visite de correa en haïti!

Transcription

visite de correa en haïti!
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HAÏTI LIBERTÉ
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VISITE DE CORREA EN HAÏTI!
Voir page 4
Komemorasyon
K
omemo
1
6zyèm
16zyèm
a
nivèsè
anivèsè
s
asinay Pè
sasinay
J
ean-Ma
Jean-Marie
V
incent
Vincent
Page 6
Les présidents Rafael Correa de l'Equateur et René Garcia Préval, le but de la visite du chef de l’Etat
Equatorien et vice-président de l’Union des Nations Sud-américaines, était d’évaluer et de dynamiser
l’aide de l’UNASUR à Haïti
Election
présidentielle
: un boulet
nommé Jude
Célestin
Page 8
ELECTIONS: COMPLOT INTERNATIONAL
CONTRE LA DÉMOCRATIE!
Voir page 4
Bolivie
B
li i :
socialisme et
indigénisme
Page 10
Le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, bureaucrate à la solde de l’impérialisme, a opiné ainsi
sur la crise haitienne : /« Nous ne sommes pas préoccupés par la situation actuelle et nous ne voyons
aucun signe de crise post-électorale en Haïti. »/
Irak : des
milliards
gaspillés
pour la
reconstruction
Page 17
Editorial
HAITI
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Brooklyn, NY 11210
Tel:
718-421-0162
Fax:
718-421-3471
Scénario de diversion et de
légitimation des élections !
Par Berthony Dupont
Q
uelque chose vient de grincer dans le scénario patiemment élaboré et mis en œuvre par les stratèges de la
Communauté Internationale avec la complicité de la bourgeoisie patripoche, anti-nationale pour déstabiliser et démobiliser le peuple de ses objectifs primordiaux, liquider
les forces populaires et progressistes, domestiquer et abattre la résistance ou l’âme haïtienne en vue d’imposer leurs
quatre volontés aux déshérités par la voie d’une élection
truquée au départ, une élection fondée sur le mensonge, la
duplicité, la confusion, la déception et en un tout la trahison des intérêts de la nation.
Le 28 Novembre, ce ne sont manifestement pas des
élections présidentielles qui auront lieu mais bien une mascarade. La principale préoccupation des décideurs internationaux c’est de faire avaler la pilule amère légalement et
pacifiquement selon leurs formules démocratiques à eux,
une façon de désorienter les masses, réduire au silence
une population affamée et misérable, tout en volant au
secours du pouvoir en place afin de mieux le blanchir. Un
régime qui a lui seul, symbolise tous les maux dont souffre
le pays.
Outre les manœuvres des puissances tutrices représentantes des multinationales, déjà dans le milieu haïtien une
certaine campagne de propagande commence à se mettre
en place pour pousser le peuple à légitimer les prochaines
sélections.
La consigne utilisée traduit et épouse fidèlement une
stratégie qui relève clairement des ambitions individuelles
de certains cadres politiques mettant ainsi à nu leur opportunisme et en quelque sorte une démagogie certaine et
dépassée. Leurs prétextes : il ne faut pas laisser le champ
libre, il faut aller en masse supporter un candidat pour déjouer le plan du pouvoir et également celui des forces occupantes. En un certain sens, ils font allusion à un remake
de la stratégie de 1990, et celle de 2006. Deux expériences
différentes, à deux époques extrêmement différentes qui
se sont soldées par deux échecs que les masses ne finiront
jamais de payer. « Bay kou bliye, pote mak sonje »
Certes, les élections de 1990 avaient bénéficié de la
participation des masses populaires avec le slogan du
prêtre d’alors Jean Bertrand Aristide « oubyen nou pran l
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Tél: 509-3407-0761
Responsable:
Yves Pierre-Louis
nèt, oubyen nou rejte l nèt ». Le raz-de-marée populaire
qui s’en était suivi, rappelons-le, avait tout particulièrement ébranlé Washington, en effet le comportement insolent de Carter l’avait prouvé. C’est dans cette optique que
avant même la proclamation des résultats des élections, il
y eut le coup d’état de Roger Lafontant et 7 mois plus tard
celui de Raoul Cédras.
Aujourd’hui ce n’est pas du tout la même conjoncture, elle semblerait même pire, puisque le pays est absolument occupé, contrôlé par les militaires des Nations
Unies travaillant à la solde des Etats-Unis. Et ensuite, il
n’y a aucun candidat que l’on peut identifier aux masses
populaires. Différentes manifestations officielles comme la
dernière en date du secrétaire général de l’OEA José Miguel
Insulza montrent nettement, en effet, que partout dans le
pays, les forces impérialistes et leurs valets locaux se débattent et se renforcent malgré leur échec. On voit mal
dans ces conditions, quelles incidences sérieuses, pourrait
avoir sur la situation, une opération semblable à celle du
mouvement du 16 décembre 90. A quoi aboutira t-elle sinon qu’à des compromissions pour conforter les réactionnaires internationaux et leur mainmise sur le pays. De ce
point de vue, tous ceux là qui se considèrent comme des
progressistes ne devraient en aucune circonstance participer aux prochains scrutins.
Le comble dans tout cela, c’est que jusqu'à nos jours
nous n’avons tiré aucune leçon de ces deux échecs de
l’histoire du pays. En 1990, nous avions certainement
pris le pouvoir mais nous n’étions pas prêts ni pour le gérer ni pour le défendre. En 2006, nous avions commis la
grossière erreur de voter pour légitimer l’occupation et le
coup d’état sanglant de février 2004. Tout cela, du seul fait
que nous ne sommes pas organisés et que nous n’avons
pas jusqu’à aujourd’hui un leadership conséquent. Allonsnous continuer à répéter les même bévues, ou bien s’agit
il seulement d’être aux abords du pouvoir pour en profiter,
ou pour montrer aux autres nos relations ?
Quoi qu’il en soit, le mouvement de 1990 n’était pas
spontané, c’était l’aboutissement concret des luttes de tant
d’années du peuple haïtien pour le changement. Il n’y a
rien qui presse, il faut continuer la lutte sans aller nous
prostituer et servir l’impérialisme comme le fait actuellement le mercenaire René Garcia Préval et sans aucun
doute ces 19 marionnettes qui briguent sa succession.
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2
Haïti Liberté
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
A travers Haiti
Jacmel: un pasteur sous les Patrick Elie visite les Groupes de
verrous pour assassinat
Base du Cap Haïtien et de Ranquitte
Par Morisseau Lazarre
U
n individu répondant au nom
de Pasteur Andrénord dans la
localité de Baguette, section de la
Montagne, à Jacmel, a été arrêté
par la police régionale du Sud-Est
pour meurtre sur la personne de
Manise Philogène, une jeune fille
de 19 ans.
Selon le témoignage d’une
proche de la fille aux micros des
journalistes mardi dernier, Pasteur Andrénord qui organisait des
réunions de prière dans la localité,
avait eu des relations amoureuses
avec la fille qui, malheureusement,
tombait enceinte. Après avoir appris la nouvelle de la grossesse,
Andrénord avait demandé à Manise de l’accompagner dans une
“mission spéciale” dans la vallée.
Et quelques jours plus tard, le pasteur annonçait aux parents de la
jeune fille que celle-ci était morte.
Aussitôt alertée, la police, après
constat et enquête, a procédé à
l’arrestation du Pasteur Andrénord
pour meurtre sur la personne de
Manise Philogène.
Depuis, le cadavre de la jeune fille se trouve à la morgue de
l’hôpital Saint Michel de Jacmel.
Et les parents attendent une décision judiciaire afin de conduire la
défunte dans sa dernière demeure.
Mais en attendant, ils demandent
que la justice sévisse contre ce
meurtrier de pasteur.
La PNH et l’ancienne institution
FADH, deux sœurs jumelles
Par Jackson Rateau
U
ne nouvelle promotion, la
22e, comptant 900 recrus
dont 800 hommes et 100 femmes,
va intégrer la Police Nationale
d’Haïti. Cette nouvelle promotion
qui va recevoir un cycle de formation de 8 mois, doit être accueillie
à l’Académie de Police haïtienne
à Frère par le directeur général de
la PNH, Mario Andrésol, le jeudi
2 septembre 2010. L’institution
policière haïtienne qui a subi de
graves amputations dues à la catastrophe du 12 janvier 2010, continue à recevoir la formation des
forces d’occupation du pays. Ce
qui peut signifier, sans nul doute,
que cette structure policière est la
sœur jumelle de l’ancienne institution FADH, formée et laissée par
les forces d’occupation américaine
d’Haïti dans la première moitié du
20e siècle.
Arrestation d’un évadé de prison
à Fond des Nègres
A
Fond des Nègres, la semaine
dernière, Simon Miguel, un
évadé de prison lors de la cavale
des prisonniers du Pénitencier National le 12 janvier 2010, s’est
fait rendre au filet des agents de
la PNH. L’évadé Simon Miguel a
été ligoté par la police le 21 juin
2009 pour son implication dans
des actes de Kidnapping, vol à
main armée, viol et association
de malfaiteurs, actes banditismes
pour lesquels il a été condamné
et détenu au Pénitencier National.
Lors des échanges de tirs entre
la police et la bande de Simon la
semaine dernière, ce dernier qui
reçoit actuellement des soins à
l’Hôpital de l’Université d’Etat
d’Haïti à Port-Au-Prince, s’en
était sorti avec des blessures aux
genoux.
Deux paysans mutilés à Boucan Carré
A
Boucan Carré, commune de Mirebalais, le samedi 28 août dernier,
deux jeunes hommes ont été mutilés à
coups de machette pour un misérable
fagot de surettes.
Il s’agit en effet d’un nommé
Tichoute qui disputait en combat, un
paquet de friandise avec un autre jeune du nom de Franso. Se sentant humilié pour avoir été battu par Fanso,
armé de sa machette, Tichoute se rendit chez son adversaire le samedi 28
août à 3 heures du matin. Répondant
à son appel dans la nuit, Franso le
rejoignit hors de la maison, pour être
en suite haché à coups de machette.
Rouges de colère, Marie Lourdes, la
mère de la victime et d’autres membres
de famille ont fini par trouver Tichoute,
qui lui aussi a succombé à coups de
machette. De manière à disparaître ces
pratiques de violence dans la localité
de Boucan Carré, les habitants de cette
commune demandent aux autorités de
tenir une présence constante de la police dans la zone.
Rapt des bandits à Pétion-Ville,
un mort, une kidnappée
L
e samedi 28 août dernier, à
Pèlerin 8, Pétion-Ville, Est, peu
avant 10 heures du soir, un ressortissant américain, d’origine Haïtienne, Ronald Chery, de passage
en Haïti, a été assassiné par balles
dans sa résidence, tandis que sa
fille de 16 ans a été enlevée.
Des bandits lourdement ar-
més, en début de soirée, ont fait
irruption dans la résidence de
cette famille. Ils ont ouvert le
feu et descendu à bout portant
Ronald Chery et sont partis avec
l’adolescente. La fille se trouve
jusqu’à présent séquestrée entre
les mains des voyous dans un endroit inconnu.
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Par Isabeau Doucet
« S'il y a des vidanges dans la
rue, et que les mouches dont elles sont
infestées atterrissent sur la nourriture
que vous vous apprêtez à manger, ces
dernières ne feront pas la distinction
entre votre parti politique et vos croyances religieuses. Ces vidanges sont
donc le problème de tout le monde,
également. », observait le militant
et Professeur Patrick Elie lors d'une
visite au Cap Haïtien et à Ranquitte
les 13 et 14 août. Il est venu accompagné d'Antoine Augustin, Professeur à la faculté d'Ethnologie à Portau-Prince, pour faire la tournée des
communes et remettre des certificats
aux groupes de bases ayant suivi une
formation en « Gestion des risques
et des désastre » et en « Dynamique
des quartiers et des habitations » du
Centre d'Education et d'Intervention
Sociale. Le Centre a été fondé le 14
Janvier au lendemain de séisme pour
unifier les comite de quartier urbains
avec les villages de campagne afin
de faire de la prévention, de la sensibilisation et de l'intervention sociale
pour mieux gérer les désastre. Ils ont
déjà formé quelque 1606 personnes
dans 68 quartiers à travers les départements du pays.
MM. Elie et Augustin encouragent les gens à s'organier, à se parler, à tenir des dialogues et débats
responsables pour aider à cerner les
candidats dans la confusion politique
générale à laquelle est confronté ce
pays, avec ses 64 partis politiques. La
compréhension est clé à l'autonomie.
« Les mouvements sociaux autonomes interagissent avec la politique
de manière dialectique », conclut Antoine Augustin, « Les politiciens veulent plus de pouvoir, tandis que les
mouvements sociaux critiquent leur
usurpation illégitime du pouvoir. » La
force émancipatrice et démocratique
d'un peuple reste dans sa cohérence
sociale.
Elie poursuit : « Bâtir un mouvement social c'est comme faire des
briques de ciment : il faut du gravier,
de l'eau, et du sable, il faut brasser et
laisser sécher d'une certaine manière,
pour que le processus total produise
plus que la somme de ses parties. »
« Si nous pouvions nous organiser et être collectivement unis,
nous n'aurions pas besoin de la démocratie, parce que cette démocratie
n'est pas une vraie démocratie. C'est
vrai, nous avons le droit de vote, la
liberté de parole, mais nous n'avons
aucun pouvoir économique. » Le passé de ce pays et l'avenir de ce pays se
réduisent toujours à la question de la
propriété foncière et au contrôle des
terres arables. « Tout commence avec
la terre, et les mouvements sociaux
qui luttent pour l'autonomie agraire
forment les racines de la vraie démocratie. Les partis politiques ne font
que suivre ces mouvements sociaux.
»
« Nous ne disons pas que les
partis politiques sont mauvais, mais
voulons plutôt clarifier qu'ils doivent
représenter et appuyer la volonté collective du peuple » dit Elie. « Faites
gaffe ! L'argent est un bon serviteur,
mais un mauvais maître. » Il faut absolument empêcher l'argent de dominer les mouvements sociaux.
Elie présente trois questions
qui peuvent aider à évaluer un candidat politique.
« Premièrement, d'où vient son
Patrick Elie lors d’une visite au Cap Haïtien et à Ranquitte
les 13 et 14 août
argent ; deuxièmement, s'il déclare
qu'il va résoudre un problème, il faut
l'interroger pour s'assurer qu'il comprend vraiment le problème avant
d'accepter ses solutions. Troisièmement, quel est le parcours politique
de ce candidat. »
Le problème avec la démocratie
telle qu'on la subit, c'est que le processus décisionnel, qui devrait être
collectif et égalitaire, voire horizontal
et non pas vertical, n'est pas compatible avec les mécanismes musclés
de l'État et des acteurs du pouvoir
global, qui imposent leur volonté au
nom de la démocratie. Le cynisme est
en pleine croissance, et avec raison,
face à l'incapacité de l'État d'instaurer
une démocratie. Or, ce que nous subissons aujourd'hui n'est pas tant une
crise de démocratie qu'un État en
crise. En effet, depuis quelques années, l'intérêt grandissant pour les
pratiques démocratiques se forment
à travers les mouvements sociaux
mondiaux comme ceux des Campesinos en Bolivie et des Zapatistes au
Mexique, qui fonctionnent presque
entièrement en dehors des structures
étatiques. C'est précisément là que se
trouvent les manifestations les plus
lucides de la démocratie.
Ainsi, les décisions politiques
qui affectent un pays doivent provenir des initiatives issues des petits
groupes de base autonomes, plutôt
que de descendre de la hiérarchie
dirigeante. Cela permettrait aux plus
marginalisés et aux exclus de mieux
se faire entendre au cours de procédures participatives supervisées par
l'État.
D'après Patrick Elie, les trois
principes politiques les plus fondamentaux
sont
l'organisation,
l'organisation
et
l'organisation.
S'ensuivent quelques étapes pour
les mettre en pratique : 1) identifier
les problèmes ; 2) transformer ces
problèmes en demandes concrètes ;
3) forcer les politiciens à se pencher
sur ces revendications.
Malheureusement l'État est
plus enclin à organiser les forces de la
police et de l'armée qu'à organiser des
élections ou à instaurer des processus
égalitaires de décisions collectives.
L'État détient le monopole de la violence, qui est fondée sur une violence
illégitime antérieure et en dehors des
lois de l'État. Ce monopole est fondamentalement incompatible avec une
démocratie directe et participative. La
solution néolibérale à ce paradoxe est
de vanter le marché économique en
tant qu'ultime forme de participation
publique démocratique, et de réserver à l'État l'autorité coercitive. En
Haïti, cette solution néolibérale a été
élaborée à un niveau de perfection.
Pour Patrick Elie, « Haïti est le pays
le plus privatisé au monde. Tous les
services publics qui auraient pu être
gérés par l'État ont été vendus à des
compagnies privées. Si les prisons ne
sont pas encore privatisées, c'est qu'il
n'est pas encore assez rentable de le
faire. »
En plus d'avoir une Police National Haïtienne, l'État offre le pouvoir coercitif en sous-traitance aux
Nations Unies, sous la forme de la
MINUSTAH, et au secteur privé, d'où
la prolifération des innombrables firmes de sécurité.
Quand un gouvernement a une
vision et des plans concrets, c'est facile de critiquer, mais dans des situation
post-catastrophique où la confusion
devient un mode de gestion, c'est
trop facile pour le gouvernement de
dire « au moins nous ne sommes pas
en chute libre. »
Face à ce dilemme, le peuple n'a
plus qu'une option : s'organiser pour
affirmer leur propre vision de la démocratie, et la pratiquer sous autant
de formes communales possibles,
sans attendre l'approbation de l'État
ou son invitation à voter aux élections.
AVIS
La vente signature du premier
disque solo du guitariste
Monvelyno Alexis, Kòd ak Po ;
Kouzen Azakamede est
prévue à l’auditorium du
journal Haïti Liberté/ Grenadier Books au 1583 Albany
Ave à Brooklyn, le samedi 11
septembre prochain. De 6h à
9h PM…Prix du disque $15.00
Tel. 718-421-0162
Haïti Liberté
3
Visite d’une délégation du Elections :
Mouvement Populaire de Complot international
Malcom X en Haïti
la démocratie !
Par Herve Jean Michel
A
De gauche à droite, l’avocat Chokwe Lumamba, le docteur Akinuole
Umoja et un autre membre de la délégation du Mouvement
Populaire de Malcom X
Par Yves Pierre-Louis
D
u samedi 21 au vendredi 27
Août 2010, une délégation du
Mouvement Populaire de Malcom X,
composée de 6 personnes et ayant à
sa tête, le docteur Akinuole Umoja
et l’avocat Chokwe Lumamba, a séjourné en Haïti. Durant son séjour,
les membres de la délégation se sont
rendus à Jacmel, dans le Sud Est du
pays.
L’objectif de cette visite était de
faire connaissance avec le peuple ha-
ïtien et les organisations populaires et
communautaires. La délégation était
venue également pour évaluer la situation générale du pays, notamment
celle des droits de l’homme dans les
camps des déplacés, 7 mois après le
tremblement de terre du 12 janvier.
Avant de quitter Haïti, le jeudi
26 août, les responsables de la délégation ont donné une conférence de
presse au local du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) pour faire
état de ce qu’ils ont pu constater :
dans les camps. Il y a un manque
Suite à la page (14)
Visite de Correa en Haïti
Par Hervé Jean Michel
L
e président de l’Equateur, Rafael
Correa, est arrivé en Haïti le lundi, 30 août 2010, pour une visite de
24 heures. Le but de la visite du chef
de l’Etat et en même temps viceprésident de l’Union des Nations
Sud-américaines, était d’évaluer
et de dynamiser l’aide de l’Union
à Haïti. La solidarité agissante de
l’UNASUR a valu la présence du
président Correa en Haïti pour finaliser des accords avec le gouvernement haïtien.
Le président Correa a été
reçu par le président d’Haïti, mardi
31 Août 2010, en audience spéciale. Les deux chefs d’Etat se sont
présentés devant la presse pour une
conférence conjointe dans laquelle
Papeterie &
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Nouvelle adresse:
101 Lalue,
Port-au-Prince, HAITI
Tels: 2512-5371
Cell: 3561-0616
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commerciale
Furnitures de bureau,
fournitures scolaires
4
Haïti Liberté
des explications ont été données sur
l’apport de l’UNASUR à Haïti. Une
aide pour couvrir des besoins urgents a été consentie d’une valeur de
cent (100) millions de dollars, dont
65% ont été déjà rendus disponibles.
Cette assistance couvrira des besoins
des ministères de l’Agriculture, de
l’Intérieur et de la Protection Civile.
Une part aussi répondra aux besoins
du budget de la République. La conférence de presse a fait état des projets agricoles dans le département de
l’Artibonite. Le président équatorien
a aussi décidé de faire un voyage
d’exploration et de vérification dans
cette vallée
Deux protocoles d’accord
ont été signés entre les deux mandataires sur la répartition des ressources allouées à Haïti. A part les
cent (100) millions de dollars, don
à court terme, le pays bénéficiera
d’une aide de deux cent (200) millions de dollars sur le long terme. Le
chef de l’Etat équatorien qui a aussi
pensé à aider Haïti dans le domaine
des infrastructures, avait dépêché
un contingent de 70 officiers du
corps équatorien du génie militaire,
contrairement à certains pays qui
ont plutôt vu l’urgence dans le débarquement des forces armées pour
traumatiser la population, mettre
Haïti sur tutelle pour accroître la
domination-exploitation, impérialiste.
Les pays de l’UNASUR, face
au violent tremblement de terre
qui a terrassé Haïti le 12 janvier
2010, ont apporté leur solidarité de
manière généreuse, sans ingérence,
ni la prétention de dicter à Haïti la
voie qu’elle doit suivre, ni les relations qu’elle doit privilégier. C’est
une véritable solidarité qui démontre
très clairement que les pays du Sud
peuvent se frayer la voie vers une
coopération dynamique, voie royale
vers l’intégration et le développement social et économique. C’est
aussi une voie difficile, abrupte,
Suite à la page (14)
u sauvetage du Conseil Electoral
Provisoire (CEP) discrédité de
Dorsainvil, ont accouru le Secrétaire
général de l’OEA, José Miguel Insulza,
bureaucrate à la solde de l’impérialisme
et le très discrédité président d’Haïti,
René Préval, qui ne sait à quel saint
se vouer pour empocher le vote des
élections-exclusion
de
novembre
prochain.
En effet, malgré le tumulte
provoqué par la contestation de
l’Institution électorale et du président
de la République, le secrétaire général
de l’OEA, débarqué en Haïti le 26 août
2010 pour un séjour de quarante-huit
(48) heures, n’a rien vu d’anormal.
Tout est pour le meilleur dans le meilleur des mondes. « Il n’y a pas de
raison pour ne pas faire confiance au
CEP. » C’étaient les premières paroles
proférées par le secrétaire général de
l’OEA, au cours d’une conférence de
presse, le lendemain vendredi, avant
son départ, après avoir rencontré les
autorités haïtiennes et des personnalités de divers secteurs.
Poursuivant dans le sens de la
minimisation d’une situation préélectorale explosive, dans un contexte
de grave crise socio-économique, Insulza a opiné : « Nous ne sommes pas
préoccupés par la situation actuelle et
nous ne voyons aucun signe de crise
post-électorale en Haïti. »
La déclaration d’Insulza s’est
heurtée à la critique de l’opposition
qui y voit une provocation, une certaine manière d’improviser des formules qui n’ont rien à voir avec la
réalité. Le candidat à la présidence,
Chavannes Jeune, pasteur de l’Eglise
Mission Evangélique Baptiste du Sud
d’Haïti, s’est dit étonné de la déclaration du secrétaire général de l’OEA. «
Je ne comprends pas la façon dont se
comportent des dirigeants étrangers,
qui après avoir séjourner seulement
vingt-quatre (24) heures en Haïti
s’avisent de déclarer n’importe quoi
sur la situation d’Haïti ». Pour Turneb
Delpé, qui lui aussi, s’est dit surpris
des déclarations d’Insulza, a averti :
« C’est une drôle de déclaration,
quand on sait qu’un large pan de la
classe politique et de la société civile
est en opposition ouverte avec le CEP
et le chef de l’Etat, René Préval ».
« Tèt Kole Oganizasyon yo »
pour sa part, a dénoncé entr’ autres :
les Etats-Unis, la France, le Canada
et le Brésil qui soutiennent des élections-sélection en Haïti : « Malgré le
constat démontrant que la majorité
des partis politiques et des organisations s’opposent catégoriquement
à cette mascarade, des millions de
dollars ont été promis, une commission OEA-ONU est présente en Haïti
et des leaders pro-impérialistes font
le va-et-vient pour crédibiliser cette
opération, totalement discréditée,
Le Secrétaire général de l’OEA, José
Miguel Insulza, (à droite) et le très
discrédité président d’Haïti,
René Préval
aux yeux de toute la population. Tout
le monde constate que ce processus
électoral ne contribuera nullement
à l’avancement du pays, tant sur
le plan de la démocratie que sur celui du développement économique et
social. Nous de « l’Oganizasyon Tèt
Kole yo » disons non au complot international qui encourage le très discrédité président d’Haïti et son CEP
d’exclusion de continuer la manœuvre pour le renforcement de la mise
sous tutelle d’Haïti ».
C’était comme si tous ceux-là
qui se battent chaque jour, qui dénoncent les malversations et les horreurs
de ce système d’exclusion des libertés humaines, n’existent pas, ou ne
comptent pas. Le malheur des colons
et de leurs laquais est de croire que les
colonisés ne sont pas des hommes.
Pas tout à fait hommes, pas tout à fait
bêtes. Mi-hommes, mi-bêtes, voilà
l’image des colonisés, qui ne comprennent rien, parce que n’ayant pas
accès a l’abstrait, au concept. Bien sûr,
dans une large mesure, ils ont raison,
parce que les colonisés vendent leurs
frères pour s’acquérir un tant soit peu
de pouvoir, un tant soit peu d’argent.
Insulza trouvera des légions d’aliénés
pour soutenir sa thèse mensongère et
l’appuyer malgré sa laideur.
Ce sont des mensonges qui ne
visent qu’à crédibiliser un CEP fantoche,
au service d’un programme d’exclusion
sociale. Un CEP dont l’objectif est de
sélectionner des politiciens véreux
pour assurer le maintien du statu quo
étatique, institutionnel et structurel en
Haïti. L’Organisation hémisphérique,
dénommée l’OEA, a toujours joué un
rôle crucial dans les multiples événements qui bouleversent Haïti. Elle
intervient toujours, pas dans le sens
d’un dépassement de ces problèmes,
mais plutôt pour une exacerbation
de la situation et aussi son éternisation. Il s’agit toujours de maintenir ce
pays dans la tension et le drame pour
l’empêcher de dépasser sa situation de
misère socio-économico-politique.
Pressentant un éveil qui pourrait être fatal dans l’appropriation de
l’appareil électoral, Préval vole au secours de Dorsainvil, tentant une sorte
de musellement en douceur des candidats, qui tout en participant au proces-
contre
sus, reconnaissent la partialité du CEP.
C’est ainsi que le vendredi 27 août
2010, le président de la République a
rencontré, dans sa résidence privée en
Plaine, la traditionnelle candidate du
RDNP, Mme Mirlande Manigat. Rien
ne pourra faire dire à cette politicienne
traditionnelle le quid de cette rencontre. Il semble que Préval, mesurant à
leur juste valeur les critiques de Manigat, selon lesquelles, le CEP n’est pas
crédible, que le processus est vicié, se
précipite à son chevet. Pour Préval, il
fallait arrêter ce qui pourra devenir une
hémorragie très regrettable. Si Mirlande Manigat, conservatrice endurcie,
intelligente élève d’une magouilleuse
école, le RDNP, sous la baguette magique du maestro Leslie F. Manigat, se
plaigne de ce CEP discrédité, il fallait
donc l’assurer, lui dire quelques petits
bons mots, des mots qui pourraient
faire croire dans la possibilité de faire
de généreux dons avec le vote populaire. Sûr, notre mal-aimé chef d’Etat
ne manquera pas de le faire et même
davantage !
