Les 100 ans de l`Hôtel Dieu l`Arthabaska 1884-1984.

Transcription

Les 100 ans de l`Hôtel Dieu l`Arthabaska 1884-1984.
Les 100 ans de
l’Hôtel Dieu l’Arthabaska
1884-1984.
Source:
courtesy of the
Provincial House, Montreal
Religious Hospitallers of St. Joseph /
Religieuses Hospitalières de SaintJoseph
Copyright: Public Domain
Digitized:
July 2010
LES lOOANS
DE L'HOTEL-DIEU
D'ARTHABASKA
1884-1984
Conceptionpagecouverture:Socur C{cilc Mercier, R.H.S.J.
D€p6t l6gal:
Bibliothgque nationale du Quebec
Bibliotheque nationale du Canada
Quatriame trimestr€ 1983
ISBN 2-8915241t4
EditionsPourouoi Pas
Au malade
pour qui cet
H6tel-Dieu
exrste
AVANT-PROPOS
Au pied despremidrescollinesdesAppalaches,s'dliveun imposant
idifice qui ne doit rien au hasard.Il est au contraire I'oeuvrede cent
ann€esde sacrificeet de constance,de courageet de fidilite. Tour a tour
ou d la fois orphelinat,hospice,h6pital,cetteinstitution a renduii la population des servicesinnombrableset inestimables.Confirmie depuis
ddjd plusieursanndesdans sa missionde centrehospitalierde soinsde
courte dur€esp6cialis6s,
ellecontinueavecune tranquilled€termination
son cheminementd'efficacit6,d'excellenceet de charit€.
Il etait n6cessaire,
au seuil de ce deuxidmecentenaire,que soient
rappel6esen detail les 6tapes,heureusesou douloureuses,du passdde
I'oeuvre qui se confond si souvent avec la vie de cellesqui I'ont fait
naitre, survivre,grandir et porter fruit.
Pour relatercettehistoire,personnen'itaitmieux qualifi6quel'une
des religieusesde la congr6gationfondatrice,Soeur Claire Perreault,
I'actuelle directrice gdnerale de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska. Soeur
Claire - tous l'appellentainsi - a passela presquetotalit6 de sa vie de
religieuse dans cet hopital. Successivement6tudiante, infirmidre,
professeur,assistante
d I'Ecolede nursing,assistante
d irectrice96nerale,
puis directriceg6n€raledepuis plusieursann6es,elle a vdcu, favorise,
dirige les transformations matdrielleset scientifiquesqui ont cr66
I'h6oital
d'auiourd'hui.
'A
la lecture,son livre ser6vdledigned'unehistoriennechevronnee.
Avec clart6 et m6thode, elle a retrace les dtapes cruciales du d6veloppement de I'hdpital, de ses humbles et difficiles d€buts jusqu'd cet
ensemblespacieux,moderne et fonctionnel qu'on connait. A travers
tant d'autres occupations accaparantes,ce n'est pas mince merite de sa
part que de s'etreastreintee retracercent ann€esde pass6,pour ensuite
situer les evdnementsdans leur juste perspective,les ordonner et les
exprimer dans un styleempreintde vigueur,d'61€gance
et de sensibilite.
Un h6pital au coeur des Bois-Francs6tait un d6fi de taille.Un livre
qui en relateI'histoireen 6tait un autre. Les deux ont 6t6 relev6s.Avec
un ind6niablebonheur!
Jean Moisan, J.C.S.
Prisident des F€tesdu Centenaire
v
PROLOGUE
U n sidcles'est6cou16
depuisque le"grain de senev6destin€i abrirer
lc pauvreet lc souffrant" 6taitjete en terre,e Arthabaska,au coeurdes
Bois-Francs.Au pieddc la montagnequi sembleveillersur lescoquettes
rdsidences
d'une petiteville paisibleet qui sembleembrasserd'un regard
satisfaitI'ordonnancedesrueset la sdrenitddeschampsqui seprofilent
yers I'horizon, se dresse. aujourd'hui. un spacieux h6pital dont
I'architccturcmemetemoigncd'une vitalitd tenacecertes,entCt6eaussi,
comme cellede ces6rablessuperbessortis on ne sait commentde ce sol
rocaillcux et dont la ramure noueuseraconte,a qui veut I'entendre,un
constant combat avec le vent.
Une famille bien nantie. celle de Joseph-AugusteQuesnel,est e
I'origine de la venue A Arthabaska des Soeurs Marie Pagi, Quesnel,
Beauchamp.Marie d u Crucifix et Adelinequi y 6tablirent,en v6ritables
pionnidres.un hospiced'abord. puis. avec le temps. un orphelinat et
enfin un hopital. D€but hdroique!
Nazareth. La maison de Nazareth.Celle de la ldgende. A peine
grande comme une enluminure. Nom du premier hospice d'Arthabaska. Une maison-hospice.Un berceau.€crit Mdre Thibault. Un
commencement.Une nacelle"battue des flots si prds du rivageque la
vaguetourmentded6ferlerasur ceux-li mCmequi ont eu la missionde la
lancer en pleine mer ou de la piloter au sortir du port".
"Un projet de construction" d'une nouvelle maison propre d
recevoirles pensionnaires
dont le nombre grandit de mois en mois, on
compte diji dix pensionnairesau printempsde 1885,"ouvre" alors "la
longue sdrie des ddbats et des difficult6s sans nombre dont souffrit
I'H6tel-Dieu". En votant une somme de $1000 pour la rdalisationdu
projet, le Conseil de ville d'Arthabaska exige que soit rompue la
"communautdde bicn entre I'H6tel-Dieuet la famille Quesnel"qui, diton alors, s'6tait,par le contrat de donation desbiens,en datedu 30 ao0t
1884,assurd"une grandesecuritdpour I'avenir(...)par le moyende cette
fondation". Un inextricable, presque insoluble conflit secoue les
fondations d'une intitution i peine cr66e. conflit qui implique les
Religieusesqui sont de bonne foi, la famille Quesnel dont un des
membres,Corinne, devenueSoeur Saint-Raphael,et qui vit a c0td des
siensi Arthabaska,trouve "le marchi trop onereux" et la population
que la presselocale plonge presquemalgreelle dans le ddbat.Pendant
IX
que s'drigeun nouveaubatiment destindd devenirI'h6pital,i leur insu,
les Religieuses sont littdralement devenues les bailleurs de fonds du
fondateurqui, d'emprunten emprunt,au nom de la Communaute,rdgle
hypothdques,achat de maisonpour son fils Auguste,et quoi encore.. ,
La fondation du diocdsede Nicolet, le l0 juillet 1885,"eut", e
Arthabaska, "la r6sonanced'un glas fundbre": autant, semble-t-il, Mgr
LaflCche6tait sympathiquei I'oeuvre des Religieuses,autant I'on y
ressentitqu"'exista(it),de la part de Sa Grandeur", Mgr Gravel, "un
froid, une rdservequi ne pouvait provenir que d'un coeur blessd",d'un
esprit"prdvenude quelquemanidrecontre la sup6rieure".Il faudra tout
le tact, toute I'intelligencede celle+i, Mdre Pag€,pour que MgrGravel,
dclai16par le cu16Buisson,accordeafin "sa protection"en retour"de la
ldgitime ddf€renced laquelleI'autoritd diocdsainene peut renoncer"
Alors que Mgr Gravel manifeste, avec le temps, un attachement
ind6niableaux Religieuses,que la constructionde I'hdpital progresse,
que les premidresprofessesprononcentleurspremiersvoeux,que Mdre
Pag6 c6ldbre ses cinquante ans de vie religieuse, les religieuses
"travaillent dur et ferme", se vouant presquei un "labeur mercenaire"
pour maintenir une institution publique,allant mCme,en cestemps oil
l'alcool etait prdsent6comme un pdril public,jusqu'agdrer" un ddpdtde
spiritueux" dont le profit de la vente "devait resterau b6ndficedes
pauvres".
Que les religieusesse fassentmendianteset prennent le chemin
pour solliciter,de paroisseen paroisse,la gen€rositddes pauvres,elles
n'en ont pas encore,pour autant solutionn6le problemede la situation
financidre toujours precaire parce que toujours dominde par les
exigencesde monsieur Quesnel,au point qu'a l'automne de 1889,"Ia
plupart des soeursavaientsollicitdardemmentleur retour d la maisonmere", d Montrdal, "la vie n'€ta(n0 pas soutenable"e Arthabaska.La
mort de monsieur Quesnel,le 26 septembre1889,le ddpart de Mdre
Pag6, le l6 juillet I890, pour Montrdal, contribudrentencoredavantage,si possible.d I'insolubilitdpresquetotale du rdglementd'une crise
si pdnible que, pour ntn donner que cet exemple, de passaged
Arthabaska en novembre 1889, Mgr Gravel se refused se rendre i
I'h6pital pour "ne pas laissercroire aux marchandsqui fournissenti
crddit les provisionsdont la Communaut6a besoin,et qui ne serontpas
payees,que j'approuve ce procdd6",6crit I'Ev€quede Nicolet.
Il appartiendraite Mdre Montbleau, bien conscientedu "groupe
b6ant d'une ddcadencemat6rielle(qui) menagaitd'engloutir I'H6telDieu d'Arthabaska enlisddans une marde montante de difficult6s,de
crdanceset d'emprunts", et, hier, habitee elle-m€mepar le d6sir "de
retrouver dans I'oasismontrdalais"de pr6siderau destin de Ia communautd.
A peinc. a-t-elle, en juilet 1890,assum6la responsabilitdde la
direction de la Communautd des religieusesd'Arthabaska, et, de
l'h6pital. qu'elleassiste,impuissante,au ddpart pour Montrdal de deux
jeunes professesharassdespar "les humiliations qu'eut d subir le
personnel dc I'H6tcl-Dieu en ces ann6es oi une ruine imminente
constitue.sans plus, I'ordre du jour".
X
Mdre Montbleau ne s'attaquepasmoins, pourautant, e hcausede
tant de maux: le rCglement "de la successionQuesnel". D'une part,
s'offre la possibilit6 d'accepter la faillite, avec "l'odieux qui va retomber
sur tout I'I nstitut", d'autre part, compter sur I'aide de la maison-mdrede
Montr€al. De mois en mois, implacablement,est reportd l'instant
fatidique de la faillite. De mois en mois, par ailleurs, s'6vanouit la
possibilit6d'une intervention massivede la communautede Montrdal.
Le couperet tombe, dramatiquement, le 17 mars, moment oir sont
vendus i I'enchdre,les "terrains donn€s" "enjouissance" aux religieuses
" pour quinzeans" et le l4 j uillet,j our oU "tous lesimmeubles(sont) mis
en vente". Les religieusesdeviennent "locataires" en leur monastdre. A
montreal, e Nicolet, i Arthabaska m€me fon pense"i disperserles
membres de la petite communaut6". Le 30 ao0t 1892survient enfin une
entente entre "madame veuve A. Labrecque", qui avait acquis les biens
de la co-mmunaut6 l'annde prdcidente, "et la communaut€ d'Arthabaska".A la faveurd'un pret ou d(un) don dessoeursde Montr6al, de la
complicit€ "de I'abbe Bdrard et (de) I'avocat Crepeau", qui n'avaient
point signifi6 d Mgr Gravel, "vu le mauvais 6tat de (sa) sante", les toutes
derniCressubtilit€sde I'arrangement,le rideautombe, pour I'instant,sur
un psycho-dramedont, e l'6poque,peu de gensont mesur€I'intensite.
Mdre Montbleau peut maintenant entreprendrel'oeuvrede la relance
de I'h6pital.
Secouie jusque dans sa fibre la plus profonde par un combat
quotidien, la petite communautedes religieuseshospitalidres,un peu
plus sereinequant d son devenir materiel parce que d€lestde,au sens
rigoureux et alldgorique,de ces hypothCquesqui grevaient non son
d6veloppementmais son existence,entre dans un recommencement,
Certes, des soucis mat6riels, de nouvelles aventures budgdtaires imputablespeut€tre d la tdmdrit€,noirciront, de moment en moment le ciel
de cette institution sanscependantcr6er i nouveau le drame.
Sous la direction des Mdres Marie-du-Sacri-Coeuret Saint-Jean
de Goto la communaute renoue d'abord avec une qu€te d'approfondissementde cettevie religieusequi fonde I'existencede cesetresrdunis
en cette petite communaut6.
Ce souci profond se traduit par toutes ces initiativesqui visenti
concourir i I'int6riorisationd'une vie spirituellef6conde. Finement,
Mdre Thibault note, par exemple'
"ll seraitheureuxde constaterdans les noteseparsesde cette
e la baseessentielle
depriCre
etde
6poque.que,sansriensoustraire
qui formele fond(s)de la viereligieuse,
MdreMarie
recueillement
de la vie quotidienne
aux
du Sacrd-Coeur
adapteles exigences
circonstancesactuelles,et emploie toutes les ressourcesde son
dnergique volont6 pour combler les d€ficits de I'observance
r€sulidre".
XI
Sous la gouverne de Mdre Marie du Sacr€{oeur, "Peu e peu
s'accentuaient ainsi les normes de la vie religieuse si lentes e s'€tablir
mais apportant tout de mCmeconsolationet bonheur".
ll reviendra d Mdre Saint-Jean de Goto de permettre e ces
religieusesde se manifester davantage dans cette sp€cificit6 quifonde et
colore tout i la fois la qualitd de leur ordre, le soin des d6sh6fites,en
creant un orphelinat.
Mdre Lachapelle,qui pr€sideradurant neuf ans,en deux mandats,
au destinde la communaut6deshospitalidresd'Arthabaska,permetaux
religieusesd'oeuvrer auprds des maladesen cr€ant un hOpital, enverset
contre tous, m0me le d6vou6 et sympathiqueMonseigneurHermann
Brunault de Nicolet. Elle contribueraaussiau rdglementde l'dpineuse
questiondu prCt ou du don par I'Hotel-Dieude Montr6al de la somme
d e $ 1 00 0 0 e n 1 8 9 2 . .
Habit6e par une charitd qui trancende la grisaille des jours,
soucisfinantransmue les 6preuves,que ce soit incendies,6pid6mies,
ciers, en dons de Dieu, la communaute des religieuseshospitalidres
d'Arthabaska peut maintenant, dans la foi, relever le d6fi de donner d
I'oeuvrequ'elle poursuit un cadre nouveau.
Quand, le3 septembreI921, Mdre Dagenais,quiaddjd,de l9l2 i
1918,prdsid€i la gouvernede la communautd,en reprend les rennes,
elle sait "que le cycle des quinze dernidres ann€esa ajoute au soin des
vieillards celui des malades et des orphelins" et que "l'espace, par trop
limite dansla m€me
restreint,octroyea chaquecat6goried'hospitalis6s,
mesure leur champ d'action respectif'. Elle rdalise aussi que "les
multiples d€cds caus€s par l'influenza (ont) entrain6 comme consiquence un nombre prodigieux d'orphelins ndcessitantsecours et
protection". Elle n'oublie pas surtout que "le cloitre (a) aussi ses
exigences".
C'est a une red6finition de ces deux espaces,I'un physique, I'autre
moral, ndcessaires,compl6mentaires, que se voue Mdre Dagenais. Pas
seule.Avec toute cette frele et vaillante communauti dont elle est.Avec
le temps, dans le temps surgira,en 1924,un nouvel orphelinat.Et un
nouveau cloitre: aprds avoir connu une installation de fortune "dans
une migration qui les repousse de ces pidces qui, sous le pic des
constructeurs,ne sont plus que "poussidreet ruines", aprdsavoir subi
"la d6sagr6ablecadencedes marteaux (qui) imousse fort la tranquilitd
personnelle", les religieuses reprennent "progressivement possession
des pidces nouvelles ou agrandies", en se disant: "l'hiver se mue
lentement en printemps prometteur", M€me le transfertdu cimetidrede
la communaut€,en juillet I926, concourt, i sa fagon,e cette quetede
Dieu que veut assurer la relocalisation du cloitre:
un peu
"Placdejusteen iacede la communaute,uneall6espacieuse,
ombrageepar des6rablesmajestueuxet touffus, nous conduit d
cettedernidredemeurede nos chdresdisparues,tandisque la vue
constante
repos,
de la grandecroixquidominecelieudesupr€me
aussibien que celledes plaquettesfun6raires,qui redisentsans
cessele peu que nous sommesici-bas, invitent doucement9t
fortementi une salutairemdditation".
XII
Pour la premidre fois de son existence,la communaut6- des
hosDitalidresd"Arthabaska,va, en 1927' €tre sous la gouverned'une
"qui marque'd sa
religieuseissuedu milieu, Mdre B€liveau:6v€nement
d
Elle pr6,sjdera
I'annaliste
6crit
.uiiC.". ,.,ntoutnunt de notrehistoire"
d
affect€
spdcialement
logis
de
corps
i" .ir.' .n chantier "d'un
I'H6pital".
'---b"if.
r6digeaitlesannalesde la
qui, depuisbon nombred'ann6es
le 3
est 6lue sup6rieure.
Thibault,
Mare
.o-rnunuui6 d'A;thabaska,
6conomique'
la
crise
de
difficile
conjoncture
En
cette
1930.
seDtembre
-._ mdnera,n€ammoins?rterme la constructionde I'hopital'
elle
Fur"" qu" I'o"uur" "r6clame(...) plus de bras", le-.chapitre
ddcide"d'abandonner(les) qu€tesannuelles"-auxcommunautaire
publiqxe
la Loi deI'Assistance
p.JtiO"i.nt
les"soeurstouridres":
ou"ii.,
Jrfiit""i i pourvoir aux frais d'hospitalisation des.malag.es;'.tes
qui s'dtaientj usqu'enju in 193| . vu "l'extremebesoln"'lartes
religieuses
au
plusexclusivement
"o u"6
entendent.dorenavant,seconsacrer
teuses".
malades.
des
soin
vre
Par ailleurs,en revisantle Coutumierqui regitlesd6tailsde-la
et
foule
d'us
d*'une
se
libdrent
d'Arthabaska
quotidienne,
lesieligieuses
en
disuetude".
coutumescomplCtement
d'unevie en mutationconstante
Cetteadaptationaux exigences
Saintla residence
rouu" *n fu.ittetedans"la ddmolitioncompletede
simultaqui
A.
monsieur
de
Quesnel" -"abrita
irabitation
eugrttit, -durant
quelquestemps, monsieur le shirif Quesnelet sa
ndrfient,
famille, la communaut€ et ses hospitalises:pau-v,res'malades,et
( )
( )" "N osorphelins
o.nrionnuir.t,ainsiqueM M nosaum6niers
la
d€
Au
spectacle
1923"
'
de
l'automne
a
de'l9l3
i i.oouet.nt abri
les
chers
"montaient
iisoaritionde cettemaisondescommencements
souvenirsqui affluaientsur l'6crande la pensde"
Ddtachantson regardd'un pass6dont "il ne restepas prerresur
oierre".la communautAle portesur l"'Avenir": le 3 ao0t 1932,I'hOpital
qui permettraaux
ist autoris€i crderune "Ecolede garde-malade"
N ursln€moderne
du
exigences
les
de se"conformera toutes
relisieuses
de la Provincede
enregistrds
h6pitaux
des
la
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rE uoit int"tit "rur
de
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anniversaire
cinquantidme
du
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Qudbec",
et I'o-rphesoixante-dix
lits' I'hospice,
lihdpitalcompr.cinquante-cinq
1933'le
de
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vaut
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I''Associat
mondial
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Garde-MaladisEniegistr6es"qui se tiendra successivement
Montreal'
de
consoeurs
ses
oir,
avec
Bruxelleset de seren-dred Rome
debut'le
ai" t"tu t"qu" * uudiencepar le Saint-PCre'Seul,peut-Ctre,le
O nou"-ufu 1933,du procdsinformatif de Jdrdmel-eRoyerde.la
peutprovoquer'sr posslDle'
fondateurdesHospitalidres'
Dauversidre,
Nourriesdela
d'Arthabaska
plus
grande
riligieuses
aux
un" ioi.
sources
"n.o..
retouraux
veritable
un
opdrent
elles
iondateurs,
des
soiritualit6
lesannalesde I'institution,retouraux
abondamment
d'ontt6moignent
sourcesqui-culminedansce triduum qui, d Arthabaska,commedans
l"institution"marque
chacundes"vingt-troisrameauxquicomposent
de
de la b€atification
la
cause
de
Rome,
i
I'iniroduction,
1936
en mai
les
avec
aussi
introductionqui concourt
-oniiaut de la Dauversidre,
XIII
"€tes du Tricentenairede "notre" institut".
Par un "arrete officiel", date du I5 juillet I936, Monseigneur
Brunault, dv€que de Nicolet, autorise les religieusesd'Arthabaska d
amorcer la construction d'un nouveau monastCrepropre d devenir le
cdnacle des quelque cent religieuses,novices et postulantesde la
communaut6 pour qui "ce r€ve d'un monastereva donc devenir une
consolanterealit6".
Mdre Kirouac, qui succdde,le 3 septembre1936,a Mere Thibault,
hdritede la lourde tache de presidernon seulementi la gouvernede la
communautd mais aussi de r6aliser le projet de la construction du
monastdrequi sera compl6tdedeux ans plus tard.
U ne communaut€est le, bien enracineepar l'6preuvequi I'a visit6e
avecune insistancerare maisrichede la promessedu "ll faut que le grain
de s6nev€meure pour qu'il porte fruit". Au fil des ans, les religieuses
continuerontde se prodiguerauprdsdesvieillards,desorphelinset des
malades.
Une seule ombre vient, semble-t-il, obscurcir le ciel d'une vre
marqu€e au coin de la fid6lit6: la question d'un regroupementcoiff6
d'un geniralat de tous les monastCresde I'Institut des religieuses
hospitaliCres.
des"maisons
Quand, en janvier I946, les"rep16sentants"
du Nouveau Brunswick" se fusionnent pour cr€er une "congr€gation
nouvelle", les Soeurs hospitalidresde Saint-Joseph du NouveauBrunswick, d Arthabaska I'on s'6crie:"Les voies de Dieu sont insondables.. . Il y a si longtempsque la questiondu gdndralats'agitedans
I'Institut. et voici qu'elleaboutit i un groupementpartiel qui ne va pas
sanssouffrancesr6ell€sde part et d'autres".Lancinanteepreuvepour la
communautd d'Arthabaska que ce regroupement en g6neralat des
maisonsde I'l nstitut desreligieuses
hospitalidres.
U n ddcretde la Sacrde
Congrdgationreuniraenfin, le 5 mars 1949,"les maisonsde Montr€al et
d'Arthabaska sous le nom de Soeurs HosDitalidresde I'H6tel-Dieu de
M ontrea1".
Ce n'est pas sans6motion que lesreligieuses
d'Arthabaskavoient,
le 29 mai suivant, les cinq noviceset les quatre postulantesquitter le
noviciat pour Montreal. "Premier fruit de I'oeuvreg€n€ralice"que la
fermeture du noviciat! Quelques mois plus tard, autre fruit du
regroupement"Une derniire fois en notre "chez-nous"d'Arthabaska,
nous assistonsd une c6rdmoniede professionperpetuelle".
Cesdeux laconiquesallusionsqui semblentde I'ordredu fait divers
signifient,ndanmoins,une coupure radicaledans la vie de la communaute locale. Car, au rythme des saisons,vetures et professionsen
ponctuaient de leur emotion la vie de ces femmes regrou$es en une
famille religieuse qui, comme la famille charnelle, se rejouit des
naissancesqui en assurerontla pdrennit6.
D'autres ddchirementss'inscrirontdans la chair de cette communautd, celui d'abord du ddpart pour Nicolet, le 19 ao0t 1943, des
orphelins,ddpart qui "burinera en traits indelibilesle sacrificed'une
oeuvre d6jd vieille de trente ans et qui a pouss6 de profondes racines
dans tous les coeurs"l Autre coupure, autre rupture que le transferte
Victoriaville de I'hospice,des 8 et 9 ddcembreI952.
XIV
". . . le coeurde I'H6tel-Dieu
s'€meut
A l'aubedecesjoursd'exode
inoubliable.
C'est qu'il voit, a regrets'€loignersespremiersprotdgis,ses
joyaux. les plus fiddlescompagnons
(...). Un
de son existence
volume d'histoirese ferme aprds68 ans".
Les locaux laissdslibres par ces d€parts successifsseront affect€s
partie d des lits suppl6mentairespour l'hOpital, partie d une €cole
d'infirmidres laiques.Et ainsi I'oeuvredes pionnidresde cette maison
d'Arthabaska prend-elleun visagenouveau.
Entre temps, apris s'€tre, ii plusieurs reprises, refus6es,parce que
I'invitation leur semblaitles lanceren une aventuredifficile. i essaimer
soit i Biddeford,soit encorea M ont-Laurierou Sorelpour y assumerla
direction d'un h6pital, les religieusesacceptentla direction de I'HdtelDieu de Saint-J6r6mele 5 mars 1948.
Cette dvocation rapide du v€cu d'une famille religieusebien
enracindedans cette bonne terre des Bois-Francs s'estattachie a mettre
en relief ce qui, nous semble-t-il,constituela trame qui soudeet fonde
tout a h fois la chained'une €popdesemblabled bien d'autres,certes,
mais habiteed'une realitd intangible:Ia foi. Sanscelte r€fdrencee cette
valeur qui nourrit la vie de ces centainesde femmes oeuvrant en des
conditionssouventp€nibles,cette aventurene se distingueraitque peu
ou prou de cesdpopeesd'uneenduranceind6niablequi furent le lot des
commencements de nos devanciers.
Ddlibdrement,nous n'ayons.tout au cours de l'6vocationdescent
ans d'histoirede cetteinstitution,retenu,pour en maintenantfaire notre
propos,ce constat:la promesseest li, prdsente,e toutesles pagesde cet
ouvrage:c'esttoujours trop t6t qu'unevie estfauch€e.. . si n'existepas
Ia certitudede "la rencontreavecI'Epoux divin". Dans sa materialite,le
texte de cesCent Ans de I'Hotel-Dieu d'Arthabaskaen est une Dreuve
d'une €videncepatente:plus du tiers soulignele don que les reliiieuses
font d'elles-m€mesi Dieu par v€tures,professions,et cdldbreles m6rites
de cellesqui, lesm€mesau fil desans,touchent,par la mort, lajoie de la
grande Rencontre,
Cette histoirede I'HOtel-Dieuque I'on doit, pour unetreslargepart
d Mdre Thibault, et pour une part tout aussiimportante,a une artisane
du devenir de cette institution, Soeur Claire Perreault,rdpond a cette
invitation de Diane B€langeret Lucie Rozon de nous mettree l'€coute
du quotidienrde cesfemmes,cellesd'Arthabaskacommed'ailleurs,que
l'on ddnomme toujours: les Religieuses.. .
Maurice Carrier
Mai 1983
Montreal,Libre-Expresl. DianeBdlanger.
LucieRozon,LesReligieus€s.u
Qu6bec.
. .5.
s i o n .1 9 8 2D
XV
REMERCIEMENTS
Elles sont nombreusesles personnesqui ont contribud i la
r€alisationde cet ouvrage:
M. Maurice Carrier, professeurd'Histoire d I'Univenit6 du Quibec i
Trois-Rividres,qui m'a particulidrementaideepour la narrationde la
premidrepartie, celle tirie des Annales €crites par Mdre Thibault.
M. Carrier ne m'a pasm6nag6sontempsetj'ai pu profiterlib6ralement
de sa compdtenceet de sa pricieusecoop6ration;
Soeur Angiline Martel et Soeur MadeleineDesfoss6s,
R.H.S.J. de la
Rdsidenced'Arthabaska, pour I'accdsqu'elles m'ont permis aux
archiveslocaleset pour leur disponibilit€d m'en faciliter I'utilisation;
SoeurLucienneChoquetet SoeurNicoleBussidres,
R.H.S.J.,respectivementarchivisted I'Administrationg6n6raleet I la Maisonmdrede
Montreal, pour leur collaborationa me procurerdespiicesd'archives
anciennesde leur riche patrimoinetricentenaire;
SoeurCecileMercierde la Fraternit6desR.H.S.J.d'Arthabaskapour
I'aide apporteeau choix de certainsdocumentsd'archiveset A leur
prisentationdansle texte;
Mme LouiselleBoulanger,adjointe administrative!r la direction des
servicesprofessionnels,qui a r6alis6avec une inlassablepatiencela
transcriptiondu manuscrit;
Mmes Marie-Andree Duquette et Ghislaine M€thot, secretairesi
I'organisationdu Centenaire,qui ont d6pouitlClesrapportsannuelset
les procds-verbaux
du Conseild'administrationde I'hdpital;
Mme Claire Gendron,ma secrdtaireparticulidre,qui a sorti pour mor
desarchivesde I'h6pitallesdocuments,leslistes,lesdatesn€cessaires
A
cette recherche;
XVII
L9sReligieuses
Hospitalieresde Saint-Josephd'Arthabaska,plusieurs
collegueset amis de I'H6tel-Dieu, les membres des Comitis ou
Centenairequi m'ont manifest€leur inter€tet leur appui,tout au cours
de la r€dactionde ces 100ans de I'H6tel-Dieud'Aithabaska.
SoeurClairePerreault,R.H.S.J.
XVIII
PRESENTATION
Lorsqu'enddcembreI946, Mdre Marie-BertheThibault remetd sa
communautd locale "Les Annales des ReligieusesHospitalidresde
Saint-Josephd'Arthabaska",c'est le fruit d'une vingtained'anneesde
rechercheet de r6daction,c'est plus de soixanteans d'histoire,soit de
1884d 1946,que cesAnnalesracontent,pour lesgenerationsfutures,de
la vie, de I'existencede ce cher Hotel-Dieu d'Arthabaska. Jusqu'en
1930, elle est elle-memeconstitudeannaliste.En 1930, elle est 6lue
supdrieureet jusqu'en 1947, elle dirigera sa jeune soeur Laurianne,
puis Soeur Yvonne Rochon dansla 16dactionde
Soeur Marie-de-Jdsus,
ces Annales qui rcprdsentent,selon elle, le patrimoine par excellence
d'une Communaut6 religieuse.
Des cent ans de cette institution,d partir desarchiveslocaleset de
cellesde Montrdal, d la lumidreausside tdmoignagerecueillisdessoeurs
ain6es,des premidresHospitalidres,Mdre Thibault nous en livre donc
plus de soixante. C'est tout un h6ritage et la Communaut€ des
Hospitalieresd'Arthabaska a raison d'en Ctre fidre!
La plume alerteet si fine de Mdre Thibault, sesgrandescapacitds
d'observationet de synthdse,son souci de la v6rit6, de m€me que
les immensesqualit€s de son coeur, que ses nombreusesann€esde
sup€riorite nous ont laissdconnaitre, en faisaient d'elle, sans aucun
doute, I'annalistetoute designeepour rddiger cette belle histoire de
famille. La successionlaissdeaux annalistes,qui ont continue cette
relation, s'estfaite dans le mCmestyle,la meme pensde,avec le m€me
coeur, si bien que I'on y remarquetrds peu la transition.
En octobre 1948,chdreMdre Thibault quitte Arthabaska pour la
fondation de I'H6tel-Dieude Saint-Jerome,dans lesLaurentides,aprds
avoir termind un second mandat de six ans comme supdrieurea
administratricede notre maison.Pour sa part, Soeur Marie-de-Jdsus
commenc6en septembreI946, d I'Universitede Montrdal, des 6tudes
pour I'obtentiond'un Baccalaurdatds sciencesinfirmidres.
Dds lors, les secr€taires-archivistes
de 1947d 1983de la Communautd d'Arthabaskacolligent les faits saillantsde I'activitequotidienne
localesousforme de chroniques,qu'il s'agisse
de la vie dessoeursou de
celle de I'hdpital.
oi
Ceci constitue,a n'en pasdouter, une sourceprdcieusede r€f€rences,
XIX
nous pouvons puiser les faits, si nous voulons les replacerdans le
contextedu tempset du lieu auquelils se rifdrent.
En 1963,la CorporationdeI'Hotel-DieuSaint-Joseph
d'Arthabaskaville devientla Corporationde I'HdteFDieud'Arthabaska,suiteaux
changements
l6gislatifsamen€spar la Loi deshdpitaux, Bill44, entrde
en vigueur en 1962. C'est ainsi que lors de ce changementde la
Corporationsoussestitresactuels,et suiteau partagedu patrimoine
qui en d6couleen 1964,les Religieuses
d'Arthabaskane conservent
qu'occasionnellement
lesfaits et les6v6nements
qui marquentla vie de
I'hOpital
qui, poursapart,a commence
la tenuede sespropresarchives
hospitalidres.
"Les cent ans de l'HdteFDieud'Arthabaska,I884 - 1984"sont
principales
doncnesdecestroissources
dedocumentation:
lesAnnales
r€digdes
par MdreThibault,pour lesann6es1884-1947,
leschroniques
par les secretaires-archivistes
conservees
desReligieuseshospitaliCres
de Saint-Joseph
de 1947-1983
et lesjeunesarchivesde I'Hdtel-Dieu
d'Arthabaska
de 1961i aujourd'hui.
DesAnnalesde I'Hdtel-DieuSaint-Joseph
d'Arthabaska,
redigees
par chdreMdreThibault,surla vie desann6es1884-1947,
nousavons
puis6anndepar ann€e,I'essentielcroyons-nous,
d livrer d I'int6r€tdu
public d qui ce livre estdestin6.A I'aidede certainesautresr6f6rences
sdrieusesde cette 6poque, nous y avons ins€r6 des faits et des
qui ont surtouttrait a h vie de I'hdpital.Il n'y a paslieude
tdmoignages
s'6tonnerde cet etat de choses;pendantc€tteperiode,"l'h6pital faisait
partiede la cl6ture"et I'onconstate
quepouretrefidelese leurtemps,la
modestiedes religieusesles emp€chede consignerdans les Annales
certainsfaits marquantsde la vie deI'hopital,quele publicseraheureux
de connaitreet cequi, croyons-nous,nefera qu'enrichird'autrepart le
patrimoineldgu6par nos premidresMdres.
De 1947d 1983,leschroniques
pendantcettepdriode,
conserv€es
tant par les secrdtaires-archivistes
des ReligieusesHospitaliCres
d'Arthabaskaque par lesarchivesadministratives
de I'H6tel-Dieud'Arthabaska,constituerontla trame de fonds de cettepdriodede I'histoirede
l'Hdtel-Dieu.Nous nous contenteronstout au plus d'un rappel
macroscopique
des grandesheuresdestrente-septdernieresanneesde
cet 6tablissementde santden plein cheminementqu'estaujourd'hui
I'H6tel-Dieud'Arthabaska.
L'annee 1984, situ6e aux frontidres du premier et du second
Centenaire,nouspermettraun envolversle futur, unevisiond'avenir.. .
Des recherches
plus poussdes,
tant auprdsdesarchiveslocalesdes
Religieuses
hospitalidres
deSaint-Josephd'Arthabaskaquecellesde la
Maison mdrede Montrial, desentrevuesaupresdesreligieuses
ain6es,
desmddecinset desemploy6ssdniorsde l'hopital,d'ancienshospitalis€s
nousont permisde completernosinformations,d'apporterparfoisplus
de p16cisionet toujours,nousle croyons,de faire ressortirdavantagela
missionde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,sa presencer6gionale,son
progrdset son dvolution pendantce premiersiCclede son existence.
et au vocabulaireque leslecteurs
Quant au style,aux expressions
trouverontplusparticuliCrement
dansla premiCrepartiedecetouvrage,
c'estbien sciemmentque nousavonsvoulu les laissercoller i chacune
XX
des dpoques de I'histoire centenaire.Citons e titre d'exemples:les
podmeset les sonnetsportis au texte, les expressions:"Sa Grandeur
Monseigneur","Monseigneur le Sup6rieurecclisiastique","Notre trCs
honordeMdre", "Nos vieillards,nos chdresvieilles,nos serviteurs,nos
servantes";en parlant des Soeurs de Montreal, l'annalisteles nomme
"nos Mdres de ld-bas", tout comme on appelle "missionnaires"les
soeursde Montr€al venuesfonder ou pr€ter main forte a Arthabaska.
On remarquera que du ddbut de la fondation d Arthabaska
jusqu'en 1949,datede la 16uniondesd iff6rentesmaisonsen G6n6ralatet
de la lev6ede la cloture monastique,on retrouve trois catdgoriesde
soeurschezlesHospitalidresde Saint-Joseph,commed'ailleursdans les
autres Congregationsreligieusescloitr€esd'alors:
o les soeurschoristes ou vocalesqui regroupent les religieusesaffectdes
au soin direct des malades ou aptes i exercer la fonction de
sup6rieure ou les charges administratives et professionnelles;elles
seulesr6citent l'office divin et I'on exige d'elles un brevet quelconque
d'6tudes pour 6tre admises dans cette categoriede soeurs de la
Communautd;
. les soeurs conversesrcpr6sentent les soeurs qui n'ont pas ce brevet
d'€tud€s;ellessont attitreesaux fonctionsdomestiquesou de soutien
reli6esau soin direct des maladesou aux chargesadministratives;
. les soeurstouridres,qui sont peu nombreuseset qui sont, comme le
mot le dit. responsables
du'tour", expressionqui, selon Larousse.
"origine de I'armoireronde et tournante,posie dansI'ipaisseurd'un
mur dans les monastereset les hopitaux pour y recevoirce qu'on y
ddposait";pour nous, lessoeurstouriCresassurentles relationsavec
I'exterieurde la cl6ture, les parloirs, les sortiesaveclesmalades,les
vieillards et les orphelins,etc.
Les soeurs choristeset les soeursconversessont cloitrdeset les
par l'Evdquedu lieu,
sortiesd I'extdrieurde la cl6ture sont rdglementees
selon les Constitutionset les Rdglesdu temps.
Cette situation explique les relationsfrdquentesavec I'Evequedu
diocdse oi est implant€e la communaute locale, de m€me que les
pouvoirsque lui confdresa charge6piscopaleen regarddescommunaut€s religieusesdioc6sainesd'hommes et de femmes qui reldventde sa
juridiction. Il faut aussi s€ rappeler que les communautesreligieuses
font partie integrantede I'Egliseet qu'ellesvivent au rythme,decette
Eglise qui jouera longtemps un rdle de suppl€anceface e I'Etat plus
particuliCrementau chapitre des oeuvrescaritatives.
De mdme,on constatera,e h lecture,que l'appartenance
d6finitive
i la Congrdgationdes ReligieusesHospitaliCres
de Saint-Josephsefait
par itapes successives,d'une dur6e qui a pu varier un peu d travers le
temps:
. l€ postulat,d'une dur€ede 6 d l2 mois du dibut de la fondation en
1884jusqu'au transfertdu noviciat d Montrdal en mai 1949;d la fin
de cette periode,la postulanteprend le saint habit;
. le noviciat ou ann6ecanonique,d'une durde d'une anneede calendrier, exigencedu Droit canoniquequi n'a pas vari6;
. les voeux temporairesd'une dur6e de trois ans,au cours desquelsla
jeune professeresteattachdeau noviciat pour y parfaire sa formation
XXI
d la vie religieuseet d la vie professionnelles'il y a lieu;
les voeux perpetuelsqui sont prononc€s i la fin de la periode
pricedente,et d'une fagon d6finitive,liant la religieusei la Congrigation A titre de membrede plein droit, par la professionperp6tuelle.
U ne autre remarque,susceptibled'int€resserle lecteur,est relative
d I'ann€e utilisee dans cet ouvrage pour la pdriode de 1884 d I947.
L'ordre deschapitresest en rapport avecI'ann6emonastiquequi d6bute
en septembre.et au moment oir I'on procdde,aux trois ans,d I'ilection
ou d la reelectionde la superieure,pour un maximum de deux termes
consecutifs;les sup6rieures6tant en meme temps ad ministratricesde
I'h6pital, Ieurs termesd'office sont conditionn6spar cette disposition
canonrque.
Disonsenfin pour terminer que cet ouvrages'adresse
d deslecteurs
plus ou moins diversifidset c'estpour tenter de r€pondreaux attentes
des uns et des autres que nous avons choisi cette pr€sentation.Les
ReligieusesHospitaliCresde Saint-Josephs'y reconnaitront toutes,
qu'ellessoientd'Arthabaskaou d'ailleurs;les professionnels
de la santd
et tout Ie personneldu centrehospitalier,selonla dur6ede leur carridree
I'H0tel-Dieu d'Arthabaska,se rappellerontde vieux bons souvenirset
en verront, e la lecture, surgir de nouveaux; la population des BoisFrancs constatera,nous I'espirons, qu'elle a plaisir d dicouvrir son
centre hospitalier,I'h6pital de 1885,celui de I908, de l93l et le centre
hospitalieractuelde 1967,dont la vie, d I'int€rieurdesmurs, ne cessede
s'animer pour le mieux-etrede tous ceux qui viennent y recevoirles
soins de qualit6 que ses professionnelsdispensent,dans un contexte
diff6rentd'il y a cent ans, maisavecle m€mecoeuret le m€meamour de
la nersonne
humaine malade.
L'abbe Charles-EdouardMailhot, dans son volume "Les BoisFrancs", Tome I, paru en 1914,consacretrois bellespagese l'H6telDieu et il termine en disant:
.
"Je ne donne ici que cesquelquesnotes,esperantqu'avanl
longtempsunedesReligieuses
i I'H6tel-Dieud'Arthabaska
nousgratifierade I'histoirecompletedes25 premiiresann€es
de cetteinstitution."
Cette invitation de I'Historien des Bois-Francsregoit aujourd'hur
une r€ponse.Cette relation,pour avoir 6ti tardive, nous offre l'histoire,
non pas des 25 premidresann6es,mais celle des 100 ans de cette
instilution hospitalidreet je suis particulidrementhonor€e,en tant que
Religieusehospitalidrede Saint-Josephde l'Hdtel-Dieu d'Arthabaska,
de deposerce respectueuxet fraternelhommagesur la tombe de I'abbi
Mailhot, qui reposedans la crypte des ReligieusesHospitalidresoe
I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska.
S o e u rC l a i r e P e r r e a u l t R
. .H.S.J.
XXII
ARTHABASKA, DANS LES BOIS.FRANCS
Avant d'ouvrir les pages de I'histoire de I'Hdtel-Dieu, jetons un
rapidecoup d'oeil sur Arthabaska,situ6edans une desr6gionslesplus
belles du Qu6bec, les Bois-Francs, si bien racontie par I'Abbd CharlesEdouard Mailhot, dans son livre'Les Bois-Francs",publii en 19t4.
Le nom de la ville d'Arthabaskavient de la languealgonquineet il
signifie "pays des roseaux". Cette petite ville pr6sente un site montagneux puisqu'elle est situ€e au pied du mont Saint-Michel, premier
contrefort des Appalaches; le panorama qui I'entoure est si riche de
beaute naturelle qu'il ne saurait manquer de plaire aux voyageursde la
route. Son fondateurestCharlesBeauchesne
quiy arriva en mars 1835.
Pendant la saison d'6t6, le vert touffu de ses6rables lui donne un
cachet de fraicheur et de poesie,alors que les pentes enneigies attirent
de nombreux touristespour les sportsd'hiver. Le mont Saint-Michel,
avec sa croix lumineuse 6rigeeen 1929,constitue un endroit touristique
trds frequent€.
Citons i ce sujet un dcrivain de 1883:
"De retour d'Arthabaska,en aoit 1883,M. L.-O. David dcrivait
dans la "Tribune": Il est certainsvillagesot il fait bon passer
quelquesjours, oit I'on voit r6uni tout ce que I'on pcut desirer:
talent, esprit, generosit€,patriotisme,hospitalite,gaiet€,bonnes
manidres.etc.
Arthabaskaestun de cesendroitspriviligies,C'estli quedem€ure
I.aurier, I'un des trois orateurs les plus distingudsdu pays, le
caractCrele plus€lev€de notrctemps.Voulez-vousconverseravec
deuxdescauseurs
lesplusagriables
voicilejuge
denotreprovince:
Plamondonet M. EdouardPacaud.Passezavcccux une couDle
d'heureset vous ireztres loin pour trouverleur pareil.Quelsfeux
d'artiliceslQuellescharmantes
effusions!De I'espritjusqu'aubout
desongleset du coeurdes piedsjusqu'e h tCte.. .
Voulez-vousmaintenantde la poesie!allezvoir M. J,-A. Poisson.
Aimez-vousle chant et la musique?EcoutezM. Rom€oPoisson,
v€ritableartiste,modestcet aimablecommeson frere,"(l)
(t) L AbbeCharles-Edouard
Mailhot,LcsEois-Frrncs,
TomeIII, L'imprimerie
d'Arthabaska,Inc. 1921,p. 287.
XXIII
Dominant toute la ville, I'EgliseSt-Christophed'Arthabaskadate
de 1873.L'artiste Suzor Cote y a travailld, avec d'autresartistes,e la
d6corationint6rieure.De style romano-byzantin,cette €gliseest orn6e
de belles verridres et elle fait bonne figure dans le cadre naturel qui
sembletailld pour elle. Son clocher s'€ldved I80 pieds du sol et il se
profile au loin sur les collinesavoisinantes,
Pour sa part, le MusdeLaurier conservevivantela m6moirede Sir
Wilfrid Laurier, premier ministredu Canadade 1896i 19l I . Sa propre
risidence est convertie en un mus6e permanent i la gloire de ce grand
homme, dont Arthabaska s'honore d juste titre. Plusieursactivitds
artistiqueset culturellesse tiennent rdgulidrementau Musde Laurier,
attirant de nombreux visiteursd'un peu partout, i travers le Qu€bec.
Arthabaska est situ6edans la r6gion administrative04 - TroisRividres,Mauricie, Bois-Francs- naturellements€pardepar le fleuve
Saint-Laurent, Arthabaska possddesa Municipalit€ R€gionale de
Comt6 (M.R.C.) qui regroupe30 corporationsmunicipales,dont 27 de
villageset 3 de villes, soit Arthabaska, Victoriaville et Warwick.
I'appelation HOtel-Dieu 6tani
L'H6tel-Dieu d'Arthabaska
d6finiedans le dictionnaireRobert comme h0pital principal d'un lieu,
d'une ville - constitueun centrehospitalierde 259 lits de courte durde
sp6cialis€set de 30 lits pour les maladesa long terme. tl est affilie i
I'U niversit€de Sherbrookepour la formation des m6decinsdepuis[e28
pour la formajanvier 1911et d plusieursinstitutionsd'enseignement
lion de niveau coll6gialet secondaire.
La population desserviepar I'HOtel-Dieud'Arthabaska est rdgionale, couvrant un total de 7l municipalites, representant89 170
habitants,tel que ddfini par une €tude men€ei la demandedu Conseil
d'administration de I'hdpital. en fdvrier 1979, par Gram, Inc. de
Montreal.(l)
Dans la requ€te des citoyens d'Arthabaskaville present€eaux
Religieusesde I'Hotel-Dieu de Montr6al en 1883,on y voit que "nul
endroit dans Ia province ne l'emporte pour la salubrit€et le pittoresque".(l) Ce qui continue d'etre vrai de nos jours, I'H6tel-Dieu €tant
de
toujours situddans une zone desplus salubrespour un dtablissement
ce genre.
Dans le domaine des ressourcesinstitutionnelles.au niveau des
affaires sociales,la ville d'Arthabaska est, depuis 1980.dot€e ' d
proximit6 de I'Hdtel-Dieu - d'un magnifique H.L.M. (habitationsd
loyer modique) de 60 appartements;deux centres d'accueil priv6s,
I'Auberge Fleury de 28 placeset la RdsidenceLarouchc de l7 placcs,
complCtentd Arthabaska le r€seaudesserviccsde santect de bien-etre
offerts e la population.
En 1983, la Ville d'Arthabaska cdldbre avec fiert€ son l25e
anniversaire de fondation. Elle compte 6 780 de population. Ses
(l) Cram Inc.. Les Services de Senl6 de h R6gion des Bois-1'rancs. rl populalion Gl
I'H6l€l-Dieu d'Arthrbaska. f6vrier 1979.
(l) Mere Maric-Berlhc l-hibauk.Annslesd€sReligieuseli[IospilaliarerideSaint-Joseph
d ' A r t h r b s s k r , d € c € m b r cI 9 4 6 . p . 1 6 .
XXIV
maisonssont propretteset sesrues tranquilles.La maison provinciale
des Frdresdu Sacre-Coeur,berceaude cetteCommunaut€au Canada,
compte presqueautant d'annies que la petite ville elle-m€me,quijouit
toujours des mCmes prdrogatives de chef-lieu du comti, avec son
magnifique Palais de Justice qui remplagaiten 1977celui de t858.
Arthabaskaest aussiun centred'6ducationde belletenue,tant par
ses6coles publiques pour le primaire que par son Colldge d'Arthabaska,
qui regoit plus de 250 6ldvesdu cours secondaire,les6tudescolldgialesse
poursuivant au Cdgepde Victoriaville.
Et voici pour terminer cette prdsentationd'Arthabaska, ce que
nous en dit, en 1946, I'annalistedes ReligieuseshospitaliCresde StJoseph, Mdre Marie-BertheThibault:
". . . Dds 1884,le villaged'Arthabaska
Ctaitcheflieudedistrict.Sa
Cour, sonPalaisdeJusticeet surtout lesnombreuxprofessionnels
hommes de loi et autres - qui formaient son ilite, lui
constituaientune certainearistocratieayant une importancetres
grandeen raisonde la faible populationqui y habitait.
Cetteclasseinstruitecomptaitsesvirtuoseset sespoites. Elle
avait sespr6tentionsculturelles,et partant,sescabinetsde lecture
et sessoir€es-concert.
Arthabaskaeut memeson cenacled'hommesde lettres.On y
voit figurer le futur Sir Wilfrid Laurier, lesLavergne,lesM€thot,
les C6t6, les Cripeau, les Pacaud,les Poisson,les Rainville,les
Quesnelet autres.Des 6crivainsde marque ne craignaientpas
d'accourirde la metropolepour partagersesr€unions.
L'ambianceartistique s'avCrenettgment.La musiqueet la
litt€raturen'dtaientpasles seulsarts A s'attacherdesadeptes.La
peinture6tait 6galementa I'honneuret Suzor C6t€ emergeaudessusde plus d'un peintrede valeur.Son incontestable
talent lui
valut mCmela renommde
et la gloire.. ."(l)
C'est dans cettejolie ville desBois-Francsque le 2 octobre 1884,le
Seigneur a d6sign6cinq religieuseshospitalidresde Saint-Josephde
I'Hotel-Dieu de Montrdal, dans le but de venir fonder un h0pital pour y
soigner les malades, "cet humble grain de s6nevddestin6 d abriter le
pauvre et le souffrant": I'Hdtel-Dieu d'Arthabaskaville, dont nous
relaterons,dans les pagesqui suivent,I'histoirecentenaire.
( l ) I b i d . p, . 2 .
XXV
UN HOPITAL
A
ARTHABASKAVILLE?
r882
27
L'HOTEL-DIEUD'ARTHABASKAVILLE:
PRELUDEET FONDATION
1EE2- 1EE4
'Jttais maladeet yous m'rvez soign6",Matt 25, 36s
La froide philosophiepaiennedes tempsantiquesne savaitpas,
sympathiqueet constantetoujours, se pencher vers la souffrance
physique ou morale pour essuyermis6cordieusement
seslarmes, la
consoler,la fortifier, mettreun baumesur sesplaiesou les guCrir.
Dieu avait rdserv€au Christ le privildged'enfanterceprodige,et e
la charit€chrdtiennecelui de r6pandre,d traverslesiges, la magnifique
efflorescence
des institutions hospitalidresqui forment I'unedes plus
puresgloiresde la chretient6.
Oui, le Christ JCsusLui-m€me a, le premier sur nos terrestres
bords,apprisaux hommesI'art divin de la charit€et la sciencesublime
desdevoirsqu'elleimpose.
"voici, diril aux jours dc sa vie mortellc,queje vousfais un
nouveau,
commandement
Cestquevousvousaimiezlesunsles
autrescommeje vousai aimds",et encore:
"Cequevousferezau
moindred'entrevous,je leconsid€rerai
commefait d moi-m€me".
Enfin, voulant preciserles oeuvresde I'amour d0 au prochain,il
ajoute
j'ai eusoifetvous
"J'ai eu faimet vousm'avezdonn6d manger,
pauvre,
vetu,j'etais
m'avez
donned boire,j'6tais
nuet vousm'avez
carenvdrit6,je vousle
inlirmcet maladeet vousm'avezsecouru;
i votreprochain,
c'est
declare,
lorsque
vousavezrenducesseryices
quevouslesavezrendus."
d moi-m€me
tomEs
Depuisque le mondeCtonn€a entenducesenseignements
desldvresdu Sauveur,cbst d l'6coledesonEvangilequeleschr6tiensde
29
tous les temps ont compris, aim6 et pratique la charit6. Considdrant
J€sus-Christ sous les haillons du pauvre, lesgimissements du malade ou
les pleurs de I'orphelin, ils ont assum6la bienfaisantemission de sefaire
en quelque sorte I'oeil de I'aveugle,le b6ton du vieillard, le secoursde
I'indigent, la mdre de I'orphelin.
Cette vertu de charit€ si divinementbelle dans son principeet son
essence,nous Ia retrouvons merveilleusementintensivechez tous les
fondateurs d'institutions destindes au soul?.gementde I'humanitd
souffrante. Souvent meme, elle est rdellementpersonnifieeen eux
comme en un saint Vincent de Paul, par exemple,sedepouillantde tout
en faveur du cher prochain, ou un saint PierreNolasqueenchainantsa
propre libert6 pour la rangon des captifs.
Aussi bien-lorsquele Seigneurveut faire sortir une oeuvrenouvelle
de la tige benie de la charit6, ou simplement multiplier celles d6ja
existantes,il en prepareluim€me les voiesavec amour. Puis,i I'heure
marqu6e par sa providentiellebont6, il susciteles coopdrateursque,
dans sesddcrets6ternels,il s'estchoisiscomme mandatairesauprdsdes
socidt€s,desindividuset des peuples;telleapparait,depuisvingt siCcles,
l'€conomie des oeuvres de Dieu, et telle nous pouvons la saisir,
indiscutable. manifeste.dans la fondation de I'HOtel-Dieu d'Arthabaska.
Ouvrons I'histoiredu pass€;elle nous 16vilerala primautddesplans
providentielssur notre maison.
Marie-M6lanie Quesnel
Le 26 mai 1879, cinq ans avant la fondation de I'H0tel-Dieu,
d6cdded sa rdsidenced'Arthabaskaville,l'6pousede monsieurle sh6rif
J.-A. Quesnel,n€eMarie-M€lanieQuesnel,descendante
d'uneancienne
famille franqaisedomicili6e en la paroissede Bdcancour,chef-lieudu
comt€ de Nicolet. Cette femme distingu6emeurt subitementa I'agede
48 ans, laissant,dit son biographe,un nom indissolublementattached
toutes les bonnes oeuvresde la rdgion,et le souvenird'une foi, d'une
pi6te vraiment ivangdlique. Une fois dans sa vie, ajoute-t-il,madame
J.-A. Quesnelconnait le malheur qu'apportent des reversde fortune,
mais pleinede confianceen la divine Providence,elle ne se ddsoleque
d'une chose:ne pas faire assezpour sescherspauvres.La meme main
amie deposeaujourd'hui sur sa tombe lesverssuivants,tout d I'adresse
de son amour des d6sheritds:
t0
IN MEMORIAM
H€las!c'en est donc fait! et le drap fun6raire
Que sur sesyeux I'on a jet6
A voil6 pour toujours cettefigure chdre
Au pauvrequi connutsa tendrecharit€.
Cettemain d€licateouverted I'indigence
Est immobiled6sormais,
Et sa bouchemuette,6supr€mesilence!
Emporte le secretde sesnombreuxbienfaits.
Mais ceuxqu'ellea nourriset vetussesouviennent
De sesbienfaitsde touslesjours
Et, trouped'orphelins,
au lit de mort, ils viennent,
D'une priire ardente,offrir Ie doux secours.
Autour d'elle,jamaison ne vit l'indigence.
Partoutof se posaientsespas,
La miserefuyait; et la reconnaissance
L'accompagnaittoujours, la b6nissanttout bas.
Elle eut piti€ du pauvre.A dorurer,toujours pr€te
Et s'6puisant
d ce labeur
Sanstoutefoislasserdansson oeuvrediscrite
L'immensecharit6qui consumaitson coeur,
Elle n'a pascomptesesnombreuses
aum6nes:
Mais le ciel,pour elle,a compti
et la pareaujourd'hui de deux richescouronnes
Pour sa foi toujours vive et pour sa charit6.
29 mai 1879
AdolphePoisson
Ce qu'il nousimporte encoreet surtout de savoir,c'estque le zele
charitablede cettefemmede biena form€ le r€vesaintementcaress€
de
consacreren faveurdessouffrantset desd€sh€rit€sune partie notable
desafortune.Ayant fait part Ason6pouxdu disir qui la hanted'ouvriri
Arthabaskavilleune maison pour leur refuge et leur soutien, des
negociationssont entreprisesavecI'HOtel-Dieude Montreal. Dieu ne
permetpas i madarneQuesnella r6alisationde ce g6n6reuxdessein.
L'auteurde la chroniquefait ici I'histoirede la familleQuesnel;de
JosephQuesneld Tim6l6onet Joseph-Auguste,
nd en 1826,mari€en
1850i sa cousine,Marie-Mdlanie
Queshel.
Lesjeunes6poux viennentasseoirleur foyer dansnos chersBoisFrancs.
3l
A cette6poque,nombrede famillesdetoutesconditionssedirigent
vers cette rdgion fortunde que I'on regardecomme la "Californie du
temps,ou encoreles bords enchanteursde I'Eldorado".A vrai dire, ce
n'estni l'un ni I'autre. Du moins, les Cantonsde fEst offrent de reels
avantagesau commerceet d I'industrie;d'autre part, la fertilit6 des
terresrendcentpour un, au colon infatigable,penchdtout lejour sur la
gldbef6conde,et lui prometpour demain,l'aisanceet la s€curitdd'une
vie paisibleet heureus€.
J.-A. Quesnel,promoteur de la fondation
Monsieur J.-A. Quesnel habite successivement
la paroissede
Saint-Mddardde Warwick oU il s'occupede commerceet d'industrie
par la constructiond'un moulin d scieet d farine, et Saint-Eusdbe
de
Standfold oir, en plus de la direction de son commerce,il exercela
chargede surveillantdes cheminspublics.
Toujours avide de compliter les connaissances
d6ji acquises,il
trouveun professeur
d6vouden la personne
de sondpousequi possdde
une instructioncompldte.Sa brillante intelligencesait si bien profiter
que,nommdshirifdu districtd'Arthabaska
desleqonsregues
en 1858,il
remplit avechonneurcettechargependantplus de trente ans.
M. J. A. Quesnel,prcmoreur de la fondation 1922-1889.
32
Le 3 novembre 1862, il obtient du Barreau du Bas-Canadasection du district des Trois-Rividres - un dipl6me signe par M.
Thomas Burn et contresigndpar trois secrdtaires,portant que:
'. . . aprdsunecl€ricature
parla Loi,J.-A.
rdguliCre,
telqueprescrit
I'examen
requispour
Quesnela subidevantquatreexaminateurs
€treadmisdansI'ordredesavocatset qued'aprdscetexamen,ila
6t6 trouvedigne et qualifi6soustous rapportse obtenircette
admission,
et le dipl6meprdscntemcnt
donn€etoctroydluiconfere
le droit de pratiquercommcAvocat,Conseil,Procureur,
Solliciteur et Praticicnen loi danstouteslesCoursde Justicedu BasCanada."
Ses qualit€s de coeur ne Ie cedcnt en rien aux avantagesintellectuels.Chretien au fond de I'Ame,sa pi6tdestsimple mais forte, sa foi
saine et robuste, sa charite, encourag€e.surpasseepar celle de son
€pouse,sincdreet exemplaire.
"Aucunequestionpolitique,civileou religieuse
ne trouvaitson
dmeindiff€rente,
et quandunefoisil s'€taitfait le championd'une
causequelconque,
ilsavaitddployer
unevirileardeurpoursoutenir
ses convictions.Cette qualit6 pricieuscd son heure, ne fut
passansconsequcnce
cependant
auxjours desreverspolitiques,
bienquesonaffabilitdet sa96nerosit6
luieussent
atti16desamisd
jamaisfideles."( I)
Aprds la mort de sa vertueusedpouse,M. Ie shirifQuesneln'oublie
ni les pauvresdu bon Dieu, ni le pieux desseinde sa chdrecompagne
trop t6t partie pour les sphCresiternelles.
Au printempsde I882, il soumetau curdde sa paroisse,M. I'abb€J.
N. Hiroux, la question de I'dtablissementd'un hdpital au village
d'Arthabaskaville.
Ce digne pr€tre approuve le projet imm6diatement,et son jeune
vicaire d'alors - devenu aujourd'hui Mgr Onil M ilot, Prdlat Domestique de Sa SaintetdP ie X I et cur6de Victoriaville nous raconteavec
bonne grAce comment son cur€, peu communicatif par nature, lui fait
part de cette question,certain soir d'dte 1882.(l)
invitasonvicaireA
"M onsieurle cur€,d'unair un peumystdrieux,
I'accompagnerpour une promenadedans I'Avenuedes Erables.
soudain
Apres quelquesminutesde marcheplut6t silencieuse,
monsieurle curd s'arr€teet se tournant vers la montagne:"Que
diriez-vous,monsreurle vicaire,si dansquelquetempsvousvoyiez
quelquepart dans le versantde cette montagne,une magnifique
(l) l-esBois-Francs,
C.E.Mailhot.D.284
33
pour abriterlespauvres
r6sidence
et lesmalades?" Surprisedu
vicairequi manifeste
aussisonapprobation. "Bienoui,repritle
curi, nousverronsicidansun avenirrapproch6,
un monastdre
et
desreligieuses
chargdes
du soin desmaladeset despauvres.et cet
dtablissement
serad0 d I'initiative
charitable
de monsieurle sh6rif
QuesnelA qui j'ai promismon concourset mon appui prdsde
(2)
I'autoritereligieuse."
Corinne Quesnel,aspirantei I'Hotel-Dieu de Montr6al
D'autressouciset divers6vdnementsfont que les chosesen restent
encore le jusqu'au commencementde juillet 1884, alors que mademoiselle Corinne Quesnel se prdsentea I'HOtel-Dieu de Montrdal
comme aspiranted la vie religieuse.
". . . Celle-ciobtintsonadmission
au noviciat,mais"en attendant
la 16Donse
de la Communaut€.
disentlesAnnalesde I'H6tel-Dieu
de Montr6al,quelquessoeurset, parmi elles,la tante de la
pr€tendante,
SoeurQuesnel,se rappelantque,quelquesanndes
auparavant,
M. Quesnel,
Ecr.,peredecettederniCre,
avaitfait des
pourattirerdessoeurs
ddmarches
deI'H6tel-Dieu
danssonvillage,
faisaient
avecMlle C. Quesneldes
conjectures
surla possibilit6
de
rdaliser
ce projetqui,dansle temps,n'avaitpaseude suiteA cause
de la fondationde St-Basile
surle oointdesefaire
de Madawaska
I IlJT-]).
La futurepostulante
en €crivitd sonpCrequi, donnantsans
tarderdanscetteidee,promitdedonnerle terrainnecessaire
pour
batir un h6pitalsi la proposition
endtaitaccept6e.
Cetterdponse
ayant6ti communiqude
i la T. H. MdreSt-Louis,alorssuperieure,
et ensuitei la Communaut6,
on entraen pourparleravecle tutur
donaleurqui bient6tserenditlui-m€med Montrdalpour traiter
cetteaffaireen personne.Le premierresultatde I'entrevuefut une
quela Communautd
verbaleet conditionnelle
ddcision
accepterait
en pur don de M. Quesnelun lopin de terrede huit arpentsen
et que la Communaute
fourniraitlesfondspour batir;
superficie
que trois soeursiraientsurveillerlestravauxet seraientlogees,en
attendantla fin, dansunemaisonde louage.. ."
Le projet de M. Quesnel
Muni de cet encouragement,et connaissanten I'occurenceles
sentimentsdu curd de sa paroisse,M. Quesnelsehatede lui annoncerla
bonne nouvelle, et le 3l juillet 1884, soumet le projet A I'autoriti
diocesaine,Sa GrandeurMgr L. F. Lafldche,iv€que desTrois-Rividres.
Sa lettre,que nous reproduisonsici in extenso,ddmontreadmirablement les sentimentsde charit6 qui I'animent pour tous les malheureux bless€sde la vie qu'assistedeja la Soci€ti Saint-Vincentde Paul,
mais auxquelscelle-cine peut c€pendantfournir ni asile protecteurni
s o i n sa s s i d u s .
(2) Ce paragraphe
esttextuellement
de Mgr O- Milot, V-C. P.D. en 1924
34
ll dcrivait: "Le triste spectaclequ'offre la vue de vieillards
condamn€sa la prison sousprdtextede vagabondage,
maisqui en
realitdne sont coupablesque du manquede moyensdc subsister,
pour lafondationici d'un h0pital
m'a engagee fairedesd€marches
oil seraientre9usces pauvresmalheureux,et je suisheureuxde
pouvoir dire d Votre Grandeurqu'il ne manqueplus que votre
assentimentd la r6alisationdu projet.
Les Damesde I'H6tel-Dieude Montrdal, auxquellesjhyais
offert tout le terrain n€cessaire
A cette fin, viendront fonder la
Maisonen question,si VotreGrandeury consent.
Je n'ai pascraint d'assurerA cesDamesque les obstaclesne
viendraientpasde ce cdt€,aussije vaisattendreavecimpatience,
pour la lcur communiquer,la r€ponsede Votre Grandcur,"
Le v€n6re Mgr Lafldche dont la charitd et la bont€ proverbiales
avaient fait leurs preuves dans les lointaines missions sauvagesaussi
bien que dans les sollicitudesde sa charge6piscopale,luienvoie, ddsle
lendemain, premier aoot, le tdmoignage non €quivoque de sa satisfaction.
Mg L.S.Fn. Lall?che, iv€que des Trcis-Rivil'cs en lEt4.
35
". . . C'cst avec bonhcur, 6crit-il, quc j'apprendsla bonne pensee
quc vous a inspir6ela vuc desmiseresde cespauvresgensque I'on
traitc en q uelqucsortecommc descriminels,en lesenfermantdans
la prison. parcequ'ils ne peuventsubvenird leursbesoinset n'ont
point les chosesnecessaires
d la vie, et le succisqui couronneles
ddmarchcsquc vous avcz faitesen consdqucncepour apporter un
remddcil cc triste 6tat de choses.
.le vous fdlicitedonc sincCremcnt.
et tout le district d'Arthabaska, dc l'accueil lavorable que les Dames de I'Hotel-Dieu de
Montrial onl fait i la propositionquc vous leur avezfaite de venir
au sccours dc ces malhcurcux et infortunis. en faisant li une
Ibndation de leur lnstitut. pour en prendre soin.
l)ites i cesbonneset charitablesreligieuses
quej'approuvede
tout mon cocur cette fondation dans mon diocCse,et que je
dcmandc d l)ieu de la b6nir de I'une de ses plus abondantes
binedictions..."
Les h6silationsde Mgr E. C. Fabre
Cependant, Monseigneur E. C. Fabre, Ev€que de Montr6al,
consultdpar la Communautdde Montreal au sujet de cette fondation,
ne veut point y consentird moinsqu'on ne donneaux soeursune maison
toute batie. (Annales de I'Hdtel-Dieu de Montr6al). Voici sa reponse
officielleen date du 2 ao0t I884:
". . . Jenevoisaucun
pourvousd'allerfaireunefondation
avantage
A Arthabaskaville;
c'estunepetitevillequi nepourravousdonner
de ressources.
on nevousoffrequ'unterrainet ilvousfaudrabitir.
puisenlrctenir.Cecime parailun planimpraticable.
A moinsde
nouveaux renseignements
plus favorables,il vaut mieux refuser..."
Les religieuses
considdrentalors plus attentivementla question.Et
cesamesdont I'abndgationreligieusen'envierien de plus que de servlr
les membressouffrantsdu Christ dans la personnedes pauvreset des
malades,se heurtentd la m€meconclusion:dans lesconditionsposees,
les lois de la prudenceddfendentd'accepterl'entreprised'un etablissementnouveaudans un villageprospCre,il estvrai, mais situedansune
paroisserelativementpauwe. L'6videncedu fait est inddniable:mieux
vaut refuserToutefois,le zClebr0lant de la trdshonor6eMdre Saint-Louispour
I'extension des oeuvres de misdricorde sprirituelles et corporelles,
souffre de renonceraux esperances
conguespar son ame magnanime.
N6anmoins,elle abandonnetout d la Providence.
M. Quesnel olfre sa maison
M onsieurQuesnel,avertide la ddcisionprise,ne selaissenullement
d€courager. Il offre sa propre maison, lou6e pour lors d I'honorable
Juge Plamondon, mais dont le bail expire au mois de mai suivant.
Cette rdsidence,construite en bois et recouverteen briques au
-JO
dehors,compos€ed'un seulitage avec mansarde,mesure120piedsde
fagade et est situee sur un beau terrain avec jardin et verger attenants.
En l'offrant, le futur donateur se reserveune aile pour y rdsider,lulmeme et sa famille, jusqu'i la mort ou le mariaged'aucun d'entreeux.
Les religieuses,
s'inspirantde la rdgleitabliedansI'Institut,exigent
alors une requCtedes citoyensd'Arthabaskavilleafin de constatersi la
population est en faveur de l'6tablissementprojet6.
Requ€te des citoyensd'Arthabaskaville
Un document, rddigdet prdsentdaux notablesdu villagepar MM.
J. A. Poissonet Auguste Quesnel,fils. est immddiatementadressda la
revirende Mire Sup6rieurede I'Hdtel-Dieude M ont16al;il selit comme
s ui t :
"Madame.
Il y a quelques
ann6es.
le villaged'Arthabaskaville
Ctaitdote
destindes
d rendredes services
de deux institutionsreligieuses
desCantonsde I'Est:le
signal6sdans toute la partiefrangaise
colldgedes Freresdu Sacr€-Coeurel Ie couvenldesDamesde la
Congrdgation.
MaisdansI'iddedesfondateurs.
ily avaitplacepour
unetroisiame
institution
dontlebesoins'est.
d'annieenanneeet de
plusen plus,fait sentir.
En effet,aprdsavoirpourvua I'instruction
ct d l'€ducation
de
la jeunesse,
la necessit€
de venir plus efficacemcnt
en aideaux
pauvreset aux infirmess'estimposdee tous.
Dans ce but. fut d'abord fondie la Conf€rencede SaintVincentde Paul qui, aid6ep3r la charit€individuelle
largement
Mais son action ne se
d6ployee,a fait un bien consid6rable.
que dansle cerclccomparativement
d€veloppe
restreintde notre
village,tandisqu'uneinstitutioncommela v6trcdevraitndcessairementexercersoninfluence
et etendrcsesbienfaits
au-delim€me
deslimitesdu district.
nous.citoyensd'Arthabaskaville.
En cons6quencc.
appuyds
par notredigneCurd.nousvousprionsdefonderencevillageune
maisonqui puisseremplirau milieudc nousla missionsainteque
vouspoursuivez
A Montrdalet ailleursavecI'ardeurd'unecharite
tout 6vangilique.
Permettez-nous
de vousdire quenotrevillageestadmirablement situi pour uneinstitutionde ce gcnre.Nul endroitdansla
provincene I'emportepour la salubriteet le pittoresque.
De plus,
c'estle centred'un districtimportantet populeux.
Nous avonsdonc confiancequ'avecI'autorisation
que ne
pasde vousdonnerMonseigneur
manqueront
I'Eveque
de Montreal et notre venerabteEv€quediocdsain,vousfonderezici, sur un
terrain que vous offre la gendrosit6de I'un de nos premiers
citoyens,
uneinstitutionquiferaI'orgucilde notrevillageet serale
t6moignage
dclatantde votrezCleapostolique
et de votred6vouement sansbornes,
Sign€:
JosephHdroux.ptre,cu16
B. Th6roux,fils, maired'Arthabaskaville,
Prefetdu comt€
M.A. Plamondon,
J.C.S.
E. L. Pacaud.C.R.
Wilfrid Laurier
Ant. Cagnon,A.P.
T. C6te,N.P.
LouisRainville,N.P.,J.P.
journaliste
CharlesJ. Powelle,avocat
P.L. Tousignant,
L. J. Cannon,avocat
J. Lavergne.
avocat
L. O. Pepin,J.P.
Chs C. Bernier.avocat
P. O. Fortier,M.D.
A. T. Chalifour.avocat
G. Gendreau,
marchand
Elz. Ouellet,marchand
F. J. Gendreau,
marchand
F. Rousseau,
marchand
L. J. Gravel,M.D.
W. H. Peltry,avocat
P. J. Blanchard,
avocat
J N. Castonguay.
A.P.
CalixleLeblanc.M. de P.
ThomasBarwiss.P.S.C.
Aug. Quesnel,
deputd-sherif M. J.A. Poisson,
avocat-rdgistmteur
AchilleCagnon,commergant JosephAugusteQuesnel.
sh6rii"
C'est bien ld une requetepositivedesprincipaux citoyensd'Arthabaskavillesollicitant, pour leur r€gion toute jeune encore,le bienfait
d'un hdpital; mais lesditscitoyensn'ajoutent,dans la circonstance,que
I'appui moral de leurs bonnesdispositionsd la seuleoffrandeextdrieure
faite par monsieurJ. A. Quesnel.
Il est cependantconvenu de prendre toutes les mesuresp6remptoires propres d favoriserce ddsir.
Visite i Arthabaska de Mire Saint-Louis
A cet effet, la Communaut6 ddldguela trds honorde MCre SaintLouis et I'ex-Mdre Bonneau pour aller examiner de visu les terrains
offerts et juger de I'opportunitdde cette fondation.
Mdre Saint-Louis doit diffdrer quelquepeu le voyage:les devorrs
de sa charge rdclamant sa prdsence au chevet de I'une de ses filles
dangereusement
malade.
En attendant, elle ne veut qu'aucun retard puisse laisser les
solliciteursperplexessur la consid6rationaccord6ed leur demande.Le4
ao0t I884, elle 6crit ri M. le shdrif Quesnel:
". . . J'ai regucesjoursderniers.
la requCte
desprincipauxcitoyens
d'Arthabaskaville.
sollicitantl'€tablissement
d'une maisonde
notreInstituten cevillage,pourlesoulagement
despauvres
et des
malades.
J'ai communiqudcette requetea notre Communaut6qui,
d6sirantseconder
ceg€ndreux
dessein
selonsonpouvoir,a dicidi
d'envoyer
deuxsoeurspour visiterla Iocalitdoi l'on d6sire6riger
I'h6pital.Etant moi-mCme
I'unedessoeursd6sign6es
pour cette
visite,il meseraimpossible
de merendred Arthabaska
avantlundi
prochain,car il ya ici unesoeurmourantequejenesaurais
laisser
maintenant..."
Au matin du d€part pour Arthabaska,Mdre Saint-Louis regoitmessagdres
d'encouragementet d'esperance les lignessuivantesque
lui adresseSa Grandeur MonseigneurL. F. Lafldche:
38
"Ma trds honoree Mire.
C'a €ti une agrdable nouvelle pour moi d'apprendre en m€me
temps le projet de M. Quesnelde fonder un H6tel-Dieu d Sainr
Christophe.et le succisde ce projet auprdsde votre Communaut€.
Il m'a sembl6y voir clairementle doigt de Dieu, et c'estpour cela
que je I'ai accueilliavcc bonheur et beni de tout mon coeur.
La population de ces cantons augmente rapidement et les
besoinsde toutessonescroissentdans la meme proportion. Il faut
donc, ma trds honor6e MCre, multiplier de meme les maisonsde
votre lnstitut. La b6n6dictiondu Seigneurne fera pasdefaut,vous
en avez I'assuranceet une premidrepreuvedans le don g€ndreux
qu'll a inspire a M. Quesnelde faire d'un terrain spacieuxet trCs
bien situd por.rrcertefondation.
Je n'ai pas de doute que la population de Saint-Christophe
n'apporte la meilleure volontd pour favoriser cette fondation
autant qu'il lui sera possible:c'estson intdret d tous les points de
vue.
Je benisaussile Seigneurd'avoir si bien disposeleschosesde
votre c6t€ et j'ai la confianceque. s'ilsurgissaitquelquesdifficultes
imprdvues,elless'applanirontfacilement.
C'est avec bonheur que je verrai cette fondation sefaire dans
mon diocdseparcequ'elleseraune sourcede binddiction pourcette
population et pour mon diocesetout entier. Aussi est-cede tout
mon coeur que j'appelle les plus abondantesbin6dictionsdu ciel
sur cette pieuseet charitable fondation.
Ce sera un grand plaisir et un bonheur pour moi et pour nos
bonnes Mdres Ursulinesde recevoirvotre visite et celle de votre
compagneau retour de votre voyageA Arthabaska.En attendant.
je prie le Seigneur d'envoyer son ange protecteur des voyageurs
pour vous accompagner dans ce voyage et vous pr6server de tout
accidentet de vous avoir en sa saintegarde.Votre tout d6vou6en
N.S.,
L.F. Evdquedes T. Riviires."
Souslesauspices
de saintJoseph.mercredi,I I ao0t I884,lesdeux
d€ldgu6es
franchissent
l'antiquecloitrede l'H6tel-Dieude Montr€alet
sedirigentversSaint-Christophe
d'Arthabaska.
L'6crinfamilialrecCle
un souvenirde cettevisite:la cirnede nos
montagnes
la plusen6vidence,
H0tel-Dieu,
enfacedu pr6sent
auraitete
nommdepar MdreSaint-Louis,Mont Saint-Michel,
nom qui prdvaut
encoreaujourd'hui.
Signaturede I'aclede renonciation
MonsieurQuesnels'empresse
de conduireles visiteuses
d la
rdsidenceofferte,puis sur les diff6rentsterrains,jardin, vergeren
question.Le tout esl trouvdsatisfaisanl.
Le lendemain,
l2 ao0t I884,leshdritiersde DameMarieMdlanre
garantissant
signent
un
actede renonciation
aux Religieuses
Quesnel
I'acquisition
et la jouissance
despropridtisy mentionn6es
aux seules
fins de l'etablissement
d'uneMaisonde charit6.
39
D6cret d' 6reclioncanonique
Leur mission terminie. la tris honorde Mdre Saint-Louis et sa
compagne,r€pondanti I'invitationdu v6nd16M onseigneurLafliche, et
d€sireuseselles-mCmes
de I'entretenirde vive voix du resultatde lcur
voyage,font halte aux Trois-Rividres.
Apres avoir pris connaissancede l'6tat de chosesexistant, Monseigneur se ddclare satisfait et il €met le 22 ao0t 1884 le D€cret
d'Erection canonique.
Accord de Mgr E. C. Fabre et signaturedu contrat
Dds leur retour d Montreal, les deux delegu6esayant mis Sa
Grandeur MonseigneurE. C. Fabre au courant du rapport d6jd fait i
Monseigneur des Trois-Rividres, le vener€ Pr6lat acquiesceaussi au
projet de fondation. Il 6crit officiellementIe 25 ao0t 1884:
"Par la pr€sente,
la 16verende
MdreSaint-Louis,
nousautorisons
desReligieuses
Hospitaliires
de I'H6tel-Dieu
de MonG
supdrieure
Religieuses
real,e signerun contratentrela Communautidesdites
d'Arthabaska,
d'autrepart,a I'effetde
d'unepart et Mr Quesnel
fonder une maisondes n€mes Religieuses
d Arthabaska,et
lesclauses
approuvons
de ce contratqui nousont 6tdsoumises.
EdouardChs Ev. de Montr6al."
Le 30 ao0t 1884, ledit contrat est doment sign€ par les partres
int€ressees
devant M e J. N. Durand. Cet actenotari€vient clore I'dredes
projets pour ouvrir celle des realisations.
Choix des missionnaires
Reste a la communautd de Montr6al le devoir de nommer des
soeurs missionnairesqui puissent 6tablir, sur des basessolides,les
principesrdgulateursqui font de leur antiquemonastCrele sanctuairede
la chariteet, de leur hOpital,un palaistoujours ouvertdevantle malheur
du pauvre et la souffrancede tous.
Son choix, guid6 par l'Esprit-Saintfermement invoqui, disigne
comme supdrieuredu nouvcl H6tel-Dieu la vdn6rdeMdre Marie Pag6,
religieuseau coeur plein dc juv€nile ardeur malgr€ sessoixante-treize
ans bientOtrdvolus.
Victime tout i la fois choisie et volontaire, son front est depuis
longtemps nimbi par le sacrifice de I'abndgation poussdsjusqu'ir
I'h6roismc.Sur cct ultime thdatre de ses travaux nagueretoujours
couronndsde succds,Dieu, dans sesdesseinsadorables,va lui r6server
I'au16olesuprdmc dont il enveloppe le soir des vies f6condes et
saintementremplies:I'humiliation, la souffrance.
On lui adjoint pour compagnesdes sujetslargementdoudset loin
d'cn etrc e leur ddbut dans I'ipre mont6e de la croix. Soeur Eulalie
Quesnel,ex-supiricurede la Maison de Saint-Basilede Madawaskaet
soeurde monsieur.l. A. Quesnel,est nommdeassistante;Soeur Marie
du Crucifix (Diana Dufresnc),hospitalidreen chef.et SoeurGeorgiana
40
Mi? Marie Pogi. .fondattice de I'H6telDieu .l A rthahaska.2 octobrc 1884.
Beauchamp,
Jolidipositaire;enfin Soeur Adeline(Rode-de-Lima
coeur), soeur converse,posside une haute vertu et mille ressources
qui en ferontun pr6cieuxauxiliairedansleslabeursdes
industrieuses
ddbuts.
Pr6sencedu Tris Saint-Sacrement
Pour assurerd la nouvellefondationla pldnitudedesavantages
religieuxauxquelsont droit les monasteresde I'lnstitut, et I'exercice
r6gulierdessaintesRdgles,us et coutumesqui lesregissent,
MdreSainF
Louis reprendla plumeet demanded MonseigneurI'EvdquedeTroisRividresque la communaut6jouissede la presence
du Trds SaintSacrement.
Inform6e de certainesdifficultes soulev6espar Mgr Lafliche, d
accorderce privildged la fondationd'Arthabaska,Mdre Saint-Louis
fait accompagner
sa requeted'un expos€documentd,
logiqueet pr6cis
qui fait tomber,sur le champ.lesh€sitations
du dignePrelat.
', , , La difficult€dontmeparlevotredernidre
lettre,sehate-t-ilde
repondre,se trouvctout aplaniepar lcs raisonsquevousm'y
quevous€mettcz
en
donnez.Nul doutequelesvoeuxsolennels
entrantdansvotrelnstitutet lhpprobation
devosConstitutions
ct
parh memeA
Rdglesdonneepar le St-Sidge,
nevousautorisent
le Stavoir dansvotre cloitre une chaoelleor) I'on conserve
4l
Sacrementet cdldbre le saint sacrifice.Vos soeurs fondatrices
pourront donc, dis leur arriv6e a Arthabaska, avoir dans leur
chapelle la sainte messeet le Saint-Sacrementau tabernacle
comme dans vos autresmaisons.Il n'estpoint n6cessaire
d'dcrireh
Rome pour cela, selon que je suis obligde de faire pour les
communaut€snon cloitr€eset sansvoeux solennels,
Vous pourrez donc faire partir pour leur destination vos
soeursfondatricesquand vous le jugerezd propos, et j'apprends
avec plaisir que notre r€v€rendeMCre Pageest chargeede diriger
cettenouvellefondation.C'estunegarantiedeplus pourenassurer
le succds.Que le Seigneurvous ait en sa saintegarde avec toute
votre Maison. . ."
D6part des fondatrices de Montr6al
'foutes
chosessetrouvant reglees,Ie d€partdesfondatricesestfixe
au mardi 30 septembre1884.Au soir du 29, a lieu au choeuren presence
du Trds Saint-Sacrement,I'actede protestationsolennelleprescritpar
les saintesRegles.Cet acte,toujours suivi du baiserd'adieu,fait couler
bien des larmes;plus d'une religieusene peut mCmeretenirsessanglotsd
la pens6eque la bien-aim6eMdre Pag6,d6jd si avanc6een dge,pourrait
bien payer de sa vie le succesde la fondation et qu'alorsla douceurdu
revoir ne serait rdservdequ'aux cieux.
Apr€s cette c€remonie, les chdres missionnairesse rendent d
I'infirmerie oir, I'ame brisee par cette sdparation,les attend la trds
honor€e Mdre Saint-Louis d6sireusendanmoinsde leur adresserses
dernidresrecommandations.
Le lendemain,d I'heureimpressionnantepour la missionnaire,du
dernier regardjetd vers le sanctuaire,t6moin discretde sespromesses
religieuses,oir sous le toit qui abrita ses joies et son bonheur, Sa
Grandeur MonseigneurE. C. Fabre daigneserendrea I'Hdtel-Dieuet,
de sa paroleonctueuseet paternelle,encouragelesheroinesdu sacrifice.
Par une d€licateattention, Sa Grandeur veut que la trds honorde
Mdre Pag6 et son assistante,Soeur Quesnel,se rendent reclamerla
benddictionde leur Pdre toujours aimd, MonseigneurBourget,que le
grand age et la maladie confinent dans son palais 6piscopal. Le v€ni16
Preht est vieilli, certes! mais son noble et grand coeur, comme il vibre
toujours!.
Avec quel 6lan ses paroles empreintes de paternelle
affection appellent sur sescheresfilles les plus prdcieusesb6n6dictions
du ciel.
Monsieur I'abb6Colin, sup6rieur,et lesMessieursdu Sdminairede
Saint-Sulpice,directeursspirituelsde la Communaut6 de Montrdal,
tiennent aussi i honneur de saluer les fondatrices. Monsieur le
Sup6rieurdont on connait l'6me apostoliqueet toute de feu, apporte
des paroles €loquenteset persuasivespour stimuler I'esprit de sacrifice
des g6ndreuses missionnaires et aguerrir leur courage contre les
6preuves inhdrentes e toute fondation. La digne Mdre Pagi le remercie
en termes6mustant de sesbonnesparolesque desdons96ndreuxofferts
par les Messieurs de Saint-sulpice en faveur de la nouvelle fondation.
Toutes les communautds religieusesqui ont particulidrement
connu et apprecid la trds honorde Mdre Pag6 pendant sesanneesde
42
sup6rioritde Montrdal, se font un devoir de venir lui adresserun mot
d'adieu.
Le temps qui n'arr€tejamaissa courserapidea t6t fait de scellerle
passepour ouvrir I'avenir.
Voyage des Soeurs de Montr6al i Arthabaska
L'oeil fixd sur le Pilote divin qui ne trompejamais,lesvdndr€es
fondatricess'acheminentvers nos Bois-Francs,heureusesde venir y
consacrerau Christ et il sesmembressouffrantsleur entierd€vouement
et leur indpuisablechariti.
Le trajet de Montrdal aux Trois-Rividres s'effectue sur les ondes
paisiblessi souventchant6esde notre majestueuxSaint-Laurent.
Parti de Montrdal au midi du 30 septembre,le vapeuraccosted la
citd de Laviolette le lendemain matin. Mais laissonsla chdre Soeur
Beauchamp nous donner tous les ditails du voyage dans une lettre
charmanted'abandon et de simplicitdadress6e,le 5 octobre 1885,d sa
soeur la trds honor6e Mdre Saint-Louis:
"Ma bienchereMdre.
Vous ne devezpasetre surprisesi vous n'avezpasencorede
lettrede nous.J'ai envoy6hiersoirunecartepostalequi ne vous
parviendra peut+tre pas avant cette lettre, d moins que vous
n'envoyiezd la malle ce matin, dimanche.
Nous commengons
ce matin d voir un peu clair dans la
pourvous€crire
maison.Je memetsdoncd I'oeuvre
longuement
et
vous donner tous les ditails de notre voyage,arrivde et installation.
Lajourneede mardifut longueet fatiganteA causede la visite
qui,toutesdeux,
nousregurent
danslesdeuxcommunautes
avecle
temoignagede la plus cordialecharit6.Apr€s avoir visit€ VillaMaria assezen d€tail, nousarrivamesd I'H6pital G6n€raljuste a
temps pour diner. Les bonnesSoeursGrisesregrettdrentde ne
pouvoir nous garderplus longlemps,mais il nous fallait repartir
sansvisiterautrechosequeleur€glisequiestfort belle.Iletaitmidi
et demi lorsquenous arriv6mesau bateauet il ne partit qu'a une
heureet trois quarts.Nouse0mesdonc Ie tempsde nousy installer
quidevaient
nousrencontrer.
et devoir lespersonnes
Commevous
le savez,Josephet Maggie( I ) nousaccompagndrentjusqu'e
Sorel,
ori nousarrivamesd cinq heurespour n'enrepartirqu'ehuit heures
et demie; le temps nous semblaitbien long; pour nous dddomquatred'entrenous,
mager,on dousconduisitd l'€glise,c'esFA-dire
pendantque notre Mdre Pagi se reposaitdans sa cabine.Cette
petitevisiteau Saint-Sacrement,
A h nuit tombante,Ctaitbien
douce.L'6gliseest trCsjolie et d'une propretCremarquable.Nous
n'y demeurimesquequelquesminutes,nousn'avionsni le tempsni
la lumidrepourenadmirerlesddtails,maisje n'oublieraijamais
les
momentsde bonheur que j'y ai passds.Enfid on se remet en
marche.ll s'agitde secoucher;pour moi, je grimpeau deuxidme
6tageet ma SoeurMarie du Crucifix sefourreau premier.Bient6t
(l) Le frcredeSoeurBeauchamp
et son6pouse.
43
je I'entendsronfler; malgrdle besoinet I'enviequej'ai de sommeil,
impossible
dedormir.Je nefusjamaissi matinale,
Atroisheures,je
descends
e tout risquede mon grenier.
Cependant,noussommesau port deTrois-Rividres,personne
ne remue,tout dort auiedanset au-dehors.
Nousnousprdparons
d partir pour aller communiere h cath€draleA 6% heuressi c'est
possible,de la main de Monseigneurnotre nouvel6veque.A 5/2
heures,
unevoiturevientnousprendreau bateauet nousconduit
d
I'€glise.Il sedisaitunemesseet Cetaitdejdh communion.Pensant
que c'6tait la messede Sa Grandeuret que nous6tionsen retard,
nous nouspresentames
de suited la saintetable.Avant desortirde
l'69lise,nous entendimesla messede MonseigneurLafldche,puis
nousnousdirigeemesversl'6v€ch€.Bient6tSa Grandeurarrivaet
nous regutcommeun bon Pdreen nous donnant le titre de: mes
revdrendes
Mdres,et nousannongaqu'Ellenousaccompagnerait
d
Arthabaska.
De ld, nousall6mesd€jeunerchezmadameMartel (fille ainee
de monsieur Quesnel) qui avait sollicitd de Monseigneurla
permissionde nous recevoir.
Versdix heures,on nousconduisitchezlesDamesUrsulines;
ce fut un peu long pour entrer. Elles nous requrentavec une
simplicit6et unecordialitetout d fait charmantes
et religieuses.
Le
tempspressait,la visitefut courte.On nepeutrienimaginerdeplus
simple,de plusantiqueet m€mede plusaustdrement
pauvrequece
monastere.La sup€rieureet I'assistante
seuless'asseyent
sur des
chaisesqui ressemblent
un peuA cellesde noscellulesd Montrdal,
les autressoeurssont sur desbancsa h sallecommune.Pour le
choeuret mCmeI'autel.ils ne sontgudremieuxque ce que nous
avonsici pour le moment.i l'espace
prds.. .
Il est onzeheures,vite il faut serendreau bateautraversier,
c'est I'affaire de quelquesminutes.Sa Grandeur Monseigneur
LaflCchesefait attendreunpeu.LescharsnousattendentdeI'autre
c6t6.A deux heureset demie,noussommesd Victoriaville;linous
attendaient monsieur Quesnel,grand nombre des principaux
citoyens d'Arthabaska et beaucoupde damgs accompagnent
chacunede nous;on nousfait monterdansdesvoiturescouvertesi
plusieursautresnousprdcedentet noussuivent;celafait uneassez
longueprocesslon.
Bient6t nous sommesen vue de la jolie iglise de la paroisse;
puis les chdresSoeursde la Congrdgationnous regoiventd bras
ouvertset nous donnente diner et i soupertout ensemble.
Le temps a iti magnifiquetout au long du chemin.Nous
avonsgrandehated'allervoir notrefutur H6tel-Dieu.MesSoeurs
Mariedu Crucifix,Adelineet moi, nousnousmettonsen chemin
pour aller prdparerles voies; notre MCre et ma Soeur Quesnel
viennentnousrejoindreplus tard. Nousavonsbientrouvi noslits
et noschambrestout pr€tspour nousrecevoir.Ce n'dtaitpassans
besoin.Il noussemblaitqu'il y avait unesemaine.. . et pourtantil
n'y avaitquedeuxjours que nous6tionsparties.Je mecouchaitrCs
tard et mesyeux refusaientencorele sommeil.J'avaisamplesujet
de rdflexionet un voisin de chambrem'aidaitA me tenir 6veill6e.
C'€taitun rat qui grattaitdetoutesaforcedansle mur sur lequelest
adoss6notre lit. Plusieursfois,je I'avertisde s'enaller, maisil ne
comprenaitrien;il secroyaitencoreseul.Enfin vint lebienheureux
44
sommeil,lorsqued quatreheuresil fallut le cong6dierde nouveau
pour serendreau couventde la Congregation
poury
Notre-Dame
pourla messe
quifut
communier.
d€jeuner
et allerensuited
l'€glise
c6Ebreepar M. IeGrandVicaireC. O. Caron,et pendantlaquelle
bon chant et bellemusiquese firent entendre.Il n'y a pas de
meilleurorganiste
a Montrdalqueceluiquej'aientendu
ici.Aprds
la messe.
Sa GrandeurMonseigneur
Lafldchefit un beausermon
ou instruction sur la vie religieuse,sur les diffirents Ordres
quoiqu'ilfit djeun.
religieux,
etc.ll parlatresbienet longuement
qui nousavaientamen€es
Au sortir de I'eglise,
les personnes
la
veille nous conduisirentici. dans le memeordre au son de la
musique.(l)Les cheminsitaient bordis d'arbreset ddcordsde
pavillons.banderolles.etc.I I y a de bellesr6sidences
tout le longde
la route.Le VeniCreatoret le Te Deumfurentchantisalternativementpar un bon choeurdechantet leclerg6.Pendantla messe,
ce mCmcchoeurchantade trdsjolis motets.L'O SacrumComviviumdtaitvraimentbeauet d€votieux.
La cdremonie
termin€e.
Monseigneur
prit unetassedecafdpr€par€
cheznotreplusproche
voisin.n'ayantpasencoreici de poelede cuisinemont€."
Prise de possessionde la maison Quesnel
Soeur Beauchampne nous dit rien ici de la c6r6moniede Prisede
possession;interrompant sa lettre, nous intercalerons le texte du
procCs-verballequel d€crit parfaitementladite cerdmonie.
" P R O C E S- V E R V A L
de Prisede possession
de I'H6tel-Dieu
d'Arthabaskaville
Nous.
Voulant procdderi la cir€moniede I'itablissement
des
Hospitalidres
Religieuscs
de la Congrdgation
de Saint-Joseph.
sousla Rigle de Saint-Augustio,
de I'H6tel-Dieu
de Montr€al,en
Archange,et pour de notre autoritd
celui de Saint-Raphael
6piscopale
lesmettreen possession
d'icelui.pourserviret gouvernerlespauvres
selonlesRdgles
et lesConstilutions
deleurInstitut.
nous avons procedee I'exdcutioncomme il s'ensuit:assistdde
MaitresC.O.Caron.V.C. etJ.N. H6roux.Archipretre.
prCtres.
et
de ErnestBdland,eccl6siastique,
notresecrdtaire
ad hocnousnous
sommestransportisaudit Hdtel-Dieuor) nous avonstrouvela
Rdv6rende
Mdre Marie Page,nomm€esuFrieurede la Communautddudit HOtel-Dieu
de Saint-Raphael.
et lesSoeursQuesnel,
Beauchamp,
Mariedu Crucifixet Adeline,envoydes
par MonseigneurI'Eveque
de Montrealavec
laditesup6rieure,
lesquelles
nous
ont demandeh publicationde notreD€cret.en datedu 22 aoot
1884,signdet scelE.e quoi inclinant,nousavonsfait lirea haute
voix par notresecritairead hocleditDdcret,ensuite
de quoi nous
avonspubli€,notifi6et ddclare,
qu'auxautres
tant aux religieuses
personnespresentes,que nous mettionsen possessionr€elle et
actuelledudit H6tel-Dieude Saint-Raphacl,
lesdites
Religieuses
(l) La fanfare
Fdresdu Sacr6-Coeur.
desrev6rends
45
H ospitaliiresde Saint-Joseph,
pour y servirIespauvreset y vivree
perpetuit6
selonlesRCgles
etConstitutions
deleurCongregation
et
en vertu de notre autoriteepiscopale,nousavonsconfirm6et. par
cesprdsentes.
nousconfirmons
laditeMdreMariepag€.suDerieure
de la Communautd.
Apris quoinousdtanrrev6tus
dis ornements.
nousnoussommes
misd genouxau pieddel,autelet y avonschant6
le Veni Creator,puisnousavonsc6l6br6la saintemesse
el enfin
nousavonsterminela cdrimoniepar lecantiqueTe Deumdont.et
de tout ce quedessus,
nousavonsdressd
le prdsentDrocCs_verbal
fairendoubleer signide nouser desditsC. Cj.Caron.v.G. erJ. N.
H6roux,Archipretre,nos assistants,
et de E. B6land.ecclisias_
tique,notresecretaire
ad hoc, et autresqui sesont!rouvespresents
d la cer€monie,
et duditproc€s-verbal,
nousavonslaissiu; double
avecledit Ddcret,entrelesmainsde laditesupdrieure
pour etre
gardedanslesarchivesdesditesreligieuses
et avonsrcserv6I'autre
doublepouretremis au secrdtariat
de I'EvCch6
de Trois_Rividres.
Fait et ardt6 le 2 octobremil huit centquatre-vingt_quatre.
A
Sainrchristophed'Arthabaskaville,
en l,H6tet-DieuOe tadite
parorsse.
Sisn6:
L.F. Ev. CesTrois-Rividres
AntoineCasnon
C. O. Caronp
. r r e .V . C . p r . d e C h .
T. C6t6
J. N. Hdroux,ptre,curede St-Ch.
J. Augusteeuesnel
M.J.A. Poisson.vice-pris.S.S.V.de p. AugusteeuJsnel
P.L, Tousignant,
pr6s.S.S.V.de paul G. Arthur euesnel
B. Th6roux.fils, Pr€fer
HermineeuesnelMarrel
M. A. Plamondon,J.C.S.
Corinneeuesnel
Wilfrid Laurier
Laureeuisnel"
Installation mat6rielle des fondatric€s
Pour terminer cettevue d'ensembledesdebutsde notre fondation,
la secondepartie de la lettre de Soeur Beauchampva nous donner un
apergude l'installarionmatdrielle.
". . . Maintenant,
continue-t-elle,
laissez-moi
vousdonneraueloues
ditails sur notre6tataclucl.
A notrearriv6edansla maison,la chapelle
etaitfinie,tapiss6e,
lavde.le tabernacle
double.mais il n'y avait pas assezdi soie
blanche,
on a misle hautet le basen,.shirting'.
Monsieurlecur€a
dit aux soeursde la Congregation
que cela pouvaitse faire,
maintenant
on nepeutplusy retoucher.
L'auteleston nepeutplus
simple.peinrurC
en blanc.il n'estpasbeaumaispropre.ti meiera
facilede lui faire un joli devantou parement,soit en peintureou
autremenl.
Il seraitd souhaiterque la cuisineen construction
fit aussi
avancde;I'ouvragelanguit, n'y ayant que deux ouvriersd I'oeuvre
et I'hiver approche; c'est encore ouvert aux quatre vents, les
ouverturesn'€tantpaspos€esni memefaites.En attendantque le
plancherdoublesoil fait pour monterle poelede cuisine,cela
prendraencoredu temps,du trainqu'ony va,et c'esttoutcequ'on
peutfaire.En attendant,
nousvivonsd'aum6nes;
on nousenvoie
notre diner tout fait, tantdt d'un c6ti. tantot de I'autre.Mesdames
46
Plamondon. Ouellet. Laurier. Poisson et autres se mettent e
contribution pour cela. C'est le cas de dire que les poulets nous
arrivent tout 16tis,voire meme lesperdrix. Nous n'avonsreguque
$12.0Cen argent le jour de I'installation,c'estld-dessusque nous
prenons nos besoinsjournaliers.J'ai achet6quelquesserruresafin
de nous mettre d I'ombre du cloitre,car il n'y avait pas une bonne
serrureet encoremoins de clel d I'int6rieurde la maison.en sorte
que les genspouvaientcirculer librementd'un bout ri I'autrede la
maison qui n'est pas d6jd bien grande. Maintenant, en tenant
fermdestrois portesque chacunede nous peut ouvrir, le haut de la
maison ainsi que la petite chapellesont entiCrementcloitrees;de
mCmeaussi,tous les autres appartementsquand nous le voulons
puisque toutes les portes sont d la m€me clei
Valentin nous rend en celade grandsservices;seulementil ne
va pas aussivite queje le voudrais.Nous commenceronsdemain d
accommoderun appartementpour recevoirles maladeset autres
personnesque nous sommesconvenuesde prendre;il s'enpresente
en foule, hommeset femmes,Cestpourquoi il nous faudra donner
deux appartements.Quand la cuisine sera terminee, nous y
prendrons un r6fectoirequi communiquera directementavec la
chap€lle.
Un desvieillardsqui doivent venir amdneaveclui une vacheet
un autre petitanimal. C'estle bonhomme"Jouanneau"d'autrefois,
je crois, du porc duquel on devait manger le lard "aprds la mort".
Nous r6citonsI'officeen commun. car autrementon ne trouve
pasle tour de le finir danslajournde.Aujourd'hui, dimanche,nous
avons chant6 VCprespour ddsennuyerNotre-Seigneurque nous
n'avonspas tout le loisir de visiterla semaine.Nous avonseu messe
et communion tous lesjours depuisnotre arrivde,exceptdsamedi,
Monsieur le cur€ 6tant malade d'un rhumatismechronique qui le
fait souffrir bear-rcoup. Demain commenceront les QuaranteHeures d la paroisse, cela nous favorisera aussi, car il y aura des
pr€tresdtrangers.
Voild pour le present;parlons maintenant de l'avenir. Les
bons Frdres nous ont proposeaujourd'hui de nous aider en nous
donnant de I'ouvrage:lo Le lavagequi donnera $32.00par mois
20 La
pour 64 personnesdont le linge n'exigepas de repassage.
couture: cela comprend linge blanc, soutanes et autres habits. On
offre .80 centins par soutane; ellesn'ont que trois morceaux aLpart
les manches,et quatre boutonnidrestoutes taill€es.3' Enfin, ils
prendront leur pain d'autelici, de prdf6rence,
ainsiqueMonsieur le
cure de la paroisse.Il n'est pas douteux que nous ayons d'autres
pratiquesdes paroissesenvironnantes.Les Soeursde la Congr€gation n'en font pas, ellesle font venir pour ellesde Villa-Maria.
Faut-il pour cela augmenterle personneldes soeurs?Je crois
que non pour cet hiver. Monsieur Quesneldevant aller d Quebec
pour affaires, prendra toutes les informations n6cessairespour se
procurer une machine dLlaver, trds exp6ditive et qui repasse en
meme temps, car non seulementlesFrCres,mais d'autres personnes
nous offrent aussi leur lavage, mais alors il nous faudra cet homme
qui veut se donner et qui sait tout faire, dit-on; notre Mere Pag6
vous prie de le retenir pour nous.
Quant d la couture,nous ne pourrionstout entreprendre,mais
je crois que, dans le cours de I'hiver,lorsquela maisonseraun peu
47
en ordre, nous aurons le temps d'en faire pour gagner quelque
chose. Notre Mere aimerait bien d avoir M6lina pour cela; je
pourrai lui faire une petite chambrette dans la n6tre qui est assez
grande. Madame Martel doit nous envoyer prochainementsa
machine d coudre, sinon, j'achdtela "Florence" qui ne vous sert
pas, si vous voulez me la vendre d bon march6! Enfin pour le pain
d'autel, nous allons nous assurerde quelquespratiquesavant de
risquer I'achat d'un petit poele, moule et couteau; et voile de
I'ouvrage pour cet hiver!
Nous sommesalldesvoir les vergerset jardins aujourd'hui.
Vraiment, Cestaussiavancequ'au Mont Ste-Famille.Nous allons
dds demain commencer a faire lever quelques morceaux de prairie
pour planter des patateset p.€parerle terrain pour lesplantations
d'arbres fruitiers. Les vignes viennent trds bien ici, les Frdres ont
fait une belle recolte de raisin sur un pelil terrain moins avantageux que le n6tre. J'en ai mangd, il est tros bon. J'aurai aussi
besoin de plants de fraises et surtout d'un jardinier qui sache
arranger cela d temps.
Je compte sur vous, ma chdreMdre; pour tout cela,car volls
connaissezI'etat des choseset vous avez i coeur que tout reussisse.
Il me semblequ'il y a ici le germed'un bel h6pitalet qu'on ne doit
pascraindrede faire lesddpenses
necessaires,
car le fondsestbon et
en voie de rendreau centupleavecpeu de frais.Je n'avaispasI'id€e
que c'dtaitcomme cela et je suiscertainequ'on ne se I'imaginepas
non plus dans notre Communauti de Montr6al.
Je n'ai pas non plus de regretde passerI'hiver ici, car Cest le
moyen de preparerles choseset de preparerlesvoies.Ily a encore
une foule de chosesd fairc tant au dehorsou'au dedans.et notre
Mdre serait contentesi vous lui envoyiezencore quelquessujets,
car nous ne pourrons pas suffire d tout, excepte si vous nous
envoyezA tempsunjardinieravecdesplantsdevigne,defraises,de
choux. de tomates.etc. etc. . . une couturiCreet un homme d tout
faire, comme je I'ai dit plus haut.
Nous avons beaucoup de pommes, nous en vendons une
grande partie. La cave est vaste et excellente,c'est la meilleure
partie de la maison actuelle.Nos sant6ssont bonnesjpour moi,je
mc sens la tete un peu lourde et dtourdie avec du bruit dans les
oreilles;je ne saisd quoicelatient. Il estprCsde minuit, ilfaut queje
vous dise adieu.Je pense,r toutes nos soeursque j'embrasseavec
vous.
Votre trCsaffectueuseet soumisefille et soeur.
Soeur Beauchamp,R.H."
Ainsi le matin semble promettre I'esp6ranced'un bien relativement
facile d r6aliser.
Cependant, devant les difficult6s qui ne tardent pas a surgir, il ne
faut rien moins, pour raffermir les courages, que I'intense rayonnement
des surnaturelles clartes de la foi.
Dieu ayant sauvd le monde par le calvaire et la croix, les oeuvres
qui pretendent
e I'honneur
de servirsacauseici-basdoiventposerleurs
surcerocinvulndrable,
et€trescell€es
assises
symbole.
du m€meauguste
48
Nous n'aurons donc pas i nous 6tonner si, de longuesanndes
durant, notre fondation demeureun arbuste €pineux aux racines
plongeantdans le sol de la contradictionet de la douleur:ellecompte
oarni les oeuvresdivines,
49
LA DIFFICILE IMPLANTATION
1884- 1906
5l
NAZARETH
LA RESIDENCEST-AUGUSTIN
L'HOPITAL DE 1885
rEE4- 1890
Nrzrrelh.,.
La modestedemeurequi servirade berceaui I'H6teFDieu d'ArthaNazarethpar lesfondatrices.
baska- soitde 1884e 1885- estappelCe
Voisine de celle donnde d la Communaute,cette residence,
construiteen bois,mesure30 piedspar 36 et estdivis€etant pour I'dtage
superieurque pour I'inf6rieur, en quatre appartementsavec couloir
d'entreeou corridor. Une cuisineadjacentede 20 piedspar 24 et une
I'installation.
annexede I0 piedspar 16 complCtent
Nazarethpossddeen propre les effetsrequispour le culte divin,
certains remedesindispensablesd une pharmacieet les articles de
"Nozarcth". Dramdre maison des soeurc en ItEl.
53
mdnagede premiCrenicessite,le tout reprdsentantune valeurde trols
centsdollars.
En raison de sa situation financidre.la Maison-mdrene oeut
donnerdavantage
a h nouvellefondation,et SoeurAzilda,touridie,a
6t€ prdalablementchargeed'y venir installerceseffetsmobiliers.
Dans l'accueillantpaysaged'automnequi l'encadre,tel nous
apparaitle berceau.
Au soir du 2 octobre1884,rduniesdanscet humbleNazarethoir
r€sideI'H6te divin du tabernacle,les fondatricessont pretespour les
rdalisations
estdignedu BEATI PAUPERES
de I'avenirleurpauvret€
lesfrontssont sereins,
lescoeursjoyeux.
de I'Evangile,
Dansleurcield'exilalterneront,
ellesle savent,de pursrayonsde
ventsd'orage.Dieu permit-iljamais
soleilet d'imp6tueux
i sesoeuvres
de poser leurs assisessur le sablemouvant des succdsfacileset des
appuishumains?
Bienau contraire.
Plusuneoeuvrereldvedu domainedu Christ,plusellesedistingue
par le creusetdestribulationset dessouffrances.
Ainsi prevue,qu'importel'€preuvea h g€nerosit6desfondatrices!
Jdsusn'est-ilpasli. Lui, I'uniqueconsolateur,
le soutientout-puissant
desheuresdifficiles?
Au reste,leur amour de Dieu et despauvresne sedoit-il pasde se
mainteniri la hauteurde tout devoirpenible,pour accomplirdansce
coin perdu de nos montagnesles oeuvressublimesde I'hospitalitd?
Deux mots synthitisentleur programme:amour et sacrifice.
Aussi bien, fr€le arbrisseaude la charit€, notre Hotel-Dieu
r6clame-t-il
l'honneurde seddvelopperet
degrandiraumilieuderonces
I'enserrant
de toutesparts.
La physionomiede Mire Pag6
Avant de d6roulerla tramecomplexede sespremidres
anndessi
pleinesd'ombres,d'angoisses
et de douleurs,Dotonsles sentiments
exprim6sau sujetde la fondatricepar la v€nir6e Mdre Saint-Louis
Ils servirontde liminaireaux multiplesd€tailsde la vie intimedu
cher Hotel-Dieuet lesilluminerontde surnaturelles
clartes.
". . . Dieu,danssesdesseins
adorables,
icrit-ellee monsieurle
sh€rifQuesnel,
le quatreseptembre
1884,a bris6mesesfrances
d'allerfondernotremaisond'Arthabaska.
Je n'en6taispasdigne.
ll rdservait
cettecouronne
d desamesprivil€giees,
car,pour
quem'a
mapart.j'ai d0 reprendre
hierla chargedela superiorite
impos€e
la sainteob€issance.
Je meconsole
du moinsendonnantAArthabaska.
outrevolre
chdreSoeur Quesnel,ce quej'ai de plus cher ici aprdsDieu, ma
Mdre dans la vie religieuseet ma propre soeur,je veux dire mes
SoeursPagCet Beauchamp.
Ma SoeurPageesl pour nous la Mdre desMdres,car ellea
€le!€dansla religion,en qualit€de sup6rieureou de maitresse
des
novices.presquetouteslessoeursqui sont actuellement
d I'HdtelDieu de MontrCal.
54
Songranddgenousfait craindredecommettreunecruautien
I'envoyant
enfondation;nousnousconfionsen la bont6deDieuet
faisonsle sacrificede cetteancienne."
Simple mais 6loquent 6loge qui, dans le recul des ann€es,€meut
notre pi6te filiale.
Sous son angle lumineux. s'€clairentles contradictionset infortunes de toutes natures subies,sur ce dernier champ d'action, par la
fondatrice septuagenaire.
Sesmdrites6minentsmilitent, certes.en faveurd'un couronnement
magnifique,et Dieu se plait ri parfaire en elle, selonle langagede saint
Paul. la divine stature du Christ total.
C€tte apprdciationde Ia trds digne sup€rieurede I'H6tel-Dieu de
Montreal vaut d'€tre cit6e. Car nous verrons bientdt notre humble
nacelle hospitaliCrebattue des flots si prds du rivage, que la vague
tourmentdeddferlerasur ceuxld m€mesqui ont eu missionde la lancer
en pleine mer ou de la piloter au sortir du port.
Ce jet de lumidre projetd, laissons le passd revivre sur I'ecran
..
nlstorrque.
Mdre Pagd,pilote de carridre,ddbute par I'appropriation de son
cher Nazareth.
Les salles Sainte-Vierge el Saint-Jos€ph
Dans I'exiguitdde ce local, quelledifficult6de trouver placepour le
personnelde la Communaut6,d'organiserIesofficesindispensables,
et
de rdserverdeux chambresou sallespour recevoirau moins quelques
pauvresmalades.Quant d loger convenablementIe chapelaindont les
servicescependants'imposentpour la dessertereligieuse,impossibled'y
songer.
Le premier appartement,d droite, est affectd a la pharmacieet,
comme tous lesmeublesde cet office brillent par leur absence,il serten
memetempsde parloir; "la tour d'entrie" pourvu d'une statuede SaintJoseph,d'un tronc et d'une lampe ardente pour honorer ce glorieux
patron, y trouve meme un espaceconvenable;la secondepidcede droite
est octroydei la sacrisrie.A gauche,on am6nagesimilairementla salle
Sainte-Viergeet la salle Saint-Joseph.L'6tage sup€rieurest exclusivement destin6aux religieuses.
Durant les premiersjours d'octobre, les trois messieurspr€tres
residantA Arthabaskaveulentbienalternerpour venir cildbrer la sainte
messeau nouvel H6tel-Dieu. Monsieur le cur€ J. N. Hiroux de StChristophe assume la charge de confesseurde la Communautd et
remplit cette fonction, m€me aprds I'arrivdede monsieur I'abb6 F.X.
Lizd, nommd officiellementchapelain,mais, en raison de son mauvais
6tat de sant6,charg€de la seulecelebrationde la messe.
L'sbb€ F.X. Liz6. premier chapelain
Monsieur l'abbe O. Milot, chapelaindes Frdresdu Sacr6-Coeur,
offre avec bienveillancede recevoir et pensionnerchez lui le fulur
chapelainde I'H0tel-Dieu,I'abbeF.X. Liz€; toutefoisd son arrivde,des
55
incontrOlablesne lui permettentpasde rendreceservice.
circonstances
Mdme situation au presbytereoir l'exiguitddu local ne laisseaucune
chambrepour un pensionnairepermanent.Monsieur l'abbe Lize
retournedonc aux Trois-Rividres
dds le lendemain,
laissantla ComPar bonheur,monsieur
P.L.Tousignant,
munauteriellementperplexe.
presidentde la Socidti Saint-Vincent
de Paul, mis fortuitementau
courantde ce contretemps,
6crit sanstarderi Sa GrandeurMonseigneurLafldche,offrant gracieusement
defournir chambreet pensionau
chapelainde I'H0tel-Dieu.L'offreestacceptee
et le servicerendunon
seulementavec bienveillance,
mais ce qui plus est, avec complete
gratuit6depuisle l0 octobre jour oi lebonmonsieur
Liz6,i peinede
retourauxTrois-Rividres,
revientmettresonzeleet sondevouement
au
service
de la fondation- jusqu'asonddpartenjuin 1885,€poquede la
Tousignant
divisiondu diocese.
Ajoutonsd I'honneurde
monsieurP.L.
qu'il vientlui-m€meservirsa messetous lesjours.
jusqu'i sa mort et, un
Cet ami de la premidreheurele demeurera
jour, il donneraaux pauvr€sde I'H6tel-Dieula majeurepartiede ses
€conomies.
Nore maisonatteindraalorspresquel'6ged'or.Noussemblerons
loin de sespr€mices,epoquepourtant peu6loigndede la ndtre,maisoir
le progr€smatdrieldtait loin de connaitrela marcheaccildreequ'il surt
actuellement.
Quelquestraits de la vie d'alors
Un fait presqueinsignifiant en soi, nous en donne une idie
concrete;il situemdmecetteperiodedansun cadreque I'on croirait
antlque.
Vraiment,d notredrede progrdset de science
modernes,
laquelle
d'entre nous pourrait s'imaginerque la chdre Mdre Pag6,dans son
voyagede Montr€ale Arthabaska,
eAttrouv6dignedementiond'avorr
tdldphon€
de Soreld Sa GrandeurMonseigneur
E.C. Fabrepour le
remercierde lesavoir annoncees
d MonseigneurdesTrois-Rividres?
Le
t6liphonedont nul ne peut sepasserde nosjours,6taitalorsI'unique
padagede quelquesprivildgi6sdesclasses
richesou decertainsbureaux
civils.Le confortde cetteipoque secongoiti I'avenant.
D'autresnotesintimesnouspermettentde croquersur le vif le
pittoresque
de c€rtaines
situations.
Tout d'abord,voulons-nous
un moddled'installation
pourqu'une
nouvellesup€rieure
puissepreterle sermentd'office?EcoutonsMdre
Pagdicrivant d une compagne
de la Maison-mdre:
". . . Machdre
quelepetit
SoeurLadauversidre,
ilestbienheureux
bancrougem'aitsuivie,il a eubiendeI'honneur;
il a€t6d6pose
aux
piedsde Monseigncur
qui dtaitsur le marchepied
de I'autel.
I'Evangile
surlesgenoux:c'estli quej'aid0fairemacerdmonie.
et
pourmonserment.
commej'avaisla mainsurle saintEvangile
cela
m'a bien aide d me releveren m'appuyantsur les genoux de
Monseigneur
et puis.. . en me retirant,j'ai rapport€mon petit
banc..."
56
Voudrait-on savoir comment s'y prendre lorsqu'on regoit de
grands meubles pour une trop petite maison?L'exp6riencede Soeur
Beauchamp en I'occurence,ou plut6t son embarras, est parvenujusqu'i
nous; un vestiaireregu de Montr6al ne pouvant entrer ni par les portes
ni par les fenetres, on suggdreii cette bonne soeur fort deque,la pensde
de mettre I'Hdtel-Dieu dedanset de retourner Ie tout e Montrial. . .
Cependant, elle ne tarde pas e prendre le sageparti de faire dimonter ce
meuble, de le modifier et de le forcer bon gri mal gre, i r€aliserson
importante destination.
Enfin qu'on nous permette un dernier trait charmant raconte avec
finesse d'esprit par Mere Pag6, dans la lettre d6ja cit€e.
'Le pauvreporte-misseI s'estevanouideuxfoispendantla messe;
le
c€16brant
tout d6courageessayaitde le relever,maispeineinutile!
Iesvis6taientbientropcou es;il nevoulaitplustenir,nousI'avons
un peu rcpard,cependantle pretrea toujours peur qu'il tomb€
encoreen difaillance! Pour nous,lejour de la "syncope",aprCsla
nousavonsri e en pleurer.. ."
messe,
Vaillants coeursd'apdrres,joyeux et sereinstoujours, que d6finit
encoreadmirablementMCre Pageen commengantcettem€melettredu
12 octobre 1884:
"Voild la pauvrevieillequi vousarrivepour vousdirequ'ellevit
encorei n'en soyezpas trop inquidte,vous savez,ici comme a
Montrial, je prendslesgenscommeils sont, I'argentpour cequ'il
vaut, le temps comme il vient; je vais mon petit train et je vis
contenteabandonneeentre les bras de la divine Providence.. ."
Quelquesann6esplus tard, aux heuresles plus sombresde sa vie,
minee par la maladieet de multipleschagrins,nous retrouveronsdans
son ame fortementtremp€ed'hdroisme,ce memeabandonint6gralaux
vouloirs divins.N'est-cepas h un 6cho de cesvertus qui illustrentla vle
des Saints?
Poursuivantl'analysede sa correspondance,
voyons son amour de
la rdgle monastique. Pour la maintenir, rien ne lui co0te, rien ne I'arrCte;
la r€gularite fleurit en d6pit de toutes lesdifficultds qui lui font obstacle.
"Nousdisonstoujoursnotreofficeen commun,€crit-elle,
pourla
i causede
raisonque lorsqueje permetsde le direen particulier,
I'encombrement
d'ouvrage,les pauvressoeursse rendentau soir
i n€gliger
lesaint
sansavoirriendit; alors,pour nepaslesexposer
officequi fait la forcede la religieuse,
nousle recitonsencommun,
tout prdsdu Saint-Sacrernent,
dansnotrecherepetitechapelle- et
elle ajoute finement oir nous sommestellementi l'€troit que
nous faisonsreculerles saintsangespour prendreleur place."
)/
En vraies missionnaires,quand la sainte pauvret6les enserreun
peu trop fort de son cercle6troit, ellessaventsourireaux ev6nements
du
jour le jour et s'accommoderde cent choses ingdnieuses,quine
A
emprunter cellesque le g6nie est impuissantd crier de toutes piCces.
Accueil des Mires de la Congr6gation de Notre-Dame
Ainsi, les r6verendesMdres de la Congrigation de Notre-Dame
leur pretent un voile hum€ral chaquejour du mois d'octobre oir la
bdn€diction du Tres SainGsacrementest donnie d'abord avec le
ciboire,puis finalementavecun ostensoirprCt6par monsieurle curdde
la Darotsse.
"
A ltvocation des r6verendesMdres de la Congrigation, notons
avec.gratitudequ'elles procurent aux fondatricesliuipremidre joie
o e x tt En effet, quelle consolation,A leur arriv6e,de pouvoir descendre
chez ces bonnes Mires et de songerque leurs communaut6ss,€livent
c6te d cdte sur le sol desBois-Francs,tout comme il en a €t€ Dour leurs
vdn6rdesdevancidresi I'origine de Ville-Marie.
Affection seculaireque cimentedavantagele cours des ans.
No6l ltt4 i Arthabaska
La fete de Nodl 1884 fait aussi briller au pauvre Nazareth un
momenl de joie pure et de saintealligresse.
La radieuseitoile de Bethliem se ldvesur un tabernaclenouveau,
oi fon.manque ii peu prdsde tout pour feter convenablementcejour
bdni. Nianmoins, combien les 6mes et les coeurs sont heureui de
commemorerla naissancede I'Enfant-Dieuavec toute la solenniti oue
peuventoffrir les seulesressources
d'un profond et religieux amour.
Le mcrcrcdi24 ddcembre,bien que ce n'estpa,,ouila forme ou,il
apparutjadis d Tobie. l'archangeRapha€l leur arrive et, le lendemirn,
Soeur Bcauchampnote i sa chdresoeur Mdre Saint-Louis:
"N()usn'avonspas€t6surpriscs,
nousI'attendions.
maisc'estlui
qui a di l'6trc.. . cari peinc6tait-itdans
la maisonquetoutdesuite
on lc fait encadrcr.bdnir et foscr d sa placi au_dessus
du
tabcrnaclc,
commcpatrontitulairede notrechaDclle.
Au fait.ah!
mai\ c'c\l qu'cllca changddc..poil,'Iapetitechapelle.
et surtoul
l'aulcl;sanslc vantcr,il cstjoli i ravir.Il seraildifiiciledc vousen
donncrunc dcscription
juslc,maistout consiste
dansle chanse_
n)cnr dc coulcur ct l'additiond'un parcmcntd'archirect
urc..local"
qurcpargncbc.ucoupd'itoffeet d'ouvragc.
et scpr€tea la vari6t6
dcscoulcurssclonlcscirconstanccs
el fetes.
l-a coulcurde I'autelct du parementimile la picrreel a une
cerlainctransparcncc
qui variedu blcu6treau lilas:'cettc
couleur,
pcu brillanlccn cllc-memc.
fait ressortir
admirablement
toutesles
aulrcs.l.cspanncaux
du parcmenlsonlenitoffc ct sechanscnt
d
volonti: lc llus granda. i pcu pris. lcsdimensions
dc noi nlus
Ar nd\ mouchoir\dc frochc.lc\ dcux aulressont nlus itroits.
l.'dtoffcqui fit lcs panncauxblancsd'aujourd'huinous a 6t6
donnic par nos Socursdc Madawaska.On Dcul meltrc des
5ti
panncauxen papicr.cn toilc peintc,en bois,en vitre ou autrechose
el c'est touiours ioli.
A trois pas'dc I'autel est la Crdchc - cela consistcen une
lablette fich6cau cadredu chassis,pour fond, un grand miroir qui
nc nous apparttcntpas.. . puisdesddcoralionset desfleursienfin le
frclit.lisus et dcs lumidres.
Nous avons eu la messede minuit, pr6c6diecomme d'habitude. de la rccitationdc I'officcet du chantdu Te Deum et suiviede la
mcssedc I'aurorc;le matin. i cellcdu jour, nous avonschant€..Les
a ngcsda ns noscampagnes"et "Adestefideles",Ie tout accompagnd
sur lc piano dc madcmoiselleQuesnel.de mesdeux mains aui ne
savcnl rrlus le miticr.
N'ai-jc pat raisonde lcrminer cn disant que nous avonspass€
un.jour du cielJEt puisj'oubliais.. . Il n'y eut pasjusqu'auxbergers,
je crois. qui tinrent d se faire representerii leur fagon, car nous
avons rcqu d'un donateur inconnu. un pain bis, une poche de
patatesct un sac dc fleur du pays."
A vrai dire. le bonheur le plus riel ne consiste-t-il pas dans le sacrifi
ce accompli sous I'intensit€d'un pur amour? Aussi, ist-ce bien sous le
seul.rayonncm€ntde cet astre puissantqu,il faut nous placer pour ap_
pr€cier lc bonheur goot€ en cette premiCref€te de Nodl, dins ce[e
pauvrepetitc chapclleoir Mdre Page.comme nousI'avonsconsign6plus
haut. dit "devoir faire rcculer les angespour prendre leur plaie".Quant au cdt6 matdriel,monsieurQuesnel,tout d6vou6e I'oeuvre
naissantedont il est alors officiellementconsideri fondateur Dar la
Maison de Montrdal, emploie toutes les ressources
de son esprii et de
son coeur pour adoucir I'exil de nos chCressoeurs.
I I met beaucoupd'ardeuret de bonnevolont€ pour faire terminere
ses frais I'in(6rieur de la petite construclion designeepr6c6demment
sous le nom de cuisine.
Accueil des premiers malades
Toutefois,les travaux ne sont pasencoreachev€sque d€ux petites
salles,I'une de quatre lits pour les femmeset I'autre de trois pour les
hommes ayant 6te prepardes,la courageuseMdre pagi ne cr;int pas
d'ouvrir les portes de son "palais" devant "nos seigneursles pauvris"
pour partageravec eux I'abri et le pain de chaquejour.
Le 25 octobre 1884.I'Hdtel-Dieu est d€ii cha196du soin de cinq
personnes;deux noms sont connus de ce groupe initiat ceux du.,pdre
Vincent" et de la "Mdre Br0lotte". Les registresofficiels toutefois ne
font mention de date d'entrdedespauvreset desmaladesqu.d partir du
l7 janvierI885.
Ce jour, ces registresmentionnent I'acte de donation de Nodl
Darois et de son€pouse,MargueriteSpdnard,lequelacte,commeltcrit
Soeur Beauchamp,rappelle ceux des temps hdroiquesde la colonre
canadienne,alors que lesvaillantesHospitalidresde Lafldchearrivaienr
d Ville-Marie. Il y est stipul€que lesdits6poux Darois, moyennantque
les religieusesen prennentsoin leur vie durant, donnenti I'H6tel-Dieu
une petite terre avec ses dependances,une jument, deux vaches,six
59
d'agriculmoutons,un cochon,douzepoules,voitureet instrum€nts
ture,un lit et quelquesmeubles,
Le l7 avril,PierreLachanceet sondpousesontregusaux m€mes
conditions,moyennantun don de $700.00en argent,un coffred'outils
et quelquesmeubles.
Enfinle m€mejour,c'estLouisLeblondlequeldonneun terrainde
quatreacresen superficie,unejument, unevache,trois pairesde roues
et autresinstruments
d'agriculture.
De toute 6vidence,la charitdtrouvetdt amplematidred s'exercer,
maisil devientnon moins€videntqu'il faudrabdtir au printempsde
1885.
Le conseilde ville et les citoyensd'Arthabrska
Convaincues
lesreligieuses
s'adressent
au conseil
de cettenecessit€,
projet
de villeddsla fin deI'automne1884,afinqu'illesaidedr6aliserun
de constructiond'hdpital.
Sanstarder,unesommede $l 000.00est voteeen conseil.
plusieurs
citoyensqui d6sapprouvent
la communaut6
Cependant,
de biensexistantentre I'H6tel-Dieuet la familleQuesnel,telle que
stipuleepar le contratde fondation,d€clarent
d6jdd cemomentqu'ils
n'accorderontaucune aide si cet 6tat de chose persiste:selon leur
apprdciation,le produit de la charitd publique ne devantalors servir
qu'au bien de la famille Quesnel.
Ces propos ne tardent pas d €tre r€p6t€sdans les r6unions
publiqueset m€medansI'intimit6 dessalons,de sorteque monsieurle
shdrif Quesnelne restepas longtempsi les ignorer.
Sousla blessuredespremidresinvectives,il d6clarepubliquement
etre pret d modilier la teneurde I'actedu 30 aoot 1884en annulantla
clausequatridmedudit acte,et a renoncerpour lui et safamilleAtoute
pension.
Cet incidentouvre la longues6riedesd€batset desdifficult€ssans
nombredont souffrira I'HoteFDieu.
A cette6poque,monsieurQuesnelcomptedansson villagedes
ennemispolitiquesou autresqui ne tardentpasd clamerbien haut qu'il
n'e0t r6ellementpu seprocurerde plusgrandes6curit6pour I'avenirde
safamillequepar le moyendecettefondation.On osem€meajouterque
tel en a 6tele mobile,6tantdonn6quela fortunelui tourneledoset qu'il
est compldtement
ruine.
que les
Ces insinuationsmalveillantesont un tel retentissement
entourerde silenceparaitrait leur donner cr€dit.
Au contraire, il importe de le souligner I'histoireimpartiale,
s'appuyantsur la valeurdocumentaire,demontrela bonnefoi 6vidente
de monsieurQuesneldansson projetde fondationd'un Hdtel-Dieu.Il
n'en est pas moins vrai que les mois subsequents
r6velerontvite de
douleureusessurprisesd la communaut€au sujet de la situation
financidrede cetexcellentmonsieurdontle budgetnepourra,enaucune
manidre,supporterles d6pensesprivues ou i pr6voir.
60
Le d6but des difficult6s
Comme le relatentles annalesde I'Hotel-Dieu de Montreal,
". . . six mois n'€taientpas encore€couldsdepuisle dCbutde la
fondation que, grev6de dettesqu'il n'avaitpasfait connaitree h
Communaute,monsieurle sh€rifQuesnelse trouvaitdansdes
qui ne pouvaitetre
embarrasextrCmesau sujetd'un 6tablissement
incorpord,d raison m€medu r€seaude difficultes dont il etait
l)
envelopp6."(
Toul ceci ne vas pas sans amener de p€nibles contrecoups et
susciterde douloureux ennuis e la jeune communaute.
r885
Le 2'7 fEvrier 1885,r6pondant aux disirs de ses chdresmissionnaires,la treshonoreeMdre Saint-Louisleur apportelajoie d'unevisite.
Elle peut ainsi se rendre compte par elle-memede I'exactitudeou de la
faussitddesbruits parvenusa Montreal sur lasituationd6jdprecairede
lHOtel-Dieu. Elle reqoitau parloir la plupart des premierscitoyenset,
par un exposd pr€cis des faits existants, jette un calme relatif sur les
questionsagit6es.En outre, on veut bien lui assurerque lesmille dollars
vot6spar leionseil de ville serontd6cidementoctroydse la construction
de I'hdpital projetd.
Mlre Siint-Louis soumet immddiatementce projet de construction e Monseigneurdes Trois-Rividres.Celui-ci repond sanstarder:
"Le besoind'une bAtissepour la fondation d'Arthabaskavilleest
certainementde premidrenicessit€.Maisje croisqu'il seradifficile,
de collecterpour un montantd'une
pour ne pasdire impossible.
qui devrontbenificierde cette
importancer6elledanslesparoisses
insiitution, et je crois que I'appelqui se pourrait faire e ce sujet
auxbesoins
carj'aideladifficult€i subvenir
auraitpeude resultat,
enm'adressant
a tout
auxTrois-Rividres
deI'asilede la Providence
Un bazaraura peut-etreplus de
le diocdsequi y est int6resse.
c-omparabienfaiblesomme,
chance.maisnepourrar€aliserqu'une
pour cetteconstruction.Etant sur
tivementaux fonds n€cessaires
les lieux, vous pourrez avoir des informationsplus exactesdes
qui
surtoutsurlessecours
inrdressis.
maisje croisqu'ilscomptaicnt
de Montrdal.
leur vicndraient
Je regretteque l'6tat de g€neoir se trouve I'EvCchCne me
permettepas de venir en aide d cette fondation:je ne puis que
recommanderI'oeuvred la charit€publiqueet d la gin6rositedes
et je crainsbien que 9a ne puisse€tre avecun r€sultat
interesses.
aux besoins.
tanl soit peu proportionnd
du cielet quidonne
Je prieCeluiqui nourritlespeiitsoiseaux
aux fleurs leur echtante parure,de repandresa b€nddictionsur
(l) Annales
de Monlreal
de l'Hotel-Dieu
6l
cettefondation,et de lui procurerlesmoyensd'atteindreefficacement son but en ouvrant les coeu6 et les boursesde ceux qui
pourrontlui veniren aide.. ."
Ce n'est pas ld une approbalion positive.
Mdre Saint-Louis exposealors d Mgr Lafldchele projet de loterie
en vue ainsi que divers autressecoursqu'elleespdrede la Providence,
puis, confiante,elle attend le dernier mot de Sa Grandeur.
Arriv6e de Soeur Corinne Quesnel
Venue dans nos Bois-Francs accompagn6ede Soeur Corinne
Quesnel,postulantee l'HOtel-Dieude Montrdal depuis le 6 novembre
1884, Mdre Saint-Louis a amen€ cette dernidre pour continuer son
temps de probation d Arthabaska.Ainsi en a dicid6la Communautdde
Montr6al, bien que le 22 octobre pr6c€dent, Mdre Pagd ait 6crit i la
supdrieurede Montr€al: "Si mademoiselleCorinne Quesnel se croit
appel6ed la vie religieuse,ilestcentfois mieuxpourson bienqu'elleaille
e Montr€al", et que certes,- l'avenir ne le prouve que trop
Mdre
Pagd e0t eu. elle. plus que cent fois raison.
Quoi qu'il en soit, mademoiselleCorinne Quesnel, dite Soeur
Saint-Raphagl,continueson postulate proximite de sa famille et Mdre
Saint-Louis retourne e Montrdal le 6 mars, en compagniede Soeur
Eulalie. n€eMdlina Laurier. arrivded Arthabaskale l0 novembre1884
et devenuepremidrepostulantede notre maison.
Premiire postulante d'Arthabaska
Aprds un essaiinfructueux au noviciat de I'Hdtel-Dieu de Montr6al, M6lina Laurier est restdeattachee au service de I'h6pital. Dds le
d€but de notre fondation, elle tdmoigne le d6sir de s'associeri nos
soeurs, esperant que I'amdlioration de sa santd favorisera ce second
essal.
Aulres sont les vuesde Dieu.
Sa santd ne tarde pas d fl6chir de nouveau. Ce que voyant, MCre
Saint-Louis, de concert avec le chapitre, juge d propos de la ramener i
Montreal.
Peu de jours apres son retour d I'hdpital de la chdre Maison-mdre,
mademoiselleLaurier y d€cedepieusement;si pieusementmdme,qu'il
est permis d'augurer, d'aprds les sentiments exprimds, par ses levres
mourantes, que notre maison compte dds lors une protectrice au ciel.
Hdlas! la voie douloureuseva bient6t s'ouvrir toute grandedevant
cette pauvre malson.
Un article de I'Union des Cantons de l'Est
A peinede retour d Montrdal, Mdre Saint-Louisregoitun articlede
I'UNION desCANTONS de I'EST et une lettreexplicativede monsieur
le sh6rif J.A. Quesneldont voici en partie la teneur:
62
"Enfin lesjalouxet lescalomniateurs
vontetredevoilds,
un article
de I'UniondesCantonsde I'Estdu 7 marsm'obligede mettreau
jour bien deschosesqueje n'auraisjamais d6voil6es,ne m'occupantnullementde cequeI'onpensait
ou disaitdemoi;ayantDieu
pour juge et ma consciencepour t€moin,je croyaismon affaire
bonne.Maisil nes'agitpasseulement
de moidansle susditarticle,
mais encorede la Communaut6qui devra se conformeraux
exigences
despiresdudit articlesi elleveutbineficierdu votedes
qu'ilcontientne
millepiastres.
d moinsque le tissude mensonges
s o i tr e f u r 6... "
ll ajoute qu'un certain monsieurlui a dit qu'elle,Mdre Saint-Louis
ou les soeurs ont formellement ni6 qu'il ait offert de renoncerd la
pension et que la jouissance de la terre est une charge pour la
Communaut6,- 9a ne vaut pasun soude memeque la r€sidence- puis
apresavoir fait un expose,certainementun peu charg6,de la valeur de
sespropri6t6s,monsieur Quesnelcontinue:
"Si n€anmoins
vouscroyezque la Communaut6
a 6td trompee,
veuillezbien me le dire, je suis prdt d me soumettred la clause
neuviCme
et avouerqueI'articledeI'UNIONestbienfond6.sinon,
veuillezcontredire
lesassertions
et mepermettre
de faireusage
au
pour savoird
besoinde la lettrequej'attendraiavecimpatience
quoi m'entenir."
L'article de |UNION mentionneci-haut esten date du 7 mars I885
il est ainsi conqu:
"Le conseildevillede cevillagea passd
pour6meltre
un rCglement
pourvenirenaideaux Damesde
desddbentures
dont millepiastres
I'H6tel-Dieudans la constructionde leur hOpital.Commc les
conditionsdu contratpass€entreles Damesde l'H6tel-Dieuet
monsieurle sherif QuesneletaienttrCsonereuses
aux bonnes
pour de I'aides'en
soeurset que le publicauquelon s'adressait
plaignaitfort, ilestcertainquecercglement
n'eutpas6tdapprouvd
pluslongtemps
si cesconditions
eussent
subsist6;
monsieur
lesh6rif
du conscil,il a
Quesnela comprisla chose,car danscettcseance
d6clardque lui et sa familleavaientrenoncid cesconditions.
La position faite e I'H6tel-Dieupr6sentement
estcelle-ci,au
moinsd'apresla ddclaration
publiquedu sh6rif. Don gratuit,
aux soeurs,de sa r6sidence,
du jardin et de huit arpentsde terret
jouissanceaux soeursd'une terre de 75 acrespendantquinze
priviligesde
ann€esl
encompensation,
ledonateurregoitquelques
minimeimportanceconcddds
d tous les fondateursde maisons
hospitaliireset qu'il n'estpasnecessaire
de rapporterici.
Danstouslescas,I'obstacle
sdrieuxestdisparupar le fait que
le shdrifreprendi sachargelesquatremillepiastres
d'hypothique
quelesDamesde I'H6tel-Dieu
s'itaientengag€es
e payerauCredit
Foncieret queI'H6tel-Dieu
pourelles
de M ontr6alavait
acquitties
63
d titre de pr€t. Le sherifaddclardqu'il acquitteraitcettedetteet que
I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaen etait d€charg€.
Du momentque cesconditionsserontdomentsigneespar les
parties et enregislr€esselon la loi, nous ne voyons pas quelle
objection les contribuablespourraient avoir i l'octroi de mille
piastrespar le conseilde ville, car les Damesde l'Hdtel-Dieu se
trouveront alors dans d'excellentes
conditionspour asseoirleur
fondation et construireleur hdpital.
Il y va de I'honneurde notrevillageet nousesperonsquetous
le comprendrontainsi;cettemaisonestune sourcede bdn€diction
non seulementpour la paroissemais pour tout le district qui est
intdressd
commenousd sonsucces."(l)
Mire Saint-Louisadressele l4 du m€me mois,la 16ponsesollicitde
par monsieur le shdrif Quesnel.Celui-ci ne doit cependantlui donner
publicitd que deux ans aprds la mort de Mdre Saint-Louis, en juillet
1889, alors que la fondation est aux prises avec les pires difficultds
Disons tout de suite qu'en compensationdes ennuis occasionnds
par I'articlede "l'UNION", Mdre Saint-Louisa la joie de recevoirle l4
mars 1885, I'approbation du projet de construction, attendue de Sa
Grandeur Monseigneurdes Trois-Rividres.
"Ma rdponse,6crit-il, ne peut etre qu'affirmativeen presencedu
soin aveclequelvousavezexamin€les raisonssur lesquelles
vous
croyez pouvoir compter, et de la grande confianceque vous
reposezavectant de raisonssur les autressecoursque la divine
Providencene manquerapasde vousenvoyerau tempsopportun.
J'approuvedonc la mised executiondu projet dont vous me
parlezet desplansde const.uctionquej'ai moi-memeexamines,et
qui donneront a vos bonnessoeurshospitalidresun logement
convenableet suffisantpour les besoidsde la localitdpendantde
nombreusesannees.J'en constituesaint Josephle procureur,et
j'appelle les plus abondantesbenedictionsdu Seigneursur cette
institution naissante.Sa divineProvidencea soin de vCtirmagnifiquementles fleursdeschamps,elle nourrit quotidiennementles
petits oiseauxde I'air. Elle n'abandonnerapas les SoeursHospitalidresd'Arthabaskaqui s'envont ld prendresoin despauvreset
desmalades.
. ."
Construction de I'h6pital de 1885
La constructionde I'hOpitalest confidei monsieurLouis Caron, et
le contrat sign€le 19 mars 1885pour la sommede septmille cinq cents
dollars ($7,500.00).
La nouvellebatissedoit mesurerI I0 pieds x 32, Ctreparalldlei la
rdsidenceSaint-Augustinmais a une trentainede piedsde distance,et
seulsle rez-de-chaussde
et le premier€tage doivent €tre finis d I'int6rieur.
Les travaux commencentalafin d'avrilsousl'6gidedesaintJoseph
( t ) L'lJnion des Canron\ de l Est,? mars 1885.
64
dont la statue est portde solennellement,avec chant et priCres,sur le
portique en arridre de la rdsidenceSaint-Augustin.- Le systdmede
chauffaged I'eauchaudeestinstal16
a I'automneau coot de mille quatrevingt-cinq dollars pour les deux etages.
Une petite note, pleine de fraicheur, 6crite par Soeur Eulalie
Quesnel,nous apprend que:
"Le dimenagement
de Nazarethd Saint-Augustinne s'etant
effectu€<1ue
graduellement,
commes'il sefiit agi d'un chiteau aux
meublesprdcieux,lessoeursoccuperent
simultan6ment
lesdeux
maisons,de mai d octobre1885,et que, beautemps,mauvais
temps,ellesallaientprendreleursrepasd Saint-Augustin,
franchissantlessoixantepasdedistancedans
une"forCt
d'arbres"
longeant
la rue et les derobantpresqueentidrementaux regardsdes
Dassants."
Ces quelqueslignesd'un jet si naturel n'ont-ellespas le charme
subtil desmots r€v6lateursd'un 6tat d'dme?A tout le moins,c'estplaislr
de songerque la po6siedes lieux verseune goutte de pur nectarsur les
apretdsde la vie quotidiennedes hospitalidreset en 6claireparfois les
sombreshorizons.
La joie comme la douleur va rarement seule.
Incorporation de I'H6tel-Dieu
Le 4 mai 1885, la communaute obtient enfin de la L€gislature
provincialela sanctionde I'acted'incorporation reconnaissant
I'HotelDieu comme corps politique et religieux sous le nom de: "Les
ReligieusesSoeurs Hospitalitres de Saint-Joseph de I'HOtel-Dieu
d'Arthabaskaville",avec tous les pouvoirset privildgesreconnuspar la
Loi aux soci6t€sreligieusesincorpor6es.
Deux mois plus tard, - 29 juin 1885 Sa GrandeurMonseigneur
Trois-Rividres
des
vient b6nir la pierreangulairede la nouvellebitisse.
Une pluie torrentielleayant empCchdla cdremonieen plein air, la pierre
est porteea l'6gliseet b€nitepar Sa Grandeur aprdsla messe.Ce m€me
jour, Monseigneurapprouve aussi le projet de loterie pour aider ii la
constructionde l'H6tel-Dieu.
Relations toujours ambiguesavec M. Quesnel
Sous I'action pacifiante de ces divers incidents,le soleil semble
renaitre au cher Nazareth et att6nuer les ombres d€jd trop souvent
pergues.Toutefois,I'horizonn'endemeurepasmoinscha196.Comme le
disait Mdre Saint-Louis,au l4 mars,monsieurQuesnel,pour apaiserles
esprits,renonceofficiellement,par un actepassedevantmaitreT. COte,
le 7 mars 1885,e toute pensionpour lui et sa famille.
En vue du projet de loterie d6jd mentionn€,il a, en outre, concedd
des lots e bdtir sur les terrains dont les soeursont la jouissancepour
quinzeans. Ce don est apparemmentgratuit. L'acte notarie pass6le 22
aoot 1885suivant obligesimplementla Communauti d payerannuellement d monsieurG. Arthur Quesnelou d sesreprdsentants
un sixidme
65
des rentes de tout capital pergu; c€pendant,monsieur le shdrifQuesnel
exige, dds lesjours suivants, et sous le plus bref d6lai, la signature d'un
sous-seingpriv6 dont il rddige lui-m€me la teneur.
Sauvegarder sesintdrets devient de plus en plus difficile, euigard d
la complexit6 du probldme des droits d'hdritage.
A priori, les quatre hdritiers de la famille Quesnel possddent
chacun, sur les terrains de leur pdre,une hypothdque e eux consentiepar
ce dernier en 1883. En 1884. ils ont donn6 mainlevde de ladite
hypothdque sur la partie de la terre donn6e aux soeurs, mais le
maintiennent sur celledont les soeursont simplement I'usufruit pendant
quinzeans.Or, ddsle printemps1885,monsieurQuesnellaisseentendre
d la Communautd qu'il a dt s'engagerd payer d son fils Auguste sa part
d'h€ritagepour le faire consentird signerI'actede donation du 30 ao0t
1884,et qu'a cette fin, il a I'intention d'acheterpour lui la maison de
Dame Leblanc, Cest-e-dire'NAZARETH". N'ayant pas dans le
moment I'argent disponible, il escompterad une banque des TroisRividres une somme de mille dollars si la Communaut6 veut bien lui
endosserdeux billets de cinq cents dollars payablesd des 6poques
diff6rentes.
Le jeu progressifd'incidentssemblablesfinit par devenirexplicite.
C'est qu'au printempsde 1885,en attendantqu'on puissen6gocier
un emprunt e long terme, monsieurQuesnela sollicitdde la Banque
d'Hochelaga,au nom de la Communautd,un emprunt a courte6chdance afin de faciliter le debut immddiat des travaux de construction.
Par une lettreadressde
d Mdre Pag6,la banqueaccorded sa maison
une ligne de credit de huit mille dollars, pourvu que les billets soient
sign€sd'elle et endossdspar la ddpositaire.
Le 5 juin 1885,en vue de donner d la Communaut6leslots a batir
promis pour la loterie, monsieur Quesnelse rend d Qu6becpayer au
Crddit Foncier Franco-Canadienle solde de la dette qui pdsesur ses
propri6tds,faisant passer"l'acte de quittanceet subrogation"en faveur
de la Communautd.
