aristide visé, amaral duclona condamné
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aristide visé, amaral duclona condamné
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com ARISTIDE VISÉ, AMARAL DUCLONA CONDAMNÉ ! Gonayiv: Jécozias Pierre denonse menas lanmò l ap resevwa nan men Youri Latortue Page 6 English Page 9 Des partis condamnent et exigent la libération de tous les prisonniers politiques ! Voir page 4 Page 7 Amaral Duclona le 9 juillet 2005, lors des funérailles de Dread Wilmé assassiné par les forces d'occupation de la Minustah BRÉSIL: MOISE JEAN-CHARLES EXIGE LE DÉPART DE LA MINUSTAH! Entretien avec Gonzalo Gómez Page 11 Voir page 4 De gauche à droite Barbara Corrales, Juliana Cardoso, Moise Jean-Charles et Oxygène David entourés d'haitiens et de brésiliens L’ancien président du Guatemala Alfonso Portillo condamné à cinq ans de prison Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 Des menottes aux poignets de la mobilisation anti-Martelly ! L orsque nous considérons l’avenir de la lutte politique dans notre pays, nous ne l’observons pas avec un regard neutre, détaché et distant. Nous le faisons dans une perspective de lutte de classes, en tant que militants progressistes qui veulent changer le cours des choses, qui luttent de façon conséquente avec comme seule boussole la prise en charge des masses populaires haïtiennes par elles-mêmes débouchant sur des lendemains meilleurs pour elles, et pour la Nation en général. La semaine dernière, la Coordination Dessalines (KOD) avait proposé une unité conjoncturelle de l’opposition face aux actes répressifs en cascade de Martelly-Lamothe. Leur démarche était d’utiliser l’emprisonnement illégal de Rony Timothée du FOPARK pour mettre à pied d’oeuvre une solidarité et un appel plaçant en symbiose les forces populaires dans le sens d’une unité dont les objectifs seraient conformes à l’aspiration des masses laborieuses à la liberté, au progrès, à la justice sociale, à l’indépendance, à la dignité et contre la dictature naissante duvaliériste qui vient de refaire surface. Cependant, jusqu’à présent, pas de réactions sérieuses des partis se déclarant opposés aux pratiques du régime, suite à l’arrestation du membre du FOPARK. Comment peut-on accepter que rien n’ait été fait dans ce sens, si ce n’est que des déclarations vaines, voire même des condamnations hypocrites? Des secteurs politiques ont plutôt préféré capitaliser sur la Fête des Mères, plutôt que de mobiliser les masses populaires, dont les mères, pour une cause noble à savoir combattre le régime pourri et corrompu de Martelly-Lamothe. La démarche de KOD que nous appuyons sans réserve est aussi la nôtre. C’est un acte de combat politique rationnel contre un gouvernement impopulaire, illégitime, autoritaire et sans respect pour la Constitution. L’emprisonnement de Timothée confirme que le gouvernement et ses alliés internationaux sont prêts à recourir à n’importe quel subterfuge pour survivre et imposer leurs quatre volontés. Par conséquent, au delà des intérêts de classe, il eût été important qu’une certaine unité se fît pour dénoncer la répression gouvernementale et demander la libération des détenus politiques. Et fondamentalement, c’est ainsi que les luttes populaires se développent ; que les grèves se multiplient et s’articulent ; que les manifestations de solidarité s’accentuent pour que les bases sociales d’une certaine opposition s’élargissent. Mais, en tout état de cause, notre classe politique opposée à Martelly ne l’a pas vu ainsi. La raison primordiale pour laquelle elle a négligé cette approche tient sans nulle doute au fait qu’elle s’accroche à l’éventualité vague et ambiguë des élections annoncées pour octobre. Il est un fait certain, qu’il y a trois courants déterminants dans la lutte contre le pouvoir. L’un qui réclame « élections ou démission », un autre partisan d’« élections crédibles et honnêtes » et le troisième exigeant le « départ de Martelly-Lamothe et des forces occupantes de la Minustah » purement et simplement. En ce qui nous concerne, nous croyons fermement que ce régime n’est pas qualifié pour conduire des élections sérieuses alors qu’il n’est même pas capable d’organiser un carnaval qui soit honnête et sans exclusion. Comme nous pouvons le constater, le mot élection est le dénominateur commun de deux des trois courants de l’opposition. Sans doute la mobilisation contre Martelly est en train de se voir menottée du fait que les sirènes électorales commencent à chanter à l’horizon. Pour minimiser la répression, du côté gouvernemental, on a même fait avancer la notion saugrenue que l’une des raisons pour lesquelles Rony Timothée a été arrêté, c’est parce qu’il est candidat à la députation. Et alors ? Cette façon de penser est une gifle au bon sens, un mépris de la population et une façon grotesque d’évacuer toute l’essence politique de l’emprisonnement de Timothée. En d’autres termes, ils se gardent de ne susciter aucun chambardement capable de créer des obstacles aux signaux électoralistes du pouvoir. En fait, les menottes ne sont pas réellement seulement aux bras de Rony Timothée, mais aussi aux poignets de la mobilisation pour le changement. Force est de constater que la situation du pays n’a jamais été aussi critique qu’elle l’est aujourd’hui ; malgré tout, certains partis refusent de déranger les plans et les complots de leurs patrons, puisqu’ils sont tous de la même école conservatrice et logés à la même enseigne politique obtuse d’élections sans vrais lendemains. Le cynisme de ces partis de droite, c’est de viser seulement et simplement à avoir leurs membres, soit au Parlement, à la Primature ou dans un quelconque ministère pour servir la réaction. Peu leur chaut la situation du pays, l’atroce de l’occupation, la perte de notre souveraineté, quelque vrai changement que ce soit au bénéfice du peuple. Ceci dit, il faut être sacrément naïf ou être des complices actifs du jeu du pouvoir pour se passionner à propos d’éventuelles élections libres, transparentes, inclusives et loyales sous la férule de Martelly et de Lamothe contrôlant l’appareil électoral. Ce n’est pas sans raison que l’impérialisme fait feu de tout bois pour organiser les élections. Ainsi, le jugement d’Amaral Duclonat en France, ainsi que les propagandes l’accompagnant rentrent dans la logique des puissances impérialistes pour nous faire accroire qu’Aristide avait ses propres gangs ; quand de fait, elles n’ont aucun problème avec les gangs et les narco trafiquants qu’elles ont placés au pouvoir. Pour nous autres ayant la même vision que KOD, ce n’est pas une affaire de job qui est en jeu, mais bien la quête d’un changement afin de créer une autre Haiti. Il s’agit d’entériner comme une chose irréversible une nouvelle perspective : parvenir à un approfondissement de la conscience de classe des masses. Ce qui nous importe le plus, c’est d’inculquer au peuple une mentalité tournée vers sa propre victoire et garante qu’une autre Haïti est possible ! Vu que les libertés ne s’octroient pas, mais qu’elles se prennent, toute forme de négociation avec le pouvoir sera vouée irrémédiablement à l’échec, tant qu’on ne sera pas conscient de la nécessité de ce changement qualitatif en profondeur de la conscience de classe des masses. Ce ne sont pas non plus les condamnations futiles et niaises qui feront reculer Martelly et ses complices impérialistes pour mettre fin à leur dessein macabre contre le pays. De tout cela, il ressort une certitude qui doit éclater finalement au grand jour : la victoire du peuple haïtien. La solidarité dans la lutte est la première condition de cette victoire. Voilà pourquoi, la Coordination Dessalines s’organise en ce sens avec la volonté vivante de lutter avec le plus de détermination possible pour la réalisation de cette nouvelle société, libérée de toutes formes d’exploitation et de répression. Nous du journal, nous y souscrivons pleinement. Bulletin d'Abonnement Nom: _________________________ Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wendell Polynice Daniel Tercier Oxygène David COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. 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Par Catherine Charlemagne C eux qui s’attendaient à ce que Haïti rentre dans les normes après des décennies d’instabilité politique et sociale ne se font aujourd’hui aucune illusion. Pour ces gens-là, le chef de l’Etat, Michel Martelly, vient une nouvelle fois de rallumer la mèche d’une bombe à retardement qui, dans un cas ou un autre, finira par exploser. Cet engin explosif est naturellement la formation unilatérale d’un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) en passant outre le fameux Accord d’El Rancho tout en se réclamant de celui-ci. Définitivement, dans ce pays, l’on marche vraiment sur la tête. Ou du moins, les dirigeants politiques haïtiens, surtout ceux du pouvoir exécutif, demeurent des pyromanes dans l’âme. Ils ne s’émerveillent que quand tout brûle autour d’eux. Ils prennent plaisir à jouer avec des allumettes sur une poudrière sachant que tout finira par s’enflammer tôt ou tard. Sinon comment est-il possible que la présidence de la République puisse imaginer un seul instant que, en dehors des partis politiques de l’opposition dont le rôle est de s’opposer au pouvoir, la population puisse accepter ce fait accompli de passage en force des neuf membres du CEP sans même demander leur avis, en nommant seule les uns, ou confirmant d’autres? Même en plaisantant cela porte un nom : la provocation. Cela y ressemble d’autant plus que, bien avant cette maladroite décision présidentielle, l’opposition haïtienne et une bonne partie de la population avaient entamé un bras de fer avec le Président de la République sur cette affaire de Conseil Electoral devenue la pierre angulaire de tous les conflits inter-haïtiens de ces vingt-cinq dernières années. Certes, le Président Martelly est pressé de toute part de réaliser des élections cette année en vue de renouveler les différentes instances et assemblées politiques, ce qui aurait dû être fait depuis 2011. Naturellement, les amis d’Haïti ou la Communauté internationale, selon les points de vue, font monter la pression sur une présidence qui, avec la tentation et le vieux réflexe du passé, penche plutôt pour le pouvoir personnel. Mais cette manière, n’est-ce pas là justement le meilleur moyen de faire capoter tout le processus et de gagner du temps ? Le Président Martelly qui a été un allié inconditionnel des militaires ayant renversé le Président Aris- Me Fritzto Canton, l’un des avocats/Conseils de l’ancien dictateur JeanClaude Duvalier a été désigné au Palais national, Président du CEP tide en 1990, sait plus que quiconque, que, même s’il devait bénéficier du soutien ou de l’appui de Washington, comme cela semble l’indiquer, il n’a aucune chance que ce Conseil Electoral soit accepté par les partis politiques de l’opposition. Les Américains sont des pragmatiques. Ce comportement n’est un secret pour personne. Ils s’accordent et s’adaptent avec la conjoncture tout en observant l’évolution des choses. Autant ils peuvent être sincères dans leur encouragement à pousser le pouvoir à aller jusqu’au bout de ses idées, voire à le pousser à la faute, autant ces mêmes Américains peuvent être les premiers à ignorer royalement l’appel de détresse d’un pouvoir qu’ils qualifieraient d’incompatible à la démocratie et au changement. Et de ce fait, contribuent à sa perte. Mais pour cela, l’opposition, qu’elle soit conservatrice ou populaire doit pouvoir garder le cap dans sa mobilisation et être capable de résister aux assauts et à la contradiction du pouvoir. Un pouvoir dont l’objectif est soit de brouiller les pistes par des gestes symboliques comme la mise en place de l’organisme électoral, soit de porter un discours volontariste et trompeur sur la réalisation des élections en présentant l’opposition comme l’agent déstabilisa- teur qui s’oppose au jeu démocratique consistant à accepter de participer au processus électoral. Les opposants au Président Michel Martelly ont tout intérêt à être vigilants dans ce qui ressemble de plus en plus à un jeu de dupes. Et ce, plus on avance vers l’objectif que semble fixer la présidence de la République. En effet, au moment même où l’opposition réclame une refonte du CEP afin que tous les candidats puissent se présenter sur le même pied d’égalité, le chef de l’Etat et ses partisans lancent à grands coups de millions et de propagandes leur Parti Haïtien Tèt Kalé (PHTK). Qu’est-ce que cela signifie? Cette initiative tient lieu de réponse destinée d’abord à l’opposition, laissant croire que le pouvoir n’a peur de rien ni de personne et qu’il ne compte pas changer de stratégie qui consiste à avancer droit devant (tèt kale) sur les élections. En second lieu, c’est un message adressé à l’attention de la Communauté internationale signifiant que le gouvernement entend respecter et suivre les recommandations relatives à l’organisation des élections cette année puisque lui aussi il se met en ordre de bataille. Cette agitation et démonstration de force du pouvoir peuvent être aussi un leurre. Par ces motifs Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Sur les conclusions conformément du Ministère Public représenté par Me. Mesner ELISME, Substitut du commissaire du gouvernement de ce ressort, maintient le défaut octroyé à l’audience du sept (07) Mars deux mille quatorze (2014), en conséquence déclare les héritiers de feu Destal CEUS EUSTACHE incommutables propriétaires d’une propriété de la contenance de vingt cinq centièmes (25/100) de carreau de terre située à Desruisseaux, Miragoâne, bornée au Nord par Léonie MADICE, à l’est par René SAUREL, au Sud par Autobil MADICE et à l’Ouest par Léonie MADICE. Condamne le défendeur défaillant aux frais et dépens liquidés à la somme de………………………… non compris le coût du présent jugement, commet l’Huissier Marie Solène PIERRE pour la signification du jugement à sortir.Ainsi jugé et prononcé par nous Me Marideline PAUL juge présence de Me Mesner ELISME substitut commissaire du gouvernement de ce ressort en audience publique ordinaire de ce jour du sept avril deux mille quatorze, An 211eme de l’indépendance avec assistance de Emmanuel DESIR, Greffier du siège.Il est ordonné à tous Huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécuter aux officiers du Ministère Public près le Tribunal Civil, d’y tenir main à tous commandements et aux autres officiers de la force publique lorsqu’ils en seront légalement requis. En foi de quoi, la minute est signée du juge et du Greffier susdit. Pour expédition conforme collationnée Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Car rien pour l’instant ne démontre concrètement que le chef de l’Etat souhaite trouver une entente avec ses adversaires sur cette question. Sinon jamais il n’allait agir de la manière dont il s’est pris pour imposer un CEP en dehors de tout consensus politique. Et surtout loin de ce qui est prévu par la Constitution et encore moins par le résultat qu’avait obtenu le Cardinal Chibly Langlois, Président de la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH) durant les rencontres d’El Rancho au début de l’année. L’opposition haïtienne n’est pas dupe. La subite adhésion de la présidence de la République à un processus dont il a toujours fait montre de méfiance, voire d’hostilité, est trop tapageuse pour être sans arrière-pensée politique et stratégique. D’ailleurs, la précipitation dans laquelle elle a installé un organisme électoral incomplet – si l’on se réfère à l’absence des deux membres, Me Néhémie Joseph et Léopold Berlanger qui, jusqu’à présent portaient un peu de crédit à l’institution – nous montre que l’on s’achemine plutôt vers une impasse institutionnelle qu’à une sortie de crise. Or, certains opposants au Président Martelly demeurent persuadés que celui-ci ne cherche rien de moins qu’à créer des obstacles pouvant les empêcher de participer aux scrutins ou à bloquer la réalisation de ceux-ci. Alors que l’ancien chanteur, devenu chef d’Etat, n’ayant pas peur des polémiques et d’afficher son appartenance politique à l’ancien régime, ne trouve d’autre personnalité à nommer à un CEP déjà sous le feu de la critique et de la méfiance des partis politiques, que l’un des avocats/Conseils de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier en la personne de Me Fritzto Canton. Pire, en l’espace de quelques jours, celui-ci a été désigné au Palais national, Président de l’institution. Ici ce n’est point les compétences du juriste qui sont en cause. C’est son appartenance au clan des Duvalier et sa proximité avec les idées du clan au pouvoir qui pèsent sur cette nomination. Même les plus modérés se sont sentis trahis et touchés par ce missile envoyé par le Président avec l’espoir de faire le plus de dégâts possibles. Il ne fait aucun doute que les opposants silencieux attendent impatiemment l’heure de vérité des urnes pour sanctionner ce pouvoir qu’ils sentent aujourd’hui menacé. Comprenant que le Palais national fait tout pour envenimer la crise et par ricochet retarder le plus longtemps possible l’organisation du scrutin. Car la ficelle est trop grosse pour laisser croire que le président est de bonne foi. Dans certains milieux en Haïti et même dans les salons des beaux quartiers sur les hauteurs de Pétion-Ville où se rencontrent le gratin politique et diplomatique du pays, l’on est presque certain que le Président d’honneur du Parti de l’Unité Nationale (PUN), à savoir l’ancien dictateur à vie Jean-Claude Duvalier, avait été mis au parfum de la nomination de son avocat Fritzto Canton. Bien avant que la nouvelle ait été rendue publique par la présidence de la République. On parle même de consultation auprès de Baby Doc pour avoir son avis. Bref, cette nomination, comme l’on pouvait s’y attendre vient apporter de l’eau au moulin de ceux qui, déjà, accusaient le Président Michel Martelly de vouloir confisquer le résultat des élections avant même sa réalisation fixée pour le 26 octobre prochain par le pouvoir. En tout état de cause, ce qui se profile à l’horizon n’est rien de moins qu’une nouvelle crise électorale dont les conséquences pourraient être la fin, cette fois-ci pour de bon, de la souveraineté haïtienne sur l’ensemble de ses institutions. De l’avis de beaucoup cela ne pourrait être autrement. Maïssade, exécution d’un citoyen par la PNH : résultat un sous commissariat et un tribunal de paix incendiés Par Jackson Rateau D ans la mi-journée du mercredi 21 mai dernier, dans la localité de Madame Joie, Maïssade, Haut Plateau Central, des agents de la PNH ont lâchement abattu, d’une balle dans le dos, le nommé Jean Colin, alias Bòkò, 34 ans. Selon le responsables du sous commissariat de la PNH de la dite commune, les agents se chargeaient d’acheminer un mandat d’amener qu’ils devaient exécuter à l’encontre de la victime qu’ils ont d’ailleurs accusée d’être un bandit. Le mandat a été issu par le député de la commune, Romain Musset, un membre du groupe PSP de la 49e législature haïtienne. Se rendant compte qu’il était en danger, Jean Colin tentait de fuir au moyen d’une moto. Mais, atteint d’un projectile au thorax, le malheureux est décédé sur le champ. La population du bourg de Maïssade, très offusquée par cet acte barbare des agents de la PNH, a envahi les locaux du sous commissariat de police et ceux du tribunal de paix de la dite commune et les a incendiés. Certains habitants de la commune de Maïssade affirment ne pas connaitre Jean Colin, alias Bòkò, comme un bandit, tel que prétendent les policiers et le député Musset. Colin est un militant politique qui a toujours pris part activement dans toutes les manifestations contres ce gouvernement de bandits légaux en Haïti. Pour disculper leur forfait, ils l’ont tout bonnement accusé de bandit. Terrible accident sur la Route de Jérémie, 7 morts et une dizaine de blessés graves Par Jackson Rateau D ans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 Mai dernier, aux environs de 11 heures PM, du côté de Morne Bourjoly, Route Nationale # 7, proche de Camp Perrin, un terrible accident s’y est produit se soldant par lourd bilan de 7 morts et une dizaine de blessés graves. Il s’agit en effet, d’un camion de transport surnommé Victoria, immatriculé 7A-43591, surchargé de 24 passagers y compris de marchandises (vivres alimentaires), en provenance de Jérémie vers Port-au-Prince. Arrivé dans la localité de Bourjoly communément appelée Route Neuf, l’engin a chaviré sur le tertre. Cinq des marchandes juchées au sommet du poids lourds ont été écrabouillées et ont rendu l’âme sur place ; deux autres sont décédées avant d’atteindre l’Hôpital Général des Cayes, tandis qu’une dizaine d’autres sont gravement blessées. Haiti Liberté/Haitian Times 3 À la veille du 10e anniversaire de la MINUSTAH: Le Sénateur Moïse Jean-Charles pousse des parlementaires brésiliens à demander le retrait de l'ONU Oxygène David, un des dirigeants du parti politique Coordination Dessalines (KOD) et le sénateur Moise JeanCharles au Brésil Par Kim Ives L a Commission des droits de l’homme du Sénat brésilien a voté à l’unanimité la semaine dernière en faveur du retrait des troupes brésiliennes de la Mission des Nations Unies pour stabiliser Haïti (MINUSTAH), déployée il y a 10 ans de cela, le 1er juin 2004. La résolution, formulée par les sénateurs Ana Rita, Eduardo Suplicy, et Wellington Dias, tous membres du Parti des travail- Plus tard, le 21 mai, le sénateur Jean-Charles s’est adressé à la Commission des droits humains de la Chambre des députés du Brésil. Les députés du PT, Fernando Ferro et Renato Simões, ont posé de nombreuses questions au sénateur haïtien, et à la fin ont aussi promis leur soutien pour le retrait des troupes brésiliennes de la MINUSTAH. Les deux commissions ont déclaré vouloir chercher à faire passer un appel de résolution pour le retrait du Brésil de la MI- L’ambassadeur du Brésil en Haïti et le consul général d’Haïti à Sao Paulo ont tous deux fait appel au Conseil municipal dans une tentative d’annuler la cérémonie honorant le sénateur JeanCharles, a déclaré la conseillère Cardoso à l’auditoire. « Ils ont demandé pourquoi nous donnions l’honneur de la citoyenneté de Sao Paulo à un sénateur tellement critique du gouvernement haïtien que celui-ci court le danger d’être renversé », a témoigné Mme Cardoso devant une salle comble et en liesse. « La présence de vous tous ici ce soir, en particulier nos frères et sœurs haïtiens, est la réponse à cette question ». Le sénateur Jean-Charles a parlé après avoir reçu un certificat de citoyenneté grand format. « En 2004, les troupes ont été envoyées en Haïti avec la promesse de la stabilisation du pays en six mois ». a-t-il dit à la foule. «Aujourd’hui, leur présence date bien d’une décennie, et les choses ne sont pas meilleures pour autant, mais pires. Il serait préférable d’envoyer des tracteurs plutôt que des chars de guerre. Les troupes de l’ONU ne sont là que pour assurer l’exploitation des De gauche à droite le sénateur Eduardo Suplicy, sénateur Moise Jean-Charles, Markus Sokol, la sénateure Ana Rita et Wellington Dias leurs au pouvoir (PT), appelle « le Brésil à se faire le leader des pays d’Amérique latine en vue du retrait des troupes » représentant une force d’environ 9.000 soldats et policiers. Les généraux du Brésil ont dirigé la MINUSTAH depuis son déploiement après le coup d’État du 29 février 2004, orchestré par les États-Unis, la France et le Canada contre le gouvernement élu du président Jean-Bertrand Aristide. Le Brésil a toujours eu le plus grand contingent de troupes - environ 2200 – au sein de la force de l’ONU. Le vote a eu lieu après que la commission eut reçu le Sénateur haïtien Moïse Jean-Charles à Brasilia le 21 mai dernier. « Haïti n’est pas en guerre, et il n’y a pas de guerre civile non plus », déclarait le sénateur Jean-Charles, qui a passé six jours dans la capitale et à Sao Paulo. « Notre lutte pour le retrait de l’occupation militaire de l’ONU en Haïti fait partie de la lutte des peuples frères à travers l’Amérique latine et le monde contre les forces impérialistes qui cherchent à utiliser l’ONU pour faire avancer leur agenda en Haïti et fouler aux pieds notre souveraineté ». Le sénateur Jean-Charles a également présenté aux sénateurs brésiliens le texte de la résolution du Sénat haïtien du 28 mai 2013, adopté à l’unanimité, qui a appelé au départ d’Haïti de toutes les troupes de l’ONU avant le 28 mai 2014. 