Si Préval prétend pouvoir arrêter une hémorragie de critiques contre
son CEP de prédilection, en multipliant
des rencontres, style Wyclef Jean, Mirlande Manigat, que fera-t-il face à une
éventuelle épidémie, quand l’écrasante majorité des candidats s’attaque au
CEP de Dorsainvil ?
Alors, il fera appel aux milliards
de dollars des impérialistes, à leurs
armes de guerre à leurs idéologues
qui se croient doués de la capacité de
convaincre tout le monde en inculpant
leurs fausses symétries idéologiques.
Malheureusement, certains discours
et pratiques à force d’être ressassés,
finissent toujours par perdre leur valeur et leur capacité de convaincre.
Préval n’arrivera jamais à sauver le
CEP, pas plus qu’il ne pourra pénétrer dans l’histoire, l’esprit en paix et
la tête haute. La société d’exclusion
qu’il a contribuée à nourrir pendant
son quinquennat et qu’il voudra être
éternelle, finira par se ruiner, si le peuple maintiendra ferme le flambeau de
la libération.
Après la publication de la liste
définitive des candidats par le CEP, il
n’y a pas eu effectivement de menaces
d’agitations, pas à cause des avertissements de la Minustah qui se disait
être prête à sauvegarder l’ordre, mais
à cause de l’indifférence de la population, qui a d’autres chats à fouetter, au
lieu que de s’attrister sur les larmes de
crocodiles des candidats malheureux.
Il est vrai que le peuple haïtien
doit se battre sur plusieurs fronts, pour
parer au plus pressé : résoudre les problèmes de l’immédiateté existentielle,
mas il faut qu’il regarde dans la perspective. Le combat est rude, il faut des
flèches, plusieurs flèches, les flèches
de l’intelligence, de la solidarité, de la
dignité et de l’effort.
Un journaliste brutalisé dans le nord
Par Ernest Saintilus
D
ans le nord, le journaliste Marcel Joachim a été brutalisé par les
policiers du commissariat de Limbé.
Le correspondant de radio SIGNAL
FM dans le nord a été passé à tabac par des policiers sur la cour du
commissariat de cette commune le
dimanche 29 août dernier. Les policiers ont agi de la sorte lorsque le
confrère leur demandait d’appeler
un juge de paix avant de procéder à
une fouille dans un autobus (ETOILE
DU NORD) qui transportait des passagers dont le journaliste revenant
de Port- Au –Prince. Selon Marcel
Joachim, les policiers tentaient de
récupérer le téléphone portable d’un
passager qui l’avait soudainement
égaré en chemin.
S’expliquant au journal «
Haïti LIBERTE » le correspondant de
SIGNAL FM déclare avoir formulé
cette demande compte tenu des
brutalités exercées et des propos injurieux proférés par ces agents de la
PNH à l’endroit des passagers lors
des recherches.
La victime qui affirme avoir
perdu son matériel de travail entre
autres une caméra numérique et 130
$ US se trouvant dans son sac, menace de porter plainte en justice contre
ces policiers qui l’ont malmenée.
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Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Twa fèy Twa rasin O!
Au loin, la voix de Farah Juste…
Par Fanfan Latulipe
A
pparemment, la rumeur court,
un peu comme le furet, une
rumeur qui ferait fureur, à l’effet que
Sweet Micky et Wyclef Jean, selon
un sondage par on ne sait quelle
agence crédible, seraient les personnages politiques haïtiens les plus
populaires du moment. Notez bien
que je parle et j’écris au conditionnel. Pa di m te di. Si cette rumeur,
téléguidée peut-être, correspond à la
fumée d’un feu qui brûlerait dans les
officines de l’ambassade états-unienne, les lavalassiens vont grincer
des dents, madame Maryse Narcisse
surtout, l’égérie du parti.
C’est sûr que cette fumée âcre
va faire tousser Mirlande Manigat, la
plus «présentable» à mon avis parmi
les grenouilles dans la mare CEPiste.
Aussi, j’éprouverais vraiment de la
peine pour cette gentille madame.
Car si près du port, il ne faudrait pas
que contre toute apparence l’orage si
prompt de son paternaliste, patriarcaliste et maritaliste époux, enragé
par cette méchante rumeur vienne
briser son espérance et lui intimer
l’ordre de se retirer de la course à la
présidence. Et ce serait adieu veaux,
vaches, cochons, couvées, écharpe,
ochan, poitrine bombée, bombances de palais pour la dame aux camélias présidentiels de Leslie.
On dit volontiers que les
deux artistes Sweet et Wyclef, l’un
du hip-hop, l’autre de la pantalette musicale, sont les chouchous
de la jeunesse haïtienne qui, à en
croire la fumée de l’ambassade
cinquante-étoilée, et même celle
de Washington, votera en masse
pour Micky puisque la souris hiphopante de New York a été croquée
d’un coup de dent sec par celui qui
chaque soir, nostalgique, fait la
ronde des décombres du Palais national, désespéré de ne pas pouvoir
faire un troisième coup de pédale,
une dernière pédalade avant de rejoindre sa Marmelade.
On a l’impression qu’on est à
la veille d’un kout pa konprann lors
des zélections de novembre prochain.
Cela me remet à la mémoire une
chanson politique lors de la transition Vincent-Lescot. L’air en vogue à
l’époque demandait de «soutni Lescot ke pèp la bezwen travay, wi n ap
Paul J. Jourdan
Attorney at Law
jwenn travay, Washington di nou fè
linyon». A l’époque, il n’y avait pas
encore l’INITE, il y avait linyon, la
trilogie Lescot-Washington-Peuple.
Bien comptée, bien calculée, bien paradée, bien pétée leur affaire. Péter
le peuple. Travailler pour la SHADA.
Travail pou de kout tafya. Plantation
Dauphin. Phaeton. 2000 acres de sisal pour Monsieur Blan meriken. Allez, faites déguerpir les paysans ! Ba
yo makak. Bonjour les bateys. Bonjour Rafael Leonidas, enfant de pute.
Travail promis, attente récompensée.
Soutni Lescot, ke pèp la bezwen travay. Ben oui, Washington di nou fè
linyon. Vive le président Lescot !
A bien regarder cette meute
de candidats, ce qu’ils ont de drôles
de têtes ! Têtes de grenouilles qui
veulent se faire aussi grosses que le
bœuf de Marmelade, têtes de bœufs,
têtes de chiens méchants, mauvais
chiens qui ne chassent plus de race,
têtes de cochons au museau noir
et aux pattes de grimelle, têtes de
vipères, têtes de sangsues, têtes de
punaises, tête d’une femme sous
l’empire d’un mari moitrinaire, têtes
de malfini, têtes de grigri, têtes de
vautours, têtes de vampires, têtes de
bêtes fauves, têtes de politiciens traîtres et transfuges, têtes de musiciens
rap-hip-hop, tête pantalette, têtes de
politiciens au visage piqué de cicatrices de petite vérole magouillante,
têtes de professionnels blasés et calamiteux, calamités d’hommes, têtes
bêtes, toutes bêtes à bouffer leur
délire agrémenté d’une belle salade
verte de fric arrosée de vinaigrette
made in Washington.
Les présidents, depuis le PontRouge, sont venus d’horizons divers :
héros de la guerre de l’Indépendance
qui ont trahi l’empereur. Traîtres
noirs, traîtres jaunes, arc-en-ciel
de traîtres. Militaires egare pou la
France, commandants sans dents
en mal de «révolution», général je
pete, je twèt, je pichpich, tèt bika, tèt
chanmòt, tête à crète, tête akrèk, tête
san krèk, avocats tyoul meriken, sénateur Cocotte et Figaro avec Trujillo,
marionnette mulâtriste bonbonfle qui
avertit le monde entier et prévient
la nation; député réputé tombeur de
mulâtresses, «petit médecin de campagne» aux mains ensanglantées,
intellectuel sorbonnard porteur de
deux bougies, première présidente
t*NNJHSBUJPO
t%JWPSDF
t#VTJOFTT'PSNBUJPO
$PSQPSBUJPO1BSUOFSTIJQ
t&TUBUF"ENJOJTUSBUJPO8JMMT
t3FBM&TUBUF$MPTJOHT
fiyèt-lalo-dwèt long-manman sèpida,
monpè legliz pòv yo, agronome-tafyatègade m nan je. La jeunesse en a vu de
toutes les couleurs et catégories. Par
le truchement de rumeurs, elle a dit:
essayons d’autres saltimbanques.
Des musiciens, pourquoi pas ?
Ti Manno, Antoine Rossini de
son prénom, un artiste haïtien mort
prématurément de cette maladie qui
répand la terreur savait chanter :
«mizisyen s oun sèl kòt fanmi, kèlkeswa
nasyonalite l lòt mizik menm nan tout
peyi se enspirasyon sèlman k diferan».
Alors oui, musicien Sweet ou mizisyen anmè, musicien Jean ou musicien
Jacques, qu’importe, ils sont tous
de la même famille. Par bonheur,
les deux sont de même nationalité.
Partitions à l’unisson. Konpa en
sol majeur. Musiciens en la mineur.
Politiciens en do kale. Heureusement pour la jeunesse, ils ont eu une
même inspiration: présidentielle, solennelle, providentielle. Et Rossini
chantait aussi volontiers :«pa gen
rezon pou n fè polemik, polemik pap fè
n avanse». Pas de polémique entre
Micky et Wyclef qui vont «sere kole
fè sa ki pi bon». Et voilà ! Micky président, Wyclef Premier ministre. Qui
dit mieux ? Qui vote mieux ?
Il arrive que le théâtre à ciel
ouvert de la bêtise politichienne doit
continuer à amuser les badauds,
les nigauds, les sots et les gogos
jusqu’aux zélections. Et c’est Aznavour qui invite la jeunesse à venir
«voir les comédiens, voir les musiciens,
voir les magiciens. Poussez la toile et
entrez donc vous installer». Accourez
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funambules, acrobates, voltigeurs, dans leurs derniers numéros de piste
avant les zélections du 28 novembre prochain.
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jeunesse, le cirque doit continuer à
attirer les désoeuvrés, les kokobe, les
krebete, les déglingués, les végétatifs,
les oisifs, les chômeurs, les flâneurs,
les bétiseurs. Venez voir les voltigeurs, les jongleurs, les équilibristes,
les trapézistes, les GNBistes panzouistes dans leurs derniers numéros de
piste, impassibles sous l’œil machiavélique de Ti René, l’intrépide directeur du cirque de la honte qui fait
courir tous les assoiffés de fauteuil
présidentiel.
Le jour n’est pas bien loin où
il faudra s’attendre à entendre revivre des airs d’antan, des années
40 : Préval di nou fè linyon, tout blan
di nou fè linyon. Gran nèg yo ap soutni
Micky. Soutni Micky ke pèp la bezwen
travay, wi n ap jwenn travay, Washington di nou fè linyon. D’autant plus
qu’avec le tandem Micky-Wyclef, le
duumvir Mick-Wyc, ce sera même
mieux qu’avec le sinistre duo Latortue-Boniface, deux vieux singes
grincheux, tousseteux, bilieux, fripouilleux, hargneux, acrimonieux
que des rhumatismes incurables
commençaient déjà à miner et qu’il
avait fallu remiser, garager, d’autant
que non contents de s’en mettre
plein les portefeuilles et la panse,
ils avaient commencé à faire main
basse sur le mobilier du Palais national avant même leur mise à pied
par les spécialistes en parachutage
de cons toujours prêts à lécher le
cul des cochons et des enfoirés de
Washington.
Mick et Wyc sont plus jeunes
que la plupart des autres macaques,
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Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
en principe plus malléables qu’eux.
L’échine encore vierge de rhumatismes, ça va plier comme roseau.
A droite, président ! Oui, oui mouche
blan. Plus à droite, Premier ministre ! Oui, oui, monsieur FMI. Barres
à droites toutes, foutre ! Bien sûr
monsieur Dominique Strauss-Kahn.
Pas faire colère comme ça. Pas bien
parler français, mais on est quand
même là pour faire le sale boulot.
Parler anglais nous autres. Parler
chiffres, dollars, euros, bourse, marché. Marcher, monter et descendre
pour faire marcher l’argent. Comme
vous. Comme Tonton Sarko qui nous
a recommandé : pas faire des colères
à Tonton Barack et à Tantine Hillary.
Bien sûr, Papa Sarko, papa Zaka,
papa Gede, papa raciste. Damn it !
C’est terrible, dès que je mange
du homard tard le soir, je fais des
cauchemars. Hier soir, pendant
l’horreur d’une profonde nuit homardée, des macaques enfarinés devant moi se sont montrés comme au
jour des élections du 28 novembre
prochain pompeusement parés. La
présence d’un président malveillant
n’avait point abattu leur audacité.
Même ils avaient ce rictus sardonique emprunté à François l’assassin.
Tremblez, jeunesse égarée, disaientils. Deux musiciens, l’un en caleçon,
l’autre en pantalette, l’emportent
sur nous candidats traditionnels. Je
vous plains de tomber dans leurs
mains musicales et redoutables. Ils
vous feront valser, tout en jouant du
konpa. N a sezi.
Et tandis qu’ils s’avançaient
vers moi en pavillons masqués,
j’entendais ta ta ta ta ta ta ta. Des
bruits secs et saccadés de mitrailleuses. Tac tac tac tac tac. C’étaient des
zonbis brésiliens et srilankais armés
qui s’amusaient à essayer leurs nouveaux machins de mort venus tout
droit d’Israël. Le Dieu d’Abraham
et de Jacob réclamait plus de sacrifices. En m’enfuyant, «…je n’ai plus
trouvé qu’un horrible mélange/ D’os
et de chairs meurtris et traînés dans
la fange, / Des lambeaux pleins de
sang et des membres affreux / Que
des chiens dévorants se disputaient
entre eux»…
Au loin, j’entendais la voix de
Farah Juste qui chantait : 28 novanm
ou mande vanjans o, bay kou bliye
pote mak sonje…
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Every Month In Haiti
Haïti Liberté
5
Kwonik Kreyòl
Komemorasyon 16zyèm asasina
Pè Jean-Marie Vincent
S
amdi 28 Out 2010 la, fè 16
lane depi asasen sanfwanilwa te
touye pè Jean Marie Vincent devan
baryè presbitè legliz Saint-Louis Roi
France, ki chita Tijo, nan kapital ayisyen an nan lane 1994. Yon mès te
chante nan memwa viktim lan, nan
lakou legliz la. Se te yon inisyativ
Fondasyon Jean-Marie Vincent ak
plizyè lòt òganizasyon tankou : GATAP, ICKL, CRAD, PDI ak BAI, k ap
defann lide pè a te konn ap fè pase
nan tout aktivite li yo.
Reprezantan gwoup pastoral
kretyen Site plis kominote pè JeanMarie Vincent, Romestil Pierre Melisca fè konnen 28 out 1994-28 out
2010 sa fè 16 lane depi enpinite ap
reye anmètesenyè nan peyi Dayiti.
Kriminèl yo ap paweze nan peyi a,
yo tout kote nan enstitisyon yo, nan
pouvwa yo. Melisca te pwofite okazyon sa a pou l te kontinye mande
jistis ak reparasyon pou tout lòt konpatriyòt ki t ap defann respè dwa pèp
ayisyen an, pòv ak peyi a kriminèl
yo te touye tankou: Pè Jean-Marie
Vincent, Pè Jean Pierre-Louis, pè Gerard Jean-Juste, Jean Leopold Dominique, Antoine Izmery, Guy Malary,
Pè Jean-Marie Vincent
pwofesè Anil Louis-Juste, Lovinsky
Pierre-Antoine yo disparèt ak doktè
Jean Bertrand Aristide yo voye l an
egzil. Se pè Frantz Grandoit ki te
selebre mès sa a, li te pwofite okazyon sa a pou l te raple kimoun pè
Jean-Marie te ye, ki klas moun li t ap
defann nan lit li t ap mennen e kou-
man l te wè chanjman nan sosyete
ayisyen an.
28 Dawout 1994-28 Dawout
2010, n ap selebre 16zyèm anivèsè
sasinay Pè Jean-Marie Vincent.
Evenman sa a rete grav nan kè anpil moun nan sosyete a ; kretyen,
vodouyizan konsekan ak anpil militan, fanm kou gason. Asasina sa
a se yon krim ki antre nan listwa
batay ayisyen mennen pou libète.
Goumen sila a nou konnen li akòz
anpil sakrifis, tout kalite soufrans
san konte atanta, tankou sa k te
fèt Fresino ak Jean-Rabel, ki fè san
koule. Depi 28 dawout 1994 la,
Jean-Marie antre nan listwa legliz la
kòm yon kretyen devwe ki bay vi li
nan sans levanjil la, pou delivrans
la rive. Potorik gason vanyan, militan serye, ki t ap batay sanpransouf
pou yon lòt mòd sosyete, pou yon
peyi lib kote tout dwa ekonomik,
sosyal, kiltirèl ak politik pèp la te ka
vrèman respekte. N ap selebre Mati
yon prèt,sèvitè Levanjil la. Li te deside swiv Kris la jous nan bout pou
sèvis pèp ayisyen an, sitou sa k pi
piti yo, pòv yo, moun ki gen lalèp
Ale nan paj 18
Sitin polisye yo devan
Pakè Pòtoprens
L
endi 30 Out la, plizyè santèn
polisye administratif yo, nan
komisarya Pòtoprens lan, te òganize
gran bonè nan maten, devan Pakè
Pòtoprens lan, ki chita sou wout Lali
a, yon pwotestasyon kont arestasyon abitrè yon konfrè yo, nan sèvis
imigrasyon ak emigrasyon, jedi 26
out pase a. Se komisè gouvènman
Pòtoprens lan, Mèt Harrycidas Auguste, ki te poze zak sa a sou polisye Wenso Gilles, ki t ap travay nan
sèvis imigrasyon an.
Komisè gouvènman an t ap
antre nan biwo imigrasyon an pou
t al kote direktè imigrasyon an, Roland Chavannes pou l t al reklame 3
paspò pou moun li. Li te akonpanye
ak yon sivil ame, polisye a te mande
BOUKAN
101.9 FM • SCA
Radyo Pa Nou
Emisyon KAKOLA
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti
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Pou yon Ayiti Libere
(917) 251-6057
www.RadyoPaNou.com
Mèkredi 9-10 pm
6
Haïti Liberté
Komisè Gouvènman an Mèt
Harrycidas Auguste
sivil ame a, pou l depoze zam li, sivil
la te derefize, li di se ak komisè a li
ye. Li ta sanble polisye Wenso Gilles
ta di sivil ame a : « Ki mele m ak
komisè gouvènman w lan, sa k te
majistra a. »
Se pou pawòl sa yo, komisè
gouvènman an, Harrycidas Auguste
arete polisye Wenso Gilles, jije l epi
kondane l, menm jou an, pou l pase
3 mwa nan prizon, wete dwa sivil
ak politik li pou 6 mwa epi revoke
l nan lapolis la. Sitiyasyon sa a te
revòlte konsyans lòt konfrè polisye
yo, se nan sans sa a, yo te òganize
yon sitin devan Pakè a pou yo te egzije liberasyon polisye a e demisyon
komisè gouvènman an prese prese.
Kèk nan yo te pale konsa: « Polisye
a pa nan kidnapin, li pa vole, li pa
touye moun, li ak tout inifòm sou
li, ou pa kapab arete l. Nou mande
demisyon komisè gouvènman an
touswit. Toutotan yo pa libere polisye a, nou pap janm travay nan peyi
a. Fòk zak abitrè sa y o fini nan peyi
a, sou polisye yo. Komisè gouvènman va al fè travay n ap fè nan lari
a. Si y ap maltrete n, y ap mete n
aleka, pèp va bay tèt li sekirite. Si l
ta l regle zafè pèsonèl li, li pa sipoze
mete polisye a nan yon sitiyasyon
parèy, paske polisye a t ap fè djòb li,
travay yo ba l fè, li t ap egzekite lòd
yo te pase l. Komisè gouvènman an
te genyen yon raketè ame avèk li, li
ta pral regle zafè raketè li . »
Pandan polisye yo t ap pwoteste sou wout Lali a devan Pakè a,
aprè kèk èd tan, komisè polis Pòtoprens lan, Michel-Ange Gedeon, ki
te vin mete dlo nan diven polisye
yo, te bay kèk esplikasyon sou mouvmna sa a. « Bon, e nou pa ka fè
otreman, sa k pase la a, se yon bagay ni mwen ni ou menm petèt pat
atann, men li fèt. M mèt di w se yon
efè sipriz, nan lamezi ki te gen yon
konfyans resipwòk ki lye nou menm
responsab yo avèk polisye yo, ke
nou pa t janm imajine, ki fè ke yon
maten nèg yo t ap vin ofri espektak
sa a. Rapidman tout bagay sanse
rantre nan lòd, n ap rantre nan komisarya, nou pral pale ak nèg, pou
fè nèg yo konprann sa k ap fèt la
a e ke pou nèg yo tounen al travay
nòmalman.
Nou pa ka pale sou sanksyon
la a, alòske gen yon pwoblèm nou
tout okouran ki genyen, e ke malerezman pou nèg yo, nou kapab di
w petèt genyen yon pwoblèm kominikasyon, genyen bagay nèg yo pa t
okouran sou yo, ki fè yo vin genyen
konpòtman sa a. Nou menm antanke responsab, nou fè devwa nou
pou n pale nèg yo, enfòme yo sou
evolisyon bagay yo . »
Direktè sèvis imigrasyon ak
emigrasyon an, Roland Chavannes
pote yon demanti fòmèl a tout deklarasyon komisè a te fè nan kad zafè
sa a, kote l te di, se yon paspò li t al
reklame pou yon bòfrè l, paske yo
te di l tout òdinatè yo te bloke jou
sa a. « M ap tande komisè a nan
Siyal FM, ki di l te vin fè dè demach
pou yon bòfrè l. Non mesye komisè,
ou te vin fè demach pou 3 moun,
Kandida ala prezidans
Moriso Laza
Mes frèrrrrrrrres
Mes compatriotes
Que j'aime plus que la vie
Kote nou?
Koute m, e koute m byen
nasyon
Repete Yès sè e bo pye patwon
letranje
Se sa k fè m kalifye
Pou m kandida ala pwezidans
Mwen gen yon mesaj pou nou
Yon gwo chay mesaj
Yon mesaj wololoy
Yon mesaj wòtpòte
Yon lapolòy mesaj
Yon mesaj lespwa
Yon mesaj delivrans
Yon mesaj diven
Yon mesaj à prendre ou à laisser
Pa mande m pou ajenda m
Lè m rive sou pouvwa a
Na wè, na konnen ki longè ajenda m
Na wè ki gwòsè chwal mwen
moute
Na wè ki longè bwa m chofe
Na tande ki vèb mwen konjije
Na tande ki kantite mo laten
Mwen konn deklinen
Na wè ak ki mak ponya mwen
sèvi
Pou m foure nan do Lanasyon
Dapre lòd mwen resevwa
Ki sot dirèkteman dan lèlyetrèwo
Lyetrèsen twafwasen
Mwen deside sakrifye m
Pou m sove lanasyon
K ap fin deperi depafini
Delala desounen demwele dekrenmen
Dechalbore dekonstonbre dezose
Mwen deklare tèt mwen
KAN-DI-DA ala pwezidans
Pa mande m deki lakyèl deki prevyen
Deki mannigans deki sesi deki
sela
M se yon Ayisyen natifnatal
Pitit lejitim Janjak Desalin
Mwen di mwen KAN-DI-DA
Pa poze m keksyon pouki poukwa
Deki dekwa sanki sankwa kakaki
kakakwa
M pa gen detay pou m ban nou
M di nou mwen Kandida pou pouvwa
Un point, c'est tout
Pa mande m pou kourikouloum
vite
Bagay konsa pa regade nou
Mwen gen 2 men pou foure nan
kès Leta
De pye pou m kanpe pran ochan
De grennje pou kontanple lamizè
ak fatra
Kay anba dekonm ak moun anba
tant
Yon sèvo pou adisyonnen Richès
ti lolit
Miltipliye riches gwo lolit
Deplimen lamojorite
Divize lanasyon
Yon bouch pou zuzute long
pleyin
Krache jebede pou andyoze la-
Mwen di nou ankò
Se lòd mwen resevwa
Ki soti dan lèlyetrèwo
Lyetrèsen twafwasen
Kote bondye Blan ap plezire
Bwè wiski ak vodka
Manje ze zwa ze pwaswon woma
flanbe
Ak lèsen lèzany lèzakany
Ki deja ban m garanti
Garanti nan bon timamit
Yap rebati Ayiti
Mete l nèf kou nèf pwen
Fè l tounen yon ti paradi
Pou touris blan vin jwi bèl lavi
Eske nou tande klè?
Eske nou tande byen?
Mwen kandida ala pwezidans
Mwen kandida nèt
Mwen kandida avi
Pou m pran pouvwa avi
Pour le pays
Pour les ancêtres
Pour liquider le pays à crédit
Alòs, vote pou mwen
Se vote pou sovè a
Vote pou mwen
Se vote pou yon lòt peyi
Kote lavi pral fleri
Fleri ak lò ak djanman
Fleri ak dola vèt ak ewo
Fleri ak peso ak yenn
Sa k pa kontan
Na konn sò nou lè m pran pouvwa a
Sa k pa vle, anbake pou Lanfè
Lye pou sendenden
Kap kontrarye moundebyen
men 3 paspò yo, yo la a sou biwo
a ; men non moun yo : Louis Pierre
Clif Wadson, Jean Leger Jean Guevy,
Louis Pierre Oxky. Lè komisè di li te
vin rann yon vizit koutwazi a pou
premye fwa a direktè imigrasyon an,
paske l te pretann li pa ka genyen
3 mwa la a, li poko janm vin pran
kontak avèk mwen, sitou nan plizyè okazyon, nou te genyen echanj
korespondans. Aprè tout echanj nou
te fè, mwen pran 3 ti papye yo nan
men l, men li di l ap fè swivi pou
li nan dosye a. Mwen di komisè a
imigrasyon an frajil, se pa kote ki
ka kanpe, tenmpo, nou pa bezwen
dosye a ale twò lwen. Li te reponn,
kanmenm fòk mwen trase yon egzanp li sòti l al fè wout li. »
Direktè imigrasyon an konfime, tout anplwaye sèvis lan te
kanpe travay vandredi 27 out la,
pou yo te pote solidarite a polisye a.
Anplisdesa plizyè sektè nan sosyete
a pwononse yo kont zak sa a komisè
gouvènman an te komèt nan Pakè
Pòtoprens lan.
Yves Pierre-Louis
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Perspectives
HAITI : LES ENJEUX DE LA RECONSTRUCTION ET
L’ÉTAT CRÉOLE EN QUESTION
Par Wilson Saintelmy
Le texte qui suit se veut une réplique à l’article publié dans votre
édition du 17 août 2010 et intitulé ‘’Haïti-Bossales-Créoles, halte
au tribalisme pseudo-conceptuel’’,
signé par Camille Loty Malebranche. Trois remarques préliminaires m’apparaissent importantes.