Quelquesjours plus tard, il fait endosserdesbilletsau montant de
mille deux centsdollars, somme6galeou d peu prds6galed cellepay6e
au Crddit Foncier. Sans qu'on le rdalise,d causedu frdquent renouvellement des billets 6chus, il cumule ces sommesjusqu'au montant
total de quatre mille dollars,€puisantainsila lignede crdditqu'il a crdde
d la maison d'Arthabaska.
Lorsqu'il est questiond'empruntere une autre banque,la Communaute n'ayant alors touch6 pour son compte personnelque quatre
mille dollars, - soit exactementla moitid du crddit accordd,- la
ddpositairefort surprise, on le congoit, demande des explicationsd
m o n s i e u rQ u e s n e l .
Elle apprend que I'autre moiti6 a 6te employeea differentesfins et
que la Communauterecouvreracesargents.I I faut n6anmoinsattendre
jusqu'en 1887avant de toucher ce recouvrement.
On peut difficilementsed6fendrede d6plorerici, imprudenced'une
part ou abus de confiancede I'autre,maisdtablir lesfaits n'impliquepas
de les juger; ajoutons donc simplementque le chapitre des billets et
emprunts vient lourdementcompliquerune situationd6jdfort penible.
66
Aux difficultds croissantesque nous voyons surgir autour de la
pauvre fondation, il plait au divin Maitre d'ajouter une coupe
d'amertume6minemmentpropre i 6purer la confiancedesfondatrices,
comme I'or dansle creuset,afin que,ddgageede tout alliagehumain,elle
ne reposequ'en Dieu seul.
Division du diocise de Trois-Riviires
Au cours de I'annee1883,une forte rumeur veut que le diocdsedes
Trois-Rivi€res.auquel appartientArthabaska,soit divisd.Cependant,
le l9 avril 1884,Son ExcellenceMonseigneurDom Henri Smeulders,
Commissaireapostoliqueau Canada,informe officiellementSa Grandeur Monseigneur des Trois-Rividres que la question touchant la
division du diocesedes Trois-Rividresa 6t6 rdsolue:il aioute:
i raisondu changement
survenudansles
"La divisionpropos6e,
salutdesames.
neparaissant
ni utileni nicessaireau
circonstances.
la portiondu per-rple
fidilequeleVicairedeJdsusenconsiqucnce.
Christ ici-bas,le Pasteuruniversel,
a confii d votre sollicitude
pastorale.
toutentidresoumise
etconfiecd votredirection
demeure
et i vossoinspaternels."
Le 3l mai suivant,sur les instancesde MonseigneurI'Archev€que
de Qudbec. la cause est ddf€rde d la Sacr€e Congrdgation de la
Propagandeet, le 5 octobre,Sa SaintetdLdon XIII ddcrete"leprincipe
de la divisiondu d iocesemaintenu,maisque cettedivisionne sefera pas
sans qu'un nouveau Commissaireapostolique soit envoyi dans la
province du Canada."
Cettequestionde divisiondu diocdseayant deje agit6 lesespritsen
1878et ayant €td rejeteetant de la part de M onseigneurConroy que par
Son Eminence le Cardinal Simdoni, il y a lieu d'esp€rer,cette fors
encore,un d€nouementidentique.
A leur arriv€e dans la r6gion des Bois-Francs,les hospitaliCres
partagentcetteimpressiong6ndraleet, confianteset heureuses,
s'abandonnent a la sagc direction du vdndr€Monseigneur Lafldche qui les
accueilledans son dioceseavec la bontd la plus paternelle.
Aussi quel choc douloureux elles ressententlorsque,le l0 juillet
I 885,Sa Saintet€L6on X I II divisele diocCseen deux parties;cellesituee
au nord du fleuve Saint-I-aurentcontinuant de former le diocdsedes
Trois-R ivieres,et cellequi setrouve au sud du memefleuveconstituant
le nouveaudiocdscde Nicolet, avec sidge€piscopaldans cette ville.
Le mandcmcntdc MonseigneurdesTrois-Rividres6mis Ie 25 ao0t
ltill5 a la rdsonanccd'un glas fundbre.
"l-e ddcrctdc division y 6tait-ildit- ayant6t€publidhierenla
villc dc Nicolct.cn mCmetempsqueSa CrandeurMonseigneur
de sonSidge,
Elphdgc(iravcl.lc nouvel6vequeprenaitpossession
d'Ctre
lcsdiocdsains
dc la rivesuddu fleuveont. nar le fait.cess€
s o u sn o l r ci u r i d i c t i o n. . "
6',7
et son grand coeur s'epancheen touchantsadieux.
Ces accents voil6s des larmes d'une douleur sincdre viennent
rompre d€finitivementle fil t€nudu passe:de trifluvien, I'HOtel-Dieuest
desormaisnic016tain.
Mdre Pag6 remercie une dernidre fois, avec toute I'effusion de son
ame. le Pasteur qu'elle v€ndre et aime comme un pere, et celui-ci lui
r6pond le ler septembre:
". . . Ce n'estpassansun veritableserrementde coeurqu'il mefaut
a
me s6parerde cettepartiede mon diociseque le Saint-Sidge
et aux
et direadieuaux institutions
nouveau.
6rig€een un diocdse
fidiles qui m'ont donnd tant de consolation.C'est un acte
qui me seram6ritoiredevantDieu, je I'espdrede sa
d'obdissance
loin
grandemis6ricorde.
etbiendesfoisj'aidit:"Quececalicepasse
quevotrevolonti sefasseet non la
cependant
de moi, Seigneur,
mienne!"
Oui, ma rdvirendeMdre, que la saintevolontede Dieu
ce
s'accomDlisse
en celacommeen tout le reste.c'estcertainement
qu'il y a de mieux. Les nombreusessympathiesqui me sont
exprim6es
en cettecirconstance
adoucissent
beaucoupI'amertume de la s€paration,et je vous remercieparticulidrementpour
cellesque m'apportevotrelettredu 29 ao0t.
volontiersd monsieurLiz€decontinuera vous
Je permettrai
rendrelesservicesqu'il vousa rendusI'ann€edernidre.Adressez_
vousd MonseigneurGraveld ceteffet,et vouspouvezlui dire que
monsieurLizd serad sa dispositionpour cetravailautantquesa
sant6le lui permettra.
queje porteraitoujoursun vif intdrCtA
Recevez
I'assurance
nedivisera
votreCommunauti.et quela divisionde mon diocese
pas lesaffectionsde mon coeur.
Je prie donc le Seigneurde r6pandresesplus abondantes
Mn6dictionssur vous. ma r6v6rendeMdre. sur vos soeurset sur
tout le personnelde votre maison.et je le prie de vous avoir
toujours en sa saintegarde.
L. F. Ev. desTROIS.RIVIERES"
Malgre I'offre bienveillante de Monseigneur Lafldche, monsieur
I'abb€ F. X. Lizd ddsirant restersous la houlette de Monseigneurdes
Trois-Rividres,rdsigneson poste d'aumdnier dds le 22 ao0t.
Le 15 octobre, monsieur le cure J. N. Hdroux, si sincCrement
devoued l'Hdtel-Dieu, laisselui aussila cure de Saint-Christopheet est
remplac6par monsieur I'abbd Ed. Buisson.
Les religieusesperdentainsiau cours de cettepremiereann€e,leur
6v6que, leur cur€ et leur chapelain qui, tous trois, ont 6ti leurs
bienfaiteurset appuis moraux sur le sol des Bois-Francs.
Encore que leur foi clairvoyantetient pour assureque la Providence saura bien remplacer ces appuis de la premidre heure. rien
n'emp€che que le coeur d6jd meurtri de nos v6n€r€esfondatrices n'a
douloureusementsouffert de ce triDle d6Dart creusant si t6t autour
d'ellesun vide total.
68
Le ter Evaqued€ Nicolet et I'HAtel-Dieu
Monseigneur
Gravelne va pastrouver,il
De son cdt€,l'excellent
ne comptant
faut le dire, I'Hotel-Dieudansunesituationflorissante:
pas un an d'existence,il est chargdde detteset I'avenir n'est guere
promelteurde #curit€.
Peuapres,dansunecirculaireadress€e
au cle196,Monseigneurde
et d'exhortation
a
Nicoletinsdreun paragraphe
i titred'encouragement
aiderI'Hdtel-Dieud'Arthabaska:
Mgr -EhhAg?Orovl,
ler E\.Aquede Nkvlet 1865-1904.
que lesR6vdrendes
pr6cisait-il,
". . . Il estd votreconnaissance,
Soeursde I'H6tel-Dieude Montrealont consentid fonderune
de
maisonde leur Ordre d Arthabaskaville.Il n'estpasn6cessaire
Vous saveztous combien
vous faire l'6logede cesetablissements.
nos religieusessont d'un grand secoursa tous les membres
souffrantsde notredivin Maitre.C'estdoncuneacquisitionpour le
diocdse.
Cesbonnessoeursont d€jdconstruitun h6pitalconsidiPourcouvrirunepartiedecesfrais,plusieurs
rableet dispendieux.
personnes
qui leur portentin€€t ont imagin6defaireuneloterie.
J'ai donnd mon approbationd cette mesurequi me parait Ctre
d'utilitd publiqu€,et je la recommanded votre faveur."
La r6sid€nceSaint-Augustin
Au 20 octobre 1885,les fondatricesayant tout d fait d6laissi la
maisond'emprunt, nous lesretrouvonsinstalliesdans leur r6sidencede
Saint-Augustin.Tout y est petit, 6troit, I'espacemanquelitteralement.
69
L'autel, plac6dansle portique,en arridre,y trouvetoutjuste sa place
avecdeux prie-Dieu;le corridor, largede cinq pieds,sertde choeur;ce
corridor dtantcentralet conduisantpartout,- hautet bas- c'estassez
dire, note Soeur Quesnel,que nous ne sommesgudresolitaires,nr
cach6es,ni bien recueillies.
Le 24 octobre1885,monsieurI'abbi M6d€ricRoy vient remplacer
monsieur l'abb€ F. X. Lizt. parti depuis quelque temps ddjd. Le
probldme du logementpour ce nouveauchapelainrevient se poser
comme aux premiersjours. Monsieur le shdrif Quesnelpeut heureusementdisposerd'unechambredansI'ailequ'il occupe,elleestacceptee
avecreconnarssance.
D'autre part, le bon Dieu verseaussi la ros€ede sa gr6ce sur
I'oeuvrenaissante,
Avant la fin de cette premidreann€e,la petite salle du noviciat
abrite quatre sujetsdont deux fourniront de longuesannies de vie
religieuse:SoeurSaint-Rapha€1,
n€eCorinneQuesnel,dont nousavons
d6jd mentionn6I'entrde,et Soeur Augustine,converse,n€e Lumina
Labbi, qui sed6voueavec96ndrositdaux rudeset multiplestravauxdes
laborieuxdebutsde notremaison.
Soeur Emma Dutaut dit Grandpre,premidremaitressedes novices,estenvoy€ede Montreal au coursde cettemCmeannde1885pour
diriger le noviciat. Soeur Emma, converse,est venueen memetemps
p€ter un prdcieuxconcoursi la fondation.
Le I I janvier 1886,apporteune doublejoie.
c
a
^
L'hdpital en !885. Louis Caron,architectc.
'to
1886
Double joie
Sa Crandcur Monseigneurde Nicolet vient, le I I janvier 188o,
pr€sider la prcmidre ceremoniereligieuse, prise d'habit de Soeur
SainrRaphadl
et b6nir la batissenouvelledont I'exterieur,le rez-dechauss6e
ct lc premieritage sont compldtementterminds.La cd16monre
dc prisc d'habit a lieudanscettebatissemaisnon dansle sanctuairedont
lcs travaux n'ont pu Ctre finis.
"U ne partiede cettcmaison,est-ildit dansle procas-verbal
de Ia
b6nidiction.doit servirde monasiCre
aux religieuses.
et le reste
servirad'hOpitaldestinid recevoirlesmalades,
lesvicillards,les
infirmcs,oi lesditesreligieuses
exerceront,
selonleur voeu,la
chariti enverslesmembressoulfrantsde J€sus-Chrisl."
Outre Sa Crandeur Monseigneur Elphdge Cravel, dv€que de
Nicolet, sont presentsd cette prise d'habit:
Messieursles abbds
Ed. Buisson,curd de la parorsse
Roy, ptre., chapelainde I'H6tel-Dieu
L. V. Thibaudier, ptre., secretaire
O. Milot, ptre, chapelaindes FF. du S.C.
L. S. Pothier. archipr6tre,cur€ de Warwick
l. G6linas.ptre. sup. du siminaire de Nicolet
J. B. H. Bellemare,ptre
L. A, C0t6, ptre, vicaire d'Arthabaska.
Nombrc d'aut respersonnages
de marque ou notablesdu villagequi
ne figurent pasau registredesarchivesmonastiques,rehaussenlde leur
presencecettece16monie
que I'on a voulu grandiose,bien qu'd la mesure
des circonstances.
M onseigneurde N icolet n'ayantque peu de tempsi sadisposition,
sa premidrevisiteesttrdscourte.Ndanmoinsellefait s'ipanouir les6mes
tout heureusesde prendre contact intime avec leur nouveau Pasteur.
Le 20 fivrier 1886,les soeursquittant cettefois la r€sidenceSaintAugustin, s'installentenfin dans leur nouvellebdtisse,L'annalistenote
leurjoie particulidrede retrouverla grille du choeuret lessuavitdsde ia
solitude.
Noces d'or de vie religieuse de Mire Pag6
Cette installationd6finitivearrive d point nommd.L'6clat radieux
d'un soleil jubilaire ne va pas tarder d se lever sur I'Hdtel-Dieu pour
clore dignement un demi-sidclede la vie de Mdre Pag€ consacreau
servicedu Seigneur.
Dds le 27 fivrier 1886,la Maison-mdreddpute les chdresSoeurs
Azilda et Anastasie, touridres, qui doivent pr€ter main forte aux
pr6paratifs:en I'honneur de la m6ritantejubilaire, il faut que ce soit
srand et beau, Rien d'autre.
'tl
du bon Maitredevoilerles
Maisvoici qu'il entredanslesdesseins
deuxsemaines
eblouissants
rayonsde I'astred'or. Et, ironiedeschoses,
durant,ceschdressoeurspassentdesjours et desnuits d'anxi6tdau
chevetde la v6n6r6eMdre.
En effet, le 5 mars 1886,celle-ciest atteinted'une r6cidive
fort gravequi fait bientdtcraindreI'heuredu rappeldternel.
d'6rysipele
On augurequecevaillantchampionde la charitddu Christdoittomber
sa
couronner
surla brdcheet reposersurleslauriersdont on s'appr€tedr
tete.
s'6ldvent
versle cieltandisquelessoinsles
Pridreset supplications
plus empressds
prodiguds
chdre
maladetant par le docteur
sont
d la
que par son confrdre,le docteur
Gravel,m6decinde la communaut6,
Migneault,m€decinde la Maison-mdre,
appel6en consultation.
Lesjours sesuccedent
tristes,presquelugubres:le mal necedepas.
Au contraire,la mort sembletoujoursplaner,attendantle signalde
pricieuse.
trancheruneexistence
on doit prdvenirSaGrandeurM onseigneur
Devantcette€vidence,
Gravel de l'6tat de la v6n6rdemaladeet I'informer de I'impossibilite
absoluede cdl€brerla f€tejubilaire qu'il avait bien voulu accepterde
or€sider.
Le ciel cependantsefait tout i coup cl6ment.
Lorsqueseldvelematindu l7 mars| 886,MCrePagdsetrouvantun
peu mieux, un petit autelest dressidansla fenetrede sachambreet, d
cinq heureset quart, avant de recevoir la sainte communion, elle
renouvelle
sesvoeuxd haulevoix.
mais quellesuavitdelle
Voild toute la pompede la c6r€monie,
apporteau coeurde la jubilaire. Envelopp6ed'ombreet de silence,elle
lesvoeuxde sonardente
redit pour la cinquantidme
fois au Seigneur,
jeunesseaussibien que du soir de sa viel N'est-cepasld toute I'essence
du jubil6!Et comment,seuled seulavecsoncherJisus,I'amede Mere
Pagen'en aura-t-ellepas savou16I'exquisedouceur.
dira-t-elleplus tard, j'ai
"Quel bonheuret quelleconsolation,
€prouv€s
d cemoment
beniet memeduranttoutlejour!.. ."
Quellejoie 6galementpour sesfillesde constateruneamdlioration
aussisoudaineque notabledansfdtat de sasant6,et quellesactionsde
gracesmontent versle ciel.
Chacunedessoeursoffre d I'envisesvoeuxet sessouhaits,m0lant
larmeset sourires,- et inutile d'ajouterque le coeurtout entierde la
chdreMaisonde Montrealvibrei I'unisson.
Celle-cia envoydcommecadeauun trousseaucomplet,y compns
la couronnedes noces;nul article n'a et6 oubli€ et chacunporte le
symboliquechiffre cinquante.
La Maison-mdrene borne pas li sa gdndrosit6.
L'envoi comprendencoredeux jolis arbustesde cire sur les
colombessemblentsereposerddlicieubranchesdesquelsdegracieuses
sement I'un, offert par la communauti, est dtincelantde brillantes
'72
qa et D et formant centdollars;I'autre,offert par
piecesd'or dissemindes
le noviciat, recdlecinq dollars mystdrieusement
cach€s.
Enfin, diverses offrandes: aube, surplis, pente d'autel, fleurs,
gateaux, lettres et bouquets spirituels redisent chacun d sa manidre
I'affectiondu cher berceaumontr6alaispour sa vdn€rdeex-Mdre Pag6.
Toutes les maisonsde notre lnstitut sont egalementreprdsentees
par des felicitations,souhaitset cadeaux.
Sa Grandeur MonseigneurRogerstient m€me d honneur de faire
reprisenterofficiellementI'Hdtel-Dieu de Tracadieoir Mdre Pag6avait
laiss6 I'empreintede son grand coeur et de son ginie pour s'y etre
ddvoudeneuf mois au d6but de cette fondation.
Outre les voeux de la Communaut€, monsieur I'abb€ Babineau,
aumdnier, apporte le don magnifiquede cent cinquantedollars et un
reliquairecontenantdes reliquesauthentiques.
Sa Grandeur Monseigneur Rogers dcrit lui-m€me une lettre
rempliedes sentimentsde la plus sincdreestimeet qu'accompagneune
offrande de trente dollars.
Un autre t€moignage,de Trois-RiviCres,celuild, 16vdlele bonheur
du vin€re Monseigneur Lafldche d'avoir concouru i la fondation
d'Arthabaska et son regret de n'avoir pu poursuivre le bien de cette
oeuvre,Sa Gra ndeur 6crit:
"Ma trCshonoreeMdre,
cinquante
ansquevousavezpris
IIy aura,vendrediprochain,
de
d€finitivement,par votre professionreligieuse,I'engagement
servirNotre-Seigneur
Jesus-Christ
dansla pe.sonnedespauvreset
desmalades.
Je me fais un devoir, en cette f€tejubilaire, de m'unir aux
nombreuxamis de votre Institut pour vous feliciter de Ia faveur
leSeigneur
de portersivaillamment
le
insignequevousa accordde
poidsdu jour et de la chaleurpendantuneaussilonguepdriodeet
lui en rendreles plus sinceresactionsde graces.
au serviced'un Maitreaussibon et aussi
Cinquanteanspassds
g€ndreux!Quelleconsolationpour vous,ma tres honoreeMCre!
et d'avocatsvous avez
Quelle nombreusearm€ed'intercesseurs
envoy€edevantvous pour assurerIe succdsde votrecauseaujour
oi il vous faudra vous presenterdevantle souverainJuge!
Le Seigneurdaignera,je I'espere,
agreerencejour de la fetedu
grand saint Joseph,mes sincCresactions de gracespour cetie
insignefaveurqu'il vousa faite,et vous,matrdshonoreeM0revous
voudrezbien agr6ermes plus sinceresf€licitations.
Je me permettraid'y ajouterunenouvelledemande,celledela
conservationde vosjours prdcieuxjusqu'auield de vos nocesde
diamant,pour acheveret affermi. la nouvellefondationquevous
avez entrepriseavec tant de couragesur vos vieux jours dans
I'interet des courageuxcolons de nos Cantonsde I'Est. Ce sera
toujoursun souvenir
biencherpourmoid'avoirmisla mainicette
fondation et d'avoir bdni la premidrepierre.
Combienj'aurais6t€heureuxd'allervousporteren personne
ces souhaitset ces fClicitations,mais je dois me rdsignerd ce
sacrificecommed bien d'autresencore,par suitedu deuil oi m'a
quevous
plongi la divisionde mon diocesedanslescirconstances
73
connaissez.
Je n'enporteraipasun moinsvif intdretd votreoeuvre
et une moinschire affectiond tous ceuxquifurent mesenfantsen
Dieu et que je revoyaistoujours avec tant de bonheur,J'ai la
confianceque, de leur c6t6, ils ne m'oublierontpoint dans mes
jours d'6preuves.
Danscetespoir,ma trCshonoreeMdre,je prie le Seigneurde
vous avoir toujoursen sa saintegarde,avectoutesvosfilleset vos
malades,et de repandresur votre maison ses plus abondantes
Et benedicatvos omnipotensDeus,Pateret Filiuset
b6n6dictions.
SpiritusSanctus.Amen.
Votre tout devou6serviteuret pire en J.C.N.S..
L. F. Ev. desTrois-Rividres."
Plusieurs communautds se sont empresseesde rendre hommage i
la vdndr6ejubilaire. Notons entre autres les Carm€lites de Montrdal et
les Religieuses Adoratrices du Pr6cieux-Sang de Saint-Hyacinthe.
Nous concluonsdonc que si la c€l€brationdu jubild fut privdede
solennitd, cette ombre n'en fait que mieux ressortir la valeur des
t6moignagesde sympathie, d'estime et de v6n6ration qui sont prodigu€s
d l'envi d Ia si mdritante Mdre Pas6.
La F€te de saint Joseph en 1886
La fete de saintJoseph,le l9 mars 1886,apporteunecompensation
au caractdrepriv€ de la f6tejubilaire.
Il y a grand-messechant€e par monsieur I'abbd-Pothier, cur6 d
Warwick, et le sermon est donne par monsieur I'abb€ Ed. Buisson,curd
e Arthabaska. Messieursles abb6s Babineau,de Tracadie, O. Milot,
chapelaindes RR. FF. du Sacrd-Coeur,et M6d€ric Roy, chapelainde
I'H6tel-Dieu, prennent place au sanctuaire. Un harmonium estgracieusement pr€t6 par monsieur D6sir6 Bourbeau, de Victoriaville, et le
choeur de chant d'Arthabaska exdcute avec succdsune trds belle messe
en muslque.
Enfin, comme compl6ment ultime, le 7 avril suivant, Sa Grandeur
Monseigneur de Nicolet honore I'Hdtel-Dieu d'une visite; Monseigneur
y celdbre la sainte messe, prend le ddjeuner et se montre plein de
tendresse et d'amabilitd paternelles d I'dgard de Mdre Pag6 et de la
Communaut6.
Remise de la grave maladie qui I'a conduite aux portes du
tombeau, la vaillante Mdre reprend, le 25 avril, les exercicesde la vre
commune et, toujours confiante dans I'avenir, regoit avecbonheur, le l7
mai suivant, la chdre Soeur Anastasie, touridre de I'H6tel-Dieu de
Montreal, dont lessoeursd'Arthabaskaont r6clamdle concoursauprds
de la Maison-mdre.
L'6r6 ltE6
La saison estivale, avec la richesse de ses frondaisons dans nos
Bois-Francs, a t6t fait d'apposer une note de gaietd sur les lieux et les
choses.
Les 6meselles-m€mes
ne saventy resterinsensibles.
Mais plus que
d'autres, Mdre Pag6 en ressentla bienfaisante influence en cet itd 1886.
74
"Je me sensrevivre,"dit-elle.Et, en ddpitdessoucisjournaliers,elle
sa marcheau pasdivin. Elledirige,elleorganise,
rythmealldgrement
ellevoit d chaqueddtail.
joursestremplac6
Le pauvrepetitauteldespremiers
par un autre
bien modestemaisplusconvenable
valantunecentainede dollars;la
chapelle
estaussipourluede bancs,soit,sixde six placeschacun,
c'estd-direla totalitequ'ellepeutcontenir.Faitee petit bruit et surtouta
peritspas,I'installation
rdclamemalgr€tout plusquene peuventoffrir
lesmodiquesressources
dont disposela Communaut6.
Il fautsongera
emprunter.
L€ d6p6t de liqueurs.. .
Au sujetde ressources,
un fait assez
€trange,dont la paternit€est
attribuee au docteur L. J. Gravel, fait longtempsles frais des
conservations
desmalins.voirem€medesamisde la maison.
C'est que durant les premidresannees, les religieuses,avec
permission
de I'Ordinaire,
acceptent
du Gouvernement
cequ'onappelle
"le ddp6tde liqueurs".
€l6gamment
En rdaliti, ce n'est rien moins qu'un d6pdt de spiritueux i elles
confi6dansle but d'empecher
lesabusde boissonet defaireexecuterdla
lettrele rCglement
dtabli"de nevendred'alcoolquesurordonnance
du
m6decin."En outre, le profit ainsi rdalis€doit resterau ben6ficedes
pauvres.
C'estpourquoi,i quaranteansde distance,on entenddire parfors
sur un ton moitii serieux,moitiebadin:"Autrefois,vossoeurseurent
une licenceet vendirentde I'alcool.. ." maisd I'encontredeshdteliers,
ellesne firent pasfortune!.. .
L'arriv6ede Joseph-Augustin-Antoine
1886,monsieurI'abtreJ. M. Roy, chapelain,
En septembre
ouvre
une souscriptionpour I'achatd'une clochequ'attenddepuisun an I'un
clochetonsqui surmontentle nouveaucorpsde
des deux modestes
logis.
Une ddceptionvientbriserla joie de tous.Cetteclochesetrouve
MonsieurI'abb6Roy n'h€site
trop grossepour le minuscule
clocheton.
pas d l'€changercontre une autre pesantdeux centcinquantelivreset
servantdepuis1877d la paroissede LennoxvillecommeI'indique
I'inscriptionqu'elleporte.
Parun heureuxretourdeschoses,
ellesenommeJoseph-AugustinAntoine,nomsdu meilleurchoix m€mesi la nouvellevenuen'e0tete
baptisde!
Au demeurant,I'arriv€ede Joseph-Augustin-Antoine
ravit nos
Mdres,et quellefCtec'estpour ellesd'entendresesnotesjoyeuses,
rdpercut€espar les ichos des montagnes,anDoncersoit la messe
matinaleet lesheuresde la pridre,soit lesobservances
rdguliiresde la
journee.
pr€cise
Symbolede la voix de Dieu,cellede la clochemonastique
en effet les multiplesdevoirsde la vie claustraleet stimulela piCt€en
incitant I'eme religieused accomplir en tout et partout I'adorable
volontdde Dieu.
75
Les religieusespeinent fo
Les religieusestravaillent dur et ferme; ellessont meme litteralement surcharg6es.
I-e lavageet la couture ex6cut€spour le colldgedes RR. FF. du
Sacr6-Coeur, jugds apport n6cessaire
e leur budget d6ficient- ne
sont ricn moins qu'6puisants.Car, aprds avoir absorbdla totaliti des
heuresdu jour, ce labeur mercenairer6clameencoreune partiede celles
destin6esii un reposbien m6ritd.l-esouvridressont si peu nombreuses.
Plusieurs jeunes personnesentrent au noviciat qui doivent le
quitter par d€fautde sant6,non toujours attribuableau travailexcessif,
mais en toute conjecture,cesdiparts causentpour lors aux fondatrices
et surtout i cellequi en est I'dme dirigeante,un surcroitd'inqui6tudes,
de perplexitdset d'angoisses.
Aide de la Maison-mire
En ddcembre,la Maison-mdresacrifiantun nouveausujet,nomme
Soeur Saint-Luc pour aider notre fondation. Elle y arrive le 9 de ce
mois, en compagniede mademoiselleEmilia Cuyard. entr€eau noviciat
de Montreal avant d'avoir atteint sa quinzidme annee,et qui a fait
quinze mois de postulat.
La Communautd d'Arthabaska l'ayant acceptdepour continuer
son tempsde probation, mademoiselleGuyard fait professiondeux ans
plus tard sousle nom de Soeur Le R oyer.Son go0t exquispour dicorer
le sanctuaireet orner les autels, son habilete dans la couture, ses
qualitds d'ordre, de propret6,en font une sacristine6merite.
Une autre postulante,Soeur HenrietteGosselin,converse,pers6vdre 6galement et devient une auxiliaire prdcieusepar son esprit
vraiment religieux et son inlassableddvouement.
Soeur Le Royer et Soeur Augustine demeurent,dans les annies
1945,les seulesprofessessurvivantesdu sup6rioratde Mdre Pag6.
IttT
Premiirec6r6monie
de profession
La premidreprofessed'Arthabaska,Soeur Saint-Rapha€I,
nde
fillede monsieurleshirifQuesnel,
CorinneQuesnel,
€metsesvoeuxle3
f€vrierI887.
La c€r€monie
rev€tun cachetdesplendeur.
SaGrandeurMonseigneurGravelvient paternellement
la prdsideret developpe,
dansune
lesobligations
touchanteallocution,I'excellence,
et le m6ritede la vie
religieuse.
pr€tresrehaussent
Seizemessieurs
l'6clatde la fCte;
deleurpr6sence
plusieurs
au sanctuaire
trop petitpourles
d'entreeuxformentcouronne
contenirtous:lesautresprennentplacedansla nef.
MdrePag6dont I'Ameexulteau contactdessolennites
liturgiques,
en dprouveunedoublejoie:c'estI'offrande
du premierfruit m0risousle
soleildesBois-Francs.
Et la sympathie
non€quivoque
desmessieurs
du
clergi nuancevraimentde chaudestonalit6sle tableaude I'avenir.N'estil paspermisd'augurer en effetque,grice ii l'influencedecesmessieurs,
directeurs
d'amespourla plupart,on verra,d I'heurevouluedeDieu,un
'16
essaimde viergesprendreleur mystdrieux
envolverssonpauvrepetit
noviciat?
La terrene lui offrira pascettejoie. D'autresmoissonneront
sur la
gldbefdcondedu scmeur.N'importe,la chdreMdre doit tressaillir
quand,du haut du ciel,ellevoit selevercetteheuresur le
d'all€gresse
monastdre
de sa douleur.
D6cis A Montr6alde Mire Saint-I-ouis
pour rappelerque le 24 f6vrierde
Ouvronsune brdveparenthCse
cetteannee1887ddcdde
i I'H6tel-Dieude MontrdalMdreSaint-Louis,
qui aurala consolation
soeurain€ede SoeurBeauchamp,
de I'assister
durantlesdernidres
semaines
de sa maladie.
L'iloge de la digneet vin€r6eMdre Saint-Louisdemeuresur les
ldvresde toutessesfillescommesonsouvenir
au fonddetouslescoeurs.
qui s'honoreijuste titred'avoirprisnaissance
Notrecommunautd
par-deldle
I'accompagne
soussongouvernement,
de sareconnaissance
tombeau,offrant le plus filial destributs a cetteMCrequi lui a consacr€
sesderniires €nergieset octroy€ Iargepart desrichesses
de son coeur,
L'auteurde sa noticebiographique
a pu dire
"que la fondationd'Arthabaskavillea etdla plusdouceconsolation
de son dernier triennat, la seulerosequ'elleait cueilliele long d'un
sentier bord6 de ronces et d'dpines."
Dieu estadmirabledans sesvoies.A cetteame magnanimequi a si
vaillammentservila causede la charitddans sapropre maison,il a plu a
sa Providence d'€pargner Ia vue des multiples 6pinesdont seraentour6e
cette rose cueillieau soir de son existence.
"Ces difficult€s, dit I'andalistede I'H6tel-Dieu de Montreal,
devaientformer une largeportion de la croix que la trds honor€e
Mdre Bonneauregutsur ses€paulesquelquesjours aprls le d€cds
de la regrett€eMdre Saint-Louis."
R66lection de Mare Pag6
Au milieu des souciset des tracas prCcddents,Mdre PagCvoit se
terminerson premiertriennatde sup€rioritddont il estfaciled'appr6cier
la- lourdeur. Quoique divoude d la mesure de la femme forte de
l'Evangile,l'intrepideouvridreeul acceptdavecjoiede battre en retraite,
comme elle l'6crit alors.
De son c0t6, le Chapitrede l'HOtel-Dieude Montr€al, par la plume
de sa secritaire, Soeur Lafrance, ripond i celui d'Arthabaska:
"Notre digne Mdre me fait I'honneur de vous transmettrela
riponse de notre Chapitrei la demandequi lui adressaitceluide
77
notre maison d'Arthabaskaville,en date du ler courant. La
Communaut6
de Montrialconsent
a laisser
d la tetedevotrejeune
qui,jusqu'aujourd'hui,
fondationla Mdre v€n6r€e
en a 6t6I'Ame
par sesconseils,sa sageexpdrienceet sondevouementadmirable.
Mais ce consentement
demeurcentierement
subordonn6
au bon
plaisirde notretrdshonor6eet chdreMdre Pagequi trouveraitdsa
maisonde Montr€altouslescoeurs
et touslesbrasouvertsoourla
recevoir.
si elledesiraitvenirsereposer
qu'ellevient
surleslauriers
de recueillirdurant cestrois anneesde sacrificeset d'abn€gation.
La communaut6
queI'expression
d€sirevivement
decessentiments
soitcommuniquCe
d cetteMdre bien-aim6e."
Sacrifices, abn6gation! la chdre Mdre Pag€ en a rdellement savou16
la divine amertume,mais le caliceest loin d'etre €puis6.
La libert6 qu'on lui laissed'accepterou de refuserla poursuitede
l'6pre mont6e,la fait s'inclinerdevant la volont6de Dieu manifestdepar
le suffrage de ses filles au 3 septembre 1887. Elle restera au poste
p€rilleux du devoir.
Dds le I6 du m€me mois, press€epar des exigencesextremes,elle
r6vdle i la Maison de Montreal toute Ia rigueur de la pauvret€ de celle
d'Arthabaska. C'est e toutes sessoeursqu'elle s'adresse:
"Je me presenteaujourd'hui dans I'attitude d'une pauvre mendiantequi vient frappere h porte de vos bonscoeurs;le moment
est,je pense,favorable,vous sortezde retraite.. . vous devezetre
toutesembras€es
d'amourpour Dieu et pour sespauvresl.. . Eh!
bien,jesuisunepauvrede75ansquivousdemande
devouloirbien
pour I'amourde Dieu, nousfairegrecede I'intiret, cetteann6e,en
nousdonnantnospensionsafin de finir le dcuxieme6tagedenotre
monasterequi nous procurerait I'avantagede nous mettre en
reguhrite.
Je n'ignorepasvotre 6tatde gene,maisje saisaussique,dans
la balancede vos comptes,cet item, tres pr€cieuxpour notre
modesteCommunaute,estcependantpeuconsid€rable
dansvotre
mense.Est-ceindiscretionde ma part? - Est-cefolie? Que
voulez-vous,je suis I'inspirationde Ia grice qui me poussevers
vous.. . ne me rebutezpas,je vousen conjure!Dieu qui estnotre
Pdreinfinimentricheen trCsors.. . vousle rendra,jeI'ensuppliede
tout mon coeur.
Mescheressoeurs,
ici, sontd isposees
d'allerqueterde paroisse
en paroisse,pour finir notrebatisse,et moije neveuxpasvousfaire
cetaffront. J'ai bienquCt€depuisquejesuisexil6e,maissanssortir
de ma solitude;quant d aller de porte en porte,je ne puis y
je
consentir.
Voili cinquante-trois
ansqueje suisentr€eenreligion,
ne voudrais pas, maintenantque je touche presqueau seuil de
l'€ternit6,commencercetristem6tier;qu'enpensez-vous,
mesbienaimeessoeurs?
Je vouslaissei vosr€flexions.. . Toutesmeschdres
soeurs,
ici,approuvent
mademande
et,commemoi,sesoumettent
d un refussi vousjugezconvenablede nousle donner.Nous n'en
demeureronspasmoinsvos trCsattachdeset biensoumisesfilles."
78
La Maison-mdre
ne peutresterinsensible
Emue,
d de telsaccents.
ellecomblenon seulement
lesddsirsde la "aueteuse
cloitr6e".maisles
ddpasse
en ajoutantun "bonus".
Les Soeursqu6teus€s.
..
Le 22 d6cembre1887,SoeursBeauchamp
et Montbleau,- cette
en compagnie
dernidrearrivdede Montr€alle 23 novembre,
de Soeur
Pdtronille inaugurentlesquetesparoissiales,
sugg6r6es
avecinstanpar
cespar messieurs
lescur6sdu diocese,et tacit€mentapprouvCes
Monseigneur
de Nicoletavantsonrdcentddpartpour la ville€ternelle.
La premidreparoissevisit6eest cellede Saint-Paulde Chester
ayantpour curd le digneabb6Bellemare
tout d6vou6i l'Hdtel-Dieu.
Ce fait constituetout un 6v6nement.
el non sanscause.
En realite,allerainside porteen portepoursolliciterI'aumdnede
la charit6,est-ceadmissiblepour des hospitalieres
cloitrees?
N'eut-il
pas€t6pr6f6rable
de s'avouerlesvaincues
du malheuret de retourner
continuerleurviede solitudeet d'austdre
d€vouement
d I'ombredeleur
D'aucunsont pu le croire,Cependant,
antiquemonastCre?
au regardde
la foi. une6vidence
s'impose.
En effet,il fautqu'unlieninfrangible
rive
pour leurfaireaccepter
cesmonialesau sol d'Arthabaska
cettemesure
notoireaveclesstatutsde la Communaut6
extr€me,encontradiction
et
comportant,ddslors,un renoncemenl
sansprdc6dent.
Ce lien,quelestil, sinon une emprisesingulidrede la supr€mevolonti de Dieu les
sollicitant,lespressant
de ne pasabandonner
I'oeuvreentreprise,
. . et
celle-ciagonisefautede ressources.
Toute autreexplicationsonnea
faux.
Aussi bien, s'il est des heurestragiquesor) savoirs'6leverd la
requis,quelsqu'ils soient,est synonyme
hauteurdes ddvouements
d'h6roisme,
c'estI'uned'ellesqueviventnosMeresencesjourspdnibles.
Plus tard. des soeurstouridresayant €td reguesau noviciat,ces
qu€tesdeviennentleur partageexclusifet representent
annuellementla contributionindividuelle
de chaqueparoisse
du comt6pourle
soutiendespauvreshospitalis6s
e I'H6tel-Dieu.
En ces m€mesderniersjours de d6cembre1887,le noviciatest
regulidrement
install€au second€tage,procurantainsi aux quatre
novicesqui I'habitent,le bienfaitde la solitudeindispensable
d la
formationreligieuse.
dessouffrances
intimesd'une
Quantaux soeursde communautd,
acuit6exceptionnelle
sont,pour ainsidire, leur lot quotidien.
Visitede Monseigneur
Gravel
Le moisde f6vrierI888ramdneSaGrandeurMonseigneur
Gravel
d sa ville ipiscopale.Saluantce retouravecbonheur,nos Mdresse
hdtentd'offrir i leurv6n6rdPasteurI'humbletribut de leurpi€t6filiale
en 6mettantI'espoirde le recevoirbientOtdansleurhumblemonastdre.
Et Mdre Pageajoute:
". . . Comme cettevisite ne nous est pas encoreannonc€e,je crois
devoir rendre compte d Votre Grandeur, Monseigneur,que nous
'19
avons durant I'hiver entrepris une quete dans les paroisses
environnantesde cette localite, croyant en cela agir selon vos
intentions.dans le but d'aider l'oeuvrede cet 6tablissement.
A cettefin, nousnoussommesadressees
e votreGrandVicaire
pour obtenirlesobdiencesndcessaires,
maismonsieur
I'Administrateur ne voulut point interveniret nous dit que, puisqueVotre
GrandeurI'avaitpour agr6able,nousdevionsnousen tenir e cette
approbation tacite. Nos directeur et confesseurayant juge cela
suffisant,nous nous sommesmisesd I'oeuvreet deux soeursont
visit€ jusqu'd six paroisses.Mais nous n'irons pas plus loin,
Monseigneur,
sansunenouvelle
approbation
devotrepartetd'une
ob€dience6crite pour cellesqui devront poursuivrecette tache
danslesautresparoisses
du diocCse,
siVotreGrandeurlejugebon
et veut bien I'accorder.. ."
Dds le 16 fdvrier I888, Monseigneur Gravel r6pond i ce filial
hommage:
"Votre excellentelettre m'a €te remisepar monsieurRoy. Je vous
remerciedes parolesde f€licitationset de ddvouementqui y sont
contenueset qui me sont fort agreables.J'espdrepouvoir vous
visitersouspeu,en revenant
de Quebecoiije doismerendrepour
donnerun successeur
d MonseigneurRacine.Je seraifort heureux
de visiter votre monastereavec ses recentesamdliorations,et
surtout de rencontrervos soeursque j'ai hate de voir ainsi que
vous-meme.Je n'ai pascependantattenducettevisite pour vous
fairetenirle petitsouvenirquejevousaiapportedeRome,c'estun
portrait du Saint Pdreavecla bdnddictionapostoliqueet I'indulgencee I'articlede la mort. Je n'attendraipasnon pluscettevisite
pour vous permettrede faire des quCtesdans le comtd d'Arthabaska dont je vous prie de ne pas depasserles limites sansune
nouvellepermission.
. ."
Tel qu'annonc6,Monseigneurde Nicolet fait, le 2 mars 1888,une
courte visite a I'H6tel-Dieu et adrcssed chacune un Daternelencouragement.
Aide de nos soeurs de France
Un autre reconfort leur vient de nos chdres soeurs de France.
Encore que ces devou6es soeurs ne connaissent qu'une partie de la
pauvret€ de notre maison et ignorent sesmalheurs r6els,leur fraternelle
offrande de mille cinq cents francs ($300.00)couvre la premidre moiti6
des intdrCts €chus et permet i nos Mdres de respirer d I'aise au moins
pendant quelque temps. Ce bienfait s'ajoutant aux dons g6n€reux
envoyds au d6but de la fondation tant par la chdre France que par les
autres maisons de notre Institut, doit appeler les rdcompensesmagnrfiques de Dieu sur nos compatissantes soeurs d'outre-mer.
Au cours de I'dtd 1888,la bonne Providencese plait d m6nagerun
nouveau secours au ndcessiteux H6tel-Dieu, 6chappant toujours de
justesseau ddnouementfatal.
80
Premier octroi du Gouvern€mentprovincial
Cddant aux sympathiquesinstigationsde messieursles cur6s du
comt€, ou plutot de monsieur le d€put6 que ceux-ciassidgentde leurs
demandes,Ie Gouvernementprovincial accordeun premier octroi de
deux cent cinquantedollars ($250.00)et, telle une etoile s'allumantau
firmament noir desjours ndbuleux,laissepercer I'heureuxaugure de
renouvelerce gesteannuellement.
Soeur Vanasse,i la onziime heure. . .
Le 3 I juillet I888, Soeur Marie du Crucifix, en visited la Maisonmdre pour quelquesjours, revient accompagndede Soeur Vanasse,
ouvridrede la onzidmeheurede I'Evangile.puisque.6gdede 53 ans.elle
vient d'6mettresesvoeux dans le but d6termin6de se ddvouerdans la
fondation d'A rthabaskaville.
Pour compensersonageavance,SoeurVanasseapporteune dot de
mille cent dollars ($ I 100.00).Doude par ailleursd'u ne excellentesant6,
elle remplit joyeusementsa part de labeur quotidientant que Cesforces
physiquesne trahissentpas son zdle. Alors cette amante de I'Eucharistie devient le Moise de sa communaut6,passantsesjourndesau pred
du Tabernacledans une continuellepridre.
Premiire visite canonique
Le 7 octobre 1888,a lieu la premidrevisite canoniquedu vdndrd
Ordinaire de Nicolet: jours exceptionnelsm€nagis par notre Mdre la
sainte Eglise pour le bien de sesenfants.Monseigneurse montra bien
bon, au t6moignage mCme de Mire Pag6. Ne pouvant se rendre
immediatement compte des affaires temporelles, Monseigneur demande de lui fa ire parvenir tous lestitres et papiers relatifs aux finances,
ajoutant qu'il lesexaminerai Nicolet et qu'il viendra terminersa visite
vers la fin de novembre.
Visite de Son Eminencele Cardinal Taschereau
Tandis que_l'HoteFDieus'honorede la pr6sencedu digne P16lat,
un prince de l'Eglise,Son Eminence le Cardinal Taschereau,archev6que de Qu€bec,de passaged Arthabaska,I'honore 6galementd'une
visite.
La r6ceptionest tres simple mais non sanscharme.En pr€sentant
son anneaud baiser,Son Eminencedit I'avoir regudes mainsde Notre
Saint Pdre le Pape avec le chapeau rouge, ajoutant ne pas porter
presentem,ent
ce dernier parce qu'il est trop embarrassant.. .
Son Eminenceb6nit les religieuses
et la pauvre maison debutante
en formant des voeux pour sa prospdritdtoute a la gloire de Dieu.
Nouveaux problimes avec M. Quesnel
, Peu aprds le retour de Monseigneura Nicolet, commenceentre
l'Ev€que.la supdrieureet M onsieurQuesnel,une longuesdriede lettres
et d'exposdsplus ou moins clairs qui ne parviennentpoint a mettre en
pleine lumidre les questions litigieuses.Il ne peut gudre en €tre
autrement,la plupafi destransactionsayant 6td operdessousla simple
garantiede la bonne foi et sansaucune reconnaissance
par dcrit.
8l
De toute cette correspondance que nous avons sous les yeux, il
ressortegalementque, dds le ddbut, Monseigneurde Nicolet ne voit
qu'une seuleplanchede salut pour la fondation: obtenir au plus t0t une
solution des difficult6s et rompre tous les engagementsavec la famille
Quesnel.
Par contre, encore qu'elle comprend parfaitement I'impasse of se
trouve la Maison d'Arthabaska et en souffre grandement, Mdre Pag€
croit juste, d'une part, de proteger la famille Quesnel et, de I'autre,
espCretout de m€me parvenir d concilier toutes choses.
Les difficultds des relations quotidiennes s'accroissent.La cordialitd et la bonne entente en subissent maints accrocs au sein de la
Communaut6.
Ddjd, d I'dpoque de la visite canonique, la plupart des soeurs ont
sollicit€ardemmentleur retour d la Maison-mdre.
dansun milieu oi ilest
La vie n'estplus soutenable,allCguent-elles,
impossible d la sdve religieuse d'alimenter les ames par la charitd; ce
point d'appui faisant defaut, comment ne pas ployer sous le faix des
6preuveset contradictionsde tous genres?
Retour progressif des fondatrices i Montr6al
Toutes considdrationspes6es
au poidsdu sanctuaire,Monseigneur
de Nicolet accordeune premidreobddienceaux chdresSoeursQuesnel
et Beauchampqui, le l0 novembre,quittent toutesdeux le theitre oir
elles ont lutt6 et souffert.
Ainsi commencentcesmigrationsvers la Maison-mdre,lesquelles,
en moins de deux ans, y ramdnenttoutes les soeursfondatrices.
D6cis du docteur L. J. Gravel
Au 13 d€cembre 1888, un autre d6part creuse la tombe d'un
bienfaiteur:celledu docteurL. J. Gravelqui d6cdded I'agede quarantehuit ans.
L'H6tel-Dieu b6ndficiequatre ans durant des soinsgratuits de ce
premier m6decindesd€butsde la fondation,et luidoit en grandepartie,
la toute premiCreorganisationde la pharmacie.
Le docteur Louis-JosephGravel pratique la medecinependant
vingt ans dans les Bois-Francs.Nous tirons de "Les Bois-Francs"par
M. I'abbdCharles-EdouardMailhot, quelquespassages
sur la vie de ce
premier m€decinde notre Hdtel-Dieu naissant:
".
MonsieurFrangoisBaillargeon,
alors qu'il itait cure de
qui I'a bienconnu,et qui fut i memede I'appr6cier,
Princeville,
dcrivaitii son sujet,au lendemainde sa mort "Partout oil le
souvenirs.
docteurGravcla pass6,il a laissdde lui lesmeilleurs
Mddecindistingu6,il a su faire honneurir sa professionet il
d ses
d tousceuxquiseconfiaient
inspiraitla plusgrandeconfiance
soins.La veilledesamort.nousavonsveilldavecled6funtchezM.
(aujourd'hui
M ilot,
M onseigneur
Onil M ilot,chapelain
du colldge,
curi de Victoriaville)
et nousI'avonsquittdversneufheures,au
momentoir il entraitchczlui pleinde sant6pour n'enplussortir
qucdansun ccrcueil.
la nouvelle
desa
Jeudimatin,le l3 d€cembre,
82
D.x tew Louis Cruvl. Iet na.te.it .l"
l' H6tel-Dieu,I 810-I 888.
mort a caus€uneviveimpression
dedouleurdanstoutnotrevillage
oi il comptaitautantd'amisque de connaissances."
Un autreami de la famillenous6critque le r6lejoue par le
docteurLouis-J.Gravel,bien qu'effacd.
a eu son importance
et
qu'uneplacedetoutpremierranglui€taitassign6e
parmila pldiade
qui ont vicu e Arthabaska.Il
d'hommes,plutdt remarquables,
brillait par desc6t€squi ne laissentpasde traces,exceptddansle
souvenir
dessurvilants.
Il etaittrCsdigne,intelligent,
belhommeet
d'allure distinguee.Sesmanidres6taientraffinees,il passaitpour
un hommede beaucoupd'esprit.C'itait un fervenichrdtien,d'une
foi viveA toute6preuve.. ."
".
Le docteurGravelavait itd nommdcoronerdu district
d'Arthabaskaen mai 1879,sous le gouvernement
Joly et sa
nominationestsigndepar Letellierde SGJust.
A l'€poque
de samort.ilagissait
depuisquelques
moiscomme
d6pu(i protonotaire,avec les appointements
de protonotaire
conjoint,Il €tait aussimedecinattitr€du collegedirigd par les
Riv€rendsFreresdu Sacr€-Coeur.
ainsi oue de I'H6tel-Dieu
auquelil fut tris ddvouedis lespiniblcsd€buisde la fondarionde
la maisonjusqu'i la datede sa mort, le l3 dicembre1888."(l)
Que Dieu I'en r€compensedternellement,comme notre pauvre
maison en garde pieusementmdmoire malgr€ les mille combatsde la
plaine qui, i cette dpoque.sont devenusincessammentson lot.
( l ) E x t r a idt u v o l u m el -r E S B O I S - F R A N C S . t o m c l V . p . 2 4 9 - 2 5 4 . p a r M . l ' a b b e C h . - E d .
Mailhot.
83
Le bon Docteur B€lleau. . .
C'estaussien cetteann6e1885que figure pour la premidrefois dans
nos annales le d6vouement cent fois rdpit€ du Docteur Tancrdde
Belleau pour les pauvres maladesde I'H6tel-Dieu. Aprds le regrettd
docteurGravel,le docteur Belleauseplaceau secondrang desm6decins
de notre h0pital. ll y exercerasonart et sacharitdjusqu'enl940,6poque
e hquelle I'annalistelui offrira un hommagedes plus reconnaissants.
L'an6antissement ou la survivance?
De la terrible m6l6e qui s'engage suite au dipart progressif des
fondatricespour Montr6al, doit r6sulterI'aniantissementou la survi
vance de notre Hdtel-Dieu. Auusi bien entrons-nousdans une phase
tourmentee ou les pr6cisions de l'histoire et les exigencesde la
d6licatesse
sedisputentfrdquemmentla prioritd.Au reste,lajusticeet la
charit6 nous cr6ant I'obligation de faire droit aux unes et aux autres,
d I'exacte
nous ne consigneronsque les details succints ndcessaires
comprehensiondu sujet.
Depuis la visite de MonseigneurGravel, en octobre,il estdevenu
6vident pour chacun qu'un rdglementfinal s'impose.
D'aucuns, si ce n'est peut-etreI'opinion publique,- accusent
MonseigneurGravel de vouloir laissertomber I'H0tel-Dieu d'Arthabaskaalors qu'il peut assezfacilementl'aiderd sortir de I'impasseotr il
est malheureusementengage.Tel n'est pas le cas.
Le trois d6cembre1888,il dcrit d Mdre Bonneaula remerciantdu
travail fait par Soeur Beauchamp,c'est-e-direun 6tat ddtaill€ des
transactionsfaites avec monsieur Quesneldurant qu'elle€tait d€posF
taire d Arthabaska, puis il ajoute:
".
Les Soeurs d'Arthabaska sont fort anxieusesde voir le
si
ddnouement
dema visite...Pourarriverplusvitedleursecours,
je meproposed'allerchezvouslundiprochain,
le 10.
c'estpossible,
J'aurai avecmoi tous les papiersque Mere Pag€m'a envoyds;je
pourrai les dtudieaavec Soeur Beauchampet aviseravec vousmemesur les meilleursmoyensd prendrepour r€gularisercet6tat
de chosesqui me paraitbiencompromis.
Si vousavezquelquesobjectionsa cettevisite,veuillezme les
exposer."
Le 7 ddcembre 1888, il remercieMere Bonneau de l'hospitalite
qu'elle lui offre, ajoutant:
". . . Je vousremerciedesbonnespridresquevousfaitesfaire pour
et
I'heureuse
solutiondela difficultdqui m'occupeet mepr€occupe,
quejelaisserais
volontiers
d saproprefortunesi nen'avaispaspiti€
des pauvressoeurs pour qui cet etat de souffrancesest bien
imm6rit6."
Le 27 du m€me mois, Monseigneur€crit encored Mdre Bonneau:
84
". . . J'ai fini de parcourir les documentsque m'a envoydsMire
Pag€en rdf6renceaux affairestransigdesavecmonsieurQuesnel.
Pauvressoeurs!ellessont prisessansretour. . ."
Aprds s'€lre multiplid en d€marchesnombreusesauprdsdes partieset
devant I'inextricable,Monseigneursuggdreaux religieuses:
". . . Appelezle bon saintJosephii votresecours,si la fondationest
dans lesvuesdu Seigneur,le bon saint Joseph,votre Pere,vous
tendraunemain secourable
dansla v€ritabled€tresseoi vousvous
trouvez,pour moi, je vous b€nisavecaffection."
La situation esttelle que, le 2l fdvrier 1889,redoutantun disastre,
M onseigneurinforme Mdre Pagd:
"qu'il ne sauraitpermettreni profession,ni prised'habitavantun
arrangement,
vu que,danslesconditionspr6sentes,
la fondation
n'estpas viable."
Le coeur de Mdre Pagd saigne. . . son courage ne faiblit pas.
Monseigneur d6fend aussi d la communautd de recevoir aucun
pensionnaire d vie, car la menacede banqueroute restesuspenduesur sa
tete comme une v6ritable 6p€e de Damoclds.
[-e 22 mars 1889,MonseigneurGravel se rend e Arthabaska et,
aprds une entrewe avec monsieur Quesnel, consent d d€fdrer le
rdglementdes affairesd un arbitragedont lejugementdoit etre final et
sans appel. L'arbitre choisi est monsieur D€sir6 Bourbeau de Victoriaville.
Peu de jours aprCs,constatant que les membres de la famille
Quesnel ne veulent point de I'arbitrage, Monseigneur dit d Mire
Bonneau vouloir pousserla condescendance
i seslimites et les laisser
libres de choisir entre les deux modes d'arrangementd€jd proposds.
D6part de Soeur Marie du Crucifix
Le I6 septembre1889,notre chCreSoeur Marie du Crucifix ayant
obtenu son rappel e h maison-mCre,quitte notre H6tel-Dieu oi son
exquise charitd lui a m€ritd une place choisie dans tous les coeurs.
Monsieur Quesnel s'offre pour la reconduire i Montrdal, en
t€moignagede sa vive reconnaissance
pour cellequi, depuisla premidre
heure,n'a cess€de lui t€moignerlesplus sympathiquesencouragements
au mllieu des multiples ipreuves et reversqu'il a essuyes.Bien que sa
sante est fortement €branldedepuis plus d'une annde,monsieur Quesnel
dissimule si inergiquement ses souffrances physiques que nul ne peut
songer que ce voyage puissefatiguer le bienveillant conducteur, encore
moins qu'il se terminera d la lisidre de I'6ternit6.
85
D6cis de M. J.A. Quesnel i I'H0lel-Dieu de Montr6al
Pourtant I'arret est port€. Cet incident va contribuer d I'accomplissement des dernidres volont€s de Dieu sur celui que I'on continue
toujours e appeler le fondateur de la maison d'Arthabaska.
Nous empruntons les pagessuivantesaux Annales de I'H6tel-Dieu
de Montr€al:
En arivant d l'Hdtel-Dieu, monsieurQuesnelparaissait
".
fatigu€ et profondiment triste. Cependant,aprdsdeux jours de
reposau ddpartementdespretresmalades,il semblaitbeaucoup
mieux qu'i son arriv6e.
1889,il lui faillaitallerd la villepour
Le mardil8 septembre
quelquesaffairespersonnelles.
Il marchabeaucouppar un temps
d'automnefroid et pluvieux.Il ne rentra que le soir d 7 heuresa
fatigue;une nuit de sommeilpaisible
I'H6tel-Dieu,excessivement
le remit pourtant,et lesjourssuivants,l9 et 20,il retournad la ville
et passaune grandepartie du tempsdans une voote humide et
malsaine,i faire la recherchede certainsdocumentsde la plus
haute importancepour lui.
Le l9 au soir, il couchad I'H6tel-Dieumaisle 20, il tdlephona
qu'il restaitd St. LawrenceHall, et le lendemain,qu'il prendraitle
bateaupour serendreir Sorelet de li i Trois-Rividres.
Au momentde stmbarquer,monsieurQuesneleut une forte
hdmorragiede I'estomaci laquellesuccedauneviolentedysente
rie
qui, en quelquesheures,le reduisirentd un itat d'€puisement
donnadesprescriptions.
extreme.Le medecinappe16
Le 22, dimanche,le mal empirant, on fit avertir notre trds
honordeMdre Bonneauqui envoyade suitedeuxde nossoeurs
touriires pour voir le maladeet le fairetransporterd I'H6tel-Dieu.
MCre
Le medecin
s'6tantopposeautransport,
notrebonneetdigne
la nuitauprisdu malade.La nuit
envoyaun infirmierpour passer
fut au momentd'allerchercher
fut si mauvaisequelegarde-malade
un prCtre.
Le lendemain,24, le cherpatientarrivait d notre H6tel-Dieu;
on le menasur unechaisedansla chambrequ'il avait occup6elors
sansparole.
de sonarrivde.ll etaitd'unepaleurlivideet presque
monsieurQuesnel
ne prit qu'un
Tout cejour et le lendemain,25,
peu d'eau i la glace.Le docteur qui avait eti appeldvoyant le
prudentde faireadministrer
le malade.Le soirmeme
dangerjugea
qui nesecroyaitpassi maletetaitaccable
du 24,monsieur
Quesnel
par une grandefaiblesse,insistapour qu'on differat, disantque
quandil seraitremis,il pourraitsemieuxpreparerd la reception
des sacrements.Le chapelainet le medecin,continuant leurs
instances,
monsieurQuesnelserenditd leurddsir.Il seconiessa,
regut le saint Viatique,I'Extreme-Onction
et I'indulgence
IN
ARTICULO MORTIS. Il €tait tempscar MonsieurQuesnel
quelques
plusdeconnaissance
heures
aprds
n'avaitplusou presque
qu'on I'eotadminist16.
Les priires des agonisantslui furent faites le 25 au matin,
journde qu'il passavoisin de l'agonie.Le respectablepatient ne
voulait absolumentrien avaler,refusanttout soulagement
et
paraissantsouffrir horriblement.Les membresde sa famille
pr6venuspar des tdl6grammes,s'6taientrendus en toute hete
86
auprCsdu lit dc I'agonisantet I'entouraientde leur tendresse
et de
leurs privcnancesau milieu deslarmesque leur arrachaitI'extrCme
douleur dont ils 6taientaccableri.
l-c jcudi 26. d 5[ heuresdu matin, monsieurQuesnelentra
dans une v6ritable agonie qui dura tout cejour et fut des plus
pdnibles.Par intervallcs.il ouvrait de grands yeux et sa figure
prenait unc cxpressionde frayeur. Alors on redoublaitde priCres,
on jetait dc I'eaubdniteet chaquefois le mourant redevenaitcalme.
Notrc chirc Soeur Quesncl ne le laissait que pour le strict
n6ccssaire.
ne pouvant se lasserde prier pour cefrdrequ'elleaimait
tant. G.and nombre de soeursvinrent auprds dc lui, c'itait un
viritahlc essaimd'ames prianles. Le soir, i 5% heures,monsieur
Quesnelexpirait paisiblement,sesyeux sefermdrententierementet
sa figurc prit une cxpressionde paix et de bonheurqui frappa tout
ceux qui lc virent.
l-e 27 septembre,le corpsde monsieurQuesnelfut transportd
d sa rdsidcnced'Arthabaska: ses deux fils accompagnaientsa
d6nouillemortelle.Nos soeurslui rendirentalors tous leshonneurs
qu'ellcslui dcvaienten sa qualite de fondateur de leur maison.
Lcs obsdques du regrette d€funt eurent lieu dans I'eglise de
"Saint-Christophed'Arthabaskaau milieu d'un grand concoursde
pretreset de fiddles,et d l'issuedu service,soncorps fut ddposddans
la cryptc dc cctte mCmeeglise.C'estla que reposentlescendresde
celuidonl la conduilea donn6 lieu i tant de commentairesdepuisla
deuxidmeannie qui suivit la fondation d'Arthabaska.
Au jour desgrandesrCmundrations,
tout seramis e decouvert,
non seulemcntlesactionsserontplac€esen evidence,maisaussiles
intentions. Sachonsdonc attendre ce jour pour juger cellesqui
furent lc mobilc desactesdu fondateurde Ia maisond'Arthabaska.
lequel du resteCtait un homme d'une foi robuste,d'une grande
pi6te et d'une irr€prochablepurete de moeurs." ( l)
La premiire6motionapais€e,
notrechdreSoeurSaint-Raphael
fait
Laure
taire sa douleurpour apaisercellesdesautres;mademoiselle
surtout est atterree.Monseigneur
de Nicoletadressesespaternelles
puise MdrePag€il dcrit"quemademoiselle
sympathies
e la premidre,
Laureestbieni plaindreet quec'estunegrandecharitedelui t€moigner
de la bienveillance." Cettedernidrecontinue,commepar le passe,
d I'H6tel-Dieu.
d'occupersa residence
Incapacit6de rdglerla succession
Cependant,le d€cis de monsieurQuesnelapporteradans les
affairesde I'HOtel-Dieuune difficult6 insurmontable,appelantforciment unesolution.Le ddfuntlaissedeshdritiersqui, de droit, veulent
rentrerenpossession
deleurpartrespective
d'heritage.
Or, letoutfaisait
de I'H0tel-Dieu.
La Communautejuge
corpsaveclespropri6t6s
sagede
refuserle testamentfait en sa faveurpar monsieurQuesnel;vu que le
passifddpassaitI'actif; tous les h€ritiersrefusentde meme.L'ain€ des
AprCs
fils, monsieurAuguste,sechargedonc de r6glerla succession.
touslesdimel€squeI'onconnait,il fautconvenirquecen'dtaitni chose
(l) Annalesde l'H6tel-Dieu
de Montr€al.1889.
87
facile, ni mincebesogne.Le rdglementtraine en longueurjusqu'aujou r
or: I'H 6tel-Dieu ne pouvant payerlesint€r€tsdus d madameLabrecque,
celle-ciintente une ooursuiteddterminant le denouementfatal.
M. Quesnel,non pas fondaleur mais promoleur
A cettedate, Mdre Pagdest retrouneea l'Hdtel-Dieu de Montr6al.
Nous verronsau chapitre suivantles incidentsultimesde ce reglement.
logiquesdevantI'histoire,bienquemonsieur
Quant d leurs consequences
joui
jusqu'i
mort du titre de fondateurde l'Hdtel-Dieu
ait
sa
Quesnel
d'Arthabaska,il ressortde I'analysesuccinctedesfaits 6coul6sen 18841892qu'un rdglementd6finitif des affaires pouvait seul maintenir ou
abroger ce titre que lui avait octroye la maison de Montr€al, en 1884,
encoreque les anndesde 1884d 1889lui eussentddjd r6vdl6en majeure
partie, la fausseposition du donateur et la valeur r6elledu don regu.
Quoi qu'il en soit, d'aprds nos Constitutions, le nom et les
prerogativesde fondateur sont absolument ddcern€sd quiconque
d'une maison de notre
assure,par un don substantiell'dtablissement
lnstitut.
C'6tait ddjebeaucoupque la maisonde Montr6al eot accept6le don
fort restreint de Ia jouissance d'une terre de $8,000.00A $9,000.00
pendant quinze ans. d la charge de loger, nourrir, chauffer quatre
personnesleur vie durant, et d'appelerfondateur I'auteurd'un tel don;
mais devant I'dvidenceque, bien avant la moiti6 du terme susdit de
quinze ans, nos soeursavaient ddjd pay6 plus que la valeur totale de
ladite propri6t6 qui ne leur appartenaitcependantpas plus pour cela,
6tait-il permisen justice de continuerd appelerfondateurceluiqui avait
regu plus qu'il n'avait donn6? Certes, non pasl Aussi bien, si nous
consultons les Annales de I'Hotel-Dieu de Montr6al, nous trouvons
alors monsieur Quesneld€sign6comme pr6tendu fondateur.
Monsieur Quesnel ne fut donc pas effectivement fondateur de
notre maison,d'aprdsl'appr6ciationm6mede la maison-mdrequi rend
cependant,i la bonne foi, au d6vouementet d la charit€ de monsieur
Quesnel,le plus sincdrehommage
De plus, nous verronsau prochain chapitre que notre maisone0t
de la maison-mdre,
cess6d'existeren 1892sansI'interventiongdndreuse
et qu'd partir de cette date, c'est vraiment une nouvelle existence qui
commencepour notre barque hospitaliCreremisei flot aprdsun triste
naufrage.
L'6quit6 ne laissepas pour autant d'accorderd monsieurQuesnel
les droits inddniables qu'il s'est acquis non seulement a notre reconnaissancemais encorei celle de la population d'Arthabaska.
Sans son initiative, l'H6tel-Dieu eut-il jamais exist6au pied des
All6ghanys de nos Bois-Francs, et partant, il restetoujours vrai de dire
qu'il fut I'instrument dont Dieu se servit pour y itablir les Hospitalieres
de Saint-Joseph.
En un sens trds large, il fut le mandataire attitri des volontis
divines,le promoteur de l'€tablissement
de I'Hdtel-Dieuet c'este cetitre
de promoteur de la fondation de I'Hotel-Dieu que les religieuses
d'Arthabaska perp6tuerontsa mdmoire.
88
En rdalit6,cethonneursuffite marquersavied'unpointlumineux
et d honorerson souvenir.
Pauvret6presqueh6roique
par trop incompldte
desdifficult€set des
Pour acheverI'esquise
dpreuvesdu sup€rioratde la trds honordeMdre Pag6,il nous faut
consignerque la Communaut€d'Arthabaskaeut e subir les cons€quences
d'unepaurretdpresqueheroique.
A I'instardesg€n6reuses
fondatrices
de I'Hdtel-Dieude Montrdal,
le costume
de nosMdresfinit par comporternombredemorceaux
et de
diverses.
Bien plus,plusieurs
despauvressoeurs,ne pouvant
nuances
dig6rerla maigrefricassde
habituelle, ainsiquel'€critunepersonne
autorisde, doivent,certainssoirs,secontenterde painsecpourleur
repas,n'y ayantpasde beurreou autresupplement.
quecet€tatdepauvrete
En novembreI 889,unepeineplussensible
auquel,tout de m€me,elleserattache,blesseprofond€mentMdrePag6:
Monseigneur
Gravel,de passage
i Arthabaska,
neserendpasa I'H6telestvivementd€sirde.Il €cril par la suitei Soeur
Dieu of sa presence
I'Assistante:
"... Jhibiensouffertdesubircequej'aicruetreunen€cessitdpour
qui fournissent
ne paslaissercroireaux marchands
d cr6ditles
provisions
a besoinet qui ne serontpas
dont la Communaute
pay6s,quej'approuveceproced6.
. ."
Le l3 du mememois,SoeurEmma retournee la maison-mdre
aprdsun devouement
decinqann6es
dansnotrefondation.Soncourage
n'eutpash€sitdd continuersamission,maisla communautd-mdre
avait
jugd i proposde Ia rappelervu le fdcheuxitat de sa santi. En effet,la
pauvreenfant ne vas pastardere terminerson pdlerinageici-baspour
recevoirh-haut la r6compense
de sessacrificeset de sa charit€.
Les unesaprdsles autres,les vaillantesouvridresde la premidre
heureabandonnent
ainsi le tracdd'un trop p€niblesillon sur le sol
d'Arthabaska.Combien la chdre vieille Mdre Pag6 souffre de voir
p6ricliterla fondationde tous c6t6s.Aussi bien, I'ardeurde sa loi
pour inclinermis€ricordieusement
trouve-t-elledes€lansir16sistibles
le
Seigneurverselle et la sauver,
Au coursdu mememoisde novembre,
deuxautressoeurs,ayant
fait i Montr€al un voyaged'affaires,prifdrent ne plus reveniret Mdre
Bonneauen avertitMdre Pag6.
"Je vous remerciede votre lettre du l7 dernier,rdpond-elle,
quoiqu'elle
m'aitpercelecoeurd'undardquiestdemeur€
ld etdont
la plaie saigneralonglemps.Je ne m'attendaisnullementd cette
siparation faite dansun momentoi le caliceitait ddjAtrop amer
pour mes forcesdpuis€es.
Ce coup est venu ajouter de nouvelles
gouttesd la coupeddjd trop pleine.Que Dieu soit b€ni de tout!"
89
Pour cette fois, Dieu secontentede son humble r6signationet peu
de temps aprds,I'une des deux soeurslui revient.
Chire Mire Pag€!. . .
E n juillet de cetteannie 1889,au sujetd'une nouvellefondation en
perspectivepour la chdre maison de Montrdal, Mdre Pag€,consult€e
par Mire Bonneau, 16pondaimablement:
"Mon interventionn'est nullementrequise,je le sais,cependant
puisquevousmefaitesI'honneurdemeconsulterpourcetteaffaire,
mon opinion,machdreMdre,vousestbienconnuc,
voussavezque
je suis toujours pour les fondationset pour celle-cisurtout qui
compliterait notre rosaire;il y a bien longlempsqueje la d€sire
cettequinzidmefondationet puis,pour honorerlescinq plaiesde
Notre-Seigneur,je d6sireraisque nous fissionscinq fondations,
nousles Religieuses
de Montreal,celle+iseraitla cinquidme.
Je
I'avais presquepromis A Notre-Seigneur.VoildLdonc mon opinion. . . Maintenantil s'agitde reitdrerla promesse
quej'ai faitcde
ma contribution,je ne reculepasen arridre.Je donneraiA chacune
des soeursqui seront envoy6s25 sous pour monter leur petit
menage,n'estre pasun bon commencement?
Et puispourseconde
contribution,je vous offre ma chdreSoeurBeauchamppour vous
accompagner,ma chereMere, dans la visite que vous ferez,car
cettechCresoeurpourraitvousCtred'un grandsecours,elleconnait
cesplaces,parletrdsbienI'anglaiset a beaucoupde connaissances
pour lesbAtisses.
Je ne m'offrepase payersonpassage,je
suistrop
pauvre.
confions-nous
e ladivine
Quoiqu'ilen soitdecetteentreprise,
Providencequi ne manquerapas de venir en aidc A cellesqui
dlCventun nouveautemplepour faire adoreret glorifier Dieu. Du
courageet puis encoredu couragepour les chdressoeurs;il ne
faudra pas se laissertomber en botte au premierchoc,car il faut
s'attendred la croix, il y en a partout,greced Dieu; nousserionsA
plaindresi nous cheminionsdansdesroutessemees
de roses,cela
ne menepasau ciel.. ."
La derniire mont6e. . .
Oui, sesforcesphysiquesI'abandonnent,elleploie tout entidresous
le faix des ans et des 6preuves,mais son regard perc€ la nue pour sefixer
au-deldsur le ConsolateursuprCme.
En octobre, redoutant un procdsavecles banques,nous retrouvons
toujours Ie m€me abandon, la m€me humilitd. Elle 6crit i Mdre
Bonneau:
". . . Qu'allons-nousfaireavecun si petit nombred'ouvridreset tant
d'ouvrage?
C'estle secretde Dieu; i chaquejoursuffit sonmal. . ."
Ces dernidres lignes et les suivantes,ecrites lors du ddpart de Soeur
90
Emma, laissentpercerla nostalgiecdlestequi s'emparaitde son ime
vaillante:
". . . M a chireMdre,laissez-nous
d lasainte
Providence.
onestbien
li quandon s'ysoumet
deboncoeur.
Oh!queI'exilest
longpour
moi, quandirai-jedansla Patriechdrieoit tout serastableet
permanent!
Je sensqu'il me faut expieravantde jouir c'est
pourquoije
neveuxpasfuirlacroix.Dieuseulenvue,toutlereste
je senslescoupsmaisje ned6sirericn
nemefaitgudred'impression;
surcetteterreingrate,
et tache
denem'attacher
Arien.Quelle
folie
jamaisnous
quedechercher
qui nepeuvent
I'estime
descreatures
procurer
debonheur.
Toutpasse.
Touts'enva!Dieuseulreste!.
..
et elleajoutepresque
confuse.
. . maisje suisi ddlirer,pardon,ma
chereMCre!.
. -"
Aprds le d6cesde monsieurQuesnel,Monseigneur
chargemonsieurIecur€Buissonde s'occuper
du rdglement
desaffairesde I'HotelDieu.Celui-ciresigne
dCsle moisdefdvriersuivant,netrouvantaucune
solutionsusceptible
d'obtenirI'approbation
deMonseigneur
deNicolet
qui exigeabsolument
le ddpartde la maisonde monsieurArthur et de
mademoiselle
Laure.Nouvelled€ception!
PauvreMdre!ellevoit venrr
la fin de sa supdriorite
et veutall€gersi possiblela croix qu'elledevra
ddposersur les6paulesd'uneautre.Elle la sait si lourde!
Deux souriresdu ciel,. .
Mars 1890 lui rdservedeux souriresdu ciel. Sa Grandeur
Monseigneur
Fabre,iv€quede Montr6al,et Monseigneur
de Nicolet
viennentrendre visite i I'Hdtel-Dieud'Arthabaska.La secretaire
queM onseigneur
Fabredit la messe
dansleurchapelle
le 18,et
consigne
i la Communauti. Monseigneur
adressedesparolesd'encouragement
toutelajourndedu 19,GtedesaintJoseph,dit la messe
de Nicoletpasse
prendle d6jeuner
Le soir,il
de communaut6,
et le dinera I'HOteFDieu.
quitte lessoeursconsol6es
et encourag6es
d poursuivrela routehirissee
de ronceset d'dpinesdont le divin Maitre ne semblepasvouloirleur
qued'autrescueilleront
le terme.La perspective
des
laisserapercevoir
rosesld oi ellesn'auronttrouvdquedes6pines,Iesengage
a graviravec
r€signation
ce rudesentiertracepar la volont€de Dieu.
De sonc6td,MdrePagdnoteque"Monseigneur
s'estmontr€bien
bon." Il permetde recevoirune soeurtouridrequi sollicitedepurs
longtempsson entree.Par ailleurs,il engagenotre chdre Soeur
Victorine,postulantedepuisquinzemois,et qui naturellement
avait
dansson
tous lesdroitsde seddcourager,
i persdv6rer
96ndreusement
sacrifice,lui disantque ce ne seraitpasbien long i pr6sent.Enfin, il
permetde demanderdessoeursi Montrial pour remplacer
cellesqui
ont mis baslesarmes,ce qui combledejoie la braveMdreet affermit
davantase
sa confiance.
9l
"Mes forcesmequittentchaquejour,€crit-ell€,maisnon le courage
d'attendrele rCglement
desaffaireset ensuitejeprendraimafeuille
de route pour la Patrie. Quant i nos cheressoeursqui seront
qu'elles
nomm6espourvenir nousaider,qu'ellessoientg€n€reuses,
ne craignentpas la croix puisquec'estla cl6 du paradis."
D6part d'Arthabaska de Mire Pag6
Sa mission va Ctre bientOt terminee, mais ses forces la quittant
visiblement, elle devance quelque peu l'heure de son d6part et demande
son ob6dience d Monseigneur en des termes touchants.
Le 16 juillet 1890,en compagnie de Soeur Adeline, - dernidre
compagne des ddbuts et type parfait de la soeur converse- qui a rempli
sa laborieuse tache avec un ddvouement digne d'6loge, la vener€eMCre
Pag6 reprend la route de la maison-mdre sansavoir eu la consolation de
voir s'effectuer le rdglement des affaires. Cependant, n'ayant travailld
que pour Notre-Seigneur et sespauvres, n'a-t-elle pas entendu retentir
au fond de son coeur le m€me "Noli timere" qui pendant la tempete
rendait aux disciples tremblants la paix et I'assurance! Oui, ce "Noli
timere", elle I'emporte le-bas oU sa priCre va continuer d'importuner le
ciel pour assurer le succCsde I'oeuvre qui lui a coffti la suprCmeranqon
du sacrifice- de I'humiliation. de la souffrance.
Durant cessix anndesde 1884i 1890,la fondatriceMdre Pag6aura
regu quatre novices d la v€ture d'abord puis d la profession religieuse
ensulte.
L'annaliste de I'Hdtel-Dieu de Montr€al, qu'on nous saura gr€ de
citer, icrit d'elle e cette 6poque:
'Cette grandereligieuseajou6 un r6le vraiment important, non
seulementau sein de notrc maison,mais encoredans tout notre
lnstitut, d I'extensionduquelelle a travailldsi ardemmentdanssa
longuecarridrereligieuse.Nous avonsvu quel6tait son zelepour
les fondationset commentDieu couronnade succdsles oeuvres
qu'elleentrepritpour sagloire.Cependant,ilsemblequecetteviesi
richementornee,e0t €t€incompldtesansles€preuvesde la maison
soeurun vdritable
d'Arthabaskavillequi firent boiredcettev€n€ree
calice d'amertume.Ce calice, chrdtienn€mentet religieusement
acceptd,servit,selonla pensdede l'auteurde I'lmitation de JesusChrist, i perfectionnerla vertu de notre honor6esoeuret mit le
comblei sesm€rites.Par€ed'un diaddmedesouffrance,cettebienaim6esoeur revint ici six semainesavant I'expirationdu dernier
triennat de sa supdriorit6.Des infirmitds et despeinesde toutes
sortesjointes au poids de ses79 ans,I'avaienttransformdetant au
moral qu'auphysique.Ellenemarchaitplusqu'dI'aided'unecanne
et sateteretombaittellementsur sapoitrinequ'elleetaitoblig€ede
porter un coussinsous le menton pour pouvoir regarderdevant
elle.
Douce,calme,r€signde,presquesereine,notrevdnerdesoeur,
aprdsavoir passdpar le pr€toire,monta au calvaireet s'assitau
poste de la douleur en attendantle supr€meappel. Confin€ed
l'infirmerie,et bien souventeIItrelesbrasde la mort, elleemploya
92
lesdeuxannees
et demiedesatotaleimpuissance
e seprdparer
au
grandvoyagede l'6rernite.
LA,dansunemodeste
ccllule,auiourd'hui pleinede cherset edifiantssouvenir,la ven6r6cm;lade
gdmissait
dela longueurdesonexiletdesiraitardemment
"la tres
- Pourtant.ellenedemanheureuse
demeure
de la cit6cdleste."
daitpasaubonDieudebriserlesIiensdesadurccaptiviti,maisellc
rdp€taitla pridredesajeunesse
etdescsjours
d'activit6,
c'est-e-dire
I'humblefiat de la r6signation.'(
I)
R6signationet confiancesetouchent,seconfondentdansl?me de
Mdre Pag6,car cesvertusforment un vdritable€crincontenantlejoyau
d'un tres grand amour.
Merci au Dieu bon qui daigna donner i notre maisonune telle
religieusepour fondatrice. Oui, Dieu ne voulut une 'Mdre Pagd
pour asseoirnotre fondationquepourydemontrerplus
septuagenaire"
et mieux la touchede son doigt divin.
Les 6preuvesqui fondirent successivement
sur cetteoeuvrequ'll
voulaittotalement
sienne,servirent
ii parfairedu m€mecouplesm€iites
et la gloire de la religieused'ilite qui l'a magnifiquementserviici-bas,et
dont la vie resterapour notre pi€t€ filiale un vivant exempleet une
salutairelecon.
(l) Annalesde I'HOtel-Dieu
de Montr€al.1890.
93
LA GRANDE TOURMENTE
1890- 1896
Mlre Montbleau, sup6rieure- sdministratice
En juillet 1890,le gouffrebiant d'unedecadence
mat6riellemenace
d'engloutirI'Hotel-Dieud'Arthabaskaenlisedansunemareemontante
de difficultds,de cr€anceset d'emprunts.
Accepter dans ces conditions la chargede la supdrioritdlaissde
vacantepar le d€partd€ la trdshonordeMdre Pag6,c'esten un senstres
large, tendre les bras d une croix alourdie, pour lors, de toutes les
tribulationssubiesou d subir.Seule,uneemefortementtrempdepeut
ne pas reculerdevant les avanieset les mdcomptespr€vus.
Dieu qui ne laisse rien d I'arbitraire a ddjd pr6par6 son futur
cyren6en.
Le 24 juillet 1890,Mdre Montbleauest €luesup€rieure.
Ayant
rempli l'office de d€positairedepuisseptembre1888,elle connait par
consdquentl'6tat desaffairestemporellesde I'Hdtel-Dieu.Dou€e,par
ailleurs, d'un caractCreintr€pide, son indomptable6nergie,une fors
lancie dLla poursuited'un bien esp6r6,ne saurarendrelesarmesquesi
les obstaclesi vaincres'averentpositivementinsurmontables.
Un bras ferme et vigoureux
C'est,en tout€ hypothdse,le brasfermeet vigoureuxr€clam6par la
situation exceptionnellede la maison,et destindi la servir magnr
fiquementen I'occurence.
Mdre Montbleau, toutefois, ne I'entend pas ainsi. Elle qui, i
plusieursreprises,a instammentsollicitdsonretour i la maison-mdre
et
qui dit en 1889,lorsqueMdre Bonneaua offert d MonseigneurGravel
de rappelerla trop vieilleMdre Pag6,qu'eneffet,celle-cine peutplus,e
causede son grand 6ge,remplir lesdevoirsde sa charge,maisqu'il n'y
aura personne pour la remplacer, qu'assurementce ne sera pas
elle. . ., force lui est de s'inclinerdevantla volontd de Dieu.
S'il estvrai de dire qu'antdrieurement,
la vaillanteddpositairea d0
prendre et reprendreson couraged deux mains pour ne pas fuir un
devoir par trop p6nible,il estigalementvrai d'ajouterqu'ellen'a craint
ni la pauvret€,ni le travail, ni la fatigue, ni les nuits passeessans
sommeil.
94
Seule, devant I'enchevetrementdesdifficultds d resoudre, la crainte
d'engager sa conscience a pu inspirer son disir de jeter la b€che aux
orties et de retourner dans I'oasismontrdalais.Au surplus,ne partageant pas les vues de Mdre Pag6 au sujet de la famille Quesnel, et
d6sireusede suivre les avis et les plans de Sa Grandeur Monseigneur
Gravel, elle craint d'€tre une cause de dissension au sein de la
Communaut6. Double crainte, non chim6rique, justifiant les perplexit€s d'une dme droite et loyale aux prisesavec une telle situation.
Devant sa nouvelle croix, A la v€rit€, de taille colossale,sr
l'dnergiqueMdre a un sursaut,vite elle secramponne,pour ainsi dire, d
celledu Sauveur.Dds lors, 16soluede conserverle templebati d la gloire
de Dieu, elle ne n€glige rien pour lui assurerle droit et les moyens
ldgitimesde poursuivre,sur le sol des Bois-Francssa missiondivine de
charit6.
m€me i distance,- la meilleure
La digne Mdre Bonneau,
premidre
confidente
de ses filles spirituelles,regoit d
conseilldreet la
quelquesjours de ld, ce franc et simple €panchement:
". . . Il m'estbiendifficile,ma chdreMdre,devousdirecommentje
Je n'ai pastant souffertdans
suis.carje ne le saispasmoi-mCme.
toutema viecommeje l'aifaitdepuisquelquesjours.
Jecroisqueje
nepourraijamais
mer€signer
d portercettecroix.Jela trouvetrop
jamaiscru quej'avaisassez
je n'aurais
pesante
pour mesmoyens,
p6chdpour ctre oblig6ede porter un tel fardeau.Je ne me fais pas
chdreMdre,etje comprends
tresbienle triste
illusion,voyez--vous,
6tatde notrepauvrefondation.. ."
Certes,Mire Montbleau ne sefait pas illusion. Les tempsdifficiles
ddjd travers6sne sont que le prdlude des maux e venir. Et, malgre le
devouementet la force d'ame de la nouvelle sup6rieure,que d'heures
sans precedentvont hdlassonner!
Nomination d'un supdrieur eccl6siastiquelocal
DCs le ddbut, Mdre Montbleau comprend que I'dloignementde
I'H6tel-Dieu de la ville episcopaler6clame imp6rieusementle droit
octroye par les Rdglesde l'lnstitut de pouvoir recourir d un sup€rieur
ecclesiastiquelocal pour une foule de ddtails concernant I'administration. Sans hdsitationcomme sans retard, elle prie Monseigneurde
Nicolet de vouloir bien nommer, d cet effet, monsieur I'abb€ Ed.
Buisson,cu16i Arthabaska. Dans les circonstances,
c'ests'assureri la
fois une protection et un secours efficace.
Monseigneursouscrit paternellemente cette demandeet consent
de m€med confirmerdanssesfonctionsde chapelainmonsieurI'abb6E.
B6rard qui a remplac€ par int6rim, le 30 ao0t 1889,monsieur l'abb6
Omer Manseau.Ce dernier n'a passequ'un an a l'H0teFDieu y laissant
l e s o u v e n i rd ' u n ee m i n e n l ec h a r i t e .
95
Personnel
de I'H6tel-Dieuen 1890
Si nouspoursuivons
I'analyse
de la situationprisente,il nousfaut
placerau premierplan leshumiliationsqu'onta subirle personnel
de
I'Hdtel-Dieuen cesann6es
oir uneruineimminente
constitue,
sansplus,
l'ordredu jour. Si le pass6a 6td rude,quedire du present!On en est
rdduitd sevoir refuserun achate crddit,memepourIa minimesomme
de quelquessous.Que de privations,de souffrances
intimescomme
personnel
rdsultante.
est-il
ce
de
I'Hdtel-Dieu
en
cette
ann6eI890?
Quel
Hdtons-nous
de le dire avecadmiration,en cettepdnibleoccurrence,
nossoeursn'ontgarded'oublierquemettresonameau niveaudetoutes
les situationsvouluesde Dieu, c'estla grandir,la sanctifier,et leur
couragesemaintientsansddfaillance
d la hauteurde leurs6preuves.
La listedesofficesd'alorsdonneun total de I5 religieuses,
dont 8
soeursde choeur,5 soeursconverses,
I soeurtouridreet I postulante
choriste.De cesquinzereligieuses,
il restequatredesfondatrices
de
(CorinneQuesnel),
1884.On y compteaussiSoeur Saint-Raphael
premidreprofesse
d'Arthabaska.
SoeurVictorineconstituela premiCre
soeurtouridre.
;*,---.-
Un groupede RHSJ v^
96
1900.
...---*
et
Ce personnel
est affectdaux soinsdesvieillards,pensionnaires
maladesdesdeux sallescommunes,soit la salleSte-Viergeet la salleStJoseph; elles sont d la fois pharmacienne,secrdtaire,sacristine,
dipositaire, cuisinidre,buandiire, cordonnidre;ellesassurentIa fabrrcation desciergeset deshosties,l'entretiendu lingedesFrdresdu Sacr6Coeur, du chapelain,des fondateurset des membresde sa famille,
l'Elevagedesvolailleset desabeilles,etc.
Difficult6s croissrntes
quepourle
Danscesconditions
difficiles,
tantpourla viereligieuse
travailapostolique
d assurer,la tachecapitaleet toute premidrequi
s'imposeressortd'elle-m€me:le riglementdesaffairesmat6riellesavec
la familleQuesnel.
ont 6tetoutes
Jusqu'edate,lespropositions
faitespar leshCritiers
plus inacceptables
lesunesque lesautres.
dela sup6rieure
va doncs'appuyer
sursesdroitset lutter
La fermet€
sanstrdve ni merci avecles seulesarmesde la justice et de l'6quit6.
Prisedansde telsriseaux,que peutfaire la Communaut6tant que
la succession
Quesneln'estpasrdgl6e?Le tout esttellementamalgam€,
qu'€llefinit elle-m€me
par croireavecMonseigneur
dit MdreBonneau,
et monsieurle curd qu'il n'y a que la banqueroutepour laver un tel
gdchis,encorequece mot de banqueroute
la fait frdmir tout entiCre.
A cettedpoque,Monseigneur
de Nicoletproposequela Communaut€remettee h succession
Quesneltouslesterrainsprovenantdeleur
pere et que les heritiers,par consequent,sechargentdes dettesde ce
dernier,ce que lesditshiritiers refusentabsolument.
Poursuitede madameLsbrecquc
r6clame
La CommuEn septembre,
madameLabrecque
$ I,600.00.
elleintenteunepoursuitepourlasomme
naut6nepouvantla satisfaire,
rapportablele 26 du m€memois.
de $20,650.00,
Mdre Montbleaufait part des evinementse I'excellente
Mere
Bonneauajoutant:
ra-t-ildecela?
Jen'ensaisrien,cequeje saisbien,
". . . Qu'adviend
detoutcela,maiscommejesuis
biend6cid6e
d
c'estqu'onm'accuse
je vousprieseulement
decroire,vous,machere
nepasm'excuser,
volontequimefaitagirainsi.Je
Mdre,quecen'estpasla mauvaise
I'odieuxqui va retombersurtout
comprends
bien,il mesemble,
I'lnstitutd cause
d'uneventeparleSherifdetoutesnosproprietCs,
je pr€voisbienquecesera
deI'emp€cher;
maisil m'estimpossible
peut-etre
unefois,jen'ypeux
la ruinedela fondationmais,encore
i toutcequiarrivera.
Deplus,je
rienetsuisoblig€e
demeresigner
que nos animaux,nos instruments
suisbien sousI'impression
il nous
d'agriculture
serontaussisaisispar lesautrescreanciers;
faudrait, pour emp€chercela,trois mille dollarsque nousn'avons
pas et qui sont dus depuislongtemps.Nous sommesreduitesi
n'avoir pour vivre que le prix du travailde nosmains,- heureuses
encorede trouverde I'ouvrage. Pour payernosint€r€ts,il nous
c'cst-i-dire nous
faudrait faire comme les ann€esDr€cCdentes.
97
endetterpour vivrei or, serions-nous
disposees
e le faire quenous
ne le pourrionspas,car il estbienentenduquepasun marchandne
nousvendraita credit,pasm€mepour quelques
centins.C'estun
effetde la pauvreti,je le sais,etje suiscontentede le souffrir,mais
ga n'emp6chepasla banqueroute.Si vousconnaissez,
chdreMdre,
quelque moyen d'en sortir autrement,je vous seraistrCsreconnaissanted'un conseilet je m'en servirais.. ."
Mdre Bonneau offre d'envoyer un homme de confiance, monsieur
Cyrille Laurin, pour examiner la question, ce qui est accepti avec
emDressement
et reconnaissance.
A son arriv6e d Arthabaska, Monseigneur Gravel se trouvant
absent du diocese, monsieur Laurin riussit d obtenir de madamc
Labrecque un sursis des procddures judiciaires jusqu'au retour de
Monseigneur,.Monsieur Laurin soumetalors a Sa Grandeur un projet
oir il est question d'une aide de $20,000.00i fournir d fHOtel-Dieu pour
le sauver de la ruine. Le Conseil dioc€sain est d'avis qu'il n'est pas
opportun, pour I'administration diocesaine,d'entrer dans cette affaire.
Cette rdponse d6sappointe un peu Mdre Bonneau qui s'attend d mieux,
mais ne surprend nullement Mdre Montbleau persuaddea I'avanceque
Sa Grandeur ne fera rien pour I'Hdtel-Dieu tant que celuici n'aura pas
completement dibrouill6 ses affaires avec la famille Quesnel.
Mdre Montbleau espdre,malgrd tout, en arriver d une solution. Ce
n'est pas I'attrait qu'elle ressentpour cette foDdation qui I'inspire, ditelle, car elle ne lui offre en perspectiveque la souffrance et la douleur, Le
bien qui s'y opdreraplus tard demeurele seulstimulantde sa constante
6nergie.
Offre infructueuse de Mire Bonncau
La g6ndrosit6 de Mdre Bonneau propose alors sesvues pour aider
la fondation, espdrantque Monseigneur Gravel daignera les avoir pour
ag16ables.
".
La CommunautCde Montreal, dit-€lle, vous faciliterait,
j'espdre,un emprunt au t^rx de 4% ou sVo po:'lr rembourser
madameLabrecqueet reglera\€c lesdeux heritiersA la condition
que ceux-cirenonceraientd tout ce qui vous lie A eux, pension,
chauffage,€clairage,etc. Quant aux banques et aux autres
crdanciers,
nousprendrionsdesarrangements
aveceuxpour payer
tant par ann6ependantquatre,cinq, six, septans et plus et c'est
monsieurLaurinqui verraitlescrianciers.
De cettemanidre,les sommesd payerchaqueann6eseraient
moinsconsid6rables,
et, I'hypothdquesur vos terrains€tantlev6e,
vous pourrezvendredeslots, et avecI'aideque vousfait esp€rer
votre bon Pdre,le rdv6rendM. Buisson,- bazar,€coletenuepar
vos soeurspour lesjeunesenfants,etc., etc. je crois que vous
r6ussirezavecle tempsd acquittercesdettes.
Aussit6t que vous aurez h reponsede Sa Grandeur,je
confierailes affairesd monsieurLaurin: il ira premidrementchez
98
vousvoir lesh€ritierset
leurfairedespropositio
nslesquelles
seront
raisonnables:s'ils ne consententpas, il faudrait laisser tout
vendre.. . car il faut arriver i I'entiires6parationd'avecla famille
Monseigneur
. ."
ne voudrarienautrement.
Quesnel,
L'excellenteMdre est tellementassureede rencontrerlesvuesde Sa
Grandeur qu'elle ajoute:
". . . Ddsquevousaurezla permission
de Monseigneur,
nousnous
plusd'un obstacle,
mettronsd l'oeuvre;nousrencontrerons
mais,
prions en union pour le succdsde cess€rieuses
affaires.. ."
Refus de MonseigneurGravel
H6las! dans ses decretsmyst6rieux,Dieu permet, cette fois, que
Monseigneurde Nicolet ne saisissepas exactementla portde de ces
propositions,et le 25 novembre 1890,il r€pond A Mere Montbleau
"J'ai examin€et fait examinerle projetd'arrangement
suggerepar
Mdre Bonneaupour vous faire sortir des difficultdsqui vous
6touffent,et je vous d6clarequeje ne I'approuvepas."
Monseigneur,par ailleurs, suggdrede diviser le passif en "deux
parts", I'une devant 6tre soldee par la Communaut€ d'Arthabaska,
I'autre, par "la Maison de Montr6al".
Devant cettesuggestionde MonseigneurGravel, Mdre Montbleau
comprend ce qu'il lui reste e attendre pour la pauvre fondation,
Privoyant que la deliberationne sera pas longue, elle fait parvenir la
lettrede Monseigneuri la chire maison-mdreet supplieMCreBonneau
de rdpondreddsque possible, le plus tOt serale mieux, - puisqu'ilse
fait des frais inutiles qui augmententencore les dettes de la pauvre
maison insolvable.
Cependant toujours dans son ame, comme dans celle de Mdre
Page, brille, inextinguible, bien que semblable d la clart€ que projette
une etoile vacillante,la lumidre d'un surnaturelespoir. "Le bon Dieu
peut tout, je me jette e sesp iedscommeun petit chienetj'attendstout de
son infinie bont€," tel est le derniercri qui monte de son coeur angoissd
et sort de seslCvres,balbutiant la supr€meconfiance.
Saisie et vente des biens meubles et immeubles
Le 26 novembre 1890,Mdre Montbleau informe Mdre Bonneau
que tous les biensmeublessont saisiset serontvendusle l0 ddcembreet
qu'ensuiteauront lieu la saisieet la vente des immeubles.
Tel que pr€vu par Mdre Montbleau, il estimpossibled la maisonde
Montr6al d'accepterles conditions posdespar MonseigneurGravel.
Cette fois, n'est-cepas l'arret irrdvocable?Plus d'un peut le croire.
99
L'intrdpide Mdre Montbleau ne serendra pourtant qu'aprCsavoirjou6
sa dernidreressource.Elle representeA Monseigneurde Nicolet la triste
position oir vont se trouver les pauvres, les jeunes professes de la
maison, et lui fait un tableau saisissantde ses perplexit6s,ajoutant
combien elle continued'esp€rerdespropositionsoffertespar la maisonmere.
S6curit6 des jeunes professes
Humainement parlant, il n'y a plus d'espoirpossible.Aussi, ddsle
mois de ddcembre,Mdre Bonneau prend-elledes mesurespour placer
les jeunes professesd'Arthabaska dans nos maisons du NouveauBrunswick - Chatham, Madawaska et Tracadie -. Sa Grandeur
Monseigneur Rogers considdrecomme un devoir de reconnaissance
soeursd'Arthad'autoriser ces maisonsd recevoir leurs malheureuses
baskaville.En outre, le souvenirde la v€ndr6eMdre Pag6d Chathamet
Tracadie.et celui de la bonne Mdre Quesneld Madawaska,constituent
desressortspuissantspour forcer les portesde cesmonastdresd s'ouvrir
d'elles-m€mes
avec empressementet cordialit6.
Cependant la situation prdsentemenace de se prolonger d'une
fagon inqui€tante:des oppositionsd la saisiedevant 6tre plaiddes,les
religieusesne peuvent abandonner leur poste avant la vente ou un
arrangementquelconque.
En mars, monsieurle sh6rif Tousignantserend e Nicolet oil, entre
autreschoses,Monseigneurlui dit ne point exiger que la maison-mdre
paie lesdettes,mais demanderune garantie,aprdsquoi il aiderade tout
son pouvoir a remettre la maison sur un bon pied.
Situation alarmante
Quelquesdetailsfournis par Mdre Montbleau, au 22 mars de cette
annde 1891,nous font voir que Ia situation est alarmante-
". . . La ventedesimmeubles
appartenant
d la Communaut6.6criti causedes
elle.devaitavoirlieu le 7 mars.maisellea dtdretardde
oppositionsfaites par messieurs
Augustcet Arthur ainsi que
mademoiselle
Laure. Ces oppositions,n'6tant pas reconnues
seplaider
valables
par lesavocatsde madameLabrecque,
devaient
et retarderla ventejusqu'aprislejugement.
c'est-ALe 17.a eu lieula ventedesterrainsde la succession,
en jouissancepour quinre
dire des terrain\donn6sseulement
monsieur
Breton
Il y avaita la ventecommeench6risseurs:
annees.
pour madameLabrecque,et monsieurAugusteQuesnel.Les
terrainssontrestes
d cedernierqui n'avaitpasdequoilespayer.Se
trouvantbien embarrass6,
il a essayid'entreren march6avec
d condition
monsieurBreton.Ce monsieurlui a offert$3.500.00
quetouslesmembres
d tout danscette
de la famillerenonceraient
affaire.c'est-d-dire
ir toutes nos obligationsenverseux, sans
memeceux
et A toutesleursprdtcntions
sur lesterrains,
exception.
Maisil
donniscn jouissance.
cequemonsieurAugustea accepte.
dela famille.
lui faut pourcelala signature
dechacundesmembres
Or, tous sontd'avis,m€mcLaure,de signercet acte,si ce n'est
t00
monsieurMartel qui menaceLaure de son courroux si elle signe
cela,pour la raisonqueni MonseigneurGravel,ni la Communautd
de Montrdal n'ont voulu faire aucun casde sespropositions.
lls n'ontplusquequelquesjours
ri d6liberer.
Si cetactesefait
danslesconditionsvoulues,lesoppositions
desQuesneln'auront
plus raison d'etre,et la ventedes propriit€s de la Communaut€
aura lieu trois semainesaprds.
Il faut, parait-il,que tout, tout soit vendu,parceque les
intdresses
nepourrontjamaisvoir clairautrement.
Si cetacten'est
passign6au tempsmarque,lesterrainsachetes
par Augustevont
Ctreremise I'enchdre
et vendusuneseconde
fois:lesoppositions
d
la vente des biensde la Communaut€vont Ctre plaiddes,et
personne
nepeutpr6voircombienil faudrade tempspourtousces
debats."
On se pr6pare silencieus€m€ntA partir. . .
Les h6ritierssignent I'actetel que demandd par monsieur le cure
Breton, ce qui sdpareenfin entiCrementla famille d'avec la Communaut6.De cette sorte,la vente desterrainsappartenante cettedernidre
devant avoir lieu un peu plus tard, Mdre Montbleau voit se rallumer,
tout au fond de son 6me, un secretespoir de pouvoir satisfaireunjour
ou I'autre tous les cr6anciers.
Les p16paratifsde d6part ne se continuent pas moins silencieusement dans I'attented'un d6nouementprochain. "Je prie le bon Dieu,
disait Mdre Montbleau, d'imprimer le cachetde son adorablevolont€
sur tout ce qui pourra m'arriver."
R6confort d'une visite de Monseigneur
En juin 1891,Sa Grandeur MonseigneurGravel fait le voyagede
N icolete Arthabaskapour la confirmation desenfantsde la paroisseet
r6serveune longue visite au pauvre H6tel-Dieu.
Sa Grandeur encourage les religieusesi attendre avec patience la
manifestationdes volont6sdivines,puisqu'il n'arrivera rien qui ne soit
ordonn€ et permis par Dieu de toute dternite.
Soeur Victorine regoit le saint habit
Monseigneur permet alors de recevoir au saint habit Soeur
Victorine entr6eau noviciat comme soeurconversedepuisprdsde deux
anset demi. Cette postulantea fait preuved'un couragevraimentdigne
d'€logeen pers€v€rant,
enverset contre tout, dans son g€n6reuxdessein
de se consacrerd Dieu dans cette fondation si €Drouvde.
Bien que M dre M ontbleauapprdhendela fermeturede la maison?r
plus ou moins brCve6ch€ance,elle ne craint pasd'userde la permission
accordie comme venant de Dieu mdme et, le 4 juillet 1891,sous la
pr6sidencede monsieurI'abbeBuisson,Soeur Victorine revCtleslivr6es
des fianceesdu Christ.
Achat des immeubles par madame Labrecque
Au jour redout6du l4 juillet I 891,tous les immeublessont mis en
vente. Madame Labrecqueles achdteau complet, savoir: la maison,le
l0l
vergeret le jardin pour la sommede $14,000.00,
et lesautresterrains
pour cellede $2,545.00;
ce montantn'6galantpastoutefoisle capital
prete.
Cette dame disire revendrele tout au Gouvernementlequelsonge
alors d acheterun local pour une maisonde santd.Des pourparlerssont
engagds,mais le Gouvernementne donne aucune suite au projet.
M adameLabrecquesetrouvepar cons€quentfort embarrassde.
Elle
offre d nos soeursde racheterla propri6t6pour la sommede $28,000.00.
Va sans dire que l'€tat de leurs financesne le leur permet nullement.
Elles se trouvenl elles-m€rnes
dans un embarrasextrCme,en attendant
un reglementpuisque,par la vente, ellesse trouvent compldtementd
l'€tranger.
Ne sachantde quel c6te tourner ses regards,c'estencorevers le
premier Pasteurque Mdre Montbleau les dirige suppliants,anxieux.
Le 6 ao0t l89l , elle exposenettemenlla situation d Sa Grandeur:
". . . Sachantque le rdvdrendPCreBuissonvousavaitecritpour
vousrendrecomptede la manidredont tout s'estpasseici lorsdela
vente,j'ai prisIe partid'attendre
en silence
et de prierdansl'espoir
d'avoirquelques
chosede plusarret€d voussoumettre;
n'enayant
pas,je viensaujourd'hui,accabl6esousle poids de l'6preuve,
ddposer
aux piedsde VotreGrandeurle trop pleinde moncoeur,
convarncueque votre bont6 paternellene serapasinsensibleaux
tribulationsde l'unede sesfamillesrelieieuses.
. ."
Aprds avoir refait le tableau des charges qui pesent sur sa
Communautd, MCre Montbleau aioute:
". . . A causede toutescesdifficult€s,ne serait-ilpas plus sage,
Monseigneur,
detoutabandonner
desuite,plutdtquede chercher
A continuerune
oeuvrequi,humainement
parlantdu moins,parait
impossible?"
". . . Parfois le fardeau,toujours si pesant,me parait bienlourd,
pour rien cestracasseries
maisje compterais
de tout genresi, un
jour, il m'itaitdonn€devoircettefondation,
objetdetantdesoucis
et de larmes, sortir de ses embarrasfinanciersen ne faisant
dommagea personne
et n'ayantriend nousreprocher.
. ."
Les religieuseslocataires dans leur Hdtel-Dieu
Pour I'heure, les religieusesresteront A I'Hdtel-Dieu e titre de
locataires.Avec l'assentimentde Monseigneurde Nicolet, ellesouvrent
une classepour lesenfantsdu villagedansle but de seprocurerquelques
pour obvier ii l'€tatde g€neoir ellessetrouvent.La direction
ressources,
de cette classeest confi6ed Soeur Saint-Raohadl.
Aux premiers jours de I'automne. Monseigneur devant entreprendre un voyageen Europe, Mdre Montbleau r6clamedesdirectives
avant son d6part, eu regard i I'occurrence p€nible oi elle se trouve.
t02
Monsieur le curd Buisson 6crit lui-mdmc d Monseigneur que
plusicurscitoycns suggdrentqu'il vaut mieux pour les soeursde tout
abandonner a madamc Labrecqueet prendre dcs mesurespour les
rcbdtir prds dc l'6glisc. Monseigneur Gravel repond alors d Mdre
Montbleau:
". . . ll nc semblepasddccntde vous bAtirune autrc maisonct laisser
pasfuir le
cettepauvremadamc l.abrecqueaux abois.Ne paraissez
poids des lourdes responsabilit6s
placdcssur vos 6paules,car ce
scrait lc pire de tous les scandales.ll faut toujours dire quc vous
paierezaussit6tque vous le pourrcz.
Quant i I'obidienccque vous me demandeTpour M ontrial,je
ne pcux pas vous la refuser-Si lescirconstances
vicnncntlellemcnt
defavorablesque votrc s6jour d Arthabaskavous paraisscimpossible. vous nourrez retourncr ii Montrdal. . ."
Extreme pauvrel6.. .
I-essoeursne possddentabsolumentplus rien. Tout le revenude la
tcrrc ayant 6td saisiet vendu. ellesne pcuventcompter sur quoi que ce
soit pour lcur subsistanccet celle de toute la maisonnde dont
mademoiselleLaure et Arthur Quesnel font toujours partie, 6tant
donn6 quc madame Labrecquen'a encore rien pay6.
Malgrd tout, monsieur le cure Buissonet monsieurI'abbdBdrard,
chapelain,conseillentaux religieusesde pers6v6reret d'attendreune
plus claire manifestationdes volont6sdivines,ce d quoi Mdre Montbleau 16pond:
". . . Je saisqueMonseigneur
Gravcldit <lu'aussitot
qu'ilseferaun
arrangemcnl
qu'il pourraapprouver.
il seraentidrement
en notre
jc crainsque nousne
faveuret nousaidera,maisen altendant,
mourrionsde misires,d'humiliations
et d'inqui€tudes.
. ."
Fermement appuyie sur le bois nu de cette croix qui prend
d'effroyablesproportions, Mdre Montbleau ne ddsemparepourtant
pas. Moins d'un mois plus tard. elle demanded la chdreMdre Bonneau
s'il y a possibilited'abandonde I'oeuvreet retour des quatre soeursde
Montr€al d la maison-mdre,sansque I'honneurde celle-cien souffre.
C'estqu'e ce moment,le point capitalde dicouragementchezMdre
Montbleau est l'attitude de MonseigneurGravel, d6fendantformellement aux messieursdu clergdde venir en aide i I'H6tel-Dieuavant un
rdglement avec la famille Quesnel. N'est-ce pas une preuve effective de
I'oppositionde Sa Grandeur d la continuation de I'oeuvre?
La presquetotalit€ desgensle croit et, cettefois, Mdre Montbleau
tout comme Mdre Bonneauet leur Communauti respectivene pensent
pas autrement.
Terrasseepar la certitudemorale de l'inutilite de nouveauxefforts.
Mdre Montbleau est prele e succomber au disir d'en finir, alors
103
qu'arriventlessagesconseilsde monsieurl'abbdB6rard,leurchapelain,
qui n'approuvepoint cetteddcision.
En fin d'octobre,Monseigneurentreprendle voyagepr6vuversla
ville dternelle.Sa santd€tanttoujourschancelante,
il y a probabilite
qu'il soit oblig€de faire un staged Paris.Mdre Montbleauser6signe
doncd attendrece retouret d patienterencore.. .
Rappel ir Montr6al de la maitressedesnovices
L'excellentemaitressedes novices,Soeur Emma Duteau-deGrandprd,nepeutsuivrecetexempleet demande
e nouveauun rappel,
plus d'unefoissollicitdau coursdessix ann6es
de ddvouement
absolu
pass6es
i Arthabaska.Sa demande
estexaucde
et le 14d6cembre
1891,
Mdre Bonneaurappellei Montr€alla g€n6reuse
exil6e.
Dans ses desseins
adorables,Dieu veut rendrela douceurde
I'antiquefoyermonastique
d cellequi n'a pascraintde lui sacrifierson
berceaureligieux meme avant l'expiration de sa troisidmeann6ede
profession.
Pour SoeurGrandpre,le bonheurdu retourserasuivideprdspar
I'immuableet €ternelreposen Dieu.
Doudedesplusbellesqualit6sde I'espritet du coeurquerehausse
un cachetde distinctionpadaite,cetteferventereligieuse
a vicu i
l'ombrede nos mursen y semantdiscrdtement
le bien.
par sonddpart,I'anndel89l s'estterminie
Souslesregretscausds
par une douleurnouvelle.L'ann6e1892va-t-elleapporterquelque
releverles courages,
adoucissement,
faire briller un peu d'espoiren
l'avenir?Oui, heureusement.
1892:lueur d'espoir
L'heure de Dieu doit sonnerau cours de cette ann6e1892et la
maisonde Montrial tendreunemain secourabled celled'Arthabaska
qui ne compteplus quedesruines.
Le dipart de SoeurGrandpri,d la fin de 1891,a laissdd Mdre
Montbleauet A SoeurSaint-Luctoute la responsabilitd
6ventuelled'un
d6part d6finitif.
Que de fois, au milieu de la tourmente,ellesprojettentde quitter
secrCtement
nosmontagnes
dont l'6chosonorene leurapportechaque
jour que des notesde plus en plus accentu€es
de ddsesp6rance
en
I'avenir.SoeurSaint-Lucdit i ce suiet:
que Notre-Seigneur
"Heureusement
donnetour i tour un peu
d'optismisme
a chacune
de nouspourencourager
cellequi sesent
faiblir."
Et Mdre Montbleaua MCreBonneau:
". . . Jevousavoue,machdreMdre,queje n'auraipasle courage
pluslongtemps
qu'aPaques.
L'avenirmeparaitsinoir
d'attendre
104
et tout semblesi oppos6i cette fondation que Ie bon Dieu ne
pourra pasvoir d'un mauvaisoeil notre d€partde cettemaison.
Nous avons6t€ bien prCsde passerau feu hier.J'en auraisete
bien heureusepuisquecelaaurait d6cideI'affaire.Tout de m€me
nous avons fait notre possiblepour 6teindrece commencement
d'incendie.Ce n'a 6t€ que graceaux hommesqui setrouvaiente
tenuepour la nominationd'uncandidatquenous
uneassembl€e
et noustirersansgranddommage.Le feua
avonspu etresecourues
pris par la cendridreori I'unedesjeunesfilles de I'hdpitalportait,
depuisquelquetemps,descendresvives,sansque personnen'en
sacherien."
ll est visible,Dieu veille toujourc!. . .
Il faut peu i ces couragesvaillants.Le bon Maitre le sait et son
doigt divinement lev6, s'appr€te d b6nir.
Mdre Montbleau va nous apprendre,souslesaccentsde sa plume,
aussi ronde que son caractdre,la nature d u pdle reflet qui retient maintes
fois dans la suite, les vell€itdsdu d6part.
". . . Malgrdqueje soisd peu prdsdicidded'abandonner
cette
- au 20mars1892-je crois
fondation,6crit-€lle
a MdreBonneau
madameLabrecque
vousdireque,selontouteapparence,
nepeut
pas faire de marchd avec d'autres sans perdre beaucoupplus
qu'avecnous. Son fils a avou6i monsieurTousignant,le sh€rif,
qu'il leur faudrabien finir par accepterce quenouspourronsleur
donner.Elle possddemaintenantle titredesproprieteset naturellementil lui faut vendre.. ."
On entrevoit le rachatpossible,lescr€ancierspay6s,I'honneurde la
maison ritabli et I'oeuvrede Dieu paisiblementcontinu€e.. . Ce rOve
deviendra un jour une r€alitd. Pour le moment, il aura la dur€e de
l'6clair. Mais le naufragene seraccroche-t-ilpasinstinctivementmeme
aux herbes qui bordent la rive et semblent offrir quelque appui i ses
forcesipuisdes?Ainsi, en est-ilde cesgrandscoeurssi tristementbless6s.
Au cours de cetteann€e1892,de quel redoublementde sollicitudes
notre maison n'est-ellepasI'objet de la part de la vdn6r6eMdre Bonneau
qui ne calcule ni son temps ni sa peine.
Reliques vivantes du passCdteint de ces jours malheureux, les
multiples lettres qu'elle 6crit e cette6poqueattestentque notre HotelDieu doit, dans une largemesure,d sonintrepidit6et a sondevouement,
I'entr€e dans la phase nouvelle qui lui assurera la vie et la libert6.
Soeur Adeline donne une partie de son h€ritage
Dds son ddbut, avril 1892 apporte une touchante consolation.
Dans un gestede supremeddvouement,la bonneSoeurAdcline,qui a si
gin€reusementservi nolre maison de I884-1890,date de son retour e
Montr€al, lui fait don d'une partie de I'h€ritage qu'elle regoit d cette
6poque.Avec quel bonheur Mdre Bonneaudonne son assentimente ce
105
charitablepartage.Cetted6licatebonti de la chdreSoeurAdelineest
tressensiblei sesanciennes
compagnes
demisCres
et d'exil,et, nul doute
que le bon Maitre ne I'a royalementrCcompensde
aujour desCternelles
rimundrations.
Mdre Bonneau ne peut se convaincreque saint Joseph laisse
crouler sa maison, I'objet de tant de souffrancesmais aussi de si
nombreuxespoirs!
Esp6r€rcontre toute esp6rance
'.
Qa ne mtntre pasdansle coeur,6crit Mere Bonneau.
Monseigneur
Gravclva vousarriverbientot,e cequ'ondit. , ."
Ce retoura lieu le 7 avril. Mdre Montbleausehated'eninformerla
sup6rieurede Montrial.
Dieu veuilleque vos souhaitsse realisent,chdreMdre,
".
je croiraisn'avoir rien souffert;pourtant,au
souligne-t-elle,
momentor)je voustraceceslignes,
monpauvrecoeurd€borde
de
tristesse
et d'amertume:
qui secomprennent,
cesontdeceschoses
pas.. .
maisne s'dcrivent
Oh!jelesais,lasouffrance
estinevitablc
surc€ttepauvre
tere,
ou plut6t.le bonDieuestassez
bonpournepasnouslaisser
sans
croixet par h meme.sansmirite.A nousd'enfairenotreorofit."
Le mois d'avril s'€coulesombreet menagant.Contrairemente son
habitude,MonseigneurG ravel ne r6pond pas a la lettre de bienvenue
que lui adressent
nossoeursi son retourd'Europe.Et m€me,aprdsune
entrevue avec Sa Grandeur, monsieur le cur6 Buisson, sup€rieur
eccl6siastique
de la petite Communaut€,n'a gudred'encouragement
A
offrir.
I-e nuagese d6chir€.. .
Au 14 mai 1892,Ie nuagese d6chire.Dans une longue lettre,
MonseigneurGravel met i nu les sentimentsde son coeurd'6vCque,
partageentre le disir de trancherddfinitivementunesituationdesplus
p6nibleset la craintedes responsabilitds
i assumer.
annCes,
". . . Depuisplusieurs
icrit-il,degraves
dangers
mcnacent
I'existence
de votrc maisond'Arthabaskaville.
Parmi les vives
pr€occupations
qui m'ontenvahidcesujet,enoutredelap€nsde
du
tort imm€rit€qu'uneruinecauserait
aux cr€anciers,
setrouvait
I'incertitude
du son qui seraitfait parcetCv€nement
regrettable
A
ccllesde vosfillesqui ont fait profession
A Arthabaska.
d Romcpourcommuniquer
ASon
- J'ai profitede monsCjour
Eminence
leCardinalPr€fetdela Propagande
mesinquietudes
ace
106
sujet. Son Eminence a daigni s'occuper de cette affaire et a
exprim6. par I'entremisede Monseigneurde Montr€al,son ddsirde
voir cesjeunessoeursreguesdans quelquemaison de I'lnstitut, et
votre vdn6r6eMdre Bonneaua ddclarden r6ponse,qu'elleavaitpris
des mesuresaupris dcs sup6rieuresdes autres maisons pour y
distribuer lesjeunesprofessesd'Arthabaska.Mon esprit est donc
en repos sur le sort de cesjeunes religieuses,
dans le cas oi vous
seriezoblig€sd'abandonnervotre oeuvre.
Je dois cependantvous ddclarerque la d€marchequej'ai faite
auprds de Son Eminencc ne vous contraint nullement i fermer
votre maison.Je n'aijamaiseu ni la volont6nile d6sirde vous faire
partir d'Arthabaska.J'en ai fait la ddclarationri Mere Pagele l9
mai 1889.dans lestermessuivants,en r€ponsed la demandequ'elle
me faisait de la renvoyer d Montreal: "Quant d un ordre
d'abandonnerla fondation, je ne vous le donneraijamais. Vous
avez contact6des obligationset pris sur vous des chargesque la
religion et la justice vous demandentde respecter.Je ne peux pas
vous commander de les mettre de c6t6, ou mCme vous le
conseiller."
L'anndesuivante,le 7 decembre1890,je vous ai fait i vousmeme, des d€clarationsencoreplus significatives.Pour me faire
revenirsur mon refusd'accepterune propositionde secoursqui me
paraissaitinsuffisante,parcequ'ellelaissaitvotre maisonii la merci
de vos creanciers.vous me disiez dans une lettre en date du 4
d€cembre 1890: "ll est bien vrai qu'en acceptant I'arrangement
proposi par la maisonde Montr6al, la fondation d'Arthabaskase
trouverait encore chargdede dettes.Mais, puisque la maison de
Montrial offre desgarantiespour cesdettes,nous n'aurionsrien A
craindre. et s'il arrivait que nous ne pourrions pas payer, on ne
ferail pas vendre nos propriitds pour cela, car la maison de
Montr€al serait oblig6ed'y voir".
A cetteddclarationqui 6tait pour moi toute une r€velation,je
repondis: "Mais, c'est tout ce que je d€sire,d savoir que vous
poss6derez
pourqueje puisseprudemment
une assietteassezsolide
permettre d des jeunes filles de faire profession chez vous, d des
personnesavides de repos, de se donner d vous, d des coeurs
charitablesde vous fairedesdons,sansavoird craindreque lesdots
des soeurset lesdons d titre onereux ne passentunjour ou I'autre
aux mains des crianciers.
La garantie que vous offre la maison de Montrdal, du moins,
telle que vous me I'exposezdans votre lettre,vous itablit dans la
condition oi je veu{. Si vous pouvezavoir cettegarantie,ce dontje
ne doute pas puisque vous me l'aftirmez,je suis satisfait.Vous
garderez vos dettes, moins celles avec les banques,et la maison de
Monlrdal viendrapar un actegarantirsolidairementle paiementde
ces dettes.J'ai bien, comme vous, I'espoir que votre maison de
Montr€al n'aurajamais d faire aucun autre ddboursdque celui en
faveur des banques. Cependant, sa garantie est essentiellei votre
viabiliti. Ni lescr6anciersni moi-m€mene seronsen paix sanscela.
Je suis donc heureux de pouvoir vous laissersubsister.Ce n'est pas
moi quivous feraide la peineunefois quevotreassietteserarendue
in6branlable par Ia garantie susdite. C'est donc une affaire
entendue.la maisonde M ontrdalva regleraveclesbanqueset vous
donnera la sarantiesolidairesusdite."
107
C'etait donc avec bonheur que je vous voyais en 6tat de
je nesaispaspourquoi
subsisterregulierement.
M alheureusement,
garantievousa fait d6faut.AussiCtes-vous
restdesd
cetteprecieuse
la merci de vos creanciersqui, quoique parfaitementdisposesd
votreigard, ont fait vendrevospropri6t6ssanspouvoirretirerde la
ventele montantdeleurscr€ances.VousCtesmaintenantsansasile,
sansressources
et chargdesde dettes.Une situationne peut guCre
etre plus triste. Cependant,memedanscetteextremit€,je Daintiens la parolequeje vousai donn€edansla lettredu 7 ddcembre
1890,si vos soeursde Montrdal veulent,de leur cdt€,accomplirce
que vous m'avezdit qu'ellesavaientpromis de faire.
Vous pourrezacqu6rirde madameLabrecqu€vos propriit€s
venduespar le shdrif, et votre position sera meilleureaprdsvos
6preuvesqu'auparavant.Si, aprCscetted6claration,vousjugezd
proposde partir,ceneseranisurmonordreni memesurunconseil
vousrdpetece
de ma part.Bienloin de vousdiredevousenaller,je
que j'ai dit e Mdre Pag6:"Vous avezpris des obligationset des
chargesque la religionet la justicevousdemandentde respecter."
C'estma conviction,appuydsurcequi vientde sepasser,quevous
n'€tespas capables,toutes seules,d'acquitterles obligationsqui
pesentsur vous. Mais, votre maisonde Montrdalqui, sansle
vouloir, vousa placeesdanscettepositionfausse,est,suivantmoi,
tenue en charit6 et en honneur de vous garantir contre loute
€victionfuture et de rigler I'affairedesbanques.
que vous nevouschargerezpasdu supreme
DansI'esp€rance
deshonneurde vous ddclarerinsolvables;alors que vous faites
partie d'une Communaut€ millionnaire, je demeure,en vous
b€nissantaffectueusement.
Votre tout divou6,
Elphdge,€vequede Nicolet."
Arthabsska doil survivre
Monseigneur r6pdte ici, en les assaisonnantde fortes r€flexions,les
points principaux de sa correspondanceanterieure.Par leur rapprochement, ils ddgagent plus de lumiire et, sous chaque phrase vibre une
souffrance, un souci, avec le ddsir supr€me de voir cette maison
d'Arthabaska subsister r€gulierement.
MCre Montbleau n'en demande pas davantage. D'un geste de
naufragd, elle saisit la main perplexe qui se tend vers elle et ne peut lui
offrir que I'appui moral de sa protection paternelle aprds un arrangement.Elle r6pond sanstarder:
"Je prie Votre Grandeurde vouloir bien agreerma vive reconpour votre bonneet charelettredu 14courant;elle m'a
naissance
fait du bien et m'a redonnedu cocur.
Depuisquelquetemps,je n'osaisplustourner mesyeuxni ma
pens€e
versNicolet.Je savaisdepuislongtempsquedesdemarches
avaientCt€faitespour placerlesjeunessoeursd'ici danslesautres
s'il nous
maisonsde I'lnstitut, et que leursplacesy etaientassurCes
fallait en venir au point de ses6parer.Mais aussi,je croyaisvous
avoir informd de cela lors du passagede Votre Grandeur d
ArthabaskaI'ann6ederniere.Pardonde ne I'avoir pasfait et grand
108
merci pour avoir daign€vous occuperde cetteaffaire d Rome.
je
Quandj'appriscettenouvellepar la chdreMdreBonneau,
n'ai pascru que c'6taitune manidrede vousy prendrepour nous
qui n'€tait
maisunemesurede prudence
fairepartird'Arthabaska,
Monet n'estencoreque trop urgente.Je suisbien persuadCe,
seigneur,que vous n'avezjamais eu et que vous n'avez pas
actuellement
I'intentionde nousfaire partir de cettefondation,
Jediscelaparcequeler€v6rend
surtouts'iletaitpossible
d'y rester.
monsieurBuissonm'adit quevousaviezresolude nous6ternotre
chapelain
e l'automne
et de nepasle remplacer
si,dansle temps,il
n'y a pasun arranSement
de fait.
J'ai conclude ld que,s'il n'y avaitpasd'arrangement
d'iciau
ilseraitplussagepournousdepartirplutOtque
moi$deseptembre,
D'autantplus
de persister
dansla (ristesituationoi noussommes.
que je suis sous I'impression
que vous pouveznous 6ter, non
seulementnotre chapelain,maisaussile saintsacrementet meme
I'institutioncanonique.
aprdsavoirdit quenouspartirionsdansle
J'ai doncrdfl€chi,
d'user
courantde l'6t6,pour6tera VotreCrandeurled6sagr6ment
de cette mesure.J'ai r6fl6chi et, comme je crains beaucoup
quej'encourrais
sije
surmateteh terribleresponsabilit6
d'assumer
prenaissurmoidedispenerlesmembres
dela petiteCommunauti,
j'ai prisla rdsolution
de ne partirquedanslescasdejdmentionnes,
ou bien encore,aprdsun ordre exprdsde madameLabrecque.
d'userdeces
A vous,Monseigneur,
dejugerde I'opportunite
commevenantdela partdu bonDieu,toutce
moyens.
Je prendrai,
que Votre Grandeurjugera d proposde faire d notre egard."
Mdre Montbleau soumetalors d MonseigneurGravel lespropositions faitespar madam€ [abrecque, lui assurantque le d6vouementde
Mdre Bonneaun'estpaslass€et qu'ellelui a promis d'essayerencorede
I'aider, au cas oi madame Labrecquefixerait un prix inacceptable.
Devant les propositions changeantesde madame Labrecque,le
d6voui monsieur Bdrard fait deux voyagesi Nicolet pour en exposer
verbalement la teneur d Monseigneur I'Ev€que. Et. que de lettres
dchangeesenlre MCre Bonneau et Mdre Montbleau pour en arriver d
satisfairel'6quit6.Aprds de longsjours d'inqui€tudes,une d€cisionest
enfin priseet le d6part fixe au l5 septembre,au casd'un €checrelatifd la
signaturedu contrat projet6.
Int€rvention de la maison de Montr6&l
La maisonde Montrdal, ne consultantque soninepuisablecharit6,
d6cide, malgr6 le mauvais 6tat de sespropres finances, de faire les plus
grandssacrificespouremp€cherla ruine de notre pauvrefondation, Elle
offre une aide de $10,000.00dont $4,000.00i 6tre vers€esd madame
Labrecque,en acomptesur les $20,000.00que cette dame demandeen
dernidreinstancecomme prix de touteslespropri6t6sacquisespar vente
par I'Hdtel-Dieuque cellesappartenanta
du shdrif,tant cellespossdddes
la famille Quesnel.
Les autres$6,000.00seront employ6sd payer par compromis, les
banqueset autres dettes courantes,de sorte que la fondation restera
109
h(ru'au de l H.jtel-l)iau d Arthahaska.
L H6t"l"Dicu de Montrdol (?n 11182),
avec une dett€ de seizemille dollars portant int€ret;les dix mille de la
maison de M ontreal ne devant porter intdret qu'aprdsle paiementde
cette dette d Dame Labrecque.En dernier ressort,Madame Labrecque
s'engagee prendrelesmesuresn6cessaires
d ce q ue MademoiselleLaure
Quesnel laisse d6finitivement libre I'aile rdservdepour la famille et
qu'elle occupeseuledepuis le mariagede son frdre Arthur.
Ce dernier mode d'arrangementest d nouyeausoumis d Monsergneur Gravel de Nicolet qui r€pond le 3 aoOt 1892:
". . . J'apprends
avecbonheu.quevousCtesi fairedesarrangementsqui vont singuliCrement
am€liorervotre condition.ll ne
s'agiraitrien moins que d'acqu6rir,libre de touteschargeset
qui vousont €t€
redevances
enversqui que ce soit,lesproprietes
par la familley comprisle bdtimentquevousoccupez,et
conced6es
de payertousvoscr€anciers
d leursatisfaction,
de manidrequ'ilne
vousresteplusle moindrepetitcomptecouranta payer.
Vous seriezredevables
i vos soeursde Montrdalde cet
heureuxddnouement
de vosdifficultds.
Ellesvousdonneraient
dix
millepiastres
en pur don. Sur cesdix millepiastres,
quatremille
iraienti MadameLabrecque
enacomptesurlesvingtmillequ'elle
demanderait
pourlespropri6tds
susdites,
moinscelleavoisinant
la
par compromis,
fabrique,et six milleseraient
consacr6es,
A payer
lesbanques
et touslescomptescourants.
Pourpayerdesuitela balance
du prixd'achatdespropriites,
d
savoir:seizemille piastrcs.la Communautdde Montr€alvous
avancerail
cettesommed longtermeavecun int6retde47o.Ainsi,
vous seriezuniquesmaitresses
chezvouset n'auriezpasd'autre
I l0
quela maisonde Montreal,et celapourun montantde
creancier
seizemillepiastres
d quatrepourcent.
je consid€rerai
Si vousparvenez
A faire cesarrangements,
que
votreinstitutioncommeviableetjevousrendraiI'approbation
j'ai €t€obligede lui retir€r.. ."
Le 28 aoot 1892,Monseigneurserend i Arthabaska.Aprdsavoir
confdrClonguementde toutes choses,il se montre disposee tout
approuver. Cependant,la maison de Montrdal ne peut donner de
garantie pour les seize mille dollars, ainsi qu'il I'a toujours exig6.
Monseigneurddclarei Mdr€ Montbleau qu'il ne lui serapossiblede
donner son approbation qu'd condition que la maison de Montreal
s'engage
i fournir dessujetse cell€d'Arthabaska,tant queI'extinction
de la dettede cettedernidrene permettepasil'6vdque la rdouverturedu
noviciat.
Sa GrandeurdCclareseconformeren celaaux instructionsregues
de la Sacr€eCongrdgationde la Propagande.
Appui de Sir Wilfrid Laurier
CentenatetA
habaska,28juin au2 jui et I95l.
l
Plusieurs messieurs du village 6tant all6s renconlrer Monseigneur
au presbytdre, et I'ayant engage respectueusement e approuver les
clauses de I'arrangement qui, selon eux, permettront e I'H6tel-Dieu de
se relever de ses ruines, Sa Grandeur Monseigneur Gravel 6crit le
lendemain d I'H onorablc Wilfrid t-aurier:
". . . PcrmctleT-moide revenird vous. en r6f€rencei I'H6tel-Dieu.
pour vous dirc que tout cc quc veut la Propagande,c'est une
protcclion s0re conlre tout dangcr d'6victionfuture. Pour cela,il
n'esl pas memc n6cessaircque la maison-mCrepr€te seizemille
piaslresi la maisond'Arthabaskaville,il suffit qu'ellegarantissele
Daicnrentdc la dettc.
Tout me portc d croire que Ia maison-mirc n'aurajamaisrien
i donncr apris lc riglcmcnt qui en estle projet.Toutefoisle prix de
seizemille niastrcs.ou son inlerventionau contrat comme caution
pour permctlrei desjeuncsfillcsd'embrasserla
estjug6endcessaire
vic rcligieusedans celte maison.Autremcnt il faudrait attendrele
paicment complet ou du moins une bonDepartie des seizemille
pjaslres pour rouvrir lcs portcs du noviciat. Au nom de la
Propagande,je ne demandedonc aucun deboursi d'argent.je me
contcnleraivolonticrs de la garantiedont j'ai parl6 plus haut.
Comme vous avez port6 la parolehier.je me permetsde vous
adresser la prdsente explication. esperant que vous Ia ferez
connaitreaux soeurset aux bons citoyensque j'ai eu le plaisir de
rcncontrerhicr au presbytirc. "
Montrdal promet d€ proterdes sujets
L'honorableWilfrid Lauriersehatede transmettre
cettecommunicationa Mdre Montbleau.Cettedernidreen informed son tour la
Sup6rieure
de M ontr€aI, et.Ie30ao0t I 892,jour oi d pareille6poque,
se
signaithuit ans auparavanl.le contratde fondation,Mdre Bonneau
r6pondii Mire Montbleau:
Vous me demandezune sentencede vie pour votre chdre
".
fondation presqueexpirante.j'espdreque la pr€senteva vous
apporter la r6surrection,quoiqu'ellene rCpondepasaffirmativeque vousadressez
ment d touteslesdemandes
au Chapitrepar
votrelettredu 29 courant.
Voici,chareMdre,ce quele Conseilrduniad6cid6:
la somme
de $10,000.00
serafoumie a h fondationd'Arthabaskavillepour
etre rCpa.tieentre les cr6anciers,tel que r€glCentre nous.
venant
Quante la garantiepourla dettede seizemillepiastres
de la maison-mgre,
qu'il n'ensoitplusquestion.
La Communaute
jamaiset ellen'y peutconsentir.
de Montr€aln'y consentira
Pourcequi estde I'admission
ici, soit pour la
de vos novices
v€ture,soit pour la profession,il n'y.faut passongerdavantage:
outre que ce serait trCs irrCgulier,cette maniere de procCder
assumeraitsur la maisonde Montrdaluneresponsabilitiqu'ellene
saurait accepterpour aucuneconsidCration.La Communautd,
n2
vousaideradesespropres
aulantquepossible,
sujetscommeelle
le
fait prdsentementde sesressourcespdcuniaires,jusqu'd ce que
votre fondation soit en 6tat de se suffire i elle-m€me.
qu'ilmetaucoeur
Je b6nisle Seigneurdes
dispositions
bonnes
de votre Ev€queet Pire en faveur de votre chCremaison.J'ai
confianceque. ainsi soutenuede son premierPasteur,cette
fondation sera un jour prospdre.Nous croyonsdonc entrer
pleinementdanslesvuesde Sa Grandeuren mettantla sommede
et la promesse
dessujetspour continuervotreoeuvre,et
$10,000.00
nousesp6ronsque M onseigneur
maintiendralesgarantiesqu'il fait
de vous venir en aide par les diversespermissionsque vous
mentionnez
dansvotrelettre.
Du couragedonc, ma chCreMdre,et de la confianceplusque
jamais dans la divine Providence.Aprds la pluie vient le beau
temps, et e une furieusetempetesuccCdequelquefoisun grand
calme.Croyezquejevoussuisconstamment
uniedansla priireet,
qu'entoute occasion,vous metrouverezprCteiLvousvenir en aide
dansla mesuredu possible.
. ."
Cette fois, on croit toucher au terme tant d6sir6.Il restepourtant
une goutte d'absintheau fond de la coupe.. . Monseigneura promis son
entiCreapprobation, mais sansddtailsexplicites;en soi, I'approbation
les contient implicitement.
Ndanmoins, la maison de Montreal croit prudent de diff€rer la
signaturedu contrat et, comme le prouve une lettre de la trCshonor€e
Mdre Bonneau, peu s'en faut meme que rien ne se conclut.
Toutefois, c'est I'heure voulue par Dieu.
Un contrat de vente est enfin sign6. . .
Les chosesfinissentpar s'expliquer.Et le 30 septembreI892, le
contrat de vente est passe entre madame veuve A. Labrecque et la
Communaute d'Arthabaska.
A cette nouvelle, I'excellente Mdre Bonneau s'6crie:
". . . Ma premidre
pens6e
a Ctdun mercid Dieu,un mercidu coeur.
Voild donc cetteaffaireconclue.Que Dieu en soit beni! C'estLui
seulqui a fait touteschosesA l'heureet au tempsqu'il a voulu.Que
de fois,j'ai tentede devancercetteheureet cetemps!.. . Toujours,
j'ai dchou6.Il me semblequeje n'ai plus rien e faire sur la terree
pr6sentquevousCtesen 6tatdesubsister:
c'€taitcequejedesiraisle
plus,toujoursen conformiteavecla saintevolontdde Dieu.
Cet actede la toute-puissance
de Dieume donneun courage
tout nouveaupour cheminerdans ma derniireanneede charge.. -"
Ce qu'elle ne dit pas,ce dont son humilite declinel'honneurde lur
revenir, c'est la part immense, prdponddranteque sa charit6, son
devouement et son zdle ont Dris dans cette renaissancede notre maison.
I l3
Sa modestie €gale son mdrite: I'un et I'autre appellent toute notre
gratitude.
Quant d Monseigneur Gravel, d I'annonce de I'arrangement
conclu. il exprime sa joie en termes non dquivoques:
". . . Que le bon Dieu soit beni! s'6crie-t-ilaussile 3 octobre.Les
voilddoncenfintermin€es
cesdifficult€squi
nousontcaus€
tantde
jouir dela paixetducalme
cruelssoucis.
Puissiez-vous
maintenant
aprdstantdesecousses.
Pourcela,
vivezplutOtpourlecielquepour
la terre,en vous6tablissanttouslesjoursdavantage
dansI'espritde
votre Institut et dans la fid€lite d vos saintesRigles. . . Je vous
permetsde faire les oeuvresde charitequi sont de votre ressort,
sousla directionde monsieurle cu16de Saint-Christophe,
queje
confirmecommevotre Pdresupdrieuret auquelvousdevezrdfdrer
les questionsd'administration
sur lesquelles
vousdevezobtenir
I'avisdu sup6rieur.
. ."
Une ire nouvelle
L'Hdtel-Dieu entre donc dans une dre nouvelle, au dire de
Monseigneurlui-memequi, donnant permissiond Mdre Montbleau de
demander le r6v6rend Pere Proteau Dour Drecher une retraite e nos
soeurs,ajoute. . . "afin qu'ellespuisse;t oublier un peu le passdet fixer
vers I'avenir des regards pleins de paix et d'espoir en la Providence."
Ce n'est pas e dire que la pauvre petite barque hospitaliere voguera
ddsormaissur des flots devenuspour toujours paisibles.Loin de ld. .
Jdsus a calmi la fureur des vagues dcumantes pour ddmontrer plus et
mieux qu'elleest sienne.. . A elle donc de se maintenir d Ia hauteurde
cette divine appartenance et de tracer pdniblement son l6ger sillage a
travers les dcueils et les r€cifs du temps et de la vie.
Un incident se glisse: pr6t ou don?
Avant de jeter le voile sur cesanndesmarqudes au coin de la souffrance
et du sacrifice, il nous faut ouvrir une dernidre parentheseet noter un
incident qui se glissai l'insu de MonseigneurGravel dans les clauses
pr6citdes
incident d'une nature telle que sa connaissanceeut, sans
doute, d6cid6Sa Grandeur d ne conclureaucun march6,considdrant,
par le fait, I'institution comme non viable.
M onseigneurGraveldit dans une de seslettres"que les$ 10,000.00
fournis par la maisonde Montreal sont un don pur et simple".ainsiestil accept6.. . tandis que les dix mille dollars que s'engagei fournir la
maison de Montr6al sont, un pret ne devant porter int6r€t qu'aprdsle
paiement des seizemille dollars restantdus i madame Labrecquesoit, dans dix ou quinze ans
par consdquent,lorsque la maison
d'Arthabaska seradvidemmenten dtat de le faire.
Vu le mauvaisdtat de sant6de Monseigneuret le choc qui I'eutbris6
davantagee l'annoncede cettem6prisede sa part, - il eut, sansaucun
doute, renoncd ddfinitivement i conclure les arrangements esp6ris
monsieur I'abbd Berard et I'avocatCr6peau,consult6s,sont d'avis de
laisserMonseigneurGravel soussa premidreimpressionde don pur et
lt4
simple. D'ailleurs, on est convaincu que Dieu a ainsi pr6par€ le salut de
I'Hdtel-Dieu: il est dvident que, grace d ce secours, cette maison de
charitd peut se tirer d'affaire. Plus tard, on avisera.
Le point regrettable est que les livres de comptes ne portent nulle
trace de ce proc6di. Le recul des ann€es le reldgue dans I'ombre, les
b6n6ficiairesd'alors disparaissenttour e tour et leurs remplagantes
finissent forcdment par ignorer I'innoc€nte strat€gie employde.
D'autre part, la charit€ de nos chdressoeursde Montr€al est st
compldteque cettequestionde prCt- ou de don - ne revoit lejour que
vi ngt-cinqans plus tard, soit en l9l 8. Il importe de soulignerce fait car
nous en verronsalors I'ultimed6veloppementcausermaintessurprises.
La maison renait. . .
Pour en rester d I'actualitd, voyons Mdre Montbleau d I'oeuvre en
cette annde 1892.Elle a souffert de voir les terrains de la ferme incultes
depuisprdsde deux ans.Aussi, que de travaux en perspectivepour leur
faire produire, d la saisonprochaine, les substancesn6cessairesd la vie.
La courageuseMdre ne n6glige rien, ne m6nageant ni son temps nl
ses veilles pour riorganiser de m€me la maison en souffrance. Les
religieusessont loin d'€tre en nombre voulu pour suffire d tout.
A nouveau,la maison de Montreal s'€meutet le septdu mois de
novembre, les chdresSoeurs Chartier et Dagenais acceptent gdndreusement la vie de missionnairesdans les Bois-Francs.oir ellesreeoiventun
chaleureuxaccueil.
Mademoiselle Godelive Croft
Elles sont accompagn€es
d'une robustefille, mademoiselleGodelive Croft, dont la ddvoude Mdre Bonneau s'est engag6e d payer le
salairedurant un an. MademoiselleCroft essaiela vie religieusepour
laquelleelle n'estpoint faite. Elle d6cidedonc de sefixer ddfinitivement
parmi nos servanteset rend des servicesfort appr6ci6ssurtout e la
buanderie.
Bitie en gendarme,d'une statureimposanteet d'une force presque
hercul6enne,on nous raconteavecune pointe d'humour que, dans les
premidresann€es,mademoiselleGodelive 6tait la terreur des recalcitrants mal 6quilibr6sde nos salles.. .
1893
D6cis de la fondatrice, Mlre Pag6
De sa celluled'infirmerie. oi la maladie confine la vdner€eMdre
Pagedepuisson retour d I'Hotel-Dieu de Montr€al, cette bonne MCre
ne cessede prier et de souffrir d chaquetribulation nouvellequi frappe
I'oeuvre dernidre de sa vieillesse:"notre pauvre et si malheureuse
fondation!"
De m€mc.combiensongrand coeurtressaillede gratitudeenve$ le
bon Dieu, quand elle apprend enfin la solution de sesinterminables
difficultes.Quellejoie elle doit 6prouverd I'annoncede l'drenouvelleoir
va entrerce benjaminde salaborieusecarridrequi lui a valu, d I'exemple
5
du Maitre ador6, de rencontrer,au sorr de sa vie, Gethsemantet le
Calvaire.
L'6ternitddevantservird I'adorationet e la louange,maintenantqu'il ne
lui resteplus qu'd remercierle Seigneur,adorer sesdecretset le louer,
n'est-il pas temps, pour la v6n€r6efondatrice,d'aller recevoirdans la
patrie c6lestela r6compensede seslongs travaux?
Le trois janvier | 893,le bon Dieu rappelled lui safiddle€pousequi,
d I'Age de quatre-vingt-un ans, peut lui pr6senterles oeuvres de
cinquante-huitans, neuf mois et vingt et unjours de vie religieusedont
la majeurepartie. pass6edans les chargesde sup6rieureet de maitresse
des novices.
N6e le 25 ddcembre I8lI, e Saint-Philippe,"humble village du
diocdsede Montr6al", Marie Pag6entre au noviciat le I3 mars 1834et
prononce ses voeux le l7 mars 1836.Instructricedes novicesdurant
quinze ans, supdrieurede sa Communaut6 de Montrial, elle oeuvre
successivement
ensuitee Kingston, d Tracadie,i Chatham, soit e titre
de sup6rieureou de maitressedes novices.
Retirons ce bel extrait de sa notice biographique:
". . . A cellequesessoeursont cru pouvoir nommerla "Thdrdsede
notre lnstitut" pour l'ildvation de soncaractdre,la largeurde ses
vueset I'ardeurde sonzCled procurerla gloiredu divin Maitre,elle
n'h6sitentpas i dire d'elle que la croix ne I'effrayaitpaset que,
commela grande"ThirCse".partoutof croissaientdes€pines,elle
y portaitvolontierssespas.. -"
En 1878, la fondation de Chatham ayant eu besoin de sujets
experimentds,elle fut choisieet alla y remplir la chargede maitressedes
novices.
En 1881,une grave maladie qui la conduisit i deux doigts de la
mort, la ramCnee la maison-mCre,
oir elle remplit la charged'assistante
jusqu'en I884.
C'est alors que Dieu la choisit pour asseoirla fondation d'Arthabaska.
". . . Le 30 septembre1884,€crit a cesujetla secretaire
de sanotice
biographique,Mdre Pag6franchissaitpour la huitiemefois le seuil
de notre cher monastdrepour aller, i I'agede 73 ans,jeter les
fondementsde la nouvellemaisond'Arthabaskaville.
Son coeur ardent et sa remarquablednergieauraientpu lui
pour le servir
fairedire quele Seigneuravait renouvel€sajeunesse
encoreen de grandesoeuvres,mais sesforcesphysiquesavaient
notablement
diminuC.CommesainteTherCse.
ellene senommait
plus que "la pauvrevieille". . .
Toutefois,les glacesde I'ige ne purentjamais refroidir son
z,Cle..."
lt6
Nul ne peutdouterquesacherefamilled'Arthabaskanejouissellhaut de sa sollicitude. "Les 6mes des saints n'aiment-ellespas de
prifdrenceles lieux oi ellesont le plus souffert?"
Aussi bien, est-ceconsolationet espoirde lui dire en un langage
tout filial:
Digne Mdre Pagi, de trts doucem€moire,
Oh! oui, reposez-vous
dansla paix du Seigneur,
Mais,de ld-haut,laissezen l'€ternelle
gloire,
Votre amour maternel6pandreson ardeur.
PresI'enfantde vos pleurs,toujoun montezla garde,
Qu'il restepourjamaisdignede sesaieux.
La croix fut son drapeau.. . soyezsa sauvegarde,
Toujours veillezsur lui, guidezJevers les cieux.
D6cis de la ltre maitressedes novices
t-e d6part pour le ciel de MCre Pag6sera suivi d dix-septjours
d'intervalle- 20 janvier 1893- par celui de la trds honor6eSoeur
Emma Duteauie-Grandpr€, premidremaitressedes novicesde notre
matson.
Type de la parfaitereligieuse,
elleremplitobscurdment
sa tiche
quotidiennedepuisson retour a Montrial. En reconnaissance
des
servicesrendus,notre Communauteaccorded ma SoeurGrando16les
suffrages
auxquelsont droit lesseulessup€rieures
et fondatricis.
Sa Grandeur MonseigneurGravel €crit i son sujet i M€re
Bonneau:
'. . . La mortdeI'excellente
SoeurdeGranprcm'affligebeaucoup,
je I'avaisen trcsgrandeestime,commeje vousI'ai dijd dit. Les
quevousaviezsurellenousauraientCt€
desseins
avantageux,
mais
le bon DieuI'aimaitaussiet il nousI'a enlevde.