4 NUSTAH dans les deux chambres du Parlement, en Octobre. Pendant son séjour à Brasilia, le sénateur Jean-Charles a également rencontré le ministre de la Défense, Celso Amorim, et par l’entremise des sénateurs Ana Rita et Eduardo Suplicy, a été admis à participer à une session plénière du Sénat. Le 22 mai, le sénateur Jean-Charles est retourné à Sao Paulo pour être nommé «citoyen honoraire» de la ville, la plus grande dans l’hémisphère occidental avec plus de 18 millions d’habitants. L’initiative de la conseillère municipale Juliana Cardoso (PT), la cérémonie a eu lieu devant une salle pleine à craquer avec plus de 100 personnes, dont plus d’une douzaine de réfugiés haïtiens. Parmi les nombreux orateurs figuraient les députés Adriano Diogo et Renato Simões (PT); le président du Conseil municipal de Sao Paulo, José Américo Días; João Gomes de la CUT, le plus grand syndicat du Brésil; Milton Barbosa du Mouvement Uni des Noirs; et Markus Sokol, un membre de la direction nationale du PT. Au moins cinq membres très influents du leadership national du PT étaient présents. « S’il vous plaît, Mme la Présidente, ce n’est pas une force de maintien de la paix », a déclaré le Député Diogo dans un discours très applaudi. « C’est une force de guerre . Ramenez-la au pays». Haiti Liberté/Haitian Times ressources nationales d’Haïti par notre oligarchie et les monopoles multinationaux. L’occupation enlève notre droit à l’autodétermination pour être une nation indépendante et souveraine ». Après la cérémonie, les Haïtiens et d’autres membres de l’assistance ont passé plus d’une heure à converser et posaient pour des photos avec le sénateur Jean-Charles. La tournée du sénateur Moïse au Brésil a été en grande partie organisée et facilitée par O Trabalho (Le travail), un courant anti-impérialiste influent au sein du PT. « Notre visite au Brésil a clairement montré que le peuple brésilien se sent solidaire de l’appel du peuple haïtien réclamant le départ d’Haïti des troupes de l’ONU », a déclaré Oxygène David, un des dirigeants du parti politique Coordination Dessalines (KOD), qui avait été également invité au Brésil à faire parti de la délégation du sénateur JeanCharles ainsi que moi comme journaliste d’Haïti Liberté, auteur de ce reportage. « Grâce aux trois visites ici du sénateur depuis l’année dernière et à la solidarité d’un nombre croissant de camarades brésiliens dans le PT, le peuple brésilien est en train de forcer ses dirigeants élus à exiger le retrait des troupes de l’ONU d’Haïti et à mettre un terme à ce chapitre honteux de l’histoire d’Haïti et de l’Amérique latine ». Aristide visé, Amaral Duclona condamné! Par Marie Laurette Numa C e n’est pas sans raison que l’Agence en ligne proche du gouvernement MartellyLamothe, Haiti-Libre, a titré : «Amaral Duclona, bras armé d’Aristide, condamné à 25 ans de prison». C’est la propagande putschiste qui continue encore à attaquer les bases populaires du pays. Arrêté par la police dominicaine le mardi 8 septembre 2009, Duclona a été identifié par le président d’Haiti d’alors René Préval à un procureur du district national de la République Dominicaine : l’homme arrêté n’était pas Berthone Jolicoeur mais bien Amaral Duclona. Il sera remis aux autorités françaises, et le président du pays, René Préval un agent de l’International n’aura dit aucun mot concernant son compatriote ; il l’aura luimême livré mains et pieds liés. Alors qu’il savait parfaitement qu’une demande d’extradition de la France avait été déposée par devant les autorités dominicaines, pourquoi n’avait –il pas demandé qu’Amaral soit jugé dans son propre pays ? Il s’en est bien fichu. Amaral, citoyen haïtien a été condamné en France à 25 ans de prison pour cause d’enlèvement, de séquestration et d’assassinat de Claude Bernard Lauture. Ce jugement est la continuité de la propa- René Préval gande putschiste et signalons que ce Claude Bernard Lauture fut un membre influent du groupe GNBiste des 184 de Andy Apaid et de Charles Amaral Duclona Baker farouches opposants au régime Lavalas d’alors. Un fait est certain : ce jugement d’Amaral symbolise encore la haine de la bourgeoisie patripoche à l’endroit des masses populaires et vise particulièrement l’ex-président d’alors Jean Bretrand Aristide. Cette bourgeoisie patripoche n’avait –elle pas reçu des fonds de la France, des Etats-Unis et du Canada pour entreprendre sa campagne de propagande mensongère bien orchestrée afin de déstabiliser le gouvernement Lavalas ? La question à se poser maintenant est la suivante : alors que l’actuel pouvoir est pourri et croule sous le poids de kidnappeurs, de trafiquants de drogues et d’assassins de grands chemins, n’est ce pas un moyen de les dédouaner en venant sur le tapis avec ce jugement impliquant catégoriquement Aristide ? Marie-Louise Michelle, veuve de la victime, Claude Bernard Lauture, a exprimé sa satisfaction après l'énoncé du verdict mais regrette l'absence d’une mise en cause de l'ex-président d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide. Et le magistrat pour sa part de conclure que « l'ombre du pouvoir de l'ancien président Aristide plane sur cet enlèvement, le gang de Duclona étant son bras armé ». Le jugement d’Amaral Duclona, et les propagandes l’accompagnant sont un acte flagrant du conciliabule des pays impérialistes avec leurs agents en Haiti. Ce jugement est une réponse à la résistance ouverte et armée que les rebelles de Cité Soleil avaient offerte non seulement aux gnbistes d’Apaid et de Baker, mais à la force d’occupation de la Minustah, geste que les colons ne leur pardonneront jamais. DÉFENDRE HAÏTI C’EST NOUS DÉFENDRE NOUS-MÊMES JOURNÉE CONTINENTALE LE 1er JUIN 2014 Coordination Haïtienne pour le Retrait des Troupes de l’ONU d’Haïti. Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Twa Fèy, Twa Rasin O! Maffieuses retrouvailles de deux chenapans Brandt et La Familia font bon ménage en prison Par Fanfan la Tulipe O n peut se rappeler que le malfaiteur Clifford Brandt, riche homme d’affaires, avait été arrêté le lundi 22 octobre 2012 pour son implication dans le spectaculaire enlèvement dans la capitale haïtienne, quelques jours auparavant, des deux jeunes Moscoso : Coralie, 23 ans et Nicolas, 24 ans, retrouvés après aveux du chenapan. Depuis, seul son vrai patron est au courant de son dekiprevyen. Par un heureux hasard de la vie, le 20 février 2014, un autre malandrin, Alain Cérélus, alias Commandant Jeff, est interpellé par la police. Il passe aux aveux et dans la foulée dénonce son patron, un voyou du nom de Woodly Éthéart, alias Sonson La Familia. Woodly, gangster de son état, se trouve être l’Al Capone d’un certain Gang Galil. Il est l’auteur intellectuel d’au moins dix-sept (17) cas d’enlèvement. De façon bizarre, il disparaît de la circulation. Les mauvaises langues racontent que le «maquisard» passait une bonne partie de son temps à masser les «graines» du chef afin de le mettre en bonne forme pour son voyage en Europe. Les bonnes langues n’y croient pas, et disent, à sa décharge, que le mec n’est pas un masseur professionnel. Apparemment, après tant de kidnappings, il prenait un repos mérité à la Maison Rose présidentielle, à couvert, en attendant le retour du Président de son périple européen. Or, il advint que Sonson, roi mage inspiré, confiant en son étoile, se laissa guider jusqu’au bureau du juge d’instruction, au parquet de Portau-Prince, le 9 mai écoulé. De là, sous forte escorte, des agents encagoulés de la DCPJ et de la brigade de recherches et d’intervention (BRI), ont traîné le brave Sonson jusqu’à la Croix-desBouquets où il a rejoint, heureux, bienheureux, ravi, réjoui, enchanté, décontracté, relax, son homologue dans le crime, Clifford Brandt, alias ti Klif. Dès le lendemain, au pipirit chantant, les deux énergumènes allaient se retrouver : – Gad on gason ! Regardez-moi ça, Sonson venu partager avec moi les délices d’une prison douce ! Kouman nèg ye, gason ? Comment sont les nègres ? – Les nègres sont là, mais ils ne sont pas là non plus, tu comprends ti Klif. Ce connard de Cérélus s’est fait pincer par la police. Tu te rappelles, Commandant Jeff, celui qui nous avait servi d’«éclaireur» lors de cette grosse prise au haut de Turgeau. De fil en aiguille et d’aiguille en lâcheté, le salopard m’a dénoncé. Pendant ces deux derniers mois, j’ai dû prendre le maquis. – Ah Sonson, mon cher, ne me fais pas ça, ne me donne pas ça à tenir, pa ban m sa kenbe. Dans le maquis ? Tu me fais rire. Tu oublies que nous sommes du même sérail, des mêmes batailles, des mêmes chamailles et des mêmes déblosailles. Nous sommes deux mêmes voyous, morveux, miteux, calamiteux, morpionneux. Déballe-toi. – Mon cher, je dois te dire que d’abord j’ai contacté mon «antenne» à la PNH. Il m’a dit de ne pas m’en faire. La présidence me cherchait un lieu sûr où m’abriter. Finalement, de Paris, le Capo di tutti i capi, le grand boss, le Parrain a décidé que je devais m’abriter au «petit perchoir», à Furcy, you know what I mean, tu sais ce que je veux dire, jusqu’à son retour de voyage. Entretemps ces types du RNDDH ont sorti un soi-disant rapport, cousu de mensonges, de demivérités, de bidon, bokit, bidèt, kivèt, sèvyèt, et quoi encore ? Je les ferais kidnapper volontiers, ni nèg la ni ti fanm nan. Mais je serais dans de gros zen, d’autant que je ne suis pas sûr de leurs vraies connections. – You’re right, tu as raison, d’autant que le mal existe. – Ban m non, dis-moi ti Klif. Tu es bien installé ici : télé, climatiseur à la fenêtre, ventilateur au plafond, moustiquaire, ordinateur, salle de bain avec ti dlo cho ti dlo frèt, tu as même un frigo. Je vois que ce matin ton petit déjeuner est venu de chez toi : chocolat au lait, tartines, beurre demi-sel, marmelade d’orange, framboises. Tu es un prisonnier en plume de paon. C’est moi qui suis encore en plume de poule. – Attends, tu vas être servi nan gou Jezi. Je suis sûr que de Bruxelles le Capo a déjà passé des instructions à qui de droit. Te m ba w, laisse-moi te dire, dès la semaine prochaine, à la nuit tombante, tu vas pouvoir mettre le nez au dehors. – Pa ban m, ne me donne pas, surtout ne m’en donne pas trop, tu sais que je porte un pacemaker, un stimulateur cardiaque comme ils disent en français… Woodly Etheart, alias Sonson la Familia a rejoint, heureux, bienheureux, ravi, réjoui, enchanté, décontracté, relax, son homologue dans le crime, Clifford Brandt, alias ti Klif. – Non mon cher, en français on dit aussi pacemaker, tu n’as qu’à «pointu» ta bouche un peu. Oui, chaque soir, je prends la rue pour moi, m pran lari pou mwen. Le patron sait que l’air des prisons est pollué, surtout à la Croix-des-Bouquets. Je pars respirer l’air frais et purificateur de Laboul. J’en profite pour régler les petites affaires pulvérulentes, tu comprends. – Non, m pa konprann. T’as pas fait de latin à l’école, mon cancre. Pulvérulent vient du bas latin, pulveris, signifiant poudre. – Ou te sòti pou poudre m. Oui, je comprends maintenant, c’est le cas de dire : zòt pale laten, zòt pale franse, mais le Capo, toi et moi nous parlons le même langage… pulvérulent. Je suis bon, oui, ti Klif. – T’as pigé, mon gars. Bravo ! Mais tu sais, je «pulvérule» rarement à domicile… – O o ! Lakay ou ? Chez toi ? – Non, mon vieux. Ou lwen… ici même, à la prison. Tu sais bien que de la tête aux orteils, ils sont presque tous «poudrés». On me facilite l’entrée de quelques-uns de mes lieutenants qui opèrent dans l’anonymat. Ou sonje Ti Tchouptchoup, ce grimaud pintelé avec une balafre au-dessus de l’arcade sourcilière droite. C’est lui qui fait le «saupoudrage» des hauts quartiers et de quelques ministères, sans oublier la Maison Rose. De sorte que à défaut de kidnapping, on se rattrape sur le pulvérulent. – Tu as l’air d’être très à l’aise ici… – Comme Blaise. Imagine, le No 5 m’a déjà rendu visite à quelques reprises, parce que comme tu dois le savoir, les deux nous avons des affaires pendantes. – Kouman, Olivier vin wè w nan prizon an ? – Ah mon cher! La nuit les chats sont gris, et les fils à papa, eux sont roses, wòz, mawòz mimi, mimi makou chat o, roses de fric et de poudre. Tu connais bien les makouchatteries de ce jeune homme. Li toujou akrèk pou kòb. Pitit manman l. C’est un pays open for business, comme tu le sais, tous les business doivent donc marcher. En liberté ou en prison, ça doit rester au rose fixe, comme le temps, au beau fixe. – Ça fait longtemps que tu es en taule, hein ! Le Capo t’aurait-il lâché ? – Fais un signe de croix sur ta bouche. Évangile selon Saint Jean, comme disent les catholiques… C’est ma grande inquiétude. En fait, quand le No 5 vient me visiter, li suspèk ! Des fois cette «suspektude» me donne froid dans le dos. Je ne lui dis rien de compromettant. On règle seulement affaire. C’est tout. Malheur à l’homme qui se confie à l’homme ! Parfois il me donne l’impression de vouloir me tirer les vers du nez. Or, se nen papa l ki plen vè. – Oui, je sais que Micky est un véreux, pour ne pas dire un vermineux. – Li menm venimeux. Tu vois ce qui est arrivé à notre ami commun Evinx. Un coup de dent de Micky, à distance par-dessus le marché, l’a fait disparaître. Tu t’imagines, Daniel Evinx, représentant officiel du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), ami personnel du Capo, disparu depuis le 5 janvier 2014 ! Notre ami commun dans la «pulvérulence» ! Et puis bouche cousue à la Maison Rose. Même pas un petit «mot de disparition» du sirupeux Lucien Jura. Même pas un petit Libera pour sauver l’âme pas mal chargée de Daniel. Quel scorpion a pu mordre Evinx ? Jésus, Marie, Joseph ! – Le Capo veut nous caponner, sa w panse ? – Mon cher, atansyon pa kapon. 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Je t’aurais dit ce que je pense de ce nid de vipères… – Comme quoi yo ta yon bann… – Arrête, pas de mots sales, ou pa Micky, d’ailleurs on vient de peindre les murs, pas besoin de les salir. De toute façon, nous sommes à leur merci. M te pale Evinx. Il ne m’a pas écouté. Je lui avais fait parvenir quelques messages, de la prison étant. Je lui disais : certes, méfie-toi du Blanc, mais surtout crains la Blanche. Fanm sa a, elle peut te filanguer et ensuite te «loter» comme du ti sale au marché. C’est un orage épluché, tu comprends, yon loraj kale. – Woy ! Ti Klif tu m’as tué, tu as mis dans mon bol, ou plen bòl mwen. Je vais me reposer. – Repose-toi bien. Prends avec toi ce thé de tilleul, ça calme les nerfs. À neuf heures, je passe te chercher dans ta cellule. Mets-toi bien fin, on va voir les zokiki au Sètisi Kondi Kondans night club. Il y a une petite pièce en arrière de la boîte que je me fais réserver quand j’y vais. Ni vu ni connu. L’œil de Dieu, les zo, les kiki, le plaisir et moi. 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Menas sa yo vini aprè l te fin bay yon konferans pou laprès sou plas Desalin lan nan Gonayiv, nan kòmansman mwa me a, kote l te denonse politik blòf, manti, kòripsyon k ap fèt nan Site Lendepandans lan. Nan tèks konferans pou laprès, Solidarite Nasyonal jèn yo pou Batay Demokratik la nan Gonayiv, yo te denonse atitid restavèk de (2) konseye prezidan Sweet Micky, san pèsonalite, san prestij, san konviksyon, ki se Youri Latortue ak Joseph Lambert, k ap mache fè pelerinaj tankou 2 ti madan Sara nan prèske tout radyo nan kapital la, pou y ap endui popilasyon an annerè, kòm kwa se 6 senatè yo ki ta bloke peyi a pou eleksyon yo pa kab fèt. N ap pwofite lanse yon mizangad bay 2 zannimo politik sa yo ak Michel Malfini, si yon branch cheve rache nan tèt 6 senatè sa yo, se yo k ap responsab. N ap pwofite renouvle senpati nou epi pote solidarite nou bay 6 senatè sa yo jounen jodi a, ki pran pozisyon bò Konstitisyon peyi a pou defann avanse demokratik yo, menm lè lavi yo andanje. Nou kondane enjerans kominote entènasyonal la, espesyalman Etazini k ap foure bouch yo byen fon nan zafè politik entèn peyi a epi limenm rive ap fè presyon ak menas sou 6 senatè yo. Nou mande anbasadè Etazini an, eske se 6 senatè sa yo ki anpeche eleksyon yo fèt depi 3 lane ? Sa montre nou aklè se di yo pa respekte Konstitisyon an ki fè y ap fè presyon kounye a. N ap denonse deklarasyon san fondman direktè depatmantal edikasyonal la, Paul Emmanuel Laurent, ki deja ap fè yon kanpay diskriminasyon kont Palmantè ayisyen yo, kòmkwa se yo ki ta eleman blokay pou pwofesè yo pa ta jwenn ògmantasyon salè (mil goud) la, paske bidjè a poko vote. N ap raple pou Paul Emmanuel Laurent, ki se yon san memwa, lè Michel malfini bezwen fè kanaval, fete 14 me, pran avyon pou al jwe kazino, asireman li pa janm bezwen bidjè. N ap pwofite di Joseph Lambert, Youri Latortue ak Michel Martelly , lè m gade mwen wè se Blaise Jean Pierre. Fenel Neï ak 3 lòt bandi ankò, yo chak genyen 9 milimèt nan men yo, yo menase m anpil, yo di m, y ap boule kay mwen. Mwen oblije kouri pase nan lòt lakou pou m te rive sove lavi m, pou kounye a, mwen menm ak rès manm fanmi m, m oblije kite kay la. Nan ka sa a majistra, atik 50 kòd enstriksyon kriminèl la ba nou dwa pou n depoze plent pou moun ki fè nou menas. Majistra, se nan lide sa a, m ap mande w pou w konvoke tribinal Youri Latortue ak 2 bandi li yo mwen idantifye, ki menase m ; selon lalwa pou lajistis ka blayi tout bon vre nan peyi a, espesyalman nan vil Gonayiv. » Se tout kote nan peyi a, militan politik yo ap denonse kòripsyon ak tout lòt move zak gouvènman kaletèt Martelly-Lamothe ap fè nan peyi a, k ap sibi menas anba men patizan ak pwòch pouvwa a. Etidyan yo nan lekòl dwa ak syans ekonomik Gonayiv la anba anpil pèsekisyon politik poutèt yo t ap denonse kòripsyon nan lekòl la. Zavier Ecclesias se youn nan etidyan ki fèmen nan prizon depi 20 mas pase a, 2 mwa aprè, yon jij nan Gonayiv voye etidyan sa a ak 7 lòt ankò al jije nan asiz kriminèl pou tèt yo t ap denonse kòripsyon. Yon lòt kote, Jocelyn Dorval, yon ajan lyezon ministè jistis ak sekirite piblik, nan sekretè Deta ak sekirite piblik ki t al fè siveye rapòte nan reyinyon Fòs Patriyotik pou Respè Kontitisyon an (FOPARK), dimanch 25 me a. 2 konseye Martelly yo Joseph Lambert ak Youri Latortue, ap marinen yon gwo konplo kont Opozisyon an k ap egzije depa Michel Martelly nan tèt peyi a, selon kòdonatè FOPARK la Biron Odige. Li denonse tou 3 ministè nan pouvwa kaletèt ki nan konplo sa a, ministè jistis ak sekirite piblik, ministè Lenteryè ak ministè Defans, ki genyen nan tèt yo chak yon ansyen militè lame makout diktatè Duvalier yo. Jocelyn Dorval t ap kominike ak yon kad nan sekirite piblik la ki rele Polycarpe Esdras pandan militan yo t ap diskite nan reyinyon an. Biron Odige pwofite fè konnen Youri Latortue se youn nan moun yo toujou akize nan sasinay pè Jean-Marie Vincent nan lane 1994. Martelly tèt dwa nan diktati, pèp la di tèt dwat nan mobilizasyon. Kilès k ap genyen batay la ? men nou rete kwè pèp la pa janm pèdi batay. JETCO BOUKAN Youri Latortue se youn nan moun yo akize nan sasinay pè Jean-Marie Vincent nan lane 1994 Paul Emmanuel Laurent regle sa pou l regle, paske l gen twòp bagay dwòl sou do l nan dosye kòripsyon. N ap denonse ak tout fòs nou jesyon malatchong pouvwa tètkale/gagòt la, sitou nan domèn chanpwèl Martelly Tisimòn siyen ak FMI pou pa pwodui diri ankò nan plenn Latibonit lan. N ap pwofite okazyon sa a pou n denonse politik lasoud zòrèy, swadizan responsab sa yo ki pa janm tande kri amwe popilasyon an k ap denonse pri angrè a k ap monte tèt syèl chak jou pi plis, ponp, zouti agrikilti, ki pa genyen, pandan grangou, mizè, chomaj ap depafini popilasyon an. Lendi 12 me a, Jécozias Pierre te depoze yon plent nan kabinè enstriksyon nan gonayiv kont Youri Latortue. Men sa li di nan plent la : « Mwen rele Pierre Jécozias, mwen abite Bwadòm 12 nan vil Gonayiv, mwen idantifye nan nimewo 05-02- Guarino Funeral Home 99-1990-09-00002, mwen vle esplike menas lanmò m ap sibi. Majistra, samdi ki te 10 me 2014, li te 10zè nan maten konsa, mwen t ap patisipe nan yon emisyon deba nan radyo Vizyon 2000 branch Gonayiv, se konsa ansyen senatè Latibonit lan, ki se aktyèl konseye prezidan Martelly a debake ak yon ekip bandi nan radyo a, ame jouk nan dan yo, yo menase m pou yo touye m, men mwen idantifye 2 ladan yo : se Blaise Jean Pierre al Fenel Neï, 2 mesye sa yo di m : mwen pa renmen lavi m, y ap fizye m. Anverite, jou sa a se bon pye m ki mete m deyò, yo menm rive fè foto m ak yon telefòn. Nan lendi 12 me a, menm bandi sa yo rele m nan telefòn mwen, yo di m yo bezwen m, yo idantifye yo sou non yon moun ki zanmi m, nimewo yo rele m yo se : 33 415580 ; a 1nè 51 PM. E 3797-1450 a 2zè 22 PM. Mwen ba yo adrès mwen RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 Joseph Lambert, Youri Latortue ak Michel Martelly Shipping Emisyon KAKOLA 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Serving the Haitian Community for Over 30 Years 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718-257-2890 6 Haiti Liberté/Haitian Times Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 www.RadyoPaNou.com Mèkredi 9-10 pm Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Perspectives Des partis condamnent et exigent la libération de tous les prisonniers politiques ! Par Isabelle L. Papillon L e militant politique Rony Timothée après plus de 6 jours d’incarcération à la prion de l’Arcahaie n’a toujours pas été présenté devant ses juges naturels, contrairement aux prescriptions de la Constitution. Un des dirigeants du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), en la personne Serge JeanLouis a indiqué que « Nous sommes en pleine dictature. Mais la volonté citoyenne n’acceptera pas le retour à la dictature duvaliériste ». Evans Gérard Beaubrun du parti Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), également membre de la coordination de Mopod a exprimé son indignation sur l’arrestation de Timothée qu’il qualifie d’ « illégale et orchestrée par le pouvoir dans l’unique objectif de casser la mobilisation en cours. C’est même un kidnapping ». Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) pour sa part a « dénoncé l’arrestation de Rony Timothée dans les conditions plus haut exposées et condamné le traitement fait de ce dossier par le pouvoir en place. Il en appelle au respect des droits de la victime et à sa libération pure et simple, s’il se confirme que les accusations sont fantaisistes et politiquement motivées » Le parti politique Fusion dans une note de presse a également dénoncé le régime Martelly-Lamothe « En procédant à l’arrestation de Rony Timothée le samedi 17 mai dernier et en l’enfermant jusqu’à l’Arcahaie, l’exécutif croit pouvoir intimider et faire peur à tous ceux qui veulent exercer leur droit d’expression publiquement pour contester le comportement du gouvernement, la corruption, la vassalisation de la justice, les tentatives de prise de contrôle de l’appareil électoral, les attaques contre la démocratie et l’État de droit » Par ailleurs, à l’instar d’Unité, Fanmi Lavalas dans une note de presse datée du 24 mai 2014 à l’occasion de la Fête des Mères, et lue par la coordonnatrice du parti, Maryse Narcisse, condamne toute forme de persécution exercée par le régime tètkale de Martelly-Lamothe et exige la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques. Il s’agit de : Jean-Robert Vincent, arrêté à Lalue le 27 juillet 2012 pour avoir dénoncé les actes arbitraires du gouvernement kaletèt de Martelly-Lamothe sur la population du plus grand bidonville de Pétion-ville, Jalousie. Les frères Florestal, Enold et Josué arrêtés en mars 2013, pour avoir osé porter plainte par devant la justice pour implication dans des actes de corruption contre la famille présidentielle, Sophia et Olivier Martelly. Louima LouisJuste qui dénonce l’insécurité récurrente et alimentée par ces proches du pouvoir à Cité Soleil. Le policier Jean Lamy Maltunès qui a pris la défense des paysans de l’Ile-à-Vache où le gouvernement veut à tout prix déloger les paysans de leur lopin de terre. Les dix (10) manifestants du premier mai 2014 : Jeanty Junior, Mackendy Cajuste alias Balotely, Maurice Mathurin, Julmiste Gabriel, Leflo Domond, Leblanc James, Jean-Jean Villedrouin, Ernst Verdieu, Marc Vilsain, Renald Fanfan. Et, le cas dernier en date, Rony Timothée arrêté le 17 mai 2014 pour ses convictions politiques, puis transféré à la prison civile de Rony Timothée l’Arcahaie le lundi 19 mai Les arrestations des militants politiques pour leur conviction politique et tant d’autres cas ont été effectuées en flagrante violation de la Constitution haïtienne de 1987. Les articles 25 et 26 de la Constitution se référant à la liberté individuelle sont clairs là-dessus : « Toute rigueur ou contrainte qui n’est pas nécessaires pour appréhender une personne ou la maintenir en détention, toute pression morale ou brutalité physique notamment pendant l’interrogation sont interdites. Nul ne peut être interrogé en absence de son avocat ou d’un témoin de son choix. Nul ne peut être maintenu en détention, s’il n’a comparu dans les quarante-huit (48) heures qui suivent son arrestation par devant un juge appelé à statuer sur la légalité de l’arrestation et si ce juge n’a confirmé la détention par décision motivée. » Après avoir interdit formellement les membres d’une délégation de l’Opposition de rendre visite à Rony Thimoté à la prison de l’Arcahaie, une autre délégation composée des sénateurs, Pierre Francky Exius, président de la Commission justice et sécurité au Sénat, John Joël Joseph deuxième secrétaire du Bureau du grand corps et de Lionel Etienne, ex-député, membre du Comité exécutif de l’organisation politique Fanmi Lavalas a pu avoir accès au détenu. Le sénateur du département du Sud, Pierre Francky Exius a qualifié ce qui s’était passé le samedi 17 mai sur la route de l’aéroport de kidnapping, si l’on comprend bien les témoignages de la victime. « Des hommes lourdement armés à bord d’un véhicule ont brusquement stoppé le véhicule piloté par Rony Timothée et lui ont intimé l’ordre de déposer les mains sur le volant. Ce qu’il a fait rapidement. Ils ont demandé en suite son permis de conduire, Rony Timothée leur a répondu, mes deux mains sont au volant comment puis-je le prendre ? C’est à ce moment qu’ils l’ont autorisé à tirer son permis de sa bourse. Ils l’ont pris et ont dit, c’est vous qui êtes Rony Timothée. Ils l’ont menotté et l’ont giflé à trois reprises. Ils ne lui ont présenté aucun mandat, c’est donc une arrestation politique, aucune charge n’ayant donc été retenue contre lui. Nous réclamons la libération immédiate de Rony Timothée. Nous portons le dossier par devant le Sénat. Nous allons sensibiliser nos collègues autour de l’interpellation du ministre de la justice et de la sécurité publique, Jean Renel Sanon, » a eu à déclarer Pierre-Francky Exius à la presse après avoir visité Timothée à la prison de l’Arcahaie, le jeudi 22 mai dernier. « Je l'ai vu en personne. Il se porte bien mais pas trop, car il a un Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 De Port-au-Prince à Caracas, nous partageons le même objectif : la souveraineté alimentaire.¨ « Quand nous faisons quelque chose pour Haïti nous ne le faisons pas par miséricorde, mais avec la pleine conscience de notre devoir. Pour le peuple haïtien, nous, vénézuéliens, n’éprouverons jamais de la pitié mais la plus profonde admiration » : c’est en citant Hugo Chávez que le chancelier Elías Jaua a remis à la République d’Haïti 44 tracteurs, 37 motoculteurs, 51 ordinateurs et autres outils agricoles destinés à renforcer l’agriculture industrielle et familiale dans la Vallée de l’Artibonite. Objectif de cette coopération menée grâce à l’accord PetroCaribe (1): augmenter les surfaces de récolte de 4 mille à 14 mille hectares (de riz notamment) à travers le système d’irrigation, la remise en valeur des semences autochtones haïtiennes et le contrôle des maladies. Nous sommes venus concrétiser la volonté du président Maduro de poursuivre et d’approfondir la coopération avec Haïti. De Port-au-Prince à Caracas, nous partageons le même objectif : la souveraineté alimentaire” a expliqué Jaua qui compte pour ce faire sur l’appui du Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil, dont les militants travaillent en terre haïtienne depuis quelques années au sein de la brigade de Via Campesina. Cette coopération Sud-Sud s’inscrit dans un accord signé entre Haïti, le Venezuela, le Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil et l’Argentine à la suite du tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince en 2010, causant la mort de 300.000 personnes et privant de logement deux millions d’habitants. Le chancelier Jaua a signé avec le gouvernement haïtien d’autres accords dans le cadre du programme PetroCaribe qui a déjà permis la construction de 3 mille nouveaux logements et la rénovation de 6 mille autres, ainsi que l’alphabétisation de 133 mille personnes. Le Vénézuéla a également répondu présent à la demande du Secrétaire Général de l’ONU d’intensifier la lutte contre le choléra en détachant dans l’île du personnel de son ministère de la Santé. Enfin, le chancelier Jaua accompagnera la troisième réunion de la difficile négociation qui vise à résoudre le conflit migratoire entre Haïti et la République Dominicaine. Pendant ce temps au Venezuela, le représentant officiel de l’ONU au Venezuela Niky Fabiancic a déclaré ce jeudi 8 mai que le Venezuela est “un des pays leaders en Amérique Latine et dans les Caraïbes en matière de réduction des inégalités et ses indicateurs sont très encourageants en ce qui concerne la réalisation de tous les Objectifs de Développement du Millénaire fixés par l’Onu¨. (2) Les objectifs du Millénaire, souscrits par les 189 États membres des Nations Unies, sont assortis de cibles à atteindre dans des délais précis, de façon à mesurer les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté monétaire, la faim, la maladie, l’absence de logements adéquats et l’exclusion tout en promouvant l’égalité des sexes, la santé, l’éducation et le respect de l’environnement. Le vice-président vénézuélien pour le secteur social, Héctor Rodríguez Castro, et le Directeur Général de la FAO (organisme de l’Onu pour l’alimentation et l’agriculture) José Graziano da Silva œil enflé d’autant qu’il est privé de sa liberté », a confié, à des journalistes sur place, le sénateur John Joël Joseph, à sa sortie de la prison. Le parlementaire, un opposant au régime Tèt kale, en a profité pour démentir les rumeurs qui faisaient croire que Rony Le chancelier Elías Jaua a remis à la République d’Haïti 44 tracteurs, 37 motoculteurs, 51 ordinateurs et autres outils agricoles destinés à renforcer l’agriculture industrielle et familiale dans la Vallée de l’Artibonite Nicolas Maduro à l’Ouverture du premier Congrès National Constituant des Mouvements Écologistes et de Défense de l’Environnement, Caracas, 9 mai 2014 ont signé jeudi un accord de coopération pour développer des systèmes soutenables de production de riz en Afrique sub-saharienne, ¨cette céréale y représentant le tiers de l’alimentation quotidienne¨ selon le Directeur de la Fao qui a rappelé par aileurs qu’au Venezuela, grâce aux initiatives financées par le gouvernement et appuyées par la FAO, l’objectif du millénaire d’éradiquer la famine a été atteint de manière anticipée. Cette semaine également, l’UNICEF par la voix de sa représentante Kiyomi Kawaguchi a rappelé que le Venezuela a déjà atteint ces objectifs en ce qui concerne les droits des enfants et adolescents à l’éducation avec pour les années 2009-2010 une population de 7,7 millions d’étudiants – soit une augmentation de 24% en comparaison avec les années antérieures à la révolution. L’UNESCO a octroyé un prix au Venezuela pour le développement du projet ¨Canaima Educative¨, distribution gratuite d’ordinateurs-encyclopédies portables destinés à l’alphabétisation technologique des enfants et adolescents. En 2014 23.000 ordinateurs seront remis aux universités, un chiffre 26 fois supérieur aux dotations d’il y a quinze ans, avant la révolution. Enfin, ce vendredi 9 mai, lors de l’inauguration à Caracas du premier Congrès National Constituant des Mouvements Écologistes et de Défense de l’Environnement, le président Maduro a demandé aux 1150 organisations venues de tout le Venezuela et qui vont débattre durant tout le week-end, d’élaborer des propositions concrètes pour aider le gouvernement à mettre fin aux multiples formes de destruction des ressources naturelles par le capitalisme et pour approfondir l’écosocialisme, un des cinq objectifs centraux du Plan Patria aprouvé par les électeurs en avril 2013. (3) "Le congrès, a-t-il ajouté, doit assumer des fonctions constituantes pour générer un puissant mouvement social, démocratique, actif, dosé du pouvoir de décision, le pouvoir de dire et de faire. Il s’agit de changer notre relation avec la nature, de sauver la planète. Nous devons nous engager dans la lutte pour que s’instaure partout une nouvelle vision écologique, écosocialiste". Timothée avait été victime d’agression physique et de viol dans sa cellule. « Il a lui-même démenti cette information en nous disant qu’il n’a pas été frappé ni violé au niveau de la prison, a précisé John Joël Joseph. Mais, a-t-il poursuivi, Rony nous a expliqué que l’un des cinq policiers, en civil, qui ont procédé à son arrestation l’avait giflé, ce qui lui cause des problèmes dans un œil ». L’ancien député Lionel Etienne, membre du Comité exécutif de Suite à la page (14) Notes : (1) Sur cette coopération, lire ¨De PetroCaribe à la Patrie Caraïbe¨ http://venezuelainfos.wordpress. com/2012/07/22/venezuela-haiti-depetrocaribe-a-la-patrie-caraibe/ (2) Pour la liste des Objectifs du Millénaire : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/ (3) On trouvera le détail de ce programme de gouvernement dans ¨Ce que va faire la révolution bolivarienne de 2013 à 2019¨, http://venezuelainfos. wordpress.com/2013/04/15/ce-queva-faire-la-revolution-bolivarienne-de2013-a-2019/ Traduction : Thierry Deronne Venezuela infos 10 mai 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Over 3,000 Vehicles to Choose from that Fit Any Budget! 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Ana Rita, the chair of the Brazilian Senate’s Human Rights Commission, and Markus Sokol, a member of the National Directorate of the Workers Party (PT) Kim Ives/Haïti Liberté A Haitian refugee holds up a Haitian flag in the audience at the ceremony to make Sen. Moïse Jean-Charles an honorary citizen of Sao Paulo, Brazil tober. During his time in Brasilia, Sen. Jean-Charles also met with Defense Minister Celso Amorim and was presented before a Senate plenary session by Sens. Ana Rita and Eduardo Suplicy. On May 22, Sen. Jean-Charles returned to Sao Paulo to be named an “honorary citizen” of that city, the Western Hemisphere’s largest with 18 million inhabitants. Initiated by City Councilwoman Juliana Cardoso (PT), the ceremony was held before a room crammed full with over 100 people, including over a dozen Haitian refugees. Among the many speakers were Deputies Adriano Diogo and Renato Simões (PT); the president of the Sao Paulo City Coun- Kim Ives/Haïti Liberté Kim Ives/Haïti Liberté he Human Rights Commission of the Brazilian Senate voted unanimously last week for the withdrawal of Brazilian troops from the UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH), which was deployed 10 years ago on Jun. 1. The resolution, made by Senators Ana Rita , Eduardo Suplicy, and Wellington Dias, all of the ruling Workers Party (PT), calls for “Brazil to lead the countries of Latin American in withdrawing troops” from the force of about 9,000 soldiers and police officers. Brazil’s generals have led MINUSTAH since its deployment following the Feb. 29, 2004 coup d’état, which the U.S., France, and Canada orchestrated against the elected government of President Jean-Bertrand Aristide. Brazil has always had the largest contingent of troops – about 2,200 – in the UN force. The vote came after the commission received Haitian Sen. Moïse Jean-Charles in Brasilia on May 21. “Haiti is not at war, and there is no civil war either,” said Sen. JeanCharles, who spent six-days in the capital and Sao Paulo. “Our struggle for the withdrawal of the UN military occupation from Haiti is a part of the struggle of brethren peoples across Latin America and the world against imperialist forces seeking to use the UN to advance their agenda in Haiti and trample our sovereignty.” Sen. Jean-Charles also presented the Brazilian senators with the text of the May 28, 2013 Haitian Senate resolution, passed unanimously, which called for all UN troops to leave Haiti by May 28, 2014. Later on May 21, Sen. JeanCharles spoke to the Human Rights Commission of the Brazilian Chamber of Deputies. PT Deputies Fernando Ferro and Renato Simões asked the Haitian senator many questions and in the end also pledged their support for the withdrawal of Brazilian troops from MINUSTAH. Both commissions said they will seek to pass a resolution calling for Brazil’s withdrawal from MINUSTAH in both houses of Parliament in Oc- Sen. Moïse Jean-Charles speaking at meeting of the Deputies’ Human Rights Commission with Dep. Renato Simões listening cil, José Américo Días; João Gomes of the CUT, Brazil’s largest union; Milton Barbosa of the United Black Movement; and Markus Sokol, a member of the PT’s National Directorate. At least five highly influential members of the PT’s national leadership were present. “Please, Ms. President, this is not a peace-keeping force,” Dep. Diogo said in a much applauded speech. “It is a war-making force. Bring it home.” Brazil’s Ambassador in Haiti and Haiti’s Consul General in Sao Paulo had called the City Council in an effort to have the ceremony honoring Sen. Jean-Charles cancelled, Councilwoman Cardoso told the audience. “They asked why we were giving the honor of Sao Paulo citizenship to a Senator who is so critical of the Haitian government that it is in danger of falling,” Ms. Cardoso told the packed and cheering hall. “The presence of all of you here tonight, especially our Haitian brothers and sisters, is the response to that question.” Sen. Jean-Charles spoke after being awarded a large citizenship certificate. “In 2004, troops were sent to Haiti with the promise of stabilizing the country in six months,” he told the crowd. “Now they have been there a decade, and things have not gotten better, but worse. It would be better to send tractors rather than tanks. The UN troops are only there to ensure the exploitation of Haiti’s resources by our oligarchy and multinational monopolies. The occupation removes our right to self-determination and to have an independent and sovereign nation.” Following the ceremony, the Haitians and others in the audience spent over an hour talking to and taking pictures with Sen. Jean-Charles. Sen. Moïse’s tour in Brazil was largely organized and facilitated by O Trabalho (The Work), an influential anti-imperialist current in the PT. “Our visit to Brazil showed clearly that the Brazilian people are in solidarity with the Haitian people’s call for the UN troops to leave Haiti,” said Oxygène David, a leader of the Dessalines Coordination (KOD) political party, who traveled in Sen. JeanCharles’ delegation along with a journalist from Haïti Liberté. “Thanks to the senator’s three visits here over the past year and the solidarity of growing numbers of Brazilian comrades in the PT, the Brazilian people are forcing their elected leaders to demand the withdrawal of UN troops in Haiti and bringing an end to this shameful chapter in Haitian and Latin American history.” Joel H. Poliard M.D., M.P.H. LEARN A NEW LANGUAGE with RINCHER’S SYSTEM Family and Community Medicine Public health and Pediatrics Spanish ● English ● French ● Kreyòl Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs Price range: only $25 - $35 Write, call, email, or visit: Universal Book Store (formerly Rincher’s Book Store) 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 718.282.4033 Email: rincherexpress@gmail.com 5000 N.E. Second Ave, Miami FL, 33137 tel. (305) 751-1105 Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 9 Whether you’re buying or selling a car, If You Can’t Make It To Us, We’ll Pick You Up. Call 877-356-5030 For Complimentary Pick Up F O T O L E L O H W A FIND N O I T C E L E S & S G N I V SA 2007 Chevy Impala, 28k, Stk# 42370. $117 per month for 72 months @ 5.9% APR 2013 CHEVY $ MALIBU 99 PER MO./ 72 MOS @ 1.99% APR W/ $2995 DOWN PLUS TAX & TAGS BUY FOR: 2011 HONDA 2012 TOYOTA $ BUY FOR: Stk# 1382, 3k mi. PILOT EX 103 '11 HYUNDAI 199 BUY FOR: '12 TOYOTA CAMRY Auto, 4 cyl, A/C, p/s, p/b, 21k miles, Stk#84619 $ PER MO./ 72 MOS @ 1.99% APR W/ $2995 DOWN PLUS TAX & TAGS BUY FOR: Stk# 84301, 35k mi. SONATA 8,995 115 '10 TOYOTA CARS STARTING AS LOW AS ACCORD LX $2,995! PER MO./ 72 MOS @ 1.99% APR W/ $2995 DOWN PLUS TAX & TAGS YEAR Stk# 82471, 32k mi. 