D’abord, l’auteur de l’article susmentionné semble apprécier le contenu analytique et empirique des
catégories conceptuelles à l’aune de
ses propres limites cognitives et de
ses œillères idéologiques. Ensuite,
il s’est révélé fort expert dans l’art
de lire les mots mais terriblement
amateur dans celui de lire le monde
(incluant le nôtre), faute d’une grille
analytique pertinente. La mienne a
été validée empiriquement par les
déclarations ultérieures de Wyclef
quant à sa volonté de se tenir distant du Français, d’importer le rêve
et ‘’Majorité Bossale’’, je lui suggère
la lecture de Lesly F. Manigat, Gérard Barthélémy , Paolo Freire. En
toute modestie, l’article ci-dessous,
qui a été publié plus tôt cette année
par l’auteur de ces lignes, est à coup
sur un excellent point de départ. Au
nom d’une certaine éthique de la
discussion et du dialogue, j’aimerais
rappeler à Camille que l’impolitesse,
les invectives et la violence verbales
n’ont pas leur place dans les interactions humaines. Ce genre de posture
dessert la fonction pédagogique de
l’intellectuel. Autrement, la liberté
d’expression et de pensée réclamée
par celui-ci ne serait qu’une sordide
prison mentale. Sur ce, Camille, je
vous réitère toute ma cordialité et
coopération.
Les dimensions apocalyptiques de ce qu’il est désormais
convenu d’appeler le ‘’Mardi Noir
Haïtien’’ sont sans équivoque. Tel
un colosse, la planète toute entière,
émue et aiguisée par une couver-
Face à cette élite créole hyper protégée, l’on retrouve la majorité Bossale
dont les membres, éternels candidats à l’exode interne et externe, sont
ostracisés et conteneurisés dans des ghettos.
américain en Haïti, de devenir ‘’le
Barack Obama haïtien’’ et de prioriser les langues créole et anglaise. L’on
ne rencontre de telles performances
prédictives que dans les sciences dures. Enfin, pour l’aider à acquérir
une meilleure intelligence de certains
concepts mobilisés dans mes articles
tels ‘’Minorité Créole’’, ‘’État créole’’,
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ture médiatique inouïe, s’est mobilisée, d’une manière instantanée,
pour aider Haïti à faire face dans
l’immédiat à l’apocalypticité de cette
tragédie. Entre la solidarité spontanée
de la communauté internationale et
l’organisation des secours d’urgence
sur le terrain, se sont interférées
l’anarchie et le chaos de l’État créole
Haïtien; un État agonisant et comatique, qui s’est effondré à la face du
monde en moins de trente-cinq secondes, aboutissement ultime de deux
cents ans de brigandage politique. À
la fois gardien et garant d’un régime
ségrégationniste, l’État créole est le
naufrageur de la nation haïtienne. Il
est donc préconisé ici d’euthanasier ce
qu’il en reste de cet État et de mettre
en chantier une double (re)construction en Haïti. D’abord, celle politique
d’un véritable État nation; ensuite,
celle, plus technique, des infrastructures du pays. Tout plan de (re)construction qui écarterait une telle hypothèse aboutira immanquablement
à la réédition des erreurs du passé.
Cette prédiction émane de la nature et
de la dynamique de l’État Créole ainsi
que de la culture néocoloniale et néoféodale de la minorité créole.
Rappelons brièvement que
l’acte civil de l’État créole remonte
au lendemain de la déclaration de
l’indépendance d’Haïti en 1804.
Ce type d’État est en quelque sorte
l’arme de destruction massive pour
la société haïtienne, notamment,
pour sa majorité bossale. Celle-ci vit
depuis deux siècles sous la perma-
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Haïti demeure une société d’apartheid avec sa Pretoria créole (Pétion
Ville et ses quartiers chics environnants),
nence d’un État d’exception, institué
par sa minorité Créole. Antithèse de
l’État Nation, l’État créole- qui n’est
pas exclusif à Haïti, y est l’un des
prototypes les plus morbides. Et ceci,
en raison de sa résilience bicentenaire et de ses processus prédateurs
et nécro-politiques. Il en découle que
l’État Créole Haïtien est dans une certaine mesure et à un moindre degré,
l’équivalent de l’État ségrégationniste
sud-africain de Pieter Willem Botha.
D’ailleurs, la situation de la majorité
bossale en Haïti n’est guère mieux
que celle de la majorité noire sudafricaine sous le régime d’apartheid,
sinon, elle demeure dix fois pire que
celle de la majorité francophone du
Québec avant la révolution tranquille.
l’état créole : à la fois gardien et garant
d’un ordre ségrégationniste
La mission assumée par l’État
créole haïtien est celle de pérenniser
le statut quo infernal et néocolonial
instauré par la minorité créole dès
le lendemain de l’épopée de 1804.
Si bien que le Commandant des
Marines eut écrit dans un rapport
câblé au département de la Marine,
peu de temps après le débarquement américain en 1915, que l’élite
mûlatrisante d’Haïti a maintenu
la majorité bossale et paysanne
d’Haïti dans un État d’infra-humanité, équivalent à celui qui fut le
sien sous le joug colonial et esclavagiste français. Une telle observation est celle de l’un des enfants de
Jim Crow. En 1992, Georges Bush
père fit un commentaire similaire en
qualifiant l’Élite créole haïtienne et
je cite ‘’ The most repugnant elite
I have ever seen’’. Telle est l’élite
corsaire et apatride à laquelle l’État
d’Haïti sert d’instrument de domination, d’exploitation et de ségrégation.
Les victimes? Essentiellement la majorité bossale et paysanne du pays,
laquelle vit avec moins de deux dollars par jour.
C’est en ce sens que l’État
créole est décrit ici comme l’antithèse
de l’État Nation. La seule et unique
tentative opérée depuis les deux derniers siècles d’histoire d’Haïti pour
briser l’État créole haïtien fut sous
l’occupation américaine et ce, par delà
la violence avérée de celle-ci, notamment, au cours des cinq premières
années d’une telle occupation. Une
telle violence fut de loin inférieure
à celle orchestrée pendant plus de
deux cents ans par la minorité créole
contre la majorité bossale. Voilà pourquoi les Marines des lois de Jim
Crow furent scandalisés par la
violence structurelle et raciste
de l’État créole en Haïti. Une
telle violence a connu des fortunes
diverses tout au long du vingtième
siècle mais demeure un invariant
historique de l’État créole haïtien. À
coté du ‘’Mardi Noir Haïtien’’, il
y a le tsunami ségrégationniste
et néocolonial bicentenaire de
cet État créole, lequel est à la
fois le gardien et le garant du régime d’apartheid toléré en Haïti.
Avant l’impérialisme américain, il
faut combattre le racisme de l’élite
créole haïtienne.
Le créole se distingue par son
mépris viscéral des deux principaux
marqueurs identitaires de la majorité Bossale: Le Vaudou haïtien et
la langue créole elle-même. De plus,
le Créole a une propension à abdiquer son africanité, quitte à se faire
passer pour un Bossalophobe ou un
Pas de chiens ! Pas de Nègres ! Pas
de Mexicains !
Néo-Afrikaner haïtien’’. Il n’a jamais adhéré au principe ‘’une voix,
un vote’’, sans lequel la démocratie
ne serait qu’une illusion. Il n’a jamais non plus souscrit au principe
de l’égalité juridique et ce, en vertu
même de son idéologie suprématiste.
Le Bossale, lui, manipulable et manipulé, ignore le principe démocratique suivant lequel sa voix et son
vote égalent ceux du Créole; encore
moins n’est-il outillé pour revendiquer
son égalité de droit, ayant intériorisé
son statut bicentenaire de défavorisé,
d’infériorisé et de victime. Résigné,
il s’en remet à la religion, incluant
le Vaudou, aux ONGs, à la diaspora,
à l’aide internationale. Pendant ce
temps, se poursuit depuis deux cents
ans le pillage éhonté d’une élite perchée, barricadée et emmurée sur les
hauteurs de Pétion Ville, ‘’la Pretoria
créole’’. Il faut avoir un crime génocidaire ou fratricide sur la conscience
pour transformer sa propre résidence
familiale en forteresse assiégée, barbelée et blindée dans un pays qui est
supposé être le sien.
La confiscation du savoir, de l’avoir et
du pouvoir par l’élite créole haïtienne
Du coté de l’élite créole haïtienne, une absence de civisme,
de civilité, de bonne foi mais aussi
et surtout de patriotisme et de vision; Du coté de la majorité Bossale,
l’ignorance, la misère, le
dénuement, l’analphabétisme, la
résignation et l’exil. Entre ces deux
polarités,
l’État créole haïtien,
phagocyté par une élite prédatrice,
myope, apatride, tout aussi obsédée par la chaise présidentielle
qu’incompétente. Une telle élite,
notamment, la composante politique de celle-ci, souffre d’une paranoïa extrême qui fait de ses membres les principaux fossoyeurs de
l’État Nation en Haïti.
Telles furent les forces
en présence au lendemain de
l’indépendance d’Haïti en 1804.
D’un coté, la minorité créole formée
de lettrés; de l’autre coté, la majorité
d’analphabètes que furent les Bossales et, entre les deux, le nouvel
État créole en devenir. Il s’agit alors
d’un nouveau type d’État unique
en son genre puisque réduit essentiellement à un groupe d’insurgés
révolutionnaires dont l’épopée a
contraint la force expéditionnaire
napoléonienne à la capitulation et
ce, avant l’humiliation de Waterloo. Des insurgés de la guerre de
l’indépendance, il en sortira une armée de brutes et d’apatrides au service exclusif des Créoles. C’est ainsi
qu’une telle armée et la minorité
créole se sont historiquement assimilées à l’État nation, en excluant
la majorité bossale. Deux projets de
société sont alors sur la table. Celui
de Dessalines, de Christophe et de
Toussaint Louverture porteur d’une
véritable révolution contre celui
néocolonial et pro-napoléonien de
Pétion et de Boyer. Malheureusement, c’est ce dernier projet qui l’a
emporté avec l’assassinat de Dessalines. C’est ce projet néocolonial
et ségrégationniste qui perdure en
Haïti depuis lors et jusqu’à nos
jours, porté par la minorité créole
du pays.
L’avortement de l’État nation en Haïti demeure programmé
dans la trahison historique de la
minorité créole. Il l’est tout autant
dans la projection paranoïaque de
cette dernière et de l’armée créole
avant leur fusion dans ce que nous
appelons ici l’État Créole Haïtien.
Un État fondé sur un triple principe
d’exclusion: D’abord et au premier
chef, la pigmentation épidermique;
ensuite, le savoir et, enfin, l’avoir.
Au lendemain de l’indépendance,
le créole s’arrogeait aussi bien
l’avantage épidermique qu’il disposait à juste titre du savoir, attesté par
le fait que Dessalines lui-même, père
de l’indépendance haïtienne, était
un illustre Bossale analphabète. Les
règles du jeu étant ainsi, dès le départ, définies par le Créole selon les
critères du Créole et à l’avantage du
Créole, celui-ci était bien équipé pour
s’accaparer par la suite, de la richesse
(avoir) de cette perle des Antilles
que fut jadis Haïti. C’est ce qui arriva effectivement et c’est ce qui demeure en 2010. L’État Créole Haïtien
est à la fois le gardien et le garant
d’un ordre ségrégationniste, tout
aussi
inégalitaire qu’inégalitariste
en Haïti. L’on a qu’à comparer la
situation des Martiniquais, Guadeloupéens, Dominicains, Guyanais et
Réunionnais avec celle des Braceros
haïtiens (Coupeurs de Canne) en République dominicaine ou le niveau
de vie d’un Bossale avec celui d’un
citoyen dominicain ordinaire pour se
donner une idée assez juste de ce
que l’État Créole a accompli pour la
Suite à la page (16)
Haïti Liberté
7
Perspectives
Election présidentielle : un
boulet nommé Jude Célestin
Par Catherine Charlemagne
P
ersonne, absolument personne ne
veut entendre parler de ce candidat sorti de nulle part ou du moins
du chapeau de celui qui se prend pour
le roi d'Haïti. Ce candidat se nomme
Jude Célestin. La veille, au soir de la
fermeture des inscriptions des candidats au Conseil Electoral Provisoire
(CEP), il était encore Directeur général du Centre National des Equipements (CNE), l'un des plus grands
centres d'équipements de travaux
publics des Caraïbes. Sans scrupule
aucun, mais aussi en violation totale
des énoncés de la loi fondamentale, il
a accepté comme si tout le pays était
à sa dévotion pour se porter candidat
à la présidence de la République, sans
même avoir la décence de démissionner de son poste comme l'exige la
Constitution.
En fait, le premier responsable
de cette complaisance, par rapport
à la loi se nomme, lui, René Garcia
Préval, président de la République
en 2006 dans les conditions que
l'on sait. Jamais on aurait imaginé
que M. Préval allait ramener le pouvoir exécutif haïtien à ce niveau de
caniveau, transformant les institutions et les administrations publiques du pays en marchepieds afin
d'imposer ses désiderata personnels à
la manière d'un monarque non éclairé
mais avide de pouvoir personnel. Selon toute vraisemblance, Jude Célestin
serait, selon la rumeur, le beau-fils du
roi fainéant du Palais National. L'idée
de devenir Président de la République
ne venait pas de lui, ce serait la volonté uniquement de M. Préval de
l'imposer comme son dauphin.
Toutes les histoires racontées
çà et là à propos des tractations entre
les obscurs sénateurs et autres insignifiants députés pour barrer la route
à l'autre postulant de Inité, la Plateforme politique présidentielle, ne seraient que de la paille aux yeux. Tout
n'était que des manœuvres dilatoires,
histoire de tromper les non initiés à
la politicaillerie haïtienne. Mais contrairement à ce que pense le chef de
l'Etat, les Haïtiens ne sont pas des idiots et loin d'être des imbéciles. Et l'on
veut pour preuve, malgré ces deux
semaines passées après l'annonce de
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8
Haïti Liberté
Jude Célestin
la candidature de cet inconnu au nom
de Inité, la mayonnaise ne prend pas
dans le pays.
Mieux, celui même qui se prend
pour le mentor de la République commence à se douter. Comprenant son
erreur et, comme à son habitude, il
s'emploie à dire à ses interlocuteurs
qu'il ne demande à personne de voter
pour un mauvais candidat. Bref, cette
candidature considérée depuis le début comme un véritable scandale et
qui a mis à nu le système Préval et
le Groupe de Bourdon devient de plus
en plus un vrai boulet pour le Président de la République. Personne ne
veut cautionner une telle plaisanterie
de mauvais goût.
Les organisations populaires,
ces fameuses OP sans lesquelles,
paraît-il, il n'y a point d'élections au
sein de la République, refusent, elles
aussi, de soutenir ce candidat encombrant. Il y a une semaine, le Président avait convoqué tout ce beau
monde en vue de leur proposer monts
et merveilles afin de les rallier à sa
cause et à fortiori à la cause de son
poulain Jude. Mais là encore, selon
des témoins, le chef de l'Etat a eu le
plus grand mal à calmer les esprits de
ses amis OP. La quasi totalité des invités a juré fidélité à l'ancien Premier
ministre désigné puis recalé au profit
du protégé du tout puissant qui est au
Palais National.
Autre mauvais coup pour
le candidat du Palais, non seulement il est rejeté par la majorité de
la population parce qu'il est, à juste
titre, le candidat du Parti Inité, mais
Jude Célestin n'est pas le bienvenu
auprès des élus locaux sortants. La
semaine dernière, sur convocation
de la Présidence, tous les Magistrats
(Maires) des départements du Centre,
de l'Artibonite et du Nord se sont rendus dans la capitale pour y rencontrer le chef de l'Etat. Ce jour-là, des
promesses mirobolantes ont été faites
à ces Maires dans le but précis de faciliter la campagne de Jude Célestin
qui, jusqu'à aujourd'hui, reste muet
comme une carpe. Alors que tous les
autres prétendants commencent à se
faire entendre.
Le lendemain de la rencontre
avec le Président de la République
au Palais, les mêmes Maires se sont
tous rendus auprès de l'ancien candidat de Inité pour faire un compterendu détaillé de ce qui a été dit et
proposé, une façon de marquer leur
attachement à la candidature de celui-ci contre Jude Célestin. Dénoncé
au départ, ensuite contesté et enfin
ignoré, le candidat de la Plateforme
Inité a décidément du plomb dans
l'aile. Il devient évident pour tout le
monde, y compris pour ceux qui, au
début, croyaient que la population,
avec le temps, pouvait avaler cette
pilule amère, que Jude Célestin est
un candidat trop encombrant pour
la présidence. Et finalement, elle ne
pourrait rien faire pour lui.
Alors, les rumeurs vont bon
train. Certains commencent à dire que
Jude n'est pas vraiment le candidat
du Président Préval. Pour d'autres, le
Palais aurait trois, voire quatre candidats dans la course à la succession.
Une chose est sûre, s'il y a un candidat à la présidence de la République,
ayant le plus de handicaps à sortir du
bois, c'est bien Jude Célestin, héritier
d'un fardeau dénommé Inité dont il
doit défendre contre vents et marrés
le bilan auprès d'un électorat dont
l'hostilité envers le pouvoir et son
chef devient célèbre. Certes, la campagne officielle n'a pas démarré encore. Pour le moment, les candidats
se mettent en position de marche et
tâtent le terrain pour vérifier leur popularité auprès de la population.
Avec l'éviction de Wyclef Jean
de la course à la présidence pour
cause de résidence, en tout cas, c'est
ce qu'a avancé le Conseil Electoral
Provisoire, le jeu devient plus ouvert.
Après avoir focalisé pendant deux
semaines tous les regards sur lui, et
même après avoir été prendre le café
chez le chef de l'Etat et parlé au téléphone à la demande de M. Préval
avec Jude Célestin, il a fini par comprendre qu'être pop star n'a rien de
commun avec la fonction de Président
de la République. Son « Carnet » en
poche, il est rentré chez lui aux Etats
Unis deux jours après, reprenant ce
qu'il sait faire le mieux : chanter.
En deux temps trois mouvements, il a raconté en chanson et
en musique sa mésaventure dans
la course à la magistrature suprême
et ses relations avec son ami René.
Du travail de Pro. D'ailleurs, certains
se demandaient, ce que Wyclef avait
été faire dans ce « merdier » ? En
tout cas, c'est un grand ouf de soulagement pour d'autres qui remercient encore le ciel que le CEP puisse
au moins avoir le courage de dire à
Wyclef que sa place est derrière son
micro, dans une salle de spectacle et
sur un podium, ce qu'il fait très bien,
certainement pas derrière un bureau
en tant que Président de la République.
L'épisode
gran-guignolesque
étant terminé, l'on peut revenir à
ce qui nous attend le 28 novembre
prochain. Et personne ne sait ce que
compte faire le Monarque qui règne
au Palais National. Pense-t-il toujours que son dauphin Jude Célestin
peut lui succéder le 7 février 2011
coûte que coûte ? Ou va-t-il laisser
le peuple souverain choisir librement
celui ou celle qu'il estime être le plus
âpte à le diriger ? En tout cas, s'il y a
un Président qui connaît le mieux ce
que « vox populi » veut dire en Haïti,
c'est bien ce Président.
Certains candidats le conseillent,
d'ailleurs, de méditer sur le rapport de
force qui l'a conduit à la présidence
de la République lors du vote du 7
février 2006. Il doit se rappeler certainement de la baignade populaire
de l'hôtel Montana en présence de
Mgr Desmond Tutu au moment où
les mauvais perdants pensaient pouvoir lui ravir la victoire. Que le Président réfléchisse à deux fois avant de
se lancer en faveur de son chouchou
Jude dans une aventure de ce genre.
Le peuple aujourd'hui est contre lui,
par conséquent contre son candidat
Jude Célestin. Nous sommes loin, très
loin de la faveur populaire d'il y a cinq
ans. Aujourd'hui M. le Président, il y
a des électeurs, beaucoup d'électeurs
sous les tentes.
Monographie de la Rand
Corporation sur Haïti
Nous ne cessons pas d’insister sur un projet de développement alternatif
durable et inclusif élaboré par les associations paysannes et populaires et
leurs alliés en vue de « l’insurrection des consciences » et de la mobilisation
des masses pour une construction d’Haïti par nous-mêmes
Par Franck Laraque
L
a Rand Corporation , une institution
à but non-lucratif bien connue pour
ses analyses dans le domaine politique
et économique, vient de publier un important document de plus de deux cents
pages sur la crise haïtienne « Building a more resilient Haitian State »
(Construire un Etat Haïtien plus fort) .
Cette monographie contient, après un
constat de la situation d'Haïti aggravée
par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des analyses pertinentes,
des recommandations judicieuses et
concrètes pour un Etat Haïtien fort, une
bonne gouvernance et des réformes financières appropriées mais préconise,
à tort, le maintien du néolibéralisme
économique qui a dévasté l'économie
haïtienne avant le séisme.
Bonne gouvernance, réformes
financières par un Etat fort
La réforme des institutions est
basée sur Le Programme-Cadre de Réforme de l'Etat. Modernisation Administrative et Décentralisation (République d'Haïti). Des propositions claires et
nettes sont énoncées en ce qui a trait
à : la justice, la sécurité, la politique ,
la politique économique, l'habitat, l'infrastructure( les routes, les ports, les
aéroports, l'énergie, l'eau, les égouts),
l'éducation, la santé, la coopération des
donateurs, la priorité des stratégies .
Des chapitres entiers leur sont consacrés. En effet le chapitre 2 traite de la
gouvernance et de l'administration publique ; les chapitres IV et V de la justice et de la santé ; le chapitre VI de l'environnement favorable à la croissance
économique, de l'économie politique et
de la fiscalité ; le chap. VII de l'infrastructure ; le chap. VIII de l'éducation ;
le chap. IX de la santé ; le chap. X
de la coordination avec les donateurs ;
le chap. XI des stratégies financières et
des prérequis politiques.
Maintien du néolibéralisme
économique
Maintien ou renforcement du
néolibéralisme est articulé astucieusement comme suit dans le paragraphe «
Recommandations » de la page 84 : «
Haiti enjoys highly favorable access to
the U.S. market for clothing. Some of
Haiti's best prospects for growth are to
attract foreign and domestic investment
to the garment industry. Haiti has too
many people engaged in agriculture.
The country is heavily populated, and
more land is cultivated than is ecologically sustainable. In contrast, laborintensive industries, such as garment
manufacturing, provide an attractive
source of jobs and income, especially
given Haiti's competitive, low-cost labor force. However, to take advantage
of the opportunities in labor-intensive
exports, the Haitian government, in
conjunction with the international community, should implement the recom-
Construire un Etat Haïtien
plus fort
mendations set forth in this section ».
(Haïti jouit d'un accès hautement favorable au marché des vêtements américain. Quelques-unes des meilleures
possibilités de croissance économique
consistent à susciter l'investissement
étranger et local dans l'industrie des vêtements. Trop d'Haïtiens se consacrent
à l'agriculture. Le pays est surpeuplé
et trop de terres sont cultivées au détriment d'une écologie durable. Par
contre, des industries à forte intensité
de main-d'œuvre (ou qui nécessitent
l'emploi de beaucoup d'ouvriers), comme la manufacture des vêtements,
Suite à la page (15)
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Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
This Week in Haiti
Musicians, Doctors, Activists, Technocrats and Politicians:
34 Candidates Bid for Haiti’s Presidency
Jean Henry should not be confused with his brother Jean Harry Céant,
who headed Haiti's National Council of
Telecommunications (CONATEL) under
Aristide's second administration.
By Kim Ives
Only 19 of the original 34 candidates
who registered for the Nov. 28, 2010
elections were approved by the ninemember Provisional Electoral Council
(CEP) on Aug. 20 (see Haïti Liberté,
Vol. 4, No. 6, 08/25/2010). Although
hip-hop musician Wyclef Jean has
declared that he will challenge his
disqualification, Haiti’s electoral law
establishes the CEP as the “final arbiter” of all electoral matters, apparently
dooming his appeal.
Large segments of Haitian society
are opposed to any elections held under
the aegis of the current CEP because
it disqualified exiled former President
Jean-Bertrand Aristide’s Lavalas Family
party from the elections last November
on a concocted technicality (see Haïti
Liberté, Vol. 3, No. 20, 12/2/2010).
Large demonstrations organized by the
Heads Together of Popular Organizations coalition (Tèt Kole) have called
for the CEP's overhaul and for President
René Préval's removal and replacement
by a provisional government. Préval
hand-picked the CEP and has rejected
calls to change it.
Préval was elected in 2006 because the Lavalas base thought he
would bring Aristide back and embrace the Lavalas Family's democratic
nationalist program. Although Préval
betrayed those who elected him by
ignoring their demands, five of the 19
approved candidates would like to repeat the formula which brought him to
power: to be seen as Aristide's surrogate or heir. These five would like to
present themselves as "stealth" candidates of the Lavalas Family.
Jean Henry Céant
J
ean Henry Céant, 53, is the candidate of the Love Haiti (Renmen Ayiti)
party, which evolved from a collective
whose acronym - AIMER, or "love" in
French - comes from "Agir Ici Maintenant Ensemble pour Reconstruire
Haïti” or “Act Here and Now Together
to Reconstruct Haiti.” Founded Oct. 21,
2009, the Collectif AIMER had as its
mission, according to its website, “to
serve as heralds to awaken consciences to the gravity of the moment and to
encourage citizens to join in a final act
of saving the country.” It pursues “the
ideals of unity, solidarity and fraternity to build a new Haiti on the basis
of shared responsibility, social justice,
peace and economic progress for all”
with the watchwords “Freedom,” “Civic
Duty,” “Solidarity,” and “Democracy.”
The founder and president of the
Collective and the party is Camille Leblanc, who was Préval's Justice Minister
from Mar. 1999 until Feb. 2001.
Céant acted for years as Aristide's
"notaire" or notary, which in Haiti is a
cross between a lawyer and an accountant. It is a person trained and adept at
navigating the labyrinth of Haiti's byzantine legal and bureaucratic systems,
particularly in domains such as real estate and taxes.
Céant was born in Port-au-Prince
on Sep. 27, 1956 and graduated with
a law degree from Haiti's State Law
School and Madrid's Pontifia University. He was the general counsel of
the Italy-based International Union of
Notaries and taught law for 10 years
at Quisqueya University. With a degree
in accounting and statistics, Céant also
taught at the National School of Financial Administration of the Republic
of Haiti (ENAF). He is also a member
of several legal and teaching associations.
During 2008 and 2009, Céant
was often cited as a potential presidential candidate for the Lavalas Family.
(The third of three parts)
issue other candidates generally skirt.
This UN agent says he would “gradually diminish” the near 12,000-member
UN force over his five years in office, so
Haiti would be “sovereign" by the end
of his term. President Préval had made
the same promise. Some UN occupation
officials have said they expect to "have
a presence” in Haiti for 20 years.
Voltaire’s symbol is a rooster,
which was the original Lavalas symbol
in 1990.
Yvon Neptune
O
Jean Henry Céant
His role as Aristide's notary earned him
marginal acceptance.
But he remained a largely backroom operator who was not known to
the Lavalas base nor seen as an activist
leader who stood with the people during the coups and repression of recent
years.
He flirted with different Lavalas
spin-offs including "Remanbre," led by
former Information Minister Mario Dupuy, and the Tèt Kole coalition.
Two weeks ago, Céant refused a
one-on-one meeting with Préval, saying "it is a good thing that a president
wants to meet with a citizen. I very
much like to meet my president, but
as a presidential candidate, it does not
interest me to have a meeting alone
with him.”
However, last week, Céant's tone
turned drastically sharper when he accused Préval of being "thirsty for power” and claimed that he had received
anonymous telephone death threats
from government circles.