Quesadivine
volontd soit faite!.. ."
Ces vaillantes ont conquis la palme de fiternelle r6compense,
cependantqu'ici-basleurs noms restentburinis en traits ind6l6biles.
Professionstemponires rutoris6es
Le 23 janvier 1893,les SoeursVictorine Proulx et Marie Tousrgnant 6mettentles voeux simplesde religioncommesoeurstouridres.
La premidre est restdepostulantedeux ans et demi: la fermeture
tt7
canoniquedu noviciatne permettantaucuneprofessionperpdtuelle.
En
cons6quence,
au moisded6cembrepr6c6dent,lors
d'unevisitedI'H6telDieu oi, avec6motion,Monseigneurde Nicolet encouragelessoeursi
continuerleur vie de sacrificesque Dieu ne peut manquerde benir,il a
permisi cesdeux novicesdefaire professiontemporaire,commesoeurs
touriCres.
Une soew touriereen 1906.
La constancede chdre Soeur Victorine d persCv6rer,
enverset
contre tout, d6montrele riche fond d'abandond Dieu, de pi6tCet de
g6n6rosit6dont est pourvuecetteame vraiment religieuse.
Toujours la premidreau travail, sansplainte,sanslassitude,savie
s'6coulepresqueentidredans les obscurstravaux du cloitre: cuisine,
jardin et basse-cour.
Lesans ont ainsipass6sur sonfront sanslui enleversas6rinit€,sa
candeurd'enfant, sansaltdrer I'enthousiasme
de son absolu ddvouement d sa Communaut6qu'ellecontinued'6difier.
Soeur Marie est sa digne 6mule de sorte que I'une et I'autre
continuentde rendrede grandsservicese h Communaut6.
Le 17 f6vrier 1893,Sa GrandeurautoriseMdre Montbleaui
recevoir une autre postulante touridre, mademoiselleMarie-Anne
B61iveau.
118
du Gouvernement
Oclroi de $200.00
L'H6tel-Dieureprendpeud peuvie et mouvement.
En mars 1893,apresmaintesdemarches
et suppliques,
monsisur
I'abbdB€rardobtientdu Gouvernement
un octroidedeuxcentsdollars
en faveurde I'H0tel-Dieuqu'il dessertavecun devouement
toujours
crolssant.
Le l7 aoOt1892ramineMonseigneur
de Nicoletau milieude ses
pourla visitecanonique
queSaGrandeurnecroit
fillesdesBois-Francs
pasdevoirterminerpositivement
cettefois encore,ir causedesdettes
qui. naturellement
pesenttoujourssur la maison.
R66lection
de Mir€ Montbleau
Le 3 septembre
1893,Mdre Montbleaus'inclineuneseconde
fois
sousle fardeaude la superiorit6,
moinslourd sansdoutequ'en 1890,
cependant
combienredoutable
encoredansla situationpr6cairede la
maison.N'importe,nullehesitationn'estpossibledevantla volontdde
Dieu.
Absencede corr€spondanc€
de lt93 n lt96
L'expirationdesdeuxtriennatsde supdrioritd
de la vdnirie Mdre
Bonneau,
survenue
d cettedate,met fin i la precieuse
correspondance
qui a servide guidedurant les six dernidresann€esdont nul d€tail
n'avait6teconservd
ici.
Cettecorrespondance
a permisde saisirtout cequele maintiende
la fondationa cootde MCreMontbleaudesacrifices,
de tribulationset
d'angoisses.
Au coursdestroisann6es,I893-1896,
il semblequ'il n'y ait eu,de
m€me,aucunecorrespondance
ichang€eavecMonseigneur
Gravel,du
moins,impossible
de ne rien retracere cettedpoque,aux archivesde
l'6v€ch€de Nicolet.Il est permisde conjecturerqu'un calmerelatif
succeded I'agitationant€rieuredesaffaires.Cesecondtriennatde Mdre
Montbleausera forcdmenttrds sobre de ddtails.Seuls,de menus
incidents
consignds
ici et lir,constituent
la trameperceptible
decesjours
sanshistoire.
D6part de I'abbeB6rard
En octobre1893,nousretrouvons
I'activit6gdndreuse
de monsieur
e fairereflerun piano,toujoursau profitdu cher
I'abbdB6rardoccupee
Hotel-Dieudont lesinteretslui tiennenttant d coeur.
En novembre,nossoeursont le regretde voir s'€loigner
cedigne
aum6nier.
R€pondantau d6sir de son 6v6quequi, lui-m€me,accedee la
demandede Monseigneur
I'archev€que
de Montr6al,il s'enva prodiguerlestr6sorsde son ddvouement
et de soncoeuraux malheureuses
sourdes-muettes
dont I'oeuvrede protectionet d'dducationbrille
parmi lesplusbeauxjoyaux de I'Eglise.
singulidrement
Quelquesanndesplustard, monsieurI'abbi B6rard,rialisantun
r6ve caress€
depuislongtemps,ira ensevelirsa vie dans un austdre
couventde la GrandeChartreuse,
en Angleterre.
Apressaprofession,
il
I 19
estenvoy€en Autriche.L'H6tel-Dieului gardeunefiddleautantque
justereconnaissance.
Remplacement
du sup6rieureccl6siastique
Versla fin de I'annde1893,monsieurI'abb€Ed.Grenierremplace,
quecommesup6rieur
ecc16siastant commccurddc Saint-Christophe
tiquede I'HdteFDieu,monsieurI'abbdEd. Buisson.
le d6vouement
OutreI'estimeet la reconnaissance
desreligieuses,
d leurs
de monsieurlecureBuissonlui a acquisun droit imprescriptible
humbles pridres.
Mdre Montbleauest sensiblement
affectdepar la pertede ces
Son 6nergien'enrestepasmoinse la hauteurde
appuisbienveillants.
tous lcs devoucments.
lE94
Mire Montbleautoujoursi I'oeuvre
Des achats,des ventesde morceauxde terre,des transactions
prudentes
nousaffirment,par ailleurs,qu'elletravaillesimplement
et
garantiede
sansreldched amdliorerla fermequi lui paraitla meilleure
s6curit6pour I'avenir.Au mois de mai 1894,elle fait construireune
gmnge,de 75 piedsde longueur,pour rdpondre
au besoinqui s'impose
en vue de la r€coltee I'automne.
Entr6ede deux postulantes
Durant le mois d'ao0t 1894,deux postulantes
sont regues:
I'une
commesoeurassoci6e,
et l'autrecommesoeurtouridre.
La premi0re,Soeur Marie-Joseph,
nie AlphonsineBoss€,se
d6vouaitdepuiscinq anscheznospauvres.Habiled la couture,ellese
signaleprincipalement
dansla confection
dessoutanes,
faitesalorspar
nos soeurs,pour les rdvdrendsFrdresdu Sacr6-Coeur.
pas
Douded'unebonnesantd,uneinfirmit6au genouneI'emtr€che
de se pr€terd tous lesdurs travauxde la buanderieet descuisines.
Ouvridreactive,cesdeuxderniersemploisla trouventconstamment
au
la matiCrede richesm6ritespour le
champd'actionet lui fournissent
ciel.
postulante,
SoeurMarguerite-Marie,
La seconde
ndeMarie-Anne
Therrien,entreecomme soeurtouriCre,est, sur sa demande,regue
commesoeurconverse.
d la r€ouverture
du noviciaten 1897.Elleddcede
pieusement
en 1906.
D6pa et arriv6e.. ,
En septembre1894, la maladie terrassantIa d6vouie Soeur
P€tronilleen plein essord'activitd,apporteun triste6chodansles
coeurs,en imposantson retourd la Maison-mdre.
Le 30 novembresuivant, cette dernidre,toujours attentiveaux
besoinspressants
de notremaison,lui sacrifie,enla personne
de Soeur
Carridre,un sujet 6minemmentreligieuxet doud d'uneextraordinaire
dextdrit6pour tout travail manuel
t20
1895
Nouveauddpartpour la Maison-mire
Le 26 janvier I895,SoeurSaint-Lucretournea la Maison-mdre.
Arriv6e d Arthabaskaen mCmetempsque SoeurP6tronille,i
I'automne
de 1887.SoeurSaint-Lucy remplitlescharges
d'assistante
et
et partageles 6preuvesles plus p€niblesde notre
de pharmacienne,
fondation.
perp€tuel
De complexiond6licate,
sonsdjourici lui estun sacrifice
qui ne laissera
pasde comptermagnirenouvele,
et quotidiennement
fiquementpour lesannees6ternelles.
Piques 1895,fete de r6surrection
PouradoucirI'amertume
de cesseparations
rCitdrdes,
voicila fCte
de PAquesqui, tel un rayonde soleilau milieud'un jour ndbuleux,
apportela plusdouceconsolation
rdserv6e
d la religieuse
hospitalidre.
Grdceau zdlede I'uned'entreelleset e h priCrede toutes,un vieux
pensionnaire
qui ne s'estpasapprochddessacrements
depuisnombre
d'ann6es,
retrouvela foi desajeunesse,
remplitconsciencieusement
ses
et seconduitpar la suiteen v6ritablechrdtien.
devoirspascals
La missiondes Hospitaliiresd'alors
Le champ de I'hospitalitdest alors limitd au soin de quelques
maladeset pensionnaires.
La plus largepart s'exerceen faveurdes
vieillardsdont plusieursldguentleur petit avoir i la Communaute,
laquellesechargeen retourd'enprendresoinjusqu'aleur mort.
Lo Noel de lE95 i l'Hdtel-Dieu
1895,c'estla premidrefetede Nodlavecmesse
Le 25 d€cembre
de
DepuisNo€l 1884,oiril y a eusimplement
messe
basse
e
minuitchantee.
pourlout
de tantde consolations
minuit,cettenuit de No€1,messagdre
et sansautre
chr€tien,est demeureepour nos soeurs,silencieuse
quecelled'unemesse
bassee minuit.Cettefois,monsieur
c€l€bration
I'abbd L6on-MichelLambert,chapelainde I'Hotel-Dieudepuisle
Bdrard,nourrisant
un vraicultepourlesoffices
departdu bon monsieur
liturgiques,r€ussitd vaincretout obstaclepour procurere I'humble
de Noel.
CommunautiI'auditiondestrois messes
1896
de 1896
souvenirs
Quelques
noteque le nombrerestreintdes
En cetteann€e1896,I'annaliste
ouvri€rescrde dvidemmentune situationdes plus p€niblesd notre
maisond'alors.
besogneuse
Allier les exercices
de la vie r€gulidreau travailddbordantdes
estdevenueun probldmedifficilei rdsoudre.
heuresquotidiennes
Citonsi ce suietlesannalesde I'Hotel-Dieude Montr6al:
t2l
Au mois de fevrier 1896,deux de nos soeursqui depuis
".
quelquesann6esddjd, exergaientleur d€vouementau milieu des
luttes et des 6preuvestoujours renaissantes
de cette maisonqui
demeurel'arbre ipineux de notre saint Institut, venaigntpour
jours parmi nous.
affaires.passerquelques
Toutesdeuxavaientbesoind'encouragement
pour poursuivre
leur mission si p6nibleet si laborieuse.Le court s6jour qu'elles
eurentle bonheurde faire a la chdremaison-mdreservit grandement i retremperleur courage,et ellesreprirentavecungnouvelle
gen6rosit6
le cheminde I'exil.. ."(l)
La Communaut€ d'Arthabaska, alors astreinte aux travaux des
champs,au lavage,d la couture pour les RR. FF. du Sacr6-Coeur,d la
fabrication du pain d'autel
toutes sources de revenus, tendant d
dquilibrer le pauvre budget
voit forcement diminuer la r€gularitd
monastiquedans sesmurs.
Ce n'est pas que Mdre Montbleau oublie que la parole du Maitre:
"Cherchez avant tout le royaume de Dieu et sa justice", demeure
dternellement vraie. Ce royaume de Dieu, I'excellente Mdre I'a souverainement en vue. La conduite de la maison subit simDlement. i son
insu, I'influence in6luctabledes heures pdnibles,travirsdes pendant
cette p6riode infortunde de notre histoire.
lErection d'un cimetiire
Toute existence humaine devant aboutir e une tombe. aDrdsavoir
procu16aux religieuses
d'Arthabaskale droit de poursuivre.iu pied de
nos montagnes, leur vie toute de d6vouement et de charitd, la dernidre
pr€occupation de Mdre Montbleau est de leur assurer d I'ombre de ce
m€me cloitre, le lieu de repos oir elles iront attendre le supr€me rdveil.
Un cimetidre,situ6 e I50 pieds,au nord du monastdre,comprend
50 pieds de front sur 50 de profondeur. La b6nidiction en est faite le
premier juillet I896, par I'abb6 Ldon-Michel Lambert, chapelain,et
dont le proces-verbal est conserve aux archives de la Communaute.
Retour de Mire Monlbleau i la Maison-mire
La mission de notre courageuseMdre Montbleau est termin6e sur
le sol des Bois-Francs. Elle s'y est dipens€e sans compter, et, daqs son
sillon p€niblement traci, une moisson rdmundratrice promet de lever
bient0t.
De 1890i 1896, Mdre Montbleau a r69u e la profession religieuse
trois soeurstouridres venuesgrossir les rangs de la quinzaine d'ouvridres
de cette p€riode marquie au sceau des plus grands devouements.
Le l0 juillet 1896 on note le retour de Mdre Montbleau e la
maison-mdre.
Jusqu'd sa mort, survenue en 1923, elle y continue une vie
id'abndgation, dont les mdrites revivront dans le supr6me au-deld.
Nous lisons d'elle, i cette 6poque, dans les annalesde I'Hdtel-Dieu
de Montr6al:
(l) Annales
deI'H6tel-Dieu
IE96.
deMontr6al,
t22
'. . . Mgr€ Montblcau r€vint danEnotrc communaut6 apras huit
ann4esde lab€urs inccssant$et de tnwux de tous genr€s.
Ccttc cLrc socur n'avait rien dpargn€pour reDettre A flot lcs
tinances dc cctte maison ct cmp&her sa ruinc rotale. Ellc y avait
employd toutcs sesdnergieset memc s€sforccs physiqucs; n6anmoins, cette fondation nous apportc enoore une large sommc
d'inquictudes.
Si lesnombreuxsacrificesde cettechdresoeuret de ses?aldes
cooperstriccs n'ont pas encore r{ussi d asseoir solidement ccttc
fondation, ils nbn sont pas moins pour clles une semencede
mdritcs dont ellcs recueilleront les fruits dsns la patrie. . .-(l)
Pour nous, religieuses de I'H6tcl-Dieu d'Arthabaska, dans nos
coeurs comme sur nos Bwes, l'6cho rdpond aussi fidCle que rcgonnaissant; "Oui, qu? c6te du nom v6ndr6 de MCre Pag6, celui de M0re
Montblcau soit A I'honneur comme il le fut au travail et i la oeinc!'
(l) Al|tlrLs dc I'H6r.l-Dicu dc Montr,al, 1896,
r23
YERS UN NOUYEL ESSOR
1896- 1906
SEPTEMBRE It96
Arriv6e de Mlre Marie-du-Sacr6-Co€ur
comm€supdrieure
Le 17 septembre1896,la Maison-mdrede Montrial sacrified
nouveaudeuxsujetsd'6liteenfaveurdecelled'Arthabaska:Mire Marie
du Sacrd-Coeur
et SoeurMongenais.
tr choix de la Maison-mdrene peut etre mieux appropridaux
besoinsdu moment. La tache d'6tayersolidementI'avenir de notre
p€cuniaires
HOtel-Dieuaux ressources
mal assur6es,
estconfidei Mire
Marie du Sacr€-Coeur,n€eLouisa Sdn6cal.
joint a uneameardenteet g€nereuse,
La nouvelleSuperieure
un
esprit€minemmentreligieux.Au plus, sousune reserveapparente,ses
mani€resaffableset poliesrelevdes
d'un cachetde distinctionnaturelle
ont t6t fait d'inspirerconfianceet sympalhie.
Bienveillantaccueilaux deux soeursvenuesd€ Montr6rl
La deuxidmerecrue,SoeurC€cileMongenais,
igalementdoude
qualitis de I'espritet du coeur,n'estencoreque
des plus heureuses
professetemporaire.Elle fait gin6reusement
le sacrificede son berceau
religieux,
enyajoutantceluinonmoinssensible
des'€loigner
desajeune
soeur,SoeurOlier,aussiau noviciatet, qu'hilas,elle ne devraplus
revoir.
Le cordial,disonsmieux,I'enthousiaste
accueil,quetoutesdeux
regoivent
dansnotremaison,sedevinesousla plumede la chdreMdre
jours de leurarrivee:
qui 6critd quelques
". . . La missionqui m'estconfieen'a riende bienattrayantau
premierabord.Lesdifficultdset lesepinesne peuventcompldtementdisparaitre
souslesdehors
delabienveillance
etdelaparfaite
cordialitiaveclesquelles
nousavonsit€ accueillies.
Maisje suis
resigniei tout et ce m'estuneconsolation
de penserqueNotreSeigneur
n'cxigepastoujourslesuccds, pourvuquelaftd€litCau
sacrifice ne fasse pas d6faut -.
124
Je m'abandonne donc i la divine
quia toujours
leSacre-Coeur
deJ6sus
avecI'espoirque
Providence
daignerab€nir ma
Ct6mon Conseilet mon divin Consolateur,
confianceet mon entier devouementi son service,et qu'il ne
soisun
permettrapasque,par mon peude vertuet degdn€rosite.je
obstacleau bien qu'll veut opCrerdanscetteMaisonoi ll est
consoli par des coeursqui sont ici tout amour,et
reellement
sacrifi6spour sa plus grandegloire. . ."
Petit don fait grand bi€n. . .
Dds le 23 septembre 1896, le bon Dieu donne un premier
encouragement.Une damq gravementmalade,est re9ueet soigneeen
Ce memejour, M. I'avocat
chambre privde,et r€tribue gdn6reusement.
Blanchetfait remised'un chdquede $50.00pour, selonson expression,
"aider les soeurs d rencontrer leurs affaires". Le premier remboursementde mille dollars sur la dettede Madame A. Labrecque,en mars
1897,riclame un secoursprovidentielpour etre effectui,et voici qu'aux
yeux de la foi, Dieu donne ainsi son premier mot.
Visite du premier Pasteur
Au 20 ddcembreI896,de retourd'un voyaged Rome, Monseigneur
Gravel vient visiter sa petite famille de I'Hdtel-Dieu. Sa Grandeur
d6clareavecune visiblesatisfaction"Ctrebien convaincuepour sa part,
que Dieu soutiendra notre maison et benira nos oeuvres", puis,
la b€n6dictionde Notre Saint Pdrele Pape
transmettantaux religieuses
L6on XIII, Monseigneurajoute que c'estd'une manidretoute sp6ciale
qu'il a parl€ au Pape de son Hotel-Dieu d'Arthabaskaville et que
I'augustePontife a daigni lui promettre un souvenirdans sespridresd
cette intention,
La pensded'occuperune place,si humble soit-elle,mais pr6ciseet
particulidredans le coeurdu Pdrecommun desfiddlesest certainement
douce i nos coeurs. Mais I'assurancede trouver en leur v6n6r6
Ordinaire, un pdre d6sormaisrempli d'espoir pour I'avenir du plus
infortund de sesenfants.ne l'est cenes pas moins.
Sans tarder, Mdre Marie du Sacrd-Coeurtirera parti de cette
assurancepour solliciterauprdsde MonseigneurGravel la r6ouverture
du noviciat, sourcede recrutementmonastiqueet par cons6quentde la
surviede I'oeuvre.Et, afin d'incliner le ciel i b€nir sesd€marches,on la
voit tout d'abord recourir sans lassitudei la pridre avec sa petite
Communaut6 que son impulsion entraine.
1897
Noces d'argent de Mire Marie du Sacrd-Coeur
La c6ldbration, au 25 janvier 1897,du 25idme anniversairede
profession religieusede la T.H. Mdre Marie du Sacr6-Coeurporte
l'empreinted'une joie tout intime et discrete.
Dans sa simplicitdde forme, cejubil6 revetun caractdrede cordiale
fraternit6. Chaque soeur s'ing€nie d t6moigner son affection e sa
manidre.et toutes vivent une heure de vraie dilection.
t25
ll estheureuxde constater
danslesnotesdparses
de cette€poque,
que,sansriensoustrairei la baseessentiellede
pridreet de recueillement
qui forme le fond de Ia vie religieuse,Mdre Marie du Sacr€-Coeur
adaptelesexigences
de la viequotidienneaux circonstances
actuellesdu
travail heroique des soeurs,en employant son energiquevolont€ d
r€aliserau mieux I'observancerigulidre.
La pridreet la r6gularit6sonti la fois d I'honneuret I'on respireune
atmosphdrede fraternelleunion, vivementd6sirdedepuisla p6riode
orageusedes premiCresdifficultesdont les6chossont A peinedteints.
R6ouverturedu noviciat
Pour obvier d la pinurie de la main-d'oeuvrerequise,la r6ouverture du noviciats'impose.On serappellequele noviciatestferm6depuis
septans.Lesvoiessontpretes.
Unejeunefillesollicitesonadmission.
La
prdsente
supdrieure
unehumblerequCte
d Monseigneur
de Nicolet,le
priant de considdrerqu'aussilongtempsque seprolongerala situation
actuelle,I'H6tel-Dieu ne sauraprendred'essor,qu'au contraire,il ne
ferajamaisfigurequede grandbless6,devaincude la vie,sansespoirde
survivance.
La riponse vient, simpleet positivele 19 fdvrier 1897.
D6licatessede Mme JessieGravel
Cette autorisation de rouvrir le noviciat fait monter toute la
gratitude de la jeune Communaut6e loccasion de h fete de SaintJoseph,c6l€br6ele 19 mars, en la modestechapelle.MadameJessie
Gravel,dpousedu devou6docteurGravel,fait parvenirungrandpanier
desplus bellesfleurs qu'ellecultiveelle-m€me:
entreautres,cinq ou six
grappesd'orchisroses,s0rementtrCsraresi cettepdriodede I'annde,
qu'elleoffre avecgrand bonheurpour la c6l6brationqui tient tant au
coeur des Hospitalidresde Saint-Josephdu modesteHotel-Dieu.
D6vouementdu cur6 F. X, Lessard
A quelques
tempsde sonarriveee Arthabaska,Monsieurle cur6
F.X. Lessard,plein d'initiative et de zClepour les oeuvresde charit6,
organiseet patronneun bazar en faveur de notre maison.Le succds
couronnetant et si bien sondivouementquec'estle derniermot du bon
Dieu pour permettre i nos soeurs d'effectuer d date le premier
remboursementd Madame Labrecque.
Pour les pionnidresd'une oeuvre itablie dans des conditions
d'autonomie telle que la nOtre, les ddparts renouvel6sde sujets
constituentd eux seulsI'un des m6ritesparticuliersdes fondations.
Alors, quellesgerbesmagnifiques,nos chCressoeursn'ont-ellespasd0
moissonnerau coursdeslonguesanniesoir lesp6r6grinationsont 6tesl
frdquentes.
Autr€s d6parts,autresbi€nvenues!
Ce 3 avril 1897,notre trds honoreeSoeur Chartier retournei la
Maison-mdreaprdsavoir fourni quatre ansde ddvouementet d'abn6gation absolue.Le vide laiss6par ce d€part demandee €tre comble.
t26
Fiddle d la parole donnde, la Maison-mdre sacrifie comme
remplagante au I er septembre,une.jeunesoeurq ui compte a peineune
annie de communaut€: notre chCre Soeur Hurtubise. Celle-ci s'est
spontan€mentofferte,et son sacrificeestentier puisquenous la voyons
toujours, aprdsvingt-neufans,se d€vouerau bien de notre maison ou
elle remplit en 1926la charged'assistante.
Et le 5 avril suivant. M. I'abbdLambert retournerasousla houlette
de MonseigneurI'archev€quede Qu6bec,qui avait bien voulu condescendreau ddsir de Monseigneurde Nicolet en lui permettantd'accepter
en 1894,la dessertede notre Hdtel-Dieu. Pr€treaussipieux que digne,
M. Lambert emporte les regretset la reconnaissancede tous. Son
successeur
est M. I'abbe Benjamin Morin.
Les pensionnairesde I'H6tel-Dieu
Le l6 septembrc1897,une nouvellevisite de MonseigneurGravel
apporte un rayon de bonheur -au pauvre Hotel-Dieu qui n'abrite
toujours que quelquesvieillards.A difaut de maladesd soignercomrne
le desirenttant leshospitaliCres
d'alorsq ui, pour la plupart ont prodigue
leur ddvouement dans les grandes salles du vaste Hdtel-Dieu de
Montreal, nos soeurscroient devoir rdpondreaux demandesd'un bon
nombre de personnesdesirant venir vivre sous leur toit d titre de
oensionnaires.
A cet effet,ellesdicident de faire finir le troisi€me€tage.M. le curi
Lrssard,sup6rieureccldsiastique
lesy engagefortement,et Sa Grandeur
Monseigneur Gravel souscrivant volontiers i cette proposition. les
travaux commencentau mois de novembre.
Le citoyen Blanchet. . .
M. I'avocatBlanchet,un vieux pensionnaire,fait don de $200.00e
titre de secourset d'encouragement.Ce vieillard s'€teintpieusementet
paisiblementle I I janvier suivant( I898).
Son nom mdritede figurer dans nos pagespour temoignerunefois
de plus des mis€ricordesdu Seigneur.
Monsieur Pierre Blanchet, nd i Saint-Pierre-la-Rividre-du-Sud,
comte de Montmagny, avocat de profession,est simplementdCsigne,
dans nos16gionsqu'il ha-bitedepuisune quinzained'ann6es,sousle nom
de "citoyen BIanchet".A l'€poquedestroublesde | 837-1838,il estd6jd
entr€ depuis un an, dans l'€tat eccl6siastique.
Egarl par les principes
d'un patriotisme discutable, il renonce a la vie sacerdotale,se fait
journaliste, devient a Mont16al, I'un des fondateurs de I'lnstitut
Canadien.et directeur de "L'Avenir".
Lorsque le groupe impie et rdvolutionnairedont il fait partie est
disperse,le "citoyen Blanchet" passeaux Etats-Unis.Finalementvers
1892,il vient habiter seuldans une sortede mansardesisesur la grande
route entre Arthabaskaet Victoriaville.Le 8 mai 1896,vieilliet malade,
il vient frapper d I'Hdtel-Dieu pour y abriter lesderniersjoursde sa vre
malheureuseet brisde.Nos soeurs l'accueillentavec bontd et, vu ses
ant€cedents,nul ne lui parle de religion, mais toutes supplient le ciel
avec ferveur d'etre pour lui cldment et misericordieux.
127
Le Christ R6dempteur, qui a paticmment attendu cette ame
pendant prCsde soixante ans, ne va pas tarder d lui ouvrir sesbras.
Aprds quelquesmois passdssous notre toit, M. Pierre Blanchetpurifie
son amc dans lesondcsdu sangd ivin et, aprdsplusd'un long demi-sidcle
d'indiff€rence religieuse, rcntre au bercail. Dis lors, le "citoyen
Blanchet" deyicnl un moddlc dc pratique religieusea h grande
consolationdc nos soeurs.heurcuscsde voir une 6me reyenirde si lorn
au Dicu de sa jcuncsse.
It9t
l,a joie se fait communicative
Durant ccttc premiCremoitie de I'ann€e 1898,tout respire un
parfum dc bonhcur. Notons lesheurcsdilicieusesde la retraiteannuelle
sous la prcsidenccdu r6vdrcnd Pdre Marie-Bernard, un fils de saint
Frangois; la visitc de Monsieur le grand vicaire Suzor, premier curC
d'Arthabaskavillc. qui fait don d'une magnifique statue du SacriCoeur, presquegrandeur nature. Placie de suite au-dessusdu maitreautcl, cettc statue est Enite le premier mai par le donateur et
trouvc une placed'honneur dans notrc chapellerestaur6een 1924.
Une novice l. jou de la p se dhabit.
128
A nouveau,une c6r€moniede v6ture
Le l2 mars 1898,une cer6moniede prised'habit irradie tous les
fronts.En cejour, SoeurNo6miePoirier,choriste,et SoeurMargueriteMarie, converse,prennentI'habit religieux,pareillev€turen'ayantpas
eu lieu depuisseptans.
Enfin les pieux exercicesde la semainesainte 1898apportent,
disentleschroniques.un repospour I'emeet un charmepour le coeur.
Grice i la pi6te d'une dame amie de la maison, la d€corationdu
reposoir,faite de fleurs naturellesajouteune note gracieuseapprdciCe
de tous.
Un brzar pour les Mires de la Congr6gation,. .
Les rdvCrendes
Mdresde la Congrdgationddsirantagrandirleur
couvent,s'adressent
e Monseigneurde Nicolet pour solliciterI'organisation d'un bazar. Li6 par la promessefaite e I'H6tel-Dieu en 1892,
MonseigneurGravelsehated'eninformerMdreMariedu Sacr6-Coeur:
quej'aifaitedSoeurSainte". . . Prenez
coDnaissance
delarCponse
quimedemande
Syncldtique
defaireunbazarcet
ete,et
voyezquel
qu'ellesetrouvcobligde
accueilvouspouvez
faired Iademande
de
faire auprds de vous. . ."
La lettre porte entre autres ces prCcisions:
". . - En reponsed la demandcquevousmefaitesdetenircct6te,un
bazar pour vous aider i agrandirvotre Maison,jc dois vousdire
que je me suis engagdenversles Socursde I'H6tel-Dieu e bur
laisserfaire le bazarannuelaussilongtempsqu'ellesn'aurontpas
je ne
fini de payer leur dette. Quand j'ai pris cet cngagement,
prcvoyaispas la demandeque vous mc faites.
Cependant,je n'ai aucuneobjectiond ce qu€ la population
vous aide A agrandirvotre maisonqui en a besoin.Bien plus,si
vousvoulezobtenirde Mdre Mariedu Sacr64oeurqu'elles'efface
cetteann€e.et qutlle me rendema lib€rtd,je vous permcttraide
vous assurercet aidepar le moyend'un bazar.VoyezMdre Marie
et si elle vous cdde son droit, vous aurez vos
du SacrC-Coeur,
couddesfranchespour faire ce bazar que vous mettrezsousle
patronagede M. le cur6. . ."
Et plus loin, Monseigneurajoute:
". . . Commevous le voyez,je n'ai pasvoulu prendresur moi de
detou.ner de votre lnstituiion si pauvrc, lcs faibles rcssources
qu'elle peut avoir dans son voisinagc.Jc voudraisbien aider au
couventdesSoeursde la Congr€gationsansvousnuirecependant.
VouspouvezconsultervotreChapitre,et donnerensuiteh reponse
que vousjugerezconvenable."
t29
La situation est dilicate. On ne veut pas d6sobliger les rev6rendes
Mdres de la Congr6gationrdellementdans le besoin.Dun autre c6t€,
sacrifier les revenusdu bazar annuel, n'est-cepas compromettre les
int6rets de I'oeuvre qui se reldve avec peine et au prix de tant de
sacrifices?
Comme on peut s'y attendre,la necessitd
cddele pasd l'obligation
fraternelle. Les r6v€rendesMdres de la Congrigation ont leur bazar, sur
lequel ellespr6leventune part en faveur de I'H6tel-Dieu.
D6c0sde Mire Bonneau de Monlrdal
Le 3 mai 1898,la chdreMaison-mdrede Montr€al est enveloppde
de deuil.
Plus le coeur de l'homme est d€licat, a dit un psychologueet
profond penseur, plus il a d'affinitds pour se laisser pdnitrer par une
douleur vraie.Or, cellecau#e par le d6cesde la vdn6r6eMdre Bonneau
ne peut atteindre plus sensiblementle coeur de ses filles, tant de
Montreal que d'Arthabaska ou des autresfondationsque sa charit€ a
secourueset prot€g6es.
Notre H6tel-Dieu, nous le savons,doit dans une large mesurei
cette iminente religieuse,une secondeexistence.
Simple et grandedans la vie, Mdre BonneauI'estdgalemenldansla
mort.
". . . Alon que,dit I'annalistede I'H6tel-Dieude Montr€al,toutes
s'offraientd la faux meurlriCrepour ipargnerla victime,cettefaux
cruelleet implacablese hatait de donner un coup prompt et sor
commesielleeotcraintd'€trevaincuepar nossupplications
et nos
larmes..."
Dans la circulaire de la regrett€eddfunte, nous lisons cet 6mouvant
tdmoignage:
pour toutesnosfondationset
". . . Quel ne fut passondevouement
son inipuisablecharit€pour les mainteniret les consolider!Elle
prodiguaitd seschCresfillesexilCessesencouragements
dansune
affectueusecorrespondance,
et les soutenaitau milieu desnombreusesdifficult€sinevitablesdtouteoeuvremarqu6edeI'empreinte divihe:soncoeursouffrait
et deleurs€preuves;
deleursembarras
ellene perdaitaucuneoccasion
de leurtemoigner
sasympathie
et
s'imposaitmemedes sacrificespour leur venir en aide dans leur
pauvret€
et leursprivations.
Aussitoutes
recouraient
i ellecomme
i une Providencevivante,avecla plus entiCreconfiance.. ."
Pour notre humble part, sa volurnineusecorrespondanceavec
Mdre Montbleau,aux heureslesplussombresdenotre histoire,nousdit
la valeur inappriciable de sesencouragementset leur rare merite.
130
Femme de foi, elle pdsetout au poids de l'€ternitd;les6v6nements
les plus imprdvus,lesplusf6cheuxla trouventtoujours calme,parceque
la foi lui dit que telle est la volonti ou la permissionde Dieu. Cette
pens6efait la force de sa vie. Ame magnanime,elle possdded un haut
degr6la sciencesublimede la croix; pour elle souffrir devientun garn.
Aussi bien, les plus sensiblesatteintesde la douleur n'alterent pas sa
ser€nite.
MonseigneurCravel, qui la connail bien, 6crit d'elle lors de son
d€cdsle 3 mai l89ti:
".
J'itais trCs attachi d la Mtre Bonneauparceque les
circonstanccs
m'ont mis en demeurede connaitresessrandes
qualitiset par-dessus
rout Ie resteson parfaitespritreligieux!"
Et plus loin dans Ia meme lettre:
". . . Ellea 6ti pour beaucoup
dansle maintiendevotrefondation.
Sanselletout seraitmort. C'estelleoui nousa toussoutenus.
et
moi. en particulier.
J'dtai\trCsattachie elle.. ."
Voild bien le tdmoignagesupr€mede ce que fut Mdre Bonneau
pour I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaet il mesureexactementdu memecoup
la dette de reconnaissancecontractee envers cette regrett6e Mere,
La Communaut6 lui octroie un trentain de priires et de bonnes
oeuvres, mais pour jamais sa m€moire appelle notre reconnaissant
souvenir,car en nous ldguant son nom! I'amour et la gratitudede nos
devancidresnous ont appris i ne le prononcerqu'avecune respectueuse
vdn€ration.
Noces d'or de Soeur Eulalie Quesnel
Le l7 mai de cette ann€e 1898conduit notre chere soeur MarieAnne, touridre,i l'HOtel-Dieude Montrial, pour y reprdsenterle ndtre
et porter e la trCshonor€eet chdreSoeur EulalieQuesnel,f6licitationset
souhaits a l'occasion de sesnocesd'or. En guise de cadeau, on offre a h
chdre jubilaire, av€c une couronne de fleurs blanches,"son voile de
profession",laissi nagudred sa nidce,Soeur Saint-Rapha€1.
Si I'offrande ne possddequ'une valeur relative,la d6licatesse
de sentimentquien
inspire le choix touche sensiblementla cbCreSoeur Quesnel,qui s'est
totalementddvouded notre fondation.
Processionde lc Fete-Dieu
En juin 1898, la Fdte-Dieu apporte e nos soeurs et e leurs
pensionnaires
sa part de puresjouissances.Pour la p remidrefois depuis
1884,on fait la processionsolennelledanslesjardins.Chaquesoeurmet
tout son coeur d decorerle parcourset le reposoirafin de rendreplusde
gloire d J€sus-Hostie.Banderolles,dentelles,fleurs et rubans sont
bienveillammentfournis par des personnesamies.
t3l
Rifle d'un g6teau. . .
Le l4juillet suivant, M onseigneurGravelserend dansune paroisse
voisine de la n6tre pour une bdnddictionde cloches.Or, au banquet
d'usage, Monseigneur remarquant un magnifique g6teau, dicline
aimablementI'honneurde le partageret proposede le mettreen rafleau
profit de I'Hdtel-Dieu. La proposition est accepteeaux applaudissementsde I'assembl6e
et vaut vingt-cinqdollarspour lespauvres.De plus
toutes lesoccasions
en plus le vdn€rePasteursefait paternel,saisissant
de manifesterd nos soeursson int€ret et sa protection.
D6cis de Monseigneur L. F, Lafliche, 6v€que de Trois-RiviCres
Le m€mejour, ce l4 juillet 1898,une tombe se creusedans la cil6
trifluvienne par le d€cdsde Sa Crandeur MonseigneurL. F. Lafldche.
Le Canadafrangaisperd alors I'unedespersonnalit6smarquantes
de l'6poque;I'dpiscopatcanadien,un ardent d€fenseurde la doctrineet
du droit; le diocdsedes Trois-Rividres,son 6v€queven€ri autant que
tresaim6:et nos mCres,le pasteurde la premidreheure,resteun grandet
sympathiqueami aprdsla division de son diocdsequi fut, a-t-on pu dire,
l'6preuvede sa vie.
Monseigneur L.-F. Lafldche s'dteint paisiblement d I'Hdpital
Saint-Josephdes Trois-Rividres,d quatre-vingtsans. dont plusieurs
anneesd'un brillant professoratau s6minairede Nicolet, douze, de
fructueuse mission dans I'Oucst canadien et trente et une, d'un
6piscopatrempli d d6border.
Au soir de sa vie, sa haute intelligence,sa vigueur intellectuelleet
m€mesa rdsistancephysiquen'ont en rien diminu6. Au tdmoignagede
sescontemporains,il demeureune lumidrevivante-Sa clart€d'esprit,sa
facilit6 de parole restentmerveilleuses.
Et le mCmecachetde grandeur
de jadis marque tous sesgestes.
Le "SOLElL", irr6ductibleantagonistedes id6esde Monseigneur
Lafldchcau long de sa carridre,soulignedans un entrefilet6crit lors de
son ddcds"son incontestablctalent et sa 16putationde saintet€".Encore
qu'ellc n'est qu'un 6cho affaibli du sentiment gdniral, une telle
apprdciation,danslescirconstances
donn6es,pr6ciseplus6loquemment
que toutc autre lc m6rite du rcgrett6ddfunt, dont le nom honore non
seulcmcnt l'6piscopatcanadienet I'histoire trifluvienne, mais m€me
l ' h i s t o i r ct o u t c o u r t .
Notre Hdtel-Dieu garderapicusementsa mdmoireen lui rendante
jamais un hommage emu et reconnaissantl
It99
tl n systtme d'6clairage6lectrique
Au debut dc lll99, un respcclablecitoycn d'Arthabaska,Monsieur
Achillc Cagnon, fait installcr d ses frais un systdme d'6clairage
elcctrique.tant dans la partic affccteeaux pensionnaires
et aux pauvres
quc dans le cloitrc. ll s'engagcdc plus d fournir l'6lectricitegratuitemcnt, aussilongtcmpsquc lc bon Dicu lui preteravie, ou au moins le
mainticndra dans lcs m€mcsfonctions. Cct acte de gdndrosit6,"ausst
brillant quc sa lumidrc dlcctriquc", commc l'6crit finement Soeur
1.12
M ongenais,au ra desim itateurs. La rdsidenceappel6e"Saint-Augustin"
n'ayant pas etd comprisedans le don prdc€dent,les pensionnaires
font
installer l'€lectricitea leurs frais dans leurs appartementsrespectifset
dans ceux de M. I'Aum6nier.
". . . C'estdoncd la faveurde ce superbeluminaire,continuela
secr6taire
cit6eplushaut,quenousparcourons
nossallesle soiret
toutenolremaison.m0mela care etje vousa\surequenoussavons
jouir, d pleincoeurde cettesi grandecommoditd.. ."
A cette m€me€poque,Mdre Marie du Sacrd-Coeurtrouve moyen
de faire terminer les cellulesmonastiquesqui feront jouir d leur tour,
aussi religieusementque singulidrement,leurs proprietaires.
Cependant, la jouissance intime encore toutes est bien celle
apport€ele matin du l5 mars I899: deux jeunessoeursseconsacrenti
Dieu dans la petite chapellequi n'a 6ti tdmoin d'aucunecer€moniede
professiondepuisdouze ans. Les deux nouvellesprofessessont Soeur
No6mie Poirier, choriste, et Soeur Marguerite Marie (M. Anne
Therrien),converse.Dds I'avant-midi du I 3, uned6p€chetdl6graphique
annonceI'arrivdede MonseigneurGravel.
Au coursde savisited la sallede communautd,Monseigneurtient e
honneur de prouver aimablement qu'il est venu d Arthabaska tout
exprdspour sa famille de I'H6tel-Dieu,pendantque son regardprofond
reflCteun visiblecontentement.Il prdsidela c6r6moniede professionet
fait luim€me I'allocution de circonstance.Sa parole impressionne
vivement I'auditoire6mu d6jd par la dignit6 et la majest6qui caractdrisent le Pontife a I'autel.
Cons6cralionuniverselleau Coeur de J6sus
Pour se conformer aux intentionsdu SouverainPontife, ddsirant
faire une consecrationuniverselledu genrehumain au Coeur de Jisus,
Monseigneurde Nicolet a choisi le dimanche 20 ao0t 1899 pour la
consecrationde son diocdse.En cons6quence,
il permet e nos soeurs
d'avoir ellesaussi,d cet effet, I'Exposition du Saint-Sacrementen ce
jour. Mdre Marie du Sacr€-Coeurnote la joie que lui apporte cette
consecrationde sa petitefamille au Coeur divin qu'elleappelleavectant
de sinc6riti, son guide, son appui, sa consolation.
FGte de saint Augustin
Le 28 ao0t, h fete de saint Augustin reservea son tour une surprise
exceptionnelle.La grand-messeavec diacre et sous-diacreest chant€e
par M. Ie cur6 Lessard,sup€rieur eccl6siastique,
et la chorale de la
paroisseoi figurent de veritablesartistesexdcute.avec brio, chant et
musique.C'est ravissantde pi6td et d'harmonie! Et I'unede nos soeurs
de s'exclamer:"Quelle id€enous faire desmilodies du ciel,si ddjecelles
de la terre nous touchent si sensiblement!.. ."
r33
R66lectionde Mlre Marie du Sacr6-Coeur
1899confirmeMdre
du 2 septembre
Huit joursplustard,l'6lection
Marie du Sacr€-Coeurdans la charge qu'elle a dignementremplie
prdmices
de son
depuistrois ans,et donnel'espoirque lesheureuses
divouementproduisentdesfruits plus heureuxencoteen atteignant
leur maturit6.
A h mdmoirede la "Mlre Cloutier"
la mdmoired'unehumblefemmei
Le ler octobre1899,conserve
I'ametres haute,dameveuveJ.-A. Cloutier, d6c6d6epieusementa la
salleSte-vierge,d I'Agede 78 ans.Admise d I'Hotel-Dieu le 26 juillet
1885,elle voue, quatorzeans durant, les dernidresdnergiesd'une
vieillesseb6nie du ciel, d partageravec les soeurstous les travaux
qu'imposele soin des maladeset desinfirmes.
"La Mdre Cloutier", comme on I'appelle,est une vaillante,aux
doigtsagiles,d la foi robusteet dont I'abndgationsemblefairele fond de
la vie. Les religieusesla considdrentcomme le type achevi du vrai
devouement.En r6alit6,elleestpour ellesun brasdroit, travaillanttout
le jour au jardin durant la bellesaison,et I'hiverau filageet au tissage.
et
au raccommodage
Au surplus,sesloisirset sessoirdessontconsacrds
ont requleur part
autrescoutures,quandsespauvresvieill€scompagnes
Nos anciennesqui I'ont connue
de sessoins diligents et empress€s.
ajoutent que c'est aussi une "priante". . . De li a Ctre une sainte
pour le moins,d
personne,
n'estpasgrande.Elleappartient,
la distance
la phalangedes6messimplesqui saventici-bassecontenterde peuet
d'uneviesans6clat,la fleurchoisied'un
donneri Dieudansl'obscuritd
inspirdpar la charitd.
d€vouement
Novembre1t99, mois d'espoir
tant soitpeule voilemysterieux
Si nossoeursavaientpu soulever
passalu€le moisde
de I'avenir,avecquellejubilation n'auraient-elles
mois du souveniret desretourssur le pass6,
novembre,g6n€ralement
alors que cetteann6eil serareellementpour ellesI'espoirde I'avenir.
C'estqueI'Eglisenicoldtaineverrailev6 d la dignit6depontife,I'un
de sesfils les mieux doues,dont la prdponderanteinitiative ouvrira d
notre Hotel-Dieu I'dre de progrdsqui s'dtendjusqu'd nosjours.
Mgr J.-S.-H.Brunault,coadjuteurde Mgr Gravel
Gravelannonce
Le I0 novembre1899,SaGrandeurMonseigneur
dans une lettre circulaire, l'€l6vation d 1'6piscopatde M. I'abb6
commecoadjuteur.
J.-S.-H.Brunaultqu'il ddsires'adjoindre
Au mois de mai pr6c6dent,l'dcroulementde sa cathddrale,pour
lors en construction,a profond€mentafflig6 le v6n6rdOrdinaire de
Nicolet.Vu sesinfirmit6set la gravemaladiede sonGrandVicaire,il
pour lui demander
et Rome
s'estadress6
au Saint-Siege
un coadjuteur,
vientdtxaucersespridres.La consdcration
dpiscopale
de Mgr JosephBrunaulta lieule 27ddcembre
1899,f€tedesaintJean
Simon-Hermann
I'Evan96liste.
134
1900
Premiire yisite de Mgr J.-S.-H. Brunault
Par une heureusecoincidence.la lEte de fAnnonciation 1900
marque la premidre visite de Sa Grandeur Monseigneur J.-S.-H.
Brunault e notre Hotel-Dieu, qui lui fait une r€ceptionaussimagnifique
que le lui permettentles circonstances.Sur I'invitation de nos Mdres,
plusieurs Messieursdu clergd tiennent a honneur de venir saluer Sa
Grandeur et prennent part au modestebanquet qui est servi a cette
occasion.DCscette premidrevisite, Monsieur le coadjuteur temoigne
une si bienveillantesympathiepour lesinfortunesdu pass€qu'on devine
vite en lui le protecteur futur de nos oeuvres.L'avenir rdaliseraou
d6passeramemelesesp6rances
dds lors conguescomme nous le verrons
par la suite.
Le noviciat est bi€n vivant
Depuis sa rdouvertureen 1897,le noviciat a deje abritd I6 sujetset
bien que le mot de I'Evangile:"ll y a beaucoupd'appeldsmais peu
d'6lus", semble fort applicable, en principe, aux convids d la vie
religieuse,il y a lieu de b€nir et de remercierle Seigneurpour le nombre
des 6lus.
MonseigneurGravel, malgr6 l'6tat precairede sa sante,veut bien
faire le voyaged'Arthabaska pour prdsiderd'abord une cirimonie de
prise d'habit au 9 mai, et une autre de professionau 26 juillet.
Le bazar de 1900
Le bazarannuel,organis6au mois d'ao0t I900, parles Damesdela
paroisserapporte la somme pour lors fabuleusede $ I ,000.00;on croit y
voir un c€lested6dommagementdu sacrificefait I'anndeprecidenteen
faveur des r€vdrendesMires de la Congr€gation.A cette occasionnos
soeursde Laval, en France, envoient gracieusementun billet de 100
francsl cette fraternelledelicatesseest souligndeavec admiration par
MonseigneurI'Ev€queet les Dames organisatricesa qui est remisela
gindreuseoffrande.
M. le Chanoine L.-A. C0t6, cur6 d'Arlhabaska
La nomination de M. le Chanoine L.-A. COte comme curd
d'Arthabaska et supdrieur de I'H6tel-Dieu compte parmi les 6vdnements heureux de notre humble histoire.Il remolacemonsieur le curd
Lessardqui quitte la paroisseen octobre, au regret de tous.
L'action bienfaisantede monsieur le Chanoine L.-A. Cdt6, aussr
discrdtequ'effective,s'dtendjusqu'enosjours,embrassantau completle
domaine des rdalisations possibles. Le Seigneur, nous I'esp€rons,
daignerale prolongerlongtempsencorepour sa plus grandegloire et le
bien de notre maison,dont il demeurele guide, le bienfaiteuret I'appui
en toutes clrconstances.
Transition du XIX au XXe siicle
Afin d'engager les fiddles du monde enlier a entrer dans des
sentimentsde ferveur, de pi6ti et de penitence,Sa SainteteLeon XIII
ll5
dcnrandc dc solenniscr lc commcnccmcnt dcs fetcs jubilaires et la
t r a n s i t i o nd u X I X e s i d c l ca u X X c c n c d l 6 b r a ndt m i n u i t .l e 3 l d 6 c e m b r e
lll99 ct Ic 3l ddccmbrc 1900unc messebasseou unc messechant€e
devanl lc Sainl-Sacremcntcxpos6,et que ld oi il nc pourra y avoir de
mcsscil y ait si possibleunc hcurc d'adoration.
En consdquencc,lc 3l ddccmbrc 1900. notrc Hdtel-Dieu a son
H c u r c d ' A d o r a t i o n s o l e n n e l l cd e l l % h c u r c s d m i n u i t e t d e m i ,
tcrminant ainsi le sidclcct commcnqantI'autreau picd d u M aitreadord.
C ' c s r I c p r i t u d c d c s g r d c c sd u . l u b i l i d t c n d ue t o u t c I ' F g l i s e .
l90l
Prcmicr d6cis d'une religieusci I'HOtel-Dieu
l.c bon Maitre choisit cette ann6ejubilaire pour d6creterau 9
fdvricr l90l une premidrc visitc de I'angede la mort i notre maison.
Ccttc prcmiirc fleur moissonndcest notre chdresocur No6mie Poirier,
a€tdcsculcmcntde 38 ans, prcmidrc postulanteadmiseA la reouverture
du noviciat cn 1897. ellc partira aussi la premidrc pour former la
c o m m u n au t i d u c i e l .
Auires victimesde la mort
Le 24 mai suivant.Ieciel ravil d la fois d la jeune Communaut6deux
victimcs:Soeur Mongenaiset Soeur Henriette.
Socur Mongenais, compagnegendreusede la trds honorde Mdre
Marie du Sacr6-Coeur,n'estageeque de 29 ans,dont ellea pass€8 ans
dans la vie religieuse.Elle voulut. dans un actede supremeholocauste,
accepterI'exil pour son lit d'agonieet mCmereposeren terre6trangdre
durant le long sommeil de la mort. Les siensne croient pas devoir se
conformer totalementd ce d6sir. Les restesmortels de la chdreenfant
sont transportdsd son berceaureligieuxet ddposdsnon loin de ceux de
sa bien-aim6esoeur,Soeur Olier, pour y attendre I'dternelreveil.
La deuxidmevictime,soeurHenriette,6gdeelleaussique de 34 ans,
laissele souvenir de I'une de ces fleurs privil6gi6esqui rdpandentun
instant leur parfum et refermentbientdt leur frele corolle qu'un vent
glacial a touch6. Elle repose,prds de Soeur Nodmie Poirier, dans le
modestecimetidreprepardpar la bienveillanteMdre Montbleau avant
son retour d la Maison-Mdre en 1896.
Trois ouvridresfauchdesau matin de la vie et dans un si court laos
de temps, c'est rude et meme alarmant pour la pauvre Supdrieuie.
Cependant,abandonnie aux divins vouloirs,elle poursuitavec6nergie
sa laborieusemission de charite et d'oreanisation.
La maison s'organise. , .
Le choeur, jusque ld pourvu seulementde quelquesprie-Dieu,
r€clameforcCmentdesstalles;ddsf6vrier,grdced sessoinsdiligents,on
peut satisfaired cet imp6rieux besoin.
Au jour lej our, maintespetitesam6liorationsont ddjdit6 r€alisees,
mais combiend'autresen perspectives,
exigentplus de travaux queceux
fournis par sa petite famille d6cim€e!.. .
Confiante, elle frappe d nouveau A la porte de la Maison-mdre; celle-ci
136
rdpondd son ardentappelpar I'envoiau 8 juin l90l de soeurPerron,
d ' o i . b o n h e uer t a c t i o nd e g r a c e f .
Plusd'un officede la maisonrestecependant
encoreen souffrance
par defautd'officidre.
Danscetteconjoncture,
et avecl'assentiment
de sessoeurs,Mdre
Marie du Sacre-Coeur,
croit bon de demander
d Monseigneur
Gravel
A I'effetd'abregerla durdedu noviciatde deuxjeunes
une dispense
jours avantla distributiondesemplois,nos
professes.
Ainsi, quelques
soeurs86liveauet Goyettefont leursadieuxd la douceviedu noviciat,
de profession.
I'uneaprdstreizemoiset I'autreapresquatreseulement
Apresavoir comptdparmi lespremierssoucisde MdreMariedu
la reldvereligieuse
auddbutdesasupdriorit6,
luiapportei
Sacr6-Coeur.
les anndesse deroulent,
de consolantes
espdrances;
I'heureprdsente
gri et le de cdrdmonies
de prise-d'habit
et de profession.
dmaillees
Et nous nous deyonsde consigneri I'honneurdes fils du
quec'estd leurd€vouement
pleind'int6r6t,
Pauvred'Assise,
s€raphique
qu'estdue,danssa presque
totaliti, la directionversnotremonastere,
annees
dessujetsquenousy voyonsinscritsdurantlesvingtpremieres
de notre maison.Durant toute cettepiriode cesbons
de l'existence
lesexercices
Pdresveulentde plus prdsidergratuitement
de la retraite
mdritela plussinceregratitudeet appelle
annuelle.Leur bienveillance
un spdcialhommageau livredu souventr.
Nocesd'argentde Mgr P.-H. Suzor
Dans ce livre du souvenir,nousaimonsfixer €galement
la f€te
paroissiale
qui se ddrouled Arthabaskale 25 septembre
1901,pour
anniversaire
de l'arriv6ede sonpremier
comm6morerIe cinquantidme
curd,Mgr P.-H. Suzor.
et possiderunetelle
Compteri peineun demi-siicled'existence,
qu'enaccuse
exub6rance
devie,un tel essorversleprogrds
dCslorscette
pasmerveillel
rdgiondesCanlonsde I'Est,n'est-ce
La chretiennepopulationd'Arthabaskacomprendpour sa part
quelles
actionsde greces
ensontduesau Seigneur,
et,sousI'inspiration
de son Pasteur,ellesleslui rendavectout l'6lande son6meardente.
P.-H.Suzor,premiercuri, devenuv€n6rable
M onseigneur
septuaginaire,assisted la cdrimonie,qui rev€tun caracterepatriotiqueet
religieux.
y estcdldbr€e
par M. I'abb6Buisson,
La grand-messe
et le soir,un
banquelestservichezlesr6virendesMdresde la Congr€gationNotreDame,
Le lendemain,
Monseigneur
Suzorvientdire la messe
dansnotre
modestechapelle,el entreA la sallede communautioir il veut bien
qu'onlui a
donneri nos Mdresun raccourcide sar€ponsed I'adresse
p16sent6e
la veille.
I-e simpleexposddesbienfaitsmanifeslesdu Seigneurenversson
peuple€ldvenaturellement
les6mesbienn€esversI'auteurde tout don
parfait;mais,savoirDieu plusconnu,plusaimi, voir au soufflede la
religion,se leverautour d'elleune blondemoissond?mesfiddlesau
Seigneur,n'y a-t-il pas li, pour la religieuse,de quoi la ravir, faire
137
exulter son coeur de jubilation et lui faire m6lersavoix au concertsacre
qui, de la terre, s'6ldvevers le ciel?
Le 19 octobre l90l, le bon Pdre Marie Alcantara,O.F.M., clOture
les huit jours de retraite annuelle par la prise d'habit de I'une de ses
dirigdes,Soeur Alice Ouellette,choriste.
Cldture du monastare
Les 6preuvesfinancidressuccessives
subiespar notre maison n'ont
point encorepermis de poser le mur de cl6ture qui dilimite le terrain
exclusivement 16serv6au personnel religieux et donne d nos monastCres
leur physionomiepropre.
Les personness6culidresne se gdnentdonc nullementde passeret
repasser oir bon leur semble, et il tarde aux religieuses de se vorr
parfaitementchez ellesdans une compldtesolitude.
C'est donc avec une all6gressetoute spirituelle que nos chdres
soeursvoient enfin s'6leveren octobre I90l , aux derniersjours du mois
consac16
d la Reinedu Rosairele mur claustralsi vivementdesir€,image
de celui qui nous s6paredu monde.
Visite canonique de Mgr Brunault
Le 25 novembre 1901, I'annaliste souligne la premidre visite
canoniquede Sa Grandeur Monseigneurle Coadjuteur, Mgr J.-S.-H.
Brunault, ddl€gudd cet effet par Sa Grandeur Monseigneur Gravel que
la maladie et les infirmitds tiennent en perpdtuelle souffrance.
La revue des livres de compte vaut de sincdresf6licitations d Mdre
Marie du Sacre-Coeur car le paiement r€gulier, tant desinterCtsannuels
que la somme de mille dollars verseechaque annee entre les mains de
Dame Labrecque, prouve la bonne administration des finances.
Dans I'aprds-midi,Monseigneurpr6side le Salut du TrCs-SaintSacrement et le 26, il regoit lui-m€me d la profession,dans une
c6rdmoniesolennelle,notre chdre Soeur Thompson.
Au temoignage de toutes les soeurs, les heures consacreesd la
direction des ames apportent drchacune,ferveur nouvelleet consolation. Ses ordonnances,qu'il publie un mois aprCs,respirentla plus
paternelle tendresseoi se mClent une clairvoyance et une direction que
n'e0t pas d6savou6essaint Paul, tant elles sont inspireesde la forte
doctrine de ce grand ap6tre de la charit6.
L€s Quarante-Heures
Cette annee l90l si riche en b6nddictionsse termine Dour notre
famille religieusepar une c€r€moniede vCtureau 28 ddcembre,et les
solennellespriCresdes Quarante-Heures.
De 1898a nosj ours,cetteceldbrationnousa g€ndralement
procure
le bonheur de passerles derniersjours de chaqueanndeexpiranteaux
pieds de I'Ami divin. L'adoration, la pridre rdparent pour le pass6,et
prdparent les ames e mieux remplir la page toute blanche qui, sans
tarder. va i nouveau s'ouvrir devant elles.
138
1902
Une chapellerajeunie.. .
Au printemps 1902, grdceaux dons bienveillantsde nos chdres
maisons-soeurs,
le sanctuairesubit une gracieusetransformation.
Deux petits autels y prennent place tandis que le maitre-autelest
exhauss6,agrandi, peinturdet drapd d'un brillant filet d'or; les murs et
les parquetssont convenablementddcores;et lorsquele tabernaclevoit
lui aussi sa toilette rafraichie,on y trouve pieusementd€pos6par les
premidrespionnidres,un billet jauni demandanti I'Hdte augustede la
pauvredemeure"les moyensde terminerla maisonet de poserle mur de
c16ture".
Or, c'estjustement li les derniers travaux executds.Les larmes
viennentaux yeux de toutes les soeurs,larmesd'attendrissement,mais
larmes de bonheur et d'actionsde erices.
Efflorescence des vocations
Un autre sujet d'actions de grdces est bien I'efflorescencedes
vocations.
Le 2 avril, le sympathiqueMonseigneurJ.-S.-H. Brunault pr6side
une cerdmoniede professionreligieuse,i laquellesa pr6senceajoute un
iclat et un charmeparticuliers.LesjeunesprofessessontSoeur Bdatrice
Brousseauet Soeur Jos€phine,n€e Esilia C6t6, toutes deux converses.
. :.--'-\,..:SbL,i
: .-.
t_-':: :
Ho,
12 noviciat ve'r 1902.
Le mois de notre bonne Mdre du ciel, voit encores'avancer
radieuse
versI'autel,unenouvelledpousedu Roi J6sus,SoeurAmihe
Chalout.choriste.dernidredu suD€riorat
de Mdre Marie du Sacri139
au monastdre
29jeunesfilles,de
Coeurqui aura eu la joie d'accueillir
rev€tir 17 fiancdesdes blancheslivr6esdu Christ.et. enfin de lui
consacrer
8 ferventes
epouses.
Derniire visite de Mgr Gravel
ouvridredu Seigneur
Quelquesmoisi peinerestenti la gdn€reuse
Toutefois,le ciel
avantde terminerson laborieuxet f6condsup6riorat.
lui mdnagela joie de revoir le premierPasteurque les ans et les
physiquesrendentplus vdndrable
quejamaisd sesfilles
souffrances
spirituelles.
Les traitsalterdsde Sa GrandeurMonseigneur
Graveltrahisent
qu'il lui faut diployerpour effectuerce voyage.
l'6nergie
queMonseigneur
C'estavecune6motionmal contenue
lui-mdme
dit d nos soeurs,en terminantune paternelleallocutioni la Communauteque:
"quoique condamnd d I'inaction dans sa solitude, il pensait, il
prlart, rl souhartart,n oubllant pasde mettreaux premlersrangssa
chCreCommunaut6 d'Arthabaskaville."
Cette visite, on le comprend, laisseconjecturer une s€paration
prochaine.
D6part de Mire Marie du Sacr6-Coeur
Aprds voir b€nefici6pendant six ans du divouement de la trds
honor€e Mdre Marie du Sacrd-Coeuret I'avoir vue itendre sa pi6td et
son zdle d tout progrds spirituel et temporel de I'humble famille
religieuseconfi6eii sasollicitude,voici que va sonnerl'heuredesadieux;
la chdreMaison-mdrerappellela missionnaire,au termede son mandat
de superiorit6.
Par une d6licatesscsensiblede la Providencequi veut temp€rer
sansd oute pour nos chires soeursI'amertumede la separation,sadigne
remplaCantc,la vdndrdcMdre Saint-Jeande Goto arrive le l9 ao0t,
quelqucsjours avant son d€part.
Lc 25 de ce mois, en compagniede soeurAzilda, touriCrede notre
maison de Montr6al, arriv6e la veille, Mdre Marie du Sacr6-Coeur
retournc a son berceaureligieux,emportantavecle dernierbaiserde ses
fillcs, leur immensc regrct de la voir s'6loigner, et I'immortelle
reconnaissance
de leurs coeurs.
l-e souvenir de son sdjour sous le toit de notre Hotel-Dieu
d'Arthabaskarestcimp6rissablecomme les bienfaitsqu'elley a sem6set
donncnt occasiond'appliquerd sa mdmoire cesparolesque l'on disait
autrcfoisdc J6sus,I'archdtypedivin que sa vie religieuses'estappliqude
d rcproduirc: "Elle a passden faisant lc bien".
En scptcmbrc 1902,la Communautd d'Arthabaska compte avec
ficrtc 25 rcligieuses,
dont | | professes
choristes,4professes
3
converses,
soeurs touridres, 3 noviccs. 3 postulantcset I soeur associie.On
constatcdds lors que la r6ouverturedu noviciaten 1897rdpondaiti un
t40
besoinchez lesjeunesaspirantesi la vie religieusehospitalidredans la
r6gion des Bois-Francs.
SEPTEMBRE I9O2
Arriv6e de Mare Saint-Jean-de-Goto
La chronique de I'H0tel-Dieu de Tracadierapporte que le 20 ao0t
1902,sousle coup d'une 6motion trop poignante,lessoeurs,incapables
de chanter,doivent se contenterde psalmodierle Te Deum terminant
une visite canoniquefaite par MonseigneurL.-N. Dugal, V.G.
Point n'est besoinde chercherla causede cetteprofondedouleur.
Nos pagesenregistrantce mOmejour I'arrivee de la digne Mdre
Saint-Jean-de-Gotosur le sol d'Arthabaska, laissent pressentir les
emouvantsadieux des heurespr6c6dentes.
Sous les larmesd'une part, et la joyeusebienvenuede l'autre,qui
n'admirera toutefois I'dconomiedu plan divin?
Les quinzeanndesde superioratde celtechdreMdre i Tracadielut
confdrent une exp€rienceet un crddit incontestables.
La chdre Mdre St-Jean-de-Goto,rappel€epar sa Communaut6de
Montr6al, est immddiatement d€sign6epour exercer la charge de
sup6rieuredans la n6tre, plongdepour lors dans le regretdu prochaln
depart de Mdre Marie du Sacr6-Coeur.
Ce n'est pas sans un immense sacrificeque, de son c6t€, Mdre
Saint-Jeandoit rompre lesliensqui la rattachente la chdrefondation de
Tracadie.
Dernidre des six fondatricesde 1868,trente-quatreans durant,
vdn6reepar toutesleshi6rarchiesreligieuses
et laiques
aimee,respectee,
qui I'entourent,elle lui a donne le meilleur de sa vie.
Accueil de Monseigneur de Nicolet
Informd de son arriv€e e notre H6tel-Dieu, Sa Grandeur Monseigneur Gravel lui €crit le 27 aoit 1902:
". . . Soyezla bienvenue
Le bon Dieuvousy
dansmesdomaines.
benira comme il a beni celle que vous remplacez.Je suis
reconnaissant
d la Communautede Montr6al d'avoir daignd
exaucermesvoeuxen donnantun de sessujetspour remplacer
Mdre Mariedu Sacr6-Coeur.
Je ferai I'impossiblepour aller prdsiderI'ilection. Si, cepenje nommeM. lecurddeSainF
dantla chosene m'etaitpaspermise,
M. L:A. C6t6,mon d6l6gui.
Christophe,
et ie demeure
Je suisheureuxde vousbenir affectueusement.
biensincdrement.
. ."
Le 3 septembre 1902,Sa Grandeur MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, coadjuteurde MonseigneurI'Ev€quede Nicolet, estddl€gu€a la
dernidreminute pour pr6siderI'dlection,au grand bonheur de toute la
Communaut6.
l4l
Dds le 8 septembre,
Monseigneur
Gravelreprendla plumepour
saluerofficiellement
la nouvelle6lue.
lebonDieu,6crivait-il,
lesvolont€s
d'avoirconduit
". . . Jeremercie
i cequelessuffrages
fussent
r€unissurvotrepersonne
demanidre
sonsecours
dansI'accomet je le priede daignerVousaccorder
plissement
desdevoirs
de cetteposition
deSuperieure,
dansdes
conditions
exceptionnelles
comme
celles
oirsetrouvelafondation
d'Arthabaskaville.
Jen'aiaucun efforti fairepourv ousaccorder
comme
e celles
qui vousont preced€e,
mesencouragements
messympathies,
etma
direction.
Je Vous b€nisaffectueusement
ainsi que toute la famille
qui vousestconfi€e,
et demeure
biensincdrement.
. ."
religieuse
Sympathier6pet6ede Mgr L. A. COt6
Pendantcetemps,la forte et discretesympathiede M. le cur6L. A.
Cdt€, supirieur eccl6siastique,
seplait i faire dansI'ombretout le bien
possibleau cher Hdtel-Dieu.
Un trait charmantnousrdvdled'embl6eson soucide profiterde
toute occasionpour mettreen valeurles pieusesressources
de son
d6vouement.
Au 26 octobre,MonsieurX... professeur
dtranger,voulantorganiserune soide payanteau village d'Arthabaskaville,n'en obtient
I'autorisation,d'apds son propre temoignage,qu'd la condition
expressede donnerla moitiede la recetteaux pauvres.Le bon curi, lui,
gardesonsecret,
maisla recette
donne$50.00
au profitdeI'HOtel-Dieu.
Et la secrdtaire
d'6crire:
-Cinquantedollars,e nosyeux,c'estcommeunepetitefortune,
nousenavonstant
besoin!Oh!
benie
soitlabienveillanteet
discrdte
encouragemcnt."
chariti qui saitnousmdnager
un si gracieux
Professionet prised'habit
Le 28 octobreI902,unedoublec6r€monie
de profession,
Soeur
AliceOuellette,
choriste,et de prised'habit,SoeurZo€et SoeurRoseAnna, converses,rejouissentla vie du monastdre,ajoutant trois
qui comptealors25 soeurs,
membresde plusd la famillehospitalidre,
pour qui le fardeaudes techesquotidiennes
demeuretoujourstrds
lourd. La pauvretddes soeursest si grandeet les maladesqui se
prdsentent
e I'H6tel-Dieule sontencorebien plus!
Fin d'ann6e1902
Avant que le soir ne descende
sur cetteann6eI902,Monseigneur
quelques
Gravel6critle 29 decembre,
semaines
avantsondepartpour
I'Europe:
t42
". . . Je n'ai pas encoreeu la bonnefortune de vous rencontrer
non plusqu'auparavant.
depuisquevousetesdansmesdomaines,
Je ne vousconnaisdonc pas,pasautrementque par vos lettres,
que je regrette
lettres si simples.si naturelles,si affectueuses,
vivementde partir pour un si long voyagesansun instantde
queje
vousdire,cependant,
conversation
avecvous.Laissez-moi
remercie
la MaisondeMontrdaldevousavoirenvoyde
au milieude
nous,
Votre passage
une heureuse
influence
auracertainement
sur
l'avenirde la faiblefondationd'Arthabaska.
J'emporteavecmoi lesassurances
i ma
de votreattachement
pauvrepersonne,
vosvoeuxet la promesse
de vos pridres.
maisje
vouslaisse.en retour,ma confianceen I'avenirdevotreoeuvre,Ina
sincire affectionpour vous toutes,et mon ddsir de vous etre
agreable
autantqueje le pourrai.
je live lesmainset lesyeuxversI'Auteurde tout
Maintenant,
don parfait,le priantde confirmerdu hautdu ciel,la ben€diction
quejer€pands
toutd fait paternelle
survouset tousleshabitants
de
votre maisonau commencement
de cettenouvelleannde.et si le
bon Dieule permet,unede mespremiCres
visitesimonretoursera
pour vous,
Priezdoncpourmoi, et croyez-moi,
votreaffectionne
Pdreen
Dieu
Erphdge
E.r . d e N i c o l e r . "
1903
Bienvenue
i 1903!
Sousla benddiction
d'un tel Pdre,l'annouveauserabienvenu.
Ses
jours ensoleillds
serontmessageru
de bonheur,sesorageset sesfrimas
qui nesedementira
serontattenu6s,
atti6disparcettevigilantetendresse
pas.
Le premierbonheuresl,au I5 janvier,la c6r€monie
de profession
de SoeurMaria Caillardetz.choriste.
A montr6al,nocesd€ dirmanl et de rubis
Ce m€mejour, nos chdresSoeursVictorine et Marie-Anne,
touridres,vont repr€senter
notre Hdtel-Dieui la chdreMaison de
Montr6alqui cdldbre
dansunef€tecommune,uniquedanssesannales,
lesnocesde diamantde la T. H. SoeurSaint-Joseph,
n6eDesautels,
et
lesnocesde rubisde sa soeurain6e,la T. H. SoeurDesautels.
Ce double jubili, au crddit de deux grandesreligieuses
qui
cheminentc6ted cotedansle cheminde la vie et danslesvoiesde la
perfection,
est magnifiquement
cd16bre.
Nous relevonsce gracieuxquatrain,d0 d la plumede M. J.-A.
Poisson,"le bardedes Bois-Francs",
et adress€par nos soeursaux
h€roinesdu jour: ils renfermentune ddlicateapprdciationde notre
vocationd'hospitaliere.
t43
Aux deux vaillantessoeursdont la longue existence
S'est us6ed gu6rir les maux, i s6cherles pleurs,
Nous faisons parvenir d traversla distance,
Avec nos voeux ardents,I'hommagede nos coeurs.
Dieu veille avec amour sur leur vieillesse
Et se plait d benir. ir prolonger leurs jours.
Jours remplis de travail, sans plainteset sans faiblesse,
Aussi de si grands coeursdevraientvivre toujoursl
Mais puisquele trdpas ne m6nagepersonne.
Que tout Ctre qui nait, sur terre, doit mourir.
A I'appel souverainque cette heure ne sonne
Que quand I'humanitdcesserade souffrir.
Alors, prisesd'ennui, de n'avoir plus sur terre
De souffrantsd gudrir, de vieillardsd soigner,
La mort leur sera douce et, de leur tdche austdre,
Le ciel rcconnaissantsaura les couronner!
D6cisde SoeurEulalieQuesnel
Dieu rappelled Lui, le 4 mars1903,la trdshonor€eSoeurEulalie
professe
denotremaisonde Montreal,et I'unedes
fondatrices
Quesnel,
d'Arthabaska.
Elle 6tatag€ede 75 ansdont 57 de vie religieuse.
Missionnaire
fondatricea notremaisonde Tracadie.nuissix ans
superieure
i cellede Sainr-Basile
de Madawaska.
la regreitee
ddfunte
laisse,li commeici, I'impdrissable
souvenirde I'espritreligieuxet du
grandamourde la Rdglequi la caract€risent.
Danscesdeux dernierspostes,€galement,
i I'exemple
de NotreSeigneur,
elledoit passerpar le creusetde l'epreuve
et de la contradiction, mais c'estsurtoutdans notrefondation,disentles Annalesde
I'Hdtel-Dieude M ontr€al,quesonamesensible
et impressionnable
a d0
Ctremoulueet broyie, vivant et setrouvant en contactavecsa famille
dansdescirconstances
bien penibles.
Cesquelques
souvenirs
appellentsur la m€moiredeSoeurEulalie
pridreet fraternelle
reconnaissante
sympathie.
Car le meilleur
Quesnel,
de I'emeentout etrehumain,c'estsadouleur,et le meilleurde la sienne
fut pour nous.
Mire St-Jean-de-Goto
et la Providence
Continuatrice de I'oeuvre des pionnidres,Mdre Saint-Jean-deGoto veut,dds le mois de ddcembre1902,reconsidirerle projetde
constructiond'unebuanderieprecedemment
irr6alise.Elle n'ignorepas
Itspoir de MereMariedu Sacri-Coeurde voir surgiren 1900,uneaile
additionnelle
pour permettreltxtensiondesoeuvres.
144
Projet de construction d'une aile
plus grand que lesressourLe coeur de Mdre Saint-Jean-de-Goto,
cesdont elle peut disposer,veut secourirautant de malheureuxqu'il en
vient frapper a sa porte. Elle congoit alors, a Ia maniere des saints, le
projet de commencerla constructiond'une aile en s'appuyantuniquement sur la Providence.Tant de fois ld-bas,d Tracadie, cette bonne
Providences'estmontreesecourablei son confiant espoir.Et puisque
cette constructiond'une buanderies'impose,elle estassur€eque mieux
vaut commencercellede l'aile ddsiree,quitte a n'en finir que I'ext€rieur
et la partie alloueed la buanderie,si les moyens font un jour difaut.
Humainement parlant, le projet est tdmdraire.
qu'on croit devoir lui
Cependant,aux objections respectueuses
faire d ce sujet, par le rappel de la modicit6 des ressources,des
$7,000.00i payerd Dame Labrecqueet desnouvellesdettese assumer
en I'occurence, Mdre Saint-Jean-de-Goto n'a qu'une r€ponse:"Retarder, serait manquerde conhanceen Dieu et de charitdpour les pauvres
qui demeurentsansprotection et sansabri." Bref, elle sait vaincreles
hdsitationsde la Communauti, et il estdecideque le projet serasoumrs
aux Sup6rieursmajeurs.
Mdre Saint-Jean veut s'assurer,au pr6alable,de la nature des
secoursqu'ellepourra ldgitimementattendrede la bienveillanceet de la
96n6rosit6.
Demande d'aide i la Ville d'Arlhabaska
Par lettre adress6eau Conseild'Arthabaskaville,elledemandes'il
lui est permisd'osercompter sur un bonus qui soit le point de ddpartde
I'aile projetde,puisquela population connait parfaitementI'exiguitdde
I'H6tel-Dieu et la deplore. Elle ajoute textuellement:
"Ceci,dansle casoi SaGrandeurMgr Graveljugerait
d proposde
quidevraitavoir100piedsX 50et
nouspermette
cetteconstruction
compterquatre6tagesy comprisle rez-de-chaussee
enpierre.Nous
devrionspour celacompterentiirementsur la divine Providence;
nos epargnesne pouvant etre employdesA autre chose qu'd
I'extinction
denotredetteet cetteconstruction.
du reste.
nedevrait
marcherqu'au fur et A mesureque les moyensnous le permettraient."
En cetteannee I903, I'H6tel-Dieu abrite un total de 85 personnes,
comprenant 28 soeurs,les malades,les vieillards,les pensionnaireset
quelquesserviteurset servantes.
Donner i plus pauvre que soi
Pour intiresserle ciel d sacause,Mdre Saint-Jean-de-Goto
ne sait
rien de mieux que de donner d plus pauvre que soi, au nom de J€susChrist.
L'humble offrandeadressde
d un missionnaireestaccompagnde
de
ces mots:
145
le rgsteprovientdenos
"Le tiersestoffertpar notreCommunaut6,
vieillardsdont quelques-uns
n'ayantqu'un seulcentin ont voulu
absolument
le donnerapresavoirentendu
la lecturede
votrelettre.
C'estbien li, mon r6virendPire, I'oboledu pauvre,despauvresde
Jdsus-Christ.
Nouscomptonsmaintenant
surIa divineProvidence
pour qu'e notre tour nous trouvionsassistance
en tempsopportun."
Bonus du Conseilde Ville d'Arthabsska
Le 6 avril, une r6solutionestpassdepar le Conseilde Ville d l'effet
d'accorderun bonus de $3,000.00d I'Hdtel-Dieu,dansle but d'aideri la
constructionsusmentionn6e.
Monseigneur Gravel diffire le projet
Aussit6t MonseigneurGravelde retour d sa ville 6piscopale,MCre
Saint-Jeanlui apporte sesvoeux et soumetle projetde constructionqui
lui tient au coeur.
Le cher vieil Ev€que connait les nicessitdsde I'HOtel-Dieu, mais il
en connait d'autre part les modiquesrevenus.Sa 16ponsemi-perplexe,
mi€ncourageantea tout juste le mot qui convient,elle laissede I'espoir
d Mire Saint-Jean.
Puis, pour consolation, Monseigneur acceptede prdsider,au 2
jui et, la cer€moniede v€ture de Soeur Mathilde Dugal, choriste.
Qu€te dons les paroisses
Le 4 juillet 1903,Sa GrandeurMgr Gravel€crit d Mdre Saint-Jean:
"En r6ponsed votre demaddede faire uneaddition de centpieds
j'ai l'honneurde
par cinquantea votre maisond'Arthabaskaville,
vous dire qu'aprdsavoir pris en consideration:
l.- ta resolutionde votre Chapitreddcidantde faire cette
construction;
2.- La promessed'uneaide imm€diatede trois mille piastres,
faite par le Conseilde ville d'Arthabaska,et la dispositiondans
laquelle,
m'aditM.le Maire,sontlescitoyens
dela localite,
devous
aider i conduired bonnefin cetteentreprise;
3.- La faveur singulidredont vous me ditesjouir auprdsdes
fidiles du comted'Arthabaska,i faire,vousseules,danscecomt6
d'esp€rerqu'ils vous aideront e amo.tir la dette que vous allez
contracter;
4.- Les probabilitdsd'un plus fort revenuannuel,quand la
maisonpermettrade recevoirun plusgrandnombrede personnes;
5.- Le besoinqu'a la Communautede cet agrandissement
pour la protectionde la santedessoeurs.
Nousavonsd6cid6de ne mettreaucunobstacled cequevous
fassiezcette addition e votre maisond'Arthabaska,et je vous
autorise,en consequence
A provoquerenvotrefaveurla charitedes
fiddlesdu comtdd'Arthabaska,d faire,vousseules,danscecomte
desquetesdans les €gliseset d domicile,ayant soin pour celade
vous entendreavecMessieurslesCur€s.. ."
t46
Contral pour I'ext6rieurde la bitisse
Au mois d'ao0t,la Sup6rieure
est heureuse
d'informerMonsergneurde Nicol€tqueddjdle contratpour I'ext6rieurde la batisseest
payablepar $500.00au fur et d
donndpour la sommede $10,940.00,
mesurequeI'ouvrage
serafait.La Construction
devraetrelivr6ee la fin
promise,
ded6cembre.
Le Conseildevillea votela sommede $3,000.00
et M. I'abbeBuisson,
anciencurdd'Arthabaska,
offred la m€meipoque
unesommede milledollarsd fondsoerdus.
Deux aulresd6cisen 1903
qui a pourtantun si grandbesoind'ouvridLa jeunecommunaut6,
res,a la douleurde perdredeuxde sesmembresen 1903.La premidre,
postulanteconverse!
SoeurDorilla Guillemette,
ddcddele l9 septemans,dont 8 moisv6cuscommeaspirante
d la
bre,e I'egede trente-deux
vie religieuse.
La deuxidme,
SoeurMarie-Louise
Thompson,doyenne
du noviciat,prendsonenvolversle ciel,le 27 d6cembre,
au momentotr
s'ouvrentles pieuxexercices
desQuarante-Heures.
Elle 6taitagdede
vingt-neufans,dont 4 anspass6s
en religion.
joie et de tristesse!
fin
d'ann6e
m6lang6e
de
Quelle
1904
Empruntde $20,000.
DepuisoctobreI903,lestravauxde constructionont causebien
pourlequel
desheures
d'inqui€tudes
i I'administration
deI'Hdtel-Dieu,
problCme
seposeI'angoissant
de contracter
un empruntde $20,000.00.
Le l3 janvier 1904,MonseigneurBrunault autoriseenfin les
religieuses
d'Arthabaska
ri procedere cet emprunt.
D6cls de MonseigneurGravel
Un deuil douloureuxplanedepuislongtempssur le diocesede
Nicolet. L'Ange de la mort se tient pench€vers son premier Pasteur,
attendantle supr€mesignaldu Maitretout-puissant
desvieshumaines
pour tranchercetteexistencepr6cieuse.
Impassibledans sa mission
d'€ternit6,
c'estdansla soir6edu 28janvier1904d 8 heuresI0 minutes
quecetange,implor€en vain remonteaux cieuxaccompagn€
de l'6me
b€niedu vindr6 Monseigneur
Gravel.
Dans son ardentd6sirde d6poserun t€moignage
profondde sa
gratitudesur la tombede ce Pdrev€n6r6,i qui notrefondationa valu
plus d'amertumeque de jouissance,
notre pi6ti filialene sait rien de
mieux que de transcrireles lignestomb€esdu coeur de Sa Grandeur
Mgr J.-S.-H.Brunault,au d6cdsdu regrettiPrdlat:
". . Avec Monseigneur
Gravel,dit-il, disparaitI'unedesplus
nobleslrgures
de l'ipiscopatcanadien,
I'undesorateurs
sacr€s
les
plus puissants,
uneintelligence
d'6lite,un esprirdistingueet un
grandcoeur;son nom passera
A I'histoireet samimoirevivrad
jamaisdansI'amede sesenfants.L'Eglisede Nicolets'honorera
toujoursde I'avoireu pourfondateuret premierPasteurdurant
t47
plus de dix-huitans,et Elle ne cessera
de b€nirle ciel de scs
nombreux
bicnfaits.
La maladicfurlongue
etcrurclle,
maislamort
calmeet s€reine.
Levdnerable
Pontifes'est€teintdoucemcnt,
sans
crainte,sansangoisse,
sansagonic.. , Samorta Ct€celledujustc.
ElleneI'apassurpris,carIl lbppelaitdetoussesvocux;Il s! 6rait
prepar€
i la maniercdessaints."
SaGrandeurMonseigncur
Gravel€taitdansla 66€me
ann€e
de son ige, la 34dmede son sacerdoce
et la lgemede son
episcopat."
Magnifique6logequi nousfait confondrelesnomsdu regrett6disparu
et de son digne successeur
dansun memeamour reconnaisszrnt.
MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, second6v6quede Nicolet
La douleur et la joie se succ6dantici-basau rythme de l'6ternel
mouvementdesflots de la grandemer,I'Eglisenicol6tainesaluebientdt
avecall€gresse
son nouveauPasteuren la personnevivementapprdciee
de Monseigneurle Coadjuteur,MgrJ.-S.-H. Brunault.Et nosMdreslui
adressentde m€meleursfilials hommages.
Mar J.S.H. Rrunault, 2" i\'aque de Nii/,let,
1904-19J7.
Nul nemdriterapeut-etrejamais
mieuxqueM onseigneur
Brunault
ce titre de t're que sesfillesspirituellessont si heureuses
de lui donner.
Aussibiensasollicitudeet sad€licatesse
de sentimentsnevont-€llesDas
tarderd s'affirmerd leurendroit.
t48
La vie communautaire en 1904
Une lettre "tout intime" de Mdre Saint-Jeane seschCressoeursde
qui vont marquer,en cetteann6e1904,
Montreal dvoqueles6v€nements
la vie de la communautdd'Arthabaska.
qui vientde s'6couler,
monastique
l'6preuve
a ete
"PendantI'ann€e
Iamaladie,
la mort,
i I'ordredujour,jedirais,notrepainquotidien;
la disetted'eaupendanthuit moisainsiquenousvousledisionsen
depuisle l2janvier
sontemps,la maladiede M. notreChapelaint
par M. leCu16de
26juillet,nousf0mesdesservies
dernierjusqu'au
qui esten mCmetempsnotreSupirieur.
la paroisse
que notre nouvelleet
. . . ll y avait i peinehuit semaines
qui nousa co0t€$3,000.00,6tait
magnifiquebuanderie
install€e
que le 3 ao0t un rdservoir
d gazolinefit explosionet mit le feue
notre nouvellebatissecommevousl'avezapprisdansle temps.Les
frais furentcouvertspar lesassurances
ir I'exceptiondesdommages
quis'6ldvent
causes
A nosmachines
de buanderie
d environ$200.00
que lesCompagnies
d'Assurances
ne voulurentpasreconnaitre.
Un mois s'etaite peineecoul6quand le 9 septembre,
au
lespriiresdessalles.
unedetonamomentou nouscommencions
tion Cpouvantablese fit entendre,en uD instant la maison,
CbranlCe,
fut rempliede fum€e.de vapeuret de suie;une de nos
fournaisesavait fait explosionpar I'imprudencedu chauffeurqui
n'avait pas ouvert la grosseclef qui fournit I'eau. Plusieurs
morceauxde fers'enfoncdrent
danslesmurs.et c'estun miracleoue
la maisonn'ait pas€tdrenversie.
miraclequenousattribuons
i la
SainteMessequi se cdl€braitdans le momentau-dessus
de la
fournaise,dont lesdCbrisbriserentlesplafondset s'arreterentau
plancher du sanctuaire.L'autel fut soulevCpar la secousse,
le
retable d€plac6,les chandeliersseulssont tombes.Ce fut une
paniqueg6n€rale.Au premierexamen,on nous a dit que le
dommagen'6taitau plusquede $25.00;maison a reconnuquela
fournaiseestpresque
complCtement
brisie.
Laissons
parlons
celaentrelesmainsde la divineProvidence,
un peude nosjoies,nesoyonspasingratsenversleJ6sussi bonqui
sait faire croitreles rosesparmi les ipines.Le 26 juillet, nous
recevionsnotre nouveau Chapelain, le rivirend M. Georges
Ddsilets,pl€tre marquant,qui depuisonzeans6tait professeur
au
sdminairede Nicolet. Connu par sestalents remarquables,M.
Desiletsportedansun corpsdesplusfrelesuneametoutede feu.
Troisfoisdansle coursdel'€t6nousavonsdt6
favorisies
delavisite
Brunault,et la dernidre
de notrenouvelEv6queMonseigneur
fois,
ce n'itait passimplementunevisite,maisbienla VisiteCanonique
qui dura du 6 au 9 ao0t pendantlaquelleMonseigneur
regutles
voeux de notre chire Soeur Dugal. Sa Crandeurse montra
paternelle
au-deldde touteexpression.
SousI'impulsion
de notre
qui fit appeldMessieurs
digneEv€que
lesCuresde notrecomt6en
faveur de notre H6tel-Dieu, des Dames de notre petite ville
qui dura huitjourset nousrapportala
organisdrent
unekermesse
jolie sommede $1275.00,
tous lesfraispay6s.. ."
".
En annongnt la kermesseau pr6ne de la paroisseet en
encourageant
sonpeuplea semontrergen6reux,M. le Cu16fit une
comparaison
tout ir notrehonneuret trCsencourageante:
Quand
t49
nouslisons,a-t-ildit, I'histoirede I'H6tel-Dieu
de Montrial, en y
voyant lesdpreuvesterriblesqui sesuccddaient,
lesincendiesqui
semblaientdevoirruiner touteslesesp6rances,
on estpresquetente
de murmurercontrela divine Providence,
et cependant,
cette
Communautisi 6prouvde,est aujourd'huiI'unedesplus florissanteset I'unedesgloiresde notre pays.
Ne soyonsdoncpassurprisde voir notrepetitet cherH6telDieud'Arthabaska
€prouvdpardesaccidents
repetds,
pardescroix
de toutesespdces,
c'estld un presagede prospdritefuture,. ." Oui,
ma trds honorie Mdre, cette espdrancereposeau fonds de nos
coeurs."
Les 6preuves de la maladie
A la fin de cetteannde1904,Dieu, qui tient en samain la santdet la
maladie, permet d celle-ci d'atteindre profondiment la chdre Soeur
Saint-Raphael,qui doit €tre transfdrdea Montrdal au grand regretde
MCre Saint-Jeanet de la Communaute d'Arthabaska.
A la mi-ddcembre, c'est la compatissante Mdre Saint-Jean ellem€me qui, sdrieusementatteinte de carcinome,se rend e h MaisonmCrepour y subir une interventionchirurgicaleurgente.A I'annoncede
sa grave maladie, Sa Grandeur Monseigneur Brunault en voyagead
limina d la ville des Papes,s'eninquidteet lui adressevite un mot des
plus reconfortantsdu Colldge canadien.
La divine Providence permet que la sant6 de Mdre Saint-Jean
s'am€liore promptement et, un mois et demi plus tard, i la joie
ddbordante de ses filles, elle revient e Anhabaska apparemment
16tablie.
1905
Des timbres 6lectriques en 1905
M. I'abb6 GeorgesD€silets,aumdnier, qui rend d'incalculables
servicesdans le domaine de l'€lectriciti, gratifie la maison de timbres
€lectriques pour signaler les observancesr6guliires et faciliter ainsi aux
soeurs travaillant aupris des malades I'assistanceaux divers offices
religieux. Nous devons encore d son influence I'installationgratuite
d'un appareil de tdlephonepour le servicedu cloitre.
R66lection de Mire Saint-Jean-de-Goto
En septembre,la digne Mdre Saint-Jean-de-Gotoacceptepour la
septiCmefois dans sa vie religieuse, la charge de la sup6rioritd.
Au soir de ce jour de re6lectionprdsiddepar Monseigneur de
Nicolet, Mdre Saint-Jeandcrit i Mdre Paquet,sup€rieurede Montr6al:
". . . Monseigneur
s'estmontreextraordinairement
bonetpaternel,
et rdellement,j'avais besoinde cela; accepterla chargepour la
septidmefois n'estpasun petit fardeau,votreexperience
estla, ma
digne Mdre, pour vous le faire comprendreet attirer votre piti€."
150
Difficult6s fi nanciires
la Communaut€
Plong6ei nouveaudansdesdettesconsiderables,
n'est pas sansetre trCsperplexesur I'avenir,et plus que toutes,la
Sup€rieuresouffred'une situationqu'ellea elle-memeprovoqu€edans
la sinceritdd'unebonnefoi, peut-Ctret€m€raire,maisqui n'a eu d'€gale
ouesa confianceen Dieu.
deson
paternelle,
Dieur6pondparle ministdre
DanssaProvidence
Pasteur
du diocdsevient tendre au
le
bien-aime
autoritd terrestrel
une main secourable.
malheureuxH6tel-Dieud'Arthabaska,
Appel de IEvGqueau clerg6
Monseigneur
Brunault
A I'occasion
de la retraiteeccl6siastique,
pr€tresde sondiocdse,
de touslesmessieurs
fait appeli la bienveillance
leur demandantde vouloir bien favorisernotre Hotel-Dieud'une
au
charit6.Peu aprds,dansune Circulaireadressee
condescendante
le
procurer
I'avenir
les
cierges
et
se
A
messieurs
de
il
supplie
ces
clerg6,
de Nicolet
pain d'autel,soit ici ou au monastdredu Prdcieux-Sang
mais non ailleurs;c'est le prdludede ses
6galementn€cessiteux,
sympathiequ'il saitcreeren notre
commede la bienfaisante
lib6ralit6s
faveurparmi le clergdde son diocese.
qui,
au resultatde la kermesse
s'int6resse
€galement
Monseigneur
meme
Il souhaite
de nouveauxdonset precise
dit-il, estun vrai succds.
e I'Hdtelqu'il ddsireque"deux vieuxde Warwickviennents'installer
Dieu avec leurs trois mille dollars". ll n'oublie pas la pridre et
la
d'assidger
le cielpour obtenirdu Seigneur
instamment
recommande
prosp6rit6temporelledont la maisona si grandbesoin.
Occupationde I'ailenouvellede I'h6pilal
termind.
de I'ailenouvelledtant
A l'automne1905,le premierdtage
d'unemoitid
enprendpossession
anciencu16,
M onsieurI'abbdBuisson,
ce qui crdeun certainrevenu.
e titre de pensionnaire.
pretresfont aussidesdonsd fondsperdus,
Messieurs
Quelques
et C. E. MailhotnotammentMM. lesabb€sV. P. Jutras,$500.00,
- verse
notre
Hdtel-Dieu
plusieurs
ann6es
e
maintenantretiredepuis
unesommede $l,000.00.
Ordinaire,cettelisteira s'allondu vdn€16
Avec I'encouragement
geantavecles ann6es.
Une dizained'orphelins
a trouvdmoyend'abritertemporairement
A date,MdreSaint-Jean
Cetteinitiativesuscite
aussides
d I'Hdtel-Dieu.
unedizained'orphelins
I'oeuvre
sympathies,
maiscombiennossoeursddsirentvoir s'accrdditer
si lenteh6las!d s'dpanourr
de I'Institut,le soindesmalades,
essentielle
Toutefois,leschersorphelinssont I'objetde
sur le sol d'Arthabaska.
qui enassurentla garde
toute I'attentiondesbonnessoeurshospitalidres
et l'6ducationprimaire.
la
On esperaittout de memeen I'avenir,quand brusquement
aux premiersjours
douleurvraiefit de nouveauirruptionau monastdre
de 1906.
l5l
1906
La maladie r6cidive chez Mire Saint-Jean
I-a terrible maladiedont Mire Saint-Jeana souffertun an plus t6t,
reapparait cettefois aveclessympt6mesredoutablesde toute r6iidiveen
pareil cas. L'excellenteMdre comprend vite la gravit6 de son mar, er,
soumrseaux vouloirs divins, garde sa sdr€niti. Elle a n6anmoinsun
sursaut de douleur en songeanta notre chdre maison d'Arthabaska.
qu€. dit-elle, elle aime plus qu'clle-m€me,et ellc ajoute, cette pauvre
Mdrc: "la quitter dans l'6tat actuel des financesierait pour moi le
sacrificedes sacrifices."
Dieu disire ce supremeholocausteet bient6t Mdre SainGJeandoit
le lui offrir en sa pl6nitude.
Vers la fin dejanvier 1906,le m6decinconstatantla violencedu
mal, engageMdre Saint-Jeani se rendre A I'H6tel-Dieu de Montrdal
pour y recevoirles soinsdes expertsde I'art. Elle diffdre ceDendantle
y9y1q" 1fi1 d'€tre prdsented une cerdmoniede professionet de prrse
d'habit fixde au 2 fdvrier suivant.
Monseigneur n'ayant pu pr€sider Ia c6rdmonie comme I'e0t
ardemmentsouhait6 Mdre Saint-Jean,elle lui 6crit pour solliciterson
obddiencepour Montrdal. et ddr,/erse
dans son coeur paternelle trop
plein de son pauvre coeur d elle que I'on sent rempii d'accablanres
perplexitds:
".
Vous connaissez
Monseigneur,
dit-elle,l'6tal financierde
notreCommunauti,toutefois.meserait-ilpermisdevousdire mes
inqui6tudes?
D'abord,lesrevirendsFrdresdu Sacr6-Coeur.
deouis
leur ddparrd'Arthabaska
pour Victoriaville,
nousonl reri16ieur
couture,de sorteque nos revenussontdiminuCs
d'autant.puis
I'annee
derniCre,
M. le Curdm'avaitdonn6e entendrc
qu'aussit6t
I'affaire
desFrdresr6gl6e.
il s'occuperait
desn6treset verraitd faire
baisser
le tauxde notreemprunt.Cependant
tout estrestili, etje
medemandesinousnedevrionspasfairequelquesddmarches
dans
ce senset quellesseraientcesd6marches?
Nous auronssix cents
dollarsd payerpour les int€retsde I'empruntau premiermai
prochainet nous ne voyonspasoil nousprendronsle premiersou
pour cela.
Maintenant,Monseigneur,
mes inqui6tudes
sont d'autant
plusgrandes
que,suivanttouteslesapparences,
mavienepeut6tre
longue d prisent, la maladie pour laquellej'ai d0 subir une
operationI'anniederniire, a reprisson cours.Notre m6decinest
d'opinion que j'aille i Montr€al pour suivre un traitement.La
r€v€rende
Mdre Paquet,supdrieure
actuellede notremaisonde
Montrdal, m'6critque le docteurHingston6tantparti pour refaire
sesforcesdans le sud, eltene peut I'envoyerme voir commeelle
I'e0t desire,elle m'invite d me rendred Montreat pour me faire
soigner et se charge des frais du voyage.Si Votre Grandeur
approuvecettesortie,auriez-vous,Monseigneur.la bonti de me
152
Je seraispr€tei partir le l0 f€vrier
donnerI'ob€diencen€cessaire?
plusou moinsprolongde."
prochainpour uneabsence
de Sa Grandeur vient accomplir la
Une encourageanterdpons_e
missiondu bon samaritainde l'Evangile,en mettant un peu de baume
sur les plaiesprofondesde ce pauvre coeur souffrant.
L'intervention chirurgicale cette fois est ddclardeinutile. La science
et I'art avouent leur totale impuissancedevant le mal implacableque
I'indomptableenergiede Mdre Saint-Jeana longtempsdomine.
A I'annonce de cette foudroyante nouvelle, on s'empressed'en
informer Sa Grandeur. Est-il rien de meilleur que de partager une
souffrance trop lourde avec qui la comprend et Jintdresse d nous?
*. . . Vousavezraisonde croirequeje m'intiressevivementau sort
de votre Communaut€,r€pond le Pasteur,et que je partage
sincCrement
lescrainteset les inqui€tudesque vousinspired bon
droit la conditionde sant€de votrev6n€rableMdre Superieure.
vousvoudrezbienme
Ddsquevousaurezd'autresrenseignements,
rendraivisite,
lescommuniquer.
Si riend'impr6vunes'yoppose,je
la semaineprochaine,e votre chCremalade, pour ma propre
marqued'int6r€t
consolation
et aussipourluidonnerunenouvelle
et d' miti6."
Sa Grandeur n'a garde d'oublier les int6retsd'ordre matdriel qur
ajoutent leur poidse I'amertumedu moment et dont lui parleavant son
dipart pour Montr6al la lettre de Mdre Saint-Jean.
ll ajoute:
". . . ll y a quelquesjours,jhi
pourlui
€critauT. H. FrcreTh6odule
demander,commefaveur,de vous confier la coutureet le lavage
d'Arthabaska
et deVictoriaville,
etje saisquela
desdeuxrnaisons
sousconsideration.
choseest pr€sentement
Si les bonsFreresentrenten n€gociationavecvousir cesujet,
avecM. le curdd'Arthabaskaet votre Chapitre,et
entendez-vous
tachezd'ar verA un arrangementqui puissevousaiderd vivreet e
payervos lourdesdettes.
Dites i vos soeursqueje les invitei s'unir d moi pendantla
sainteQuarantaineet Ie moisde saintJoseph,pour obtenirdu ciel
ce ainesfaveursimportantesque je solliciteavecinstancepour
assurerl'avenirde votre maison
Daignele Seigneur,ma chCresoeur,vousbeniravecaffection,
vous ramenerbient6t votre bonneMdre en parfaitesantCel vous
comblerde sesgricesde choix!"
Cependant, le pronostic s'assombrit et nos soeurs se demandent
avecanxi6tdsi leur filial amour doit sacrifierla consolationde recueillrr
au moins le dernier soupir de leur bien-aim6eMdre, pour procurer i la
153
v6ndree malade les douceurs et les secours qu'elle ne pourra trouver
dans notre pauvre maison.Tout en donnant libre coursd leur douleur,
elles soumettent leurs perplexit6s d la Maison-mdre.
Mlre Saint-Jean reyient parmi nous
Mais d6jd, Mdre Saint-Jean est debout! elle yeut sacrifier savie sur
le dernier thdatre de ses activiGs comme I'ont desird tant de saints.
Mourir sur la brdcheau milieu de sesfillesbienaim6esd'Arthabaskaest
son voeu supr€me.Elle revient donc d la mimars, desireusede glaner
jalousementles derniersdpis de sa riche moisson.
Durant son sdjour d Montr6al, notre sympathique dveque et pdre
s'est, selon sa promesse, rendu lui faire visite, I'encourager et la
consoler, et Mdre Saint-Jean a gardd de cette entrevue le plus consolant
souvenir.
La charite compatissantedu Pdrene seborne pasld. Il suit de loin
les dvenementsqui se d€roulent dans nos murs, et son coeur a un
encouragement, une directive pour toutes les situations.
"Maitre! Ohl venezl"
Dans sa lutte p6nible avec les douleurs physiques qui vont
s'accroissantchaque jour et les souffrances morales sanscessegrandissantes, c'est vers ce guide et ce soutien paternel que la chdre malade
tourne les yeux, comme autrefois Marthe et Marie les tournaient vers
J€sus.
Elle prie la secr6tairede lui d€p€cherune suppliqueportant lameme
confiante pridre: "Maitre! Oh! venez!"
Ces simples mots trouvent vite le chemin du coeur du pdre de
famille qui se hate d'apporter une dernidre consolation i la chdre
victime lide d l'autel du sacrifice.
Ses occupations ne lui permettant d'effectuer le voyage que
quelquesjours plus tard, MonseigneurBrunault €crit e SoeurDagenais,
assistante:
queje vousai promis,pour
". . . Je vousenvoielechdquede$,100.00
aider d payer les interetsdus au mois de mai prochain.Je suis
heureux de le faire afin que mes chdresfilles de I'HOtel-Dieu
d'Arthabaskatrouventdanscet actede g€nerosit€de ma part, un
nouveaumotif de ne point perdre courageau milieu de leurs
epreuves,et que le Clergeet lesfiddlesdu comt6comprenn€ntque
besoinetquejetiensabsolumentii
la vie
vousCtesdans
un immense
€t d la prosparitdde votre maison.Ce ne doit Ctreun secretpour
par la
personne,que les dipenses considerablesoccasionn€es
toutesmes
constructionde la cath€draleet de I'evech€n€cessitent
promised
maisje comptemoi aussi,sur la r€compense
ressources,
Itxercice de la charit6.Faitesprier vos so€urs,€t peut-etrevous
arivera-t-il un nouv€audon de la part d'un curedu diocdseavant
longtemps.Dites A la venerableMdre que j'irai la voir lundi
prochain.Je vous salueet vous bdnisavecaffection."
154
Visite de MonseigneurBrunault i Mtre Saint-Jean
maladele calme
La visitede Sa Grandeurapportee notrev6ndree
temps;sesinqui6tudes
et la paixtranquillequi I'ontfuiedepuisquelques
pourl'avenirde notrehumblemaisondisparaissent
soudainement
et sa
pensde
nesetourneplusqueversla vraiePatriedontelletouchele seuil.
D6cts de chire Mlre Saint-Jean
Le 8 mai 1906.dansle moisconsacr6
d notrebonneMdredu ciel
qu'elleaimeavectoutela tendresse
de sonameardente,la bien-aimde
n6eAmandaViger,s'enva dansla soixante
MdreSaint-Jean-de-Goto,
ans
dequarante-six
et uniCmeannCe
de sondge,recevoirla rdcompense
d I'h6roiqueservicedes
de vie religieusedont trente-quatreconsacr€es
malheureuxl6preuxi Tracadie.
Mdre Saint-Jeanmeurt parmi ses filles bien aim6esd'Arthabaskacommeelle I'a d6sir6e,en plein milieu d'un termede sup6rioritd.
Entre 1902et 1906.Mdre Saint-Jeana connu le bonheurde
recevoirdix postulantes
i la v€tureet huit novicesd la profession
Par ailleurs,deux d6cessont venusassombrircettem€me
religieuse.
postulanle
piriode,soitceuxde SoeurDorillaGuillemette,
converse,
et
Thompson,choriste.La premidre6taitagiede 32
SoeurMarie-Louise
n'avaitque29 ans.
anset Ia seconde
Obsiquesde Mire Saint-Jean-de-Goto
Le deuilestd'autantplussentique la bontdde Mdre Saint-Jean
possCde
rdellement
le coeurde toutessesfilles.
Lesobsiques
ont lieule l0 mai 1906.Vu I'exiguit6
denotremodeste
qui y
chapelle.Monseigneurnotre Ev€quepermetaux religieuses
assistentde prendre place au choeur parmi nos soeurs.Quatre
la Congregationde Notre-Dameet deux, celle
religieuses
repr€sentent
de I'Assomptionde la Sainte-Vierge.
attendld,
Inhumie dansnotrecimetidre,MdreSaint-Jean-de-Goto
selonson d€sir,le rappeldescieux.Il est d soulignerque depuisla
fondationen 1884,jusqu'dcejour de 1906,MdreSaint-Jean-de-Goto
venuede Montrial i choisirArthabaska
est la premidresupdrieure
commelieu de son repos€ternel.Nous lui en sommesprofond6ment
reconnaissantes.
Une pageextraite de sa notice biographiquer6dig6epar I'unede
nossoeursde Montr6al, nousdira lesfortesvertusdecellequi consacra
lesderniires€nergies
de savie en faveurde notrefondationet vouluty
mourir.
". . . Le 3 septembre
1868,six de noschdressoeurs,
au Dombre
desquelles
setrouvaitnotrebien-aimde
SoeurSaint-Jeanie-Goto
(AmandaViger) s'embarqudrent
pour Tracadiedansle NouveauBrunswick.Dire juqu'i quel point Ie nom de L"zarct o"ait fait
battresoncoeur,lesvoeuxqu'elleavaitexprim€spour faire partie
de I'intrdpide essaim,les pdnitencesquc sa ferveur lui avait
pour obtenirc€ttegraceestchoseimpossiblc!..
. Encore
inspir€es
155
danstoute I'ardeurdesajeunesse ellen'avaitquevingl-troisans
- emport€e
par les€lansdesonzeleetdesond6sirdetravailleri la
gloirede Dieu,ellene vivait plusici. . , Aussi,6crivait-elle
d son
respectablepire qui voulait la retenir: "Quoi, Pdre ch€ri, vous
I'or,(ellefaisait
nhvezpascraintdevousexilerpourallerchercher
allusiond un voyagequ'avaitfait son pereen Californie),et vous
pour aller me sacrifierdansun
me refuseriezvotre consentement
paysoil j'esperetrouver les moyensd'une plusgrandesanctificapartirl.. ." Ce peresichrCtien
tion!. . . degrece,laissez-moi
ne put
pareilsaccents
rcsisterdde
le"oui"tantdisire... etelle
et prononea
partrt...
Et pendant trente-quatreans, avec le devouementle plus
absoluet Ia plus compldteabndgationd'elle-meme,elle demeura
aveccesetresmis6reuxet souffreteux,lessoignantavecI'affection
d'unesoeur.la tendresse
d'unemdreet touteslesd€licatesses
d'une
€pousedu Christ vou€ea sesmembressouffrants.
Sup6rieure
ou infirieure,elle 6tait toujoursla premidreau
travailquelquep6niblequ'il fot. Son attachement
aux moindres
observances
de la Reglefut admirable.Veillerseschersl€preux,les
pansercommeses"petits frires", voili ce d quoi ellese livra avec
unejoie enthousiaste.
de nossoeursqui ont v€cuavecelledanscette
Quelques-unes
fondationlui ont vu pratiquerdesactestelsqu'onenrapportedans
la viedessaints,telsqu'enpratiquanotrev€nirdeMdreMariedela
Ferre. Elle en fut blamde,vu les prdcautionsd prendrecontre la
pasainsisousune
contagion,maisqui peutdirequtlle n'agissait
qu'elleaappliquds
impulsiontoutesurnaturelle,
et si lesbaisers
sur
les plaiesaffreusesde la lipre ne forment pas les perlesles plus
precieuses
de sonimmortellecouronne!.. ."(l)
Cet extrait de sa biographienous rappelleconcrdtementce que fut
la vie religieusede Mdre Saint-Jean-de-Goto
que notre maisons'honore
de possederd jamais, et que nos soeursain€esont si filialementaimee.
Restdesanspilote et presquesansrevenuspour payerune si Iourde
dette,notre maisonreprendsa marcheversl'avenir.Une nouvelleetoile
s'estallum€edans son ciel. Elle gardefoi en la promessefaite par Mdre
Saint-Jeanau milieu de sesplus douloureusesanxi6tes:"Je prierai tant
le bon Dieu, ripdtait-ellealors,qu'Il vousenverralesressources
voulues
pour vous libdrer de toutes dettes".
Le Dieu des consolations,nous le verrons bientot, realiseracet
esporr.
( l ) N o l i c c b i o g r a p h i q u cd e M i r e S a i n t - J e a n - d e - G o t oH, 6 t e l - D i e u d e M o n r r d a l . 1 9 0 6 .
156
L'OEUVRE HOSPITALIERE. . .
1906- 1930
157
UN HOPITAL NAIT
t906 - t9t2
JUIN T906
Le cr6dit c6lestede Mire Saint-Jean
Nous avonsassistiavec€motionau d6cespr€mature(elle n'avait
que6l ans)de MdreSaint-Jean-de-Goto.
L'annalisterapportequ'avant
I'arrivCed'une nouvellesupCrieure,
la Providenceparait s'inclinervers
I'infortunede notre maisoncommepourjustifier sanstarderle "cridit
celestede la v€n6reedisparue".
Aux premiersjours de juin, un vin6rable pr€tre, M. I'abb€ U.
Tessier,curd de Victoriaville, donne i I'H0tel-Dieu, en don pur et
simple une somme de deux mille dollars, tandis que d'autresdons
substantielsquoiquede moindreimportance,lui parviennentde fagon
aussiinopin€equ'heureusepour combler lesd6ficitsdu moment.
lElectionde Mlre Lachrpelle
Dieu mesurantsesdonsaux nicessitdsde I'heurepresente,gratifie
notre maisond'uneSuperieuredignei tous6gardsd'occupercepostede
responsabilit6.
Ainsi, en h fete de SainteTrinit€, 7 juin 1906,accompagn6e
de
notre chCre Soeur Marie-Anne. touriere. la trcs honor6e Soeur
Lachapelle,de notre maisonde Montreal, se dirige vers la n6tre.
Cettevaillanteconnaltla vie de missionnairepour I'avoir panagCe
i notremaisonde Windsor,Ontario,au coursdesann€es1888-1890.
Elle connaitaussii fond le tableaudetaillddesmisdresDrofondes
de la fondationd'Arthabaska,et n'ignorepasdavantagele miuvaisCtat
actueldesfinances.Elle sait6galementquela derni€reconstructionest
consid€riecommeun v6ritablehors-d'oeuvre.Rien ne la d€concerte,
rien ne I'arrete.
A I'instar de la grandeTh6rese,sa saintede prCdilection,elle dit
simplementdevant I'ob€diencequi s'offre i elle:"J'irai, puisqueDieu
me le demande;le succdsou I'insuccdsreste€ntre sesmains."
L'oeuvre de Mdre Lachapellei Arthabaskatient toute dansces
mots. Son zdle et sa ferveur ne connaissentaucuneeclipseet nous
verronsla grice de Dieu jeter en sessillonsdesgerbesmagnifiques.
159
Le l0 juin, l'€lectionofficiellepr€sid€epar M. le curd L.-A. Cdt6,
sup€rieur eccl6siastique,confie d son autoritd la direction de notre
Communaut6.
La F€te-Dieu de 1906
Dans I'attent€ d'une visite du premier Pasteur, Monseigneur
Brunault, le coeur si profond6mentpieux de Mdre Lachapelletressaille
d'aiseen la Fete-Dieu,fixde cette ann6eau 14 juin.
Le reposoir est dressddans la petite chapelledu cimetidreet la
processionsed6rouletoute simpleet sansiclat, maisavecquelcachetde
pi€16.
Une douce 6motion envahit lesdmeslorsquele J6susde I'ostensoir
traversele lieu de reposdes chdressoeursd6funtes,foulant la terre oir
ellesattendent I'aurore supr€mede sa dernidrevenue.
Monseigneur Brunault et les soeurs malades
Peu aprds, au l9 juin 1906, Monseigneurde Nicolet de passage
dans nos r€gions.se riserve,sur lesdevoirsdu moment,le loisir de venrr
saluer Ia nouvelle Superieure,Mdre Lachapelle.
Trois soeursmaladess'itant renduesi la sallecommune parmi le
groupe de la Communaut6, avec une bontd charmante,Monseigneur
enlive sacroix pastoraleet la presenteA baiserd cellesqui, dit-il, portent
riellement elles-memes
des CROIX D'HONNEUR.
Dans une causerietout intime,faisantallusioni la grandepauvretd
toujours ?rI'ordre dujour, Sa GrandeurassureMdre Lachapellede son
aide et de sa protectionen destermessi touchantsqu'ils laissentaugurer
pour I'avenir une marche reellevers la sdcurit€.
Incendie de la cath6dralede Nicolet
Deux jours plus tard, 2l juin 1906,retentit comme un coup de
foudre, la nouvelle du ddsastreuxincendie qui a consum6 les deux
cathidral€s de la ville dpiscopale- I'ancienneet la nouvelle --, la
Maison-mdre des r€v€rendesSoeurs de I'Assomption de la SainteVierge et la r€sidencede MonseigneurSuzor, P.D.
Au t€moignagedeseccldsiastiques
qui entourent Mgr Brunault, sa
s€r€nitdne subit aucunealtdration.Mais devant ces ruines.oui ne sait
combien son coeur sensibleet d6licat doit souffrir!
La pi6t6 des soeursne s'en tient pas a implorer les consolations
cdlestesen faveur de leur Pdre bien-aimd.Elle offre comme oremidre
contribution destin€ei rdparer le ddsastre.la magnifique somme de
$2100.00
requede la main paternelle,au mois de mai prdcddent,pour le
solde des intdr€tsde I'anneecourante.
Ce gestede l'infortune reconnaissante
touche vivementle coeurdu
gdnereuxPasteur,ll ne veut toutefoisaccepterde notre pauvretdque sa
pridre fervente.
Inauguration d'une salle d'op6ration
Le 29 juin 1906, en la fete de saint Pierre, Mdre Lachapelle
inaugure une salle d'operation. Inauguration sans solennit6,hdtons160
nous de le dire, mais combien g€ndratrice de joie lumineuse et
chantante.
l-a sallemdriteccpcndantune mention sp6cialed titre d'avoirit6 ce
jour-ld. la plus grande de la province.. . Ses proportions embrassent
tout un 6tagc non divisd de la nouvelleconstruclion.. .
l-c docteurGeorgcsC6t€,jeunemidecin-chirurgiende Saint-Paulde-Chester,fournit pour lors satabled'operationet tous lesinstrumenls
n6ccssaircs.Il prend comme assistant notre devoui docteur E.T.
Belleau, et pratiquc avec plein succds une tres grave et d6licate
operation.
Ce chirurgien esl, sans contexte. I'homme de choix de la Providenccpour assurerri I'Hdtel-Dicud'Arthabaskasa placedifinitive dans
le domaine de I'hospitalit6.Avec sa venue d Arthabaska, un h6pital
orend enfin naissance!
A elle seule, I'histoire pcrsonnellc du docteur Georges C6te
autorisc cettc opinion justifiie par la suite des ivenements.
Le Docleur GeorgesCdt6
N6 d Saint-Paulde Chesterle ler novembre I869. il resteoroheltn
dds sonjeune 6ge. A quatrorzeans. il s'€loignedu foyer paterneioi sa
mCrea 6t6 remplacde,et s'achemineseul, sans le sou, sur des routes
lnconnues.
Doctew Georges C6ti,
Ier chirursien de l'H6rel-Dicu
len
lm6.
Avec I'aidede Dieu, il deviendraddslors I'artisande sonavenir.
Le travail sanschoix et soustoutesformeslui fournit tout d'abord
le pain quotidien.Mais I'adolescent
a ati coeurun id6al.Et pour le
r6l
r6aliser,il travaillera ferme le jour et 6tudiera une partie de sesnuits.
Plus tard, nous le retrouvonschezles reverendsPdresOblatsd'Ottawa
etudiant le jour et travaillant le soir pour payerune partie de sescours.
Nous savonsquellefiliale reconnaissance
son coeurbiennd vouera
au rdverend Pdre Dottenewille, O.M.I., qu'il se plaira d appeler sa
providencevisible, comme nous connaissonsson inaltdrableattachement aux revdrendesSoeurs de la Providencede Vancouver et de
I'Ouestcanadienor.iil prit un premier contact avec l'h6pital.
Son invincible6nergiesurmontetous les obstaclesqui, de longues
ann6esdurant, sedressente l'encontrede sesaspirations.Et unjourvient
oi le doctorat couronne seslaborieux et mdritantsefforts.
La carridre professionnelle, une fois ouverte devant lui, il s'y
consacresanst6serve.
Revenudansson village natal vers 1904,le plus vifsuccdss'attache
d sespas tandis que sa charitdenverslespauvresne devientrien moins
que proverbiale.
Tel est le mddecin-chirurgienqui s'offre ar I'H6tel-Dieu en juin
1906.
L'opinion publique ne se trompe pas qui le dit €minemment
prdpare d se plier aux difficultdsd'un h6pital situedansun centreplutot
rural tel que le notre.
Les d6butsse font prometteurs.Durant lesmois qui suiventla f€te
de saint Pierre, on amdnage une modeste salle de chirurgie et des
chambrespour les malades.
Le.chirurgiena bient6t d son crddit plusieurscasde medecineet de
-.
cnlrurgle.
Mdre Lachapelleexulte.
Cependant le soleil retire vite ses rayons et I'espdrancedoit se
replier sur elle-m6me.
Suspensiondes actiyit6sde I'hopifal
Deux facteurs semble-t-il,sont d I'origine de la suspensiondes
activitdsde la salled'op6ration de I906:
Le soin des malades contituant I'oeuvre orimordiale de notrs
lnstitut, Mdre Lachapelle n'a pas songd i iniormer officiellement
I'autorit6 diocdsainede I'initiative qu'ellea prise.
Par ailleurs, le docteur Georges Cdt€ ayant anterieurement 6tudi6
ou pratiqud dans la lointaineColombie Britanniqueet aux Etats-Unrs,
sa personnalitdprete le flanc d la critique des uns, tandis qu'elleest
I'objetde I'admiration desaut res.De ld, mille ra pportsd iversautour de
son nom et de sa personne,
La prudencede I'Ordinaireveut-ellese renseigneravant de ne rien
permettre, ou, est-elleblessded'etre tardivement mise au courant d'une
situation deje arretde?
C'est ainsi que I'Ev€quene croit pas devoir approuver sur I'heure
les mesuresprises,et I'ordre vient de suspendrelesactivitesde I'h6pital.
Patience de Mire Lachapelle
C'estun rude coup pour la vaillanteMdre Lachapelle,maissonzdle
ne d6sespdrepas pour autant de la situation. Elle saura attendre.
t62
Le soin desmaladesconstituee sesyeuxl'61€ment
dechoix appel6d
remplacerle dur travail des lavageset repassag€s,
oir s'dpuisentles
santes.Aussi elle ne doute pas un instant que I'approbation de
I'Ordinairene vienned I'heuremarqudepar la Providence.
D6vouementde MonseigneurBrunault
Oui ceftes, elle peut compter sur un ddvouementqui s'est
manifestdaprdsle ddsastrede l'incendiedu 2l juin.
singuliCrement
Alors qu'il semble d tous que Sa Grandeur ne peut aider
personnellement
notremaisonau coursdesann6esconsacrdes
i rdparer
les ruines de sa cathddrale,son dme magnanimene s'estnullement
arretdee cetteconsid6ration.
Tel un pdreddsireuxde faire oublierd sesenfantsI'amertumedes
jours mauvaisqu'il traverselui-m€me,le 9 juillet 1906,il fait parvenird
nossoeursunepartiedesquetesfaitesdanssondiocdse,soitunesomme
de $850.00,plus$50.00prdlevdssursaproprecaisseet offertesenfaveur
qui bat alorsson plein.
de la kermesse
Devantcettegendrositd
exceptionnelle,
commentdouterdeI'extrCme int6retqueportei notremaisonI'Evequecedantsesdroitsi la bonte
du perede famille?
La kermesseannuelle
Septembre1906terminelesactivitdsde la kermesse.
La sommede
constitueun vrai succds.Ajoutde au don g6nireux de
$1,180.00,
Monseigneurde Nicolet, elle permetde faire un premier remboursementde $2.000.00sur les$20.000.00
dus.C'estl'acheminement
versdes
jours meilleurs.
Ddcis de SoeurMarguerite-Marie
Le 22 septembre1906, la mort nous ravit notre chdre Soeur
(Marie-AnneTherrien),converse.
Marguerite-Marie
Entrdeau novF
ciat le 23 ao0t 1894,avantd'avoiratteintsaseizidme
ann€e,ellenous
quitte e vingt-huit ans aprds avoir consacr€d Dieu, dans la vie
religieuse,douzeann6esde sa trop courteexistence.Son amour de la
solitude,son espritde recueillement
et sonddvouementpour lespauvres
lui ont certainementvalu de richesmdritespour le ciel.
1907
La variole i I'HOteFDieu
ks mois de I'hiver1907sontdesplus paisibles.
Mais i peinele
printempsa-t-il atti€dila bisefroide,que le soleilde mars,au lieude
rejouir, apportela ddsolation:la variole fait une soudaineirruption d
l'H6tel-Dieu. . . La contagionse propagepar la lingerieapport6edu
colldgeoi la redoutablevisiteusea pu atteindre incognito plusieurs
victimes.
Tout autreen est-ilici. . . L'Hdtel-Dieusubitla ouarantaine.
Les varioleuxsont tout de m€me isoleset placesdan; les petites
chambresqueMdre Lachapellea pr€par6es
pour le servicedechirurgie,
ainsiqu'auddpartement
Saint-Augustin.
Deux de nossoeurssont atteintes.L'une d'elle.notrechdreSoeur
163
Il y a
et regoitlesdernierssacrements.
BeliveauestprCsde succomber
un pauvrevieillarddontla
toutefoisunevictimecheznospensionnaires:
mort ne serahdlas!que I'heureuxpassage
i unevie meilleure.
Le l8 avril 1907,le sceaudela quarantaine
estlev€,et le bon Dieu
remerci6
rendula santee tousces
avecferveurd'avoirsi heureusement
affligdsde la variole.
Don d'un dquipementpour sallede chirurgie
Voici qu'd l'auroredu mois de mai 1907,grdcei un gdndreux
de
donateur,le docteurFrangoisde Martigny,- m6decin-chirurgien
I'H6tel-Dieude Montrdal , notre Hdtel-Dieusetrouvepourvudu
requispour le bon fonctionnement
minimumd'dquipement
d'unesalle
de chirurgie:tabled'operationet autresaccessoires.
de
Sousle mercidmu de la donataire,on sentvibrerdesaccents
gratituded'unetonalit6particulidre,
necraintpas
car MdreLachapelle
"qu'il est,celtes,le mandataire
de la Vierge
de dire i son bienfaiteur,
pour lui causerla joyeusesurprisequi dore sesr6vesd'avenir".
Le senset la valeurdesmotssedevinent:l'6oisode
du sacrifice
des
premidres
rdalisations
a pourcorollaireleslongsmoisd'attente
au cours
desquels
s'oeuvrent
dansle silence,
I'humilit6et la pridrelesr6alisations
durablesde demain.
A tout le moins,lespr€cieuxobjets,soigneusement
d6pos€s
enlieu
un talismandebonheur
s0r,repr€sentent
aux yeuxde MdreLachapelle
jusqu'aujour toujourssouhaitd
de l'ouvertured'unesallede chirurgie.
Visiteset donsde Pasteurs
En margedececonfiantespoir,deuxvisitesdupremierPasteur,les
4 et l8 juin, demontrentle vif int6rCtqu'il ne cessede portere notre
maison.
Plus encore,le 5 juillet 1907,sa compatissante
bont6 lui fait
parvenirun chdqueau montantde neufcentsdollars,offrandevraiment
royaledansles circonstances.
Paul Bruchdside Montrial, dont la
Sa GrandeurMonseigneur
sincereestime pour la trds honorde Mdre Lachapelles'affirme en
maintesoccasions,lui fait parvenir€galementunesubstantielleoffrande en faveurde la kermesse.
L'dme sensibledu dignearchev€que
vibre
sansdouteau diapasonde cellede notrebien-aimd
Pr6lat,qui nousdit
unjour que"pour unecommunaute,
si la pauvretd
n'estpasun vice,elle
est quelquefoisbien genante".La n6tre s'honored'avoir 6t6 secourue
par de tels amis et protecteurs.
Deux d6cis pr6maturds
t€ 8 ao0t 1907,le cdleste
fleur
Jardiniervientcueillirunemodeste
vraiment dpanouiei I'ombre de la croix; notre chereSoeur Ursule
Gaillardetz,dite Saint-Joseph.
Ses quatre ans et dix mois de vre
religieuselui auront valu h-haut, nous I'esp6rons,
le calmeet la paix.
Elle 6tait agdede 29 ans.
Trois semainesplus tard, b27 aottt I907, nouvellecueillettepour
I'au-deli, dansla personnede notre chdreSoeurMathilde Dugal,ag6e
de 26 anset qui ne comptequecinq ansde vie religieuse.
Esprits6rieux,
164
plein d'une naivetdenfantine, consciencedroite, aimant la R€gledetout
son coeur et la pratiquant avec 6nergie, cette regrett6e soeur est d6jA
p€te A recevoir sa r6compense.
Encouragement de Monseigneur lEv0que
Face i c€s deuils repet6s, Monseigneur Brunault 6crit alors ces
paroles d'esp6rance:
". . . Le bon Dieu doit avoir des vuescach€essu. I'Hdtel-Dieu
d'Arthabaska,puisqu'il semblese plaire i l'eprouvcrsi spuvent.
Mais,jbi confiancequ'll lui preparepour un avcnir prochaindes
jours meilleurset plus ensoleillds.. ."
Ces d6parts r6itires pour I'audeli ont creusi bien des
vides, sa sollicitude paternelle ajoute:
", . . Faitesprier vossoeurs,chdreMdre,pour avoir desvocationset
afin de rendre la vie du noviciat et de la Communaut€moins
p€nible,montrez-vousplut6t facilcquedifficilelorsqu'ilseprcsente une occasiond'accorderla recreationou un cong€.Je ne vous
prechepas le reEchement,mais vous Ctessi peu nombreuses
et
votre travail est si considdrable,
qu'il estbon de mettreun peude
soleil et de gaietddans votre maison,Par respectpour la Rdgle,
donnezlorsquevous le voudrez,rdcriation ou cong6,au nom de
Monseigneur.Vous agirez,j'en suiss0r, avcc religionet dicernementet c'estpour celaquej'abandonnela chosee votrediscrdtion.
Vcuillezcroire,chereMCre.a I'affectionet au ddvouemcnt
devotre
Cvequeet dites souventa vos filles qu'ellesoccupcnttoutes une
placed part dans mon coeur."
Ne croii-on pas entendre saint Frangois de Saless'adressere sainte
Chantal? Ce type achevd de la paternit€ spirituelle a-t-il meme su
trouver des accents plus touchants?
l90E
G6n6rosit6 de Monseigneur Brunault
Le 29 avril 1908,Sa Grandeurchargeson secrdtaire
"d'envoyerun
chdquede $600,00e I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska" et promet e oos soeurs
un autre chCquede $300.00d I'automne,toujours e l'effet"d'aider i les
d€barrasser
de cesfameux intCrCtsqui lesgCnenttant dansleur action".
Impuissantesi t6moigner leur profonde gratitude, nos soeurs
comprennentdu moins l'6tenduede leur dette, et au nom de toutes,
Mdre Lachapelle6crit ii MonseigneurBrunault:
165
". . . Monseigncur,
queparvos
notrepetitemaison
nesesoutient
prete
soinsempresseset
leslargessesde
votrecoeur,
aussijemesens
pourseconder,
A touslessacrifices
s'ilsepeut,legenireuxdessein
deVotreGrandeur."
N€gocietiond'un emprunt
D0 au zile de monsieurI'abb6F. A. Saint-Germain,archidiacrede
Nicolet, en mai 1908,un emprunt est n€gocidavec I'honorablejuge
Mailhot, e un taux avantageux.
[.e Trust and Loan Companyest rembours€et leslourdsint€rets
annuelsconsid6rablement
diminuis.
M. I'abb6Saint-Germainrendraen outred'appr6ciables
services
ii
notre maisonrelativementd la comptabilitd.
L:s moispassentavecleur cortdged'6preuves,
certes,maisdejoies,
aussl.
Ouvertureofiici€lle de I'h6pital
Le l9 juin I908 sed6tacheen caracteres
brillants:cettedateouvre
la premidrepagede I'histoirede cet h6pital, attendudepuisbient0tun
ouart de sidcle.
L'H6tel-Dieuen 1908.
C6dantaux solliciiationsaussidiscr€tesque pressantes
de la tres
honor6eMire Lachapelle,Monseigneurde Nicolet permetI'ouverture
officiellede I'hdpital.
Premiersrtglementshospitaliers
Son ExcellenceMonseigneurde Nicolet pose lui-m€meles premiers reglementsde cet hdpital de 1908.En voici la teneur:
166
"L'H6pitalSaint-Josephd'Arthabaska
J.M.J.
l.- Les Soeursde l'H6tel-Dieud'Arthabaskaen auront le
contrdlcabsolu.sousla directionde I'Eviquedu diocise,qui se
rdserve
le droit de fermercethopitalsijamaisil lejugei propos.
pourvuquesa
2.- Le m6decinde I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska,
nominationait 6t€ approuv6epar ledit SeigneurEv€que,sera
€galement
le mddecin
de I'h6pital;maislesmalades
aurontledroit
d'endemanderun autres'ilsle veulent.
3.- SeulcslesSoeursde I'Hotel-Dieu
aurontla libertdd'appeler un autr€mddecin
ou chirurgien,
et ellesuserontde cettelibert€
quand bon leur semblera,et pour les operationset pour le
traitementdes malades:mais la Supdrieurese fera un devoir de
convenance
d'avertirprealablement
le m€decin
internede I'HdtelDieu,lorsquelescirconstances
le lui permettront.
4.- l-es m6decinsse servironttoujours de leurs propres
instruments.
5.- t-'Ev6que
de Nicoletpourrachanger,
modifier,i songri.
le presentriglement.
Arthabaska,
le l9 juin 1908.
J.-S.-Herman.
Ev. de Nicolet."
Les artisans de I'hopital de l90E
L'excellenteMdre Lachapellepeut exulter cette fois, et la ComI'h0pitalest
munautdfaire monter vers le ciel sa pridre reconnaissante!
enfin ld!
Ddsormaisle premierPasteurseravigilantd protdgerlesintdretsde
I'h6pital et seconder,e leur endroit,lesd€sirsde la ddvou6esuperieure,
qui a depuistoujours entrevule salutde notre maisondansl'exercicedu
soin des maladestel que statu6 par les fondateursde I'lnstitut. Aussi,
bien, est-ceaux instanceset a h pridre de Mdre Lachapellequ'Arthabaska doit son h6pital. C'estjustice de le reconnaitre.
Par ailleurs, dans la particulidre bienveillancede Monseigneur
Brunault, I'excellenteMdre Lachapelle aurait-elle ose ddployer la
pers€v€ranteenergie qui lui assura le succds?Au surplus, si Sa
Grandeur douta un jour de I'opportunit€d'ouvrir un h6pital dans nos
Bois-Francs,et surtout desmoyensde menerl'oeuvree bonne fin, il sut
se fdliciter dans la suite d'avoir fait confianceaux vues inspirdesde la
Sup6rieure,et prit I'oeuvresous sa haute protection.C'estjusticede le
consigner.Le mdrite appartient aux fronts qu'il couronne.
R6paralions i la magonnerie
Au cours de l'6te I908, un legslestamentairede mille deux cents
dollars,permeta la charitdde fournir une largepart dansles16parations
essentielles
A la maqonnerieddfectueusede la dernidreconstruction,
tout en permettant de terminer partiellement I'int6rieur du second
etage.
Le donateur, feu Eugdne Cr€peau, avocat, ami et bienfaiteur
appr€ci6de notre maison par la part activequ'il prend e titre gracieux,
aux d6m€lesjudiciaires qui jettent plus d'une fois I'alarme chez nos
premiires Mdres,ajoute ainsi un ultime titre e sescr6ances.
t6'7
D6part de l'abb6 D6silets
L'6tat de santdde I'excellentmonsieurDdsiletstardant e s'amdliorer. il fut definitivementremplac6le 3l juillet 1908.
Dou6 de fortesqualitis moraleset possidant plus d'un secrelde la
mdcaniqueet de la chimie, M. l'abb6 Ddsiletsfait largementprofiter
notre Communaut€ des ressourcesde sa pidt€ sacerdotaleet des
connaissances
varidesde sa haute intelligence.
Son nom est rest6synonymede bienveillance.Et Monseigneurne
craint pas de dire que "c'est une chosedifficile de remplac., un homme
d'une telle valeur".
Arriv6e du nouvel aumdnier
A t'arriv6edu nouvel aumdnier I'abbdGeorgesLabissonnidre,on
note quelqueschangementsdans I'horaire des observanceset offices
religieuxpour favoriserune meilleurerdpartitiondu tempsd consacrer
aux maladeset aux pauvres.
La messede communaut€ est fixee e 7 heureset un quarl. Et cn
fonction du service des pauvres, on remet la rdcitation des Petites
Heures aprds la messe.
L'abbe C. E. Mailhot A Saint-Augustin
En fin de septembre1908,M. l'abbd Charles-EdouardMailhot
qu'un mauvais6tat de santeobligea dimissionnercommecurede SaintPaul de Chester, vient habiter deux chambres d la r€sidenceSaintAugustin.
Ces mutations, inscritesau fil desjours, posent,nous le croyons,
d'infimesjalons de I'histoirelocale.
D6pa.rtpour la patrie. ..
A la premidre aube d'octobre, nous croyons voir la Vierge du
Rosaire se porter e la rencontred'une enfant privil6gi6e,notre chere
Soeur Marie-des-Anges,n€e Ddlina Poir€, noviceconverse,qui ii l'6ge
de 35 ans dchange I'exil pour la patrie. EIle aura le bonheur de
prononcer sesvoeux IN ARTICULO MORTIS.
Soeur desangesvraimenten sondme liliale,nossoeursseplaisentd
dire qu'elleseraarriveee bon port en angeliqueescorte.N'est-cepas la
veille du jour oir I'Eglisecdldbrela f0te des saints Anges?
1909
L'ann6e 1909,ann6edes Jubil6s
Alors que I'annde1909comm6morerapar de grandiosesddmonstrations le 250e anniversairede I'arrivde d Montrial des oremidrcs
Hospitalidresvenuesde La Fldche,dans un tres modestedecor. cette
mCmeann6enimberad'argentla silhouettedenos murs bdnis.Mais oui,
1909 marque le 25e anniversairede Ia fondation de I'Hdtel-Dieu
d'Arthabaska. Nous en reparleronsau mois d'octobre prochain.
Disons tout de suite que joies et deuils y meleront leurs accents,
comme en un jour de f0te, I'encensconfond sesparfums aveccelui des
fleurs ddpos6essur I'autel.
168
D6cis de Soeur Saint-Raphail
l-e 5 mars 1909. la mort frappe loin des siens et de sa famille
religicrrscd'Arthabaska notrc chirc soeur Saint-Raphael.nie Corinne
Qucsncl.fillc dc M. J. AugustcQucsnel.promoteur de notre fondation
en ltttl4.
Sa ddpouillc mortellc est d'abord expos€c e I'Hdtel-Dieu de
Montrdal pour dc li revenirsousnotre toit et reposera I'ombrede notre
monastdrc.Ellc fut, on s'en souvicnt,la premidreprofessede I'Hdtelunsouvenirpieuxdetoute
D i e u d ' A r t h a b a s k a . edtc e t i t r c ,c l l c s c m e r i t e
sa famille religicusedes Bois-Francs.
Soeur Saint-Raphadl6tait irgdcde 52 ans dont 24 de vie religieuse.
Daignc lc Dicu lout-puissantrcccvoir son ame toute de charit6 et de
bontc. au ciel, oi d6ja son bravc pdreet sa saintemdre I'ont attendue
jusqu'd ce.jour de I'dternclrcpos!
Prenrier brevet d'infirmilre
Le 30 mars 1909.notre chdreSoeur Alice Ouellette,dont la sant€
requiertdessoinsparticulicrs.serend a notre H6tel-Dieu de Montr6al.
Elle sait si bien profiter de scsloisirsld-basqu'eller€ussiti compl6terses
connaissanccs
dans I'art du soin des maladeset trois mois plus tard
revient en sante. avec un brcvct d'infirmidre en bonne et due forme.
C'est la prcmidrc religieused'Arthabaska d ddternir un brevetd'infirmidre.
Un autre cercueil.. ,
Le 24 mai 1909,notre regrett6eSoeur Marie-Louise Lavigueur,
jeune et brillant sujetsur qui sefondaientlesplus bellesesperances,
esti
son tour hativementcouchdedans un froid cercueil.
De celle-ci.la Superieuret6moignequ'elleest par sesvertuset ses
talents"l'ornement et la consolationde sa petite Communautd." Elle
n'dtait dg€eque de 29 ans, et en avait pass66 en religion.
Un 250eanniversaire
En ao0t I909, nous sommesd la veilledesfetesdevantcommdmorer d notre HOtel-Dieude Montrdal Ie 250eanniversairede l'arriveeau
Canada de nos premidresMdres de La Fldche.
fond€esen terre
Des representantes
de toutes les maisons-soeurs
d'Amdrique sont invitdes,et pour la circonstance,s'ouvrentlargeset
joyeusesles portes du cloitre de I'H6tel-Dieu de Montr6al.
Notre supdrieure,Mdre Lachapelle,ainsi que les chdressoeurs
Dagenais et Hurtubise, appartenant toutes trois i la maison de
Montr€al, sont les heureusesdeldgudesd'Arthabaska.
Le 27 aoot les voit partir pour offrir notre part d'hommagesd
I'h€roiqueJeanneMance et aux illustresfondatricesde l'H6teFDieude
Montreal, les vdn€r6esMdres de Br6soles,Mac€ et Maillet.
Placdedans la cour d'honneur de I'Hdtel-Dieu et inaugurdeau
deuxidmejour du triduum, la superbestatuedeJeanneMance ou plutOt
le groupe que le monument reprdsenteet si bien nomm€ par Ie v6ndri
monsieur Lecoq, P.S.S.:"La rencontrede l'€tre qui souffreavecl'€tre
169
qui console" resteracomme un symbole de ces fCtesinoubliablesqur
c€ldbrentson triomphe et sa gloire.
Les pageslitt6rairesdu magnifiquecompterenduenvoydpar notre
maisonde Montr€al et conservddansnosarchivessont un d€licepour le
coeur et pour I'esprit.
Passantsoussilenceles solennit6sdesdeux premiersjours, disons
seulementque le 3 septembre,dernierjour desf€tescomm6moratives,
MonseigneurI'Ev€quede Nicolet chantele servicesolenneloffert pour
toutes les religieuseset pour tous les maladesddc6d€sd I'H6tel-Dieu
depuis sa fondation.
seulavaituneparurededeuil,dit la relationplus
"Le maitre-autel
et leslysbrillaient,
hautcitde,partoutailleurs.lesbannidres
carce
jour, le dernierdu triduum,6tait pleind'esp6rance
et d'immortalit€."
ont rdunii I'antiqueberceaude Montrdal
Cesf€tesexceptionnelles
une ddl€gationde vingt-cinqreligieuses
representanttoutesnos maisons
d'Amdrique etabliesdepuis 1845.
R66lectionde Mire Lachap€lle
Le 14 septembre1909,f€te de I'exaltation de la sainte Croix, la
vindree Mdre Lachapelleest remise d la tete de notre Communauti,
heureuseb6n6ficiairede son ddvouementau cours des trois derniCres
anndes.
A cette occasion, Ie 28 septembre 1909, une longue lettre du
premier Pasteur, datde de Qu6bec, et portant le timbre du Premier
Concile Pl€nierdu Canada,vient redired Mdre Lachapellela satisfaction, les fdlicitationset les voeux de bonheur de m€me que les espoirs
que MonseigneurBrunault garde d l'expansionde notre Hotel-Dieu:
". . . C'estmon espoirque, d'ici trois ans, il vousserapermis
d'am€liorer
notablement
la conditionfinanciCre
de votremaison
et, par suite,de donner d vos oeuvresplus d'ampleuret de
que vous allez voir les
f6condil€:c'est mon espoiregalement
vocationssemultiplieret la sant6de vossoeurssefortifier.Vous
avez droit de comptersur I'affectionet le d€vouementde votre
sur saprotection
Cveque,
et sonassistance
et,vousaureztout cela;
mais il vous faut surtout mettrevotre confianceen Dieu. . ."
Encore le son d€s glas. . .
Le 24 septembre, s'entrouvre une tombe: notre chCre Soeur
EmirentienneDubois y repose;elle,la mieux armdeen apparencepour
promettre de longsjours. Elle n'6taitag6eque de 33 ans,dont 7 de vie
religieuse.
Oh ! que d e d ouleursjettent danslesamescescarridresb riseesavant
d'avoir m0ri les fruits que leur printemps laissaitespdrer.
t70
25eanniversaired€ notre Hotel-Dieu
Le 2 octobre 1909,l'heurejubilaire du vingt-cinquidmeanniversairede notre maison6grdnetimidementsesnotesargentines.
Cette fCtene doit recevoird'autre ddmonstrationext€rieureque
celled'unepi6t6plusfervente.Mais, voici qu'i la derniereminute,on se
ravise.La louangeet I'action de grdcess'exhalerontsanscontrainte.
Deuxjours de pridresen prdparentla cel6bration.Au premierjour,
un servicesolennelpour lessoeurset lesbienfaiteursdefuntsestchantd
par M. I'abb€C. E. Mailhot. Au second,le Saint-Sacrement
estexposd
toute la journeeafin que la louange,la r6parationet la reconnaissance
pds deJdsus-Eucharistie,
source
confondentleurssolennelshommages
nos
qui, au long desans,soutinrentet consoldrent
des benddictions
Mdres.
Le jour m€me du 2 octobre, M. le cur6 L. A. COt6,sup€rieur
ecclesiastique,
chante la grand-messe,assist€de MM. les abb6sE.
Proulx, aumdnierdesFrdresdu Sac€-Coeur,et A. Desmarais,vicaire,
commediacreet sous-diacre.
L'autel est orn6 de lumidreset de fleurs naturelles.Les6ldvesdes
sousla directionde M. Rom€o
revdrendsFrdresdesEcolesChr€tiennes
Poisson,artistede notre ville, exdcutentla partie musicale.
religieuses
d'Arthabaska
Desreprdsentants
destroiscommunaut6s
ainsi que des bienfaiteurset amis, aussi nombreux que le permet
I'exiguitede la chapelle,assistenta I'officedivin.
Les Damesde la Congr€gationprennentplaceau choeuravecnos
soeurs.
prononcepar M. le sup€rieurL. A,
Le sermonde circonstances,
Coti, et dont nous reproduisonsde largesextraits, refletele sincCre
attachementde cetrdsdignesup6rieurpour sonHOtel-Dieuet donneun
raccourciexpressifdu quart de sieclev6cu par celui-ci et sesHospltalidres.
Mgr L.A. C6ti, sup&ieur ecclisiast ique de
I'H6tel-Dieu.
l7l
"Mes chdresSoeurs.
Au jour memedu vingr-cinquidme
anniversaire
de I'arriv€e
dcs premi€rcHospitaliCres
de I'HOtel-Dieu
d'Arthabaska,
vous
pridreau pieddeI'autel,
avczvouluvousr€unirdansunecommune
pour chanterA Dieu I'hymnede la reconnaissance,
pour tousles
qu'il lui a plud'accorder
bienfaits
AvotreMaisonpendantunquart
de siicle.
L'hymne de la reconnaissance,
il est juste que nous le
chantionsavecvous,Dous,p€tres et fidClesde comtdd'Arthabaska,car avecvous,nousavonsbdnificiddesfaveursque Dieu a
accorddes
A notreHOtel-Dieu.
Il y a vingt-cinqans aujourd'hui,2 octobre1884,que les
premidres
HospitaliCres,
qui ont dirig€cettemaison,quitlaientle
celibreet ancienH6tel-Dieude Saint-Joseph
de Montrdalet
arrivaientd Arthabaskaoir ellesrecevaient
d'abordI'hospitalite
sousle toit defeumonsieur
Auguste
d qui revient,je
crois,
Quesnel,
I'honneuret le m€ritede la pens6e
d'avoirici un H6tel-Dieutenu
par lesHospitaliCres
deSaint-Joseph
de Montreal.Durantle reste
aux Religieuses
de I'H6telde savie,monsieurQuesneltdmoigna
pour lequel,je n'en doute pas, Dieu I'a
Dieu, un dCvouement
r€compensd;
de leur c6t€, les Hospitaliiresd'Arthabaskaet de
Montr€aleurentpour lui un divouement€gal.
LesHospitaliires
de Montrdalarrivdrentdansce diocdse
- appeldes
par Monseigneur
alorsle diocCse
desTrois-Rividres
Lafliche. Ellesdtaient accueilliesavecfaveurpar les curdset les
fidClesde cette partie de I'Cglisedes Trois-Riviires, ou elles
venaienttravailler.
Depuis,ellesontjoui de la plushauteet constante
protection
desevequesde Nicolet;particuliCrement
de Sa GrandeurMonseigneurBrunault,qui,par sasollicitude€t
gCnCrosit6,
sonadmirable
a Ctdle sauveurde I'Hdtel-Dieudansdesjours difficiles.
Sousla directionde la v€n6r6e
MdrePag6,dontle nomnesera
jamaisoublii danslesMaisonsde Montrealet de Tracadie,non
plusqu'ici,Iespremidres
Hospitalidres
au nombredecinq,a peine
arrivdesi Arthabaska,commencerentir prodiguer leurs soins
charitables
aux pauwes,aux maladeset aux vieillardsqui leur
furent confi6s.Lescommencements
furentnaturellementdifficiles.
Comme pour toutes les oeuvresde ce genre, il y eut desjours
d'epreuves.Il m'a €te donne de voir lescommencements
de cette
Maison. Arrivi ici comme vicaire, i l'6td de 1885,j'ai vu les
premidres
religieuses
de I'HOtel-Dieu,
habitantavecleursmalades
la maisonvoisine;c'€taitun localbienpetitpour un H6tel-Dieu.
Ellesvinrentensuitehabiterune partiede la rdsidence
SaintAugustin,et entrdrentenfin dansla maisond'aujourd'hui,
mais
non terminCe.