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Nous sommes préoccupés et meurtris de constater qu’on essaie aujourd’hui de présenter le gouvernement légitimement élu de Nicolás Maduro comme tyrannique et répressif, en cherchant ainsi des prétextes pour un coup d’État, une sécession territoriale ou une intervention étrangère. Nous avons interviewé Gonzalo Gómez, journaliste du site web Aporrea.org, pour lui demander son point de vue sur la situation actuelle et les possibles scénarios à venir au Venezuela. Maria Elena Saludas : Quel est ton regard sur le moment que traverse le Venezuela, son gouvernement et sa population aujourd’hui ? Gonzalo Gómez : D’un point de vue politique, je te parle en tant que membre du courant « Marea Socialista », parce qu’Aporrea est un média populaire animé par une équipe plurielle, dans le cadre de la diversité de pensées existant au sein de la révolution bolivarienne. Après la disparition physique du Commandant Chávez, la bourgeoisie et ses formations politiques ont constaté que le moment était venu de faire un bond en avant contre-révolutionnaire. Et cela, bien entendu, sous les auspices de forces impérialistes. Ils collaborent pour ce faire avec les secteurs les plus réactionnaires et mafieux de la Parade Journal ads_Haitian Heritage bourgeoisie latino-américaine, comme le montrent les étroites relations de la droite vénézuélienne avec Uribe (exprésident de la Colombie, NdT) et le para-militarisme colombien. Tous autant qu’ils sont, ils veulent en finir avec le régime politique qui a surgi avec la révolution bolivarienne, pour ramener dans son lit le fleuve du Venezuela rebelle et récupérer le contrôle total de la rente pétrolière, principale source de devises et de ressources du pays. En tant que classe, la bourgeoisie a cet objectif, bien que ses différents secteurs ne coïncident pas nécessairement sur les tactiques et le timing. Cependant, les méthodes se combinent de manière objective, leurs contradictions produisant une synthèse : le « bâton » et la « carotte » remplissant ainsi leur rôle respectif. Tant au Venezuela qu’en Amérique latine, il y a une autre approche, plus conciliatrice et sinueuse et qui veut détruire la révolution bolivarienne par la conciliation, par l’obtention de concessions, par l’usure du gouvernement ou par l’instauration d’une coalition entre des secteurs bourgeois et des membres de la caste bureaucratique qui s’est constituée tout au long du processus bolivarien. Le fouet de la « guarimba » (terme désignant les protestations de rue de l’opposition, NdT), de l’insurrection violente et du terrorisme paramilitaire, sert à la bourgeoisie pour cueillir, avec la « carotte » de la paix, les fruits de la négociation avec le gouvernement de Nicolás Maduro. La « guarimba » et les actes de violence continuent, même lorsqu’ils ne gagnent pas l’adhésion des couches populaire de la population et sont fondamentalement un geste désespéré de secteurs de la petite bourgeoisie, avec la participation de mercenaires. La seule chose qui est sortie de la Conférence de Paix et des tables de négociation, ce sont des concessions au patronat, des augmentations de prix, des facilités pour l’obtention de plus grandes quantités de dollars et d’accaparement de plus grandes portions de la rente pétrolière. À partir de ces discussions, veulent 5/22/14 12:52 PMilsPage 1 démanteler les conquêtes de la classe travailleuse, des paysans et des secteurs populai- Gonzalo Gómez, journaliste du site web Aporrea.org res, comme par exemple la sécurité de l’emploi et d’autres acquis obtenus avec la Loi du Travail, que les patrons et les autorités régulant le travail ignorent déjà dans la pratique. En même temps, la direction politique bourgeoise veut que le gouvernement de Maduro paie les coûts politiques des mesures qui seront adoptées à la suite des exigences du patronat et cela afin d’accentuer sans cesse son usure politique face au peuple. Il est clair que la droite va elle aussi payer un coût politique pour sa gros- Chávez nous a laissé son héritage et un programme pour lequel nous avons voté et, dans l’un de ses derniers messages, il a posé la nécessité d’un « changement de cap » pour avancer de manière déterminée vers la transition socialiste Président Nicolas Maduro et Henrique Capriles. Nous ne sommes pas opposés à ce qu’il y ait des discussions de paix, à ce qu’il y ait un dialogue, mais cela doit se faire avec l’agenda de la révolution et avec la participation et la consultation effective du peuple. sière offensive et il se manifeste déjà dans le rejet de la grande majorité du peuple et de ses propres électeurs face aux actions répugnantes, comme les assassinats et les actes violents contre les services publics, les centres éducatifs, les centres de santé, les transports publics et les biens collectifs. Maria Elena Saludas : Les campagnes internationales de diabolisation du président Hugo Chávez ont été nombreuses tout au long de son mandat ; le coup d’État du 11 avril 2002 (où il s’en est fallu de peu qu’il ne soit assassiné), le « putsch pétrolier » et tant d’autres attaques qui, néanmoins, furent mises à profit par Chávez pour radicaliser son projet politique. Considères-tu qu’il se passe quelque chose de similaire en ce moment ? Dans le cas contraire, quelles sont les différences dans la conjoncture actuelle ? Gonzalo Gómez : Oui, effectivement, du temps de Chávez, les mises en échec des tentatives putschistes antérieures ont produit des avancées dans le projet politique, tant du point de vue démocratique que dans les conquêtes matérielles, économiques et sociales et en matière de souveraineté. Chávez s’est appuyé sur cela pour radicaliser le processus. Et cela en dépit du fait que Chávez a également ouvert des espaces de dialogue avec la bourgeoise, mais c’était avec le peuple mobilisé et marquant l’agenda de la discussion. Je constate maintenant que la situation est différente, parce que la pression violente de la droite n’a pas cessé et les négociations sont faites à partir des demandes du patronat, comme les 12 points de l’industriel Lorenzo Mendoza. Chávez, par contre, était celui qui fixait les règles du jeu et je sens que maintenant ce n’est pas comme ça. On n’est pas en train de discuter de la manière dont les patrons doivent s’adapter au programme du gouvernement, le « Plan de la Patrie », et de comment la droite doit abandonner la violence ; on met au contraire comme condition tacite Suite à la page (15) The City University of New York celebrates the achievements of the Haitian Community and the graduates of the 24 CUNY Colleges and Professional Schools Congratulations to our students, alumni, faculty and staff on Haitian Heritage Month May 2014 Benno C. Schmidt William P. Kelly CHAIRPERSON INTERIM CHANCELLOR 1-800-CUNY-YES WWW.CUNY.EDU CUNY TV-Channel 75 Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives ONU : Réponse de la Syrie au projet de résolution initié par la France et soldé par un quatrième véto sino-russe Par Bachar al-Jaafari Le 22 mai 2014, à l’initiative de la France, un projet de résolution visant à renvoyer « le dossier syrien » au procureur de la Cour Pénale Internationale [CPI] a été soumis au Conseil de sécurité des Nations Unies [1] [2]. Pour mémoire, voici la réponse du Docteur Bachar al-Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies. A u nom du gouvernement de la République arabe syrienne, j’exprime nos sincères condoléances au gouvernement et au peuple du Nigéria pour le malheur qui a frappé ses deux villes, Kano et Jos, suite aux attentats terroristes qui ont emporté la vie de centaines de civils innocents, ainsi que toute notre sympathie aux familles des victimes. Et si c’est par ces mots que je prends la parole, c’est bien parce que nul, autour de cette table ronde, ne peut ressentir l’atrocité du terrorisme autant que le peuple syrien. Monsieur le Président, les modalités d’approche de la situation syrienne, par certains États présentateurs de ce projet de résolution, me rappellent « L’Étrange cas du Dr Jekyll & M. Hyde » de l’écrivain écossais Robert Stevenson. Car, ils ont beau chercher à jouer le rôle du bon docteur Jekyll en clamant leurs principes philanthropes, c’est en réalité le monstrueux M. Hyde qui les anime lorsqu’ils s’associent pour soutenir le terrorisme qui frappe mon pays et collaborent pour saigner davantage de Syriens, tout en se lamentant face à l’hémorragie ! Monsieur le Président, les mains de M. Hyde ruissellent du sang des Syriens, alors même qu’il se prétend « Ami du peuple syrien ». J’en veux pour preuve les propos tenus récemment, au Caire, par l’ancien chef de la dite « Coalition de l’opposition syrienne » [3], lequel vient d’être évoqué par mon collègue représentant la Fédération de Russie. Je cite : « La moitié de ceux qui se présentent comme étant les amis de la Syrie ne sont que des imposteurs, des menteurs et des hypocrites. Ce sont eux qui nous ont précipités dans la situation où nous sommes… L’Occident cherche la partition de la Syrie ! ». Voilà ce qu’a déclaré l’ancien chef de la « coalition de Doha », notoirement fabriquée, conditionnée et emballée dans certaines capitales bien connues de tous. Les hasards du calendrier font qu’aujourd’hui coïncide avec ce jour de 1945 où la délégation syrienne, participant à la Conférence de San Francisco pour la mise en place de la Charte de l’Organisation des Nations Unies, a réussi à forger l’article 78 garantissant que la Syrie ne saurait être soumise à la tutelle française [4]. Le résultat de l’adoption de cet article, Mesdames et Messieurs, fut que les forces d’occupation françaises bombardèrent le Parlement syrien, le 29 mai 1945, et massacrèrent toute sa garnison [5] ! Aujourd’hui, vu les circonstances, et étant donné l’imprescriptibilité des crimes de guerre [6], contrairement à ceux que nous venons d’entendre, nous appelons le Conseil de sécurité à demander des comptes au gouvernement français pour ses crimes contre les Syriens et les peuples des nombreux pays que la France a occupés et dont elle a pillé les ressources. Et, de notre côté, nous demandons au gouvernement français de présenter des excuses publiques pour l’ensemble des exactions de son « ère colonisatrice » ainsi que le versement d’indemnités au peuple syrien. De plus, nous lui affirmons que le peuple 12 syrien n’est pas prêt d’oublier l’accord de Sikes-Picot qui a abouti à ce que la France arrache le Sandjak d’Alexandrette à la Syrie, pour le céder à la Turquie, dans l’espoir qu’elle renonce à entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne ainsi qu’ils l’ont prétendu ; comme il n’oubliera pas que c’est la France qui a introduit le terrorisme nucléaire israélien dans notre région au cours des années cinquante du siècle dernier. Monsieur le Président, la première donnée qui est au fondement juridique du droit international est qu’il régit des rapports entre États souverains, lesquels États assument la responsabilité exclusive du droit interne reposant sur une autorité publique, garantie par leur système juridique qui en en assure le respect sur leurs territoires respectifs. Par conséquent, et suite aux événements malheureux vécus par mon pays, le gouvernement syrien a pris une série de mesures visant à poursuivre les responsables, à les juger, et à les condamner s’il y a lieu. Un Comité national, chargé d’enquêter sur ces événements, travaille conjointement avec la justice syrienne depuis le début de la crise sur des milliers de cas. Plus précisément, 30 000 enquêtes, procès, et jugements ont eu lieu ou sont en cours. Ce qui confirme la volonté et la capacité du gouvernement syrien à assurer la justice sur son sol, et contredit n’importe lequel des prétextes évoqués pour justifier l’ingérence de n’importe quel organe judiciaire international, dans le but de s’accaparer des compétences qui relèvent de la justice nationale. D’autant plus que la crise syrienne a démasqué l’étendue des « deux poids deux mesures » dominant l’ONU, devenue un outil entre les mains de certains États pour en agresser d’autres, au nom de la Justice et de la loi ! C’est dans l’esprit même de cette dernière dérive qu’un groupe de pays membres a pris l’initiative de présenter le projet de résolution qui vient de nous être soumis. C’est un texte politique et discriminatoire, un texte d’ingérence par excellence ! Il a pour but de parasiter les prochaines élections présidentielles, de rebattre les cartes, d’attiser la crise, et de répondre à certains objectifs médiatiques pour la façade, en plus de chercher à entraîner le Conseil de sécurité dans le cortège de l’hystérie haineuse dont ce groupe témoigne à l’égard de l’État et du peuple syrien, sans oublier les tentatives désespérées de certains pour leur imposer une tutelle révolue. Nous disons qu’en plus de mépriser la volonté des citoyens Syriens, ce texte est en flagrante contradiction avec les déclarations répétées du Conseil de sécurité qui s’est fortement engagé à respecter la souveraineté de la République arabe syrienne, son indépendance, l’unité et l’intégrité de son territoire, tout en insistant sur une solution politique à la crise sous direction syrienne. Nous disons aussi que tous les arguments présentés par les États qui appellent le Conseil de sécurité des Nations Unies à renvoyer le dossier syrien au procureur de la CPI, ne sont que des allégations fallacieuses et politiciennes, totalement contraires à la vérité. Et si elles sont appuyées par diverses organisations onusiennes, il faut savoir que ces organisations ont sciemment ignoré les informations, les plaintes, les preuves et comptes-rendus documentés, avancés par le gouvernement syrien ; ce qui témoigne de leur participation effective aux agendas des États engagés dans la campagne d’agression contre mon pays. Monsieur le Président, la Syrie Haiti Liberté/Haitian Times Docteur Bachar al-Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies croit en la justice pénale internationale et a été l’un des acteurs convaincus de la « Conférence de Rome » qui a travaillé à définir les règles de fonctionnement de la CPI. Elle a été l’un des premiers signataires du « Statut de Rome ». Mais si elle ne l’a pas ratifié, c’est bien parce que sa vision de cette justice était qu’elle devait être nécessairement générale, éloignée des doubles standards, de toute politisation et de toute discrimination. Partant de ces convictions, elle avait demandé à inclure le « crime d’agression » puisqu’il est la source de tous les autres crimes. Mais cela lui avait été refusé, d’où son abstention. Et aujourd’hui, concernant la Syrie, le gouvernement de la République arabe syrienne vient affirmer que le respect de cette justice internationale exige : Premièrement : De juger la responsabilité des gouvernements de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de la France, d’Israël, et d’autres pays qui ont incité à la violence publique et au terrorisme en Syrie, de n’importe quelle manière que ce soit, y compris, l’accueil, le financement, l’armement, ou l’entraînement des mercenaires terroristes venus par milliers de tous les coins de la planète, et sur les crimes desquels ils ont fermé les yeux allant jusqu’à les présenter comme des « opposants modérés » ! À ce propos, je porte à votre attention une information donnée par le chef d’état-major des forces aériennes libyennes. Il a déclaré, hier [21 mai], que l’organisation Al-Qaïda de Libye, et la faction des Frères Musulmans en Libye, avaient organisé 224 voyages aériens à partir de l’aéroport de Tripoli, pour transporter ce type de mercenaires vers la Syrie via la Turquie ! Monsieur le Président, aucune justice internationale n’est possible, tant que certains États continueront à violer les lois internationales et les résolutions du Conseil de sécurité en rapport avec la lutte contre le terrorisme, sans aucune limite ! Le terrorisme est un crime, qui que soit le criminel, et quel que soit son objectif. Et tout comme le terrorisme pratiqué par Boko Haram au Nigéria est condamnable et doit être combattu, il est impératif de combattre ses homologues couvés et entraînés par Israël dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie, sur le Golan occupé, avec l’assistance d’un pays arabe voisin, ce que nous regrettons. Quant à la Turquie, est-il besoin de rappeler qu’elle se charge de la même besogne dans le Nord, tandis que nombre de gouvernements arabes et occidentaux arment ces mercenaires terroristes au vu et au su des Nations Unies ? Ils ont commis les pires crimes qui pèseront lourd sur la conscience de l’humanité, leur dernier ayant consisté à priver Alep, une ville de trois millions d’habitants, d’eau potable et de Suite à la page (16) Laurent Fabius et la Justice L’ambassadeur de Chine observe, interloqué, son homologue français plaider pour que Bachar el-Assad soit jugé par la CPI. La France et le Royaume-Uni livrent une guerre secrète contre la Syrie depuis 2011. Celle-ci a fait plus de 160 000 morts. La proposition de Laurent Fabius de saisir la Cour pénale internationale des crimes commis en Syrie a été rejetée par l’Onu. En effet, derrière les apparences de la Justice, la CPI est un instrument de l’impérialisme occidental. Sa procédure est ubuesque, elle n’hésite pas à inventer des crimes imaginaires pour condamner ses prévenus et participe aux opérations d’intoxication de l’Otan. Oui, nous voulons la Justice, et celle-ci doit commencer par juger M. Fabius pour ses crimes en Syrie. À l’initiative du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la France a déposé, jeudi soir au Conseil de sécurité, une proposition de résolution saisissant la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis en Syrie. M. Fabius a expliqué son geste, soutenu par 64 pays allié, dans une tribune libre publiée par Le Monde [1]. Il y souligne que son projet de résolution n’est pas tourné contre le gouvernement, mais « vise tous les crimes commis en Syrie, quels qu’en soient les auteurs ». Nous devrions donc tous le soutenir. Pourtant la Russie et la Chine s’y sont opposées avec force, allant même jusqu’à user pour la quatrième fois dans ce dossier de leur droit de veto. C’est que ces deux États, qui ne sont pas membres de la CPI, savent que les garanties de Laurent Fabius sont de la pure propagande. La CPI rend une justice de vainqueurs et sert les intérêts de l’impérialisme. Une justice à sens unique Depuis sa création en 2002, la Cour — dont la compétence est universelle— a ouvert une vingtaine de dossiers ; mais • Vitamins • Herbs • Supplements ALL NATURAL 1358 Flatbush Avenue (between Farragut & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11210 Toll Free: 855 Local: 718 421-6030 www.PotentialVegetal.com Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de la France elle n’a prononcé de condamnations que contre des ressortissants de huit États africains (l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la République de Centrafrique, le Soudan, la République du Kenya, la Libye, la Côte d’Ivoire). Et dans ces huit cas, la Cour n’a condamné que des opposants aux grandes puissances occidentales. Dès lors, il est évident que cet organe ne rend pas la justice, mais l’instrumente. C’est pourquoi en octobre 2013, le sommet de l’Union africaine a décidé de ne plus honorer ses engagements vis-à-vis de la CPI lorsqu’elle poursuit des chefs d’État en exercice. En août 2011, le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, assurait qu’on lui avait remis Saif el-Islam Kadhafi et qu’il en organisait le transfert à La Haye. En réalité, celui-ci commandait la résistance à l’attaque de l’Otan. Il ne sera arrêté qu’une fois la Jamahiriya tombée, trois mois plus tard. L’expérience libyenne Pour ma part, mon expérience Suite à la page (16 ) Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Perspectives Qui est Leopoldo López, emblème de la contestation putschiste au Venezuela ? Dans une chronique récente( 1), le sociologue et anthropologue mexicain Héctor Díaz-Polanco revient sur la figure emblématique du mouvement de protestation actuel au Venezuela opposé au gouvernement bolivarien et critique de l'opposition traditionnelle conduite par Enrique Capriles. L eopoldo López Mendoza est considéré, vu des pays du Nord ainsi que par la classe privilégiée du Venezuela, comme un symbole de la tentative de révolution conservatrice, sinon de coup d‘Etat, qui s’y mène. Fils à papa d’une famille de privilégiés, Lopez est issu des élites “américanisées” du pays. En 1989, âgé de 18 ans, il a été envoyé par sa famille au Kenyon College, dans l'Ohio, "pour lui acheter un avenir". 