aristide visé, amaral duclona condamné

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aristide visé, amaral duclona condamné
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00
HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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ARISTIDE VISÉ, AMARAL
DUCLONA CONDAMNÉ !
Gonayiv: Jécozias
Pierre denonse
menas lanmò l ap
resevwa nan men
Youri Latortue
Page 6
English
Page 9
Des partis
condamnent
et exigent la
libération de tous
les prisonniers
politiques !
Voir page 4
Page 7
Amaral Duclona le 9 juillet 2005, lors des funérailles de Dread Wilmé assassiné par les forces d'occupation de la Minustah
BRÉSIL: MOISE JEAN-CHARLES
EXIGE LE DÉPART DE LA MINUSTAH!
Entretien avec
Gonzalo Gómez
Page 11
Voir page 4
De gauche à droite Barbara Corrales, Juliana Cardoso, Moise Jean-Charles et Oxygène David
entourés d'haitiens et de brésiliens
L’ancien président
du Guatemala
Alfonso Portillo
condamné à cinq
ans de prison
Page 17
Editorial
HAITI
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Des menottes aux poignets de la
mobilisation anti-Martelly !
L
orsque nous considérons l’avenir de la lutte politique dans notre
pays, nous ne l’observons pas avec un regard neutre, détaché
et distant. Nous le faisons dans une perspective de lutte de classes,
en tant que militants progressistes qui veulent changer le cours des
choses, qui luttent de façon conséquente avec comme seule boussole
la prise en charge des masses populaires haïtiennes par elles-mêmes
débouchant sur des lendemains meilleurs pour elles, et pour la Nation
en général.
La semaine dernière, la Coordination Dessalines (KOD) avait proposé une unité conjoncturelle de l’opposition face aux actes répressifs en cascade de Martelly-Lamothe. Leur démarche était d’utiliser
l’emprisonnement illégal de Rony Timothée du FOPARK pour mettre à
pied d’oeuvre une solidarité et un appel plaçant en symbiose les forces
populaires dans le sens d’une unité dont les objectifs seraient conformes à l’aspiration des masses laborieuses à la liberté, au progrès, à
la justice sociale, à l’indépendance, à la dignité et contre la dictature
naissante duvaliériste qui vient de refaire surface.
Cependant, jusqu’à présent, pas de réactions sérieuses des partis
se déclarant opposés aux pratiques du régime, suite à l’arrestation du
membre du FOPARK. Comment peut-on accepter que rien n’ait été fait
dans ce sens, si ce n’est que des déclarations vaines, voire même des
condamnations hypocrites? Des secteurs politiques ont plutôt préféré
capitaliser sur la Fête des Mères, plutôt que de mobiliser les masses
populaires, dont les mères, pour une cause noble à savoir combattre le
régime pourri et corrompu de Martelly-Lamothe.
La démarche de KOD que nous appuyons sans réserve est aussi la
nôtre. C’est un acte de combat politique rationnel contre un gouvernement impopulaire, illégitime, autoritaire et sans respect pour la Constitution. L’emprisonnement de Timothée confirme que le gouvernement
et ses alliés internationaux sont prêts à recourir à n’importe quel subterfuge pour survivre et imposer leurs quatre volontés. Par conséquent,
au delà des intérêts de classe, il eût été important qu’une certaine unité
se fît pour dénoncer la répression gouvernementale et demander la
libération des détenus politiques. Et fondamentalement, c’est ainsi que
les luttes populaires se développent ; que les grèves se multiplient et
s’articulent ; que les manifestations de solidarité s’accentuent pour que
les bases sociales d’une certaine opposition s’élargissent. Mais, en tout
état de cause, notre classe politique opposée à Martelly ne l’a pas vu
ainsi. La raison primordiale pour laquelle elle a négligé cette approche
tient sans nulle doute au fait qu’elle s’accroche à l’éventualité vague
et ambiguë des élections annoncées pour octobre.
Il est un fait certain, qu’il y a trois courants déterminants dans
la lutte contre le pouvoir. L’un qui réclame « élections ou démission »,
un autre partisan d’« élections crédibles et honnêtes » et le troisième
exigeant le « départ de Martelly-Lamothe et des forces occupantes de
la Minustah » purement et simplement. En ce qui nous concerne, nous
croyons fermement que ce régime n’est pas qualifié pour conduire des
élections sérieuses alors qu’il n’est même pas capable d’organiser un
carnaval qui soit honnête et sans exclusion.
Comme nous pouvons le constater, le mot élection est le dénominateur commun de deux des trois courants de l’opposition. Sans doute
la mobilisation contre Martelly est en train de se voir menottée du fait
que les sirènes électorales commencent à chanter à l’horizon. Pour minimiser la répression, du côté gouvernemental, on a même fait avancer la notion saugrenue que l’une des raisons pour lesquelles Rony
Timothée a été arrêté, c’est parce qu’il est candidat à la députation. Et
alors ? Cette façon de penser est une gifle au bon sens, un mépris de la
population et une façon grotesque d’évacuer toute l’essence politique
de l’emprisonnement de Timothée.
En d’autres termes, ils se gardent de ne susciter aucun chambardement capable de créer des obstacles aux signaux électoralistes du
pouvoir. En fait, les menottes ne sont pas réellement seulement aux
bras de Rony Timothée, mais aussi aux poignets de la mobilisation
pour le changement. Force est de constater que la situation du pays
n’a jamais été aussi critique qu’elle l’est aujourd’hui ; malgré tout,
certains partis refusent de déranger les plans et les complots de leurs
patrons, puisqu’ils sont tous de la même école conservatrice et logés à
la même enseigne politique obtuse d’élections sans vrais lendemains.
Le cynisme de ces partis de droite, c’est de viser seulement et
simplement à avoir leurs membres, soit au Parlement, à la Primature
ou dans un quelconque ministère pour servir la réaction. Peu leur
chaut la situation du pays, l’atroce de l’occupation, la perte de notre
souveraineté, quelque vrai changement que ce soit au bénéfice du
peuple. Ceci dit, il faut être sacrément naïf ou être des complices actifs
du jeu du pouvoir pour se passionner à propos d’éventuelles élections
libres, transparentes, inclusives et loyales sous la férule de Martelly et
de Lamothe contrôlant l’appareil électoral.
Ce n’est pas sans raison que l’impérialisme fait feu de tout
bois pour organiser les élections. Ainsi, le jugement d’Amaral Duclonat en France, ainsi que les propagandes l’accompagnant rentrent
dans la logique des puissances impérialistes pour nous faire accroire
qu’Aristide avait ses propres gangs ; quand de fait, elles n’ont aucun
problème avec les gangs et les narco trafiquants qu’elles ont placés au
pouvoir.
Pour nous autres ayant la même vision que KOD, ce n’est pas
une affaire de job qui est en jeu, mais bien la quête d’un changement
afin de créer une autre Haiti. Il s’agit d’entériner comme une chose
irréversible une nouvelle perspective : parvenir à un approfondissement de la conscience de classe des masses. Ce qui nous importe le
plus, c’est d’inculquer au peuple une mentalité tournée vers sa propre
victoire et garante qu’une autre Haïti est possible !
Vu que les libertés ne s’octroient pas, mais qu’elles se prennent,
toute forme de négociation avec le pouvoir sera vouée irrémédiablement à l’échec, tant qu’on ne sera pas conscient de la nécessité de ce
changement qualitatif en profondeur de la conscience de classe des
masses. Ce ne sont pas non plus les condamnations futiles et niaises
qui feront reculer Martelly et ses complices impérialistes pour mettre
fin à leur dessein macabre contre le pays.
De tout cela, il ressort une certitude qui doit éclater finalement au
grand jour : la victoire du peuple haïtien. La solidarité dans la lutte est
la première condition de cette victoire. Voilà pourquoi, la Coordination
Dessalines s’organise en ce sens avec la volonté vivante de lutter avec
le plus de détermination possible pour la réalisation de cette nouvelle
société, libérée de toutes formes d’exploitation et de répression. Nous
du journal, nous y souscrivons pleinement.
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Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (2)
CEP, Fritzto Canton Président : une provocation !
Par Catherine Charlemagne
C
eux qui s’attendaient à ce que Haïti
rentre dans les normes après des décennies d’instabilité politique et sociale
ne se font aujourd’hui aucune illusion.
Pour ces gens-là, le chef de l’Etat, Michel Martelly, vient une nouvelle fois de
rallumer la mèche d’une bombe à retardement qui, dans un cas ou un autre,
finira par exploser. Cet engin explosif
est naturellement la formation unilatérale d’un nouveau Conseil Electoral
Provisoire (CEP) en passant outre le
fameux Accord d’El Rancho tout en se
réclamant de celui-ci. Définitivement,
dans ce pays, l’on marche vraiment
sur la tête. Ou du moins, les dirigeants
politiques haïtiens, surtout ceux du
pouvoir exécutif, demeurent des pyromanes dans l’âme. Ils ne s’émerveillent
que quand tout brûle autour d’eux. Ils
prennent plaisir à jouer avec des allumettes sur une poudrière sachant que
tout finira par s’enflammer tôt ou tard.
Sinon comment est-il possible
que la présidence de la République
puisse imaginer un seul instant que,
en dehors des partis politiques de
l’opposition dont le rôle est de s’opposer
au pouvoir, la population puisse accepter ce fait accompli de passage en force
des neuf membres du CEP sans même
demander leur avis, en nommant seule
les uns, ou confirmant d’autres? Même
en plaisantant cela porte un nom : la
provocation. Cela y ressemble d’autant
plus que, bien avant cette maladroite
décision présidentielle, l’opposition haïtienne et une bonne partie de la population avaient entamé un bras de fer avec
le Président de la République sur cette
affaire de Conseil Electoral devenue la
pierre angulaire de tous les conflits inter-haïtiens de ces vingt-cinq dernières
années. Certes, le Président Martelly est
pressé de toute part de réaliser des élections cette année en vue de renouveler
les différentes instances et assemblées
politiques, ce qui aurait dû être fait
depuis 2011.
Naturellement, les amis d’Haïti
ou la Communauté internationale, selon
les points de vue, font monter la pression sur une présidence qui, avec la
tentation et le vieux réflexe du passé,
penche plutôt pour le pouvoir personnel. Mais cette manière, n’est-ce pas
là justement le meilleur moyen de faire
capoter tout le processus et de gagner
du temps ? Le Président Martelly qui
a été un allié inconditionnel des militaires ayant renversé le Président Aris-
Me Fritzto Canton, l’un des avocats/Conseils de l’ancien dictateur JeanClaude Duvalier a été désigné au Palais national, Président du CEP
tide en 1990, sait plus que quiconque,
que, même s’il devait bénéficier du
soutien ou de l’appui de Washington,
comme cela semble l’indiquer, il n’a
aucune chance que ce Conseil Electoral
soit accepté par les partis politiques de
l’opposition. Les Américains sont des
pragmatiques. Ce comportement n’est
un secret pour personne. Ils s’accordent
et s’adaptent avec la conjoncture tout
en observant l’évolution des choses.
Autant ils peuvent être sincères dans
leur encouragement à pousser le pouvoir à aller jusqu’au bout de ses idées,
voire à le pousser à la faute, autant ces
mêmes Américains peuvent être les
premiers à ignorer royalement l’appel
de détresse d’un pouvoir qu’ils qualifieraient d’incompatible à la démocratie
et au changement. Et de ce fait, contribuent à sa perte.
Mais pour cela, l’opposition,
qu’elle soit conservatrice ou populaire
doit pouvoir garder le cap dans sa mobilisation et être capable de résister aux
assauts et à la contradiction du pouvoir.
Un pouvoir dont l’objectif est soit de
brouiller les pistes par des gestes symboliques comme la mise en place de
l’organisme électoral, soit de porter un
discours volontariste et trompeur sur la
réalisation des élections en présentant
l’opposition comme l’agent déstabilisa-
teur qui s’oppose au jeu démocratique
consistant à accepter de participer au
processus électoral. Les opposants au
Président Michel Martelly ont tout intérêt à être vigilants dans ce qui ressemble de plus en plus à un jeu de dupes.
Et ce, plus on avance vers l’objectif que
semble fixer la présidence de la République.
En effet, au moment même où
l’opposition réclame une refonte du CEP
afin que tous les candidats puissent se
présenter sur le même pied d’égalité,
le chef de l’Etat et ses partisans lancent à grands coups de millions et de
propagandes leur Parti Haïtien Tèt
Kalé (PHTK). Qu’est-ce que cela signifie? Cette initiative tient lieu de réponse
destinée d’abord à l’opposition, laissant croire que le pouvoir n’a peur de
rien ni de personne et qu’il ne compte
pas changer de stratégie qui consiste à
avancer droit devant (tèt kale) sur les
élections. En second lieu, c’est un message adressé à l’attention de la Communauté internationale signifiant que
le gouvernement entend respecter et
suivre les recommandations relatives à
l’organisation des élections cette année
puisque lui aussi il se met en ordre de
bataille. Cette agitation et démonstration de force du pouvoir peuvent être
aussi un leurre.
Par ces motifs
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Sur les conclusions conformément du Ministère Public représenté par Me. Mesner
ELISME, Substitut du commissaire du gouvernement de ce ressort, maintient le défaut
octroyé à l’audience du sept (07) Mars deux mille quatorze (2014), en conséquence
déclare les héritiers de feu Destal CEUS EUSTACHE incommutables propriétaires d’une
propriété de la contenance de vingt cinq centièmes (25/100) de carreau de terre située
à Desruisseaux, Miragoâne, bornée au Nord par Léonie MADICE, à l’est par René
SAUREL, au Sud par Autobil MADICE et à l’Ouest par Léonie MADICE. Condamne le
défendeur défaillant aux frais et dépens liquidés à la somme
de………………………… non compris le coût du présent jugement, commet
l’Huissier Marie Solène PIERRE pour la signification du jugement à sortir.Ainsi jugé et prononcé par nous Me Marideline PAUL juge présence de Me Mesner ELISME
substitut commissaire du gouvernement de ce ressort en audience publique ordinaire de
ce jour du sept avril deux mille quatorze, An 211eme de l’indépendance avec assistance
de Emmanuel DESIR, Greffier du siège.Il est ordonné à tous Huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécuter
aux officiers du Ministère Public près le Tribunal Civil, d’y tenir main à tous commandements et aux autres officiers de la force publique lorsqu’ils en seront légalement requis.
En foi de quoi, la minute est signée du juge et du Greffier susdit.
Pour expédition conforme collationnée
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Car rien pour l’instant ne démontre concrètement que le chef de l’Etat
souhaite trouver une entente avec ses
adversaires sur cette question. Sinon jamais il n’allait agir de la manière dont
il s’est pris pour imposer un CEP en dehors de tout consensus politique. Et surtout loin de ce qui est prévu par la Constitution et encore moins par le résultat
qu’avait obtenu le Cardinal Chibly Langlois, Président de la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH) durant les rencontres d’El Rancho au début de l’année.
L’opposition haïtienne n’est pas dupe.
La subite adhésion de la présidence de
la République à un processus dont il a
toujours fait montre de méfiance, voire
d’hostilité, est trop tapageuse pour être
sans arrière-pensée politique et stratégique. D’ailleurs, la précipitation dans
laquelle elle a installé un organisme
électoral incomplet – si l’on se réfère
à l’absence des deux membres, Me
Néhémie Joseph et Léopold Berlanger
qui, jusqu’à présent portaient un peu de
crédit à l’institution – nous montre que
l’on s’achemine plutôt vers une impasse
institutionnelle qu’à une sortie de crise.
Or, certains opposants au Président Martelly demeurent persuadés
que celui-ci ne cherche rien de moins
qu’à créer des obstacles pouvant les
empêcher de participer aux scrutins ou
à bloquer la réalisation de ceux-ci. Alors que l’ancien chanteur, devenu chef
d’Etat, n’ayant pas peur des polémiques
et d’afficher son appartenance politique
à l’ancien régime, ne trouve d’autre
personnalité à nommer à un CEP déjà
sous le feu de la critique et de la méfiance des partis politiques, que l’un des
avocats/Conseils de l’ancien dictateur
Jean-Claude Duvalier en la personne
de Me Fritzto Canton. Pire, en l’espace
de quelques jours, celui-ci a été désigné au Palais national, Président de
l’institution. Ici ce n’est point les compétences du juriste qui sont en cause.
C’est son appartenance au clan des
Duvalier et sa proximité avec les idées
du clan au pouvoir qui pèsent sur cette
nomination. Même les plus modérés
se sont sentis trahis et touchés par ce
missile envoyé par le Président avec
l’espoir de faire le plus de dégâts possibles. Il ne fait aucun doute que les opposants silencieux attendent impatiemment l’heure de vérité des urnes pour
sanctionner ce pouvoir qu’ils sentent
aujourd’hui menacé. Comprenant que
le Palais national fait tout pour envenimer la crise et par ricochet retarder le
plus longtemps possible l’organisation
du scrutin.
Car la ficelle est trop grosse
pour laisser croire que le président est
de bonne foi. Dans certains milieux
en Haïti et même dans les salons des
beaux quartiers sur les hauteurs de
Pétion-Ville où se rencontrent le gratin
politique et diplomatique du pays, l’on
est presque certain que le Président
d’honneur du Parti de l’Unité Nationale
(PUN), à savoir l’ancien dictateur à vie
Jean-Claude Duvalier, avait été mis au
parfum de la nomination de son avocat
Fritzto Canton. Bien avant que la nouvelle ait été rendue publique par la présidence de la République.
On parle même de consultation
auprès de Baby Doc pour avoir son
avis. Bref, cette nomination, comme
l’on pouvait s’y attendre vient apporter
de l’eau au moulin de ceux qui, déjà,
accusaient le Président Michel Martelly
de vouloir confisquer le résultat des
élections avant même sa réalisation
fixée pour le 26 octobre prochain par le
pouvoir. En tout état de cause, ce qui se
profile à l’horizon n’est rien de moins
qu’une nouvelle crise électorale dont
les conséquences pourraient être la fin,
cette fois-ci pour de bon, de la souveraineté haïtienne sur l’ensemble de ses
institutions. De l’avis de beaucoup cela
ne pourrait être autrement.
Maïssade,
exécution d’un
citoyen par la
PNH : résultat
un sous
commissariat et
un tribunal de
paix incendiés
Par Jackson Rateau
D
ans la mi-journée du mercredi 21
mai dernier, dans la localité de Madame Joie, Maïssade, Haut Plateau Central, des agents de la PNH ont lâchement abattu, d’une balle dans le dos, le
nommé Jean Colin, alias Bòkò, 34 ans.
Selon le responsables du sous commissariat de la PNH de la dite commune,
les agents se chargeaient d’acheminer
un mandat d’amener qu’ils devaient
exécuter à l’encontre de la victime
qu’ils ont d’ailleurs accusée d’être un
bandit. Le mandat a été issu par le
député de la commune, Romain Musset, un membre du groupe PSP de la
49e législature haïtienne. Se rendant
compte qu’il était en danger, Jean Colin
tentait de fuir au moyen d’une moto.
Mais, atteint d’un projectile au thorax,
le malheureux est décédé sur le champ.
La population du bourg de Maïssade,
très offusquée par cet acte barbare des
agents de la PNH, a envahi les locaux
du sous commissariat de police et ceux
du tribunal de paix de la dite commune
et les a incendiés.
Certains habitants de la commune de Maïssade affirment ne pas
connaitre Jean Colin, alias Bòkò, comme un bandit, tel que prétendent les
policiers et le député Musset. Colin est
un militant politique qui a toujours pris
part activement dans toutes les manifestations contres ce gouvernement de
bandits légaux en Haïti. Pour disculper
leur forfait, ils l’ont tout bonnement accusé de bandit.
Terrible accident
sur la Route de
Jérémie, 7 morts
et une dizaine
de blessés
graves
Par Jackson Rateau
D
ans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 Mai dernier, aux environs
de 11 heures PM, du côté de Morne
Bourjoly, Route Nationale # 7, proche
de Camp Perrin, un terrible accident s’y
est produit se soldant par lourd bilan
de 7 morts et une dizaine de blessés
graves. Il s’agit en effet, d’un camion
de transport surnommé Victoria, immatriculé 7A-43591, surchargé de 24
passagers y compris de marchandises
(vivres alimentaires), en provenance
de Jérémie vers Port-au-Prince. Arrivé
dans la localité de Bourjoly communément appelée Route Neuf, l’engin a
chaviré sur le tertre. Cinq des marchandes juchées au sommet du poids lourds
ont été écrabouillées et ont rendu l’âme
sur place ; deux autres sont décédées
avant d’atteindre l’Hôpital Général des
Cayes, tandis qu’une dizaine d’autres
sont gravement blessées.
Haiti Liberté/Haitian Times
3
À la veille du 10e anniversaire de la MINUSTAH:
Le Sénateur Moïse Jean-Charles
pousse des parlementaires brésiliens
à demander le retrait de l'ONU
Oxygène David, un des dirigeants du parti politique
Coordination Dessalines (KOD) et le sénateur Moise JeanCharles au Brésil
Par Kim Ives
L
a Commission des droits de
l’homme du Sénat brésilien
a voté à l’unanimité la semaine
dernière en faveur du retrait des
troupes brésiliennes de la Mission
des Nations Unies pour stabiliser
Haïti (MINUSTAH), déployée il y
a 10 ans de cela, le 1er juin 2004.
La résolution, formulée par
les sénateurs Ana Rita, Eduardo
Suplicy, et Wellington Dias, tous
membres du Parti des travail-
Plus tard, le 21 mai, le sénateur Jean-Charles s’est adressé
à la Commission des droits humains de la Chambre des députés du Brésil. Les députés du PT,
Fernando Ferro et Renato Simões,
ont posé de nombreuses questions au sénateur haïtien, et à la
fin ont aussi promis leur soutien
pour le retrait des troupes brésiliennes de la MINUSTAH.
Les deux commissions ont
déclaré vouloir chercher à faire
passer un appel de résolution
pour le retrait du Brésil de la MI-
L’ambassadeur du Brésil en
Haïti et le consul général d’Haïti
à Sao Paulo ont tous deux fait
appel au Conseil municipal dans
une tentative d’annuler la cérémonie honorant le sénateur JeanCharles, a déclaré la conseillère
Cardoso à l’auditoire. « Ils ont
demandé pourquoi nous donnions l’honneur de la citoyenneté de Sao Paulo à un sénateur
tellement critique du gouvernement haïtien que celui-ci court
le danger d’être renversé », a
témoigné Mme Cardoso devant
une salle comble et en liesse. « La
présence de vous tous ici ce soir,
en particulier nos frères et sœurs
haïtiens, est la réponse à cette
question ».
