comprend, laisseconjecturer une s€paration prochaine. D6part de Mire Marie du Sacr6-Coeur Aprds voir b€nefici6pendant six ans du divouement de la trds honor€e Mdre Marie du Sacrd-Coeuret I'avoir vue itendre sa pi6td et son zdle d tout progrds spirituel et temporel de I'humble famille religieuseconfi6eii sasollicitude,voici que va sonnerl'heuredesadieux; la chdreMaison-mdrerappellela missionnaire,au termede son mandat de superiorit6. Par une d6licatesscsensiblede la Providencequi veut temp€rer sansd oute pour nos chires soeursI'amertumede la separation,sadigne remplaCantc,la vdndrdcMdre Saint-Jeande Goto arrive le l9 ao0t, quelqucsjours avant son d€part. Lc 25 de ce mois, en compagniede soeurAzilda, touriCrede notre maison de Montr6al, arriv6e la veille, Mdre Marie du Sacr6-Coeur retournc a son berceaureligieux,emportantavecle dernierbaiserde ses fillcs, leur immensc regrct de la voir s'6loigner, et I'immortelle reconnaissance de leurs coeurs. l-e souvenir de son sdjour sous le toit de notre Hotel-Dieu d'Arthabaskarestcimp6rissablecomme les bienfaitsqu'elley a sem6set donncnt occasiond'appliquerd sa mdmoire cesparolesque l'on disait autrcfoisdc J6sus,I'archdtypedivin que sa vie religieuses'estappliqude d rcproduirc: "Elle a passden faisant lc bien". En scptcmbrc 1902,la Communautd d'Arthabaska compte avec ficrtc 25 rcligieuses, dont | | professes choristes,4professes 3 converses, soeurs touridres, 3 noviccs. 3 postulantcset I soeur associie.On constatcdds lors que la r6ouverturedu noviciaten 1897rdpondaiti un t40 besoinchez lesjeunesaspirantesi la vie religieusehospitalidredans la r6gion des Bois-Francs. SEPTEMBRE I9O2 Arriv6e de Mare Saint-Jean-de-Goto La chronique de I'H0tel-Dieu de Tracadierapporte que le 20 ao0t 1902,sousle coup d'une 6motion trop poignante,lessoeurs,incapables de chanter,doivent se contenterde psalmodierle Te Deum terminant une visite canoniquefaite par MonseigneurL.-N. Dugal, V.G. Point n'est besoinde chercherla causede cetteprofondedouleur. Nos pagesenregistrantce mOmejour I'arrivee de la digne Mdre Saint-Jean-de-Gotosur le sol d'Arthabaska, laissent pressentir les emouvantsadieux des heurespr6c6dentes. Sous les larmesd'une part, et la joyeusebienvenuede l'autre,qui n'admirera toutefois I'dconomiedu plan divin? Les quinzeanndesde superioratde celtechdreMdre i Tracadielut confdrent une exp€rienceet un crddit incontestables. La chdre Mdre St-Jean-de-Goto,rappel€epar sa Communaut6de Montr6al, est immddiatement d€sign6epour exercer la charge de sup6rieuredans la n6tre, plongdepour lors dans le regretdu prochaln depart de Mdre Marie du Sacr6-Coeur. Ce n'est pas sans un immense sacrificeque, de son c6t€, Mdre Saint-Jeandoit rompre lesliensqui la rattachente la chdrefondation de Tracadie. Dernidre des six fondatricesde 1868,trente-quatreans durant, vdn6reepar toutesleshi6rarchiesreligieuses et laiques aimee,respectee, qui I'entourent,elle lui a donne le meilleur de sa vie. Accueil de Monseigneur de Nicolet Informd de son arriv€e e notre H6tel-Dieu, Sa Grandeur Monseigneur Gravel lui €crit le 27 aoit 1902: ". . . Soyezla bienvenue Le bon Dieuvousy dansmesdomaines. benira comme il a beni celle que vous remplacez.Je suis reconnaissant d la Communautede Montr6al d'avoir daignd exaucermesvoeuxen donnantun de sessujetspour remplacer Mdre Mariedu Sacr6-Coeur. Je ferai I'impossiblepour aller prdsiderI'ilection. Si, cepenje nommeM. lecurddeSainF dantla chosene m'etaitpaspermise, M. L:A. C6t6,mon d6l6gui. Christophe, et ie demeure Je suisheureuxde vousbenir affectueusement. biensincdrement. . ." Le 3 septembre 1902,Sa Grandeur MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, coadjuteurde MonseigneurI'Ev€quede Nicolet, estddl€gu€a la dernidreminute pour pr6siderI'dlection,au grand bonheur de toute la Communaut6. l4l Dds le 8 septembre, Monseigneur Gravelreprendla plumepour saluerofficiellement la nouvelle6lue. lebonDieu,6crivait-il, lesvolont€s d'avoirconduit ". . . Jeremercie i cequelessuffrages fussent r€unissurvotrepersonne demanidre sonsecours dansI'accomet je le priede daignerVousaccorder plissement desdevoirs de cetteposition deSuperieure, dansdes conditions exceptionnelles comme celles oirsetrouvelafondation d'Arthabaskaville. Jen'aiaucun efforti fairepourv ousaccorder comme e celles qui vousont preced€e, mesencouragements messympathies, etma direction. Je Vous b€nisaffectueusement ainsi que toute la famille qui vousestconfi€e, et demeure biensincdrement. . ." religieuse Sympathier6pet6ede Mgr L. A. COt6 Pendantcetemps,la forte et discretesympathiede M. le cur6L. A. Cdt€, supirieur eccl6siastique, seplait i faire dansI'ombretout le bien possibleau cher Hdtel-Dieu. Un trait charmantnousrdvdled'embl6eson soucide profiterde toute occasionpour mettreen valeurles pieusesressources de son d6vouement. Au 26 octobre,MonsieurX... professeur dtranger,voulantorganiserune soide payanteau village d'Arthabaskaville,n'en obtient I'autorisation,d'apds son propre temoignage,qu'd la condition expressede donnerla moitiede la recetteaux pauvres.Le bon curi, lui, gardesonsecret, maisla recette donne$50.00 au profitdeI'HOtel-Dieu. Et la secrdtaire d'6crire: -Cinquantedollars,e nosyeux,c'estcommeunepetitefortune, nousenavonstant besoin!Oh! benie soitlabienveillanteet discrdte encouragemcnt." chariti qui saitnousmdnager un si gracieux Professionet prised'habit Le 28 octobreI902,unedoublec6r€monie de profession, Soeur AliceOuellette, choriste,et de prised'habit,SoeurZo€et SoeurRoseAnna, converses,rejouissentla vie du monastdre,ajoutant trois qui comptealors25 soeurs, membresde plusd la famillehospitalidre, pour qui le fardeaudes techesquotidiennes demeuretoujourstrds lourd. La pauvretddes soeursest si grandeet les maladesqui se prdsentent e I'H6tel-Dieule sontencorebien plus! Fin d'ann6e1902 Avant que le soir ne descende sur cetteann6eI902,Monseigneur quelques Gravel6critle 29 decembre, semaines avantsondepartpour I'Europe: t42 ". . . Je n'ai pas encoreeu la bonnefortune de vous rencontrer non plusqu'auparavant. depuisquevousetesdansmesdomaines, Je ne vousconnaisdonc pas,pasautrementque par vos lettres, que je regrette lettres si simples.si naturelles,si affectueuses, vivementde partir pour un si long voyagesansun instantde queje vousdire,cependant, conversation avecvous.Laissez-moi remercie la MaisondeMontrdaldevousavoirenvoyde au milieude nous, Votre passage une heureuse influence auracertainement sur l'avenirde la faiblefondationd'Arthabaska. J'emporteavecmoi lesassurances i ma de votreattachement pauvrepersonne, vosvoeuxet la promesse de vos pridres. maisje vouslaisse.en retour,ma confianceen I'avenirdevotreoeuvre,Ina sincire affectionpour vous toutes,et mon ddsir de vous etre agreable autantqueje le pourrai. je live lesmainset lesyeuxversI'Auteurde tout Maintenant, don parfait,le priantde confirmerdu hautdu ciel,la ben€diction quejer€pands toutd fait paternelle survouset tousleshabitants de votre maisonau commencement de cettenouvelleannde.et si le bon Dieule permet,unede mespremiCres visitesimonretoursera pour vous, Priezdoncpourmoi, et croyez-moi, votreaffectionne Pdreen Dieu Erphdge E.r . d e N i c o l e r . " 1903 Bienvenue i 1903! Sousla benddiction d'un tel Pdre,l'annouveauserabienvenu. Ses jours ensoleillds serontmessageru de bonheur,sesorageset sesfrimas qui nesedementira serontattenu6s, atti6disparcettevigilantetendresse pas. Le premierbonheuresl,au I5 janvier,la c6r€monie de profession de SoeurMaria Caillardetz.choriste. A montr6al,nocesd€ dirmanl et de rubis Ce m€mejour, nos chdresSoeursVictorine et Marie-Anne, touridres,vont repr€senter notre Hdtel-Dieui la chdreMaison de Montr6alqui cdldbre dansunef€tecommune,uniquedanssesannales, lesnocesde diamantde la T. H. SoeurSaint-Joseph, n6eDesautels, et lesnocesde rubisde sa soeurain6e,la T. H. SoeurDesautels. Ce double jubili, au crddit de deux grandesreligieuses qui cheminentc6ted cotedansle cheminde la vie et danslesvoiesde la perfection, est magnifiquement cd16bre. Nous relevonsce gracieuxquatrain,d0 d la plumede M. J.-A. Poisson,"le bardedes Bois-Francs", et adress€par nos soeursaux h€roinesdu jour: ils renfermentune ddlicateapprdciationde notre vocationd'hospitaliere. t43 Aux deux vaillantessoeursdont la longue existence S'est us6ed gu6rir les maux, i s6cherles pleurs, Nous faisons parvenir d traversla distance, Avec nos voeux ardents,I'hommagede nos coeurs. Dieu veille avec amour sur leur vieillesse Et se plait d benir. ir prolonger leurs jours. Jours remplis de travail, sans plainteset sans faiblesse, Aussi de si grands coeursdevraientvivre toujoursl Mais puisquele trdpas ne m6nagepersonne. Que tout Ctre qui nait, sur terre, doit mourir. A I'appel souverainque cette heure ne sonne Que quand I'humanitdcesserade souffrir. Alors, prisesd'ennui, de n'avoir plus sur terre De souffrantsd gudrir, de vieillardsd soigner, La mort leur sera douce et, de leur tdche austdre, Le ciel rcconnaissantsaura les couronner! D6cisde SoeurEulalieQuesnel Dieu rappelled Lui, le 4 mars1903,la trdshonor€eSoeurEulalie professe denotremaisonde Montreal,et I'unedes fondatrices Quesnel, d'Arthabaska. Elle 6tatag€ede 75 ansdont 57 de vie religieuse. Missionnaire fondatricea notremaisonde Tracadie.nuissix ans superieure i cellede Sainr-Basile de Madawaska. la regreitee ddfunte laisse,li commeici, I'impdrissable souvenirde I'espritreligieuxet du grandamourde la Rdglequi la caract€risent. Danscesdeux dernierspostes,€galement, i I'exemple de NotreSeigneur, elledoit passerpar le creusetde l'epreuve et de la contradiction, mais c'estsurtoutdans notrefondation,disentles Annalesde I'Hdtel-Dieude M ontr€al,quesonamesensible et impressionnable a d0 Ctremoulueet broyie, vivant et setrouvant en contactavecsa famille dansdescirconstances bien penibles. Cesquelques souvenirs appellentsur la m€moiredeSoeurEulalie pridreet fraternelle reconnaissante sympathie. Car le meilleur Quesnel, de I'emeentout etrehumain,c'estsadouleur,et le meilleurde la sienne fut pour nous. Mire St-Jean-de-Goto et la Providence Continuatrice de I'oeuvre des pionnidres,Mdre Saint-Jean-deGoto veut,dds le mois de ddcembre1902,reconsidirerle projetde constructiond'unebuanderieprecedemment irr6alise.Elle n'ignorepas Itspoir de MereMariedu Sacri-Coeurde voir surgiren 1900,uneaile additionnelle pour permettreltxtensiondesoeuvres. 144 Projet de construction d'une aile plus grand que lesressourLe coeur de Mdre Saint-Jean-de-Goto, cesdont elle peut disposer,veut secourirautant de malheureuxqu'il en vient frapper a sa porte. Elle congoit alors, a Ia maniere des saints, le projet de commencerla constructiond'une aile en s'appuyantuniquement sur la Providence.Tant de fois ld-bas,d Tracadie, cette bonne Providences'estmontreesecourablei son confiant espoir.Et puisque cette constructiond'une buanderies'impose,elle estassur€eque mieux vaut commencercellede l'aile ddsiree,quitte a n'en finir que I'ext€rieur et la partie alloueed la buanderie,si les moyens font un jour difaut. Humainement parlant, le projet est tdmdraire. qu'on croit devoir lui Cependant,aux objections respectueuses faire d ce sujet, par le rappel de la modicit6 des ressources,des $7,000.00i payerd Dame Labrecqueet desnouvellesdettese assumer en I'occurence, Mdre Saint-Jean-de-Goto n'a qu'une r€ponse:"Retarder, serait manquerde conhanceen Dieu et de charitdpour les pauvres qui demeurentsansprotection et sansabri." Bref, elle sait vaincreles hdsitationsde la Communauti, et il estdecideque le projet serasoumrs aux Sup6rieursmajeurs. Mdre Saint-Jean veut s'assurer,au pr6alable,de la nature des secoursqu'ellepourra ldgitimementattendrede la bienveillanceet de la 96n6rosit6. Demande d'aide i la Ville d'Arlhabaska Par lettre adress6eau Conseild'Arthabaskaville,elledemandes'il lui est permisd'osercompter sur un bonus qui soit le point de ddpartde I'aile projetde,puisquela population connait parfaitementI'exiguitdde I'H6tel-Dieu et la deplore. Elle ajoute textuellement: "Ceci,dansle casoi SaGrandeurMgr Graveljugerait d proposde quidevraitavoir100piedsX 50et nouspermette cetteconstruction compterquatre6tagesy comprisle rez-de-chaussee enpierre.Nous devrionspour celacompterentiirementsur la divine Providence; nos epargnesne pouvant etre employdesA autre chose qu'd I'extinction denotredetteet cetteconstruction. du reste. nedevrait marcherqu'au fur et A mesureque les moyensnous le permettraient." En cetteannee I903, I'H6tel-Dieu abrite un total de 85 personnes, comprenant 28 soeurs,les malades,les vieillards,les pensionnaireset quelquesserviteurset servantes. Donner i plus pauvre que soi Pour intiresserle ciel d sacause,Mdre Saint-Jean-de-Goto ne sait rien de mieux que de donner d plus pauvre que soi, au nom de J€susChrist. L'humble offrandeadressde d un missionnaireestaccompagnde de ces mots: 145 le rgsteprovientdenos "Le tiersestoffertpar notreCommunaut6, vieillardsdont quelques-uns n'ayantqu'un seulcentin ont voulu absolument le donnerapresavoirentendu la lecturede votrelettre. C'estbien li, mon r6virendPire, I'oboledu pauvre,despauvresde Jdsus-Christ. Nouscomptonsmaintenant surIa divineProvidence pour qu'e notre tour nous trouvionsassistance en tempsopportun." Bonus du Conseilde Ville d'Arthabsska Le 6 avril, une r6solutionestpassdepar le Conseilde Ville d l'effet d'accorderun bonus de $3,000.00d I'Hdtel-Dieu,dansle but d'aideri la constructionsusmentionn6e. Monseigneur Gravel diffire le projet Aussit6t MonseigneurGravelde retour d sa ville 6piscopale,MCre Saint-Jeanlui apporte sesvoeux et soumetle projetde constructionqui lui tient au coeur. Le cher vieil Ev€que connait les nicessitdsde I'HOtel-Dieu, mais il en connait d'autre part les modiquesrevenus.Sa 16ponsemi-perplexe, mi€ncourageantea tout juste le mot qui convient,elle laissede I'espoir d Mire Saint-Jean. Puis, pour consolation, Monseigneur acceptede prdsider,au 2 jui et, la cer€moniede v€ture de Soeur Mathilde Dugal, choriste. Qu€te dons les paroisses Le 4 juillet 1903,Sa GrandeurMgr Gravel€crit d Mdre Saint-Jean: "En r6ponsed votre demaddede faire uneaddition de centpieds j'ai l'honneurde par cinquantea votre maisond'Arthabaskaville, vous dire qu'aprdsavoir pris en consideration: l.- ta resolutionde votre Chapitreddcidantde faire cette construction; 2.- La promessed'uneaide imm€diatede trois mille piastres, faite par le Conseilde ville d'Arthabaska,et la dispositiondans laquelle, m'aditM.le Maire,sontlescitoyens dela localite, devous aider i conduired bonnefin cetteentreprise; 3.- La faveur singulidredont vous me ditesjouir auprdsdes fidiles du comted'Arthabaska,i faire,vousseules,danscecomt6 d'esp€rerqu'ils vous aideront e amo.tir la dette que vous allez contracter; 4.- Les probabilitdsd'un plus fort revenuannuel,quand la maisonpermettrade recevoirun plusgrandnombrede personnes; 5.- Le besoinqu'a la Communautede cet agrandissement pour la protectionde la santedessoeurs. Nousavonsd6cid6de ne mettreaucunobstacled cequevous fassiezcette addition e votre maisond'Arthabaska,et je vous autorise,en consequence A provoquerenvotrefaveurla charitedes fiddlesdu comtdd'Arthabaska,d faire,vousseules,danscecomte desquetesdans les €gliseset d domicile,ayant soin pour celade vous entendreavecMessieurslesCur€s.. ." t46 Contral pour I'ext6rieurde la bitisse Au mois d'ao0t,la Sup6rieure est heureuse d'informerMonsergneurde Nicol€tqueddjdle contratpour I'ext6rieurde la batisseest payablepar $500.00au fur et d donndpour la sommede $10,940.00, mesurequeI'ouvrage serafait.La Construction devraetrelivr6ee la fin promise, ded6cembre. Le Conseildevillea votela sommede $3,000.00 et M. I'abbeBuisson, anciencurdd'Arthabaska, offred la m€meipoque unesommede milledollarsd fondsoerdus. Deux aulresd6cisen 1903 qui a pourtantun si grandbesoind'ouvridLa jeunecommunaut6, res,a la douleurde perdredeuxde sesmembresen 1903.La premidre, postulanteconverse! SoeurDorilla Guillemette, ddcddele l9 septemans,dont 8 moisv6cuscommeaspirante d la bre,e I'egede trente-deux vie religieuse. La deuxidme, SoeurMarie-Louise Thompson,doyenne du noviciat,prendsonenvolversle ciel,le 27 d6cembre, au momentotr s'ouvrentles pieuxexercices desQuarante-Heures. Elle 6taitagdede vingt-neufans,dont 4 anspass6s en religion. joie et de tristesse! fin d'ann6e m6lang6e de Quelle 1904 Empruntde $20,000. DepuisoctobreI903,lestravauxde constructionont causebien pourlequel desheures d'inqui€tudes i I'administration deI'Hdtel-Dieu, problCme seposeI'angoissant de contracter un empruntde $20,000.00. Le l3 janvier 1904,MonseigneurBrunault autoriseenfin les religieuses d'Arthabaska ri procedere cet emprunt. D6cls de MonseigneurGravel Un deuil douloureuxplanedepuislongtempssur le diocesede Nicolet. L'Ange de la mort se tient pench€vers son premier Pasteur, attendantle supr€mesignaldu Maitretout-puissant desvieshumaines pour tranchercetteexistencepr6cieuse. Impassibledans sa mission d'€ternit6, c'estdansla soir6edu 28janvier1904d 8 heuresI0 minutes quecetange,implor€en vain remonteaux cieuxaccompagn€ de l'6me b€niedu vindr6 Monseigneur Gravel. Dans son ardentd6sirde d6poserun t€moignage profondde sa gratitudesur la tombede ce Pdrev€n6r6,i qui notrefondationa valu plus d'amertumeque de jouissance, notre pi6ti filialene sait rien de mieux que de transcrireles lignestomb€esdu coeur de Sa Grandeur Mgr J.-S.-H.Brunault,au d6cdsdu regrettiPrdlat: ". . Avec Monseigneur Gravel,dit-il, disparaitI'unedesplus nobleslrgures de l'ipiscopatcanadien, I'undesorateurs sacr€s les plus puissants, uneintelligence d'6lite,un esprirdistingueet un grandcoeur;son nom passera A I'histoireet samimoirevivrad jamaisdansI'amede sesenfants.L'Eglisede Nicolets'honorera toujoursde I'avoireu pourfondateuret premierPasteurdurant t47 plus de dix-huitans,et Elle ne cessera de b€nirle ciel de scs nombreux bicnfaits. La maladicfurlongue etcrurclle, maislamort calmeet s€reine. Levdnerable Pontifes'est€teintdoucemcnt, sans crainte,sansangoisse, sansagonic.. , Samorta Ct€celledujustc. ElleneI'apassurpris,carIl lbppelaitdetoussesvocux;Il s! 6rait prepar€ i la maniercdessaints." SaGrandeurMonseigncur Gravel€taitdansla 66€me ann€e de son ige, la 34dmede son sacerdoce et la lgemede son episcopat." Magnifique6logequi nousfait confondrelesnomsdu regrett6disparu et de son digne successeur dansun memeamour reconnaisszrnt. MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, second6v6quede Nicolet La douleur et la joie se succ6dantici-basau rythme de l'6ternel mouvementdesflots de la grandemer,I'Eglisenicol6tainesaluebientdt avecall€gresse son nouveauPasteuren la personnevivementapprdciee de Monseigneurle Coadjuteur,MgrJ.-S.-H. Brunault.Et nosMdreslui adressentde m€meleursfilials hommages. Mar J.S.H. Rrunault, 2" i\'aque de Nii/,let, 1904-19J7. Nul nemdriterapeut-etrejamais mieuxqueM onseigneur Brunault ce titre de t're que sesfillesspirituellessont si heureuses de lui donner. Aussibiensasollicitudeet sad€licatesse de sentimentsnevont-€llesDas tarderd s'affirmerd leurendroit. t48 La vie communautaire en 1904 Une lettre "tout intime" de Mdre Saint-Jeane seschCressoeursde qui vont marquer,en cetteann6e1904, Montreal dvoqueles6v€nements la vie de la communautdd'Arthabaska. qui vientde s'6couler, monastique l'6preuve a ete "PendantI'ann€e Iamaladie, la mort, i I'ordredujour,jedirais,notrepainquotidien; la disetted'eaupendanthuit moisainsiquenousvousledisionsen depuisle l2janvier sontemps,la maladiede M. notreChapelaint par M. leCu16de 26juillet,nousf0mesdesservies dernierjusqu'au qui esten mCmetempsnotreSupirieur. la paroisse que notre nouvelleet . . . ll y avait i peinehuit semaines qui nousa co0t€$3,000.00,6tait magnifiquebuanderie install€e que le 3 ao0t un rdservoir d gazolinefit explosionet mit le feue notre nouvellebatissecommevousl'avezapprisdansle temps.Les frais furentcouvertspar lesassurances ir I'exceptiondesdommages quis'6ldvent causes A nosmachines de buanderie d environ$200.00 que lesCompagnies d'Assurances ne voulurentpasreconnaitre. Un mois s'etaite peineecoul6quand le 9 septembre, au lespriiresdessalles. unedetonamomentou nouscommencions tion Cpouvantablese fit entendre,en uD instant la maison, CbranlCe, fut rempliede fum€e.de vapeuret de suie;une de nos fournaisesavait fait explosionpar I'imprudencedu chauffeurqui n'avait pas ouvert la grosseclef qui fournit I'eau. Plusieurs morceauxde fers'enfoncdrent danslesmurs.et c'estun miracleoue la maisonn'ait pas€tdrenversie. miraclequenousattribuons i la SainteMessequi se cdl€braitdans le momentau-dessus de la fournaise,dont lesdCbrisbriserentlesplafondset s'arreterentau plancher du sanctuaire.L'autel fut soulevCpar la secousse, le retable d€plac6,les chandeliersseulssont tombes.Ce fut une paniqueg6n€rale.Au premierexamen,on nous a dit que le dommagen'6taitau plusquede $25.00;maison a reconnuquela fournaiseestpresque complCtement brisie. Laissons parlons celaentrelesmainsde la divineProvidence, un peude nosjoies,nesoyonspasingratsenversleJ6sussi bonqui sait faire croitreles rosesparmi les ipines.Le 26 juillet, nous recevionsnotre nouveau Chapelain, le rivirend M. Georges Ddsilets,pl€tre marquant,qui depuisonzeans6tait professeur au sdminairede Nicolet. Connu par sestalents remarquables,M. Desiletsportedansun corpsdesplusfrelesuneametoutede feu. Troisfoisdansle coursdel'€t6nousavonsdt6 favorisies delavisite Brunault,et la dernidre de notrenouvelEv6queMonseigneur fois, ce n'itait passimplementunevisite,maisbienla VisiteCanonique qui dura du 6 au 9 ao0t pendantlaquelleMonseigneur regutles voeux de notre chire Soeur Dugal. Sa Crandeurse montra paternelle au-deldde touteexpression. SousI'impulsion de notre qui fit appeldMessieurs digneEv€que lesCuresde notrecomt6en faveur de notre H6tel-Dieu, des Dames de notre petite ville qui dura huitjourset nousrapportala organisdrent unekermesse jolie sommede $1275.00, tous lesfraispay6s.. ." ". En annongnt la kermesseau pr6ne de la paroisseet en encourageant sonpeuplea semontrergen6reux,M. le Cu16fit une comparaison tout ir notrehonneuret trCsencourageante: Quand t49 nouslisons,a-t-ildit, I'histoirede I'H6tel-Dieu de Montrial, en y voyant lesdpreuvesterriblesqui sesuccddaient, lesincendiesqui semblaientdevoirruiner touteslesesp6rances, on estpresquetente de murmurercontrela divine Providence, et cependant, cette Communautisi 6prouvde,est aujourd'huiI'unedesplus florissanteset I'unedesgloiresde notre pays. Ne soyonsdoncpassurprisde voir notrepetitet cherH6telDieud'Arthabaska €prouvdpardesaccidents repetds, pardescroix de toutesespdces, c'estld un presagede prospdritefuture,. ." Oui, ma trds honorie Mdre, cette espdrancereposeau fonds de nos coeurs." Les 6preuves de la maladie A la fin de cetteannde1904,Dieu, qui tient en samain la santdet la maladie, permet d celle-ci d'atteindre profondiment la chdre Soeur Saint-Raphael,qui doit €tre transfdrdea Montrdal au grand regretde MCre Saint-Jeanet de la Communaute d'Arthabaska. A la mi-ddcembre, c'est la compatissante Mdre Saint-Jean ellem€me qui, sdrieusementatteinte de carcinome,se rend e h MaisonmCrepour y subir une interventionchirurgicaleurgente.A I'annoncede sa grave maladie, Sa Grandeur Monseigneur Brunault en voyagead limina d la ville des Papes,s'eninquidteet lui adressevite un mot des plus reconfortantsdu Colldge canadien. La divine Providence permet que la sant6 de Mdre Saint-Jean s'am€liore promptement et, un mois et demi plus tard, i la joie ddbordante de ses filles, elle revient e Anhabaska apparemment 16tablie. 1905 Des timbres 6lectriques en 1905 M. I'abb6 GeorgesD€silets,aumdnier, qui rend d'incalculables servicesdans le domaine de l'€lectriciti, gratifie la maison de timbres €lectriques pour signaler les observancesr6guliires et faciliter ainsi aux soeurs travaillant aupris des malades I'assistanceaux divers offices religieux. Nous devons encore d son influence I'installationgratuite d'un appareil de tdlephonepour le servicedu cloitre. R66lection de Mire Saint-Jean-de-Goto En septembre,la digne Mdre Saint-Jean-de-Gotoacceptepour la septiCmefois dans sa vie religieuse, la charge de la sup6rioritd. Au soir de ce jour de re6lectionprdsiddepar Monseigneur de Nicolet, Mdre Saint-Jeandcrit i Mdre Paquet,sup€rieurede Montr6al: ". . . Monseigneur s'estmontreextraordinairement bonetpaternel, et rdellement,j'avais besoinde cela; accepterla chargepour la septidmefois n'estpasun petit fardeau,votreexperience estla, ma digne Mdre, pour vous le faire comprendreet attirer votre piti€." 150 Difficult6s fi nanciires la Communaut€ Plong6ei nouveaudansdesdettesconsiderables, n'est pas sansetre trCsperplexesur I'avenir,et plus que toutes,la Sup€rieuresouffred'une situationqu'ellea elle-memeprovoqu€edans la sinceritdd'unebonnefoi, peut-Ctret€m€raire,maisqui n'a eu d'€gale ouesa confianceen Dieu. deson paternelle, Dieur6pondparle ministdre DanssaProvidence Pasteur du diocdsevient tendre au le bien-aime autoritd terrestrel une main secourable. malheureuxH6tel-Dieud'Arthabaska, Appel de IEvGqueau clerg6 Monseigneur Brunault A I'occasion de la retraiteeccl6siastique, pr€tresde sondiocdse, de touslesmessieurs fait appeli la bienveillance leur demandantde vouloir bien favorisernotre Hotel-Dieud'une au charit6.Peu aprds,dansune Circulaireadressee condescendante le procurer I'avenir les cierges et se A messieurs de il supplie ces clerg6, de Nicolet pain d'autel,soit ici ou au monastdredu Prdcieux-Sang mais non ailleurs;c'est le prdludede ses 6galementn€cessiteux, sympathiequ'il saitcreeren notre commede la bienfaisante lib6ralit6s faveurparmi le clergdde son diocese. qui, au resultatde la kermesse s'int6resse €galement Monseigneur meme Il souhaite de nouveauxdonset precise dit-il, estun vrai succds. e I'Hdtelqu'il ddsireque"deux vieuxde Warwickviennents'installer Dieu avec leurs trois mille dollars". ll n'oublie pas la pridre et la d'assidger le cielpour obtenirdu Seigneur instamment recommande prosp6rit6temporelledont la maisona si grandbesoin. Occupationde I'ailenouvellede I'h6pilal termind. de I'ailenouvelledtant A l'automne1905,le premierdtage d'unemoitid enprendpossession anciencu16, M onsieurI'abbdBuisson, ce qui crdeun certainrevenu. e titre de pensionnaire. pretresfont aussidesdonsd fondsperdus, Messieurs Quelques et C. E. MailhotnotammentMM. lesabb€sV. P. Jutras,$500.00, - verse notre Hdtel-Dieu plusieurs ann6es e maintenantretiredepuis unesommede $l,000.00. Ordinaire,cettelisteira s'allondu vdn€16 Avec I'encouragement geantavecles ann6es. Une dizained'orphelins a trouvdmoyend'abritertemporairement A date,MdreSaint-Jean Cetteinitiativesuscite aussides d I'Hdtel-Dieu. unedizained'orphelins I'oeuvre sympathies, maiscombiennossoeursddsirentvoir s'accrdditer si lenteh6las!d s'dpanourr de I'Institut,le soindesmalades, essentielle Toutefois,leschersorphelinssont I'objetde sur le sol d'Arthabaska. qui enassurentla garde toute I'attentiondesbonnessoeurshospitalidres et l'6ducationprimaire. la On esperaittout de memeen I'avenir,quand brusquement aux premiersjours douleurvraiefit de nouveauirruptionau monastdre de 1906. l5l 1906 La maladie r6cidive chez Mire Saint-Jean I-a terrible maladiedont Mire Saint-Jeana souffertun an plus t6t, reapparait cettefois aveclessympt6mesredoutablesde toute r6iidiveen pareil cas. L'excellenteMdre comprend vite la gravit6 de son mar, er, soumrseaux vouloirs divins, garde sa sdr€niti. Elle a n6anmoinsun sursaut de douleur en songeanta notre chdre maison d'Arthabaska. qu€. dit-elle, elle aime plus qu'clle-m€me,et ellc ajoute, cette pauvre Mdrc: "la quitter dans l'6tat actuel des financesierait pour moi le sacrificedes sacrifices." Dieu disire ce supremeholocausteet bient6t Mdre SainGJeandoit le lui offrir en sa pl6nitude. Vers la fin dejanvier 1906,le m6decinconstatantla violencedu mal, engageMdre Saint-Jeani se rendre A I'H6tel-Dieu de Montrdal pour y recevoirles soinsdes expertsde I'art. Elle diffdre ceDendantle y9y1q" 1fi1 d'€tre prdsented une cerdmoniede professionet de prrse d'habit fixde au 2 fdvrier suivant. Monseigneur n'ayant pu pr€sider Ia c6rdmonie comme I'e0t ardemmentsouhait6 Mdre Saint-Jean,elle lui 6crit pour solliciterson obddiencepour Montrdal. et ddr,/erse dans son coeur paternelle trop plein de son pauvre coeur d elle que I'on sent rempii d'accablanres perplexitds: ". Vous connaissez Monseigneur, dit-elle,l'6tal financierde notreCommunauti,toutefois.meserait-ilpermisdevousdire mes inqui6tudes? D'abord,lesrevirendsFrdresdu Sacr6-Coeur. deouis leur ddparrd'Arthabaska pour Victoriaville, nousonl reri16ieur couture,de sorteque nos revenussontdiminuCs d'autant.puis I'annee derniCre, M. le Curdm'avaitdonn6e entendrc qu'aussit6t I'affaire desFrdresr6gl6e. il s'occuperait desn6treset verraitd faire baisser le tauxde notreemprunt.Cependant tout estrestili, etje medemandesinousnedevrionspasfairequelquesddmarches dans ce senset quellesseraientcesd6marches? Nous auronssix cents dollarsd payerpour les int€retsde I'empruntau premiermai prochainet nous ne voyonspasoil nousprendronsle premiersou pour cela. Maintenant,Monseigneur, mes inqui6tudes sont d'autant plusgrandes que,suivanttouteslesapparences, mavienepeut6tre longue d prisent, la maladie pour laquellej'ai d0 subir une operationI'anniederniire, a reprisson cours.Notre m6decinest d'opinion que j'aille i Montr€al pour suivre un traitement.La r€v€rende Mdre Paquet,supdrieure actuellede notremaisonde Montrdal, m'6critque le docteurHingston6tantparti pour refaire sesforcesdans le sud, eltene peut I'envoyerme voir commeelle I'e0t desire,elle m'invite d me rendred Montreat pour me faire soigner et se charge des frais du voyage.Si Votre Grandeur approuvecettesortie,auriez-vous,Monseigneur.la bonti de me 152 Je seraispr€tei partir le l0 f€vrier donnerI'ob€diencen€cessaire? plusou moinsprolongde." prochainpour uneabsence de Sa Grandeur vient accomplir la Une encourageanterdpons_e missiondu bon samaritainde l'Evangile,en mettant un peu de baume sur les plaiesprofondesde ce pauvre coeur souffrant. L'intervention chirurgicale cette fois est ddclardeinutile. La science et I'art avouent leur totale impuissancedevant le mal implacableque I'indomptableenergiede Mdre Saint-Jeana longtempsdomine. A I'annonce de cette foudroyante nouvelle, on s'empressed'en informer Sa Grandeur. Est-il rien de meilleur que de partager une souffrance trop lourde avec qui la comprend et Jintdresse d nous? *. . . Vousavezraisonde croirequeje m'intiressevivementau sort de votre Communaut€,r€pond le Pasteur,et que je partage sincCrement lescrainteset les inqui€tudesque vousinspired bon droit la conditionde sant€de votrev6n€rableMdre Superieure. vousvoudrezbienme Ddsquevousaurezd'autresrenseignements, rendraivisite, lescommuniquer. Si riend'impr6vunes'yoppose,je la semaineprochaine,e votre chCremalade, pour ma propre marqued'int6r€t consolation et aussipourluidonnerunenouvelle et d' miti6." Sa Grandeur n'a garde d'oublier les int6retsd'ordre matdriel qur ajoutent leur poidse I'amertumedu moment et dont lui parleavant son dipart pour Montr6al la lettre de Mdre Saint-Jean. ll ajoute: ". . . ll y a quelquesjours,jhi pourlui €critauT. H. FrcreTh6odule demander,commefaveur,de vous confier la coutureet le lavage d'Arthabaska et deVictoriaville, etje saisquela desdeuxrnaisons sousconsideration. choseest pr€sentement Si les bonsFreresentrenten n€gociationavecvousir cesujet, avecM. le curdd'Arthabaskaet votre Chapitre,et entendez-vous tachezd'ar verA un arrangementqui puissevousaiderd vivreet e payervos lourdesdettes. Dites i vos soeursqueje les invitei s'unir d moi pendantla sainteQuarantaineet Ie moisde saintJoseph,pour obtenirdu ciel ce ainesfaveursimportantesque je solliciteavecinstancepour assurerl'avenirde votre maison Daignele Seigneur,ma chCresoeur,vousbeniravecaffection, vous ramenerbient6t votre bonneMdre en parfaitesantCel vous comblerde sesgricesde choix!" Cependant, le pronostic s'assombrit et nos soeurs se demandent avecanxi6tdsi leur filial amour doit sacrifierla consolationde recueillrr au moins le dernier soupir de leur bien-aim6eMdre, pour procurer i la 153 v6ndree malade les douceurs et les secours qu'elle ne pourra trouver dans notre pauvre maison.Tout en donnant libre coursd leur douleur, elles soumettent leurs perplexit6s d la Maison-mdre. Mlre Saint-Jean reyient parmi nous Mais d6jd, Mdre Saint-Jean est debout! elle yeut sacrifier savie sur le dernier thdatre de ses activiGs comme I'ont desird tant de saints. Mourir sur la brdcheau milieu de sesfillesbienaim6esd'Arthabaskaest son voeu supr€me.Elle revient donc d la mimars, desireusede glaner jalousementles derniersdpis de sa riche moisson. Durant son sdjour d Montr6al, notre sympathique dveque et pdre s'est, selon sa promesse, rendu lui faire visite, I'encourager et la consoler, et Mdre Saint-Jean a gardd de cette entrevue le plus consolant souvenir. La charite compatissantedu Pdrene seborne pasld. Il suit de loin les dvenementsqui se d€roulent dans nos murs, et son coeur a un encouragement, une directive pour toutes les situations. "Maitre! Ohl venezl" Dans sa lutte p6nible avec les douleurs physiques qui vont s'accroissantchaque jour et les souffrances morales sanscessegrandissantes, c'est vers ce guide et ce soutien paternel que la chdre malade tourne les yeux, comme autrefois Marthe et Marie les tournaient vers J€sus. Elle prie la secr6tairede lui d€p€cherune suppliqueportant lameme confiante pridre: "Maitre! Oh! venez!" Ces simples mots trouvent vite le chemin du coeur du pdre de famille qui se hate d'apporter une dernidre consolation i la chdre victime lide d l'autel du sacrifice. Ses occupations ne lui permettant d'effectuer le voyage que quelquesjours plus tard, MonseigneurBrunault €crit e SoeurDagenais, assistante: queje vousai promis,pour ". . . Je vousenvoielechdquede$,100.00 aider d payer les interetsdus au mois de mai prochain.Je suis heureux de le faire afin que mes chdresfilles de I'HOtel-Dieu d'Arthabaskatrouventdanscet actede g€nerosit€de ma part, un nouveaumotif de ne point perdre courageau milieu de leurs epreuves,et que le Clergeet lesfiddlesdu comt6comprenn€ntque besoinetquejetiensabsolumentii la vie vousCtesdans un immense €t d la prosparitdde votre maison.Ce ne doit Ctreun secretpour par la personne,que les dipenses considerablesoccasionn€es toutesmes constructionde la cath€draleet de I'evech€n€cessitent promised maisje comptemoi aussi,sur la r€compense ressources, Itxercice de la charit6.Faitesprier vos so€urs,€t peut-etrevous arivera-t-il un nouv€audon de la part d'un curedu diocdseavant longtemps.Dites A la venerableMdre que j'irai la voir lundi prochain.Je vous salueet vous bdnisavecaffection." 154 Visite de MonseigneurBrunault i Mtre Saint-Jean maladele calme La visitede Sa Grandeurapportee notrev6ndree temps;sesinqui6tudes et la paixtranquillequi I'ontfuiedepuisquelques pourl'avenirde notrehumblemaisondisparaissent soudainement et sa pensde nesetourneplusqueversla vraiePatriedontelletouchele seuil. D6cts de chire Mlre Saint-Jean Le 8 mai 1906.dansle moisconsacr6 d notrebonneMdredu ciel qu'elleaimeavectoutela tendresse de sonameardente,la bien-aimde n6eAmandaViger,s'enva dansla soixante MdreSaint-Jean-de-Goto, ans dequarante-six et uniCmeannCe de sondge,recevoirla rdcompense d I'h6roiqueservicedes de vie religieusedont trente-quatreconsacr€es malheureuxl6preuxi Tracadie. Mdre Saint-Jeanmeurt parmi ses filles bien aim6esd'Arthabaskacommeelle I'a d6sir6e,en plein milieu d'un termede sup6rioritd. Entre 1902et 1906.Mdre Saint-Jeana connu le bonheurde recevoirdix postulantes i la v€tureet huit novicesd la profession Par ailleurs,deux d6cessont venusassombrircettem€me religieuse. postulanle piriode,soitceuxde SoeurDorillaGuillemette, converse, et Thompson,choriste.La premidre6taitagiede 32 SoeurMarie-Louise n'avaitque29 ans. anset Ia seconde Obsiquesde Mire Saint-Jean-de-Goto Le deuilestd'autantplussentique la bontdde Mdre Saint-Jean possCde rdellement le coeurde toutessesfilles. Lesobsiques ont lieule l0 mai 1906.Vu I'exiguit6 denotremodeste qui y chapelle.Monseigneurnotre Ev€quepermetaux religieuses assistentde prendre place au choeur parmi nos soeurs.Quatre la Congregationde Notre-Dameet deux, celle religieuses repr€sentent de I'Assomptionde la Sainte-Vierge. attendld, Inhumie dansnotrecimetidre,MdreSaint-Jean-de-Goto selonson d€sir,le rappeldescieux.Il est d soulignerque depuisla fondationen 1884,jusqu'dcejour de 1906,MdreSaint-Jean-de-Goto venuede Montrial i choisirArthabaska est la premidresupdrieure commelieu de son repos€ternel.Nous lui en sommesprofond6ment reconnaissantes. Une pageextraite de sa notice biographiquer6dig6epar I'unede nossoeursde Montr6al, nousdira lesfortesvertusdecellequi consacra lesderniires€nergies de savie en faveurde notrefondationet vouluty mourir. ". . . Le 3 septembre 1868,six de noschdressoeurs, au Dombre desquelles setrouvaitnotrebien-aimde SoeurSaint-Jeanie-Goto (AmandaViger) s'embarqudrent pour Tracadiedansle NouveauBrunswick.Dire juqu'i quel point Ie nom de L"zarct o"ait fait battresoncoeur,lesvoeuxqu'elleavaitexprim€spour faire partie de I'intrdpide essaim,les pdnitencesquc sa ferveur lui avait pour obtenirc€ttegraceestchoseimpossiblc!.. . Encore inspir€es 155 danstoute I'ardeurdesajeunesse ellen'avaitquevingl-troisans - emport€e par les€lansdesonzeleetdesond6sirdetravailleri la gloirede Dieu,ellene vivait plusici. . , Aussi,6crivait-elle d son respectablepire qui voulait la retenir: "Quoi, Pdre ch€ri, vous I'or,(ellefaisait nhvezpascraintdevousexilerpourallerchercher allusiond un voyagequ'avaitfait son pereen Californie),et vous pour aller me sacrifierdansun me refuseriezvotre consentement paysoil j'esperetrouver les moyensd'une plusgrandesanctificapartirl.. ." Ce peresichrCtien tion!. . . degrece,laissez-moi ne put pareilsaccents rcsisterdde le"oui"tantdisire... etelle et prononea partrt... Et pendant trente-quatreans, avec le devouementle plus absoluet Ia plus compldteabndgationd'elle-meme,elle demeura aveccesetresmis6reuxet souffreteux,lessoignantavecI'affection d'unesoeur.la tendresse d'unemdreet touteslesd€licatesses d'une €pousedu Christ vou€ea sesmembressouffrants. Sup6rieure ou infirieure,elle 6tait toujoursla premidreau travailquelquep6niblequ'il fot. Son attachement aux moindres observances de la Reglefut admirable.Veillerseschersl€preux,les pansercommeses"petits frires", voili ce d quoi ellese livra avec unejoie enthousiaste. de nossoeursqui ont v€cuavecelledanscette Quelques-unes fondationlui ont vu pratiquerdesactestelsqu'onenrapportedans la viedessaints,telsqu'enpratiquanotrev€nirdeMdreMariedela Ferre. Elle en fut blamde,vu les prdcautionsd prendrecontre la pasainsisousune contagion,maisqui peutdirequtlle n'agissait qu'elleaappliquds impulsiontoutesurnaturelle, et si lesbaisers sur les plaiesaffreusesde la lipre ne forment pas les perlesles plus precieuses de sonimmortellecouronne!.. ."(l) Cet extrait de sa biographienous rappelleconcrdtementce que fut la vie religieusede Mdre Saint-Jean-de-Goto que notre maisons'honore de possederd jamais, et que nos soeursain€esont si filialementaimee. Restdesanspilote et presquesansrevenuspour payerune si Iourde dette,notre maisonreprendsa marcheversl'avenir.Une nouvelleetoile s'estallum€edans son ciel. Elle gardefoi en la promessefaite par Mdre Saint-Jeanau milieu de sesplus douloureusesanxi6tes:"Je prierai tant le bon Dieu, ripdtait-ellealors,qu'Il vousenverralesressources voulues pour vous libdrer de toutes dettes". Le Dieu des consolations,nous le verrons bientot, realiseracet esporr. ( l ) N o l i c c b i o g r a p h i q u cd e M i r e S a i n t - J e a n - d e - G o t oH, 6 t e l - D i e u d e M o n r r d a l . 1 9 0 6 . 156 L'OEUVRE HOSPITALIERE. . . 1906- 1930 157 UN HOPITAL NAIT t906 - t9t2 JUIN T906 Le cr6dit c6lestede Mire Saint-Jean Nous avonsassistiavec€motionau d6cespr€mature(elle n'avait que6l ans)de MdreSaint-Jean-de-Goto. L'annalisterapportequ'avant I'arrivCed'une nouvellesupCrieure, la Providenceparait s'inclinervers I'infortunede notre maisoncommepourjustifier sanstarderle "cridit celestede la v€n6reedisparue". Aux premiersjours de juin, un vin6rable pr€tre, M. I'abb€ U. Tessier,curd de Victoriaville, donne i I'H0tel-Dieu, en don pur et simple une somme de deux mille dollars, tandis que d'autresdons substantielsquoiquede moindreimportance,lui parviennentde fagon aussiinopin€equ'heureusepour combler lesd6ficitsdu moment. lElectionde Mlre Lachrpelle Dieu mesurantsesdonsaux nicessitdsde I'heurepresente,gratifie notre maisond'uneSuperieuredignei tous6gardsd'occupercepostede responsabilit6. Ainsi, en h fete de SainteTrinit€, 7 juin 1906,accompagn6e de notre chCre Soeur Marie-Anne. touriere. la trcs honor6e Soeur Lachapelle,de notre maisonde Montreal, se dirige vers la n6tre. Cettevaillanteconnaltla vie de missionnairepour I'avoir panagCe i notremaisonde Windsor,Ontario,au coursdesann€es1888-1890. Elle connaitaussii fond le tableaudetaillddesmisdresDrofondes de la fondationd'Arthabaska,et n'ignorepasdavantagele miuvaisCtat actueldesfinances.Elle sait6galementquela derni€reconstructionest consid€riecommeun v6ritablehors-d'oeuvre.Rien ne la d€concerte, rien ne I'arrete. A I'instar de la grandeTh6rese,sa saintede prCdilection,elle dit simplementdevant I'ob€diencequi s'offre i elle:"J'irai, puisqueDieu me le demande;le succdsou I'insuccdsreste€ntre sesmains." L'oeuvre de Mdre Lachapellei Arthabaskatient toute dansces mots. Son zdle et sa ferveur ne connaissentaucuneeclipseet nous verronsla grice de Dieu jeter en sessillonsdesgerbesmagnifiques. 159 Le l0 juin, l'€lectionofficiellepr€sid€epar M. le curd L.-A. Cdt6, sup€rieur eccl6siastique,confie d son autoritd la direction de notre Communaut6. La F€te-Dieu de 1906 Dans I'attent€ d'une visite du premier Pasteur, Monseigneur Brunault, le coeur si profond6mentpieux de Mdre Lachapelletressaille d'aiseen la Fete-Dieu,fixde cette ann6eau 14 juin. Le reposoir est dressddans la petite chapelledu cimetidreet la processionsed6rouletoute simpleet sansiclat, maisavecquelcachetde pi€16. Une douce 6motion envahit lesdmeslorsquele J6susde I'ostensoir traversele lieu de reposdes chdressoeursd6funtes,foulant la terre oir ellesattendent I'aurore supr€mede sa dernidrevenue. Monseigneur Brunault et les soeurs malades Peu aprds, au l9 juin 1906, Monseigneurde Nicolet de passage dans nos r€gions.se riserve,sur lesdevoirsdu moment,le loisir de venrr saluer Ia nouvelle Superieure,Mdre Lachapelle. Trois soeursmaladess'itant renduesi la sallecommune parmi le groupe de la Communaut6, avec une bontd charmante,Monseigneur enlive sacroix pastoraleet la presenteA baiserd cellesqui, dit-il, portent riellement elles-memes des CROIX D'HONNEUR. Dans une causerietout intime,faisantallusioni la grandepauvretd toujours ?rI'ordre dujour, Sa GrandeurassureMdre Lachapellede son aide et de sa protectionen destermessi touchantsqu'ils laissentaugurer pour I'avenir une marche reellevers la sdcurit€. Incendie de la cath6dralede Nicolet Deux jours plus tard, 2l juin 1906,retentit comme un coup de foudre, la nouvelle du ddsastreuxincendie qui a consum6 les deux cathidral€s de la ville dpiscopale- I'ancienneet la nouvelle --, la Maison-mdre des r€v€rendesSoeurs de I'Assomption de la SainteVierge et la r€sidencede MonseigneurSuzor, P.D. Au t€moignagedeseccldsiastiques qui entourent Mgr Brunault, sa s€r€nitdne subit aucunealtdration.Mais devant ces ruines.oui ne sait combien son coeur sensibleet d6licat doit souffrir! La pi6t6 des soeursne s'en tient pas a implorer les consolations cdlestesen faveur de leur Pdre bien-aimd.Elle offre comme oremidre contribution destin€ei rdparer le ddsastre.la magnifique somme de $2100.00 requede la main paternelle,au mois de mai prdcddent,pour le solde des intdr€tsde I'anneecourante. Ce gestede l'infortune reconnaissante touche vivementle coeurdu gdnereuxPasteur,ll ne veut toutefoisaccepterde notre pauvretdque sa pridre fervente. Inauguration d'une salle d'op6ration Le 29 juin 1906, en la fete de saint Pierre, Mdre Lachapelle inaugure une salle d'operation. Inauguration sans solennit6,hdtons160 nous de le dire, mais combien g€ndratrice de joie lumineuse et chantante. l-a sallemdriteccpcndantune mention sp6cialed titre d'avoirit6 ce jour-ld. la plus grande de la province.. . Ses proportions embrassent tout un 6tagc non divisd de la nouvelleconstruclion.. . l-c docteurGeorgcsC6t€,jeunemidecin-chirurgiende Saint-Paulde-Chester,fournit pour lors satabled'operationet tous lesinstrumenls n6ccssaircs.Il prend comme assistant notre devoui docteur E.T. Belleau, et pratiquc avec plein succds une tres grave et d6licate operation. Ce chirurgien esl, sans contexte. I'homme de choix de la Providenccpour assurerri I'Hdtel-Dicud'Arthabaskasa placedifinitive dans le domaine de I'hospitalit6.Avec sa venue d Arthabaska, un h6pital orend enfin naissance! A elle seule, I'histoire pcrsonnellc du docteur Georges C6te autorisc cettc opinion justifiie par la suite des ivenements. Le Docleur GeorgesCdt6 N6 d Saint-Paulde Chesterle ler novembre I869. il resteoroheltn dds sonjeune 6ge. A quatrorzeans. il s'€loignedu foyer paterneioi sa mCrea 6t6 remplacde,et s'achemineseul, sans le sou, sur des routes lnconnues. Doctew Georges C6ti, Ier chirursien de l'H6rel-Dicu len lm6. Avec I'aidede Dieu, il deviendraddslors I'artisande sonavenir. Le travail sanschoix et soustoutesformeslui fournit tout d'abord le pain quotidien.Mais I'adolescent a ati coeurun id6al.Et pour le r6l r6aliser,il travaillera ferme le jour et 6tudiera une partie de sesnuits. Plus tard, nous le retrouvonschezles reverendsPdresOblatsd'Ottawa etudiant le jour et travaillant le soir pour payerune partie de sescours. Nous savonsquellefiliale reconnaissance son coeurbiennd vouera au rdverend Pdre Dottenewille, O.M.I., qu'il se plaira d appeler sa providencevisible, comme nous connaissonsson inaltdrableattachement aux revdrendesSoeurs de la Providencede Vancouver et de I'Ouestcanadienor.iil prit un premier contact avec l'h6pital. Son invincible6nergiesurmontetous les obstaclesqui, de longues ann6esdurant, sedressente l'encontrede sesaspirations.Et unjourvient oi le doctorat couronne seslaborieux et mdritantsefforts. La carridre professionnelle, une fois ouverte devant lui, il s'y consacresanst6serve. Revenudansson village natal vers 1904,le plus vifsuccdss'attache d sespas tandis que sa charitdenverslespauvresne devientrien moins que proverbiale. Tel est le mddecin-chirurgienqui s'offre ar I'H6tel-Dieu en juin 1906. L'opinion publique ne se trompe pas qui le dit €minemment prdpare d se plier aux difficultdsd'un h6pital situedansun centreplutot rural tel que le notre. Les d6butsse font prometteurs.Durant lesmois qui suiventla f€te de saint Pierre, on amdnage une modeste salle de chirurgie et des chambrespour les malades. Le.chirurgiena bient6t d son crddit plusieurscasde medecineet de -. cnlrurgle. Mdre Lachapelleexulte. Cependant le soleil retire vite ses rayons et I'espdrancedoit se replier sur elle-m6me. Suspensiondes actiyit6sde I'hopifal Deux facteurs semble-t-il,sont d I'origine de la suspensiondes activitdsde la salled'op6ration de I906: Le soin des malades contituant I'oeuvre orimordiale de notrs lnstitut, Mdre Lachapelle n'a pas songd i iniormer officiellement I'autorit6 diocdsainede I'initiative qu'ellea prise. Par ailleurs, le docteur Georges Cdt€ ayant anterieurement 6tudi6 ou pratiqud dans la lointaineColombie Britanniqueet aux Etats-Unrs, sa personnalitdprete le flanc d la critique des uns, tandis qu'elleest I'objetde I'admiration desaut res.De ld, mille ra pportsd iversautour de son nom et de sa personne, La prudencede I'Ordinaireveut-ellese renseigneravant de ne rien permettre, ou, est-elleblessded'etre tardivement mise au courant d'une situation deje arretde? C'est ainsi que I'Ev€quene croit pas devoir approuver sur I'heure les mesuresprises,et I'ordre vient de suspendrelesactivitesde I'h6pital. Patience de Mire Lachapelle C'estun rude coup pour la vaillanteMdre Lachapelle,maissonzdle ne d6sespdrepas pour autant de la situation. Elle saura attendre. t62 Le soin desmaladesconstituee sesyeuxl'61€ment dechoix appel6d remplacerle dur travail des lavageset repassag€s, oir s'dpuisentles santes.Aussi elle ne doute pas un instant que I'approbation de I'Ordinairene vienned I'heuremarqudepar la Providence. D6vouementde MonseigneurBrunault Oui ceftes, elle peut compter sur un ddvouementqui s'est manifestdaprdsle ddsastrede l'incendiedu 2l juin. singuliCrement Alors qu'il semble d tous que Sa Grandeur ne peut aider personnellement notremaisonau coursdesann6esconsacrdes i rdparer les ruines de sa cathddrale,son dme magnanimene s'estnullement arretdee cetteconsid6ration. Tel un pdreddsireuxde faire oublierd sesenfantsI'amertumedes jours mauvaisqu'il traverselui-m€me,le 9 juillet 1906,il fait parvenird nossoeursunepartiedesquetesfaitesdanssondiocdse,soitunesomme de $850.00,plus$50.00prdlevdssursaproprecaisseet offertesenfaveur qui bat alorsson plein. de la kermesse Devantcettegendrositd exceptionnelle, commentdouterdeI'extrCme int6retqueportei notremaisonI'Evequecedantsesdroitsi la bonte du perede famille? La kermesseannuelle Septembre1906terminelesactivitdsde la kermesse. La sommede constitueun vrai succds.Ajoutde au don g6nireux de $1,180.00, Monseigneurde Nicolet, elle permetde faire un premier remboursementde $2.000.00sur les$20.000.00 dus.C'estl'acheminement versdes jours meilleurs. Ddcis de SoeurMarguerite-Marie Le 22 septembre1906, la mort nous ravit notre chdre Soeur (Marie-AnneTherrien),converse. Marguerite-Marie Entrdeau novF ciat le 23 ao0t 1894,avantd'avoiratteintsaseizidme ann€e,ellenous quitte e vingt-huit ans aprds avoir consacr€d Dieu, dans la vie religieuse,douzeann6esde sa trop courteexistence.Son amour de la solitude,son espritde recueillement et sonddvouementpour lespauvres lui ont certainementvalu de richesmdritespour le ciel. 1907 La variole i I'HOteFDieu ks mois de I'hiver1907sontdesplus paisibles. Mais i peinele printempsa-t-il atti€dila bisefroide,que le soleilde mars,au lieude rejouir, apportela ddsolation:la variole fait une soudaineirruption d l'H6tel-Dieu. . . La contagionse propagepar la lingerieapport6edu colldgeoi la redoutablevisiteusea pu atteindre incognito plusieurs victimes. Tout autreen est-ilici. . . L'Hdtel-Dieusubitla ouarantaine. Les varioleuxsont tout de m€me isoleset placesdan; les petites chambresqueMdre Lachapellea pr€par6es pour le servicedechirurgie, ainsiqu'auddpartement Saint-Augustin. Deux de nossoeurssont atteintes.L'une d'elle.notrechdreSoeur 163 Il y a et regoitlesdernierssacrements. BeliveauestprCsde succomber un pauvrevieillarddontla toutefoisunevictimecheznospensionnaires: mort ne serahdlas!que I'heureuxpassage i unevie meilleure. Le l8 avril 1907,le sceaudela quarantaine estlev€,et le bon Dieu remerci6 rendula santee tousces avecferveurd'avoirsi heureusement affligdsde la variole. Don d'un dquipementpour sallede chirurgie Voici qu'd l'auroredu mois de mai 1907,grdcei un gdndreux de donateur,le docteurFrangoisde Martigny,- m6decin-chirurgien I'H6tel-Dieude Montrdal , notre Hdtel-Dieusetrouvepourvudu requispour le bon fonctionnement minimumd'dquipement d'unesalle de chirurgie:tabled'operationet autresaccessoires. de Sousle mercidmu de la donataire,on sentvibrerdesaccents gratituded'unetonalit6particulidre, necraintpas car MdreLachapelle "qu'il est,celtes,le mandataire de la Vierge de dire i son bienfaiteur, pour lui causerla joyeusesurprisequi dore sesr6vesd'avenir". Le senset la valeurdesmotssedevinent:l'6oisode du sacrifice des premidres rdalisations a pourcorollaireleslongsmoisd'attente au cours desquels s'oeuvrent dansle silence, I'humilit6et la pridrelesr6alisations durablesde demain. A tout le moins,lespr€cieuxobjets,soigneusement d6pos€s enlieu un talismandebonheur s0r,repr€sentent aux yeuxde MdreLachapelle jusqu'aujour toujourssouhaitd de l'ouvertured'unesallede chirurgie. Visiteset donsde Pasteurs En margedececonfiantespoir,deuxvisitesdupremierPasteur,les 4 et l8 juin, demontrentle vif int6rCtqu'il ne cessede portere notre maison. Plus encore,le 5 juillet 1907,sa compatissante bont6 lui fait parvenirun chdqueau montantde neufcentsdollars,offrandevraiment royaledansles circonstances. Paul Bruchdside Montrial, dont la Sa GrandeurMonseigneur sincereestime pour la trds honorde Mdre Lachapelles'affirme en maintesoccasions,lui fait parvenir€galementunesubstantielleoffrande en faveurde la kermesse. L'dme sensibledu dignearchev€que vibre sansdouteau diapasonde cellede notrebien-aimd Pr6lat,qui nousdit unjour que"pour unecommunaute, si la pauvretd n'estpasun vice,elle est quelquefoisbien genante".La n6tre s'honored'avoir 6t6 secourue par de tels amis et protecteurs. Deux d6cis pr6maturds t€ 8 ao0t 1907,le cdleste fleur Jardiniervientcueillirunemodeste vraiment dpanouiei I'ombre de la croix; notre chereSoeur Ursule Gaillardetz,dite Saint-Joseph. Ses quatre ans et dix mois de vre religieuselui auront valu h-haut, nous I'esp6rons, le calmeet la paix. Elle 6tait agdede 29 ans. Trois semainesplus tard, b27 aottt I907, nouvellecueillettepour I'au-deli, dansla personnede notre chdreSoeurMathilde Dugal,ag6e de 26 anset qui ne comptequecinq ansde vie religieuse. Esprits6rieux, 164 plein d'une naivetdenfantine, consciencedroite, aimant la R€gledetout son coeur et la pratiquant avec 6nergie, cette regrett6e soeur est d6jA p€te A recevoir sa r6compense. Encouragement de Monseigneur lEv0que Face i c€s deuils repet6s, Monseigneur Brunault 6crit alors ces paroles d'esp6rance: ". . . Le bon Dieu doit avoir des vuescach€essu. I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska,puisqu'il semblese plaire i l'eprouvcrsi spuvent. Mais,jbi confiancequ'll lui preparepour un avcnir prochaindes jours meilleurset plus ensoleillds.. ." Ces d6parts r6itires pour I'audeli ont creusi bien des vides, sa sollicitude paternelle ajoute: ", . . Faitesprier vossoeurs,chdreMdre,pour avoir desvocationset afin de rendre la vie du noviciat et de la Communaut€moins p€nible,montrez-vousplut6t facilcquedifficilelorsqu'ilseprcsente une occasiond'accorderla recreationou un cong€.Je ne vous prechepas le reEchement,mais vous Ctessi peu nombreuses et votre travail est si considdrable, qu'il estbon de mettreun peude soleil et de gaietddans votre maison,Par respectpour la Rdgle, donnezlorsquevous le voudrez,rdcriation ou cong6,au nom de Monseigneur.Vous agirez,j'en suiss0r, avcc religionet dicernementet c'estpour celaquej'abandonnela chosee votrediscrdtion. Vcuillezcroire,chereMCre.a I'affectionet au ddvouemcnt devotre Cvequeet dites souventa vos filles qu'ellesoccupcnttoutes une placed part dans mon coeur." Ne croii-on pas entendre saint Frangois de Saless'adressere sainte Chantal? Ce type achevd de la paternit€ spirituelle a-t-il meme su trouver des accents plus touchants? l90E G6n6rosit6 de Monseigneur Brunault Le 29 avril 1908,Sa Grandeurchargeson secrdtaire "d'envoyerun chdquede $600,00e I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska" et promet e oos soeurs un autre chCquede $300.00d I'automne,toujours e l'effet"d'aider i les d€barrasser de cesfameux intCrCtsqui lesgCnenttant dansleur action". Impuissantesi t6moigner leur profonde gratitude, nos soeurs comprennentdu moins l'6tenduede leur dette, et au nom de toutes, Mdre Lachapelle6crit ii MonseigneurBrunault: 165 ". . . Monseigncur, queparvos notrepetitemaison nesesoutient prete soinsempresseset leslargessesde votrecoeur, aussijemesens pourseconder, A touslessacrifices s'ilsepeut,legenireuxdessein deVotreGrandeur." N€gocietiond'un emprunt D0 au zile de monsieurI'abb6F. A. Saint-Germain,archidiacrede Nicolet, en mai 1908,un emprunt est n€gocidavec I'honorablejuge Mailhot, e un taux avantageux. [.e Trust and Loan Companyest rembours€et leslourdsint€rets annuelsconsid6rablement diminuis. M. I'abb6Saint-Germainrendraen outred'appr6ciables services ii notre maisonrelativementd la comptabilitd. L:s moispassentavecleur cortdged'6preuves, certes,maisdejoies, aussl. Ouvertureofiici€lle de I'h6pital Le l9 juin I908 sed6tacheen caracteres brillants:cettedateouvre la premidrepagede I'histoirede cet h6pital, attendudepuisbient0tun ouart de sidcle. L'H6tel-Dieuen 1908. C6dantaux solliciiationsaussidiscr€tesque pressantes de la tres honor6eMire Lachapelle,Monseigneurde Nicolet permetI'ouverture officiellede I'hdpital. Premiersrtglementshospitaliers Son ExcellenceMonseigneurde Nicolet pose lui-m€meles premiers reglementsde cet hdpital de 1908.En voici la teneur: 166 "L'H6pitalSaint-Josephd'Arthabaska J.M.J. l.- Les Soeursde l'H6tel-Dieud'Arthabaskaen auront le contrdlcabsolu.sousla directionde I'Eviquedu diocise,qui se rdserve le droit de fermercethopitalsijamaisil lejugei propos. pourvuquesa 2.- Le m6decinde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska, nominationait 6t€ approuv6epar ledit SeigneurEv€que,sera €galement le mddecin de I'h6pital;maislesmalades aurontledroit d'endemanderun autres'ilsle veulent. 3.- SeulcslesSoeursde I'Hotel-Dieu aurontla libertdd'appeler un autr€mddecin ou chirurgien, et ellesuserontde cettelibert€ quand bon leur semblera,et pour les operationset pour le traitementdes malades:mais la Supdrieurese fera un devoir de convenance d'avertirprealablement le m€decin internede I'HdtelDieu,lorsquelescirconstances le lui permettront. 4.- l-es m6decinsse servironttoujours de leurs propres instruments. 5.- t-'Ev6que de Nicoletpourrachanger, modifier,i songri. le presentriglement. Arthabaska, le l9 juin 1908. J.-S.-Herman. Ev. de Nicolet." Les artisans de I'hopital de l90E L'excellenteMdre Lachapellepeut exulter cette fois, et la ComI'h0pitalest munautdfaire monter vers le ciel sa pridre reconnaissante! enfin ld! Ddsormaisle premierPasteurseravigilantd protdgerlesintdretsde I'h6pital et seconder,e leur endroit,lesd€sirsde la ddvou6esuperieure, qui a depuistoujours entrevule salutde notre maisondansl'exercicedu soin des maladestel que statu6 par les fondateursde I'lnstitut. Aussi, bien, est-ceaux instanceset a h pridre de Mdre Lachapellequ'Arthabaska doit son h6pital. C'estjustice de le reconnaitre. Par ailleurs, dans la particulidre bienveillancede Monseigneur Brunault, I'excellenteMdre Lachapelle aurait-elle ose ddployer la pers€v€ranteenergie qui lui assura le succds?Au surplus, si Sa Grandeur douta un jour de I'opportunit€d'ouvrir un h6pital dans nos Bois-Francs,et surtout desmoyensde menerl'oeuvree bonne fin, il sut se fdliciter dans la suite d'avoir fait confianceaux vues inspirdesde la Sup6rieure,et prit I'oeuvresous sa haute protection.C'estjusticede le consigner.Le mdrite appartient aux fronts qu'il couronne. R6paralions i la magonnerie Au cours de l'6te I908, un legslestamentairede mille deux cents dollars,permeta la charitdde fournir une largepart dansles16parations essentielles A la maqonnerieddfectueusede la dernidreconstruction, tout en permettant de terminer partiellement I'int6rieur du second etage. Le donateur, feu Eugdne Cr€peau, avocat, ami et bienfaiteur appr€ci6de notre maison par la part activequ'il prend e titre gracieux, aux d6m€lesjudiciaires qui jettent plus d'une fois I'alarme chez nos premiires Mdres,ajoute ainsi un ultime titre e sescr6ances. t6'7 D6part de l'abb6 D6silets L'6tat de santdde I'excellentmonsieurDdsiletstardant e s'amdliorer. il fut definitivementremplac6le 3l juillet 1908. Dou6 de fortesqualitis moraleset possidant plus d'un secrelde la mdcaniqueet de la chimie, M. l'abb6 Ddsiletsfait largementprofiter notre Communaut€ des ressourcesde sa pidt€ sacerdotaleet des connaissances varidesde sa haute intelligence. Son nom est rest6synonymede bienveillance.Et Monseigneurne craint pas de dire que "c'est une chosedifficile de remplac., un homme d'une telle valeur". Arriv6e du nouvel aumdnier A t'arriv6edu nouvel aumdnier I'abbdGeorgesLabissonnidre,on note quelqueschangementsdans I'horaire des observanceset offices religieuxpour favoriserune meilleurerdpartitiondu tempsd consacrer aux maladeset aux pauvres. La messede communaut€ est fixee e 7 heureset un quarl. Et cn fonction du service des pauvres, on remet la rdcitation des Petites Heures aprds la messe. L'abbe C. E. Mailhot A Saint-Augustin En fin de septembre1908,M. l'abbd Charles-EdouardMailhot qu'un mauvais6tat de santeobligea dimissionnercommecurede SaintPaul de Chester, vient habiter deux chambres d la r€sidenceSaintAugustin. Ces mutations, inscritesau fil desjours, posent,nous le croyons, d'infimesjalons de I'histoirelocale. D6pa.rtpour la patrie. .. A la premidre aube d'octobre, nous croyons voir la Vierge du Rosaire se porter e la rencontred'une enfant privil6gi6e,notre chere Soeur Marie-des-Anges,n€e Ddlina Poir€, noviceconverse,qui ii l'6ge de 35 ans dchange I'exil pour la patrie. EIle aura le bonheur de prononcer sesvoeux IN ARTICULO MORTIS. Soeur desangesvraimenten sondme liliale,nossoeursseplaisentd dire qu'elleseraarriveee bon port en angeliqueescorte.N'est-cepas la veille du jour oir I'Eglisecdldbrela f0te des saints Anges? 1909 L'ann6e 1909,ann6edes Jubil6s Alors que I'annde1909comm6morerapar de grandiosesddmonstrations le 250e anniversairede I'arrivde d Montrial des oremidrcs Hospitalidresvenuesde La Fldche,dans un tres modestedecor. cette mCmeann6enimberad'argentla silhouettedenos murs bdnis.Mais oui, 1909 marque le 25e anniversairede Ia fondation de I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska. Nous en reparleronsau mois d'octobre prochain. Disons tout de suite que joies et deuils y meleront leurs accents, comme en un jour de f0te, I'encensconfond sesparfums aveccelui des fleurs ddpos6essur I'autel. 168 D6cis de Soeur Saint-Raphail l-e 5 mars 1909. la mort frappe loin des siens et de sa famille religicrrscd'Arthabaska notrc chirc soeur Saint-Raphael.nie Corinne Qucsncl.fillc dc M. J. AugustcQucsnel.promoteur de notre fondation en ltttl4. Sa ddpouillc mortellc est d'abord expos€c e I'Hdtel-Dieu de Montrdal pour dc li revenirsousnotre toit et reposera I'ombrede notre monastdrc.Ellc fut, on s'en souvicnt,la premidreprofessede I'Hdtelunsouvenirpieuxdetoute D i e u d ' A r t h a b a s k a . edtc e t i t r c ,c l l c s c m e r i t e sa famille religicusedes Bois-Francs. Soeur Saint-Raphadl6tait irgdcde 52 ans dont 24 de vie religieuse. Daignc lc Dicu lout-puissantrcccvoir son ame toute de charit6 et de bontc. au ciel, oi d6ja son bravc pdreet sa saintemdre I'ont attendue jusqu'd ce.jour de I'dternclrcpos! Prenrier brevet d'infirmilre Le 30 mars 1909.notre chdreSoeur Alice Ouellette,dont la sant€ requiertdessoinsparticulicrs.serend a notre H6tel-Dieu de Montr6al. Elle sait si bien profiter de scsloisirsld-basqu'eller€ussiti compl6terses connaissanccs dans I'art du soin des maladeset trois mois plus tard revient en sante. avec un brcvct d'infirmidre en bonne et due forme. C'est la prcmidrc religieused'Arthabaska d ddternir un brevetd'infirmidre. Un autre cercueil.. , Le 24 mai 1909,notre regrett6eSoeur Marie-Louise Lavigueur, jeune et brillant sujetsur qui sefondaientlesplus bellesesperances, esti son tour hativementcouchdedans un froid cercueil. De celle-ci.la Superieuret6moignequ'elleest par sesvertuset ses talents"l'ornement et la consolationde sa petite Communautd." Elle n'dtait dg€eque de 29 ans, et en avait pass66 en religion. Un 250eanniversaire En ao0t I909, nous sommesd la veilledesfetesdevantcommdmorer d notre HOtel-Dieude Montrdal Ie 250eanniversairede l'arriveeau Canada de nos premidresMdres de La Fldche. fond€esen terre Des representantes de toutes les maisons-soeurs d'Amdrique sont invitdes,et pour la circonstance,s'ouvrentlargeset joyeusesles portes du cloitre de I'H6tel-Dieu de Montr6al. Notre supdrieure,Mdre Lachapelle,ainsi que les chdressoeurs Dagenais et Hurtubise, appartenant toutes trois i la maison de Montr€al, sont les heureusesdeldgudesd'Arthabaska. Le 27 aoot les voit partir pour offrir notre part d'hommagesd I'h€roiqueJeanneMance et aux illustresfondatricesde l'H6teFDieude Montreal, les vdn€r6esMdres de Br6soles,Mac€ et Maillet. Placdedans la cour d'honneur de I'Hdtel-Dieu et inaugurdeau deuxidmejour du triduum, la superbestatuedeJeanneMance ou plutOt le groupe que le monument reprdsenteet si bien nomm€ par Ie v6ndri monsieur Lecoq, P.S.S.:"La rencontrede l'€tre qui souffreavecl'€tre 169 qui console" resteracomme un symbole de ces fCtesinoubliablesqur c€ldbrentson triomphe et sa gloire. Les pageslitt6rairesdu magnifiquecompterenduenvoydpar notre maisonde Montr€al et conservddansnosarchivessont un d€licepour le coeur et pour I'esprit. Passantsoussilenceles solennit6sdesdeux premiersjours, disons seulementque le 3 septembre,dernierjour desf€tescomm6moratives, MonseigneurI'Ev€quede Nicolet chantele servicesolenneloffert pour toutes les religieuseset pour tous les maladesddc6d€sd I'H6tel-Dieu depuis sa fondation. seulavaituneparurededeuil,dit la relationplus "Le maitre-autel et leslysbrillaient, hautcitde,partoutailleurs.lesbannidres carce jour, le dernierdu triduum,6tait pleind'esp6rance et d'immortalit€." ont rdunii I'antiqueberceaude Montrdal Cesf€tesexceptionnelles une ddl€gationde vingt-cinqreligieuses representanttoutesnos maisons d'Amdrique etabliesdepuis 1845. R66lectionde Mire Lachap€lle Le 14 septembre1909,f€te de I'exaltation de la sainte Croix, la vindree Mdre Lachapelleest remise d la tete de notre Communauti, heureuseb6n6ficiairede son ddvouementau cours des trois derniCres anndes. A cette occasion, Ie 28 septembre 1909, une longue lettre du premier Pasteur, datde de Qu6bec, et portant le timbre du Premier Concile Pl€nierdu Canada,vient redired Mdre Lachapellela satisfaction, les fdlicitationset les voeux de bonheur de m€me que les espoirs que MonseigneurBrunault garde d l'expansionde notre Hotel-Dieu: ". . . C'estmon espoirque, d'ici trois ans, il vousserapermis d'am€liorer notablement la conditionfinanciCre de votremaison et, par suite,de donner d vos oeuvresplus d'ampleuret de que vous allez voir les f6condil€:c'est mon espoiregalement vocationssemultiplieret la sant6de vossoeurssefortifier.Vous avez droit de comptersur I'affectionet le d€vouementde votre sur saprotection Cveque, et sonassistance et,vousaureztout cela; mais il vous faut surtout mettrevotre confianceen Dieu. . ." Encore le son d€s glas. . . Le 24 septembre, s'entrouvre une tombe: notre chCre Soeur EmirentienneDubois y repose;elle,la mieux armdeen apparencepour promettre de longsjours. Elle n'6taitag6eque de 33 ans,dont 7 de vie religieuse. Oh ! que d e d ouleursjettent danslesamescescarridresb riseesavant d'avoir m0ri les fruits que leur printemps laissaitespdrer. t70 25eanniversaired€ notre Hotel-Dieu Le 2 octobre 1909,l'heurejubilaire du vingt-cinquidmeanniversairede notre maison6grdnetimidementsesnotesargentines. Cette fCtene doit recevoird'autre ddmonstrationext€rieureque celled'unepi6t6plusfervente.Mais, voici qu'i la derniereminute,on se ravise.La louangeet I'action de grdcess'exhalerontsanscontrainte. Deuxjours de pridresen prdparentla cel6bration.Au premierjour, un servicesolennelpour lessoeurset lesbienfaiteursdefuntsestchantd par M. I'abb€C. E. Mailhot. Au second,le Saint-Sacrement estexposd toute la journeeafin que la louange,la r6parationet la reconnaissance pds deJdsus-Eucharistie, source confondentleurssolennelshommages nos qui, au long desans,soutinrentet consoldrent des benddictions Mdres. Le jour m€me du 2 octobre, M. le cur6 L. A. COt6,sup€rieur ecclesiastique, chante la grand-messe,assist€de MM. les abb6sE. Proulx, aumdnierdesFrdresdu Sac€-Coeur,et A. Desmarais,vicaire, commediacreet sous-diacre. L'autel est orn6 de lumidreset de fleurs naturelles.Les6ldvesdes sousla directionde M. Rom€o revdrendsFrdresdesEcolesChr€tiennes Poisson,artistede notre ville, exdcutentla partie musicale. religieuses d'Arthabaska Desreprdsentants destroiscommunaut6s ainsi que des bienfaiteurset amis, aussi nombreux que le permet I'exiguitede la chapelle,assistenta I'officedivin. Les Damesde la Congr€gationprennentplaceau choeuravecnos soeurs. prononcepar M. le sup€rieurL. A, Le sermonde circonstances, Coti, et dont nous reproduisonsde largesextraits, refletele sincCre attachementde cetrdsdignesup6rieurpour sonHOtel-Dieuet donneun raccourciexpressifdu quart de sieclev6cu par celui-ci et sesHospltalidres. Mgr L.A. C6ti, sup&ieur ecclisiast ique de I'H6tel-Dieu. l7l "Mes chdresSoeurs. Au jour memedu vingr-cinquidme anniversaire de I'arriv€e dcs premi€rcHospitaliCres de I'HOtel-Dieu d'Arthabaska, vous pridreau pieddeI'autel, avczvouluvousr€unirdansunecommune pour chanterA Dieu I'hymnede la reconnaissance, pour tousles qu'il lui a plud'accorder bienfaits AvotreMaisonpendantunquart de siicle. L'hymne de la reconnaissance, il est juste que nous le chantionsavecvous,Dous,p€tres et fidClesde comtdd'Arthabaska,car avecvous,nousavonsbdnificiddesfaveursque Dieu a accorddes A notreHOtel-Dieu. Il y a vingt-cinqans aujourd'hui,2 octobre1884,que les premidres HospitaliCres, qui ont dirig€cettemaison,quitlaientle celibreet ancienH6tel-Dieude Saint-Joseph de Montrdalet arrivaientd Arthabaskaoir ellesrecevaient d'abordI'hospitalite sousle toit defeumonsieur Auguste d qui revient,je crois, Quesnel, I'honneuret le m€ritede la pens6e d'avoirici un H6tel-Dieutenu par lesHospitaliCres deSaint-Joseph de Montreal.Durantle reste aux Religieuses de I'H6telde savie,monsieurQuesneltdmoigna pour lequel,je n'en doute pas, Dieu I'a Dieu, un dCvouement r€compensd; de leur c6t€, les Hospitaliiresd'Arthabaskaet de Montr€aleurentpour lui un divouement€gal. LesHospitaliires de Montrdalarrivdrentdansce diocdse - appeldes par Monseigneur alorsle diocCse desTrois-Rividres Lafliche. Ellesdtaient accueilliesavecfaveurpar les curdset les fidClesde cette partie de I'Cglisedes Trois-Riviires, ou elles venaienttravailler. Depuis,ellesontjoui de la plushauteet constante protection desevequesde Nicolet;particuliCrement de Sa GrandeurMonseigneurBrunault,qui,par sasollicitude€t gCnCrosit6, sonadmirable a Ctdle sauveurde I'Hdtel-Dieudansdesjours difficiles. Sousla directionde la v€n6r6e MdrePag6,dontle nomnesera jamaisoublii danslesMaisonsde Montrealet de Tracadie,non plusqu'ici,Iespremidres Hospitalidres au nombredecinq,a peine arrivdesi Arthabaska,commencerentir prodiguer leurs soins charitables aux pauwes,aux maladeset aux vieillardsqui leur furent confi6s.Lescommencements furentnaturellementdifficiles. Comme pour toutes les oeuvresde ce genre, il y eut desjours d'epreuves.Il m'a €te donne de voir lescommencements de cette Maison. Arrivi ici comme vicaire, i l'6td de 1885,j'ai vu les premidres religieuses de I'HOtel-Dieu, habitantavecleursmalades la maisonvoisine;c'€taitun localbienpetitpour un H6tel-Dieu. Ellesvinrentensuitehabiterune partiede la rdsidence SaintAugustin,et entrdrentenfin dansla maisond'aujourd'hui, mais non terminCe. J'entendais,au commencement de ce mois,durant les inoubliablesfetesde I'H6tel-Dieude Montr€al, monsieurle chanoine Gauthier,rappelerles privationsqu'eurentd subir les premidres Hospitalidres de Montreal, dans les premidresann€esde la fondationde I'HOtet-Dieudecetteville. A celuiqui n'auraitpaslu I'histoire de I'HOtel-Dieu de Montreal,cesmisereset cesprivations effrayantessembleraientincroyables. Nos premiiresHospitaliiresd'Arthabaska,n'eurentpas,sans doute,d passerpar de semblablesprivations,maisil estfacilede comprendrece qu'elleseurenta souffrir, d'abord dans un local t72 insuffisant,luttant longtempsensuitecontre la pauvret6. "C'est en toute saisond toutes les6poquesun metiersublime que celui de I'Hospitalidrc",disait monsieurle chanoineGauthier, dans son discourslors dcs fetesde Montr6al. "Quitter la vie qui pourrait resterfacile et saine.et s'enfermerdans un h6pital, en respirerI'odeuracre et I'air vici6.choisir lestravaux et lessoinsles plus repugnants.garder Ie surnaturel d€vouement qui fait que I'inconnu qui souffredevienttout de suiteun frdre,quifait mettre quelque chose d'attendri dans le regard que l'on pose sur la douleur: oui. cn verit6.c'estune tichc sublime.l'unedesmerveilles de la grace.et I'une dcs plus hiroiques rdalitesde cette terre." Ces parolestoujours vraies pour les Hospitalieres,le sont a plus forte raisondans les premidreann€esd'unefondation,et voile pourquoi nous devonsconserveravec rcconnaissance et admiration. le souvenirdes premidresfondatrices. Nous ne sommespasi Montrdal, et notre H6tel-Dieu ne date pas de deux cent cinquante ans! maisque de bien accomplidansce quart de sidcle.L'h6tel-Dieu d'Arthabaska a pu donner pendant vingt-cinqans I'hospitalitdd plus de cinq centsmalades,pauvreset vieillards.C'est beaucouppour les premi0resanneesd'un hOpital. Soyez donc bdnies.mes chCresSoeurs. que Dieu vous rende en b6nddictions choisies cc oue vous exercez de charit€ et de d6vouement. Ayez confiance. Dieu est avec vous. Sous la protectionde Dieu, votre oeuvresefortifiera,votre maisongrandiraet abritera pendant de longues ann6es encore les malades et les pauvres.Continuez avec lc mCmezdlevotre devouementpour les maladeset lesd€shdritdsde la fortune; en servantlespauvres,c'est le Christ que vous servez.car le Christ est dans les pauvres. Ah! avec quelle complaisance.elle se penchesir vous et vous regarde cette figure radieuse du Christ. lorsque vous servez avec amour les Dauvres. Avec quel amour ll vient dans vos coeurs,ce bon et tendre Jdsusd qui vous avez donnd votre vie et que vous seruezdans la personnedes pauvreset desmalades;et quellerdcompenseIl vous destine.Continuezdonc de L'aimer et de le servir,et ensembleen ce vingt-cinquiCre anniversairede la fondation de cettemaisonb6nie, remercions-Ledes gracesregues." A quatreheuresde I'aprds-midi, le salutdu TrCsSaint-Sacrement couronnela fdte.Nos soeursy chantentun vibrantTE DEUM. "Leurs firentmonterversle cielce voix pleinesde pi6t6,dit I'undesassistants, chantde reconnaissance avecune6motioncommunicative." La plupartde noschdresmaisons de Franceet d'Am€riquesesont uniesa nousdansunecommunepridreaussibienque par I'envoide souhaitset cadeaux-souvenirs. Les souhaitsde notre maisonde Lafldche,antiqueberceaude l'[nstitut, rdsumenttous les autres.Ins6r6sici, ils feront figure de bououetspirituel. 173 '4- '/ \) "A nosbien-aimies Soeursd'ARTHABASKAVILLE, i I'occasiondu 25eAnniversairede la fondation. | 884- 1909 C'itait le deux octobreen la Gte desAnges: Guidis par Rapha€I,le plus beaudesArchanges, Au cher A habaska,de nobleset grandscoeurs Venaient,du pur amour,prodiguerlesdouceurs. Oh! oui, la Chariti, de sesbr0lantesflammes, Animait d'un saintzdleet consumaitcesames Dont I'unioued6sir.l'admirabledessein Etait biend'accomplirle bon plaisirdivin. Je le vois,dis cejour, cherArthabaskaville, Versla perfection, volerd'uneaileagile: Souriantaux bienfaitsde notredoux Sauveur, Tu baisesencorela croix qu'il pr€sented ton coeur. Ainsi fiddle i Dieu, ne cherchantqu'i Lui plaire, Faudra-t-ils'dtonner si tu deviensprospdre? Non! car de notreDieu, le Coeurpleinde bonti Ne se laissepoint vaincreen g6n6rositi! De m6ritesnombreux,d6jrites mainssontpleines, Vingt-cinqansde labeurs,de travauxet de peines, Magnifiquetr€sor,diaddmebrillant Qui ceintton jeunefront, en cet heureuxinstant. Jusqu'dla fin destemps,jette donc la semence De foi, de charitd!Dieu,par sa Providence, Daignerala b€nir,et desfruitsabondants Serontle juste prix de teseffortsconstants. O vousqui dirigezc€tteaimablenacelle, Trdsexcellentpilore,O MERE LACHAPELLE Permettez d noscoeursde veniren cejour, Vousoffrir touslesvoeuxd'un fraternelamour. C€l€brantavecvousce doux ANNIVERSAIRE Ce premierJUBILE; notreardentepri€re, Pour tout le chertroupeau,demandeau bon Sauveur ks b€nddictions de sonaimableCOEUR. Que sagrdcedivine,en vousreslefdconde, Et de consolations. sanscesse. vousinonde. paix prospdrit€ vous donne ici-bas, et Qu'll Et vousgardeld-haut,bonheur,feliciti! HOtel-Dieude Lafliche, l6 septembre1909." t74 V Au soir de ce Jubil6 d'argent. . . D6ji le sable mouvant, oi furent poses les fondements de notre Hdtel-Dieu, s'est graduellement affermi. Et la certitude est acquise que de puissantesracines s'y ramifient qui y puiseront la sdve ndcessairei leur complet d€veloppement. En faut-il davantage pour pressentir que la Providence qui veille sur I'insecteet I'oiseau,veut manifestementvoir grandir au pied de nos riantes montagnes, le modeste asile, protecteur du pauvre, du malade, de I'o-rphelin? A I'avenir de confirmer ces pr6visions.Pour nous, ouvrons i I'instant la premidrepage du secondquart de sidcle. l910 Partie pour le ciel D6ji, Ie 22 mars 1910,I'angede la mort y a burin6 son nometcelui de notre regrettdeSoeurMadeleineVanassepartiepour le ciel,d l'6gede 74 ans. C'6tait, a-t-on dit, la grande priante du monastdre,encorequ'elle fournit avec ferveur sa t6che quotidienne. Esprit toujours joyeux, coeur simple et droit, ame de bonne volont€,elle remplit sa missionsansbruit, sansdclat,heureused'abriter sesjours dans la maison de Dieu. Durant ses toutes dernidresann6es,sa vie est comme rivde au tabernacle.Elle ne quitte son poste d'amour que pour recevoir le sacrement des mourants et prendre son vol vers la patrie celeste. Nouveau bienfait de Monseigneur A l'occasionde sa f€te patronale du 6 avril 1910, Monseigneur Brunault remet d Mdre Lachapelleun chdquede $300.00,ajoutant que la reconstruction de sa cathddrale itant maintenant terminie, il lui sera pratiquemente notre maison.Cene d6sormaisplus facilede s'int6resser sont pas li de vains mots, et Dieu saitcombienSa Grandeurmultipliera sesbienfaitsdans la suite. Un systlme de chauffage pour $3,875.001 Le systdme de chauffage, reconnu ddfectueux, exige, au surplus, une surveillance et une main-d'oeuvre extraordinaires vu les 5 ou 6 petites fournaises diss6mindesdans les diff6rentes parties de Ia maison. De toute evidence, il faut remddier d cet 6tat de choses.Seconddepar Soeur Dagenais, d6positaire, Mdre Lachapelle r6ussit d vaincre les obstaclesqui se dressente I'encontrede cette ndcessitd. Elle solliciteet obtient I'autorisationde Monseigneurde Nicolet, avecau prdalable,cellede M. le Sup6rieur,puis s'adresse d monsieurT. Latourellede M ontr6al.U n contrat estpass6au montant de $3,875.00e I'effet d'installer un systdmede chauffage d eau chaude comprenant une bouilloire de 50 HP, suffisantepour distribuer la chaleur dans tous les calorifdresdont sera pourvu chaqueappartement. Terminee avant les froids de I'hiver, cette installation apporte beaucoup de consolation, tant ii Mdre Lachapelle qu'i la nouvelle 175 depositaire,Soeur Goyette, car il n'y aura qu'une voix pour benir le Seigneur,non pas simplementd'avoir cree le feu et l'eau, mais d'avoir combin6ces6l6mentsde manidreirproduireune si bienfaisantechaleur. Don d'une collection Le 29 juin 1910, on b6nit Seth d'avoir invent6 I'ecriture et Gutenberg l'imprimerie.car notre modestebibliothdques'enrichitd'une collection de I'Histoire de I'Eglise,en I7 volumes,don apprdciablede monsieur le shdrif P. L. Tousignant. Le Congris Eucharistiquede l9l0 L'annde l9l0 resterae ja maismdmorabledansI'H istoire de I'Eglise i assises du Canada. par le celibre CongrdsEucharistiquequi tient _ses Montreal du 7 au I I septembre,sousla prdsidencede Son Eminencele Cardinal Vincent Vanutelli. Deux de nos soeurstouridresassistentd cesmagnifiquesd6monstrations de foi envers Ie J€susde I'Hostie. t9l I Joies et soucis MonseigneurI'Ev€qued€laissetoute autre sollicitudepour venir prdsider,le l2 janvier l9l l, une c6rdmoniede prised'habit et "se payer dit-il, le plaisir de se rendre compte par lui-m€me de la marche des affairesde I'Hotel-Dieu." Celles-ci s'am6liorent sensiblement,mais ne laissent pas pour autant de causerencorequelquessoucis;par bonheur,lesconsolations spirituellesleur opposentun suavedddommagement.On note a cette 6poque,parmi les hospitalises,plusieursretours manifestesvers Dieu. C'est le baume divin qui consolela religieusehospitalidrede tous les travaux. R€tour d'Europ€ de Monseigneur L. A. C0t6 Un incidentde la vie paroissialesollicited I'instantnotre attention. Nous sommes au 9 mars I9l I et la population d'Arthabaska est en liesse.ll rdgne une activitd extraordinaire,tandis qu'une centainede voituressedirigent hativementversla garede Victoriavilleotr sembleles attirer une puissanteattraction. En effet, la pi6t€ filiale se hate pour saluer le retour de son v6n€r6 Pasteur:notre digne et d€vou€Sup6rieureccl6siastique, M. l'abb6L. A. COte,cure d'Arthabaska en visite dans les pays d'Europe depuisddjd ouelouesmois. A la joie. tardive e notre 916. - rapporte la chronique de lui offrir aussinos hommages,s'ajoutecelledejouir de la relationsuccincte de son voyage. Deux heures durant, le doux pays de France, la Terre-Sainte, I'ltalie, Rome ddroulent devant nous, leur couleur locale,leurs us et coutumes,la beaut6de leurs 6difices,enfin, la splendeuret Ia pompe particulidredes c616monies romaines. 