“President Préval is ready to do
anything, without exception, to keep
power," Céant told Radio Kiskeya. He
accused Préval of using the "domesticated” CEP to advance his own agenda.
“The CEP has been literally instrumentalized by President Préval
who now has a tool to designate his
own successor,” he said.
Céant's lawyers have sued the
CEP for proof that the Higher Court of
Accounting and Contestation has given
clearances for former government officials Jacques Edouard Alexis, Yvon
Neptune, Lesly Voltaire, Yves Christallin, Jude Celestin and Josette Bijoux, all
Céant's rivals.
Céant has also criticized another
rival, former Senator Jean Hector Anacasis, of being Préval's "pawn” and
questioned why Yves Christallin can
still maintain his post as Social Affairs
Minister while running for president.
Meanwhile, in a speech on Aug.
21 at AIMER's Second Congress in Archaie, Céant denounced "exclusion as
a cancer devouring our society.” By
focusing on exclusion, he sought to
appeal to the excluded Lavalas base
as well as partisans of the 15 disqualified candidates, including Wyclef Jean,
whose ejection he has specifically denounced.
Despite the tough talk, Céant is
essentially trying to reconcile Haiti's
sharply divided classes, much as Aristide tried. In his poem "A Citizen’s
Dream," Céant lays out his vision for
finding peace: "We will be brothers,
friends, when we forget our differences
of origin, of color and of wealth.”
Love Haiti’s goal is to create
“the largest grouping of people and
organizations of diverse sensibilities"
from popular organizations to business
people. In his Archaie speech, Céant
switched from Kreyòl into French to
thank "our friends in the international
community,” saying “I know Haiti can
count on you.”
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
ne might expect that Aristide’s former Prime Minister Yvon Neptune,
63, would be embraced by the Lavalas
base as Aristide’s successor. He spent
over two years in prison without trial,
during which he nearly died from an
extended hunger strike. In May 2008,
the Inter-American Court of Human
Rights in Costa Rica formally condemned the detention and ordered Haiti
to clear Neptune of all charges and pay
him $95,000 in damages, among other
things, by Jun. 6, 2010. The charges
Yvon Neptune
were finally dropped last fall but “other
than that the Haitian government
has not complied with any part of the
court’s orders, including compensation, publishing the court’s decision
in Le Moniteur, and coming up with a
plan to improve prison conditions to
minimum international standards,”
said Brian Concannon of the Institute
for Justice and Democracy in Haiti, who
helped represent Neptune before the
court.
However, Neptune is viewed as
a traitor by much of the Lavalas base
for going on national and international
television after the Feb. 29, 2004 coup,
with the U.S. and French ambassadors
flanking him at either elbow, to announce that Aristide had resigned and
voluntarily left Haiti. Aristide had said
that he was the victim of a “modern
kidnapping” by U.S. troops.
Neptune only added to the simmering enmity against him by saying
at a Nov. 3, 2008 Lavalas Family rally
that he hoped to meet with Aristide one
day and at that time, “as the proverb
says, when eyes meet, lies fail.”
Born Nov. 8, 1946 in the southern town of Cavaillon, Neptune spent
many years living in a Long Island
suburb of New York City where he
worked as an architect. He returned to
Haiti after the 1991-1994 coup d'état
and became a Lavalas Family leader.
He won a West Department Senate
seat and became the Senate's speaker
until he replaced Jean-Marie Chérestal
as Prime Minister in March 2002. He
served in the post until he was replaced
by a coup appointed Prime Minister Gérard Latortue on Mar. 12, 2004.
Neptune is the candidate of the
Haitians for Haiti party.
Leslie Voltaire
M
uch like Neptune, Leslie Voltaire,
is scorned by the Lavalas base
for his role immediately following the
2004 coup d'état. As the outgoing
Minister for Haitians Living Overseas,
he was appointed, essentially by then
U.S. Ambassador James Foley, to sit
on a "Tripartite Council" representing
the "Lavalas government" along with
Yves Christallin
T
Leslie Voltaire
current Justice Minister Paul Denis,
representing the "opposition," and UNDP's Adama Guindo, representing the
"international community." Voltaire,
Denis and Guindo then named a sevenmember Council of the Wise, which in
turn selected as de facto Prime Minister Gérard Latortue, a U.S.-prepped UN
functionary who was then living in
Boca Raton, Florida.
Today, Voltaire is once again
serving as a hand-maiden to U.S. imperial interests by acting as Haiti’s Special Envoy to the United Nations, a job
he was given by Préval. His primary
role is to liaison with the UN’s Special
Envoy to Haiti, former President Bill
Clinton.
Trained as an architect and urban planner at Cornell University and
the Universidad Nacional Autonoma
de Mexico, Voltaire has been an almost
permanent fixture in the Aristide and
Préval governments since 1991 acting
as Minister of Education (1991-1994),
Minister for Haitians Living Abroad
(2001-2004), Chief of Staff to President Aristide (1994-1996), and Advisor to President Préval (1996-2001)
charged with designing and supervising
the construction of eight major public
squares, a waterfront, and two villages
of 600 housing units each.
Historically, Haiti’s bourgeoisie,
represented by the Liberal Party, had
the slogan: “Power to the most competent.” Voltaire, a prototypical child of
the bourgeoisie, articulates this age-old
vision succinctly: “We cannot leave
Haiti’s destiny to amateurs,” he declared last week. “Reconstruction is
the business of professionals... I will
be the orchestra conductor in the construction of this modern state that we
want.”
Calling himself an “assembler,"
Voltaire is representing the party Together We Are Strong (Ansanm Nou
Fò), which borrows its name from the
Lavalas chant: "Alone we are weak,
together we are strong, together, together, we are the Lavalas.”
(Ansanm Nou Fò was founded
by former Lavalas House of Deputies
speaker Eric Jean-Jacques. Ironically,
Jean-Jacques had originally sought
Wyclef Jean to be his party's candidate,
and Jean had apparently agreed, inside sources say. But right-wing death
squad-linked Senator Youri Latortue
convinced Jean that it would be a mistake for him to run under the banner of
a Lavalas retread and proposed an "unaffiliated" party, like his own, "Repons
Peyizan" (now fielding Konpa musician
Michel "Sweet Mickey" Martelly). In
response, Jean-Jacques quit Ansanm
Nou Fò to head another party whose
unsullied banner he had on the shelf:
Viv Ansanm or the Live Together party. This then became the party under
which Wyclef Jean registered.)
Voltaire vows an administration that would be founded on two of
the original Lavalas “cornerstones” –
transparency and participation (justice
was the third) – and promises to end
the UN military occupation of Haiti, an
he former Lavalas speaker of the
House of Deputies, Yves Christallin
now represents the Organization of the
Future (Oganizasyon Lavni). He was
affiliated with the Annette "So An" Auguste faction of the Lavalas Family, but
then became Préval's Minister of Social
Yves Christallin
Affairs, a post he still holds.
Christallin's employment by and
closeness to President Préval has destroyed any Lavalas base support he
might have once had, leaving him with
one of the most anemic campaigns.
Gérard Marie Necker Blot
D
r. Gérard Blot is perhaps the weakest of the five faux-Lavalas candidates. He calls his party the December
16 Platform, which harkens to the
date in 1990 when Aristide first won
the presidency. He was a minister in
Aristide's first government in 1991 and
briefly a member of the Lavalas Family
after it formed in November 1996.
But in February 1999, Blot
formed his own party called Heads
Dr. Gérard Blot
Together (Tèt Ansanm) which didn't
really garner any attention until 2006
when Texas-based Haitian-American
businessman Dumarsais Siméus chose to
run under its banner.
Unfortunately for Siméus, and Blot,
the candidate was eliminated under the
Electoral Law's five year Haiti residency
requirement, which also snared Wyclef
Jean and sixth would-be Lavalas "stealth"
candidate, Lavarice Gaudin of the party
Veye Yo.
In the lead up to the 2004 coup,
Blot was part of the U.S.-backed opposition
front the Group of 184, making him the
candidate least likely to succeed in wooing any Lavalas base organizations.
Haïti Liberté
9
BOLIVIE : SOCIALISM
Par Sergio DE CASTRO
SANCHEZ
L
e socialisme et l’indigénisme
en Bolivie : acculturation, État
et modernité faces à la proposition du Vivre Bien (Buen Vivir).
Une analyse critique du processus bolivien comme exemple de
la tension grandissante entre les
gouvernements du Socialisme du
XXI siècle et les mouvements indigènes.
L’Amérique Latine est devenue un référent théorique
et pratique de lutte contre le
capitalisme. Une lutte qui fondamentalement se réalise à
partir des cadres théoriques et
pratiques très différents. D’un
côté, le Socialisme du XXI
siècle, à partir de la reformulation des thèses classiques liées
à la prise du pouvoir étatique,
cette proposition s’est développée dans différents pays. De
l’autre, ces luttes qui mettent
l’accent sur la nécessité de construire une autre forme de pouvoir «antinational» [1], “depuis
le bas”, et parmi celles-ci celles
que met en avant la proposition
indigène comme possibilité de
changement structurel qui va
bien au-delà du contexte purement ethnique.
Dans le texte présent, nous
essaierons de développer une
analyse critique du processus
bolivien comme exemple de la
tension grandissante entre les
gouvernements du Socialisme
du XXI siècle – dans le discours
duquel la proposition andine a
été assimilée – et les mouvements indigènes sur son aspect
constructions de pouvoirs antinationaux [2].
Bref cadre théorique
Bien que dans la tradition
européenne le concept «d’État»
apparaisse de la main de Machiavel, les bases théoriques de la
démocratie représentative propre
à l’état libéral ne l’ont pas appliqué jusqu’au XVIIe et XVIIIe
siècle à travers les “théories contractualistes”.
D’un point de vue politique
et anthropologique, le contractualisme part d’une conception de
l’être humain en tant qu’individu
abstrait, depuis son “état naturel” (Rousseau), qui «pactise»
avec ses semblables pour faire
partie de la société, partant de cet
état pour se construire en un être
culturel. Un “contrat social” qui
deviendra la base de l’État et du
système démocratique représentatif qui va s’y associer à partir
de la Modernité, et auquel la
volonté individuelle est soumise
“à la direction suprême de la volonté de tous”, déclarant ainsi
l’État comme unique espace «rationnel» de vie en commun possible.
De son côté, John Locke
ouvrira de la même manière les
bases du libéralisme politique et
économique après avoir défendu
qu’un tel pacte a pour principale
finalité la préservation de la propriété privée individuelle, considérée comme élément basique du
droit naturel.
10
Haïti Liberté
Dans tout les cas, comme Zibechi le signale, la forme
d’organisation politico-sociale,
basée sur l’État, suppose la création d’un corps gouvernemental
aliéné à la société civile c’està-dire un espace de gouvernement qui existe et fonctionne en
marge de la citoyenneté. Tout le
contraire des pouvoirs antinationaux, ceux-ci constituant une
forme de “pouvoir“ dispersée et
multidirectionnelle, qui ne restent pas en marge du reste de
société. Face à la verticalité de
l’État, les pouvoirs antinationaux représentent de cette façon
une manière de “se gouverner”
basée sur l’horizontalité, si bien
exprimés par le néozapatisme
à travers de son fameux adage
“commander en obéissant”.
Historiquement, grâce à la
nature “globalisante” de l’État citée un peu plus haut par les mots
de Rousseau, ce dernier a confronté sa relation avec les pouvoirs antinationaux au travers
de la recherche de l’imposition
de la logique étatique. Celle-ci
a deux voies. D’un côté, la répression contre les mouvements
sociaux, principalement utilisée
par les gouvernements explicitement alignés avec le néolibéralisme. De l’autre, la recherche de
l’expansion de l’État à travers la
démobilisation, la cooptation, la
centralisation et la recherche de la
représentativité dans ces espaces
qui usuellement ne trouvent pas
dans la démocratie formelle (et
l’État) leur forme d’organisation
politico-sociale.
La proposition indigène :
La communauté et le Vivre Bien
Comme exemple de pouvoirs antinationaux dans le
monde indigène nous pouvons
trouver la pratique de la «communauté» dans la nation Aymara.
La communauté Aymara,
explique Zibechi, n’est pas une
réalité objective, mais “une
manière de tisser des liens entre
Vivir” [3].
Le Vivre Bien rompt d’une
manière radicale avec les fondements anthropologiques propres
à la Modernité. En premier lieu,
ce concept entend l’être humain
comme un être primordialement collectif et non individuel,
comme de fait nous avons précédemment le contractualisme.
Ce qui amène à la deuxième caractéristique intimement liée à la
première : la fin de l’opposition
nature/culture.
Si dans la Modernité, comme nous l’avons vu, l’être humain est défini comme tel au
moment où il abandonne son
“état naturel”, dans la conception du monde andin la collectivité se réfère non seulement
au reste des êtres humains,
mais aussi à la Pachamama (la
Terre-Mère), de telle façon que
l’opposition nature/culture dans
la définition de l’être humain
perd son sens.
Comme l’affirme Mónica Chuji “tout ce qui précède
ou reste hors du contrat social se voit relégué à cette enceinte significativement appelée
‘état naturel’, cela implique
de “dénaturaliser l’homme et
d’objectualiser la nature”, en
transformant celle-ci ou bien en
un objet de connaissance (une
science) ou en un “objet duquel
peuvent être extraites toutes les
conditions nécessaires pour la
production matérielle, qui dans
la modernité acquiert la modalité du capitalisme” [4].
À partir de cette rupture
radicale avec la Modernité, le
Vivre Bien suppose une triple
alternative
politico-sociale,
économique et écologique au
capitalisme.
La compétitivité, produit
de la conception de l’être humain en tant qu’individu, reste
substituée par une collectivité
dont la base existentielle est
la réciprocité et la redistribution (par exemple à travers le
travail communautaire et la
Séminaire sur le Vivre Bien
les personnes”, ce qui de plus
permet d’universaliser la proposition au-delà du stéréotype qui
assimile communautaire et rural,
comme le montre la ville aymara
d’El Alto. Une proposition qui,
cela dit, doit cohabiter au sein du
mouvement indigène avec la demande de plurinationalité, bien
que cela suppose une reformulation positive du concept d’ÉtatNation hérité des processus
d’indépendance et pour partie de
l’idéologie coloniale, qui est toujours immergée dans la logique
de l’État.
Pourtant le coeur de la
proposition indigène, et plus
concrètement andine, nous
le trouvons dans ce qui a été
traduit en castillan par “Buen
propriété collective). De plus,
la conception de la Nature non
comme un objet externe mais
comme une partie de notre propre identité, implique une relation économique éloignée de
l’extractivisme capitaliste. De
la même manière, la forme de
gouvernement basée sur des
pouvoirs antinationaux, sur
l’horizontalité et sur la réalisation d’assemblées (basées sur
le consensus et non sur le vote)
représente de la même manière
le corollaire politique de cette
conception anthropologique.
Le cas de la Bolivie : un indigénisme du XXIe siècle
L’indigénisme,
loin
de
Morales déclarait que le travail le plus important de son deuxième
mandat serait “l’industrialisation des ressources naturelles que la TerreMère nous offre”.
Les pays « socialistes » ont encore avancé dans le long processus de
raffinement de ces pratiques, en donnant lieu à ce que nous pourrions
dénommer “l’indigénisme du XXIe siècle”
défendre l’indigène, se réfère
à toute une construction anthropologique
qui
cherche
l’acculturation avec l’intention
d’assimiler l’indigène à la logique
moderne du progrès et au développement de la nation.
Parmi différentes stratégies
indigénistes qui ont été développées au cours de l’histoire,
celle qui nous intéresse ici est
celle qui consiste à l’assimilation
de l’indigène comme partie de
l’identité nationale. Une assimilation, toutefois, basée sur
la folklorisation des symboles
et des traditions, convertissant
l’indigène en “pièce de musée”
– vide de contenu pratique – faisant partie du passé «glorieux»
de la nation et source de bénéfices économiques par le tourisme.
Actuellement, les pays «socialistes» ont encore avancé dans
le long processus de raffinement
de ces pratiques, en donnant
lieu à ce que nous pourrions dénommer “l’indigénisme du XXIe
siècle”.
L’indigénisme du XXIe
siècle part de cette logique expansionniste de l’État cooptant
et assumant la proposition indigène comme faisant partie du
discours gouvernemental. Ainsi,
en Bolivie, et aussi en Équateur,
l’approbation des nouvelles constitutions, inclut la plurinationalité et le Vivre Bien comme axe
centrale, elle-même accompagnée par une continuité des politiques, centrées sur l’État comme
quasi unique colonne vertébrale
de la vie politico-sociale, ainsi
que d’un modèle économique extractiviste dont les conséquences
environnementales sont bien
connues. En résumé, l’État (et
la Nation) ont tenté de folkloriser les pratiques symboliques
indigènes à le faire avec la propre proposition sociale, politique,
économique et écologique du
mouvement indigène.
La «Modernité» politique du
gouvernement bolivien
En 2005, García Linera a
déclaré : “ L’État est la seule
chose rationnelle en Bolivie.
Toute lutte passe par l’État”
[5]. Une affirmation pareille lie
le vice-président bolivien avec
les sources les plus obscures
de la pensée occidentale. Ainsi,
Hegel – qui comprenait l’État
Absolu comme pleine cristallisation de l’Esprit dans son déploiement rationnel dans l’Histoire
– défendait que toute pensée
non-occidentale [6] était «irrationnelle» et c’est pourquoi
elle se trouvait en marge de
l’Histoire. Tout ce qui ne faisait
pas partie de cette tradition, était
tout simplement irrationnel. La
thèse selon laquelle la proposition sociologique de Comte [7]
a été construite comme toute
société non scientifique est dans
une phase de développement
inférieur qui doit nécessairement «progresser» vers la pleine
rationalité occidentale. La thèse
qui, en symbiose avec la sociobiologie, a mené des personnages comme Gabriel René Moreno
à affirmer que « l’indien et le
métis inca ne servent radicalement à rien dans l’évolution
progressive des sociétés modernes, ils tendront tôt ou tard,
dans la lutte pour l’existence, à
disparaître sous la plante souveraine des blancs purs ou purifiés ».
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
ME ET INDIGÉNISME
de dollars qui, au travers de 12
“Axes de Développement”, cherche à dépasser les «barrières» que
la nature oppose au transport et
à la commercialisation des ressources naturelles. Douze pays
de la région – incluant tous les
pays de la sphère du socialisme
du XXIIe siècle – sont pleinement immergés dans cette initiative que la Coordinatrice Andine des Organisations Indigènes
(CAOI) qualifie déjà “d’écocide et
d’ethnocide”.
Conclusion
Rafael Correa et Evo Morales, ainsi, en Bolivie, et aussi en Équateur, l’approbation des nouvelles constitutions,
inclut la plurinationalité et le Vivre Bien comme axe centrale
Avec
ces
suppositions
théoriques, les pratiques politiques du gouvernement bolivien
actuel affirment celles peu à peu
indigénistes, face à une proposition indigène qu’il considère «irrationnelle», assez pour rester
étrangère tant à la logique du
“progrès et du développement”
qu’à l’État.
Politique économique
Il est bien connu qu’après
l’échec du Sommet Climatique
de Copenhague, Evo Morales a
proposé la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de
la Terre-Mère, qui s’est déroulée
à Cochabamba les 19 et 22 avril
derniers.
À ces 17 tables de travail s’est ajoutée une de plus,
la Table 18 qui, poussée par le
Conseil National d’Ayllus et de
Markas del Qullasusyu (CONAMAQ) – alliée traditionnelle
de Morales – a été durement
critiquée par García Linera,
n’était pas accepté comme faisant partie de la Conférence officielle. Rafael Quispe, Mallku
de la Commission des Industries
Extractives de la CONAMAQ,
faisait des déclarations plus que
clarifiantes : “Quand COP 15 a
échoué nous avons défini avec
le frère Evo Morales le fait de
convoquer une conférence des
peuples, non des états”.
Ces déclarations ne vont
pas seulement dans la direction déjà exposée [8] sinon
que la création même d’une
table parallèle au sommet officiel signale aussi, à celles et
ceux qui constituent la base de
la confrontation de plus en plus
évidente entre le mouvement
indigène bolivien et le premier
président indigène d’Amérique
du Sud, la continuité du modèle
économique extractiviste, base
du modèle capitaliste.
Ainsi en 2005 également,
García Linera déclarait : « L’avenir
de la Bolivie est la modernité,
non l’économie familiale ». Et il
ajouta : « Le prémoderne ne peut
pas triompher. Le traditionnel
et le local sont des fruits de la
domination. L’éloge du local et
du traditionnel est l’éloge de la
domination ».
La
caractérisation
de
l’économie familière (propre
des Ayllus) comme “prémoderne” nous renvoie à la pensée ethnocentriste de Comte,
alors qu’il situe les pratiques
économiques indigènes comme
“antérieures“ [9] à celles de la
rationalité moderne, c’est-àdire occidentale. L’État, constitué [10] en garant de la propriété privée et de l’échange
libre d’articles [11] devient
ainsi la base unique du modèle
économique rationnel.
Et c’est dans cette voie
qu’est en train de travailler le
gouvernement d’Evo Morales.
En mars dernier, le président bolivien présentait son Plan
Stratégique 2010-2015. Avec un
budget de 32 milliards de dollars,
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
le plan a pour finalité d’accentuer
l’exploitation des ressources naturelles et la construction des infrastructures de transport. Pendant sa présentation, Morales
déclarait que le travail le plus
important de son deuxième mandat serait “l’industrialisation
des ressources naturelles que
la Terre-Mère nous offre”. Plusieurs membres du gouvernement bolivien ont déjà déclaré
La centralité de l’État et
tout le conglomérat théorique
(et pratique) surgi de la Modernité européenne que porte
le socialisme du XXIe siècle a
transformé son profil révolutionnaire en pratique politique
réformiste qui n’est pas du
tout orienté vers un changement vraiment structurel que
suppose le dépassement du
capitalisme. Sur le terrain
économique, la continuité du
modèle extractiviste peut aspirer, comme beaucoup, à dépasser le néolibéralisme, mais
avec la possibilité de tomber
dans une nouvelle phase du
capitalisme.
En second lieu, et en ce
qui concerne la relation de l’État
avec la proposition de pouvoir
antinational venue des peuples
indigènes, cette même action de
l’État mène vers une nouvelle
forme d’indigénisme qui, au
travers de l’assimilation du discours antinational par le pouvoir,
essaie de neutraliser celui-ci en
laissant la voie libre à ce qui est
le projet de l’État-Nation latinoaméricaine, depuis les processus
d’indépendance. Processus qui,
comme nous les avons vus, interprètent la conception du monde
Moderne comme unique garant
du «progrès» et du «développement» des peuples.
Post scriptum
Dans les derniers jours de
… Des indigènes de l’Oriente marchant vers La Paz pour demander que
leurs droits territoriaux et d’autonomie soient respectés.
que la consultation préalable des
peuples indigènes est une «perte
de temps».
Une grande partie de cet
argent ira à l’Initiative pour
l’Intégration de l’Infrastructure
Régionale d’Amérique du Sud
(IIRSA), un mégaprojet pharaonique de près de 75 milliards
juin, la confrontation entre le
gouvernement et le mouvement
indigène bolivien a connu une
recrudescence. Ainsi, tandis que
Morales, célébrait multitudinariamente (?) le nouvel an Aymara
[12] les indigènes de l’Oriente
commençaient une marche vers
La Paz pour demander que leurs
droits territoriaux et d’autonomie
soient respectés. Tandis que Morales accusait les indigènes de
recevoir des fonds de l’USAID, le
fait que 22 projets du Plan National de Développement soient
financés par la même organisation américaine devenait public.
Un désaccord également mis en
scène aussi en Équateur quand
la Confédération de Nationalités
Indigènes de l’Équateur (CONAIE) a organisé son propre sommet, parallèle à celui qui réunissait [13] les pays de l’ALBA à
Otavalo aux côtés de 300 autorités indigènes et afro invitées
pour l’occasion, et durant lequel
tant Correa que Morales ont durement critiqués les indigènes
non conformes de leur pays respectif.
Notes
[1] Voir Raúl Zibechi, «Dispersar el poder. Los movimientos como poderes antiestatales»
-»Disperser le pouvoir. Les mouvements comme pleins pouvoirs
antinationaux»- (Barcelone : virus, 2007). Le concept ainsi que
d’autres qui apparaissent dans la
première partie de l’article sont
issus de cette oeuvre.
[2] Nous Sommes conscients du fait qu’une partie du
mouvement indigène a aussi
opté pour la participation électorale comme forme de lutte. Nous
croyons que cette option fait
partie de la tension que nous essaierons d’analyser, mais elle ne
constitue pas l’essentiel de notre
analyse.
[3] Le concept de «Bien
Vivre», Somme Qamaña en Aymara et Sumak Kawsay en Kichwa, opposé au «Vivre Mieux» des
sociétés occidentales modernes.
[4] “Peuples Indigènes et
Nature dans le discours de la modernité” Chuji Mónica
[5] Intervention durant le
séminaire «Pensamiento y movimientos sociales en América
Latina», cité dans ZIBECHI, Raúl
: op. cit., p. 127.
Un exposé présenté durant
les Journées Internationales “Anarcho-syndicalisme et Internationalisme”, célébrées à Valence
entre les 10 et 12 juin de 2010
sous le titre “La communauté
indigène comme proposition
antinationale. Une cooptation,
un indigénisme et le socialisme
du XXIe siècle. Le cas de la Bolivie”.
[6] Incluant, bien sûr, la pensée indigène
[7] Comte : idéologue des
processus indépendantistes créoles
[8] La réduction à la cause
étatique de toute logique de lutte
sociale
[9] «Sous-développé»
[10] Selon la pensée libérale
moderne
[11] Lire le capitalisme
[12] Transformé en fête nationale
[13] A l’initiative du président équatorien, Rafael Correa
Source: Kaosenlared «Socialismo
e indigenismo en Bolivia:
Aculturación, Estado y
Modernidad frente a la propuesta
del Buen Vivir»
Primitivi 17 juillet 2010
Haïti Liberté
11
Perspectives
Cuba et le nombre de « prisonniers politiques »
Par Salim Lamrani
L
a question du nombre de « prisonniers politiques » à Cuba est sujette
à polémique. Pour le gouvernement
cubain, il n’y a pas de prisonniers politiques à Cuba, mais des personnes condamnées pour des délits inscrits au code
pénal, notamment le fait d’être financé
par une puissance étrangère. Amnesty
International (AI), quant à elle, recense
dans son rapport 2010 « 55 prisonniers d’opinion1 », parmi lesquels
20 ont été libérés en juillet 2010 et
6 autres le 15 août 2010, suite à la
médiation de l’Eglise catholique et de
l’Espagne, et deux autres auparavant2.
Donc, selon AI, il reste actuellement
27 « prisonniers politiques » à Cuba.
Enfin, l’opposition cubaine et Elizardo
Sánchez de la Commission des droits de
l’homme et de la réconciliation nationale (CDHRN) en particulier évoquent le
nombre de 147 prisonniers politiques,
moins les 6 récemment libérés, soit
1413. Les médias occidentaux privilégient cette dernière liste.
Il convient d’abord de faire la lumière sur un aspect de cette question
avant d’évoquer le sujet du nombre
exact de « prisonniers politiques » dans
l’île : l’existence ou non d’un financement de l’opposition cubaine par les
Etats-Unis.
Cette politique, clandestine entre 1959 et 1991, est désormais publique et attestée par maintes sources.
