ce monstre qui dévore haiti!
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7PMt/Pt%VBV%ÏDFNCSF )BJUJHEFT64"'SBODF$BOBEB HAÏTI LIBERTÉ +645*$&t7²3*5²t*/%²1&/%"/$& "MCBOZ"WF#SPPLMZO/:5FM &NBJMFEJUPS!IBJUJMJCFSUFDPN8FCXXXIBJUJMJCFSUFDPN ELECTIONS : CE MONSTRE QUI DÉVORE HAITI! Depi kilè Michel Martelly te yon demokrat? Page 6 Voir page 4 Haiti : la Minustah et l’épidémie Une mobilisation a été la réponse immédiate de ceux qui en avaient assez de ce gouvernement, qui les a conduits à perdre toute confiance dans l’avenir du pays, ainsi que dans les institutions dites démocratiques. LE CHOLÉRA POURSUIT SES RAVAGES EN HAÏTI! Page 8 L L’opium, lla CIA et ll’administration Karzai K Page 10 Voir page 8 Emeutes pour les salaires au Bangladesh Page 17 Des régions du pays : Carrefour, Gressier, Léogâne, et le département de la Grand’Anse se trouvent sous le feu de cette maladie, qui n’a de cesse de se propager à un rythme accéléré Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax: 718-421-3471 La solution négociée est elle possible? Par Berthony Dupont J usqu’où vont-ils aller ceux-là qui n’ont rien appris des événements en cours? Rien de tout ce qui est arrivé lors de la mascarade électorale du 28 novembre dernier ne devrait nous surprendre. Nous n’avons aucun doute sur la nature du régime personnel et arbitraire mis en place chez nous par les forces occupantes pour continuer la déstabilisation du pays. Ses orientations, ses alliances n’ont-elles pas toujours reflété les options d’une classe qui sait fort bien que sa survie dépend essentiellement du soutien et de la protection des forces impérialistes et néo-colonialistes dont elle est le sous-produit ? Fautil rappeler, en effet, que les tristes laquais de l’impérialisme et du colonialisme comme René Préval, Jude Célestin, Mirlande Manigat, Michel Joseph Martellly et tant d’autres candidats à la présidence, éléments d’une bourgeoisie tarée, sont trop bornés pour comprendre les masses populaires haïtiennes ? C’est dans ce sens qu’à chaque moment crucial et décisif de la vie politique du pays, ils se cassent les dents devant les aspirations et les revendications légitimes d’un peuple qui a toujours vibré à l’unisson pour le changement. Le rôle infâme que joue Préval aujourd’hui, cet agent patenté des forces occupantes, est-il différent de celui de mercenaires à l’instar d’un Toto Constant, d’un Chamblain, d’un Michel François, d’un Cédras ou d’un Guy Philippe ? Ainsi, suite aux élections frauduleuses et truquées au départ aussi bien par le pouvoir que par les forces occupantes, tout le monde parle du respect des votes du peuple, même ses pires ennemis, comme s’ils avaient l’habitude de les respecter. N’est ce pas le moment de rappeler qu’en deux occasions, le peuple avait voté son candidat et chaque fois, à la suite de coups d’état sanglants orchestrés par la Communauté Internationale pour changer l’équation politique du pays cette même Communauté prenait toujours soin d’accompagner le coup d’un massacre populaire ? Ce sont ces mêmes ennemis du peuple qui aujourd’hui pour l’amadouer parlent en son nom et prétendent défendre ses intérêts. En juin 2009, le peuple n’avait il pas boycotté les élections de Préval ? Quelle avait été la réaction de la Communauté internationale à l’époque? Elle n’avait pas demandé de respecter les desiderata du peuple, au contraire, pour elle ces élections avaient été une réussite. Aujourd’hui ces mêmes forces occupantes n’ont pas une position différente. Pour elles les élections sont bonnes, avec cette seule différence qu’elles semblent préférer avoir Joseph Martelly aux commandes de la Nation alors qu’elles prétendent n’être attachées à aucun candidat. En réalité même quand « les Etats-Unis ne supportent aucun candidat mais souhaitent la réussite du pro- cessus électoral » comme l’a fait savoir l’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, ce qu’il n’a pas dévoilé, c’est que l’impérialisme tient à conserver le contrôle politique du pays c’est tout ce qui l’intéresse. Nul ne peut donc ignorer que les classes dominantes nationales et internationales finiront quand même par s’allier contre les intérêts des masses populaires pour ne pas perdre leur pouvoir hégémonique. C’est dans cette perspective qu’on a pu voir toutes ces démarches, toutes ces manœuvres et tous ces revirements soit de la part de l’ambassade américaine, soit de Préval et des candidats. Les Etats Unis qui, le soir du 7 décembre mettaient en question les résultats du CEP, le soutiennent maintenant dans sa tactique de créer une soi-disant commission de vérification en vue du recomptage des bulletins. Hier pour Martelly et Mirlande Manigat, le recomptage des voix représentait un problème. Aujourd’hui sous la pression des forces occupantes et de l’impérialisme, tous les acteurs semblent résolus à chercher une solution «à l’amiable» pour satisfaire la Communauté Internationale qui déjà menace fortement et ouvertement de leur couper les vivres. Préval également s’aligne en sollicitant également de l’OEA l’envoi de deux missions techniques. Martelly est revenu avec une proposition qui sent l’occupant: «Je propose donc (...) qu’on organise un second tour le 16 janvier avec tous les candidats. Celui qui arrivera en tête sera le prochain président ». Mais nous nous attendions à tout cela ! Dans cette perspective, il y a une formule qu’on devrait apprendre par cœur : chaque fois que l’ennemi opte pour des positions apparemment favorables à la cause du peuple, il faut toujours s’interroger et se demander si on fait bonne route. En effet, en aucune façon l’ennemi de classe, notamment le capitalisme américain, ne saurait être favorable à la cause des masses. A ce compte, le peuple doit aller à la racine de son mal. Cette élection comme nous l’avions dit bien avant le dénouement du 28 novembre est une menace concoctée contre notre indépendance et notre souveraineté et de jour en jour cela devient beaucoup plus clair. La lutte pour l’amélioration de notre sort ne peut avancer en soutenant des candidats laquais de l’impérialisme. La solution négociée n’est simplement pas possible. En ce sens, nous ne demandons pas l’annulation des dernières «élections» pour favoriser des candidats déchus et déçus. Notre position est claire ! Il n’y a pas eu d’élections, nous demandons plutôt l’annulation des conditions qui maintiennent en place le bon fonctionnement de ce système néocolonisateur, soit le départ immédiat des forces occupantes du pays. Bulletin d'AbonnmentB Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haïti Liberté Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Email : editor@haitiliberte.com Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Morisseau Lazarre Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Jean Bertrand Laurent DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 416-789-9933 * fmelani@rogers.com WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 A travers Haiti Un local du parti ‘Inite’ incendié Le budget national d’Haïti, exercice 2010 – 2011 Par Jackson Rateau L e lundi 13 décembre dernier, le budget national d'Haïti pour l'exercice fiscal 2010 - 2011, se chiffrant à 106 milliards de gourdes, a été communiqué par le ministre haïtien de l'Economie et des Finances, Ronald Baudin. Tout en présentant le budget à la nation, le fonctionnaire a fait remarquer que l'application de cet exercice coïncide avec la propagation dans le pays de la mortelle épidémie de choléra qui a déjà tué 2300 compatriotes, et un fâcheux contentieux électoral qui saccage la population. De ce montant de 106 milliards de gourdes, les douanes haïtiennes devront collecter 22.2 milliards de gourdes, tandis que la Direction Générale des Impôts (DGI) aura de son côté à collecter 12.9 milliards de gourdes, a fait savoir le ministre. « Nous espérons contrôler le taux d'inflation pour le contenir dans les limites de 7 % en moyenne annuelle. Nous comptons aussi faire bouger la pression fiscale cette année pour la placer aux alentours de 11 %», a précisé monsieur Baudin. Dans ce projet, il entend collecter aussi un total de 36 milliards de gourdes sur l'ensemble de l'année fis- Le ministre haïtien de l’Economie et des Finances, Ronald Baudin cale, soit une moyenne de 3 milliards de gourdes par mois. Le local du parti de Préval à la ruelle Rivière L e matin du mercredi 8 janvier 2010, à la Ruelle Rivière, Bourdon, Port-Au-Prince, une foule furieuse composée pour la plupart d'enfants et de jeunes, a incendié le local du parti politique proche du pouvoir « Inite ». Ces manifestants qui se réclament être les partisans du candidat à la présidence Michel Martelly, ont accusé le Conseil Electoral Provisoire (CEP) d'être en complicité avec le gouvernement en place pour écarter leur candidat de son éventuelle participation au 2e tour des élections qui auront lieu le 16 janvier 2011. Ils réclamaient à cor et à cri l'annulation du scrutin du 28 novembre 2010. « Depuis hier soir, après la proclamation des résultats, un groupe de manifestants voulaient mettre le feu au local du parti 'Inite'. Mais, une unité d'agents de la PNH sur place, avait dissuadé ces têtes brûlées. Mais, ce matin seuls les agents de sécurité du parti surveillaient le local. Cette absence de force de l'ordre a largement facilité ces jeunes gens à accomplir leur forfait », a expliqué un résident de la Ruelle Rivière. Les sapeurs pompiers se sont démenés tant bien que mal à épargner certaines résidences adjacentes au local du parti 'Inite', réduit en cendres. Violente attaque sur une manifestation, 3 blessés D ans la mi-journée du jeudi 9 décembre dernier, au Champ de Mars, Centre ville de Port-Au-Prince, 3 personnes ont été grièvement blessées quand un groupe de bandits armés, portant des maillots du parti au pouvoir ‘Inite’, ont déchargé une rafale d’armes automatiques sur un groupe de jeunes qui s’apprêtaient à manifester contre les bévues du gouvernement haïtien de la manière dont il a manipulé les élections du 28 novembre 2010 dernier. Les blessés ont été transportés d’urgence à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). The Minouche Foundation is collecting funds for KIDS IN HAITI. Contributions are tax deductible. 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Ces résultats ont vu la candidate du RDNP, Mirlande Hyppolite Manigat cumuler: 336.878 voix, soit un pourcentage de 31,37%. Le candidat de la plateforme, INITE, le parti du président René Préval, Jude Célestin, a été sélectionné second avec 241.462 voix, soit 22,48%. Pour sa part, le candidat de Repons Peyizan, Joseph Michel Martelly, qui a mobilisé, ou au nom duquel ont été mobilisés tous les contestataires du gouvernement, Préval/Bellerive, n'a reçu que le plus petit morceau de ce gâteau que les GNBistes adorent se partager. Donc Sweet Micky a été tout simplement remis à ses parents. Sitôt la nouvelle parvenue aux oreilles de la population, une mobilisation a été la réponse immédiate de ceux qui en avaient assez de ce gouvernement, qui les a conduits à perdre toute confiance dans l'avenir du pays, ainsi que dans les institutions dites démocratiques. A Port-au-Prince, à Pétion-Ville, au Cap-Haïtien, aux Cayes, pour ne citer que ces parties du pays, le feu de la révolte flambait. Dans cette dernière ville, des actes de vandalisme étaient portés au paroxysme, au point où la pulsion a poussé les fanatiques à exceller dans l'art de la pyromanie. Ils ont brûlé la quasi-totalité des institutions étatiques, entre autres le BED du Sud, les succursales de la DGI, du Ministère des Finances, de la douane, de la BNC. Une station de radio, Lebon FM, propriété du sénateur Carlos Lebon, candidat à sa propre succession sous la bannière de la plateforme officielle INITE, a connu le même sort. Ce Lebon figure sur la liste des candidats admis au second tour des sénatoriales. Cette cité des Cayes, traditionnellement, réputée pour son calme et sa pondération, a remporté la palme de la violence au cours de la mobilisation du mardi soir, à la journée du jeudi 9 Décembre 2010. Pétion-Ville, la ville qui s'était toujours enorgueillie d'être au-dessus de toutes les régions d'Haïti, refuge des riches contre « l'arrogance des pauvres qui croient qu'ils peuvent édifier leurs bidonvilles crasseux et puants » à proximité des belles résidences, a vu de ces rues monter la fumée noirâtre, suffocante, salissante et polluante provenant de pneus enflammés. Cette violence a fait voler en éclats les vitres de ces beaux magasins et touché des voitures qui ont été incendiées. Même une succursale de la Digicel n'a pas été épargnée. Elle a été vandalisée. L'autoroute de Delmas a vu dans de nombreux actes de violence commis, le même scénario. L'objectif était de saccager le Bureau central du CEP, ainsi que le BED de l'Ouest très impliqué dans le processus électoral. Des soldats des forces d'occupation du pays et des policiers de la PNH, montaient la garde, dissuadant tous ceux qui voulaient s'en approcher. Pendant ces jours qui ont suivi la publication des résultats par le CEP d'exclusion de Dorsinvil, la violence a fait rage. Le bureau du parti, INITE, a vu son siège social, à la rue Rivière, partir en fumée par ces manifestants qui ne pouvaient contenir leur rage de détruire. La succursale mobile de la compagnie Voilà a eu le même sort, pillée et brûlée. De nombreuses voitures ont été brûlées, d'autres ont vu leurs vitres voler en éclats. C'était un véritable siège, avec partout des barricades érigées avec des carcasses de toutes sortes d'objets, des pierres, des troncs d'arbres et des pneus enflammés. Des rafales de pierres ont ajouté leur note macabre à cette violence qui annonçait la fin dans ces villes de ce pays moribond. 4 Haïti Liberté Nul ne pouvait faire entendre raison à ces masses insultées, humiliées par le gouvernement de Préval Dans le Nord du pays, à Mirebalais et d’autres coins du pays, on a constaté des manifestations de rue. Selon les informations, il y eut plusieurs blessés et cinq morts au cours de ces terribles journées. Le bilan des pertes causées par ces violences, selon l'économiste Eddy Labossière, président de l'Association des Economistes Haïtiens, est très lourd et aurait coûté au pays la somme de dix (10) milliards de gourdes. Ces chiffres démontrent très clairement l'ampleur de communauté internationale ». Cette note a été rendue publique le jeudi 9 Décembre. Les candidats Manigat et Michel Martelly, mis hors de course, ont refusé cette proposition, qui d'après eux représente pour le CEP d'exclusion un modus operandi pour sortir de la crise. « Nous ne pouvons pas accepter un recomptage par l'instance même qui a manipulé les élections au départ ». Comme à l'accoutumée, ces candidats qui changent de paroles Michel Martelley Le bureau du parti, INITE, a vu son siège social, à la rue Rivière, partir en fumée par ces manifestants qui ne pouvaient contenir leur rage de détruire la catastrophe dans un pays, qui souffre déjà d'anémie économique, tellement la situation est grave. Même si Le sénateur Joseph Lambert ces chiffres avancés par l'économiste ne reflètent pas la vérité de manière fiable, il reste que les dégâts causés à l'économie ont fait souffrir énormément tous les agents économiques en plus de tous ces jours pendant lesquels c'était la paralysie totale, l'absence de toutes transactions. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) dans le but de calmer les esprits, de temporiser sur les décisions prises concernant ces élections et les résultats proclamés, a demandé aux candidats Manigat, Célestin et Martelly de participer à une réévaluation des procès-verbaux aux côtés d'une commission mixte : « Le processus sera exécuté en présence d'une commission mixte composée du CEP, des candidats concernés, des observateurs nationaux et internationaux, ainsi que des partenaires de la comme on change de chemises, finissent par revenir sur leur refus. Quant à Jude Célestin, cette proposition était la bienvenue pour calmer l'ardeur des contestataires, qui n'ont de cesse que d'exiger son élimination du processus électoral, vicié dès le point de départ. A cette proposition du CEP, l'Initiative de la Société Civile, qui appelle toujours au consensus, qui était prête à cautionner toute décision pour basculer la lutte, a déclaré : « Toutes les contestations doivent être entendues aussi bien pour les législatives que pour les présidentielles » Pour l'état major de campagne de Jude Célestin, le résultat a été manipulé, dans la mesure où le candidat de l'INITE n'a pas terminé en tête pour le second tour. Le chef de campagne, le sénateur Joseph Lambert, s'est déclaré satisfait de la proposition du CEP de Dorsinvil. « Nous acceptons le processus du recomptage pour veiller à la transparence du système ». Drôle de transparence qu'envisage l'INITE avec le CEP d'exclusion, qui a organisé plusieurs mascarades électorales : avril-juin 2009 et Novembre 2010. Quant à la prétendue communauté internationale, cette usine à fabrication de toutes les magouilles impossibles et inimaginables, leur position consiste à dire telle chose en plein jour et à agir différemment la nuit. La position de la France, des Etats-Unis, du Canada se résume à partir de la considération de ces deux fers au feu. Pour ces donneurs de leçons les résultats proclamés par le CEP d'exclusion ne reflètent par la vérité dégagée dans les sondages, ni ne sont en conformité avec ceux publiés par le CNO (Conseil National d'Observation). Pourtant, ils cherchent à concilier les contraires pour faire accepter cette imposture du 28 Novembre 2010. A ces objections, Préval a répondu. « L'ambassade des Etats-Unis n'est pas le CEP. Le CNO n'est pas le CEP ». Ayant reconnu publiquement que l'ambassade des U.S.A n'est pas le CEP, le chef de l'Etat haïtien a admis, toutefois, que cette ambassade est un juge de ligne. Feignant de reconnaître la souveraineté du CEP, pour masquer une évidence que tout le monde connaît, Préval invite les candidats protestataires à se référer au tribunal de cette institution pour traiter de toutes les questions litigieuses et aussi de la crédibilité du scrutin du 28 Novembre. Dépassé par la violence qui a écrasé le pays, le gouvernement Préval/Bellerive, n'a pas réagi par la répression, au contraire il a répondu par une condamnation émanant d'un pouvoir très affaibli, d'un pouvoir irresponsable, incapable de gérer le pays, apte à recevoir des ordres de l'étranger. C'est ce même pouvoir, timoré, qui a demandé mollement à la police de faire son travail. Dans la violence provoquée par les résultats proclamés, le CEP ne peut que constater les dégâts, sans pouvoir dans les 72 heures, selon les prescrits de l'article 178 de la loi électorale, ouvrir son service de contentieux aux candidats protestataires. Ainsi, le lundi 13 Décembre, à la place du CEP de Dorsinvil, c'est l'éternelle communauté internationale qui a demandé dans une note signée par, entre autres : Canada, France, Etats-Unis, Brésil, aux candidats contestataires d'accomplir cette formalité. « La communauté internationale invite les candidats à faire valoir leur contestation dans le délai légal qui s'achève mercredi. », voilà en substance cette note. Contrairement à la déclaration du chef de l'Etat haïtien, selon laquelle : « l'ambassade des Etats-Unis n'est pas le CEP », le communiqué de la communauté internationale prouve, que ce sont les occupants qui mènent la danse, décidant carrément de la marche des événements. D'autant que le sénateur démocrate, Patrick Leahy, a demandé au gouvernement Obama de geler l'aide au gouvernement haïtien et d'annuler les visas de voyage en faveur des officiels haïtiens et de leurs proches. La violence aveugle exercée par les manifestants pendant les 7,8 et 9 Décembre 2010, témoigne de la haine cumulée d'une population victime d'une politique inhumaine, conçue par les forces d'occupation et leurs laquais haïtiens pour renforcer l'exclusion sociale. Le drame est que, les masses populaires sont descendues dans les rues pour défendre des votes, dans une prétendue élection qui ne pourra que renforcer leur misère et leur exclusion, en tant que classe toujours méprisée et méconnue d'Haïti. Malheureusement, nul ne pouvait faire entendre raison à ces masses insultées, humiliées par le gouvernement de Préval. Plus tard, on le verra, elles s'opposeront et lutteront contre ces mêmes politiciens au nom desquels, elles sont descendues dans les rues. Mirlande Manigat et Joseph Michel Martelly, brusquement sont devenus des sauveurs du peuple, alors que ce sont les mêmes qui ont contribué au boycott du bicentenaire de l'indépendance et au coup d'Etat/ kidnapping du 29 février ayant abouti à l'occupation du pays. Certes, sa frustration s'est transformée en délire de déraison pour détruire et tuer. C'est un fait compréhensible, néanmoins le peuple exploité d'Haïti doit nécessairement apprendre à identifier ses amis et ses ennemis, par la même occasion reconnaître l'utilité des luttes qui soutiennent ses revendications, pour différencier sa vie de ces sempiternelles exigences qui ne constituent que des pièges pour reproduire le même système d'exploitation, d'injustice et d'exclusion sociale. Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Twa fèy, Twa rasin O! Posologie: une graine par mois Par Fanfan Latulipe I l me faut commencer par clarifier la terminologie utilisée dans le titre de la rubrique de cette semaine. Je fais allusion au mot posologie. C'est quoi ce mot un peu shèlbè, un tantinet posologique, au parfum pharmaceuticomédical ? C'est quoi une posologie ? Le mot posologie fait référence à la quantité et au rythme d'administration d'un médicament prescrit. D'ordinaire, il s'agit d'un remède administré par voie orale sous forme de pilule, gélule, tablette, comprimé, capsule qu'il faut généralement avaler, parfois mâcher ou sucer. Pour nous autres Haïtiens, tous ces trucs avalables, machables, buvables ou suçables sont des graines : grenn lafyèv, grenn maltèt. La posologie peut être d'une graine par jour, deux fois par jour, trois fois par jour, tout dépend du médicament. Les graines sont prescrites sur une période donnée, c'est le cas pour le traitement Le docteur Jacques Bernard à qui Washington a demandé d’examiner les douze en vitesse car les foies s’enflent à vue d’œil, les cœurs se gonflent de rage d’accéder au pouvoir, les réflexes de gâchette se font menaçants sautes d'humeur du malade lui-même, ses entêtements, ses aveuglements, Dès le dépouillement des urnes, ce fut un vrai cirque animé par douze saltimbanques d'une infection aiguë. Autrement la posologie s'applique à une thérapie permanente, la vie durant comme nous disons. C'est le cas du traitement du diabète par exemple. Je ne me suis jamais imaginé qu'un jour le médecin que je suis allait devoir proposer une ordonnance dans un cadre non médical, dans un contexte socio-politique. Une ordonnance qui calmerait certaines inflammations, certaines flambées infectieuses, certaines nervosités, certaines fièvres, certaines poussées aiguës d'un mal particulier difficile à guérir. Une ordonnance devant tenir compte de facteurs endogènes et exogènes au patient à traiter, ainsi les PRIME TIME DRIVING SCHOOL, Inc. Cars or Buses • 5 Hour Class All Classes for School Bus Drivers / Attendants 1 Hillel Place, Suite 3A Brooklyn, NY 718-859-8526 ses égarements, ses divagations, ses obstinations, ses récalcitrances, ses résistances, ses désobéissances, voire même ses malveillances. Avant de traiter un patient, avant donc de proposer une ordonnance assortie d'une posologie adéquate, un médecin ne s'aventure jamais à faire un diagnostic plop plop, konsa konsa. Il dresse d'abord ce que dans le jargon médical on nomme une « histoire de cas », histoire de débusquer et de dépister les signes et symptômes qui portent le patient à le consulter, ce d'autant que certains patients par nature sont cachotiers, petit-koulout, rusés. Ils peuvent vous cacher un symptôme-clef, et si vous n'êtes pas mis au courant, vous clinicien, vous êtes chire. Et il y a tant de maladies et de symptômes qu'on dirait volontiers tot homines quot morbi, autant d’hommes autant de maladies, tot homines quot tikoulouti, autant d’hommes autant de tikoulout. Après avoir dressé l'histoire de cas, il faut passer à l'examen physique. On ausculte les poumons pour essayer de déterminer si le malade évolue peutêtre dans une atmosphère malsaine, par exemple li kab tibèkiloz. On sonde le cœur, je veux dire qu'on ausculte le cœur avec un stéthoscope. C'est toute une panoplie de trouvailles qui peuvent s'offrir aux oreilles de l'auscultant : cœur défaillant, cœur faya, cœur qui roule et qui amasse des dollars, cœur bardé de mauvais élans, cœur plein de rage pour ne pouvoir battre au rythme de désirs fous, cœur antyoutyout parce que toujours à l'affût de quelque chose à grapiller, cœur volage aux tendances opportunistes volant d'avantages isit à d'autres avantages lòtbò, cœur endurci par des nuits de magouilles, cœur épris de pouvoir et de richesses. Parfois on ausculte et on n'entend rien, aucun battement, on a alors affaire à un sanscœur. C'est à vous fendre le cœur. Puis, il faut examiner le foie. Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Madame Myrlande et Monsieur Micky On le fait par palpation en demandant au patient de se décontracter. On peut tomber sur différentes anomalies : fwa mou, fwa du, foie dévoré d'ambitions, milieu des tempêtes» d'une folie présidentielle et d'une situation socio-politico-économico-séismique surréaliste : plus de 200.000 décès suite au trem- Deux saltimbanques en lutte pour le Palais National foie gonflé par l'alcool d'ambitions perverses, foie graisseux de haine, foie tuméfié par un désir permanent et malsain d'en vouloir aux autres, foie ramolli par la mauvaise habitude de mensonges éhontés et de promesses non tenues, foie enflé par la pratique chronique de petites et sales combines, foie troué de délires de persécution. Ma foi, ce n'est pas ton viendra qui te sauvera. Se pa vini w ki pou sove w. En principe la rate n’est pas palpable, mais dans certains cas on peut sentir la grosse rate d’un vye we, rat dokale ou la rate modérément enflée d'un vye rat mòde soufle. On examine rapidement les couilles, car il y en a qui n’en ont jamais eu dans leur vie tellement yo lach. On termine l'examen physique par une évaluation neuropsychiatrique. A l'occasion on trouve des mecs hyperréflexiques, c’est-à-dire qu'ils ont des réflexes ultra-rapides, celui de la gâchette par exemple. Enfin, et surtout si c'est un homme, on lui demande s'il est né «coiffé». Une réponse positive, ferme, assurée, énergique, est presque certainement le signe d'une névrose sub-clinique. A chaque maladie, à chaque patient sa graine, sa posologie. Par exemple au type qui est hanté par sa «coiffe», il faut lui prescrire deux graines d'azoupanmpanm t.i.d, c’est-àdire trois fois par jour. Si on soupçonne que le mec est un couillon acouillique, c’est-à-dire dépourvu de couilles, on lui fait une ordonnance de graines manman zizi-zaza-zèzè, une fois par jour, à prendre à jeun. Tot morbi, quot medicinae, autant de maladies, autant de médicaments. Bon. Faisons maintenant un petit détour par les chemins électoraux pour toutefois revenir à nos graines, enfin, graines au sens de médicaments. Dès que les cloches du CEP eurent sonné à toute volée le grand rassemblement des fous du fauteuil , ils étaient 34 à se précipiter «échevelés, livides au blement de terre, un million et demi de rescapés sous des tentes, le Palais national effondré, une capitale dévastée et puante, le choléra dans le wèl de la population, une misère atroce, une MINUSTAH vibrionique qui fait des siennes, un pays sous tutelle, un pays géré de partout et de nulle part par un ancien président des Etats-Unis, les assassins qui ne chôment pas, une bourgeoisie plus malpropre que jamais et une élite morally repugnant comme aux beaux jours du jean-claudisme infect et abject. Il faut être absolument cinglé pour aspirer à accéder au fauteuil présidentiel dans un tel contexte et accepter de «prêter serment» sous l'œil goguenard et amusé de Bill Clinton, l'homme du jour, le maître des lieux, des queux, des souffreteux, des pouilleux et des gueux. Les membres du CEP tout dévoyés qu'ils sont ont eu pourtant un petit sursaut de décence et ont éliminé 15 de ces abrutis pour ne garder que les moins furieux du troupeau schizophrène. Dès le dépouillement des urnes, ce fut un vrai cirque animé par douze saltimbanques. Deux d'entre eux, vingt quatre heures après leurs grimas à douze, décidaient brusquement d'arrêter de saltimbanquer, tandis que les dix autres bouffons criaient à la fraude et à bas le CEP. Ils voulaient, tous les dix funambules, annuler les «élections», tandis que Monsieur Micky, et Madame Myrlande étaient aux anges pour un deuxième tour. Survint Maître Jude Aliboron que le CEP plaça en deuxième place au plus grand dam des Mickistes qui se déchaînèrent et se déhanchèrent dans plusieurs villes du pays. Quant aux Judéens ils sortirent machettes, katyapika et pyekochon. On leur prête des violences ainsi qu'aux Mikystes. Le CEP pour sa part est aujourd'hui dans ses petits souliers avec des pieds santi mayas. Il aurait timidement proposé un recompte des voix. La société si vile est dans ses gros souliers. L'Eglise catholique joue du goupillon pour asperger les douze «crazy». La communauté internationale est toute à ses hypocrisies coutumières et la MINUSTAH est toujours prête à passer à l'action. Survient alors le docteur Jacques Bernard à qui Washington a demandé d'examiner les douze en vitesse car les foies s'enflent à vue d'œil, les cœurs se gonflent de rage d'accéder au pouvoir, les réflexes de gâchette se font menaçants. Jacko est un ancien interne des hôpitaux de Paris. Spécialiste en pneumologie, cardiologie, gastro-entérologie, hépatologie, hématologie, neurologie, psychologie, démagogie et magouillogie, il a déjà examiné les douze cinglés en mal de Palais national. Il paraît que Doc Bernard a déjà fait son diagnostic : douze Elifèt de bra pandye, douze graines de candidats, fous furieux, atteints de présidentiellite suraiguë. Puisqu'ils sont douze graines de candidats, et puisqu'il y a douze mois dans l'année, le doc ne voit qu'un seul traitement possible, qu'une seule posologie: une graine par mois sur la chaise bourrée avec ochan chaque matin. Ordonnance renouvelable chaque année pendant les cinq prochaines années. Jusqu'au prochain carnaval électoral. A & P Shipping THE BEST CARGO FOR HAITI 4001 AVE H (CORNER OF EAST 40TH) BROOKLYN, NY 11210 TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Door To Door In Haiti Machines, Camions Nou bay bon sèvis Nou delivre pòt an pòt Pri piyay chak jou Ayiti chak mwa Nou rapid epi nou garanti TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Port-au-Prince And Countrysides Good Prices We Deliver Barrels, Boxes, Trucks, And Cars… Etc. Every Month In Haiti Haïti Liberté 5 Kwonik Kreyòl Mete pyès pa mete pyès, Leta pouri a ap kontinye chire! Pozisyon Mouvman Demokratik Popilè (MODEP) Mete pyès pa mete pyès, Leta pouri a ap kontinye chire Depi lane 1980 yo, peyi d Ayiti ap trimen anba yon kriz san bout. Chak fwa kriz la pete epi eklate anba je tout moun, enperyalis la ak klas dominant yo envante tout kalite solisyon pèpè pou eseye rezoud kriz la. Yo eseye rejim militè yo, divès prezidan poupe twèl, eleksyon fo mamit ak koudeta, men, kriz la kontinye pirèd. Lò enperyalis la konstate enkapasite klas dominant yo pou yo jere leta kapitalis rachitik pouri a, yo debake dirèkteman ak militè pa yo pou jere sitiyasyon an. Fòk nou di, yo te toujou prezan sou lòt fòm, atravè anbasad yo ki te toujou ap bay lòd anba chal, yo te toujou prezan atravè FMI, Bank Mondyal ak LONI. Men, koulye a, pa gen voye wòch kache men ankò, se enperyalis la dirèkteman k ap pase lòd. Dènye kominike anbasad meriken apre rezilta seleksyon yo, se yon kokenn chenn prèv ki montre aklè kouman enperyalis la prezan nan politik peyi a, san maske vizaj li. Apre 12 janvye, sèten moun te konprann te gen posiblite pou sèten otorite nan leta a te ranmase eskanp figi yo. Men, se pat sa ki te rive. Otorite yo te prefere chwazi rantre peyi a pifon nan depandans anba ponyèt enperyalis la, pandan y ap konstui baz pou kontinye kontwole pouvwa a nan eleksyon fomamit epi jere peyi a nan yon kontinite tèt anba. Kòm puisans enperyalis yo ak gwo miltinasyonal yo te toujou jwenn tout sa yo bezwen nan men otorite kolera yo (prezidan, minis, senatè, depite), yo te fèmen je yo sou tout move mannèv pouvwa a t ap fè. Pafwa, yo ede otorite yo nan mannèv tèt anba y ap fè yo. Sa ki fè tou, menm lè pouvwa anplas la konnen se MINISTA ki pote maladi kolera a, pouvwa a fèmen je l sou sa. Se yon politik banm ma ba w. Soti 1987 pou rive jodi a, klas dominant yo deja òganize anviwon 7 eleksyon nan peyi a. Men, eleksyon sa yo toujou lage peyi a nan kriz pi rèd. Eleksyon 2010 yo, se youn nan gwo zèl kat kominote enperyalis la te konte sou li pou montre reyisit yo nan peyi a. Pouvwa Lespwa-Inite-Lavalas la te konte sou eleksyon yo tou pou asire yon kontinite nan okipasyon, nan CIRH ak nan politik neyoliberal yo. Fòk nou di, kominote enperyalis la pa gen pwoblèm ak sa, se sitou sa yo bezwen. Lòt politisyen yo pa gen pwoblèm ak sa non plis. Men, kòm jwèt la vle gate nan men yo, enperyalis la ak sèten politisyen parèt divize. Pandan 5 lane ki sot pase yo, pouvwa anplas la toujou makònen fòs li ak enperyalis la kont pèp la. Sa ki fè, entènasyonal la te toujou fèmen je l sou zak kòripsyon pouvwa anplas la t ap fè nan lajan taks pèp la ak nan lajan PETROCARIBE a. Mas pèp la bò kote pa li, ki bouke ak pouvwa anplas la, pral pote kole nan eleksyon yo, pou kouri dèyè kapote epi chwazi chavire nan plas kapote. Mas yo tèlman fatige ak politik pouvwa anplas la mete ak kominote enperyalis la, yo menm bliye si gen nan kandida yo ki te konn kore koudeta Sedras Michel Franswa a, yo bliye si gen nan kandida yo ki te janbe kadav pèp la pou al pran pouvwa a nan men Nanfi, nan lane 1988. Malgre tout kandida yo se kapote ak chavire, malgre pwa kominote enperyalis la nan peyi a, rezilta eleksyon yo nan kalfou tenten. Rezilta eleksyon yo tonbe sou kont beton an, ak negosyasyon diplomatik. Eske nou ka kontinye pyese leta pouri sa a ankò? Non, menm jan nou paka pyese yon twal ki fin pouri, se konsa tou, nou paka kontinye pyese, yon leta ki fin pouri. Kelkeswa pyès nou chwazi la a pou mete nan leta a, l ap mennen nou pifon nan kriz ak nan katastwòf. Okenn nan kandida machann peyi sa yo, ni kominote entènasyonal la, pa kapab chanje leta a, ni rezoud pwoblèm fondamantal mas yo jounen jodi a. Sa ki fè pou noumenm nan MODEP, batay la dwe chita fondamantalman, nan konstui yon veritab altènativ sosyal popilè, pou ranplase pil boutik politik, k ap konplote ak enperyalis la depi 200 lane, pou mete pèp la nan plis mizè ak nan katastwòf. Pandan n ap batay, pou konstui veritab altènativ sa a, fòk nou akonpaye pèp la nan batay pou li jwenn kay pou li rete, nan batay pou jwenn lekòl, sant sante ak bonjan dlo potab. Fòk nou akonpaye pèp la, nan batay kont epidemi kolera MINISTA a. Nou dwe kanpe bò kote peyizan yo nan batay pou yo jwenn tè pou yo travay nan bon kondisyon pou nou ka sispann konsome manje pèpè ki soti lòtbò dlo. Aba dominasyon enperyalis ak eleksyon pyese kole!!! Viv yon lòt kalite leta, nan yon Ayiti Granmoun!!! Pou MODEP: Guy NUMA Nixon BOUMBA 6 Haïti Liberté Depi kilè Michel Martelly te demokrat? N an yon nòt pou laprès Biwodprès kandida Michel Martelly mete deyò nan non kandida a, Biwo a di : « Biwodprès kandida ala Prezidans Repons Peyizan, Michel Martelly ap remèsye nan non kandida a, tout nanchon an alawonnbadè pou sipò li apre enjistis 7 desanm pase a. Vwalatilpa jounen jodi a yo fè viktim yo tounen bouwo... ala yon demokrasi ! Lalwa pran patipri, yo brandi l lè sa ranje zafè yo pou anpeche yon dwa konstitisyonèl eksprime, e yo pyetinen l lè yo vle elimine kandida ki jennen yo. N ap salye memwa tout sa yo ki tonbe nan dènye jou sa yo nan tout peyi a e tout sa yo kriz la afekte yon fason ou yon lòt, kriz ke KEP la ak pouvwa anplas la pwovoke. Nou pataje soufrans sa yo ki kouche sou kabann lopital ak sa yo ki viktim kolera. Nou apiye oumenm ki refize aksepte aksyon gwo ponyèt, ile- Michel Martelly galite lenjistis. Se dwa ou pou w mande pou yo respekte vòt ou, se sa ki vrè demokrasi (Vwa pèp la), men nap fè w sonje manifestasyon yo dwe fèt nan lapè, san vyolans e nan respekte lavi ak byen tout moun. Pa bay sa yo ki vle detwi ou okenn pretèks. » Bèl pawòl. Se san di petèt. Men depi kilè Sweet Micky te demokrat ? Se pa menm imoral sa ki te sipòte e ki toujou sipòte koudeta kont yon gouvènman konstitisyonèl nan peyi a ? Kisa Sweet Micky te janm di pou malere te toujou ap soufri sou kabann lopital ak malere kap reklame dwa yo gouvènman grenn kraze tap touye ? Kantite moun Raoul Cédras ak kriminèl parèy li te masakre, anprizonnen, fòse pran ekzil, kisa Sweet Micky te di ? E gouvènman Latortue a menm ? Pou kantite krim gouvènman sa fè ! Kote Micky te ye ? Se pat sipòte li te sipòte krim sa yo ? Se kounye a Michel Martelly reyalize demokrasi vle di vwa pèp la ? Ant parantèz, se sa k fè li rele pati politik li a « Repons Peyizan » ? Depi kilè Micky te nan zafè peyizan vwa menm pou l ta nan defann peyizan ? Moriso Laza Bidjè nasyonal la rive Otorite sanitè peyi 106 milya goud a krenn yon M eksplozyon kolera nan Pòtoprens V andredi a otorite sanitè yo nan peyi a fè konnen yo pè pou yon eksplozyon kolera pa eklate nan Pòtoprens, kapital peyi a, akoz nan eta malpwoprete vil la. Otorite yo fè konnen manifestasyon kont rezilta eleksyon 28 novanm yo ki te tabli depi madi nan plizyè vil peyi a espesyalman nan Pòtoprens, fè kapital la tounen yon depotwa. Doktè Jocelyne Pierre Louis ki se direktris pwomosyon lasante nan Ministè Sante Piblik ak Popilasyon an (MSPP), fè konnen li krenn yon eksplozyon. Li di anpil jefò dwe fèt pou evite yon katastwòf. Men li klè pou tout moun Pòtoprens depi kèk tan te gentan tounen yon depotwa anba de nawè otorite san koutya yo. E yo pap fè anyen vreman pou evite okenn katastwòf. Menm jan yo pè denonse okipan yo vwa pou yo ta trennen yo devan tribinal entènasyonal pou maladi kolera a. Twa moun blese nan yon rasanbleman kont pati Preval la S elon diferan temwen, plizyè nèg ame tire aboupòtan sou yon rasanbleman douvan lokal pati INITE a sou Channmas jou jedi 9 desanm lan. Selon temwen sa yo, endividi ame sa yo te sou motosiklèt e yo te abiye ak mayo INITE. Yo te kouri ak de (2) nan blese yo lopital. Nou ka wè INITE pap chome. inis Ekonomi ak Finans lan, mouche Ronald Baudin, fè konnen bidjè nasyonal pou ekzèsis fiskal 2010-2011 lan rive 106 milya goud. Minis la deklare : « Nòmalman, bidjè sa a ki te an reta akoz yo tap travay anpil sou li, ta dwe adopte anvan 1e oktotòb. Men negosyasyon yo ak patnè yo nan kominote entènasyonal la pou apiye bidjè a, te dire plis ke nou te prevwa ; se 2 mwa edmi reta nou prezante bidjè a. » Minis lan di li prevwa yon to kwasans ant 10% konsa pou nouvo ekzèsis la. « Nou espere kontwole to enflasyon an pou nou kenbe l nan limit 7% pousan chak ane. Nou espere pouse presyon fiskal la ane sa a pou mete l ozanviwon 11% », M Baudin di. Li deklare yo prevwa kolekte yon total 36 milya goud pou ane fiskal la, swa 3 milya goud pa mwa. Bòn chans, mesye. Pèp la pran nòt. RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 t/PVWFMMFT t"OBMZTF t1VCMJDJUÏ Ronald Baudin Welcome to CAFÉ PANOU Where you can get your excellent Foods, Drinks, Caribbean Products and Much More 1113 E 34th St. Brooklyn, NY 11210 Corner Flatbush near Avenue I Tel (718) 758-1212 (347) 254-8262 Nou pale kreyòl epi nou vann Ayiti Libète ! Emisyon pa nou pou nou defann dwa nou: FOWOM OUVRIYE info@fowomouvriye.org 646-829-9519 Chak Samdi, 2zè pou 3zè nan Radyo Pa Nou Fondateur: Jude Joseph Kapte Fowòm Ouvriye nan entènèt: Bureau: (718) 940- 3861 www.radyopanou.com Rele nan liy ouvè: Studio: t t (718) 469- 8511 718-469-8511 718-462-0992 Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Perspectives Les enjeux de la guerre humanitaire Élection haïtienne : exclusion de Fanmi en Haiti après le séisme Lavalas et choléra Par Belfleur Jean Willy Intervention de Belfleur Jean Willy de la délégation haïtienne à l'occasion de la conférence mondiale ouverte contre la guerre et l'exploitation à Alger, du 27 au 29 novembre 2010 « Un pays qui se meurt est Un pays dont ses fils ne se Souviennent plus de leur histoire ». PJ. A ujourd'hui, l'humanité est confrontée à des guerres de toutes sortes et des problèmes urgents, nécessitant des réponses réfléchies et essentielles. Le monde est en train de faire face à de grands défis d'ordre écologique. L'exploitation à outrance des ressources naturelles est devenue un immense danger pour la majorité des habitants de la planète. Les politiques environnementales sont en chute libre. Elles ne sont pas arrivées à proposer des solutions adéquates, face à cet épineux problème. Il ne s'agit que d'un témoignage de non respect envers la vie au bénéfice du capital. Les peuples, en quête de mieux être, se déplacent constamment. On aurait dit qu'ils s'adhèrent indiscutablement au phénomène de la mondialisation. Mais non, c'est plutôt essentiellement la question du flux migratoire qui se propage partout dans le monde avec prédominance du sud vers le Nord. Les concepteurs, de ce nouveau ordre mondial : la mondialisation s'est imposée à travers le temps et l'histoire des peuples à savoir la mondialisation, n'a jamais vraiment permis des déplacements massifs pour les peuples vers des terres qui offriraient plus d'opportunité, voir même des conditions de vies moins précaires que la leur. Il est plutôt question comme on peut le remarquer, seulement du déplacement du capital sans aucune restriction. Par contre comment un tel système peut-il rendre concrète et efficace la mondialisation, sans détruire la diversité culturelle des peuples (Culture comme pratique de vie quotidienne des peuples) ? Le début de cette période est surtout marqué par de grandes guerres, notamment les deux grandes guerres mondiales qui avaient ravagé le continent européen et permis du même coup, l'émergence des Etats unis d'Amérique comme nouvelle puissance mondiale. Le concept d'Etat-nation n'est plus à l'ordre du jour il s'agit de comprendre les mécanismes de ce nouvel ordre et d'essayer de jouir de ses biens faits. Presque tous les Etats sont entraînés par le courant de la mondialisation et placent ainsi les économies en réseau ou personne ne peut plus se permettre le luxe d'agir totalement sans prendre l'autre en compte. Les dirigeants, coincés d'un coté par l'influence du marché qui impose ses lois à tous et sanctionne les plus négligents par l'intermédiaire de la banque mondiale et du Fonds Monétaire International et par les mouvements populaires, cherchent des solutions introuvables pour éviter le pire. Dans cette perspective, peut-on encore parler du droit des peuples? La responsabilité citoyenne seraitelle encore d'actualité? Les réponses ne sont pas évidentes Cette nouvelle ère apporte des changements considérables sur l'échiquier géopolitique mondial et ceci n'est pas sans conséquence sur la vie des peuples. Tout se bascule, particulièrement les repères culturels, conduisant ainsi à la désagrégation des pratiques sociales et à une restructuration presqu'étrangère aux individus. Partout, on assiste à une volonté débordante de rationaliser les activités humaines. Il n'y a plus de place pour les émotions et le sentiment car l'intérêt économique est la seule règle où la voie à suivre pour atteindre le salut sur terre. Le développement des nouvelles technologies de l'information tels les téléphones portables, l'internet, le système satellitaire a largement facilité les mécanismes de contrôle que les grandes firmes internationaux exercent sur les pays et en particulier sur les citoyens, afin de préserver le statu quo. Cette forme de démocratisation de l'information n'est pas sans aucune conséquence. Au contraire, elles sont nombreuses et l'une des contradictions de ces nouvelles technologies de l'information est qu'au lieu de nous rapprocher elle nous éloigne davantage car il devient beaucoup plus facile d'appeler quelqu'un pour prendre de ces nouvelles que d'aller directement le rencontrer. Des réunions se font en ligne avec des partenaires, se trouvant dans des pays différents. Du coup, nous n'avons plus le temps pour apprendre à se connaître par peur que l'autre finisse par reconnaître qui on est vraiment car désormais le système nous habille d'un masque qu'on porte comme une proie, ou un fardeau. Haïti et ses entraves Le choix de faire une mise au point sur la situation mondiale avant d'introduire la situation d'Haïti comme je l'ai dit, découle du fait que nous sommes tous entraînés dans le mouvement de la mondialisation. Ainsi, Haïti, faisant parti de l'hémisphère sud, n'évolue pas en vase clos et pour saisir la réalité sociopolitique d'Haïti, il est nécessaire de comprendre la situation mondiale. En effet, jusqu'avant le 12 janvier 2010, c'est-à-dire date du terrible tremblement de terre qui provoqua des pertes énormes en vies humaines, estimées a 300.000 morts environs (par le gouvernement) et d'important dégâts matériels, des forces internes et externes s'affrontaient pour le contrôle exclusive de l'orientation du pays. D'abord sur le plan externe, les Etats unis contrôlaient déjà le système politique du pays et empêchent à tout autre puissance ce privilège, ne laissant à la France que l'espace culturel et au Canada le système éducatif selon leur fonctionnement dans le pays. Si en apparence cette séparation d'Haïti par ces puissances semble être harmonieuse, au fond, c'est une lutte constante qui se livre entre elles. Cependant, cette rivalité aurait pu, dans une certaine, mesure être « profitable » à Haïti dans la mesure où nous aurions eu des gouvernements conscients, maîtrisant cette réalité et ayant un minimum de volonté, de sorte que le pays aurait fait un pas au lieu de patauger dans la misère. Sur le plan interne, les fractions de la classe politique ne sont pas arrivées à imposer leur leadership. Elles s'affrontent depuis presque 15 ans pour trouver la solution qui permettrait au pays de sortir de l'impasse démocratique. Mais, leur attachement à des pratiques politiques traditionnelles, limite trop leur action qui ne dépasse pas la corruption, c'est-à-dire l'enrichissement de leur famille et de leur partisan en dilapidant les caisses de l'Etat. Quant à la bourgeoisie haïtienne, elle s'enlise dans de vieilles pratiques économiques révolues et n'a ni les compétences nécessaires ni la volonté suffisante pour s'engager sur des voies économiques modernes et créer de l'emploi, participer au développement active du pays dans le cadre d'une économie même libérale. La société civile haïtienne n'a jamais compris son rôle dans le système dit démocratique. Souvent vassalisée, elle sert d'instrument à la bourgeoisie pour le contrôle de la sphère de décisions politiques en leur faveur. A titre Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 d'exemple, après le départ du président Jean Bertrand Aristide pour l'exil en 2004, le gouvernement provisoire, mis en place avec la complicité de la société civile a accordé trois ans de franchise à la bourgeoisie. En revanche les autres groupes qui s'étaient engagés dans cette bataille pour le départ du régime, n'ont pas eu de satisfaction car le seul véritable changement qu'il y a eu, était celui d'un nouveau gouvernement. La masse urbaine, et paysanne inclusivement, les travailleurs végétant dans la misère, sont exploités sans réserve. Malgré des promesses de changement, la condition de vie de cette couche ne s'améliore pas ; au contraire, elle se détériore au jour le jour. La jeunesse haïtienne, selon les dernières estimations de l'IHSI, avec un pourcentage de 20,1% (15 à 24 ans) représente une part importante de la population haïtienne. Dans tous les pays du monde et en Haïti, les jeunes (formés) constituent une réserve, un capital potentiel nécessaire pour tout processus de développement et de changement, mais notre jeunesse est livrée a elle-même. Elle est sans véritable issu. Au milieu d'un monde chargé de préjugés, de discrimination et d'exclusion, les couches populaires et la jeunesse livrent un combat quotidien pour leur survie parce que le système n'a pas de cœur, sans pitié pour les appauvris. Et dans l'état actuel du processus de cette transition interminable, le pays se bat encore. Haiti et ses « amis » Le séisme a changé les données en Haïti et mis en lumière des réalités qui étaient peu visibles. La question humanitaire n'avait pas tant d'ampleur jusque là pour la population. Cependant depuis le 12 janvier, Haïti est devenue la cible des organismes humanitaires, bien que cette catastrophe dépassait de très loin la capacité du pays à donner une réponse efficace aux défis que pose le tremblement de terre en Haïti. Le tremblement de terre serait-il le seul élément explicatif de l'invasion de ces organismes humanitaires? Autrement dit, comment expliquer véritablement cette rouée d'organisations humanitaires dans le pays? S'agirait-il plutôt d'une guerre d'images entre les grandes et les puissances émergentes qui cherchent à s'exhiber plutôt que d'intervention humanitaire véritable? Les Américains avaient débarqué rapidement avec une troupe d'environs 14.000 marines pour prendre le contrôle de l'aéroport et en interdire à d’autres pays pour un certains temps, l'accès. Du coup, l'aéroport est devenu le point de convoitise pour les organismes humanitaires en quête de visibilité, vu que c'était le seul point pour acheminer l'aide humanitaire. Ainsi, le processus d'aide, retardait la coordination et la distribution. Le leadership américain, dans cette situation pénible de notre nation, ne trouve pas seulement son fondement dans l'humanitaire. Il s'inscrit dans cette bataille hégémonique des américains sur le monde particulièrement sur le continent Nord américain. Le président actuel a fait lui même la mention : « l'Amérique aux Américains ». Cela ne signifie pas que l'Amérique appartiendrait à tous les Habitants du continent mais seulement aux peuples américains, cette tendance s'explique avant tout par la proximité géographique. A coté des Etats-uniens qui s'exhibent en maître absolu du drame haïtien du 12 janvier plusieurs grandes nations veulent prendre part à ce banquet qu'offre Haïti comme si manquer Suite à la page (16) Par Isabel McDonald* L ’élection du 28 novembre en Haïti a été entachée d’une fraude massive. En dépit d’un appel à annuler le scrutin lancé par tous les principaux candidats à l’exclusion d’un seul, des fonctionnaires du Conseil de Sécurité de l’ONU de même que des Etats-Unis, du Canada et d’Europe expriment leur satisfaction à propos des résultats et pressent la commission électorale du pays d’accélérer la préparation du second tour de janvier. Avant même la fermeture des bureaux de vote dimanche après-midi, 12 des 18 candidats à la présidence ont publié une déclaration appelant à l’annulation du vote du fait de ce que Mirlande Manigat, une candidate et ancienne première dame d’Haïti, bien placée dans les