J'entendais,au commencement
de ce mois,durant les inoubliablesfetesde I'H6tel-Dieude Montr€al, monsieurle chanoine
Gauthier,rappelerles privationsqu'eurentd subir les premidres
Hospitalidres
de Montreal, dans les premidresann€esde la
fondationde I'HOtet-Dieudecetteville. A celuiqui n'auraitpaslu
I'histoire
de I'HOtel-Dieu
de Montreal,cesmisereset
cesprivations
effrayantessembleraientincroyables.
Nos premiiresHospitaliiresd'Arthabaska,n'eurentpas,sans
doute,d passerpar de semblablesprivations,maisil estfacilede
comprendrece qu'elleseurenta souffrir, d'abord dans un local
t72
insuffisant,luttant longtempsensuitecontre la pauvret6.
"C'est en toute saisond toutes les6poquesun metiersublime
que celui de I'Hospitalidrc",disait monsieurle chanoineGauthier,
dans son discourslors dcs fetesde Montr6al. "Quitter la vie qui
pourrait resterfacile et saine.et s'enfermerdans un h6pital, en
respirerI'odeuracre et I'air vici6.choisir lestravaux et lessoinsles
plus repugnants.garder Ie surnaturel d€vouement qui fait que
I'inconnu qui souffredevienttout de suiteun frdre,quifait mettre
quelque chose d'attendri dans le regard que l'on pose sur la
douleur: oui. cn verit6.c'estune tichc sublime.l'unedesmerveilles
de la grace.et I'une dcs plus hiroiques rdalitesde cette terre."
Ces parolestoujours vraies pour les Hospitalieres,le sont a
plus forte raisondans les premidreann€esd'unefondation,et voile
pourquoi nous devonsconserveravec rcconnaissance
et admiration. le souvenirdes premidresfondatrices.
Nous ne sommespasi Montrdal, et notre H6tel-Dieu ne date
pas de deux cent cinquante ans! maisque de bien accomplidansce
quart de sidcle.L'h6tel-Dieu d'Arthabaska a pu donner pendant
vingt-cinqans I'hospitalitdd plus de cinq centsmalades,pauvreset
vieillards.C'est beaucouppour les premi0resanneesd'un hOpital.
Soyez donc bdnies.mes chCresSoeurs. que Dieu vous rende en
b6nddictions choisies cc oue vous exercez de charit€ et de
d6vouement. Ayez confiance. Dieu est avec vous. Sous la protectionde Dieu, votre oeuvresefortifiera,votre maisongrandiraet
abritera pendant de longues ann6es encore les malades et les
pauvres.Continuez avec lc mCmezdlevotre devouementpour les
maladeset lesd€shdritdsde la fortune; en servantlespauvres,c'est
le Christ que vous servez.car le Christ est dans les pauvres.
Ah! avec quelle complaisance.elle se penchesir vous et vous
regarde cette figure radieuse du Christ. lorsque vous servez avec
amour les Dauvres.
Avec quel amour ll vient dans vos coeurs,ce bon et tendre
Jdsusd qui vous avez donnd votre vie et que vous seruezdans la
personnedes pauvreset desmalades;et quellerdcompenseIl vous
destine.Continuezdonc de L'aimer et de le servir,et ensembleen ce
vingt-cinquiCre
anniversairede la fondation de cettemaisonb6nie,
remercions-Ledes gracesregues."
A quatreheuresde I'aprds-midi,
le salutdu TrCsSaint-Sacrement
couronnela fdte.Nos soeursy chantentun vibrantTE DEUM. "Leurs
firentmonterversle cielce
voix pleinesde pi6t6,dit I'undesassistants,
chantde reconnaissance
avecune6motioncommunicative."
La plupartde noschdresmaisons
de Franceet d'Am€riquesesont
uniesa nousdansunecommunepridreaussibienque par I'envoide
souhaitset cadeaux-souvenirs.
Les souhaitsde notre maisonde Lafldche,antiqueberceaude
l'[nstitut, rdsumenttous les autres.Ins6r6sici, ils feront figure de
bououetspirituel.
173
'4-
'/ \)
"A nosbien-aimies
Soeursd'ARTHABASKAVILLE,
i I'occasiondu 25eAnniversairede la fondation.
| 884- 1909
C'itait le deux octobreen la Gte desAnges:
Guidis par Rapha€I,le plus beaudesArchanges,
Au cher A habaska,de nobleset grandscoeurs
Venaient,du pur amour,prodiguerlesdouceurs.
Oh! oui, la Chariti, de sesbr0lantesflammes,
Animait d'un saintzdleet consumaitcesames
Dont I'unioued6sir.l'admirabledessein
Etait biend'accomplirle bon plaisirdivin.
Je le vois,dis cejour, cherArthabaskaville,
Versla perfection,
volerd'uneaileagile:
Souriantaux bienfaitsde notredoux Sauveur,
Tu baisesencorela croix qu'il pr€sented ton coeur.
Ainsi fiddle i Dieu, ne cherchantqu'i Lui plaire,
Faudra-t-ils'dtonner
si tu deviensprospdre?
Non! car de notreDieu, le Coeurpleinde bonti
Ne se laissepoint vaincreen g6n6rositi!
De m6ritesnombreux,d6jrites mainssontpleines,
Vingt-cinqansde labeurs,de travauxet de peines,
Magnifiquetr€sor,diaddmebrillant
Qui ceintton jeunefront, en cet heureuxinstant.
Jusqu'dla fin destemps,jette donc la semence
De foi, de charitd!Dieu,par sa Providence,
Daignerala b€nir,et desfruitsabondants
Serontle juste prix de teseffortsconstants.
O vousqui dirigezc€tteaimablenacelle,
Trdsexcellentpilore,O MERE LACHAPELLE
Permettez
d noscoeursde veniren cejour,
Vousoffrir touslesvoeuxd'un fraternelamour.
C€l€brantavecvousce doux ANNIVERSAIRE
Ce premierJUBILE; notreardentepri€re,
Pour tout le chertroupeau,demandeau bon Sauveur
ks b€nddictions
de sonaimableCOEUR.
Que sagrdcedivine,en vousreslefdconde,
Et de consolations.
sanscesse.
vousinonde.
paix
prospdrit€
vous
donne
ici-bas,
et
Qu'll
Et vousgardeld-haut,bonheur,feliciti!
HOtel-Dieude Lafliche,
l6 septembre1909."
t74
V
Au soir de ce Jubil6 d'argent. . .
D6ji le sable mouvant, oi furent poses les fondements de notre
Hdtel-Dieu, s'est graduellement affermi. Et la certitude est acquise que
de puissantesracines s'y ramifient qui y puiseront la sdve ndcessairei
leur complet d€veloppement.
En faut-il davantage pour pressentir que la Providence qui veille
sur I'insecteet I'oiseau,veut manifestementvoir grandir au pied de nos
riantes montagnes, le modeste asile, protecteur du pauvre, du malade,
de I'o-rphelin?
A I'avenir de confirmer ces pr6visions.Pour nous, ouvrons i
I'instant la premidrepage du secondquart de sidcle.
l910
Partie pour le ciel
D6ji, Ie 22 mars 1910,I'angede la mort y a burin6 son nometcelui
de notre regrettdeSoeurMadeleineVanassepartiepour le ciel,d l'6gede
74 ans.
C'6tait, a-t-on dit, la grande priante du monastdre,encorequ'elle
fournit avec ferveur sa t6che quotidienne.
Esprit toujours joyeux, coeur simple et droit, ame de bonne
volont€,elle remplit sa missionsansbruit, sansdclat,heureused'abriter
sesjours dans la maison de Dieu.
Durant ses toutes dernidresann6es,sa vie est comme rivde au
tabernacle.Elle ne quitte son poste d'amour que pour recevoir le
sacrement des mourants et prendre son vol vers la patrie celeste.
Nouveau bienfait de Monseigneur
A l'occasionde sa f€te patronale du 6 avril 1910, Monseigneur
Brunault remet d Mdre Lachapelleun chdquede $300.00,ajoutant que
la reconstruction de sa cathddrale itant maintenant terminie, il lui sera
pratiquemente notre maison.Cene
d6sormaisplus facilede s'int6resser
sont pas li de vains mots, et Dieu saitcombienSa Grandeurmultipliera
sesbienfaitsdans la suite.
Un systlme de chauffage pour $3,875.001
Le systdme de chauffage, reconnu ddfectueux, exige, au surplus,
une surveillance et une main-d'oeuvre extraordinaires vu les 5 ou 6
petites fournaises diss6mindesdans les diff6rentes parties de Ia maison.
De toute evidence, il faut remddier d cet 6tat de choses.Seconddepar
Soeur Dagenais, d6positaire, Mdre Lachapelle r6ussit d vaincre les
obstaclesqui se dressente I'encontrede cette ndcessitd.
Elle solliciteet obtient I'autorisationde Monseigneurde Nicolet,
avecau prdalable,cellede M. le Sup6rieur,puis s'adresse
d monsieurT.
Latourellede M ontr6al.U n contrat estpass6au montant de $3,875.00e
I'effet d'installer un systdmede chauffage d eau chaude comprenant une
bouilloire de 50 HP, suffisantepour distribuer la chaleur dans tous
les calorifdresdont sera pourvu chaqueappartement.
Terminee avant les froids de I'hiver, cette installation apporte
beaucoup de consolation, tant ii Mdre Lachapelle qu'i la nouvelle
175
depositaire,Soeur Goyette, car il n'y aura qu'une voix pour benir le
Seigneur,non pas simplementd'avoir cree le feu et l'eau, mais d'avoir
combin6ces6l6mentsde manidreirproduireune si bienfaisantechaleur.
Don d'une collection
Le 29 juin 1910, on b6nit Seth d'avoir invent6 I'ecriture et
Gutenberg l'imprimerie.car notre modestebibliothdques'enrichitd'une
collection de I'Histoire de I'Eglise,en I7 volumes,don apprdciablede
monsieur le shdrif P. L. Tousignant.
Le Congris Eucharistiquede l9l0
L'annde l9l0 resterae ja maismdmorabledansI'H istoire de I'Eglise
i
assises
du Canada. par le celibre CongrdsEucharistiquequi tient _ses
Montreal du 7 au I I septembre,sousla prdsidencede Son Eminencele
Cardinal Vincent Vanutelli.
Deux de nos soeurstouridresassistentd cesmagnifiquesd6monstrations de foi envers Ie J€susde I'Hostie.
t9l I
Joies et soucis
MonseigneurI'Ev€qued€laissetoute autre sollicitudepour venir
prdsider,le l2 janvier l9l l, une c6rdmoniede prised'habit et "se payer
dit-il, le plaisir de se rendre compte par lui-m€me de la marche des
affairesde I'Hotel-Dieu."
Celles-ci s'am6liorent sensiblement,mais ne laissent pas pour
autant de causerencorequelquessoucis;par bonheur,lesconsolations
spirituellesleur opposentun suavedddommagement.On note a cette
6poque,parmi les hospitalises,plusieursretours manifestesvers Dieu.
C'est le baume divin qui consolela religieusehospitalidrede tous les
travaux.
R€tour d'Europ€ de Monseigneur L. A. C0t6
Un incidentde la vie paroissialesollicited I'instantnotre attention.
Nous sommes au 9 mars I9l I et la population d'Arthabaska est en
liesse.ll rdgne une activitd extraordinaire,tandis qu'une centainede
voituressedirigent hativementversla garede Victoriavilleotr sembleles
attirer une puissanteattraction.
En effet, la pi6t€ filiale se hate pour saluer le retour de son v6n€r6
Pasteur:notre digne et d€vou€Sup6rieureccl6siastique,
M. l'abb6L. A.
COte,cure d'Arthabaska en visite dans les pays d'Europe depuisddjd
ouelouesmois.
A la joie. tardive e notre 916. - rapporte la chronique
de lui
offrir aussinos hommages,s'ajoutecelledejouir de la relationsuccincte
de son voyage.
Deux heures durant, le doux pays de France, la Terre-Sainte,
I'ltalie, Rome ddroulent devant nous, leur couleur locale,leurs us et
coutumes,la beaut6de leurs 6difices,enfin, la splendeuret Ia pompe
particulidredes c616monies
romaines.
176
Et avec qucllc satisfactionvisible, M. notre Supdrieur parle de
I'espritfrangais.et dc la chaudeatmosphdrefamiliale qui I'accueillitet
I'entouradans nos maisonsde La Fldchc et de Laval.
Le dignc voyagcurayant bieri voulu sechargcrdc colis pour nous,
remet ,t Mdrc l-achapellele portrait de nos fondateurs,don de notr€
maison dc l.a Fldchc.ct deux magnifiquespalcs broddesoffertespar
cellcdc l,aval. Chacunedessoeursregoitensuite,d son gre,un souvenir
d e J d r u s a l c mI.a v i l l c s a i n t e .o u d c R o m e , l a v i l l e 6 t e r n e l l e .
L'authentiquc d'unc bdnedictionspecialcdc Notre Saint Pdre le
Papc Pic X rc9oit, d'autre part. place d'honneur sur les murs de la
Communaut6.
Maladie de Mire Lachapelle
En ao0t l9l I, Mdre Lachapelle est soudainementatteinte de
rhumatismc articulaire auquel viennent simultan6ments'ajouterdes
fidvrestyphoidesi caractdrealarmant.
Six semainesdurant. la chdre Mire est retenue sur un lit de
douleurs sans qu'il soit possible de lui procurer un soulagement
app16ciable.
La distribution des officesn'a lieu qu'au soir de la Toussaint,et
encoresa faiblesseest telle, qu'on la conduit i la sallede communaut6
dans un fauteuil et elle est toute courbeesous I'effetde la douleur.
Quel instant poignant pour sa famille si heureusecependantde ia
revoir au milieu d'elleet de recevoir.tant de son coeur oue de sa main
sanctifieepar la souffrance.la part de labeur ddpartie A chacuneau nom
de Dieu.
La convalescence
de la bien-aimdeMdre est Iongued I'amourfilial.
le froid humide des mois d'automne n'61antpas de nature a amdliorer
I'etat de sant6de la malade.
C'est piti6 de voir la pauvre Mdre circuler pdniblement,appuyee
sur une canne,elle dont I'actif ddvouementrequiert plut6t l'6land'une
perp6tuellejeunesse.
On note toutefois qu'elle s'int€resseconstammenta I'administration de la maison et que rien n'a e souffrir de sa longue maladie,si ce
n'est son pauvrecorps dpuis6,et les coeurs,bris€spar sessouffrances.
Symprthie de MonseigneurBrunault
Notre ven€reM onseigneurBrunault s'imeut lui-m€me.
Tenant de Mdre Lachapelleelle-memeque le budget financierlui
cause des soucis, sans bruit, le coeur du PBre glissedans la marn
6piscopaleun chdquede $ 150.00inclusau nom de la chdremalade.Que
dire de telles d6licatesses,
si ce n'est qu'elles coopCrentd hdter une
gu6rison: la joie n'est-ellepas soeur du rayon de soleil pour faire
refleurir la santC?
Attachement de la Maison-mire
A son tour, I'attachementde la chdreMaison-meredCputeSoeur
Suzannevers Arthabaska au 9 octobre l9l l. Apres avoir accompli sa
fraternelle mission de chari€, la voyageuseretourne a Montr€al le 14
octobre l9l I en compagniede I'unedesn6tresdont la maladienicessite
t7'l
une interventionchirurgicale,que notre hdpital n'est pas encoreen
mesured'assurer.
Les d€butsprometteurs
de celuici sont soumise une evolution
plutot lente, on le congoit facilement,mais qui prepare sorement
I'avenir.
Mire Lachapelleet le progrls d€ notre Hdtel-Dieu
L'on mesurealors combiennotre Hotel-Dieudoit dansune large
mesured Mdre LachapelleI'drede progrdsqui ne fait que s'accentuer
depuis.
par la sollicitude
admirablemententoutessesentreprises
Second€e
Mdre
et le bon vouloirdesafamillereligieuse,
de monsieurle Sup6rieur
d'heureuses
transLachapellefait subir d l'int6rieurdu monastCre
formationsconvergeanttoutesversun memebut: favoriserle maintren
dessant6s,faire regnerpartout I'ordreet la plus exquisepropret€pour
que soit pleinementrealisdeI'oeuvrepremidredu soin desvieillardset
desmalades.
Il n'est pasde sacrihcequ'elleaccomplitd'un coeurjoyeux pour
pourvoir convenablementla lingerie, par trop d€nueedes articles
indispensables.ll est peut-etrememe plus exact de dire qu'elle la
renouvela,grdced son initiative personnelle.
Ainsi en est-il pour la buanderie,dont I'installationantdrieurede
ne donneplus qu'un servicefort discutable.Elle
machineriesusag6es
presquecompldte.
subitune reinstallation
1912
L'oeuvrede I'orphelinat
L'anndel9l2 marquela fin dessixanndes
desup6rioritidela T. H.
Mire Lachapelle.Mais sa tiche n'est pas hnie. Avant de d6poserla
lourde charge,elle poseraun actedont la r€sultanteserala realisation
lointaine du r€vecaress€depuislongtempspar l'6me magnanimede
notre pieux pr€lat;I'oeuvrede la protectionde I'orphelin,ajoutdedans
notreHdtel-Dieuau soindesmalades
et desvieillards.
Le 30 janvier de cetteann6e1912,Sa GrandeurMonseigneur
Brunaultvenuepresiderunecerimoniereligieusetraite longuementde
cetteoeuvrechdreA son coeurd'6v€que.Il met en €videnceun double
point de vue:I'avantagedespauvresenfantsfrappespar le malheuret
I'accroissement
de sympathieenversnotre Hotel-Dieude la part de la
populationrdgionale.
Sa Grandeurexprimealorsun d6sirsemuanten discrdte
requ€te.
De nombreux inconvdnientssemblents'opposeri I'addition de
cetteoeuvreque la Maison de Montrdal a d0 abandonnerdepuis
plusieursann6es,fautede pouvoir la concilieravecle soin desmalades.
pastout entiCre
Cependant
la volontede Dieu ne r6side-t-elle
dansle
D'ailleursla situationde notremaison
d6sirde I'Ev€ouediocesain?
peut-elles'assimilertotalementaux conditionsde vie de celle de
Montr6al?
Quoi qu'il en soit, la certituded'etreagreableau premierPasteur
primetouteautreconsiddration.
Le 28juin 1912,il estcapitulairement
178
ddcid6d'ouvrir un orphelinatdds que le local le pourra permettre.
C'est une manidreeffectivede reconnaitreI'iniouisablebienveilqu'au6 avril pr6c6dent.
lancede l'Ordinaireet lessentiments
saplume
trace d I'adressede seschdresfilles:
". . . Vousavezraisonde prierpour moi,et de meredirevotre
affectionet vos bonssouhaitsd I'occasion
de h fete de mon
glorieuxpatron,car,je suisvotremeilleurami,et il n'y a aucune
qui m'int€resse
plusquela votreet
communaute
dansmondiocdse
plusdebien.Vousetestoutesau
d laquelleje
d€sire
nombrede
mes
fillesde predilection
et j'espCre
toujoursqueje ne mourraipas
avantdevousavoirassur6
desjours
deprosp6rit€
etdebonheur.
.."
Oui, notreCommunautipossCde
un Ami, vrai don de Dieu.Aussr
quand la d6cisioncapitulairevient annoncerofficiellementd ce grand
Ami que les orphelinsdu comt€ d'Arthabaskatrouveront, selonson
ddsir,asile,secourset protectione I'Hotel-Dieu,sonameexulteet I'on
sent qu'il mettra le meilleur de son coeur danscetteoeuvrequ'il fait
siennedans toute I'acceptiondu mot,
Un d6cDsi 26 ans
Le premierjour de f€vrier l9l2 enregistrele d6cesde SoeurU rsule
McIntosh,converse,
comptantd peine26 printemps.
Entr€etrCsjeune,souffrancesphysiqueset moralesont 6t6le pain
quotidien de notre regrettie soeuratteinte d'une affectioncardiaque
i116versible.
Elle quitte paisiblementl'exil quelquesminutesavant I'aubede la
I€te de la Purification. Le chant du NUNC DIMITTIS de I'office du
jour traduit bien sesaspirationset sesd6sirsde contemplerI'unique
Beaut€qui a ravi son amour.
Drame intime i la salleSaint-Joseph
Un drameintimesejouedelongues
annees
durant,dansl'6med'un
pauvrevieillard de la salleSaint-Joseph.
MonsieurAimd Barbin, commetant d'autres,h6las,a tristement
perdu la foi aux jours d'une jeunesseaventureuse.Son apostasle
remontee 60 ans plus tdt. Actuellement696de 83 ans, mais dans la
pleinepossession
de toutessesfacult6s,I'atmosphdrereligieusede nos
sallesrdveilletout au fond de sonAmelesprincipeschr€tiensdepuissi
longtempsoubli6s.Notre chdreSoeurMarie s'emploiee lui rCapprendre sespridresvocalesen meme temps que les sublimesvdrit6sde la
religion.
Heureux comme I'enfant qui rentre au foyer aprds une longue
absence,
I'octogdnairefait sonadjurationsolennellele 9 avril, et le I l, il
communie d la mess€de communautddurant laquelle nos soeurs
chantent des cantiquesqui I'dmeuventjusqu'aux larmes.Larmesde
bonheur et d'amour de I'enfant prodigue retrouvant le meilleur des
Pdrespresou'auseuil de I'dterniti.
179
L'oeuvrehoopitaliire en l9l2
Nousreproduisons
du Rapporttriennalde l'lnstitutdesReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph
d'Arthabaska,3 | d6cembre| 9 I2, Ies
informationssuivantesrelativesi I'oeuvrehospitalidre
de cette6poque:
et le soindespctitsenfants,
"A part lessoinsd'accouchement
les
soeurs,
commehospitalidres
seformentd touslessoinsAdonncr
y compriscellcsqui ont subiuneoperation
aux femmes
malades,
Toutefois,lespansements
chirurgicale.
lesplusd€licatset priv€s
sontlaisses
aux m€decins."(l
)
La fin du sup6rioralde Mire Lachapelle
Quant parait I'aubedu 3l aoot 1912,elle annoncele soir d'un
f€cond superiorat,et sans le ddcouronner,enldveau front de Mdre
LachapelleI'aur€olede la maternitdspirituelle.Celle-cis'en pr€vaut
pour pratiquerdavantagel'ABNEGET SEMETIPSUM, enseigndpar
le Maitre.
Arthabaskademeurerala route €lectivede l?pre montCeversles
sommets,et cette route, elle la poursuivra,confondueavec sesfilles
d'hier, dans les rangsde I'ob€issance
religieuse.
Pendantcessix ann6es,de 1906d | 912,M€reLachapellea regud la
v6turel3 postulanteset d la professionreligieuse9 nouvellesprofesses.
Mais cetteperiodeest aussila plus douloureusement
marqudepar le
ddcdsde neuf soeurs,dont six de moinsde trente-cinqans.On devine
aisement,pour cette chereMdre, le vide et le chagrin causdspar ces
mortsfauchdes
dansleurjeunesse.
Et commele mot de Mdre l,achapellei son arriv6e:*le succdsou
I'insucces
sont entrelesmainsde Dieu." restetoujoursvrai malgr€tous
lesddvouements.
e ceDieu bon. va notrederniermotdereconnaissance
et dbmour pour le don ineffabled'une Mdre selonson coeur.
(l) Rapport triennal des RcligieuscsHospitaliaresde Saint-Josephd'ArthabaskaI la
Sacde Congragaiiondcs Evequesct dcs Ragulicrs,3l daccmbrc1912.
r80
Trbl€ru I
ETAT DES AFFAIRES
DE L'HOTEL-DIEU SAINT-JOSEPHD'ARTHABASKA
DES ANNEES t902, t907, t9t2
POUR L'ANNEE FINISSANT LE 3I DECEMBRE
t902
t907
l9t2
ACTIF de I'ann€e
t8 000.00
40 591,56
47 764,00
PASSIF de I'ann€e
9 00000
20 568,55
l6 200,00
187,50
805,58
I87,50
3 7 3 3t,4
300,00
2 3t 3 , 5 6
I 855,10
2 615,47
757,77
REVENUS
Loyers,Renteset int6rets
desplacements
Regudu Gouvememenl
Regupar dons
Sommespay6espar les
personnesadmises
Produitdu travailde
cespersonnes
Autres revenus
Total
DEPENSES
Achat de nouvelles
batisses
Achatde meubles,
effets.
articlesd'ameublement
Remboursement
de
detteset interets
Loyers,taxes.
rCparations.
assumnces
(non compris
Salaires
ceuxdesmedecins)
Remddes
et autres
secours
mcdicaux
Nourrituredespenonnes
admises
Habillements
des
personnes
admises
Boisde chauffage
Autresddpenses
Total
128.50
250,00
50,00
6 354,42
7 030,99
9 581,10
l 3 6 1 7t,0
8 000,t6
1437| ,49
286,24
28;tI
360,00
3 395,00
465,95
9t2,29
526,45
438,90
r80,00
288,t?
2 765,00
r90,38
806,65
9 35r,85
362,86
't27,38
180,65
3 933,r9
643,24
632,9'1
t1't,63
9't9,93
| 842,36
4 087,84
| 3 025,54
r5 155,10
415,00
2 832,80
3 073,t0
I
I
l8t
DIVERS
dans
Personnes
decedees
I'ann€e
au
Personnesprdsentes
31 ddcembre
Personnessecoutuesen
dehorsdesmurs
D€penseencoutued
mison de cessecours
$
l6
5
Il0
12l
300
198
50,00
$ 120,00
Voici, d titre de r6firence d cet ouvrage, la valeur du dollar
calculde
e partirdeI'indicedesprixd la
canadien
de l9l4 i aujourd'hui,
(I.P.C.)de StatistiqueCanada.Cetteitude nousest
consommation
fournie grice d la collaborationde MonsieurJean Verville,C.A.,
presentementconseillerd la Cont6d6rationdes caissespopulaireset
Desjardins
du Quebec.
d'€conomie
TableauII
VALEUR DU DOLLAR CANADIEN
DE I9I4 A AUJOURD'HUI
CALCULEE A PARTIR DE L'INDICE
DES PRIX A LA CONSOMMATIONO.P.C.)
DE STATISTIQUECANADA
ANNEES
Valeurdu dollar
au cours desann6es
par rapport A celui
de l9l4'
t9t4
r920
1930
1940
1950
1960
t 970
1980
t982
1983,ler T.
$
1,00
0,53
0,66
0,'t6
0y'8
0,39
0,30
0,l4
0,1I
0,106
Valeur du dollar
de 19l4**
(invers6)
$
1,00
1,88
I,51
1,32
2,07
2,5'1
3,36
1)q
9,08
9,41
r.P.c.
l)')
))a
18,4
16,l
)\7
4l ,0
88,9
I10,8
I 14,8
* Ce que vaut le dollar d'aujourd'hui par rapport d celui de 1914.
** Ce que vaut le dollar de l9l4 au cours des anndes ici indiqu€es.
(l) ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,Archives
t902,1907,19t2.
t82
L'INFLUENCEDE L'EVEQUE
SUR LE PROGDSDE L'HOTEL-DIEU
1912- 1918
SEPTEMBRE T9T2
Une Sup6rieure parmi les Soeurs d'Arthabaska
Au 3l mai 1912,Sa Grandeur Monseigneurde Nicolet, en visite
pastorale, avait 6crit i Mdre Lachapelle:
". . . Je vous prie d'annoncerofficiellementaux membresde votre
chapitre,que la Sup€rieurede I'H6tel-Dieud'Arthabaskadevra
Ctrechoisie,I'automneprochain,d la datefixdepour leselections,
parmi le personneldudit H6tel-Dieu,je suis heureuxd'offrir d
votre Maison ce nouveau tdmoignaged'affection et de confiance..."
On constate ici que I'H6tel-Dieu d'Arthabaska a 6td dirig6, depuis
sa fondation, soit pendant vingt-huit ans, par des sup6rieuresddsign6es
par I'Hotel-Dieu de Montreal, alors que pour les maisons de I'Institut,
chaque maison doit gdndralement assurer elle-mCmesa propre directlon.
El€ction de Mire Dagenais
Cette ordonnan& de I'Ev€que, fiddlement suivie, voit comme
rdsultat au 3 septembre t912, Mdre Dagenais succdderd la meritante
Mdre Lachapelle. L'6lue, quoique professe de notre Maison de
Montr6al, se d€voue dans la n6tre depuis vingt ans. Les charges
d'assistante, de maitresse des novices, de dipositaire ont ddjA successivement bdn6fici6 de son inlassable d€vouement.
Form6e d l'6cole de Mdre Bonneau de sainte mimoire, Mdre
Dagenais a appris i faire passer dans sa vie, au tout premier rang des
vertus religieuses,celle d'ob6issance.
Aussi, lorsque maintesfois h€las! depuis le 7 novembre 1892,un
183
irrdductible ennui risque de trahir son couragepourtant magnanime,
toujours I'ob6issancela retient sur le sol dtranger.
L'exil a donc 6td lourd jusqu'i l'6puisementdu sacrificepour la
vaillantemissionnaire;en ajoutant d son poids celui desresponsabilitds
inhdrentesd la supdrioriti, Dieu va d6montrer une fois de plus, que
"l'obdissantne raconteque desvictoires"et donner une preuvenouvelle
qu'll se plait, Lui le Maitre, d b6nir et i seconderI'humble de coeur.
L'aide de MonseigneurBrunault
Les paternelles fdlicitations de Son Excellence Monseigneur
Brunault ne tardent pas i venir offrir ir I'dlue du Seigneur, le vif
tdmoignagede sa satisfactionet lesjudicieux conseilsd'une affection
6clairde:vertus d faire fleurir, dcueils i dviter. soucis et besoinsdu
moment a satisfaire,tout est prdvu et s'alignesous la plume du Pdre
vdn6reen forme de principesaussibienque souscouleurde d irectives.Il
appartiendraii I'ob6issance
religieusede faire m0rir lesfruits savoureux
que I'dv€queest en droit d'attendre de I'une de ses communautds
diocesaines.
Jubil6 d'argent de la doyenne d'Arthabaska
Entre-temps,la moissondes ames a m0ri au monastdre.
Au l4 septembre1912,on fdte le jubile d'argent de notre chdre
Soeur Augustine,doyennedes professesd'Arthabaska.Toutes prdmF
ces possedentun cachet unique, une saveur particulidre. Ici elles
apportent en parfum de terroir. les reminiscencesdes d6buts de la
fondation, et le souvenirdes Mdres vdnir€esqui durent recevoiravec
tant de bonheur cette postulante, secondeen fait - mais en realit6,
premidrecompagnede Soeur Saint-Raphaelentrde,elle,au noviciatde
I'H0tel-Dieu de Montrdal.
La veillede I'anniversaire,
il y a chant de circonstanceet octroi d'un
cong6; au 14, toutes les soeurs entendent la messe et offrent la
communion aux intentions de la jubilaire.
Mire Lachapelle.maiaresse
des novices
Par ailleurs,dans la sphdrecalmeet paisibledu noviciat,I'ex-Mdre
Lachapelle,devenuemaitressedes novices depuis la distribution des
offices de septembre,y prodigue le trdsor de son ddvouement.Quel
bonheur pour elle de remplir une mission analogue i celle du bon
Maitre instruisant et formant son collCgeapostolique. Ses chires
novicesne sont-ellespas,ellesaussi,le fondementet l'espoirde I'avenir?
Aux nombreux sujets qui viennent se grouper sous sa houlette plus
maternellequejamais, elle donnesanscompter,le meilleurde soncoeur
et de son ame. Ap6tre au coeur vaillant, son immolation 96n6reuse,
son
6loignementprolong6du berceaureligieuxlui paraissentpeu au milieu
de seschdresenfants qu'elle aime et dont elle se sent aimde.
Une kermesseexlraordinaire
Dans le domainetemporel,la kermesse,dont on a vu Sa Grandeur
s'occuperavec si bienveillantintdret,versed Ia caisselejoli montant de
$6,536.00.Ce brillant succes,attribuable en majeure partie au rare
184
ddvoucmentde M. I'abbi J.-E. Guillemette,aum0nier,admirablement
second6par M. le supdricurL.-A. Cdt6, va permcttrede poursuivreles
travaux d I'intcrieurdc I'h6pital. Un pret de $2,000.00d fonds perdus,
offert par M. le shdrif P.-L. Tousignant,vient trCsa proposajouter un
a p p o r ts u b s t a n t i e l .
L'EvGqueautorise le parachlvementde I'h6pital
M is au courant de ccsheureux6vdnements,
l'€v€quedioc€sains'cn
rdjouit. Torrt acquisd I'etablissemenr
d'un hdpiral, prudent.cependant,
il s'informe dc I'dtat dcs financesde la Communautd. Le 9 novembre
1912, il autorisc la supdrieurc, Mdre Dagenais, a entreprendrela
rdalisatitrndrr projct dcji prdparc.
Choix de I'entrepreneur
Sc mettre d I'oeuvre sans tarder. tel est bien le d6sir de Mdre
Dagcnaiset de son chapitre.
U ne dernidredifficultd resteri r6soudre:le choix de I'entrepreneur
pour I'achdvemcntdes travaux intirieurs de I'hdpital diff6ris depurs
huit ans, faute de ressources.Un contrat est pass€d cet effet avec
monsicur l-. Caron de Nicolet pour la somme de $ 10,920.00;un autre
avec monsicurJ.-E. l-atourellepour I'installationdu chauffageau prix
de $3.365.00.
l9l3
Bienfaileursinsignes
Le lendemainde I'Epiphanie l9l3 marque Ie commencementdes
travaux de construction.
A quelquesjours de ld, pour aider ii menerd bonnefin cestravaux,
monsieurI'abbdV.-P. Jutras, cure de Saint-Patricede Tingwick, offre
un pr6t de mille dollarsd fonds perdus,moyennantrente viag're de 5/e
sa vie durant et celle de sa soeur Marie.
L e 2 4 m a r s1 9 1 3M
, . lesheriP
f . - L . T o u s i g n a nrte n o u v e l l e s ogne s t e
discret et offre, egalementd fonds perdus, une somme de $5,000.00.
Nous y voyons la ratificationde la promessefaite quelquesmois plust6t
devant la n6cessit6de bien d€finir les travaux d exdcuterpour ne pas
outrepasser ce que permettentnos finances.Cet excellentmonsieura
alors pri€ la supirieurc de ne rien retrancher,ajoutant simplementqu'il
compldtera le d€ficit. ll ddsire surtout faire installer un ascenseura
I'endroit m6nag€d cet effet. Il s'incline n6anmoinsdevant les sages
repr€sentationsde I'autoritd, mais non sans un vif regret.
Un brancard pour ascens€ur
Faut-il dire aussique lesmaladessontdifficilementtransportessur
un brancard jusqu'au troisidme 6tage; maintes fois dans un cas
d'urgence,le docteur GeorgesC0t€ transportememedans sesbras une
malade - au poids tout autre que celui d'un poupon. Aprds I'avoir
gentimentddposdedans son lit, il ne manquepas d'ajouter sousforme
de plaisanterie:"Plus tard, mes soeurs,vous direz: Autrefois, nous
avions un ascenseurambulant."
185
Monseigneursuit les travaux. . .
Le 25 mars 1913,Sa Grandeur Monseigneurl'6v€que,anxieux de
constater de visu la marche des truvaux, prend occasion d'une
cdrdmonie de v€ture qu'il pr6side le lendemain pour bien se rendre
compte des menus d6tails."Ma meilleurebdnddiction,dit-il avant de
partir, appellesur cette maisonqui m'estsi chdre,cellede Dieu m€me."
L'oeuvre de I'orphelinaten l913
Un autre reve de charitd va aussi se rdaliser: f6tablissement d'un
orphelinat.En la fete de Saint-Michel,le 29 septembre1913,sont regus
aux pr6mices,I'honneurd'6trenommdes.
Germaineet Emilien Huot,
Une vingtaine d'autres ne tardent pas d se pr€senter.
Le ddsir de Sa Grandeur est r6alisd. Cette oeuvre, voulue et b€nie
par le premier Pasteur, suscite de vives sympathies tant de la part du
clergd que des citoyensde nos regions.
En fait, notre maison semble avoir atteint une phase vitale qut
laisse entrevoir une v€gdtation active et une croissanceassurde.
Et la vie continue. . .
Au fil desmois, surviennentle changementde I'aumOnier,I'abbeJ.
U. Leblanc, succedanta M. Guillemette,la kermessetoujours rdussre
d'octobre, deux retraites, une c6r6monie de v6ture, le mois des morts et
sessouvenirsendeuill6s.
No€l l913 chez nos orphelins
Secondant I'initiative charitable de mademoiselleCorinne Poisson
fille du premier m€decinde la paroissenaissanted'Arthabaska -, les
dames de la localit6 6rigent un trds belarbre de No0lchez nos orphelins:
bonbons, fruits, jouets, lingerie et cent choses utiles en garnissent les
branches. Quelle joie pour ces chers enfants de consid6rer un si
harmonieux m€lange, et quel bonheur de recevoir, d tour de r6le, les
articles convoit6s. Cependant les figures 6panouies des g€n€reux
bienfaiteurs rendent 6vident, une fois de plus, le vieux proverbe disant
"qu'il est encore plus doux de donner que de recevoir".
t9t4
1914,uneann6eprivil6gi6e
A peinen€e, l9l4 prend le pas sur sa devancidreau chapitredes
privildges.
Le 18 janvier, MonseigneurBrunault fait sa premidrevisite d
ks ddmonshations
toutessimples
deschersenfants,
en la
I'orphelinat.
circonstance,mettent I'accentsur leur bonheur d'avoir, gr6cei son
coeur paternel, retrouv6 un foyer. Visiblementtouch6, le pdre sait
trouverdesmotscharmantspour €tablirque sonorphelinat,- comme
on voulait bien le dire - constituesa meilleureconsolation.
Une novicenous quilte pour le ciel
Toutefois,I'aubede mars se voile de deuil.
186
SaintJos€phvient cueilliruneeluedansle jardin du noviciat:la
choisieest notrechdresoeurLumina.converse,
n6eMaria Levasseur.
Entrded I'infirmeriehuit jours plus t6t, son dtat de sant€ne laisse
nullementprdvoirunefin aussisoudaine,
premier
lorsquele dimanche,
mars,la Communautd
estappelde
a sonchevetd'agonisante.
Peuaprds
quele sacrement
de I'extreme-onction
lui estadministr€,
ellepasse
des
brasde la mort dansl'dternelreposdu Seigneur,
comptanttrenteans
d'age^etquatre de vie religieuse.
Ame pieuseet simple,pleinede ddfdrence
pour sessut'rieures
autantque toute d€vou€eaux pauvreset d sa Communauti,Soeur
Lumina estde la racedesvaillantesdu devoir.Nul douteque l'6gide
tutelairedu celestepatronde la bonnemort n'aurahat6pour ellele
supr€meVENI.
Ordination de I'abb6FernandBelleau
Au coursde la saisonpascale,
le l8 avril 1914,notreHdtel-Dieu
s'honorede recevoirun visiteurdistingu6- futur princede I'Egliseen la personnede Monseigneur
L.-N. B€gin,archev€que
de Qu€bec.
de I'ordrei monsieur
Venued Arthabaskapour conf6rerle sacrement
fils de notremddecin Dr E.-T.Belleau , Sa
I'abb€FernandBelleau,
Grandeurfait unecourtevisiteau cloitre,nouslaissantsousle charme
le lendemain,
de sonaimablesimplicitd;
Ellerevientdirela messe
dans
notre chapelle,prend le ddjeunerau parloir, puis visile nos pauvres
malades.
Le 2l avrtl,r€pondanti notreinvitation,le nouvelordonndvient
cdlebrerlessaintsmystCres
auxquelsassistent
tous lessiens.
De familialesagapesles r6unissenttous au parloir orj notre
gratitude enversnotre devoui mddecinpeut s'affirmerd son aise,d
I'occasion
de ce bonheurinestimable
de donnerun pretreA I'Eglise.
Trois jours de cong6.. .
Une cdr€monie
de profession
ramene,au 16juillet 1914,Monseigneurl'6v€que
sousnotretoit.SaGrandeuraccordetroisjoursdecong6
d prendrede suite. Le premierjour est reserv6aux soeursde
communautd;le secondaux novices,et chacuneprendrace qu'elle
pourra du troisidme.Ce fut comme des petitesvacances,tout e fait
inconnues
au monastdre.
D6cis de Sa Saint6t6Pie X
- survenula nuit
Au matindu 20 ao0t 1914,on apprendle d6cds
dernidre,de Sa SaintetiPie X, n6 JosephSarto."Quellesaintefigure
qui disparait,et I'histoiredira quesongrandcoeura succomb6,
sembleleshorreursdu prdsent
t-il brisdpar le chagrinde nepouvoirempecher
conflit europden,"lisions-nousquelquesjours plus tard dans un
mandement
deM onseigneur
deNicolet.Sonnomet sam€moirevivront
s0rement
dansle souvenirdespeuples
pouravoirfacilitila communion
quotidienne
e toutesles6mesdebonnevolonti,caril fut sansconteste
le
Paoe
- de I'Eucharistie.
Son Eminence
le cardinalJacques
dellaChiesa.r6cemment
reveru
187
de la pourpre cardinalice, appel6 i lui succeder le 3 septembre, est
couronnd le 10. sous le non de Benoit XV.
Le programme des filles de Mire Dagenais
Au sortir de la retraite, Mdre Dagenais trace ainsi le programme
pour ses filles.
"Se tenir plus prds de J6susque jamais." Plus pris de Lui, par Ia
pridre fervente qui implore et les sacrificesgen€reux qui rachCtent;plus
prds de Lui, par une plus exacte observancede la Rdgle et du devolr;
plus prCsde Lui enfin par la pratique des oeuvresde p6nitenceet de
mortification qui expient."
On s€ r€ssent de la guerre franco-allemande
Le contrecoupmat€del de la guerre,d6clareeentre I'Allenragneet
la France en ao0t 1914,n'est pas lent d atteindrele territoire canadien.
Les provisionsde premiire n6cessiti,sucre,farine, alimentsgras,etc.
deviennent sans tarder articles rares et d'un prix trds 6lev6. Ce n'est ld
que question secondairemais la ddpositairevoit tout de m€me se
multiplier sessoucis.
Un principe aussi sageque s0r domine vite ses perplexitds:s'en
remettre d la Providence; le passd n'est-il pas garant de I'avenir?
Le problime de I'aqu€duc
Vers le milieu d'aoit 1914,nouvel embarraspour la depositaire.
L'aqueduc qui approvisionned'eau tout notre etablissement,
fait
d6faut; la corporation municipaleayant installi des reservoirsentre les
notres et la source de la rividre, celle-ci, d6jouant les calculs, se trouve
insuffisante. Nous avions cependant d6bourse cinq cents dollars,
I'ann6eprdcddentepour possdderle droit de nous pourvoir d'eau.Que
faire?
Mis au courant de la situation, monsieur le Sup6rieureccl€siastique y trouve vite solution.ll proposed la ville de luiabandonnertous Ies
pouvoirs d'eau que I'Hdtel-Dieu possdde,et ajoute lui-m€me, de ses
propresdeniers,une sommede cinq centsdollars moyennantlesquelles
concesslonsla corporatlon se charge ddfinitivement de pourvoir a
I'approvisionnementcomplet de I'eau.Nouveau bienfait qui appellela
plus vive gratitude.
l8 jeunes soeuru au noviciat
Autre sujet de consolation: les c6r6moniesrdligieusesse multiplient.
Le 29 ao0t I914, monsieurle Supdrieurpresideune cer6moniede
v€ture qui ajoute trois recrues au noviciat; le 28 octobre, il en pr€side
une autre donnant trois professeset une novice;enfin, le 3 ddcembre,
une troisiemeporte le nombre des novicesd 18.
Le progris marque I'ann6e l9l4
L'institution dvolue ainsi qu'en tdmoignent ces lignes de MonseigneurI'dv€quede Nicolet que nous reproduisonsici. Elles sont de
d 6 c e m b r eI 9 1 4 :
188
"ll y a cinqans,lorquenousrecommandions
i la charit6publique,
dansle districtqui leurestconfii, nosexcellentes
SoeursdeI'HdtelDieu d'Arthabaska,
nouscontationsque,pour le moment,leur
actiondevaitetreplusou moinsrestreinte.
maisnousannoncions,
en mCmetempsdesjours meilleurspour un avenirprochain.Dieu
s'estplu A r6alisernosespirances.GrdceA un admirableconcours
dc touteslesbonnesvolontds,cettemaison&nie estprdsentement
en 6tatde rdpondreaux besoinsdesdiff€rentes
paroisses.
Les vocationsreligieuses
se sont multiplides,on a termindla
nouvelle batisseet fait des amdliorationsconsiddrablesa tout
l'6tablissement,
le nombre des vieillards,des pauvreset des
infirmesqu'on y a roguss'estaugmentdde beaucoup,on.a ouvert
un orphelinatet un dispensaire,
I'h6pitala d€ji rendue tout Ie
districtdes services
inappraciables.
et malgrdtout, la condition
financidre,
pendantlongtemps,
si inquidtante
estaujourd'huides
plus rassurantes;
et tout cela,pour le bienet I'avantage
du seul
comt6d'Arthabaska.
DaigneleSeigneur
ricompenser
aucentuple,
commeil I'a promis,tant d'imes gdn€reuses
qui ont eu ainsi
I'intelligence
du pauvreet deI'indigent,
etqu'll soitleurliberateur
e
leur dernidreheure!Soyezremerciis,vous tout particulidrement
Messieurs
les membresdu clergi de cettepart choisiede notre
diocdse,qui avezdiploy6 tant de d6vouement
au profit de nos
SoeursHospitalidres
et quiavezpay6si largement
devotrebourse
en toutecirconstancei
vousavezdcritl'unedesplusbellespagesde
votrevie sacerdotale,
et vousdevezvousen estimerheureux!
Mais,inutiled'insister
sur ce point, il resteencoreuneforte
detteA acquitter.desintdretsannuelsconsiddrables
ri rencontrer
touslesans,desddpenses
extraordinaires
d encourirchaquejour,
et tout le mondeserendcomptefacilement
decequepeuventbien
co0terI'entreticn
ct lesoutien
d'unemaisoncommecelledeI'H6telDieu.Oir lesSoeurstrouveront-elles
lesressources
aui leur sont
nicessa
ires?U niquemenr
danslachariripublique.
er il n'ya pase le
riissimuler,
dansla chariti publiquequi neseralentissejamais.
Ce
que vous leur avezdonndhier.ellesI'ont versddansle seindes
pauvres.et ce qu'ellesrecevrontdemainseraemployi i la m€me
fin; avec elles,il faut toujours recommencer,
et ne nous en
plaignonspas.car ellesnousfournissent
le moyend'expiernos
pich6set de compenser
par I'aum6nela plusjudicieuse
nosfolles
ddpenses
et nosextravagances
habituelles.
II estbeaucertes,
ences
jours mauvaisquenoustraversons,
de songerd secourir
nosfrdres
de l'€trangcr,qui sont plong€sdans une si affreused€tresse;
cependant.
I'axiome
bienconnu:"Charit6bienordonnde
commence
par soi-meme."
demeure
toujoursvrai.Le premierdevoirqui nous
d'abordlesplusn€cessiteux
parminous,
incombc.estdc soulager
Et quelssont-ils.ceux-ld,si cene sontlespauvres
et lesd€shdritds
de toutesortequ'abritentnoshospices
et nosdiff6rentes
maisons
de charitil
C'est pourquoiNous prionsMessieurs
les curis du comtd
d'Arthabaska
de vouloir bienaccorderA leurschCres
Soeursde
I'H6tel-Dieu.
dansle coursde I'hiver,si toutefoisla chosen'a Das
encoreeu lieu. une quele extraordinaire
dans leur egtise.et
annonccrcettequCteentempsopportun,afinde remplacer
par li,
d'unecertainemaniCre,
le bazarannuelou'il leura €t6impossible
189
d'organiser,I'€td demier. Les Soeurs visiteront les paroisses,
commepar Ie passe,et recevrontpaftout,- NousI'esFrons le
m€meaccueilcordial."
Le souci de l'€v€quedioc6sain,on le devine,est d'assurere notre
H 6tel-Dieu une bienveillantesympathie.
Irs anndessubs6quentes
diront dans quelle large mesurece but
sera atteint.
l9l5
Une guerre mondiale de plus en plus terrible
La premidre moitie de l9l5 n'6veille guCre d'6chos, si ce n'est les
d€solantesnouvellesd'une guerrede plus en plus terrible.Nos maisons
d'Europe sont prisesdans la tourmente.Les hostilitis allemandesayant
d€but6 en terrain belge, I'H6tel-Dieu de Lobbes, sis i proximit6 des
premiers engagementsmilitaires, connait plus d'un genre de souffrances.Les mitrailleusesmettant en dangerla vie de nos soeurs,cellesci se retirentau sous-solde leur monasteredurant lesattaques.Effray6e
par le bruit de la canonnade,I'uned'elles,faible et 6g€e,€prouveun tel
tressaillementque sa colonne vert€brale fl€chit, la laissanta jamais
courbdesans pouvoir se redresser.
De Laval, on nous 6crit dds ianvier l9l5:
". . . Le 25 aoot nousrecevionsle premierbless€de guerreet dCsle
d€but de septembrenous hospitalisions300 soldats. Depuis
novembre,nous en comptonsjournellement350, quelquefois
davantage,Diji le total desentreess'dldved 1400.Au milieudeces
pauvresbless6samputds,nous vivons des heuresde mortelles
angoisses.
Rien de plus triste que I'arriv€ed'un convoi,quanddes
hommesmutiles,broyes,percesde balles,nousviennentduchamp
de bataille, sanglants,boueux, epuis6spar Ia souffrance,les
privations,extdnu6spar quatre ou cinq jours de voyagel
C'est le coeur navrc et souventles yeux humidesque nous
voyonsarriver lesfamilles,avidesdeconnaitrelesipreuvesqui ont
atteint:soitlesdpoux,
soitlesfils,lesfrdres,les
amis.Touslesjours,
les scdnespdniblessesuccedent:
lesparentsreconnaissent
d peine
leursenfants,tant ceux-cisontddfigurds,d6primdspar lesfatigues,
les privations de la campagne.Et quand la mort devient la
consiquencedetoutescessouffrances
et desblessures
regues,
alors,
la douleurdes parentsest au comble!c'est lamentable!.
impossiblede rendreces6motions.Dieuseullesconnait,lespdseet
Lui seul peut ricompenserles sacrificesh€roiquesqui de part et
d'autre sont offerts pour la Franceet pour obtenir la paix.
Ah! oui,Mdreet Soeursaimies,
ilyadestristessesau
coeurde
I'hospitaliCre
quandelleassistei cessdparations,maisil y a aussi
desconsolations,desjoies ineffables.Tous nos agonisantsreclament les secoursde la religion,la grice dessacrements,
tousfont
g€nereusement
le sacrificede leur vie, tous meurentdanslesactes
d'abandon.
d'amourdivin.
r90
Teldisait d I'hospitaliire:"Parlez-moidoncdu bon Dieu,il n'y
a que celaqui me revigore.. . "Une femme,au chevetdu lit de son
mari, s'6criait:"Mon Dieu, il ne peut plusvousdemanderpardon,
je le demandepour lui."
La reconnaissance
desparentsestdl'6galdessentimentsde
foi
desmourantsitous appr€cientla gracede mourir i I'h6pital,servis
par desreligieuses,
surtout quand ils ont dejd6tesoignespar des
laiques,danslesambulances.
. "
Ce rdsumdsuccinctd6voile,pour une part, I'horreur,h desolation,
les tristessesde la guerre, cefl6au de I'humanit6 qui ne peut €tre, semblet-il. que le chatiment du mal. la rangon du pdchd.
D6tournant nos regardsde ce sombretableau,reportonsJessur de
plus consolantssouvenirs.
FOte patronale de Monseigneur Brunault
En des lignesgracieuses,jaillies au lendemain d'une f€te patronale,
le 8 avril 1915,nous livre le tout premier,d'une exquisesaveur,venant
de nul autre que Son ExcellenceMonseigneurBrunault.
". . . Vous me dites,en votre nom et au nom de tout votre monde,
mille chosesaimables,vousmtxprimez, en un langagecharmant,
les sentimentsles plus ddlicats,vousme pr6sentezun bouquetde
f€te au parfum le plus d€licieux, vous m'offrez en cadeaules
soierieset lesbroderieslesplusfineset lesplus riches;tout celame
va droit au coeur,et j'en saisistoute la significationet le merite,
mais rien ne me rejouit commede vous entendreme parler des
progrCsconstantsdevosoeuvres,et deconstaterquelesnuagesgris
qui ont phne si longtempsau-dessusde votre maison se sont
enfin dissip€set qu'il vous est permis maintenantde gotter la
chaleuret la lumiered'un soleilvivifiant et radieux.
Dieu soit beni desmerveillesqu'il se plait e op€reren votre
faveur,et puisse-t-il,en retourde votrepiit€ filiale,vouscontinuer
sesdons et sesbienfaits!
Je seraiavecvousle l7 juin, pour vousdirela messe
et nevous
quitterqu'aprCs
le diner.
Amiti6s respectueuses."
Nouvelles libdralit6s
Le d6but dejuin voit s'intensifierces rayons vivifiants auxquels fait
allusion MonseigneurJ.-S.-H. Brunault, car, mettant le comble d ses
lib€ralit6s, monsieur P.-L. Tousignant - ddjA insigne bienfaiteur de
notre maison - verse quatre mille dollars d fonds perdus. Ce nouveau
pr€t laisseentrevoir le jour oir, libdreede toute dette, notre maison
pourra librement remplir sa mission de charit6.
Pr6paration des soeurs i I'art du soin des malades
En vue du progrds de I'hdpital, il est fort d6sird que quelquessoeurs
puissent compl6ter leurs connaissancesdans I'art du soin des malades.
t9l
Au coursdu printempsI915, profitantd'un voyagee Montr6al
par I'dtatde santedeSoeurMarguerite-Marie,
n6cessit€
touridre,on lui
adjoint commecompagne,
a cet €ffet,SoeurMarie-Berthe
Thibault,
jeuneprofesse
du noviciat,Toutesdeuxreviennent
le troisao0t,l'une,
aprdsavoir obtenule brevetdecern6aux garde-malades,
I'autre,avec
par I'art chirurgical.La Maison-mdre
unesanti amelioree
ajouteainsi
un nouveauquartierde noblesse
d sestitresde bienfaisance
d€jdsi
nombreux.
R66lection
de Mlre Dagenais
Le3 septembre
1915,Monseigneur
Brunaultprisidel'6lection
dela
Supdrieure;
MdreDagenais
est6luepourun secondtriennatd I'effetde
continuera d irigerlesdestinees
Le devoirgardeses
de la Communaute.
parfoisplusd'abnigationquedeforce,plus
exigences
rdclamant
sacr6es
de simplejuslicequede savoir-faire.
que I'on retrouvee
Ce sont pr6cisement
cesqualitesmaitresses
I'originede I'epilogue
du pret.fait parla Maisonde Montr6alen 1892,er
qui en raisonde circonstances
particulidres
a eu sa part d'histoire.
PrCtou don?
qui a enveloppd
Resumons
lesfaits:le mystdre,
cepr€tde dix mille
gard6que la gdn€ration
dollars,a €t6si jalousement
actuellede notre
maisonignorememece pret importantdont il n'existeaucunetrace
dansleslivresde compteou danslesanciensbilletspromissoires.
Cependant,
Mdre Dagenaisserappelle- d part soi - avoiretd
pr€senteau chapitrede I'H6tel-Dieude Montrdal,en 1892,quelque
tempsavantsondepartpourArthabaska,
lorsqu'ily fut questiondece
prCt,destinde sauvernotre fondationd'une ruine certaine.Elle en
connaitdoncI'existence.
maisdevantle silenceabsolude noslivresde
compte,que penser?S'est-ilagi d'un don? L'hypothdselui semble
improbable.Elleenestld de sesconjonctures
quand,a la
et perplexites
veillede terminerson premiertriennatde sup6riorit6, et la question
deconstruire
un orphelinatcommengant
e poindre, monsieurI'abb6
F.-A. Saint-Germain,archidiacrede Nicolet, vient examinerIes
comptesde la maisonenavril I915.Aprdsavoirconf6rddela choseavec
ce monsieur,elle s'adresse
a notre Maisonde Montr6alpour dtablir
nettementla situation.
La trds honordeMdre Sainte-Therdse,
supdrieure,
repondque
"c'6taitbienun pretet non un don" qui a €tdfait d notremaisonen 1892
pour I'aiderd sortirde sesembarras
financiers;
elles'itonnememeque
nos livresde compten'enfissentaucunemention.
Mis au fait, Monseigneur
l'€v€que
plusencore
de Nicolets'6tonne
de I'existence
de cettedette.Il6crit d MdreDagenais,
le 28 septembre
l9l5:
". . . C'esttouteunerevChtionpourmoi quecetteredevance
de
qui lieraitaujourd'hui
votremaisond'Arthabaska
$10,000.00
enversI'H6tel-Dieu
de Montr€al;il n'enestpasfait mentiondans
vos livres,et je ne me rappellepasque I'on ait jamaisattird
seneusement
monattentionsurceDoint.
t92
Je nedoutepasdc Iasincdrilddc vosbonnesMdres,maispeut€tre lhdminilitrationacluclleignore-t-ellc
certainsditails surcequi
s'estpasseautrefois?.. ."
Fort de cette conviction. Monseianeur €crit d nouveau le 29
octobre 19l5:
". . . .le me propscdc m'occuper
sCrieusement
de cettefameuse
redevance
de dix millepiastres
et plusquevousauriezenversla
Maisonde Montrial: i ceteffet.je nommeraiunecommission,
d
laqucllcjc remettrai lcs diffdrentsdocunrentsque vous m'avez
communiquis.
ct qui aurainstruction
de serendreA l'H6tel-Dieu
pourconsullervosarchives,
d'Arthabaska
qui dedroit,
interroger
et par suite.serenseigner
le mieuxpossible."
Formation d'une commissiond'enqu€leet rupporl
Monseigneur
institueladitecommission
d'enqu€te.
Cependant,
il
s'ecouleplus d'un an avant que Sa Grandeuren fasseconnaitrele
rdsultat.
Le rapport de ladite Commissiond'enqu€teconstitueforcement
une reditede ddtailsddjdplusou moinsconnus.
ll noussuffiradoncdesavoirquele I er ddcembre
| 915,cerapport,
par l'abbi J. E. Bourret,V.G., I'abbdF.-A. Stsign€conjointement
Germainet l'abbeL. A. Cdt6,curdd'Arthabaska,
concluaitainsi:
". . . Nousavons.
M onseigneu
r, 6tudie
etexamin€
consciencieusement et avec tout le soin possible,cette queslion que Votre
Grandeurnous a soumise.
et notreconclusion
est.oue l'H6telDieu d'Arthabaska
nedoit aujourd'huiA I'H6rel-Dieu
de Montreal, ni ce montantde $10,000.00
ni celui de $1,500.00.. ."
Ceci pose, tout retomba dans le silence; silence lourd toutefols
entre les parties int€ressees;pr6sagecertain que tout n'est pas fini.
Nouvelle enqu€te sur ce don ou pret
Deux ans s'ecoulenl,au terme desquels,I'Ev€que de Nicolet,
instruit de donn€es nouvelles du litige, icrit le 22 d€cembre l9l7:
Il va m'€tre permis maintenantd'instituer une nouvelle
".
enquCte,mais aprdsles F€tcsseulement.
Bt je prie Dieu de vous b€nir."
Cette nouvelle enquete fait le plein jour: d'une part, les dCclarations de la tris honoree Mdre Montbleau
supCrieurede notre
193
maisonen I892-; d'autreparl,la minutedesddlib6rations
capitulaires
relativesa ce prdt, 6clairela situation,et MonseigneurBrunault
reconnaitalorslesdroitsde la Maisonde Montr6al.
Suppliquede l'EvGque
de Nicolet
Le l7 juillet 1918,Monseigneur
Brunaultdcrirai MdreSainteThirise, supdrieure
de I'Hotel-Dieude Montr€al:
". . . La question
deI'H6tel-Dieu
d'Arthabaska,
soulevCe
ences
temps,a creeun malaise
quevousd6sirez
derniers
regrettable
voir
disparaitre.
comme
nous,etje mesuislaiss€
direque,aupointoil
les chosesen sont rendues,vous consentiriezprobablementd la
reglerde la faqonla plus aimable,sije vousen faisaisla demande.
Rien ne me co0te,lorsqu'il s'agitdu bonheurde noscheres
d'Arthabaska
et de la viedeleurmaison:rien
fillesdeI'HOtel-Dieu
ne me co0te,lorsqu'ils'agitde les mainteniren des relations
d'amiti6et de pi6tdfiliale, avecleursbonnesMdresde Montrdali
rien ne me co0te lorsqu'il s'agit de vous convaincreque mon
interventionen cetteaffairene m'estdictdequepar ma conscience
d'6veque,et la positionquej'ai prisedevantle clergeet lesfidiles
pour leur attirer desbienfaiteurset desprotecteurs.
C'est pourquoi, vinerable Mdre, je n'h€site pas ii vous
presenter
quevoussaurez
monhumblesupplique,
etj'aiconfiance
la fairevaloirauprdsdequidedroit,et I'exaucer.
Jevousdemande,
ni plus ni moins, en faveur de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,un
cadeaude fete. A savoir la quittance pure et simple de toute
qu'il pourraitavoir enversI'H6tel-Dieude Montr€al.
redevance
Vous pr€tendezqu'il vousdoit lesdix millespiastresquevous lui
r6clamezieh bien! donnezleslui aujourd'hui,d ma pridre,en pur
don.et nousnousconsiddrerons,
I'Ev€que.
lesSoeurs.le clergeet
lesfidiles. commevosobligdsdcetitre,et nouschanterons
I'hymne
de la reconnaissance.
. ."
Plus d'un an doit toutefoiss'ecouleravant qu'aucunedecisionne
soit prise par la Maison de Monlr6al. Nous en reparleronsalors.
Revenons i octobre el A sa k€rmesse
Entraindes par les details de cet episode loin d'octobre 1915,
revenons-ysans plus.
Depuis de longues ann€es, ce mois voit s'organiserI'activitd
annuellede la kermesse.
Cettefois, dansle d6sird'6veillerlessympathies
populaires,Son Honneur le juge Pouliot congoit une idde ing6nieuse
qu'il met d exdcutionavecle gracieuxconcoursde messieursA, Picher,
V . M a r c e a u .C . T o u r i g n ye t N . S i m p s o n .
Accompagn6sde quelquessoeurstouridres,les orphelinsprennent
placedans les automobilesde ces messieurs,dicoris pour la circonstance d'inscriptionsdvangdliquesse rapportant aux oeuvresde misiricorde corporelle.Les bienveillantsproprietairesparcourentainsi les
rues de Victoriaville et d'Anhabaska. Cette randonneea un langage
194
plus 6loquent,parait-il, que celui du meilleurapologistedespauvreset
le r€sultatmerveilleuxde $2,570.68en est la preuve€vidente.
t9t6
Epid6miede grippei thOpitat
En janvier 1916,une affectiongrippale sedCclarequi sepropage
avecune ext€me rapiditi. En quelquesjours vingt-quatrereligieuses,
soit la moiti6 du personnel,sont obligCesde s'aliter. Des lits sont
installCsau parloir et m€meau noviciat.H0pital, hospiceet orphelinat
sonten memetemps,remplisde malades.Le service,tant dejour quede
nuit, devientplusqu'onCreuxpour le personnelinsuffisantrestddebout.
Dds lespremiersjoursde la maladie,notre v€ndrdOrdinaire6crit
paternellemenl:
", , . On medit quevousaveztreizedevossoeurs
malades
au lit.
Pr€nezdesfemmesdu dehors,si possible,
pour vousaider,et
payezlesn'imponcquelprix."
Et, quelquesjours plus tard:
'. . . Boncourage,
chdresoeur.Donneztoutleconfortpossible
et
accordez,
sansscrupul€,
touteslesdispenses."
Concourschsritrbl€
La charit6 chr6tiennes'dmeut:des dameset demoisellesde la
localit6 pretentfort g6ndreusement
leur concoursdurant plus de d€ux
semaines.
Nous n'auronsaucunddcesd diploreret le servicehospitalier
sreffectuera
dans desconditionsrdellementsatisfaisantes.
I* lTte R6gimenti Victoriaville
F6vriertrouvechaquesoeurrevenued sonpostededdvouement,
et
les activit6sretabliesdans tous lesservices.Il enregistreaussi,comme
cons€quence
de la guerrefranco-allemande
int6ressantnotre h6pital,le
recrutementd'un contingentde militairesformant le l78e Rdgiment
canadien-frangais.
Notre paisible terre canadiennea ddje vu nombre de sesfils
s'enrolercommevolontairespour volerau secoursde la Mdre-patrie.Le
l78e Rdgimentaura oeci de particulier, qu'il 6tablit sesquartiers a
Victoriaville et que, durant leur s6jour i cettecaserne,les militaires
malades
sonttraitise notrehopital,- soitdu l7 fdvrierau 9 mai 1916,
6poquede leur transfertir Sherbrooke.
D6cdsde SoeurJos6phine
Excellentepreparationd la mdditationdesgrandesvdritdsdu salut,
t95
lesobseques
de notre regrettdeSoeurJosiphine,Exilia Cdti, converse,
ont lieu au matin du 6 septembre
1916.
D6c6d6ele 4 septembre,quelques instants i peine aprds la
distribution desoffices,notredouceSoeurJosdphines'enestall€evers
Dieu dansIe calmeet la paix,justifiantcesligneslumineuses
tomb6esde
la plume de MonseigneurBrunault au cours de sa maladie:
- medites-vous,
s'enva,probablement
". . . SoeurJos€phine
versla tombe,maisjoyeuseet rcsignee.
C'estvotreconsolation,
e
vousqui vivezdanslecloitrepourservirlespauvrcs
etprendre
soin
dcspetitsorphelins,
den'avoirpaspeurd€la mort,lorsqucsonne
votreheuredernidre,
et d'entrevoir
de
alorscommelessplendeurs
I'eiernitdglorieuse;
c'estun sort digned'enviect dont vousne
sauriez
tropremercier
IadouceProvidence.
J€la Unis,cettebonne
enfant,avectouteI'affection
dontjcsuiscapable,
ctje lui promets
de ne pasI'oublierdansmeshumblespridres.. ."
Notre regrett€eSoeur6tait ag6ede quaranteansdont I6 passes
en
religion.
Les crndidatesde la kermesse1916
La calmesolitudedesretraitesne tardepasd semueren va et vient
mouvement6spar les alldeset venuesdes damesorganisatrices
de Ia
kermesse.Celle-ci est sous la prCsidencede Mesdemoiselles
Anna
Coulombe et Gilberte Jolicoeur et, comme les pr6cedentes,
elle est
vraimentMnie du ciel. MonseigneurBrunault,i I'oeiltoujoursen€veil,
€criti ce sujetle l0 octobre1916'
'. . .
Qu'il estbonle Dieud'Israelpourtousceuxqui I'aiment!
Chantonsensemble
sa munificence,
et aimonslede plusen
plus dans les pauvrcs,les maladeset les infirmes.les pctits
orphelinset touslesd€laissds!
Votrclettrem'aapporteI'uned€splusdouccsjoies
demavie.
Veuillezoffrir mcs felicitationsaux deuxcandidates,
car
chacune
dtllcs a remport€
uneglorieuse
victoirc,etditesbiend vos
bicnfaitcurs
et A vos bienfaitrices
toutema reconnsaissance.
maisctst plusquemagnifique!
$2,916.00,
HeureuxsontlesamisdesDauvres!"
Le noviciat est b6ni du ciel
Venu presiderune c6rCmoniereligieuseau 12 d6cembre1916,
MonseigneurBrunaultnousengageplusencorei remercierlebonDieu
desnombreuxsujetsdont ll seplait e gratifier notre noviciat,ainsiqu'il
I'icrit quelquetempsauparavant:
196
". . . Avec la graissede la terre,qui commenceA coulerabondante,
le Seigneur,timoin de l'espritde sacriliceset d'immolationde vos
chdresfilleset de leurdigneSup6rieure,
vousenvoiesespr€sents
du
ciel:unenouvelleprofesseet trois bonnespetitesnovices:Qu'llsoit
toujoursb€niet remerci€!"
A cette occasion, une dizaine de pr€tres forment couronne au
sanctuaire.Plusieursautres,empdch€sde se rendre le matin, viennent
prendrele diner avecSa Grandeurqui nousa pr€venuesavecbonhomre
qu'elle dejeuneraitet dinerait ici, si nous le voulions bien.
ks quelquesnotes insdr€esd la fin deschroniquesde I9l6 ont tot
fait d'€tablir que ses365jours sesont icoul€s dans le calmedesdevoirs
quotidiens.
La reconnaissance,alimentee par de multiples dons envers le
pauvre et I'orphelin,est presqueseuled 6lever la voix pour bien faire
saisir la large part qui reyient a la charit€ chr6tienne dans la
solidification de notre maison et de sesoeuvres.
l9l7
1917,une ann6ede trislessemondiale
Cependant,si une paisibleharmonie rigne dans notre Nazareth,
I'horizon n'en est pas pour autant, moins menagant,et lesfronts moins
soucleux.
A I'heure actuelle, la guerre europ6ennejette au vent des pires
calamitds,la constemation et la mort. Voici qu'au surplus, la conscription pdse sur les familles canadienneset y porte une terrifiante
d€solation,encoreque librementet volontairementle sangde leursfils a
ddji dt6 g6n6reusementversd sur les champs de bataille, or), dit-on,
I'hdroismede nos soldats est d la hauteur de celui de leurs frires de
France.
M onseigneurI'Ev6quedemandeaux "personnesdu sexe"de ne pas
lire lesjournaux afin de ne pas s'effrayerdavantagesur la gravitdde la
situation. H6las! c'est I'heure de la purification, et c'est Dieu qui
frappe!. . . et notre cher Canada n'y dchappepas.
Quant d nous,la pridreet Ie sacrificedoivent resterde droit, la part
des amcs choisicspar le bon Maitre pour I'aimer, I'adorer et r6parer
pour I'humanit6.
Souscriplions p16levdesdans les paroisses
Octobre l9 | 7 voit le premierPasteurremplacerprogressivement
la
kermessepar des souscriptionsprdlev6esen chaqueparoissedu comt6.
lr 29, MonseigneurBrunault fait parvenirle montant a insi rdalis6avec
la note suivantc:
". . . C'esldonc unc sommede $3,101.00
que le bon Dieu vous
cnvoiepour le souticnde vos pauvreset de vos orphelins.Ce
risultatmagnifique
dipasseet voscspirances
et lesmiennes,
et il
estbienproprc.n'est-cc
pas.d nousr6jouireta nousencourager?
Il
dit bicnhautcombicnI'oeuvre
qucvousaccomplissez
avectantde
t97
divouementet d'abnegationeArthabaska,estapprici€ej ustement
et par le clergeet par lesfiddlesde votrer6gion,et combienelleest
devenue
sympathique
et populaire.
Les dames patronessesseront contentesde nous, et il est
permisd'espdrerquele succCs
qui vientdecouronnernoseffortsne
relentirani leur zeleni leur activitd,lejour oir il leur faudra vous
tendre,e nouveau,une main secourable.. ."
l9l8
1918,I'hOpitals'organise
L'hdpital s'organiselentement,mais s0rement.Gr6cei I'esprit
d'initiativeautantqu'a la g6n6rosit6
du docteurGeorgesC6t6,notre
salledechirurgieestpour!,l.le
d'unst6rilisateur
moderne;
lebondocteur
donneaussison appareilRayons-X,install6,non sansdifficult6,au
ddpartement
Saint-Antoine.
monsieurP.-N.Martel,
En prdvisiond'un projetde construction,
avocat,concedeau moisdejuin, e titre gratuit,le terrainnecessaire.
il faudraattendreI'heurede Dieu.
Quanta la realisation,
Mire Dagenaisau termede son mandat
Ao0t marquela fin du secondtriennatde sup€riorit€de Mdre
Dagenais.Monseigneur
Brunault,ayant termindla visitecanonique,
c o n s i g naeu 8 a o o t l 9 l 8 :
". . . Je me plaisd reconnaitre
quevousavezeteunefille debon
vouloir,toujours
soumise
d votre6veque
et quevotreadministration a 6tebeniedu bonDieu,au spirituel
commeau temporel,
d'unefagonsinguliCre
et mis€ricordieuse.
Je me rejouis,avecvotre Communaute,de tout le bien que
vousavezopd16en cessix dernidresann€es,jevousen filicite, erje
que vous m€rite
demandeau ciel de vousaccorderla rdcompense
votre fid€lited tous vos devoirs."
La Communautda su apprdcier,elleaussi,i sajuste valeur,la Mdre
aussi humble qu'obiissante qui, six ans durant, a mis d son service
autant de devouementque d'amour, autant de vertus que de labeur.
Aussi bien. au 30 ao0t 1918,sous son adieu doit vibrer un lointain au
revoir.
Nous avonsd6jd vu que le noviciat estvisiblementb€nidu ciel.Ces
six annies oi Mdre Dagenaisdirige les destindesde I'H6tel-Dieu, de
l9l2d 1918,lesarchivesnotent avecjoie que 23 postulantesy ont pris le
saint habit alors que 22 novicesy ont fait professionreligieuse.C'est
aussiavec bonheur que I'on n'enregistreque deux d€cds,comparativement a neuf Dour h meme D6riodeentre 1906et I912.
r98
L'HOPITAL AU RYTHME DU MILIEU
t9r8 - t92l
SEPTEMBRE T9IE
Mire Lachapelle, i nouveau supErieure
Aprds avoir rempli, au cours des six dernidres annCesla charge de
maitresse des novices, la d6vouie Mdre Lachapelle reprend, le 3
septembre 1918, la direction de la Communaut6, tandis que Mdre
Dagenais se voit attribuer celle du noviciat.
L'une et I'autre de ces Mdres au grand coeur ont d€ji donnC pleine
mesure dans le domaine des r6alisations possibles:aimer, on I'a dit, ce
n'est pas seulement donner, c'est se donner soi-m€me; I'une et I'autre
savent compter avec les valeurs spirituelles donnant Dieu aux ames et
les 6mes d Dieu! Elles continueront donc leur oeuvre avec la m€me
g6n6rosit€ fervente, tragant pour Ie bien de tous, les nouveaux filons
qu'on rdclamed'elles,et oil germerontles6pisde la moissonprochaine.
Monseigneur l'€v€quen'ayant pu serendre pour prdsider l'6lection,
6crit dCs le lendemain,4 septembre 1918, ir Mdre Lachapelle:
se sont r€alisdes!vous
"Mes previsions,commemesesperances,
etes l'€lue du Seigneur,et il vous est permisde comptersur sa
protectionet sur seslumidres.
Vous succedezd une sup€ricurede hauts m6rites,et vous
reprenezune chargequi ne vous €craserapas, malgrevotre agc
parcequevousI'avezd€jAremplieen yaccomplissant
beaucoupde
bien,quevousetesencorecapabled'assurer,par votrezeleetvotre
bon vouloir, des jours de prosp€rite et de bonheur i votre
CommunautC.
Je salueavecjoic votre €lcction,je vous en f€licite dans la
par
sinc€ritede mon ame,et je suispr€t A vous pr€terassistance
tous les moyenspossibles.
Daigne le Seigneurvous benir avcc amour, sout€nir vos
forces,vousconserverla sant€,et rdpandresesgricesde choix sur
votrefamille religieuse,
commesur tous ceuxqui vivcntdansvotre
chCreMaison d'Arthabaska!
J.-S.Herman.eveauede Nicolet."
199
Cette bienvenue officielle ouvre tout larse I'avenir devant la
nouvellesuperieure.
Congris eucharistique de Victoriaville
Le l5 septembreI918, s'ouvred Victoriavilleun Congrdseucharistique regional prisidd par Son Eminence le cardinal L.-N. Bdgin.
archdv€quede Qu6bec.
Des foules nombreuses.accouruesde toutes parts, remplissentla
jeune cite, et, le soir venu, forment un imposant cortige e I'HOtel
augustedu tabernacle.Au dernierjour, Son Eminencec€ldbrela messe
en plein air, dans la cour du colldge.
De la rayonnante Hostie, J6susbdnit la foule comme il le faisait
aux jours de sa vie mortelle en traversant les contrdesfortunies de la
Palestine;Sa Sainteti BenoitXV. son Vicaireici-bas.a aussienvoydune
b6nddictionspdciale.. .
Certes.la joie chrdtiennechante dans les 6mes et les fait exulter,
mais "ici-bas. toujours la douleur d la joie s'enchaine",a dit le poete.
La grippe espagnolede l9l8
Voici que la souffranceva fond re inopinementau milieu m€medece
bonheur et que, sans terminer leurs vibrations harmonieuses,encore
moins r6percuterleurs notes €mues, les derniersdchos des chants de
triomphe et d'amour iront seperdredans dessanglots.En une brusque
transition,lesoriflammeset lesdrapeauxreplientleur iclatanle couleur
pour faire placeaux tenturesmortuaires;aux chantsjoyeux succddent
les sons plaintifs du Dies lrae.
L'influenza ou grippe espagnole,fl6au presque universel, qui
immortalisedouleureusementla fin de l'ann€e1918.fauchesubitement
de nombreusesvictimesd Victoriaville. La contagion se propageavec
une effrayante rapidit6, terrassantde pr6f6rence,semble-t-il,les plus
robustesconstitutions;des familles entiCressont attelntesd la lols.
Il est navrant, rapportent les m6decinsde notre Hdtel-Dieu, de
p6ndterdans la plupart des foyers oi les moins maladesse multiplienl
auprds des plus gravementfrapp6s.Cent cinq personnessont enlevees
par la mort. dans I'espacede quinze jours.
L'dpiddmieest signaldeii Arthabaskaen fin de septembre;au ddbut
d'octobre, elle devient sinistre.
En quelquesjours, I'hOpitalest litt€ralementrempli et la majeure
partie des religieuses
frappded la fois. Tout l'€tagedesdortoirs doit etre
converti en infirmerie.
Que d'alarmeset que d'anxi€t6straversentcesjours si pinibles!
La paroissede Saint-Christophecompte cinquantevictimesfauchdespar cette terrible ravisseusede vies humaines.Nous n'avons d
enregisteraucun d€cescheznosorphelins,un cheznos pauvreset quatre
d I'hdpital.
Trois victimes chez les soeurs
Le monastdrepaieralargementsa contribution i la mort; en douze
jours, nous conduisonstrois de nos soeursau cimetiCreet dans quelles
lugubrescirconstanceshelas!
200
Le 7 octobre 1918. notre chdre soeur Berthe Montembeault.
converse.agdede 25 ans,continue la listedesvictimestombant un peu
partoul. commc tombent, d cctte 6poque,les feuillesemportdespar le
vent d'automne. Ses trois ans de vie religieuse,fervemment v6cus,
rendent le son fiddle d'unc 6mc pieuseet devoudeautant que simple et
pure cn ses intentions.Sans nul doute, elle a beaucoupmdritd en peu
d'annees.
La terre a d lrine recouvertdepuis trois jours la tombe de cette
jeu ne ouvridre,quand notre d6voudeSoeur Marie Tousignant,touridre.
- la bonne petite Soeur Marie, comme tout le monde I'appelle,s'inclined son tour, sous les coups de I'implacablemoissonneuse.
Le nom dc Soeur Marie restesynonymede devouement.Elle se
d6pensesanscompter: elle est vraiment I'une de cesdmes pour qui le
devoir n'estjamais achevdtant qu'ellesne tombent pas d boul de vie.
Riche de mdrites, le suprdme appel Ia trouve pr€te d rendre ses
comptes au Juge souverain.Elle 6tait ageede 54 ans, dont 28 de vre
religieuse.
Une loi civile ayant prescritde sdvdresmesuresde prudencepour
enraycrle fl6au d€vastateur,la s6pulturede notre regrettdeSoeur Marie
met le comble i la doulcur poignantequi rdgnedans nos murs en ces
tristesjours. Sa depouille mortelle. accompagndeseulementde monsieur notre aumdnier et de quelquessoeurs,est conduite au cimetidre
avant I'Angelusdu matin d la lumidreinddcisede simpleslanternes.Se
peut-il plus lugubre inhumation?
Le l9 octobre. une autre tombe s'ouvre devant un sujet plein
d'esp6ranceet d'activites:notre bonne Soeur Carignan d peineAg6ede
24 ans,dont six de vie religieuseet qui laisaitesp€rerune longueet utile
carridre. De constitution apparemment robuste, mais affaiblie peut€tre par la typhoide dont elle est e peine remise,I'influenzane I'a pas
plut6t toucheequ'ellesuccombesousson affreuseetreinteet va chanter
dans les cieux la puissancesouyerainequi tranchequand il lui plait les
jours des mortels.
Une 6pid6miemeutriire
Durant ces mois d'octobre et novembre.dix-huit billets de fairepart nous parviennenttant de nos maisonsde Franceque d'Amdrique.
Au-deld de 8,000 d6cds sont enregistresdans la province de
Qu€bec.Dans la seuleville de M ontrdal,3,028personnessuccombente
la maladie.Partout les6colessontfermdeset d Montrdal pendantquatre
dimanchesconsdcutifsainsi que le jour de la Toussaint et le jour des
Morts, les 6glises m€me sont fermdes. Pour nous, le 27 octobre,
Monseigneurde Nicolet 6crit:
qui vientdejeterla desolation
et la mort
". . . Bienquel'6pid6mie
parmi nous, sembletoucherd sa fin, et que le tempsdesgrandes
alarmessembleCtre pass6,le Conseilcentral d'hygidnese croit
justifiablede semontr€rinquiete notre6gard,et ilsepr€occupede
parla
la fermeturede nosdglisesdanslesparoisses
encoreinfectdes
grippe.Il estdoncpossiblequevousreceviezinstruction,quelques-
201
uns d'entrevous, d'en venir A cettemesureext€me, lejour de la
Toussaintet dimanche.Monsieurle secrdtaire-directeur
estautorisCd cefaire.VousvoudrezbienvousconformerA la d€cisionqui
vousseracommuniqu€eet laisserauBureaud'hygienc
h responsabilite de son acte. Dans ce cas, Nous dispensonsles fidelesde
I'obligationd'entendrela messe."
Heureusement, dans notre localitc, tout est rentr6 dans I'ordre i
cette date.
Signalurede I'armistice
Et comme sur cette terre, se rencontre sans cessel'eternelle
successiondes contrastes,ici encore,du malheur i la joie, il n'y a
qu'un pas.
heureusement
Le 7 novembre 1918,telle une lumineusetraindede poudre,la
bonnenouvellevole de partout,quela r€put€eindomptableAllemagne
a d0 replier sesdrapeauxet signerI'armistice.
En un instant,le chant de I'actionde gracesetrouvesur toutesles
lCvresfaisant pour ainsi dire oublierle fl6auqui vient de semerpartout
et la terreur.Cependant,cene seraqu'enjuillet l9l9 quesera
I'angoisse
sign€d Versaillesle traitd de paix.
Nouveauxbienfaiteurs
Ddcembre l9l8 tourne son dernier feuillet sous le signede la
charit6:monsieurI'abb€C.-A. Gouin,cu16d Warwick,y inscritun pr6t
de mille dollarsd fondsperdus.
Janvierl9l9 garde€galementsouvenance
du don apprCciable
d'un
trdsbeaucaliceen or, offertd MdreLachapellepar sacousineMlle Julie
Bourbonnidre.
l9r9
D6cls de Soeur Rose-AnnaFr6chette
l* 30 janvier 1919,mindedepuisquelquesann6espar la tuberculose,notrechCreSoeurRose-AnnaFrdchette,s'inclinesoussescoupset
prend son envol vers le ciel.
Religieuseferventeet devouee,c'estdanstoute I'ardeurd'un zele
qu'ellefait Ie sacrificede savie.Elle 6taitdansla trentieme
enthousiaste
annCede son egeet comptait onzeans de vie religieuse.
Un nouveeucercueil
A nouveau,le 4 juillet 1919,noussommesdevantun cercueil;notre
ch€reSoeurZCphirineLafontaine,touridre,succombeaux atteintesde
la tuberculoseA l?ge de 34 ans.Dou6ede beaucoupd'aptitudeset de
dext€riti, la souffrancem0rit hativementlesgerbesde sa moissonen
laissantsonametoujourscalmeet sereine.La terrea d0luietre l6gere,et
le ciel cl€ment.
202
Au Canada,jour d'action de grAces
Le Gouvernementcanadienayant demanddla c€l6brationd'un
jour d'actionde gr6cesdanstout le Canadapour remercierDieu de la
victoireaccorddeaux Alli6s, Monseigneurde Nicolet ddsignapour
notrediocdsele dimanche6 juillet 1919.
Le Saint-Sacrement
fut exposi durant la messe,aprdslaquelleil y
eut chantdu Te Deum.
Accueil d'une novicede Winsor, Ontario
Notre maisonde Windsortraversantunephasedifficileautantque
douloureuse,par suite d'exigencesnotoires de la part de l'6veque
diocesain,MonseigneurFallon, notre Communautdddcidede recevoir
temporairement
sonuniquenovicepourfaireici sonanndecanonique.
Soeur Th€rdse de I'Enfant-J6sus,nous arrive donc en ce 7
l919 en compagniede SoeurMarie,touridre;d€tailcharseptembre
mant, cettedernidreest une novicede Mdre Lachapelleaux jours d6jd
lointainsde la fondationdeWindsor.Queld€licieux
revoirpourl'uneet
l'autre.. . et combienprovocateur
de joie fraternelle!.
. . Il fait si bon
constaterque les anndescomptent peu pour la reconnaissance
et le
souvenir,et que,par ailleurs,I'affectionne sauraitpoussernullepart de
pluspuissantes
racines
quedansles6mesqui s'aiment
vraimentenDieu.
MonseigneurBrunault au noYiciat
Une c€r6moniereligieusenousdonnequatrenouvellesprofesses
et
unenovice.M onseigneur
Brunault,venula pr6sider,passelajourn€edu
l7 septembree I'HdteFDieu,visit€la Communautdet le noviciat.Nos
vingt-troisnovicesI'attendentdanscepetit royaumequi n'enabriterait
qu'unedouzainetout au plus, mais oi cependant,on
convenablement
se tassevolontiersen gardantson front toujours heureux.
1920
Projet de batir un monastlre
Les mois de I'hiver s'dcoulentdans une sereine tranquilit€,
cependantque Mere Lachapellesongetout basi bdtir un monastere.
Les organisationsparoissiales,substitutsdes kermesses
d'autrefois, r6alisent en 1920 la somme importante de $8,649.00,d'oi
espdrancepour la Sup€rieurede voir ses projets se r€aliser. Les
probldmesde l'aprds-guerre,
non encorer€solus,font toutefoisjuger
que le tempsn'estpasencorevenude b6tir.
aux autorit€scompetentes
50e du Couventd'Arthabaska
En mai 1920,sonne I'heure du cinquantenairede I'irection du
couventde la Congrdgationde Notre-Damesur le sol desBois-Francs.
La f€te, rehauss6e
par la prdsencede MonseigneurI'iveque,est
"toute de d€licatesse
et de distinction"nousdit ce dernierau coursdcs
quelquesminutesqu'il nousoctroiegracieusement.
k sonnet suivant, d0 d la plume de I'une de nos secr€taires,
rappelleI'antiqueaffectionqui unit nos deux communautds.
203
"Sur le sol des Bois-Francs,pour former la jeunesse,
Ton toit fut le premier qui offrit un berceau
O Fille des Bourgeois,dix lustresde tendresse,
De Ddvouementdivin, parlent mieux qu'un hdraut.
C'est I'heurejubilaire!. . . et la sainteall6gresse
Au front de tes enfants, met un bonheur nouveau,
On dirait une brise. un souffle qui caresse.
Et dore tous les fruits d'un verdoyant rameau.
A leur hymne d'amour qui monle vers le ciel.
Evoquant ton passden ce jour solennel.
Nous m€leronsnos voix, nous unirons nos coeurs.
Car l'antique union de I'humble Marguerite
Et de la douce Mance en notre ame palpite,
Gerbant avec des Voeux. sesimmortellesfleurs."
Le Religieuses
H ospitalieres
de Saint-Joseoh
d'Arthabaska
27 mai 1920
Riglement de I'affsire des $10,000
En juillet 1920,Mire Lachapelle
et SoeurOuelletteserendentA
Montrdalpour affaires.C'estpendantleur s€jouri la chdreMaisonmdre que se conclura I'dpineuseaffaire mondtaire dont I'aube du
rCglement
avait6te entrevuepar MdreDagenais
au moisd'ao0t1918.
Sur propositionde Mdre Biron,alors sup6rieure
de I'Hotel-Dieude
Montr6al, approuv6epar resolution de son Chapitre d'accepterde
I'H6tel-Dieud'Arthabaska
unesommede cinomilledollars-dontmille
avaientddjd6ti vers6s,d titre de rCglement
iinal de (outeredevance
quelconque de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska envers I'Hotel-Dieu de
Montr€al,I'affairedesdix millesdollars,survenue
en 1892,estenfin
r€gl6epar r6solutioncapitulairede I'H6teFDieud'Arthabaskale 30
ao0t 1920,i la grandejoie desdeuxcommunautes
concern€es.
D6cts de M. P.-L. Tousignant
Le 28 juillet de cetteann6e1920d€cddepieusement,
i l'6gede 77
ans,monsieurP.-L. Tousignant.
Trdsattachde notremaisonoir il est
demeuri douze ans pensionnaire,sespt€ts d'argent i fonds perdus
s'elivent e douze mille dollars. En outre des suffragesoctroy€saux
bienfaiteurs,un servicefundbreest chant6dansnotre chapellepour le
repos de son ame et notre humble pridre lui est acquisepar-deldla
204
tombe. Ray6 de la terre d'exil, le nom de ce bienfaiteursurvivradans
notre maisonque seslargesses
ont puissammentaidded sortir de ses
embarras
financiers;
au surplusest-iljustede lui appliquerle versetde
nossaintslivres:"Pouravoirsecouru
lepauvreet I'indigent,
sam€moire
resteraen bin€diction."
l92l
Presqueinsensiblement.
noustraversons
lesfrontieres
de I92l. Le
I I fdvrier, trois postulantesrevCtentleslivr6esdesfianc6esdu Christ.
Stinl-Joseph,patron de I'Egliseuniverselte
Le moisde marsl92l solennise
le cinquantenaire
de la proclamation par Pie IX. de saintJosephcommepatronde l'Egliseuniverselle;
un souvenirdouloureuxs'y rattachepourtant:c'estau lendemain
de la
(1870-71)qui a ravi au Pape les Etats
guerre franco-prussienne
pontificauxet. partant,le pouvoirtemporel.
Visite des HonorablesTaschereauet Perreault
Encore que I'heurede bAtir ne soit pas sonnee,une visite
premierministre
faiteau | 9juin l92l parI'honorable
L.-A.Taschereau,
de la province.accompagnd
de monsieurle ministreJ.-E. Perreault,
nous laisseespdrerun secoursen tempsopportun.Ces distinguis
que
visiteursnoustemoignent
le plus bienveillant
intdret,convaincus
I'exiguite
du localentravenon seulement
le d6veloppement
de I'oeuvre
hospitalidre
maisne sauraitrdpondreaux besoins
du momentpresent.
Fin du sup€rioratd€ Mire Lachapelle
En ao0t 1921.nousjetons
d'instinctun regardenarridre,englobant
lestroisansdu sup€riorat
de MdreLachapelle
ddjda sond€clin.Comme
passent
vite!Cederniertermede MdreLachapelle
lesanndes
a dt6bien
remplipuisquela Communautd
a celdbril6 v€tureset reguI I novicesd
la profession
temporaire.
La mort lui a ravi parailleurs5 de sessoeurs
en ce m€melapsde temps.
L e 2 4a o 0 t1 9 2 1M
u r u n a u l6t c r i t i n o t r e v d n e r 6 e M C r e
. o n s e i g n eB
Lachapclle:
". . . Je merejouis,
avecvotreCommunautC,
detoutle bienque
vousavezaccompli.
en cestroisderniCres
annees,
et je vousen
f6licite
detoutcoeur.
demandant
aucieldeprolonger
lesjours
de
votre existence,et de vous accorder, dds la vie prdsente,la
quevousm6ritetouteunelonguecarridredi pensde
rdcompcnse
au
servicedc votreInstitut.. ."
U n pas s6parele passdde I'avenir.. . Oh! comme il avait raison,le
podte qui a 6crit:
205
A Dieu ce passemort qu'il r€pareet pardonne,
A Dieu cet avenir que Lui seula scrure,
A nous I'heurequi fuit aussitdtqu'ellesonne,
Mais qui contientltternit6.
Oui, chaque moment est semeur d'6ternit6, et celui-li seul est sage
qui sait vivre ce moment comme s'il devait etre suivi du jour 6ternel!
206
L'OEUVREDE L'ORPHELINAT
t92t - t927
SEPTEMBREI92I
Secondmrndat de Mire Dagenais
L'€lection du 3 septembre l92l remet la trds honor6e Mdre
Dagenaisi la tCtede la Communauti.
Monseigneurde Nicolet €crit a h nouvelle€lue dans les jours
suivants:
". . . C'cstlebonDieuquivouschoisitpourvousplaccr,Anouvcau,
Ala tetedenotrecher
H6tel-Dieu
d'Arthabaska.
etilsaura.comme
la premiare
fois,vousassister
desesgraces
et vousCclairer
deses
lumieres.
. . . La ferveurqui rEgnedansvotreCommunaute
vouspermet
quetoutesvosfillesneferontqu'uncoeuret qu'uneame
d'espdrer
avecvous,et qu'ainsi,il s'opdrera,
sousvotre administration,
beaucoup
de bien.. ."
Retour i Montr6al de MGreLachapelle
Le l6 novembreI921, le ddpartde la v€n6r€eex-mdreLachapelle
pour notre maisonde MontrCalconstitueune douleur profonddment
par chacunedessoeurset lesregretsunanimesqui sefontjour
ressentie
prouvent la placeimmenseque tient cettebien-aimeeex-m0redansle
coeurde toutes sesfilles d'hier. Sesquinzeans de ddvouementabsolu
dansnotremaisonlui ont acquiseneffet,la reconnaissante
affectionqui
sait dominer les distanceset les ombresdu terrestreexil.
Au temporel,notre Hdtel-Dieului doit un vigoureux6lan versle
progrds: la seuleouverturede I'hopital effectu6een 1908,dans des
circonstances
rCellement
difficiles,apposeun sceauimp6rissable
sur sa
sup€riorit6et t€moignehautementdesonespritd'initiative,de savaleur
moraleet de son amourdesmalades.
Au spirituel,sapi€tdsolideet€clair6e,sonespritdefoi plusfort que
tous lesventsd'ipreuveset decontradictions,saconfianceenDieu nese
207
sont jamais ddmentis,tandis que son amour de la Rdglea constitu6un
puissantfacteur d'entrainementvers I'id€al religieux.
Le nom de Mdre Lachapellecontinue excellemmentla liste des
premidresMdres, dont la seuledvocation fait revivre tout le passede
pridrelui demeurera
notre H 6tel-Dieu;aussibien. notre reconnaissante
d jamais fiddle.
Pressanls besoins pour I'orphelinat
On sait que le cycledesquinzedernidresann6esa ajoute,pour notre
HOtel-Dieu,au soin desvieillards,celuidesmaladeset desorphelins.En
l92l , I'espace.par trop restreint,octroydd chaquecat69oried'hospitaliseslimite dans la mdme mesureleur champ d'action respectif.Mais les
multiples d6cdscaus€spar I'influenza ayant entraind comme consdquence un nombre prodigieux d'orphelins ndcessitantsecours et
protection,-l'autorit6 dioc6saineaussi bien que I'autorite civile s'en
dmeuvent. A leur suggestion,il faut songer d elargir sans tarder les
cadresde I'orphelinat.
Cependant le cloitre a aussi ses exigencesfonddes:son exiguitd
ayant rdellementepuis€lesmillesressources
ingdnieuses
dessupdrieures
ddsireusesde concilier tous les besoins,plus particulidrementla santd
des religieusesqui s'€puisentd la tdche.
Aprds m0re r6flexion, on s'arr€teau parti de construire une aile
d'une capacitede cent placesaffect6esir I'orphelinat.et d'y rdserveren
plus un certainespacepouvant rdpondretemporairementaux n6cessites
du monastdre.Cette ddcision prise au 2l octobre l92l est vite ratifiee
p a r I ' a u l o r i l dd i o c d s a i n er :e s t el a q u e s t i o np e c u n i a i r eA. p e i n el i b d r d e
desdettesqui ont failli tant de fois la faire sombrer,notre maison peutelle assumerle co0t d'une telle entreprise?
Comme toujours la Providenceest la! Et cettefois c'estdu c6t6 de
I'autorit6 civile qu'elle fait tourner les regards.
Adh6sion i la Loi de I'Assistance publique
Le gouvernementprovincial, ayant institu6 une loi recentedrte
d'Assistancepublique par laquelle, moyennant certainesconditions,
toute institution de charite peut obtenir un octroi substantielpour aider
le d6veloppement de ses oeuvres, Monseigneur notre 6veque et
monsieur notre Supdrieuren 6tudient prudemment toutes les clauses.
Dds lors, assurdde la valeur incontestablede cette loi de l'Assistance
publique, Monseigneur de Nicolet 6crit d ce propos d monsieur le
ministre J.-E. Perreault. Nous citerons un extrait de cette lettre de
d 6 c e m b r el 9 2 l :
Je suis disposi,Monsieurle Ministre,d approuverune
".
r6solutionqu'adopterait
Ie ChapitredesSoeursde I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska,i I'effet de placerleur Maison sous la loi de
I'Assistance
Publiqueet deremplirparlAla conditionqueIeurpose
le Gouvernement
pour leuraccorder
le susditoctroide$30,000.00,
pourvuque le Gouvernement
pour
nesemontrepasplusexigeant
ellesqu'il ne I'a€t6pourlesSoeursde I'Hdtel-Dieu
deM ontreal,et
208
qu'il conscntee lcs mettre sur lc meme pied que les autres
communautdsrcligicuses.
l,orsqu'ils'agiraplustard ded€tcrminer
les conditionsautrcsque cellesd'aujourd'hui,nous y verrons
ensembleict c'cst mon espoirqu'il serafait i la Loi desmodificaqui lui permettrontd'op€rertout le bienque
tions importantcs.
nousen altendons.
Quoiqu'il cn soit. il ne s'agitque du caspr€sent,pour moi, et
j'espdrequc ma repon$cvousdonnerasatisfactionet qu'ellevous
que vous
mcttra en mesuredc nousfaire bin€ficierdes$30.000.00
nous offrez. . ."
t-'adhesiondc notre maison d Ia Loi de I'Assistancepublique est
choseconvenue; not re requetene tarde pase parvenir a la Ldgislatureet
quand vient la radieusefete de Nogl, nos prieres et nos suppliques
prolongent son octavc: I'amour guide nos pas, I'esp6rancedilate nos
cocurs!
1922
Mon Dieu, b€nissezla Nouvelle Ann6e!
Libre A nous cepcndantde nous arreter en esprit pour diposer le
poids de I'ann6equi fuit et appelersur 1922qui lui succdde,envelopp€e
d'ombre et de mystdre, les gr6ces puissantesqui font les saints. Car les
sainls ne sont pas d'une essencesup6rieure,mais simplementd'une
gen6rositdsupdrieure.
D6cls de Sa Saintet6 Benoit XV
Que dire de I'hiroique figure, s0rement nimb6e de I'aurdole de la
saintet€,dont I'Egliseentidrepleurela disparitionen ce22 janvier 1922
qui marque le ddcdsde I'augustePontife Benolt XV.
Monseigneurde Nicolet nous €crit le m€mejour:
"S,E.Monseigneur
le DCl6gu6
Apostolique
P.diMaria m'annonce
officiellement
cema_tin,
quele Saint-Pireestmort le22janvier.i 6
heures
du matin.L'EgliseesIplongCe
dansundeuilimmense.
Priez
et faitesprier beaucouppour le rcposde I'amede notre bien-aimC
Pontife."
Le Souverain Pontife Pie Xl
Dds le 8 f6vrier 1922, I'Eglise retrouve un nautonnier dans Ia
personnedu cardinal Achille Ratti, €levi au SouverainPontificat sous
le nom de Pie XI. Renouant la tradition des papes-rois,son premier
geste de Pasteur supr€me donne du haut des galeriesde Saint-Pierre la
b€nidiction Urbi et Orbi: cet acte revelede prime abord, la force d'ame
et I'6nergique caractCredu nouveau Pontife.
Un nouveau d6prrt pour le ciel
Le 30 janvier 1922, notre chere Soeur Anna Deshaies, touridre,
209
s'6teinte I'agede 28 ans,aprdsun moisde cruelles
souffrances
caus6es
par une affectionhdpatique.Elle, dont I'espritde d6vouement
eut
acceptd,desire peut-etrede plus longuesann6esde servicedans le
champdu pdrede famille, accueilleavecs€r6nitdI'annoncedu rappel
suprdme.
Lessix ann6es
desaviereligieuse
fervemment
v6cues,
la virent
se donner sanscompterd tout travail assign€par I'ob6issance.
Iitude du chantgrGgorien
Heureuses
fillesde I'Eglise.nousappr6cions
d datela faveurde
suivrelesdirectivesde Rome concernantle chantet la musiquesacrds.
M. I'abb6J.-Ed.Chatillon,aumonierdesr€v€rends
Frdresdu Sacr6Coeur seconstituenotre professeurde chant gr6gorien.
Notre choraleest loin d'etrebrillante,maissatisfaitde nosefforts,
qui sait si le bon Dieu ne daignerapass'ensouveniren un jour prochain.. . et nousgratifierde quelquevirtuoseen musiquevocale?
Une cinquiimeSoeurThibault
En fdvrierI922,noussaluonsle passage
de notrepremierPasteur
venupresiderunec€rdmonie
de profession
et de vCture.
L'une des nouvellesprofesses,
SoeurMarie de Jdsus(Laurianne
Thibault), compte quatre soeursreligieuses- une, d6cedeechezles
religieuses
de I'Assomption,
SoeurSainte-Colette;
nos chdresSoeurs
Thibault,Saint-Joseph,
Mariedu Carmelqui I'ontpr6ced6e
ici - et un
frdrepr€tre,monsieurI'abbdH. Thibault,procureure l'6vech6.
Elleest
donc la sixidmeenfantde cettefamilleque Sa Grandeurconsacre
personnellement
au Seigneur.
D6cis de la jeune Soeur Mance
Le l6 mai 1922,devantlesrestesmortelsde notreregrettee
Soeur
Mance(Lucille Kirouac),la messede Requiemest chanteepour la
premidrefois en chant gr6gorien.MonsieurI'abb6J.-Ed. Chatillon
alterne avec les religieuses.Les pieusesm6lop6esde ce vrai chant
liturgique impressionnentvivement I'assistance;
elles s'harmonisent
tellementavec le deuil et les larmestout en favorisantI'envol de la
pensdepar-deldles vasteshorizonsouvertssur les cieux,
Dou€epar la natured'un extdrieuraussimodestequ'attirant,notre
chCreSoeurMancene prodiguesessourireset n'effeuille
sesrosesque
pour sonJ6sus.Sa vie ne connaitpour ainsidirequelessplendeurs
du
matin, mais sa vertu n'en restepas moinsun exempleet une legon.
Timideet rdserv6e,
elleremplitsondevoirsansbruit,nesesouciant
que
d'unechose:I'accomplir
quepossible.
par
aussiparfaitement
Terrass6e
Ia tuberculose
miliairedurantsadernidreanndede noviciat,elleddcdde
aprCsdeuxmoisde maladie,ageeseulement
de 23 ans,dont quatrede
vie religieuse.
Deuils 16pet6s
Onzej ours plus tard, au soir de la bellefetede I'Ascension,25 mai
1922,notrechdreSoeurMarieLafontaine,
aprdsdeuxmoisdgalement
de sdjouri I'infirmerie,s'6teintsansagonie,d€sireuse
de s.'unirpour
jamais i l'Epoux des vierges,si magnifiquedanssesrdcompenses
ici210
et plus encore au ciel. Notre regrettdesoeur 6tait dans la
bas.
trentidmeanneede son age et comptait l0 ans de vie religieuse.Une
pi6t6 solide,un jugementdroit, beaucoupd'espritd'observation,une
sincdreet ferme volontd de travailler d devenir une saintereligieuse,
joints a unesantdplut6t florissante
lesplus
d sesd€buts,permettaient
Hdlas!peuaprdssaprofession,sasantdfl6chitet fait
bcllesespdrances.
comprendrebienvite quelesansn'aurontpase neigersur satete.Le 19
mars,au matin de la fetede notreglorieuxPCresaintJoseph,notre
chdreSoeurva seconfinerd I'infirmeriepour quelquesjours,croit-elle,
quand ce serah6laspour un depart sansretour!
Le l2 juin suivant, survientle d6cdsde notre chdreSoeur Clara
Luneau,converse,qui apresavoir supporteavecune patienceet une
resignationadmirable,des souffrancesrdellementp6niblesdans leur
intensit6et leur dur6e,voit luire avecs6r6nit6I'auroredujour 6ternel,d
l'6gede 25 ans,dont 7 de vie religieuse.
jamaisquela
n'ambitionnant
Pieuse,timide,r€serv6e,
silencieuse,
poss6dant
dernidreplace,faisantpeude bruit et tout le bienpossible,
sousune apparentelenteurd'ex6cution,des tresorsde dextdrit€pour
tous genresd'ouvrage,telle nous apparait notre chdreSoeur aprdsla
premiereformation du noviciat: telle elle resterajusqu'd sa mort. Le
Seigneurqui aime leshumblesa d0 se montrermagnifiquedansses
r6compenses
enverscettefiddle€pouse.
Que penserde c€sd6pa s r6p6t6s?
Aprdscesmultiplesddparts,entrejanvier et juin de cetteann6e
1922,il y eneuquatre,nouspourrionsnousdemandersi I'Archerceleste
n'a pas€puis€lesfldchesde soncarquoisdivin, rapidementlanc6esvers
notre Communautd depuis octobre dernier. Le travail ardu, les
conditions de vie austerespour les religieuses,le meilleur 6tant
g€nereusement
consenti aux maladeset aux orphelins, il n'est pas
la tuberculose,
6tonnantde voir la maladie,plus particulidrement
faucherautant de vies si jeunes!
Peut-onpassersoussilencela profondesympathietdmoigndepar
MonseigneurBrunaulten cesdouloureuses
A I'annonce
circonstances?
de la maladiegravede nos regrettdesSoeurs,il 6crit le 25 avrtl 1922:
mais
chrdtienne,
". . . Avecvousje repetele Fiatdela rdsignation
Jelesb€nis,ces
moncoeursaigne
etj'implorela piti6du Seigneur.
chCres
enfantsavectoutela ferveurdontje suiscapable,
etje leur
souhaite le courage et I'abandon i la volontd divine. . ."
Et au 28 mai suivant:
"Encorel'unede vosbonnes
versle ciel!
enfantsqui s'estenvol€e
Vosdeuilssemultiplient,
d votredouleur."
etje sympathise
2tl
Une double c6r€moniede confirmation
Le 3 juin 1922, Monseigneurnous rdserveune visite sp6cialeau
cours de laquelle,il administrele sacrementde confirmation d un petit
maladede I'orphelinat,ainsi qu'd une pauvreinfirme de la salleSainteVierge; notre bienveillantdocteur E.-T. Belleauet madame Gu6vin,
I'une de nos pensionnaires,figurent comme parrain et marraine.
La grande pr6occupation: I'orphelinat
Au commencementde novembre 1922,Sa Grandeur Monseigneur
de Nicolet adresse,d M essieurslesmembresdu clergd,unecirculaireoit
I'on sent passer toute son ame si sympathique A la souffrance de
I'orphelin, et si bienveillanteenverssesfilles de I'H6tel-Dieu.
U n extrait substantielde c€ document nous ddvoilesesdesirset ses
espoirs en m€me temps qu'il nous apprend les besoinsde la Communaut6, a cette date.
Sa Grandeur 6crit au clergd du comte d'Arthabaska, le l6
novembre 1922:
". . Je viensaujourd'hui,en toute confiance,
iL
recommander
uneoeuvrequi metientau
nouveaud votrelib€ralitesacerdotale,
d'unefagon
coeurplusquejenesaurais
Iedireetquivousint6resse
qu'il s'agitde
particulidre:
I'oeuvrede I'orphelinat
d'Arthabaska
construirepour vos enfants,et qui comporteavec elle des
que r€clamentnoschdres
agrandissements
et desameliorations
"Nous sommcstelleReligieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph.
mente l'6troit, - m'dcrivent-elles que nousne pourrionsrester
longtemps
ainsi."
Lesorphelinsn'ontqu'unpauvrelogement
temporaire,
et s'ils
ilfaudraitbienles
devaient
demeurer
dansleurconditionpresente,
renvoyerchezeux, et vous admettrezque ce serait un tres grand
pidces
malheur;lesnovicesn'ontquequelques
d leurdisposition,
qu'uneseulesalle,toute petite,pour la rdcrdation,IesCtudes,les
travaux manuels, les diff€rents exercices,que des infirmeries
insuffisantes,
et I'espacequ'ellesoccupentesttellementrempli que
I'on ne sait plus oi mettreles nouvellesvenues;le choeurdes
religieuses,
lesdortoirs,les
leursallede communaute,
la chapelle,
infirmeries,lescuisineset lesrdfectoires,
toutfait difauti ilest donc
devenu absolument n6cessairede rem€dier i I'etat de chose
actuel..."
Suivent la descriptiondes plans prevus pour I'orphelinatet
I'expositionde la questionfinanciireanalysde
en ddtails,et MonseF
sneurde conclure:
". . . A vousmaintenant,Messieurs
detirer
et cherscollaborateurs,
pourque
la conclusion.
Il manqueunetrentainede millepiastres,
nos Soeursde l'Hdtel-Dieupuissentse mettre prudemmentd
I'oeuvre,Commetoujours,en pareilcas,ellestournentleur regard
versvous,et ellesont confianceque leurses#rancesneserontpas
2t2
leun m€rites,le bien qu'ellesaccomplisd69ues,vous connaissez
sentdansvotre r6gion,je vousai expos6leur situationen toute
v6rit€ et sansexagerationaucune,le Ciel vous inspirera.
Quant i moi, je ne senspas le besoind'insisterplus qu'il
convient,etje vouslaissee votreg€nerosit€
et d votrecharite,mais
je me permetsde vous avouerbien sincdrementque vous rdponici selonvos
driezau plusardentd6sirde mon6me,ensouscrivant
moyens.
Qu'il soit biencompris,tout de m€me,quelesSoeursde
votre
I'Hdtel-Dieu accepterontavec une vive reconnaissance
offrandequellequ'ellesoit.. "
De g6n6reux donateurs
Le clerg€ et le peuple rdpondent gdnereusementi I'appel du
premier Pasteurpar desdons substantielsou despretsd'argentd fonds
perdus. La gratitude aime consignerau nombre des plus m6ritants
donateurs:
Monsigneur Onil Milot, P.D. V.G., Cur€ d Victoriaville,
M. I'abb€ L.-A. C0t6, curi d Arthabaska,
M. I'abb6 C.-E. Mailhot, a.c .
M. I'abb6C.-E. Joyal, cur€ i Sainte-Hdldne,
M . I ' a b b 6M . R o y , a . c . ,
M. I'abbdG. Bourbeau,cur6 ir Tingwick,
M. I'abb6 A.-O. Papillon, cur6 d Princeville,
M. I'abb6 P.-A. Gouin, cur6 d Warwick,
M. I'abb6 C.-E. Provencher,curd A Daveluyville,
MM les abb6sA. Bernier,J.-O. M6langon, S. Edge,
H. Denoncourt, J.-E. Guillemette,S. Bdliveau,
J.-N. Tdtreau. L'Honorable J.-E. Perreault.
Monsieur Alp. Letarte,Lady Laurier, Madame P.-L. Tousignant,
M a d a m e H . G u a y . M a d a m eJ . - N . B l a n c h e t .
L'actif ddvouementde MonseigneurBrunault n'endemeurepasld.
Qu'on en juge par la lettre suivante, adressded I'Honorable J.-E.
Perreault,le 23 novembre1922,et qui nous prouvedloquemmentla part
prepond€rantequi lui revient dans Ia r6alisationdu projet de construction dc I'orphelinatd Arthabaska.
".
Vous vous etcsconstituiI'ami et le protecteur
dcs petits
orphelinsde votre comt€.vousavezddji beaucoupobtenudu
Couvernemcnt
de Quibecpour aiderlesSoeursde I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska
a mcncrd bonncfin le projetqu'elles
ont form6de
qu'il
cnfants.
etj'aipensd
construire
un orphclinatpourccspauvres
vousintircsserait
dc prendreconnaissance
dela pr€sente
circulaire
queje vicnsd'adresscr
au cle196
de votredistrictenfaveurdecette
oeuvresi importantcet devcnucsi ndcessaire.
la qucstionsous
.lc mcsuisefforci.dansccttclettre.d'exposer
son vrai jour. ct j'ai confianccquc lc clergi ripondrag6n€reuseVoustrouverez,
ment.commctoujours.i I'appelde l'6v6quc.
dans
ccttclettac.touslcs rcnscigncmcnts
dont vousaurezbesoinponr
plaidernotrecauseauprCs
provincialet
de Monsieurlc Sccretaire
nousobtcnirun nouvcloctroidc$10.000.00
ct. quandvousl'aurez
213
parcourued'un bout e I'autre,il vous serafacilede conclureque
nous ne pouvonspas nous en passer.
J'osem€mevousdemander,monsieurle Ministre,dc pousser
plus loin encorela bienveillance
et la charit€.Vouscomptezparmi
vos nombreux amis du comt€, dans chaqueparoisse,plusieurs
citoyensplus en moyensque les autreset qui devraients'estimer
h€ureux de contribuer, pour leur part, A cette belle oeuvred9
I'o.phelinatde l'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Je me suis laissddire
que sivousfaisiezappel,
vous-meme,
e leurg€nerositd,
vousauriez
grandechance,vu I'influenceque vous exercezsur eux et b desir
qu'ils ont de vous €tre agr€ables,de recevoir partout le plus
favorableaccueil,et je le crois sinc€rement.
Je me permetsdonc de vous prier de vouloir bien tenter la
chose,et je vousautorised vousservirdemon nom,sivouslejugez
d propos; il me sembleque I'invitation que Messieursles Cures
lancerontdu haut de la chaire,loin de nuiree yotreapostolat,aura
pour effet de le rendreencoreplus fructueux.
Vous comptezd€jd bien des bonnesoeuvrese votre credit,
Monsieur le Ministre, mais lorque je vous propose de vous
constituerle pdreet le bienfaiteurinsignedespetitsorphelins,vous
ne sauriezporterplus haut I'ambitiondevotrebelleameet devotre
noble coeur.. ."
Quelle joie sera celle du premier Pasteur en nous transmettant, le
22 dicembre 1922,la rlponse de I'Honorable J.-E. Perreault:
". . . J'ai le grand plaisir de vous informer que j'ai obtenu du
pour la constructionde I'orphelinatd'Arthabaska,
gouvernement,
une sommeaddiiionnellede $10,000.00ce qui fait un total de
$40,000.00.
J'ai commenceA preleverdessouscriptions;
le succesjusqu'ici
je pourrai m'enoccuperdavantagelorsque
n'estpasconsiderable;
la sessionseratermin€e.Veuillezagr6er,Monseigneur,avecmes
hommagesrcspectueux,mes meilleursvoeux A I'occasionde la
nouvelleannde."
Et Monseigneur de Nicolet d'ajouter i chdre Mdre Dagenais:
"Je vous offre votre cadeaude Noel. Il est gracieux, che et
Drovidentiel."
214
L'Honorable J. E. Perreault, ministrc de la Voiie du Quebec, t929.
t923
Arthabaskaaura son orphelinrt
jointe i la charitd,1923verrala r€alisation
Grice ri la bienveillance
du projet6labor€:nouvellechapelle,orphelinatet certainslocauxpour
lesreligieuses.
En font foi leslignessuivantes6crites,au l8 janvier 1923,
par Monseigneur
Brunault:
parlaprdsente,
surl'avisetavec
I'assentim€nt
". . . Jevousautorise,
de votresup€rieur
local,le rdvdrend
messire
L.-A. C6t6,cured
Arthabaska,
a commencer
et d poursuivre
lestmvauxdeconstrucquecomponent
tionetdereparation
lcsplansetdevispr€parispar
monsieur
I'architecte
LouisCaron,deNicolet,pourvotreorphelipar I'ivenat projetd,et le reste,planset devisdejeapprouves
oue.. ."
Notons quele 2 mars 1923,lecontratdeconstructionestsign6avec
M. Albert Giroux, entrepreneur
de Saint-Casimir,
Portneuf,pour la
2t5
somme de $124,300.00,d'aprds les plans et devis fournis par M.
I'architecte Louis Caron de Nicolet et sous la surveillancedudit
architecte.
Les travaux commenceront immddiatement et ils devront se
termin€r e I'automnede 1924.L'Union desCantonsde I'Est du l5 mars
1923 publie un article sur I'H6tel-Dieu, dont nous reproduisonsun
extralt:
"Nous sommesheureuxqu'unenouvelleaile viennes'ajoutere
I'Hdtel-Dieu.
Le besoins'enfaisaitsentirdepuislongtemps.
Lesreligieuses
au nombrede soixante-dix,
n'avaient
pasI'espace
de I'H0tel-Dieu,
ndcessaire;
leur chapelleitait trop petite.
Il y a quelquesannies les religieuses
de I'H6tel-Dieuont
lesorphelins
ddcid€de recevoir
du comt6.Ellesn'ontpu r€pondrei
touteslesdemandesparcequ'ellesn'avaientpasle logementvoulu.
La constructionnouvelleservirasurtoutir recevoirlesorphelinsdu
comt6.Ils y serontinstruitset ilev€schrdtiennement.
Cetteoeuvreva rdpondred un besoinpressantet urgent;elle
va agrandir le champ d'action des religieuses
qui font d6ji
beaucoup
de bienau milieude nous.
Nous felicitonsle gouvernement
de Quebecqui, graced notre
diput6, I'honorableJ. E. Perreault,a souscrit$40,000.00pour
aiderd la construction
de cet orphelinat.
publiquea valu e I'H6tel-Dieucette
La loi de l'Assistance
genereuse
souscription.
Noussommesinformdsqu'ungrandnombrede membres
du
clergdde ce comt6 ont souscritplusieursmilliersde iriastres,afin
de veniren aideaux riv€rendes
soeurs.
Mentionnonsencore deux autres souscriptions:
celle de
I'honorable
J. E. Perreaultet Mme Perreault
au montantde mille
piastres,
et cellede M. et Mme AlphonseLetarte,de Warwick.au
montantde millepiastres."(
l)
On s'arr€te devant un nouveau cercueil
de ceprojet de
Mais avant de pousserplus loin lesd6veloppements
construction.il faut nous arr€terdevant le cercueilde notre chdreSoeur
Claire(Alma Labrecque)ddced6ele 22 mars,e I'agede trente-quatreans
dont quinze de vie religieuse.
Par son amour du travail, son devouementet son habiletd,notre
regrettdesoeur se revdleen tout emploi une aide precieuse.Nature vive
et enjouee,elle s'attireegalementla sympathiede toutessessoeurs.U ne
pneumoniedouble la terrasseen quelquesjours. Pour I'avoir fervemment servi ici-bas,le divin Maitre, A son tour, verseles meilleursdons
sur le soir de sa vie: nulle crainte en son ame: sur sesldvresle sourire
traduit le calme cui I'envahit.
(l) L'uniondesCantonsde I'Est.jeudi. l5 mars192J.
2t6
Les travaux de d6molition d'abord
Au l7 avril 1923. les travaux de construction d6butent par la
dimolition dc la tour centralebaticcn memetempsq ue le premiercorps
de logis en I ttti5.
I-escouDsdu marteaud6molisseureveillentde douloureux ichos
au fond des coeurs; on dirait unc rclique du passdqui disparait, qui
s'effondrellcs ames s'attachcntsi puissammentaux chosesque leurs
yeux sont habituesa considdrcr.
Au soir dc ce jour. sa hautc plate-formedicouverte, devient un
observatoireimprovisdd'oi plusieurssoeursadmirent sousun cielclarr
de printcmps Ia ville d'Arthabaska blottie au pied de la montagne,de
m€me que le nragnifiqucpanorama qu'embrassela vue de tous cdtds.
Le lendemain, l8 avril 1923.avant que I'impitoyablemarteau ne
s'attaqued la nichc du frontispice, il faut enlever Ia statue de saini
Joseph qui I'orne aussidepuis l8ti5. Cette statue6tait un don fait par
I'architectcl-ouis Caron de Nicolet lors de la constructiondu premier
hdpital en 1885.L'6mc dcs choses.a-t-on dit, vibre et pleured I'unisson
des ndtres; d tout le moins. pouvons-nousajouter, cette minute est
palpitanted'cmotion. Entieremcnten ciment et du poids de 800 livres,
combien de courbeset d'cllipscsplus ou moins r6gulidresne dicrit pas
notre chere statue avant d'arrivcr d bon port. Placie dans notre petit
cimetidre.d proximite dcs travaux, saintJosephqu'ellereprdsenteaura
mission de les surveillcret de proteger les ouvriers.
Puis les travaux d€ construction
Commencessousd'heureuxauspices,les travaux de construction
se poursuiventsansencombre.
Le 29 juin 1923,monsieurI'abbi L.-A. C6t6, sup6rieureccldsiasti
que, aprdsavoir prdsideune cirdmonie de professionperp€tuelle,b6nit
d la sacristie,- d caused'une pluietorrentielle, la pierreangulairedu
nouvel orphelinat. Une note manuscrite de monsieur I'abb6 C.-E,
Mailhot, nous rappelle que:
"ll y a trente-huit
ans.A pareilledate,Sa CrandeurMonseigneur
L.-F. Lafleche,€vequedes Trois-Riviires, en visitc pastoralee
Saint-Christophe,
b€nissaitla pierreangulairede I'H6tel-Dieu
Commeil pleuvaitbeaucoup.la
cerdmonie
d'Arthabaska.
eutlieud
pour faire
I'iglise.MonseigneurLaflecheprofita dela circonstance
une allocutionsur I'utilit6,I'importance
descommunautes
religieuses
et enparticulierdes
communautes
consacr6es
au service
des
pauvreset desmalades.Cettepierrefut plac€edansun desangles
de la tour du c6ti nord de I'H6tel-Dieu. Cette tout ayant Ctd
pour faire placei I'orphelinat,la pierreb€nitc
demolierCcemment
de
de 1885fait partie aujourd'hui(1923)du rez-de-chauss€e
I'orphelinat."
2t7
La pluietorrentielle
signal6e
en I'unet I'autre29juin, d 38 ansde
nousremeten m€moirele symbolisme
touchantdeslarmesde
distance,
I'ap6tresaintPierreet vautpourautant,unenotedecredita la tradition
populaire.
D6cis de Soeur Maria Gaillardetz
Le 20juillet 1923estconvieeau supr€mereposnotrechCreSoeur
Maria Gaillardetz.
En d€pitde la faiblesse
physique,
de saconstitution
notre regrett6e
soeurse depense
avecunegdn€rositd
exemplaire
tant
auprdsdespauvresqu'au s€cr6tariat.
Et quandplusde dix-huitmois
avantsamort,la pridredevientsonuniqueaction,elleauraitpu redire:
qui veille".Bienau contraire,
"les heuressont longuesd la souffrance
I'amoursauraleslui rendredoucesdansI'attentedu ciel.
Elle 6taitageede 48 ans,dont 22 de vie religieuse.
Mlre Dagenaissurv€illelestravaux
Il y a tant d ddmoliret d transformer.
MdreDagenais
seprodigue
pour
sanscompter,pCsetout, prevoittout. Quede d6tails,indiffdrents
pasirsoncoupd'oeils0rete sonsensaveni
qui n'6chappent
lesouvriers,
des besoinsde la Communautd.des vieillards.des malades.des
et la d6sagr€able
orphelins.Ma1916
la poussiere
cadence
desmarteaux,
la gaieterigneau fond descoeurs,la sdr€nit€
surlesfronts.On ena tant
besoinde cesnouveauxlocaux!
Monseigneur
L.-A. COt6,chsnoin€litulair€
Au soirde cetteann€eI923,unenouvelleetoilebrilleau front de
notremeritantSup€rieureccl€siastique.
A sonderniervoyaged Rome,
Sa GrandeurMonseigneurde Nicoletayant obtenude Notre Tres
Saint-Pdrele PapePie XI, l'€rectiond'un Chapitrepour son dglise
cathidrale,monsieurnotre supdrieur,Monseigneur
L.-A. C6t6,est
nomm6 chanoinetitulaire.La cerdmonied'investiturea lieu le 27
ddcembreI923.A cetteoccasionlesparoissiens
de Saint-Christophe
offrent une boursede mille dollars i leur divoud curd: celui-ci.d'un
gesteaussinoblequelarge,la tendimmCdiatement
aux cherspauvresde
sonHOtel-Dieu.
D'oi, doubleactiondegrace:au Trds-Hautqui fait les
grandscoeurset e I'un d'eux,qui sait faire servirleshonneursd'icibas d la gloire de Dieu et au bien des pauvres.
1924
Occupationprogr€ssivedespilces nouvelles
Avecunejoievivementsentie,la Communaut6
s'installe
progressivement dans des pidcesnouvellesou agrandiesdCs le dibut du
printemps1924.
Ce retour i petitesjourndesfait songerd celui des oiseaux
quechaqueprintempsramdneaux contrdes
migrateurs
d'oirI'hiverlesa
contraintsde s'6loigner.
Pour nousaussi,I'hiversemuelentement
en
printempsprometteur.
218
Dispensaires
anti-tuberculeux
anti-tuberculeux,
En cetteannde1924,I'ouvertured'un dispensaire
relevantdu gouvernementprovincial aux frais duquel il est install€,
s'affirme comme premiire addition e l'h6pital. Cette organisation,
independantecomme toutes les autres similairesde la province,
comprend deux titulaires: un m6decinen charge et une infirmidre
visiteuse;sonbut estde travaillere enrayerlefl6aude la tuberculosequi
ddcimeles populationsruralesaussibien que cellesdes villes et des
faubourgs.
Montrdal rappellesessoeurs
Notre maisonde Montrdal,constatantsansdoute que la ndtre
parait solidementassiseet que,par ailleurs,ellea elle-m€menoblement
faiteaux jours lointainsde 1892,rappelleen mai
remplila promesse
1924,notre trCshonor€eMdre Dagenaiset notre chCreSoeurHurtubise,sesdeux dernierssujetsdemeurdsd Arthabaska.
6mue,notreCommunauten'h6sitepasd prier
Douloureusement
de Montrdalde vouloir
respectueusement
le Chapitrede la Maison-mdre
bien annuler la d€cisionprise en €crivantle 16mai i Mdre Le Royer,
alors sup6rieurede I'H0tel-Dieude Montr6al.
La Maison-mdre
nesaitpasresterinsensible
e cettesuppliqueet
sa
lesfronts en portantlajoie danslescoeurs.
16ponse
vient vite rass616ner
Nous neciteronsqu'un extrait decettelettrede MCreLe Royerdatie du
27 mai 1924:
". . . L'appr€ciation
MdreDagenais
etdeSoeur
devotrebien-aim6e
exprim6epour qu'ellene nous
Hurtubiseest trop sincCrement
..
touchepasprofond€ment.
Mere,ainsiqu€sacompagne,
Quevotrebonneet ddvouee
et que la
continuentdonc en paix, leur oeuvred'abn€gation
mutuelleunion s'accroisse
de plusen plusdansla priereet les
quotidiennes
immolations."
quejamaisd'avoir reconquisun biendont la perte
Plus heureuses
aurait provoqu€sesjustesalarmes,la Communautepoursuitsamarche
en avant. La Communaute locale compte en 1924 cinquante-sept
soeurs.Huit soeurstouridresse sont jointes au groupedes soeurs
cloitrdes,choristeset converses.
86n6dictionsde I'orphelinat.
Le 27 aoit 1924,MonseigneurBrunault prdsideunecdrdmoniede
profession, et bdnit solennellementI'orphelinat, la chapelle et la
communaut6;la visite canoniquecouronnele tout.
ont 6t€renduspossiblespar I'octroi de $40,000
Cesam6nagements
que nous a obtenu du Gouvernementprovincial I'honorableJ.-E.
Perreault.
De retour d Nicolet, Monseigneur6crit:
219
etj'ai
". . . J'ai rapportede cettevisitela meilleureimpression,
constateun dtat de chosequi me r€jouit vivementet dont je ne
cesseraijamais
de bdnirleciel.Le bon Dieua op€16
desmerveilles
en votre faveur, et Cest mon espoir qu'il vous sera possible
aujourd'huid'observervos Constitutions
et les prescriptions
de
Droit canonique
en tout et partout.
. . . Priezbeaucouppour moi, et ditesa vos chdresfillescombienje
lesestimeet je suisheureuxd'etreleur pere."
Pour laisserd I'histoirelesautresactivit6sde cettep€riode,ouvrons
une lettre adressdee nos maisonsen seDtembre1924.
R66lection de Mire Dagenais
Tout d'abord, un mot souligne les mis€ricordesdu Seigneuret
exprime le bonheur de la Communaut6 de retrouver, apres les trois
jours de la d6position,M dre Dagenais,pilote sageet fidele,qui trois ans
durant s'estdonn€ejusqu'd I'oubli de soi pour assurerle bien de notre
chdre maison. Puis, la correspondantecontinue:
cequi manquele moins;notre
". . . PIusquejamais,letravailsera
nouvel orphelinat, que tous les visiteursse plaisent a trouver
magnifique,ouvrira bientot ses portes a cent petits orphelins,
gargonset filles; la benddictionsolennelleen a Ct€faite le 27 ao0t
J.-S.-H.Brunault,heureux
dernierpar SaGrandeurMonseigneur
de b€nir en memetempslespiecesaffect€esau monastdreet notre
nouvellechapelle,aussisimple que pieusedans sa toilette toute
blanche.
Ce m€me jour, trois jeunesnovicesavaientle bonheur
d'€mettreleurs premiersengagements
d l'Epoux des vierges:
I'inaugurationdu templecoincidantavecune offrandede premices,Monseigneur
J.-S.-H.Brunaultpronongalui-m€meI'allocution pendantla messeet magnifiaadmirablementlesbdnddictions
signalees
de la Providencesur notre maison.
Notre humblebarque.. . qui I'ignore?connut plusd'un orage,
plusd'unicueil,seheurtad plusd'unr€cif,maistoujours
rencontra
la main de Dieu la soutint et lui accorda,en temps opportun le
secourset la forcede son bras.Aujourd'hui,outreI'orphelinatet le
local occupe par nos pauvresvieillards, I'h6pital, agrandi d€s
appartementsci-devantaffectesA nos orphelins,pourra satisfaire
qui s'accroissent
aux demandes
d'hospitalisation
chaqueann6e
de plus,le dispensaire
anti-tuberculeux
dont nousvousavonsparli
en marsdernier,esten pleinefonctionet nombreuses
ausisontles
personnesqui, de ce chef, bdndficierontde conseilset de soins.
Veuillezdonc remercierle bon Dieu avec nous. ma tds
honordeMdre et mes bien cheressoeurs,ct le prier pour notre
dCvou€eMere qui fut I'amede notre derniereconstruction.Son
humilitd sedit amplementdddommagee
de sespetitssacrificespar
la joie de voir la Communaut6install6edansle cloitrer€gulierque
nous habitonsdepuisle 17 ao0t dernier,lequelassured chaque
choseI'espacevoulu. Ainsi, notons qu'au choeur,par exemple,
nousavonsddslorscommenc€A r€citerr6gulierement
I'officeavec
chantreset sous-chantres,ce que I'exiguitCdu local ne nous
permettaitpasjusqu'a ce jour. "
220
Monsieur I'abb6 Nod Pepin, chapelain
Le Ier octobre 1924,monsieurl'abb6 Nod Pepin, pretre de grand
mdrite arrive comme chapelain a notre H6tel-Dieu; il a d6jd exercd
semblablefonction pendantprcsde treizeansdansdeux communautes
de notre diocese:cellesdes Soeurs Grisesde Nicolet et des Soeursde
I'Assomption de la Sainte-Vierge.
Jubil6 d'argent d€ Monseigneur Brunault
Le jubi16d'argent€piscopalde notre v6n616MonseigneurJ.-S.-H.
Brunault, met sur cette fin d'ann€e 1924un reflet d nul autre pareil.
Comblant la distance.Sa Grandeur veut bien venir vers nous et
nous procurertde m€me qu'aux communaut€sde la ville 6piscopale,le
plaisir de fCter nous-memesce jubild d'argent.
par Sa Grandeur, notre chorale execute
Durant la messecd16bree
avec 6me quelquesmorceaux choisis. A I'issuedu ddjeunerservi au
parloir, Monseigneurentre d Ia Communauti, accompagn6de monsieur le chanoine L.-A. C6t6, sup6rieur ecclesiastique,
de monsieur
I'aumonier et de plusieursmessieursdu clerg6.Cantate et adresselur
disentalors I'affectionde sesfilles hospitalidreset leurjoie en cettevraie
fete de famille mdnag€epar sa ddlicatesse.
Une boursede $25.00et un
article peint e h main pour son oratoire lui sont remiscomme offrandesouvenlr.
A I'orphclinat, petits et grands rendent avec succdsune sayndte
compos6een I'honneurdu jubila ire. Sesorphelins!comme on sentqu'il
les aime! Sachantbien q ue rien ne leur fera autant plaisirqu'un congd,il
ouvre sa bourseet tend ir la plus dg6edes filettes,le billet prdcieuxqui
leur vaudra un congd parfait.
1925
Onze figurantes A une c6r6monie religieuse
[-e 26 fdvricr 1925,une c6r6monicreligieuscgroupc onze figurantes. C'est s0rement un record: voeux perpdtuels,voeux temporaires,
prised'habit, Vcni Creator. le tout sembley avoir €t€harmonieusement
organise.
Mars et Piques 1925
Reconnaissante,
Mdre Dagenaisd€sireun mois de marsexceptionnel; pridresquotidiennes,chant e la messele mercredi, pdlerinagedu
dimanche.sacrificeset mortificationsviennenttour d tour solliciterla
ferveur pour remercierle glorieux saint Joseph.
A Piques. lesAlleluiasdc la R€surrectionchantentau Seigneurun
cantique nouveau, car nous recevonspr€cisdmentA cette dpoque le
manuscritde nos saintcsConstitutions,d nouveaurev€tuesde l'approbation du succcsseurde Pierrc.
Naissancedes Annalcs de Mire Thibault
Fidilemcnt transmis d'dgc en agc, le souvenir des b6nddictions
divincs.joint d celui des 6preuvcsou dcs joies qui ont rempli le sillon
221
creus6au fil desjours, constitueun h6ritagetraditionneldescommunaut6srelisieuses.
A la n-Otre,
comptantplus de quaranteansd'existence,
ceth€ritage
manquetotalemente date;tout au plusexiste-ilquelquesnotes6parses,
mincevestiged'un pass6lourd d'histoire.Mdre Dagenaisveutdonc
faire ridiger desAnnales,si modestes
soient-elles.
Devantle peu de documentation
relativeaux toutespremidres
ann6es
de la fondation,la secr€taire
6criti la supdrieure
deI'Hotel-Dieu
de M ontr6allui demandant
maintsrenseignements.
L'excellente
Mere
Lr Royer,supirieure,
a vitefait dejugerqu'untravaildecettenaturene
qu'aprds
sepeutentreprendre
desrecherches
minutieuses,
et elle6critle
3 avril:
'. . . Ne serait-ilpasplusopportunquevotrechdresoeursecr6taire
vint, avecla permission
de votredigneiveque,passerquelques
jours dansnotreCommunaut6,
pour puiserd la source,lesdivers
qui lui sontn6cessaires;
documents
nouslui souhaitons
d'avance,
la pluscordialebienvenue."
A cettedate, rdpondantd I'invitationde notre maisonde Montr6al,
Monseigneur se rend y pr€siderla cer6moniede professionde Soeur
Blanchette,I'une de sesdiocesaines,
puisquenative de I'Avenir. La tris
honorde Mdre Le Royer lui parle naturellementde nos archiveset du
d6sir de Mdre Dagenais, lui soumettant sans doute le seul moyen
plausiblepour nous d'arriver d une rddactionauthentique:aller puiserd
la source.
Et c'estainsi que ce m€me3 avril 1925,Sa Grandeur nous6crit les
mots suivants:
". . . La bonneMdre Le Royerestd'avisqu'il seraitopportun pour
vousd'envoyer
SoeurThibaultA I'H6tel-Dieude MontrCalpour
consulterlesarchivesen rapport avecvotremaisond'Arthabaska,
et une autre soerrrqui serait charg6ede se renseignersorement
auprdsde qui de droit au sujetde votre ascenseur.
Je vouspermets
d'envoyercesdeux soeursa Montreal,si vousle jugezbon."
Cette double invite parail rien moins que providentielle,et Mdre
Dagenais charge Soeurs Marie-Berthe Thibault et lrdne Ling, employ€esau secr€tariat,de se rendre d I'Hdtel-Dieu de Montrdal.
Un mois durant, la secrdtaireet sa compagnecopient tout lejour
des documentsde premiire valeur; en outre Mere Le Royer leur remet
gracieusement"e titre de donation pure et simple" maints documents
authentiquesconcernantexclusivementnotre maison.
Au surplus, de longuescauseriesavec d'anciennesmissionnaires
d'Arthabaska, notamment, avec Soeur Beauchamp,seule survivante
des cinq fondatrices, assurent e h secrdtaireI'avantage de s'initier non
seulement aux secrets du passe, mais encore d'en saisir I'exacte
222
physionomieet les traits particuliers,assurantainsi d son travail la
premidrequalit6 de I'histoire:la vdracitd.
invitationde Monsei
Au mois d'ao0t 1925,sur la bienveillante
gneurnotre6v€que,Mdre Dagenaisserendelle-m€meavecla secr6taire
d l'6v€ch6
de Nicolet,pour y compilerla documentation
ant6rieure
d
1900.Les RR. SS.de I'Assomption
de la SainteViergeet lesRR. SS.
Grisesles regoiventavecune cordialit6vraimentfraternelle.Mais que
et des bontesexceotionnelles
du v6n6r€oremier
dire des ddlicatesses
Pasreur?
A lui donc le derniercommeti premiermercidu coeur.
pagesdenosAnnales;leur
Et voild commentsontneeslesmodeste,s
origine constitueleur premier6pisode.Ecritessimplementsous le
regard de Dieu dont elles ont missionde magnifierle nom dans les
oeuvresde ses mains, puissentrlles,pour sa gloire, transmettre
fiddlementaux gdndrations
montanteslessouvenirs
d'un cherpass6.
Un accidentdurant les qu6tes
Durant la bellesaison,nos chdressoeurstouridresfont lesquetes
annuelles
dansles paroisses
du comte.
Dansla nuit du 24juin 1925,un appelt€l6phonique
de notrechdre
(Prince),touriire,nousapprendquesacompagne,
SoeurMarie-Rose
Soeur Marie (Boisvert).vient de faire une chutedans l'escalierdu
presbytdrede Sainte-Elisabeth.
prdvenu,notre bon
Immddiatement
docteurG. Cotea tot fait de serendreau villagedistantde 14milles,et
de ramenerla pauvrebless6e.Sanstarder,I'habilechirurgienrdduit la
fracture de la clavicule et repareles petitesblessuresdues au saut
p6rilleux.SoeurMarieen seraquittepour un sdjourri I'infirmerie,
et la
pour quelquesheuresd'6moi.
Communaut€,
Enfin un ascenseur
i l'hdpital
L'annde1925inaugureenfin le serviced'un ascenseur
si longtemps
figurecommeprincipalbienfaiteur
d6sir€:I'honorable
J.-E. Perreault,
en I'occurence,ayant obtenu du gouvernementprovincial un nouvel
destineen partied cettefin. Ceciporte
octroi additionnelde $ 10,000.00
donc d $50,000.00les liberalit6s provinciales i I'endroit de nos
orphelins.Que Dieu en soit bdniet glorifi6.
D6cls de Monsieur Louis Caron de Nicolet
Le 18 fdvrier 1926,la chroniqueenregistrele dicds de monsieur
Louis Caron,architectedeNicolet,qui fournit lesplanset devisde notre
par nos
orphelinat:sacouftoisieet sonaffabilitdont 6t€tresappr6ci6es
soeurs durant les travaux de construction dont il se constitue le
surveillantattitre.Quedetemplesil aura6lev€sd la gloiredu Seigneuret
que de maisonsreligieuseslui doivent, elles aussi, le reconnaissant
souvenird'unepridre.
Don d'une statuede saint Joseph
Au 18 mars 1926,une c€r€monietouchantedanssa simplicitd,
groupela Communauteaux piedsde saintJosephrepresent€par une
trds bellestatue,don de monsieurI'abb€C.-E.Mailhot,anciencur6,
retir6ici depuisplusieursann6es.Ce d€vot d notre glorieuxPdrebdnit
223
solennellementcette statuequi ornera d6sormaisle corridor prds de la
Communaut6i lesyeux affaiblisdu g6ndreuxdonateurne lui permettant
point de lire lui-mdme Ia formule de la bdn6diction,il s'assujettitd
r6pdter chaque mot prononcd ir voix bassepar une religieuse.Saint
Josephne doit-il passourireli-haut et inscrireen brillants caractdresle
temoignaged'une si tendre ddvotion?
D6cis de Soeur fva Thibault
Le 28 mars 1926, brisant le fil tinu des derniers liens qui la
rattachentd la terre. l'eme de notre chereSoeur Saint-Joseph.n€eEva
Thibault, s'envolecalme et paisible vers I'Epoux divin qui absorbe
depuis longtempstoutes sespensiescomme tout son amour.
Quand d 22 ans, r€alisantle r€ve de sa vie, notre chdresoeurvient
demander le bonheur de son existenceau Dieu qui seul peut satisfaire
sesaspirations,elle se donne tout entiCredds le premierjour et ne se
reprendjamais. Toujours 6galed elle-memedans lesbons comme dans
les mauvaisjours. elle va d Dieu avec la force tranquille de sa foi et la
perseverante6nergiede son amour.
Au cours de sa longue maladie,elle accueillela souffrancecomme
l'ouvriire supr€me.Sa mort est I'6chode savie. Elle etait agdede 33 ans,
dont l0 de vie religieuse.
Transfert du cimetiire
L'orphelinat ayant d0 €treerigden arridredu premiercorpsde logis
bati en I885, notre cimetiCresetrouve par le fait trop e proximite de la
constructionet, des le mois de fivrier, Monseigneura autoris€le choix
et I'inaugurationd'un lieu appropri6. Le 23 juin 1926,Monseigneurse
rend donc au nouveaucimetidre.lequelconfirme sesprdvisionsque nul
site ne peut mieux convenir.
Plac€ejuste en face de la Communaut6,une all6espacieuse,
un peu
ombrag6epar des 6rablesmajestueuxet touffus, nous conduit d cette
demidre demeure de nos chdres soeurs disparues,tandis que la vue
constantede la grandecroix qui domine ce lieu de supr€m€repos,aussr
bien que celle des plaquettesfun6rairesqui redisentsanscessece que
nous sommesici-bas. invitent douc€mentet fortement d une salutaire
mdditation.
Translation des restes des premiires soeurs
DuTau I2 juillet 1926,a lieu latranslation des rcstesde nosbienaim6es soeurs du premier cimetidre au nouveau. Quels jours de
r6flexion! Quelle6motion nous ressentonsquand, penchdessur chaque
cercueil €mergeantdes fouilles, nous contemplons les restesde cellesqul
posdrentautrefoisleurs pasld oil se posentmaintenantlesnOtres,et qui
nous ont simplementdevanceesdans la mort. Faut-il le dire, cette vue
nous eut glaceesd'effroi et d'horreur sansle suavemurmure de la foi,
nous invitant d lever les yeux au ciel pour chercherdans la gloire, les
amesaimies dont I'enyeloppeterrestre,faite de poussiCrepar un Dieu
crdateur,doit, d'aprds seslois divines,retourner un jour en poussiCre.
Notre chdre Soeur Rose-Anna Labrecque sollicite la faveur de
ramasserelle-m€meles ossements
ipars de nos bienaimeesdifuntes. ne
224
voulant pas laisscrcettetecheaux mainsdesfossoyeurs.et ce seraavec
un visible scntimcnt de respectet d'amour qu'elle s'acquitterade ce
devoir fratcrncl avcc le ddvouementqui la caract6rise.
Le 2 | ju illct 1926.u n servicesolennelfut chanti d a ns notre chapelle
en faveur dc toutes nos chdres soeurs ddfuntes; supr€me tribul de
l'amour dignc dcs ames immortelles retourn6es vers Dieu et de
I'immortcl souvcnir que nous leur conservons.
F6te du Christ-Roi
Le 30 octobrc 1926.le cycledesf€tesliturgiquesse terminepour la
premidrcfois. sur notre terre canadiennepar la fetc du Christ-Roi que
nous ce16brcrons
ddsormaisen union avecl'Eglise.par unegrand-messe
ct salut solcnncldu trds Saint-Sacrement.
192'l
Bienveillancedes Mires de la Congr6gationde Notre'Dame
L'aurorc dc 1927 nous apporte une pieuse rdcreationdue d la
bienvcillanccdcs RdvercndesMdres de la Congr€gation de NotreDamc. Leur courtoisc bonte veut bien faire bdndficierreligieuseset
orphelinsdc projcctionslumineusesreprisentantlesgracieuxtableaux
Rdcrdationnouveaugenre
de la petitesaintcTherdsede I'Enfant-J6sus.
qui r€cr6ev6ritablementet nous fait benir le bon Dieu danssessaints,et
voisines.lesbonnes
aussi.. . dans nos charitableset toutesbienfaisantes
Mdres de la Congr6gationNotre-Dame.
Rencontrede la joie et de la douleur
Dans notre humble maison,joie et douleur se rencontrentle l5
mars I927, L'aube de ce jour met sur toutes les livres des chants de
bonheur,mais elle ne tarde pasa sevoiler de tristessepour devenirjour
de deuil. En effet. tandis qu'e I'autel,sousla prisidencede Sa Grandeur
MonseigneurBrunault, trois gdnereuses
fianc6esseconsacrentd Jisus,
une autre ipouse de Jesussouffrant celle-la,achCvelentementde se
consumersur I'autel du sacrifice.
Soeur Alphonsine nous quitte. . .
A I'issuede la c6rdmoniede professionreligieuse,sousla b6nediction de notre digne Pasteur et Pere, notre chere Soeur Alphonsine
(Yvonne Mercier)! converse!s'en va cildbrer dans les cieux sesnoces
6ternelles.
C'est le tempsde redirele mot si vrai du podteJoubert:"Au lieu de
me plaindre,de ce que les rosesportent des €pines,je me rejouisde ce
que les dpinesportent des roses!..."
Atteinte de la tuberculosedds le d€but de sa vie religieuse,notre
regrettdesoeur boira longuement au calice de la souffrance. Sa vie toute
pieuseet saturee de sacrifice: vie faite d'oubli d'elle-m€me, d'amour de
Dieu et de totale adhision d la volont€ saintedu Pdre c6leste,est une
magnifique priparation d la jouissancede la b€atitudeeternelle.
Elle 6tait egie de 27 ans, et en comptait 7 de religion.