60.000 dollars US par an, pendant cinq ans : une fortune. Selon M. Díaz-Polanco, la CIA contrôle des enseignants, au Kenyon College, capables de repérer les jeunes leaders de demain ou simplement ceux qui pourraient devenir “utiles". La Kenyon’s Review, qui a une certaine influence dans le monde intellectuel réputé comme « difficile d’accès », serait une publication financée par la CIA. Michael Morrell , n°2 de la CIA, a dirigé par deux fois le Kenyon College. (2) Lopez réapparaît ensuite à l'Université de Harvard, à la Kennedy School of Government, où il obtient une "maîtrise en politique publique" en 1996. La Harvard Kennedy School est une autre cible des chasseurs de tête de la CIA. Le général David Petraeus, exchef de la CIA et confident de Barack Obama sur les questions de contre-espionnage, est professeur à la Kennedy School. On trouve parmi d‘autres anciens élèves Pablo Casado Blanco, l’un des chefs du Parti Populaire espagnol (PPE) qui, selon Dias-Polanco, était un agent de liaison de la CIA, notamment sur les questions cubaines. De retour au Venezuela, Lopez occupe le poste d'analyste, économiste en chef adjoint et conseiller économique au Département de la planification de PDVSA, la compagnie pétrolière nationale, grâce à sa mère, Antoinette López Mendoza, qui était directrice des Affaires publiques de la société. Selon Dias-Polanco, sa mère impulsa la carrière politique de son fils grâce à des fonds détournés de PDVSA. L’homme politique s’appuie sur une « façade » de la CIA, International Republican Institute (IRI), une émanation du Parti républicain, qui lui délivrera tous ses moyens stratégiques et financiers. L'IRI travaille en collaboration avec la National Endowment for Democracy (NED), elle-même financée en partie par la CIA. Dans ce cadre, à partir de 2002 [année du coup d’Etat contre Chavez], Lopez se rend fréquemment à Washington, au siège de l’IRI et pour rencontrer des fonctionnaires de l’Administration Bush. Dans le même temps, il intègre l’association Primero Justicia, bientôt convertie en un parti politique que dirige maintenant son rival, Henrique Capriles. Lors du coup d’Etat de 2002, Lopez est impliqué dans « l’arrestation » du ministre de la Justice, Ramón Rodríguez Chacín. Les auteurs du coup d’Etat furent amnistiés par Chavez en 2007. Lopez conduit un autre mouvement visant à destituer Chavez, en 2004. Frustré de ne pas occuper la position de leader à Primero Justicia, il crée son propre mouvement, « Voluntad popular », qui, selon DíazPolanco, donne libre cours à ses idées extrémistes de droite, bien que se réclamant officiellement de la socialdémocratie. Il promeut également les « Redes populares » ("réseaux populaires"), une initiative financée par USAID (3) afin de pénétrer les communautés et de briser les rangs de la révolution bolivarienne en recrutant des agents rémunérés pour organiser des actions de déstabilisation supposément « spontanées ». Selon Díaz-Polanco, Lopez est le cousin d'un autre agent de la CIA, Thor Halvorssen, chef de la Human Rights Foundation, autre fausse ONG proche de la CIA, qui fut impliqué dans un coup d'Etat manqué contre le président bolivien Evo Morales en 2009. Il n’y a là aucun mystérieux complot. C’est la manière dont les USA gèrent habituellement leurs relations avec l’Amérique latine depuis des décennies, en association avec les grandes familles du cru. Dans les années 70, ce système accoucha de plusieurs dictatures sanglantes via l’opération Condor, conduite notamment sous l’égide de l’emblématique Henry Kissinger. Notes: 1 Héctor Díaz-Polanco, La ficha Par Guadi Calvo * L Leopoldo López de una fichita : la historia secreta de Leopoldo López, la cia y lo que quieren para Venezuela, 17 février 2014. 2 Morell accueilli au Keynon College : http://www.kenyon.edu/middlepath/story/inside-the-cia/ (site du Kenyon College) 3 USAID est une agence du Département d'Etat (min. des Affaires étangères US) chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde. Cette fausse ONG défend en fait les intérêts économiques et stratégiques des USA. Sa proximité avec la CIA est parfois soulignée (par exemple par l'historien américain William Blum). En 2012, le sommet de l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques comprenant Antigua-et-Barbuda, Bolivie, Cuba, Dominique, Équateur, Nicaragua, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Venezuela) a appelé ses membres à expulser USAID. Documents : - révélations de Wikileaks sur les échanges entre Lopez et les USA : Cables de WikiLeaks revelan contactos de la oposición venezolana con EE.UU. - entretien avec Héctor Díaz-Polanco sur la chaîne en ligne "RompevientoTV" (mars 2013) : le sociologue revient sur Hugo Chavez, initiateur de la première révolution contre le néolibéralisme. Il souligne le fait paradoxal que la polarisation qu'entraîne la position extrémiste de Lopez brise la dynamique de l'opposition dirigée par Enrique Capriles : https://www.youtube. com/watch?v=gOUGWlvRgLo#t=173 - voir l'interview d'Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique en espagnol, sur la chaîne CNN (février 2014) : https://www.youtube. com/watch?v=gOUGWlvRgLo#t=173 Médiapart 24 février 2014 Viva Venezuela 23 Mai 2014 Le Pentagone adopte la formule « 2, 2, 2, 1» Par Alfredo Jalife-Rahme Une conférence du chef d’état-major US atteste que ses armées refusent d’entrer en guerre contre la Russie et admettent qu’elles peuvent être dépassées d’ici dix ans. Le général Martin Dempsey entend utiliser la prochaine décennie pour ne pas perdre sa supériorité sur le reste du monde. Cependant, ses propos montrent l’extraordinaire décalage entre d’un côté la politique de provocation néo-conservatrice — qui tente d’entraîner la Russie dans une guerre en Ukraine— et, de l’autre, la réalité des forces armées états-uniennes. L ’une des conséquences des sanctions imposées à la Russie par les États « occidentaux » est le resserrement des liens entre Moscou, Beijing et New Delhi, un resserrement qui prend une tournure dramatique depuis que le président Vladimir Poutine a décidé de jouer la carte géoénergétique [1]. Aux États-Unis, une grande partie des « civils » va-t-en-guerre de la classe politique —sans parler de leurs désinformateurs de tous les médias— ne sont pas aussi bien informés que l’armée, qui voue, sur le plan militaire, une profonde admiration à la Russie et à la Chine. Six jours avant le 20 mai, date de l’arrivée à Shanghai de Vladimir Poutine, le tsar de la géoénergie mondiale, en visite pour deux jours, le général Martin Dempsey, chef d’état-major interarmes des États-Unis, a prononcé une conférence intitulée « Défense déstabilisatrice : la sécurité dynamique à l’ère des nouvelles technologiques » devant les membres de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion proche du Parti républicain et de l’Otan établi à Washington [2]. Durant son intervention très pertinente, Martin Dempsey a affirmé que « la Russie et la Chine sont devenues deux poids lourds mondiaux [qui] pèsent sur les décisions stratégiques concernant les grands enjeux mondiaux en matière de sécurité », entérinant du même coup le nouvel ordre géostratégique tripolaire esquissé dans cette chronique [3] Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Libye, une poignée de sable dans le vent Le général Martin Dempsey, président du Comité des chefs d’état-major US. Le général états-unien a résumé le « nouveau modèle [suivi par les États-Unis en matière de] sécurité à l’aide de la formule mnémotechnique « 2, 2, 2, 1 », qui désigne comme ennemis « deux poids lourds Suite à la page (14) a grande presse occidentale fait savoir que le dimanche 18 mai il y a eu une tentative de coup d’État en Libye. Il serait intéressant, que quelqu’un explique de quel État s’agitil, puisque depuis la chute du Colonel Kadhafi en octobre 2011, la république de l’époque la plus moderne et progressiste d’Afrique a reculé au temps du Roi Idris au-Senussi, mis sur le trône par les Anglais, après l’échec des fascistes et qui a gouverné avec un pied au XVe siècle et l’autre nulle part jusqu’à son renversement en septembre 1969, par un colonel charismatique de vingt-sept ans. Depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi, la Libye s’évanouie comme une poignée de sable en vent. En Libye, depuis que l’OTAN en est en charge, personne ne sait qui gouverne et ni même où l’on gouverne. Les commandos islamistes, qui ont été approvisionnés en armes et en logistique par l’OTAN, la CIA, le MOSSAD et les monarchies pétrolières du Golfe Persique, ont pu vaincre l’armée de Kadhafi et maintenant se sentent propriétaires de la situation, en se permettant d’ignorer les recommandations de leurs anciens employeurs. Toutes les tentatives de réorganisation de l’État ont été inutiles, puisque n’existent pas même les cadres pouvant faire office de fonctionnaires. Les étranges et alambiquées constructions politiques qui, dès 2011, ont été essayées, ont ostensiblement échoué. A titre d’exemple il serait intéressant de souligner qu’en un peu plus d’un mois différentes crises successives ont phagocyté trois Premiers ministres. Dans la production pétrolière, l’unique source réelle de ressources n’a pas pu se remettre debout, au-delà des tentatives des grands groupements pétroliers occidentaux, la Libye a vu baisser sa production d’un millions cinq cent mille barils par jour en 2011 à deux cent cinquante mille en ce moment. Les groupements pétroliers ont dû recourir à des entreprises de sécurité (armées mercenaires absolument structurées) comme la Blackwater, qui de temps en temps change de nom et en ce moment s’appelle « Xe services » ou « SGSI Group », fondée en 1997 avec un capital espagnol, enregistrée à Gibraltar, et dont les camps d’ entraînements sont à Césarée (Israël), pour pouvoir protéger leurs installations et malgré elles sont sabotées en permanence. Personne ne contrôle les frontières, par exemple la Tunisie a envoyé cinq mille hommes pour protéger sa frontière et pour bloquer le passage tant aux islamistes qui agissent déjà sur son territoire, qu’aux bandes de contrebandiers, qui de la drogue au pétrole font tout passer même des armes, à tel point que l’Arabie Saoudite, l’Algérie et d’autres pays ont fermé leurs ambassade à Tripoli après la vague d’enlèvements contre des ambassadeurs, des diplomates et du personnel employé dans différentes représentations étrangères. En Libye personne ne régule le commerce, ni la sécurité, ni l’éducation ou la santé publique, par conséquent il n’y a pas d’État, au-delà de quelques personnages qui se dénomment eux mêmes ministres, députés et jusqu’aux juges. La Libye est aujourd’hui un état failli et en tant que tel il n’existe pas. C’est peut-être pour cela que le général Khalifa Haftar, ancien proche de Kadhafi, qui après l’avoir trahi s’est réfugié pendant vingt ans en Virginie, aux États-Unis d’Amérique, fut, quand l’OTAN a monté le « Printemps Arabe », l’un des premiers inscrits sur la liste de traîtres. Aux côtés de vieux représentants du « régime », ils ont façonné le Conseil national de Transition (CNT) le bras politique que Washington a articulé pour attaquer la Libye. Haftar gère un groupe important de mercenaires auto dénommés « Leaders de l’Armée Libye » ; ils ont essayé ce dimanche de prendre le Parlement, avec un résultat encore très confus bien que quelques sources parlent de deux morts et de cinquante blessés. Au-delà des intentions de Haftar de se positionner comme l’homme fort, en essayant de prendre le rôle principal dans le groupe radical al-Sawaeq lié à al-Qaeda, il dispose de quelques représentants parlementaires et contrôle militairement quelques régions du pays. Bien que le général Haftar n’ait pas voulu reconnaître la tentative téméraire comme un coup de barre sur le pouvoir en Libye, il a parlé d’une dispute entre « les choisis par le peuple » et sans honte a annoncé que « le pays ne peut pas être une couveuse du terrorisme ». Dans ce qui a semblé être une escalade militaire que rien n’allait arrêter, les hommes de Haftar, jusqu’à prendre le pouvoir, pendant ce vendredi et samedi se sont opposé avec des forces islamistes à Benghasi laissant plus de soixante-dix morts et cent quarante blessés. Pendant les affrontements, l’aéroport Benina, de la ville du Bengasi, a été fermé après avoir subi des attaques de rockets. L’état de décomposition de la Libye est évident, et peut-être que la seule manière de la sauver est la présence d’une poigne très forte et d’une armée unifiée, deux éléments dont le pays manque. Des amis de la Libye et des amis de l’Ukraine Nous disions dans le paragraphe précédent que la Libye a besoin d’un homme fort et d’une armée suffisamment puissante pour désamorcer les groupes jihadistes qui depuis 2011 sont rentrés dans le pays, importé par le terroriste international, le prince saoudien Bandar al- Sultan alors chef à l’époque de l’intelligence saoudienne. Construire un « leader » et une armée qui aide à la pacification ne serait pas une question si complexe si on a de bons amis, disons comme l’Union Européenne et le Département d’État US, et encore plus si l’on est producteur de pétrole et on est à un jet de pierre d’une Europe sur le point de rester sans le pétrole ni le gaz russe. Organiser la Libye va être un pas obligatoire pour que l’Union Européenne puisse démêler le conflit en Ukraine, sans la crainte que Moscou coupe l’approvisionnement en hydrocarbures qu’elle, pour l’instant, ne pourrait obtenir sur aucun autre marché. Organiser la Libye signifie éliminer tout groupe de fanatiques qui essaient de ne pas respecter de quelque façon les normes imposées par l’Occident. Peutêtre le général Khalifa Haftar postule en tant qu’homme dur, et plus … en ce qui concerne l’armée, l’OTAN s’en chargera qui, pour tuer, sait et beaucoup. • Guadi Calvo est un écrivain et journaliste. Analyste international spécialiste de l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Collabore avec différents médias et radios en Amérique Latine : dirige sur Facebook : « Linea International », « Journal Hamartia », et « Jornada Latinoamericanas », « Revista Archipielago » (Mexique), « Caratula » (Nicaragua), « A Plena Voz » (Venezuela) Radio Madre (530 AM) Radio Grafica (89.3 FM ) Hamartia. Buenos Aires, le 20 mai 2014. Traduit de l’espagnol par : Estelle et Carlos Debiasi El Correo. Paris, le 22 mai 2014. Haiti Liberté/Haitian Times 13 Frantz Fanon marxiste ? Par Jean-Jacques Cadet L es études postcoloniales (Homi Bhabha et Edward Saiid) privilégient généralement chez Frantz Fanon les questions de construction de la personnalité et de l’identité noires. Elles font par là même de Frantz Fanon un théoricien du racisme plus apte à rapprocher race et sexe que race et classe. Le récent dossier de la revue ActuelMarx rejette ce ¨raccourci grossier et inexact¨ du psychiatre de formation. En examinant son rapport avec le marxisme, ce dossier montre la pertinence des problématiques de la domination de classe et du matérialisme dans sa philosophie. Les références constantes à Karl Marx dans ses ouvrages classiques, Peaux noires masques blancs, Damnés de la terre et Pour la révolution, sont aussi soulignées dans ce dossier qui s’est donné pour objectif de ¨relire Fanon comme le marxiste qu’il fut, et exhumer l’actualisation originale du marxisme qu’il a proposé¨. Considérant ces éléments, peut-on parler d’un marxisme de Frantz Fanon ? La revue réunit plusieurs figures, telles que Judith Butler et Mathieu Renault qui nous livrent dès le début des réflexions autour de la reconnaissance et la violence chez Frantz Fanon. Tout de suite viennent des analyses autour de la négritude et du marxisme. Par contre, Fanon rejette leur dimension orthodoxe. C’est dans cette perspective qu’on peut comprendre ses critiques envers Léopold Sédar Senghor qui propose une négritude préconisant ¨ une refondation éthique de l’humanisme à partir d’une Civilisation négro-africaine¨. L’humanisme répertorié chez le jeune Marx, celui d’avant 1845, fortement préoccupé par la catégorie d’aliénation. Face à cette réification coloniale, Senghor propose une pensée de libération s’axant sur une ¨conscience noire¨ dérivée d’un sujet de race. Cette négritude marxiste est pour Sengor la voie de désaliénation possible, ce qui sera sévèrement critiqué par Frantz Fanon, qui lui reproche d’être trop culturaliste, porteuse de désengagements politiques et de modalités religieuses. Ces critiques posent déjà les grandes lignes du marxisme fanonien. Peter Worsley, une autre figure du dossier, attaque la question du marxisme de Frantz Fanon. Selon lui, il revisite la pensée de Karl Marx en fonction de la réalité du Tiers Monde au XXème siècle. Frantz Fanon érige le lumpen prolétariat, relégué au second plan par Karl Marx, en potentiel sujet révolutionnaire. Le prolétariat n’a plus, avec lui, le primât de la révolution. Peter écrit à ce propos : ¨Frantz Fanon considérait la théorie attribuant au prolétariat le rôle dirigeant dans le processus révolutionnaire comme un résidu du colonialisme ; une idée politique importée de l’Europe urbanisée et industrialisée, où le prolétariat n’avait d’ailleurs produit aucune révolution¨. La paysannerie occupe aussi une grande place dans la pensée politique de Frantz Fanon. Selon Peter Worsley, la paysannerie et le lumpen prolétariat sont les principales classes qui apportent leur soutien à la révolution. Il y a même chez Frantz Fanon, affirme-t-il, une alliance entre ces deux classes. On est en présence de ce que Hourya Bentouhami appelle un ¨marxisme décentré¨ dont Gramsci fut le père. Le plus grand mérite de la pensée de Fanon est d’avoir réussi à imbriquer les rapports sociaux de classe, de sexe et de race. Son attention particulière pour la domination de race est à comprendre comme étant un effort à l’élever au même niveau théorique que celui de la domination de classe. Dans une telle dynamique, Frantz Fanon complète la démarche marxienne qui s’intéresse plus aux rapports de classe. Notre monde contemporain est marqué par un entrelacement de ces trois rapports sociaux et nous devons les prendre en compte sans considération supérieure pour l’un au détriment des deux autres. Un véritable projet de transformation sociale doit affronter ce défit relatif aux différentes formes de domination crées dans le capitalisme mondialisé. Il faut dire que Frantz fanon n’était pas loin d’une telle lignée politique. Ce dossier de la revue Actuel Marx ouvre une brèche qui mérite d’être creusée, le rapport ambigu de Frantz Fanon au marxisme. Fanon a regardé le Tiers Monde avec des lunettes marxistes mais avec l’ajout du colonialisme et des subalternes. Ce dont on est sûr, il n’a jamais rejeté le marxisme. Il en a plutôt fait un autre usage, peut-être non marxiste. A quel niveau peut-on utiliser le marxisme pour comprendre et transformer la domination colonialiste ? apporte toutes sa solidarité aux prisonniers politiques du régime néoduvaliériste de Martelly Lamothe. Tenant compte de tout ce qui se passe actuellement au niveau de la justice sous le gouvernement kaletèt de Martelly-Lamothe, osonsnous parler de l’existence d’un Etat de droit en Haïti ? Des gens qui manifestent pour réclamer de l’eau potable, de l’électricité, de l’emploi, des infrastructures routières, des étudiants et élèves qui revendiquent des professeurs dans les salles de classe, de militants politiques qui exigent que le régime tètkale parte pour avoir violé la Constitution du pays ont été tués ou bien jetés en pression pour leur conviction politique. Ce gouvernement placé à la tête de la première République nègre du monde en 2011 par les forces d’occupation de l’ONU et l’impérialisme des Etats-Unis viole systématiquement les droits de l’homme en Haïti. Il a conduit le pays à la banqueroute, les caisses de l’Etat ont été vidées par l’équipe tètkale au pouvoir. Aucune élection n’a été organisée depuis plus 3 ans. Il est en train de conduire le pays vers la dictature tête droite, le kidnapping tête droite, la violation de la Constitution tête droite, le remettre aux vendeurs de drogue tête droite. Le pays plonge tête droite dans l’abîme. États-Unis soient très mal préparés pour repousser une cyberattaque, notamment du secteur financier ; 2) la « corruption des données (précision, navigation et temps) » qui entraîne une perte de confiance à l’égard des systèmes opérationnels. Chose certaine, la Chine est une puissance non négligeable dans le domaine de la « cyberguerre » [4]. Martin Dempsey estime que, dans le domaine militaire, la « corruption des données » est « plus alarmante que l’absence de données ». Il a expliqué la nécessité d’aborder chacun des adversaires, réel ou potentiel, sous un angle différent puisqu’aucun d’entre eux « ne réagira de la même manière aux divers moyens de pression ». Aussi les deux principales caractéristiques du nouveau militarisme des États-Unis sont-elles désormais la « souplesse » et l’« innovation ». Le général a annoncé qu’il allait participer à une réunion de l’Otan à Bruxelles [5] qui se déroulera en même temps que la visite historique de Poutine en Chine et déclaré que, en raison de la crise ukrainienne dont les « effets pourraient bouleverser en profondeur la vie des pays européens, aussi bien au sud qu’ailleurs en Europe », l’Atlantisme se trouve à la « croisée des chemins », dans la mesure où il doit « revoir » son « flan sud (Portugal, Espagne, Italie et Grèce) qui est intimement lié au Proche-Orient et à l’Afrique du Nord ». Bref, il semblerait que l’Europe soit menacée de toutes parts. S’eston rendu compte en Allemagne et en France de la fantasmagorique épée de Damoclès que représente Al-Qaida ? [6] En réponse à une question sur la situation en Ukraine, le général Dempsey a affirmé que la crise incombe à l’Otan, qui doit se montrer « très préoccupée », alors que les ÉtatsUnis « utilisent l’arme économique de diverses manières » comme « moyen de persuasion et de punition ». On sent que le général n’est pas très convaincu de l’usage des sanctions économiques. Il a entendu un groupe d’économistes qui n’ont pas su lui expliquer les risques qui en découleraient de leur application comme outil du pouvoir. D’autant que les États-Unis ont une bonne connaissance des capacités des forces militaires russes et de la valeur ajoutée que représente le facteur Poutine (sa psychologie), étant donné le fait qu’une grande partie de la population russe est prête à corriger (sic) les dérives du début des années 1990. Mettant à profit l’apport théorique