En effet, Washington reconnaît cette
réalité dans plusieurs documents et
déclarations officiels. La loi Torricelli
de 1992, et plus particulièrement la
section 1705, stipule que « les EtatsUnis fourniront une assistance, à des
organisations non gouvernementales
appropriées, pour soutenir des individus et des organisations qui promeuvent un changement démocratique
non violent à Cuba4 ». La loi HelmsBurton de 1996 prévoit, à la section
109, que « le Président [des EtatsUnis] est autorisé à fournir une assistance et offrir tout type de soutien à
des individus et des organisations non
gouvernementales indépendantes pour
soutenir des efforts en vue de construire la démocratie à Cuba5 ». Le premier
rapport de la Commission d’assistance
à une Cuba libre, adopté le 6 mai 2004,
envisage la mise en place d’un « solide programme de soutien favorisant
la société civile cubaine ». Parmi les
mesures préconisées, un financement
à hauteur de 36 millions de dollars est
destiné au « soutien de l’opposition
démocratique et au renforcement de la
société civile émergeante6 ». Le second
rapport de la même Commission, rendu
public le 10 juillet 2006, prévoit un
budget de 31 millions de dollars pour
financer l’opposition interne7. Le rapport prévoit également « d’entraîner
et d’équiper des journalistes indépendants de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle à Cuba8 ».
La représentation diplomatique
étasunienne à La Havane, la Section
d’intérêts nord-américains (SINA)
confirme cela dans un communiqué :
« Depuis longtemps, la politique des
Etats-Unis consiste à fournir une assistance humanitaire au peuple cu-
bain, particulièrement aux familles
des prisonniers politiques. Nous permettons également aux organisations
privées de le faire9 ».
Laura Pollán, du groupe dissident « les Dames en Blanc », admet
avoir reçu de l’argent des Etats-Unis10 :
« Nous acceptons l’aide, le soutien,
que ce soit de l’extrême droite ou
de la gauche, sans conditions11 ».
L’opposant Vladimiro Roca confesse
que la dissidence cubaine est stipendiée
par Washington tout en rétorquant que
l’aide financière reçue est « totalement
et complètement légale ». Pour le dissident René Gómez, le soutien financier
de la part des Etats-Unis n’est « pas
une chose qu’il faudrait cacher ou dont
il faudrait avoir honte12 ». De la même
manière, Elizardo Sánchez confirme
l’existence d’un financement de la part
des Etats-Unis : « La question n’est
pas de savoir qui envoie de l’aide mais
ce que l’on en fait13 ».
La presse occidentale admet cette
réalité. L’Agence France-Presse informe
que « les dissidents ont pour leur part
revendiqué et assumé ces aides financières14 ». L’agence espagnole EFE fait
allusion aux « opposants payés par
les Etats-Unis15 ». L’agence de presse
britannique Reuters, « le gouvernement étasunien fournit ouvertement
un soutien financier fédéral pour les
activités des dissidents, ce que Cuba
considère comme un acte illégal16 ».
L’agence de presse étasunienne The
Associated Press reconnaît que la politique de fabriquer et financer une opposition interne n’était pas nouvelle :
« Depuis des années, le gouvernement
des Etats-Unis a dépensé des millions
de dollars pour soutenir l’opposition
cubaine17 ». Elle précise : « Une partie
du financement provient directement
du gouvernement des Etats-Unis, dont
les lois préconisent le renversement
du gouvernement cubain. L’agence
internationale pour le développement
des Etats-Unis (USAID), qui supervise
le soutien financier du gouvernement
pour une ‘transition démocratique’ à
Cuba, a alloué plus de 33 millions de
dollars pour la société civile cubaine
pour la présente année fiscale18 ».
Wayne S. Smith est un ancien
diplomate étasunien qui a été chef de
la SINA à La Havane de 1979 à 1982.
Selon lui, il est « illégal et imprudent
d’envoyer de l’argent aux dissidents
cubains19 ». Il a ajouté que « personne
ne devrait donner de l’argent aux dissidents et encore moins dans le but de
renverser le gouvernement cubain »
car « lorsque les Etats-Unis déclarent que leur objectif est de renverser
le gouvernement cubain, et qu’ensuite
ils affirment qu’un des moyens pour
y parvenir est de fournir des fonds
aux dissidents cubains, ces derniers
sont placés de facto dans la position
d’agents payés par une puissance
étrangère pour renverser leur propre
gouvernement20 ».
Evoquons à présent la position
d’Amnesty International. L’organisation
fait état de 27 prisonniers politiques à
Cuba au 15 août 2010. Or, elle reconnaît en même temps que ces personnes
ont été condamnées « pour avoir reçu
des fonds ou du matériel du gouvernement américain pour des activités
perçues par les autorités comme subversives ou faisant du tort à Cuba21 ».
Ainsi, l’organisation entre en contradiction car le droit international considère
comme illégal le financement d’une opposition interne dans une autre nation
souveraine. Tous les pays du monde
disposent d’un arsenal juridique codifiant comme délits de telles conduites.
Ainsi, les législations étasunienne et
européennes, entre autres, sanctionnent lourdement le fait d’être stipendié
par une puissance étrangère.
La liste élaborée par Elizardo
Sánchez est plus longue et inclut tout
type d’individus. Parmi les 141 noms,
10 autres avaient déjà été remis en liberté pour des raisons de santé, ce qui
fait un total de 131 personnes. Au sujet
de ces dix personnes, Sánchez a expliqué qu’il les maintenait dans sa liste
car elles pouvaient être de nouveau
incarcérées dans le futur. Quatre autres
personnes ont accompli leur peine et
sont sorties de prison. Il reste donc 127
individus. 27 autres personnes doivent
être libérées d’ici le mois d’octobre,
selon l’accord passé entre La Havane,
l’Espagne et l’Eglise catholique.
Sur les 100 individus restant,
près de la moitié ont été condamnés
pour des crimes violents. Certains ont
réalisé des incursions armées à Cuba et
au moins deux d’entre eux, Humberto
Eladio Real Suárez et Ernesto Cruz
León, sont responsables de la mort
de plusieurs civils, respectivement en
1994 et en 1997 22.
Ricardo Alarcón, président du
Parlement cubain, n’a pas
Suite à la page (14)
Cérémonie du 50e anniversaire
de la Fédération des Femmes
Cubaines (FMC)
Intrigues de palais
au Paraguay
L
L
e général d’armée Raul Castro, président du Conseil d’Etat et du Conseil
des ministres de Cuba, a présidé lundi
dernier à La Havane une cérémonie pour
le 50e anniversaire de la FMC, la Fédération des Femmes Cubaines.
Yolanda Ferrer, secrétaire générale
de la FMC, a donné lecture du texte d’une
résolution, exprimant l’appui des 4 millions de Cubaines membres de cette organisation au gouvernement révolutionnaire et leur décision de poursuivre, avec
force, fermeté et l’amour du premier jour,
l’œuvre en faveur de la pleine égalité de
la femme et de toutes les causes justes,
qu’elle a ensuite remis au Président Raul
Castro. « Nous nous engageons à rendre la FMC encore plus forte, à élargir
et approfondir le travail politique et
idéologique qui est notre raison d’être,
à maintenir l’unité solide et indestructible qui nous rend invincibles. Nous
contribuerons à mettre en application
chaque mesure, visant à perfectionner, à
préserver et à développer notre système
socialiste. Nous affronterons avec fermeté les temps difficiles qui approchent.
Nous savons que les changements que
nous devrons réaliser seront complexes
et durs, mais lorsque nous les Cubaines,
nous embrassons une cause, lorsque
nous la faisons nôtre, nul ni rien ne nous
fait revenir en arrière ».
Au cours de la cérémonie, des
messages de félicitations de la part des
5 antiterroristes cubains injustement en
prison aux Etats-Unis depuis presque 12
ans déjà ont été lus.
Condamné sans preuve à deux
prisons à vie, plus 15 ans pour conspiration à des fins d’espionnage et pour
conspiration afin de commettre un assassinat, Gerardo fait état du respect, de
l’admiration et de la gratitude des 5 pour
12
Haïti Liberté
50e anniversaire de la Fédération
des Femmes Cubaines (FMC)
qu’aider, les Cubaines ont toujours été sur
la première ligne du combat.
Dans son discours de clôture de
cette commémoration qui a été également un hommage à Vilma Espín, sa
fondatrice, décédée en juin 2007 à La
Havane, José Ramon Machado Ventura,
premier vice-président cubain, a félicité
les Cubaines qu’il a qualifiées de protagonistes incontestables de la lutte pour leur
émancipation.
Dans son discours, José Ramon Machado Ventura a rappelé
qu’aujourd’hui, les Cubaines représentent
46,7% de la force du travail dans le sec-
Raul Castro, président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres de
Cuba, a présidé lundi dernier à La Havane une cérémonie pour le 50e
anniversaire de la FMC, la Fédération des Femmes Cubaines.
l’œuvre de la FMC.
Egalement au nom des 5, Antonio
cite, dans son message, une phrase de José
Martí, notre héros national : « Lorsque la
femme frémit et qu’elle aide, l’œuvre est
invincible » Ce à quoi il ajoute que plus
teur public et 65,1% des cadres professionnels. « Nous ne pouvons pas nous
lasser de dire que toute la société, ses
institutions et organisations doivent
Suite à la page (14)
Par Maurice Lemoine
e 25 décembre 2007, en annonçant sa candidature à la magistrature suprême, l’ancien évêque des
pauvres, Fernando Lugo, déclarait :
« A mon sens, la société paraguayenne est divisée entre ceux qui volent et ceux qui sont victimes du vol,
entre ceux qui agressent et ceux qui
sont agressés. » Fort de l’appui des
organisations populaires, syndicales
et paysannes, il accéda, le 20 avril
2008, à la présidence du Paraguay,
avec 42 % des suffrages exprimés. «
Cette même semaine, a-t-il raconté
depuis (Pagina 12, Buenos Aires,
20 août 2010), j’ai reçu la visite
de l’ambassadeur des Etats-Unis. Il
m’a laissé une enveloppe pour que
je l’ouvre, après le repas. C’était la
liste des personnes qui devaient entrer dans mon gouvernement. Trois
noms par ministère ! »
Pour accéder à la tête de
l’Etat, M. Lugo avait bénéficié de
l’appui d’une plate-forme politique, l’Alliance patriotique pour le
changement (APC), à laquelle se
rallia, par pur opportunisme, le Parti
libéral radical authentique (PLRA ;
droite), incapable jusque-là de battre en brèche la domination du Parti
Colorado, au pouvoir depuis soixante ans.
Sans parti, et bien que ne disposant pas d’appui au Parlement,
M. Lugo mène une modeste mais
réelle politique sociale, tout en entretenant des relations cordiales
avec les présidents Luiz Inãcio Lula
da Silva (Brésil), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur) et
Hugo Chávez (Venezuela) – pour ne
Le président Paraguayen
Fernando Lugo
citer qu’eux. Plus grave encore (si
l’on peut s’exprimer ainsi), en août
2009, il a lancé un appel à approfondir la démocratie et à la rendre
plus « participative » – allant jusqu’à
envisager des consultations de la
population.
Un autre chef d’Etat avait suivi la même démarche, avec les conséquences que l’on sait : M. Manuel
Zelaya, au Honduras. Le coup d’Etat
« institutionnel » qui l’a renversé, le
28 juin 2009, semble avoir donné
des idées à la droite paraguayenne,
qui, appuyée par les médias nationaux (la plupart desquels avaient
pourtant soutenu sa candidature), a
déclenché une féroce offensive afin
de destituer « démocratiquement »
M. Lugo à travers un jugement politique (juicio político), sous les prétextes les plus divers, parmi lesquels
une accusation de corruption (pour
avoir fait attribuer des terres aux
paysans !).
A la tête du PLRA et allié tant
au Parti Colorado qu’à une scission
de celui-ci, l’Union nationale des citoyens éthiques (Unace), dirigée par
l’ex-général putschiste Lino Oviedo,
Suite à la page (16)
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Perspectives
Lettre des FARC-EP
Interview de Manuel Zelaya :
« les brésiliens m’ont sauvé la vie » à l’UNASUR
entrer ma famille et un groupe restreint de cinq personnes. Au début
il y a eu des problèmes de nourriture
; ils ont aussi coupé les services basiques. Ils nous ont également bombardés avec des ultrasons qui nous
ont rendus fous. Une torture. On
ne pouvait pas non plus sortir à la
fenêtre, car ils nous pointaient avec
le laser de leurs armes.
Par Mercedes López San Miguel
Zelaya, qui est de voyage à Buenos
Aires avec son épouse pour participer au Forum de São Paulo, déclare
que le coup d’État qui l’a renversé
avait pour objectif de favoriser les
entreprises pétrolières étasuniennes, les multinationales et les
banques. Il remarque la solidarité
de l’Argentine.
M
anuel «Mel» Zelaya est grand,
très grand —il accuse 1m90—
est vêtu d’un costume sobre, d’une
chemise blanche, et d’une cravate
rouge. Au premier regard, quelque
chose manque. Son chapeau, bien
sûr. Son chapeau l’a accompagné
dans toutes les péripéties qu’il a vécues depuis un peu plus d’un an,
lorsqu’il fut renversé à la pointe du
fusil, alors qu’il dormait dans sa maison de Tegucigalpa. Zelaya, le président légitime du Honduras, déclare
qu’il n’abandonne jamais son chapeau, parce qu’il est un homme de la
campagne, où tout le monde le porte.
Il l’a amené à Buenos Aires, mais l’a
laissé dans la chambre de l’hôtel où
se déroule cette interview. Au cours
de l’interview avec Página/12, il ne
lâche à aucun moment son Blackberry, la connexion avec la partie de sa
famille restée au Honduras— ses fils,
ses frères, sa mère—. L’autre partie de
sa famille vit avec lui en République
Dominicaine —son épouse, Xiomara
Castro, et ses deux filles—. Zelaya
est de voyage à Buenos Aires avec
son épouse pour participer au Forum
de São Paulo et avait plusieurs entrevues programmées, probablement
avec la présidente Cristina Fernández
et d’autres politiciens argentins. Mais,
précise-t-il, il vient juste d’arriver et il
est en train d’organiser son agenda.
Mercedes López San Miguel :
Qu’avez-vous ressenti lorsqu’on
vous a arraché le pouvoir ?
Manuel Zelaya : Ça a été
très dur de voir entrer de force des
hommes, armes à la main, dans ma
maison à cinq heures du matin. Sur
la porte d’entrée sont encore visibles
les marques des 67 tirs d’armes de
gros calibre. J’ai été embarqué en
pyjama et conduit au Costa Rica.
Dans la maison, il n’y avait que ma
plus jeune fille, terrorisée à l’idée que
les tirs me soient destinés. Ça a été
un drame, très douloureux et triste.
Un coup d’État est une rupture de
l’ordre, du pacte social, c’est une
tragédie. Depuis ce moment, le pays
vit une répression : assassinats, détentions, torture. Plus tard je suis
rentré au pays, à l’Ambassade du
Brésil où j’ai été soumis à tous types
de sarcasmes et de harcèlements.
Mercedes
López
San
Miguel : Vous avez été emmené
à la base militaire de Palmerola et
ensuite au Costa Rica. Selon vous,
quel rôle a joué le Costa Rica dans
ce coup d’État ?
Manuel Zelaya : Il m’a donné un asile immédiat. Ensuite, le
Nicaragua m’a offert sa protection
et aujourd’hui je vis en République
Dominicaine.
Mercedes
López
San
Miguel : Comment s’est passée cette période comme réfugié à
l’Ambassade du Brésil ?
L’ex-président du Honduras
Manuel Zelaya
Manuel Zelaya : Je suis resté
cinq mois dans un petit bureau. Le
Brésil m’a sauvé la vie. Lula, Marco Aurelio García et Celso Amorim
(ndlr : le président du Brésil, son
conseiller pour l’étranger et son
chancelier) m’ont sauvé la vie en offrant leur protection au moment où
l’armée voulait me liquider.
Mercedes
López
San
Miguel : Qui vous accompagnait ?
Manuel Zelaya : Le peuple
m’entourait. Plus de 20 000 personnes se sont regroupées à la porte
en moins de deux heures lorsqu’ils
ont su que j’étais dans l’Ambassade.
Il y eût une forte répression. C’est
là qu’est morte Wendy Avila, une
jeune résistante, assassinée par la
dictature. Depuis, il y a eu plus de
166 personnes assassinées, plus de
9000 plaintes de violation des droits
de l’homme, dont notamment 4000
personnes emprisonnées et torturées. Au moins sept journalistes
ont été assassinés durant les trois
premiers mois du gouvernement de
Lobo.
Mercedes
López
San
Miguel : Que vous rappelez-vous de
ces cinq mois dans l’Ambassade ?
Manuel Zelaya : J’ai été isolé
quasiment pendant tout ce temps.
Ils ont bloqué les communications
par portable et le dialogue avec mes
proches. Le dimanche, ils laissent
Le Flambeau
Restaurant
Mercedes
López
San
Miguel : Vous avez eu peur qu’ils
vous tuent ?
Manuel Zelaya : Je n’ai pas
eu peur. Je savais que ma vie était
en danger. J’ai pris le risque de revenir dans ma patrie, sur ma terre, au
plus fort du coup d’État. J’ai tout
risqué.
Mercedes
López
San
Miguel : Depuis que Micheletti a
pris la tête du coup d’État, le 28 juin
2009, il y a eu beaucoup de dénonciations de violations des droits
de l’homme. Est-ce que ça a changé
avec l’arrivée au pouvoir de Porfirio
Lobo ?
Manuel Zelaya : Ça a empiré.
Ils sont passés à des assassinats
plus durs. Parce qu’au Honduras,
c’est une oligarchie sanglante qui
exerce le contrôle sur les médias, les
banques, les moyens de production.
Les principales radios, chaînes de
télévision et journaux, à quelques
exceptions près, sont membres de
cette oligarchie, qui s’est d’ailleurs
également spécialisée dans la vente
d’armes. Un coup d’État connaît
plusieurs phases, détaillées dans
les manuels du Département d’État
nord-américain : la première phase
est la déstabilisation et dans ce processus, les médias jouent le rôle
principal pour préparer l’opinion.
Mercedes
López
San
Miguel : Et tout ceci parce que vous
avez voulu convoquer un référendum pour que les gens décident
d’installer ou non une assemblée
constituante...
Manuel Zelaya : Le référendum a été le prétexte, l’argument
Suite à la page (16)
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Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
« La paix de la Colombie est la paix
de Notre Amérique »
Spécialités
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1227 Nostrand Avenue
(entre Hawthorne & Winthrop)
Tél: 718.778.7188
1411 Nostrand Avenue
(entre Linden & Martense)
Tél: 718.941.2644
Le seul objectif stratégique des FARC a été celui de la paix et la justice
sociale et non pas la guerre pour la guerre
M
algré le refus intransigeant du
gouvernement colombien de
dialoguer avec la guérilla attisé par
le mirage d’une victoire militaire et
l’ingérence de Washington, nous
voulons réitérer à l’Union des Nations du Sud, UNASUR notre volonté irréductible de chercher une
sortie politique au conflit.
Que le conflit ait, depuis
des années, dépassé le cadre des
frontières de notre patrie - conséquence des stratégies « préventives » imposées à Bogota par le
gouvernement US - est une donnée
de fait. Si la Colombie est occupée
militairement par une puissance
étrangère, c’est pour le développement d’un intérêt géostratégique
et sa domination continentale,
mais pas à cause d’une guerre
locale
contre-insurrectionnelle.
Tout le monde sait que la Maison Blanche regarde avec inquiétude l’implantation politique,
toujours plus importante dans cet
hémisphère, de gouvernements
qui optent pour le respect de la patrie et de la souveraineté.
Dans notre pays, le Plan Colombie, la stratégie néolibérale, la
violence institutionnelle et parainstitutionnelle, ont profondément
aggravé le conflit, en rendant très
difficile de surmonter cette phase
de confrontation fratricide, sans
l’aide de pays frères.
Le drame humanitaire de
la Colombie nécessite la mobilisation et la solidarité continentales. L’obsession, presque
semi-séculaire, de l’oligarchie à
vouloir soumettre la guérilla par
la force militaire et l’exécution
de plans guerriers et répressifs de Washington ont causé
d’innombrables massacres, une
quantité incalculable de fosses communes, comme celle de
la Macarena qui cache plus de
2000 cadavres : la plus grande
d’Amérique latine, des crimes
contre l’humanité connus sous
l’euphémisme « faux positifs »,
le déplacement forcé de citoyens
pour causes politiques, des arrestations arbitraires, 30 millions
de pauvres dans un pays de 44
millions d’habitants…
Certains font fréquemment
allusion à l’obsolescence de la lutte
armée révolutionnaire, mais ceuxci ne disent rien sur les conditions
et sur les garanties pour la bataille
politique en Colombie. D’autres
font porter le chapeau de la menace sur l’insurrection et non pas
sur la stratégie néocoloniale du
gouvernement US, faisant semblant d’ignorer qu’avec ou sans
guérilla, l’empire poursuivra son
objectif de domination. Et d’autres
encore sont enclins à faire pression sur une seule des parties antagonistes, presque toujours sur la
guérilla.
Depuis leur création en 1964
à Marquetalia, le seul objectif stratégique des FARC a été celui de la
paix et la justice sociale et non pas
la guerre pour la guerre. Si les discussions de paix de Casa Verde, de
Caracas, de Tlaxcala et de el Caguán
n’ont pas abouti, c’est à cause des
oligarchies qui n’ont jamais voulu
prendre en considération, ne seraitce qu’un seul changement dans les
structures politiques, économiques
et sociales injustes, ayant motivé
le soulèvement. Aujourd’hui, tout
en affichant nos indiscutables devises politiques, nous affrontons la
plus grande machinerie de guerre
qu’aucune guérilla n’ait jamais eue
à combattre, en luttant toujours
pour la possibilité d’une solution
politique.
Messieurs les présidents : À
l’instant-même où vous le jugerez
opportun, lors d’une assemblée de
l’UNASUR, nous sommes prêts à
vous exposer notre vision du conflit colombien.
La paix de la Colombie est la
paix du continent.
Cher(e)s compatriotes,
Recevez nos salutations distinguées
Secrétariat de l’État Major
Central des FARC-EP
Montañas de Colombia, Août
2010,
Année du bicentenaire du cri
de l’indépendance.
Tribuna Popular
24 août 2010
Traduction : Esteban Garcia
Cuba si Lorraine
29 août 2010
Haïti Liberté
13
Cuba
Suite de la page (12)
manqué de souligner ces contradictions :
« Curieusement, ceux qui nous critiquent
parle d’une liste [et pas de noms]. Pourquoi ne disent-ils pas qu’ils sont en train
de demander la liberté de la personne qui
a assassiné Fabio di Celmo23 ? ».
Associated Press (AP) a également
souligné le caractère douteux de la liste de
Sánchez et note que « plusieurs d’entre
eux ne devraient normalement pas être
considérés comme des prisonniers politiques ». « Une étude plus attentive permet de voir la présence de terroristes, de
preneurs d’otages et d’agents étrangers ».
AP note que parmi les 100 personnes restantes, « près de la moitié ont été condamnées pour terrorisme, prise d’otages
et autres crimes violents, et quatre d’entre
eux sont d’anciens militaires ou agents
des services de renseignement condamnés
pour espionnage ou pour avoir révélé des
secrets d’Etat24 ».
De son côté, Amnesty International
affirme qu’elle ne peut pas considérer les
membres de la liste de Sánchez comme
des « prisonniers de conscience » car elle
inclut « des gens jugés pour terrorisme, espionnage ainsi que ceux qui ont tenté et
même réussi à faire exploser des hôtels »,
indique l’organisation. « Nous ne demanderons certainement pas leur libération et
ne les décrirons pas comme prisonniers de
conscience25 ».
Miguel Moratinos, ministre des Affaires étrangères espagnol, qui a joué un
rôle clé dans l’accord portant sur la libéra-
tion de 52 prisonniers, a également mis en
doute la liste de Sánchez et souligné son
caractère aléatoire. : « Ne dites pas qu’il
faut libérer 300 prisonniers car il n’y en
a pas 300. La liste de la Commission des
droits de l’homme de Cuba disait, une semaine avant mon arrivée, qu’il y en avait
202. A mon arrivée à Cuba, elle a affirmé
la veille qu’il y en avait 167 26 ».
A l’issue de la libération des autres
27 personnes incluses dans l’accord de juin
2010, il ne restera qu’un seul « prisonnier politique » à Cuba, Rolando Jimenez
Pozada, selon Amnesty International. Associated Press note pour sa part que ce
dernier a en réalité été « emprisonné pour
désobéissance et pour avoir révélé des secrets d’Etat27 ».
Curieusement, la liste dressée par
Sánchez, qui est la moins fiable et qui
est dénoncée de toutes parts en raison
de l’inclusion d’individus condamnés de
graves actes de terrorisme, est privilégiée
par la presse occidentale.
Le gouvernement cubain a effectué
un geste notable en procédant à la libération
des prisonniers considérés comme « politiques » par les Etats-Unis et certaines organisations telles qu’Amnesty International. Le principal obstacle à la normalisation
des relations entre Washington et La Havane – du point de vue de l’administration
Obama – est désormais levé. Il revient donc
à la Maison-Blanche d’effectuer un geste
de réciprocité et de mettre un terme aux
sanctions économiques anachroniques et
inefficaces contre le peuple cubain.
Notes
Amnesty International, « Rapport 2010. La situation des droits hu1
Suite de la page (4) Visite de Correa en Haïti
pavée d’embûches, dans la mesure où
les maîtres du monde imposent toujours leurs modèles pour mieux dominer. L’essence coopérationnelle, si elle
est structurée par des relations Sud-sud
libérées de toutes contraintes internes
et externes, pourra faciliter l’émergence
d’un monde où la liberté n’est pas le
produit de la volonté de quelques faiseurs d’idéologies ou de systèmes.
Le président Correa est en train
de conduire une révolution tranquille
en Equateur, révolution qui s’exprime
à travers une profonde réforme constitutionnelle, la lutte contre la corruption,
la transformation économique, la récupération de la dignité, de la souveraineté et la recherche de l’intégration latinoaméricaine, particulièrement avec les
pays de l’UNASUR.
Partout dans la capitale, aux
abords de nos routes se dresse le lamentable spectacle de masures, abritant
la misère incarnée. C’est une honte pour
tous les Haïtiens qui cultivent encore
un tant soit peu d’hygiène, de dignité et
de moralité. C’est pour pouvoir mieux
prouver au monde que Haïti est le pays
de l’indignité par excellence, qu’elle ne
mérite pas d’être considérée comme
une société humaine. En conséquence,
son sort doit être nécessairement celui
du colonisé, de la sous-humanité et de
l’esclave.
La grande différence, totalement
frappante, est que le président Préval
méprise, humilie, écrase son peuple,
alors que le président équatorien, tout
comme le président Chavez du Venezuela, dialogue, écoute son peuple
dans des émissions hebdomadaires.
La preuve fondamentale, Préval laisse
pourrir un peuple sous les décombres,
dans des tentes pouilleux au cœur
même de la capitale, en face du palais
national, symbole d’un pouvoir corrompu, soumis à la loi des plus forts qui
écrasent les plus faibles.
Le président Correa, à l’exemple
de la « révolution citoyenne » qu’il
est en train de fonder en Equateur, a
eu le courage de cette noble remarque:
« Quel orgueil ! Aider les plus
pauvres dans notre pauvreté, être
capables de se montrer solidaires
dans la tragédie ». C’est une grande
preuve de dignité, de fierté, dans la
non-mendicité
Une telle révolution, telle qu’elle
se développe en Equateur, aurait été une
panacée pour la République d’ Haiti,
traversée de part en part par des crises
à tous les paliers de la société. Ces crises sont la résultante de la corruption,
de l’hypothèque de la souveraineté nationale, de l’exclusion sociale pour ne
citer que ces tares sociales qui rongent
la nation depuis le triomphe de la contre-révolution par l’assassinat lâche du
fondateur de l’indépendance.