Le sénateur Jean-Charles a
parlé après avoir reçu un certificat
de citoyenneté grand format. «
En 2004, les troupes ont été envoyées en Haïti avec la promesse
de la stabilisation du pays en six
mois ». a-t-il dit à la foule. «Aujourd’hui, leur présence date bien
d’une décennie, et les choses ne
sont pas meilleures pour autant,
mais pires. Il serait préférable
d’envoyer des tracteurs plutôt
que des chars de guerre. Les
troupes de l’ONU ne sont là que
pour assurer l’exploitation des
De gauche à droite le sénateur Eduardo Suplicy, sénateur Moise Jean-Charles, Markus Sokol,
la sénateure Ana Rita et Wellington Dias
leurs au pouvoir (PT), appelle «
le Brésil à se faire le leader des
pays d’Amérique latine en vue du
retrait des troupes » représentant
une force d’environ 9.000 soldats
et policiers.
Les généraux du Brésil ont
dirigé la MINUSTAH depuis son
déploiement après le coup d’État
du 29 février 2004, orchestré
par les États-Unis, la France et le
Canada contre le gouvernement
élu du président Jean-Bertrand
Aristide. Le Brésil a toujours eu le
plus grand contingent de troupes
- environ 2200 – au sein de la
force de l’ONU.
Le vote a eu lieu après que
la commission eut reçu le Sénateur haïtien Moïse Jean-Charles à
Brasilia le 21 mai dernier. « Haïti
n’est pas en guerre, et il n’y a
pas de guerre civile non plus »,
déclarait le sénateur Jean-Charles,
qui a passé six jours dans la
capitale et à Sao Paulo. « Notre
lutte pour le retrait de l’occupation militaire de l’ONU en Haïti
fait partie de la lutte des peuples
frères à travers l’Amérique latine
et le monde contre les forces impérialistes qui cherchent à utiliser l’ONU pour faire avancer leur
agenda en Haïti et fouler aux
pieds notre souveraineté ».
Le sénateur Jean-Charles
a également présenté aux sénateurs brésiliens le texte de la résolution du Sénat haïtien du 28 mai
2013, adopté à l’unanimité, qui a
appelé au départ d’Haïti de toutes
les troupes de l’ONU avant le 28
mai 2014.
4
NUSTAH dans les deux chambres
du Parlement, en Octobre.
Pendant son séjour à Brasilia, le sénateur Jean-Charles a
également rencontré le ministre
de la Défense, Celso Amorim, et
par l’entremise des sénateurs Ana
Rita et Eduardo Suplicy, a été
admis à participer à une session
plénière du Sénat.
Le 22 mai, le sénateur
Jean-Charles est retourné à Sao
Paulo pour être nommé «citoyen
honoraire» de la ville, la plus
grande dans l’hémisphère occidental avec plus de 18 millions
d’habitants.
L’initiative de la conseillère
municipale Juliana Cardoso (PT),
la cérémonie a eu lieu devant une
salle pleine à craquer avec plus de
100 personnes, dont plus d’une
douzaine de réfugiés haïtiens.
Parmi les nombreux orateurs
figuraient les députés Adriano
Diogo et Renato Simões (PT); le
président du Conseil municipal
de Sao Paulo, José Américo Días;
João Gomes de la CUT, le plus
grand syndicat du Brésil; Milton Barbosa du Mouvement Uni
des Noirs; et Markus Sokol, un
membre de la direction nationale
du PT. Au moins cinq membres
très influents du leadership national du PT étaient présents.
« S’il vous plaît, Mme
la Présidente, ce n’est pas une
force de maintien de la paix », a
déclaré le Député Diogo dans un
discours très applaudi. « C’est une
force de guerre . Ramenez-la au
pays».
Haiti Liberté/Haitian Times
ressources nationales d’Haïti par
notre oligarchie et les monopoles
multinationaux.
L’occupation
enlève notre droit à l’autodétermination pour être une nation
indépendante et souveraine ».
Après la cérémonie, les
Haïtiens et d’autres membres de
l’assistance ont passé plus d’une
heure à converser et posaient
pour des photos avec le sénateur
Jean-Charles.
La tournée du sénateur
Moïse au Brésil a été en grande
partie organisée et facilitée par O
Trabalho (Le travail), un courant
anti-impérialiste influent au sein
du PT.
« Notre visite au Brésil a
clairement montré que le peuple
brésilien se sent solidaire de l’appel du peuple haïtien réclamant
le départ d’Haïti des troupes de
l’ONU
», a déclaré Oxygène
David, un des dirigeants du parti
politique Coordination Dessalines
(KOD), qui avait été également
invité au Brésil à faire parti de
la délégation du sénateur JeanCharles ainsi que moi comme
journaliste d’Haïti Liberté, auteur
de ce reportage. « Grâce aux trois
visites ici du sénateur depuis
l’année dernière et à la solidarité d’un nombre croissant de
camarades brésiliens dans le PT,
le peuple brésilien est en train de
forcer ses dirigeants élus à exiger
le retrait des troupes de l’ONU
d’Haïti et à mettre un terme à
ce chapitre honteux de l’histoire
d’Haïti et de l’Amérique latine ».
Aristide visé, Amaral Duclona condamné!
Par Marie Laurette Numa
C
e n’est pas sans raison que
l’Agence en ligne proche
du gouvernement MartellyLamothe, Haiti-Libre, a titré :
«Amaral Duclona, bras armé
d’Aristide, condamné à 25
ans de prison». C’est la propagande putschiste qui continue
encore à attaquer les bases
populaires du pays.
Arrêté par la police
dominicaine le mardi 8 septembre 2009, Duclona a
été identifié par le président
d’Haiti d’alors René Préval
à un procureur du district
national de la République
Dominicaine : l’homme arrêté
n’était pas Berthone Jolicoeur
mais bien Amaral Duclona.
Il sera remis aux autorités
françaises, et le président du
pays, René Préval un agent
de l’International n’aura dit
aucun mot concernant son
compatriote ; il l’aura luimême livré mains et pieds
liés. Alors qu’il savait parfaitement qu’une demande
d’extradition de la France
avait été déposée par devant
les autorités dominicaines,
pourquoi n’avait –il pas demandé qu’Amaral soit jugé
dans son propre pays ? Il
s’en est bien fichu.
Amaral, citoyen haïtien
a été condamné en France à
25 ans de prison pour cause
d’enlèvement, de séquestration et d’assassinat de Claude
Bernard Lauture. Ce jugement
est la continuité de la propa-
René Préval
gande putschiste et signalons
que ce Claude Bernard Lauture fut un membre influent
du groupe GNBiste des 184
de Andy Apaid et de Charles
Amaral Duclona
Baker farouches opposants
au régime Lavalas d’alors.
Un fait est certain : ce
jugement d’Amaral symbolise
encore la haine de la bourgeoisie patripoche à l’endroit
des masses populaires et vise
particulièrement
l’ex-président d’alors Jean Bretrand
Aristide. Cette bourgeoisie
patripoche n’avait –elle pas
reçu des fonds de la France,
des Etats-Unis et du Canada
pour entreprendre sa campagne de propagande mensongère bien orchestrée afin
de déstabiliser le gouvernement Lavalas ?
La question à se poser
maintenant est la suivante :
alors que l’actuel pouvoir est
pourri et croule sous le poids
de kidnappeurs, de trafiquants
de drogues et d’assassins de
grands chemins, n’est ce pas
un moyen de les dédouaner
en venant sur le tapis avec
ce jugement impliquant catégoriquement Aristide ?
Marie-Louise
Michelle, veuve de la victime,
Claude Bernard Lauture, a
exprimé sa satisfaction après
l'énoncé du verdict mais regrette l'absence d’une mise
en cause de l'ex-président
d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide. Et le magistrat pour sa
part de conclure que « l'ombre
du pouvoir de l'ancien président Aristide plane sur cet enlèvement, le gang de Duclona
étant son bras armé ».
Le jugement d’Amaral
Duclona, et les propagandes
l’accompagnant sont un acte
flagrant du conciliabule des
pays impérialistes avec leurs
agents en Haiti. Ce jugement
est une réponse à la résistance
ouverte et armée que les rebelles de Cité Soleil avaient
offerte non seulement aux
gnbistes d’Apaid et de Baker,
mais à la force d’occupation
de la Minustah, geste que les
colons ne leur pardonneront
jamais.
DÉFENDRE HAÏTI
C’EST NOUS
DÉFENDRE
NOUS-MÊMES
JOURNÉE CONTINENTALE LE 1er JUIN 2014
Coordination Haïtienne pour le Retrait des Troupes de l’ONU d’Haïti.
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Twa Fèy, Twa Rasin O!
Maffieuses retrouvailles de deux chenapans
Brandt et La Familia font bon ménage en prison
Par Fanfan la Tulipe
O
n peut se rappeler que le malfaiteur Clifford Brandt, riche homme
d’affaires, avait été arrêté le lundi 22
octobre 2012 pour son implication
dans le spectaculaire enlèvement dans
la capitale haïtienne, quelques jours
auparavant, des deux jeunes Moscoso : Coralie, 23 ans et Nicolas, 24 ans,
retrouvés après aveux du chenapan.
Depuis, seul son vrai patron est au
courant de son dekiprevyen.
Par un heureux hasard de la vie,
le 20 février 2014, un autre malandrin, Alain Cérélus, alias Commandant Jeff, est interpellé par la police.
Il passe aux aveux et dans la foulée
dénonce son patron, un voyou du nom
de Woodly Éthéart, alias Sonson La
Familia. Woodly, gangster de son état,
se trouve être l’Al Capone d’un certain
Gang Galil. Il est l’auteur intellectuel
d’au moins dix-sept (17) cas d’enlèvement. De façon bizarre, il disparaît
de la circulation.
Les mauvaises langues racontent que le «maquisard» passait
une bonne partie de son temps à
masser les «graines» du chef afin de
le mettre en bonne forme pour son
voyage en Europe. Les bonnes langues n’y croient pas, et disent, à sa
décharge, que le mec n’est pas un
masseur professionnel. Apparemment,
après tant de kidnappings, il prenait
un repos mérité à la Maison Rose présidentielle, à couvert, en attendant
le retour du Président de son périple
européen.
Or, il advint que Sonson, roi
mage inspiré, confiant en son étoile,
se laissa guider jusqu’au bureau du
juge d’instruction, au parquet de Portau-Prince, le 9 mai écoulé. De là, sous
forte escorte, des agents encagoulés de
la DCPJ et de la brigade de recherches
et d’intervention (BRI), ont traîné le
brave Sonson jusqu’à la Croix-desBouquets où il a rejoint, heureux,
bienheureux, ravi, réjoui, enchanté,
décontracté, relax, son homologue
dans le crime, Clifford Brandt, alias ti
Klif. Dès le lendemain, au pipirit chantant, les deux énergumènes allaient se
retrouver :
– Gad on gason ! Regardez-moi
ça, Sonson venu partager avec moi les
délices d’une prison douce ! Kouman
nèg ye, gason ? Comment sont les
nègres ?
– Les nègres sont là, mais ils ne
sont pas là non plus, tu comprends ti
Klif. Ce connard de Cérélus s’est fait
pincer par la police. Tu te rappelles,
Commandant Jeff, celui qui nous
avait servi d’«éclaireur» lors de cette
grosse prise au haut de Turgeau. De
fil en aiguille et d’aiguille en lâcheté,
le salopard m’a dénoncé. Pendant ces
deux derniers mois, j’ai dû prendre le
maquis.
– Ah Sonson, mon cher, ne me
fais pas ça, ne me donne pas ça à tenir,
pa ban m sa kenbe. Dans le maquis ?
Tu me fais rire. Tu oublies que nous
sommes du même sérail, des mêmes
batailles, des mêmes chamailles et des
mêmes déblosailles. Nous sommes
deux mêmes voyous, morveux, miteux, calamiteux, morpionneux. Déballe-toi.
– Mon cher, je dois te dire que
d’abord j’ai contacté mon «antenne»
à la PNH. Il m’a dit de ne pas m’en
faire. La présidence me cherchait un
lieu sûr où m’abriter. Finalement, de
Paris, le Capo di tutti i capi, le grand
boss, le Parrain a décidé que je devais
m’abriter au «petit perchoir», à Furcy,
you know what I mean, tu sais ce
que je veux dire, jusqu’à son retour
de voyage. Entretemps ces types du
RNDDH ont sorti un soi-disant rapport, cousu de mensonges, de demivérités, de bidon, bokit, bidèt, kivèt,
sèvyèt, et quoi encore ? Je les ferais
kidnapper volontiers, ni nèg la ni ti
fanm nan. Mais je serais dans de gros
zen, d’autant que je ne suis pas sûr de
leurs vraies connections.
– You’re right, tu as raison,
d’autant que le mal existe.
– Ban m non, dis-moi ti Klif. Tu
es bien installé ici : télé, climatiseur
à la fenêtre, ventilateur au plafond,
moustiquaire, ordinateur, salle de bain
avec ti dlo cho ti dlo frèt, tu as même
un frigo. Je vois que ce matin ton petit
déjeuner est venu de chez toi : chocolat au lait, tartines, beurre demi-sel,
marmelade d’orange, framboises. Tu
es un prisonnier en plume de paon.
C’est moi qui suis encore en plume de
poule.
– Attends, tu vas être servi nan
gou Jezi. Je suis sûr que de Bruxelles
le Capo a déjà passé des instructions
à qui de droit. Te m ba w, laisse-moi
te dire, dès la semaine prochaine, à la
nuit tombante, tu vas pouvoir mettre
le nez au dehors.
– Pa ban m, ne me donne pas,
surtout ne m’en donne pas trop, tu
sais que je porte un pacemaker, un stimulateur cardiaque comme ils disent
en français…
Woodly Etheart, alias Sonson la Familia a rejoint, heureux, bienheureux,
ravi, réjoui, enchanté, décontracté, relax, son homologue dans le crime,
Clifford Brandt, alias ti Klif.
– Non mon cher, en français
on dit aussi pacemaker, tu n’as qu’à
«pointu» ta bouche un peu. Oui,
chaque soir, je prends la rue pour moi,
m pran lari pou mwen. Le patron sait
que l’air des prisons est pollué, surtout
à la Croix-des-Bouquets. Je pars respirer l’air frais et purificateur de Laboul.
J’en profite pour régler les petites affaires pulvérulentes, tu comprends.
– Non, m pa konprann. T’as pas
fait de latin à l’école, mon cancre. Pulvérulent vient du bas latin, pulveris,
signifiant poudre.
– Ou te sòti pou poudre m. Oui,
je comprends maintenant, c’est le
cas de dire : zòt pale laten, zòt pale
franse, mais le Capo, toi et moi nous
parlons le même langage… pulvérulent. Je suis bon, oui, ti Klif.
– T’as pigé, mon gars. Bravo !
Mais tu sais, je «pulvérule» rarement
à domicile…
– O o ! Lakay ou ? Chez toi ?
– Non, mon vieux. Ou lwen…
ici même, à la prison. Tu sais bien que
de la tête aux orteils, ils sont presque
tous «poudrés». On me facilite l’entrée
de quelques-uns de mes lieutenants
qui opèrent dans l’anonymat. Ou sonje
Ti Tchouptchoup, ce grimaud pintelé
avec une balafre au-dessus de l’arcade
sourcilière droite. C’est lui qui fait le
«saupoudrage» des hauts quartiers et
de quelques ministères, sans oublier la
Maison Rose. De sorte que à défaut
de kidnapping, on se rattrape sur le
pulvérulent.
– Tu as l’air d’être très à l’aise
ici…
– Comme Blaise. Imagine, le No
5 m’a déjà rendu visite à quelques reprises, parce que comme tu dois le savoir, les deux nous avons des affaires
pendantes.
– Kouman, Olivier vin wè w nan
prizon an ?
– Ah mon cher! La nuit les chats
sont gris, et les fils à papa, eux sont
roses, wòz, mawòz mimi, mimi makou
chat o, roses de fric et de poudre. Tu
connais bien les makouchatteries de
ce jeune homme. Li toujou akrèk pou
kòb. Pitit manman l. C’est un pays
open for business, comme tu le sais,
tous les business doivent donc marcher. En liberté ou en prison, ça doit
rester au rose fixe, comme le temps,
au beau fixe.
– Ça fait longtemps que tu es en
taule, hein ! Le Capo t’aurait-il lâché ?
– Fais un signe de croix sur ta
bouche. Évangile selon Saint Jean,
comme disent les catholiques… C’est
ma grande inquiétude. En fait, quand
le No 5 vient me visiter, li suspèk !
Des fois cette «suspektude» me donne
froid dans le dos. Je ne lui dis rien de
compromettant. On règle seulement
affaire. C’est tout. Malheur à l’homme
qui se confie à l’homme ! Parfois il me
donne l’impression de vouloir me tirer
les vers du nez. Or, se nen papa l ki
plen vè.
– Oui, je sais que Micky est un
véreux, pour ne pas dire un vermineux.
– Li menm venimeux. Tu vois
ce qui est arrivé à notre ami commun
Evinx. Un coup de dent de Micky,
à distance par-dessus le marché, l’a
fait disparaître. Tu t’imagines, Daniel
Evinx, représentant officiel du Parti
Haïtien Tèt Kale (PHTK), ami personnel du Capo, disparu depuis le 5 janvier 2014 ! Notre ami commun dans la
«pulvérulence» ! Et puis bouche cousue à la Maison Rose. Même pas un
petit «mot de disparition» du sirupeux
Lucien Jura. Même pas un petit Libera
pour sauver l’âme pas mal chargée
de Daniel. Quel scorpion a pu mordre
Evinx ? Jésus, Marie, Joseph !
– Le Capo veut nous caponner,
sa w panse ?
– Mon cher, atansyon pa kapon.
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Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
C’est vrai que je suis à l’aise ici dans
cette prison, mais je fais mon corps petit, m fè kò m piti…d’autant que l’ambassade que tu sais n’a encore donné
aucun signe de vie. Je t’aurais dit ce
que je pense de ce nid de vipères…
– Comme quoi yo ta yon bann…
– Arrête, pas de mots sales,
ou pa Micky, d’ailleurs on vient de
peindre les murs, pas besoin de les
salir. De toute façon, nous sommes à
leur merci. M te pale Evinx. Il ne m’a
pas écouté. Je lui avais fait parvenir
quelques messages, de la prison étant.
Je lui disais : certes, méfie-toi du Blanc,
mais surtout crains la Blanche. Fanm
sa a, elle peut te filanguer et ensuite te
«loter» comme du ti sale au marché.
C’est un orage épluché, tu comprends,
yon loraj kale.
– Woy ! Ti Klif tu m’as tué, tu as
mis dans mon bol, ou plen bòl mwen.
Je vais me reposer.
– Repose-toi bien. Prends avec
toi ce thé de tilleul, ça calme les nerfs.
À neuf heures, je passe te chercher
dans ta cellule. Mets-toi bien fin, on
va voir les zokiki au Sètisi Kondi
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pièce en arrière de la boîte que je me
fais réserver quand j’y vais. Ni vu ni
connu. L’œil de Dieu, les zo, les kiki,
le plaisir et moi.
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Gonayiv: Jécozias Pierre denonse menas lanmò l ap
resevwa nan men Youri Latortue
K
òdinatè jeneral yon òganizasyon
jèn nan Gonayiv ki rele: Solidarite Nasyonal jèn yo pou Batay demokratik la (SNJBD), Jécozias Pierre
denonse nan medya yo menas lanmò
l ap rsevwa anba men konseye politik
prezidan kaletèt la, Michel Martelly a,
ki se ansyen senatè Youri Latortue.
Menas sa yo vini aprè l te fin bay yon
konferans pou laprès sou plas Desalin
lan nan Gonayiv, nan kòmansman
mwa me a, kote l te denonse politik
blòf, manti, kòripsyon k ap fèt nan
Site Lendepandans lan.
Nan tèks konferans pou laprès,
Solidarite Nasyonal jèn yo pou Batay
Demokratik la nan Gonayiv, yo te denonse atitid restavèk de (2) konseye
prezidan Sweet Micky, san pèsonalite, san prestij, san konviksyon, ki
se Youri Latortue ak Joseph Lambert,
k ap mache fè pelerinaj tankou 2 ti
madan Sara nan prèske tout radyo
nan kapital la, pou y ap endui popilasyon an annerè, kòm kwa se 6 senatè
yo ki ta bloke peyi a pou eleksyon
yo pa kab fèt. N ap pwofite lanse yon
mizangad bay 2 zannimo politik sa
yo ak Michel Malfini, si yon branch
cheve rache nan tèt 6 senatè sa yo,
se yo k ap responsab.
N ap pwofite renouvle senpati
nou epi pote solidarite nou bay 6
senatè sa yo jounen jodi a, ki pran
pozisyon bò Konstitisyon peyi a pou
defann avanse demokratik yo, menm
lè lavi yo andanje.
Nou kondane enjerans kominote entènasyonal la, espesyalman
Etazini k ap foure bouch yo byen fon
nan zafè politik entèn peyi a epi limenm rive ap fè presyon ak menas
sou 6 senatè yo. Nou mande anbasadè Etazini an, eske se 6 senatè sa
yo ki anpeche eleksyon yo fèt depi 3
lane ? Sa montre nou aklè se di yo pa
respekte Konstitisyon an ki fè y ap fè
presyon kounye a.