du groupe d’économistes, le général a déclaré que « pour pouvoir, à l’avenir, utiliser différemment les instruments de pouvoir, nous devons revoir nos modèles d’évaluation des risques ». Selon lui, ce qui caractérise Vladimir Poutine, c’est son « désir de passer à la postérité et d’assurer le bien-être économique de la Russie ». En disant cela, le général pensait aux nouvelles armes non conventionnelles dont dispose la Russie, des armes qui dissuaderaient n’importe qui. À une question de Leandra Bernstein, de Ria Novosti, Martin Dempsey a répondu que les États-Unis « ne devaient pas se lancer à nouveau dans une Guerre froide contre la Russie », dans la mesure où « Washington collabore avec Moscou dans un grand nombre de domaines allant du futur de l’Arctique à l’espace, en passant par la lutte contre le narcotrafic et la piraterie, de sorte qu’il est nécessaire de « trouver un terrain d’entente ». Il a ajouté que le pire scénario serait de relancer la Guerre froide avec la Russie et de déployer des troupes en Pologne et dans les Pays baltes en raison de la crise ukrainienne et des autres « perturbations géopolitiques ». Il a avancé que la mondialisation n’a pas eu les mêmes effets que la stratégie de la Guerre froide, une stratégie qui a été « très stable » puisqu’elle était axée sur l’endiguement jusqu’à ce que l’Union soviétique change d’elle-même. Après la conférence, Martin Dempsey s’est entretenu avec son homologue chinois, avec qui il a passé la journée du lendemain à l’Université de la Défense nationale. À retenir ! Le général tire un trait sur le passé, dans la mesure où, faisant en cela écho à un essai paru dans la Quadrennial Defense Review 2004 [7], il estime que « de nouveaux instruments sont nécessaires pour gérer dynamiquement un contexte sécuritaire plus complexe », tout en craignant que les États-Unis « ne soient pas capables d’innover suffisamment rapidement pour faire face aux nouveaux défis auxquels ils seront confrontés ». En dépit de l’instabilité politique, Martin Dempsey estime que les États-Unis ont jusqu’en 2025, et ce, « sans avoir à effectuer de changements perturbateurs », puisqu’ils « disposent d’une armée remarquablement bonne pour mener des conflits de grande et de petite ampleur » et que les compressions budgétaires visant à réduire les dépenses du Pentagone —en hommes, en frais accessoires et en infrastructures— ont pour objectif « de faciliter l’innovation dans le domaine des forces de déploiement préventif » susceptibles d’imposer une « présence dynamique dans le monde, là où c’est le plus nécessaire ». À l’heure actuelle, l’armée US doit pouvoir « faire moins avec moins, sans pour autant faire moins bien », de sorte qu’elle doit « penser sérieusement à se fixer des priorités ». Il est d’ailleurs significatif qu’elle n’ait pas abordé la question du très controversé « revirement » d’Obama concernant l’encerclement de la Chine, mais qu’elle se soit seulement concentrée sur la Russie avec laquelle elle n’est pas prête à aller aussi loin que les économistes daltoniens aux ambitions de justiciers qui hantent les couloirs du Pentagone. Suite de la page (7) Fanmi Lavalas, en a profité pour dénoncer la persécution politique exercée sur des militants pour leur conviction politique par le pouvoir tetkale de Martelly-Lamothe. Il exige la libération de tous les militants emprisonnés dans la lutte pour la défense de leurs droits. Et, le député Etienne affirme que Fanmi Lavalas Suite de la page (13) (la Russie et la Chine), deux poids moyens (l’Iran et la Corée du Nord), deux réseaux (Al-Qaida et la pègre internationale) et un système (la cybersécurité) ». Il a affirmé que le réseau Al-Qaida et ses affiliés partaient de l’Afghanistan et du Pakistan, traversaient la péninsule arabe, la partie orientale de la Syrie, l’ouest de l’Iraq, le Yémen, la Somalie, l’Afrique du Nord ainsi que l’Afrique de l’Ouest, en passant par le Nigeria. D’après lui, les États-Unis « utilisent différents instruments de pouvoir —diplomatiques, économiques et militaires— selon qu’ils traitent avec un État-nation ou avec un poids moyen désireux d’accroître son influence audelà de ce qui est permis et qui, de ce fait, est susceptible de se transformer de temps à autre en État voyou ». Il a déclaré que les moyens de pression qui agissent sur les « États-nations » n’ont aucun effet sur les deux réseaux non étatiques. Depuis que l’armée US est devenue très dépendante sur le plan technique de la cybersécurité, elle considère qu’il existe deux sujets de préoccupation en la matière : 1) le fait que les Menez Jean-Jerome PAUL J. JOURDAN ATTORNEY AT LAW 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Attorney at Law DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 14 Real Estate Immigration-Divorce Haiti Liberté/Haitian Times 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Notes [1] « Visita de Putin a China : próximo acuerdo histórico de venta de gas ruso », par Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 14 mai 2014. [2] « Disrupting Defense », par le général Martin Demsey, The Atlantic Council, 14 mai 2014. [3] « De la primavera árabe al verano islámico : en medio de la emergente tripolaridad global (EU, Rusia y China) », par Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 1er août 2012. [4] « Las cinco armas chinas de mayor peligro para EE.UU. », Russia Today, 15 mai 2014. [5] « L’Otan pousse l’UE vers une nouvelle Guerre froide », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto/Réseau Voltaire, 24 mai 2014. [6] « Lettre ouverte aux Européens coincés derrière le rideau de fer israélo-US », par Hassan Hamadé, Réseau Voltaire, 21 mai 2014. [7] Rapport quadriennal sur l’état de la Défense US rédigé par le Pentagone à la demande du Congrès. La Jornada (México) Traduction Arnaud Bréart Réseau Voltaire 27 mai 2014 Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 que le gouvernement doit leur accorder les avantages qu’ils réclament, sans que le peuple ne soit directement consulté sur le sujet. Avec Chávez et la révolution bolivarienne, nous sommes parvenus à arracher PDVSA (entreprise pétrolière d’État, NdT) à cette « méritocratie » avec laquelle la bourgeoise parasitait la rente pétrolière. Nous avons eu l’instauration du contrôle du change qui a permis pendant plusieurs années de retenir les dollars de la rente pour les investir dans les programmes sociaux du gouvernement (les « Missions ») et les grands travaux d’infrastructure ou dans des projets de développement industriel endogène. Mais, ces dernières années, et surtout depuis que Chávez est tombé malade, la bourgeoisie a trouvé la manière de fissurer les choses et de reprendre le pillage de la rente, non sans l’aide de secteurs bureaucratisés et corrompus de l’État et de l’appareil gouvernemental. Et sans ces leviers, comme le contrôle de la rente pétrolière et des dollars, ce sont les piliers fondamentaux pour la transition socialiste, pour l’édification d’une économie non capitaliste basée sur la propriété sociale, qui s’effondrent. Ce qui prédomine maintenant dans les conversations de paix, ce sont les accords avec les secteurs capitalistes. Et dans ce processus, nous manquons dans la prise de décision d’une véritable voix et d’une participation du sujet révolutionnaire du processus : la classe travailleuse et le peuple bolivarien. Chávez nous a laissé son héritage et un programme pour lequel nous avons voté et, dans l’un de ses derniers messages, il a posé la nécessité d’un « changement de cap » pour avancer de manière déterminée vers la transition socialiste. Mais un autre discours est en train de s’imposer aujourd’hui, celui de la « coexistence des modèles ». On ne parle plus de transition vers le socialisme du XXIe siècle, mais bien de deux systèmes, où en réalité, il n’existe qu’un seul : le capitalisme, bien qu’avec encore quelques régulations sociales, des conquêtes politiques et des éléments de souveraineté arrachés par la révolution. Le gouvernement n’a pas cédé sur des questions importantes, comme avec la demande d’amnistie pour les contre-révolutionnaires impliqués dans de graves violations des droits et des activités de type fasciste. Mais, en plus de la « guerre économique », la pression violente et la pression politique sont une manière de mettre le gouvernement dos au mur, de le placer dans un piège dont il ne peut en réalité s’échapper qu’en faisant appel au peuple bolivarien, à la plus large et déterminée mobilisation et en le stimulant avec des mesures favorables à ses intérêts et à ses attentes. Maria Elena Saludas : Nous connaissons bien les importantes améliorations sociales qui se sont produites ces 15 dernières années avec le processus bolivarien. Nous sommes aussi informés des problèmes économiques aigus de ces derniers mois (inflation, pénuries de produits de base, taux de change et fuite des capitaux). Quel est ton point de vue sur cela ? Qu’est-on en train de faire et que faudrait-il faire ? Quelles sont les propositions en discussion dans la gauche et dans le mouvement populaire ? Gonzalo Gómez : Il y a d’une part une « guerre économique de longue durée », qui fait des ravages avec l’accaparement, la scandaleuse spéculation, la contrebande d’importation, la fraude et la fuite de devises, entre autres manifestations du phénomène. Mais il se fait aussi que la corruption et le frein bureaucratique à la transformation révolutionnaire ont empêché le développement d’industries de base, de la propriété sociale et communale, du contrôle ouvrier, de la révolution agraire et de nouveaux projets en rupture avec la logique capitaliste. Il faut aussi reconnaître les problèmes d’organisation, de formation politique et de participation des mouvements sociaux et de la classe travailleuse. Nous avons une bureaucratie qui semble plus intéressée à tirer profit des transactions d’un État qui a été capturé [par] la bourgeoisie et à conclure des arrangements avec celleci qu’à conduire cet État vers une réelle transformation révolutionnaire. Marea Socialista plaide pour l’application du « Changement de Cap » préconisé par Chávez et non pour la « coexistence des modèles ». Nous insistons sur le fait qu’il faut respecter ce que nous appelons les « clés constituantes » du processus révolutionnaire bolivarien et qu’il est nécessaire de stimuler à nouveau le processus populaire constituant avec lequel cette révolution a commencé. Et cela parce qu’en réalité il nous semble que nous ne sommes pas sortis de la dite « démocratie représentative » et que la participation démocratique et protagoniste, ainsi que le pouvoir populaire, sont en train de devenir des mythes puisque la prise de décision est concentrée dans les mains de la bureaucratie. Celle-ci s’incline toujours plus à offrir une plus grande participation à la bourgeoisie au détriment de l’exercice du pouvoir révolutionnaire avec la classe travailleuse et le peuple. Dans plusieurs documents publiés tout au long de 2013 et au début de 2014, nous avons exposé nos propositions en tant que courant politique de travailleurs, de jeunes et d’activistes populaires, qui sommes majoritairement membres du PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela, parti chaviste au pouvoir, NdT), bien que nous n’ayons pas de véritables espaces pour le débat et la prise de décision en son sein. Nous mettons en avant plusieurs points principaux : 1) rattrapage des salaires, 2) application de la sécurité de l’emploi et de toute la Loi Organique du Travail conquise sous Chávez, 3) freiner l’autorisation des augmentations de prix des produits de première nécessité, 4) réactivation des Missions Sociales, 5) mettre fin à la persécution et à la criminalisation de travailleurs qui luttent pour leurs revendications et 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 Au micro, Ramon Aveledo le secrétaire général de la coalition des partis d’opposition, La Mesa de la Unidad Democratica, s'adressant aux médias, le 8 avril 2014, à Caracas leurs droits dans le cadre de la défense du processus (et contre lesquels le gouvernement est parfois plus sévère qu’avec la droite), 6) maintien du contrôle et de la distribution progressive des dollars qui proviennent de la rente pétrolière, car nous dénonçons la mise en application du SICAD II et la modification de la Loi des Changes Illicites qui ouvrent la porte à l’appropriation privée de notre rente pétrolière. Dans le domaine économique, nous disons qu’on ne doit pas donner un seul dollar de plus à la bourgeoisie et que l’État doit monopoliser sous contrôle social et anti-corruption tout le commerce extérieur, de sorte qu’il soit l’unique importateur des biens essentiels à notre peuple. Ce contrôle social et anti-corruption est fondamental parce que nous sommes face au phénomène de la bureaucratisation. Pour contrer celle-ci, nous avons besoin de l’intervention du pouvoir populaire et des organisations des travailleurs. Nous plaidons pour la centralisation nationale avec contrôle social de tous les dollars du pays, tant ceux qui proviennent du pétrole que ceux qui sont déposés dans des fonds venant de l’extérieur. Nous disons qu’il doit également y avoir une intervention dans le système bancaire privé, avec contrôle étatique et social et avec participation des travailleurs du secteur, ainsi qu’un contrôle centralisé de tous les fonds gérés par la banque publique, dans les mêmes termes. Il est pour nous très urgent de récupérer la production étatique d’aliments et de produits de consommation de base, de réactiver et de renforcer les entreprises récupérées en permettant l’exercice authentique du contrôle ouvrier. Et, face aux opérations d’accaparement, de spéculation ou de contrebande, dans lesquelles sont impliquées de grandes entreprises privées, nous pensons qu’il faut procéder à leur expropriation sous contrôle ouvrier et populaire. Ce n’est pas auprès des capitalistes qu’il faut faire appel pour « sauver » la production nationale, comme semble être en train de le faire implicitement le gouvernement. Le 14 février 2014, au début de l’explosion des « guarimbas », nous disions dans un communiqué que Marea Socialista réaffirmait avec force son engagement en défense du processus bolivarien contre toute tentative de coup d’État, même déguisé en mobilisations AYE 5 S TAR KATOU RESTAURANT sont en train de débattre sur ce qu’il faut faire, sur ce que doit être l’orientation du gouvernement et de notre processus révolutionnaire. FRIT Suite de la page (11) • Breakfast • Lunch • Dinner • Fritaille de rue des sympathisants de la droite. Dans ce communiqué, notre courant attirait l’attention sur le fait qu’en « continuant dans cette voie de l’adaptation aux exigences des capitalistes, nous allons entrer dans une situation de recul et de perte de contrôle irrécupérables ». Nous y affirmions que, pour Marea Socialista, la tendance à l’application des mesures réclamées par la droite - en lieu et place de soutenir et d’approfondir des mesures comme celles appliquées le 6 novembre 2013 - était une erreur et un danger. Les mesures du 6 novembre étaient nécessaires pour se défendre contre la guerre économique et les plans putschistes impulsés par la bourgeoisie dans le cadre des élections municipales du 8 décembre, et elles ont donné des résultats économiques et politiques positifs en renforçant à ce moment-là la position du gouvernement et du peuple bolivarien. C’est pour cela que nous appelons le président Maduro à « rectifier les choses et à appliquer des mesures anticapitalistes afin de garantir l’approvisionnement, à freiner l’augmentation hors de contrôle de prix et à mettre en œuvre une nouvelle phase du processus bolivarien », ensemble avec d’autres mesures destinées à répondre à l’urgence politique et économique. Nous ne sommes pas opposés à ce qu’il y ait des discussions de paix, à ce qu’il y ait un dialogue, mais cela doit se faire avec l’agenda de la révolution et avec la participation et la consultation effective du peuple. Le peuple vénézuélien a majoritairement voté pour un gouvernement et pour un programme que l’opposition ne peut continuer à ignorer ou à saboter. C’est là qu’intervient la question de l’impunité que l’opposition tente d’utiliser contre le gouvernement et contre le peuple, alors que ce sont eux les responsables de graves destructions et d’horribles crimes. C’est pour cela que nous disons que les chefs politiques et les instigateurs des « guarimbas », de la violence fasciste, comme Leopoldo López, María Corina Machado et le maire Antonio Ledezma, doivent être jugés et sanctionnés de peines de prison. Quant à leurs complices et ceux qui les financent, ils doivent rembourser les dégâts par une confiscation de leurs biens et comptes bancaires et ils doivent indemniser les victimes. Les organisations sociales et les courants politiques de la révolution Maria Elena Saludas : L’opposition vénézuélienne est en train d’utiliser la violence et la désinformation pour écarter le gouvernement démocratiquement élu de Nicolás Maduro en faveur d’un gouvernement de transition. Quels sont les projets de cette opposition dans le domaine social, économique et politique ? Ont-ils une liste de revendications ou un programme ? Quels sont les intérêts et qui ce cache derrière ce projet ? Gonzalo Gómez : Quand l’opposition s’est présentée aux élections présidentielles avec le candidat vaincu Capriles Radonsky, elle avait un programme, connu comme le Programme de la MUD (la coalition de droite), de type néolibéral. Mais ils tentent de brouiller les choses et de donner l’impression au peuple bolivarien qu’ils conserveront certaines de ses plus importantes conquêtes, comme par exemple les acquis des Missions. Mais quand ils se rebellent pour rejeter les résultats électoraux, ils s’attaquent en premier lieu aux Missions, en mettant le feu à des locaux de Barrio Adentro (une Mission d’accès à la santé dans les quartiers pauvres, NdT) et des centres de diagnostic intégral ou, comme maintenant, avec les « guarimbas », où ils sont capables de brûler des centres éducatifs ou de distribution de produits alimentaires subsidiés pour le peuple. Après le coup d’État d’avril 2002, ils ont décrété la suspension de toutes les charges publiques et ont violé de manière flagrante la Constitution, comme ils l’ont fait à chaque nouvelle tentative et avec une violence de type fasciste. Cela, et ce qu’ils font avec leur pratique économique quotidienne, ainsi que leur conduite pro-impérialiste, est ce qui nous indique quel est leur programme et non simplement ce qu’ils peuvent écrire ou ce que disent leurs porte-paroles. Avant le début de l’offensive des « guarimbas », un groupe d’économistes bourgeois éminents a présenté sa vision de la politique économique qui devrait remplacer celle du gouvernement ; et à la Conférence de Paix, ils ont présenté les 12 points de Mendoza : tous incluant des contre-réformes sociales, des éléments de flexibilisation du travail et de libéralisation économique en faveur du capital et au préjudice des travailleurs. Toute l’opposition bourgeoise, selon le souhait de l’impérialisme, veut mettre Maduro dehors, que ce soit avec des méthodes dures ou avec des méthodes plus douces. Certains comprennent que le chavisme est un état de conscience du peuple qui ne peut être effacé d’un seul coup. Ils perçoivent que c’est un courant historique aux racines profondes, lié à la propre identité nationale, au sens de l’indépendance et de l’idéal bolivarien et qu’il est lié à un ensemble de conquêtes sociales et politiques très appréciées par le peuple. Cela inclut l’héritage de Chávez et son Suite à la page (18) Ashlee’s Venus Caribbean Cuisine HOME OF AUTHENTIC HAITIAN FOOD RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Catering for all occasions Gran Pan-Pan Rice FOR SALE: Wholesale & Retail 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster Ave. & E. 26th St.) Open 7 days 2026 Nostrand Avenue (corner of Farragut Road) Brooklyn, NY 11210 Brooklyn, NY 11226 Lucky Electronics, owner 718-975-0915-6 347.425.8999 We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Haiti Liberté/Haitian Times 15 Suite de la page (12) Laurent.... de la Cour se limite au cas libyen. Sur requête du Conseil de sécurité, le Procureur avait décidé de poursuivre Mouammar el-Kadhafi, son fils Saif el-Islam et son beau-frère Abdullah Senussi en les accusant d’avoir fait massacré par dizaines de milliers leurs opposants à Benghazi et ailleurs. Disposant de moyens considérables, le procureur déclarait détenir des preuves. En réalité, il ne fondait ses accusations que… sur une revue de la presse occidentale. Cependant, toute personne de bonne foi présente en Libye pouvait constater que les crimes dont ils étaient accusés n’avaient jamais existé. Ainsi, ai-je fouillé longuement un quartier de Tripoli à la recherche des ruines qui y auraient été causées par les bombardements de « l’aviation du régime », sans trouver la moindre trace de destruction ; des bombardements imaginaires qui avaient été condamnés avec force par le Conseil des Droits de l’homme de l’Onu et avaient justifié le mandat donné par le Conseil de sécurité à l’Otan. Puis, le procureur lança l’accusation selon laquelle Mouammar el-Kadhafi aurait fait distribuer à ses soldats des comprimés de viagra afin qu’ils violent les femmes de ses opposants. Le procureur donnait des chiffres sur le volume de ces comprimés sans prendre garde au fait qu’ils étaient supérieurs à la production mondiale de viagra. Par la suite, en l’absence de victimes identifiées, l’accusation de viols de masse fut simplement annulée [2]. Le plus ridicule vint lors de la prise de Tripoli par l’Otan. Le procureur confirma à la presse