Grave acciDent à Delmas
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Grave acciDent à Delmas
Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Email: editor@haitiliberte.com Tel: 718-421-0162 Web: www.haitiliberte.com Pouvwa Martelly a ak akolit li yo ap fè mannèv pou retounen ak yon lame restavèk nan peyi a. Page 6 Deux ans après, à quand la reconstruction d’Haïti ? Voir page 4 Brigade Dessalines : initiative de La Via Campesina et du Mouvement des Sans Terre du Brésil Page 8 Le Président haïtien Martelly et son homologue dominicain Fernandez accompagnés de leurs épouses le 12 janvier 2012 pour l’inauguration au nom de la reconstruction d’Haiti de l’Université Henri Christophe…C’est plutôt triste, voire une honte nationale ou encore mieux un affront pour les victimes Les Ivoiriens expérimentent des dérives totalitaires sans précédent ! Page 10 Grave accident à Delmas ! Voir page 3 Dans sa course folle, le camion a heurté également des motocyclistes, 2 véhicules dont un minibus et une camionnette, tous écrabouillés, pour finalement terminer sa course sur la cour de la TNH à Delmas. Selon le dernier bilan des autorités, le nombre de victimes s’élève à 30 morts et 56 blessés Pourquoi la tournée d’Ahmadinejad en Amérique Latine énerve tant Washington ? Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel:718-421-0162 Fax: 718-421-3471 Haiti : d’une dérive à l’autre ! Par Berthony Dupont H orreur après horreur, jusqu’à quand devra t-on nager dans cet océan d’horreurs, de honte, d’humiliation, d’impunité et de malheur? Quelle tragique situation ! Quel désastre total ! C’est une déception générale, traumatisante qui se manifeste dans le pays. Cette dégradation est liée, sans aucun doute, non seulement à l’effacement quasi-total d’une certaine bourgeoisie nationale, mais également à l’inexistence de l’Etat haïtien qui pratique une politique de bassesse et de l’échine courbée. En effet, les tragiques événements qui ont endeuillé le pays, qu’ils soient catastrophes naturelles, catastrophes politiques, sociales et économiques, ne sont, hélas pas surprenants. C’est le même scénario depuis le coup d’état de 1806 qui se poursuit, à savoir écarter les masses populaires haïtiennes de la direction du pays. La réalité est que les forces obscures que symbolise Washington l’ont voulu ainsi et l’ont cyniquement provoqué et programmé afin de nous assujettir, de nous mettre à genoux pour quémander. En un sens, nous rendant domestiques, dépendants, colonisés ne pouvant rien faire pour nous-mêmes sans l’assistance du maître. La bourgeoisie haïtienne n’a jamais eu aucune volonté de changement et de développement pour le pays. La réalité de la politique quotidienne nous l’a déjà démontré à travers ces quelques mois du régime en place, quand aucun parti politique n’a osé élever la voix pour mettre à nu les gabegies de cette nouvelle administration où règnent les forces impériales qui nous acheminent vers la plus extrême et vile décadence. Dans ce climat de chaos, le rôle opportuniste de notre élite se réduit à soumettre la vie politique au service de l’idéologie bourgeoise dominante et au profit de la fraction hégémonique mondiale qui continue à accaparer et à se partager les richesses du pays afin de mieux nous dominer. A ce compte, Haiti est devenue, depuis 2004, un pays martyr gouverné par des marionnettes tels que Boniface Alexandre, René Garcia Préval et depuis la dernière mascarade électorale, par un groupe de malfaiteurs armés, de toutes obédiences, sans foi ni loi ; le pire est qu’ils nous ont été imposés au prix de fortes manipulations éhontées de Washington, vu que celui qui donne non seulement ordonne, mais coordonne ! C’est dans cette optique qu’il faut comprendre la présence de Bill Clinton comme proconsul à la tête de l’Etat haïtien pour la reconstruction d’Haiti sur fond d’occupation, de dépendance économique que viennent de renchérir la bourgeoisie et le gouvernement de la République Dominicaine en conciliabules avec les forces obscures de l’empire pour nous gifler en plein visage, à l’occasion du second anniversaire de la catastrophe de 2010. Véritable occasion en or pour eux d’utiliser nos malheurs, pour nous rabaisser jusqu’à nous faire taire sur leurs atrocités à l’égard de nos compatriotes esclaves dans la Zafra. La bourgeoisie Haïtienne, parasite et sans gêne, préfère aller applaudir les autres qui dépensent, investissent dans le pays, une façon d’alimenter cette propagande des grandes puissances qui soutiennent que nous autres Haïtiens nous sommes plutôt obsédés par la passion de ne rien faire que d’essayer quoi que se soit capable de faire avancer le pays. Alors que nous avons les matières premières, nous avons la main-d’œuvre, seule nous manque la volonté politique. Cette bourgeoisie compradore irresponsable n’a jamais contribué un iota au développement du pays mais bien à sa déstabilisation. A titre d’exemple nous pouvons évoquer le financement des deux derniers coups d’Etat qui ont engendré l’occupation du pays. Dans la foulée de toutes ces oppressions et de ces dérives, voici qu’il nous est donné de nous accommoder avec un gouvernement dont on ignore encore la nationalité du président, celle du Premier ministre et même de certains députés et sénateurs, du seul fait qu’ils ont été tous, au départ, imposés dans des élections truquées ; pratiques politiques qui ont été encouragées par et sous la supervision de la Communauté internationale. Les 50 millions de dollars d’investissement en cadeau dominicain à Haiti ne représentent rien en comparaison de ce que le dictateur Jean-Claude Duvalier avait pillé au pays, soit plus de 800 millions de dollars. Pour comble de honte et d’ironie, il a été en première loge au cours de la cérémonie officielle du 12 janvier 2012 à St Christophe avec Prosper Avril et Bill Clinton, grâce à la complicité des autorités néo-duvaliéristes. Combien d’universités, d’hôpitaux, de routes, de centres sportifs et tant d’autres aurait t-on pu construire avec ces 800 millions, sans compter la fortune des autres pilleurs de la Nation ? Dans ces conditions de dérives et d’éternelles poussées de déstabilisations anarchisantes, le pouvoir en place n’a rien à envier à la gargote et au pillage duvaliériste. Et ce n’est pas sans raison que l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier revenu en Haiti vit librement sans être inquiété par Martelly, en dépit des plaintes déposées contre lui et un rapport de l’Amnesty international demandant son jugement. En dépit de tous ces nuages qui assombrissent le ciel haïtien, le pire pourrait bien être évité, sauf qu’il reste que l’avenir est lourd d’incertitudes et que la question cruciale à se poser maintenant est: comment donc sortir le pays de cette descente aux enfers? Notre unique devoir est d’organiser et de mettre en œuvre la résistance. Il ne nous faut pas rester les bras croisés attendant qu’un certain messie vienne nous délivrer. Si le peuple haïtien se met au centre de son propre développement, il finira coûte que coûte avec la mainmise coloniale. Grâce à un Grand Mouvement d’Unité Populaire des forces progressistes et révolutionnaires nous pourrons arrêter le pourrissement de la situation, écarter le pays de ce cauchemar carnavalesque que nous apportent Martelly et ses alliés. Nous restons persuadés que la vigilance des forces populaires organisées saura déjouer les machinations non seulement des forces occupantes mais de ces valets au pouvoir pour libérer et construire une nouvelle société haïtienne dans la dignité et le respect des lois. Pour qui savent espérer, lutter et s’organiser, la libération d’Haiti est au bout de la persévérance et dans le combat pour le changement. Bulletin d'AbonnmentB Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Email : editor@haitiliberte.com Website : www.haitiliberte.com Directeur Berthony Dupont Editeur Dr. Frantz Latour Rédaction Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil Collaborateurs Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jean-Claude Cajou Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. 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Haïti envisage de devenir membre à part entière de l´ALBA Par Jackson Rateau L L e soir du lundi 16 janvier dernier, aux environs de 9hres 30 pm un camion venant du haut de Delmas, dont les freins ont lâché, a causé un accident catastrophique qui a laissé la population de cette zone dans la consternation et le deuil. Le tomberau immatriculé ZA12655 qui dégringolait du monticule de Delmas, depuis Delmas 40, a échappé au contrôle du conducteur, puis a percuté les échoppes des marchandes de poulets grillés, de boissons gazeuses occupant les trottoirs. Un premier bilan partiel de ce tragique accident a fait état de 26 morts et de 50 blessés graves, mais selon le dernier bilan des autorités gouvernementales, le nombre s’élève à 30 morts et 56 blessés. Ces derniers ont été hâtivement transportés vers 4 centres hospitaliers dans la capitale haïtienne dont l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haiti (HUEH), le Centre Médecins sans Frontières, l’Hôpital de La Paix et l’OFATMA. Dans sa course folle, l’engin a heurté également des motocyclistes, 2 véhicules dont un minibus et une camionnette, tous écrabouillés, pour finalement terminer sa course sur la cour de la TNH à Delmas. Il semblerait que le chauffeur soit sorti du véhicule avant même qu'il ait fait tous ces dégâts. Il est maintenant recherché par la police, selon les déclarations du commissaire Will Dimanche, chef de la Direction Centrale de la Police Routière (DCPR). Une des victimes de l’accident de Delmas « Dans tous les pays du monde, il y a des accidents ; cependant, il faut un minimum de contrôle, basé sur des inspections, surtout sur les engins lourds, en vérifiant le système mécanique leur permettant de circuler. Ça arrive toujours que les freins d’un véhicule lâchent. Mais cette foule innombrable de marchandes circulant à double sens de la rue aggrave systématiquement l’accident », a jugé un riverain, analysant la situation. Le porte-parole adjoint de la PNH Gary Desrosier, rappelant que la PNH enregistre au moins 15 accidents par mois, a préconisé la sensibilisation à la sécurité routière. Il indiquait : « La police n’est pas responsable de l’évacuation de la rue. Il incombe à la mairie cette tache de faire évacuer les artères. Cependant, elle peut toujours solliciter du renfort, à laquelle demande Rabais! Le riz parfumé au meilleur goût, cuit en 12 minutes. que la police réponde immédiatement. Ça ne veut pas dire pour autant que nous fuyons nos responsabilités... Analysant les données, nous avons constaté que dans les années 90, les mortalités issues des accidents de circulation étaient classées 2e après celles issues du SIDA. Ces derniers temps, les décédés des causes d’accident ont dépassé largement ceux du SIDA. Dans nos rapports hebdomadaires rendus publics, chaque mercredi, nous avons enregistré entre 10 à 15 cas de mortalité d’accident de circulation... » Des gens ont sur le coup perdu leurs membres comme dans les cas d’une jeune femme qui a perdu une jambe et d’un chauffeur de taxi-moto qui lui-même a perdu ses deux jambes. C’était une situation de panique avec des corps décapités presque semblable à celle du séisme du 12 janvier Rabais! Champion: Le Rabais! Groenland, meilleur Riz Basmati du monde du lait frais à 100% pur. e Président de Haïti, Michell Martelly, a annoncé ce mercredi à l´envoyée spéciale de TeleSUR à Port-au-Prince, Madeleín García, que son pays évalue la possibilité de devenir membre à part entière de l´Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) dont Haïti est membre observateur depuis 2007. Le mandataire a réaffirmé l´importance de “travailler avec les peuples frères" pour parvenir à reconstruire la nation caraïbe. À la question de savoir si cette décision affecterait les relations de Haïti avec les États-Unis, Martelly a expliqué qu´il ne s´agit pas d´un problème d´idéologie mais de la possibilité de reconstruire son pays. “Ce sont des peuples frères et nous allons travailler avec eux” a déclaré le Président haïtien. Martelly a fait ces déclarations ce mercredi après une conférence de presse durant laquelle il a annoncé que grâce à l´aide du Canada 20 mille familles qui vivent dans des campements improvisés depuis le tremblement de terre de 2010 pourront être relogées. Martelly a également profité de l´occasion pour informer que ce mardi qu’on venait de commémorer jeudi dernier le second anniversaire. Signalons que les autorités du pays ont accouru sur la scène entre autres le président Martelly et son épouse, le Premier ministre Garry Conille, le secrétaire d'Etat à la sécurité Reginald Delva, des parlementaires, le sénateur Youri Latortue, le député de Tabarre L´envoyée spéciale de TeleSUR à Port-au-Prince, Madeleín García à Managua (Nicaragua) en marge de l´investiture présidentielle de Daniel Ortega, il a soutenu une conversation avec son homologue vénézuélien Hugo Chávez pour se mettre d´accord sur l´approfondissement de l´aide qu´apporte le programme Petrocaribe dans la reconstruction de la nation caraïbe. La revolucion vive 11 janvier 2012 Delmas Arnel Belizaire, les maires Yvon Jérôme, Wilson Jeudi et d’autres autorités. Les blessés sont répartis comme suit dans les hôpitaux: 13 à l’Hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF), 28 à l’HUEH, 10 à l’Hôpital de la Paix, 4 à l’OFATMA et 1 à l’Hôpital Bernard Mews. Rabais! Patent Barley & Glucose de la Rabais! 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Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 3 L’université Henry Christophe est un acte de réparation pour les victimes du massacre de 1937 Par Joël Léon L ’inauguration du campus universitaire Henry Christophe dans la localité de Limonade, dans le département du nord, suscite beaucoup de controverses. Pour certains, il s’agit d’un acte humanitaire désintéressé de l’Etat Dominicain à celui d’Haïti qui se trouve en grandes difficultés après le séisme meurtrier qui ravagea le pays en 2010, dont nous venons de commémorer les deux ans. Pour eux, cette action se situe dans la logique d’échange et de solidarité sud/sud qui, ces derniers temps est sur toutes les lèvres en Haïti. Pour d’autres, il s’agit tout simplement d’un acte d’humiliation de la part de la République Dominicaine. Ils le qualifient « d’université de la honte ». En réalité, de quoi s’agit il ? L’animosité de la république Dominicaine à l’endroit d’Haïti est largement documentée. Des livres ont été publiés à ce propos, des documentaires ont été montés, des centaines d’articles publiés et des centaines de reportages qui décrivent les relations dégradantes entre les deux pays. Personnellement, c’est un sujet qui m’a toujours fasciné. J’ai déjà produit plus de 4 textes sur le sujet, sans compter les interventions publiques, radiophoniques et discussions sur le web. Donc, j’ai une certaine maîtrise en ce domaine. D’abord il y a les rancoeurs historiques qui aveuglent l’élite intellectuelle Dominicaine. En 1822, Jean Pierre Boyer, le nouveau président d’Haïti, envahit et occupa la partie Est de l’Ile, sur la demande expresse des habitants de la partie Est de l’île, jusqu’à son départ en 1843. A noter que cette occupation a eu lieu sans le tir d’un coup de feu. Cela dit qu’un secteur dominant de la vie publique dominicaine voulait la présence haïtienne sur leur territoire. Pendant ces 21 ans, les universités en Dominicaine furent fermées et un climat de répression avait été entretenu dans le pays. Les intellectuels dominicains, toutes tendances confondues, ont unanimement qualifié ce règne d’obscurantiste et d’« années perdues ». Aujourd’hui encore, beaucoup pensent que si ce n’était à cause de ces années-là, la Dominicaine aurait pu avoir un meilleur présent. Cette interprétation de l’histoire est répandue constamment dans les écoles dominicaines, à savoir que les Haïtiens sont des obscurantistes. Cette haine implacable est transmise de génération en génération. Rafael Léonidas Trujillo (1), l’ancien dictateur dominicain, se basa sur cette rancœur historique pour massacrer plus de 35.000 haïtiens en 1937. Beaucoup de compatriotes haïtiens pensent et, à juste titre, que la construction de ce centre universitaire est un acte de réparation et de justice à l’endroit des frères et sœurs assassinés lors de ce carnage. Et, ils croient fermement que l’université devrait porter un nom approprié aux victimes du génocide, surtout lorsqu’on considère que l’accord de réparation conclu entre les gouvernements haïtien et dominicain, sous l’œil bienveillant du président américain Franklin D. Roosevelt, pour que Trujillo verse 750.000 dollars aux parents des victimes, n’a jamais été honoré. Donc, la construction de l’université Henry Christophe n’est pas un acte humanitaire, mais une dette historique à l’endroit du peuple haïtien. Il y a un autre aspect dans le geste du président Leonel Fernandez qui mérite d’être pris en compte. On se souvient du débarquement des soldats français dans le nord du pays, particulièrement au Cap-Haïtien. Cette ville martyre et de grande prouesse, qui poussa Rochambeau à répondre aux critiques de Napoléon, s’agissant de l’armée Indigène, qu’il était en train de faire la guerre au groupe le plus supérieur de l’Afrique noire. En traversant « Barrière bouteille » en 2004, l’armée française comptait altérer l’histoire. Effacer la cinglante défaite qu’elle avait subie 200 ans de cela. Les Américains font de même à propos de la guerre contre le Vietnam. A travers des films cinématographiques comme Rambo etc. Ils veulent endiguer le spectre de la défaite qui traumatise toujours l’armée américaine. C’est ce que Pierre Bourdieu a qualifié de « violence symbolique ». Une disposition à faire passer l’arbitraire comme légitime, la laideur pour de la beauté. Par l’octroi d’un centre universitaire, les Dominicains entendent prendre leur revanche sur l’histoire. Ils veulent exhiber à la face du monde leurs supériorités de peuple et de race. Parce qu’il y a tant d’autres domaines où les Dominicains peuvent aider, pourquoi un centre universitaire ? Je pense que Jacques Stephen Alexis, l’auteur de « Compère Général Soleil » serait d’accord avec moi dans ma tentative de déceler la signification du geste de l’Etat dominicain. Ceux qui pensent que le don de l’université Henry Christophe à Haïti est un geste innocent doivent se rappeler d’une chose. Depuis la dernière tentative de Faustin Soulouque en 1858 de reprendre sous contrôle la partie Est de l’Ile, Haïti n’a jamais commis aucun acte d’hostilité vis-à-vis des Dominicains. De leur côté, ils ne cessent de comploter contre les Haïtiens. A commencer par le tracé frontalier de 1919, qui accorda les deux tiers de l’Ile aux Dominicains au détriment des Haïtiens. Les Américains furent les artisans de ce traité soi-disant inspiré de celui de Ryswick de 1697. A cette époque les deux états qui composent l’Ile subissaient l’occupation américaine. Donc, ce traité est invalide du fait de l’influence d’un corps étranger dans l’affaire, c’est-à-dire le président américain de l’époque. Aujourd’hui même, l’Ile doit être séparée en deux moitiés égales, point barre! En ce sens, si Leonel Fernandez veut inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, il doit nécessairement poser des actions concrètes en ce sens : Entrer en négociation avec les autorités constituées de l’Etat haïtien pour un nouveau tracé frontalier, celui de 1919 ayant été défavorable à la partie haïtienne. Celui imposé par les L’université Henry Christophe don de la république Dominicaine à Haïti Américains est injuste et ne reflète pas les intérêts des deux peuples. Déclarer la boucherie de 1937 un génocide et entreprendre le processus de réparation financière à raison de 1 million de dollars par victime, sous contrôle d’organisations liées aux intérêts des masses populaires. Mettre fin à la campagne raciste contre Haïti que les intellectuels et médias dominicains agitent froidement en Dominicaine et du même coup dénoncer le livre de Joaquin Balaguer « L’île à l’envers » comme un instrument raciste d’incitation à la haine épidermique. Demander pardon au peuple haïtien. De la même façon que l’église Catholique a imploré le pardon des Africains pour sa participation dans la traite négrière et aux Juifs à cause de leur silence complice pendant le génocide nazi durant la deuxième guerre mondiale. Ce sera justice rendue ! Octroyer la nationalité dominicaine aux Haïtiens qui sont nés sur le territoire dominicain et qui désirent l’acquérir. Entreprendre une campagne d’éducation civique contre la xénophobie sur tout le territoire national pendant 3 ans tout en admettant leur culpabilité. Mettre fin à la politique de déstabilisation politique, économique et culturelle d’Haïti. Depuis 1986, l’Etat dominicain participe à tout mouvement réactionnaire, anti-haïtien de déstabilisation mis en place par des « haitiens-étrangers » assoiffés de pouvoir. Comme illustration, on peut citer les deux coups d’état de 1991 et de 2004. Aux nantis du pays qui préfèrent dépenser des millions de dollars pour envoyer leurs enfants étudier dans les grandes capitales occidentales, nous disons : honte à vous ! C’est aussi le moment pour que les bourgeois haïtiens prennent conscience de leur mission historique de classe. C›est-à-dire, doter le pays d’infrastructures adéquates, assurant la haute valeur éducative et la dignité du « premier épître nègre indépendant du monde ». En terme de conclusion, le don de l’université Henry Christophe est une honte nationale, mais un outil utile à la nation ! Notes Joaquin Balaguer, ancien président dominicain eut a écrire « l’île à l’envers », un livre très controversé mais illustrant clairement la haine nationale. Ce bouquin fut pendant longtemps la « Bible » d’une grande partie de l’intelligentsia dominicaine qui l’utilisa à des gains racistes et politiciens. Deux ans après le séisme, à quand la reconstruction d’Haïti ? Par Thomas Péralte D eux années sont bel et bien passées depuis le passage du violent tremblement de terre qui a frappé le pays, faisant toute une quantité de morts que mêmes les autorités de l’Etat mieux placées que quiconque n’arrivent jusqu’ici pas à chiffrer de manière rai- Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tels: 2512-5371 Cell: 3561-0616 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires 4 sonnable. Mais on est tous plus ou moins d’accord que le nombre de disparus dépasse largement les 300.000. En dépit des promesses des pays amis, les séquelles de la tragédie pèsent encore lourdement sur les épaules des milliers de sans-abri qui se sont réfugiés dans des campements de fortune depuis le soir du 12 janvier 2010. L’apparition surprise de la catastrophe du 12 janvier 2010, sans précédent si on se réfère à ceux qui n’ont pas notre âge bien entendu, avait suscité, reconnaissons-le, un élan considérable de solidarité fraternelle des pays étrangers envers cette terre touchée par l’une des plus graves catastrophes naturelles. De toute notre histoire de peuple, on n’a jamais vu cette quantité innombrable de pays dits amis ou d’autres animés par le sentiment de compassion, manifester autant de volonté, d’engouement à fouler le sol national en vue de nous apporter leur soutien et leur sympathie. 