N ap denonse deklarasyon san
fondman direktè depatmantal edikasyonal la, Paul Emmanuel Laurent,
ki deja ap fè yon kanpay diskriminasyon kont Palmantè ayisyen yo,
kòmkwa se yo ki ta eleman blokay
pou pwofesè yo pa ta jwenn ògmantasyon salè (mil goud) la, paske bidjè a poko vote. N ap raple pou Paul
Emmanuel Laurent, ki se yon san
memwa, lè Michel malfini bezwen
fè kanaval, fete 14 me, pran avyon
pou al jwe kazino, asireman li pa
janm bezwen bidjè. N ap pwofite di
Joseph Lambert, Youri Latortue ak Michel Martelly
, lè m gade mwen wè se Blaise Jean
Pierre. Fenel Neï ak 3 lòt bandi ankò,
yo chak genyen 9 milimèt nan men
yo, yo menase m anpil, yo di m, y ap
boule kay mwen. Mwen oblije kouri
pase nan lòt lakou pou m te rive sove
lavi m, pou kounye a, mwen menm
ak rès manm fanmi m, m oblije kite
kay la. Nan ka sa a majistra, atik 50
kòd enstriksyon kriminèl la ba nou
dwa pou n depoze plent pou moun ki
fè nou menas. Majistra, se nan lide
sa a, m ap mande w pou w konvoke
tribinal Youri Latortue ak 2 bandi li
yo mwen idantifye, ki menase m ;
selon lalwa pou lajistis ka blayi tout
bon vre nan peyi a, espesyalman nan
vil Gonayiv. »
Se tout kote nan peyi a, militan
politik yo ap denonse kòripsyon ak
tout lòt move zak gouvènman kaletèt
Martelly-Lamothe ap fè nan peyi a,
k ap sibi menas anba men patizan
ak pwòch pouvwa a. Etidyan yo nan
lekòl dwa ak syans ekonomik Gonayiv la anba anpil pèsekisyon politik poutèt yo t ap denonse kòripsyon
nan lekòl la. Zavier Ecclesias se youn
nan etidyan ki fèmen nan prizon depi
20 mas pase a, 2 mwa aprè, yon jij
nan Gonayiv voye etidyan sa a ak 7
lòt ankò al jije nan asiz kriminèl pou
tèt yo t ap denonse kòripsyon. Yon
lòt kote, Jocelyn Dorval, yon ajan lyezon ministè jistis ak sekirite piblik,
nan sekretè Deta ak sekirite piblik ki t
al fè siveye rapòte nan reyinyon Fòs
Patriyotik pou Respè Kontitisyon an
(FOPARK), dimanch 25 me a. 2 konseye Martelly yo Joseph Lambert ak
Youri Latortue, ap marinen yon gwo
konplo kont Opozisyon an k ap egzije depa Michel Martelly nan tèt peyi
a, selon kòdonatè FOPARK la Biron
Odige. Li denonse tou 3 ministè nan
pouvwa kaletèt ki nan konplo sa a,
ministè jistis ak sekirite piblik, ministè
Lenteryè ak ministè Defans, ki genyen nan tèt yo chak yon ansyen militè
lame makout diktatè Duvalier yo. Jocelyn Dorval t ap kominike ak yon kad
nan sekirite piblik la ki rele Polycarpe
Esdras pandan militan yo t ap diskite
nan reyinyon an. Biron Odige pwofite
fè konnen Youri Latortue se youn nan
moun yo toujou akize nan sasinay pè
Jean-Marie Vincent nan lane 1994.
Martelly tèt dwa nan diktati, pèp la di
tèt dwat nan mobilizasyon. Kilès k ap
genyen batay la ? men nou rete kwè
pèp la pa janm pèdi batay.
JETCO
BOUKAN
Youri Latortue se youn nan moun yo akize nan sasinay pè Jean-Marie
Vincent nan lane 1994
Paul Emmanuel Laurent regle sa
pou l regle, paske l gen twòp bagay
dwòl sou do l nan dosye kòripsyon.
N ap denonse ak tout fòs nou jesyon
malatchong pouvwa tètkale/gagòt la,
sitou nan domèn chanpwèl Martelly
Tisimòn siyen ak FMI pou pa pwodui
diri ankò nan plenn Latibonit lan. N
ap pwofite okazyon sa a pou n denonse politik lasoud zòrèy, swadizan
responsab sa yo ki pa janm tande kri
amwe popilasyon an k ap denonse pri
angrè a k ap monte tèt syèl chak jou
pi plis, ponp, zouti agrikilti, ki pa genyen, pandan grangou, mizè, chomaj
ap depafini popilasyon an.
Lendi 12 me a, Jécozias Pierre
te depoze yon plent nan kabinè enstriksyon nan gonayiv kont Youri
Latortue. Men sa li di nan plent la :
« Mwen rele Pierre Jécozias, mwen
abite Bwadòm 12 nan vil Gonayiv,
mwen idantifye nan nimewo 05-02-
Guarino Funeral Home
99-1990-09-00002, mwen vle esplike menas lanmò m ap sibi. Majistra,
samdi ki te 10 me 2014, li te 10zè
nan maten konsa, mwen t ap patisipe
nan yon emisyon deba nan radyo Vizyon 2000 branch Gonayiv, se konsa
ansyen senatè Latibonit lan, ki se
aktyèl konseye prezidan Martelly a
debake ak yon ekip bandi nan radyo
a, ame jouk nan dan yo, yo menase
m pou yo touye m, men mwen idantifye 2 ladan yo : se Blaise Jean Pierre
al Fenel Neï, 2 mesye sa yo di m :
mwen pa renmen lavi m, y ap fizye
m. Anverite, jou sa a se bon pye m
ki mete m deyò, yo menm rive fè foto
m ak yon telefòn. Nan lendi 12 me a,
menm bandi sa yo rele m nan telefòn
mwen, yo di m yo bezwen m, yo idantifye yo sou non yon moun ki zanmi
m, nimewo yo rele m yo se : 33 415580 ; a 1nè 51 PM. E 3797-1450 a
2zè 22 PM. Mwen ba yo adrès mwen
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Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Perspectives
Des partis condamnent
et exigent la libération
de tous les prisonniers
politiques !
Par Isabelle L. Papillon
L
e militant politique Rony Timothée après plus de 6 jours
d’incarcération à la prion de l’Arcahaie
n’a toujours pas été présenté devant
ses juges naturels, contrairement aux
prescriptions de la Constitution. Un
des dirigeants du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique
(Mopod), en la personne Serge JeanLouis a indiqué que « Nous sommes
en pleine dictature. Mais la volonté citoyenne n’acceptera pas le retour à la
dictature duvaliériste ». Evans Gérard
Beaubrun du parti Rassemblement
des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), également membre de
la coordination de Mopod a exprimé
son indignation sur l’arrestation de
Timothée qu’il qualifie d’ « illégale
et orchestrée par le pouvoir dans
l’unique objectif de casser la mobilisation en cours. C’est même un kidnapping ». Le Réseau national de défense
des droits humains (Rnddh) pour sa
part a « dénoncé l’arrestation de Rony
Timothée dans les conditions plus
haut exposées et condamné le traitement fait de ce dossier par le pouvoir
en place. Il en appelle au respect des
droits de la victime et à sa libération
pure et simple, s’il se confirme que les
accusations sont fantaisistes et politiquement motivées »
Le parti politique Fusion dans
une note de presse a également dénoncé le régime Martelly-Lamothe «
En procédant à l’arrestation de Rony
Timothée le samedi 17 mai dernier
et en l’enfermant jusqu’à l’Arcahaie,
l’exécutif croit pouvoir intimider et
faire peur à tous ceux qui veulent exercer leur droit d’expression publiquement pour contester le comportement
du gouvernement, la corruption, la
vassalisation de la justice, les tentatives de prise de contrôle de l’appareil
électoral, les attaques contre la
démocratie et l’État de droit »
Par ailleurs, à l’instar d’Unité,
Fanmi Lavalas dans une note de presse datée du 24 mai 2014 à l’occasion
de la Fête des Mères, et lue par la coordonnatrice du parti, Maryse Narcisse,
condamne toute forme de persécution
exercée par le régime tètkale de Martelly-Lamothe et exige la libération
immédiate et sans conditions de tous
les prisonniers politiques. Il s’agit de
: Jean-Robert Vincent, arrêté à Lalue
le 27 juillet 2012 pour avoir dénoncé
les actes arbitraires du gouvernement
kaletèt de Martelly-Lamothe sur la
population du plus grand bidonville
de Pétion-ville, Jalousie. Les frères
Florestal, Enold et Josué arrêtés en
mars 2013, pour avoir osé porter
plainte par devant la justice pour implication dans des actes de corruption
contre la famille présidentielle, Sophia
et Olivier Martelly. Louima LouisJuste qui dénonce l’insécurité récurrente et alimentée par ces proches du
pouvoir à Cité Soleil. Le policier Jean
Lamy Maltunès qui a pris la défense
des paysans de l’Ile-à-Vache où le
gouvernement veut à tout prix déloger les paysans de leur lopin de terre.
Les dix (10) manifestants du premier mai 2014 : Jeanty Junior, Mackendy Cajuste alias Balotely, Maurice
Mathurin, Julmiste Gabriel, Leflo Domond, Leblanc James, Jean-Jean Villedrouin, Ernst Verdieu, Marc Vilsain,
Renald Fanfan. Et, le cas dernier en
date, Rony Timothée arrêté le 17 mai
2014 pour ses convictions politiques,
puis transféré à la prison civile de
Rony Timothée
l’Arcahaie le lundi 19 mai
Les arrestations des militants
politiques pour leur conviction politique et tant d’autres cas ont été effectuées en flagrante violation de la
Constitution haïtienne de 1987. Les
articles 25 et 26 de la Constitution se
référant à la liberté individuelle sont
clairs là-dessus : « Toute rigueur ou
contrainte qui n’est pas nécessaires
pour appréhender une personne ou la
maintenir en détention, toute pression
morale ou brutalité physique notamment pendant l’interrogation sont interdites. Nul ne peut être interrogé en
absence de son avocat ou d’un témoin
de son choix.
Nul ne peut être maintenu en
détention, s’il n’a comparu dans les
quarante-huit (48) heures qui suivent son arrestation par devant un
juge appelé à statuer sur la légalité de
l’arrestation et si ce juge n’a confirmé
la détention par décision motivée. »
Après avoir interdit formellement les membres d’une délégation de
l’Opposition de rendre visite à Rony
Thimoté à la prison de l’Arcahaie, une
autre délégation composée des sénateurs, Pierre Francky Exius, président
de la Commission justice et sécurité au
Sénat, John Joël Joseph deuxième secrétaire du Bureau du grand corps et
de Lionel Etienne, ex-député, membre
du Comité exécutif de l’organisation
politique Fanmi Lavalas a pu avoir
accès au détenu.
Le sénateur du département du
Sud, Pierre Francky Exius a qualifié
ce qui s’était passé le samedi 17 mai
sur la route de l’aéroport de kidnapping, si l’on comprend bien les témoignages de la victime. « Des hommes lourdement armés à bord d’un
véhicule ont brusquement stoppé le
véhicule piloté par Rony Timothée et
lui ont intimé l’ordre de déposer les
mains sur le volant. Ce qu’il a fait rapidement. Ils ont demandé en suite son
permis de conduire, Rony Timothée
leur a répondu, mes deux mains sont
au volant comment puis-je le prendre
? C’est à ce moment qu’ils l’ont autorisé à tirer son permis de sa bourse.
Ils l’ont pris et ont dit, c’est vous qui
êtes Rony Timothée. Ils l’ont menotté
et l’ont giflé à trois reprises. Ils ne
lui ont présenté aucun mandat, c’est
donc une arrestation politique, aucune charge n’ayant donc été retenue
contre lui. Nous réclamons la libération immédiate de Rony Timothée.
Nous portons le dossier par devant
le Sénat. Nous allons sensibiliser nos
collègues autour de l’interpellation du
ministre de la justice et de la sécurité publique, Jean Renel Sanon, » a
eu à déclarer Pierre-Francky Exius à
la presse après avoir visité Timothée
à la prison de l’Arcahaie, le jeudi 22
mai dernier.
« Je l'ai vu en personne. Il se
porte bien mais pas trop, car il a un
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
De Port-au-Prince à Caracas, nous
partageons le même objectif : la
souveraineté alimentaire.¨
« Quand nous faisons quelque
chose pour Haïti nous ne le faisons
pas par miséricorde, mais avec la pleine conscience de notre devoir. Pour
le peuple haïtien, nous, vénézuéliens,
n’éprouverons jamais de la pitié mais
la plus profonde admiration » : c’est
en citant Hugo Chávez que le chancelier Elías Jaua a remis à la République
d’Haïti 44 tracteurs, 37 motoculteurs,
51 ordinateurs et autres outils agricoles destinés à renforcer l’agriculture
industrielle et familiale dans la Vallée
de l’Artibonite. Objectif de cette coopération menée grâce à l’accord PetroCaribe (1): augmenter les surfaces de
récolte de 4 mille à 14 mille hectares
(de riz notamment) à travers le système
d’irrigation, la remise en valeur des
semences autochtones haïtiennes et le
contrôle des maladies.
Nous sommes venus concrétiser la volonté du président Maduro de
poursuivre et d’approfondir la coopération avec Haïti. De Port-au-Prince à Caracas, nous partageons le même objectif
: la souveraineté alimentaire” a expliqué Jaua qui compte pour ce faire sur
l’appui du Mouvement des Travailleurs
Sans Terre du Brésil, dont les militants
travaillent en terre haïtienne depuis
quelques années au sein de la brigade
de Via Campesina.
Cette
coopération
Sud-Sud
s’inscrit dans un accord signé entre
Haïti, le Venezuela, le Mouvement des
Travailleurs Sans Terre du Brésil et
l’Argentine à la suite du tremblement
de terre qui a dévasté Port-au-Prince
en 2010, causant la mort de 300.000
personnes et privant de logement deux
millions d’habitants. Le chancelier Jaua
a signé avec le gouvernement haïtien
d’autres accords dans le cadre du programme PetroCaribe qui a déjà permis la
construction de 3 mille nouveaux logements et la rénovation de 6 mille autres,
ainsi que l’alphabétisation de 133 mille
personnes. Le Vénézuéla a également
répondu présent à la demande du Secrétaire Général de l’ONU d’intensifier
la lutte contre le choléra en détachant
dans l’île du personnel de son ministère
de la Santé. Enfin, le chancelier Jaua accompagnera la troisième réunion de la
difficile négociation qui vise à résoudre
le conflit migratoire entre Haïti et la République Dominicaine.
Pendant ce temps au Venezuela,
le représentant officiel de l’ONU au Venezuela Niky Fabiancic a déclaré ce jeudi
8 mai que le Venezuela est “un des pays
leaders en Amérique Latine et dans
les Caraïbes en matière de réduction
des inégalités et ses indicateurs sont
très encourageants en ce qui concerne
la réalisation de tous les Objectifs de
Développement du Millénaire fixés par
l’Onu¨. (2) Les objectifs du Millénaire,
souscrits par les 189 États membres des
Nations Unies, sont assortis de cibles
à atteindre dans des délais précis, de
façon à mesurer les progrès accomplis
dans la lutte contre la pauvreté monétaire, la faim, la maladie, l’absence de
logements adéquats et l’exclusion tout
en promouvant l’égalité des sexes,
la santé, l’éducation et le respect de
l’environnement.
Le vice-président vénézuélien
pour le secteur social, Héctor Rodríguez
Castro, et le Directeur Général de la FAO
(organisme de l’Onu pour l’alimentation
et l’agriculture) José Graziano da Silva
œil enflé d’autant qu’il est privé de
sa liberté », a confié, à des journalistes sur place, le sénateur John Joël
Joseph, à sa sortie de la prison. Le
parlementaire, un opposant au régime
Tèt kale, en a profité pour démentir les
rumeurs qui faisaient croire que Rony
Le chancelier Elías Jaua a remis à la République d’Haïti 44 tracteurs, 37
motoculteurs, 51 ordinateurs et autres outils agricoles destinés à renforcer
l’agriculture industrielle et familiale dans la Vallée de l’Artibonite
Nicolas Maduro à l’Ouverture du premier Congrès National Constituant
des Mouvements Écologistes et de Défense de l’Environnement, Caracas,
9 mai 2014
ont signé jeudi un accord de coopération pour développer des systèmes
soutenables de production de riz en
Afrique sub-saharienne, ¨cette céréale
y représentant le tiers de l’alimentation
quotidienne¨ selon le Directeur de la Fao
qui a rappelé par aileurs qu’au Venezuela, grâce aux initiatives financées par
le gouvernement et appuyées par la
FAO, l’objectif du millénaire d’éradiquer
la famine a été atteint de manière anticipée.
Cette
semaine
également,
l’UNICEF par la voix de sa représentante Kiyomi Kawaguchi a rappelé que
le Venezuela a déjà atteint ces objectifs
en ce qui concerne les droits des enfants
et adolescents à l’éducation avec pour
les années 2009-2010 une population
de 7,7 millions d’étudiants – soit une
augmentation de 24% en comparaison
avec les années antérieures à la révolution. L’UNESCO a octroyé un prix au
Venezuela pour le développement du
projet ¨Canaima Educative¨, distribution
gratuite
d’ordinateurs-encyclopédies
portables destinés à l’alphabétisation
technologique des enfants et adolescents. En 2014 23.000 ordinateurs
seront remis aux universités, un chiffre
26 fois supérieur aux dotations d’il y a
quinze ans, avant la révolution.
Enfin, ce vendredi 9 mai, lors
de l’inauguration à Caracas du premier
Congrès National Constituant des Mouvements Écologistes et de Défense de
l’Environnement, le président Maduro
a demandé aux 1150 organisations
venues de tout le Venezuela et qui
vont débattre durant tout le week-end,
d’élaborer des propositions concrètes
pour aider le gouvernement à mettre fin
aux multiples formes de destruction des
ressources naturelles par le capitalisme
et pour approfondir l’écosocialisme, un
des cinq objectifs centraux du Plan Patria aprouvé par les électeurs en avril
2013. (3)
"Le congrès, a-t-il ajouté, doit assumer des fonctions constituantes pour
générer un puissant mouvement social,
démocratique, actif, dosé du pouvoir de
décision, le pouvoir de dire et de faire. Il
s’agit de changer notre relation avec la
nature, de sauver la planète. Nous devons nous engager dans la lutte pour que
s’instaure partout une nouvelle vision
écologique, écosocialiste".
Timothée avait été victime d’agression
physique et de viol dans sa cellule. «
Il a lui-même démenti cette information en nous disant qu’il n’a pas été
frappé ni violé au niveau de la prison,
a précisé John Joël Joseph. Mais, a-t-il
poursuivi, Rony nous a expliqué que
l’un des cinq policiers, en civil, qui
ont procédé à son arrestation l’avait
giflé, ce qui lui cause des problèmes
dans un œil ».
L’ancien député Lionel Etienne, membre du Comité exécutif de
Suite à la page (14)
Notes :
(1)
Sur cette coopération,
lire ¨De PetroCaribe à la Patrie Caraïbe¨ http://venezuelainfos.wordpress.
com/2012/07/22/venezuela-haiti-depetrocaribe-a-la-patrie-caraibe/
(2) Pour la liste des Objectifs du
Millénaire : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/
(3) On trouvera le détail de ce
programme de gouvernement dans ¨Ce
que va faire la révolution bolivarienne
de 2013 à 2019¨, http://venezuelainfos.
wordpress.com/2013/04/15/ce-queva-faire-la-revolution-bolivarienne-de2013-a-2019/
Traduction : Thierry Deronne
Venezuela infos 10 mai 2014
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Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
This Week in Haiti
On Eve of MINUSTAH’s 10th Anniversary:
Sen. Moïse Jean-Charles Lobbies Brazilian Parliamentarians
to Call for UN Withdrawal
by Kim Ives
T
Sen. Moïse Jean-Charles with Sen. Ana Rita, the chair of the Brazilian
Senate’s Human Rights Commission, and Markus Sokol, a member of the
National Directorate of the Workers Party (PT)
Kim Ives/Haïti Liberté
A Haitian refugee holds up a Haitian flag in the audience at the ceremony
to make Sen. Moïse Jean-Charles an honorary citizen of Sao Paulo, Brazil
tober.
During his time in Brasilia, Sen.
Jean-Charles also met with Defense
Minister Celso Amorim and was presented before a Senate plenary session by Sens. Ana Rita and Eduardo
Suplicy.
On May 22, Sen. Jean-Charles
returned to Sao Paulo to be named
an “honorary citizen” of that city, the
Western Hemisphere’s largest with 18
million inhabitants.
Initiated by City Councilwoman
Juliana Cardoso (PT), the ceremony
was held before a room crammed full
with over 100 people, including over
a dozen Haitian refugees. Among the
many speakers were Deputies Adriano
Diogo and Renato Simões (PT); the
president of the Sao Paulo City Coun-
Kim Ives/Haïti Liberté
Kim Ives/Haïti Liberté
he Human Rights Commission of
the Brazilian Senate voted unanimously last week for the withdrawal
of Brazilian troops from the UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH),
which was deployed 10 years ago on
Jun. 1.
The resolution, made by Senators Ana Rita , Eduardo Suplicy, and
Wellington Dias, all of the ruling
Workers Party (PT), calls for “Brazil
to lead the countries of Latin American in withdrawing troops” from the
force of about 9,000 soldiers and police officers.
Brazil’s generals have led MINUSTAH since its deployment following the Feb. 29, 2004 coup d’état,
which the U.S., France, and Canada
orchestrated against the elected government of President Jean-Bertrand
Aristide. Brazil has always had the
largest contingent of troops – about
2,200 – in the UN force.
The vote came after the commission received Haitian Sen. Moïse
Jean-Charles in Brasilia on May 21.
“Haiti is not at war, and there is no
civil war either,” said Sen. JeanCharles, who spent six-days in the
capital and Sao Paulo. “Our struggle
for the withdrawal of the UN military
occupation from Haiti is a part of the
struggle of brethren peoples across
Latin America and the world against
imperialist forces seeking to use the
UN to advance their agenda in Haiti
and trample our sovereignty.”
Sen. Jean-Charles also presented
the Brazilian senators with the text of
the May 28, 2013 Haitian Senate resolution, passed unanimously, which
called for all UN troops to leave Haiti
by May 28, 2014.
Later on May 21, Sen. JeanCharles spoke to the Human Rights
Commission of the Brazilian Chamber
of Deputies. PT Deputies Fernando
Ferro and Renato Simões asked the
Haitian senator many questions and
in the end also pledged their support
for the withdrawal of Brazilian troops
from MINUSTAH.
Both commissions said they will
seek to pass a resolution calling for
Brazil’s withdrawal from MINUSTAH
in both houses of Parliament in Oc-
Sen. Moïse Jean-Charles speaking at meeting of the Deputies’ Human
Rights Commission with Dep. Renato Simões listening
cil, José Américo Días; João Gomes of
the CUT, Brazil’s largest union; Milton
Barbosa of the United Black Movement; and Markus Sokol, a member of
the PT’s National Directorate. At least
five highly influential members of the
PT’s national leadership were present.