sondages, a critiqué comme une « fraude massive » et des irrégularités « inacceptables » dans les élections. En fait, élection n’est peut-être pas le terme le plus précis pour le scrutin du 28 novembre. Le conseil électoral choisi par le parti au pouvoir a interdit la participation du parti politique le plus populaire d’Haïti, Fanmi Lavalas (FL). Le chef de FL, Jean-Bertrand Aristide, qui a été élu président en 2000, a été en exil en Afrique depuis 2004, année où il a été renversé par un coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis, le Canada et la France et a été averti, suivant les termes de l’ancien Secrétaire d’Etat à la Défense étasunien, Donald Rumsfeld, qu’il ne devait pas « revenir dans l’hémisphère ». Pendant ce temps, comme l’avait annoncé l’Institut pour la Justice & la Démocratie en Haïti, la présence de troupes de la mission de « stabilisation » de l’ONU en Haïti (connue comme la MINUSTAH) aux bureaux de vote était plus susceptible de provoquer la violence que de la prévenir. Les troupes de l’ONU et la Police Nationale Haïtienne ont tué deux manifestants dans des défilés anti-MINUSTAH dans la ville de Cap Haïtien plus tôt dans le mois. Elles ont aussi utilisé les gaz lacrymogènes contre des haïtiens participant à une marche dans Port-auPrince, gaz qui, comme l’a rapporté le journaliste Kim Ives à Haïti Liberté, « ont sérieusement atteint beaucoup de femmes et d’enfants ». Les manifestations déchargeaient la colère populaire contre l’échec de l’effort d’aide internationale, l’introduction du choléra, inconnu antérieurement en Haïti, et l’inquiétude à propos de la prochaine élection. Des appels pour le retrait des troupes de l’ONU se sont faits de plus en plus pressants au milieu d’accusations suivant lesquelles, des matières fécales, jetées dans un affluent du fleuve Artibonite par des soldats de l’ONU, seraient probablement la cause du choléra. On a déjà enregistré 1600 morts du fait de l’épidémie. Jusqu’à mars de cette année, les Centres pour le Contrôle des Maladies et la Prévention des Etats-Unis ( Centers for Disease Control and Prevention, CDC) affirmaient qu’il était « extrêmement improbable » que la maladie apparaisse en Haïti. Aujourd’hui, l’Organisation Pan-Américaine de la Santé prévoit que 200 000 personnes soient infectées en un an et qu’ « on pourrait avoir 10 000 morts ». Suivant le titulaire de la chaire de microbiologie de l’Université de Harvard, John Mekalanos, « il est extrêmement probable que le choléra soit venu avec la force de maintien de la paix En fait, élection n’est peut-être pas le terme le plus précis pour qualifier le scrutin du 28 novembre. Credit Photo : Liliane PierrePaul ou d’autres membres du personnel humanitaire » « Je ne vois aucune façon d’échapper à la conclusion qu’une introduction malheureuse et certainement accidentelle du micro-organisme a eu lieu », a-t-il récemment dit à Associated Press. L’épidémie de choléra qui balaie le pays soulève une question plus grave à propos du rôle de pays comme le Canada, qui mettent en avant depuis des années toute « »l’aide » qu’ils fournissent à Haïti. Avec toute cette « aide » internationale, pourquoi diable Haïti n’a-t-elle pas les infrastructures de base qui auraient pu empêcher l’épidémie de choléra? La journaliste canadienne indépendante, Isabeau Doucet, a récemment proposé une contextualisation pertinente dans un commentaire pour le Guardian. Elle a souligné : « Il y a une décennie, l’argent était là pour réparer le système d’alimentation en eau délabré du pays. En 2000, un prêt de 54 millions de dollars de la Banque Inter-Américaine de Développement (BID) aurait dû fournir au gouvernement haïtien les moyens de réhabiliter ses systèmes urbains et ruraux d’approvisionnement en eau ». Toutefois, « l’objectif des stratèges étasuniens de déstabiliser le gouvernement Aristide démocratiquement élu, a fait obstacle à la rénovation ». Dans un article de 2004 pour la London Review Of Books, le professeur de médecine à Harvard, Paul Farmer, qui est maintenant assistant de l’envoyé spécial de l’ONU pour Haïti, William Clinton, a indiqué : « des sources haïtiennes et américaines m’ont confirmé que les Etats-Unis ont demandé à la Banque de bloquer les prêts ». Comme l’a prouvé le journaliste indépendant canadien Anthony Fenton, le Canada s’est fait complice de la déstabilisation, en suspendant son aide bilatérale au gouvernement haïtien après l’élection d’Aristide en 2000. A une conférence des donateurs de l’ONU en Mars 2010, la communauté internationale a promis près de 10 milliards de dollars US pour reconstruire Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier. (Une somme qui est considérablement inférieure aux dizaines de milliards dus à Haïti pour les remboursements de dettes illégitimes qui ont été extorquées aux haïtiens par les gouvernements et les institutions financières occidentaux depuis 1825). Près de huit mois après ces promesses, on estime que 1,7 millions de personnes vivent encore sous des bâches dans des camps de fortune dangereux. La MINUSTAH a récemment publié une déclaration, appelant les organisateurs de récentes manifestations Suite à la page (18) Haïti Liberté 7 Perspectives Haiti : la Minustah et l’épidémie Par Fidel Castro Ruz V oilà trois semaines, on a pu lire des nouvelles et voir des images d’Haïtiens, lançant des pierres et protestant indignés contre les forces de la MINUSTAH (Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti) qu’ils accusaient d’avoir transmis le choléra au pays à travers des soldats népalais. La première impression qu’on en tirait, faute d’informations supplémentaires, était qu’il s’agissait d’une rumeur, née de l’antipathie que provoque toute force d’occupation. Comment pouvait-on le prouver ? Beaucoup d’entre nous ne connaissaient pas les caractéristiques du choléra et ses formes de transmission. Les protestations cessèrent quelques jours plus tard, et on n’en parla plus. L’épidémie suivit son cours inexorables, et d’autres problèmes, comme les risques découlant de la campagne électorale, occupèrent notre temps. Des nouvelles dignes de foi et crédibles sur ce qui s’est vraiment passé, sont tombées aujourd’hui : le peuple haïtien avait tout à fait raison de protester et de s’indigner. Selon l’agence de presse AFP : « Le fameux épidémiologiste français Renaud Piarroux a dirigé le mois dernier une enquête en Haïti et a conclu que l’épidémie est provenue d’une souche importée qui s’est étendue à partir de la base népalaise de la MINUSTAH. » Une autre agence européenne, EFE, a écrit pour sa part : « L’origine de la maladie se trouve dans le hameau de Mirebalais, au centre du pays, où les soldats népalais sont cantonnés : l’épidémie a démarré quelques jours après leur arrivée, ce qui en prouve l’origine. « La mission de l’ONU en Haïti (MINUSTAH) a nié à ce jour que l’épidémie soit arrivée à travers ses casques bleus. « …le médecin français Renaud Piarroux, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes mondiaux en matière de choléra, ne laisse pas de doutes quant à l’origine de la maladie. « L’étude a été confiée à Paris à la demande des autorités haïtiennes, a indiqué un porte-parole diplomatique français. Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real E Estate Ess Immigration-Divorce igrati tion io on n-Divo - 4512 2C Ch Church hurc u ch A Av Avenue venue Brooklyn, Broo ookkly lyn ly yyn, n, NY NY 11203 11 112 1203 Nou Nou pale No ale e kreyòl! kreyòl kr k òl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell 8 Haïti Liberté Le fameux épidémiologiste français Renaud Piarroux « …l’apparition de la maladie coïncide avec l’arrivée des soldats népalais, qui provenaient en plus d’un que nous fait savoir Yamila Zayas Nápoles, spécialiste en médecine générale intégrale, anesthésiste, directrice d’une institution médicale à huit spécialités de base et à moyens diagnostiques du projet Cuba-Venezuela, inauguré en octobre 2009 dans la zone urbaine de Mirebalais (86 000 habitants), dans le département Nord. Le samedi 15 octobre, trois patients ont été hospitalisés avec des symptômes diarrhéiques et gravement déshydratés ; le dimanche 16, quatre nouveau cas aux caractéristiques similaires, d’une même famille. Décision fut prise de les isoler et d’en informer la Mission médicale cubaine. Le lundi 17, vingt-huit personnes sont arrivées avec des symptômes similaires. La Mission médicale a dépê- Le choléra poursuit ses ravages en Haïti! Par Hervé Jean Michel L es nouvelles données communiquées par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le lundi 13 Décembre 2010 sur l’évolution de l’épidémie de choléra en Haïti, sont réellement alarmantes. 2193 morts, 97.595 hospitalisés dont 46.749 soignés dans les différents centres de traitement du choléra. Environ 400.000 personnes risquent de contacter la maladie dans l’espace d’une année, selon les prévisions des spécialistes. Voilà des chiffres qui parlent clairement et disent ce que représentera la vie en Haïti dans un futur proche. communautés où les gens associent la maladie à la sorcellerie ». Voilà, il ne manquait que ça dans cette Haïti absolument superstitieuse, où tout s’explique métaphysiquement. Engels, ne disait-il pas que dans son incapacité à pouvoir s’expliquer le monde scientifiquement, l’homme s’est fait magicien pour obtenir des esprits ce qu’il ne peut percevoir lui-même. N’est-ce pas un comportement absolument bizarre et irrationnel, consécutif de la nature d’ignorance dans laquelle est maintenu le peuple haïtien ! Selon le Dr. Angello, les chiffres publiés peuvent ne pas refléter la réalité. « Il doit y en avoir davantage, nous n’avons pas encore pu atteindre les Environ 400.000 personnes risquent de contacter le choléra dans l’espace d’une année, selon les prévisions des spécialistes. Le peuple haïtien avait tout à fait raison de protester et de s’indigner contre la Minustah pays où il existait une épidémie de choléra. « On ne s’explique pas autrement que le cholera ait démarré si soudainement et si fort dans un hameau de quelques dizaines d’habitants. « Le rapport analyse aussi la façon dont le mal s’est propagé, car les eaux fécales du camp népalais débouchaient dans le cours d’eau qui sert d’eau potable aux habitants. Le plus surprenant, c’est que, selon cette agence, l’ONU a affirmé « avoir envoyé une mission d’enquête dans le camp népalais, laquelle a conclu qu’il ne pouvait pas être au départ de l’épidémie. Haïti, au milieu des destructions du séisme, de l’épidémie et de la pauvreté, ruinée par les interventions étrangères et par l’exploitation des transnationales, ne peut se passer maintenant d’une force de coopération internationale. L’ONU doit non seulement remplir le devoir élémentaire de lutter pour le relèvement et le développement d’Haïti, mais encore mobiliser les ressources requises pour éliminer une épidémie qui menace de s’étendre sur la République dominicaine voisine, au reste des Caraïbes, à l’Amérique latine et à d’autres pays similaires d’Asie et d’Afrique. Pourquoi l’ONU s’est-elle entêtée à nier que la MINUSTAH avait apporté l’épidémie au peuple haïtien ? Je n’accuse pas le Népal, jadis colonie de la Grande-Bretagne qui utilisa ses hommes dans ses guerres coloniales et dont les habitants cherchent du travail comme soldats. Nous nous sommes enquis auprès des médecins cubains qui prêtent service en Haïti et qui nous ont confirmé les nouvelles transmises par les agences de presse européennes avec une précision notable. J’offre ici un court résumé de ce ché d’urgence un groupe de spécialistes en épidémiologie qui ont fait des analyses de sang, de vomis et de selles, et réuni d’autres données, qui ont été envoyées aussitôt aux laboratoires nationaux d’Haïti. Ceux-ci ont informé le 22 octobre que la souche isolée correspondait à celle qui prévalait en Asie et en Océanie, la plus sévère. Les forces népalaises des casques bleus de l’ONU sont cantonnées au bord de fleuve Artibonite, qui traverse la petite localité de Méyè, où l’épidémie a éclaté, et Mirebalais d’où elle s’est propagée ensuite rapidement. Bien que le choléra soit apparu de façon subite dans le petit mais excellent hôpital au service d’Haïti, seuls 13 patients sont décédés des 2 822 premiers malades traités au départ dans un secteur isolé, soit un taux de mortalité de 0,5 p. 100. Par la suite, une fois installé à part le Centre de traitement du choléra, 5 des 3 459 cholériques sont décédés, soit 0,1 p. 100. Aujourd’hui, mardi 7 décembre, le nombre de cholériques s’est élevé à 93 222, dont 2 120 sont décédés. Chez les patients de la Mission cubaine, le taux de mortalité est de 0,83 p. 100 ; chez ceux des autres institutions hospitalières, il est de 3,2 p. 100. Compte tenu de l’expérience acquise, des mesures adéquates prises et du renfort de la brigade Henry Reeve, la Mission médicale cubaine, appuyée par les autorités haïtiennes, se propose de toucher les deux cent sept sous-communes isolées, de façon qu’aucun Haïtien ne manque de soins, face à l’épidémie et que des milliers de vies puissent être sauvées. Fidel Castro Ruz Le 7 décembre 2010 L’épidémiologiste français, Renaud Piarroux, a affirmé que : « Le foyer infectieux est parti du camp des Népalais situé à Mirebalais. » Selon les nouvelles données, l’évolution de l’épidémie de choléra est de 97.595 hospitalisés dont 46.749 soignés dans les différents centres de traitement Des régions du pays : Carrefour, Gressier, Léogâne, et le département de la Grand’Anse se trouvent sous le feu de cette maladie, qui n’a de cesse que de se propager à un rythme accéléré. Dans ce dit département, situé très loin du foyer de l’épidémie, 140 décès ont été enregistrés, a rapporté le Dr. Duvelson Angello, de la Direction Sanitaire du Département de la Grand’Anse. « Nous avons enregistré un nombre élevé de décès dans les autres régions pour vérifier les données qui nous parviennent ». Quand des gens traditionnellement abandonnés, n’ayant intériorisé aucune culture d’hygiène publique et autres mesures sécuritaires, se trouvant confrontés à une nouvelle réalité, telle que : le Choléra, il se dégage toujours une explication qui n’a rien à voir avec la réalité, sauf que de se confondre avec leur fausse conscience. De graves dangers Suite à la page (14) Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 This Week in Haiti Michel Martelly, Stealth Duvalierist By Jeb Sprague I Duvalierist Affinities Under the Duvalier dictatorship, Martelly ran the Garage, a nightclub patronized by army officers and members of Haiti’s tiny ruling class. At a recent press conference, Martelly spoke nostalgically of the Duvalierist era, when François "Papa Doc" Duvalier and later his son Jean-Claude "Baby Doc" enforced their iron rule with gun and machete wielding Tonton Macoutes, a sort of Haitian Gestapo. “Today the dog is eating its vomit," lamented Marcus Garcia of Radio Mélodie FM in a Dec. 8 editorial. While "Michel Martelly openly defends the Duvalier regime in a press conference,” the youth who have been duped into supporting him are “without memory of [the infamous political prison] Fort Dimanche-Fort La mort, without memory of the Nov. 29, 1987 electoral massacre,” when neo-Duvalierist thugs killed hundreds of would-be voters. In a 2002 article, the Washington Post explained how the konpa singer was a long-time “favorite of the thugs who worked on behalf of the hated Duvalier family dictatorship before its 1986 collapse.” But the mainstream media of late has yet to pick up on the singer’s past affiliations. Duvalierist affinities should not be taken lightly. Human rights groups such as the League of Former Political Prisoners and Families of the Disappeared compiled a partial list of several thousand of the Duvalier regime’s victims, which was published in Haïti Progrès in 1987, but total estimates of those killed under the U.S.-backed 29-year long dictatorship range from 30,000 to 50,000 people. After Baby Doc’s fall in February 1986, a mass democratic movement, long repressed by the Duvaliers, burst forth and became known as the Lavalas, or flood. Martelly quickly became a bitter Lavalas opponent, making trenchant attacks against the popular movement in his songs played widely on Haitian radio. The Rise of Aristide and the 1991 Coup Following his dramatic election with 67% of the vote in Dec. 16, 1990 elections, Jean-Bertrand Aristide, a former parish priest and Lavalas movement leader, was inaugurated on Feb. 7, 1991 as Haiti’s democratically Jeb Sprague is a contributor and co-founder of HaitiAnalysis.com Wadner Pierre/Haïti Liberté n the media coverage of Haiti's ongoing electoral crisis, presidential candidate Michel "Sweet Micky" Martelly, whom ruling Unity party candidate Jude Célestin edged out of Haiti's Jan. 16 run-off by less than 1%, has been portrayed as the victim of voting fraud and the leader of a populist upsurge against Haiti’s crooked Provisional Electoral Council (CEP). Some have questioned his presidential suitability by pointing to his vulgar antics as a konpa musician over the last two decades, where he often made demeaning comments about women and periodically dropped his trousers to bare his backside. The real problem with Martelly, however, is not his perceived immorality, but his heinous political history and close affiliation with the reactionary “forces of darkness," as they are called in Haiti, which have snuffed out each genuine attempt Haitians have made over the past 20 years to elect a democratic government. Far from a champion of democracy, Martelly has been a cheerleader for, and perhaps even a participant in, bloody coups d'état and military rule. Far from a champion of democracy, Martelly has been a cheerleader for bloody coups d’état and military rule elected president, but then deposed by a military coup, for the first time, on Sep. 30, 1991, only eight months into his first term. Martelly “was closely identified with sympathizers of the 1991 military coup that ousted former President Jean- Bertrand Aristide,” the Miami Herald observed in 1996. The military junta that ruled Haiti between 1991 and 1994 was bloody and brutal. According to Human Rights Watch, some 5,000 people were murdered by the junta’s soldiers and paramilitaries, and thousands more tortured and raped. Hundreds of thousands were driven into hiding and exile. Martelly became the coup’s joker, applauding the junta while it was in power. He was friends with the dreaded Lt. Col. Michel François, who, as Police Chief, was the principal director of the coup's executioners. For instance, according to a fact-finding report by former U.S. Attorney General Ramsey Clark's Haiti Commission of Inquiry into the Sep. 30 Coup d'Etat, François drove a red Jeep leading several buses full of soldiers into large crowds demonstrating against the coup on the Champ de Mars in front of the National Palace on the night of Sep. 30, 1991. (A January 1991 coup d'état, nine months earlier, had been turned back by such massive demonstrations.) The crowds applauded the soldiers, thinking they had come to put down the coup. Instead, on François' signal, the bus windows opened, then police and soldiers mowed down hundreds of demonstrators with machine-gun fire. Martelly claims his moniker “Sweet Micky” (also the name of his band) came from a nightclub performance in 1988, but it's a nickname Col. Michel François also shared. U.S. documentary filmmaker and writer Kevin Pina recalls a concert at the El Rancho Hotel in Port-au-Prince in July 1993 where Colonel “Michel François, ... who was also called ‘Sweet Micky’ after the coup of 1991 because people claimed he would have a broad smile on his face as he killed Lavalas partisans, took to the stage” and “held up Martelly’s hand announcing to the crowd, ‘This is the real Sweet Micky.’” Pina adds, “That’s the first time I ever heard Martelly referred to as such.” One concert that Martelly performed at the request of Michel François and military junta leaders was billed as a demonstration against Dante Caputo, the United Nations special representative to Haiti who was attempting to deploy UN human rights observers into the country. At that same time, the Haitian army and the infamous FRAPH death squads were slaughtering members of the anti-coup resistance. Martelly, known at the time to have many friends throughout the military, explained to the Miami New Times: “I didn’t accept [the request to play] because I was Michel François’s friend, I did not accept because it was the Army. I went because I did not want Aristide back.” Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Most shockingly, Father JeanMarie Vincent (who was killed by a coup death-squad on Aug. 28, 1994) accused Martelly of accompanying the Haitian police on deadly night-time raids to track down suspected Lavalas resistance leaders. “We have information that Michel Martelly has been traveling with death squads from the police when they go out at night to hunt and kill Lavalas leaders,” Vincent told filmmaker Pina in a videotaped interview. After Aristide returned to Haiti in October 1994, Martelly spent most of his time living “in a condo on Miami Beach,” where he “had a regular gig at the Promenade on Ocean Drive, where his band Sweet Micky performed compas, rhythmic Haitian dance music,” according to the Miami New Times. In 2000, Aristide was overwhelmingly elected to a second term. But the George W. Bush administration, also coming into power at that time, launched a destabilization campaign to overthrow Aristide, which is detailed in Peter Hallward’s 2007 book Damming the Flood. Martelly became a willing participant in that germinating coup. In 2002, the noose was tightening around Aristide. Former soldiers had attempted a coup on Dec. 17, 2001, and the U.S. aid embargo was taking its toll. Nonetheless, Aristide’s government had launched several social investment programs including food cooperatives, the building of unprecedented numbers of schools, subsidization of school books, and other literacy promotion. In his 2002 Carnival song, Martelly referred “to recent riots at a dockside warehouse here that were sparked by word that officials from Aristide’s party were stealing from a food program for the poor,”wrote the Washington Post. Although corruption under Aristide paled next to that under the 1991 military junta that Martelly supported, his Carnival song hit a nerve. By 2003, Martelly was on average spending $150,000 to $200,000 on his floats for Port-au-Prince’s annual Carnival, according to the Miami Herald. During Carnival, in which mockery of the government is a tradition, Martelly aimed extremely sharp and vulgar criticism at Aristide. During that time, “Kolonget manman ou Aristide" was one of Sweet Micky's refrains, perhaps the worst curse one can make in Kreyòl, meaning literally "the slave master fucked your mother.” The 2004 Coup and its aftermath In February 2004, Aristide was driven from power yet again. A U.S. Navy Seal team took the president from his home – Aristide called it “a modern kidnapping” – and sent him into exile in Africa, where he remains to this day. In the build-up to that coup, socalled “rebels” composed of former Haitian Army soldiers and former FRAPH death-squad paramilitaries, ran raids into Haiti’s Central Plateau and North, savagely executing dozens of Aristide supporters, government officials and some of their family members. Wyclef Jean, a friend of Martelly, described the “rebels” as freedom fighters “standing up for their rights.” Following the coup, U.S., French, and Canadian soldiers occupied Haiti and set up an illegal de facto regime. As outcry against the February coup grew, Martelly held a concert in Portau-Prince in April 2004 to counter calls for Aristide’s return. The concert was entitled: “Keep him out!” In September 2004, Tropical Storm Jeanne flooded the northwest city of Gonaïves, killing some 3,000 people. U.S.