176 Et avec qucllc satisfactionvisible, M. notre Supdrieur parle de I'espritfrangais.et dc la chaudeatmosphdrefamiliale qui I'accueillitet I'entouradans nos maisonsde La Fldchc et de Laval. Le dignc voyagcurayant bieri voulu sechargcrdc colis pour nous, remet ,t Mdrc l-achapellele portrait de nos fondateurs,don de notr€ maison dc l.a Fldchc.ct deux magnifiquespalcs broddesoffertespar cellcdc l,aval. Chacunedessoeursregoitensuite,d son gre,un souvenir d e J d r u s a l c mI.a v i l l c s a i n t e .o u d c R o m e , l a v i l l e 6 t e r n e l l e . L'authentiquc d'unc bdnedictionspecialcdc Notre Saint Pdre le Papc Pic X rc9oit, d'autre part. place d'honneur sur les murs de la Communaut6. Maladie de Mire Lachapelle En ao0t l9l I, Mdre Lachapelle est soudainementatteinte de rhumatismc articulaire auquel viennent simultan6ments'ajouterdes fidvrestyphoidesi caractdrealarmant. Six semainesdurant. la chdre Mire est retenue sur un lit de douleurs sans qu'il soit possible de lui procurer un soulagement app16ciable. La distribution des officesn'a lieu qu'au soir de la Toussaint,et encoresa faiblesseest telle, qu'on la conduit i la sallede communaut6 dans un fauteuil et elle est toute courbeesous I'effetde la douleur. Quel instant poignant pour sa famille si heureusecependantde ia revoir au milieu d'elleet de recevoir.tant de son coeur oue de sa main sanctifieepar la souffrance.la part de labeur ddpartie A chacuneau nom de Dieu. La convalescence de la bien-aimdeMdre est Iongued I'amourfilial. le froid humide des mois d'automne n'61antpas de nature a amdliorer I'etat de sant6de la malade. C'est piti6 de voir la pauvre Mdre circuler pdniblement,appuyee sur une canne,elle dont I'actif ddvouementrequiert plut6t l'6land'une perp6tuellejeunesse. On note toutefois qu'elle s'int€resseconstammenta I'administration de la maison et que rien n'a e souffrir de sa longue maladie,si ce n'est son pauvrecorps dpuis6,et les coeurs,bris€spar sessouffrances. Symprthie de MonseigneurBrunault Notre ven€reM onseigneurBrunault s'imeut lui-m€me. Tenant de Mdre Lachapelleelle-memeque le budget financierlui cause des soucis, sans bruit, le coeur du PBre glissedans la marn 6piscopaleun chdquede $ 150.00inclusau nom de la chdremalade.Que dire de telles d6licatesses, si ce n'est qu'elles coopCrentd hdter une gu6rison: la joie n'est-ellepas soeur du rayon de soleil pour faire refleurir la santC? Attachement de la Maison-mire A son tour, I'attachementde la chdreMaison-meredCputeSoeur Suzannevers Arthabaska au 9 octobre l9l l. Apres avoir accompli sa fraternelle mission de chari€, la voyageuseretourne a Montr€al le 14 octobre l9l I en compagniede I'unedesn6tresdont la maladienicessite t7'l une interventionchirurgicale,que notre hdpital n'est pas encoreen mesured'assurer. Les d€butsprometteurs de celuici sont soumise une evolution plutot lente, on le congoit facilement,mais qui prepare sorement I'avenir. Mire Lachapelleet le progrls d€ notre Hdtel-Dieu L'on mesurealors combiennotre Hotel-Dieudoit dansune large mesured Mdre LachapelleI'drede progrdsqui ne fait que s'accentuer depuis. par la sollicitude admirablemententoutessesentreprises Second€e Mdre et le bon vouloirdesafamillereligieuse, de monsieurle Sup6rieur d'heureuses transLachapellefait subir d l'int6rieurdu monastCre formationsconvergeanttoutesversun memebut: favoriserle maintren dessant6s,faire regnerpartout I'ordreet la plus exquisepropret€pour que soit pleinementrealisdeI'oeuvrepremidredu soin desvieillardset desmalades. Il n'est pasde sacrihcequ'elleaccomplitd'un coeurjoyeux pour pourvoir convenablementla lingerie, par trop d€nueedes articles indispensables.ll est peut-etrememe plus exact de dire qu'elle la renouvela,grdced son initiative personnelle. Ainsi en est-il pour la buanderie,dont I'installationantdrieurede ne donneplus qu'un servicefort discutable.Elle machineriesusag6es presquecompldte. subitune reinstallation 1912 L'oeuvrede I'orphelinat L'anndel9l2 marquela fin dessixanndes desup6rioritidela T. H. Mire Lachapelle.Mais sa tiche n'est pas hnie. Avant de d6poserla lourde charge,elle poseraun actedont la r€sultanteserala realisation lointaine du r€vecaress€depuislongtempspar l'6me magnanimede notre pieux pr€lat;I'oeuvrede la protectionde I'orphelin,ajoutdedans notreHdtel-Dieuau soindesmalades et desvieillards. Le 30 janvier de cetteann6e1912,Sa GrandeurMonseigneur Brunaultvenuepresiderunecerimoniereligieusetraite longuementde cetteoeuvrechdreA son coeurd'6v€que.Il met en €videnceun double point de vue:I'avantagedespauvresenfantsfrappespar le malheuret I'accroissement de sympathieenversnotre Hotel-Dieude la part de la populationrdgionale. Sa Grandeurexprimealorsun d6sirsemuanten discrdte requ€te. De nombreux inconvdnientssemblents'opposeri I'addition de cetteoeuvreque la Maison de Montrdal a d0 abandonnerdepuis plusieursann6es,fautede pouvoir la concilieravecle soin desmalades. pastout entiCre Cependant la volontede Dieu ne r6side-t-elle dansle D'ailleursla situationde notremaison d6sirde I'Ev€ouediocesain? peut-elles'assimilertotalementaux conditionsde vie de celle de Montr6al? Quoi qu'il en soit, la certituded'etreagreableau premierPasteur primetouteautreconsiddration. Le 28juin 1912,il estcapitulairement 178 ddcid6d'ouvrir un orphelinatdds que le local le pourra permettre. C'est une manidreeffectivede reconnaitreI'iniouisablebienveilqu'au6 avril pr6c6dent. lancede l'Ordinaireet lessentiments saplume trace d I'adressede seschdresfilles: ". . . Vousavezraisonde prierpour moi,et de meredirevotre affectionet vos bonssouhaitsd I'occasion de h fete de mon glorieuxpatron,car,je suisvotremeilleurami,et il n'y a aucune qui m'int€resse plusquela votreet communaute dansmondiocdse plusdebien.Vousetestoutesau d laquelleje d€sire nombrede mes fillesde predilection et j'espCre toujoursqueje ne mourraipas avantdevousavoirassur6 desjours deprosp6rit€ etdebonheur. .." Oui, notreCommunautipossCde un Ami, vrai don de Dieu.Aussr quand la d6cisioncapitulairevient annoncerofficiellementd ce grand Ami que les orphelinsdu comt€ d'Arthabaskatrouveront, selonson ddsir,asile,secourset protectione I'Hotel-Dieu,sonameexulteet I'on sent qu'il mettra le meilleur de son coeur danscetteoeuvrequ'il fait siennedans toute I'acceptiondu mot, Un d6cDsi 26 ans Le premierjour de f€vrier l9l2 enregistrele d6cesde SoeurU rsule McIntosh,converse, comptantd peine26 printemps. Entr€etrCsjeune,souffrancesphysiqueset moralesont 6t6le pain quotidien de notre regrettie soeuratteinte d'une affectioncardiaque i116versible. Elle quitte paisiblementl'exil quelquesminutesavant I'aubede la I€te de la Purification. Le chant du NUNC DIMITTIS de I'office du jour traduit bien sesaspirationset sesd6sirsde contemplerI'unique Beaut€qui a ravi son amour. Drame intime i la salleSaint-Joseph Un drameintimesejouedelongues annees durant,dansl'6med'un pauvrevieillard de la salleSaint-Joseph. MonsieurAimd Barbin, commetant d'autres,h6las,a tristement perdu la foi aux jours d'une jeunesseaventureuse.Son apostasle remontee 60 ans plus tdt. Actuellement696de 83 ans, mais dans la pleinepossession de toutessesfacult6s,I'atmosphdrereligieusede nos sallesrdveilletout au fond de sonAmelesprincipeschr€tiensdepuissi longtempsoubli6s.Notre chdreSoeurMarie s'emploiee lui rCapprendre sespridresvocalesen meme temps que les sublimesvdrit6sde la religion. Heureux comme I'enfant qui rentre au foyer aprds une longue absence, I'octogdnairefait sonadjurationsolennellele 9 avril, et le I l, il communie d la mess€de communautddurant laquelle nos soeurs chantent des cantiquesqui I'dmeuventjusqu'aux larmes.Larmesde bonheur et d'amour de I'enfant prodigue retrouvant le meilleur des Pdrespresou'auseuil de I'dterniti. 179 L'oeuvrehoopitaliire en l9l2 Nousreproduisons du Rapporttriennalde l'lnstitutdesReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph d'Arthabaska,3 | d6cembre| 9 I2, Ies informationssuivantesrelativesi I'oeuvrehospitalidre de cette6poque: et le soindespctitsenfants, "A part lessoinsd'accouchement les soeurs, commehospitalidres seformentd touslessoinsAdonncr y compriscellcsqui ont subiuneoperation aux femmes malades, Toutefois,lespansements chirurgicale. lesplusd€licatset priv€s sontlaisses aux m€decins."(l ) La fin du sup6rioralde Mire Lachapelle Quant parait I'aubedu 3l aoot 1912,elle annoncele soir d'un f€cond superiorat,et sans le ddcouronner,enldveau front de Mdre LachapelleI'aur€olede la maternitdspirituelle.Celle-cis'en pr€vaut pour pratiquerdavantagel'ABNEGET SEMETIPSUM, enseigndpar le Maitre. Arthabaskademeurerala route €lectivede l?pre montCeversles sommets,et cette route, elle la poursuivra,confondueavec sesfilles d'hier, dans les rangsde I'ob€issance religieuse. Pendantcessix ann6es,de 1906d | 912,M€reLachapellea regud la v6turel3 postulanteset d la professionreligieuse9 nouvellesprofesses. Mais cetteperiodeest aussila plus douloureusement marqudepar le ddcdsde neuf soeurs,dont six de moinsde trente-cinqans.On devine aisement,pour cette chereMdre, le vide et le chagrin causdspar ces mortsfauchdes dansleurjeunesse. Et commele mot de Mdre l,achapellei son arriv6e:*le succdsou I'insucces sont entrelesmainsde Dieu." restetoujoursvrai malgr€tous lesddvouements. e ceDieu bon. va notrederniermotdereconnaissance et dbmour pour le don ineffabled'une Mdre selonson coeur. (l) Rapport triennal des RcligieuscsHospitaliaresde Saint-Josephd'ArthabaskaI la Sacde Congragaiiondcs Evequesct dcs Ragulicrs,3l daccmbrc1912. r80 Trbl€ru I ETAT DES AFFAIRES DE L'HOTEL-DIEU SAINT-JOSEPHD'ARTHABASKA DES ANNEES t902, t907, t9t2 POUR L'ANNEE FINISSANT LE 3I DECEMBRE t902 t907 l9t2 ACTIF de I'ann€e t8 000.00 40 591,56 47 764,00 PASSIF de I'ann€e 9 00000 20 568,55 l6 200,00 187,50 805,58 I87,50 3 7 3 3t,4 300,00 2 3t 3 , 5 6 I 855,10 2 615,47 757,77 REVENUS Loyers,Renteset int6rets desplacements Regudu Gouvememenl Regupar dons Sommespay6espar les personnesadmises Produitdu travailde cespersonnes Autres revenus Total DEPENSES Achat de nouvelles batisses Achatde meubles, effets. articlesd'ameublement Remboursement de detteset interets Loyers,taxes. rCparations. assumnces (non compris Salaires ceuxdesmedecins) Remddes et autres secours mcdicaux Nourrituredespenonnes admises Habillements des personnes admises Boisde chauffage Autresddpenses Total 128.50 250,00 50,00 6 354,42 7 030,99 9 581,10 l 3 6 1 7t,0 8 000,t6 1437| ,49 286,24 28;tI 360,00 3 395,00 465,95 9t2,29 526,45 438,90 r80,00 288,t? 2 765,00 r90,38 806,65 9 35r,85 362,86 't27,38 180,65 3 933,r9 643,24 632,9'1 t1't,63 9't9,93 | 842,36 4 087,84 | 3 025,54 r5 155,10 415,00 2 832,80 3 073,t0 I I l8t DIVERS dans Personnes decedees I'ann€e au Personnesprdsentes 31 ddcembre Personnessecoutuesen dehorsdesmurs D€penseencoutued mison de cessecours $ l6 5 Il0 12l 300 198 50,00 $ 120,00 Voici, d titre de r6firence d cet ouvrage, la valeur du dollar calculde e partirdeI'indicedesprixd la canadien de l9l4 i aujourd'hui, (I.P.C.)de StatistiqueCanada.Cetteitude nousest consommation fournie grice d la collaborationde MonsieurJean Verville,C.A., presentementconseillerd la Cont6d6rationdes caissespopulaireset Desjardins du Quebec. d'€conomie TableauII VALEUR DU DOLLAR CANADIEN DE I9I4 A AUJOURD'HUI CALCULEE A PARTIR DE L'INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATIONO.P.C.) DE STATISTIQUECANADA ANNEES Valeurdu dollar au cours desann6es par rapport A celui de l9l4' t9t4 r920 1930 1940 1950 1960 t 970 1980 t982 1983,ler T. $ 1,00 0,53 0,66 0,'t6 0y'8 0,39 0,30 0,l4 0,1I 0,106 Valeur du dollar de 19l4** (invers6) $ 1,00 1,88 I,51 1,32 2,07 2,5'1 3,36 1)q 9,08 9,41 r.P.c. l)') ))a 18,4 16,l )\7 4l ,0 88,9 I10,8 I 14,8 * Ce que vaut le dollar d'aujourd'hui par rapport d celui de 1914. ** Ce que vaut le dollar de l9l4 au cours des anndes ici indiqu€es. (l) ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,Archives t902,1907,19t2. t82 L'INFLUENCEDE L'EVEQUE SUR LE PROGDSDE L'HOTEL-DIEU 1912- 1918 SEPTEMBRE T9T2 Une Sup6rieure parmi les Soeurs d'Arthabaska Au 3l mai 1912,Sa Grandeur Monseigneurde Nicolet, en visite pastorale, avait 6crit i Mdre Lachapelle: ". . . Je vous prie d'annoncerofficiellementaux membresde votre chapitre,que la Sup€rieurede I'H6tel-Dieud'Arthabaskadevra Ctrechoisie,I'automneprochain,d la datefixdepour leselections, parmi le personneldudit H6tel-Dieu,je suis heureuxd'offrir d votre Maison ce nouveau tdmoignaged'affection et de confiance..." On constate ici que I'H6tel-Dieu d'Arthabaska a 6td dirig6, depuis sa fondation, soit pendant vingt-huit ans, par des sup6rieuresddsign6es par I'Hotel-Dieu de Montreal, alors que pour les maisons de I'Institut, chaque maison doit gdndralement assurer elle-mCmesa propre directlon. El€ction de Mire Dagenais Cette ordonnan& de I'Ev€que, fiddlement suivie, voit comme rdsultat au 3 septembre t912, Mdre Dagenais succdderd la meritante Mdre Lachapelle. L'6lue, quoique professe de notre Maison de Montr6al, se d€voue dans la n6tre depuis vingt ans. Les charges d'assistante, de maitresse des novices, de dipositaire ont ddjA successivement bdn6fici6 de son inlassable d€vouement. Form6e d l'6cole de Mdre Bonneau de sainte mimoire, Mdre Dagenais a appris i faire passer dans sa vie, au tout premier rang des vertus religieuses,celle d'ob6issance. Aussi, lorsque maintesfois h€las! depuis le 7 novembre 1892,un 183 irrdductible ennui risque de trahir son couragepourtant magnanime, toujours I'ob6issancela retient sur le sol dtranger. L'exil a donc 6td lourd jusqu'i l'6puisementdu sacrificepour la vaillantemissionnaire;en ajoutant d son poids celui desresponsabilitds inhdrentesd la supdrioriti, Dieu va d6montrer une fois de plus, que "l'obdissantne raconteque desvictoires"et donner une preuvenouvelle qu'll se plait, Lui le Maitre, d b6nir et i seconderI'humble de coeur. L'aide de MonseigneurBrunault Les paternelles fdlicitations de Son Excellence Monseigneur Brunault ne tardent pas i venir offrir ir I'dlue du Seigneur, le vif tdmoignagede sa satisfactionet lesjudicieux conseilsd'une affection 6clairde:vertus d faire fleurir, dcueils i dviter. soucis et besoinsdu moment a satisfaire,tout est prdvu et s'alignesous la plume du Pdre vdn6reen forme de principesaussibienque souscouleurde d irectives.Il appartiendraii I'ob6issance religieusede faire m0rir lesfruits savoureux que I'dv€queest en droit d'attendre de I'une de ses communautds diocesaines. Jubil6 d'argent de la doyenne d'Arthabaska Entre-temps,la moissondes ames a m0ri au monastdre. Au l4 septembre1912,on fdte le jubile d'argent de notre chdre Soeur Augustine,doyennedes professesd'Arthabaska.Toutes prdmF ces possedentun cachet unique, une saveur particulidre. Ici elles apportent en parfum de terroir. les reminiscencesdes d6buts de la fondation, et le souvenirdes Mdres vdnir€esqui durent recevoiravec tant de bonheur cette postulante, secondeen fait - mais en realit6, premidrecompagnede Soeur Saint-Raphaelentrde,elle,au noviciatde I'H0tel-Dieu de Montrdal. La veillede I'anniversaire, il y a chant de circonstanceet octroi d'un cong6; au 14, toutes les soeurs entendent la messe et offrent la communion aux intentions de la jubilaire. Mire Lachapelle.maiaresse des novices Par ailleurs,dans la sphdrecalmeet paisibledu noviciat,I'ex-Mdre Lachapelle,devenuemaitressedes novices depuis la distribution des offices de septembre,y prodigue le trdsor de son ddvouement.Quel bonheur pour elle de remplir une mission analogue i celle du bon Maitre instruisant et formant son collCgeapostolique. Ses chires novicesne sont-ellespas,ellesaussi,le fondementet l'espoirde I'avenir? Aux nombreux sujets qui viennent se grouper sous sa houlette plus maternellequejamais, elle donnesanscompter,le meilleurde soncoeur et de son ame. Ap6tre au coeur vaillant, son immolation 96n6reuse, son 6loignementprolong6du berceaureligieuxlui paraissentpeu au milieu de seschdresenfants qu'elle aime et dont elle se sent aimde. Une kermesseexlraordinaire Dans le domainetemporel,la kermesse,dont on a vu Sa Grandeur s'occuperavec si bienveillantintdret,versed Ia caisselejoli montant de $6,536.00.Ce brillant succes,attribuable en majeure partie au rare 184 ddvoucmentde M. I'abbi J.-E. Guillemette,aum0nier,admirablement second6par M. le supdricurL.-A. Cdt6, va permcttrede poursuivreles travaux d I'intcrieurdc I'h6pital. Un pret de $2,000.00d fonds perdus, offert par M. le shdrif P.-L. Tousignant,vient trCsa proposajouter un a p p o r ts u b s t a n t i e l . L'EvGqueautorise le parachlvementde I'h6pital M is au courant de ccsheureux6vdnements, l'€v€quedioc€sains'cn rdjouit. Torrt acquisd I'etablissemenr d'un hdpiral, prudent.cependant, il s'informe dc I'dtat dcs financesde la Communautd. Le 9 novembre 1912, il autorisc la supdrieurc, Mdre Dagenais, a entreprendrela rdalisatitrndrr projct dcji prdparc. Choix de I'entrepreneur Sc mettre d I'oeuvre sans tarder. tel est bien le d6sir de Mdre Dagcnaiset de son chapitre. U ne dernidredifficultd resteri r6soudre:le choix de I'entrepreneur pour I'achdvemcntdes travaux intirieurs de I'hdpital diff6ris depurs huit ans, faute de ressources.Un contrat est pass€d cet effet avec monsicur l-. Caron de Nicolet pour la somme de $ 10,920.00;un autre avec monsicurJ.-E. l-atourellepour I'installationdu chauffageau prix de $3.365.00. l9l3 Bienfaileursinsignes Le lendemainde I'Epiphanie l9l3 marque Ie commencementdes travaux de construction. A quelquesjours de ld, pour aider ii menerd bonnefin cestravaux, monsieurI'abbdV.-P. Jutras, cure de Saint-Patricede Tingwick, offre un pr6t de mille dollarsd fonds perdus,moyennantrente viag're de 5/e sa vie durant et celle de sa soeur Marie. L e 2 4 m a r s1 9 1 3M , . lesheriP f . - L . T o u s i g n a nrte n o u v e l l e s ogne s t e discret et offre, egalementd fonds perdus, une somme de $5,000.00. Nous y voyons la ratificationde la promessefaite quelquesmois plust6t devant la n6cessit6de bien d€finir les travaux d exdcuterpour ne pas outrepasser ce que permettentnos finances.Cet excellentmonsieura alors pri€ la supirieurc de ne rien retrancher,ajoutant simplementqu'il compldtera le d€ficit. ll ddsire surtout faire installer un ascenseura I'endroit m6nag€d cet effet. Il s'incline n6anmoinsdevant les sages repr€sentationsde I'autoritd, mais non sans un vif regret. Un brancard pour ascens€ur Faut-il dire aussique lesmaladessontdifficilementtransportessur un brancard jusqu'au troisidme 6tage; maintes fois dans un cas d'urgence,le docteur GeorgesC0t€ transportememedans sesbras une malade - au poids tout autre que celui d'un poupon. Aprds I'avoir gentimentddposdedans son lit, il ne manquepas d'ajouter sousforme de plaisanterie:"Plus tard, mes soeurs,vous direz: Autrefois, nous avions un ascenseurambulant." 185 Monseigneursuit les travaux. . . Le 25 mars 1913,Sa Grandeur Monseigneurl'6v€que,anxieux de constater de visu la marche des truvaux, prend occasion d'une cdrdmonie de v€ture qu'il pr6side le lendemain pour bien se rendre compte des menus d6tails."Ma meilleurebdnddiction,dit-il avant de partir, appellesur cette maisonqui m'estsi chdre,cellede Dieu m€me." L'oeuvre de I'orphelinaten l913 Un autre reve de charitd va aussi se rdaliser: f6tablissement d'un orphelinat.En la fete de Saint-Michel,le 29 septembre1913,sont regus aux pr6mices,I'honneurd'6trenommdes. Germaineet Emilien Huot, Une vingtaine d'autres ne tardent pas d se pr€senter. Le ddsir de Sa Grandeur est r6alisd. Cette oeuvre, voulue et b€nie par le premier Pasteur, suscite de vives sympathies tant de la part du clergd que des citoyensde nos regions. En fait, notre maison semble avoir atteint une phase vitale qut laisse entrevoir une v€gdtation active et une croissanceassurde. Et la vie continue. . . Au fil desmois, surviennentle changementde I'aumOnier,I'abbeJ. U. Leblanc, succedanta M. Guillemette,la kermessetoujours rdussre d'octobre, deux retraites, une c6r6monie de v6ture, le mois des morts et sessouvenirsendeuill6s. No€l l913 chez nos orphelins Secondant I'initiative charitable de mademoiselleCorinne Poisson fille du premier m€decinde la paroissenaissanted'Arthabaska -, les dames de la localit6 6rigent un trds belarbre de No0lchez nos orphelins: bonbons, fruits, jouets, lingerie et cent choses utiles en garnissent les branches. Quelle joie pour ces chers enfants de consid6rer un si harmonieux m€lange, et quel bonheur de recevoir, d tour de r6le, les articles convoit6s. Cependant les figures 6panouies des g€n€reux bienfaiteurs rendent 6vident, une fois de plus, le vieux proverbe disant "qu'il est encore plus doux de donner que de recevoir". t9t4 1914,uneann6eprivil6gi6e A peinen€e, l9l4 prend le pas sur sa devancidreau chapitredes privildges. Le 18 janvier, MonseigneurBrunault fait sa premidrevisite d ks ddmonshations toutessimples deschersenfants, en la I'orphelinat. circonstance,mettent I'accentsur leur bonheur d'avoir, gr6cei son coeur paternel, retrouv6 un foyer. Visiblementtouch6, le pdre sait trouverdesmotscharmantspour €tablirque sonorphelinat,- comme on voulait bien le dire - constituesa meilleureconsolation. Une novicenous quilte pour le ciel Toutefois,I'aubede mars se voile de deuil. 186 SaintJos€phvient cueilliruneeluedansle jardin du noviciat:la choisieest notrechdresoeurLumina.converse, n6eMaria Levasseur. Entrded I'infirmeriehuit jours plus t6t, son dtat de sant€ne laisse nullementprdvoirunefin aussisoudaine, premier lorsquele dimanche, mars,la Communautd estappelde a sonchevetd'agonisante. Peuaprds quele sacrement de I'extreme-onction lui estadministr€, ellepasse des brasde la mort dansl'dternelreposdu Seigneur, comptanttrenteans d'age^etquatre de vie religieuse. Ame pieuseet simple,pleinede ddfdrence pour sessut'rieures autantque toute d€vou€eaux pauvreset d sa Communauti,Soeur Lumina estde la racedesvaillantesdu devoir.Nul douteque l'6gide tutelairedu celestepatronde la bonnemort n'aurahat6pour ellele supr€meVENI. Ordination de I'abb6FernandBelleau Au coursde la saisonpascale, le l8 avril 1914,notreHdtel-Dieu s'honorede recevoirun visiteurdistingu6- futur princede I'Egliseen la personnede Monseigneur L.-N. B€gin,archev€que de Qu€bec. de I'ordrei monsieur Venued Arthabaskapour conf6rerle sacrement fils de notremddecin Dr E.-T.Belleau , Sa I'abb€FernandBelleau, Grandeurfait unecourtevisiteau cloitre,nouslaissantsousle charme le lendemain, de sonaimablesimplicitd; Ellerevientdirela messe dans notre chapelle,prend le ddjeunerau parloir, puis visile nos pauvres malades. Le 2l avrtl,r€pondanti notreinvitation,le nouvelordonndvient cdlebrerlessaintsmystCres auxquelsassistent tous lessiens. De familialesagapesles r6unissenttous au parloir orj notre gratitude enversnotre devoui mddecinpeut s'affirmerd son aise,d I'occasion de ce bonheurinestimable de donnerun pretreA I'Eglise. Trois jours de cong6.. . Une cdr€monie de profession ramene,au 16juillet 1914,Monseigneurl'6v€que sousnotretoit.SaGrandeuraccordetroisjoursdecong6 d prendrede suite. Le premierjour est reserv6aux soeursde communautd;le secondaux novices,et chacuneprendrace qu'elle pourra du troisidme.Ce fut comme des petitesvacances,tout e fait inconnues au monastdre. D6cis de Sa Saint6t6Pie X - survenula nuit Au matindu 20 ao0t 1914,on apprendle d6cds dernidre,de Sa SaintetiPie X, n6 JosephSarto."Quellesaintefigure qui disparait,et I'histoiredira quesongrandcoeura succomb6, sembleleshorreursdu prdsent t-il brisdpar le chagrinde nepouvoirempecher conflit europden,"lisions-nousquelquesjours plus tard dans un mandement deM onseigneur deNicolet.Sonnomet sam€moirevivront s0rement dansle souvenirdespeuples pouravoirfacilitila communion quotidienne e toutesles6mesdebonnevolonti,caril fut sansconteste le Paoe - de I'Eucharistie. Son Eminence le cardinalJacques dellaChiesa.r6cemment reveru 187 de la pourpre cardinalice, appel6 i lui succeder le 3 septembre, est couronnd le 10. sous le non de Benoit XV. Le programme des filles de Mire Dagenais Au sortir de la retraite, Mdre Dagenais trace ainsi le programme pour ses filles. "Se tenir plus prds de J6susque jamais." Plus pris de Lui, par Ia pridre fervente qui implore et les sacrificesgen€reux qui rachCtent;plus prds de Lui, par une plus exacte observancede la Rdgle et du devolr; plus prCsde Lui enfin par la pratique des oeuvresde p6nitenceet de mortification qui expient." On s€ r€ssent de la guerre franco-allemande Le contrecoupmat€del de la guerre,d6clareeentre I'Allenragneet la France en ao0t 1914,n'est pas lent d atteindrele territoire canadien. Les provisionsde premiire n6cessiti,sucre,farine, alimentsgras,etc. deviennent sans tarder articles rares et d'un prix trds 6lev6. Ce n'est ld que question secondairemais la ddpositairevoit tout de m€me se multiplier sessoucis. Un principe aussi sageque s0r domine vite ses perplexitds:s'en remettre d la Providence; le passd n'est-il pas garant de I'avenir? Le problime de I'aqu€duc Vers le milieu d'aoit 1914,nouvel embarraspour la depositaire. L'aqueduc qui approvisionned'eau tout notre etablissement, fait d6faut; la corporation municipaleayant installi des reservoirsentre les notres et la source de la rividre, celle-ci, d6jouant les calculs, se trouve insuffisante. Nous avions cependant d6bourse cinq cents dollars, I'ann6eprdcddentepour possdderle droit de nous pourvoir d'eau.Que faire? Mis au courant de la situation, monsieur le Sup6rieureccl€siastique y trouve vite solution.ll proposed la ville de luiabandonnertous Ies pouvoirs d'eau que I'Hdtel-Dieu possdde,et ajoute lui-m€me, de ses propresdeniers,une sommede cinq centsdollars moyennantlesquelles concesslonsla corporatlon se charge ddfinitivement de pourvoir a I'approvisionnementcomplet de I'eau.Nouveau bienfait qui appellela plus vive gratitude. l8 jeunes soeuru au noviciat Autre sujet de consolation: les c6r6moniesrdligieusesse multiplient. Le 29 ao0t I914, monsieurle Supdrieurpresideune cer6moniede v€ture qui ajoute trois recrues au noviciat; le 28 octobre, il en pr€side une autre donnant trois professeset une novice;enfin, le 3 ddcembre, une troisiemeporte le nombre des novicesd 18. Le progris marque I'ann6e l9l4 L'institution dvolue ainsi qu'en tdmoignent ces lignes de MonseigneurI'dv€quede Nicolet que nous reproduisonsici. Elles sont de d 6 c e m b r eI 9 1 4 : 188 "ll y a cinqans,lorquenousrecommandions i la charit6publique, dansle districtqui leurestconfii, nosexcellentes SoeursdeI'HdtelDieu d'Arthabaska, nouscontationsque,pour le moment,leur actiondevaitetreplusou moinsrestreinte. maisnousannoncions, en mCmetempsdesjours meilleurspour un avenirprochain.Dieu s'estplu A r6alisernosespirances.GrdceA un admirableconcours dc touteslesbonnesvolontds,cettemaison&nie estprdsentement en 6tatde rdpondreaux besoinsdesdiff€rentes paroisses. Les vocationsreligieuses se sont multiplides,on a termindla nouvelle batisseet fait des amdliorationsconsiddrablesa tout l'6tablissement, le nombre des vieillards,des pauvreset des infirmesqu'on y a roguss'estaugmentdde beaucoup,on.a ouvert un orphelinatet un dispensaire, I'h6pitala d€ji rendue tout Ie districtdes services inappraciables. et malgrdtout, la condition financidre, pendantlongtemps, si inquidtante estaujourd'huides plus rassurantes; et tout cela,pour le bienet I'avantage du seul comt6d'Arthabaska. DaigneleSeigneur ricompenser aucentuple, commeil I'a promis,tant d'imes gdn€reuses qui ont eu ainsi I'intelligence du pauvreet deI'indigent, etqu'll soitleurliberateur e leur dernidreheure!Soyezremerciis,vous tout particulidrement Messieurs les membresdu clergi de cettepart choisiede notre diocdse,qui avezdiploy6 tant de d6vouement au profit de nos SoeursHospitalidres et quiavezpay6si largement devotrebourse en toutecirconstancei vousavezdcritl'unedesplusbellespagesde votrevie sacerdotale, et vousdevezvousen estimerheureux! Mais,inutiled'insister sur ce point, il resteencoreuneforte detteA acquitter.desintdretsannuelsconsiddrables ri rencontrer touslesans,desddpenses extraordinaires d encourirchaquejour, et tout le mondeserendcomptefacilement decequepeuventbien co0terI'entreticn ct lesoutien d'unemaisoncommecelledeI'H6telDieu.Oir lesSoeurstrouveront-elles lesressources aui leur sont nicessa ires?U niquemenr danslachariripublique. er il n'ya pase le riissimuler, dansla chariti publiquequi neseralentissejamais. Ce que vous leur avezdonndhier.ellesI'ont versddansle seindes pauvres.et ce qu'ellesrecevrontdemainseraemployi i la m€me fin; avec elles,il faut toujours recommencer, et ne nous en plaignonspas.car ellesnousfournissent le moyend'expiernos pich6set de compenser par I'aum6nela plusjudicieuse nosfolles ddpenses et nosextravagances habituelles. II estbeaucertes, ences jours mauvaisquenoustraversons, de songerd secourir nosfrdres de l'€trangcr,qui sont plong€sdans une si affreused€tresse; cependant. I'axiome bienconnu:"Charit6bienordonnde commence par soi-meme." demeure toujoursvrai.Le premierdevoirqui nous d'abordlesplusn€cessiteux parminous, incombc.estdc soulager Et quelssont-ils.ceux-ld,si cene sontlespauvres et lesd€shdritds de toutesortequ'abritentnoshospices et nosdiff6rentes maisons de charitil C'est pourquoiNous prionsMessieurs les curis du comtd d'Arthabaska de vouloir bienaccorderA leurschCres Soeursde I'H6tel-Dieu. dansle coursde I'hiver,si toutefoisla chosen'a Das encoreeu lieu. une quele extraordinaire dans leur egtise.et annonccrcettequCteentempsopportun,afinde remplacer par li, d'unecertainemaniCre, le bazarannuelou'il leura €t6impossible 189 d'organiser,I'€td demier. Les Soeurs visiteront les paroisses, commepar Ie passe,et recevrontpaftout,- NousI'esFrons le m€meaccueilcordial." Le souci de l'€v€quedioc6sain,on le devine,est d'assurere notre H 6tel-Dieu une bienveillantesympathie. Irs anndessubs6quentes diront dans quelle large mesurece but sera atteint. l9l5 Une guerre mondiale de plus en plus terrible La premidre moitie de l9l5 n'6veille guCre d'6chos, si ce n'est les d€solantesnouvellesd'une guerrede plus en plus terrible.Nos maisons d'Europe sont prisesdans la tourmente.Les hostilitis allemandesayant d€but6 en terrain belge, I'H6tel-Dieu de Lobbes, sis i proximit6 des premiers engagementsmilitaires, connait plus d'un genre de souffrances.Les mitrailleusesmettant en dangerla vie de nos soeurs,cellesci se retirentau sous-solde leur monasteredurant lesattaques.Effray6e par le bruit de la canonnade,I'uned'elles,faible et 6g€e,€prouveun tel tressaillementque sa colonne vert€brale fl€chit, la laissanta jamais courbdesans pouvoir se redresser. De Laval, on nous 6crit dds ianvier l9l5: ". . . Le 25 aoot nousrecevionsle premierbless€de guerreet dCsle d€but de septembrenous hospitalisions300 soldats. Depuis novembre,nous en comptonsjournellement350, quelquefois davantage,Diji le total desentreess'dldved 1400.Au milieudeces pauvresbless6samputds,nous vivons des heuresde mortelles angoisses. Rien de plus triste que I'arriv€ed'un convoi,quanddes hommesmutiles,broyes,percesde balles,nousviennentduchamp de bataille, sanglants,boueux, epuis6spar Ia souffrance,les privations,extdnu6spar quatre ou cinq jours de voyagel C'est le coeur navrc et souventles yeux humidesque nous voyonsarriver lesfamilles,avidesdeconnaitrelesipreuvesqui ont atteint:soitlesdpoux, soitlesfils,lesfrdres,les amis.Touslesjours, les scdnespdniblessesuccedent: lesparentsreconnaissent d peine leursenfants,tant ceux-cisontddfigurds,d6primdspar lesfatigues, les privations de la campagne.Et quand la mort devient la consiquencedetoutescessouffrances et desblessures regues, alors, la douleurdes parentsest au comble!c'est lamentable!. impossiblede rendreces6motions.Dieuseullesconnait,lespdseet Lui seul peut ricompenserles sacrificesh€roiquesqui de part et d'autre sont offerts pour la Franceet pour obtenir la paix. Ah! oui,Mdreet Soeursaimies, ilyadestristessesau coeurde I'hospitaliCre quandelleassistei cessdparations,maisil y a aussi desconsolations,desjoies ineffables.Tous nos agonisantsreclament les secoursde la religion,la grice dessacrements, tousfont g€nereusement le sacrificede leur vie, tous meurentdanslesactes d'abandon. d'amourdivin. r90 Teldisait d I'hospitaliire:"Parlez-moidoncdu bon Dieu,il n'y a que celaqui me revigore.. . "Une femme,au chevetdu lit de son mari, s'6criait:"Mon Dieu, il ne peut plusvousdemanderpardon, je le demandepour lui." La reconnaissance desparentsestdl'6galdessentimentsde foi desmourantsitous appr€cientla gracede mourir i I'h6pital,servis par desreligieuses, surtout quand ils ont dejd6tesoignespar des laiques,danslesambulances. . " Ce rdsumdsuccinctd6voile,pour une part, I'horreur,h desolation, les tristessesde la guerre, cefl6au de I'humanit6 qui ne peut €tre, semblet-il. que le chatiment du mal. la rangon du pdchd. D6tournant nos regardsde ce sombretableau,reportonsJessur de plus consolantssouvenirs. FOte patronale de Monseigneur Brunault En des lignesgracieuses,jaillies au lendemain d'une f€te patronale, le 8 avril 1915,nous livre le tout premier,d'une exquisesaveur,venant de nul autre que Son ExcellenceMonseigneurBrunault. ". . . Vous me dites,en votre nom et au nom de tout votre monde, mille chosesaimables,vousmtxprimez, en un langagecharmant, les sentimentsles plus ddlicats,vousme pr6sentezun bouquetde f€te au parfum le plus d€licieux, vous m'offrez en cadeaules soierieset lesbroderieslesplusfineset lesplus riches;tout celame va droit au coeur,et j'en saisistoute la significationet le merite, mais rien ne me rejouit commede vous entendreme parler des progrCsconstantsdevosoeuvres,et deconstaterquelesnuagesgris qui ont phne si longtempsau-dessusde votre maison se sont enfin dissip€set qu'il vous est permis maintenantde gotter la chaleuret la lumiered'un soleilvivifiant et radieux. Dieu soit beni desmerveillesqu'il se plait e op€reren votre faveur,et puisse-t-il,en retourde votrepiit€ filiale,vouscontinuer sesdons et sesbienfaits! Je seraiavecvousle l7 juin, pour vousdirela messe et nevous quitterqu'aprCs le diner. Amiti6s respectueuses." Nouvelles libdralit6s Le d6but dejuin voit s'intensifierces rayons vivifiants auxquels fait allusion MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, car, mettant le comble d ses lib€ralit6s, monsieur P.-L. Tousignant - ddjA insigne bienfaiteur de notre maison - verse quatre mille dollars d fonds perdus. Ce nouveau pr€t laisseentrevoir le jour oir, libdreede toute dette, notre maison pourra librement remplir sa mission de charit6. Pr6paration des soeurs i I'art du soin des malades En vue du progrds de I'hdpital, il est fort d6sird que quelquessoeurs puissent compl6ter leurs connaissancesdans I'art du soin des malades. t9l Au coursdu printempsI915, profitantd'un voyagee Montr6al par I'dtatde santedeSoeurMarguerite-Marie, n6cessit€ touridre,on lui adjoint commecompagne, a cet €ffet,SoeurMarie-Berthe Thibault, jeuneprofesse du noviciat,Toutesdeuxreviennent le troisao0t,l'une, aprdsavoir obtenule brevetdecern6aux garde-malades, I'autre,avec par I'art chirurgical.La Maison-mdre unesanti amelioree ajouteainsi un nouveauquartierde noblesse d sestitresde bienfaisance d€jdsi nombreux. R66lection de Mlre Dagenais Le3 septembre 1915,Monseigneur Brunaultprisidel'6lection dela Supdrieure; MdreDagenais est6luepourun secondtriennatd I'effetde continuera d irigerlesdestinees Le devoirgardeses de la Communaute. parfoisplusd'abnigationquedeforce,plus exigences rdclamant sacr6es de simplejuslicequede savoir-faire. que I'on retrouvee Ce sont pr6cisement cesqualitesmaitresses I'originede I'epilogue du pret.fait parla Maisonde Montr6alen 1892,er qui en raisonde circonstances particulidres a eu sa part d'histoire. PrCtou don? qui a enveloppd Resumons lesfaits:le mystdre, cepr€tde dix mille gard6que la gdn€ration dollars,a €t6si jalousement actuellede notre maisonignorememece pret importantdont il n'existeaucunetrace dansleslivresde compteou danslesanciensbilletspromissoires. Cependant, Mdre Dagenaisserappelle- d part soi - avoiretd pr€senteau chapitrede I'H6tel-Dieude Montrdal,en 1892,quelque tempsavantsondepartpourArthabaska, lorsqu'ily fut questiondece prCt,destinde sauvernotre fondationd'une ruine certaine.Elle en connaitdoncI'existence. maisdevantle silenceabsolude noslivresde compte,que penser?S'est-ilagi d'un don? L'hypothdselui semble improbable.Elleenestld de sesconjonctures quand,a la et perplexites veillede terminerson premiertriennatde sup6riorit6, et la question deconstruire un orphelinatcommengant e poindre, monsieurI'abb6 F.-A. Saint-Germain,archidiacrede Nicolet, vient examinerIes comptesde la maisonenavril I915.Aprdsavoirconf6rddela choseavec ce monsieur,elle s'adresse a notre Maisonde Montr6alpour dtablir nettementla situation. La trds honordeMdre Sainte-Therdse, supdrieure, repondque "c'6taitbienun pretet non un don" qui a €tdfait d notremaisonen 1892 pour I'aiderd sortirde sesembarras financiers; elles'itonnememeque nos livresde compten'enfissentaucunemention. Mis au fait, Monseigneur l'€v€que plusencore de Nicolets'6tonne de I'existence de cettedette.Il6crit d MdreDagenais, le 28 septembre l9l5: ". . . C'esttouteunerevChtionpourmoi quecetteredevance de qui lieraitaujourd'hui votremaisond'Arthabaska $10,000.00 enversI'H6tel-Dieu de Montr€al;il n'enestpasfait mentiondans vos livres,et je ne me rappellepasque I'on ait jamaisattird seneusement monattentionsurceDoint. t92 Je nedoutepasdc Iasincdrilddc vosbonnesMdres,maispeut€tre lhdminilitrationacluclleignore-t-ellc certainsditails surcequi s'estpasseautrefois?.. ." Fort de cette conviction. Monseianeur €crit d nouveau le 29 octobre 19l5: ". . . .le me propscdc m'occuper sCrieusement de cettefameuse redevance de dix millepiastres et plusquevousauriezenversla Maisonde Montrial: i ceteffet.je nommeraiunecommission, d laqucllcjc remettrai lcs diffdrentsdocunrentsque vous m'avez communiquis. ct qui aurainstruction de serendreA l'H6tel-Dieu pourconsullervosarchives, d'Arthabaska qui dedroit, interroger et par suite.serenseigner le mieuxpossible." Formation d'une commissiond'enqu€leet rupporl Monseigneur institueladitecommission d'enqu€te. Cependant, il s'ecouleplus d'un an avant que Sa Grandeuren fasseconnaitrele rdsultat. Le rapport de ladite Commissiond'enqu€teconstitueforcement une reditede ddtailsddjdplusou moinsconnus. ll noussuffiradoncdesavoirquele I er ddcembre | 915,cerapport, par l'abbi J. E. Bourret,V.G., I'abbdF.-A. Stsign€conjointement Germainet l'abbeL. A. Cdt6,curdd'Arthabaska, concluaitainsi: ". . . Nousavons. M onseigneu r, 6tudie etexamin€ consciencieusement et avec tout le soin possible,cette queslion que Votre Grandeurnous a soumise. et notreconclusion est.oue l'H6telDieu d'Arthabaska nedoit aujourd'huiA I'H6rel-Dieu de Montreal, ni ce montantde $10,000.00 ni celui de $1,500.00.. ." Ceci pose, tout retomba dans le silence; silence lourd toutefols entre les parties int€ressees;pr6sagecertain que tout n'est pas fini. Nouvelle enqu€te sur ce don ou pret Deux ans s'ecoulenl,au terme desquels,I'Ev€que de Nicolet, instruit de donn€es nouvelles du litige, icrit le 22 d€cembre l9l7: Il va m'€tre permis maintenantd'instituer une nouvelle ". enquCte,mais aprdsles F€tcsseulement. Bt je prie Dieu de vous b€nir." Cette nouvelle enquete fait le plein jour: d'une part, les dCclarations de la tris honoree Mdre Montbleau supCrieurede notre 193 maisonen I892-; d'autreparl,la minutedesddlib6rations capitulaires relativesa ce prdt, 6clairela situation,et MonseigneurBrunault reconnaitalorslesdroitsde la Maisonde Montr6al. Suppliquede l'EvGque de Nicolet Le l7 juillet 1918,Monseigneur Brunaultdcrirai MdreSainteThirise, supdrieure de I'Hotel-Dieude Montr€al: ". . . La question deI'H6tel-Dieu d'Arthabaska, soulevCe ences temps,a creeun malaise quevousd6sirez derniers regrettable voir disparaitre. comme nous,etje mesuislaiss€ direque,aupointoil les chosesen sont rendues,vous consentiriezprobablementd la reglerde la faqonla plus aimable,sije vousen faisaisla demande. Rien ne me co0te,lorsqu'il s'agitdu bonheurde noscheres d'Arthabaska et de la viedeleurmaison:rien fillesdeI'HOtel-Dieu ne me co0te,lorsqu'ils'agitde les mainteniren des relations d'amiti6et de pi6tdfiliale, avecleursbonnesMdresde Montrdali rien ne me co0te lorsqu'il s'agit de vous convaincreque mon interventionen cetteaffairene m'estdictdequepar ma conscience d'6veque,et la positionquej'ai prisedevantle clergeet lesfidiles pour leur attirer desbienfaiteurset desprotecteurs. C'est pourquoi, vinerable Mdre, je n'h€site pas ii vous presenter quevoussaurez monhumblesupplique, etj'aiconfiance la fairevaloirauprdsdequidedroit,et I'exaucer. Jevousdemande, ni plus ni moins, en faveur de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,un cadeaude fete. A savoir la quittance pure et simple de toute qu'il pourraitavoir enversI'H6tel-Dieude Montr€al. redevance Vous pr€tendezqu'il vousdoit lesdix millespiastresquevous lui r6clamezieh bien! donnezleslui aujourd'hui,d ma pridre,en pur don.et nousnousconsiddrerons, I'Ev€que. lesSoeurs.le clergeet lesfidiles. commevosobligdsdcetitre,et nouschanterons I'hymne de la reconnaissance. . ." Plus d'un an doit toutefoiss'ecouleravant qu'aucunedecisionne soit prise par la Maison de Monlr6al. Nous en reparleronsalors. Revenons i octobre el A sa k€rmesse Entraindes par les details de cet episode loin d'octobre 1915, revenons-ysans plus. Depuis de longues ann€es, ce mois voit s'organiserI'activitd annuellede la kermesse. Cettefois, dansle d6sird'6veillerlessympathies populaires,Son Honneur le juge Pouliot congoit une idde ing6nieuse qu'il met d exdcutionavecle gracieuxconcoursde messieursA, Picher, V . M a r c e a u .C . T o u r i g n ye t N . S i m p s o n . Accompagn6sde quelquessoeurstouridres,les orphelinsprennent placedans les automobilesde ces messieurs,dicoris pour la circonstance d'inscriptionsdvangdliquesse rapportant aux oeuvresde misiricorde corporelle.Les bienveillantsproprietairesparcourentainsi les rues de Victoriaville et d'Anhabaska. Cette randonneea un langage 194 plus 6loquent,parait-il, que celui du meilleurapologistedespauvreset le r€sultatmerveilleuxde $2,570.68en est la preuve€vidente. t9t6 Epid6miede grippei thOpitat En janvier 1916,une affectiongrippale sedCclarequi sepropage avecune ext€me rapiditi. En quelquesjours vingt-quatrereligieuses, soit la moiti6 du personnel,sont obligCesde s'aliter. Des lits sont installCsau parloir et m€meau noviciat.H0pital, hospiceet orphelinat sonten memetemps,remplisde malades.Le service,tant dejour quede nuit, devientplusqu'onCreuxpour le personnelinsuffisantrestddebout. Dds lespremiersjoursde la maladie,notre v€ndrdOrdinaire6crit paternellemenl: ", , . On medit quevousaveztreizedevossoeurs malades au lit. Pr€nezdesfemmesdu dehors,si possible, pour vousaider,et payezlesn'imponcquelprix." Et, quelquesjours plus tard: '. . . Boncourage, chdresoeur.Donneztoutleconfortpossible et accordez, sansscrupul€, touteslesdispenses." Concourschsritrbl€ La charit6 chr6tiennes'dmeut:des dameset demoisellesde la localit6 pretentfort g6ndreusement leur concoursdurant plus de d€ux semaines. Nous n'auronsaucunddcesd diploreret le servicehospitalier sreffectuera dans desconditionsrdellementsatisfaisantes. I* lTte R6gimenti Victoriaville F6vriertrouvechaquesoeurrevenued sonpostededdvouement, et les activit6sretabliesdans tous lesservices.Il enregistreaussi,comme cons€quence de la guerrefranco-allemande int6ressantnotre h6pital,le recrutementd'un contingentde militairesformant le l78e Rdgiment canadien-frangais. Notre paisible terre canadiennea ddje vu nombre de sesfils s'enrolercommevolontairespour volerau secoursde la Mdre-patrie.Le l78e Rdgimentaura oeci de particulier, qu'il 6tablit sesquartiers a Victoriaville et que, durant leur s6jour i cettecaserne,les militaires malades sonttraitise notrehopital,- soitdu l7 fdvrierau 9 mai 1916, 6poquede leur transfertir Sherbrooke. D6cdsde SoeurJos6phine Excellentepreparationd la mdditationdesgrandesvdritdsdu salut, t95 lesobseques de notre regrettdeSoeurJosiphine,Exilia Cdti, converse, ont lieu au matin du 6 septembre 1916. D6c6d6ele 4 septembre,quelques instants i peine aprds la distribution desoffices,notredouceSoeurJosdphines'enestall€evers Dieu dansIe calmeet la paix,justifiantcesligneslumineuses tomb6esde la plume de MonseigneurBrunault au cours de sa maladie: - medites-vous, s'enva,probablement ". . . SoeurJos€phine versla tombe,maisjoyeuseet rcsignee. C'estvotreconsolation, e vousqui vivezdanslecloitrepourservirlespauvrcs etprendre soin dcspetitsorphelins, den'avoirpaspeurd€la mort,lorsqucsonne votreheuredernidre, et d'entrevoir de alorscommelessplendeurs I'eiernitdglorieuse; c'estun sort digned'enviect dont vousne sauriez tropremercier IadouceProvidence. J€la Unis,cettebonne enfant,avectouteI'affection dontjcsuiscapable, ctje lui promets de ne pasI'oublierdansmeshumblespridres.. ." Notre regrett€eSoeur6tait ag6ede quaranteansdont I6 passes en religion. Les crndidatesde la kermesse1916 La calmesolitudedesretraitesne tardepasd semueren va et vient mouvement6spar les alldeset venuesdes damesorganisatrices de Ia kermesse.Celle-ci est sous la prCsidencede Mesdemoiselles Anna Coulombe et Gilberte Jolicoeur et, comme les pr6cedentes, elle est vraimentMnie du ciel. MonseigneurBrunault,i I'oeiltoujoursen€veil, €criti ce sujetle l0 octobre1916' '. . . Qu'il estbonle Dieud'Israelpourtousceuxqui I'aiment! Chantonsensemble sa munificence, et aimonslede plusen plus dans les pauvrcs,les maladeset les infirmes.les pctits orphelinset touslesd€laissds! Votrclettrem'aapporteI'uned€splusdouccsjoies demavie. Veuillezoffrir mcs felicitationsaux deuxcandidates, car chacune dtllcs a remport€ uneglorieuse victoirc,etditesbiend vos bicnfaitcurs et A vos bienfaitrices toutema reconnsaissance. maisctst plusquemagnifique! $2,916.00, HeureuxsontlesamisdesDauvres!" Le noviciat est b6ni du ciel Venu presiderune c6rCmoniereligieuseau 12 d6cembre1916, MonseigneurBrunaultnousengageplusencorei remercierlebonDieu desnombreuxsujetsdont ll seplait e gratifier notre noviciat,ainsiqu'il I'icrit quelquetempsauparavant: 196 ". . . Avec la graissede la terre,qui commenceA coulerabondante, le Seigneur,timoin de l'espritde sacriliceset d'immolationde vos chdresfilleset de leurdigneSup6rieure, vousenvoiesespr€sents du ciel:unenouvelleprofesseet trois bonnespetitesnovices:Qu'llsoit toujoursb€niet remerci€!" A cette occasion, une dizaine de pr€tres forment couronne au sanctuaire.Plusieursautres,empdch€sde se rendre le matin, viennent prendrele diner avecSa Grandeurqui nousa pr€venuesavecbonhomre qu'elle dejeuneraitet dinerait ici, si nous le voulions bien. ks quelquesnotes insdr€esd la fin deschroniquesde I9l6 ont tot fait d'€tablir que ses365jours sesont icoul€s dans le calmedesdevoirs quotidiens. La reconnaissance,alimentee par de multiples dons envers le pauvre et I'orphelin,est presqueseuled 6lever la voix pour bien faire saisir la large part qui reyient a la charit€ chr6tienne dans la solidification de notre maison et de sesoeuvres. l9l7 1917,une ann6ede trislessemondiale Cependant,si une paisibleharmonie rigne dans notre Nazareth, I'horizon n'en est pas pour autant, moins menagant,et lesfronts moins soucleux. A I'heure actuelle, la guerre europ6ennejette au vent des pires calamitds,la constemation et la mort. Voici qu'au surplus, la conscription pdse sur les familles canadienneset y porte une terrifiante d€solation,encoreque librementet volontairementle sangde leursfils a ddji dt6 g6n6reusementversd sur les champs de bataille, or), dit-on, I'hdroismede nos soldats est d la hauteur de celui de leurs frires de France. M onseigneurI'Ev6quedemandeaux "personnesdu sexe"de ne pas lire lesjournaux afin de ne pas s'effrayerdavantagesur la gravitdde la situation. H6las! c'est I'heure de la purification, et c'est Dieu qui frappe!. . . et notre cher Canada n'y dchappepas. Quant d nous,la pridreet Ie sacrificedoivent resterde droit, la part des amcs choisicspar le bon Maitre pour I'aimer, I'adorer et r6parer pour I'humanit6. Souscriplions p16levdesdans les paroisses Octobre l9 | 7 voit le premierPasteurremplacerprogressivement la kermessepar des souscriptionsprdlev6esen chaqueparoissedu comt6. lr 29, MonseigneurBrunault fait parvenirle montant a insi rdalis6avec la note suivantc: ". . . C'esldonc unc sommede $3,101.00 que le bon Dieu vous cnvoiepour le souticnde vos pauvreset de vos orphelins.Ce risultatmagnifique dipasseet voscspirances et lesmiennes, et il estbienproprc.n'est-cc pas.d nousr6jouireta nousencourager? Il dit bicnhautcombicnI'oeuvre qucvousaccomplissez avectantde t97 divouementet d'abnegationeArthabaska,estapprici€ej ustement et par le clergeet par lesfiddlesde votrer6gion,et combienelleest devenue sympathique et populaire. Les dames patronessesseront contentesde nous, et il est permisd'espdrerquele succCs qui vientdecouronnernoseffortsne relentirani leur zeleni leur activitd,lejour oir il leur faudra vous tendre,e nouveau,une main secourable.. ." l9l8 1918,I'hOpitals'organise L'hdpital s'organiselentement,mais s0rement.Gr6cei I'esprit d'initiativeautantqu'a la g6n6rosit6 du docteurGeorgesC6t6,notre salledechirurgieestpour!,l.le d'unst6rilisateur moderne; lebondocteur donneaussison appareilRayons-X,install6,non sansdifficult6,au ddpartement Saint-Antoine. monsieurP.-N.Martel, En prdvisiond'un projetde construction, avocat,concedeau moisdejuin, e titre gratuit,le terrainnecessaire. il faudraattendreI'heurede Dieu. Quanta la realisation, Mire Dagenaisau termede son mandat Ao0t marquela fin du secondtriennatde sup€riorit€de Mdre Dagenais.Monseigneur Brunault,ayant termindla visitecanonique, c o n s i g naeu 8 a o o t l 9 l 8 : ". . . Je me plaisd reconnaitre quevousavezeteunefille debon vouloir,toujours soumise d votre6veque et quevotreadministration a 6tebeniedu bonDieu,au spirituel commeau temporel, d'unefagonsinguliCre et mis€ricordieuse. Je me rejouis,avecvotre Communaute,de tout le bien que vousavezopd16en cessix dernidresann€es,jevousen filicite, erje que vous m€rite demandeau ciel de vousaccorderla rdcompense votre fid€lited tous vos devoirs." La Communautda su apprdcier,elleaussi,i sajuste valeur,la Mdre aussi humble qu'obiissante qui, six ans durant, a mis d son service autant de devouementque d'amour, autant de vertus que de labeur. Aussi bien. au 30 ao0t 1918,sous son adieu doit vibrer un lointain au revoir. Nous avonsd6jd vu que le noviciat estvisiblementb€nidu ciel.Ces six annies oi Mdre Dagenaisdirige les destindesde I'H6tel-Dieu, de l9l2d 1918,lesarchivesnotent avecjoie que 23 postulantesy ont pris le saint habit alors que 22 novicesy ont fait professionreligieuse.C'est aussiavec bonheur que I'on n'enregistreque deux d€cds,comparativement a neuf Dour h meme D6riodeentre 1906et I912. r98 L'HOPITAL AU RYTHME DU MILIEU t9r8 - t92l SEPTEMBRE T9IE Mire Lachapelle, i nouveau supErieure Aprds avoir rempli, au cours des six dernidres annCesla charge de maitresse des novices, la d6vouie Mdre Lachapelle reprend, le 3 septembre 1918, la direction de la Communaut6, tandis que Mdre Dagenais se voit attribuer celle du noviciat. L'une et I'autre de ces Mdres au grand coeur ont d€ji donnC pleine mesure dans le domaine des r6alisations possibles:aimer, on I'a dit, ce n'est pas seulement donner, c'est se donner soi-m€me; I'une et I'autre savent compter avec les valeurs spirituelles donnant Dieu aux ames et les 6mes d Dieu! Elles continueront donc leur oeuvre avec la m€me g6n6rosit€ fervente, tragant pour Ie bien de tous, les nouveaux filons qu'on rdclamed'elles,et oil germerontles6pisde la moissonprochaine. Monseigneur l'€v€quen'ayant pu serendre pour prdsider l'6lection, 6crit dCs le lendemain,4 septembre 1918, ir Mdre Lachapelle: se sont r€alisdes!vous "Mes previsions,commemesesperances, etes l'€lue du Seigneur,et il vous est permisde comptersur sa protectionet sur seslumidres. Vous succedezd une sup€ricurede hauts m6rites,et vous reprenezune chargequi ne vous €craserapas, malgrevotre agc parcequevousI'avezd€jAremplieen yaccomplissant beaucoupde bien,quevousetesencorecapabled'assurer,par votrezeleetvotre bon vouloir, des jours de prosp€rite et de bonheur i votre CommunautC. Je salueavecjoic votre €lcction,je vous en f€licite dans la par sinc€ritede mon ame,et je suispr€t A vous pr€terassistance tous les moyenspossibles. Daigne le Seigneurvous benir avcc amour, sout€nir vos forces,vousconserverla sant€,et rdpandresesgricesde choix sur votrefamille religieuse, commesur tous ceuxqui vivcntdansvotre chCreMaison d'Arthabaska! J.-S.Herman.eveauede Nicolet." 199 Cette bienvenue officielle ouvre tout larse I'avenir devant la nouvellesuperieure. Congris eucharistique de Victoriaville Le l5 septembreI918, s'ouvred Victoriavilleun Congrdseucharistique regional prisidd par Son Eminence le cardinal L.-N. Bdgin. archdv€quede Qu6bec. Des foules nombreuses.accouruesde toutes parts, remplissentla jeune cite, et, le soir venu, forment un imposant cortige e I'HOtel augustedu tabernacle.Au dernierjour, Son Eminencec€ldbrela messe en plein air, dans la cour du colldge. De la rayonnante Hostie, J6susbdnit la foule comme il le faisait aux jours de sa vie mortelle en traversant les contrdesfortunies de la Palestine;Sa Sainteti BenoitXV. son Vicaireici-bas.a aussienvoydune b6nddictionspdciale.. . Certes.la joie chrdtiennechante dans les 6mes et les fait exulter, mais "ici-bas. toujours la douleur d la joie s'enchaine",a dit le poete. La grippe espagnolede l9l8 Voici que la souffranceva fond re inopinementau milieu m€medece bonheur et que, sans terminer leurs vibrations harmonieuses,encore moins r6percuterleurs notes €mues, les derniersdchos des chants de triomphe et d'amour iront seperdredans dessanglots.En une brusque transition,lesoriflammeset lesdrapeauxreplientleur iclatanle couleur pour faire placeaux tenturesmortuaires;aux chantsjoyeux succddent les sons plaintifs du Dies lrae. L'influenza ou grippe espagnole,fl6au presque universel, qui immortalisedouleureusementla fin de l'ann€e1918.fauchesubitement de nombreusesvictimesd Victoriaville. La contagion se propageavec une effrayante rapidit6, terrassantde pr6f6rence,semble-t-il,les plus robustesconstitutions;des familles entiCressont attelntesd la lols. Il est navrant, rapportent les m6decinsde notre Hdtel-Dieu, de p6ndterdans la plupart des foyers oi les moins maladesse multiplienl auprds des plus gravementfrapp6s.Cent cinq personnessont enlevees par la mort. dans I'espacede quinze jours. L'dpiddmieest signaldeii Arthabaskaen fin de septembre;au ddbut d'octobre, elle devient sinistre. En quelquesjours, I'hOpitalest litt€ralementrempli et la majeure partie des religieuses frappded la fois. Tout l'€tagedesdortoirs doit etre converti en infirmerie. Que d'alarmeset que d'anxi€t6straversentcesjours si pinibles! La paroissede Saint-Christophecompte cinquantevictimesfauchdespar cette terrible ravisseusede vies humaines.Nous n'avons d enregisteraucun d€cescheznosorphelins,un cheznos pauvreset quatre d I'hdpital. Trois victimes chez les soeurs Le monastdrepaieralargementsa contribution i la mort; en douze jours, nous conduisonstrois de nos soeursau cimetiCreet dans quelles lugubrescirconstanceshelas! 200 Le 7 octobre 1918. notre chdre soeur Berthe Montembeault. converse.agdede 25 ans,continue la listedesvictimestombant un peu partoul. commc tombent, d cctte 6poque,les feuillesemportdespar le vent d'automne. Ses trois ans de vie religieuse,fervemment v6cus, rendent le son fiddle d'unc 6mc pieuseet devoudeautant que simple et pure cn ses intentions.Sans nul doute, elle a beaucoupmdritd en peu d'annees. La terre a d lrine recouvertdepuis trois jours la tombe de cette jeu ne ouvridre,quand notre d6voudeSoeur Marie Tousignant,touridre. - la bonne petite Soeur Marie, comme tout le monde I'appelle,s'inclined son tour, sous les coups de I'implacablemoissonneuse. Le nom dc Soeur Marie restesynonymede devouement.Elle se d6pensesanscompter: elle est vraiment I'une de cesdmes pour qui le devoir n'estjamais achevdtant qu'ellesne tombent pas d boul de vie. Riche de mdrites, le suprdme appel Ia trouve pr€te d rendre ses comptes au Juge souverain.Elle 6tait ageede 54 ans, dont 28 de vre religieuse. Une loi civile ayant prescritde sdvdresmesuresde prudencepour enraycrle fl6au d€vastateur,la s6pulturede notre regrettdeSoeur Marie met le comble i la doulcur poignantequi rdgnedans nos murs en ces tristesjours. Sa depouille mortelle. accompagndeseulementde monsieur notre aumdnier et de quelquessoeurs,est conduite au cimetidre avant I'Angelusdu matin d la lumidreinddcisede simpleslanternes.Se peut-il plus lugubre inhumation? Le l9 octobre. une autre tombe s'ouvre devant un sujet plein d'esp6ranceet d'activites:notre bonne Soeur Carignan d peineAg6ede 24 ans,dont six de vie religieuseet qui laisaitesp€rerune longueet utile carridre. De constitution apparemment robuste, mais affaiblie peut€tre par la typhoide dont elle est e peine remise,I'influenzane I'a pas plut6t toucheequ'ellesuccombesousson affreuseetreinteet va chanter dans les cieux la puissancesouyerainequi tranchequand il lui plait les jours des mortels. Une 6pid6miemeutriire Durant ces mois d'octobre et novembre.dix-huit billets de fairepart nous parviennenttant de nos maisonsde Franceque d'Amdrique. Au-deld de 8,000 d6cds sont enregistresdans la province de Qu€bec.Dans la seuleville de M ontrdal,3,028personnessuccombente la maladie.Partout les6colessontfermdeset d Montrdal pendantquatre dimanchesconsdcutifsainsi que le jour de la Toussaint et le jour des Morts, les 6glises m€me sont fermdes. Pour nous, le 27 octobre, Monseigneurde Nicolet 6crit: qui vientdejeterla desolation et la mort ". . . Bienquel'6pid6mie parmi nous, sembletoucherd sa fin, et que le tempsdesgrandes alarmessembleCtre pass6,le Conseilcentral d'hygidnese croit justifiablede semontr€rinquiete notre6gard,et ilsepr€occupede parla la fermeturede nosdglisesdanslesparoisses encoreinfectdes grippe.Il estdoncpossiblequevousreceviezinstruction,quelques- 201 uns d'entrevous, d'en venir A cettemesureext€me, lejour de la Toussaintet dimanche.Monsieurle secrdtaire-directeur estautorisCd cefaire.VousvoudrezbienvousconformerA la d€cisionqui vousseracommuniqu€eet laisserauBureaud'hygienc h responsabilite de son acte. Dans ce cas, Nous dispensonsles fidelesde I'obligationd'entendrela messe." Heureusement, dans notre localitc, tout est rentr6 dans I'ordre i cette date. Signalurede I'armistice Et comme sur cette terre, se rencontre sans cessel'eternelle successiondes contrastes,ici encore,du malheur i la joie, il n'y a qu'un pas. heureusement Le 7 novembre 1918,telle une lumineusetraindede poudre,la bonnenouvellevole de partout,quela r€put€eindomptableAllemagne a d0 replier sesdrapeauxet signerI'armistice. En un instant,le chant de I'actionde gracesetrouvesur toutesles lCvresfaisant pour ainsi dire oublierle fl6auqui vient de semerpartout et la terreur.Cependant,cene seraqu'enjuillet l9l9 quesera I'angoisse sign€d Versaillesle traitd de paix. Nouveauxbienfaiteurs Ddcembre l9l8 tourne son dernier feuillet sous le signede la charit6:monsieurI'abb€C.-A. Gouin,cu16d Warwick,y inscritun pr6t de mille dollarsd fondsperdus. Janvierl9l9 garde€galementsouvenance du don apprCciable d'un trdsbeaucaliceen or, offertd MdreLachapellepar sacousineMlle Julie Bourbonnidre. l9r9 D6cls de Soeur Rose-AnnaFr6chette l* 30 janvier 1919,mindedepuisquelquesann6espar la tuberculose,notrechCreSoeurRose-AnnaFrdchette,s'inclinesoussescoupset prend son envol vers le ciel. Religieuseferventeet devouee,c'estdanstoute I'ardeurd'un zele qu'ellefait Ie sacrificede savie.Elle 6taitdansla trentieme enthousiaste annCede son egeet comptait onzeans de vie religieuse. Un nouveeucercueil A nouveau,le 4 juillet 1919,noussommesdevantun cercueil;notre ch€reSoeurZCphirineLafontaine,touridre,succombeaux atteintesde la tuberculoseA l?ge de 34 ans.Dou6ede beaucoupd'aptitudeset de dext€riti, la souffrancem0rit hativementlesgerbesde sa moissonen laissantsonametoujourscalmeet sereine.La terrea d0luietre l6gere,et le ciel cl€ment. 202 Au Canada,jour d'action de grAces Le Gouvernementcanadienayant demanddla c€l6brationd'un jour d'actionde gr6cesdanstout le Canadapour remercierDieu de la victoireaccorddeaux Alli6s, Monseigneurde Nicolet ddsignapour notrediocdsele dimanche6 juillet 1919. Le Saint-Sacrement fut exposi durant la messe,aprdslaquelleil y eut chantdu Te Deum. Accueil d'une novicede Winsor, Ontario Notre maisonde Windsortraversantunephasedifficileautantque douloureuse,par suite d'exigencesnotoires de la part de l'6veque diocesain,MonseigneurFallon, notre Communautdddcidede recevoir temporairement sonuniquenovicepourfaireici sonanndecanonique. Soeur Th€rdse de I'Enfant-J6sus,nous arrive donc en ce 7 l919 en compagniede SoeurMarie,touridre;d€tailcharseptembre mant, cettedernidreest une novicede Mdre Lachapelleaux jours d6jd lointainsde la fondationdeWindsor.Queld€licieux revoirpourl'uneet l'autre.. . et combienprovocateur de joie fraternelle!. . . Il fait si bon constaterque les anndescomptent peu pour la reconnaissance et le souvenir,et que,par ailleurs,I'affectionne sauraitpoussernullepart de pluspuissantes racines quedansles6mesqui s'aiment vraimentenDieu. MonseigneurBrunault au noYiciat Une c€r6moniereligieusenousdonnequatrenouvellesprofesses et unenovice.M onseigneur Brunault,venula pr6sider,passelajourn€edu l7 septembree I'HdteFDieu,visit€la Communautdet le noviciat.Nos vingt-troisnovicesI'attendentdanscepetit royaumequi n'enabriterait qu'unedouzainetout au plus, mais oi cependant,on convenablement se tassevolontiersen gardantson front toujours heureux. 1920 Projet de batir un monastlre Les mois de I'hiver s'dcoulentdans une sereine tranquilit€, cependantque Mere Lachapellesongetout basi bdtir un monastere. Les organisationsparoissiales,substitutsdes kermesses d'autrefois, r6alisent en 1920 la somme importante de $8,649.00,d'oi espdrancepour la Sup€rieurede voir ses projets se r€aliser. Les probldmesde l'aprds-guerre, non encorer€solus,font toutefoisjuger que le tempsn'estpasencorevenude b6tir. aux autorit€scompetentes 50e du Couventd'Arthabaska En mai 1920,sonne I'heure du cinquantenairede I'irection du couventde la Congrdgationde Notre-Damesur le sol desBois-Francs. La f€te, rehauss6e par la prdsencede MonseigneurI'iveque,est "toute de d€licatesse et de distinction"nousdit ce dernierau coursdcs quelquesminutesqu'il nousoctroiegracieusement. k sonnet suivant, d0 d la plume de I'une de nos secr€taires, rappelleI'antiqueaffectionqui unit nos deux communautds. 203 "Sur le sol des Bois-Francs,pour former la jeunesse, Ton toit fut le premier qui offrit un berceau O Fille des Bourgeois,dix lustresde tendresse, De Ddvouementdivin, parlent mieux qu'un hdraut. C'est I'heurejubilaire!. . . et la sainteall6gresse Au front de tes enfants, met un bonheur nouveau, On dirait une brise. un souffle qui caresse. Et dore tous les fruits d'un verdoyant rameau. A leur hymne d'amour qui monle vers le ciel. Evoquant ton passden ce jour solennel. Nous m€leronsnos voix, nous unirons nos coeurs. Car l'antique union de I'humble Marguerite Et de la douce Mance en notre ame palpite, Gerbant avec des Voeux. sesimmortellesfleurs." Le Religieuses H ospitalieres de Saint-Joseoh d'Arthabaska 27 mai 1920 Riglement de I'affsire des $10,000 En juillet 1920,Mire Lachapelle et SoeurOuelletteserendentA Montrdalpour affaires.C'estpendantleur s€jouri la chdreMaisonmdre que se conclura I'dpineuseaffaire mondtaire dont I'aube du rCglement avait6te entrevuepar MdreDagenais au moisd'ao0t1918. Sur propositionde Mdre Biron,alors sup6rieure de I'Hotel-Dieude Montr6al, approuv6epar resolution de son Chapitre d'accepterde I'H6tel-Dieud'Arthabaska unesommede cinomilledollars-dontmille avaientddjd6ti vers6s,d titre de rCglement iinal de (outeredevance quelconque de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska envers I'Hotel-Dieu de Montr€al,I'affairedesdix millesdollars,survenue en 1892,estenfin r€gl6epar r6solutioncapitulairede I'H6teFDieud'Arthabaskale 30 ao0t 1920,i la grandejoie desdeuxcommunautes concern€es. D6cts de M. P.-L. Tousignant Le 28 juillet de cetteann6e1920d€cddepieusement, i l'6gede 77 ans,monsieurP.-L. Tousignant. Trdsattachde notremaisonoir il est demeuri douze ans pensionnaire,sespt€ts d'argent i fonds perdus s'elivent e douze mille dollars. En outre des suffragesoctroy€saux bienfaiteurs,un servicefundbreest chant6dansnotre chapellepour le repos de son ame et notre humble pridre lui est acquisepar-deldla 204 tombe. Ray6 de la terre d'exil, le nom de ce bienfaiteursurvivradans notre maisonque seslargesses ont puissammentaidded sortir de ses embarras financiers; au surplusest-iljustede lui appliquerle versetde nossaintslivres:"Pouravoirsecouru lepauvreet I'indigent, sam€moire resteraen bin€diction." l92l Presqueinsensiblement. noustraversons lesfrontieres de I92l. Le I I fdvrier, trois postulantesrevCtentleslivr6esdesfianc6esdu Christ. Stinl-Joseph,patron de I'Egliseuniverselte Le moisde marsl92l solennise le cinquantenaire de la proclamation par Pie IX. de saintJosephcommepatronde l'Egliseuniverselle; un souvenirdouloureuxs'y rattachepourtant:c'estau lendemain de la (1870-71)qui a ravi au Pape les Etats guerre franco-prussienne pontificauxet. partant,le pouvoirtemporel. Visite des HonorablesTaschereauet Perreault Encore que I'heurede bAtir ne soit pas sonnee,une visite premierministre faiteau | 9juin l92l parI'honorable L.-A.Taschereau, de la province.accompagnd de monsieurle ministreJ.-E. Perreault, nous laisseespdrerun secoursen tempsopportun.Ces distinguis que visiteursnoustemoignent le plus bienveillant intdret,convaincus I'exiguite du localentravenon seulement le d6veloppement de I'oeuvre hospitalidre maisne sauraitrdpondreaux besoins du momentpresent. Fin du sup€rioratd€ Mire Lachapelle En ao0t 1921.nousjetons d'instinctun regardenarridre,englobant lestroisansdu sup€riorat de MdreLachapelle ddjda sond€clin.Comme passent vite!Cederniertermede MdreLachapelle lesanndes a dt6bien remplipuisquela Communautd a celdbril6 v€tureset reguI I novicesd la profession temporaire. La mort lui a ravi parailleurs5 de sessoeurs en ce m€melapsde temps. L e 2 4a o 0 t1 9 2 1M u r u n a u l6t c r i t i n o t r e v d n e r 6 e M C r e . o n s e i g n eB Lachapclle: ". . . Je merejouis, avecvotreCommunautC, detoutle bienque vousavezaccompli. en cestroisderniCres annees, et je vousen f6licite detoutcoeur. demandant aucieldeprolonger lesjours de votre existence,et de vous accorder, dds la vie prdsente,la quevousm6ritetouteunelonguecarridredi pensde rdcompcnse au servicedc votreInstitut.. ." U n pas s6parele passdde I'avenir.. . Oh! comme il avait raison,le podte qui a 6crit: 205 A Dieu ce passemort qu'il r€pareet pardonne, A Dieu cet avenir que Lui seula scrure, A nous I'heurequi fuit aussitdtqu'ellesonne, Mais qui contientltternit6. Oui, chaque moment est semeur d'6ternit6, et celui-li seul est sage qui sait vivre ce moment comme s'il devait etre suivi du jour 6ternel! 206 L'OEUVREDE L'ORPHELINAT t92t - t927 SEPTEMBREI92I Secondmrndat de Mire Dagenais L'€lection du 3 septembre l92l remet la trds honor6e Mdre Dagenaisi la tCtede la Communauti. Monseigneurde Nicolet €crit a h nouvelle€lue dans les jours suivants: ". . . C'cstlebonDieuquivouschoisitpourvousplaccr,Anouvcau, Ala tetedenotrecher H6tel-Dieu d'Arthabaska. etilsaura.comme la premiare fois,vousassister desesgraces et vousCclairer deses lumieres. . . . La ferveurqui rEgnedansvotreCommunaute vouspermet quetoutesvosfillesneferontqu'uncoeuret qu'uneame d'espdrer avecvous,et qu'ainsi,il s'opdrera, sousvotre administration, beaucoup de bien.. ." Retour i Montr6al de MGreLachapelle Le l6 novembreI921, le ddpartde la v€n6r€eex-mdreLachapelle pour notre maisonde MontrCalconstitueune douleur profonddment par chacunedessoeurset lesregretsunanimesqui sefontjour ressentie prouvent la placeimmenseque tient cettebien-aimeeex-m0redansle coeurde toutes sesfilles d'hier. Sesquinzeans de ddvouementabsolu dansnotremaisonlui ont acquiseneffet,la reconnaissante affectionqui sait dominer les distanceset les ombresdu terrestreexil. Au temporel,notre Hdtel-Dieului doit un vigoureux6lan versle progrds: la seuleouverturede I'hopital effectu6een 1908,dans des circonstances rCellement difficiles,apposeun sceauimp6rissable sur sa sup€riorit6et t€moignehautementdesonespritd'initiative,de savaleur moraleet de son amourdesmalades. Au spirituel,sapi€tdsolideet€clair6e,sonespritdefoi plusfort que tous lesventsd'ipreuveset decontradictions,saconfianceenDieu nese 207 sont jamais ddmentis,tandis que son amour de la Rdglea constitu6un puissantfacteur d'entrainementvers I'id€al religieux. Le nom de Mdre Lachapellecontinue excellemmentla liste des premidresMdres, dont la seuledvocation fait revivre tout le passede pridrelui demeurera notre H 6tel-Dieu;aussibien. notre reconnaissante d jamais fiddle. Pressanls besoins pour I'orphelinat On sait que le cycledesquinzedernidresann6esa ajoute,pour notre HOtel-Dieu,au soin desvieillards,celuidesmaladeset desorphelins.En l92l , I'espace.par trop restreint,octroydd chaquecat69oried'hospitaliseslimite dans la mdme mesureleur champ d'action respectif.Mais les multiples d6cdscaus€spar I'influenza ayant entraind comme consdquence un nombre prodigieux d'orphelins ndcessitantsecours et protection,-l'autorit6 dioc6saineaussi bien que I'autorite civile s'en dmeuvent. A leur suggestion,il faut songer d elargir sans tarder les cadresde I'orphelinat. Cependant le cloitre a aussi ses exigencesfonddes:son exiguitd ayant rdellementepuis€lesmillesressources ingdnieuses dessupdrieures ddsireusesde concilier tous les besoins,plus particulidrementla santd des religieusesqui s'€puisentd la tdche. Aprds m0re r6flexion, on s'arr€teau parti de construire une aile d'une capacitede cent placesaffect6esir I'orphelinat.et d'y rdserveren plus un certainespacepouvant rdpondretemporairementaux n6cessites du monastdre.Cette ddcision prise au 2l octobre l92l est vite ratifiee p a r I ' a u l o r i l dd i o c d s a i n er :e s t el a q u e s t i o np e c u n i a i r eA. p e i n el i b d r d e desdettesqui ont failli tant de fois la faire sombrer,notre maison peutelle assumerle co0t d'une telle entreprise? Comme toujours la Providenceest la! Et cettefois c'estdu c6t6 de I'autorit6 civile qu'elle fait tourner les regards. Adh6sion i la Loi de I'Assistance publique Le gouvernementprovincial, ayant institu6 une loi recentedrte d'Assistancepublique par laquelle, moyennant certainesconditions, toute institution de charite peut obtenir un octroi substantielpour aider le d6veloppement de ses oeuvres, Monseigneur notre 6veque et monsieur notre Supdrieuren 6tudient prudemment toutes les clauses. Dds lors, assurdde la valeur incontestablede cette loi de l'Assistance publique, Monseigneur de Nicolet 6crit d ce propos d monsieur le ministre J.-E. Perreault. Nous citerons un extrait de cette lettre de d 6 c e m b r el 9 2 l : Je suis disposi,Monsieurle Ministre,d approuverune ". r6solutionqu'adopterait Ie ChapitredesSoeursde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,i I'effet de placerleur Maison sous la loi de I'Assistance Publiqueet deremplirparlAla conditionqueIeurpose le Gouvernement pour leuraccorder le susditoctroide$30,000.00, pourvuque le Gouvernement pour nesemontrepasplusexigeant ellesqu'il ne I'a€t6pourlesSoeursde I'Hdtel-Dieu deM ontreal,et 208 qu'il conscntee lcs mettre sur lc meme pied que les autres communautdsrcligicuses. l,orsqu'ils'agiraplustard ded€tcrminer les conditionsautrcsque cellesd'aujourd'hui,nous y verrons ensembleict c'cst mon espoirqu'il serafait i la Loi desmodificaqui lui permettrontd'op€rertout le bienque tions importantcs. nousen altendons. Quoiqu'il cn soit. il ne s'agitque du caspr€sent,pour moi, et j'espdrequc ma repon$cvousdonnerasatisfactionet qu'ellevous que vous mcttra en mesuredc nousfaire bin€ficierdes$30.000.00 nous offrez. . ." t-'adhesiondc notre maison d Ia Loi de I'Assistancepublique est choseconvenue; not re requetene tarde pase parvenir a la Ldgislatureet quand vient la radieusefete de Nogl, nos prieres et nos suppliques prolongent son octavc: I'amour guide nos pas, I'esp6rancedilate nos cocurs! 1922 Mon Dieu, b€nissezla Nouvelle Ann6e! Libre A nous cepcndantde nous arreter en esprit pour diposer le poids de I'ann6equi fuit et appelersur 1922qui lui succdde,envelopp€e d'ombre et de mystdre, les gr6ces puissantesqui font les saints. Car les sainls ne sont pas d'une essencesup6rieure,mais simplementd'une gen6rositdsupdrieure. D6cls de Sa Saintet6 Benoit XV Que dire de I'hiroique figure, s0rement nimb6e de I'aurdole de la saintet€,dont I'Egliseentidrepleurela disparitionen ce22 janvier 1922 qui marque le ddcdsde I'augustePontife Benolt XV. Monseigneurde Nicolet nous €crit le m€mejour: "S,E.Monseigneur le DCl6gu6 Apostolique P.diMaria m'annonce officiellement cema_tin, quele Saint-Pireestmort le22janvier.i 6 heures du matin.L'EgliseesIplongCe dansundeuilimmense. Priez et faitesprier beaucouppour le rcposde I'amede notre bien-aimC Pontife." Le Souverain Pontife Pie Xl Dds le 8 f6vrier 1922, I'Eglise retrouve un nautonnier dans Ia personnedu cardinal Achille Ratti, €levi au SouverainPontificat sous le nom de Pie XI. Renouant la tradition des papes-rois,son premier geste de Pasteur supr€me donne du haut des galeriesde Saint-Pierre la b€nidiction Urbi et Orbi: cet acte revelede prime abord, la force d'ame et I'6nergique caractCredu nouveau Pontife. Un nouveau d6prrt pour le ciel Le 30 janvier 1922, notre chere Soeur Anna Deshaies, touridre, 209 s'6teinte I'agede 28 ans,aprdsun moisde cruelles souffrances caus6es par une affectionhdpatique.Elle, dont I'espritde d6vouement eut acceptd,desire peut-etrede plus longuesann6esde servicedans le champdu pdrede famille, accueilleavecs€r6nitdI'annoncedu rappel suprdme. Lessix ann6es desaviereligieuse fervemment v6cues, la virent se donner sanscompterd tout travail assign€par I'ob6issance. Iitude du chantgrGgorien Heureuses fillesde I'Eglise.nousappr6cions d datela faveurde suivrelesdirectivesde Rome concernantle chantet la musiquesacrds. M. I'abb6J.-Ed.Chatillon,aumonierdesr€v€rends Frdresdu Sacr6Coeur seconstituenotre professeurde chant gr6gorien. Notre choraleest loin d'etrebrillante,maissatisfaitde nosefforts, qui sait si le bon Dieu ne daignerapass'ensouveniren un jour prochain.. . et nousgratifierde quelquevirtuoseen musiquevocale? Une cinquiimeSoeurThibault En fdvrierI922,noussaluonsle passage de notrepremierPasteur venupresiderunec€rdmonie de profession et de vCture. L'une des nouvellesprofesses, SoeurMarie de Jdsus(Laurianne Thibault), compte quatre soeursreligieuses- une, d6cedeechezles religieuses de I'Assomption, SoeurSainte-Colette; nos chdresSoeurs Thibault,Saint-Joseph, Mariedu Carmelqui I'ontpr6ced6e ici - et un frdrepr€tre,monsieurI'abbdH. Thibault,procureure l'6vech6. Elleest donc la sixidmeenfantde cettefamilleque Sa Grandeurconsacre personnellement au Seigneur. D6cis de la jeune Soeur Mance Le l6 mai 1922,devantlesrestesmortelsde notreregrettee Soeur Mance(Lucille Kirouac),la messede Requiemest chanteepour la premidrefois en chant gr6gorien.MonsieurI'abb6J.-Ed. Chatillon alterne avec les religieuses.Les pieusesm6lop6esde ce vrai chant liturgique impressionnentvivement I'assistance; elles s'harmonisent tellementavec le deuil et les larmestout en favorisantI'envol de la pensdepar-deldles vasteshorizonsouvertssur les cieux, Dou€epar la natured'un extdrieuraussimodestequ'attirant,notre chCreSoeurMancene prodiguesessourireset n'effeuille sesrosesque pour sonJ6sus.Sa vie ne connaitpour ainsidirequelessplendeurs du matin, mais sa vertu n'en restepas moinsun exempleet une legon. Timideet rdserv6e, elleremplitsondevoirsansbruit,nesesouciant que d'unechose:I'accomplir quepossible. par aussiparfaitement Terrass6e Ia tuberculose miliairedurantsadernidreanndede noviciat,elleddcdde aprCsdeuxmoisde maladie,ageeseulement de 23 ans,dont quatrede vie religieuse. Deuils 16pet6s Onzej ours plus tard, au soir de la bellefetede I'Ascension,25 mai 1922,notrechdreSoeurMarieLafontaine, aprdsdeuxmoisdgalement de sdjouri I'infirmerie,s'6teintsansagonie,d€sireuse de s.'unirpour jamais i l'Epoux des vierges,si magnifiquedanssesrdcompenses ici210 et plus encore au ciel. Notre regrettdesoeur 6tait dans la bas. trentidmeanneede son age et comptait l0 ans de vie religieuse.Une pi6t6 solide,un jugementdroit, beaucoupd'espritd'observation,une sincdreet ferme volontd de travailler d devenir une saintereligieuse, joints a unesantdplut6t florissante lesplus d sesd€buts,permettaient Hdlas!peuaprdssaprofession,sasantdfl6chitet fait bcllesespdrances. comprendrebienvite quelesansn'aurontpase neigersur satete.Le 19 mars,au matin de la fetede notreglorieuxPCresaintJoseph,notre chdreSoeurva seconfinerd I'infirmeriepour quelquesjours,croit-elle, quand ce serah6laspour un depart sansretour! Le l2 juin suivant, survientle d6cdsde notre chdreSoeur Clara Luneau,converse,qui apresavoir supporteavecune patienceet une resignationadmirable,des souffrancesrdellementp6niblesdans leur intensit6et leur dur6e,voit luire avecs6r6nit6I'auroredujour 6ternel,d l'6gede 25 ans,dont 7 de vie religieuse. jamaisquela n'ambitionnant Pieuse,timide,r€serv6e, silencieuse, poss6dant dernidreplace,faisantpeude bruit et tout le bienpossible, sousune apparentelenteurd'ex6cution,des tresorsde dextdrit€pour tous genresd'ouvrage,telle nous apparait notre chdreSoeur aprdsla premiereformation du noviciat: telle elle resterajusqu'd sa mort. Le Seigneurqui aime leshumblesa d0 se montrermagnifiquedansses r6compenses enverscettefiddle€pouse. Que penserde c€sd6pa s r6p6t6s? Aprdscesmultiplesddparts,entrejanvier et juin de cetteann6e 1922,il y eneuquatre,nouspourrionsnousdemandersi I'Archerceleste n'a pas€puis€lesfldchesde soncarquoisdivin, rapidementlanc6esvers notre Communautd depuis octobre dernier. Le travail ardu, les conditions de vie austerespour les religieuses,le meilleur 6tant g€nereusement consenti aux maladeset aux orphelins, il n'est pas la tuberculose, 6tonnantde voir la maladie,plus particulidrement faucherautant de vies si jeunes! Peut-onpassersoussilencela profondesympathietdmoigndepar MonseigneurBrunaulten cesdouloureuses A I'annonce circonstances? de la maladiegravede nos regrettdesSoeurs,il 6crit le 25 avrtl 1922: mais chrdtienne, ". . . Avecvousje repetele Fiatdela rdsignation Jelesb€nis,ces moncoeursaigne etj'implorela piti6du Seigneur. chCres enfantsavectoutela ferveurdontje suiscapable, etje leur souhaite le courage et I'abandon i la volontd divine. . ." Et au 28 mai suivant: "Encorel'unede vosbonnes versle ciel! enfantsqui s'estenvol€e Vosdeuilssemultiplient, d votredouleur." etje sympathise 2tl Une double c6r€moniede confirmation Le 3 juin 1922, Monseigneurnous rdserveune visite sp6cialeau cours de laquelle,il administrele sacrementde confirmation d un petit maladede I'orphelinat,ainsi qu'd une pauvreinfirme de la salleSainteVierge; notre bienveillantdocteur E.-T. Belleauet madame Gu6vin, I'une de nos pensionnaires,figurent comme parrain et marraine. La grande pr6occupation: I'orphelinat Au commencementde novembre 1922,Sa Grandeur Monseigneur de Nicolet adresse,d M essieurslesmembresdu clergd,unecirculaireoit I'on sent passer toute son ame si sympathique A la souffrance de I'orphelin, et si bienveillanteenverssesfilles de I'H6tel-Dieu. U n extrait substantielde c€ document nous ddvoilesesdesirset ses espoirs en m€me temps qu'il nous apprend les besoinsde la Communaut6, a cette date. Sa Grandeur 6crit au clergd du comte d'Arthabaska, le l6 novembre 1922: ". . Je viensaujourd'hui,en toute confiance, iL recommander uneoeuvrequi metientau nouveaud votrelib€ralitesacerdotale, d'unefagon coeurplusquejenesaurais Iedireetquivousint6resse qu'il s'agitde particulidre: I'oeuvrede I'orphelinat d'Arthabaska construirepour vos enfants,et qui comporteavec elle des que r€clamentnoschdres agrandissements et desameliorations "Nous sommcstelleReligieuses Hospitalidres de Saint-Joseph. mente l'6troit, - m'dcrivent-elles que nousne pourrionsrester longtemps ainsi." Lesorphelinsn'ontqu'unpauvrelogement temporaire, et s'ils ilfaudraitbienles devaient demeurer dansleurconditionpresente, renvoyerchezeux, et vous admettrezque ce serait un tres grand pidces malheur;lesnovicesn'ontquequelques d leurdisposition, qu'uneseulesalle,toute petite,pour la rdcrdation,IesCtudes,les travaux manuels, les diff€rents exercices,que des infirmeries insuffisantes, et I'espacequ'ellesoccupentesttellementrempli que I'on ne sait plus oi mettreles nouvellesvenues;le choeurdes religieuses, lesdortoirs,les leursallede communaute, la chapelle, infirmeries,lescuisineset lesrdfectoires, toutfait difauti ilest donc devenu absolument n6cessairede rem€dier i I'etat de chose actuel..." Suivent la descriptiondes plans prevus pour I'orphelinatet I'expositionde la questionfinanciireanalysde en ddtails,et MonseF sneurde conclure: ". . . A vousmaintenant,Messieurs detirer et cherscollaborateurs, pourque la conclusion. Il manqueunetrentainede millepiastres, nos Soeursde l'Hdtel-Dieupuissentse mettre prudemmentd I'oeuvre,Commetoujours,en pareilcas,ellestournentleur regard versvous,et ellesont confianceque leurses#rancesneserontpas 2t2 leun m€rites,le bien qu'ellesaccomplisd69ues,vous connaissez sentdansvotre r6gion,je vousai expos6leur situationen toute v6rit€ et sansexagerationaucune,le Ciel vous inspirera. Quant i moi, je ne senspas le besoind'insisterplus qu'il convient,etje vouslaissee votreg€nerosit€ et d votrecharite,mais je me permetsde vous avouerbien sincdrementque vous rdponici selonvos driezau plusardentd6sirde mon6me,ensouscrivant moyens. Qu'il soit biencompris,tout de m€me,quelesSoeursde votre I'Hdtel-Dieu accepterontavec une vive reconnaissance offrandequellequ'ellesoit.. " De g6n6reux donateurs Le clerg€ et le peuple rdpondent gdnereusementi I'appel du premier Pasteurpar desdons substantielsou despretsd'argentd fonds perdus. La gratitude aime consignerau nombre des plus m6ritants donateurs: Monsigneur Onil Milot, P.D. V.G., Cur€ d Victoriaville, M. I'abb€ L.-A. C0t6, curi d Arthabaska, M. I'abb6 C.-E. Mailhot, a.c . M. I'abb6C.-E. Joyal, cur€ i Sainte-Hdldne, M . I ' a b b 6M . R o y , a . c . , M. I'abbdG. Bourbeau,cur6 ir Tingwick, M. I'abb6 A.-O. Papillon, cur6 d Princeville, M. I'abb6 P.-A. Gouin, cur6 d Warwick, M. I'abb6 C.-E. Provencher,curd A Daveluyville, MM les abb6sA. Bernier,J.-O. M6langon, S. Edge, H. Denoncourt, J.-E. Guillemette,S. Bdliveau, J.-N. Tdtreau. L'Honorable J.-E. Perreault. Monsieur Alp. Letarte,Lady Laurier, Madame P.-L. Tousignant, M a d a m e H . G u a y . M a d a m eJ . - N . B l a n c h e t . L'actif ddvouementde MonseigneurBrunault n'endemeurepasld. Qu'on en juge par la lettre suivante, adressded I'Honorable J.-E. Perreault,le 23 novembre1922,et qui nous prouvedloquemmentla part prepond€rantequi lui revient dans Ia r6alisationdu projet de construction dc I'orphelinatd Arthabaska. ". Vous vous etcsconstituiI'ami et le protecteur dcs petits orphelinsde votre comt€.vousavezddji beaucoupobtenudu Couvernemcnt de Quibecpour aiderlesSoeursde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska a mcncrd bonncfin le projetqu'elles ont form6de qu'il cnfants. etj'aipensd construire un orphclinatpourccspauvres vousintircsserait dc prendreconnaissance dela pr€sente circulaire queje vicnsd'adresscr au cle196 de votredistrictenfaveurdecette oeuvresi importantcet devcnucsi ndcessaire. la qucstionsous .lc mcsuisefforci.dansccttclettre.d'exposer son vrai jour. ct j'ai confianccquc lc clergi ripondrag6n€reuseVoustrouverez, ment.commctoujours.i I'appelde l'6v6quc. dans ccttclettac.touslcs rcnscigncmcnts dont vousaurezbesoinponr plaidernotrecauseauprCs provincialet de Monsieurlc Sccretaire nousobtcnirun nouvcloctroidc$10.000.00 ct. quandvousl'aurez 213 parcourued'un bout e I'autre,il vous serafacilede conclureque nous ne pouvonspas nous en passer. J'osem€mevousdemander,monsieurle Ministre,dc pousser plus loin encorela bienveillance et la charit€.Vouscomptezparmi vos nombreux amis du comt€, dans chaqueparoisse,plusieurs citoyensplus en moyensque les autreset qui devraients'estimer h€ureux de contribuer, pour leur part, A cette belle oeuvred9 I'o.phelinatde l'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Je me suis laissddire que sivousfaisiezappel, vous-meme, e leurg€nerositd, vousauriez grandechance,vu I'influenceque vous exercezsur eux et b desir qu'ils ont de vous €tre agr€ables,de recevoir partout le plus favorableaccueil,et je le crois sinc€rement. Je me permetsdonc de vous prier de vouloir bien tenter la chose,et je vousautorised vousservirdemon nom,sivouslejugez d propos; il me sembleque I'invitation que Messieursles Cures lancerontdu haut de la chaire,loin de nuiree yotreapostolat,aura pour effet de le rendreencoreplus fructueux. Vous comptezd€jd bien des bonnesoeuvrese votre credit, Monsieur le Ministre, mais lorque je vous propose de vous constituerle pdreet le bienfaiteurinsignedespetitsorphelins,vous ne sauriezporterplus haut I'ambitiondevotrebelleameet devotre noble coeur.. ." Quelle joie sera celle du premier Pasteur en nous transmettant, le 22 dicembre 1922,la rlponse de I'Honorable J.-E. Perreault: ". . . J'ai le grand plaisir de vous informer que j'ai obtenu du pour la constructionde I'orphelinatd'Arthabaska, gouvernement, une sommeaddiiionnellede $10,000.00ce qui fait un total de $40,000.00. J'ai commenceA preleverdessouscriptions; le succesjusqu'ici je pourrai m'enoccuperdavantagelorsque n'estpasconsiderable; la sessionseratermin€e.Veuillezagr6er,Monseigneur,avecmes hommagesrcspectueux,mes meilleursvoeux A I'occasionde la nouvelleannde." Et Monseigneur de Nicolet d'ajouter i chdre Mdre Dagenais: "Je vous offre votre cadeaude Noel. Il est gracieux, che et Drovidentiel." 214 L'Honorable J. E. Perreault, ministrc de la Voiie du Quebec, t929. t923 Arthabaskaaura son orphelinrt jointe i la charitd,1923verrala r€alisation Grice ri la bienveillance du projet6labor€:nouvellechapelle,orphelinatet certainslocauxpour lesreligieuses. En font foi leslignessuivantes6crites,au l8 janvier 1923, par Monseigneur Brunault: parlaprdsente, surl'avisetavec I'assentim€nt ". . . Jevousautorise, de votresup€rieur local,le rdvdrend messire L.