225
Nouveauddpartpour la Patrie
Le 24 juin 1927,notre chdreSoeur Marie (YvonneBoisvert),
touridre,succombe,
elleaussi,fauchdepar la tuberculose,
de
vies
en
fleur dessdchdes
sansmerci,commepar un vent
Que
br0lant,noscoeursattristes
voientainsis'effeuiller.
adorantn6anmoins
Ie Dieu qui reprendsi tdt les soeursch€riesque sa bontene nousa,
pr€tdes
que pour un moment.
semble-t-il,
Commesesdevancidres,
notrechdreSoeurMarieaurad pr€parer
hitivementson ciel. Dou6ede beaucoupde jugementet d'aptitudes
manuelles,
cettejeune soeureut pu rendrede grandsservices
aux
pauvreset aux malades,maisla souffrancephysiqueet momlesupplee
aux m6riteslonguement
amassis.. . L'6preuve
m0rit sonameet,quand
la tuberculose
intestinale
vientfairesavictime,la maladieachdve
de la
p16parer
pour la rencontre
deI'Epouxdivinquila conviea ses€ternelles
d6lices,d I'6gede 28 ans,dont 8 de religion.
Encorela mort. . .
Si brdveest la vie,et si doucela mort desjustes!
C'estainsiqu'd
nouveau,le 8 aoot,nousconsidironslesrestesmortelsde notrechere
Soeur Alberta Morissette;nous songeonsque la mort, dans nos
monastCres,
semblemettredu divin sur l'enveloppe
humainequ'elle
toucheet brise,en favorisantI'envold'uneameaui piedsde I'Et'ernel.
Grdced son indomptableinergieet a l'admirableforced'amedont
Dieu I'avaitdouee,notrechereSoeurMorissette,
quedeviolentes
crises
d'asthmeont constitudedepuisquelquesann6esvdritablevictime
ambulante,
saitdominersapropresouffrance
et resterjusqu'au
boutsur
la brdche.Lorsquela voix du bonMaitrevientla convieri la cer€monie
dternelle,
elle tombe,pouvons-nous
dire, i cdt6du dernier6pi de sa
gerbepdniblement
moissonnde.
Elle etaitageede 29 ansdont 9 de vie
relisieuse.
A c6tddecestropnombreuxd€partspourlesupreme
au-deb,onze
durant les six dernidresanndes,notonstoutefoisavecbonheurl'6tonnante floraisonde notre cher noviciat.oir durant le derniersuD€riorat
de Mdre Dagenais,
25 jeunessoeursseconsacrdrent
au celest;Epoux
par la professionreligieuse.
Deux tableauxpour ls chapelle
Avant que le soir ne tombesur cesfructueuses
Dieu veut
ann€es,
m6nagerd son activeouvridre,une douceconsolationen r6alisant,
presque
contretouteesperance,
un d6sirdelongtempscherd
soncoeur.
Notre modestechapellequi doit I'existence
d sonespritd'initiative,
possdde
unemagnifiquestatuedu Sacre-Coeur
dominantI'autel,mars
qui sembleperduesur un grandpande mur par trop d€nud€,et Mdre
Dagenais
ddsirevoir surgirIi. . . deuxtableaux!Cependant,
comment
s'approprier
cetterichesse?.
. . Or, voici que Celuiqui lit au fond des
coeurset sejoue desivenements,
dirigeversnotreCommunaut€,
au
cours de I'hiver, une jeune religieuseartiste, Soeur Madeleine{uCalvaire,desSoeursde I'Assomption
de la Sainte-Vierge,
de Nicolet,
auxquelles
nousavonssouventle privildgede prodiguernos soinsd
226
I'hOpital.Gracee son pr€cieuxconcours,notrechereMdre Thibault et
SoeurLing semettentd I'oeuvre,et en cettefin d'ao0t 1927,unecopie
du saint Michel de Raphaelet un saint Augustin foulant aux piedsles
livresdesh€r6tiquesquesongdnieet sonamourdeDieu ont combattus,
prennentplaced cdt6 d'unegracieusenichepratiqueeen mCmetemps
pour la statuedu Sacr6-Coeur.
N'est-cepasld uneravissante
delicatesse
du Seigneurdonnantmesurecomblee qui neluiajamais marchandises
humblesservices!
Mire Dagenaistermineson mandat
Certes,il y a s0rementlieu d'admireret de b€nir le Seigneurdans
sesdons et dans les progrdsde notre maison,durant cette dernidre
periode,de 1924d 1927,lesquels
apposent
surlesouvenirde
cellequi en
est I'eme dirigeante,le sceauimpdrissabledes chosesqui demeurent.
C'estce qu'dtablitclairementla voix autoriseedu premierPasteur
quand il 6crit au 2l aoist 1927:
votreposte,maisil
". . . C'estd regretquejevousvoisabandonner
le faut bien, puisquevotre terme d'office est expire,Vous
vosservices,
nousfaire
demeurerez
avecnouspournouscontinuer
et attirersurcecherH6telben€ficier
devotrelongueexpdrience,
quevousaveztantaimdlesbenedictions
Dieud'Arthabaska
et les
faveursdu ciel.
Vous vousretirezavecla conscience
d'avoir bienrempli votre
devoir, et avec la consolationd'avoir vu s'operer,sous votre
administration, des oeuvres merveilleuseset un progrds trds
sensibleen toute chose; la nouvelle supdrieuretrouvera une
condition financidretrds bonne, et, ce qui est le principal, une
communaut6ferv€nteet qui se multiplie chaquejour. . ."
A Dieu de ratifier cette ben6diction et de sourire e notre
reconnaissance
dansles sidcles6ternels!
227
L'AUTONOMIE LOCALE DE L'OEUVRE
1927 - 1930
SEPTEMBRE1927
Ebction d'une sup6rieureissuedu terroir nicol6tain
l,e 3 septembre1927,notre Communauti salue,pour la premilre
fois, comme Superieure,I'une de ses professes,une fille du terroir
nicol€tain,
enla p€rsonne
deNotreTrdsHonor€eMdreAnnieB6liveau,
responsabledu Noviciat depuis trois ans et Assistantede Mdre
Dagenaisde l92l d 1924.
En effet,depuisla fondationen 1884,lessupdrieures
de I'Hotel-Dieu
d'Arthabaskasont toutes venuesde Montreal, disignCesa cet effet
directementpar la Maison mdrejusqu'en 1912,date d laquellenous
quela Supirieuresoitchoisie
avonsvu queI'Ev€que
de N icoletrCclame
parmi lesSoeursd'Arthabaska.
De l9l2 i 1927,les SupCrieures
serontdes Soeursvenantde
MontrCal mais ayant oeuvre I Arthabaska depuis de nombreuses
MdreDagenais
ann€es:
de | 912i | 918,MdreLachapelle
de | 918d I92l,
et e nouveauMdre Dagenaisde l92l it 1927.
Cette fois, en 1927,Mdre Annie B6liveauest originaire de StWenceslas,
dansle diocdsede Nicolet.Entr6eau noviciatd'Arthabaska
em I898,Soeur86liveauprendle sainthabitd I'dgede20ans,le6juillet
1899,et elle fait professionle 30 juillet 1900entre les mains de Son
Excellence
Monseigneur
E. Gravel.
En jetant un regard sur le pass€de notre pauvre Hotel-Dieu,si
chancelantdepuis nombred'annies,n'est-cepas I'heurede consigner
ici, qu'il a fallu quarante-troisann6esde ddvouementgdndreuxet de
pour
persdv6rant
secours
desmissionnaiies,
venues
de la Maison-mdre,
profonded
consolidersesassises.
Donc, gloirei Dieu et reconnaissance
qu'inspirele souvenirde
la chdreMaisonmdre,telssontlessentiments
ce trois septembre1927qui marque,d sa manidre,un tournantdans
notrehumblehistoire.
Cette situation historiques'expliqued'ailleursd'elle-m€me;
selon
le Droit Canon, lesConstitutionsr6vis€es
en 1924exigentalors40 ans
accomplisd'age et l0 ans au moins de professionpour exercerla
fonctionde sup6rieure.
De plus,la soeurdoitetrechoriste.
SoeurAnnie
228
responsabili86liveauestdonc la premidrei sequalifiera assumercette
ti, i Ia grandejoie de la Communaut6localed'Arthabaska.
Et c'estainsiquenotreoeuvrehospitalidre
de 1927,danssavieau
jour le jour, et sansplus de transitions,avancera,commepar le pass€,
selonle 916du Dieu invisiblequi, pour le plusgrandbiend'unchacun,
melele travail au repos.
Les "BienheureuxMartyrs Canadiens"
1927,a \eu unec€r6monie
Le l6 septembre
de Prised'habitdans
laquellefigurentleshuit postulantes,
ditesci-devant,
"desBienheureux
Martyrs Canadiens".De ces huit novices,six feront professionen
septembre1928:SoeursAddle Boucher,JeannetteCarrier,Sainte(RosildaHoule).AlmaTalbot.EvaSdvigny
Th€rdse-del'Enfant-J6sus
que cetteferventejeunesse
qui ne
et CoronaCdtd.Quel dynamisme
ddsire qu'une chose:servir les pauvreset les maladesen tant que
Religieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph!
Mme P.-L. Tousignantd6cidei I'H6rel-Dieu
Le 24 octobre1927,s'6teintpaisiblement
en notreh0pitalMadame
pensionnaire
P.-L.Tousignant,v6nirableoctogenaire,
d l'Hdtel-Dieu
depuisdix-septans. Digne compagnede Monsieurle sh6rif P.-L.
Tousignant,dont nos Annalesont enregistrd
lesbienfaitset lesdons
multiplesenversnotre Hdtel-Dieu,elle ne cessede nous continuer
jusqu'asamort lesdonsdesa96n6reuse
lib€ralit6.
Nousnousfaisonsun
devoirde reconnaissance
d'unir dansla mort cesdeuxnomsqui nous
furent secourables
au m€metitre ici-bas,et noussupplionsle Divin
Compensateur
de touteschoses,
de leuraccorderld-haut,lesmagnifiquesr€compenses
promisesdternellement
aux "b€nisde son Pdre"
Monseignenur
Brunault,venuii Arthabaskapour assisteraux fun6raillesdecetterespectable
ddfunte,tanteet mereadoptivede Monsieur
le Chanoinel-. Hdbert.cur6 de la Cathddralede Nicolet,profitede
I'occasionpour faire une visiteau cloitreet saluerpersonnellement
notre bien-aimde
Mdre B€liveau,
pr6c€dent.
6luedu 3 septembre
Ses
parolessontbiende natured apporterau coeurdecette
encourageantcs
nouvellesupdrieure:
"Forceet Consolation".
RayonX et physioth6rapie
en 1927
Les
La mort creusedesvidesdanslesrangset danslesdemeures.
laissds
vacantspar suitedeson
appartements
dc MadameTousignant,
a I'installalion
d'un
ainsiquedeuxautrescontigus,
d6cds,sontaffectds,
avecsalled'attente
RayonX moderneet d'unesallede physiotherapie
s'impose,
I'ancienRayonX
et sallede consultation.
Cetteam6lioration
ne rdponsantplus aux besoinsdu moment. L'initiative de celte
sont au crdditde notrebon
installationaussibien que lesddbourses
Docteur GeorgcsC6t6, i qui I'Hdtel-Dieugarde une si profonde
gratitudc.
La g6n6rosit6de I'abbeC.-8. Joyal
Commc dcrnierdv€nement
de cetteannee1927.nousavonsd
un donde$ I ,000.00
d fondsperdusregude
mentionner
au24 novembre,
229
MonsieurI'abbdC. E. Joyal,cur6de Saint-Nobertd'Arthabaska,qui en
est e son sixidme mille ainsi consacrea notre H6tel-Dieu. Bont6
touchanteet admirable96n6rosit6appelantla plusvivereconnaissance!
1928
Les premiersmois de 1928
Messagerde paix et de bonheur,le moisdejanvier de I'annie 1928
nousapported son d6but, les magnifiques,les princidres6trennesdes
bienfaiteursaccoutum6sde nos vieillardset de nos orphelins.
Nouvel octroi et legstestamentaire
Mars et avril nous rtservente leur tour des faveursde premier
ordre, d savoir octroi de $2,000.00du Gouvernementprovincial,
obtenu par I'entremisede Monsieur le Ministre J. E. Perreault,
un
bienfaiteurddjd cit6 de I'Orphelinatet des pauvres;secondement,
legstestamentaire
de MonsieurJ. H. Mailhot de
don de $1,500.00,
Victoriaville,hommede bienqui semontretoujourspleind'int€r€tpour
nos oeuvres.
Retour i Montr6al de Soeur Hurtubis€
Mai 1928apportera la tristessedu ddpart de Soeur Hurtubise.
rendud'excellents
Aprdsavoir,pendantplusdetrenteans(1897-1928),
sanscompter,notre
servicesd notre Hdtel-Dieu oir elle s'estd6pensee
bien-aimdeSoeurHurtubise,venuede notre Maisonde M ontrdalaprds
six ans seulementde vie monastique,d€sire maintenant respirer
I'atmosphdreb€ni de son berceaureligieuxet lui consacrerles forces
ultimesde son ardentenature.Le souvenirde notrc bonneSoeur
Hurtubise resteracher i I'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Le culte de la
m6moiredu coeurnousen fait un devoir commela reconnaissance
un
besoin!
D6cis i Montr6al de la derniire de nos Fondatrices
Le 29juin 1928,au cherHOteFDieu
deMontr€al,la mortporteson
glaive et conduit d la solitudedu tombeaunotre trds honor6eSoeur
GeorgianaBeauchamp6gie de 80 ans, premidredepositairede notre
maisonet dernidresurvivantedesv6ndr6es
Pionnidresqui,en 1884,sont
venuesjeterlesbasesdenotreFondation.Natureardenteetddvoude,
elle a travaill6 avectoute la force de son ameet l'6nergieindomptable
de notre oeuvrenaissante.
dont Dieu I'avait dou€e,au ddveloppement
Aprds I'avoir entoureenous-memes
de soinsdivouds pendantquatre
ans,elle retournee son berceaureligieuxoi ellecontinuei sesignaler
au servicedu bon Maitre par son esprit de sacrifice,son divouement
sansbornesi Dieu. aux Dauvreset d sa chdreCommunaute.
A cetteoccasion,notie Communaut6adressed la Maison-mdreles
notes €mues de son impdrissablegratitude enverscette mdritante
ouvridreen offrant, pour le reposde soname,le m6ritede nospridreset
bonnesoeuvrespendantun moisentier,en mCmetempsquesont payds
aux m€mesintentions,les honorairesde messesdites gregoriennes.
pournous,la page
Meresrestera,
L'histoiredesvertusde nospremidres
230
belleentretoutes,en mgmetempsque l'6crinprecieuxot\ la faiblesse
d6faillante pourra puiser, aux heuressombreset difficiles. force et
courage,grandeurd'6meet magnanimit6.
La Croix du Mont SGMichel
Le 2 novembre1928,cejour desM orts,qui estsanscontreditcelui
du souvenir,brille aujourd'huidans nos Bois-Francsd'un 6clat
inaccoutume.
C'est que ld-haut,dans les airs, se ddcoupepour la
premidrefois, lumineuse
dansI'espace
et dominant,juste en facede
la fidrecimedu Mont St-Michel,la croixdesBois-Francs,
I'Hdtel-Dieu,
de nosr€gions.
6rig€ei la mdmoiredesvaillantspionniersd€fricheurs
Cette croix lumineuse,comm6morative
du premier c€ntenairede
ddfrichement
de nos r€gions,est due en majeurepartiedu moins,d
MonsieurI'abbeC.E. Mailhot, plusieursfois cite dejd,historiendes
patriotique,vibred'6motions
Bois-Francs
et dont I'dme,6minemment
€veillantdeleursfermescoups
devantla vaillance
despreuxd'autrefois,
de hachel'6chode la for€t viergedevenueplainefertile.La Croix
lumineusesera d€sormaisi l'honneur,rappelantaux gendrations
presentes
et futures,lesfortesvertusdesancetresque le bon Dieu s'est
plu d b€nir.
1929
Le Jubil6 universelde 1929
Mais ddjd,I'ann6e1928s'estenfuie.. . faisantplacei 1929qui
apporteau 6 janvier,commep16mices
desbdnddictions
du Seigneur,
faveurd'un Jubilduniverselpour la chretientd.
C'est
I'extraordinaire
et jubile!
tout I'universcatholiquequi tressaille
Comme nous y invite notre digne Archev€quede Qu6bec,Son
Excellence
cetanniversaire
le CardinalRouleau,nouscomm6morerons
et de lendre
"avecles sentiments
de foi vivanle,de sainteall€gresse
ddvotion qui conviennenti des fils comprenantla grandeurdes
pr€rogatives
et sesouvenant
des
confdr€es
au Pdrecommundesfiddles,
bienfaitsregusde sa paternellebienveillance.. ."
Saint-Augustinnous arrive de France
Le 30 mars 1929,nous arrive de Franceune statuede Saintquenousallonsddposer,
Augustin,hautededeuxpiedsquatrepouces,
de notrehumble
selonle motif premierde savenue,surle maitre-autel
le
chapelledont il estle patrontitulaire.Pa-rce geste,nousrdalisons
NotreEvdqueexprim6i sadernidre
d6sirde SaGrandeurM onseigneur
visite,et nousrdpondons
enmemetempsi I'undesplusfilialsbesoins
de
nos coeurs,car depuislongtempsil tardei notrepi6tdde fairecette
intronisation.
B6n6diction
de la Croix du Mont Saint-Michel
Le l6 juin 1929constitueunefetemdmorable
danslesAnnalesde
parla Mnedictiondela Croix lumineuse
I'Histoired'Anhabaska,
erigee
en octobrederniersur le Mont Saint-Michel:
zJl
"Sousunsoleilbrillant,dansundecordetoutemajeste,nousdisent
desBois-Francs,
lescomptes
rendus,lesfetesdu ccntenaire
de la
et dela SaintJean-Baptiste,
se
Bdnediction
de la Croix lumincuse
i la foi et A h patrie."
sontderoulds
commeuneapothCose
part,nousavonscontribuiau compldment
de
Pournotremodeste
cettefeteinoubliableen dressantun Banquet,le midi et le soir du 16
juin, pour lesMessieurs
du Clerg6.
Adieu i Soeur Am6lia Godin
L'une d'entrenous,notrechdreSoeurAm6lia Godin, s'enestall6e,
chanterdansle
en septembre1929,en la fctedeSaint-MicheFArchange,
ciel, les Mis6ricordesdu Seigneur.Nous citons ici un des plus beaux
traits de sa notice biographique:
peudejours,
elle
I'onpeutdire:en
debiend'autres,
"D'elle,comme
a fourniunelonguecarridrc!"
Vaillante,€nergique,resolue,sescourtesanndesde vie religieusesont
jamais,de
toutesde d€vouement.L'apret6de la lutte ne la deconcerte
sortequ'ellepourra dire, avecsincerit6durant sadernidremaladie,une
cardiopathiemal compensiequi la terrassebrusquementd'abord,pour
la prdparerlentementensuite,A h rencontredivine:
"J'ai combattu,travailldet souffert,enfinje puisallerrcjoindrc
monJdsusdansla Patrie."
Elle 6tait dgeede 34 ans, dont 14 ans de vie religieuse.
1930
Proj€t d'un nouvel h6pital
[r 14 janvier 1930,Mire Thibault, accompagniede nos chdres
SoeursOuellet, d€positaire,et Kirouac, hospitaliereen chef, partent
pour Qu€bec,visiter les hOpitaux de cette ville en prevision de la
constructionprojet6ed'un nouvelhdpital.Ellesnousreviennentle l8 au
serviei la Communaute,ot
midi. La collationdeschdresvoyageusesest
elles peuventlibrement satisfairenotre curiosit6en nous donnant le
compte rendu de leur voyage: bon accueil partout, pied-d-terrei
I'HOpitaldu Sacr6-Coeuret i I'Hdpital du Saint-Sacrement
de Qu6bec
oi elles regoivent la plus fraternelle hospitalit6; visite des autres
hdpitauxde la ville, but de leur voyage,enfin leur retour au monastdre,
heureuses
et reconnaissantes.
232
D6cis i Warwick d'un bienfaiteurde I'H6iel-Dieu
Le 2l janvier 1930,la mort vientcueillirpour le ciel,le regrettd
M onsieurJ. E. Gravel,curede Saint-Mddard
de Warwick,et il estjuste
perdalorsun Pdre,I'HOteldedirequesi le bon peuplede cetteparoisse
perd,poursapart,un Bienfaiteur
qui neI'oubliepas
Dieu d'Arthabaska
memedevantla mort. De par sesdernidresvolontes,tous sesbiens
Hospitalieres"
et aux
reviendront,d part 6gale,aux "Religieuses
'SoeursGrisesde Nicolet"."Toujours I'Ami du pauvre",commele
doux etaffabled l'6garddetous,il dut entendre
au
disaitsonbiographe,
detous
sortirde I'exil,Ie doux"Veni" promisaux "BonsSamaritains"
parcequetu as6tdbonpourles
"Viens,bonet fiddleserviteur,
lessidcles:
miens,entredansla joie de ton Seigneur".Puissesonsouveniretree
jamaispresentparmi nous!
provincial
du Gouvernement
Un octroi de $100,000
lesprojets6laborisdepuisaoOt
Le moisd'avrilI930voit ser6aliser
expresse
deMonsieurleChanoineL.-A.
dernier,alorsquesurdemande
provinle Gouvernement
Cdtd,notreddvou€Superieureccldsiastique,
de I'honorable
J. E. Perreault,
voteune
cial.grdced I'appuibienveillant
enfaveurd'unagrandissement
e notrecher
sommedecentmillepiastres
H6tel-Dieu.lnutilededirequetouteslessoeurscroientun momentque
le reveancestral,cheri chacunede nosMdres,va serCaliser:I'Crection
Mais,de m€mequ'en1924,lors de la construction
d'un monastCre.
de
I'OrDhelinat.le Monastdreconvoiti est sacrifi6:cettefois encore.la
Communautd s'oubliera devant I'exiguit€ des locaux affect6saux
d'un corpsde logisspdcialement
destindd
maladeset la construction
arr€tie.
I'HOpitalseraddfinitivement
Octroi port6i $t50,000
DevantI'obligationd'acheterun emplacement
voisinde I'H6telDieu pour rraliser cette constructionen conformiti avec les normes
provincial,toujoursavecI'aidede
d'hygidne
exigies,le Gouvernement
M onsieurJ. E. Perreault,portebientotI'octroiconcid6d $ 150,000.00.
Choix d'un rrchitecte,d'un entrepreneur
Le choix de I'architecte
se porte sur MonsieurL. N. Audet de
Sherbrookeet MonsieurHenri Levasseur
de Victoriavilleest retenu
pour cestravauxde construction,
qui d6butentle
commeentrepreneur
28 avril 1930.
Tout le longdesjours,de robustes
brascreusent
lesolet,pierrepar
pour la rialisation de l'€dificeprojeti.
pierre, posentde solidesassises
Le printempset fete 1930voient les ouvriersd I'oeuvrepour la
constructionde cet hdpital qui s'6rigeprogressivement,
au rythme des
travaux des divers corps de mitiers qui s'y succCdent.
Quelle belle
pour qui seconcr€tise
diversionpour lesHospitaliCres
enfinle r€vede
leur vie.On peut penserque le chantieren construction
aura regude
multiplesvisitesde la part de cesdernidres,m€mela "cl6ture" ne
constituerapas pour ellesune contrainted cesvisitesde leur futur
h6Dital.
ZJJ
Fin du sup6rioratde Mire B6liveau
Au cadrandessidcles,I'heuren'arr€tejamaissamarcheet d6ji elle
marque,avecseptembre1930,le derniersoir du termede sup6riorit6de
notre tres honor€eMdre Bdliveau.Jetant un regardreconnaissant
sur
les sillonsencoreouvertsoi, trois ans durant, elle a jete une semence
fCconde,redisonsla paroleinspirCedu Prophdte:"Dieu estadrnirable
danssesOeuvres".B6ni soit-Il i jamais!
P€ndantcetermede troisansdusupiriorat deMdre Beliveau,onze
nouvellesprofessessont venuesformer une reldve toute pleine de
promesses
pour I'avenir.Dieu bdnitvisiblement
cetteoeuvrehospitaliere
malntenantautonomeDar sesressources
humaineset materielles.
234
LA CONSOLIDATION
1930- 1947
235
L'OEUVREEXTRAORDINAIRE
DE MDRE THIBAULT
1930- 1936
SEPTEMBRf,T93O
MCre Marie-BertheThibault, sup6rieure
Le regard de J€sus,le memequi, il y a des sidcles,se posait sur
Pierreet sur Andr€ pour en faire desp€cheursd'hommes,sepose,au
matinde 3 septembre
1930,surnotredigneHospitalidre
enchef,Soeur
Marie-Berthe
Thibault,pour en faireuneMdreselonsonCoeur.Et la
fond de sondme,
m€mevoix dejadis,cellequi remuaI'ApOtrejusqu:au
r€pdteau coeurde la nouvelleilue: "Paix mesagneauxet mesbrebis!"
par nos
Novicede 1912,form€epar consCquent
a la vie religieuse,
MdresLachapelleet Dagenais,c'estdonc
trCshonor6eset bien-aim6es
sur les m€mesondes bienfaisanteset tranquilles que continuera A
voguer,commepar le pass€,
notrebarquehospitaliere.
Plusquejamars
cependant,la mer esthouleuse,lecielgrosde nuages.. . La construction
et qu'il faudra i tout prix et
de I'hopitaldont lesbasessonta peinejet€es,
sur le champ,poursuivreun an durantjusqu'i completachevement,
voili la tdche humainementredoutable,accablante,qui, de tout son
poids, alourdit presentementle fardeau du sutsriorat. La nouvelle
Superieurene I'ignorepas.Dans un coup d'oeil, elle entrevoitI'avenir
avectoutessesperip€tieset, devantles exigencesdivines,elle €crit:
"Monseigneur,
e Nicoletpour
medit avoirt6l6phond
Ma SoeurI'Assistante
triennale
deccmatin.
Vousfaireconnaitrcle resuhatdel'4lection
quevotreH6telPar cons€quelt,
voussavezd€jd,Monseigneur,
commesup€rieure,
la plus
Dieu d?rthabaskaa prdsentement
pauvrede vosenfantsen exp€ricncc
et en venu.
jeconnais
annees
Monseigneur,
dcpuisdelongues
Cepcndanl,
et
etjc viens,entouteconfiance
la bont€dc votrecoeurpaternel,
s0redu
simplicite,mbgenouillersousvotre main b€nissante,
toujoursi I'cnfantle plus
bienvcillant
accueilqucvousaccordez
necessiteux
devotrebercail.
237
Nos prdsentes
constructions,tout en s'effectuantau mieux,je
crois, grace au zele inlassablede Monsieur notre Superieur
d€
ecclesiastique,
alourdissentpourtantencoreles responsabilit€s
la chargequi vient de m'incomberde par la volontd divine;aussi,
tout en voulantprononcerun g€n€reuxFIAT, plusquetoutautre,
je reclamefilialementvotre iout premierappui et vos cons€ilsen
tout ce qui touche le bien spirituel ou temporel de la chere
Communautequi vousdoit la vie, et dont le bon Dieu mc confi€la
Veuillez etre assure,Monseigneur,de ma fidele
dircction.
obdissance
i suivreen touteschosesvos Daternelles
directionset
daignezagr€er,etc. . ."
MAre Marie- Berthe Thibault,
supdtieurc-administraI i e ?n I 930.
Monseigneur Brunault ripond aussitdtA Mdre Thibault:
"Tout en gardant de la Rdv€rendeMdre B6liveaule meilleur
de
souvenir,je me r€jouisde volre nominationcommesuperieure
notre cher H6tel-Dieu d'Arthabaska,et je vous en f€licite bien
sincerementet bien cordialement.
qui
Il est tout naturel que vous redoutiezles responsabiliies
vous tombent sur les€paules,maisle bon Dieu ne vousdemande
qu'unechosepourvousaiderilessupporter
vaillammcnt,
c'estque
voussachiezvousconstituerun instrumentdocileentresesmains
et quevoussoyezunefille de pridres,trdsd€voteau Saint-Espritet
d sa trCschasteEpouse,Ia ViergeImmaculde.
238
ll n'y a pasA en douter, l'elections'estfaitc l€gulere et, des
lors, c'estDieu qui vousa choisic,ct vousavezle droit de compter
sur sonalsistanceet saprotection.AvecDieu, rien n'estdifficileet
tout arrive A bonnefin!. . ."
Disons tout de suite que Son ExcellenceMonseigneurnotre
Ev6queconnait la -richenature,lesdonsmagnifiques,lestalentsvariCs
dont est dou6e I'Elue du Seisneur.Tel le ch€nesuperbedestinCd
dominer mais plus encored pr-otdgeret A abriter; telli apparaitMdre
Thibault, dont la force d?me 6galela bontddu coeuret en qui le lierre
peut trouver un appui, comme le roseau,une providence.
La distribulion des emploisannuels
Comme la distribution des officesest le premier evCnement
que
comporte I'annCemonastiqueaprdscelui de l'dlectiontriennale,c'est
par li que s'ouvrira la premidrepagede nos annalesde 1930.
emouvanie
toujours,du 4 septembrc
"La journ€em€morabb,
est
pass€e,
4crit-on,au soir de cejour. La distributiondesemplois
vientd'avoirlieu,Touteslesfiguressontrayonnantes
ei sembleni
refleterla plus parfaiteconformitC
au bon Vouloirdivin.Tout
entidresmaintenante I'oeuvledu Scigneur,et d€sireuses
de
par
soulager
notrebonneMCreThibaultenlui allegeant
lefardeau
pleinet joyeuxdu devoirassign€,
I'accomplissement
c'estavec
quenousnousdonnerons
quelebon
bonheur
sansreservedtoutce
Maitredemandera
de nous.Joieou souffrance.
tout seraac€cDtd
de la mainfraternelle
deJesus."
Mois paisibles
Les mois d'octobre,novembreet d€cembre1930ne nous ayant
apport6que desjours paisibles,ne diffdrenten rien, pour ainsidire, les
uns des autres, comme fattestent deux lettres successives
de Son
ExcellenceMonseigneurBrunault, en novembreet ddcembrel93l
conquesen cestermes:
'.
quevos travauxde construction
Heureuxd'apprendre
se
poursuivent
gCnerale,
toujoursd la satisfaction
et quevotre"pctitc
barque"voguepaisiblement
aujour lejour,j'en benisle Cieletje
prieDieudevouscontinuersesfaveurs., ,"
239
l93l
ler posteradiophoniqueau Vatican
Nousvoiciau I2 fivrier 1931.Le mondecatholique
cdldbre
aujourd'hui le neuvidme
anniversaire
du couronnement
deSaSaintet6
lePaDe
PieXI, comme266imePontiferomainet VicairedeJ€sus-Christ
surla
terre.Ce l2 f6vrierl93l fera6poquedansI'histoiredesages,maisdans
qu'ellesoit.Nous
la ndtreaussi,il aurasapaged'honneurtout modeste
avons le bonheur de consignerdans nos annalesun iv€nement
qui serattached ce9dmeanniversaire
extraordinaire
du couronnement
qui emerveille
de Sa SaintetiPie XI, evdnement
le mondeentieret fait
exulterdejoieI'univers
catholique:
I'inauguration
par
d la cit€Vaticane,
le Papelui-m€me,
d'un posteradiophonique,
et ainsi,irradiationsurles
ondes€th6rees,
etjusqu'auxconfinsdu globe,de la voix du Saint-Pdre.
Certes,6venement
extraordinaire
s'il en est un: la voix du SainrPdrese fait entendre!Elle a p6netrejusqu'ennos murs! Rang6es
au
qui sontauxdcoutes,
nombredesmillionsd'auditeurs
nouspouvons,
et
dansquelsolennel
et respectueux
silence,
recueilliruned unelesparoles
du Saint-Pdre,
et recevoir,
de la bouchemCmedecetauguste
Pontife,la
'Urbi et Orbi" qu'il adresse
b6n6diction
au mondeentier.
Bienveillancedu Docteur GeorgesCOt6
Noussommes
loin de songer,au matinde cejour,i lajoiequi nous
attend.. . Nosdesirssontbiendevantle Seigneur,
selonl'expression
du
psalmiste,
maisqui e0t osecomptersur ce bonheurinesper6?
Cepenjustementdanssajubilation,le
dant,commeunepostulante
le rappelle
bon Dieu qui aimed r6compenser
au centupleceuxqui ont tout quitt6
pour Lui, preparetout en silence.
. . Versneufheures
a.m.,d la grande
surprisede toutes et de chacune,Il nous envoie un bienveillant
ambassadeur
en la personne
de notreexcellentet ddvouemddecinen
chef, le docteur GeorgesC6t6. En un instant, une radio est installi a
notresalledecommunautdpar monsieurWilfrid Verville,frdrede I'une
de nos soeurs,lequelaccompagnele docteur C6ti, et, d 10.45heures,
nousavonsI'illusiond'€treaux piedsdu SaintPdfe.. . SaSaintete
parle
en latinpendantdix minutes.. . il noussemblequel'€motionde savoix
trahit l'6motionde son coeur.
Immediatementaprds le discoursdu Pape, un bref r€sumdde
I'allocutionpapaleestfait en plusieurslangues.
Le traducteur
frangais
s'exprimeen ces termes:"Le Saint-Pdrea envoy€au monde, par la
radio, un message.ll s'estadressdd la hi€rarchieeccldsiastique,
aux
missionnaires,
aux religieux,i tous les fiddleset aux dissidents;
aux
gouvernants
et aux peuplesi
aux richeset aux pauvres,
aux ouvrierset
aux employeurs;
aux affligdset e tousceuxqui souffrent.ll a souhaite
d
tous,la paix,la paixdu Seigneur,
et il a donn6la bdnidiction"Urbi" et
"Orbi".
Hommageet gratituded notre bon docteurC0t6et a Monsieur
Vervillesi visiblement
heureuxde nousfaire Dlaisir!
240
Travaux de ddmolition
En mars 193| , I'on commencea d€molir d la salleSaint-Joseph.Le
mur de s€parationtombe, et Ie long corridor de la maison neuvenous
apparait!. . . Puis c'estle tour de la salleSainte-Vierge.La grandeniche
de la Viergebien-aimdede nos chdresvieillesn'estpas6pargnie.Il nous
fait peinc vraiment de la voir andantiesous les coups devastateurs.
C6r6moniesde vie religieuse
Le l5 mars. Monseigneurl'6v€que pr6sideune double c€rdmonie
de prisc d'habit et de profession.Sept heureusesoccupentles places
d'honneurau milieu du choeur:une noviceet six postulantes.Monsieur
le chapelainN. Pepin, avec I'onction qui lui est familidre, prononce
I'allocution de circonstance.et le chant du TE DEUM cloture la
c6rdmonic.
Aprds le ddjeuner pris au parloir, Son Excellence entre a la
Communaut6. accompagn6ede monsieur notre chapelainet de monsieur I'abbdG. E. Roberge.cerdmoniairede l'6v€ch€.Aprds nous avoir
engagdesir remercierle bon Dieu et d le prier beaucouppour tous les
besoinsdu diocese,il nous quitte en nous octroyant, comme touJours,
un magnifiquecong6,ii prendredans la semainede Quasimodo.Dans
I'apris-midi, il visite notre nouvelleconstruction,nos petits orphelins,
nos vieillards. A cinq heures,Son Excellencenous a quitt6es: une
magnifiquejournde s'est€coul6e.. .!
L e 1 9 m a r s1 9 3 1 . .
Puis, I'on touche au l9 mars, f€te de notre glorieux Pdre Saint
Joseph.C'estla f€te desf€tes,celleld! Elle revCt,cetteann6e,un cachet
avecd'autant plusde ferveurque
inaccoutum6:oui, nous la c616brerons
nous devons plus d'actions de gracesd ce bon Pdre pour la paternelle
protection dont il ne cessed'entourer notre chdre maison, et surtout
I'assistancetangible accorddeau cours de la construction de notre
h0pital.
Les premidreset les deuxidmesv€pressont des plus solennelles;
grand-messed huit heures,comme d'habitude,et pelerinagetraditionnel sous le jet des lumidres€lectriques,le soir, A six heureset demie.
Deux religieusesde I'HOtel-Dieu de Nicolet, les r€vdrendessoeurs
Cayer,assistante-g€n6rale,
et Gouin, depositaire,de passageici, sefont
fete d'accompagnerpieusementnotre trds honoree Mdre, et leurs
silhouettesgrisesferment le long cortegedes hospitalidres.Encore une
inoubliablejourn6e d6jd perdue dans le passdmais dont Ie souvenir
demeure.
Mars. avril. mai l93l
Mars s'€coule.. . Avril passed son tour. . . Mai, au parfum lilial
nous apporte la douceur du souvenirde Marie.
Une realisation de plus. . . un hommage nouveau d notre celeste
Mdre: notre construction touche e sa fin! les nuagesse dissipent,les
ombres fuient, une aube radieuse se lCve!
241
I er mrlade du nouvel hdpilal
f)ds Ie 3 juin I931, I'afflucncede maladesoblige I'hospitalidreen
chef i trouver refuge,pour un de sespatients,dans le nouvel hdpital.
Monsicur Raymond Paradis,de Victoriaville,un de nos convalescents,
est tout heureuxde pouvoir tenir le premier rang dans les registresdu
nouvel h6pital. Il c€de donc volontiers sa place au nouveau venu et
s'intallca la chambreI I du d6partementSaint-Antoine,y passeIa nuit,
puis un jour, puis dcux, enfin il y termine agrdablementsesdernidres
s e m a i n e ds ' h O p i t a l .
Ainsi. chaque malin. desormais.juste e I'heure oi commencele
travail delr ouvricrs. J6sus, l'Architectedivin. viendra sous ces murs
inachev6s.benir et lcs mains qui peinent €t la pierre que I'on taille.
Puissclc tout se terminer rapidcmentet contribuerddslors, selonsafin,
ii la plus glande gloire de Dieu et au salut de la pauvrehumanit6.C'est
notrc espoir et notre desir.
ll n'y aura plus de soeursqu6teuses!
Des ddsirs!qui n'ena pas.el de legitimesparfoislC'estDieu qui les
fait naitrc. croitre et grandir. l-a r6alisationde I'un d'enire eux vient
d'apporterjoie et bonheur au monastdre."A partir de cejour, I I jurn
l93l , lcs petitcssoeursde I'HOtel-Dieune serontplus"qu€teuses",mais
simplcmcnt pauvres en esprit et en vdrit6!. . . Nos constitulionsne
comportent nullement I'usagedes quCtes.et ce n'est qu'un extreme
besoinqui. lesayant fait naitre,a d0 de meme,lesfaireaccepterjusqu'd
publiqueesten pleinevigueur
date. Prdsentement.
la Loide I'Assistance
et favoriseraI'hospitalisationdes pauvres,tout en nous dispensantdes
quetesd domicile par nos soeurstouridres.
Vraimcnt, il y a lieu de se r6jouir. Le nouvel h6pital. desormais.
rechmera plus de bras et, gracea Dieu, ils seront lA. La Providencey a
pourvu. Certains extraits d'une lettre de notre trds honorde Mdre
Thibault, adressde
d Son ExcellenceMonseigneurBrunault de Nicolet,
en juin 1931,offrent des explicationsint€ressantes
a ce sujet:
". . . Messieurs
lescur€sde paroisses
la n6tre,quej'aieu
avoisinant
I'honneurde consulterpersonnellement
e ce sujeten profitant
discrCtement
de leur passage
d I'H6tel-Dieupour demandede
placement
de quelquepauvre.m'ontassuree
de leur bienveillant
appui prdsdesConseilsMunicipaux,soit ceuxde Victoriaville.
mois.qui
depuisun an, et Saint-Paul
de Chester,
depuisquelques
ont tranch€ eux-memesla questionen plagant. pour leur part
personnelle,tous leurs pauvres sous la "Loi de I'Assistance
publique";Princeville
a
ena agidememepourI'unedesespauvres,
I'automne
dernier.
En outre,l'6tatdecomptequenousauronsI'honneurdevous
presentersous peu, vous dira, Monseigneur,
grAcesen soient
renduesd Dieu, que, toutes ddpensespay€espour le coot et
I'ameublementde notre nouvel h6pital, notre budget restera
probablement
sansun soude dette:notreameublement
ayantitd
pay€,pour la majeurepartie,par desdons particuliers.
242
Votre paternelleautorisation de discontinuer les quetes,
Monseigneur,nouscombleraitdejoie, et nousosonsespdrercettc
qui nous secourutavectant de
faveurde la mememain g€n€reuse
tendresse
aux jours de notre penibleinfortune.. ."
Et MonseigneurBrunault sanctionneavec bonheur la rdsolution
du Chapitre en date du I I juin l93l:
'M'en rapportant au jugement et d la sagessede monsicurle
Chanoinc.cur€, et desmembresdu Chapitre,j'approuvejusqu?
nouvelordre et je sanctionnela susditeR€solutioncapitulaire."
I? rcuvl
h6pital de l%l,
A droit?.
L'h0pitalde l93I
Le 5 ao0t l93l , nousassistons
a h bdn€diction
de I'hdpitalneuf.
Disonstout de suite que cet hdpital modernede I93l compte52
nouveauxlits pour lesmalades
et il estdivisecommesuit:la maieure
partiedu rez-de-chaussee
estaffectdeaux
malades
ou indigents
vieillards,
et I'autrepartieforme un pelit pavillond'isolementpour lescontagieux:
le I er €tagecomprend,outre le servicede I'administraliong€n6rale,les
d€partementsde physioth6rapie,d'6lectroth€rapie,
laboratoire,pharmacie, salle de consultationet le dispensaireanti-tuberculeux;le 2e
6tage,nomm€ dipartement Saint-Antoine,comprendchambrespriv6es.salleset solariumpour les messieurs.
soit 2l lits; le 3e'etage.
departement
Sainte-Elisa
beth.comprendla memerepartitionde 2 | lits
243
pour lesdames;enfin, le 4e6tageestaffectd,partied unematernit6de l0
lits et autant de bassinettes,
appeledepartement
Sainte-Marguerite,
partie aux sallesde chirurgieet d'anesthesie.
La construction
de cethdpitalde 1931,entidrement
a l'€preuve
du
ycomprisI'achatdela propridl€Lavigne,
feu,a co0t6$225,000.00,
dont
provincial,auprdsduquel
$150,000.00
octroyespar le Gouvernement
qued'influence
I'Honorable
J. E. Perreault
appuyaavecautantd'int€rCt
pr6ponddrante
la demande
par
de secours,
faiteau nomdeI'Hotel-Dieu
monsieurle ChanoineL. A. Cdtd,sup6rieureccldsiastique.
C'est,en bref,un hdpitalmoderne,tel queI'ontddsirenosMdres,
depuisleurvenueen octobre1884,et pour I'existence
duquelellesn'onl
rien n6glig6!
Le personnelde I'H0tel-Dieu
En ce 5 ao0t 193| , I'H6tel-Dieud'Arthabaska
compteexclusiveparmi sonpersonnellrospitalieraffect6tant au soin
mentdesreligieuses
desmalades
et desvieillardsqu'dla gardeet d l'6ducation
desorphelins.
hospitaliCres
formentun totalde88ainsir€parties:
Cesreligieuses
45 soeurschoristes
22 soeursconverses
7 soeurstouriires
9 novices
5 postulantes
Des45 soeurschoristes,
39 sontgarde-malades
dip16mies
d'hOpital, quelques-unes
de I'H6tel-Dieude M ontr6alet leplusgrandnombre
de I'Hotel-Dieu d'Arthabaskadont la formation professionnelleest
assur€e
localement
depuisI915.
laiquestravaillentavec les religieuses
Deux garde-malades
aux
soins directsdes malades,dans le d€partementd'obst€trique,les
pendant
religieuses
n'€tantpasalorsautorisees
lesaccouchees
d assister
la periodedite d'accouchement.
les soeursgarde-malades
Les autressoeurssecondent
dansles
services
connexes
aux soinsdesmalades,
soitI'alimentation,
I'entretien
m6nager,la buanderie,
Ie potager,etc.
pour la plupartanciennes
Une vingtainede servantes,
orphelines,
assistentles religieuses
dans leur travail de d€vouement
auprdsdes
maladeset danslestravauxconnexes
de I'h6Dital.
Le personnelm6dical
Poursapart,le personnel
m€dicalestau nombredeonzem6decins
qu'e
directement
attach6s
d l'hOpital,
lesarchives
localesnoussignalent
y ont pratiqu6leurprofession,
m€decins
cettedateenvirontrcnte-trois
pourdespdriodes
plusou moinslongues
depuisla fondationdeI'HOtelDieu en I884.
Cesonzem€decinsdesann6es1930s'inscriventd titre de pionniers
ici leur
dansI'histoirede I'Hdtel-Dieuet c'estun honneurd'v consisner
nom et leursanndesde servicemddical:
- 1940
1888
Dr Edouard-Tancrdde
Belleau
Dr Philippe-Antoine
Brassard
1905- 1948
Dr Georges
1906- 1940
C0td
244
Dr J.-P.-H.Massicote
D r J . - BD r o u i n
Dr PaulNadeau
Dr HenriB6cotte
Dr Wilfrid Laroche
Dr J. Arthur Ricard
Dr Georges
E. Roy
Dr AlfredRochette
1906- t947
t 9t 0 - t 9 4 t
- r950
1929
t920 - 1945
t924 - 1936
1924-1945
19271 9 2 8- r 9 3 8
Bdn6diction
de I'h0pital,5ao0l l93l
Nous sommesdonc au 5 ao0t 1931.Cettedate s'inscritdansnos
annales.pour avoir €crit une page historiquesans pr6cddent;la
solennelle
bdn6diction
de notrenouvelh6pital.
Depuisprdsd'un moisddjd,du 6 au l0 juillet 1931,s'esteffectude
r6gulidredesddpartements
de m€meque le transfertdes
I'installation
patientsde I'ancienh6pitalau nouveau.
Aujourd'hui,un soleilradieuxmet de I'or partout,rehaussant
de
s'accordent
i trouver
sondclatce nouvelh0pital,quelesconnaisseurs
superbe.
Monseigneur
Brunault,assistd
A neuf heures,Son Excellence
de
eccl6siastique,
Monseigneur
L,-A. COt€,etde
monsieurnotresup€rieur
monsieurl'abbeNo€ P6pin,aumdnier,parcourtle premier6tageen
tandisque lesnotes
murmurantles parolessaintesdesb6n€dictions,
gravesdu chant liturgique d'un nombreuxclerg6 se repercutent
harmonieusement
dansleslongscouloirsde I'hdpital.
jolie danssablanchesplendeur,
voit pour
Notre humblechapelle,
la majest€
descer€monies
la premidrefoisseddroulerdanssonenceinte
a pour pr0tred'unemessepontificale.Pendantque Son Excellence
assistantmonsieurle chanoineJ. S. Poirier,pour diacresd'honneur
chapelains,
et
messieurs
lesabb6sUlric Leblancet L6onFarly,anciens
pour diacresd'office,messieurs
lesabb€sA. B6liveauet A. Bergeron,
plus de soixantemessieurs
du clerg6,dont plusieursmembresdu
formentcouronneau sanctuaire,
donnantainsila
chapitrediocesain,
preuvedeI'inte€t bienveillant
qu'ilsportenti nosoeuvres.
A
meilleure
monsieurle chanoineL.-A. COtdrevientI'honneurde prononcerle
sermonde circonstance.
A midi,touslesmessieurs
du clergdprennentpartau banquetservi
dans les grandessallesde notre orphelinat,et y rencontrent,outre
nos m6decins,I'honorableJ. E. Perrault,ministrede la
messieurs
Voirie, monsieurWilfrid Girouard, M.P., le docteur A. Lessard,
publique,et nombred'autresnotablesou amis
directeurde I'Assistance
de notreinstitution.
gratitude,nousenlonnons
Avecquelaccentde particuliere
au solr
omniaoperaDomini Domino"!
de cettejournie le "Benedicite
Le passe,
commetoujours,etendsonvoilesurtouteschoses,
mais
nous. nous nous sentonsheureuses.
. . Il nous restela douceurde
pouvoir d6sormaisoffrir i tout souffrant, une demeure vraiment
pourvuede touteslesam€liorations
hospitalidre,
modernes;
aussibien,
245
noussupplionsDieu de fairecroitrenotrezdleapostoliqueenl'6levantd
la hauteurdu plusvastechampde I'hospitalisation
confi6ddsormais
d
nossolns.
Afin de perpetuer le souvenir de cette lEte mdmorablede la
b€nediction
de notreh6pitalet de tout cequi s'yrattache,
noustenonsa
placer ici, comme dans son cadre propre, certainspassages
du
magnifiquediscoursprononc6par monsieurle chanoineL.-A. C6t6,
notrev6n6resupdrieureccl6siastique:
"Monseigneur,
. . . Il y a quelquesannies,par suitede la constructionde I'ancien
vous
hOpital,I'Hdtel-Dieuavait traversedesheuresangoissantes.
avez it6 alors, Monseigneur,l9 sauveurde cet Hdt€l-Dieu. Les
que vous avezfourniespendantplusieurs
sommesconsiddrables
quevousavezprovoqu6es
chezlescur€set
souscriptions
ann6es,les
quelqueslaiques,vos fr6quentesexhortationsen faveur de cette
Maison que vous n'avez cessi de couvrir de votre puissante
protection; tout cela a non seulementsauve I'existencede cet
d'aujourd'hui.
maisI'a conduiti la prosp€rite
HOtel-Dieu,
pourvousdirenotteplus
L'occasion
estbonne,Monseigneur,
cordial merci, pour me faire I'interprCtedes religieusesde cette
Maison,et vousexprimernotreplusviveet notreplusprofonde
jamais,ici,ce queI'on doit d Votre
reconnaissance.
On n'oublera
Excellence;
et touslesjours,monterontversDieu,danscecloitre,
de ferventespridrespour votre conservationet votre bonheur.
"Monsieurle Ministre,
presduquelnoussommes,
Le Dieuquenousservonsettout
ce
nous en avonsdes
matin, a toujoursaim€ la reconnaissance;
preuvesdans tous les livres de nos SaintesEcritures.Nous
par Dieu lui-memeen
remplissons
donc un devoirrecommande
vous remerciant,
aujourd'hui,du fond de notrecoeur,pour vos
nombreuxet trds grandsbienfaitsen faveur de cette Maison de
chariteque vousaimez,que vousn'avezcessede soutenir.
pu faire sans vous?Sans les octroissi
Qu'aurions-nous
de Qu6bec,dont
consid€rables
et si gdndreuxdu Gouvernement
vousetesI'undesmembres
lesplus6coutiset lesplusdistingues.
Soeurs
Mercidonc.Monsieurle Ministre.de la partdenosbonnes
et de tousceuxqui s'int6ressent
d I'oeuvredespauvres,desmalades
et desorphelins.
"Mes Frdres.
I-'6tablissement
de I'H6tel-Dieudansle comted'Arthabaska
constructions
date de I'automnede I'annde1884.Les premidres
en 1885.anniememede la fondationdu diocdse
de
commcncCrent
Nicolet.
maisje
. . . Je n'ai pasI'intcntionde vousretenirtrop longtemps,
voudraisvous dirc briivcmentce quc l'Eglisede Nicoleta fait
depuis1885i nosjours. Pendantce temps,I'Eglisede Nicoleta
magnifique,
beaucoup
construit.Ellca batiunecath6dralc
un trds
246
des
bel6v€ch6,unesuperbeEcolenormale.Ellea bati descolldges,
desasilespour touteslesmiseres;orphelinats,
couvents,des6glises,
hospices,hdpitaux.
Un desd€putdsde I'Assembl6e
de 1948,en France,a prononc6
cettec6lCbreparole:"Quand la bdtisseva,toutva!" Il yadu vrai lddedans.Les morts ne font guCrede construction.Il n'y a que les
vivantsqui batissent.Les constructionsfaitespar notre Eglisede
Nicolet prouventsa vitalit6. En construisant,elle s'estenracinee
dans le sol. En s'enracinantdans le sol, elle prouve qu'elleest
enracin€edans les dmes.
. . . Voyezcet H6tel-Dieu,cet hospice,cetorphelinat,cethdpitalsi
splendidequi vientde recevoirla b6n€dictionsolennelle
deI'Eglise.
Ah! Si cesmonumentspouvaientparler, quellesrivelations
extraordinaireslquelle incroyablel6gende!et cependantquelle
authentiquehistoire! Des souscriptionsannuellesdepuis 1885,
auxquellestous ont pris part,richesetpauvres,avecunegin€rosit€
n'ont-ellespasdonn6dans uneseuleannee,
€gale.Les kermesses
dans le comt6, le montant consid6rablede $9,000.00?
On a vu les religieuses
d I'oeuvre,on a vu leur d6vouement,
leur renoncement,leur zile infatigableenversles malades,les
vieillards,lesorphelins,et on a comprisle bonheurd'avoir dansle
comtdcettemaisonsi profitableA tous,et I'on s'estfait unejoie de
de I'Hdtel-Dieu.
coopererd I'oeuvresi admirabledes religieuses
Depuis la construction de I'orphelinat et depuis que les
maladesdu comt€et d'ailleurssont admisdansI'hdpital,on a pu
remarqueruneprogressionfrappantedansI'inl€r€tde nospopulapour lesSoeurs
tions pour I'HOtel-Dieu,et dansla reconnaissance
hospitalidres.
. . . Aujourd'hui,on stst familiarisdaveclessoeurs,maisle respect
et I'aifection n'ont oas diminu6: et il se voit ld de vraiesscdnes
d'Evangile.Les soeursse penchentsur tous lesmalades,bandent
donnentlesremddeset
Iesplaies,laventlesyeux,ouvrentlesabcds,
le linge, consolenttoujours, gu€rissentsouvent.Un jour, une
pauvrefemmedont le fils venaitde mourir, leur disait: "Si vous
aviezete ici, mon fils ne seraitpas mort!"
que temoignentaux soeursces
. . . Que dire de la recondaissance
pauvresgens,quelquefoispar I'offrandede lachdvreoude la brebis
qui estleur uniquerichesse.
Lessoeursn'acceptentpas,maiscette
reconnaissance
les 6meutprofondement.Uune d'€llesdisait:"lls
Sur dix
sont bien meilleursqu'au temps de Notre-Seigneur.
l€preux,il n'en revenailqu'un seulpour remercier,maintenantils
reviennenttous."
Mes chdressoeurs,
Depuisquarante-sept
ans,nousavonsvu toutlebienquevous
avezfait au milieu de nous,dansnotre cher comt6d'Arthabaska;
nouscomprcnons
quecequ'ilya demeilleursur
terre,c'estla soeur
de Charite.
Du plus profondde notrecoeur,nousvousdisons:merci!
Merci pour nos pauvres,mercipour nos malades,mercipour nos
orphelins!Nous prions Dieu de vous rdcompenseret de vous
comblerde sesdons.
247
Que la Mnddiction de Son ExcellenceMonseigneurde
Nicolet,votre grandami, votre grand bienfaiteur,attire sur vous,
sur votre Maison, sur vos oeuvres,les meilleursdons du Ciel."
Faisant Cchoaux dernidres parolesde Monseigneur Cdt€, que nous
faisons n6tres, c'est bien le chant ultime qui monte vers Dieu. Merci
pour nos pauvres!Merci pour nos malades!Merci pour nos orphelins!
des soins de votre paternelle Providence surtous. M€me sicette relation
du 5 aoot l93l est deja longue, nous ne pouvons rCsisterd fenvie de
reproduire ici int€gralement un article de I'abbdJoseph Rainville, pretre
de San Antonio, Texas, qui assistait,le 5 ao0t I93l , i la bdnddictiondu
nouvel h0pital.
"UH6tel-Dieu d'Arthabaska
La ben€dictionsolennelledu nouveauh6pital d'Arthabaska,
et sevaresen
dont les lignesd'architecturee h foi harmonieuses
font un ddifice d'une r€ellebeaut6et que I'on peut classersans
tdm6rit6parmi lesplusremarquables
du genreen notreprovince,a
d0 faire sourire du haut du ciel les h6roiquesPionnidresdu 2
octobre 1884,religieuseshospitalidresvenuesde I'Hotel-Dicu de
Montr6al et qui, au nombre de cinq, assistaientce jourle, a la
En6diction aussibien qu'd I'ouverturede I'HOt€l-Dieudont elles
prenaientla direction dans cetter€giondesBois-Francs.
Je neveux redireici ni le ddvouementobscur,ni lesimmenses
mdritesde cesdmesd'ap6treset de missionnaires,
ni lesdifficulris,
souffrancesou 6preuvesdesddbutsdc la fondation,qui sontIe lot
de toute oeuvredivine;ceciddborderaitle cadre€troit d'un simple
"mot d'histoire", mais puisque j'en ai I'occasion,je tiens e
m'inclinerbienbasensaluantlesnomsdela Riv€rendeMdre Pag6,
premidresupdrieurede I'H6tel-Dieud'Arthabaska,lesR€vCrendes
SoeursQuesnel,Marie du Crucifix, Beauchanpet Adeline, ses
d€vou6escollaboratricesdans I'Oeuvrede la fondation et dont la
fete du 5 aoit l93l a fait plancr I'ombrev€n€r€esur les mursde
I'hdpital d'aujourd'hui.
Le bien accompli par I'H6tel-Dieujusqu'd nos jours ne se
compteplusdanschacunedestrois oeuvresqui, ii I'hcureactuelle,
caract€risentson essenceet ont successivement
fleuri sur la tige
premidre,savoir:I'Hospice,l'H6pitalet I'Orphelinat.L'Oeuvrepar
excellencedes Religieuses
HospitaliCrcsde Saint-Joseph,comme
son nom I'indique, est essentiellementle soin des malades.
Cependant,commela charitesaitsefaire toutA tousdanslebesoin
pour secourirtouteslesmisereset consolertoutcslcssouffrances,
I'Hdtel-Dieua d0 tout d'abordrecueillirlespauvresvieillardset se
constituersimplementhospicejusqu'en 1906,bien que, ici ou lA,
durant ce laps de temps,quelquesmaladestrop peu nombreux
soientall6s y r€clamerdes soins.Le magniliqueorphelina!qu'il
possddeaujourd'huiet que les religieuses
dirigent avecautant de
bonheur que de devouement,fut b6ni solennellement
le 23 aoit
1924et offre depuis,abri et protectiona cent orphclinsdesdeux
sexes.
248
A c6td de cesdeux rameauxbienfaisantsde I'Hospiceet de
I'Orphelinat,
l'HOpitalprometpour I'avenirunelargeextension
de
I'Oeuvredu soin desmaladesqui constituele but primordialde
I'lnstitut des Religieuses
HospitaliCres
car le
de Saint-Joseph.
nouvel itablissement est pourvu de toutes les amdliorations
moderneset en mesured'offrir i messieurs
les m6decins- et ceci
- I'installation
pourassurer
danschaqueservice
compldterequise
touteschances
de succes.
Si nous consultons
les records.et pour ne mentionnerque
quelqueschiffres,nous voyonsque durant les cinq derniCres
ann€es,plus de trois mille patientsont it6 traildsd I'H6tel-Dieu
avecune moyennede mortalitEde 2%Vo.Oi trouver de meilleurs
resultals?
En I'annde1930,705patientsont 6tdenregistres;2,214
consultations
ou examensy eurentlieu en faveurde gensnon
traitese I'h6pital,maisrequ€rant
desconseils
ou desremddes;470
op6rations.tant de petite que de grandechirurgiey furent
pratiqudes;
physioth6rapeutiques
l,195traitements
furentdonn6s,
soit avecappareilsultra-violet.infra-rouge.diathermied lampeou
galvanique,
d 6clateur,soit applicationde courantsinusoidal,
ou
galvano-faradique;
on y compte360examens
auxRayonsX et 120
Pour le Laboratoire.
T25analyses
radiographies.
chimiques,260
num€rationsglobulairesdu sang. 85 analysesbactdriologiques
dont 8 a I'ultramicroscope.
Disonsenfin quelesmaladestrouvente I'Hdtel-Dieud'Arlha.
baskauneatmosphCre
de bienveillante
sympathie
toujoursapp16ci6e,qu'ilsy jouisentd'unair vivifiantet pur. et quelessolariums
intdrieursou ext€rieurs,dont I'unsur le toit avecvuesuperbesur les
magnifiquespaysages
d'alentour,sont autantdefacteurspuissants
qui contribuentd procurer le bien-Ctre,la guirison et la sant€.
Comme Oeuvreje dirais compldmentaire,les jeunes filles
aspirantd Ia vie religieuse
sontadmises
e I'H6tel-Dieu,
e n'importe
queljourde leurchoix,poury faireunepetiteretraitefermdesous
la directiondu devouiaumdnierde I'institution.
monsieurI'abbd
plusdevingtansdesaviesacerdotale
NodPepin,quia consacre
au
ministdredesCommunaut6sreligieuses;
c'estdire que sadirection
aussi stre que toujours patemelle est tout au b€ndficedes
retraitantes.
Dieua visiblement
beni,depuis1884,les
multiples
Oeuvres
du
cherHdtel-Dieude la r6giondesBois-Francs,laquellen'a plusrien
d envierauxgrandscentres
au doublepointdevue:hospitalisation
et_charite.
CesOeuvresqui formentunedesplusgrandesgloiresde
I'Eglisecatholique,
noussommesparticulidrement
heureuxde les
quepartoutailleursdansnotrechCre
voir fleuriraussisuavement
Eglisenicol€taine
et j'aimeA souligner
en passant
le bienimmense
ainsi rCalisddans I'ombreaussibien quc la reconnaissance
et
quede tellesinstitutions
I'encouragement
m€ritent.
JosephRainville,Ptre"
La fin d'une ann6e b6nie. . .
Mais les jours ont fui... voici que nous sommesau seuil d'un an
nouveau. Apres les nombreux soucisdu premier semestrede 1931,les
derniersmois s'ecoulentdans un repos relatif, et dans un calme qui ne
Iaisseplace d aucun dv€nementdigne de mention.
249
L'annic sc tcrminc au pied de Jisus-Hostie, par les exercicesdes
Quarantc-Hcurcs.Dans les replis vdcusde ses365 jours, cette ann€e
porlc. sous une formc ou sous une autre, I'empreintede la paternelle
bont6 du Scigneurcnversnotre HOtel-Dieu;aussi,cetteanndequis'en
va, cmporlc-t-elleavec clle. pour I'offrir i Dieu, I'hommagede notre
prolbndc ct immortcllc rcconnaissance.
"("csl traimcnt mcrvcilleux.dcrira plus tard Monscigneur
de
N i c o l c t dN . T . H . M C r e . c n l ur ei t o u r n a n t , a v e c s o n a p p r o b a t i o n e t
scsf6licitations.
l'ital de comptepourI'ann6e1931,quevousayez
pu faireautantde choseset qu'il vousresteun actif reel.. ."
Rcstc maintenantd mctlre notre hdpital au diapasondes institutions modernesafin de faciliter sa marchevers le progrds.C'est le souci
du momcnt et I'espoir de demain: en faire un petit moddle d'hopital
religieux, tout en faisant droit aux exigencesactuellesdes services
hospitalicrs.
1932
Lespremiersmoisde t932
En janvier,il y a partde bonheurpour touset chacun,part pour
joie en dateesttoujourscelle
I'ameet part pour le coeur.La premidre
qu'apportela visitede notre vdn6resufrrieur ecclesiastique,
MonsseigneurC6t6, I'infatigableAmi et Pdre dont les ans, dirait-on,
augmententsanscessela tendresse.
Puis la longueseriedes l€tesreligieuses
de prised'habit et de
profession,
lesl5 et I6 mars,cesl€tessi pleines
couronndes
dedouceur,
par le triduumde la Renovation.
R6visiondu Coutumier
Pourfaciliterla r6gulariti,clefdetout progrdsspiritueldansla vre
commune,N. T. H. MdreThibaultd€cidederdviserleCoutumier,
c'estd-direde Ie mettreen harmonieavecceluide notrechCreMaisonde
Montreal,en pr€cisantcertainsd€tailsqui noussont particuliers,
eu
6gardi I'hospice
et a I'orphelinat,
inexistants
i Montreal.
[.e nouveauCoutumierregoitI'approbation6piscopale,
et nousen
b6nificionsavecreconnaissance.
D6molition de la r6sidenceSaint-Augustin
k 29 avril I932,c'estdu trefondsdenotrejeune
pass6
quemontent
lescherssouvenirsqui affluentsurl'6crandela pens€e;
doucesou tristes
r€miniscencesqui font perler des larmes en face de la ddmolition
compldtede la rdsidenceSaint-Augustin,habitationde monsieur
AugusteQuesnel,et par consdquent,premidredemeurede noschCres
Mdres fondatrices.Nos rares et chdres anciennesregardentavec
imotion la main des d6molisseursabattre les vieux murs sur le sol
sanctifii par ces vaillantesmissionnaires;leur attitude immobile et
pleinede lyrisme€voquepour nouscettestancedu podte:
250
"L'lme du sejourtantaime
Sedresse
au milieudu silence;
Versle pass€,
motrcoeurs'€lance,
Parsessouvenirs.
entraine!.. ."
Ne dirait-on pasen effet,devantcesderniersvestigesmatdrielsdu berceaude notrefondation,qu'un main invisiblesouldvelescendresdu
pass6,pour en fairejaillir mille €tincellesqui aur€olentI'ombrede celle
qui fut l'6medu foyer, la T. H. Mdre Pagi, de douceet pieusem6moF
re, et irradient de m€meles figuresde sesddvoudescompagnes.
D'une voix 6mue,nous6voquonslesheurespdnibleset saintesde
son dernier sup6riorat, lesquelles,d n'en pas douter, mdritent d la
g6n€rationactuelle,la majeurepartiedesbdn€dictions
deDieu surnotre
humbleH6telDieu. DigneMdre Pagd!oui, la longuelign6ede sesfilles
acclamerason nom! et puissela gloire qui vient d€ Dieu rayonnersur
son oeuvred€rniere,pour publierlesmisiricordesde ceDieu infiniment
bon!
Sur les ruines de la vieille rdsidence,!6posons donc le filial
hommagede notre reconnaissance,
et, pour fixer d'un trait de plume
son pr€cishistoriqueen rapport avec les dibuts de notre fondation,
rappelons simplement qu'i l'6poque, la R6sidenceSaint-Augustin
abrite simultandment,durant quelque temps, monsieur le sh6rif
Quesnelet sa famille, la Communaut€et seshospitalises:pauvres,
maladeset pensionnaires,
ainsi que MM. nos aum6nierslesquels,
n'ayant tout premidrementqu'une chambredans I'aile occup6epar
monsieur Quesnel,jouissentde I'aile compldteaprds le d€cdsde ce
dernier, et memede la rdsidencetout entiere,aprdsle ddpart de nos
orphelinsqui y trouventabride l9l3 d I'automne1923.Cetter6sidence
devientalorsle partageexclusifdemonsieurI'aumonieret de monsieur
I'abbeC. E. Mailhotjusqu'dl'6t€de l93l qui marquela hn destravaux
de constructiondu nouvelh6pital,6poquei laquelledesappartements
de I'ancienhdpital leur sont affectes.
C'estle casde le redire:tout s'6crouleici-bas,et, du pass€commede
nosbonheursfugitifset de nosdemeures,
il nerestepaspierresurpierre!
Jubil6 d'or sacerdotalde MonseigneurBrunault
Le moisde mai 1932nousapportelajoie de la plusenvi€edes
f€tes
l€terpersonnellement,
famiiiales:
avecpriviliged'antic_ipation.
lejubil6
d'or sacerdotal
de SonExcellence
Monseigneur
notreEv€que.
Longuement prepade d I'avance,cette fete n'a pourtant qu'une demi
Fix6eau l3 mai par Son Excellence
r6alisation.
elle-m€me,
dansune
lettre du 27 f6vrier oi nousd6tachonscesmots:"Je seraiavecvous le
matin du 13 mai, pour me faire fdter, et ce sera pour moi un beau
jour. . ." voici qu'dL
cettedate,unep6nibleet dangereuse
maladieretient
notre bien-aimi Pdred notre cher Hotel-Dieu de Montrdal.
paternellede Son Excellencea trouve un
Toutefois,la d6licatesse
moyeningenieux:
d€ldguer
Monseigneur
Ant. Camirand,V.G. pourle
representeret lui transmettrenos voeux et notre humble offrande
jubilaire. Nos fronts s'inclinent6mus,caressanttoutefoisun supreme
esDolr.
251
De fait, la Providence
n'a pasdit son derniermot. . . Le 3l mai,
voici qu'uneautrelete de famille,hetivementprdpar€e,
celleld,nous
apportela mesurecomblede bonheur.
MonseigneurL.-A. Cot€, pr6lat domestique
Il s'agitde feternotrev6n6r6
supdrieur,
monsieur
le chanoine
L.-A.
Cdte, €leved la Pr€latureromaine,le Saint-Sidge
ayant bien voulu
Monseigneur
i la demandede Son Excellence
J.-S.-H.
condescendre
Brunault,de daignerddcerner,
d I'occasion
de sesnocesd'or sacerdotales,
des titres honorifiques ri cinq de ses pretres lesquelssont, outre
Monseigneur
L.-A. C0t6,Monseigneur
O. Milot, cur€d Victoriaville,
Monseigneur
Antonio Camirand,V.G., Monseigneur
C.-E.Brunault,
dela SainteVierge,a Nicolet,et
aum6nierdesR R. SS.de I'Assomption
M,onseigneur
F.-A. Saint-Germain,
directeurspiritueldu personnel
de
I'Ecolenormalede Nicolet.
A I'occasionde son 6l6vationi la dignite de pr6latdomestiquede
Sa SaintetePie XI, il nousestainsidonn€d'offrirun hommagepublic
d cet insignebienfaiteuret pdrequ'estMonseigneur
de reconnaissance
Cdt€,sup6rieur
eccldsiastique
denotremaisondepuisplusdetrenteans.
Son Excellence
Monseigneur
Brunaultvient d
Pour la circonstance,
Arthabaska,et, du 30 mai au ler juin, prendsesquartiersg€ndraux
au
chercheznous-seconstituantnotrehdted'honneur.
Le 3l mai 1932,Son Excellence
nous dit la messeet, apris la
c6rdmoniede I'investiturei la paroisse,tous les messieursdu clergd
pr6sents nous reviennent i I'heure du banquet servi dans notre
orphelinat. Une cantate suivie d'une s6ancerdcr€ative chez nos
orphelins nous permet d'offrir d la fois, et d notre v6n6r€premier
Pasteuret i notre si mdritantsupdrieureccldsiastique,
HOMMAGE
JUBILAIRE ET PLENIERE GRATITUDE.
Ordination i I'Hdtel-Dieu
Le frere de notre SoeurEva Sivigny, monsieurAmidde Sivigny,
s€minariste
de Baltimore,E.U.,atteintd'un sarcomeprofondjugi par
les sommit6sde I'art m6dicalne laisseraucun espoirde gu€rison,est
venu prendre place parmi nos patients; et voici que, grdce d la
paternellede son iv€que, MonseigneurMurray, lui
bienveillance
pour recevoirles saints
arriventde Rome les dispenses
ndcessaires
ordres.
Monseigneur
de Nicolet,acceptant
la doucemissionde donnerun
pr€tre de plus au Christ, reprend donc le chemin d'Arthabaska,et
confdre,dansnotrechapelle,
au chermaladedevenuradieux,les
ordres
et du diaconat,le 30 juillet 1932,puis, le 31, il
du sous-diaconat
l'ordonnepr€trepour I'dternitC.
C6rdmoniesublimeet grandiosedont nous garderonsle plus
idifiant souvenir! Cirdmonie d'autant plus imposanteet touchante
qu'elleest,nousl'avonsdit, sanspr€cidentdansnotrechapelle,
et se
ddrouleen faveurd'unjeuneldviteaux portesde la mort.
Aprts le saint sacrifice, Monseigneuradressela parole aux
assistants,
lesengageanti remercierle bon Dieu de la faveuraccordie
au jeune abb6 S€vignyet d sa famille.
252
Le nouveaupr6tre,accompagnd
de SonExcellence
et de monsieur
notre aumdnier,vient bdnir chdreSoeurS6vigny,d la grille,se rend
ensuiteA la balustrepoury b€nirtouslesautresmembres
de la famille,
pendantque,sansdoute,sourient
La-Haut,de I'autrec6tddesgrandscieux,
Un pdre,unemdre,penchisverseux!. . .
Dans I'aprds-midi,visite de Son Excellenceau cloitre, accompagnee de l'6lu du jour, de son frdre, M. I'abb6 Josaphat S6vigny, M.
I'abb6Jos. Laferridre, M. I'aum6nier, M. I'abbd E. Houde.
l-e lendemain, ler ao0t 1932,monsieur l'abb6 A. Sdvigny dit sa
premidre messe.Son frire, monsieur I'abbi J. S6vigny, et monsieur
I'abb6 J. Laferridre I'assistent.Nos soeurs font les frais du chant et
I'heureuseSoeur Sdvignym6le savoix 6mueii cellesdessolistes,laissant
son coeur, on le comprend, chanter et pleurer d la fois.
Un record su noviciat
En septembreI932, notre noviciat 6tablit un record avecsestrente
jeunes soeurs qui se preparent courageusementi la v€ture ou d la
profession.Trois viendront bientdt grossirlesrangsdela Communaut€
oU le chdmage n'a pas encore p€netrdet oir la main de Dieu nous protCge
visiblementdurant cette crise de d6oressionfinanciire.
Conslruction d'une buanderie
La construction d'une grande buanderie,attenante au corps de
logis dit "ancien hdpital", et entiCrementd l'6preuvedu feu, estpresque
terminde. C'est un surcroit d'occupalion pour notre si d6vou6eMdre
Thibault, mais cette amdlioration fort appr€ci6eet rdellementde toute
premidrendcessitd,
lui fait oublier ou dominer lessoucisdu moment.Le
coot total de cette buanderie s'dldved la somme de $18 000.00,soit:
construction $8 900.00, installation du chauffage$800.00,achat des
€quipementsnecessaires
$8 330.00.
Approbation de notre €cole dc garde-mslades
Voyons un peu quelle place notre hOpital,en 1932,tient, au point
de vuedu progres,dans nostempsmodernesavidesde science,ou plut0t
remplis d'exigencesscientifiques.C'est mademoiselleF. Upton, secr6taire de I'Association des garde-maladesenregistr6esde la Province de
Qu€bec, visiteuse officielle, qui va nous r€pondre en notant l'appropour religieuses,
et I'inscription
bation de notre 6cole de garde-malades
de notre hdpital sur la liste des hdpitaux enregistrdsde la Province de
Qu€bec:
"Ma visitea I'H6tel-Dieud'Arthabaska.Ccritle 3 ao0t dernier.a
MM. lesmembresdu Comit€de Rdgiede I'Associationdesgardede la Province de Qudbec,mademoiselle
maladesenregistr6es
253
j'y ai 6tdreguetrescordialement
F. Upton,m'ait€ desplusagr€ables;
et je dois ajouter que la rev€rendeSoeur superieureddsire
ardemment se conformer d toutes les exigencesdu Nursing
en retirentles plus grandsbCn6moderneafin que sesr€ligieuses
ficeset pour le succisde la cause."
Enumdrant ensuite les facilit6s du Nursing trouv6es d l'HOtel-Dieu,
elle note:
"L'Hopital consisteen une s€riede constructionscommuniquant
entre elles par des corridors; la nouvellesectionqui constitue
I'hOpitalproprementdit, comprend55 lits, est magnifiquement
construiteet est d l'€preuvedu feu.
Lessallessonttresmodernes,
comprenantquatrelits, sonttres
possddentun systdmenouveaude lumiCreset
bien am6nagdes,
signaux.Les cuisinessont commoddmentplac6es,leschambresi
pansementsont trCsb€lles,leschambresd'utilit€ parfaiteslorsque
I'equipementen seracomplet.
Chambresprivies: sont tout d fait attrayantes,aveceaucourante
a meme,et chacuneest pourvued'un
dans chacune,garde-robes
accessoire
completpour le servicedu Nursing.
Salles d'operation: il y en a deux: excellentes,modernes,
6quipementtrCscompletet desplus nouveaux.
Servicesd'obstetriquqle serviced'obst€triqueestsur le meme
6tageque la salle d'op6ration,mais complCtement
s6par6de ce
d6partementet estamdnagdpour recevoirdix patientes,avecsalle
d'accouchemenl
et pouponnidre.
Serviced'isolementcomprendtrois chambressdparies,avec
chambresd'utilit€ et chambre de bains; chaque chambre est
pourvued'eaucourante,etc.
Dispensaire:est joli et comprendun iquipement moderne.
Laboratoire:est trCsbien €quip€et moderne.
Unit6 sanitairede comte:le dispensaire
du Gouvernement
(anti-tuberculeux)
pour le comte,estsitu€dansI'h6pitalmCmeiil
constitueune organisationcompldte.
Autresd€p€ndances:
un hospice(pour lesvieillards)contient
70 lits.Un orphelinat:
contient100lits..."
L'HOtel-Dieu peut Ctrejustement fier de cette apprdciationde Ia
visiteusede I'Association des garde-maladesenregistries de la Province
de Qudbec.D'ailleurs, nous nous appliqueronsi mdriter toujours ce
t6moignagedans I'avenir.
D6part de I'abbe Nod Pepin, aumOnier
Le 30 novembre 1932,nous avons le regretd'enregistrerle d6part
de notre pCrespirituel, monsieur I'abbdNo6 Pepin, qu'une ob€dience
6piscopaleappelle,apresplus de huit ansde ministCreaupris de nous,i
6changerson titre d'aum6nierde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska pour celui
d'aumdnier de I'Hdtel-Dieu de Nicolet. Pour sa part, monsieur I'abbd
Elzear Mondou, aum6nier de ce dernier Hotel-Dieu, nous arrive le
memejour i Arthabaska.
254
1933
Double jubild chez nos m6decins
Janvier 1933se fait, dds son r€veil,doux et caressant.Saisondes
voeux! F€te des coeurs! A sa louange, ajoutons vite que son aube
ravissante ne prdsage rien moins qu'une discrete invite e la reconnaissance.
En effet, le l9 janvier 1933,I'H6tel-Dieu s'animevraiment sousle
rayonnement d'un double jubil€. Au parloir d6cord pour la circonstance,I'or et I'argents'unissentpour redire:50 ANS! 25 ANS! i deux de nos
m€decins de la oremidre heure!
A huit heuies, la chapelle s'illumine, se revdt de splendeur; son
atmosphdre se pr€te au recueillement, aux lointains souvenirs. Les
vdn€ris jubilaires, bienfaiteurs insignesde notre HoteFDieu, le docteur
et Madame E. T. Belleau et le docteur et Madame Georges Cdt6,
occupent les prie-Dieu tandis que prennent place autour d'eux, dans la
nef, leurs heureusesfamilles.
Messieursles abb€s Arthur et Fernand Belleau,fils du docteur
Belleau, se partagent les autels, et deux sacrifices d'action de graces
s'dldvent en m0me temps vers le ciel. Une magnifique allocution est
prononc6e par I'abbe Femand, et le d€jeuner r6unit au parloir les
familles desjubilaires et celle de l'HOtel-Dieu.
Saisissantavec empressementcette occasion fortuite de t6moigner
e nos mdritants et si ddvou6s m€decins, la profonde reconnaissancede
notre Maison hospitaliCre pour les seruices sans nombre qu'ils lur
rendent depuis vingtrinq et cinquante ans, le coeur de l'Hdtel-Dieu
tressaille et adresseauxjubilaires, gr6ce d la parole si fine et au coeur si
chaleureux de chdre MereThibault, en le faisant passertoutefois sur des
ldvres enfantines, le fiddle icho de ses sentiments, que nous nous
plaisons d. consigner en perpdtuel hommage de gratitude:
"Dignes et vdn€r€sJUBILAIRES,
Au cadran des iges, un demi-sieclede vie aux heures
noblementpleines,a sonndpour vous! Et dansla radieusevision
d'un pass€fait d'amour chretien, principe de ddvouementet
vertus,la fete d'aujourd'huiramenesur vos fronts une
d'austCres
briseparfum6edejadis.. . celledu matin heureuxentretous,du l7
janvier 1883, or!, riches de tendrgsseet d'espoir, vos ames se
fusionnaient,pour ainsi dire, dans le don irrevocabl€de deux
coeurs faits par Di€u meme, l'un pour l'autrc, se liaient dans
I'acceptationdesmCmes
dansle partage
devoiNfuturs,s'unissaient
desmemessoucisou desmemesbonheurs.
Cinquanteans ont pass€!et voici qu'Acettedistance,dans la
pleinelumidred'un horizonserein,jetantun regardd'ensemble
sur
vers
le long cheminparcouru,montede vosamesreconnaissantes,
I'Auteur de tout don parfait, le chant de I'action de graces,
I'harmoni€uxet sublimeMAGNIFICAT.
Oh! c'€st que vraiment votre mission fut noble, belle et
feconde.Les 6pis se sont levCsdansvos sillons,lesgerbessesont
amass€es
sous votre labeur quotidien,et, tandis que d'un geste
255
juste, le Seigneurapposeaujourd'huisur vos
magnifiquement
fronts.le nimbe symboliquedu JUBILE D'OR. autour de vos
personnes
v€n6rdes,
segroupe,commeen un cadred'immat6rielle
qui, au longdesans,aabsorb€,sous
splendeur,la famille heureuse
le regardde Dieu et de par savolontesainte,la toutepremidreparl
de vos sollicitudeset de vos tendresses,
Mais, digneset ven€res
JUBILAIRES,ce cerclefamilialne
saurait-il,d I'heurepresente6largirsoncadrede choix commeil I'a
fait si effectivementdans I'ombredepuiscinquanteans,A peude
chosepres,pour I'humblefamille hospitalidrequi s'honored'avoir
€ti favoriseede votre sympathiqueaffection,de votre bont6aussi
privil6gi6sdu
bien que du devouementet dessoinsprofessionnels
chefde la famille?Quedis-je,le bon Dieu, ne semble-t-ilpasLuimememagnifieren faveurde I'H6tel-Dieu,la fetedu JUBILE
D'OR, en permettantque le premierfleuronde votrecouronnede
jubilairespuisse,par simpleanticipationvraimentl€gale,yjoindre
l'6clat particulier d'un JUBILE D'ARGENT? Double fete que
I'H6tel-Dieu salue et acclameavec un bonheur vrai, intime et
unique,carce doublejubil6est,pourlesReligieuses
hospitalidres,
non seulementcelui de deux bienfaiteursinsignes,mais, par
analogie,disons plus juste, celui d'un Pdre v€n€r6et d'un Frdre
ain6, objet de la reconnaissante
affectionde toute la famille.
Donc, gloire d Dieu d'abord, puis honneur,gloire aussiet
reconnaissance
aux deux mddecins€meritesauxquelsrespectivement un demi et un quart de sieclede bonti et de divouement
ratlachentpar les fibres les plus intimesde gratitudeet d'estime
I'H6tel-Dieu et son personnel,tant religieusesque pauvreset
malades.
Ne pouvant harmoniserson chant au diapasonde sa reconnaissance,I'H6tel-Dieu, par ses representants
attitres, aime du
moins,dLbdnir le ciel desdons reguset d moduler,d sa manidrele
doux 6chodu MACNIFICAT et du TE DEUM.
Vous offrant, trCsdignesjubilaires,sousles refletsdor€sou
argent6s,leshumbleset respectueux
hommages
ainsiquelesvoeux
de longdvite et de bonheur de vos toutes reconnaissantes,
les
ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph,veuillez croire plus
encoreaux sentimentsd'estimeet d'immortellegratitudequ'elles
vous ont voudset qu'ellesvous conserventi jamais."
Mire Thibault ira i Rome
En saluant f6vrier qui, une fois d6ji, en 1931, lui apportait des
parfums de Rome, la Communaut€ des ReligieusesHospitaliCresde
Saint-Joseph d'Arthabaska ne se doute gudre que sa venue, cette fois,
non seulement s'accompagnera de quelque "brise romaine", mais
qu'elle lui m6nagera la facult6 de franchir bientot les mers, en la
personne de sa digne sup6rieure, la tres honorde Mdre Thibault, et
d'aller s'agenouilleraux piedsde notre Tres Saint-Pdrele Pape Pie XI
luim€me, notre doux Pontife 169nant.
Et pourtant, c'estbien cela.Nous en sommes,cettefois, d I'origine
d'un voyageen Europe que nous sommesjustementfieresde relateren
constatant, une fois de plus, combien le Seigneur est grand et
magnifique, et avec quel art divin Il disposedesdvinements au gre de ses
desirs.
255
Dans une visitequ'il fait au cloitre,le 2 fdvrier1933,en vue de
nouvellescellulesd amenager,au nombre de dix-huit, lequelles
regoivent
autantd'heureuses
occupantes
le 2? suivant,Monseigneur
le
supdrieur
estincidemment
misau courant,par notretrCshonoreeMdre
et nossoeursDagenais
et Ouellette
qui I'accompagnent,
d'unvoyageen
Franceaccepte
par nossoeurs
de Montr6al:la trdshonordesoeurAllard
aya eG choisiepour repr6senter
l'Associationdes Garde-malades
enregistrees
de la Provincede Qudbecet la Provinceelle-m€me
au
prochaincongrisde Paris-Bruxelles,
en juillet I933.
AprdsCtrerest6quelquepeusongeur.M onseigneur
C6tereprend
soudainen s'adressanr
d notretrdshonordeMdreThibault:"Ecrivezd la
superieure
de Montreal,et si elle n'a pas d'objection,vousallezles
accompagner."
Les interlocutrices
puis la
se regardentstupdfaites,
conversationreprendsousune autre forme. Quelquesminutesplus
tard: "Mais, c'estpour tout de bon que je parle",ajoutecatdgori
quementMonseigneur
le sup6rieurqui gardele plusfidile souvenird
nos Maisonsde La Fliche et de Lavalqu'il a visit6esen I909,"et je
verraiau budgetdesddpenses",
conclut-il,"car ce serauneexcellente
chosepour vousde prendrecontactavecvos Soeurs
de France".
Monseigneur
Brunault.de Nicolet,sanctionne
leprojetsoumispar
Monseigneur
Cdt6.
Le 5 fdvrier 1933.notretrds honordeMdreThibaulten informe
officiellement
la Communaut6,
et le I8 avril s'effectue
le d6partpour
Montreal,premierpasversI'envol6e
outre-mer.
D6partpour lespaysd'Europe
Nousvoicidoncau l8 avril I933,un mercredi,jourdudepart
pour
lespaysd'Europe:la France,l'ltalie,la Belgique.
Le voyageestconfied
la garde de I'archangeRaphael,et les pridresliturgiquesspiciales
appellentlesb6n6dictions
du bonDieusurlesvoyageuses.
La paternelle
benddictionde Monseigneurde Nicolet,dans une lettre otr, dCsla
premidreligne,SonExcellence
serivile si bonneque,"meilleure
nepeut
etre":"Sij'itais libre,jeserais
i Arthabaska
lejourdevotred6part,pour
voussouhaiterun heureuxvoyage.. ." Songrandcoeur,du moins,y est
tout entier.M onseigneur
notresupirieurvientbenirnotret rCshonor6e
M€re Thibault, que nos chdressoeursVictorine et Marie-Anne
jusqu'd Montr€al, ainsi que monsieurI'abb6Henri
accompagnent
Thibault,son frdre,procureuri l'€v€chd
de Nicolet.
Aprds un court sejourd I'Hdtel-Dieude Montrial, le 2 | avril, d
10.20heuresa.m., le paquebotALAUNIA emportevers la France
d'abord notre trdshonoreeMdre Thibault et sesdignescompagnes:
Mdre Lacaset SoeurAllard de I'H6tel-Dieude Montrial.
Pour nous. la vie suit son cours
Dire I'impressionde vide ressentiedurant ces cinq mois de
l'absence,
n'estguerechosefacile.Notrevie,cependant,
suitsoncours
normal,aucunmalencontreux
accidentn'envient troublerla marche
paisible,et la maladiememe,par ordrede Dieu, semblerespecter
la
Communautid'Arthabaska.
Notresympathie,
de cefait,estprofond€257
meniacquise
e la chdreMaisonde Montrial, qui compteraelle,tantde
doulourcuxddpartsdurantce lapsde temps.
Des lettreschaquesemaine
Au coursdeslongsmoisdes6jouren Europe,chaquesemaine,
des
pagespalpitantcsd'int6r6tpour nousglissentsousla plumede chCre
Mdrc Thibault, soucieuse
de tromper ainsi I'absenceet de nous
raconter,au jour lejour, la routeparcourue
et sesmultiplesincidents.
Avecqucl enthousiasme,
cetteplumeguid6epar un coeur,dont nous
connaissons
lesbattements
au rythmeprofondautantquemesurd,
nous
dcrit combienla vicilleFrance,telleuneaieulevenirdeet bien-aim€e,
s'estfaite accueillante
partout,nousnoustrouvons
et sympathique;
cheznous.Nos Mires frangaises!
quelsgrandscoeurs!quelbonheur
pour cllcs.de reccvoirlespetitessoeurscanadiennes
qu'ellestrouvent
"tout pareil" d elles;quelled€licatesse
dans les mots et chantsde
quelgracieux
bienvenuel
d6cor:"partout,desguirlandes
oirbrillent,par
excmple le COR UNUM ET ANIMA UNA ou autres phrases
symboliques
redisantquela Franceet le Canadasontau bonheurel e
I'honncur.
"Franceel Rome"
Cesnotesintimesde voyage,grdceencored Monseigneur
L. A.
C6td.nous les retrouvonsriuniessousun charmantvolumeintitul6
'FRANCE ET ROME" (l)
dcritpar chire MdreThibault,au retourde
ce merveilleuxpdlerinage.
Lorsquecetterelationde voyagevient porteraux bienfaiteurs
et
amis de I'Hdtel-Dieu,le tCmoignage
de la reconnaissance
et du
souvenir,nombreuses
et bienveillantes,
€logieuses
meme sont les
appreciations
regues
de partet d'autre.Trop longueseraitla listedeces
plumesautoris€es;
Ia pidtdfiliales'honorecependant
de nommericr:
Son Excellence
Monseigneur
AndreaCassulo,
d6ligui apostolique
au
Canada;Son ExcellenceMonseigneurGeorgesGrente,iv€que du
Mans;Monseigne
ur And16Roulleaux,P.D.,supdrieur
deschapelains,
Pontmain;M. le CommandeurJ.
C. MAGNAN, inspecteur
96n6raldes
Ecolesnormales;
sonfils,M.P.P.Magnan, professeui
e I'Eco'ie
normale
Laval de Qu6bec.
On ftte le retour d€ Mire Thibault
Du 9 au l6 aoot 1933,lyreset musess'endonnentd coeurjoie,
retentisant
de tous lescoinsde l'Hdtel-Dieu:cloitre,h6pital,hospice,
oui, jusqu'i nos serviteurs
orphelinat,rez-de-chaussie,
et servanles,
voire memenos vieillardsqui tiennenti offrir leurscoupletse notre
chdreMdreThibault.
Le 9 au soir,nospetitsorphelins,
pleine
dansuneadresse
enfantine
d'ameet de poisie,saluentle retourde Mdre Thibault,"commeest
salu€eI'aurore,I'ocean,la mer,lesmontagnes,tout cequi estbeau,tout
ce qui est sublime,tout c€ qui 6meut l'admiration, dveilleI'enthousiasme.,,"
( I ) Franceet Rome,Mare Marie-B€rtheThibault, L'lmprimerieBlais,Rimouski,1936.
258
Les haltesheureuses
sesuccedentle lendemainetlesjourssuivants:
il n'est rien moins qu'attendrissant de voir nos bonnes vieilles octog6naires et nos vieillards non moinsjeunes offrir, d'une main et d'une voix
tremblantes, et leurs hommageset leurs voeux d celle que leurs pridres et
leur souvenir ont accompagneejusque par-dela I'ocean.
Le l5 enfin, sous les auspicesde la Vierge de I'Assomption, le
cloitre, a son tour, retentit de mille chants. Les voix de notre jeune
chorale6voquentau rythme suavede I'unede sescantildnesque la pi6t6
filiale est ing€nieuse d inspirer, I'heureuse randonn6e de I'Europe, et
modulent avec 6lan les accents d'une tendre dilection que les mois
d'absencesemblentavoir d6cupl6e.La dernidre strophe de la stance
finale:
"Au nidjoyeux,c'estI'instantde s'aimer!.. ."
renfermeplus qu'unesynthdsesansprinciped'analyse.
Durant les huits jours qui suivent I'arriveede cette bien-aim€e
et inopportune,
seschdres
MCreThibault,d touteheureopportune
filles
se groupent en rangs press€sauprds d'elle, ne se lassantpoint de
reclamerni d'entendreraconterpar le menu,les faits et gestesde nos
Mdresde ld-bas.La mdre-patrie,
combienMdreThibaultI'a trouv€e
belleet noble,grandeet majestueuse!
Mire Thibault r66luepour un secondterme
Le 3l ao0t de cette ann6e 1933,selon la coutume. notre trds
honor€eMdreThibaultd6poseaux piedsdu bon Maitrela houlettede
superieurede I'Hotel-Dieud'Arthabaskaconfi6ei sasollicitudedepuis
trois ans. Elle est toutefois re€[gible pour un secondtriennat. "Si,
commeje I'espdre,il ne survientrien d'impr6vu,je me ferai un devoir
d'aller presidermoi-m6me,le matin du samedi,2 septembre,l'€lection
triennalede votre future superieure,
dcrit Son ExcellenceMonseigneur
de Nicolet,le 23 ao0t dernier."
L'6lectionest pr6sid6epar Mgr Brunault
Le 2 septembre1933,Son Excellenceest donc h. Faveurexcepseulement
tionnelleparceque,troisidme
du genredepuis1884,vu quela
distance de 47 milles qui s6pareArthabaska de Nicolet, autorise
le vCn€16
Ordinairee sefaire remplacerpar Monseigneur
96ndralement
le sup€rieur eccldsiastiquecomme dildgu€ a cette €lection de la
Supdrieure.
Pour nous, au matin de cettedlection,combiennous sommes
heureusesde retrouver comme sup6rieurenotre bien-aim6eMdre
Thibault, dont les longsmois d'absenceen Europeont mis en relief le
joug suaveet ldgerqui est sien,cefermeet doux empirequi entraineet
repose,encourageet consoleautantqu'il rassureet fortifie par saforce
dirigeante,calmeet sereine,sa maternelleonction.
259
Un legsde I'HonorableJ. E. Perrault
Novembre I933 met en vedetteun legsen faveurdu pauvre,legs
testamentairede $10,000.00offert par I'Honorable J. E. Perrault,
ministrede la Voirie, ii la seulecharge,"honorable"pour I'Hdtel-Dieu,
d'assumerd perp€tuitd le soin de son lot fun6raire. L'Hdtel-Dieu
sera
acceptece legspour des ans lointains,car Dieu, nousI'esp6rons,
prodigued'anndes
enversI'Honorable
J. E. Perrault,depuislongtemps
bienfaiteurinsignede notreinstitution.
La causede nos v6n6r6sfondateurs
Novembreallumeencoreunemajestueuse
€toileau firmamentde
notre ciel: I'espoirfondd de voir la causede nos v€n6r6sfondateurs
introduiteencourde Rome,car,au 6 novembre1933,enla f€tedenotre
v6n6rePdreLe Royer, d6butentlesprdliminairesdu procdsinformatif,
pr€siddd La Fldchepar Son ExcellenceMonseigneurGrente.
1934
Stagesde formation A I'Hot€l-Dieude Montreal
Au derniersoir de juin 1934,notre monastdreouvresesportes
toutesgrandesdevantunjoyeux retour,Notre 6coled'infirmidres6tant
maintenant affilide i I'H6tel-Dieu de Montr6al, I'Associationdes
enregistrdes
de la Provincede Qu€becrequiertquenos
Garde-malades
soeurs etudiantesy fassent un stage d'au moins six mois avant
l'obtention du brevet d'infirmidres.Ainsi, nos chdressoeursClaudia
(RosildaHoule)
de I'Enfant-Jdsus
Trottier, AdeleBoucher,Ste-Th6rese
et Eva Sdvignynousreviennentde I'Hdtel-Dieude Montrdal avecleurs
parcheminsau sceaude l'Universitd de Montr€al attestantde leur
comp6tenceau servicede "nos seigneursles malades".
La d6licate bienveillanceet I'exquisecharitd de la digne Mdre
Rivard et de noschdressoeursmontr6alaises
appellentI'hommagede la
L'expdriencesecontinueraquelquetempsencoreet ce
reconnaissance.
(Dancause)
en
serale tour de SoeurAlma Talbotet de SoeurBresoles
cettefin d'annde1934deprofiterde cestagedeformationd I'Hdtel-Dieu
de Montrdal.
Aide au Wisconsin
Devantle pressant
appelde la maisondeNewLondon,Wisconsin,
dernidrefondationde notremaisonde Chathamau Nouveau-Brunswick, la n6tredecidede sacrifiertemporairementdeuxsujetspossedant
quelquepratique de la langueanglaise.Nos chdresSoeursJanelleet
Carrier, d€sign€espour aller travailler A cetteportion de la vignedu
Seigneur,nousquittentle l0 juin pour le Wisconsin.
Le noviciat est YiYant
Au 28 juillet 1934,le VENI CREATOR inviteau recueillement
"l'armde desjeunes" qui se range sousla bannidredu rdv6rendPdre
Richart,jdsuite,du colldgeBr€boeufde Montreal.Cesjeunes,en
pr6parationd la vie religieuse,sont au nombre de quinze, dont 2
postulantes,5 noviceset 8 professestemporaires.C'est I'espoir de
260
demainet rienn'estndgligipour en fairedesfemmesfortes,au sensde
I'Evangile.afin de les rendreaptesd remplirdignementI'oeuvrede
qui lesattendi la Vignedu Seigneur.
misericorde
Hommageau CardinalJ.-MarieVilleneuve
En ao0t 1934,Cest le Canadatout entier qui vibre sousde
grandioses
manifestations:
ellessederoulentdu 25au28ao0te I'endroit
m€me,oir. il y a 400ans,I'intripideJacques
Cartierplantaitla croix et
prenaitpossession,
au nom du roi deFrance,de la Francenouvelle
qu'il
venaitde ddcouvrir.Sur la m€mefalaise,maisdansle granit indestructible,cereligieuxsymbolereparaitaujourd'huisousle d6nominatif
de la CROIX DU SOUVENIR.
La mdre-patrie, sourcepure de nos saintesorigines reprisentie par la fine fleur de son €lite selonl'expression
d'un orateur
cdldbre,
ddcerne,
en Ia circonstance,
i Son Eminincele CardinalJ.-M.
Villeneuve,
O.M.l., la Crand-Croixde la Ldsiond'honneur.
de I'Hotel-Di€u
50eanniversaire
Une ferventeneuvained'actionde srAcese notrebon PdreSaint
Josephpr6parela FETE du CINQUA-NTENAIREde notre HotelDieu,au 2 octobre1934.
D0 aux tempsdifficilesque noustraversons,
ce cinquantenaire,
c6l6br6dans la plus stricteintimitede la famillereligieuse,
ne rev€t
aucun 6clat extdrieur.Quelquestrait rapideset prdcis en hxent
n6anmoins
le souvenirL'aubemi-sdculaire
du 2 octobre1934seldveradieuse,
baignant
dansl'or p6lede sesrayonsla silhouette
de notreHotel-Dieu.
Les premidres
heuresde la matin€e- heuresd'intimitedivinesontenveloppees
d'uneatmosphdre
de sainteall€gresse.
Ornede frais
dont la teinted€licates'harmonise
admirablement
aux
chrysanthdmes,
ors timidesqui brillentga et la au sanctuaire,
I'autellui-m€meparlede
gratitudeet d'amour.
Pendantla messe,
desvoix vibrantesd'emotiondisentavecdlan
pridre,d'abordd I'augusteTrinitd - sourceet
leur reconnaissante
principede viedenotrehumbletigehospitaliere puisd notrePdrepar
le glorieuxsaintJoseph,enfin e notre Mdre - reinedes
excellence,
anges- aussibienqu'dceux-ci,protecteurs
inn€sde notrefondation.
L'officetermin6,nousentronsi la sallede communauti,au chant
du MAGNIFICAT. Un DEO GRATIAS Cpanouittous lesfrontset
met lescoeursen liesse.
La sallede communautd
estdesplusaccueillantes
soussagracieuse
et artistiqueparure.Le nombre"50" en or est i I'honneur.Il forme
reli€spar desd6licates
maints6cussons
chainettes
dordeset surmont€s
gerbede bli.
d'unesymbolique
et minuscule
galerieimprovisde,representant
Et voici une interessante
les
personnages
ven€rds
auxquelsnoscoeurs6musdisentaujourd'huiun
MdreMarie
6loquentet filialmerci.JirdmeLe Royerdela Dauversi€re,
de la Ferre et notre digne fondatrice,Mdre Pagi, figurentau premier
plan. Son Excellence
Monseigneur
L.-F. Lafldche,6v€quedesTroisRividres( I870d 1898)sousla houletteduquelnotremaisonfut fondee;
261
Son ExcellenceMonseigneurE. Gravel,premier6v0quede Nicolet;Son
ExcellenceMonseigneurJ.-S.-H. Brunault, 6v€queactuel,et Monsei
gneur L.-A. C6t6, superieur eccl€siastique
de notre communaut€,
completentla galerie.
L'ensemble
de ce gracieuxddcornousrend vivantes,pour ainsr
dire, les r6miniscences
d'un lointain et cher passe.
L'aprds{iner nous riserve le plaisir d'admirer les diff6renls
souvenirs-cadeaux,
voeux et souhaits - de nos chires maisons
d'Europeet d'Amirique,desamiset bienfaiteurs
de I'Hdtel-Dieu.
C'est
dirions-nousun vrai mdmorialde touchanted€licatesse
et d'exouisc
fraterniti.
Un charmantsommetr€clameuneplaced'honneUr.
caril estd'un
frereain6.LisonsDlut0t:
Sur ton JUBILE d'OR, pieuxmimorial,
Puis-jelaiserplanerI'indiffdrentsilence?
I COMMC
MERE BOURGEOYSfUtSOCUTdCJEANNE
MANCE.
8 Je suiston frare aussi,ton frdre d'iddal.. .
8
Laisse-moi
doncchantermon salutcordial,
Tout d'amourfraternelet dc reconnaissance:
GloireA toi, doux asileet loyer de vaillance,
Gloirc d toi, fier mmeaude I'arbremarial!
I Gloire i ta longuevie, et gloire plus encore
9 A la prospirit€dont ton regnes'honore!
3 Honneurd tesbienfaits,
i tesglorieuxans!
4
vis bienlongtemps
encor,vENERE JUBILAIRE,
Fixe bienta racineau sol de nos BOIS-FRANCS,
fois siculaire!
Deviens,pour son bonheur,Dlusieurs
Ton vieux frire,
Le CouventC.N.D.
Congrigation de Notre-Dame
Arthabaska.ce 2 octobre 1934
A troisheures,lesagapes
fraternelles
nousr€unissent
i Ia sallede
Deux tablesd'honneursont dressiespour recevoirles
communaut6.
v€n6desanciennes
de tous rangs.La plus franchegaieti ajouteune
saveurparticulidre
aux metsddlicieux.Aussibien,le "Dispersitdedit
pauperibus"
et l"'Eccequambonum"sont-ilssur touteslesldvres,
A la tombdedu jour, une visite de notre d€voui supirieur
eccldsiastique,
Monseigneur
L.-A. COti, nousapporte,avecle t6moignagenoniquivoquede la bienveillante
sollicitude,
un superbe
chdque
valant plusqueson poidsd'or. Bienfaiteuretprotecteurdenosoeuvres,
ce vCndrdPire nousparle longuementde nosMeresfondatricesqu'il a
connuespersonnellement,
et il s'arr€tei tous lesd6tailsrelatifsi leur
arriveedans nos Bois-Francs.
MonseigneurC6t€ dcouteensuiteavec plaisir musiqueet chant
execut€sen son honneur.
Tandis que nos fronts s'inclinent sous la main bdnissantede
Monseigneurnotre Sut'rieur, nos imes songentd touteslesben6dictions si g6n6reusement
octroydesi notre Communautedurant ce
premierdemi-sidcled'existence.Aussi,d I'officede Matines,notre TE
DEUM monte-t-il fervemmentvers I'Eternel, tout comme i I'heure
vesperale,s'exhalespontan6mentde nos coeurs le QUID RETRIBUAM DOMINO.
Puis,tel un voile mystdrieux,le grand silencemonastiqueenveloppe bientdt souslesfils t€nusdu passdcetteGte du cinquantenaire,
qui
6veillachaleureusement
I'intime 6chofamilial.
Deux jours plus tard, un servicesolennelest cdl€brepour nos
soeursd6funtes,cesvaillantesdu devoirA qui revientla majeurepartie
du mCritede I'humblerameauhospitalierd'Arthabaska.
Pr6cisdesactivit6sde ltt4 - 1934
Toutes pagesi tranchesdordesmarquent un tournant dans la
grandeou la petite histoire.Avant de franchir definitivementce pas,
jetons un regardsur un prdcisdesactivit6sde cetteann6ejubilaire de
1884- 1934.
LesgenCrations
montantesy toucherontdudoigt quelesdifficultes
des d€buts s'y revClentsans€quivoque.Mais il faut encoreune fois
rappelerque de t884 i 1908,notre H6tel-Dieune servitpratiquement
que d'hospicepour lespauvresvieillards.Ce ne fut qu'aucoursde 1908
queI'hdpitaleut droit decit6enregarddessoinshospitaliersi offriraux
maladesd'alors.
De mCmefaudra-t-iltenir compte,eu6gardau personnelreligieux,
de la fermeturedu noviciat de 1889i 1897,ann6esde consolidationde
I'oeuvre aprds la perspectived'une ruine imminente pour notre
fondation.
263
Tableaulll
DU PERSONNEL,
RELEVEDU NOMBREDESRELIGIEUSES,
AGEESET ORPHELINS(ES)
DESMALADES,PERSONNES
DE 1884A 1934
LE MOUVEMENTDESMEMBRESCHEZLESR.H.S.J.
DE L'HOTEL.DIEU
D'ARTHABASKA
DU 2 OCTOBRE1884AU 2 OCTOBRE1934
Aspirantesadmisesau noviciat
Aspirantessortiespendantle noviciat
SoeursadmisesA la professionreligieuse
Soeursd€ced€es
Postulantedecedee
Noviceset postulantesen formation
304
l1l
126
34
I
o
DESR.H.S.J.
LA COMMUNAUTE
DARTHABASKA
DE L'HOTEL-DTEU
AU 2 OCTOBRE1934
Religieuses
professes
Novices
Postulantes
|
|
I
Total
I
95
5
I
l0l
LE PERSONNELDE L'HOPITAL, HOSPICEET ORPHELINAT
AU 2 OCTOBRE1934
Religieuses
M€decins
Aum6nier,pretreretire
Serviteurs
et servantes
Total
I
I
|
I
l0l
12
2
12
|
127
LES MALADES, PERSONNESAGEES(H.F) ET ORPHELINS(ES)
AU 2 OCTOBRE 1934
Malades
Vieillards
Dames6gees
Orphelins
Orphelines
Total
264
30
35
36
29
43
t73
Trbleru IV
RELEVEDE CERTAINES
ACTIVITES
DE L'HOTEL-DIEU
D'ARTHABASKA
DE I884A I934
ACTIVITES GENERALESDE 1884A 1934
Maladestrait€es
de 1884d 1934
Joursd'hospitalisation
9248
153306
ACTIVITESSPECIALISEES
ENTRE1906ET 1934
Chirurgie
Opirations majeureset mineures
5 238
( t906-t934)
Laboratoires Analyses:glycdmie,Constanted'Ambard
(1925-1934',
cytologie,etc.
3 t39
RayonsX
Radiographie,fluoroscopie
I 884
(|929-t934\
Physioth€rapie Traitements:
diathermie,
rayonsviolets,
(1931-1934)
courantgalvanique
et sinusoidal
3431
DE 1884A 1934
ACTIVITESA L'HOSPICE
admis
Pensionnaires
Pauvresadmis
84
839
Total
923
ACTIVITESA L'ORPHELINAT
DE I9I3 A 1934
Orphelinsadmis
Orphelinesadmises
244
246
Total
490
D'HEBERGEMENT
DE t884A 1934
JOURNEES
Hospice
etorphelinat
(lours)
| 526155
265
Vers une nouvelle d6csd€
Sous l'6gideaimdede Mdre Thibault qui, non seulementrecueille
avec bonheur l'abondantemoisson qui a germ6 sous la main de ses
devanciires, mais exploite aussi avec une habileti el un succds
marquantsI'hdritagesacr€confi6 i sessoinsvigilants,notre HOtel-Dieu
entre, en 1934.dans unc nouvelled6cade,plein d'espoir en I'avenir.
La chapelledu cimetitre
En ce mois de novembre 1934. nous nous arr€tons un instant
devant I'heureusetransformation de notre petite chapelle SAINTE
ANNE du cimetidre.Entre les mains de chdre Soeur Mance (Juliette
Mcrcicr). la paletteet le pinceauont jou€ dans cettetransformationun
rdle appr6ciable.En plus,grdceA la bienveillancede monsieurI'abb6C.E. Mailhot, une tresbelleviergede I'Apocalypsemesuranttrois piedset
demi de hauteur, vient y dtablir sa demeure.D6sormais,nous constltueronsdonc Marie, la douce PORTE DU CIEL, gardiennede la citi
des morts.
La chaDelledu dmetierc en 1931.
266
50ede SoeurDagenais
Le 5 novembre1934,notre Communaut€cdldbrele 50e ANNIVERSAIRE d'entde en religion de notre chdre doyenne,Soeur
PerpdtueDagenais.
Nde le 20 ao0t 1861,e Ste-Annede Laval, elle demeureensuite
de Blainville.Entr6eau
successivement
d St-Martin, puise Ste-Thdrdse
noviciat de I'H6tel-Dieude Montr6al le 5 novembre1884,elle rev€tle
le 16
sainthabit le l0 novembre1885,prononcesesvoeuxsolennels
d Arthabaskale 7
novembre1886 et arrive comme missionnaire
novembre1892.Depuis,elle remplit i diversesreprises,lesemploisde
et de supdrieure
d'assistante,
de I9l2-1918et
depositaire,
d'instructrice,
.
de 192l-1927
Pouravoirparcouruquarante-deux
ansdu cyclejubilaire
ennotre
fondation,cetteven6rdeanciennea droit d unepl€nidrereconnaissance.
Ddpositaire,instructrice,assistanteou supdrieure,son ddvouementne
connait ni faiblesseni lassitude.Dans I'impatienteattentedesNOCES
se plait A soulignerson
d'OR de profession,notre famillereligieuse
jubili d'ENTREE.
Cette petite f€te, ravissantepar son impromptu autant que par
I'ingdniosit€de son organisation,comble d'6motion non seulement
maisplus d'une autre,mettantdesperlesdans
I'h6roineseptuag€naire,
les yeux et dessouriressur les ldvres.
Saint-Josephen face de I'h6pital
Voici qu'encetteannie 1934,la blanchesilhouetted'unestatuede
Saint-Josephsed6tacheau centredu parterrede I'hopital,surl'Avenue
desErables.Ddsormais,sur son soclede ciment,le Pdreveillerasur sa
famille hospitalidre,souhaitantla bienvenueaux pauvressouffrantsqui
viendront frapper d la porte de l'Hotel-Dieu pour y requdrirsoinset
sant6.
Intimementlide a notrehistoire,puisqu'elle
date de 1885,cette
statue,don de monsieurLouis Caron,architectede Nicolet, est,selon
I'intention du donateur, primitivement plac6edans la tour et elle y
demeurejusqu'en 1922,tpoque de sa dCmolition.
Sur les ruinesde cettetour surgitalors I'orphelinat.Le fronton de
cet6difice,termin6en 1924,revendiqueled roit et I'honneurdeposs€der
le bon Saint-Joseph!Celui-civienty 6tablirsademeure,quoiqueun peu
i la g€ne,dansunenichequ'on e0t disird plus vaste.Un homonymede
grandeur convenablepour I'espacele remplaceradans la niche de
I'orphelinat
et c'estainsiqu'enI934,la statuede 1885figurei nouveaui
l'honneura I'entreede I'h0oitalmodernede 1931.
267
La statuede St-,Ioseph
de 1665.
Jubil6 srccrdotsl dansI'intimit6
Au 24 novembre1934,nosdmesvibrantesjettent aux seulsdchos
monastCre,
I'hymne qui jaillit en crescendo-pourc€ldbrerla f€te
du
anticip€edu 20 d6cembre1934,date du JUBILE SACERDOTAL de
Monseigneurle sup6rieurL.-A. Cdt€,P.D. A I'heurejubilairc, tout sera
silencieux!lesmontset lesclochers!.. . C'estque,d'un gestetressimple,
ori I'humiliti le dispute A la magnanimit€,Monseigneurle supdrieur
d€sireque le jubilC ne resplendisse
d'aucun€clatextdrieur.Encoreque
les radiationscrdpusculairesde 1934ont bien longtempsi I'avance
charme notre pi6td filiale, celle-ci, respectueuseet soumise,doit
s'inclinerdevant le d6sirde Monseigneurle supdrieur.
1935
La b6n6dictiondu nouvelan 1935
En un gestecounois, le nouvel an 1935fait pleuvoir souhaitset
voeux qu'accompagnent
maintsgracieuxenvois.Un plisymboliquei la
factureClCgante
autant que d€licate,lesprime tous:heureuxrappeldu
jubild sacerdotalsilencieuxdu 20 ddcembre1934,il provoquem€me
va droit au pBreinlassableI'admiration,tandis que la reconnaissance
ment bon qu'est Monseigneurle superieur.Au demeurant,selonla
coutumeantique,lesb€nddictionsmatutinalesbaignentde soleilI'aube
de ce lerjanvier 1935,et sur lesfrontscourb€sde safamillede I'H0telDieu, celletoute paternellede MonseigneurC6t€envivifielesdernidres
heures,Cesjoieset privildgesdu JOUR de I'AN gardentunefralcheur
d'aurorem€mesouslefrimasdesannCes.
et font ravonnerlebonheurau
fond de tous les yeux.
268
Un pasdans la causedesfondateurs
Au seuilde cetteannee1935.la lidilitd ii nossaintcsobligations
plusfervente
quejamais,car,jointeaux instantes
s'impose,
pridres,
elle
constituel'6l6mentde choix pour obtcnir la glorificationde nos
point qui dansnotre horizonmonastiquc,
fondateurs,
fixe pr6sentementtous lesresards.
-ult€rieure.
A u n ed a t e
l a S E M A I N ER E I - I C I E U S E
deMontrdal
nousapprendqueIetribunalestform6le 2 fivrier 1935,queI'ontientla
s6anced'ouverturele 4. d I'archev€chi.
et oue ledit "TRlBUNAL
ECCLESIASTIQUE"du diocdse
de Montreal,qui entendle procdsde
bdatification
et de canonisation
des serviteurs
de Dieu, JdrOmeLE
R O Y E Rd e L A D A U V E R S T E ReEt M A R I E d el a F E R R Ee s tf o r m 6 .
C'estavecfiert€quenousins6rons
ici un brefrappelhistorique
sur
lesdeuxfondateurs
de I'lnstitutdesReligieuses
Hospitalidres
de SaintJoseph,dont I'originefait partie"d'un plandivinqueI'Histoirequalifie
d'€popdemystique".
Jh6me LeRofet de Ia DauverciAQet Maie de la Fefte. fondateu$ de flnstitut des
de St-Joseph,d Lafii(he, en 1636.
Religieuses
hospilaliAres
En 1630,A La FlCche,en France,J6rdme Le Royer de la
Dauversidrerecoit de Dieu, dans une vision sumaturelle,I'ordre de
pour l'6tablissement
d'un h0pitalsur
fonderunecongrigationreligieuse
l'ile d€ Montr6al. MonsieurLe Royer estun mari d€vou6,pdrede cinq
enfants,collecteurde taxespoirr sa ville. Il secaract6risepar sa foi en
Il fondesacommunaut€
Dieuet sonamourdespauvreset desmalades.
des ReligieusesHospitalidresi La Fldcheen 1636et en 1642il fonde
Ville Marie,alorsqueJeanneMancey €tablitI'Hdtel-Dieu.
Mdre Marie de la Ferre,issued'unenoblefamillede Poitou,serala
coop€ratricede monsieur Le Royer dans la fondation du nouvel
A I'Hotel-Dieude la
Institut,dont elle sera la premidresupCrieure
Fldche.
En 1659,JeanneManceferavenire I'H6tel-Dieude Ville-Marie
trois ReligieusesHospitaliires de La Fldche,les M€res de Br€soles,
Macdet Maillet, pour y "soulagerlessouffrancesphysiqueset morales
269
des Indiens, des soldats anglais et frangais et de tous leurs concttoyens".(l)
Dans la causede "Nos Fondateurs", le premier pas est donc
pour sa plus
franchi. A Dieu de bdnir toutesdemarchessubsdquentes
grandegloireet cellede cesserviteursde la charit6.Heureuses
sommesde I'Annde
nousde leur entr6een Cour de Rome durantI'extension
religieuxdigne du jubil6 de la R6demption
sainte.Un Cv6nement
cl6tureracettedernidred la Grottede Lourdes.
Un 25eanniversaireroyal
Le moisde mai 1935si fertileen beauti,ainsiqu'on I'a chant€de
tout tempssousle ciel canadien,estparticulidrementbeaucetteann€e,
pour toutesles institutionsde la provinceet danstout le Canada.
de I'avdnement
autronede
Le VINGT-CINQUIEMEanniversaire
leurs Majest6sle Roi GeorgesV et la Reine Marie, a sa glorieuse
et les5 et6 maisont
repercussion
danstout le vasteempirebritannique,
alldgresse
tantdansle domainereligieuxque
desjourndesd'inoubliable
dansle domainecivil.
de cettelovauti, si belleet si nobled la fois,sont
Lesmanifestations
par l'Eminentissimecardinal-archev€que
de Qu6becdansune
suscitdes
lettre pastoraleadmirable de charitd et de senschrdtien, publi6ei
I'occasiondu jubil6 d'argentde Sa Majest€GeorgesV.
Eclair6spar la foi, plus encoreque par une humainephilosophie,
nos €v€quesddcrdtentla c6ldbrationreligieusedu jubil€ d'argentde Sa
Majest6 GeorgesV, notre souverainet sa gracieuse€pouse,la reine
Marie, pour le dimanche5 mai,jour oi doit Ctrechant6eune messe
pontificale d'actions de grdcesdans toutes les cath€drales.Dans les
la messedu dimancherev€tiraaussi,pour le m€me
€glisesparoissiales,
motif, un 6clat particulier; aprds la messe,chant du DOMINE
SALVUM FAC REGEM avecversetet oraisonet enfinle TE DEUM
viendra clore la solennitereligieusedu jubili
chantesolennellement,
royal.
Nos gracieuxsouvelainsne sont pasen restede munificence.Les
titres honorifiqueset les faveurscomm€morativeslargementd6partis
danschaquesphdrede m€rite,demeurerontcommemarquestangibles
de royale appr6ciation.
L'H6tel-Dieu d6cor6
Notre modesteHOtel-Dieuaura sapart. Le I er mai 1935,notretrCs
honor6eMdreThibault et SoeurMariede-J6sus(LaurianneThibault),
directricede notre Ecole d'infirmidres,regoiventun messagede Son
Honneur le maire disant que Sa Majest6 le Roi leur ddcernela
ddcoration commdmorativede son jubilC, et qu'ellesen recevront
I'insisnesansdiff6rer.
p.9.
(l) L'oeuvrede trois sidclesA Ville-Marie 1659-1959,
270
D€rniersinstrnts de Soeur Le Royer
A I'instant oir I'on vient remettree notre MCrec€tted€coration
d'une Maiest€terrestre.elle se trouve prdcisementau chevetde notre
de
chdreSoeurLe Royer(EmiliaGuyardjd qui la Majestesouveraine
Notre chdreSoeur se plait i
Dieu veut offrir l'€temellerdcompense.
consid6rerde ses yeux mourants l'insigne commimoratif puis.
esquisseun faible sourire. L'au-deld ouvre devant elle seshorizons
infinis.
Notre regretteeSoeur6tait agdede soixante-quatreansdont prCs
de cinquantede vie religieuse.Entrded notremaisonde Montr6alavant
d'avoir atteint sa quinzidmeannde,cette enfant robusteet pleine de
sant€estdirigde,sit6t sonpostulattermind,versnotremaisonnaissante.
Elle y acquiert d'incontestablesm6rites.Son go0t inn6 du beau,du
grand, de la culture intellectuelletrouvera surtout matidred sacrifice,
encoreque I'emploide sacristinequi remplit la majeurepartiede savre
h dedommageraquelquepeu. Avec bonheurelle consacretoutesles
ressources
deson6tree parerlesautelsou e confectionnerlesornements
et la lingeriedestindsau cultedivin qu'elleaimeentourerde splendeur.
Activeouvridre,elleredouteI'inactionabsoluecommela supreme
souffrance.Aussile bon Dieu qui necisdlelesdmesqu'i bonescient,lur
dpargneracelle-cien la rappelanti lui aprdsquelquesjours s€ulement
de maladie.
Examensde graduation
pour la
Aux tout premiersjours d'octobre1935,nousrecevons
enrepremidrefois une d€l6gu€ede I'Associationdes Carde-malades
gistrdes
de la Provincede Qudbec,SoeurSt-Marcellin,pour prdsider
ici-m€meles s€ancesd'examende graduation.Nos trois candidates,
SoeursYvonne Champagne,JeanneVerville et Mance(JulietteMer^
cier) voient leurs 6tudescouronndesde succds,et m6ritentdesf6licitationspour la belletenuede leursreponses.
Notre 6coled'infirmidreg
est maintenantreconnuepar I'Associaet le stagea Montrealn'estplusrequispourobtenir
tion professionnelle
le droit de pratiquehospitaliCre.
Fin du Procls informatif de nos fondateurs
surle clavierde
Et I935ne serapasdesmoindresd fairer6sonner
Caravecla mi-novembre
accents
de notregratitude.
choixlesnouveaux
se termine le Procdsinformatif de la Causede bdatificationde nos
et Mariede la Ferre.
fondateurs,
J€r6meLe Royerde la Dauversidre
I I sessions;
celuide
Le tdmoignage
de SoeurCampbella ndcessite
Marie-Claire
Soeur Mondoux. l4: ont suivi ceux de mademoiselle
Pdre
Daveluy(auteurde la dernidre
viedeJeanneMance),du r6v6rend
PdreDom
s.j..et demonsieur
I'abb6Puau,p.s.s.Le revdrend
M€langon,
Jamet,o.s.b.,tdmoinfranqaisde la cause,fut le dernierd €treentendu,
rogatoirede Montreal,
maisnon le moinsimportant.Cettecommission
qui compte1,055pages,
a €t€
et la copiedu procds,
comprit58 s6ances,
le 6 novembre,d S. E. MonseigneurGrente,pour etre
adressee,
expedi6ed Rome avecle procdsde La Fldche.
271
Ce debut magnifique devra €tre couronn6 par I'obtention de
faveurscdlestes.
car si le miraclene fait pas la saintet6,il en devientune
preuveirrecusablepour I'attesteraux yeux de tous. A tout ivinement,
1935 resterafortement burin€ dans les annales de notre Institut. et
permet de solidesespoirs.
D6cis de Soeur Berlhe Tessier
Le 27 d6cembre1935a lieu le d6cdsde notre chdreSoeur Berthe
Tessier,choriste,6g€ede 36 ans dont l0 de vie religieuse.Educatriceet
pddagogueincontest€e,c'est surtout aupris des enfants que notre
regrett€esoeuraura deploy6avecautant de gdn6rosit6que de succdsles
ressourcesde son zile. Les joies nobleset pures du devouementsont
toutefoisde courte dur6e pour elle; bientot le Seigneurla touche de sa
crolx.
La maladie avecson douloureux cortdgede souffrancesphysiques
et molales,vient parfaireI'oeuvrede sa sanctificationet la pr6pareraux
ddlicesde I'union 6ternelleoi il plaira au bon Maitre la convieren la f€te
du disciple-viergepour qui elle avait une ddvotion toute particulidre.
1936
"Un monastire avant la fin du monde"
Mars, le mois aimd de notre PCre,saint Joseph, maintient cette
ambiance surnaturelle,Comme toujours, nombreusessont en cette
Au premier plan figurent les
annde 1936les intentions recommand6es.
interetsd'ordre spirituel.Ctstjustice. Les humblesfillesde saintJoseph
doivent travaillersanscessed I'accomplissement
desadorablesvolontes
de Dieu afin que leurs actions portent toutes le cachet des oeuvres
d'€ternit6.
En regard du temporel, I'attentions'6veille;plusieursd'entrenous
ouvrent m€mede grandsyeux en lisant sur le billet affichedansl'avantchoeur: "demandons A ce bon Pdre les secoursn6cessaires
Dour la
constructiond'un monastCre.. . avant la fin du monde.A nousdi savorr
mdriter sa protection,et le succdsde cettecauseimportante,pour le bien
gdndral,sera assur6."
Depuis longtemps, ce d€sir d'un monastdre a tourmente les
v€ndr€esMdres qui se sont succed6d la tCtede notre Communautd.Le
local affecti en 1923aux besoinsde la famille hospitaliCrene peut etre
que transitoireet ne r€pond ni aux necessit6s
de l'heureprdsenteni aux
exigencesd'un monastdre.Aussi bien, l'anndene seterminera-t-ellepas
sansque notre divin Pourvoyeuret Pdrene riponde, cettefois, a notre
confiante requete.
L'annde du tricentenairede I'Institut
Le point culminant qui fixera notre attention au cours de cette
ann6e I936. sera sanscontredit le tricentenairede l'Institut.
Ddji au ddbut de f6vrier 1936,Monseigneur notre 6v6que nous
t€moigne son apprdciation personnelledu programme des f€tes en
perspectivepour mai prochain. Vous m'€crivez,dit-il, a la date du 3l
janvier 1936:
212
"ll y aura trois centsans, le 18 mai prochain, que notre saint
Institut prenait naissance
d La Fldche,France;or, desirantvoir
comm€morercetricentenaire
d'unemanidreuniformedanschaque
maisonde I'lnstitut desReligieuses
HospitaliCres
deSaint-Joseph,
la trCshonoreeMdre Lecordeuxde notre Maison de La Fldche
nous6crit:
. . . Le 18 mai. anniversairede I'arrivdede notre vdner€eMdre
Marie de la Ferre et de sa pieusecompagne,Anne Fourreau,
regardecommel'€poquede la Fondation,a etechoisipour lejour
de la solennitd.Un triduum preparatoireserac6l6br6dans notre
chapelle,
d partirdu jeudi soir, l4 mai.Chaquejour du Triduum,
grand-messesolennelle;le soir, au salut, sermon donnd par
monsieurle chanoineGoueslainLe lundi I8 mai.SonExcellence
MonseigneurGrentepr€siderala cerdmonieet officierapontificalement. Le pan6gyriquesera prononc6par MonseigneurFoin,
Vicaire G6n6ral,archidiacrede La FlCche;la messeserachant6e
par la scholadeseFvesdu PetitS€minaire."
Introduction i Rome de la cause de nos fondateurs
Le dernierjour d'avril 1936scelled La Fldche,France, le Proces
lnformatif de nos Fondateurs.Son Excellence,MonseigneurGrente,
6v€quedu Mans, fait diligencepour faire parvenir la documentatione
Rome, de sorteque MonseigneurL6onidasPerrin, p.s.s.,postulateurde
la causeen annonce,dCsle 13 mai, I'introduction en Cour de Rome.
Mai 1936, les l€tes du tricentenaire de I'Institut
Dans les vingt-trois maisons qui composent l'Institut des Religieuses Hospitalidres de Saint-Joseph en I936, I'action de graces
s'apprCtee jaillir. Pour notre humble part, nous verrons la priCreet le
chant liturgique en former les notes dominantes durant les trois jours
consacr6sd cette commdmoration du tricentenaire de notre Institut.
[.e samedi I6 mai, une grand-messesolennelle cdl6br6epar notre
superieur eccl6siastique,Monseigneur L.-A. Cdt6 marque I'ouverture
du triduum. Notre chapelle se pare pour la circonstance; son d6cor
sobre et gracieux favorise le recueillement tandis que, sous les doigts
d'artiste du rdv€rend Frdre Raymondien, E.C., organiste et composrteur de Sainte-Foy, Qudbec, des flots d'harmonie envahissent suavement nos ames et les fixent dans I'attitude de I'adoration et de I'amour.
La chapelle est remplie des religieuses,des vieillards de I'hospice,
des orphelins et de bon nombre de malades que les soeurs infirmidres
commeelleslefont tous
conduisente h chapellepourcescirconstances,
les dimanches selon le desir exprim6 par ceux qui en sont capables.
Le chant est ex€cut6 par la chorale des rev6rendsFdres des Ecoles
Chretiennes qui rend fort bien le propre grdgorien de la messevotive du
Saint-Esprit.Le commun est celui d'une messecomposeeen I'honneur
de saint Joseph par le rdvdrend Frdre Raymondien, qui prend comme
thdme musical diff6rentes parties de la messeAdjutor; I'harmonisation
souple.discrdteet variee.a la limpiditd d'une pridre.
A 4 heures, au salut solennel du Trds-Saint-Sacrement, les vorx
pures et cristallines de nos orphelins rendent avec beaucoup d'expres-
273
sion les melopeesgrdgoriennes
et les diff6rcntsmotetsen parties.
Le dimanchel? mai, notreaum6niercdldbrela grand-messe
d9
heures,et la scholades rdv€rends
Frdresdu Sacr6-Coeur
du juvenat
d'Arthabaskaassure,cettefois, la partie musicale.Des I'entr6eau
choeur,le triomphalchoralde Bach,d 4 voix mixtes,"Louezle Dreu
puissant"traduitbiennotrealldgresse
et notrejubilation.La messe
est
celle du 5e dimancheapris Pdques:polyphonieet m6lodiesgrdgoriennessont ex6cuteesavecart et vraie pi6ti.
Dans une touchanteallocutionoir il met toute son ame,notre
ddvoudPdrespiritueldonneun vivantraccourcidesgloiresde notre
Institut.La cdrdmonie
s'achdve
aux accents
d'uncantiqueen I'honneur
de saintJoseph.
L'aubedu l8 mai s'ouvresur uneatmosDhCre
de sainteiubilation.
A 92 heures,au chantde rECCE SAiERDOS, Son Excellence
M onseigneurJ.-S.-H. Brunaultfait sonentrdesolennelle
au sanctuaire,
suiviede plusieursmessieurs
du clerg€,une trentaine,puis la messe
pontificaleddploiesesmagnificences.
Ce matinencore,la chapelle
est
pleineir ddborder,la nef et lesjub€s,desbonsvieillards,desmalades,
desorphelinsen rangsserris,de m€mequede nombreuxamisinviEs
pour cettecelebration.
Les religieuses,
qui depassent
maintenantla centaine,prennent
placeau choeurderridrela grillede boisblanc,aux carrdsminuscules.
Son Excellenceofficieavecpompeet majest6,ayant commepretre
assistant
monsieurle chanoineBenjaminMorin, et messieurs
lesabb6s
Noe Pepinet Farly,commediacreet sous-diacre
d'honneur,toustrois
anciensaumdniersde notre maison.Messieursles abbdsArthur
Bergeronet J.-S. Caya,diacreet sous-diacre
d'office,et monsieurl'abbi
G.-E. Roberge,cirimoniaire.
La messevotivede la SainteTrinit6,tout indiqudepour cejour
commdmoratif,
est trCsbien renduepar la choraledu monastCre,
de
m€me que le commun Fons bonitatis.C'est vraimentune priCre
chantee.
Le pandgyrique
du jour est donn6 par notre divou€ supirieur
ecclisiastique
Monseigneur
pour
L.-A. C6t6,dont on saitla vdndration
tout ce qui touchee nos origines
A I'lte missaest,le pr€tre-assistant
annonceque Son Excellence
accorde50 jours d'indulgence
ii quiconquevoudra bien prier i ses
intentionsau cours de la journ€e,dilicatessedont nous sommes
reellement
touchdes.
Un vibrantTe Deum suivid'unecantateen I'honneurde la Sainte
Trinit€, cldt la cdremonie
et portea Dieu le merciimu de nos6mes
r€connalssantes.
Au coursde I'aprds-midi,
le salutsolennel
du Tres-Saint
Sacrement
chantdimm6diatement
apris lesv€preset auquelSon Excellence
assiste
au prie-Dieud'honneur,termineles f€tesjubilaires.Le programme
composdde musiqueplutot moderne,
cettefois,estbrillammentrendu
par les6ldvesde la Congr6gation
de Notre-Damed'Arthabaska.
Les touchantescer€monies
pridres
de cestrois jours d'intenses
rayonnentle bonheurautour de nouset nousunissentintimemente
touteset chacunede noschdresmaisonsd'Europeet d'Amirique.
274
Grdce d la d6licatessede notre dv€quev6n616,cette union setraduit
explicitement par le cdblogramme suivant adress6d La Fldche, au midi
du 18mai 1936:
"En cejour benidu tricentenaire,6veque,nombreuxclerg6,soeurs
ddl6gu6es
de partout,citoyensd'dlite,tous s'unissenta nous- de
pour offrir d Maison-mdrehommages,
coeur et d'esprit
f€licitationset voeux de bonheur."
L'H6tel-Dieu d'Arthabaska."
En marge des manifestations religieuses,au rnidi du l8 mai, dans
les salles de I'orphelinat artistement d6cor6es, un modeste banquet
reunit, sous la pr6sidencede Monseigneur notre €v€que, les messieurs
du clergd,nos m6decinset quelquesamis de la maison.
Pendant ce temps, les agapesfraternelles, au cloitre, pour Ctreplus
simples, n'en epanouissent pas moins tous les fronts. De distinguees
h6tesses sont ld. au nombre de douze: r€vdrendes Mdres de la
Congregation Notre-Dame et 16vdrendesSoeurs de I'Assomption de la
sainte Vierge d qui Son Excellence offre Ie privildge extraordinaire de
prendre le diner au monastdre, et meme d'y passer la journ6e. Les
aimables visiteusessont enchantdesde cette ddlicatessepaternelle et en
jouissente plein coeur, autant que nous toutes, les HospitaliCres.
Immediatement apres b banquet, Son Excellence accompagnde
des messieursdu clerg6, entre au cloitre oil l'attendent nos hommages
filiaux auxquels elle rdpond aimablement et paternellement.
Son Excellence se rend ensuitee I'orphelinat et f€licite chaudement
lesjeunes artistesqui, i la cerdmoniedu matin, ont si bien rendu le chant
liturgique.
l-es orphelins d€passentpresentementla centaine. Ils y regoivent,
grice au ddvouement et a h compdtence de quelques religieuses
I'enseignementprimaire, de mCmequ'une solide 6ducation chretienneet
civile dans le but d'en faire de bons citoyens quand ils quitteront les
murs de I'orphelinat. Monseigneur Brunault ne manque pas, A cette
occasion, de souligner le travail admirable des soeurs 6ducatrices et le
souci apporte par ces jeunes i leur propre formation.
Tous les hospitalis€s font dgalement I'objet de la condescendante
sollicitude de Monseigneur Brunault qui ne veut oublier personne et
remplir au complet le cadre jubilaire. Plusieurs d'entre eux regoivent d
leur lit la visite et la bdn€diction paternelle de Son Excellence.
Les vieillards de I'hospice, d la Salle Ste-Vierge et d la Salle StJoseph, font i chacune des visites de Monseigneur partie de son
programme et c'estavec une grandejoie qu'ils auront leur part de cette
fete jubilaire du tricentenairede la Congr€gation.
Le programme des fOtes publiques ayant pris fin, il nous reste d
payer un tribut d'honneuret de reconnaissance
au souvenirdenosbienaimdes soeurs d€funtes. Une grand-messesolennelle est c€l6br6epour
ces meritantes qui nous ont priced6es dans la demeure du tombeau.
Une commdmoration de trois centsans,c'estbeaucoupplus la fetedes
morts que celle des vivants! En fait, ce sont elles, les chdresdevancidres
2'15
qui sont leshdroines,
ellesqu'illuminele soleilde I'iternite.
Commetout cequi estterrestre,
l'6chodu tricentenaire
vaseperdre
danslesmillesdetailsde la vie quoridienne
Nos chantsdegratitudeauronttoutefoisun prolongement
magnifique puisqueles dons regusconstituerontdans un avenir assez
rapproch6lespremidres
pierresdu futur monastere.
A Monseigneur
notresupdrieur
L.-A. Cot€,dont la mainsaitfixer
aussig6ndreusement
qu'harmonieusement
en nombre,poidset mesure
leschiffresd'or symboliques,
va un mercipldniercommesesdons.
". . . Poursouligner
lesGtesdu Tricentenaire
de votreinstitut,
€crit-ili Mire Thibault,je veux vousdonner$1.00par ann€e,
depuisla fondation,c'est-i-dire
$300.00.
Je veuxparli, aussi,
exprimermonadmirationpourI'lnstitut,
fondd par les Serviteursde Dieu: Le Royer de La Dauversidreet
Marie de la Ferre. . ."
Retour des Soeurs Janelle €t Carrier
Au I4 mai, nous notons avec ioie le retour de nos chdresSoeurs
Janelleet Carrier en missiondepuis deux ans d notre maisonde New
London et que I'on sent si heureusesde retrouver le toit familial e la
veille des solennit6sjubilaires.
Notre 6cole d'infirmiires affili6e i Laval
L'Hdpital attire aussi I'attention. Le 22 mai 1936, notre Ecole
d'lnfirmidres-religieuses
obtient son affiliation a I'Universit6Laval de
Qudbecet prend ainsi rang d€finitif parmi lesautres6coleshospitaliCres
de la province.C'est un pas de plus dans la voie du progris scientifique
et nos religieuses-infirmidres
ben6ficierontlargementdesavantagesqui
en r€sultent.
Un monastare enfin!
Au l6 juillet 1936,quellejoie ne r6servepas laf€tede laViergedu
Carmel i notre chdre Mdre Thibault en lui apportant pricisdmentce
jour, I'autorisationsollicit€erelativemente la constructionprochaine
d'un monastdre.
Ce monastdredoit mesurerenviron 160piedsX 45, d quatre6tages,
plus le rez-de-chauss6e.
Cette construction s'impose surtout pour
I'infirmerie, les dortoirs, le choeur, le r€fertoire, Ies cuisineset les
d€pendances.Les travaux de constructionde ce monastere,destinda
abriter plus de cent dix religieuses,ne ddpasserontpas une somme
globale de $69,000.00.
Ce r€ve d'un monastereva donc devenir une consolanterdalit€.
Avec Th€rdsed'Avila, nous pourrons redire dans un 6lan de gratitude:
ce n'est pas en vain qu'on s'adressed saint Joseph avec confiance
et amour.
Cette autorisation officielle de Monseisneur Brunault irradie les
dernidreslueurs du supdrioratde Mdre Thibiult et met le sceausur son
devouementdont il semblepresqueune rdcompenseanticip€e.A celui
qui a sem6,Dieu n'accorde-t-ilpas en perspectivelesjouissancesde la
moisson future?
Avec regretet attendrissement,
nous voyons rentrer dans I'ombre
de I'ob6issance
la Mdre bien-aimdequi, six ans durant, a ddployddans
I'administrationde notre maison les dons magnifiquesdont le ciel I'a
dotee, et a fait fructifier d son bdndfice tant spirituel que temporel les
mille ressources
de sa riche nature.
Si le ch€ne est appel6 de par Dieu, d dominer par la force, plus
encoreest-ilappel€i protiger, d abrirer la faiblesse:
telleestla Mdre que
le bon Dieu nous a pretdeet en qui toujours le lierre trouva uh appui,
comme le roseau.une providence.
Pendant ces six anndesdu sup6riorat de Mdre Thibault, soit de
1930 a I936, elle a prdsid6 a quarante-quatrev€tures, vingt-huit
professionstemporaires et vingt-cinq professionsperpetuellesdans
notre monastdre,ce qui porte i 104 le nombre de religieuses,
dont 67
professes
7 soeurstouridres,2novices
choristes,25 professesconverses,
et 3 postulantes.
Par ailleurs,deux d€cdssont survenusdurant cettepdriode,ce qui
est consolantsi I'on comparecestristesddpartsau grand nombre de la
ddcennie antdrieure. Nous pouvons sans doute affirmer que les
conditions de vie et de travail des religieusesse sont grandement
amelior6es,grdced la bienveillanceet au grand sensde I'organisation
communautairedont a fait preuve Mdre Thibault.
Bilan des activitdshospitaliiresde 1936
Le rapport annuel de I936 fournit en bref les renseignements
suivants:
I'orphelinataccueille100 gargonset filles;
l'hospicehdberge66 personnesagdes:
I'h0pitalcompte55 lits gdn6raux.3 d'isolement,l0 pour Ia maternitd
et 8 berceaux:
- la moyenne quotidienned'occupationdes lits est de 35;
les laboratoiresont procddda plus de 800 analyses;
les servicesde rayons X et physiothdrapieont fourni plus de 1,500
examenset trarlements:
900 intervcntions chirurgicalesmajeures et mineures y ont 6te
pratiqu6es:
un total de 1.390patientsy ont et6 traitds,dont 660 hospitalisdset
7J0 en extcrne:
22 nouvellcs religicuscsont obtenu leur droit de pratique A titre
de garde-maladcscn registrdcs:
le corps midical comptc alors onzc m€decinsomnipraticienset
quelqucsspdcialistcs.
dont entreautres.le Docteur GeorgesC6td en
chirurgic gindrale, lc Doctcur C.-A. Gilbert en oto-rhino-laryngologie-ophtalmologic,lc Doctcur Edgar Vanasseen gyndcologieobstdtriquc.
2'7'7
LES SIX ANNEES DU lCTSUPERIORAT
DE MERE KIROUAC
1936- 1942
SEPTEMBRE1936
MArc Corinne Kirouat, supirieurc-administnt
en 1936.
278
ce
Election de Mire Kirouac
L'€lection du 3 septembrefait choix de la trds honorde Mdre
Kirouac pour pr6sideraux destin€esde I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska
Habile dans la gestion des affaires, douie d'une exceptionnelle
distinctionet d'une exquisedilicatessede sentiments,l'6luedu Seigneur
estdepuissix ans,pr6poseed I'administrationde I'hOpital.Sa sympathF
que bonte est connue de tous, aussi conquiert-elled'embl6erespect,
soumissionet par-dessustout, filiale affection de sessoeurs.
Aux hommages spontan6s de sa Communautd, s'ajoutent les
paternelsencouragements
de Son ExcellenceMonseigneurde Nicolet,
qui apporte d la nouvelle6lue sa premidreb6n6diction.
La conslruction du monrstire
Forte de cet appui, confiante en I'avenir qui s'annonceplein de
promesses!Mdre Kirouac embrassed'un regard scrutateurle nouveau
thdatrede sesactivites.Quel serason premiergeste?Elle n'h€sitepasun
instant; le projet de construction d'un monastire ardemment d6sire,
dont Mdre Thibault avait dressdles plans,au coursdesderniersmois de
son supdriorat.Mdre Kirouac aborde donc les prdliminairesde ladite
construction,
Nous voyonsabattred regretlesmajestueux€rablesqui ombragenl
le choeur et I'infirmerie, puis ceux qui bordent l'allee conduisantau
cimetidre.Ces arbres d la cime altiCreont maintes fois suscitdnotre
admiration. . . ils parlent d nos 6mes de la munificencedu Crdateur.
Pourtant Ia perspectivede l'erection d'un monastdre,d cet endroit,
att€nuecettemelancoliqueimpressionde lesvoir sombrerijamais sous
les coups cruels des b0cherons.
Soeur Thibault. surveillante des tr&vaux
Le 5 octobre,e une assembl6e
sp€cialedu Chapitre,il estd6ciddde
nommer notre chdre ex-Mdre Thibault surveillantedes travaux de la
constructionet de la modificationdesplanset devisdu futur monastere,
tdche d laquelleelle s'acquitteraavec grande compdtence.
Travaux conli6s i l'entrepreneur Dub6
Le lendemain,sur I'avis de Son ExcellenceMonseigneurJ.-S.-H.
Brunault, la tris honor€eMdre Kirouac, Soeur Ouellette,assistante,
et
SoeurThibault se rendentvisiterla Maison provincialedesRR. FF. du
Sacr6-Coeur de notre ville, construite r6cemment par Monsieur
GeorgesDube, entrepreneurr6sidantd Rimouski, d qui sont dgalement
confi6s nos prisents travaux de construction. Cette visite esl effectu€e
avec grand avantage. Les travaux d'excavation commenceront cet
automne, aprds autorisation accord€epar MonseigneurBrunault.
Conversion d'une hospitalis6e au catholocisme
Une de nos hospitalisdes,Madame Ludger Rousseau (Clara
Winifred Wright), protestante, touchee par la gr6ce confie i sa jeune
infirmidre, Soeur Saint-Jean-de-Goto,
son d6sir de sefaire catholique;
celle-ci.I'encourage en son dessein et demande A I'autorit€ de la faire
instruirea ce sujet.Comme Madame Rousseauparlela langueanglaise,
2'79
Soeur Jeanne-Mance(Mercier) est ddsignie pour se constituer son
professeurde cath6chisme,
alors que M onsieurI'abbeElzearMondoux,
aumdnier. visite la malade et lui conseille I'entr€e dans I'Eglise
catho-liq u e.
A I'aubedu 24 octobre,les hospitaliCres
sont a la joie; la n6ophyte,
€cossaisede nationalit6, fait son acte d'abjuration au protestantisme
suivi de sa professionde foi catholique.Instant solennelque celui oir la
catechumdnefranchit le seuil du sanctuaire pour cette solennelle
c616monieaux longuespridresrituelles.A peine I'ondebaptismalea-telle regdn6rdson ame que la feryenteconverties'approchede la sainte
Table pour recevoir son Dieu pour la premidre fois. Pendant la
cerdmonie,la choraledu monastdrefait entendreen anglaisdeschants
de circonstancesfort go0t6s par I'heureusecommuniante.
Subsdquemmentmonsieur et madame Rousseau feront b6nir
solennellementleur mariageii l'69liseparoissialed'Arthabaska.
Jubil€ d'or de Soeur Dagenais
Entre-tempsune fCte se pr6pare. . . fdte sans prec6dentpour la
g6neration pr6sente, puisque le seul Jubil6 d'or c€ldbr6 en notre
Communaut6 a etd celui de Mdre Pag€,fondatrice,en date du l7 mars
1886.C'estainsique I'on cdl6brera,le l6 novembre I936, lesNocesd'or
de vie religieusede notre v6nirde et bien-aimdeSoeur Dagenais.
Monseigneur de Nicolet, privd par la maladie de venir prdsider
cettecdr6monie,d6ldgueMonsieur I'abbd Henri Thibault, frdre de nos
chdresSoeursThibault.
Au l6 novembre 1936.la f€te des nocesd'or sed6rouledonc dans
un decor sobre et gracieux. A neuf heures,une messesolennelleest
chantee par Monsieur l'abb6 Henri Thibault, frdre de chdre ex-Mdre
Thibault. procureur de I'dv€chd,assist€de MM. les abbds Arthur
Bergeronet ElphdgeBoisvert,comme diacreet sous-diacre.La chorale
des religieuses
rend fort bien la messe"Dilexisti" et cellede I'orphelinat
s'acquitte aussi avec honneur du commun de la messe.Un "Quid
retribuam Domino" i l'offertoire et un "Suscipe me Domine" d la
communion de la v6n6rdejubilaire, Soeur Dagenais,semblent tout
indiquds pour cette cerdmonie d'action de grdces qui s'achdveaux
accentsdu "Te Deum".
De v6n€rablesprilats et plusieursmessieursdu clerg€rehaussent
de leur prdsenceI'iclat de cettef€te. Plusieurscommunautdsreligieuses
sont represent6es;
on remarque aussi nombre de parents et amis de
l'H6tel-Dieu.
MonseigneurL.-A. C6td donne le sermonde circonstancemarqu6
d'une grandejustessed'apprdciationet d'une profonde estimeenversla
digne jubilaire.