-installed de facto Prime Minister Gérard Latortue was widely criticized for his ineffective and belated response to the disaster. One of his few initiatives was to hold a fundraiser with business leaders of the Haitian American Chamber of Commerce. Martelly, who had used his music only to undermine Aristide, headlined the Latortue gala, the Miami Herald reported. In 2006, with Lavalas militants driven into hiding, jailed, or murdered, the Latortue regime held an election which brought former-President René Préval back to power. The Lavalas base supported Préval, thinking he would bring Aristide back, free all the coup's political prisoners, and reverse the neoliberal march of the Latortue dictatorship. But Préval betrayed these expectations, creating a government dominated by coup supporters and working closely with the foreign military occupation which had now been handed off to the UN. He soon became reviled by large swathes of the poor for failing to enable Aristide's return or to restart many of Aristide's popular social investment programs. By 2009, Préval's CEP banned Aristide's party, the Lavalas Family (FL), from partial senatorial elections and later presidential and parliamentary elections. Préval's weak response to the catastrophic January 2010 earthquake accelerated his decline. The 2010 Selections and Martelly’s Rise Finally, the CEP fixed general elections for Nov. 28, 2010. The Associated Press reported Dec. 10 that Martelly’s “political popularity took off in the weeks before the vote and seems to have surged since it appeared he had been narrowly disqualified from the race.” This surge owes a lot to Martelly’s hi-tech campaign, which outgunned and outclassed his 18 rivals by launching tens of thousands of computerized messages asking people to vote for him. Martelly hired a slick Spanish public relations firm to manage his campaign and break into the spotlight. “The Madrid-based Sola, who played an indispensable role in getting Mexico's Felipe Calderón into the president's chair in 2006, has been running the Martelly campaign for the past seven weeks, which goes a long way toward explaining how the antic-prone musician suddenly emerged as a leading contender for Haiti's presidency,” reported The Toronto Star on Dec. 6. Calderón is widely considered to have stolen the 2006 election from leftist candidate López Obrador, a dirty victory which pleased Washington. The firm Ostos & Sola has also helped the campaign of Lech Walesa, the transnational elite's darling in Poland. Damian Merlo, Ostos & Sola's executive director and Martelly campaign point-man, worked on the presidential campaign of U.S. Republican John McCain before joining the firm. All of these associations raise questions about what "hidden hand” may be behind the Martelly campaign. “Today’s $50 million question: who is the Miami businessman who reached out to Antonia Sola to be Michel Martelly’s campaign fixer?” wrote the Toronto Star. “Sola smiles at the question, all Spanish charm. He’s not saying. ‘A friend, a businessman, presented Michel to us in the U.S.,’ he says.” The key to Sola’s formula for Martelly was to present him as an “outsider,” even though he had been the ultimate “insider” with the procoup bourgeoisie that overthrew Aristide twice. On Nov. 28, as it became apparent that Haiti’s election was riddled with fraud and disenfranchisement, Martelly joined with 11 other candidates to call for election’s annulment. But later that day, Edmond Mulet, who heads the UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH), personally called Martelly to tell him that he was leading, Al Jazeera reported. Sweet Micky, without even telling the other candidates in the impromptu front, jumped back in the race. The next day, Martelly denied he had ever signed the joint letter read in his nodding presence at the candidates’ joint press conference on Nov. 28 calling for the election’s annulment. He explained “his change of position by saying his candidacy had been leading in polling stations where there had not been fraud,”Chicago’s Daily Herald reported. “He saw all the fraud happening on election day,” motorcycle taxi driver Weed Charlot told IPS about Martelly. “But now he sees he has some votes and power. So he’ll accept the election.” The same day he spoke to Martelly, Mulet called candidate Mirlande Manigat to also tell her she was leading in the vote. She too pulled out of the candidates’ annulment front. Then, on Dec. 7, the CEP announced that Manigat was leading with Unity's Célestin in second-place, and hence the second-round. Martelly, who apparently came in third with just over 21%, about 6,800 votes short of Célestin, switched back into protest-mode. Popular anger was already high with Préval and the CEP for excluding the Lavalas Family (only 23% of Haiti's 4.7 million voters turned out, according to the CEP). The election mess was the last straw. Furthermore, there was rage at MINUSTAH for attempting to cover-up that its troops in Mirebalais had accidentally introduced cholera into Haiti, where the disease is now a pandemic. With Wyclef Jean at his side predicting “civil war,’ Martelly channeled the deep popular frustration to attack the government for “robbing” him of a victory he claimed should have been his. The result has been a wave of election-related mayhem. “It is clear that most of the acts of violence in Haiti around the election have been carried out by Martelly’s supporters," said Ricot Dupuy of Radio Soleil d'Haïti, based in Brooklyn. “Thousands of his supporters have paralyzed the capital and other cities in protests that included attacks on public buildings,” Reuters reported. Some people have died in driveby shootings and skirmishes between Martelly's supporters and those of Célestin. In late November, Haitian journalist Wadner Pierre witnessed a group of Martelly supporters at the Building 2004 voting center in Port-au-Prince throw rocks and chant: “If you don’t let us vote, we will burn this building down.” Martelly supporters are responsible for burning a number of government buildings in the capital and in the southern city of Aux Cayes. They have continued on p(18) Haïti Liberté 9 L’OPIUM, L L’ADMINIS KAR Par Peter Dale Scott* Pour Peter Dale Scott, il ne sert à rien de se lamenter sur le développement de la culture des drogues en Afghanistan et sur l'épidémie d'héroïne mondiale. Il faut tirer des conclusions des faits établis : les Talibans avaient éradiqué le pavot, l'OTAN en a favorisé la culture ; l'argent des drogues a corrompu le gouvernement Karzai, mais il est surtout aux Etats-Unis où il a corrompu les institutions. La solution n'est donc pas à Kaboul, mais à Washington. L 'important article d'Alfred McCoy paru sur TomDispatch, le 30 mars 2010 [1], aurait dû inciter le Congrès à se mobiliser pour procéder à une véritable réévaluation de l'aventure militaire états-unienne totalement inconsidérée en Afghanistan. La réponse à la question que pose son titre - « Quelqu'un est-il en mesure de pacifier le plus grand narco-État au monde ?» - trouve facilement sa réponse dans l'article : c'est un « Non ! » retentissant.... sauf à modifier fondamentalement les objectifs et les stratégies définis, aussi bien à Washington qu'à Kaboul. McCoy démontre clairement que: - l'État Afghan de M. Hamid Karzai est un narco-État corrompu, auquel les Afghans sont forcés de payer des pots-de-vin à hauteur de 2,5 milliards de dollars chaque année, soit un quart de l'économie du pays. - l'économie afghane est une narco-économie : en 2007, l'Afghanistan a produit 8 200 tonnes d'opium, représentant 53 % du PIB et 93 % du trafic d'héroïne mondial. - Les options militaires pour faire face au problème sont au mieux inefficaces, et au pire contre-productives : McCoy avance que le meilleur espoir réside dans la reconstruction des campagnes afghanes jusqu'à ce que les cultures vivrières deviennent une alternative viable à celle de l'opium, un processus qui pourrait prendre de 10 à 15 ans, voire plus. (J'argumenterai plus tard en faveur d'une solution intermédiaire : que l'International Narcotics Board accorde une licence à l'Afghanistan afin que ce pays puisse vendre son opium légalement). L'argument de Mc Coy le plus fort est qu'à son pic de production, la cocaïne colombienne ne représentait qu'environ 3 % de l'économie nationale, et pourtant, les FARC comme les escadrons de la mort de droite, tous deux largement financés par la drogue, continuent à se développer dans ce pays. Éradiquer simplement la drogue, sans disposer au préalable d'un substitut pour l'agriculture afghane, nécessiterait d'imposer d'insupportables pressions à une société rurale déjà ravagée, et dont le seul revenu notable provient de l'opium. Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir de la chute des Talibans en 2001, qui fit suite à une réduction draconienne de la production de drogue en Afghanistan sous l'impulsion de ces mêmes Talibans (de 4 600 tonnes à 185 tonnes), laquelle transforma le pays en une coquille vide. À première vue, les arguments de Mc Coy semblent indiscutables, et devraient, dans une société rationnelle, provoquer un débat posé, suivi par un changement majeur de la politique militaire états-unienne. Mc Coy a présenté son étude avec un tact et une diplomatie considérables, afin de faciliter un tel résultat. La responsabilité historique de la CIA dans le trafic de drogue mondial Malheureusement de nombreux facteurs font qu'une issue positive de ce type a peu de chances de voir le jour dans l'immédiat. Il existe de nombreuses raisons pour cela, parmi lesquelles des réalités désagréables que McCoy a, soit oublié, soit minimisé dans son essai - par ailleurs brillant - et qui doivent être abordées, si nous souhaitons vraiment mettre en place des stratégies sensées en Afghanistan. La première réalité est que l'implication grandissante de la CIA, et sa responsabilité dans le trafic de drogue mondial est un sujet tabou dans les cercles politiques, les campagnes électorales, et les médias de masse. Ceux qui ont cherché à briser ce tabou, comme le journaliste Gary Webb, ont souvent vu leurs carrières détruites. 10 Haïti Liberté Carte de l’Afghanistan montrant les plus grands champs de pavot, et l’intensité du conflit en 2007 et 2008 Carte de la CIA montrant les routes de l’opium de l’Afghanistan à destination de l’Europe, en 1998. Selon les informations de la CIA, mises à jour en 2008 : « La plus grande partie de l’héroïne en provenance de l’Asie du Sud-Est est acheminée par voie terrestre, à travers l’Iran et la Turquie, jusqu’en Europe via les Balkans. » En fait, la drogue est également convoyée à travers les États de l’ancienne Union soviétique, le Pakistan et Dubaï L’économie afghane de la drogue fut un projet minutieusement conçu par la CIA, avec l’assistance de la politique étrangère américaine Alors qu'Alfred McCoy s'est impliqué plus que quiconque pour faire prendre connaissance au public de la responsabilité de la CIA dans le trafic de drogue au sein des zones de guerres états-uniennes, je me sens gêné de devoir affirmer qu'il minimise ce phénomène dans son article. Il est vrai qu'il écrit que « l'opium émergea comme une force stratégique dans le milieu politique afghan durant la guerre secrète de la CIA contre les Soviétiques », et il ajoute que cette dernière « fut le catalyseur qui transforma la frontière pakistano-afghane en la plus importante région productrice d'héroïne au monde ». Mais, dans une phrase très étrange, M. McCoy suggère que la CIA fut entraînée passivement dans des alliances impliquant la drogue au cours des combats contre les forces soviétiques en Afghanistan dans les années 1979-88, alors que la CIA a précisément créé ces alliances pour combattre les Soviétiques. Dans un des ces accidents historiques, teintés d'ironie, la frontière sud de la Chine communiste et de l'Union Soviétique coïncidèrent avec la zone asiatique de production d'opium, le long d'une chaîne de montagne, attirant la CIA dans des alliances pleines d'ambigüité avec les chef tribaux des hauts plateaux de la région. Il n'y eut pas de tel « accident » en Afghanistan, où les premiers barons de la drogue d'envergure internationale - Gulbuddin Hekmatyar et Abou Rasul Sayyaf - furent en fait projetés sur la scène internationale grâce au soutien massif et mal avisé de la CIA, en collaboration avec les gouvernements du Pakistan et d'Arabie Saoudite. Alors que d'autres forces de résistance locales furent considérées comme des forces de seconde classe, ces deux clients du Pakistan et de l'Arabie Saoudite, précisément en raison de leur manque de soutien au niveau local, furent des pionniers dans l'utilisation de l'opium et de l'héroïne comme moyen de bâtir leur force de combat et de créer une ressource financière [2]. De plus, tous deux devinrent des agents de l'extrémisme salafiste, s'attaquant à l'islam soufi endogène à l'Afghanistan. Finalement, tous deux devinrent des agents d'Al-Qaïda [3]. L'implication de la CIA dans le trafic de drogue durant le conflit soviétoafghan n'était pas une première. D'une certaine manière, la responsabilité de la CIA dans le rôle dominant que joue aujourd'hui l'Afghanistan dans le trafic mondial d'héroïne, est une réplique de ce qui arriva plus tôt en Birmanie, au Laos, et en Thaïlande entre la fin des années 1940 et les années 1970. Ces pays sont aussi devenus des acteurs majeurs du trafic de drogue, grâce au soutien de la CIA (et des Français, dans le cas du Laos), sans quoi ils n'auraient été que des acteurs locaux. On ne peut parler d'« accident ironique » dans ce cas non plus. McCoy lui-même a montré comment, dans tous ces pays, la CIA a non seulement toléré mais aussi, soutenu la croissance des actifs des forces anti-communistes financées par la drogue, afin de contenir le danger représenté par une intrusion de la Chine communiste en Asie du Sud-Est. Des années 1940 aux années 1970, et comme en Afghanistan aujourd'hui, le soutien de la CIA participa à transformer le Triangle d'Or en un fournisseur majeur d'opium au niveau mondial. Durant cette même période, la CIA recruta des collaborateurs tout au long des routes de contrebande de l'opium asiatique, de même que dans des pays comme la Turquie, le Liban, la France, Cuba, le Honduras, et le Mexique. Ces collaborateurs comprenaient des agents gouvernementaux comme Manuel Noriega au Panama ou Vladimiro Montesinos au Pérou, souvent des personnalités expérimentées appartenant aux services de police soutenus par la CIA ou aux services de renseignement. Mais des mouvements insurrectionnels en faisaient aussi partie, des Contras du Nicaragua dans les années 1980 (selon Robert Baer et Seymour Hersh) au Jundallah [4], affilié à AlQaïda et opérant aujourd'hui en Iran et au Baloutchistan [5]. Le gouvernement Karzai, et non les Talibans, domine l'économie de la drogue afghane Le meilleur exemple d'une telle influence de la CIA sur les trafiquants de drogue aujourd'hui se trouve sans doute en Afghanistan, où le propre frère du président Karzai, Ahmed Wali Karzai (un collaborateur actif de la CIA) [6], et Abdul Rashid Dostum (un ancien collaborateur de l'Agence) comptent parmi ceux qui sont accusés de trafic de drogue [7]. La corruption liée à la drogue au sein du gouvernement afghan doit être en partie attribuée à la décision des États-Unis et de la CIA de lancer, en 2001, une invasion avec le soutien de l'Alliance du Nord, un mouvement dont Washington savait qu'il était corrompu par la drogue [8]. De cette manière, les USA ont consciemment recréé en Afghanistan la situation qu'ils avaient créée précédemment au Vietnam. Au Vietnam aussi (comme Ahmed Wali Karzai un demi siècle après), le frère du président, Ngo Dinh Nhu, utilisait la drogue pour financer un réseau privé lui permettant de truquer les élections en faveur de Ngo Dinh Diem [9]. Thomas H. Johnson, coordinateur des études de recherche anthropologique à la Naval Postgraduate School, montra l'improbabilité du succès d'un programme de contreinsurrection quand ce programme soutient un gouvernement local qui est de manière flagrante l'objet de dysfonctionnements et de corruption [10]. Ainsi je m'oppose à McCoy quand celui-ci, à l'image des médias de masse US, dépeint l'économie de la drogue afghane comme étant dominée par les Talibans. (Selon les propres termes de McCoy : « Si les insurgés prennent le contrôle de cette économie illégale, comme l'ont fait les Talibans, alors la tâche deviendra presque insurmontable. »). La part des Talibans sur le marché de l'opium afghan est estimée en général entre 90 et 400 millions de dollars. Or l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) estime que le total des revenus issus du commerce de l'opium et de l'héroïne, est de l'ordre de 2,8 à 3,4 milliards de dollars [11]. Clairement, les Talibans n'ont pas fait main basse sur cette économie, dont la plus grande partie est contrôlée par les partisans du gouvernement Karzai. En 2006, un rapport de la Banque Mondiale avançait « qu'au plus haut niveau, 25 à 30 trafiquants majeurs, la majorité d'entre eux, basés au sud de l'Afghanistan, contrôlent les transactions et les transferts majeurs, La source principale du problème mondial qu à Wash Hamid Karzai et Bush. En 2001, sous les T 185 tonnes, pour ensuite grimper à 3400 to Hamid Karzai, marion Il est pertinent de rappeler l’histoire du trafi intimement lié aux opéra CIA dans travaillant étroitement avec des soutiens occupant des positions politiques et gouvernementales au plus haut niveau » [12]. Les médias états-uniens ne se sont pas intéressés à cette réalité factuelle, pas plus qu'à la manière dont cela a influé sur les stratégies politiques de leur pays en Afghanistan, en matière de guerre et de trafic de drogue. L'administration Obama semble avoir pris ses distances d'avec les programmes d'éradication peu judicieux de la période Bush, qui ne rencontreront jamais l'adhésion « cœur et âme » de la paysannerie afghane. Elle préfère mettre en place une politique d'interdiction sélective du trafic, en ne s'attaquant de manière explicite qu'aux trafi- Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 LA CIA ET STRATION RZAI u’est la drogue n’est pas à Kaboul, mais bien hington Talibans, la production d’opiacés s’élevait à onnes en 2002 sous le régime du président nnette des États-Unis fic de drogue dans le Croissant d’or, qui est ations clandestines de la la région quants qui aident les insurgés [13]. Reste à savoir si cette politique sera efficace pour affaiblir les Talibans. Mais cibler ce qui constitue au plus un dixième du trafic total ne permettra clairement jamais d'en finir avec la position actuelle de l'Afghanistan comme le principal narco-État. Cela ne permettra pas non plus d'en finir avec l'actuelle épidémie mondiale de consommation d'héroïne, ayant commencé à la fin des années 1980, qui a déjà créé 5 millions de toxicomanes au Pakistan, plus de 2 millions en Russie, 800 000 aux États-Unis, plus de 15 millions à travers le monde, dont un million en Afghanistan même. La politique d'interdiction sélective du gouvernement Obama aide aussi à expliquer son refus de considérer la solution la plus humaine et la plus raisonnable à l'épidémie mondiale d'héroïne afghane. Il s'agit de l'initiative « poppy for medicine » (Opium pour la médecine) de l'International Council on Security and Development (ICOS, autrefois connu comme le Senlis Council), qui vise à établir un programme délivrant des autorisations, permettant ainsi aux agriculteurs de vendre leur opium pour permettre la production de médicaments essentiels et très demandés comme la morphine ou la codéine [14]. La proposition a reçu le soutien des parlements européen et canadien ; mais il fut l'objet de sévères critiques aux USA, principalement parce que cela pourrait engendrer une augmentation de la production d'opium. Cependant, cela fournirait une réponse à moyen terme à l'épidémie d'héroïne qui dévaste l'Europe et la Russie - situation qui ne sera pas réglée par l'alternative présentée par McCoy de substituer d'autres cultures durant les 10 ou 15 prochaines années, et encore moins par le programme d'élimination sélective de fournisseurs d'opium conduit par l'administration Obama. Une conséquence rarement citée de l'initiative « poppy for medicine » serait de réduire les recettes engendrées par le trafic illicite qui permet de soutenir le gouvernement Karzai. Pour cette raison, ou simplement car tout ce qui se rapproche d'une légalisation des drogues reste un sujet tabou à Washington, l'initiative « poppy for médicine » a peu de chance d'être soutenue par l'administration Obama. L'héroïne afghane et la connexion mondiale de la drogue de la CIA Il y a un autre paragraphe dans lequel McCoy, de manière erronée à mon avis, concentre son attention sur l'Afghanistan comme nœud du problème plutôt que sur les États-Unis eux-mêmes : Lors d'une conférence sur la drogue à Kaboul ce mois-ci, le chef du Federal Narcotics Service russe a estimé la valeur actuelle de la culture de l'opium en Afghanistan à 65 milliards de dollars. Seulement 500 millions de dollars vont aux fermiers afghans, 300 millions aux Talibans, et les 64 milliards restant à la « mafia de la drogue », lui garantissant de vastes fonds pour corrompre le gouvernement Karzai (souligné par l'auteur) dans un pays où le PIB est de seulement 10 milliards de dollars [15]. Ce paragraphe oublie d'évoquer un fait pertinent et essentiel : selon l'ONUDC, seulement 5 à 6 % de ces 65 milliards de dollars, soit de 2,8 à 3,4 milliards, restent en Afghanistan [16]. Environ 80 % des bénéfices issus, du trafic de drogue proviennent des pays de consommation - dans ce cas la Russie, l'Europe et les États-Unis. Ainsi, nous ne devrions pas croire un instant que le seul pays corrompu par le trafic de drogue, afghan est le pays d'origine. Partout où le trafic est devenu important, même dans les lieux de transit, il a survécu en étant protégé, ce qui en d'autres termes, s'appelle de la corruption. Il n'existe aucune preuve montrant que l'argent de la drogue gagné par les trafiquants alliés à la CIA, ait grossi les comptes bancaire de la CIA ou ceux de ses officiers, mais la CIA a indirectement profité du trafic de drogue, et a développé au fil des ans une relation très proche avec celui-ci. La guerre secrète de la CIA au Laos fut un cas ex- Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 chef de la DEA, souhaitait également inculper, ne le fut jamais, et dut simplement démissionner [25]. Pour résumer, il n'arriva rien aux acteurs principaux de cette affaire, qui n'a probablement fait surface dans les médias qu'en raison des protestations générées à la même époque par les articles de Gary Webb parus dans le San Jose Mercury au sujet de la CIA, des Contras et de la cocaïne. En Afghanistan, l’OTAN lutte contre les champs de pavot cultivés par les insurgés et protège ceux de ses alliés Sous les Talibans, la prohibition avait en effet causé « le début d’une pénurie d’héroïne en Europe vers la fin de 2001 », comme l’admet l’ONU Les premiers barons de la drogue d’envergure internationale – Gulbuddin Hekmatyar et Abou Rasul Sayyaf – furent en fait projetés sur la scène internationale grâce au soutien massif et mal avisé de la CIA trême. Durant celle-ci, l'Agence mena une guerre en utilisant comme principaux alliés, l'Armée Royale Laotienne du général Ouane Rattikone et l'Armée Hmong du général Vang Pao, toutes deux en grande partie, financées par la drogue. L'opération massive de la CIA en Afghanistan dans les années 1980 fut un autre exemple d'une guerre en partie financée par la drogue. [17]. Une protection pour les trafiquants de drogue aux États-Unis Dès lors, il n'est pas surprenant que, les années passant, le gouvernement états-unien, suivant la voie tracée par la CIA, aient protégé des trafiquants de drogue contre les poursuites judiciaires dans le pays. Par exemple, aussi bien la CIA que le FBI sont intervenus en 1981 contre l'inculpation (pour vol de voiture) du trafiquant de drogue mexicain et tsar des renseignements Miguel Nazar Haro, affirmant que Nazar était « un contact essentiel, je répète, un contact essentiel pour le bureau de la CIA à Mexico », sur les questions de « terrorisme, renseignement, et contre-renseignement » [18]. Lorsque le procureur général associé, Lowell Jensen, refusa de donner suite à l'inculpation de Nazar, le procureur de San Diego, William Kennedy, exposa publiquement l'affaire. Il fut rapidement viré pour cela [19]. Un exemple récent et spectaculaire d'une implication de la CIA dans le trafic de drogue fut l'affaire concernant un collaborateur vénézuélien de la CIA, le général Ramon Guillén Davila. Comme je l'explique dans mon livre, Fueling America's War Machine (à paraître) [20] : Le général Ramon Guillén Davila, chef de l'unité anti-drogue, créée par la CIA au Venezuela, fut inculpé à Miami pour avoir fait entrer une tonne de cocaïne aux États-Unis. Selon le New York Times, « la CIA, malgré l'objection de la Drug Enforcement Administration, approuva l'envoi d'au moins une tonne de cocaïne pure vers l'aéroport international de Miami comme moyen d'obtenir des informations sur les cartels de la drogue colombiens ». Le magazine Time rapporta qu'une seule cargaison représentait 450 kilos, et était précédée d'autres « pour un total d’environ une tonne » [21]. Mike Wallace confirma que « l'opération secrète de la CIA et des gardes nationaux rassembla rapidement cette cocaïne, plus d'une tonne et demie, qui fut introduite clandestinement de Colombie vers le Venezuela » [22]. Selon le Wall Street Journal, la quantité totale de drogue introduite clandestinement par le général Guillén serait de plus de 22 tonnes [23]. Mais les États-Unis n'ont jamais demandé au Venezuela l'extradition de Guillén afin de le juger ; et, en 2007, lorsqu'il fut arrêté au Venezuela pour conspiration de meurtre à l'encontre du président Hugo Chavez, son inculpation était toujours quelque part à Miami [24]. Pendant ce temps-là, l'agent de la CIA Mark McFarlin, que Bonner, le Les banques et le blanchiment de l’argent de la drogue D'autres institutions ont un intérêt direct dans le trafic de drogue, dont les grandes banques, qui effectuent des prêts à des pays comme la Colombie et le Mexique, sachant pertinemment que le flot de drogue aidera à garantir le remboursement de ces prêts. Plusieurs de nos plus grandes banques, comme City Group, Bank of New York et Bank of Boston, ont été identifiées comme participant au blanchiment d'argent, mais n'ont jamais subi de pénalités assez importantes pour les obliger à changer de comportement [26]. En bref, l'implication des États-Unis dans le trafic de drogue rassemble la CIA, des intérêts financiers majeurs et des intérêts criminels dans ce pays et à l'étranger. Antonio Maria Costa, chef de l’ONUDC [ndlr. United nations office on drugs and crime], a déclaré que « l'argent de la drogue, représentant des milliards de dollars, a permis au système financier de se maintenir au plus haut de la crise financière ». Selon l'Observer de Londres, Costa déclara avoir vu des preuves que les recettes du crime organisé étaient « le seul capital d’investissement liquide » disponible pour certaines banques au moment du krach de l'année dernière. Il