“Please, Ms. President, this is
not a peace-keeping force,” Dep. Diogo said in a much applauded speech.
“It is a war-making force. Bring it
home.”
Brazil’s Ambassador in Haiti
and Haiti’s Consul General in Sao
Paulo had called the City Council in an
effort to have the ceremony honoring
Sen. Jean-Charles cancelled, Councilwoman Cardoso told the audience.
“They asked why we were giving the
honor of Sao Paulo citizenship to a
Senator who is so critical of the Haitian government that it is in danger of
falling,” Ms. Cardoso told the packed
and cheering hall. “The presence of
all of you here tonight, especially our
Haitian brothers and sisters, is the response to that question.”
Sen. Jean-Charles spoke after
being awarded a large citizenship certificate. “In 2004, troops were sent to
Haiti with the promise of stabilizing
the country in six months,” he told
the crowd. “Now they have been there
a decade, and things have not gotten
better, but worse. It would be better to
send tractors rather than tanks. The
UN troops are only there to ensure the
exploitation of Haiti’s resources by our
oligarchy and multinational monopolies. The occupation removes our right
to self-determination and to have an
independent and sovereign nation.”
Following the ceremony, the
Haitians and others in the audience
spent over an hour talking to and taking pictures with Sen. Jean-Charles.
Sen. Moïse’s tour in Brazil was
largely organized and facilitated by O
Trabalho (The Work), an influential
anti-imperialist current in the PT.
“Our visit to Brazil showed
clearly that the Brazilian people are
in solidarity with the Haitian people’s
call for the UN troops to leave Haiti,”
said Oxygène David, a leader of the
Dessalines Coordination (KOD) political party, who traveled in Sen. JeanCharles’ delegation along with a journalist from Haïti Liberté. “Thanks to
the senator’s three visits here over the
past year and the solidarity of growing numbers of Brazilian comrades in
the PT, the Brazilian people are forcing their elected leaders to demand
the withdrawal of UN troops in Haiti
and bringing an end to this shameful
chapter in Haitian and Latin American
history.”
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YEAR
2012
2011
2012
2010
2007
2011
2010
MAKE/MODEL/MILES
Volkswagen Passat, 22k
Ford Edge, 51k
Nissan Maxima, 20k
Infiniti G37, 28k
Lexus ES350, 34k
Acura MDX, 48k
Lexus LS 460, 39k
STOCK /VIN
4362
82896
3788
70898
2242
1321
82704
PRICE
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10
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
ENTRETIEN AVEC GONZALO GÓMEZ : « IL EST ENCORE
TEMPS DE CHANGER LE CAP DE LA CONCILIATION AVEC LA
BOURGEOISIE VÉNÉZUÉLIENNE»
Par Gonzalo Gómez et Maria Elena
Saludas
Au CADTM-AYNA, notre inquiétude est grande face à la distorsion
des faits par les médias internationaux quant aux événements qui se
déroulent au Venezuela depuis le 12
février. Des événements qui, nous en
sommes conscients, sont une continuation de la conspiration que les
groupes oligarchiques ont initiée en
1999 quand le commandant Hugo
Chávez Frías assuma la présidence
de ce pays et initia le processus révolutionnaire transitoire bolivarien.
Nous sommes préoccupés et meurtris
de constater qu’on essaie aujourd’hui
de présenter le gouvernement légitimement élu de Nicolás Maduro
comme tyrannique et répressif, en
cherchant ainsi des prétextes pour un
coup d’État, une sécession territoriale
ou une intervention étrangère. Nous
avons interviewé Gonzalo Gómez,
journaliste du site web Aporrea.org,
pour lui demander son point de vue
sur la situation actuelle et les possibles scénarios à venir au Venezuela.
Maria Elena Saludas : Quel est
ton regard sur le moment que traverse
le Venezuela, son gouvernement et sa
population aujourd’hui ?
Gonzalo Gómez : D’un point de
vue politique, je te parle en tant que
membre du courant « Marea Socialista
», parce qu’Aporrea est un média populaire animé par une équipe plurielle,
dans le cadre de la diversité de pensées
existant au sein de la révolution bolivarienne.
Après la disparition physique du
Commandant Chávez, la bourgeoisie et
ses formations politiques ont constaté
que le moment était venu de faire un
bond en avant contre-révolutionnaire.
Et cela, bien entendu, sous les auspices de forces impérialistes. Ils collaborent pour ce faire avec les secteurs
les
plus réactionnaires
et mafieux
de la
Parade
Journal ads_Haitian
Heritage
bourgeoisie latino-américaine, comme
le montrent les étroites relations de la
droite vénézuélienne avec Uribe (exprésident de la Colombie, NdT) et le
para-militarisme colombien.
Tous autant qu’ils sont, ils veulent en finir avec le régime politique qui
a surgi avec la révolution bolivarienne,
pour ramener dans son lit le fleuve du
Venezuela rebelle et récupérer le contrôle
total de la rente pétrolière, principale
source de devises et de ressources du
pays. En tant que classe, la bourgeoisie a cet objectif, bien que ses différents
secteurs ne coïncident pas nécessairement sur les tactiques et le timing.
Cependant, les méthodes se
combinent de manière objective, leurs
contradictions produisant une synthèse
: le « bâton » et la « carotte » remplissant ainsi leur rôle respectif. Tant au
Venezuela qu’en Amérique latine, il y a
une autre approche, plus conciliatrice et
sinueuse et qui veut détruire la révolution bolivarienne par la conciliation, par
l’obtention de concessions, par l’usure
du gouvernement ou par l’instauration
d’une coalition entre des secteurs bourgeois et des membres de la caste bureaucratique qui s’est constituée tout au
long du processus bolivarien.
Le fouet de la « guarimba » (terme
désignant les protestations de rue de
l’opposition, NdT), de l’insurrection
violente et du terrorisme paramilitaire,
sert à la bourgeoisie pour cueillir, avec
la « carotte » de la paix, les fruits de
la négociation avec le gouvernement
de Nicolás Maduro. La « guarimba » et
les actes de violence continuent, même
lorsqu’ils ne gagnent pas l’adhésion
des couches populaire de la population
et sont fondamentalement un geste
désespéré de secteurs de la petite bourgeoisie, avec la participation de mercenaires. La seule chose qui est sortie
de la Conférence de Paix et des tables
de négociation, ce sont des concessions au patronat, des augmentations
de prix, des facilités pour l’obtention
de plus grandes quantités de dollars et
d’accaparement de plus grandes portions de la rente pétrolière. À partir de
ces discussions,
veulent
5/22/14
12:52 PMilsPage
1 démanteler
les conquêtes de la classe travailleuse,
des paysans et des secteurs populai-
Gonzalo Gómez, journaliste du site
web Aporrea.org
res, comme par exemple la sécurité
de l’emploi et d’autres acquis obtenus
avec la Loi du Travail, que les patrons
et les autorités régulant le travail ignorent déjà dans la pratique.
En même temps, la direction
politique bourgeoise veut que le gouvernement de Maduro paie les coûts
politiques des mesures qui seront
adoptées à la suite des exigences du
patronat et cela afin d’accentuer sans
cesse son usure politique face au peuple. Il est clair que la droite va elle aussi payer un coût politique pour sa gros-
Chávez nous a laissé son héritage et un programme pour lequel nous
avons voté et, dans l’un de ses derniers messages, il a posé la nécessité
d’un « changement de cap » pour avancer de manière déterminée vers la
transition socialiste
Président Nicolas Maduro et Henrique Capriles. Nous ne sommes pas
opposés à ce qu’il y ait des discussions de paix, à ce qu’il y ait un
dialogue, mais cela doit se faire avec l’agenda de la révolution et avec la
participation et la consultation effective du peuple.
sière offensive et il se manifeste déjà
dans le rejet de la grande majorité du
peuple et de ses propres électeurs face
aux actions répugnantes, comme les
assassinats et les actes violents contre
les services publics, les centres éducatifs, les centres de santé, les transports
publics et les biens collectifs.
Maria Elena Saludas : Les
campagnes internationales de diabolisation du président Hugo Chávez ont
été nombreuses tout au long de son
mandat ; le coup d’État du 11 avril
2002 (où il s’en est fallu de peu qu’il
ne soit assassiné), le « putsch pétrolier » et tant d’autres attaques qui,
néanmoins, furent mises à profit par
Chávez pour radicaliser son projet
politique. Considères-tu qu’il se passe
quelque chose de similaire en ce moment ? Dans le cas contraire, quelles
sont les différences dans la conjoncture actuelle ?
Gonzalo Gómez : Oui, effectivement, du temps de Chávez, les
mises en échec des tentatives putschistes antérieures ont produit des
avancées dans le projet politique, tant
du point de vue démocratique que
dans les conquêtes matérielles, économiques et sociales et en matière de
souveraineté. Chávez s’est appuyé
sur cela pour radicaliser le processus.
Et cela en dépit du fait que Chávez a
également ouvert des espaces de dialogue avec la bourgeoise, mais c’était
avec le peuple mobilisé et marquant
l’agenda de la discussion. Je constate
maintenant que la situation est différente, parce que la pression violente de
la droite n’a pas cessé et les négociations sont faites à partir des demandes
du patronat, comme les 12 points de
l’industriel Lorenzo Mendoza. Chávez, par contre, était celui qui fixait les
règles du jeu et je sens que maintenant
ce n’est pas comme ça. On n’est pas
en train de discuter de la manière dont
les patrons doivent s’adapter au programme du gouvernement, le « Plan
de la Patrie », et de comment la droite
doit abandonner la violence ; on met
au contraire comme condition tacite
Suite à la page (15)
The City University of New York
celebrates the achievements of the Haitian Community
and the graduates of the 24 CUNY Colleges and
Professional Schools
Congratulations to our students, alumni,
faculty and staff on
Haitian Heritage Month
May 2014
Benno C. Schmidt
William P. Kelly
CHAIRPERSON
INTERIM CHANCELLOR
1-800-CUNY-YES WWW.CUNY.EDU CUNY TV-Channel 75
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
ONU : Réponse de la Syrie au projet de
résolution initié par la France et soldé par
un quatrième véto sino-russe
Par Bachar al-Jaafari
Le 22 mai 2014, à l’initiative de la
France, un projet de résolution visant
à renvoyer « le dossier syrien » au
procureur de la Cour Pénale Internationale [CPI] a été soumis au Conseil
de sécurité des Nations Unies [1]
[2]. Pour mémoire, voici la réponse
du Docteur Bachar al-Jaafari, délégué
permanent de la Syrie auprès des Nations Unies.
A
u nom du gouvernement de la République arabe syrienne, j’exprime
nos sincères condoléances au gouvernement et au peuple du Nigéria pour le
malheur qui a frappé ses deux villes,
Kano et Jos, suite aux attentats terroristes qui ont emporté la vie de centaines de civils innocents, ainsi que
toute notre sympathie aux familles des
victimes. Et si c’est par ces mots que je
prends la parole, c’est bien parce que
nul, autour de cette table ronde, ne peut
ressentir l’atrocité du terrorisme autant
que le peuple syrien.
Monsieur le Président, les modalités d’approche de la situation syrienne, par certains États présentateurs
de ce projet de résolution, me rappellent
« L’Étrange cas du Dr Jekyll & M. Hyde
» de l’écrivain écossais Robert Stevenson. Car, ils ont beau chercher à jouer
le rôle du bon docteur Jekyll en clamant
leurs principes philanthropes, c’est en
réalité le monstrueux M. Hyde qui les
anime lorsqu’ils s’associent pour soutenir le terrorisme qui frappe mon pays
et collaborent pour saigner davantage
de Syriens, tout en se lamentant face à
l’hémorragie !
Monsieur le Président, les mains
de M. Hyde ruissellent du sang des
Syriens, alors même qu’il se prétend «
Ami du peuple syrien ». J’en veux pour
preuve les propos tenus récemment,
au Caire, par l’ancien chef de la dite
« Coalition de l’opposition syrienne »
[3], lequel vient d’être évoqué par mon
collègue représentant la Fédération de
Russie. Je cite : « La moitié de ceux qui
se présentent comme étant les amis de
la Syrie ne sont que des imposteurs, des
menteurs et des hypocrites. Ce sont eux
qui nous ont précipités dans la situation
où nous sommes… L’Occident cherche
la partition de la Syrie ! ». Voilà ce qu’a
déclaré l’ancien chef de la « coalition de
Doha », notoirement fabriquée, conditionnée et emballée dans certaines capitales bien connues de tous.
Les hasards du calendrier font
qu’aujourd’hui coïncide avec ce jour de
1945 où la délégation syrienne, participant à la Conférence de San Francisco
pour la mise en place de la Charte de
l’Organisation des Nations Unies, a
réussi à forger l’article 78 garantissant
que la Syrie ne saurait être soumise à
la tutelle française [4]. Le résultat de
l’adoption de cet article, Mesdames et
Messieurs, fut que les forces d’occupation françaises bombardèrent le Parlement syrien, le 29 mai 1945, et massacrèrent toute sa garnison [5] !
Aujourd’hui, vu les circonstances, et étant donné l’imprescriptibilité des crimes de guerre [6], contrairement à ceux que nous venons
d’entendre, nous appelons le Conseil
de sécurité à demander des comptes au
gouvernement français pour ses crimes
contre les Syriens et les peuples des
nombreux pays que la France a occupés et dont elle a pillé les ressources.
Et, de notre côté, nous demandons au gouvernement français de
présenter des excuses publiques pour
l’ensemble des exactions de son « ère
colonisatrice » ainsi que le versement
d’indemnités au peuple syrien. De
plus, nous lui affirmons que le peuple
12
syrien n’est pas prêt d’oublier l’accord
de Sikes-Picot qui a abouti à ce que la
France arrache le Sandjak d’Alexandrette à la Syrie, pour le céder à la Turquie, dans l’espoir qu’elle renonce à entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne
ainsi qu’ils l’ont prétendu ; comme il
n’oubliera pas que c’est la France qui
a introduit le terrorisme nucléaire israélien dans notre région au cours des
années cinquante du siècle dernier.
Monsieur le Président, la première donnée qui est au fondement
juridique du droit international est qu’il
régit des rapports entre États souverains, lesquels États assument la responsabilité exclusive du droit interne
reposant sur une autorité publique, garantie par leur système juridique qui en
en assure le respect sur leurs territoires
respectifs. Par conséquent, et suite aux
événements malheureux vécus par
mon pays, le gouvernement syrien a
pris une série de mesures visant à poursuivre les responsables, à les juger, et à
les condamner s’il y a lieu. Un Comité
national, chargé d’enquêter sur ces
événements, travaille conjointement
avec la justice syrienne depuis le début
de la crise sur des milliers de cas. Plus
précisément, 30 000 enquêtes, procès,
et jugements ont eu lieu ou sont en
cours.
Ce qui confirme la volonté et la
capacité du gouvernement syrien à assurer la justice sur son sol, et contredit
n’importe lequel des prétextes évoqués
pour justifier l’ingérence de n’importe
quel organe judiciaire international,
dans le but de s’accaparer des compétences qui relèvent de la justice nationale. D’autant plus que la crise syrienne
a démasqué l’étendue des « deux poids
deux mesures » dominant l’ONU, devenue un outil entre les mains de certains
États pour en agresser d’autres, au nom
de la Justice et de la loi !
C’est dans l’esprit même de cette
dernière dérive qu’un groupe de pays
membres a pris l’initiative de présenter
le projet de résolution qui vient de nous
être soumis. C’est un texte politique et
discriminatoire, un texte d’ingérence
par excellence ! Il a pour but de parasiter les prochaines élections présidentielles, de rebattre les cartes, d’attiser
la crise, et de répondre à certains objectifs médiatiques pour la façade, en
plus de chercher à entraîner le Conseil
de sécurité dans le cortège de l’hystérie haineuse dont ce groupe témoigne
à l’égard de l’État et du peuple syrien,
sans oublier les tentatives désespérées
de certains pour leur imposer une tutelle révolue.
Nous disons qu’en plus de mépriser la volonté des citoyens Syriens,
ce texte est en flagrante contradiction avec les déclarations répétées du
Conseil de sécurité qui s’est fortement
engagé à respecter la souveraineté de
la République arabe syrienne, son indépendance, l’unité et l’intégrité de son
territoire, tout en insistant sur une solution politique à la crise sous direction
syrienne.
Nous disons aussi que tous les
arguments présentés par les États qui
appellent le Conseil de sécurité des Nations Unies à renvoyer le dossier syrien
au procureur de la CPI, ne sont que des
allégations fallacieuses et politiciennes,
totalement contraires à la vérité. Et si
elles sont appuyées par diverses organisations onusiennes, il faut savoir
que ces organisations ont sciemment
ignoré les informations, les plaintes,
les preuves et comptes-rendus documentés, avancés par le gouvernement
syrien ; ce qui témoigne de leur participation effective aux agendas des États
engagés dans la campagne d’agression
contre mon pays.
Monsieur le Président, la Syrie
Haiti Liberté/Haitian Times
Docteur Bachar al-Jaafari,
délégué permanent de la Syrie
auprès des Nations Unies
croit en la justice pénale internationale
et a été l’un des acteurs convaincus de
la « Conférence de Rome » qui a travaillé à définir les règles de fonctionnement
de la CPI. Elle a été l’un des premiers
signataires du « Statut de Rome ».
Mais si elle ne l’a pas ratifié, c’est bien
parce que sa vision de cette justice était
qu’elle devait être nécessairement générale, éloignée des doubles standards,
de toute politisation et de toute discrimination. Partant de ces convictions,
elle avait demandé à inclure le « crime
d’agression » puisqu’il est la source de
tous les autres crimes. Mais cela lui
avait été refusé, d’où son abstention.
Et aujourd’hui, concernant la Syrie, le gouvernement de la République
arabe syrienne vient affirmer que le
respect de cette justice internationale
exige :
Premièrement : De juger la responsabilité des gouvernements de la
Turquie, de l’Arabie Saoudite, du Qatar,
de la France, d’Israël, et d’autres pays
qui ont incité à la violence publique et
au terrorisme en Syrie, de n’importe
quelle manière que ce soit, y compris,
l’accueil, le financement, l’armement,
ou l’entraînement des mercenaires terroristes venus par milliers de tous les
coins de la planète, et sur les crimes
desquels ils ont fermé les yeux allant
jusqu’à les présenter comme des « opposants modérés » !
À ce propos, je porte à votre
attention une information donnée par le
chef d’état-major des forces aériennes
libyennes. Il a déclaré, hier [21 mai],
que l’organisation Al-Qaïda de Libye,
et la faction des Frères Musulmans en
Libye, avaient organisé 224 voyages
aériens à partir de l’aéroport de Tripoli,
pour transporter ce type de mercenaires
vers la Syrie via la Turquie !
Monsieur le Président, aucune
justice internationale n’est possible,
tant que certains États continueront à
violer les lois internationales et les résolutions du Conseil de sécurité en rapport
avec la lutte contre le terrorisme, sans
aucune limite ! Le terrorisme est un
crime, qui que soit le criminel, et quel
que soit son objectif. Et tout comme le
terrorisme pratiqué par Boko Haram au
Nigéria est condamnable et doit être
combattu, il est impératif de combattre
ses homologues couvés et entraînés par
Israël dans la zone de séparation entre
Israël et la Syrie, sur le Golan occupé,
avec l’assistance d’un pays arabe voisin, ce que nous regrettons.
Quant à la Turquie, est-il besoin de rappeler qu’elle se charge de
la même besogne dans le Nord, tandis
que nombre de gouvernements arabes
et occidentaux arment ces mercenaires
terroristes au vu et au su des Nations
Unies ?
Ils ont commis les pires crimes
qui pèseront lourd sur la conscience de
l’humanité, leur dernier ayant consisté
à priver Alep, une ville de trois millions d’habitants, d’eau potable et de
Suite à la page (16)
Laurent Fabius et la Justice
L’ambassadeur de Chine observe, interloqué, son homologue français
plaider pour que Bachar el-Assad soit jugé par la CPI. La France et le
Royaume-Uni livrent une guerre secrète contre la Syrie depuis 2011.
Celle-ci a fait plus de 160 000 morts.
La proposition de Laurent Fabius de
saisir la Cour pénale internationale des
crimes commis en Syrie a été rejetée
par l’Onu. En effet, derrière les apparences de la Justice, la CPI est un instrument de l’impérialisme occidental. Sa
procédure est ubuesque, elle n’hésite
pas à inventer des crimes imaginaires
pour condamner ses prévenus et participe aux opérations d’intoxication de
l’Otan. Oui, nous voulons la Justice, et
celle-ci doit commencer par juger M.
Fabius pour ses crimes en Syrie.
À
l’initiative du ministre français
des Affaires étrangères, Laurent
Fabius, la France a déposé, jeudi soir
au Conseil de sécurité, une proposition
de résolution saisissant la Cour pénale
internationale (CPI) des crimes commis en Syrie. M. Fabius a expliqué son
geste, soutenu par 64 pays allié, dans
une tribune libre publiée par Le Monde
[1]. Il y souligne que son projet de résolution n’est pas tourné contre le gouvernement, mais « vise tous les crimes
commis en Syrie, quels qu’en soient les
auteurs ».
Nous devrions donc tous le
soutenir. Pourtant la Russie et la Chine
s’y sont opposées avec force, allant
même jusqu’à user pour la quatrième
fois dans ce dossier de leur droit de
veto. C’est que ces deux États, qui ne
sont pas membres de la CPI, savent que
les garanties de Laurent Fabius sont de
la pure propagande. La CPI rend une
justice de vainqueurs et sert les intérêts
de l’impérialisme.
Une justice à sens unique
Depuis sa création en 2002, la Cour —
dont la compétence est universelle— a
ouvert une vingtaine de dossiers ; mais
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Laurent Fabius, ministre des
Affaires étrangères de la France
elle n’a prononcé de condamnations
que contre des ressortissants de huit
États africains (l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la République de Centrafrique, le Soudan, la
République du Kenya, la Libye, la Côte
d’Ivoire). Et dans ces huit cas, la Cour
n’a condamné que des opposants aux
grandes puissances occidentales. Dès
lors, il est évident que cet organe ne
rend pas la justice, mais l’instrumente.