MAÇONNERIE HAÏTIENNE
MAÇONNERIE UNIVERSELLE
Salut Force Union
Liberté Egalité Fraternité
La Respectable Loge l’Alpha et l’Oméga, Soleil No 1
1367 Flatbush Ave, Brooklyn, N.Y 11210
Tel: 1. 718-284-4122
Chers parents et amis:
La tenue du Saint –Esprit, célébrée chaque année à la réouverture des classes,
aura lieu le Dimanche 5 Septembre 2010 à 11 heures précises du matin.
Cette tenue est conçue à la fois au bénéfice des enfants qui vont faire leurs premiers
pas au “ Jardin d’enfants (kingdergarten) et pour tous les étudiants, tant aux niveaux
Primaire, Secondaire et Universitaire, devant continuer ou achever leurs études déjà
commencées.
La Respectable Loge L’ALPHA ET L’OMEGA, Soleil No 1 prend plaisir à vous inviter et à emmener
avec vous vos enfants à ce rendez-vous spirituel au cours duquel nous pourrons tous ensemble,
implorer le Saint Esprit du Dieu de Lumière pour ces jeunes, Espoirs de demain, afin qu’ils soient
dirigés dans leurs études et bien protégés durant toute l’année académique 2010-2011.
La Loge compte d’ores et déjà sur votre présence pour la pleine réussite de
cette tenue Spirituelle.
Sincèrement.
Méroné, Emmanuel Arlain
Ven M
Never Marcelus
Fr. Sec
14
Haïti Liberté
mains dans le monde », mai 2010. http://
thereport.amnesty.org/sites/default/files/
AIR2010_AZ_FR.pdf (site consulté le 7
juin 2010), pp. 87-88.
2
EFE, « Damas piden a España
acoger a más presos políticos », 25 juillet
2010 ; Carlos Batista, « Disidencia deplora
‘destierro’ de ex presos », El Nuevo Herald,
15 août 2010.
3
EFE, « Damas piden a España
acoger a más presos políticos », 25 juillet
2010
4
Cuban Democracy Act, Titre XVII,
Section 1705, 1992.
5
Helms-Burton Act, Titre I, Section
109, 1996.
6
Colin L. Powell, Commission for
Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State,
mai 2004). www.state.gov/documents/
organization/32334.pdf (site consulté le 7
mai 2004), pp. 16, 22.
7
Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free
Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006). www.cafc.gov/
documents/organization/68166.pdf (site
consulté le 12 juillet 2006), p. 20.
8
Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free
Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006). www.cafc.gov/
documents/organization/68166.pdf (site
consulté le 12 juillet 2006), p. 22.
9
The Associated Press/El Nuevo
Herald, « Cuba : EEUU debe tomar ‘medidas’ contra diplomáticos », 19 mai 2008.
10
The Associated Press, « Cuban
Dissident Confirms She Received Cash
From Private US Anti-Castro Group », 20
mai 2008.
11
El Nuevo Herald, « Disidente cubana teme que pueda ser encarcelada », 21
mai 2008.
12
Patrick Bèle, « Cuba accuse
Washington de payer les dissidents », Le
Figaro, 21 mai 2008.
13
Agence France-Presse, « Prensa
estatal cubana hace inusual entrevista
callejera a disidentes », 22 mai 2008.
14
Agence France-Presse, « Financement de la dissidence : Cuba ‘somme’
Washington de s’expliquer », 22 mai
2008.
15
EFE, « Un diputado cubano propone nuevos castigos a opositores pagados
por EE UU », 28 mai 2008.
16
Jeff Franks, « Top U.S. Diplomat
Ferried Cash to Dissident : Cuba », Reuters,
19 mai 2008.
17
Ben Feller, « Bush Touts Cuban
Life After Castro », Associated Press, 24
octobre 2007
18
Will Weissert, « Activistas cubanos
dependen del financiamiento extranjero »,
The Associated Press, 15 août 2008.
19
Radio Habana Cuba, « Former
Chief of US Interests Section in Havana
Wayne Smith Says Sending Money to
Mercenaries in Cuba is Illegal », 21 mai
2008.
20
Wayne S. Smith, « New Cuba
Commission Report : Formula for Continued Failure », Center for International
Policy, 10 juillet 2006.
21
Amnesty International, « Cuba.
Cinq années de trop, le nouveau gouvernement doit libérer les dissidents emprisonnés », 18 mars 2008. http://www.
amnesty.org/fr/for-media/press-releases/
cuba-five-years-too-many-new-government-must-release-jailed-dissidents-2 (site
consulté le 23 avril 2008).
22
Juan O. Tamayo, « ¿Cuántos presos políticos hay en la isla? », El Nuevo Herald, 22 juillet 2010
23
José Luis Fraga, « Alarcón : presos liberados pueden quedarse en Cuba y
podrían ser más de 52 », Agence FrancePresse, 20 juillet 2010.
24
Paul Haven, « Number of Political
Prisoners in Cuba Still Murky », The Associated Press, 23 juillet 2010.
25
Ibid.
26
EFE, « España pide a UE renovar
relación con Cuba », 27 juillet 2010.
27
Paul Haven, « Number of Political
Prisoners in Cuba Still Murky », op. cit.
Suite de la page (12)
participer à la lutte contre la discrimination de la femme et pour sa pleine
égalité et insertion. C’est une bataille
commune de femmes et hommes dans
laquelle la FMC comptera toujours sur
l’appui du Parti » a souligné José Ramon Machado Ventura qui a précisé : «
Au cours de ces années de lutte, il n’y
a pas eu de tache économique, sociale
ou politique, il n’y a pas eu de progrès
scientifique, culturel ou sportif, il n’y a
pas eu de tache, concernant la défense
de notre patrie qui n’ait pas eu l’apport
et la participation décisive de la femme
et de la fédération. Pourquoi cet apport
massif, enthousiaste et soutenu a-t-il
été possible ? Parce que les femmes ont
compris et vécu ce que la Révolution a
signifié pour elles. Ce sont les opportunités, le climat d’égalité et de respect
créé par la Révolution, qui ont permis à
la femme de développer ses potentialités comme être humain et atteindre la
dignité pleine ».
Le premier vice président cubain
a rendu un hommage spécial à Vilma
Espín, fondatrice de la FMC et sa Présidente jusqu’à son décès en 2007. « Cela
fait un demi siècle que la FMC a été fondée. L’inoubliable camarade, Vilma Espin y a été pour beaucoup. Elle a été un
véritable paradigme de combattante,
d’héroïne de la clandestinité et de la
Sierra. Elle a fait montre d’intelligence
et de talent politique dans sa tache de
mener à bien les idées de Fidel pour la
justice sociale et l’égalité des genres.
Cette commémoration est également un
hommage à la vie et à l’œuvre de Vilma,
qui est présente dans notre Révolution,
dans chaque effort pour garantir que la
femme occupe la place qui lui revient
dans la société ».
Cuba si Lorraine
24 août 2010
Suite de la page (4) Visite d’une délégation.....
de sécurité, un accès insuffisant à
la nourriture, à l’eau potable, aux
soins de santé et aux médicaments, à
l’éducation. Bref les conditions de vie
dans les camps des déplacés sont catastrophiques et inhumaines.
De plus, plusieurs déplacés dans
les camps ont expliqué que, malgré les
millions de dollars du gouvernement
des Etats-Unis (venant des fonds de
Clinton et Bush) du Comité International de la Croix-Rouge, des Nations
Unies et des nombreuses ONG, les
camps ne bénéficient d’aucune aide.
Nous insistons pour que les
gouvernements des Etats-Unis et
d’Haïti ainsi que les organisations qui
se présentent comme des « organisations d’aide humanitaire », soient redevables et coopèrent immédiatement
avec les organisations populaires en
Haïti, pour coordonner la distribution
des aides aux déplacés internes.
Tous les gens qu’on a rencontrés
dans les camps et dans les organisations populaires nous ont dit qu’il faut
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"THOSE WHO
EMPOWER THE
ACT OF VOODOO,
BOCOR OR
SANTARIA ARE
TRAITORS
AGAINST THEIR
FELLOW
COUNTRYMEN
AND CITIZENS
AND COMMIT
TREASON AGAINST
HUMANITY."
ST. CHRISTOPHE
Dr. JJ "Ti Henry" Christophe
améliorer les conditions actuelles, concernant la santé publique et la planification à long terme. Pour cela, Haïti a
besoin d’élections justes en particulier,
le retrait de l’interdiction de participation aux élections contre l’Organisation
politique Fanmi Lavalas, la création
d’un Conseil Electoral provisoire légitime et l’accueil de Jean Bertrand Aristide, que le peuple considère toujours
comme leur chef légitime.
Le mouvement populaire Malcom X soutient les demandes légitimes
du peuple haïtien et des mouvements
populaires. La situation actuelle ne peut
pas continuer. Nous constatons qu’il y
a actuellement en Haïti de flagrantes
violations des principes démocratiques
et des droits de l’homme. Le mouvement s’oppose à l’expulsion de l’exprésident. Jean Bertrand Aristide de
son propre pays. Nous soutenons la
demande constante du peuple haïtien
pour son retour immédiat. Nous nous
opposons à l’occupation d’Haïti par les
forces des Nations Unies. Nous deman-
dons la libération de tous les prisonniers politiques d’Haïti. En plus, nous
soutenons la demande selon laquelle
la France et les Etats-Unis sont tenus à
restituer leurs dettes envers Haïti, pour
les siècles d’esclavage, de contrainte
et d’exploitation économique. En fin,
nous encouragerons les communautés
de notre pays à aider à la construction
d’une nouvelle Haïti, telle qu’imaginée
par les mouvements populaires haïtiens.
Selon les représentants du
mouvement populaire de Malcom X
(MXGM), leur organisation soutient
largement
l’autodétermination
et
les droits de l’homme des Africains,
vivant aux Etats-Unis et partout à
travers le monde. Chaque année, ils
voyagent vers d’autres pays étrangers
pour renforcer leur solidarité avec ces
peuples qui luttent pour la libération et
la justice sociale. C’est dans cet ordre
d’idées, qu’ils ont apporté, cette année
leur solidarité au peuple haïtien, dans
un moment d’extrême difficulté.
ANNONCE DE DÉCÈS
Nous annonçons avec
peine la nouvelle de la mort
de Joseph Serge Labastille
de Jacmel survenue à l’age
de 65 ans à New York après
une
longue
maladie
chrétiennement
et
courageusement supportée.
En
cette
douleuse
circonstance, à son épouse
Mme Joseph Serge Joseph
Labastille, Frantz Cessan,
Guarionex Volcy, Dayanne
et Réginald Jean Raymond;
à Clély Joseph et son
époux, Herby Durandisse et
Françoise Jean Claude, Anatasse et Maxi Hibert et leurs familles; à sa soeur Mme Yrma
Labastille Jeune, son frère Louis Labastille et enfants; à Cécile, Mona, Jacky, Béatrice, Calixte,
Barbara Labastille et familles; à ses neveux et nièces Frantz Jeune et enfants, Nixon Jeune,
Mme et enfants; Roosevelt Labastille; Mme Nicole et époux; dumond, Jacques, Pierre, à ses
petits-enfants Jashua, Hanley; à Diland, à fille Barbara Labastille, Ashley Jean Raymond; à
Marie Rony et Mardochée Volcy; à Cassandra, Alain Cessan, Vanessa Volcy, Briana Deurandisse, Régine Premier, Jean Rné et Marie René Douyon; à Jenifer, Zéphirin et Chilion Hibert;
aux familles Labastille, jeune, Cessan, Volcy, Jean Raymond, Durandisse, Hibert, Zéphirin,
ainsi qu’à tous les autres parents et alliés si cruellement éprouvés, Haïti Liberté présente ses
sincères condoléances. Les funérailles de Mr Joseph Serge Labastille seront chantées en
l’Église Adventiste Gethsemane située au 357 Empire Boulevard le vendredi 3 septembre à
10h du matin et l’exposition aura lieu à la même église de 8h30 du matin jusqu’à 9h30.
L’inhumation aura lieu à Cypress Hill, près de l’Interborough à Brooklyn.
Une réception aura lieu après la sortie du cimetière.
Pour information, appellez Mme Serge Labastille au 347 859 7151
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Votre Santé Avant Tout!
Premiers soins
(4e partie)
est en jeu.
Par Dòk Fanfan
Comment réduire les sources
de monoxyde de carbone du logement?
Afin de réduire les sources possibles d’émanation de monoxyde de
carbone, faire contrôler par un professionnel les appareils suivants (1)
Chaudières (bois, charbon, gaz, fioul)
(2) Chauffe-eau et chauffe-bains (3)
Inserts de cheminés, poêles (4) Chauffages mobiles d’appoint (au kérosène
par exemple) (5) Cuisinières (bois,
charbon, gaz)
A
ussi importante que les sujets précédemment traités, l'intoxication
au monoxyde de carbone s'avère être
une urgence très sérieuse, particulièrement dans sa forme aiguë qui peut
entraîner le coma, voire la mort. D'où
l'impérieuse nécessité d'en être conscient.
Le monoxyde de carbone
Inodore, incolore, indétectable
par l'homme, le monoxyde de carbone
(CO) est un gaz particulièrement toxique dont l’intoxication est la cause
la plus répandue d’empoisonnement
mortel dans de nombreux pays. Elle est
la première cause de mortalité par toxique en France. Annuellement, selon le
Centers for Disease Control aux EtatsUnis, l'intoxication au CO est responsable de 500 décès et de 15.000 consultations en salle d'urgence.
Qu’est-ce le monoxyde de carbone?
Le monoxyde de carbone (CO)
est un gaz asphyxiant, non irritant,
indétectable parce qu’invisible, inodore et insipide. Il est le résultat d’une
mauvaise combustion, quelle que soit
la source d’énergie utilisée (bois, butane, charbon, tabac, essence, fuel,
gaz naturel, pétrole, propane, etc..).
Pourquoi le monoxyde de carbone est
dangereux ?
Le monoxyde de carbone est un
gaz plus léger que l’air. Il se diffuse
dans l’air ambiant et est inhalé lors de
la respiration. Dans le sang, il se fixe
rapidement sur l’hémoglobine. Non
seulement la quantité d’oxygène transportée par l’hémoglobine diminue mais
en outre l’hémoglobine libère moins
d’oxygène au niveau des tissus ce qui
entraîne une souffrance importante de
ces tissus et une asphyxie rapide des
organes.
Un taux de 0,1 % de CO dans
l’air tue en 1 heure, un taux de 1 % de
CO dans l’air tue en 15 minutes, une
concentration de10 % de CO dans l’air
tue immédiatement.
Comment survient une intoxication au monoxyde de carbone?
Les accidents liés au monoxyde
de carbone sont le plus souvent accidentels, par mauvais fonctionnement
ou mauvaise utilisation de moyens de
Monographie
Suite de la page (8)
sont une source intéressante d'emplois
et de revenus en raison de la maind'œuvre bon marché et compétitive
qu'offre Haïti. Cependant pour bénéficier
pleinement des avantages
des exportations utilisant beaucoup
d'ouvriers le gouvernement en coopération avec la communauté internationale devrait adopter les recommandations contenues dans cette section.
) (Notre traduction). Voilà le bon mot
lâché sans fard. Un Etat stable, compétent, efficient au timon d'institutions
solidifiées et modernisées par des réformes administratives bien calculées
est capable de donner une force nouvelle au néolibéralisme en détresse
afin de l'enraciner plus profondément.
Mais nous avons ainsi que d'autres
critiques fait, dans de nombreux articles, l'historique de ce système fatal
imposé en Haïti depuis l'occupation
américaine de 1915, revigoré par
Nixon, Reagan, Clinton, Bush, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire
international avec la collusion des
différents gouvernements prédateurs
haïtiens. La Rand Corporation vient à
la rescousse en répétant la même rengaine de l'agonie de l'agriculture qu'ils
Détecteur de monoxyde de carbone : un bref affichage dit clairement
comment interpréter les signaux sonores, les «bip», et quoi faire. La
petite fenêtre lumineuse (à gauche) indique un bon fonctionnement du
détecteur. A droite : la fenêtre d’avertissement
chauffage ou de moteurs thermiques.
Ils surviennent suite à: (1) une mauvaise évacuation des produits de combustion (2) l’absence de ventilation
dans la pièce où est installé l’appareil
(3) la vétusté des appareils (4) la mauvaise utilisation de certains appareils.
En somme, l’oxygénation du
foyer de combustion reste insuffisante
pour brûler complètement les gaz formés à partir de la matière utilisée (bois,
charbon, gaz, etc.)
L’intoxication au monoxyde de carbone
Il
existe
deux
types
d’intoxication :
1. L’intoxication chronique
due à un faible taux de monoxyde
de carbone. Elle se manifeste par
des maux de tête (80% des cas),
des vertiges (75%), des nausées
(50%), une confusion mentale. La
fatigue et l’impotence musculaire des
membres inférieurs sont aussi classiques. L’intoxication est lente et les
symptômes de cette intoxication peu-
vent ne pas se manifester immédiatement. A long terme, l’exposition répétée constitue un risque élevé pour les
personnes porteuses d’une maladie
cardiaque, coronarienne surtout, et les
femmes enceintes. L’exposition chronique peut augmenter la fréquence
des symptômes cardio-vasculaires
chez certains travailleurs.
2. L’intoxication aiguë, rapide,
qui entraîne des vertiges, une perte
de connaissance, une impotence
musculaire, des troubles du comportement, de l’agitation, de la confusion, une perte de conscience (16%
des cas) voire le coma ou le décès.
L’apparition de certains de ces signes
chez plusieurs membres d’une famille ou d’une communauté en même
temps doit y faire penser.
Le diagnostic de certitude se
fera par le dosage du toxique dans le
sang ; il est exprimé en pourcentage :
ainsi un fumeur montre des taux de
3 à 4%, un garagiste réglant des moteurs, des taux de l’ordre de 10%. On
affirme l’intoxication au-delà de 15%
; au-delà de 30%, le pronostic vital
Recommandations à titre de
prévention:
Ne pas utiliser des appareils
chauffants non destinés à cet usage :
cuisinière, brasero (récipient pour
chauffage en plein air), etc…
Ne pas utiliser les chauffages
d’appoint en continu. Ces appareils ne
doivent fonctionner que par intermittence.
Installer impérativement les
groupes électrogènes à l’extérieur des
bâtiments et jamais dans des lieux
clos. Ils ne doivent jamais être utilisés
à l’intérieur.
En
cas
d’acquisition
ou
d’installation d’un nouvel appareil de
chauffage, veiller à s’assurer auprès
d’un professionnel qualifié de la bonne
installation et du bon fonctionnement
de l’appareil avant sa mise en service.
Gestes importants de la vie courante :
Aérer quotidiennement les habitations même par temps froid.
Ne jamais obstruer les grilles de
ventilation, même par grand froid.
Que faire en cas d’intoxication au
monoxyde de carbone?
Les dispositions indiquées ciaprès concernent surtout toute suspicion d’intoxication aiguë :
Si possible, aérer les pièces en
ouvrant portes et fenêtres.
Arrêter si possible les appareils
à combustion.
Sortir et faire sortir les occupants du logement.
Contacter les secours d’urgence
(911, ambulance) pour administration d’oxygène et hospitalisation si
nécessaire.
Passé le temps des premiers
soins, faire éventuellement intervenir
un professionnel pour déceler la ou
les causes de l’intoxication avant de
réintégrer le logement.
Les séquelles d’une intoxication au
monoxyde de carbone
En cas d’intoxication grave, les
personnes risquent, par la suite, d’être
atteintes de migraines chroniques,
de dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes
formes).
Ces intoxications sont actuellement suspectées de perturber le
développement cérébral des enfants
et notamment leur fonctionnement
intellectuel.
Le détecteur de monoxyde de carbone, un
moyen de prévention !
La prévention reste primordiale et chacun est concerné tant
les circonstances exposant au toxique sont nombreuses. Le meilleur
moyen d’être averti en cas d’émanation de monoxyde de carbone,
est de disposer d’un détecteur de
monoxyde de carbone. Seuls les
détecteurs certifiés et aux normes
fiables alerteront par un signal sonore ou visuel.
Dr. Joel
Henriquez Poliard
M.D.
Family and Community
Medicine
Public health and Pedriatics
5000 N.E. Second Ave,
Miami FL, 33137
tel. (305) 751-1105
ont causée par l'expropriation des
terres paysannes au profit des transnationales (Plantation Dauphin, SHADA, La Reynolds, les usines d'assemblage, la dette qui entraîne le règne de
la faim et la perte de la souveraineté
nationale, les zones franches) et de
la panacée des manufactures des vêtements (ou l'industrie textile) et autres
investissements du même ordre. En
somme, notre seule ressource, vu notre agriculture moribonde, serait notre
main-d'oeuvre bon marché, notre
seul avantage comparatif puisque
les E.U. peuvent nous fournir, aux
meilleurs prix, tous les produits dont
nous avons besoin.
Après la lecture de ce document,
on se demande ce qu'il faut en faire. Le
rejeter intégralement ou l'accepter absolument. Nous pensons qu'il incombe
aux experts haïtiens et aux représentants des associations paysannes et
progressistes haïtiennes sur le terrain
de choisir les recommandations concernant la bonne gouvernance, les réformes administratives , les différents
secteurs analysés, qui sont applicables
en Haïti. Mais aussi de rejeter la perpétuation du système économique
néolibéral recommandé et d'adopter
le concept de la souveraineté alimentaire et de la sécurité alimentaire
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
basé sur un développement communautaire durable accordant la priorité
à l'agriculture, à sa modernisation, et
à la protection de l'environnement.
C'est pourquoi nous ne cessons pas
d'insister sur un projet de développement alternatif durable et inclusif
élaboré par les associations paysannes
et populaires et leurs alliés en vue de
« l'insurrection des consciences » et
de la mobilisation des masses pour la
défense de leurs intérêts.
Le temps du choix d'un développement communautaire alternatif durable
La faillite de la politique néolibérale avant le tremblement de terre du
12 janvier 2010 qui l'a renforcée et la
menace du statu quo par la Commission Intérimaire de la Reconstruction
d'Haïti (CIRH) devraient alerter les représentants des mouvements sociaux
haïtiens de l'urgente nécessité d'actionner le programme de développement alternatif annoncé. La diaspora
n' a pas le moindre intérêt à appuyer,
s'il y a des élections, aucun des candidats, qui sont tous en faveur du même
système d'exploitation du peuple, elle
a par contre la chance de se mobiliser
pour forcer l'adoption d'un développement alternatif articulé et structuré
. Cette occasion lui est offerte dans le
cas de l'île de la Gonâve que les multinationales et leurs agents entendent
convertir en une zone franche pour le
tourisme et la sous-traitance malgré
la douloureuse expérience des usines d'assemblage, des zones franches
dans la plaine de Maribaroux et dans
d'autres régions. La priorité de la souveraineté alimentaire qui prend corps
dans tous les pays en voie de développement luttant contre la dépendance,
et même dans certains secteurs d'Haïti, exige la construction de la Gonave,
dans le cadre d'un développement
agricole communautaire, comme un
grenier alimentaire pour tout le pays,
un centre d'élevage, d'industrie de
la pêche, de l'énergie éolienne et solaire, de la préservation de l'écologie
et d'une technologie endogène durable, comme à Gaviotas. Gaviotas est
une plaine désertique de la Colombie,
convertie en un village modèle par et
pour les masses, malgré une terrible
guerre civile (Alan Weisman, Gaviotas A Village to Reinvent the
World .Chelsea Green Publishing,
1998, 1999). Ces modestes réflexions
sont soumises pour une construction
d'Haïti par nous-mêmes.
Franck Laraque, Professeur
émérite,City College, New York
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
Haïti Liberté
15
Interview de Manuel Zelaya
HAITI
Suite de la page (13)
médiatique. Nous pouvons le démontrer, un an après le coup d’État, en
nous faisant l’écho de ces quelques
mots de la Bible, «vous les reconnaîtrez à leurs fruits». Jusqu’à ce qu’un
arbre produise son premier fruit, on
ne peut pas savoir s’il est vénéneux
ou savoureux. Si vous voulez savoir
qui est derrière le coup d’État, regardez les fruits qui en ont résulté : les
bénéficiaires sont les compagnies
pétrolières nord-américaines, les
multinationales, les banques ; ils ont
complètement rompu avec le socialisme du Sud auquel je m’étais associé —l’ALBA, avec Hugo Chávez—
et ils ont aboli tous les mécanismes
de participation populaire. Derrière
le coup d’État se trouvent les faucons de Washington.
Suite de la page (7)
majorité bossale en Haïti depuis
deux siècles. Combien de Créoles
retrouve-t-on dans les camps néoesclavagistes dominicains? De mémoire d’homme, aucun. Combien
d’entr’eux, par contre, disposent
d’une deuxième résidence de luxe en
République Dominicaine ou ailleurs?
Nombreux, en effet, sont les Créoles
qui se paient cette petite gâterie.
Mercedes
López
San
Miguel : Depuis le début, les honduriens se sont mobilisés contre le
coup d’État et un front de résistance
s’est formé. Pourquoi les mobilisations se sont-elles essoufflées ? Une
certaine usure ?
Manuel Zelaya : Non. Les
États-unis ont appuyé le dictateur
(Roberto) Micheletti sur tous les
plans. Que peut faire un petit pays
comme le nôtre face à l’empire ?
Nous avons subi une agression, une
ingérence des États-Unis pour légitimer le putsch.
Mercedes
López
San
Miguel : Qu’en est-t-il maintenant
de la résistance ? Qui la compose ?
Manuel Zelaya : Elle est or-
ganisée. Il y a un débat pour savoir
si elle se convertit pour suivre un
processus politique électoral ou si
elle travaille comme une plateforme
politique de lutte. La question n’est
pas tranchée. La résistance est
composée de simples honduriens
avec une conscience, apolitique ;
il y a aussi une base politique, le
Parti Libéral —qui m’a porté à la
présidence— et les membres des
organisations sociales, syndicats,
indigènes.
Mercedes
López
San
Miguel : À part le Nicaragua, le reste
des pays d’Amérique Centrale ont
approuvé l’incorporation du Honduras dans le Système d’Intégration
Centro-Américaine (SICA) et le retour dans l’OEA. Comment vous
l’interprétez ?
Manuel Zelaya : La position
des pays démocratiques d’Amérique
Centrale est que le Honduras reviendra dans la communauté internationale une fois que Lobo sera
disposé à remplir les conditions pour
rétablir l’ordre démocratique. Tant
que continue la répression, le Honduras ne sera pas reconnu. Nous demandons que ces conditions soient
remplies.
Mercedes
López
San
Miguel : Comment évaluez-vous la
situation des pays d’Amérique du
Sud ? Il y a peu, le Chili a normalisé
ses relations avec le Honduras.
Manuel Zelaya :Nous sommes très heureux de la position de
tous les pays qui ont condamné
le coup d’État. La condamnation
a été unanime, mais la question
d’intervenir pour rétablir l’ordre a divisé les pays, une division alimentée
par les États-Unis. Des pays comme
l’Argentine sont les symboles de
la démocratie latino-américaine.
Tout comme le Brésil, le Vénézuela,
l’Équateur, le Paraguay et l’Uruguay.
Et le Nicaragua. Ces nations ont fait
le forcing pour exiger la restauration de la démocratie, qui est un
moyen pour protéger leurs propres
démocraties.
Mercedes
López
San
Miguel : Quelle est la voie de sortie
pour le Honduras ?