La fCtequid6bute dans I'imposantapparat desrites liturgiques,se
continue avec entrain dans I'intimit€ du cloitre. Parde avec un go0t
exquis d'oriflammespourpre et or, de palmeset d'6cussonscommdmoratifs. la sallede communaute se fait accueillante.
Avec enthousiasmeet ligitime fiert6, nous chantons la Mdre
v6ndrde,dont la personnalitdmorale sedessined nos yeux comme I'une
des pierresd'assisede notre Hdtel-Dieu. Nombreux, en effet, sont ies
280
titres lui donnant desdroits acquise notre gratitudeet d notre affection;
aussibien les rappelerdans un 6lande filiale tendresse,
est-cepour nous
comme respirer le parfum d'un pass6mi-s6culaire, riche d'abndgation,
de sacrifices,de d6vouement.
La delicatesse
de chacunede nos maisonsde Franceetd'Amerique
n'a d'dgale que leur gdn6rositd:fleurs spirituelles,podsie,souhaits,
cadeauxartistiquesviennentajouterd la f€te une note harmonieuse.La
chdre Maison-mdre m6rite une mention spdciale pour I'offrande
d'objets souvenirs et d'un superbetrousseauque la jubilaire, Soeur
Dage-nais,reEoitavec un bonheur visible.
A 4 heures,il y a Salut solenneldu Trds Saint-Sacrementet dansla
soir€e un drame historique qui nous captive vraiment: ddbuts de la
fondation de I'lnstitut d Lafleche,et d6part de Larochellede nos Mdres
fondatricesde Montreal.
Puis, c'estdejAle soir!. . . Les dernidresnotesde la cantatefinale:le
Magnificat du cinquantenaire,se perdent dans le silencemonastique.
Le lendemain. un grand cong6 couronne dignement la fOte
inoubliablede cellequi porta Ie fardeaude la sup6rioritdde I9l2i l9l8
et de l92l it 1927.
Premiires diplOm6es de I'Universit6 Laval
Ce m€mejour, deux de nosjeunessoeursserendente Qu6becpour
y subir desexamense-nsciencehospitalidre.Pour la premidrefois depurs
I'affiliation de notre Ecole d'infirmidres d I'Universitd Laval de Qudbec,
en mai dernier, nos €tudiantes se dirigent vers la capitale. Elles y
regoivent la plus aimable hospitalitdchez les Augustines.del'H6telDieu et heureusede leur succds.nous reviennentau soir du 21. Ce sont
les Soeurs Yvonne Frechette et Angiline Martel qui recevront leur
parchemin d la mi-ddcembre.Comme les succdsdes dldvesposentdes
rayons sur le front de leur maitre, Soeur Marie-de-J6sus,
directricede
l'6coleest ir l'honneur vraiment.
D6cis du Docteur Wilfrid Laroche
Le 27 novembre 1936,une ombre de deuil enveloppeI'Hdtel-Dieu:
un de nos medecins,monsieur le docteur Wilfrid Laroche, rdsidantd
Warwick d6cdded l'6ge de 56 ans, apris quinze jours seulementde
maladie.
Par sa disparition Warwick perd un excellent citoyen et la
professionm6dicaleun membre m6ritant. ll €tait un de ces mddecins
praticiensde campagnequi font I'honneurde la m6decine.Sa distinction, son d6vouement,sa bontd lui attirent une excellenteclientelequl
ne fait qu'augmenteraveclesanndes.Ce vaillant du devoir apportedans
l'au-deldd'unanimesregretsparticulidrementceux de I'Hdtel-Dieu.
Le docteur Laroche est n€ d Saint-Antoine-de-Tillyle 20 juillet
1880,et il exercela m6decinedepuis 1906.ll succombei notre h6pital.
Les fundraillesont lieu i Warwick, chant6espar Dom Bruno Ward,
o.s.b. beau-frdredu d6funt.
281
La fcte d€ l'lmmacul6e
Aprds ce deuil. c'estpourtant dans la joie et I'actionde grAcesque
doit se clore I'annec 19J6.
Le 8 decembrc.le cicl sc colorc:c'estla f€tedc I'lmmacul6eetaussr
cellede notrc bien-aimdeMdrc Kirouac. l-a Communautd lui pr€sente
des hommages rcconnaissantset des voeux de bonheur. Comme
pr6paration.du 29 novembrc au 8 d6cembre,une messeest celdbrde
chaquejour aux intcntionsde notrc trds honoree Mire.
Rescrit relatif A un €mprunl de $50,000
Aux dernidresheuresde cet an de grdces1936,Monseigneurde
Nicolct adressed M dre K irouac le Rescritde la Sacrie Congr6gationdes
par nos constructions
Religicux rclatifd I'cmprunt de $50,000necessit6
et sollicite. lc 3l octobre dernier.
La volont6 de Dieu estsignifi6eet sousla main bdnissantede
notre
Pasteur commencera la construction du monastdre ainsi que les
rdparationsa I'h6pital et d la chapelle.L'annie 1936 nous quitte en
pleins travaux de constructionde notre futur monastere.
t937
l-'aubede l9J7 nous apporte lesb6n6dictionshabituellestoujours
vivement appr6ci6s:celle de notre trds honorde Mdre, de Monsieur
I'aumonier et de Monseigneurle Sup6rieur.
Arbre de No€l chez les hospilalis6s
Nos hospitalisdsregoivent,le 4 janvier, leur part de bonheur,grace
au devouementde MesdamesWilfrid Girouard, AugusteBourbeau,J.O. Carignan, Romulus Cuay et Mlles A. Belleauet M. P. Laliberte.
Cette fete traditionnellede I'AR BRE DE NOEL est,cetteanndeencore
un v€ritablesuccds,la crise financidrequi sdvitalors ne sachantporler
atteinte au coeur g6n6reuxde ces bienfaiteurs.
De delicieusesfriandiseset d'utiles cadeauxsont distribu€savec
une bonne grace et une d€licatessequi en doublent Ia valeur. Geste
bienveillantqui a tOt fait d'ipanouir tous les fronts.
Approbation des plans et devis
Le 2l f6vrier I937, Monseiur GeorgesDubd, entrepreneur,serend
d l'6v€ch6de Nicolet et soumet les olans
et devisdu monastdred Son
-Brunault.
qui les approuve avec
Excellence Monseigneur J.-S.-H.
bienveillance.
Afin de mettrede I'harmoniedansI'ensemblede nosconstructions.
il a €td prialablementdicid6 d'exhausseret de modifier les toituresde
l'ancienmonastdreet de l'hospice.Il convientd'effectueren premierlieu
ces rdparationsqui commencenten f6vrier 1937.
D6but des travaux en mars
Au ddbut du mois de Saint-Joseph,soit le 9, Monsieur Georges
Dub€ arrive d Arthabaska,accompagndde son contremaitre,Monsieur
Dionne. ll procddeimmddiatementd I'embauchagedes ouvriers.Les
282
gensde la localit€sepr€sentent
nombreux!200personnes
sollicitent
un
emploi.
Mercredile l0 mars,une premidredquipe- une dizained'ouvriers- commencent
la ddmolitiondestoitsdesanciennes
bdtisses.
La
rdfection
de cesdtages
sup6rieurs
estvitetermin€e.
On reprendalorsles
travauxd'excavation
du futur monastere.
Et voiciavril!
La natures'anime;tout eslespoiret vie.Danscettenatureen fete,
le va et vient des travailleursqui besognent
activement,la cadence
rythm6edesmarteauxqueI'dchordpercute,
ont memeun charmepour
pasla rdalisation
nous.Ne pr6sagent-ils
d'un beaur€ve?
D6cis de MonsieurAugusteQuesnel
Le 17 avril 1937ddcddeMonsieur AugusteQuesnel,fils de
Monsieurle sherifAugusteQuesnelqui a jou€, on le sait, un rdle
important dans la fondationde notre maison.MonsieurAuguste
Il occupela petitemaison
Quesneldemeurevoisinde notremonastdre.
qui I'ont habitdependant
appeldeNazarethpar nosMdresfondatrices
jusqu'd ce que cellesurnomm6e
quelquesmois, c'est-d-dire
"SaintAugustin"puisselesrecevoir.
Mue par uneexquisedilicatesse,
notretrdshonor€eMdred6cide
d'offrir huit jours de pridreset de bonnesoeuvrespour le regrette
disparu.Nos soeurstouridresse rendente tour de rOle,passerla nuit
prdsdu d6funtexpos6chezlui en chapelle
ardente.Quelques-unes
de
pourle service
nosaidesvont prCterleurconcours
destables.Uneriche
gerbe spirituellet€moigne,en outre, de notre religieuse
sympathie
enversla famille€prouvde.
L'abbe C. E. Mailhot d6cide i El ans
Le 3l mai suivant,un deuil planesur notre ville et enveloppe
I'Hdtel-Dieu.MonsieurI'abb€CharlesEd. Mailhot.anciencu16.retirC
en notremaisondepuisI908,rendsonime i DieuAl'6gede8l ans,dont
55 de sacerdoce.
et unjugementdroitqur
Historienni, servipar unemdmoire6tonnante
et justementleshommeset leschoses,
il
lui permetdejugersainement
ecrit en quatre volumesI'Histoiredes Bois-Francs.Cet ouvrage
hautementappr6ci6lui vaut le titre de PREMIER HISTORIEN des
BOIS-FRANCS,
Ardent patriote,notre rdgionlui doit, dans une largemesure,
en 1929.ll aimesoncoinde
l'6rection
de la Croixdu Mont Saint-Michel
payset c'estainsiqu'ilappellela r6giondesCantonsdeI'Est,"la Suisse
du Canada".
D€daignanttoute gloire humaineet prif6rant I'ombreet le silence
claustrala I'apparat,MonsieurI'abb6Mailhot exprimele ddsirde
et celuid'€tre
inhum6dansla cryptedes
n'avoirpointd'oraisonfunCbre,
religieuses
de I'H6tel-Dieu.Belexemplede m€prisdeshonneursd'icrquesesrestes
mortelsreposent
bas!Et pour nous,c'estun privildge
dans
notrecrypteafin qu'un hommageperpdtuellui soit rendupar le secours
de nos Dridres.
26J
Pierre angulairedu monastire
Le 7 juin 1931,en d6pit d'une santdpr6caire,Monseigneur
de
Nicoletesten visitepastorale
dansnotrerdgion.L'H0tel-Dieune sera
pas oubli€.Vers 3 heuresp.m.,accompagn6
de Monsieurle vicaire
entree la
d'Arthabaskaet de MonsieurI'aum6nier,Son Excellence
Communaut6oir les soeurssont rdunies.D'une affabilitd toute
paternelle,le vdn6r6Pasteurcauseaimablement,s'intdresse
d nos
nousgratified'ungrandcong€
constructions
dont il paraittrCssatisfait,
pour b€nir la pierreangulairedu futur
et il profitede son passage
monastere.
Arthabaskaaccueilleles reslesmo els de Suzor C6t6
Le l4 juin 1937,Arthabaskaaccueilleavec6motionet fiertdles
peintre,sculpteur,
restesmortelsd'un de sesfils les plus c6lCbres,
MonsieurMarc-AurdleSuzorC6t6,d6c€d6d Daytona,Floride,le 29
janvierd l'6gede 68 ans.
N6 le6 avril 1869,filsdefeule notaireTh6ophile
C0t6,notreartiste
sa petite patrie d'Arthabaska,otr il rencontrait
aima sincerement
Il seplaisaiti reproduiredesfigures
d'ailleursbeaucoup
de sympathie.
et des paysages
de cheznous.
il eutI'avantage
Apresdes6tudess6rieuses,
depasserl0 anse Paris,
oil il seperfectionna
en sonart. Il remportaunemddailledebronzelors
de I'Expositioninternationale
de I900.Une plaquecommdmorative
a
6t6 d€voilie en facede sa maison.lors desf€lesdu Centenairede notre
ville en l95l , don de la Commission
desMonumentsH istoriques
de la
Provincede Qudbec,en hommagei I'un de nosplusgrandspeintresI)
sculpteurs.(
Pour notre part, il nous souvientde certainetoile due i son
pinceau,miseen loteriepour le b€n6fice
de nos oeuvres.
Au surplus,
notremaisons'honoreavecfiert6d'enpossdder
unedegrandequalite:
"Roseedu matin",Vall6ede Senlis,1900.
Le monastire arrivera A point
i I'h0pital;I'hospice
sont
ll y a affluence
desmalades
et l'orphelinat
que
remplis;c'estdonc avecune vive satisfaction
aussilitt€ralement
lequel,lorsqu'ilsera
nous voyons s'6leverles murs du monastdre,
termin€, nous permettrad'affectere I'usagede nos chershospitalisds
diff6rentslocauxpresentement
occupdspar la Communautd.
Diji n h mi-juillet1937,les6tagessup€rieurs
de I'hospice
et de
I'ancienmonastdresont termines.Depuis, une €quipe d'ouvriers
travaille d la rdfectionde la faqadede la chapelle.
Le 6 ao0t, on entreprendles rdparations
et agrandissement
du
occupera
deux6tages.
choeurqui devraavoir un jub€, par consequent
A Paris, on discutede g6n6ralat
Durant desjourn€esd'€tudes
tenuesi Paris,en cetteannie 1937,
lessup€rieures
de nosmaisonsde Francediscutent
de I'opportunite
de
grouperen 96n6ralat,
nos maisonsd'outre-mer.
(l) Arthabaska,
CapitaledesBois-Francs.
AlcideFleury,1961,page137.
284
Consid6rant l'6tat precairede santd de plusieursd'entre elles,la
p6nurie de sujets et les nombreusesdifficult6s matdriellesde I'heure
pr6sente,toutes nos soeursde Francedonnent leur adhdsioni ce projet.
Le 7 ao0t 1937, Mdre Lecordeux, sup€rieurede I'Hdtel-Dieu de
Lafldche, 6crit d ce sujet d Mdre Kirouac, qui assembleles soeurs
choristesa voeux perp6tuelset leur fait part de la communication de
Mdre Lecordeux.Chaquereligieuseestinvit6ea donner son opinion. La
majoritd des soeursse d6clarenten fav€ur du gen6ralat.Sans tarder,
Mdre Kirouac en fait donc part i Mdre Lecordeux.
Que nous rdserve I'avenir? Secret de Dieu! Confiantes, nous
saluonsavec optimisme, une nouvelleann6emonastique.
Sous le llot toujours montant du labeur quotidien, notre vre
religieusecontinueson cours paisible,scand6epar lescoupssonoresdes
fermeset drus du premierau cinquidme6tage,
marteauxqui retentissent
oi en sont rendus presentementles travaux du monastCre.
FGtejubilaire de Soeur Augustine
Le l4 septembre1937,moins solennelleque nous I'aurionsd6sire,
la f€te jubilaire du 50e anniversairede Soeur Augustine (Labbe), la
doyenne de nos chdressoeursconverses,rev6t par ailleurs un cachet
d'intimitd qui n'est pas sanscharme.
De sachambred'hdpital, transformdeen un v6ritablesanctuaireoir
les ors discretsse m€lent artistementaux corolles oarfumdes.Soeur
Augustines'unit d la messed'action de g16cesc€16b16i
en notre chapelle
avec une solennitddigne d'un cinquantenaire.De nombreux neveuxet
niCcesassistenta cette cdr6monieet se rendent ensuite auprds de la
vdndrdejubilaire qui regoit avec joie et gratitude les filicitations et
tdmoignagesd'estimequi lui sont offerts.
Les hommagesde safamille religieusequi sesuccddenttout au long
de ce jour, trouvent dgalementIe chemin de son coeur.
Emue et heureuse,elle avoue que cettefeted'or la fait reverdu ciel.
pasvraimentle prilude desjoies immuablesqur
Au fait, ne semble-t-elle
couronneront, dans un avenir peut+tre prochain la laborieuseet
m6ritante carridrede notre chdre soeur?
Pou r I'instant, d n otre grande j oie, I'heureusej ubilairesemaintient
relativementbien. Dieu en soit bini!
D6cis de Soeur Alberta, touritre
Par ailleurs, le 22 septembre 1937, notre ciel s'assombrit de
nouveau. L'6tat de sante de notre chere Soeur Alberta (Laura
Beauchemin),touridre, devient inquidtant. Atteinte depuis plusieurs
annees d'une nephnte hypertensive qui s'aggrave avec l?ge, cette
vaillante ouvridre doit r€duire graduellementsesactivitis. Consciente
des progrdsde la maladie,elle adhdreavec hlial abandonaux vouloirs
divins et regoit I'extreme-onctionavec des sentimentsde joie surnaturelle qui nous ddifient.
Le I er octobre, sous l'6gidede la Reinedu Rosaire,l'6me de notre
soeurprend son essorvers le s6jour desbienheureux.Elle dtait ag6ede
49 ans, dont 22 ans de vie religieuse.Les funirailles ont lieu le 4,
prdsidiespar Monsieur I'abb6 Elziar Moudou, aumdnier.
285
Derniire maladie de Monseigneur Brunault
Le l0 octobre I937, nos SoeursMarie-Roseet Marguerite-Marie,
touridres, vont de la part de notre trds honorde Mdre, offrir d Son
Excellence la filiale sympathie de seshospitalidresdes Bois-Francs. En
d6pit des progrds de la maladie, le vdnirable 6yequeesttrds lucide et il se
montre trds touchdde la ddlicateattentionde Mdre Kirouac, s'entretient
longuement avec nos soeurs et s'intdressetout particulierementaux
travaux de constructionpresentement
en cours,preuvetouchantede sa
paternellesollicitudee I'endroit de notre Hotel-Dieu.
D6cCsde notre bien-aim6 Ev€que
Quelquesjours plus tard, soit le 2l octobre,I'Eglisede Nicolet est
plongie dans un deuil profond; elle a perdu celui qui, depuis I904, 6tait
pour tous un pdrev6n€r€,un pasteurddvoui, un chefdont tous lesactes
ont 6te marquis au coin d'une prudenceet d'une sagesse
consomm6es.
Pour notre part, nous pleurons un bienfaiteur et un protecteur
attitr6 de notre Communautd.Dds son eldvationau sidgedpiscopalde
Nicolet, en 1904,I'illustre pontife fait sienneI'oeuvrede I'Hotel-Dreu
d'Arthabaska.Et depuis,sa main bienfaisanteet largementouvertene
cessede prodiguere notre Hdtel-Dieu une sollicitudequi luivaudra une
expansionqui tient du prodige.Inddfectibleest son attachementpour
les hospitalidres,impdrissablesses bienfaits. Aussi, avec I'hommage
6mu de notre v6ndration,nous ddposonssur sa tombe, I'humblegerbe
de nos pridresferventeset d'une immortelle gratitude.
Une kermesseru couvenl d'Arthabaska
Octobre I937 va se clore sousle signede I'amitii. Pour obvier aux
embarrasfinanciersde leur maison. les religieuses
di la Congregation
de Notre-Dame d'Arthabaskaorganisentune kermessesousle bienvaillant patronagede MonseigneurL.-A. C6td, cu16.L'H6tel-Dieu ne peut
resterindifferente I'appelde "son vieux frire" le couventd'Arrhabaika.
Il tient ri honneur de fournir sa quote-part. Sans tarder, des mains
habiles confectionnent gateaux et bonbons de toutes sortes, aussl
diffdrentsarticlesde lingeriequi font bonne figure dans les kiosqueset
contribuent, pour une humble part au succCsde cette organisation.
Gestefraternel qui traduit dans sa simpliciti, I'affectionseculaire
qui unit lesfillesde Mdre Bourgeoisaux hospitalieresdeJeanneMance.
A nouveau, le deuil
Avec novembre,le deuil continuede planersur notre Communaut6. Notre chdre Soeur H6ldne (C6t6) touchera bientdt les rives de la
Patrie.Jeune et ardenteouvriire, elle a laiss6le theatrede sesactivit6s
en juillet dernier. Ddjd le sacrementde I'Extreme-Onctiona apporte d
chdre Soeur Hdldne, reconfort et consolation,quand le I0 novembre,
Monsieur I'aum6nier se rend d son chevet pour rdciter les pridresdes
agonisants.Le lendemain,mandd en hate. il lui renouvellele sestedu
pardon tandis qu'unc agonictrds calmese prolongequelqu. peu.Notr"
trds honordeMdre, Ia religieuseinfirmidreet Soeur IrCneC6t6, cadette
de Soeur H6ldne,ne qu ittent pasla chdremourantc qui exhalele dernrer
soupir,en pleinelucidit€.sansla moindre Iutte morale:telleune nacelle
286
doucement portde sur les ondes par un vent favorable, aborde
heureusementau port, but unique et constant de son orientation.
Les fun6railles ont lieu le 13, prdsid6espar Monsieurs I'abb6.Elznar
Mondou, aum6nier. Elle 6tait ag6ede 33 ans, 6 mois, l5 jours, et de
religion l0 ans,6 mois, 15 jours.
Un legs lestamentaire
Ddcembre 1937 enregistre encore un legs testamentaire de Mademoiselle Corinne Mdthot de Warwick, au montant de $500.00avec
obligation de faire chanter chaque ann€e six messesde Requiem,
jusqu'd I'amortissementde ladite somme,soit une p€riodede vingt-cinq
ans.
Cette sommeestaussitdtaffecteea I'achatde nouvellesstallespour
le choeur qui vient d'etre agrandi et r€nov6. Elles feront bonne figure
dans ce local spacieux, bien que trds simple. D'une capacit6de 120
places,ce choeur possedeen outre, au second€tage,un jub6rpour la
chorale et les soeursde I'infirmerie.
Occupation du choeur pour Noil
Au soir du 22, nous avons la joie d'y r€citer Matines et Laudesde
l'Office de la Sainte-Vierge. Avec quelle ferveur le Te Deum monte alors
de nos ldvresvers I'Auteur de tout bien qui nous dispensesi libdralement sesdons.
Aussi bien, notre Nogl 1937est-il non seulementlete de I'amour
mais aussifCtede la gratitude.
Messesde la nuit et messedu jour, Vepres et Salut du SaintSacrementsont celdbrdsavec solennite.Tout est e I'action de graces!
Les 6mes se recueillent dans la mdditation du grand mystdre qui apporte
le salut d l'humanit6et ellesmagnifientle Trds-Haut pour son Don i la
terre.
Les Quarante-Heurescouronnentdans la louangeet I'adorationce
temps de graces 1937, et sans transition, avec espoir et joie, nous
accueillonsI'an nouyeau que dans sa bont6, Dieu nous donne.
r938
A sestoutespremidresheures,l'an 1938nousoffre en prdmicesla
b6n6dictions
et lesvoeuxtraditionnelsde notre trdshonor€eMdreet de
notrev€ndrdaumdnier,Monsieurl'abbdElz€arMondou.
T6moignagede MonseigneurL.-A. COt6
La rdcr6ation
du soirdu premierdeI'annousrdserve
la coutumiere
visitede notredignesup6rieureccl6siastique,
MonseigneurL.-A. Cdtd,
P.D., cur6 d Arthabaska,trdsd6vou6i notre oeuvrequi fait d'ailleurs
partieintegrantede saparoisse.Tandisquesavoix paternelleappelleles
faveursdu ciel sur lesjours nouveauxde 1938,nos frontss'inclinent
soussa main b6nissante.
Monseigneurcauseaimablement,
puis 6voqueavec6motionla
figuredu regrettdMonseigneur
J.-S.-H.Brunault"dont le nom,dit-il,
m€rited'etreburin6en lettresd'or dansvos annales".Et Monseisneur
281
qui a suivi avecintdrCtet sollicitudetouteslesdtapesde notre histoire
conclut:"MonseigneurBrunault,messoeurs,fut le sauveurde votre
maison,"
Brunaulta
disonsquesi Monseigneur
Pourfairejusticed I'histoire,
par l'6preuve,Monseigneur
sauvddu naufragenotrefr€leesquifmenacd
L.-A. C6tdfut le nautoniersageet prudentqui I'a lanc6au largeet I'a
guiddd'unemain assur6e
duranttrente-huitans.
Visite du Ministire de la Sant6
MonsieurJ.D. Gagn6,
Le 8 f€vrier1938,commenousl'annongait
M.P.P.,dansunelettreendatedu l7 janvier,ledocteurArthur Lessard
unevisitea l'hdpital et sedit
du ministdrede la Santdfait effectivement
trdssatisfaitde nos constructions."Tout est bien organis6"seplait-il dl
nousredire.
D6cis du docteurRochette
A t'trOpitat
le I4 mars1938,nousddploronsla mort de I'unde nos
m6decins
le docteurAlfred Rochette.
distingu6s,
il fait ses
de36ans,natifdePrinceville,
Brillantmddecin-chirurgien
puisetudiea la
au Seminaire
de Nicolet(1915-1922)
etudesclassiques
Facultdde m6decinede I'UniversitdLaval.
clientdle
uneexcellente
Pratiquantd Warwick,le docteurpossdde
et dirige sespatientsd notreHotel-Dieuoir il a pratiqu6unedizaine
( 1928-1938).
d'ann6es
ledocteur
auprdsde sesmalades,
Intelligent,
habile,consciencieux
Rochettes'estddvou6sanscomptersesfatigues.On le qualified'apotre
laic.C'estun vrai chr6tien,un catholiqueconvaincuqui vit de safot.
il entendla messeet senourritdu Dieu desforts.
M€mesur semaine.
ll laissedansle deuilsondpouseet troisjeunesenfants.
L'H6tel-Dieu rend hommagei cepraticien,prometteurdelongues
6ternelleDieu a d6crete
anndesde service,maisque danssa prescience
de romprele fil tenu desjours.
le monastere
On habite progressivement
Lesjours de pdregrination
sont termines,aujourd'huile l8 avril
prennentpossession
de leurscellules
1938,noschdressoeursconverses
estun jeu.
au 4e 6tage.Lescoeurssonti la joie, le ddm6nagement
qui
choristes
Et le 27,te3e6tagedu dortoirestenvahiparlessoeurs
s'installent
d leur tour dansleurscellules.
C'est ainsi que le monastdretant d6sir6est pris d'assautpar la
b6nit le Seigneurpour ce
Communaut6,dont l'6me reconnaissante
grand bienfait.
Un octroi de $30,000
obtenudu
Mai 1938enregistre
la rdception
d'un octroide$30,000
provincialpar l'entremise
de MonsieurJ.-D. Gagn6,
Gouvernement
tant pour
M.P.P. pour aider i d6frayerles cootsd'agrandissement,
quepouram6nagerune
16aliser
I'organisation
d'unpavillond'isolement
salle pour nos pauvreset modiher certainslocauxde I'orphelinat,que
pour paracheverla constructionde notre cher monastdre.
288
Mgr Albini lafo
uhe, ivAque de Nicolet en 193E,
fl€ction de MonseigneurAlbini Lafortune
Un t€l€grammevenant de la Diligation apostoliqueannonce
officiellementA Nicolet, le 18 mai 1938,l'6lectionde Son Excellence
MonseigneurAlbini Lafortunedu diocesedeJoliette,comme€v€quede
Nicolet.
A cette nouvelle, les Hospitalidresse rejouissentet hatent la
circonstance
favorablequi lui ouvrirabiengrandeslesportesde I'HotelDieu. Pour le moment, le sentiment filial lui donne affectueuse
hospitalit6danslescoeurs.
Ordination de I'abb6Garneaud'Arthabaska
Le I I juin suivant,le Dieu bon qui dispense
lesfaveursajet€ un
regardde complaisancesur la famille si digne et si chr6tiennede Me
Robert Garneau,N.P. de notreville! Leur fils, MonsieurI'abbdBenoit
regoitcejour-li I'onctionsacerdotale
i Qu€bec.Le lendemain,I'H6telDieu a le grandbonheurde voir lejeunelivite c€librer unemesseen sa
chapelle.Une fervente b€nidiction descendsur chacunedes soeurs
riunies au parloir pour la visite de Monsieur I'abbCGarneau.Nous
souhaiionsd ce nouveauor€tre une carridresacerdotalefeconde.
Bdn6dictiondu monastire
d celleld:la b6n6diction
du
Une joie non moinsgrandesuccdde
par Monseigneur
L.-A. COt€,le 2l juin 1938.
monastdre
A I'issuede la messe,Monseigneurentred la sallecommunautaire,
escortdde quelquesp€tres. Nos soeurschantentavec brio une
magnifique cantate d Saint-Joseph,agr6mentdede quelquesmots
Monseigneur
L.-A.
de soninstrumentprovidentiel,
ddlicatsi I'adresse
Cdte, notre d€vou€sup6rieureccl€siastique.
Lesvisiteurssontinvitdsd parcourirleslocauxdu monastdrequ'ils
trouvent6clairds,
confortables
et d'unegrandesimplicit€.
C'est grand cong6! Le bonheur illumine les fronts. Les agapes
fraternellestermindes,desmercistouchantsdisenta nosMdresaimdes
La digne
les sentiments
de gratitudequi demandenta s'ext6rioriser.
Mdre Kirouac et sa comp€tente
coop6ratrice,
SoeurThibault,sont
particuli€rementcongratul6eset remercieespour I'heureuseissuede
Ieurentreprise.
Et la paix du soirdtendsaqui6tudesur la fin de cejourdef6teen
datedu 2 I juin I938,laquelledateserainscriteen lettresd'or dansnos
annalesmonastiques,
A gauche, le monastire
d?s rcligieuses. en 1938.
lire visite de MonseigneurLafortune
Le 22 ao0t 1938 aura I'honneur de mettre en relief une date
heureusepar la visitedu nouvel€vequede Nicolet,MonseigneurAlbini
Lafortune.L'H6tel-Dieule regoiten sesmurs pour un aprds-midi.
Arriv€ officiellementen saville 6piscopalele 24juillet, Son Excellence
MonseigneurAlbini Lafortune est sacr€6vequele lendemain,par Son
Eminencele CardinalJ. M. R. Villeneuve.On dit quejamaisla ville de
Nicolet n'a 6te aussi'Joliette" soussa parure de fOtequ'en cejour de
rdception.Quoique dans un climat plus simple, notre bienvenueau
290
nouvel evequcest empreintede filial respect,m€16i la joie d'accueillir
un pere d6jd aimd et vdnd16.
Dds l'entrdc a I'Hdtel-Dieu, vers 2.30 heuresp.m., une g€rbede
fleurs est gracicusementofferte au pasteurpar une gentille orpheline.
Aprds quoi. nos Mdres conduisentI'augustevisiteurau choeur.escorte
d c M M . l c s a b b 6 sH e n r i T h i b a u l t , C . E . R o b e r g e ,E d . C h a t i l l o n e t
M onseigneur1,.-A.C6te. U n brillant "EcceSacerdosMagnus" ponctue
I'arivdedu nouvel 6lu.
Son Exccllcnceprocddealors e I'erectiondu Chemin de la Croix,
don de g€nireux bienfaiteurs. A I'issue de cette cdremonie, une
paternellcvisitc est faite aux Soeurs rduniese la sallecommunautaire.
Sa simplicitc ct sa bonte conquidrentla confianceet la sympathie.
Notre nouveau Pasteurde Nicolet avoue que les Hospitalidresde
Saint-Josephsont I'objet d'une pr6dilectionsp6cialede sa part, depuis
sa prime enfance,les ayant toujours aim6esi l'6gal de sa mdre, en la
pcrsonnede son unique tante maternelle:la trdshonordeSoeurLaporte
de notre maison de Chatham. "Je ressentisdonc une joie sensibleen
apprenantquc mon diocdsecomptait I'un de cesmonaslCres
d'hospitalidres."
A I'orphelinat,la filiale r6ceptiondes petits"met du ciel dans son
coeur". Et c'estd6jd I'heuredu d6part. Par la suite,Son Excellencesera
toute d€vouded notre monastdreet a nos oeuvres.Maintes occasions
I'ont 6loquemmentdemont16.
MonseigneurL.-A. COICs'installei I'Hdtel-Dieu
plane sur notre chdre
Au soir de la Saint-Michel 1938,I'alldgresse
famille: notre vdn6rdSupre
MonseigneurL.-A. C6t6,
rieur eccldsiastique
anciencur€, puisqu'il laissesa cure d'Arthabaska,prend officiellement
possession
de sesappartementsde choix dans la demeurede ses"vieux
jours:" notre humble HOtel-Dieu, lequel de son cdtd, tel I'enfant
accueillantson pdre bien aim€ lui ofTrela plus chaleureusebienvenue.
Dans la solitude et le calme, Monseigneur C0t6 s'exercera
ddsormaisd la vie montante, de concert avec son vieil ami, Monsieur
I'abbe Elz6ar Mondou, et un autre saint pr€tre. Monsieur le chanoine
Thdophile Mdlangon. a.c.. qui fixe Iui aussi,le 7 ao0t, sa rCsidence
d
l'Hdtel-Dieu. Tous trois vivent paisibles, dans I'attente du "logis
iternel", s'6difiant mutuellement, offrant d Dieu leurs souffrances et
leurs saintespridres.attirant sur la maison qui les abrite, comme sur
I'Institut tout entier qu'ils estiment et vdnerent,les plus largesbdn€dictions du ciel.
Le lendemain,Monsieur I'abbdFarly, successeur
de Monseigneur
L.-A. COte,cu16de Saint-Paul-de-Chester,
ancienchapelainde I'H6telDieu, prend officiellementpossessionde la cure de Saint-Christophe
d'Arthabaska.
Voeux "in articulo mortis"
La Reine du Rosairesembleconvoiter I'dmede notre chCreSoeur
Sainte-Cecile(Champagne)dont I'6tat de santd inquidte le midecin.
Laissonsparler la secrdtaire:Soeur Marie-de-J6sus(Thibault):
291
est gravementmalade.
"Notre bonnepetite SoeurSte-Cdcile
Atteintede tuberculose
miliaire,cettejeunereligieuse
s'achemine
rapidement
verssoneternitd.
NotreMCreobtientdeSonExccllenceMonseigneur
AlbiniLafortune
pourlui faire
unedispense
prononcer
sesvoeuxin articulomortis.SoeurSte-Cdcile
estregue
d
quedeuxmoisetdemi
la profession,
malgrdqu'ellen'aiiseulement
(ann€e
denoviciat
canonique)!"
MonsieurI'abbeElziar Mondou est d6l6gudd cettefin et, le l9
prononcesesvoeuxdereligionavecune
octobreI938,SoeurSte-Cecile
Elle regoitle Viatiqueet I'Extreme-Onction.
ferveurangdlique.
Et la cruellemaladie,en d€pitdesbonssoins,fait sonoeuvrede
Le 14,SoeurMarie-de-Jdsus
destruction.
6critdanssa chronique:
"SoeurSte-C6cile
estplusmal.Cependant,
elleseprolonge
toutela
journie.Sessouffrances
intenses.
semblent
Sespoumons
refusent
et la mourante
esti chaquemomentsur le point
de respirer
Sereine,
elleouvredetempsentempsdesyeux"pleins
d'etouffer.
de lumidreet de paix"et sesldvresredisent;
"Mon Dieu,je vous
aime."
A 7.15heures,sonames'envole
en immobilisant
sur sonvisagele
sourireconfiant.Elle est "surnaturellement
belle"disentsespetites
soeursdu noviciat;ellenousparled'iternit6.Elle avait 19ansd'6ge,
dont 9 moisde vie religieuse.
Originairede la paroisse
de Saint-ValCre
d'Arthabaska,
elleestla
et de DameAmandaRene.
benjaminede MonsieurPaulChampagne
Sa soeurain€e,Yvonne,estaussireligieuse
de notreCommunaut6.
Les fundraillesont lieu le 17 novembre.au milieu d'un srand
concoursde parentset d'amis.A I'exemple
de sa grandeamie,Soeur
Thdrdse-deJ'Enfant-Jesus,
ont peut dire de SoeurSainte-C€cile
que
I'amour a gonfl6 savoile et qu'en peu de temps,elle a beaucoupvdcu.
Les pelits Croises
En la glorieusefete du Christ-Roi 1938,c'est grande f€te
I'orphelinat.Soixantede nos orphelinset orpheliness'enrdlentdansla
CroisadeEucharistique.Cesenfantsapportentunesingulidrepr€paration d ce grand acte et maintenant,leur joie n'a d'6galeque leur
Puissele Christ-Roiconserver
reconnaissance.
au coeurde cespetits
et lesrendrefiddlesd leur
Croisesun grandamour pour I'Eucharistie
nobledevise:"Prie, sacrifie-toi,
soisapOtre!"
D 6 c e m b re s l| i . . .
Au 8 ddcembre
1938,c'estle bouquetde fin d'ann6e.
. . Pourfeter
notre douceMdre du cielet cellede la terre,puisquec'estI'anniversaire
de naissance
de chdreMdreKirouac,leshymneset lecantiques,
comme
lescantildneset leschansonsfusentde nos ldvres,6mues,
affectueuses,
reconnaissantes.
I'inlassable
d€vouement
Que I'lmmacul€er€compense
292
de chdreMire Kirouacd la caractdristique
toutede bont6!
Cette double f€te pr€lude i la naissancede J€sus.Le 27, les
orphelinsaux gais minois,entourentun magnifiquearbrede Nodl,
due d I'initiativede damescharitables
de la
largesse
desbienfaiteurs
rdgion.
Et c'estdansce climatde ser6nitdet de joie quesetermine1938.
1939
B6n6dictions
du ler de I'an
Commelesvaguesqui sepoussent,
lesanssesuccedent.
En ce ler
janvier 1939,sousle regarddu Dieu de I'Hostie,noussaluonsI'aube
nouvelle,chargded'espoiret dds8 heures,nousnousrdunissons
i la
sousla mainb€nissante
salledecommunaut6,
denotrevCnd
reSup6rieur
MonseigneurL.-A. C6te et de Monsieurnotre aueccldsiastique,
m0nier.
Un Congrts, un voyagesur lilm
Le 4 janvier,grAcei la bienveillance
du R€vdrendGeorgiusdu
Colldgede Victoriaville, nous assistonspar le truchementd'un film
au CongrdsEucharistique
cin6matographique
de Qu€bec,tenuenjurn
I938.Quelquesjours
aprds,parlem€memoyen,nousvisitonsI'Europe,
ayant pour Cicerone,Monsieurle docteurEdouardCdt6,qui nous
pr6senteune vivante relation de son voyage.
Ddcis de Sa Saintet6Pie Xl
En ce l0 f€vrier 1939,I'EglisepleureI'un desplusgrands,parmi les
266 papes,qui I'ont d date gouvern6e.
La mort a fini par avoir raisondu grandet noblevieillard quefut
Notre SaintPdrele PapePieXI. La catholocitiet tout le mondeentier
garderontun souvenirparticulierement
qur
admiratifdecetoctog6naire
a fait preuve,jusqu'audernierso-upird'unevigueuret d'uneluciditdaude I'humanit6ordinaire.A la virit€, le papequi vientde mourir
dessus
joua pendantsesdix-septans de Pontificat,de 1922d 1939,un rdle
personnel
extraordinaire,
danstous lesdomainessoumisi sajuridiction de Pontife supreme.Partout on reconnaitla marquede song6nie,
la lumiire de sa science,la chaleurde son dme apostolique.
attendentdans l'anxi6t€la
Quatrecent millionsde catholiques
venuede leur nouveaupasteur.Les papesmeurent,mais le papene
meurt pasl
D6cGsde Soeur Marthe
Le 23 fivrier 1939,survientle ddcdsde SoeurMarthe(Levasseur),
6gdedequarante-trois
ans,dont elleen a v6cuvingt-cinqenreligion.Ce
furent desann6esrichesde valeursspirituelles,parcequevisit6espar la
croix accept€eavectout I'amour dont son coeur dtait capable.
B6n6dictionde la cryple
Le m€mejour, a lieu la b6n6diction
de la cryptede nos soeurs
par monsieurI'abb€ElzdarMondou,aum6nier,autoris€par
defuntes,
293
A. Lafortune,iv€quede Nicolet.Cette
Son Excellence
Monseigneur
cryptefun6raire,
situ6eau sous-sol
du monastCre
construiten 1937,
a 6te
approuvdepar les autorit€smunicipaleset le bureau provincial
d'hygidne.
Electiondu PapePie Xtl
proclamerd la radio,l'€lection
Le 2 mars,i midi, nousent€ndons
le PapePieXII, le CardinalEugenioPacelli,
de NotreTrCsSaint-Pdre
ex-secritaire
de Sa Saintet6Pie XI.
Pontife
DCsle momentde son 6lection,le papeestofficiellement
qui auralieule l2 suivant,estregardd
supr€me,
maissoncouronnement
au pouvoir. Il dicide que le
comme le symbolede son ascension
couronnement
aura lieu d la vue du peuplequi compteraun demiC'estla premidrefois,depuisla chutede Rome
millionde spectateurs.
d'Etat
en 1870,qu'un pape est couronn6en public. Son secr6taire
devientle CardinalMaglioni.
A cetteoccasion,
lessoeurspeuventsuivrei la radiolesceremonies
quecelleoi r€sonnela
qui sederoulentau Vatican.Scene6mouvante
bellevoix de Sa Saintete,d la pr6facede la messe,au Pateret d la
quecellesqueprononcele
Parolesnonmoins€mouvantes
b€nddiction.
doyendesCardinauxlorsqu'ilcouronnele saintPontife.
Assembld€en Yuedu g6n€ralat
Le I3 avril 1939,une assemblde
dessup€rieures
de nos maisons
d'Amdriquea lieui I'H6tel-Dieu
deMontreal.NotretreshonordeMdre
instamment
a nospridresle succds
Kirouacs'y rendet recommande
de
cettereunionqui a pour objetl'€rectiondu gin€ralat.
spdcialedes soeursvocalesde
Le 24 avr\l 1939,e une assembl6e
des
I'H6tel-Dieud'Arthabaska,aprds la lecturedu proces-verbal
et d6l€gu€es
denos
d€libdrations
de la 16unionofficielledessuperieures
d I'H6tel-Dieude Montrdalpar la
maisonsd'Amdrique,convoqu6es
Mdre Rivard,superieure
dudit H6tel-Dieu,le I3 avril
tris Rdv€rende
pr6cedent,il est resolue h majorit€desvoix d'accepterle gen€ralatavec
et de modifications
A notrevle
tout ce qu'il comported'amendements
noussoumettons
la copiede ce
religieuse
actuelle.Dds le lendemain,
procds-verbal
d I'approbation
Monseigneur
Albini
de Son Excellence
Lafortune,€vOque
de Nicolet.Dans lesjours qui suivent,Son ExceF
lencefait parvenirson assentiment
au g€neralat.
Les orphelinesi la Tour des Martyrs. . .
La joie estd soncomble,aujourd'hui,l3 juin 1939,cheznospetites
orphelines;
d0 e la g€n€rositd
desbonnesgensde l'endroit,toute la
semeten routepourun pelerinage
d laTourdesMartyrs
bandejoyeuse
Ld-bas:communion,messedesCroisisdialogude,
de Saint-C€lestin.
suiviedu repasen pique-nique
sur le terrainde I'endroit;cheminde la
Croix,jeux, amusements
et retourle soir d la tombiedu soleil,l'6me
oleined'6motionet de bonheur.
294
Translation au caYeaufun6raire
Le l6 octobre 1939a lieu la translation des restesde nos chdres
soeurs d6funtes dans le caveau fun6raire. Des petites inscriptions
renfermdesdans desampoulesde verre nouspermettentd'identifiernos
chCresddfuntes.L'6ternitd!voild la pensiequi nous saisiti la vuede ces
reliques.Mon Dieu, faites-nouscomprendrela bridvetdde la vie, le prix
du temps et la longueur de l'€ternite!
k 18, nous procddonsd I'exhumation des restesde Monsieur
I'abb€C. E. Mailhot, qui serontd6posesaussidans le caveaufun6raire
du monastCreselon l'expressionde sesderniires volont6s.
Le 2l suivant,un servicefundbreestchantden notre chapellepour
nos chersdisparus.
Jubil6 d'or du doct€ur P. A. Brassard
Le 16 novembre 1939, un banquet, rdunissant70 convives,est
offert en I'honneurdu Jubi16d'or de pratiquemddicalede Monsieur le
docteurP. A. Brassard,m6decinde Princevilleen serviced I'HOtel-Dieu
depuis 1905.Le docteur Brassardse distingue,au cours de sa longue
carridre, par un devouementsans borne et par son exquise charitd
enversles maladesqu'il soigne.Il occupele postede mddecincoroner
pendant les dernidresanndesde sa pratique m6dicale.
Cesagapesfraternelles,d I'occasiondu 50eanniversairedu docteur
Brassard,resserrent
lesliensqui unissenttout le personnelde I'H0pital a
ce medecin.de la premiire heure et a sesconfreresqui sed6vouentau
soin des maladesde notre rdgion.
Nos dipl0m6esA I'Universit6Laval
Le 2l novembre 1939. d nouveau trois db nos jeunes soeurs
recoiventleur brevet d'infirmidre de I'UniversitdLaval: Soeur Berthe
Lafontaine, Soeur Sainte-Jeanne-d'Arc(Dubois), Soeur Saint-Paul
(C6cile Mercier). Ce souci constantdes sup€rieurespour la formation
professionnelledes religieusesne se ddmentira pas au cours des ans,
r6alisantbien que la bonne ReligieuseHospitalidredoit €tre des mieux
prepareesdans le champ particulieroir elle exercerason devouement.
1940
ler janvier 1940
Mon Dieu! bdnissezla nouvelle ann€e!Ces notes tombeesde la
tribune de I'orguc trouvent le chemin des coeurs en cette aube qul
commenceI'an nouveau.environn6de mystdre.
Huit heuresa.m. nous amdne la premidrevisite traditionnelledu
tempsdesfetes:MonseigneurL.-A. Cdt€, notre vene16supdrieurdont la
bont6, d'ordinairc souriante,semblece jour, empreinted'une gravitd
inaccoutumde.A travcrs le voile de ses78 ans. il sembleentrevoirl'audeld. . . et alors quc la lumidredternellese fait plus proche, l'accentde
notre bon frcrcsc fait plus penetrant."Je vous souhaiteraisvolontiersles
cl6sdu bon Saint-Picrre,dit-il. si je n'itais assurdque d6jdvous lesavez.
Point n'est besoin de vous offrir des souhaits de bonheur et de
295
prosperit6.
Vousetesheureuses
et votreCommunaut6
estprospire.Je
ne puis que remercierDieu et le prier de vouscontinuersesfaveurs."
Hommag€fun6raireau Docteur Bell€au
Le ler mars1940marqueunjour dedeuilbienprofondpournotre
hOpitalet notrefamille religieusequi voient s'6teindre,d l'6gede84ans,
notresi bienveillant
et si devouddocteurTancrddeBelleau.
N€ d Saint-Michelde Bellechasse
en 1855,il fait sesdtudesau
Sdminairede Qudbecet i I'UniversitiLaval. Aprds avoir pratique
pendantquelques
natale,il vienten
ann6es
la mddecine
danssaparoisse
1885s'dtabliren notre ville oi durant plus de cinquant€ans il se
prodiguesansr€serveet sansddfaillanceau servicede sesseigneurs
et
maitres:lesmaladeset lespauvres.
d soigner
Dis I'ouverture
de notremaison,il estlepremierm€decin
. . . toujours "Pro deo". Le 24 mars
les hospitalisdset les religieuses,
1930,il regoitla Mddailledu Roi poursoninlassable
ddvouement
e ses
concitoyens.
Natureg6nireuseet sympathique.
6me droite et profondement
Non seulement
il
religieuse,
sacharit6envers
lespauvres
estproverbiale.
gratuitsa l'occasion,
fournit soinset remCdes
maisque de farnillesil
Du reste,jamaisle malheurd'autruine le laisse
secoundiscretement!
Moddleaccomplide I'hommede bien,sa mimoire vivra
insensible.
fidClement
danslescoeursde tousceuxqui I'ont connu.
notreville,d I'annonce
L'€motionprofondequi bouleverse
de sa
maladie, I'affluenceet le recueillementde la foule constern€equl
un caractCre
d'universelle
sympathiesontles
donnenti sesfun6railles
plus sorsgarantsde I'estimeet de la reconnaissance,
dont le regrette
defunt6taitentouredanstouteslesclasses
de la soci6td.
Ceslignes,hommagetardifofferte unevieficondeend6vouement
et en bonnes oeuvres,disirent Ctre un messagede gratitude e sa
m6moirev6nir6e.
Un servicefundbreest chant€en notrechapellele 4 marset la
Communaut6offre,en outre,30joursde pridreset de bonnesoeuvres
pour le reposde sondme.
Dodew Tanti.le Belleau, mldetin de
Ih6pital duran! de nonbrcuses onhd?s.
296
"Je suis pr€te i partir"
"Qu'il estdouxde mourirquandon n'apasa redouterleregarddu
PdredesCieux!Jesuispr€tea partir",disaitSoeurAugustine
(Labbe)le
l5 mai. d son infirmidre.
Need Saint-Cajetan
d'Armachen 1864,SoeurAugustineest,en
1885,la premidrepostulante
de notrenoviciatnaissant.
Elleavaiteule bonheurde cdl6brer
sonjubi16d'or de vie religieuse
le l4 septembre
1937,desachambred'h6pital.Ellenousquittechargde
de mdrites,dansIa 77eanndede sonageet la 54ede savie religieuse.
Un deuil vivernentressenti!
Le I8 juillet 1940,endCpitdu rayonnantsoleilde lajoyeusesaison
estivale,la morneatmosphere
qui enveloppe
notre maisondit notre
profonde douleur causeepar le dices du grand ami et bienfaiteurde
I'Hotel-Dieu,Monsieurle docteurGeorsesCdt6.
Dodeu
Georges C6td, en 1940.
On ne saurait mieux traduire les sentiments de la Communaut6
qu'en reproduisant, ici, quelques extraits d'un article du journal
L'Union des Cantons de I'Est d0 a la plume alerte et sympathique de
notre chdre Mdre Thibault:
", . . A LA MEMOIRE DU DT GEORGESCOTE
Le soirestdescendu
sur savie,commeildescend
t6t ou tard,
sur toute vie humaine,et depuisun moisd6ja,il reposedans
la paix
du cimetiered'Arthabaska- par delicatesse
de la providence
peut€tre - drproximitd de I'hdpital qu'il a tant aim6 et dont il a
servi les int€retsdepuisla ioute premiire heure.ll repose.. . lui
dont la vie s'estus6ed soignerlesautres,d soulagerla pauvret€
humainesouffranteen lui consacrantle meilleurde sonAmedans
un d6vouementpassionn€qui ne se souciajamais de sa lassitude
personnelleet partant, ne connut jamais le repos.
Travailleuractif,infatigable
d la tache,soucieux
du bien-etre
de ses malades,il est resG sur la brechejusqu'i 6puisement
complet.Son r€vecaress6
tout baseutetedemourir, faceau devoir
professionnel
et de rendrelesarmesen rdpondantA I'appelde son
dernier patient- tant de fois, surtout en cesdernidresann€esil
quandil auraiteu plus
s'itait transportiau chevetde sesmalades,
Iorsquela
Cependant.
besoinde soinet de reposqu'eux-m€mes.
maladiele terrassapour de bon,saforte constilutionrdsistaencore
trois semaines.. . jours de mirites qui achevirentde pr€parerle
descieux.. ."
chrdtienpour le supr€merendez-vous
", . . Nature loyaleet gdndreuse,
eme droite et franche,sacharit€
enversles pauvresfut proverbialeau cours des anneesde sa
pauvres
enfants
il
pratiqueactive.Quede famillesecourues.quede
a v€tus chaquefois que son grand coeur rencontraitI'indigence
vraie au foyer desmalheureuxqui r€clamaientsesservicesprofessionnels..."
attentede l'dternel
". . Tout passeici-bas.Dans la silencieuse
r6veil,qu'il reposedonc en paix le grandtravailleurque fut le
C6t6.Par-deldla mort, le bon Dieunedut-ilpas
docteurGeorges
enversl'amedu charitable
semontrerli#ral et trdsmisdricordieux
m6decin?Et sur terre,lesobjetsdestrois grandesaffectionsqui lui
tinrent au coeur:sa famille danslaquelleil mettaitsaseulegloire;
I'h6pital,oir chaquejour et memeplusieursfois le jour, il se
retrouvait comme l'6l6mentdans son centre;ses maladesenfin
pou.
nelui garderont-ils
pourlesquels
il sed€vouapassionn6ment,
fiddleet
avectousceux qui I'ont connuet appr€ci€,
longtemps,
souvenir?"(
|)
reconnaissant
Le docteur GeorgesCdti 6tait 69€ de 7l ans Un servicefundbre,
solennel, fut chante dans notre chapelle et I'offrande des religieuses
comportait 30 jours de priCreset de bonnesoeuvrespour le reposde son
ame.
Inscription nationale
Les 19, 20, 2t aoot 1940, jours d'inscriplion nationale, nous
rappellentque nous sommesen tempsde guerre.Paisiblement,chacune
va se faire inscrire,gardant au coeur la mansuilude qui convientd des
dDouses
du Christ.
A r6pitition, notre Saint-Pere demande et ordonne des pridres
spdcialespour obtenir le retour de la paix si d€sirde.Son Excellence
Monseigneurnotre iveque faisanticho aux appelsdeSa Saintete,nous
dit que Hitler, ce nouvel Attila, aura la victoire tant que le monde
malheureux et coupable ne se tournera pas sincdrement vers Dieu.
Noces d'argent au monastlre
Oublions un instant les6vinementseuropeenset leur r€percussion
en terre d'Amerique, voih qu'au monastdrela joie 6clatedans tous les
chants qui montent des coeurs.Une aurore jubilaire se ldve le 30 ao0t
1940! ceUedu 25e anniversairede professionreligieusede notre trds
honorde Mdre Kirouac et de nos chdresSoeurs Dubois, Pellerin et
Jeanne(Laram6e).
Aux premidresV€presdu 30 ao0t, et sousI'aubejoyeusedu matin
suivant, nous demandons avec ferveur i I'Auteur de tout bien, A
(l) L'UniondesCantons
del'Est,jeudi.22aoot1940.
298
I'occasionde la mcsscsolenncllc.cildbr6epar MonseigneurL.-A. C0t6,
de comblcr de faveurscdlestcsnos chdresJubilaires,
Cet annivcrsairchcurcux permct une ddtentecompldte.Lajournee
est magnifiquc! l-es hcurescoulent rapides.C'est f€te pour lesyeux en
memetcmps quc douccur pour l'6mc d'admirer la tablejubilairefleurre
dc lis et chargic de cadcaux.
Une grille en fer forg6
Le 4 novembre I940. unc grillc en fer forg6, trds jolie, remplace
avantagcusement
i Ia chapellcI'antiquegrille de bois et son rideau de
coton blanc dont nous saluons le ddpart. sans regret.
Don el installationd'un orgue
En la fetejubilairc du 30 ao0t dernier,un magnifiquedon de $2 000
cst offert d part igale entrc Soeur BernadetteBlanchet et Monsieur
Wilfrid Roy, infirmier. pour I'installationd'un orguedanslechoeurdes
rcligieuses.
. . l-e l5 novembresuivant.I'orgueest instal16!Les premiers
accords font retcntir le Magnificat, le Laudate, et une cantate reconnaissanted notre Pdre Saint-Joseph.Son harmonisation simple et
d iscrdtea la limpiditd de la priire. qui implore,supplieou triompheavec
nous. Il fait partie du vaisseaureligieuxdont il est I'ame sonore;il s'y
incorporc au-dcdanscomme la cloche s'accrocheau dehors.ll est,ce
qu'on appelledans la langue du droit. un immeuble,par destination.
Sur le conseil expdriment€ de Monsieur Arthur Charlebois,
docteur en musique de notre ville, il a 6td convenu d'acheter cer
instrumentchezJ. O. Jacques.Limit6e,de Saint-Hyacinthe.Monsieur
Charleboisnous fera le plaisirde nous faire entendreun rdcitalet, dans
la suite, il donnera des legonsd'orgue d nos soeursmusiciennesainsi
qu'unesdriede coursd'harmoniequi serasuivieddsle mois de d6cembre
par une dizaine de religieuses.
Brevets d'inlirmiire
Au cours de novembre,nos Soeurs Larche, Marchand et Mariedel'Eucharistie (Simone Vervitle) subissentavec succis les examens
d'infirmidre de l'Universitd Laval. Elles iront grossir les rangs des
infirmiires qui assistent les malades qui se font de plus en plus
nombreux, et feront face ainsi d un nursing qui devientplus exigeant.
r94l
Salut,an nouveau!
Qu'apportes-tudanstes365feuillets?Mystdre.. . Dieu qui a piti€
de nousa tir€ un voile sur "demain".C'estque chaquejour suffit sa
peine.. . sajoie aussi.
Au babillard,nouslisonsI'affichesuivantee laquellenousserons
heureuses
de nousconformer:
Etrennesi nos bienfaiteurs:tout le personnelde I'H6tel-Dieu
voudrabienoffrir lespridreset lesbonnesoeuvresdu
3 janvieraux intentionsde Monsieuret MadameJ. D. Gasnd
299
4 janvieraux intentionsde Monsieuret MadameJ. E. Alain
5 janvierpour notrebonet regrettdm€decin:
docteurE. T. Belleau
6 janvierpour notreinsignebienfaiteur:
le docteurGeorges
Cdtd
7 janvierpour tous nosautresbienfaiteurs.
Le Colligede Victoriaville,6coled'aviation
Trdssensibles
d toutcequi toucheI'histoirelocale,nousnotonsque
le l5 f6vrier1941,lesRR. FF. du Sacrd-Coeur
cddentleurcolldgede
qui le convoitedepuislongtemps
pour
Victoriavilleau Gouvernement
Demain,le colldgeseraune
abriterles6tudiantsmilitaires-aviateurs.
Ecoled'aviation.
En radiologie
Le l7 mai 1941,aprdsavoir suivi des cours en radiologied
Montrdal,nos chdresSoeursThibault,Kirouac,Boucher,Marie-duCarmel, Carrier et Olier deviennentmembresde la Soci6t6des
Techniciens
en radiologiede la Provincede Qu6bec,
dont le but estde
promouvoirla science
et I'art de la radiologie.
A Montr6al,d6cisde Mire Lachapell€
Le 2l mai l94l surviente I'Hdtcl-Dieude Montrial le d€cisde
notrev€n6rde
ex-MdreSophieLachapelle,
dontla mdmoiredemeure
en
bdnidictionparminous.Neufanniesdurant,de I906d I9l2 et de l9l8 e
1921,ellea dirig6,on s'ensouvient,lesdestiniesde notremaison,lui
imprimant un vigoureuxessorvers le progrds,
Au coursdesann€esintirimaires,elle a iti maitressedesnovices,
chezqui elle a exerc€une influenceprofonde.
ainsitoutesoninergieou
Quinzeanndesde savie,ellea consacr6
plus exactement,elle a mis toute son dme au servicede notre jeune
fondationqu'ellea aim6esincirement.
Retournded sonberceaureligieuxen 1921,elledevaity atteindre
I'agede 90 ans, continuantd semerle bien par une pi6tesolideet
jointe i un g€n€reux
et constantd€vouement.
€clairee,
Honneur et fiddle reconnaissance
i sa m€moirevinirde!
Le 30 mai, un servicefundbreest chanteen notre chapellepour le
reposde son ame.
Haut-parleursir I'infirmerie
En cettefin du moisde mai 1941,lesClectriciens
s'affairent
dansles
locaux de I'infirmerie.Grdced des haut-parleursinstalldsd diff6rents
pourrontsuivre
endroitsdanslescorridors,noschdressoeursmalades
qui
lesofficesde la chapelle,leslecturesdu rdfectoireet lesconf€rences
sedonnente b communaut6.
innovation!
Quellebienfaisante
Congris eucharistiquei Drummondville
Le 25 juin I94l marqueI'ouverture
du CongrdsEucharistique
de
Drummondville.Le lendemain,dtant la journ6e sp€cialepour les
enfants,nos orphelinset orphelines
s'y rendentgr6ced la g6n€reuse
bienveillance
des bienfaiteurs
de I'orphelinat,lesquelsont mis A la
300
disposition
de Ia gent€nfantineet leurbourseet leurcoeur,sefaisantun
plaisirdu bonheurde cesheureuxpetits.
Une soeurpionniire nous quitte
Le 30juillet 194| , la mort vientcueilliren notreparterreuneautre
fleur de son choix: Soeur Marie-Joseph(AlphonsineBossi). Les
travauxpdnibles
dela buanderie,
dela cuisine,
dela couturepourle RR.
FF. du Sacr€-Coeur,
aux jours sombresde notremaison,constituent
son champ d'action privil6gii. Le ddvouementde cette vaillante
ouvriere,sonabndgation,
safranchegaietdmarquentses47 ansde vie
religieuse,
au coin d'uneadmirablecharitd.Au coursde sesdernidres
ann€es,descrisescardiaques
dbranlentsa forte constitution.Pr€ted
rdpondreau dernierappeldu Maitre,ellesuccombe
e leursatteintes
a
l'dgede 79 ans.
Changement
d'aumdnier
Le 30 septembre
1941,notreddvou€et saintaum6nier,Monsieur
I'abb€ElzdarMondou, quitte notre Hdtel-Dieuqu'il dessertdepuis
I932,pour allerexercerson ministdrei DrummondvillechezlesRR.
FF. de la Charit6.
Dansune dernidreinstruction,monsieurI'aum6niernousfait ses
adieuxet sespaternelles
recommandations.
Ne croit-onpasrevivreune
je nesuisquepour
scdneinoubliable
de I'Evangile:
"Mes petitsenfanrs,
peude tempsavecvous.Pr'iezbien.. . Dieu premieiservi.. . tvitez la
routine.. . Priezbicn Saint-Joseph
et la Sainte-Vierge.
Aimezbienet
servezde tout votrecoeurlesmalades!
Faitescelaet vousvivrez."Puisil
nousbdnit paternellement.
Le m€me jour arrive son remplagant:Monsieur I'abb6Ulrrc
Leblanc,ainsique MonsieurI'abb€G€rardDescoteaux
commeassistant-aum6nier.
Soeur Champagnei la Maison du Pire
A peinedg6ede 32 ans, notre regrett€epetite SoeurChampagne
(Yvonne)quittela "vall6edeslarmes",le 20 octobreI941,pour entrer
dansla Maisondu Pire, aprdslaquelleellesoupirede toutesoname.
D'une sant6 dilicate, mais d'une €nergie indomptable, nulle
difficulti ne lassesoncourageen facedu devoir ou de la vertu. Elle sait
cueillirainsides6pisde choixqu'ellesehatede lier engerbes.
Atteinte
de typhoide,son organismene peut resistere cettemaladiequi la mine
sourdementet fait placeA la tuberculosepulmonaire.Quelquesmois
d'infirmerieet c'estla fin de sonmagnifiqueet fructueuxpdlerinageicibas.Elleavait passdI4 ansen religion.
Evocationhistoriqu€
Le 29novembreI941,unes€ance
rdcr6ative
d la salledesorphelines
est donnie par les€lives de la Congrigation de Notre-Damed'Arthabaska,sousla pr€sidence
de MonsieurI'assistant-aumdnier
G6rard
Descoteaux.Une dvocationhistoriquenous fait revivreune partie de
I'histoiredesd€butsde la colonieen desscdnes
h6roioueset charmantes.
301
JeanneMance se penchesur les corps qui souffrentet Marguerite
qui s'6veillent.
Bourgeoys
sur lesintelligences
1942
Une ann6enouvelle
Au I erjanvier,notrev€ndrdSup6rieur
eccl€siastique
nousapporte
sesb6nddictions,
sesvoeuxet sesetrennes.
Harmonisant
le thdmede sa
paternellecauseried I'anniversaire
que nous c6l€brons,il 6voquele
souvenirdes"neigesd'antan".. . Neiges
d'antandu foyerfamilialauquel
se rattacheun souvenirde reconnaissance
et d'amourpour ceuxqui
autrefoisen 6taientI'ameet qui nousont quitt€spourI'au-dele;
neiges
d'antan,pour notre monastdre
aussi.. . grain de s€nev6
autrefois.. .
arbre magnifiqueaujourd'hui.Que de ben6dictionsdont il faut
remercierDieu!
Encoreune fois, la mort
Le I er fdvrier1942,la mort,cetteimpitoyablemoissonneuse,
vient
cueillirunefois encoreunedesnos soeurs.
Au soir du ler fdvrier,notrechCreSoeurCaron(Lucile)quittela
pouraborderaux rivesdternelles.
terrede t€nCbres,
Artisten€e,simple,
candide,d'une fiddlitea toute 6preuve,en peud'ann6es,ellea vicu une
longuevie. De bonne heure,la maladiela voue e I'inactionet la
pulmonaire
tuberculose
en fait savictime.ElleCtait6gde
de37ans,dont
I I ans de vie religieuse.
L'id6e du g6n€ralatrefait surface
Le 23 f€vrier1942,au coursd'uneassemblde
vocales,
on
dessoeurs
fait lectured'unelettrede la RivCrendeSoeurAllard. suo€rieure
de
I'H6tel-Dieude Montrdal,demandantsi la Communautide I'HdtelDieu d'Arthabaskaesten faveurde I'union sousforme de gene:alat.La
propositionest accepteed I'unanimitddesvoix des soeurspr6sentes.
Un terrsin de jeux pour I'orphelinat
Le 4 mai 1942,un terrainde jeux est prepar€pour lespetitsde
I'orphelinat,sur une partie du jardin du monastere,
d I'endroitoil
s'€levaitautrefoisla maisonde MonsieurQuesnel.Une cldturede
briquesassez€lev6elimite le parterrede la Communaut6.
Les deuilsse succid€nt
Lesdeuilsouvrenttoujoursen nouslessourcesde la douleur,mars
en m€metemps ils allumenten nos coeursla s6r€nit€de la divine
esp€rance.
C'estdansce bienheureuxsentimentde confianceet depaix,
que s'envole,le 28 juillet 1942,vers des rives meilleuresnotre jeune
SoeurGertrude,n6eMarie-AngePoirier.
Sa fr€le constitution a d0 exiger beaucoupd'abn€gationet de
gdn€rosite
pour remplirdurant prCsde dix ans,lesfonctionsqui lui
furent assign6es.Elle 6tait ig6e de 34 ans et son d€part, aprdstant
d'autres,constituepour nousun r6elchagrin.
302
Un bilan des ann6€s1936-1942
En janvier 1942, la Communaut€ d'Arthabaska compte 108
religieuses,
ainsi reparties:
68 professeschoristes(vocales)
27 professesconverses
5 professestemporaires
5 soeurstouridrcs
2 novices
I postulante
Cettep6riodede six ansa subi neuf d€cCs,dont cinq en basde 35
ans. La tuberculose,cette terrible maladiei formes rqultiples,en a
fauch6le plus grand nombre.On ne peutdouter queleslonguesheures
d'un travail extenuant,le pauvrer€gimealimentaireet lesconditionsde
s€jourinsalubresdesreligieuses
n'en soientla causedirecte.Toutefois,
on note qu'e cette6poque,une religieuseatteinte de tuberculoseest
transfdrcedansun sanatoriumdenosSoeursdu Nouveau-Brunswick
et
que I'on fait construire en l94l une galerie-solarium,i l'6tage de
I'infrrmeriedu monastdre,afin de faciliter la cure d'air prescritepour
certainessoeurs.
303
SUR LA VOIE DE L'EXPANSION
SEPTEMBRE 1942. 1947
Retour de Mire Tbibault commesuSrieure
En depitd'unebrisecaressante
defin d'€ti,les derniersjoursd'ao0t
1942sesontfaits tristesi l'€galdesheuresgrisesd'automne.Septembre
heureusement
apporte sansretard un renouveaud'anndemonastique.
MonseigneurLafortune,de I'urne
Sousla pr6sidence
deSon Excellence
myst€rieuse
du 3 septembrela fonctiondesup€rieurerevienti notretrCs
honor€eMdreThibault qui I'a si dignementexerc€eau coursdesann€es
1930 - 1936;soeur B6liveauest nomm6eassistante;soeur Kirouac,
hospitaliereen chef; soeursOuelletteet Janelle,conseilldres;soeur
Trottier est r66luemaitressedes novicesei soeurLing devientddpositaire.Assist€es
du secoursdivin. lesuneset lesautresauront missionde
diriger et de soutenir notre oeuvre hospitalidrepour ripondre aux
exigencesactuelles.Par ailleurs, vCritablespuissancesde bien et
€l€mentsde progr€s,I'all6gresse,
le courage,la g6n6rosit6selisentsur
tous les fronts.
La situation de nos soeursd'outre-m€r
ll nous est impossibled I'heureactuellede correspondreavecnos
chdressoeursd'outre-mer,dont nous ignoronstout de la vie en pays
occup€par I'ennemi;plus d'un r6cit toutefoisnouslaissedevinerleurs
angoisses
et leur dCnuement.
Notre situation €conomiqueet notre securiteprdsenteforment
contrasteet appellent,certes,de profondesactionsde gr6ceenversle
Dieu trdsbon qui protCgenotre patrieet luiassuredesjourspaisiblesen
margedesfluctuationsquotidiennes.
Un nouveaucercueilse referme
Le 18 octobre 1942,un cercueilse refermesur notre cheresoeur
Saint-Jean-de-Goto,
n6eLilianeBoisvert,choriste,soeurde notrechere
soeurLucienneBoisvert.La viede notreregretteedisparuetient entrois
mots:6mede pridre,de devoiretde paix;aimableet conciliante,ellesait
en toute occasionsourireet setaire.Dessouffrancesmoralesbroieront
cette ame d6licate qui, fleur vraiment liliale, redoute le souffle des
304
intimes
automnes
et deshivers.Ellecraintla mort:aussi.cessouffrances
pourlecieloirelle
le supreme
comp16ment
desapr€paration
deviennent
s'envolele 18 octobre.d I'dgede 3l ansdont 14de religion.
F€tesfamiliales
nous
La Toussaint,au ler novembre,en sa liturgiesymbolique,
repr6sente
noschdresenvol6es
chantantau cield'unevoix largeet sans
plusde lourdeur,nos pridrestremblantes.
On dirait un suave6chode
en
I'unionfamilialequi sed€ploied I'aisedansnosmurs,precisdment
de naissance
de notre trCs
cette fete de la Toussaint.anniversaire
pourI'heure
s'enchasse
honordeMdreThibault.Danssonrayonnement
celui de notre vdn6r6esoeurDagenaisqui
un "jubil6 missionnaire":
compteau 7 novembre,CTNQUANTEANS REVOLUSde mission
L'une €t I'autresont fCtees
avec6lan:pridres,
dansnos Bois-Francs.
rivalisentde formeset d'expressions
amourfilial,voeuxreconnaissants
ir I'endroitde cesmeritantes
du devoiret du ddvouement.
Deux nouvellesinfirmiires
En novembre1942,nos chdressoeursSenay(Jeanne)et La
(GertrudeProvencher)
Dauversidre
reqoiventleur brevetd'infirmidre
Laval.Lesservices
hospitaliers
r6clamant
sanscesse
un
de I'Universit6
plusgrandnombred'ouvridres,
chaquegraduation
comptedoncdouble
joie.
Bureaud'admissionet salondes m6decins
transformations
Cesservices
hospitaliers
rdclament
aussicertaines
assezdifficilesd'ex€cutiondansun 6dificeen b€tonarm€construita
l'6preuve
du feu.N'importe,le marteaurdussitd d€molir,et lesexperts
Ainsi,au premier6tageon voit reculercertains
de I'art, d remodeler.
murs et d'autressurgir,pour modifierune salled'attenteen bureau
d'admissiondes maladeset pourvoir en m€metempsa une piCce
r€servde
aux m6decins,
ce qu'on a convenud'appeler"le salondes
pour
m€decins",
maisqui esten r6aliti unesalled'attenteet vestiaires
cesderniers.
Des cours en nutrition
par I'Associationdes GardeA la mi-ddcembre1942,dercgtJee
Mademoiselle
Michelle
malades
enregistrdes
de la Provincede Qu€bec,
professeur
S. Gosselin,
hygiinistes
de nutritioni I'EcoledesI nfirmidres
le cours
de I'Universitd
de Montrdal,vientdonner,en dix conf6rences,
compldmentaire
de didtdtiquequ'ellea missionde donneraux 6coles
d'infirmidres.
Activit6sde I'hdpital
Notre h6pitalen 1942estd6bordantd'activitds:
I 765 maladeshospitalisds;
835consultations
externes;
9 7 9e x a m e ndse r a d i o l o g i e ;
I 056traitements
de physioth€rapie;
- 2 077analyses
de laboratolres.
305
Les religieusessont au nombre de cent dix et une trentained'aides
fdmininesse ddvouent avec ellesau soin des malades- deux ou trois
aides masculins compldtent le personnelhospitalier. Le nombre des
mddecinspratiquant d I'h6pital se maintient ii dix.
A I'orphelinat
L'orphelinat, comme I'hdpital, ne laissepersonnedans l'oisivete.
La croisadeeucharistiquesouldved'enthousiasme
tout son petit monde,
et il faut voir i I'oeuvre CES HOMMES ET CES FEMMES DE
DEMAIN pour sourire et esp€reren I'avenir. Les gargons sont au
nombre de cinquanteet lesfilles de quarante-sept.Saurait-ilexisterdes
obstaclesinsurmontablespour cettejeunessepleine d'ardeur conqu6rante?
A I'hospice!
A I'hospice,nos sallesde vieillards sont aussi rempliesi pleine
capacit€:quarante-deuxhommes et trente-deuxfemmes.Nous vivons
ainsi entre des vies montantes, des vies souffrantes et des vies
nos
d6clinantes.L'amour de Dieu 6pureet transforme,nous I'esp€rons,
labeursquotidiens.
1943
Les souhaitsde 1943
L'ann6e 1943s'ouvresousu ne b6n6diction et un souhaitvenantdu
coeur de notre bien-aim6eMCre Thibault. Le souhait est d la saint
Frangois de Sales:"Une ann6e pleine d'amour du bon Dieu et toute
ddtremp€een douceur, suavit6 et charit6 pour le prochain". Il forme
sansplus, tout un programmede perfectiond ciselerau long desjours.
Incendie i Tracadie
A b Fete des Rois, la radio nous apprendqu'd I'heuredu midi, un
incendieconsumel'H0tel-Dieu de Tracadie: h0pital, lazaret,communaut€. tout est rdduit en cendres:I'acaddmieseulerestedebout. Sans
tarder, un messagetel6graphique invite les chdres dprouvdes i nous
envoyerleurssoeursmaladesafrn de leur assurerun abri et lessoinsque
requiert leur €tat. Sensiblese ce gestefraternel, nos chdres acadiennes
tiennent pourtant d s'€loignerle moins possiblede leur foyer et ellesse
dirigeront vers Chatham et Madawaska oir les attend la m€me
fraternit€.
Grande fGte chez les Crois6s
Au 12 mars 1943, le 4e anniversairedu couronnement de Sa
Saintet6 Pie XII provoque un retentissementsolennel dans notre
r6-gion. L'6lite enfantine d'Arthabaska se groupe autour du Chef de
I'Eglise nicol6taine,Monseigneur Lafortune, venu tout exprds pour
prdsiderles manifestationsde sescent cinquantecroisdsauxquelsSon
Excellence sacrifie littdralement toute la journ6e.
Le rdvdrend PCre Antoine Poulin, s.j., directeur g6ndral de la
CROISADE EUCHARISTIQUE se fait l'animateuret le pridicateur
306
de la journde. Le programme de la matinde se d6roule d ltslise
paroissialeet au collige des rdvdrendsFrdres des EcolesChrdtiennes;
celui de I'aprds-midi,d I'H6tel-Dieu. Une heured,adorationdialosude
c l d t u r ec e l t ej o u r n e ep a p a l ee t e u c h a r i s t i q u e .
Organisationdu Bureau m6dical
Le 30 avril laisseun souvenirappr6ciabledansI'histoirede I'H6telDieu: il s'agit de I'organisation ddfinitive du Bureau m6dical. lcs
premiersofficiers sont:
Prdsident:
Dr Henri Becotte
Vice-president:Dr GeorgesE. Roy
Secrdtaire:
Dr C.-AntoineGilbert
t-
Do?teur Henri N@tte, let rrrisid
du Bureau nidi.ol eh 194i.
t
c'est un nouveau pas vers le progrds que cette organisation du
Bureau mddical de notre hopital!
Les procis-verbaux des premidres rdunions du Bureau m6dical
sont plutot discrets. On y retrouve en g€ndral des demandes aux
autoritds de I'hdpital. Nous citons textuellement,e titre d'exemDle:
"Le but de I'assemblde
se rdsumei quelquesdemandes
ii faireaux
autodtesde l'h6pital:
l. L'achat d'un 6lectrocardiogramme
2. La r€visiondeshonorairespour radiographies,
Apresdiscussion,
demandeestfaiteau secritaire(Dr C.A. Gilbert
en 1945)de rencontrerles autoritesafin de leur soumettreles
suggestions
precitees.'(l)
(l) Cahierdes Minutesdu Bureaum€dicalde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,novembreI94j.
307
Six petits bonnets
Le 6 ao 0t | 943, u ne cd16moniede voeux perp€tuelsestpresid6epar
Son ExcellenceM onseigneurLafortune;six postulantesy figurentpour
l e c h a n td u V E N I C R E A T O R .
A I'issue de la cdrdmonie, Monseigneur Lafortune entre d la
Communauti, va droit aux postulantes,et s'exclameavec bonhomie:
"C'est effrayant comme je suis content de voir ga. ." Nous avons
vraiment fait chorus tout bas, car c'est depuis longtempsle premier
contingent aussi impressionnantde "petits bonnets".. . Quel bonheur
que cette reldved6bordanted'enthousiasmeet de couragefaisant leur
entreedans la vie relisieuse.
Les postulantes d'aoit 1943,
Un o-rphelinatdioc6sain
A peinede retoure Nicolet,SonExcellence
Monseigneur
Lafortune s'occupeactivementde nos interCtsmatdrielset desprobldmesqu'il
pour
nousfaut rdsoudreincessamment;
I'h6pitalrequiertplusd'espace
recevoirles nombreux maladesqu'il faut refuserchaquejour, et la
situationdconomique
actuellenousemp€chede construireune aile
Dds le 9 aofft, un m€ssage
absolumentndcessaire.
tel6phoniqueavertit
Mdre Thibaultque le vasteorphelinatdu Christ-Roide Nicoletpeut
recevoirlous nos orphelinset qu'il deviendra,de ce fait, orphelinat
diocesain
selonle ddsirant6rieurement
formul6oar Son Excellence
308
Le sacrifice d'une oeuvre chire
Le mois d'ao0t 1943 burinera donc en traits ind6libiles le sacrifice
d'une oeuvre ddji vieille de trente ans et qui a pouss6 de profondes
racines dans tous les coeurs des Religieuses hospitalidres et de la
population locale.
Le I I ao0t 1943,Mire Thibault 6crit A Son ExcellenceMonseigneur Lafortune e ce sujet:
"Votre dcrnier passageparmi nous, Excellence,a laissd une
empreinteineffagable.Votre bienveillancepaternelle,votre particulier intdrCtd nosoeuvresnouspermettenteffectivement
de nous
compter plus quejamais parmi lesenfantsprivildgiCsdu meilleur
des Pdres.Nous vous en savonsg16,Excell€nce,et vous prions
d'agreerI'expressionde notre filiale reconnaissance.
Cette visite laisseraencore sa marque dans notr€ humble
histoirepuisque,soussoninfluenceb€nie,a et6resolule probleme
posdpar le manqued'espacepour le developpem€nt
normald€nos
oeuvles.
par Mgr L.Le transfertde nosorphelinseNicoletestacceptd
A. C6t€,notrevendr€sup€rieur,parccque,dit-il, il peutescompter
que I'avenir seradigne du prdsentet qu€ toujours, vous serezll
pour protdgeret, au besoin,d€fendreI'Hotel-Dieud'Arthabaskaet
son h6pital.
J'ai 6crit aujourd'huimemeAh reverende
Mire provincialede
I'H6tel-Dieude Nicolet,etattendraisardponscpourfixer led€part
de nos cherspetits.
Je sollicitele secoulsde vos f€rventesprierespour menerir
bien les diff6rentesmodificationsqu'il nous resterad rdaliser."
Le transfert des orphelins i Nicolet
Ainsi donc, c'est vers I'ORPHELINAT DIOCESAIN de la ville
6piscopaleque s'acheminetout notre petit mondele l9 ao0t 1943.Deux
Soeurs Grises se sont portees i leur rencontre et nos soeurs tourieres
accompagnent le groupe jusqu'i Victoriaville. Quel attendrissementde
voir ces bambins franchir d€finitivement le seuil de notre maisoni on ne
peut se defendre d'une €motion mal contenue jusque la, et des larmes
silencieusesrepondent A leur dernier geste d'attachement.
Le lendemain, Soeur Normand, sup€rieure,6crit A MCre Thibault:
Izs orphelins et orphelines &
309
Pasundes
heureusement.
". . . Notrevoyagede
retours'est
effectue
cherspetitsn'a €td maladeet ils ont Ct6bien sages.Tout les
lesponts,lesrividres,
lebeau
beaucoup
surleparcours:
int€ressaii
etc.
lesgrosbateaux,lespetiteschaloupes,
fleuveSaint-Laurent,
ils
etdevoilaitsesconnaissances,
etc.;chacundisaitsesimpressions
Pasun n'averseunelarmedepuisqu'ils
ont 6t6bienintdressants.
leursnouveaux
compagnons;
bienavec
sontarrivds,ilss'entendent
Je
d lesvoir, nouscroirionsqu'ilssontici depuislongtemps.
seconsolent
bienvitede
queleursMeresd'Arthabaska
souhaite
leurabsence
ellesaussi.. ."
Plus large la part d€s souffrsnts
Ceddpart,va sansdire, creuseun vide profond. Le bon Dieu saura
le combleren nous donnant la consolationde faire plus largeet plus
belle,la partdessouffrantscar Cestpour cetteraisonqueMdreThibault
et sa Communauteont acceptdle transfertdesorphelinsi Nicolet.Par
ailleurs,c'est tout un souci que ce travail de modificationet de
remodelagequi s'imposed l'6garddes pidcesddsaffect6es.
Des m6decins
souslesdrapeaux.. .
Un autre soucivient s'ajouteren cet automne1943.L'appelde
toute la phalangede jeunes mCdecinssous les drapeauxconstitue,e
I'heureactuelle,une menacepour le fonctionnementde nos h6pitaux.
Tout en faisantlarge la part du devoir patriotiqueet civil, maintesfois
d6ji, les autoritdsde nombreusesinstitutionsont protestd.Les notres
sontalertdesau debutde septembrepar I'appelau servicemilitaired'un
jeune et brillant chirurgien,le docteurPaul C0t6.Eu 6gardau nombre
restreintde ceux-ci,ceddpartcauseraitun r6elpr6judiced notrehOpital.
Une requeteest donc adresseepar messagespecialau ministire des
Servicesnationaux de Guerre,puis une seconde,adress6ecelle-li au
reprisentant du comte i Ottawa et appuye€ par Son Excellence
Monseigneur notre Ev€que. Cette dernidre requ€te a tout I'effet
attendu,et notre chirurgienpeut continueri pratiquerson art dansla
paix de nos murs. D'autres appelssuivirent concernantI'un, notre
I'autre,le plusjeune de nos midecins,maiscettefois sous
anesth€siste,
une forme att6nu6e,de sortequ'end6finitive,nul ne partit. Une fois de
plus, le Seigneura d6ploy€la force de son bras enversceux qui se
en Lui.
confientpleinement
Retour de Soeur Desharnais
(Rigina),en
Le l0 septembre
I943,notrechdreSoeurDesharnais
missiondepuiscinq ansd nos maisonsde Vallfe Lourdeset Bathurst,
Nouveau-Brunswick,
estheureuse
de rentrerau foyerd'Arthabaska.On
eut aime la retenirdavantageld-basoir son entierd6vouementa su la
faire vivement appr6cier.Une chaudebienvenuea tdt fait de faire
oublier i notre chdresoeurI'exil, que nos sympathiquessoeurslui ont
Dourtantadouci de toute la d6licatesse
de leur affection.
310
Cinq nouvelles diplOm6es
Tandis que la transformation de I'orphelinats'opdred une allure
assezrapide pour devenirdesressources
materiellesnouvellesdestin6es
au soin desmalades,nosjeunessoeurssepr6parentd fournir leur quotepart dans les nouveaux services.Soeurs Gagn€ (Maria), Poisson
(lrdne), Blanchet (Bernadette), Rivard (Claire) et Saint-Louis-deGonzague(Mathilde Pellerin)sont toutesfiCresde d6tenir,i quelques
tempsde li, le brevetd'infirmidrede I'UniversiteLaval et ce,avecla note
"grande distinction".
r944
Aide du Frire Barnab6,s.c.
Sous la direction du rdverendFrdre Barnab6,s.c., organistee h
maison provinciale des Frdres du Sacr6-Coeur de notre ville, la
psalmodiede notre choralefait un pas vers le progrds;il y a m6melieu
d'espdrerqu'un effort continu lui fera atteindreune perfectionrelative.
Le ddvoud professeur,licenci6en musique et ancien dleve de Dom
Mercure,s'ing€niedjoindre I'utiled I'agr6able.Le I9 mars 1944,d la f€te
de Saint-Joseph,I'orchestredu scolasticatqu'il dirige nous gratified'un
magnifiqueconcert.Violon, cornet, piano, chant, tout est du meilleur
go0t et d'excellenteex6cution;cette soirdeprend figure de "charmante
trouee" dans un ciel de careme.
PrCtre pour la divine rencontre
Le 8 juillet 1944,notrechdreSoeurJuliette(St-Cyr)dgdede3l ans
dont ll de vie religieuse,s'enva vers notre Pdredescieux.Son dme est
prCtee la divine rencontre;la solitudefleuriede la campagneoi elle est
n6e I'a accoutumdeir "voir grand et a regarderhaut"; la souffranceet
I'inactivitddes dernidresanndesplus pdniblespour elle que la mort, lui
enseignentle complet renoncementet la pratique suavede l'union d
Dieu. Elle saluasadernidreheureavecjoie,unejoie quasienfantine:elle
s ' e nv a a u c i e l ! .. .
Sorel d6sireun h6pital
Au cours dc cet 6td 1944,Monsieur Ludger Simard, de Sorel,vient
au nom de I'Honorable Cardin et des citoyensde la ville, solliciterdes
pour fondcr un h6pital de 60 lits dans cecentre,I'un desplus
religieuses
anciensdu Qu6bec. l-es propositions,attrayantesau premier abord,
sont longucmcnt€tudi6es.puis soumisesd Son ExcellenceMonseigneur
Douville. 6v€quede SainGHyacinthe,dont reldveSorel. La r€ponsedu
prdlat,bienveillanteet sympathique,ne laissepasde faire pressentirles
difficult€s reellesde I'entreprisequ'enserreun rdseaude circonstances
particulidres.['ar ailleurs, des raisonsd'ordre administratif,jointes a
I'exclusiondc I'ecoledc garde-maladespour un hdpital de 60 lits - tel
quc stipuldpar Statutsrefondusde I'AssociationdesGarde-malades
motivent un rcfus. De prime abord, Son ExcellenceMonseigneur
Lafortune, notre 6veque,a encouragele projet mais.au 6 ao0t,lorsqu'il
vient pr6sidcr une c6rdmoniede profcssion,il juge pdremptoiresles
raisonsqui s'y opposent,et avec sagacitd.conseillede n'y pas donner
suitc.
3lI
C6r6monie religieuse inusit6e
Le 27 septembre 1944, Madame J.L. Sexton regoit, dans notre
chapelle,les sacrcmentsde baptemeet d'eucharistieet voit, peu apris,
son mariage rdgularisdavec M. Sexton, un catholique n'ayant guCre
pratiqui sa religion.Tous deux manifestentles meilleuresdispositions:
leur fillette, M a rling. 6g6ede six a ns regoit,elleaussi, I'eaur€g€n6ratrice
qui la fait enfant de Dieu et de l'Eglise;elle s'appelleradesormaisMary.
La chorale du monasttre exdcute des chants de circonstanceet un
d6jeunerest servi aux membrcsde la famille.
Nos chdres Soeurs Jeanne-Mance(Mercier) et Marie-du-Sacr6Coeur ( 86liveau)sont lesprincipaux agentsde cettedoubleconversion;
d elles I'honneur et le mdrite tandis que la Communaut6 temoignesa
reconnaissance
au ciel pour cette nouvellebdnddictionaccorddei son
oeuvre hospitalidre.
lire technicienneen laboratoire
En novembre 1944.aprdsuneannded'etudesa notre Hotel-Dieu de
Montreal et aprdsy avoir subi lesexamensrequis,Soeur S6vignynous
revient avec un certificatde technicienne.obtenu avecun maximum de
95 points sur 100, de I'Association technologiquede laboratoire de
Hamilton, Ontario. Ces succCsconstituent,on en convient, un apport
trds appr6ciabledans les circonstances.
Sivignv, larc rcchnicienne
eh laboruroircen 1944.
3t2
Le bonheur est simple
La chronique des derniersmois de 1944est silencieuse;
on y note
qu'elleestsimple commele bonheur.. . courtecomme lesjoursheureux.
En d6cembre pourtant, deux industriels de Victoriaville, d€jd
bienfaiteursinsignesde notre maison,nous comblentde leurslargesses.
Monsieur J, D. Gagn€ nous adressesesvoeux avec un chdquede cinq
cents dollars, ajoutant: vous m'obligeriezen voulant bien accepterle
chdqueinclus pour aider la belle oeuvreque vous avez su d6velopper
dans notre comte. Monsieur J. E. Alain nous remet gracieusement
de
multiples factures avec la note "sans charge", le tout repr€sentant un
montant igalement appreciable:exquiseg€ndrositi qui ne riclame en
retour qu'un souvenir prds de Dieu.
Et nous voici au terme de I944.
Semblable au voyageur, nous embrassonsdu regard le chemrn
parcouru! ou plutot nous le mesurons en pr6sencede Dieu et de
l'6ternit6.
Les bienfaits du Seigneur n'eurent de cesse:en plus des biens,
d'ordre spirituel, 75 lits additionnels d I'hopital et 30 i I'hospice
prouventdloquemmentque, gracee Dieu, il a 6t6 avantageusement
tir€
parti de I'orphelinat. Il serait mCmejuste de dire qu'il n'y a gudre
d'endroits dans les anciennesconstructions,qui n'aient subi quelque
modification. Le dipartement de pidiatrie n'est rien moins qu'd la page;
celui de la maternitd et les sallesde chirurgie ont presquedoubli leur
capacitd.
1945
Un moisde janvierdiscret
Janvier installe si discretementI'an 1945 chez nous que seules,
durantla sdriede sestrenteet unjours,uneseulevoix trouve6chodans
nos pages.
Cettevoix rend le sond'un ipanchement
intime:elleestde MCre
Thibaultet s'adresse
e la Supirieurede I'Hotel-Dieude Montrdal:il y
vibre dessonsnousreppelantque la sup€riorit6n'estpasunecharge
honorifique.
". . . Enfin,d la gricede Die'.r,il a promisd'Ctreaveclesamesde
bonnevolont€. Comme vous Ctesde cellesla et queje me flatte
d'apparteniraussi e cette categorie,puissele Dieu de paix et
d'amour verser sur nous et sur les ames.a nous confides.la
plinitudede sesdons;c'est,ma
pridreet le souhaitquejevousprie
d'agrier en cette veille d'Epiphanie,fete de foi, d'esperanceet
d'amour..."
Nos maisons d'outre-m€r
Fdvrier 1945nous rdservele plaisir de renouer les relations avec nos
maisonsd'outre-mer.En ddpit des souffranceset des privationssubies
par chacuned'elles,saint Josephs'estvisiblementmontri leur protecJIJ
teur et leur soutien.Cellede Lobbes,Belgique,a subi lesplus lourds
dommagesmatdriels,ayant6t€obligded'dvacuerdeuxfois, maistoutes
ont v6vudesjours plus que sombres.
Zone d'h6pital
Unetransaction
s'inscritau printemps
de 1945dansle but d'enlever
un souci pour l'avenir.CettetransactionconsistedansI'ichangede
cote
lrenteemplacements
de 50 piedsde largeurpar 150deprofondeur,
sud-estde l'avenuedes Erables.contre le terrain appartenantd
monsieur Maurice D. Campagna,et ayant appartenu autrefois i
monsieurHenri Beauchesne.
Ce terrain €tant situeen facede I'HdtelDieu, il n'y aura plus d craindre les constructionsprojet6esqur
e toutezone
menacentdepuisquelquestempsla tranquillit€ndcessaire
d'h6pital.
A I'Univ€rsit6Laval
En avril 1945, nos chdresSoeurs Brunelle(Marie-Ange)et
Perreault (Jeanne-Rose)subissentavec grand succdsleurs examens
d'infirmidre d I'Universit6Laval. Toute la communaut6s'enrejouit et
on peutd€jdaffirmerqu'avecces
deuxddvoudes
infirmidres,lesmalades
serontbiensoign6s.
Maladie de chire Mire Thibaull
partielde h retinefrappesoudain
Le I I mai 1945,un ddcollement
notre trCshonor€eMdre Thibault, la menacantde cecit6.Sur le conseil
en ophtalmologie,
le docteurGilbert,notreMdrese
de notrespecialiste
I'accompagne.
rend imm6diatemente Montr6al.SoeurMarie-de-J€sus
Le docteur Franqois Badeaux, consulte, d6cide d'intervenir.
Combienlenteset lourdess'6coulentles heureset lesjoursjusqu'au26
mai alors qu'un messaget€ldphoniquenous apprend que la chdre
maladegu€rira...la visionlui esttotalementrendue.
Toutefois,Mdre Thibault s6journerad Montr6al quelquesmoiset
parmi nous,visiblement
ce n'estqu'au l8 aoot quenousI'accueillerons
heureused'avoir recouvr6I'oeil qui nousa valu d toutestant d'inquietudeset d'angoisses.
Stagiairesi I'h6pital
L'6ti 1945nousamdnerale premierinterneen m6decinevenufaire
un stagedansnotrehdpital.Il s'agitdu doct€urJean-PaulThibault,
etudiant e I'Universit6Laval, neveude nos chdresSoeursThibault.
C'estaussiencetteann6e1945queddbutee notreHdtel-Dieu,pour
plusieursanndes,un stagede deux mois en obstetriquepour lesdldves
infirmidresde I'H0tel-Dieude Montrdal. GardesGeorgetteLafontaine
et LouisePellerinconstituentlesdeuxpremidresstagiairesdprofiterde
ce programme.
Mire Thibault,6luepour un secondterme
Septembre1945conhrme nos pr6visionset nos €sp€ranc€s:
notre
pourla
bien-aim6eMdrecontinuerad prodiguerlemeilleurd'elle-meme
gloire de Dieu et le biende sesfilles spirituelles,6tantr66luesupirieure
314
lors du chapitre d'6lectiondu trois de ce mois.
Au monastCreet e I'h6pital. la vie reprend sa figure accoutumde.
D6part pour le ciel
Le 28 septembre1945.nouveau d6part pour le ciel.
N otre chCre soeurBernadette(Beauchemin),6gie d e 39 ansdo nt l8
de vie religieuse.voit avec un bonheur sensiblede delier les liens
terrestresde I'exil, Douee d'un esprit d'ordre et de propretd,notre chere
soeur se ddvoue dans les diffdrents emplois qui lui sont confids.
G6n6reusedans I'action,elle I'estencoredansle sacrificeet accepteavec
une inaltdrablesdrdnited'ame lestrois anneesde souffrancesmoraleset
physiquesqui couronnent sa carridre religieuse.
D6part et arriv6e d'aum6niers
En ao0t 1945.monsieurI'abb€U. Leblanc.aum6nier.estoblig€,en
raison de son mauvaisetat de santd,de se retirerdu ministire pastoral
de I'h6pital. Monsieur le chanoineTh€ophile Mdlanqon.ddsign€pour
lui succdder,arrive d la mi-novembre.Homme d'un rare mdrite,il unit d
la distinction.la science.la pi6tdet la suavit6dessaints.Au premier,va
notre reconnaissance,
au second,nos voeux avecI'espoird'un ministdre
long et fructueux parmi nous.
D6cis du doct€ur Henri B6cotte
Le 26 d6cembre1945.le docteurHenri Becotte.decedeA M ontreal.
Ses restesmortels sont transf€rdsici, car les obsequesauront lieu en
l'69lised'Arthabaska.Sup16met6moignaged'estime,tous nos mddecins
accompagnentau lieu du dernier reposcelui qui a €td leur confrdreet le
premier pr€sident de notre bureau m6dical. l-e soir d'une annee,
toujours gdndrateurde 16flexionsprofondes.rappellevivement,devant
ceite tombe trop t6t ouverte,qu'il faut se hater de faire le bien.
Projets de fondations d6clin6s.
En depit des meilleuresbonnes volont€s. le bien ne s'accomplit
jamais que dans la mesureoi lescirconstancesle permettent.Ainsi, au
cours de I'annde1945,plusd'un projet de fondation nous fut soumisque
nous aurionsaimi accepterpour le soulagementdespauvressouffrants
et qu'il nous a fallu ddcliner: notamment Amqui et Trois-Pistoles.
Actuellement,l'acceptationpossibled'un futur h0pital a Mont-Laurier
est a l'€tude.
Docteur L. P. Langelier,titulaire de la radiologie
Dans le domaine hospitalier,en decembre 1945,le docteur L.P.
Langelier est nommd titulaire du servicede radiologieet ira faire un
stage d'itudes e I'HOtel-Dieu de Montr€al afin d'y acquirir les
connaissances
requises.C'est un pas vers la spicialisationndcessaire
et
d€sir€edes diff€rentsservicesde notre hdDital.
315
Dodew L.P. lans?liet, tittr
laira du scrvirc lc radiolopie
?n 1945.
r946
Au ddbutde 1946,aprisde longspourparlers
entreM ereThibault,
Monseigneur
I'Ev6quede Nicoletet Monseigneur
Limogesde MontLaurier,cedernierremetsafondatione plustard et seraccroche
e un
lointainespoir.
Jubil6 d'or de profession
Le l9 mars 1946,datedu jubild de profession
religieuse
de notre
chdresoeurMarie-Anne(Bdliveau),touridre,mel les coeursen liesse,
bien que la santede notre chere soeur limite les d€monstrations
extCrieures
i leur plus simple expression.Aprds la grand-messe
solennelle,
un go0terestserviaux membresde la famillepr€sente,
et
l'aprds-midiestr6serveaux t€moignages
affectueuxde la Communautd.
Estimdepar lesmessieurs
du clergi et avantageusement
connuedes
citoyensde la rCgionpour s'etreddvoueesanscompteraux jours d€jd
lointains desquetesparoissiales,
notre chdresoeurMarie-Anneregoit
gratitude.Le traditionnelcongd
maintstimoignagesde sympathique
des nocesd'Or lui vaut, avoue-t-elleing€n0ment,I'une desmeilleures
joiesde savie,el sareconnaissance
enverssessupdrieures
trouvelemot
justepour dire:"ll n'y a quedansnoscommunautis
queI'onpeutjouir
ainsi. Vous m'avezfait une bellef6te avant le ciel".
Cerailicatd'6tudesinfirmiires
En fin d'avril 1946,six de nos chdressoeursobtiennentde
I'AssociationdesGarde-malades
de la ProvincedeQudbec
enregistrees
un certificatd'6tudesd'infirmidre.Ce sont lesSoeursLavall€e(Berna(Lambert),Dancause(Eug6nie),Cdt6 (lrdne),
dette),Sainte-Elisabeth
(Lafontaine).Cessix
(BdliveaU)et Saint-Joseph
Marie-du-Sacr€-Coeur
soeurstrouveront sansdifficult€ un champd'activit6soir exercerleur
apostolat, le soin des maladesd I'hdpital r6clamanttoujours plus
d'ouvridresavec I'arriv€ede nouveauxmddecins,ce qui a portd leur
nombred quinzeen I946.
316
Transfertde la ferme
qui r6sultentde la trop grande
Les multiples inconvenients
proximit6des betimentsde la ferme avec I'hopitalont tot fait de
permettreaux agronomes,
mandesd cettefin, dejugerde I'opportunitd
sur le
du projet.Ils se rendentdoncvisiternos terrainset choisissent
premiergradin du Mont Saint-Michel,face d un gracieuxbosquet
et charmant.L'endroitchoisi
d'irables,un sitevraimentpittoresque
6tantsituei dix arpentsde notreHotel-Dieu- soitaux limitesde la
ville
le transport ne peut s'effectuersansde nombreux souciset
nousn'avonsd d6ploreraucunaccident.
tracas.Fort heureusement,
Notre fermeest splendideet laissem€meespirerdesamdliorations
de la rendre,certainjour, un endroitiddal
subsiquentes,
susceptibles
pour nous reposertant soi peu des labeursde l'hospitalisation
des
malades.
Projetsd'am6liorationi I'hdpilal
le permettront,s'imposede toute
Dds que les circonstances
d'unecuisinecentraleet d'uneailenouvellei
6videncela construction
I'hdpital. Depuis I'an dernier,force nous est d'affecteret d'am6nager
temporairementpour diff6rentsservices,plusieurspidcesde I'hopital:
salled'attente,salled'6tude,parloir.Va sansdirequecet6tatde chose
nesauraitdureret quepour retablirI'ordrenormal,uneadditiondevra
€tre faiteddsqueI'industriedela constructionle permettra.La difficultd
constituepr6sentementun
de se procurer les mat6riaux n6cessaires
obstacleinsurmontable.Des d6marchesont €t6 faites auprdsde
et les
I'auto te provincialee I'effetd'obtenirun octroi du gouvernement
priorit€s ndcessairespour I'achat des matdriaux. La reponsetrCs
n'indiquepas pour autant que I'heuresoit venuedes
bienveillante
r6alisations...
Visitedu docteurPaul Baillard
jusquedansnosmurs,un 6chodu
Juin I946apportefortuitement
XVII Ie Congresdes M6decinsde languefrangaisede I'Am6riquedu
docteurC. A. Gilbert,speciaNord. Sur I'invitationdesonancien6ldve,
Monsieurle docteurPaul Bailliart,
liste en oto-rhinoJaryngologie,
frangaise
i Qu€bec,
noushonored'unevisite.
membrede la ddldgation
De 16putation
mondiale,I'eminentmidecinjointd unedistinction
parfaite,unegrandesimplicit6et unecourtoisie
toutefranqaise.
Il aime
le Canada et lui prodigue sesdloges.Dans une causerie-confirence
il dit sajoie
adressde
au personnel
de l'hdpital,midecinset religieuses,
de retrouversur notresol I'espritfrangais,la mentalit6frangaise.
Sous
quenous.. .
cerlainsrapports,ajoute-t-il,vousetesrest€splusfrangais
vos nomspar
vous avezsubi moinsque nous I'influencedtrangdre;
exemple,
sontpresque
tousdevieuxnomsfrangais.
Le distingud
visiteur
vajusqu'dsouligner
aimablement
la" modestie"
canadiens
desmddecins
qui, bien que savantset possedantun m€rite riel, se prdsentent
n6anmoins
comme"6ldves".
3t7
Les brptGmesi I'hopital
Son Excellence
Monseigneur
Lafortune,au coursdu moisd'ao0t,
enjoint d Mdre Thibault d'organisertoutes chosesi I'effet de faire
administrer
ddsormais
e I'Hdtel-Dieupar Messieurs
nosaumdniers,le
sacrementde bapt€meaux enfantsqui naitront ir I'hopital,et ce, pour
d6chargerles Messieurspr€tresde la paroissequi lui en ont fait la
demande.
En con#quence,les fonts baptismauxsont installis au jub€ de la
chapelleau coursde cetteann€e1946.CescCremonies
du baptemedes
nouveau-n6s
i I'h6pitalsontfaitesavecgrandejoieparlesAumOnie
rset
le personnelde l'€tagede la maternite est heureux de prdparer la
rdceptionaux parents, qui se fait en g€n€ral dans la chambre de
I'heureusemaman.
Izs baprines i I'h6pirol en 1946,par Mgr T. MClancon.
(L'enfant est Luc Gendron de Victorioville)
Envoi des Constitutionsi Rom€
Ao0t 1946nousr€servesanscontesteun souriredu ciel: I'envoii.
par Son ExcellenceMonserRome du projet desconstitutionsr€visCes
gneur Emile Yelle,archevdque
d'Arcadiopolis,et annot€espar le PCre
L. C. de L6ry, S.J., professeurde Droit canonique.Toutefois,il n'y est
pas questionde g€n6ralat.Le projet resteautonome.
Une volumineusecorrespondance
avecnotre maisonde Montreal,
et maints voyagesdgalementfaits e Montreal par notre tres honor6e
Mdre Thibault, dans I'intiret de cettecause,nous devoilentune part
infime des souciset desdifficult€sde I'entreprise.
S'il est d.regretter,pour lespromotricesdu Gen6ralat,que le texte
de constitutions ne concerne qu'une r6gie autonomc, il s'adapte
parfaitement,du moins,aux besoinspr€sentset, danslescirconstances,
atteindreI'indispensable
est I'uniquer6alisationpossible.
318
Jubil6 de diamant de Soeur Dagenais
Lejubi16de diamantde notrevendree
soeurDagenais,
encorequ'il
soit celdb16
dansla plus stricteintimitd, irradie novembrede sesrayons
lumineux. Nous lui faisonsla plus belle fete de famille possible,car
"c'est notre Mdre a toutes pour avoir 6td douze ans supdrieure,et
maitresse
des novicespour autant".Chacunede nos maisonsa fait
parvenirvoeux,souhaitsou cadeaux,et notresympathique
sup6rieur
n'oubliepas,unefoisde plus,d'exprimerle symbolique
eccl€siastique
chiffre 60 en argent sonnant.
qui 6meutprofonddment
Par uned6licatesse
la dignejubilaire,
Son
ExcellenceMonseigneurLafortune fait le voyagede Nicolet ri Arthabaskapour lui appofterunetoute sp€ciale
b6n6diction.
Groupementdes maisonsdu Nouveau-Brunswick
Une autre date mdmorableaiguille sans tarder, les espritsvers
I'avenir;le 26 novembre1946marqueraun tournant dansI'histoirede
notreinstitut.
Ce jourJd, nos maisonsdu Nouveau-Brunswick
annoncentleur
regroupementen congrdgationnouvelle sous le nom de "Soeurs
hospitalidres
de Saint-Joseph
du Nouveau-Brunswick".
Le 26 janvier
dernier, les representantes
de ces maisons, rdunies dLSaint-Basile,
Madawaska,ont ddcidd de s'unir pour parer aux consiquences
in€vitablesd'une lourdedettecontract6epar la Maison de Saint-Basile
pour la constructiond'un hopital et d'un sanatoriumd Saint-Basile.
Leur demandeport€ed Romevientde recevoirunesanctionfavorable;
le d€cretd'€rection
dela nouvelle
congrdgationest
dat6du l2 septembre
1946,et vautpour un premieressaide septans.A n'enpasdouter,c'est
un d6nouement
heureuxpour nos maisonspr6cit€es,
Tout de m€me,la divisionquecegroupemententrainene peutque
susciterdes regrets.Une fois de plus, les voiesde Dieu sont insondables. . . Il y a si longtempsque la questiondu gdndralats'agitedans
I'institut, et voici qu'elleaboutit i un groupementpartiel qui neva pas
sanssouffrancesr6ellesde part et d'autres.PuisseDieu entirer sagloire
et faire tourner touteschosesd bien.
Ias II0 RHSJ d'Arthabaska en 1911?n compogniede Mg Emile ye e.
319
IJ temps se chargerade dissiperou de justifier les prdvisionsqui
jettent leur ombre sur cette fin d'annde 1946.
Pour nous, de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska, terminons cette annie
1946par une brdve revuedes activitdshospitalidres:
Capacit6en lits de I'h6pital..
155
Nombre de berceaux ..
I9
M a l a d e sh o s p i t a l i s d s . . . . . . .
5 2
P a t i e n t se x t e r n e s .
3 I50
Nombre de jours d'hospitalisation
46 t8'7
Pourcentagede la prdsencemoyenne .
8l7o
Naissances
5't6
N o m b r e d ' a n e s t h € s i e.s. . .
2'744
lnterventionschirurgicales
4 453
Traitementsen physioth€rapie
2469
Examensde laboratoire.
t2592
E x a m e n sd e R . X . .
2052
Dispensaire- traitements- consultation
I 065
Le personnel
de I'hdpitalest ainsi repartiau 3 | ddcembret946:
Pretres(retires)
ll0
Religieuses
l5
M6decins
3
Infirmidres
6
Aidesgarde-malades........
l9
Infirmiers(aides)..
46
A i d e sf d m i n i nse. .
FIN DES ANNALES
D€cembre1946 marque Ia fin des Annales des Religieuses
HospitaliCres
de l'Hdtel-Dieud'Arthabaska
de I884d
de Saint-Joseph
1947,dues,nousl'avonsvue,i Ia plumede MdreThibault,de sasoeur,
et de SoeurYvonneRochon.
SoeurMarie-de-J6sus
Nous les avons raconteesann6e par ann€e, par ordre chronolesplus marquantsqui ont
logiqueen tenantcomptedesiv6nements
fagonn€notre histoirelocale.
Nous y avonsvu grandird la fois la Communautddesreligieuses
et
sedivelopper I'oeuvrehospitalidrepour r6pondreaux besoinslesplus
pressants
du momentet du milieu.
gr6cei la
Cettesurvied'un peu plus de soixanteans s'estrCalis6e
bienveillance
desEv€quesdu diocesede Trois-Rividrespuisde Nicolet,
du clergdlocal,de nombreuxbienfaiteurset amisde I'Hdtel-Dieu,grice
paroissiales,
aussiaux queteset aux souscriptions
aux kermesses
annuelles,et durant les dernidresanndesi des octrois et subventions
gouvernementales.
C'estavec€motion que nousavonsjusqu'ecettedatede decembre
1946, enregistri les d€cesi Montrdal des cinq fondatriceset des
sup€rieures
venuese Arthabaskapendantlesquarante-troispremiCres
ann€esde la fondation, de m€meque nous avons prCsent6une brdve
320
notice n€crologique pour chacune dtlles ct pour bs quarantc-huit
quc
ici de I884A 1947.Cestjustice,croyons-nous,
religieuses
dCc6ddes
de laisseraux parents,aux amis et aux conso€ur8de cespionniCrcsle
fraternel hommagequi leur 6tait rendu dans ceeAnnales.
Pour la m€meraison de gratitude, nous y avons consignebs d6oeg
des F€miers medecinsde lh6pital, cesdemiersformant, on I'aura ocnti,
partie de la grandefamille hospitaliCred'alors,
Comme nous le disions dans Ia presentationde cet ouvrage,la
deuxidmepartieseradiffdrentede la premidre,puisqu'ellenousestplus
contemporaine,plus connue i la plupart des lcctcurs et en plcin
chcminementpour bon nombre des rgalisations que nous y rapportcrons dans cespagesrelatant I'histoir€ de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska de
1947d 1984.
321
UN CHEMINEMENT RAPIDE
1947- 1968
323
NOTE DE L'AUTEUR
nousfera
Cettepdriodede vingtansde I'H0tel-Dieud'Arthabaska
voir le cheminement
de cetteinstitutionde 1947,dateoir seterminela
r6dactiondesAnnalesde Mdre Marie-Berthe
Thibault,jusqu'a1968,
I'ann6e 1967ayant enregistrele changementde corporation par le
transfertdu patrimoinedesReligieuses
Hospitalieres
de Saint-Joseph
d'Arthabaskavillea H6tel-Dieud'Arthabaskaet I'ouvertureofficielle
depuisde si longuesann6es.
du nouvelhOpital,en construction
Nous d6laissonsa ce moment la pr€sentationannuellepour
conservertoutefoisI'ordre chronologiquedes faits marquantsqui
retiennentnotreattention,tant au niveaude la vie dessoeursou de la
qui continue
Communaute
locale,quedecellede I'oeuvrehospitaliCre,
et le progrds.Ce rappeldes
rapideversI'expansion
son cheminement
faits marqueraautantde pasen avantdansI'histoiredescentansde
I'Hdtel-Dieud'Arthabaska.
En effet,c'estpendantcetteperiodequenousverronsnotre H6telDieu rayonnerpar le d€veloppement
de samission,pour repondreaux
qui sefont ailleursdeplusenpluspressants,
besoins
de I'hospitalisation
et au d€sird'un ddtachement
de la branchepremidre,prCted une
transplantationdans une autre rdgion. En 1945,les Religieuses
d'Arthabaskasont au nombre de cent onze et les demandesde
fondationcontinuentd'etresoumises
d l'Hdtel-DieudesBois-Francs.
que ddjden 1944,unefondationd Soreln'a pu
On sesouviendra
€tre rdalis6e,
un arrangement
n'6tantpas survenuentreI'Ev€quede
Sorel et la Communaut€d'Arthabaska.Toutefois,Sorel aura son
H6tel-Dieu en 1948gracei l'engagement
de nos Soeursdu NouveauBrunswick.
Il y auradesdemandes
similairespour Mont-Laurieren 1947et
Grande-Vall€e
en I948. Ld encore,I'heuredes realisations
n'estpas
venueet lesHospitalidresd'Arthabaskan'accepterontni I'uneni I'autre
de cesrequ€tes.
Vers 1947,on €tudie aussi ii Arthabaska la possibilitd d'une
fondationi Biddeford,Maine,E.U.Ceseracependant
I'H6tel-Dieude
Montrealqui fera cettefondationle 26janvier1951.L'H6tel-Dieude
Montrial fonderaaussiI'Hdtel-Dieude Hauteriveen 1950.situ€dans
325
les locaux m€mede I'Evdch€de 1950i 1955,date de I'ouvertureofhciellede cet hdpital de la C6te Nord.
Le paysde predilectiond'ArthabaskaseraSaint-J6r0medansles
Laurentides,oir les Hospitalidresy ouvriront un Hotel-Dieuen 1950.
En m€me temps, les Religieusesd'Arthabaska concluront une
ententeavecle gouvernementdu Qu6bec,en regardde l'ancienColldge
de Victoriavilleet en I952,ellesy ouvriront I'ErmitageSaint-Joseph
de
Victoriaville.
C'est ainsi que les locaux de I'orphelinat,construitsen 1923et
occupdspar lesorphelinsjusqu'en1943,deviennentd nouveauvacants
en 1952-pa
r le transfende I'hospicei Victoriaville.On y verrasurgiren
pour la formationdes infirmidresde la
1953l'EcoleJeanne-Mance
rdgion.En 1959,l'Hdtel-DieudirigeraaussiuneEcoledetechniciens
en
radiologie.
Nousavonsdoncsong6i regrouperI'histoirede I947d I968autour
de cesoeuvresnouvelles;puis nousretrouveronslesfaits marquantsde
la vie de la Communauti et de I'h0pital sousdes rubriquesqui leur
serontpropres.
Mais avant de parler de ces oeuvresnouvelleset d'en relater
briivement I'histoire,nous assisteronsenfie 1947et 1965,i la fusion
progressivedesmaisonsdesReligieuses
Hospitaneresde Saint-Joseph
d'Am6riqueen G€n€ralat,puis aux dernidrescdr€monies
de profession
et e la fermeturedu noviciatd'Arthabaskaentre1947et I949,d causede
I'impact important qu'aurontcesdeuxchangements
dansle devenirde
I'H6tel-Dieu d'Arthabaska et de la Communaut6locale oui en est
resDonsable.
5ZO
LA FUSIONDES MAISONSEN GENERALAT
1947- t965
Il ne s'agitpasde faire ici I'histoiredu g6n6ralatmaisplutdt,i
I'intdrieurde notrehistoirelocale,d'en rappelerlesdiff6rentes
dtapes
afin de mieuxsituerle lecteursur la situationde la Communaut6
des
Religieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph
d'Arthabaskapendantcette
p6riodede 1947a I968.
Nous possddons
d'ailleursun ouvragecomplet,ecriten 1973,par
SoeurLucieDugas,religieuse
hospitalidre
deSaint-Joseph,
annaliste
e
la Maison-mdre
de Montrial, "Le Gdndralatd'Amirique des Religieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph"!
Ce documentd'histoire,d'une
valeur exceptionnelle,
est propre e satisfaircles besoinsde toute
personne
intdressie
d connaitred fond I'histoiredu G6ndralat
d'AmdrrquedesReligieuses
Hospitaliires
de Saint-Joseph,
i partirde saphase
initialequi remonterait
en l9l9 et jusqu'aI'uniontotaleen 1965.
Nousavonsvu que le regroupement
desmaisonsd'Hospitalidres
du Nouveau-Brunswick,
sousle nomde"SoeursHospitalidres
deSaintJosephdu Nouveau-Brunswick"
en 1946,causeun grandd€chirement
au coeur des autresmaisonsd'Amdriquequi, r€vanl d'un unique
Gendralatpour I'Europeet I'Am6rique,ne cessentde multiplierles
demarchesen vue d'une fusion de leursmaisonsrespectives,
cetle
pour ellesunedtapepremidreversI'uniontotale.
initiativeconstituant
Enjuillet 1947,la reprisedu projetd'un96n€ralat
montrialaisnait
de la conditionposeee I'Hotel-Dieude Montr6alpar Son Excellence
Monseigneur
J. Charbonneau
de n'accepter,
i titre de filiales,queles
fondationsqui s'offrentprCsentement:
Hauterive,Biddefordet SaintJirdme.
Cettereprisedu projetvoit alorsune€volutionsi rapidequ'une
g€n€rale,
tenued Montr6alles 14 et l5 aoot I947,"donne
assembl€e
commeresultatI'adhisiondesmaisonsde Montrial, Kingston,Chatham, Arthabaska,Windsor, Winooski et Goesbriand,Cornwall,
Chicagoet Saint-Georges,
Polson,Hartford, Antigo, New-Londonet
la fondation de Sainte-Catherineaccepteepar la Maison de Kingston".(l)
(l) Religieuses
H ospitalieres
dc SaintJosephd'A rthabaska, Chronique.ao0r 1947,p. 65.
327
Le projet d'6rectionen gen€ralatcomportela divisionen provinces
et I'adaptationdesConstitutions
d cet effet.A cettedate,la Congr€gationcompte I 157membres;273d'entreellesfont partiedu GenCralat
acadienet plus de 200 sont rdpartiesdans les maisonsde France.
Les 2 et 3 fdvrier 1948,aux assembl6es
tenuese Montrdal. les
repr6senta,ntes
des maisonsdes provincesde Qudbecet d'Ontario et
cellesdesEtats-Unis
d€cident
d'accepter
la proposition
desegrouperen
pour lesmaisonsde
deux gin€ralatsdistincts:un canadien-frangais
MontrCal,d'Arthabaska
et destroisfondationsnaissantes,
soitBiddeford (Maine) et Hautedvepour Montr€al, et Saint-Jerdmepour
Arthabaska.Cettesectioncompte266 religieuses.
La sectionanglaisecompte310 religieuses
et elle regrouperaitles
maisonsde I'Ontarioet desEtats-Unis.
Dans la supplique,adressieau Saint Pdrepar la R€v6rendeMdre
(Bertrand)de I'Hdtel-Dieude MontrCal,il y estpr6cis€
Saint-Georges
"que les deux g€n€ralatsainsi distinctementorganis6s,poursuivraient
leur oeuvre de charit6 avec une force accrue,susceptiblede mieux
rdpondreaux exigencesdes tempspr6sents".(2)
Le Saint-Sidge,n'ayant pas jugd bon d'accorderune riponse
favorablee cette requete,prie alors les requerantesde sejoindre au
Gin€ralat des Hospitalidresde Saint-Josephdu Nouveau-Brunswick.
A. Lafortune,€v€quede Nicolet,
Monseigneur
Son Excellence
appuy€par I'Archevequede Montreal, daigneintercCderen faveurdu
projetd'unionqu'il presente
e nouveau,
le3l juilletsuivant,e I'attention
de la Sacr6eCongrdgationdes Religieux,suppliantle Saint-Sidgede
permettreaux monastdresde Montr€al et d'Arthabaskade s'unir en
g6niralat,avectous lesdroits, privildgeset obligationsquecetteunion
comporte.
La reponse
attenduevientle 5 mai 1949,alorsqueleschroniques
rapportentque cejour, "toutes lessoeurssontconvoqu6es
d la sallede
communaute.Lecture y est faite par Mdre Kirouac du Decret de la
SacreeCongr6gationdes Religieux,datd du 5 mars 1949,d€clarant
r6unies en Congr6gation,sous le nom de Soeurs Hospitalidresde
I'H6tel-Dieude Montrdal.lesmaisonsde Monh6alet d'Arthabaska".
La Maison-mdrede la Congr€gationest fix6e a I'Hdtel-Dieude
Montr€al(l) et le Conseilgin€raliceest forme des r€v€rendesMdres
suivantes:
(2) Ibid.,f€vrier1948,p.72.
(l) Ibid.,5 mai 1949,p. E6.
328
N.T.R. MCreRivard, supdrieuregdn€rale
R€v. Mdre Thibault, lre conseilldre
R€v. Mdre Allard,
2e conseilldre
Riv. Mdre Kirouac, 3e conseilldre
R6v. M€re Lafond- 4e conseilldre
R6v. Mdre Dugas,
secrdtairegdn€rale
g€nerale
R6v. Mdre Robert, depositaire
Dans une lettre qu'elle€crit le 6 mai 1949i Mdre Kirouac et d ses
filles d'Arthabaska,Mdre Rivard s'exprimeen cestermes:
12 G4nlrulat montrlalait, ler Conseil gCnCnl, 1949.
deMontrealvousatoujours6t€cher,jelesais,mais
". . . Leberceau
dansnotremaison,qui ouvre
maintenant
vousserez"chez-vous"
la bellefamilledes
toutgrandssesrangsetsoncoeurpouraccueillir
Bois-Francs."(2)
Tout en 6tant membre du Conseil g6n6ralice,Mdre Kirouac
continue d'exercer la charge de supdrieured'Arthabaskajusqu'en
novembre1950,datei laquelleelleserendi Montr€al pour y occuperle
postede conseilldre
d pleintemps.
En octobre 1952,dla demandede Son ExcellenceMonseigneur
Ildebrando Antoniutti, d6ligu€ apostoliqueau Canada, le Conseil
gdnCralde Montr€al convoque les !€lCguCesdes trois g€n6ralats:
d'6tudesqui ont
et I'anglaisi dess6ances
I'acadien,le canadien-frangais
pour but la fusion des trois g€n6ralatsen un seul.Le resultatde ces
assisesest favorable.
(2) Ibid., 6 mai t949,p.8t.
329
Les pr6cieuxdocumentssont transmisd Romepar son Excellence
MonseigneurP. E. Liger, archev€quede Montreal. La dicision de
Rome ne tarde gudre; le Saint-Sidgeaccueille favorablement la
demandede r6unir en une seuleles trois Congrdgationsd'Hospitalidres.
k 19 mars 1953,Son ExcellenceMonseigneurIldebrandoAntoniutti, dildgud apostoliqueau Canada, proclame l'dlectionde Mdre
Marie-BertheThibault au postede sup€rieuregdndralede la Congr6gation desReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde Montrdal;elle
exergait la fonction d'assistantegdnCraledepuis mai 1949,lors de
l'6rectiondu premiergen6ralatde I'Hotel-Dieude Montr6al,de I'HotelDieu d'Arthabaskaet de leursfondations.
A cette m€me date, les autresnominationssuivantessont faites,
pour six ans, par le D6l6gu6apostoliqueau Canada:
Mdre Marie-de-la-Ferre(Villeneuve),ex-ddpositaireg6n€ralede
gdn€rale:
Kingston,assistante
Mdre Savoie (Robichaud),ex-supdrieureg€n€ralede Bathurst,
assistantegen€rale;
Mdre Sainte{6cile (Pelletier),ex-sup6rieure
localed'Edmundston,
assistant€gin€rale;
Mdre Rose-AnnaTdtrault, ex-sup€rieure
localedeWindsor,Ontario, assistantegin6rale;
MBre Lucie Dugas,de Montr6al, secrdtaireg6n€rale;
Mere Juliette Robert, de Montr6al, d€positairegen6rale.
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J,e.szc,
b GCnCralatdAmlrique i Monuaal, ler Conseil glniral, 1953,
Avec sa simplicitdhabituelle,ddsle 2l mars 1953,Mdre Thibault
6crit dans sa premidrelettre circulaire:
330
"La divine Providence,en me plaganti la tetede la Congregation,
qui serait beaucouptrop
m'offre le fardeau des responsabilitds
lourd pour mesfaibles6paules,sije ne mettaistoute ma confiance
dans le Dieu Tout-Puissantqui seramon appui et ma force."(l)
A la tCtede la Congrdgation, elle 6tend son regard surles maisons et
Ies religieusesqui constituent d6sormaissa grande famille; elle aura
pour toutes un coeur de mdre. Nous, d'Arthabaska, pr6tendons,non
sansraison,y meriterune placede choix, nouslui sommessi attacheeset
elle nous le rend si bien!
Toutefois, les voies de Dieu 6tant insondables, la mort viendra
nous la ravir prdmatur€mentle 9 janvier 1957,en plein exercicede son
mandat, e l'6ge de 68 ans. Jamais deuil ne fut plus profondement
ressenti au sein de la Congrdgation tout entidre!
Nous y reviendrons. Restons-enpour le moment d la formation du
g6ndralat. N.T. R6vdrende Mdre Marie-dela-Ferre (Villeneuve) de
Kingston, Ontario, succCdee la regrettde Mdre Thibault le 16 juillet
1957. C'est pendant son terme d'office que la Sacr6eCongr6gation des
Religieux, par un Ddcret en date du 24 octobre 1961,ordonne que les
communautds de nos Soeurs de France, regroupdes en F€ddration
depuis 1952,soient convertiesen un seul gdn€ralatfrangaisen vue de
s'integrer plus tard d celui de Montr€al.
Le Gindralat frangais est form€ le 9 f€vrier 1962et la Riv6rende
Mdre Madeleine Faisant, de La Fldche, en devient la premidre
Supdrieure96ndrale.
En juillet I964, la situationde nos maisonsde Francesepr€ciseen
vue de leur union avec le Gdndralatd'Amdrique. La chronique locale
note que, suite i une lettre de N.T. RdvdrendeMdre Marie-dela-Ferre
(Villeneuve), relative er cette question, Ie Veni Creator est recite
quotidiennementet elle souligne:
cetteperspective
d'uniondu G6n€ra"En cetempsd'oecumenisme,
lat de la Franced celui de Montr6al est vraiment opportuneet
en harmonieavecle d€sirde I'Eglise.'(l)
l'objectifvis6srlrement
Nous sommesau 26 ddcembre1964.Nous apprenonscejour que
les filles de Le Royer sont unies en un seul g6ndralat, celui de Montrial,
225 soeurs frangaisess'ajoutent e nos communaut6s d'Am6rique. Notre
Trds R6vdrende Mdre Marie-de-la-Ferre (Villeneuve) se rendra en
France en compagnie de Mdre Rose-Anna T6trault, assistante,et de
Mdre Lucie Dugas, secrdtaire, pour jeter les basesde cette union. Le
Ddcret qui unit le G6ndralat frangais d celui d'Am€rique est datd du l3
mai 1965. Au ler janvier 1966, les statistiquesde la Congr6gation
ddmontrent I 159 membres pour les quatre provinces religieuses.
( l ) I b i d . , 2m
l a r s1 9 5 3p,. 8 a .
(l) Ibid.,27juilletI964,p. 5.
JJI
Le regroupementdes rnaisonsen provincesremonteau 22 avril
1953,alors que la Congr6gationcompte trois provinc€sreligieuses:
La ProvinceVille-Marie, avecsidgesociali Montrdal, Mdre
provinciale;
GermaineLafond en est la premidresupCrieure
La Province Saint-Joseph,dont le siegesocial est fix6 dans le
diocCsede Kingston, sousla direction de Mdre C€ciliaMurray,
premidresup€rieure
provinciale;
L: Province Notre-Dame de I'Assomption,avec sidgesocial I
Bathurst, la premidresupCrieureprovinciale est Mdre Marthe
Laplante.
Ces trois provinces riunies comptent quarante-troismaisons,
s'itendant d vingt-et-undiocdses,pour un total de huit cent quatrevingt-onzeprofesses.
Le rattachementdesSoeursde Franceau GCnCralat
montr€alais,le
13 mai 1965,regroupeles huit maisonsfrangaisesen une quatrieme
province,sous le nom de ProvinceSainte-Famille;la premidresupirieureprovincialeestMdrePaulineMaill€,ex-sup6rieure
provincialede
la ProvinceVille-Marie de Montr€al, qui entre en fonctionsen juillet
1965.La maisonprovinciale,fix6ed'abord e Angers,s'CtabliraA Paris
en 1967.MdreMadeleine
Bachandremplacera
MdreMaill€aupostede
Sup6rieureprovincialede 1965t l97l pour la ProvinceVille-Marie.
Suitei cettefusion,la CongregationdesReligieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph
deMontrCalcompte6l maisons,oi lessoeursoeuvrent
danslesmultipleschampsapostoliquesrattach€sau servic€despauvres
et des maladeset i l'6ducation.
SoeurLucie Dugasajoute,enguised'appendice,
aux centquatorze
pagesmerveilleuses
qu'ellea 6critessur cettehistoiredu gCn€ralat:
"Les mainsuniespar la Bulleromainc,l€sfillesde Jdr6meLe
Royerde la Dauversidre
peuvent
pr€sentere
Dieu,enun fraternel
offertoire,leurslouanges
et leursactionsde greceenveloppant
d'esp6rance
l'6pisode
nouveau
de leurhistoire."(l)
(l) Soeur Lucie Dugas,r.h,sj., Le G6nar.lrt d'Amariqued.s Rellgl.usesHosplt.lilres
de S.intJoseph, 1973,appendice.
332
DERNIERESPROFESSIONS
ET FERMETUREDU NOVICIAT
1947- t949
Entre 1947 et 1949, neuf professestemporairesprononcent A
I'Hotel-Dieu d'Arthabaskaleursvoeux dCfinitifs.La dernidreorofession perpdtuelle,
cetteo6r6moniequi ravivelajeuneferveurdesai'nCes,
a
lieu le 6 ao0t 1949par I'Cmissiondesvoeux perp6tuelsde SoeurAlice
Champoux. La cdr6monieest pr6sidie par MonseigneurTh€ophile
M€lanqon,aumdnierde I'H6teFDieu.
Cettesituationprovientde la fermeturedu noviciat,survenuesuite
A l'drectiondu G€n€ralaten mai 1949.C'estainsi qu'aprasavoir regule
saint habit, le 16 mai 1949, nos quatre dernidresnovices,Soeurs
MarietteCouture,JacquelineGagnon,Monique FournieretFrangoise
Turcoite nous quittent dgs le 28 mai pour aller terminer leur annee
canoniqueau noviciatcentralis6de Montrdal. Une autrenoviced'ao0t
1948,Soeur Th6rdsePayer, est aussi transf6r6e,de m€meque trois
jeunespostulantesqui ne demeureronttoutefois que peu de tempsA
Montreal pour retournerensuitedans leurs familles.
La secretaire-archiviste
d'Arthabaskanote en ceiour avecun brin
de tristesse:
veilledeleurd€partd€finitifpourI'H6tel-Dicu
"Le 27mai1949,
de
Montrdal,nos8 benjamines
du noviciattdmoignent
a leursain€es
dela Communaute
toutclcurreconnaissance
et I'assurance
deleur
pieuxsouvenir."(
l)
(l) Ibid.,rnai 1949,p.89.
Lo deniirc Dise d'habit d Arthabaska, 16 mai 1949.
De 1884i 1949,373postulantesont CtCinscritesau registredes
admissions.Si on considdrequ'en mai 1949,la Communautelocale
compte I l5 membreset qu'il y a eu49 d€cdspendantla m€mep€riode,
on peut conclurequ'un peu moins de 5070ont persdv6redans la vie
religieuse.
Lr 28 mai 1949,c'estle d€partdesnoviceset postulantesque MCre
Thibault, assistantegendrale,et Mere Saint-Georges,maitressedes
novices,sont venueschercher.Soeur Kirouac, supdrieure,les accompagneA Montrdal. "l,e beaupalaisdu saint renoncementest a jamars
d6sert.. . Premierfruit de I'oeuvreg6ndralice!"(|)
Le 30 mai, une longuemissivedes novicesracontei leursain€es
d'Anhabaskaleur arriv6ei I'HoteFDieu de Montr€al:
(l) RcliSi€uses
Hospitalieresde Saint-Josephd'Arthabasko,Chronique,
mai 1949.p. tt.
334
"Tout comme pour lcs plantes que I'on enleve de terre, quelques
fibres se sont douloureusementbrisdcsau cours de la transplantation; mai$ I'accueilsi cordial de leur nouvellefamille religieuseet
les multiples attentions dont elles sont I'objet auront tdt fait de
rassdr6nerles esprits et les coeurs!"(2)
Irs norircs et postulantes dArthobaska avc le ConseilgAnArulA Mondal, aait 1949.
Cette fermeture du noviciat ameneraprogressivement,
nous le
verrons,la fermeturede l'€coledes infirmidresreligieuses,la relCve
n'€tant plus, de ce fait, assur6ed Arthabaska.
(2) Ibid., rnai 1949,p. 89.
335
FONDATIONDE L'HOTEL-DIEU
DE SAINT-JEnOun
1947- t9s0
Selonlesarchivesde I'Hdtel-Dieud'Arthabaska,la demandepour
une fondation i Saint-J€romeremonteaux ann6es1884-1887,
alors
qu'une requ€te est adressCeA I'Hotel-Dieu de Montr6al, par la
population de Saint-Jdrdme,A I'effet de fonder un hopital danscette
ville desLaurentides
appel6e.
A bon droit, la Reinedu Nord.
A cette €poque de 1884,c'est la requ€ted'Arthabaskaqui a
prdsdancesur celle de Saint-JCr6me.En 1887,lors du d€cdsde la
r€v6rendeM€re Saint-Louis,sup€rieurede I'Hdtel-Dieude Montrdal,
la secrdtairenote dans sa notice biographique"que la mort estvenue
arr€tercetterdverendeMdredansI'exCcutiond'unprojetdefondationA
I)
Saint-Jer0me."(
Cest ainsiqu'i soixanteansde distance,Dieu, danssaProvidence
admirable,veut que le florissant H6tel-Dieu des Bois-Francsvienne
poserles assisesde I'Hotel-Dieude Saint-Jdr6me.
En juillet 1947, les autorit6s administrativesde I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska sont invitCesofficiellementi fonder l'H6tel-Dieu de
Saint-J€rdme,dans le comt6 de Terrebonne,par M. J.A. Blanchard,
d6put€ de Terrebonne.Dds septembrede cette meme ann6e,Mdre
Marie-BertheThibault, alors sup6rieurei Arthabaska,sur invitation
du Ministre de la Sant6,I'HonorableAlbini Paquette,serendi SaintJ€rome,en compagniede SoeurAlice Ouelletteet de SoeurIr€neLing.
C'estle 7 septembre1947.Ellessontreguese I'Hotel deVille par les
autoritCs civiles et le corps m€dical, puis elles visitent le terrain
gracieusement
offert par la CompagnieRollandpour I'€rectiondufutur
h0pital.
Ce projet de fondation reste A I'Ctude quelquesmois et au
printemps1948,soit le 5 mars,nousretrouvonsMire Thibault A h tete
de la construction de I'Hotel-Dieu de Saint-Jerome.I'Hotel-Dieu
(l) Archivesd€ I'H6tel-Dieudc Montreal, Notlc. blogrrphlquedc Mar€ Sdnt.Louls,
flvrier 1t87.
336
d'Arthabaskaayantofficiellementaccept6de sechargerdela fondation
d'un hopital de 150 lits, moyennantun octroi du gouvernement
provincial.
Le 30juin I948,MdreThibauh,en l'6tudede Me J.A. Blanchard,
signe les contrats relatifs d cette fondation, alors que Monseigneur
Charbonneaului remetle Decretd'6rectioncanoniquede I'Hotel-Dieu
en question.
Le 5 juillet de cettememeannde,I'HonorableAlbini Paquette,
ministrede la Santd,p16sidela cCrCnomie
officiellequi marquele dCbut
des travaux par la traditionnellelev6ede la premierepelletCede terre.
D6jd,le l4 septembreI948,la l6gislaturede Qu6bec6metla Charte
ou LettresPatentesconstituanten Corporation les Religieuses
Hospitalidresde Saint-Josephde I'H0tel-Dieu de Saint-J6rdme.L'ex-Mdre
Thibault est 6lue sup6rieurefondatrice.Le I5 septembre,nous lisons
dans les chroniquesde I'H6tel-Dieud'Arthabaskaque "la vaillante
Mdre Thibault embrassed'un regard attendri I'institution belle et
prospdrei laquelleellea consacri36 ann6esde savie religieuse.D'un
pasferme,ellesedirigeversI'inconnu,oir I'attendle sol en friched'une
oeuvrenaissante."(
l)
[,es travaux de constructionvont bon train et, des le I I octobre
1949,un premiergroupedesix soeursquittentArthabaskapour SaintJ6r6me. On les dCsigneracomme les fondatrices,bien que M€re
Thibault en resterala supirieure-fondatrice,
cettenominationremontant au 14 septembre1948.On se rappelleraque le 5 mai 1949,Mdre
Thibault estdevenueI re Conseilliredu G€ndralatmontrdalais.Cessrx
religieusesfondatricesde Saint-Jdromesont:
IArc rungi4 lesfondattices de Saint-Jhime, I I octobrc 1949.
(l) Religieuses
Hospitalierede Saint-Josephd'Artbabaska,Chroniques,l5 septclnbre
1948.D. E5.
Soeur Irdne Ling, sup6rreure
Soeur Yvonne Therrien, assistante
Soeur Lucienne Boisvert, 6conome
Soeur ErnestineMarchand
Soeur MadeleineProulx
Soeur lrdne C6t6
Le ler octobre 1950,MonseigneurChaumont,6v€queauxiliairede
Montr€al, prdsidei la b6n6dictionde I'H6tel-Dieu de Saint-J€rdme.
Nous reproduisonsdes chroniquesd'Arthabaska la relalion de cette
c€16monieofficielle:
"Sur I'estraded'honneur,on remarqueI'HonorablePaul Sauv6,
I'HonorableAlbini
Ministre du Bien+treSocialet de la Jcunesse,
Paquette, Ministre de la Santd, le Depute provincial J. A.
Blanchard,Son Honneurle Maire de Saint-J€r6me,Me tiopold
Nantel, le docteurRosaireLapointe,prdsidentdu Bureaum€dical
de I'H6tel-Dieu."
Figurent aussi sur I'estraded'honneur la RCvdrendeMdre MarieBerthe Thibault, assistante gCn€raleet fondatrice de I'HOtel-Dieu de
Saint-J€rdme,Soeur Irdne Ling, supirieure de I'hopital, Soeur LucienneBoisvert,hospitalidreen chef, et Soeur Alice Mercier,6conome,
toutes quatre d'Arthabaska.
"L'H6tel-Dieu de Saint-Jdr6meestun h6pital desplusmodernes,
€crit UEcho du Nord au Ier octobre1950,amenagdtout sp€cialement au point de vue primordial dc procurer le plus de confort
possibleaux malades.C'€st une construciion de ncuf €tages,
admirablementbiensitu€eau sud-oucstdc laville,etfaciledbcces.
Irs archiiectessont MM. Deshaieset Ddpocas€t les ingdnieurs
constructeurs,J. L. Guay et Frercs,
Dds I'ouverture,fHorel-Dieu pourra hospitaliser152 paticnts.C'cst un monumentqui marqueun€grandeetapedansles
annalesde I'histoirej6r6mienne.
Hommagedonc i sadignefondatrice,ainsiqu'dtousceuxqui
ont contribudd sa rdalisation!
Hommageaussid tous ceuxet cellesqui dansla suitedesans
soutiendrontI'oeuvrenaissantepar leurslravaux,leurcompetence
et leur devouement.""Le servicede I'humaniteest le plus beau
travail auquel on puissed€vouersa vic. (Tom Dooley)"(l)
(l) L'Echo du Nord, Saint-J6r6me,ler octobre 1950.
338
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l?tljtr !1,!l,r{|[,irl
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r. !.{!'fr
l,'H6tel-Dieu de Saint-Jdr6me, ouverrure en 1950.
L'ouvertureofficiellede I'HOtel-Dieude Saint-J6r6me(I ) a lieu le3
d€cembre 1950par I'admissionde sespremiershospitalis€s.L'HotelDieu d'Arthabaska sacrifie.dans les ann€esqui suivent, sespropres
pour pr€terassistance
religieuses
dansce nouveauchamp d'activit6s.De
1948d 1976,date de la fermeturede la rdsidence
de Saintdesreligieuses
J€r6me, 34 soeurs d'Arthabaska ont oeuvrea I'Hotel-Dieu de SaintJ€r6me. pour plusieursd'entre elles,pendant de nombreusesann6es.
Nous considdronsqu'il estjustede leur r6seryerune placedans ces
quelquespagesde I'histoirede I'H6tel-Dieujd16mien.Voici la liste de
ces relisieuses:
339
Mdre Marie-BertheThibault, sup6rieurefondatrice
Soeur Irdne Ling, lre sup6rieurelocale
SoeurCorinneKirouac,2esup6rieure
locale
Soeur Marie-RoseLafontaine(St-Joseph),
8e supirieurelocale
Soeur FrangoiseB6liveau(Marie-du-Sacr€-Coeur)
SoeurLucienneBoisvert
SoeurAliceChampoux
SoeurRolandeCollet
Soeur Irdne C6td
SoeurBerthildeCroteau
SoeurMadeleineDesfossis
SoeurCorinneDion
SoeurTh€odoraFortier
Soeur Yvonne Fr€chette
SoeurAnnetteHoule
SoeurAurore Lambert(Ste-Elisabeth)
SoeurGertrudeLarche
SoeurErnestineMarchand
Soeur Rosede-Lima Marchand
SoeurAlice Mercier
So€urJuliette Mercier (Jeanne-Mance)
SoeurMarcellePellerin(St-Jean)
SoeurMathildePellerin
Soeur Jeanne-Rose
Perreault
Soeur ThCrdsePerreault(Thdrdse{e-J6sus)
SoeurLouisettePlourde
SoeurMadeleineProulx
SoeurYvonneRochon
Soeur GertrudeProvencher(La Dauversidre)
SoeurJeanneSenay
SoeurAlma Talbot
Soeur YvonneTherrien
SoeurClaudiaTrottier
Soeur SimoneVerville (Marie-de-l'Eucharistie)
Ces ddparts repetescreusentun large vide pour les Religieuses
d'Arthabaska;Ie coeurun peugros,ellessuiventles"missionnaires"de
leurspridreset de leursvoeux.
Le 30 aoot 1959a lieu la b6nidiction d'une magnifique6coledes
infirmidres pouvant accueillir une centaine d'61€vesrCsidentes,le
pavillon Jeanne-Mance,par Son ExcellenceMonseigneurEmilien
Frenette,6vCquede Saint-JCrdme,
i laquelleassistentplusieurspersonnalitCs religieuseset civiles. Soeur Kirouac est alors sup€rieureadministratricede I'Hotel-Dieude Saint-Jirdme.
La directricede cette 6cole d'infirmidresest Soeur Thir0sedeJ6sus(Perreault)de I'HOtel-Dieud'Arthabaska.L'Ecole a ouvert ses
portesaux dlCvesinfirmiCresen septembre1958.Le directeurde I'Echo
du Nord, M. Marc Fortin, 6ciit au 26 ao0t 1959,'L'Ecole des
340
Infirmidresest n€edu coeurde son6v€que"en rappelantque c'estpar
ce-sparolesque SoeurTh6rese{e-J6sus
a exprim€sa reconnaissance
d
I'EvdquedeSaint-J€rome,MonseigneurFrenette,lorsde la b€nddiction
du Pavillon Jeanne-Mance.
Le 23 octobre 1960,I'Hotel-Dieu de Saint-J6rdmefete le loe
anniversairede safondationpardescdl6brationsauxquellesparticipent
quelquesreligieuses
d'Arthabaska,plus spdcialement
lesouvridresde la
premidreheure: SoeursKirouac, Ling, Boisvert, Rochon et JeanneMance (Juliette Mercier). Soeur Th€rdse Trottier est supirieureadministratriceet les fetes sont pr6siddesoar Son ExcellenceMonseigneurEmilienFrenettequi.end horn.ag" aux Religieuses
Hosprtalidresde Saint-Josephpour le don magnifiqued'un h0pital et d'une
6coled'infirmidrese la Cit€ de Saint-JdrOme.
L'HoteFDieu d'Arthabaskaa raison d€tre fier de ce rameau,
d€tachdde I'arbre fondateur en 1950,et devenu par lui-m€meun
6tabliss€ment
hospitalierqui peut Ctrecit€ parmi lesplus meritantsdu
Qu6bec.
341
TRANSFERT DE L'HOSPICE
A L'ERMITAGE SAINT-JOSEPH
1952
Dds 1948,des pourparlerss'engagententre le gouvernementdu
Qudbecet lesautoritesadministrativesde I'H0tel-Dieud'Arthabaskai
I'effet de transfererI'hospicei I'ancienColldgedes Frdresdu Sacr6Coeurde Victoriaville.
Il s'agit de demandesmaintesfois r6it6rdesdesautoriteset de la
population de Victoriaville, de cellesde Monsieur le Curd Origdne
Grenieret de MonsieurWilfrid Labb6.d6outddu comt€d'Arthabaska.
A t'hOpitat.les locaux sont restreintset on ne peut songere
developperI'oeuvrehospitalidresansla constructiond'une aile additionnelle.Il est vrai que le d6partdesorphelinsen I943 a cependant
permisd'amdnagerau 3e6tagede l'orphelinatune pddiatriepourvuede
touteslesam€liorations
modernes.
De plus, nous savonsque depuis 1949,le transfertdu noviciat i
Montreal a eu comme consdquencela fermeture de notre 6cole
d'infirmidresreligieusesqui assuraitla reldvedes infirmidresdepuis
1936.
a grandementdiminudle
Enfin, la fondationde Saint-J6rdme
nombredesinfirmidresdip16mees
et il faut, de toutedvidence,assurerle
servicei I'h6pital par la formation sur placedesinfirmidresrecrut6es
parmi lesjeunesfillesde notre r6gion.
Ce sont ld les raisons qui motivent le Conseilg6ndraldes
le23
Religieuses
Hospitalidres
deMontrdald autoriser,
deSaint-Joseph
mai 1951, les Soeursd'Arthabaskad acqu6rirdu gouvernement
provincial I'immeubled€nomm6I'ancienColldgedesFrdresdu SacreCoeurde Victoriaville,conform€ment
i I'arr€t€enconseilno 457et de
Boutin,
d6signer
SoeurAddleBoucher,sup6rieure,
et SoeurDesneiges
6conomede I'Hdtel-Dieud'Arthabaskapour la signaturede I'actede
ventepour un dollar (l,00 $).
L'arr€ti en conseilordonneque I'hospicede Victoriaville,R6virendesSoeursde I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,soit reconnuparmi les
publique,Classe
institutions
d'Assistance
"C", et qu'unesommedecent
mille dollars(100000,00$) payableen deuxversements
annuels,soit
342
accordde d I'hospice de Victoriaville. Cet arret6 en conseil est sign6 par
Monsieur le ddputd Albert Morissette, greffier de la Chambre du
Conseil Ex6cutif.
Le l8 juillet l95l marque le ddbut des travaux de r6fection de
I'ancienCollige de Victoriavillepour le transformer,selonles rdglesde
I'architecturemoderne.en une maison pouvant accueillir les vieillards
qui sont abritdsd I'Hdtel-Dieu depuis | 884. Les travaux sont confi6se
I'architecteDavid Deshaiesde Nicolet et e I'entrepreneurRobert Noel
d'Arthabaska.
SoeursMarie-du-Carmel(Thibault) et Soeur IrCneLing d'Arthabaska assumenteffectivement les fonctions de sup6rieure et d'iconome
bien que leur nomination i ces postes n'est f;ite qu'en mars 1952.
M onseigneurTh6ophileM€langonayant termineson mandate I'HOtelDieu, regoit en septembrede cette m€me ann6e son obddiencepour
I'Ermitage Saint-Josephet il y c6ldbrela |ire messele I2 novembre
suivant dans une petite chapelleimprovis6e.