C’est pourquoi en octobre 2013,
le sommet de l’Union africaine a décidé
de ne plus honorer ses engagements
vis-à-vis de la CPI lorsqu’elle poursuit
des chefs d’État en exercice.
En août 2011, le procureur de
la CPI, Luis Moreno Ocampo, assurait
qu’on lui avait remis Saif el-Islam Kadhafi et qu’il en organisait le transfert à
La Haye. En réalité, celui-ci commandait la résistance à l’attaque de l’Otan.
Il ne sera arrêté qu’une fois la Jamahiriya tombée, trois mois plus tard.
L’expérience libyenne
Pour ma part, mon expérience
Suite à la page (16 )
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Perspectives
Qui est Leopoldo López, emblème de la
contestation putschiste au Venezuela ?
Dans une chronique récente( 1), le
sociologue et anthropologue mexicain
Héctor Díaz-Polanco revient sur la figure emblématique du mouvement de
protestation actuel au Venezuela opposé au gouvernement bolivarien et
critique de l'opposition traditionnelle
conduite par Enrique Capriles.
L
eopoldo López Mendoza est considéré, vu des pays du Nord ainsi que
par la classe privilégiée du Venezuela,
comme un symbole de la tentative de
révolution conservatrice, sinon de coup
d‘Etat, qui s’y mène.
Fils à papa d’une famille de privilégiés, Lopez est issu des élites “américanisées” du pays. En 1989, âgé de 18
ans, il a été envoyé par sa famille au
Kenyon College, dans l'Ohio, "pour lui
acheter un avenir". 60.000 dollars US
par an, pendant cinq ans : une fortune.
Selon M. Díaz-Polanco, la CIA
contrôle des enseignants, au Kenyon
College, capables de repérer les jeunes
leaders de demain ou simplement ceux
qui pourraient devenir “utiles". La Kenyon’s Review, qui a une certaine influence dans le monde intellectuel réputé
comme « difficile d’accès », serait une
publication financée par la CIA. Michael Morrell , n°2 de la CIA, a dirigé
par deux fois le Kenyon College. (2)
Lopez réapparaît ensuite à
l'Université de Harvard, à la Kennedy
School of Government, où il obtient
une "maîtrise en politique publique" en
1996.
La Harvard Kennedy School est
une autre cible des chasseurs de tête de
la CIA. Le général David Petraeus, exchef de la CIA et confident de Barack
Obama sur les questions de contre-espionnage, est professeur à la Kennedy
School. On trouve parmi d‘autres anciens élèves Pablo Casado Blanco, l’un
des chefs du Parti Populaire espagnol
(PPE) qui, selon Dias-Polanco, était un
agent de liaison de la CIA, notamment
sur les questions cubaines.
De retour au Venezuela, Lopez
occupe le poste d'analyste, économiste en chef adjoint et conseiller
économique au Département de la planification de PDVSA, la compagnie
pétrolière nationale, grâce à sa mère,
Antoinette López Mendoza, qui était
directrice des Affaires publiques de la
société. Selon Dias-Polanco, sa mère
impulsa la carrière politique de son fils
grâce à des fonds détournés de PDVSA.
L’homme politique s’appuie
sur une « façade » de la CIA, International Republican Institute (IRI), une
émanation du Parti républicain, qui
lui délivrera tous ses moyens stratégiques et financiers. L'IRI travaille en
collaboration avec la National Endowment for Democracy (NED), elle-même
financée en partie par la CIA. Dans ce
cadre, à partir de 2002 [année du coup
d’Etat contre Chavez], Lopez se rend
fréquemment à Washington, au siège
de l’IRI et pour rencontrer des fonctionnaires de l’Administration Bush.
Dans le même temps, il intègre
l’association Primero Justicia, bientôt
convertie en un parti politique que dirige maintenant son rival, Henrique
Capriles. Lors du coup d’Etat de 2002,
Lopez est impliqué dans « l’arrestation
» du ministre de la Justice, Ramón Rodríguez Chacín. Les auteurs du coup
d’Etat furent amnistiés par Chavez en
2007. Lopez conduit un autre mouvement visant à destituer Chavez, en
2004.
Frustré de ne pas occuper la
position de leader à Primero Justicia, il crée son propre mouvement, «
Voluntad popular », qui, selon DíazPolanco, donne libre cours à ses idées
extrémistes de droite, bien que se
réclamant officiellement de la socialdémocratie. Il promeut également les
« Redes populares » ("réseaux populaires"), une initiative financée par USAID
(3) afin de pénétrer les communautés
et de briser les rangs de la révolution
bolivarienne en recrutant des agents
rémunérés pour organiser des actions
de déstabilisation supposément « spontanées ».
Selon Díaz-Polanco, Lopez est le
cousin d'un autre agent de la CIA, Thor
Halvorssen, chef de la Human Rights
Foundation, autre fausse ONG proche
de la CIA, qui fut impliqué dans un
coup d'Etat manqué contre le président
bolivien Evo Morales en 2009.
Il n’y a là aucun mystérieux
complot. C’est la manière dont les
USA gèrent habituellement leurs relations avec l’Amérique latine depuis
des décennies, en association avec
les grandes familles du cru. Dans les
années 70, ce système accoucha de
plusieurs dictatures sanglantes via
l’opération Condor, conduite notamment sous l’égide de l’emblématique
Henry Kissinger.
Notes:
1 Héctor Díaz-Polanco, La ficha
Par Guadi Calvo *
L
Leopoldo López
de una fichita : la historia secreta de
Leopoldo López, la cia y lo que quieren
para Venezuela, 17 février 2014.
2 Morell accueilli au Keynon College : http://www.kenyon.edu/middlepath/story/inside-the-cia/ (site du Kenyon College)
3 USAID est une agence du
Département d'Etat (min. des Affaires
étangères US) chargée du développement économique et de l’assistance
humanitaire dans le monde. Cette
fausse ONG défend en fait les intérêts
économiques et stratégiques des USA.
Sa proximité avec la CIA est parfois
soulignée (par exemple par l'historien
américain William Blum). En 2012, le
sommet de l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques comprenant
Antigua-et-Barbuda, Bolivie, Cuba,
Dominique,
Équateur,
Nicaragua,
Saint-Vincent-et-les Grenadines, Venezuela) a appelé ses membres à expulser
USAID.
Documents :
- révélations de Wikileaks sur
les échanges entre Lopez et les USA :
Cables de WikiLeaks revelan contactos
de la oposición venezolana con EE.UU.
- entretien avec Héctor Díaz-Polanco sur la chaîne en ligne "RompevientoTV" (mars 2013) : le sociologue
revient sur Hugo Chavez, initiateur de
la première révolution contre le néolibéralisme. Il souligne le fait paradoxal
que la polarisation qu'entraîne la position extrémiste de Lopez brise la dynamique de l'opposition dirigée par Enrique Capriles : https://www.youtube.
com/watch?v=gOUGWlvRgLo#t=173
- voir l'interview d'Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique en espagnol, sur la chaîne CNN
(février 2014) : https://www.youtube.
com/watch?v=gOUGWlvRgLo#t=173
Médiapart 24 février 2014
Viva Venezuela 23 Mai 2014
Le Pentagone adopte la formule « 2, 2, 2, 1»
Par Alfredo Jalife-Rahme
Une conférence du chef d’état-major
US atteste que ses armées refusent
d’entrer en guerre contre la Russie et
admettent qu’elles peuvent être dépassées d’ici dix ans. Le général Martin
Dempsey entend utiliser la prochaine
décennie pour ne pas perdre sa supériorité sur le reste du monde. Cependant,
ses propos montrent l’extraordinaire
décalage entre d’un côté la politique
de provocation néo-conservatrice —
qui tente d’entraîner la Russie dans
une guerre en Ukraine— et, de l’autre,
la réalité des forces armées états-uniennes.
L
’une des conséquences des sanctions imposées à la Russie par les
États « occidentaux » est le resserrement des liens entre Moscou, Beijing et
New Delhi, un resserrement qui prend
une tournure dramatique depuis que le
président Vladimir Poutine a décidé de
jouer la carte géoénergétique [1].
Aux États-Unis, une grande partie des « civils » va-t-en-guerre de la
classe politique —sans parler de leurs
désinformateurs de tous les médias—
ne sont pas aussi bien informés que
l’armée, qui voue, sur le plan militaire,
une profonde admiration à la Russie et
à la Chine.
Six jours avant le 20 mai, date de
l’arrivée à Shanghai de Vladimir Poutine, le tsar de la géoénergie mondiale,
en visite pour deux jours, le général
Martin Dempsey, chef d’état-major interarmes des États-Unis, a prononcé
une conférence intitulée « Défense
déstabilisatrice : la sécurité dynamique
à l’ère des nouvelles technologiques »
devant les membres de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion proche du
Parti républicain et de l’Otan établi à
Washington [2].
Durant son intervention très pertinente, Martin Dempsey a affirmé que
« la Russie et la Chine sont devenues
deux poids lourds mondiaux [qui]
pèsent sur les décisions stratégiques
concernant les grands enjeux mondiaux en matière de sécurité », entérinant
du même coup le nouvel ordre géostratégique tripolaire esquissé dans cette
chronique [3]
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Libye, une poignée de sable
dans le vent
Le général Martin Dempsey,
président du Comité des chefs
d’état-major US.
Le général états-unien a résumé le « nouveau modèle [suivi par
les États-Unis en matière de] sécurité à l’aide de la formule mnémotechnique « 2, 2, 2, 1 », qui désigne
comme ennemis « deux poids lourds
Suite à la page (14)
a grande presse occidentale fait
savoir que le dimanche 18 mai il
y a eu une tentative de coup d’État
en Libye. Il serait intéressant, que
quelqu’un explique de quel État s’agitil, puisque depuis la chute du Colonel
Kadhafi en octobre 2011, la république
de l’époque la plus moderne et progressiste d’Afrique a reculé au temps du Roi
Idris au-Senussi, mis sur le trône par
les Anglais, après l’échec des fascistes
et qui a gouverné avec un pied au XVe
siècle et l’autre nulle part jusqu’à son
renversement en septembre 1969, par
un colonel charismatique de vingt-sept
ans. Depuis l’assassinat de Mouammar
Kadhafi, la Libye s’évanouie comme
une poignée de sable en vent.
En Libye, depuis que l’OTAN en
est en charge, personne ne sait qui gouverne et ni même où l’on gouverne. Les
commandos islamistes, qui ont été approvisionnés en armes et en logistique
par l’OTAN, la CIA, le MOSSAD et les
monarchies pétrolières du Golfe Persique, ont pu vaincre l’armée de Kadhafi et maintenant se sentent propriétaires de la situation, en se permettant
d’ignorer les recommandations de leurs
anciens employeurs.
Toutes les tentatives de réorganisation de l’État ont été inutiles,
puisque n’existent pas même les cadres
pouvant faire office de fonctionnaires.
Les étranges et alambiquées constructions politiques qui, dès 2011, ont été
essayées, ont ostensiblement échoué.
A titre d’exemple il serait intéressant
de souligner qu’en un peu plus d’un
mois différentes crises successives ont
phagocyté trois Premiers ministres.
Dans la production pétrolière,
l’unique source réelle de ressources
n’a pas pu se remettre debout, au-delà
des tentatives des grands groupements
pétroliers occidentaux, la Libye a vu
baisser sa production d’un millions
cinq cent mille barils par jour en 2011
à deux cent cinquante mille en ce moment. Les groupements pétroliers ont
dû recourir à des entreprises de sécurité
(armées mercenaires absolument structurées) comme la Blackwater, qui de
temps en temps change de nom et en ce
moment s’appelle « Xe services » ou «
SGSI Group », fondée en 1997 avec un
capital espagnol, enregistrée à Gibraltar, et dont les camps d’ entraînements
sont à Césarée (Israël), pour pouvoir
protéger leurs installations et malgré
elles sont sabotées en permanence.
Personne ne contrôle les frontières, par exemple la Tunisie a envoyé
cinq mille hommes pour protéger sa
frontière et pour bloquer le passage tant
aux islamistes qui agissent déjà sur
son territoire, qu’aux bandes de contrebandiers, qui de la drogue au pétrole
font tout passer même des armes, à tel
point que l’Arabie Saoudite, l’Algérie
et d’autres pays ont fermé leurs ambassade à Tripoli après la vague
d’enlèvements contre des ambassadeurs, des diplomates et du personnel
employé dans différentes représentations étrangères.
En Libye personne ne régule le
commerce, ni la sécurité, ni l’éducation
ou la santé publique, par conséquent il
n’y a pas d’État, au-delà de quelques
personnages qui se dénomment eux
mêmes ministres, députés et jusqu’aux
juges. La Libye est aujourd’hui un état
failli et en tant que tel il n’existe pas.
C’est peut-être pour cela que le
général Khalifa Haftar, ancien proche
de Kadhafi, qui après l’avoir trahi s’est
réfugié pendant vingt ans en Virginie,
aux États-Unis d’Amérique, fut, quand
l’OTAN a monté le « Printemps Arabe »,
l’un des premiers inscrits sur la liste de
traîtres. Aux côtés de vieux représentants du « régime », ils ont façonné le
Conseil national de Transition (CNT)
le bras politique que Washington a articulé pour attaquer la Libye.
Haftar gère un groupe important
de mercenaires auto dénommés « Leaders de l’Armée Libye » ; ils ont essayé
ce dimanche de prendre le Parlement,
avec un résultat encore très confus bien
que quelques sources parlent de deux
morts et de cinquante blessés. Au-delà
des intentions de Haftar de se positionner comme l’homme fort, en essayant de prendre le rôle principal dans le
groupe radical al-Sawaeq lié à al-Qaeda, il dispose de quelques représentants
parlementaires et contrôle militairement quelques régions du pays.
Bien que le général Haftar n’ait
pas voulu reconnaître la tentative téméraire comme un coup de barre sur le
pouvoir en Libye, il a parlé d’une dispute entre « les choisis par le peuple »
et sans honte a annoncé que « le pays
ne peut pas être une couveuse du terrorisme ».
Dans ce qui a semblé être une escalade militaire que rien n’allait arrêter,
les hommes de Haftar, jusqu’à prendre
le pouvoir, pendant ce vendredi et samedi se sont opposé avec des forces
islamistes à Benghasi laissant plus de
soixante-dix morts et cent quarante
blessés. Pendant les affrontements,
l’aéroport Benina, de la ville du Bengasi, a été fermé après avoir subi des
attaques de rockets.
L’état de décomposition de la Libye est évident, et peut-être que la seule
manière de la sauver est la présence
d’une poigne très forte et d’une armée
unifiée, deux éléments dont le pays
manque.
Des amis de la Libye et des
amis de l’Ukraine
Nous disions dans le paragraphe précédent que la Libye a besoin d’un homme
fort et d’une armée suffisamment puissante pour désamorcer les groupes jihadistes qui depuis 2011 sont rentrés
dans le pays, importé par le terroriste
international, le prince saoudien Bandar al- Sultan alors chef à l’époque de
l’intelligence saoudienne.
Construire un « leader » et une
armée qui aide à la pacification ne serait pas une question si complexe si on
a de bons amis, disons comme l’Union
Européenne et le Département d’État
US, et encore plus si l’on est producteur
de pétrole et on est à un jet de pierre
d’une Europe sur le point de rester sans
le pétrole ni le gaz russe.
Organiser la Libye va être un
pas obligatoire pour que l’Union Européenne puisse démêler le conflit en
Ukraine, sans la crainte que Moscou
coupe l’approvisionnement en hydrocarbures qu’elle, pour l’instant, ne pourrait obtenir sur aucun autre marché.
Organiser la Libye signifie éliminer tout
groupe de fanatiques qui essaient de
ne pas respecter de quelque façon les
normes imposées par l’Occident. Peutêtre le général Khalifa Haftar postule en
tant qu’homme dur, et plus … en ce qui
concerne l’armée, l’OTAN s’en chargera
qui, pour tuer, sait et beaucoup.
• Guadi Calvo est un écrivain et
journaliste. Analyste international spécialiste de l’Afrique, le Moyen-Orient
et l’Asie centrale. Collabore avec différents médias et radios en Amérique
Latine : dirige sur Facebook : « Linea
International », « Journal Hamartia », et
« Jornada Latinoamericanas », « Revista Archipielago » (Mexique), « Caratula
» (Nicaragua), « A Plena Voz » (Venezuela) Radio Madre (530 AM) Radio
Grafica (89.3 FM )
Hamartia. Buenos Aires,
le 20 mai 2014.
Traduit de l’espagnol par :
Estelle et Carlos Debiasi
El Correo. Paris, le 22 mai 2014.
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Frantz Fanon marxiste ?
Par Jean-Jacques Cadet
L
es études postcoloniales (Homi Bhabha et Edward Saiid) privilégient généralement chez Frantz Fanon les questions de construction de la personnalité et
de l’identité noires. Elles font par là même
de Frantz Fanon un théoricien du racisme
plus apte à rapprocher race et sexe que
race et classe. Le récent dossier de la revue
ActuelMarx rejette ce ¨raccourci grossier
et inexact¨ du psychiatre de formation. En
examinant son rapport avec le marxisme,
ce dossier montre la pertinence des problématiques de la domination de classe et
du matérialisme dans sa philosophie. Les
références constantes à Karl Marx dans
ses ouvrages classiques, Peaux noires
masques blancs, Damnés de la terre et
Pour la révolution, sont aussi soulignées
dans ce dossier qui s’est donné pour objectif de ¨relire Fanon comme le marxiste
qu’il fut, et exhumer l’actualisation originale du marxisme qu’il a proposé¨. Considérant ces éléments, peut-on parler d’un
marxisme de Frantz Fanon ?
La revue réunit plusieurs figures,
telles que Judith Butler et Mathieu Renault qui nous livrent dès le début des
réflexions autour de la reconnaissance
et la violence chez Frantz Fanon. Tout
de suite viennent des analyses autour de
la négritude et du marxisme. Par contre,
Fanon rejette leur dimension orthodoxe.
C’est dans cette perspective qu’on peut
comprendre ses critiques envers Léopold
Sédar Senghor qui propose une négritude
préconisant ¨ une refondation éthique de
l’humanisme à partir d’une Civilisation
négro-africaine¨. L’humanisme répertorié
chez le jeune Marx, celui d’avant 1845,
fortement préoccupé par la catégorie
d’aliénation. Face à cette réification coloniale, Senghor propose une pensée de
libération s’axant sur une ¨conscience
noire¨ dérivée d’un sujet de race. Cette
négritude marxiste est pour Sengor la
voie de désaliénation possible, ce qui sera
sévèrement critiqué par Frantz Fanon,
qui lui reproche d’être trop culturaliste,
porteuse de désengagements politiques et
de modalités religieuses. Ces critiques posent déjà les grandes lignes du marxisme
fanonien.
Peter Worsley, une autre figure du
dossier, attaque la question du marxisme
de Frantz Fanon. Selon lui, il revisite la
pensée de Karl Marx en fonction de la
réalité du Tiers Monde au XXème siècle.
Frantz Fanon érige le lumpen prolétariat,
relégué au second plan par Karl Marx, en
potentiel sujet révolutionnaire. Le prolétariat n’a plus, avec lui, le primât de la
révolution. Peter écrit à ce propos : ¨Frantz
Fanon considérait la théorie attribuant au
prolétariat le rôle dirigeant dans le processus révolutionnaire comme un résidu du
colonialisme ; une idée politique importée
de l’Europe urbanisée et industrialisée, où
le prolétariat n’avait d’ailleurs produit aucune révolution¨.
La paysannerie occupe aussi une
grande place dans la pensée politique de
Frantz Fanon. Selon Peter Worsley, la
paysannerie et le lumpen prolétariat sont
les principales classes qui apportent leur
soutien à la révolution. Il y a même chez
Frantz Fanon, affirme-t-il, une alliance
entre ces deux classes. On est en présence
de ce que Hourya Bentouhami appelle un
¨marxisme décentré¨ dont Gramsci fut le
père.
Le plus grand mérite de la pensée
de Fanon est d’avoir réussi à imbriquer
les rapports sociaux de classe, de sexe et
de race. Son attention particulière pour
la domination de race est à comprendre
comme étant un effort à l’élever au même
niveau théorique que celui de la domination de classe. Dans une telle dynamique,
Frantz Fanon complète la démarche
marxienne qui s’intéresse plus aux rapports de classe. Notre monde contemporain est marqué par un entrelacement de
ces trois rapports sociaux et nous devons
les prendre en compte sans considération
supérieure pour l’un au détriment des
deux autres. Un véritable projet de transformation sociale doit affronter ce défit
relatif aux différentes formes de domination crées dans le capitalisme mondialisé.
Il faut dire que Frantz fanon n’était pas
loin d’une telle lignée politique.
Ce dossier de la revue Actuel Marx
ouvre une brèche qui mérite d’être creusée, le rapport ambigu de Frantz Fanon
au marxisme. Fanon a regardé le Tiers
Monde avec des lunettes marxistes mais
avec l’ajout du colonialisme et des subalternes. Ce dont on est sûr, il n’a jamais
rejeté le marxisme. Il en a plutôt fait un
autre usage, peut-être non marxiste. A
quel niveau peut-on utiliser le marxisme
pour comprendre et transformer la domination colonialiste ?
apporte toutes sa solidarité aux prisonniers politiques du régime néoduvaliériste de Martelly Lamothe.
Tenant compte de tout ce qui
se passe actuellement au niveau
de la justice sous le gouvernement
kaletèt de Martelly-Lamothe, osonsnous parler de l’existence d’un Etat
de droit en Haïti ? Des gens qui
manifestent pour réclamer de l’eau
potable, de l’électricité, de l’emploi,
des infrastructures routières, des
étudiants et élèves qui revendiquent
des professeurs dans les salles de
classe, de militants politiques qui
exigent que le régime tètkale parte
pour avoir violé la Constitution du
pays ont été tués ou bien jetés en
pression pour leur conviction politique. Ce gouvernement placé à
la tête de la première République
nègre du monde en 2011 par les
forces d’occupation de l’ONU et
l’impérialisme des Etats-Unis viole systématiquement les droits de
l’homme en Haïti. Il a conduit le
pays à la banqueroute, les caisses de
l’Etat ont été vidées par l’équipe tètkale au pouvoir. Aucune élection n’a
été organisée depuis plus 3 ans. Il
est en train de conduire le pays vers
la dictature tête droite, le kidnapping
tête droite, la violation de la Constitution tête droite, le remettre aux
vendeurs de drogue tête droite. Le
pays plonge tête droite dans l’abîme.