-A. C6t6,cured Arthabaska, a commencer et d poursuivre lestmvauxdeconstrucquecomponent tionetdereparation lcsplansetdevispr€parispar monsieur I'architecte LouisCaron,deNicolet,pourvotreorphelipar I'ivenat projetd,et le reste,planset devisdejeapprouves oue.. ." Notons quele 2 mars 1923,lecontratdeconstructionestsign6avec M. Albert Giroux, entrepreneur de Saint-Casimir, Portneuf,pour la 2t5 somme de $124,300.00,d'aprds les plans et devis fournis par M. I'architecte Louis Caron de Nicolet et sous la surveillancedudit architecte. Les travaux commenceront immddiatement et ils devront se termin€r e I'automnede 1924.L'Union desCantonsde I'Est du l5 mars 1923 publie un article sur I'H6tel-Dieu, dont nous reproduisonsun extralt: "Nous sommesheureuxqu'unenouvelleaile viennes'ajoutere I'Hdtel-Dieu. Le besoins'enfaisaitsentirdepuislongtemps. Lesreligieuses au nombrede soixante-dix, n'avaient pasI'espace de I'H0tel-Dieu, ndcessaire; leur chapelleitait trop petite. Il y a quelquesannies les religieuses de I'H6tel-Dieuont lesorphelins ddcid€de recevoir du comt6.Ellesn'ontpu r€pondrei touteslesdemandesparcequ'ellesn'avaientpasle logementvoulu. La constructionnouvelleservirasurtoutir recevoirlesorphelinsdu comt6.Ils y serontinstruitset ilev€schrdtiennement. Cetteoeuvreva rdpondred un besoinpressantet urgent;elle va agrandir le champ d'action des religieuses qui font d6ji beaucoup de bienau milieude nous. Nous felicitonsle gouvernement de Quebecqui, graced notre diput6, I'honorableJ. E. Perreault,a souscrit$40,000.00pour aiderd la construction de cet orphelinat. publiquea valu e I'H6tel-Dieucette La loi de l'Assistance genereuse souscription. Noussommesinformdsqu'ungrandnombrede membres du clergdde ce comt6 ont souscritplusieursmilliersde iriastres,afin de veniren aideaux riv€rendes soeurs. Mentionnonsencore deux autres souscriptions: celle de I'honorable J. E. Perreaultet Mme Perreault au montantde mille piastres, et cellede M. et Mme AlphonseLetarte,de Warwick.au montantde millepiastres."( l) On s'arr€te devant un nouveau cercueil de ceprojet de Mais avant de pousserplus loin lesd6veloppements construction.il faut nous arr€terdevant le cercueilde notre chdreSoeur Claire(Alma Labrecque)ddced6ele 22 mars,e I'agede trente-quatreans dont quinze de vie religieuse. Par son amour du travail, son devouementet son habiletd,notre regrettdesoeur se revdleen tout emploi une aide precieuse.Nature vive et enjouee,elle s'attireegalementla sympathiede toutessessoeurs.U ne pneumoniedouble la terrasseen quelquesjours. Pour I'avoir fervemment servi ici-bas,le divin Maitre, A son tour, verseles meilleursdons sur le soir de sa vie: nulle crainte en son ame: sur sesldvresle sourire traduit le calme cui I'envahit. (l) L'uniondesCantonsde I'Est.jeudi. l5 mars192J. 2t6 Les travaux de d6molition d'abord Au l7 avril 1923. les travaux de construction d6butent par la dimolition dc la tour centralebaticcn memetempsq ue le premiercorps de logis en I ttti5. I-escouDsdu marteaud6molisseureveillentde douloureux ichos au fond des coeurs; on dirait unc rclique du passdqui disparait, qui s'effondrellcs ames s'attachcntsi puissammentaux chosesque leurs yeux sont habituesa considdrcr. Au soir dc ce jour. sa hautc plate-formedicouverte, devient un observatoireimprovisdd'oi plusieurssoeursadmirent sousun cielclarr de printcmps Ia ville d'Arthabaska blottie au pied de la montagne,de m€me que le nragnifiqucpanorama qu'embrassela vue de tous cdtds. Le lendemain, l8 avril 1923.avant que I'impitoyablemarteau ne s'attaqued la nichc du frontispice, il faut enlever Ia statue de saini Joseph qui I'orne aussidepuis l8ti5. Cette statue6tait un don fait par I'architectcl-ouis Caron de Nicolet lors de la constructiondu premier hdpital en 1885.L'6mc dcs choses.a-t-on dit, vibre et pleured I'unisson des ndtres; d tout le moins. pouvons-nousajouter, cette minute est palpitanted'cmotion. Entieremcnten ciment et du poids de 800 livres, combien de courbeset d'cllipscsplus ou moins r6gulidresne dicrit pas notre chere statue avant d'arrivcr d bon port. Placie dans notre petit cimetidre.d proximite dcs travaux, saintJosephqu'ellereprdsenteaura mission de les surveillcret de proteger les ouvriers. Puis les travaux d€ construction Commencessousd'heureuxauspices,les travaux de construction se poursuiventsansencombre. Le 29 juin 1923,monsieurI'abbi L.-A. C6t6, sup6rieureccldsiasti que, aprdsavoir prdsideune cirdmonie de professionperp€tuelle,b6nit d la sacristie,- d caused'une pluietorrentielle, la pierreangulairedu nouvel orphelinat. Une note manuscrite de monsieur I'abb6 C.-E, Mailhot, nous rappelle que: "ll y a trente-huit ans.A pareilledate,Sa CrandeurMonseigneur L.-F. Lafleche,€vequedes Trois-Riviires, en visitc pastoralee Saint-Christophe, b€nissaitla pierreangulairede I'H6tel-Dieu Commeil pleuvaitbeaucoup.la cerdmonie d'Arthabaska. eutlieud pour faire I'iglise.MonseigneurLaflecheprofita dela circonstance une allocutionsur I'utilit6,I'importance descommunautes religieuses et enparticulierdes communautes consacr6es au service des pauvreset desmalades.Cettepierrefut plac€edansun desangles de la tour du c6ti nord de I'H6tel-Dieu. Cette tout ayant Ctd pour faire placei I'orphelinat,la pierreb€nitc demolierCcemment de de 1885fait partie aujourd'hui(1923)du rez-de-chauss€e I'orphelinat." 2t7 La pluietorrentielle signal6e en I'unet I'autre29juin, d 38 ansde nousremeten m€moirele symbolisme touchantdeslarmesde distance, I'ap6tresaintPierreet vautpourautant,unenotedecredita la tradition populaire. D6cis de Soeur Maria Gaillardetz Le 20juillet 1923estconvieeau supr€mereposnotrechCreSoeur Maria Gaillardetz. En d€pitde la faiblesse physique, de saconstitution notre regrett6e soeurse depense avecunegdn€rositd exemplaire tant auprdsdespauvresqu'au s€cr6tariat. Et quandplusde dix-huitmois avantsamort,la pridredevientsonuniqueaction,elleauraitpu redire: qui veille".Bienau contraire, "les heuressont longuesd la souffrance I'amoursauraleslui rendredoucesdansI'attentedu ciel. Elle 6taitageede 48 ans,dont 22 de vie religieuse. Mlre Dagenaissurv€illelestravaux Il y a tant d ddmoliret d transformer. MdreDagenais seprodigue pour sanscompter,pCsetout, prevoittout. Quede d6tails,indiffdrents pasirsoncoupd'oeils0rete sonsensaveni qui n'6chappent lesouvriers, des besoinsde la Communautd.des vieillards.des malades.des et la d6sagr€able orphelins.Ma1916 la poussiere cadence desmarteaux, la gaieterigneau fond descoeurs,la sdr€nit€ surlesfronts.On ena tant besoinde cesnouveauxlocaux! Monseigneur L.-A. COt6,chsnoin€litulair€ Au soirde cetteann€eI923,unenouvelleetoilebrilleau front de notremeritantSup€rieureccl€siastique. A sonderniervoyaged Rome, Sa GrandeurMonseigneurde Nicoletayant obtenude Notre Tres Saint-Pdrele PapePie XI, l'€rectiond'un Chapitrepour son dglise cathidrale,monsieurnotre supdrieur,Monseigneur L.-A. C6t6,est nomm6 chanoinetitulaire.La cerdmonied'investiturea lieu le 27 ddcembreI923.A cetteoccasionlesparoissiens de Saint-Christophe offrent une boursede mille dollars i leur divoud curd: celui-ci.d'un gesteaussinoblequelarge,la tendimmCdiatement aux cherspauvresde sonHOtel-Dieu. D'oi, doubleactiondegrace:au Trds-Hautqui fait les grandscoeurset e I'un d'eux,qui sait faire servirleshonneursd'icibas d la gloire de Dieu et au bien des pauvres. 1924 Occupationprogr€ssivedespilces nouvelles Avecunejoievivementsentie,la Communaut6 s'installe progressivement dans des pidcesnouvellesou agrandiesdCs le dibut du printemps1924. Ce retour i petitesjourndesfait songerd celui des oiseaux quechaqueprintempsramdneaux contrdes migrateurs d'oirI'hiverlesa contraintsde s'6loigner. Pour nousaussi,I'hiversemuelentement en printempsprometteur. 218 Dispensaires anti-tuberculeux anti-tuberculeux, En cetteannde1924,I'ouvertured'un dispensaire relevantdu gouvernementprovincial aux frais duquel il est install€, s'affirme comme premiire addition e l'h6pital. Cette organisation, independantecomme toutes les autres similairesde la province, comprend deux titulaires: un m6decinen charge et une infirmidre visiteuse;sonbut estde travaillere enrayerlefl6aude la tuberculosequi ddcimeles populationsruralesaussibien que cellesdes villes et des faubourgs. Montrdal rappellesessoeurs Notre maisonde Montrdal,constatantsansdoute que la ndtre parait solidementassiseet que,par ailleurs,ellea elle-m€menoblement faiteaux jours lointainsde 1892,rappelleen mai remplila promesse 1924,notre trCshonor€eMdre Dagenaiset notre chCreSoeurHurtubise,sesdeux dernierssujetsdemeurdsd Arthabaska. 6mue,notreCommunauten'h6sitepasd prier Douloureusement de Montrdalde vouloir respectueusement le Chapitrede la Maison-mdre bien annuler la d€cisionprise en €crivantle 16mai i Mdre Le Royer, alors sup6rieurede I'H0tel-Dieude Montr6al. La Maison-mdre nesaitpasresterinsensible e cettesuppliqueet sa lesfronts en portantlajoie danslescoeurs. 16ponse vient vite rass616ner Nous neciteronsqu'un extrait decettelettrede MCreLe Royerdatie du 27 mai 1924: ". . . L'appr€ciation MdreDagenais etdeSoeur devotrebien-aim6e exprim6epour qu'ellene nous Hurtubiseest trop sincCrement .. touchepasprofond€ment. Mere,ainsiqu€sacompagne, Quevotrebonneet ddvouee et que la continuentdonc en paix, leur oeuvred'abn€gation mutuelleunion s'accroisse de plusen plusdansla priereet les quotidiennes immolations." quejamaisd'avoir reconquisun biendont la perte Plus heureuses aurait provoqu€sesjustesalarmes,la Communautepoursuitsamarche en avant. La Communaute locale compte en 1924 cinquante-sept soeurs.Huit soeurstouridresse sont jointes au groupedes soeurs cloitrdes,choristeset converses. 86n6dictionsde I'orphelinat. Le 27 aoit 1924,MonseigneurBrunault prdsideunecdrdmoniede profession, et bdnit solennellementI'orphelinat, la chapelle et la communaut6;la visite canoniquecouronnele tout. ont 6t€renduspossiblespar I'octroi de $40,000 Cesam6nagements que nous a obtenu du Gouvernementprovincial I'honorableJ.-E. Perreault. De retour d Nicolet, Monseigneur6crit: 219 etj'ai ". . . J'ai rapportede cettevisitela meilleureimpression, constateun dtat de chosequi me r€jouit vivementet dont je ne cesseraijamais de bdnirleciel.Le bon Dieua op€16 desmerveilles en votre faveur, et Cest mon espoir qu'il vous sera possible aujourd'huid'observervos Constitutions et les prescriptions de Droit canonique en tout et partout. . . . Priezbeaucouppour moi, et ditesa vos chdresfillescombienje lesestimeet je suisheureuxd'etreleur pere." Pour laisserd I'histoirelesautresactivit6sde cettep€riode,ouvrons une lettre adressdee nos maisonsen seDtembre1924. R66lection de Mire Dagenais Tout d'abord, un mot souligne les mis€ricordesdu Seigneuret exprime le bonheur de la Communaut6 de retrouver, apres les trois jours de la d6position,M dre Dagenais,pilote sageet fidele,qui trois ans durant s'estdonn€ejusqu'd I'oubli de soi pour assurerle bien de notre chdre maison. Puis, la correspondantecontinue: cequi manquele moins;notre ". . . PIusquejamais,letravailsera nouvel orphelinat, que tous les visiteursse plaisent a trouver magnifique,ouvrira bientot ses portes a cent petits orphelins, gargonset filles; la benddictionsolennelleen a Ct€faite le 27 ao0t J.-S.-H.Brunault,heureux dernierpar SaGrandeurMonseigneur de b€nir en memetempslespiecesaffect€esau monastdreet notre nouvellechapelle,aussisimple que pieusedans sa toilette toute blanche. Ce m€me jour, trois jeunesnovicesavaientle bonheur d'€mettreleurs premiersengagements d l'Epoux des vierges: I'inaugurationdu templecoincidantavecune offrandede premices,Monseigneur J.-S.-H.Brunaultpronongalui-m€meI'allocution pendantla messeet magnifiaadmirablementlesbdnddictions signalees de la Providencesur notre maison. Notre humblebarque.. . qui I'ignore?connut plusd'un orage, plusd'unicueil,seheurtad plusd'unr€cif,maistoujours rencontra la main de Dieu la soutint et lui accorda,en temps opportun le secourset la forcede son bras.Aujourd'hui,outreI'orphelinatet le local occupe par nos pauvresvieillards, I'h6pital, agrandi d€s appartementsci-devantaffectesA nos orphelins,pourra satisfaire qui s'accroissent aux demandes d'hospitalisation chaqueann6e de plus,le dispensaire anti-tuberculeux dont nousvousavonsparli en marsdernier,esten pleinefonctionet nombreuses ausisontles personnesqui, de ce chef, bdndficierontde conseilset de soins. Veuillezdonc remercierle bon Dieu avec nous. ma tds honordeMdre et mes bien cheressoeurs,ct le prier pour notre dCvou€eMere qui fut I'amede notre derniereconstruction.Son humilitd sedit amplementdddommagee de sespetitssacrificespar la joie de voir la Communaut6install6edansle cloitrer€gulierque nous habitonsdepuisle 17 ao0t dernier,lequelassured chaque choseI'espacevoulu. Ainsi, notons qu'au choeur,par exemple, nousavonsddslorscommenc€A r€citerr6gulierement I'officeavec chantreset sous-chantres,ce que I'exiguitCdu local ne nous permettaitpasjusqu'a ce jour. " 220 Monsieur I'abb6 Nod Pepin, chapelain Le Ier octobre 1924,monsieurl'abb6 Nod Pepin, pretre de grand mdrite arrive comme chapelain a notre H6tel-Dieu; il a d6jd exercd semblablefonction pendantprcsde treizeansdansdeux communautes de notre diocese:cellesdes Soeurs Grisesde Nicolet et des Soeursde I'Assomption de la Sainte-Vierge. Jubil6 d'argent d€ Monseigneur Brunault Le jubi16d'argent€piscopalde notre v6n616MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, met sur cette fin d'ann€e 1924un reflet d nul autre pareil. Comblant la distance.Sa Grandeur veut bien venir vers nous et nous procurertde m€me qu'aux communaut€sde la ville 6piscopale,le plaisir de fCter nous-memesce jubild d'argent. par Sa Grandeur, notre chorale execute Durant la messecd16bree avec 6me quelquesmorceaux choisis. A I'issuedu ddjeunerservi au parloir, Monseigneurentre d Ia Communauti, accompagn6de monsieur le chanoine L.-A. C6t6, sup6rieur ecclesiastique, de monsieur I'aumonier et de plusieursmessieursdu clerg6.Cantate et adresselur disentalors I'affectionde sesfilles hospitalidreset leurjoie en cettevraie fete de famille mdnag€epar sa ddlicatesse. Une boursede $25.00et un article peint e h main pour son oratoire lui sont remiscomme offrandesouvenlr. A I'orphclinat, petits et grands rendent avec succdsune sayndte compos6een I'honneurdu jubila ire. Sesorphelins!comme on sentqu'il les aime! Sachantbien q ue rien ne leur fera autant plaisirqu'un congd,il ouvre sa bourseet tend ir la plus dg6edes filettes,le billet prdcieuxqui leur vaudra un congd parfait. 1925 Onze figurantes A une c6r6monie religieuse [-e 26 fdvricr 1925,une c6r6monicreligieuscgroupc onze figurantes. C'est s0rement un record: voeux perpdtuels,voeux temporaires, prised'habit, Vcni Creator. le tout sembley avoir €t€harmonieusement organise. Mars et Piques 1925 Reconnaissante, Mdre Dagenaisd€sireun mois de marsexceptionnel; pridresquotidiennes,chant e la messele mercredi, pdlerinagedu dimanche.sacrificeset mortificationsviennenttour d tour solliciterla ferveur pour remercierle glorieux saint Joseph. A Piques. lesAlleluiasdc la R€surrectionchantentau Seigneurun cantique nouveau, car nous recevonspr€cisdmentA cette dpoque le manuscritde nos saintcsConstitutions,d nouveaurev€tuesde l'approbation du succcsseurde Pierrc. Naissancedes Annalcs de Mire Thibault Fidilemcnt transmis d'dgc en agc, le souvenir des b6nddictions divincs.joint d celui des 6preuvcsou dcs joies qui ont rempli le sillon 221 creus6au fil desjours, constitueun h6ritagetraditionneldescommunaut6srelisieuses. A la n-Otre, comptantplus de quaranteansd'existence, ceth€ritage manquetotalemente date;tout au plusexiste-ilquelquesnotes6parses, mincevestiged'un pass6lourd d'histoire.Mdre Dagenaisveutdonc faire ridiger desAnnales,si modestes soient-elles. Devantle peu de documentation relativeaux toutespremidres ann6es de la fondation,la secr€taire 6criti la supdrieure deI'Hotel-Dieu de M ontr6allui demandant maintsrenseignements. L'excellente Mere Lr Royer,supirieure, a vitefait dejugerqu'untravaildecettenaturene qu'aprds sepeutentreprendre desrecherches minutieuses, et elle6critle 3 avril: '. . . Ne serait-ilpasplusopportunquevotrechdresoeursecr6taire vint, avecla permission de votredigneiveque,passerquelques jours dansnotreCommunaut6, pour puiserd la source,lesdivers qui lui sontn6cessaires; documents nouslui souhaitons d'avance, la pluscordialebienvenue." A cettedate, rdpondantd I'invitationde notre maisonde Montr6al, Monseigneur se rend y pr€siderla cer6moniede professionde Soeur Blanchette,I'une de sesdiocesaines, puisquenative de I'Avenir. La tris honorde Mdre Le Royer lui parle naturellementde nos archiveset du d6sir de Mdre Dagenais, lui soumettant sans doute le seul moyen plausiblepour nous d'arriver d une rddactionauthentique:aller puiserd la source. Et c'estainsi que ce m€me3 avril 1925,Sa Grandeur nous6crit les mots suivants: ". . . La bonneMdre Le Royerestd'avisqu'il seraitopportun pour vousd'envoyer SoeurThibaultA I'H6tel-Dieude MontrCalpour consulterlesarchivesen rapport avecvotremaisond'Arthabaska, et une autre soerrrqui serait charg6ede se renseignersorement auprdsde qui de droit au sujetde votre ascenseur. Je vouspermets d'envoyercesdeux soeursa Montreal,si vousle jugezbon." Cette double invite parail rien moins que providentielle,et Mdre Dagenais charge Soeurs Marie-Berthe Thibault et lrdne Ling, employ€esau secr€tariat,de se rendre d I'Hdtel-Dieu de Montrdal. Un mois durant, la secrdtaireet sa compagnecopient tout lejour des documentsde premiire valeur; en outre Mere Le Royer leur remet gracieusement"e titre de donation pure et simple" maints documents authentiquesconcernantexclusivementnotre maison. Au surplus, de longuescauseriesavec d'anciennesmissionnaires d'Arthabaska, notamment, avec Soeur Beauchamp,seule survivante des cinq fondatrices, assurent e h secrdtaireI'avantage de s'initier non seulement aux secrets du passe, mais encore d'en saisir I'exacte 222 physionomieet les traits particuliers,assurantainsi d son travail la premidrequalit6 de I'histoire:la vdracitd. invitationde Monsei Au mois d'ao0t 1925,sur la bienveillante gneurnotre6v€que,Mdre Dagenaisserendelle-m€meavecla secr6taire d l'6v€ch6 de Nicolet,pour y compilerla documentation ant6rieure d 1900.Les RR. SS.de I'Assomption de la SainteViergeet lesRR. SS. Grisesles regoiventavecune cordialit6vraimentfraternelle.Mais que et des bontesexceotionnelles du v6n6r€oremier dire des ddlicatesses Pasreur? A lui donc le derniercommeti premiermercidu coeur. pagesdenosAnnales;leur Et voild commentsontneeslesmodeste,s origine constitueleur premier6pisode.Ecritessimplementsous le regard de Dieu dont elles ont missionde magnifierle nom dans les oeuvresde ses mains, puissentrlles,pour sa gloire, transmettre fiddlementaux gdndrations montanteslessouvenirs d'un cherpass6. Un accidentdurant les qu6tes Durant la bellesaison,nos chdressoeurstouridresfont lesquetes annuelles dansles paroisses du comte. Dansla nuit du 24juin 1925,un appelt€l6phonique de notrechdre (Prince),touriire,nousapprendquesacompagne, SoeurMarie-Rose Soeur Marie (Boisvert).vient de faire une chutedans l'escalierdu presbytdrede Sainte-Elisabeth. prdvenu,notre bon Immddiatement docteurG. Cotea tot fait de serendreau villagedistantde 14milles,et de ramenerla pauvrebless6e.Sanstarder,I'habilechirurgienrdduit la fracture de la clavicule et repareles petitesblessuresdues au saut p6rilleux.SoeurMarieen seraquittepour un sdjourri I'infirmerie, et la pour quelquesheuresd'6moi. Communaut€, Enfin un ascenseur i l'hdpital L'annde1925inaugureenfin le serviced'un ascenseur si longtemps figurecommeprincipalbienfaiteur d6sir€:I'honorable J.-E. Perreault, en I'occurence,ayant obtenu du gouvernementprovincial un nouvel destineen partied cettefin. Ceciporte octroi additionnelde $ 10,000.00 donc d $50,000.00les liberalit6s provinciales i I'endroit de nos orphelins.Que Dieu en soit bdniet glorifi6. D6cls de Monsieur Louis Caron de Nicolet Le 18 fdvrier 1926,la chroniqueenregistrele dicds de monsieur Louis Caron,architectedeNicolet,qui fournit lesplanset devisde notre par nos orphelinat:sacouftoisieet sonaffabilitdont 6t€tresappr6ci6es soeurs durant les travaux de construction dont il se constitue le surveillantattitre.Quedetemplesil aura6lev€sd la gloiredu Seigneuret que de maisonsreligieuseslui doivent, elles aussi, le reconnaissant souvenird'unepridre. Don d'une statuede saint Joseph Au 18 mars 1926,une c€r€monietouchantedanssa simplicitd, groupela Communauteaux piedsde saintJosephrepresent€par une trds bellestatue,don de monsieurI'abb€C.-E.Mailhot,anciencur6, retir6ici depuisplusieursann6es.Ce d€vot d notre glorieuxPdrebdnit 223 solennellementcette statuequi ornera d6sormaisle corridor prds de la Communaut6i lesyeux affaiblisdu g6ndreuxdonateurne lui permettant point de lire lui-mdme Ia formule de la bdn6diction,il s'assujettitd r6pdter chaque mot prononcd ir voix bassepar une religieuse.Saint Josephne doit-il passourireli-haut et inscrireen brillants caractdresle temoignaged'une si tendre ddvotion? D6cis de Soeur fva Thibault Le 28 mars 1926, brisant le fil tinu des derniers liens qui la rattachentd la terre. l'eme de notre chereSoeur Saint-Joseph.n€eEva Thibault, s'envolecalme et paisible vers I'Epoux divin qui absorbe depuis longtempstoutes sespensiescomme tout son amour. Quand d 22 ans, r€alisantle r€ve de sa vie, notre chdresoeurvient demander le bonheur de son existenceau Dieu qui seul peut satisfaire sesaspirations,elle se donne tout entiCredds le premierjour et ne se reprendjamais. Toujours 6galed elle-memedans lesbons comme dans les mauvaisjours. elle va d Dieu avec la force tranquille de sa foi et la perseverante6nergiede son amour. Au cours de sa longue maladie,elle accueillela souffrancecomme l'ouvriire supr€me.Sa mort est I'6chode savie. Elle etait agdede 33 ans, dont l0 de vie religieuse. Transfert du cimetiire L'orphelinat ayant d0 €treerigden arridredu premiercorpsde logis bati en I885, notre cimetiCresetrouve par le fait trop e proximite de la constructionet, des le mois de fivrier, Monseigneura autoris€le choix et I'inaugurationd'un lieu appropri6. Le 23 juin 1926,Monseigneurse rend donc au nouveaucimetidre.lequelconfirme sesprdvisionsque nul site ne peut mieux convenir. Plac€ejuste en face de la Communaut6,une all6espacieuse, un peu ombrag6epar des 6rablesmajestueuxet touffus, nous conduit d cette demidre demeure de nos chdres soeurs disparues,tandis que la vue constantede la grandecroix qui domine ce lieu de supr€m€repos,aussr bien que celle des plaquettesfun6rairesqui redisentsanscessece que nous sommesici-bas. invitent douc€mentet fortement d une salutaire mdditation. Translation des restes des premiires soeurs DuTau I2 juillet 1926,a lieu latranslation des rcstesde nosbienaim6es soeurs du premier cimetidre au nouveau. Quels jours de r6flexion! Quelle6motion nous ressentonsquand, penchdessur chaque cercueil €mergeantdes fouilles, nous contemplons les restesde cellesqul posdrentautrefoisleurs pasld oil se posentmaintenantlesnOtres,et qui nous ont simplementdevanceesdans la mort. Faut-il le dire, cette vue nous eut glaceesd'effroi et d'horreur sansle suavemurmure de la foi, nous invitant d lever les yeux au ciel pour chercherdans la gloire, les amesaimies dont I'enyeloppeterrestre,faite de poussiCrepar un Dieu crdateur,doit, d'aprds seslois divines,retourner un jour en poussiCre. Notre chdre Soeur Rose-Anna Labrecque sollicite la faveur de ramasserelle-m€meles ossements ipars de nos bienaimeesdifuntes. ne 224 voulant pas laisscrcettetecheaux mainsdesfossoyeurs.et ce seraavec un visible scntimcnt de respectet d'amour qu'elle s'acquitterade ce devoir fratcrncl avcc le ddvouementqui la caract6rise. Le 2 | ju illct 1926.u n servicesolennelfut chanti d a ns notre chapelle en faveur dc toutes nos chdres soeurs ddfuntes; supr€me tribul de l'amour dignc dcs ames immortelles retourn6es vers Dieu et de I'immortcl souvcnir que nous leur conservons. F6te du Christ-Roi Le 30 octobrc 1926.le cycledesf€tesliturgiquesse terminepour la premidrcfois. sur notre terre canadiennepar la fetc du Christ-Roi que nous ce16brcrons ddsormaisen union avecl'Eglise.par unegrand-messe ct salut solcnncldu trds Saint-Sacrement. 192'l Bienveillancedes Mires de la Congr6gationde Notre'Dame L'aurorc dc 1927 nous apporte une pieuse rdcreationdue d la bienvcillanccdcs RdvercndesMdres de la Congr€gation de NotreDamc. Leur courtoisc bonte veut bien faire bdndficierreligieuseset orphelinsdc projcctionslumineusesreprisentantlesgracieuxtableaux Rdcrdationnouveaugenre de la petitesaintcTherdsede I'Enfant-J6sus. qui r€cr6ev6ritablementet nous fait benir le bon Dieu danssessaints,et voisines.lesbonnes aussi.. . dans nos charitableset toutesbienfaisantes Mdres de la Congr6gationNotre-Dame. Rencontrede la joie et de la douleur Dans notre humble maison,joie et douleur se rencontrentle l5 mars I927, L'aube de ce jour met sur toutes les livres des chants de bonheur,mais elle ne tarde pasa sevoiler de tristessepour devenirjour de deuil. En effet. tandis qu'e I'autel,sousla prisidencede Sa Grandeur MonseigneurBrunault, trois gdnereuses fianc6esseconsacrentd Jisus, une autre ipouse de Jesussouffrant celle-la,achCvelentementde se consumersur I'autel du sacrifice. Soeur Alphonsine nous quitte. . . A I'issuede la c6rdmoniede professionreligieuse,sousla b6nediction de notre digne Pasteur et Pere, notre chere Soeur Alphonsine (Yvonne Mercier)! converse!s'en va cildbrer dans les cieux sesnoces 6ternelles. C'est le tempsde redirele mot si vrai du podteJoubert:"Au lieu de me plaindre,de ce que les rosesportent des €pines,je me rejouisde ce que les dpinesportent des roses!..." Atteinte de la tuberculosedds le d€but de sa vie religieuse,notre regrettdesoeur boira longuement au calice de la souffrance. Sa vie toute pieuseet saturee de sacrifice: vie faite d'oubli d'elle-m€me, d'amour de Dieu et de totale adhision d la volont€ saintedu Pdre c6leste,est une magnifique priparation d la jouissancede la b€atitudeeternelle. Elle 6tait egie de 27 ans, et en comptait 7 de religion. 225 Nouveauddpartpour la Patrie Le 24 juin 1927,notre chdreSoeur Marie (YvonneBoisvert), touridre,succombe, elleaussi,fauchdepar la tuberculose, de vies en fleur dessdchdes sansmerci,commepar un vent Que br0lant,noscoeursattristes voientainsis'effeuiller. adorantn6anmoins Ie Dieu qui reprendsi tdt les soeursch€riesque sa bontene nousa, pr€tdes que pour un moment. semble-t-il, Commesesdevancidres, notrechdreSoeurMarieaurad pr€parer hitivementson ciel. Dou6ede beaucoupde jugementet d'aptitudes manuelles, cettejeune soeureut pu rendrede grandsservices aux pauvreset aux malades,maisla souffrancephysiqueet momlesupplee aux m6riteslonguement amassis.. . L'6preuve m0rit sonameet,quand la tuberculose intestinale vientfairesavictime,la maladieachdve de la p16parer pour la rencontre deI'Epouxdivinquila conviea ses€ternelles d6lices,d I'6gede 28 ans,dont 8 de religion. Encorela mort. . . Si brdveest la vie,et si doucela mort desjustes! C'estainsiqu'd nouveau,le 8 aoot,nousconsidironslesrestesmortelsde notrechere Soeur Alberta Morissette;nous songeonsque la mort, dans nos monastCres, semblemettredu divin sur l'enveloppe humainequ'elle toucheet brise,en favorisantI'envold'uneameaui piedsde I'Et'ernel. Grdced son indomptableinergieet a l'admirableforced'amedont Dieu I'avaitdouee,notrechereSoeurMorissette, quedeviolentes crises d'asthmeont constitudedepuisquelquesann6esvdritablevictime ambulante, saitdominersapropresouffrance et resterjusqu'au boutsur la brdche.Lorsquela voix du bonMaitrevientla convieri la cer€monie dternelle, elle tombe,pouvons-nous dire, i cdt6du dernier6pi de sa gerbepdniblement moissonnde. Elle etaitageede 29 ansdont 9 de vie relisieuse. A c6tddecestropnombreuxd€partspourlesupreme au-deb,onze durant les six dernidresanndes,notonstoutefoisavecbonheurl'6tonnante floraisonde notre cher noviciat.oir durant le derniersuD€riorat de Mdre Dagenais, 25 jeunessoeursseconsacrdrent au celest;Epoux par la professionreligieuse. Deux tableauxpour ls chapelle Avant que le soir ne tombesur cesfructueuses Dieu veut ann€es, m6nagerd son activeouvridre,une douceconsolationen r6alisant, presque contretouteesperance, un d6sirdelongtempscherd soncoeur. Notre modestechapellequi doit I'existence d sonespritd'initiative, possdde unemagnifiquestatuedu Sacre-Coeur dominantI'autel,mars qui sembleperduesur un grandpande mur par trop d€nud€,et Mdre Dagenais ddsirevoir surgirIi. . . deuxtableaux!Cependant, comment s'approprier cetterichesse?. . . Or, voici que Celuiqui lit au fond des coeurset sejoue desivenements, dirigeversnotreCommunaut€, au cours de I'hiver, une jeune religieuseartiste, Soeur Madeleine{uCalvaire,desSoeursde I'Assomption de la Sainte-Vierge, de Nicolet, auxquelles nousavonssouventle privildgede prodiguernos soinsd 226 I'hOpital.Gracee son pr€cieuxconcours,notrechereMdre Thibault et SoeurLing semettentd I'oeuvre,et en cettefin d'ao0t 1927,unecopie du saint Michel de Raphaelet un saint Augustin foulant aux piedsles livresdesh€r6tiquesquesongdnieet sonamourdeDieu ont combattus, prennentplaced cdt6 d'unegracieusenichepratiqueeen mCmetemps pour la statuedu Sacr6-Coeur. N'est-cepasld uneravissante delicatesse du Seigneurdonnantmesurecomblee qui neluiajamais marchandises humblesservices! Mire Dagenaistermineson mandat Certes,il y a s0rementlieu d'admireret de b€nir le Seigneurdans sesdons et dans les progrdsde notre maison,durant cette dernidre periode,de 1924d 1927,lesquels apposent surlesouvenirde cellequi en est I'eme dirigeante,le sceauimpdrissabledes chosesqui demeurent. C'estce qu'dtablitclairementla voix autoriseedu premierPasteur quand il 6crit au 2l aoist 1927: votreposte,maisil ". . . C'estd regretquejevousvoisabandonner le faut bien, puisquevotre terme d'office est expire,Vous vosservices, nousfaire demeurerez avecnouspournouscontinuer et attirersurcecherH6telben€ficier devotrelongueexpdrience, quevousaveztantaimdlesbenedictions Dieud'Arthabaska et les faveursdu ciel. Vous vousretirezavecla conscience d'avoir bienrempli votre devoir, et avec la consolationd'avoir vu s'operer,sous votre administration, des oeuvres merveilleuseset un progrds trds sensibleen toute chose; la nouvelle supdrieuretrouvera une condition financidretrds bonne, et, ce qui est le principal, une communaut6ferv€nteet qui se multiplie chaquejour. . ." A Dieu de ratifier cette ben6diction et de sourire e notre reconnaissance dansles sidcles6ternels! 227 L'AUTONOMIE LOCALE DE L'OEUVRE 1927 - 1930 SEPTEMBRE1927 Ebction d'une sup6rieureissuedu terroir nicol6tain l,e 3 septembre1927,notre Communauti salue,pour la premilre fois, comme Superieure,I'une de ses professes,une fille du terroir nicol€tain, enla p€rsonne deNotreTrdsHonor€eMdreAnnieB6liveau, responsabledu Noviciat depuis trois ans et Assistantede Mdre Dagenaisde l92l d 1924. En effet,depuisla fondationen 1884,lessupdrieures de I'Hotel-Dieu d'Arthabaskasont toutes venuesde Montreal, disignCesa cet effet directementpar la Maison mdrejusqu'en 1912,date d laquellenous quela Supirieuresoitchoisie avonsvu queI'Ev€que de N icoletrCclame parmi lesSoeursd'Arthabaska. De l9l2 i 1927,les SupCrieures serontdes Soeursvenantde MontrCal mais ayant oeuvre I Arthabaska depuis de nombreuses MdreDagenais ann€es: de | 912i | 918,MdreLachapelle de | 918d I92l, et e nouveauMdre Dagenaisde l92l it 1927. Cette fois, en 1927,Mdre Annie B6liveauest originaire de StWenceslas, dansle diocdsede Nicolet.Entr6eau noviciatd'Arthabaska em I898,Soeur86liveauprendle sainthabitd I'dgede20ans,le6juillet 1899,et elle fait professionle 30 juillet 1900entre les mains de Son Excellence Monseigneur E. Gravel. En jetant un regard sur le pass€de notre pauvre Hotel-Dieu,si chancelantdepuis nombred'annies,n'est-cepas I'heurede consigner ici, qu'il a fallu quarante-troisann6esde ddvouementgdndreuxet de pour persdv6rant secours desmissionnaiies, venues de la Maison-mdre, profonded consolidersesassises. Donc, gloirei Dieu et reconnaissance qu'inspirele souvenirde la chdreMaisonmdre,telssontlessentiments ce trois septembre1927qui marque,d sa manidre,un tournantdans notrehumblehistoire. Cette situation historiques'expliqued'ailleursd'elle-m€me; selon le Droit Canon, lesConstitutionsr6vis€es en 1924exigentalors40 ans accomplisd'age et l0 ans au moins de professionpour exercerla fonctionde sup6rieure. De plus,la soeurdoitetrechoriste. SoeurAnnie 228 responsabili86liveauestdonc la premidrei sequalifiera assumercette ti, i Ia grandejoie de la Communaut6localed'Arthabaska. Et c'estainsiquenotreoeuvrehospitalidre de 1927,danssavieau jour le jour, et sansplus de transitions,avancera,commepar le pass€, selonle 916du Dieu invisiblequi, pour le plusgrandbiend'unchacun, melele travail au repos. Les "BienheureuxMartyrs Canadiens" 1927,a \eu unec€r6monie Le l6 septembre de Prised'habitdans laquellefigurentleshuit postulantes, ditesci-devant, "desBienheureux Martyrs Canadiens".De ces huit novices,six feront professionen septembre1928:SoeursAddle Boucher,JeannetteCarrier,Sainte(RosildaHoule).AlmaTalbot.EvaSdvigny Th€rdse-del'Enfant-J6sus que cetteferventejeunesse qui ne et CoronaCdtd.Quel dynamisme ddsire qu'une chose:servir les pauvreset les maladesen tant que Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph! Mme P.-L. Tousignantd6cidei I'H6rel-Dieu Le 24 octobre1927,s'6teintpaisiblement en notreh0pitalMadame pensionnaire P.-L.Tousignant,v6nirableoctogenaire, d l'Hdtel-Dieu depuisdix-septans. Digne compagnede Monsieurle sh6rif P.-L. Tousignant,dont nos Annalesont enregistrd lesbienfaitset lesdons multiplesenversnotre Hdtel-Dieu,elle ne cessede nous continuer jusqu'asamort lesdonsdesa96n6reuse lib€ralit6. Nousnousfaisonsun devoirde reconnaissance d'unir dansla mort cesdeuxnomsqui nous furent secourables au m€metitre ici-bas,et noussupplionsle Divin Compensateur de touteschoses, de leuraccorderld-haut,lesmagnifiquesr€compenses promisesdternellement aux "b€nisde son Pdre" Monseignenur Brunault,venuii Arthabaskapour assisteraux fun6raillesdecetterespectable ddfunte,tanteet mereadoptivede Monsieur le Chanoinel-. Hdbert.cur6 de la Cathddralede Nicolet,profitede I'occasionpour faire une visiteau cloitreet saluerpersonnellement notre bien-aimde Mdre B€liveau, pr6c€dent. 6luedu 3 septembre Ses parolessontbiende natured apporterau coeurdecette encourageantcs nouvellesupdrieure: "Forceet Consolation". RayonX et physioth6rapie en 1927 Les La mort creusedesvidesdanslesrangset danslesdemeures. laissds vacantspar suitedeson appartements dc MadameTousignant, a I'installalion d'un ainsiquedeuxautrescontigus, d6cds,sontaffectds, avecsalled'attente RayonX moderneet d'unesallede physiotherapie s'impose, I'ancienRayonX et sallede consultation. Cetteam6lioration ne rdponsantplus aux besoinsdu moment. L'initiative de celte sont au crdditde notrebon installationaussibien que lesddbourses Docteur GeorgcsC6t6, i qui I'Hdtel-Dieugarde une si profonde gratitudc. La g6n6rosit6de I'abbeC.-8. Joyal Commc dcrnierdv€nement de cetteannee1927.nousavonsd un donde$ I ,000.00 d fondsperdusregude mentionner au24 novembre, 229 MonsieurI'abbdC. E. Joyal,cur6de Saint-Nobertd'Arthabaska,qui en est e son sixidme mille ainsi consacrea notre H6tel-Dieu. Bont6 touchanteet admirable96n6rosit6appelantla plusvivereconnaissance! 1928 Les premiersmois de 1928 Messagerde paix et de bonheur,le moisdejanvier de I'annie 1928 nousapported son d6but, les magnifiques,les princidres6trennesdes bienfaiteursaccoutum6sde nos vieillardset de nos orphelins. Nouvel octroi et legstestamentaire Mars et avril nous rtservente leur tour des faveursde premier ordre, d savoir octroi de $2,000.00du Gouvernementprovincial, obtenu par I'entremisede Monsieur le Ministre J. E. Perreault, un bienfaiteurddjd cit6 de I'Orphelinatet des pauvres;secondement, legstestamentaire de MonsieurJ. H. Mailhot de don de $1,500.00, Victoriaville,hommede bienqui semontretoujourspleind'int€r€tpour nos oeuvres. Retour i Montr6al de Soeur Hurtubis€ Mai 1928apportera la tristessedu ddpart de Soeur Hurtubise. rendud'excellents Aprdsavoir,pendantplusdetrenteans(1897-1928), sanscompter,notre servicesd notre Hdtel-Dieu oir elle s'estd6pensee bien-aimdeSoeurHurtubise,venuede notre Maisonde M ontrdalaprds six ans seulementde vie monastique,d€sire maintenant respirer I'atmosphdreb€ni de son berceaureligieuxet lui consacrerles forces ultimesde son ardentenature.Le souvenirde notrc bonneSoeur Hurtubise resteracher i I'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Le culte de la m6moiredu coeurnousen fait un devoir commela reconnaissance un besoin! D6cis i Montr6al de la derniire de nos Fondatrices Le 29juin 1928,au cherHOteFDieu deMontr€al,la mortporteson glaive et conduit d la solitudedu tombeaunotre trds honor6eSoeur GeorgianaBeauchamp6gie de 80 ans, premidredepositairede notre maisonet dernidresurvivantedesv6ndr6es Pionnidresqui,en 1884,sont venuesjeterlesbasesdenotreFondation.Natureardenteetddvoude, elle a travaill6 avectoute la force de son ameet l'6nergieindomptable de notre oeuvrenaissante. dont Dieu I'avait dou€e,au ddveloppement Aprds I'avoir entoureenous-memes de soinsdivouds pendantquatre ans,elle retournee son berceaureligieuxoi ellecontinuei sesignaler au servicedu bon Maitre par son esprit de sacrifice,son divouement sansbornesi Dieu. aux Dauvreset d sa chdreCommunaute. A cetteoccasion,notie Communaut6adressed la Maison-mdreles notes €mues de son impdrissablegratitude enverscette mdritante ouvridreen offrant, pour le reposde soname,le m6ritede nospridreset bonnesoeuvrespendantun moisentier,en mCmetempsquesont payds aux m€mesintentions,les honorairesde messesdites gregoriennes. pournous,la page Meresrestera, L'histoiredesvertusde nospremidres 230 belleentretoutes,en mgmetempsque l'6crinprecieuxot\ la faiblesse d6faillante pourra puiser, aux heuressombreset difficiles. force et courage,grandeurd'6meet magnanimit6. La Croix du Mont SGMichel Le 2 novembre1928,cejour desM orts,qui estsanscontreditcelui du souvenir,brille aujourd'huidans nos Bois-Francsd'un 6clat inaccoutume. C'est que ld-haut,dans les airs, se ddcoupepour la premidrefois, lumineuse dansI'espace et dominant,juste en facede la fidrecimedu Mont St-Michel,la croixdesBois-Francs, I'Hdtel-Dieu, de nosr€gions. 6rig€ei la mdmoiredesvaillantspionniersd€fricheurs Cette croix lumineuse,comm6morative du premier c€ntenairede ddfrichement de nos r€gions,est due en majeurepartiedu moins,d MonsieurI'abbeC.E. Mailhot, plusieursfois cite dejd,historiendes patriotique,vibred'6motions Bois-Francs et dont I'dme,6minemment €veillantdeleursfermescoups devantla vaillance despreuxd'autrefois, de hachel'6chode la for€t viergedevenueplainefertile.La Croix lumineusesera d€sormaisi l'honneur,rappelantaux gendrations presentes et futures,lesfortesvertusdesancetresque le bon Dieu s'est plu d b€nir. 1929 Le Jubil6 universelde 1929 Mais ddjd,I'ann6e1928s'estenfuie.. . faisantplacei 1929qui apporteau 6 janvier,commep16mices desbdnddictions du Seigneur, faveurd'un Jubilduniverselpour la chretientd. C'est I'extraordinaire et jubile! tout I'universcatholiquequi tressaille Comme nous y invite notre digne Archev€quede Qu6bec,Son Excellence cetanniversaire le CardinalRouleau,nouscomm6morerons et de lendre "avecles sentiments de foi vivanle,de sainteall€gresse ddvotion qui conviennenti des fils comprenantla grandeurdes pr€rogatives et sesouvenant des confdr€es au Pdrecommundesfiddles, bienfaitsregusde sa paternellebienveillance.. ." Saint-Augustinnous arrive de France Le 30 mars 1929,nous arrive de Franceune statuede Saintquenousallonsddposer, Augustin,hautededeuxpiedsquatrepouces, de notrehumble selonle motif premierde savenue,surle maitre-autel le chapelledont il estle patrontitulaire.Pa-rce geste,nousrdalisons NotreEvdqueexprim6i sadernidre d6sirde SaGrandeurM onseigneur visite,et nousrdpondons enmemetempsi I'undesplusfilialsbesoins de nos coeurs,car depuislongtempsil tardei notrepi6tdde fairecette intronisation. B6n6diction de la Croix du Mont Saint-Michel Le l6 juin 1929constitueunefetemdmorable danslesAnnalesde parla Mnedictiondela Croix lumineuse I'Histoired'Anhabaska, erigee en octobrederniersur le Mont Saint-Michel: zJl "Sousunsoleilbrillant,dansundecordetoutemajeste,nousdisent desBois-Francs, lescomptes rendus,lesfetesdu ccntenaire de la et dela SaintJean-Baptiste, se Bdnediction de la Croix lumincuse i la foi et A h patrie." sontderoulds commeuneapothCose part,nousavonscontribuiau compldment de Pournotremodeste cettefeteinoubliableen dressantun Banquet,le midi et le soir du 16 juin, pour lesMessieurs du Clerg6. Adieu i Soeur Am6lia Godin L'une d'entrenous,notrechdreSoeurAm6lia Godin, s'enestall6e, chanterdansle en septembre1929,en la fctedeSaint-MicheFArchange, ciel, les Mis6ricordesdu Seigneur.Nous citons ici un des plus beaux traits de sa notice biographique: peudejours, elle I'onpeutdire:en debiend'autres, "D'elle,comme a fourniunelonguecarridrc!" Vaillante,€nergique,resolue,sescourtesanndesde vie religieusesont jamais,de toutesde d€vouement.L'apret6de la lutte ne la deconcerte sortequ'ellepourra dire, avecsincerit6durant sadernidremaladie,une cardiopathiemal compensiequi la terrassebrusquementd'abord,pour la prdparerlentementensuite,A h rencontredivine: "J'ai combattu,travailldet souffert,enfinje puisallerrcjoindrc monJdsusdansla Patrie." Elle 6tait dgeede 34 ans, dont 14 ans de vie religieuse. 1930 Proj€t d'un nouvel h6pital [r 14 janvier 1930,Mire Thibault, accompagniede nos chdres SoeursOuellet, d€positaire,et Kirouac, hospitaliereen chef, partent pour Qu€bec,visiter les hOpitaux de cette ville en prevision de la constructionprojet6ed'un nouvelhdpital.Ellesnousreviennentle l8 au serviei la Communaute,ot midi. La collationdeschdresvoyageusesest elles peuventlibrement satisfairenotre curiosit6en nous donnant le compte rendu de leur voyage: bon accueil partout, pied-d-terrei I'HOpitaldu Sacr6-Coeuret i I'Hdpital du Saint-Sacrement de Qu6bec oi elles regoivent la plus fraternelle hospitalit6; visite des autres hdpitauxde la ville, but de leur voyage,enfin leur retour au monastdre, heureuses et reconnaissantes. 232 D6cis i Warwick d'un bienfaiteurde I'H6iel-Dieu Le 2l janvier 1930,la mort vientcueillirpour le ciel,le regrettd M onsieurJ. E. Gravel,curede Saint-Mddard de Warwick,et il estjuste perdalorsun Pdre,I'HOteldedirequesi le bon peuplede cetteparoisse perd,poursapart,un Bienfaiteur qui neI'oubliepas Dieu d'Arthabaska memedevantla mort. De par sesdernidresvolontes,tous sesbiens Hospitalieres" et aux reviendront,d part 6gale,aux "Religieuses 'SoeursGrisesde Nicolet"."Toujours I'Ami du pauvre",commele doux etaffabled l'6garddetous,il dut entendre au disaitsonbiographe, detous sortirde I'exil,Ie doux"Veni" promisaux "BonsSamaritains" parcequetu as6tdbonpourles "Viens,bonet fiddleserviteur, lessidcles: miens,entredansla joie de ton Seigneur".Puissesonsouveniretree jamaispresentparmi nous! provincial du Gouvernement Un octroi de $100,000 lesprojets6laborisdepuisaoOt Le moisd'avrilI930voit ser6aliser expresse deMonsieurleChanoineL.-A. dernier,alorsquesurdemande provinle Gouvernement Cdtd,notreddvou€Superieureccldsiastique, de I'honorable J. E. Perreault, voteune cial.grdced I'appuibienveillant enfaveurd'unagrandissement e notrecher sommedecentmillepiastres H6tel-Dieu.lnutilededirequetouteslessoeurscroientun momentque le reveancestral,cheri chacunede nosMdres,va serCaliser:I'Crection Mais,de m€mequ'en1924,lors de la construction d'un monastCre. de I'OrDhelinat.le Monastdreconvoiti est sacrifi6:cettefois encore.la Communautd s'oubliera devant I'exiguit€ des locaux affect6saux d'un corpsde logisspdcialement destindd maladeset la construction arr€tie. I'HOpitalseraddfinitivement Octroi port6i $t50,000 DevantI'obligationd'acheterun emplacement voisinde I'H6telDieu pour rraliser cette constructionen conformiti avec les normes provincial,toujoursavecI'aidede d'hygidne exigies,le Gouvernement M onsieurJ. E. Perreault,portebientotI'octroiconcid6d $ 150,000.00. Choix d'un rrchitecte,d'un entrepreneur Le choix de I'architecte se porte sur MonsieurL. N. Audet de Sherbrookeet MonsieurHenri Levasseur de Victoriavilleest retenu pour cestravauxde construction, qui d6butentle commeentrepreneur 28 avril 1930. Tout le longdesjours,de robustes brascreusent lesolet,pierrepar pour la rialisation de l'€dificeprojeti. pierre, posentde solidesassises Le printempset fete 1930voient les ouvriersd I'oeuvrepour la constructionde cet hdpital qui s'6rigeprogressivement, au rythme des travaux des divers corps de mitiers qui s'y succCdent. Quelle belle pour qui seconcr€tise diversionpour lesHospitaliCres enfinle r€vede leur vie.On peut penserque le chantieren construction aura regude multiplesvisitesde la part de cesdernidres,m€mela "cl6ture" ne constituerapas pour ellesune contrainted cesvisitesde leur futur h6Dital. ZJJ Fin du sup6rioratde Mire B6liveau Au cadrandessidcles,I'heuren'arr€tejamaissamarcheet d6ji elle marque,avecseptembre1930,le derniersoir du termede sup6riorit6de notre tres honor€eMdre Bdliveau.Jetant un regardreconnaissant sur les sillonsencoreouvertsoi, trois ans durant, elle a jete une semence fCconde,redisonsla paroleinspirCedu Prophdte:"Dieu estadrnirable danssesOeuvres".B6ni soit-Il i jamais! P€ndantcetermede troisansdusupiriorat deMdre Beliveau,onze nouvellesprofessessont venuesformer une reldve toute pleine de promesses pour I'avenir.Dieu bdnitvisiblement cetteoeuvrehospitaliere malntenantautonomeDar sesressources humaineset materielles. 234 LA CONSOLIDATION 1930- 1947 235 L'OEUVREEXTRAORDINAIRE DE MDRE THIBAULT 1930- 1936 SEPTEMBRf,T93O MCre Marie-BertheThibault, sup6rieure Le regard de J€sus,le memequi, il y a des sidcles,se posait sur Pierreet sur Andr€ pour en faire desp€cheursd'hommes,sepose,au matinde 3 septembre 1930,surnotredigneHospitalidre enchef,Soeur Marie-Berthe Thibault,pour en faireuneMdreselonsonCoeur.Et la fond de sondme, m€mevoix dejadis,cellequi remuaI'ApOtrejusqu:au r€pdteau coeurde la nouvelleilue: "Paix mesagneauxet mesbrebis!" par nos Novicede 1912,form€epar consCquent a la vie religieuse, MdresLachapelleet Dagenais,c'estdonc trCshonor6eset bien-aim6es sur les m€mesondes bienfaisanteset tranquilles que continuera A voguer,commepar le pass€, notrebarquehospitaliere. Plusquejamars cependant,la mer esthouleuse,lecielgrosde nuages.. . La construction et qu'il faudra i tout prix et de I'hopitaldont lesbasessonta peinejet€es, sur le champ,poursuivreun an durantjusqu'i completachevement, voili la tdche humainementredoutable,accablante,qui, de tout son poids, alourdit presentementle fardeau du sutsriorat. La nouvelle Superieurene I'ignorepas.Dans un coup d'oeil, elle entrevoitI'avenir avectoutessesperip€tieset, devantles exigencesdivines,elle €crit: "Monseigneur, e Nicoletpour medit avoirt6l6phond Ma SoeurI'Assistante triennale deccmatin. Vousfaireconnaitrcle resuhatdel'4lection quevotreH6telPar cons€quelt, voussavezd€jd,Monseigneur, commesup€rieure, la plus Dieu d?rthabaskaa prdsentement pauvrede vosenfantsen exp€ricncc et en venu. jeconnais annees Monseigneur, dcpuisdelongues Cepcndanl, et etjc viens,entouteconfiance la bont€dc votrecoeurpaternel, s0redu simplicite,mbgenouillersousvotre main b€nissante, toujoursi I'cnfantle plus bienvcillant accueilqucvousaccordez necessiteux devotrebercail. 237 Nos prdsentes constructions,tout en s'effectuantau mieux,je crois, grace au zele inlassablede Monsieur notre Superieur d€ ecclesiastique, alourdissentpourtantencoreles responsabilit€s la chargequi vient de m'incomberde par la volontd divine;aussi, tout en voulantprononcerun g€n€reuxFIAT, plusquetoutautre, je reclamefilialementvotre iout premierappui et vos cons€ilsen tout ce qui touche le bien spirituel ou temporel de la chere Communautequi vousdoit la vie, et dont le bon Dieu mc confi€la Veuillez etre assure,Monseigneur,de ma fidele dircction. obdissance i suivreen touteschosesvos Daternelles directionset daignezagr€er,etc. . ." MAre Marie- Berthe Thibault, supdtieurc-administraI i e ?n I 930. Monseigneur Brunault ripond aussitdtA Mdre Thibault: "Tout en gardant de la Rdv€rendeMdre B6liveaule meilleur de souvenir,je me r€jouisde volre nominationcommesuperieure notre cher H6tel-Dieu d'Arthabaska,et je vous en f€licite bien sincerementet bien cordialement. qui Il est tout naturel que vous redoutiezles responsabiliies vous tombent sur les€paules,maisle bon Dieu ne vousdemande qu'unechosepourvousaiderilessupporter vaillammcnt, c'estque voussachiezvousconstituerun instrumentdocileentresesmains et quevoussoyezunefille de pridres,trdsd€voteau Saint-Espritet d sa trCschasteEpouse,Ia ViergeImmaculde. 238 ll n'y a pasA en douter, l'elections'estfaitc l€gulere et, des lors, c'estDieu qui vousa choisic,ct vousavezle droit de compter sur sonalsistanceet saprotection.AvecDieu, rien n'estdifficileet tout arrive A bonnefin!. . ." Disons tout de suite que Son ExcellenceMonseigneurnotre Ev6queconnait la -richenature,lesdonsmagnifiques,lestalentsvariCs dont est dou6e I'Elue du Seisneur.Tel le ch€nesuperbedestinCd dominer mais plus encored pr-otdgeret A abriter; telli apparaitMdre Thibault, dont la force d?me 6galela bontddu coeuret en qui le lierre peut trouver un appui, comme le roseau,une providence. La distribulion des emploisannuels Comme la distribution des officesest le premier evCnement que comporte I'annCemonastiqueaprdscelui de l'dlectiontriennale,c'est par li que s'ouvrira la premidrepagede nos annalesde 1930. emouvanie toujours,du 4 septembrc "La journ€em€morabb, est pass€e, 4crit-on,au soir de cejour. La distributiondesemplois vientd'avoirlieu,Touteslesfiguressontrayonnantes ei sembleni refleterla plus parfaiteconformitC au bon Vouloirdivin.Tout entidresmaintenante I'oeuvledu Scigneur,et d€sireuses de par soulager notrebonneMCreThibaultenlui allegeant lefardeau pleinet joyeuxdu devoirassign€, I'accomplissement c'estavec quenousnousdonnerons quelebon bonheur sansreservedtoutce Maitredemandera de nous.Joieou souffrance. tout seraac€cDtd de la mainfraternelle deJesus." Mois paisibles Les mois d'octobre,novembreet d€cembre1930ne nous ayant apport6que desjours paisibles,ne diffdrenten rien, pour ainsidire, les uns des autres, comme fattestent deux lettres successives de Son ExcellenceMonseigneurBrunault, en novembreet ddcembrel93l conquesen cestermes: '. quevos travauxde construction Heureuxd'apprendre se poursuivent gCnerale, toujoursd la satisfaction et quevotre"pctitc barque"voguepaisiblement aujour lejour,j'en benisle Cieletje prieDieudevouscontinuersesfaveurs., ," 239 l93l ler posteradiophoniqueau Vatican Nousvoiciau I2 fivrier 1931.Le mondecatholique cdldbre aujourd'hui le neuvidme anniversaire du couronnement deSaSaintet6 lePaDe PieXI, comme266imePontiferomainet VicairedeJ€sus-Christ surla terre.Ce l2 f6vrierl93l fera6poquedansI'histoiredesages,maisdans qu'ellesoit.Nous la ndtreaussi,il aurasapaged'honneurtout modeste avons le bonheur de consignerdans nos annalesun iv€nement qui serattached ce9dmeanniversaire extraordinaire du couronnement qui emerveille de Sa SaintetiPie XI, evdnement le mondeentieret fait exulterdejoieI'univers catholique: I'inauguration par d la cit€Vaticane, le Papelui-m€me, d'un posteradiophonique, et ainsi,irradiationsurles ondes€th6rees, etjusqu'auxconfinsdu globe,de la voix du Saint-Pdre. Certes,6venement extraordinaire s'il en est un: la voix du SainrPdrese fait entendre!Elle a p6netrejusqu'ennos murs! Rang6es au qui sontauxdcoutes, nombredesmillionsd'auditeurs nouspouvons, et dansquelsolennel et respectueux silence, recueilliruned unelesparoles du Saint-Pdre, et recevoir, de la bouchemCmedecetauguste Pontife,la 'Urbi et Orbi" qu'il adresse b6n6diction au mondeentier. Bienveillancedu Docteur GeorgesCOt6 Noussommes loin de songer,au matinde cejour,i lajoiequi nous attend.. . Nosdesirssontbiendevantle Seigneur, selonl'expression du psalmiste, maisqui e0t osecomptersur ce bonheurinesper6? Cepenjustementdanssajubilation,le dant,commeunepostulante le rappelle bon Dieu qui aimed r6compenser au centupleceuxqui ont tout quitt6 pour Lui, preparetout en silence. . . Versneufheures a.m.,d la grande surprisede toutes et de chacune,Il nous envoie un bienveillant ambassadeur en la personne de notreexcellentet ddvouemddecinen chef, le docteur GeorgesC6t6. En un instant, une radio est installi a notresalledecommunautdpar monsieurWilfrid Verville,frdrede I'une de nos soeurs,lequelaccompagnele docteur C6ti, et, d 10.45heures, nousavonsI'illusiond'€treaux piedsdu SaintPdfe.. . SaSaintete parle en latinpendantdix minutes.. . il noussemblequel'€motionde savoix trahit l'6motionde son coeur. Immediatementaprds le discoursdu Pape, un bref r€sumdde I'allocutionpapaleestfait en plusieurslangues. Le traducteur frangais s'exprimeen ces termes:"Le Saint-Pdrea envoy€au monde, par la radio, un message.ll s'estadressdd la hi€rarchieeccldsiastique, aux missionnaires, aux religieux,i tous les fiddleset aux dissidents; aux gouvernants et aux peuplesi aux richeset aux pauvres, aux ouvrierset aux employeurs; aux affligdset e tousceuxqui souffrent.ll a souhaite d tous,la paix,la paixdu Seigneur, et il a donn6la bdnidiction"Urbi" et "Orbi". Hommageet gratituded notre bon docteurC0t6et a Monsieur Vervillesi visiblement heureuxde nousfaire Dlaisir! 240 Travaux de ddmolition En mars 193| , I'on commencea d€molir d la salleSaint-Joseph.Le mur de s€parationtombe, et Ie long corridor de la maison neuvenous apparait!. . . Puis c'estle tour de la salleSainte-Vierge.La grandeniche de la Viergebien-aimdede nos chdresvieillesn'estpas6pargnie.Il nous fait peinc vraiment de la voir andantiesous les coups devastateurs. C6r6moniesde vie religieuse Le l5 mars. Monseigneurl'6v€que pr6sideune double c€rdmonie de prisc d'habit et de profession.Sept heureusesoccupentles places d'honneurau milieu du choeur:une noviceet six postulantes.Monsieur le chapelainN. Pepin, avec I'onction qui lui est familidre, prononce I'allocution de circonstance.et le chant du TE DEUM cloture la c6rdmonic. Aprds le ddjeuner pris au parloir, Son Excellence entre a la Communaut6. accompagn6ede monsieur notre chapelainet de monsieur I'abbdG. E. Roberge.cerdmoniairede l'6v€ch€.Aprds nous avoir engagdesir remercierle bon Dieu et d le prier beaucouppour tous les besoinsdu diocese,il nous quitte en nous octroyant, comme touJours, un magnifiquecong6,ii prendredans la semainede Quasimodo.Dans I'apris-midi, il visite notre nouvelleconstruction,nos petits orphelins, nos vieillards. A cinq heures,Son Excellencenous a quitt6es: une magnifiquejournde s'est€coul6e.. .! L e 1 9 m a r s1 9 3 1 . . Puis, I'on touche au l9 mars, f€te de notre glorieux Pdre Saint Joseph.C'estla f€te desf€tes,celleld! Elle revCt,cetteann6e,un cachet avecd'autant plusde ferveurque inaccoutum6:oui, nous la c616brerons nous devons plus d'actions de gracesd ce bon Pdre pour la paternelle protection dont il ne cessed'entourer notre chdre maison, et surtout I'assistancetangible accorddeau cours de la construction de notre h0pital. Les premidreset les deuxidmesv€pressont des plus solennelles; grand-messed huit heures,comme d'habitude,et pelerinagetraditionnel sous le jet des lumidres€lectriques,le soir, A six heureset demie. Deux religieusesde I'HOtel-Dieu de Nicolet, les r€vdrendessoeurs Cayer,assistante-g€n6rale, et Gouin, depositaire,de passageici, sefont fete d'accompagnerpieusementnotre trds honoree Mdre, et leurs silhouettesgrisesferment le long cortegedes hospitalidres.Encore une inoubliablejourn6e d6jd perdue dans le passdmais dont Ie souvenir demeure. Mars. avril. mai l93l Mars s'€coule.. . Avril passed son tour. . . Mai, au parfum lilial nous apporte la douceur du souvenirde Marie. Une realisation de plus. . . un hommage nouveau d notre celeste Mdre: notre construction touche e sa fin! les nuagesse dissipent,les ombres fuient, une aube radieuse se lCve! 241 I er mrlade du nouvel hdpilal f)ds Ie 3 juin I931, I'afflucncede maladesoblige I'hospitalidreen chef i trouver refuge,pour un de sespatients,dans le nouvel hdpital. Monsicur Raymond Paradis,de Victoriaville,un de nos convalescents, est tout heureuxde pouvoir tenir le premier rang dans les registresdu nouvel h6pital. Il c€de donc volontiers sa place au nouveau venu et s'intallca la chambreI I du d6partementSaint-Antoine,y passeIa nuit, puis un jour, puis dcux, enfin il y termine agrdablementsesdernidres s e m a i n e ds ' h O p i t a l . Ainsi. chaque malin. desormais.juste e I'heure oi commencele travail delr ouvricrs. J6sus, l'Architectedivin. viendra sous ces murs inachev6s.benir et lcs mains qui peinent €t la pierre que I'on taille. Puissclc tout se terminer rapidcmentet contribuerddslors, selonsafin, ii la plus glande gloire de Dieu et au salut de la pauvrehumanit6.C'est notrc espoir et notre desir. ll n'y aura plus de soeursqu6teuses! Des ddsirs!qui n'ena pas.el de legitimesparfoislC'estDieu qui les fait naitrc. croitre et grandir. l-a r6alisationde I'un d'enire eux vient d'apporterjoie et bonheur au monastdre."A partir de cejour, I I jurn l93l , lcs petitcssoeursde I'HOtel-Dieune serontplus"qu€teuses",mais simplcmcnt pauvres en esprit et en vdrit6!. . . Nos constitulionsne comportent nullement I'usagedes quCtes.et ce n'est qu'un extreme besoinqui. lesayant fait naitre,a d0 de meme,lesfaireaccepterjusqu'd publiqueesten pleinevigueur date. Prdsentement. la Loide I'Assistance et favoriseraI'hospitalisationdes pauvres,tout en nous dispensantdes quetesd domicile par nos soeurstouridres. Vraimcnt, il y a lieu de se r6jouir. Le nouvel h6pital. desormais. rechmera plus de bras et, gracea Dieu, ils seront lA. La Providencey a pourvu. Certains extraits d'une lettre de notre trds honorde Mdre Thibault, adressde d Son ExcellenceMonseigneurBrunault de Nicolet, en juin 1931,offrent des explicationsint€ressantes a ce sujet: ". . . Messieurs lescur€sde paroisses la n6tre,quej'aieu avoisinant I'honneurde consulterpersonnellement e ce sujeten profitant discrCtement de leur passage d I'H6tel-Dieupour demandede placement de quelquepauvre.m'ontassuree de leur bienveillant appui prdsdesConseilsMunicipaux,soit ceuxde Victoriaville. mois.qui depuisun an, et Saint-Paul de Chester, depuisquelques ont tranch€ eux-memesla questionen plagant. pour leur part personnelle,tous leurs pauvres sous la "Loi de I'Assistance publique";Princeville a ena agidememepourI'unedesespauvres, I'automne dernier. En outre,l'6tatdecomptequenousauronsI'honneurdevous presentersous peu, vous dira, Monseigneur, grAcesen soient renduesd Dieu, que, toutes ddpensespay€espour le coot et I'ameublementde notre nouvel h6pital, notre budget restera probablement sansun soude dette:notreameublement ayantitd pay€,pour la majeurepartie,par desdons particuliers. 242 Votre paternelleautorisation de discontinuer les quetes, Monseigneur,nouscombleraitdejoie, et nousosonsespdrercettc qui nous secourutavectant de faveurde la mememain g€n€reuse tendresse aux jours de notre penibleinfortune.. ." Et MonseigneurBrunault sanctionneavec bonheur la rdsolution du Chapitre en date du I I juin l93l: 'M'en rapportant au jugement et d la sagessede monsicurle Chanoinc.cur€, et desmembresdu Chapitre,j'approuvejusqu? nouvelordre et je sanctionnela susditeR€solutioncapitulaire." I? rcuvl h6pital de l%l, A droit?. L'h0pitalde l93I Le 5 ao0t l93l , nousassistons a h bdn€diction de I'hdpitalneuf. Disonstout de suite que cet hdpital modernede I93l compte52 nouveauxlits pour lesmalades et il estdivisecommesuit:la maieure partiedu rez-de-chaussee estaffectdeaux malades ou indigents vieillards, et I'autrepartieforme un pelit pavillond'isolementpour lescontagieux: le I er €tagecomprend,outre le servicede I'administraliong€n6rale,les d€partementsde physioth6rapie,d'6lectroth€rapie, laboratoire,pharmacie, salle de consultationet le dispensaireanti-tuberculeux;le 2e 6tage,nomm€ dipartement Saint-Antoine,comprendchambrespriv6es.salleset solariumpour les messieurs. soit 2l lits; le 3e'etage. departement Sainte-Elisa beth.comprendla memerepartitionde 2 | lits 243 pour lesdames;enfin, le 4e6tageestaffectd,partied unematernit6de l0 lits et autant de bassinettes, appeledepartement Sainte-Marguerite, partie aux sallesde chirurgieet d'anesthesie. La construction de cethdpitalde 1931,entidrement a l'€preuve du ycomprisI'achatdela propridl€Lavigne, feu,a co0t6$225,000.00, dont provincial,auprdsduquel $150,000.00 octroyespar le Gouvernement qued'influence I'Honorable J. E. Perreault appuyaavecautantd'int€rCt pr6ponddrante la demande par de secours, faiteau nomdeI'Hotel-Dieu monsieurle ChanoineL. A. Cdtd,sup6rieureccldsiastique. C'est,en bref,un hdpitalmoderne,tel queI'ontddsirenosMdres, depuisleurvenueen octobre1884,et pour I'existence duquelellesn'onl rien n6glig6! Le personnelde I'H0tel-Dieu En ce 5 ao0t 193| , I'H6tel-Dieud'Arthabaska compteexclusiveparmi sonpersonnellrospitalieraffect6tant au soin mentdesreligieuses desmalades et desvieillardsqu'dla gardeet d l'6ducation desorphelins. hospitaliCres formentun totalde88ainsir€parties: Cesreligieuses 45 soeurschoristes 22 soeursconverses 7 soeurstouriires 9 novices 5 postulantes Des45 soeurschoristes, 39 sontgarde-malades dip16mies d'hOpital, quelques-unes de I'H6tel-Dieude M ontr6alet leplusgrandnombre de I'Hotel-Dieu d'Arthabaskadont la formation professionnelleest assur€e localement depuisI915. laiquestravaillentavec les religieuses Deux garde-malades aux soins directsdes malades,dans le d€partementd'obst€trique,les pendant religieuses n'€tantpasalorsautorisees lesaccouchees d assister la periodedite d'accouchement. les soeursgarde-malades Les autressoeurssecondent dansles services connexes aux soinsdesmalades, soitI'alimentation, I'entretien m6nager,la buanderie, Ie potager,etc. pour la plupartanciennes Une vingtainede servantes, orphelines, assistentles religieuses dans leur travail de d€vouement auprdsdes maladeset danslestravauxconnexes de I'h6Dital. Le personnelm6dical Poursapart,le personnel m€dicalestau nombredeonzem6decins qu'e directement attach6s d l'hOpital, lesarchives localesnoussignalent y ont pratiqu6leurprofession, m€decins cettedateenvirontrcnte-trois pourdespdriodes plusou moinslongues depuisla fondationdeI'HOtelDieu en I884. Cesonzem€decinsdesann6es1930s'inscriventd titre de pionniers ici leur dansI'histoirede I'Hdtel-Dieuet c'estun honneurd'v consisner nom et leursanndesde servicemddical: - 1940 1888 Dr Edouard-Tancrdde Belleau Dr Philippe-Antoine Brassard 1905- 1948 Dr Georges 1906- 1940 C0td 244 Dr J.-P.-H.Massicote D r J . - BD r o u i n Dr PaulNadeau Dr HenriB6cotte Dr Wilfrid Laroche Dr J. Arthur Ricard Dr Georges E. Roy Dr AlfredRochette 1906- t947 t 9t 0 - t 9 4 t - r950 1929 t920 - 1945 t924 - 1936 1924-1945 19271 9 2 8- r 9 3 8 Bdn6diction de I'h0pital,5ao0l l93l Nous sommesdonc au 5 ao0t 1931.Cettedate s'inscritdansnos annales.pour avoir €crit une page historiquesans pr6cddent;la solennelle bdn6diction de notrenouvelh6pital. Depuisprdsd'un moisddjd,du 6 au l0 juillet 1931,s'esteffectude r6gulidredesddpartements de m€meque le transfertdes I'installation patientsde I'ancienh6pitalau nouveau. Aujourd'hui,un soleilradieuxmet de I'or partout,rehaussant de s'accordent i trouver sondclatce nouvelh0pital,quelesconnaisseurs superbe. Monseigneur Brunault,assistd A neuf heures,Son Excellence de eccl6siastique, Monseigneur L,-A. COt€,etde monsieurnotresup€rieur monsieurl'abbeNo€ P6pin,aumdnier,parcourtle premier6tageen tandisque lesnotes murmurantles parolessaintesdesb6n€dictions, gravesdu chant liturgique d'un nombreuxclerg6 se repercutent harmonieusement dansleslongscouloirsde I'hdpital. jolie danssablanchesplendeur, voit pour Notre humblechapelle, la majest€ descer€monies la premidrefoisseddroulerdanssonenceinte a pour pr0tred'unemessepontificale.Pendantque Son Excellence assistantmonsieurle chanoineJ. S. Poirier,pour diacresd'honneur chapelains, et messieurs lesabb6sUlric Leblancet L6onFarly,anciens pour diacresd'office,messieurs lesabb€sA. B6liveauet A. Bergeron, plus de soixantemessieurs du clerg6,dont plusieursmembresdu formentcouronneau sanctuaire, donnantainsila chapitrediocesain, preuvedeI'inte€t bienveillant qu'ilsportenti nosoeuvres. A meilleure monsieurle chanoineL.-A. COtdrevientI'honneurde prononcerle sermonde circonstance. A midi,touslesmessieurs du clergdprennentpartau banquetservi dans les grandessallesde notre orphelinat,et y rencontrent,outre nos m6decins,I'honorableJ. E. Perrault,ministrede la messieurs Voirie, monsieurWilfrid Girouard, M.P., le docteur A. Lessard, publique,et nombred'autresnotablesou amis directeurde I'Assistance de notreinstitution. gratitude,nousenlonnons Avecquelaccentde particuliere au solr omniaoperaDomini Domino"! de cettejournie le "Benedicite Le passe, commetoujours,etendsonvoilesurtouteschoses, mais nous. nous nous sentonsheureuses. . . Il nous restela douceurde pouvoir d6sormaisoffrir i tout souffrant, une demeure vraiment pourvuede touteslesam€liorations hospitalidre, modernes; aussibien, 245 noussupplionsDieu de fairecroitrenotrezdleapostoliqueenl'6levantd la hauteurdu plusvastechampde I'hospitalisation confi6ddsormais d nossolns. Afin de perpetuer le souvenir de cette lEte mdmorablede la b€nediction de notreh6pitalet de tout cequi s'yrattache, noustenonsa placer ici, comme dans son cadre propre, certainspassages du magnifiquediscoursprononc6par monsieurle chanoineL.-A. C6t6, notrev6n6resupdrieureccl6siastique: "Monseigneur, . . . Il y a quelquesannies,par suitede la constructionde I'ancien vous hOpital,I'Hdtel-Dieuavait traversedesheuresangoissantes. avez it6 alors, Monseigneur,l9 sauveurde cet Hdt€l-Dieu. Les que vous avezfourniespendantplusieurs sommesconsiddrables quevousavezprovoqu6es chezlescur€set souscriptions ann6es,les quelqueslaiques,vos fr6quentesexhortationsen faveur de cette Maison que vous n'avez cessi de couvrir de votre puissante protection; tout cela a non seulementsauve I'existencede cet d'aujourd'hui. maisI'a conduiti la prosp€rite HOtel-Dieu, pourvousdirenotteplus L'occasion estbonne,Monseigneur, cordial merci, pour me faire I'interprCtedes religieusesde cette Maison,et vousexprimernotreplusviveet notreplusprofonde jamais,ici,ce queI'on doit d Votre reconnaissance. On n'oublera Excellence; et touslesjours,monterontversDieu,danscecloitre, de ferventespridrespour votre conservationet votre bonheur. "Monsieurle Ministre, presduquelnoussommes, Le Dieuquenousservonsettout ce nous en avonsdes matin, a toujoursaim€ la reconnaissance; preuvesdans tous les livres de nos SaintesEcritures.Nous par Dieu lui-memeen remplissons donc un devoirrecommande vous remerciant, aujourd'hui,du fond de notrecoeur,pour vos nombreuxet trds grandsbienfaitsen faveur de cette Maison de chariteque vousaimez,que vousn'avezcessede soutenir. pu faire sans vous?Sans les octroissi Qu'aurions-nous de Qu6bec,dont consid€rables et si gdndreuxdu Gouvernement vousetesI'undesmembres lesplus6coutiset lesplusdistingues. Soeurs Mercidonc.Monsieurle Ministre.de la partdenosbonnes et de tousceuxqui s'int6ressent d I'oeuvredespauvres,desmalades et desorphelins. "Mes Frdres. I-'6tablissement de I'H6tel-Dieudansle comted'Arthabaska constructions date de I'automnede I'annde1884.Les premidres en 1885.anniememede la fondationdu diocdse de commcncCrent Nicolet. maisje . . . Je n'ai pasI'intcntionde vousretenirtrop longtemps, voudraisvous dirc briivcmentce quc l'Eglisede Nicoleta fait depuis1885i nosjours. Pendantce temps,I'Eglisede Nicoleta magnifique, beaucoup construit.Ellca batiunecath6dralc un trds 246 des bel6v€ch6,unesuperbeEcolenormale.Ellea bati descolldges, desasilespour touteslesmiseres;orphelinats, couvents,des6glises, hospices,hdpitaux. Un desd€putdsde I'Assembl6e de 1948,en France,a prononc6 cettec6lCbreparole:"Quand la bdtisseva,toutva!" Il yadu vrai lddedans.Les morts ne font guCrede construction.Il n'y a que les vivantsqui batissent.Les constructionsfaitespar notre Eglisede Nicolet prouventsa vitalit6. En construisant,elle s'estenracinee dans le sol. En s'enracinantdans le sol, elle prouve qu'elleest enracin€edans les dmes. . . . Voyezcet H6tel-Dieu,cet hospice,cetorphelinat,cethdpitalsi splendidequi vientde recevoirla b6n€dictionsolennelle deI'Eglise. Ah! Si cesmonumentspouvaientparler, quellesrivelations extraordinaireslquelle incroyablel6gende!et cependantquelle authentiquehistoire! Des souscriptionsannuellesdepuis 1885, auxquellestous ont pris part,richesetpauvres,avecunegin€rosit€ n'ont-ellespasdonn6dans uneseuleannee, €gale.Les kermesses dans le comt6, le montant consid6rablede $9,000.00? On a vu les religieuses d I'oeuvre,on a vu leur d6vouement, leur renoncement,leur zile infatigableenversles malades,les vieillards,lesorphelins,et on a comprisle bonheurd'avoir dansle comtdcettemaisonsi profitableA tous,et I'on s'estfait unejoie de de I'Hdtel-Dieu. coopererd I'oeuvresi admirabledes religieuses Depuis la construction de I'orphelinat et depuis que les maladesdu comt€et d'ailleurssont admisdansI'hdpital,on a pu remarqueruneprogressionfrappantedansI'inl€r€tde nospopulapour lesSoeurs tions pour I'HOtel-Dieu,et dansla reconnaissance hospitalidres. . . . Aujourd'hui,on stst familiarisdaveclessoeurs,maisle respect et I'aifection n'ont oas diminu6: et il se voit ld de vraiesscdnes d'Evangile.Les soeursse penchentsur tous lesmalades,bandent donnentlesremddeset Iesplaies,laventlesyeux,ouvrentlesabcds, le linge, consolenttoujours, gu€rissentsouvent.Un jour, une pauvrefemmedont le fils venaitde mourir, leur disait: "Si vous aviezete ici, mon fils ne seraitpas mort!" que temoignentaux soeursces . . . Que dire de la recondaissance pauvresgens,quelquefoispar I'offrandede lachdvreoude la brebis qui estleur uniquerichesse. Lessoeursn'acceptentpas,maiscette reconnaissance les 6meutprofondement.Uune d'€llesdisait:"lls Sur dix sont bien meilleursqu'au temps de Notre-Seigneur. l€preux,il n'en revenailqu'un seulpour remercier,maintenantils reviennenttous." Mes chdressoeurs, Depuisquarante-sept ans,nousavonsvu toutlebienquevous avezfait au milieu de nous,dansnotre cher comt6d'Arthabaska; nouscomprcnons quecequ'ilya demeilleursur terre,c'estla soeur de Charite. Du plus profondde notrecoeur,nousvousdisons:merci! Merci pour nos pauvres,mercipour nos malades,mercipour nos orphelins!Nous prions Dieu de vous rdcompenseret de vous comblerde sesdons. 247 Que la Mnddiction de Son ExcellenceMonseigneurde Nicolet,votre grandami, votre grand bienfaiteur,attire sur vous, sur votre Maison, sur vos oeuvres,les meilleursdons du Ciel." Faisant Cchoaux dernidres parolesde Monseigneur Cdt€, que nous faisons n6tres, c'est bien le chant ultime qui monte vers Dieu. Merci pour nos pauvres!Merci pour nos malades!Merci pour nos orphelins! des soins de votre paternelle Providence surtous. M€me sicette relation du 5 aoot l93l est deja longue, nous ne pouvons rCsisterd fenvie de reproduire ici int€gralement un article de I'abbdJoseph Rainville, pretre de San Antonio, Texas, qui assistait,le 5 ao0t I93l , i la bdnddictiondu nouvel h0pital. "UH6tel-Dieu d'Arthabaska La ben€dictionsolennelledu nouveauh6pital d'Arthabaska, et sevaresen dont les lignesd'architecturee h foi harmonieuses font un ddifice d'une r€ellebeaut6et que I'on peut classersans tdm6rit6parmi lesplusremarquables du genreen notreprovince,a d0 faire sourire du haut du ciel les h6roiquesPionnidresdu 2 octobre 1884,religieuseshospitalidresvenuesde I'Hotel-Dicu de Montr6al et qui, au nombre de cinq, assistaientce jourle, a la En6diction aussibien qu'd I'ouverturede I'HOt€l-Dieudont elles prenaientla direction dans cetter€giondesBois-Francs. Je neveux redireici ni le ddvouementobscur,ni lesimmenses mdritesde cesdmesd'ap6treset de missionnaires, ni lesdifficulris, souffrancesou 6preuvesdesddbutsdc la fondation,qui sontIe lot de toute oeuvredivine;ceciddborderaitle cadre€troit d'un simple "mot d'histoire", mais puisque j'en ai I'occasion,je tiens e m'inclinerbienbasensaluantlesnomsdela Riv€rendeMdre Pag6, premidresupdrieurede I'H6tel-Dieud'Arthabaska,lesR€vCrendes SoeursQuesnel,Marie du Crucifix, Beauchanpet Adeline, ses d€vou6escollaboratricesdans I'Oeuvrede la fondation et dont la fete du 5 aoit l93l a fait plancr I'ombrev€n€r€esur les mursde I'hdpital d'aujourd'hui. Le bien accompli par I'H6tel-Dieujusqu'd nos jours ne se compteplusdanschacunedestrois oeuvresqui, ii I'hcureactuelle, caract€risentson essenceet ont successivement fleuri sur la tige premidre,savoir:I'Hospice,l'H6pitalet I'Orphelinat.L'Oeuvrepar excellencedes Religieuses HospitaliCrcsde Saint-Joseph,comme son nom I'indique, est essentiellementle soin des malades. Cependant,commela charitesaitsefaire toutA tousdanslebesoin pour secourirtouteslesmisereset consolertoutcslcssouffrances, I'Hdtel-Dieua d0 tout d'abordrecueillirlespauvresvieillardset se constituersimplementhospicejusqu'en 1906,bien que, ici ou lA, durant ce laps de temps,quelquesmaladestrop peu nombreux soientall6s y r€clamerdes soins.Le magniliqueorphelina!qu'il possddeaujourd'huiet que les religieuses dirigent avecautant de bonheur que de devouement,fut b6ni solennellement le 23 aoit 1924et offre depuis,abri et protectiona cent orphclinsdesdeux sexes. 248 A c6td de cesdeux rameauxbienfaisantsde I'Hospiceet de I'Orphelinat, l'HOpitalprometpour I'avenirunelargeextension de I'Oeuvredu soin desmaladesqui constituele but primordialde I'lnstitut des Religieuses HospitaliCres car le de Saint-Joseph. nouvel itablissement est pourvu de toutes les amdliorations moderneset en mesured'offrir i messieurs les m6decins- et ceci - I'installation pourassurer danschaqueservice compldterequise touteschances de succes. Si nous consultons les records.et pour ne mentionnerque quelqueschiffres,nous voyonsque durant les cinq derniCres ann€es,plus de trois mille patientsont it6 traildsd I'H6tel-Dieu avecune moyennede mortalitEde 2%Vo.Oi trouver de meilleurs resultals? En I'annde1930,705patientsont 6tdenregistres;2,214 consultations ou examensy eurentlieu en faveurde gensnon traitese I'h6pital,maisrequ€rant desconseils ou desremddes;470 op6rations.tant de petite que de grandechirurgiey furent pratiqudes; physioth6rapeutiques l,195traitements furentdonn6s, soit avecappareilsultra-violet.infra-rouge.diathermied lampeou galvanique, d 6clateur,soit applicationde courantsinusoidal, ou galvano-faradique; on y compte360examens auxRayonsX et 120 Pour le Laboratoire. T25analyses radiographies. chimiques,260 num€rationsglobulairesdu sang. 85 analysesbactdriologiques dont 8 a I'ultramicroscope. Disonsenfin quelesmaladestrouvente I'Hdtel-Dieud'Arlha. baskauneatmosphCre de bienveillante sympathie toujoursapp16ci6e,qu'ilsy jouisentd'unair vivifiantet pur. et quelessolariums intdrieursou ext€rieurs,dont I'unsur le toit avecvuesuperbesur les magnifiquespaysages d'alentour,sont autantdefacteurspuissants qui contribuentd procurer le bien-Ctre,la guirison et la sant€. Comme Oeuvreje dirais compldmentaire,les jeunes filles aspirantd Ia vie religieuse sontadmises e I'H6tel-Dieu, e n'importe queljourde leurchoix,poury faireunepetiteretraitefermdesous la directiondu devouiaumdnierde I'institution. monsieurI'abbd plusdevingtansdesaviesacerdotale NodPepin,quia consacre au ministdredesCommunaut6sreligieuses; c'estdire que sadirection aussi stre que toujours patemelle est tout au b€ndficedes retraitantes. Dieua visiblement beni,depuis1884,les multiples Oeuvres du cherHdtel-Dieude la r6giondesBois-Francs,laquellen'a plusrien d envierauxgrandscentres au doublepointdevue:hospitalisation et_charite. CesOeuvresqui formentunedesplusgrandesgloiresde I'Eglisecatholique, noussommesparticulidrement heureuxde les quepartoutailleursdansnotrechCre voir fleuriraussisuavement Eglisenicol€taine et j'aimeA souligner en passant le bienimmense ainsi rCalisddans I'ombreaussibien quc la reconnaissance et quede tellesinstitutions I'encouragement m€ritent. JosephRainville,Ptre" La fin d'une ann6e b6nie. . . Mais les jours ont fui... voici que nous sommesau seuil d'un an nouveau. Apres les nombreux soucisdu premier semestrede 1931,les derniersmois s'ecoulentdans un repos relatif, et dans un calme qui ne Iaisseplace d aucun dv€nementdigne de mention. 249 L'annic sc tcrminc au pied de Jisus-Hostie, par les exercicesdes Quarantc-Hcurcs.Dans les replis vdcusde ses365 jours, cette ann€e porlc. sous une formc ou sous une autre, I'empreintede la paternelle bont6 du Scigneurcnversnotre HOtel-Dieu;aussi,cetteanndequis'en va, cmporlc-t-elleavec clle. pour I'offrir i Dieu, I'hommagede notre prolbndc ct immortcllc rcconnaissance. "("csl traimcnt mcrvcilleux.dcrira plus tard Monscigneur de N i c o l c t dN . T . H . M C r e . c n l ur ei t o u r n a n t , a v e c s o n a p p r o b a t i o n e t scsf6licitations. l'ital de comptepourI'ann6e1931,quevousayez pu faireautantde choseset qu'il vousresteun actif reel.. ." Rcstc maintenantd mctlre notre hdpital au diapasondes institutions modernesafin de faciliter sa marchevers le progrds.C'est le souci du momcnt et I'espoir de demain: en faire un petit moddle d'hopital religieux, tout en faisant droit aux exigencesactuellesdes services hospitalicrs. 1932 Lespremiersmoisde t932 En janvier,il y a partde bonheurpour touset chacun,part pour joie en dateesttoujourscelle I'ameet part pour le coeur.La premidre qu'apportela visitede notre vdn6resufrrieur ecclesiastique, MonsseigneurC6t6, I'infatigableAmi et Pdre dont les ans, dirait-on, augmententsanscessela tendresse. Puis la longueseriedes l€tesreligieuses de prised'habit et de profession, lesl5 et I6 mars,cesl€tessi pleines couronndes dedouceur, par le triduumde la Renovation. R6visiondu Coutumier Pourfaciliterla r6gulariti,clefdetout progrdsspiritueldansla vre commune,N. T. H. MdreThibaultd€cidederdviserleCoutumier, c'estd-direde Ie mettreen harmonieavecceluide notrechCreMaisonde Montreal,en pr€cisantcertainsd€tailsqui noussont particuliers, eu 6gardi I'hospice et a I'orphelinat, inexistants i Montreal. [.e nouveauCoutumierregoitI'approbation6piscopale, et nousen b6nificionsavecreconnaissance. D6molition de la r6sidenceSaint-Augustin k 29 avril I932,c'estdu trefondsdenotrejeune pass6 quemontent lescherssouvenirsqui affluentsurl'6crandela pens€e; doucesou tristes r€miniscencesqui font perler des larmes en face de la ddmolition compldtede la rdsidenceSaint-Augustin,habitationde monsieur AugusteQuesnel,et par consdquent,premidredemeurede noschCres Mdres fondatrices.Nos rares et chdres anciennesregardentavec imotion la main des d6molisseursabattre les vieux murs sur le sol sanctifii par ces vaillantesmissionnaires;leur attitude immobile et pleinede lyrisme€voquepour nouscettestancedu podte: 250 "L'lme du sejourtantaime Sedresse au milieudu silence; Versle pass€, motrcoeurs'€lance, Parsessouvenirs. entraine!.. ." Ne dirait-on pasen effet,devantcesderniersvestigesmatdrielsdu berceaude notrefondation,qu'un main invisiblesouldvelescendresdu pass6,pour en fairejaillir mille €tincellesqui aur€olentI'ombrede celle qui fut l'6medu foyer, la T. H. Mdre Pagi, de douceet pieusem6moF re, et irradient de m€meles figuresde sesddvoudescompagnes. D'une voix 6mue,nous6voquonslesheurespdnibleset saintesde son dernier sup6riorat, lesquelles,d n'en pas douter, mdritent d la g6n€rationactuelle,la majeurepartiedesbdn€dictions deDieu surnotre humbleH6telDieu. DigneMdre Pagd!oui, la longuelign6ede sesfilles acclamerason nom! et puissela gloire qui vient d€ Dieu rayonnersur son oeuvred€rniere,pour publierlesmisiricordesde ceDieu infiniment bon! Sur les ruines de la vieille rdsidence,!6posons donc le filial hommagede notre reconnaissance, et, pour fixer d'un trait de plume son pr€cishistoriqueen rapport avec les dibuts de notre fondation, rappelons simplement qu'i l'6poque, la R6sidenceSaint-Augustin abrite simultandment,durant quelque temps, monsieur le sh6rif Quesnelet sa famille, la Communaut€et seshospitalises:pauvres, maladeset pensionnaires, ainsi que MM. nos aum6nierslesquels, n'ayant tout premidrementqu'une chambredans I'aile occup6epar monsieur Quesnel,jouissentde I'aile compldteaprds le d€cdsde ce dernier, et memede la rdsidencetout entiere,aprdsle ddpart de nos orphelinsqui y trouventabride l9l3 d I'automne1923.Cetter6sidence devientalorsle partageexclusifdemonsieurI'aumonieret de monsieur I'abbeC. E. Mailhotjusqu'dl'6t€de l93l qui marquela hn destravaux de constructiondu nouvelh6pital,6poquei laquelledesappartements de I'ancienhdpital leur sont affectes. C'estle casde le redire:tout s'6crouleici-bas,et, du pass€commede nosbonheursfugitifset de nosdemeures, il nerestepaspierresurpierre! Jubil6 d'or sacerdotalde MonseigneurBrunault Le moisde mai 1932nousapportelajoie de la plusenvi€edes f€tes l€terpersonnellement, famiiiales: avecpriviliged'antic_ipation. lejubil6 d'or sacerdotal de SonExcellence Monseigneur notreEv€que. Longuement prepade d I'avance,cette fete n'a pourtant qu'une demi Fix6eau l3 mai par Son Excellence r6alisation. elle-m€me, dansune lettre du 27 f6vrier oi nousd6tachonscesmots:"Je seraiavecvous le matin du 13 mai, pour me faire fdter, et ce sera pour moi un beau jour. . ." voici qu'dL cettedate,unep6nibleet dangereuse maladieretient notre bien-aimi Pdred notre cher Hotel-Dieu de Montrdal. paternellede Son Excellencea trouve un Toutefois,la d6licatesse moyeningenieux: d€ldguer Monseigneur Ant. Camirand,V.G. pourle representeret lui transmettrenos voeux et notre humble offrande jubilaire. Nos fronts s'inclinent6mus,caressanttoutefoisun supreme esDolr. 251 De fait, la Providence n'a pasdit son derniermot. . . Le 3l mai, voici qu'uneautrelete de famille,hetivementprdpar€e, celleld,nous apportela mesurecomblede bonheur. MonseigneurL.-A. Cot€, pr6lat domestique Il s'agitde feternotrev6n6r6 supdrieur, monsieur le chanoine L.-A. Cdte, €leved la Pr€latureromaine,le Saint-Sidge ayant bien voulu Monseigneur i la demandede Son Excellence J.-S.-H. condescendre Brunault,de daignerddcerner, d I'occasion de sesnocesd'or sacerdotales, des titres honorifiques ri cinq de ses pretres lesquelssont, outre Monseigneur L.-A. C0t6,Monseigneur O. Milot, cur€d Victoriaville, Monseigneur Antonio Camirand,V.G., Monseigneur C.-E.Brunault, dela SainteVierge,a Nicolet,et aum6nierdesR R. SS.de I'Assomption M,onseigneur F.-A. Saint-Germain, directeurspiritueldu personnel de I'Ecolenormalede Nicolet. A I'occasionde son 6l6vationi la dignite de pr6latdomestiquede Sa SaintetePie XI, il nousestainsidonn€d'offrirun hommagepublic d cet insignebienfaiteuret pdrequ'estMonseigneur de reconnaissance Cdt€,sup6rieur eccldsiastique denotremaisondepuisplusdetrenteans. Son Excellence Monseigneur Brunaultvient d Pour la circonstance, Arthabaska,et, du 30 mai au ler juin, prendsesquartiersg€ndraux au chercheznous-seconstituantnotrehdted'honneur. Le 3l mai 1932,Son Excellence nous dit la messeet, apris la c6rdmoniede I'investiturei la paroisse,tous les messieursdu clergd pr6sents nous reviennent i I'heure du banquet servi dans notre orphelinat. Une cantate suivie d'une s6ancerdcr€ative chez nos orphelins nous permet d'offrir d la fois, et d notre v6n6r€premier Pasteuret i notre si mdritantsupdrieureccldsiastique, HOMMAGE JUBILAIRE ET PLENIERE GRATITUDE. Ordination i I'Hdtel-Dieu Le frere de notre SoeurEva Sivigny, monsieurAmidde Sivigny, s€minariste de Baltimore,E.U.,atteintd'un sarcomeprofondjugi par les sommit6sde I'art m6dicalne laisseraucun espoirde gu€rison,est venu prendre place parmi nos patients; et voici que, grdce d la paternellede son iv€que, MonseigneurMurray, lui bienveillance pour recevoirles saints arriventde Rome les dispenses ndcessaires ordres. Monseigneur de Nicolet,acceptant la doucemissionde donnerun pr€tre de plus au Christ, reprend donc le chemin d'Arthabaska,et confdre,dansnotrechapelle, au chermaladedevenuradieux,les ordres et du diaconat,le 30 juillet 1932,puis, le 31, il du sous-diaconat l'ordonnepr€trepour I'dternitC. C6rdmoniesublimeet grandiosedont nous garderonsle plus idifiant souvenir! Cirdmonie d'autant plus imposanteet touchante qu'elleest,nousl'avonsdit, sanspr€cidentdansnotrechapelle, et se ddrouleen faveurd'unjeuneldviteaux portesde la mort. Aprts le saint sacrifice, Monseigneuradressela parole aux assistants, lesengageanti remercierle bon Dieu de la faveuraccordie au jeune abb6 S€vignyet d sa famille. 