12 janvier 2010 aurait dû être la plus favorable des occasions pour un vrai redémarrage de la barque nationale trop longtemps amarrée dans ce marécage à la fois boueux et puant. Ç’aurait dû être l’année du renouveau haïtien, d’une nouvelle naissance de la mère patrie où tout allait être repensé si et seulement si, nous avions compris la nécessité de profiter de l’opportunité déposée au seuil de notre porte. Deux ans après le séisme, on est en droit de se demander où est passé l’argent collecté par les bailleurs de fonds pour la reconstruction d’Haïti et quand les victimes auront à sortir sous des tentes ? Des questions qui restent pourtant pendantes. Qu’est ce qui est à Haiti Liberté/Haitian Times la base de toute cette lenteur enregistrée dans le processus de reconstruction ? Peu après le séisme, le gouvernement Préval-Bellerive, dépassé par les dégâts apocalyptiques avait décrété la période dite de l’urgence qui rimait avec les différentes sortes de distributions à la population victime déplacée, vers des camps d’hébergement. Tout au long de cette période la liste des ONG qui assuraient des distributions d’aide aux victimes passait de 4000 à 10.000 sur le terrain en 2010 selon l’ex-Premier ministre, Jean Max Bellerive, lors d’un point de presse. Passée la période d’urgence, le gouvernement avait procédé à la création d’une commission devant recueillir les fonds de la reconstruction. Telle a été la mission de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), coprésidée par Jean Max Bellerive et l’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton. Deux ans après le séisme, l’évidence s’impose ici en ce qui a trait à l’échec cuisant de cette mascarade de commission formée de toutes pièces par des étrangers qui n’ont absolument rien à voir avec la réalité haïtienne et qui ont, dans la foulée, transformé Haïti en une République d’ONG où pullulent des succursales par-ci et par-là pour mieux blanchir les fonds alloués à l’origine à ce qui devraient être de véritables projets de reconstruction en faveur des victimes Bénies par le laxisme des autorités haïtiennes, les organisations internationales donnent libre cours à ce que bon leur semble, galvaudant des fonds pour lesquels elles n’auront aucun compte à rendre, puisque l’Etat haïtien Campus Universitaire dont les clés ont été remises officiellement au gouvernement haïtien ce 12 janvier 2012, lors d’une cérémonie inaugurale n’a aucun pouvoir de contrôler sur les folles dépenses qui ne riment en fin de compte qu’à des constructions d’abris de misère qui ne font que rabaisser les victimes du tremblement de terre. Un affront sans précédent à la mère patrie, à toute la population haïtienne trop longtemps soucieuse de mener une vie décence. Il n’y a donc « aucune preuve de transparence dans ce que font les ONG sur le terrain. Elles mettent en œuvre des projets qui n’ont pas été élaborés avec la participation des victimes » selon le Réseau National de défense des Droits Humains (RNDDH) au cours d’une conférence de presse sur les deux ans du séisme. En 2012, le cri de la population victime est encore très douloureux compte tenu du peu de service obtenu dans le cadre de l’assistance post-sis- mique. Plus de quatre (4) milliards de dollars ont pourtant été décaissés en ce sens par la Communauté Internationale. Qu’est-ce qu’on a vraiment réalisé avec cet argent ? En 2010, le gouvernement Préval-Bellerive avait commandé des tentes et des bâches en plastique pour mieux disait-on aider les déplacés à faire face à la saison pluvieuse, il n’y avait jamais eu une vraie politique de création de logements sociaux en vue de permettre à ces milliers de sans-abri de rentrer dignement dans leurs quartiers d’origine. Hormis le ramassage des débris dans des sites écrabouillés sous le poids du séisme, 50 millions de dollars avaient été déjà décaissés du Trésor public pour entamer les travaux de reconstruction dans la zone du Fort Suite à la page (14) Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Twa fèy, Twa rasin O! Comme je me suis senti fier! Par Fanfan La Tulipe U ne chanson haïtienne affirme que . A la vérité, j’en connais, et ils sont des millions, qui se promènent, cherchent et cherchent, cherchent encore, cherchent toujours, et qui pourtant ne trouvent rien à se mettre sous la dent. Alors, chantez au rythme de Nemours Jean-Baptiste, mais ne prenez pas cette chanson à la lettre. Je suis bien chanceux, moi qui sans chercher, ai trouvé à souper, mais pas n’importe quelle nourriture. Je m’en vais vous le raconter bientôt. S’il en est beaucoup à se promener le ventre creux, il y en a aussi qui se promènent la panse pleine, la tête , l’air désinvolte, la gargane en de contrariété toujours prête à sortir une incongruité ou une absurdité quand ce n’est pas une obscénité ou une vulgarité. Ce sont des gens qui ne se promènent pas en cherchant de quoi souper. Ils cherchent autre chose. D’ailleurs, ils ne se promènent pas sur leurs deux . Ils se baladent en 4X4 aux vitres teintées ou en jets privés loués à raison de milliers de dollars par heure. C’est le cas du président Martelly arrivé au pouvoir dans les conditions scabreuses que l’on sait et qui se cherche le souper d’une légitimité qu’il n’a pas eue vraiment par les urnes. Depuis sa prestation de serment, Martelly n’a pas arrêté de voyager, à la recherche de cette légitimité, espérant projeter une stature d’homme d’Etat, espérant gommer un passé très peu reluisant d’homme de boîtes de nuit, espérant se faire admettre , non pas au sens politique du terme, mais plutôt au sens du concept psychologique développé par JeanPaul Codol qui, dans ses travaux sur le double comportement, montre qu’un sujet peut donner une image positive de lui-même aux autres tout en voulant défendre son originalité individuelle. Ainsi, les voyages de Martelly en Europe, en Amérique latine ou dans les Antilles n’ont pour lui d’autre but que d’essayer de se «mesurer» (hélas !) à des leaders, des chefs d’Etat ou de gouvernement représentatifs ou prestigieux, de se faire passer pour un vrai président, un président , tout en gardant son naturel, son «originalité» de musicien dépravé. Y en a d’autres qui se promènent à la recherche de passeports «étrangers». Ils en trouvent d’américains, de canadiens, de boliviens, d’italiens, peut-être de mongoliens, qui sait ? Les Haïtiens disent volontiers que le malheur n’est pas «mal». Dans le cas de ceux qui en se promenant ont trouvé des passeports étrangers à souper, c’est un mal pour un bien. Ils mettent des sur la défensive, forçant tel ou tel autre ministre à venir accoucher d’un gros mensonge de natif-natalité, tel autre ministre à s’empresser de venir se confesser alors que Jean-Charles ne l’a même pas accusé d’être un pécheur, bien qu’il soit un pêcheur en eau trouble depuis la Faculté de médecine. Il fait plaisir de voir cette question de double ou triple nationalité forcer un président d’ordinaire si démesurément verbeux, dévergondé et à rentrer dans sa coquille et à faire du marronnage en atten- dant un éventuel bras de fer politique qui pourrait mettre la nation à feu et à sang (au figuré, je veux dire). Moi qui n’ai besoin ni de légitimité, ni de passeport «étranger», ni de confession encore moins d’absolution de la part de JeanCharles, je m’en viens vous dire ce que sans chercher j’ai trouvé pour souper : une nourriture épicée jusqu’à stimuler les fibres patriotiques de tout Haïtien fier de cette terre nôtre, mère de liberté; à les faire vibrer à l’unisson des voix reconnaissantes envers le fondateur de la nation, celui dont le sang rebelle, indomptable et coule encore dans nos veines. J’ai trouvé à souper sans chercher en revoyant les principaux textes parus dans ce numéro du journal. Quelle surprise ! Quelle joie ! Quelle émotion ! Quelle jubilation intérieure ! Quel ravissement ! Quelle fierté lorsque j’ai noté le titre d’un reportage signé Luciana Taddeo (p. …), l’envoyée spéciale à Port-au-Prince de l’agence Opera Mundi. Un titre inattendu : «Brigade Dessalines, initiative de La Via Campesina et du Mouvement des Sans Terre du Brésil» ! Quel témoignage émouvant tout en éclat de pierreries à l’immortel Père de notre patrie, un hommage en arcen-ciel caraïbéen à ce symbole de résistance et de courage herculéen que fut Jean-Jacques Dessalines. Comme je me suis senti fier que deux organisations paysannes aient voulu saluer la mémoire de ce titan dont l’un des titres de gloire fut justement que la terre revînt aux va-nu-pieds qui avaient combattu pour elle et l’avaient méritée de plein droit. On sait les forts préjugés de l’Occident à l’endroit de Dessalines dont la formule « » a laissé de profondes et durables cicatrices dans le tissu de sa vision de notre grande révolution anti-esclavagiste, la seule du reste. Tous ces intellectuels, historiens, critiques qui se sont sentis confortables dans le moule occidental, ont oeuvré, consciemment ou inconsciemment, pour gommer l’image authentiquement révolutionnaire de ce titan, le premier à avoir exprimé dans les actes que la liberté doit être une et pour tous. De la révolution à Saint Domingue, de la geste héroïque qui a conduit à 1804, ils n’ont voulu retenir, la France surtout, que l’ombre de leur jacobin noir. Or, comme l’a si bien écrit Prince Guetjens, la semaine dernière, dans les colonnes de ce journal : «». Et ce n’est qu’hommage mérité. J’avance que même dans le monde des progressistes ou des révolutionnaires, il est rare qu’on fasse référence à Dessalines qui reste un méconnu, sauf, à ma connaissance le général vietnamien Giap, cité dans une étude par MarcArthur Fils-Aimé*. On mentionne souvent Bolivar, Sucre, Sandino, Martí qui ont eu sans doute leur mérite. Pourtant, avant eux il y a eu Dessalines qui a fait éclore la liberté en Amérique, une vraie, une liberté pour tous qui d’ailleurs a été la boussole de Bolivar. A quelques reprises, j’ai fait part de cet oubli, si ce n’est cette involontaire négligence à des frères et camarades de lutte, notamment dans le journal. Pour étayer mon propos, je Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Quel témoignage émouvant tout en éclat de pierreries à l’immortel Père de notre patrie, un hommage en arcen-ciel caraïbéen à ce symbole de résistance et de courage herculéen que fut Jean-Jacques Dessalines veux rappeler que le militant révolutionnaire Hugo Chavez, en 2007, a parrainé l’idée d’un film sur la vie de Toussaint Louverture que devait tourner l’acteur Danny Glover. Du reste, Glover lui-même, certainement un progressiste, rêvait depuis longtemps d’un tel film. C’était une occasion en or pour Chavez de mettre en lumière Dessalines, dont la geste fulgurante a ouvert la voie aux indépendances latino-américaines, mais l’idée lui a échappé. Je ne lui en tiens pas rigueur, Un téléfilm inédit sur Toussaint Louverture réalisé par Philippe Niang, réalisateur et dialoguiste de télévision, sera proposé prochainement sur France 2 avec Jimmy Jean Louis, acteur et ancien mannequin et danseur haïtien, et Aïssa Maïga, scénariste, réalisatrice, comédienne et animatrice française, originaire du Sénégal. On aura encore oublié Dessalines. A quand un film sur Dessalines parrainé par l’UNASUR, l’ALBA ou la CELAC ? Je rêve de gouvernements haïtiens progressistes, farouchement nationalistes, qui feraient campagne pour sortir Dessalines de l’ombre dans laquelle l’Occident l’a plongé. Je rêve de voir des intellectuels dignes du patriotisme et de l’écriture «dyacoutique» de Morisseau-Leroy qui viendraient dépoussiérer l’image de Dessalines et donner à notre grand héros sa place de révolutionnaire conséquent que l’Occident et ses disciples lui ont ravie. Et ce ne sont assurément pas ces intellectuels de la honte, admirateurs béats de l’Hexagone, «culturellement raffinés à la parisienne», ces saboteurs de la célébration du bicentenaire de notre indépendance qui viendraient s’atteler à cette tâche collective de faire vivre la mémoire de notre demi-dieu et de le rendre tout entier, grand, superbe à l’Histoire. Assurément un devoir national qui leur serait totalement étranger. Merci à Via Campesina (VC), ce mouvement international qui coordonne des organisations de petits et moyens paysans, de travailleurs agricoles, de femmes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique et qui milite pour le droit à la souveraineté alimentaire et pour le respect des petits et moyens paysans. Merci au Mouvement des Travailleurs sans-terre (MST), l’organisation populaire brésilienne qui milite pour que les paysans brésiliens ne possédant pas de terre, disposent de terrains pour pouvoir cultiver. Merci à ces deux entités d’inspiration populaire qui ont eu la lumineuse idée d’associer le nom de Dessalines à cette Brigade venue en Haïti «réaliser un diagnostic des conditions du sol, de la production agricole et de la dynamique sociale» en vue d’un «programme de coopération pour le renforcement de l´agriculture locale». Assurément, quelqu’un des MST ou de Via Campesina a su passer à travers les mailles de la censure occidentale (non exprimée) pour découvrir qui était Jean-Jacques Dessalines, ses liens politiques et viscéraux avec cette population d’esclaves qui avaient irrigué la terre de Saint Domingue de leur sueur et de leur sang pour le plus grand profit des colons français. Quelqu’un a dû leur faire lire le magnifique ouvrage de Berthony Dupont, «Jean-Jacques Dessalines. Itinéraire d’un révolutionnaire», le livre par excellence sur le grand stratège et héros de Vertières, mon livre de chevet. Il faut soupçonner fortement que des membres de VC ou de MST, peut-être même des deux organisations ont dû remarquer au hasard de leurs lectures cette exclamation historique de Dessalines : «Et les pauvres nègres dont les pères sont en Afrique, ils n’auront donc rien !» C’est vrai qu’ils n’ont rien eu, qu’ils ont été marginalisés, refoulés dans «le pays en dehors» pour que les nantis et les bonnes gens des villes ne remarquassent point leurs «gros orteils». C’est tout à l’honneur de VC et de MST d’avoir rendu ce bel hommage au libérateur et fondateur de la patrie en l’associant à leur démarche internationaliste, paysanne, avec les paysans haïtiens. C’est tout à leur honneur, d’autant que depuis 2009 ils sont à pied d’œuvre dans l’Artibonite. Et je n’ai pas l’impression que la grande presse haïtienne parlée ou écrite, celle qui a contribué au chambardement des années 2003-2004, ait porté grand intérêt à cette «Brigade Dessalines» car leur inconscient ne s’est sans doute pas encore libéré de l’emprise-lavage-de-cerveaux de l’Occident. ! Laissons-les à leurs analyses de la conjoncture. Comme je me suis senti fier et heureux quand j’ai lu ce reportage par Luciana Taddeo ! Comme je me suis senti pleinement haïtien de voir le nom de Dessalines associé au travail internationaliste de paysans concernés par la condition des travailleurs sans terre et engagés à leur apporter une aide technique, professionnelle, morale, véritablement fraternelle. Merci à Via Campesina, merci au Mouvement des Travailleurs sans Terre de m’avoir apporté cette nourriture intellectuelle que je ne cherchais pas. Ce soir j’irai me coucher non sans avoir bien soupé. Et , même quand la chanson de Nemours Jean Baptiste affirme que , ce n’est pas toujours le cas. * «Le général Giap du Vietnam a écrit que la tactique de guerre de Dessalines l’a aidé à combattre les Américains». Marc-Arthur FilsAimé, in «Haiti : Les premières racines de notre mal- développement» , 16 mai 2008. G & S AUTO SALES GET YOUR TAX REFUND FAST • We Do Finance • Trade-In • Same Day Plates • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). 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Depi apre depa rejim Duvalier yo an 1986, se lame a ki te mete, wete prezidan, minis kou direktè jeneral. Li te gen kontwòl yon bon pati nan ekonomi peyi a sitou sila a ki chita sou trafik dwòg ak kontrebann lan. Jodi a, devan mannèv Martelly ak akolit li yo pou retounen ak lame bouyon rechofe a, tout moun serye ki te viv peryòd sa a ap poze tèt yo kesyon pou konnen, èske pouvwa a kwè li kapab retounen peyi a nan rèy baboukèt ak kraze zo a? I. Riz pouvwa a ak konpayèl li yo ap itilize pou yo tounen ak fòs lame kriminèl menmjan ak FADH la. Menmsi, swadizan, gen twa (3) pouvwa nan tèt Leta a, jounen jodi a, lè yon ekip monte sou pouvwa ekzekitif la epi li bezwen fè yon pwojè pase, se ak otorite titèl yo li diskite l dabò epi apre li chache jwe nan lòlòj popilasyon an pou l pa pwoteste kont pwojè sa a. Martelly ak patizan l yo vle fè konprann, se lame ki te kreye nasyon Ayisyèn lan, se lame ki pou retire l nan move pas li ye a. Non ! Se nasyon Ayisyèn lan ki te kreye lame endijèn li pou libere l anba esklavaj epi rive jete baz Leta d Ayiti. Yon ti tan apre, lelit yo ak negosyan etranje yo rekipere BOUKAN lame a pou mete l osèvis yo kont enterè nasyon an. Lè lame sa a te fin depafini, Meriken debake an 1915, li mete n anba okipasyon epi li kreye Gad d Ayiti ki vin tounen FADH, ki te la pou kraze zo popilasyon an pou pwoteje enterè Meriken ak oligachi a. Patizan lame pèpè a vle fè kwè se lame ki ka garanti envestisman etranje nan peyi a, pwoteje fwontyè yo epi ranplase MINUSTAH lè li ale. Soti 1920 rive 1995, te genyen yon lame restavèk nan peyi a. Apati fen ane 1940 yo, prèske tout envestisman etranje tèt chat ki te vini avèk okipasyon an ale epi yo pa janm tounen. Pandan tout peryòd ekzistans FADH la, pi espesyalman apati 1957, fwontyè nou yo tounen yon paswa pou trafik dwòg, zam, braseròs ak bòt pipòl, men lame a pat janm fè anyen pou frennen sa, okontrè se li ki t ap asire pwoteksyon trafikan yo. II. Ki objektif kache ki dèyè pwojè retou ak yon lòt fòs lame tyoul nan peyi a? Se te fòs rezistans pèp la ki te kreye kondisyon pou pèmèt negosiyasyon pou retou Aristide ak kraze lame a rive fèt. Ansyen prezidan Clinton ak lòt otorite titèl yo rive mare sosis yo ak ekip Martelly a epi, ansanm ak kèk sektè nan mafya lokal la, yo renmèt li pouvwa a an 2011 lan. Kidonk Prezidan Martelly ak konpayèl li yo se popetwèl; yo pa fouti retounen ak yon lame nan peyi a si yo pa gen aval Meriken. Dapre dokiman ekip Martelly a prepare sou kesyon fòs lame a, se yon veritab pouvwa paralèl li vle mete sou pye ak Konsèy Nasyonal Defans ak Sekirite a (CNDS). Nan misyon l, l ap gen pou okipe kesyon pwoteksyon sivil, anviwònman, ransèyman, fwontyè, dlo, enèji, espas ayeryen, defans, sekirite piblik ak devlopman. Se Chèf Leta a k ap nan tèt Konsèy sa a epi l ap gen ladann: Premye Minis lan, Minis Defans lan, Minis Jistis la, Minis Enteryè a, Minis Afè Etranjè a, Minis Ekonomi ak Finans lan epi tout lòt moun Prezidan an chwazi pou sa. Prezidan Martelly ak akolit li yo dèyè pou yo fè dekabès nan koze lame sa a. Yon bò y ap bay oligachi a ak konpayi miltinasyonal ki enterese vin souse peyi a yon lame restavèk kraze zo pou garanti enterè yo epi, yon lòt bò, y ap konsantre tout pouvwa Leta a nan men yo. Si yo rive mete CNDS lan kanpe, yo pap bezwen ni palman, ni pouvwa jidisyè, ni gouvènman ankò pou regle kèlkeswa gwo koze ki ta oblije yo pase devan enstans sa yo. III. Ki atitid fòs pwogresis yo dwe genyen fas ak volonte pou retounen ak yon lame gwo ponyèt? Pwogresis yo pa dwe pran pawòl lame sa a pou pawòl van; yo pa dwe kwè entènasyonal la pa dèyè kesyon an. Depi 1994, peyi a genyen yon anbago pou l pa achte zam lòt bò dlo. Jounen jodia, y ap anvizaje kijan pou leve anbago sa a. Nan premye manch titèl la, kote y ap kreye kondisyon pou konpayi miltinasyonal yo vin tabli nan 25 zòn franch k ap fèt yo, se MINUSTAH ki gen koze sekirite a nan men l. Nan dezyèm manch titèl la, se Depatman Leta Meriken, atravè yon pouvwa ak yon lame tyoul an Ayiti, ki pral fè l. Yo bay Martelly ak ekip li a wòl pou teste teren an, pou ka wè kijan pou regle koze a pi devan. Jodi a, pandan fòs pwogresis yo ap chache òganize tèt yo yon lòt fwa ankò epi makonnen yo piplis ak popilasyon an, yo dwe devlope yon veritab kanpay konsyantizasyon ak mobilizasyon nan peyi a kont titèl entènasyonal la, kont retou pouvwa gwo ponyèt nan tèt Leta ak tout fòm lame kraze zo sou teritwa a. Astride MALEBRANCHE Santinèl pèp la Volim II, Nimewo 7 Novanm 2011 Independent Rent a Car (IRC) 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Emisyon KAKOLA Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 www.RadyoPaNou.com Mèkredi 9-10 pm 6 Haiti Liberté/Haitian Times Tels: 3712-2510/ 3407-8172/ 3749-6635 USA: (203) 6670261 Email: independentrentacar@yahoo.fr irc.rental@gmail.com Adresse: Fontamara 43, Rue Sassine #12 P.au.P, Haiti Jijman Duvalier : KOSIJID mande Lajistis pran responsabilite l Kòdonatè KOSIJID la, Raymond Davius L undi 16 janvye 2012 ki fè yon lame depi ansyen diktatè Jean Claude Duvalier te retounen nan peyi a ; Kolektif Sitwayen pou Jije Duvalier (KOSIJID) mande Lajistis ayisyen pou l pran responsabilite l, nan mete tout sa ki nesesè an plas pou Jije Jean Claude Duvalier. Kòdonatè KOSIJID la, Raymond Davius denonse konplisite gouvènman Martelly/Conille lan k ap tolere enpinite nan peyi a, pandan y ap pale sou Etadedwa. Selon Raymond Davius, pa ka gen rekonsilyasyon si Lajistis pa fè travay li, pa ka gen Etadedwa nan enpinite. Prezans Jean Claude Duvalier nan peyi a san kòd Lajistis pa nan kou l, se tolerans enpinite pou 30 mil moun rejim Duvalier yo te touye, nan tout kondisyon. Viktim yo sezi tande ak ki awogans, Jean Claude Duvalier ak konplisite prezidan Michel Martelly ap pase anba pye dwa viktim yo, fwase viktim yo, lè yo wè yon kriminèl notwa konsa ap mache nan tout peyi a. Lendi 16 janvye a, Jean Claude Duvalier te vizite vil Jakmèl ak kèk komin nan depatman an. Viktim yo denonse monte desann Jean Claude Duvalier ap fè nan peyi a, yo fè konnen aktivite sa yo, se yon move siy pou Lajistis, pou demokrasi ak Etadedwa nan peyi a. Viktim yo fè konnen wè pa wè fòk Jean Claude Duvalier jije e fòk yo jwenn jistis ak reparasyon. « Kolektif sitwayen pou Jije Duvalier « KOSIJID » ap pran yon minit rekèyman pou salye memwa plis pase trant mil 30.000 viktim rejim sanginè, sanmanman Duvalier yo te touye, sasinen, masakre, tòtire, disparèt pandan 29 lane yo pase sou pouvwa a. Kolektif pou jije Duvalier « KOSIJID » santi l endiye devan konpòtman dwayen ak etidyan Fakilte Dwa Gonayiv la, pou reyabilite Jean Claude Duvalier, Pitit Tig la, masakre plizyè milye Kretyen Vivan nan sosyete Ayisyen an. Sa a se yon wont pou entelektyèl nan peyi a. Kolektif Sitwayen pou Jije Duvalier « KOSIJID » ap raple pèp Ayisyen an, Jean Claude Duvalier ansyen sanginè diktatè a ki akize pou krim kont limanite, nan konplisite Prezidan Joseph Michel Martelly , yon fwa ankò, t al Titanyen, Jedi 12 Janvye 2012 la . Aprè 25 lane li pase nan peyi Lafrans, jodi lendi 16 Janvye 2012 la fè yon lane depi ansyen diktatè Jean Claude Duvalier retounen nan peyi a. Plizyè dizèn viktim déjà depoze plent devan Lajistis pou krim li komèt pandan 15 lane rejim li an. N ap raple pou tout moun lajistis déja enkilpe Jean Claude Duvalier pou detounman lajan Leta e kounye a Lajistis ap kontinye pousuiv Jean Claude Duvalier pou krim li komèt sou pèp Ayisyen an. Jean Claude Duvalier ensilte memwa viktim yo se te yon lòt afwon pou pèp ayisyen an tann jistis ak reparasyon pou disparisyon , masak, asasina, manman, papa, frè ak sè yo ki te koule sou rejim Kriminèl Duvalier a ak akolit li yo. Kolektif pou jije Duvalier KOSIJID ap mande Jij Carvès Jean ki kote li ye ak dosye Jean Claude Duvalier a ki akize pou krim kont limanite k ap paweze lib e libè nan peyi a ? Fè tout sal deside san kè l pa sote. Duvalier ak akolit li yo ap bay Lajistis ayisyen defi, paske Lajistis mete sou rezidans siveye, men l ap mache nan tout peyi a, si Lajistis refize travay li. Kolektif Sitwayen pou jije Duvalier KOSIJID ap entansifye demach ak aksyon li yo nan. 1) Ekri yon lèt ouvèt ak otorite Ayisyen yo pou yo pran responsabilite yo nan dosye Jean Claude Duvalier a pou lenpinite kaba, pou Lajistis ak la verite triyonfe. 2) Fè manifestasyon, sitin ak lòt aksyon pou fòse chak aktè nan dosye Jean Claude Duvalier a yo deside aktive l pou fè jistis ak reparasyon pou viktim yo tounen yon reyalite. 3) Kolektif pou jije Duvalier KOSIJID ap di pou Bawon k ap sipòte kòz Jean Claude Duvalier a, rejim sa a pa t janm kwè ni nan zanmitay ni nan patizan piske Baby Docratophobie se sèlman yon kontinwite papa Doc te aprann makout yo ki te di : 1) Rekonesans se yon lachte 2) Tout ayisyen ki pa renmen Duvalier se yon enmi danjere patri a 3) Tout makout dwe bay tout apui li, dwe aplodi ak de men l e touye tout kamoken ak moun nan opozisyon k ap nwi tèt Duvalier. 4) Pèsonn pa dwe pran chans rezève oubyen ki fè tètdi, ki fè vini sispèk : « yon senkyèm kolòn. » Kolektif Sitwayen pou jije Duvalier KOSIJID ap raple nou Jean Claude Duvalier te itilize tout moun kòm yon pyon nan jwèt echèk, li toujou prè pou l livre nenpòt nan pyon. Kesyon n ap poze ak resèlè k ap sipòte ak pwoteje Jean Claude Duvalier yo, eske yo prè pou yo aksepte viktim yon fason e yon lòt nan foli kriminèl li toujou devlope lakay li ak akolit li yo. Ekzanp : ansyen kòmandan Makout Palè Nasyonal byen zele yo te rele Justin Bertrand. KOSIJID ap fini pou l di wè pa wè Jean Claude Duvalier ap jije. Pèsonn paka anpeche jijman sa fèt. Fok viktim yo jwenn jistis ak reparasyon e fòk enpinite kaba nan peyi a. » Viv Jistis ak reparasyon pou tout viktim yo !Aba Babydocratopholbie ! Viv yon Etadedwa san demagoji !Viv Ayiti ! Aba Enpinite ! Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Perspectives Coopération Cubano-Haïtienne: Bilan des activités de la Brigade médicale de Cuba en Haïti De gauche à droite l’ambassadeur cubain Ricardo Garcia Nàpoles, le Docteur Lorenzo Somarriba Lopez, chef de la Brigade médicale cubaine en Haiti et Carmen Maury Par Yves Pierre-Louis L e mercredi 11 janvier 2012, le chef de la Mission médicale de la République révolutionnaire de Cuba en Haïti, Docteur Lorenzo Somarriba Lopez, accompagné de l’ambassadeur, Ricardo Garcia Nàpoles a exposé le bilan des réalisations de la Brigade médicale cubaine présente en Haïti depuis 13 ans. Ce nouveau bilan est centré sur les activités des médecins cubains durant les deux années qui ont suivi le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et le secours apporté aux victimes de l’épidémie de Choléra importée par les soldats des Nations Unies en Haïti. L’ambassadeur Ricardo a profité de l’occasion pour faire un bref historique de la coopération cubaine en Haïti. Selon lui la coopération cubaine a démarré ses activités le 4 décembre 1998, suite à l’ouragan Georges qui avait dévasté le pays. Elle intervient dans le système de santé pour apporter des soins de santé aux plus pauvres du pays. Docteur Lorenzo Somarriba Lopez le principal intervenant de la rencontre avec la presse à Delmas 83, a fourni des informations précises au public concernant la réalisation de la Brigade médicale cubaine, deux ans après le séisme dévastateur qui a frappé Haïti. Cuba est intervenu 22 heures après le séisme avec la Brigade « Henry Reeve » comprenant des spécialistes en intervention médicale post catastrophe. Aux premières heures de tremblement de terre, 81 coopérants cubains étaient arrivés en Haïti, quelques jours plus tard 331 autres collaborateurs y étaient arrivés pour apporter leur assistance médicale aux victimes. Le 8 Mars 2010, 1712 autres collaborateurs étudiants et les médecins haïtiens gradués à l’Ecole Latino-américaine de médecine (ELAM), sont venus renforcer la Brigade médicale de Cuba. Ces médecins se sont éparpillés dans des grands centres hospitaliers de la zone métropolitaine de la capitale : Hôpital de la Paix a Delmas 33, Hôpital de l’OFATMA, Hôpital de la Renaissance, Hôpital de Grand-Goâve et Hôpital de Petit-Goâve. Ils ont mis sur pied, en outre, cinq (5) autres hôpitaux de campagne à Léogane, Carrefour, Croix-des-Bourquets, Arcahaie et Jacmel. Cinq (5) autres unités communales ont été constituées dans le département de l’Ouest a : Ganthier, Thomazeau, Cabaret, Kenscoff et Anse-a-Galets (La Gonave). Deux petites Brigades ont été instituées, l’une composée de 56 membres de spécialité en maladies épidémiques et l’autre faite de spécialistes paramédicaux donnant des accompagnements psychologiques aux enfants et adolescents. 116 mille 162 enfants et adolescents ont bénéficié d’un appui psychologique. Jusqu’au 30 Avril 2010, 347 mille 601 patients ont été examinés, 8.870 interventions Chirurgicales et 1210 accouchements dont 421 cas d’opération césarienne. Dans le cadre du projet Alternative Bolivarienne des Amériques (ALBA), Cuba participe à la reconstruction et au renforcement du système de Santé haïtien, dans l’objectif de construire 30 hôpitaux, dont 10 ont déjà été construits dans 10 départements géographiques du pays. Cette initiative entre directement dans la politique de décentralisation des services médicaux d’Haïti pour qu’ils arrivent à atteindre les populations les plus éloignées du pays. Suite à l’introduction du choléra en Haïti, la Brigade médicale cubaine est rapidement intervenue dans 33 centres de traitement de Choléra (CTC). A mesure que l’épidémie de Choléra continue de faire rage dans le pays, les médecins cubains sont présents dans plus de 67 CTC. De plus, sur demande des autorités haïtiennes, 10 avions Cargos de médicaments contre le Choléra avaient été expédiés en Haïti par le gouvernement cubain. Une base logistique de 5 camions de médicaments de toutes sortes a été constituée à l’OFATMA. Enfin, durant les 13 ans de service de la Brigade médicale cubaine en Haïti, plus de 4 mille coopérants cubains ont apporté leur solidarité au peuple haïtien dans le domaine de la Santé. Ils ont examiné plus de 18 millions 254.145 patients, 135 mille 605 accouchements, 310.665 interventions Chirurgicales, 54.305 Haïtiens ont été soignés des yeux dans le cadre du programme baptisé « opération Milagro » et 311.493 vies humaines ont été sauvées par des spécialistes cubains. A l’occasion de la journée Cuba / CARICOM, le 8 décembre 2011, lors d’une intervention devant la presse, l’ambassadeur de Cuba en Haïti, Ricardo Garcia Nàpoles eut à déclarer : « La présence de collaborateurs cubains en Haïti est l’une des meilleures preuves des avantages et la portée de la coopération cubaine dans les Caraïbes. Dans le secteur de la Santé, nous pouvons l’illustrer avec plus de 18 millions de consultations médicales offertes, 133 593 accouchements pris en charge et 311.008 vies sauvées en 13 ans de coopération médicale. Les autres domaines où des progrès ont été tout aussi remarquables, sont l’éducation, lancée en octobre 1999, permettant par la méthode « Oui je peux » l’alphabétisation de 8633 personnes en 2009. La pêche a également permis la production de 15,7 millions de larves de cyprinidés et 2,6 millions d’alevins pour la consommation humaine. Je vais également Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 12 janvier, la honte ! Par Catherine Charlemagne I l y a des dates qui marquent à jamais l’histoire de l’humanité ou d’un pays. L’humanité a connu des dates heureuses. Remplies d’allégresse. Comme elle en a connu de bien tristes. Catastrophiques. 12 janvier 2010 en est une. Particulièrement pour un peuple. Une nation. Une République. Un Etat. Celui d’Haïti. Celuilà même qui a marqué en lettres d’or, la date du 1e janvier 1804 au tableau d’honneur de l’histoire de l’humanité. Cette date a aussi changé les cours des choses pour l’histoire des êtres humains tout entier. 12 janvier 2010 demeurera pour le peuple d’Haïti, non seulement une date traumatisante, mais aussi celle de la honte. Cette date, si l’on pouvait la bannir du calendrier romain, les Haïtiens le feraient volontiers. Elle marque depuis ce maudit cataclysme le point culminant de la faillite des élites de cet Etat pourtant fondé par des femmes et des hommes ayant le sens de la grandeur et de la fierté. 12 janvier 2010 a été sans équivoque un rappel à l’ordre. Un rappel au réveil pour les gouvernants haïtiens. Un rappel à la valeur morale et à la conscience des dirigeants de ce pays 12 janvier 2010 demeurera pour le peuple d’Haïti, non seulement une date traumatisante, mais aussi celle de la honte. Cette date, si l’on pouvait la bannir du calendrier romain, les Haïtiens le feraient volontiers qui semblaient oublier leur mission visà-vis de leurs compatriotes. Leur pays. Noyé dans des nuages de poussière et enfoui sous des tonnes de décombres après le passage des forces telluriques, ce qui restait de la population croyait que de ses malheurs, naîtra enfin son salut dans ce pays qui est le sien. Elle était prête à pardonner. Féliciter. Honorer. Elever même au rang de héros ceux-là mêmes qui l’avaient oubliée. Méprisée. Ignorée pendant si longtemps. Depuis toujours. Cette espérance de pouvoir glorifier ses oppres- seurs d’hier n’avait rien de masochisme. De coup de folie insensée. Encore moins d’une quelconque amnésie. Cette envie nourrie d’un sentiment de fierté retrouvée était légitime. Puisque dans la douleur et le traumatisme post séisme, sur les tombeaux mal refermés de nos morts, sur les pertes incommensurables d’un pays dévasté devrait accoucher la renaissance d’une Haïti dont nous rêvons tous. Les Ecritures Saintes nous ont appris à pardonner à ceux qui nous ont offensés. Suite à la page (15) Il existe un pays appelé Haïti… vous en souvenez-vous ? Par Oliver Zamora Oria e 12 janvier, il y a tout juste deux ans et un jour, la terre tremblait à Haïti : un terrible séisme a coûté la vie à environ 300 000 personnes et a détruit plus de 80 000 immeubles, laissant presque deux millions de personnes sans abris. Que s’est-il passé ensuite ? Que disent les images et les statistiques au sujet d’Haïti ? Quelles sont les perspectives pour ce pays caribéen ? Le président Michel Martelly a déploré que son gouvernement n’ait reçu qu’ 1% des 4 milliards de dollars destinés à Haïti. Autrement dit, pour chaque dollar donné au titre de l’aide humanitaire, le gouvernement haïtien n’a reçu qu’un centime. Qui a donc bénéficié des dons ? La presse haïtienne montre du doigt les organisations non gouvernementales, les gouvernements étrangers qui se sont « engagés » à contribuer à la reconstruction d’Haïti et, évidemment, des entreprises privées, majoritairement étasuniennes. Dans un accès de transparence, le Congrès nord-américain a reconnu que le Département de la Défense des Etats-Unis a récupéré 655 millions de dollars des fonds destinés à Haïti, tandis que le Département de la Santé et des Services sociaux en a empoché quelques 220 millions. La question n’est pas « comment a-t-on pu en arriver là ? » mais plutôt « comment aurait-il pu en être autrement ? ». En effet, depuis des siècles, Haïti est saignée à blanc par les grandes puissances, qui ont instauré des dictatures et des mécanismes économiques pour piller ce petit pays. En 1825, Haïti avait été contrainte de verser une énorme somme d’argent à la France, pour que celle-ci reconnaisse son indépendance. Des années plus tard, Haïti a été l’un des exemples les plus dramatiques des effets néfastes des politiques néolibérales et de la dette extérieure. La première république indépendante d’Amérique Latine et des Caraïbes, qui finira par devenir le pays le plus pauvre de la région, a donc payé au prix fort son émancipation. Mais fallait-il attendre autre chose des centres du pouvoir ? Depuis quand les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne ou le reste des grandes ex-métropoles s’inquiètent-ils du destin de leurs ex-colonies et du Tiers Monde ? Pourquoi ces pays changeraient-ils d’attitude ? Encore une fois, l’histoire nous éclaire, elle nous aide à comprendre le présent et augure souvent l’avenir. L’industrie médiatique et les agences de « tourisme humanitaire » ont sauté sur l’occasion. Les enfants presque nus dans les campements improvisés et les rues de Port au Prince, pleines de cadavres sous les décombres, ont été perçus comme quelque chose de faire référence à la coopération dans le domaine des sports, par lequel ses coopérants ont permis d’obtenir 19 médailles d’or, 14 médailles d’argent et 13 médailles de bronze à des compétitions régionales ainsi que 3 records nationaux, tout cela uniquement dans la spécialité d’athlétisme, l’une des quatre dans lesquelles ils travaillent. » Somme toute, la solidarité du gouvernement cubain au peuple haïtien durant les 13 ans interrompus dans plusieurs domaines a été reconnue par les secteurs les plus réactionnaires du pays et le gouvernement d’extrême droite de Michel Martelly. N’était-ce le maintien du blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis d’Amérique contre Cuba, depuis environ 50 ans, Haïti aurait bénéficié de beaucoup plus de solidarité franche et sincère de l’Ile sœur dans le cadre de la coopération Sud/Sud. Malgré cet embargo injuste et injustifié, désapprouvé par l’Assemblée générale des Nations-Unies, les dirigeants cubains ont toujours manifesté leur volonté de partager dignement leur pauvreté avec Haïti et non d’envoyer tout ce dont ils n’ont plus besoin. Il est clair, contrairement aux autres pays latinoaméricains tels : Le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et autres que Cuba a envoyé des médecins pour soigner le peuple haïtien et non des soldats lourdement armés pour tuer, violer et terroriser le peuple le plus pauvre de l’Amérique. L nouveau et de profondément bouleversant par les millions de personnes qui ne savent rien des malheurs du monde : du véritable pain béni pour les grands médias. Washington et les gouvernements européens ont saisi l’occasion pour se montrer charitables et tâcher de faire oublier qu’ils ont toujours pillé ce pays, quant à certaines ONG, elles en ont profité pour résoudre leurs problèmes financiers. Depuis deux ans, l’aide réelle, durable et sincère est venue des pays de l’Alternative pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) et de l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR). Lorsque tout le monde pliait bagage, les médecins cubains et vénézuéliens, eux, sont restés. Hier douze janvier, les médias internationaux se sont souvenus d’Haïti, mais aujourd’hui, treize janvier, ce pays est redevenu un des nombreux endroits oubliés de la planète. Cuba si Lorraine 16 Janvier 2012 LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE La Différence Auto School 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 Manager: Ernst Sevère Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives Brigade Dessalines : initiative de La Via Campesina et du Mouvement des Sans Terre du Brésil Les agriculteurs des zones rurales marchent sur des kilomètres pour vendre leur produit à la foire paysanne. Photo : Rafael Aquino Nogueira/ Courtoisie du MST « L´exploitation étrangère est la cause des difficultés de Haïti ». Par Luciana Taddeo* “Vous êtes vraiment blancs ?”, se demandaient les Haïtiens, rassemblés en petits groupes pour les voir travailler et se salir les mains de terre. Les voir se saisir de la houe, se pencher sur la terre et travailler dans les plantations de la zone rurale, transporter des bottes de paille ou tirer de l´eau d´un puits étonnaient les noirs qui s´arrêtaient pour contempler la scène, absorbés, immobiles durant 20, 30 minutes. Avec le temps, la vie en commun a fait place à la confiance, et a dépassé la tonalité de peau des membres du MST (Mouvement des Travailleurs Sans Terre) en Haïti, une couleur traditionnellement associée à l´exploitation inhumaine, pendant des siècles, de la population du pays. C´est comme membres de l´organisation internationale Via Campesina, que les premiers Sans Terre brésiliens sont arrivés dans ce pays caraïbe en 2009 pour opérer une reconnaissance du territoire haïtien, réaliser un diagnostic des conditions du sol, de la production agricole et de la dynamique sociale. C´est ainsi que la “Brigade Dessalines” a initié le programme de coopération pour le renforcement de l´agriculture locale qui fournit 40% de la consommation alimentaire du pays. Dans cette interview pour Opera Mundi, le coordinateur de la brigade José Luis “Patrola”, l´agronome Dayana Mezzonato, l´agriculteur brésilien André Luis Guimarães et l´ingénieur agronome Rafael Aquino racontent les expériences vécues en Haïti. Comment s´est passée la période de reconnaissance du territoire? Patrola – D´abord nous avons appris le créole, ensuite nous avons commencé à parcourir les départements du pays. Nous avons voyagé en moto, en omnibus, en voiture, en tap-tap (transport collectif) et à pied. Ce contact avec l´intérieur a été fondamental pour comprendre, par exemple, que hors de Port-au-Prince il n´y a pratiquement pas de téléviseurs ni de réfrigérateurs. Nous avons travaillé dans un lieu appelé Ti Riviè Latibonit qui possède près de 150 mille habitants. André, combien de réfrigérateurs as-tu vu là-bas ? André – Hors du poste ? Aucun. (Rires) Dayana – Dans ces villes ils n´ont l´électricité que deux fois par semaine, entre une heure et deux heures du matin. Rafael – Personne ne sait quel jour elle va arriver, ni á quelle heure elle s´en ira. Si elle arrive le mercredi, on peut en avoir une, deux ou trois heures Patrola – Nous avons découvert aussi que le principal moyen de communication est la radio et si tu ne comprends pas le créole, tu ne sauras rien de ce qui se passe au quotidien. Cette période de vie avec les habitants nous a permis de mieux connaître et d´interpréter la réalité haïtienne, ce qui est fondamental pour établir un programme d´appui et de coopération. Nous avons établi le siège central de la brigade à L’Artibonite, à deux heures et demie de Port-au-Prince et c´est de lá que nous nous sommes déplacés vers les régions où nous opérons. Comment avez-vous ressenti l´évolution de la relation avec les Les agriculteurs haïtiens ont été étonnés quand ils ont vu des « blancs » du MST travailler la terre. Photo : Rafael Aquino Nogueira/ Courtoisie du MST Formation offerte par des membres du Mouvement des Sans terre à la population haïtienne. Photo : Rafael Aquino Nogueira/ Courtoisie du MST haïtiens après deux ans ? André – Quand l’haïtien ne te connaît pas, tout étranger est réputé « blan » (blanc, en créole haïtien). Par la suite quand tu parles leur langue, ce qui n´est pas courant, la réceptivité est différente. Comme nous travaillons et vivons avec les paysans, ils nous traitent avec ce qu´ils ont de meilleur. Vous ne pouvez pas expliquer le dévouement avec lequel ils vous traitent quand ils savent que vous contribuez. Dayana – Il existe une question raciale très forte ici. Dans une population dont plus de 90% est noire, la vision première est que le blanc ou le colonisateur a de l´argent. Au début ils nous appelaient tellement “blan” que ça en devenait gênant. Mais quand les volontaires vivent longuement dans la communauté, l´ouverture est incroyable. Les Haïtiens aiment le Brésil, ce qui est un facteur positif, mais pour gagner leur confiance, nous avons dû vivre avec eux, démontrer qu’il existe des blancs pauvres dans le monde, que la solidarité se noue entre les peuples et que nous apprenons ensemble. Patrola – Notre brigade est constamment motivée à parler le créole, cela peut même vous sauver d’une situation délicate en nous permettant d’expliquer qui nous sommes. Souvent, nous sommes arrêtés par les policiers sur la route et ils sont surpris parce que nous parlons la langue. Une fois ils n´ont même pas regardé nos papiers, rien que parce que nous parlions le créole et venions du Brésil. Ils nous ont demandé notre nationalité, si nous vivons ici et si nous aimons, et on a gagné la journée. Quel est votre diagnostic de la situation en Haïti ? Patrola - L’eau est un besoin prioritaire et un luxe, même pour la classe moyenne qui vit dans la capitale haïtienne, qui paie et se fait approvisionner par un camion hebdomadaire, ne disposant d’eau publique qu´une fois par mois. Dans les zones rurales, l’accès est beaucoup plus difficile. Dans les montagnes, il est normal de voir des enfants de 8, 10 ans, marcher trois ou quatre heures avec un seau de 20 litres sur la tête. Et c´est une eau complètement pourrie, que même les animaux ne boivent pas dans mon campement agricole au Brésil. D’autre part, il y a de graves problèmes structurels qui sont la formule de base de problèmes mineurs. Par exemple, la crise économique. Un taux de chômage de 75% et une agriculture en déclin. Le travail en milieu rural est lourd et il ya un exode rural permanent des jeunes. Malgré ces difficultés, la campagne produit l´alimentation de 40% des Haïtiens et constitue un pilier majeur de l’économie. Dayana - Depuis le milieu des années 1980, de nombreux produits agricoles entrent dans le pays et la production nationale est de moins en moins prioritaire. Les producteurs de riz ont toutes les peines à rester concurrents sur ce marché parce les importations des États-Unis sont subventionnées. Rafael – Une forte caractéristique de l’agriculture haïtienne est la diversification des plantations, d´où le maintien de la fertilité des sols. Ceci réduit la présence de parasites et de maladies et permet d´éviter l’utilisation de pesticides. Dans les montagnes il y a tout ce qu´il faut : riz, canne à sucre, banane, manioc, haricots ... Mais les paysans utilisent peu de techniques de conservation des sols, et il ya des problèmes d’érosion et d’assèchement des rivières. Comment agit la brigade pour améliorer la situation dans ce secteur ? Patrola – En 2010, nous avons installé près de 1500 réservoirs dans les maisons des paysans. Ils ont été donnés par le gouvernement de Bahia et transportés par le Secrétariat des Actions Internationales du Combat contre la Faim du Ministère des Affaires étrangères. Ce n´est pas une grande quantité, mais les paysans vivent l´un près de l´autre et chaque réservoir est utilisé pour un maximum de cinq familles. Nous avons des centres de reproduction de semences de légumes, parce que la base de la souveraineté est la capacité de produire, alors qu´actuellement 100% des graines de légumes utilisées ici sont importées. Nous sommes également en train de construire une école de formation technique pour les jeunes Haïtiens. Il y a une Faculté d’Agronomie en Haïti et près de la moitié des diplômés quittent le pays, qui a déjà un grand manque de connaissances techniques et d´outils de travail tels que des houes et des machettes, que le pays ne fabrique pas. Suite à la page (15) Le Fonds National d’Education sur la sellette Par Isabelle L. Papillon L e 15 Juin 2011, un mois après son entrée en fonction, le président Michel Joseph Martelly a autorisé des prélèvements illégaux de 1.5 dollar sur chaque transfert d’argent et de 0.5 centime sur les appels téléphoniques internationaux au profit du Fonds National d’Education (FNE). Aucune loi n’a été jusqu’à présent élaborée en ce sens pour être soumise à la sanction du Parlement. Alors que la Constitution haïtienne en vigueur est claire làdessus, en matière des finances publiques, en son article 218 qui stipule : « Aucun impôt au profit de l’Etat ne peut être établi que par une loi ». La question qu’on doit se poser maintenant est, est-ce que les prélèvements illégaux sur les appels entrant et sortant et les transferts d’argent sont au profit 8 de l’Etat ou de la famille présidentielle au pouvoir ? Environ six (6) mois plus tard, des doutes commencent à planer sur l’utilisation des fonds déjà recueillis et évalués à des dizaines de millions de dollars. Dans une entrevue accordée au quotidien Etatsunien, New-York Times, le directeur de la Compagnie de téléphonie mobile Digicel, Denis O’Brien a demandé un audit sur le fonds, suite à des informations pertinentes insinuant que 26 millions de dollars ont été détournés de ce fonds. Dans une note rendue publique, la compagnie Digicel a fait savoir qu’elle a déjà versé 11.1 millions de dollars. Pour sa part, le directeur général du Conseil National des Télécommunications (CONATEL), Jean Marie Guillaume chargé de la collecte de ces fonds a indiqué dans une note que du 16 Juin au 30 novembre 2011, il a déjà Haiti Liberté/Haitian Times collecté, de la Digicel et de Comcel/ Voilà, un montant de 4,897,558.26) dollars américains et 336,159,069.13 en monnaie locale [gourde]. Ce qui fait un montant total de 13,116,606.40 dollars américains, calculé selon le taux de référence de 40.90 gourdes pour 1 dollar, par la Banque de la République d’Haïti (BRH). Le 30 Septembre 2011, le ministre de l’Education Nationale d’alors, Gaston Georges Mérisier avait fait savoir que le fonds avait déjà recueilli 28 millions de dollars US et le président Michel Martelly l’avait confirmé dans l’une de ses déclarations, lorsqu’il a annoncé avant même la ratification de son Premier ministre, que Georges Mérisier est : « mon ministre de l’Education Nationale. » Le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Charles Castel a réagi pour dire qu’il ne dispose que de quelques 2 millions de dollars US dans le compte du FNE. Alors qui dit la vérité ? Où est passé l’argent collecté pour la soi-disant éducation gratuite? Quand la lumière sera-t-elle faite sur les prélèvements illégaux, tirés des maigres ressources des rudes travailleurs de la diaspora haïtienne ? Quand cessera-t-on de faire sentir que : « Chodyè a monte sou non Timoun, pou l desann sou non granmanjè yo nan Leta aloufa sa a. » En attendant que toute la lumière soit faite sur le Fonds National d’Education, le président « Tèt Kale » a tenté d’apporter quelques explications non explicites sur la gestion de ce fonds. Il a affirmé que jusqu’à date il n’est pas au courant du montant exact disponible de ce fonds. Et de plus il a fait savoir que cet argent est géré par le CONATEL, il a donc référé au CONATEL les journalistes qui lui demandaient des informations. Le Conatel lui, a fait savoir que ces recettes alimentées par seulement les deux grands opérateurs (Digicel et Voilà) sont disponibles sur son compte et seront transférés au Trésor public, une fois que les instances concernées en produiront la demande. Faute de cadre légal, le Parlement n’a aucun contrôle sur ce fonds. Près de 4 mois après l’ouverture des classes, aucun montant n’a encore été versé aux responsables des établissements scolaires impliqués dans le programme dit d’« éducation gratuite ». Au commencement, on leur promettait de verser l’argent au début du mois de novembre 2011. Jusqu’à maintenant, les responsables de ces écoles continuent de compter : « ze nan vant poul » pendant que des informations qui circulent font état de détournement de l’argent de FNE. Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 This Week in Haiti Two years after the earthquake: Where is Haiti’s reconstruction? Two years after the quake, despite the disbursement of some $2.4 billion in recovery aid, tens of thousands of Haitians still are homeless, living in tent camps By Thomas Péralte T wo years have passed since the 7.0 earthquake struck Haiti, killing tens of thousands Haitians. Despite the promises from many countries, many thousands of people remain homeless in makeshift camps since that fateful afternoon of Jan. 12, 2010. This disaster, unprecedented in recent times, has admittedly stirred considerable solidarity from many nations to one of history’s worst natural disasters. In our history as a people, we have never seen so many nations, both true and possibly false friends, moved to come to our country, bringing us their support and sympathy. Jan. 12, 2010 could have been an opportunity to truly relaunch our national boat, which has been moored too long in a muddy, smelly swamp. It should have been a year of renewal for Haiti, a new birth for our country where everything would be redesigned. Instead, on this second anniversary, we are asking where is the money raised by donor nations for Haiti’s reconstruction? When are so many of the quake’s victims going to be able to move out of their tents? Why is the reconstruction process moving so slowly? Shortly after the earthquake, the government of President René Préval and Prime Minister Jean-Max Bellerive, overwhelmed by the apocalyptic damage, decreed an emergency period to allow all kinds of distributions to the people who had moved into makeshift camps. Throughout this period, the number of NGOs providing aid to victims increased from 4000 to 10,000 in 2010, former Prime Minister Jean-Max Bellerive said during a press briefing. After the emergency period, the government proceeded with the creation of a commission to raise funds for reconstruction. This was the mission of the Interim Haiti Recovery Commission (IHRC), co-chaired by Bellerive and former President of the United States, Bill Clinton. The evidence is overwhelming that this commission was a dismal failure, having been concocted entirely by foreigners who have absolutely no clue about Haitian realities and who, in the process, transformed Haiti into a Republic of NGOs, which are sprouting up everywhere in order to divert funds from what be should be true reconstruction projects for the quake victims. Abetted by the laxity of the Haitian authorities, international organizations are given free rein to do whatever they like, wasting funds for which they bear no accountability, because the Haitian government has no power to control the wild expenses that ultimately result in the building of miserable shelters that only demean the earthquake victims. It is an unprecedented affront to the motherland and to all the Haitian people, who have for too long desired just to lead a decent life. There is “no evidence of transparency in what the NGOs do on the ground,” said the National Network for the Defense of Human Rights (RNDDH) during a press conference on the quake’s two years anniversary. “They implement projects that have not been developed with the participation of the victims.” In 2012, the quake victims’ cry is still very piercing given the lack of service provided by post-earthquake assistance. The international community has reportedly “disbursed” about half of $4.5 billion in aid promised at the March 2010 UN Donors Conference. what has really been done with this money? In 2010, the Préval/ Bellerive government ordered tents and plastic sheeting to help people deal with the rainy season. But there was never a real policy to create and rebuild housing for the thousands of homeless people to return with dignity in their neighborhoods of origin. Apart from the debris collected from large public buildings that fell in the earthquake, $50 million had already disbursed by the Treasury to begin reconstruction work in the area of Fort National. But it still remains in disrepair, and most families displaced from there by the earthquake are still crammed into tents on the Champ de Mars in very poor conditions. Throughout Haiti, there is a problem of employment. Sometimes authorities have given 20 or 21 thousand gourdes ($500 or $525) to a homeless person with no job, but a year later those people find themselves in the same situation after having paid a year’s rent. “There are never any concrete results where NGOs intervene,” says Rosemond Jean, the coordinator of the citizens’ group CONASOVIC. “For if they actually provided solutions to the Haitian people’s problems, there would come a time when we would no longer needs these NGOs, yet their goal is to stay permanently and suck the breast” of development and relief aid. He proposes a national consciousness, a redefinition of the mode of cooperation with international groups to curb the waste of these NGOs that have long displaced the role of our own institutions, including the state in particular. It is clear that the lack of effort by NGOs with their missing millions has left us with camps Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 lacking health facilities, electricity, or drinking water supplies to prevent the spread of the cholera epidemic imported by UN soldiers ten months after the earthquake. Two years later, despite the call by both Haitian and international partners to “build back better” a new Haiti, it is clear that nothing really concrete has yet been done to get people out of the dirty tents they still live in. It seems that here in Haiti, every project that is provisional becomes long-term, if not final. Haiti Liberté reporters conducted interviews with earthquake victims still living in camps and found them hungry for social justice, for the freedom that we find when we have a chance to work. They needed basic social services including education, healthcare, food security, employment, in short, well-being. “We’ve lived in this camp since just after the earthquake,” said Rose Carmelle, a 33-year-old woman living in PétionVille’s St. Thérèse camp. “We used to find a little something when we first came to this camp. But for some time now, we’ve received nothing. The authorities don’t even glance at us. We just struggle so that our children don’t die of hunger.” “We no longer have the strength to continue in this misery,” said her friend, Mariela, with an air of desperation. “We lack almost everything here. Not enough food, no treated water for young children, we are left on our own, and there are no jobs which would allow us to take care of ourselves. We do pray every day for a miracle.” Some speak with anger, while others stand back, afraid to approach the microphone. On Jan. 12, 2012, many events across the country commemorated the quake’s second anniversary. Some voices demanded that light be shed on how funds have been disbursed for reconstruction. This was the call in a Jan. 11 demonstration organized by more than a dozen social organizations led by the platform “Je nan Je” (Eye to Eye), headed by the NGO ActionAid. They clearly raised the issue of housing with placards and consciousnessraising slogans. Thousands of people took part in this mobilization, which ended its march at the Haitian Parliament where a document with people’s grievances was presented to representatives of the National Assembly. Meanwhile Haiti’s Muslim community also observed the second anniversary in its own way. In a warm atmosphere, the Muslim Brotherhood joined with representatives of the Haiti’s Islamic community to pray for and commemorate the quake’s victims. It is rather sad, if not a national disgrace, that Haiti has failed to erect a monument to the memory of the quake’s dead, while our neighbors, the Dominicans, despite the troubles that still exist along the border, have succeeded in such a short time in building the new and prestigious King Henri Christophe University campus in the north. The school’s keys were handed over to the Haitian government officially on Jan. 12, 2012 in an inaugural ceremony. Two years later, the earthquake’s damage is still seen everywhere. Tens of thousands in tents wade through mud and filth, without food. Two years under the stars. There remains no privacy. Our girls must bathe in the street. They fight to stay alive, and are often sexually assaulted. Two years later, the displaced population is still exposed to wind, sun and rain. The overriding question remains: Where are the funds allocated for the reconstruction process in Haiti two years after the disaster? Haiti has not yet brought Jean-Claude Duvalier to justice Former Haitian dictator Jean-Claude Duvalier returned to Haiti one year ago but has not yet been prosecuted for his government’s crimes against humanity or embezzling hundreds of millions of dollars from the Haitian treasury By Amnesty International F ormer Haitian president Jean-Claude “Baby Doc” Duvalier continues to evade justice, one year after authorities launched an investigation into crimes against humanity committed under his rule, Amnesty International said on Jan. 16. Duvalier returned to Haiti on Jan. 16, 2011, after 25 years in exile in France. Since then, he has been under investigation for serious human rights violations – including torture, disappearances and extrajudicial executions – that took place during his rule from 1971 to 1986. “Crimes against humanity committed while Jean-Claude Duvalier was in power remain shrouded in total impunity,” said Javier Zúñiga, Special Advisor at Amnesty International. “The authorities haven’t made a serious effort to look into past events that afflicted a generation of Haitians with torture, enforced disappearance, extrajudicial executions, arbitrary arrests and other serious human rights violations.” Regional and international human rights bodies including the Inter-American Commission on Human Rights and the UN Office of the High Commissioner on Human Rights have re-affirmed Haiti’s obligation to investigate these crimes and bring those responsible to justice. Haiti’s Justice Minister recently committed to tackling impunity for crimes committed since 2000, although this would not cover crimes committed under Duvalier’s rule. The investigation has also been undermined by repeated personnel changes in the post of Public Prosecutor – who makes critical decisions about how the investigation into Duvalier progresses – since current Haitian President Michel Martelly took office in May 2011. At the end of September 2011, Public Prosecutor Félix Léger told Amnesty International that the file on Duvalier’s investigation for crimes against humanity had already been submitted to his office in July and that a task force would be created to examine the investigation’s findings and determine the next steps. Félix Léger was replaced as Public Prosecutor in October and since then his position has been filled by three different people. René Cénatus, the most recent appointee to the post, took office on Jan. 4, 2012. “The investigation seems to have deliberately stalled by changing Public Prosecutors multiple times,” said Javier Zúñiga. “It has become evident that in Haiti, the independence of the judiciary is just a mirage.” Haitian authorities at the highest level have until now shown great leniency towards Jean-Claude Duvalier, while showing contempt to the victims of human rights violations who continue to await justice and reparation. Despite being assigned to his residence during the investigation, JeanClaude Duvalier continues to take part in public events accompanied by his lawyers and supporters. In October, President Martelly paid a highly publicized visit to Duvalier’s home, under the pretext of national reconciliation. Duvalier took also part in an official ceremony this month to commemorate the second anniversary of Haiti’s earthquake. “The Haitian government must end this pretense of justice and take a clear, public stance on the case against Jean-Claude Duvalier,” said Javier Zúñiga. “Haitian judicial authorities must be given all the resources and support including from the UN – they need to conclude the investigation and bring those responsible to justice in trials that meet international standards.” In September 2011, Amnesty International published You cannot kill the truth: The case against Jean-Claude Duvalier, a report that revisits the organization’s previous research on widespread and systematic human rights abuses committed in Haiti in the 1970s and 1980s. HAITIAN RESTAURANT FOR SALE Prime location near “The Junction” of Nostrand & Flatbush in Brooklyn. Situated in the center of the Haitian community. Spacious kitchen, cozy eating area. For more information, call: 917-740-6073 Haiti Liberté/Haitian Times 9 Voilà sept mois qu’Alassane Ouattara, soutenu par la « communauté internationale », est devenu le président de la Côte d’Ivoire au détriment de Laurent Gbagbo et au terme d’une crise qui aura vu le pays se déchirer. Si l’inculpation de Gbagbo par la CPI a été largement médiatisée, la situation en Côte d’Ivoire est passée sous silence. L’ordre et la tranquillité sont pourtant loin d’être revenus comme le remarque le professeur Dedy Sery. Il pointe un bilan désastreux et condamne la recolonisation du pays par la France. (IGA). Interview réalisée par Camus Ali Par Ali Camus Ali Camus : Alassane Ouattara est président depuis sept mois. Comment se portent les Ivoiriens ? Dédi Séry : Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Ivoiriens dont la communauté internationale prétend qu’ils ont rejeté Laurent Gbagbo à l’issue du scrutin du 28 novembre 2010, regrettent ce dernier, au grand dam des soutiens extérieurs de Ouattara, le vainqueur. Ceci indique clairement que l’Occident a échoué. Et que le vrai vainqueur, c’est Laurent Gbagbo. Mais le drame de la Côte d’Ivoire est que les grands de ce monde ne peuvent pas et ne veulent nullement se déjuger, par arrogance. Sinon comment comprendre Laurent Gbagbo arrêté par la France et déporté à Korhogo puis à La Haye totalisant 704 jours d’inactivité, de 2003 à 2010, sous Laurent Gbagbo, préfèrent aujourd’hui ne rien dire, ne rien entendre et ne rien voir. Cela veut dire qu’ils ont peur mais nous sommes d’accord que cette peur n’est pas un hommage rendu à Ouattara. C’est plutôt à Laurent Gbagbo que l’on rend hommage, lui qui apparaît ainsi comme le chef permissif et démocrate par excellence. Ajoutons à cela un fait gravissime qui ne suscite, curieusement, aucune indignation de la part des soutiens extérieurs du nouveau régime : le pillage et la fermeture des Universités publiques de Cocody et d’Abobo-Adjamé, pour deux ans. Cela a pour conséquence un manque à gagner se chiffrant à 900 Doctorats, avec 77 000 étudiants jetés à la rue, sans compter 3 générations de bacheliers non inscrits et contraints à Ivoiriens (octobre-décembre 2001), Laurent Gbagbo avait fait rentrer d’exil ses principaux adversaires politiques de l’époque : Ouattara, Bédié, Guéï. Mais à son tour, Ouattara entend réconcilier «ses compatriotes» sans Laurent Gbagbo et ses partisans qui représentent pourtant au moins 46% de la population si je m’en tiens au résultat de la communauté internationale. C’est dire qu’on est en présence d’une réconciliation non-inclusive de la part d’un leader qui a été soutenu par les puissances extérieures parce qu’il était victime de pratiques d’exclusion de type «ivoiritaire». Ouattara vient même de faire extrader son «frère Laurent Gbagbo» à La Haye, non pas à la demande de ses «compatriotes ivoiriens», mais sur injonction de Paris : peu avant cette déportation, le ministre français des Droits de l’Homme estimait que la réconciliation des Ivoiriens passaient par l’extradition de «son frère Laurent Gbagbo». Est-ce ainsi qu’on traite un frère ? Est-ce ainsi qu’on doit désormais traiter les frères ? Autant de questions qui incitent les compatriotes de Ouattara à dire qu’il veut toujours une chose et son contraire. Voilà pourquoi ils ont du mal à le suivre. J’en veux pour preuve les cris de désapprobation qui ont surgi et continuent de secouer cette coalition à propos de la déportation d’un frère : Djédjé Mady, président du Directoire dudit RHDP [4] a parlé d’une «déchirure profonde dans le tissu na- Depuis l’avènement de Ouattara, la vie des Ivoiriens sombre dans la précarité : il y a environ 2 000 000 de réfugiés/déplacés ; près de 200 000 personnes ayant perdu leur emploi ; 400 hauts cadres FPI/CNRD meurent de faim depuis le gel de leurs avoirs bancaires Les Ivoiriens expérimenten sans pré que ces grands dirigeants de grande tradition démocratique, assistent sans broncher au recul de l’Etat de Droit dans un pays comme la Côte d’Ivoire qu’on prétend avoir remis sur les rails de la démocratie ? Comment ces dirigeants peuvent-ils tolérer que des «forces indisciplinées et incontrôlées» – c’est le terme de Ban-Ki Moon luimême – puissent contrôler une armée républicaine qui crée l’insécurité, au point que ces mêmes soutiens extérieurs délocalisent leur Ambassade à Dakar ou à Accra ou déconseillent carrément la destination Côte d’Ivoire à leurs ressortissants ? Est-il rationnel et politiquement correct que des démocraties comme la France et les Etats-Unis puissent soutenir, sur la place publique et en ce début de XXIème siècle, un système politique qui rappelle si étrangement la féodalité du Moyen Age avec ses seigneurs et vassaux unis davantage par des liens tribaux que par des règles impersonnelles ? En effet, chaque village, chaque quartier, du Nord au Sud et d’Est en Ouest de la Côte d’Ivoire, est aujourd’hui militairement occupé par des Dozos/FRCI [1]venus de la CEDEAO 2], qui tuent et dévastent tout sur leur passage, depuis sept mois. Impunément ! Au vu et au su des forces Licorne/ONUCI et des ONG de défense des Droits de l’Homme. Tout simplement parce que les victimes sont des pro-Gbagbo. Outre ce problème sécuritaire, il faut noter que la cote de l’économiste Ouattara est aujourd’hui bien plus pauvre que celle de l’historien Laurent Gbagbo. Depuis l’avènement de Ouattara, la vie des Ivoiriens sombre dans la précarité : il y a environ 2 000 000 de réfugiés/ déplacés ; près de 200 000 personnes ayant perdu leur emploi ; 400 hauts cadres FPI/CNRD meurent de faim depuis le gel de leurs avoirs bancaires ; il y a des dizaines de prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du régime des vainqueurs, avec la caution des grandes puissances de ce monde ; les prix des denrées alimentaires flambent ; les syndicats qui ont organisé 116 mouvements de grève 10 l’oisiveté. Depuis la disparition de Félix Houphouët-Boigny, c’est la toute première fois que les Ivoiriens expérimentent de telles dérives totalitaires. Sur le plan institutionnel, l’Assemblée Nationale a été dissoute de fait et les Députés jetés à la rue, sans émoluments depuis le 11 avril 2011. Les organisations de défense des Droits de l’Homme ont fermé les yeux là-dessus, tout comme elles ont cautionné un découpage électoral des plus iniques et des plus ethnocentriques, la configuration tout aussi tribale de la CEI [3], les nominations illégales au Conseil constitutionnel, etc. Sur cette base, je puis dire que depuis sept mois, les Ivoiriens se portent très mal alors qu’on leur avait promis le bonheur dans la paix et la quiétude devant l’avenir. Ali Camus : Beaucoup présentent Alassane Ouattara comme un monstre froid et cynique. Comment vous, vous le décrivez ? Dédi Séry : Pour avoir suivi la campagne électorale de Ouattara, mais aussi pour avoir suivi ses discours depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo par la France et sa déportation à Korhogo puis à La Haye, je sais que le Chef de l’Etat actuel affectionne les expressions de type «mon pays», «mes compatriotes», «mon frère Laurent Gbagbo». Mais entre le dire et le faire, je note un gouffre consternant. D’après les ONG internationales qui sont généralement pro-Ouattara, les Dozos et FRCI ont tué et continuent de tuer des milliers de pro-Gbagbo, c’est-dire les compatriotes de Ouattara ; mieux, parmi les milices et FRCI qui ont déferlé sur la partie Sud de la Côte d’Ivoire à partir du 17 mars 2011, on dénombre des gens venus de presque tous les pays de la CEDEAO. Ce qui donne à la Côte d’Ivoire, l’image d’un pays occupé et en voie de recolonisation par la sous-région. Voilà ma première observation. La deuxième concerne la problématique de la réconciliation. On se souvient que pour réconcilier les Haiti Liberté/Haitian Times tional». Ali Camus : Que répondez-vous à ceux qui disent que la France dirige la Côte d’Ivoire avec Ouattara comme homme de mains ? Dédi Séry : Cela est une évidence. Ouattara a demandé à la France de maintenir la Force Licorne sur le sol ivoirien aussi longtemps qu’il restera au pouvoir, contrairement à la position de Laurent Gbagbo qui, lui, avait demandé le départ de la base militaire française de la Côte d’Ivoire. Or une présence militaire étrangère dans un pays indépendant n’est rien d’autre que l’expression d’un assujettissement politique. Si à cela vous ajoutez l’assujettissement économique en termes d’endettement, de contrats de gré à gré, de bradage des ressources stratégiques, vous obtenez non pas la domination mais l’esclavage. En effet, François Fillon a révélé, le 14 juillet 2011, que c’est la France qui paye les fonctionnaires ivoiriens ! Du jamais vu sous Laurent Gbagbo dont le pays était pourtant coupé en deux et qui avait des raisons objectives de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires ivoiriens. Une confidence : de 1960 jusqu’en 1979, 80% des conseillers techniques au sommet de l’Etat ivoirien étaient des expatriés français. De juin 1980 jusqu’au 11 avril 2011, ce sont les Ivoiriens eux-mêmes qui ont géré leurs propres affaires dans les différents cabinets ministériels. Ce que nous constatons donc depuis la chute du régime de Laurent Gbagbo, c’est bien le retour massif de ces expatriés pour la recolonisation de la Côte d’Ivoire. Ali Camus : Il paraît que Ouattara a donné l’ordre aux chasseurs Dozos et à ses milices de dégager les rues. A-t-il les moyens de chasser ceux qui l’ont porté au pouvoir ? Dédi Séry : Je réponds à cette question par la négative et les preuves ne manquent Ouattara a demandé à la France de maintenir la Force Licorne sur le sol ivoirien aussi longtemps qu’il restera au pouvoir, contrairement à la position de Laurent Gbagbo qui, lui, avait demandé le départ de la base militaire française de la Côte d’Ivoire pas pour démontrer que Ouattara n’a pas les moyens de chasser les Dozos/FRCI qui l’ont porté au pouvoir. Ces derniers, une catégorie particulière de Forces Républicaines, défient tous les jours leurs chefs, indiquant qu’ils ne quitteront la rue ou qu’ils continueront le trouble dans les villages, hameaux et quartiers du pays aussi longtemps que Ouattara ne leur donnera pas leur part du butin de guerre : il leur aurait promis 5 000 000 de FCFA par combattant, des villas ou des véhicules, promesses qui tardent à se concrétiser dans leurs mains. D’où les slogans hostiles à l’endroit du pouvoir actuel. On peut donc dire qu’à chaque catégorie socioprofessionnelle et à chaque époque ses prisonniers. La population ivoirienne est otage des Dozos/FRCI ; le gouvernement actuel est prisonnier des Dozos/FRCI ; ce même régime dépend de ses appuis extérieurs ; lesquels appuis extérieurs dépendent de leurs contribuables respectifs en cette période de crise économique et financière sévère (…). Tout est dans le tout. Et c’est cet enchevêtrement des choses qui passionne les observateurs nationaux et internationaux de la scène politique ivoirienne. Ali Camus : La peur de se retrouver aussi un jour à La Haye ne va-t-elle pas pousser Ouattara et ses seigneurs de guerre à s’éterniser au pouvoir ? Dédi Séry : S’éterniser au pouvoir pour échapper à la rigueur de la CPI ? C’est possible. C’est aussi légitime, humainement parlant. Mais je me demande si la longévité politique d’un système dépend forcément et toujours de la volonté de ses dirigeants. Cependant, j’avoue que votre question est quelque part judicieuse dans la mesure Le professeu où près de la moitié des ministres du gouvernement OuattaraSoro viennent de se donner une carapace d’immunité parlementaire en se faisant élire Députés lors de la dernière mascarade électorale du 11 décembre 2011. Mais ce parapluie me paraît d’une extrême fragilité au regard de l’humiliation que les Députés de la dernière législature ont vécue : avec (…) l’arrestation du Président Gbagbo le Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 des anti-Gbagbo. Or, tout effort de paix authentique de la part d’un médiateur s’inscrit obligatoirement dans l’impartialité et la neutralité… On observe cela chez les animaux non humains, notamment les gorilles, on l’observe tout naturellement chez les animaux humains, qui ont la prétention d’être plus éthique que les grands singes. L’exemple de Desmond Tutu en Afrique du Sud est là pour le prouver. Les supporteurs de l’ex-président Laurent Gbagbo à La Haye Ali Camus : On a encore en mémoire l’économiste en pleine campagne qui construira une université chaque année, des hôpitaux… Vous le croyez encore ? Dédi Séry : Eh oui ! La période de la campagne électorale est terminée, bien loin derrière nous ! Le camp Ouattara avait promis, dans le plus pur style démagogique, beaucoup plus de choses que possible. Il l’a fait tout simplement parce qu’il voulait se donner de la consistance aux yeux de l’opinion. C’est dans cette logique publicitaire qu’il a promis une Université et des hôpitaux chaque année. Mais on notera que l’économiste Ouattara n’a pas indiqué préalablement le lieu d’implantation de ces infrastructures culturelles et sociales alors qu’il envisageait une politique de décentralisation. Lui qui disait en 2000 que le système d’Assurance Maladie Universel proposé par Laurent Gbagbo était dangereux parce que coûteux, a Alassane Ouattara le président de la Côte d’Ivoire imposé par la Communauté Internationale preuve que sans l’affaiblissement forcené d’un parti redoutable comme le FPI [5], le RDR [6] n’aura jamais le sommeil tranquille parce qu’il redoute les joutes démocratiques. Il ne peut pas durer sans la violence. Ce qu’il faut au RDR, c’est moins un contexte de lutte institutionnelle, à armes égales, qu’une dictature ou système oligarchique, comme c’est le cas aujourd’hui. Le contexte que nous vivons est celui d’une dictature qui dépasse de très loin le système de parti unique sous Félix Houphouët-Boigny. Les historiens diront que HouphouëtBoigny avait besoin de moins de kalachnikov et de matraques pour imposer sa dictature à une population quasiment analphabète et en contexte de guerre froide. Aujourd’hui, les héritiers du père de la Nation, pour répondre aux tenants de la boulimie Ouattara parce qu’il n’est pas Gbagbo, leur ennemi juré. Voilà pourquoi les soutiens extérieurs de Ouattara se contentent de «soupirs diplomatiques» face aux dérives totalitaires de leur homme. Sans conséquence aucune pour le régime qu’ils ont mis en place. J’appelle «soupirs diplomatiques», les mesures hypocrites qui consistent, par exemple, à délocaliser une Ambassade ou à déconseiller à des ressortissants la destination Côte d’Ivoire. Ce sont là des mesures en trompe l’œil, donc complaisantes qui montrent le degré d’hostilité de la Droite Occidentale vis-à-vis des dirigeants «d’Outre Mer» peu accommodants. Entre «ces mesures» et les différents embargos économiques, financiers et pharmaceutiques contre le peuple ivoirien et ses dirigeants, en décembre 2010 – janvier 2011, il n’y a aucune comparaison possible. C’est un racisme idéologique qui s’est surajouté au racisme biologique dont souffre le monde non occidental, depuis le XVIème siècle. Ali Camus : Ouattara veut 13.000 milliards pour reconstruire la Côte d’Ivoire là où Gbagbo refusait l’aide. Qu’est-ce qui fait la singularité de Laurent Gbagbo ? Dédi Séry : Laurent Gbagbo est l’enfant du peuple ivoirien. Il aime son peuple et son peuple l’aime. Et c’est parce qu’il aime son peuple qu’il est foncièrement souverainiste, c’est-à-dire un dirige- nt des dérives totalitaires écédent ! Les Nations unies tuent et dévastent tout sur leur passage, depuis sept mois. Impunément ! Au vu et au su des forces Licorne/ONUCI et des ONG de défense des Droits de l’Homme. Tout simplement parce que les victimes sont des pro-Gbagbo 11 avril 2011, l’Assemblée Nationale n’at-elle pas été dissoute de fait en violation de la Constitution ? Des Députés comme Simone Ehivet-Gbagbo n’ont-ils pas été jetés en prison alors qu’ils bénéficiaient d’une immunité ? L’histoire est une école de la prudence et de la circonspection. C’est pourquoi, à mon avis, l’on ne doit pas faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas pour soimême. ur Dédi Séry Ali Camus : Pour Guillaume Soro, le manque de repentance serait le point clé du transfèrement du président Laurent Gbagbo à La Haye. Que lui répondezvous ? Dédi Séry : Cette déclaration de Guillaume Soro est la preuve même d’une collusion entre le régime actuel et sa justice, la justice des vainqueurs. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, le Premier ministre Soro n’est pas bien placé pour parler de repentance. Et puis si repentance il doit y avoir, qui doit le faire et dans quelle circonstance ? En effet, qui dit repentance dit procès. Mais peut-il y avoir procès sans toutes les parties au conflit ? Voyez-vous, par arrogance et par manque d’humilité, on avance des propos qui se liguent contre le bon sens. Ali Camus : Charles Konan Banny n’a toujours pas démissionné de la commission vérité réconciliation … Dédi Séry : Si Charles Konan Banny n’a pas démissionné, c’est tout simplement parce qu’il se sent bien dans sa peau là où il est. Il pouvait bien démissionner s’il ne partageait pas la conception de la réconciliation version Ouattara. Celle-ci consiste à ouvrir des procès, à condamner et à réconcilier de façon concomitante, dans une perspective de justice des vainqueurs à la Nuremberg. Je suis convaincu qu’il ne réussira jamais sa mission aussi longtemps que les vainqueurs continueront de tuer, d’emprisonner, disons d’animaliser les pro-Gbagbo. Et puis, une question d’ordre purement éthique me rend pessimiste quant à ses chances de réussite dans la mission qui est la sienne. Charles Konan Banny fait partie de la galaxie Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 pu promettre des hôpitaux et des Universités chaque année. Contradiction. Beaucoup de gens, surtout les analphabètes ont un moment accordé du crédit à ces promesses démagogiques, par ignorance. Et voici que la réalité est beaucoup plus dramatique pour le camp Ouattara. Mais se rendant compte qu’il n’a même pas encore achevé la construction de la clôture de l’Université de Cocody, il envisage de saucissonner la pauvre Université, aujourd’hui entièrement saccagée. Du chapeau du prestidigitateur sortiront quatre Universités pour montrer qu’on aura réalisé ce qu’on a prévu. On tend ici vers une situation cocasse : sur ces ruines, on fera de chaque groupe d’UFR une Université : une Université de Sciences juridiques et Economiques ; une Université de Sciences et Techniques ; une Université de Lettres et Sciences Humaines ; une Université des Sciences de la Santé, etc. En un tour de passe-passe, il aura réalisé ce qu’il a promis. Là encore, il va marquer contre son propre camp. Parce que pour créer une Université, il faut tenir compte de tous les paramètres de l’environnement, des aspirations des populations. Là où Laurent Gbagbo voulait décongestionner Abidjan en faisant construire une Université dans chaque pôle de développement régional, l’éminent économiste veut créer plusieurs Universités sur les ruines de Cocody. Comme ça ! Cette perspective n’est ni plus ni moins qu’un bricolage collectif et du faux, finalement. Mais un faux dangereux en tant qu’il crée de faux espoirs et ne fait pas avancer la cause du développement équilibré et durable. Ali Camus : Beaucoup d’analystes disent qu’en bloquant les Avoirs des dignitaires du FPI et en lançant des mandats d’arrêt internationaux, l’idée était d’affaiblir ce parti et par ricochet de se retrouver seul à l’Assemblée. C’est ça aussi votre avis ? Dédi Séry : Je suis d’accord avec vous. C’est la néolibérale, ont besoin de plus de moyens anti-démocratiques et déshumanisants face à un peuple ivoirien de plus en plus intellectualisé, donc plus exigeant. Mais cette force barbare imposée à la Côte d’Ivoire de 2012 n’a pas beaucoup de chance de prospérer, en raison justement de ce capital intellectuel national. On comprend pourquoi ce régime s’acharne contre l’Université. La Côte d’Ivoire est un petit pays mais qui est sur le point de rallier à sa cause bien des consciences éprises de liberté et de justice de par le monde. Je pense plus particulièrement à nos Diasporas africaines (Cameroun, Togo, Angola, Afrique du Sud, Ghana, Gambie, etc.) ainsi qu’aux représentants de la Gauche occidentale (Jean Ziegler, Michel Galy, Guy Labertit, Albert Bourgi, etc.). Ali Camus : Finalement l’UE comme les EtatsUnis n’ont pas trouvé bizarre que Ouattara aille seul aux législatives avec son groupe politique. Comment vous l’expliquez ? Dédi Séry : Nous sommes dans une logique implacable, celle des connivences diplomatiques que l’on constate aussi bien en amont qu’en aval des crises que traverse la périphérie du monde capitaliste. Non seulement tout a été mis en œuvre par l’UE et les Etats-Unis pour noircir, diaboliser et renverser Laurent Gbagbo, tout simplement parce qu’il n’est pas leur homme, mais aussi ces soutiens observent un silence coupable face aux dérives oligarchiques de leur homme. Ils auraient parlé de bizarrerie, crié haro sur le baudet si c’est Laurent Gbagbo qui était allé seul aux législatives avec son parti, le FPI. Vous savez, chez les mondialisateurs, la démocratie est un système à géométrie variable. Bernard Kouchner ne demandait-il pas début mars 2011 à la Droite Occidentale de soutenir Hamid Karzaï quand bien même il serait corrompu, car «c’est notre homme». De la même manière, les Etats-Unis, l’UE, le Canada soutiennent aujourd’hui ant jaloux de l’indépendance et de la dignité de son pays. Voilà pourquoi il a horreur de faire endetter cruellement la Côte d’Ivoire. La dette n’est rien d’autre qu’un assujettissement économique qui se transforme, tôt ou tard, en dépendance politique et idéologique sur plusieurs générations. Laurent Gbagbo n’en voulait pas du tout. C’est pourquoi il ne pouvait pas être aimé et soutenu par ceux qui prospèrent à partir de l’endettement massif des pays du Tiers-monde : le FMI, la Banque Mondiale et tous les spéculateurs néolibéraux. Et je suis sûr que c’est son souverainisme qui a été perçu comme un péché capital et qui est à l’origine de cette haine antiGbagbo. Voyez-vous, la gbagbophilie a débouché sur les bombardements du 11 avril 2011. On voit donc que Ouattara est l’ami naturel du monde libéral qui ne prospère que sur l’endettement des pays faibles et sans défense. Entre Ouattara, le représentant de la boulimie néolibérale et Laurent Gbagbo, le porte-drapeau du socialisme démocratique, donc du souverainisme, il y a une différence de nature perceptible à travers le traitement infligé au Woody de Mama à l’occasion d’une simple controverse électorale. Ali Camus : Je vous remercie. Lynx.info, le 6 janvier 2012 NDLR. 1. FRCI. Forces républicaines de Côte d’Ivoire 2. CEDEAO : Communauté économique des États de l›Afrique de l›Ouest. 3. CEI. Commission Electorale Indépendante 4. RHDP. Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. 5. FPI . Front populaire ivoirien 6. RDR. Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire: parti libéral de Côte d’Ivoire, présidé par Alassane Ouattara depuis 1999. Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Guadeloupe : les Communistes appellent L’ANC de l'Afrique du Sud à « un rassemblement des forces a 100 ans : un bilan du patriotiques, à l’unité du peuple et la nationalisme bourgeois constitution d’une Autorité Politique » Le PCG prédit qu’en 2012, les difficultés vont s’aggraver et souligne qu’aucun changement n’est possible sans un « véritable pouvoir politique D ans une déclaration remise à la presse à l’occasion de la nouvelle année, le Parti Communiste Guadeloupéen s’est exprimé sur la crise du » capitalisme mondialisé » en affirmant que le « projet des communistes d’un renversement du capitalisme restait d’actualité. Analysant la situation sociale de là Guadeloupe, le PCG prédit qu’en 2012, les difficultés vont s’aggraver et souligne qu’aucun changement n’est possible sans un « véritable pouvoir politique » La conclusion de ce document prend la forme d’un appel au rassemblement des organisations politiques qui luttent contre le colonialisme français. Il faut rappeler que depuis déjà une année, les communistes avaient pris l’initiative de préparer l’organisation des « Assises des organisations anticolonialistes et patriotiques, » Plusieurs de ces organisations patriotiques et nationalistes, telles que l’UPLG, le Copagua, FKNG ! y travaillent. Le CIPPA qui se définit comme « anticapitaliste » participe aussi aux travaux. Selon nos informations, la phase publique et populaire de ces « Assisses » est imminente et devrait se dérouler au cours des semaines à venir. On peut déjà penser que ces « Assises » vont déboucher pour la première fois en Guadeloupe, sur la création d’une Autorité Politique en vue de la conquête du pouvoir ! Nous pourrions faire dans le politiquement correct en formulant des vœux de bonheur et de prospérité à nos concitoyens et en leur prédisant Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York 12 que 2012 sera meilleure que 2011, mais, nous savons que cela ne serait que des vœux pieux tant l’année qui s’annonce sera difficile pour les travailleurs et les peuples du monde confrontés à la férocité d’un système capitaliste en crise généralisée. Pour tenter de sauver leur système empêtré dans ses contradictions insurmontables, les institutions de la bourgeoisie capitaliste mondiale, FMI, Banque Mondiale, OCDE, G8, OMC, OTAN et autres instances de la mondialisation capitaliste font payer aux travailleurs, aux couches populaires, aux peuples du monde entier le prix de la crise du capitalisme mondialisé. Les gouvernements des Etats capitalistes notamment des Etats‐ Unis et des pays européens mettent en œuvre à l’encontre de leurs peuples des plans drastiques d’austérité destinés à sauver la mise du capitalisme financier international de ses propres turpitudes (licenciement des travailleurs, compression des salaires, réduction des droits sociaux, privatisation et liquidation des services publics, hausse des impôts et prélèvements, hausse des prix des biens et services de première nécessité…). Dans plusieurs régions du monde notamment aux Etats‐Unis, en Europe, dans les pays arabes et dans les conditions et avec les réalités qui leurs sont propres, les peuples avec en première ligne les travailleurs, les femmes, les jeunes, les étudiants, s’engagent dans des mouvements de masse pour combattre les politiques d’austérité de leurs gouvernements et mettre un terme à l’oppression, à l’exploitation aux injustices qui les frappent. Ces mouvements de contestation et de luttes qui se développent, sont la manifestation et l’expression de la lutte des classes qui se déroule à l’échelle de la planète entre les capitalistes, les Etats à leur solde et les couches laborieuses et populaires victimes de la domination du capitalisme financier international qui affament les peuples. En cette fin d’année 2011, vingt ans après la chute des régimes socialistes de l’Europe de l’Est, l’exigence de rupture et d’alternative au capitalisme est à l’ordre du jour pour mettre un terme à la misère, à la pauvreté, aux guerres, aux famines, aux catastrophes écologiques qui sont la conséquence du système capitaliste fondé sur l’exploitation des hommes, la domination des peuples et le pillage de leurs matières premières et qui met toute l’humanité en péril pour satisfaire les intérêts d’une minorité. Plus que jamais, le projet communiste de renversement du capitalisme est d’actualité pour répondre aux besoins humains, pour un monde de paix, de liberté, de progrès pour tous Haiti Liberté/Haitian Times les hommes et tous les peuples. La Guadeloupe et les Guadeloupéens n’échappent pas à la tourmente capitaliste doublée de son supplément colonial, bien au contraire, la situation s’empire d’année en année sans qu’aucune réponse ne soit portée aux difficultés qui agitent le pays. Est-il besoin pour s’en convaincre de rappeler ici les statistiques qui illustrent la situation de catastrophe économique et sociale dans laquelle se débat le pays et qui traduisent la faillite du système économique et politique en place depuis plus de 60 ans ? Derrière ces statistiques, ces pourcentages, ces chiffres affolants et effarants du chômage (plus de 62000), de la pauvreté, du surendettement, de l’illettrisme, il y a des hommes, des femmes, des jeunes en chair et en os, il y a des Guadeloupéens (dont on ne nous dit pas les ascendances) qui se démènent au quotidien pour survivre. En 2012 leurs difficultés vont s’aggraver avec la réduction des moyens budgétaires nécessaires aux politiques publiques dont la Guadeloupe a grand besoin dans de très nombreux domaines, tels la santé, l’éducation, l’environnement, les transports… En 2012, il n’y aura aucun changement porteur de développement économique, de progrès social, pour le peuple guadeloupéen, s’il n’y a pas de rupture avec le système actuel de domination politique et économique, de dépendance et d’assimilation que la France impose à la Guadeloupe. Il n’y aura aucun changement en Guadeloupe sans un véritable Pouvoir Politique guadeloupéen, établissant de nouveaux rapports politiques avec l’Etat français et l’Union Européenne Il n’y aura aucun changement en Guadeloupe sans un véritable Pouvoir Politique guadeloupéen pour décider de son organisation économique et sociale, de l’aménagement de son territoire, de ses relations de coopération et mettre en œuvre un plan de développement global qui répond aux besoins et aux intérêts du pays et à ceux des masses populaires et laborieuses. Il n’y aura aucun changement en Guadeloupe, si les organisations politiques qui luttent contre la domination coloniale et l’exploitation capitaliste, ne se rassemblent pas pour élaborer un projet politique d’émancipation qui mobilise et entraîne l’adhésion de la grande majorité de notre peuple. En ce début d’année 2012 c’est à cette tâche que nous devons nous atteler, en réalisant les Assises des forces patriotiques, anticolonialistes et anticapitalistes de Guadeloupe pour constituer une autorité politique ayant en charge de conduire la lutte d’émancipation du peuple guadeloupéen. Carib Creol News, 31 décembre 2011 Only $20 for 1 year Online subscription to Haiti Liberté Go to www.haitiliberte.com Le centième anniversaire de l’ANC a été utilisé pour tenter de tirer une nouvelle crédibilité de la longue histoire de lutte contre le système brutal d’apartheid en Afrique du Sud Par Bill Van Auken L a célébration du centenaire du Congrès national africain (ANC) de l’Afrique du Sud est l’occasion idéale pour faire un bilan de la nature et du sort de l’ANC et des mouvements nationalistes bourgeois similaires. Fondé en 1912, l’ANC est parmi les premiers de ce type de mouvement, ayant tiré son inspiration du Congrès national indien, qui est encore plus ancien. Il a joué un rôle central dans la fin négociée du régime d’apartheid en Afrique du Sud et a été le parti dirigeant du pays lors des 18 dernières années. Le centième anniversaire a été utilisé par l’ANC pour tenter de tirer une nouvelle crédibilité de la longue histoire de lutte contre le système brutal d’apartheid en Afrique du Sud, dans laquelle de nombreuses personnes ont été tuées ou emprisonnées et où les travailleurs et les jeunes provenant des cantons noirs du pays se sont battus héroïquement contre les forces de sécurité lourdement armées. Mais, comme dans d’innombrables autres pays où les bourgeois nationalistes ou les mouvements de « libération nationale » ont pris le pouvoir, la direction de l’ANC, loin de réaliser les aspirations des masses qui sont entrées en lutte, a seulement exploité leurs sacrifices afin de renforcer sa propre intégration dans les rangs de l’impérialisme et des oppresseurs capitalistes nationaux. Dans ce processus, de nombreux vieux défenseurs de la libération sont devenus des hommes d’affaires multimillionnaires. Dans un discours décousu de 90 minutes donné la semaine dernière devant une foule à Bloemfontein, la ville où l’ANC a été fondé il y a 100 ans, le président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, s’est attardé en long et en large sur l’histoire de l’ANC, tout en amenant très peu de propositions concrètes pour changer les conditions d’oppressions dans lesquelles la vaste majorité de la population du pays vit toujours. Ces conditions n’ont fait qu’empirer pendant les presque deux décennies de gouvernance de l’ANC. Même si l’apartheid racial a pris fin, le fossé entre l’élite riche et les masses de travailleurs et d’opprimés n’a fait qu’augmenter. Les inégalités sociales, mesurées par le coefficient de Gini*, sont pires en Afrique du Sud aujourd’hui que dans tous les autres pays de la planète, sauf la Namibie. Soixante-dix pour cent de la population vivent sous le seuil de la pauvreté. Même si le taux de chômage officiel tourne autour de 25 pour cent, la plupart des estimations les plus réalistes le placent à près de 40 pour cent. Les fameuses « réformes de libre marché » ont fait en sorte que ceux au haut de l’échelle, y compris la vieille élite dirigeante blanche et une nouvelle couche dans la direction de l’ANC et de la bureaucratie syndicale, puissent accumuler d’immenses richesses. Des gens comme Cyril Ramaphosa, ancien chef du Syndicat national des mineurs et secrétaire général de l’ANC qui vaut maintenant quelque 275 millions $, sont ceux qui ont principalement bénéficié de la politique de « Black Economic Empowerment » (Émancipation économique des Noirs) enclenchée par l’ANC après son arrivée au pouvoir. L’historien africain Achille Mbembe a décrit avec justesse l’ANC comme un parti « rongé par la corruption et la cupidité, par de violentes luttes fratricides pour le pouvoir et par un mélange fatal d’instincts prédateurs et de vacuité intellectuelle ». Bien que l’accent du centième anniversaire mis sur l’âge d’or de l’illégalité et de la « lutte armée » de l’ANC puisse servir de diversion opportune pour le parti dirigeant et la dure réalité à laquelle il est confronté aujourd’hui, les germes de cette dégénérescence étaient déjà présents et identifiables dès le tout début du mouvement. L’ANC a été fondé dans le contexte de la défaite des longues luttes tribales contre la conquête coloniale blanche et de l’unification de l’impérialisme britannique avec ses opposants boers sur la base d’une plateforme commune d’oppression de la majorité noire et d’expropriation de leurs terres. L’ANC ne cherchait pas la défaite de l’impérialisme, mais plutôt son parrainage, s’offrant comme interlocuteur entre la classe dirigeante blanche et les masses de travailleurs noirs et d’opprimés. En 1956, Nelson Mandela a résumé les objectifs de l’ANC, promettant que s’il était porté au pouvoir, il n’introduirait pas le socialisme, mais plutôt : « Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, la bourgeoisie non européenne aura la chance de posséder en son nom et en son droit des usines, et les industries ainsi que les entreprises privées vont prospérer et se développer comme jamais auparavant. » Cette vision s’est maintenant réalisée aux dépens des masses de travailleurs noirs. Dans les années 1960, l’ANC, en alliance avec le Parti communiste sud-africain stalinien, a employé la rhétorique de la révolution et de la lutte des classes, mais la perspective d’émanciper et d’enrichir une bourgeoisie noire à en devenir est demeurée le programme fondamental de Mandela. Lorsque les soulèvements de Soweto et des autres villages noirs ont commencé à rendre le pays ingouvernable, l’élite dirigeante blanche, menée par la Anglo-American Corporation, a entamé Suite à la page (16) Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Perspectives Lettre d’une mère au La paix mondiale tient à un fil ! directeur d’un hôpital pédiatrique de La Havane J Fidel CASTRO Sander de la Caridad Jaime Braña avant d’entrer à la salle d’opération Sander de la Caridad Jaime Braña et son équipe médícale Par Vivian Braña Fernández Dr. Rafael Antonio Broche Director del Hospital Pediátrico Juan Manuel Márquez, en La Habana F aire le récit de 11 années m’est difficile. Le 18 octobre 2000, quand mon fils, Sander de la Caridad Jaime Braña a vu le jour, j’étais une mère très heureuse, mais à partir de ce moment, ma vie s’est changée en angoisse absolue. Sander est né, sans lèvre ni dentition, avec une fissure palatine qui nécessitait un traitement chirurgical. Il a été opéré à l’Hôpital Pédiatrique de Centro Habana le 7 janvier 2002, mais cette opération n’était pas définitive. Les années ont passé en même temps qu’une terrible lutte, au cours de laquelle j’ai toujours refusé les solutions proposées à diverses occasions dans d’autres centres de pédiatrie. Sur un coup de tête, j’ai appelé par téléphone la Direction Provinciale de la Santé et j’ai été reçue par une doctoresse prénommée Ivonne, qui, aimablement, et sans nous connaître ni d’Eve ni d’Adam, a fait les démarches pour que mon fils soit reçu à l’Hôpital Juan Manuel Mar- quez, que vous dirigez. Là, il a été examiné d’abord par le Dr. Fausto, puis par la Doctoresse Carmen Diaz qui est aujourd’hui retraitée-, par Noémie, diplômée en Logopédie pour les Patients atteints de Fissures, puisque mon fils avait besoin d’une préparation avant la correction de son défaut. Je ne vais pas vous fatiguer avec les détails. En un an, il s’est passé beaucoup de choses, certaines agréables, d’autres non, mais le plus important a été que le 14 décembre de cette année, mon fils a été opéré dans votre centre hospitalier et que, déjà, aujourd’hui, après son premier examen post-opératoire, l’intervention a été déclarée satisfaisante et réussie. Je veux, et cela vient du plus profond de mon cœur maternel, remercier toute l’équipe du service Maxilio-facial qui travaille sous la direction du Dr. Ernesto Sanchez. Quand j’ai vu pour la première fois sa petite bouche, je ne pouvais pas croire qu’elle était si parfaite et si bien reconstruite. J’ignore si les mots existent pour rendre grâces à Dieu et à son personnel, du Dr. Ernesto à la Doctoresse Wilma, Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 ’ai eu le plaisir, hier, de converser calmement avec Mahmoud Ahmadineyad que je n’avais plus vu depuis septembre 2006, voilà plus de cinq ans, quand il était venu à La Havane participer à la Quatorzième Conférence au sommet du Mouvement des pays non alignés qui avait élu Cuba pour la seconde fois à la présidence de cette organisation pour la durée prévue de trois ans. J’étais tombé gravement