États-Unis soient très mal préparés
pour repousser une cyberattaque,
notamment du secteur financier ; 2)
la « corruption des données (précision,
navigation et temps) » qui entraîne une
perte de confiance à l’égard des systèmes opérationnels.
Chose certaine, la Chine est une
puissance non négligeable dans le domaine de la « cyberguerre » [4]. Martin
Dempsey estime que, dans le domaine
militaire, la « corruption des données »
est « plus alarmante que l’absence de
données ».
Il a expliqué la nécessité
d’aborder chacun des adversaires, réel
ou potentiel, sous un angle différent
puisqu’aucun d’entre eux « ne réagira
de la même manière aux divers moyens de pression ».
Aussi les deux principales caractéristiques du nouveau militarisme
des États-Unis sont-elles désormais la
« souplesse » et l’« innovation ». Le
général a annoncé qu’il allait participer à une réunion de l’Otan à Bruxelles
[5] qui se déroulera en même temps
que la visite historique de Poutine en
Chine et déclaré que, en raison de la
crise ukrainienne dont les « effets pourraient bouleverser en profondeur la vie
des pays européens, aussi bien au sud
qu’ailleurs en Europe », l’Atlantisme
se trouve à la « croisée des chemins
», dans la mesure où il doit « revoir »
son « flan sud (Portugal, Espagne, Italie et Grèce) qui est intimement lié au
Proche-Orient et à l’Afrique du Nord ».
Bref, il semblerait que l’Europe
soit menacée de toutes parts. S’eston rendu compte en Allemagne et en
France de la fantasmagorique épée de
Damoclès que représente Al-Qaida ?
[6]
En réponse à une question sur
la situation en Ukraine, le général
Dempsey a affirmé que la crise incombe à l’Otan, qui doit se montrer «
très préoccupée », alors que les ÉtatsUnis « utilisent l’arme économique de
diverses manières » comme « moyen de
persuasion et de punition ».
On sent que le général n’est pas
très convaincu de l’usage des sanctions
économiques. Il a entendu un groupe
d’économistes qui n’ont pas su lui expliquer les risques qui en découleraient
de leur application comme outil du pouvoir. D’autant que les États-Unis ont
une bonne connaissance des capacités
des forces militaires russes et de la valeur ajoutée que représente le facteur
Poutine (sa psychologie), étant donné
le fait qu’une grande partie de la population russe est prête à corriger (sic) les
dérives du début des années 1990.
Mettant à profit l’apport théorique
du groupe d’économistes, le général a
déclaré que « pour pouvoir, à l’avenir,
utiliser différemment les instruments
de pouvoir, nous devons revoir nos
modèles d’évaluation des risques ».
Selon lui, ce qui caractérise Vladimir Poutine, c’est son « désir de passer
à la postérité et d’assurer le bien-être
économique de la Russie ».
En disant cela, le général pensait aux nouvelles armes non conventionnelles dont dispose la Russie, des
armes qui dissuaderaient n’importe qui.
À une question de Leandra Bernstein, de Ria Novosti, Martin Dempsey
a répondu que les États-Unis « ne
devaient pas se lancer à nouveau dans
une Guerre froide contre la Russie »,
dans la mesure où « Washington collabore avec Moscou dans un grand
nombre de domaines allant du futur de
l’Arctique à l’espace, en passant par la
lutte contre le narcotrafic et la piraterie,
de sorte qu’il est nécessaire de « trouver
un terrain d’entente ».
Il a ajouté que le pire scénario
serait de relancer la Guerre froide avec
la Russie et de déployer des troupes en
Pologne et dans les Pays baltes en raison de la crise ukrainienne et des autres « perturbations géopolitiques ». Il
a avancé que la mondialisation n’a pas
eu les mêmes effets que la stratégie de
la Guerre froide, une stratégie qui a été
« très stable » puisqu’elle était axée sur
l’endiguement jusqu’à ce que l’Union
soviétique change d’elle-même.
Après la conférence, Martin
Dempsey s’est entretenu avec son homologue chinois, avec qui il a passé
la journée du lendemain à l’Université
de la Défense nationale. À retenir ! Le
général tire un trait sur le passé, dans
la mesure où, faisant en cela écho à
un essai paru dans la Quadrennial Defense Review 2004 [7], il estime que «
de nouveaux instruments sont nécessaires pour gérer dynamiquement un
contexte sécuritaire plus complexe »,
tout en craignant que les États-Unis «
ne soient pas capables d’innover suffisamment rapidement pour faire face
aux nouveaux défis auxquels ils seront
confrontés ».
En dépit de l’instabilité politique, Martin Dempsey estime que les
États-Unis ont jusqu’en 2025, et ce, «
sans avoir à effectuer de changements
perturbateurs », puisqu’ils « disposent
d’une armée remarquablement bonne
pour mener des conflits de grande et
de petite ampleur » et que les compressions budgétaires visant à réduire les
dépenses du Pentagone —en hommes,
en frais accessoires et en infrastructures— ont pour objectif « de faciliter
l’innovation dans le domaine des forces
de déploiement préventif » susceptibles
d’imposer une « présence dynamique
dans le monde, là où c’est le plus
nécessaire ».
À l’heure actuelle, l’armée US
doit pouvoir « faire moins avec moins,
sans pour autant faire moins bien », de
sorte qu’elle doit « penser sérieusement
à se fixer des priorités ».
Il est d’ailleurs significatif qu’elle
n’ait pas abordé la question du très
controversé « revirement » d’Obama
concernant l’encerclement de la Chine,
mais qu’elle se soit seulement concentrée sur la Russie avec laquelle elle
n’est pas prête à aller aussi loin que les
économistes daltoniens aux ambitions
de justiciers qui hantent les couloirs du
Pentagone.
Suite de la page (7)
Fanmi Lavalas, en a profité pour
dénoncer la persécution politique
exercée sur des militants pour leur
conviction politique par le pouvoir
tetkale de Martelly-Lamothe. Il exige la libération de tous les militants
emprisonnés dans la lutte pour la
défense de leurs droits. Et, le député
Etienne affirme que Fanmi Lavalas
Suite de la page (13)
(la Russie et la Chine), deux poids
moyens (l’Iran et la Corée du Nord),
deux réseaux (Al-Qaida et la pègre internationale) et un système (la cybersécurité) ».
Il a affirmé que le réseau Al-Qaida
et ses affiliés partaient de l’Afghanistan
et du Pakistan, traversaient la péninsule arabe, la partie orientale de la
Syrie, l’ouest de l’Iraq, le Yémen, la
Somalie, l’Afrique du Nord ainsi que
l’Afrique de l’Ouest, en passant par le
Nigeria.
D’après lui, les États-Unis « utilisent différents instruments de pouvoir
—diplomatiques, économiques et militaires— selon qu’ils traitent avec un
État-nation ou avec un poids moyen
désireux d’accroître son influence audelà de ce qui est permis et qui, de ce
fait, est susceptible de se transformer
de temps à autre en État voyou ». Il a
déclaré que les moyens de pression qui
agissent sur les « États-nations » n’ont
aucun effet sur les deux réseaux non
étatiques.
Depuis que l’armée US est devenue très dépendante sur le plan technique de la cybersécurité, elle considère
qu’il existe deux sujets de préoccupation en la matière : 1) le fait que les
Menez Jean-Jerome
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Notes
[1] « Visita de Putin a China :
próximo acuerdo histórico de venta de
gas ruso », par Alfredo Jalife-Rahme,
La Jornada, 14 mai 2014.
[2] « Disrupting Defense », par
le général Martin Demsey, The Atlantic
Council, 14 mai 2014.
[3] « De la primavera árabe al
verano islámico : en medio de la emergente tripolaridad global (EU, Rusia y
China) », par Alfredo Jalife-Rahme, La
Jornada, 1er août 2012.
[4] « Las cinco armas chinas de
mayor peligro para EE.UU. », Russia
Today, 15 mai 2014.
[5] « L’Otan pousse l’UE vers
une nouvelle Guerre froide », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto/Réseau Voltaire, 24
mai 2014.
[6] « Lettre ouverte aux Européens coincés derrière le rideau de fer
israélo-US », par Hassan Hamadé, Réseau Voltaire, 21 mai 2014.
[7] Rapport quadriennal sur
l’état de la Défense US rédigé par le
Pentagone à la demande du Congrès.
La Jornada (México)
Traduction Arnaud Bréart
Réseau Voltaire 27 mai 2014
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
que le gouvernement doit leur accorder les avantages qu’ils réclament,
sans que le peuple ne soit directement
consulté sur le sujet.
Avec Chávez et la révolution
bolivarienne, nous sommes parvenus
à arracher PDVSA (entreprise pétrolière d’État, NdT) à cette « méritocratie
» avec laquelle la bourgeoise parasitait
la rente pétrolière. Nous avons eu l’instauration du contrôle du change qui a
permis pendant plusieurs années de
retenir les dollars de la rente pour les
investir dans les programmes sociaux
du gouvernement (les « Missions ») et
les grands travaux d’infrastructure ou
dans des projets de développement industriel endogène. Mais, ces dernières
années, et surtout depuis que Chávez
est tombé malade, la bourgeoisie a trouvé la manière de fissurer les choses et
de reprendre le pillage de la rente, non
sans l’aide de secteurs bureaucratisés
et corrompus de l’État et de l’appareil
gouvernemental. Et sans ces leviers,
comme le contrôle de la rente pétrolière
et des dollars, ce sont les piliers fondamentaux pour la transition socialiste,
pour l’édification d’une économie non
capitaliste basée sur la propriété sociale,
qui s’effondrent.
Ce qui prédomine maintenant
dans les conversations de paix, ce sont
les accords avec les secteurs capitalistes. Et dans ce processus, nous manquons dans la prise de décision d’une
véritable voix et d’une participation du
sujet révolutionnaire du processus : la
classe travailleuse et le peuple bolivarien. Chávez nous a laissé son héritage
et un programme pour lequel nous
avons voté et, dans l’un de ses derniers
messages, il a posé la nécessité d’un
« changement de cap » pour avancer
de manière déterminée vers la transition socialiste. Mais un autre discours
est en train de s’imposer aujourd’hui,
celui de la « coexistence des modèles
». On ne parle plus de transition vers
le socialisme du XXIe siècle, mais
bien de deux systèmes, où en réalité,
il n’existe qu’un seul : le capitalisme,
bien qu’avec encore quelques régulations sociales, des conquêtes politiques
et des éléments de souveraineté arrachés par la révolution.
Le gouvernement n’a pas cédé
sur des questions importantes, comme
avec la demande d’amnistie pour les
contre-révolutionnaires impliqués dans
de graves violations des droits et des
activités de type fasciste. Mais, en plus
de la « guerre économique », la pression
violente et la pression politique sont une
manière de mettre le gouvernement dos
au mur, de le placer dans un piège dont
il ne peut en réalité s’échapper qu’en
faisant appel au peuple bolivarien, à la
plus large et déterminée mobilisation et
en le stimulant avec des mesures favorables à ses intérêts et à ses attentes.
Maria Elena Saludas : Nous
connaissons bien les importantes améliorations sociales qui se sont produites
ces 15 dernières années avec le processus bolivarien. Nous sommes aussi
informés des problèmes économiques
aigus de ces derniers mois (inflation,
pénuries de produits de base, taux de
change et fuite des capitaux). Quel est
ton point de vue sur cela ? Qu’est-on
en train de faire et que faudrait-il faire ?
Quelles sont les propositions en discussion dans la gauche et dans le mouvement populaire ?
Gonzalo Gómez : Il y a d’une
part une « guerre économique de longue
durée », qui fait des ravages avec
l’accaparement, la scandaleuse spéculation, la contrebande d’importation,
la fraude et la fuite de devises, entre
autres manifestations du phénomène.
Mais il se fait aussi que la corruption
et le frein bureaucratique à la transformation révolutionnaire ont empêché le
développement d’industries de base, de
la propriété sociale et communale, du
contrôle ouvrier, de la révolution agraire
et de nouveaux projets en rupture avec
la logique capitaliste. Il faut aussi reconnaître les problèmes d’organisation,
de formation politique et de participation des mouvements sociaux et de la
classe travailleuse. Nous avons une
bureaucratie qui semble plus intéressée
à tirer profit des transactions d’un État
qui a été capturé [par] la bourgeoisie et
à conclure des arrangements avec celleci qu’à conduire cet État vers une réelle
transformation révolutionnaire.
Marea Socialista plaide pour
l’application du « Changement de Cap
» préconisé par Chávez et non pour la
« coexistence des modèles ». Nous insistons sur le fait qu’il faut respecter ce
que nous appelons les « clés constituantes » du processus révolutionnaire
bolivarien et qu’il est nécessaire de
stimuler à nouveau le processus populaire constituant avec lequel cette révolution a commencé. Et cela parce qu’en
réalité il nous semble que nous ne sommes pas sortis de la dite « démocratie
représentative » et que la participation
démocratique et protagoniste, ainsi que
le pouvoir populaire, sont en train de
devenir des mythes puisque la prise de
décision est concentrée dans les mains
de la bureaucratie. Celle-ci s’incline
toujours plus à offrir une plus grande
participation à la bourgeoisie au détriment de l’exercice du pouvoir révolutionnaire avec la classe travailleuse et
le peuple.
Dans plusieurs documents publiés tout au long de 2013 et au début de
2014, nous avons exposé nos propositions en tant que courant politique de
travailleurs, de jeunes et d’activistes
populaires, qui sommes majoritairement membres du PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela, parti chaviste au
pouvoir, NdT), bien que nous n’ayons
pas de véritables espaces pour le débat
et la prise de décision en son sein. Nous
mettons en avant plusieurs points principaux :
1) rattrapage des salaires,
2) application de la sécurité de
l’emploi et de toute la Loi Organique du
Travail conquise sous Chávez,
3) freiner l’autorisation des augmentations de prix des produits de première nécessité,
4) réactivation des Missions Sociales,
5) mettre fin à la persécution et
à la criminalisation de travailleurs qui
luttent pour leurs revendications et
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Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
Au micro, Ramon Aveledo le secrétaire général de la coalition des partis
d’opposition, La Mesa de la Unidad Democratica, s'adressant aux médias,
le 8 avril 2014, à Caracas
leurs droits dans le cadre de la défense
du processus (et contre lesquels le
gouvernement est parfois plus sévère
qu’avec la droite),
6) maintien du contrôle et de la
distribution progressive des dollars qui
proviennent de la rente pétrolière, car
nous dénonçons la mise en application
du SICAD II et la modification de la
Loi des Changes Illicites qui ouvrent la
porte à l’appropriation privée de notre
rente pétrolière.
Dans le domaine économique,
nous disons qu’on ne doit pas donner
un seul dollar de plus à la bourgeoisie et que l’État doit monopoliser sous
contrôle social et anti-corruption tout
le commerce extérieur, de sorte qu’il
soit l’unique importateur des biens essentiels à notre peuple. Ce contrôle social et anti-corruption est fondamental
parce que nous sommes face au phénomène de la bureaucratisation. Pour
contrer celle-ci, nous avons besoin de
l’intervention du pouvoir populaire et
des organisations des travailleurs. Nous
plaidons pour la centralisation nationale
avec contrôle social de tous les dollars
du pays, tant ceux qui proviennent du
pétrole que ceux qui sont déposés dans
des fonds venant de l’extérieur.
Nous disons qu’il doit également y avoir une intervention dans le
système bancaire privé, avec contrôle
étatique et social et avec participation
des travailleurs du secteur, ainsi qu’un
contrôle centralisé de tous les fonds
gérés par la banque publique, dans les
mêmes termes.
Il est pour nous très urgent
de récupérer la production étatique
d’aliments et de produits de consommation de base, de réactiver et de
renforcer les entreprises récupérées en
permettant l’exercice authentique du
contrôle ouvrier. Et, face aux opérations
d’accaparement, de spéculation ou de
contrebande, dans lesquelles sont impliquées de grandes entreprises privées,
nous pensons qu’il faut procéder à leur
expropriation sous contrôle ouvrier et
populaire. Ce n’est pas auprès des capitalistes qu’il faut faire appel pour « sauver » la production nationale, comme
semble être en train de le faire implicitement le gouvernement.
Le 14 février 2014, au début de
l’explosion des « guarimbas », nous disions dans un communiqué que Marea
Socialista réaffirmait avec force son engagement en défense du processus bolivarien contre toute tentative de coup
d’État, même déguisé en mobilisations
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sont en train de débattre sur ce qu’il faut
faire, sur ce que doit être l’orientation
du gouvernement et de notre processus
révolutionnaire.
FRIT
Suite de la page (11)
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de rue des sympathisants de la droite.
Dans ce communiqué, notre courant attirait l’attention sur le fait qu’en « continuant dans cette voie de l’adaptation
aux exigences des capitalistes, nous allons entrer dans une situation de recul
et de perte de contrôle irrécupérables ».
Nous y affirmions que, pour Marea Socialista, la tendance à l’application
des mesures réclamées par la droite - en
lieu et place de soutenir et d’approfondir
des mesures comme celles appliquées le
6 novembre 2013 - était une erreur et
un danger. Les mesures du 6 novembre étaient nécessaires pour se défendre
contre la guerre économique et les plans
putschistes impulsés par la bourgeoisie
dans le cadre des élections municipales
du 8 décembre, et elles ont donné des
résultats économiques et politiques
positifs en renforçant à ce moment-là la
position du gouvernement et du peuple
bolivarien.
C’est pour cela que nous appelons le président Maduro à « rectifier les choses et à appliquer des
mesures anticapitalistes afin de garantir l’approvisionnement, à freiner
l’augmentation hors de contrôle de
prix et à mettre en œuvre une nouvelle phase du processus bolivarien »,
ensemble avec d’autres mesures destinées à répondre à l’urgence politique et
économique.
Nous ne sommes pas opposés à
ce qu’il y ait des discussions de paix,
à ce qu’il y ait un dialogue, mais cela
doit se faire avec l’agenda de la révolution et avec la participation et la consultation effective du peuple. Le peuple
vénézuélien a majoritairement voté
pour un gouvernement et pour un programme que l’opposition ne peut continuer à ignorer ou à saboter. C’est là
qu’intervient la question de l’impunité
que l’opposition tente d’utiliser contre
le gouvernement et contre le peuple,
alors que ce sont eux les responsables
de graves destructions et d’horribles
crimes. C’est pour cela que nous disons
que les chefs politiques et les instigateurs des « guarimbas », de la violence
fasciste, comme Leopoldo López, María
Corina Machado et le maire Antonio
Ledezma, doivent être jugés et sanctionnés de peines de prison. Quant à
leurs complices et ceux qui les financent, ils doivent rembourser les dégâts
par une confiscation de leurs biens et
comptes bancaires et ils doivent indemniser les victimes.
Les organisations sociales et les
courants politiques de la révolution
Maria Elena Saludas : L’opposition vénézuélienne est en train d’utiliser la violence et la désinformation
pour écarter le gouvernement démocratiquement élu de Nicolás Maduro
en faveur d’un gouvernement de transition. Quels sont les projets de cette
opposition dans le domaine social, économique et politique ? Ont-ils une liste
de revendications ou un programme ?
Quels sont les intérêts et qui ce cache
derrière ce projet ?
Gonzalo Gómez : Quand l’opposition s’est présentée aux élections
présidentielles avec le candidat vaincu
Capriles Radonsky, elle avait un programme, connu comme le Programme
de la MUD (la coalition de droite), de
type néolibéral. Mais ils tentent de
brouiller les choses et de donner l’impression au peuple bolivarien qu’ils
conserveront certaines de ses plus
importantes conquêtes, comme par
exemple les acquis des Missions. Mais
quand ils se rebellent pour rejeter les
résultats électoraux, ils s’attaquent en
premier lieu aux Missions, en mettant
le feu à des locaux de Barrio Adentro
(une Mission d’accès à la santé dans les
quartiers pauvres, NdT) et des centres
de diagnostic intégral ou, comme maintenant, avec les « guarimbas », où ils
sont capables de brûler des centres
éducatifs ou de distribution de produits
alimentaires subsidiés pour le peuple.
Après le coup d’État d’avril
2002, ils ont décrété la suspension
de toutes les charges publiques et ont
violé de manière flagrante la Constitution, comme ils l’ont fait à chaque
nouvelle tentative et avec une violence de type fasciste. Cela, et ce qu’ils
font avec leur pratique économique
quotidienne, ainsi que leur conduite
pro-impérialiste, est ce qui nous indique quel est leur programme et non
simplement ce qu’ils peuvent écrire ou
ce que disent leurs porte-paroles. Avant
le début de l’offensive des « guarimbas
», un groupe d’économistes bourgeois
éminents a présenté sa vision de la
politique économique qui devrait remplacer celle du gouvernement ; et à la
Conférence de Paix, ils ont présenté les
12 points de Mendoza : tous incluant
des contre-réformes sociales, des éléments de flexibilisation du travail et de
libéralisation économique en faveur du
capital et au préjudice des travailleurs.
Toute l’opposition bourgeoise,
selon le souhait de l’impérialisme, veut
mettre Maduro dehors, que ce soit avec
des méthodes dures ou avec des méthodes plus douces. Certains comprennent que le chavisme est un état de
conscience du peuple qui ne peut être
effacé d’un seul coup. Ils perçoivent
que c’est un courant historique aux racines profondes, lié à la propre identité
nationale, au sens de l’indépendance
et de l’idéal bolivarien et qu’il est lié à
un ensemble de conquêtes sociales et
politiques très appréciées par le peuple.
Cela inclut l’héritage de Chávez et son
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Suite de la page (12) Laurent....
de la Cour se limite au cas libyen.
Sur requête du Conseil de sécurité,
le Procureur avait décidé de poursuivre Mouammar el-Kadhafi, son
fils Saif el-Islam et son beau-frère
Abdullah Senussi en les accusant
d’avoir fait massacré par dizaines
de milliers leurs opposants à Benghazi et ailleurs. Disposant de moyens
considérables, le procureur déclarait
détenir des preuves. En réalité, il ne
fondait ses accusations que… sur
une revue de la presse occidentale.
Cependant, toute personne de bonne
foi présente en Libye pouvait constater que les crimes dont ils étaient
accusés n’avaient jamais existé.