252 Le nouveaupr6tre,accompagnd de SonExcellence et de monsieur notre aumdnier,vient bdnir chdreSoeurS6vigny,d la grille,se rend ensuiteA la balustrepoury b€nirtouslesautresmembres de la famille, pendantque,sansdoute,sourient La-Haut,de I'autrec6tddesgrandscieux, Un pdre,unemdre,penchisverseux!. . . Dans I'aprds-midi,visite de Son Excellenceau cloitre, accompagnee de l'6lu du jour, de son frdre, M. I'abb6 Josaphat S6vigny, M. I'abb6Jos. Laferridre, M. I'aum6nier, M. I'abbd E. Houde. l-e lendemain, ler ao0t 1932,monsieur l'abb6 A. Sdvigny dit sa premidre messe.Son frire, monsieur I'abbi J. S6vigny, et monsieur I'abb6 J. Laferridre I'assistent.Nos soeurs font les frais du chant et I'heureuseSoeur Sdvignym6le savoix 6mueii cellesdessolistes,laissant son coeur, on le comprend, chanter et pleurer d la fois. Un record su noviciat En septembreI932, notre noviciat 6tablit un record avecsestrente jeunes soeurs qui se preparent courageusementi la v€ture ou d la profession.Trois viendront bientdt grossirlesrangsdela Communaut€ oU le chdmage n'a pas encore p€netrdet oir la main de Dieu nous protCge visiblementdurant cette crise de d6oressionfinanciire. Conslruction d'une buanderie La construction d'une grande buanderie,attenante au corps de logis dit "ancien hdpital", et entiCrementd l'6preuvedu feu, estpresque terminde. C'est un surcroit d'occupalion pour notre si d6vou6eMdre Thibault, mais cette amdlioration fort appr€ci6eet rdellementde toute premidrendcessitd, lui fait oublier ou dominer lessoucisdu moment.Le coot total de cette buanderie s'dldved la somme de $18 000.00,soit: construction $8 900.00, installation du chauffage$800.00,achat des €quipementsnecessaires $8 330.00. Approbation de notre €cole dc garde-mslades Voyons un peu quelle place notre hOpital,en 1932,tient, au point de vuedu progres,dans nostempsmodernesavidesde science,ou plut0t remplis d'exigencesscientifiques.C'est mademoiselleF. Upton, secr6taire de I'Association des garde-maladesenregistr6esde la Province de Qu€bec, visiteuse officielle, qui va nous r€pondre en notant l'appropour religieuses, et I'inscription bation de notre 6cole de garde-malades de notre hdpital sur la liste des hdpitaux enregistrdsde la Province de Qu€bec: "Ma visitea I'H6tel-Dieud'Arthabaska.Ccritle 3 ao0t dernier.a MM. lesmembresdu Comit€de Rdgiede I'Associationdesgardede la Province de Qudbec,mademoiselle maladesenregistr6es 253 j'y ai 6tdreguetrescordialement F. Upton,m'ait€ desplusagr€ables; et je dois ajouter que la rev€rendeSoeur superieureddsire ardemment se conformer d toutes les exigencesdu Nursing en retirentles plus grandsbCn6moderneafin que sesr€ligieuses ficeset pour le succisde la cause." Enumdrant ensuite les facilit6s du Nursing trouv6es d l'HOtel-Dieu, elle note: "L'Hopital consisteen une s€riede constructionscommuniquant entre elles par des corridors; la nouvellesectionqui constitue I'hOpitalproprementdit, comprend55 lits, est magnifiquement construiteet est d l'€preuvedu feu. Lessallessonttresmodernes, comprenantquatrelits, sonttres possddentun systdmenouveaude lumiCreset bien am6nagdes, signaux.Les cuisinessont commoddmentplac6es,leschambresi pansementsont trCsb€lles,leschambresd'utilit€ parfaiteslorsque I'equipementen seracomplet. Chambresprivies: sont tout d fait attrayantes,aveceaucourante a meme,et chacuneest pourvued'un dans chacune,garde-robes accessoire completpour le servicedu Nursing. Salles d'operation: il y en a deux: excellentes,modernes, 6quipementtrCscompletet desplus nouveaux. Servicesd'obstetriquqle serviced'obst€triqueestsur le meme 6tageque la salle d'op6ration,mais complCtement s6par6de ce d6partementet estamdnagdpour recevoirdix patientes,avecsalle d'accouchemenl et pouponnidre. Serviced'isolementcomprendtrois chambressdparies,avec chambresd'utilit€ et chambre de bains; chaque chambre est pourvued'eaucourante,etc. Dispensaire:est joli et comprendun iquipement moderne. Laboratoire:est trCsbien €quip€et moderne. Unit6 sanitairede comte:le dispensaire du Gouvernement (anti-tuberculeux) pour le comte,estsitu€dansI'h6pitalmCmeiil constitueune organisationcompldte. Autresd€p€ndances: un hospice(pour lesvieillards)contient 70 lits.Un orphelinat: contient100lits..." L'HOtel-Dieu peut Ctrejustement fier de cette apprdciationde Ia visiteusede I'Association des garde-maladesenregistries de la Province de Qudbec.D'ailleurs, nous nous appliqueronsi mdriter toujours ce t6moignagedans I'avenir. D6part de I'abbe Nod Pepin, aumOnier Le 30 novembre 1932,nous avons le regretd'enregistrerle d6part de notre pCrespirituel, monsieur I'abbdNo6 Pepin, qu'une ob€dience 6piscopaleappelle,apresplus de huit ansde ministCreaupris de nous,i 6changerson titre d'aum6nierde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska pour celui d'aumdnier de I'Hdtel-Dieu de Nicolet. Pour sa part, monsieur I'abbd Elzear Mondou, aum6nier de ce dernier Hotel-Dieu, nous arrive le memejour i Arthabaska. 254 1933 Double jubild chez nos m6decins Janvier 1933se fait, dds son r€veil,doux et caressant.Saisondes voeux! F€te des coeurs! A sa louange, ajoutons vite que son aube ravissante ne prdsage rien moins qu'une discrete invite e la reconnaissance. En effet, le l9 janvier 1933,I'H6tel-Dieu s'animevraiment sousle rayonnement d'un double jubil€. Au parloir d6cord pour la circonstance,I'or et I'argents'unissentpour redire:50 ANS! 25 ANS! i deux de nos m€decins de la oremidre heure! A huit heuies, la chapelle s'illumine, se revdt de splendeur; son atmosphdre se pr€te au recueillement, aux lointains souvenirs. Les vdn€ris jubilaires, bienfaiteurs insignesde notre HoteFDieu, le docteur et Madame E. T. Belleau et le docteur et Madame Georges Cdt6, occupent les prie-Dieu tandis que prennent place autour d'eux, dans la nef, leurs heureusesfamilles. Messieursles abb€s Arthur et Fernand Belleau,fils du docteur Belleau, se partagent les autels, et deux sacrifices d'action de graces s'dldvent en m0me temps vers le ciel. Une magnifique allocution est prononc6e par I'abbe Femand, et le d€jeuner r6unit au parloir les familles desjubilaires et celle de l'HOtel-Dieu. Saisissantavec empressementcette occasion fortuite de t6moigner e nos mdritants et si ddvou6s m€decins, la profonde reconnaissancede notre Maison hospitaliCre pour les seruices sans nombre qu'ils lur rendent depuis vingtrinq et cinquante ans, le coeur de l'Hdtel-Dieu tressaille et adresseauxjubilaires, gr6ce d la parole si fine et au coeur si chaleureux de chdre MereThibault, en le faisant passertoutefois sur des ldvres enfantines, le fiddle icho de ses sentiments, que nous nous plaisons d. consigner en perpdtuel hommage de gratitude: "Dignes et vdn€r€sJUBILAIRES, Au cadran des iges, un demi-sieclede vie aux heures noblementpleines,a sonndpour vous! Et dansla radieusevision d'un pass€fait d'amour chretien, principe de ddvouementet vertus,la fete d'aujourd'huiramenesur vos fronts une d'austCres briseparfum6edejadis.. . celledu matin heureuxentretous,du l7 janvier 1883, or!, riches de tendrgsseet d'espoir, vos ames se fusionnaient,pour ainsi dire, dans le don irrevocabl€de deux coeurs faits par Di€u meme, l'un pour l'autrc, se liaient dans I'acceptationdesmCmes dansle partage devoiNfuturs,s'unissaient desmemessoucisou desmemesbonheurs. Cinquanteans ont pass€!et voici qu'Acettedistance,dans la pleinelumidred'un horizonserein,jetantun regardd'ensemble sur vers le long cheminparcouru,montede vosamesreconnaissantes, I'Auteur de tout don parfait, le chant de I'action de graces, I'harmoni€uxet sublimeMAGNIFICAT. Oh! c'€st que vraiment votre mission fut noble, belle et feconde.Les 6pis se sont levCsdansvos sillons,lesgerbessesont amass€es sous votre labeur quotidien,et, tandis que d'un geste 255 juste, le Seigneurapposeaujourd'huisur vos magnifiquement fronts.le nimbe symboliquedu JUBILE D'OR. autour de vos personnes v€n6rdes, segroupe,commeen un cadred'immat6rielle qui, au longdesans,aabsorb€,sous splendeur,la famille heureuse le regardde Dieu et de par savolontesainte,la toutepremidreparl de vos sollicitudeset de vos tendresses, Mais, digneset ven€res JUBILAIRES,ce cerclefamilialne saurait-il,d I'heurepresente6largirsoncadrede choix commeil I'a fait si effectivementdans I'ombredepuiscinquanteans,A peude chosepres,pour I'humblefamille hospitalidrequi s'honored'avoir €ti favoriseede votre sympathiqueaffection,de votre bont6aussi privil6gi6sdu bien que du devouementet dessoinsprofessionnels chefde la famille?Quedis-je,le bon Dieu, ne semble-t-ilpasLuimememagnifieren faveurde I'H6tel-Dieu,la fetedu JUBILE D'OR, en permettantque le premierfleuronde votrecouronnede jubilairespuisse,par simpleanticipationvraimentl€gale,yjoindre l'6clat particulier d'un JUBILE D'ARGENT? Double fete que I'H6tel-Dieu salue et acclameavec un bonheur vrai, intime et unique,carce doublejubil6est,pourlesReligieuses hospitalidres, non seulementcelui de deux bienfaiteursinsignes,mais, par analogie,disons plus juste, celui d'un Pdre v€n€r6et d'un Frdre ain6, objet de la reconnaissante affectionde toute la famille. Donc, gloire d Dieu d'abord, puis honneur,gloire aussiet reconnaissance aux deux mddecins€meritesauxquelsrespectivement un demi et un quart de sieclede bonti et de divouement ratlachentpar les fibres les plus intimesde gratitudeet d'estime I'H6tel-Dieu et son personnel,tant religieusesque pauvreset malades. Ne pouvant harmoniserson chant au diapasonde sa reconnaissance,I'H6tel-Dieu, par ses representants attitres, aime du moins,dLbdnir le ciel desdons reguset d moduler,d sa manidrele doux 6chodu MACNIFICAT et du TE DEUM. Vous offrant, trCsdignesjubilaires,sousles refletsdor€sou argent6s,leshumbleset respectueux hommages ainsiquelesvoeux de longdvite et de bonheur de vos toutes reconnaissantes, les ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph,veuillez croire plus encoreaux sentimentsd'estimeet d'immortellegratitudequ'elles vous ont voudset qu'ellesvous conserventi jamais." Mire Thibault ira i Rome En saluant f6vrier qui, une fois d6ji, en 1931, lui apportait des parfums de Rome, la Communaut€ des ReligieusesHospitaliCresde Saint-Joseph d'Arthabaska ne se doute gudre que sa venue, cette fois, non seulement s'accompagnera de quelque "brise romaine", mais qu'elle lui m6nagera la facult6 de franchir bientot les mers, en la personne de sa digne sup6rieure, la tres honorde Mdre Thibault, et d'aller s'agenouilleraux piedsde notre Tres Saint-Pdrele Pape Pie XI luim€me, notre doux Pontife 169nant. Et pourtant, c'estbien cela.Nous en sommes,cettefois, d I'origine d'un voyageen Europe que nous sommesjustementfieresde relateren constatant, une fois de plus, combien le Seigneur est grand et magnifique, et avec quel art divin Il disposedesdvinements au gre de ses desirs. 255 Dans une visitequ'il fait au cloitre,le 2 fdvrier1933,en vue de nouvellescellulesd amenager,au nombre de dix-huit, lequelles regoivent autantd'heureuses occupantes le 2? suivant,Monseigneur le supdrieur estincidemment misau courant,par notretrCshonoreeMdre et nossoeursDagenais et Ouellette qui I'accompagnent, d'unvoyageen Franceaccepte par nossoeurs de Montr6al:la trdshonordesoeurAllard aya eG choisiepour repr6senter l'Associationdes Garde-malades enregistrees de la Provincede Qudbecet la Provinceelle-m€me au prochaincongrisde Paris-Bruxelles, en juillet I933. AprdsCtrerest6quelquepeusongeur.M onseigneur C6tereprend soudainen s'adressanr d notretrdshonordeMdreThibault:"Ecrivezd la superieure de Montreal,et si elle n'a pas d'objection,vousallezles accompagner." Les interlocutrices puis la se regardentstupdfaites, conversationreprendsousune autre forme. Quelquesminutesplus tard: "Mais, c'estpour tout de bon que je parle",ajoutecatdgori quementMonseigneur le sup6rieurqui gardele plusfidile souvenird nos Maisonsde La Fliche et de Lavalqu'il a visit6esen I909,"et je verraiau budgetdesddpenses", conclut-il,"car ce serauneexcellente chosepour vousde prendrecontactavecvos Soeurs de France". Monseigneur Brunault.de Nicolet,sanctionne leprojetsoumispar Monseigneur Cdt6. Le 5 fdvrier 1933.notretrds honordeMdreThibaulten informe officiellement la Communaut6, et le I8 avril s'effectue le d6partpour Montreal,premierpasversI'envol6e outre-mer. D6partpour lespaysd'Europe Nousvoicidoncau l8 avril I933,un mercredi,jourdudepart pour lespaysd'Europe:la France,l'ltalie,la Belgique. Le voyageestconfied la garde de I'archangeRaphael,et les pridresliturgiquesspiciales appellentlesb6n6dictions du bonDieusurlesvoyageuses. La paternelle benddictionde Monseigneurde Nicolet,dans une lettre otr, dCsla premidreligne,SonExcellence serivile si bonneque,"meilleure nepeut etre":"Sij'itais libre,jeserais i Arthabaska lejourdevotred6part,pour voussouhaiterun heureuxvoyage.. ." Songrandcoeur,du moins,y est tout entier.M onseigneur notresupirieurvientbenirnotret rCshonor6e M€re Thibault, que nos chdressoeursVictorine et Marie-Anne jusqu'd Montr€al, ainsi que monsieurI'abb6Henri accompagnent Thibault,son frdre,procureuri l'€v€chd de Nicolet. Aprds un court sejourd I'Hdtel-Dieude Montrial, le 2 | avril, d 10.20heuresa.m., le paquebotALAUNIA emportevers la France d'abord notre trdshonoreeMdre Thibault et sesdignescompagnes: Mdre Lacaset SoeurAllard de I'H6tel-Dieude Montrial. Pour nous. la vie suit son cours Dire I'impressionde vide ressentiedurant ces cinq mois de l'absence, n'estguerechosefacile.Notrevie,cependant, suitsoncours normal,aucunmalencontreux accidentn'envient troublerla marche paisible,et la maladiememe,par ordrede Dieu, semblerespecter la Communautid'Arthabaska. Notresympathie, de cefait,estprofond€257 meniacquise e la chdreMaisonde Montrial, qui compteraelle,tantde doulourcuxddpartsdurantce lapsde temps. Des lettreschaquesemaine Au coursdeslongsmoisdes6jouren Europe,chaquesemaine, des pagespalpitantcsd'int6r6tpour nousglissentsousla plumede chCre Mdrc Thibault, soucieuse de tromper ainsi I'absenceet de nous raconter,au jour lejour, la routeparcourue et sesmultiplesincidents. Avecqucl enthousiasme, cetteplumeguid6epar un coeur,dont nous connaissons lesbattements au rythmeprofondautantquemesurd, nous dcrit combienla vicilleFrance,telleuneaieulevenirdeet bien-aim€e, s'estfaite accueillante partout,nousnoustrouvons et sympathique; cheznous.Nos Mires frangaises! quelsgrandscoeurs!quelbonheur pour cllcs.de reccvoirlespetitessoeurscanadiennes qu'ellestrouvent "tout pareil" d elles;quelled€licatesse dans les mots et chantsde quelgracieux bienvenuel d6cor:"partout,desguirlandes oirbrillent,par excmple le COR UNUM ET ANIMA UNA ou autres phrases symboliques redisantquela Franceet le Canadasontau bonheurel e I'honncur. "Franceel Rome" Cesnotesintimesde voyage,grdceencored Monseigneur L. A. C6td.nous les retrouvonsriuniessousun charmantvolumeintitul6 'FRANCE ET ROME" (l) dcritpar chire MdreThibault,au retourde ce merveilleuxpdlerinage. Lorsquecetterelationde voyagevient porteraux bienfaiteurs et amis de I'Hdtel-Dieu,le tCmoignage de la reconnaissance et du souvenir,nombreuses et bienveillantes, €logieuses meme sont les appreciations regues de partet d'autre.Trop longueseraitla listedeces plumesautoris€es; Ia pidtdfiliales'honorecependant de nommericr: Son Excellence Monseigneur AndreaCassulo, d6ligui apostolique au Canada;Son ExcellenceMonseigneurGeorgesGrente,iv€que du Mans;Monseigne ur And16Roulleaux,P.D.,supdrieur deschapelains, Pontmain;M. le CommandeurJ. C. MAGNAN, inspecteur 96n6raldes Ecolesnormales; sonfils,M.P.P.Magnan, professeui e I'Eco'ie normale Laval de Qu6bec. On ftte le retour d€ Mire Thibault Du 9 au l6 aoot 1933,lyreset musess'endonnentd coeurjoie, retentisant de tous lescoinsde l'Hdtel-Dieu:cloitre,h6pital,hospice, oui, jusqu'i nos serviteurs orphelinat,rez-de-chaussie, et servanles, voire memenos vieillardsqui tiennenti offrir leurscoupletse notre chdreMdreThibault. Le 9 au soir,nospetitsorphelins, pleine dansuneadresse enfantine d'ameet de poisie,saluentle retourde Mdre Thibault,"commeest salu€eI'aurore,I'ocean,la mer,lesmontagnes,tout cequi estbeau,tout ce qui est sublime,tout c€ qui 6meut l'admiration, dveilleI'enthousiasme.,," ( I ) Franceet Rome,Mare Marie-B€rtheThibault, L'lmprimerieBlais,Rimouski,1936. 258 Les haltesheureuses sesuccedentle lendemainetlesjourssuivants: il n'est rien moins qu'attendrissant de voir nos bonnes vieilles octog6naires et nos vieillards non moinsjeunes offrir, d'une main et d'une voix tremblantes, et leurs hommageset leurs voeux d celle que leurs pridres et leur souvenir ont accompagneejusque par-dela I'ocean. Le l5 enfin, sous les auspicesde la Vierge de I'Assomption, le cloitre, a son tour, retentit de mille chants. Les voix de notre jeune chorale6voquentau rythme suavede I'unede sescantildnesque la pi6t6 filiale est ing€nieuse d inspirer, I'heureuse randonn6e de I'Europe, et modulent avec 6lan les accents d'une tendre dilection que les mois d'absencesemblentavoir d6cupl6e.La dernidre strophe de la stance finale: "Au nidjoyeux,c'estI'instantde s'aimer!.. ." renfermeplus qu'unesynthdsesansprinciped'analyse. Durant les huits jours qui suivent I'arriveede cette bien-aim€e et inopportune, seschdres MCreThibault,d touteheureopportune filles se groupent en rangs press€sauprds d'elle, ne se lassantpoint de reclamerni d'entendreraconterpar le menu,les faits et gestesde nos Mdresde ld-bas.La mdre-patrie, combienMdreThibaultI'a trouv€e belleet noble,grandeet majestueuse! Mire Thibault r66luepour un secondterme Le 3l ao0t de cette ann6e 1933,selon la coutume. notre trds honor€eMdreThibaultd6poseaux piedsdu bon Maitrela houlettede superieurede I'Hotel-Dieud'Arthabaskaconfi6ei sasollicitudedepuis trois ans. Elle est toutefois re€[gible pour un secondtriennat. "Si, commeje I'espdre,il ne survientrien d'impr6vu,je me ferai un devoir d'aller presidermoi-m6me,le matin du samedi,2 septembre,l'€lection triennalede votre future superieure, dcrit Son ExcellenceMonseigneur de Nicolet,le 23 ao0t dernier." L'6lectionest pr6sid6epar Mgr Brunault Le 2 septembre1933,Son Excellenceest donc h. Faveurexcepseulement tionnelleparceque,troisidme du genredepuis1884,vu quela distance de 47 milles qui s6pareArthabaska de Nicolet, autorise le vCn€16 Ordinairee sefaire remplacerpar Monseigneur 96ndralement le sup€rieur eccldsiastiquecomme dildgu€ a cette €lection de la Supdrieure. Pour nous, au matin de cettedlection,combiennous sommes heureusesde retrouver comme sup6rieurenotre bien-aim6eMdre Thibault, dont les longsmois d'absenceen Europeont mis en relief le joug suaveet ldgerqui est sien,cefermeet doux empirequi entraineet repose,encourageet consoleautantqu'il rassureet fortifie par saforce dirigeante,calmeet sereine,sa maternelleonction. 259 Un legsde I'HonorableJ. E. Perrault Novembre I933 met en vedetteun legsen faveurdu pauvre,legs testamentairede $10,000.00offert par I'Honorable J. E. Perrault, ministrede la Voirie, ii la seulecharge,"honorable"pour I'Hdtel-Dieu, d'assumerd perp€tuitd le soin de son lot fun6raire. L'Hdtel-Dieu sera acceptece legspour des ans lointains,car Dieu, nousI'esp6rons, prodigued'anndes enversI'Honorable J. E. Perrault,depuislongtemps bienfaiteurinsignede notreinstitution. La causede nos v6n6r6sfondateurs Novembreallumeencoreunemajestueuse €toileau firmamentde notre ciel: I'espoirfondd de voir la causede nos v€n6r6sfondateurs introduiteencourde Rome,car,au 6 novembre1933,enla f€tedenotre v6n6rePdreLe Royer, d6butentlesprdliminairesdu procdsinformatif, pr€siddd La Fldchepar Son ExcellenceMonseigneurGrente. 1934 Stagesde formation A I'Hot€l-Dieude Montreal Au derniersoir de juin 1934,notre monastdreouvresesportes toutesgrandesdevantunjoyeux retour,Notre 6coled'infirmidres6tant maintenant affilide i I'H6tel-Dieu de Montr6al, I'Associationdes enregistrdes de la Provincede Qu€becrequiertquenos Garde-malades soeurs etudiantesy fassent un stage d'au moins six mois avant l'obtention du brevet d'infirmidres.Ainsi, nos chdressoeursClaudia (RosildaHoule) de I'Enfant-Jdsus Trottier, AdeleBoucher,Ste-Th6rese et Eva Sdvignynousreviennentde I'Hdtel-Dieude Montrdal avecleurs parcheminsau sceaude l'Universitd de Montr€al attestantde leur comp6tenceau servicede "nos seigneursles malades". La d6licate bienveillanceet I'exquisecharitd de la digne Mdre Rivard et de noschdressoeursmontr6alaises appellentI'hommagede la L'expdriencesecontinueraquelquetempsencoreet ce reconnaissance. (Dancause) en serale tour de SoeurAlma Talbotet de SoeurBresoles cettefin d'annde1934deprofiterde cestagedeformationd I'Hdtel-Dieu de Montrdal. Aide au Wisconsin Devantle pressant appelde la maisondeNewLondon,Wisconsin, dernidrefondationde notremaisonde Chathamau Nouveau-Brunswick, la n6tredecidede sacrifiertemporairementdeuxsujetspossedant quelquepratique de la langueanglaise.Nos chdresSoeursJanelleet Carrier, d€sign€espour aller travailler A cetteportion de la vignedu Seigneur,nousquittentle l0 juin pour le Wisconsin. Le noviciat est YiYant Au 28 juillet 1934,le VENI CREATOR inviteau recueillement "l'armde desjeunes" qui se range sousla bannidredu rdv6rendPdre Richart,jdsuite,du colldgeBr€boeufde Montreal.Cesjeunes,en pr6parationd la vie religieuse,sont au nombre de quinze, dont 2 postulantes,5 noviceset 8 professestemporaires.C'est I'espoir de 260 demainet rienn'estndgligipour en fairedesfemmesfortes,au sensde I'Evangile.afin de les rendreaptesd remplirdignementI'oeuvrede qui lesattendi la Vignedu Seigneur. misericorde Hommageau CardinalJ.-MarieVilleneuve En ao0t 1934,Cest le Canadatout entier qui vibre sousde grandioses manifestations: ellessederoulentdu 25au28ao0te I'endroit m€me,oir. il y a 400ans,I'intripideJacques Cartierplantaitla croix et prenaitpossession, au nom du roi deFrance,de la Francenouvelle qu'il venaitde ddcouvrir.Sur la m€mefalaise,maisdansle granit indestructible,cereligieuxsymbolereparaitaujourd'huisousle d6nominatif de la CROIX DU SOUVENIR. La mdre-patrie, sourcepure de nos saintesorigines reprisentie par la fine fleur de son €lite selonl'expression d'un orateur cdldbre, ddcerne, en Ia circonstance, i Son Eminincele CardinalJ.-M. Villeneuve, O.M.l., la Crand-Croixde la Ldsiond'honneur. de I'Hotel-Di€u 50eanniversaire Une ferventeneuvained'actionde srAcese notrebon PdreSaint Josephpr6parela FETE du CINQUA-NTENAIREde notre HotelDieu,au 2 octobre1934. D0 aux tempsdifficilesque noustraversons, ce cinquantenaire, c6l6br6dans la plus stricteintimitede la famillereligieuse, ne rev€t aucun 6clat extdrieur.Quelquestrait rapideset prdcis en hxent n6anmoins le souvenirL'aubemi-sdculaire du 2 octobre1934seldveradieuse, baignant dansl'or p6lede sesrayonsla silhouette de notreHotel-Dieu. Les premidres heuresde la matin€e- heuresd'intimitedivinesontenveloppees d'uneatmosphdre de sainteall€gresse. Ornede frais dont la teinted€licates'harmonise admirablement aux chrysanthdmes, ors timidesqui brillentga et la au sanctuaire, I'autellui-m€meparlede gratitudeet d'amour. Pendantla messe, desvoix vibrantesd'emotiondisentavecdlan pridre,d'abordd I'augusteTrinitd - sourceet leur reconnaissante principede viedenotrehumbletigehospitaliere puisd notrePdrepar le glorieuxsaintJoseph,enfin e notre Mdre - reinedes excellence, anges- aussibienqu'dceux-ci,protecteurs inn€sde notrefondation. L'officetermin6,nousentronsi la sallede communauti,au chant du MAGNIFICAT. Un DEO GRATIAS Cpanouittous lesfrontset met lescoeursen liesse. La sallede communautd estdesplusaccueillantes soussagracieuse et artistiqueparure.Le nombre"50" en or est i I'honneur.Il forme reli€spar desd6licates maints6cussons chainettes dordeset surmont€s gerbede bli. d'unesymbolique et minuscule galerieimprovisde,representant Et voici une interessante les personnages ven€rds auxquelsnoscoeurs6musdisentaujourd'huiun MdreMarie 6loquentet filialmerci.JirdmeLe Royerdela Dauversi€re, de la Ferre et notre digne fondatrice,Mdre Pagi, figurentau premier plan. Son Excellence Monseigneur L.-F. Lafldche,6v€quedesTroisRividres( I870d 1898)sousla houletteduquelnotremaisonfut fondee; 261 Son ExcellenceMonseigneurE. Gravel,premier6v0quede Nicolet;Son ExcellenceMonseigneurJ.-S.-H. Brunault, 6v€queactuel,et Monsei gneur L.-A. C6t6, superieur eccl€siastique de notre communaut€, completentla galerie. L'ensemble de ce gracieuxddcornousrend vivantes,pour ainsr dire, les r6miniscences d'un lointain et cher passe. L'aprds{iner nous riserve le plaisir d'admirer les diff6renls souvenirs-cadeaux, voeux et souhaits - de nos chires maisons d'Europeet d'Amirique,desamiset bienfaiteurs de I'Hdtel-Dieu. C'est dirions-nousun vrai mdmorialde touchanted€licatesse et d'exouisc fraterniti. Un charmantsommetr€clameuneplaced'honneUr. caril estd'un frereain6.LisonsDlut0t: Sur ton JUBILE d'OR, pieuxmimorial, Puis-jelaiserplanerI'indiffdrentsilence? I COMMC MERE BOURGEOYSfUtSOCUTdCJEANNE MANCE. 8 Je suiston frare aussi,ton frdre d'iddal.. . 8 Laisse-moi doncchantermon salutcordial, Tout d'amourfraternelet dc reconnaissance: GloireA toi, doux asileet loyer de vaillance, Gloirc d toi, fier mmeaude I'arbremarial! I Gloire i ta longuevie, et gloire plus encore 9 A la prospirit€dont ton regnes'honore! 3 Honneurd tesbienfaits, i tesglorieuxans! 4 vis bienlongtemps encor,vENERE JUBILAIRE, Fixe bienta racineau sol de nos BOIS-FRANCS, fois siculaire! Deviens,pour son bonheur,Dlusieurs Ton vieux frire, Le CouventC.N.D. Congrigation de Notre-Dame Arthabaska.ce 2 octobre 1934 A troisheures,lesagapes fraternelles nousr€unissent i Ia sallede Deux tablesd'honneursont dressiespour recevoirles communaut6. v€n6desanciennes de tous rangs.La plus franchegaieti ajouteune saveurparticulidre aux metsddlicieux.Aussibien,le "Dispersitdedit pauperibus" et l"'Eccequambonum"sont-ilssur touteslesldvres, A la tombdedu jour, une visite de notre d€voui supirieur eccldsiastique, Monseigneur L.-A. COti, nousapporte,avecle t6moignagenoniquivoquede la bienveillante sollicitude, un superbe chdque valant plusqueson poidsd'or. Bienfaiteuretprotecteurdenosoeuvres, ce vCndrdPire nousparle longuementde nosMeresfondatricesqu'il a connuespersonnellement, et il s'arr€tei tous lesd6tailsrelatifsi leur arriveedans nos Bois-Francs. MonseigneurC6t€ dcouteensuiteavec plaisir musiqueet chant execut€sen son honneur. Tandis que nos fronts s'inclinent sous la main bdnissantede Monseigneurnotre Sut'rieur, nos imes songentd touteslesben6dictions si g6n6reusement octroydesi notre Communautedurant ce premierdemi-sidcled'existence.Aussi,d I'officede Matines,notre TE DEUM monte-t-il fervemmentvers I'Eternel, tout comme i I'heure vesperale,s'exhalespontan6mentde nos coeurs le QUID RETRIBUAM DOMINO. Puis,tel un voile mystdrieux,le grand silencemonastiqueenveloppe bientdt souslesfils t€nusdu passdcetteGte du cinquantenaire, qui 6veillachaleureusement I'intime 6chofamilial. Deux jours plus tard, un servicesolennelest cdl€brepour nos soeursd6funtes,cesvaillantesdu devoirA qui revientla majeurepartie du mCritede I'humblerameauhospitalierd'Arthabaska. Pr6cisdesactivit6sde ltt4 - 1934 Toutes pagesi tranchesdordesmarquent un tournant dans la grandeou la petite histoire.Avant de franchir definitivementce pas, jetons un regardsur un prdcisdesactivit6sde cetteann6ejubilaire de 1884- 1934. LesgenCrations montantesy toucherontdudoigt quelesdifficultes des d€buts s'y revClentsans€quivoque.Mais il faut encoreune fois rappelerque de t884 i 1908,notre H6tel-Dieune servitpratiquement que d'hospicepour lespauvresvieillards.Ce ne fut qu'aucoursde 1908 queI'hdpitaleut droit decit6enregarddessoinshospitaliersi offriraux maladesd'alors. De mCmefaudra-t-iltenir compte,eu6gardau personnelreligieux, de la fermeturedu noviciat de 1889i 1897,ann6esde consolidationde I'oeuvre aprds la perspectived'une ruine imminente pour notre fondation. 263 Tableaulll DU PERSONNEL, RELEVEDU NOMBREDESRELIGIEUSES, AGEESET ORPHELINS(ES) DESMALADES,PERSONNES DE 1884A 1934 LE MOUVEMENTDESMEMBRESCHEZLESR.H.S.J. DE L'HOTEL.DIEU D'ARTHABASKA DU 2 OCTOBRE1884AU 2 OCTOBRE1934 Aspirantesadmisesau noviciat Aspirantessortiespendantle noviciat SoeursadmisesA la professionreligieuse Soeursd€ced€es Postulantedecedee Noviceset postulantesen formation 304 l1l 126 34 I o DESR.H.S.J. LA COMMUNAUTE DARTHABASKA DE L'HOTEL-DTEU AU 2 OCTOBRE1934 Religieuses professes Novices Postulantes | | I Total I 95 5 I l0l LE PERSONNELDE L'HOPITAL, HOSPICEET ORPHELINAT AU 2 OCTOBRE1934 Religieuses M€decins Aum6nier,pretreretire Serviteurs et servantes Total I I | I l0l 12 2 12 | 127 LES MALADES, PERSONNESAGEES(H.F) ET ORPHELINS(ES) AU 2 OCTOBRE 1934 Malades Vieillards Dames6gees Orphelins Orphelines Total 264 30 35 36 29 43 t73 Trbleru IV RELEVEDE CERTAINES ACTIVITES DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA DE I884A I934 ACTIVITES GENERALESDE 1884A 1934 Maladestrait€es de 1884d 1934 Joursd'hospitalisation 9248 153306 ACTIVITESSPECIALISEES ENTRE1906ET 1934 Chirurgie Opirations majeureset mineures 5 238 ( t906-t934) Laboratoires Analyses:glycdmie,Constanted'Ambard (1925-1934', cytologie,etc. 3 t39 RayonsX Radiographie,fluoroscopie I 884 (|929-t934\ Physioth€rapie Traitements: diathermie, rayonsviolets, (1931-1934) courantgalvanique et sinusoidal 3431 DE 1884A 1934 ACTIVITESA L'HOSPICE admis Pensionnaires Pauvresadmis 84 839 Total 923 ACTIVITESA L'ORPHELINAT DE I9I3 A 1934 Orphelinsadmis Orphelinesadmises 244 246 Total 490 D'HEBERGEMENT DE t884A 1934 JOURNEES Hospice etorphelinat (lours) | 526155 265 Vers une nouvelle d6csd€ Sous l'6gideaimdede Mdre Thibault qui, non seulementrecueille avec bonheur l'abondantemoisson qui a germ6 sous la main de ses devanciires, mais exploite aussi avec une habileti el un succds marquantsI'hdritagesacr€confi6 i sessoinsvigilants,notre HOtel-Dieu entre, en 1934.dans unc nouvelled6cade,plein d'espoir en I'avenir. La chapelledu cimetitre En ce mois de novembre 1934. nous nous arr€tons un instant devant I'heureusetransformation de notre petite chapelle SAINTE ANNE du cimetidre.Entre les mains de chdre Soeur Mance (Juliette Mcrcicr). la paletteet le pinceauont jou€ dans cettetransformationun rdle appr6ciable.En plus,grdceA la bienveillancede monsieurI'abb6C.E. Mailhot, une tresbelleviergede I'Apocalypsemesuranttrois piedset demi de hauteur, vient y dtablir sa demeure.D6sormais,nous constltueronsdonc Marie, la douce PORTE DU CIEL, gardiennede la citi des morts. La chaDelledu dmetierc en 1931. 266 50ede SoeurDagenais Le 5 novembre1934,notre Communaut€cdldbrele 50e ANNIVERSAIRE d'entde en religion de notre chdre doyenne,Soeur PerpdtueDagenais. Nde le 20 ao0t 1861,e Ste-Annede Laval, elle demeureensuite de Blainville.Entr6eau successivement d St-Martin, puise Ste-Thdrdse noviciat de I'H6tel-Dieude Montr6al le 5 novembre1884,elle rev€tle le 16 sainthabit le l0 novembre1885,prononcesesvoeuxsolennels d Arthabaskale 7 novembre1886 et arrive comme missionnaire novembre1892.Depuis,elle remplit i diversesreprises,lesemploisde et de supdrieure d'assistante, de I9l2-1918et depositaire, d'instructrice, . de 192l-1927 Pouravoirparcouruquarante-deux ansdu cyclejubilaire ennotre fondation,cetteven6rdeanciennea droit d unepl€nidrereconnaissance. Ddpositaire,instructrice,assistanteou supdrieure,son ddvouementne connait ni faiblesseni lassitude.Dans I'impatienteattentedesNOCES se plait A soulignerson d'OR de profession,notre famillereligieuse jubili d'ENTREE. Cette petite f€te, ravissantepar son impromptu autant que par I'ingdniosit€de son organisation,comble d'6motion non seulement maisplus d'une autre,mettantdesperlesdans I'h6roineseptuag€naire, les yeux et dessouriressur les ldvres. Saint-Josephen face de I'h6pital Voici qu'encetteannie 1934,la blanchesilhouetted'unestatuede Saint-Josephsed6tacheau centredu parterrede I'hopital,surl'Avenue desErables.Ddsormais,sur son soclede ciment,le Pdreveillerasur sa famille hospitalidre,souhaitantla bienvenueaux pauvressouffrantsqui viendront frapper d la porte de l'Hotel-Dieu pour y requdrirsoinset sant6. Intimementlide a notrehistoire,puisqu'elle date de 1885,cette statue,don de monsieurLouis Caron,architectede Nicolet, est,selon I'intention du donateur, primitivement plac6edans la tour et elle y demeurejusqu'en 1922,tpoque de sa dCmolition. Sur les ruinesde cettetour surgitalors I'orphelinat.Le fronton de cet6difice,termin6en 1924,revendiqueled roit et I'honneurdeposs€der le bon Saint-Joseph!Celui-civienty 6tablirsademeure,quoiqueun peu i la g€ne,dansunenichequ'on e0t disird plus vaste.Un homonymede grandeur convenablepour I'espacele remplaceradans la niche de I'orphelinat et c'estainsiqu'enI934,la statuede 1885figurei nouveaui l'honneura I'entreede I'h0oitalmodernede 1931. 267 La statuede St-,Ioseph de 1665. Jubil6 srccrdotsl dansI'intimit6 Au 24 novembre1934,nosdmesvibrantesjettent aux seulsdchos monastCre, I'hymne qui jaillit en crescendo-pourc€ldbrerla f€te du anticip€edu 20 d6cembre1934,date du JUBILE SACERDOTAL de Monseigneurle sup6rieurL.-A. Cdt€,P.D. A I'heurejubilairc, tout sera silencieux!lesmontset lesclochers!.. . C'estque,d'un gestetressimple, ori I'humiliti le dispute A la magnanimit€,Monseigneurle supdrieur d€sireque le jubilC ne resplendisse d'aucun€clatextdrieur.Encoreque les radiationscrdpusculairesde 1934ont bien longtempsi I'avance charme notre pi6td filiale, celle-ci, respectueuseet soumise,doit s'inclinerdevant le d6sirde Monseigneurle supdrieur. 1935 La b6n6dictiondu nouvelan 1935 En un gestecounois, le nouvel an 1935fait pleuvoir souhaitset voeux qu'accompagnent maintsgracieuxenvois.Un plisymboliquei la factureClCgante autant que d€licate,lesprime tous:heureuxrappeldu jubild sacerdotalsilencieuxdu 20 ddcembre1934,il provoquem€me va droit au pBreinlassableI'admiration,tandis que la reconnaissance ment bon qu'est Monseigneurle superieur.Au demeurant,selonla coutumeantique,lesb€nddictionsmatutinalesbaignentde soleilI'aube de ce lerjanvier 1935,et sur lesfrontscourb€sde safamillede I'H0telDieu, celletoute paternellede MonseigneurC6t€envivifielesdernidres heures,Cesjoieset privildgesdu JOUR de I'AN gardentunefralcheur d'aurorem€mesouslefrimasdesannCes. et font ravonnerlebonheurau fond de tous les yeux. 268 Un pasdans la causedesfondateurs Au seuilde cetteannee1935.la lidilitd ii nossaintcsobligations plusfervente quejamais,car,jointeaux instantes s'impose, pridres, elle constituel'6l6mentde choix pour obtcnir la glorificationde nos point qui dansnotre horizonmonastiquc, fondateurs, fixe pr6sentementtous lesresards. -ult€rieure. A u n ed a t e l a S E M A I N ER E I - I C I E U S E deMontrdal nousapprendqueIetribunalestform6le 2 fivrier 1935,queI'ontientla s6anced'ouverturele 4. d I'archev€chi. et oue ledit "TRlBUNAL ECCLESIASTIQUE"du diocdse de Montreal,qui entendle procdsde bdatification et de canonisation des serviteurs de Dieu, JdrOmeLE R O Y E Rd e L A D A U V E R S T E ReEt M A R I E d el a F E R R Ee s tf o r m 6 . C'estavecfiert€quenousins6rons ici un brefrappelhistorique sur lesdeuxfondateurs de I'lnstitutdesReligieuses Hospitalidres de SaintJoseph,dont I'originefait partie"d'un plandivinqueI'Histoirequalifie d'€popdemystique". Jh6me LeRofet de Ia DauverciAQet Maie de la Fefte. fondateu$ de flnstitut des de St-Joseph,d Lafii(he, en 1636. Religieuses hospilaliAres En 1630,A La FlCche,en France,J6rdme Le Royer de la Dauversidrerecoit de Dieu, dans une vision sumaturelle,I'ordre de pour l'6tablissement d'un h0pitalsur fonderunecongrigationreligieuse l'ile d€ Montr6al. MonsieurLe Royer estun mari d€vou6,pdrede cinq enfants,collecteurde taxespoirr sa ville. Il secaract6risepar sa foi en Il fondesacommunaut€ Dieuet sonamourdespauvreset desmalades. des ReligieusesHospitalidresi La Fldcheen 1636et en 1642il fonde Ville Marie,alorsqueJeanneMancey €tablitI'Hdtel-Dieu. Mdre Marie de la Ferre,issued'unenoblefamillede Poitou,serala coop€ratricede monsieur Le Royer dans la fondation du nouvel A I'Hotel-Dieude la Institut,dont elle sera la premidresupCrieure Fldche. En 1659,JeanneManceferavenire I'H6tel-Dieude Ville-Marie trois ReligieusesHospitaliires de La Fldche,les M€res de Br€soles, Macdet Maillet, pour y "soulagerlessouffrancesphysiqueset morales 269 des Indiens, des soldats anglais et frangais et de tous leurs concttoyens".(l) Dans la causede "Nos Fondateurs", le premier pas est donc pour sa plus franchi. A Dieu de bdnir toutesdemarchessubsdquentes grandegloireet cellede cesserviteursde la charit6.Heureuses sommesde I'Annde nousde leur entr6een Cour de Rome durantI'extension religieuxdigne du jubil6 de la R6demption sainte.Un Cv6nement cl6tureracettedernidred la Grottede Lourdes. Un 25eanniversaireroyal Le moisde mai 1935si fertileen beauti,ainsiqu'on I'a chant€de tout tempssousle ciel canadien,estparticulidrementbeaucetteann€e, pour toutesles institutionsde la provinceet danstout le Canada. de I'avdnement autronede Le VINGT-CINQUIEMEanniversaire leurs Majest6sle Roi GeorgesV et la Reine Marie, a sa glorieuse et les5 et6 maisont repercussion danstout le vasteempirebritannique, alldgresse tantdansle domainereligieuxque desjourndesd'inoubliable dansle domainecivil. de cettelovauti, si belleet si nobled la fois,sont Lesmanifestations par l'Eminentissimecardinal-archev€que de Qu6becdansune suscitdes lettre pastoraleadmirable de charitd et de senschrdtien, publi6ei I'occasiondu jubil6 d'argentde Sa Majest€GeorgesV. Eclair6spar la foi, plus encoreque par une humainephilosophie, nos €v€quesddcrdtentla c6ldbrationreligieusedu jubil€ d'argentde Sa Majest6 GeorgesV, notre souverainet sa gracieuse€pouse,la reine Marie, pour le dimanche5 mai,jour oi doit Ctrechant6eune messe pontificale d'actions de grdcesdans toutes les cath€drales.Dans les la messedu dimancherev€tiraaussi,pour le m€me €glisesparoissiales, motif, un 6clat particulier; aprds la messe,chant du DOMINE SALVUM FAC REGEM avecversetet oraisonet enfinle TE DEUM viendra clore la solennitereligieusedu jubili chantesolennellement, royal. Nos gracieuxsouvelainsne sont pasen restede munificence.Les titres honorifiqueset les faveurscomm€morativeslargementd6partis danschaquesphdrede m€rite,demeurerontcommemarquestangibles de royale appr6ciation. L'H6tel-Dieu d6cor6 Notre modesteHOtel-Dieuaura sapart. Le I er mai 1935,notretrCs honor6eMdreThibault et SoeurMariede-J6sus(LaurianneThibault), directricede notre Ecole d'infirmidres,regoiventun messagede Son Honneur le maire disant que Sa Majest6 le Roi leur ddcernela ddcoration commdmorativede son jubilC, et qu'ellesen recevront I'insisnesansdiff6rer. p.9. (l) L'oeuvrede trois sidclesA Ville-Marie 1659-1959, 270 D€rniersinstrnts de Soeur Le Royer A I'instant oir I'on vient remettree notre MCrec€tted€coration d'une Maiest€terrestre.elle se trouve prdcisementau chevetde notre de chdreSoeurLe Royer(EmiliaGuyardjd qui la Majestesouveraine Notre chdreSoeur se plait i Dieu veut offrir l'€temellerdcompense. consid6rerde ses yeux mourants l'insigne commimoratif puis. esquisseun faible sourire. L'au-deld ouvre devant elle seshorizons infinis. Notre regretteeSoeur6tait agdede soixante-quatreansdont prCs de cinquantede vie religieuse.Entrded notremaisonde Montr6alavant d'avoir atteint sa quinzidmeannde,cette enfant robusteet pleine de sant€estdirigde,sit6t sonpostulattermind,versnotremaisonnaissante. Elle y acquiert d'incontestablesm6rites.Son go0t inn6 du beau,du grand, de la culture intellectuelletrouvera surtout matidred sacrifice, encoreque I'emploide sacristinequi remplit la majeurepartiede savre h dedommageraquelquepeu. Avec bonheurelle consacretoutesles ressources deson6tree parerlesautelsou e confectionnerlesornements et la lingeriedestindsau cultedivin qu'elleaimeentourerde splendeur. Activeouvridre,elleredouteI'inactionabsoluecommela supreme souffrance.Aussile bon Dieu qui necisdlelesdmesqu'i bonescient,lur dpargneracelle-cien la rappelanti lui aprdsquelquesjours s€ulement de maladie. Examensde graduation pour la Aux tout premiersjours d'octobre1935,nousrecevons enrepremidrefois une d€l6gu€ede I'Associationdes Carde-malades gistrdes de la Provincede Qudbec,SoeurSt-Marcellin,pour prdsider ici-m€meles s€ancesd'examende graduation.Nos trois candidates, SoeursYvonne Champagne,JeanneVerville et Mance(JulietteMer^ cier) voient leurs 6tudescouronndesde succds,et m6ritentdesf6licitationspour la belletenuede leursreponses. Notre 6coled'infirmidreg est maintenantreconnuepar I'Associaet le stagea Montrealn'estplusrequispourobtenir tion professionnelle le droit de pratiquehospitaliCre. Fin du Procls informatif de nos fondateurs surle clavierde Et I935ne serapasdesmoindresd fairer6sonner Caravecla mi-novembre accents de notregratitude. choixlesnouveaux se termine le Procdsinformatif de la Causede bdatificationde nos et Mariede la Ferre. fondateurs, J€r6meLe Royerde la Dauversidre I I sessions; celuide Le tdmoignage de SoeurCampbella ndcessite Marie-Claire Soeur Mondoux. l4: ont suivi ceux de mademoiselle Pdre Daveluy(auteurde la dernidre viedeJeanneMance),du r6v6rend PdreDom s.j..et demonsieur I'abb6Puau,p.s.s.Le revdrend M€langon, Jamet,o.s.b.,tdmoinfranqaisde la cause,fut le dernierd €treentendu, rogatoirede Montreal, maisnon le moinsimportant.Cettecommission qui compte1,055pages, a €t€ et la copiedu procds, comprit58 s6ances, le 6 novembre,d S. E. MonseigneurGrente,pour etre adressee, expedi6ed Rome avecle procdsde La Fldche. 271 Ce debut magnifique devra €tre couronn6 par I'obtention de faveurscdlestes. car si le miraclene fait pas la saintet6,il en devientune preuveirrecusablepour I'attesteraux yeux de tous. A tout ivinement, 1935 resterafortement burin€ dans les annales de notre Institut. et permet de solidesespoirs. D6cis de Soeur Berlhe Tessier Le 27 d6cembre1935a lieu le d6cdsde notre chdreSoeur Berthe Tessier,choriste,6g€ede 36 ans dont l0 de vie religieuse.Educatriceet pddagogueincontest€e,c'est surtout aupris des enfants que notre regrett€esoeuraura deploy6avecautant de gdn6rosit6que de succdsles ressourcesde son zile. Les joies nobleset pures du devouementsont toutefoisde courte dur6e pour elle; bientot le Seigneurla touche de sa crolx. La maladie avecson douloureux cortdgede souffrancesphysiques et molales,vient parfaireI'oeuvrede sa sanctificationet la pr6pareraux ddlicesde I'union 6ternelleoi il plaira au bon Maitre la convieren la f€te du disciple-viergepour qui elle avait une ddvotion toute particulidre. 1936 "Un monastire avant la fin du monde" Mars, le mois aimd de notre PCre,saint Joseph, maintient cette ambiance surnaturelle,Comme toujours, nombreusessont en cette Au premier plan figurent les annde 1936les intentions recommand6es. interetsd'ordre spirituel.Ctstjustice. Les humblesfillesde saintJoseph doivent travaillersanscessed I'accomplissement desadorablesvolontes de Dieu afin que leurs actions portent toutes le cachet des oeuvres d'€ternit6. En regard du temporel, I'attentions'6veille;plusieursd'entrenous ouvrent m€mede grandsyeux en lisant sur le billet affichedansl'avantchoeur: "demandons A ce bon Pdre les secoursn6cessaires Dour la constructiond'un monastCre.. . avant la fin du monde.A nousdi savorr mdriter sa protection,et le succdsde cettecauseimportante,pour le bien gdndral,sera assur6." Depuis longtemps, ce d€sir d'un monastdre a tourmente les v€ndr€esMdres qui se sont succed6d la tCtede notre Communautd.Le local affecti en 1923aux besoinsde la famille hospitaliCrene peut etre que transitoireet ne r€pond ni aux necessit6s de l'heureprdsenteni aux exigencesd'un monastdre.Aussi bien, l'anndene seterminera-t-ellepas sansque notre divin Pourvoyeuret Pdrene riponde, cettefois, a notre confiante requete. L'annde du tricentenairede I'Institut Le point culminant qui fixera notre attention au cours de cette ann6e I936. sera sanscontredit le tricentenairede l'Institut. Ddji au ddbut de f6vrier 1936,Monseigneur notre 6v6que nous t€moigne son apprdciation personnelledu programme des f€tes en perspectivepour mai prochain. Vous m'€crivez,dit-il, a la date du 3l janvier 1936: 212 "ll y aura trois centsans, le 18 mai prochain, que notre saint Institut prenait naissance d La Fldche,France;or, desirantvoir comm€morercetricentenaire d'unemanidreuniformedanschaque maisonde I'lnstitut desReligieuses HospitaliCres deSaint-Joseph, la trCshonoreeMdre Lecordeuxde notre Maison de La Fldche nous6crit: . . . Le 18 mai. anniversairede I'arrivdede notre vdner€eMdre Marie de la Ferre et de sa pieusecompagne,Anne Fourreau, regardecommel'€poquede la Fondation,a etechoisipour lejour de la solennitd.Un triduum preparatoireserac6l6br6dans notre chapelle, d partirdu jeudi soir, l4 mai.Chaquejour du Triduum, grand-messesolennelle;le soir, au salut, sermon donnd par monsieurle chanoineGoueslainLe lundi I8 mai.SonExcellence MonseigneurGrentepr€siderala cerdmonieet officierapontificalement. Le pan6gyriquesera prononc6par MonseigneurFoin, Vicaire G6n6ral,archidiacrede La FlCche;la messeserachant6e par la scholadeseFvesdu PetitS€minaire." Introduction i Rome de la cause de nos fondateurs Le dernierjour d'avril 1936scelled La Fldche,France, le Proces lnformatif de nos Fondateurs.Son Excellence,MonseigneurGrente, 6v€quedu Mans, fait diligencepour faire parvenir la documentatione Rome, de sorteque MonseigneurL6onidasPerrin, p.s.s.,postulateurde la causeen annonce,dCsle 13 mai, I'introduction en Cour de Rome. Mai 1936, les l€tes du tricentenaire de I'Institut Dans les vingt-trois maisons qui composent l'Institut des Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph en I936, I'action de graces s'apprCtee jaillir. Pour notre humble part, nous verrons la priCreet le chant liturgique en former les notes dominantes durant les trois jours consacr6sd cette commdmoration du tricentenaire de notre Institut. [.e samedi I6 mai, une grand-messesolennelle cdl6br6epar notre superieur eccl6siastique,Monseigneur L.-A. Cdt6 marque I'ouverture du triduum. Notre chapelle se pare pour la circonstance; son d6cor sobre et gracieux favorise le recueillement tandis que, sous les doigts d'artiste du rdv€rend Frdre Raymondien, E.C., organiste et composrteur de Sainte-Foy, Qudbec, des flots d'harmonie envahissent suavement nos ames et les fixent dans I'attitude de I'adoration et de I'amour. La chapelle est remplie des religieuses,des vieillards de I'hospice, des orphelins et de bon nombre de malades que les soeurs infirmidres commeelleslefont tous conduisente h chapellepourcescirconstances, les dimanches selon le desir exprim6 par ceux qui en sont capables. Le chant est ex€cut6 par la chorale des rev6rendsFdres des Ecoles Chretiennes qui rend fort bien le propre grdgorien de la messevotive du Saint-Esprit.Le commun est celui d'une messecomposeeen I'honneur de saint Joseph par le rdvdrend Frdre Raymondien, qui prend comme thdme musical diff6rentes parties de la messeAdjutor; I'harmonisation souple.discrdteet variee.a la limpiditd d'une pridre. A 4 heures, au salut solennel du Trds-Saint-Sacrement, les vorx pures et cristallines de nos orphelins rendent avec beaucoup d'expres- 273 sion les melopeesgrdgoriennes et les diff6rcntsmotetsen parties. Le dimanchel? mai, notreaum6niercdldbrela grand-messe d9 heures,et la scholades rdv€rends Frdresdu Sacr6-Coeur du juvenat d'Arthabaskaassure,cettefois, la partie musicale.Des I'entr6eau choeur,le triomphalchoralde Bach,d 4 voix mixtes,"Louezle Dreu puissant"traduitbiennotrealldgresse et notrejubilation.La messe est celle du 5e dimancheapris Pdques:polyphonieet m6lodiesgrdgoriennessont ex6cuteesavecart et vraie pi6ti. Dans une touchanteallocutionoir il met toute son ame,notre ddvoudPdrespiritueldonneun vivantraccourcidesgloiresde notre Institut.La cdrdmonie s'achdve aux accents d'uncantiqueen I'honneur de saintJoseph. L'aubedu l8 mai s'ouvresur uneatmosDhCre de sainteiubilation. A 92 heures,au chantde rECCE SAiERDOS, Son Excellence M onseigneurJ.-S.-H. Brunaultfait sonentrdesolennelle au sanctuaire, suiviede plusieursmessieurs du clerg€,une trentaine,puis la messe pontificaleddploiesesmagnificences. Ce matinencore,la chapelle est pleineir ddborder,la nef et lesjub€s,desbonsvieillards,desmalades, desorphelinsen rangsserris,de m€mequede nombreuxamisinviEs pour cettecelebration. Les religieuses, qui depassent maintenantla centaine,prennent placeau choeurderridrela grillede boisblanc,aux carrdsminuscules. Son Excellenceofficieavecpompeet majest6,ayant commepretre assistant monsieurle chanoineBenjaminMorin, et messieurs lesabb6s Noe Pepinet Farly,commediacreet sous-diacre d'honneur,toustrois anciensaumdniersde notre maison.Messieursles abbdsArthur Bergeronet J.-S. Caya,diacreet sous-diacre d'office,et monsieurl'abbi G.-E. Roberge,cirimoniaire. La messevotivede la SainteTrinit6,tout indiqudepour cejour commdmoratif, est trCsbien renduepar la choraledu monastCre, de m€me que le commun Fons bonitatis.C'est vraimentune priCre chantee. Le pandgyrique du jour est donn6 par notre divou€ supirieur ecclisiastique Monseigneur pour L.-A. C6t6,dont on saitla vdndration tout ce qui touchee nos origines A I'lte missaest,le pr€tre-assistant annonceque Son Excellence accorde50 jours d'indulgence ii quiconquevoudra bien prier i ses intentionsau cours de la journ€e,dilicatessedont nous sommes reellement touchdes. Un vibrantTe Deum suivid'unecantateen I'honneurde la Sainte Trinit€, cldt la cdremonie et portea Dieu le merciimu de nos6mes r€connalssantes. Au coursde I'aprds-midi, le salutsolennel du Tres-Saint Sacrement chantdimm6diatement apris lesv€preset auquelSon Excellence assiste au prie-Dieud'honneur,termineles f€tesjubilaires.Le programme composdde musiqueplutot moderne, cettefois,estbrillammentrendu par les6ldvesde la Congr6gation de Notre-Damed'Arthabaska. Les touchantescer€monies pridres de cestrois jours d'intenses rayonnentle bonheurautour de nouset nousunissentintimemente touteset chacunede noschdresmaisonsd'Europeet d'Amirique. 274 Grdce d la d6licatessede notre dv€quev6n616,cette union setraduit explicitement par le cdblogramme suivant adress6d La Fldche, au midi du 18mai 1936: "En cejour benidu tricentenaire,6veque,nombreuxclerg6,soeurs ddl6gu6es de partout,citoyensd'dlite,tous s'unissenta nous- de pour offrir d Maison-mdrehommages, coeur et d'esprit f€licitationset voeux de bonheur." L'H6tel-Dieu d'Arthabaska." En marge des manifestations religieuses,au rnidi du l8 mai, dans les salles de I'orphelinat artistement d6cor6es, un modeste banquet reunit, sous la pr6sidencede Monseigneur notre €v€que, les messieurs du clergd,nos m6decinset quelquesamis de la maison. Pendant ce temps, les agapesfraternelles, au cloitre, pour Ctreplus simples, n'en epanouissent pas moins tous les fronts. De distinguees h6tesses sont ld. au nombre de douze: r€vdrendes Mdres de la Congregation Notre-Dame et 16vdrendesSoeurs de I'Assomption de la sainte Vierge d qui Son Excellence offre Ie privildge extraordinaire de prendre le diner au monastdre, et meme d'y passer la journ6e. Les aimables visiteusessont enchantdesde cette ddlicatessepaternelle et en jouissente plein coeur, autant que nous toutes, les HospitaliCres. Immediatement apres b banquet, Son Excellence accompagnde des messieursdu clerg6, entre au cloitre oil l'attendent nos hommages filiaux auxquels elle rdpond aimablement et paternellement. Son Excellence se rend ensuitee I'orphelinat et f€licite chaudement lesjeunes artistesqui, i la cerdmoniedu matin, ont si bien rendu le chant liturgique. l-es orphelins d€passentpresentementla centaine. Ils y regoivent, grice au ddvouement et a h compdtence de quelques religieuses I'enseignementprimaire, de mCmequ'une solide 6ducation chretienneet civile dans le but d'en faire de bons citoyens quand ils quitteront les murs de I'orphelinat. Monseigneur Brunault ne manque pas, A cette occasion, de souligner le travail admirable des soeurs 6ducatrices et le souci apporte par ces jeunes i leur propre formation. Tous les hospitalis€s font dgalement I'objet de la condescendante sollicitude de Monseigneur Brunault qui ne veut oublier personne et remplir au complet le cadre jubilaire. Plusieurs d'entre eux regoivent d leur lit la visite et la bdn€diction paternelle de Son Excellence. Les vieillards de I'hospice, d la Salle Ste-Vierge et d la Salle StJoseph, font i chacune des visites de Monseigneur partie de son programme et c'estavec une grandejoie qu'ils auront leur part de cette fete jubilaire du tricentenairede la Congr€gation. Le programme des fOtes publiques ayant pris fin, il nous reste d payer un tribut d'honneuret de reconnaissance au souvenirdenosbienaimdes soeurs d€funtes. Une grand-messesolennelle est c€l6br6epour ces meritantes qui nous ont priced6es dans la demeure du tombeau. Une commdmoration de trois centsans,c'estbeaucoupplus la fetedes morts que celle des vivants! En fait, ce sont elles, les chdresdevancidres 2'15 qui sont leshdroines, ellesqu'illuminele soleilde I'iternite. Commetout cequi estterrestre, l'6chodu tricentenaire vaseperdre danslesmillesdetailsde la vie quoridienne Nos chantsdegratitudeauronttoutefoisun prolongement magnifique puisqueles dons regusconstituerontdans un avenir assez rapproch6lespremidres pierresdu futur monastere. A Monseigneur notresupdrieur L.-A. Cot€,dont la mainsaitfixer aussig6ndreusement qu'harmonieusement en nombre,poidset mesure leschiffresd'or symboliques, va un mercipldniercommesesdons. ". . . Poursouligner lesGtesdu Tricentenaire de votreinstitut, €crit-ili Mire Thibault,je veux vousdonner$1.00par ann€e, depuisla fondation,c'est-i-dire $300.00. Je veuxparli, aussi, exprimermonadmirationpourI'lnstitut, fondd par les Serviteursde Dieu: Le Royer de La Dauversidreet Marie de la Ferre. . ." Retour des Soeurs Janelle €t Carrier Au I4 mai, nous notons avec ioie le retour de nos chdresSoeurs Janelleet Carrier en missiondepuis deux ans d notre maisonde New London et que I'on sent si heureusesde retrouver le toit familial e la veille des solennit6sjubilaires. Notre 6cole d'infirmiires affili6e i Laval L'Hdpital attire aussi I'attention. Le 22 mai 1936, notre Ecole d'lnfirmidres-religieuses obtient son affiliation a I'Universit6Laval de Qudbecet prend ainsi rang d€finitif parmi lesautres6coleshospitaliCres de la province.C'est un pas de plus dans la voie du progris scientifique et nos religieuses-infirmidres ben6ficierontlargementdesavantagesqui en r€sultent. Un monastare enfin! Au l6 juillet 1936,quellejoie ne r6servepas laf€tede laViergedu Carmel i notre chdre Mdre Thibault en lui apportant pricisdmentce jour, I'autorisationsollicit€erelativemente la constructionprochaine d'un monastdre. Ce monastdredoit mesurerenviron 160piedsX 45, d quatre6tages, plus le rez-de-chauss6e. Cette construction s'impose surtout pour I'infirmerie, les dortoirs, le choeur, le r€fertoire, Ies cuisineset les d€pendances.Les travaux de constructionde ce monastere,destinda abriter plus de cent dix religieuses,ne ddpasserontpas une somme globale de $69,000.00. Ce r€ve d'un monastereva donc devenir une consolanterdalit€. Avec Th€rdsed'Avila, nous pourrons redire dans un 6lan de gratitude: ce n'est pas en vain qu'on s'adressed saint Joseph avec confiance et amour. Cette autorisation officielle de Monseisneur Brunault irradie les dernidreslueurs du supdrioratde Mdre Thibiult et met le sceausur son devouementdont il semblepresqueune rdcompenseanticip€e.A celui qui a sem6,Dieu n'accorde-t-ilpas en perspectivelesjouissancesde la moisson future? Avec regretet attendrissement, nous voyons rentrer dans I'ombre de I'ob6issance la Mdre bien-aimdequi, six ans durant, a ddployddans I'administrationde notre maison les dons magnifiquesdont le ciel I'a dotee, et a fait fructifier d son bdndfice tant spirituel que temporel les mille ressources de sa riche nature. Si le ch€ne est appel6 de par Dieu, d dominer par la force, plus encoreest-ilappel€i protiger, d abrirer la faiblesse: telleestla Mdre que le bon Dieu nous a pretdeet en qui toujours le lierre trouva uh appui, comme le roseau.une providence. Pendant ces six anndesdu sup6riorat de Mdre Thibault, soit de 1930 a I936, elle a prdsid6 a quarante-quatrev€tures, vingt-huit professionstemporaires et vingt-cinq professionsperpetuellesdans notre monastdre,ce qui porte i 104 le nombre de religieuses, dont 67 professes 7 soeurstouridres,2novices choristes,25 professesconverses, et 3 postulantes. Par ailleurs,deux d€cdssont survenusdurant cettepdriode,ce qui est consolantsi I'on comparecestristesddpartsau grand nombre de la ddcennie antdrieure. Nous pouvons sans doute affirmer que les conditions de vie et de travail des religieusesse sont grandement amelior6es,grdced la bienveillanceet au grand sensde I'organisation communautairedont a fait preuve Mdre Thibault. Bilan des activitdshospitaliiresde 1936 Le rapport annuel de I936 fournit en bref les renseignements suivants: I'orphelinataccueille100 gargonset filles; l'hospicehdberge66 personnesagdes: I'h0pitalcompte55 lits gdn6raux.3 d'isolement,l0 pour Ia maternitd et 8 berceaux: - la moyenne quotidienned'occupationdes lits est de 35; les laboratoiresont procddda plus de 800 analyses; les servicesde rayons X et physiothdrapieont fourni plus de 1,500 examenset trarlements: 900 intervcntions chirurgicalesmajeures et mineures y ont 6te pratiqu6es: un total de 1.390patientsy ont et6 traitds,dont 660 hospitalisdset 7J0 en extcrne: 22 nouvellcs religicuscsont obtenu leur droit de pratique A titre de garde-maladcscn registrdcs: le corps midical comptc alors onzc m€decinsomnipraticienset quelqucsspdcialistcs. dont entreautres.le Docteur GeorgesC6td en chirurgic gindrale, lc Doctcur C.-A. Gilbert en oto-rhino-laryngologie-ophtalmologic,lc Doctcur Edgar Vanasseen gyndcologieobstdtriquc. 2'7'7 LES SIX ANNEES DU lCTSUPERIORAT DE MERE KIROUAC 1936- 1942 SEPTEMBRE1936 MArc Corinne Kirouat, supirieurc-administnt en 1936. 278 ce Election de Mire Kirouac L'€lection du 3 septembrefait choix de la trds honorde Mdre Kirouac pour pr6sideraux destin€esde I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska Habile dans la gestion des affaires, douie d'une exceptionnelle distinctionet d'une exquisedilicatessede sentiments,l'6luedu Seigneur estdepuissix ans,pr6poseed I'administrationde I'hOpital.Sa sympathF que bonte est connue de tous, aussi conquiert-elled'embl6erespect, soumissionet par-dessustout, filiale affection de sessoeurs. Aux hommages spontan6s de sa Communautd, s'ajoutent les paternelsencouragements de Son ExcellenceMonseigneurde Nicolet, qui apporte d la nouvelle6lue sa premidreb6n6diction. La conslruction du monrstire Forte de cet appui, confiante en I'avenir qui s'annonceplein de promesses!Mdre Kirouac embrassed'un regard scrutateurle nouveau thdatrede sesactivites.Quel serason premiergeste?Elle n'h€sitepasun instant; le projet de construction d'un monastire ardemment d6sire, dont Mdre Thibault avait dressdles plans,au coursdesderniersmois de son supdriorat.Mdre Kirouac aborde donc les prdliminairesde ladite construction, Nous voyonsabattred regretlesmajestueux€rablesqui ombragenl le choeur et I'infirmerie, puis ceux qui bordent l'allee conduisantau cimetidre.Ces arbres d la cime altiCreont maintes fois suscitdnotre admiration. . . ils parlent d nos 6mes de la munificencedu Crdateur. Pourtant Ia perspectivede l'erection d'un monastdre,d cet endroit, att€nuecettemelancoliqueimpressionde lesvoir sombrerijamais sous les coups cruels des b0cherons. Soeur Thibault. surveillante des tr&vaux Le 5 octobre,e une assembl6e sp€cialedu Chapitre,il estd6ciddde nommer notre chdre ex-Mdre Thibault surveillantedes travaux de la constructionet de la modificationdesplanset devisdu futur monastere, tdche d laquelleelle s'acquitteraavec grande compdtence. Travaux conli6s i l'entrepreneur Dub6 Le lendemain,sur I'avis de Son ExcellenceMonseigneurJ.-S.-H. Brunault, la tris honor€eMdre Kirouac, Soeur Ouellette,assistante, et SoeurThibault se rendentvisiterla Maison provincialedesRR. FF. du Sacr6-Coeur de notre ville, construite r6cemment par Monsieur GeorgesDube, entrepreneurr6sidantd Rimouski, d qui sont dgalement confi6s nos prisents travaux de construction. Cette visite esl effectu€e avec grand avantage. Les travaux d'excavation commenceront cet automne, aprds autorisation accord€epar MonseigneurBrunault. Conversion d'une hospitalis6e au catholocisme Une de nos hospitalisdes,Madame Ludger Rousseau (Clara Winifred Wright), protestante, touchee par la gr6ce confie i sa jeune infirmidre, Soeur Saint-Jean-de-Goto, son d6sir de sefaire catholique; celle-ci.I'encourage en son dessein et demande A I'autorit€ de la faire instruirea ce sujet.Comme Madame Rousseauparlela langueanglaise, 2'79 Soeur Jeanne-Mance(Mercier) est ddsignie pour se constituer son professeurde cath6chisme, alors que M onsieurI'abbeElzearMondoux, aumdnier. visite la malade et lui conseille I'entr€e dans I'Eglise catho-liq u e. A I'aubedu 24 octobre,les hospitaliCres sont a la joie; la n6ophyte, €cossaisede nationalit6, fait son acte d'abjuration au protestantisme suivi de sa professionde foi catholique.Instant solennelque celui oir la catechumdnefranchit le seuil du sanctuaire pour cette solennelle c616monieaux longuespridresrituelles.A peine I'ondebaptismalea-telle regdn6rdson ame que la feryenteconverties'approchede la sainte Table pour recevoir son Dieu pour la premidre fois. Pendant la cerdmonie,la choraledu monastdrefait entendreen anglaisdeschants de circonstancesfort go0t6s par I'heureusecommuniante. Subsdquemmentmonsieur et madame Rousseau feront b6nir solennellementleur mariageii l'69liseparoissialed'Arthabaska. Jubil€ d'or de Soeur Dagenais Entre-tempsune fCte se pr6pare. . . fdte sans prec6dentpour la g6neration pr6sente, puisque le seul Jubil6 d'or c€ldbr6 en notre Communaut6 a etd celui de Mdre Pag€,fondatrice,en date du l7 mars 1886.C'estainsique I'on cdl6brera,le l6 novembre I936, lesNocesd'or de vie religieusede notre v6nirde et bien-aimdeSoeur Dagenais. Monseigneur de Nicolet, privd par la maladie de venir prdsider cettecdr6monie,d6ldgueMonsieur I'abbd Henri Thibault, frdre de nos chdresSoeursThibault. Au l6 novembre 1936.la f€te des nocesd'or sed6rouledonc dans un decor sobre et gracieux. A neuf heures,une messesolennelleest chantee par Monsieur l'abb6 Henri Thibault, frdre de chdre ex-Mdre Thibault. procureur de I'dv€chd,assist€de MM. les abbds Arthur Bergeronet ElphdgeBoisvert,comme diacreet sous-diacre.La chorale des religieuses rend fort bien la messe"Dilexisti" et cellede I'orphelinat s'acquitte aussi avec honneur du commun de la messe.Un "Quid retribuam Domino" i l'offertoire et un "Suscipe me Domine" d la communion de la v6n6rdejubilaire, Soeur Dagenais,semblent tout indiquds pour cette cerdmonie d'action de grdces qui s'achdveaux accentsdu "Te Deum". De v6n€rablesprilats et plusieursmessieursdu clerg€rehaussent de leur prdsenceI'iclat de cettef€te. Plusieurscommunautdsreligieuses sont represent6es; on remarque aussi nombre de parents et amis de l'H6tel-Dieu. MonseigneurL.-A. C6td donne le sermonde circonstancemarqu6 d'une grandejustessed'apprdciationet d'une profonde estimeenversla digne jubilaire. La fCtequid6bute dans I'imposantapparat desrites liturgiques,se continue avec entrain dans I'intimit€ du cloitre. Parde avec un go0t exquis d'oriflammespourpre et or, de palmeset d'6cussonscommdmoratifs. la sallede communaute se fait accueillante. Avec enthousiasmeet ligitime fiert6, nous chantons la Mdre v6ndrde,dont la personnalitdmorale sedessined nos yeux comme I'une des pierresd'assisede notre Hdtel-Dieu. Nombreux, en effet, sont ies 280 titres lui donnant desdroits acquise notre gratitudeet d notre affection; aussibien les rappelerdans un 6lande filiale tendresse, est-cepour nous comme respirer le parfum d'un pass6mi-s6culaire, riche d'abndgation, de sacrifices,de d6vouement. La delicatesse de chacunede nos maisonsde Franceetd'Amerique n'a d'dgale que leur gdn6rositd:fleurs spirituelles,podsie,souhaits, cadeauxartistiquesviennentajouterd la f€te une note harmonieuse.La chdre Maison-mdre m6rite une mention spdciale pour I'offrande d'objets souvenirs et d'un superbetrousseauque la jubilaire, Soeur Dage-nais,reEoitavec un bonheur visible. A 4 heures,il y a Salut solenneldu Trds Saint-Sacrementet dansla soir€e un drame historique qui nous captive vraiment: ddbuts de la fondation de I'lnstitut d Lafleche,et d6part de Larochellede nos Mdres fondatricesde Montreal. Puis, c'estdejAle soir!. . . Les dernidresnotesde la cantatefinale:le Magnificat du cinquantenaire,se perdent dans le silencemonastique. Le lendemain. un grand cong6 couronne dignement la fOte inoubliablede cellequi porta Ie fardeaude la sup6rioritdde I9l2i l9l8 et de l92l it 1927. Premiires diplOm6es de I'Universit6 Laval Ce m€mejour, deux de nosjeunessoeursserendente Qu6becpour y subir desexamense-nsciencehospitalidre.Pour la premidrefois depurs I'affiliation de notre Ecole d'infirmidres d I'Universitd Laval de Qudbec, en mai dernier, nos €tudiantes se dirigent vers la capitale. Elles y regoivent la plus aimable hospitalitdchez les Augustines.del'H6telDieu et heureusede leur succds.nous reviennentau soir du 21. Ce sont les Soeurs Yvonne Frechette et Angiline Martel qui recevront leur parchemin d la mi-ddcembre.Comme les succdsdes dldvesposentdes rayons sur le front de leur maitre, Soeur Marie-de-J6sus, directricede l'6coleest ir l'honneur vraiment. D6cis du Docteur Wilfrid Laroche Le 27 novembre 1936,une ombre de deuil enveloppeI'Hdtel-Dieu: un de nos medecins,monsieur le docteur Wilfrid Laroche, rdsidantd Warwick d6cdded l'6ge de 56 ans, apris quinze jours seulementde maladie. Par sa disparition Warwick perd un excellent citoyen et la professionm6dicaleun membre m6ritant. ll €tait un de ces mddecins praticiensde campagnequi font I'honneurde la m6decine.Sa distinction, son d6vouement,sa bontd lui attirent une excellenteclientelequl ne fait qu'augmenteraveclesanndes.Ce vaillant du devoir apportedans l'au-deldd'unanimesregretsparticulidrementceux de I'Hdtel-Dieu. Le docteur Laroche est n€ d Saint-Antoine-de-Tillyle 20 juillet 1880,et il exercela m6decinedepuis 1906.ll succombei notre h6pital. Les fundraillesont lieu i Warwick, chant6espar Dom Bruno Ward, o.s.b. beau-frdredu d6funt. 281 La fcte d€ l'lmmacul6e Aprds ce deuil. c'estpourtant dans la joie et I'actionde grAcesque doit se clore I'annec 19J6. Le 8 decembrc.le cicl sc colorc:c'estla f€tedc I'lmmacul6eetaussr cellede notrc bien-aimdeMdrc Kirouac. l-a Communautd lui pr€sente des hommages rcconnaissantset des voeux de bonheur. Comme pr6paration.du 29 novembrc au 8 d6cembre,une messeest celdbrde chaquejour aux intcntionsde notrc trds honoree Mire. Rescrit relatif A un €mprunl de $50,000 Aux dernidresheuresde cet an de grdces1936,Monseigneurde Nicolct adressed M dre K irouac le Rescritde la Sacrie Congr6gationdes par nos constructions Religicux rclatifd I'cmprunt de $50,000necessit6 et sollicite. lc 3l octobre dernier. La volont6 de Dieu estsignifi6eet sousla main bdnissantede notre Pasteur commencera la construction du monastdre ainsi que les rdparationsa I'h6pital et d la chapelle.L'annie 1936 nous quitte en pleins travaux de constructionde notre futur monastere. t937 l-'aubede l9J7 nous apporte lesb6n6dictionshabituellestoujours vivement appr6ci6s:celle de notre trds honorde Mdre, de Monsieur I'aumonier et de Monseigneurle Sup6rieur. Arbre de No€l chez les hospilalis6s Nos hospitalisdsregoivent,le 4 janvier, leur part de bonheur,grace au devouementde MesdamesWilfrid Girouard, AugusteBourbeau,J.O. Carignan, Romulus Cuay et Mlles A. Belleauet M. P. Laliberte. Cette fete traditionnellede I'AR BRE DE NOEL est,cetteanndeencore un v€ritablesuccds,la crise financidrequi sdvitalors ne sachantporler atteinte au coeur g6n6reuxde ces bienfaiteurs. De delicieusesfriandiseset d'utiles cadeauxsont distribu€savec une bonne grace et une d€licatessequi en doublent Ia valeur. Geste bienveillantqui a tOt fait d'ipanouir tous les fronts. Approbation des plans et devis Le 2l f6vrier I937, Monseiur GeorgesDubd, entrepreneur,serend d l'6v€ch6de Nicolet et soumet les olans et devisdu monastdred Son -Brunault. qui les approuve avec Excellence Monseigneur J.-S.-H. bienveillance. Afin de mettrede I'harmoniedansI'ensemblede nosconstructions. il a €td prialablementdicid6 d'exhausseret de modifier les toituresde l'ancienmonastdreet de l'hospice.Il convientd'effectueren premierlieu ces rdparationsqui commencenten f6vrier 1937. D6but des travaux en mars Au ddbut du mois de Saint-Joseph,soit le 9, Monsieur Georges Dub€ arrive d Arthabaska,accompagndde son contremaitre,Monsieur Dionne. ll procddeimmddiatementd I'embauchagedes ouvriers.Les 282 gensde la localit€sepr€sentent nombreux!200personnes sollicitent un emploi. Mercredile l0 mars,une premidredquipe- une dizained'ouvriers- commencent la ddmolitiondestoitsdesanciennes bdtisses. La rdfection de cesdtages sup6rieurs estvitetermin€e. On reprendalorsles travauxd'excavation du futur monastere. Et voiciavril! La natures'anime;tout eslespoiret vie.Danscettenatureen fete, le va et vient des travailleursqui besognent activement,la cadence rythm6edesmarteauxqueI'dchordpercute, ont memeun charmepour pasla rdalisation nous.Ne pr6sagent-ils d'un beaur€ve? D6cis de MonsieurAugusteQuesnel Le 17 avril 1937ddcddeMonsieur AugusteQuesnel,fils de Monsieurle sherifAugusteQuesnelqui a jou€, on le sait, un rdle important dans la fondationde notre maison.MonsieurAuguste Il occupela petitemaison Quesneldemeurevoisinde notremonastdre. qui I'ont habitdependant appeldeNazarethpar nosMdresfondatrices jusqu'd ce que cellesurnomm6e quelquesmois, c'est-d-dire "SaintAugustin"puisselesrecevoir. Mue par uneexquisedilicatesse, notretrdshonor€eMdred6cide d'offrir huit jours de pridreset de bonnesoeuvrespour le regrette disparu.Nos soeurstouridresse rendente tour de rOle,passerla nuit prdsdu d6funtexpos6chezlui en chapelle ardente.Quelques-unes de pourle service nosaidesvont prCterleurconcours destables.Uneriche gerbe spirituellet€moigne,en outre, de notre religieuse sympathie enversla famille€prouvde. L'abbe C. E. Mailhot d6cide i El ans Le 3l mai suivant,un deuil planesur notre ville et enveloppe I'Hdtel-Dieu.MonsieurI'abb€CharlesEd. Mailhot.anciencu16.retirC en notremaisondepuisI908,rendsonime i DieuAl'6gede8l ans,dont 55 de sacerdoce. et unjugementdroitqur Historienni, servipar unemdmoire6tonnante et justementleshommeset leschoses, il lui permetdejugersainement ecrit en quatre volumesI'Histoiredes Bois-Francs.Cet ouvrage hautementappr6ci6lui vaut le titre de PREMIER HISTORIEN des BOIS-FRANCS, Ardent patriote,notre rdgionlui doit, dans une largemesure, en 1929.ll aimesoncoinde l'6rection de la Croixdu Mont Saint-Michel payset c'estainsiqu'ilappellela r6giondesCantonsdeI'Est,"la Suisse du Canada". D€daignanttoute gloire humaineet prif6rant I'ombreet le silence claustrala I'apparat,MonsieurI'abb6Mailhot exprimele ddsirde et celuid'€tre inhum6dansla cryptedes n'avoirpointd'oraisonfunCbre, religieuses de I'H6tel-Dieu.Belexemplede m€prisdeshonneursd'icrquesesrestes mortelsreposent bas!Et pour nous,c'estun privildge dans notrecrypteafin qu'un hommageperpdtuellui soit rendupar le secours de nos Dridres. 26J Pierre angulairedu monastire Le 7 juin 1931,en d6pit d'une santdpr6caire,Monseigneur de Nicoletesten visitepastorale dansnotrerdgion.L'H0tel-Dieune sera pas oubli€.Vers 3 heuresp.m.,accompagn6 de Monsieurle vicaire entree la d'Arthabaskaet de MonsieurI'aum6nier,Son Excellence Communaut6oir les soeurssont rdunies.D'une affabilitd toute paternelle,le vdn6r6Pasteurcauseaimablement,s'intdresse d nos nousgratified'ungrandcong€ constructions dont il paraittrCssatisfait, pour b€nir la pierreangulairedu futur et il profitede son passage monastere. Arthabaskaaccueilleles reslesmo els de Suzor C6t6 Le l4 juin 1937,Arthabaskaaccueilleavec6motionet fiertdles peintre,sculpteur, restesmortelsd'un de sesfils les plus c6lCbres, MonsieurMarc-AurdleSuzorC6t6,d6c€d6d Daytona,Floride,le 29 janvierd l'6gede 68 ans. N6 le6 avril 1869,filsdefeule notaireTh6ophile C0t6,notreartiste sa petite patrie d'Arthabaska,otr il rencontrait aima sincerement Il seplaisaiti reproduiredesfigures d'ailleursbeaucoup de sympathie. et des paysages de cheznous. il eutI'avantage Apresdes6tudess6rieuses, depasserl0 anse Paris, oil il seperfectionna en sonart. Il remportaunemddailledebronzelors de I'Expositioninternationale de I900.Une plaquecommdmorative a 6t6 d€voilie en facede sa maison.lors desf€lesdu Centenairede notre ville en l95l , don de la Commission desMonumentsH istoriques de la Provincede Qudbec,en hommagei I'un de nosplusgrandspeintresI) sculpteurs.( Pour notre part, il nous souvientde certainetoile due i son pinceau,miseen loteriepour le b€n6fice de nos oeuvres. Au surplus, notremaisons'honoreavecfiert6d'enpossdder unedegrandequalite: "Roseedu matin",Vall6ede Senlis,1900. Le monastire arrivera A point i I'h0pital;I'hospice sont ll y a affluence desmalades et l'orphelinat que remplis;c'estdonc avecune vive satisfaction aussilitt€ralement lequel,lorsqu'ilsera nous voyons s'6leverles murs du monastdre, termin€, nous permettrad'affectere I'usagede nos chershospitalisds diff6rentslocauxpresentement occupdspar la Communautd. Diji n h mi-juillet1937,les6tagessup€rieurs de I'hospice et de I'ancienmonastdresont termines.Depuis, une €quipe d'ouvriers travaille d la rdfectionde la faqadede la chapelle. Le 6 ao0t, on entreprendles rdparations et agrandissement du occupera deux6tages. choeurqui devraavoir un jub€, par consequent A Paris, on discutede g6n6ralat Durant desjourn€esd'€tudes tenuesi Paris,en cetteannie 1937, lessup€rieures de nosmaisonsde Francediscutent de I'opportunite de grouperen 96n6ralat, nos maisonsd'outre-mer. (l) Arthabaska, CapitaledesBois-Francs. AlcideFleury,1961,page137. 284 Consid6rant l'6tat precairede santd de plusieursd'entre elles,la p6nurie de sujets et les nombreusesdifficult6s matdriellesde I'heure pr6sente,toutes nos soeursde Francedonnent leur adhdsioni ce projet. Le 7 ao0t 1937, Mdre Lecordeux, sup€rieurede I'Hdtel-Dieu de Lafldche, 6crit d ce sujet d Mdre Kirouac, qui assembleles soeurs choristesa voeux perp6tuelset leur fait part de la communication de Mdre Lecordeux.Chaquereligieuseestinvit6ea donner son opinion. La majoritd des soeursse d6clarenten fav€ur du gen6ralat.Sans tarder, Mdre Kirouac en fait donc part i Mdre Lecordeux. Que nous rdserve I'avenir? Secret de Dieu! Confiantes, nous saluonsavec optimisme, une nouvelleann6emonastique. Sous le llot toujours montant du labeur quotidien, notre vre religieusecontinueson cours paisible,scand6epar lescoupssonoresdes fermeset drus du premierau cinquidme6tage, marteauxqui retentissent oi en sont rendus presentementles travaux du monastCre. FGtejubilaire de Soeur Augustine Le l4 septembre1937,moins solennelleque nous I'aurionsd6sire, la f€te jubilaire du 50e anniversairede Soeur Augustine (Labbe), la doyenne de nos chdressoeursconverses,rev6t par ailleurs un cachet d'intimitd qui n'est pas sanscharme. De sachambred'hdpital, transformdeen un v6ritablesanctuaireoir les ors discretsse m€lent artistementaux corolles oarfumdes.Soeur Augustines'unit d la messed'action de g16cesc€16b16i en notre chapelle avec une solennitddigne d'un cinquantenaire.De nombreux neveuxet niCcesassistenta cette cdr6monieet se rendent ensuite auprds de la vdndrdejubilaire qui regoit avec joie et gratitude les filicitations et tdmoignagesd'estimequi lui sont offerts. Les hommagesde safamille religieusequi sesuccddenttout au long de ce jour, trouvent dgalementIe chemin de son coeur. Emue et heureuse,elle avoue que cettefeted'or la fait reverdu ciel. pasvraimentle prilude desjoies immuablesqur Au fait, ne semble-t-elle couronneront, dans un avenir peut+tre prochain la laborieuseet m6ritante carridrede notre chdre soeur? Pou r I'instant, d n otre grande j oie, I'heureusej ubilairesemaintient relativementbien. Dieu en soit bini! D6cis de Soeur Alberta, touritre Par ailleurs, le 22 septembre 1937, notre ciel s'assombrit de nouveau. L'6tat de sante de notre chere Soeur Alberta (Laura Beauchemin),touridre, devient inquidtant. Atteinte depuis plusieurs annees d'une nephnte hypertensive qui s'aggrave avec l?ge, cette vaillante ouvridre doit r€duire graduellementsesactivitis. Consciente des progrdsde la maladie,elle adhdreavec hlial abandonaux vouloirs divins et regoit I'extreme-onctionavec des sentimentsde joie surnaturelle qui nous ddifient. Le I er octobre, sous l'6gidede la Reinedu Rosaire,l'6me de notre soeurprend son essorvers le s6jour desbienheureux.Elle dtait ag6ede 49 ans, dont 22 ans de vie religieuse.Les funirailles ont lieu le 4, prdsidiespar Monsieur I'abb6 Elziar Moudou, aumdnier. 285 Derniire maladie de Monseigneur Brunault Le l0 octobre I937, nos SoeursMarie-Roseet Marguerite-Marie, touridres, vont de la part de notre trds honorde Mdre, offrir d Son Excellence la filiale sympathie de seshospitalidresdes Bois-Francs. En d6pit des progrds de la maladie, le vdnirable 6yequeesttrds lucide et il se montre trds touchdde la ddlicateattentionde Mdre Kirouac, s'entretient longuement avec nos soeurs et s'intdressetout particulierementaux travaux de constructionpresentement en cours,preuvetouchantede sa paternellesollicitudee I'endroit de notre Hotel-Dieu. D6cCsde notre bien-aim6 Ev€que Quelquesjours plus tard, soit le 2l octobre,I'Eglisede Nicolet est plongie dans un deuil profond; elle a perdu celui qui, depuis I904, 6tait pour tous un pdrev6n€r€,un pasteurddvoui, un chefdont tous lesactes ont 6te marquis au coin d'une prudenceet d'une sagesse consomm6es. Pour notre part, nous pleurons un bienfaiteur et un protecteur attitr6 de notre Communautd.Dds son eldvationau sidgedpiscopalde Nicolet, en 1904,I'illustre pontife fait sienneI'oeuvrede I'Hotel-Dreu d'Arthabaska.Et depuis,sa main bienfaisanteet largementouvertene cessede prodiguere notre Hdtel-Dieu une sollicitudequi luivaudra une expansionqui tient du prodige.Inddfectibleest son attachementpour les hospitalidres,impdrissablesses bienfaits. Aussi, avec I'hommage 6mu de notre v6ndration,nous ddposonssur sa tombe, I'humblegerbe de nos pridresferventeset d'une immortelle gratitude. Une kermesseru couvenl d'Arthabaska Octobre I937 va se clore sousle signede I'amitii. Pour obvier aux embarrasfinanciersde leur maison. les religieuses di la Congregation de Notre-Dame d'Arthabaskaorganisentune kermessesousle bienvaillant patronagede MonseigneurL.-A. C6td, cu16.L'H6tel-Dieu ne peut resterindifferente I'appelde "son vieux frire" le couventd'Arrhabaika. Il tient ri honneur de fournir sa quote-part. Sans tarder, des mains habiles confectionnent gateaux et bonbons de toutes sortes, aussl diffdrentsarticlesde lingeriequi font bonne figure dans les kiosqueset contribuent, pour une humble part au succCsde cette organisation. Gestefraternel qui traduit dans sa simpliciti, I'affectionseculaire qui unit lesfillesde Mdre Bourgeoisaux hospitalieresdeJeanneMance. A nouveau, le deuil Avec novembre,le deuil continuede planersur notre Communaut6. Notre chdre Soeur H6ldne (C6t6) touchera bientdt les rives de la Patrie.Jeune et ardenteouvriire, elle a laiss6le theatrede sesactivit6s en juillet dernier. Ddjd le sacrementde I'Extreme-Onctiona apporte d chdre Soeur Hdldne, reconfort et consolation,quand le I0 novembre, Monsieur I'aum6nier se rend d son chevet pour rdciter les pridresdes agonisants.Le lendemain,mandd en hate. il lui renouvellele sestedu pardon tandis qu'unc agonictrds calmese prolongequelqu. peu.Notr" trds honordeMdre, Ia religieuseinfirmidreet Soeur IrCneC6t6, cadette de Soeur H6ldne,ne qu ittent pasla chdremourantc qui exhalele dernrer soupir,en pleinelucidit€.sansla moindre Iutte morale:telleune nacelle 286 doucement portde sur les ondes par un vent favorable, aborde heureusementau port, but unique et constant de son orientation. Les fun6railles ont lieu le 13, prdsid6espar Monsieurs I'abb6.Elznar Mondou, aum6nier. Elle 6tait ag6ede 33 ans, 6 mois, l5 jours, et de religion l0 ans,6 mois, 15 jours. Un legs lestamentaire Ddcembre 1937 enregistre encore un legs testamentaire de Mademoiselle Corinne Mdthot de Warwick, au montant de $500.00avec obligation de faire chanter chaque ann€e six messesde Requiem, jusqu'd I'amortissementde ladite somme,soit une p€riodede vingt-cinq ans. Cette sommeestaussitdtaffecteea I'achatde nouvellesstallespour le choeur qui vient d'etre agrandi et r€nov6. Elles feront bonne figure dans ce local spacieux, bien que trds simple. D'une capacit6de 120 places,ce choeur possedeen outre, au second€tage,un jub6rpour la chorale et les soeursde I'infirmerie. Occupation du choeur pour Noil Au soir du 22, nous avons la joie d'y r€citer Matines et Laudesde l'Office de la Sainte-Vierge. Avec quelle ferveur le Te Deum monte alors de nos ldvresvers I'Auteur de tout bien qui nous dispensesi libdralement sesdons. Aussi bien, notre Nogl 1937est-il non seulementlete de I'amour mais aussifCtede la gratitude. Messesde la nuit et messedu jour, Vepres et Salut du SaintSacrementsont celdbrdsavec solennite.Tout est e I'action de graces! Les 6mes se recueillent dans la mdditation du grand mystdre qui apporte le salut d l'humanit6et ellesmagnifientle Trds-Haut pour son Don i la terre. Les Quarante-Heurescouronnentdans la louangeet I'adorationce temps de graces 1937, et sans transition, avec espoir et joie, nous accueillonsI'an nouyeau que dans sa bont6, Dieu nous donne. r938 A sestoutespremidresheures,l'an 1938nousoffre en prdmicesla b6n6dictions et lesvoeuxtraditionnelsde notre trdshonor€eMdreet de notrev€ndrdaumdnier,Monsieurl'abbdElz€arMondou. T6moignagede MonseigneurL.-A. COt6 La rdcr6ation du soirdu premierdeI'annousrdserve la coutumiere visitede notredignesup6rieureccl6siastique, MonseigneurL.-A. Cdtd, P.D., cur6 d Arthabaska,trdsd6vou6i notre oeuvrequi fait d'ailleurs partieintegrantede saparoisse.Tandisquesavoix paternelleappelleles faveursdu ciel sur lesjours nouveauxde 1938,nos frontss'inclinent soussa main b6nissante. Monseigneurcauseaimablement, puis 6voqueavec6motionla figuredu regrettdMonseigneur J.-S.-H.Brunault"dont le nom,dit-il, m€rited'etreburin6en lettresd'or dansvos annales".Et Monseisneur 281 qui a suivi avecintdrCtet sollicitudetouteslesdtapesde notre histoire conclut:"MonseigneurBrunault,messoeurs,fut le sauveurde votre maison," Brunaulta disonsquesi Monseigneur Pourfairejusticed I'histoire, par l'6preuve,Monseigneur sauvddu naufragenotrefr€leesquifmenacd L.-A. C6tdfut le nautoniersageet prudentqui I'a lanc6au largeet I'a guiddd'unemain assur6e duranttrente-huitans. Visite du Ministire de la Sant6 MonsieurJ.D. Gagn6, Le 8 f€vrier1938,commenousl'annongait M.P.P.,dansunelettreendatedu l7 janvier,ledocteurArthur Lessard unevisitea l'hdpital et sedit du ministdrede la Santdfait effectivement trdssatisfaitde nos constructions."Tout est bien organis6"seplait-il dl nousredire. D6cis du docteurRochette A t'trOpitat le I4 mars1938,nousddploronsla mort de I'unde nos m6decins le docteurAlfred Rochette. distingu6s, il fait ses de36ans,natifdePrinceville, Brillantmddecin-chirurgien puisetudiea la au Seminaire de Nicolet(1915-1922) etudesclassiques Facultdde m6decinede I'UniversitdLaval. clientdle uneexcellente Pratiquantd Warwick,le docteurpossdde et dirige sespatientsd notreHotel-Dieuoir il a pratiqu6unedizaine ( 1928-1938). d'ann6es ledocteur auprdsde sesmalades, Intelligent, habile,consciencieux Rochettes'estddvou6sanscomptersesfatigues.On le qualified'apotre laic.C'estun vrai chr6tien,un catholiqueconvaincuqui vit de safot. il entendla messeet senourritdu Dieu desforts. M€mesur semaine. ll laissedansle deuilsondpouseet troisjeunesenfants. L'H6tel-Dieu rend hommagei cepraticien,prometteurdelongues 6ternelleDieu a d6crete anndesde service,maisque danssa prescience de romprele fil tenu desjours. le monastere On habite progressivement Lesjours de pdregrination sont termines,aujourd'huile l8 avril prennentpossession de leurscellules 1938,noschdressoeursconverses estun jeu. au 4e 6tage.Lescoeurssonti la joie, le ddm6nagement qui choristes Et le 27,te3e6tagedu dortoirestenvahiparlessoeurs s'installent d leur tour dansleurscellules. C'est ainsi que le monastdretant d6sir6est pris d'assautpar la b6nit le Seigneurpour ce Communaut6,dont l'6me reconnaissante grand bienfait. Un octroi de $30,000 obtenudu Mai 1938enregistre la rdception d'un octroide$30,000 provincialpar l'entremise de MonsieurJ.-D. Gagn6, Gouvernement tant pour M.P.P. pour aider i d6frayerles cootsd'agrandissement, quepouram6nagerune 16aliser I'organisation d'unpavillond'isolement salle pour nos pauvreset modiher certainslocauxde I'orphelinat,que pour paracheverla constructionde notre cher monastdre. 