affirma qu'une majorité des 352 milliards de dollars de profits, liés à la drogue furent ainsi absorbés par le système économique. Costa déclara que les preuves montrant une absorption de l'argent illégal par le système financier, lui furent soumises par des agences de renseignement et des procureurs il y a 18 mois environ. « Dans de nombreux cas, l'argent de la drogue était le seul capital d'investissement liquide. Durant la seconde moitié de 2008, la liquidité était le problème majeur du système bancaire, ainsi, le capital liquide devint un facteur important, » dit-il [27]. Un exemple frappant de l'importance de la drogue à Washington fut l'influence exercée dans les années 1980 par la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), banque pratiquant le blanchiment de l'argent de la drogue. Comme je l'explique dans mon livre, parmi les personnes haut placées, profitant des largesses de la BCCI, ses propriétaires, et ses affiliés, nous trouvons James Baker, secrétaire au Trésor sous Ronald Reagan, qui refusa d'enquêter sur la BCCI [28] ; le sénateur démocrate Joe Bidden et le sénateur républicain Orrin Hatch, et plusieurs membres importants du Comité Judiciaire du Sénat, lequel refusa d'enquêter sur la BCCI [29]. Finalement, ce ne fut pas Washington qui agit en premier afin de mettre un terme aux activités bancaires de la BCCI et de ses filiales illégales aux États-Unis, mais deux personnes déterminées, l'avocat de Washington Jack Blum et le procureur de Manhattan Robert Morgenthau [30]. Conclusion : la source du problème mondial qu'est la drogue n'est pas à Kaboul, mais à Washington Je comprends pourquoi McCoy, dans son désir de changer une politique, vouée à l'échec, prend plus de précautions que moi-même, lorsque j'évoque à quel point certaines institutions états-unienne puissantes - gouvernement, renseignements et finance - et pas seulement le gouvernement Karzai, ont été corrompus par l'omniprésent trafic de drogue. Mais je pense que son approche pleine de tact se montrera contre-productive. La source principale du problème mondial qu'est la drogue, n'est pas à Kaboul, mais à Washington. Mettre fin à ce scandale demandera la divulgation de faits que McCoy ne désire pas aborder dans son article. Dans son ouvrage magistral, The Suite à la page (16) Haïti Liberté 11 Perspectives Conversation avec Bernard Cassen: idées face à la crise et au changement d’époque O n associe en général le français Bernard Cassen aux initiatives les plus diverses des mouvements sociaux. Celui qui s’est converti en un des intellectuels les plus connus pour ce qui est de l’analyse du phénomène de la globalisation, fut aussi un des promoteurs des premiers forums sociaux mondiaux. Jusqu’il y a peu, il dirigeait avec son collègue Ignacio Ramonet le journal Le Monde Diplomatique. Pas étonnant donc que Cassen réponde aux invitations de Cuba à participer à des événements théoriques comme celui qu’a promu cette année le Festival du Nouveau Cinéma Latinoaméricain sur le thème « Les intellectuels et la planète ». Lors de l’édition précédente de l’événement cinématographique, celui qui est aussi président d’honneur de l’Association pour une Taxe sur les Transactions Spéculatives pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC), a lancé une phrase par laquelle il appelait à regarder le monde sous le prisme de la survie de la planète : « Je ne crois pas au capitalisme vert ». Sa thèse sur les changements nécessaires à la préservation de l’existence de la Terre se construit sur l’idée selon laquelle chacun de ses habitants doit jouir de la même empreinte écologique. Mais la crise climatique, insiste-t-il, « plus qu’un caractère environnemental, est la crise de la domination sur toute la vie sociale et politique ». Pour Cassen, la crise globale contemporaine ne doit pas être associée uniquement au changement climatique ; elle est multifacétique et révèle une profonde crise écologique où les organisations sont conçues indépendamment des écosystèmes et où la domination de la concurrence suppose une dynamique déprédatrice. Se référant à ce panorama sans précédent dans l’Histoire de l’humanité, le théoricien français cite le président équatorien Rafael Correa : « nous assistons à un changement d’époque ». Preuve en est la remise en cause à grande échelle de la forme de développement capitaliste, bien que la vo- Bernard Cassen lonté légitime de certains pays de sortir de la pauvreté soit identifiée confusément avec la copie aveugle du modèle traditionnel de consommation qui conçoit la croissance économique sur la base du pillage des ressources naturelles. “L’Amérique Latine : là où ça bouge” Au sommet des efforts pour établir la justice sociale, récupérer les biens publics et améliorer les relations Nord-Sud, se trouvent les processus politiques d’Amérique Latine, estime Bernard Cassen. « C’est la seule région du monde où se produisent des événements positifs desquels on peut tirer des leçons. Nous devons profiter au maximum de ces thématiques dans l’environnement politique français à travers des colloques et des conversations avec les dirigeants, y compris socialistes ». L’Amérique Latine, lieu des plus grandes mobilisations sociales actuelles, a permis le succès des Forums Sociaux Mondiaux, qui, comme le souligne Cassen, ont permis que « quelqu’un de l’Inde ou de n’importe quel autre pays, un paysan, un écologiste équatorien, un ouvrier nord-américain, se rendent compte qu’ils ont plus de points en commun que de différences, parce que les politiques discriminatoires et oppressives sont les mêmes pour tous. Dans ces espaces se créent des alliances, des articulations pour former un front commun qui va s’élargissant ». Le mouvement altermondialiste subit cependant plusieurs fractures : “il se compose d’une gamme très vaste, réunit toute sorte de personnes : syndicats, ONGs, églises, organisations de solidarité, etc. Chacune de ces organisations dispose de sa propre cellule, le rôle d’un syndicat n’est pas le même que celui d’un réseau de solidarité. Ils participent mais individuellement représentent des activités ou des processus différents. « La charte de principes des Forums Sociaux Mondiaux établit que le forum n’est pas une entité, que nul ne peut parler au nom du forum, qu’il n’émet pas de communiqué final ; mais qu’il est à la fois un espace et un processus. Cette charte fut rédigée à une époque durant laquelle se dressait une très haute muraille sans fissures autour de la quasi-totalité des gouvernements du monde. Dernièrement des gouvernements de gauche au Venezuela, en Bolivie et en Équateur ont lancé des politiques de transformation très importantes. En particulier, des transformations que nous demandions à nos gouvernants dans les forums. Mais les activistes ne s’engagent pas parce que persiste la sacro-sainte idée de ce que le mouvement social doit rester en dehors de la politique ». Le post-altermondialisme Le changement des réalités latino-américaines a provoqué la reconceptualisation des alternatives à la domination hégémonique impérialiste : “Nous avons lancé le concept de post-altermondialisme – explique le journaliste français —, qui implique la poursuite de ce que fait le mouvement altermondialiste, car le processus d’agglutination est loin d’être infaillible, il souffre de divisions dans le monde entier et d’autres forces sociales de pays tels que la Chine, la Russie ou ceux du Moyen Orient n’en font pas partie. DÉCÈS Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York 12 Haïti Liberté Mme Marie Denise Paul, née le 9 juin 1946 à Port-au-Prince, a fait le grand voyage après une longue maladie qui l’avait retenue au lit, entourée des soins des membres de sa famille, ainsi que des amis, et ce fût dans l’affection des siens qu’elle rendit l’âme, le 9 Décembre en cours. Elle a fait ses études en Haiti, se maria à Rodrigue Désamours et rentra aux Etats-Unis où elle fût graduée en Nursing. Après avoir vécu un long temps à New York, le couple choisit de se rendre à Port Charlotte où l’infirmière excella dans de nombreux hôpitaux du lieu ainsi que dans des Nursing Homes, soulageant les internés jusqu’à ce que, à son tour, la maladie l’immobilisa dans l’empêchement de professer. Marie Denise fût membre active de l’Eglise Baptiste du Rédempteur de Port Charlotte pendant 17 ans où sa dévotion et son support l’ont côtée pour être grandement appréciée de ses pairs et des dirigeants de cette Institution Religieuse. En cette pénible circonstance, Haïti Liberté envoie ses chaudes sympathies à son époux, notre ami Rodrigue Désamours, leurs enfants, Jean Marc Rodrigue, Réginald, Michael et Julia Désamours, leurs petits enfants Kiara, Amani, Quinton et Shyla Désamours; sa sœur Félicia Paul dite Tèmè, ses frères Elmito Paul et Léon Thomas, ses neveux et nièces Marie Ange Paul, Roseline, Sheila et Joanne Pierre Louis, à Yvens, Marie Ange Paul, à Ernest Thomas, Ricot Pierre Louis; à ses tantes Mme Joliena Pierre Louis et son fils, Mme Marie Thérèse Pierre Louis Nicholas et ses enfants, Mme Philomène Pierre Louis Florestal et ses enfants, Mme Véronique Pierre Louis et ses enfants ainsi qu’à tous les autres parents et alliés si cruellement affectés, particulièrement les familles Paul, Désamours, Pierre Louis, Thomas, Nicholas et Florestal . L’exposition de la dépouille de Mme Marie Denise Désamours, née Paul, aura lieu à l’auditorium de l’Eglise Baptiste du Rédempteur, sise au 2455, Orlando Ave. Port Charlotte, Florida, le Vendredi 17 Décembre en cours, de 6 heures à 8 heures Pm et le service funéraire sera chanté en ce même établissement Samedi 18 Décembre à 9 heures du matin. Paix à son âme. Pour information, sonnez le (941) 623-6787 « Mais simultanément on doit imaginer des formes d’articulation entre certains mouvements sociaux, partis politiques et gouvernements autour de thèmes particuliers. Il ne s’agit pas de subordination mais de construire un front commun sur certaines questions, dans lequel chacun conserve son autonomie. « Les sommets et les forums sont des pas positifs ; les changements concrets se font dans chaque pays à partir de demandes différentes. Il n’existe pas deux situations identiques, même dans les pays développés. Je ne vois pas de solution aux grands problèmes sans alliance sélective entre mouvements sociaux, partis et gouvernements, en fonction de l’impact que peut générer la totalité de leurs actions. On peut partager certains critères sur des thèmes déterminés et diverger sur d’autres, l’important est de rester ensemble » Avertissement Tandis que la droite assume une attitude pragmatique vis-à-vis des gouvernements progressistes du seul point de vue financier, c’est depuis la gauche light qu’on lance les plus dures attaques. Ce qui inquiète ces groupes, selon Cassen, c’est que « que des dirigeants politiques courageux puissent changer le cours de l’Histoire, puissent dire “NON” à la social-démocratie. Dès que les sociaux-démocrates voient qu’une autre partie de la gauche met en oeuvre de puissants changements structurels, ils éprouvent de la honte parce qu’ils ont renoncé totalement à tout changement profond ». Par ailleurs, dans un contexte où les processus politiques se produisent à des rythmes de plus en plus rapides et sans précédents, le raccourcissement du temps historique est un autre obstacle à l’action des forces populaires dans la recherche de la survie de la planète : « Il n’y a pas d’autre option que celle de faire pression par tous les moyens. Former un grand mouvement d’idées, un grand consensus pas seulement de surface mais en profondeur, capable de créer la motivation à l’heure où la vie même des gens est en jeu. Seule une multitude d’actions peut changer la société, ou l’apparition d’un grand pays qui décide de changer radicalement, et de payer au prix fort la rupture avec son système commercial et financier ». Le rôle des intellectuels Pour Cassen il est clair que nous faisons face à une situation qui oblige au changement et que “pour sauver la planète il n’y a pas d’autre option que celle de sortir du capitalisme”. Pour aller où ? : « La question est ouverte et touche à la mobilisation des forces potentielles que sont les mouvements sociaux, les organisations politiques impliquées dans cette lutte. C’est dans ce trajet qu’apparaissent les outils qui se profilent plus comme des questions que comme des réponses » « C’est ici qu’entre en scène l’intellectuel. Le cinéaste, le chercheur, le professeur, le scientifique, le journaliste ou le syndicaliste doivent se proposer d’aider à répondre à la question générale de comment changer la relation actuelle des forces. Dans le domaine des idées, parce que les idées sont le moteur des changements. La révolution française fut le produit des idées de l’Illustration jaillies d’esprits comme Voltaire ou Rousseau. Fidel Castro a subi le revers du Granma qui vit la perte de nombreux compagnons mais la progression de ses idées a finalement débouché sur la révolution. Tout passe d’abord par les esprits et ensuite dans la réalité. La lutte va se révéler féroce à coup sûr, c’est pourquoi nous devons former des personnes bien armées sur les plans théorique, politique et moral. C’est le rôle qui nous incombe en tant qu’intellectuels ». Source : La Jiribilla Mabel Machado • La Habana Foto : Alexis Rodríguez Source : La Révolution Vive Traduction : Thierry Deronne CSL 13 décembre 2010 Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn Spécialités t1ÉUÏTt1BJOt",t(ÉUFBVY t+VTDJUSPOt#POCPOBNJEPO t#PVDIÏFTt$PSOFUT t1BJOQBUBUFTVSDPNNBOEF t#PVJMMPODIBRVFTBNFEJ t4PVQFDIBRVFEJNBODIF 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Perspectives Discours de Cuba à Cancun Le ministre des affaires étrangères de Cuba Bruno Rodriguez Parrilla, lors de sa présentation à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP16) à Cancun, au Mexique modèle de production et de consommation insoutenables qui prévalent dans les pays développés. On reconnaît aussi que le principe des responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives des Etats constituent la pierre angulaire d'une solution juste et durable. Nous, les pays du Sud, ne sommes pas responsables de l'absence d'accord pour freiner le changement climatique. Nous sommes davantage les victimes de l'absence de progrès et des attitudes égoïstes de ceux qui jouissent déjà de la surexploitation des ressources de la planète qui s'épuisent. Les petites îles, encore plus vulnérables, méritent une considération et un traitement spécial. La Conférence Mondiale des Peuples sur les Changements Climatiques et les Droits de la Terre Mère qui eut lieu en mai dernier à Cochabamba, posa les problèmes essentiels qui doivent être pris en compte. Il y eut un manque total de transparence et des procédures antidémocratiques. Un groupe de pays conduit par Monsieur le Président : Un accord à long terme, doit Par Bruno Rodriguez Parrilla Discours du Ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba, Bruno Rodriguez Parrilla, au segment de haut niveau de la 16 COP/CMP6 de la CMNUCC. Monsieur le Président, Eminents chefs d’Etat et de Gouvernement, Eminents délégués, D e puissants intérêts assurent sans trembler que le changement climatique n'existe pas, qu'il est inutile de s'en préoccuper et que le problème sérieux pour lequel nous sommes réunis aujourd'hui, n'est qu'une invention. Ce sont ceux qui aujourd'hui, au Congrès des Etats-Unis d'Amérique, s'opposent à la ratification des faibles instruments qui contrôlent la prolifération des armes nucléaires, en une croisade insensée dont l'unique but consiste à récupérer la petite partie de pouvoir qu'ils ont perdue il y a à peine deux ans. Ce sont ceux qui veulent réduire de 10% les impôts de la population qui contrôle 90% de la richesse, les mêmes qui s'opposent à la réforme du système de santé, de l'assurance chômage, et à n'importe quelle proposition qui représente un petit pas vers le progrès ou l'équité. Ce qui est certain, et nous le savons bien, nous qui sommes réunis ici, c'est que le changement climatique s'ajoutant à la menace sérieuse d'une conflagration nucléaire, constituent les dangers les plus graves et les plus proches que l'humanité affronte pour sa survie. L'absence de progrès vers une solution réelle concernant ces deux problèmes répond à l'attitude irresponsable de ceux qui provoquent et tirent bénéfice du gaspillage, des catastrophes, des guerres et de la tragédie que vivent nos peuples. C'est le devoir de tous de demander à ceux qui en ont la responsabilité historique, que cessent le gaspillage et la consommation irrationnelle des ressources limitées de notre planète et que les millions qui aujourd'hui, sont utilisés pour faire la guerre, soient destinés à promouvoir la paix et le développement soutenable de tous les peuples. Voilà un an, à Copenhague, la 15e Conférence du Sommet sur les Changements Climatiques, n'a pas réussi à répondre à l'attente mondiale d'un accord global qui affronte de manière juste et efficace le changement climatique. Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon (à droite) rencontre avec Bruno Rodríguez Parrilla, à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP16) à Cancun, au Mexique les Etats-Unis, le plus grand pollueur historique par tête, prit en otage le processus de négociation et imposa un document apocryphe qui ne résout aucun des défis proposés par les recherches scientifiques les plus conservatrices sur ce thème. Copenhague fut un désastre. Ensuite, les Etats-Unis et l'Union Européenne se lancèrent dans une campagne de pressions politiques, financières et d'obtention de l'Aide Officielle au Développement sous condition, pour essayer de légitimer l'inexistant « Accord de Copenhague ». Les documents nord-américains, classés, récemment dévoilés, sont particulièrement intéressants, en particulier celui enregistré sous le N° 249 182, 10 Brussels 183, du 17 février 2010 qui se rapporte à des actions - je cite - pour « neutraliser, coopter ou marginaliser » un groupe d'Etats parmi lesquels est mentionné Cuba. J'ai ici ce document, et d'autres, à ma disposition, qui démontrent la perfide diplomatie des puissances en ce qui concerne le changement climatique. Monsieur le Président : Le changement climatique est une menace globale qui demande des solutions globales qui soient justes, équitables et équilibrées et qui concernent tous les pays du monde. C'est pour cela que nous adoptons, après un effort important, la Convention Marco et son Protocole de Kyoto et pour cela, ses principes cardinaux sont aujourd'hui aussi valides que lorsque nous les avons mis sur pied. Il est de notoriété publique que la cause principale de l'altération du système climatique mondial est due au Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 garantir une perspective de développement soutenable pour les pays du Tiers-Monde et non une restriction écrasante de plus pour y arriver. Ceci implique que leurs émissions de gaz à effet de serre, doivent croître inévitablement pour satisfaire les besoins de leur développement économique et social. La Convention Marco le dit et les pays développés doivent l'accepter. Dans le cadre d'une seconde période d'engagement dans le Protocole de Kyoto, les pays industrialisés doivent assumer des obligations contraignantes, quantifiables et plus ambitieuses, de réduction de leurs émissions. Il est nécessaire d'adopter maintenant, ici, à Cancun, des décisions concrètes sur une seconde période d'engagement du Protocole de Kyoto, et cela ne peut être ajourné. Il existe un groupe de pays développés dans ce processus de négociations, qui essaie de liquider le Protocole de Kyoto, sous le prétexte qu'il couvre seulement 20% des émissions de gaz à effet de serre. En réalité, la convention Marco couvre 100% de ces émissions et il s'agit d'un simple prétexte égoïste. De Cancun doit sortir au moins, une feuille de route claire et précise vers une solution des problèmes essentiels du changement climatique, pour la 17e COP à Durban, dans un an. Combattre le changement climatique, implique qu'on affronte la pauvreté et l'inégalité sociale, implique l'obligation de transfert technologique du Nord industrialisé vers le Sud sous-développé, demande de faciliter les emprunts financiers qui permettent aux économies en développement de s'adapter et de faire face au Suite à la page (16) Wikileaks: derrière le "scandale sexuel" contre Assange, il y a une "collaboratrice" Cubaine de la CIA Par Jean Guy Allard * D errière le prétendu scandale sexuel par lequel on tente de discréditer le directeur du site web Wikileaks dont les révélations continuent à faire peur au Département d’Etat, on trouve une « collaboratrice » Cubaine de la CIA, liée à Carlos Albertos Montaner, qui s’est fait connaître par le passé pour son activisme «anticastriste». Selon les éléments rapportés sur les faits qui se sont produits en Suède, Ardin serait la «plaignante officielle» contre Assange [ndlr. Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks] avec son amie Sofía Wilden, supposée avoir été la première à se plaindre de l’»abus» à la police. La plainte, chose étrange mais apparemment conforme à la législation suédoise, concerne le délit d’avoir pratiqué l’acte sexuel sans préservatif, et d’avoir eu deux rencontres amoureuses dans la même semaine avec chacune des présumées victimes. Depuis son départ de Cuba, Anna Ardin s’est fait connaître par ses écrits au vitriol sur des sites web financés par la USAID et contrôlés par la CIA, tels que «Misceleanas de Cuba», dirigé par le Cubain Alexis Gainza Solenzal. De collaboratrice de Gainza et des Services de Renseignement US, Ardin se transforma en «experte» des médias suédois, comme « Dagens Nyheter et SVT ». Par la suite, elle s’est fait une place comme vedette du parti Social Démocrate au gouvernement. En 2007, elle a fondé le club «gay» Queer-klubb Feber de Gotland, une île suédoise située à 60 km de la côte, refuge de la dite bande. Alexis Gainza, mentor de Ardin, est né à La Havane et réside en Suède depuis 1991 (à Sockholm, depuis 1993) et a trouvé un négoce lucratif dans le monde scandinave de la désinformation. Il a une franchise, qui vient de l’ancien agent Carlos Alberto Montaner, terroriste en fuite de la justice cubaine, pour ce territoire de l’Union Libérale Cubaine. Gainza est aussi lié à la «Société Internationale pour les Droits Humains, allemande, plus connue par son sigle en allemand IGFM Internationale Gesellschaft für Menschenrechte. Avec des liens connus avec les services de renseignement allemands et ceux des USA, l’IGFM compte dans ses rangs d’anciens nazis, soit juristes comme Ludwig Martin, soit aussi anciens militaires comme Dieter von Glahn. L’actuel porte-parole et président de l’IGFM, Martin Lessenthin, collabore étroitement avec le parti Primero Justicia du terroriste Alejandro Peña Esclusa, partisan du Depuis son départ de Cuba, Anna Ardin s'est fait connaître par ses écrits au vitriol sur des sites web financés par la USAID et contrôlés par la CIA coup d’état au Vénézuéla. Primero Justicia est le partenaire principal au Vénézuéla de l’Institut Républicain International, organisation d’extrême droite subventionnée à coups de millions par la National Endowment for Democracy (NED). La mention du supposé scandale touchant Assange est apparue pour la première fois dans la revue Newsweek le 25 Août 2010, un jour après la divulgation de documents qui touchaient le Pentagone. Traduction Alma CSL 10 décembre 2010 Allard, Jean-Guy: journaliste canadien. Il vit à Cuba et collabore avec l’hebdomadaire Granma International. Il est aussi l’auteur du Dossier Robert Ménard « Pourquoi Reporters sans frontières s’acharne sur Cuba ». Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Haïti Liberté 13 Commémoration de la tragédie de l'Union patriotique en Colombie Commémoration de la tragédie de l’Union patriotique en Colombie: 5 000 militants communistes et syndicaux assassinés depuis 1986 par l’État fascisant et les paramilitaires P endant trois jours à la fin du mois d’octobre, les proches des militants tués et les survivants de la persécution gouvernementale avaient rendu hommage à l’Union Patriotique de Colombie (UP). Ils avaient commémoré les victimes du massacre des militants de l’UP, qui, après près d’un quart de siècle, est toujours en cours. Un plan de paix négocié par le Président Belisario Betancur et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a donné naissance à l’Union patriotique, formée en 1985 comme coalition électorale. La plupart des candidats aux postes publics à tous les échelons de l’État appartenaient aux FARC ou au Parti communiste colombien (PCC). La possibilité que les guérillas abandonnent les armes pour la lutte démocratique pacifique se dessinait alors. Mais le massacre orchestré par les forces de sécurité et les para-militaires de droite a commencé immédiatement. Depuis 1986, près de 5 000 militants – y compris des élus, candidats, dirigeants syndicaux, militants des droits de l’Homme et deux candidats présidentiels de l’UP – ont été tués. L’impunité a constitué la règle. Carlos Lozano, éditeur du journal du Parti communiste colombien Voz et membre du Comité exécutif du PCC, s’est exprimé lors d’un des rassemblements commémoratifs, rappelant en particulier la mémoire du candidat présidentiel de l’UP Jaime Pardo Leal. Assassiné le 11 octobre 1987, Pardo Leal était, selon Lozano, un « remarquable juriste, un combattant révolutionnaire et un militant du Parti communiste ». Il s’était « dévoué à la mise sur pied d’une alternative de gauche porteuse de transformation sociale et politique ». Le 11 octobre est devenu « le jour national pour la dignité des victimes du génocide contre l’Union patriotique ». Lozano a mis sur un même plan le gouvernement du président actuel Juan Manuel Santos et celui de son prédécesseur Alvaro Uribe. Les deux régimes représentent le « même capitalisme exploiteur s’accompagnant de violences de la part des sommets du pouvoir – visant à faire taire opposants et critiques ». Il a reconnu en la coalition de gauche, le Pôle démocratique alternatif, comme le continuateur de la mission de l’UP, c’est-à-dire celle de forger pacifiquement un avenir fait d’espoir, de changement radical et de justice. S’étant lui-même présenté aux législatives pour le Pôle, Lozano voit ce parti comme « un bastion de la lutte anti-impérialiste, coupant les ponts avec l’impérialisme et maintenant le cap de la lutte anti-oligarchique pour réaliser de profonds changements politiques, économiques et sociaux ». Mais il a mis en garde: « Mais ils ne se réaliseront pas par la voie de la conciliation, par la faiblesse politique ou en acceptant les aumônes de l’État pour recevoir des miettes ». Lozano a insisté sur la nécessité de l’indépendance politique pour une mobilisation politique des travailleurs. Les survivants des massacres de l’UP sont encore confrontés à la persécution, l’emprisonnement et la torture. Et, selon un organisateur des commémorations, « le génocide contre l’Union patriotique continue, en particulier contre les membres du Parti communiste qui font partie de l’UP », a-t-il déclaré. Une lettre de prison du survivant de l’UP David Ravelo Crespo, publiée le mois dernier, témoignait sur la manière dont les survivants continuent dans leur travail politique postérieur de subir la persé- Le choléra poursuit ses ravages en Haïti! Suite de la page (8) menacent, aujourd’hui, la coexistence pacifique des communautés. Dans ce même département de la Grand’Anse, vingt et un (21) personnes ont subi des cas de lynchage, à coups de machette, dans l’espace de deux semaines. Ces lynchés ont été accusés d’être des hougans, c’est-à-dire des sorciers qui font propager la maladie, en répandant la bactérie (poudre toxique) par le biais d’une substance magique. Voilà où peut conduire l’ignorance, quand dans une société l’accès à l’éducation, à la formation scolaire est interdit. Cette même attitude a été enregistrée, dans l’incapacité de la conscience populaire haïtienne à pouvoir comprendre et expliquer le phénomène du tremblement de terre, comme étant un fait purement naturel et non l’expression de la volonté d’un quelconque esprit, d’un dieu ou du Dieu tout puissant des Haïtiens qui châtie en général les pécheurs. Si rien n’est fait pour calmer l’ardeur de ces fous de la superstition ou de Dieu, à quelque secte qu’ils appartiennent, le choléra continuera à décimer la population tout en faisant couler du sang par la même occasion. Jusqu’ici encore, le gouvernement Préval/Bellerive n’a même pas enquêté sur cette situation extrêmement grave, qui se développe dans la Grand’Anse et qui ne tardera pas à se répandre dans toutes nos communautés. Selon « Médecins Sans Frontières » l’utilisation à forte dose d’eau chlorée dans la zone métropolitaine et les régions les plus reculées du pays, peut éviter la propagation de l’épidémie. Ce même organisme a affirmé que la proximité des rivières, des fleuves, des lacs et des océans peut renforcer l’extension de l’épidémie du vibrio cholérae en Haïti. Les déclarations faites par l’épidémiologiste, Kate Alberti, de l’Organisation Humanitaire International, selon laquelle « Une personne traitée de choléra est seulement immunisée pour une période comprise entre quelques mois et 12 ans », est 14 Haïti Liberté une évidence, qu’on ne peut jamais être guéri du choléra, une fois qu’on a été atteint par ce mal. Ne peut-on pas, sachant ce qu’est effectivement le choléra, spéculer à sa guise et se dire que le virus vibrio cholérae a été introduit en Haïti en tant qu’arme invisible pour infliger un génocide au peuple haïtien ? Ne doit-on pas accorder un crédit au propos de l’épidémiologiste français, Renaud Piarroux, qui a affirmé : « Le foyer infectieux est parti du camp des Népalais situé à Mirebalais. ». Loin de là, la pensée des dirigeants haïtiens pour qui la Minustah est une exigence pour Haïti, tout en se complaisant dans de prétendues aides financières, qui en réalité ne peut éradiquer le mal. Le Dr. Barck Dieumond, responsable du Centre de Traitement du Choléra (CTC) à Tabarre, a confirmé les thèses du Dr. Alberti en affirmant : « Un patient traité de choléra peut toujours rattraper la maladie ». C’est donc un mal incurable et donc endémique, qui peut détruire toute une population. L’Etat haïtien se sent-il réellement concerné par la santé et le bien-être de la population haïtienne ? C’est la grande question qu’il importe de se poser, après avoir participé à la conférence de presse, à l’Hôtel le Plaza le 2 Décembre, du Dr. Samir Chachoua, qui a révélé que l’Etat haïtien a repoussé l’aide offerte, gratuitement par sa fondation pour combattre et éradiquer même des maladies telles : le Choléra, la Malaria et le VIH/Sida. Dans cette conférence, le Dr. Chachoua a expliqué qu’avec sa fondation, il a averti les autorités étatiques haïtiennes de la « vulnérabilité de la population haïtienne aux maladies contagieuses, qui pourraient néanmoins être facilement éliminées par des remèdes connus et des mesures préventives pourraient être prises ». Les autorités haïtiennes s’étaient montrés très peu soucieuses des offres, dans la mesure où l’important pour elles, ce n’est pas de rendre services à la population, mais encaisser de l’argent frais pour engraisser les bureaucrates de l’Etat. Les médicaments du Dr. Chachoua, selon ses propres affirmations, étaient enregistrés au Ministère de la Santé Publique et de la Population, alors qu’aujourd’hui, les responsables de ce Ministère ont affirmé que les documents ont été égarés. Selon le Dr. Chachoua, au nombre des maladies identifiées qui pouvaient être d’une grande menace pour la population, figuraient, le Choléra et la Malaria. Les témoignages du spécialiste prouvent clairement que l’Etat haïtien, non seulement ne se soucie pas de la santé et du bien-être de la population, mais aussi et surtout ne s’intéresse pas aux projets ayant pour objectif de venir en aide à cette population haïtienne abandonnée, délaissée. Le comportement de ces autorités face à la Coopération Cubaine, est un exemple flagrant, dans la mesure où rien de ce que font les Cubains pour améliorer la vie de la population ne les intéresse. Pour le Dr. Chachoua, la thérapie de Phage pour le choléra est la meilleure façon de combattre cette maladie. « Il est impossible qu’un virus amical, qui depuis des centaines d’années est utilisé en Europe pour traiter le choléra, purifier l’eau et administré aux bébés comme vaccins avec un rapport de sécurité de longue durée, soit subitement oublié ». A cela aucune excuse. Pourquoi cette solution n’a-t- elle jamais été suggérée ? Pourquoi est-elle encore négligée, alors que des gens meurent ? s’est questionné l’épidémiologiste. Aujourd’hui encore le gouvernement haïtien rejette l’offre de ce savant, épris de compassion pour une population piétinée par les dirigeants qui privilégient leur bien-être personnel. Peut-être que d’autres objectifs bien plus lucratifs, sont poursuivis par nos dirigeants, contribuer à un génocide haïtien, pareil à celui qui a suivi la colonisation espagnole, après le catastrophique choc occidental pour offrir de l’espace vital aux colonio-esclavagistes d’ici et d’ailleurs. cution. Dans sa lettre, Ravelo, membre du Comité central du PCC, raconte son arrestation du 14 septembre à Barracabermeja, une ville productrice de pétrole au nord de la Colombie. Les autorités l’ont ensuite transféré à la prison de Bogota en vertu de la législation antiterroriste. Un capo para-militaire incarcéré a désigné Ravelo comme l’ « instigateur » d’un meurtre il y a 19 ans. Des membres de sa famille avaient auparavant reçu de multiples menaces de mort. Ravelo se voit comme « un prisonnier de conscience, emprisonné pour avoir pensé et réfléchi différemment de l’establishment ». Sa vie a été « consacrée à la lutte contre les inégalités et les disparités sociales. Construire une patrie où les enfants pleureraient, mais de bonheur, est la raison d’être de notre lutte ». Il se rappelle de sa lutte comme militant étudiant, bibliothécaire, professeur d’université et responsable depuis 1993 du groupe pour les Droits de l’Homme CREDHOS. Il a servi comme agent à la commission logement, délégué à l’Assemblée régionale et conseiller municipal, tout cela sous la bannière de l’UP. Ravelo a contribué à organiser les grèves de réaction aux massacres des militants de l’UP. Il a été emprisonné sans motifs valables pendant 27 mois en 1992. Les médias ont récemment allégué que Ravelo était un dirigeant des FARC, mais il les a accusés de lui en vouloir pour avoir distribué une vidéo montrant l’ancien président Uribe se concertant avec des dirigeants para-militaires de droite. Ravelo a récemment mené des manifestations contre les projets gouvernementaux de privatiser l’entreprise d’engrais Ferticol située à Barrancabermeja. L’entreprise publique est « une source de vie pour cette région », a-t-il déclaré dans un article. A l’origine de sa persécution, affirme Ravelo, se trouve une campagne destinée à « affaiblir le mouvement populaire et en particulier les organisations de défense de droits de l’Homme ». Il promet de « continuer à rester ferme sur mes principes », ajoutant que « le roseau de la vérité peut plier, mais il ne rompra jamais ». Article initialement publié dans un numéro de novembre de People’s World, journal du PC des Etats-Unis Traduction JC Solidarite-internationale 12 décembre 2010 Manifestasyon Kont Eleksyon Fo Mamit yo KILÈ: Jedi 16 Desanm 2010, 2 zè pou 6 zè p.m. KIBÒ: Devan Loni, nan Ralph Bunche Park, kwen Premye Avni ak 43 St., nan Manhattan NOU MANDE: • Anile eleksyon fo màmit 28 Novanm • Voye ale KEP kowonpi Gaillot Dorsinville/René Préval la • Fòk fòs okipasyon MINUSTAH rache manyòk li bay tè a blanch prese prese 28 Novanm gouvènman Préval/Bellerive, sou direksyon Washington ak Nasyon Zini, òganize yon eleksyon tèt anba, tout moun konstate li pa bon. Patizan kandida yo pran lari yo kenbe Préval, Gaillot Dorsinvil ak Nasyon Zini, lamennanlesak. Nou pral kanpe pou n di nou pa vle eleksyon fo mamit sa a, nou pap sèvi ak KEP Dorsinvil la, e nou pa ka sipòte prezans fòs okipasyon MINUSTAH-kolera nan peyi ankò. Kowalisyon kont eleksyon fo mamit ak okipasyon an ki fenk fòme a ap envite tout lòt gwoup ak endividi ki dakò ak twa revandikasyon yo, pou vin rejwenn nou. Gwoup k ap patisipe nan plante pikèt sa a se: Fanmi Lavalas Nouyòk, Rezo Entènasyonal pou Kore Ayiti (ISHN), Konbit Ayisyen pou Kore Lit la an Ayiti (KAKOLA), Global Alliance Television, Konbit pou Rekonstiksyon an Ayiti (KOREH), ANSWER Coalition, Party for Socialism and Liberation (lis anfòmasyon). Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Dans la diaspora Soirée de clôture des travaux de fin d’année de la FEDADSE Par Jackson Rateau L 'amour du peuple haïtien pour son pays est inestimable et malgré la distance en terre étrangère, rien n'a jamais pu divorcer le peuple de sa mère patrie. Depuis l'existence de la diaspora haïtienne, le pays vit en particulier de ses enfants qui vivent en terre étrangère. Par année, les Haïtiens d'outre-mer envoie en Haiti plus d'un million de dollars. De plus où qu'ils soient, ils s'organisent avec fierté en des cellules de masses populaires pour répondre non seulement aux problèmes familiaux mais pour subvenir aux besoins de la région qui les a vus naître, à travers différentes organisations régionales. En effet, c'est un projet très ambitieux de la part de nos chers compatriotes. Ils avaient même une fois, fondé une fédération pour chapeauter toutes les organisations régionales en diaspora particulièrement aux EtatsUnis, malgré les pauvres ressources de ces immigrés. Tant qu'il y aura des Haïtiens conséquents, Haiti elle aussi existera ! Alors, malgré vents et marées, certaines de ces organisations s'évertuent à tenir le coup. C'est dans cette optique que le samedi 11 décembre dernier, le département du Sud était à l'honneur, grâce à la Fédération des Associations régionales pour le Développement du Sud-est (FEDADSE). Telle une coutume à répétition, cela depuis 3 ans, FEDADSE s'était réunie dans les locaux du journal Haïti Liberté pour un festin. Tout au début de la cérémonie, Monsieur Jean Claude Cajoux, secrétaire général de l'organisation, et maître de cérémonie pour la circonstance, a présenté à l'assistance le staff dirigeant de la fédération au grand complet : Mme Fernande Augustin, conseillère, André Marcellin, contrôleur général, Jean Plantin et Laurent Payen, trésoriers, Dr Lionel Léveillé, assistant secrétaire général, Wilner Michel, Vice-président, Alcius Jean président. L'assistance, disons hétéroclite, était composée en majeure partie de jacméliens ; de nombreux étrangers ont également participé à cette fête en solidarité avec la lutte du peuple haïtien. La FEDADSE, étant un regroupement de diverses associations de la région Sud-est d'Haïti, il était tout à fait normal que chaque membre présente son association en terme de travaux réalisés et de perspectives d'avenir. Mr Jean Claude Cajoux qui est aussi membre d'un comité devant travailler à la réalisation d'un fund raising pour Haïti Liberté le 18 décembre prochain, abondait de manière très enthousiaste à convaincre l'assistance pour venir participer au programme. Il a remercié très chalereusement le directeur du journal Haïti Liberté, Monsieur Berthony Dupont, si prompt et généreux à mettre son local à leur disposition pour leur session annuelle, tous les ans. L'un des invités, Jean Gu-Albert Bakini, d'origine africaine, est intervenu avec une bribe historique concernant Toussaint Louverture, qu'il réclame être un béninois comme lui ou dahoméen, issu d'un village du nom d'Arada, situé à 40 Km de la grande cité béninoise. Dans ce village, on a érigé un monument colossal en mémoire de ce héros, père d'un grand homme qu'a vénéré l'humanité, monument très visité Le président de la FEDADSE, monsieur Alcius Jean au cours de son discours de circonstance par les touristes africains et d'autres parties du monde. Il a cité en outre, beaucoup d'autres héros de l'histoire d'Haïti, dont il a entendu d'étonnantes entrecoupée de musique et de poésies. Ainsi donc, pour une meilleure détente de l'esprit, Lovely Man, un artiste trinidadien, s'est produit dans trois de ses plus belles chansons, l'une d'entre elles : Let's me be, let's me go. Apres cette première partie musicale, le maître de cérémonie a présenté le président de la FEDADSE, Monsieur Alcius Jean. Avec son discours très volubile, il a été le clou de la soirée. La FEDADSE, au cours de l'année 2010 a eu quelques activités qui réclament la compétence, la compréhension et le savoir-faire des membres du comité de finance et de loisir dont Mme Brunet Michel, Mr Laurent Payen et Mr jean Plantin qui se sont toujours montrés à la hauteur de leur tache. Leur dévouement et dé- Les membres dirigeants de la Fedadse prouesses, comme Dessalines, Henry Christophe, Lamartiniere, Pétion, Capois Lamort, etc. Il a aussi vanté le roman de Jacques Roumain, « Gouverneurs de la Rosée », une œuvre termination ont toujours conduit les activités au succès ; tout comme pour celle de ce soir La FEDADSE serait inexistante sans ces membres qui, elles aussi n'existeraient pas sans le fonc- Des gens dansant aux rythmes de la musique de l’artiste Jules Molière très prisée au Bénin. Dans ses recherches, il dit avoir entendu parler de certaines villes d'Haïti telles Léogane, tionnement actif de leurs représentants en Haïti « Après le tremblement de terre Quelques membres du comité d’aide pour le développement de Gandou (CADG) Savanette, Jacmel, Jérémie etc. sans oublier de mentionner que lui et les jeunes de son temps, avaient adoré l'artiste haïtien, feu Coupé Cloué. La cérémonie faite de présentation et de discours a été toutefois Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 du 12 janvier 2010, c'était la panique, le sauve- qui-peut, l'émotion et la confusion totale. Ne disposant pas de plan de secours ou plan de finance pour faire face à de tels évènements, la fédération s'était réunie sans pou- voir rien décider Plus tard, après avoir établi de l'ordre dans les pensées, les organisations membres avaient pris la décision de porter des concours dans les communautés respectives, selon leur possibilité. Compte tenu des problèmes occasionnés par le tremblement de terre du 12 janvier, la coordination n'avait pu présenter son plan de travail pour l'année 2010. Ce plan d'action dû au mois de janvier, a pu être présenté au cours de la première réunion de l'année, en mai 2010, avec 5 mois de retard Nous voici enfin au dernier point du plan de l'année, la réunion de fermeture, prévue par le plan d'action «Nou sòt pase yon lane nan travay ansanm. Kounye a nou pral kòmanse yon lòt lane. Mwen swete nou bon kouraj nan jefò n ap fè pou nou rive reyalize sa nou ta renmen reyalize pou fanmi nou ak lòt moun nan kominote nou yo. Nou foure tèt nou nan travay devlopman pou kominote nou paske nou gen lanmou nan kè nou pou peyi nou. Nou ta renmen pou peyi nou Ayiti chanje. Nou rayi la mizè ki blayi sou pèp ayisyen an. Anpil nan nou konnen kouman Ayiti fè rive nan eta l ye la a. Pouki sa l twouve l nan sitiyasyon l'ap viv jounen jodi a ? Men, pòdyab. Timoun nan seksyon kominal yo pa konn anyen nan sa k ap pase la a, paske y ap viv tankou zonbi. Demach sa yo noumenm ki nan ògannizasyon kominotè ap mennen pap anpeche manje ak lòt pwodui agrikòl etranje anvayi peyi dAyiti, yo pa pral elimine pèpè nan mache yo. Yo pap resisite plantasyon diri nan plenn Latibonit. Yo pa pral retabli izin sik Asko, yo pap retounen nan peyi a kochon kreyòl, yo pap anpeche ayisyen al pran imilyasyon nan batèy ak chan kann nan Sendomeng ni al anpeche yo fè dine pou mouche reken sou wout Miami. Yo pa pral anpeche fèmye peyizan kouri kite jaden yo pou y al gwosi bidonvil nan Pòtoprens ak nan pwovens. Yo pa pral anpeche peyi a pèdi anpil jeni k ap gaspiye nan seksyon kominal yo. Travay nou va pi bèl lè nou va fè 70 pou san nan popilasyon an konnen pouki sa l ap soufri, epi, ki moun k ap fè l soufri. Travay nou va pi bèl lè nou va fè yo konnen yomenm tou yo se kretyen vivan ki gen dwa pou yo gen edikasyon, ki gen dwa pou yo manje paske bouch yo fann, ki gen dwa pou yo abiye, ki gen dwa pou yo pale, ki gen dwa pou yo gen libète. Travay nou va pi bèl lè nou va fè 70 pou san nan popilasyon an konnen ke yomenm ak frè yo dwe marye fòs yo ansanm pou yo kloure pòt lamizè enpi defonse pòt ki pou mennen yo nan chemen lavi miyò e ke li kapab rive pi wo pase lavi y ap mennen jounen jodi a. Devlopman vle di chanjman. Nou pap janm ka chanje kominote nou yo avèk menm moun k ap viv ladan yo. Responsablite nou se pou n fè gwo motivasyon, pou nou refòme moun sa yo ki nan kominote yo. Nou pap ka chanje lavi pèson si nou pa chanje fason l panse, sèl moyen ki ka pèmèt li konnen ki moun li ye, epi ki sa l reprezante nan sosyete l ap viv la. Lè sa a yo va gen bon limyè ki va pèmèt yo chwazi bon moun, bon lidè konpetan ki pou dirige destine peyi yo, e tout moun va gen menm dwa pou yo gen jistis sosyal. Konsa, yo pap bezwen pou ti krik, ti krak ak yon kwi nan men, y ap mande charite devan moun ki pa respekte yo ». Après ce discours enflammé du Jean Gu-Albert Bakini, d’origine africaine président de la FEDADSE, monsieur Alcius Jean, c'était au tour de l'artiste Jules Molière de faire danser la foule avec 3 morceaux de son dernier CD : Passez à la caisse, Padone m cheri, Refize granmoun. Dans l'intervalle, l'assistance était invitée à passer à table pour se raffoler des succulents mets, préparés par des cordons bleus du comite de loisir et de finance dont Mr Laurent Payen, Mme Brunet Michel et Mr Jean Plantin. Dans cette même veine le comité d'aide pour le développement de Gandou (CADG), une ville de Bainet, avait organisé le dimanche 12 décembre leur grande activité annuelle au local d'Haiti Liberté, toujours dans le but de venir en aide à leurs pauvres régions. Signalons que CADG est membre de la Fedadse ! Ainsi au cours de cette réunion a eu lieu une rafle. L'argent recueilli de cette rafle va aider à reconstruire une école et une clinique qui ont été dévastées par le tremblement de terre. Ils vont également aider l'Eglise St François Xavier et à réparer 3 salles de classe de l'école primaire de cette église. Les gagnants de cette rafle sont : Camille Claude pour le premier prix s'agissant d'une TV19" Flat Screen. Le second prix une camera Digital a été gagné par Serge Moreau de la Solidarité Jacmelienne, le troisième prix remporté par Carlo Mangot et le quatrième prix par Jocelyne un habitant de Long Island. Compliments à la Fedadse pour cette soirée réussie ! Bonne Besogne et à la prochaine! Top Enterprise Group, Inc TOP Léon Mondésir Income Tax Insurance Security School Traffic School 2 LOCATIONS 90 NE 54th Street, Miami, FL 33137 385 -756-7587 17639 S. Dixie Hwy Miami, FL 33157 305-255-1717 www.cckacademytrafficschool.com Haïti Liberté 15 GET YOUR TAX REFUND FAST Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 16 Haïti Liberté engagements assumés dans la Convention. Les miettes promises à Copenhague furent extrêmement petites et ne se sont même pas matérialisées, ni les mécanismes du marché ni les politiques néo-libérales qui n'ont aucune crédibilité ne nous aideront à avancer. Monsieur le Président : Les terribles inondations que subissent, en ce moment même, le Venezuela et la Colombie, appellent toute notre solidarité et mettent en évidence l'urgence du problème. L'ordre mondial est insoutenable, la société humaine, pour survivre, devra s'organiser d'une autre manière. C'est le moment de passer aux actes, c'est la fin du temps. On a perdu un an de plus depuis la tromperie de Copenhague, les peuples ne peuvent attendre pour faire plaisir aux puissants. Merci beaucoup. Cancun, Mexique, 8 décembre 2010 Traduction Gaston Lopez CSL 10 décembre 2010 Variété & Vibrations Radio Show Avec Yéyé Boul Monday-Friday, 3-6 p.m. WLQY 1320 AM www.DouceFM.com CDs, DVDs, Perfumes, Electronics, Bibles, Minutes on phones, etc. 1 NW 54th Street, Miami, FL (305) 305-9393 yeyeboul@yahoo.com OU ST S Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) réchauffement et de donner un financement frais, en plus des engagements déjà existants et chaque fois plus précaires et plus conditionnés de l'Aide Officielle au Développement. S'il semble possible que, lors de cette conférence, on puisse arriver à des accords en matière d'adaptation et de transfert de technologies, il est indispensable que nous définissions des mécanismes de financement ou de prêts réellement significatifs pour affronter les effets du changement climatique. Ces mécanismes ne pourraient fonctionner au sein de la Banque Mondiale ni d'aucune autre institution du système de Bretton-Woods, car il entraînerait des conditions à remplir, des discriminations et des exclusions. Les institutions de Bretton-Woods sont aussi responsables historiquement des changements climatiques que les gouvernements des pays développés. Il ne s'agit pas d'une oeuvre de charité mais avant tout d'une obligation morale et juridique, résultant des É Y É B t*ODPNF5BY t*OTVSBODFDBSMJGFIPNFCVTJOFTT t3FBM&TUBUF t'JOBODJBM$POTVMUJOH t/PUBSZ1VCMJD t5SBOTMBUJPOTGSPN'SFODI $SFPMF4QBOJTIUP&OHMJTI t5ZQJOHSFTVNFnZFSTJOWJUBUJPOTQBQFST CVTJOFTTMFUUFST t'BYJOHTFOEJOHBOESFDFJWJOH $PQZJOH t&MFDUSPOJD'JMJOH Suite de la page (13) V Réseau Voltaire 10 décembre 2010 Notes [1] « Can Anyone Pacify the World's Number One Narco-State ? The Opium Wars in Afghanistan », par Alfred W. McCoy [2] Éventuellement, les États-Unis et leurs alliés accordèrent à Hekmatyar, qui pour un temps fut sans conteste le plus grand trafiquant de drogue au monde, plus d'un milliard de dollars en armement. C'est plus qu'aucun autre client de la CIA a jamais reçu, avant ou depuis. [3] Peter Dale Scott, The Road to 9/11, p.74-75 (paru en français sous le titre La Route vers le Nouveau Désordre Mondial (Demi-Lune, Paris, 2010) : "Khalid Sheikh Mohammed, que la Commission d'enquête sur le 11-Septembre considère comme le véritable auteur du complot du 11/9, commença à concevoir son plan quand il était en lien avec Abdul Sayyaf, un dirigeant avec lequel ben Laden était encore en délicatesse. [9/11 Commission Report, p.145-50]. Au même moment, plusieurs des hommes condamnés pour l'attentat contre le World Trade Center en 1993, et la "journée de la terreur" New York en 1995, s'étaient entraînés ou avaient combattu avec Gulbuddin Hekmatyar, ou collecté de l'argent pour lui. [Tim Weiner, “Blowback from the Afghan Battlefield”, New York Times, 13 mars 1994]. [4] « Le Jundallah revendique des actions armées aux côtés des Moudjahidin du Peuple, Réseau Voltaire, 13 juin 2009. du système. Pour conclure je dirais que la guerre prend une forme Humanitaire en Haïti. Le peuple haïtien est plus que jamais entouré d'amis de la communauté internationale, mais il me semble qu'il est beaucoup plus seul qu'en 1804 parce qu'à cette date le pays ne pouvait compter que sur lui- même, tandis qu'aujourd'hui à un moment où tout le monde dit vouloir l'aider, il nage davantage dans le désarroi. Notre seule issue à mon humble avis, passe par l'organisation et l'implantation d'un système socialisme, le plus socialiste