Ainsi, ai-je fouillé longuement un
quartier de Tripoli à la recherche des
ruines qui y auraient été causées par
les bombardements de « l’aviation
du régime », sans trouver la moindre
trace de destruction ; des bombardements imaginaires qui avaient été
condamnés avec force par le Conseil
des Droits de l’homme de l’Onu et
avaient justifié le mandat donné par
le Conseil de sécurité à l’Otan.
Puis,
le
procureur
lança
l’accusation selon laquelle Mouammar el-Kadhafi aurait fait distribuer à
ses soldats des comprimés de viagra
afin qu’ils violent les femmes de ses
opposants. Le procureur donnait des
chiffres sur le volume de ces comprimés sans prendre garde au fait
qu’ils étaient supérieurs à la production mondiale de viagra. Par la suite,
en l’absence de victimes identifiées,
l’accusation de viols de masse fut
simplement annulée [2].
Le plus ridicule vint lors de la
prise de Tripoli par l’Otan. Le procureur confirma à la presse internationale, le 21 août, que Saif el-Islam
Kadhafi avait été arrêté et qu’il organisait son transfert à La Haye. Or,
pendant que j’écoutais sa déclaration
à la télévision, Saif el-Islam se tenait
à l’hôtel Rixos dans une pièce voisine
de la mienne. Le procureur avait inventé cette histoire dans le but de démoraliser le peuple libyen et d’aider
l’Otan à conquérir le pays. En définitive, Saif el-Islam ne fut arrêté que
trois mois plus tard, le 19 novembre.
Comment peut-on prendre au
sérieux un tribunal dont le procureur se prononce sur la seule base
d’une revue de la presse occidentale,
n’hésitant pas à inventer des accusations pour frapper l’opinion publique,
ni à mentir pour peser sur le sort
d’une invasion ?
La genèse de la CPI
La Cour pénale internationale trouve
sa genèse dans l’article 227 du Traité
de Versailles (1919), qui prévoyait
de créer un tribunal international
pour juger l’empereur allemand défait, Guillaume II, et dans l’Accord
de Londres (1945), qui institua le
tribunal de Nuremberg pour juger les
dirigeants nazis.
À l’époque, le chancelier allemand, Ludwig Erhard, avait été l’une
des rares personnalités politiques à
Suite de la page (12)
critiquer le tribunal de Nuremberg. Il
faisait valoir qu’un jugement rendu
par des vainqueurs contre des prévenus, tous allemands, n’avait pas de
crédibilité. Il plaidait pour que les nazis soient jugés par des magistrats de
pays neutres (la Suisse ou la Suède),
ce qui aurait certainement profondément modifié le verdict, et avec
quelques juges allemands.
Le juriste français Casamayor,
dénonça une justice de vainqueurs
: les crimes des nazis pouvaient être
sanctionnés, mais pas ceux des Alliés. « À dater de maintenant, il y a
deux genres de droit international,
un pour les Allemands, l’autre pour
le reste du monde », écrivit-il. « Si
les bombardements indiscriminés de
Londres et l’utilisation des armes de
représailles, telles les fusées V1 et
V2, ne sont pas au nombre des chefs
d’accusation, c’est sans doute pour
ne pas y inclure les bombardements
indiscriminés par le R.A.F. des populations civiles, dont le bombardement
au phosphore de Dresde, constitue le
paroxysme ».
Dans le cas des crimes commis dans la région des Grands lacs,
ils l’ont certes été par des leaders africains, mais la plupart de ces crimes
ont été commandités par de grandes
puissances occidentales : le Royaume-Uni, Israël, les États-Unis ou la
France.
Dans le cas de la Libye,
Mouammar Kadhafi a certes utilisé
l’assassinat politique durant ses
42 ans de pouvoir —dont celui de
l’imam Moussa Sadr—, mais il n’a jamais commis les crimes pour lesquels
la Cour souhaitait le juger. Ceuxci étaient de pures inventions de la
propagande occidentale pour justifier
de la conquête de la Libye. Chacun
peut d’ailleurs constater que, deux
ans après son lynchage par les occidentaux, plus personne n’évoque ces
crimes imaginaires.
Laurent Fabius devrait être
poursuivi pour crimes de guerre et
crimes contre l’humanité en Syrie.
Le cas Laurent Fabius
En 1999, Laurent Fabius fut jugé par
la Cour de Justice de la République
française pour homicide involontaire.
Il lui était reproché, alors qu’il était
Premier ministre, d’avoir favorisé
les intérêts industriels d’un laboratoire pharmaceutique en retardant
la mise hors du marché de lots de
sang contaminés au VIH. La procédure de la Cour ayant été imaginée
pour son cas, le doute subsiste sur
le non-lieu dont il bénéficia [3]. M.
Fabius reconnu être responsable de
l’erreur politique, mais pas coupable
de la faute pénale. C’est-à-dire qu’il
admis ne pas avoir fait son travail
de Premier ministre et avoir laissé
ses conseillers prendre seuls de mauvaises décisions. Par le passé, cet
aveu aurait marqué son retrait définitif de la vie politique, mais il en fut
autrement. Considérant qu’il n’était
pas coupable, mais irresponsable, il
G.K. Multi-Services
avait été élu président de l’Assemblée
nationale et le resta durant et après
son procès (1988-92), bien que ses
juges soient des parlementaires [4].
Il le fut à nouveau sous Jacques Chirac (1997-2000), puis ministre de
l’Économie (2000-2002) et ministre des Affaires étrangères (depuis
2012).
En sa qualité de ministre des
Affaires étrangères, Laurent Fabius
relança la guerre en Syrie pour le
compte d’Israël et d’un groupe étatsunien comprenant Hillary Clinton
(secrétaire d’État), les généraux David Petreaus (CIA) et Patrick O’Reilly
(Bouclier anti-missiles), et l’amiral
James Stravidis (Otan). Il organisa
la conférence de Paris des Amis de
la Syrie et plaça le criminel de guerre
Abou Saleh sur la tribune au côté du
président François Hollande pendant
son discours. Puis, M. Fabius approuva l’organisation de l’attentat du
18 juillet 2012 qui décapita le Conseil
syrien de sécurité nationale et qu’il
refusa de condamner ; un attentat
qui coûta la vie notamment aux généraux Daoud Rajha (ministre de la
Défense, chrétien orthodoxe), Assef
Chawkat (ministre adjoint, alaouite)
et Hassan Turkmani (conseiller de
sécurité nationale, sunnite). Le 17
août 2012, en Turquie, il déclara : «
Je suis conscient de la force de ce que
je suis en train de dire : M. Bachar alAssad ne mériterait pas d’être sur la
Terre », encourageant ouvertement à
son assassinat. Tous ces faits et bien
d’autres sont théoriquement passibles de la CPI, qui ne manquerait
pas de le condamner si elle rendait
la Justice.
La guerre en Syrie a fait au
moins 160 000 morts.
Nous voulons la Justice !
Oui, il faut juger les auteurs des
crimes en Syrie, mais ce ne peut-être
fait par une Cour au service de ceux
qui attaquent ce pays et martyrisent son peuple. Les financiers de la
guerre doivent être jugés en priorité,
et ils se trouvent à Washington, Londres et Paris, Ankara, Doha et Riyad.
Certains d’entre eux sont même des
financiers de la CPI.
Notes
[1] « Qui est contre la justice
en Syrie ? », par Laurent Fabius, Le
Monde, 22 mai 2014.
[2] « Propagande de guerre :
viols de masse en Libye », Réseau
Voltaire, 12 juin 2011.
[3] Loi organique n° 93-1252
du 23 novembre 1993.
[4] La Cour de justice de la
République comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en
leur sein et en nombre égal, par
l’Assemblée nationale et par le Sénat
après chaque renouvellement général
ou partiel de ces assemblées et trois
magistrats du siège à la Cour de cassation. Elle est présidée par l’un des
trois juges professionnels.
Réseau Voltaire 23 mai 2014
toute possibilité d’assainissement !
Nous aurions aimé que les États qui
cherchent à envoyer l’État syrien
devant la CPI avancent le moindre
projet pour lutter contre le terrorisme
dont souffrent les Syriens.
Deuxièmement : De juger les
crimes de guerre, les crimes contre
l’humanité, les actes d’agression et
d’annexion largement documentés,
commis par les autorités d’occupation
israéliennes dans les territoires arabes occupés, y compris le Golan,
depuis bientôt sept décennies, avec le
soutien de membres permanents du
Conseil de sécurité ; soutien qui a permis aux criminels de guerre israéliens
d’échapper à une juste condamnation
et de continuer à bloquer toute initiative visant à les mettre en question.
Troisièmement : De mettre un
terme à toutes les tentatives de contournement des lois internationales
par toutes sortes d’immunités que se
sont octroyées certaines grandes puissances dans le but d’échapper à tout
questionnement, malgré leurs violations des Droits humains et malgré
tous les crimes perpétrés, alors qu’ils
sont membres de l’ONU, pour exécution de leur agenda colonial et de leurs
ambitions hégémoniques. D’ailleurs,
Abu Ghraib, Guantanamo, le bombardement de l’ambassade chinoise à Belgrade, les fleuves de sang en Libye, les
prisons secrètes volantes, l’assassinat
de civils innocents par des drones, les
entreprises de mercenaires telles que
Blackwater en Irak, etc,etc, ne sontils pas autant d’exemples frappants
des doubles standards pratiqués pour
échapper à une juste condamnation ?
Le comble de l’ironie est atteint
lorsque ces mêmes États, qui se posent en législateurs en dehors de leurs
frontières, imposent des sanctions à
la Présidente du comité national de
secours, en Syrie. Imaginez les préoccupations humanitaires de ces gens là
! Je renvoie cette sanction devant la
Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordinatrice
des secours d’urgence de l’ONU, Mme
Valérie Amos, qui connait fort bien
notre compatriote dont le travail nous
honore. Peut-être pourra-t-elle faire
quelque chose.
Ce dernier procédé, est en luimême suffisant pour miner la crédibilité des auteurs de ce projet de résolution, et témoigne de leurs intentions
malfaisantes et de leurs motivations
belliqueuses.
Et puisque nous parlons de la
sanction dirigée contre la Présidente
du comité national de secours, rappelons qu’ils avaient usé du même
procédé scandaleux, il y a un an, contre le ministre en charge de l’électricité
du pays, sauf qu’en ce qui le concerne
nous ne pouvions recourir qu’au tribunal de Thomas Edison !
Monsieur le président, une fois
de plus, la délégation de mon pays
réaffirme à tous ceux qui prétendent
se soucier de la Syrie et des Syriens,
que la meilleure façon de les aider est
claire et limpide. Elle consiste à déployer des efforts sérieux et sincères
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pour la lutte contre le terrorisme qui
vise son État et son peuple, et à soutenir les efforts de ceux qui cherchent
une solution politique conformément
au processus de Genève. Lequel processus repose sur le dialogue entre
les Syriens, eux-mêmes, pour aboutir
au rejet de la violence et à la formation d’un gouvernement d’unité nationale, loin de toutes les tentatives
d’ingérence étrangère de la part de
ceux qui veulent imposer leur propre
agenda ou leur tutelle. Ceux-là ne
cherchent aucun bien, ni pour la Syrie, ni pour son peuple.
Alors que les Syriens qui ont
décidé de se diriger vers les urnes
pour élire un président, le font pour
protéger leur pays du terrorisme, du
chaos prétendument constructeur, et
des tentatives visant le concept même
de l’État souverain.
Pour finir, Monsieur le Président, l’actuel gouvernement de la
France a sans doute mal compris la
célèbre phrase de Jean-Paul Sartre
disant « L’enfer c’est les autres »,
puisqu’il semble croire que l’enfer est
toujours chez les autres, alors que le
philosophe français a voulu aussi dire
que l’enfer c’est peut-être toi ! C’est
peut-être le regard que tu portes sur
les autres ou la manière dont tu comportes avec autrui…
Le
gouvernement
français
devrait donc se regarder, il pourrait
voir l’enfer en lui-même, non chez les
autres !
Je vous remercie, monsieur le
président.
Dr Bachar al-Jaafari
Notes :
[1] Qui est contre la justice en
Syrie ? Par Laurent Fabius
http://www.lemonde.fr/idees/
article/2014/05/22/qui-est-contrela-justice-en-syrie-par-laurent-fabius_4423609_3232.html
[2] Un Texte plus explicite que
l’article de Laurent Fabius dans « Le
Monde… des idées » !
http://www.legrandsoir.info/
IMG/pdf/pga_-_press_release_syria_
referral...
[3] ‫ بيطخلا ذاعم‬: ’‫’ةيروس ءاقدصأ‬
‫ام ىلإ انولصوأ نم مهو نوقفانمو نوباذك‬
‫!! هيلع نحن‬
http://www.jpnews-sy.com/ar/
news.php?id=73654
[4] Article 78 de la Charte de
San Francisco du 26 Juin 1945
http://mjp.univ-perp.fr/traites/
onu1945.htm#12
« Le régime de tutelle ne
s’appliquera pas aux pays devenus
membres des Nations unies, les
relations entre celles-ci devant être
fondées sur le respect du principe de
l’égalité souveraine. »
[5] Syrie mandataire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie_mandataire
La France et la Syrie ont signé en 1936 un traité franco-syrien
d’indépendance, mais dans les faits
le mandat a continué d’exister car la
France n’a pas ratifié le document. La
Syrie a déclaré son indépendance en
1944 … Le 3 janvier 1944, la France
reconnaît officiellement la souveraineté de la Syrie et du Liban. Néanmoins, l’affrontement entre Français
et Syriens est proche. Le Baath a créé
des équipes de ’Jihad nationale’ dont
le rôle est de mobiliser les bases populaires contre l’autorité française. Le 29
mai 1945, après dix jours de manifestations ininterrompues, les Français, sous l’ordre du général Fernand
Olive, dit Oliva-Roget bombardent
Damas pendant 36 heures d’affilée.
Les morts et les blessés se comptent
par centaines. Une partie de la ville est
détruite par ce bombardement dont le
parlement syrien, et le quartier environnant qui est maintenant surnommé Hariqa, l’Incendie.
[6] Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des
crimes contre l’humanité
http://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/WarCrimes.
aspx
Source : Vidéo You Tube / TV
Syria 22/05/2014
Transcription et traduction de
l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
LGS 25 mai 2014
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
A Travers le monde
Libérez Oscar Lopez Rivera des geôles
US - Porto Rico aux Portoricains
O
scar Lopez Rivera a maintenant passé 30 ans en prison pour
des accusations de complot séditieux
qui étaient injustes et illégales au
départ. En tant que combattant pour
l'indépendance de Porto Rico face au
colonialisme américain, il a le droit
de résister à l'occupation américaine.
Il ne peut être question de sédition
quand il s'agit de mettre fin au colonialisme. C'est le colonialisme qui est
criminel et la résistance est un droit
du pays occupé. C'est précisément
parce qu'Oscar continue de mener
cette bataille avec force d'âme et intégrité que le gouvernement américain le punit. Malgré 30 années en
prison, dont de nombreuses en isolement, Oscar demeure vainqueur et
défend toujours ses positions pour
l'indépendance et les droits de tous.
Les États-Unis colonisent Porto
Rico depuis 1898, et font tous les efforts possibles pour écraser la lutte
pour l'indépendance, en utilisant les
assassinats, les emprisonnements
et la violence contre la résistance.
Ils ont imposé une telle pauvreté au
Oscar Lopez Rivera
pays que des millions de Portoricains
s'en vont au États-Unis pour arriver
à vivre. Mais comme Oscar, qui est
venu à l'âge de 12 ans, leur coeur
et leur lutte sont pour l'indépendance
portoricaine. Nous saluons Oscar
et tous ceux qui combattent pour
l'indépendance de Porto Rico.
Porto Rico appartient aux Portoricains et les États-Unis doivent en
sortir maintenant !
Oscar n'aurait jamais dû être
accusé ou emprisonné. Il occupe
une place d'honneur dans les rangs
de tous ceux qui résistent pour
son intégrité pour les causes justes
des peuples et sa position résolue
pour l'indépendance de Porto Rico
– - indépendance qui affaiblirait
l'agression américaine et contribuerait à la paix et au progrès dans le
monde.
L'Organisation
marxisteléniniste des États-Unis dénonce
avec véhémence la continuation
de l'emprisonnement d'Oscar Lopez Rivera et exige qu'il soit libéré
maintenant ! Nous exhortons le
président Obama à le gracier immédiatement, sans condition. Nous
exhortons tout le monde à exiger
la libération d'Oscar et à appuyer la
juste lutte du peuple portoricain pour
l'indépendance.
Porto Rico aux Portoricains !
En Colombie, l’extrême
droite remporte le premier
tour d’une bataille
de chiffonniers
Parti Communiste du Canada
21 Mai 2014
Porfirio Lobo, Juan José Rendon et Alvaro Uribe (D.R.)
Par Maurice LEMOINE
L’ancien président du Guatemala Alfonso
Portillo condamné à cinq ans de prison
L
'ancien président du Guatemala
Alfonso Portillo a été condamné jeudi à New York à cinq ans et
dix mois de prison pour complot
de blanchiment d'argent. Président conservateur du Guatemala
de 2000 à 2004, Portillo avait été
extradé vers les États-Unis en mai
2013, premier ex-dirigeant latinoaméricain à être remis à la justice
américaine.
Dans le cadre d'un accord
négocié entre les procureurs et la
défense, il avait plaidé coupable
le 18 mars dernier, reconnaissant
avoir blanchi via des banques
américaines 2,5 millions de dollars
versés par Taïwan à son pays pour
que celui-ci le reconnaisse diplomatiquement.
L'ancien président de 62 ans
n'a eu aucune réaction à l'énoncée
du verdict au tribunal fédéral de
Manhattan, après quatre heures
d'audience. Son avocat a en vain
AMBIANCE
EXPRESS
Président
conservateur
du
Guatemala de 2000 à 2004, Portillo
avait été extradé vers les États-Unis
en mai 2013, premier ex-dirigeant
latino-américain à être remis à la
justice américaine.
demandé à ce qu'il soit condamné à
la peine déjà accomplie (l'ex-président est emprisonné depuis 2010).
Mais le juge a refusé, soulig-
nant qu'il ne s'agissait pas d'«une
erreur», mais de «cinq erreurs, sur
une longue période», référence aux
cinq chèques de 500 000 dollars
versés par Taïwan à Portillo entre
1999 et 2002. L'ex-président guatémaltèque avait initialement été
accusé à New York d'avoir détourné
70 millions de dollars de fonds
publics, dont une partie aurait transité par des banques américaines et
européennes.
Portillo avait été arrêté en
janvier 2010, alors qu'il s'apprêtait
à quitter illégalement son pays. En
2011, un tribunal guatémaltèque
l'avait déclaré non coupable de détournement de 15 millions de dollars du département guatémaltèque
de la Défense, mais il n'avait pas
été libéré, à la demande des ÉtatsUnis.
La Presse 22 mai 2014
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A
rrivés en tête du premier tour de
l’élection présidentielle, ce 25
mai, Oscar Iván Zuluaga, homme lige
de l’ex-président d’extrême droite et
aujourd’hui sénateur Álvaro Uribe
(29,26 % des voix), et l’actuel chef
de l’Etat Juan Manuel Santos, soutenu
par la bourgeoisie « modernisante »
et Washington (25,68 %), devront se
départager lors d’un second tour, le 15
juin prochain. De la victoire de l’un ou
de l’autre dépendra la poursuite des
pourparlers de paix qui se déroulent
à La Havane, depuis le 19 novembre
2012, entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le
pouvoir en place. A en croire les négociateurs, celles-ci avancent, malgré les
difficultés induites par des positions de
départ idéologiquement très opposées.
Trois des cinq points en discussion ont
déjà donné lieu à un accord : « la politique agraire » (à l’origine du conflit), «
la participation politique » des insurgés
et, dernier en date, annoncé le 16 mai,
« la politique de lutte contre la drogue. »
Le président Santos entend poursuivre le processus en cours et mettre
un terme à ce conflit vieux de plus d’un
demi-siècle pendant sa seconde période
à la tête de l’Etat ; Zuluaga menace, lui,
de suspendre le dialogue et de relancer
une « guerre totale » contre les « terroristes » – lire la guérilla.
Curieusement,
et
malgré
l’importance de l’enjeu, la campagne
électorale n’a que très peu déclenché
l’intérêt des médias internationaux,
beaucoup plus passionnés par la supposée répression violente de « sympathiques étudiants protestataires »
au Venezuela que par l’indécente et
révélatrice bataille de chiffonniers qui
vient d’avoir pour théâtre Bogotá. Il
est vrai que la première « victime » de
ce cloaque nauséabond a précisément
été un Vénézuélien considéré par beaucoup comme une « star » de la politique
pour son opposition à la gauche latinoaméricaine en général et au « chavisme
», dont il a fait son ennemi principal, en
particulier.
Jusqu’au 5 mai, le Vénézuélien
en question, Juan José Rendón – dit
JJ Rendón ou encore JJR – occupait la
fonction de principal conseiller de Santos dans sa quête à la réélection. En
permanence vêtu de noir – car ayant
décidé de porter le deuil « tant que la
démocratie ne sera pas de retour » dans
son pays –, J.J. Rendón vit dans un
luxueux « penthouse » de Brickell Bay,
à Miami. Au Venezuela même, il s’est
fait remarquer dès 2004 lorsque, après
la large et incontestable victoire d’Hugo
Chávez au référendum révocatoire, il a
dirigé la virulente campagne d’opinion
tendant à persuader la communauté
internationale qu’une fraude massive
avait entaché le scrutin.
Depuis, se vantant publiquement
d’élaborer des « campagnes de guerre
sale » au profit de ceux qui le rétribuent,
il a conseillé les candidats présidentiels de droite Alvaro Uribe (Colombie,
2006), Enrique Peña Nieto (Mexique,
2012), Henrique Capriles Radonski
(Venezuela, 2012), Porfirio Lobo et
Juan Orlando Hernández (Honduras,
2009 et 2013), Juan Manuel Santos,
une première fois (2010) et Norman
Quijano (Salvador, 2014), pour ne citer
que ses principaux clients.