288 Mgr Albini lafo uhe, ivAque de Nicolet en 193E, fl€ction de MonseigneurAlbini Lafortune Un t€l€grammevenant de la Diligation apostoliqueannonce officiellementA Nicolet, le 18 mai 1938,l'6lectionde Son Excellence MonseigneurAlbini Lafortunedu diocesedeJoliette,comme€v€quede Nicolet. A cette nouvelle, les Hospitalidresse rejouissentet hatent la circonstance favorablequi lui ouvrirabiengrandeslesportesde I'HotelDieu. Pour le moment, le sentiment filial lui donne affectueuse hospitalit6danslescoeurs. Ordination de I'abb6Garneaud'Arthabaska Le I I juin suivant,le Dieu bon qui dispense lesfaveursajet€ un regardde complaisancesur la famille si digne et si chr6tiennede Me Robert Garneau,N.P. de notreville! Leur fils, MonsieurI'abbdBenoit regoitcejour-li I'onctionsacerdotale i Qu€bec.Le lendemain,I'H6telDieu a le grandbonheurde voir lejeunelivite c€librer unemesseen sa chapelle.Une fervente b€nidiction descendsur chacunedes soeurs riunies au parloir pour la visite de Monsieur I'abbCGarneau.Nous souhaiionsd ce nouveauor€tre une carridresacerdotalefeconde. Bdn6dictiondu monastire d celleld:la b6n6diction du Une joie non moinsgrandesuccdde par Monseigneur L.-A. COt€,le 2l juin 1938. monastdre A I'issuede la messe,Monseigneurentred la sallecommunautaire, escortdde quelquesp€tres. Nos soeurschantentavec brio une magnifique cantate d Saint-Joseph,agr6mentdede quelquesmots Monseigneur L.-A. de soninstrumentprovidentiel, ddlicatsi I'adresse Cdte, notre d€vou€sup6rieureccl€siastique. Lesvisiteurssontinvitdsd parcourirleslocauxdu monastdrequ'ils trouvent6clairds, confortables et d'unegrandesimplicit€. C'est grand cong6! Le bonheur illumine les fronts. Les agapes fraternellestermindes,desmercistouchantsdisenta nosMdresaimdes La digne les sentiments de gratitudequi demandenta s'ext6rioriser. Mdre Kirouac et sa comp€tente coop6ratrice, SoeurThibault,sont particuli€rementcongratul6eset remercieespour I'heureuseissuede Ieurentreprise. Et la paix du soirdtendsaqui6tudesur la fin de cejourdef6teen datedu 2 I juin I938,laquelledateserainscriteen lettresd'or dansnos annalesmonastiques, A gauche, le monastire d?s rcligieuses. en 1938. lire visite de MonseigneurLafortune Le 22 ao0t 1938 aura I'honneur de mettre en relief une date heureusepar la visitedu nouvel€vequede Nicolet,MonseigneurAlbini Lafortune.L'H6tel-Dieule regoiten sesmurs pour un aprds-midi. Arriv€ officiellementen saville 6piscopalele 24juillet, Son Excellence MonseigneurAlbini Lafortune est sacr€6vequele lendemain,par Son Eminencele CardinalJ. M. R. Villeneuve.On dit quejamaisla ville de Nicolet n'a 6te aussi'Joliette" soussa parure de fOtequ'en cejour de rdception.Quoique dans un climat plus simple, notre bienvenueau 290 nouvel evequcest empreintede filial respect,m€16i la joie d'accueillir un pere d6jd aimd et vdnd16. Dds l'entrdc a I'Hdtel-Dieu, vers 2.30 heuresp.m., une g€rbede fleurs est gracicusementofferte au pasteurpar une gentille orpheline. Aprds quoi. nos Mdres conduisentI'augustevisiteurau choeur.escorte d c M M . l c s a b b 6 sH e n r i T h i b a u l t , C . E . R o b e r g e ,E d . C h a t i l l o n e t M onseigneur1,.-A.C6te. U n brillant "EcceSacerdosMagnus" ponctue I'arivdedu nouvel 6lu. Son Exccllcnceprocddealors e I'erectiondu Chemin de la Croix, don de g€nireux bienfaiteurs. A I'issue de cette cdremonie, une paternellcvisitc est faite aux Soeurs rduniese la sallecommunautaire. Sa simplicitc ct sa bonte conquidrentla confianceet la sympathie. Notre nouveau Pasteurde Nicolet avoue que les Hospitalidresde Saint-Josephsont I'objet d'une pr6dilectionsp6cialede sa part, depuis sa prime enfance,les ayant toujours aim6esi l'6gal de sa mdre, en la pcrsonnede son unique tante maternelle:la trdshonordeSoeurLaporte de notre maison de Chatham. "Je ressentisdonc une joie sensibleen apprenantquc mon diocdsecomptait I'un de cesmonaslCres d'hospitalidres." A I'orphelinat,la filiale r6ceptiondes petits"met du ciel dans son coeur". Et c'estd6jd I'heuredu d6part. Par la suite,Son Excellencesera toute d€vouded notre monastdreet a nos oeuvres.Maintes occasions I'ont 6loquemmentdemont16. MonseigneurL.-A. COICs'installei I'Hdtel-Dieu plane sur notre chdre Au soir de la Saint-Michel 1938,I'alldgresse famille: notre vdn6rdSupre MonseigneurL.-A. C6t6, rieur eccldsiastique anciencur€, puisqu'il laissesa cure d'Arthabaska,prend officiellement possession de sesappartementsde choix dans la demeurede ses"vieux jours:" notre humble HOtel-Dieu, lequel de son cdtd, tel I'enfant accueillantson pdre bien aim€ lui ofTrela plus chaleureusebienvenue. Dans la solitude et le calme, Monseigneur C0t6 s'exercera ddsormaisd la vie montante, de concert avec son vieil ami, Monsieur I'abbe Elz6ar Mondou, et un autre saint pr€tre. Monsieur le chanoine Thdophile Mdlangon. a.c.. qui fixe Iui aussi,le 7 ao0t, sa rCsidence d l'Hdtel-Dieu. Tous trois vivent paisibles, dans I'attente du "logis iternel", s'6difiant mutuellement, offrant d Dieu leurs souffrances et leurs saintespridres.attirant sur la maison qui les abrite, comme sur I'Institut tout entier qu'ils estiment et vdnerent,les plus largesbdn€dictions du ciel. Le lendemain,Monsieur I'abbdFarly, successeur de Monseigneur L.-A. COte,cu16de Saint-Paul-de-Chester, ancienchapelainde I'H6telDieu, prend officiellementpossessionde la cure de Saint-Christophe d'Arthabaska. Voeux "in articulo mortis" La Reine du Rosairesembleconvoiter I'dmede notre chCreSoeur Sainte-Cecile(Champagne)dont I'6tat de santd inquidte le midecin. Laissonsparler la secrdtaire:Soeur Marie-de-J6sus(Thibault): 291 est gravementmalade. "Notre bonnepetite SoeurSte-Cdcile Atteintede tuberculose miliaire,cettejeunereligieuse s'achemine rapidement verssoneternitd. NotreMCreobtientdeSonExccllenceMonseigneur AlbiniLafortune pourlui faire unedispense prononcer sesvoeuxin articulomortis.SoeurSte-Cdcile estregue d quedeuxmoisetdemi la profession, malgrdqu'ellen'aiiseulement (ann€e denoviciat canonique)!" MonsieurI'abbeElziar Mondou est d6l6gudd cettefin et, le l9 prononcesesvoeuxdereligionavecune octobreI938,SoeurSte-Cecile Elle regoitle Viatiqueet I'Extreme-Onction. ferveurangdlique. Et la cruellemaladie,en d€pitdesbonssoins,fait sonoeuvrede Le 14,SoeurMarie-de-Jdsus destruction. 6critdanssa chronique: "SoeurSte-C6cile estplusmal.Cependant, elleseprolonge toutela journie.Sessouffrances intenses. semblent Sespoumons refusent et la mourante esti chaquemomentsur le point de respirer Sereine, elleouvredetempsentempsdesyeux"pleins d'etouffer. de lumidreet de paix"et sesldvresredisent; "Mon Dieu,je vous aime." A 7.15heures,sonames'envole en immobilisant sur sonvisagele sourireconfiant.Elle est "surnaturellement belle"disentsespetites soeursdu noviciat;ellenousparled'iternit6.Elle avait 19ansd'6ge, dont 9 moisde vie religieuse. Originairede la paroisse de Saint-ValCre d'Arthabaska, elleestla et de DameAmandaRene. benjaminede MonsieurPaulChampagne Sa soeurain€e,Yvonne,estaussireligieuse de notreCommunaut6. Les fundraillesont lieu le 17 novembre.au milieu d'un srand concoursde parentset d'amis.A I'exemple de sa grandeamie,Soeur Thdrdse-deJ'Enfant-Jesus, ont peut dire de SoeurSainte-C€cile que I'amour a gonfl6 savoile et qu'en peu de temps,elle a beaucoupvdcu. Les pelits Croises En la glorieusefete du Christ-Roi 1938,c'est grande f€te I'orphelinat.Soixantede nos orphelinset orpheliness'enrdlentdansla CroisadeEucharistique.Cesenfantsapportentunesingulidrepr€paration d ce grand acte et maintenant,leur joie n'a d'6galeque leur Puissele Christ-Roiconserver reconnaissance. au coeurde cespetits et lesrendrefiddlesd leur Croisesun grandamour pour I'Eucharistie nobledevise:"Prie, sacrifie-toi, soisapOtre!" D 6 c e m b re s l| i . . . Au 8 ddcembre 1938,c'estle bouquetde fin d'ann6e. . . Pourfeter notre douceMdre du cielet cellede la terre,puisquec'estI'anniversaire de naissance de chdreMdreKirouac,leshymneset lecantiques, comme lescantildneset leschansonsfusentde nos ldvres,6mues, affectueuses, reconnaissantes. I'inlassable d€vouement Que I'lmmacul€er€compense 292 de chdreMire Kirouacd la caractdristique toutede bont6! Cette double f€te pr€lude i la naissancede J€sus.Le 27, les orphelinsaux gais minois,entourentun magnifiquearbrede Nodl, due d I'initiativede damescharitables de la largesse desbienfaiteurs rdgion. Et c'estdansce climatde ser6nitdet de joie quesetermine1938. 1939 B6n6dictions du ler de I'an Commelesvaguesqui sepoussent, lesanssesuccedent. En ce ler janvier 1939,sousle regarddu Dieu de I'Hostie,noussaluonsI'aube nouvelle,chargded'espoiret dds8 heures,nousnousrdunissons i la sousla mainb€nissante salledecommunaut6, denotrevCnd reSup6rieur MonseigneurL.-A. C6te et de Monsieurnotre aueccldsiastique, m0nier. Un Congrts, un voyagesur lilm Le 4 janvier,grAcei la bienveillance du R€vdrendGeorgiusdu Colldgede Victoriaville, nous assistonspar le truchementd'un film au CongrdsEucharistique cin6matographique de Qu€bec,tenuenjurn I938.Quelquesjours aprds,parlem€memoyen,nousvisitonsI'Europe, ayant pour Cicerone,Monsieurle docteurEdouardCdt6,qui nous pr6senteune vivante relation de son voyage. Ddcis de Sa Saintet6Pie Xl En ce l0 f€vrier 1939,I'EglisepleureI'un desplusgrands,parmi les 266 papes,qui I'ont d date gouvern6e. La mort a fini par avoir raisondu grandet noblevieillard quefut Notre SaintPdrele PapePieXI. La catholocitiet tout le mondeentier garderontun souvenirparticulierement qur admiratifdecetoctog6naire a fait preuve,jusqu'audernierso-upird'unevigueuret d'uneluciditdaude I'humanit6ordinaire.A la virit€, le papequi vientde mourir dessus joua pendantsesdix-septans de Pontificat,de 1922d 1939,un rdle personnel extraordinaire, danstous lesdomainessoumisi sajuridiction de Pontife supreme.Partout on reconnaitla marquede song6nie, la lumiire de sa science,la chaleurde son dme apostolique. attendentdans l'anxi6t€la Quatrecent millionsde catholiques venuede leur nouveaupasteur.Les papesmeurent,mais le papene meurt pasl D6cGsde Soeur Marthe Le 23 fivrier 1939,survientle ddcdsde SoeurMarthe(Levasseur), 6gdedequarante-trois ans,dont elleen a v6cuvingt-cinqenreligion.Ce furent desann6esrichesde valeursspirituelles,parcequevisit6espar la croix accept€eavectout I'amour dont son coeur dtait capable. B6n6dictionde la cryple Le m€mejour, a lieu la b6n6diction de la cryptede nos soeurs par monsieurI'abb€ElzdarMondou,aum6nier,autoris€par defuntes, 293 A. Lafortune,iv€quede Nicolet.Cette Son Excellence Monseigneur cryptefun6raire, situ6eau sous-sol du monastCre construiten 1937, a 6te approuvdepar les autorit€smunicipaleset le bureau provincial d'hygidne. Electiondu PapePie Xtl proclamerd la radio,l'€lection Le 2 mars,i midi, nousent€ndons le PapePieXII, le CardinalEugenioPacelli, de NotreTrCsSaint-Pdre ex-secritaire de Sa Saintet6Pie XI. Pontife DCsle momentde son 6lection,le papeestofficiellement qui auralieule l2 suivant,estregardd supr€me, maissoncouronnement au pouvoir. Il dicide que le comme le symbolede son ascension couronnement aura lieu d la vue du peuplequi compteraun demiC'estla premidrefois,depuisla chutede Rome millionde spectateurs. d'Etat en 1870,qu'un pape est couronn6en public. Son secr6taire devientle CardinalMaglioni. A cetteoccasion, lessoeurspeuventsuivrei la radiolesceremonies quecelleoi r€sonnela qui sederoulentau Vatican.Scene6mouvante bellevoix de Sa Saintete,d la pr6facede la messe,au Pateret d la quecellesqueprononcele Parolesnonmoins€mouvantes b€nddiction. doyendesCardinauxlorsqu'ilcouronnele saintPontife. Assembld€en Yuedu g6n€ralat Le I3 avril 1939,une assemblde dessup€rieures de nos maisons d'Amdriquea lieui I'H6tel-Dieu deMontreal.NotretreshonordeMdre instamment a nospridresle succds Kirouacs'y rendet recommande de cettereunionqui a pour objetl'€rectiondu gin€ralat. spdcialedes soeursvocalesde Le 24 avr\l 1939,e une assembl6e des I'H6tel-Dieud'Arthabaska,aprds la lecturedu proces-verbal et d6l€gu€es denos d€libdrations de la 16unionofficielledessuperieures d I'H6tel-Dieude Montrdalpar la maisonsd'Amdrique,convoqu6es Mdre Rivard,superieure dudit H6tel-Dieu,le I3 avril tris Rdv€rende pr6cedent,il est resolue h majorit€desvoix d'accepterle gen€ralatavec et de modifications A notrevle tout ce qu'il comported'amendements noussoumettons la copiede ce religieuse actuelle.Dds le lendemain, procds-verbal d I'approbation Monseigneur Albini de Son Excellence Lafortune,€vOque de Nicolet.Dans lesjours qui suivent,Son ExceF lencefait parvenirson assentiment au g€neralat. Les orphelinesi la Tour des Martyrs. . . La joie estd soncomble,aujourd'hui,l3 juin 1939,cheznospetites orphelines; d0 e la g€n€rositd desbonnesgensde l'endroit,toute la semeten routepourun pelerinage d laTourdesMartyrs bandejoyeuse Ld-bas:communion,messedesCroisisdialogude, de Saint-C€lestin. suiviedu repasen pique-nique sur le terrainde I'endroit;cheminde la Croix,jeux, amusements et retourle soir d la tombiedu soleil,l'6me oleined'6motionet de bonheur. 294 Translation au caYeaufun6raire Le l6 octobre 1939a lieu la translation des restesde nos chdres soeurs d6funtes dans le caveau fun6raire. Des petites inscriptions renfermdesdans desampoulesde verre nouspermettentd'identifiernos chCresddfuntes.L'6ternitd!voild la pensiequi nous saisiti la vuede ces reliques.Mon Dieu, faites-nouscomprendrela bridvetdde la vie, le prix du temps et la longueur de l'€ternite! k 18, nous procddonsd I'exhumation des restesde Monsieur I'abb€C. E. Mailhot, qui serontd6posesaussidans le caveaufun6raire du monastCreselon l'expressionde sesderniires volont6s. Le 2l suivant,un servicefundbreestchantden notre chapellepour nos chersdisparus. Jubil6 d'or du doct€ur P. A. Brassard Le 16 novembre 1939, un banquet, rdunissant70 convives,est offert en I'honneurdu Jubi16d'or de pratiquemddicalede Monsieur le docteurP. A. Brassard,m6decinde Princevilleen serviced I'HOtel-Dieu depuis 1905.Le docteur Brassardse distingue,au cours de sa longue carridre, par un devouementsans borne et par son exquise charitd enversles maladesqu'il soigne.Il occupele postede mddecincoroner pendant les dernidresanndesde sa pratique m6dicale. Cesagapesfraternelles,d I'occasiondu 50eanniversairedu docteur Brassard,resserrent lesliensqui unissenttout le personnelde I'H0pital a ce medecin.de la premiire heure et a sesconfreresqui sed6vouentau soin des maladesde notre rdgion. Nos dipl0m6esA I'Universit6Laval Le 2l novembre 1939. d nouveau trois db nos jeunes soeurs recoiventleur brevet d'infirmidre de I'UniversitdLaval: Soeur Berthe Lafontaine, Soeur Sainte-Jeanne-d'Arc(Dubois), Soeur Saint-Paul (C6cile Mercier). Ce souci constantdes sup€rieurespour la formation professionnelledes religieusesne se ddmentira pas au cours des ans, r6alisantbien que la bonne ReligieuseHospitalidredoit €tre des mieux prepareesdans le champ particulieroir elle exercerason devouement. 1940 ler janvier 1940 Mon Dieu! bdnissezla nouvelle ann€e!Ces notes tombeesde la tribune de I'orguc trouvent le chemin des coeurs en cette aube qul commenceI'an nouveau.environn6de mystdre. Huit heuresa.m. nous amdne la premidrevisite traditionnelledu tempsdesfetes:MonseigneurL.-A. Cdt€, notre vene16supdrieurdont la bont6, d'ordinairc souriante,semblece jour, empreinted'une gravitd inaccoutumde.A travcrs le voile de ses78 ans. il sembleentrevoirl'audeld. . . et alors quc la lumidredternellese fait plus proche, l'accentde notre bon frcrcsc fait plus penetrant."Je vous souhaiteraisvolontiersles cl6sdu bon Saint-Picrre,dit-il. si je n'itais assurdque d6jdvous lesavez. Point n'est besoin de vous offrir des souhaits de bonheur et de 295 prosperit6. Vousetesheureuses et votreCommunaut6 estprospire.Je ne puis que remercierDieu et le prier de vouscontinuersesfaveurs." Hommag€fun6raireau Docteur Bell€au Le ler mars1940marqueunjour dedeuilbienprofondpournotre hOpitalet notrefamille religieusequi voient s'6teindre,d l'6gede84ans, notresi bienveillant et si devouddocteurTancrddeBelleau. N€ d Saint-Michelde Bellechasse en 1855,il fait sesdtudesau Sdminairede Qudbecet i I'UniversitiLaval. Aprds avoir pratique pendantquelques natale,il vienten ann6es la mddecine danssaparoisse 1885s'dtabliren notre ville oi durant plus de cinquant€ans il se prodiguesansr€serveet sansddfaillanceau servicede sesseigneurs et maitres:lesmaladeset lespauvres. d soigner Dis I'ouverture de notremaison,il estlepremierm€decin . . . toujours "Pro deo". Le 24 mars les hospitalisdset les religieuses, 1930,il regoitla Mddailledu Roi poursoninlassable ddvouement e ses concitoyens. Natureg6nireuseet sympathique. 6me droite et profondement Non seulement il religieuse, sacharit6envers lespauvres estproverbiale. gratuitsa l'occasion, fournit soinset remCdes maisque de farnillesil Du reste,jamaisle malheurd'autruine le laisse secoundiscretement! Moddleaccomplide I'hommede bien,sa mimoire vivra insensible. fidClement danslescoeursde tousceuxqui I'ont connu. notreville,d I'annonce L'€motionprofondequi bouleverse de sa maladie, I'affluenceet le recueillementde la foule constern€equl un caractCre d'universelle sympathiesontles donnenti sesfun6railles plus sorsgarantsde I'estimeet de la reconnaissance, dont le regrette defunt6taitentouredanstouteslesclasses de la soci6td. Ceslignes,hommagetardifofferte unevieficondeend6vouement et en bonnes oeuvres,disirent Ctre un messagede gratitude e sa m6moirev6nir6e. Un servicefundbreest chant€en notrechapellele 4 marset la Communaut6offre,en outre,30joursde pridreset de bonnesoeuvres pour le reposde sondme. Dodew Tanti.le Belleau, mldetin de Ih6pital duran! de nonbrcuses onhd?s. 296 "Je suis pr€te i partir" "Qu'il estdouxde mourirquandon n'apasa redouterleregarddu PdredesCieux!Jesuispr€tea partir",disaitSoeurAugustine (Labbe)le l5 mai. d son infirmidre. Need Saint-Cajetan d'Armachen 1864,SoeurAugustineest,en 1885,la premidrepostulante de notrenoviciatnaissant. Elleavaiteule bonheurde cdl6brer sonjubi16d'or de vie religieuse le l4 septembre 1937,desachambred'h6pital.Ellenousquittechargde de mdrites,dansIa 77eanndede sonageet la 54ede savie religieuse. Un deuil vivernentressenti! Le I8 juillet 1940,endCpitdu rayonnantsoleilde lajoyeusesaison estivale,la morneatmosphere qui enveloppe notre maisondit notre profonde douleur causeepar le dices du grand ami et bienfaiteurde I'Hotel-Dieu,Monsieurle docteurGeorsesCdt6. Dodeu Georges C6td, en 1940. On ne saurait mieux traduire les sentiments de la Communaut6 qu'en reproduisant, ici, quelques extraits d'un article du journal L'Union des Cantons de I'Est d0 a la plume alerte et sympathique de notre chdre Mdre Thibault: ", . . A LA MEMOIRE DU DT GEORGESCOTE Le soirestdescendu sur savie,commeildescend t6t ou tard, sur toute vie humaine,et depuisun moisd6ja,il reposedans la paix du cimetiered'Arthabaska- par delicatesse de la providence peut€tre - drproximitd de I'hdpital qu'il a tant aim6 et dont il a servi les int€retsdepuisla ioute premiire heure.ll repose.. . lui dont la vie s'estus6ed soignerlesautres,d soulagerla pauvret€ humainesouffranteen lui consacrantle meilleurde sonAmedans un d6vouementpassionn€qui ne se souciajamais de sa lassitude personnelleet partant, ne connut jamais le repos. Travailleuractif,infatigable d la tache,soucieux du bien-etre de ses malades,il est resG sur la brechejusqu'i 6puisement complet.Son r€vecaress6 tout baseutetedemourir, faceau devoir professionnel et de rendrelesarmesen rdpondantA I'appelde son dernier patient- tant de fois, surtout en cesdernidresann€esil quandil auraiteu plus s'itait transportiau chevetde sesmalades, Iorsquela Cependant. besoinde soinet de reposqu'eux-m€mes. maladiele terrassapour de bon,saforte constilutionrdsistaencore trois semaines.. . jours de mirites qui achevirentde pr€parerle descieux.. ." chrdtienpour le supr€merendez-vous ", . . Nature loyaleet gdndreuse, eme droite et franche,sacharit€ enversles pauvresfut proverbialeau cours des anneesde sa pauvres enfants il pratiqueactive.Quede famillesecourues.quede a v€tus chaquefois que son grand coeur rencontraitI'indigence vraie au foyer desmalheureuxqui r€clamaientsesservicesprofessionnels..." attentede l'dternel ". . Tout passeici-bas.Dans la silencieuse r6veil,qu'il reposedonc en paix le grandtravailleurque fut le C6t6.Par-deldla mort, le bon Dieunedut-ilpas docteurGeorges enversl'amedu charitable semontrerli#ral et trdsmisdricordieux m6decin?Et sur terre,lesobjetsdestrois grandesaffectionsqui lui tinrent au coeur:sa famille danslaquelleil mettaitsaseulegloire; I'h6pital,oir chaquejour et memeplusieursfois le jour, il se retrouvait comme l'6l6mentdans son centre;ses maladesenfin pou. nelui garderont-ils pourlesquels il sed€vouapassionn6ment, fiddleet avectousceux qui I'ont connuet appr€ci€, longtemps, souvenir?"( |) reconnaissant Le docteur GeorgesCdti 6tait 69€ de 7l ans Un servicefundbre, solennel, fut chante dans notre chapelle et I'offrande des religieuses comportait 30 jours de priCreset de bonnesoeuvrespour le reposde son ame. Inscription nationale Les 19, 20, 2t aoot 1940, jours d'inscriplion nationale, nous rappellentque nous sommesen tempsde guerre.Paisiblement,chacune va se faire inscrire,gardant au coeur la mansuilude qui convientd des dDouses du Christ. A r6pitition, notre Saint-Pere demande et ordonne des pridres spdcialespour obtenir le retour de la paix si d€sirde.Son Excellence Monseigneurnotre iveque faisanticho aux appelsdeSa Saintete,nous dit que Hitler, ce nouvel Attila, aura la victoire tant que le monde malheureux et coupable ne se tournera pas sincdrement vers Dieu. Noces d'argent au monastlre Oublions un instant les6vinementseuropeenset leur r€percussion en terre d'Amerique, voih qu'au monastdrela joie 6clatedans tous les chants qui montent des coeurs.Une aurore jubilaire se ldve le 30 ao0t 1940! ceUedu 25e anniversairede professionreligieusede notre trds honorde Mdre Kirouac et de nos chdresSoeurs Dubois, Pellerin et Jeanne(Laram6e). Aux premidresV€presdu 30 ao0t, et sousI'aubejoyeusedu matin suivant, nous demandons avec ferveur i I'Auteur de tout bien, A (l) L'UniondesCantons del'Est,jeudi.22aoot1940. 298 I'occasionde la mcsscsolenncllc.cildbr6epar MonseigneurL.-A. C0t6, de comblcr de faveurscdlestcsnos chdresJubilaires, Cet annivcrsairchcurcux permct une ddtentecompldte.Lajournee est magnifiquc! l-es hcurescoulent rapides.C'est f€te pour lesyeux en memetcmps quc douccur pour l'6mc d'admirer la tablejubilairefleurre dc lis et chargic de cadcaux. Une grille en fer forg6 Le 4 novembre I940. unc grillc en fer forg6, trds jolie, remplace avantagcusement i Ia chapellcI'antiquegrille de bois et son rideau de coton blanc dont nous saluons le ddpart. sans regret. Don el installationd'un orgue En la fetejubilairc du 30 ao0t dernier,un magnifiquedon de $2 000 cst offert d part igale entrc Soeur BernadetteBlanchet et Monsieur Wilfrid Roy, infirmier. pour I'installationd'un orguedanslechoeurdes rcligieuses. . . l-e l5 novembresuivant.I'orgueest instal16!Les premiers accords font retcntir le Magnificat, le Laudate, et une cantate reconnaissanted notre Pdre Saint-Joseph.Son harmonisation simple et d iscrdtea la limpiditd de la priire. qui implore,supplieou triompheavec nous. Il fait partie du vaisseaureligieuxdont il est I'ame sonore;il s'y incorporc au-dcdanscomme la cloche s'accrocheau dehors.ll est,ce qu'on appelledans la langue du droit. un immeuble,par destination. Sur le conseil expdriment€ de Monsieur Arthur Charlebois, docteur en musique de notre ville, il a 6td convenu d'acheter cer instrumentchezJ. O. Jacques.Limit6e,de Saint-Hyacinthe.Monsieur Charleboisnous fera le plaisirde nous faire entendreun rdcitalet, dans la suite, il donnera des legonsd'orgue d nos soeursmusiciennesainsi qu'unesdriede coursd'harmoniequi serasuivieddsle mois de d6cembre par une dizaine de religieuses. Brevets d'inlirmiire Au cours de novembre,nos Soeurs Larche, Marchand et Mariedel'Eucharistie (Simone Vervitle) subissentavec succis les examens d'infirmidre de l'Universitd Laval. Elles iront grossir les rangs des infirmiires qui assistent les malades qui se font de plus en plus nombreux, et feront face ainsi d un nursing qui devientplus exigeant. r94l Salut,an nouveau! Qu'apportes-tudanstes365feuillets?Mystdre.. . Dieu qui a piti€ de nousa tir€ un voile sur "demain".C'estque chaquejour suffit sa peine.. . sajoie aussi. Au babillard,nouslisonsI'affichesuivantee laquellenousserons heureuses de nousconformer: Etrennesi nos bienfaiteurs:tout le personnelde I'H6tel-Dieu voudrabienoffrir lespridreset lesbonnesoeuvresdu 3 janvieraux intentionsde Monsieuret MadameJ. D. Gasnd 299 4 janvieraux intentionsde Monsieuret MadameJ. E. Alain 5 janvierpour notrebonet regrettdm€decin: docteurE. T. Belleau 6 janvierpour notreinsignebienfaiteur: le docteurGeorges Cdtd 7 janvierpour tous nosautresbienfaiteurs. Le Colligede Victoriaville,6coled'aviation Trdssensibles d toutcequi toucheI'histoirelocale,nousnotonsque le l5 f6vrier1941,lesRR. FF. du Sacrd-Coeur cddentleurcolldgede qui le convoitedepuislongtemps pour Victoriavilleau Gouvernement Demain,le colldgeseraune abriterles6tudiantsmilitaires-aviateurs. Ecoled'aviation. En radiologie Le l7 mai 1941,aprdsavoir suivi des cours en radiologied Montrdal,nos chdresSoeursThibault,Kirouac,Boucher,Marie-duCarmel, Carrier et Olier deviennentmembresde la Soci6t6des Techniciens en radiologiede la Provincede Qu6bec, dont le but estde promouvoirla science et I'art de la radiologie. A Montr6al,d6cisde Mire Lachapell€ Le 2l mai l94l surviente I'Hdtcl-Dieude Montrial le d€cisde notrev€n6rde ex-MdreSophieLachapelle, dontla mdmoiredemeure en bdnidictionparminous.Neufanniesdurant,de I906d I9l2 et de l9l8 e 1921,ellea dirig6,on s'ensouvient,lesdestiniesde notremaison,lui imprimant un vigoureuxessorvers le progrds, Au coursdesann€esintirimaires,elle a iti maitressedesnovices, chezqui elle a exerc€une influenceprofonde. ainsitoutesoninergieou Quinzeanndesde savie,ellea consacr6 plus exactement,elle a mis toute son dme au servicede notre jeune fondationqu'ellea aim6esincirement. Retournded sonberceaureligieuxen 1921,elledevaity atteindre I'agede 90 ans, continuantd semerle bien par une pi6tesolideet jointe i un g€n€reux et constantd€vouement. €clairee, Honneur et fiddle reconnaissance i sa m€moirevinirde! Le 30 mai, un servicefundbreest chanteen notre chapellepour le reposde son ame. Haut-parleursir I'infirmerie En cettefin du moisde mai 1941,lesClectriciens s'affairent dansles locaux de I'infirmerie.Grdced des haut-parleursinstalldsd diff6rents pourrontsuivre endroitsdanslescorridors,noschdressoeursmalades qui lesofficesde la chapelle,leslecturesdu rdfectoireet lesconf€rences sedonnente b communaut6. innovation! Quellebienfaisante Congris eucharistiquei Drummondville Le 25 juin I94l marqueI'ouverture du CongrdsEucharistique de Drummondville.Le lendemain,dtant la journ6e sp€cialepour les enfants,nos orphelinset orphelines s'y rendentgr6ced la g6n€reuse bienveillance des bienfaiteurs de I'orphelinat,lesquelsont mis A la 300 disposition de Ia gent€nfantineet leurbourseet leurcoeur,sefaisantun plaisirdu bonheurde cesheureuxpetits. Une soeurpionniire nous quitte Le 30juillet 194| , la mort vientcueilliren notreparterreuneautre fleur de son choix: Soeur Marie-Joseph(AlphonsineBossi). Les travauxpdnibles dela buanderie, dela cuisine, dela couturepourle RR. FF. du Sacr€-Coeur, aux jours sombresde notremaison,constituent son champ d'action privil6gii. Le ddvouementde cette vaillante ouvriere,sonabndgation, safranchegaietdmarquentses47 ansde vie religieuse, au coin d'uneadmirablecharitd.Au coursde sesdernidres ann€es,descrisescardiaques dbranlentsa forte constitution.Pr€ted rdpondreau dernierappeldu Maitre,ellesuccombe e leursatteintes a l'dgede 79 ans. Changement d'aumdnier Le 30 septembre 1941,notreddvou€et saintaum6nier,Monsieur I'abb€ElzdarMondou, quitte notre Hdtel-Dieuqu'il dessertdepuis I932,pour allerexercerson ministdrei DrummondvillechezlesRR. FF. de la Charit6. Dansune dernidreinstruction,monsieurI'aum6niernousfait ses adieuxet sespaternelles recommandations. Ne croit-onpasrevivreune je nesuisquepour scdneinoubliable de I'Evangile: "Mes petitsenfanrs, peude tempsavecvous.Pr'iezbien.. . Dieu premieiservi.. . tvitez la routine.. . Priezbicn Saint-Joseph et la Sainte-Vierge. Aimezbienet servezde tout votrecoeurlesmalades! Faitescelaet vousvivrez."Puisil nousbdnit paternellement. Le m€me jour arrive son remplagant:Monsieur I'abb6Ulrrc Leblanc,ainsique MonsieurI'abb€G€rardDescoteaux commeassistant-aum6nier. Soeur Champagnei la Maison du Pire A peinedg6ede 32 ans, notre regrett€epetite SoeurChampagne (Yvonne)quittela "vall6edeslarmes",le 20 octobreI941,pour entrer dansla Maisondu Pire, aprdslaquelleellesoupirede toutesoname. D'une sant6 dilicate, mais d'une €nergie indomptable, nulle difficulti ne lassesoncourageen facedu devoir ou de la vertu. Elle sait cueillirainsides6pisde choixqu'ellesehatede lier engerbes. Atteinte de typhoide,son organismene peut resistere cettemaladiequi la mine sourdementet fait placeA la tuberculosepulmonaire.Quelquesmois d'infirmerieet c'estla fin de sonmagnifiqueet fructueuxpdlerinageicibas.Elleavait passdI4 ansen religion. Evocationhistoriqu€ Le 29novembreI941,unes€ance rdcr6ative d la salledesorphelines est donnie par les€lives de la Congrigation de Notre-Damed'Arthabaska,sousla pr€sidence de MonsieurI'assistant-aumdnier G6rard Descoteaux.Une dvocationhistoriquenous fait revivreune partie de I'histoiredesd€butsde la colonieen desscdnes h6roioueset charmantes. 301 JeanneMance se penchesur les corps qui souffrentet Marguerite qui s'6veillent. Bourgeoys sur lesintelligences 1942 Une ann6enouvelle Au I erjanvier,notrev€ndrdSup6rieur eccl€siastique nousapporte sesb6nddictions, sesvoeuxet sesetrennes. Harmonisant le thdmede sa paternellecauseried I'anniversaire que nous c6l€brons,il 6voquele souvenirdes"neigesd'antan".. . Neiges d'antandu foyerfamilialauquel se rattacheun souvenirde reconnaissance et d'amourpour ceuxqui autrefoisen 6taientI'ameet qui nousont quitt€spourI'au-dele; neiges d'antan,pour notre monastdre aussi.. . grain de s€nev6 autrefois.. . arbre magnifiqueaujourd'hui.Que de ben6dictionsdont il faut remercierDieu! Encoreune fois, la mort Le I er fdvrier1942,la mort,cetteimpitoyablemoissonneuse, vient cueillirunefois encoreunedesnos soeurs. Au soir du ler fdvrier,notrechCreSoeurCaron(Lucile)quittela pouraborderaux rivesdternelles. terrede t€nCbres, Artisten€e,simple, candide,d'une fiddlitea toute 6preuve,en peud'ann6es,ellea vicu une longuevie. De bonne heure,la maladiela voue e I'inactionet la pulmonaire tuberculose en fait savictime.ElleCtait6gde de37ans,dont I I ans de vie religieuse. L'id6e du g6n€ralatrefait surface Le 23 f€vrier1942,au coursd'uneassemblde vocales, on dessoeurs fait lectured'unelettrede la RivCrendeSoeurAllard. suo€rieure de I'H6tel-Dieude Montrdal,demandantsi la Communautide I'HdtelDieu d'Arthabaskaesten faveurde I'union sousforme de gene:alat.La propositionest accepteed I'unanimitddesvoix des soeurspr6sentes. Un terrsin de jeux pour I'orphelinat Le 4 mai 1942,un terrainde jeux est prepar€pour lespetitsde I'orphelinat,sur une partie du jardin du monastere, d I'endroitoil s'€levaitautrefoisla maisonde MonsieurQuesnel.Une cldturede briquesassez€lev6elimite le parterrede la Communaut6. Les deuilsse succid€nt Lesdeuilsouvrenttoujoursen nouslessourcesde la douleur,mars en m€metemps ils allumenten nos coeursla s6r€nit€de la divine esp€rance. C'estdansce bienheureuxsentimentde confianceet depaix, que s'envole,le 28 juillet 1942,vers des rives meilleuresnotre jeune SoeurGertrude,n6eMarie-AngePoirier. Sa fr€le constitution a d0 exiger beaucoupd'abn€gationet de gdn€rosite pour remplirdurant prCsde dix ans,lesfonctionsqui lui furent assign6es.Elle 6tait ig6e de 34 ans et son d€part, aprdstant d'autres,constituepour nousun r6elchagrin. 302 Un bilan des ann6€s1936-1942 En janvier 1942, la Communaut€ d'Arthabaska compte 108 religieuses, ainsi reparties: 68 professeschoristes(vocales) 27 professesconverses 5 professestemporaires 5 soeurstouridrcs 2 novices I postulante Cettep6riodede six ansa subi neuf d€cCs,dont cinq en basde 35 ans. La tuberculose,cette terrible maladiei formes rqultiples,en a fauch6le plus grand nombre.On ne peutdouter queleslonguesheures d'un travail extenuant,le pauvrer€gimealimentaireet lesconditionsde s€jourinsalubresdesreligieuses n'en soientla causedirecte.Toutefois, on note qu'e cette6poque,une religieuseatteinte de tuberculoseest transfdrcedansun sanatoriumdenosSoeursdu Nouveau-Brunswick et que I'on fait construire en l94l une galerie-solarium,i l'6tage de I'infrrmeriedu monastdre,afin de faciliter la cure d'air prescritepour certainessoeurs. 303 SUR LA VOIE DE L'EXPANSION SEPTEMBRE 1942. 1947 Retour de Mire Tbibault commesuSrieure En depitd'unebrisecaressante defin d'€ti,les derniersjoursd'ao0t 1942sesontfaits tristesi l'€galdesheuresgrisesd'automne.Septembre heureusement apporte sansretard un renouveaud'anndemonastique. MonseigneurLafortune,de I'urne Sousla pr6sidence deSon Excellence myst€rieuse du 3 septembrela fonctiondesup€rieurerevienti notretrCs honor€eMdreThibault qui I'a si dignementexerc€eau coursdesann€es 1930 - 1936;soeur B6liveauest nomm6eassistante;soeur Kirouac, hospitaliereen chef; soeursOuelletteet Janelle,conseilldres;soeur Trottier est r66luemaitressedes novicesei soeurLing devientddpositaire.Assist€es du secoursdivin. lesuneset lesautresauront missionde diriger et de soutenir notre oeuvre hospitalidrepour ripondre aux exigencesactuelles.Par ailleurs, vCritablespuissancesde bien et €l€mentsde progr€s,I'all6gresse, le courage,la g6n6rosit6selisentsur tous les fronts. La situation de nos soeursd'outre-m€r ll nous est impossibled I'heureactuellede correspondreavecnos chdressoeursd'outre-mer,dont nous ignoronstout de la vie en pays occup€par I'ennemi;plus d'un r6cit toutefoisnouslaissedevinerleurs angoisses et leur dCnuement. Notre situation €conomiqueet notre securiteprdsenteforment contrasteet appellent,certes,de profondesactionsde gr6ceenversle Dieu trdsbon qui protCgenotre patrieet luiassuredesjourspaisiblesen margedesfluctuationsquotidiennes. Un nouveaucercueilse referme Le 18 octobre 1942,un cercueilse refermesur notre cheresoeur Saint-Jean-de-Goto, n6eLilianeBoisvert,choriste,soeurde notrechere soeurLucienneBoisvert.La viede notreregretteedisparuetient entrois mots:6mede pridre,de devoiretde paix;aimableet conciliante,ellesait en toute occasionsourireet setaire.Dessouffrancesmoralesbroieront cette ame d6licate qui, fleur vraiment liliale, redoute le souffle des 304 intimes automnes et deshivers.Ellecraintla mort:aussi.cessouffrances pourlecieloirelle le supreme comp16ment desapr€paration deviennent s'envolele 18 octobre.d I'dgede 3l ansdont 14de religion. F€tesfamiliales nous La Toussaint,au ler novembre,en sa liturgiesymbolique, repr6sente noschdresenvol6es chantantau cield'unevoix largeet sans plusde lourdeur,nos pridrestremblantes. On dirait un suave6chode en I'unionfamilialequi sed€ploied I'aisedansnosmurs,precisdment de naissance de notre trCs cette fete de la Toussaint.anniversaire pourI'heure s'enchasse honordeMdreThibault.Danssonrayonnement celui de notre vdn6r6esoeurDagenaisqui un "jubil6 missionnaire": compteau 7 novembre,CTNQUANTEANS REVOLUSde mission L'une €t I'autresont fCtees avec6lan:pridres, dansnos Bois-Francs. rivalisentde formeset d'expressions amourfilial,voeuxreconnaissants ir I'endroitde cesmeritantes du devoiret du ddvouement. Deux nouvellesinfirmiires En novembre1942,nos chdressoeursSenay(Jeanne)et La (GertrudeProvencher) Dauversidre reqoiventleur brevetd'infirmidre Laval.Lesservices hospitaliers r6clamant sanscesse un de I'Universit6 plusgrandnombred'ouvridres, chaquegraduation comptedoncdouble joie. Bureaud'admissionet salondes m6decins transformations Cesservices hospitaliers rdclament aussicertaines assezdifficilesd'ex€cutiondansun 6dificeen b€tonarm€construita l'6preuve du feu.N'importe,le marteaurdussitd d€molir,et lesexperts Ainsi,au premier6tageon voit reculercertains de I'art, d remodeler. murs et d'autressurgir,pour modifierune salled'attenteen bureau d'admissiondes maladeset pourvoir en m€metempsa une piCce r€servde aux m6decins, ce qu'on a convenud'appeler"le salondes pour m€decins", maisqui esten r6aliti unesalled'attenteet vestiaires cesderniers. Des cours en nutrition par I'Associationdes GardeA la mi-ddcembre1942,dercgtJee Mademoiselle Michelle malades enregistrdes de la Provincede Qu€bec, professeur S. Gosselin, hygiinistes de nutritioni I'EcoledesI nfirmidres le cours de I'Universitd de Montrdal,vientdonner,en dix conf6rences, compldmentaire de didtdtiquequ'ellea missionde donneraux 6coles d'infirmidres. Activit6sde I'hdpital Notre h6pitalen 1942estd6bordantd'activitds: I 765 maladeshospitalisds; 835consultations externes; 9 7 9e x a m e ndse r a d i o l o g i e ; I 056traitements de physioth€rapie; - 2 077analyses de laboratolres. 305 Les religieusessont au nombre de cent dix et une trentained'aides fdmininesse ddvouent avec ellesau soin des malades- deux ou trois aides masculins compldtent le personnelhospitalier. Le nombre des mddecinspratiquant d I'h6pital se maintient ii dix. A I'orphelinat L'orphelinat, comme I'hdpital, ne laissepersonnedans l'oisivete. La croisadeeucharistiquesouldved'enthousiasme tout son petit monde, et il faut voir i I'oeuvre CES HOMMES ET CES FEMMES DE DEMAIN pour sourire et esp€reren I'avenir. Les gargons sont au nombre de cinquanteet lesfilles de quarante-sept.Saurait-ilexisterdes obstaclesinsurmontablespour cettejeunessepleine d'ardeur conqu6rante? A I'hospice! A I'hospice,nos sallesde vieillards sont aussi rempliesi pleine capacit€:quarante-deuxhommes et trente-deuxfemmes.Nous vivons ainsi entre des vies montantes, des vies souffrantes et des vies nos d6clinantes.L'amour de Dieu 6pureet transforme,nous I'esp€rons, labeursquotidiens. 1943 Les souhaitsde 1943 L'ann6e 1943s'ouvresousu ne b6n6diction et un souhaitvenantdu coeur de notre bien-aim6eMCre Thibault. Le souhait est d la saint Frangois de Sales:"Une ann6e pleine d'amour du bon Dieu et toute ddtremp€een douceur, suavit6 et charit6 pour le prochain". Il forme sansplus, tout un programmede perfectiond ciselerau long desjours. Incendie i Tracadie A b Fete des Rois, la radio nous apprendqu'd I'heuredu midi, un incendieconsumel'H0tel-Dieu de Tracadie: h0pital, lazaret,communaut€. tout est rdduit en cendres:I'acaddmieseulerestedebout. Sans tarder, un messagetel6graphique invite les chdres dprouvdes i nous envoyerleurssoeursmaladesafrn de leur assurerun abri et lessoinsque requiert leur €tat. Sensiblese ce gestefraternel, nos chdres acadiennes tiennent pourtant d s'€loignerle moins possiblede leur foyer et ellesse dirigeront vers Chatham et Madawaska oir les attend la m€me fraternit€. Grande fGte chez les Crois6s Au 12 mars 1943, le 4e anniversairedu couronnement de Sa Saintet6 Pie XII provoque un retentissementsolennel dans notre r6-gion. L'6lite enfantine d'Arthabaska se groupe autour du Chef de I'Eglise nicol6taine,Monseigneur Lafortune, venu tout exprds pour prdsiderles manifestationsde sescent cinquantecroisdsauxquelsSon Excellence sacrifie littdralement toute la journ6e. Le rdvdrend PCre Antoine Poulin, s.j., directeur g6ndral de la CROISADE EUCHARISTIQUE se fait l'animateuret le pridicateur 306 de la journde. Le programme de la matinde se d6roule d ltslise paroissialeet au collige des rdvdrendsFrdres des EcolesChrdtiennes; celui de I'aprds-midi,d I'H6tel-Dieu. Une heured,adorationdialosude c l d t u r ec e l t ej o u r n e ep a p a l ee t e u c h a r i s t i q u e . Organisationdu Bureau m6dical Le 30 avril laisseun souvenirappr6ciabledansI'histoirede I'H6telDieu: il s'agit de I'organisation ddfinitive du Bureau m6dical. lcs premiersofficiers sont: Prdsident: Dr Henri Becotte Vice-president:Dr GeorgesE. Roy Secrdtaire: Dr C.-AntoineGilbert t- Do?teur Henri N@tte, let rrrisid du Bureau nidi.ol eh 194i. t c'est un nouveau pas vers le progrds que cette organisation du Bureau mddical de notre hopital! Les procis-verbaux des premidres rdunions du Bureau m6dical sont plutot discrets. On y retrouve en g€ndral des demandes aux autoritds de I'hdpital. Nous citons textuellement,e titre d'exemDle: "Le but de I'assemblde se rdsumei quelquesdemandes ii faireaux autodtesde l'h6pital: l. L'achat d'un 6lectrocardiogramme 2. La r€visiondeshonorairespour radiographies, Apresdiscussion, demandeestfaiteau secritaire(Dr C.A. Gilbert en 1945)de rencontrerles autoritesafin de leur soumettreles suggestions precitees.'(l) (l) Cahierdes Minutesdu Bureaum€dicalde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,novembreI94j. 307 Six petits bonnets Le 6 ao 0t | 943, u ne cd16moniede voeux perp€tuelsestpresid6epar Son ExcellenceM onseigneurLafortune;six postulantesy figurentpour l e c h a n td u V E N I C R E A T O R . A I'issue de la cdrdmonie, Monseigneur Lafortune entre d la Communauti, va droit aux postulantes,et s'exclameavec bonhomie: "C'est effrayant comme je suis content de voir ga. ." Nous avons vraiment fait chorus tout bas, car c'est depuis longtempsle premier contingent aussi impressionnantde "petits bonnets".. . Quel bonheur que cette reldved6bordanted'enthousiasmeet de couragefaisant leur entreedans la vie relisieuse. Les postulantes d'aoit 1943, Un o-rphelinatdioc6sain A peinede retoure Nicolet,SonExcellence Monseigneur Lafortune s'occupeactivementde nos interCtsmatdrielset desprobldmesqu'il pour nousfaut rdsoudreincessamment; I'h6pitalrequiertplusd'espace recevoirles nombreux maladesqu'il faut refuserchaquejour, et la situationdconomique actuellenousemp€chede construireune aile Dds le 9 aofft, un m€ssage absolumentndcessaire. tel6phoniqueavertit Mdre Thibaultque le vasteorphelinatdu Christ-Roide Nicoletpeut recevoirlous nos orphelinset qu'il deviendra,de ce fait, orphelinat diocesain selonle ddsirant6rieurement formul6oar Son Excellence 308 Le sacrifice d'une oeuvre chire Le mois d'ao0t 1943 burinera donc en traits ind6libiles le sacrifice d'une oeuvre ddji vieille de trente ans et qui a pouss6 de profondes racines dans tous les coeurs des Religieuses hospitalidres et de la population locale. Le I I ao0t 1943,Mire Thibault 6crit A Son ExcellenceMonseigneur Lafortune e ce sujet: "Votre dcrnier passageparmi nous, Excellence,a laissd une empreinteineffagable.Votre bienveillancepaternelle,votre particulier intdrCtd nosoeuvresnouspermettenteffectivement de nous compter plus quejamais parmi lesenfantsprivildgiCsdu meilleur des Pdres.Nous vous en savonsg16,Excell€nce,et vous prions d'agreerI'expressionde notre filiale reconnaissance. Cette visite laisseraencore sa marque dans notr€ humble histoirepuisque,soussoninfluenceb€nie,a et6resolule probleme posdpar le manqued'espacepour le developpem€nt normald€nos oeuvles. par Mgr L.Le transfertde nosorphelinseNicoletestacceptd A. C6t€,notrevendr€sup€rieur,parccque,dit-il, il peutescompter que I'avenir seradigne du prdsentet qu€ toujours, vous serezll pour protdgeret, au besoin,d€fendreI'Hotel-Dieud'Arthabaskaet son h6pital. J'ai 6crit aujourd'huimemeAh reverende Mire provincialede I'H6tel-Dieude Nicolet,etattendraisardponscpourfixer led€part de nos cherspetits. Je sollicitele secoulsde vos f€rventesprierespour menerir bien les diff6rentesmodificationsqu'il nous resterad rdaliser." Le transfert des orphelins i Nicolet Ainsi donc, c'est vers I'ORPHELINAT DIOCESAIN de la ville 6piscopaleque s'acheminetout notre petit mondele l9 ao0t 1943.Deux Soeurs Grises se sont portees i leur rencontre et nos soeurs tourieres accompagnent le groupe jusqu'i Victoriaville. Quel attendrissementde voir ces bambins franchir d€finitivement le seuil de notre maisoni on ne peut se defendre d'une €motion mal contenue jusque la, et des larmes silencieusesrepondent A leur dernier geste d'attachement. Le lendemain, Soeur Normand, sup€rieure,6crit A MCre Thibault: Izs orphelins et orphelines & 309 Pasundes heureusement. ". . . Notrevoyagede retours'est effectue cherspetitsn'a €td maladeet ils ont Ct6bien sages.Tout les lesponts,lesrividres, lebeau beaucoup surleparcours: int€ressaii etc. lesgrosbateaux,lespetiteschaloupes, fleuveSaint-Laurent, ils etdevoilaitsesconnaissances, etc.;chacundisaitsesimpressions Pasun n'averseunelarmedepuisqu'ils ont 6t6bienintdressants. leursnouveaux compagnons; bienavec sontarrivds,ilss'entendent Je d lesvoir, nouscroirionsqu'ilssontici depuislongtemps. seconsolent bienvitede queleursMeresd'Arthabaska souhaite leurabsence ellesaussi.. ." Plus large la part d€s souffrsnts Ceddpart,va sansdire, creuseun vide profond. Le bon Dieu saura le combleren nous donnant la consolationde faire plus largeet plus belle,la partdessouffrantscar Cestpour cetteraisonqueMdreThibault et sa Communauteont acceptdle transfertdesorphelinsi Nicolet.Par ailleurs,c'est tout un souci que ce travail de modificationet de remodelagequi s'imposed l'6garddes pidcesddsaffect6es. Des m6decins souslesdrapeaux.. . Un autre soucivient s'ajouteren cet automne1943.L'appelde toute la phalangede jeunes mCdecinssous les drapeauxconstitue,e I'heureactuelle,une menacepour le fonctionnementde nos h6pitaux. Tout en faisantlarge la part du devoir patriotiqueet civil, maintesfois d6ji, les autoritdsde nombreusesinstitutionsont protestd.Les notres sontalertdesau debutde septembrepar I'appelau servicemilitaired'un jeune et brillant chirurgien,le docteurPaul C0t6.Eu 6gardau nombre restreintde ceux-ci,ceddpartcauseraitun r6elpr6judiced notrehOpital. Une requeteest donc adresseepar messagespecialau ministire des Servicesnationaux de Guerre,puis une seconde,adress6ecelle-li au reprisentant du comte i Ottawa et appuye€ par Son Excellence Monseigneur notre Ev€que. Cette dernidre requ€te a tout I'effet attendu,et notre chirurgienpeut continueri pratiquerson art dansla paix de nos murs. D'autres appelssuivirent concernantI'un, notre I'autre,le plusjeune de nos midecins,maiscettefois sous anesth€siste, une forme att6nu6e,de sortequ'end6finitive,nul ne partit. Une fois de plus, le Seigneura d6ploy€la force de son bras enversceux qui se en Lui. confientpleinement Retour de Soeur Desharnais (Rigina),en Le l0 septembre I943,notrechdreSoeurDesharnais missiondepuiscinq ansd nos maisonsde Vallfe Lourdeset Bathurst, Nouveau-Brunswick, estheureuse de rentrerau foyerd'Arthabaska.On eut aime la retenirdavantageld-basoir son entierd6vouementa su la faire vivement appr6cier.Une chaudebienvenuea tdt fait de faire oublier i notre chdresoeurI'exil, que nos sympathiquessoeurslui ont Dourtantadouci de toute la d6licatesse de leur affection. 310 Cinq nouvelles diplOm6es Tandis que la transformation de I'orphelinats'opdred une allure assezrapide pour devenirdesressources materiellesnouvellesdestin6es au soin desmalades,nosjeunessoeurssepr6parentd fournir leur quotepart dans les nouveaux services.Soeurs Gagn€ (Maria), Poisson (lrdne), Blanchet (Bernadette), Rivard (Claire) et Saint-Louis-deGonzague(Mathilde Pellerin)sont toutesfiCresde d6tenir,i quelques tempsde li, le brevetd'infirmidrede I'UniversiteLaval et ce,avecla note "grande distinction". r944 Aide du Frire Barnab6,s.c. Sous la direction du rdverendFrdre Barnab6,s.c., organistee h maison provinciale des Frdres du Sacr6-Coeur de notre ville, la psalmodiede notre choralefait un pas vers le progrds;il y a m6melieu d'espdrerqu'un effort continu lui fera atteindreune perfectionrelative. Le ddvoud professeur,licenci6en musique et ancien dleve de Dom Mercure,s'ing€niedjoindre I'utiled I'agr6able.Le I9 mars 1944,d la f€te de Saint-Joseph,I'orchestredu scolasticatqu'il dirige nous gratified'un magnifiqueconcert.Violon, cornet, piano, chant, tout est du meilleur go0t et d'excellenteex6cution;cette soirdeprend figure de "charmante trouee" dans un ciel de careme. PrCtre pour la divine rencontre Le 8 juillet 1944,notrechdreSoeurJuliette(St-Cyr)dgdede3l ans dont ll de vie religieuse,s'enva vers notre Pdredescieux.Son dme est prCtee la divine rencontre;la solitudefleuriede la campagneoi elle est n6e I'a accoutumdeir "voir grand et a regarderhaut"; la souffranceet I'inactivitddes dernidresanndesplus pdniblespour elle que la mort, lui enseignentle complet renoncementet la pratique suavede l'union d Dieu. Elle saluasadernidreheureavecjoie,unejoie quasienfantine:elle s ' e nv a a u c i e l ! .. . Sorel d6sireun h6pital Au cours dc cet 6td 1944,Monsieur Ludger Simard, de Sorel,vient au nom de I'Honorable Cardin et des citoyensde la ville, solliciterdes pour fondcr un h6pital de 60 lits dans cecentre,I'un desplus religieuses anciensdu Qu6bec. l-es propositions,attrayantesau premier abord, sont longucmcnt€tudi6es.puis soumisesd Son ExcellenceMonseigneur Douville. 6v€quede SainGHyacinthe,dont reldveSorel. La r€ponsedu prdlat,bienveillanteet sympathique,ne laissepasde faire pressentirles difficult€s reellesde I'entreprisequ'enserreun rdseaude circonstances particulidres.['ar ailleurs, des raisonsd'ordre administratif,jointes a I'exclusiondc I'ecoledc garde-maladespour un hdpital de 60 lits - tel quc stipuldpar Statutsrefondusde I'AssociationdesGarde-malades motivent un rcfus. De prime abord, Son ExcellenceMonseigneur Lafortune, notre 6veque,a encouragele projet mais.au 6 ao0t,lorsqu'il vient pr6sidcr une c6rdmoniede profcssion,il juge pdremptoiresles raisonsqui s'y opposent,et avec sagacitd.conseillede n'y pas donner suitc. 3lI C6r6monie religieuse inusit6e Le 27 septembre 1944, Madame J.L. Sexton regoit, dans notre chapelle,les sacrcmentsde baptemeet d'eucharistieet voit, peu apris, son mariage rdgularisdavec M. Sexton, un catholique n'ayant guCre pratiqui sa religion.Tous deux manifestentles meilleuresdispositions: leur fillette, M a rling. 6g6ede six a ns regoit,elleaussi, I'eaur€g€n6ratrice qui la fait enfant de Dieu et de l'Eglise;elle s'appelleradesormaisMary. La chorale du monasttre exdcute des chants de circonstanceet un d6jeunerest servi aux membrcsde la famille. Nos chdres Soeurs Jeanne-Mance(Mercier) et Marie-du-Sacr6Coeur ( 86liveau)sont lesprincipaux agentsde cettedoubleconversion; d elles I'honneur et le mdrite tandis que la Communaut6 temoignesa reconnaissance au ciel pour cette nouvellebdnddictionaccorddei son oeuvre hospitalidre. lire technicienneen laboratoire En novembre 1944.aprdsuneannded'etudesa notre Hotel-Dieu de Montreal et aprdsy avoir subi lesexamensrequis,Soeur S6vignynous revient avec un certificatde technicienne.obtenu avecun maximum de 95 points sur 100, de I'Association technologiquede laboratoire de Hamilton, Ontario. Ces succCsconstituent,on en convient, un apport trds appr6ciabledans les circonstances. Sivignv, larc rcchnicienne eh laboruroircen 1944. 3t2 Le bonheur est simple La chronique des derniersmois de 1944est silencieuse; on y note qu'elleestsimple commele bonheur.. . courtecomme lesjoursheureux. En d6cembre pourtant, deux industriels de Victoriaville, d€jd bienfaiteursinsignesde notre maison,nous comblentde leurslargesses. Monsieur J, D. Gagn€ nous adressesesvoeux avec un chdquede cinq cents dollars, ajoutant: vous m'obligeriezen voulant bien accepterle chdqueinclus pour aider la belle oeuvreque vous avez su d6velopper dans notre comte. Monsieur J. E. Alain nous remet gracieusement de multiples factures avec la note "sans charge", le tout repr€sentant un montant igalement appreciable:exquiseg€ndrositi qui ne riclame en retour qu'un souvenir prds de Dieu. Et nous voici au terme de I944. Semblable au voyageur, nous embrassonsdu regard le chemrn parcouru! ou plutot nous le mesurons en pr6sencede Dieu et de l'6ternit6. Les bienfaits du Seigneur n'eurent de cesse:en plus des biens, d'ordre spirituel, 75 lits additionnels d I'hopital et 30 i I'hospice prouventdloquemmentque, gracee Dieu, il a 6t6 avantageusement tir€ parti de I'orphelinat. Il serait mCmejuste de dire qu'il n'y a gudre d'endroits dans les anciennesconstructions,qui n'aient subi quelque modification. Le dipartement de pidiatrie n'est rien moins qu'd la page; celui de la maternitd et les sallesde chirurgie ont presquedoubli leur capacitd. 1945 Un moisde janvierdiscret Janvier installe si discretementI'an 1945 chez nous que seules, durantla sdriede sestrenteet unjours,uneseulevoix trouve6chodans nos pages. Cettevoix rend le sond'un ipanchement intime:elleestde MCre Thibaultet s'adresse e la Supirieurede I'Hotel-Dieude Montrdal:il y vibre dessonsnousreppelantque la sup€riorit6n'estpasunecharge honorifique. ". . . Enfin,d la gricede Die'.r,il a promisd'Ctreaveclesamesde bonnevolont€. Comme vous Ctesde cellesla et queje me flatte d'apparteniraussi e cette categorie,puissele Dieu de paix et d'amour verser sur nous et sur les ames.a nous confides.la plinitudede sesdons;c'est,ma pridreet le souhaitquejevousprie d'agrier en cette veille d'Epiphanie,fete de foi, d'esperanceet d'amour..." Nos maisons d'outre-m€r Fdvrier 1945nous rdservele plaisir de renouer les relations avec nos maisonsd'outre-mer.En ddpit des souffranceset des privationssubies par chacuned'elles,saint Josephs'estvisiblementmontri leur protecJIJ teur et leur soutien.Cellede Lobbes,Belgique,a subi lesplus lourds dommagesmatdriels,ayant6t€obligded'dvacuerdeuxfois, maistoutes ont v6vudesjours plus que sombres. Zone d'h6pital Unetransaction s'inscritau printemps de 1945dansle but d'enlever un souci pour l'avenir.CettetransactionconsistedansI'ichangede cote lrenteemplacements de 50 piedsde largeurpar 150deprofondeur, sud-estde l'avenuedes Erables.contre le terrain appartenantd monsieur Maurice D. Campagna,et ayant appartenu autrefois i monsieurHenri Beauchesne. Ce terrain €tant situeen facede I'HdtelDieu, il n'y aura plus d craindre les constructionsprojet6esqur e toutezone menacentdepuisquelquestempsla tranquillit€ndcessaire d'h6pital. A I'Univ€rsit6Laval En avril 1945, nos chdresSoeurs Brunelle(Marie-Ange)et Perreault (Jeanne-Rose)subissentavec grand succdsleurs examens d'infirmidre d I'Universit6Laval. Toute la communaut6s'enrejouit et on peutd€jdaffirmerqu'avecces deuxddvoudes infirmidres,lesmalades serontbiensoign6s. Maladie de chire Mire Thibaull partielde h retinefrappesoudain Le I I mai 1945,un ddcollement notre trCshonor€eMdre Thibault, la menacantde cecit6.Sur le conseil en ophtalmologie, le docteurGilbert,notreMdrese de notrespecialiste I'accompagne. rend imm6diatemente Montr6al.SoeurMarie-de-J€sus Le docteur Franqois Badeaux, consulte, d6cide d'intervenir. Combienlenteset lourdess'6coulentles heureset lesjoursjusqu'au26 mai alors qu'un messaget€ldphoniquenous apprend que la chdre maladegu€rira...la visionlui esttotalementrendue. Toutefois,Mdre Thibault s6journerad Montr6al quelquesmoiset parmi nous,visiblement ce n'estqu'au l8 aoot quenousI'accueillerons heureused'avoir recouvr6I'oeil qui nousa valu d toutestant d'inquietudeset d'angoisses. Stagiairesi I'h6pital L'6ti 1945nousamdnerale premierinterneen m6decinevenufaire un stagedansnotrehdpital.Il s'agitdu doct€urJean-PaulThibault, etudiant e I'Universit6Laval, neveude nos chdresSoeursThibault. C'estaussiencetteann6e1945queddbutee notreHdtel-Dieu,pour plusieursanndes,un stagede deux mois en obstetriquepour lesdldves infirmidresde I'H0tel-Dieude Montrdal. GardesGeorgetteLafontaine et LouisePellerinconstituentlesdeuxpremidresstagiairesdprofiterde ce programme. Mire Thibault,6luepour un secondterme Septembre1945conhrme nos pr6visionset nos €sp€ranc€s: notre pourla bien-aim6eMdrecontinuerad prodiguerlemeilleurd'elle-meme gloire de Dieu et le biende sesfilles spirituelles,6tantr66luesupirieure 314 lors du chapitre d'6lectiondu trois de ce mois. Au monastCreet e I'h6pital. la vie reprend sa figure accoutumde. D6part pour le ciel Le 28 septembre1945.nouveau d6part pour le ciel. N otre chCre soeurBernadette(Beauchemin),6gie d e 39 ansdo nt l8 de vie religieuse.voit avec un bonheur sensiblede delier les liens terrestresde I'exil, Douee d'un esprit d'ordre et de propretd,notre chere soeur se ddvoue dans les diffdrents emplois qui lui sont confids. G6n6reusedans I'action,elle I'estencoredansle sacrificeet accepteavec une inaltdrablesdrdnited'ame lestrois anneesde souffrancesmoraleset physiquesqui couronnent sa carridre religieuse. D6part et arriv6e d'aum6niers En ao0t 1945.monsieurI'abb€U. Leblanc.aum6nier.estoblig€,en raison de son mauvaisetat de santd,de se retirerdu ministire pastoral de I'h6pital. Monsieur le chanoineTh€ophile Mdlanqon.ddsign€pour lui succdder,arrive d la mi-novembre.Homme d'un rare mdrite,il unit d la distinction.la science.la pi6tdet la suavit6dessaints.Au premier,va notre reconnaissance, au second,nos voeux avecI'espoird'un ministdre long et fructueux parmi nous. D6cis du doct€ur Henri B6cotte Le 26 d6cembre1945.le docteurHenri Becotte.decedeA M ontreal. Ses restesmortels sont transf€rdsici, car les obsequesauront lieu en l'69lised'Arthabaska.Sup16met6moignaged'estime,tous nos mddecins accompagnentau lieu du dernier reposcelui qui a €td leur confrdreet le premier pr€sident de notre bureau m6dical. l-e soir d'une annee, toujours gdndrateurde 16flexionsprofondes.rappellevivement,devant ceite tombe trop t6t ouverte,qu'il faut se hater de faire le bien. Projets de fondations d6clin6s. En depit des meilleuresbonnes volont€s. le bien ne s'accomplit jamais que dans la mesureoi lescirconstancesle permettent.Ainsi, au cours de I'annde1945,plusd'un projet de fondation nous fut soumisque nous aurionsaimi accepterpour le soulagementdespauvressouffrants et qu'il nous a fallu ddcliner: notamment Amqui et Trois-Pistoles. Actuellement,l'acceptationpossibled'un futur h0pital a Mont-Laurier est a l'€tude. Docteur L. P. Langelier,titulaire de la radiologie Dans le domaine hospitalier,en decembre 1945,le docteur L.P. Langelier est nommd titulaire du servicede radiologieet ira faire un stage d'itudes e I'HOtel-Dieu de Montr€al afin d'y acquirir les connaissances requises.C'est un pas vers la spicialisationndcessaire et d€sir€edes diff€rentsservicesde notre hdDital. 315 Dodew L.P. lans?liet, tittr laira du scrvirc lc radiolopie ?n 1945. r946 Au ddbutde 1946,aprisde longspourparlers entreM ereThibault, Monseigneur I'Ev6quede Nicoletet Monseigneur Limogesde MontLaurier,cedernierremetsafondatione plustard et seraccroche e un lointainespoir. Jubil6 d'or de profession Le l9 mars 1946,datedu jubild de profession religieuse de notre chdresoeurMarie-Anne(Bdliveau),touridre,mel les coeursen liesse, bien que la santede notre chere soeur limite les d€monstrations extCrieures i leur plus simple expression.Aprds la grand-messe solennelle, un go0terestserviaux membresde la famillepr€sente, et l'aprds-midiestr6serveaux t€moignages affectueuxde la Communautd. Estimdepar lesmessieurs du clergi et avantageusement connuedes citoyensde la rCgionpour s'etreddvoueesanscompteraux jours d€jd lointains desquetesparoissiales, notre chdresoeurMarie-Anneregoit gratitude.Le traditionnelcongd maintstimoignagesde sympathique des nocesd'Or lui vaut, avoue-t-elleing€n0ment,I'une desmeilleures joiesde savie,el sareconnaissance enverssessupdrieures trouvelemot justepour dire:"ll n'y a quedansnoscommunautis queI'onpeutjouir ainsi. Vous m'avezfait une bellef6te avant le ciel". Cerailicatd'6tudesinfirmiires En fin d'avril 1946,six de nos chdressoeursobtiennentde I'AssociationdesGarde-malades de la ProvincedeQudbec enregistrees un certificatd'6tudesd'infirmidre.Ce sont lesSoeursLavall€e(Berna(Lambert),Dancause(Eug6nie),Cdt6 (lrdne), dette),Sainte-Elisabeth (Lafontaine).Cessix (BdliveaU)et Saint-Joseph Marie-du-Sacr€-Coeur soeurstrouveront sansdifficult€ un champd'activit6soir exercerleur apostolat, le soin des maladesd I'hdpital r6clamanttoujours plus d'ouvridresavec I'arriv€ede nouveauxmddecins,ce qui a portd leur nombred quinzeen I946. 316 Transfertde la ferme qui r6sultentde la trop grande Les multiples inconvenients proximit6des betimentsde la ferme avec I'hopitalont tot fait de permettreaux agronomes, mandesd cettefin, dejugerde I'opportunitd sur le du projet.Ils se rendentdoncvisiternos terrainset choisissent premiergradin du Mont Saint-Michel,face d un gracieuxbosquet et charmant.L'endroitchoisi d'irables,un sitevraimentpittoresque 6tantsituei dix arpentsde notreHotel-Dieu- soitaux limitesde la ville le transport ne peut s'effectuersansde nombreux souciset nousn'avonsd d6ploreraucunaccident. tracas.Fort heureusement, Notre fermeest splendideet laissem€meespirerdesamdliorations de la rendre,certainjour, un endroitiddal subsiquentes, susceptibles pour nous reposertant soi peu des labeursde l'hospitalisation des malades. Projetsd'am6liorationi I'hdpilal le permettront,s'imposede toute Dds que les circonstances d'unecuisinecentraleet d'uneailenouvellei 6videncela construction I'hdpital. Depuis I'an dernier,force nous est d'affecteret d'am6nager temporairementpour diff6rentsservices,plusieurspidcesde I'hopital: salled'attente,salled'6tude,parloir.Va sansdirequecet6tatde chose nesauraitdureret quepour retablirI'ordrenormal,uneadditiondevra €tre faiteddsqueI'industriedela constructionle permettra.La difficultd constituepr6sentementun de se procurer les mat6riaux n6cessaires obstacleinsurmontable.Des d6marchesont €t6 faites auprdsde et les I'auto te provincialee I'effetd'obtenirun octroi du gouvernement priorit€s ndcessairespour I'achat des matdriaux. La reponsetrCs n'indiquepas pour autant que I'heuresoit venuedes bienveillante r6alisations... Visitedu docteurPaul Baillard jusquedansnosmurs,un 6chodu Juin I946apportefortuitement XVII Ie Congresdes M6decinsde languefrangaisede I'Am6riquedu docteurC. A. Gilbert,speciaNord. Sur I'invitationdesonancien6ldve, Monsieurle docteurPaul Bailliart, liste en oto-rhinoJaryngologie, frangaise i Qu€bec, noushonored'unevisite. membrede la ddldgation De 16putation mondiale,I'eminentmidecinjointd unedistinction parfaite,unegrandesimplicit6et unecourtoisie toutefranqaise. Il aime le Canada et lui prodigue sesdloges.Dans une causerie-confirence il dit sajoie adressde au personnel de l'hdpital,midecinset religieuses, de retrouversur notresol I'espritfrangais,la mentalit6frangaise. Sous quenous.. . cerlainsrapports,ajoute-t-il,vousetesrest€splusfrangais vos nomspar vous avezsubi moinsque nous I'influencedtrangdre; exemple, sontpresque tousdevieuxnomsfrangais. Le distingud visiteur vajusqu'dsouligner aimablement la" modestie" canadiens desmddecins qui, bien que savantset possedantun m€rite riel, se prdsentent n6anmoins comme"6ldves". 3t7 Les brptGmesi I'hopital Son Excellence Monseigneur Lafortune,au coursdu moisd'ao0t, enjoint d Mdre Thibault d'organisertoutes chosesi I'effet de faire administrer ddsormais e I'Hdtel-Dieupar Messieurs nosaumdniers,le sacrementde bapt€meaux enfantsqui naitront ir I'hopital,et ce, pour d6chargerles Messieurspr€tresde la paroissequi lui en ont fait la demande. En con#quence,les fonts baptismauxsont installis au jub€ de la chapelleau coursde cetteann€e1946.CescCremonies du baptemedes nouveau-n6s i I'h6pitalsontfaitesavecgrandejoieparlesAumOnie rset le personnelde l'€tagede la maternite est heureux de prdparer la rdceptionaux parents, qui se fait en g€n€ral dans la chambre de I'heureusemaman. Izs baprines i I'h6pirol en 1946,par Mgr T. MClancon. (L'enfant est Luc Gendron de Victorioville) Envoi des Constitutionsi Rom€ Ao0t 1946nousr€servesanscontesteun souriredu ciel: I'envoii. par Son ExcellenceMonserRome du projet desconstitutionsr€visCes gneur Emile Yelle,archevdque d'Arcadiopolis,et annot€espar le PCre L. C. de L6ry, S.J., professeurde Droit canonique.Toutefois,il n'y est pas questionde g€n6ralat.Le projet resteautonome. Une volumineusecorrespondance avecnotre maisonde Montreal, et maints voyagesdgalementfaits e Montreal par notre tres honor6e Mdre Thibault, dans I'intiret de cettecause,nous devoilentune part infime des souciset desdifficult€sde I'entreprise. S'il est d.regretter,pour lespromotricesdu Gen6ralat,que le texte de constitutions ne concerne qu'une r6gie autonomc, il s'adapte parfaitement,du moins,aux besoinspr€sentset, danslescirconstances, atteindreI'indispensable est I'uniquer6alisationpossible. 318 Jubil6 de diamant de Soeur Dagenais Lejubi16de diamantde notrevendree soeurDagenais, encorequ'il soit celdb16 dansla plus stricteintimitd, irradie novembrede sesrayons lumineux. Nous lui faisonsla plus belle fete de famille possible,car "c'est notre Mdre a toutes pour avoir 6td douze ans supdrieure,et maitresse des novicespour autant".Chacunede nos maisonsa fait parvenirvoeux,souhaitsou cadeaux,et notresympathique sup6rieur n'oubliepas,unefoisde plus,d'exprimerle symbolique eccl€siastique chiffre 60 en argent sonnant. qui 6meutprofonddment Par uned6licatesse la dignejubilaire, Son ExcellenceMonseigneurLafortune fait le voyagede Nicolet ri Arthabaskapour lui appofterunetoute sp€ciale b6n6diction. Groupementdes maisonsdu Nouveau-Brunswick Une autre date mdmorableaiguille sans tarder, les espritsvers I'avenir;le 26 novembre1946marqueraun tournant dansI'histoirede notreinstitut. Ce jourJd, nos maisonsdu Nouveau-Brunswick annoncentleur regroupementen congrdgationnouvelle sous le nom de "Soeurs hospitalidres de Saint-Joseph du Nouveau-Brunswick". Le 26 janvier dernier, les representantes de ces maisons, rdunies dLSaint-Basile, Madawaska,ont ddcidd de s'unir pour parer aux consiquences in€vitablesd'une lourdedettecontract6epar la Maison de Saint-Basile pour la constructiond'un hopital et d'un sanatoriumd Saint-Basile. Leur demandeport€ed Romevientde recevoirunesanctionfavorable; le d€cretd'€rection dela nouvelle congrdgationest dat6du l2 septembre 1946,et vautpour un premieressaide septans.A n'enpasdouter,c'est un d6nouement heureuxpour nos maisonspr6cit€es, Tout de m€me,la divisionquecegroupemententrainene peutque susciterdes regrets.Une fois de plus, les voiesde Dieu sont insondables. . . Il y a si longtempsque la questiondu gdndralats'agitedans I'institut, et voici qu'elleaboutit i un groupementpartiel qui neva pas sanssouffrancesr6ellesde part et d'autres.PuisseDieu entirer sagloire et faire tourner touteschosesd bien. Ias II0 RHSJ d'Arthabaska en 1911?n compogniede Mg Emile ye e. 319 IJ temps se chargerade dissiperou de justifier les prdvisionsqui jettent leur ombre sur cette fin d'annde 1946. Pour nous, de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska, terminons cette annie 1946par une brdve revuedes activitdshospitalidres: Capacit6en lits de I'h6pital.. 155 Nombre de berceaux .. I9 M a l a d e sh o s p i t a l i s d s . . . . . . . 5 2 P a t i e n t se x t e r n e s . 3 I50 Nombre de jours d'hospitalisation 46 t8'7 Pourcentagede la prdsencemoyenne . 8l7o Naissances 5't6 N o m b r e d ' a n e s t h € s i e.s. . . 2'744 lnterventionschirurgicales 4 453 Traitementsen physioth€rapie 2469 Examensde laboratoire. t2592 E x a m e n sd e R . X . . 2052 Dispensaire- traitements- consultation I 065 Le personnel de I'hdpitalest ainsi repartiau 3 | ddcembret946: Pretres(retires) ll0 Religieuses l5 M6decins 3 Infirmidres 6 Aidesgarde-malades........ l9 Infirmiers(aides).. 46 A i d e sf d m i n i nse. . FIN DES ANNALES D€cembre1946 marque Ia fin des Annales des Religieuses HospitaliCres de l'Hdtel-Dieud'Arthabaska de I884d de Saint-Joseph 1947,dues,nousl'avonsvue,i Ia plumede MdreThibault,de sasoeur, et de SoeurYvonneRochon. SoeurMarie-de-J6sus Nous les avons raconteesann6e par ann€e, par ordre chronolesplus marquantsqui ont logiqueen tenantcomptedesiv6nements fagonn€notre histoirelocale. Nous y avonsvu grandird la fois la Communautddesreligieuses et sedivelopper I'oeuvrehospitalidrepour r6pondreaux besoinslesplus pressants du momentet du milieu. gr6cei la Cettesurvied'un peu plus de soixanteans s'estrCalis6e bienveillance desEv€quesdu diocesede Trois-Rividrespuisde Nicolet, du clergdlocal,de nombreuxbienfaiteurset amisde I'Hdtel-Dieu,grice paroissiales, aussiaux queteset aux souscriptions aux kermesses annuelles,et durant les dernidresanndesi des octrois et subventions gouvernementales. C'estavec€motion que nousavonsjusqu'ecettedatede decembre 1946, enregistri les d€cesi Montrdal des cinq fondatriceset des sup€rieures venuese Arthabaskapendantlesquarante-troispremiCres ann€esde la fondation, de m€meque nous avons prCsent6une brdve 320 notice n€crologique pour chacune dtlles ct pour bs quarantc-huit quc ici de I884A 1947.Cestjustice,croyons-nous, religieuses dCc6ddes de laisseraux parents,aux amis et aux conso€ur8de cespionniCrcsle fraternel hommagequi leur 6tait rendu dans ceeAnnales. Pour la m€meraison de gratitude, nous y avons consignebs d6oeg des F€miers medecinsde lh6pital, cesdemiersformant, on I'aura ocnti, partie de la grandefamille hospitaliCred'alors, Comme nous le disions dans Ia presentationde cet ouvrage,la deuxidmepartieseradiffdrentede la premidre,puisqu'ellenousestplus contemporaine,plus connue i la plupart des lcctcurs et en plcin chcminementpour bon nombre des rgalisations que nous y rapportcrons dans cespagesrelatant I'histoir€ de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska de 1947d 1984. 321 UN CHEMINEMENT RAPIDE 1947- 1968 323 NOTE DE L'AUTEUR nousfera Cettepdriodede vingtansde I'H0tel-Dieud'Arthabaska voir le cheminement de cetteinstitutionde 1947,dateoir seterminela r6dactiondesAnnalesde Mdre Marie-Berthe Thibault,jusqu'a1968, I'ann6e 1967ayant enregistrele changementde corporation par le transfertdu patrimoinedesReligieuses Hospitalieres de Saint-Joseph d'Arthabaskavillea H6tel-Dieud'Arthabaskaet I'ouvertureofficielle depuisde si longuesann6es. du nouvelhOpital,en construction Nous d6laissonsa ce moment la pr€sentationannuellepour conservertoutefoisI'ordre chronologiquedes faits marquantsqui retiennentnotreattention,tant au niveaude la vie dessoeursou de la qui continue Communaute locale,quedecellede I'oeuvrehospitaliCre, et le progrds.Ce rappeldes rapideversI'expansion son cheminement faits marqueraautantde pasen avantdansI'histoiredescentansde I'Hdtel-Dieud'Arthabaska. En effet,c'estpendantcetteperiodequenousverronsnotre H6telDieu rayonnerpar le d€veloppement de samission,pour repondreaux qui sefont ailleursdeplusenpluspressants, besoins de I'hospitalisation et au d€sird'un ddtachement de la branchepremidre,prCted une transplantationdans une autre rdgion. En 1945,les Religieuses d'Arthabaskasont au nombre de cent onze et les demandesde fondationcontinuentd'etresoumises d l'Hdtel-DieudesBois-Francs. que ddjden 1944,unefondationd Soreln'a pu On sesouviendra €tre rdalis6e, un arrangement n'6tantpas survenuentreI'Ev€quede Sorel et la Communaut€d'Arthabaska.Toutefois,Sorel aura son H6tel-Dieu en 1948gracei l'engagement de nos Soeursdu NouveauBrunswick. Il y auradesdemandes similairespour Mont-Laurieren 1947et Grande-Vall€e en I948. Ld encore,I'heuredes realisations n'estpas venueet lesHospitalidresd'Arthabaskan'accepterontni I'uneni I'autre de cesrequ€tes. Vers 1947,on €tudie aussi ii Arthabaska la possibilitd d'une fondationi Biddeford,Maine,E.U.Ceseracependant I'H6tel-Dieude Montrealqui fera cettefondationle 26janvier1951.L'H6tel-Dieude Montrial fonderaaussiI'Hdtel-Dieude Hauteriveen 1950.situ€dans 325 les locaux m€mede I'Evdch€de 1950i 1955,date de I'ouvertureofhciellede cet hdpital de la C6te Nord. Le paysde predilectiond'ArthabaskaseraSaint-J6r0medansles Laurentides,oir les Hospitalidresy ouvriront un Hotel-Dieuen 1950. En m€me temps, les Religieusesd'Arthabaska concluront une ententeavecle gouvernementdu Qu6bec,en regardde l'ancienColldge de Victoriavilleet en I952,ellesy ouvriront I'ErmitageSaint-Joseph de Victoriaville. C'est ainsi que les locaux de I'orphelinat,construitsen 1923et occupdspar lesorphelinsjusqu'en1943,deviennentd nouveauvacants en 1952-pa r le transfende I'hospicei Victoriaville.On y verrasurgiren pour la formationdes infirmidresde la 1953l'EcoleJeanne-Mance rdgion.En 1959,l'Hdtel-DieudirigeraaussiuneEcoledetechniciens en radiologie. Nousavonsdoncsong6i regrouperI'histoirede I947d I968autour de cesoeuvresnouvelles;puis nousretrouveronslesfaits marquantsde la vie de la Communauti et de I'h0pital sousdes rubriquesqui leur serontpropres. Mais avant de parler de ces oeuvresnouvelleset d'en relater briivement I'histoire,nous assisteronsenfie 1947et 1965,i la fusion progressivedesmaisonsdesReligieuses Hospitaneresde Saint-Joseph d'Am6riqueen G€n€ralat,puis aux dernidrescdr€monies de profession et e la fermeturedu noviciatd'Arthabaskaentre1947et I949,d causede I'impact important qu'aurontcesdeuxchangements dansle devenirde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska et de la Communaut6locale oui en est resDonsable. 5ZO LA FUSIONDES MAISONSEN GENERALAT 1947- t965 Il ne s'agitpasde faire ici I'histoiredu g6n6ralatmaisplutdt,i I'intdrieurde notrehistoirelocale,d'en rappelerlesdiff6rentes dtapes afin de mieuxsituerle lecteursur la situationde la Communaut6 des Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph d'Arthabaskapendantcette p6riodede 1947a I968. Nous possddons d'ailleursun ouvragecomplet,ecriten 1973,par SoeurLucieDugas,religieuse hospitalidre deSaint-Joseph, annaliste e la Maison-mdre de Montrial, "Le Gdndralatd'Amirique des Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph"! Ce documentd'histoire,d'une valeur exceptionnelle, est propre e satisfaircles besoinsde toute personne intdressie d connaitred fond I'histoiredu G6ndralat d'AmdrrquedesReligieuses Hospitaliires de Saint-Joseph, i partirde saphase initialequi remonterait en l9l9 et jusqu'aI'uniontotaleen 1965. Nousavonsvu que le regroupement desmaisonsd'Hospitalidres du Nouveau-Brunswick, sousle nomde"SoeursHospitalidres deSaintJosephdu Nouveau-Brunswick" en 1946,causeun grandd€chirement au coeur des autresmaisonsd'Amdriquequi, r€vanl d'un unique Gendralatpour I'Europeet I'Am6rique,ne cessentde multiplierles demarchesen vue d'une fusion de leursmaisonsrespectives, cetle pour ellesunedtapepremidreversI'uniontotale. initiativeconstituant Enjuillet 1947,la reprisedu projetd'un96n€ralat montrialaisnait de la conditionposeee I'Hotel-Dieude Montr6alpar Son Excellence Monseigneur J. Charbonneau de n'accepter, i titre de filiales,queles fondationsqui s'offrentprCsentement: Hauterive,Biddefordet SaintJirdme. Cettereprisedu projetvoit alorsune€volutionsi rapidequ'une g€n€rale, tenued Montr6alles 14 et l5 aoot I947,"donne assembl€e commeresultatI'adhisiondesmaisonsde Montrial, Kingston,Chatham, Arthabaska,Windsor, Winooski et Goesbriand,Cornwall, Chicagoet Saint-Georges, Polson,Hartford, Antigo, New-Londonet la fondation de Sainte-Catherineaccepteepar la Maison de Kingston".(l) (l) Religieuses H ospitalieres dc SaintJosephd'A rthabaska, Chronique.ao0r 1947,p. 65. 327 Le projet d'6rectionen gen€ralatcomportela divisionen provinces et I'adaptationdesConstitutions d cet effet.A cettedate,la Congr€gationcompte I 157membres;273d'entreellesfont partiedu GenCralat acadienet plus de 200 sont rdpartiesdans les maisonsde France. Les 2 et 3 fdvrier 1948,aux assembl6es tenuese Montrdal. les repr6senta,ntes des maisonsdes provincesde Qudbecet d'Ontario et cellesdesEtats-Unis d€cident d'accepter la proposition desegrouperen pour lesmaisonsde deux gin€ralatsdistincts:un canadien-frangais MontrCal,d'Arthabaska et destroisfondationsnaissantes, soitBiddeford (Maine) et Hautedvepour Montr€al, et Saint-Jerdmepour Arthabaska.Cettesectioncompte266 religieuses. La sectionanglaisecompte310 religieuses et elle regrouperaitles maisonsde I'Ontarioet desEtats-Unis. Dans la supplique,adressieau Saint Pdrepar la R€v6rendeMdre (Bertrand)de I'Hdtel-Dieude MontrCal,il y estpr6cis€ Saint-Georges "que les deux g€n€ralatsainsi distinctementorganis6s,poursuivraient leur oeuvre de charit6 avec une force accrue,susceptiblede mieux rdpondreaux exigencesdes tempspr6sents".(2) Le Saint-Sidge,n'ayant pas jugd bon d'accorderune riponse favorablee cette requete,prie alors les requerantesde sejoindre au Gin€ralat des Hospitalidresde Saint-Josephdu Nouveau-Brunswick. A. Lafortune,€v€quede Nicolet, Monseigneur Son Excellence appuy€par I'Archevequede Montreal, daigneintercCderen faveurdu projetd'unionqu'il presente e nouveau, le3l juilletsuivant,e I'attention de la Sacr6eCongrdgationdes Religieux,suppliantle Saint-Sidgede permettreaux monastdresde Montr€al et d'Arthabaskade s'unir en g6niralat,avectous lesdroits, privildgeset obligationsquecetteunion comporte. La reponse attenduevientle 5 mai 1949,alorsqueleschroniques rapportentque cejour, "toutes lessoeurssontconvoqu6es d la sallede communaute.Lecture y est faite par Mdre Kirouac du Decret de la SacreeCongr6gationdes Religieux,datd du 5 mars 1949,d€clarant r6unies en Congr6gation,sous le nom de Soeurs Hospitalidresde I'H6tel-Dieude Montrdal.lesmaisonsde Monh6alet d'Arthabaska". La Maison-mdrede la Congr€gationest fix6e a I'Hdtel-Dieude Montr€al(l) et le Conseilgin€raliceest forme des r€v€rendesMdres suivantes: (2) Ibid.,f€vrier1948,p.72. (l) Ibid.,5 mai 1949,p. E6. 328 N.T.R. MCreRivard, supdrieuregdn€rale R€v. Mdre Thibault, lre conseilldre R€v. Mdre Allard, 2e conseilldre Riv. Mdre Kirouac, 3e conseilldre R6v. M€re Lafond- 4e conseilldre R6v. Mdre Dugas, secrdtairegdn€rale g€nerale R6v. Mdre Robert, depositaire Dans une lettre qu'elle€crit le 6 mai 1949i Mdre Kirouac et d ses filles d'Arthabaska,Mdre Rivard s'exprimeen cestermes: 12 G4nlrulat montrlalait, ler Conseil gCnCnl, 1949. deMontrealvousatoujours6t€cher,jelesais,mais ". . . Leberceau dansnotremaison,qui ouvre maintenant vousserez"chez-vous" la bellefamilledes toutgrandssesrangsetsoncoeurpouraccueillir Bois-Francs."(2) Tout en 6tant membre du Conseil g6n6ralice,Mdre Kirouac continue d'exercer la charge de supdrieured'Arthabaskajusqu'en novembre1950,datei laquelleelleserendi Montr€al pour y occuperle postede conseilldre d pleintemps. En octobre 1952,dla demandede Son ExcellenceMonseigneur Ildebrando Antoniutti, d6ligu€ apostoliqueau Canada, le Conseil gdnCralde Montr€al convoque les !€lCguCesdes trois g€n6ralats: d'6tudesqui ont et I'anglaisi dess6ances I'acadien,le canadien-frangais pour but la fusion des trois g€n6ralatsen un seul.Le resultatde ces assisesest favorable. (2) Ibid., 6 mai t949,p.8t. 329 Les pr6cieuxdocumentssont transmisd Romepar son Excellence MonseigneurP. E. Liger, archev€quede Montreal. La dicision de Rome ne tarde gudre; le Saint-Sidgeaccueille favorablement la demandede r6unir en une seuleles trois Congrdgationsd'Hospitalidres. k 19 mars 1953,Son ExcellenceMonseigneurIldebrandoAntoniutti, dildgud apostoliqueau Canada, proclame l'dlectionde Mdre Marie-BertheThibault au postede sup€rieuregdndralede la Congr6gation desReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde Montrdal;elle exergait la fonction d'assistantegdnCraledepuis mai 1949,lors de l'6rectiondu premiergen6ralatde I'Hotel-Dieude Montr6al,de I'HotelDieu d'Arthabaskaet de leursfondations. A cette m€me date, les autresnominationssuivantessont faites, pour six ans, par le D6l6gu6apostoliqueau Canada: Mdre Marie-de-la-Ferre(Villeneuve),ex-ddpositaireg6n€ralede gdn€rale: Kingston,assistante Mdre Savoie (Robichaud),ex-supdrieureg€n€ralede Bathurst, assistantegen€rale; Mdre Sainte{6cile (Pelletier),ex-sup6rieure localed'Edmundston, assistant€gin€rale; Mdre Rose-AnnaTdtrault, ex-sup€rieure localedeWindsor,Ontario, assistantegin6rale; MBre Lucie Dugas,de Montr6al, secrdtaireg6n€rale; Mere Juliette Robert, de Montr6al, d€positairegen6rale. KNH /!irFn":;* 44./e/.4t. eu:.14. 4€k.,4-A -E,. ut7 AA .14.er Z A!6^s ,a.<€ J,e.szc, b GCnCralatdAmlrique i Monuaal, ler Conseil glniral, 1953, Avec sa simplicitdhabituelle,ddsle 2l mars 1953,Mdre Thibault 6crit dans sa premidrelettre circulaire: 330 "La divine Providence,en me plaganti la tetede la Congregation, qui serait beaucouptrop m'offre le fardeau des responsabilitds lourd pour mesfaibles6paules,sije ne mettaistoute ma confiance dans le Dieu Tout-Puissantqui seramon appui et ma force."(l) A la tCtede la Congrdgation, elle 6tend son regard surles maisons et Ies religieusesqui constituent d6sormaissa grande famille; elle aura pour toutes un coeur de mdre. Nous, d'Arthabaska, pr6tendons,non sansraison,y meriterune placede choix, nouslui sommessi attacheeset elle nous le rend si bien! Toutefois, les voies de Dieu 6tant insondables, la mort viendra nous la ravir prdmatur€mentle 9 janvier 1957,en plein exercicede son mandat, e l'6ge de 68 ans. Jamais deuil ne fut plus profondement ressenti au sein de la Congrdgation tout entidre! Nous y reviendrons. Restons-enpour le moment d la formation du g6ndralat. N.T. R6vdrende Mdre Marie-dela-Ferre (Villeneuve) de Kingston, Ontario, succCdee la regrettde Mdre Thibault le 16 juillet 1957. C'est pendant son terme d'office que la Sacr6eCongr6gation des Religieux, par un Ddcret en date du 24 octobre 1961,ordonne que les communautds de nos Soeurs de France, regroupdes en F€ddration depuis 1952,soient convertiesen un seul gdn€ralatfrangaisen vue de s'integrer plus tard d celui de Montr€al. Le Gindralat frangais est form€ le 9 f€vrier 1962et la Riv6rende Mdre Madeleine Faisant, de La Fldche, en devient la premidre Supdrieure96ndrale. En juillet I964, la situationde nos maisonsde Francesepr€ciseen vue de leur union avec le Gdndralatd'Amdrique. La chronique locale note que, suite i une lettre de N.T. RdvdrendeMdre Marie-dela-Ferre (Villeneuve), relative er cette question, Ie Veni Creator est recite quotidiennementet elle souligne: cetteperspective d'uniondu G6n€ra"En cetempsd'oecumenisme, lat de la Franced celui de Montr6al est vraiment opportuneet en harmonieavecle d€sirde I'Eglise.'(l) l'objectifvis6srlrement Nous sommesau 26 ddcembre1964.Nous apprenonscejour que les filles de Le Royer sont unies en un seul g6ndralat, celui de Montrial, 225 soeurs frangaisess'ajoutent e nos communaut6s d'Am6rique. Notre Trds R6vdrende Mdre Marie-de-la-Ferre (Villeneuve) se rendra en France en compagnie de Mdre Rose-Anna T6trault, assistante,et de Mdre Lucie Dugas, secrdtaire, pour jeter les basesde cette union. Le Ddcret qui unit le G6ndralat frangais d celui d'Am€rique est datd du l3 mai 1965. Au ler janvier 1966, les statistiquesde la Congr6gation ddmontrent I 159 membres pour les quatre provinces religieuses. ( l ) I b i d . , 2m l a r s1 9 5 3p,. 8 a . (l) Ibid.,27juilletI964,p. 5. JJI Le regroupementdes rnaisonsen provincesremonteau 22 avril 1953,alors que la Congr6gationcompte trois provinc€sreligieuses: La ProvinceVille-Marie, avecsidgesociali Montrdal, Mdre provinciale; GermaineLafond en est la premidresupCrieure La Province Saint-Joseph,dont le siegesocial est fix6 dans le diocCsede Kingston, sousla direction de Mdre C€ciliaMurray, premidresup€rieure provinciale; L: Province Notre-Dame de I'Assomption,avec sidgesocial I Bathurst, la premidresupCrieureprovinciale est Mdre Marthe Laplante. Ces trois provinces riunies comptent quarante-troismaisons, s'itendant d vingt-et-undiocdses,pour un total de huit cent quatrevingt-onzeprofesses. Le rattachementdesSoeursde Franceau GCnCralat montr€alais,le 13 mai 1965,regroupeles huit maisonsfrangaisesen une quatrieme province,sous le nom de ProvinceSainte-Famille;la premidresupirieureprovincialeestMdrePaulineMaill€,ex-sup6rieure provincialede la ProvinceVille-Marie de Montr€al, qui entre en fonctionsen juillet 1965.La maisonprovinciale,fix6ed'abord e Angers,s'CtabliraA Paris en 1967.MdreMadeleine Bachandremplacera MdreMaill€aupostede Sup6rieureprovincialede 1965t l97l pour la ProvinceVille-Marie. Suitei cettefusion,la CongregationdesReligieuses Hospitalidres de Saint-Joseph deMontrCalcompte6l maisons,oi lessoeursoeuvrent danslesmultipleschampsapostoliquesrattach€sau servic€despauvres et des maladeset i l'6ducation. SoeurLucie Dugasajoute,enguised'appendice, aux centquatorze pagesmerveilleuses qu'ellea 6critessur cettehistoiredu gCn€ralat: "Les mainsuniespar la Bulleromainc,l€sfillesde Jdr6meLe Royerde la Dauversidre peuvent pr€sentere Dieu,enun fraternel offertoire,leurslouanges et leursactionsde greceenveloppant d'esp6rance l'6pisode nouveau de leurhistoire."