Manuel Zelaya :La restitution
de la démocratie et que le pouvoir
judiciaire soit indépendant, qu’un
processus de dialogue et de réconciliation du pays puisse être engagé,
sans oublier que l’impunité ne doit
pas perdurer comme un symbole. Le
leitmotiv est la refondation du pays
et la convocation d’une assemblée
constituante.
Mercedes
López
San
Miguel : Imaginez-vous retourner
dans votre pays ?
Manuel Zelaya : Je veux y
retourner, je ne veux pas vivre à
l’étranger. L’attache au climat, à la
terre. Vivre à l’étranger est une torture. Mais pour l’instant je ne peux
pas, je suis sous mandat d’arrêt. Mes
bourreaux sont toujours au pouvoir.
Source : Página/12 18 août 2010
Traduction : Sylvain
Primitivi 28 août 2010
Suite de la page (12)
Suite de la page (12)
le vice-président Federico Franco
mène cette bataille. C’est lui qui occuperait la fonction de M. Lugo si
ce dernier était écarté du pouvoir.
A chaque fois que l’occasion se
présente, il se déclare « prêt à gouverner ».
L’annonce, début août, de la
maladie du chef de l’Etat – un cancer
du système lymphatique l’obligera à
subir des séances régulières de chimiothérapie, pendant une durée de
trois à six mois – ouvre de nouvelles
perspectives à la droite et à l’extrême
droite qui dominent le Congrès : bien
que, d’après les médecins, la maladie de M. Lugo soit curable sans affecter son activité, l’idée d’une destitution « pour raison de santé » fait
déjà son chemin.
En attendant, l’opposition
a franchi une première étape en
16
Haïti Liberté
s’attaquant au ministre de la défense,
l’ex-général Luis Bareiro Spaini. Ce
dernier a provoqué son courroux
en demandant des explications à
l’ambassadrice des Etats-Unis, Mme
Liliana Ayalde, à travers un courrier
au style et au ton « vigoureux » : au
cours d’un déjeuner organisé par la
diplomate américaine, auquel participaient le vice-président Franco,
le vice-ministre de la défense Cecilio
Pérez Bordón, quelques membres de
la classe politique – parmi lesquels
le sénateur Hugo Estigarribia (Parti
colorado) – et un groupe de généraux
américains, ont dénigré de façon sarcastique et insultante la fonction et la
politique du président Lugo.
Ce « manquement aux usages
diplomatiques » – celui du ministre,
pas celui de l’ambassadrice ! – a
amené la Chambre des députés –
que va suivre le Sénat – à entamer
un juicio político contre M. Bareiro
Spaini. Ajoutant à la gravité de
l’outrage fait à la représentante des
Etats-Unis, on rend également responsable le ministre de la disparition de… trois fusils, dans une installation de l’état-major de l’armée.
Le 19 août, dans un communiqué de presse tout à fait inhabituel, émanant d’une telle institution,
le ministère de la défense nationale
dénonce : « Dans ce montage psycho-politique de certains secteurs
de l’opposition, la prétention à
un jugement politique du ministre
Bareiro Spaini ne fait qu’anticiper
(…) l’objectif stratégique final : le
jugement politique du président de
la République Fernando Lugo » et
n’hésite pas à mettre en cause « des
intérêts étrangers et contraires à
ceux du Paraguay ». A Washington,
quelques oreilles doivent siffler.
Néanmoins, placé au cœur de
la tourmente, M. Bareiro Spaini a, le
23 août, présenté sa démission au
chef de l’Etat, qui a été contraint
de l’accepter. L’opposition a fait un
grand pas en avant : ce loyal collaborateur désormais écarté, elle pourra
plus facilement compter sur l’appui
de l’armée au cas où, le Congrès
l’ayant destitué, le président Lugo
refuserait d’obtempérer.
Toutefois,
on
observera
que, contrairement à Tegucigalpa,
Asunción ne se trouve pas dans
l’immédiate « arrière-cour » des
Etats-Unis. Partenaires du Paraguay
au sein du Marché commun du sud
(Mercosur), l’Argentine, le Brésil et
l’Uruguay accueilleraient sans doute
très mal un coup d’Etat au cœur de
leur organisation régionale, quand
bien même il serait revêtu des oripeaux d’une pseudo légalité. Quant à
l’Union des nations sud-américaines
(Unasur), au sein de laquelle, outre
les capitales des pays précités, Caracas, Quito et La Paz pèsent d’un
grand poids, on rappellera qu’en
2008, elle a été un acteur majeur
pour empêcher la déstabilisation de
la Bolivie.
Ces réserves faites, on ne peut
toutefois oublier ce que Washington
a obtenu pour le Honduras : la reconnaissance, par ses amis latinoaméricains et une « communauté
internationale » sans trop d’états
d’âme, d’élections organisées par
un gouvernement de facto issu d’un
coup d’Etat.
La valise du Monde Diplomatique
25 août 2010
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Ayiti Libète !
De la créolisation du jet-set
bureaucratique de l’ONU et des
ONGs à la prolifération des
bantoustans bossales ‘’dans la zone
métropolitaine’’ : Aveuglement ou
ignorance volontaire?
Par ailleurs, ce qui frappe
l’imagination
et
intrigue
l’observateur, c’est la créolisation consciente ou inconsciente
mais accélérée de la jet-set bureaucratique de l’ONU et des
ONGs transnationales affectée
en Haïti. La complexité de l’État
créole haïtien semble échapper à
l’intelligence de cette nouvelle noblesse technocratique transnationale en poste sur l’île. L’échec répété
des diverses initiatives parrainées
et financées par la communauté
internationale en Haïti résulte de
l’acculturation de cette noblesse
technocratique transnationale par
l’État Créole Haïtien ou de son aveuglement paradigmatique. Autrement, la communauté internationale
aurait cessé de coopérer avec un tel
État, sinon, l’aurait dénoncé et ce,
au même titre qu’elle le fit jadis pour
le régime d’apartheid de l’Afrique du
Sud.
Ce que la plupart des intellectuels haïtiens osent très rarement sinon, jamais dénoncer, c’est qu’Haïti
demeure une société d’apartheid
avec sa Pretoria créole (Pétion Ville
et ses quartiers chics environnants),
ses bantoustans bossales (une quarantaine autour de la capitale dont
‘’Cité Soleil’’, ‘’Carrefour-Feuilles’’)
et ses SOWETOs (Delmas, Carrefour, Martissant). Sur cette société
d’ostracisme tout aussi épidermique
et économique que social et culturel,
la plupart de nos intellectuels gardent un silence complice. De plus,
la société haïtienne est essentiellement une société de type néocolonial
et ce, aussi bien dans ses structures
que dans son fonctionnement. D’un
coté, la minorité créole (10% de la
population), formée d’une bourgeoisie nomade et arabo-européenne,
égocentrique et myope, faisant affaires sur le littoral et résidant sur
les hauteurs de Port-au-Prince, barricadée, emmurée et protégée par
des barbelés, gardiens de sécurité et
bergers allemands dressés pour tuer
comme ceux dressés jadis à Cuba
par Rochambeau. Il faut avoir bien
des crimes sur la conscience ou être
paranoïaque pour transformer à ce
point sa niche familiale en prison à
sécurité maximale.
De l’autre coté et face à cette
élite créole hyper protégée, l’on retrouve la majorité Bossale dont les
membres,
éternels candidats à
l’exode interne et externe, sont ostracisés et conteneurisés dans des
ghettos. Les Bossales sont de véritables Homini Saci, olympiens de la
famine, de la mort et de la fatalité, en
tout cas, survivants de toutes sortes
de calamités. La fracture entre le
Créole et le Bossale est la norme
fondatrice du non-vivre ensemble qu’est Haïti. Elle est l’obstacle
fondamental à l’émergence d’un véritable État nation en Haïti et, à contrario, la sève vitale de l’État créole
haïtien; Un État prédateur, parasité
par une élite composée aussi bien de
créoles que de transfuges de la majorité Bossale.
Tout projet de reconstruction
d’Haïti qui ne repose d’abord sur
celui d’un véritable État nation en
Haïti ne sera qu’une autre entreprise, condamnée à l’insuccès, au
même titre que les initiatives antérieures de la communauté internationale sur cette île rebelle. Ceux qui
y voient aujourd’hui un immense
marché à conquérir, préconiseront
d’abord la reconstruction des infrastructures. Ceux qui, au contraire,
y voient une société fracturée, injuste, ségrégationniste et désormais
orpheline d’un État, privilégieront
la construction d’un véritable État
Nation, fondé sur des valeurs communes et une solidarité nationale. Il
est à craindre que la première vision
ne triomphe sur la deuxième et dans
ce cas, l’échec de la reconstruction y
est programmé.
À l’instantanéité de la générosité planétaire, doivent se substituer le
désintéressement et la lucidité ainsi
que l’objectivité du diagnostic, devant conduire aux choix des grandes
finalités sociétales et d’orientations
stratégiques. L’État créole haïtien
ne peut être l’architecte d’une telle
entreprise. Une formule concertée
aussi bien à l’interne qu’à l’externe
semble être la route tout désignée à
emprunter pour renverser la trajectoire historique d’Haïti. Après deux
siècles de ségrégation et de gouvernance créole désastreuse, il nous
faut panser les blessures historiques
et penser à un véritable État nation
aseptisé des apories racistes, ségrégationnistes et bossalophobes de la
minorité créole haïtienne.
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Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
A Travers le monde
France: Déportations Québec : Une vague de suicides
en masse de Roms
souligne les terribles conditions
de travail des infirmières
Par Éric Marquis
U
Sarkozy met en place davantage d'attaques contre les droits des
immigrés, ouvrant ainsi la voie à la violence policière massive
Par Antoine Lerougetel
J
eudi 19, dans une attaque délibérément médiatisée contre la
communauté Rom, le gouvernement
français a déporté 93 Roms vers la
Roumanie, leur pays d’origine, sur
deux vols au départ de Paris et de
Lyon. Un vol supplémentaire avec
à son bord 100 déportés devait
s’envoler vendredi 20 et un autre
encore le 26 août.
Le ministre de l’Intérieur Brice
Hortefeux déclare que 700 Roms
seront déportés d’ici la fin du mois
d’août. Il s’est vanté mardi 17 de
ce que 51 camps de Roms avaient
été démantelés au cours des trois
dernières semaines sur les 300
ciblés.
Les autorités font preuve
d’une indifférence brutale envers les
souffrances infligées à ces familles
qui sont confrontées à la persécution systématique, à la pauvreté,
au chômage et au manque d’accès
aux services sociaux. Lors d’une action qui a provoqué l’indignation de
beaucoup, les policiers, expulsant
des familles Roms d’un squat de la
banlieue parisienne de Montreuil,
ont séparé les hommes des femmes.
Ils ont ensuite menacé de retirer aux
femmes leurs enfants si elles résistaient.
Le président Nicolas Sarkozy
Menez Jean-Jerome
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et ses ministres utilisent les émeutes provoquées par la mort d’un jeune Rom, Luigi Dequenet, entre les
mains de la police lors d’un contrôle
le 17 juillet dans le village de SaintAignan, pour attiser le racisme et
accroître la répression anti-Rom.
Tandis qu’il prend des mesures
pour déporter un grand nombre de
Roms, Sarkozy met en place davantage d’attaques contre les droits des
immigrés, ouvrant ainsi la voie à la
violence policière massive.
Le 30 juillet dans son discours
à Grenoble, Sarkozy a exigé que le
gouvernement ait le droit de déchoir
de la nationalité française les immigrés condamnés à des peines. Ceci
va à l’encontre des lois de la constitution et de la législation européenne garantissant l’égalité des droits
de citoyenneté, quelles que soient
les origines ethniques. Le prétexte
pour ce discours était la mort entre
les mains de la police de Karim Boudouda près de Grenoble, la veille de
la mort de Dequenet.
En accordant son soutien entier à ces décès entre les mains de
la police et à l’utilisation par la suite
de balles réelles contre les manifestations à Grenoble, le gouvernement
lance un message on ne peut plus
clair aux forces de police signalant
qu’ils peuvent tirer à volonté sur la
population.
Sarkozy joue entièrement la
carte du racisme et du tout sécuritaire cherchant désespérément
à modeler un consensus national
branlant pour la politique droitière
qu’il a adoptée, notamment suite
à la crise financière. Il est profondément impopulaire du fait des
coupes sociales répétées contre la
classe ouvrière, et compromis par
des allégations selon lesquelles son
parti a accepté des fonds de la milliardaire Liliane Bettencourt, l’aidant
en contrepartie à frauder le fisc. Ses
principales initiatives de politique
étrangère, notamment la guerre en
Afghanistan, sont également massivement impopulaires.
En France et à l’étranger, la
presse fait largement remarquer que
ces mesures servent à détourner
l’attention de la politique impopulaire de Sarkozy. Le magazine
d’information allemand Der Spiegel
écrit: « Paris semble déterminé à utiliser ces expulsions comme un outil
politique. Des commentaires du type
de ceux faits par Hortefeux et Estrosi [le ministre de l’industrie] sont
bien utiles pour faire les gros titres
Suite à la page (18)
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
ne infirmière de 58 ans s’est
récemment enlevée la vie au
Centre hospitalier universitaire de
Québec (CHUQ). C’était le quatrième
suicide d’une infirmière à survenir
en 18 mois dans cette institution.
Les causes d’un tel phénomène sont
directement reliées aux dures conditions dans lesquelles évoluent les
travailleurs de la santé, dans un réseau public soumis de plus en plus
aux pressions du marché.
La dernière victime en date
avait 37 années d’expérience et allait prendre sa retraite dans un an et
demi. Dans une lettre laissée à ses
proches, elle mentionnait les difficultés qu’elle vivait en raison d’un retour forcé au travail, tout juste après
avoir été en congé de maladie.
Dans une entrevue menée par
le journal Le Soleil, une collègue
de l’infirmière relate comment elle
l’avait vue quitter le bureau du médecin de santé du CHUQ les larmes
aux yeux après s’être faite dire
qu’elle devait retourner au travail.
Elle lui avait alors dit qu’elle n’était
Nancy Bédard, présidente du
syndicat des professionnelles en
soins (FIQ) au CHUQ,.
© René Baillargeon
pas prête à revenir. L’infirmière qui
a alerté les médias connaissait les
trois autres femmes qui s’étaient enlevé la vie. L’une d’entre elles était à
quelques mois de prendre sa retraite,
une autre devait quitter dans deux
ans alors que la dernière n’avait que
21 ans et commençait à peine dans
le milieu.
Les
pressions
auxquelles
doivent faire face les infirmières
pour combler le manque chronique
de personnel, notamment en subissant l’imposition d’heures supplémentaires, sont devenues une réalité
quotidienne dans les hôpitaux.
Ainsi, selon les statistiques du
ministère de la santé et des services
sociaux du Québec (MSSS), le nombre total d’heures supplémentaires
effectuées par les infirmières aurait augmenté de 27 pour cent entre 2004 et 2009, soit 3,5 millions
d’heures en temps supplémentaire
pour l’année 2008-2009.
Selon une enquête commandée par la Fédération canadienne
des syndicats d’infirmières et
d’infirmiers, basée sur des données
tirées de l’Enquête sur la population active de 2005 et 2008, 61
000 faisaient du temps supplémentaire chaque semaine en 2008, à la
grandeur du pays. À partir de 2005,
jusqu’à 2008, le nombre d’heures
supplémentaires travaillées par le
personnel infirmier a grimpé de 30
pour cent. En 2008, 21 560 100
heures supplémentaires ont été cumulées, soit l’équivalent de 12 000
emplois à temps plein. Au Canada,
Suite à la page (18)
Irak : des milliards gaspillés pour la
reconstruction
Par Caroline Stevan
A
l'heure où les unités de combats
quittent le pays, des audits évoquent les chantiers inachevés par les
Américains.
Ce mardi, les derniers combattants américains quittent l'Irak. Reste
un effectif de conseil et de formation.
Barack Obama prononcera ce soir un
discours destiné à marquer le passage
symbolique sous la barre de 50)000
hommes, une promesse faite il y a
plusieurs mois. La presse américaine, elle, s’empare de l’occasion pour
dresser des bilans, dont celui des milliards gaspillés.
Selon l’inspection générale
spéciale pour la reconstruction en
Irak (Sigir), 5 milliards de dollars se
sont envolés depuis 2004, soit environ 10% des 53,7 milliards dépensés pour rebâtir l'Etat. L'estimation,
véhiculée ces derniers jours par les
médias d'outre-Atlantique, découle
de l'analyse de plus de 300 audits du
Sigir, organisme de contrôle créé par
le Congrès américain.
Les exemples de ratages sont
édifiants. A Khan Bani Sadr, au nord
de Bagdad, se dresse une gigantesque prison, flanquée de miradors et
de murs géants. Conçu pour détenir
3600 individus, l'édifice est vide. La
Maison-Blanche en avait confié la
construction à l'entreprise Parsons
début 2004, mais elle a finalement
abandonné le projet en juin 2007,
invoquant des problèmes de sécurité.
Le projet a été remis au Ministère
irakien de la justice, qui n'en a rien
fait. Stuart Bowen, directeur du Sigir,
considère ainsi que « 40 millions de
dollars ont été gâchés dans le désert
».
Barack Obama
Genève. La corruption a détourné
des milliards d'aide à la reconstruction. Le manque de savoir-faire local entraîne également retards et
dysfonctionnements. Les inspecteurs
n'ont aucune notion de travaux publics, les appels d'offres n'ont pas lieu
puisque les chantiers sont alloués
aux entreprises amies... Le pays ne
tient aucune comptabilité transparente ; l'Irak regorge d'argent et tout
circule en cash. » Pour autant, le Sigir pointe quelques succès : des centaines de commissariats ont notamment été achevés.
Le Temps 31 août 2010
Clinique sans escaliers
A Bassorah, c'est un hôpital pédiatrique qui devrait ouvrir ses portes
depuis 2005. A Fallouja, une station
d'épuration livrée avec quatre ans de
retard et qui a coûté trois fois plus
que prévu. A Diyala, au nord-est de
la capitale, la directrice du Comité de
reconstruction et de développement
évoque une clinique livrée sans escaliers ou une fabrique de miel prestement construite cette fois, alors que
l'urgence était à l'éducation. Des centaines de projets ont été stoppés ou
restent inachevés. Domaine symbolique s'il en est, le raccordement en eau
courante et électricité reste une douce
utopie pour la majorité des Irakiens,
malgré les milliards investis.
Des problèmes sécuritaires sont
avancés pour expliquer le blocage
des travaux ou leur renchérissement.
Le manque de coordination avec les
Irakiens est également mis en cause.
« Les violences jouent un rôle mais
elles ne sont pas le seul facteur, estime Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le
monde arabe et méditerranéen, à
BG L’Auberge Créole
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Haïti Liberté
17
Québec
Suite de la page (17)
entre 2005 et 2008, le nombre
d’absences dans le personnel infirmier a augmenté de 14,4 pour
cent. Le Québec, avec Terre-Neuve,
était la province avec le plus haut
taux d’absentéisme hebdomadaire avec 11 pour cent alors que la
moyenne nationale était de 9 pour
cent. Le Québec avait aussi le plus
haut taux de temps supplémentaires
hebdomadaires avec 35 pour cent, la
moyenne nationale étant de 31 pour
cent.
Suite à l’annonce du plus récent suicide au CHUQ, de nombreux
témoignages d’infirmières décrivant des conditions de travail épouvantables ont été publiés dans les
journaux. Certaines faisaient état de
menaces de la part de l’employeur
les obligeant à faire du temps supplémentaire. D’autres ont souligné
la détresse psychologique vécue par
des collègues et les tentatives de suicide chez plusieurs d’entre eux.
Selon une récente étude de la
Fédération canadienne des syndicats d’infirmières/infirmiers, les infirmières qualifient leur milieu de travail de stressant (86 %), d’oppressant
(85 %), mal doté (86 %), mal financé
(88 %) et lourd (91 %).
Dans des commentaires révélateurs sur les conditions de travail
et le stress des employés, la présidente du Syndicat des infirmières du
CHUQ, Nancy Bédard, a déclaré au
quotidien Le Soleil qu’elle côtoyait
quotidiennement la détresse des travailleuses.
Malgré tout, la réaction du
syndicat local à la publication de la
nouvelle a été de nier que les quatre derniers suicides pouvaient être
directement reliés au travail. « Je ne
peux pas faire de lien, mais je peux
vous dire que les conditions dans
lesquelles plongent les professionnels en soins peuvent effectivement
les amener en détresse psychologique
», a-t-elle affirmé.
C’est
une
infirmière
de
l’établissement qui, sous le couvert de l’anonymat, aurait contacté
le réseau TVA pour les informer de
l’acte, soutenant que cette vague de
suicides était probablement liée à la
surcharge de travail.
Le directeur des communications du CHUQ, Richard Fournier, a
pour sa part affirmé que l’on ne pouvait établir de lien entre ces suicides
et le milieu de travail, soulignant que
les quatre infirmières à s’être enlevé
la vie étaient en arrêt de travail en
raison de « difficultés personnelles
importantes » et qu’elles avaient, «
pour la plupart, une charge de travail légère ou régulière ».
En fait, le niveau alarmant de
détresse psychologique, qui peut
mener ultimement au suicide, chez
les travailleurs du système de santé au Québec ne peut être compris
qu’en considérant le contexte des
immenses attaques orchestrées par
la grande entreprise depuis des années contre le système de santé public, tant par les gouvernements du
Parti Québécois que du Parti libéral.
Et ce sont les centrales syndicales du Québec qui ont joué le
rôle clé pour imposer ces attaques.
Les retraites forcées de 30.000 travailleurs de la santé en 1997, par
exemple, ont été ordonnées par le
gouvernement péquiste de Lucien
Bouchard à la demande des chefs
syndicaux. Et quand la bureaucratie
syndicale ne parvient pas à étouffer
l’opposition des membres de la base,
elle s’empresse d’isoler et de torpiller
les luttes qui éclatent, comme ce fut
le cas lors de la grève des infirmières
de 1999. Le rôle des syndicats en
tant qu’agents du grand patronat
a été de nouveau mis à nu lors de
la dernière ronde de négociations
avec le gouvernement libéral de Jean
18
Haïti Liberté
France
Charest.
Alors que ce dernier déposait
fin mars un budget comportant une
baisse drastique des dépenses sociales et l’introduction de frais pour
les visites médicales, soulevant un
tollé de protestation dans la population, les centrales syndicales censées
représenter les 475.000 employés
du secteur public et parapublic du
Québec ont refusé de mener la moindre lutte pour la défense des services
publics et des travailleurs qui les
fournissent. Les syndicats se sont
plutôt empressés de signer en juin
une entente de principe représentant
une capitulation totale aux demandes gouvernementales : une entente
sur cinq ans avec une augmentation
salariale totale de seulement 7 pour
cent, tel qu’exigé dès le départ par le
gouvernement.
Pendant ce temps, la colère
gronde parmi les membres de la base
devant cette nouvelle baisse de leurs
salaires réels et devant la dégradation continuelle de leurs conditions
de travail. On en a eu un bref aperçu
le 8 juin dernier lors d’une grève de
7000 enseignants que leur syndicat,
l’Alliance des professeurs de Montréal, a limité à une seule journée pour
éviter une mobilisation générale contre le très impopulaire gouvernement
Charest. Et on la sent aujourd’hui
encore dans l’incapacité du syndicat
des infirmières, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), à
conclure un accord sur les conditions
de travail. Le gouvernement se montre intransigeant sur les deux revendications principales des infirmières
- l’arrêt du temps supplémentaire
obligatoire et du recours accru aux
agences privées de placement - et
une entente sans au moins une apparence de changement sur ces deux
questions serait dure à faire avaler
aux membres de la base. La FIQ se
dit prête à tenir un vote de grève à la
fin du mois de septembre.
Il est nécessaire et urgent pour
les travailleurs de lancer une contreoffensive contre le gouvernement
Charest qui, en tant que représentant
de la classe dirigeante, a entrepris
de démanteler les services publics et
d’empirer les conditions de travail de
ceux et celles qui les fournissent.
Les infirmières peuvent tracer
la voie. Mais leur lutte ne pourra aller
de l’avant qu’en brisant l’isolement
que cherchent à imposer les centrales syndicales et en lançant l’appel le
plus large à l’ensemble des travailleurs pour une lutte commune contre le démantèlement des services
publics et l’assaut généralisé sur les
emplois et les salaires.
Wsws 26 août 2010
Suite de la page (17)
des journaux. » Estrosi a demandé
que les parents de jeunes délinquants se voient infliger 30 000€
d’amende et des peines de prison de
deux ans.
Des ministres ont attaqué les
Roms, usant de calomnies racistes.
L’association de soutien aux immigrés, France terre d’asile fait remarquer que les déclarations d’Hortefeux
selon lesquelles les camps de Roms
sont « sources de trafics illicites,
d’exploitation des enfants à des
fins de mendicité, de prostitution
ou de délinquance, » ne sont pas
« étay[és] par des faits chiffrés ou
des exemples. » Et ajoute, « Ces faits
restent marginaux. »
« On fait des Roms des boucs
émissaires, » a dit Maria Ochoa Llido, chef du service des migrations
et des Roms au Conseil de l’Europe.
Elle a dit que le vrai problème est
que la France n’a pas réussi à mettre
en place sa propre loi exigeant que
les municipalités de 5 000 habitants
ou plus mettent à la disposition des
gens du voyage des aires d’accueil
équipées. Contrairement à ce qui se
passe dans d’autres pays européens,
les Roms n’auront pas le droit de
travailler en France avant 2014.
Cette propagande anti-Rom
hystérique est utilisée pour accélérer
les opérations policières en cours.
L’année dernière, 10 000 Roms ont
été déportés vers la Roumanie ou la
Bulgarie sur 44 vols, dont 30 pour
cent étaient des rapatriements forcés
selon le ministère. Les deux vols de
jeudi en partance pour la Roumanie
étaient les 25e et 26e de l’année.
En 2009, près de 11 000 ont été
rapatriés, « soit une augmentation
de plus de 20 pour cent par rapport
à 2008, » selon l’Office français de
l’immigration et de l’intégration.
Le gouvernement prétend
que ces déportations, avec prise en
charge du vol par l’Etat et 300€ accordé à chaque adulte et 100 € par
enfant, sont volontaires. Ceci est
monter leur camp sur des sites non
autorisés.
Entre 12 et 15 000 Roms, citoyens de Roumanie et de Bulgarie,
sont venus légalement en France
depuis que leurs pays ont rejoint
l’Union européenne en 2007. Selon la BBC, 10 autres pays de l’UE
dont l’Allemagne, l’Italie, le Danemark et la Suède, qui accueillaient
aussi des Roms, adoptent également
une politique de déportation. Des
mesures transitoires adoptées par
une dizaine d’Etats, dont la France,
limitent l’accès au travail et la durée de séjour des immigrés roumains
et bulgares jusqu’au 12 décembre
2013, date où ces restrictions prendront fin.
Les communautés Roms de
Bulgarie et de Roumanie comptent
respectivement quelque 750 000 et
deux millions de personnes, dont
une minuscule proportion a émigré
dans d’autres pays de l’UE depuis
qu’ils ont rejoint l’Union européenne. Le Monde affirme qu’il y en
a 22 000 en Belgique et probablement davantage en Italie et en Allemagne.
Il n’y a aucune opposition
sérieuse de la part du Parti socialiste, d’autres forces de la « gauche
» bourgeoise ou des syndicats face
à ce sinistre virage pris par le gouvernement qui développe une politique proto-fasciste.