malade le 26 juillet 2006, un mois et demi avant, et je pouvais à peine me maintenir assis sur le lit. Plusieurs des dirigeants les plus distingués qui assistaient au Sommet eurent l’amabilité de me rendre visite. Chávez et Evo le firent plusieurs fois. Quatre dont je me souviens encore vinrent en début d’après-midi : Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU ; un vieil ami, Abdelaziz Bouteflika, le président algérien ; Mahmoud Ahmadineyad, le président iranien ; et Yang Jiechi, alors vice-ministre et aujourd’hui ministre des Relations extérieures de la République populaire de Chine, en représentation de Ju Jintao, chef du Parti communiste et président du pays. Ce fut vraiment un moment important pour moi qui rééduquais aux prix de gros efforts mon bras droit sérieusement blessé lors de ma chute à Santa Clara. J’avais commenté avec ces quatre dirigeants des aspects des problèmes complexes que le monde connaissait alors et qui le sont devenus assurément de plus en plus. À notre rencontre d’hier, j’ai constaté que le président iranien était on ne peut plus tranquille, absolument indifférent aux menaces yankees, confiant en la capacité de son peuple de repousser n’importe quelle agression et dans l’efficacité des armes dont ils produisent une grande partie eux-mêmes pour faire payer aux agresseurs un prix insupportable. En fait, c’est à peine s’il a parlé de la guerre. Il est plutôt revenu sur les idées qu’il avait exposées à sa conférence dans le grand amphi de l’Université de La Havane, axées sur l’être humain : « S’acheminer vers la paix, le respect de la dignité humaine en tant que souhait de tous les êtres humains tout au long de l’Histoire. » Je suis convaincu qu’on ne doit pas s’attendre de la part de l’Iran à des actions irréfléchies qui contribueraient au déclanchement d’une guerre. Si celle-ci éclate, ce sera uniquement la faute de l’aventurisme et de l’irresponsabilité congénitale de l’Empire yankee. Je pense de mon côté que la situation politique créée autour de l’Iran et les risques d’une guerre atomique qui en émanerait et toucherait tous les pays, qu’ils possèdent des armes de ce genre ou non, sont extrêmement délicats parce qu’ils menacent l’existence qui a aidé à l’opération, Ileana, la technicienne, Ileana, l’Infirmière en Chef du Bloc Opératoire et d’autres dont j’ai oublié le nom, mais que j’ai dans mon cœur de mère reconnaissante. Ils ont réalisé un chef-d’œuvre ! Je tire mon chapeau à votre équipe de travailleurs, devant l’humanité, la fraternité, la bonté, la compréhension et l’amour… Je vous prie de rendre publics mes remerciements, parce que, certainement, pour exiger et blâmer, les gens se pressent, mais peu reconnaissent le travail que font nos médecins avec tant d’abnégation. Avec des difficultés, des carences, des obstacles…. mais avec un cœur et un professionnalisme qu’on peut seulement comparer à ceux de notre Titan de Bronze. [1] Je joins quelques photos qui m’ont marquées, parce que jamais je n’aurais cru pouvoir les prendre. Heureusement, j’étais à côté de mon fils quelques in- Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (à gauche) rencontre à Cuba l'ancien dirigeant cubain Fidel Castro Ruz à La Havane même de notre espèce. Le MoyenOrient, qui produit des ressources économiques vitales pour l’économie de la planète, est devenu aujourd’hui la région la plus conflictuelle au monde. La capacité de destruction de certaines armes employées durant la Deuxième Guerre mondiale et les souffrances massives qu’elles infligèrent incitèrent fortement à en prohiber quelques-unes, dont les gaz asphyxiants. Néanmoins, les conflits d’intérêts et les énormes profits des fabricants les conduisirent à élaborer des armes encore plus cruelles et plus destructrices, jusqu’au jour où la technologie moderne a fourni les matériaux et les moyens nécessaires à la mise au point d’armements dont l’emploi dans une guerre mondiale conduirait à notre extermination. Je suis d’avis – qui est sans aucun doute celui de toutes les personnes dotées d’un sens élémentaire de leurs responsabilités – qu’aucun pays, grand ou petit, n’a le droit de posséder des armes atomiques. On n’aurait jamais dû s’en servir pour attaquer deux villes sans intérêt militaire comme Hiroshima et Nagasaki, pour assassiner et irradier avec d’horribles effets durables des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’un pays déjà vaincu sur le plan militaire. À supposer que le nazi-fascisme eût obligé les puissances liées contre lui à rivaliser avec cet ennemi de l’humanité dans la fabrication de cette arme, le premier devoir de l’Organisation des Nations Unies, créée à la fin de la guerre, aurait dû être de l’interdire sans la moindre exception. Mais les États-Unis, la nation la plus puissante et la plus riche, imposèrent au reste du monde la ligne à suivre. Ils possèdent aujourd’hui des centaines de satellites qui épient et surveillent de l’espace tous les habitants de la planète ; ils ont équipé leurs forces navales, terrestres et aériennes de milliers d’armes atomiques ; ils manipulent à leur guise, par Fonds monétaire international interposé, les finances et les stants avant que l’anesthésie ne ferme ses petits yeux et au moment de son réveil. Recevez une fois encore les remerciements d’une personne devenue votre éternelle obligée à vous et à tous ceux qui travaillent sous votre direction. Aujourd’hui, je redeviens la mère heureuse que j’étais il y a onze ans. Si un de mes mots était hors de propos ou incohérent, je pense que ce n’est dû qu’à l’émotion. Notes [1] Antonio Maceo, un des héros de l’indépendance cubaine Source : Cubadebate, 29 décembre 2011 Traduit de l’espagnol et annoté par Marc Harpon Changement de Société 13 janvier 2012 investissements du monde. Quand on analyse l’histoire de l’Amérique latine, depuis le Mexique jusqu’à la Patagonie en passant par Saint-Domingue et Haïti, on constate que toutes les nations, sans exception, du début du XIXe siècle à nos jours, soit deux cents ans, ont été victimes et continuent de l’être toujours plus des pires crimes que le pouvoir et la force puissent commettre contre le droit des peuples. De brillants écrivains ne cessent de les dénoncer. L’un d’eux, Eduardo Galeano, auteur de Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, vient d’être invité à inaugurer le prix prestigieux de la Casa de las Américas, en reconnaissance à son œuvre marquante. Les événements se succèdent à une vitesse incroyable, mais la technologie permet d’en informer le public encore plus vite. Des nouvelles importants tombent, aujourd’hui comme hier. Une dépêche de presse du 11 nous apprend : « La présidence danoise de l’Union européenne a informé mercredi qu’un nouveau train de sanctions encore plus sévères serait décidé le 23 contre l’Iran à cause de son programme nucléaire, visant non seulement son secteur pétrolier, mais aussi sa Banque centrale… Nous irons encore plus loin dans nos sanctions contre son pétrole et ses structures financières », a affirmé le chef de la diplomatie danoise, Villy Soevndal, à la presse étrangère. On peut constater clairement que sous prétexte d’éviter la prolifération nucléaire, Israël a le droit d’accumuler des centaines d’ogives atomiques, tandis que l’Iran, lui, n’a même pas celui de produire de l’uranium enrichi à 20 p. 100. Une agence de presse britannique bien connue fournit une autre nouvelle sur ce thème : « La Chine n’a Suite à la page (16) Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Tel: 718-363-1585 832 Franklin Ave, Brooklyn, NY 11225 Haiti Liberté/Haitian Times 13 Dans la diaspora Mme Maryse Narcisse à New York Par Kim Ives L e 7 janvier 2011, Fanmi Lavalas avait organisé une grande réunion à Brooklyn, avec la présence du porteparole du parti, Mme. Maryse Narcisse. Le rassemblement a eu lieu à Our Lady of Miracles Church à Canarsie. Plus de 200 personnes avaient assisté à la réunion, parmi elles des délégations de Boston, Philadelphie, Connecticut, New Jersey, et Spring Valley. Parmi les intervenants on pouvait remarquer l’ancien ministre des Haitiens Vivant à l’étranger Fritz Casséus; l’ancien député de Cerca Carvajal et Los Palis Simon Cessoir, qui a représenté la délégation de New Jersey; Serge Blaise, qui a représenté la délégation de Philadelphie; Cadet Toussaint, qui a représenté la délégation de Spring Valley; Raoul Jean, qui a représenté la délégation de Spring Valley; et Jean-Claude St. Germain, qui a représenté la délégation de Boston. Il y avait aussi des interventions d’autres leaders et activistes comme Jean Luckner, Anakreyon, Paul Mathieu, l’ancien député de l’Anseà-Veau Walter Norzéus, Anilex Obas, et Maryse Jean-Pierre. Les maîtres de cérémonie étaient Jean Rameau et Fred Joseph. Finalement, l’ancien député de Cap Haïtien James Dérosin a introduit l’invitée d’honneur, Maryse Narcisse. “ Docteur Maryse Narcisse se yon patriyòt paske li se yon bon lavalasyen,” a dit Dérosin. Pendant le coup d’état de Plus de 200 personnes se sont rassemblées le 7 janvier à Canarsie 2004 à 2006, “li te rete fidèl, li te rete lekòl,” une critique à peine voilée de l’absence d’“éducation gratis” claironkonsekan, e si jodia Fanmi Lavalas née par le gouvernement de Martelly. egziste, se gras a limenm e lit li tap “Maladi kolera kontinye ap simennen andan peyi a.” men dèy nan peyi a,” a-t-elle continué. Madame Dr. Narcisse a fait une “Dènye chif ofisyèl yo... di nou gen plis analyse de la situation actuelle dans le pays et a tracé les grandes lignes de la pase 500,000 moun enfekte ak kolera, pandan genyen plis pase 7000 moun stratégie de Fanmi Lavalas. ki deja mouri ak maladi a... Chak jou “Kote nou ye jodi a?” a-t-elle genyen omwen 200 nouvo ka nan peyi démandé à l’assistance. “Jodi a dwa pou pèp ayisyen an viv tankou moun a.” Narcisse a dit que cette situation toujou pa respekte nan peyi a. Se kriz pose “anpil defi pou Fanmi Lavalas,” politik sou kriz politik k ap kache vrè et alors “n ap kontinye ranfòse nou, problèm yo: ekslizyon, mizè, ak granestriktire nou, pou n mennen misyon gou pi rèd, anpil timoun, pa rive ale nou ki se akonpaye pèp ayisyen an nan konba kont esklizyon, nan lit l ap mennen pou plis jistis sosyal.... Fanmi Lavalas ap travay pou ranfòse ak renouvle estrikti li nan tout nivo nan òganizasyon an.” Concrètement, elle a expliqué que “òganizasyon a mete anplas plizyè kowòdinasyon depatmantal provizwa sou tout peyi a ki gen manda pou fe òganizasyon an mache byen nan tout katye, seksyon kominal, komin ak depatman yo. Yo genyen pou manda tou pou yo miltipliye, ranfòse, epi mobilize ti fanmi yo pou nou ka reyalize kongrè depatmantal, ki pou mennen nou nan direksyon kongrè nasyonal òganizasyon an.” Ella a rassuré l’assistance que “batay pou nou rive nan ideyal demokratik la, jistis sosyal, transparans, patisipasyon, diyite ak souverènte nasyonal toujou rete objektif òganizasyon Fanmi Lavalas. Malgre kou nou pran sou wout sa a, koudeta, egzil, militan konsekan nou pèdi sou wout sa a ; dekourajman ak trayizon nan mitan nou, ideyal demokratik la ak angajman militan toujou rete fò nan mitan nou. E se fòs enèji sa a ki mennen Titid tounen e se limenm k ap bay òganizasyon an plas lejitim li sou sèn politik la nan peyi a... Fanmi Lavalas mande nou pou n angaje nou... Wè pa wè, depi genyen eleksyon lib, onèt, demokratik nan peyi a, nap ranpòte laviktwa lavalaseman.” Après son discours, Dr. Narcisse a répondu aux questions de l’assis- Le Dr. Maryse Narcisse: “batay pou nou rive nan ideyal demokratik la, jistis sosyal, transparans, patisipasyon, diyite ak souverènte nasyonal toujou rete objektif òganizasyon Fanmi Lavalas.” tance. A la manière du dernier rassemblement du parti le 18 décembre à St. Jerome à Brooklyn (voir Haïti Liberté, Vol. 5, No. 23, le 21 décembre 2011), la soirée s’est déroulée dans une atmosphère d’amitié, de bonheur, de militance, avec un peu de désordre. D’après un communiqué du 17 janvier, le chapitre de New York de l’organisation Fanmi Lavalas “compte entreprendre cette année à partir du mois de Mars 2012 plusieurs autres activités politiques, culturelles, sociales et communautaires” en rappelant que “Fanmi Lavalas est une organisation qui préfère l’inclusion à l’exclusion et l’unité à la désunion.” Suite de la page (4) National, qui aujourd’hui encore est en état de délabrement quand la majorité des familles chassées par le tremblement de terre s’entassent dans de très mauvaises conditions au Champ-de-Mars depuis le séisme. Partout dans ce pays il se pose un problème d’emploi tout simplement. Donc, le fait de donner vingt ou vingt et un mille gourdes à des sansabri qui n’ont pas d’emploi, eh bien, c’est les pousser à se retrouver en un an plus tard dans la même situation après avoir payé le loyer pendant une année. « Il n’y a jamais eu de résultats concrets là où les ONG interviennent. Car s’il fallait réellement apporter des solutions aux problèmes du peuple haïtien, il arriverait un moment où nous n’aurions plus besoins 14 de ces ONG ; or l’objectif c’est de rester définitivement pour sucer la mamelle », soulève le coordonnateur de la CONA SOVIC, Rosemond Jean qui suggère une conscience nationaliste, une redéfinition du mode de coopération avec l’international en vue de freiner le gaspillage de ces ONG qui ont longtemps volé la vedette à nos propres institutions dont l’Etat en particulier. Il est clair que le peu d’effort consenti par les ONG avec leurs millions n’avait pas suffi pour qu’il ne leur en manque aujourd’hui encore dans les camps des structures sanitaires et d’approvisionnement en eau potable et courante en vue de prévenir l’extension de l’épidémie de Choléra importée par les casques bleus de l’ONU 10 mois après le séisme. Haiti Liberté/Haitian Times Deux ans plus tard, malgré les tollés soulevés autour de la question de refondation d’une nouvelle Haïti et du côté des autorités locales et du côté des partenaires internationaux peu après le séisme, il est évident que rien de vraiment concret n’a encore été réalisé pour sortir dignement les gens sous ces tentes sales qui leur servent d’abris. On a la mauvaise impression qu’ici en Haïti le concept provisoire est définitivement employé pour signifier le long terme, le définitif tout court. En tout cas, le tour d’horizon effectué par les reporters d’Haïti Liberté regorge de témoignages des sinistrés, de vraies victimes assoiffées de justice sociale, de cette liberté que l’on retrouve lorsqu’on a la chance de travailler, de la nécessité de pouvoir bénéficier des services sociaux de base dont l’éducation, la Santé, la sécurité alimentaire, l’emploi, bref, le mieux-être. « N ap viv nan Kan sa a depi lè tranblemanntè a fin pase a. Nou te konn jwenn yon ti bagay, lè nou fenk vini nan kan sa a. Men depi kèk tan nou pa nan anyen ki bon ditou. Yo pa voye je gade nou, nou debouye n jan n kapab pou timoun yo pa mouri nan men nou ak grangou. », raconte Rose Carmelle, jeune femme de 33 ans dans le camp de Ste-Thérèse à Pétion-Ville. « On n’a plus de courage pour continuer dans cette misère. Nous manquons de presque tout ici. Pas assez de nourriture, pas d’eau traitée pour les enfants en bas âge, nous sommes donc livrés à nous-mêmes puisqu’il n’y a pas d’emploi pour qu’on puisse se prendre en charge. On ne fait que prier chaque jour pour qu’éclate un miracle ». ajoute Mariela avec un air de désespoir. Certains déplacés s’expriment avec colère et d’autres se tiennent un peu loin du micro. Ce 12 janvier 2012 pour marquer cette date inoubliable, de nombreuses manifestations ont été orga- nisées à travers le pays pour accueillir le douloureux 2e anniversaire du tremblement de terre. Des voix se sont élevées pour exiger que la lumière soit faite sur le chemin parcouru par les fonds décaissés pour la reconstruction c’est le cas de plus d’une dizaine d’organisations sociales conduites par la plateforme sociale « Je nan Je » sous le leadership d’ONG. Action AID qui a clairement posé le problème de logements via des pancartes bondées de slogans de sensibilisation. Des milliers de personnes ont pris part à cette mobilisation qui a terminé sa course au Parlement haïtien où un document contenant les doléances des couches vulnérables de la société a été remis aux représentants de l’Assemblée Nationale. Parallèlement la communauté musulmane d’Haïti a accueilli à sa façon le deuxième anniversaire du séisme. Dans une ambiance plutôt recueillie, des frères musulmans se sont joints aux représentants de la communauté de l’islam en Haïti pour rappeler aux Haïtiens la nécessité de continuer à œuvrer au service du Dieu créateur tout en respectant le principe devoir de mémoire envers les disparus. C’est plutôt triste, voire une honte nationale ou encore mieux un affront, une gifle appliquée à l’orgueil des victimes que durant deux longues années, on n’a pas réussi à ériger un monument historique à leur mémoire, alors que nos voisins Dominicains en dépit des grognes existants au niveau de la frontière, ont réussi en si peu de temps à nous doter d’un aussi prestigieux campus Universitaire dont les clés ont été remises officiellement au gouvernement haïtien ce 12 janvier 2012, lors d’une cérémonie inaugurale. Deux ans après, l’énormité des dégâts se constate encore dans les endroits touchés par le séisme en particulier au centre commercial de Port-au-Prince. Plus d’un million de gens sous des tentes pataugeant dans la boue et la crasse, sans nourriture. Deux années à la belle étoile. On ne s’en gêne pas, on n’a plus aucun respect pour l’intimité. Nos jeunes filles prennent leur bain en pleine rue, sans aucun scrupule, l’on se bat pour rester en vie tout en se faisant agresser sexuellement par les mal intentionnés. Deux ans plus tard la population est encore exposée à toute sorte de danger que pourraient provoquer le vent, le soleil et la pluie. Considérant tous ses éléments, sujets de grands débats, on ne peut pas s’empêcher de se demander : Où sont passés les fonds alloués au processus de reconstruction d’Haïti deux ans après le cataclysme ? Top Enterprise Group, Inc TOP Léon Mondésir Income Tax Insurance Security School Traffic School 2 LOCATIONS 90 NE 54th Street, Miami, FL 33137 385 -756-7587 17639 S. 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C’est une trahison. Leur comportement sans orgueil. Sans honte. Sans prestige. Sans dignité n’est rien d’autre qu’une catastrophe se transformant en une honte collective pour les Haïtiens vis-à-vis de la Communauté internationale et de nos voisins de la Caraïbe. Soupçonnant les gouvernants haïtiens d’être des gens sans mémoire, nous rappelons toujours à leur intention que la cathédrale du Cap-Haïtien fut reconstruite un siècle après avoir été détruite, elle aussi, par le terrible tremblement de terre de 1842. Et nous nous interrogeons ! Devons nous attendre cent ans avant de voir relancer sérieusement la reconstruction proprement dite des édifices publics et religieux de la capitale haïtienne ? Or, à part les journalistes faisant leur travail d’historiens de l’histoire immédiate, curieusement, personne ne s’étonne que deux ans après le séisme, le pouvoir public haïtien continue à organiser des colloques et autres séminaires totalement inutiles en vue de savoir comment reconstruire Port-au-Prince. Pire, qui a déjà interpellé le gouvernement haïtien sur la question de la reconstruction des bâtiments publics devant accueillir les institutions et autres administrations de l’Etat, détruites le jour de ce fatal coup du destin pour le pays ? Là encore, n’étaient-ce les médias qui soulèvent de temps à autre ce sujet, on aurait pu croire que tout est déjà terminé ou du moins, qu’il n’y a rien à faire. Pourtant, si avant la catastrophe l’Etat était relativement mieux installé dans ses pierres et ses meubles, depuis deux ans le pouvoir public haïtien s’installe dans une promiscuité et un misérabilisme qui font honte au pays. Et ce, à l’image du secteur des affaires haïtien dont, franchement, le confort et la beauté des locaux qui les abritent demeurent le cadet de ses soucis, sans parler du plaisir qu’il prend à mener ses affaires dans un environnement qui ne fait honneur ni à ces « nantis » selon le journal Le Monde ni à leurs amis. Et pourtant, les deux secteurs (public et privé) ont les moyens de leurs puissances respectives. L’an dernier pour la première commémoration de la mémoire des disparus du 12 janvier - en passant, victimes de la négligence de cette caste politique qui nous gouverne - on flairait déjà l’abandon et le désistement du gouvernement de l’époque. Le monument qui était prévu pour cette occasion n’était point au rendezvous. Cette année 2012 non plus d’ailleurs. Pas un seul bâtiment public n’avait été élevé en guise de message d’espoir et d’encouragement à une population persuadée que quelque chose doit changer après une si grande épreuve. Même une petite place publique au lieu symbolique où trônait fièrement le siège de la DGI (Direction Générale des Impôts) n’a pu être réalisée. Peut-être faute d’argent ! Qui sait. Mais le pouvoir de l’époque englué dans ses magouilles électorales, réclamait des circonstances atténuantes. Sans vergogne, la présidence sortante s’enveloppait dans les linceuls encore mouillés du sang de nos morts pour cacher son incapacité. Sa faillite. Son incompétence devant ses responsabilités. Mais aussi sa mauvaise foi. Son ignorance devant l’histoire et son mépris face à l’histoire. Rien, absolument rien, n’avait été fait ni préparé pour ce premier insoutenable anniversaire. C’était le prélude de cette honte qui nous frappe aujourd’hui devant nos amis étrangers. Le déplacement sur les lieux des fosses communes à Titanyen ne peut couvrir cette absence de vision et d’inconscience des dirigeants d’hier. Ha oui ! Il y avait, ce jour-là, le patron de la Digicel, Denis O’Brien pour sauver l’honneur. En un geste fort il a donné une superbe leçon d’initiative et de volontarisme au gouvernement haïtien et au secteur des affaires. Son entreprise a mis au goût du jour plus exactement a redonné vie à l’historique marché du Président Florvil Hyppolite (Marché Vallière ou Marché en Fer). En moins d’une année ce marché totalement détruit par le séisme et des incendies successifs était remis aux autorités haïtiennes et municipales neuf comme au premier jour en guise de contribution à la reconstruction de Portau-Prince. Denis O’Brien et la Digicel avaient tracé l’exemple à suivre. Quand on veut l’on peut. S’éterniser en conférences, séminaires et de vagues colloques n’est en fait que de la poudre aux yeux. Subterfuges pour noyer plus facilement le poisson. Manœuvre dilatoire pour laisser passer le temps. Tactiques politiciennes pour contourner la reconstruction et dilapider les fonds ramassés. Enfin, faire du marronnage pour masquer son incapacité à gouverner. Quoi de plus facile que de trouver des complices qui se disent experts, tous payés rubis sur l’ongle, pour monter une retraite dans un cadre enchanteur afin de cogiter sur des choses qui ont été mille fois, dix mille fois répétées. Ecrites. Analysées. Signées. On nous dit qu’il faut des milliards sinon plus avant de commencer la reconstruction d’Haïti et de sa capitale Port-au-Prince. D’accord. Mais combien le gouvernement dominicain sous le leadership de son Président Leonel Fernández et le secteur des affaires de ce petit pays ont-ils déboursé pour livrer en moins de deux ans un Complexe universitaire digne de ce nom clé en main à Haïti ? Ce montant dans le cadre d’un Etat est plus que dérisoire. Cinquante millions de dollars. Mais s’agissant de la République Dominicaine c’est énorme. Et ce n’est pas tout. C’est la valeur symbolique de ce don qui nous frappe et nous surprend. Une université de standard international comme il n’y en a jamais eu dans notre chère Haïti. Sauf peut-être du temps de l’Académie Royale Henri Christophe. C’est dire combien le défi à relever va être difficile pour le pouvoir public et la société civile haïtienne. Ce « Don de la République Dominicaine » comme c’est écrit en lettre capitale à l’entrée du Campus universitaire situé dans la bourgade de Limonade, même s’il a été construit en solidarité avec le peuple haïtien face aux malheurs qui ont frappé le pays, doit être considéré aussi comme un « Sceau de la honte » porté à notre visage marqué à l’aide du fer chaud des forgerons au temps des grandes habitations et/ou de la colonie comme les maîtres marquèrent leurs esclaves. Inaugurée un 12 janvier, le jour même de la deuxième commémoration de la catastrophe qui a mis à nu la faillite de l’Etat haïtien et de ses élites dirigeants, cette université, qu’importe le sentiment de ses donateurs, a un goût amer dans notre bouche en tant qu’haïtiens des- cendants de l’orgueilleux fondateur de la patrie, Jean-Jacques Dessalines et du roi bâtisseur, Henri Christophe. Elle porte en elle toute la douleur et la souffrance de notre dépendance envers ce petit pays voisin et la honte que cette commémoration cumule. Malheureusement, nous ne pouvons que souhaiter longue vie à cette œuvre de grandeur et de