(l) (l) Soeur Lucie Dugas,r.h,sj., Le G6nar.lrt d'Amariqued.s Rellgl.usesHosplt.lilres de S.intJoseph, 1973,appendice. 332 DERNIERESPROFESSIONS ET FERMETUREDU NOVICIAT 1947- t949 Entre 1947 et 1949, neuf professestemporairesprononcent A I'Hotel-Dieu d'Arthabaskaleursvoeux dCfinitifs.La dernidreorofession perpdtuelle, cetteo6r6moniequi ravivelajeuneferveurdesai'nCes, a lieu le 6 ao0t 1949par I'Cmissiondesvoeux perp6tuelsde SoeurAlice Champoux. La cdr6monieest pr6sidie par MonseigneurTh€ophile M€lanqon,aumdnierde I'H6teFDieu. Cettesituationprovientde la fermeturedu noviciat,survenuesuite A l'drectiondu G€n€ralaten mai 1949.C'estainsi qu'aprasavoir regule saint habit, le 16 mai 1949, nos quatre dernidresnovices,Soeurs MarietteCouture,JacquelineGagnon,Monique FournieretFrangoise Turcoite nous quittent dgs le 28 mai pour aller terminer leur annee canoniqueau noviciatcentralis6de Montrdal. Une autrenoviced'ao0t 1948,Soeur Th6rdsePayer, est aussi transf6r6e,de m€meque trois jeunespostulantesqui ne demeureronttoutefois que peu de tempsA Montreal pour retournerensuitedans leurs familles. La secretaire-archiviste d'Arthabaskanote en ceiour avecun brin de tristesse: veilledeleurd€partd€finitifpourI'H6tel-Dicu "Le 27mai1949, de Montrdal,nos8 benjamines du noviciattdmoignent a leursain€es dela Communaute toutclcurreconnaissance et I'assurance deleur pieuxsouvenir."( l) (l) Ibid.,rnai 1949,p.89. Lo deniirc Dise d'habit d Arthabaska, 16 mai 1949. De 1884i 1949,373postulantesont CtCinscritesau registredes admissions.Si on considdrequ'en mai 1949,la Communautelocale compte I l5 membreset qu'il y a eu49 d€cdspendantla m€mep€riode, on peut conclurequ'un peu moins de 5070ont persdv6redans la vie religieuse. Lr 28 mai 1949,c'estle d€partdesnoviceset postulantesque MCre Thibault, assistantegendrale,et Mere Saint-Georges,maitressedes novices,sont venueschercher.Soeur Kirouac, supdrieure,les accompagneA Montrdal. "l,e beaupalaisdu saint renoncementest a jamars d6sert.. . Premierfruit de I'oeuvreg6ndralice!"(|) Le 30 mai, une longuemissivedes novicesracontei leursain€es d'Anhabaskaleur arriv6ei I'HoteFDieu de Montr€al: (l) RcliSi€uses Hospitalieresde Saint-Josephd'Arthabasko,Chronique, mai 1949.p. tt. 334 "Tout comme pour lcs plantes que I'on enleve de terre, quelques fibres se sont douloureusementbrisdcsau cours de la transplantation; mai$ I'accueilsi cordial de leur nouvellefamille religieuseet les multiples attentions dont elles sont I'objet auront tdt fait de rassdr6nerles esprits et les coeurs!"(2) Irs norircs et postulantes dArthobaska avc le ConseilgAnArulA Mondal, aait 1949. Cette fermeture du noviciat ameneraprogressivement, nous le verrons,la fermeturede l'€coledes infirmidresreligieuses,la relCve n'€tant plus, de ce fait, assur6ed Arthabaska. (2) Ibid., rnai 1949,p. 89. 335 FONDATIONDE L'HOTEL-DIEU DE SAINT-JEnOun 1947- t9s0 Selonlesarchivesde I'Hdtel-Dieud'Arthabaska,la demandepour une fondation i Saint-J€romeremonteaux ann6es1884-1887, alors qu'une requ€te est adressCeA I'Hotel-Dieu de Montr6al, par la population de Saint-Jdrdme,A I'effet de fonder un hopital danscette ville desLaurentides appel6e. A bon droit, la Reinedu Nord. A cette €poque de 1884,c'est la requ€ted'Arthabaskaqui a prdsdancesur celle de Saint-JCr6me.En 1887,lors du d€cdsde la r€v6rendeM€re Saint-Louis,sup€rieurede I'Hdtel-Dieude Montrdal, la secrdtairenote dans sa notice biographique"que la mort estvenue arr€tercetterdverendeMdredansI'exCcutiond'unprojetdefondationA I) Saint-Jer0me."( Cest ainsiqu'i soixanteansde distance,Dieu, danssaProvidence admirable,veut que le florissant H6tel-Dieu des Bois-Francsvienne poserles assisesde I'Hotel-Dieude Saint-Jdr6me. En juillet 1947, les autorit6s administrativesde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska sont invitCesofficiellementi fonder l'H6tel-Dieu de Saint-J€rdme,dans le comt6 de Terrebonne,par M. J.A. Blanchard, d6put€ de Terrebonne.Dds septembrede cette meme ann6e,Mdre Marie-BertheThibault, alors sup6rieurei Arthabaska,sur invitation du Ministre de la Sant6,I'HonorableAlbini Paquette,serendi SaintJ€rome,en compagniede SoeurAlice Ouelletteet de SoeurIr€neLing. C'estle 7 septembre1947.Ellessontreguese I'Hotel deVille par les autoritCs civiles et le corps m€dical, puis elles visitent le terrain gracieusement offert par la CompagnieRollandpour I'€rectiondufutur h0pital. Ce projet de fondation reste A I'Ctude quelquesmois et au printemps1948,soit le 5 mars,nousretrouvonsMire Thibault A h tete de la construction de I'Hotel-Dieu de Saint-Jerome.I'Hotel-Dieu (l) Archivesd€ I'H6tel-Dieudc Montreal, Notlc. blogrrphlquedc Mar€ Sdnt.Louls, flvrier 1t87. 336 d'Arthabaskaayantofficiellementaccept6de sechargerdela fondation d'un hopital de 150 lits, moyennantun octroi du gouvernement provincial. Le 30juin I948,MdreThibauh,en l'6tudede Me J.A. Blanchard, signe les contrats relatifs d cette fondation, alors que Monseigneur Charbonneaului remetle Decretd'6rectioncanoniquede I'Hotel-Dieu en question. Le 5 juillet de cettememeannde,I'HonorableAlbini Paquette, ministrede la Santd,p16sidela cCrCnomie officiellequi marquele dCbut des travaux par la traditionnellelev6ede la premierepelletCede terre. D6jd,le l4 septembreI948,la l6gislaturede Qu6bec6metla Charte ou LettresPatentesconstituanten Corporation les Religieuses Hospitalidresde Saint-Josephde I'H0tel-Dieu de Saint-J6rdme.L'ex-Mdre Thibault est 6lue sup6rieurefondatrice.Le I5 septembre,nous lisons dans les chroniquesde I'H6tel-Dieud'Arthabaskaque "la vaillante Mdre Thibault embrassed'un regard attendri I'institution belle et prospdrei laquelleellea consacri36 ann6esde savie religieuse.D'un pasferme,ellesedirigeversI'inconnu,oir I'attendle sol en friched'une oeuvrenaissante."( l) [,es travaux de constructionvont bon train et, des le I I octobre 1949,un premiergroupedesix soeursquittentArthabaskapour SaintJ6r6me. On les dCsigneracomme les fondatrices,bien que M€re Thibault en resterala supirieure-fondatrice, cettenominationremontant au 14 septembre1948.On se rappelleraque le 5 mai 1949,Mdre Thibault estdevenueI re Conseilliredu G€ndralatmontrdalais.Cessrx religieusesfondatricesde Saint-Jdromesont: IArc rungi4 lesfondattices de Saint-Jhime, I I octobrc 1949. (l) Religieuses Hospitalierede Saint-Josephd'Artbabaska,Chroniques,l5 septclnbre 1948.D. E5. Soeur Irdne Ling, sup6rreure Soeur Yvonne Therrien, assistante Soeur Lucienne Boisvert, 6conome Soeur ErnestineMarchand Soeur MadeleineProulx Soeur lrdne C6t6 Le ler octobre 1950,MonseigneurChaumont,6v€queauxiliairede Montr€al, prdsidei la b6n6dictionde I'H6tel-Dieu de Saint-J€rdme. Nous reproduisonsdes chroniquesd'Arthabaska la relalion de cette c€16monieofficielle: "Sur I'estraded'honneur,on remarqueI'HonorablePaul Sauv6, I'HonorableAlbini Ministre du Bien+treSocialet de la Jcunesse, Paquette, Ministre de la Santd, le Depute provincial J. A. Blanchard,Son Honneurle Maire de Saint-J€r6me,Me tiopold Nantel, le docteurRosaireLapointe,prdsidentdu Bureaum€dical de I'H6tel-Dieu." Figurent aussi sur I'estraded'honneur la RCvdrendeMdre MarieBerthe Thibault, assistante gCn€raleet fondatrice de I'HOtel-Dieu de Saint-J€rdme,Soeur Irdne Ling, supirieure de I'hopital, Soeur LucienneBoisvert,hospitalidreen chef, et Soeur Alice Mercier,6conome, toutes quatre d'Arthabaska. "L'H6tel-Dieu de Saint-Jdr6meestun h6pital desplusmodernes, €crit UEcho du Nord au Ier octobre1950,amenagdtout sp€cialement au point de vue primordial dc procurer le plus de confort possibleaux malades.C'€st une construciion de ncuf €tages, admirablementbiensitu€eau sud-oucstdc laville,etfaciledbcces. Irs archiiectessont MM. Deshaieset Ddpocas€t les ingdnieurs constructeurs,J. L. Guay et Frercs, Dds I'ouverture,fHorel-Dieu pourra hospitaliser152 paticnts.C'cst un monumentqui marqueun€grandeetapedansles annalesde I'histoirej6r6mienne. Hommagedonc i sadignefondatrice,ainsiqu'dtousceuxqui ont contribudd sa rdalisation! Hommageaussid tous ceuxet cellesqui dansla suitedesans soutiendrontI'oeuvrenaissantepar leurslravaux,leurcompetence et leur devouement.""Le servicede I'humaniteest le plus beau travail auquel on puissed€vouersa vic. (Tom Dooley)"(l) (l) L'Echo du Nord, Saint-J6r6me,ler octobre 1950. 338 E J. a.a. f lF I Ilftlttfrtffffrfft f f r rl rt.ll r.tt !r rt f, r,r rl tl ! I rl I I f lr J ff J . J- tr ll.n i ! tr nrl r;r+f r r?'lt l?tljtr !1,!l,r{|[,irl tr I' r. !.{!'fr l,'H6tel-Dieu de Saint-Jdr6me, ouverrure en 1950. L'ouvertureofficiellede I'HOtel-Dieude Saint-J6r6me(I ) a lieu le3 d€cembre 1950par I'admissionde sespremiershospitalis€s.L'HotelDieu d'Arthabaska sacrifie.dans les ann€esqui suivent, sespropres pour pr€terassistance religieuses dansce nouveauchamp d'activit6s.De 1948d 1976,date de la fermeturede la rdsidence de Saintdesreligieuses J€r6me, 34 soeurs d'Arthabaska ont oeuvrea I'Hotel-Dieu de SaintJ€r6me. pour plusieursd'entre elles,pendant de nombreusesann6es. Nous considdronsqu'il estjustede leur r6seryerune placedans ces quelquespagesde I'histoirede I'H6tel-Dieujd16mien.Voici la liste de ces relisieuses: 339 Mdre Marie-BertheThibault, sup6rieurefondatrice Soeur Irdne Ling, lre sup6rieurelocale SoeurCorinneKirouac,2esup6rieure locale Soeur Marie-RoseLafontaine(St-Joseph), 8e supirieurelocale Soeur FrangoiseB6liveau(Marie-du-Sacr€-Coeur) SoeurLucienneBoisvert SoeurAliceChampoux SoeurRolandeCollet Soeur Irdne C6td SoeurBerthildeCroteau SoeurMadeleineDesfossis SoeurCorinneDion SoeurTh€odoraFortier Soeur Yvonne Fr€chette SoeurAnnetteHoule SoeurAurore Lambert(Ste-Elisabeth) SoeurGertrudeLarche SoeurErnestineMarchand Soeur Rosede-Lima Marchand SoeurAlice Mercier So€urJuliette Mercier (Jeanne-Mance) SoeurMarcellePellerin(St-Jean) SoeurMathildePellerin Soeur Jeanne-Rose Perreault Soeur ThCrdsePerreault(Thdrdse{e-J6sus) SoeurLouisettePlourde SoeurMadeleineProulx SoeurYvonneRochon Soeur GertrudeProvencher(La Dauversidre) SoeurJeanneSenay SoeurAlma Talbot Soeur YvonneTherrien SoeurClaudiaTrottier Soeur SimoneVerville (Marie-de-l'Eucharistie) Ces ddparts repetescreusentun large vide pour les Religieuses d'Arthabaska;Ie coeurun peugros,ellessuiventles"missionnaires"de leurspridreset de leursvoeux. Le 30 aoot 1959a lieu la b6nidiction d'une magnifique6coledes infirmidres pouvant accueillir une centaine d'61€vesrCsidentes,le pavillon Jeanne-Mance,par Son ExcellenceMonseigneurEmilien Frenette,6vCquede Saint-JCrdme, i laquelleassistentplusieurspersonnalitCs religieuseset civiles. Soeur Kirouac est alors sup€rieureadministratricede I'Hotel-Dieude Saint-Jirdme. La directricede cette 6cole d'infirmidresest Soeur Thir0sedeJ6sus(Perreault)de I'HOtel-Dieud'Arthabaska.L'Ecole a ouvert ses portesaux dlCvesinfirmiCresen septembre1958.Le directeurde I'Echo du Nord, M. Marc Fortin, 6ciit au 26 ao0t 1959,'L'Ecole des 340 Infirmidresest n€edu coeurde son6v€que"en rappelantque c'estpar ce-sparolesque SoeurTh6rese{e-J6sus a exprim€sa reconnaissance d I'EvdquedeSaint-J€rome,MonseigneurFrenette,lorsde la b€nddiction du Pavillon Jeanne-Mance. Le 23 octobre 1960,I'Hotel-Dieu de Saint-J6rdmefete le loe anniversairede safondationpardescdl6brationsauxquellesparticipent quelquesreligieuses d'Arthabaska,plus spdcialement lesouvridresde la premidreheure: SoeursKirouac, Ling, Boisvert, Rochon et JeanneMance (Juliette Mercier). Soeur Th€rdse Trottier est supirieureadministratriceet les fetes sont pr6siddesoar Son ExcellenceMonseigneurEmilienFrenettequi.end horn.ag" aux Religieuses Hosprtalidresde Saint-Josephpour le don magnifiqued'un h0pital et d'une 6coled'infirmidrese la Cit€ de Saint-JdrOme. L'HoteFDieu d'Arthabaskaa raison d€tre fier de ce rameau, d€tachdde I'arbre fondateur en 1950,et devenu par lui-m€meun 6tabliss€ment hospitalierqui peut Ctrecit€ parmi lesplus meritantsdu Qu6bec. 341 TRANSFERT DE L'HOSPICE A L'ERMITAGE SAINT-JOSEPH 1952 Dds 1948,des pourparlerss'engagententre le gouvernementdu Qudbecet lesautoritesadministrativesde I'H0tel-Dieud'Arthabaskai I'effet de transfererI'hospicei I'ancienColldgedes Frdresdu Sacr6Coeurde Victoriaville. Il s'agit de demandesmaintesfois r6it6rdesdesautoriteset de la population de Victoriaville, de cellesde Monsieur le Curd Origdne Grenieret de MonsieurWilfrid Labb6.d6outddu comt€d'Arthabaska. A t'hOpitat.les locaux sont restreintset on ne peut songere developperI'oeuvrehospitalidresansla constructiond'une aile additionnelle.Il est vrai que le d6partdesorphelinsen I943 a cependant permisd'amdnagerau 3e6tagede l'orphelinatune pddiatriepourvuede touteslesam€liorations modernes. De plus, nous savonsque depuis 1949,le transfertdu noviciat i Montreal a eu comme consdquencela fermeture de notre 6cole d'infirmidresreligieusesqui assuraitla reldvedes infirmidresdepuis 1936. a grandementdiminudle Enfin, la fondationde Saint-J6rdme nombredesinfirmidresdip16mees et il faut, de toutedvidence,assurerle servicei I'h6pital par la formation sur placedesinfirmidresrecrut6es parmi lesjeunesfillesde notre r6gion. Ce sont ld les raisons qui motivent le Conseilg6ndraldes le23 Religieuses Hospitalidres deMontrdald autoriser, deSaint-Joseph mai 1951, les Soeursd'Arthabaskad acqu6rirdu gouvernement provincial I'immeubled€nomm6I'ancienColldgedesFrdresdu SacreCoeurde Victoriaville,conform€ment i I'arr€t€enconseilno 457et de Boutin, d6signer SoeurAddleBoucher,sup6rieure, et SoeurDesneiges 6conomede I'Hdtel-Dieud'Arthabaskapour la signaturede I'actede ventepour un dollar (l,00 $). L'arr€ti en conseilordonneque I'hospicede Victoriaville,R6virendesSoeursde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,soit reconnuparmi les publique,Classe institutions d'Assistance "C", et qu'unesommedecent mille dollars(100000,00$) payableen deuxversements annuels,soit 342 accordde d I'hospice de Victoriaville. Cet arret6 en conseil est sign6 par Monsieur le ddputd Albert Morissette, greffier de la Chambre du Conseil Ex6cutif. Le l8 juillet l95l marque le ddbut des travaux de r6fection de I'ancienCollige de Victoriavillepour le transformer,selonles rdglesde I'architecturemoderne.en une maison pouvant accueillir les vieillards qui sont abritdsd I'Hdtel-Dieu depuis | 884. Les travaux sont confi6se I'architecteDavid Deshaiesde Nicolet et e I'entrepreneurRobert Noel d'Arthabaska. SoeursMarie-du-Carmel(Thibault) et Soeur IrCneLing d'Arthabaska assumenteffectivement les fonctions de sup6rieure et d'iconome bien que leur nomination i ces postes n'est f;ite qu'en mars 1952. M onseigneurTh6ophileM€langonayant termineson mandate I'HOtelDieu, regoit en septembrede cette m€me ann6e son obddiencepour I'Ermitage Saint-Josephet il y c6ldbrela |ire messele I2 novembre suivant dans une petite chapelleimprovis6e. [.e nouvel immeuble a quatre dtages prend le nom d'Ermitage Saint-Josephparce qu'il fait moins austdreque celui de Hospice de Victoriaville, le I8 mars 1952, sur r6ception des lettres patentes I'incorporant sous le nom de Ermitage Saint-Joseph. "Le contratestsigneavecle gouvernement provinciald'unepart et R€vdrendes SoeursAdele Boucheret DesneigesBoutin, respectivementsup6rieure et econome i I'H6tel-Dieu d'Arthabaska d'autre part, mettantainsilesreligieuses de l'ErmitageSaint-Joseph en possession de la partiedeltd ificeldgudepar le Gouvernement, une partie ayant €te reserv€eri la Commissionscolairepour I'Ecole Saint-Wilfrid. Dans lesjours qui suivent,les religieuses d'Arthabaskacddentpar acte notarieledit edificepour la sommede un l) dollar($1.00)."( L'Emitage Saint-Joseph en 1952. (l) Religieuses HospitaliCres deSaint-Joseph d'Arthabaska, Chroniqu.s, l8 mars1952, p. 105. 343 Nous nous retrouvonsau 7 ddcembre1952,?rla veilledu transport desvieillardsdessallesSainte-Viergeet Saint-Josephde I'Hdtel-Dieu d I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville.Laissonsparler la secrdtairearchivistede I'H6tel-Dieu d'Arthabaska: "Le 7 decembre1952,group6esen cerclefamilial, noussoulignons de nos chantset de nosvoeuxlesdernidresheuresvecuesavecnos qui partentdemain,au nombrede 12,vers chdrescompagnes Victoriaville,leur nouveauchamp de labeur'" "L'appelvientde sonnerau seinde I'Ermitage Et dans notre foyer, il resonnevibrant C'est I'heuresolennelle:ecoutonsle langage Du c€leste "Veni" aux ap6lresvaillants." Les partantes 'Soeur sont: Marie-du-Carmel(Thibault)) supdrieure Soeur Alice Ouellette, assistante Soeur Marie-Anne Pellerin,2e conseilldre Soeur Irdne Ling, 6conome Soeur R6gina Desharnais Soeur Maria Labb6 Soettr EmdrentienneLavigne Soeur Marguerite-Marie (Croteau) Soeur Lucienne Provencher Soeur Virginie Robichaud Soeur Sainte-Rosede I'Eucharistie(Prince) Soeur Saint-Jean-de-la-Croix (Pellerin) faube s'6meutA l'Hdtel-Dieu lg52,lecoeurde "Les8 et 9 decembre s'6loigner qu'ilvoit, d regret, C'est inoubliable. d'exode cesjours de de sesjoyaux.lesplusfidilescompagnons sesprimiersprotdges. son existenc;.Un volumed'histoirese fermeaprds68 ans:ce volume ouvert par les mains charitablesde la R€verendeMdre Pae6. fondatrice de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska' alors qu'elle eniqistrait le premiervieillardadmisen 1884.Prdsdetrois-quarts de sf,cle ont pass€depuisce gesteinitial de pure charit€' Plusieuri centainesde vieillesgensont bdn6fici6en ca foy€r beni d'uneaidecharitable.Lesunsont fet€burjubil€ d'argent,les autres,leurjubil6 d'or. Auiouri'hui, 85 vieillards(37dames,48 hommes)disentadieu au J6sus de leur chapelletant frequentee. Le coeur gros disent"au revoir" d leursproteg€set des d'emotion,lesreligieuses de part et d'autre.M€me I'adieuaux coulent larmessilencieuses chosesinanimeesest cruel;on dirait qu'd cetteminute,ellesaussi orlt uneame. En d€pit de I'importun tr€molo etreignant la voix, les ixprimentle trop pleinde leur coeursur un air bien religieuses connude Th€odoreBotrel:"C'estla jeunesse": 3M "A qui donc s'adresse en cejour l-e chant si doux de notre amour? grands-mCres. A vous.grands-pdres. Pour qui I'Cchode nos chansons se r€pand-ildans la maison? Pour vous,grands-pdres. Acccptezdonc tous nos regrets Nos voeux sincereset nos souhaits (mCres) Chersbons grands-peres lci vraiment nous vous aimons Jamaisnous ne vous oublierons (meres) O bons Grands-pdres Qui faisaitde notre sdjour Un doux abri pour les vieuxjours C'estvous. . . Qui Ctaitde notre chapelle Les gardiensferventset fideles Cest vous. . . Le JESUS de notre foyer Par vous €tait glorifi6 Chersbons grands-pdres Vous attiriez sur la maison Mille et mille bdnedictions Picux grands-pdrcs (mdres) Pour oublier vos chevcuxblancs Et soutenirvos pastremblants O chersgrands-peres Pour soulagervotre douleur Et consolertous vos malh€urs O chersgrands-pdres Nous vous ddons et de grand coeur Nos bonnes,nos si bonnessoeurs A vous. . . Nous sollicitonsen retour Votre priire chaquejour (saintesgrands-meres)," Pieux grands-pdres (l) L'exode de ce jour, €crit la chroniqueuse, serait rcellement triste si ce sentiment n'Ctait attenu€ par la bonne organisation du d6part et de lbrriv6e. Plusieurs voitures mises gracieusement i la disposition des partants effectuent le transfert. L'accueil bienveillant du personnel de I'Ermitage, la rencontre des m€mes religieusesd I'action, attentives i leurs d€sirs,adoucissentI'amertumeet I'angoissedu renouveau, qualifiC par les vieillardsde GRAND DERANCEMENT Bientdt, plusieurs autres hospitalisds viendront partager I'acrueil du bienveillant foyer, portant le nombre des patients A 122das la Noel sulvante. . Dans la chapelle fraichement restaur6e, plus de 600 personnes assistent d la messede minuit. L'orgue, muet depuis quelques annCes, (l) Ibid., 1952,page108. 345 resonne harmonieusemenl et unechoralebdn€vole rendbrillamment Ies chantsliturgiquesde la f€te. Le lendemainmidi, d0 d la gracieuseti descitoyensde Victoriaville, un banquet,servi b€nivolementpar plusieursjeunesfilles de la ville et auquelassistentplusieursnotablesde Victoriaville est offert e touslesvieillardshospitalis6s, dansI'auditoriumexistantauxjoursoil y tenaientleurssdances les500ildvesdesFrdresdu Sacr6-Coeur dramatiqueset musicales. Cettechaleureuse reception de la populationa tous les degrdsde l'6chellesociale,r6jouit lespensionnaires et stimuleI'enthousiasme deshospitali€res. Ddsleur installationd Victoriaville,les Hospitalidresfont appelA de la rdgionpour lesaiderdansleur la collaborationde damesddvoudes service aux vieillards. D6jd d Arthabaska, un groupe de dames charitables,multipliait seslargesses aux vieillardset aux orphelins. progressivement A I'Ermitage,cesdamess'organisent et en 1958, Mme PaulineMarcoux de Victoriavilledevientla premidreprdsidente des Dames Patronnessesde I'ErmitageSt-Joseph.La chariti de ces dames,qui saitsefaire toute i tous,figure,au coursde cettep€riodede transition pour I'oeuvre de I'hospice, un souvenir qu'aimeront si souvent6voquerchdresSoeursLing et Kirouac qui en conserveront jusqu? la fin de leur vie, une reconnaissance €mue. A I'Ermitage St-Joseph, au dCpal pour Not.e-Dame-Al-CaP. C'est,ripetons-leavec6motion,un volumede 68 ansd'histoirequi sefermepour I'HoteFDieud'Arthabaskaen ce moisde d6cembre1952. Il ne nous appartientpas, dans le cadrede cet ouvrage,de suivre I'ivolution de I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville.Tout au plus, nous permettrons-nousde souligner le lOe anniversairede cette institution, cel6brele 9 d6cembre1962. Hospitalidresde Nous empruntonsA la chroniquedesReligieuses Saint-Joseph d'Arthabaska unedescespagesquitimoignentdu grand attachementque conserveratoujours I'Hdtel-Dieud'Arthabaskapour I'oeuvremerveilleusede tendresseet de compassionr€alis€ei I'ErmttageSaint-Joseph de Victoriaville. 346 "Le 9 d6cembre1962.seldveradieuxle l0e anniversaire de la fondationde I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville.Soeur6va S€vigny,supdrieure,et Soeur IsabelleRod gue reprdsententle Conseild'Arthabaska.Les ex-missionnaires de I'Ermitageiront ellesaussifEtercegrandjour. Avecl'envoid'unemagnifiquegerbe d'oeillets,la secr6taire qui sed6vouentld-bas: ecrit aux religieuses Honneurd f ERMITAGE bien-aim6 dont nous{Etons le 10eANNIVERSAIRE de fondation. Pensee charitableneedu grandcoeurde Monseigneur par le "OUI" des O. GRENIER laquelles'estconcr€tis6e hospitalidres. D'abordle"OUI" du Conseil96n6ralice, celui de la fondatriceSoeur Marie-du-Carmel,de SoeurLing, et du "OUI" de touteslesautressoeursqui ont contribuie I'organisation d'unebelleet indispensable maisoncomme cellede I'ERMITAGE. Merci i I'initiateurde l'oeuvre.merci i tous ses cooperateurset cooperatrices. Que la CHARITE souriantese penchede longues ann6essur les maladeset les pensionnairesde ce Foyer bienfaisant. du Seigneur seperp6tue et Que la b6nddiction lui assureun progrdstoujourscroissant. Gratitudei la Sup€rieure actuelle,Soeur Desneiges Boutin,d son conseilet e toutela Communaut6! AD MULTOS ANNOS! Les Religieuses Hospitalidres de Saint-JoseDh de I'HOtel-Dieu 9 ddcembre1962 d'Arthabaska" (l) ( l ) l b i d . . I 9 5 2 .p a g c2 R 9 347 L'ECOLED'INFIRMIERES DE L'HOTEL-DIEUD'ARTHABASKA t9s3 - 1972 Nousavonsvu qu'en 1936,notre Ecob d'infirmiiresestapprouv€e par I'Associationdes Garde-maladesEnregistrees de la Provincede Qudbecet qu'en mai de la memeannCe,elle est affili6ei I'Universit6 desReligieuses Hospitalidres Laval pour la formation professionnelle d'Arthabaska. ont regude cette De 1936i 1951,quarante-sept de nos religieuses Universitd leur dipl6me d'infirmidreset obtenu de leur Association professionnellele droit de pratiquer la profession.Soeur Marie{eJdsus(Thibault)enest la d6vou6edirectricede I936i 1948,datedeson d6cds,alors qu'elle est d parfaire des etudesA I'Institut Marguerite d'Youville pour I'obtention de son Baccalaur€aten nursing. Soeur Saint-Paul (Mercier) remplace Soeur Marie-de-Jesusau poste de qlrecrrlce oe I Ecole. On se souvient aussi de la fermeture du noviciat en mai 1949,ce qui a amen€ automatiquement la fermeture de I'Ecole des infirmidres en 1951, la dernidre promotion comptant les cinq dernidres religieusesd y parfaire leurs 6tudesd'infi rmiires. Le 5 octobre 1950, Monsieur I'abb€ JacquesGarneau, directeurdu Cours d'infirmidres A I'Universitd Laval, sous le sceau de cette Universit6, 6crit i Soeur Saint-Paul, directrice de notre Ecole d'infirmidres: ". . . En conformiteaveclesd€sirsde Son ExcellcnceMonseigneur Albertus Martin, evequecoadjuteurde Nicolet, exprim€sle 14 aoot 1950,et sur rapport favorabledu DocteurRenaudLemieux, quia fait la visitedc votreH6pital,le3ao0t1950, encompagniedc MonsieurI'abbeJacquesGarneau,le Bureaude Directionde nos Ecolesd'lnfirmidres,r6unile4 octobreI950,a ddcidedecequi suit: Attendu que votre hdpital est situ€dans lcs limitesde notre district universitaire; Attendu que nous n'avonspas cncored'€coled'infirmidres organisdepour les latques,dansvotre region; 348 Attendu que votre Ecole satisfait a nos rCglementsd'affiliationi La demande que vous nous avez faite d'itendre votre affiliation universitaire A la formation d'infirmidres laiaues est accord6e. En vous donnant I'autorisation d'accepter des itudiants laiques i votre Ecole. le Bureau de Direction recommande quevos departements de midecine et de chirurgie soient sipares afin que les stages de vos 6lCves, dans ces ddpartements. soient mieux contrdl€set leur soient plus profitables.. ." En prdvision de I'ouverture de cette 6cole aux laiques,et pour ripondre aux exigencesdu comitd des6colesd'infirmidresde I'Association des Infirmidres de la Province de Qu6bec. Soeur Saint-Paul (Mercier) obtient un baccalaur6aten nursing d I'Universit6Laval en 1950,de m€me que Soeurs Th€rdse-de-Jdsus et Claire{e-Jesus (Perr e a u l t )e n 1 9 5 l . Enfin en | 95 | . lesaut resexigencesde I'AssociationdesInfirmidres de la Provincede Quebecpour I'ouverture d'uneecoled'infirmidressont remplies:Soeur Saint-Denis(Talbot) regoitun certificaten pediatriede l'lnstitut Marguerite d'Youville et I'H0pital estapprouv€en septembre par I'American College of Surgeons.Le manuel d'administration,ou coulumier propre a chaque departement,est termin€ en I952. C'est ainsi que Ie 25 novembre 1952,quelquessemainesavant le transfertde I'hospiced I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville,Soeur Addle Boucher, supdrieure-administratrice, 6crit d Son Excellence Monseigneur Martin pour demander I'autorisation d'adresserune requ€te au gouvernement provincial pour I'obtention d'un octroi. permettantl'am6nagementde I'Ecoledesinfirmiires dans I'ailequi sera disponible au d€but de d6cembre. Il y est fait mention que le gouvernementf6d6ral fournira une subvention€quivalented celle du gouvernementprovincial. Son ExcellenceMonseigneurMartin, en sa lettredu 29 novembre 1952, approuve chaleureusementle projet "assurd que cette dcole apportera d'immensesavantages,non seulementi votre h6pital, mais aussid toute la region des Bois-Francs".(| ) La preparationdesplanset devisest confieea M. David Deshaies, architectede Nicolet, et les travaux de constructiond J. Robert No€I, entrepreneurd'Arthabaska. Les octrois attendus des gouvernements fdddralet provincial sont versestelsque promis, et les-travauxsansCtre complCtementtermindspermettentI'ouverturede I'Ecole en 1953. En effet. le ler ao0t I953. I'Ecole Jeanne-Manced'Arthabaska ouvre ses portes aux 8 premidresdtudiantes:Louise Arcand, Gisdle Binette, Rachel Brisson. Margot Delisle, Ang6line Martel, Louise Roberge,Madeleine Serr6 et Soeur Claire Meloche, r.h.sj. (l) Ibid.,29 novembre1952.p. 107. 349 lrs 8 premiircs itudiantes injirmdrcs, aoit 195J. Un article du Journal L'Union des Cantons de I'Est de l'ete 1953. adresseaux amis de l'6ducation. souligne en ces termes I'ouverturc prochainede I'Ecoledes infirmidres: ". . . Le Corpsm€dicalet lesautorit6sadministratives de I'H6tclDieu sont fiers de cette initiativeel Drometlentleur entiare collaboralion i I'EcoleJeanne-Mance. SoeurSaint-Paul. et SoeurTherCse-deSoeurClaire-de-Jisus la direction J€sus,"trois petitesSoeursde chez-nous" assumeront l-es "grandeslilles d€ chez-nous" de I'EcoleJeanne-Mance. du trouveronten elles.nousle savons. des6ducatrices d6sireuses perfectionnement intellectuel. socialetmoralde de lttre physique. cellesqui leur serontconfiees. La professiond'infirmiaresest une vocrtion f6minine qui r€pondaux d6sirsd'id6ald'unejeunessemontante. 350 l,a profession d'infirmiares esl unc vocation de choix qui rassasieunc 6lite f6minine assoiffdcdc blancheur.dc don de soi et de grand€ur morale. Vicnnc la blanchc 16giondes lnfirmiires, rnges de nos chers maladcs!"{l) Nous nc saurions passer sous silcnce la collaboration pr6cieuseque nous offrc Mllc Suzannc Giroux. infirmidre visiteuse officielle des 6coles d'infirnridrcs i l'Association des Infirmidres de la Province de Q u d b e c . E n f a i l f o i u n e l c t t r e a d r c s s d c i S o e u r S a i n t - P a u l ( M e r c i e r ) .l e 5 novembrc 1953. alors que le rccrutcmcnt des 6tudiantes constitue le principal probldmc d I'expansion dc l'Ecolc Jeanne-Mance. Nous en reproduisons dc largcs cxtraits: ". . . Jc vous fdlicitcde votrc hcurcuscidic dc faire une campagncde publiciti pour le recrlltcrrcnld'dldvcs-infirmidres. Voici quelques suggestions.si cllcs pcuvcnt vous etrc uliles. j'en serai bien heureusc. Je crois que vous avezun poslcdc radio i Victoriaville;peut€tre qu'unc pclile causerieou un rcpo age sur votre icolc ou les impressionsd'une 6tudianlc dans une nouvellc icole seraient appropflcs. Invile/ lcs dldvcsdes pensionnatse assisteri la remisedes voiles. tout cn leur faisant bien comprcndrequ'il n'y a pas li un "simulacrc"dc la prisede voilc d'une religieuse. maisun symbolede la dignit6.du sdricuxde la profcssion;si vousfaitesla cdr€moniede la lampe. il faudra encore en cxpliquer le symbole. charit€ et scicnce..."(l) Cette dcole de 1953 constitue une r6sidence attrayante offrant tous pour rdpondreaux exigences lesamdnagements ddsirables sociales et culturelles, necessaires d l'6panouissement despersonnalit€s: e partles sallesdecours,lesbureauxde la directionet desprofesseurs, un service de sante,unevastesallededdtente. unecuisinette. deschambres Drivees et semi-privees, un oratoireri la Vierge,un salon.auditorium,toit promenade et salarium,tennisexterieur,bref,tout ce qui permetaux dldvesinfirmidresd'ivoluer dans un climat familial et amical.les pendanttroisans,e I'obtention acheminant, pour du brevetd'infirmidre le soinde "nos seigneurs les malades". En tant que branchedessciences medicales, le Nursingest non seulement un art, c'estaussiune science appliqu€e. L'organisation de l'enseignement theoriqueet cliniquedessciences infirmidres de m€me quel'exp€rience pratique,qui seprenddanslesdiverschampscliniques de I'hdpital,procured l'€tudiante infirmidreuneformationprogressive, (l) L'UniondesL.nlons de l'Est.Arthabaska. aoot 1953. (l) Archives de I'EcoleJeanne-Mance de l'H6lel-Die!d'Arrhabaska. 5 novembre 1953. 351 lui permettantd'appliquerau lit du malade,avecsa charil€compr€hensive,les connaissances scientifiquesreguesen classe,graced la collaborationdesinfirmidresprofesseurs et desm6decins de I'h6pital. D'oi sa devise:Charit€et Science! Lesquatrepremiers moisdela formationdel'6tudiante constiluent une p€riode prdparatoireconsacr6epresqueexclusivementd I'enseignementdes notionsfondamentales de I'art du nursing.C'estavec que la jeuneaspiranteattendle jour oir sapr6paration impatience lui permettrade franchirle seuilde l'h6pital. La prise du voile, qui a lieu lors d'une cdr6monierempliede symbolisme, lui permetcebonheur.L'hOpitaldevientalon pourelleun champ d'activitdscliniquesqui la mettra a m€med'acqu€rirla science pratique,I'habileti techniqueet lesqualitdshumainesqui caract6risent la orofession d'infirmidres. Au moisd'ao0t1956,I'Ecolecompte566tudiantes surunecapacit6 de 56 places.En aoot I958,lesitudiantessontau nombrede 73,un 3e 6tage de chambresa €tC construit pour r6pondree cette demande accrue.Le co0t de cette transformations'6ldvei environ 80 000 $, financ6par un empruntde I00 000$ autorisepar un rescritvenantde la Sacr€eCongregationdes Religieux,par I'interm6diairede Son ExcelMartin. lenceMonseigneur En juin 1956,on assiste a h premidrecollationdesdipldmesaux infirmidres.Elles sont huit comme en ao0t 1953,lorsqu'ellesy sont venues.Toutefois,I'une d'entreelles,Margot Delisle,ayant suspendu gradueraen temporairementsesetudespour desraisonspersonnelles, par LouisetteBourque.Nouslesvoyonsici 1958.Elle a €t6remplac€e sur la mosaiquede la Ire promotion1953-1956, aveclestrois soeurs fondatrices. 'nv gflq ,$6 lhhl-0iru ilflrthqlssk{ teola bcs,9nfirnr(lrcs qqEq Les lires dipl6mles de I'Ecok Jeonne-Mance, 1956. Memesi cettebrdvehistoirediborde lecadrede 1968,qui constitue la fin de ce chapitresur le cheminementde l'HdteFDieu, nousavons 352 pens€ tracer ici I'histoire compldte de cette ecole de formation sp6cialis6e en nursing qui devra fermer sesportes progressivement de 1969 i! 1972, par son intdgration progressive au departement des techniques infirmidres du Colldge d'Enseignement gdn€ral et professionnel (CEGEP) de Victoriaville, suivant en cela une directive du ministdre de I'Education du Qudbec, suite au rapport Parent paru en cette matidre. Depuis 1964, de dix d quinze 6tudiants(es)sont externes, les chambres ne pouvant les accueillir tous comme rdsidents. Le bal des finissantesa remplacd la traditionnelle et touchante remisedesdipldmes d I'Eglise, que les dip16mdesregoivent lors d'une cdr6monie grandiose d I'Universit6 Laval, avec les trois d quatre cents infirmidres(ers) qui y graduent chaque annee. Notre Ecole Jeanne-Mance aura, e quatre reprises, I'honneur de participer au programme artistique de cette cdr6monie de la remise des dipldmes i I'UniversitdLaval, soit er 1954,1957,1960et 1962.A h collation desdipl6mesde I954, Th6rdseMaheu, 6tudiantede I re annde, y interprdte "La vie est un r€ve" de Haydn, et "Venez, agpdable printemps"de J. B. Werkerlin. Sa soeurDeniseI'accompagne au piano. Lors de la construction de I'hdpital actuel, au cours de l'ann€e 1965,la pavillon Jeanne-Mance subit destransformations majeuresqui augmentent sensiblement le nombre de places pour les dtudiantes r€sidentes.Tout le bloc des salles de classesoccupe le 5e 6tage avec amphithdatrede plus de 100places,laboratoiresde ddmonstrationen nursing et laboratoires de chimie exp€rimentale. Le 3e €tage loge les bureaux de la Direction et des professeurs,de m€me qu'une magnifique bibliothdque pouvant repondre aux besoins en ref6renceset recherche des 6ldveset des Drofesseurs.Au ddbut de son transfert au CEGEP de Victoriaville, en i969, I'Ecole Jeanne-Mance compte 1506tudiantes(ts) ripartis en I re, 2e et 3e ann6edu cours. Le tableau qui suit nous donne un apergu des dipl6m6es(€s) sorties(is)chaqueanneede notre 6coled'h6pital de 1956e 1972.C'estun total impressionnantde 555 dipl6m6es(€s), dont 532 infirmidreset 23 infirmiers. Tableau V DIPLOMESTES) DE L'ECOLEJEANNE-MANCED'ARTHABASKA DE 1956i\ 1972 6 3 64 65 66 61 68 69 70 7 l 72 956 5 1 5 8 59 60 6 l 8 l6 u l 6 25 29 J) 3 3 27 33 30 48 40 55 49 48 52 555(l (l) De ce total de 555 dipldm€es(€s).23sont des infirmiers. 353 Tout au coursde I'existence la vie des de I'EcoleJeanne-Mance. heureuxqui agrdmen€livesest ponctu6e chaqueann6ed'6v6nements tent leur entrainemente la pratiquede la vie infirmidres:I'arrivdedes probanistes,lescdrdmoniesde la remisedu voile,et en I965,de la coiffe sansruban,lesgrandioses collations desdiplOmes tantde I'Ecolequede I'UniversiteLaval, les NoEl aux maladeset plus spdcialement aux enfantshospitalis6s i cettep€riode,lesretraites annuelles et h letede Saint-Joseph le l9 mars,lesactivitesricrCatives, artistiques et culturelles.etc. On comprendque c'este regretque I'Hotel-Dieuacceptele transfertde son 6colehospitalidre au r6seaupublic des institutions d'enseignement, la pr€sence de pareilleoeuvred'iducationconstituant pour tout le personnel en serviced I'h6pital,une motivationd garder bien haut I'id6al du soin des malades,l6gu6,de giniration en gdn6ration, par cellesqui I'ont prdced€es de dansles diversservices I'H0tel-Dieu. Lors de la fermeturede I'EcoleJeanne-Mance,la direction est (CdcileMercier)qui enaurait€ toujoursassumieparSoeurSaint-Paul par uneadjointeen administraI'uniquedirectrice.Elle est secondee tion, Mlle Monique Monfette,et une au programmed'€tudes,Mlle H6ldneHamel.Le corpsprofessoral i temps comprend8 institutrices complet,9 institutrices cliniques,I0 professeurs sp€cialis6s de I'ext€rieur et l5 m€decinsprofesseurs d la legonqui conjuguentleursefforts pour perp6tuerla formation intigrale desinfirmidreset infirmiers.En quitteArthabaskapour allerouvrirune 1956,SoeurTh6rdse-de-J€sus 6coled'inhrmidres d I'Hdtel-Dieude Saint-Jdrdme. SoeurClaire-deJ€susquitted sontour en 1960pour I'Universitide Montr6al,dansle but d'y poursuivredes €tudespour I'obtentiond'une maitriseen administration hospitalidre. Tout au lons decettemerveilleuse histoire.oui auradurddix-neuf ans, I'EcoleJea-nne-Mance aura d€cern€le iipl6me universitaire d'infirmidre(er)ri 555 finissants,dont 532 infirmidreset 23 infirmiers. Trois Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph sont de ce nombre: SoeurClaireMelochede la I re promotionen 1956- SoeurFrangoise - et Soeur Marie-Blanche Petitclercde la promotion 1955-1958 I-eBlancde la promotion1956-1959. ll est interessantde noter que la medailled la devise"Charit€ et Science" estport6edanssix paysdu monde:au Canada, aux Etats-Unrs, en Angleterre. en Afrique.aux lndeset au Congo. En mai 1983,dix de nosinfirmidres dipl6mees de I'EcoleJeanneManced6tiennentdespostesde commanded l'intirieur de l'6quipedes soinsinfirmiersde notreh0pital. 354 L'ECOLEHOSPITALIDRE DE TECHNOLOGIERADIOLOGIQUE 1953- 1970 qui font de rapidesprogrisdans Parmi lessciences technologiques les ann6es 1950, pour une pratique m€dicaleplus scientifique,la radiologie figure sans contredit au premier plan dans l'Evolution hospitalidredes institutionsen Amerique. On realisedis lors la n6cessit6 de procureraux m6decinsradiologistesles techniquesles plus modernespour faciliter leur travail et pour y parvenir,on doit leur fournir destechniciensexp€rimentds enc€ domaine, Leshopitauxde regionsouffrent,pendantde longuesannCes, dela p€nurie de cette main-d'oeuvrespdcialiseeet la meilleurefagon de corriger cettesituationest d'ouvrir, commeplusieursautreshopitaux du Quebecle font i cette 6poque, sa propre €cole de technologie radiologique. ,> T Iq A lvcole dc t.chnologic ndiologiqe .n 1964. }A 355 C'est ainsi que. grice au travail conjoint du Docteur L.-P Langclier.titulaire du d€partementde radiologie,et de S-oeurMariedu-Divin Coeur (Raymond), technicienneen chef, une Ecole hospitalidre de technologieradiologique formera d I'Hdtel-Dieu d'Arthaen radiologie diagnostique et therabaska des techniciens(ennes) 1 9 5 3 d l 9 ? 0 . D e u t i q u e d e ..: Pendant cette periode. I'Ecole de Technologie radiologique. approuv6epar la "Joint Council in technicaltraining CanadianSociety of radiologicaltechniciansand CanadianAssociationof Radiologists", le dipldme de techniciensenregistres decernerad 20 techniciens(ennes) en radiologie. Nous sommes heureux de mentionner que Monsieur Gaston Provencherest le 2ed ip16mede cettedcoleen I956 et q ue M me M ariette Larrivde(Fournier) figure au 3e rang en 1958.Cesdeux professionnels de la santdsont toujours, aujourd'hui, i I'emploi de notre h6pital qui s'honorede leurs servicesd6vou6set compdtents. Notre €cole en technologie radiologique a regu jusqu'i- ces dernidresanndcs,4 ou 5 stagiairesannuellement,le ministdred'Education du Qudbec ayant ddcidd de n'offrir par la suite cette option professionnelleque dans quelquesCEGEP ddsigndsde la province. Soeur Alexina Raymond quittera I'H6tel-Dieu d'Arthabaskai la fin de 1967,aprds I 5 ann6esde servicesd6vou6sau dipartement de radiologie et plus particulidrementd la formation des 6tudiantesen technologie radiologiquede notre €cole. Cette oeuvre 6ducative, pour n'avoir 6te que transitoire, aura quand mOmefourni une aide appr€ciablepour l'organisationscientifique du ddpartementde radiologieet le rehaussement desstandardsde qualit€dans lestechniquesradiologiquesen usagedansced€parlement. Aprds avoir pa116de la formation progressivedu gdniralat a partrr de juillet 1947et juaqu'au l3 ddcembreI965 et des changementsque cette union a amendsau sein de la Communaute localed'Arthabaska, dont le premier a trait aux dernidrescdr€moniesde professionet d la fermeturedu noviciat le 23 mai 1949,nous avons rappel€la fondation de I'HOtel-Dieude Saint-J€rdmeen 1950,le transfert de I'hospicede I'H6tel-Dieu d I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville en d6cembre 1952. Par ailleurs.nous avons relat€I'histoirede l'Ecole Jeanne-Mance de I953 d I972 et cellede l'6cole de technologieradiologiquede 1953d 1970.C'est ce que nous appelionsau d€but de ce chapitre intitul6 "Un cheminementrapide", les oeuvresnouvelles. Nous voudrions maintenant regrouper sous deux rubriques qui leur seront propres: - La vie des ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska de 194'7d 1968 .._ Les faits marquants de la vie de I'h6pital de 194'7i 1968. 356 LA VIE DES RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPHD'ARTHABASKA 1947 - 1968 Hospitalidres Si en l9zl4,lesReligieuses de Saint-Joseph d'Arthabaskasontau nombrede I 10,ellesnesontque56 en 1964.Cet€tatde fait provient de deux causesque nouscroyonsnicessaired'identifier pour lesg6n6rationsd venir. Les mulationsmultiples Les oeuvresnouvellescrdentdes besoinset les soeursquittent Arthabaska poury repondre et parfoisellesy reviennent au rythmedes nominationsannuellesqui se font Ie plus souventen septembre. Pendant cette p6riode de 1947d 1965,nous les avons vues partir pour Saint-J€rdme: nombreuses six en 1949pendantles travauxde construction- et ll en 1950lors de I'ouverturede I'h6pital;elles quittentaussinombreuses pour I'ErmitageSaint-Joseph de Victoriaville: l2 en dicembre1952,lorsdu transfertdesvieillards,quelquesunesvont ensuiteleurpretermainforte;d'autresquittentArthabaska pour la Maisonprovinciale, la Maison-mdre, Biddeford,Hauteriveet I'Afrique. Chacundecesd€partset plustarddecesretoursd la"Maison-mdre d'Arthabaska" constituepour lessoeursdesechanges fraternels et des agapesfamilialesqui alimententla vie communautaire de cellesqur n'ont qu'un seul but: servir le pauvre et le malade partout oi il se trouve. Les d6cGs pendantcette p€riodede I947 d 1968,le Malheureusement, Seigneur a rappeldd t.ui 26 de sesfiddlesservantes d'Arthabaska. Chacunde cesdeuilsestdouloureusement ressentipar la famille entiereet fournit I'occasion de rcsscrrerdavantageles liensqui les unissentles unes aux autres,dans leur iddal de vie consacrde au Seigneur. ll revientd I'histoirede consigner ici lesnomsde cesvaillantes du devoiret de leurconserver ainsid jamaisle souvenirqueI'H6tel-Dieu 357 d'Arthabaskaleur garderaA traverslesans.Leurscorpsreposentdans la crypte de la Communaut€,oir nousaimons leur rendredesvisites pieuseset fraternelles. Qu'ellesreposenttoutesdans la paix du Seigneurl IN MEMORIAM 1947 - l96E 30 mai 1948 SoeurMariede-J6sus(L. Thibault) 8 novembre1949 SoeurGraciaHould 7 juillet 1950 Soeur Marie-AnneB6liveau 3 novembre1950 SoeurBernadetteGigudre 7 d€cembre1950 SoeurVictorine Proulx 1 3m a i I 9 5 l SoeurVictoria Goyette 3 octobrel95l SoeurPerpdtueDagenais l2 aoot 1952 (Seery) SoeurSte-Catherine ler novembreI954 SoeurAddleBoucher,suPirieure l2 octobre1956 SoeurSte-Albine(S6vigny) 28 juin I96l SoeurMarie-AngeLuPien 27 octobreI96l SoeurIrdnePoisson 25 mai 1962 SoeurYvonneRochon 8 octobre 1963 SoeurLucienneProvencher 20 ddcembre1963 SoeurTh6odoraFortier 2 mars 1964 SoeurAd6laideBouchard 7 avril 1964 Soeur Rose-Annal-abrecque 8 juillet 1964 (A. Thibault) SoeurMarie-de-la-Ferre 358 46 ans 5l ans 74ans 47ans 88ans 79ans 90ans 80 ans )/ ans 6l ans 67 ans 46 ans 6l ans 64 ans 55ans 92 ans 83ans 67ans 2 novembre1964 SoeurAlice Ouellette 86ans 27 ^o0.t 1965 (Marie-Louise SoeurMarie-du-Carmel Thibault)68ans 23 janvier 1966 SoeurLauraNault 76ans 29 avril 1966 SoeurMaria Labb€ 6l ans 8 septembre1966 SoeurLucie Fleury 87ans 4 novembre1966 SoeurAnny Biliveau 87ans l5 novembreI966 SoeurBdatriceBrosseau 87ans l7 novembre1966 SoeurLucienneBoisvert 64 ans C'esttoujoursavecimotion qu'i plusde trenteansde distance,les Soeursd'Arthabaska€voquentle d6cdssubitdechCreSOEUR ADELE BOUCHER, sup€rieure-administratrice de 1950i 1954.Elle nous quitte dansI'exercicede sacharge,au soir du ler novembre1954,alors que nouscomptionstant sur elle. Atteinted'unehdmorragiecerebralefoudroyante,quelquesheures de cetteterriblemaladiela ravissenti I'affectiondetoutessesfilles.Nos chroniques€criventA son sujet: 'Trois motspeignent encouleurtrdsvivecettefervente religieuse: "6mededcvoir".Telleellesemontra ddssaDrimeenfance. telleelle futjusqu'dsondernier soir. EIle passaaux sallesde chirurgiela majeurepa ie de sa carrierercligieuse. Les fonctionsde maltresse des noviceset d'econome lui furentaussiconfiees. maisc'estdansI'exercice du supdriorat de novembre 1950e novembre1954qu'elledonnala pleinemesure de sonzdle."(l) Elle n'6taitagdequede 57 ans,dont 28 consacrds au Seigneurdans la vie religieuse. De plus, au cours de cette m€mepCriode,la Congr€gationdes ReligieusesHospitalidresde Saint-Josepha la douleur de perdreses deux premidresSup6rieuresg6n6rales,Mdre Marie-RoseRivard Ie 9 mai 1953et Mtre Marie-Berthe Thibaultle 9 ianvier1957. (l) Religieuses HospitaliCres de Saint-Jos€phd'Arthabaska,Archives,Notice biogrrphiquede Soeur AdaleBoucher,Arthabaska,d6cembrc1957. 359 MERE MARIE-ROSE RIVARD a 6ti 6lue sufrieure gCnerale du G6n6ralatregroupantMontrdal et Arthabaskale 5 mai I949. Le ler juillet 1951, elle subit une intervention chirurgicale qui r6vdle une tumeur cancdreusei la colonne vertibrale. Nos chroniques notent e ce JOur: ". . . Jamis plus grandesympathiene se serajointe e la scicncc m€dicalepour conjurerun mal qui s'avdreimpitoyable."(l) La mort vient la ravir d sesfilles bien-aimdesle 9 mai 1953. "Elle fut, dit sa notice biographique,une grandereligieuse,une remarquablehospitalidreet une eminentesuperieure.Avani de mourir, elle voit I'inaugurationdestrois provincesqui parachdve I'oeuvrede sessouciset en assureI'organisation.Elleitait Agiede 64 ans dont 42 de religion."(2) Qu'elle soit couronnde dans la b6atitude infinie et puisse-t-elle,par son intercession, unifier de plus en plus nos coeurs dans I'union et la charit€! L.e 9 janvier 1957, notre trds r€v€rendeMERE BERTHE THIBAULT, sup€rieure g€ndrale n'est plus. Elle est entr6e dans la paix de son Seigneur! En mai 1949, elle est 6lue assistante-gdnirale, fonction qu'elle remplitjusqu'd sa nomination comme supirieure g€n6ralede toutes nos maisons d'Amdrique fusionn6es en g€n6ralat le 19 mars 1953. La secr€taire-archivisted'Arthabaska 6crit e cette date du 9 ianvier t95't: "Evoquerla m€moiredeMereThibault,ctst fairerevivredtmbl6e sonattachantepersonnalitC et mettreen reliefsesbellesqualit€sde coeur et d'esorit. Fille de I'Eglisedanstoute lacccptiondu mot, anim€ed'une foi vive, d'un grand amour de Dieu, d'un zdle apostolique MareThibaulta remarquable, dou€ed'uneintelligence sup€rieure, accomplidesoeuvresadmirables. . . . Auprdsde sad€pouillemortelle,rccueillonssontestament:ses l8 lettrescirculairessont e relire et a mediter."(3) (l) Religieuses Hospitaliarcs Chronique,5 ju illet 1951, de Sainl-Jos€ph d'Arthabaska, D.103. (2) ReliSieus€s HocpitaliCr€s de SainFJoseph de Montreal,Noticebiographique d€ Mar. Mrric-RoseRivrrd,mai 1953. janvier195?, (3) Religieuses Hospitalieres deSaint-Joseph d'Arthabaska. Chroniques,9 p. 120. 360 Daignc. Seigncur, faire revivre I'ame de cettc bien-aimeeMdre Thibault en chacunede ses filles d'Arthabaska, pour qui elle fut et resterae jamais la Mire v6nir6e! Enfin. au chapitredesdicts. maiscettefois au seinde I'Egliseou de la socidtdcivile. lcs Religieusesd'Arthabaska s'associentaux deuils r6litir q ui marqucront cct(e periode,tant a causede leur attachementi I'Eglisequ'd cclui dc lcur appartenanceau paysou i la r6giondesBoisFrancs.d laquclleellcs se sont de toujours idcntifiies. C'est bien i regrct que nous devrons nous contenterde souligner ces deuils. invitant les lecteurs e se souvenir avec nous- devant le Seigncur.dc ccs chcrs disparus. SEIGNETJR, DANS VOTR^EAMOUR, RAPPEI,EZ-VOTJS DE L'AME DE: 27 mars 1945 Dr J. Arthur Ricard.midecin 8 fivrier 1947 Abbe Roch Salvas.assistant-aumdnier 3 mars 1947 Dr Paul Cdt€,chirurgien 1 3m a r s1 9 4 8 Dr Philippe-Antoine Brassard, m6decin 2 juin 1948 Mgr L. A. C6t6,supdrieureccl6siastique, bienfaiteur l4 juin | 948 HonorableJ.-E. Perreaultbienfaiteur I I mai | 949 Mlle MathildeSp6nard,bienfaitrice 8 novembre1950 Mgr Albini Lafortune,3eivdquede Nicolet I I m a r sl 9 5 l Dr Paul Nadeau,mddecin / Ievrler lv)) Abbd Elz€arMondou,aum6nier ler mai 1955 Abbd Henri Thibault,bienfaiteur l2 mars 1958 Mgr Th€ophileM6langon,aumdnier 30 mai 1958 Abb6 Henri Bernier,cure d'Arthabaska 9 octobre1958 Sa Saintet€le PapePie Xll 7 septembre1959 HonorableMaurice Duplessis,Premier ministredu Qu€bec 361 2 janvier I960 Honorable Paul Sauv6,PremierMinistre du Qu6bec 20 ao0t | 961 Dr C. A. Gilbert, oto-rhino-laryngologiste 3 juin 1963 Sa Saintetile PapeJeanXXIII 22 mai 1964 MonsieurJ. E. Alain, bienfaiteur 26 novembre| 964 MonsieurPhilippeBaril.employi 4 fCvrier1965 Me RenaudLavergne,C.A., bienfaiteur 5 mars 1965 MonsieurAntonio Sivigny, employd 2l fivrier 1966 L'Honorable Paul Comtois,Lieutenant{ouverneur de la Province 8 octobre1966 Mgr Conrad Chaumont,archevdquede Montrdal 5 mars 1967 Giniral GeorgesVanier,Gouverneurg€n6ral du Canada HospitalieresdeSaintSouscetterubriquedela viedesReligieuses Josephd'Arthabaskade 1947i 1968,trois 6l6mentsprincipauxnous cetteepoquedu cheminement de la Communaut6 semblentcaract€riser locale: . la formation humaineet nrofessionnelle des soeurs: . I'amClioration desconditionsde vie et de travaili r les celdbrationscommunautaireset hospitalidres. . Lr formrtion humrlne et professionnelledes soeurs Nousconstatonsqu'il n'ya aucundomainedeI'activit6hospitalidre qui n'appellelessoeursi parfaireleursconnaissances par I'acquisition d'un certificat,dipl6me, baccalaureatou maltrise. C'estainsi que le I I janvier 1947,SoeurJeanneSenayobtientun (R.T.) en laboratoirede la CanadianSociety certificatde technicienne of Laboratory Technologistsde Hamilton, Ontario. Soeur Rollande Collet regoitaussice certificaten 1950,de m€meque SoeurMathilde Pellerinen I951. Entre 1948et 1951,13 religieusesregoiventleur dipl0me d'infirmidrede I'Universit6Laval: - en 1948SoeursEstelleBreton,StJean (MarcellePellerin),Claire-de-Jdsus (Perreault),Thdrdse-de-J€sus(Perreault) et CecileTrottier; - SoeursAlice Champoux,Leroyer(C€cile 362 Prince)et MadeleineDesfossds en 1949;- SoeursBerthildeCroteau, (JulienneBoisvert),St-Andrd (Jeanne-Eva Marie-del'Assomption (Th6rdse Trottier),lsabelleRodrigueet Saint-Denis Talbot)en 1951. Ce sera,on I'a w, la dernidrepromotion,le transfertdu noviciatayant amen6la fermeturede notre6coled'infirmidres. Au coursde 1948,3l certificatsde comptabilit€et financesds sciences hospitalidres qui ont suivices sontremisi autantdecandidates cours de Soeur Claire Rochonde notre Maison de Montrial. Les par le Colldgeuniversitaire certificatssontddcernds de Victoriaville. En fdvrier 1950,Soeur JeanneSaint-Louis,s.g. de I'Institut Marguerited'Youvillede Montr€aldonneraune session intensivede huit jours en surveillance hospitalidre, d I'issuede laquelle43 soeurs subissent lesexamensavecsuccds et regoivent un certificaten surveiF lancehospitaliCre de I'InstitutMarguerited'Youvillede Montrial. Encoreen 1950,le FrdreBenjaminfait profiterles soeursde la choraled'unes€riede coursen psalmodie et chantgr6gorien. A h m€me dpoque,des certificatssont d€cern6sd plusieurs religieuses infirmidres, responsables d'unit€sde soins:- en m€decine, (SoeursB. Lafontaineet Alma Talbot, - en obst6trique,(SoeursOlier - en pediatrie, (Trottier),J. RosePerreaultet IrdnePoisson), (Soeurs (TalboO, (Dubois) et Saint-Denis J. d'Arc en sallesd'opiration, (SoeurAngelineMartel),- en administrationdu nursing,(Soeurs Leroyer(Prince)et JeanneVerville). Entre 1950et 1957,quatrebaccalauriats ds sciencrsinfirmidres sontd6cern6s: lestrois premiersde I'Universitd Laval,a SoeurSaintPaul (Mercier) en I950, e SoeursClaire-de-J€sus et Th6rdsede-J€sus (Perreault) en l95l; le quatridme deI'InstitutMarguerited'Youvillede Montr6ali SoeurAlice Champouxen 1957. SoeurEstelleBretonobtient,en octobreI955,un baccalaur6at ds nutrition de I'Universitdde Montrial; elle devientainsi la sciences premierediet€tiste a I'H6tel-Dieud'Arthabaska. parI'obtenSoeurSaint-Andri(Troltier)re9oitletitred'archiviste tion d'un certificatde Ia CanadianAssociationof MedicalRecord Librariansle I4 septembre 1956. Descourssur I'organisation d'un servicecentral,de la buanderie, de I'entretienm6nager,en art culinaire,en initiationau travail des taches,en organisationrationnelledu travail, en anglais,en droit corporatif,en bible,morale,spiritualit6,solfdgeet liturgiesontsuivis par un grandnombrede religieuses. Soeur Cicile Gaudetrecoit de I'Ecoledes Arts et Mdtiersde Montrdalun dipl6meen art culinaireen mai 1960. 363 En ao0t 1960.SoeurJeannetteCarrier regoitun troph€ede la en radiologie,pour un travail Soci6t€Canadiennedes lechniciens pr6sent6 scientifique sur I'Angio-sirialographie. Un certificatdeMdrite et la "GeorgeReasonCup" lui sont remislors de la l8e assemblie annuelletenued Edmonton,Alberta. En juillet 1962,Soeur JulietteMercier obtientun dipl6mede de I'UniversitdLaval et le l9 juin 1964,le m€me bibliothdconomie (Dancause) et Saintm6rite revientaux SoeursJudith de Br6soles Augustin(Fortier). SoeurEuginieDancause regoitun certificatde I'Association des Dactylographes du Canadaet un dipl6mede I'lnstitutStenographique Perreaulten I964. par M. I'Abb€ Les Semainesde formation sociale,pr€sid€es Mathieudu dipartementd'ActionSocialede la Conf6rence Chartes-E. CatholiqueCanadienne, attirent pendantplusieursann6esun bon nombredes religieuses d'Arthabaska,parmi les quatred cinq cents qui suiventassid0ment religieuses cessessions d'6tudes, verslesanndes I960-t970. S. Jeanneoe Coftier oplrant Ia Eombe d Cobah 60 A lH6tel-Dieu de Monrdal. 364 Dans le domaine de I'administrationhospitalidre,Soeur Kirouac recoit le certificat de "Membre" de I'Associationdes Administrateurs d'H6pitaux de la Provincede Qu6becle 24 novembre 1960,puis le I4 mai l96l le "Fellow" de la m€me Association. Pour sa part, Soeur Saint-Paul(Mercier) reqoit le certificatde "Membre" de cetteAssocia(Perreault)se tion en septembreI963. alors que Soeur Claire-de-J6sus voit decernerle "Nomineeship" de I'American College of Administrators et celui du " M embership"de la m€meassociationamdricaineen 1965. termineen 196| lesstagesd'uneannee, Soeur MadeleineDesfossds requispour l'obtentiond'un certificaten administrationhospitalidredu Comit€ deshdpitaux du Qudbec.dont le Directeurestle R6v6rendPdre Hector L. Bertrand. s.j. Elle obtient, la m€me ann6e, le titre de "candidat" de l'Associationdes Administrateursdes H6pitaux de la Provincede Qu6bec. (Perreault)obtient une Le 20 octobre 1962.Soeur Claire-de-Jdsus maitriseen administrationhospitalidrede I'Universitdde Montrdal. En I 9 6 3 .e l l ed d b u t e p. o u r u n ed u r e ed e q u a t r ea n s ,d e s c o u r s e n septembre administration hospitalidr€d I'Extensionuniversitairede I'Universitd Laval. En ao0t I965, Soeur Yvonne De la Mirande, chef du Servicedes archives mddicales.obtient un certificat de la Canadian Hospital A s s o c i a t i o nd e T o r o n t o e n A d m i n i s t r a t i o ne t O r s a n i s a t i o nh o s D i talidre. ll nous sembleutile de rappeler.i ce moment-ci.que le Qu6becvit ce que I'on qualifie sa "R6volution tranquille".Le secteurdesh6pitaux subit des transformationsprofondes,une "vaste r€forme", par I'applien janvier l96l et par cation de la l-oi sur I'Assurance-hospitalisation I ' e n t r d ee n v i g u c u r .l e 8 j u i l l e t I 9 6 2 .d e l a L o i d e sH d p i t a u x" B i l l 4 4 " , comme nous Ie verronsplus loin. en rappelantlesfaits marquantsde Ia vie de l'h6pital A cette €poque. Cependant.nous nous permettonsde consignerau chapitrede la vie des religieusesune dtapeimportantede I'evolutionhospitaliere.Au 8 ao0t 1962.I'Associationdes hdpitaux catholiquesde la Provincede Qudbec(A.H.C.P.Q.) nait de la fusion des Associationssuivantes:la Conf6rence de Qudbec. la Conf6rence de Montr6al, I'Association P a t r o n a l ed e s S e r v i c e sH o s p i t a l i e r se t l e C o m i t e d e s H O p i t a u xd u Qudbec. Mdrc Paulinc Maill6, sup6rieureprovinciale de la Province V i l l e - M a r i ed e s R e l i g i e u s eHs o s p i t a l i e r edse S a i n t - J o s e p d he I 9 5 9 i 1965.estdlue premidrepresidentede cetteAssociation.qui repondd un ddsir desautoritdseccl6siastiques du Qudbecet qui constitue,selonles un gagede progrdshospitalierpar l'unificationdes diversresponsablcs. pcnseespour parvenir d une plus grandc unit€ d'action. 365 Dans lescirculairesque Mdre Mail16€crit aux religieuses au cours de cette periode, aussi bien que chaque fois qu'elle intervient d la t6livisionou danslesjournaux, d titredepr6sidente deI'Association des H6pitaux Catholiquesde la Provincede Qu€bec,elle insistesur la n€cessit6d'une preparation ad6quate pour r6pondre aux lourdes responsabilitds de I'heureet sur "l'union desespritsdansla v€rit6et l'uniondescoeursdansla charite" Commenousvenonsde le voir, danslespagesqui pr€cedent, les religieuses d'Arthabaskan'ont pas ii craindreI'orage;le soucide leur formation personnelleet professionnelle en estgaranti et la fusion du Gdndralatdes anndes 1949-1965les a sans nul doute initidesi la recherche de I'uniondesespritset descoeurs. . L'sm6liorationdes conditionsde yie et de travail Le tempsest venu d'offrir un peu de confort aux religieusesqui peinenttoujourstrdsfort. En 1947,on ne connaitpasencorelestrois horairesdetravail,lajourndedeservice desreligieuses estde5 heures du matine t heuresdu soir,le travaile I'h6pitaln'itantentrecoupd quedes tempsde priires,de repasen silence, et d'uneheurede r6cr6ation en commun,le soir.Tout au coursdela p€riodequi nousoccupe, onsentle soucidesautoritisd favoriserI'am€lioration desconditionsdevieet de travaildesreligieuses. Nousen mentionnerons quelquesexemples. Lr premierchalet,unepetitemaisoncanadienne blancheCtbleue d'uneseulepidce,sans€lectricitd ni eaucourante. estconstruitDarun de nosd6vouisemployds, M. PhilippeBaril.en 1950.Un lacy esicreus€ d proximitepour le canotage, la baignade n'dtantautoris6e queversI952. Enjuillet I949,la chroniqueuse note"qu'enguisedevacances, pendant les mois de juillet et aoot, lessoeursauront la liberti de se reDoser lorsqueleursdevoirsd'officeIe leurpermettront. Quetoutesoffiiiires et compagnes veuillentbiens'entendre afindeprofiterlemieuxpossible de cettepermission".(I) 12 cholet de la " tontagne", 1956, ( l ) I b i d . , 2 9a v r i l1 9 6 1p, . 1 8 2 . 366 Au niveau des mentalitis, on y sent encore les restes de la c16turemonastique. La constructiondu chaletactuel remonted 1956.sousle suneriorat de Soeur Eva Sivigny. On voit seprofiler au milieud u feuillage.dansun site des plus enchanteurs, un magnifique havre de paix et de repos, d moins d'un mille de l'hdpital. Lessoeursjouirontd'abord d'unesemaine de repos par annie. Le chalet comprend treize chambres, I'Hdte bdni du Tabernacle y demeure en permanence pendant la saison estivale. Le chalet est dddi6 e Notre-Dame-des-All6gresseset sa bdnddiction en est pr€sid€epar MonseigneurO. Grenier, P.D. le I5 ao0t 1956. Ce n'est que le29 avril l96l que les soeurs pourront profiter d'une journ6e hebdomadaire de repos, la directive exprimde d ce sujet prdcisantque "ce seraun jour de reposphysique,de calmeet de paix, un jour ausside ressourcement spirituelet intellectuel:formule addquatei une mentalitede religieuse".(I) C'est cette m6me ann6e que le terme "vacances" est utilis6 pour la premidre fois. On y parlait avant de "p6riode de repos". En 1961,la m€me circulaire no l3 de la Sup6rieure gdndrale, Mdre Marie-de-laFerre, prdcise que "la p6riode de repos, octroy€e dans notre Congr6gation, est de l5 jours pleinssanscompter le jour du d€part et celui de I'arrivde. C'est une faveur appr€cide de toutes."(2) Au cours de cette pdriode, on note diversesamdliorations au monastdre, soit I'organisation d'une cafetdria par I'installation d'une unitd chauffante, avec urnes et accessoires sur comptoir en acier inoxydable.Cette bienfaisanteamelioration,due d I'iniiiative de notre nouvelle di€tdtiste, Soeur Estelle Breton, se situe en 1956 et elle contribue largement au confort et au maintien de la sante des religieuses. La di6tetiste en profite alors pour €laborer, avec la collaboration dessoeurscuisinidres,des menusr6pondantaux besoinsde sant6ou e l'6tat de maladie de certainesreligieuses.On a compris qu'il ne sert d rien de s'dpuiser d la tdche puisqu'il faudra ensuite retirer du soin des malades des soeurs, dont la sante ne peut plus rdpondre au travail exigeantqui leur est demand6. Afin de permettreaux soeursde jouir du grand air, le 2 mai 1955, un homme s'affaire d agrandir le parterre du monastCre,par l'annexion du jardin de la propridtd acquise des demoisellesSpdnard. Le Il septembre1955,nous assistonsd la bdn6dictionsolennelled'une statue de Marie, Reine du Monde, drigdedans ce nouveau pafterre. Cette c€rdmonie,prdsid6epar MonseigneurO. Grenier,P.D., prendfigurede pdlerinagequi et rehauss€par leconcours bienveillant de la fanfare de la Ville et par la pr€sencede nombreux pdlerins. En avril 1959,la chronique souligne: (l) Ibid.,juillet 1949.p.89. (2) Ibid..29avril 1961.p. 182. 367 "Une dquipe d'ouvriers.d I'emploi de la firme Robert Noel Inc.. s'affaire aux alentours et A I'int€rieurde notre chapelle. L'Architecte David Deshaiesa prepa16lesplansde r€novationde la demeure de l'H6te divin. On enldve la grande grille de fer forg6. bien jolie pourtant, mais de nul usagepuisquela cl6ture monastiquen'existeplus; on n'en laisseque la partie inf€rieurecomme ballustradeentre le choeur des religieuses et le sanctuaire. L'autel est place au centre du sanctuaire.faisant face aux fidiles; on y installedes bancs moderneset plus confortablesau choeur des religieuses.La peintureest entidrementrenouvel6ede meme que les fixtures €lectriques,ce qui donne d la nouvelle chapelleun aspecttout i fait agr6able,pieux et reposant."(l) F F. . : lll; IA (hap?Ie.les R.H.S.J. rinovie en 1959 selon les plans de I'architecte D. Deshaies. Pour 16pondreaux exigencesd'adaptationau travail, aux besoins d'hygidne et de confort des soeurs, le costume des religieusesest progressivementmodifid. Uuniforme blanc a remplac6 le noir vers 1952. Dans une lettre circulaire. 6crite par Mdre Mailld, superieure provinciale,le 24 octobre 1962,on y lit: "A I'occasion membres d€liguds du prochainChapitreCdndral.les problemes parmilesquels auronti €tudierplusieurs d'adaptation setrouveraceluidu costume. le Sansdoutecen'estpasleprobldme plus important.m6mesi le publicsembley attacherune imporafin de tanceexagerie.Mais le Saint-Pireveut qu'on y r6fl€chisse voir si notrehabitreligieux etdconomique et estsimple.hygi6nique s'il y a moyende I'ameliorer sousI'unou I'autrede cesaspects."(l) (l) lbid..avril1959. p. l. ( l ) I b i d . , 2 4 o c t o b r e 1 9 6 2 .p . 6 . 368 Qu'on se rappelleque le I I octobre 1962a lieu d Rome I'ouyerture " L. ' E g l i s es e r e n o v e d e V a t i c a nI I . s o u sI e s i g n ed ' u n eg r a n d ee s p d r a n c e et sc rajcunit dans son visagehumain et extdrieur", comme le dit Sa S a i n t e t eJ e an X X I I I . Pour ce qui est des religieux et religieuses,Vatican II viendraen 1966.par son ddcretsur la vie religieuse"PerfectaeCaritatis" proposer aux communauteslocaleset A leur gouvernementd tous les niveaux, une faqon nouvcllede temoignerde I'iddal6vang6lique.dont ellesfont orofession. En filles d'Eglise,c'estpour "se rajeunirdans leur visagehumain et exterieur"que la questionde I'habit prend, pour quelquesann6es,une grandc importance. en m€me temps que le style monastique des Hospitalidrcs.Congrdgationde Soeursapostoliques,subit de multiples petits changementsen yue de I'adapteraux exigencesde I'apostolat. Lesd6cisionscapitulairesdu chapitre96n€rald'ao0t 1963font 6tat de ceschangements dans lesexercicesde pidtdet la vie communautaire, en meme temps qu'on annonce entre autres orientations, que le "probldme de I'habit a 6td longuementdiscut€au cours desassemblees capitulaires.mais le choix n'estpasencoreddfinitif. Vous €tesautorisees toutefoise modifier la manchede la robe de fagon d n'en avoir qu'une, ferm6eau poignet. Le manteau remplacerala mante. . ."(2) Les Soeursabdiqueraientleur descendance de filles d'Eve si ehes n'admettaientle vif int6r€t que suscitece probldmede I'habit religieux, question qui serad6battueprogressivement et qui verra un rCglement. satisfaisantd la fois les tendancesconservatficeset lesavant-gardistes, au Chapitre g6n6ral de I979. alors que le texte des Constitutions r6visdesseraapprouvd par Rome pour une p6riodede dix ans,p6riode aprdslaquellela Congrdgationpourra envisagerun texteddfinitifde ses Constitutions. o Les c6lobrations communautaires et hospitaliires U n dernier€l€mentde la vie communautaireentre 1947et 1968fait rdfdrenced la preoccupationde la Communaute localei multiplier les occasionsde c6l6brerensemble,religieuses et personnelde I'hdpital et de I'icole, les6v€nementsmarquantsde la vie desre-ligieuses: lesjubilds des soeurset des institutions,les fetesrelativese I'Egliseuniverselleet cellesayant trait aux devotionstraditionnellesdes ReligieusesHosprtalidresde Saint-Joseph,lesdepartset lesretoursdes"missionnaires"de Saint-Jir0me ou de I'ErmitageSaint-Joseph,les faits marquantsde la vie de I'h6pital. L'oeuvre hospitalidreet le quotidien des religieuses vivent alors I'integration la plus compldte qu'il soit possible de connaitre. F.ntre1947et 1968,leschroniQuesdesReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska et les archivesadministrativesde I'HdtelDieu relatent plusieurs cdlibrations, fetdes comjointement par les religieuseset le personnelde I'h6pital. (2) Ibid.,19aott 1963, pp.16et 17. 369 ll nous suffira, dans le cadre de cette histoirE, d'en rapportcr quelques-unes pour nolre joie A tous. Nous nous souvenonsque chaque fin d'ann€e apporte une rencontrecomjointe enlre lesrcligieuses,lesmddecins,lesaumoniels,le personnelde I'h6pital, les professeurset €Evesde I'Ecole JeanneMance, pour le traditionnel€changedesVoeux de NoElet du Nouvel An. Cest I'occasiond'exprimer,de part et d'autre,des sentimentsde gratitude pour la collaboration apport6e, de pr€ciser les prioritcs de I'ann6equi vient, de mentionnerles m6ritesde certainset pour tousde c€l6brerdans la cordialitd la p'6riodeannuelledes F€tes. Les etudiantes infirmiCres n€ manquent pas d'organiser chaquc annCe,i I'occasionde Noel, une cdEbrationau chevetdes malades hospitalisds, plus specialementchez les enfants de la p6diatrie: distributions d'6trennes,activit6 r€crdativeet artistique, 370 Noel d la padiatie, 1960. Chaqueann€eaussi,la l€te de Saint-Josephreunit au l9 marsles religieuses, le personnelet les€tudiantesdansune communed6votion au titulairede I'H6tel-Dieu. Cescel6brationssont l'occasionde fraterniseret de Drierensemble pour lesmalades hospitali#set lespatients poui leursparents, externes, amiset bienfaiteurs. pour lesdisparus.pour I'Egliseuniverselle. Lesprojetsen coursou d venir,lesprobldmes de I'heure,lessoucis financierset materielssont confiis i Saint-Josephavec une grande ferveuret I'expressiond'une d6votion populairequi s'exprimepar un pdlerinageen son honneur,d desoratoiresmont€set finementdecor6s danschaqueservice ou unit€demalades,le tout rehausse depridresetde cantiquesappropri6s. Les c6rimoniesde prisesde voile et lesgraduationsd'infirmidres contribuentde m€mei resserrerlesliensqui unissentla grandefamille hospitaliere:religieuses, mddecins,infirmidres,membresdu personnel, tous sont fiersdes brillantssuccdsremport€spar nositudiantes;ces occasions donnentlieue desfCtes parleursimplicit6 e la foistouchantes et grandioses par le ddploiement destalentsqui s'y manifestent. 371 o Jubil6sdesReligieuses jubilairessefont de plusen plusnombreuses Lescel6brations chez lesreligieuses d'Arthabaska. Les nocesd'argenl de professionreligieusecommencentA Ctre fdtdesen 1960et chaqueann6e,la Communaut6 localeaurala joie de cdl6brer dansI'intimitdd'abord,aveclesfamillesensuite, les25anndes de professionde quelquessoeurs;lesjubil6sd'or et dediamantsontfetds avec€clat,la plupartprisiddsparSonExcellence Monseigneur Martin, et des dv€quede Nicolet.On y c€ldbreaussilesjubilCsdesaumdniers employ€sde I'hdpital. 3 aoot 1960 Cloutier, Jubil€sd'or et dediamantdesSoeursBCliveau, S a i n t e - V d r o n i qeut eS a i n t e - L u c i e : 9 juin 1962 Jubi16de diamantde SoeurAliceOuellette; 24 ftvrier 1963 Jubildd'or de SoeurErnestineMarchand; 16 mars 1963 Jubild d'argentde Soeur PaulineMaill€, sup€rieure provinciale; 20juillet I963 Jubili d'or de SoeurMarie-RosePrince; l6 novembre1963 Jubil€de diamantde SoeurRose-AnnaLabrecque; 20 juin I964 g€n6sup€rieure JubilCd'or de MdreMarie-deJa-Ferre, rale; l5 juillet I964 Jubildd'or des SoeursRobichaud,Janelleet Marguerite-Marie; 13f€vrier1965 Jubil6 d'argentde Marcel Genest,employi de I'HOtelDieu d'Arthabaska; l6 fdvrier1965 Jubildd'argentde BenoitKirouac,employ6de I'HotelDieu d'Arthabaska; 1 9m a i 1 9 6 5 Jubil€d'argentde I'abbdGermainRouillard,aumdnier; 26 juin 1965 Jubili d'or desSoeursKirouac, Dubois, Pellerin,Laram€e; Jubil€d'actionde grdces(65 ans)de SoeurBeliveaul 24 octobre1966 Jubil6 d'argentdu PdreLallier, c.f.s. Le 7 octobre 1960,nous fetons avectout le diocdsede Nicolet le lOe anniversaired'Episcopat de Son ExcellenceMonseigneur Albertus Martin, ev€quede Nicolet,dont lesr6alisationssontddjiisi nombreuses au cours de ces premiersdix ans De m€me, le l2 janvier 1963,ri I'occasiondu I0e anniversairede Cardinalat du Cardinal Protecteurde notre Congregation,Son Emr nencele Cardinal Ldger, les ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph d'Arthabaskas'associent a touteslesSoeursde la Congr6gationpour lui offrir le tribut de leur respectueuse admiration. Enfin, I'annde1967estmarqu6e,d I'dcrindessouvenirshistoriques, d'6y6nementsimportants qu'il nous importe de souligner: o . . o e L'Exposition internationale1967 Le Centenaire de la Conf6d6ration Le 350eanniversairede I'arrivdedu premier colon i Qudbec Le 325eanniversairede la fondation de Montrdal Dejuin 1967djuin I968,ann6ede foi proclamdepar Sa Saintetd Paul VI. o Jubilds des institutions Les jubil6s des institutions ont une place de choix dans les c616brations de la Communautdd'Arthabaska.Mentionnons au cours de cette pdriode: D u 2 8j u i n a u 3 j u i l l e t l 9 5 l Centenairede la fondation de la Ville d'Arthabaska; l-2-3 octobre 1959 Tricentenaire de I'Arrivde des Fondatrices de l'HOtel-Dieu de Montreal: 5-6-7 ddcembre1959 75e anniversairede la fondation d'Arthabaska; 2-3 octobre 1960 l0e anniversairede la fondation de l'HOtel-Dieude Saint-J6rdme; l e r - 2j u i l l e t l 9 6 l Centenairede la fondation de Victoriaville; 9 ddcembre1962 l0e anniversairede la fondation de I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville: l 2 o c t o b r c1 9 6 3 l0e anniversairede l'Ecole Jeanne-Manccd'Arthabaska. Nous avons soulignd, en leur temps, le l0e anniversairede la fondation de Saint-.I€r6me,de I'Ermitage Saint-Josephet de I'Ecole Jeannc-Mance. Qu'il nous suffise de rappeler bridvement le Centenairede la f o n d a t i o nd e l a V i l l e d ' A r t h a b a s k ae n 1 9 5 l , c e l u id u t r i c e n t e n a i rdee I'Hdtel-Dieu dc Montrdal et le l00e anniversaire de la Ville de Victoriavillc cn 196| . 373 Le Centenaire de la Ville d'Arthabaska Juillet l95l Le 28 juin 1951,la secretaire-archiviste de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska dcrit: "La silencieuse petitevilled'Arthabaska, surnommde "la perledes Bois-Francs". s'iveillesoudainement au bruit d'un vibranttintamarre,annongant I'ouverture de la celdbration du Centenaire desa fondation.Nousf€licitonset rendonshommage aux Comit6sdes pour le ddvouement Organisateurs que et le travailgigantesque componela priparationde cesfetesmagnifiques."( |) Les f€tes se poursuivent du 29 juin au 2 juillet inclusivement. Chaquejour, il y a grand-messesolennelle.dont deux MessesPontificales. I'une prdsiddepar Son ExcellenceMonseigneur Gagnon, en remplacementde M onseigneurA. Martin, ev€quede Nicolet,en voyage a Rome, et I'autre par Monseigneur l'Ev€que de Sherbrooke, Son ExcellenceM onseigneurDesranleau. Tous les soirs,il y a prdsentationdu Grand Pageanthistoriquedu Centenaire,realisationdu RdvdrendPdre Laurent Tremblay, o.m.i., sous la direction de Maurice Morenoff, melteur en scene:le spectacle, d'une dur6ede 2[ heures,est r6alisdavecla participationde plus de 300 artisteslocaux. A chaque representation,les 5 000 sidgesde I'amphithdatre en plein air sont occupis. La I re journ6edesF€tesest d6diie aux jeunesavecdivertissements appropri6s;la 2ejourndeestconsacrdeauxanciens,au coursde laquelle il y aura ddvoilementde monumentsd CharlesBeauchesne, fondateur de Saint-Christophed'Arthabaska: d Adolphe Poisson, le barde des Bois-Francs;d Suzor C6t6, peintre-sculpteur; Ia 3ejourn€eestr€serv6e aux invit6s et on assisted une grande paradedu Centenairesur chars alligoriques;la 4e et dernidrejournde fait mdmoire desdisparuset elle cl6ture les f€tes vers minuit par un magistral feu d'artifice sur les hauteursdu Mont Saint-Michel. Chaque soir, nous avons plaisir ir voir se d6rouler un concertde folklore ou de fanfaredansles rues.lesparticipantsportant le costume de ltpoque de 1851. Les HospitaliCresont le privildged'assisterau pageanthistorique en plein air et faveur unique: les religieuses, originairesd'Arthabaska. sont autoris6esd passerune journde dans leur famille respective. ( l ) I b i d . . 2 8j u i n 1 9 5 1p. . 1 0 3 . 374 Le tricentenairede I'Hoiel-Dieu de Montr6al Octobre1959 joursd'octobreI959commemorent la c616bration des Lespremiers centenaire de I'arrivied Montrealdestrors f€tesjubilairesdu troisieme premidres Religieuses HospitaliCres de Saint-Joseph d Ville-Marie:les CatherineMaceet Marie Maillet, MdresJudith MoreauDe Br6soles, partiesde La Rochelle.en France. Cesc6ldbrations sontmarqu€es d I'Hotel-Dieude Montrdalparun de graces: le ler octobred€di6aux pr€tresreligieux;le triduumd'action 2 octobre conviant aux f€tesles laiques;le 3 octobreest rdserv€aux religieuses. queces Leschroniques localessoulignent d'unefagonmagnifique jours ont un cachetde splendeur: d'abordpar la solennit6 desoffices religieuxqui se d€roulent,ensuitepar I'assistance de la hi€rarchie eccldsiastique et civile,et encorepar la representation du jeu scdnique "Vers la terre nromise".dont la realisationest due A SoeurBdatrice Hdbert,r.h.s.j.;directrice de I'Ecoledesinfirmidres de I'Hdtel-Dieude surscdneaux 56minaristes Montrdal.et I'ex6cution desS.S.Ap0treset infirmidres aux €tudiantes de l'HOtel-Dieu de Montr6al. MdreGdn6rale, MdreMarie-de-la-Ferre, NotreTrdsR6vdrende est d€cor6ede la mddailleBENE MERENTI, honneurvenantde Sa de notreCardinal Saintet6le Pape-JeanXXIII. par I'interm€diaire Protecteur, Son Eminencele CardinalPauFEmileLdger. Les Religieuses Hospitalieres de Saint-Joseph sont venuesde partout, d Montrdal, par centaines,rompre le pain de I'amiti€et exprimeraux soeursde I'H6tel-Dieude Montrealleuradmirationet leursf6licitations. Le 7 octobre,un autobustransportea I'Hotel-Dieude Montrdal en vingt-sixreligieuses et quatorzeinfirmidresde notre HOtel-Dieu, rdponsei une aimableinvitationi assisterd la prdsentation du jeu scenique "Vers la terrepromise".Noussommesfidresd'€treHospitalidres,fidresde nosoriginesmystiques et nousdemandons au Seigneur des de suivrelestracesde cellesqui ont ouvertla voied la gen6ration infirmidresdu 20esiicle. Pour clorecettegrandiosepaged'histoire,laissonsparlernotre secrdtaire-archiviste: "Ces f€tes rappellent d 300 ans de distance I'arriv6e de nos heroiquesMdres en terre montrealaiseaprdsavoir parcouru I 300 lieuespour atteindrele pays lointain de leur mission.Elles furent dds lors accueilliespar Monsieur De Chomedey,gouverneur,qui lesconduisitchezmademoiselleMance oir la population,une trentaine de familles environ, se rendaient les saluer, d tour de r6le, et leur exprimer leur joie et leur contentement. 3t) L'humble fondation a prosper€et la g€n6rationactuelledes un Te Deum Hospitalidrespeut chanteren ce tricentenaire vainqueur.aux notesde gratitudeet d'amour,pour lesgrandes l) misdricordes du Seigneur i son6gard."( Le I00e anniversairede la Ville de Victoriaville Juiller l96I Nous reproduisonsici quelquesextraits de I'excellenterelationde ces f€tesdu Centenairede VictoriavilledesChroniquesdes Religieuses HospitaliCresde Saint-Josephd'Arthabaska de I'annde 1961. feteaveciclat soncentenaire "Les Ier et 2 j uilletI96l. V ictoriaville dansla joie et la fraternit6. et la collaboraCettevillea €tdidifideoarI'unionbienfaisante tion empressde entre le clergdet lesautresclassessociales.dit en Monseigneur A. Martin. substance Son Excellence A 4.00 heuresp.m.. le ler juillet 1961,Son Excellence de Sherbrooke MonseigneurGeorgesCabanade I'archidiocdse en I'EgtiseSainte-Victoire. chanteunemessepontificale Les religieuses et religieuxnatifsde Victoriaviller€pondent nombreuxe I'invitationet unedizainede nossoeursont I'honneur la populationpourl'action et s'unissenta et lajoie d'Cireprdsentes, de grAces. estdue ii chire Soeurlrdne Le drapeau.dont la rdalisation et I'originalpeintparelle-m€me, Ling de I'Ermitage SainGJoseph, Centenaire. esthissdau mat de l'H6telde Ville par Mademoiselle Cl€mentCantin.en pr6sence du Marie Roux,aid6edu Capitaine Le coordonnateur des Mairede la Ville.Me RollandProvencher. est M. Gilles Desrosiers,professeur. fCtescentenaires compteenjanvier Victoriaville,la Ville-reinedesBois-Francs, dans4082familles 1961,unepopulationde l8 8586mes,rdparties et possidecinq paroisses. 2 juillet. sousla directionde Me Raymond Le lendemain, Beaudet,commandeurde I'Ordre de SainrGrdgoireJe-Grand, Son Eminencele Cardinal P.-E. L6ger,pr6ceded'un cortdge A I'EglisedesSS. Martyrsimposant,fait son entrdesolennelle AlphonseRoux.cu16, Caoadiens. C'estdimanche.Monseigneur regoitSon Eminenceet I'invited prononcerle sermonde circonslance. L'eminent predicateuritablit un parallCleentre I'essor des merveilleux de Victoriavilleet le miraclede la multiplication pains,rapportddansl'6vangilc i parlerdu du jour. cequi I'amdne parla recherche du bien citoyenhonnetedansla citd,sonapostolat avecla hi6rarchie de I'Eglise. commun,en collaboration A I'H6tel de Ville. Son Honneurle Maire P.-A. Poirier que lorsde h reception civiqueet souligne souhaitela bienvenue, Cardinalqui visiteVictoriaville. SonEminence le Cestle deuxiCme ( l ) I b i d . . 2 o0 c t o b r1e9 5 9p.. 3 8 . 3't6 Cardinal B€gin avait prdsid6le Congrds Eucharistiquede 1918. Mademoiselle Centenaire"Marie Roux" offre ensuite au distingu6Visiteur le signedistinctifdu Centenaire:la cannede bois d'dbdne.i pommcaud'or. portant lesarmoirieset devisede la Ville dc Victoriaville. A 4.00 heures p.m.. les visiteursse dirigent vers le ManCge Militaire. l-escommunaut6smissionnaircsexposantessont A leur kiosque dans I'attente respectueusedu Cardinal, Soeur Ling assumela presentationdes exhibits au kiosquedes Hospitalieres de Victoriavillcct d'Arthabaskaaidie desSS. Lambert et JeanneMancc (Mercier). Cetteexpositiond'envergureest I'inspirationde MonscigneurO. Grenicr, P.D.. curd de Sainte-Victoire,et realisee avec le concoursdes Chevaliersde Colomb, sous la direction de Monsicur Wilfrid Dupuis. grand Chevalierdes diff6rentescompagniesct se.vicesb6nivoles ou firmes de la ville. Cetteexpositiongrandiose,visitdepar 25 000 personnes, du 29 juin au 6 juillet. vcut rendre hommage aux communautesreligieuses.aux fils et aux fillesde Victoriavillequi ont embrass6la vie religieuseet dont le nombre approximatifest de 300 depuis 1861. Au kiosque des Hospitalidres,notre Cardinal Protecteur acceptenotre invitation d se rendre d fHdtel-DieuU n Bdn6dictusen partiesponctueI'arriv6edu Cardinal L€ger dans notre sallede communaute. D'une fagon toute paternelle.Son Eminencefait une causerie sur lesattributsd'un Cardinal Protecteur;sur lesresponsabilites de I'hospitalidred'aujourd'huii ses actes r6prdhensiblesauprds du maladepeuventavoir une r€percussion mondiale;savoirapprdcier la securitdque nous octroie notre vie communautaire;mdditer parfois sur I'ins6curitd de I'ouvrier qui, chaque matin, part soucieux pour gagner la vie de sa famille. Ava nt de quitter la salle.Son Eminencedonnesa benddiction. passe dans les rangs et chaque soeur a le privildge de baiser son andeau. La journde a, certes,6td 6puisante,aussi I'Hdtel-Dieu est reconnaissant au Prince de I'Eglisepour cettevisitecardinalice,d I'occasion du Centenaire de V ictoriaville."( | ) Le 75e anniversaire de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska D6cembre1959 qui relierala viedesreligieuses Tel un anneausymbolique a cellede l'hdpital pendantcettep€riodede 1947it 1968,I'annde1959nous apparait,avec les f€tesdu 75e anniversairede I'Hotel-Dieu,les cdl6brationsconjointespar excellence, vicues dans la joie et la fraternite. C'estdans cet esprit que nousavonspens6y consignerici les grandeslignesde cesf€tesinoubliables. Les5, 6 et 7 d6cembre1959,I'Hdtel-Dieud'Arthabaska souligne trois quarts de sidcled'existencepar des c€ldbrationsreligieuseset civiles. (l) Ibid.,juillet 1961,pp. 196-19E. 5 ddcembre 1959 La Messe pontificale d'ouverture du 5 ddcembre a lieu i I'Eglise d'Arthabaska"oir I'Hdtel-Dieu s'esttransport6",et elleest chantdepar Son ExcellenceMonseigneurAlbertus Martin, €v€quede Nicolet. La chorale de la paroisse Sainte-Victoire de Victoriaville assumeles frars du chant liturgique,sous la direction de Raymond Girouard; la messe de P€rosi d trois voix dgalesest brillamment rendue. La secrdtaire 6crit: Martin parleavec€loquence. Danssonallocution, "Monseigneur il magnifielesvertusdesfondatrices,loueleur espritmissionnaire, leur courage. leur devouement,la pdrennite de leur oeuvre hospitalidre,oeuvrede charit6, d'assistance aux pauvreset aux malades,oeuvre bdnie du ciel et pleine de promesseen I'avenir. . ."(l) A I'issue de cette messe,un diner d'honneur est servi aux invit6s: dignitaires eccl6siastiques, dont Monseigneur L.-A. Vachon, vicerecteur de I'Universit6 Laval, Monseigneur Georges Dubuc, vicaire gdndral du diocdse de Nicolet, Monseigneur A. Roux, cure de h paroisse Sainte-Victoire, ainsi que des religieux, religieuses et des personnalit6sciviles, dont I'honorable Wilfrid Labbi, Ministre d'Etat, la si4notwe du Lilre d'Or au 75e,5 decembrc 1959. (l) Ibid..5 d6cenbre1959.p.54. 378 Monsieur Sam Boulanger, diputd de Drummond-Arthabaskaau f6d€ral, Monsieur le Juge Jules Poisson,les mairesdes deux villessoeurs:Me Roland Provencherde Victoriavilleet MonsieurF6lix Houle d'Arthabaska, ainsi que plusieurs m6decinset dentistesde I'hdpital accompagn6s de leursdpouses. Le banquet,au menu varid et de qualit€,magnifiquementdress6, est sousla responsabilit6 de SoeurEstelleBreton,chefdenotreservice de diitetique, qui assumeraaveccompetence et d€vouement, avecI'aide de son personnel,tous les repasservispendantcesl€tes. A la cldturedu banquet,SoeurKirouac remetune decorationau doyendu corpsm6dical,monsieurle docteurGeorges-E. Roy, pour ses trente-troisann6esde ddvouementet de fiddlecollaborationd I'oeuvre hospitalidre. Suite d ce banquet, on procdded la b6nddictionde la pierre angulairedu nouvelh6pital, dont on projetteincessament la construction. Son ExcellenceMonseigneurMartin b6nit la pierreangulaireen presencedes nombreux invitis d'honneur.Le proces-verbalde cette benddiction estgard6aux archiveslocales de I'hdpitaletil t6moigne de la d6termination de Soeur Kirouac i obtenir enfin les ressources financidresqui permettrontla constructionde I'Hdtel-Dieuactuel.On trouve aussi dans ce m€me dossier la liste des noms, copi6e au parchemin,depos€edansla pierreangulairebinite ce5 ddcembre1959: en plus desnoms despersonnalit€s prisentese cettecdrimonie,on y a ins€16ceux des membresde I'Administrationgin6rale,de I'Administration provincialeet les 56 noms des soeursqui forment alors la Communaut6localed'Arthabaska. La bAddictioh de Ia piene angulairc, 5 dicembte 1959. 