Le 4 mai dernier, un article de
Daniel Coronell, dans l’hebdomadaire
Semana, a mis un sérieux coup d’arrêt
à cette « success story ». On y apprend
que, d’après le « capo » colombien Javier
Antonio Calle, emprisonné et en cours
de jugement aux Etats-Unis, JJ Rendón
a touché, il y a trois ans, 12 millions de
dollars de trois narco-paramilitaires –
Daniel « el Loco » Barrera, Diego Pérez
Henao (alias « Diego Rastrojo ») et Luis
Enrique Calle Serna (alias« Comba »)
– pour négocier en leur nom, avec le
président Santos, un accord de reddition comportant une promesse de non
extradition aux Etats-Unis [1].
Ces révélations explosives ont
entraîné la démission immédiate du «
stratège en chef » de la campagne de
Santos. Ce dernier a confirmé depuis
une partie des faits : la requête des «
narcos » lui a bien été transmise par JJR,
mais il n’y a pas donné suite, remettant le dossier aux services concernés
du ministère de la justice (qui ne l’ont
pas davantage pris en considération).
Reste l’accusation de perception des 12
millions de dollars, que nie JJR, mais sur
laquelle enquête la justice colombienne
ainsi que celle des Etats-Unis.
Cette Affaire avec un grand A
a jeté le président-candidat au cœur
d’un cyclone dont ont joui sans retenue tant Zuluaga que son mentor
Uribe. Ce dernier n’accuse-t-il pas son
ex-ministre de la défense de vouloir «
livrer le pays aux FARC » ou même,
le ridicule ne tuant pas, au « castrochavisme » du Venezuela voisin ? Néanmoins, la félicité des deux compères
a peu duré. Car à scandale, scandale et
demi. L’arrestation d’un hacker, Andrés
Sepúlveda, le 5 mai, a remis la balle
dans leur camp.
Depuis des locaux situés dans
le nord de la capitale Bogotá, cet expert en informatique interceptait les
communications électroniques des négociateurs du gouvernement et de la
Suite à la page (18)
Haiti Liberté/Haitian Times
17
Hasta siempre Comandante!,Chavez pour toujours!
Vies des femmes communardes de Santa Rita*
U
ne douce odeur de café émane des
mains de cinq femmes arrêtées
quelques instants devant les fondations terminées d’une maison […]
Les communardes regardent la nuit
tomber. D’un coup la conversation
s’engage. C’est Zenaida Rios, 41 ans,
la première à prendre la parole :« Une
communarde fait partie intégrante du
peuple. Et parce que j’appartiens au
peuple, je suis une personne qui tient
tout particulièrement à sa Commune
d’appartenance ».
¨Il pleuvait. Cela ne nous
empêchait pas de coller des
affiches¨
Mireya Espinosa : « nous ne sommes
pas celles qui dirigeons la Commune,
la communauté est composée de chacune d’entre nous ». Mireya a 40 ans.
Elle est la sœur de Zenaida. « La Commune, c’est quelque chose de grand.
Nous avons à trouver des solutions, à
répondre aux attentes de la communauté, de telle famille qui rencontre
des problèmes. Parfois nous nous
sentons repoussées dans les cordes.
Nous nous concertons avant d’agir ».
Elle porte une casquette oû est écrit
en rouge : Luchadores por Santa
Rita. (Ceux qui luttent pour Santa
Rita). Zenaida et Mireya sont des pro-
tagonistes (comme on dit au Venezuela) des conseils communaux. Depuis 6
ans maintenant. Le 27 octobre 2013
la Communauté se prononça en faveur
de l’acte de fondation, par 99,5% des
suffrages. Ainsi est née la première
Commune de l’Etat de Miranda. « Nous
avons commencé notre campagne de
rues autour de 22, 23 heures. Il pleuvait. Cela ne nous empêchait pas de
coller des affiches » se rappellent-elles
[…].
Toutes insistent sur un point : si
elles possèdent la qualité de porte-paroles c’est par la volonté d’une population qui les a désignées. «Les assemblées réélisent celles et ceux qui ont
fait preuve d’un travail de qualité
en faveur de leur secteur respectif»,
nous explique Zenaida. «Il s’agit de
la démocratie participative, protagonique (terme de la constitution bolivarienne). Une communarde ne se
laisse jamais abattre. Toujours prête
à lutter, elle recherche la rencontre en
permanence ».
Le cercle des interlocutrices
s’élargit à la mère de Pireya et Zenaida – elle même communarde – qui
propose à la petite assemblée de reprendre un café. « Nous restions dans
l’ombre » remarque Zolla Villa – 48
ans. Elle nous raconte son histoire :
« Mon mari est décédé. J’ai voulu
rompre mon isolement. J’ai décidé
d’apporter mon aide à la communauté. Au début, j’étais timide. Malgré
cela, j’ai beaucoup appris et continue
à apprendre ».
« Dans le temps, nous avions
affaire aux ¨assemblées de voisins¨
(ancienne forme d’organisation clientéliste mise en place par les gouvernements sociaux-démocrates). Les
hommes composaient la grande majorité de l’assistance. Lorsque l’une
d’entre nous se rendait à ces réunions, le silence se faisait. Nul ne parlait. En fait, nous ne les intéressions
nullement ».
¨Pourquoi nous exprimonsnous en tant que femmes ?
Parce que le machisme est bien
enraciné…¨
Désormais, elles sont actrices
de leur propre vie – c’est le sens, ici,
du mot protagonistes. Les rangs de
la Commune sont essentiellement
composés de femmes. Elles se sont
imposées, s’attelant à remodeler leur
mode de vie publique et privée. Mireya
raconte: « Nous avons connu une
période pendant laquelle nous nous
réunissions tous les jours. […] Pourquoi nous exprimons-nous en tant
que femmes ? Parce que le machisme
est bien enraciné. Les hommes nous
disent : lorsque tel ou tel projet sera
en cours de réalisation, je t’apporterai mon aide. Ils ne nous aident que
lorsque l’on a affaire à des travaux
lourds. Toutefois, toutes ces allées et
venues que nous imposent nos activités, cela les hommes ne le font pas ».
Dans ce petit monde qui
s’entredéchire, Uribe a contre-attaqué
en accusant Santos d’avoir personnellement reçu deux millions de dollars de
Rendón – sous-entendu l’argent des «
narcos » – lors de sa campagne de 2010.
Rendón lui a demandé « qu’il arrête ses
clowneries et présente des preuves [3] »,
obligeant l’ex-chef de l’Etat à avouer...
qu’il n’en avait pas.
On pourrait être tenté de sourire de
ces rebondissements dignes d’une « télénovela ». Mais, pour l’ancien magistrat à
la Cour constitutionnelle Carlos Gaviria,
candidat de centre gauche à la présidence
en 2006, cette série de scandales révèle
avant tout « le niveau de dégradation
auquel est arrivée la politique colombienne [4] ». Qui pourrait le contredire ?
En monopolisant l’opinion publique, ce
déballage de linge sale hors de contrôle
a totalement éclipsé les propositions
politiques des trois autres protagonistes
de l’élection, condamnés par l’appareil
médiatique à ne s’exprimer « que » sur
les turpitudes de ceux dont les sondages
avaient fait leurs deux favoris.
Il est vrai que, si l’on excepte la
poursuite du dialogue avec les FARC, les
programmes en compétition ne respiraient pas un « pluralisme » échevelé,
trois des cinq candidats en question
ayant été ministres d’Uribe (20022010) : Santos (Parti social de l’unité
nationale, dit Parti de la U), à la défense,
de juillet 2006 à mai 2009 ; Marta Lucía
Ramírez (Parti conservateur), également
à la défense, en 2002 et 2003 ; Zuluaga
(Centre démocratique), à l’économie,
de 2007 à 2010. Du modèle de développement aux politiques néolibérales en
passant par les traités de libre commerce
(TLC) et les politiques sociales inféodées
aux exigences du marché, ces amis et examis, alliés et ex-alliés sont, à quelques
nuances près, d’accord sur tout.
Ni de droite ni de gauche, technocrate plus qu’écologiste, coutumier des
alliances les plus improbables, l’ancien
maire de Bogotá Enrique Peñalosa (Alliance verte) marquait, lui, une tendance
clairement « belliciste » s’agissant de
son approche de l’opposition armée.
Seule à se démarquer de la consanguinité ambiante en se réclamant de
« la paix avec justice sociale », Clara
López (Pôle démocratique alternatif/
Union patriotique ; coalition de gauche)
n’a guère pu, pour les raisons exposées
précédemment, développer ses vues sur
l’éducation, la santé, l’environnement,
l’emploi, les politiques publiques, etc.
Les Colombiens se sont donc rendus aux
urnes après une absence totale de véritable débat – si l’on excepte deux rencontres télévisées organisés in extremis
à quelques jours du scrutin.
Au-delà du score des cinq candidats, le véritable vainqueur, comme
lors des scrutins précédents, a pour
nom « abstention ». Vingt millions des
trente-trois millions de citoyens appelés
aux urnes ne se sont pas déplacés – un
sommet historique de quasiment 60 %.
Il paraît difficile, comme on l’a souvent
fait, d’attribuer ce désintérêt à la présence
ou aux actions de l’opposition armée car,
fait sans précédent, les FARC et l’Armée
de libération nationale (ELN ; deuxième
guérilla du pays), marquant clairement
leur pari pour une dynamique susceptible de mener à la paix, après avoir annoncé un cessez-le-feu unilatéral, du 20
au 28 mai, l’ont respecté [5]. Ce qui est
mis en cause, une nouvelle fois, c’est un
système qui de démocratique n’a que le
vernis.
Le résultat officiel de ce premier
tour s’affiche donc ainsi :
• Óscar Iván Zuluaga (Centre
démocratique), 29,26 % ;
• Juan Manuel Santos (Parti de la
U), 25,68 % ;
• Marta Lucía Ramírez (Parti conservateur), 15,53 % ;
• Clara López (Pôle démocratique
alternatif/Union patriotique), 15,23% ;
• Enrique Peñalosa (Alliance
verte), 8,28 % ;
• Votes blancs, 5,99 %.
Santos étant arrivé au pouvoir en
2010 avec les voix de l’ « uribisme »,
dont on le considérait l’héritier, il n’est
guère surprenant, dans un pays très divisé, et compte tenu du virage opéré en
négociant avec les FARC, qu’il soit passé
de (environ) 7 millions de voix au premier tour à 3,3 millions cette année.
Le débat sur les négociations de
La Havane va donc, dans cette dernière
ligne droite, éclipser les autres préoccupations. Sur qui les deux camps peuvent-ils compter pour faire basculer le
sort à leur avantage ?
D’une manière générale, on a tort
de parler de « la » Colombie. Dans les
faits, il y en a deux. La Colombie urbaine
qui, insérée dans l’économie mondiale et
profitant – ne serait-ce que des miettes
pour beaucoup – des fruits d’une croissance continue (4,3 % en 2013), voit
dans le conflit une question marginale,
sans impact sur sa vie. Dans ce contexte,
nombreux sont ceux qui se montrent
sensibles au discours d’Uribe (quand
bien même celui-ci représente tout autant les secteurs les plus décomposés
et mafieux des grands propriétaires terriens).
D’un autre côté, la Colombie rurale, oubliée, marginalisée, celle où est
né le conflit, celle qui en a payé le prix.
Revendiquant leurs droits, contestant les
TLC, douze millions de paysans y tiennent le pays en haleine depuis en 2013
en multipliant les grèves et manifestations pour faire entendre leurs voix. Là
se trouvent les bataillons d’un mouvement social qui rêve d’une assemblée
constituante et n’attend rien ni de cette
démocratie à scandales ni des élections.
Avec ses 15 %, l’alliance du Pôle
démocratique alternatif (centre gauche)
et de l’Union patriotique (gauche af-
firmée, décimée par les paramilitaires
dans les années 1980) a créé un petit
événement en faisant beaucoup mieux
que ce que lui prédisaient les sondages.
Il ne fait aucun doute qu’elle se montrera
sensible au discours prononcé par Santos, après le dévoilement des résultats : «
Les Colombiens vont avoir deux options.
Ils vont pouvoir choisir entre nous, qui
voulons la fin de la guerre, et ceux qui
préfèrent une guerre sans fin. » Il n’est
pas impossible non plus qu’une partie du
mouvement populaire et paysan se rallie à ce « vote utile », malgré son aversion pour Santos, compte tenu de l’enjeu
(et d’autant que les FARC, dont certains
constituent la base sociale, ne feront rien
pour les dissuader).
C’est donc de la capacité de Santos et de Zuluaga de se rallier les conservateurs de Marta Lucía Ramírez et les
verts d’Enrique Peñalosa que dépend le
résultat du 25 mai. Sachant, qui plus est,
que les deux partis, sur cette question
cruciale, peuvent se diviser.
Empoignades publiques, théâtre
d’ombres, séduction tous azimuts,
promesses à satiété, les prochains jours
vont être particulièrement animés.
d’autres dirigeants du chavisme, et
cela en dépit des remises en question et des faiblesses du gouvernement. Il y a donc des secteurs de
l’opposition, de la bourgeoisie, qui
comprennent que c’est en infiltrant
et en assimilant le chavisme luimême, ou plutôt, ses strates bureaucratiques et déjà embourgeoisées,
qu’ils peuvent garantir la contre-
réforme et la liquidation ultérieure
de la révolution bolivarienne. Telle
est la grande stratégie qui est en
marche.
Maria Elena Saludas : Le
rôle du Venezuela, avec le gouvernement du commandant Hugo
Chávez Frías, et sa continuation
avec le président Nicolás Maduro,
a été très important dans le proces-
sus d’intégration de Notre Amérique ; la création de l’ALBA, de
PETROCARIBE, de la Banque du
Sud, du SUCRE, etc. Nous pensons
que ce serait un recul terrible pour
l’intégration des peuples si le rapport de forces au Venezuela venait
à se modifier ou que ce coup d’État
venait à s’approfondir. Comment
perçois-tu cette situation ? En outre,
considères-tu que l’UNASUR (*) est
réellement en train de contribuer au
processus de solution du conflit ? En
quoi consiste le « dialogue de paix
» impulsé par le gouvernement et
quelles sont, à ton avis, ses perspectives ?
Gonzalo Gómez : Il est clair
que ce serait un recul terrible pour
l’intégration des peuples et pour la
¨Avant, elle ne sortait que
rarement de chez elle¨
Mari qui a 29 ans, a rejoint le Conseil
communal dès sa fondation, il y a 6
ans. Avant cela, elle ne sortait que
rarement de chez elle. Peu à peu,
ces femmes, ces communardes ont
vu leur vie changer. C’est pour Santa
Rita qu’elles ont décidé de lutter. Nous nous sommes peu à peu engagées. Nous avons sérié les priorités,
nous sommes occupées des familles en
difficulté. Celles qui vivaient dans des
cabanes. Et nous nous sommes lancés
dans la construction de logements »
poursuit Mireya […]
Elles sont conscientes du fait
que les choses avancent ; qu’aujourd’hui est déjà différent d’hier, que
demain sera meilleur. « En tant que
communardes, porter au sein de la
communauté, l’idée même du socialisme, c’est le plus difficile » explique
Zenaida. De leurs mains imprégnées
de l’arôme du café, elles ont contribué
à façonner un horizon dont elles ont
découvert, pas à pas, en avançant,
Hugo Chávez Frías
tous les possibles. Elles savent désormais qu’ils sont à leur portée. Et ce, de
leur propre fait. Cet avenir leur appartient. L’une après l’autre, les
lumières des foyers s’éteignent. La
conversation ralentit. Avant de s’éloigner, Mari déclare : « Mes enfants et
petits-enfants diront un jour : ma
maman, ma grand-mère a été une
communarde ».
Venezuela Info 17 mai 2014
Ndlr. *Santa Rita est l’une des
21 municipalités de l’État de Zulia
dont elle est le chef-lieu. La population s’élève à 59 866 habitants. Zulia
est un état frontalier, situé juste à l›est
de la frontière entre le Venezuela et la
Colombie.
Suite de la page (17)
guérilla, à La Havane, avec pour objectif avoué de vendre les informations recueillies avant qu’elles ne soient rendues
publiques et de saboter le processus de
paix. Dans les neufs ordinateurs et cinq
disques durs saisis ont également été
découverts des courriels personnels du
président de la République ainsi que des
documents secrets des services de renseignements de l’armée et de la section
des enquêtes criminelles (Sijín) de la Police métropolitaine de Bogotá.
En février 2014, une première affaire d’écoutes illégales des délégations
du gouvernement et des FARC (ainsi que
des journalistes couvrant la négociation
et de dirigeants politiques d’opposition,
tels l’ex-sénatrice Piedad Córdoba et le
député Iván Cepeda) avait déjà défrayé
la chronique. Sous le nom de code « Andromède », elle était menée clandestinement par des militaires. Elle valut son
poste au chef des services de renseignements de l’armée, le général Mauricio
Zúñiga, le président Santos réclamant
alors une enquête pour découvrir quelles
« forces obscures » tentaient de saboter le
processus de paix.
Dans le cas présent, il n’a pas fallu
attendre des lustres pour découvrir que
Sepúlveda faisait partie de l’équipe du
candidat uribiste Zuluaga. Bien que son
« directeur spirituel » (!) de campagne,
Luis Alfonso Hoyos, ait immédiatement
démissionné pour ses liens avérés avec
le hacker, Zuluaga nia toute relation personnelle avec le pirate informatique. Las,
le 18 mai, la revue Semana a dévoilé
une vidéo présentant un enregistrement
réalisé à l’aide d’un téléphone portable,
fin avril, dans lequel on peut voir et entendre Sepúlveda lui rendre compte de
ses activités d’espionnage.
Tout étant dans tout et vice-versa,
Sepúlveda a reconnu qu’il a travaillé
pour JJ Rendón et l’ex-président Uribe
en 2006 et pour... JJR et Santos en 2010
[2].
Notes
[1] M. Germán Chica qui fût durant dix-huit mois conseiller politique du
président Santos aurait, d’après les révélations du « narco » à la justice américaine, également servi de médiateur lors
de cette négociation.
[2] BBC Mundo, Londres, 8 mai
2014.
[3] Semana.com, 18 mai.
[4] BBC Mundo, 8 mai 2014.
[5] Son chef Nicolás Rodríguez
Bautista, dit « Gabino », a déclaré à plusieurs reprises que l’ELN est disposée et
prête à entamer un dialogue de paix avec
le pouvoir.
Mémoire des luttes 27 mai 2014
Suite de la page (16)
pouvoir
symbolique-sentimental,
qui a déjà démontré sa puissance
mobilisatrice le 13 avril 2002 et dans
la lutte contre la grève patronale et
le sabotage pétrolier, ainsi que lors
des élections d’octobre 2012 ou à
l’occasion des funérailles de Chávez
en 2013. Encore aujourd’hui, une
bonne partie de cette force se canalise à travers Nicolás Maduro et
18
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 46 • du 28 mai au 2 juin 2014
pleine indépendance de l’Amérique
latine et des Caraïbes. Mais cela ne
se décide pas seulement à l’intérieur
du Venezuela. Il y a tout un processus global à l’échelle latino-américaine, qui conjugue les coups « institutionnels » dans certains pays, les
changements qui ont lieu à Cuba,
les négociations avec les FARC, le
récent rapprochement entre Correa,
la Banque mondiale et le FMI... Il
y a partout des forces qui agissent
à fond en faveur de la conciliation
de classes, comme c’est le cas avec
Lula.
L’UNASUR sert à contenir
l’impétuosité de l’impérialisme et la
rudesse de la droite, mais il ne faut
pas oublier qu’elle rassemble les
États bourgeois latino-américains et
ses gouvernements, parmi lesquels
il y a encore des gouvernements
ayant des caractéristiques antiimpérialistes et progressistes, mais
ce n’est pas l’espace autonome des
peuples eux-mêmes, ni de la classe
travailleuse et paysanne d’Amérique
du Sud. Par conséquent, bien qu’elle
puisse servir à calmer la droite vénézuélienne, elle peut également
servir à modérer la révolution bolivarienne et la rendre inoffensive
pour les bourgeoisies dominantes.
Il faut essayer d’utiliser les aspects
positifs qu’implique l’existence de
l’UNASUR en faveur des peuples et
non en faveur des oligarchies dominantes dans nos pays. Sur le dialogue de paix au Venezuela, je me
suis déjà exprimé antérieurement.
Maria Elena Saludas : En
tous les cas, nous te remercions pour
cette interview. Quelques réflexions
finales ?
Gonzalo Gómez : Nous disions
dans le tract et dans le communiqué
que j’ai cité qu’il est encore temps de
changer le cap de la conciliation avec
la bourgeoisie, de freiner l’offensive
fasciste et d’impulser des mesures
anticapitalistes radicales avec la participation démocratique du peuple qui
vit de son travail. Pour cela, il faut
que le gouvernement bolivarien, qui
est mis sous pression par la bourgeoisie et par l’impérialisme depuis
sa droite, sente en contrepoids la
pression de la lutte des travailleurs et
des secteurs populaires afin de maintenir le cap vers la gauche.
Pour l’instant, ces secteurs se
maintiennent dans l’expectative, ob-
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servant ce que fait le gouvernement
de Nicolás Maduro. Leur capacité de
mobilisation est intacte, quoique contenue. Mais, sans doute plus tôt que
tard, ils pourraient se mobiliser en
défense de leurs conquêtes menacées
et nous verrons alors dans quel sens
les choses vont pencher au Venezuela. C’est à cela que nous œuvrons
afin que, au lieu de rester englués
dans les toiles de la conciliation, du
bureaucratisme, de la contre-réforme
et de l’utopique « coexistence » avec
le capitalisme, nous puissions récupérer la révolution bolivarienne, pour
poursuivre le cap de la transition au
socialisme avec le plein exercice de la
démocratie.
Notes
|1| Union des nations sud-amé-
ricaines, née en 2008, anciennement
connue sous le nom de Communauté
sud-américaine des Nations, est une
organisation intergouvernementale
intégrant deux unions douanières
présentes dans la région : le Marché
commun du Sud (Mercosur) et la
Communauté andine (CAN), dans le
cadre d’une intégration continue de
l’Amérique du Sud. Son objectif est
de « construire une identité et une
citoyenneté sud-américaine et [de]
développer un espace régional intégré ». Elle est composée des douze
États d’Amérique du Sud (source :
Wikipédia)
Aporrea
Traduction française pour le
CADTM : Ataulfo Riera
CADTM 21 mai 2014
Tel: 718-421-0162
editor@haitiliberte.com
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