[.e nouvel immeuble a quatre dtages prend le nom d'Ermitage
Saint-Josephparce qu'il fait moins austdreque celui de Hospice de
Victoriaville, le I8 mars 1952, sur r6ception des lettres patentes
I'incorporant sous le nom de Ermitage Saint-Joseph.
"Le contratestsigneavecle gouvernement
provinciald'unepart et
R€vdrendes
SoeursAdele Boucheret DesneigesBoutin, respectivementsup6rieure
et econome
i I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska
d'autre part, mettantainsilesreligieuses
de l'ErmitageSaint-Joseph
en
possession
de la partiedeltd ificeldgudepar le Gouvernement,
une
partie ayant €te reserv€eri la Commissionscolairepour I'Ecole
Saint-Wilfrid. Dans lesjours qui suivent,les religieuses
d'Arthabaskacddentpar acte notarieledit edificepour la sommede un
l)
dollar($1.00)."(
L'Emitage
Saint-Joseph en 1952.
(l) Religieuses
HospitaliCres
deSaint-Joseph
d'Arthabaska,
Chroniqu.s,
l8 mars1952,
p. 105.
343
Nous nous retrouvonsau 7 ddcembre1952,?rla veilledu transport
desvieillardsdessallesSainte-Viergeet Saint-Josephde I'Hdtel-Dieu d
I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville.Laissonsparler la secrdtairearchivistede I'H6tel-Dieu d'Arthabaska:
"Le 7 decembre1952,group6esen cerclefamilial, noussoulignons
de nos chantset de nosvoeuxlesdernidresheuresvecuesavecnos
qui partentdemain,au nombrede 12,vers
chdrescompagnes
Victoriaville,leur nouveauchamp de labeur'"
"L'appelvientde sonnerau seinde I'Ermitage
Et dans notre foyer, il resonnevibrant
C'est I'heuresolennelle:ecoutonsle langage
Du c€leste
"Veni" aux ap6lresvaillants."
Les partantes
'Soeur sont:
Marie-du-Carmel(Thibault)) supdrieure
Soeur Alice Ouellette, assistante
Soeur Marie-Anne Pellerin,2e conseilldre
Soeur Irdne Ling, 6conome
Soeur R6gina Desharnais
Soeur Maria Labb6
Soettr EmdrentienneLavigne
Soeur Marguerite-Marie (Croteau)
Soeur Lucienne Provencher
Soeur Virginie Robichaud
Soeur Sainte-Rosede I'Eucharistie(Prince)
Soeur Saint-Jean-de-la-Croix (Pellerin)
faube
s'6meutA
l'Hdtel-Dieu
lg52,lecoeurde
"Les8 et 9 decembre
s'6loigner
qu'ilvoit,
d
regret,
C'est
inoubliable.
d'exode
cesjours
de
de
sesjoyaux.lesplusfidilescompagnons
sesprimiersprotdges.
son existenc;.Un volumed'histoirese fermeaprds68 ans:ce
volume ouvert par les mains charitablesde la R€verendeMdre
Pae6. fondatrice de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska' alors qu'elle
eniqistrait le premiervieillardadmisen 1884.Prdsdetrois-quarts
de sf,cle ont pass€depuisce gesteinitial de pure charit€' Plusieuri centainesde vieillesgensont bdn6fici6en ca foy€r
beni d'uneaidecharitable.Lesunsont fet€burjubil€ d'argent,les
autres,leurjubil6 d'or.
Auiouri'hui, 85 vieillards(37dames,48 hommes)disentadieu
au J6sus de leur chapelletant frequentee. Le coeur gros
disent"au revoir" d leursproteg€set des
d'emotion,lesreligieuses
de part et d'autre.M€me I'adieuaux
coulent
larmessilencieuses
chosesinanimeesest cruel;on dirait qu'd cetteminute,ellesaussi
orlt uneame.
En d€pit de I'importun tr€molo etreignant la voix, les
ixprimentle trop pleinde leur coeursur un air bien
religieuses
connude Th€odoreBotrel:"C'estla jeunesse":
3M
"A qui donc s'adresse
en cejour
l-e chant si doux de notre amour?
grands-mCres.
A vous.grands-pdres.
Pour qui I'Cchode nos chansons
se r€pand-ildans la maison?
Pour vous,grands-pdres.
Acccptezdonc tous nos regrets
Nos voeux sincereset nos souhaits
(mCres)
Chersbons grands-peres
lci vraiment nous vous aimons
Jamaisnous ne vous oublierons
(meres)
O bons Grands-pdres
Qui faisaitde notre sdjour
Un doux abri pour les vieuxjours
C'estvous. . .
Qui Ctaitde notre chapelle
Les gardiensferventset fideles
Cest vous. . .
Le JESUS de notre foyer
Par vous €tait glorifi6
Chersbons grands-pdres
Vous attiriez sur la maison
Mille et mille bdnedictions
Picux grands-pdrcs
(mdres)
Pour oublier vos chevcuxblancs
Et soutenirvos pastremblants
O chersgrands-peres
Pour soulagervotre douleur
Et consolertous vos malh€urs
O chersgrands-pdres
Nous vous ddons et de grand coeur
Nos bonnes,nos si bonnessoeurs
A vous. . .
Nous sollicitonsen retour
Votre priire chaquejour
(saintesgrands-meres),"
Pieux grands-pdres
(l)
L'exode de ce jour, €crit la chroniqueuse, serait rcellement triste si
ce sentiment n'Ctait attenu€ par la bonne organisation du d6part et de
lbrriv6e. Plusieurs voitures mises gracieusement i la disposition des
partants effectuent le transfert. L'accueil bienveillant du personnel de
I'Ermitage, la rencontre des m€mes religieusesd I'action, attentives i
leurs d€sirs,adoucissentI'amertumeet I'angoissedu renouveau, qualifiC
par les vieillardsde GRAND DERANCEMENT
Bientdt, plusieurs autres hospitalisds viendront partager I'acrueil
du bienveillant foyer, portant le nombre des patients A 122das la Noel
sulvante.
. Dans la chapelle fraichement restaur6e, plus de 600 personnes
assistent d la messede minuit. L'orgue, muet depuis quelques annCes,
(l) Ibid., 1952,page108.
345
resonne
harmonieusemenl
et unechoralebdn€vole
rendbrillamment
Ies
chantsliturgiquesde la f€te.
Le lendemainmidi, d0 d la gracieuseti
descitoyensde Victoriaville, un banquet,servi b€nivolementpar plusieursjeunesfilles de la
ville et auquelassistentplusieursnotablesde Victoriaville est offert e
touslesvieillardshospitalis6s,
dansI'auditoriumexistantauxjoursoil
y tenaientleurssdances
les500ildvesdesFrdresdu Sacr6-Coeur
dramatiqueset musicales.
Cettechaleureuse
reception
de la populationa tous
les degrdsde l'6chellesociale,r6jouit lespensionnaires
et stimuleI'enthousiasme
deshospitali€res.
Ddsleur installationd Victoriaville,les Hospitalidresfont appelA
de la rdgionpour lesaiderdansleur
la collaborationde damesddvoudes
service aux vieillards. D6jd d Arthabaska, un groupe de dames
charitables,multipliait seslargesses
aux vieillardset aux orphelins.
progressivement
A I'Ermitage,cesdamess'organisent
et en 1958,
Mme PaulineMarcoux de Victoriavilledevientla premidreprdsidente
des Dames Patronnessesde I'ErmitageSt-Joseph.La chariti de ces
dames,qui saitsefaire toute i tous,figure,au coursde cettep€riodede
transition pour I'oeuvre de I'hospice, un souvenir qu'aimeront si
souvent6voquerchdresSoeursLing et Kirouac qui en conserveront
jusqu? la fin de leur vie, une reconnaissance
€mue.
A I'Ermitage St-Joseph, au dCpal pour Not.e-Dame-Al-CaP.
C'est,ripetons-leavec6motion,un volumede 68 ansd'histoirequi
sefermepour I'HoteFDieud'Arthabaskaen ce moisde d6cembre1952.
Il ne nous appartientpas, dans le cadrede cet ouvrage,de suivre
I'ivolution de I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville.Tout au plus,
nous permettrons-nousde souligner le lOe anniversairede cette
institution, cel6brele 9 d6cembre1962.
Hospitalidresde
Nous empruntonsA la chroniquedesReligieuses
Saint-Joseph
d'Arthabaska
unedescespagesquitimoignentdu grand
attachementque conserveratoujours I'Hdtel-Dieud'Arthabaskapour
I'oeuvremerveilleusede tendresseet de compassionr€alis€ei I'ErmttageSaint-Joseph
de Victoriaville.
346
"Le 9 d6cembre1962.seldveradieuxle l0e anniversaire
de la
fondationde I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville.Soeur6va
S€vigny,supdrieure,et Soeur IsabelleRod gue reprdsententle
Conseild'Arthabaska.Les ex-missionnaires
de I'Ermitageiront
ellesaussifEtercegrandjour. Avecl'envoid'unemagnifiquegerbe
d'oeillets,la secr6taire
qui sed6vouentld-bas:
ecrit aux religieuses
Honneurd f ERMITAGE bien-aim6
dont nous{Etons
le 10eANNIVERSAIRE de fondation.
Pensee
charitableneedu grandcoeurde Monseigneur
par le "OUI" des
O. GRENIER laquelles'estconcr€tis6e
hospitalidres.
D'abordle"OUI" du Conseil96n6ralice,
celui
de la fondatriceSoeur Marie-du-Carmel,de SoeurLing, et
du "OUI" de touteslesautressoeursqui ont contribuie
I'organisation
d'unebelleet indispensable
maisoncomme
cellede I'ERMITAGE.
Merci i I'initiateurde l'oeuvre.merci i tous ses
cooperateurset cooperatrices.
Que la CHARITE souriantese penchede longues
ann6essur les maladeset les pensionnairesde ce Foyer
bienfaisant.
du Seigneur
seperp6tue
et
Que la b6nddiction
lui assureun progrdstoujourscroissant.
Gratitudei la Sup€rieure
actuelle,Soeur Desneiges
Boutin,d son conseilet e toutela Communaut6!
AD MULTOS ANNOS!
Les Religieuses
Hospitalidres
de Saint-JoseDh
de I'HOtel-Dieu
9 ddcembre1962
d'Arthabaska" (l)
( l ) l b i d . . I 9 5 2 .p a g c2 R 9
347
L'ECOLED'INFIRMIERES
DE L'HOTEL-DIEUD'ARTHABASKA
t9s3 - 1972
Nousavonsvu qu'en 1936,notre Ecob d'infirmiiresestapprouv€e
par I'Associationdes Garde-maladesEnregistrees
de la Provincede
Qudbecet qu'en mai de la memeannCe,elle est affili6ei I'Universit6
desReligieuses
Hospitalidres
Laval pour la formation professionnelle
d'Arthabaska.
ont regude cette
De 1936i 1951,quarante-sept
de nos religieuses
Universitd leur dipl6me d'infirmidreset obtenu de leur Association
professionnellele droit de pratiquer la profession.Soeur Marie{eJdsus(Thibault)enest la d6vou6edirectricede I936i 1948,datedeson
d6cds,alors qu'elle est d parfaire des etudesA I'Institut Marguerite
d'Youville pour I'obtention de son Baccalaur€aten nursing. Soeur
Saint-Paul (Mercier) remplace Soeur Marie-de-Jesusau poste de
qlrecrrlce oe I Ecole.
On se souvient aussi de la fermeture du noviciat en mai 1949,ce qui
a amen€ automatiquement la fermeture de I'Ecole des infirmidres en
1951, la dernidre promotion comptant les cinq dernidres religieusesd y
parfaire leurs 6tudesd'infi rmiires.
Le 5 octobre 1950, Monsieur I'abb€ JacquesGarneau, directeurdu
Cours d'infirmidres A I'Universitd Laval, sous le sceau de cette
Universit6, 6crit i Soeur Saint-Paul, directrice de notre Ecole d'infirmidres:
". . . En conformiteaveclesd€sirsde Son ExcellcnceMonseigneur
Albertus Martin, evequecoadjuteurde Nicolet, exprim€sle 14
aoot 1950,et sur rapport favorabledu DocteurRenaudLemieux,
quia fait la visitedc votreH6pital,le3ao0t1950,
encompagniedc
MonsieurI'abbeJacquesGarneau,le Bureaude Directionde nos
Ecolesd'lnfirmidres,r6unile4 octobreI950,a ddcidedecequi suit:
Attendu que votre hdpital est situ€dans lcs limitesde notre
district universitaire;
Attendu que nous n'avonspas cncored'€coled'infirmidres
organisdepour les latques,dansvotre region;
348
Attendu que votre Ecole satisfait a nos rCglementsd'affiliationi
La demande que vous nous avez faite d'itendre votre affiliation universitaire A la formation d'infirmidres laiaues est accord6e.
En vous donnant I'autorisation d'accepter des itudiants
laiques i votre Ecole. le Bureau de Direction recommande quevos
departements de midecine et de chirurgie soient sipares afin que
les stages de vos 6lCves, dans ces ddpartements. soient mieux
contrdl€set leur soient plus profitables.. ."
En prdvision de I'ouverture de cette 6cole aux laiques,et pour
ripondre aux exigencesdu comitd des6colesd'infirmidresde I'Association des Infirmidres de la Province de Qu6bec. Soeur Saint-Paul
(Mercier) obtient un baccalaur6aten nursing d I'Universit6Laval en
1950,de m€me que Soeurs Th€rdse-de-Jdsus
et Claire{e-Jesus (Perr e a u l t )e n 1 9 5 l .
Enfin en | 95 | . lesaut resexigencesde I'AssociationdesInfirmidres
de la Provincede Quebecpour I'ouverture d'uneecoled'infirmidressont
remplies:Soeur Saint-Denis(Talbot) regoitun certificaten pediatriede
l'lnstitut Marguerite d'Youville et I'H0pital estapprouv€en septembre
par I'American College of Surgeons.Le manuel d'administration,ou
coulumier propre a chaque departement,est termin€ en I952.
C'est ainsi que Ie 25 novembre 1952,quelquessemainesavant le
transfertde I'hospiced I'ErmitageSaint-Josephde Victoriaville,Soeur
Addle Boucher, supdrieure-administratrice,
6crit d Son Excellence
Monseigneur Martin pour demander I'autorisation d'adresserune
requ€te au gouvernement provincial pour I'obtention d'un octroi.
permettantl'am6nagementde I'Ecoledesinfirmiires dans I'ailequi sera
disponible au d€but de d6cembre. Il y est fait mention que le
gouvernementf6d6ral fournira une subvention€quivalented celle du
gouvernementprovincial.
Son ExcellenceMonseigneurMartin, en sa lettredu 29 novembre
1952, approuve chaleureusementle projet "assurd que cette dcole
apportera d'immensesavantages,non seulementi votre h6pital, mais
aussid toute la region des Bois-Francs".(| )
La preparationdesplanset devisest confieea M. David Deshaies,
architectede Nicolet, et les travaux de constructiond J. Robert No€I,
entrepreneurd'Arthabaska. Les octrois attendus des gouvernements
fdddralet provincial sont versestelsque promis, et les-travauxsansCtre
complCtementtermindspermettentI'ouverturede I'Ecole en 1953.
En effet. le ler ao0t I953. I'Ecole Jeanne-Manced'Arthabaska
ouvre ses portes aux 8 premidresdtudiantes:Louise Arcand, Gisdle
Binette, Rachel Brisson. Margot Delisle, Ang6line Martel, Louise
Roberge,Madeleine Serr6 et Soeur Claire Meloche, r.h.sj.
(l) Ibid.,29 novembre1952.p. 107.
349
lrs 8 premiircs itudiantes injirmdrcs, aoit 195J.
Un article du Journal L'Union des Cantons de I'Est de l'ete 1953.
adresseaux amis de l'6ducation. souligne en ces termes I'ouverturc
prochainede I'Ecoledes infirmidres:
". . . Le Corpsm€dicalet lesautorit6sadministratives
de I'H6tclDieu sont fiers de cette initiativeel Drometlentleur entiare
collaboralion
i I'EcoleJeanne-Mance.
SoeurSaint-Paul.
et SoeurTherCse-deSoeurClaire-de-Jisus
la direction
J€sus,"trois petitesSoeursde chez-nous"
assumeront
l-es "grandeslilles d€ chez-nous"
de I'EcoleJeanne-Mance.
du
trouveronten elles.nousle savons.
des6ducatrices
d6sireuses
perfectionnement
intellectuel.
socialetmoralde
de lttre physique.
cellesqui leur serontconfiees.
La professiond'infirmiaresest une vocrtion f6minine qui
r€pondaux d6sirsd'id6ald'unejeunessemontante.
350
l,a profession d'infirmiares esl unc vocation de choix qui
rassasieunc 6lite f6minine assoiffdcdc blancheur.dc don de soi et
de grand€ur morale.
Vicnnc la blanchc 16giondes lnfirmiires, rnges de nos chers
maladcs!"{l)
Nous nc saurions passer sous silcnce la collaboration pr6cieuseque
nous offrc Mllc Suzannc Giroux. infirmidre visiteuse officielle des
6coles d'infirnridrcs i l'Association des Infirmidres de la Province de
Q u d b e c . E n f a i l f o i u n e l c t t r e a d r c s s d c i S o e u r S a i n t - P a u l ( M e r c i e r ) .l e 5
novembrc 1953. alors que le rccrutcmcnt des 6tudiantes constitue le
principal probldmc d I'expansion dc l'Ecolc Jeanne-Mance. Nous en
reproduisons dc largcs cxtraits:
". . . Jc vous fdlicitcde votrc hcurcuscidic dc faire une campagncde
publiciti pour le recrlltcrrcnld'dldvcs-infirmidres.
Voici quelques
suggestions.si cllcs pcuvcnt vous etrc uliles. j'en serai bien
heureusc.
Je crois que vous avezun poslcdc radio i Victoriaville;peut€tre qu'unc pclile causerieou un rcpo age sur votre icolc ou les
impressionsd'une 6tudianlc dans une nouvellc icole seraient
appropflcs.
Invile/ lcs dldvcsdes pensionnatse assisteri la remisedes
voiles. tout cn leur faisant bien comprcndrequ'il n'y a pas li un
"simulacrc"dc la prisede voilc d'une religieuse.
maisun symbolede
la dignit6.du sdricuxde la profcssion;si vousfaitesla cdr€moniede
la lampe. il faudra encore en cxpliquer le symbole. charit€ et
scicnce..."(l)
Cette dcole de 1953 constitue une r6sidence attrayante offrant tous
pour rdpondreaux exigences
lesamdnagements
ddsirables
sociales
et
culturelles,
necessaires
d l'6panouissement
despersonnalit€s:
e partles
sallesdecours,lesbureauxde la directionet desprofesseurs,
un service
de sante,unevastesallededdtente.
unecuisinette.
deschambres
Drivees
et semi-privees,
un oratoireri la Vierge,un salon.auditorium,toit
promenade
et salarium,tennisexterieur,bref,tout ce qui permetaux
dldvesinfirmidresd'ivoluer dans un climat familial et amical.les
pendanttroisans,e I'obtention
acheminant,
pour
du brevetd'infirmidre
le soinde "nos seigneurs
les malades".
En tant que branchedessciences
medicales,
le Nursingest non
seulement
un art, c'estaussiune science
appliqu€e.
L'organisation
de
l'enseignement
theoriqueet cliniquedessciences
infirmidres
de m€me
quel'exp€rience
pratique,qui seprenddanslesdiverschampscliniques
de I'hdpital,procured l'€tudiante
infirmidreuneformationprogressive,
(l) L'UniondesL.nlons de l'Est.Arthabaska.
aoot 1953.
(l) Archives
de I'EcoleJeanne-Mance
de l'H6lel-Die!d'Arrhabaska.
5 novembre
1953.
351
lui permettantd'appliquerau lit du malade,avecsa charil€compr€hensive,les connaissances
scientifiquesreguesen classe,graced la
collaborationdesinfirmidresprofesseurs
et desm6decins
de I'h6pital.
D'oi sa devise:Charit€et Science!
Lesquatrepremiers
moisdela formationdel'6tudiante
constiluent
une p€riode prdparatoireconsacr6epresqueexclusivementd I'enseignementdes notionsfondamentales
de I'art du nursing.C'estavec
que la jeuneaspiranteattendle jour oir sapr6paration
impatience
lui
permettrade franchirle seuilde l'h6pital.
La prise du voile, qui a lieu lors d'une cdr6monierempliede
symbolisme,
lui permetcebonheur.L'hOpitaldevientalon pourelleun
champ d'activitdscliniquesqui la mettra a m€med'acqu€rirla science
pratique,I'habileti techniqueet lesqualitdshumainesqui caract6risent
la orofession
d'infirmidres.
Au moisd'ao0t1956,I'Ecolecompte566tudiantes
surunecapacit6
de 56 places.En aoot I958,lesitudiantessontau nombrede 73,un 3e
6tage de chambresa €tC construit pour r6pondree cette demande
accrue.Le co0t de cette transformations'6ldvei environ 80 000 $,
financ6par un empruntde I00 000$ autorisepar un rescritvenantde la
Sacr€eCongregationdes Religieux,par I'interm6diairede Son ExcelMartin.
lenceMonseigneur
En juin 1956,on assiste
a h premidrecollationdesdipldmesaux
infirmidres.Elles sont huit comme en ao0t 1953,lorsqu'ellesy sont
venues.Toutefois,I'une d'entreelles,Margot Delisle,ayant suspendu
gradueraen
temporairementsesetudespour desraisonspersonnelles,
par LouisetteBourque.Nouslesvoyonsici
1958.Elle a €t6remplac€e
sur la mosaiquede la Ire promotion1953-1956,
aveclestrois soeurs
fondatrices.
'nv
gflq
,$6
lhhl-0iru
ilflrthqlssk{
teola bcs,9nfirnr(lrcs
qqEq
Les lires dipl6mles de I'Ecok Jeonne-Mance, 1956.
Memesi cettebrdvehistoirediborde lecadrede 1968,qui constitue
la fin de ce chapitresur le cheminementde l'HdteFDieu, nousavons
352
pens€ tracer ici I'histoire compldte de cette ecole de formation
sp6cialis6e
en nursing qui devra fermer sesportes progressivement
de
1969 i! 1972, par son intdgration progressive au departement des
techniques infirmidres du Colldge d'Enseignement gdn€ral et professionnel (CEGEP) de Victoriaville, suivant en cela une directive du
ministdre de I'Education du Qudbec, suite au rapport Parent paru en
cette matidre.
Depuis 1964, de dix d quinze 6tudiants(es)sont externes, les
chambres ne pouvant les accueillir tous comme rdsidents. Le bal des
finissantesa remplacd la traditionnelle et touchante remisedesdipldmes
d I'Eglise, que les dip16mdesregoivent lors d'une cdr6monie grandiose d
I'Universit6 Laval, avec les trois d quatre cents infirmidres(ers) qui y
graduent chaque annee.
Notre Ecole Jeanne-Mance aura, e quatre reprises, I'honneur de
participer au programme artistique de cette cdr6monie de la remise des
dipldmes i I'UniversitdLaval, soit er 1954,1957,1960et 1962.A h
collation desdipl6mesde I954, Th6rdseMaheu, 6tudiantede I re annde,
y interprdte "La vie est un r€ve" de Haydn, et "Venez, agpdable
printemps"de J. B. Werkerlin. Sa soeurDeniseI'accompagne
au piano.
Lors de la construction de I'hdpital actuel, au cours de l'ann€e
1965,la pavillon Jeanne-Mance subit destransformations majeuresqui
augmentent sensiblement le nombre de places pour les dtudiantes
r€sidentes.Tout le bloc des salles de classesoccupe le 5e 6tage avec
amphithdatrede plus de 100places,laboratoiresde ddmonstrationen
nursing et laboratoires de chimie exp€rimentale. Le 3e €tage loge les
bureaux de la Direction et des professeurs,de m€me qu'une magnifique
bibliothdque pouvant repondre aux besoins en ref6renceset recherche
des 6ldveset des Drofesseurs.Au ddbut de son transfert au CEGEP de
Victoriaville, en i969, I'Ecole Jeanne-Mance compte 1506tudiantes(ts)
ripartis en I re, 2e et 3e ann6edu cours.
Le tableau qui suit nous donne un apergu des dipl6m6es(€s)
sorties(is)chaqueanneede notre 6coled'h6pital de 1956e 1972.C'estun
total impressionnantde 555 dipl6m6es(€s),
dont 532 infirmidreset 23
infirmiers.
Tableau V
DIPLOMESTES)
DE L'ECOLEJEANNE-MANCED'ARTHABASKA
DE 1956i\ 1972
6 3 64 65 66 61 68 69 70 7 l 72
956 5 1 5 8 59 60 6 l
8
l6
u
l 6 25 29
J)
3 3 27 33 30 48 40 55 49 48 52 555(l
(l) De ce total de 555 dipldm€es(€s).23sont des infirmiers.
353
Tout au coursde I'existence
la vie des
de I'EcoleJeanne-Mance.
heureuxqui agrdmen€livesest ponctu6e
chaqueann6ed'6v6nements
tent leur entrainemente la pratiquede la vie infirmidres:I'arrivdedes
probanistes,lescdrdmoniesde la remisedu voile,et en I965,de la coiffe
sansruban,lesgrandioses
collations
desdiplOmes
tantde I'Ecolequede
I'UniversiteLaval, les NoEl aux maladeset plus spdcialement
aux
enfantshospitalis6s
i cettep€riode,lesretraites
annuelles
et h letede
Saint-Joseph
le l9 mars,lesactivitesricrCatives,
artistiques
et culturelles.etc.
On comprendque c'este regretque I'Hotel-Dieuacceptele
transfertde son 6colehospitalidre
au r6seaupublic des institutions
d'enseignement,
la pr€sence
de pareilleoeuvred'iducationconstituant
pour tout le personnel
en serviced I'h6pital,une motivationd garder
bien haut I'id6al du soin des malades,l6gu6,de giniration en
gdn6ration,
par cellesqui I'ont prdced€es
de
dansles diversservices
I'H0tel-Dieu.
Lors de la fermeturede I'EcoleJeanne-Mance,la direction est
(CdcileMercier)qui enaurait€
toujoursassumieparSoeurSaint-Paul
par uneadjointeen administraI'uniquedirectrice.Elle est secondee
tion, Mlle Monique Monfette,et une au programmed'€tudes,Mlle
H6ldneHamel.Le corpsprofessoral
i temps
comprend8 institutrices
complet,9 institutrices
cliniques,I0 professeurs
sp€cialis6s
de I'ext€rieur et l5 m€decinsprofesseurs
d la legonqui conjuguentleursefforts
pour perp6tuerla formation intigrale desinfirmidreset infirmiers.En
quitteArthabaskapour allerouvrirune
1956,SoeurTh6rdse-de-J€sus
6coled'inhrmidres
d I'Hdtel-Dieude Saint-Jdrdme.
SoeurClaire-deJ€susquitted sontour en 1960pour I'Universitide Montr6al,dansle
but d'y poursuivredes €tudespour I'obtentiond'une maitriseen
administration
hospitalidre.
Tout au lons decettemerveilleuse
histoire.oui auradurddix-neuf
ans, I'EcoleJea-nne-Mance
aura d€cern€le iipl6me universitaire
d'infirmidre(er)ri 555 finissants,dont 532 infirmidreset 23 infirmiers.
Trois Religieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph
sont de ce nombre:
SoeurClaireMelochede la I re promotionen 1956- SoeurFrangoise
- et Soeur Marie-Blanche
Petitclercde la promotion 1955-1958
I-eBlancde la promotion1956-1959.
ll est interessantde noter que la medailled la devise"Charit€ et
Science"
estport6edanssix paysdu monde:au Canada,
aux Etats-Unrs,
en Angleterre.
en Afrique.aux lndeset au Congo.
En mai 1983,dix de nosinfirmidres
dipl6mees
de I'EcoleJeanneManced6tiennentdespostesde commanded l'intirieur de l'6quipedes
soinsinfirmiersde notreh0pital.
354
L'ECOLEHOSPITALIDRE
DE TECHNOLOGIERADIOLOGIQUE
1953- 1970
qui font de rapidesprogrisdans
Parmi lessciences
technologiques
les ann6es 1950, pour une pratique m€dicaleplus scientifique,la
radiologie figure sans contredit au premier plan dans l'Evolution
hospitalidredes institutionsen Amerique.
On realisedis lors la n6cessit6
de procureraux m6decinsradiologistesles techniquesles plus modernespour faciliter leur travail et
pour y parvenir,on doit leur fournir destechniciensexp€rimentds
enc€
domaine,
Leshopitauxde regionsouffrent,pendantde longuesannCes,
dela
p€nurie de cette main-d'oeuvrespdcialiseeet la meilleurefagon de
corriger cettesituationest d'ouvrir, commeplusieursautreshopitaux
du Quebecle font i cette 6poque, sa propre €cole de technologie
radiologique.
,>
T
Iq
A lvcole dc t.chnologic ndiologiqe
.n 1964.
}A
355
C'est ainsi que. grice au travail conjoint du Docteur L.-P
Langclier.titulaire du d€partementde radiologie,et de S-oeurMariedu-Divin Coeur (Raymond), technicienneen chef, une Ecole hospitalidre de technologieradiologique formera d I'Hdtel-Dieu d'Arthaen radiologie diagnostique et therabaska des techniciens(ennes)
1
9
5
3
d
l
9
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0
.
D
e
u
t
i
q
u
e
d
e
..:
Pendant cette periode. I'Ecole de Technologie radiologique.
approuv6epar la "Joint Council in technicaltraining CanadianSociety
of radiologicaltechniciansand CanadianAssociationof Radiologists",
le dipldme de techniciensenregistres
decernerad 20 techniciens(ennes)
en radiologie.
Nous sommes heureux de mentionner que Monsieur Gaston
Provencherest le 2ed ip16mede cettedcoleen I956 et q ue M me M ariette
Larrivde(Fournier) figure au 3e rang en 1958.Cesdeux professionnels
de la santdsont toujours, aujourd'hui, i I'emploi de notre h6pital qui
s'honorede leurs servicesd6vou6set compdtents.
Notre €cole en technologie radiologique a regu jusqu'i- ces
dernidresanndcs,4 ou 5 stagiairesannuellement,le ministdred'Education du Qudbec ayant ddcidd de n'offrir par la suite cette option
professionnelleque dans quelquesCEGEP ddsigndsde la province.
Soeur Alexina Raymond quittera I'H6tel-Dieu d'Arthabaskai la fin de
1967,aprds I 5 ann6esde servicesd6vou6sau dipartement de radiologie
et plus particulidrementd la formation des 6tudiantesen technologie
radiologiquede notre €cole.
Cette oeuvre 6ducative, pour n'avoir 6te que transitoire, aura
quand mOmefourni une aide appr€ciablepour l'organisationscientifique du ddpartementde radiologieet le rehaussement
desstandardsde
qualit€dans lestechniquesradiologiquesen usagedansced€parlement.
Aprds avoir pa116de la formation progressivedu gdniralat a partrr
de juillet 1947et juaqu'au l3 ddcembreI965 et des changementsque
cette union a amendsau sein de la Communaute localed'Arthabaska,
dont le premier a trait aux dernidrescdr€moniesde professionet d la
fermeturedu noviciat le 23 mai 1949,nous avons rappel€la fondation
de I'HOtel-Dieude Saint-J€rdmeen 1950,le transfert de I'hospicede
I'H6tel-Dieu d I'Ermitage Saint-Josephde Victoriaville en d6cembre
1952.
Par ailleurs.nous avons relat€I'histoirede l'Ecole Jeanne-Mance
de I953 d I972 et cellede l'6cole de technologieradiologiquede 1953d
1970.C'est ce que nous appelionsau d€but de ce chapitre intitul6 "Un
cheminementrapide", les oeuvresnouvelles.
Nous voudrions maintenant regrouper sous deux rubriques qui
leur seront propres:
- La vie des ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska
de 194'7d 1968
.._ Les faits marquants de la vie de I'h6pital de 194'7i 1968.
356
LA VIE
DES RELIGIEUSES HOSPITALIERES
DE SAINT-JOSEPHD'ARTHABASKA
1947 - 1968
Hospitalidres
Si en l9zl4,lesReligieuses
de Saint-Joseph
d'Arthabaskasontau nombrede I 10,ellesnesontque56 en 1964.Cet€tatde
fait provient de deux causesque nouscroyonsnicessaired'identifier
pour lesg6n6rationsd venir.
Les mulationsmultiples
Les oeuvresnouvellescrdentdes besoinset les soeursquittent
Arthabaska
poury repondre
et parfoisellesy reviennent
au rythmedes
nominationsannuellesqui se font Ie plus souventen septembre.
Pendant cette p6riode de 1947d 1965,nous les avons vues partir
pour Saint-J€rdme:
nombreuses
six en 1949pendantles travauxde
construction- et ll en 1950lors de I'ouverturede I'h6pital;elles
quittentaussinombreuses
pour I'ErmitageSaint-Joseph
de Victoriaville: l2 en dicembre1952,lorsdu transfertdesvieillards,quelquesunesvont ensuiteleurpretermainforte;d'autresquittentArthabaska
pour la Maisonprovinciale,
la Maison-mdre,
Biddeford,Hauteriveet
I'Afrique.
Chacundecesd€partset plustarddecesretoursd la"Maison-mdre
d'Arthabaska"
constituepour lessoeursdesechanges
fraternels
et des
agapesfamilialesqui alimententla vie communautaire
de cellesqur
n'ont qu'un seul but: servir le pauvre et le malade partout oi il se
trouve.
Les d6cGs
pendantcette p€riodede I947 d 1968,le
Malheureusement,
Seigneur
a rappeldd t.ui 26 de sesfiddlesservantes
d'Arthabaska.
Chacunde cesdeuilsestdouloureusement
ressentipar la famille
entiereet fournit I'occasion
de rcsscrrerdavantageles liensqui les
unissentles unes aux autres,dans leur iddal de vie consacrde
au
Seigneur.
ll revientd I'histoirede consigner
ici lesnomsde cesvaillantes
du
devoiret de leurconserver
ainsid jamaisle souvenirqueI'H6tel-Dieu
357
d'Arthabaskaleur garderaA traverslesans.Leurscorpsreposentdans
la crypte de la Communaut€,oir nousaimons leur rendredesvisites
pieuseset fraternelles.
Qu'ellesreposenttoutesdans la paix du Seigneurl
IN MEMORIAM
1947 - l96E
30 mai 1948
SoeurMariede-J6sus(L. Thibault)
8 novembre1949
SoeurGraciaHould
7 juillet 1950
Soeur Marie-AnneB6liveau
3 novembre1950
SoeurBernadetteGigudre
7 d€cembre1950
SoeurVictorine Proulx
1 3m a i I 9 5 l
SoeurVictoria Goyette
3 octobrel95l
SoeurPerpdtueDagenais
l2 aoot 1952
(Seery)
SoeurSte-Catherine
ler novembreI954
SoeurAddleBoucher,suPirieure
l2 octobre1956
SoeurSte-Albine(S6vigny)
28 juin I96l
SoeurMarie-AngeLuPien
27 octobreI96l
SoeurIrdnePoisson
25 mai 1962
SoeurYvonneRochon
8 octobre 1963
SoeurLucienneProvencher
20 ddcembre1963
SoeurTh6odoraFortier
2 mars 1964
SoeurAd6laideBouchard
7 avril 1964
Soeur Rose-Annal-abrecque
8 juillet 1964
(A. Thibault)
SoeurMarie-de-la-Ferre
358
46 ans
5l ans
74ans
47ans
88ans
79ans
90ans
80 ans
)/ ans
6l ans
67 ans
46 ans
6l ans
64 ans
55ans
92 ans
83ans
67ans
2 novembre1964
SoeurAlice Ouellette
86ans
27 ^o0.t 1965
(Marie-Louise
SoeurMarie-du-Carmel
Thibault)68ans
23 janvier 1966
SoeurLauraNault
76ans
29 avril 1966
SoeurMaria Labb€
6l ans
8 septembre1966
SoeurLucie Fleury
87ans
4 novembre1966
SoeurAnny Biliveau
87ans
l5 novembreI966
SoeurBdatriceBrosseau
87ans
l7 novembre1966
SoeurLucienneBoisvert
64 ans
C'esttoujoursavecimotion qu'i plusde trenteansde distance,les
Soeursd'Arthabaska€voquentle d6cdssubitdechCreSOEUR ADELE
BOUCHER, sup€rieure-administratrice
de 1950i 1954.Elle nous
quitte dansI'exercicede sacharge,au soir du ler novembre1954,alors
que nouscomptionstant sur elle.
Atteinted'unehdmorragiecerebralefoudroyante,quelquesheures
de cetteterriblemaladiela ravissenti I'affectiondetoutessesfilles.Nos
chroniques€criventA son sujet:
'Trois motspeignent
encouleurtrdsvivecettefervente
religieuse:
"6mededcvoir".Telleellesemontra
ddssaDrimeenfance.
telleelle
futjusqu'dsondernier
soir.
EIle passaaux sallesde chirurgiela majeurepa ie de sa
carrierercligieuse.
Les fonctionsde maltresse
des noviceset
d'econome
lui furentaussiconfiees.
maisc'estdansI'exercice
du
supdriorat
de novembre
1950e novembre1954qu'elledonnala
pleinemesure
de sonzdle."(l)
Elle n'6taitagdequede 57 ans,dont 28 consacrds
au Seigneurdans
la vie religieuse.
De plus, au cours de cette m€mepCriode,la Congr€gationdes
ReligieusesHospitalidresde Saint-Josepha la douleur de perdreses
deux premidresSup6rieuresg6n6rales,Mdre Marie-RoseRivard Ie 9
mai 1953et Mtre Marie-Berthe
Thibaultle 9 ianvier1957.
(l) Religieuses
HospitaliCres
de Saint-Jos€phd'Arthabaska,Archives,Notice biogrrphiquede Soeur AdaleBoucher,Arthabaska,d6cembrc1957.
359
MERE MARIE-ROSE RIVARD a 6ti 6lue sufrieure gCnerale
du G6n6ralatregroupantMontrdal et Arthabaskale 5 mai I949. Le ler
juillet 1951, elle subit une intervention chirurgicale qui r6vdle une
tumeur cancdreusei la colonne vertibrale. Nos chroniques notent e ce
JOur:
". . . Jamis plus grandesympathiene se serajointe e la scicncc
m€dicalepour conjurerun mal qui s'avdreimpitoyable."(l)
La mort vient la ravir d sesfilles bien-aimdesle 9 mai 1953.
"Elle fut, dit sa notice biographique,une grandereligieuse,une
remarquablehospitalidreet une eminentesuperieure.Avani de
mourir, elle voit I'inaugurationdestrois provincesqui parachdve
I'oeuvrede sessouciset en assureI'organisation.Elleitait Agiede
64 ans dont 42 de religion."(2)
Qu'elle soit couronnde dans la b6atitude infinie et puisse-t-elle,par
son intercession, unifier de plus en plus nos coeurs dans I'union et la
charit€!
L.e 9 janvier 1957, notre trds r€v€rendeMERE BERTHE THIBAULT, sup€rieure g€ndrale n'est plus. Elle est entr6e dans la paix de
son Seigneur!
En mai 1949, elle est 6lue assistante-gdnirale, fonction qu'elle
remplitjusqu'd sa nomination comme supirieure g€n6ralede toutes nos
maisons d'Amdrique fusionn6es en g€n6ralat le 19 mars 1953.
La secr€taire-archivisted'Arthabaska 6crit e cette date du 9 ianvier
t95't:
"Evoquerla m€moiredeMereThibault,ctst fairerevivredtmbl6e
sonattachantepersonnalitC
et mettreen reliefsesbellesqualit€sde
coeur et d'esorit.
Fille de I'Eglisedanstoute lacccptiondu mot, anim€ed'une
foi vive, d'un grand amour de Dieu, d'un zdle apostolique
MareThibaulta
remarquable,
dou€ed'uneintelligence
sup€rieure,
accomplidesoeuvresadmirables.
. . . Auprdsde sad€pouillemortelle,rccueillonssontestament:ses
l8 lettrescirculairessont e relire et a mediter."(3)
(l) Religieuses
Hospitaliarcs
Chronique,5 ju illet 1951,
de Sainl-Jos€ph
d'Arthabaska,
D.103.
(2) ReliSieus€s
HocpitaliCr€s
de SainFJoseph
de Montreal,Noticebiographique
d€
Mar. Mrric-RoseRivrrd,mai 1953.
janvier195?,
(3) Religieuses
Hospitalieres
deSaint-Joseph
d'Arthabaska.
Chroniques,9
p. 120.
360
Daignc. Seigncur, faire revivre I'ame de cettc bien-aimeeMdre
Thibault en chacunede ses filles d'Arthabaska, pour qui elle fut et
resterae jamais la Mire v6nir6e!
Enfin. au chapitredesdicts. maiscettefois au seinde I'Egliseou de
la socidtdcivile. lcs Religieusesd'Arthabaska s'associentaux deuils
r6litir q ui marqucront cct(e periode,tant a causede leur attachementi
I'Eglisequ'd cclui dc lcur appartenanceau paysou i la r6giondesBoisFrancs.d laquclleellcs se sont de toujours idcntifiies.
C'est bien i regrct que nous devrons nous contenterde souligner
ces deuils. invitant les lecteurs e se souvenir avec nous- devant le
Seigncur.dc ccs chcrs disparus.
SEIGNETJR,
DANS VOTR^EAMOUR,
RAPPEI,EZ-VOTJS
DE L'AME DE:
27 mars 1945
Dr J. Arthur Ricard.midecin
8 fivrier 1947
Abbe Roch Salvas.assistant-aumdnier
3 mars 1947
Dr Paul Cdt€,chirurgien
1 3m a r s1 9 4 8
Dr Philippe-Antoine
Brassard,
m6decin
2 juin 1948
Mgr L. A. C6t6,supdrieureccl6siastique,
bienfaiteur
l4 juin | 948
HonorableJ.-E. Perreaultbienfaiteur
I I mai | 949
Mlle MathildeSp6nard,bienfaitrice
8 novembre1950
Mgr Albini Lafortune,3eivdquede Nicolet
I I m a r sl 9 5 l
Dr Paul Nadeau,mddecin
/ Ievrler lv))
Abbd Elz€arMondou,aum6nier
ler mai 1955
Abbd Henri Thibault,bienfaiteur
l2 mars 1958
Mgr Th€ophileM6langon,aumdnier
30 mai 1958
Abb6 Henri Bernier,cure d'Arthabaska
9 octobre1958
Sa Saintet€le PapePie Xll
7 septembre1959
HonorableMaurice Duplessis,Premier ministredu
Qu€bec
361
2 janvier I960
Honorable Paul Sauv6,PremierMinistre du Qu6bec
20 ao0t | 961
Dr C. A. Gilbert, oto-rhino-laryngologiste
3 juin 1963
Sa Saintetile PapeJeanXXIII
22 mai 1964
MonsieurJ. E. Alain, bienfaiteur
26 novembre| 964
MonsieurPhilippeBaril.employi
4 fCvrier1965
Me RenaudLavergne,C.A., bienfaiteur
5 mars 1965
MonsieurAntonio Sivigny, employd
2l fivrier 1966
L'Honorable Paul Comtois,Lieutenant{ouverneur de
la Province
8 octobre1966
Mgr Conrad Chaumont,archevdquede Montrdal
5 mars 1967
Giniral GeorgesVanier,Gouverneurg€n6ral
du Canada
HospitalieresdeSaintSouscetterubriquedela viedesReligieuses
Josephd'Arthabaskade 1947i 1968,trois 6l6mentsprincipauxnous
cetteepoquedu cheminement
de la Communaut6
semblentcaract€riser
locale:
. la formation humaineet nrofessionnelle
des soeurs:
. I'amClioration
desconditionsde vie et de travaili
r les celdbrationscommunautaireset hospitalidres.
. Lr formrtion humrlne et professionnelledes soeurs
Nousconstatonsqu'il n'ya aucundomainedeI'activit6hospitalidre
qui n'appellelessoeursi parfaireleursconnaissances
par I'acquisition
d'un certificat,dipl6me, baccalaureatou maltrise.
C'estainsi que le I I janvier 1947,SoeurJeanneSenayobtientun
(R.T.) en laboratoirede la CanadianSociety
certificatde technicienne
of Laboratory Technologistsde Hamilton, Ontario. Soeur Rollande
Collet regoitaussice certificaten 1950,de m€meque SoeurMathilde
Pellerinen I951.
Entre 1948et 1951,13 religieusesregoiventleur dipl0me d'infirmidrede I'Universit6Laval: - en 1948SoeursEstelleBreton,StJean
(MarcellePellerin),Claire-de-Jdsus
(Perreault),Thdrdse-de-J€sus(Perreault) et CecileTrottier; - SoeursAlice Champoux,Leroyer(C€cile
362
Prince)et MadeleineDesfossds
en 1949;- SoeursBerthildeCroteau,
(JulienneBoisvert),St-Andrd (Jeanne-Eva
Marie-del'Assomption
(Th6rdse
Trottier),lsabelleRodrigueet Saint-Denis
Talbot)en 1951.
Ce sera,on I'a w, la dernidrepromotion,le transfertdu noviciatayant
amen6la fermeturede notre6coled'infirmidres.
Au coursde 1948,3l certificatsde comptabilit€et financesds
sciences
hospitalidres
qui ont suivices
sontremisi autantdecandidates
cours de Soeur Claire Rochonde notre Maison de Montrial. Les
par le Colldgeuniversitaire
certificatssontddcernds
de Victoriaville.
En fdvrier 1950,Soeur JeanneSaint-Louis,s.g. de I'Institut
Marguerited'Youvillede Montr€aldonneraune session
intensivede
huit jours en surveillance
hospitalidre,
d I'issuede laquelle43 soeurs
subissent
lesexamensavecsuccds
et regoivent
un certificaten surveiF
lancehospitaliCre
de I'InstitutMarguerited'Youvillede Montrial.
Encoreen 1950,le FrdreBenjaminfait profiterles soeursde la
choraled'unes€riede coursen psalmodie
et chantgr6gorien.
A h m€me dpoque,des certificatssont d€cern6sd plusieurs
religieuses
infirmidres,
responsables
d'unit€sde soins:- en m€decine,
(SoeursB. Lafontaineet Alma Talbot, - en obst6trique,(SoeursOlier
- en pediatrie,
(Trottier),J. RosePerreaultet IrdnePoisson),
(Soeurs
(TalboO,
(Dubois)
et
Saint-Denis
J. d'Arc
en sallesd'opiration,
(SoeurAngelineMartel),- en administrationdu nursing,(Soeurs
Leroyer(Prince)et JeanneVerville).
Entre 1950et 1957,quatrebaccalauriats
ds sciencrsinfirmidres
sontd6cern6s:
lestrois premiersde I'Universitd
Laval,a SoeurSaintPaul (Mercier) en I950, e SoeursClaire-de-J€sus
et Th6rdsede-J€sus
(Perreault)
en l95l; le quatridme
deI'InstitutMarguerited'Youvillede
Montr6ali SoeurAlice Champouxen 1957.
SoeurEstelleBretonobtient,en octobreI955,un baccalaur6at
ds
nutrition de I'Universitdde Montrial; elle devientainsi la
sciences
premierediet€tiste
a I'H6tel-Dieud'Arthabaska.
parI'obtenSoeurSaint-Andri(Troltier)re9oitletitred'archiviste
tion d'un certificatde Ia CanadianAssociationof MedicalRecord
Librariansle I4 septembre
1956.
Descourssur I'organisation
d'un servicecentral,de la buanderie,
de I'entretienm6nager,en art culinaire,en initiationau travail des
taches,en organisationrationnelledu travail, en anglais,en droit
corporatif,en bible,morale,spiritualit6,solfdgeet liturgiesontsuivis
par un grandnombrede religieuses.
Soeur Cicile Gaudetrecoit de I'Ecoledes Arts et Mdtiersde
Montrdalun dipl6meen art culinaireen mai 1960.
363
En ao0t 1960.SoeurJeannetteCarrier regoitun troph€ede la
en radiologie,pour un travail
Soci6t€Canadiennedes lechniciens
pr6sent6
scientifique
sur I'Angio-sirialographie.
Un certificatdeMdrite
et la "GeorgeReasonCup" lui sont remislors de la l8e assemblie
annuelletenued Edmonton,Alberta.
En juillet 1962,Soeur JulietteMercier obtientun dipl6mede
de I'UniversitdLaval et le l9 juin 1964,le m€me
bibliothdconomie
(Dancause)
et Saintm6rite revientaux SoeursJudith de Br6soles
Augustin(Fortier).
SoeurEuginieDancause
regoitun certificatde I'Association
des
Dactylographes
du Canadaet un dipl6mede I'lnstitutStenographique
Perreaulten I964.
par M. I'Abb€
Les Semainesde formation sociale,pr€sid€es
Mathieudu dipartementd'ActionSocialede la Conf6rence
Chartes-E.
CatholiqueCanadienne,
attirent pendantplusieursann6esun bon
nombredes religieuses
d'Arthabaska,parmi les quatred cinq cents
qui suiventassid0ment
religieuses
cessessions
d'6tudes,
verslesanndes
I960-t970.
S. Jeanneoe Coftier oplrant Ia Eombe d Cobah 60 A lH6tel-Dieu de Monrdal.
364
Dans le domaine de I'administrationhospitalidre,Soeur Kirouac
recoit le certificat de "Membre" de I'Associationdes Administrateurs
d'H6pitaux de la Provincede Qu6becle 24 novembre 1960,puis le I4
mai l96l le "Fellow" de la m€me Association. Pour sa part, Soeur
Saint-Paul(Mercier) reqoit le certificatde "Membre" de cetteAssocia(Perreault)se
tion en septembreI963. alors que Soeur Claire-de-J6sus
voit decernerle "Nomineeship" de I'American College of Administrators et celui du " M embership"de la m€meassociationamdricaineen
1965.
termineen 196| lesstagesd'uneannee,
Soeur MadeleineDesfossds
requispour l'obtentiond'un certificaten administrationhospitalidredu
Comit€ deshdpitaux du Qudbec.dont le Directeurestle R6v6rendPdre
Hector L. Bertrand. s.j. Elle obtient, la m€me ann6e, le titre de
"candidat" de l'Associationdes Administrateursdes H6pitaux de la
Provincede Qu6bec.
(Perreault)obtient une
Le 20 octobre 1962.Soeur Claire-de-Jdsus
maitriseen administrationhospitalidrede I'Universitdde Montrdal. En
I 9 6 3 .e l l ed d b u t e p. o u r u n ed u r e ed e q u a t r ea n s ,d e s c o u r s e n
septembre
administration hospitalidr€d I'Extensionuniversitairede I'Universitd
Laval.
En ao0t I965, Soeur Yvonne De la Mirande, chef du Servicedes
archives mddicales.obtient un certificat de la Canadian Hospital
A s s o c i a t i o nd e T o r o n t o e n A d m i n i s t r a t i o ne t O r s a n i s a t i o nh o s D i talidre.
ll nous sembleutile de rappeler.i ce moment-ci.que le Qu6becvit
ce que I'on qualifie sa "R6volution tranquille".Le secteurdesh6pitaux
subit des transformationsprofondes,une "vaste r€forme", par I'applien janvier l96l et par
cation de la l-oi sur I'Assurance-hospitalisation
I ' e n t r d ee n v i g u c u r .l e 8 j u i l l e t I 9 6 2 .d e l a L o i d e sH d p i t a u x" B i l l 4 4 " ,
comme nous Ie verronsplus loin. en rappelantlesfaits marquantsde Ia
vie de l'h6pital A cette €poque.
Cependant.nous nous permettonsde consignerau chapitrede la
vie des religieusesune dtapeimportantede I'evolutionhospitaliere.Au
8 ao0t 1962.I'Associationdes hdpitaux catholiquesde la Provincede
Qudbec(A.H.C.P.Q.) nait de la fusion des Associationssuivantes:la
Conf6rence de Qudbec. la Conf6rence de Montr6al, I'Association
P a t r o n a l ed e s S e r v i c e sH o s p i t a l i e r se t l e C o m i t e d e s H O p i t a u xd u
Qudbec. Mdrc Paulinc Maill6, sup6rieureprovinciale de la Province
V i l l e - M a r i ed e s R e l i g i e u s eHs o s p i t a l i e r edse S a i n t - J o s e p d
he I 9 5 9 i
1965.estdlue premidrepresidentede cetteAssociation.qui repondd un
ddsir desautoritdseccl6siastiques
du Qudbecet qui constitue,selonles
un gagede progrdshospitalierpar l'unificationdes
diversresponsablcs.
pcnseespour parvenir d une plus grandc unit€ d'action.
365
Dans lescirculairesque Mdre Mail16€crit aux religieuses
au cours
de cette periode, aussi bien que chaque fois qu'elle intervient d la
t6livisionou danslesjournaux,
d titredepr6sidente
deI'Association
des
H6pitaux Catholiquesde la Provincede Qu€bec,elle insistesur la
n€cessit6d'une preparation ad6quate pour r6pondre aux lourdes
responsabilitds
de I'heureet sur "l'union desespritsdansla v€rit6et
l'uniondescoeursdansla charite"
Commenousvenonsde le voir, danslespagesqui pr€cedent,
les
religieuses
d'Arthabaskan'ont pas ii craindreI'orage;le soucide leur
formation personnelleet professionnelle
en estgaranti et la fusion du
Gdndralatdes anndes 1949-1965les a sans nul doute initidesi la
recherche
de I'uniondesespritset descoeurs.
. L'sm6liorationdes conditionsde yie et de travail
Le tempsest venu d'offrir un peu de confort aux religieusesqui
peinenttoujourstrdsfort. En 1947,on ne connaitpasencorelestrois
horairesdetravail,lajourndedeservice
desreligieuses
estde5 heures
du
matine t heuresdu soir,le travaile I'h6pitaln'itantentrecoupd
quedes
tempsde priires,de repasen silence,
et d'uneheurede r6cr6ation
en
commun,le soir.Tout au coursdela p€riodequi nousoccupe,
onsentle
soucidesautoritisd favoriserI'am€lioration
desconditionsdevieet de
travaildesreligieuses.
Nousen mentionnerons
quelquesexemples.
Lr premierchalet,unepetitemaisoncanadienne
blancheCtbleue
d'uneseulepidce,sans€lectricitd
ni eaucourante.
estconstruitDarun de
nosd6vouisemployds,
M. PhilippeBaril.en 1950.Un lacy esicreus€
d
proximitepour le canotage,
la baignade
n'dtantautoris6e
queversI952.
Enjuillet I949,la chroniqueuse
note"qu'enguisedevacances,
pendant
les mois de juillet et aoot, lessoeursauront la liberti de se reDoser
lorsqueleursdevoirsd'officeIe leurpermettront.
Quetoutesoffiiiires
et compagnes
veuillentbiens'entendre
afindeprofiterlemieuxpossible
de cettepermission".(I)
12 cholet de la " tontagne",
1956,
( l ) I b i d . , 2 9a v r i l1 9 6 1p, . 1 8 2 .
366
Au niveau des mentalitis, on y sent encore les restes de la
c16turemonastique.
La constructiondu chaletactuel remonted 1956.sousle suneriorat
de Soeur Eva Sivigny. On voit seprofiler au milieud u feuillage.dansun
site des plus enchanteurs, un magnifique havre de paix et de repos, d
moins d'un mille de l'hdpital. Lessoeursjouirontd'abord d'unesemaine
de repos par annie. Le chalet comprend treize chambres, I'Hdte bdni du
Tabernacle y demeure en permanence pendant la saison estivale. Le
chalet est dddi6 e Notre-Dame-des-All6gresseset sa bdnddiction en est
pr€sid€epar MonseigneurO. Grenier, P.D. le I5 ao0t 1956.
Ce n'est que le29 avril l96l que les soeurs pourront profiter d'une
journ6e hebdomadaire de repos, la directive exprimde d ce sujet
prdcisantque "ce seraun jour de reposphysique,de calmeet de paix, un
jour ausside ressourcement
spirituelet intellectuel:formule addquatei
une mentalitede religieuse".(I)
C'est cette m6me ann6e que le terme "vacances" est utilis6 pour la
premidre fois. On y parlait avant de "p6riode de repos". En 1961,la
m€me circulaire no l3 de la Sup6rieure gdndrale, Mdre Marie-de-laFerre, prdcise que "la p6riode de repos, octroy€e dans notre Congr6gation, est de l5 jours pleinssanscompter le jour du d€part et celui de
I'arrivde. C'est une faveur appr€cide de toutes."(2)
Au cours de cette pdriode, on note diversesamdliorations au
monastdre, soit I'organisation d'une cafetdria par I'installation d'une
unitd chauffante, avec urnes et accessoires sur comptoir en acier
inoxydable.Cette bienfaisanteamelioration,due d I'iniiiative de notre
nouvelle di€tdtiste, Soeur Estelle Breton, se situe en 1956 et elle
contribue largement au confort et au maintien de la sante des
religieuses.
La di6tetiste en profite alors pour €laborer, avec la collaboration
dessoeurscuisinidres,des menusr6pondantaux besoinsde sant6ou e
l'6tat de maladie de certainesreligieuses.On a compris qu'il ne sert d rien
de s'dpuiser d la tdche puisqu'il faudra ensuite retirer du soin des
malades des soeurs, dont la sante ne peut plus rdpondre au travail
exigeantqui leur est demand6.
Afin de permettreaux soeursde jouir du grand air, le 2 mai 1955,
un homme s'affaire d agrandir le parterre du monastCre,par l'annexion
du jardin de la propridtd acquise des demoisellesSpdnard. Le Il
septembre1955,nous assistonsd la bdn6dictionsolennelled'une statue
de Marie, Reine du Monde, drigdedans ce nouveau pafterre. Cette
c€rdmonie,prdsid6epar MonseigneurO. Grenier,P.D., prendfigurede
pdlerinagequi et rehauss€par leconcours bienveillant de la fanfare de la
Ville et par la pr€sencede nombreux pdlerins.
En avril 1959,la chronique souligne:
(l) Ibid.,juillet 1949.p.89.
(2) Ibid..29avril 1961.p. 182.
367
"Une dquipe d'ouvriers.d I'emploi de la firme Robert Noel Inc..
s'affaire aux alentours et A I'int€rieurde notre chapelle. L'Architecte David Deshaiesa prepa16lesplansde r€novationde la demeure
de l'H6te divin.
On enldve la grande grille de fer forg6. bien jolie pourtant,
mais de nul usagepuisquela cl6ture monastiquen'existeplus; on
n'en laisseque la partie inf€rieurecomme ballustradeentre le
choeur des religieuses
et le sanctuaire.
L'autel est place au centre du sanctuaire.faisant face aux
fidiles; on y installedes bancs moderneset plus confortablesau
choeur des religieuses.La peintureest entidrementrenouvel6ede
meme que les fixtures €lectriques,ce qui donne d la nouvelle
chapelleun aspecttout i fait agr6able,pieux et reposant."(l)
F
F.
.
:
lll;
IA (hap?Ie.les
R.H.S.J. rinovie
en 1959 selon les plans de I'architecte D. Deshaies.
Pour 16pondreaux exigencesd'adaptationau travail, aux besoins
d'hygidne et de confort des soeurs, le costume des religieusesest
progressivementmodifid. Uuniforme blanc a remplac6 le noir vers
1952. Dans une lettre circulaire. 6crite par Mdre Mailld, superieure
provinciale,le 24 octobre 1962,on y lit:
"A I'occasion
membres
d€liguds
du prochainChapitreCdndral.les
problemes
parmilesquels
auronti €tudierplusieurs
d'adaptation
setrouveraceluidu costume.
le
Sansdoutecen'estpasleprobldme
plus important.m6mesi le publicsembley attacherune imporafin de
tanceexagerie.Mais le Saint-Pireveut qu'on y r6fl€chisse
voir si notrehabitreligieux
etdconomique
et
estsimple.hygi6nique
s'il y a moyende I'ameliorer
sousI'unou I'autrede cesaspects."(l)
(l) lbid..avril1959.
p. l.
( l ) I b i d . , 2 4 o c t o b r e 1 9 6 2 .p . 6 .
368
Qu'on se rappelleque le I I octobre 1962a lieu d Rome I'ouyerture
" L. ' E g l i s es e r e n o v e
d e V a t i c a nI I . s o u sI e s i g n ed ' u n eg r a n d ee s p d r a n c e
et sc rajcunit dans son visagehumain et extdrieur", comme le dit Sa
S a i n t e t eJ e an X X I I I .
Pour ce qui est des religieux et religieuses,Vatican II viendraen
1966.par son ddcretsur la vie religieuse"PerfectaeCaritatis" proposer
aux communauteslocaleset A leur gouvernementd tous les niveaux,
une faqon nouvcllede temoignerde I'iddal6vang6lique.dont ellesfont
orofession.
En filles d'Eglise,c'estpour "se rajeunirdans leur visagehumain et
exterieur"que la questionde I'habit prend, pour quelquesann6es,une
grandc importance. en m€me temps que le style monastique des
Hospitalidrcs.Congrdgationde Soeursapostoliques,subit de multiples
petits changementsen yue de I'adapteraux exigencesde I'apostolat.
Lesd6cisionscapitulairesdu chapitre96n€rald'ao0t 1963font 6tat
de ceschangements
dans lesexercicesde pidtdet la vie communautaire,
en meme temps qu'on annonce entre autres orientations, que le
"probldme de I'habit a 6td longuementdiscut€au cours desassemblees
capitulaires.mais le choix n'estpasencoreddfinitif. Vous €tesautorisees
toutefoise modifier la manchede la robe de fagon d n'en avoir qu'une,
ferm6eau poignet. Le manteau remplacerala mante. . ."(2)
Les Soeursabdiqueraientleur descendance
de filles d'Eve si ehes
n'admettaientle vif int6r€t que suscitece probldmede I'habit religieux,
question qui serad6battueprogressivement
et qui verra un rCglement.
satisfaisantd la fois les tendancesconservatficeset lesavant-gardistes,
au Chapitre g6n6ral de I979. alors que le texte des Constitutions
r6visdesseraapprouvd par Rome pour une p6riodede dix ans,p6riode
aprdslaquellela Congrdgationpourra envisagerun texteddfinitifde ses
Constitutions.
o Les c6lobrations communautaires et hospitaliires
U n dernier€l€mentde la vie communautaireentre 1947et 1968fait
rdfdrenced la preoccupationde la Communaute localei multiplier les
occasionsde c6l6brerensemble,religieuses
et personnelde I'hdpital et
de I'icole, les6v€nementsmarquantsde la vie desre-ligieuses:
lesjubilds
des soeurset des institutions,les fetesrelativese I'Egliseuniverselleet
cellesayant trait aux devotionstraditionnellesdes ReligieusesHosprtalidresde Saint-Joseph,lesdepartset lesretoursdes"missionnaires"de
Saint-Jir0me ou de I'ErmitageSaint-Joseph,les faits marquantsde la
vie de I'h6pital. L'oeuvre hospitalidreet le quotidien des religieuses
vivent alors I'integration la plus compldte qu'il soit possible de
connaitre.
F.ntre1947et 1968,leschroniQuesdesReligieusesHospitalidresde
Saint-Josephd'Arthabaska et les archivesadministrativesde I'HdtelDieu relatent plusieurs cdlibrations, fetdes comjointement par les
religieuseset le personnelde I'h6pital.
(2) Ibid.,19aott 1963,
pp.16et 17.
369
ll nous suffira, dans le cadre de cette histoirE, d'en rapportcr
quelques-unes
pour nolre joie A tous.
Nous nous souvenonsque chaque fin d'ann€e apporte une
rencontrecomjointe enlre lesrcligieuses,lesmddecins,lesaumoniels,le
personnelde I'h6pital, les professeurset €Evesde I'Ecole JeanneMance, pour le traditionnel€changedesVoeux de NoElet du Nouvel
An. Cest I'occasiond'exprimer,de part et d'autre,des sentimentsde
gratitude pour la collaboration apport6e, de pr€ciser les prioritcs de
I'ann6equi vient, de mentionnerles m6ritesde certainset pour tousde
c€l6brerdans la cordialitd la p'6riodeannuelledes F€tes.
Les etudiantes infirmiCres n€ manquent pas d'organiser chaquc
annCe,i I'occasionde Noel, une cdEbrationau chevetdes malades
hospitalisds, plus specialementchez les enfants de la p6diatrie: distributions d'6trennes,activit6 r€crdativeet artistique,
370
Noel d la padiatie, 1960.
Chaqueann€eaussi,la l€te de Saint-Josephreunit au l9 marsles
religieuses,
le personnelet les€tudiantesdansune communed6votion
au titulairede I'H6tel-Dieu.
Cescel6brationssont l'occasionde fraterniseret de Drierensemble
pour lesmalades
hospitali#set lespatients
poui leursparents,
externes,
amiset bienfaiteurs.
pour lesdisparus.pour I'Egliseuniverselle.
Lesprojetsen coursou d venir,lesprobldmes
de I'heure,lessoucis
financierset materielssont confiis i Saint-Josephavec une grande
ferveuret I'expressiond'une d6votion populairequi s'exprimepar un
pdlerinageen son honneur,d desoratoiresmont€set finementdecor6s
danschaqueservice
ou unit€demalades,le
tout rehausse
depridresetde
cantiquesappropri6s.
Les c6rimoniesde prisesde voile et lesgraduationsd'infirmidres
contribuentde m€mei resserrerlesliensqui unissentla grandefamille
hospitaliere:religieuses,
mddecins,infirmidres,membresdu personnel,
tous sont fiersdes brillantssuccdsremport€spar nositudiantes;ces
occasions
donnentlieue desfCtes
parleursimplicit6
e la foistouchantes
et grandioses
par le ddploiement
destalentsqui s'y manifestent.
371
o Jubil6sdesReligieuses
jubilairessefont de plusen plusnombreuses
Lescel6brations
chez
lesreligieuses
d'Arthabaska.
Les nocesd'argenl de professionreligieusecommencentA Ctre
fdtdesen 1960et chaqueann6e,la Communaut6
localeaurala joie de
cdl6brer
dansI'intimitdd'abord,aveclesfamillesensuite,
les25anndes
de professionde quelquessoeurs;lesjubil6sd'or et dediamantsontfetds
avec€clat,la plupartprisiddsparSonExcellence
Monseigneur
Martin,
et des
dv€quede Nicolet.On y c€ldbreaussilesjubilCsdesaumdniers
employ€sde I'hdpital.
3 aoot 1960
Cloutier,
Jubil€sd'or et dediamantdesSoeursBCliveau,
S a i n t e - V d r o n i qeut eS a i n t e - L u c i e :
9 juin 1962
Jubi16de diamantde SoeurAliceOuellette;
24 ftvrier 1963
Jubildd'or de SoeurErnestineMarchand;
16 mars 1963
Jubild d'argentde Soeur PaulineMaill€, sup€rieure
provinciale;
20juillet I963
Jubili d'or de SoeurMarie-RosePrince;
l6 novembre1963
Jubil€de diamantde SoeurRose-AnnaLabrecque;
20 juin I964
g€n6sup€rieure
JubilCd'or de MdreMarie-deJa-Ferre,
rale;
l5 juillet I964
Jubildd'or des SoeursRobichaud,Janelleet Marguerite-Marie;
13f€vrier1965
Jubil6 d'argentde Marcel Genest,employi de I'HOtelDieu d'Arthabaska;
l6 fdvrier1965
Jubildd'argentde BenoitKirouac,employ6de I'HotelDieu d'Arthabaska;
1 9m a i 1 9 6 5
Jubil€d'argentde I'abbdGermainRouillard,aumdnier;
26 juin 1965
Jubili d'or desSoeursKirouac, Dubois, Pellerin,Laram€e;
Jubil€d'actionde grdces(65 ans)de SoeurBeliveaul
24 octobre1966
Jubil6 d'argentdu PdreLallier, c.f.s.
Le 7 octobre 1960,nous fetons avectout le diocdsede Nicolet le lOe
anniversaired'Episcopat de Son ExcellenceMonseigneur Albertus
Martin, ev€quede Nicolet,dont lesr6alisationssontddjiisi nombreuses
au cours de ces premiersdix ans
De m€me, le l2 janvier 1963,ri I'occasiondu I0e anniversairede
Cardinalat du Cardinal Protecteurde notre Congregation,Son Emr
nencele Cardinal Ldger, les ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph
d'Arthabaskas'associent
a touteslesSoeursde la Congr6gationpour lui
offrir le tribut de leur respectueuse
admiration.
Enfin, I'annde1967estmarqu6e,d I'dcrindessouvenirshistoriques,
d'6y6nementsimportants qu'il nous importe de souligner:
o
.
.
o
e
L'Exposition internationale1967
Le Centenaire de la Conf6d6ration
Le 350eanniversairede I'arrivdedu premier colon i Qudbec
Le 325eanniversairede la fondation de Montrdal
Dejuin 1967djuin I968,ann6ede foi proclamdepar Sa Saintetd
Paul VI.
o Jubilds des institutions
Les jubil6s des institutions ont une place de choix dans les
c616brations
de la Communautdd'Arthabaska.Mentionnons au cours
de cette pdriode:
D u 2 8j u i n a u 3 j u i l l e t l 9 5 l
Centenairede la fondation de la Ville d'Arthabaska;
l-2-3 octobre 1959
Tricentenaire de I'Arrivde des Fondatrices de l'HOtel-Dieu de
Montreal:
5-6-7 ddcembre1959
75e anniversairede la fondation d'Arthabaska;
2-3 octobre 1960
l0e anniversairede la fondation de l'HOtel-Dieude Saint-J6rdme;
l e r - 2j u i l l e t l 9 6 l
Centenairede la fondation de Victoriaville;
9 ddcembre1962
l0e anniversairede la fondation de I'Ermitage Saint-Josephde
Victoriaville:
l 2 o c t o b r c1 9 6 3
l0e anniversairede l'Ecole Jeanne-Manccd'Arthabaska.
Nous avons soulignd, en leur temps, le l0e anniversairede la
fondation de Saint-.I€r6me,de I'Ermitage Saint-Josephet de I'Ecole
Jeannc-Mance.
Qu'il nous suffise de rappeler bridvement le Centenairede la
f o n d a t i o nd e l a V i l l e d ' A r t h a b a s k ae n 1 9 5 l , c e l u id u t r i c e n t e n a i rdee
I'Hdtel-Dieu dc Montrdal et le l00e anniversaire de la Ville de
Victoriavillc cn 196| .
373
Le Centenaire de la Ville d'Arthabaska
Juillet l95l
Le 28 juin 1951,la secretaire-archiviste
de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska dcrit:
"La silencieuse
petitevilled'Arthabaska,
surnommde
"la perledes
Bois-Francs".
s'iveillesoudainement
au bruit d'un vibranttintamarre,annongant
I'ouverture
de la celdbration
du Centenaire
desa
fondation.Nousf€licitonset rendonshommage
aux Comit6sdes
pour le ddvouement
Organisateurs
que
et le travailgigantesque
componela priparationde cesfetesmagnifiques."(
|)
Les f€tes se poursuivent du 29 juin au 2 juillet inclusivement.
Chaquejour, il y a grand-messesolennelle.dont deux MessesPontificales. I'une prdsiddepar Son ExcellenceMonseigneur Gagnon, en
remplacementde M onseigneurA. Martin, ev€quede Nicolet,en voyage
a Rome, et I'autre par Monseigneur l'Ev€que de Sherbrooke, Son
ExcellenceM onseigneurDesranleau.
Tous les soirs,il y a prdsentationdu Grand Pageanthistoriquedu
Centenaire,realisationdu RdvdrendPdre Laurent Tremblay, o.m.i.,
sous la direction de Maurice Morenoff, melteur en scene:le spectacle,
d'une dur6ede 2[ heures,est r6alisdavecla participationde plus de 300
artisteslocaux. A chaque representation,les 5 000 sidgesde I'amphithdatre en plein air sont occupis.
La I re journ6edesF€tesest d6diie aux jeunesavecdivertissements
appropri6s;la 2ejourndeestconsacrdeauxanciens,au coursde laquelle
il y aura ddvoilementde monumentsd CharlesBeauchesne,
fondateur
de Saint-Christophed'Arthabaska: d Adolphe Poisson, le barde des
Bois-Francs;d Suzor C6t6, peintre-sculpteur;
Ia 3ejourn€eestr€serv6e
aux invit6s et on assisted une grande paradedu Centenairesur chars
alligoriques;la 4e et dernidrejournde fait mdmoire desdisparuset elle
cl6ture les f€tes vers minuit par un magistral feu d'artifice sur les
hauteursdu Mont Saint-Michel.
Chaque soir, nous avons plaisir ir voir se d6rouler un concertde
folklore ou de fanfaredansles rues.lesparticipantsportant le costume
de ltpoque de 1851.
Les HospitaliCresont le privildged'assisterau pageanthistorique
en plein air et faveur unique: les religieuses,
originairesd'Arthabaska.
sont autoris6esd passerune journde dans leur famille respective.
( l ) I b i d . . 2 8j u i n 1 9 5 1p. . 1 0 3 .
374
Le tricentenairede I'Hoiel-Dieu de Montr6al
Octobre1959
joursd'octobreI959commemorent
la c616bration
des
Lespremiers
centenaire
de I'arrivied Montrealdestrors
f€tesjubilairesdu troisieme
premidres
Religieuses
HospitaliCres
de Saint-Joseph
d Ville-Marie:les
CatherineMaceet Marie Maillet,
MdresJudith MoreauDe Br6soles,
partiesde La Rochelle.en France.
Cesc6ldbrations
sontmarqu€es
d I'Hotel-Dieude Montrdalparun
de graces:
le ler octobred€di6aux pr€tresreligieux;le
triduumd'action
2 octobre conviant aux f€tesles laiques;le 3 octobreest rdserv€aux
religieuses.
queces
Leschroniques
localessoulignent
d'unefagonmagnifique
jours ont un cachetde splendeur:
d'abordpar la solennit6
desoffices
religieuxqui se d€roulent,ensuitepar I'assistance
de la hi€rarchie
eccldsiastique
et civile,et encorepar la representation
du jeu scdnique
"Vers la terre nromise".dont la realisationest due A SoeurBdatrice
Hdbert,r.h.s.j.;directrice
de I'Ecoledesinfirmidres
de I'Hdtel-Dieude
surscdneaux 56minaristes
Montrdal.et I'ex6cution
desS.S.Ap0treset
infirmidres
aux €tudiantes
de l'HOtel-Dieu
de Montr6al.
MdreGdn6rale,
MdreMarie-de-la-Ferre,
NotreTrdsR6vdrende
est
d€cor6ede la mddailleBENE MERENTI, honneurvenantde Sa
de notreCardinal
Saintet6le Pape-JeanXXIII. par I'interm€diaire
Protecteur,
Son Eminencele CardinalPauFEmileLdger.
Les Religieuses
Hospitalieres
de Saint-Joseph
sont venuesde
partout, d Montrdal, par centaines,rompre le pain de I'amiti€et
exprimeraux soeursde I'H6tel-Dieude Montrealleuradmirationet
leursf6licitations.
Le 7 octobre,un autobustransportea I'Hotel-Dieude Montrdal
en
vingt-sixreligieuses
et quatorzeinfirmidresde notre HOtel-Dieu,
rdponsei une aimableinvitationi assisterd la prdsentation
du jeu
scenique
"Vers la terrepromise".Noussommesfidresd'€treHospitalidres,fidresde nosoriginesmystiques
et nousdemandons
au Seigneur
des
de suivrelestracesde cellesqui ont ouvertla voied la gen6ration
infirmidresdu 20esiicle.
Pour clorecettegrandiosepaged'histoire,laissonsparlernotre
secrdtaire-archiviste:
"Ces f€tes rappellent d 300 ans de distance I'arriv6e de nos
heroiquesMdres en terre montrealaiseaprdsavoir parcouru I 300
lieuespour atteindrele pays lointain de leur mission.Elles furent
dds lors accueilliespar Monsieur De Chomedey,gouverneur,qui
lesconduisitchezmademoiselleMance oir la population,une trentaine de familles environ, se rendaient les saluer, d tour de r6le, et
leur exprimer leur joie et leur contentement.
3t)
L'humble fondation a prosper€et la g€n6rationactuelledes
un Te Deum
Hospitalidrespeut chanteren ce tricentenaire
vainqueur.aux notesde gratitudeet d'amour,pour lesgrandes
l)
misdricordes
du Seigneur
i son6gard."(
Le I00e anniversairede la Ville de Victoriaville
Juiller l96I
Nous reproduisonsici quelquesextraits de I'excellenterelationde
ces f€tesdu Centenairede VictoriavilledesChroniquesdes Religieuses
HospitaliCresde Saint-Josephd'Arthabaska de I'annde 1961.
feteaveciclat soncentenaire
"Les Ier et 2 j uilletI96l. V ictoriaville
dansla joie et la fraternit6.
et la collaboraCettevillea €tdidifideoarI'unionbienfaisante
tion empressde
entre le clergdet lesautresclassessociales.dit en
Monseigneur
A. Martin.
substance
Son Excellence
A 4.00 heuresp.m.. le ler juillet 1961,Son Excellence
de Sherbrooke
MonseigneurGeorgesCabanade I'archidiocdse
en I'EgtiseSainte-Victoire.
chanteunemessepontificale
Les religieuses
et religieuxnatifsde Victoriaviller€pondent
nombreuxe I'invitationet unedizainede nossoeursont I'honneur
la populationpourl'action
et s'unissenta
et lajoie d'Cireprdsentes,
de grAces.
estdue ii chire Soeurlrdne
Le drapeau.dont la rdalisation
et I'originalpeintparelle-m€me,
Ling de I'Ermitage
SainGJoseph,
Centenaire.
esthissdau mat de l'H6telde Ville par Mademoiselle
Cl€mentCantin.en pr6sence
du
Marie Roux,aid6edu Capitaine
Le coordonnateur
des
Mairede la Ville.Me RollandProvencher.
est M. Gilles Desrosiers,professeur.
fCtescentenaires
compteenjanvier
Victoriaville,la Ville-reinedesBois-Francs,
dans4082familles
1961,unepopulationde l8 8586mes,rdparties
et possidecinq paroisses.
2 juillet. sousla directionde Me Raymond
Le lendemain,
Beaudet,commandeurde I'Ordre de SainrGrdgoireJe-Grand,
Son Eminencele Cardinal P.-E. L6ger,pr6ceded'un cortdge
A I'EglisedesSS. Martyrsimposant,fait son entrdesolennelle
AlphonseRoux.cu16,
Caoadiens.
C'estdimanche.Monseigneur
regoitSon Eminenceet I'invited prononcerle sermonde circonslance.
L'eminent predicateuritablit un parallCleentre I'essor
des
merveilleux
de Victoriavilleet le miraclede la multiplication
pains,rapportddansl'6vangilc
i parlerdu
du jour. cequi I'amdne
parla recherche
du bien
citoyenhonnetedansla citd,sonapostolat
avecla hi6rarchie
de I'Eglise.
commun,en collaboration
A I'H6tel de Ville. Son Honneurle Maire P.-A. Poirier
que
lorsde h reception
civiqueet souligne
souhaitela bienvenue,
Cardinalqui visiteVictoriaville.
SonEminence
le
Cestle deuxiCme
( l ) I b i d . . 2 o0 c t o b r1e9 5 9p.. 3 8 .
3't6
Cardinal B€gin avait prdsid6le Congrds Eucharistiquede 1918.
Mademoiselle Centenaire"Marie Roux" offre ensuite au
distingu6Visiteur le signedistinctifdu Centenaire:la cannede bois
d'dbdne.i pommcaud'or. portant lesarmoirieset devisede la Ville
dc Victoriaville.
A 4.00 heures p.m.. les visiteursse dirigent vers le ManCge
Militaire. l-escommunaut6smissionnaircsexposantessont A leur
kiosque dans I'attente respectueusedu Cardinal, Soeur Ling
assumela presentationdes exhibits au kiosquedes Hospitalieres
de Victoriavillcct d'Arthabaskaaidie desSS. Lambert et JeanneMancc (Mercier). Cetteexpositiond'envergureest I'inspirationde
MonscigneurO. Grenicr, P.D.. curd de Sainte-Victoire,et realisee
avec le concoursdes Chevaliersde Colomb, sous la direction de
Monsicur Wilfrid Dupuis. grand Chevalierdes diff6rentescompagniesct se.vicesb6nivoles ou firmes de la ville.
Cetteexpositiongrandiose,visitdepar 25 000 personnes,
du 29
juin au 6 juillet. vcut rendre hommage aux communautesreligieuses.aux fils et aux fillesde Victoriavillequi ont embrass6la vie
religieuseet dont le nombre approximatifest de 300 depuis 1861.
Au kiosque des Hospitalidres,notre Cardinal Protecteur
acceptenotre invitation d se rendre d fHdtel-DieuU n Bdn6dictusen partiesponctueI'arriv6edu Cardinal L€ger
dans notre sallede communaute.
D'une fagon toute paternelle.Son Eminencefait une causerie
sur lesattributsd'un Cardinal Protecteur;sur lesresponsabilites
de
I'hospitalidred'aujourd'huii ses actes r6prdhensiblesauprds du
maladepeuventavoir une r€percussion
mondiale;savoirapprdcier
la securitdque nous octroie notre vie communautaire;mdditer
parfois sur I'ins6curitd de I'ouvrier qui, chaque matin, part
soucieux pour gagner la vie de sa famille.
Ava nt de quitter la salle.Son Eminencedonnesa benddiction.
passe dans les rangs et chaque soeur a le privildge de baiser son
andeau.
La journde a, certes,6td 6puisante,aussi I'Hdtel-Dieu est
reconnaissant
au Prince de I'Eglisepour cettevisitecardinalice,d
I'occasion du Centenaire de V ictoriaville."( | )
Le 75e anniversaire de I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska
D6cembre1959
qui relierala viedesreligieuses
Tel un anneausymbolique
a cellede
l'hdpital pendantcettep€riodede 1947it 1968,I'annde1959nous
apparait,avec les f€tesdu 75e anniversairede I'Hotel-Dieu,les
cdl6brationsconjointespar excellence,
vicues dans la joie et la
fraternite.
C'estdans cet esprit que nousavonspens6y consignerici les
grandeslignesde cesf€tesinoubliables.
Les5, 6 et 7 d6cembre1959,I'Hdtel-Dieud'Arthabaska
souligne
trois quarts de sidcled'existencepar des c€ldbrationsreligieuseset
civiles.
(l) Ibid.,juillet 1961,pp. 196-19E.
5 ddcembre 1959
La Messe pontificale d'ouverture du 5 ddcembre a lieu i I'Eglise
d'Arthabaska"oir I'Hdtel-Dieu s'esttransport6",et elleest chantdepar
Son ExcellenceMonseigneurAlbertus Martin, €v€quede Nicolet. La
chorale de la paroisse Sainte-Victoire de Victoriaville assumeles frars
du chant liturgique,sous la direction de Raymond Girouard; la messe
de P€rosi d trois voix dgalesest brillamment rendue.
La secrdtaire 6crit:
Martin parleavec€loquence.
Danssonallocution,
"Monseigneur
il magnifielesvertusdesfondatrices,loueleur espritmissionnaire,
leur courage. leur devouement,la pdrennite de leur oeuvre
hospitalidre,oeuvrede charit6, d'assistance
aux pauvreset aux
malades,oeuvre bdnie du ciel et pleine de promesseen I'avenir. . ."(l)
A I'issue de cette messe,un diner d'honneur est servi aux invit6s:
dignitaires eccl6siastiques, dont Monseigneur L.-A. Vachon, vicerecteur de I'Universit6 Laval, Monseigneur Georges Dubuc, vicaire
gdndral du diocdse de Nicolet, Monseigneur A. Roux, cure de h
paroisse Sainte-Victoire, ainsi que des religieux, religieuses et des
personnalit6sciviles, dont I'honorable Wilfrid Labbi, Ministre d'Etat,
la si4notwe du Lilre d'Or au 75e,5 decembrc 1959.
(l) Ibid..5 d6cenbre1959.p.54.
378
Monsieur Sam Boulanger, diputd de Drummond-Arthabaskaau
f6d€ral, Monsieur le Juge Jules Poisson,les mairesdes deux villessoeurs:Me Roland Provencherde Victoriavilleet MonsieurF6lix
Houle d'Arthabaska, ainsi que plusieurs m6decinset dentistesde
I'hdpital accompagn6s
de leursdpouses.
Le banquet,au menu varid et de qualit€,magnifiquementdress6,
est sousla responsabilit6
de SoeurEstelleBreton,chefdenotreservice
de diitetique, qui assumeraaveccompetence
et d€vouement,
avecI'aide
de son personnel,tous les repasservispendantcesl€tes.
A la cldturedu banquet,SoeurKirouac remetune decorationau
doyendu corpsm6dical,monsieurle docteurGeorges-E.
Roy, pour ses
trente-troisann6esde ddvouementet de fiddlecollaborationd I'oeuvre
hospitalidre.
Suite d ce banquet, on procdded la b6nddictionde la pierre
angulairedu nouvelh6pital, dont on projetteincessament
la construction. Son ExcellenceMonseigneurMartin b6nit la pierreangulaireen
presencedes nombreux invitis d'honneur.Le proces-verbalde cette
benddiction
estgard6aux archiveslocales
de I'hdpitaletil t6moigne
de
la d6termination de Soeur Kirouac i obtenir enfin les ressources
financidresqui permettrontla constructionde I'Hdtel-Dieuactuel.On
trouve aussi dans ce m€me dossier la liste des noms, copi6e au
parchemin,depos€edansla pierreangulairebinite ce5 ddcembre1959:
en plus desnoms despersonnalit€s
prisentese cettecdrimonie,on y a
ins€16ceux des membresde I'Administrationgin6rale,de I'Administration provincialeet les 56 noms des soeursqui forment alors la
Communaut6localed'Arthabaska.
La bAddictioh
de Ia piene angulairc, 5 dicembte
1959.
379
Chaquesoirdu triduum,i I'auditoriumde I'Ecoledesinfirmidres,
estpr€sent€
unjeu sciniqueintitule"AvenuedesErables"
aux invitds.ll
par SoeurClaire-de-Jdsus
s'agitd'unecompositionhistoriquerdalisee
(Perreault),
assistante-directrice
de l'EcoledesinfirmiCres.
en coopira( Mercier),directrice.
tion avecSoeurSaint-Paul
Destableauxvivants,
6vocation
d'un passdricheen p6ripeties,
captiventI'auditoire
et mettent
en valeurlesvertush6roiques
desfondatrices
de I'HOtel-Dieu
d'Arthabaska,leurcourageet leurdevouement.
Cestableauxsontpresentds
sur
desgrandsmaitresclassiques,
un fond musical,choisiparmilesoeuvres
cequi ajoutee I'ensemble
dujeuscdnique
un charmedegrandefestivit6.
Les acteursel actricessont lesdldvesde l'Fcoledesinfirmidres.cui
rendentavecbrio leur rdle respectif.
6 d6cembre
1959
La deuxiimejourndedu triduumestconsacrde
La
aux religieuses.
messeest cil6br6ed I'Hotel-Dieupar MonseigneurO. Grenier,
P.D.V.G.,cur6 de la paroisse
Sainte-Victoire
de Victoriaville,que la
qualifiede "semeurdejoie". La manecanterie
secrdtaire
deI'Acadimie
Saint-Louisde GonzagueexdcutebrillammentIa messedu jour et le
commundes Anges.Le sermonestdonn6par Monseigneur
Grenier,
dont les talentsd'orateursont bien connus.ll y loueentreautresle
mdritedes Hospitalid,res,
la scienceet la dignitddu corps m€dical,
l'6panouissement
Monseigneur
de I'Ecoledesinfirmidres.
Grenierfait le
rappeldu Sermonsur la montagne
et il exaltele chantdesB€atitudes,
qui proclame,
dit-il,"la hidrarchie
desvaleurshumaines,
desvaleursqur
peuventnousmdriterjoie. paix et bonheur".
A 6.00heuresp.m.,au salondesinfirmidres,
lesreligieuses
invities
et lesHospitalidres
rompentensemble
le painde I'amiti6.A I'issue
dece
diner,SoeurKirouac,supirieur-administratrice,
offreunemddailledu
merite hospitalier i la doyennedes Hospitalidres,
Soeur Alice
Ouellette,premidreinfirmidredipl6meede 1909.Danssaprdsentation,
SoeurK irouacmentionnequ"'dl'6gede8 | ans,Soeur O uellette
sollicite
le privildge
d'assister
lesmourantse I'hdpital.EllelesbercedepieuxAv€
pour adoucir leurs derniersmomentset leur indique I'avenuedu
ciel".(I )
7 ddcembre1959
j ourndeestr€servde
La troisidme
I'Hdtel-Dieu.
La
au personnelde
messede 4.00 heuresp.m. rallie tout le personnelri la chapellede
par Monsieurl'abbdErnestMarier,cur6
I'Hotel-Dieu.Elleestce16br6e
qui en prononcele sermonde circonstance.
Les infird'Arthabaska,
midres,lesdtudiantesdeI'Ecoleet lesemployes
exicutentavecferveuret
pi6t6lesdiverschantsde la messe.
Danssonsermon,I'Abb6Marierfait
qui s'exprimepar desoeuvres.
I'apog€e
de la charitdchrdtienne
(l) Ibid..6 d6cembre
1959,p. 64.
380
"Dieu veut que nousfassionsdesoeuvres;vousavezcomprisque
Dieu voulait des oeuvreset vous avezfait v6tre cette parolede
Saint Paul aux Corinthiens:"Pour moi. bien volontiers.ie
dipenseraiet me depenserai
moi-mCme
tout entierpour vous."
2 Co 12, 15et c'estca qui expliquevotrejoie A tous.'{2).
A 12.30heures,le ddjeunerpour le personnelauxiliaire a lieu au
Pavillon des infirmidres, au cours duquel Soeur Kirouac remet la
m6daille-souvenir du 75e anniversaire aux doyens des employ6s:
Monsieur Philippe Baril et MademoiselleMadeleineRheault.
MadeleineRheaultregoirde S. Kirouac la mddaille-souvenidu75e,7 d{cembrc1959,
Le diner de 6.00 heures p.m. r6unit, toujours au pavillon des
infirmidres, les infirmidres et etudiantes,compagnes de travail et
6ducatricesdans une f€te incomparablede I'amiti6 et du souvenir.La
doyenne des infirmidres licencidesde I'H6tel-Dieu, Garde Eliane
Desharnais.recoitde SoeurKirouac la mddaillecomm6morativedu 75e
anniversairede I'H6tel-Dieu.
Le triduum d'action de grdcesest termin6 mais la fdte du souvenir
se continue d I'intdrieurdes murs de I'hdpital.
Le 8 d€cembre,nous accueillonsdes€tudianteset des professeurs
de I'Ecoledes infirmidresde I'HOtel-Dieude Saint-Je16me,de I'HdtelDieu de Montr6al et de I'Hdpital Sainte-Croixde Drummondville pour
I'assistance
au jeu scenique.Cette rencontreinter-6colesseterminepar
un buffet agr6ment€de franche cordialitd.
Les l0 et II d6cembre.la secrdtaire€crit:
( 2 ) l b i d . . 7d 6 c e m b1r 9
e 5 9p.. 6 6 .
381
"La divineVictimeestimmoleesurl'autelpour lesSoeursddfuntes
et lesbienfaileursdisparus:medecins,maladeset amisde I'H6telDieu. C'est le tribut de reconnaissance
d0 aux noblescoeursqui
ont contribud,
de quelque
fagonquecesoit,d l'6panouissement
de
I'oeuvrehospitaliCre."(
I)
A I'occasionde cesf€tes,les membresdu Bureaumddicalpar la
voix de leurEx6cutifet de sonpresident,
le DocteurArthur Thibault,
offrentle ler d€cembre1959,ri la Supdrieure
et aux religieuses,
"une
magnifiquemurale,dont le thdmesera6labor6en memetempsque
serontcompl€tes
lesplansdu futur h6pital".(2)
Rappelonsencoreque les Hospitalidreset leur HOtel-Dieuregorvent lors de ces f€tes,de multiples temoignagesd'hommageset de
f6licitations,sousdesformesmultiples,toutesplus6loquenteslesunes
quelesautres.Nousnouspermettrons
par
deciterici un poimeadress6
lesHospitalidres
de I'ErmitageSaint-Joseph
de Victoriaville.
Ton front nimbe de gloire
O mon cher H6tel-Dieu
Vit en cesjours d'histoire
Un passeradieux.
Soixante-quinzeann6es
Commede Dursdiamants
Scintillentenchassees
Dans ton Ccrincharmant!
Nous,tesenfantstrCscheresTe DEUM LAUDAMUS
Te louonsde tout coeur
O mon cher Hotel-Dieu
Notre ame€mueet fiire
Rendonsgloired JESUS
ChanteI'hvmnevainoueur! AUJOURD'HUI et aux CIEUX!
( t ) Ibid..ddcembre1959.P.6E.
(2) Archiv.s du Bureeum6dic.l dc I'H6tel-Dieud'A h.brsk., ler decernbre1959.
382
deIE64d 1959.
LesSuD6rieurcs-odministruttices
par la
Terminonscetterelationd6jd longuedu 75eanniversaire
prdsentation
d'unemosaiquedessup€rieures-adminisbatrices
"qui se
de
sontsuccdddes
au gouvernail
de la barquehospitaliere
d'Arthabaska
1884A 1959",rdalisation
artistiquede GeorgesLaquerrede Victoriaphotosdesarchivesde la Communaut€.
ville,d partir d'anciennes
Le soir de 1959descend!
Un dernierquart de sidcleestli devant
richede I'oeuvred poursuivre,
desvertusd
nous,avantle Centenaire,
pourtouset chacundesmembres
e atteindre
de
conqudrir,de la saintet€
plusuniequejamais,
suite
la grandefamillehospitalidre
d'Arthabaska.
aux c6ldbrations
de ce 75eanniversaire
de fondationde notreHdtelDieu.
La situationde I'oeuvrehospitalidre,
en cettefin d'ann€e1959,se
pr€sente
ainsi,au tableauVI qui suit:
383
TableruvI
RELEVEDU PERSONNELET DES ACTIVITESDE
THOTEL.DTEUD'ARTHABASKA
POUR L'ANNEE SE TERMINANT LE 3I DECEMBRE 1959
PERSONNEL
M€decinset dentistes-
30
32
2
2
16
I
139
Infirmidreslicenci6esTechniciennes
en laboratoire
Techniciennes
en R.X.Garde-bdb€sCardeauxiliaire
Employ6shommeset femmes-
Total: I92
EtudiantesinfirmiCresEtudiantestechniciennes
en R.X.ACTIVITES HOSPITALIERES
Lits adulteset enfantsBerceauxMaladeshospitalisesJourndesd'hospitalisation
-
92
2
192
30
7048
60380
(l)
(l) Hotel-Dieud'Arthabaska,Rrpport.nnuel 1959:
384
LES FAITS MARQUANTS
DE LA VIE DE L'HOPITAL
DE 1947
A rsor
La vie de I'hdpital,pendantcesann€esqui s'dchelonnent
de 1947ri
1968,est marqu6ede faits saillantsque nousregrouperonsautour des
6tapessp6cifiques
suivantes,
en respectantI'ordrechronologiquede leur
presentation:
les transformationset l'agrandissement
par I'intdrieurde I'h6pital
d e l 9 3 lI
- lesdibuts de I'organisation
scientifique
desann€es'50
- I'arriv6ede plusieursnouveauxm6decins
- la venuede professionnels
de la santdet de I'administration
- l'organisationsyndicaleen 1954et les grdvesdes salarids;
- les nouvellesl€gislationset leur impact sur I'hdpital entre 196l
et 1964
- I'assurance-hospitalisation
au ler janvier l96l
- la Loi des Hdpitaux, Bill44, en 1962
- le changementde Corporation en 1963
- le transfertdu patrimoineen 1964
- la formation du Conseild'administrationen 1964
- la constructionet I'occupationde I'hopital de 1967
En reprenantune i une cesdiff€rentes€tapes,nous retracerons
I'histoire de cette piriode, que I'on pourrait qualifier de I'aboutissementinespe16
de ce cheminementde I'Hotel-Dieu d'Arthabaska.
. L€s transformationset I'agrandissement
p l'int6ri€ur de l'hopital
de l93l
De 1948 d 1961,l'hopital de l93l subit progressivement
de
multiplestransformations,certainesd'entreellesconsidir€esmajeures.
Les besoinsaugmentent,I'hdpital ne peut plus suffire d la demande
croissanteet diversifiie et le tempsn'est pas des plus favorablesd la
constructton.
On serappellequelEcole Jeanne-Mance
pour lesinfirmidresa 6td
amenagee
danslesIocauxde I'orphelinatde 1923,laissesdisponiblesen
1952 par le transfert de I'hospice d l'Ermitage Saint-Josephde
Victoriaville.
Dejd, vers lesann6es1946,deslaboratoiresmodernessont install6s
au ler 6tage de I'h6pital. sous la direction de Soeur Eva Sevigny,
techniciennelicenci6een laboratoiresdepuis 1944.En I961. on note
I'amdnagementdans les laboratoiresd'une banquede sang et I'organlsation d'un serviced'hdmatologie.
Depuis plusieursann€es,les employdesfdmininessont domiciliees
au ddpartementSainte-Marthe, qui est transfdrdi quelquesreprises
dans divers locaux de I'hdpital, pour faire place aux servicesdes
malades. Le l3 fdvrier 1950, suite d I'acquisition de la "Maison
Spenard" par les religieuses,les employdesf6minines s'installenten
residencesur I'Avenue des Erables, d proximit€ de I'hopital. Cette
r6sidencereqoit une trentaine de chambreusesjusqu'en 1965,date e
laquelle elle est transformee en quatre appartementsdomiciliaires.
Monsieur et Madame Arthur Vallidresen sont les concierses.Le reste
des employdesf€mininescontinuentde loger d l'h6pitaljuiqu'en 1960.
Au 25 juin l95l , a lieu I'ouverturede la nouvellecuisinecentrale.
La secrdtairedes Religieuses6crit ce jour-ld:
"Nos chdressoeurscuisinidreset leur Dersonnelentrent en
fonctions,
dansla cuisinecentrale,
enliCrement
renov6e.
Le local
estspacieux,
clair et biena6r€;en un mot, la nouvellecuisineest
magnifiquelAprCsun exodede prds d'un an dans un espace
restreint,
noschers"cordonsbleus"jouissent,
cejour,d'unejuste
et
heureuse
retributionpour lesnombreuxsacrificesacceptds
dansla
dernidre
ann€e.Le travailde rifectiontermin6,leservice
centralisi
descabarets
estinstall6sansretardpour un meilleurservice
aux
malades."(
l)
En 1953,le raccordementreliant l'hopital de 1908i celui de l93l
est amCnagden vingt petiteschambres,tant au 3e qu'au 4e €tage,le 3e
constituant le d6partementNotre-Dame pour Ia m€decineet le 4e
augmentantles lits d'obst€triquedu ddpartementSainte-Marguerite.
Le l6 mars | 953, la secr€tairementionneI'ouverturei Victoriaville
de I'H0pital Saint-Anne,un h6pital prive d'une capacit6de douze lits,
propri€tdde Monsieur Wellie B€liveau,cetteinitiativedevantpallierau
manque de lits d I'HdteFDieu.
Le ddpartement de radiologie profite de certaines acquisitions
importantesau cours de cette piriode:
- en 1954,installationsde la radiothdrapieprofonde;
- en 1957,climatisationdes sallesde radiologie;
- en 1959, grace e un octroi du ministdre de la Sant6, installation
d'un premier appareil de Rayons X de 43 867,40$ et en I961, d'un
second appareil au co0t de 47 586,00 $, avec amplificateur de
brillance:
- en 1960,arriv€e de la cin€matographieen radiologie et d'une tdl6vision midicale "PhilipJ'en circuit ferm€.
(l) Religieuses
Hospitalidres
25juin 1951,
deSaint-Joseph
d'Arthabaska,
Chroniqu€s,
p. 102.
386
Deux dons du Club Richelieude victoriavillemdritentd'etre
soulignds
en I955:le ler, en datedu 2l avril.consiste
en un incubateur
d'unevaleurde I I00,00$;lesecondestcelui
"Isolette"pourla pddiatrie,
d'une t€l6visionpour les enfantshospitalis€s.
Le pr€sidentdu Club
RichelieuestalorsMe RaymondBeaudet,C.R. de Victoriaville.
pidcespour la physioth6rapie
En mai l96l, quelques
sontam€nageestemporairement
au rezde-chauss6e
de I'Hdpital de 1885,en
attendantI'ouvertured'un d6partement
completdans I'hopitalneuf
projet6.
l-e 19septembre1964,i sa ldrereunion,le Conseildhdministration
par lesreligieuses,
pour
de I'hdpitalsevoit octroyerun droit de passage
la circulationsur chacundes6tagesentreI'hdpitalet le pavillondes
infirmidresA cettem€meassemblde.
lesadministrateurs
obtiennent
de
la Communaut€
la Iocation,pour un prix symbolique,
d'un terrainde
qui estmisgratuitement
stationnement,
situ€surl'AvenuedesErables.
d la d isposition
du personnelde
I'hdpital,pendantde longues
ann6es.(
i7
. Les d6butsde I'organisationscientifiquedesann6es'50
o Lhrriv6e de plusieursnouveauxm6decins
On serappellequele ler Bureaumidicalremonteau 30avril 1943et
que le DocteurHenri bdcotteen a dte le premierprisident.
Si en 1950,le Bureaumddicalcomptetoujoursdix ou douzem6deplusieurs
cins, on voit arriver,au cours des annies 1952-1957,
leplusgrandnombrenouveauxmedecins,
dont nousmentionnerons
en 1952,DocteurGillesPich6;en 1953,DocteurFernandPlante,
DocteurPaul-EmilePatryen 1954;DocteursLaurentDuval, Raymond Allard et RendDeschamps
en 1955;en 1956,les Docteurs
RichardDessurault,
Henri Lavoie,CdrardLarouche,Ren6Jutras,
Th€rdse
Martel-Jutras;
en 1957,DocleursMarc Poulinet Jean-Paul
Provencher.
Chaqueannde,le Bureaum€dicals'enrichitainsidenouveauxmemEn
bres.l-esanndes1963-1964
sontparticulierement
remarquables.
1963,on y voit arriverlesDocteursArmandAndersen,
Jean-Charles
Patry, ClaudeBriire, Nicol Ouellette.Ronald Frenette,Jean-Guy
Gagn€,Dong Nguyen;en 1964,ce sont les DocteursPierre-Yvon
Proulx.FrancoisSt-Pierreet Georges-Henri
Dubois.
Le rapportannuel1964donneun total de 35 mddecins
ayant les
statutssuivants:
Membrc honoraire
Membres actif
Membrcs associds
Membres agrdes
Mem brcs consultants
I
t6
tl
5
2
( t ) H 6 t e l - l ) i c u d A r t h n b a s k a . A r c h i v c s d e l h 6 p i t a l . R 6 u n i o n d u ( o n s e i ld ' . d m i n i s l r a l i o n . 1 9 s c p t e m b r c1 9 6 4 .
387
Lesmidecins d l'origine de l'orgonisation scientifque'
Mentionnons que le Doct€ur Paul-Emile Patry, absent pendant
en chirurgie,revienten mai l96l'
ouatreanneesoour sespdcialiser
avecle titre de*Fellow'idu F.R.C.S.(chirurgie).
Un directeurmidical, le DocteurLaurentDuval, m€decrnhyglen$te'
est entre en fonctions en octobre 1955,avec mandat d'assumer
iorganisationscientifiquede I'hOpitalpar le bon fonctionnementdu
Bureaumddicalet de sescomites.
388
Pour sa part, le personneldentaire comprend 7 dentistes.
UEx6cutif du Bureau mddical, 6lu en ddcembre 1963pour I'ann6e
1964,est ainsi form€:
Docteur Edouard Cdtd, prisident
Docteur Gilles Pich6, vice-prdsident
Docteur Rend Deschamps, secrdtaire
Docteur Laurent Duval, directeur m6dical
Des seizemddecins actifs, dix sont omnipraticiens et six sp6cialistes;
des dix membresassoci6s,trois sont omnipraticienset septsp6cialistes; les cinq membres agre6ssont omnipraticiens et lesdeux membres
consultants sont spdcialistes.
Le rapport annuel 1964nous fournit la liste des comit€sdu Bureau
m6dical ainsi que le nom de leurs pr6sidentsrespectifs.
ll existeun comit6 conjoint form6 desmembresdu Comite ex€cutifet
de trois religieusesde I'administration.
Les comit€sdu Bureau m6dical sont les suivants:
- Comit€ de cr6ances:
Dr L6onard B€chard
President
- Comit6 des dossiers:
Dr G€rard Larouche
Prdsident
- Comit6 des tissuset
Dr Georges-HenriDubois
infections:
Pr6sident
- Comit€ de la pharmacie Dr G6rard Larouche
Pr6sident
et didtes:
- Comitd des transfusions Dr Georges-HenriDubois
Pr6sident
sanguines:
- Comit6 scientifique
Dr Ldon-Philippe Langelier
Pr€sident
et bibliothdque:
- Comit€ des soins
Dr G6rard Larouche
Prdsident
intensifs:
L'organisation ddpartementale commence en 1964 par la formation
des servicesde m€decine,chirurgie, obstdtrique,p€diatrie-pouponnidre, radiologie, laboratoires et anesthesiologieavec nomination
d'un chef respectifpour chacun d'eux.(l)
Une veritable organisation ddpartementales'inscrit au rapport
annuel 1965par la formation desddpartementssuivants,ayant i leur
tCteun chef nomm6 par le Conseild'administration,sur recommandation du Comitd exdcutif du Bureau m€dical:
D6partement de m6decine g6n6rale
Ddpartement de m6decine interne
et cardiologie
Deparlementde chirurgie
g6n€rale,
Ddpartementd'obstetrique,
Ddpartement de gyndcologie,
Dr Fernand Plante
Dr Gdrard Larouche
Dr Edouard C6t6
DrL6onardBdchard
Dr Frangois St-Pierre
(l) H6tel-Dieu
Rspportannuel1964.
d'Arthabaska,
389
D€partement
de pddiatrie,
D6partement
d'oto-rhinolaryngologie,
Ddpart€ment
d'anesth€sie.
Departement
de radiologie.
D€partementde pathologie,
Dr RendJutras
Dr
Dr
Dr
Dr
ArmandAndersen
GillesPich€
L6on-Philippe
Langelier
Georges-Henri
Dubois(l)
La premidre"accreditation"de I'hdpital par la "Joint Commissionon
Accrediration" remonteau 3 ao0t 1954.pour lestrois annies d venir.
Cette visite officielle,qui se fait r6gulidrementaux trois ans, a pour
but de tdmoignerde la pratique de normesde soinsde qualit6,d'un€
organisationmddicaleaddquateet elle attestede la valeurprofessionen place.Ilest d soulignerque
nelle de I'iquipe mddico-hospitalidre
ce certificat.que I'on appellemaintenant"d'agrement"et aujourd'hui
d6cern6par le Conseil canadiend'agr6mentdes hOpitaux.a toujours
6td maintenu a I'H6tel-Dieu depuis cette premidrevisite de 1954.
La venue des professionnels de la sant6 et de I'administration
Au cours de ces dernidresann6es,des professionnelsde I'administration et des professionnelsde la sant6. autres que m6decinset
infirmidres. viennent grossir les rangs de l'6quipe mddico-administrative de l'HOtel-Di€u.
'50
Au niveau des unit€s de soins. les officidresdes anndes
sont
du
devenuesles hospitalidresdes anndes'60et les infirmidres-chefs
nouvel h6pital, lors de I'ouverturedu pavillon A en 1965.
C'est d partir de 1960que I'on souligne,entre autres, l'arriv€edes
premiers professionnelset chefsadministratifssuivants:
Solange Michaud, au Bureau des soins infirmiers en janvier 1960;
Jean-CharlesTremblay,commebiochimisteentree I'hdpitalenjuillet
1960;Jean Verville, c.a.,au postede cont16leurfinancieren janvier
l96l; Paul Pelletier en pharmacie en juin l96l; Andr6 Poliquin
devient le premier chef de I'agencede sdcuritePinkerton en octobre
(Perreault) occupe le posted'assistante
I96l; Soeur Claire-de-J6sus
directricegen€raleen ddcembre1962;Jean-Marc Poliquin occupele
postede directeurdu personnelen juillet 1963;la premidredi6t6tistea
seconderSoeur Estelle Breton est Colette Lelourneau qui entre d
I'hOpitalen juillet 1963;Louise Pellerin,assistantearchivistedevient
membre enregist16de l'Associationm6dicaleCanadiennedes archivistesmidicalesen d€cembre1963:R6jeanBoutetau posted'acheteur
en janvier 1964.
Petit a petit. au rythme destravaux de constructionde I'h6pital neuf.
travaux qui se rialisent pendantcettep6riode.une 6quipeprofessionnelleet administrativecadre prend progressivement
forme de fagond
assureri la fois la miseen placedesnouvellesstructureset une bonne
gestionde I'hdpital, face aux exigencesnouvelles.apport6espar les
L6gislationset la syndicalisation,dont nous parlerons plus loin.
(l) HOlel-Dieud'Arthabaska,R.pport rnnuel 1965.
390
,
I
a|
/at
\\
\
L'orrivie desprofessionnels de la santi, 1963
o L'organisgtionsyndicaleen 1954et les grlycs des salari6s
La premidreaccrdditationsyndicaleremonteau 28septembre1954
pour lesemploydsgen€raux,sousle nom de "SyndicatsdesEmployes
d'Hdpitaux €t d'Hospicesdu comtd d'Arthabaska,C.S.N."; le 4
ddcembre 1964, les infirmidres obtiennent leur accrdditation qur
s'appellera"L'Alliance desInfirmidresde Sherbrooke,sectionHdtelDieu Saint-Josephd'Arthabaska,C.S.N.".
En 1960,les ndgociationsse font au plan dioc€sain,soit avecles
hopitaux et hospicesde Drummondvilleet de Nicolet, pour les
employ6s genCraux.Lors de ces premiCresn6gociationsau plan
diocesain,il y aura s6ances
de conciliationentrelesparties.Le l6 ao0t
1960,il y a signatured'une conventioncollectiveentrelespartiessous
l'€gidede I'AssociationPatronaledesServicesHospitaliersde Qu6bec,
391
sectionde Nicolet. Le nombre d'heuresde travail est de 44 heuresoour
toutes lcs catdgoriesd'employ6s.
A co mpter de novembre 1962,par sentencea rb itrale couvrant tous
les hdpitaux et hospicesdu diocdsede Nicolet, la semainede travail
pour tous les employ6s passea 40 heures.rdpartiesen 5 jours de 8
heures.Lesemploy6sont droit d deux journies compldtesde cong6par
semaineet d 9 jours chdmeset pay6spar annde. Les vacancessont
a c q u i s ee
s n 1 9 5 4 .d r a i s o nd e i 0 j o u r s p a y d sa p r d sI a n .
Le 22 juillct 1965. il y aura signaturede la premidreconvention
collective des infirmidres. suite e des moyens de pressionet d une
menace s€rieusede grdve. qui obligent I'hopital d rdduire son taux
d'occupatione 6070pour une durdc de deux semainesenviron.
ll esr d soulignerque sous le GouverncmentLesage,le droit de
grdvea 6tdd on n6 aux saIaridsdesserviceshospitaliers,le 3 | ju illet 1964.
Puis c'est. au l7 f6vrier 1966.a I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska. en
dehorsde la pdriodepr6vuepour unegrdveldgale,sansavispr6alable,la
grdveill6galede 4[i heuresdesinfirmidreset desemploydsgdn6raux,qui
donnerasuitee uneenquCte.puis au rapport Cardin et e la d6missiondu
directeurdu oersonnel.
A comprer de novembre t965.les n6gociationsdu renouvellement
des conventionscollectivesde travail se planifient i I'dchelonprovincial. L'Hdtel-Dieu d'Art habaskaestalors regroup€avecleshdpitauxde
la rdgion des Cantons de I'Est, Sherbrooke,region 05.
Les h6pitaux du Qu6becconnaissentleur premidregrdveg6n6rale
provincialeen juillet 1966,par un arr€t de travail dans 139h6pitaux,
privant pendant l9 jours continus32 500 employesde leur travail. Ce
conflit se termine par la mise en tutelle temporaire des hopitaux du
Qudbec; Me Yves Pratte ayant 6ti nomme administrateurgdndralde
tous leshOpitauxde la province.uneconventioncollectivedesemployds
et desprofessionnels
est signeele 4 ao0t 1966entrecedernierd'u ne part
et la F€ddrationNationale des Services(C.S.N.) d'autre part.
Cette convention collective,sign6ed l'€chelleprovinciale.a aussi
un contenuaux mCmesdimensions.C'estun documentde soixante-dixneuf pages, avec trente-deux clauses g6nirales et spdcifiques normatives, qui ouvrent largement sur I'irosion des droits de gdrancedes
de sante,et oi lesgains
employeurset propriitaires des 6tablissements
syndicaux se situent particulidrementau niveau de la liberti d'action
syndicale.
Les grdves qui se diclenchent e chaque renouvellement de
la convention collective provinciale. et le climat de travail difficile que
connaissentles hdpitaux du Qudbecpar la suite, donnent placee des
grdves multiples et "sauvages", dont les malades auront toujours e
souffrir et desquellesIes salari6ssorliront en g6n6ral perdants, au dire
mCmedes employdsd'hdpitaux.
392
Dans le magazine Maclean de novembre 1966,sous le titre "Qui a
gagn€ la grdve des h6pitaux?" et dans celui de fdvrier 1968, "Les
syndicats contre le peuple?", Jacques Guay dtablit ainsi le bilan de la
crise de 1966:
". . . Les gainsdes syndicatssur le plan despromotionset de la
liberted'actionont co0t6trCscher:lessyndicatspourraienFilsfaire
sortir leurs membresen grdvedans un avenir prochain?D'autre
part,l'opinion publiqueestdeplusen plusirrit6edecesdCbrayages
successifs
dansdessecteurscl6s.Pour lesadministrationshosoitalieres,
c'esrunehumiliationde tailleque la miseen tutelle!
". . . L'Etat.pourtantpeuoutilli. son vainqueur
de I'aventure.
Le
gouvernement
s'entire indemne,sansplus.Il devrafairela preuvg,
danslesmois qui viennent,qu'il estd la hauteurde la decisionque
son chef a prise pour mettre un terme au conflit."(l)
Et en 1968.le memeauteurconclut:
*Que ce n'est pas tant le bien commun qui
d€terminerale
declenchement
des grdvesdans le secteurpublic, mais I'opinion
publique!"(2)
Disons pour terminer ce triste rappeldes pdriodesdouloureuses
desgrdvesd'hdpitaux,e cettedatede 1968,queselonnous,jamaisI'Etat
ne pourra mesurerles difficultds et problCmesd'application de ces
manuels de convention collective qui consacrent,de signatureen
gouvernementale
signature,uneing6rance
de plusenplusmarqu6edans
les pouvoirs des corporationshospitaliCres,
et qui emprisonnentles
gestionnaires
dansdescontraintesadditionnelles,toutesplus prejudiciables les unes que les autres d une saine gestion des ressources
humaines,dont ils sont responsables.
L'organisation syndicaledes salaridsamdneobligatoirementla
pour permettre,en d6cemmiseen placedesstructuresd'encadrement
bre 1967,fapprobationpar le Conseild'administrationde I'hdpitald'un
plan d'organisationrefl6tantle partagedes re;ponsabilitdsde gestion
entre lesdiverscadresde l'dtablissement.
En corollaire i ce chapitre des conflits de travail, I'H6tel-Dieu
d'Arthabaska,avec I'ensembledes h6pitaux du Qu6bec,fait face,en
septembre1962,au conflit desm6decinsradiologistes,
devantl'6checde
provincial.En septembre1970,
leursndgociations
avecle gouvernement
(l) JacquesGuay, Le MagazineMaclean,Qui a grgn6h gl.v€ deshopitaux,novernbre
1966,p. (4.
(2) Ibid., Les syndicalscontrele p€uple,f€vrier 196E,p.43.
393
le conflit des m6decinssp6cialistes
doit malheureusementse terminer
par la passation,en octobre.d'une Loi spdcialeordonnant le retour au
travail des mddecinssp6cialistes.
On doit sesouvenirque le Qu6becvivait alors l'unedes6poquesles
plus douloureusesde son histoire.que I'on a appeldela "crise d'octobre
1970". ce qui constitue. dans les circonslances.un contexte peu
favorable i un dialogue constructif entre le gouvernement et ses
Dartenairesmddicaux.
. Les nouvellesl6gislationset leur impacl sur I'hdpital entre 196l
et 1964
- La Loi de I'Assurance-hospitalisation
en t96l
La premiirel6gislation
i venirtransformer
la viedeI'h6pitalpendant
cettep6rioded'histoire,est cellede I'Assurance-hospitalisation
au
la
ler janvier 1961.Il s'agird'un plan conjointf6d€ral-provincial;
provincede Quebecestla derniCre
desprovinces
du Canadad profiter
de ce regimed'Assurance-hospitalisation.
La Loi, adopt6epar I'Assembl6e
l€gislative
le l2 ddcembre1963,est
connuesousle nom de Bill 2 et elleabrogela Loi de I'Assistance
publiqueen vigueurdepuis1921.Tous les hdpitauxdu Qu6bec
entrentsolidairement
dansceplanqui,selonle voeudu M inistredela
Sant6,I'HonorableAlphonseCouturier,doit apporterd la populapour
tion du Qu6becla sicurit6 socialequi lui est indispensable
assurersa santi individuelle
et collective.
Le DocteurJulesGilbert en est le premierdirecteurg6ndral.Un
comit€ provisoireconsultatif,formd de 27 membres,est chargd
d'aviserce dernierpour une juste applicationde cetteLoi. Mdre
Mai116,
provinciale
Hospitalidres
supdrieure
desReligieuses
deSaintJosephde la ProvinceVille-Mariede Montr6al,y represente
I'AssociationdesHdpitauxCatholiques
du Qu€bec.
Le montant vers6par ce plan f6d€ral-provincialsecalculesur l'6valuationdu budgetannuel,mithodee hquellelesh6pitauxsontpeu
initi6set qui laisseplaced de nombreuses
imprecisions
et interpretaquelesgestionnaires
tions.D'aucunsont I'impression
vigilanlssont
p6nalises
pouravoirmontr€au Gouvernement
desbudgetsmoindres
que certainsautres,ce qui amdnedesdisparitds
et desiniquitisqur
sont denonc€esavecvigueur.
En bref, le nouveaurdgimecomprendglobalementles 6l6ments
suivants:
- les maladesde sallesn'ont rien d d6bourserpour leur pension,
traitements
et remddes;
ils sonttoutefoisi r€mundrer
Ieurm€decin;
- les taux des chambresprivdeset semi-priviessont fix6s par le
Gouvernement;
ils sonlchargds
aux malades
i titreded iffdrentiel
e
qui leur est assur6egratuitement,
I'hospitalisation,
tout comme
pour lesmaladesde salles;
- lesservicesexternesne sont pascouverts,de memequelesm6dicamentsrequispar lesmalades
externes.
Les chroniquesdes Religieuses
hospitalieres
d'Arde Saint-Joseph
thabaskanotenta cesujetde I'entrdeen vigueurla Loi de I'Assurancehospitalisation:
394
"Le principede I'entraidecollectiveouvre une ire nouvelleaux
h6pitauxdu point de vue de la charitdindividuelle
et institutionnelle.
Souhaitons
quele fardeaufinancierde nosh6pitauxen
soit all6gd.sansque la qualitddes soinsaux maladesen soit
diminude."(l)
Mentionnons. e cause de I'inreret que ce ddtail est susceptiblede
susciterchezle lecteur.que pour I'H6tel-Dieu d'Arthabaska,le taux
fixd par le Gouvernementpour une chambreprivdeestde 7,00$ et de
4,00 $ pour une semi-priv€e.avecserviceshospitaliersgratuits dans
les deux cas; 6016de ces revenussont envoyis au Couvernement.
aprds perceptiondu compte par I'h6pital.
- La Loi des H0pitaux, Bill 44, en 1962
Le 6 juillet 1962.la Loi des H6pitaux, Bill 44, entre en vigueur au
Quibec. Les dispositionsde cettenouvelleloi fixent et organisentles
relationsentre l'Etat et leshdpitaux,entrelesmaladeset leshOpitaux,
entre les mddecins.Ies h6Ditaux et leurs conseilsd'administration,
A ce sujet, Me Robert Chbquette,dans un exposdprisenti lors de la
r€union annuelledes Administrateursd'Hdpitaux de la Provincede
Qu6bec. le l0 septembre1962.ddclare en substanceque I'Hopital
resteune institution privie. mais son financementet la rdglementation qui s'y applique. le lient de si prds i l'Etat qu'il est devenu un
partenaireou associddans I'administrationde chaque hdpital de la
province,et qu'il devientpar consdquentsemi-gouvernemental.
Cette
loi laisseplace d de multiples imprdcisions,dans son application.
Il faul attendre prCsde sept ans, soit au 3l janvier 1969,les Rdglements applicablesa cette loi. ce qui constitueune freriodede flottement sanspr€cedent.tant au chapitrede I'administrationde I'h6pital
qu'A celui de l'organisationm6dicaleet administrativedesdiff6rents
d6partementset servicesm6dicaux,administratifset auxiliaires,relatifs aux diversesclassesd'hdpitaux definiespar la Loi de 1962.A cet
effet, les administrateursd'h6pitaux ont le privildged'assisterd des
par les conseillersjuridiques Me Gilles
causeriesfort enrichissantes
Filion et Me JacquesMorency. deux expertsen I'interpretationde Ia
Loi desH doitaux.
Cette Loi de 1962 amdne trois changementsmajeursau sein de
I'administration de notre h6pital:
- la n6cessite
dc reviserI'incorporationde 1885et de demanderune
nouvelle incorporation;
- le partagedu patrimoinede la Corporation des ReligieusesHosprtalidresde Saint-Josephd'Arthabaskavilled la nouvelleCorporation "ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephde Montrdal";
- la formation du Conseild'administration selonlesnormes6tablies
p a r l a L o i d e sH 6 p i t a u x .
( l ) R c l i g i c u s c sH o s p i r a l i d r c rd c S a i n l - . l o s c p hd A r l h a b a s k a . C h r o n i q u e s . l e r j a n v i e r
1961p
. . 163.
395
- Le changement de corporation en 1963
Apres bien desn6gociationsi Ia Ldgislaturede Qu6bec,les nouvelles
lettrespatentespour I'HdteFDieu d'Arthabaskaregoiventle sceaudu
lieutenant-gouverneur,
I'Honorable Paul Comtois, le 28 ao0t I963,
en remplacementde I'incorporation de 1885. devenueinadequate
Toutefois, des inexactitudes
avec la nouvelle dre gouvernementale.
s'6tant glisseesdans l'emissiondes lettres patentes,une deuxidme
requ€te,rddigie le 22 janvier 1964,solliciteI'octroi de lettrespatentes
suppldmentairesqui sont dmises le 15 avril 1964, en vertu des
dispositionsde I'article24 de la Loi constituanten corporation"Les
Religieuses HospitaliCresde Saint-Joseph de Montr€a1", Il-12
Elizabethll. chapitre 122.La Corporation H6tel-Dieu d'Arthabaska
est donc formde.
- Le tnnsfert du patrimoine en 1964
Une fois incorpordesoussestitresetprivildgespropres,la Corporation
HOtel-Dieud'Arthabaska,sur requCteadress6e
au lieutenant-gouverneur par la Corporation propridtaire"Les ReligieusesHospitalidres
de Saint-Josephde Montrdal", pour Ie rdglementde la transmission
du patrimoine, un arr€td en conseil parvient de Qudbecle l2 ao0t
1964autorisant cette transmissiondes biens.
La signature,sous forme de contrat de vente,de la transmissiondu
patrimoine des "ReligieusesHospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaskaville"d la Corporation "Les ReligieusesHospitalidresde SaintJoseph de Montrdal" a lieu le 13 novembre 1964. ll est utile de
mentionnerque depuisao0t 1958,la tenuedeslivresde comptespour
I'hdpital et la Communauti est sdparde.
- La formation du Conseil d'administration en 1964
Muni de ces pidcesl6gales,le Conseil d'administrationde I'HOtelDieu d'Arthabaska d€bute sesoperationspour I'annee1964-1965le
l9 septembre1964.
Conformdmenti la Loi des Hdpitaux de la Provincede Qudbec,Bill
44, section II, paragraphe 7, le Conseil gdniralice, formant les
membres de la Corporation Hotel-Dieu d'Arthabaska, rdunis en
assembl€ed la r€sidencede Senneville,procdded la nomination des
membresdu Conseild'administrationde I'H6tel-Dieud'Arthabaska
pour une p6rioded'un an.
Selon le paragraphe7 de ladite loi, trois membresforment le tiers
altachd e I'h6pital i titre d'employds.
- Soeurs Corinne Kirouac, r.h.sj. de I'HOtel-Dieud'Arthabaska
- Soeur Saint-Paul(Mercier), r.h.s.j.de I'HOtel-Dieud'Arthabaska
- Soeur Angiline Martel. r.h.sj. de I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska
Un membre est un midecin diligud du Bureau m€dical:
- Docteur Leon-Philippe Langelier
Les autres membressont:
- Soeur DesneigesBoutin, r.h.sj. de I'Ermitage Saint-Josephde
Victoriaville
- Soeur Lucienne Boisvert.r.h.sj. de I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska
- Soeur Yvonne Frechette.r.h.s.i.de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska
396
- Me Raymond Beaudet,avocatde Victoriaville
-- MonsieurG€rald Lavoie,homme d'affairesde Victoriaville
A cettem€meassembliedu 4 septembre1964,le Conseilg6niralice
ddsigneles officierssuivants:
1964.
- Me Raymond Beaudet,au postede president
- Soeur LucienneBoisvert,au postede vice-prdsidente
- SoeurClaire-de-Jesus
(Perreault),au postede secretairesansdroit
de vote
-. SoeurIsablleRodrigue,au postede trCsoriere,
sansdroit de vote
A la I re rCuniondu Conseild'administrationde f H6tel-Dieu
d'Arthabaska,tel que mentionn6plus tdt, le 19 septembre1964,
Soeur CorinneKirouac est nommde,par r6solutionunanime,directrice gdn6ralede I'h6pital, conformiment d la Loi des H6pitaux.(l)
Une assemblde
mensueller6unit les membresdu Conseild'admimstration de I'hdpital. Les ordresdu jour font sp€cialementitat des
travaux de constructionde I'hOpital,descontratsrelatifsaux professionnelsde la construction,de I'admissionde nouveauxmddecins,
de la nomination des chefs de d€partementset de services,de
I'imissionde seriesd'obligationspour le financementdestravauxde
construction,de la rdceptiondessubventionsreguespourlaconstruction, de la nominationdesv6rificateurs,de la signaturedesconventions collectivesdes salaries,etc.
Petit e petit, la r€forme s'opdredans fadministration hospitaliere
quebecoise,mettant A ddcouvert,d I'usage,les zones grisesdes
nouvellesl€gislations,tant le rCgimede I'Assurance-hospitalisation
de 196l que la Loi desH6pitauxde 1962:lespouvoirsdescorporations proprietaires,la margede manoeuvredesmembresdesconseils
d'administration,lesproceduresdefixation desbudgets,lesmodesde
nomination et d'6lectiondesadministrateurs,les nombreuses
direc(l) Hotel-Dieu dArthabaska, Archivesde I'H6pital, Prods.veftel de le lre r€union
du Conseild'administrstionde I'H6tel.Dieud'Arthrbosls. 19 seDtembre1964.
tives du ministdre de la Sant6, les !enteurs administrativesqui
caracl6risentI'appareilgouvernemental.
Toutefois. a I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska, tout le monde s'affaired
paracheverles travaux de I'h6pital en voie de construction,ce qui
constitue sans doute. un bon ddrivatif d la rigueur imposde par
I'applicationdes nouvellesldgislations.
Le 28 ao0t 1965,Soeur K iro uac.ayant quittd son posted e sup6rieureadministratricepour I'H6tel-Dieu de Hauterive, d I'expiration d'un
mandat de six ans. Soeur Jeanne-ManceBertrand. ex-directrice
adjointede I'lnstitut superieurd'administrationhospitalidrede I'U ni
versitede Montreal. est nommde directricegen€ralepar le Conseil
d'administration.d sa rdunion du 7 septembre1965.Elle cumule de
meme les fonctions de supdrieurede la Communautd des Hospitalidresd'Arthabaska.
Soeur Jeanne-ManceBertrand priside aux destin€esde I'Hdtel-Dieu
d'A rthabaskaj usqu'en septembreI967, alors qu'elleestremplacdeau
poste d'administratricepar Soeur Claire Perreault,assistantedirectrice generaledepuis 1962.
Soeur Jeanne-ManceBertrand demeure supdrieuredes religieuses
jusqu'en ao0t 1969.alors qu'une grave maladie I'obliged quitter ses
fonctions pour retourner d la Maison-mdre,oir le "Veni" final du
Seigneurvient couronner une brillante carridre hospitalidreet cette
dernidreanndede souffrance,le l0 mars 1970.d I'dgede 73 ans,dont
49 de vie religieuse.
De 1965d I967, cette universitairede I'administratio n hospitalidre
assume avec comp6tence et courage les fonctions qui lui sont
ddvolues, A ce tournant difficile de I'dvolution des h6pitaux du
Qu€becet au plan local, d une p€riodeoi les installationsphysiques
modernesn'opCrentpas automatiquementles changementsde mentalit€ requis pour la meilleure gestion possible de I'h6pital. Avec
sdrinite, elle a travers6cette pdriode et c'est a regret que nous la
voyons nous qultter.
.
La construction €t I'occupation de I'hopital de 1967
Le magnifique h6pital, qui fait aujourd'hui notre fierte. a ete
construit grece d I'esprit de foi et de tdnacit€qui caract6risentSoeur
Corinne Kirouac, et son histoire remonteau 2 octobre 1959alors que
I'HoteFDieu recevaitd diner I'Honorable ministre de la Sant6. MonsieurArthur Leclerc,et son6pouse.L'H onorableWilfrid Labbd.deputd
du comte d'Arthabaska, et MonseigneurOrigdne Grenier, curd de la
paroisseSainte-Victoirede Victoriaville, accompagnentles visiteurs.
Monsieur David Deshaies.architecte, pr6sentela maquette de
I'hopital projete, vaste projet qui porterait la capacit6de I'Hotel-Dieu
de 185 lits d 400 lits. Cet agrandissementconsisteraiten une nouvelle
section,annexdea I'hopital de 193| . et lestravaux devraientd€buterau
printemps de 1960pour se terminer au cours de I962.
On a vu que lors desc6r€moniesdu 75e anniversaire,on a b6ni la
pierre angulairede ce nouvel h6pital, demandantalors au ciel de b€nrr
les pr€missesde la construction projetde.
En f6vrier 1960,les plans pr€liminairessont prdsent€s
d Qu6bec.d
398
I'Honorablc Ministre de la Sant€.En avril, cette pr€sentationest faite
au Conseil gindralice dc Montr6al qui encourage fortement cet
agrandisscmcnl.
U n e l c t t r c .d a t 6 ed u 2 l a v r i l 1 9 6 0 ,s i g n d ep a r M o n s i e u rA r t h u r
Leclerc,ministrc dc Ia Santd.approuveles planssoumispar I'architecte
Deshaiesct aulorised comnrcncerimm6diatementlestravaux d'agrand isscment.
Deuxjours plus tard. I'llonorable Arthur LeclercecriteI'Honorable Wilfrid l.abbd.ministrc d'Etat, que son M inistdrcestdisposdd payer
507o du co0t dc la construction "si les R6v6rendesMtres en font
a u l an t " .
En Mai 1960.Socur Kirouac recoitdc I'Honorable Wilfrid Labbe
copic ccrtifi6c d'un ddcrct minist6riel I'informant qu'un octroi de
| 000 000 $ dtait accordi a l'institution pour contribuer aux travaux
d'agrandissemcntet de rinovation. Cet arrete en conseil porte le
numdro 80 | ct lc versemcnldu million sefcra pendantcinq ans.e raison
de deux cent mille dollars (200 000 $) par annde.i compter de I'annee
financidre 196l-1962.
Le I2 mai suivant. I'architecteDeshaiescommente les plans en
pr6sencede Soeur Kirouac et de son conseil.de I'Honorable Wilfrid
Labb6. de Monsicur F€lix Houlc. maire d'Arthabaska,et de plusieurs
medecins.Les plans ddmontrcnt que les travaux seront executesen
quatre sectionsdiffdrentes:ailesA, B. C. D pour un co0t approximatif
de 5 000 000.00$.
Le 22juin 1960.le parti liberala pris le pouvoir et I'H onorableJean
Lesagedevient premier.ministredu Qu€bec. L'Honorable Alphonse
Couturier est nommd Ministre de la Sant6. Le nouveau deput€
d'Arthabaska est Monsieur Albert Morissette.en remplacementdu
Ministre Wilfrid t-abb6.qui a 6t6 trds devoudd la causede I'hOpitalet
qui meritetoute notre gratitude.Par I'interm6diaired e Monseigneurde
Nicolet, le rescrit de Rome, autorisant un emprunt de | 500 000,00$
nous parvient le 23 juillet 1960.
Lestravaux de constructionont ddbutdle 2l septembre1960par le
creusagedes fondations puis le coulagedu ciment de la charpenteen
b€ton arm6 desneufdtagesdu pavillon A. Cettecharpenteest termin€e
en mars l96l alors que lesouvrierss'apprCtent
e commencerla toiture,
Ces travaux ont 6td confi€s i J. Robert Nodl. entrepreneurgdndral
d'Arthabaska. La firme Jean F. Gagnon. inginieurs de Montrdal, est
responsabledes travaux de charpente et structure alors que les
ingdnieursPaquet et Dutil de Qu€becse sont vu confies les travaux
d'Clectricit6par des contrats respectifssign6sen mai 1961.
Parallelementaux travaux de charpentedu pavillon A. rdserv€aux
chambresdes malades,la constructionde la centralethermiqueet du
pavillon D vont bon train. La structuredu pavillon D en est une de
fabrication pr€-contrainte,les planchersdtant livris tout prets e Ctre
montes sur place. Le pavillon D est de six 6tages.comprenantdivers
servicesqui ouvriront leurs porteslespremiers,ddsque leur livraisonen
est faite par l'iquipe de la construction.
399
Lo constructionde l'h6pital en l
l.
ouverlure du pavillon D
1962,d€cembre: Centralethermique,Ier 6tage
1964,f6vrier:
Entreedu p€rsonnelet desvestiaires
centraux,
2e el3ge
1964,f€vrier:
Servicede radiologie,3e 6tage
1964,juin:
Unit€ dessoinsintensifs,5e €tage
1964,juillet:
Servicede pharmacie,6e 6tage
1965,janvier:
Servicedespouponnieres,4e
Ctage
Un comit€ de constructionest forme depuisfivrier 1962;Soeur
g6nCrale,
Claire Perreault,assistante-directric€
estnommeesurveillante
de ltxCcution des travaux en decembre1962,tache qu'elle assume
jusqu'i la fin de la constructionen 1967.
D€ji, le l7 ddcembre1962,on note avecjoie que I'aile D est
chauff6eau moyende la nouvellebouilloire,la centralethermiqueayant
6tCouvertecejour-li. Le I I f6vrier 1963,les anciennesbitissessont
raccord€esau nouveausystemeA I'huile qui remplaceavecavantage
Itx-systemeau charbon.
Les travaux sont d'envergureet devant le retard accusdpour la
preparationdes planset devis,le 2 fCvrier1963,I'architecteDeshaies
embaucheMonsieurAntoine-L.Auger de Montr€al i titre d'architecte
adjoint.
En avril 1963,s'ouvreunep6riodedifficile pour I'administrationde
I'h6pital et M. Deshaies,architecte.On multiplie les rencontres,on
s'Cchangedes lettres recommand€es,
on cherchedes solutions au
probldmeque causela lenteurdes travaux de construction.Depuisle
mois de f6vrier 1962,la firme Scharry-Moreau,ing€nieurs-conseils
de
Montrcal, a 6t6nomm€epar le Ministre de la Sant€pour la coordination des travaux et la surveillancedu co0t; les travaux prennentun
retard regrettableselonI'institutionet lesautoritdsgouvernementales.
400
Conform6ment aux rdglementsde I'Association des Architectes de
la Province de Quibec et de son code dtthique, l'architecte Deshaies
considCre,comme bris de son contrat, la division du travail qui lui est
propos€e par I'administration de I'hdpital, le 23 avril 1963. Cette
propositionlui laissela terminaisondesplanset devisdespavillonsA et
D et confie d I'architecte Auger les travaux relatifs aux pavillons B, E et
F. terrains de stationnement et voies d'accds.
Enfin, le 20 mai 1963, I'architecte Deshaiesautorise la supdrieureadministratrice, Soeur Kirouac, A transiger, avec tout autre bureau de
son choix, un nouveau contrat de travail aux fins d'exdcutertout ce que
dCtachi de son mandat original. Ainsi, le 27 mat 1963,I'Hdtel-Dieu
d'Arthabaska retient les servicesprofessionnelsde la Soci6t6 Gascon et
Auger, repr6sent6epar Antoine-L. Auger, architecte, pour le parachivement des travaux prdsentement en cours.
Les choses en sont ld, les travaux progressent lentement, sous la
direction des deux bureaux d'architecte,quand le 5 juillet 1963,un
teldgramme du ministre de la Sant6, I'Honorable Alphonse Couturier,
pr€cise:
". . . Je profitede cetteoccasionpour exigerqu'dpartir du l5juillet
prochain,I'architecteDavid Deshaiessoit remercidde sesservices
pour tout travail d exdcuterdvotreh6pitalmemepourlesailesA et
D. Veuillez donc prendre disposition n€c€ssaire
pour que M.
David Dcshaiesvous rem€ttesa note d'honoraireset oue rous
puissions
continuerdansI'harmonieau parachCvement
de votre
hopitalaveclesarchitectes
Gasconet AugerdejAretenuspar votre
G€ndralat(Corporationpropri6taire)."(l)
Devant la ddcision du Ministre de la Sant6. transmise oar Soeur
Kirouac i Monsieur Deshaies,ce dernier s'y soumet, mais non sans
brisement et sans heurt, on le comprend,
Le 23 juillet 1963, Monsieur Deshaies termine ainsi une lettre
d'affaires d Soeur Kirouac dans laquelle il se soumet i la d€cision prise,
n'ayant d'ailleurs pas d'autre alternative, et ce, sans prCjudice d ses
droits; il remet cejour-ld copies des plans et devis des pavillons A et D,
ceux des autres pavillons ayant deja iti remis d I'architecte Auger en
mai 1963:
". . . Ainsi prendfinunesCrieou continuit€deloyauxservices,
dans
une lutte ori malgre la puissancedes moyensde I'adversaireet
I'incapacitedes spectateursi rcctifier le tir, on tira le blanc en
visant le noir (. . .)"(2)
(l) H6tel-Dieud'Arthabaska,Archiv€sde I'H6pitel,5 juillet 1963.
(2) Ibid., 23 juillet 1963.
401
Deshaies
en appellede ce congeAu coursde 1965,I'architecte
de la Provincede Qu6becet
diemente I'Association
des Architectes
Tr6panier,president
de ce
suitei un arbitragerendupar I'architecte
tribunal, un rdglementintervientlui oclroyant une compensation
mon€tairee h satisfaction
desparties.
lesinstallations
sefont
Lestravauxdeconstruction
sepoursuivent,
par pavillon.Avecquel bonheuron s'approprie
la terrepromise.. .
L'ann€e1965voit I'ouverturedes pavillonsA et C, selonun
qui a 6t6conserve
ici.
et que nousreproduisons
6chdancier
Ouverturedu pevillon A
1965,janvier:
Obst6trique(post-partum),4e 6tage
1965,f€vrier:
Chirurgie femmes, 5e 6tage
Laboratoires, 3e 6tage
1965,fivrier:
1965,mars:
Chirurgie hommes,6e 6tage
Mddecine femmes, 7e 6tage
1965,mars:
Midecine hommes,8e €tage
I965,mars:
1965,mai:
BuanderieJingerie, 2e 6ta1e
P6diatrie, 9e 6tage ( I )
1 9 6 5j ,u i n :
( t ) La Maternelled'occupationth€rapeutique,
gr6ced un don d u
Club Richelieude Victoriaville,est ouverteen mars I969.
Ouverturedu pavillon C
1965,janvier:
Centralet6liphonique,ler €tage
1965,mai:
Entr6eprincipale,ler €tage
ler 6tage
1965,juin:
Serviced'admission,
Midecinephysiqueet rehabilitation,I erCtage
Servicedes finances,ler €tage
Bureauxde I'administrationg€n€rale,m€dicale,
personnelet nursing,2e €tage
ler €tage
1 9 6 5j .u i l l e t :
Centralede renseignements,
Nous verronsplus loin qu'il y aura suspensiondestravaux du 22
novembre1965au 23 mai 1966.AinsiI'ann€e1966verrauniquementen
ddcembre1966,I'ouverturede la chapelledesmalades,au 5e 6tagedu
pavillonC, suitee desndgociationsserr6es
avecle minist0redela Sant6,
I'am6nagementd'une chapelle,si petite soit-elle,€tant exclue des
pour la constructiond'un h6pital.Cettechapelle
subventionsaccord6es
estenfinconstruited la grandesatisfactionde touset I'inaugurationqui
en est faite le 7 ddcembre1966constitueune belle paged'histoireau
chapitrede la compassionfaced la souffrancehumaine.
En 196'l, les divers servicesdu pavillon B occupentprogressF
vementles 6tages:
402
Ouverturedu pavillon B
1967,avril:
Centraled'entretienm6nager,2e itage
f967,ao0t:
Servicealimentaire,2e
el:ge
St€rilisation
centrale,3e €tage
Serviced'urgence,ler 6tage
Cardiologie,
3e 6tage
Aum6nerie,3e 6tage
Oxygdnothirapie,
3e itage
Magasinscentralis€s,
pavillonA, ler itage
1967,septembre: Midecinehommeset femmes,4e€tage
Chirurgiehommeset femmes,5e6tage
1967,novembre: Psychiatrie,
6e etage
Cependant,
ctst un hdpitald'unecapacite
de303litsqui estouvert
i la population,le l0 novembre1967,fin destravauxdeconstruction.
Et c'estun hopitalneufet non un agrandissement
de I'hopitalde 193| .
d ce moment-ci.Lesplans
Une premiiremiseau point s'impose
originauxportentla capacitdde I'h6pitalneufa 400lits,maisil s'agit
lesailesadditionnelles
devants'intdgrer
alorsd'un agrandissement,
a
l'hdpitalde l93l que I'on espireconserver.
Toutefois,au coursdes travauxde constructiondu pavillonD
d'abord,ensuitedu pavillonA et plustard du pavillonC, il estapparu
impossiblede sauverI'hdpitalde l93l de la ddmolition,suited une
Les
expertisemendepar les ingdnieurs
Jean F. Gagnonet Associ6s.
basesde l'ddificede l93l ne peuventsupportertrois etagessuppldmentaires.De plus, les ajustements
au niveaudes planchers,des
installations de plomberie et d'ilectricit€ devenant si difficiles et
tellementco0teux,qu'il estdeciddde d€molirI'hdpitalde I93| pour y
construire,
au memeendroit,le pavillonB.
quelestravauxont etdsuspendus
Rappelons
le-22novembre1965,
suitea uneintervention
du ministredela Sant€,M. EricKierans,sousle
gouvernement
Lesage,revenuau pouvoir aux electionsde 1962.
MonsieurMorisette,redlualorsddput6,estdevenuministred'EtatIe2l
janvier 1965.
En effet,le22 novembret965,MonsieurEric Kierans,ministrede
la Sante,par I'interm6diaire
de son sous-ministre
le docteurLaurent
Lizotte, fait transmettresur place,au Conseild'administration
de
I'hdpital,un "ultimatum"de cessation
destravaux.Les400litsplanifi6s
depuisle ddbutdestravauxen 1960,sont maintenantreconnustrop
et le ministrede la Santddemanded'arretertemporairement
Clev6s
la
construction,pour une pdriodeind€terminie,afin de permettrela
r€visiondestravauxqu'il restei compliter.
L'annoncede cettedecisionfait I'effetd'une"bombepolitique",
6crit I'UniondesCantonsde I'Est.Les Chambresde Commercedes
quatrevillesrdunies:
Victoriaville,
Warwicket Arthabaska,
Princeville.
formentun comitdspdcialchargdd'assurerune6tudeobjectivede la
question.Un memoire.r6dig6de la fagonla plusrationnelle
possible
et
par lesChambres
brillammentargument6,
est pr6sent€
de Commerce
qui r6clamentdu Gouvernement
les 400 lits de I'h6pitalrdgional,
promispar le MinistreCouturierdu temps.
403
En dernidreanalyse,
lesexcavations
du pavillonB, qui font I'objet
du pr€sentlitige, 6tant termin6es,et tous les servicesdiagnostiques,
pour un hopitalde 400
therapeutiques
et auxiliairesayantet6 rdalises
lits, I'administration
de I'H6tel-Dieuproposedansun mdmoirebien
documente,
de recevoirdansleslitsqu'onveutabsolument
couper,des
maladesen soinsprolongds,pour lesquelson manquede ressources
dansla rdgiondesBois-Francs.
Mais on rdalisetrCstdt queCestbien
pluspour le Gouvernement
que
unequestiondconomique
et financidre
pour 16pondre
de planification
n6cessaires
aux besoins!
desressources
L'embargoest maintenutel que prdvu lors de l'ultimatumdu 22
novembreI965.
En 16sum6.
la r6visionexig6epar le ministdre
de la Santdsoustralt
au total97 lits sur les400prevus:70 lits,dont64 de sallespouradultes
aux 7e et 8e dtagelau 9e etage,la coupurede 27 lits de p€diatrie
pour cohabitation
comprenddeschambres
enfants-parents,
deschamquelques
privdes
bresd'isolement,
chambres
et unesalled'enseignement
cliniquepour les6ldvesinfirmidres.
Suite i une directiveantirieuredu ministCrede la Sante,une
ddcisiona dejd€td prised I'effetd'affecteruneunit€de I'hdpitalaux
pour
psychiatriques,
soitle6eA; le6eB seraamdnag€
soinsdesmalades
lessallesd'occupation
th€rapeutique
la cliniqueexternepsychiatrique,
et les bureauxde l'6quipemultidisciplinairetravaillanten psychiatrie.
Une partie des surfacesplanifidespour le servicede I'alimentationest
aussiretranch€e
des plans,laissantun espaceinoccup€le long de
I'AvenuedesErables.
Cettesoustraction
des64 lits de sallesdu pavillonB constitue
encoreaujourd'huipour I'H6tel-Dieuun probldmedefonctionnement
et de manquee gagnerimportant, face e la r6partition des lits pour
qui pr6voitquelesdeuxtiersdeslits d'un
I'Assurance-hospitalisation,
hopital doivent€tre des lits de salles.Cetteproportionn'dtantpas
puisqu'onseretrouveen 1967avec64 litsdesalles
sur303lits,
respectde,
pergussurla location
soit moinsde I /3, il s'ensuitquelessupplements
privdeset semi-privees
sontde beaucoupinfdrieurs
d ce
deschambres
qu'ils devraientetre. L'H6pital ne pouvantrdpondred la demande
en lits de salles,leschambres
originaled'hospitalisation
de la clientdle
priv6eset semi-priv6es
desmalades
sansque
sontmisesi la disposition
escomptd.
I'on puisseen percevoirIe suppl€ment
Aux 6lections
du 5 mai 1966,I'UnionNationaleprendle pouvoir,
avecI'HonorableDanielJohnson,commepremierministre;M. Roch
Gardnerest6lu dipute du comtdd'Arthabaska.