379 Chaquesoirdu triduum,i I'auditoriumde I'Ecoledesinfirmidres, estpr€sent€ unjeu sciniqueintitule"AvenuedesErables" aux invitds.ll par SoeurClaire-de-Jdsus s'agitd'unecompositionhistoriquerdalisee (Perreault), assistante-directrice de l'EcoledesinfirmiCres. en coopira( Mercier),directrice. tion avecSoeurSaint-Paul Destableauxvivants, 6vocation d'un passdricheen p6ripeties, captiventI'auditoire et mettent en valeurlesvertush6roiques desfondatrices de I'HOtel-Dieu d'Arthabaska,leurcourageet leurdevouement. Cestableauxsontpresentds sur desgrandsmaitresclassiques, un fond musical,choisiparmilesoeuvres cequi ajoutee I'ensemble dujeuscdnique un charmedegrandefestivit6. Les acteursel actricessont lesdldvesde l'Fcoledesinfirmidres.cui rendentavecbrio leur rdle respectif. 6 d6cembre 1959 La deuxiimejourndedu triduumestconsacrde La aux religieuses. messeest cil6br6ed I'Hotel-Dieupar MonseigneurO. Grenier, P.D.V.G.,cur6 de la paroisse Sainte-Victoire de Victoriaville,que la qualifiede "semeurdejoie". La manecanterie secrdtaire deI'Acadimie Saint-Louisde GonzagueexdcutebrillammentIa messedu jour et le commundes Anges.Le sermonestdonn6par Monseigneur Grenier, dont les talentsd'orateursont bien connus.ll y loueentreautresle mdritedes Hospitalid,res, la scienceet la dignitddu corps m€dical, l'6panouissement Monseigneur de I'Ecoledesinfirmidres. Grenierfait le rappeldu Sermonsur la montagne et il exaltele chantdesB€atitudes, qui proclame, dit-il,"la hidrarchie desvaleurshumaines, desvaleursqur peuventnousmdriterjoie. paix et bonheur". A 6.00heuresp.m.,au salondesinfirmidres, lesreligieuses invities et lesHospitalidres rompentensemble le painde I'amiti6.A I'issue dece diner,SoeurKirouac,supirieur-administratrice, offreunemddailledu merite hospitalier i la doyennedes Hospitalidres, Soeur Alice Ouellette,premidreinfirmidredipl6meede 1909.Danssaprdsentation, SoeurK irouacmentionnequ"'dl'6gede8 | ans,Soeur O uellette sollicite le privildge d'assister lesmourantse I'hdpital.EllelesbercedepieuxAv€ pour adoucir leurs derniersmomentset leur indique I'avenuedu ciel".(I ) 7 ddcembre1959 j ourndeestr€servde La troisidme I'Hdtel-Dieu. La au personnelde messede 4.00 heuresp.m. rallie tout le personnelri la chapellede par Monsieurl'abbdErnestMarier,cur6 I'Hotel-Dieu.Elleestce16br6e qui en prononcele sermonde circonstance. Les infird'Arthabaska, midres,lesdtudiantesdeI'Ecoleet lesemployes exicutentavecferveuret pi6t6lesdiverschantsde la messe. Danssonsermon,I'Abb6Marierfait qui s'exprimepar desoeuvres. I'apog€e de la charitdchrdtienne (l) Ibid..6 d6cembre 1959,p. 64. 380 "Dieu veut que nousfassionsdesoeuvres;vousavezcomprisque Dieu voulait des oeuvreset vous avezfait v6tre cette parolede Saint Paul aux Corinthiens:"Pour moi. bien volontiers.ie dipenseraiet me depenserai moi-mCme tout entierpour vous." 2 Co 12, 15et c'estca qui expliquevotrejoie A tous.'{2). A 12.30heures,le ddjeunerpour le personnelauxiliaire a lieu au Pavillon des infirmidres, au cours duquel Soeur Kirouac remet la m6daille-souvenir du 75e anniversaire aux doyens des employ6s: Monsieur Philippe Baril et MademoiselleMadeleineRheault. MadeleineRheaultregoirde S. Kirouac la mddaille-souvenidu75e,7 d{cembrc1959, Le diner de 6.00 heures p.m. r6unit, toujours au pavillon des infirmidres, les infirmidres et etudiantes,compagnes de travail et 6ducatricesdans une f€te incomparablede I'amiti6 et du souvenir.La doyenne des infirmidres licencidesde I'H6tel-Dieu, Garde Eliane Desharnais.recoitde SoeurKirouac la mddaillecomm6morativedu 75e anniversairede I'H6tel-Dieu. Le triduum d'action de grdcesest termin6 mais la fdte du souvenir se continue d I'intdrieurdes murs de I'hdpital. Le 8 d€cembre,nous accueillonsdes€tudianteset des professeurs de I'Ecoledes infirmidresde I'HOtel-Dieude Saint-Je16me,de I'HdtelDieu de Montr6al et de I'Hdpital Sainte-Croixde Drummondville pour I'assistance au jeu scenique.Cette rencontreinter-6colesseterminepar un buffet agr6ment€de franche cordialitd. Les l0 et II d6cembre.la secrdtaire€crit: ( 2 ) l b i d . . 7d 6 c e m b1r 9 e 5 9p.. 6 6 . 381 "La divineVictimeestimmoleesurl'autelpour lesSoeursddfuntes et lesbienfaileursdisparus:medecins,maladeset amisde I'H6telDieu. C'est le tribut de reconnaissance d0 aux noblescoeursqui ont contribud, de quelque fagonquecesoit,d l'6panouissement de I'oeuvrehospitaliCre."( I) A I'occasionde cesf€tes,les membresdu Bureaumddicalpar la voix de leurEx6cutifet de sonpresident, le DocteurArthur Thibault, offrentle ler d€cembre1959,ri la Supdrieure et aux religieuses, "une magnifiquemurale,dont le thdmesera6labor6en memetempsque serontcompl€tes lesplansdu futur h6pital".(2) Rappelonsencoreque les Hospitalidreset leur HOtel-Dieuregorvent lors de ces f€tes,de multiples temoignagesd'hommageset de f6licitations,sousdesformesmultiples,toutesplus6loquenteslesunes quelesautres.Nousnouspermettrons par deciterici un poimeadress6 lesHospitalidres de I'ErmitageSaint-Joseph de Victoriaville. Ton front nimbe de gloire O mon cher H6tel-Dieu Vit en cesjours d'histoire Un passeradieux. Soixante-quinzeann6es Commede Dursdiamants Scintillentenchassees Dans ton Ccrincharmant! Nous,tesenfantstrCscheresTe DEUM LAUDAMUS Te louonsde tout coeur O mon cher Hotel-Dieu Notre ame€mueet fiire Rendonsgloired JESUS ChanteI'hvmnevainoueur! AUJOURD'HUI et aux CIEUX! ( t ) Ibid..ddcembre1959.P.6E. (2) Archiv.s du Bureeum6dic.l dc I'H6tel-Dieud'A h.brsk., ler decernbre1959. 382 deIE64d 1959. LesSuD6rieurcs-odministruttices par la Terminonscetterelationd6jd longuedu 75eanniversaire prdsentation d'unemosaiquedessup€rieures-adminisbatrices "qui se de sontsuccdddes au gouvernail de la barquehospitaliere d'Arthabaska 1884A 1959",rdalisation artistiquede GeorgesLaquerrede Victoriaphotosdesarchivesde la Communaut€. ville,d partir d'anciennes Le soir de 1959descend! Un dernierquart de sidcleestli devant richede I'oeuvred poursuivre, desvertusd nous,avantle Centenaire, pourtouset chacundesmembres e atteindre de conqudrir,de la saintet€ plusuniequejamais, suite la grandefamillehospitalidre d'Arthabaska. aux c6ldbrations de ce 75eanniversaire de fondationde notreHdtelDieu. La situationde I'oeuvrehospitalidre, en cettefin d'ann€e1959,se pr€sente ainsi,au tableauVI qui suit: 383 TableruvI RELEVEDU PERSONNELET DES ACTIVITESDE THOTEL.DTEUD'ARTHABASKA POUR L'ANNEE SE TERMINANT LE 3I DECEMBRE 1959 PERSONNEL M€decinset dentistes- 30 32 2 2 16 I 139 Infirmidreslicenci6esTechniciennes en laboratoire Techniciennes en R.X.Garde-bdb€sCardeauxiliaire Employ6shommeset femmes- Total: I92 EtudiantesinfirmiCresEtudiantestechniciennes en R.X.ACTIVITES HOSPITALIERES Lits adulteset enfantsBerceauxMaladeshospitalisesJourndesd'hospitalisation - 92 2 192 30 7048 60380 (l) (l) Hotel-Dieud'Arthabaska,Rrpport.nnuel 1959: 384 LES FAITS MARQUANTS DE LA VIE DE L'HOPITAL DE 1947 A rsor La vie de I'hdpital,pendantcesann€esqui s'dchelonnent de 1947ri 1968,est marqu6ede faits saillantsque nousregrouperonsautour des 6tapessp6cifiques suivantes, en respectantI'ordrechronologiquede leur presentation: les transformationset l'agrandissement par I'intdrieurde I'h6pital d e l 9 3 lI - lesdibuts de I'organisation scientifique desann€es'50 - I'arriv6ede plusieursnouveauxm6decins - la venuede professionnels de la santdet de I'administration - l'organisationsyndicaleen 1954et les grdvesdes salarids; - les nouvellesl€gislationset leur impact sur I'hdpital entre 196l et 1964 - I'assurance-hospitalisation au ler janvier l96l - la Loi des Hdpitaux, Bill44, en 1962 - le changementde Corporation en 1963 - le transfertdu patrimoineen 1964 - la formation du Conseild'administrationen 1964 - la constructionet I'occupationde I'hopital de 1967 En reprenantune i une cesdiff€rentes€tapes,nous retracerons I'histoire de cette piriode, que I'on pourrait qualifier de I'aboutissementinespe16 de ce cheminementde I'Hotel-Dieu d'Arthabaska. . L€s transformationset I'agrandissement p l'int6ri€ur de l'hopital de l93l De 1948 d 1961,l'hopital de l93l subit progressivement de multiplestransformations,certainesd'entreellesconsidir€esmajeures. Les besoinsaugmentent,I'hdpital ne peut plus suffire d la demande croissanteet diversifiie et le tempsn'est pas des plus favorablesd la constructton. On serappellequelEcole Jeanne-Mance pour lesinfirmidresa 6td amenagee danslesIocauxde I'orphelinatde 1923,laissesdisponiblesen 1952 par le transfert de I'hospice d l'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville. Dejd, vers lesann6es1946,deslaboratoiresmodernessont install6s au ler 6tage de I'h6pital. sous la direction de Soeur Eva Sevigny, techniciennelicenci6een laboratoiresdepuis 1944.En I961. on note I'amdnagementdans les laboratoiresd'une banquede sang et I'organlsation d'un serviced'hdmatologie. Depuis plusieursann€es,les employdesfdmininessont domiciliees au ddpartementSainte-Marthe, qui est transfdrdi quelquesreprises dans divers locaux de I'hdpital, pour faire place aux servicesdes malades. Le l3 fdvrier 1950, suite d I'acquisition de la "Maison Spenard" par les religieuses,les employdesf6minines s'installenten residencesur I'Avenue des Erables, d proximit€ de I'hopital. Cette r6sidencereqoit une trentaine de chambreusesjusqu'en 1965,date e laquelle elle est transformee en quatre appartementsdomiciliaires. Monsieur et Madame Arthur Vallidresen sont les concierses.Le reste des employdesf€mininescontinuentde loger d l'h6pitaljuiqu'en 1960. Au 25 juin l95l , a lieu I'ouverturede la nouvellecuisinecentrale. La secrdtairedes Religieuses6crit ce jour-ld: "Nos chdressoeurscuisinidreset leur Dersonnelentrent en fonctions, dansla cuisinecentrale, enliCrement renov6e. Le local estspacieux, clair et biena6r€;en un mot, la nouvellecuisineest magnifiquelAprCsun exodede prds d'un an dans un espace restreint, noschers"cordonsbleus"jouissent, cejour,d'unejuste et heureuse retributionpour lesnombreuxsacrificesacceptds dansla dernidre ann€e.Le travailde rifectiontermin6,leservice centralisi descabarets estinstall6sansretardpour un meilleurservice aux malades."( l) En 1953,le raccordementreliant l'hopital de 1908i celui de l93l est amCnagden vingt petiteschambres,tant au 3e qu'au 4e €tage,le 3e constituant le d6partementNotre-Dame pour Ia m€decineet le 4e augmentantles lits d'obst€triquedu ddpartementSainte-Marguerite. Le l6 mars | 953, la secr€tairementionneI'ouverturei Victoriaville de I'H0pital Saint-Anne,un h6pital prive d'une capacit6de douze lits, propri€tdde Monsieur Wellie B€liveau,cetteinitiativedevantpallierau manque de lits d I'HdteFDieu. Le ddpartement de radiologie profite de certaines acquisitions importantesau cours de cette piriode: - en 1954,installationsde la radiothdrapieprofonde; - en 1957,climatisationdes sallesde radiologie; - en 1959, grace e un octroi du ministdre de la Sant6, installation d'un premier appareil de Rayons X de 43 867,40$ et en I961, d'un second appareil au co0t de 47 586,00 $, avec amplificateur de brillance: - en 1960,arriv€e de la cin€matographieen radiologie et d'une tdl6vision midicale "PhilipJ'en circuit ferm€. (l) Religieuses Hospitalidres 25juin 1951, deSaint-Joseph d'Arthabaska, Chroniqu€s, p. 102. 386 Deux dons du Club Richelieude victoriavillemdritentd'etre soulignds en I955:le ler, en datedu 2l avril.consiste en un incubateur d'unevaleurde I I00,00$;lesecondestcelui "Isolette"pourla pddiatrie, d'une t€l6visionpour les enfantshospitalis€s. Le pr€sidentdu Club RichelieuestalorsMe RaymondBeaudet,C.R. de Victoriaville. pidcespour la physioth6rapie En mai l96l, quelques sontam€nageestemporairement au rezde-chauss6e de I'Hdpital de 1885,en attendantI'ouvertured'un d6partement completdans I'hopitalneuf projet6. l-e 19septembre1964,i sa ldrereunion,le Conseildhdministration par lesreligieuses, pour de I'hdpitalsevoit octroyerun droit de passage la circulationsur chacundes6tagesentreI'hdpitalet le pavillondes infirmidresA cettem€meassemblde. lesadministrateurs obtiennent de la Communaut€ la Iocation,pour un prix symbolique, d'un terrainde qui estmisgratuitement stationnement, situ€surl'AvenuedesErables. d la d isposition du personnelde I'hdpital,pendantde longues ann6es.( i7 . Les d6butsde I'organisationscientifiquedesann6es'50 o Lhrriv6e de plusieursnouveauxm6decins On serappellequele ler Bureaumidicalremonteau 30avril 1943et que le DocteurHenri bdcotteen a dte le premierprisident. Si en 1950,le Bureaumddicalcomptetoujoursdix ou douzem6deplusieurs cins, on voit arriver,au cours des annies 1952-1957, leplusgrandnombrenouveauxmedecins, dont nousmentionnerons en 1952,DocteurGillesPich6;en 1953,DocteurFernandPlante, DocteurPaul-EmilePatryen 1954;DocteursLaurentDuval, Raymond Allard et RendDeschamps en 1955;en 1956,les Docteurs RichardDessurault, Henri Lavoie,CdrardLarouche,Ren6Jutras, Th€rdse Martel-Jutras; en 1957,DocleursMarc Poulinet Jean-Paul Provencher. Chaqueannde,le Bureaum€dicals'enrichitainsidenouveauxmemEn bres.l-esanndes1963-1964 sontparticulierement remarquables. 1963,on y voit arriverlesDocteursArmandAndersen, Jean-Charles Patry, ClaudeBriire, Nicol Ouellette.Ronald Frenette,Jean-Guy Gagn€,Dong Nguyen;en 1964,ce sont les DocteursPierre-Yvon Proulx.FrancoisSt-Pierreet Georges-Henri Dubois. Le rapportannuel1964donneun total de 35 mddecins ayant les statutssuivants: Membrc honoraire Membres actif Membrcs associds Membres agrdes Mem brcs consultants I t6 tl 5 2 ( t ) H 6 t e l - l ) i c u d A r t h n b a s k a . A r c h i v c s d e l h 6 p i t a l . R 6 u n i o n d u ( o n s e i ld ' . d m i n i s l r a l i o n . 1 9 s c p t e m b r c1 9 6 4 . 387 Lesmidecins d l'origine de l'orgonisation scientifque' Mentionnons que le Doct€ur Paul-Emile Patry, absent pendant en chirurgie,revienten mai l96l' ouatreanneesoour sespdcialiser avecle titre de*Fellow'idu F.R.C.S.(chirurgie). Un directeurmidical, le DocteurLaurentDuval, m€decrnhyglen$te' est entre en fonctions en octobre 1955,avec mandat d'assumer iorganisationscientifiquede I'hOpitalpar le bon fonctionnementdu Bureaumddicalet de sescomites. 388 Pour sa part, le personneldentaire comprend 7 dentistes. UEx6cutif du Bureau mddical, 6lu en ddcembre 1963pour I'ann6e 1964,est ainsi form€: Docteur Edouard Cdtd, prisident Docteur Gilles Pich6, vice-prdsident Docteur Rend Deschamps, secrdtaire Docteur Laurent Duval, directeur m6dical Des seizemddecins actifs, dix sont omnipraticiens et six sp6cialistes; des dix membresassoci6s,trois sont omnipraticienset septsp6cialistes; les cinq membres agre6ssont omnipraticiens et lesdeux membres consultants sont spdcialistes. Le rapport annuel 1964nous fournit la liste des comit€sdu Bureau m6dical ainsi que le nom de leurs pr6sidentsrespectifs. ll existeun comit6 conjoint form6 desmembresdu Comite ex€cutifet de trois religieusesde I'administration. Les comit€sdu Bureau m6dical sont les suivants: - Comit€ de cr6ances: Dr L6onard B€chard President - Comit6 des dossiers: Dr G€rard Larouche Prdsident - Comit6 des tissuset Dr Georges-HenriDubois infections: Pr6sident - Comit€ de la pharmacie Dr G6rard Larouche Pr6sident et didtes: - Comitd des transfusions Dr Georges-HenriDubois Pr6sident sanguines: - Comit6 scientifique Dr Ldon-Philippe Langelier Pr€sident et bibliothdque: - Comit€ des soins Dr G6rard Larouche Prdsident intensifs: L'organisation ddpartementale commence en 1964 par la formation des servicesde m€decine,chirurgie, obstdtrique,p€diatrie-pouponnidre, radiologie, laboratoires et anesthesiologieavec nomination d'un chef respectifpour chacun d'eux.(l) Une veritable organisation ddpartementales'inscrit au rapport annuel 1965par la formation desddpartementssuivants,ayant i leur tCteun chef nomm6 par le Conseild'administration,sur recommandation du Comitd exdcutif du Bureau m€dical: D6partement de m6decine g6n6rale Ddpartement de m6decine interne et cardiologie Deparlementde chirurgie g6n€rale, Ddpartementd'obstetrique, Ddpartement de gyndcologie, Dr Fernand Plante Dr Gdrard Larouche Dr Edouard C6t6 DrL6onardBdchard Dr Frangois St-Pierre (l) H6tel-Dieu Rspportannuel1964. d'Arthabaska, 389 D€partement de pddiatrie, D6partement d'oto-rhinolaryngologie, Ddpart€ment d'anesth€sie. Departement de radiologie. D€partementde pathologie, Dr RendJutras Dr Dr Dr Dr ArmandAndersen GillesPich€ L6on-Philippe Langelier Georges-Henri Dubois(l) La premidre"accreditation"de I'hdpital par la "Joint Commissionon Accrediration" remonteau 3 ao0t 1954.pour lestrois annies d venir. Cette visite officielle,qui se fait r6gulidrementaux trois ans, a pour but de tdmoignerde la pratique de normesde soinsde qualit6,d'un€ organisationmddicaleaddquateet elle attestede la valeurprofessionen place.Ilest d soulignerque nelle de I'iquipe mddico-hospitalidre ce certificat.que I'on appellemaintenant"d'agrement"et aujourd'hui d6cern6par le Conseil canadiend'agr6mentdes hOpitaux.a toujours 6td maintenu a I'H6tel-Dieu depuis cette premidrevisite de 1954. La venue des professionnels de la sant6 et de I'administration Au cours de ces dernidresann6es,des professionnelsde I'administration et des professionnelsde la sant6. autres que m6decinset infirmidres. viennent grossir les rangs de l'6quipe mddico-administrative de l'HOtel-Di€u. '50 Au niveau des unit€s de soins. les officidresdes anndes sont du devenuesles hospitalidresdes anndes'60et les infirmidres-chefs nouvel h6pital, lors de I'ouverturedu pavillon A en 1965. C'est d partir de 1960que I'on souligne,entre autres, l'arriv€edes premiers professionnelset chefsadministratifssuivants: Solange Michaud, au Bureau des soins infirmiers en janvier 1960; Jean-CharlesTremblay,commebiochimisteentree I'hdpitalenjuillet 1960;Jean Verville, c.a.,au postede cont16leurfinancieren janvier l96l; Paul Pelletier en pharmacie en juin l96l; Andr6 Poliquin devient le premier chef de I'agencede sdcuritePinkerton en octobre (Perreault) occupe le posted'assistante I96l; Soeur Claire-de-J6sus directricegen€raleen ddcembre1962;Jean-Marc Poliquin occupele postede directeurdu personnelen juillet 1963;la premidredi6t6tistea seconderSoeur Estelle Breton est Colette Lelourneau qui entre d I'hOpitalen juillet 1963;Louise Pellerin,assistantearchivistedevient membre enregist16de l'Associationm6dicaleCanadiennedes archivistesmidicalesen d€cembre1963:R6jeanBoutetau posted'acheteur en janvier 1964. Petit a petit. au rythme destravaux de constructionde I'h6pital neuf. travaux qui se rialisent pendantcettep6riode.une 6quipeprofessionnelleet administrativecadre prend progressivement forme de fagond assureri la fois la miseen placedesnouvellesstructureset une bonne gestionde I'hdpital, face aux exigencesnouvelles.apport6espar les L6gislationset la syndicalisation,dont nous parlerons plus loin. (l) HOlel-Dieud'Arthabaska,R.pport rnnuel 1965. 390 , I a| /at \\ \ L'orrivie desprofessionnels de la santi, 1963 o L'organisgtionsyndicaleen 1954et les grlycs des salari6s La premidreaccrdditationsyndicaleremonteau 28septembre1954 pour lesemploydsgen€raux,sousle nom de "SyndicatsdesEmployes d'Hdpitaux €t d'Hospicesdu comtd d'Arthabaska,C.S.N."; le 4 ddcembre 1964, les infirmidres obtiennent leur accrdditation qur s'appellera"L'Alliance desInfirmidresde Sherbrooke,sectionHdtelDieu Saint-Josephd'Arthabaska,C.S.N.". En 1960,les ndgociationsse font au plan dioc€sain,soit avecles hopitaux et hospicesde Drummondvilleet de Nicolet, pour les employ6s genCraux.Lors de ces premiCresn6gociationsau plan diocesain,il y aura s6ances de conciliationentrelesparties.Le l6 ao0t 1960,il y a signatured'une conventioncollectiveentrelespartiessous l'€gidede I'AssociationPatronaledesServicesHospitaliersde Qu6bec, 391 sectionde Nicolet. Le nombre d'heuresde travail est de 44 heuresoour toutes lcs catdgoriesd'employ6s. A co mpter de novembre 1962,par sentencea rb itrale couvrant tous les hdpitaux et hospicesdu diocdsede Nicolet, la semainede travail pour tous les employ6s passea 40 heures.rdpartiesen 5 jours de 8 heures.Lesemploy6sont droit d deux journies compldtesde cong6par semaineet d 9 jours chdmeset pay6spar annde. Les vacancessont a c q u i s ee s n 1 9 5 4 .d r a i s o nd e i 0 j o u r s p a y d sa p r d sI a n . Le 22 juillct 1965. il y aura signaturede la premidreconvention collective des infirmidres. suite e des moyens de pressionet d une menace s€rieusede grdve. qui obligent I'hopital d rdduire son taux d'occupatione 6070pour une durdc de deux semainesenviron. ll esr d soulignerque sous le GouverncmentLesage,le droit de grdvea 6tdd on n6 aux saIaridsdesserviceshospitaliers,le 3 | ju illet 1964. Puis c'est. au l7 f6vrier 1966.a I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska. en dehorsde la pdriodepr6vuepour unegrdveldgale,sansavispr6alable,la grdveill6galede 4[i heuresdesinfirmidreset desemploydsgdn6raux,qui donnerasuitee uneenquCte.puis au rapport Cardin et e la d6missiondu directeurdu oersonnel. A comprer de novembre t965.les n6gociationsdu renouvellement des conventionscollectivesde travail se planifient i I'dchelonprovincial. L'Hdtel-Dieu d'Art habaskaestalors regroup€avecleshdpitauxde la rdgion des Cantons de I'Est, Sherbrooke,region 05. Les h6pitaux du Qu6becconnaissentleur premidregrdveg6n6rale provincialeen juillet 1966,par un arr€t de travail dans 139h6pitaux, privant pendant l9 jours continus32 500 employesde leur travail. Ce conflit se termine par la mise en tutelle temporaire des hopitaux du Qudbec; Me Yves Pratte ayant 6ti nomme administrateurgdndralde tous leshOpitauxde la province.uneconventioncollectivedesemployds et desprofessionnels est signeele 4 ao0t 1966entrecedernierd'u ne part et la F€ddrationNationale des Services(C.S.N.) d'autre part. Cette convention collective,sign6ed l'€chelleprovinciale.a aussi un contenuaux mCmesdimensions.C'estun documentde soixante-dixneuf pages, avec trente-deux clauses g6nirales et spdcifiques normatives, qui ouvrent largement sur I'irosion des droits de gdrancedes de sante,et oi lesgains employeurset propriitaires des 6tablissements syndicaux se situent particulidrementau niveau de la liberti d'action syndicale. Les grdves qui se diclenchent e chaque renouvellement de la convention collective provinciale. et le climat de travail difficile que connaissentles hdpitaux du Qudbecpar la suite, donnent placee des grdves multiples et "sauvages", dont les malades auront toujours e souffrir et desquellesIes salari6ssorliront en g6n6ral perdants, au dire mCmedes employdsd'hdpitaux. 392 Dans le magazine Maclean de novembre 1966,sous le titre "Qui a gagn€ la grdve des h6pitaux?" et dans celui de fdvrier 1968, "Les syndicats contre le peuple?", Jacques Guay dtablit ainsi le bilan de la crise de 1966: ". . . Les gainsdes syndicatssur le plan despromotionset de la liberted'actionont co0t6trCscher:lessyndicatspourraienFilsfaire sortir leurs membresen grdvedans un avenir prochain?D'autre part,l'opinion publiqueestdeplusen plusirrit6edecesdCbrayages successifs dansdessecteurscl6s.Pour lesadministrationshosoitalieres, c'esrunehumiliationde tailleque la miseen tutelle! ". . . L'Etat.pourtantpeuoutilli. son vainqueur de I'aventure. Le gouvernement s'entire indemne,sansplus.Il devrafairela preuvg, danslesmois qui viennent,qu'il estd la hauteurde la decisionque son chef a prise pour mettre un terme au conflit."(l) Et en 1968.le memeauteurconclut: *Que ce n'est pas tant le bien commun qui d€terminerale declenchement des grdvesdans le secteurpublic, mais I'opinion publique!"(2) Disons pour terminer ce triste rappeldes pdriodesdouloureuses desgrdvesd'hdpitaux,e cettedatede 1968,queselonnous,jamaisI'Etat ne pourra mesurerles difficultds et problCmesd'application de ces manuels de convention collective qui consacrent,de signatureen gouvernementale signature,uneing6rance de plusenplusmarqu6edans les pouvoirs des corporationshospitaliCres, et qui emprisonnentles gestionnaires dansdescontraintesadditionnelles,toutesplus prejudiciables les unes que les autres d une saine gestion des ressources humaines,dont ils sont responsables. L'organisation syndicaledes salaridsamdneobligatoirementla pour permettre,en d6cemmiseen placedesstructuresd'encadrement bre 1967,fapprobationpar le Conseild'administrationde I'hdpitald'un plan d'organisationrefl6tantle partagedes re;ponsabilitdsde gestion entre lesdiverscadresde l'dtablissement. En corollaire i ce chapitre des conflits de travail, I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,avec I'ensembledes h6pitaux du Qu6bec,fait face,en septembre1962,au conflit desm6decinsradiologistes, devantl'6checde provincial.En septembre1970, leursndgociations avecle gouvernement (l) JacquesGuay, Le MagazineMaclean,Qui a grgn6h gl.v€ deshopitaux,novernbre 1966,p. (4. (2) Ibid., Les syndicalscontrele p€uple,f€vrier 196E,p.43. 393 le conflit des m6decinssp6cialistes doit malheureusementse terminer par la passation,en octobre.d'une Loi spdcialeordonnant le retour au travail des mddecinssp6cialistes. On doit sesouvenirque le Qu6becvivait alors l'unedes6poquesles plus douloureusesde son histoire.que I'on a appeldela "crise d'octobre 1970". ce qui constitue. dans les circonslances.un contexte peu favorable i un dialogue constructif entre le gouvernement et ses Dartenairesmddicaux. . Les nouvellesl6gislationset leur impacl sur I'hdpital entre 196l et 1964 - La Loi de I'Assurance-hospitalisation en t96l La premiirel6gislation i venirtransformer la viedeI'h6pitalpendant cettep6rioded'histoire,est cellede I'Assurance-hospitalisation au la ler janvier 1961.Il s'agird'un plan conjointf6d€ral-provincial; provincede Quebecestla derniCre desprovinces du Canadad profiter de ce regimed'Assurance-hospitalisation. La Loi, adopt6epar I'Assembl6e l€gislative le l2 ddcembre1963,est connuesousle nom de Bill 2 et elleabrogela Loi de I'Assistance publiqueen vigueurdepuis1921.Tous les hdpitauxdu Qu6bec entrentsolidairement dansceplanqui,selonle voeudu M inistredela Sant6,I'HonorableAlphonseCouturier,doit apporterd la populapour tion du Qu6becla sicurit6 socialequi lui est indispensable assurersa santi individuelle et collective. Le DocteurJulesGilbert en est le premierdirecteurg6ndral.Un comit€ provisoireconsultatif,formd de 27 membres,est chargd d'aviserce dernierpour une juste applicationde cetteLoi. Mdre Mai116, provinciale Hospitalidres supdrieure desReligieuses deSaintJosephde la ProvinceVille-Mariede Montr6al,y represente I'AssociationdesHdpitauxCatholiques du Qu€bec. Le montant vers6par ce plan f6d€ral-provincialsecalculesur l'6valuationdu budgetannuel,mithodee hquellelesh6pitauxsontpeu initi6set qui laisseplaced de nombreuses imprecisions et interpretaquelesgestionnaires tions.D'aucunsont I'impression vigilanlssont p6nalises pouravoirmontr€au Gouvernement desbudgetsmoindres que certainsautres,ce qui amdnedesdisparitds et desiniquitisqur sont denonc€esavecvigueur. En bref, le nouveaurdgimecomprendglobalementles 6l6ments suivants: - les maladesde sallesn'ont rien d d6bourserpour leur pension, traitements et remddes; ils sonttoutefoisi r€mundrer Ieurm€decin; - les taux des chambresprivdeset semi-priviessont fix6s par le Gouvernement; ils sonlchargds aux malades i titreded iffdrentiel e qui leur est assur6egratuitement, I'hospitalisation, tout comme pour lesmaladesde salles; - lesservicesexternesne sont pascouverts,de memequelesm6dicamentsrequispar lesmalades externes. Les chroniquesdes Religieuses hospitalieres d'Arde Saint-Joseph thabaskanotenta cesujetde I'entrdeen vigueurla Loi de I'Assurancehospitalisation: 394 "Le principede I'entraidecollectiveouvre une ire nouvelleaux h6pitauxdu point de vue de la charitdindividuelle et institutionnelle. Souhaitons quele fardeaufinancierde nosh6pitauxen soit all6gd.sansque la qualitddes soinsaux maladesen soit diminude."(l) Mentionnons. e cause de I'inreret que ce ddtail est susceptiblede susciterchezle lecteur.que pour I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,le taux fixd par le Gouvernementpour une chambreprivdeestde 7,00$ et de 4,00 $ pour une semi-priv€e.avecserviceshospitaliersgratuits dans les deux cas; 6016de ces revenussont envoyis au Couvernement. aprds perceptiondu compte par I'h6pital. - La Loi des H0pitaux, Bill 44, en 1962 Le 6 juillet 1962.la Loi des H6pitaux, Bill 44, entre en vigueur au Quibec. Les dispositionsde cettenouvelleloi fixent et organisentles relationsentre l'Etat et leshdpitaux,entrelesmaladeset leshOpitaux, entre les mddecins.Ies h6Ditaux et leurs conseilsd'administration, A ce sujet, Me Robert Chbquette,dans un exposdprisenti lors de la r€union annuelledes Administrateursd'Hdpitaux de la Provincede Qu6bec. le l0 septembre1962.ddclare en substanceque I'Hopital resteune institution privie. mais son financementet la rdglementation qui s'y applique. le lient de si prds i l'Etat qu'il est devenu un partenaireou associddans I'administrationde chaque hdpital de la province,et qu'il devientpar consdquentsemi-gouvernemental. Cette loi laisseplace d de multiples imprdcisions,dans son application. Il faul attendre prCsde sept ans, soit au 3l janvier 1969,les Rdglements applicablesa cette loi. ce qui constitueune freriodede flottement sanspr€cedent.tant au chapitrede I'administrationde I'h6pital qu'A celui de l'organisationm6dicaleet administrativedesdiff6rents d6partementset servicesm6dicaux,administratifset auxiliaires,relatifs aux diversesclassesd'hdpitaux definiespar la Loi de 1962.A cet effet, les administrateursd'h6pitaux ont le privildged'assisterd des par les conseillersjuridiques Me Gilles causeriesfort enrichissantes Filion et Me JacquesMorency. deux expertsen I'interpretationde Ia Loi desH doitaux. Cette Loi de 1962 amdne trois changementsmajeursau sein de I'administration de notre h6pital: - la n6cessite dc reviserI'incorporationde 1885et de demanderune nouvelle incorporation; - le partagedu patrimoinede la Corporation des ReligieusesHosprtalidresde Saint-Josephd'Arthabaskavilled la nouvelleCorporation "ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde Montrdal"; - la formation du Conseild'administration selonlesnormes6tablies p a r l a L o i d e sH 6 p i t a u x . ( l ) R c l i g i c u s c sH o s p i r a l i d r c rd c S a i n l - . l o s c p hd A r l h a b a s k a . C h r o n i q u e s . l e r j a n v i e r 1961p . . 163. 395 - Le changement de corporation en 1963 Apres bien desn6gociationsi Ia Ldgislaturede Qu6bec,les nouvelles lettrespatentespour I'HdteFDieu d'Arthabaskaregoiventle sceaudu lieutenant-gouverneur, I'Honorable Paul Comtois, le 28 ao0t I963, en remplacementde I'incorporation de 1885. devenueinadequate Toutefois, des inexactitudes avec la nouvelle dre gouvernementale. s'6tant glisseesdans l'emissiondes lettres patentes,une deuxidme requ€te,rddigie le 22 janvier 1964,solliciteI'octroi de lettrespatentes suppldmentairesqui sont dmises le 15 avril 1964, en vertu des dispositionsde I'article24 de la Loi constituanten corporation"Les Religieuses HospitaliCresde Saint-Joseph de Montr€a1", Il-12 Elizabethll. chapitre 122.La Corporation H6tel-Dieu d'Arthabaska est donc formde. - Le tnnsfert du patrimoine en 1964 Une fois incorpordesoussestitresetprivildgespropres,la Corporation HOtel-Dieud'Arthabaska,sur requCteadress6e au lieutenant-gouverneur par la Corporation propridtaire"Les ReligieusesHospitalidres de Saint-Josephde Montrdal", pour Ie rdglementde la transmission du patrimoine, un arr€td en conseil parvient de Qudbecle l2 ao0t 1964autorisant cette transmissiondes biens. La signature,sous forme de contrat de vente,de la transmissiondu patrimoine des "ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaskaville"d la Corporation "Les ReligieusesHospitalidresde SaintJoseph de Montrdal" a lieu le 13 novembre 1964. ll est utile de mentionnerque depuisao0t 1958,la tenuedeslivresde comptespour I'hdpital et la Communauti est sdparde. - La formation du Conseil d'administration en 1964 Muni de ces pidcesl6gales,le Conseil d'administrationde I'HOtelDieu d'Arthabaska d€bute sesoperationspour I'annee1964-1965le l9 septembre1964. Conformdmenti la Loi des Hdpitaux de la Provincede Qudbec,Bill 44, section II, paragraphe 7, le Conseil gdniralice, formant les membres de la Corporation Hotel-Dieu d'Arthabaska, rdunis en assembl€ed la r€sidencede Senneville,procdded la nomination des membresdu Conseild'administrationde I'H6tel-Dieud'Arthabaska pour une p6rioded'un an. Selon le paragraphe7 de ladite loi, trois membresforment le tiers altachd e I'h6pital i titre d'employds. - Soeurs Corinne Kirouac, r.h.sj. de I'HOtel-Dieud'Arthabaska - Soeur Saint-Paul(Mercier), r.h.s.j.de I'HOtel-Dieud'Arthabaska - Soeur Angiline Martel. r.h.sj. de I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska Un membre est un midecin diligud du Bureau m€dical: - Docteur Leon-Philippe Langelier Les autres membressont: - Soeur DesneigesBoutin, r.h.sj. de I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville - Soeur Lucienne Boisvert.r.h.sj. de I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska - Soeur Yvonne Frechette.r.h.s.i.de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska 396 - Me Raymond Beaudet,avocatde Victoriaville -- MonsieurG€rald Lavoie,homme d'affairesde Victoriaville A cettem€meassembliedu 4 septembre1964,le Conseilg6niralice ddsigneles officierssuivants: 1964. - Me Raymond Beaudet,au postede president - Soeur LucienneBoisvert,au postede vice-prdsidente - SoeurClaire-de-Jesus (Perreault),au postede secretairesansdroit de vote -. SoeurIsablleRodrigue,au postede trCsoriere, sansdroit de vote A la I re rCuniondu Conseild'administrationde f H6tel-Dieu d'Arthabaska,tel que mentionn6plus tdt, le 19 septembre1964, Soeur CorinneKirouac est nommde,par r6solutionunanime,directrice gdn6ralede I'h6pital, conformiment d la Loi des H6pitaux.(l) Une assemblde mensueller6unit les membresdu Conseild'admimstration de I'hdpital. Les ordresdu jour font sp€cialementitat des travaux de constructionde I'hOpital,descontratsrelatifsaux professionnelsde la construction,de I'admissionde nouveauxmddecins, de la nomination des chefs de d€partementset de services,de I'imissionde seriesd'obligationspour le financementdestravauxde construction,de la rdceptiondessubventionsreguespourlaconstruction, de la nominationdesv6rificateurs,de la signaturedesconventions collectivesdes salaries,etc. Petit e petit, la r€forme s'opdredans fadministration hospitaliere quebecoise,mettant A ddcouvert,d I'usage,les zones grisesdes nouvellesl€gislations,tant le rCgimede I'Assurance-hospitalisation de 196l que la Loi desH6pitauxde 1962:lespouvoirsdescorporations proprietaires,la margede manoeuvredesmembresdesconseils d'administration,lesproceduresdefixation desbudgets,lesmodesde nomination et d'6lectiondesadministrateurs,les nombreuses direc(l) Hotel-Dieu dArthabaska, Archivesde I'H6pital, Prods.veftel de le lre r€union du Conseild'administrstionde I'H6tel.Dieud'Arthrbosls. 19 seDtembre1964. tives du ministdre de la Sant6, les !enteurs administrativesqui caracl6risentI'appareilgouvernemental. Toutefois. a I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska, tout le monde s'affaired paracheverles travaux de I'h6pital en voie de construction,ce qui constitue sans doute. un bon ddrivatif d la rigueur imposde par I'applicationdes nouvellesldgislations. Le 28 ao0t 1965,Soeur K iro uac.ayant quittd son posted e sup6rieureadministratricepour I'H6tel-Dieu de Hauterive, d I'expiration d'un mandat de six ans. Soeur Jeanne-ManceBertrand. ex-directrice adjointede I'lnstitut superieurd'administrationhospitalidrede I'U ni versitede Montreal. est nommde directricegen€ralepar le Conseil d'administration.d sa rdunion du 7 septembre1965.Elle cumule de meme les fonctions de supdrieurede la Communautd des Hospitalidresd'Arthabaska. Soeur Jeanne-ManceBertrand priside aux destin€esde I'Hdtel-Dieu d'A rthabaskaj usqu'en septembreI967, alors qu'elleestremplacdeau poste d'administratricepar Soeur Claire Perreault,assistantedirectrice generaledepuis 1962. Soeur Jeanne-ManceBertrand demeure supdrieuredes religieuses jusqu'en ao0t 1969.alors qu'une grave maladie I'obliged quitter ses fonctions pour retourner d la Maison-mdre,oir le "Veni" final du Seigneurvient couronner une brillante carridre hospitalidreet cette dernidreanndede souffrance,le l0 mars 1970.d I'dgede 73 ans,dont 49 de vie religieuse. De 1965d I967, cette universitairede I'administratio n hospitalidre assume avec comp6tence et courage les fonctions qui lui sont ddvolues, A ce tournant difficile de I'dvolution des h6pitaux du Qu€becet au plan local, d une p€riodeoi les installationsphysiques modernesn'opCrentpas automatiquementles changementsde mentalit€ requis pour la meilleure gestion possible de I'h6pital. Avec sdrinite, elle a travers6cette pdriode et c'est a regret que nous la voyons nous qultter. . La construction €t I'occupation de I'hopital de 1967 Le magnifique h6pital, qui fait aujourd'hui notre fierte. a ete construit grece d I'esprit de foi et de tdnacit€qui caract6risentSoeur Corinne Kirouac, et son histoire remonteau 2 octobre 1959alors que I'HoteFDieu recevaitd diner I'Honorable ministre de la Sant6. MonsieurArthur Leclerc,et son6pouse.L'H onorableWilfrid Labbd.deputd du comte d'Arthabaska, et MonseigneurOrigdne Grenier, curd de la paroisseSainte-Victoirede Victoriaville, accompagnentles visiteurs. Monsieur David Deshaies.architecte, pr6sentela maquette de I'hopital projete, vaste projet qui porterait la capacit6de I'Hotel-Dieu de 185 lits d 400 lits. Cet agrandissementconsisteraiten une nouvelle section,annexdea I'hopital de 193| . et lestravaux devraientd€buterau printemps de 1960pour se terminer au cours de I962. On a vu que lors desc6r€moniesdu 75e anniversaire,on a b6ni la pierre angulairede ce nouvel h6pital, demandantalors au ciel de b€nrr les pr€missesde la construction projetde. En f6vrier 1960,les plans pr€liminairessont prdsent€s d Qu6bec.d 398 I'Honorablc Ministre de la Sant€.En avril, cette pr€sentationest faite au Conseil gindralice dc Montr6al qui encourage fortement cet agrandisscmcnl. U n e l c t t r c .d a t 6 ed u 2 l a v r i l 1 9 6 0 ,s i g n d ep a r M o n s i e u rA r t h u r Leclerc,ministrc dc Ia Santd.approuveles planssoumispar I'architecte Deshaiesct aulorised comnrcncerimm6diatementlestravaux d'agrand isscment. Deuxjours plus tard. I'llonorable Arthur LeclercecriteI'Honorable Wilfrid l.abbd.ministrc d'Etat, que son M inistdrcestdisposdd payer 507o du co0t dc la construction "si les R6v6rendesMtres en font a u l an t " . En Mai 1960.Socur Kirouac recoitdc I'Honorable Wilfrid Labbe copic ccrtifi6c d'un ddcrct minist6riel I'informant qu'un octroi de | 000 000 $ dtait accordi a l'institution pour contribuer aux travaux d'agrandissemcntet de rinovation. Cet arrete en conseil porte le numdro 80 | ct lc versemcnldu million sefcra pendantcinq ans.e raison de deux cent mille dollars (200 000 $) par annde.i compter de I'annee financidre 196l-1962. Le I2 mai suivant. I'architecteDeshaiescommente les plans en pr6sencede Soeur Kirouac et de son conseil.de I'Honorable Wilfrid Labb6. de Monsicur F€lix Houlc. maire d'Arthabaska,et de plusieurs medecins.Les plans ddmontrcnt que les travaux seront executesen quatre sectionsdiffdrentes:ailesA, B. C. D pour un co0t approximatif de 5 000 000.00$. Le 22juin 1960.le parti liberala pris le pouvoir et I'H onorableJean Lesagedevient premier.ministredu Qu€bec. L'Honorable Alphonse Couturier est nommd Ministre de la Sant6. Le nouveau deput€ d'Arthabaska est Monsieur Albert Morissette.en remplacementdu Ministre Wilfrid t-abb6.qui a 6t6 trds devoudd la causede I'hOpitalet qui meritetoute notre gratitude.Par I'interm6diaired e Monseigneurde Nicolet, le rescrit de Rome, autorisant un emprunt de | 500 000,00$ nous parvient le 23 juillet 1960. Lestravaux de constructionont ddbutdle 2l septembre1960par le creusagedes fondations puis le coulagedu ciment de la charpenteen b€ton arm6 desneufdtagesdu pavillon A. Cettecharpenteest termin€e en mars l96l alors que lesouvrierss'apprCtent e commencerla toiture, Ces travaux ont 6td confi€s i J. Robert Nodl. entrepreneurgdndral d'Arthabaska. La firme Jean F. Gagnon. inginieurs de Montrdal, est responsabledes travaux de charpente et structure alors que les ingdnieursPaquet et Dutil de Qu€becse sont vu confies les travaux d'Clectricit6par des contrats respectifssign6sen mai 1961. Parallelementaux travaux de charpentedu pavillon A. rdserv€aux chambresdes malades,la constructionde la centralethermiqueet du pavillon D vont bon train. La structuredu pavillon D en est une de fabrication pr€-contrainte,les planchersdtant livris tout prets e Ctre montes sur place. Le pavillon D est de six 6tages.comprenantdivers servicesqui ouvriront leurs porteslespremiers,ddsque leur livraisonen est faite par l'iquipe de la construction. 399 Lo constructionde l'h6pital en l l. ouverlure du pavillon D 1962,d€cembre: Centralethermique,Ier 6tage 1964,f6vrier: Entreedu p€rsonnelet desvestiaires centraux, 2e el3ge 1964,f€vrier: Servicede radiologie,3e 6tage 1964,juin: Unit€ dessoinsintensifs,5e €tage 1964,juillet: Servicede pharmacie,6e 6tage 1965,janvier: Servicedespouponnieres,4e Ctage Un comit€ de constructionest forme depuisfivrier 1962;Soeur g6nCrale, Claire Perreault,assistante-directric€ estnommeesurveillante de ltxCcution des travaux en decembre1962,tache qu'elle assume jusqu'i la fin de la constructionen 1967. D€ji, le l7 ddcembre1962,on note avecjoie que I'aile D est chauff6eau moyende la nouvellebouilloire,la centralethermiqueayant 6tCouvertecejour-li. Le I I f6vrier 1963,les anciennesbitissessont raccord€esau nouveausystemeA I'huile qui remplaceavecavantage Itx-systemeau charbon. Les travaux sont d'envergureet devant le retard accusdpour la preparationdes planset devis,le 2 fCvrier1963,I'architecteDeshaies embaucheMonsieurAntoine-L.Auger de Montr€al i titre d'architecte adjoint. En avril 1963,s'ouvreunep6riodedifficile pour I'administrationde I'h6pital et M. Deshaies,architecte.On multiplie les rencontres,on s'Cchangedes lettres recommand€es, on cherchedes solutions au probldmeque causela lenteurdes travaux de construction.Depuisle mois de f6vrier 1962,la firme Scharry-Moreau,ing€nieurs-conseils de Montrcal, a 6t6nomm€epar le Ministre de la Sant€pour la coordination des travaux et la surveillancedu co0t; les travaux prennentun retard regrettableselonI'institutionet lesautoritdsgouvernementales. 400 Conform6ment aux rdglementsde I'Association des Architectes de la Province de Quibec et de son code dtthique, l'architecte Deshaies considCre,comme bris de son contrat, la division du travail qui lui est propos€e par I'administration de I'hdpital, le 23 avril 1963. Cette propositionlui laissela terminaisondesplanset devisdespavillonsA et D et confie d I'architecte Auger les travaux relatifs aux pavillons B, E et F. terrains de stationnement et voies d'accds. Enfin, le 20 mai 1963, I'architecte Deshaiesautorise la supdrieureadministratrice, Soeur Kirouac, A transiger, avec tout autre bureau de son choix, un nouveau contrat de travail aux fins d'exdcutertout ce que dCtachi de son mandat original. Ainsi, le 27 mat 1963,I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska retient les servicesprofessionnelsde la Soci6t6 Gascon et Auger, repr6sent6epar Antoine-L. Auger, architecte, pour le parachivement des travaux prdsentement en cours. Les choses en sont ld, les travaux progressent lentement, sous la direction des deux bureaux d'architecte,quand le 5 juillet 1963,un teldgramme du ministre de la Sant6, I'Honorable Alphonse Couturier, pr€cise: ". . . Je profitede cetteoccasionpour exigerqu'dpartir du l5juillet prochain,I'architecteDavid Deshaiessoit remercidde sesservices pour tout travail d exdcuterdvotreh6pitalmemepourlesailesA et D. Veuillez donc prendre disposition n€c€ssaire pour que M. David Dcshaiesvous rem€ttesa note d'honoraireset oue rous puissions continuerdansI'harmonieau parachCvement de votre hopitalaveclesarchitectes Gasconet AugerdejAretenuspar votre G€ndralat(Corporationpropri6taire)."(l) Devant la ddcision du Ministre de la Sant6. transmise oar Soeur Kirouac i Monsieur Deshaies,ce dernier s'y soumet, mais non sans brisement et sans heurt, on le comprend, Le 23 juillet 1963, Monsieur Deshaies termine ainsi une lettre d'affaires d Soeur Kirouac dans laquelle il se soumet i la d€cision prise, n'ayant d'ailleurs pas d'autre alternative, et ce, sans prCjudice d ses droits; il remet cejour-ld copies des plans et devis des pavillons A et D, ceux des autres pavillons ayant deja iti remis d I'architecte Auger en mai 1963: ". . . Ainsi prendfinunesCrieou continuit€deloyauxservices, dans une lutte ori malgre la puissancedes moyensde I'adversaireet I'incapacitedes spectateursi rcctifier le tir, on tira le blanc en visant le noir (. . .)"(2) (l) H6tel-Dieud'Arthabaska,Archiv€sde I'H6pitel,5 juillet 1963. (2) Ibid., 23 juillet 1963. 401 Deshaies en appellede ce congeAu coursde 1965,I'architecte de la Provincede Qu6becet diemente I'Association des Architectes Tr6panier,president de ce suitei un arbitragerendupar I'architecte tribunal, un rdglementintervientlui oclroyant une compensation mon€tairee h satisfaction desparties. lesinstallations sefont Lestravauxdeconstruction sepoursuivent, par pavillon.Avecquel bonheuron s'approprie la terrepromise.. . L'ann€e1965voit I'ouverturedes pavillonsA et C, selonun qui a 6t6conserve ici. et que nousreproduisons 6chdancier Ouverturedu pevillon A 1965,janvier: Obst6trique(post-partum),4e 6tage 1965,f€vrier: Chirurgie femmes, 5e 6tage Laboratoires, 3e 6tage 1965,fivrier: 1965,mars: Chirurgie hommes,6e 6tage Mddecine femmes, 7e 6tage 1965,mars: Midecine hommes,8e €tage I965,mars: 1965,mai: BuanderieJingerie, 2e 6ta1e P6diatrie, 9e 6tage ( I ) 1 9 6 5j ,u i n : ( t ) La Maternelled'occupationth€rapeutique, gr6ced un don d u Club Richelieude Victoriaville,est ouverteen mars I969. Ouverturedu pavillon C 1965,janvier: Centralet6liphonique,ler €tage 1965,mai: Entr6eprincipale,ler €tage ler 6tage 1965,juin: Serviced'admission, Midecinephysiqueet rehabilitation,I erCtage Servicedes finances,ler €tage Bureauxde I'administrationg€n€rale,m€dicale, personnelet nursing,2e €tage ler €tage 1 9 6 5j .u i l l e t : Centralede renseignements, Nous verronsplus loin qu'il y aura suspensiondestravaux du 22 novembre1965au 23 mai 1966.AinsiI'ann€e1966verrauniquementen ddcembre1966,I'ouverturede la chapelledesmalades,au 5e 6tagedu pavillonC, suitee desndgociationsserr6es avecle minist0redela Sant6, I'am6nagementd'une chapelle,si petite soit-elle,€tant exclue des pour la constructiond'un h6pital.Cettechapelle subventionsaccord6es estenfinconstruited la grandesatisfactionde touset I'inaugurationqui en est faite le 7 ddcembre1966constitueune belle paged'histoireau chapitrede la compassionfaced la souffrancehumaine. En 196'l, les divers servicesdu pavillon B occupentprogressF vementles 6tages: 402 Ouverturedu pavillon B 1967,avril: Centraled'entretienm6nager,2e itage f967,ao0t: Servicealimentaire,2e el:ge St€rilisation centrale,3e €tage Serviced'urgence,ler 6tage Cardiologie, 3e 6tage Aum6nerie,3e 6tage Oxygdnothirapie, 3e itage Magasinscentralis€s, pavillonA, ler itage 1967,septembre: Midecinehommeset femmes,4e€tage Chirurgiehommeset femmes,5e6tage 1967,novembre: Psychiatrie, 6e etage Cependant, ctst un hdpitald'unecapacite de303litsqui estouvert i la population,le l0 novembre1967,fin destravauxdeconstruction. Et c'estun hopitalneufet non un agrandissement de I'hopitalde 193| . d ce moment-ci.Lesplans Une premiiremiseau point s'impose originauxportentla capacitdde I'h6pitalneufa 400lits,maisil s'agit lesailesadditionnelles devants'intdgrer alorsd'un agrandissement, a l'hdpitalde l93l que I'on espireconserver. Toutefois,au coursdes travauxde constructiondu pavillonD d'abord,ensuitedu pavillonA et plustard du pavillonC, il estapparu impossiblede sauverI'hdpitalde l93l de la ddmolition,suited une Les expertisemendepar les ingdnieurs Jean F. Gagnonet Associ6s. basesde l'ddificede l93l ne peuventsupportertrois etagessuppldmentaires.De plus, les ajustements au niveaudes planchers,des installations de plomberie et d'ilectricit€ devenant si difficiles et tellementco0teux,qu'il estdeciddde d€molirI'hdpitalde I93| pour y construire, au memeendroit,le pavillonB. quelestravauxont etdsuspendus Rappelons le-22novembre1965, suitea uneintervention du ministredela Sant€,M. EricKierans,sousle gouvernement Lesage,revenuau pouvoir aux electionsde 1962. MonsieurMorisette,redlualorsddput6,estdevenuministred'EtatIe2l janvier 1965. En effet,le22 novembret965,MonsieurEric Kierans,ministrede la Sante,par I'interm6diaire de son sous-ministre le docteurLaurent Lizotte, fait transmettresur place,au Conseild'administration de I'hdpital,un "ultimatum"de cessation destravaux.Les400litsplanifi6s depuisle ddbutdestravauxen 1960,sont maintenantreconnustrop et le ministrede la Santddemanded'arretertemporairement Clev6s la construction,pour une pdriodeind€terminie,afin de permettrela r€visiondestravauxqu'il restei compliter. L'annoncede cettedecisionfait I'effetd'une"bombepolitique", 6crit I'UniondesCantonsde I'Est.Les Chambresde Commercedes quatrevillesrdunies: Victoriaville, Warwicket Arthabaska, Princeville. formentun comitdspdcialchargdd'assurerune6tudeobjectivede la question.Un memoire.r6dig6de la fagonla plusrationnelle possible et par lesChambres brillammentargument6, est pr6sent€ de Commerce qui r6clamentdu Gouvernement les 400 lits de I'h6pitalrdgional, promispar le MinistreCouturierdu temps. 403 En dernidreanalyse, lesexcavations du pavillonB, qui font I'objet du pr€sentlitige, 6tant termin6es,et tous les servicesdiagnostiques, pour un hopitalde 400 therapeutiques et auxiliairesayantet6 rdalises lits, I'administration de I'H6tel-Dieuproposedansun mdmoirebien documente, de recevoirdansleslitsqu'onveutabsolument couper,des maladesen soinsprolongds,pour lesquelson manquede ressources dansla rdgiondesBois-Francs. Mais on rdalisetrCstdt queCestbien pluspour le Gouvernement que unequestiondconomique et financidre pour 16pondre de planification n6cessaires aux besoins! desressources L'embargoest maintenutel que prdvu lors de l'ultimatumdu 22 novembreI965. En 16sum6. la r6visionexig6epar le ministdre de la Santdsoustralt au total97 lits sur les400prevus:70 lits,dont64 de sallespouradultes aux 7e et 8e dtagelau 9e etage,la coupurede 27 lits de p€diatrie pour cohabitation comprenddeschambres enfants-parents, deschamquelques privdes bresd'isolement, chambres et unesalled'enseignement cliniquepour les6ldvesinfirmidres. Suite i une directiveantirieuredu ministCrede la Sante,une ddcisiona dejd€td prised I'effetd'affecteruneunit€de I'hdpitalaux pour psychiatriques, soitle6eA; le6eB seraamdnag€ soinsdesmalades lessallesd'occupation th€rapeutique la cliniqueexternepsychiatrique, et les bureauxde l'6quipemultidisciplinairetravaillanten psychiatrie. Une partie des surfacesplanifidespour le servicede I'alimentationest aussiretranch€e des plans,laissantun espaceinoccup€le long de I'AvenuedesErables. Cettesoustraction des64 lits de sallesdu pavillonB constitue encoreaujourd'huipour I'H6tel-Dieuun probldmedefonctionnement et de manquee gagnerimportant, face e la r6partition des lits pour qui pr6voitquelesdeuxtiersdeslits d'un I'Assurance-hospitalisation, hopital doivent€tre des lits de salles.Cetteproportionn'dtantpas puisqu'onseretrouveen 1967avec64 litsdesalles sur303lits, respectde, pergussurla location soit moinsde I /3, il s'ensuitquelessupplements privdeset semi-privees sontde beaucoupinfdrieurs d ce deschambres qu'ils devraientetre. L'H6pital ne pouvantrdpondred la demande en lits de salles,leschambres originaled'hospitalisation de la clientdle priv6eset semi-priv6es desmalades sansque sontmisesi la disposition escomptd. I'on puisseen percevoirIe suppl€ment Aux 6lections du 5 mai 1966,I'UnionNationaleprendle pouvoir, avecI'HonorableDanielJohnson,commepremierministre;M. Roch Gardnerest6lu dipute du comtdd'Arthabaska. La r€visiondes plansest completde.L'Hdtel-Dieu est autorisCi terminerIa construction destravauxa lieule23 deI'h6pital.La reprise mai 1966par le retourau travaildesouvriersde la firmede J. Robert No€l pour la construction dessix 6tagesdu pavillonB. prennentfin le l0 novembre1967.Ils Lestravauxde construction ont co0t€au totalla sommede I | 012446,00 et $ y comprisI'iquipement le mobilier,de m€meque les travauxde ddmolitiondes anciennes batisses. Le financement en a dt€assurede la faconsuivante: (l) l bid..Etrtslinanciers 1969,6tatno9. det'H6telDieud'A habtsk!ru3l d6c€mbre 404 3 6missionsd'obligations,s6riesA, B, C Subventionsdu Gouvernementdu Qu6becSubventiondu Gouvernem€ntF6d€ral- 8 630125,00 $ l 710100,00 $ 822466,67 $ I I 1 6 26 9 t . 6 7$ Tout au coursde cettelonguep€riodede construction,on procdde au fur d I'ouvertureofficielledespavillons,et parfoisdesd€partements, et e mesurede leur livraisonau propriitaire, puisqu'ils'agit,dansbiens des cas, d'un transfert des servicesde I'ancienhdpital dans le neuf. Chacunede cesinstallationsdevientI'occasionde rdviserlesmethodes de travail et le fonctionnementdes services.De plus, cestransferts progressifsconstituentune invitation A attendrepatiemmentson tour, le tempsdevantun jour mettrefin aux multiplesprobldmesrencontr€s en coursde construction. Toutefois,SoeurKirouac terminantun mandatde six anscomme i la fin d'ao0t 1965,on d6cidede proc€der,le sup6rieure-administratrice 27 ao0t,i la bin€dictionsemi-privdede l'entr€eprincipalede I'h6pital, stationnement, enpresencedes membres du pavillonC etdesterrainsde des Conseilsgendralet provincial des ReligieusesHospitalidresde et Saint-Joseph de Montr6al,deM. leCu16WalterHouled'Arthabaska desaumdniersdeI'hopital,desmembresdu Conseild'administrationde de la construction,architectes, I'h6pital,de l'6quipedesprofessionnels ing6nieursetentrepreneur, du Comit6exdcutifduBureaumedicalet des membresde la Direction. A cetteoccasion,on poseofficiellementla pierreangulaire,b6nite le 5 ddcembre1959,d I'occasiondu 75eanniversairede fondation de I'H0tel-Dieu. Cettepierretdmoigne,encoreunefois, de la foi et du couragede la vaillanteSoeurKirouac i r6aliser,contreventset maree,cet imposant idifice hospitalierde la r6giondes Bois-Francs. L'HonorableAlbert Morisette,ministred'Etat.aidede Monsieur Elphdge Manseau,contremaitredes travaux, scelle dans la pierre commdmorativeun tube de cuivre contenant le procds-verbalet quelquessouvenirsde l'€poque.Lesouvriersde la firme J. RobertNoel procddentd la mise en place de la lourde pierre, sur la fagadede I'hopital, d gauchede la porte d'entree. MonsieurI'abbdGermainRouillard, Ier aum6nierde l'HdteF Dieu, pr6sidela cdr€moniedeb6n€dictiondu hall d'entrdedu pavillonC et desterrainsde stationnement. Le d6voilementdesdeuxfresquesmurales,r6alisationdesAteliers ClaudeThdbergede Montrdal, offertespar le Bureaum6dicald I'issue desfOtesdu 75eanniversaireen 1959,s'effectuedansle hall d'entr€ede I'hopital,en presencedu DocteurLaurentDuval, directeurmddical,et du Bureaumddical,de Son du Docteur FernandPlante,vice-prdsident M. RobertNoel, de Me Raymond Honneurle maired'Arthabaska, et desautresinvit6s. Beaudet,prdsident du Conseild'administration, En f6vrier 1965,L'Union desCantonsde I'Est publiedansson sur le 6dition du l7 fdvrier,un excellentreportagephotographique nouvel h6pital: les unit6sde soins,I'obst6triqueet la pouponnidre,les 405 L'Honoruble Albe Mortssene avant h mise m phce de la piene anguloirc. et la soinsintensifs,la radiologie,la pharmacie,la centralet6l6phonique centralethermique,les Iocaux administratifs,bref, tout I'hopital en opdrationen 1965. Ce reportagespecialest commandit6par lesautorit€sciviles,par les industriels,lescommergantset hommesd'affairesde la r€gionet les professionnels,entrcpreneurset sous-traitantsde la construction. Grdced la collaborationdu Journal "L'Union", nousreproduisonsici unephoto tirdede cereportagequi fait partieintdgrantedesarchivesde I'hdpital.(l) La visiteofficielledu nouvelhopitala toutefoislieule 26 novembre 1967,une fois les travaux du pavillon B terminds. Cejour-li,l'HonorableJean-Paul Cloutier,ministredela Sant6du Qu6bec,en compagniede Monsieur Roch Gardner,d6put6d'Arthabaska,de MonsieurHermanFournier,presidentdu Conseild'administration, de SoeurJeanne-ManceBertrand,supdrieuredesReligieuses d'Arthabaska,deSoeurClairePerreault, Hospitalidresde Saint-Joseph directriceg€ndrale,et de Monsieurle docteurLaurentDuval, directeur midical, font une visite officiellede I'h6pital. (l) L'Union desCrntons de I'Est, 17 f6vrier 1965,pp. 25 i 38. q6 Voici l'aquipe technique rcsponsable de la constructiott du |aste (or plexe hospit a lier que tepftsente I'H6tel-Dieu: d? gauche d droite, M. Ldo S(hort.t, inginiet professionnel, coordonnoteut des tru\'auf,', M. Antoine L. Auger, archit?.te, M. Maurire Boileau, assistant-ar.h[tec!e, M. J.-Robe ^'oel, entreprcneurgdnital, M. Jacques larasse, i,tgdnieur-.onseil en ileuriciti de la lirnp Paqu?t & Dutil. Une tourn6edesdiversdepartementsde l'hdpital esteffectudeavec beaucoupd'int6r€t par les invit6s.L'Honorable Jean-PaulCloutier se dit 6merveill6de Ia disposition des lieux. de I'aspectfonctionnel du milieu et de I'accueildu personnel. Au coursde la confdrencede presse.d laquelleM onsieurle ministre Cloutier se pr€te avec amabilitd. il ddclarequ'il est dans I'optique du ministere de la Sant6 de voir I'H6tel-Dieu d'Arthabaska devenir un hopital rdgional. lequel serait un apport important pour les petits hOpitaux satellites. La visite de l'hdpital et Ia confdrencede presseterminees.les visiteursse rendentau salon. ou les attendentles membresdu Conseil d'administration. la Direction et les m6decins-chefs de l'h6pital. Un d€licieuxbuffet froid. pr6pa16par I'dquipedu servicealimentaire.est servi avec tout le decorum requis en la circonstance. Tout le monde est d Iajoie devant la rdalisationconcrdteque nous avons ld sous les yeux. Si nous jetons un bref regardsur les difficultds qui furent la monnaiecourantede cesann6esde construction.et qu'en meme temps nous admirons ces pavillons spacieux qui abritent maintenant maladeset services.nous alons t6t fait de ressentirarec fiert6 la joie des realit6s p16sentes.Et cette joie est d'autant plus profonde qu'intensesfurent nos inquidludeset lourds nos souciset nos probldmes. Demain nous rdsene beaucoup d'espoir. Car dans cet h6pital magnifiquequi estn6tre.il 1 a placepour touteslesbonnesyolontdsqui. nous le souhaitons.continueronta former cette longue et forte chaine de collaboration et d'entraide. essentielleir I'organisationet au bon fonctionnementd'une institution hospitalidrede telle en\'ersure. 401 n g ffi;f;r is -rtg[!|; ri !r o:E * n '[il Itl:l! !t !l iiiil Ir[!tr r qqtri L'hdpitol de 1967, Avant de tourner la dernidrepagede cetteann€e1967,voici un relevddesactivit€s,tir6 du rapportHS-l de cet hdpilal,qui n'a cess6 d'accroitrelesservicesrendusd la population,tout en parachevantles travaux de la construction. 408 Trbleau VII RELEVEDU PERSONNEL ET DESACTIVITES DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA POURL'ANNEESETERMINANTLE 3I DECEMBRE1967 PERSONNEL M€decinset dentistes 40 T.C. T.P. 2t't 2tl l0 l0 Unit6sde nursing* Adultes et Nouveau-n€s Administration du nursing I Salles d'opdration Sallesd'accouchement Serviced'urgence Centralede distribution II l0 Servicessp'6ciaux Pharmacie Laboratoires 8 22 20 Radiologie PhysiothirapieConsultationsextern", Oxy96noth6rapieCardiolosie Autres servicessp€ciaux - o 8 2 68 Senicesg6n6raux Archiveset bibliothdque midicaleAdministration96n6rale Alimentation Blanchissage Servicedu lingeEntretien menager Fonctionnement de I'installation mat6rielle Entretiende I'installationmatdrielle- Groupesprofessionnels ou techniques Di€t€tistes Archivistesmddicaux Techniciens de laboratoiresTechniciensde radiologie Physiothdrapeute Pharmaciens TOTAL 468 55 l7 9l 52 149- 5 I I 7 16 l l0 2 3 l0 5 I 2 I 686 62 * Ce personnelcomprend toutes les cat6gori€sau nursing: infirmidrcs,auxiliaires, aides-malades. Dudricultrices. 409 Etudirnts(es) 6Dves-infirmieres 7 EBvesgarde-maladesauxiliaires9 en radiologic et stagiaires Etudiantes TOTAL I7I Activit6shospitslihes CaDaciteen lits (adulteset entants)Beiceaux Mal&deshospitatis6s Malades externes Nouveaux-nds Journ€esd'hospitalisation Total des -Interventionschirurgicales 303 32 'l^'l-6-9. t9 924 887 74 959 922 5 512 (l) (l) H6tcl-Dieud'Arthabaska,Ar.hlves' Formulc HS-I, I I avril 1958,pour fann6c1967' 4!0 AUJOURD'HUI. . . 1968- 1984 4ll AUJOURD'HUI. LES HOSPITALIERES D'ARTHABASKA Aujourd'hui,c'estmaintenant! C'estcettep6riodede 1968e I984, qui estsi pr€sente e touset a chacunde nous,quenouscroyonspouvolr nousinspirerdu Livrede Josui,au chapitre4,9endisant:"Lespierres sont la encoreaujourd'hui". "Josuifit dresser douzepierresau milieudu Jourdaine I'endroit oir lcs pretresqui portaientl'archede I'alliance avaientmisles pieds. et ellesy sontjusqu'ecejour".Jos4,9 hospitalier Oui. l'6tablissement de I967,formi desdiverspavillons A, B. C. D, E. F. figurantautantde pierresi la mdmoiredesbAtisseurs pourla de cette6poquepassi lontaine,estlejusqu'ecejour.Il constitue, population des Bois-Francs,un magnifique ensemblede services adaptesaux besoinsdu milieu:un centrehospitalierr6gionalconsqui tdmoigne, tammenten recherche, d n'enpasdouter,a I'occasion de cette anndecentenaire.d,UN SIECLE DE PRESENCE ET DE PROGRES,thime choisiparle Comit€centraldesf€tesdu Centenaire pour celdbrerd la fois dignementle PASSE, le PRESENT et L'AVENIR de I'H0tel-Dieud'Arthabaska. NousvoudrionsbriCvement, telleune r6trospective animie,faire sed€rouler,sur I'Ccrande nos souvenirs,les6vdnements marquantsde la viede I'Hotel-Dieu depuis1968d aujourd'hui,laissant d'Arthabaska chacuni sespropresriflexions et i sonanalysepersonnelle desfaitsqui y serontrapportds. Pour ce faire.nousverronsd'abordseprofiler lesgrandsmoments de I'ivolution de la Communaut€des Religieuses Hospitalidres de pendantcet aujourd'huid'unequinzaine Saint-Joseph d'Arthabaska, d'annees. qui ont fagonndI'aujourPuis,nousrappellerons les6v€nements d'hui de I'H6tel-Dieupendantcette p6riode,puisqu'auxyeux du Seigneur,mille anssontcommele jour d'hier. 4t3 "Oui, mille ans, e tesyeux, sont commehier, unjour qui s'enva, commeune heurede la nuit", Ps 89,4. Nous savons que depuis 1949, lors de la fermeture du noviciat d'Arthabaska, le nombre des Religieusesn'a fait que diminuer d'annde en ann€e;quelques soeurs de Montrdal y sont venues,certainespour un s6jour de quelquesann6es,mais la mort venant par ailleurs nous en ravrr plusieurs. ll n'y a plus de nouvelles recrues, quelques ann6es mdme avant 1968. Le tableau VllI qui suit nous fait voir le nombre des religieusesde I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska, par d€cade,de I884 d 1983.Ces chiffres parlent par eux-mCmes. TableauVlIl N o M B R E D E R E L I c I E U S E SD . A R T H A B A S K A P . A R D E C A D E .D E I E 8 4A t 9 8 ] 1 8 8 4 | 894 t 9 0 4 l 9 l 4 1924 t934 1944 1 9 5 4 t964 t974 r98l E I 3 2 ll ! I 2 TOTAL 5 tl t0 3 t2 3 8 28 2l tl t5 8 l9 24 7 5 I t0l 10 l 24 5 62 56 62 56 39 2 lt0 ,r8 39 Depuis 1968,deux communautdslocalesdistinctesregroupent, sousle m€metoit, les religieuses d'Arthabaska:la Communautdde la R6sidence desReligieuses Hospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska et la Communauti desSoeursde I'Hotel-Dieud'Arthabaska. - d'ArthaHospitaliiresdeSaint-Joeeph La r6sidencedesReligieuses brskg La rCsidence desReligieusesHospitalieresde Saint-Josephd'Arthabaskaoccupele MonastCreconstruiten 1938,dont fintirieur a etd plusieursfois modifii pour r6pondreaux besoinsnouveauxdessoeurs et i de meilleuresconditionsde sejouret de travail pour cesdernidres. La R€sidence estentour6esur trois cOt6sde magnifiquesparterres, possedantdes arbresprobablementcentenaires, commela fondation elle-m€me.Une magnifique statue de saint Joseph, don fait par Monsieur Louis Caron, architecte,lors de la constructionde I'hopital de 1885,y tient uneplaced'honneur,de m€mequecellede Marie-Reine 414 du Monde,irigie, commeon l'a vu, en 1955;unecroix blancheet la petitechapelledu souvenir.constituentlesreliquesdu premiercimetidre remplacepar la crypteen 1938. desreligieuses, Depuis I968 i aujourd'hui,la Communautid'Arthabaskaest heureuse d'accueillirles soeursqui reviennentde "mission",soit de Saint-Jirdme,de I'ErmitageSaint-Joseph, de Hauteriveou de Montrdal. En septembre1968,avant Ia formation de la Fraternit6,la de SoeurJeanneR€sidence compte50 soeurs,sousla responsabilit€ ManceBertrand,sup€rieure, assist6e d'unConseillocalformddequatre membres. De I969 d I976,SoeurAngiline Martel devientsupdrieure de la Communautd,suiteau retour i Montrdal,pour maladie,de Soeur Benrand; Soeur Martel sera remplac€epar Soeur Jeanne-Mance MadeleineDesfoss€s de 1976i I982 et, depuis1982,SoeurLiliane Hospitalidres P6loquinestresponsable de la R6sidence desReligieuses qui compteau ler juin 1983,32 religieuses dont la de Saint-Joseph, moyenned'Ageatteintle chiffrerespectable de 73.8ans. Lrs soeursaindes viventd la R6sidence desjoursmarqu€s au sceau de la sdreniti,chacunepartageantson horairequotidien,selonses Rienne capacites, entrela priire et I'aideauxservices communautaires, les laisseindiff6rentes:leur famille, la Congrdgation,les maladesde I'hOpital. Elles s'intdressent. su out par leurs DriCres.d la culture des vocations,aux besoinsde I'Egliseuniversilleet aux changements auxquelsdoit s'ajouterleur HdteFDieudans le systdmeactuelde distributiondessoins. DepuisI'ann6e1973,la Communaut6 s'associe avecbonheuriune oeuvrediscrdte, celled'accueillir au 4e6tagede la r€sidence, desdames pensionnaires qui partagentd la fois la viede pridreet plusieursactivit€s par cepartageest communautaires Le bonheurressenti desreligieuses, sansnul doute rdciproquepour lesdeux groupesconcern€s. En juin 1983,cespensionnaires sontau nombredecinq,d fairepartieintdgrante de la familledesHospitalidres d'Arthabaska. jubilairesde25e,de 50e,de De 1968d I983,plusieurs cdlCbrations 65eet m€mede 70ede consdcration ont apport6de lajoieet religieuse autantd'occasions exceptionnelles de resserrer lesliensfraternelsqui nousunissenttoutes,en tant qu'HospitaliCres, tout en exprimantde plus en plus cordialement que chacunedesJubilaires I'attachement conservetoujours d sa famille. Lors de cesf€tes,prdpariesavec soin et celdbr€esavec toute la dignit€qu'ellesmdritent,"nos MCres"desConseilsgCndralet provincial nousfont I'honneurde leur prdsence, de m€meque plusieurspr€treset amisde la Communauti,ainsique lesfamillesdesJubilaires. L'histoire conserveprdcieusement, comme desjoyaux inestimables,le souvenirde cesjours heureux,t€moinsdu d€vouement de ces religieuses d I'oeuvrehospitalidre de leur vie, I'Hotel-Dieud'Arthabaska,et symbolenon moins touchantde leur attachemente h Communauteoui estdevenueleur famillede or€dilection. 415 Soaur No'lla SoeurGroda Morchand, A son 70eannit'e*aire de Prcfession rcligieuse' Veillette,sup. prot., Pirc A. Mercier' aum6ni'r' 4t6 HOMMAGE A NOS JUBII,AIRES DE VIE RELIGIEUSE DE t963 i t983 l5-09-68 0646-70 06-06-70 2045-'12 2045-72 0l-09-73 OIrJD-73 0l{9-73 0149-73 0149-73 2149-14 2149-'14 2149-'14 2l-09-74 3148-75 07-12-75 1642-76 1642-'16 1642-76 2746-77 l7{9-78 1149-78 1149-78 1749-78 1749-'78 l5-09-79 1549-19 0644-80 16{S-81 1649-81 1649-81 1744-82 1744-82 l'144-82 l'144-82 1744-82 1744-82 05-03-83 0543-83 l7{9{3 I7-09-83 SoeurYvonneTherrien SoeurPhilomCne Cloutier SoeurClaireLebel SoeurMathildeSimoneau SoeurFlore Prince SoeurCratiaMarchand SoeurMarie-Zelpha Prince SoeurM.-LouiseDesrochers Lavigne SoeurGermaine SoeurIsabelle Rodrigue SoeurMarieJanelle SoeurBernadetteLavallie SoeurMarie-AngeTellier SoeurMarie-AngeBrunelle SoeurAngdlineDubois SoeurAuroreLambert SoeurLaurettePrince SoeurBertheLambert SoeurAugustineLaram6e SoeurL€onaDancause SoeurYvonneTherrien SoeurJeannetteCarrier SoeurRosildaHoule SoeurAlma Talbot SoeurEvaSivigny SoeurJeanneVerville SoeurEmCrenlienneLavigne SoeurPhilomdneCloutier SoeurYvonneFrechette SoeurMadeleine Proulx SoeurLucienneLeclerc SoeurMdthildeSimoneau SoeurClaudiaTrottier SoeurJulietteMercier SoeurAngelineMartel SoeurAlice Lalibertd SoeurC€cileMercier SoeurGratia Marchand SoeurRose-de-LimaMarchand SoeurYvonneTherrien SoeurMarie-ZelphaPrince 50ans 6Oans 50ans 50ans 50ans 60ans 60ans 50ans 50ans 25ans 60 ans 50ans 50ans 50ans 60ans 50ans 50ans 50ans 50ans 50ans 60ans 50ans 50ans 50ans 50ans 50ans 60 ans 70ans 50ans 50ans 50ans 60ans 60ans 50ans 50ans 50ans 50ans 70ans 50ans 65ans 70ans 4l'l pendantcettep6riode,la mort estvenue,trop Malheureusement, Cesd€partspourIeciel souventhelas,nousravirdessoeurstrdschdres. se font, en gdndral,suite i un s6jour plus ou moins prolongdd avec sontI'objetde soinsprodigu6s oi nossoeursmalades I'infirmerie, qui en sontrespontant par lesReligieuses tendresse et compassion, et attentifse adoucirles desplusd€vou6s sablesque par un personnel qui confi€es. celles leur sont souffrances de d sont d6c6ddes Nous avonsvu qu'en mai 1949,48 religieuses Arthabaska. A la fin de 196?,ellessontau nombrede73et enavril 1983, on en comptel0l, cequi fait 28 d€cdspendantcettedernidrepdriode. Qu'il noussoitpermisde rappelerici d tousceuxqui Iirontcescent de rappelerlesnomsde cesvaillantes ansde I'histoirede I'HOtel-Dieu danslelieudu repos6ternel, qui ont,commecellesqui lesontdevanc6es danslajoie offerte I'oeuvrede I'Hotel-Dieule meilleurd'elles-m€mes, lesmalades". du don total au servicede "nos seigneurs MEMOIRE A LA DoUcE ET REGRETTEE DECfD6ESA ARTHABASKA DESRELTGIEUSES DE 1968A t9E3 SoeurPulchCrieCroteau (Marguerite-Marie) Pellerin SoeurMarie-Anne l5 janvier1969 14 septembre1969 SoeurVirginie Robichaud Laramde SoeurJeannc 8 octobre1969 SoeurveroniqueMartin 8 f€vrier1970 9 f€vrier I9?4 SoeurEva Pellenn SoeurClaireLebel 21 aoit 19'14 Brunelle l2 novembre1974 SoeurMarie-Ange Dancause l4 janvier1975 SoeurEugCnie 4 f|vrier 1977 SoeurAnnetteHoule SoeurMarieJanelle 9 juillet 1977 2 septembre1977 SoeurBernadetteLavall€e Dubois SoeurAng€line l7 juin l9?9 4 octobre1979 SoeurVal€daTrottier(Olier) Dion 25 mars 1980 SoeurCorinne 1980 SoeurJeanne-R osePerreault l8 dCcembre 2 nai l98l SoeurReginaDesharnais SoeurAurore Lambert 28 mai 198| Laram6e 4 juin l98l SoeurAugustine SoeurPhilomgne Cloutier 7 juin l98l Lavigne 29 octobrel98l SoeurGermaine 23 janvier 1982 SoeurMarie-LouiseDesrochers SoeurSimoneVerville 5 mars1982 SoeurLaurettePrince 3 avril 1982 30 mai 1982 SoeurMariaCagni ll ao0t 1982 SoeurLucienneLeclerc Tellier l2 janvier1983 SoeurMarie-Ange Marchard 28 avril 1983 SoeurRosede-Lima ll avril 1968 418 80ans 73ans 75ans ?6ans 93ans 8l ans 82ans 73ans 72 ans /J ans 86ans 75ans 86ans 69ans 76ans 66ans 85ans 78ans 83ans 96ans 79ans 82ans 67ans 82ans '12 ans 72ans 87ans 77ans 'RlP1, .t4 rtd La crypte des Religieutes- Elles reposentdans la crypte, oir il nous fait bon de penserque depuisle premierdepartpour la patriecdleste en 1901,petiti petit,la Communautede la terre va rejoindre celle qui se forme autour du Seigneur,parmi ceux et c€llesqui, en son nom, ont donn€ii boire un verred'eaud celui qui avait soif et pans6celui qui €tait bless6. - La FraternitddesReligieusesHospitaliar€sde Saint-Josephd'Arthrbaskr Le 12 octobre 1968,il y a formation d'un sous-groupecommunautaire d I'intCrieurdes Hospitalidresd'Arthabaska:en seDtembre 1969,nousobtenonsdesSufrrieuresmajeures le statutd'uneiommunaut6 localedistincte,sousle nom de Communautddes Soeursde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,appe16e "Fraternit6". Le but de I'ouverturede la Fraternitdestde permettreaux Soeurs qui travaillentA I'h6pitalunemeilleureint6gration dela viereligieuse et communautaired leur vie apostolique.Nous vivons,dansI'Eglise,le renouveauapport6par VaticanIl, et I'on cherche,e cettepCriode,des communaut€slocalese "dimensionshumaines",regroupCesautour d'un projet apostoliquecommun.Pour nous,ce seral,H6tel-Dieu,cet h0pital qui subit destransformationsprofondesdanssesstructureser son fonctionnement,cet hopital qui commande.de la part des Hospitaliires qui s'ydivouent,uneunitddepens6e et decoeurquela vie en fraternitdne peutque favoriser SoeurClaire Perreaultest sup€rieurede la nouvellecommunaut€ localede 1968i 1978.La Fraternit€n'estpaspropriitaire deslocaux qutlle occupe,elle paie des frais de location, pour une partie A la R€sidence des Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph et pour une 419 las pleftet de lhapitat de 1665. autree I'Hotel-Dieud'Arthabaska.CeslocauxsontsituesdansI'hopital de 1885;la porte d'entr6eactuellea remplaceunefen€trequi voisinait les deux autres de cette 6poque, facilement identifiablesdans le sousbassement solidede pierresdeschampsquiconstituela fagde de la Fraternit6.Les Hospitalidresde la Fraternit€s'honorentd'occuperla partie la plus historiquedu premier h6pital, sauv6edes d6molitions successives survenuesau cours descent dernidresann6es. Il est donc vrai de dire, avec Josu€,"les pierressont la encore pas de I'Alliance conclueentre le aujoud'hui". Ne tCmoignent-elles qui Hospitalidrcs dc Saint-Joseph Seigneuret toutescesReligieuses s'efforcentdttre, dansson Eglise,despierresvivantesi la louangedesa gloire! Au fur et i mesurede leur misei la retraitede I'hopital,lessoeurs vingt Compos6ede demandent,eng€neral,leurtransfertAh RCsidence. et une soeursen octobre 1968,la Fraternit€compteactuellementsept membresdont 4 sont e h retraite, tout en exergantdes fonctions Enevoles, soit e I'hopital ou i la Rdsidence;deux sont responsables d'un serviced'6coutet{l6phonique anonyme,Tel-Aide Victoriaville, depuisson existenceen septembre1977;I'uneestdirechiceg€ndralede I'hopital. de la De 1978a 1981,Soeur GeorgetteDussaultest responsable Fraternitd.En 1981,Soeur Claire Perreaultest nomm6ed nouveau Depuisla formationde sup€rieure,t6chequ'elleassumepr6sentement. la Fratemit6en 1968,touteslessoeursdu groupefont partiedu Conseil Iocal.Touteslesddcisionsimportantesseprenantencoll€gialitd,cestyle de gouvernement appellela participationet favorise,i n'enpasdouter, un plus grand sentimentd'appartenance au groupecommunautaire Au fil desquinzeann€esdtxistencede la Fraternit6,lesSoeursont elles continudi parfaireleur formation personnelleet professionnelle; ont intensifieleur vie fraternelle,suitei VaticanIl, pour un tdmoignage 420 plus vivant de leur joie de vivre ensemhlela pratique des conseils I'organisationde la vie de pridres,de loisirset d'activit6s 6vang€liques; s'adapteaux besoinsdu groupe,de fagond rdaliserla plus apostoliques giandeunit€ possibledansla vie de chacuneet danscelledu groupede qu'ellesconstituent. religieuses I-e 8 fdvrier 1970,la Fraternit€celdbreavecjoie les25 ansde vie religieusedes SoeursTh6reseet Claire Perreault,ainsi que Claire Meioche,f€te i laquelleparticipentaussiSoeur Marcelle Pellerinde Hauteriveet de loin SoeurEstelleBreton,alorsde serviceen France.En novembre1975,SoeurJacquelineGagnonf€terad son tour sesnoces d'argentde consecrationau Seigneur. Le 16 f6vrier 1976,nous c6l€bronsdignementles nocesd'or de Soeur Laurette Prince;enjuin 1982,cellesde SoeurC6cileMercieret I'automne1983verra le Jubil€ d'or de Soeur BertheLafontaine. Toutescescel€brationsse font conjointementavecles religieuses le localesfraternisantensemble lesdeux communaut€s de la R6sidence, plus souventpossible,dansla joie commedansla peine,puisquetoutes constituentla grandefamille des Hospitalieresd'Arthabaska' ks Soeursde la Fratemitecherchenrtoujoursd vivreensemble'le possible.le "Voyezcommeils s'aiment"de I'Evangiplus concrdtement ie. Leur travail apostoliqueest,commeen 1968,soutenupar cetid6alde qui a Jisus commesourceet commebut ultime,dansun vie consacr€e, contexte bien diff6rent c'est certain, mais avec le meme souci de rCpondre,avec tendresseet compassiontoujours, aux besoinsdes pauvreset desmaladesqui constituentle champapostoliqueconfi6aux de Saint-Josephd'hier, d'aujourd'hui et de ReligieusesHospitaliCres demain. La preparationdesFdtesdu Centenairesefait conjointemententre localeset l'Hdtel-Dieu,et Cestmerveillede voir lesdeuxcommunaut6s manifest6spar cespionnidres,pour que soit I'intdretet I'engagement c6l6br6eavecsplendeurI'Oeuvrede leur vie, I'H6tel-Dieucentenaire 42r AUJOURD'HUI,L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA C'estbien le tempsde redireici, encoreune fois, avecJosu€:"Les pierressont li encoreaujourd'hui". Oui, le nouvel h6pital, termineen I967, a exig6de tous, pendant et la determicette derniered€cennieet demie,i la fois la souplesse nation, la prudenceet le risque,la confiancemutuelledansI'affirmation des diversit6s,puisquenousassistonsentre 1968et 1983: - i I'organisationscientifiquede I'hOpital; - d son intCgrationA h communaut€; - d la mise en place d'une organisationadministrative locale et rCgionale. Le but de toute organisationestde rialisercettetransformationdu mili€u hospitalier,dansle meilleurintCretdesmaladeset de tous ceux qui travaillent dans I'Hdtel-Dieu, lui-m€mepartie d'un vaster6seau r€gionald'etablissements de santeet des servicessociaux. Ce sera donc sous cestrois prioritds que nous retrouveronsles ivCnementslesplus marquantsde l'€volutionde I'HoteFDieu,pendant cet aujourd'hui de t968 i 1984. r L'orgrnisaiion scientifiquede I'hdpital Nousavonsrrupendantla periodede 1947i 1968,plusparticulidrementdanslesanndes60, I'organisationscientifique,sousla responsabrlit€ du Bureaumidical et sousla directiondu DocteurLaurentDuval, directeurmddical,se concrCtisepar la formation desd6partementset services, selonla Loi desH6pitaux de I962et lesRiglementsadoptdsen 1969pour lbpplication de cetteLoi. L'adoption de la Loi de I'assurance-maladie en 1970,la Commission Castonguay-Nepveu et son rapport sur la Sant€ et le Bien€tre social,publii en 1971,I'entr6een vigueurde la Loi sur lesservicesde sant6et lesservices sociaux(bill65,ch.48)le 24 d6cembr€ 1971,puisle Regbment qui en d€coulele 8 novembre1972,la Loi du Code des professionssanctionneele 6 juillet 1973,la Loi 27 sanctionnCe en decembre1981, enfin de multiples autres l6gislationssont venues, depuis 1960, accel€reret chambarderle processusd'organisation 422 scientifique; le plus souvent, les milieux de sant6, et plus particuliirement les membres de la profession m€dicale, ressentent un profond malaise d'adaptation d tous les 6chelons de leur fonctionnement. L'Etat s'organise.Le maladeest devenupersonnede droit, c'estla piriode qui peut etre qualifi6ede pdriodede priseen chargeprogressrve par I'Etat des serviceshospitaliersau Qudbecet au Canada. C'est ainsi qu'en entrant dans I'histoire desannCes,1968-1984,nous observonsle retrait des religieuses, de la propridt6 ou de I'administration des institutionshospitaliCres. en mCmetemps que nous constatons que I'oeuvrede suppleancede I'Eglisea fait son temps. Nous citerons, d ce sujet, le Docteur Paul David, directeur des servicesprofessionnels, le C.C.P.C. trouve, cette annee une place dans un article intitu16"Valeurs et m€decines": "Un Etat providencedemocratiques'est cr6i qui dirige les aspirationsd'unesociit6 d partir desbesoinsmat€rielset iddologiquesdes individusqui sont scs6lecteurs."(l) A I'automne 1972, les Conseils rdgionaux de la Santd et des Servicessociauxsont formds.Les 6tablissements de la rdeionsdesBoisFrancs,qui travaillent ddpuis plus de dix ans avec les f6pitaux de la r€gions des Cantons de I'Est - Sherbrooke, plus prdcisement avec le C.P.S.S.C.E.(comitd de planificationdesservicesde sant€desCantons de I'Est), r6gion 05, sont transf€rds, avec ceux de la r€gion de Drummondville, d la r€gion administrative04, Trois-Rividres,sousla responsabilit6du Conseil regional de la Sant€ et des Servicessociaux M. Pendant les dix premidresann6esde fonctionnementdu CRSSS04, la Directrice g€ndrale de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska fait partie, d deux reprises,du Conseil d'administration, d'abord de 1972i 1975 puis de 1977 i 1981,ayant assum6 la prdsidencede cet organisme pendant les deux dernidresanndes.Suite d I'adoption de la Loi 27 en 1981,un m6decinreprdsenteles Conseilsdes m€decinset dentistesdes centres hospitaliersde la rdgion 04 au Conseil d'administration du CRSSS{4. Le Dr Jean-Marie Bolduc, p6diatrede notre hOpital,aura €t6 le premier midecin de la rdgion 04 d occuper ce poste. L'int€gration de la rive sud du Saint-Laurent fait continuellement I'objet de revendicationsde la part desdirecteurs et du corps m€dical des I'objet de revendicationsde la part desdirections et du corps m6dical des souci recherchd,tant de la part du CRSSS{4 que des €tablissements, d'en arriver e un partage equitable des ressources mat6rielles et financidres des budgets alloues pour cette rdgion 04, par le fait que la rdgion administrative 04 constitue, aux yeux d'un grand nombre d'organismes et de gestionnaires, une r€gion superficielle, dont les limites ne sont pas ddfinies en fonction des habitudes et des besoinsde la population qui la compose. (l) Paul David,cc. M.D., Sante,Maladie:humanisme et spiritualitd, 6 - Yrleun ea pp.28-33,avril 1983. m6d6cine, 423 o Par aillcurs, malgrd cet 6tat de fait. I'organisationscientifique reussitd progressera I'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Nous reverrons.dans de I'organisationddpartementale. et. en un prcmiertemps.I'achevement secondlicu. la misea jour dc la technologiemddicalepour rdpondreaux qui sesontjoints e besoinsnouveauxet plus diversifiesdes spdcialistes I'equipc m€dicale.pcndant cette periode. . l,'Achivementde I'organisationd6panementale est passi C'est ainsi qu'un contrat de servicesm6dicauxsp€cialis6s avec fc Centrc hospitalier u niversitairede Sherbroo ke le 12 juin 1974, it I'effct de mieux r€pondreaux besoinsde servicesde la population des Bois-Francs.en assurantune meilleurecomp16mentaritd et coordination des serviccsentre les deux institutions concerndes:ce contrat comprcnd des servicesprofcssionnelsportant sur lessecteurssuivants: anatomo-pathologie.m6decine.p6diatrie.obst6trique.chirurgie pour les servicesultra-sp6cialisds.