internationale, le 21 août, que Saif el-Islam Kadhafi avait été arrêté et qu’il organisait son transfert à La Haye. Or, pendant que j’écoutais sa déclaration à la télévision, Saif el-Islam se tenait à l’hôtel Rixos dans une pièce voisine de la mienne. Le procureur avait inventé cette histoire dans le but de démoraliser le peuple libyen et d’aider l’Otan à conquérir le pays. En définitive, Saif el-Islam ne fut arrêté que trois mois plus tard, le 19 novembre. Comment peut-on prendre au sérieux un tribunal dont le procureur se prononce sur la seule base d’une revue de la presse occidentale, n’hésitant pas à inventer des accusations pour frapper l’opinion publique, ni à mentir pour peser sur le sort d’une invasion ? La genèse de la CPI La Cour pénale internationale trouve sa genèse dans l’article 227 du Traité de Versailles (1919), qui prévoyait de créer un tribunal international pour juger l’empereur allemand défait, Guillaume II, et dans l’Accord de Londres (1945), qui institua le tribunal de Nuremberg pour juger les dirigeants nazis. À l’époque, le chancelier allemand, Ludwig Erhard, avait été l’une des rares personnalités politiques à Suite de la page (12) critiquer le tribunal de Nuremberg. Il faisait valoir qu’un jugement rendu par des vainqueurs contre des prévenus, tous allemands, n’avait pas de crédibilité. Il plaidait pour que les nazis soient jugés par des magistrats de pays neutres (la Suisse ou la Suède), ce qui aurait certainement profondément modifié le verdict, et avec quelques juges allemands. Le juriste français Casamayor, dénonça une justice de vainqueurs : les crimes des nazis pouvaient être sanctionnés, mais pas ceux des Alliés. « À dater de maintenant, il y a deux genres de droit international, un pour les Allemands, l’autre pour le reste du monde », écrivit-il. « Si les bombardements indiscriminés de Londres et l’utilisation des armes de représailles, telles les fusées V1 et V2, ne sont pas au nombre des chefs d’accusation, c’est sans doute pour ne pas y inclure les bombardements indiscriminés par le R.A.F. des populations civiles, dont le bombardement au phosphore de Dresde, constitue le paroxysme ». Dans le cas des crimes commis dans la région des Grands lacs, ils l’ont certes été par des leaders africains, mais la plupart de ces crimes ont été commandités par de grandes puissances occidentales : le Royaume-Uni, Israël, les États-Unis ou la France. Dans le cas de la Libye, Mouammar Kadhafi a certes utilisé l’assassinat politique durant ses 42 ans de pouvoir —dont celui de l’imam Moussa Sadr—, mais il n’a jamais commis les crimes pour lesquels la Cour souhaitait le juger. Ceuxci étaient de pures inventions de la propagande occidentale pour justifier de la conquête de la Libye. Chacun peut d’ailleurs constater que, deux ans après son lynchage par les occidentaux, plus personne n’évoque ces crimes imaginaires. Laurent Fabius devrait être poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Syrie. Le cas Laurent Fabius En 1999, Laurent Fabius fut jugé par la Cour de Justice de la République française pour homicide involontaire. Il lui était reproché, alors qu’il était Premier ministre, d’avoir favorisé les intérêts industriels d’un laboratoire pharmaceutique en retardant la mise hors du marché de lots de sang contaminés au VIH. La procédure de la Cour ayant été imaginée pour son cas, le doute subsiste sur le non-lieu dont il bénéficia [3]. M. Fabius reconnu être responsable de l’erreur politique, mais pas coupable de la faute pénale. C’est-à-dire qu’il admis ne pas avoir fait son travail de Premier ministre et avoir laissé ses conseillers prendre seuls de mauvaises décisions. Par le passé, cet aveu aurait marqué son retrait définitif de la vie politique, mais il en fut autrement. Considérant qu’il n’était pas coupable, mais irresponsable, il G.K. Multi-Services avait été élu président de l’Assemblée nationale et le resta durant et après son procès (1988-92), bien que ses juges soient des parlementaires [4]. Il le fut à nouveau sous Jacques Chirac (1997-2000), puis ministre de l’Économie (2000-2002) et ministre des Affaires étrangères (depuis 2012). En sa qualité de ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius relança la guerre en Syrie pour le compte d’Israël et d’un groupe étatsunien comprenant Hillary Clinton (secrétaire d’État), les généraux David Petreaus (CIA) et Patrick O’Reilly (Bouclier anti-missiles), et l’amiral James Stravidis (Otan). Il organisa la conférence de Paris des Amis de la Syrie et plaça le criminel de guerre Abou Saleh sur la tribune au côté du président François Hollande pendant son discours. Puis, M. Fabius approuva l’organisation de l’attentat du 18 juillet 2012 qui décapita le Conseil syrien de sécurité nationale et qu’il refusa de condamner ; un attentat qui coûta la vie notamment aux généraux Daoud Rajha (ministre de la Défense, chrétien orthodoxe), Assef Chawkat (ministre adjoint, alaouite) et Hassan Turkmani (conseiller de sécurité nationale, sunnite). Le 17 août 2012, en Turquie, il déclara : « Je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire : M. Bachar alAssad ne mériterait pas d’être sur la Terre », encourageant ouvertement à son assassinat. Tous ces faits et bien d’autres sont théoriquement passibles de la CPI, qui ne manquerait pas de le condamner si elle rendait la Justice. La guerre en Syrie a fait au moins 160 000 morts. Nous voulons la Justice ! Oui, il faut juger les auteurs des crimes en Syrie, mais ce ne peut-être fait par une Cour au service de ceux qui attaquent ce pays et martyrisent son peuple. Les financiers de la guerre doivent être jugés en priorité, et ils se trouvent à Washington, Londres et Paris, Ankara, Doha et Riyad. Certains d’entre eux sont même des financiers de la CPI. Notes [1] « Qui est contre la justice en Syrie ? », par Laurent Fabius, Le Monde, 22 mai 2014. [2] « Propagande de guerre : viols de masse en Libye », Réseau Voltaire, 12 juin 2011. [3] Loi organique n° 93-1252 du 23 novembre 1993. [4] La Cour de justice de la République comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l’Assemblée nationale et par le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du siège à la Cour de cassation. Elle est présidée par l’un des trois juges professionnels. Réseau Voltaire 23 mai 2014 toute possibilité d’assainissement ! Nous aurions aimé que les États qui cherchent à envoyer l’État syrien devant la CPI avancent le moindre projet pour lutter contre le terrorisme dont souffrent les Syriens. Deuxièmement : De juger les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les actes d’agression et d’annexion largement documentés, commis par les autorités d’occupation israéliennes dans les territoires arabes occupés, y compris le Golan, depuis bientôt sept décennies, avec le soutien de membres permanents du Conseil de sécurité ; soutien qui a permis aux criminels de guerre israéliens d’échapper à une juste condamnation et de continuer à bloquer toute initiative visant à les mettre en question. Troisièmement : De mettre un terme à toutes les tentatives de contournement des lois internationales par toutes sortes d’immunités que se sont octroyées certaines grandes puissances dans le but d’échapper à tout questionnement, malgré leurs violations des Droits humains et malgré tous les crimes perpétrés, alors qu’ils sont membres de l’ONU, pour exécution de leur agenda colonial et de leurs ambitions hégémoniques. D’ailleurs, Abu Ghraib, Guantanamo, le bombardement de l’ambassade chinoise à Belgrade, les fleuves de sang en Libye, les prisons secrètes volantes, l’assassinat de civils innocents par des drones, les entreprises de mercenaires telles que Blackwater en Irak, etc,etc, ne sontils pas autant d’exemples frappants des doubles standards pratiqués pour échapper à une juste condamnation ? Le comble de l’ironie est atteint lorsque ces mêmes États, qui se posent en législateurs en dehors de leurs frontières, imposent des sanctions à la Présidente du comité national de secours, en Syrie. Imaginez les préoccupations humanitaires de ces gens là ! Je renvoie cette sanction devant la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordinatrice des secours d’urgence de l’ONU, Mme Valérie Amos, qui connait fort bien notre compatriote dont le travail nous honore. Peut-être pourra-t-elle faire quelque chose. Ce dernier procédé, est en luimême suffisant pour miner la crédibilité des auteurs de ce projet de résolution, et témoigne de leurs intentions malfaisantes et de leurs motivations belliqueuses. Et puisque nous parlons de la sanction dirigée contre la Présidente du comité national de secours, rappelons qu’ils avaient usé du même procédé scandaleux, il y a un an, contre le ministre en charge de l’électricité du pays, sauf qu’en ce qui le concerne nous ne pouvions recourir qu’au tribunal de Thomas Edison ! Monsieur le président, une fois de plus, la délégation de mon pays réaffirme à tous ceux qui prétendent se soucier de la Syrie et des Syriens, que la meilleure façon de les aider est claire et limpide. Elle consiste à déployer des efforts sérieux et sincères RINCHER • African & Haitian Movies •CDs • Cellphones & Accessories • Soap • Shampoo • Incense • Perfume Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates 196-19 Jamaica Ave. Hollis, NY 11423 718.217.6368 16 Haiti Liberté/Haitian Times Interlink Translation Services Languages • Religious • Political • History • Educational * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. Radio Optimum Mondiale English • French • Kreyòl • Spanish 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-363-1585 Email: rincherexpress@gmail.com 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 Universal Book Store (Guy & Vicky) Director: Florence Comeau Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles (718) 282-4033 pour la lutte contre le terrorisme qui vise son État et son peuple, et à soutenir les efforts de ceux qui cherchent une solution politique conformément au processus de Genève. Lequel processus repose sur le dialogue entre les Syriens, eux-mêmes, pour aboutir au rejet de la violence et à la formation d’un gouvernement d’unité nationale, loin de toutes les tentatives d’ingérence étrangère de la part de ceux qui veulent imposer leur propre agenda ou leur tutelle. Ceux-là ne cherchent aucun bien, ni pour la Syrie, ni pour son peuple. Alors que les Syriens qui ont décidé de se diriger vers les urnes pour élire un président, le font pour protéger leur pays du terrorisme, du chaos prétendument constructeur, et des tentatives visant le concept même de l’État souverain. Pour finir, Monsieur le Président, l’actuel gouvernement de la France a sans doute mal compris la célèbre phrase de Jean-Paul Sartre disant « L’enfer c’est les autres », puisqu’il semble croire que l’enfer est toujours chez les autres, alors que le philosophe français a voulu aussi dire que l’enfer c’est peut-être toi ! C’est peut-être le regard que tu portes sur les autres ou la manière dont tu comportes avec autrui… Le gouvernement français devrait donc se regarder, il pourrait voir l’enfer en lui-même, non chez les autres ! Je vous remercie, monsieur le président. Dr Bachar al-Jaafari Notes : [1] Qui est contre la justice en Syrie ? Par Laurent Fabius http://www.lemonde.fr/idees/ article/2014/05/22/qui-est-contrela-justice-en-syrie-par-laurent-fabius_4423609_3232.html [2] Un Texte plus explicite que l’article de Laurent Fabius dans « Le Monde… des idées » ! http://www.legrandsoir.info/ IMG/pdf/pga_-_press_release_syria_ referral... [3] بيطخلا ذاعم: ’’ةيروس ءاقدصأ ام ىلإ انولصوأ نم مهو نوقفانمو نوباذك !! هيلع نحن http://www.jpnews-sy.com/ar/ news.php?id=73654 [4] Article 78 de la Charte de San Francisco du 26 Juin 1945 http://mjp.univ-perp.fr/traites/ onu1945.htm#12 « Le régime de tutelle ne s’appliquera pas aux pays devenus membres des Nations unies, les relations entre celles-ci devant être fondées sur le respect du principe de l’égalité souveraine. » [5] Syrie mandataire http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie_mandataire La France et la Syrie ont signé en 1936 un traité franco-syrien d’indépendance, mais dans les faits le mandat a continué d’exister car la France n’a pas ratifié le document. La Syrie a déclaré son indépendance en 1944 … Le 3 janvier 1944, la France reconnaît officiellement la souveraineté de la Syrie et du Liban. Néanmoins, l’affrontement entre Français et Syriens est proche. Le Baath a créé des équipes de ’Jihad nationale’ dont le rôle est de mobiliser les bases populaires contre l’autorité française. Le 29 mai 1945, après dix jours de manifestations ininterrompues, les Français, sous l’ordre du général Fernand Olive, dit Oliva-Roget bombardent Damas pendant 36 heures d’affilée. Les morts et les blessés se comptent par centaines. Une partie de la ville est détruite par ce bombardement dont le parlement syrien, et le quartier environnant qui est maintenant surnommé Hariqa, l’Incendie. [6] Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité http://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/WarCrimes. aspx Source : Vidéo You Tube / TV Syria 22/05/2014 Transcription et traduction de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal LGS 25 mai 2014 Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 A Travers le monde Libérez Oscar Lopez Rivera des geôles US - Porto Rico aux Portoricains O scar Lopez Rivera a maintenant passé 30 ans en prison pour des accusations de complot séditieux qui étaient injustes et illégales au départ. En tant que combattant pour l'indépendance de Porto Rico face au colonialisme américain, il a le droit de résister à l'occupation américaine. Il ne peut être question de sédition quand il s'agit de mettre fin au colonialisme. C'est le colonialisme qui est criminel et la résistance est un droit du pays occupé. C'est précisément parce qu'Oscar continue de mener cette bataille avec force d'âme et intégrité que le gouvernement américain le punit. Malgré 30 années en prison, dont de nombreuses en isolement, Oscar demeure vainqueur et défend toujours ses positions pour l'indépendance et les droits de tous. Les États-Unis colonisent Porto Rico depuis 1898, et font tous les efforts possibles pour écraser la lutte pour l'indépendance, en utilisant les assassinats, les emprisonnements et la violence contre la résistance. Ils ont imposé une telle pauvreté au Oscar Lopez Rivera pays que des millions de Portoricains s'en vont au États-Unis pour arriver à vivre. Mais comme Oscar, qui est venu à l'âge de 12 ans, leur coeur et leur lutte sont pour l'indépendance portoricaine. Nous saluons Oscar et tous ceux qui combattent pour l'indépendance de Porto Rico. Porto Rico appartient aux Portoricains et les États-Unis doivent en sortir maintenant ! Oscar n'aurait jamais dû être accusé ou emprisonné. Il occupe une place d'honneur dans les rangs de tous ceux qui résistent pour son intégrité pour les causes justes des peuples et sa position résolue pour l'indépendance de Porto Rico – - indépendance qui affaiblirait l'agression américaine et contribuerait à la paix et au progrès dans le monde. L'Organisation marxisteléniniste des États-Unis dénonce avec véhémence la continuation de l'emprisonnement d'Oscar Lopez Rivera et exige qu'il soit libéré maintenant ! Nous exhortons le président Obama à le gracier immédiatement, sans condition. Nous exhortons tout le monde à exiger la libération d'Oscar et à appuyer la juste lutte du peuple portoricain pour l'indépendance. Porto Rico aux Portoricains ! En Colombie, l’extrême droite remporte le premier tour d’une bataille de chiffonniers Parti Communiste du Canada 21 Mai 2014 Porfirio Lobo, Juan José Rendon et Alvaro Uribe (D.R.) Par Maurice LEMOINE L’ancien président du Guatemala Alfonso Portillo condamné à cinq ans de prison L 'ancien président du Guatemala Alfonso Portillo a été condamné jeudi à New York à cinq ans et dix mois de prison pour complot de blanchiment d'argent. Président conservateur du Guatemala de 2000 à 2004, Portillo avait été extradé vers les États-Unis en mai 2013, premier ex-dirigeant latinoaméricain à être remis à la justice américaine. Dans le cadre d'un accord négocié entre les procureurs et la défense, il avait plaidé coupable le 18 mars dernier, reconnaissant avoir blanchi via des banques américaines 2,5 millions de dollars versés par Taïwan à son pays pour que celui-ci le reconnaisse diplomatiquement. L'ancien président de 62 ans n'a eu aucune réaction à l'énoncée du verdict au tribunal fédéral de Manhattan, après quatre heures d'audience. Son avocat a en vain AMBIANCE EXPRESS Président conservateur du Guatemala de 2000 à 2004, Portillo avait été extradé vers les États-Unis en mai 2013, premier ex-dirigeant latino-américain à être remis à la justice américaine. demandé à ce qu'il soit condamné à la peine déjà accomplie (l'ex-président est emprisonné depuis 2010). Mais le juge a refusé, soulig- nant qu'il ne s'agissait pas d'«une erreur», mais de «cinq erreurs, sur une longue période», référence aux cinq chèques de 500 000 dollars versés par Taïwan à Portillo entre 1999 et 2002. L'ex-président guatémaltèque avait initialement été accusé à New York d'avoir détourné 70 millions de dollars de fonds publics, dont une partie aurait transité par des banques américaines et européennes. Portillo avait été arrêté en janvier 2010, alors qu'il s'apprêtait à quitter illégalement son pays. En 2011, un tribunal guatémaltèque l'avait déclaré non coupable de détournement de 15 millions de dollars du département guatémaltèque de la Défense, mais il n'avait pas été libéré, à la demande des ÉtatsUnis. La Presse 22 mai 2014 Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn Grand Opening Special: • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY General Manager: Marie S 718.434.4287 Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 1/4 Grilled Chicken, Rice & Beans, Salad, Soda: 4 $ 99 only Breakfast • Lunch • Dinner Fast & Free Delivery - Catering Nouveau Restaurant Haïtien www.ouigrill.com 944 Flatbush Avenue (Corner Snyder Ave.) Brooklyn, NY 11226 347.915.0866 A rrivés en tête du premier tour de l’élection présidentielle, ce 25 mai, Oscar Iván Zuluaga, homme lige de l’ex-président d’extrême droite et aujourd’hui sénateur Álvaro Uribe (29,26 % des voix), et l’actuel chef de l’Etat Juan Manuel Santos, soutenu par la bourgeoisie « modernisante » et Washington (25,68 %), devront se départager lors d’un second tour, le 15 juin prochain. De la victoire de l’un ou de l’autre dépendra la poursuite des pourparlers de paix qui se déroulent à La Havane, depuis le 19 novembre 2012, entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le pouvoir en place. A en croire les négociateurs, celles-ci avancent, malgré les difficultés induites par des positions de départ idéologiquement très opposées. Trois des cinq points en discussion ont déjà donné lieu à un accord : « la politique agraire » (à l’origine du conflit), « la participation politique » des insurgés et, dernier en date, annoncé le 16 mai, « la politique de lutte contre la drogue. » Le président Santos entend poursuivre le processus en cours et mettre un terme à ce conflit vieux de plus d’un demi-siècle pendant sa seconde période à la tête de l’Etat ; Zuluaga menace, lui, de suspendre le dialogue et de relancer une « guerre totale » contre les « terroristes » – lire la guérilla. Curieusement, et malgré l’importance de l’enjeu, la campagne électorale n’a que très peu déclenché l’intérêt des médias internationaux, beaucoup plus passionnés par la supposée répression violente de « sympathiques étudiants protestataires » au Venezuela que par l’indécente et révélatrice bataille de chiffonniers qui vient d’avoir pour théâtre Bogotá. Il est vrai que la première « victime » de ce cloaque nauséabond a précisément été un Vénézuélien considéré par beaucoup comme une « star » de la politique pour son opposition à la gauche latinoaméricaine en général et au « chavisme », dont il a fait son ennemi principal, en particulier. Jusqu’au 5 mai, le Vénézuélien en question, Juan José Rendón – dit JJ Rendón ou encore JJR – occupait la fonction de principal conseiller de Santos dans sa quête à la réélection. En permanence vêtu de noir – car ayant décidé de porter le deuil « tant que la démocratie ne sera pas de retour » dans son pays –, J.J. Rendón vit dans un luxueux « penthouse » de Brickell Bay, à Miami. Au Venezuela même, il s’est fait remarquer dès 2004 lorsque, après la large et incontestable victoire d’Hugo Chávez au référendum révocatoire, il a dirigé la virulente campagne d’opinion tendant à persuader la communauté internationale qu’une fraude massive avait entaché le scrutin. Depuis, se vantant publiquement d’élaborer des « campagnes de guerre sale » au profit de ceux qui le rétribuent, il a conseillé les candidats présidentiels de droite Alvaro Uribe (Colombie, 2006), Enrique Peña Nieto (Mexique, 2012), Henrique Capriles Radonski (Venezuela, 2012), Porfirio Lobo et Juan Orlando Hernández (Honduras, 2009 et 2013), Juan Manuel Santos, une première fois (2010) et Norman Quijano (Salvador, 2014), pour ne citer que ses principaux clients. Le 4 mai dernier, un article de Daniel Coronell, dans l’hebdomadaire Semana, a mis un sérieux coup d’arrêt à cette « success story ». On y apprend que, d’après le « capo » colombien Javier Antonio Calle, emprisonné et en cours de jugement aux Etats-Unis, JJ Rendón a touché, il y a trois ans, 12 millions de dollars de trois narco-paramilitaires – Daniel « el Loco » Barrera, Diego Pérez Henao (alias « Diego Rastrojo ») et Luis Enrique Calle Serna (alias« Comba ») – pour négocier en leur nom, avec le