La r€visiondes plansest completde.L'Hdtel-Dieu est autorisCi
terminerIa construction
destravauxa lieule23
deI'h6pital.La reprise
mai 1966par le retourau travaildesouvriersde la firmede J. Robert
No€l pour la construction
dessix 6tagesdu pavillonB.
prennentfin le l0 novembre1967.Ils
Lestravauxde construction
ont co0t€au totalla sommede I | 012446,00
et
$ y comprisI'iquipement
le mobilier,de m€meque les travauxde ddmolitiondes anciennes
batisses.
Le financement
en a dt€assurede la faconsuivante:
(l) l bid..Etrtslinanciers
1969,6tatno9.
det'H6telDieud'A habtsk!ru3l d6c€mbre
404
3 6missionsd'obligations,s6riesA, B, C
Subventionsdu Gouvernementdu Qu6becSubventiondu Gouvernem€ntF6d€ral-
8 630125,00
$
l 710100,00
$
822466,67
$
I I 1 6 26 9 t . 6 7$
Tout au coursde cettelonguep€riodede construction,on procdde
au fur
d I'ouvertureofficielledespavillons,et parfoisdesd€partements,
et e mesurede leur livraisonau propriitaire, puisqu'ils'agit,dansbiens
des cas, d'un transfert des servicesde I'ancienhdpital dans le neuf.
Chacunede cesinstallationsdevientI'occasionde rdviserlesmethodes
de travail et le fonctionnementdes services.De plus, cestransferts
progressifsconstituentune invitation A attendrepatiemmentson tour,
le tempsdevantun jour mettrefin aux multiplesprobldmesrencontr€s
en coursde construction.
Toutefois,SoeurKirouac terminantun mandatde six anscomme
i la fin d'ao0t 1965,on d6cidede proc€der,le
sup6rieure-administratrice
27 ao0t,i la bin€dictionsemi-privdede l'entr€eprincipalede I'h6pital,
stationnement,
enpresencedes
membres
du pavillonC etdesterrainsde
des Conseilsgendralet provincial des ReligieusesHospitalidresde
et
Saint-Joseph
de Montr6al,deM. leCu16WalterHouled'Arthabaska
desaumdniersdeI'hopital,desmembresdu Conseild'administrationde
de la construction,architectes,
I'h6pital,de l'6quipedesprofessionnels
ing6nieursetentrepreneur,
du Comit6exdcutifduBureaumedicalet des
membresde la Direction.
A cetteoccasion,on poseofficiellementla pierreangulaire,b6nite
le 5 ddcembre1959,d I'occasiondu 75eanniversairede fondation de
I'H0tel-Dieu.
Cettepierretdmoigne,encoreunefois, de la foi et du couragede la
vaillanteSoeurKirouac i r6aliser,contreventset maree,cet imposant
idifice hospitalierde la r6giondes Bois-Francs.
L'HonorableAlbert Morisette,ministred'Etat.aidede Monsieur
Elphdge Manseau,contremaitredes travaux, scelle dans la pierre
commdmorativeun tube de cuivre contenant le procds-verbalet
quelquessouvenirsde l'€poque.Lesouvriersde la firme J. RobertNoel
procddentd la mise en place de la lourde pierre, sur la fagadede
I'hopital, d gauchede la porte d'entree.
MonsieurI'abbdGermainRouillard, Ier aum6nierde l'HdteF
Dieu, pr6sidela cdr€moniedeb6n€dictiondu hall d'entrdedu pavillonC
et desterrainsde stationnement.
Le d6voilementdesdeuxfresquesmurales,r6alisationdesAteliers
ClaudeThdbergede Montrdal, offertespar le Bureaum6dicald I'issue
desfOtesdu 75eanniversaireen 1959,s'effectuedansle hall d'entr€ede
I'hopital,en presencedu DocteurLaurentDuval, directeurmddical,et
du Bureaumddical,de Son
du Docteur FernandPlante,vice-prdsident
M. RobertNoel, de Me Raymond
Honneurle maired'Arthabaska,
et desautresinvit6s.
Beaudet,prdsident
du Conseild'administration,
En f6vrier 1965,L'Union desCantonsde I'Est publiedansson
sur le
6dition du l7 fdvrier,un excellentreportagephotographique
nouvel h6pital: les unit6sde soins,I'obst6triqueet la pouponnidre,les
405
L'Honoruble Albe
Mortssene avant h mise m phce de la piene anguloirc.
et la
soinsintensifs,la radiologie,la pharmacie,la centralet6l6phonique
centralethermique,les Iocaux administratifs,bref, tout I'hopital en
opdrationen 1965.
Ce reportagespecialest commandit6par lesautorit€sciviles,par
les industriels,lescommergantset hommesd'affairesde la r€gionet les
professionnels,entrcpreneurset sous-traitantsde la construction.
Grdced la collaborationdu Journal "L'Union", nousreproduisonsici
unephoto tirdede cereportagequi fait partieintdgrantedesarchivesde
I'hdpital.(l)
La visiteofficielledu nouvelhopitala toutefoislieule 26 novembre
1967,une fois les travaux du pavillon B terminds.
Cejour-li,l'HonorableJean-Paul
Cloutier,ministredela Sant6du
Qu6bec,en compagniede Monsieur Roch Gardner,d6put6d'Arthabaska,de MonsieurHermanFournier,presidentdu Conseild'administration, de SoeurJeanne-ManceBertrand,supdrieuredesReligieuses
d'Arthabaska,deSoeurClairePerreault,
Hospitalidresde Saint-Joseph
directriceg€ndrale,et de Monsieurle docteurLaurentDuval, directeur
midical, font une visite officiellede I'h6pital.
(l) L'Union desCrntons de I'Est, 17 f6vrier 1965,pp. 25 i 38.
q6
Voici l'aquipe technique rcsponsable de la constructiott du |aste (or plexe hospit a lier que
tepftsente I'H6tel-Dieu: d? gauche d droite, M. Ldo S(hort.t, inginiet professionnel,
coordonnoteut des tru\'auf,', M. Antoine L. Auger, archit?.te, M. Maurire Boileau,
assistant-ar.h[tec!e, M. J.-Robe
^'oel, entreprcneurgdnital, M. Jacques larasse,
i,tgdnieur-.onseil en ileuriciti de la lirnp Paqu?t & Dutil.
Une tourn6edesdiversdepartementsde l'hdpital esteffectudeavec
beaucoupd'int6r€t par les invit6s.L'Honorable Jean-PaulCloutier se
dit 6merveill6de Ia disposition des lieux. de I'aspectfonctionnel du
milieu et de I'accueildu personnel.
Au coursde la confdrencede presse.d laquelleM onsieurle ministre
Cloutier se pr€te avec amabilitd. il ddclarequ'il est dans I'optique du
ministere de la Sant6 de voir I'H6tel-Dieu d'Arthabaska devenir un
hopital rdgional. lequel serait un apport important pour les petits
hOpitaux satellites.
La visite de l'hdpital et Ia confdrencede presseterminees.les
visiteursse rendentau salon. ou les attendentles membresdu Conseil
d'administration. la Direction et les m6decins-chefs
de l'h6pital. Un
d€licieuxbuffet froid. pr6pa16par I'dquipedu servicealimentaire.est
servi avec tout le decorum requis en la circonstance.
Tout le monde est d Iajoie devant la rdalisationconcrdteque nous
avons ld sous les yeux. Si nous jetons un bref regardsur les difficultds
qui furent la monnaiecourantede cesann6esde construction.et qu'en
meme temps nous admirons ces pavillons spacieux qui abritent
maintenant maladeset services.nous alons t6t fait de ressentirarec
fiert6 la joie des realit6s p16sentes.Et cette joie est d'autant plus
profonde qu'intensesfurent nos inquidludeset lourds nos souciset nos
probldmes.
Demain nous rdsene beaucoup d'espoir. Car dans cet h6pital
magnifiquequi estn6tre.il 1 a placepour touteslesbonnesyolontdsqui.
nous le souhaitons.continueronta former cette longue et forte chaine
de collaboration et d'entraide. essentielleir I'organisationet au bon
fonctionnementd'une institution hospitalidrede telle en\'ersure.
401
n
g
ffi;f;r
is
-rtg[!|;
ri
!r
o:E
* n
'[il
Itl:l!
!t !l
iiiil
Ir[!tr
r qqtri
L'hdpitol de 1967,
Avant de tourner la dernidrepagede cetteann€e1967,voici un
relevddesactivit€s,tir6 du rapportHS-l de cet hdpilal,qui n'a cess6
d'accroitrelesservicesrendusd la population,tout en parachevantles
travaux de la construction.
408
Trbleau VII
RELEVEDU PERSONNEL
ET DESACTIVITES
DE L'HOTEL-DIEU
D'ARTHABASKA
POURL'ANNEESETERMINANTLE 3I DECEMBRE1967
PERSONNEL
M€decinset dentistes
40
T.C.
T.P.
2t't
2tl
l0
l0
Unit6sde nursing*
Adultes et
Nouveau-n€s
Administration
du nursing
I
Salles d'opdration
Sallesd'accouchement
Serviced'urgence
Centralede distribution
II
l0
Servicessp'6ciaux
Pharmacie
Laboratoires
8
22
20
Radiologie
PhysiothirapieConsultationsextern",
Oxy96noth6rapieCardiolosie
Autres servicessp€ciaux
-
o
8
2
68
Senicesg6n6raux
Archiveset bibliothdque
midicaleAdministration96n6rale
Alimentation
Blanchissage
Servicedu lingeEntretien menager
Fonctionnement de I'installation mat6rielle Entretiende I'installationmatdrielle-
Groupesprofessionnels
ou techniques
Di€t€tistes
Archivistesmddicaux
Techniciens
de laboratoiresTechniciensde radiologie
Physiothdrapeute
Pharmaciens
TOTAL
468
55
l7
9l
52
149-
5
I
I
7
16
l
l0
2
3
l0
5
I
2
I
686
62
* Ce personnelcomprend toutes les cat6gori€sau nursing: infirmidrcs,auxiliaires,
aides-malades.
Dudricultrices.
409
Etudirnts(es)
6Dves-infirmieres
7
EBvesgarde-maladesauxiliaires9
en
radiologic
et
stagiaires
Etudiantes
TOTAL I7I
Activit6shospitslihes
CaDaciteen lits (adulteset entants)Beiceaux
Mal&deshospitatis6s
Malades externes
Nouveaux-nds
Journ€esd'hospitalisation
Total des
-Interventionschirurgicales
303
32
'l^'l-6-9.
t9 924
887
74 959
922
5 512
(l)
(l) H6tcl-Dieud'Arthabaska,Ar.hlves' Formulc HS-I, I I avril 1958,pour fann6c1967'
4!0
AUJOURD'HUI. . .
1968- 1984
4ll
AUJOURD'HUI. LES HOSPITALIERES
D'ARTHABASKA
Aujourd'hui,c'estmaintenant!
C'estcettep6riodede 1968e I984,
qui estsi pr€sente
e touset a chacunde nous,quenouscroyonspouvolr
nousinspirerdu Livrede Josui,au chapitre4,9endisant:"Lespierres
sont la encoreaujourd'hui".
"Josuifit dresser
douzepierresau milieudu Jourdaine I'endroit
oir lcs pretresqui portaientl'archede I'alliance
avaientmisles
pieds.
et ellesy sontjusqu'ecejour".Jos4,9
hospitalier
Oui. l'6tablissement
de I967,formi desdiverspavillons
A, B. C. D, E. F. figurantautantde pierresi la mdmoiredesbAtisseurs
pourla
de cette6poquepassi lontaine,estlejusqu'ecejour.Il constitue,
population des Bois-Francs,un magnifique ensemblede services
adaptesaux besoinsdu milieu:un centrehospitalierr6gionalconsqui tdmoigne,
tammenten recherche,
d n'enpasdouter,a I'occasion
de
cette anndecentenaire.d,UN SIECLE DE PRESENCE ET DE
PROGRES,thime choisiparle Comit€centraldesf€tesdu Centenaire
pour celdbrerd la fois dignementle PASSE, le PRESENT et
L'AVENIR de I'H0tel-Dieud'Arthabaska.
NousvoudrionsbriCvement,
telleune r6trospective
animie,faire
sed€rouler,sur I'Ccrande nos souvenirs,les6vdnements
marquantsde
la viede I'Hotel-Dieu
depuis1968d aujourd'hui,laissant
d'Arthabaska
chacuni sespropresriflexions et i sonanalysepersonnelle
desfaitsqui
y serontrapportds.
Pour ce faire.nousverronsd'abordseprofiler lesgrandsmoments
de I'ivolution de la Communaut€des Religieuses
Hospitalidres
de
pendantcet aujourd'huid'unequinzaine
Saint-Joseph
d'Arthabaska,
d'annees.
qui ont fagonndI'aujourPuis,nousrappellerons
les6v€nements
d'hui de I'H6tel-Dieupendantcette p6riode,puisqu'auxyeux du
Seigneur,mille anssontcommele jour d'hier.
4t3
"Oui, mille ans, e tesyeux, sont commehier, unjour qui s'enva,
commeune heurede la nuit", Ps 89,4.
Nous savons que depuis 1949, lors de la fermeture du noviciat
d'Arthabaska, le nombre des Religieusesn'a fait que diminuer d'annde
en ann€e;quelques soeurs de Montrdal y sont venues,certainespour un
s6jour de quelquesann6es,mais la mort venant par ailleurs nous en ravrr
plusieurs. ll n'y a plus de nouvelles recrues, quelques ann6es mdme
avant 1968.
Le tableau VllI qui suit nous fait voir le nombre des religieusesde
I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska, par d€cade,de I884 d 1983.Ces chiffres
parlent par eux-mCmes.
TableauVlIl
N o M B R E D E R E L I c I E U S E SD . A R T H A B A S K A P
. A R D E C A D E .D E I E 8 4A t 9 8 ]
1 8 8 4 | 894 t 9 0 4 l 9 l 4 1924 t934 1944 1 9 5 4 t964 t974 r98l
E
I
3
2
ll
!
I
2
TOTAL
5
tl
t0
3
t2
3
8
28
2l
tl
t5
8
l9
24
7
5
I
t0l
10
l
24
5
62
56
62
56
39
2
lt0
,r8
39
Depuis 1968,deux communautdslocalesdistinctesregroupent,
sousle m€metoit, les religieuses
d'Arthabaska:la Communautdde la
R6sidence
desReligieuses
Hospitalidresde Saint-Josephd'Arthabaska
et la Communauti desSoeursde I'Hotel-Dieud'Arthabaska.
-
d'ArthaHospitaliiresdeSaint-Joeeph
La r6sidencedesReligieuses
brskg
La rCsidence
desReligieusesHospitalieresde Saint-Josephd'Arthabaskaoccupele MonastCreconstruiten 1938,dont fintirieur a etd
plusieursfois modifii pour r6pondreaux besoinsnouveauxdessoeurs
et i de meilleuresconditionsde sejouret de travail pour cesdernidres.
La R€sidence
estentour6esur trois cOt6sde magnifiquesparterres,
possedantdes arbresprobablementcentenaires,
commela fondation
elle-m€me.Une magnifique statue de saint Joseph, don fait par
Monsieur Louis Caron, architecte,lors de la constructionde I'hopital
de 1885,y tient uneplaced'honneur,de m€mequecellede Marie-Reine
414
du Monde,irigie, commeon l'a vu, en 1955;unecroix blancheet la
petitechapelledu souvenir.constituentlesreliquesdu premiercimetidre
remplacepar la crypteen 1938.
desreligieuses,
Depuis I968 i aujourd'hui,la Communautid'Arthabaskaest
heureuse
d'accueillirles soeursqui reviennentde "mission",soit de
Saint-Jirdme,de I'ErmitageSaint-Joseph,
de Hauteriveou de Montrdal. En septembre1968,avant Ia formation de la Fraternit6,la
de SoeurJeanneR€sidence
compte50 soeurs,sousla responsabilit€
ManceBertrand,sup€rieure,
assist6e
d'unConseillocalformddequatre
membres.
De I969 d I976,SoeurAngiline Martel devientsupdrieure
de la
Communautd,suiteau retour i Montrdal,pour maladie,de Soeur
Benrand; Soeur Martel sera remplac€epar Soeur
Jeanne-Mance
MadeleineDesfoss€s
de 1976i I982 et, depuis1982,SoeurLiliane
Hospitalidres
P6loquinestresponsable
de la R6sidence
desReligieuses
qui compteau ler juin 1983,32 religieuses
dont la
de Saint-Joseph,
moyenned'Ageatteintle chiffrerespectable
de 73.8ans.
Lrs soeursaindes
viventd la R6sidence
desjoursmarqu€s
au sceau
de la sdreniti,chacunepartageantson horairequotidien,selonses
Rienne
capacites,
entrela priire et I'aideauxservices
communautaires,
les laisseindiff6rentes:leur famille, la Congrdgation,les maladesde
I'hOpital.
Elles s'intdressent.
su out par leurs DriCres.d la culture des
vocations,aux besoinsde I'Egliseuniversilleet aux changements
auxquelsdoit s'ajouterleur HdteFDieudans le systdmeactuelde
distributiondessoins.
DepuisI'ann6e1973,la Communaut6
s'associe
avecbonheuriune
oeuvrediscrdte,
celled'accueillir
au 4e6tagede la r€sidence,
desdames
pensionnaires
qui partagentd la fois la viede pridreet plusieursactivit€s
par cepartageest
communautaires
Le bonheurressenti
desreligieuses,
sansnul doute rdciproquepour lesdeux groupesconcern€s.
En juin
1983,cespensionnaires
sontau nombredecinq,d fairepartieintdgrante
de la familledesHospitalidres
d'Arthabaska.
jubilairesde25e,de 50e,de
De 1968d I983,plusieurs
cdlCbrations
65eet m€mede 70ede consdcration
ont apport6de lajoieet
religieuse
autantd'occasions
exceptionnelles
de resserrer
lesliensfraternelsqui
nousunissenttoutes,en tant qu'HospitaliCres,
tout en exprimantde
plus en plus cordialement
que chacunedesJubilaires
I'attachement
conservetoujours d sa famille.
Lors de cesf€tes,prdpariesavec soin et celdbr€esavec toute la
dignit€qu'ellesmdritent,"nos MCres"desConseilsgCndralet provincial
nousfont I'honneurde leur prdsence,
de m€meque plusieurspr€treset
amisde la Communauti,ainsique lesfamillesdesJubilaires.
L'histoire conserveprdcieusement,
comme desjoyaux inestimables,le souvenirde cesjours heureux,t€moinsdu d€vouement
de ces
religieuses
d I'oeuvrehospitalidre
de leur vie, I'Hotel-Dieud'Arthabaska,et symbolenon moins touchantde leur attachemente h
Communauteoui estdevenueleur famillede or€dilection.
415
Soaur No'lla
SoeurGroda Morchand, A son 70eannit'e*aire de Prcfession rcligieuse'
Veillette,sup. prot., Pirc A. Mercier' aum6ni'r'
4t6
HOMMAGE A NOS JUBII,AIRES
DE VIE RELIGIEUSE
DE t963 i t983
l5-09-68
0646-70
06-06-70
2045-'12
2045-72
0l-09-73
OIrJD-73
0l{9-73
0149-73
0149-73
2149-14
2149-'14
2149-'14
2l-09-74
3148-75
07-12-75
1642-76
1642-'16
1642-76
2746-77
l7{9-78
1149-78
1149-78
1749-78
1749-'78
l5-09-79
1549-19
0644-80
16{S-81
1649-81
1649-81
1744-82
1744-82
l'144-82
l'144-82
1744-82
1744-82
05-03-83
0543-83
l7{9{3
I7-09-83
SoeurYvonneTherrien
SoeurPhilomCne
Cloutier
SoeurClaireLebel
SoeurMathildeSimoneau
SoeurFlore Prince
SoeurCratiaMarchand
SoeurMarie-Zelpha
Prince
SoeurM.-LouiseDesrochers
Lavigne
SoeurGermaine
SoeurIsabelle
Rodrigue
SoeurMarieJanelle
SoeurBernadetteLavallie
SoeurMarie-AngeTellier
SoeurMarie-AngeBrunelle
SoeurAngdlineDubois
SoeurAuroreLambert
SoeurLaurettePrince
SoeurBertheLambert
SoeurAugustineLaram6e
SoeurL€onaDancause
SoeurYvonneTherrien
SoeurJeannetteCarrier
SoeurRosildaHoule
SoeurAlma Talbot
SoeurEvaSivigny
SoeurJeanneVerville
SoeurEmCrenlienneLavigne
SoeurPhilomdneCloutier
SoeurYvonneFrechette
SoeurMadeleine
Proulx
SoeurLucienneLeclerc
SoeurMdthildeSimoneau
SoeurClaudiaTrottier
SoeurJulietteMercier
SoeurAngelineMartel
SoeurAlice Lalibertd
SoeurC€cileMercier
SoeurGratia Marchand
SoeurRose-de-LimaMarchand
SoeurYvonneTherrien
SoeurMarie-ZelphaPrince
50ans
6Oans
50ans
50ans
50ans
60ans
60ans
50ans
50ans
25ans
60 ans
50ans
50ans
50ans
60ans
50ans
50ans
50ans
50ans
50ans
60ans
50ans
50ans
50ans
50ans
50ans
60 ans
70ans
50ans
50ans
50ans
60ans
60ans
50ans
50ans
50ans
50ans
70ans
50ans
65ans
70ans
4l'l
pendantcettep6riode,la mort estvenue,trop
Malheureusement,
Cesd€partspourIeciel
souventhelas,nousravirdessoeurstrdschdres.
se font, en gdndral,suite i un s6jour plus ou moins prolongdd
avec
sontI'objetde soinsprodigu6s
oi nossoeursmalades
I'infirmerie,
qui en sontrespontant par lesReligieuses
tendresse
et compassion,
et attentifse adoucirles
desplusd€vou6s
sablesque par un personnel
qui
confi€es.
celles
leur
sont
souffrances
de
d
sont d6c6ddes
Nous avonsvu qu'en mai 1949,48 religieuses
Arthabaska.
A la fin de 196?,ellessontau nombrede73et enavril 1983,
on en comptel0l, cequi fait 28 d€cdspendantcettedernidrepdriode.
Qu'il noussoitpermisde rappelerici d tousceuxqui Iirontcescent
de rappelerlesnomsde cesvaillantes
ansde I'histoirede I'HOtel-Dieu
danslelieudu repos6ternel,
qui ont,commecellesqui lesontdevanc6es
danslajoie
offerte I'oeuvrede I'Hotel-Dieule meilleurd'elles-m€mes,
lesmalades".
du don total au servicede "nos seigneurs
MEMOIRE
A LA DoUcE ET REGRETTEE
DECfD6ESA ARTHABASKA
DESRELTGIEUSES
DE 1968A t9E3
SoeurPulchCrieCroteau
(Marguerite-Marie)
Pellerin
SoeurMarie-Anne
l5 janvier1969
14 septembre1969 SoeurVirginie Robichaud
Laramde
SoeurJeannc
8 octobre1969
SoeurveroniqueMartin
8 f€vrier1970
9 f€vrier I9?4
SoeurEva Pellenn
SoeurClaireLebel
21 aoit 19'14
Brunelle
l2 novembre1974 SoeurMarie-Ange
Dancause
l4 janvier1975
SoeurEugCnie
4 f|vrier 1977
SoeurAnnetteHoule
SoeurMarieJanelle
9 juillet 1977
2 septembre1977 SoeurBernadetteLavall€e
Dubois
SoeurAng€line
l7 juin l9?9
4 octobre1979
SoeurVal€daTrottier(Olier)
Dion
25 mars 1980
SoeurCorinne
1980 SoeurJeanne-R
osePerreault
l8 dCcembre
2 nai l98l
SoeurReginaDesharnais
SoeurAurore Lambert
28 mai 198|
Laram6e
4 juin l98l
SoeurAugustine
SoeurPhilomgne
Cloutier
7 juin l98l
Lavigne
29 octobrel98l
SoeurGermaine
23 janvier 1982
SoeurMarie-LouiseDesrochers
SoeurSimoneVerville
5 mars1982
SoeurLaurettePrince
3 avril 1982
30 mai 1982
SoeurMariaCagni
ll ao0t 1982
SoeurLucienneLeclerc
Tellier
l2 janvier1983
SoeurMarie-Ange
Marchard
28 avril 1983
SoeurRosede-Lima
ll avril 1968
418
80ans
73ans
75ans
?6ans
93ans
8l ans
82ans
73ans
72 ans
/J ans
86ans
75ans
86ans
69ans
76ans
66ans
85ans
78ans
83ans
96ans
79ans
82ans
67ans
82ans
'12
ans
72ans
87ans
77ans
'RlP1,
.t4
rtd
La crypte des Religieutes-
Elles reposentdans la crypte, oir il nous fait bon de penserque
depuisle premierdepartpour la patriecdleste
en 1901,petiti petit,la
Communautede la terre va rejoindre celle qui se forme autour du
Seigneur,parmi ceux et c€llesqui, en son nom, ont donn€ii boire un
verred'eaud celui qui avait soif et pans6celui qui €tait bless6.
-
La FraternitddesReligieusesHospitaliar€sde Saint-Josephd'Arthrbaskr
Le 12 octobre 1968,il y a formation d'un sous-groupecommunautaire d I'intCrieurdes Hospitalidresd'Arthabaska:en seDtembre
1969,nousobtenonsdesSufrrieuresmajeures
le statutd'uneiommunaut6 localedistincte,sousle nom de Communautddes Soeursde
I'H6tel-Dieud'Arthabaska,appe16e
"Fraternit6".
Le but de I'ouverturede la Fraternitdestde permettreaux Soeurs
qui travaillentA I'h6pitalunemeilleureint6gration
dela viereligieuse
et
communautaired leur vie apostolique.Nous vivons,dansI'Eglise,le
renouveauapport6par VaticanIl, et I'on cherche,e cettepCriode,des
communaut€slocalese "dimensionshumaines",regroupCesautour
d'un projet apostoliquecommun.Pour nous,ce seral,H6tel-Dieu,cet
h0pital qui subit destransformationsprofondesdanssesstructureser
son fonctionnement,cet hopital qui commande.de la part des
Hospitaliires
qui s'ydivouent,uneunitddepens6e
et decoeurquela vie
en fraternitdne peutque favoriser
SoeurClaire Perreaultest sup€rieurede la nouvellecommunaut€
localede 1968i 1978.La Fraternit€n'estpaspropriitaire deslocaux
qutlle occupe,elle paie des frais de location, pour une partie A la
R€sidence
des Religieuses
Hospitalidres
de Saint-Joseph
et pour une
419
las pleftet de lhapitat de 1665.
autree I'Hotel-Dieud'Arthabaska.CeslocauxsontsituesdansI'hopital
de 1885;la porte d'entr6eactuellea remplaceunefen€trequi voisinait
les deux autres de cette 6poque, facilement identifiablesdans le
sousbassement
solidede pierresdeschampsquiconstituela fagde de la
Fraternit6.Les Hospitalidresde la Fraternit€s'honorentd'occuperla
partie la plus historiquedu premier h6pital, sauv6edes d6molitions
successives
survenuesau cours descent dernidresann6es.
Il est donc vrai de dire, avec Josu€,"les pierressont la encore
pas de I'Alliance conclueentre le
aujoud'hui". Ne tCmoignent-elles
qui
Hospitalidrcs
dc Saint-Joseph
Seigneuret toutescesReligieuses
s'efforcentdttre, dansson Eglise,despierresvivantesi la louangedesa
gloire!
Au fur et i mesurede leur misei la retraitede I'hopital,lessoeurs
vingt
Compos6ede
demandent,eng€neral,leurtransfertAh RCsidence.
et une soeursen octobre 1968,la Fraternit€compteactuellementsept
membresdont 4 sont e h retraite, tout en exergantdes fonctions
Enevoles, soit e I'hopital ou i la Rdsidence;deux sont responsables
d'un serviced'6coutet{l6phonique anonyme,Tel-Aide Victoriaville,
depuisson existenceen septembre1977;I'uneestdirechiceg€ndralede
I'hopital.
de la
De 1978a 1981,Soeur GeorgetteDussaultest responsable
Fraternitd.En 1981,Soeur Claire Perreaultest nomm6ed nouveau
Depuisla formationde
sup€rieure,t6chequ'elleassumepr6sentement.
la Fratemit6en 1968,touteslessoeursdu groupefont partiedu Conseil
Iocal.Touteslesddcisionsimportantesseprenantencoll€gialitd,cestyle
de gouvernement
appellela participationet favorise,i n'enpasdouter,
un plus grand sentimentd'appartenance
au groupecommunautaire
Au fil desquinzeann€esdtxistencede la Fraternit6,lesSoeursont
elles
continudi parfaireleur formation personnelleet professionnelle;
ont intensifieleur vie fraternelle,suitei VaticanIl, pour un tdmoignage
420
plus vivant de leur joie de vivre ensemhlela pratique des conseils
I'organisationde la vie de pridres,de loisirset d'activit6s
6vang€liques;
s'adapteaux besoinsdu groupe,de fagond rdaliserla plus
apostoliques
giandeunit€ possibledansla vie de chacuneet danscelledu groupede
qu'ellesconstituent.
religieuses
I-e 8 fdvrier 1970,la Fraternit€celdbreavecjoie les25 ansde vie
religieusedes SoeursTh6reseet Claire Perreault,ainsi que Claire
Meioche,f€te i laquelleparticipentaussiSoeur Marcelle Pellerinde
Hauteriveet de loin SoeurEstelleBreton,alorsde serviceen France.En
novembre1975,SoeurJacquelineGagnonf€terad son tour sesnoces
d'argentde consecrationau Seigneur.
Le 16 f6vrier 1976,nous c6l€bronsdignementles nocesd'or de
Soeur Laurette Prince;enjuin 1982,cellesde SoeurC6cileMercieret
I'automne1983verra le Jubil€ d'or de Soeur BertheLafontaine.
Toutescescel€brationsse font conjointementavecles religieuses
le
localesfraternisantensemble
lesdeux communaut€s
de la R6sidence,
plus souventpossible,dansla joie commedansla peine,puisquetoutes
constituentla grandefamille des Hospitalieresd'Arthabaska'
ks Soeursde la Fratemitecherchenrtoujoursd vivreensemble'le
possible.le "Voyezcommeils s'aiment"de I'Evangiplus concrdtement
ie. Leur travail apostoliqueest,commeen 1968,soutenupar cetid6alde
qui a Jisus commesourceet commebut ultime,dansun
vie consacr€e,
contexte bien diff6rent c'est certain, mais avec le meme souci de
rCpondre,avec tendresseet compassiontoujours, aux besoinsdes
pauvreset desmaladesqui constituentle champapostoliqueconfi6aux
de Saint-Josephd'hier, d'aujourd'hui et de
ReligieusesHospitaliCres
demain.
La preparationdesFdtesdu Centenairesefait conjointemententre
localeset l'Hdtel-Dieu,et Cestmerveillede voir
lesdeuxcommunaut6s
manifest6spar cespionnidres,pour que soit
I'intdretet I'engagement
c6l6br6eavecsplendeurI'Oeuvrede leur vie, I'H6tel-Dieucentenaire
42r
AUJOURD'HUI,L'HOTEL-DIEU
D'ARTHABASKA
C'estbien le tempsde redireici, encoreune fois, avecJosu€:"Les
pierressont li encoreaujourd'hui".
Oui, le nouvel h6pital, termineen I967, a exig6de tous, pendant
et la determicette derniered€cennieet demie,i la fois la souplesse
nation, la prudenceet le risque,la confiancemutuelledansI'affirmation des diversit6s,puisquenousassistonsentre 1968et 1983:
- i I'organisationscientifiquede I'hOpital;
- d son intCgrationA h communaut€;
- d la mise en place d'une organisationadministrative locale et
rCgionale.
Le but de toute organisationestde rialisercettetransformationdu
mili€u hospitalier,dansle meilleurintCretdesmaladeset de tous ceux
qui travaillent dans I'Hdtel-Dieu, lui-m€mepartie d'un vaster6seau
r€gionald'etablissements
de santeet des servicessociaux.
Ce sera donc sous cestrois prioritds que nous retrouveronsles
ivCnementslesplus marquantsde l'€volutionde I'HoteFDieu,pendant
cet aujourd'hui de t968 i 1984.
r L'orgrnisaiion scientifiquede I'hdpital
Nousavonsrrupendantla periodede 1947i 1968,plusparticulidrementdanslesanndes60, I'organisationscientifique,sousla responsabrlit€ du Bureaumidical et sousla directiondu DocteurLaurentDuval,
directeurmddical,se concrCtisepar la formation desd6partementset
services,
selonla Loi desH6pitaux de I962et lesRiglementsadoptdsen
1969pour lbpplication de cetteLoi.
L'adoption de la Loi de I'assurance-maladie
en 1970,la Commission Castonguay-Nepveu
et son rapport sur la Sant€ et le Bien€tre
social,publii en 1971,I'entr6een vigueurde la Loi sur lesservicesde
sant6et lesservices
sociaux(bill65,ch.48)le 24 d6cembr€
1971,puisle
Regbment qui en d€coulele 8 novembre1972,la Loi du Code des
professionssanctionneele 6 juillet 1973,la Loi 27 sanctionnCe
en
decembre1981, enfin de multiples autres l6gislationssont venues,
depuis 1960, accel€reret chambarderle processusd'organisation
422
scientifique; le plus souvent, les milieux de sant6, et plus particuliirement les membres de la profession m€dicale, ressentent un profond
malaise d'adaptation d tous les 6chelons de leur fonctionnement.
L'Etat s'organise.Le maladeest devenupersonnede droit, c'estla
piriode qui peut etre qualifi6ede pdriodede priseen chargeprogressrve
par I'Etat des serviceshospitaliersau Qudbecet au Canada.
C'est ainsi qu'en entrant dans I'histoire desannCes,1968-1984,nous
observonsle retrait des religieuses,
de la propridt6 ou de I'administration des institutionshospitaliCres.
en mCmetemps que nous constatons
que I'oeuvrede suppleancede I'Eglisea fait son temps.
Nous citerons, d ce sujet, le Docteur Paul David, directeur des
servicesprofessionnels, le C.C.P.C. trouve, cette annee une place dans
un article intitu16"Valeurs et m€decines":
"Un Etat providencedemocratiques'est cr6i qui dirige les
aspirationsd'unesociit6 d partir desbesoinsmat€rielset iddologiquesdes individusqui sont scs6lecteurs."(l)
A I'automne 1972, les Conseils rdgionaux de la Santd et des
Servicessociauxsont formds.Les 6tablissements
de la rdeionsdesBoisFrancs,qui travaillent ddpuis plus de dix ans avec les f6pitaux de la
r€gions des Cantons de I'Est - Sherbrooke, plus prdcisement avec le
C.P.S.S.C.E.(comitd de planificationdesservicesde sant€desCantons
de I'Est), r6gion 05, sont transf€rds, avec ceux de la r€gion de
Drummondville, d la r€gion administrative04, Trois-Rividres,sousla
responsabilit6du Conseil regional de la Sant€ et des Servicessociaux M.
Pendant les dix premidresann6esde fonctionnementdu CRSSS04, la Directrice g€ndrale de I'H6tel-Dieu d'Arthabaska fait partie, d
deux reprises,du Conseil d'administration, d'abord de 1972i 1975
puis de 1977 i 1981,ayant assum6 la prdsidencede cet organisme
pendant les deux dernidresanndes.Suite d I'adoption de la Loi 27 en
1981,un m6decinreprdsenteles Conseilsdes m€decinset dentistesdes
centres hospitaliersde la rdgion 04 au Conseil d'administration du
CRSSS{4. Le Dr Jean-Marie Bolduc, p6diatrede notre hOpital,aura
€t6 le premier midecin de la rdgion 04 d occuper ce poste.
L'int€gration de la rive sud du Saint-Laurent fait continuellement
I'objet de revendicationsde la part desdirecteurs et du corps m€dical des
I'objet de revendicationsde la part desdirections et du corps m6dical des
souci recherchd,tant de la part du CRSSS{4 que des €tablissements,
d'en arriver e un partage equitable des ressources mat6rielles et
financidres des budgets alloues pour cette rdgion 04, par le fait que la
rdgion administrative 04 constitue, aux yeux d'un grand nombre
d'organismes et de gestionnaires, une r€gion superficielle, dont les
limites ne sont pas ddfinies en fonction des habitudes et des besoinsde la
population qui la compose.
(l) Paul David,cc. M.D., Sante,Maladie:humanisme
et spiritualitd,
6 - Yrleun ea
pp.28-33,avril 1983.
m6d6cine,
423
o
Par aillcurs, malgrd cet 6tat de fait. I'organisationscientifique
reussitd progressera I'H6tel-Dieu d'Arthabaska.Nous reverrons.dans
de I'organisationddpartementale.
et. en
un prcmiertemps.I'achevement
secondlicu. la misea jour dc la technologiemddicalepour rdpondreaux
qui sesontjoints e
besoinsnouveauxet plus diversifiesdes spdcialistes
I'equipc m€dicale.pcndant cette periode.
.
l,'Achivementde I'organisationd6panementale
est passi
C'est ainsi qu'un contrat de servicesm6dicauxsp€cialis6s
avec fc Centrc hospitalier u niversitairede Sherbroo ke le 12 juin 1974, it
I'effct de mieux r€pondreaux besoinsde servicesde la population des
Bois-Francs.en assurantune meilleurecomp16mentaritd
et coordination des serviccsentre les deux institutions concerndes:ce contrat
comprcnd des servicesprofcssionnelsportant sur lessecteurssuivants:
anatomo-pathologie.m6decine.p6diatrie.obst6trique.chirurgie pour
les servicesultra-sp6cialisds.(
I)
Enfin, au 28janvier 1977,aprdsplusde deux ansd'effortsconcertes
entre les parties,un contrat d'affiliation est signeentre I'Universitdde
Sherbrooke.Faculti de Mddecine.et I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska.pour
la formation des futurs mddecins:stagiaires,interneset r6sidents.
Chaqueann6e,prdsde cent6tudiantsen m6decinefont un sdjourde
quelques semainesi quelques mois dans les divers dipartements
cliniques de notre centre hospitalier: mddecine,obstitrique-gynecopddiatrie,psychiatrie.
logie, anesthdsie-rdanimation.
Le Docteur ClaudeRichard,chefdu D6partementde midecine,est
nomm6 par I'Universiti de Sherbrookeau postede coordonnateurde
I'enseignementm6dical dans notre hopital, le l2 d6cembre 1978;
quatorzem€decinsy possCdent
en 1982-1983un statut de professeuri
temps partiel: charg6s de cours, adjoints ou agr6g€ d'enseignement
clinique, dans le cadre de cette affiliation avec I'Universitdde Sherbrooke.
Depuis plusieurs annCesdijd. trois journ6es m6dicaleset scientifiques se tiennentannuellementdans notre centrehospitalier,gracee
la participationconjointe desmddecinsde I'H6tel-Dieu et de conferenciers invitis de l'extirieur, des grands h6pitaux universitairesde
Sherbrooke,Quibec ou Montrdal. Cesjourndesmidicalesont unfranc
succCset elles constituenl un puissant stimulant pour toute I'6quipe
midicale d une pratique de qualit6, i la fine pointe des dernidres
dicouvertesscientifiouesdans ce domaine.
A travers les l€gislationssuccessives,
cit6esplus haut, vot€ese un
rythme essoufflant, les Conseils des m6decins et dentistes du Qudbec
s'adaptentplus ou moins positivementi ces nouvellesstructuresqui
le-urapparaissentle plus souventimpos€es,sansdialoguev€ritableentre
l'Eta( et les Fdd€rationsqui les repr€sententcollectivement.
Le 3 octobre 1980,suited la prisede retraitedu Dr Laurent Duval,
le Dr Claude Bridre,qui assumedepuisun an lesfonctionsd'adjoint au
(l) Cenrrehospitalier
Cliniquede I'Universitd
deSherbrooke
et l'Holel-Dieu
d'Artha(1974).
baska,Conlrrt dese icesinle enule lerjuin 1974,annexe
424
D.S.P.,est nommdau postede directeurdesservices
professionnels.
Une adjointeadministrative
entreen fonctionsen 198t . L'6quipede la
directiondesservices
professionnels
accomplitun travailexieitionnel
pour la directionet le supportadministratif,requisd la bonnemarche
du Conseildesmddecins
et dentistes
et desescomit6s,
eti I'orsanisation
scientifique
de l'hOpital.
Suite A un mandat,queI'on considdremal difini au chapitre48, le
Conseilconsultatifdu personnel
cliniqueest plut6t inopdrantdansle
centrehospitalier.Desmodificationsi ce chapitreayant6tdapportees
par la Loi 27, notammentaux fonctions d6voluesau Directeur des
professionnels,
services
le C.C.P.C.trouve,cetteann6e,uneplacedans
l'organisation
scientifique,
en collaboration
avecle Conseildesmddecins et dentistesde l'dtablissement.
Au chapitredesrdalisations,pendantcettepdriode,nouspouvons
soulignerI'implication
socialedu corpsmidicaldeI'HOtel-Dieu,
lorsdu
changementdevocationensoinsprolong6sdeI'Hdpital Sainte-Anneen
1968,de I'admission,la m€meann6e,desmedecinsdecethdDitale notrc
Conseildesm6decins
et dentistes
et,plustard,en 1972,pouil'obtention
decentlitspour malades
d longtermei Victoriaville,
cequi donnealors
d la r€giondesBois-Francsun centrehospitaliermoderneet bienadaptd
aux besoinsdesmaladesen soinsprolongds,I'actuelCentrehospitalier
des Bois-Francsde Victoriaville.
A la fin de la pdriodeprdcidente,soit cellede 1947e 1968,nous
avonsvu, au rapportannueldesactivit€sau 3l d6cembre1967.quele
corps m€dicalde I'H6tel-Dieud'Arthabaskacompte40 mddecins
et
dentistes.
La m€mesourcede r€fCrences
nousfournit, au 3l marsI983,quele
Conseildesm6decins
et dentistes
estform€de84mddecins,
8 dentisies
et
4 pharmaciens.
De plus,il compte7 mddecinshonoraireset l5 membres
conseils en h6matologie,mddecinephysique, niphrologie, neurochirurgieet sant€communautaire.(cf TableauIX)
L'organisationm6dicalepar d€partements
et servicess'estimplantdeprogressivement
pour donner,ercettemCmedate,la rdpartitiondes
m6decins
et dentistes
actifs,selonle tableausuivant.(
l)
425
Tsbleru lX
REPARTITIoNDEs MEDECINSET DENTISTES
ACTIFs
PAR DEPARTEM
ENTET SERVICE
A U 3 I M A R S1 9 8 3
Ddpartements/services
Nombrede m6decins
et dentistcsactifs
I Anesthdsie-rdanimation
* Biologiem6dicale
- Anatomo-pathologie
- Biochimie
- HCmatologie
- Microbiologie
t Chirurgie
- Chirurgiegdndrale,thoracique,
- vasculaire,plasiique
- Ophtalmologie
- Oto-rhinoJaryngologie
- Orthopddie
- Urologie
' Chirurgiedentaire
* Gyndcologie-obstdtrique
t M€decine
- MCdecine
interne
* Mddecincg6n€raleet
- Soins prolong€s
r Mddecinepr€ventiveet hygidnepublique
* M€decinenucl€aire
t Mddecinephysique
* P€diatrie-pouponnierc
* Psychiatrie
' Radiologie
TOTAL:
5
I
(l) a)
(l) b)
I
3
3
3
I
E
3
38
I
2
(3)c)
5
3
g2
Ldgende: t Ddpartement.
mddical
- Servicem6dical
a) Servicedirig€ par un biochimiste,B.Sc.
d€jiLau nombredesp€diatres
b) Pediatre-hdmatologue,
c) Les orthopddistessont responsablcs
de ce ddpanement
(l) Rapport annuelde I'H6tel-Dieud'Arthabaska,3l mars 1983.
4:26
. Ls misei jour de la technologiem6dicrle
On sait que l'organisation
scientifique
d6partementale
ne saurait
€tre possiblesansle soucide I'h6pital d offrir unegammecompldtede
services
cliniquesde qualit6a h populationdesservie
et i demeurerle
plusA jour possibleau chapitrede le technologie
m€dicale.
Nous venonsde voir que l'organisation
ddpartementale
estbien
implant€eet que I'H6tel-Dieur6pond,en g6ndralet d'une fagon
g€nirauxet spdcialis6s
satisfaisante,
i la demandeen services
d'un
centrehospitalierde soinsdecourtedur6esp€cialis6s,
pour la r6giondes
Bois-Francs.
Au chapitre d'une technologieappropri6e,jusqu'd cesdernidres
anndes,
lesdquipements
acquispar I'hdpitalpendantlesann6es19641967,d la dernidre
6tapedela construction,
suffisent
a la demande
dans
l€s d€partementset servicesmddicauxutilisateurs.
L'arriv€ede nouveauxsp€cialistes
dansles diversdepartements
cliniquesappellentles€quipements
requisd une pratiqueripondant
aux besoinsde I'heure.C'est ainsi que dds 1971,des moniteurs
cardiaquesde chevetavecconsolecentralede controle sont installesA
I'unit6 des soins intensifs,pour quatre lits affect6saux soins coronarlens.
Suite e une directive du ministdre des Affaires socialesde
transformerI07odu total deslits deshopitauxde 300litset plusen lits
pour lesservicespsychiatriques,
d la dernidrephasede la construction
de I'h6pital,a I'automne1967,une unitdde 34 lits estalorsam6nag6e
pour assurercesservicesd'une fagon adequate.Le 6eB est construit
pour repondre aux besoinsdes maladesexternes,sous forme de
cliniques externespsychiatriques,de locaux d'occupationtherapeutique et de bureaux pour les membresde I'dquipemultidisciplinaire:
m6decins,travailleurssociaux,infirmidres,ergoth€rapeutes,
etc.
Le d6partementde psychiatrieouvre ses portes en 1968,avec
l'arriv6edu Dr Louis Voyer, psychiatre,sousle moddlede I'iquipe
multidisciplinaireavec Mme Louise Ricard-Lavoie,pour le service
socialpsychiatriqueet M. RogerLaplantepour le servicede psychologie. Le 6eF, de l'ex-pavillondesinfirmidres,estoccupi par le centrede
jour psychiatrique
depuis1979.
En 1976,des besoinssont i combler au d6partementde la
radiologieet deslaboratoirespar I'acquisitiond'appareilsplus moderneset plussophistiqu6s;
I'achatdedeuxappareilspouranalysespr6cises
dansles laboratoires
de biochimie,en 1976,lamiseen fonctiond'un
appareilpouranalyses
en himatologieen 1979,
de la formulesanguine
h reorganisation
de deux sallesde radiologieen 1976et 1980
constituentun progrdsnotableA I'organisationm6dicalede cesdeux
dipartements
diagnostiques
de I'hdpital.
De nouveau,en 1976,uneautredirectivedu ministdredesAffaires
socialesobligeleshdpitauxde 300lits et pluse regrouperlesmaladesen
soinsprolong6s
dansuneunit6appropri€e
i ccttefin. C'estainsiquele
4eB €st ouvert i cesmaladesau coursde 1977et que, grice ii diverses
subventions
du Fdd6ralet du CRSSS{4,un projet"Pleinsoleilsurnos
ain€s"permet,le 9 novembre1978,I'ouvertured'uneannexequi offre
aux 30 b6nificiairesde cetteunit€deslocaux16oondantd leursbesoins
427
sp6cifiques,
entermesd'occupationth€rapeutique,
deservicesreligieux,
dansuneatmosd'accueilaux familles,de repaset de loisirs-ddtente,
phdrefamiliale,s'iloignantle plus possible
que
du styleinstitutionnel
nousrappellequecette
I'on veut iviter. Une plaquecommdmorative
le Dr Georges-E.
Roy,qui
salleestdidi6eau doyende nos m6decins.
celdbreen 1977,sesNocesd'or de pratiquemidicalei tHotel-Dieu
d'Arthabaska.
Un personnel
de soinsinfirmiersy dispense
lesservices
requis,avec
la collaboration
desautresprofessionnels
de l'6quipeinterdisciplinaire:
mCdecins,
aumdniers,
6ducateurs
spdcialis€s,
dansle respect
et la dignit6
poureuxun milieu
r€ellement
de chacun,pourquecetteunit6devienne
apportentchaquejouri
de vie et de sijour. Une trentainede bCndvoles
ces b6n6ficiairesIa chaleur de leur gratuiti et de leur divouement
procurenti "nos
inconditionnel.
Lesaum6niers
du service
de pastorale
qui
ainds"le r6confortde leursvisiteset descel€brations
liturgiques,
constituenldestempsforts au seinde leur vie, qui risquesanscessede
se transformer
en solitude.
Le I4 mai 1979,on assiste
e I'ouvertureofficielle,dansle service
d'oto-rhinoJaryngologie,
pour
d'unecliniqued'audiologie-orthophonie
le dipistag€ et le traitement des lroubles auditifs, touchant plus
particulidrementles enfants.
Le dipartementde m6decine-cardiologie
procdde,le 20juin 1979,ir
I'ouvertureofficielled'un laboratoired'ivaluation cardiaqued I'effort
par I'installation
d'un tapisroulant;la misesur piedd'unecliniquede
v6rification de I'entraineur 6lectrosystolique,pour le contrdle des
maladesporteursd'un appareil"pacemaker"
a lieu en janvier 1982.
Dr ClaudeRichord au cours de fCvohut lon cardiaquedun nolade ou topis toulant, 19E3.
Dansle dCpartement
d'obstdtrique,
la chambredesnaissances
est
ouverte en mars 1980 pour ripondre i une demanded'un certain
nombre de mdres qui desirent vivre cette experienced'une fagon
428
naturelle, un peu comme d domicile, mais i proximitd des services
hospitaliers,qui peuvent€tre requis au cours de I'accouchement.
Le l6 ddcembre 1981. on voit enfin aboutir les ddmarchesde
quelquesann6es,d I'obtentiondesressources
financidres,pour I'ouverture dans le departementde radiologied'un serviced'ultrasonographre
(6chographie),devenuurgent de r6pondreaux besoinsd'une clientdle,
obligdede seddplacervers lesgrandscentreshospitaliersext6rieursd la
16gion.
En 1982,avecl'accordde touteslesinstancesconcerndes,
le Conseil
d'administrationdecrdtecomme priorit€ num6ro I la rdorganisationdu
serviced'urgence.L'ouvertureofficielledes nouveauxlocaux, pourvus
de toutes les installationsmodernes.a lieu le l3 ddcembre1982d la
grande satisfactiondes b6ndficiaires,des mddecinset du personnel
soignant. Une attention particuliCrey a etd apport€e au niveau de
I'accueil,de I'intimit€ des b€ndficiaireset des familles,le tout dans un
continuum fonctionnel des soins dispens6spar l'€quipesoignante.
Une \alle de (onsultatktn A furgen(e, 1982
En j u in 1983,I'h6pital fait I'acquisition d'un appareilpour 6lectroenc6phalographie.dans le ddpartement de m6decine, et sous la
responsabilitdop€rationnelled'un techniciensp6cialis€en la matidre.
CettenouvellepiCced'6quipementdiagnostiqueemp€cheraIesd6placements des maladesvers les centresde I'ext6rieur.
L'automne 1983verra enfin se r6aliserI'ouvertured'un d6partement de mddecinenucleaired Arthabaska,ce mode d'investigationqui
utilise une trds faible quantite de substancemarqu6e par un radioisotope permettant de faire l'6tude physiologiqueet morphologique
d'un systdmeou d'un organedu corps humain. Il s'agitd'une sp6cialit€
ieune et en Dleineevolution.
429
La poursuitede ce dossier,ouve en 1980,aura exig€beaucoup
d'€nergies,
de disponibilite
et surtoutunefortedosededdtermination,
aux diffdrentesitapes de son cheminement,tant de la part des
administrateurs
et midecinsde I'Hotel-Dieuque des permanents
du
CRSSS et des membresdes diversescommissions
administratives,
par cettedemandejug€e
prioritaireentretoutesdepuistrois
concern6es
ans.
Signalonsenfin pour terminer ce chapitre de I'organisation
scientifique
de I'Hdpital,que le mois de juin 1983a I'honneurde
recevoirsuccessivement
Ia visiteofficielledu Dr LaurentLizottede la
Corporationprofessionnelle
desm6decins
du Qu€becet celledu Dr
EtienneSiroiset de Mme JeanneRivarddu ConseilCanadien
d'AgrCmentdes Hdpitaux.
Nous sommesfiersde pouvoirciter,en guisede conclusion
aux
effortsconcert€s
detoutenotreiquipem6dico-administrative,
I'opinion
non 6quivoque
de cesdeuxorganismes,
charg6s
de s'assurer
du respect
de normes de qualit6, pour les meilleursservicespossiblesaux
bdn6ficiaires
de notre centrehospitalier.
Le 27juin dernier,ledirecteur
g6neral
adjointdu ConseilCanadien
d'Agr6mentdes H6pitaux,Dr JamesH. Murray. €crit au Docteur
qu'il se fait un
ClaudeBridre,directeurdes servicesprofessionnels,
grandplaisirde prdsenter
a I'Hdtel-Dieud'Arthabaska
un temoignage
d'excellence
i I'occasiondu Centenairede l'6tablissement.
Nous
citeronsce t6moignage:
".,, C'esten 1953que I'hdpital participapour la premiCrefois au
programmed'agrdmentde la "Joint Commissionon Accreditation
programme
qui en 1959devintla responsabilit6
of Hospitals",
du
Conseilcanadiend'agr€mentdesh6pitaux.Cetteparticipation
dureencoreaujourd'huiet d dateI'h6pitalregutun totaldedouze
visitesd'agrement.Aprds la visite initiale en 1953,I'h6pital fut
visitdpar le docteurJ.J.Laurier,en 1954.Lesvisitessubsdquentes
prirent place en 1957(docteurLanglois),1960(docteurW.
Cormier),1963et 1966(docteurR, Gatien).1969(docteurM.
(docteurG. Desrosiers),
Gingras),1972,
1975(M. Jutras,madame
T. Ton That), 1979(docteurG. Roy et madameS. LalondeDesjardins)
et la plusr€cente
tout derniCrement
enjuinI983.Cette
longuehistoirede visitesd'agr€mentattestede la hautequalitddes
soins fournis par I'hdpital et de son souci de rencontrer les
exigences
du conseil.
L'H6tel-Dieu d'Arthabaskap€ut €trejustementfier de la grande
considdrationdont il iouit ..."
g€n€ralde la Corporation
Pour sa part, le Pr€sident-secr€taire
professionnelle
des mddecinsdu Qudbec,le Dr AugustinRoy nous
adresseune lettre des plus 6logieuses,dont nous reproduisonsicr
int6gralement
le contenu:
430
"L'H6tel-Dieu d'Arthabaskas'appreteA c616brer
le cenrenairede
sa fondation.Je m'associe
i toute la populationqui, d cetle
occasion,I'assurede sa vive reconnaissance
et lui offrtdes voeux.
Un sidclede servicesaux malades,ga semesureplus en organisa_
tton,en travailet en d€vouement
de gdnerations
d'hommes
et de
femmes
qui ont fond€,batietdiveloppdcette
institutiodessentielle
dans notre rdseaude soins.
Mais au surplus,c'estavec une grandefierti que je veux ici
t6moignerde I'excellence
des soinsde santi offerts par l,H6telDieud'Arthabaska
qui a suivile ryrhmeaccClCrC
desprogrisde la
sclence
loul en assuranlla plusgrandeaccessibiliti
ddsservices
de
santeJ'offre mesplusvivesf€licitationsaux mCdecins,
i tout Iepersonnel
de I'hdpitaler a h popularion
qui conrribue
d Iedivelopperpar sa
haute et ligitime apprdciation.Je fais les voeux tesplus sincires
pour que le deuxiCme
sidclequi ddbuterdalise
encorelesgrandes
promesses
de I'H6tel-Dieud'Arthabaska.'.
- Le temoignaged'appriciation de ces deux organismesaccreditds
dira aux g6n€rations futures de midecins et d'administrateurs que les
efforts conjug6s de tous permettent d'espdrer pour I'avenir, non
seulementle maintien de cette note d'excellence.mais desprogrdsplus
sensiblesencorepour I'Hdtel-Dieu d'Arthabaska.
.
L'int6gration de I'Hdtel-Dieu i la communautd
Conscient de I'influence que peut apporter I'intdgration d'un
hdpital i la communaut€ qu'il dessert et e la participation de la
population au fonctionnement et au ddveloppement d'un centre
hospitalier regional, I'Hotel-Dieu d'Arthabaska cherche,plus particuliCrement au cou$ des dix dernidres annies, i favoriser li meiileure
concertation possible avec la communautd, par desefforts d'intdgration
au milieu, de fagon i developper le sentiment d'appartenanci pour
I'institution, qui n'a d'autre raison d'Ctre que de servir d,abord la
population des Bois-Francs.
C'est au cours des multiples conflits de travail, qui secouentIe
riseau hospitalieri compterdesann€es'65.et plus speciaiement
celuide
treizesemainesde I976, que subit I'HOtel-Dieud'A;thabaska,que nous
constatons,avec plus d'dvidenceque jamais. combien la population
assisteplutot passivemente cesretraits desservicesm6dicaux, auxquels
elle a droit.
Cette piriode douloureuse de I'dti 1976. et les Dertubations
ressenties
dans Ie milieu par la suite.sont encoretrop ricentespour que
nous pulsslons en tlrer, croyons-nous, des legons objectives. Nous
laisseronsau recul du temps-lesoin de faire son oeuvre, d ce chapitre des
relations de travail entre I'Etat-employeur et les salarids des iecteurs
publics et para-publicsau Qudbec.
Quoiqu'il en soit, lesLigislations hospitalidres,
en vigueurpendant
cette p6riode, font appel d la participation populaire poui I'administration des 6tablissements,soit par I'dlection de repr6sentants des
431
soit par l'obligationpour les
citoyensau Conseild'administration,
institutionsde tenir une sdancepubliqueannuelled'information,soit
encorepar la possibilit€pour les usagersde ddposerdesplaintesau
Servicedes plaintesdu Conseilr€gionalde la Sant6et desServices
sociaux,qui a, entreautres,pour missiond'informerla populationsur
sesdroits et de d6fendresesinterCtsen faisantlesrecommandations
et au Ministre.
e I'itablissement
concern6
appropri€es
C'est ainsi qu'en juin 1978,le Conseild'administration,sur
de la Direction du centrehospitalier,d6cidede
recommandation
sur
enadministration
commander
uneetuded unefirmede consultants
approprieesd la missionde
les orientationset recommandations
I'hOpitalet a son 6volution.
le22mars1978.Confidea
Le rapportfinaldecette6tudeestdepos6
lrine D6silets-Malouin
et Louis Beaudryde Gram Inc. de Montrdal.
de quelques
membres
du Conseild'administration
avecla participation
a pour but de rdpondre.facee cette
et de la Direction.cetterecherche
questionde I'ouvertureou de I'intdgrationde I'HOtel-Dieue la
quelesconseillers
exprimentd
majeures
communaut€.
A deuxquestions
peu presen cestermes:
o Conscient
quedoit in6vitablement
exerceren matidre
du leadership
de son importancedans la r€gion,
de santd un etablissement
peut-iltraduireIesouciqu'il a
commentI'H6tel-Dieud'Arthabaska
de I'implicationde la populationdansson 6volution?
. A I'heureactuelle,quelleestla perception.
ou quelssontle degr6de
satisfactionet le desir d'implicationde la populationdes BoisI)
Francsfaceaux services
offertspar I'H6tel-Dieud'Arthabaska?(
a cesinterrogations
du
A I'effetde fournir une reponseadequate
€lales auteurssoulignentles m6canismes
Conseild'administration,
bor€spar I'Hdtel-Dieu,en plusde ceuxprevuspar la Loi, A cechapitre
de I'implicationde la population.Ils sontau nombrede cinq.
. Le servicedesb6n€voles,
en fonctiondepuisjuin1975,qui compte
danstrors
prdsde 80 paticipantes,
et dont lesactivitesseregroupent
la boutiquedu cadeauqui assureI'independance
secteurs
diff€rents:
et I'organisation
financidredu service,I'accueildes bdndficiaires
pour lesmalades
e
ou de typeoccupationnel
d'activit€sr€cr6atives
long terme.
. Le comited'humanisation
quiexistedepuis
dessoinset desservices,
1974,est formd de membresdu personnelet de cinq personnes
avecles
ext€rieures
d I'hOpital.
Ce comit6travaillepar sous-comit6s
d faired
suivants,
en vuede recommandations
mandatssp6cifiques
la Direction ou au Conseil d'administration.Mme Germaine
prdsidente.
Garanden est la premiCre
- lesconditionsde s6jour;
- le r6le de l'€quipemultidisciplinaire;
- I'approche
au mourant;
- la productiondu feuilletd'accueilet d'apprdciation
desservices.
sa popuhtion at
(l) Gram Inc., Les se ic€sd€ S!nt6 de ls R6gion des Bois_Frencs,
tH6tel-Dieu d'Arthrb.sta. f6vrier l9?9. pp. I et 2.
432
I
l-a prisence d'un porte-paroledes maladesqui
a comme fonction
exclusivc d'etre i l'6coute dcs malades et de
leurs i^_iii"r,'"rr
reccvanl leurs plaintes et en faisant des suggestions
pnu, t"u|,
rCglcmcntauprdsdes autorit€s concernees.
o L'aidc aux maladesatteints
de cancer par la creation d,un fonos
sp6ciatappc16,,FondsCcrtrude I_emay,,.aaministJ
;;;;;;;;,6
conjoint formd dc membres de la famille f_.rnuy
J"-qJqu.,
personncsde l'hdpital.
"i
l-a rccommandationnumiro 2 du rapport prdcitd
.- .
invite le Conseil
d'adminisr
rarione developpcr
uneplusg.i,io. plg.."l" a. i;H;,i;i;,
o ArrnAnaskadans son milieu par la mise en place
de micanismes.
particulidrementurilcs a cetre fin, et que
t,etablissementp;;;;'-;"
sirieusc considdration.
Voici donc
,bridvement les principalcs interventions ax€es srrr
I,,ouverlurc de t'hdpiral
a la com m unauti depuisldtude de ce rapporiin
t919.
la Conseil d'administrutioh
des Ddna,oles en Ig6J.
. I'action des b€nivoless'estintensifiiet
au 3l mars 19g3,le servicc
b€nevolehospitalier
compte120membres Ieur,
A?Uor_
oentjescadresde 1979.Lesb6nivoles
""tiuire,
offrent"tdeI,aide
personnalisee
un accueilgratuit et ellessemanifestentde fagonpl;
eh
p€riodedesF€tesaupris desmaladestrospitaliseJ.
".;;;;
L.r;;1";;r;,
sorns.protonges
et lesenfantsde la pddiatriesont|,obietd,uneDlus
grande.
prioccuparion
de la part dei binivolesa. f.ndpitaf-Oeiui,
sa rondatron.le Servicebendvole
hospitalierestadministrdpai un
Conseild'administrationde r I memui"s.t-. p.;;il;;';;;;jj;"-"
€t€MadameJeannineSt-pierreet la presiaentiactueitelsiM;;;;"
Lise Montcalm;
433
l'utilisation des media d'information. dans le but de faire connaitre
aux citoyensle rOleet la vie de I'hopital, a produit pendantI'ann€e
l98l - grace i la collaboration de Cablevision Nationale de
pr€sent6ed la
Victoriaville
une sdriede I3 dmissionst€l6vis€es,
population. sous la responsabilitede Madame Hildne Girard,
relationnisted I'h6pital; lesjournaux locaux et r6gionauxpublient
des reportagessur I'ouverturede nouveaux servicesd la clientdle;
le comitd d'humanisationdes soins et servicesremet, depuis 1979,
une pochette d'information e I'intention des b€ndficiaires;des
formulesd'6valuationdessoinset servicessont utilis€esdanstous les
d6partementsde I'hopital. Le comit€ actuel est pr6sid€par Soeur
Th€rdsePerreaultet il d6cideen 1982-1983d'axer sesprioritis sur
I'accueilaux bdn6ficiaires,les conditionsde s6jour,de transfert,de
congi deshospitalisdsou desbendficiairesdesservicesambulatoires
et, par voie de consdquence,
les personnesqui lesaccompagnentou
leur rendent visite. Il existeprdsentementsix sous-comit€s:
. Accueil des maladeset des visiteurs
. Condition de s6jour
a Accompagnementdu mourant
e Evaluation des soins et services
. Integration des familles
. Equipe de pastorale
le postede porte-paroledu maladeestdevenuceluide protecteurdu
malade,mettant I'emphasesur I'information i donner aux malades
et aux famillescroyantavoir €t616sds
dansleursdroits, dansle but de
les aider i sortir positivementde cetteexpdrienced'hospitalisation,
dans un environnementque l'on cherchepar tous les moyenspossi
bles d rendre plus humain;
au cours de I'ann6e1982,suite a I'adoptiondelaLoi2T, un comit€
des b6n6ficiairesesi form€ selon les normes pr6vuesi cette loi; il est
sous la pr€sidencede Madame Louise Laflamme, bdn6vole de
I'hdpitalet il sedonnecomme priorit6 la sensibilisation
aux familles
des b6n6ficiaireshospitalis€s
d I'unit€de soinsprolongds.Il publie d
cet effet "Le Journal aux Familles" qui constitue un instrument
pr€cieux d I'atteinte de I'objectif fixi; nous avons vu que les
aumdniers offrent aujourd'hui r€gulidrement e ces b€nificiaires des
servicesspirituelsadapt€si leursattenteset que les bdn6volesy sont
par leur action qui estdesplus bin€fiquesi
de plus en plus prdsentes
I'endroit de ces malades:
o grdced I'obtentiond'une subventionfdddraleet ii la faveurd'un
parrainageassurdpar le Club Lions de Victoriaville, un projet
"Environnement-Santd"
offre,depuis1982,sur le terrainde I'h6pital, uneairede ditenteen pleinair aux maladeshospitalisds;
. descoursadaptdssur I'approcheaux mourants,Iessessions
offertes
par le ministCredes Affairessociales"L'espoir,c'estla vie" et
plusieursactivitds,
visantla qualitedessoins,I'approche
desb€n6ficiaires.I'am6liorationde I'accueil,de la qualite de vie, de la
sdcuritdet santdau travailsont offertsau personnel;
. un colloqueregionala lieulesl2et l3 novembre1982surle concept
et I'organisationdessoinspalliatifs,i offrir aux maladesi la phase
434
terminalede leur maladie.Ce colloqueveutpermettreaux particF
pantsd'appronfondir
"Vie et Mort" et il estorganisd
leursconcepts
par le servicedessoinspalliatifsde I'HdpilalRoyal
conjointement
Victoria de Montrdal,le servicede I'Educationaux adultesdu
CEGEP de Victoriaville.I'Hdtel-Dieud'Arthabaskaet avec la
participation
desBois-Francs
deVictoriaville.
du Centrehospitalier
offrentuneexcellente
couverture
ks journauxlocauxet regionaux
qui r6unitplusde400participants
au MotelColibri
e cet€venement
L'Union desCantonsde I'Estconsacre
i cecolloque
i Victoriaville.
unepartieimportantede sonidition du l6 novembre1982,sousle
on parlede mort, maisbien
titre: "Une exp€rience
bouleversante;
plusencore,de vie".(I )
La Tribune,pour sa part, titre son article:"L'dvenement
aura des
suite"(l).C'estainsi qu'aprdsune ann6ed'implantationd I'Hdtelpersonnelet professionnel
Dieu d'Arthabaska,916ced I'engagement
d'une €quipede recherche
en soinspalliatifssousla directionde
MadameGermaineGarand,le CentreMarie-Pag€,
du nom de la
fondatricede I'hdpitalde 1884,verrale jour en septembre
1983.
Le hnancement
de ce projet,pour la p€riodede sonimplantation,
estassuripar uneaidefinancidre
de centmilledollars( 100000$) de
la Congr6gationdes Religieuses
Hospitalidres
de St-Josephde
Montrial, sensibilis6e
e cetteoeuvrehumanitairepar la directrice
g€neralede notreh6pital,qui voit par cegesteun hommagetangible
et permanentd Mire Marie Pagi, et une consecration
e "nos
Seigneursles malades",dans la tendresseet la compassion,qui
caract6riseront
ceuxet cellesqui auront le priviltge d'€treau service
desmaladesde cetteunit6.
Lors des f€tes d'ouverturedu Centenairede I'H0tel-Dieu,on
procederad I'inaugurationde ce nouveauservicee la communaut6:
un servicemCdicalet humanitaire,un servicede prdsence,
d'accompagnement,de soulagement
de la douleur,d'aide aux familles
pasld lepointculminantdecetteprdoccupation
concern€es.
N'est-ce
qu'a I'Hdtel-Dieud'offrir desservicesadequatsaux plusndcessiteux
toujours
desmalades,i ceuxpour qui I'actede mourirdemeurera
personnel,m€mes'il doit etre v€cuen institution;
. la FondationHdteFDieud'Arthabaska:
parmi lesmoyensprivil6giis par I'h6pitalpour fournir unemeilleureint€grationau milieuet
pour I'accroissement
du sentimentd'appartenance
des citoyens
vis-d-visleur hopitalr6gional,la FondationH6tel-Dieud'Arthabaskafigure,sanscontredit,au premierranget c'estpourquoi nous
pour la fin, cettejeunehistoirede la Fondation.
avonsrdserv€,
Cetteinitiatived'unefondatione I'H6tel-Dieu,nousla devonsd la
prCoccupation
d'un grouped'hommesd'affaireset deprofessionnels
de la region, sensibilisispar un ancien pr6sidentdu Conseil
d'administrationde I'Hdtel-Dieu,Monsieur Herman Fournier,
industrielde Daveluyville.
(l) L'UniondesCantonsdc I'Est.mardi.16novembrc1982.
(l) La Tribune,Sherbrooke,
14novembre1982.
435
Au cours de 1979, il est apparu aux promoteurs de la future
fondation que trois facteursbien identifi6sexigeaientcette ddmarche:
o I'arrivdei notre hOpitalde nouveauxm€decins,dans un contexte
6conomiquequi ne laissegudre pr6sagerla possibilit6d'un essor
dans lessecteursactuelsd'activiteset encoremoins le d6veloppement de nouvellesdisciplinesm€dicales;
r les difficult6s d remplacer les dquipementscliniques existants,
la plupart datent des annies 1964-1967,lors de la construclion
de I'hdpital actuel;
. les carencestechnologiqueslocalesqui obligent la population d
des ddplacementsvers d'autres 6tablissementhospitalierseloignds de la r6gion.
C'est pourquoi la Fondation H6tel-Dieu d'Arthabaskaestofficiellement cr66ele 20 ao0t 1980a desfinsbien pr€cisesded€vcloppement.
. Ouverture de nouveauxsecteursdiagnostiqueset th6rapeutiques
et am6lioration des secteursexistants;
. Projets de recherche;
. Programmesde preventionet readaptation;
La Fondation a son si€ge social e I'H6tel-Dieu, qui en assure,
depuisjanvier 1982,le secr6tariatet les affairescourantes,tellesles
relationsavec les administrateurs.les membres,les donateurset le
public.
Les dons faits d la Fondation viennentde quatresourcesdiffdrentes:
- L'€vdnementpublic annuel en est d sa troisiCmeann6e.
24 avril l98l: un ler t6l€-radiothonest tenu sous la prdsidence
de M. Ald6e Demers de Tdl6bec.Trois-Rividres:I'animationest
assurdepar M. Pierre Bruneaude T€ld-Mitropole, Canal I0, de
CablevisionNationale et de C.F.D.A., rdseaudes Appalaches.
La coordination est confi€ed Madame H6ldne Girard du centre
hospitalier, aidde d'une €quipe d'une centaine de b6n6voles.
L'6vdnementse tient au Carrefour des Bois-Francs.
23 avril l9E2: un 2e tdle-radiothon est pr6sid6 cette fois par
Madame Girard et M. BenoitR heaulta titre d'adjoint,a nouveau
avec la collaborationde Pierre Bruneau.de la t6l6visionet de la
radio localeet r€gionale,et d'une€quipede nombreux b€ndvoles;
le til6-radiothon se tient, comme le premier, au Carrefour des
Bois-Francs.
13 mai l9E3: un radiothon organisi et diffus€ sur une base
rdgionale par C.F.D.A. Victoriaville, C.J.A.N. Asbestos et
C.K.T.L. Plessisville,
sousla directionde M. FranqoisBastienet
de toute son 6quipe,est transmisdirectementdu hall d'entr6ede
I'h6pital. L'iv6nement est sousla prisidenced'un administrateur
de la Fondation, M. Raoul L'Heureux de Warwick, et de M. Bertrand Rivard, de I'H0tel-Dieu, qui agit comme adjoint au
pr€sidenten assurant la coordination de toute I'operation,qui
prend la forme d'activitesmultiples:racquetball,bingo, tirelires,
d6p6t bancaire aux CaissesPopulaires Desjardins, Rdtisserie
Saint-Hubert, Roulethon-don,etc,;
436
Une souscription
dite des"nomssp€ciaux"faiteen 1981,pour
troisans,par MonsieurlejugeClaudePinard,aid6d'une€quipe
d'hommesd'affaires,remporteun franc succdsdds la premitre
ann€e;c'estI'annde
du lancement,
on d6sireuneFondationnour
I'Hdtel-Dieud'Arthabaska;
Les nombreuxdonsoffertsen coursd'ann6epar despersonnes
soucieuses
d'aiderla Fondation,soit par don personnel
ou par
legstestamentaire
ou autre;
- Lesdonsfaits e I'occasion
de ddcis.aue ce soit danslessalons
fun6rairesou directementau secretiriatde la Fondaiiond
I'Hdtel-Dieu.
Lorsde I'assembl€e
defondationenaoot | 980,I'object
if fix€pourles
troisansestde 500000$. Au 2l juin 1983,lesfondsaccumul€s
sonl
d'un montantde30000$
de 6308l8,00$ sanscompterla promesse
faite par les Elansde VictoriavilleInc. pour I'achat.au coursde
I'ann6e1983,d'un appareild6tecteur
de surditdchezlespersonnes
souffrantde problemesaudilifs.
Au chapitrede I'aidefinancidre
apporteepar la fondationii I'Hdtelquela Fondationn'utiliseque
Dieujusqu'i cejour, il fautsouligner
Nous mentionnons
les int6dts pergussur les placements.
avec
gratitudelespremiers
gestes
genereux
decetteequipedevolontaires,
associee
detrCsprdsaudiveloppement
deI'H6tel-Dieu,
cesdernidres
anndes.
En 1981,50 000$ pour I'additiond'un transducteuriibalayage
sectoriel
en radiologie;
d I'appareild'6chographie
- En 1983,32 000 $ pour I'ouvertured'un serviced'ilectroencdphalographie
en medecine;
- Encoreen 1983,unesubvention
de l2 000$, r6partiesur deux
ans,pour un projetde recherche
cliniquesur I'obdsit€par une
iquipe interprofessionnelle
du centrehospitalier;
- L'automne1983permettra,il semblebien,d la Fondationde
supporterI'Hdtel-Dieupour I'ouverturedu nouveaud6partement de midecine nucldaire,en comblantune parlie de la
carencefinancidrequi resteraaprdsI'octroide la subvention
statutairedu CRSSS{4.
Me Jules Allant. prisidcnr dc
la
Fondoti('n
H6tel-DiH!
d Arthaha\ka, dcpuis 1980.
431
Le premieret pr6sidentactuelde la Fondationde I'HOtel-Dieu
d'Arthabaska
estMe JulesAllard,C.R. de Victoriaville,
qui figure
au premierrang des requdrants
de I979 avecMonsieurHerman
Fournieret DocteurClaudeRichard.
A I'occasion
du radiothonde 1983,le l3 mai dernier.on assiste
au
ddvoilement
de I'Arbredesdonateursde la FondationHdtel-Dieu
d'Arthabaska,
que I'on installed une placed'honneurdansle hall
d'entr€e
de I'Hopital.Tdmoindu dynamisme
desorganisateurs
etde
la vitalit€desnombreuxdonateurs,
cetarbresymbolique
constitue
I'hommage
de I'Hdtel-Dieud tousceuxqui croienti la Fondationer
qui en favorisentI'expansion,
puisqu'avec
desmilliersde citoyens,
ils ont pos6un gestequi d€montre,selonle slogandu radiothonde
1983,que pour eux,"Mon h6pital,c'estprimordial".
. La mise en placede structureadministtatiyes
Septembre
1964voit la formationdu premierconseild'administration de I'Hotel-Dieud'Arthabaska.
suite nousI'avonsdit auchaoitre
pr€cedent d I'entrieen vigueuren 1962de la Loi des Hdpitaux.
Le premierpr€sident,
Me RaymondBeaudet
deVictoriaville,
dans
son discoursd'ouverturede la premi€rer6union,fait appel iL la
collaborationde tous et plus particulierement
e l'implicationpersonnelle deslaics,formant le tiers des membres,venantde l'extdrieurde
I'hdpital.
C'est alors que s'officialiseune longuetradition de partagedes
comp6tences
entrelesadministrateurs
repr€sentant
le milieuexterieur
et ceuxqui oeuvrente I'int€rieur.
Depuisvingtansmaintenant,
I'HOtelDieu d'Arthabaska
s'honorede pouvoircomptersurle divouement,la
loyautCet lesservices
comp6tents
qui,d tour de 16le,
de septp16;idents
assurentle ldadership
n€cessaire
d la bonneadministration
du centre
hospitalier.
Le Conseild'administration
subit,depuissaformationen I964,de
multiplesmodifications,
tant au niveaude sacomposition
quede son
fonctionnement,suite aux ldgislationsadopteesen cettematiCreentre
| 969el I98l , plus spicialement
la Loi sur lesservices
de santdet les
services
sociaux(bill 65.ch.48)sanctionn6e
end€cembre
197| et la Loi
no 27 sanctionniele l9 ddcembre1981.
En juin 1983,Ie Conseild'administration
estcomposidescolldges
6lectorauxsuivantset desadministrateursqui repr6sentent
cesdivers
colldges
dlectoraux,pour desmandatsde trois ans.
438
Les Pr6sidentsdu Conseild'administration1964-19t3
M. Rarmond Beaudet, c,t.
t964-t966
Denis St-Pieffe
1972-1974
C6ment kta e
1979-1962
Herman Fournier
t966-t972
Me Jean Moisan, c.r.
Avril d ooir 1972
t974-t977
Dr Claude BriArc
t977-t979
Me Claude Auberr, c.r.
1962-
439
Table.u X
LES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA ET LEURS OFFICIERS
PAR COLLEGE ELECTORAL,AU 16JUIN 1983
Colldges6lectoraux
Corporation
BCnevoles
Comitd des b€ndhciaires
Universit€d€ Sherbrooke
Groupessocio{conomiques
Conseildes medecinset dentistes
Personnelclinique
Personnelnon clinique
Centrede servicessociaux
Centresd'accucild'h€bergement
c.L.s.c.
Interneset m€decinsrCsidents
Administrateurs
Me ClaudeAubert, president
SoeurCecileMercier
M. Alain Roy, vice-pr6sidcnt
Mme MadeleineAuberFCroteau
Mme Louise Laflamme
Dr ClaudeRichard
Mme Ginetie Genois-Gilinas
Me ClaudeRoy
Dr GervaisRouillard
Mme Doris Milot
M. SergeFortier
M. Richard Desrochers
M. Paul-Antoine
Ouellet
M. Jean Fusey
Postevacant
SoeurClaire Perreault
Directeurgeneral
Secretairede la Corporation
Invit€spermanents
Mme ClaireGendron
Secrdtaire-administrative
Dr ClaudeBridre,D.S.P.
Dr Michel Gagnon,pr€sidentdu
CMD
Le Conseild'administrationexercetous lespouvoirsd'unecorporation au sensdu Codecivil;selonlesmodalit€spr€vuesaux reglements,
de I'administrail nommeun directeurgen€ral,qui devientresponsable
tion et du fonctionnementde l'etablissement.
Rappelonsque la Loi surlesservices
desanteet lesservices
sociaux
a pour fondementle droit aux servicesqu'elletraduit ainsii I'article4,
dc santCet des
a droit de recevoirdesservices
"Toutepersonne
services
sociauxadequatssur les plansA la fois scientifiquc,
etdefagonpersonnalisic,
compte
humainet social,aveccontinuitd
qui
et desressources
desetablissements
tcnu de I'organisation
|)
cesservices."(
dispensent
(l) Loisur lesservicesde san!€et l€sservicessociaux,par. 3, art.4, mars1979,Editeur
officiel du Qucbcc,par. 4.10.
440
stimulantpouruneadministration
Cetarticleconstitueun programme
soucieused'exercerle role qui lui est devolu,mais il faut compter,au
toujourstrop limit6espour les
coursde cet exrecice,sur desressources
servicesi fournir.
est de faire pr€parerpar le
Le role du Conseild'administration
directeur gindral un plan d'organisationqui d€finit les structures
ses directions,dipartementset
administratives
de l'6tablissement,
par le
services;
ceplan,et sesmodificationss'il y a lieu,sontapprouvCes
Conseild'administration.
Le directeurg€neralest responsable,
entre aulres fonctions,de
y comprisles
et engager
lesmembres
du personnel,
"sdlectionner
au Conseild'administracadres
autresquesup6rieurs,
et adresser
et la nomination
du
tiondesrecommandations
surI'engagement
pcrsonnel
. .";(2)
decadresupdrieur.
d
il d€termine
aussilesconditionsde travaildescadresintdrm6diaires.
I'intdrieurdes normeset bardmespr€vuspar le ministdredes Afaires
sociales.
Le premier plan d'organisatione I'HOtel-Dieud'Arthabaska
remonted novembreI967alorsquelepersonnel
dedirectioncompteun
directeurg6n€ral,un directeurmidical d mi-temps,une directricedes
servicesinfirmiers, une directrice de I'enseignementinfirmier, un
directeur du personnelet un directeur des finances.Ces directeurs
forment alors le comitd de r6gie,pr6sidi par le directeurgdn6ral.
Suite d I'adoptionen 19'12du Rdglementen vertu de la Loi sur les
servicesde santd et les servicessociaux, les hdpitaux doivent faire
approuver leur plan d'organisation, pr€pard selon des modalites
pr€vuesdanslesditsrdglements
et explicitdspardesdirectivesdetaill6es,
qui laissentpeu de placei la cr6ativit€,et qui d6terminentun moddle
quellequesoitleurvocationet
hospitaliers,
identiquee touslescentres
sans tenir compte du nombre de lits opdr€set du volume de leurs
activit6sen servicesexternes.
Ces plans d'organisationsont lin€aireset ils doivent pr6senter
toutes les structuresjusqu'au 4e niveaud'encadrement.Des changements sont survenusdepuis,de telle sorte que prdsentementle plan
d'organisationn'est soumisau Ministre que s'il le demande.
estapprouv€e
parle
La dernidremisedjour du pland'organisation
Conseild'administrationen janvier 1983,suite d une r€visionen
profondeurdesstructuresd'encadrement
et selondescritdresobjectifs
ddfinis par la Direction g6n6rale,processusqui s'inscritdansle cadre
desopirationsde redressement
budgetaire
desann6es1980-1982.
Le pland'organisation
seprisentede la fagonsuivante
au 3l mars
1983.
(2) Ibid. art. 70d.
441
peut recevoirlesaviset recommanLe Conseild'administration
dationsdesdeuxorganismes
internesquesontle Conseildesm€decrns
et dentistes
et le Conseilconsultatifdu personnel
clinique.
Le directeurg€n6ral,sousI'autoritidu Consield'administration,
esl responsable,
nousI'avonsdit plus haut,de I'administration
et du
fonctionnement
de l'6tablissement.
Par d€ldgation
de sespouvoirs,tout en gardantla responsabilitd
finale,il partagela gestiondu centrehospitalier
aveclessix directions
suivantes,
dont lesquatrepremiCres
sontdeproductiondeservices
et les
deuxautresdesdirectionsconseils
aux premidres:
. unedirectiondesservices
professionnels;
. unedirectiondesservices
(l)
hospitaliers;
. unedirectiondesservices
infirmrers:
o unedirectiondesservices
auxiliaires;
. unedirectiondesressources
humaines;
. unedirectiondesservices
financiers.
(l) Le titulairede cettedirectiona le statutde directeurgdn6raladjoint.
g€ndral
Chacunedecesdirections
estresponsable
au directeur
dela
gestiondesd6partements
placdssoussajuridiction,sousle
et services,
modele de gestion appel€ le P.O.3C: planification,organisation.
coordination,commandement
et contr6le.Chaqueddpartement
et
serviceclinique ou administratifest sous la responsabilitid'une
personne
cadreou d'unchefclinique,
nommdpar le Conseild'administration,sur recommandation
du C.E.C.M.D.pour lesd€partements
et
servicesm6dicaux- et du directeurgindral pour lesautresservicesdu
plan d'organisation.
professionnels,
La directiondesservices
dont le directeurestle Dr
1980,est responsable
ClaudeBriire, en postedepuisseptembre
de la
direction des ddpartements
et servicescliniques,pr€vusau plan
d'organisation,
chacunsousla responsabilitd
d'unchefded€partement
ou serviceclinique,et que nous avons reproduitau chapitrede
I'organisationscientifiquedepartementale,
a h page444decevolumeet
auquelnous rif6rons le lecteur.
Le directeurg€n€raladjoint est responsable
desserviceshospitaliers ainsi ripartis, en plus de recevoirdes mandatsspdciauxdu
g€n6rale
directeurgdn6ral,dansle cadrede I'administration
du centre
M. Yvon Monetteestresponsable
decettedirectiondepuis
hospitalier.
aoit t977.
. Accueil
. Rdadaptation
. Archivesm€dicales
o Audiologie-orthophonie
. Di6t€tique
o Electrocardiographie
. Didtothirapie
o Electroenciphalographie
. Production
.lnhalothdrapie
. Distribution
. Physiothdrapie
o Servicesocial*
. Pharmacie
o Techniques
radiologiques
o Technologie
m€dicale
Par contrat de servicesavecle Centrede servicessociauxdu
Centredu Qu6bec
442
Ir directeurdessoinsinfirmiers,M. Jean-Claude
Joyal,au poste
depuismai | 98| . assurela gestiondesservicesinfirmiers,selonle plan
d'organisation
actuellement
en vigueur.
. Secteurqualitddessoins . Bloc obst€trical
r Coordinatricei la
. Post-partumet gyn€cologie
o Pouponnidre
qualitddessoins
o Coordonnatrice
. P6diatrie
des
. M6decine(2)
programmes
en
o Chirurgie(2)
infections
. Secteuradministratif
. Soinsintensifs
r Coordination
o Servicesambulatoires
o Spinsprolong€s
desunit6s(6)
. Bloc chirurgicalet
o Psychiatrie
st6rilisation
centrale
La directiondesservices
auxiliairesestsousla responsabilit6
de
M. PierreFalardeau.depuisoctobre| 981;cettedirectioncomprendles
servrc€ssurvanls:
o Biensmeubleset immeubles
o Buanderieet conciergerie
. Buanderie
. Conciergerie
. Securitdet tdldphonie
La directiondesressources
humaines
estassurie,depuisjuin1977,
par M. Guy Lemieuxet ellecomprenddeux services:
o Gestiondu personnel
o Sant€
La direction des servicesfinanciersest assur6epar M. Yvon
Perreaultdepuisjuillet 1974;elle comprendaussideux services:
. Gestionfinanciire
o Approvisionnements
tout
Quelquescadresconseils,affect€si desfonctionsintCressant
le centrehospitalier,releventdirectementde la direction gdn6rale:
o Formation-perfectionnement
a Pastorale
. Protecteurdu malade
o Conseiller
en administration
Ltnsemble desresponsables
cliniqueset administratifsdesdivers
services,relevantdes directions,constituant le personneld'encadrement,estau3l mars1983,de47i tempspleinet de3 d tempspartiel.Ces
cadrespartagentrespectivement,
avec leur directeurhi€rarchique,la
bonne gestiondu secteurqui leur est confi6, avec toutes les responsabilit6s,les pouvoirset privil0gesqui leur sont propres.
Une assembl6e,
appelderdunion des chefsde services,est tenue
trois ou quatrefois par ann€epar le directeurgindral et son€quipede
directiondansun but d'informationetde participationsurlesquestions
int6ressantI'ensembledescadresde l'€tablissement.
u3
pr6siddpar ledirecteurgdn6ral,
Enfin,un comitdde coordination,
avecla participation
de touteI'iquipededirection.
sidger€gulidrement
ll a pour but de conseillerle directeurg6n6ralsur toute question
pourI'atteinte
optimaled'une
concernant
ltnsemblede l'6tablissement,
qui y
sur lesquestions
unit6de direction,qui s'exprimepar consensus
sontd6battues.
Deuxfoisparannde,l'6quipededirectionser€unitpour
les
aucoursdesquelles
on y ddtermine
la tenuedejourn6esthdmatiques,
priorit6sde I'annde,les modalitesqui doiventen assurerle suivi,de
a moyenet pluslongterme,dans
m€mequelesdossiers
de planification
la missionqui lui estconfide,dansle
le but de gardere l'dtablissement
vaster€seaudesservicesde sant6et de servicessociaux,au plan local,
r6gionalet provincial.
responsables
ll est bienentenduqu'dI'intdrieurde cesdirections,
auxiliaire,les
desdiversservices,
un personnel
clinique,administratifet
les
danslesservices,
salari6s,
seretrouventsoitau chevetdesmalades,
pendant24heures
et 365jourspar
cliniques,
lesbureauxadministratifs,
annee.
mals
A ceniveau,leshoraires
de travailsontfixesparI'employeur,
dans
le travail sefait aussii I'int6rieurde clausesnormativescontenues
n6goci6es
au plan provincial,de plusen
desconventions
collectives,
plus complexes
et susceptibles
d'interpritations
diffdrentes
de la part
desparties.
Au rapportannuelde I'anniese terminantle 3l mars 1983,les
ressources
humainesi I'Hdtel-Dieufigurentau tableauqui suit,en
comparaisonavecI'anndepr6cedente.
TrbleauXl
L E S R E S S O U R C EH
SU M A I N E S .
EMPLOYESSALARIES ET AUTRES.
A L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA AU 3I MARS 1983
l98l
1982
MEDECINS
DENTISTES
82
88
t982
1983
STAGIAIRES
INTERNES
RESIDENTS
l98l
1982
1982
t983
Tempspartiel
Total
52
539
53
536
357
353
51
896
56
889
59t
589
362
356
953
945
Niveau
Universitaire
t04
89
t20
BENEvoLES
TAUX
D E R O U L E M E N T 0,035 0,023
DU PERSONNEL
444
1982
1983
84
Tempscomplet
EMPLOYES
- Cadres
Salari6s
198|
t982
5J
Niveau
Coll6gial
129
99
Niveau
Secondaire
44
54
Toutes ces ressourceshumaines,dont s'enorgueilliti juste titre
I'H0tel-Dieu, sont au servicedes289 maladeshospitalis6s adultes
et enfants,dont 30 en soins prolonges,et d la clientdledes services
ambulatoires,urgenceet consultationsexternes,dansune dynamique
de soins et servicesqui s'adaptele plus possibleaux besoinsde la
population desservieet d un personnelmieux informd sur sesdroits,
mais aussi des plus d6vou€si la seule raison d'6tre d'un hdpital:
le b6ndficiaire.
ils constituent
de I'HOtel-Dieu,
un groupede
Quantaux m6decins
plus en plus dveill6au r6le socialqu'ilssont appeldsd jouer au plan
r6gionalpour desservicesaddquatsi la clientdledesserviepar le centre
hospitalier,dont ils font partie intdgrante.
Les stagiaires,internes et r€sidents,de niveaux universitaire,
colligial ou secondaireforment la gin6ration des professionnelsde
demain. Leur attitude de recherche,leur questionnement,I'apprentissageprofessionnelqu'ils viennentchercherdans nos champscliniques,demeurentun stimulantpour touslestravailleursde la sant6qu'ils
cOtoientpendantleur s€jourdans notre centrehospitalier.
Nous avonsdCjdpa116
de I'influencedesbdn€volesau chapitrede
l'integration d la communaut6.Leur place est essentielledans les
structuresactuelleset nousaimerionsleur rendrecet6moignage,
tir6 de
Modernes":
JacquesGrandmaison,
dans"Les B6atitudes
"Heureuxceuxqui n'ont rien d vendreou d acheter,ils n'ont
qu'eux-memes
d partager."
Mais pourquoi cesressources
humaines,cet encadrementde ces
memesressources,
cespolitiqueset proceduresadministrativesd tous
lesniveaux,si ce n'estpour g6reravecprudenceet discernement,
mais
aussiavecefficacit€,les ressources
financidres,qui noussontd€volues,
pour rdpondre
pour desservicesen quantitdet en qualit€satisfaisantes
aux besoinsde la populationdesserviepar I'H0tel-Dieu.
Les ressources
financidres,selonle rapport pr6sentdi I'assemblde
publiquedu 16juin 1983,pour l'annieseterminantau 3l mars1983,
totalisentdes revenuspour 21 981 009 $ (10070)
et desdepenses
de
21 996 840 $ (10070),laissantun deficit de (15 831 $) qui donne,
aprds correctionsapport€essur les autres activites, un surplus de
l5 831$ et, par cons€quent,
un €quilibrebudgdtaire
d, l00%o{l)
Entre lesann6es1979-1983,
I'Hotel-Dieud'Arthabaskaa procdddd
rois plansde compressions
visant l'6quilibrebudg6taire,que I'iquipe
de direction se plait A appeler I'O.P.F. (opdration planification
financidre)de prdf6rence
i l'O.C.B.(op6rationcompressions
budgdtaires)du ministdredesAffairessociales.Cetteop€rationd'envergures'est
r6alis6eavec succds,gr6ce i la collaboration de tout le personnel
impliqu€dansle centrehospitalier:lescadres,lessalarids,les
m6decins.
(l) Assembl6epubliqued'information,Rrpport rnnu€l ru 3l mrrc 19t3, 16juin 1983.
445
parla
c'est,il fautle rdp€ter,
Si nousavonsatteintI'iquilibrebudgdtaire,
participationde tous lesint6ress6s,
stimul6sque nous6tionsa penser
qu'unjour viendraitoir nouspourrionsavecfiertegirer notrepropre
d6veloppement.
Dansle cadred'unem€illeure
utilisationdesressources
rdgionales
misesi notredisposition,nousavons,dds1976,offertdesservices
de
buanderieau CentreHosoitalierdes Bois-Francs
et au C.L.S.C.de
I'Erable.Au ddbutdejuin l983,notrebuanderie
communautaire
a fait
par I'automatisation
importa-nte
des6qurI'objetd'unemodernisation
pementsde 1965,devenusdesuets.
A ce m€mechapitrede la compldplusieurs
mentariteinter-€tablissements,
contratsde services
cliniques
diit6tique,pharmacie
et autressontpasses
en laboratoires,
radiologie,
et plusieurs
avecle centrehospitalier
de soinsprolongisdeVictoriaville
centresd'accueild'hdbergement
et lesC.L.S.C.de la r6giondesBoisFrancs.
Notrecentrehospitalier
encontinuelprocessus
d'6change
demeure
aveclesautres€tablissements
d I'effetde repondre,dansla mesuredu
possible,aux besoinsqu'ils peuventexprimer.puisquenoussommes
assurdsque toute initiative dans ce domaine se solderapar des
financidres
nettessous-regionales
appreciables.
6conomies
gerees
quecesressources
Enfin, redisons
humaines
et financieres,
par l'6quipeadministrative,aprCsconsultationavecle
aveccomp€tence
corpsm6dical,ont pour but de favoriser,commenous le disionsau
debutde ce chapitresur I'aujourd'huide I'HdleFDieu,le d6veloppementscientifique
de I'hopitalet son int€grationi la communaut6.
Nous pensonsavoir reussii le ddmontrer,tout au long de ces
periodes
Maisavantd'amener
de 1947-1968
et de 1968-1983.
le lecteure
la pagede 1984,nousaimerionsciter ici, en guisede riflexiona cette
relation, la voix de I'un des maitres les plus respectesdes milieux
universitaires
du Qudbec.
Marc Renaud,professeuragr6gi au ddpartemenlde sociologiede
l'Universit€de Montrial, donnait une causerie,
dansle cadredu 4e
Rivard,les27 et 28 mai I982,intitulde:"Le rdledes
colloqueJean-Yves
g6rantsde la ddcroissance":
les administrateursdevantla crise".
Nous ne citeronsqu'un paragraphede cetteimportantecauserie,
publi€epar LesEditionsAdministration
et SantC.
Ceparagraphe
ayant
pour titre"Evolutiondu secteur
de la sant6",confirme,il noussemble,
ce que nous avonstenti de pr€senterdanscespages:
dansI'Cvolution
d u secteur
dela sant6au
". . . Il y a eutrois6poques
Qu€becdepuis la guerre. De 1945i 1970,on expdrimenteune
expansionquantitativeet qualitativede I'appareilsocio-sanitaire,
1960 6tant un point tournant, puisque c'est olors que I'Etat
I970sontune
commence
Ajouerun roledetierspayant.Lesann€es
pdriodede rationalisationintensede cetappareil,correspondanta
une certainecontractiondes ddpenses.Enfin, depuis 1980,nous
446
vivonssemble-t-il,
une pdriod€de crisequi nousfait voir la
pr€cedente
A la foiscommeunep€riodcdepros*rite et
d€cennie
desservicommeuncp6riodcdc transitionversun rationnement
ccs.. .'(l)
Aprds avoir explicitCles phinomCnesqui, selonlui, caract6risentc€s
trois phases,Marc Renaudconclutquela seulefagonde releverced6fi
de gCrerla d6croissance,
c'est le partagedu pouvoir et que..dansla
d6cenniequi vient,c'este nouveauced€fi de I'impossiblequi estle lot de
ceux qui font et administrentdes politiques".(2)
Noussommes
au milieude I983,i la veilledeI'ouverture
desF€tes
qui marquerontle Centenairede I'Hdtel-Dieud'Arthabaska.Il nous
sembleavoir relevdced6fideg6rerI'impossibleetnouspouvons,dansla
s€r€nil6,nous demanderce que serademain.
( l ) Marc Renaud."l,e 16ledes"g6rrntsdela d6croissrnce":
lessdministraleurs
devantl. crise",Ac(esdu 4e ColloqueJean-YvesRivard tenue Montreal,
les 27 et 2tl mai 1982.page 15.
(2) I b i d . ,p . 2 7 .
447
1984
ET
SESLENDEMAINS
449
Le passdn'est-ilpasgarantde I'avenir?1984est h, aux frontieres
du ler e du 2e centenairede notre hOpitalr€gional.
Nous pouvons penserque 1984et seslendemainsseront pour
I'H6tel-Dieud'Arthabaskace que tous ensemble,gensde la r€giondes
Bois-Francs,nous souhaitonset voulonsqu'il soit.
Pour y arriver,il nousfaut assurer,commedansIepass€,avecles
autres6tablissements
de la sous-r6gion,le
leadershipsur la disponibilitd
requise,pour le dCveloppement
desressources
en sante,sur le territoire
des Bois-Francs.
Et c'estainsiqu'unenouvelletranched'histoirecommence,sousle
pourle prCsent
signede la gratitudepour le passe,d'un realismeendveil
et d'une es*rance illimit€e pour I'avenir.
C'est d'ailleurs en se fixant c€strois objectifsface au pass6,au
presentet i I'avenirdel'6tablissement
quele Comit6centraldesF€tesdu
Centenaire,sousla pr6sidence
de I'HonorableJugeJeanMoisanJ.C.S.,
poursuit sesactivit€sd'organisationdes festivitCsdepuisle 22 janvier
t982.
Cette organisationest renduepossiblegrAcei la collaboration
d'une trentaine de responsables
de comit€s, de sous-comit€set de
journ€esqui regroupentaujourd'huiplusde 250autresb€n€voles,
sans
compterla choraledu Centenaireformdede presde cent choristesdes
diverseschoraleslocales,sousla directionde MadameDeniseM. MassC
d'Arthabaska.
Du I0 septembre1983au 2 octobre1984,de nombreuses
activit6s
scientifiques,pastorales,culturelles,artistiques,iducomm€moratives,
cativeset recr6atives
s'adresseront
e touslesamisd'hieretd'aujourd'hui
de I'H6tel-Dieu pour faire de cettepiriode de douzemois une ann€e
riche de fraternite, i la cloture de laquelle nous procederonsi la
dCpositiondes r6solutionspour le 2e centenaire.
451
EN GUISE DE CONCLUSION
Nous tireronsde I'Histoire anciennedesjuifs, 6criteentre66 et 70
apresJesus-Christ,cesparolesde Flavius Josdphe:
"Ceux qui entneprennentd'6crire I'histoire n'y sont pas tous
pouss6spar lesmemesraisons:ils enont souventdediffdrentes.
Les
uns y sont portds par d€sir de faire paraitre leur €loquenceet
d'acquerirune r€putation,D'autrcsl€ font pour obligerccux dont
ils racont€ntles actions,et il n'estpoint d'effort qu'ils n'accomplissentpour leur plaire. D'autresencores'y engagentparcequc,
ayant eu part aux Cvdnements
qu'ils ddcrivent,ils veulentque le
public en ait connaissancc.
Et d'autres,enfin, s'cnoccupentparce
qu'ils nepeuventsouffrirqucdeschosesdignesd'etresuesd€tout le
mond€dcmeurentensevclicsdans leur silence."
C'est cette quatrieme raison qui nous a incitee i ecrire cette histoire des
100 ans de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska pour les g6n6rations actuelles
et futures, qui ponent un int€ret d cet etablissement hospitalier, temoin
d'un sidcle de presence et de progres au service de la population des
Bois-Francs.
453
TABLE DES MATIERES
pages
Avant-propos
VII
Prologue
IX
Remerciements
XVII
Presentation
XIX
Arthabska,dansles Bois-Francs
XXIII
U n h 6 p i t r fi A r i h r b a s k a v i l l (€1?8 8 2 ). . .
..........
2?
L'H0tel-Dieu d'Arthabaska:
p r 6 l u deet f o n d a t i o(n1 8 8 2 - 1 8 8 4 )
29
,.........
5l
L a d i l l i c i l ei m p l r n t r t i o n( 1 8 8 4 - 1 9 0 6 ) . . . .
........
Nazareth - La R€sidence
St-Augustin- L'hdpital de 1885 53
( 1884-1890)
L a g r a n d et o u r m e n t(e1 8 9 0 - 1 8 9 6 )
..........
94
V e r su n n o u v eel s s o(r1 8 9 6 - 1 9 0 6 ) .
,,.,,..,... 124
L'oeuvrehospitaliire(1906-1930). .............,..,
157
un hopitan
l a i r( 1 9 0 6 - 1 9 1 2 )
. ... . 159
L'influencede I'Ev€quesur le progrdsde I'H6tel-Dieu. . . . . 183
(l9l2-1918)
L'h6pitalau rythmedu milieu(1918-1921)
r99
( 1t 9 2 1 - 1 9 2 7. '.r . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
L'oeuvrd
ee I'orphelina
L'autonomielocalede I'oeuvre( 1927-1930)
228
Lr consolidation( 1930-1947
)
235
L'oeuvreextraordinaire
.... 237
de MdreThibault(1930-1936)
Lessix ann€esdu I er supCrioratde MereKirouac( I936-1942)2'18
1 9 4 2 - 1 9 4.7. ). . . . . . .
S u r l a v o i ed e I ' e x p a n s i o( n
304
Le cheminemenl
rapide( 1947-1968)
323
Note de I'auteur
325
327
.
La fusion des maisonsen Generalat(1947-1965)
Dernidresprofessionset fermeturedu noviciat( 1947-1949).. JJ.'
( 1947-1950).
Fondationde I'Hdtel-Dieude Saint-J6r0me
, . . 336
Transfertde I'hospiceir I'ErmitageSaint-Jospeh( I952). . . . .
L'Ecole des Infirmidresde I'Hdtel-Dieud'Arthabaska
348
fi953-1972\
. J))
L'Ecote trospitatierede technologieradiologie(1953-1970).
La vie des ReligieusesHospitalidresde Saint-Joseph
( 1947-1968)
d'Arthabaska
357
Les faits marquantsde la vie de I'hopiral(1947-1968).
. . . . . . 385
Aujourd'hui(1968-1984)
4ll
d'Arthabaska( 1968-l984).. . 4t3
Aujourd'hui,lesHospitalidres
. . . . . 422
Aujourd'hui,I'Hdtel-Dieud'Arthabaska(1968-1984).
1984et seslendemains.
449
........
E N G U I S ED E C O N C L U S I O N
453
AnnexeI
457
459
Liste des tableaux
461
Bibliographieet r€fdrences
463
Index desDersonnes
cit€es...
455
Annex€ |
CHRONOLOGIE DES EOTTTCNS
ET
CAPACITEEN LITS D'HOSPITALISATION
Octobre1884
Nazareth,partie de la maisonde M. Quesnel:une
sallede 4 lits pour femmeset unesallede 3 lits pour
hommes:
Mai 1885
Consruction de deux 6tagesd'une petite batisse:
au ler 6tage,une sallede l0 lits pour femmeset une
salle de 8 lits pour hommes;l'6tagesup€rieurest
occup€par les religieuses;
de penSeptembre1887 Addition du 3e €tagepour I'h€bergement
sionnaires;le total des placesest de 57 pour les
malades,les vieillardset les pensionnaires:
1903-1908
Constructiond'une aile ayant statut d'h6pital; 120
personnespeuventCtrehospitalisdesou abrit€esA
I'H6tel-Dieu St-Joseph d'Arthabaska, dont une
dizained'orphelinsI compterde 19l3;
Mai 1923
Ddmolitionde la tour de I'H0pitalde 1885;
Constructiond'un orphelinat qui abritera prds de
100orphelinset orphelines,e sontransferti Nicolet
en 1943;
Juin 1923
Et6 l93l
Ao0t l93l
Demolitionde la "Maison Quesnel"et de la residencg desaumdniers;
B€n€dictionofficielle d'un hdpital modernede 52
lits:
Ao0t 1937
Transformationen chapelled'unepartiede I'h6pital
de 1885:
Juin 1938
B6n6dictiond'un monastdrede cinq Ctageset de
cellede la crypteen 1939;
Ao0t 1943
Transfert des orphelinsA I'orphelinatdioc€sainde
Nicolet;
Octobre 1943
Transformationde I'orphelinaten hospice,dont 42
placespour hommeset 32 pour femmes;
am€nagement
des espacesvacantsen lits d'hopital
qui porte i 160lits la capacit6totale de I'h6pital;
Aoot 1952
Transfertde I'hospicei I'ErmitageSaint-Josephde
Victoriaville;
Ao0t 1953
Ouverturede I'Ecoledes infirmi€resdansI'oroheli
nat construiten 1923;
Automne1953 Transformationset additionsde lits d'hopital portant la capacitdd 175lits;
457
Automne196l
1962{d4547
Addition de nouveauxlits par modificationsdes
espaces
existants;la capacit€de I'h0pitalcatport6e
i 185lits;
Occupation progressivedes divers prvillons de
I'h6pital actuelpour une capacitede 303lits;
Am6nagcmentdes locaux de Ia Fraternit6 des
R.H.S.J.danslc soubasscment
deI'hopitalde 1885.
Fermeturede 14 lits d€ tsdiatrie; ta capacit6de
Avril 1978
fhopital €stalorureduitei 289lits;
Nowmbrc 1978 Addition d'uneannexeau 4cB, salled'occupation
therapeutiquei I'unit6 des b€n€ficiairesen soins
prolongds.
Octobre1968
458
LISTE DES TABLEAUX
pages
I. Etat des affairesde I'HOteFDieuSainFJosephd'Arthabaskadesann€esl90.z,1907,| 912pour I'ann€efirnissant
l8l
le 3l ddcembre.
II. Valeurdu dollarcanadien
de l9l4 d aujourd'hui,calculCe
A partir de I'indice desprix i la consommation(l.P.C.)
182
de StatistiqueCanada.
Relev6 du nombre des religieuses,du personnel,des
malades,personnes
dg6eset orphelins(es)
de 1884d I934.
264
IV. Relevdde certainesactivitdsde I'H6tel-Dieu d'Artbabaskade 1884i 1934.
265
III.
V. Dipl6m6e{6s) de lEcole Jeanne-Manced'Arthabaska
de 1956t 1972.
353
VI. Relevd du personnelet des activit€s de I'H6tel-Dieu
d'Arthabaskapour I'ann€ese terminant le 3l d€cembre
1959.
384
VlI.
VIIL
ReleG du personnelet des activit€s de I'H6tel-Dieu
d'Arthabaskapour I'ann6ese terminant Ie 3 | d6cembre
t967.
409
Nombre de Religieusesd'Arthabaska, par decade,de
1884e 1983.
lX. Rdpaniriondesmddecinset dentistesactifs par d€partement et serviceau 3l mars 1983.
X. Lcs membresdu Conseil d'administrationde I'H6telDieu d'Arthabaskaet leursofficiers,parcollegedlectoral,
au 16juin 1983.
XI. [,es ressourceshumaines,employCssalari6set autres
i I'H6tel-Dieud'Arthabaska.au 3l mars 1983.
414
426
440
444
459
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l9 septembre
1964.
d'Arthabaska.
HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA, A-rchives
de I'hdpital,Formute
HS-l, I I avril | 968,pour I'ann6e1969;Etatsfinanciersau 3l dicembre
1969,Etat no 9.
HOTEL-DIEU DE MONTR€AL, Archives,Noticebiographique
de
Mire St-Louis, fdvrier 1887;de Mire St-Jean-de-Goto,
mai 1906.
L'ECHO DU NORD, Saint-J6rdme,
ler octobre1950.
UUNION DES CANTONS DE L'EST.Arthabaska.
7 mars1885:15
mars I923;22 aoir 1940:ao0t I953;f6vrier1965.
MAILHOT, l'abbe Charles-Edouar,L3s Bois-Francs,L'lmprimerie
d'Arthabaska,
TomeI, I914,p. 378;Tome lll, 1921,p.287;TomeIV,
1925,p.249-255.
MAISON-MERE DES RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE
SAINT-JOSEPHDE MONTREAL. L'oeuvrede trois siiclesi Villep. 9.
Marie 1659-1959,
RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPH DE
-1968.
L'HoTEL-DIEU D'ARTHABASKA, Chroniques,194'7
RELIGIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT.JOSEPH DE
L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA, Rrpport tri€nnati ta Sgcr6e
CongrSgrtiondesEv6queset desR6guliers,3l d€cembre1982.
461
DE
RELICIEUSES HOSPITALIERES DE SAINT-JOSEPI]{,
l::H"di;-L-DtEUoirt'ror'lrntet-,AnnalesdesReligieus^es^H.ospi1889'1890'1896i"iai* o" s"itt-.1*eph rleI'Hdtel-Dieude Montr6al'
'g6rants de h d6croissance":,
les
RENAUD, Marc, "Le r6le des
Jean-rves
4e
Colloque
du
Actes
le
cds€"'
administrateursd€Ysnt
Ri;;;J ;;" d Montr€al, les27 et28 mai 1982,p' l5'
THIBAULT, Mdre Marie-Berthe'Annales,desRcligieusesllospitadecembrelv4o'
lihes de Scint-josephd'Arthabaskr, 1884-1946'
Blais'
THIBAULT, MdreMarie-Berthe,Franceel Rome'L'Imprimerie
Rimouski,I936'
462
INDEX DES PERSONNESCITEES
-AAdalaide,soeur(Bouchard)35E.
Adeline, soeur(Jolicoeur)41, 44, 45,
92, 105,t06,350.
Alain,J.-E.300,313,362.
Alberta, so€ur(Bcauchemin)2E5.
Allard, Jules437, 438.
Allard, M€re Louise257,302,329.
Allard, Rayrnond387.
Alphonsine,soeur(Mercier)325.
Anastasie,
soeur71,74.
Andersen,Armand 3E?,390.
Antoniutti, Ild€brando329, 330.
Arcand, Louisc 349.
Aub€rt, Claude439, 440.
Audet,L.-N. 2J3.
Auger, Antoine-L. 400,40t.
Augustine,
soeur(Labb€)70,76, I84,
285,291.
Azilda,soeur54,71, 1,10.
-BBabineau(abbd)?1, 74.
Bachand,Mere Madeleine332.
Baillargeon,Frangois82.
Bailliart,Paul319.
Barbin,Aim6 179.
Baril,Philippe362,366,381.
Barnab€,frtre 3l I.
Barrviss,Thomas38.
Bastien,Frangois436.
Beauchamp,
so€urGcorgiana
41,41,
45,,16,46,
54,57,5t. 59.77,79,E2,U,
m,222,230,24E.
Beauchesne,
CharlcsXXIII, 174.
Beauchesne,
Henri 314.
Beaudet,Raymond376,lE7, 397,405,
438,439.
Bcaudry,Louis 4J2.
BCchard,L€onard189.
Bacotte.
Henri307,ll5, 387.
Bagin,L.N. tE7, 2W, 377.
Baland,Ernest45,46.
Bdlivcau,A. 245.
B€livea!,MCre Annic t37, 164,228,
229,234,23t, 304,359, 1t2.
Balivcau,
S.213.
Blliveau. soeurFrancoise340.
Bdliveau,soeurMarie-AnneI lE, 358.
Bdliveau,Wellie186,
B€lleau,
A.282.
Bcllcau,Anhur 255.
Beflcau,
E. Tancradc
64, 161,lti,2l2,
243.255.296.
Bclleau,Fernandlt?, 255.
Bellemare,
J.B.H.71,?9.
Benjamin,frere363.
BenoitXV (pape)188,200,209.
Birard, E. 95, 103,104,I09, I14, I 19,
tzt.
Bcrgeron,A. 245,274, 280.
Bernadette,soeur(B€auchemin)
3I 5.
BernieA
r ,. 2 1 3
Bernier,Chs C. 38.
Bernier,Henri361.
Bertnnd, Hector-L.365.
Bertrand, so€ur Jcanne-Mance398,
,106,4 Ll.
Binette,Gis€le349.
Biron, Mere 204.
Blanchard,
J.A. 336,337,338.
Blanchard,
P.J.38.
Blanchet,
J.N.213.
Blanchet,Pierre 125,l2'l,128.
Blanchet,soeurBernadette3l l, 401.
Blanchene,soeur222.
Boisverl,soeurLucienne304,338,3,10,
341,359,396.
Bolduc,J.-Marie 423, 424.
Bonncau,Mare 36, 77, 84, E5,86, 89,
90,94,95,97,98,99,
t00,t03,t04,t05.
106,t07, 109, 2, I B, 5, I l?, t30,
Bl, tE3.
Botrcl, Theodore344.
Boucher,soeurAdale229, 260,300,
342,343,349, 358,359.
Boulanger,Sam 379.
Bourbeau,Auguste(Mme) 384.
Bourbeau,D€sir€74, 85.
Bourbeau,
G. 213.
Bourbonniere,Julie 202.
Bourgeoys,MCreM. 2E6,302.
Bourget.I. 42.
Bourque,Louisette352.
Bourret,J.E. 193.
Boutct, R€jean390.
Boutin,soeurDesneiges
342,343,347,
396.
Brassard,Philippe-Antoine295,361.
Br€soles,soeur(Dancaus€)J62.
Breton,(cure)100,l0l.
Breton,soeurEstellc361,364,36E,379,
380,42t.
Bridre,ClaudeJE7,430,439,442, 440.
Brisson,Rachel349.
Brosseau,soeurBdatrice139,359.
Bruchesie,Paul I64-
463
Brunault,J.S.H. l14, 135, 138, 139,
t4l, 147,r48, 149,150,l5l, 154,155,
t60, 163,t65, 1f6, 161,170,112,175,
t77, 178,184,186,19l, 192,194,196,
t97, t9E,199,203,205,2t|,213,2t5,
219, 220, 221, 225, 229. 238, 239, 242,
243, 245, 251, 252, 257, 259, 262, 274,
215, 279, 282, 2E6,287, 288.
Bruneau,C.8.252.
Brun€a!, Pierre436.
Brunelle,soeur Marie-Ange3 14, 417,
4tE.
I 08l '
B u i s s o nE,d .6 E , 7 1 , 7 4 , 9 1 , 9 5 . 9
102,f03, 106,109,120,137,147,15t.
Burn, Thomas33.
-cCabana,Georges376
Camirand,Ant. 251,252
Campagna,Maurice D. 314
Campbell,soeur2?l.
Cannon,L.J.3E.
Cantin, Cldment376
Cardin (honorablc)3l l.
Carignan,J.O. (Mme) 282.
Carignan,soeur201
Caron, C.O. 45, 46.
Caron, L. (lils) 185.
Caron,Louis 64, 215,216,211,223,
267,4t4.
Caron, soeurLucille 302
Carriire, soeur | 20.
e 229,2Q,276'
Carrier,soeurJeannett
300,364,417.
Cassulo,Andr€a258.
J.N. 38.
Castonguay,
Castonguay,NePveu(commlsslon)
422, 423.
Caya,J.-S. 2?4.
Cayer,soeur241.
Chalifour, A.T. 18.
Chalout, soeurAmdlie 139.
Champagne.Paul 292
ChamDame,soeurCdclle291.292.
Ctramiagne. soeur Yvonne 271. 292,
301.
Champoux,soeurAlice333,340,362,
Charbonnea, J. 327, 337.
Charlebois,Anhur 299.
Chartier,soeurI15, 126.
chatillon,J.-Ed.210,291.
ChaumonqConrad 338,362.
Choquette,Robert 395
soeur(P€rreault)349'
Claire-de-Jesus.
350, 354,362, 365,380,190, 397.
Clairc, soeur(Labtecque)216.
Cloutier, J. A. (Mme) 134
Cloutier,Jean-Pall 406,407.
44
Cloutier, soeur Philomene372, 417,
418.
Colin, (abE) 42.
Collet, soeurRolande3'10,362
Comtois,Paul 363,396.
Conroy, Mgr 67.
Cormier, W. 430.
c6te, Edouard293,389.
l6l, 162,185,198,223'
C6t€,Georges
229, 240, 243, 255, 27't, 297, 298.
C6r6,L.A. 7l, l15, l4t, l42, t&, 17l.
t76, 185,193,213,2l5, 2l't, 218,221,
233, 244, 245, 246, 248, 250, 252. 251,
258,262,263, 268,273,274, 276,280,
2E6, 287, 2EE,290, 293, 295, 299, 309,
36t.
COt6,M.-A. SuzorXXlv, XXV.3?4.
C6t6,Paul310,361.
Cdt6, soeurCorona 229.
C6t6,socurI rene286,316,338,340.
C6t6, Thdophile38, 46, 65, 284.
Coulombe,Anna 196.
coutur€, soeurMariette334.
Couturier,Alphonse394, 399,401.
XXv, I14, 167
EugCne
Crepeau,
Croft, Codclin€ I 15.
Croteau,MadeleineAubert r|40
Croteau,soeurBerthilde3'10,36J.
Croteau,soeurPulchdrie418.
-DDagenais,Mdre Pcrpdtue ll5, 154,
169,175,183,185,188,192,198,199,
204,201, 2t4, 218,219,220,221,222,
223,226,221
,228,231,257,261,280,
281,305,319,358.
Dancaus.,socurEuganie316,364,41t
Dancause,so€url;ona 417.
Darois,Noel 59.
Daveluy,Marie{laire 271.
David,L.O. XXIII.
David, P^ul 422, 423,
De Brdsoles,MCreJudith Moreau371,
375,169.
De Chom.dey(gouvcrneur)375.
De la Mirande,soeurYvonneJ65.
De Lrry, L.C.318.
Delisle,Margot, 349,352.
Dclla Chiesa,Jacqueslt7.
Dc Martigny, Frangois164.
Demers,Aldde436.
H. 213.
Denoncourt,
D€pocas,M. 338.
Dcsautels,soeur143.
Deschamps,Rend387,389.
Desc6teaux,G6rard301.
Dcsfoss6s,soeur Mad€leine3,!0,365,
361,415.
Deshaies,David 33E, 343, 349. 368.
398,399,400.40t.
Deshaies,soeurAnna 209.
Desharnais,
Eliane381.
Desharnais,
soeur RdginaJt0.344.
4t8.
D€silets,
CeorgesI49. t50, t68.
Ddsilers-Matouin.
Irine 412.
Desmarais,
A. l7l.
Desranleau.Mgr 374.
Desrochers,
M.-Louise417,4t8.
Desrochers,
Serge440.
Desrosiers,
C. 430.
Desrosiers.
Cilles -176.
Dessureault,Richardig7.
Dionne,M. 2U2.
Dion.soeurCorinne340,4lg.
Doolcy. Tom 338.
ptre 162.
Dotteneville.
Douville,Mgr 3t L
Dube, Ceorges279,282.
Dubois.GeorgesHenri 187,389.39O.
Dubois.soeurAngeline298,J72.417.
4t8.
Dubois. soeurEmirenticnne170.
Dubuc, Ceorges378.
Dugal,L.N. l4l.
Dugal, soeurMathilde 146.149.164.
Dugas.soeurLucic.t27.
.129.
JlO.13tDuplcssis,
Mauricej6l.
Dupuis,Wilfrid 377.
Durand.J.N. 40.
Dussault.soeurCeorqelre4gO_
Duvat.Laurent.18?,
J48,.189.405.422.
421.
-EE d g eS. . 2 1 3 .
ElizabethIl 396.
Emma,soeur70.E9.91.
Ernestine.
soeur(Marchand)
JJg.340_
312.
Eulalie,soeur(Laurier) 62.
-
F-
Fabre,E.C.36,40, 42,56,9t.
Faisant,Mdre Madeleine33t.
Falardeau,PierrerH3.
Fallon, Mgr 203.
Fatly, L,on 245, 274. 29| .
Filion, Cilles 395.
Foin, Mgr 273.
Forticr, P.O. 38.
Fortier, Serge440.
Fortier, soeurThdodora340. 35g.
Fortin,Marc 341.
Foumier.Hcrman406,4J5,437.438.
439.
Fournier,soeurMonique 334.
rourreau, so€urAnne 273_
Fr€chette,soeurRose-Anna202.
Frdchette,soeuryvonne2E| , 340,396.
4t7.
Frenette,Emilien34t.
Frenerte,Ronatd341,389.
Fusey,Jeanz[40.
-GGagn€,J.-D. 288,299,3tj,
CagnC,Jean-cuy 387.
Cagn6.soeurMaria3l l, 4t8.
Gagnon.Achille 3E, t32.
Gagnon,Ant. 38, 46.
Gagnon,Jean F. 399,,()3.
Gagnon,Mgr 374.
Gagnon,Michel 440.
Gagnon,soeurJacqueline334.421,
Gaillardetz,
soeurMaria t43.218.
Garand,Cermaine432.435.
Cardner,Rock 404, ,106.
Garneau,Benoit289.
Gameau,Jacques348.
Cameau,Robert 289.
Gatien,R. 430.
Caldet, soeurC6cile363.
Gauthier(chanoine)
172,t73.
C€linas.Cine(e cenois 440.
G6linas,
l. 7 t.
Gendr€au,
F.J.38.
Gendr€uG.38.
Gendron,Claire440.
Cenest,Marcel 372.
GcorgesV (roi) 270.
Georgius,R6v.293.
Gertrude.soeur(Poirier) 302.
Giguare,soeurBemade[e358.
Cilbert, C.-Anroine279. 307,3t4. 3t7.
362.
Gilbert,Jules194.
Cingras,M. 430.
Girard, H€Bne434,436.
Cirouard, Raymond378.
Girouard,Wilfrid 245.
Oirouard,Wilfrid (Mme) 282.
Giroux. Albert 2t5Giroux,Suzanne
351.
Codin, soeurArn€lia232.
Gosselin.MichelleS. 305.
Cosselin,soe!r Henriette76.
Goueslain(chanoine)27j.
Gouin, C.-A. 202.
Couin, P.A. 213.
Gouin,soeur241.
Goyefle.so€lr Vicroria l3?. 176.358.
Grandpr€,soeurErnma?0, 104.I17.
Grcni€r.E.D. I20.
Crenier, Origane 342, 347, 367. 368.
377,J80.398.
465
ff",',$
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\rmvet.Jessie
Kierans,Eric 40i.
Kirouac, Benoir372.
'28
3a;:;:1;*i3,i'E283'E4'
f"j.*:,
z6r, rE), 2E6.288,293,
" 294.298,100,
r(x. rzE,129,JJ4,340,34t. 346,365
126.
Cravet,J.E.2i3.
Guay, Jacques393.
cuay, J.L. j38.
Cuay.Romutus(Mme)268.
ouavin.Mme 212.
c u i e m e l r eJ,. E . t 6 5 . t t 6 , 2 t 3 .
rru remefle,Dorille I47 ,ts
cuyard, Ernitia?6.
-HHarhct,H6lane354.
Heber! L. 229.
Habe . soeurBdarriceJ?5.
r|c|ene,socur(C6rd)286.
rlenne e. soeur(Cossrlin) 136
Hcroux,J._3
N3. , J 7 , 3 8 , 4 5 , 4 6 . 5 i . 6 S .
r|rngston,(docteur)l j2.
nruer,Adolphe29E.
Houde,8.251.
Hould,soeurCraciaJ5g.
Houl€, Fatix. 379.J99
Houle, Walter 405.
Houlc,socurAnnette140,4lg.
o
iliili;';rlii"l'r,',i'"
"
Huot, GermaincIE6.
Hunubise.socur 127, l 69, 2tg,
230.
-JJacques,J.O. 299.
J.n.r, Dom 271.
ji;:l;bsoeurMarie260,277,
m43?2,
Jcin XXI
#:filY;#:,
162,J69,37i.
socur(Mercicr)
280,
J.anne. soeur([ararnac)296.
Johnson,Daniel404.
Jolicoeur,Gilbenhc I96.
Joscphc,Flavius45i.
Jo$phine. soeur(C6rd) l.]9. I9j.
t96
Jouanneau(bonhommc)47_
Joyal,C.E. 213, na,230.
Joyal, Jean{taudc 44j.
Judjth dc Brdsolc,soeur (Dancausc)
Julietre,socur(Sr-Cyr)3l l.
'
Jutras,Michcl4i0.
Jutras, Rcna387, 390.
466
Jurras.ThCr8se-Manet
3E7.
J u t r a sV. . P .t 5 l . 1 6 5 .
y9,.--c-*ite 232.218,2:,e,
r tz. 3Eo,3Bt, 396,397,:qa, noi,
ioil
- LLabb4.
soeurMaria148.3J9_
Labba.
Witfrid342,378,
i98.399.
LaoKsonniCre,
Ccorgrsl6g.
(Mme)88,e7.e8. tOo,
|f"*:n,: _1
l!d:ilj:
,or,rot.roe.
I ro,r14.r25,
Labrecque.
soaurRose_Anna
372.
kcrs. MAre257_
Lachanc€,picrre 60.
'.i,".'ilfj'i;Iiil,l,
li',\T'!:?.i:1.
.rs' )6i'ziti
lli.lJS:
133:
lli:
lli
La uauv€rsiere,
soeur56.
L.. Dauversiare,socur (provencher)
.
Laferridre,Joscph2j3.
Lroamme, Louise4]d ddn
Laodchc.
L.F. 34.35,3A,li. aO.ql.u
zt' itz'
ll;iiii.";f?'*' u''"t'ae'
Lafond,MdrcCermainei29.332.
Lalontainc,Ceorgelte314.
Larontaine,soeurBenha295,JU.421
.
Lalonlarne,
socurMaric 2lO.
Lalontarne,soeurMerie-Rosc
340.
Laronlatne.soeurZphdrine 202.
ifiSllli,f]
3'iJ.
i1?.
?,:;.?,tr'
l1i
r_arrance,
soeur77.
talibcrta, M.p. 2S2.
Lalibert4,so€urAlic! 417.
Lallier, Richard372
Lalonde-Dcsjardins,
B. (Mme) 432.
Lamoert, Ldon-Michell2t, 122.
t27
LahDert, socur Aurore 340, 417.
41g.
Emocfl. soeurBanha377.417.
Langctid, Llon_philit pc3t5,3j6, j89.
LenSlois(docteur)430.
Laphnlc. Mere Marthc j32.
R oger427.
_Laplanlc.
Lapointc, RosaireJ32.
Laponc, soeur291
Laquerrc,Ccorges3g3.
Ilrarhfc. soeur Augustine 372,
417,
La6mdc, socurJ€anne4lE.
Larchc,soeurCcnrude 340,rml.
Laroche,Wilfrid 2El.
Larouche,G6rard38?,389, 397.
Larivae,Mariettc 356.
Latourelle,
J.E. lE5.
Latourcllc,M.T. 175.
Laurier, Cyrillc 98.
Laurier,J.J.430.
Laurier, M€lina 62.
Lauricr,Wilfrid XXIII, XXIV, XXV,
38,,16,| 12.
Laurier , ZoE 47, 218.
Lavall6e,soeur Bernadette316, 417,
4tE.
Lavcrgne,JosephXXV, 3E.
Lavcrgne,Rcnaud362.
Lavigne,soeurEm€rentianne144,417.
Lavigne,souerCcrmaine417,418.
Lavigueur,soeurMarie-LouiseI69.
Lavoie,G6rald397.
Lavoie,Henri J8?.
kvoie, LouiseRicard 427.
Lrbcl, soeurClaire417,418.
Irblanc, Calixte 38.
Leblanc,J.U. lE5.
Lcblanc,Ulric.245,l0l, 315.
LcblancsoeurMarie-Blanche154.
Lcblond, Louis€60.
Lcclcrc,Arthur 398, 399.
Leclerc,soeurLucienne
417,418.
Lccoq, Monsieur 169.
kcordcux, Merc 273,275.
LagcrP.E.330,373,375,316,377.
Lcmay, Gerrude (fonds)433.
Lemieux,Guy 443.
t emieux,Rcnaud348.
Llon XIII (pape)67, 125,135.
LcRoyer d€ la Dauversiarc,J€r6me
2@,26t,269,271,276.
LeRoye\ Merc 219,222.
LeRoyer,soeur(cuyard) 76,271.
LeRoyer,soeur(C. Prince)163, 364.
LesaS€,
Jean399.
tassard,Arthur 245,288.
Lcssard,F.X. 126,127, 133,135.
Letrate,Alphonse213,216.
Lctarte,CEment 439.
Latourneau,Colett€390.
kvasseur, Henri 223.
L'Hcureux,Raoul436.
(Mgr) 316.
Lirnoges
Lin8, soeurlftne 222,227,304,336,
338,340,34f , 343, 344,346, 347,316,
3't7.
Lizortc, Laurenr403,430.
Liz6, F.X. 55, 56, 68, 70.
Lucie, soeur(Fleury)359.
Lumina,soeurM. 187.
Luneau,soeurClara 2l L
Lupien,so€urMarie-Ange358.
-MMace.MareCatherine169,267.3i5.
Madeleine{u-Calvaire.soeur226Maglioni (cardinat)294.
MaSran,J.C.258.
Magnan,M.P.P.258.
Maheu,Denise353.
Maheu,Thdrdse353.
Mailhor, Chartes-Edouard
XXIII. g2.
ts t , l6E, 111, 213, 2X3,231, 25t. 2(f..
2E3.295.
Mailhot,J.H.230.
Mailhot (iuge) t66.
Maiflet, Mare Marie t69,269. i75.
Maill€, Mdrc Pautine332, 366. 369.
372,394.
Malouin, Irgne Desilels429.
ManceJ€ann€169,269,286,302.3i5.
Mance,soeur(L. Kirouac)210.
Mance,socur(J. Mercierl 266. 271.
Mans€au,Elphdge,l05.
Manseau,Omer 95.
Marceau,V. 194.
Marcoux, Paulinc346.
Marguerite-Marie,soeur(Croteau)
192,286,344. 372.
Marguerite-Marie,soeur(Therrien)
120,129, t33. t63.
Marie-Alcanlara(Dere)I36.
Marie-Anne.
soeuilBdlivcau)
t.3I. t4J.
t59, 257, 316.
Marie-Bcrnard(*re) I28.
Marie{e-Jasus, soeur (L. Thibault)
2t0, 270,281,29t, 292,3t4, 348.358.
M arie de la Fefte, 261, 269,27| , 273,
Marie-de-la-Ferre,Mdre (Villeneuvc)
330,331, 367, 372,375
MariedeJa-Ferre,soeur(A. Thibautt)
358.
Marie de I'Assomption,soeur(Boisven) J6l.
Marie de I'Eucharistie,socur(S. Ver_
ville) 299.
Marie des Anges,soeur(poirier) I66.
Mariedu-Carmel,soeur(M. Louise
Thibauk)210,300,343.347.35E.
Marie{u{rucifix, soeur (Dufrcsne}
,$, 43,44, 45, 81,85, 24E.
Marie{u-Divin-Coeur, soeur (Rav_
mond) 254.
MarieJu-Sacr6-Coeur,Mare 124.125.
126,t29, 133,134,t36, t37, 138.t39.
140,l4t,144.
Marieiu-Sacra-Coeur. socur (Bdliv e a u 1) 1 2 . 3 1 6 .
Marie-Joseph,soeur(Boss{) 120.30t.
Marie (rEine)270.
Marie-Rose,socur(pri ncel223. 286.
Marie, soeur(Windsor) I93.
46'l
Marie, socur (TousiSnant)l18' 179'
201,203.
Marie, soeur(Y. Boisvcrt)223,226.
Marchand,socurGracl^416,417.
299'
Marchand, soeur Rose-de_Lima
w,4n ,418.
Marier, Emest3E0.
Mass€,DeniseMaheu 'z97.
Massicotte,J.-P.-H. 245
Martel, AngElinc349.
46,48Marlel.HermineQuesnel44,
Marrel. P.N. l9E.
Marlel, soeurAnS6line281,364, 396'
415,417.
Marthe, soeur(Lcvasseut)293
Mathieu, CharlesE. 364.
Martin, Albettus 348,349, 352, 372.
374, 316,378.
418
Martin,soeurV€ronique
Mclntosh. soeurUrsule 179
J.O. 213.
M6lan9on,
(pere)271.
Melangon,
e 9 1 , 3 1 5 .l l l .
M e h r r o n .T h € o p h i l2
343,36t.
Melina(Mme)48.
Meloche,so€urClaire 349, 354,421.
Mercier,Amedde416Mercier,soeurAlice33E,340
Mercier,soe!r Cecile411. 421,44o.
Mercier,soeurJuli€tte340,164,417.
Mercure,Dom 3l l.
Mdthot, Corinne287.
M€thot,(Mme) Xxv.
390
Michaud,Solange
Migneallt (docteur)72.
Milot, Doris 440.
Milot, J.4nil 33, 55, 71, 74, 82, 213,
252.
Moisan,Jean4J9.447.
Mondou, Elz6ar 254. 280, 285. 287'
29t,292.293.301.
Mondou,soeurMaria2?l.
Monetle.Yvon442.
Monfette,Monique 354.
124,133,l16
soeurCecile
Mongenais,
Monlbleau.Mdre79,94,95.97,98.99,
too, lol. 102.103,l(H. 106,108,109.
, 22,
| 1 2 ,I t 4 , | 1 5 ,I 1 7 ,I 1 8 ,I I 9 . 1 2 0 1
t 2 3 , | ] 0 , 1 3 6 ,1 9 3 .
Montcalm,Lise4J3.
soellrBerthe201.
Montembeault.
395.
Morency.Jacques
Morenofi Maurice374.
Morin. Benjamin127.274.
Morisctte,Albcrt 143.399,403,405
socurAlbcrta225.
Morisette.
Murray,JamcsH. 4:10
Murray.(Mgr) 252.
Murray.soeurC6cilia332.
468
-NNadeau,Paul243,361.
Nanlel, L6opold33t.
Nault, soeurLaura 359.
Nguycn,Dong 3E7.
Notl, Rob€rt 343, 349, 369,399,'104,
&5.
Normand,soeur(s.9.)309-
-oOlier, soeur(Mongenais)124,136
Olier, soeur(v. Trottier) 300,364.
Ouellet,Ely 3E.
Ouellct,(Mme) 47.
Nicol387.
Ouellette,
Ouellct,Paul-Antoine440.
Ouelletle,socur Alice 138, 142, 169,
m4, 232, 251, 304, 336, 344, 358, 312,
3E0.
-PXXIII, XXV,
Pacaud,Louis-Edouard
37,3E.
Pacelli,Eugenio294.
Page,MereM arie40,42,43,45,46,47,
54,56,57, 59,62,66,68,71,12,73,76,
, 5,8?,88,89,90,
7 7 ,7 8 , 7 98, t , 8 2 , 8 4E
9 2 , 9 3 , 9 4 , 9 5 , 9 91, 0 0 ,1 0 7 l, o E ,l l 5 ,
lt6, t23, 172,248,251,261, 280,344,
435.
P a p i l l o nA, . O . 2 l l .
Paquet,MCre150,152.
Paquetet Dltil 399.
Albini 336,337,338.
Paqueue,
Paradis,Raymond242.
Patry, Jean{laude 387.
387,388.
Patry,Paul-Emile
Paulvl (pape)371.
Payer,soeurThedse 334.
Pellerin,Louise314,390.
Pellerin,soeurEva 372,417.
Pellerin,soeurMatcelle340,421
Pellerin,soeur Marie-Anne298, 344,
411.
Pellerin,soeurMathilde 340.
Pelletier,Paul 390.
P6loquin,so€urLiliane415.
Peltry,W.H. 38.
Pipin, L.O.38.
Pdpin,Nod 221,241,245,254,214.
Perreault,
J.E.205,20E,213,214. 216,
2t9 , 223, 230, 233, 244, 245, 260. 36t .
Perreault,soeurClair€ 39E,400, 406,
4t9,420,42t.
3 14.340,
Pereault,soeurJcanne-Rose
364,4n.
Perreault,soeurTh€rdse421, 434.
Perreault,Yvon 443.
Perrin, l;onidas 273.
Perron,soeur 137.
Pctitcle.c,soeur Frangoise354.
Pdtronille,
soeur79, I20, l2l.
Picha,A. 194.
Pich6,Gilles387,389. 390.
Pie IX (pape)205.
Pie X (pape)171,187,209.
Pie XI (pape)33,2t8,240,252,256.
293,294.
Pie XII (pape)294,306,361.
Pinard, Claude437, 418.
Plamondon,
A. XXIII, 36, 37,46.
Plamondon,
A. (Mme)47.
Plante, Fernand3E7,389,395.
Plourde,socur Louisette340.
Poirier,J.S.245.
Poirier,P.-A.376.
Poirier. soeurNo€mie 129,133,136.
Poisson,Corinne lE6.
Poisson,
J.-AdolphexXIII, XXv. 3l,
31,3E,46,t43,374.
Poisson,
J.-A. (Mme)47.
Poisson,Jules379.
Poisson,
Rom6oXXIII, l7l.
Poisson,
soeurIrlne 3l I, 358,363.
Poliquin,Andr€390.
Poliquin, Jean-Marie390.
Pothicr,L.S.71, 74.
Poulin, Antoine 306.
Poulin,Marc 387,
Pouliot, (juge) 194.
Powell€,ClaudeJ. 3E.
Prattc, Yv€s392.
Princa,soeurFlore 417.
Prince,soeurLaurette411, 418,421.
Prince,soelr Marie-R.372,417.
Proteau,(Pare)I14.
Proulx,E. 17l.
Proulx, Pierre-Yvon3E7.
Proulx,soeurMadeleine
338,340,417.
Provencher,
C.E.213.
Provencher,Gaston356.
Provcncher,Jean-Paul3E7.
Provencher,Rolland 376, 379.
Provencher,soeurGertrude340,
Provencher,soeurLucienne344,358.
-aQuesnel,Auguste3?, 38, 46, 66, 87,
100,l0t, 250,283.
Quesncl,corinne 34,46, 62, 76.
(famille)3 l, 60,66,82,85,95,
Quesnel,
97,98,99, I0l, I03, 109.
G.-Arthur46,65,91
, 100,I03,
Quesnel,
I10.
xxv, 30,32,
Quesnel,Joseph-AuSusre
33,34,36,38,39,40,44,46,41,53,59,
60,6l , 62,63, 64, 65, 66,70,76,8t ,84,
E5,E6,87,EE,9t, t69, 25t, 2E3,302.
Quesnel,Laure 46, 87,91, I00, l0l,
t 0 3 ,l 1 0 .
Marie-Melanie
30,3l, 39.
Quesnel,
Quesnel,soeurEulalie 34, ,!0, 42, ,14,
45,54,55,70,82,87,100,t31.144,248.
-RRacine,Mgr 80.
Rainville,Joseph24E.
Rainviue,Lo!is XXV, JE.
Ratti, Achille 209.
Raymondien,Frere273.
Raymond,soeurAlexina 356.
Renaud,Marc,|46. 447.
Rene,Amanda292.
Rheault,Benoit436.
Rheault,Madeleine
381.
Ricard,J. Arthur 361.
Richard, Claude 423, 424, 437, 438,
4{o.
Richa(, (Pare)260.
Rivard, Bertrand436.
Rivard. Jeanne430.
Rivard,Jean-Yves446.
Rivard, MCre Marie-Rosc260, 294.
329.359,3&.
Rivard,soeurClaire3l l.
Roberge,
C.8. 241,274,291.
Roberge,Louise349.
Robert, MCreJuliette329, 330.
Robichaud, soeur Virginie 3,14,372,
411.
Rochette,Alfred 288.
Rochon.soeurClaire 363.
Rochon,soeurYvonne320,340,341,
358.
Rodrigue,soeurI sabelle347,363,397,
411.
Rogers,Mgr 73, 100.
Rolland,(compagnie)316.
Rose-Anna, soeur (Labrecque) 142,
274.35E.
Rouillard, Germain372,405.
Rouillard, Gervais,440.
Rouleau(cardinal)
231.
Roulleaux,Andra258,
Rousseau,
F.36.
Rousseau,Ludger ( M me>279, 280.
Rolx, Alphons€376,378.
Roux, Marie376,377.
Roy, Alain 442.
Roy, Augustin430.
Roy, Clalde,140.
Roy, Georges
E. 301,379,428.
Roy, G6rard430.
R o y ,M i d e r i c7 0 , 7 1 , 7 4 , 7 5t 0
, ,213.
Roy, Wilfrid 299.
469
-sSte-Albine,soeur(SeviSnY)35E
Saint-Andra,socur(J.-ETrottier) 363,
364.
Saint-Aucustin.soeur(Fortier) 364.
Ste-Cathirine.socur(Seery)35E
Sainte{acile, MCre(Pelletier)310.
Sainte{olette, so€ur210
sainFDenis, soeur (Talbot) 349, 363'
364.
soeur(Lambcrt)3l6
Sainte-Elisabeth,
Saint4eorges, soeur (Bertrand) 328,
334.
Saint4ermain, F.A l65, 192' 193'
252.
de Go!o, Mere(vi8et 5?,
Saint-Jean
t4o, 14l. 144,145,146,149,150'152'
, 5 6 ,1 5 9 .
1 5 3 ,1 5 4 ,1 5 5 1
Saint-Jeande Golo, soeur(Boisvert)
279,304.
Saint-Jeande la Croix, soeur(Pell€rin)
344.
Sainte-Jcanned'Arc, soeur (Dubois)
295, 364,
soeur(E Pellerin)362.
SainFJean.
143
soeur(Desaulels)
Sainl-Joseph,
| 64.
soeur(Caillardelz)
Saint-Joseph.
210.
Sainr-Joseph,soeur(Lafonlaine)316.
Saint-Joscph,socur(E. Thibault) 224.
Mere34,36,38'39,40' 4l '
Saint-Louis.
42,44,54,58,61,62,63,U,65,71,336.
Saint-Louis,Louis deconzague,soeur
(Pellerin)3l L
Saint-Louis.soeurJeanne364.
Sainre-Lucie,soeur(Flcury) 372.
SainGluc,soeur76, 104,l2l.
Saint-Paul, soeu. (C Mercier) 295,
34t, 349,350,351.354,363,365,380,
396.
Saint-Raphael.so€ur(C Quesnel)62'
7 0 ,7 t , 7 6 ,8 1 ,9 6 , t 0 2 , l 3 l , 1 5 0 ,1 6 9 '
lE4.
( Prince)
Sainte-Rose-del'Eucharislie
344.
soeur 129.
Sainte-Syncldtique,
SainteJh€r€se,Marc 192, 194.
Saintc-vdronique,soeur(Martin) 372.
Salvas,Roch361.
Sauv6,Paul338,362.
Savoie,MCre(Robichaud)330
Scharrv-Moreau(firme) 400
Senay,soeurJeanne305,340' 163
Scrr€, Madelcine150
Sdvigny,Am6dee252,253
Sdvigny,Antonio 362.
251
Savisnv.JosaDhal
Sdviiny. soeui €ua ZZs,252,253,260'
3t2, 147, 361,3E6, 4l t .
4'70
sexton,J.L. (Mme) 312.
Simard,Ludger3l l.
Simaoni,(cardinal)67.
soeurMathilde417.
Simon€au,
Simpson,N. 194.
Sirois. Eticnne430.
Smeulders,Dom Henri 67.
59
Sdnard, Marguerire
Spenard,Mathilde36l' 367
deI'Enfanl-Jesus(RHouSie-Therese
le) 229,260.
soeur271.
SFMarcellin,
St-Pierre,Denis439.
St-Pierrc,Frangois38?, 3E9.
St-Pierrc,Jeannine4ll
Suzanne,soeurI77
Suzor,P.H. 128.l17, 160
-TTachereau,(cardinal)El
Tachereau,L.A. 205.
Talbot. soeurAlma. 229,260'340'36/'
4t1.
417,418
Tellier,soeurMarie-Ange
Tessier,soeurBerthe272
U. 159.
Tessier,
J ., N . 2 1 3 .
TCtreau
Tetrault, MCre Rose-Anna330' 331
Theberge,Claude(atelier)'105.
Th6odule,frCreI53.
soeur(Petreault)
Thdrase{e-Jdsus,
34r, 149,350.354,363,365.
soeur
Thercse-del'Enfant_JCsus,
(Windsor)203.
Theroux,Basile(fils)37,46
Therrien,soeurYvonnc338'340'4l?.
L.V 7l.
Thibaudier,
Thibauh.Arthur 382.
314.
Thibault,Jean-Paul
,2t0'291'361.
Thibault.Henri210,251
Thibault,Mdre M Bcrth€XXv, 192'
2to. 221, 222. 227, 232,231' 238' 239'
242. 250. 253, 256, 257. 258' 259, 266'
270,216, 211, 279,2E0.2EE'297' 300'
304.305,306,30E,l l0, 313'314'316'
I t8, 325.329,330.lll, 334,336'33?'
340,159.360,37l.
Thompson,soeurMarie-Louise138,
t4t. t55.
T o n T h a t ,J . 4 3 0 .
Tourienv.C. 194.
Tousilnanr,P.-L.38.46.56.100,105
r ? 6 .l E 5 ,l 9 l , 2 0 4 , 2 2 9 .
P.-L.(Mme)2l3.
Tousignant,
390.
Tremblay,Jean-Chatles
Tremblay,LaurentJ74
TrCpanier(architecte)'()2.
Trottier, soeurC€cile363.
Trottier,soe!rClaudia2&' 3U,417.
Trottier, socur ThdrCse340.
Trottier, soeurValdda4lB.
Turcotte,soeurFrangoise334.
-uUpton, France253, 254.
-vVachon,L.-A. 378.
Valiare, Arthur 386.
Vanasse,Edgar 279.
Vanasse,soeurMadeleine8t, l?5.
Vanicr, Georges362.
Vanutelli,Vincent 126.
Vcrvillc,Jesn 182,390.
Veftille, socurJeanne271,364,417Vervillq soeurSimone341,4lt.
Verville, Wilfrid 2,tO.
Veuillette,soeurNoblla416.
Victorine,soeur(Proulx)9t.96. l0l.
I t7, I tt, t43, 257.358.
Villeneuve,J.M. 261. 290.
Voycr, Louis 427.
-wWard, Dom Bruno 281.
-YYelle,Emile 3lE.
-zZot, soeur 142.
471
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