( I) Enfin, au 28janvier 1977,aprdsplusde deux ansd'effortsconcertes entre les parties,un contrat d'affiliation est signeentre I'Universitdde Sherbrooke.Faculti de Mddecine.et I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska.pour la formation des futurs mddecins:stagiaires,interneset r6sidents. Chaqueann6e,prdsde cent6tudiantsen m6decinefont un sdjourde quelques semainesi quelques mois dans les divers dipartements cliniques de notre centre hospitalier: mddecine,obstitrique-gynecopddiatrie,psychiatrie. logie, anesthdsie-rdanimation. Le Docteur ClaudeRichard,chefdu D6partementde midecine,est nomm6 par I'Universiti de Sherbrookeau postede coordonnateurde I'enseignementm6dical dans notre hopital, le l2 d6cembre 1978; quatorzem€decinsy possCdent en 1982-1983un statut de professeuri temps partiel: charg6s de cours, adjoints ou agr6g€ d'enseignement clinique, dans le cadre de cette affiliation avec I'Universitdde Sherbrooke. Depuis plusieurs annCesdijd. trois journ6es m6dicaleset scientifiques se tiennentannuellementdans notre centrehospitalier,gracee la participationconjointe desmddecinsde I'H6tel-Dieu et de conferenciers invitis de l'extirieur, des grands h6pitaux universitairesde Sherbrooke,Quibec ou Montrdal. Cesjourndesmidicalesont unfranc succCset elles constituenl un puissant stimulant pour toute I'6quipe midicale d une pratique de qualit6, i la fine pointe des dernidres dicouvertesscientifiouesdans ce domaine. A travers les l€gislationssuccessives, cit6esplus haut, vot€ese un rythme essoufflant, les Conseils des m6decins et dentistes du Qudbec s'adaptentplus ou moins positivementi ces nouvellesstructuresqui le-urapparaissentle plus souventimpos€es,sansdialoguev€ritableentre l'Eta( et les Fdd€rationsqui les repr€sententcollectivement. Le 3 octobre 1980,suited la prisede retraitedu Dr Laurent Duval, le Dr Claude Bridre,qui assumedepuisun an lesfonctionsd'adjoint au (l) Cenrrehospitalier Cliniquede I'Universitd deSherbrooke et l'Holel-Dieu d'Artha(1974). baska,Conlrrt dese icesinle enule lerjuin 1974,annexe 424 D.S.P.,est nommdau postede directeurdesservices professionnels. Une adjointeadministrative entreen fonctionsen 198t . L'6quipede la directiondesservices professionnels accomplitun travailexieitionnel pour la directionet le supportadministratif,requisd la bonnemarche du Conseildesmddecins et dentistes et desescomit6s, eti I'orsanisation scientifique de l'hOpital. Suite A un mandat,queI'on considdremal difini au chapitre48, le Conseilconsultatifdu personnel cliniqueest plut6t inopdrantdansle centrehospitalier.Desmodificationsi ce chapitreayant6tdapportees par la Loi 27, notammentaux fonctions d6voluesau Directeur des professionnels, services le C.C.P.C.trouve,cetteann6e,uneplacedans l'organisation scientifique, en collaboration avecle Conseildesmddecins et dentistesde l'dtablissement. Au chapitredesrdalisations,pendantcettepdriode,nouspouvons soulignerI'implication socialedu corpsmidicaldeI'HOtel-Dieu, lorsdu changementdevocationensoinsprolong6sdeI'Hdpital Sainte-Anneen 1968,de I'admission,la m€meann6e,desmedecinsdecethdDitale notrc Conseildesm6decins et dentistes et,plustard,en 1972,pouil'obtention decentlitspour malades d longtermei Victoriaville, cequi donnealors d la r€giondesBois-Francsun centrehospitaliermoderneet bienadaptd aux besoinsdesmaladesen soinsprolongds,I'actuelCentrehospitalier des Bois-Francsde Victoriaville. A la fin de la pdriodeprdcidente,soit cellede 1947e 1968,nous avonsvu, au rapportannueldesactivit€sau 3l d6cembre1967.quele corps m€dicalde I'H6tel-Dieud'Arthabaskacompte40 mddecins et dentistes. La m€mesourcede r€fCrences nousfournit, au 3l marsI983,quele Conseildesm6decins et dentistes estform€de84mddecins, 8 dentisies et 4 pharmaciens. De plus,il compte7 mddecinshonoraireset l5 membres conseils en h6matologie,mddecinephysique, niphrologie, neurochirurgieet sant€communautaire.(cf TableauIX) L'organisationm6dicalepar d€partements et servicess'estimplantdeprogressivement pour donner,ercettemCmedate,la rdpartitiondes m6decins et dentistes actifs,selonle tableausuivant.( l) 425 Tsbleru lX REPARTITIoNDEs MEDECINSET DENTISTES ACTIFs PAR DEPARTEM ENTET SERVICE A U 3 I M A R S1 9 8 3 Ddpartements/services Nombrede m6decins et dentistcsactifs I Anesthdsie-rdanimation * Biologiem6dicale - Anatomo-pathologie - Biochimie - HCmatologie - Microbiologie t Chirurgie - Chirurgiegdndrale,thoracique, - vasculaire,plasiique - Ophtalmologie - Oto-rhinoJaryngologie - Orthopddie - Urologie ' Chirurgiedentaire * Gyndcologie-obstdtrique t M€decine - MCdecine interne * Mddecincg6n€raleet - Soins prolong€s r Mddecinepr€ventiveet hygidnepublique * M€decinenucl€aire t Mddecinephysique * P€diatrie-pouponnierc * Psychiatrie ' Radiologie TOTAL: 5 I (l) a) (l) b) I 3 3 3 I E 3 38 I 2 (3)c) 5 3 g2 Ldgende: t Ddpartement. mddical - Servicem6dical a) Servicedirig€ par un biochimiste,B.Sc. d€jiLau nombredesp€diatres b) Pediatre-hdmatologue, c) Les orthopddistessont responsablcs de ce ddpanement (l) Rapport annuelde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,3l mars 1983. 4:26 . Ls misei jour de la technologiem6dicrle On sait que l'organisation scientifique d6partementale ne saurait €tre possiblesansle soucide I'h6pital d offrir unegammecompldtede services cliniquesde qualit6a h populationdesservie et i demeurerle plusA jour possibleau chapitrede le technologie m€dicale. Nous venonsde voir que l'organisation ddpartementale estbien implant€eet que I'H6tel-Dieur6pond,en g6ndralet d'une fagon g€nirauxet spdcialis6s satisfaisante, i la demandeen services d'un centrehospitalierde soinsdecourtedur6esp€cialis6s, pour la r6giondes Bois-Francs. Au chapitre d'une technologieappropri6e,jusqu'd cesdernidres anndes, lesdquipements acquispar I'hdpitalpendantlesann6es19641967,d la dernidre 6tapedela construction, suffisent a la demande dans l€s d€partementset servicesmddicauxutilisateurs. L'arriv€ede nouveauxsp€cialistes dansles diversdepartements cliniquesappellentles€quipements requisd une pratiqueripondant aux besoinsde I'heure.C'est ainsi que dds 1971,des moniteurs cardiaquesde chevetavecconsolecentralede controle sont installesA I'unit6 des soins intensifs,pour quatre lits affect6saux soins coronarlens. Suite e une directive du ministdre des Affaires socialesde transformerI07odu total deslits deshopitauxde 300litset plusen lits pour lesservicespsychiatriques, d la dernidrephasede la construction de I'h6pital,a I'automne1967,une unitdde 34 lits estalorsam6nag6e pour assurercesservicesd'une fagon adequate.Le 6eB est construit pour repondre aux besoinsdes maladesexternes,sous forme de cliniques externespsychiatriques,de locaux d'occupationtherapeutique et de bureaux pour les membresde I'dquipemultidisciplinaire: m6decins,travailleurssociaux,infirmidres,ergoth€rapeutes, etc. Le d6partementde psychiatrieouvre ses portes en 1968,avec l'arriv6edu Dr Louis Voyer, psychiatre,sousle moddlede I'iquipe multidisciplinaireavec Mme Louise Ricard-Lavoie,pour le service socialpsychiatriqueet M. RogerLaplantepour le servicede psychologie. Le 6eF, de l'ex-pavillondesinfirmidres,estoccupi par le centrede jour psychiatrique depuis1979. En 1976,des besoinssont i combler au d6partementde la radiologieet deslaboratoirespar I'acquisitiond'appareilsplus moderneset plussophistiqu6s; I'achatdedeuxappareilspouranalysespr6cises dansles laboratoires de biochimie,en 1976,lamiseen fonctiond'un appareilpouranalyses en himatologieen 1979, de la formulesanguine h reorganisation de deux sallesde radiologieen 1976et 1980 constituentun progrdsnotableA I'organisationm6dicalede cesdeux dipartements diagnostiques de I'hdpital. De nouveau,en 1976,uneautredirectivedu ministdredesAffaires socialesobligeleshdpitauxde 300lits et pluse regrouperlesmaladesen soinsprolong6s dansuneunit6appropri€e i ccttefin. C'estainsiquele 4eB €st ouvert i cesmaladesau coursde 1977et que, grice ii diverses subventions du Fdd6ralet du CRSSS{4,un projet"Pleinsoleilsurnos ain€s"permet,le 9 novembre1978,I'ouvertured'uneannexequi offre aux 30 b6nificiairesde cetteunit€deslocaux16oondantd leursbesoins 427 sp6cifiques, entermesd'occupationth€rapeutique, deservicesreligieux, dansuneatmosd'accueilaux familles,de repaset de loisirs-ddtente, phdrefamiliale,s'iloignantle plus possible que du styleinstitutionnel nousrappellequecette I'on veut iviter. Une plaquecommdmorative le Dr Georges-E. Roy,qui salleestdidi6eau doyende nos m6decins. celdbreen 1977,sesNocesd'or de pratiquemidicalei tHotel-Dieu d'Arthabaska. Un personnel de soinsinfirmiersy dispense lesservices requis,avec la collaboration desautresprofessionnels de l'6quipeinterdisciplinaire: mCdecins, aumdniers, 6ducateurs spdcialis€s, dansle respect et la dignit6 poureuxun milieu r€ellement de chacun,pourquecetteunit6devienne apportentchaquejouri de vie et de sijour. Une trentainede bCndvoles ces b6n6ficiairesIa chaleur de leur gratuiti et de leur divouement procurenti "nos inconditionnel. Lesaum6niers du service de pastorale qui ainds"le r6confortde leursvisiteset descel€brations liturgiques, constituenldestempsforts au seinde leur vie, qui risquesanscessede se transformer en solitude. Le I4 mai 1979,on assiste e I'ouvertureofficielle,dansle service d'oto-rhinoJaryngologie, pour d'unecliniqued'audiologie-orthophonie le dipistag€ et le traitement des lroubles auditifs, touchant plus particulidrementles enfants. Le dipartementde m6decine-cardiologie procdde,le 20juin 1979,ir I'ouvertureofficielled'un laboratoired'ivaluation cardiaqued I'effort par I'installation d'un tapisroulant;la misesur piedd'unecliniquede v6rification de I'entraineur 6lectrosystolique,pour le contrdle des maladesporteursd'un appareil"pacemaker" a lieu en janvier 1982. Dr ClaudeRichord au cours de fCvohut lon cardiaquedun nolade ou topis toulant, 19E3. Dansle dCpartement d'obstdtrique, la chambredesnaissances est ouverte en mars 1980 pour ripondre i une demanded'un certain nombre de mdres qui desirent vivre cette experienced'une fagon 428 naturelle, un peu comme d domicile, mais i proximitd des services hospitaliers,qui peuvent€tre requis au cours de I'accouchement. Le l6 ddcembre 1981. on voit enfin aboutir les ddmarchesde quelquesann6es,d I'obtentiondesressources financidres,pour I'ouverture dans le departementde radiologied'un serviced'ultrasonographre (6chographie),devenuurgent de r6pondreaux besoinsd'une clientdle, obligdede seddplacervers lesgrandscentreshospitaliersext6rieursd la 16gion. En 1982,avecl'accordde touteslesinstancesconcerndes, le Conseil d'administrationdecrdtecomme priorit€ num6ro I la rdorganisationdu serviced'urgence.L'ouvertureofficielledes nouveauxlocaux, pourvus de toutes les installationsmodernes.a lieu le l3 ddcembre1982d la grande satisfactiondes b6ndficiaires,des mddecinset du personnel soignant. Une attention particuliCrey a etd apport€e au niveau de I'accueil,de I'intimit€ des b€ndficiaireset des familles,le tout dans un continuum fonctionnel des soins dispens6spar l'€quipesoignante. Une \alle de (onsultatktn A furgen(e, 1982 En j u in 1983,I'h6pital fait I'acquisition d'un appareilpour 6lectroenc6phalographie.dans le ddpartement de m6decine, et sous la responsabilitdop€rationnelled'un techniciensp6cialis€en la matidre. CettenouvellepiCced'6quipementdiagnostiqueemp€cheraIesd6placements des maladesvers les centresde I'ext6rieur. L'automne 1983verra enfin se r6aliserI'ouvertured'un d6partement de mddecinenucleaired Arthabaska,ce mode d'investigationqui utilise une trds faible quantite de substancemarqu6e par un radioisotope permettant de faire l'6tude physiologiqueet morphologique d'un systdmeou d'un organedu corps humain. Il s'agitd'une sp6cialit€ ieune et en Dleineevolution. 429 La poursuitede ce dossier,ouve en 1980,aura exig€beaucoup d'€nergies, de disponibilite et surtoutunefortedosededdtermination, aux diffdrentesitapes de son cheminement,tant de la part des administrateurs et midecinsde I'Hotel-Dieuque des permanents du CRSSS et des membresdes diversescommissions administratives, par cettedemandejug€e prioritaireentretoutesdepuistrois concern6es ans. Signalonsenfin pour terminer ce chapitre de I'organisation scientifique de I'Hdpital,que le mois de juin 1983a I'honneurde recevoirsuccessivement Ia visiteofficielledu Dr LaurentLizottede la Corporationprofessionnelle desm6decins du Qu€becet celledu Dr EtienneSiroiset de Mme JeanneRivarddu ConseilCanadien d'AgrCmentdes Hdpitaux. Nous sommesfiersde pouvoirciter,en guisede conclusion aux effortsconcert€s detoutenotreiquipem6dico-administrative, I'opinion non 6quivoque de cesdeuxorganismes, charg6s de s'assurer du respect de normes de qualit6, pour les meilleursservicespossiblesaux bdn6ficiaires de notre centrehospitalier. Le 27juin dernier,ledirecteur g6neral adjointdu ConseilCanadien d'Agr6mentdes H6pitaux,Dr JamesH. Murray. €crit au Docteur qu'il se fait un ClaudeBridre,directeurdes servicesprofessionnels, grandplaisirde prdsenter a I'Hdtel-Dieud'Arthabaska un temoignage d'excellence i I'occasiondu Centenairede l'6tablissement. Nous citeronsce t6moignage: ".,, C'esten 1953que I'hdpital participapour la premiCrefois au programmed'agrdmentde la "Joint Commissionon Accreditation programme qui en 1959devintla responsabilit6 of Hospitals", du Conseilcanadiend'agr€mentdesh6pitaux.Cetteparticipation dureencoreaujourd'huiet d dateI'h6pitalregutun totaldedouze visitesd'agrement.Aprds la visite initiale en 1953,I'h6pital fut visitdpar le docteurJ.J.Laurier,en 1954.Lesvisitessubsdquentes prirent place en 1957(docteurLanglois),1960(docteurW. Cormier),1963et 1966(docteurR, Gatien).1969(docteurM. (docteurG. Desrosiers), Gingras),1972, 1975(M. Jutras,madame T. Ton That), 1979(docteurG. Roy et madameS. LalondeDesjardins) et la plusr€cente tout derniCrement enjuinI983.Cette longuehistoirede visitesd'agr€mentattestede la hautequalitddes soins fournis par I'hdpital et de son souci de rencontrer les exigences du conseil. L'H6tel-Dieu d'Arthabaskap€ut €trejustementfier de la grande considdrationdont il iouit ..." g€n€ralde la Corporation Pour sa part, le Pr€sident-secr€taire professionnelle des mddecinsdu Qudbec,le Dr AugustinRoy nous adresseune lettre des plus 6logieuses,dont nous reproduisonsicr int6gralement le contenu: 430 "L'H6tel-Dieu d'Arthabaskas'appreteA c616brer le cenrenairede sa fondation.Je m'associe i toute la populationqui, d cetle occasion,I'assurede sa vive reconnaissance et lui offrtdes voeux. Un sidclede servicesaux malades,ga semesureplus en organisa_ tton,en travailet en d€vouement de gdnerations d'hommes et de femmes qui ont fond€,batietdiveloppdcette institutiodessentielle dans notre rdseaude soins. Mais au surplus,c'estavec une grandefierti que je veux ici t6moignerde I'excellence des soinsde santi offerts par l,H6telDieud'Arthabaska qui a suivile ryrhmeaccClCrC desprogrisde la sclence loul en assuranlla plusgrandeaccessibiliti ddsservices de santeJ'offre mesplusvivesf€licitationsaux mCdecins, i tout Iepersonnel de I'hdpitaler a h popularion qui conrribue d Iedivelopperpar sa haute et ligitime apprdciation.Je fais les voeux tesplus sincires pour que le deuxiCme sidclequi ddbuterdalise encorelesgrandes promesses de I'H6tel-Dieud'Arthabaska.'. - Le temoignaged'appriciation de ces deux organismesaccreditds dira aux g6n€rations futures de midecins et d'administrateurs que les efforts conjug6s de tous permettent d'espdrer pour I'avenir, non seulementle maintien de cette note d'excellence.mais desprogrdsplus sensiblesencorepour I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska. . L'int6gration de I'Hdtel-Dieu i la communautd Conscient de I'influence que peut apporter I'intdgration d'un hdpital i la communaut€ qu'il dessert et e la participation de la population au fonctionnement et au ddveloppement d'un centre hospitalier regional, I'Hotel-Dieu d'Arthabaska cherche,plus particuliCrement au cou$ des dix dernidres annies, i favoriser li meiileure concertation possible avec la communautd, par desefforts d'intdgration au milieu, de fagon i developper le sentiment d'appartenanci pour I'institution, qui n'a d'autre raison d'Ctre que de servir d,abord la population des Bois-Francs. C'est au cours des multiples conflits de travail, qui secouentIe riseau hospitalieri compterdesann€es'65.et plus speciaiement celuide treizesemainesde I976, que subit I'HOtel-Dieud'A;thabaska,que nous constatons,avec plus d'dvidenceque jamais. combien la population assisteplutot passivemente cesretraits desservicesm6dicaux, auxquels elle a droit. Cette piriode douloureuse de I'dti 1976. et les Dertubations ressenties dans Ie milieu par la suite.sont encoretrop ricentespour que nous pulsslons en tlrer, croyons-nous, des legons objectives. Nous laisseronsau recul du temps-lesoin de faire son oeuvre, d ce chapitre des relations de travail entre I'Etat-employeur et les salarids des iecteurs publics et para-publicsau Qudbec. Quoiqu'il en soit, lesLigislations hospitalidres, en vigueurpendant cette p6riode, font appel d la participation populaire poui I'administration des 6tablissements,soit par I'dlection de repr6sentants des 431 soit par l'obligationpour les citoyensau Conseild'administration, institutionsde tenir une sdancepubliqueannuelled'information,soit encorepar la possibilit€pour les usagersde ddposerdesplaintesau Servicedes plaintesdu Conseilr€gionalde la Sant6et desServices sociaux,qui a, entreautres,pour missiond'informerla populationsur sesdroits et de d6fendresesinterCtsen faisantlesrecommandations et au Ministre. e I'itablissement concern6 appropri€es C'est ainsi qu'en juin 1978,le Conseild'administration,sur de la Direction du centrehospitalier,d6cidede recommandation sur enadministration commander uneetuded unefirmede consultants approprieesd la missionde les orientationset recommandations I'hOpitalet a son 6volution. le22mars1978.Confidea Le rapportfinaldecette6tudeestdepos6 lrine D6silets-Malouin et Louis Beaudryde Gram Inc. de Montrdal. de quelques membres du Conseild'administration avecla participation a pour but de rdpondre.facee cette et de la Direction.cetterecherche questionde I'ouvertureou de I'intdgrationde I'HOtel-Dieue la quelesconseillers exprimentd majeures communaut€. A deuxquestions peu presen cestermes: o Conscient quedoit in6vitablement exerceren matidre du leadership de son importancedans la r€gion, de santd un etablissement peut-iltraduireIesouciqu'il a commentI'H6tel-Dieud'Arthabaska de I'implicationde la populationdansson 6volution? . A I'heureactuelle,quelleestla perception. ou quelssontle degr6de satisfactionet le desir d'implicationde la populationdes BoisI) Francsfaceaux services offertspar I'H6tel-Dieud'Arthabaska?( a cesinterrogations du A I'effetde fournir une reponseadequate €lales auteurssoulignentles m6canismes Conseild'administration, bor€spar I'Hdtel-Dieu,en plusde ceuxprevuspar la Loi, A cechapitre de I'implicationde la population.Ils sontau nombrede cinq. . Le servicedesb6n€voles, en fonctiondepuisjuin1975,qui compte danstrors prdsde 80 paticipantes, et dont lesactivitesseregroupent la boutiquedu cadeauqui assureI'independance secteurs diff€rents: et I'organisation financidredu service,I'accueildes bdndficiaires pour lesmalades e ou de typeoccupationnel d'activit€sr€cr6atives long terme. . Le comited'humanisation quiexistedepuis dessoinset desservices, 1974,est formd de membresdu personnelet de cinq personnes avecles ext€rieures d I'hOpital. Ce comit6travaillepar sous-comit6s d faired suivants, en vuede recommandations mandatssp6cifiques la Direction ou au Conseil d'administration.Mme Germaine prdsidente. Garanden est la premiCre - lesconditionsde s6jour; - le r6le de l'€quipemultidisciplinaire; - I'approche au mourant; - la productiondu feuilletd'accueilet d'apprdciation desservices. sa popuhtion at (l) Gram Inc., Les se ic€sd€ S!nt6 de ls R6gion des Bois_Frencs, tH6tel-Dieu d'Arthrb.sta. f6vrier l9?9. pp. I et 2. 432 I l-a prisence d'un porte-paroledes maladesqui a comme fonction exclusivc d'etre i l'6coute dcs malades et de leurs i^_iii"r,'"rr reccvanl leurs plaintes et en faisant des suggestions pnu, t"u|, rCglcmcntauprdsdes autorit€s concernees. o L'aidc aux maladesatteints de cancer par la creation d,un fonos sp6ciatappc16,,FondsCcrtrude I_emay,,.aaministJ ;;;;;;;;,6 conjoint formd dc membres de la famille f_.rnuy J"-qJqu., personncsde l'hdpital. "i l-a rccommandationnumiro 2 du rapport prdcitd .- . invite le Conseil d'adminisr rarione developpcr uneplusg.i,io. plg.."l" a. i;H;,i;i;, o ArrnAnaskadans son milieu par la mise en place de micanismes. particulidrementurilcs a cetre fin, et que t,etablissementp;;;;'-;" sirieusc considdration. Voici donc ,bridvement les principalcs interventions ax€es srrr I,,ouverlurc de t'hdpiral a la com m unauti depuisldtude de ce rapporiin t919. la Conseil d'administrutioh des Ddna,oles en Ig6J. . I'action des b€nivoless'estintensifiiet au 3l mars 19g3,le servicc b€nevolehospitalier compte120membres Ieur, A?Uor_ oentjescadresde 1979.Lesb6nivoles ""tiuire, offrent"tdeI,aide personnalisee un accueilgratuit et ellessemanifestentde fagonpl; eh p€riodedesF€tesaupris desmaladestrospitaliseJ. ".;;;; L.r;;1";;r;, sorns.protonges et lesenfantsde la pddiatriesont|,obietd,uneDlus grande. prioccuparion de la part dei binivolesa. f.ndpitaf-Oeiui, sa rondatron.le Servicebendvole hospitalierestadministrdpai un Conseild'administrationde r I memui"s.t-. p.;;il;;';;;;jj;"-" €t€MadameJeannineSt-pierreet la presiaentiactueitelsiM;;;;" Lise Montcalm; 433 l'utilisation des media d'information. dans le but de faire connaitre aux citoyensle rOleet la vie de I'hopital, a produit pendantI'ann€e l98l - grace i la collaboration de Cablevision Nationale de pr€sent6ed la Victoriaville une sdriede I3 dmissionst€l6vis€es, population. sous la responsabilitede Madame Hildne Girard, relationnisted I'h6pital; lesjournaux locaux et r6gionauxpublient des reportagessur I'ouverturede nouveaux servicesd la clientdle; le comitd d'humanisationdes soins et servicesremet, depuis 1979, une pochette d'information e I'intention des b€ndficiaires;des formulesd'6valuationdessoinset servicessont utilis€esdanstous les d6partementsde I'hopital. Le comit€ actuel est pr6sid€par Soeur Th€rdsePerreaultet il d6cideen 1982-1983d'axer sesprioritis sur I'accueilaux bdn6ficiaires,les conditionsde s6jour,de transfert,de congi deshospitalisdsou desbendficiairesdesservicesambulatoires et, par voie de consdquence, les personnesqui lesaccompagnentou leur rendent visite. Il existeprdsentementsix sous-comit€s: . Accueil des maladeset des visiteurs . Condition de s6jour a Accompagnementdu mourant e Evaluation des soins et services . Integration des familles . Equipe de pastorale le postede porte-paroledu maladeestdevenuceluide protecteurdu malade,mettant I'emphasesur I'information i donner aux malades et aux famillescroyantavoir €t616sds dansleursdroits, dansle but de les aider i sortir positivementde cetteexpdrienced'hospitalisation, dans un environnementque l'on cherchepar tous les moyenspossi bles d rendre plus humain; au cours de I'ann6e1982,suite a I'adoptiondelaLoi2T, un comit€ des b6n6ficiairesesi form€ selon les normes pr6vuesi cette loi; il est sous la pr€sidencede Madame Louise Laflamme, bdn6vole de I'hdpitalet il sedonnecomme priorit6 la sensibilisation aux familles des b6n6ficiaireshospitalis€s d I'unit€de soinsprolongds.Il publie d cet effet "Le Journal aux Familles" qui constitue un instrument pr€cieux d I'atteinte de I'objectif fixi; nous avons vu que les aumdniers offrent aujourd'hui r€gulidrement e ces b€nificiaires des servicesspirituelsadapt€si leursattenteset que les bdn6volesy sont par leur action qui estdesplus bin€fiquesi de plus en plus prdsentes I'endroit de ces malades: o grdced I'obtentiond'une subventionfdddraleet ii la faveurd'un parrainageassurdpar le Club Lions de Victoriaville, un projet "Environnement-Santd" offre,depuis1982,sur le terrainde I'h6pital, uneairede ditenteen pleinair aux maladeshospitalisds; . descoursadaptdssur I'approcheaux mourants,Iessessions offertes par le ministCredes Affairessociales"L'espoir,c'estla vie" et plusieursactivitds, visantla qualitedessoins,I'approche desb€n6ficiaires.I'am6liorationde I'accueil,de la qualite de vie, de la sdcuritdet santdau travailsont offertsau personnel; . un colloqueregionala lieulesl2et l3 novembre1982surle concept et I'organisationdessoinspalliatifs,i offrir aux maladesi la phase 434 terminalede leur maladie.Ce colloqueveutpermettreaux particF pantsd'appronfondir "Vie et Mort" et il estorganisd leursconcepts par le servicedessoinspalliatifsde I'HdpilalRoyal conjointement Victoria de Montrdal,le servicede I'Educationaux adultesdu CEGEP de Victoriaville.I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaet avec la participation desBois-Francs deVictoriaville. du Centrehospitalier offrentuneexcellente couverture ks journauxlocauxet regionaux qui r6unitplusde400participants au MotelColibri e cet€venement L'Union desCantonsde I'Estconsacre i cecolloque i Victoriaville. unepartieimportantede sonidition du l6 novembre1982,sousle on parlede mort, maisbien titre: "Une exp€rience bouleversante; plusencore,de vie".(I ) La Tribune,pour sa part, titre son article:"L'dvenement aura des suite"(l).C'estainsi qu'aprdsune ann6ed'implantationd I'Hdtelpersonnelet professionnel Dieu d'Arthabaska,916ced I'engagement d'une €quipede recherche en soinspalliatifssousla directionde MadameGermaineGarand,le CentreMarie-Pag€, du nom de la fondatricede I'hdpitalde 1884,verrale jour en septembre 1983. Le hnancement de ce projet,pour la p€riodede sonimplantation, estassuripar uneaidefinancidre de centmilledollars( 100000$) de la Congr6gationdes Religieuses Hospitalidres de St-Josephde Montrial, sensibilis6e e cetteoeuvrehumanitairepar la directrice g€neralede notreh6pital,qui voit par cegesteun hommagetangible et permanentd Mire Marie Pagi, et une consecration e "nos Seigneursles malades",dans la tendresseet la compassion,qui caract6riseront ceuxet cellesqui auront le priviltge d'€treau service desmaladesde cetteunit6. Lors des f€tes d'ouverturedu Centenairede I'H0tel-Dieu,on procederad I'inaugurationde ce nouveauservicee la communaut6: un servicemCdicalet humanitaire,un servicede prdsence, d'accompagnement,de soulagement de la douleur,d'aide aux familles pasld lepointculminantdecetteprdoccupation concern€es. N'est-ce qu'a I'Hdtel-Dieud'offrir desservicesadequatsaux plusndcessiteux toujours desmalades,i ceuxpour qui I'actede mourirdemeurera personnel,m€mes'il doit etre v€cuen institution; . la FondationHdteFDieud'Arthabaska: parmi lesmoyensprivil6giis par I'h6pitalpour fournir unemeilleureint€grationau milieuet pour I'accroissement du sentimentd'appartenance des citoyens vis-d-visleur hopitalr6gional,la FondationH6tel-Dieud'Arthabaskafigure,sanscontredit,au premierranget c'estpourquoi nous pour la fin, cettejeunehistoirede la Fondation. avonsrdserv€, Cetteinitiatived'unefondatione I'H6tel-Dieu,nousla devonsd la prCoccupation d'un grouped'hommesd'affaireset deprofessionnels de la region, sensibilisispar un ancien pr6sidentdu Conseil d'administrationde I'Hdtel-Dieu,Monsieur Herman Fournier, industrielde Daveluyville. (l) L'UniondesCantonsdc I'Est.mardi.16novembrc1982. (l) La Tribune,Sherbrooke, 14novembre1982. 435 Au cours de 1979, il est apparu aux promoteurs de la future fondation que trois facteursbien identifi6sexigeaientcette ddmarche: o I'arrivdei notre hOpitalde nouveauxm€decins,dans un contexte 6conomiquequi ne laissegudre pr6sagerla possibilit6d'un essor dans lessecteursactuelsd'activiteset encoremoins le d6veloppement de nouvellesdisciplinesm€dicales; r les difficult6s d remplacer les dquipementscliniques existants, la plupart datent des annies 1964-1967,lors de la construclion de I'hdpital actuel; . les carencestechnologiqueslocalesqui obligent la population d des ddplacementsvers d'autres 6tablissementhospitalierseloignds de la r6gion. C'est pourquoi la Fondation H6tel-Dieu d'Arthabaskaestofficiellement cr66ele 20 ao0t 1980a desfinsbien pr€cisesded€vcloppement. . Ouverture de nouveauxsecteursdiagnostiqueset th6rapeutiques et am6lioration des secteursexistants; . Projets de recherche; . Programmesde preventionet readaptation; La Fondation a son si€ge social e I'H6tel-Dieu, qui en assure, depuisjanvier 1982,le secr6tariatet les affairescourantes,tellesles relationsavec les administrateurs.les membres,les donateurset le public. Les dons faits d la Fondation viennentde quatresourcesdiffdrentes: - L'€vdnementpublic annuel en est d sa troisiCmeann6e. 24 avril l98l: un ler t6l€-radiothonest tenu sous la prdsidence de M. Ald6e Demers de Tdl6bec.Trois-Rividres:I'animationest assurdepar M. Pierre Bruneaude T€ld-Mitropole, Canal I0, de CablevisionNationale et de C.F.D.A., rdseaudes Appalaches. La coordination est confi€ed Madame H6ldne Girard du centre hospitalier, aidde d'une €quipe d'une centaine de b6n6voles. L'6vdnementse tient au Carrefour des Bois-Francs. 23 avril l9E2: un 2e tdle-radiothon est pr6sid6 cette fois par Madame Girard et M. BenoitR heaulta titre d'adjoint,a nouveau avec la collaborationde Pierre Bruneau.de la t6l6visionet de la radio localeet r€gionale,et d'une€quipede nombreux b€ndvoles; le til6-radiothon se tient, comme le premier, au Carrefour des Bois-Francs. 13 mai l9E3: un radiothon organisi et diffus€ sur une base rdgionale par C.F.D.A. Victoriaville, C.J.A.N. Asbestos et C.K.T.L. Plessisville, sousla directionde M. FranqoisBastienet de toute son 6quipe,est transmisdirectementdu hall d'entr6ede I'h6pital. L'iv6nement est sousla prisidenced'un administrateur de la Fondation, M. Raoul L'Heureux de Warwick, et de M. Bertrand Rivard, de I'H0tel-Dieu, qui agit comme adjoint au pr€sidenten assurant la coordination de toute I'operation,qui prend la forme d'activitesmultiples:racquetball,bingo, tirelires, d6p6t bancaire aux CaissesPopulaires Desjardins, Rdtisserie Saint-Hubert, Roulethon-don,etc,; 436 Une souscription dite des"nomssp€ciaux"faiteen 1981,pour troisans,par MonsieurlejugeClaudePinard,aid6d'une€quipe d'hommesd'affaires,remporteun franc succdsdds la premitre ann€e;c'estI'annde du lancement, on d6sireuneFondationnour I'Hdtel-Dieud'Arthabaska; Les nombreuxdonsoffertsen coursd'ann6epar despersonnes soucieuses d'aiderla Fondation,soit par don personnel ou par legstestamentaire ou autre; - Lesdonsfaits e I'occasion de ddcis.aue ce soit danslessalons fun6rairesou directementau secretiriatde la Fondaiiond I'Hdtel-Dieu. Lorsde I'assembl€e defondationenaoot | 980,I'object if fix€pourles troisansestde 500000$. Au 2l juin 1983,lesfondsaccumul€s sonl d'un montantde30000$ de 6308l8,00$ sanscompterla promesse faite par les Elansde VictoriavilleInc. pour I'achat.au coursde I'ann6e1983,d'un appareild6tecteur de surditdchezlespersonnes souffrantde problemesaudilifs. Au chapitrede I'aidefinancidre apporteepar la fondationii I'Hdtelquela Fondationn'utiliseque Dieujusqu'i cejour, il fautsouligner Nous mentionnons les int6dts pergussur les placements. avec gratitudelespremiers gestes genereux decetteequipedevolontaires, associee detrCsprdsaudiveloppement deI'H6tel-Dieu, cesdernidres anndes. En 1981,50 000$ pour I'additiond'un transducteuriibalayage sectoriel en radiologie; d I'appareild'6chographie - En 1983,32 000 $ pour I'ouvertured'un serviced'ilectroencdphalographie en medecine; - Encoreen 1983,unesubvention de l2 000$, r6partiesur deux ans,pour un projetde recherche cliniquesur I'obdsit€par une iquipe interprofessionnelle du centrehospitalier; - L'automne1983permettra,il semblebien,d la Fondationde supporterI'Hdtel-Dieupour I'ouverturedu nouveaud6partement de midecine nucldaire,en comblantune parlie de la carencefinancidrequi resteraaprdsI'octroide la subvention statutairedu CRSSS{4. Me Jules Allant. prisidcnr dc la Fondoti('n H6tel-DiH! d Arthaha\ka, dcpuis 1980. 431 Le premieret pr6sidentactuelde la Fondationde I'HOtel-Dieu d'Arthabaska estMe JulesAllard,C.R. de Victoriaville, qui figure au premierrang des requdrants de I979 avecMonsieurHerman Fournieret DocteurClaudeRichard. A I'occasion du radiothonde 1983,le l3 mai dernier.on assiste au ddvoilement de I'Arbredesdonateursde la FondationHdtel-Dieu d'Arthabaska, que I'on installed une placed'honneurdansle hall d'entr€e de I'Hopital.Tdmoindu dynamisme desorganisateurs etde la vitalit€desnombreuxdonateurs, cetarbresymbolique constitue I'hommage de I'Hdtel-Dieud tousceuxqui croienti la Fondationer qui en favorisentI'expansion, puisqu'avec desmilliersde citoyens, ils ont pos6un gestequi d€montre,selonle slogandu radiothonde 1983,que pour eux,"Mon h6pital,c'estprimordial". . La mise en placede structureadministtatiyes Septembre 1964voit la formationdu premierconseild'administration de I'Hotel-Dieud'Arthabaska. suite nousI'avonsdit auchaoitre pr€cedent d I'entrieen vigueuren 1962de la Loi des Hdpitaux. Le premierpr€sident, Me RaymondBeaudet deVictoriaville, dans son discoursd'ouverturede la premi€rer6union,fait appel iL la collaborationde tous et plus particulierement e l'implicationpersonnelle deslaics,formant le tiers des membres,venantde l'extdrieurde I'hdpital. C'est alors que s'officialiseune longuetradition de partagedes comp6tences entrelesadministrateurs repr€sentant le milieuexterieur et ceuxqui oeuvrente I'int€rieur. Depuisvingtansmaintenant, I'HOtelDieu d'Arthabaska s'honorede pouvoircomptersurle divouement,la loyautCet lesservices comp6tents qui,d tour de 16le, de septp16;idents assurentle ldadership n€cessaire d la bonneadministration du centre hospitalier. Le Conseild'administration subit,depuissaformationen I964,de multiplesmodifications, tant au niveaude sacomposition quede son fonctionnement,suite aux ldgislationsadopteesen cettematiCreentre | 969el I98l , plus spicialement la Loi sur lesservices de santdet les services sociaux(bill 65.ch.48)sanctionn6e end€cembre 197| et la Loi no 27 sanctionniele l9 ddcembre1981. En juin 1983,Ie Conseild'administration estcomposidescolldges 6lectorauxsuivantset desadministrateursqui repr6sentent cesdivers colldges dlectoraux,pour desmandatsde trois ans. 438 Les Pr6sidentsdu Conseild'administration1964-19t3 M. Rarmond Beaudet, c,t. t964-t966 Denis St-Pieffe 1972-1974 C6ment kta e 1979-1962 Herman Fournier t966-t972 Me Jean Moisan, c.r. Avril d ooir 1972 t974-t977 Dr Claude BriArc t977-t979 Me Claude Auberr, c.r. 1962- 439 Table.u X LES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA ET LEURS OFFICIERS PAR COLLEGE ELECTORAL,AU 16JUIN 1983 Colldges6lectoraux Corporation BCnevoles Comitd des b€ndhciaires Universit€d€ Sherbrooke Groupessocio{conomiques Conseildes medecinset dentistes Personnelclinique Personnelnon clinique Centrede servicessociaux Centresd'accucild'h€bergement c.L.s.c. Interneset m€decinsrCsidents Administrateurs Me ClaudeAubert, president SoeurCecileMercier M. Alain Roy, vice-pr6sidcnt Mme MadeleineAuberFCroteau Mme Louise Laflamme Dr ClaudeRichard Mme Ginetie Genois-Gilinas Me ClaudeRoy Dr GervaisRouillard Mme Doris Milot M. SergeFortier M. Richard Desrochers M. Paul-Antoine Ouellet M. Jean Fusey Postevacant SoeurClaire Perreault Directeurgeneral Secretairede la Corporation Invit€spermanents Mme ClaireGendron Secrdtaire-administrative Dr ClaudeBridre,D.S.P. Dr Michel Gagnon,pr€sidentdu CMD Le Conseild'administrationexercetous lespouvoirsd'unecorporation au sensdu Codecivil;selonlesmodalit€spr€vuesaux reglements, de I'administrail nommeun directeurgen€ral,qui devientresponsable tion et du fonctionnementde l'etablissement. Rappelonsque la Loi surlesservices desanteet lesservices sociaux a pour fondementle droit aux servicesqu'elletraduit ainsii I'article4, dc santCet des a droit de recevoirdesservices "Toutepersonne services sociauxadequatssur les plansA la fois scientifiquc, etdefagonpersonnalisic, compte humainet social,aveccontinuitd qui et desressources desetablissements tcnu de I'organisation |) cesservices."( dispensent (l) Loisur lesservicesde san!€et l€sservicessociaux,par. 3, art.4, mars1979,Editeur officiel du Qucbcc,par. 4.10. 440 stimulantpouruneadministration Cetarticleconstitueun programme soucieused'exercerle role qui lui est devolu,mais il faut compter,au toujourstrop limit6espour les coursde cet exrecice,sur desressources servicesi fournir. est de faire pr€parerpar le Le role du Conseild'administration directeur gindral un plan d'organisationqui d€finit les structures ses directions,dipartementset administratives de l'6tablissement, par le services; ceplan,et sesmodificationss'il y a lieu,sontapprouvCes Conseild'administration. Le directeurg€neralest responsable, entre aulres fonctions,de y comprisles et engager lesmembres du personnel, "sdlectionner au Conseild'administracadres autresquesup6rieurs, et adresser et la nomination du tiondesrecommandations surI'engagement pcrsonnel . .";(2) decadresupdrieur. d il d€termine aussilesconditionsde travaildescadresintdrm6diaires. I'intdrieurdes normeset bardmespr€vuspar le ministdredes Afaires sociales. Le premier plan d'organisatione I'HOtel-Dieud'Arthabaska remonted novembreI967alorsquelepersonnel dedirectioncompteun directeurg6n€ral,un directeurmidical d mi-temps,une directricedes servicesinfirmiers, une directrice de I'enseignementinfirmier, un directeur du personnelet un directeur des finances.Ces directeurs forment alors le comitd de r6gie,pr6sidi par le directeurgdn6ral. Suite d I'adoptionen 19'12du Rdglementen vertu de la Loi sur les servicesde santd et les servicessociaux, les hdpitaux doivent faire approuver leur plan d'organisation, pr€pard selon des modalites pr€vuesdanslesditsrdglements et explicitdspardesdirectivesdetaill6es, qui laissentpeu de placei la cr6ativit€,et qui d6terminentun moddle quellequesoitleurvocationet hospitaliers, identiquee touslescentres sans tenir compte du nombre de lits opdr€set du volume de leurs activit6sen servicesexternes. Ces plans d'organisationsont lin€aireset ils doivent pr6senter toutes les structuresjusqu'au 4e niveaud'encadrement.Des changements sont survenusdepuis,de telle sorte que prdsentementle plan d'organisationn'est soumisau Ministre que s'il le demande. estapprouv€e parle La dernidremisedjour du pland'organisation Conseild'administrationen janvier 1983,suite d une r€visionen profondeurdesstructuresd'encadrement et selondescritdresobjectifs ddfinis par la Direction g6n6rale,processusqui s'inscritdansle cadre desopirationsde redressement budgetaire desann6es1980-1982. Le pland'organisation seprisentede la fagonsuivante au 3l mars 1983. (2) Ibid. art. 70d. 441 peut recevoirlesaviset recommanLe Conseild'administration dationsdesdeuxorganismes internesquesontle Conseildesm€decrns et dentistes et le Conseilconsultatifdu personnel clinique. Le directeurg€n6ral,sousI'autoritidu Consield'administration, esl responsable, nousI'avonsdit plus haut,de I'administration et du fonctionnement de l'6tablissement. Par d€ldgation de sespouvoirs,tout en gardantla responsabilitd finale,il partagela gestiondu centrehospitalier aveclessix directions suivantes, dont lesquatrepremiCres sontdeproductiondeservices et les deuxautresdesdirectionsconseils aux premidres: . unedirectiondesservices professionnels; . unedirectiondesservices (l) hospitaliers; . unedirectiondesservices infirmrers: o unedirectiondesservices auxiliaires; . unedirectiondesressources humaines; . unedirectiondesservices financiers. (l) Le titulairede cettedirectiona le statutde directeurgdn6raladjoint. g€ndral Chacunedecesdirections estresponsable au directeur dela gestiondesd6partements placdssoussajuridiction,sousle et services, modele de gestion appel€ le P.O.3C: planification,organisation. coordination,commandement et contr6le.Chaqueddpartement et serviceclinique ou administratifest sous la responsabilitid'une personne cadreou d'unchefclinique, nommdpar le Conseild'administration,sur recommandation du C.E.C.M.D.pour lesd€partements et servicesm6dicaux- et du directeurgindral pour lesautresservicesdu plan d'organisation. professionnels, La directiondesservices dont le directeurestle Dr 1980,est responsable ClaudeBriire, en postedepuisseptembre de la direction des ddpartements et servicescliniques,pr€vusau plan d'organisation, chacunsousla responsabilitd d'unchefded€partement ou serviceclinique,et que nous avons reproduitau chapitrede I'organisationscientifiquedepartementale, a h page444decevolumeet auquelnous rif6rons le lecteur. Le directeurg€n€raladjoint est responsable desserviceshospitaliers ainsi ripartis, en plus de recevoirdes mandatsspdciauxdu g€n6rale directeurgdn6ral,dansle cadrede I'administration du centre M. Yvon Monetteestresponsable decettedirectiondepuis hospitalier. aoit t977. . Accueil . Rdadaptation . Archivesm€dicales o Audiologie-orthophonie . Di6t€tique o Electrocardiographie . Didtothirapie o Electroenciphalographie . Production .lnhalothdrapie . Distribution . Physiothdrapie o Servicesocial* . Pharmacie o Techniques radiologiques o Technologie m€dicale Par contrat de servicesavecle Centrede servicessociauxdu Centredu Qu6bec 442 Ir directeurdessoinsinfirmiers,M. Jean-Claude Joyal,au poste depuismai | 98| . assurela gestiondesservicesinfirmiers,selonle plan d'organisation actuellement en vigueur. . Secteurqualitddessoins . Bloc obst€trical r Coordinatricei la . Post-partumet gyn€cologie o Pouponnidre qualitddessoins o Coordonnatrice . P6diatrie des . M6decine(2) programmes en o Chirurgie(2) infections . Secteuradministratif . Soinsintensifs r Coordination o Servicesambulatoires o Spinsprolong€s desunit6s(6) . Bloc chirurgicalet o Psychiatrie st6rilisation centrale La directiondesservices auxiliairesestsousla responsabilit6 de M. PierreFalardeau.depuisoctobre| 981;cettedirectioncomprendles servrc€ssurvanls: o Biensmeubleset immeubles o Buanderieet conciergerie . Buanderie . Conciergerie . Securitdet tdldphonie La directiondesressources humaines estassurie,depuisjuin1977, par M. Guy Lemieuxet ellecomprenddeux services: o Gestiondu personnel o Sant€ La direction des servicesfinanciersest assur6epar M. Yvon Perreaultdepuisjuillet 1974;elle comprendaussideux services: . Gestionfinanciire o Approvisionnements tout Quelquescadresconseils,affect€si desfonctionsintCressant le centrehospitalier,releventdirectementde la direction gdn6rale: o Formation-perfectionnement a Pastorale . Protecteurdu malade o Conseiller en administration Ltnsemble desresponsables cliniqueset administratifsdesdivers services,relevantdes directions,constituant le personneld'encadrement,estau3l mars1983,de47i tempspleinet de3 d tempspartiel.Ces cadrespartagentrespectivement, avec leur directeurhi€rarchique,la bonne gestiondu secteurqui leur est confi6, avec toutes les responsabilit6s,les pouvoirset privil0gesqui leur sont propres. Une assembl6e, appelderdunion des chefsde services,est tenue trois ou quatrefois par ann€epar le directeurgindral et son€quipede directiondansun but d'informationetde participationsurlesquestions int6ressantI'ensembledescadresde l'€tablissement. u3 pr6siddpar ledirecteurgdn6ral, Enfin,un comitdde coordination, avecla participation de touteI'iquipededirection. sidger€gulidrement ll a pour but de conseillerle directeurg6n6ralsur toute question pourI'atteinte optimaled'une concernant ltnsemblede l'6tablissement, qui y sur lesquestions unit6de direction,qui s'exprimepar consensus sontd6battues. Deuxfoisparannde,l'6quipededirectionser€unitpour les aucoursdesquelles on y ddtermine la tenuedejourn6esthdmatiques, priorit6sde I'annde,les modalitesqui doiventen assurerle suivi,de a moyenet pluslongterme,dans m€mequelesdossiers de planification la missionqui lui estconfide,dansle le but de gardere l'dtablissement vaster€seaudesservicesde sant6et de servicessociaux,au plan local, r6gionalet provincial. responsables ll est bienentenduqu'dI'intdrieurde cesdirections, auxiliaire,les desdiversservices, un personnel clinique,administratifet les danslesservices, salari6s, seretrouventsoitau chevetdesmalades, pendant24heures et 365jourspar cliniques, lesbureauxadministratifs, annee. mals A ceniveau,leshoraires de travailsontfixesparI'employeur, dans le travail sefait aussii I'int6rieurde clausesnormativescontenues n6goci6es au plan provincial,de plusen desconventions collectives, plus complexes et susceptibles d'interpritations diffdrentes de la part desparties. Au rapportannuelde I'anniese terminantle 3l mars 1983,les ressources humainesi I'Hdtel-Dieufigurentau tableauqui suit,en comparaisonavecI'anndepr6cedente. TrbleauXl L E S R E S S O U R C EH SU M A I N E S . EMPLOYESSALARIES ET AUTRES. A L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA AU 3I MARS 1983 l98l 1982 MEDECINS DENTISTES 82 88 t982 1983 STAGIAIRES INTERNES RESIDENTS l98l 1982 1982 t983 Tempspartiel Total 52 539 53 536 357 353 51 896 56 889 59t 589 362 356 953 945 Niveau Universitaire t04 89 t20 BENEvoLES TAUX D E R O U L E M E N T 0,035 0,023 DU PERSONNEL 444 1982 1983 84 Tempscomplet EMPLOYES - Cadres Salari6s 198| t982 5J Niveau Coll6gial 129 99 Niveau Secondaire 44 54 Toutes ces ressourceshumaines,dont s'enorgueilliti juste titre I'H0tel-Dieu, sont au servicedes289 maladeshospitalis6s adultes et enfants,dont 30 en soins prolonges,et d la clientdledes services ambulatoires,urgenceet consultationsexternes,dansune dynamique de soins et servicesqui s'adaptele plus possibleaux besoinsde la population desservieet d un personnelmieux informd sur sesdroits, mais aussi des plus d6vou€si la seule raison d'6tre d'un hdpital: le b6ndficiaire. ils constituent de I'HOtel-Dieu, un groupede Quantaux m6decins plus en plus dveill6au r6le socialqu'ilssont appeldsd jouer au plan r6gionalpour desservicesaddquatsi la clientdledesserviepar le centre hospitalier,dont ils font partie intdgrante. Les stagiaires,internes et r€sidents,de niveaux universitaire, colligial ou secondaireforment la gin6ration des professionnelsde demain. Leur attitude de recherche,leur questionnement,I'apprentissageprofessionnelqu'ils viennentchercherdans nos champscliniques,demeurentun stimulantpour touslestravailleursde la sant6qu'ils cOtoientpendantleur s€jourdans notre centrehospitalier. Nous avonsdCjdpa116 de I'influencedesbdn€volesau chapitrede l'integration d la communaut6.Leur place est essentielledans les structuresactuelleset nousaimerionsleur rendrecet6moignage, tir6 de Modernes": JacquesGrandmaison, dans"Les B6atitudes "Heureuxceuxqui n'ont rien d vendreou d acheter,ils n'ont qu'eux-memes d partager." Mais pourquoi cesressources humaines,cet encadrementde ces memesressources, cespolitiqueset proceduresadministrativesd tous lesniveaux,si ce n'estpour g6reravecprudenceet discernement, mais aussiavecefficacit€,les ressources financidres,qui noussontd€volues, pour rdpondre pour desservicesen quantitdet en qualit€satisfaisantes aux besoinsde la populationdesserviepar I'H0tel-Dieu. Les ressources financidres,selonle rapport pr6sentdi I'assemblde publiquedu 16juin 1983,pour l'annieseterminantau 3l mars1983, totalisentdes revenuspour 21 981 009 $ (10070) et desdepenses de 21 996 840 $ (10070),laissantun deficit de (15 831 $) qui donne, aprds correctionsapport€essur les autres activites, un surplus de l5 831$ et, par cons€quent, un €quilibrebudgdtaire d, l00%o{l) Entre lesann6es1979-1983, I'Hotel-Dieud'Arthabaskaa procdddd rois plansde compressions visant l'6quilibrebudg6taire,que I'iquipe de direction se plait A appeler I'O.P.F. (opdration planification financidre)de prdf6rence i l'O.C.B.(op6rationcompressions budgdtaires)du ministdredesAffairessociales.Cetteop€rationd'envergures'est r6alis6eavec succds,gr6ce i la collaboration de tout le personnel impliqu€dansle centrehospitalier:lescadres,lessalarids,les m6decins. (l) Assembl6epubliqued'information,Rrpport rnnu€l ru 3l mrrc 19t3, 16juin 1983. 445 parla c'est,il fautle rdp€ter, Si nousavonsatteintI'iquilibrebudgdtaire, participationde tous lesint6ress6s, stimul6sque nous6tionsa penser qu'unjour viendraitoir nouspourrionsavecfiertegirer notrepropre d6veloppement. Dansle cadred'unem€illeure utilisationdesressources rdgionales misesi notredisposition,nousavons,dds1976,offertdesservices de buanderieau CentreHosoitalierdes Bois-Francs et au C.L.S.C.de I'Erable.Au ddbutdejuin l983,notrebuanderie communautaire a fait par I'automatisation importa-nte des6qurI'objetd'unemodernisation pementsde 1965,devenusdesuets. A ce m€mechapitrede la compldplusieurs mentariteinter-€tablissements, contratsde services cliniques diit6tique,pharmacie et autressontpasses en laboratoires, radiologie, et plusieurs avecle centrehospitalier de soinsprolongisdeVictoriaville centresd'accueild'hdbergement et lesC.L.S.C.de la r6giondesBoisFrancs. Notrecentrehospitalier encontinuelprocessus d'6change demeure aveclesautres€tablissements d I'effetde repondre,dansla mesuredu possible,aux besoinsqu'ils peuventexprimer.puisquenoussommes assurdsque toute initiative dans ce domaine se solderapar des financidres nettessous-regionales appreciables. 6conomies gerees quecesressources Enfin, redisons humaines et financieres, par l'6quipeadministrative,aprCsconsultationavecle aveccomp€tence corpsm6dical,ont pour but de favoriser,commenous le disionsau debutde ce chapitresur I'aujourd'huide I'HdleFDieu,le d6veloppementscientifique de I'hopitalet son int€grationi la communaut6. Nous pensonsavoir reussii le ddmontrer,tout au long de ces periodes Maisavantd'amener de 1947-1968 et de 1968-1983. le lecteure la pagede 1984,nousaimerionsciter ici, en guisede riflexiona cette relation, la voix de I'un des maitres les plus respectesdes milieux universitaires du Qudbec. Marc Renaud,professeuragr6gi au ddpartemenlde sociologiede l'Universit€de Montrial, donnait une causerie, dansle cadredu 4e Rivard,les27 et 28 mai I982,intitulde:"Le rdledes colloqueJean-Yves g6rantsde la ddcroissance": les administrateursdevantla crise". Nous ne citeronsqu'un paragraphede cetteimportantecauserie, publi€epar LesEditionsAdministration et SantC. Ceparagraphe ayant pour titre"Evolutiondu secteur de la sant6",confirme,il noussemble, ce que nous avonstenti de pr€senterdanscespages: dansI'Cvolution d u secteur dela sant6au ". . . Il y a eutrois6poques Qu€becdepuis la guerre. De 1945i 1970,on expdrimenteune expansionquantitativeet qualitativede I'appareilsocio-sanitaire, 1960 6tant un point tournant, puisque c'est olors que I'Etat I970sontune commence Ajouerun roledetierspayant.Lesann€es pdriodede rationalisationintensede cetappareil,correspondanta une certainecontractiondes ddpenses.Enfin, depuis 1980,nous 446 vivonssemble-t-il, une pdriod€de crisequi nousfait voir la pr€cedente A la foiscommeunep€riodcdepros*rite et d€cennie desservicommeuncp6riodcdc transitionversun rationnement ccs.. .'(l) Aprds avoir explicitCles phinomCnesqui, selonlui, caract6risentc€s trois phases,Marc Renaudconclutquela seulefagonde releverced6fi de gCrerla d6croissance, c'est le partagedu pouvoir et que..dansla d6cenniequi vient,c'este nouveauced€fi de I'impossiblequi estle lot de ceux qui font et administrentdes politiques".(2) Noussommes au milieude I983,i la veilledeI'ouverture desF€tes qui marquerontle Centenairede I'Hdtel-Dieud'Arthabaska.Il nous sembleavoir relevdced6fideg6rerI'impossibleetnouspouvons,dansla s€r€nil6,nous demanderce que serademain. ( l ) Marc Renaud."l,e 16ledes"g6rrntsdela d6croissrnce": lessdministraleurs devantl. crise",Ac(esdu 4e ColloqueJean-YvesRivard tenue Montreal, les 27 et 2tl mai 1982.page 15. (2) I b i d . ,p . 2 7 . 447 1984 ET SESLENDEMAINS 449 Le passdn'est-ilpasgarantde I'avenir?1984est h, aux frontieres du ler e du 2e centenairede notre hOpitalr€gional. Nous pouvons penserque 1984et seslendemainsseront pour I'H6tel-Dieud'Arthabaskace que tous ensemble,gensde la r€giondes Bois-Francs,nous souhaitonset voulonsqu'il soit. Pour y arriver,il nousfaut assurer,commedansIepass€,avecles autres6tablissements de la sous-r6gion,le leadershipsur la disponibilitd requise,pour le dCveloppement desressources en sante,sur le territoire des Bois-Francs. Et c'estainsiqu'unenouvelletranched'histoirecommence,sousle pourle prCsent signede la gratitudepour le passe,d'un realismeendveil et d'une es*rance illimit€e pour I'avenir. C'est d'ailleurs en se fixant c€strois objectifsface au pass6,au presentet i I'avenirdel'6tablissement quele Comit6centraldesF€tesdu Centenaire,sousla pr6sidence de I'HonorableJugeJeanMoisanJ.C.S., poursuit sesactivit€sd'organisationdes festivitCsdepuisle 22 janvier t982. Cette organisationest renduepossiblegrAcei la collaboration d'une trentaine de responsables de comit€s, de sous-comit€set de journ€esqui regroupentaujourd'huiplusde 250autresb€n€voles, sans compterla choraledu Centenaireformdede presde cent choristesdes diverseschoraleslocales,sousla directionde MadameDeniseM. MassC d'Arthabaska. Du I0 septembre1983au 2 octobre1984,de nombreuses activit6s scientifiques,pastorales,culturelles,artistiques,iducomm€moratives, cativeset recr6atives s'adresseront e touslesamisd'hieretd'aujourd'hui de I'H6tel-Dieu pour faire de cettepiriode de douzemois une ann€e riche de fraternite, i la cloture de laquelle nous procederonsi la dCpositiondes r6solutionspour le 2e centenaire. 451 EN GUISE DE CONCLUSION Nous tireronsde I'Histoire anciennedesjuifs, 6criteentre66 et 70 apresJesus-Christ,cesparolesde Flavius Josdphe: "Ceux qui entneprennentd'6crire I'histoire n'y sont pas tous pouss6spar lesmemesraisons:ils enont souventdediffdrentes. Les uns y sont portds par d€sir de faire paraitre leur €loquenceet d'acquerirune r€putation,D'autrcsl€ font pour obligerccux dont ils racont€ntles actions,et il n'estpoint d'effort qu'ils n'accomplissentpour leur plaire. D'autresencores'y engagentparcequc, ayant eu part aux Cvdnements qu'ils ddcrivent,ils veulentque le public en ait connaissancc. Et d'autres,enfin, s'cnoccupentparce qu'ils nepeuventsouffrirqucdeschosesdignesd'etresuesd€tout le mond€dcmeurentensevclicsdans leur silence." C'est cette quatrieme raison qui nous a incitee i ecrire cette histoire des 100 ans de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska pour les g6n6rations actuelles et futures, qui ponent un int€ret d cet etablissement hospitalier, temoin d'un sidcle de presence et de progres au service de la population des Bois-Francs. 453 TABLE DES MATIERES pages Avant-propos VII Prologue IX Remerciements XVII Presentation XIX Arthabska,dansles Bois-Francs XXIII U n h 6 p i t r fi A r i h r b a s k a v i l l (€1?8 8 2 ). . . .......... 2? L'H0tel-Dieu d'Arthabaska: p r 6 l u deet f o n d a t i o(n1 8 8 2 - 1 8 8 4 ) 29 ,......... 5l L a d i l l i c i l ei m p l r n t r t i o n( 1 8 8 4 - 1 9 0 6 ) . . . . ........ Nazareth - La R€sidence St-Augustin- L'hdpital de 1885 53 ( 1884-1890) L a g r a n d et o u r m e n t(e1 8 9 0 - 1 8 9 6 ) .......... 94 V e r su n n o u v eel s s o(r1 8 9 6 - 1 9 0 6 ) . ,,.,,..,... 124 L'oeuvrehospitaliire(1906-1930). .............,.., 157 un hopitan l a i r( 1 9 0 6 - 1 9 1 2 ) . ... . 159 L'influencede I'Ev€quesur le progrdsde I'H6tel-Dieu. . . . . 183 (l9l2-1918) L'h6pitalau rythmedu milieu(1918-1921) r99 ( 1t 9 2 1 - 1 9 2 7. '.r . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 L'oeuvrd ee I'orphelina L'autonomielocalede I'oeuvre( 1927-1930) 228 Lr consolidation( 1930-1947 ) 235 L'oeuvreextraordinaire .... 237 de MdreThibault(1930-1936) Lessix ann€esdu I er supCrioratde MereKirouac( I936-1942)2'18 1 9 4 2 - 1 9 4.7. ). . . . . . . S u r l a v o i ed e I ' e x p a n s i o( n 304 Le cheminemenl rapide( 1947-1968) 323 Note de I'auteur 325 327 . La fusion des maisonsen Generalat(1947-1965) Dernidresprofessionset fermeturedu noviciat( 1947-1949).. JJ.' ( 1947-1950). Fondationde I'Hdtel-Dieude Saint-J6r0me , . . 336 Transfertde I'hospiceir I'ErmitageSaint-Jospeh( I952). . . . . L'Ecole des Infirmidresde I'Hdtel-Dieud'Arthabaska 348 fi953-1972\ . J)) L'Ecote trospitatierede technologieradiologie(1953-1970). La vie des ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph ( 1947-1968) d'Arthabaska 357 Les faits marquantsde la vie de I'hopiral(1947-1968). . . . . . . 385 Aujourd'hui(1968-1984) 4ll d'Arthabaska( 1968-l984).. . 4t3 Aujourd'hui,lesHospitalidres . . . . . 422 Aujourd'hui,I'Hdtel-Dieud'Arthabaska(1968-1984). 1984et seslendemains. 449 ........ E N G U I S ED E C O N C L U S I O N 453 AnnexeI 457 459 Liste des tableaux 461 Bibliographieet r€fdrences 463 Index desDersonnes cit€es... 455 Annex€ | CHRONOLOGIE DES EOTTTCNS ET CAPACITEEN LITS D'HOSPITALISATION Octobre1884 Nazareth,partie de la maisonde M. Quesnel:une sallede 4 lits pour femmeset unesallede 3 lits pour hommes: Mai 1885 Consruction de deux 6tagesd'une petite batisse: au ler 6tage,une sallede l0 lits pour femmeset une salle de 8 lits pour hommes;l'6tagesup€rieurest occup€par les religieuses; de penSeptembre1887 Addition du 3e €tagepour I'h€bergement sionnaires;le total des placesest de 57 pour les malades,les vieillardset les pensionnaires: 1903-1908 Constructiond'une aile ayant statut d'h6pital; 120 personnespeuventCtrehospitalisdesou abrit€esA I'H6tel-Dieu St-Joseph d'Arthabaska, dont une dizained'orphelinsI compterde 19l3; Mai 1923 Ddmolitionde la tour de I'H0pitalde 1885; Constructiond'un orphelinat qui abritera prds de 100orphelinset orphelines,e sontransferti Nicolet en 1943; Juin 1923 Et6 l93l Ao0t l93l Demolitionde la "Maison Quesnel"et de la residencg desaumdniers; B€n€dictionofficielle d'un hdpital modernede 52 lits: Ao0t 1937 Transformationen chapelled'unepartiede I'h6pital de 1885: Juin 1938 B6n6dictiond'un monastdrede cinq Ctageset de cellede la crypteen 1939; Ao0t 1943 Transfert des orphelinsA I'orphelinatdioc€sainde Nicolet; Octobre 1943 Transformationde I'orphelinaten hospice,dont 42 placespour hommeset 32 pour femmes; am€nagement des espacesvacantsen lits d'hopital qui porte i 160lits la capacit6totale de I'h6pital; Aoot 1952 Transfertde I'hospicei I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville; Ao0t 1953 Ouverturede I'Ecoledes infirmi€resdansI'oroheli nat construiten 1923; Automne1953 Transformationset additionsde lits d'hopital portant la capacitdd 175lits; 457 Automne196l 1962{d4547 Addition de nouveauxlits par modificationsdes espaces existants;la capacit€de I'h0pitalcatport6e i 185lits; Occupation progressivedes divers prvillons de I'h6pital actuelpour une capacitede 303lits; Am6nagcmentdes locaux de Ia Fraternit6 des R.H.S.J.danslc soubasscment deI'hopitalde 1885. Fermeturede 14 lits d€ tsdiatrie; ta capacit6de Avril 1978 fhopital €stalorureduitei 289lits; Nowmbrc 1978 Addition d'uneannexeau 4cB, salled'occupation therapeutiquei I'unit6 des b€n€ficiairesen soins prolongds. Octobre1968 458 LISTE DES TABLEAUX pages I. Etat des affairesde I'HOteFDieuSainFJosephd'Arthabaskadesann€esl90.z,1907,| 912pour I'ann€efirnissant l8l le 3l ddcembre. II. Valeurdu dollarcanadien de l9l4 d aujourd'hui,calculCe A partir de I'indice desprix i la consommation(l.P.C.) 182 de StatistiqueCanada. Relev6 du nombre des religieuses,du personnel,des malades,personnes dg6eset orphelins(es) de 1884d I934. 264 IV. Relevdde certainesactivitdsde I'H6tel-Dieu d'Artbabaskade 1884i 1934. 265 III. V. Dipl6m6e{6s) de lEcole Jeanne-Manced'Arthabaska de 1956t 1972. 353 VI. Relevd du personnelet des activit€s de I'H6tel-Dieu d'Arthabaskapour I'ann€ese terminant le 3l d€cembre 1959. 384 VlI. VIIL ReleG du personnelet des activit€s de I'H6tel-Dieu d'Arthabaskapour I'ann6ese terminant Ie 3 | d6cembre t967. 409 Nombre de Religieusesd'Arthabaska, par decade,de 1884e 1983. lX. Rdpaniriondesmddecinset dentistesactifs par d€partement et serviceau 3l mars 1983. X. Lcs membresdu Conseil d'administrationde I'H6telDieu d'Arthabaskaet leursofficiers,parcollegedlectoral, au 16juin 1983. XI. [,es ressourceshumaines,employCssalari6set autres i I'H6tel-Dieud'Arthabaska.au 3l mars 1983. 414 426 440 444 459 BIBLIOGRAPHIE et REFERENCES BELANGER, Diane et ROZON, Lucie, Les Religieusesau Qu6bec, M o n t r e a lL. i b r e - E x p r e s s i p o .n5. . BUREAU MEDICAL DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA, CAhier desMinules, novembre1945;d€cembre1959. CENTRE HOSPITALIER CLINIQUE DE L'UNIVERSITE DE SHERBROOKEEt HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA. CONtrAt dC serviceintervenule Ierjuin 19'14,(annexe1974'). DAVID, Paul,cc.M.D., Sant6,Maladie:humanisme et spiritualit€,6 Valeurset m6decine, avril 1983,p.28-33. DUGAS, SoeurLucie,R.H.S.J.,Le G6n6ralat d'Am6riquedesReligieusesHospitalilr€sd€ Saint-Joseph,Montr6al, 1973. FLEURY, Alcide, Arthabaska,CapitsledesBois-Francs,L'lmprimerie d'Arthabaska Inc., p. 137. GOUVERNEMENTDU QUEBEC,l97l, chap.48,Loi surlesservices d€ sant6€t lesservices sociaux,Editeurofficiel,Qu€bec,d€cembre1971. GRAM INC., Les Servicesde Sant6de la R6giondesBois-Francs,sa popuhiion et I'H0tel-Dieu d'Arthabaska, Montrdal, fdvrier 1979, p. I -3. HoTEL-DIEU D'ARTHABASKA, Archivesde I'H6pital,Procisverbal de la lre r6union du Conseild'administrationde I'H6tel-Dieu l9 septembre 1964. d'Arthabaska. HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA, A-rchives de I'hdpital,Formute HS-l, I I avril | 968,pour I'ann6e1969;Etatsfinanciersau 3l dicembre 1969,Etat no 9. HOTEL-DIEU DE MONTR€AL, Archives,Noticebiographique de Mire St-Louis, fdvrier 1887;de Mire St-Jean-de-Goto, mai 1906. L'ECHO DU NORD, Saint-J6rdme, ler octobre1950. UUNION DES CANTONS DE L'EST.Arthabaska. 7 mars1885:15 mars I923;22 aoir 1940:ao0t I953;f6vrier1965. MAILHOT, l'abbe Charles-Edouar,L3s Bois-Francs,L'lmprimerie d'Arthabaska, TomeI, I914,p. 378;Tome lll, 1921,p.287;TomeIV, 1925,p.249-255. MAISON-MERE DES RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPHDE MONTREAL. L'oeuvrede trois siiclesi Villep. 9. Marie 1659-1959, RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPH DE -1968. L'HoTEL-DIEU D'ARTHABASKA, Chroniques,194'7 RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT.JOSEPH DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA, Rrpport tri€nnati ta Sgcr6e CongrSgrtiondesEv6queset desR6guliers,3l d€cembre1982. 461 DE RELICIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPI]{, l::H"di;-L-DtEUoirt'ror'lrntet-,AnnalesdesReligieus^es^H.ospi1889'1890'1896i"iai* o" s"itt-.1*eph rleI'Hdtel-Dieude Montr6al' 'g6rants de h d6croissance":, les RENAUD, Marc, "Le r6le des Jean-rves 4e Colloque du Actes le cds€"' administrateursd€Ysnt Ri;;;J ;;" d Montr€al, les27 et28 mai 1982,p' l5' THIBAULT, Mdre Marie-Berthe'Annales,desRcligieusesllospitadecembrelv4o' lihes de Scint-josephd'Arthabaskr, 1884-1946' Blais' THIBAULT, MdreMarie-Berthe,Franceel Rome'L'Imprimerie Rimouski,I936' 462 INDEX DES PERSONNESCITEES -AAdalaide,soeur(Bouchard)35E. Adeline, soeur(Jolicoeur)41, 44, 45, 92, 105,t06,350. Alain,J.-E.300,313,362. Alberta, so€ur(Bcauchemin)2E5. Allard, Jules437, 438. Allard, M€re Louise257,302,329. Allard, Rayrnond387. Alphonsine,soeur(Mercier)325. Anastasie, soeur71,74. Andersen,Armand 3E?,390. Antoniutti, Ild€brando329, 330. Arcand, Louisc 349. Aub€rt, Claude439, 440. Audet,L.-N. 2J3. Auger, Antoine-L. 400,40t. Augustine, soeur(Labb€)70,76, I84, 285,291. Azilda,soeur54,71, 1,10. -BBabineau(abbd)?1, 74. Bachand,Mere Madeleine332. Baillargeon,Frangois82. Bailliart,Paul319. Barbin,Aim6 179. Baril,Philippe362,366,381. Barnab€,frtre 3l I. Barrviss,Thomas38. Bastien,Frangois436. Beauchamp, so€urGcorgiana 41,41, 45,,16,46, 54,57,5t. 59.77,79,E2,U, m,222,230,24E. Beauchesne, CharlcsXXIII, 174. Beauchesne, Henri 314. Beaudet,Raymond376,lE7, 397,405, 438,439. Bcaudry,Louis 4J2. BCchard,L€onard189. Bacotte. Henri307,ll5, 387. Bagin,L.N. tE7, 2W, 377. Baland,Ernest45,46. Bdlivcau,A. 245. B€livea!,MCre Annic t37, 164,228, 229,234,23t, 304,359, 1t2. Balivcau, S.213. Blliveau. soeurFrancoise340. Bdliveau,soeurMarie-AnneI lE, 358. Bdliveau,Wellie186, B€lleau, A.282. Bcllcau,Anhur 255. Beflcau, E. Tancradc 64, 161,lti,2l2, 243.255.296. Bclleau,Fernandlt?, 255. Bellemare, J.B.H.71,?9. Benjamin,frere363. BenoitXV (pape)188,200,209. Birard, E. 95, 103,104,I09, I14, I 19, tzt. Bcrgeron,A. 245,274, 280. Bernadette,soeur(B€auchemin) 3I 5. BernieA r ,. 2 1 3 Bernier,Chs C. 38. Bernier,Henri361. Bertnnd, Hector-L.365. Bertrand, so€ur Jcanne-Mance398, ,106,4 Ll. Binette,Gis€le349. Biron, Mere 204. Blanchard, J.A. 336,337,338. Blanchard, P.J.38. Blanchet, J.N.213. Blanchet,Pierre 125,l2'l,128. Blanchet,soeurBernadette3l l, 401. Blanchene,soeur222. Boisverl,soeurLucienne304,338,3,10, 341,359,396. Bolduc,J.-Marie 423, 424. Bonncau,Mare 36, 77, 84, E5,86, 89, 90,94,95,97,98,99, t00,t03,t04,t05. 106,t07, 109, 2, I B, 5, I l?, t30, Bl, tE3. Botrcl, Theodore344. Boucher,soeurAdale229, 260,300, 342,343,349, 358,359. Boulanger,Sam 379. Bourbeau,Auguste(Mme) 384. Bourbeau,D€sir€74, 85. Bourbeau, G. 213. Bourbonniere,Julie 202. Bourgeoys,MCreM. 2E6,302. Bourget.I. 42. Bourque,Louisette352. Bourret,J.E. 193. Boutct, R€jean390. Boutin,soeurDesneiges 342,343,347, 396. Brassard,Philippe-Antoine295,361. Br€soles,soeur(Dancaus€)J62. Breton,(cure)100,l0l. Breton,soeurEstellc361,364,36E,379, 380,42t. Bridre,ClaudeJE7,430,439,442, 440. Brisson,Rachel349. Brosseau,soeurBdatrice139,359. Bruchesie,Paul I64- 463 Brunault,J.S.H. l14, 135, 138, 139, t4l, 147,r48, 149,150,l5l, 154,155, t60, 163,t65, 1f6, 161,170,112,175, t77, 178,184,186,19l, 192,194,196, t97, t9E,199,203,205,2t|,213,2t5, 219, 220, 221, 225, 229. 238, 239, 242, 243, 245, 251, 252, 257, 259, 262, 274, 215, 279, 282, 2E6,287, 288. Bruneau,C.8.252. Brun€a!, Pierre436. Brunelle,soeur Marie-Ange3 14, 417, 4tE. I 08l ' B u i s s o nE,d .6 E , 7 1 , 7 4 , 9 1 , 9 5 . 9 102,f03, 106,109,120,137,147,15t. Burn, Thomas33. -cCabana,Georges376 Camirand,Ant. 251,252 Campagna,Maurice D. 314 Campbell,soeur2?l. Cannon,L.J.3E. Cantin, Cldment376 Cardin (honorablc)3l l. Carignan,J.O. (Mme) 282. Carignan,soeur201 Caron, C.O. 45, 46. Caron, L. (lils) 185. Caron,Louis 64, 215,216,211,223, 267,4t4. Caron, soeurLucille 302 Carriire, soeur | 20. e 229,2Q,276' Carrier,soeurJeannett 300,364,417. Cassulo,Andr€a258. J.N. 38. Castonguay, Castonguay,NePveu(commlsslon) 422, 423. Caya,J.-S. 2?4. Cayer,soeur241. Chalifour, A.T. 18. Chalout, soeurAmdlie 139. Champagne.Paul 292 ChamDame,soeurCdclle291.292. Ctramiagne. soeur Yvonne 271. 292, 301. Champoux,soeurAlice333,340,362, Charbonnea, J. 327, 337. Charlebois,Anhur 299. Chartier,soeurI15, 126. chatillon,J.-Ed.210,291. ChaumonqConrad 338,362. Choquette,Robert 395 soeur(P€rreault)349' Claire-de-Jesus. 350, 354,362, 365,380,190, 397. Clairc, soeur(Labtecque)216. Cloutier, J. A. (Mme) 134 Cloutier,Jean-Pall 406,407. 44 Cloutier, soeur Philomene372, 417, 418. Colin, (abE) 42. Collet, soeurRolande3'10,362 Comtois,Paul 363,396. Conroy, Mgr 67. Cormier, W. 430. c6te, Edouard293,389. l6l, 162,185,198,223' C6t€,Georges 229, 240, 243, 255, 27't, 297, 298. C6r6,L.A. 7l, l15, l4t, l42, t&, 17l. t76, 185,193,213,2l5, 2l't, 218,221, 233, 244, 245, 246, 248, 250, 252. 251, 258,262,263, 268,273,274, 276,280, 2E6, 287, 2EE,290, 293, 295, 299, 309, 36t. COt6,M.-A. SuzorXXlv, XXV.3?4. C6t6,Paul310,361. Cdt6, soeurCorona 229. C6t6,socurI rene286,316,338,340. C6t6, Thdophile38, 46, 65, 284. Coulombe,Anna 196. coutur€, soeurMariette334. Couturier,Alphonse394, 399,401. XXv, I14, 167 EugCne Crepeau, Croft, Codclin€ I 15. Croteau,MadeleineAubert r|40 Croteau,soeurBerthilde3'10,36J. Croteau,soeurPulchdrie418. -DDagenais,Mdre Pcrpdtue ll5, 154, 169,175,183,185,188,192,198,199, 204,201, 2t4, 218,219,220,221,222, 223,226,221 ,228,231,257,261,280, 281,305,319,358. Dancaus.,socurEuganie316,364,41t Dancause,so€url;ona 417. Darois,Noel 59. Daveluy,Marie{laire 271. David,L.O. XXIII. David, P^ul 422, 423, De Brdsoles,MCreJudith Moreau371, 375,169. De Chom.dey(gouvcrneur)375. De la Mirande,soeurYvonneJ65. De Lrry, L.C.318. Delisle,Margot, 349,352. Dclla Chiesa,Jacqueslt7. Dc Martigny, Frangois164. Demers,Aldde436. H. 213. Denoncourt, D€pocas,M. 338. Dcsautels,soeur143. Deschamps,Rend387,389. Desc6teaux,G6rard301. Dcsfoss6s,soeur Mad€leine3,!0,365, 361,415. Deshaies,David 33E, 343, 349. 368. 398,399,400.40t. Deshaies,soeurAnna 209. Desharnais, Eliane381. Desharnais, soeur RdginaJt0.344. 4t8. D€silets, CeorgesI49. t50, t68. Ddsilers-Matouin. Irine 412. Desmarais, A. l7l. Desranleau.Mgr 374. Desrochers, M.-Louise417,4t8. Desrochers, Serge440. Desrosiers, C. 430. Desrosiers. Cilles -176. Dessureault,Richardig7. Dionne,M. 2U2. Dion.soeurCorinne340,4lg. Doolcy. Tom 338. ptre 162. Dotteneville. Douville,Mgr 3t L Dube, Ceorges279,282. Dubois.GeorgesHenri 187,389.39O. Dubois.soeurAngeline298,J72.417. 4t8. Dubois. soeurEmirenticnne170. Dubuc, Ceorges378. Dugal,L.N. l4l. Dugal, soeurMathilde 146.149.164. Dugas.soeurLucic.t27. .129. JlO.13tDuplcssis, Mauricej6l. Dupuis,Wilfrid 377. Durand.J.N. 40. Dussault.soeurCeorqelre4gO_ Duvat.Laurent.18?, J48,.189.405.422. 421. -EE d g eS. . 2 1 3 . ElizabethIl 396. Emma,soeur70.E9.91. Ernestine. soeur(Marchand) JJg.340_ 312. Eulalie,soeur(Laurier) 62. - F- Fabre,E.C.36,40, 42,56,9t. Faisant,Mdre Madeleine33t. Falardeau,PierrerH3. Fallon, Mgr 203. Fatly, L,on 245, 274. 29| . Filion, Cilles 395. Foin, Mgr 273. Forticr, P.O. 38. Fortier, Serge440. Fortier, soeurThdodora340. 35g. Fortin,Marc 341. Foumier.Hcrman406,4J5,437.438. 439. Fournier,soeurMonique 334. rourreau, so€urAnne 273_ Fr€chette,soeurRose-Anna202. Frdchette,soeuryvonne2E| , 340,396. 4t7. Frenette,Emilien34t. Frenerte,Ronatd341,389. Fusey,Jeanz[40. -GGagn€,J.-D. 288,299,3tj, CagnC,Jean-cuy 387. Cagn6.soeurMaria3l l, 4t8. Gagnon.Achille 3E, t32. Gagnon,Ant. 38, 46. Gagnon,Jean F. 399,,()3. Gagnon,Mgr 374. Gagnon,Michel 440. Gagnon,soeurJacqueline334.421, Gaillardetz, soeurMaria t43.218. Garand,Cermaine432.435. Cardner,Rock 404, ,106. Garneau,Benoit289. Gameau,Jacques348. Cameau,Robert 289. Gatien,R. 430. Caldet, soeurC6cile363. Gauthier(chanoine) 172,t73. C€linas.Cine(e cenois 440. G6linas, l. 7 t. Gendr€au, F.J.38. Gendr€uG.38. Gendron,Claire440. Cenest,Marcel 372. GcorgesV (roi) 270. Georgius,R6v.293. Gertrude.soeur(Poirier) 302. Giguare,soeurBemade[e358. Cilbert, C.-Anroine279. 307,3t4. 3t7. 362. Gilbert,Jules194. Cingras,M. 430. Girard, H€Bne434,436. Cirouard, Raymond378. Girouard,Wilfrid 245. Oirouard,Wilfrid (Mme) 282. Giroux. Albert 2t5Giroux,Suzanne 351. Codin, soeurArn€lia232. Gosselin.MichelleS. 305. Cosselin,soe!r Henriette76. Goueslain(chanoine)27j. Gouin, C.-A. 202. Couin, P.A. 213. Gouin,soeur241. Goyefle.so€lr Vicroria l3?. 176.358. Grandpr€,soeurErnma?0, 104.I17. Grcni€r.E.D. I20. Crenier, Origane 342, 347, 367. 368. 377,J80.398. 465 ff",',$ #.'#:Si iii:ili^, 8.""'"{ uo, zs,so.ar,-8:. ai,8i.ii.ci.ri. o, ii;liiili illi i9'iig'',',1' i9.'j';: rzi.iii,iii, -x- iii.iji lii li9.l'1 uo.iit ii. ;;;: lil:iil:#i,.',li \rmvet.Jessie Kierans,Eric 40i. Kirouac, Benoir372. '28 3a;:;:1;*i3,i'E283'E4' f"j.*:, z6r, rE), 2E6.288,293, " 294.298,100, r(x. rzE,129,JJ4,340,34t. 346,365 126. Cravet,J.E.2i3. Guay, Jacques393. cuay, J.L. j38. Cuay.Romutus(Mme)268. ouavin.Mme 212. c u i e m e l r eJ,. E . t 6 5 . t t 6 , 2 t 3 . rru remefle,Dorille I47 ,ts cuyard, Ernitia?6. -HHarhct,H6lane354. Heber! L. 229. Habe . soeurBdarriceJ?5. r|c|ene,socur(C6rd)286. rlenne e. soeur(Cossrlin) 136 Hcroux,J._3 N3. , J 7 , 3 8 , 4 5 , 4 6 . 5 i . 6 S . r|rngston,(docteur)l j2. nruer,Adolphe29E. Houde,8.251. Hould,soeurCraciaJ5g. Houl€, Fatix. 379.J99 Houle, Walter 405. Houlc,socurAnnette140,4lg. o iliili;';rlii"l'r,',i'" " Huot, GermaincIE6. Hunubise.socur 127, l 69, 2tg, 230. -JJacques,J.O. 299. J.n.r, Dom 271. ji;:l;bsoeurMarie260,277, m43?2, Jcin XXI #:filY;#:, 162,J69,37i. socur(Mercicr) 280, J.anne. soeur([ararnac)296. Johnson,Daniel404. Jolicoeur,Gilbenhc I96. Joscphc,Flavius45i. Jo$phine. soeur(C6rd) l.]9. I9j. t96 Jouanneau(bonhommc)47_ Joyal,C.E. 213, na,230. Joyal, Jean{taudc 44j. Judjth dc Brdsolc,soeur (Dancausc) Julietre,socur(Sr-Cyr)3l l. ' Jutras,Michcl4i0. Jutras, Rcna387, 390. 466 Jurras.ThCr8se-Manet 3E7. J u t r a sV. . P .t 5 l . 1 6 5 . y9,.--c-*ite 232.218,2:,e, r tz. 3Eo,3Bt, 396,397,:qa, noi, ioil - LLabb4. soeurMaria148.3J9_ Labba. Witfrid342,378, i98.399. LaoKsonniCre, Ccorgrsl6g. (Mme)88,e7.e8. tOo, |f"*:n,: _1 l!d:ilj: ,or,rot.roe. I ro,r14.r25, Labrecque. soaurRose_Anna 372. kcrs. MAre257_ Lachanc€,picrre 60. '.i,".'ilfj'i;Iiil,l, li',\T'!:?.i:1. .rs' )6i'ziti lli.lJS: 133: lli: lli La uauv€rsiere, soeur56. L.. Dauversiare,socur (provencher) . Laferridre,Joscph2j3. Lroamme, Louise4]d ddn Laodchc. L.F. 34.35,3A,li. aO.ql.u zt' itz' ll;iiii.";f?'*' u''"t'ae' Lafond,MdrcCermainei29.332. Lalontainc,Ceorgelte314. Larontaine,soeurBenha295,JU.421 . Lalonlarne, socurMaric 2lO. Lalontarne,soeurMerie-Rosc 340. Laronlatne.soeurZphdrine 202. ifiSllli,f] 3'iJ. i1?. ?,:;.?,tr' l1i r_arrance, soeur77. talibcrta, M.p. 2S2. Lalibert4,so€urAlic! 417. Lallier, Richard372 Lalonde-Dcsjardins, B. (Mme) 432. Lamoert, Ldon-Michell2t, 122. t27 LahDert, socur Aurore 340, 417. 41g. Emocfl. soeurBanha377.417. Langctid, Llon_philit pc3t5,3j6, j89. LenSlois(docteur)430. Laphnlc. Mere Marthc j32. R oger427. _Laplanlc. Lapointc, RosaireJ32. Laponc, soeur291 Laquerrc,Ccorges3g3. Ilrarhfc. soeur Augustine 372, 417, La6mdc, socurJ€anne4lE. Larchc,soeurCcnrude 340,rml. Laroche,Wilfrid 2El. Larouche,G6rard38?,389, 397. Larivae,Mariettc 356. Latourelle, J.E. lE5. Latourcllc,M.T. 175. Laurier, Cyrillc 98. Laurier,J.J.430. Laurier, M€lina 62. Lauricr,Wilfrid XXIII, XXIV, XXV, 38,,16,| 12. Laurier , ZoE 47, 218. Lavall6e,soeur Bernadette316, 417, 4tE. Lavcrgne,JosephXXV, 3E. Lavcrgne,Rcnaud362. Lavigne,soeurEm€rentianne144,417. Lavigne,souerCcrmaine417,418. Lavigueur,soeurMarie-LouiseI69. Lavoie,G6rald397. Lavoie,Henri J8?. kvoie, LouiseRicard 427. Lrbcl, soeurClaire417,418. Irblanc, Calixte 38. Leblanc,J.U. lE5. Lcblanc,Ulric.245,l0l, 315. LcblancsoeurMarie-Blanche154. Lcblond, Louis€60. Lcclcrc,Arthur 398, 399. Leclerc,soeurLucienne 417,418. Lccoq, Monsieur 169. kcordcux, Merc 273,275. LagcrP.E.330,373,375,316,377. Lcmay, Gerrude (fonds)433. Lemieux,Guy 443. t emieux,Rcnaud348. Llon XIII (pape)67, 125,135. LcRoyer d€ la Dauversiarc,J€r6me 2@,26t,269,271,276. LeRoye\ Merc 219,222. LeRoyer,soeur(cuyard) 76,271. LeRoyer,soeur(C. Prince)163, 364. LesaS€, Jean399. tassard,Arthur 245,288. Lcssard,F.X. 126,127, 133,135. Letrate,Alphonse213,216. Lctarte,CEment 439. Latourneau,Colett€390. kvasseur, Henri 223. L'Hcureux,Raoul436. (Mgr) 316. Lirnoges Lin8, soeurlftne 222,227,304,336, 338,340,34f , 343, 344,346, 347,316, 3't7. Lizortc, Laurenr403,430. Liz6, F.X. 55, 56, 68, 70. Lucie, soeur(Fleury)359. Lumina,soeurM. 187. Luneau,soeurClara 2l L Lupien,so€urMarie-Ange358. -MMace.MareCatherine169,267.3i5. Madeleine{u-Calvaire.soeur226Maglioni (cardinat)294. MaSran,J.C.258. Magnan,M.P.P.258. Maheu,Denise353. Maheu,Thdrdse353. Mailhor, Chartes-Edouard XXIII. g2. ts t , l6E, 111, 213, 2X3,231, 25t. 2(f.. 2E3.295. Mailhot,J.H.230. Mailhot (iuge) t66. Maiflet, Mare Marie t69,269. i75. Maill€, Mdrc Pautine332, 366. 369. 372,394. Malouin, Irgne Desilels429. ManceJ€ann€169,269,286,302.3i5. Mance,soeur(L. Kirouac)210. Mance,socur(J. Mercierl 266. 271. Mans€au,Elphdge,l05. Manseau,Omer 95. Marceau,V. 194. Marcoux, Paulinc346. Marguerite-Marie,soeur(Croteau) 192,286,344. 372. Marguerite-Marie,soeur(Therrien) 120,129, t33. t63. Marie-Alcanlara(Dere)I36. Marie-Anne. soeuilBdlivcau) t.3I. t4J. t59, 257, 316. Marie-Bcrnard(*re) I28. Marie{e-Jasus, soeur (L. Thibault) 2t0, 270,281,29t, 292,3t4, 348.358. M arie de la Fefte, 261, 269,27| , 273, Marie-de-la-Ferre,Mdre (Villeneuvc) 330,331, 367, 372,375 MariedeJa-Ferre,soeur(A. Thibautt) 358. Marie de I'Assomption,soeur(Boisven) J6l. Marie de I'Eucharistie,socur(S. Ver_ ville) 299. Marie des Anges,soeur(poirier) I66. Mariedu-Carmel,soeur(M. Louise Thibauk)210,300,343.347.35E. Marie{u{rucifix, soeur (Dufrcsne} ,$, 43,44, 45, 81,85, 24E. Marie{u-Divin-Coeur, soeur (Rav_ mond) 254. MarieJu-Sacr6-Coeur,Mare 124.125. 126,t29, 133,134,t36, t37, 138.t39. 140,l4t,144. Marieiu-Sacra-Coeur. socur (Bdliv e a u 1) 1 2 . 3 1 6 . Marie-Joseph,soeur(Boss{) 120.30t. Marie (rEine)270. Marie-Rose,socur(pri ncel223. 286. Marie, soeur(Windsor) I93. 46'l Marie, socur (TousiSnant)l18' 179' 201,203. Marie, soeur(Y. Boisvcrt)223,226. Marchand,socurGracl^416,417. 299' Marchand, soeur Rose-de_Lima w,4n ,418. Marier, Emest3E0. Mass€,DeniseMaheu 'z97. Massicotte,J.-P.-H. 245 Martel, AngElinc349. 46,48Marlel.HermineQuesnel44, Marrel. P.N. l9E. Marlel, soeurAnS6line281,364, 396' 415,417. Marthe, soeur(Lcvasseut)293 Mathieu, CharlesE. 364. Martin, Albettus 348,349, 352, 372. 374, 316,378. 418 Martin,soeurV€ronique Mclntosh. soeurUrsule 179 J.O. 213. M6lan9on, (pere)271. Melangon, e 9 1 , 3 1 5 .l l l . M e h r r o n .T h € o p h i l2 343,36t. Melina(Mme)48. Meloche,so€urClaire 349, 354,421. Mercier,Amedde416Mercier,soeurAlice33E,340 Mercier,soe!r Cecile411. 421,44o. Mercier,soeurJuli€tte340,164,417. Mercure,Dom 3l l. Mdthot, Corinne287. M€thot,(Mme) Xxv. 390 Michaud,Solange Migneallt (docteur)72. Milot, Doris 440. Milot, J.4nil 33, 55, 71, 74, 82, 213, 252. Moisan,Jean4J9.447. Mondou, Elz6ar 254. 280, 285. 287' 29t,292.293.301. Mondou,soeurMaria2?l. Monetle.Yvon442. Monfette,Monique 354. 124,133,l16 soeurCecile Mongenais, Monlbleau.Mdre79,94,95.97,98.99, too, lol. 102.103,l(H. 106,108,109. , 22, | 1 2 ,I t 4 , | 1 5 ,I 1 7 ,I 1 8 ,I I 9 . 1 2 0 1 t 2 3 , | ] 0 , 1 3 6 ,1 9 3 . Montcalm,Lise4J3. soellrBerthe201. Montembeault. 395. Morency.Jacques Morenofi Maurice374. Morin. Benjamin127.274. Morisctte,Albcrt 143.399,403,405 socurAlbcrta225. Morisette. Murray,JamcsH. 4:10 Murray.(Mgr) 252. Murray.soeurC6cilia332. 468 -NNadeau,Paul243,361. Nanlel, L6opold33t. Nault, soeurLaura 359. Nguycn,Dong 3E7. Notl, Rob€rt 343, 349, 369,399,'104, &5. Normand,soeur(s.9.)309- -oOlier, soeur(Mongenais)124,136 Olier, soeur(v. Trottier) 300,364. Ouellet,Ely 3E. Ouellct,(Mme) 47. Nicol387. Ouellette, Ouellct,Paul-Antoine440. Ouelletle,socur Alice 138, 142, 169, m4, 232, 251, 304, 336, 344, 358, 312, 3E0. -PXXIII, XXV, Pacaud,Louis-Edouard 37,3E. Pacelli,Eugenio294. Page,MereM arie40,42,43,45,46,47, 54,56,57, 59,62,66,68,71,12,73,76, , 5,8?,88,89,90, 7 7 ,7 8 , 7 98, t , 8 2 , 8 4E 9 2 , 9 3 , 9 4 , 9 5 , 9 91, 0 0 ,1 0 7 l, o E ,l l 5 , lt6, t23, 172,248,251,261, 280,344, 435. P a p i l l o nA, . O . 2 l l . Paquet,MCre150,152. Paquetet Dltil 399. Albini 336,337,338. Paqueue, Paradis,Raymond242. Patry, Jean{laude 387. 387,388. Patry,Paul-Emile Paulvl (pape)371. Payer,soeurThedse 334. Pellerin,Louise314,390. Pellerin,soeurEva 372,417. Pellerin,soeurMatcelle340,421 Pellerin,soeur Marie-Anne298, 344, 411. Pellerin,soeurMathilde 340. Pelletier,Paul 390. P6loquin,so€urLiliane415. Peltry,W.H. 38. Pipin, L.O.38. Pdpin,Nod 221,241,245,254,214. Perreault, J.E.205,20E,213,214. 216, 2t9 , 223, 230, 233, 244, 245, 260. 36t . Perreault,soeurClair€ 39E,400, 406, 4t9,420,42t. 3 14.340, Pereault,soeurJcanne-Rose 364,4n. Perreault,soeurTh€rdse421, 434. Perreault,Yvon 443. Perrin, l;onidas 273. Perron,soeur 137. Pctitcle.c,soeur Frangoise354. Pdtronille, soeur79, I20, l2l. Picha,A. 194. Pich6,Gilles387,389. 390. Pie IX (pape)205. Pie X (pape)171,187,209. Pie XI (pape)33,2t8,240,252,256. 293,294. Pie XII (pape)294,306,361. Pinard, Claude437, 418. Plamondon, A. XXIII, 36, 37,46. Plamondon, A. (Mme)47. Plante, Fernand3E7,389,395. Plourde,socur Louisette340. Poirier,J.S.245. Poirier,P.-A.376. Poirier. soeurNo€mie 129,133,136. Poisson,Corinne lE6. Poisson, J.-AdolphexXIII, XXv. 3l, 31,3E,46,t43,374. Poisson, J.-A. (Mme)47. Poisson,Jules379. Poisson, Rom6oXXIII, l7l. Poisson, soeurIrlne 3l I, 358,363. Poliquin,Andr€390. Poliquin, Jean-Marie390. Pothicr,L.S.71, 74. Poulin, Antoine 306. Poulin,Marc 387, Pouliot, (juge) 194. Powell€,ClaudeJ. 3E. Prattc, Yv€s392. Princa,soeurFlore 417. Prince,soeurLaurette411, 418,421. Prince,soelr Marie-R.372,417. Proteau,(Pare)I14. Proulx,E. 17l. Proulx, Pierre-Yvon3E7. Proulx,soeurMadeleine 338,340,417. Provencher, C.E.213. Provencher,Gaston356. Provcncher,Jean-Paul3E7. Provencher,Rolland 376, 379. Provencher,soeurGertrude340, Provencher,soeurLucienne344,358. -aQuesnel,Auguste3?, 38, 46, 66, 87, 100,l0t, 250,283. Quesncl,corinne 34,46, 62, 76. (famille)3 l, 60,66,82,85,95, Quesnel, 97,98,99, I0l, I03, 109. G.-Arthur46,65,91 , 100,I03, Quesnel, I10. xxv, 30,32, Quesnel,Joseph-AuSusre 33,34,36,38,39,40,44,46,41,53,59, 60,6l , 62,63, 64, 65, 66,70,76,8t ,84, E5,E6,87,EE,9t, t69, 25t, 2E3,302. Quesnel,Laure 46, 87,91, I00, l0l, t 0 3 ,l 1 0 . Marie-Melanie 30,3l, 39. Quesnel, Quesnel,soeurEulalie 34, ,!0, 42, ,14, 45,54,55,70,82,87,100,t31.144,248. -RRacine,Mgr 80. Rainville,Joseph24E. Rainviue,Lo!is XXV, JE. Ratti, Achille 209. Raymondien,Frere273. Raymond,soeurAlexina 356. Renaud,Marc,|46. 447. Rene,Amanda292. Rheault,Benoit436. Rheault,Madeleine 381. Ricard,J. Arthur 361. Richard, Claude 423, 424, 437, 438, 4{o. Richa(, (Pare)260. Rivard, Bertrand436. Rivard. Jeanne430. Rivard,Jean-Yves446. Rivard, MCre Marie-Rosc260, 294. 329.359,3&. Rivard,soeurClaire3l l. Roberge, C.8. 241,274,291. Roberge,Louise349. Robert, MCreJuliette329, 330. Robichaud, soeur Virginie 3,14,372, 411. Rochette,Alfred 288. Rochon.soeurClaire 363. Rochon,soeurYvonne320,340,341, 358. Rodrigue,soeurI sabelle347,363,397, 411. Rogers,Mgr 73, 100. Rolland,(compagnie)316. Rose-Anna, soeur (Labrecque) 142, 274.35E. Rouillard, Germain372,405. Rouillard, Gervais,440. Rouleau(cardinal) 231. Roulleaux,Andra258, Rousseau, F.36. Rousseau,Ludger ( M me>279, 280. Rolx, Alphons€376,378. Roux, Marie376,377. Roy, Alain 442. Roy, Augustin430. Roy, Clalde,140. Roy, Georges E. 301,379,428. Roy, G6rard430. R o y ,M i d e r i c7 0 , 7 1 , 7 4 , 7 5t 0 , ,213. Roy, Wilfrid 299. 469 -sSte-Albine,soeur(SeviSnY)35E Saint-Andra,socur(J.-ETrottier) 363, 364. Saint-Aucustin.soeur(Fortier) 364. Ste-Cathirine.socur(Seery)35E Sainte{acile, MCre(Pelletier)310. Sainte{olette, so€ur210 sainFDenis, soeur (Talbot) 349, 363' 364. soeur(Lambcrt)3l6 Sainte-Elisabeth, Saint4eorges, soeur (Bertrand) 328, 334. Saint4ermain, F.A l65, 192' 193' 252. de Go!o, Mere(vi8et 5?, Saint-Jean t4o, 14l. 144,145,146,149,150'152' , 5 6 ,1 5 9 . 1 5 3 ,1 5 4 ,1 5 5 1 Saint-Jeande Golo, soeur(Boisvert) 279,304. Saint-Jeande la Croix, soeur(Pell€rin) 344. Sainte-Jcanned'Arc, soeur (Dubois) 295, 364, soeur(E Pellerin)362. SainFJean. 143 soeur(Desaulels) Sainl-Joseph, | 64. soeur(Caillardelz) Saint-Joseph. 210. Sainr-Joseph,soeur(Lafonlaine)316. Saint-Joscph,socur(E. Thibault) 224. Mere34,36,38'39,40' 4l ' Saint-Louis. 42,44,54,58,61,62,63,U,65,71,336. Saint-Louis,Louis deconzague,soeur (Pellerin)3l L Saint-Louis.soeurJeanne364. Sainre-Lucie,soeur(Flcury) 372. SainGluc,soeur76, 104,l2l. Saint-Paul, soeu. (C Mercier) 295, 34t, 349,350,351.354,363,365,380, 396. Saint-Raphael.so€ur(C Quesnel)62' 7 0 ,7 t , 7 6 ,8 1 ,9 6 , t 0 2 , l 3 l , 1 5 0 ,1 6 9 ' lE4. ( Prince) Sainte-Rose-del'Eucharislie 344. soeur 129. Sainte-Syncldtique, SainteJh€r€se,Marc 192, 194. Saintc-vdronique,soeur(Martin) 372. Salvas,Roch361. Sauv6,Paul338,362. Savoie,MCre(Robichaud)330 Scharrv-Moreau(firme) 400 Senay,soeurJeanne305,340' 163 Scrr€, Madelcine150 Sdvigny,Am6dee252,253 Sdvigny,Antonio 362. 251 Savisnv.JosaDhal Sdviiny. soeui €ua ZZs,252,253,260' 3t2, 147, 361,3E6, 4l t . 4'70 sexton,J.L. (Mme) 312. Simard,Ludger3l l. Simaoni,(cardinal)67. soeurMathilde417. Simon€au, Simpson,N. 194. Sirois. Eticnne430. Smeulders,Dom Henri 67. 59 Sdnard, Marguerire Spenard,Mathilde36l' 367 deI'Enfanl-Jesus(RHouSie-Therese le) 229,260. soeur271. SFMarcellin, St-Pierre,Denis439. St-Pierrc,Frangois38?, 3E9. St-Pierrc,Jeannine4ll Suzanne,soeurI77 Suzor,P.H. 128.l17, 160 -TTachereau,(cardinal)El Tachereau,L.A. 205. Talbot. soeurAlma. 229,260'340'36/' 4t1. 417,418 Tellier,soeurMarie-Ange Tessier,soeurBerthe272 U. 159. Tessier, J ., N . 2 1 3 . TCtreau Tetrault, MCre Rose-Anna330' 331 Theberge,Claude(atelier)'105. Th6odule,frCreI53. soeur(Petreault) Thdrase{e-Jdsus, 34r, 149,350.354,363,365. soeur Thercse-del'Enfant_JCsus, (Windsor)203. Theroux,Basile(fils)37,46 Therrien,soeurYvonnc338'340'4l?. L.V 7l. Thibaudier, Thibauh.Arthur 382. 314. Thibault,Jean-Paul ,2t0'291'361. Thibault.Henri210,251 Thibault,Mdre M Bcrth€XXv, 192' 2to. 221, 222. 227, 232,231' 238' 239' 242. 250. 253, 256, 257. 258' 259, 266' 270,216, 211, 279,2E0.2EE'297' 300' 304.305,306,30E,l l0, 313'314'316' I t8, 325.329,330.lll, 334,336'33?' 340,159.360,37l. Thompson,soeurMarie-Louise138, t4t. t55. T o n T h a t ,J . 4 3 0 . Tourienv.C. 194. Tousilnanr,P.-L.38.46.56.100,105 r ? 6 .l E 5 ,l 9 l , 2 0 4 , 2 2 9 . P.-L.(Mme)2l3. Tousignant, 390. Tremblay,Jean-Chatles Tremblay,LaurentJ74 TrCpanier(architecte)'()2. Trottier, soeurC€cile363. Trottier,soe!rClaudia2&' 3U,417. Trottier, socur ThdrCse340. Trottier, soeurValdda4lB. Turcotte,soeurFrangoise334. -uUpton, France253, 254. -vVachon,L.-A. 378. Valiare, Arthur 386. Vanasse,Edgar 279. Vanasse,soeurMadeleine8t, l?5. Vanicr, Georges362. Vanutelli,Vincent 126. Vcrvillc,Jesn 182,390. Veftille, socurJeanne271,364,417Vervillq soeurSimone341,4lt. Verville, Wilfrid 2,tO. Veuillette,soeurNoblla416. Victorine,soeur(Proulx)9t.96. l0l. I t7, I tt, t43, 257.358. Villeneuve,J.M. 261. 290. Voycr, Louis 427. -wWard, Dom Bruno 281. -YYelle,Emile 3lE. -zZot, soeur 142. 471 w rE58 L1A ' ' - " ' * ' n ' - : : l : : : : l - C':i : l'tl11 sAl{T6 LA ut ceruc:.ii l- ,.;.,.1..:rli.i" v'-* litlutASS0ClATiOil enao0t1983 d'imPrimer Achev6 de l'imprimerieSt-PatriceEnr' *,r. t".'pii.i". I Trois-Rividres, Qu€bec'