possible. Heureusement, nous avons encore la chance d'avoir une population jeune. En ces temps difficiles, la jeunesse consciente pourrait être encore un atout majeur dans le processus de l'émancipation de la société, autant dire de la transformation sociale du pays. Il doit y avoir une lutte pour la survie, face aux catastrophes naturelles souvent provoquées par la négligence et la cupidité des responsables du monde en défaveur du redressement de l'être humain. Cette guerre pour la survie d'Haïti et de l'humanité doit être menée pour que la nature ne nous déclare pas la guerre et ce serait encore plus que ce qu'ont déjà fait les hommes. Le cas échéant. Haïti ne sera pas toujours la seule victime des désastres naturels. A cet effet, mes chers camarades, engageons-nous davantage pour un monde sans guerre et sans exploitation de l'homme par l'homme. Vive la lutte des masses et des travailleurs, vive l'entente internationale des peuples et des travailleurs ! Vive la paix ! Abas la guerre, abas l'exploitation ! Je vous remercie, camarades, pour votre attention. AT I O N Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 *Peter Dale Scott : Ancien diplomate canadien et professeur à l'université de Californie. à l'appel serait un manque d'égard envers la communauté internationale, principale invité et maître de cérémonie. Ainsi le gouvernement, valet dans ce festin ; est mis hors jeu. Parce que jugé trop gourmand, il ne serait pas à même de bien gérer les convives et de faire une bonne gestion des mets. L'humanitaire est devenue une grande scène où chaque nation et/ou organismes internationaux, comme un paon doit étendre toutes ses belles plumes. Les enjeux de la guerre humanitaire en Haïti sont en grandes parties symboliques, mais importantes pour les nations. Cette guerre se traduit dans la réalité par une guerre d'images. Les images d'un secouriste français, Américain, Chinois, espagnol, Vénézuélien valent de l'or en barre. Tous veulent être le premier sur tel ou tel site. Des convois se déploient à travers les zones touchées et Haïti fait la Une dans les journaux et les bulletins de presses internationales. Mais, pendant qu'on zoome sur Haïti, c'est l'humanitaire qui est mise en exergue et tout le monde veut être celui vers qui les projecteurs sont tournés. Il y a aussi un enjeu économicopolitique. Haïti a une population de près 10 000 000 d'habitants selon les dernières estimations et représente un marché potentiel pour écouler des produits. Donc marquer sa présence en Haïti dans des missions humanitaires peut être à la longue un bon investissement. Du point de vue géostratégique, Haïti peut être pour certains pays, notamment pour des pays comme le Brésil, La chine etc., un espace idéal. Enfin, la communauté internationale en tant que gestionnaire de ce système défaillant, prend une responsabilité morale pour occulter les contradictions fondamentales que traverse le système, afin de conserver l'équilibre IB R 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Politics of Heroin [31], McCoy parle de l'histoire de Greg Musto, expert en drogues à la Maison Blanche sous Carter. En 1980, Musto dit au Strategy Council on Drug Abuse de la Maison Blanche que « nous allions en Afghanistan afin de soutenir les cultivateurs d'opium dans leur rébellion contre l'Union Soviétique. Ne pourrions-nous pas éviter de faire ce que nous avons déjà fait au Laos ? » [32]. Se voyant refuser l'accès par la CIA à des données auxquelles il avait légalement accès, Musto fit part de son inquiétude en public en mai 1980, notant, dans un éditorial du New York Times, que l'héroïne en provenance du Croissant d'Or, était déjà (et pour la première fois) en train de causer une crise médicale à New York. Et il avertit, avec prescience, que « cette crise est amenée à s'aggraver » [33]. Musto espérait qu'il pourrait contribuer à un changement de politique en mettant le problème sur la place publique, et en l'accompagnant d'un avertissement fort au sujet d'une aventure en Afghanistan financée par la drogue qui pourrait se révéler désastreuse. Mais ses mots emplis de sagesse furent sans pouvoir contre l'implacable détermination de ce que j'appelle la machine de guerre US au sein de notre gouvernement et de notre économie politique. Je crains que le message sensé de McCoy, en étant bienséant là où il est justement nécessaire de ne pas l'être, subira le même sort. Suite de la page (7) Y [5] Seymour Hersh, New Yorker, 7 juillet 2008. [6] « Hamed Wali Karzai chargé de négocier avec les Talibans », Réseau Voltaire, 14 mai 2010. [7] New York Times, 27 octobre 2009. [8] Steve Coll, Ghost Wars : The Secret History of the CIA, Afghanistan, and Bin Laden, from the Soviet Invasion to September 10, 2001, (Penguin Press, New York, 2004), p.536. Selon Ahmed Rashid, au début de l'offensive US en 2001 : "Le Pentagone disposait d'une liste d'au moins 25 laboratoires de drogues et d'entrepôts en Afghanistan, mais ils refusèrent de les bombarder car certains appartenaient aux nouveaux alliés de la CIA, au sein de la NA [Northern Alliance / l'Alliance du Nord]", (Ahmed Rashid, Descent into Chaos : The United States and the Failure of Nation Building in Pakistan, Afghanistan, and Central Asia, [Viking, New York, 2008], p.320). [9] Stanley Karnow, Vietnam : A History (Penguin, New York, 1997), p.239. Cf. New York Times, 28 octobre, 2009. [10] Thomas H. Johnson & M. Chris Mason, "Refighting the Last War : Afghanistan and the Vietnam Template", Military Review, Novembre-Décembre 2009, p.1. [11] Le lecteur vigilant aura noté que même 3,4 milliards USD ne représentent pas 53 % des 10 milliards estimés dans le paragraphe précédent comme le PIB afghan. Ces estimations en provenance de sources diverses ne sont pas extrêmement précises, et ne donnent donc pas un résultat mathématiquement parfait. Au demeurant, il s'agit de la valeur des drogues en gros en Afghanistan et non pas de leur valeur au détail dans les pays consommateurs. [12] Afghanistan : Drug Industry and Counter-Narcotics Policy]. En 2007, le Daily Mail de Londres rapporta que « les quatre acteurs principaux du trafic de l'héroïne étaient tous des membres hauts placés du gouvernement afghan » [[London Daily Mail. 21 juillet 2007. En décembre 2009, Harper's publia une longue enquête sur le colonel Abdul Razik, "le maître de Spin Boldak," un trafiquant de drogue et un allié de Karzai dont l'ascension fut "encouragée par un cercle d'officiels corrompus à Kaboul et à Kandahar, et aussi parce que les commandants de l'OTAN, déployés sur un trop vaste territoire, trouvèrent utiles le contrôle qu'il exerçait sur une ville frontalière essentielle dans leur guerre contre les Talibans", (Matthieu Aikins, "The Master of Spin Boldak", Harper's Magazine, décembre 2009). [13] James Risen, "U.S. to Hunt Down Afghan Lords Tied to Taliban", New York Times, 10 août 2009 : "Le commandement militaire US dit au Congrès que seuls ces [trafiquants de drogue] qui apportent de l'aide aux insurgés devraient être pris pour cible." [14] Corey Flintoff, "Combating Afghanistan's Opium Problem Through Legalization", NPR, 22 décembre 2005. [15] Devant d'autres auditoires, les responsables russes de la lutte anti-drogues ont explicitement évoqué l'OTAN. Voir « Pavot : la Russie met en cause la responsabilité de l'OTAN », Réseau Vol- taire, 3 mars 2010. Off, les responsables poutiniens ont également évoqué un pot de vin d'1 milliard de dollars annuels versés par l'OTAN avec l'argent des drogues au président Medvedev en échange du droit de passage des GI's sur le territoire russe. Ndlr. [16] CBS News, 1er avril 2010. [17] Voir le livre de Peter Dale Scott, La Route vers le Nouvel Ordre Mondial. NdT. [18] Des câbles de Gordon McGinley, l'attaché légal du FBI à Mexico City, au Département de la Justice, voir Scott & Marshall, Cocaine Politics, p.36. [19] Scott, Deep Politics, p.105 ; citation du San Diego Union, 26 mars 1982. [20] Fueling America's War Machine : Deep Politics and the CIA's Global Drug Connection, (à paraitre à l'automne 2010 chez Rowman & Littlefield). [21] Time, 29 novembre 1993 : "Les expéditions continuèrent, toutefois, jusqu'à ce que Guillen tente d'envoyer 3 373 livres de cocaïne en une seule fois. La DEA, (Drug Enforcement Agency), vigilante, l'arrêta et s'en saisit." Cf. New York Times, 23 novembre 1996 (“one ton”). [22] CBS News Transcripts, 60 Minutes, 21 novembre 1993. [23] Wall Street Journal, 22 novembre 1996. Je soupçonne la CIA d'avoir approuvé l'importation de cocaïne moins “comme un moyen de rassembler de l'information” que dans le but de redistribuer des parts de marché dans le trafic global de cocaïne, dans son pays d'origine, la Colombie. Dans les années 1990, la CIA et le JSOC furent impliqués dans l'élimination du baron colombien de la drogue Pablo Escobar, un exploit rendu possible grâce à l'aide du Cartel de Cali et des escadrons de la mort terroristes de l'UAC de Carlos Castaño. Peter Dale Scott, Drugs, Oil, and War, p.86-88. [24] Chris Carlson, "Is The CIA Trying to Kill Venezuela's Hugo Chávez ?" Global Research, 19 avril 2007. [25] Douglas Valentine, The Strength of the Pack : The People, Politics and Espionage Intrigues that Shaped the DEA (TrineDay, Springfield, 2009), 400 ; Time, 23 Novembre 1993. McFarlin avait collaboré avec des forces anti-guérilla au Salvador dans les années 1980. Jim Campbell, le chef de station de la CIA au Venezuela. [26] La Bank of Boston procéda au blanchiment d'au moins 2 millions de dollars au profit du trafiquant Gennaro Angiulo, et fut pour cela condamnée à payer une amende de 500 000 dollars, (New York Times, 22 Février 1985 ; Eduardo Varela-Cid, Hidden Fortunes : Drug Money, Cartels and the Elite Banks [El Cid Editor, Sunny Isles Beach, 1999]). Cf. Asad Ismi, "The Canadian Connection : Drugs, Money Laundering and Canadian Banks", Asadismi.ws : "91 % des 197 milliards USD dépensés en cocaïne aux USA restent dans ce pays, et les banques étatsuniennes blanchissent 100 milliards USD provenant de la drogue chaque année. Parmi les banques connues pour ce genre de pratiques, on trouve la Bank of Boston, la Republic National Bank of New York, la Landmark First National Bank, la Great American Bank, la People’s Liberty Bank and Trust Co. of Kentucky, et la Riggs National Bank of Washington. Citibank aida Raul Salinas (le frère de l'ancien président du Mexique Carlos Salinas) à déplacer des millions de dollars hors du Mexique, à destination de comptes secrets détenus en Suisse sous de fausses identités." [27] Rajeev Syal, "Drug money saved banks in global crisis, claims UN advisor", Observer, 13 décembre 2009. [28] Jonathan Beaty & S.C. Gwynne, The Outlaw Bank: A Wild Ride into the Secret Heart of BCCI, (Random House, New York, 1993), p.357. [29] Peter Truell & Larry Gurwin, False Profits: The Inside Story of BCCI, the World’s Most Corrupt Financial Empire, (Houghton Mifflin, Boston, 1992), p.373-77. [30] Truell & Gurwin, False Profits, p.449. [31] Disponible en français sous le titre : La politique de l'héroïne. L'implantation de la CIA dans le trafic des drogues [Editions du Lézard, 1998]. [32] Alfred W. McCoy, The Politics of Heroin (Lawrence Hill Books/ Chicago Review Press, Chicago, 2003), p. 461; citant une interview avec le Dr David Musto. [33] David Musto, New York Times, 22 mai 1980 ; cité dans McCoy, Politics of Heroin, p.462. Suite de la page (11) L ORE Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 A Travers le monde Emeutes pour les salaires au Bangladesh Gbagbo dénonce "l'ingérence" de l'Occident Par M.E Plus de 4.000 ouvriers ont bloqué des routes et organisé un "sit-in" dans le district de Gazipur, dans le nord du pays, l'un des principaux secteurs de production de vêtements destinés à des marques occidentales L e mouvement social d'ouvriers du textile réclamant l'application d'une hausse salariale décidée par le gouvernement se poursuivait lundi au Bangladesh, au lendemain de la mort de quatre personnes tuées dans de violents heurts entre des manifestants et la police. Plus de 4.000 ouvriers ont bloqué des routes et organisé un "sit-in" dans le district de Gazipur, dans le nord du pays, l'un des principaux secteurs de production de vêtements destinés à des marques occidentales. "Ils ont bloqué la principale route reliant Dacca à Gazipur", a déclaré un policier de Gazipur, Khandaker Shafiqul Alam. Dimanche, quatre personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées alors que des dizaines de milliers d'ouvriers ont violemment protesté dans la capitale Dacca et à Chittagong (sud-est) contre les bas salaires. La police a tiré à balles réelles et a utilisé des gaz lacrymogènes lors de ces manifestations violentes au lendemain de la fermeture par le groupe sud-coréen Youngone de l'intégralité de ses 17 usines à la suite de manifestations. Les ouvriers du textile protes- tent contre le fait qu'une augmentation d'environ 80% du salaire minimum décidée le mois dernier n'ait pas encore été appliquée. Les employés les plus expérimentés manifestent aussi pour que cette hausse salariale s'applique également à leur catégorie. Les quelque 4.500 entreprises du secteur, qui fabriquent des vêtements pour des marques occidentales telles que Wal-Mart, H&M, Zara ou Marks et Spencer, doivent désormais verser aux ouvriers un salaire mensuel d'au moins 3.000 taka (30 euros). Le minimum salarial précédemment fixé en 2006 était de 1.662 taka. L'annonce de cette hausse fin juillet, avant son entrée en vigueur le 1er novembre, avait provoqué de violentes manifestations d'ouvriers en colère contre une augmentation jugée dérisoire. Ce mouvement social avait entraîné la fermeture d'usines dans la périphérie de Dacca ainsi que plusieurs arrestations de dirigeants syndicaux. Le secteur textile, qui emploie 3,5 millions de personnes au Bangladesh (dont 85% de femmes) représente 80% des exportations du pays. L’Humanité 13 Décembre 2010 Côte d'Ivoire: Ouattara en appelle à la rue Alassane Ouattara compte sur le soutien populaire pour s'installer au pouvoir. (Reuters) Mardi, alors que Laurent Gbagbo s’accroche toujours au pouvoir en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le nouveau président du pays, a appelé la population à marcher “pacifiquement” sur les lieux du pouvoir ivoirien. De quoi faire craindre des violences entre les deux camps. Des heurts ont déjà éclaté en fin de journée. L a stratégie utilisée par Laurent Gbagbo il y a dix ans se retournera-t-elle contre lui? Mardi, comme Gbagbo l’avait fait en 2000 pour renverser le général Robert Gueï, Alassane Ouattara a appelé la rue ivoirienne à se ranger derrière lui afin d’installer, jeudi, «le nouveau directeur général» de Radio-Télévision ivoirienne (RTI), puis, le lendemain, à marcher sur les bâtiments du gouvernement pour que lui et ses partisans en prennent le contrôle. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti du leader nordiste reconnu par la communauté internationale comme le nouveau Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Alors que la situation semble bloquée en Côte d’Ivoire, le camp du président sortant, Laurent Gbagbo, a accusé dimanche les pays occidentaux qui soutiennent son rival, Alassane Ouattara, de chercher à déstabiliser le pays. De son côté, le président élu a conditionné toute discussion avec Laurent Gbagbo à la reconnaissance, par ce dernier, de sa défaite électorale. D eux semaines après la tenue du second tour de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire est toujours dans l’impasse, avec deux présidents - Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara - et deux gouvernements. Dimanche, le camp du président sortant a attribué la responsabilité de ce statu quo aux pays occidentaux qui ont exprimé leur soutien à Alassane Ouattara. Ceux-ci sont accusés de chercher à semer la division au sein de l’armée afin de déstabiliser le pays. Car pour l’heure - et en dépit des nombreux appels du pied lancés par le camp Ouattara - l’armée a prêté allégeance à Laurent Gbagbo. Or, «depuis plusieurs jours, des membres des services diplomatiques civils et militaires occidentaux à Abidjan essaient de prendre contact discrètement avec des officiers de l’armée nationale», a rapporté à la télévision publique le ministre de l’Intérieur du gouvernement Gbagbo, Emile Guirieoulou. Selon lui, «l’objectif est de trouver des soldats et des policiers, de les inciter à déclarer leur soutien à Alassane Ouattara ( ) et de les embarquer dans un projet de déstabilisation et de fragmentation de la paix et de la cohésion sociale». «Le gouvernement de Côte d’Ivoire voudrait rappeler aux membres du corps diplomatique qu’il (...) ne tolèrera pas l’ingérence de tout diplomate, quel que soit son rang, dans nos affaires intérieures», a-t-il encore ajouté. Aucun dirigeant étranger n’avait encore réagi à ces propos dimanche en fin d’après-midi. Les pro-Ouattara conditionnent tout dialogue président du pays, a ainsi formellement appelé «la population ivoirienne dans toutes ses composantes à engager maintenant sur tout le territoire national le combat pacifique et démocratique pour installer les autorités légitimes et légales de Côte d’Ivoire». Pour l’heure, Alassane Ouattara et son Premier ministre désigné, Guillaume Soro, sont retranchés dans un hôtel d’Abidjan, protégés par des casques bleus de l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Gaz lacrymogènes Cette annonce fait monter d'un cran la pression, déjà étouffante, qui règne dans le pays depuis l'annonce contradictoire des résultats du second tour de l'élection présidentielle. Une pression qui repose essentiellement sur les épaules de Laurent Gbagbo, donné vainqueur par le conseil constitutionnel ivoirien, et contre lequel des sanctions pourraient être déci- Laurent Gbagbo Sur place, le statu quo demeure, malgré les prémices de compromis initiés par Laurent Gbagbo vendredi. Dans un entretien accordé au quotidien gouvernemental Fraternité Matin , le président sortant a en effet écarté le danger d’une nouvelle guerre civile dans le pays. «On entend souvent les gens dire qu’il y aura la guerre, il y aura une déflagration. Il n’y aura pas de guerre ici. Les affaires tournent et l’on va finir par s’asseoir ( ) Asseyons-nous et discutons. S’il y a un problème, on va s’asseoir et discuter», a-t-il ainsi déclaré, laissant entrevoir la possibilité d’un dialogue avec son adversaire. Mais le camp Ouattara a conditionné samedi tout pourparlers à la reconnaissance, par Laurent Gbabgo, de sa défaite lors de l’élection présidentielle. «Nous n’avons jamais été contre le dialogue mais il faut commencer par la reconnaissance d’Alassane Ouattara comme président. Si cette condition n’est pas remplie, il ne pourra rien se passer», a ainsi déclaré Patrick Achi, porte-parole du gouvernement emmené par Guillaume Soro et provisoirement installé dans l’Hôtel du Golf, un quartier d’Abidjan protégé par les casques bleus des Nations unies. Des propos qui ont terni tout espoir de dialogue rapide. L’Union africaine (UA) - qui a annoncé cette dées par la communauté internationale. Reste que le chef de l'Etat ivoirien, toujours en place, dispose du contrôle de l'armée - à tout le moins de ses hauts gradés - de la police et de ses miliciens du mouvement des Jeunes patriotes. Autant dire que tous les ingrédients sont actuellement réunis pour qu'éclate une confrontation entre les deux camps. Sans préjuger d'un embrasement généralisé, mardi soir, les forces ivoiriennes ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser quelque 3.000 manifestants qui se rendaient à la limite entre le territoire sous contrôle gouvernemental et celui aux mains des rebelles. Quelques instants plus tôt, à Bouaké, ancienne "capitale" des ex-rebelles des Forces nouvelles, la population avait en effet été invitée à marcher vers le Sud sur une ville située à l'intérieur de la zone tenue par le gouvernement Gbagbo afin d'exiger la prise de fonctions de Ouattara. Jdd 14 Décembre 2010 semaine la suspension de la Côte d’Ivoire de ses instances - continue toutefois de chercher une issue à la crise. A Alger, en marge d’une réunion de l’UA, son commissaire à la Paix et à la Sécurité, Ramtane Lamamra, a précisé qu’en la matière, l’organisation privilégiait une approche «diplomatique discrète». «Nous travaillons toujours à la recherche d’une solution démocratique et pacifique», a-t-il encore déclaré, sans donner le moindre détail. Si la situation perdure, la santé de l’économie ivoirienne est à terme menacée. Les livraisons des précieuses fèves de cacao aux ports d’Abidjan et de San Pédro, vers la frontière libérienne, sont d’ores et déjà en baisse. De son côté, le patronat ivoirien a menacé de ne plus payer d’impôts tant que la crise n’était pas réglée. Le Fonds monétaire international (FMI) a par ailleurs prévenu qu’il ne travaillerait qu’avec un gouvernement reconnu par les Nations unies. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont quant à elles fait savoir qu’elles procèderaient au réexamen de leurs programmes de crédit à destination de la Côte d’Ivoire. Dans ces conditions, le pays pourrait rapidement vaciller dans la violence. JDD 12 Décembre 2010 BOUKAN 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Emisyon KAKOLA Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 www.RadyoPaNou.com Mèkredi 9-10 pm Haïti Liberté 17 Absolue Priorité d’un Comité National de Secours et de Souveraineté Alimentaire Par Franck Laraque L a fondation de l’Académie Créole que Tontongi était l’un des premiers à recommander est le résultat d’une lutte menée par plusieurs ardents créolophones pour rendre vraiment le créole la langue nationale. Signalons en passant deux écrivains créolophones dont nous recommandons les œuvres. Tontongi est un grand poète, critique et essayiste. Il a publié plusieurs recueils de poésie en créole et en français , des anthologies et tout récemment Critique de la francophonie haïtienne dont j’ai montré dans un article publié dans Haïti Liberté( 26 mars-1 avril page 40) la force des arguments et la profondeur des analyses. Il démonte les arguments de certains auteurs qui pensent que le créole est une langue secondaire ou « de support. » Il dirige une excellente maison d’édition « the Trilingual Press » publiant des ouvrages en créole, français et anglais avec la collaboration de son épouse, poétesse aussi : Jill Netchinsky. Dans son journal et site Tanbou, il compile des études sur des écrivains surtout haïtiens de différentes générations. Papadòs est le plus grand dramaturge haïtien créolophone dont j’ai fait une notice biographique et une notice littéraire dans un article intitulé « Profil de Papadòs, Paladin de la Culture Populaire Créolophone » publié dans le journal Haïti Liberté (26 mai-1er juin 2010). Il a écrit 22 pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec un très grand succès à Boston, à New York, à Miami, à Montréal, en Haïti. Souhaitons que la création de l’Académie Créole ne demeure pas sur le papier comme tant d’autres projets mort-nés. Cette création, pour nécessaire qu’elle soit, était une priorité, mais non pas l’absolue priorité que demeure la formation d’un Comité de Secours National et de Souveraineté Alimentaire. En effet, le langage n’est pas une panacée. Il est indispensable pour l’acquisition des connaissances dont a besoin tout individu pour s’épanouir et défendre ses droits prévus par la Déclaration des Droits de l’Homme des Nations Unies. Il n’est pas néanmoins un aliment comestible, pas plus que le téléphone mobile garanti à chaque Haïtien par l’ex-président Clinton. Pourquoi ? Parce qu’une langue, par elle-même, ne peut rien contre la faim, la maladie ou les inégali- tés. C’est ce que prouvent les statistiques suivantes aux Etats-Unis, un pays où le taux d’analphabétisme est minimal : «-environ 44 millions d’individus ou un Américain sur sept sont pauvres –environ 27 millions ou un ouvrier sur six sont chômeurs ou sous-employés -presque 51 millions ou un sur six Américains n’ont pas d’assurance santé – un pour cent des Américains les plus riches a reçu, en 2008, 21% de la totalité des revenus. Ce qui est probablement plus important, c’est cette concentration de la richesse qui menace de transformer notre démocratie en ploutocratie. » (Ron Forthofer « Disappearing middle class » in Colorado Daily, 10-29-2010, page 44). Autrement dit l’alphabétisation de tous les Haïtiens grâce au créole est nécessaire pour le développement de la culture créolophone mais pour être efficace doit s’intégrer dans une campagne anti-misère dont l’élément principal est la priorité alimentaire. C’est pourquoi dans l’article intitulé : «Complexité d’une politique nationale d’alphabétisation » publié dans Haïti Liberté (5-11 septembre 2007, page 14) nous avions prévu la faillite de la campagne d’alphabétisation. Ceci est important, car l’Unesco a adopté le concept « la culture sauvera Haïti ». Un concept qui entend perpétuer la suprématie de l’absurde dans notre pays. Nous répétons qu’à l’heure actuelle un choix s’impose : « Le choix d’une culture des belleslettres et beaux-arts dans le maintien du système néolibéral amélioré ou le choix d’une culture anti-misère rejetant le néolibéralisme pour l’adoption d’un système donnant la priorité au développement agricole à partir des régions rurales (Gouverneurs de la Rosée) n’est pas un choix sémantique. Il détermine lequel de ces deux choix est le plus capable d’affranchir tout individu de la faim et de lui garantir les droits jugés fondamentaux par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’ONU : droit à la nourriture, droit au logement, droit à l’emploi, droit à la santé, droit aux vêtements, droit à l’éducation, droit à légalité sociale. .. Ce choix est celui adopté le 18 mars écoulé dans « La Position des mouvements Sociaux haïtiens sur le processus de « reconstruction d’Haïti… » par plus de cinquante associations paysannes et urbaines qui ont voté pour « un processus alternatif. » (« La culture anti-misère doit être la priorité »in Haïti Liberté, 7-13 avril 2010, page 14). Processus alternatif parce que, de plus, les priorités du gouvernement haïtien et le renforcement de la dépendance par la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haït (CIRH) sont inacceptables. En effet, alors que l’agriculture est la structure d’Haïti, pays agricole, le ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) n’accorde que 687 millions de dollars comme appui à la production alimentaire. Un pourcentage fort modeste des dix milliards prévus par la CIRH. Ce montant sera consacré à des projets d’infrastructure (irrigation, routes rurales, berges des rivières), à l’achat d’équipements lourds, d’engrais, à la reforestation, à l’élevage, à des travaux anti-érosion. Nous savons bien que ce sont les grandes corporations qui bénéficieront des contrats de production, d’équipements et de la gestion des grands travaux d’infrastructures cités plus haut. Les sociétés étrangères reprendront de la main gauche ce que les bailleurs de fonds donnent de la main droite. Les paysans et ouvriers haïtiens ne recevront que des miettes. On donne à manger aux vaches pour nourrir les oiseaux. Pour conclure, notre conviction demeure la même, renforcée par la catastrophe humaine causée par le séisme. En tout premier lieu, l’allégement des souffrances de la majorité ainsi que l’urgente amélioration des conditions effarantes dans lesquelles elle se débat pour ne pas sombrer dans le désespoir ou l’affolement. La deuxième étape la reconstruction du pays mais toujours en fonction des droits économique et sociaux des masses alors que gouvernants et étrangers accordent la priorité à la reconstruction physique, à la reconstruction du palais, des édifices publics, des villes, avant d’améliorer le sort des sinistrés abandonnés à eux-mêmes, d’enrayer le viol des femmes et la violence contre les enfants sous les tentes et les environs putrides à la vue de tous. Une tradition qui traverse notre histoire de 1492 à nos jours. Nos plus belles chansons, nos biographies, nos manuels ont pour thème principal « Haïti chérie » « Haïti je t’aime », la gloire de nos héros sans grand souci pour les masses qui se sont sacrifiées pour l’abolition de l’esclavage et la production de l’alimentation nationale. Les signataires de l’acte d’indépendance :35 généraux ou haut-gradés. Pas un seul représentant des marrons de la liberté, pourtant les pionniers de la lutte pour la libération. On rappelle à tue-tête et inconsidérément qu’Haïti, alors SaintDomingue, était la Perle des Antilles, oubliant qu’elle l’a été sur le dos des esclaves. Vanter cette période de son histoire, c’est vanter le cruel esclavage qui n’enrichissait que les colons et la métropole. Là encore un changement de mentalité s’avère obligatoire pour prioritiser l’humain bien avant toute autre chose. Il faut aussi rejeter la verbosité, la phraséologie, le bla-bla, en français comme en créole, des dirigeants, de la plupart des journaux et programmes de radio, au lieu d’actions réformatrices et de solutions concrètes. Nous atteler à cette double tâche doit être notre principal objectif, invariable et vigoureux, malgré les obstacles endémiques et historiques qui se dressent sur le chemin. 