président Santos, un accord de reddition comportant une promesse de non extradition aux Etats-Unis [1]. Ces révélations explosives ont entraîné la démission immédiate du « stratège en chef » de la campagne de Santos. Ce dernier a confirmé depuis une partie des faits : la requête des « narcos » lui a bien été transmise par JJR, mais il n’y a pas donné suite, remettant le dossier aux services concernés du ministère de la justice (qui ne l’ont pas davantage pris en considération). Reste l’accusation de perception des 12 millions de dollars, que nie JJR, mais sur laquelle enquête la justice colombienne ainsi que celle des Etats-Unis. Cette Affaire avec un grand A a jeté le président-candidat au cœur d’un cyclone dont ont joui sans retenue tant Zuluaga que son mentor Uribe. Ce dernier n’accuse-t-il pas son ex-ministre de la défense de vouloir « livrer le pays aux FARC » ou même, le ridicule ne tuant pas, au « castrochavisme » du Venezuela voisin ? Néanmoins, la félicité des deux compères a peu duré. Car à scandale, scandale et demi. L’arrestation d’un hacker, Andrés Sepúlveda, le 5 mai, a remis la balle dans leur camp. Depuis des locaux situés dans le nord de la capitale Bogotá, cet expert en informatique interceptait les communications électroniques des négociateurs du gouvernement et de la Suite à la page (18) Haiti Liberté/Haitian Times 17 Hasta siempre Comandante!,Chavez pour toujours! Vies des femmes communardes de Santa Rita* U ne douce odeur de café émane des mains de cinq femmes arrêtées quelques instants devant les fondations terminées d’une maison […] Les communardes regardent la nuit tomber. D’un coup la conversation s’engage. C’est Zenaida Rios, 41 ans, la première à prendre la parole :« Une communarde fait partie intégrante du peuple. Et parce que j’appartiens au peuple, je suis une personne qui tient tout particulièrement à sa Commune d’appartenance ». ¨Il pleuvait. Cela ne nous empêchait pas de coller des affiches¨ Mireya Espinosa : « nous ne sommes pas celles qui dirigeons la Commune, la communauté est composée de chacune d’entre nous ». Mireya a 40 ans. Elle est la sœur de Zenaida. « La Commune, c’est quelque chose de grand. Nous avons à trouver des solutions, à répondre aux attentes de la communauté, de telle famille qui rencontre des problèmes. Parfois nous nous sentons repoussées dans les cordes. Nous nous concertons avant d’agir ». Elle porte une casquette oû est écrit en rouge : Luchadores por Santa Rita. (Ceux qui luttent pour Santa Rita). Zenaida et Mireya sont des pro- tagonistes (comme on dit au Venezuela) des conseils communaux. Depuis 6 ans maintenant. Le 27 octobre 2013 la Communauté se prononça en faveur de l’acte de fondation, par 99,5% des suffrages. Ainsi est née la première Commune de l’Etat de Miranda. « Nous avons commencé notre campagne de rues autour de 22, 23 heures. Il pleuvait. Cela ne nous empêchait pas de coller des affiches » se rappellent-elles […]. Toutes insistent sur un point : si elles possèdent la qualité de porte-paroles c’est par la volonté d’une population qui les a désignées. «Les assemblées réélisent celles et ceux qui ont fait preuve d’un travail de qualité en faveur de leur secteur respectif», nous explique Zenaida. «Il s’agit de la démocratie participative, protagonique (terme de la constitution bolivarienne). Une communarde ne se laisse jamais abattre. Toujours prête à lutter, elle recherche la rencontre en permanence ». Le cercle des interlocutrices s’élargit à la mère de Pireya et Zenaida – elle même communarde – qui propose à la petite assemblée de reprendre un café. « Nous restions dans l’ombre » remarque Zolla Villa – 48 ans. Elle nous raconte son histoire : « Mon mari est décédé. J’ai voulu rompre mon isolement. J’ai décidé d’apporter mon aide à la communauté. Au début, j’étais timide. Malgré cela, j’ai beaucoup appris et continue à apprendre ». « Dans le temps, nous avions affaire aux ¨assemblées de voisins¨ (ancienne forme d’organisation clientéliste mise en place par les gouvernements sociaux-démocrates). Les hommes composaient la grande majorité de l’assistance. Lorsque l’une d’entre nous se rendait à ces réunions, le silence se faisait. Nul ne parlait. En fait, nous ne les intéressions nullement ». ¨Pourquoi nous exprimonsnous en tant que femmes ? Parce que le machisme est bien enraciné…¨ Désormais, elles sont actrices de leur propre vie – c’est le sens, ici, du mot protagonistes. Les rangs de la Commune sont essentiellement composés de femmes. Elles se sont imposées, s’attelant à remodeler leur mode de vie publique et privée. Mireya raconte: « Nous avons connu une période pendant laquelle nous nous réunissions tous les jours. […] Pourquoi nous exprimons-nous en tant que femmes ? Parce que le machisme est bien enraciné. Les hommes nous disent : lorsque tel ou tel projet sera en cours de réalisation, je t’apporterai mon aide. Ils ne nous aident que lorsque l’on a affaire à des travaux lourds. Toutefois, toutes ces allées et venues que nous imposent nos activités, cela les hommes ne le font pas ». Dans ce petit monde qui s’entredéchire, Uribe a contre-attaqué en accusant Santos d’avoir personnellement reçu deux millions de dollars de Rendón – sous-entendu l’argent des « narcos » – lors de sa campagne de 2010. Rendón lui a demandé « qu’il arrête ses clowneries et présente des preuves [3] », obligeant l’ex-chef de l’Etat à avouer... qu’il n’en avait pas. On pourrait être tenté de sourire de ces rebondissements dignes d’une « télénovela ». Mais, pour l’ancien magistrat à la Cour constitutionnelle Carlos Gaviria, candidat de centre gauche à la présidence en 2006, cette série de scandales révèle avant tout « le niveau de dégradation auquel est arrivée la politique colombienne [4] ». Qui pourrait le contredire ? En monopolisant l’opinion publique, ce déballage de linge sale hors de contrôle a totalement éclipsé les propositions politiques des trois autres protagonistes de l’élection, condamnés par l’appareil médiatique à ne s’exprimer « que » sur les turpitudes de ceux dont les sondages avaient fait leurs deux favoris. Il est vrai que, si l’on excepte la poursuite du dialogue avec les FARC, les programmes en compétition ne respiraient pas un « pluralisme » échevelé, trois des cinq candidats en question ayant été ministres d’Uribe (20022010) : Santos (Parti social de l’unité nationale, dit Parti de la U), à la défense, de juillet 2006 à mai 2009 ; Marta Lucía Ramírez (Parti conservateur), également à la défense, en 2002 et 2003 ; Zuluaga (Centre démocratique), à l’économie, de 2007 à 2010. Du modèle de développement aux politiques néolibérales en passant par les traités de libre commerce (TLC) et les politiques sociales inféodées aux exigences du marché, ces amis et examis, alliés et ex-alliés sont, à quelques nuances près, d’accord sur tout. Ni de droite ni de gauche, technocrate plus qu’écologiste, coutumier des alliances les plus improbables, l’ancien maire de Bogotá Enrique Peñalosa (Alliance verte) marquait, lui, une tendance clairement « belliciste » s’agissant de son approche de l’opposition armée. Seule à se démarquer de la consanguinité ambiante en se réclamant de « la paix avec justice sociale », Clara López (Pôle démocratique alternatif/ Union patriotique ; coalition de gauche) n’a guère pu, pour les raisons exposées précédemment, développer ses vues sur l’éducation, la santé, l’environnement, l’emploi, les politiques publiques, etc. Les Colombiens se sont donc rendus aux urnes après une absence totale de véritable débat – si l’on excepte deux rencontres télévisées organisés in extremis à quelques jours du scrutin. Au-delà du score des cinq candidats, le véritable vainqueur, comme lors des scrutins précédents, a pour nom « abstention ». Vingt millions des trente-trois millions de citoyens appelés aux urnes ne se sont pas déplacés – un sommet historique de quasiment 60 %. Il paraît difficile, comme on l’a souvent fait, d’attribuer ce désintérêt à la présence ou aux actions de l’opposition armée car, fait sans précédent, les FARC et l’Armée de libération nationale (ELN ; deuxième guérilla du pays), marquant clairement leur pari pour une dynamique susceptible de mener à la paix, après avoir annoncé un cessez-le-feu unilatéral, du 20 au 28 mai, l’ont respecté [5]. Ce qui est mis en cause, une nouvelle fois, c’est un système qui de démocratique n’a que le vernis. Le résultat officiel de ce premier tour s’affiche donc ainsi : • Óscar Iván Zuluaga (Centre démocratique), 29,26 % ; • Juan Manuel Santos (Parti de la U), 25,68 % ; • Marta Lucía Ramírez (Parti conservateur), 15,53 % ; • Clara López (Pôle démocratique alternatif/Union patriotique), 15,23% ; • Enrique Peñalosa (Alliance verte), 8,28 % ; • Votes blancs, 5,99 %. Santos étant arrivé au pouvoir en 2010 avec les voix de l’ « uribisme », dont on le considérait l’héritier, il n’est guère surprenant, dans un pays très divisé, et compte tenu du virage opéré en négociant avec les FARC, qu’il soit passé de (environ) 7 millions de voix au premier tour à 3,3 millions cette année. Le débat sur les négociations de La Havane va donc, dans cette dernière ligne droite, éclipser les autres préoccupations. Sur qui les deux camps peuvent-ils compter pour faire basculer le sort à leur avantage ? D’une manière générale, on a tort de parler de « la » Colombie. Dans les faits, il y en a deux. La Colombie urbaine qui, insérée dans l’économie mondiale et profitant – ne serait-ce que des miettes pour beaucoup – des fruits d’une croissance continue (4,3 % en 2013), voit dans le conflit une question marginale, sans impact sur sa vie. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui se montrent sensibles au discours d’Uribe (quand bien même celui-ci représente tout autant les secteurs les plus décomposés et mafieux des grands propriétaires terriens). D’un autre côté, la Colombie rurale, oubliée, marginalisée, celle où est né le conflit, celle qui en a payé le prix. Revendiquant leurs droits, contestant les TLC, douze millions de paysans y tiennent le pays en haleine depuis en 2013 en multipliant les grèves et manifestations pour faire entendre leurs voix. Là se trouvent les bataillons d’un mouvement social qui rêve d’une assemblée constituante et n’attend rien ni de cette démocratie à scandales ni des élections. Avec ses 15 %, l’alliance du Pôle démocratique alternatif (centre gauche) et de l’Union patriotique (gauche af- firmée, décimée par les paramilitaires dans les années 1980) a créé un petit événement en faisant beaucoup mieux que ce que lui prédisaient les sondages. Il ne fait aucun doute qu’elle se montrera sensible au discours prononcé par Santos, après le dévoilement des résultats : « Les Colombiens vont avoir deux options. Ils vont pouvoir choisir entre nous, qui voulons la fin de la guerre, et ceux qui préfèrent une guerre sans fin. » Il n’est pas impossible non plus qu’une partie du mouvement populaire et paysan se rallie à ce « vote utile », malgré son aversion pour Santos, compte tenu de l’enjeu (et d’autant que les FARC, dont certains constituent la base sociale, ne feront rien pour les dissuader). C’est donc de la capacité de Santos et de Zuluaga de se rallier les conservateurs de Marta Lucía Ramírez et les verts d’Enrique Peñalosa que dépend le résultat du 25 mai. Sachant, qui plus est, que les deux partis, sur cette question cruciale, peuvent se diviser. Empoignades publiques, théâtre d’ombres, séduction tous azimuts, promesses à satiété, les prochains jours vont être particulièrement animés. d’autres dirigeants du chavisme, et cela en dépit des remises en question et des faiblesses du gouvernement. Il y a donc des secteurs de l’opposition, de la bourgeoisie, qui comprennent que c’est en infiltrant et en assimilant le chavisme luimême, ou plutôt, ses strates bureaucratiques et déjà embourgeoisées, qu’ils peuvent garantir la contre- réforme et la liquidation ultérieure de la révolution bolivarienne. Telle est la grande stratégie qui est en marche. Maria Elena Saludas : Le rôle du Venezuela, avec le gouvernement du commandant Hugo Chávez Frías, et sa continuation avec le président Nicolás Maduro, a été très important dans le proces- sus d’intégration de Notre Amérique ; la création de l’ALBA, de PETROCARIBE, de la Banque du Sud, du SUCRE, etc. Nous pensons que ce serait un recul terrible pour l’intégration des peuples si le rapport de forces au Venezuela venait à se modifier ou que ce coup d’État venait à s’approfondir. Comment perçois-tu cette situation ? En outre, considères-tu que l’UNASUR (*) est réellement en train de contribuer au processus de solution du conflit ? En quoi consiste le « dialogue de paix » impulsé par le gouvernement et quelles sont, à ton avis, ses perspectives ? Gonzalo Gómez : Il est clair que ce serait un recul terrible pour l’intégration des peuples et pour la ¨Avant, elle ne sortait que rarement de chez elle¨ Mari qui a 29 ans, a rejoint le Conseil communal dès sa fondation, il y a 6 ans. Avant cela, elle ne sortait que rarement de chez elle. Peu à peu, ces femmes, ces communardes ont vu leur vie changer. C’est pour Santa Rita qu’elles ont décidé de lutter. Nous nous sommes peu à peu engagées. Nous avons sérié les priorités, nous sommes occupées des familles en difficulté. Celles qui vivaient dans des cabanes. Et nous nous sommes lancés dans la construction de logements » poursuit Mireya […] Elles sont conscientes du fait que les choses avancent ; qu’aujourd’hui est déjà différent d’hier, que demain sera meilleur. « En tant que communardes, porter au sein de la communauté, l’idée même du socialisme, c’est le plus difficile » explique Zenaida. De leurs mains imprégnées de l’arôme du café, elles ont contribué à façonner un horizon dont elles ont découvert, pas à pas, en avançant, Hugo Chávez Frías tous les possibles. Elles savent désormais qu’ils sont à leur portée. Et ce, de leur propre fait. Cet avenir leur appartient. L’une après l’autre, les lumières des foyers s’éteignent. La conversation ralentit. Avant de s’éloigner, Mari déclare : « Mes enfants et petits-enfants diront un jour : ma maman, ma grand-mère a été une communarde ». Venezuela Info 17 mai 2014 Ndlr. *Santa Rita est l’une des 21 municipalités de l’État de Zulia dont elle est le chef-lieu. La population s’élève à 59 866 habitants. Zulia est un état frontalier, situé juste à l›est de la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Suite de la page (17) guérilla, à La Havane, avec pour objectif avoué de vendre les informations recueillies avant qu’elles ne soient rendues publiques et de saboter le processus de paix. Dans les neufs ordinateurs et cinq disques durs saisis ont également été découverts des courriels personnels du président de la République ainsi que des documents secrets des services de renseignements de l’armée et de la section des enquêtes criminelles (Sijín) de la Police métropolitaine de Bogotá. En février 2014, une première affaire d’écoutes illégales des délégations du gouvernement et des FARC (ainsi que des journalistes couvrant la négociation et de dirigeants politiques d’opposition, tels l’ex-sénatrice Piedad Córdoba et le député Iván Cepeda) avait déjà défrayé la chronique. Sous le nom de code « Andromède », elle était menée clandestinement par des militaires. Elle valut son poste au chef des services de renseignements de l’armée, le général Mauricio Zúñiga, le président Santos réclamant alors une enquête pour découvrir quelles « forces obscures » tentaient de saboter le processus de paix. Dans le cas présent, il n’a pas fallu attendre des lustres pour découvrir que Sepúlveda faisait partie de l’équipe du candidat uribiste Zuluaga. Bien que son « directeur spirituel » (!) de campagne, Luis Alfonso Hoyos, ait immédiatement démissionné pour ses liens avérés avec le hacker, Zuluaga nia toute relation personnelle avec le pirate informatique. Las, le 18 mai, la revue Semana a dévoilé une vidéo présentant un enregistrement réalisé à l’aide d’un téléphone portable, fin avril, dans lequel on peut voir et entendre Sepúlveda lui rendre compte de ses activités d’espionnage. Tout étant dans tout et vice-versa, Sepúlveda a reconnu qu’il a travaillé pour JJ Rendón et l’ex-président Uribe en 2006 et pour... JJR et Santos en 2010 [2]. Notes [1] M. Germán Chica qui fût durant dix-huit mois conseiller politique du président Santos aurait, d’après les révélations du « narco » à la justice américaine, également servi de médiateur lors de cette négociation. [2] BBC Mundo, Londres, 8 mai 2014. [3] Semana.com, 18 mai. [4] BBC Mundo, 8 mai 2014. [5] Son chef Nicolás Rodríguez Bautista, dit « Gabino », a déclaré à plusieurs reprises que l’ELN est disposée et prête à entamer un dialogue de paix avec le pouvoir. Mémoire des luttes 27 mai 2014 Suite de la page (16) pouvoir symbolique-sentimental, qui a déjà démontré sa puissance mobilisatrice le 13 avril 2002 et dans la lutte contre la grève patronale et le sabotage pétrolier, ainsi que lors des élections d’octobre 2012 ou à l’occasion des funérailles de Chávez en 2013. Encore aujourd’hui, une bonne partie de cette force se canalise à travers Nicolás Maduro et 18 Haiti Liberté/Haitian Times Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014 pleine indépendance de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais cela ne se décide pas seulement à l’intérieur du Venezuela. Il y a tout un processus global à l’échelle latino-américaine, qui conjugue les coups « institutionnels » dans certains pays, les changements qui ont lieu à Cuba, les négociations avec les FARC, le récent rapprochement entre Correa, la Banque mondiale et le FMI... Il y a partout des forces qui agissent à fond en faveur de la conciliation de classes, comme c’est le cas avec Lula. L’UNASUR sert à contenir l’impétuosité de l’impérialisme et la rudesse de la droite, mais il ne faut pas oublier qu’elle rassemble les États bourgeois latino-américains et ses gouvernements, parmi lesquels il y a encore des gouvernements ayant des caractéristiques antiimpérialistes et progressistes, mais ce n’est pas l’espace autonome des peuples eux-mêmes, ni de la classe travailleuse et paysanne d’Amérique du Sud. Par conséquent, bien qu’elle puisse servir à calmer la droite vénézuélienne, elle peut également servir à modérer la révolution bolivarienne et la rendre inoffensive pour les bourgeoisies dominantes. Il faut essayer d’utiliser les aspects positifs qu’implique l’existence de l’UNASUR en faveur des peuples et non en faveur des oligarchies dominantes dans nos pays. Sur le dialogue de paix au Venezuela, je me suis déjà exprimé antérieurement. Maria Elena Saludas : En tous les cas, nous te remercions pour cette interview. Quelques réflexions finales ? Gonzalo Gómez : Nous disions dans le tract et dans le communiqué que j’ai cité qu’il est encore temps de changer le cap de la conciliation avec la bourgeoisie, de freiner l’offensive fasciste et d’impulser des mesures anticapitalistes radicales avec la participation démocratique du peuple qui vit de son travail. Pour cela, il faut que le gouvernement bolivarien, qui est mis sous pression par la bourgeoisie et par l’impérialisme depuis sa droite, sente en contrepoids la pression de la lutte des travailleurs et des secteurs populaires afin de maintenir le cap vers la gauche. Pour l’instant, ces secteurs se maintiennent dans l’expectative, ob- Classified Directory ADOPTION Loving married couple longs to adopt newborn. We'll provide a beautiful life, unconditional love, opportunites & security. Excpenses paid. Tricia & Don anytime at 1-800-348-1748. https:// donandtriciaadopt.shutterfly.com/ AUCTIONS Buy or sell at AARauctions.com. Contents of homes, businesses, vehicles and real estate. 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Mais, sans doute plus tôt que tard, ils pourraient se mobiliser en défense de leurs conquêtes menacées et nous verrons alors dans quel sens les choses vont pencher au Venezuela. C’est à cela que nous œuvrons afin que, au lieu de rester englués dans les toiles de la conciliation, du bureaucratisme, de la contre-réforme et de l’utopique « coexistence » avec le capitalisme, nous puissions récupérer la révolution bolivarienne, pour poursuivre le cap de la transition au socialisme avec le plein exercice de la démocratie. Notes |1| Union des nations sud-amé- ricaines, née en 2008, anciennement connue sous le nom de Communauté sud-américaine des Nations, est une organisation intergouvernementale intégrant deux unions douanières présentes dans la région : le Marché commun du Sud (Mercosur) et la Communauté andine (CAN), dans le cadre d’une intégration continue de l’Amérique du Sud. Son objectif est de « construire une identité et une citoyenneté sud-américaine et [de] développer un espace régional intégré ». Elle est composée des douze États d’Amérique du Sud (source : Wikipédia) Aporrea Traduction française pour le CADTM : Ataulfo Riera CADTM 21 mai 2014 Tel: 718-421-0162 editor@haitiliberte.com HEALTH IF YOU USED THE BLOOD THINNER PRADAXA and suffered internal bleeding, hemorrhaging, required hospitalization or a loved one died while taking Pradaxa between October 2010 and the present. You may be entitled to compensation. Call Attorney Charles H. Johnson 1-800-535-5727. HELP WANTED DRIVERS with TLC License WANTED! With or WITHOUT car. George Town Car Service, Base # B01081, 919 E. 107th St., Brooklyn. Call Victor, 718.642.2222, cell 646.415.3031. HELP WANTED DRIVERS with TLC License WANTED! With or without car. ALPHA CAR SERVICE, Flatbush Ave. & Ave. I, Brooklyn. Call 718-859-2900. HELP WANTED Driver with a vehicle needed for Wednesday newspaper deliveries. 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