fierté dominicaine dont nous connaissons la valeur symbolique et l’importance pour la jeunesse estudiantine. Qui sait si cette université n’est conçue et mise en branle par des gens pour qui, au fond d’eux-mêmes, notre chaos politique et la faillite de notre pays sont leur raison de vivre aujourd’hui. Cette inauguration en ce 12 janvier est d’autant plus humiliante pour la communauté nationale, qu’aucun autre bâtiment public ou privé entrant dans le cadre de la reconstruction n’a encore vu le jour. Pas un ministère. Une université. Un lycée. Rien. Le bâtiment devant abriter le Parlement continue toujours d’être un projet à l’étude. En deux ans cette institution a déménagé, deux fois mais reste dans le provisoire. Un vrai gaspillage de ressources financières, même si ces fonds en grande partie viennent de la Communauté internationale. Encore elle. Le Palais de justice qui s’est refugié dans un ancien hôtel au Bicentenaire, attend pour voir. Sans oublier le Palais présidentiel toujours à genoux dans un décor de film catastrophe. Le gouvernement haïtien, comme le reste des habitants de la capitale, vit dans le provisoire. Alors qu’on a vu comment, avec seulement 50 millions de dollars, la Dominicanie nous a infligé le coup de grâce et ce, en moins de 24 mois un très superbe cadeau empoisonné. Espérons seulement que le 12 janvier prochain nous soyons capables de relever les défis que nous mêmes croyons impossibles. C.C et étrangers apportent des ressources financières pour le transport, pour l’essence et la nourriture. Nous avons aussi une très bonne relation avec l’ambassade du Brésil, et avec la Force aérienne qui a transporté les graines à plusieurs reprises jusqu´ici et a appuyé la logistique pour l’échange avec la brigade de jeunes Brésiliens qui sont venus ici. Mais nous voulons travailler dans des programmes de production laitière, dans l’installation de moulins et la distribution de citernes pour desservir plus de 75 mille familles et pour cela nous avons besoin de l´appui du gouvernement fédéral. Si le Brésil veut coopérer massivement avec les agriculteurs haïtiens, il devrait compter avec nous. Nous avons fait la demande, maintenant cela dépend d’eux. d’essence, de nourriture, de santé. Sur les 40 personnes de différents mouvements de Via Campesina qui sont venus à Haïti, 36 ont souffert d´infections gastriques, de paludisme, ou de fièvre typhoïde parce que nous avons subi de nombreuses privations. Vous savez combien il y a de marchés dans la région où nous travaillons ? Zéro. Nous comptons sur les foires paysannes, qui sont un phénomène important ici. Là on fait du troc, on achète et on vend des produits, c´est là où l’économie bouge. André – Les agriculteurs de montagne parcourent 4, 5 heures de marche pour être dès 8 h. du matin à la foire et négocier leurs produits. Ils transportent tout sur la tête et avec l´argent de la vente, achètent d´autres produits pour les ramener chez eux. La population vit en fonction de ça. Patrola – Si j’étais photographe je voudrais faire des images de ces foires. Dayana – C´est de vous qu´on devrait prendre des photos... (À ce moment, le photographe d’Opéra Mundi raconte qu’il est allé à une foire à Port au Prince vêtu d’un gilet pare-balles et d´un casque. La pièce résonne de rires.) tive, un préjugé. En trois ans de vie sur place, je ne me suis jamais senti en insécurité. Dayana – Il y a beaucoup d’intérêts économiques derrière la construction de l’image négative des Haïtiens comme des gens qui n’aiment pas travailler, qui sont désorganisés : il faut donc leur apporter la paix et la civilisation... C´est vrai qu´il y a un manque d´organisation et beaucoup de besoins, mais nous ne pouvons passer sous silence combien ce pays est exploité. Les haïtiens ne jouent pas aux dés dans l’attente qu’une aide humanitaire débarque. Les gens travaillent et travaillent très dur, mais ils sont surexploités, et c´est la cause des difficultés du pays. *Envoyée spéciale à Port-auPrince de Opera Mundi MST 13 de janeiro de 2012 Traduit du portugais par : Thierry Deronne La Revolución Vive 13 janvier 2012 Suite de la page (8) D’autre part, nous installons des pépinières pour le reboisement : Haïti ne dispose que de 2% de couverture forestière et la déforestation est continue, car le charbon de bois est une source alternative de revenus pour l’agriculteur. Avec un sol plus vulnérable, les cyclones et les ouragans sont plus dévastateurs que partout ailleurs dans les Caraïbes. Dayana – Une autre action concrète a été d’envoyer 76 jeunes Haïtiens au Brésil pour un an, pour vivre la réalité du paysan brésilien, pour voir comment nous travaillons et suivre un cycle de formation à l’Ecole Nationale Florestan Fernandes. La plupart sont revenus enthousiastes, avec la volonté d’appliquer ces expériences ici. Comment le programme de coopération est-il financé ? Patrola – Nous sommes une brigade de militants volontaires soutenus par des organisations non-gouvernementales. Des organismes brésiliens Quelles sont les difficultés principales de la brigade ? Patrola – Nous avons du mal à nous maintenir à cause des frais RADIO PA NOU Comment évaluez-vous la présence des troupes de l´ONU et la sécurité dans le pays ? Patrola – Je fais miennes les paroles de l’ex-Ambassadeur Igor Kipman : Haïti a besoin de marcher sur ses propres pieds, a besoin d´être autonome. Cela n´a aucun sens de dépenser 800 millions de dollars par an pour des activités militaires. Peut-être que cela était nécessaire de 2004 à 2006 quand le pays vivait une instabilité politique, mais aujourd’hui c´est de l´argent gaspillé. L’image de Haïti, pays violent, en guerre civile, oú on ne peut pas marcher seul dans la rues, est un mensonge. Il y a des gens qui sont convaincus que c´est vrai, y compris nos collègues brésiliens. C’est une construction néga- HAÏTI EN ONDES & SÉRUM VÉRITÉ 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 Radio Optimum – 93.1 sca La direction et le personnel de la Radio Optimum remercient chaleureusement leur audience et annoncent à tous ceux qui ont perdu leur contact que depuis plus de deux ans, la Radio Optimum travaille quotidiennement sur la fréquence de 93.1 sca. Vous avez aussi la possibilité de la capter sur le site www.radiooptimum.com et bientôt sur www.radiooptimuminter.com Captez chaque jour, à toutes les heures le 93.1 sca. Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m. Deux heures d’information et d’analyse politiques animées par des journalistes chevronnés haïtiens à la pointe de l’actualité tels: Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil, Dorsainvil Bewit, Claudy Jean-Jacques, Jean Laurent Nelson, et pour Haïti Liberté, Kim Ives. En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti. Soyez à l’écoute sur Radyo Panou & Radyo Inite. Haiti Liberté/Haitian Times 15 Attaque ciblée contre un ancien militaire P Le cadavre de l’ex-militaire, Présent Rock résent Rock, un ancien militaire, membre de la Coordination Nationale des militaires démobilisés des ex-Forces armées d’Haïti (CONAMIDH) a été tué à l’angle des rues des Miracles et Docteur Aubry, le vendredi 13 janvier 2012 au centre de la capitale d’Haïti. Il était environ midi ce jour-là, lorsque 6 individus armés ont attaqué la victime. Présent Rock, qui était en posses- sion d’un révolver de calibre 38 a essayé de se défendre, mais le temps de recharger son arme, il était criblé de balles et son arme emportée par les agresseurs, selon des témoins. Sa carte de membre des ex-Forces armées d’Haïti était dans sa bourse. Le porte-parole de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Gary Desrosiers a confirmé l’assassinat de l’ex-militaire, Présent Rock. Suite de la page (17) Suite de la page (12) signé par des milliers d’historiens chiliens et étrangers. Nous autres historiens savons que les concepts sont des outils essentiels pour la constitution de la réalité sociale. Car de tels concepts contribuent à produire les signifiés de cette réalité matérielle qu’on aspire à non seulement nommer, mais aussi à transformer. Dans cette optique, la conceptualisation est un processus éminemment politique, et le débat sur l’utilisation de tel ou tel concept revêt une importance capitale pour définir le passé et l’avenir. Dès lors, remplacer le concept de dictature par celui de régime militaire revient à changer le champ de l’expérience nominale, et, partant, les horizons d’attentes des acteurs sociaux. Le ministre [de l’Education] Beyer trahit ses intentions lorsqu’il affirme que régime/gouvernement militaire est un concept plus général que celui de dictature, et que donc son emploi est justifié, même s’il déclare ensuite qu’il croit que ce régime a été “effectivement dictatorial”. Ce n’est pas un problème de généralité ou d’objectivité, car l’histoire n’est pas objective, mais sujette à interprétation, ouverte au débat et par conséquent politiquement construite. Quand le Chili est revenu à la démocratie, ce débat a eu tôt fait d’agiter le monde de l’enseignement. Il a fallu plusieurs années pour qu’on puisse dire publiquement qu’entre 1973 et 1990 le Chili avait connu une dictature militaire. Cette appellation a fait l’objet d’âpres discussions, et cette même droite qui gouverne aujourd’hui le pays a systématiquement refusé qu’on introduise le terme de dictature dans les programmes d’études et les manuels scolaires. Résultat, les propos du ministre non seulement ne convainquent pas nos concitoyens, mais encore dissimulent ce que tout processus de conceptualisation implique : imposer politiquement une nouvelle vision du passé, où les atrocités commises pendant 17 ans contre des Chiliens seront occultées par un concept comme celui de régime/gouvernement militaire. La droite qui dirige aujourd’hui le pays veut qu’on interprète le passé dans ce sens, et même si une telle position est licite en démocratie, car elle s’inscrit dans le contexte plus large de la lutte pour le pouvoir, il serait important et éthiquement souhaitable que ce gouvernement le reconnaisse. du des siècles durant son indépendance face au colonialisme anglais, la production de drogues s’est multipliée depuis l’invasion yankee, tandis que les soldats européens appuyés par des drones et l’armement perfectionné des États-Unis commettent des massacres ignominieux qui augmentent la haine de la population et éloignent les possibilités de paix. C’est bien ça, et d’autres horreurs, que reflètent les dépêches des agences de presse occidentales : « WASHINGTON, 12 janvier 2012. Le secrétaire d’État à la Défense, Leon Panetta, a taxé ce jeudi d’ «absolument déplorable» le comportement de quatre hommes présentés comme des marines étasuniens en train de pisser sur des cadavres, selon une vidéo circulant sur Internet. « «J’ai vu les images et je trouve ce comportement absolument déplorable». « «Ce comportement est absolument inapproprié de la part de membres de l’armée étasunienne et ne traduit en aucun cas les critères et les valeurs que nos forces armées jurent de respecter». En fait, le secrétaire à la Défense ne confirme ni n’infirme ces faits. Chacun donc peut en douter, et lui le premier peut-être. En tout cas, il est extrêmement inhumain que des hommes, des femmes et des enfants, ou un combattant afghan qui se bat contre l’occupation étrangère, soient assassinés sous les bombes d’avions sans pilote. Pis encore : des dizaines de soldats et officiers pakistanais qui surveillent les frontières du pays ont été déchiquetées par ces bombes. Le président afghan lui-même, Karzai, a affirmé qu’outrager des cadavres était « «tout simplement inhumain» et il a demandé à l’administration étasunienne d’ «infliger la peine la plus sévère à quiconque serait condamné pour ce crime». » Des porte-parole des Talibans ont déclaré : « Des centaines d’actes semblables ont été commis ces dix dernières années sans qu’on les révèle. » On en arrive presque à prendre en pitié ces soldats, séparés de leurs familles et de leurs amis, envoyés à des milliers de kilomètres de leur patrie pour lutter dans des pays dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler à l’école et où on leur confie la mission de tuer ou de mourir afin d’enrichir des sociétés transnationales, des fabricants d’armes et des politicards sans scrupules qui dilapident chaque année les fonds dont on aurait besoin pour alimenter et éduquer les innombrables millions d’affamés et d’analphabètes dans le monde. Nombre de ces soldats, victimes de leurs traumatismes, finissent par s’ôter la vie. Est-ce que j’exagère quand je dis que la paix mondiale tient à un fil ? Fidel Castro Ruz 12 janvier 2012 Traduction J-F Bonaldi, la Havane El Mostrador 6 Janvier 2012 Courrier International 12 Janvier 2012 NDLR. * Cristina Moyano. Docteure en , spécialiste de l’histoire du Chili. Professeure au Département d’Histoire de la Faculté des Sciences Humaines de l’Université de Santiago du Chili. Suite de la page (13) pas donné le moindre signe, mercredi, qu’elle céderait aux pressions des États-Unis pour qu’elle réduise ses achats de pétrole iranien et elle a considéré comme excessives les sanctions de Washington contre Téhéran. » On reste abasourdi de voir avec quelle tranquillité les États-Unis et l’Europe censément civilisés orchestrent une campagne assortie de méthodes systématiquement terroristes. Pour s’en convaincre, il suffit de la nouvelle fournie par une autre agence de presse européenne : « L’assassinat, ce mercredi, d’un responsable de la centrale nucléaire de Natanz, au centre de l’Iran, a été précédé de trois autres depuis janvier 2010. » Le 12 janvier de cette année-là, « un physicien nucléaire de renommée internationale, Massoud Ali-Mohammad, professeur à l’Université de Téhéran, qui travaillait pour les Gardiens de la révolution, est mort dans l’explosion d’une moto piégée devant son domicile de la capitale. » « 29 novembre 2010 : Majid Shahriari, fondateur de la Société nucléaire iranienne, «chargé d’un des grands projets de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique» […] a été tué à Téhéran par l’explosion d’une bombe magnétique fixée à sa voiture. « Ce même jour, un autre physicien nucléaire, Feyerdoun Abbasi Davani, a fait l’objet d’un attentat dans des conditions identiques quand il garait sa voiture devant l’Université Shahid Beheshti de Téhéran, où tous deux étaient professeurs. » Il n’a été que blessé. « 23 juillet 2011 : le scientifique Dariush Rezainejad, qui travaillait à des projets du ministère de la Défense, a été abattu à coups de feu par des inconnus qui roulaient en moto à Téhéran. « 11 janvier 2012 – soit le jour même où Ahmadineyad voyageait entre le Nicaragua et Cuba pour donner sa conférence à l’Université de La Havane – le scientifique Moustapha Ahmadi Roshan, qui travaillait à la centrale de Natanz où il était le vicedirecteur pour les affaires commerciales, est mort dans l’explosion d’une bombe magnétique posée sur sa voiture, près de l’Université Allameh Tabatabai, à l’est de Téhéran… L’Iran en a accusé de nouveau les États-Unis et Israël », comme pour les cas précédents. Il s’agit là de l’assassinat sélectif, mais systématique, de brillants scientifiques iraniens. J’ai lu des articles de sympathisants notoires d’Israël qui considèrent ces crimes perpétrés par ses services secrets en collaboration avec ceux des États-Unis et de l’OTAN comme quelque chose de tout à fait normal. Des agences informent depuis Moscou : « La Russie a alerté aujourd’hui 16 qu’un scénario similaire à celui de la Libye était en train de mûrir en Syrie, mais que l’attaque partirait cette fois-ci de la voisine Turquie. « Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a affirmé que l’Occident voulait «punir Damas non pas tant à cause de la répression contre l’opposition, mais de son refus de rompre son alliance avec Téhéran». « …à son avis, un scénario libyen est en train de mûrir, mais les attaques ne viendront pas en l’occurrence de France, de Grande-Bretagne et d’Italie, mais de Turquie. « Il s’est même risqué à affirmer : «Il se peut que Washington et Ankara soient déjà en train de définir différentes options de zones d’exclusion aérienne, où des armées de rebelles syriens pourraient être entraînées et concentrées». » Les nouvelles proviennent non seulement d’Iran et du Moyen-Orient, mais aussi d’autres points d’Asie centrale proche de cette région. Ce qui nous permet d’apprécier la complexité des problèmes découlant de cette zone dangereuse. Les États-Unis ont été entraînés par leur politique impériale contradictoire et absurde dans de sérieux problèmes dans des pays comme le Pakistan, dont les frontières avec celles d’un autre État important, l’Afghanistan, ont été délimitées par les colonialistes sans tenir compte des cultures ni des ethnies. Dans ce dernier pays qui a défen- LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 des négociations pour mettre fin pacifiquement à l’apartheid et pour un transfert formel du pouvoir, dans le but de réprimer l’opposition révolutionnaire et de préserver leur richesse et leur propriété. Mandela et l’ANC ont accepté. En 1935, dans une lettre à ses partisans d’Afrique du Sud, Léon Trotsky a mis en garde de « l’incapacité du Congrès [ANC] de réaliser ses propres revendications à cause de sa politique superficielle et conciliatoire ». Cet avertissement était prescient. La trajectoire de l’ANC, comme celle de tous les autres mouvements nationalistes bourgeois et de libération nationale en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au MoyenOrient – du Congrès national indien à l’Organisation de libération de la Palestine, en passant par les sandinistes – a justifié la perspective fondamentale avancée par Trotsky dans sa théorie de la révolution permanente. La perspective de Trotsky a établi que la bourgeoisie dans les pays opprimés, liée à l’impérialisme et craignant la classe ouvrière, est organiquement incapable de mener une lutte pour la démocratie et pour mettre un terme à la domination impérialiste. Ces tâches ne peuvent être réalisées que par la classe ouvrière, à la tête des masses opprimées, prenant le pouvoir entre ses mains et luttant pour la révolution socialiste dans le cadre de la lutte de la classe ouvrière internationale pour mettre fin au capitalisme à l’échelle mondiale. La célébration du centième anniversaire du CNA s’est tenue alors qu’il y a des indications croissantes d’une résurgence de la lutte de classe en Afrique du Sud, entraînée par la crise du capitalisme mondial. Les travailleurs sud-africains entreront inévitablement en conflit avec le gouvernement de l’ANC puis avec les capitalistes multimillionnaires et les banques et sociétés transnationales qu’il représente. Ce qui est nécessaire est une nouvelle direction dans la classe ouvrière fondée sur une perspective internationaliste et socialiste dans le but de mener la lutte pour une véritable démocratie, l’égalité et le socialisme. Cela signifie la construction d’une section sud-africaine du Comité international de la Quatrième Internationale. Wsws 11 janvier 2012 NDLR. Le coefficient de Gini est une mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée, développée par le statisticien italien Corrado Gini. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l’inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n’ont rien, cas extrême du maître et de ses esclaves). 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Daniel Ortega, Chavez et Mahmoud Ahmadinejad Hugo Chavez et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad Non, la vraie raison n’est autre que la détermination de la République islamique à exercer son indépendance dans tous les domaines, notamment le développement de technologie nucléaire pouvant avoir des applications militaires. Même si l’Iran avait effectivement et alarmante du point de vue de la prolifération nucléaire, serait la conséquence naturelle de l’ingérence militaire américaine au Moyen-Orient et de la complaisance vis-à-vis d’Israël, que les Occidentaux ont laissé se doter d’un arsenal nucléaire, sans que personne aux Etats- Correa et Ahmadinejad L’alliance des pays latino-américains et de Téhéran ne menace pas la sécurité des Etats-Unis, assure le quotidien mexicain de gauche la Jornada. Si la tournée latino-américaine du président iranien Mahmoud Ahmadinejad (du 8 au 13 janvier) dérange, c’est parce que ces Etats expriment leur indépendance vis-à-vis de l’impérialisme américain. E n accueillant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et l’Equateur ignorent superbement la mise en garde des Etats-Unis qui Paul J. Jourdan Attorney at Law 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (718) 338-0222 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings avaient déclaré le 6 janvier, via la porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland, que les pays de la région devraient «s’abstenir de resserrer leurs liens» avec la République islamique. L’hostilité de la Maison Blanche et de ses alliés régionaux - en particulier la Colombie et le Mexique - envers Téhéran n’est cependant pas liée à la question des droits de l’homme, dont la situation est aussi critiquable en Iran qu’aux Etats-Unis, en Colombie ou au Mexique. Apparemment, elle ne se fonde pas non plus sur les affirmations selon lesquelles ce pays soutiendrait des actions terroristes. Mahmoud Ahmadinejad et Evo Morales l’intention de se doter de l’arme atomique, comme on l’en accuse, une telle attitude, quoique lamentable Unis ni en Europe ne fasse rien pour l’en empêcher. Par ailleurs, le rapprochement entre l’Iran et plusieurs Etats latinoaméricains progressistes, s’avère logique et positif. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le Venezuela, compte tenu des similitudes évidentes entre les deux pays. L’un et l’autre sont exportateurs de pétrole, déterminés à promouvoir leurs propres technologies, et surtout harcelés par une puissance impériale qui ne se résigne pas à la perte historique de deux Etats sur lesquels, d’une manière ou d’une autre, elle exerçait sa mainmise politique. Jusqu’à présent, les Etats-Unis et leurs alliés continentaux ont agité en vain l’épouvantail d’un «axe du mal» entre Téhéran et Caracas, censé promouvoir le terrorisme dans la région et à terme déstabiliser les Etats-Unis. Pourtant, il est clair que les républiques islamique et bolivarienne ont pour seul objectif de passer des accords de coopération dans le domaine pétrolier, technologique et militaire. Ce qui est tout à fait légitime. On pourrait en dire autant des relations de l’Iran avec Cuba, le Nicaragua et l’Equateur. Il s’agit de liens de collaboration entre Etats souverains, qui ne nuisent en rien à la sécurité de Washington. Le malaise de la superpuissance, face à la visite d’Ahmadinejad sur le continent américain, s’explique donc par une double rupture régionale : celle survenue dans le Golfe persique après la révolution islamique de 1979, et celle qu’a connue l’Amérique latine avec l’Argentine des Kirchner [Néstor et Cristina], le Brésil de Lula et de Dilma Rousseff, la Bolivie d’Evo Morales, l’Equateur de Rafael Correa, le Venezuela d’Hugo Chávez. Ces gouvernements ont décidé de mettre résolument en pratique le principe de souveraineté et ont entrepris un réalignement régional sans précédent, qui vise à l’intégration latino-américaine et au dépassement de la misère et des inégalités sociales. LA JORNADA 10 janvier 2012 Courrier International 11 janvier 2012 Effacer la dictature des livres d'histoire, c'est grave La décision du ministère de l’Education de remplacer le mot dictature par celui “régime militaire” dans les manuels scolaires a suscité une levée de boucliers. Un débat qui n’est pas innocent, affirme cette historienne : changer les mots, c’est transformer la réalité. Cristina Moyano * Le programme scolaire officiel approuvé par le Conseil national de l’Education, le 9 décembre dernier, marque une rupture conceptuelle importante concernant l’histoire récente de notre pays : à la page 31 du programme d’histoire, le terme de “dictature militaire” a en effet été remplacé par “gouvernement militaire”. Pour certains, ce changement conceptuel est infime et ne modifie en rien la réalité de ce qui “s’est réellement passé” au Chili pendant 17 ans. La majorité des Chiliens savent que les militaires ont gouverné de manière autoritaire, qu’ils ont été portés au pouvoir par un coup d’Etat et renversés par Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 un gouvernement démocratiquement élu, qu’ils n’avaient pas le moindre respect pour les droits de l’homme et qu’ils ont transformé radicalement les fondements matériels et subjectifs de notre nation. Pour d’autres, le concept n’a pas vraiment d’importance si nous sommes capables de débattre en public de notre histoire et si la télévision aborde ouvertement les atteintes aux droits de l’homme avec des séries comme “Les archives du Cardinal” ou la dernière saison de “Les années 80”. En tant qu’historienne, je m’insurge contre ces affirmations, parce que le débat sur notre passé reste ouvert et que les changements conceptuels ne sont ni innocents ni anodins. Ces changements cachent une intention politique et idéologique évidente et c’est pourquoi il est important de la rendre visible au plus grand nombre. N’oublions pas que c’est ce passé qu’on va enseigner aux enfants de notre pays. En janvier 1999, un groupe d’historiens dirigé par Gabriel Salazar, Julio Pinto, Mario Gracés, Sergio Grez et María Angélica Illanes ont endossé la lourde charge de débattre ouverte- Page d'un manuel scolaire chilien consacrée au coup d'Etat d'Augusto Pinochet du 11 septembre 1973 ment de la dénomination et de la représentation de notre passé récent, s’opposant ainsi à l’historien de droite Gonzalo Vial et à son histoire du “régime militaire” expurgée des atrocités commises pendant ces 17 années, vue selon une perspective où le coup d’Etat est conçu comme la planche de salut d’institutions politiques démocratiques en phase terminale. De ce travail est né le célèbre “Manifeste des Historiens” Suite à la page (16) Haiti Liberté/Haitian Times 17 Racisme, guerre Costa Concordia : naufrage secrète, assassinat et du dumping social torture au programme de la politique étrangère des candidats républicains L’échouage du paquebot de luxe aux abords de l’île de Toscane du Giglio a fait, selon un bilan provisoire, 11 morts et 24 disparus. Les témoins pointent les conditions chaotiques de l’évacuation et un équipage mal préparé. Par Laurent Mouloud H aro sur le capitaine ! Trois jours après le naufrage du Costa Concordia aux abords de l’île toscane du Giglio, qui a fait, selon un bilan provisoire, six morts et seize disparus, la polémique se focalise sur les responsabilités de Francesco Schettino, qui dirigeait ce gigantesque navire avec 4 299 personnes à son bord. Accusé d’« homicides multiples » et « abandon du navire », le commandant de bord se trouve en détention depuis samedi. Les sept candidats en lice pour l’investiture républicaine se livrent à une surenchère néoconservatrice en matière de politique internationale À l’approche de l’ouverture des primaires, les sept candidats en lice pour l’investiture républicaine se livrent à une surenchère néoconservatrice en matière de politique internationale. État des lieux. Mitt Romney, numéro deux selon les sondages et considéré comme l’un des plus modérés des candidats, a appelé à « passer aux actions secrètes à l’intérieur de la Syrie pour obtenir un changement de régime ». Rick Santorum, ancien sénateur de Pensylvanie, a estimé que la récente explosion d’un dépôt de missiles iranien était l’œuvre de Washington et averti qu’il poursuivrait dans cette voie s’il s’installe à la Maison-Blanche, avant de plaider pour des assassinats ciblés : « Tout savant étranger travaillant en Iran pour le programme nucléaire sera considéré comme un combattant ennemi et sera promis, (...) tout comme Oussama ben Laden, à l’élimination. Des savants ont été retrouvés morts en Russie et en Iran. Il y a eu des virus informatiques. Il y a des problèmes dans ces installations. J’espère que les États-Unis sont impliqués », a-t-il dit. L’égérie du Tea Party, Mi- Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real Estate Immigration-Divorce 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell 18 chele Bachman, a quant à elle jugé que la pratique de la simulation de noyade devait être reprise. Le président Obama avait mis fin à cette forme de torture à son arrivée au pouvoir début 2009. Le gouverneur du Texas Rick Perry a déclaré devant la Republican Jewish Coalition que « toutes nos lois émanaient de la Torah » et a estimé que les États-Unis devraient aider Israël à attaquer l’Iran. La palme de la rhétorique néoconservatrice revient sans conteste à l’actuel favori des sondages, Newt Gingrich. Ce dernier a confirmé ses positions après ses commentaires controversés sur les Palestiniens, qualifiant ce peuple « inventé » de « terroriste » lors d’un débat à Des Moines. Il a promis de financer « tous les groupes dissidents en Iran » et de saboter la plus grande raffinerie du pays. Il a aussi reproché au département d’État actuel de « procéder au désarmement moral de la tradition judéo-chrétienne » tout en promettant la nomination du néo-conservateur John Bolton à sa tête, à la place de Hilary Clinton. L’ancien président de la Chambre des représentants déclare que s’il devenait président des États-Unis, il envisagerait d’être très proche, « de plusieurs façons », de Benyamin Nétanyahou, l’actuel Premier ministre israélien. « Bibi est un dur à cuire. Il place la sécurité d’Israël en premier », ditil. Enfin, M. Gingrich veut demander au Congrès de redonner leur « liberté » aux services de renseignement étasuniens, suggérant ainsi de revenir sur l’interdiction actuelle d’assassiner les dirigeants en exercice des États qui s’opposent à la politique impériale. Au-delà de l’habituelle rhétorique sioniste et anti-iranienne qui vise à s’attirer les faveurs du puissant lobby pro-israélien, ce qui ressort de ces déclarations c’est que désormais les candidats à la Maison-Blanche assument ouvertement la dimension criminelle de la politique étrangère des Étatsunis d’Amérique. Réseau Voltaire 10 janvier 2012 Haiti Liberté/Haitian Times Le propriétaire déplore une « erreur humaine » Selon des témoins cités par le journal Corriere della Sera, son rôle serait central dans l’accident. Francesco Schettino aurait voulu « faire plaisir » au responsable des serveurs, originaire de l’île du Giglio, en passant près de ses côtes pour le récompenser d’avoir renoncé à une semaine de congés. Au cours de cette parade, le navire aurait percuté un rocher avant de se coucher sur le flan à 90 degrés. L’attitude du commandant durant le sauvetage est également pointée du doigt. Des témoins assurent l’avoir vu quitter le navire cinq heures avant l’évacuation des derniers rescapés. Le patron de Costa Crociere, société propriétaire du paquebot et leader européen des croisières, a déploré hier une « erreur humaine », assurant que la trajectoire prise par le navire était une initiative personnelle « contraire aux règles écrites, certifiées » par la compagnie. Il ne s’est pas épanché, en revanche, sur les nombreux témoignages qui dénoncent une évacuation chaotique, avec des chaloupes et des gilets de sauvetage en nombre insuffisant, et un équipage visiblement mal préparé à ce genre de situation. Le naufrage du Costa Concordia aux abords de l’île toscane du Giglio Contrairement aux règles en vigueur, aucune réunion d’information pour donner les consignes en cas d’accident n’aurait eu lieu en début de croisière. De fait, derrière le luxe affiché de ces mastodontes des mers, les compagnies maritimes se livrent à une course au dumping social qui n’est pas sans répercussion sur la sécurité. Les membres d’équipage du Costa Concordia étaient aussi d’une vingtaine de nationalités différentes dont environ 300 Philippins, 200 Indiens, 170 Indonésiens… « À l’évidence, il s’agit là d’un équipage low cost, mal payé et mal formé, dénonce Michel Le Cavorzin, secrétaire général du syndicat CGT des marins. Avec toutes ces nationalités, cela pose des problèmes de communication qui peuvent – on vient de le voir – se révéler dramatiques, lors d’un accident où il faut diriger et coordonner l’évacuation de milliers de personnes en panique, qui parlent elles-mêmes des langues différentes. » À bord du Costa Concordia, on dénombrait, parmi les 3 200 passagers, pas moins de 60 nationalités. Le syndicat CGT des marins du Grand Ouest a dénoncé hier « avec force la responsabilité des États européens, de l’Organisation maritime internationale, qui autorisent les armateurs à mettre à bord des navires des équipages à bas coût ». Le syndicat assure que sur les 1 850 000 marins recensés dans le monde, quatre sur cinq viennent de pays pauvres. Hier, le patron de Costa Crociere s’inquiétait de voir son entreprise Le capitaine Francesco Schettino, a été incarcéré samedi 14 janvier pour homicide multiple et abandon du navire « lésée » par cette affaire. Il a chiffré à 93 millions de dollars « l’impact économique direct » de l’accident, soulignant, non sans cynisme, qu’il avait « 24 000 employés à protéger »… Risque de désastre écologique. Les sauveteurs ont repris hier aprèsmidi la recherche d’éventuels rescapés et des corps de disparus, grâce à une amélioration soudaine des conditions météo sur l’île italienne du Giglio. Outre la tragédie humaine, les autorités s’activent pour éviter un « désastre » écologique avec la fuite possible des 2 380 tonnes de carburant qui se trouvent dans les entrailles du mastodonte, à moins de 50 mètres de la côte où se situe notamment une réserve naturelle protégée. La société néerlandaise Smit Salvage a été chargée de pomper le carburant. Les vérités d'Hillary Clinton à Alassane Ouattara Par Baudelaire Mieu L e tête à tête à Abidjan entre la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton et le président ivoirien Alassane Ouattara, commence à livrer quelques secrets. Révélations exclusives. Au cours de la conférence de presse suivant la rencontre Hillary Clinton - Alassane Ouattara, mardi 17 janvier à Abidjan, la langue de bois diplomatique a été bien respectée, puisque l’envoyée de Barack Obama se disait satisfaite des derniers progrès enregistrés en Côte d›Ivoire, avec notamment l’organisation des élections législatives pacifiques du 11 décembre dernier. Mais en privé, la chef de la diplomatie américaine n’a pas hésité à employer son francparler habituel avec son interlocuteur. De sources diplomatiques américaines, il a été fortement recommandé au chef de l’État ivoirien de former un gouvernement de réconciliation nationale avec, à la clé, le départ de l’actuel Premier ministre. « Les États-Unis souhaitent que Guillaume Soro et tous les proches du Hillary Clinton et Alassane Ouattara, le 17 janvier 2012 à Abidjan pouvoir qui auraient pu commettre des crimes et exactions comparaissent devant la Cour pénale internationale (CPI), même en qualité de simples témoins. Ce message très clair a été passé au président ivoirien », confie une source américaine consultée par Jeune Afrique. Les États-Unis souhaitent que Guillaume Soro et tous les proches du pouvoir qui auraient pu commettre des crimes et exactions comparaissent devant la CPI, même en qualité de simples témoins. L’instauration d’un État de droit, avec moins d’immixtions d’hommes politiques et de militaires dans les affaires de la justice semble être une priorité pour les Américains ; lesquels conditionnent l’octroi de leurs aides dans plusieurs domaines, notamment dans la santé, l’éducation, la sécurité, l’économie et l’agriculture, à des progrès dans la bonne gouvernance. Une position qui rejoint celle de la France, qui doit également envoyer des émissaires de haut rang cette semaine. Jeune Afrique 17 Janvier 2012 Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Guantánamo Des Lignes, des Points et autres Envolées Suite de la page (20) B ien avant cette époque, l’artiste tapi en Jean-Yves, profitait des moindres incartades pour dire le besoin de s’exprimer. Souvent sur les serviettes, les bouts de carton, sur les sous-mains et sur d’autres supports périssables dans son espace de travail, il alignait des dessins qui éveillaient la curiosité. u cours de ces derniers mois, il m’a été donné d’apprécier les récentes créations de ce talent, non encore assumé, doté, d’un crayon sur fond uni et d’une dextérité qui déclenche spontanément la sympathie et le respect de peintres confirmés. Je vais tenter, le temps de cette brève observation, une lecture succincte de la démarche de l’artiste. Ce clin d’œil qui se veut éclaireur permettra au grand public de découvrir les promesses que cache cette générosité dont les frontières sont à peine perceptibles. « Détresse » adresse un regard tout à fait particulier, chargé d’un désintéressement - dévouement voilé sur le quotidien immédiat. L’attrait de cette jeune personne représentée dans ce vitrail réalisé au crayon, n’augure pas la promesse de l’eau au-delà du désert. « Jouda » ne soumet pas mieux que ces deux yeux pris pour cible depuis l’angle de vue du spectateur, empêchant ainsi toute complicité avec ce regard depuis l’autre côté du mur. Comme s’il suffisait d’être des deux côtés du ravin dans un même territoire pour que nos revendications soient contradictoires. Ni blanc ni noir, ni Marx ni Jésus, le crayon se laisse aller à des crevasses pour cueillir des envoûtements dans l’antre infréquentable née des « Fissures » non encore colmatées de notre société. Ces blessures ouvertes, béantes, toujours pas cicatrisées qui entravent toutes nos tentatives d’être et que certains ne s’embarrassent guère d’utiliser pour paraître, semblent nous rappeler que nous sommes en retard d’une discussion. Toutefois les « Nuances » suggérées par l’audace de cette quête d’esthétique forcent à admettre la nécessité de voir les choses avec une certaine distance. Une distance qui permet à la fois de penser - panser les dérives en posant parallèlement les balises pour empêcher que demain ne soit la copie d’hier. « Zakamede » intervient dans ce débat avec beaucoup d’autorité. Cette divinité très respectée dans le panthéon du Vodou haïtien, est montrée par l’artiste dans un univers pour le moins tourmenté, bouleversé, paisible en surface, un profil trompeur, le calme avant la tempête. La pâleur que dégage l’aura de cette fée aux mensurations faites de coquillages, de fleurs, de racines et autres libertés bouscule dans un contraste débraillé toute étincelle d’équilibre et d’harmonie vue à la lentille de l’Occident. Il paraît que le personnage ainsi que l’environnement dans lequel ils évoluent, émanent de la spirale au premier plan de l’œuvre. ’un trait sûr, le crayon de Jean Yves Jason avance sur le support avec une confiance qui culbute aux calendres grecques le moindre défaitisme. Nées des envolées de ces points et de ces lignes libres de toute entrave académique, les formes, parfois opulentes, sans donner dans le factice, qui vont naître ne connaîtront de limite que l’immensité de vue du créateur. Les objets et les signes reconnaissables dans la vie courante figurant dans ces dessins, témoignent de la facilité de l’artiste à les exécuter, en dénonçant dans le même élan toute tendance à s’installer ou à ne pas se démarquer de la servitude des figures naturalistes. Espérons que les roses soient à la dimension de la promesse des fleurs. Je n’aime pas penser à Guantánamo. Ces souvenirs sont pleins de douleur. Cependant, je partage mon histoire car 171 hommes restent làbas. L’un d’entre eux est Belkacem Bensayah qui a été enlevé en Bosnie et envoyé à Guantánamo avec moi A Détresse Fissures D Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 Jouda Suite de la page (20) j’ai fait de mon plein gré – mais ensuite, on m’a dit que je ne pouvais pas rentrer chez moi. Les USA avaient demandé aux autorités locales de m’arrêter avec cinq autres hommes. Selon les médias de l’époque, les USA croyaient que je complotais pour faire exploser leur ambassade à Sarajevo ce que je n’avais pas envisagé une seule seconde. Il était clair dès le départ que les USA avaient fait une erreur. La Cour Suprême bosniaque, qui a enquêté sur les affirmations usaméricaines, a conclu qu’il n’y avait aucune preuve contre moi et a ordonné ma libération. Cependant, au moment où j’ai été libéré, les agents usaméricains m’ont enlevé ainsi que les cinq autres personnes. Nous avons été ligotés comme des animaux et transportés par avion à Guantánamo, la base navale US à Cuba. J’y suis arrivé le 20 janvier 2002. A l’époque, j’avais encore foi en la justice usaméricaine. Je croyais que mes ravisseurs allaient s’apercevoir de leur erreur et me libérer. Cependant, lorsque je ne donnais pas aux interrogateurs les réponses qu’ils voulaient – comment pouvais-je le faire alors que je n’avais rien fait de mal ? – ils devenaient de plus en plus violents. On m’a gardé éveillé pendant plusieurs jours de suite. J’ai été forcé à rester dans des positions douloureuses pendant plusieurs heures à la fois. Ce sont des choses sur lesquelles je ne veux pas écrire ; je veux seulement oublier. J’ai fait une grève de la faim pendant deux ans car personne ne voulait me dire pourquoi j’étais emprisonné. Deux fois par jour, mes ravisseurs m’enfonçaient, par le nez, un tube qui arrivait jusqu’à mon estomac en passant par ma gorge, afin de faire couler de la nourriture dans mon corps. C’était insoutenable, mais j’étais innocent et j’ai donc continué à protester. En 2008, ma demande de procédure légale équitable est arrivée jusqu’à la Cour Suprême US. Dans une décision portant mon nom, la Cour Suprême a déclaré que « les lois et la Constitution sont faites pour survivre et rester en vigueur même en temps d’exception ». La Cour a donc jugé que les prisonniers comme moi, quelle que soit la gravité des accusations portées contre eux, ont le droit de comparaître devant un tribunal. La Cour Suprême a reconnu une vérité fondamentale : le gouvernement fait des erreurs. Et la Cour a dit cela car « une erreur peut conduire à maintenir des personnes en détention pendant des hostilités susceptibles de durer une génération ou plus, ce qui constitue un risque trop grand pour être ignoré ». Cinq mois plus tard, le Juge Richard J. Leon, du tribunal fédéral de district à Washington, a examiné toutes les raisons données pour justifier mon emprisonnement, y compris les informations secrètes que je n’ai jamais vues ou entendues. Le gouvernement a abandonné son accusation d’un complot d’attentat à la bombe contre l’ambassade juste avant d’être entendu par le juge. Après l’audition, le juge a ordonné au gouvernement de me libérer ainsi que les quatre autres hommes qui avaient été arrêtés en Bosnie. Je n’oublierai jamais le moment où j’étais assis avec les quatre autres hommes dans une pièce sordide à Guantánamo, écoutant à travers un haut-parleur défectueux le juge Leon lire sa décision dans une salle de tribunal à Washington. Il a exhorté le gouvernement à ne pas faire appel de sa sentence, car «pour notre système juridique, sept ans d’attente pour donner une réponse à une question aussi importante sont, à mon sens, plus que trop ». J’ai été enfin libéré le 15 mai 2009. Aujourd’hui, je vis en Provence avec ma femme et mes enfants. La France nous a offert un foyer et la possibilité d’une nouvelle vie. J’ai eu le plaisir de renouer avec mes filles et, en août 2010, j’ai eu la joie d’accueillir un nouveau fils, Youssef. J’apprends à conduire, je suis en train de faire une formation professionnelle et je reconstruis ma vie. J’espère pouvoir faire, de nouveau, un travail dans lequel j’aiderais les autres, mais mes sept ans et demi de détention à Guantánamo font que peu d’organisations des droits humains envisagent sérieusement de m’engager. Je n’aime pas penser à Guantánamo. Ces souvenirs sont pleins de douleur. Cependant, je partage mon histoire car 171 hommes restent là-bas. L’un d’entre eux est Belkacem Bensayah qui a été enlevé en Bosnie et envoyé à Guantánamo avec moi. Environ 90 prisonniers ont été déclarés libérables pour être transférés hors de Guantánamo. Certains d’entre eux sont originaires de pays comme la Syrie ou la Chine – où ils risquent la torture s’ils sont renvoyés chez eux – ou du Yémen, que les USA considèrent comme un pays instable. C’est pour cela qu’ils y restent comme des captifs sans aucune issue à l’horizon – non parce qu’ils sont dangereux, non parce qu’ils ont attaqué l’Amérique, mais parce que les stigmates de Guantánamo font qu’ils n’ont pas d’autre endroit où aller, et les USA n’hébergeront aucun d’entre eux. J’ai été informé que mon procès à la Cour Suprême est, aujourd’hui, étudié dans les écoles de droit. Peutêtre qu’un jour, cela me procurera une satisfaction, mais tant que Guantánamo restera ouvert et que des hommes innocents y resteront, mes pensées seront toujours avec ceux que j’ai laissés derrière moi dans ce lieu de souffrance et d’injustice. NY Times 8 Janvier 2012 Traduit par Omar Mouffok Edité par Fausto Giudice Tlaxcala 10 Janvier 2012 Only $20 for 1 year Online subscription to Haiti Liberté Go to www.haitiliberte.com Haiti Liberté/Haitian Times 19 Guantánamo, mon cauchemar! Regards Critiques Des Lignes, des Points et autres Envolées Les derniers dessins de Jean-Yves Jason Le camp de Guantánamo, portes de l'enfer. Derrière ces hauts barbelés, l'entrée du camp VI. Un monde carcéral sous haute sécurité où les moindres déplacements sont filmés Lakhdar Boumediene: j’ai été détenu dans ce camp pendant sept de ces dix années sans justification ni inculpation Par Lakhdar Boumediene L Deux anciens détenus algériens de Guantanamo, au cours d’une conférence avec Amnesty International Saber Lahmar première personne à gauche et Lakhdar Boumediene, dernière personne à droite Le Président des Etats-Unis, Barak Obama, endosse aujourd'hui ce mépris consternant des droits humains. Il s'était engagé à fermer Guantanamo au plus tard un an après son élection Maggie Flambeau Restaurant e mercredi 11 janvier dernier marque le 10ème anniversaire de l’ouverture du camp de détention de la Baie de Guantánamo. Pour ma part, j’ai été détenu dans ce camp pendant sept de ces dix années sans justification ni inculpation. Pendant ce temps, mes filles ont grandi sans ma présence. Elles étaient encore des bébés lorsque j’ai été emprisonné, et elles n’ont jamais été autorisées à me visiter ou à me parler au téléphone. La plupart de leurs lettres ont été retournées comme courrier « non distribuable », et les quelques-unes que j’ai reçues avaient été tellement censurées qu’elles étaient vidées de leurs messages d’amour et de soutien. Certains politiciens usaméricains disent que les gens détenus à Guantánamo sont des terroristes, mais je n’ai jamais été un terroriste. Si j’avais été jugé par un tribunal lorsque j’ai été enlevé, la vie de mes enfants n’aurait jamais été déchirée, et ma famille ne serait pas tombée dans la pauvreté. Ce n’est qu’après que la Cour Suprême des USA eut ordonné au gouvernement de défendre ses actions devant un juge fédéral que j’ai été, enfin, en mesure de réhabiliter mon nom et d’être, de nouveau, avec ma famille. J’ai quitté l’Algérie en 1990, pour aller travailler à l’étranger. En 1997, j’ai déménagé avec ma famille en Bosnie-Herzégovine, à la demande de mon employeur, la Société du Croissant Rouge des Émirats Arabes Unis. J’ai travaillé au bureau de Sarajevo comme directeur de l’aide humanitaire pour les enfants qui ont perdu des proches pendant les violences des conflits des Balkans. En 1998, je suis devenu citoyen bosniaque. Nous avons vécu une belle vie, mais tout a changé après le 11 septembre. Lorsque je suis arrivé au travail, le matin du 19 octobre, 2011, un officier du renseignement m’attendait. Il m’a demandé de l’accompagner pour répondre à des questions. C’est ce que Suite à la page (19) Venus RESTAURANT Zakamede Prince Guetjens ’ai vu grandir, j’ai participé depuis plus d’une quinzaine d’années à l’émergence d’une kyrielle d’artistes (sculpteurs, peintres, musiciens, danseurs et comédiens) en Haïti, en leur offrant le soutien de ma plume. À l’instar d’un Louis Leroy pour l’Impressionnisme (1874) et d’un Louis Vauxcelles pour le Fauvisme (1905), le Cubisme (1908) j’ai accompagné ces jeunes créateurs sur les fonts baptismaux. ontrairement à ces mouvements artistiques qui puisent leur nom d’un article les tournant en ridicule ou d’une plaisanterie de mauvais goût, le mouvement Atis Rezistans de bas grand-rue conduit par les sculpteurs Eugène et Céleur, adopte le titre du pre- mier article de journal consacré à leurs travaux, que nous avions signé dans Le Nouvelliste en Eté 2001, intitulé : Les Fers de la Résistance. ous avions pris ce raccourci pour présenter les dessins de l’artiste Jean Yves Jason, parce que justement il a été à la base de cette démarche, que l’on pourrait appeler une découverte. En effet, c’est lui, qui est venu me cueillir à l’Ecole Nationale des Arts, ce midi-là pour m’emmener voir ces sculpteurs de la récupération, å l’époque, encore dans l’ombre le plus opaque. Et dès le lendemain matin quand le journal est paru dans les bacs tous les « concernés » du monde de l’art de la capitale haïtienne (marchande de tapis, affairistes, historiens, critiques d’art et amateurs d’art) sont accourus sur les lieux. Suite à la page (19) Immaculeé Bakery & Restaurant OOH LA LA J C 2 Locations en Brooklyn Specializing in Caribbean & American Cuisine Spécialités 1436 Flatbush Avenue (between Farragut & Glenwood) Brooklyn, NY 11210 Loubing, General Manager Breakfast - Lunch - Dinner 7 days a week, 9 am - 10 pm Samedi Bouyon Dimanche Soup Giromon, Pintad, diri djondjon Free Delivery Catering for all occasions 347-462-9029 20 Haiti Liberté/Haitian Times We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 N RESTAURANT Restaurant, Bakery & Juice Bar We do catering. ONE FREE MEAL after 5 purchases. 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