4-11-2010 Franck Laraque Professeur Emerite, City College, New York 18 Haïti Liberté Suite de la page (19) on trouverait des métiers à portée de leur intelligence. Lorgeril, Brooglie, boucheraient les bouteilles de champagne, mais on les musellerait, pour les empêcher de s'enivrer ; Ferry, Freycinet, Tirard détruiraient les punaises et les vermines des ministères et autres auberges publiques. Il faudra cependant mettre les deniers publics hors de la portée des bourgeois, de peur des habitudes acquises. Mais dure et longue vengeance on tirera des moralistes qui ont perverti l'humaine nature, des hypocrites et autres telles sectes de gens qui se sont déguisés pour tromper le monde Aux jours des grandes réjouissances populaires, où, au lieu d'avaler de la poussière comme aux 15 août et aux 14 juillet du bourgeoisisme, les communistes et les collectivistes feront aller les flacons, trotter les jambons et voler les gobelets. Ils feront trotter aussi les membres de l'Académie des sciences morales et politiques, les prêtres à longue et courte robe de l'église économique, catholique, protestante, juive, positiviste, et libre penseuse, les propagateurs du malthusianisme et de la morale chrétienne, altruiste, indépendante ou soumise En régime de paresse, pour tuer le temps qui nous tue seconde par seconde, il y aura des spectacles, des représentations théâtrales toujours et toujours ; c'est de l'ouvrage tout trouvé pour nos bourgeois législateurs. On les organisera par bandes courant les foires et les villages, donnant des représentations législatives. Les généraux, en bottes à l'écuyère, la poitrine chamarrée d'aiguillettes, de crachats, de croix de la Légion d'honneur, iront par les rues et les places, racolant les bonnes gens. Gambetta et Cassagnac, son compère, feront le boniment de la porte. Cassagnac, en grand costume de matamore, roulant des yeux, tordant la moustache, crachant de l'étoupe enflammée, menacera tout le monde du pistolet de son père et s'abîmera dans un trou dès qu'on lui montrera le portrait de Lullier . Gambetta discourra sur la politique étrangère, sur la petite Grèce qui l'endoctrine et mettrait l'Europe en feu pour filouter la Turquie ; sur la grande Russie qui le stultifie avec la compote qu'elle promet de faire avec la Prusse et qui souhaite à l'ouest de plaies et bosses pour faire sa pelote à l'Est et étrangler le nihilisme à l'intérieur. Il discourra sur M. de Bismarck, qui a été assez bon pour lui permettre de se prononcer sur l'amnistie puis, dénudant sa large bedaine, peinte aux trois couleurs, il battra dessus le rappel et énumérera les délicieuses petites bêtes, les ortolans, les truffes, les verres de Margaux et d'yquem qu'il y a gloutonnés pour encourager l'agriculture et tenir en liesse les électeurs de Belleville. continued from p(9) also assaulted some opponents, while Célestin backers have been accused of killing at least one Martelly supporter. Former Col. Himmler Rébu said on Haiti's Signal FM that he had witnessed the tactics of Martelly's troops in the street. "This is not something simple," he said, a Kreyòl understatement that implies there are hidden forces at work. In short, there are two movements in Haiti today which are being simplified into one. There are the Lavalas masses mobilized against Préval's fraudulent exclusionary elections and the UN occupation, as well as for Aristide's return. Then there is the bid by Martelly, using his and Wyclef's celebrity and Ostos & Sola's scientific techniques, to coopt this movement to bring him to power. To confuse people, he equates Préval with Aristide, pretending they are the twin governments responsible for the "failed policies” of the past two decades. In reality, Haiti's sad state today can be mostly attributed to the 1991 and 2004 coups which Martelly supported. Furthermore, the power behind Préval - Haiti's pro-coup bourgeoisie - is close to Martelly, and imperialism is not threatened by him. We are witnessing a fierce rivalry between two factions which share the BG L’Auberge Créole Restaurant & Bakery 1366 Flatbush Avenue, nue, u Brooklyn, ue Brooklyn NY 11210 12110 (between Farragut Road oadd & E. 26th Street) 718-484-3784 718-484-3785 Déjeuner Déjeune e t1PJTTPOt.PSVFt0FVGTt4QBHIFUUJ 0FVGTt4QBHIFUUJ t'PJFEVSFt3BHPVUt#PVJMMJFEF#BOBOF t"WPJOFt)BSFOH4BVS Dinner t1PVMFUt(SJPUt5BTTPUt$BCSJU t t1PVMFUt(SJPUt 1PVMFU t (SJPU t t5 t-ÏHVNFTt-BNCJt1PJTTPOt#PVJMMPO t-ÏHVNFTt-BN N t#PVMFUUFTt1ÉUÏT t#PVMFUUFT #PVMFUUFTt1ÉUÏ 1ÉUÏÏ Saladess t7FSUFt3VTTFt t7FSUFt3VTTFt$BFTBSt'SVJUEF.FS t t.BDBSPOJt'SVJUT t.BDBSPOJt'SV VVJJ Boissons Boisson n t$PSPTTPMt(SFO t$PSPTTPMt(SFOBEJOFt(SFOBEJB t$JUSPOt1BQBZFt'SBJTFt"LBTBO t$JUSPOt1BQBZF F We cater W t ffor all occasions same two backers: Haiti's anti-Lavalas business class and transnational elites with the U.S. as their most powerful state apparatus. As Martelly explained to the Huffington Post’s Georgianne Nienaber, he is very much in tune with Washington’s prescription for Haiti, supporting “anything that will help exports... anything that will help the private sector.” Secondly, Martelly does not support the people’s call to end the UN occupation of Haiti: “I want to say to the international community, the diplomatic corps, and non-governmental agencies that we need them,” he said in the same interview. Ultimately, Martelly is not a “dark horse” candidate, as Canada’s Globe & Mail suggests, who has come out of nowhere to lead “Haiti’s young and dispossessed.” He is a man with a long history of service to Haiti’s “Morally Repugnant Elite.” During his campaign, Martelly was fond of saying that in Haiti “it’s more about the man than about the plan.” If this is true, Haitians should have grave misgiving about a man who has backed two coup regimes that used death-squads to silence the poor majority and throttle Haiti’s nascent democracy. Suite de la page (7) en Haïti « les ennemis de la stabilité et de la démocratie ». Mais les manifestations semblent la réponse la plus raisonnable à la situation présente, y compris pour ceux d’entre nous dont les gouvernements ont promis un futur radieux et une « Nouvelle Haïti » il y a huit mois. *Isabel Macdonald est chercheuses en communication à l’Université Concordia de Montréal. Ses travaux ont été publiés par le Toronto Star, The Guardian et The Nation. Des extraits de sa thèse examinant la couverture par les médias canadiens du coup d’Etat de 2004 en Haïti, ont été publiés dans les revues Media Development et Canadian Journal of Communication. Source : Green Left Weekly Traduit de l’anglais par Marc Harpon Changement de Société 8 décembre 2010 Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Arts et Culture Fenêtre Culturelle Par Prince Guetjens T out est culturel dans ce qui se passe actuellement en Haïti. Dans cette bataille sans merci pour cueillir le pouvoir à tout prix où les mœurs et les mentalités influencent les moindres faits et gestes des acteurs, tout est culturel. Ce qui est tout à fait naturel, puisque c'est à travers l'objectivité de sa culture qu'on regarde et qu'on agit. Pourtant les spécialistes de tout acabit tant en Haïti que dans la communauté internationale, continuent de concocter des formules, fabriquer des palliatifs pour arrêter l'hémorragie de manière temporaire, en se penchant uniquement sur l'aspect politique. Ce n'est pas toujours mauvais d'intervenir sur le ponctuel dans la mesure où d'autres solutions plus structurelles suivront. Seule la valorisation en profondeur de la culture, peut aider Haïti à s'en sortir. Le problème fondamental vient du fait que l'Haïtien devient une denrée de plus en plus rare. Et seuls des Haïtiens ont véritablement de l'intérêt à travailler pour le développement d'Haïti. Cette revalorisation de la Culture haïtienne que je préconise ne peut se faire sans la volonté politique de refonder la Nation. Mais aussi par la formation de nouvelles générations d'Haïtiens, fiers de leur coin de terre, de leurs ancêtres, de leur culture. Car au lendemain de l'assassinat de l'Empereur Jean Jacques Dessalines, tout a été mis en place pour transposer l'esclavage dans la tête des jeunes haïtiens. Et l'école, confiée à l'église, a eu l'ignoble tâche d'accomplir cette honteuse mission : substituer Molière à Rochambeau. Il faut casser le moule qui renouvelle le corps social. Il faut remettre l'école haïtienne actuelle en question, en créer une autre, conforme à nos origines, à notre conception du monde et, en accord avec nos rêves de développement, mais aussi qui tiendrait compte de ce qui se passe autour de nous. Tant que cette initiative ne devient pas le projet politique d'un groupe d'hommes et de femmes, ayant les rennes du pouvoir politique, le pays ne sortira pas de l'étau où il est actuellement, quitte à y investir tout l'argent du monde. 4PMJEBSJUnBWFD)BJUJ-JCFSUn 4BNFEJ%nDFNCSF De 11h du matin jusqu’à 10h du soir Actualités artistiques et culturelles L es performances des artistes dans les Subways n'en finissent pas de m'étonner. Cette semaine encore à Union Square dans la 14ème rue de Manhattan, j'ai eu le privilège d'apprécier le talent d'une dizaine de musiciens et de danseurs, au nombre de laquelle j'en ai retenu deux à partager avec vous. Il s'agit de Laurence & Underground Harmony et Sister Monk. Sister Monk Gypsy Funk Trio est composé d’un guitariste, d’un bassiste et d’une chanteuse jouant du tambour / batterie en même temps. La musique de ce trio se balance entre le Gypsy, le Funk. Elle fait revivre des tubes qui ont accompagné la jeunesse de plusieurs générations de femme et d’homme. Au tambour, la chan- Le groupe Sister Monk Gypsy Funk Trio teuse fait preuve d’une adresse remarquable, compte tenu du fait qu’il n’est pas toujours facile de jouer en même temps d’un instrument rythmique et conduire la mélodie. L aurence & Underground Harmony est une formation composée d’un lead vocal, deux chanteuses, un batteur et d’un guitariste. Sa musique surfe sur des tendances comme la Pop Music, le Rock & Roll et le Doo Wop. La plupart de tubes des Beatles, de John Brown, ainsi que d’autres chanteurs aussi connus sont revisités par ce groupe un tantinet exceptionnel. Laurence & Underground Harmony De la Prose aux Vers LE DROIT A LA PARESSE Un essai de Paul Lafargue Editions Allia, Paris 2007 Né le 15 Janvier 1842 à Santiago de Cuba, Paul Lafargue s'installe à Paris en 1851 et suit à partir de 1859 des études de médecine à la faculté de Paris. Il se passionne pour la vie politique et lit assidûment Kant, Hegel, Littré, Taine, Claude Bernard, Darwin, Auguste Comte, Saint-Simon et Proudhon. Paul Lafargue et Laura sa femme (la fille de Karl Marx) se sont donnés la mort dans la nuit du 26 au 27 novembre 1911 dans leur villa de Draveil. Men Anpil Chay Pa Lou 7FOF[UPVUBVDPVSTEFMBKPVSOnFBQQPSUFSWPUSFTPVUJFOGJOBODJFSh)BJUJ-JCFSUnMFKPVSOBM RVJBDDPNQBHOFMFTNBTTFTQPQVMBJSFTIBuUJFOOFTEBOTMFVSTMVUUFTQPVSMFDIBOHFNFOU "VQSPHSBNNF %FIBNhIQN'JMN%PDVNFOUBJSF (PVWFSOFVSEFMB3PTnF .BSUIB+FBO$MBVEFFODPODFSU 1BUSJDF-VNVNCB +BDRVFT3PVNBJOMBQBTTJPOEµVOQBZT %FIhIQN$IBOUTFUQPnTJFT "WFDMFQPoUFDIBOUFVS+FBO&MJF#BSKPOMB DIBOUFVTF+PDFMZOF%PSJTNnMBQPnUFTTF,FSUB (FPSHFTFUUBOUEµBVUSFTBSUJTUFT %FIhIEVTPJS$POGnSFODFEnCBU BWFDMµJOHnOJFVS3PPTFWFMU3FOn 5IoNFMF%nWFMPQQFNFOUEFMµ)ZESPnMFDUSJDJUnFO)BJUJ )BJUJ-JCFSUn"MCBOZ"WF#SPPLMZO/: *OGPT Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010 Un Extrait À Nouvel air, Chanson Nouvelle SI, en diminuant les heures de travail, on conquiert à la production sociale de nouvelles forces mécaniques, en obligeant les ouvriers à consommer leurs produits, on convoquera une immense armée de force de travail. La bourgeoisie, déchargée alors de sa tâche de consommateur universel, s'empressera de licencier la cohue de soldats, de magistrats, de figaresques, de proxénètes, etc., qu'elle a retirée du travail utile pour l'aider à consommer et à gaspiller. C'est alors que le marché du travail sera débordant, c'est alors qu'il faudra une loi de fer pour mettre l'interdit sur le travail : il sera impossible de trouver de la besogne pour cette nuée de cidevant improductive, plus nombreux que les poux des bois. Et après eux il faudra songer à tous ceux qui pourvoyaient à leurs besoins et goûts futiles et dispendieux. Quand il n'y aura plus de laquais et de généraux à galonner, plus de prostituées libres et mariées à couvrir de dentelles, plus de canons à forer, plus de palais à bâtir. Il faudra, par des lois sévères, imposer aux ouvriers en passementeries, en dentelles, en fer, en bâtiments, du canotage hygié- nique et des exercices chorégraphiques pour le rétablissement de leur santé et le perfectionnement de leur race. Du moment que les produits européens consommés sur place ne seront pas transportés au diable, il faudra bien que les marins, les hommes d'équipe, les camionneurs s'assoient et apprennent à se tourner les pouces. Les bienheureux Polynésiens pourront alors se livrer à l'amour libre sans craindre les coups de pieds de la Vénus civilisée et les sermons de la morale européenne. Il y a plus, afin de trouver du travail pour toutes les non-valeurs de la société actuelle, afin de laisser l'outillage industriel se développer indéfiniment, la classe ouvrière devra comme la bourgeoisie, violenter ses goûts abstinents, et développer indéfiniment ses capaci- tés consommatrices. Au lieu de manger par jour une ou deux onces de viande coriace, quand elle en mange, elle mangera de joyeux biftecks d'une ou deux livres ; au lieu de boire modérément du mauvais vin, plus catholique que le Pape, elle boira à grandes et profondes rasades du bordeaux, du bourgogne, sans baptême industriel, et laissera l'eau aux bêtes. Les prolétaires ont arrêté en leur tête d'infliger aux capitalistes des dix heures de forge et de raffinerie ; là est la grande faute, la cause des antagonismes sociaux et des guerres civiles. Défendre et non imposer le travail, il le faudra. Les Rothschild, les Say seront admis à faire la preuve d'avoir été, leur vie durant, de parfaits vauriens ; et s'ils jurent vouloir continuer à vivre en parfaits vauriens, malgré l'entraînement général pour le travail, ils seront mis en carte et, à leurs mairies respectives, ils recevront tous les matins une pièce de vingt francs pour leurs menus plaisirs. Les discordes sociales s'évanouiront. Les rentiers, les capitalistes, les tout premiers, se rallieront au parti populaire, une fois convaincu que, loin de leur vouloir du mal, on veut au contraire les débarrasser du travail de surconsommation et de gaspillage dont ils ont été accablés dès leur naissance. Quant aux bourgeois incapables de prouver leurs titres de vauriens, on les laissera suivre leurs instincts ; il existe suffisamment de métiers dégoûtants pour les caser. Dufaure nettoierait les latrines publiques ; Galliffet chourinerait les cochons galeux et les chevaux forcineux ; les membres de la commission des grâces, envoyés à Poissy, marqueraient les bœufs et les moutons à abattre ; les sénateurs, attachés aux pompes funèbres, joueraient les croque-morts. Pour d'autres, Suite à la page (18) Haïti Liberté 19 Regards Critiques Langage plastique et énonciation identitaire L’invention de l’art haïtien Un Essai du Dr. Carlo Avierl Célius Les Presses de l’Université Laval 2007 Historien et Historien de l'art, Carlo A. Célius est chercheur, affilié au Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT, Université Laval, Québec). Ont paru sous sa direction : Situations créoles, Pratiques et représentations, Québec, Editions Nota Bene, collection « Société », 2006 ; Haïti ; face au passé - Confronting the past, numéro thématique de la revue Ethnologies, Québec, vol. 28, no 1, 2006 ; Haïti et l'anthropologie, dossier de la revue Gradhiva, Paris, n,s,no 1, 2005. Il vient de terminer un ouvrage consacré au peintre Haïtien Hector Hyppolite. L’histoire de la peinture haïtienne est souvent ponctuée de moments qui rendent compte et dynamisent les efforts des artistes à construire une catégorie bien distincte de représentation plastique. Marquée du sceau des turpitudes de l'histoire politique en Haïti, elle évolue au gré des caprices de cette dernière. Si elle est fortement influencée par la période Tayno au niveau formel, son essence s'est construite autour des héritages ancestraux divers et particulièrement du Vodou. À travers Langage plastique et énonciation identitaire ; l'invention de l'art haïtien, qui comporte cinq chapitres consignés dans 419 pages, Carlo A. Célius tente d'élucider les conditions d'apparition des beaux-arts en Haïti. Il revisite la démarche des principaux protagonistes qui ont construit l'espace discursif à partir de la période indigéniste avant d'être éclaté avec l'émergence de la peinture populaire, au lendemain de l'exposition de la Havane, organisée par le Centre d'art (1945), et leur corpus. Il interroge la modernité indigène et l'irruption de l'art naïf, l'hégémonie de l'art dit naïf ainsi que les refus et les contestations aussi bien que les alternatives, avant de fermer la boucle sur les limites du discours institué et nouvelles considérations. Langage plastique et énonciation identitaire ; l'invention de l'art haïtien s'inscrit dans l'itinéraire de l'histoire du discours sur l'art haïtien comme un métadiscours, un miroir où viennent réfléchir plusieurs décennies de production discursive sur les différents événements qui ont enrichi la peinture haïtienne. Il reconnaît que l'histoire des beaux-arts en Haïti, remonte à la période coloniale. Mais il soutient toutefois, que c'est avec le mouvement pictural des années 1930 que commence à se poser la question de l'haïtianité en matière artistique, laquelle connaît une reformulation avec l'avènement de l'art, dit naïf en 1945-1947. Et c'est autour de cette problématique que se constitue, pour la première fois dans l'histoire intellectuelle du pays, un véritable espace discursif sur les arts plastiques. Certes le discours sur l'art n'était pas totalement inexistant jusque-là, toutefois un espace discursif propre se dégage dans la première moitié du XXe siècle. L'auteur conclut en faisant le constat que voici : L'art naïf s'étant imposé, le discours ethnologique, qui définit ou redéfinit la culture et valorise la « culture populaire », aide à le penser. Devoir le penser, sans rejeter l'expérience de la « modernité indigène », en prenant en compte toutes les controverses et les prises de position des artistes optant pour un art non naïf, offrait aux protagonistes haïtiens du discours sur la création plastique une largeur de vue leur permettant d'élaborer une démarche distincte de celle adoptée par des auteurs aussi différents que Selden Rodman, André Breton, André Malraux et Jean-Marie Drot. Ceux-ci s'en tiennent à une forme d'exclusivisme où seul l'art naïf compte, considéré comme la seule écriture picturale, capable d'exprimer l'haïtianité, tandis que le courant porté par Lucien Price, Jacques Gabriel, Philippe Thoby Marcelin, Madeleine Paillere, Michel P.Lerebours en vient à adopter une démarche intégrative, cherchant à dégager une haïtianité artistique exprimée par les diverses formes de création plastique pratiquées dans le pays. Il y a bien un domaine de langages plastiques propres au vodou. Révélé dès le début des années 1940 à une école haïtienne d'ethnologie qui n'a pas su le constituer en un véritable objet d'études, il est aujourd'hui de mieux en mieux exploré, notamment par des chercheurs états-uniens et, en Haïti, à travers la collection, de plus en plus connue, certes controversée, de Marianne Lehmann. Il est constitué d'un ensemble d'objets bien spécifiques, créés ou appropriés, puis intégrés selon des procédures définies, évalués sur la base de critères établis et auxquels sont assignées des fonctions particulières. Autant de facteurs qui différencient nettement cette production d'uvres picturales ou sculpturales, non destinées aux cultes, et cela même lorsqu'elles sont celles d'artistes vodouisants. La voie est ouverte aux recherches visant à identifier et à caractériser les différents domaines du monde des langages plastiques d'Haïti, puis à établir l'état et l'évolution de leurs relations à travers le temps. Fin de citation. Langage plastique et énonciation identitaire propose une nouvelle analyse construite sur des recherches plus approfondies de la peinture haïtienne. Il jette un éclairage particulier sur les intervenants qui ont eu à se positionner dans le grand débat sur l'authenticité haïtienne ou l'haïtianité de la peinture populaire, placée sous l'écriteau, naïve - primitive par le trio Jose Gomes Sicre / De Witt Peters / Selden Rodman. Jusqu'ici on avait considéré les ouvrages : Renaissance in Haiti de Selden Rodman, Panorama de l'art haïtien de Philippe Thoby Marcelin et Haïti et ses peintres de Michel Philippe Lerebours comme les plus réussis dans ce domaine. Sans se positionner en face ou dans l'itinéraire de ces travaux, le livre de Carlo A. Célius joue le double rôle compléter et d'interroger ces tentatives de consigner la peinture haïtienne dans l'espace d'une démarche théorique. Langage plastique et énonciation : l'invention de l'art haïtien représente, l'une des plus belles contributions consacrées à l'histoire de la peinture haïtienne et à l'histoire du discours sur l'art en Haïti. Prince Guetjens Critique d’art TRUCKING, LLC 64$VTUPNT#POEFE$)-t*$$.$t*OTVSFE VM TRUCKING LLC. IS YOUR CONNECTION TO HAITI VM TRUCKING Specializing In Shipping Full Container Loads With Personal Effects, Household Goods & Commercial Cargo, Relief Goods Etc... In addition to PORT-AU-PRINCE, VM TRUCKING now ships FULL CONTAINER LOADS and CARS to CAP HAITIEN & GONAIVES t0/&$"--%0&4*5"--t BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE, CAP HAITIEN & GONAIVES WE WILL BEAT THE COMPETITION PLEASE CALL GABRIEL or ROBERT (973) 690-5363 Fax: (973) 690-5364 Email: solutions@vmtrucking.com w w w. v m t r u c k i n g . c o m 20 Haïti Liberté Vol. 4 No. 22 • Du 15 au 21 Décembre 2010
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