Les partis socialiste et communiste, bien qu’ils critiquent
l’affirmation de Sarkozy selon
laquelle les immigrés sont la cause
de la criminalité, l’attaquent par la
droite l’accusant de ne pas réprimer
les jeunes et les ghettos avec la vigueur nécessaire. Martine Aubry,
maire de Lille et première secrétaire
du PS, s’est félicitée pour les 4 000
caméras de surveillance qu’elle a
fait installer dans sa ville comme
preuve de son attachement au tout
sécuritaire.
Wsws 30 août 2010
Soti nan paj 6
yo, moun yo rejte yo, moun ki pa
gen vwa pou yo rele.
Li te viv an kominyon avèk
peyizan yo, avèk jèn josis ak jesis
yo, (jèn ouvriye katolik epi etidyan
yo) ak kretyen angaje yo, rich
kou malere, nan pawas Basen-ble,
Pòdepè, Jean-rabel. Li te rete soude,
pandan 23 lane avèk frè ak sè l yo
ki fè pati kongregasyon frè ak sè
Monfòten yo. N ap sonje angajman
pastoral li anndan lavi popilasyon
Nòdwès la. Nou pap bliye masak ti
MERGER GARDENS
HOTEL & BEACH CLUB
t#BQUÐNFT
t1SFNJÒSFTDPNNVOJPOT
t"OOJWFSTBJSFT
t(SBEVBUJPOTt.BSJBHFT
tt"WBOUBQSÒTGVOÏSBJMMFT
tt3FOEF[WPVTEBGGBJSFT
tt+PVSOÏFT3ÏDSÏBUJWFT
t
tt$POGÏSFODFT
tt-FWÏFTEFGPOET
Route Nationale #2
Merger, Haiti
contesté par les avocats des Roms.
Selon Associated Press, ils ont dit «
Les rapatriements étaient loin d’être
volontaires, et que ceux qui refuseraient l’offre se retrouveraient en
centre de rétention et seraient finalement rapatriés sans aide au retour.
»
Le Conseil de l’Europe estime
que deux tiers des Roms qui ont été
renvoyés à Bucarest avec des incitations financières reviennent en
France. Le gouvernement a annoncé
le lancement le 1er septembre d’une
base de données biométriques, appelée Oscar, pour conserver les empreintes digitales des gens soumis
à « l’aide au retour. » Les autorités
les empêcheront ainsi de percevoir
d’autres aides au retour.
Les Roms, en qualité de ressortissants de pays de l’Union européenne (UE), ont le droit de circuler
au sein de l’UE. Mais la loi française
exige qu’ils soient en possession
d’un permis de travail ce qui leur est
quasiment impossible à obtenir et
qu’ils prouvent qu’ils ont les moyens de subvenir à leurs besoins s’ils
envisagent de rester plus de trois
mois dans le pays.
Il y a entre 10 à 12 millions de
Roms, citoyens de pays européens
et d’ailleurs. Un bon nombre d’entre
eux sont confrontés à la discrimination et à un taux de chômage élevé;
ceux qui sont expulsés de France ne
s’attendent pas à trouver de travail
en Roumanie ou en Bulgarie.
Les Roms vivent en France
depuis le 15e siècle. Avec l’abolition
de l’esclavage Rom au 19e siècle en
Moldavie, Valachie et Transylvanie,
la diaspora Rom s’est étendue dans
toute l’Europe. En France, il y a
400 000 Roms, pour la plupart de
nationalité française, et qui sont sédentarisés et ont un métier. Il y en
a aussi beaucoup qui sont des commerçants itinérants qui dépendent
des camps spécialement mis à leur
disposition. Néanmoins du fait d’un
manque de sites, ils doivent souvent
(011) 509
3470 9289
peyizan Jean-rabel yo anba manchèt grandon yo, ki te rayi pè a
pou solidarite l avèk moun sa yo.
Nou vle asosye Jean-Marie ak tout
gason ak fanm vanyan nan peyi a
ki te bay lavi yo, onon kris la, pou
diyite ak libète sa k pi piti yo.
N ap sonje, nan menm epòk
sa yo (1983-1991), li t ap dirije
biwo karitas nan dyosèz Okap la.
Alokazyon angajman sa a, li te fè
konnen byen klè se nan doktrin sosyal legliz la, se nan Levanjil la, epi
nan fòs istorik yon pèp k ap lite pou
yon chanjman total ke li menm, li te
jwenn kouraj pou al jis nan bout misyon li a. Nan liy sa a, li te patisipe
nan akonpayman ak fondasyon
plizyè mouvman sosyal tankou :
Gwoupman Tèt Ansanm, Tèt kolte
ti peyizan ayisyen. Menm jan tou,
li te pote kole nan kreyasyon oswa
konsolidasyon plizyè ensititsyon
tankou : Ekip misyonè Jean-rabel,
Enstiti kiltirèl Kal Levèk, Gwoup
api teknik ak animasyon pedagojik (GATAP), Fon Entènasyonal
Devlopman ekonomik ak Sosyal
(FIDES), Fon Ayisyen Devlopman
Ekonomik ak Sosyal (FONHADES),
Koperativ kesyonnman an ak jesyon (CCG). Fondasyon sa yo, li
te kreye yo ansanm avèk lòt konpasyon paske li te renmen peyi l epi
li te fè anpil bon rèv ak pèp ayisyen
an. Li t vle pout è yo, ni mòn yo ni
plèn yo rapòte avantaj ak benefis
avant ou pou chita ap jwi, gras ak
kòripsyon, nan gwo chato alòske
tout rès popilsyon an ap mouri grangou nan kay ki bati nan mitan
ravin.
Jouk jounen jodi a, Pè Jean-
Marie Vincent rete nan memwa
nou, kòm yon santinèl ki raple nou.
Tout menas ki pese sou libète nou,
sou lafwa nou, sou avni peyi nou
an. Nou envite tout zanmi ansyen l
yo ak tout lòt nouvo zanmi ki pral
dekouvri l sou entènèt la, pou yo
fonde, sou egzanp lavi li, pwòp angajman pa yo. Jean-Marie Vincent
mande tout militan ayisyen konsekan pou yo pa fè bak nan batay
la, pa bay legen, kontinye goumen
pou rèv jistis yo kapab reyalize,
pou ni pòv, ni rès pèp la rtounen
gen lespwa, fyète ak lavni pou sa
chanje.
Nan yon moman kote kriz
sistèm ekonomik modyal la lakòz
anpil ouvriye ap pèdi djòb yo,
mas popilè yo ap plonje chak jou
pi fon nan mizè, grangou, chomaj
ak ensekirite. Popilasyon nan divès
zòn nan peyi a, rekòmanse leve
kanpe pou rele anmwe kont lavichè, klowòks, k ap pete fyèl moun
ki pi pòv yo.
Jodi a se yon devwa pou 3
pouvwa yo mete ansanm pou :
chèche desann pri pwodui premye
nesesite yo, mande sektè prive a
aksepte redui kantite benefis li pou
rann posib ogmantasyon nivo salè
minimòm lan, mete bank semans
ak konpòs toupatou nan komin yo,
louvri yon deba piblik pou relanse
yon bon jan refòm agrè nan peyi
a, bay peyizan yo tè yo, sa k nan
elvaj bèt yo ak pechè pwason yo ka
pèmèt pèp la anjeneral jwenn garanti lamanjay la, epi pou kanpay
nasyonal alfabetizansyon an rive
jous kote l dwe rive a.
Yves Pierre Louis
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Arts et Culture
Fenêtre Culturelle
Par Prince Guetjens
D
ans sa vitrine d'exposition baptisée
Fenêtre Culturelle, Haïti Liberté
tente une nouvelle fois d'initier une démarche innovante, jusqu'ici négligée par
les médias haïtiens, évoluant aux Etat
Unis d'Amérique ; celle de faire cohabiter dignement la culture et la politique
sous un même toit. Cette fenêtre à quatre volets, Clin dœil sur l'actualité
Artistique et Littéraire, De la Prose
aux Vers, L’Art et son Histoire, et
Regards Critiques, viendra à point
nommé pour inciter les lecteurs à se
pencher davantage sur la production artistique plutôt intense de la ville de New
York, considérée à l'heure actuelle comme l'une des plus importantes capitales
culturelles du monde.
Dès qu'il s'agit des représentations visuelle, auditive, olfactive ou
même tactile, on est en présence de
phénomènes qui touchent aux sens,
avec en plus la prétention de produire
la beauté ou la laideur et dans les deux
cas, l'esthétique est l'outil qui convient
pour la régulation. Etant donné que
nous allons devoir utiliser le langage
esthétique régulièrement, il ne serait pas superflu que nous jetions dès
maintenant les frontières, délimitant
l'espace à l'intérieur duquel et au-delà
duquel nous aurons à bêcher. Cette
approche permettra aussi d'évaluer
l'efficacité de l'expérience esthétique
en tant que fonction de l'activité humaine, c'est-à-dire de l'attitude rendue
possible par l'art et à laquelle nous
ramènent aussi bien la jouissance du
beau ou du laid que le plaisir produit
par les objets tragiques ou comiques.
Introduisons d'emblée trois concepts clés de la tradition esthétique :
poiesis, aisthesis et catharsis.
Poiesis est compris comme
« pouvoir (savoir-faire) poïétique »,
et désigne alors un premier aspect de
l'expérience esthétique fondamentale.
Ce qui porte à croire que l'homme peut
satisfaire par la création artistique,
le besoin général qu'il éprouve de se
sentir de ce monde et chez lui dans
ce monde. En ce sens, « il dépouille le
monde extérieur de ce qu'il a d'étranger
et de froid »1, il en fait son œuvre propre, et atteint de la sorte à un savoir
également distinct de la connaissance
scientifique, conceptuelle, et de la
praxis artisanale purement reproduc-
1.Cf Hegel, Esthétique (NY, 1970)
2.H.R.Jauss, Petite apologie de l'expérience esthétique,
traduit de l'allemand par Claude
Maillard,Editions Allia (Paris 2007)
3.Ibid.
4.Ibid.
Clin dœil sur l'actualité
artistique et littéraire
Le rappeur de nationalité haïtienne Wyclef Jean, évincé des présidentielles haïtiennes de 2010, a composé une « musique » rap pour dire sa
frustration. Il s'est rendu compte après
coup, qu'il n'a été qu'une simple marionnette aux mains du stratège René
Préval. Sur ce rap qui est vulgarisé
sur le Net, le rappeur dit sa colère et
dénonce la traîtrise de celui qui l'avait
bombardé ambassadeur honorifique,
tout en dénonçant le coup bas des
membres du Conseil Electoral Provisoire qui, selon lui, devraient prendre
le chemin de la prison pour leur forfait.
D'un autre coté il est bon de souligner
la pauvreté du support musical. Estce dû à un manque de temps, ou tout
simplement aux limites de l'artiste à
composer quelque chose de valable ?
ce qui déboucherait logiquement sur
une autre question à savoir, qui compose pour Wyclef Jean ?
-------------------La quête vers davantage de culture nous a conduits, le samedi 21 Août
dernier à Angelike Ciné de Manhattan
pour voir The Concert, un film du Réalisateur Radu Mihaileanu. L'histoire
se déroule tour à tour en Russie et en
France où le chef d'orchestre du Bolshoï,
le maestro Andrei Filipov (Aleksei
Guskov), considéré comme l'un des
plus célèbres musiciens de l'époque
d'après-guerre, doit parcourir tout le
pays à la recherche de ses anciens musiciens pour reconstituer l'orchestre, en
vue d'honorer un contrat au Théâtre Le
Châtelet à Paris. En l'absence de Léa,
la violoniste soliste qui a été arrêtée par
le régime et est morte dans un camp,
au moment, cette période difficile, c'est
sa fille, jouée par Mélanie Laurent (qui
ignorait jusque-là qui étaient ses parents), qui est recrutée comme soliste
pour interpréter le Concerto pour violon
en D majeur de Tchaikovsky. Un film
qu’il faut voir.
-------------------Le groupe de musique Alegba
er-né. Dans une brève entrevue accordée à Haïti Liberté, l'artiste explique ce
qu'il fait, son apport dans la promotion
de la danse folklorique haïtienne et ses
rêves.
--------------------La compagnie de Théâtre
COSAFH, dirigée par le metteur en
scène Georges Béleck, a été invitée à
prendre part du 7 au 17 Août derni-
contré pour vous.
Haïti Liberté : Parle-nous un
peu de tes activités dans le milieu de la
danse à New York ?
Péniel Guerrier : J'adresse
d'abord mes remerciements à Haïti Liberté et à toi Prince. Bon ! en dehors de
mes cours à Alvin Ailey Dance, à PMT,
à Peri Dance et des « workshops » qui
Péniel Guerrier
er, au 2ème Forum des jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des
Amériques, qui se tenait au Nouveau
Brunswick au Canada. Dans le cadre
de ce Forum, qui se déroulait autour
du thème « Mes Chemins d'Amérique »
la COSAFH a présenté « Cri d'Espoir »
d'abord au Théâtre de l'Escaouette le
12 Août à Moncton et le 15 Août au
Théâtre de Caraquet, dans le festival
d'Acadie. Cette pièce qui tente une image plus suggérée que servilement décalquée d'Haïti, n'est pas à sa première
ovation, puisqu'au festival de théâtre
Des Quatre Chemins en 2000 à Portau-Prince, elle avait fait un tabac.
-------------------Ervadine Petit-de est une chanteuse haïtienne de talent qui a collaboré à pas mal de projets de musique
en Haïti. À New York, où elle vit maintenant, elle travaille sur son premier
disque solo. Dans un prochain numéro,
nous vous présenterons le profil de
cette artiste qui a, sans nul doute, sa
place dans l'univers musical.
-----------------------
Entretien
Péniel Guerrier est un professionnel de la danse, il travaille depuis
plus d'une quinzaine d'années à faire
luire les figures et les couleurs de la
danse folklorique haïtienne tant en
Haïti qu'à New York où il réside. Il est
le Directeur artistique de Kriye Bòde,
un rendez-vous culturel annuel qui
honore des personnalités importantes
du monde culturel. Nous l'avions ren-
m'obligent à me déplacer un peu partout en dehors du territoire américain,
je prépare aussi l'événement annuel
de célébration de la danse folklorique
haïtienne, que tu connais sous le nom
de Kriye Bòde. Et depuis la catastrophe qui a secoué Haïti, je suis souvent
appelé à prendre part à des levées de
fonds au bénéfice du pays.
Haïti Liberté : Dis-nous en davantage sur Kriye Bòde ?
Péniel Guerrier : Kriye Bòde
est un concept puisé dans le folklore
haïtien. C'est un cri, un appel. C'est
une invitation à créer une communauté
artistique en vue de sauvegarder et
d'enrichir notre culture. Comme tu as
pu le constater lors de nos représentations, les danseuses et les danseurs sont
de niveaux et de formation différents.
Dans un spectacle de Kriye Bòde, qui
n'est pas une compagnie professionnelle, tu peux facilement voir une danseuse avancer à côté d'un débutant.
Tout cela s'inscrit dans la logique du
rassemblement, prôné dans le concept
initial. Il permet aussi à des gens venus
de culture et de langues diverses, d'être
en contact, de communiquer, de communier. Je pense que c'est un moyen
efficace d'assurer l'émancipation de la
culture haïtienne.
Haïti Liberté : Comment se
fait l'adaptation des danseuses et des
danseurs étrangers dans la danse folklorique haïtienne « ?
Péniel Guerrier : Danser est
avant tout une activité physique, sollic-
itant l'implication du corps bien avant
le côté culture. Les gens viennent danser parce qu'ils ont envie de découvrir
les possibilités de leur corps avant tout.
C'est ainsi que nous procédons, avant
de passer dans la phase d'intégrer les
mouvements dans un contexte culturel
spécifique. C'est seulement quand nous
avons la certitude que la personne en
question est apte à exécuter des figures
physiques, que nous entamons le travail plus en profondeur, qui est celui
d'inscrire cette forme dans une orientation culturelle. Notre technique est
ainsi conçue.
Haïti Liberté : Qu'est-ce que tu
prépares actuellement ?
Péniel Guerrier : Nous travaillons actuellement à la production d'un
DVD sur la danse folklorique haïtienne
et d'un CD contenant les rythmes de
musiques les plus sollicités dans le
milieu artistique et religieux. En revanche le DVD sera consacré à ma
technique chorégraphique et pédagogique. J'espère ainsi pouvoir apporter ma contribution à la promotion
de cette discipline artistique pour la
postérité.
Haïti Liberté : On sait que tu
as toujours dirigé des compagnies
en Haïti, à quand une compagnie de
Danse folklorique haïtienne à New
York dirigée par toi ?
Péniel Guerrier : Je suis conscient de la demande. Je sais aussi
qu'il y a suffisamment de danseurs
(euses) et de formateurs (rices) dans
le milieu pour gérer une compagnie de
manière professionnelle. Mais à New
York, c'est une initiative qui demande
beaucoup d'énergie et de volonté. En
dehors de ces paramètres, il faut un
encadrement étatique pour des questions touchant le local, la rémunération des artistes et la promotion de la
compagnie, dans un premier temps.
Ce n'est pas la volonté qui manque, il
y a surtout que cette entreprise exige
une assez longue planification.
En Signature
trice, limitée par sa finalité 2.
Aisthesis désigne un second aspect de l'expérience esthétique fondamentale : lœuvre d'art peut renouveler
la perception de choses, émoussée par
l'habitude. Il rend donc à « la connaissance intuitive ses droits, contre le
privilège accordé traditionnellement à
la connaissance conceptuelle »3.
Catharsis désigne un troisième
aspect de l'expérience esthétique fondamentale : dans et « par la perception
de lœuvre d'art, l'homme peut-être
dégagé des liens qui l'enchaînent aux
intérêts de la vie pratique et disposé
par l'identification esthétique à assumer des normes de comportement
social »4.
Sources
and Friends qui performe tous les
mardis soir à Solo Bar et tous les Vendredis soir à Konbit Restaurant et dans
d'autres Jam's Session de New York, a
été pris en flagrant délit de musique,
ce Vendredi 27 Août, dans le cadre
très plaisant de Konbit Restaurant.
La prestation a été animée par Alegba à la basse, M.Vitali à la batterie,
A.Monvelyno à la guitare, Natalia au
clavier et le chanteur P.Guetjens.
-------------------Le chorégraphe et danseur haïtien, Péniel Guerrier, n'arrête pas de
produire depuis plus d'une quinzaine
d'années à un rythme régulier. En
Haïti, il créait plusieurs ballets par an
et chaque décembre, il convoquait le
grand public au Rex Théâtre de Portau-Prince, pour lui présenter son derni-
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
Yves Antoine
Le talentueux écrivain et poète haïtien vivant à Ottawa depuis plus
de 30 ans, le professeur Yves Antoine, Lauréat du Prix Carter-G.Woodson, décerné par le Conseil interculturel de l'Outaouais en
1999, sera le samedi 4 septembre prochain de 6 h à 9h PM à la
librairie Grenadier Books, pour présenter et dédicacer ses livres.
Il est l’auteur de la Veillée, 1964, Témoin Oculaire, 1970 ; Au gré des
heures, 1972 ; Les sabots de la nuit, 1974 ; Alliage, 1974 ; Libations
pour le soleil, 1985 ; Sémiologie et personnage romanesque chez
Jacques S Alexis ; 1993 ; Polyphonie, 1996 ; La mémoire à fleur de
peau, 2002 ; Inventeurs et savants noirs, 1998 réédité en 2004 ; Les
sentiers parallèles, 2008 éditions L’Harmattan.
« Quelle poésie est celle de M. Yves Antoine ? Divertissement ou
engagement ? Jeu ou prise de position sur les problèmes de son
temps et de son milieu ? De l’art pour l’art ou de l’art pour l’homme ? » nous dit le Dr. Pradel Pompilus sur le poète.
Samedi 4 Septembre 2010
6 h - 9h PM
Grenadier Books
1583 Albany Ave Entre Ave H & Glenwood Ave
Information 718-421-0162
Haïti Liberté
19
Regards Critiques
La Danse Folklorique Haïtienne :
Vers un regain de visibilité
O
n ne peut pas dire qu'à
l'instar des arts plastiques, du
théâtre ou même de la musique,
la danse folklorique haïtienne ait
pu bénéficier d'un soutien intellectuel tout à fait généreux. Sur
le plan théorique, très peu de
plumes se sont mises à l'écoute
de ce paramètre important de la
culture en Haïti. Nous pourrions
citer deux ou trois noms dont
les plus importants demeurent
Lamartinière Honorat et Katherine Dunham, bien que ces tentatives d'interroger ce système de
langage du corps, inscrites dans
une culture donnée, remontent à
plusieurs décennies.
Image
réfléchie
de
l'évolution d'une société dans
son fonctionnement quotidien, le
folklore charrie les moindres facettes de la vie d'un peuple ou de
n'importe quel groupe ethnique,
au point de pouvoir en corriger
les dérives par le biais de médias
qui lui font écho. Et la danse est
de ceux-là.
Sans vouloir tomber dans
une historiographie de la danse,
nous devons souligner que la
décennie quatre-vingt-dix n'a
pas vraiment été clémente pour
cette discipline artistique en Haïti. Les compagnies de Danse,
qui comme la troupe « Bakoulou » faisaient connaître la danse
haïtienne à travers le monde,
avaient pratiquement disparu ou
perdu de leur ampleur. La plupart
des cadres dans ce domaine ont
émigré à l'étranger bien avant.
Le départ de Claudette Wiener
est en cela un coup dur pour la
promotion de la danse en terre
étrangère. Dans une autre tessiture, on retrouvait des chorégraphes /professeur comme
Aileen Herzog, Lynn William
Rouzier, et bien d'autres , Et
un peu plus tard, une nouvelle
génération sera conduite par
Nicole Lumarque (Ballet Folklorique d'Haïti), Péniel Guerrier (Le Grand Ballet Folklorique
d'Haïti), Jean Guy Saintus et
directeur Péniel Guerrier, résidant
aux Etats Unis d'Amérique.
La ArtCho s'est démantelée, à
la suite de divergences entre
ses deux chorégraphes /danseurs. En dehors de l'Institut de
Danse Lynn William Rouzier qui
présente des ballets de manière
régulière, très peu d'activités
De gauche à droite Martine, Djenielle, Péniel et Tchéky
Renel Delsoin (ArtCho Dance)
et Ramsès Pierre qui collaborait
avec Péniel. La plupart de ces
compagnies se partageaient les
artistes issus assez souvent du
Théâtre National ou de l'Ecole
de Danse Vivianne Gauthier.
Pendant près d'une quinzaine
d'années, ils ont produit des
spectacles, présenté des ballets,
représenté Haïti dans des festivals et dans les grands rendezvous à travers le monde. Ensuite
ils se sont essoufflés, faute du
support institutionnel de l'Etat
haïtien.
Au cours de ces cinq
dernières années, le paysage artistique a complètement changé
en Haïti. Le Ballet Folklorique
d'Haïti a très peu produit, à
cause de l'indisponibilité de Nicole Lumarque, l'une des rares
chorégraphes à avoir vraiment
compris l'importance d'une béquille théorique. Le Grand Ballet Folklorique d'Haïti tente tout
juste, de ne pas disparaître, parce
qu'il ne pouvait plus compter sur
la présence de son chorégraphe/
sont constatées dans le milieu de
la danse, qui représentait dans
les années'80 le fer de lance de
la culture haïtienne. Il en résulte
que très peu d'étoiles aient pu
émerger dans cette fourchette.
On peut compter sur les doigts
de deux mains les danseuses et
danseurs de qualité, résidant en
Haïti en ce moment, en dehors
de Jean-Guy Saintus, Marynn
Rouzier, Dyanaka, Evens Jadotte, Jean René Delsoin, Ramsès Pierre.
C'est en ce sens que le
travail entrepris depuis cinq ans
à New York par Péniel Guerrier,
peut s'avérer important, pour
continuer le travail de promotion de la danse haïtienne que
d'autres avant lui avaient commencé. Inscrit dans cette continuité Kriye Bòde intervient
sur deux tableaux à la fois.
D'abord une reconnaissance du
chemin parcouru jusqu'ici
à
travers les hommages à ceux
et celles qui en ont droit. Ensuite l'amplification des acquis
à travers un éclatement de
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(973) 690-5363
Fax: (973) 690-5364
L’Art et son histoire La Veillée
M
algré les recherches entreprises au niveau de
l'archéologie et des sciences
connexes, il est un peu difficile
de parler avec certitude des premiers moments où l'homme a
commencé à créer. Ce que nous
appelons préhistoire s'étend sur
plusieurs dizaines de millénaires,
alors que la période de l'histoire
n'a commencé, il y a tout juste
qu'un peu plus de cinq mille
ans.
Toutefois nous savons,
pour l'avoir lu, que l'histoire des
techniques manuelles qui ont
permis à l'espèce humaine de
dominer son environnement,
commence à l'Est de l'Afrique
centrale, il y a plus de 2 millions
d'années, quand on transforma
pour la première fois des galets en outils rudimentaires. Ces
outils furent fabriqués par des
créateurs semblables à l'homme,
identifiés comme Homo Habilis
(capable, habile) ; un espèce du
genre zoologique des hominidés.
Il y a environ 1 million
d'années en Afrique et 1 million
et demi d'années en Asie et en
Europe, Homo Erectus obtint
un outil plus efficace en taillant
des éclats de part et d'autres de
la pierre. En Chine, des membres
d'une espèce avaient découvert
l'usage du feu, marquant ainsi
un pas en avant dans leur capacité de réflexion. Deux cent
cinquante mille ans plus tard,
des outils à usage multiple, des
haches, étaient taillés et polis en
forme plus ou moins régulière,
parfois même symétrique. Avec
la prise de conscience de la forme
ensuite de la fonction et du rapport entre ces deux éléments dans
la fabrication des outils, l'homme
venait de faire son premier pas
vers la création artistique.
Ensuite vint l’Homo Sapiens
Neanderthalensis
ou
l'homme du Néanderthal qui
vivait en Europe et en Asie occidentale, il y a 125.000 ans.
Il fabriquait une grande variété
d'outils et ses préoccupations
ne se limitaient pas à assurer sa
substance. Il enterrait ses morts
dans des sépultures, déposant auprès d'eux des offrandes
funéraires.
Un recueil de poésie écrit par
Yves Antoine
Un extrait
l'espace vers d'autres cultures
pour mieux faire connaître la
danse haïtienne. Chaque année,
depuis trois ans le Alvin Ailey
Dance School de Manhattan, accueille Kriye Bòde pendant deux
jours, au cours desquels la danse
est revisitée par des professionnels de tendances différentes.
Cet événement qui accueille plusieurs centaines de spectateurs
chaque année où, au spectacle
de clôture, les artistes viennent
exposer, comme à la foire, leur
moisson de la saison, est un pas
important dans l'émancipation
de la danse folklorique haïtienne.
Prince Guetjens
Critique
Lettre à ma terre natale
Monologue des hommes
Ombre
Désert
Je parle pour combler mon vide
Le saxophone et le tambour conique
Sont mes dieux
Ils m’aident à clouer le désespoir
Sur la croix des rêves en cendres
Au boui-boui du siècle
Roulent sans cesse des chuchotements
Pourquoi les ondes enchaînées
Les atomes emprisonnés
Ma mission est d’enfanter
Des interrogations
et des
réponses
Sur la margelle du temps
Mais la vérité
Sylphide capricieuse
Déroule ma vie à l’envers.
(À suivre)
C’est pour toi
Que je demande au poème
De désarmer le temps
Emporté par le transatlantique de la nuit
Je reviendrai bientôt
Te souviens-tu du jour
Où notre cœur s’agrippait
Au mât de cocagne de
l’absence
Tu diras à mes amis
Que ma mémoire vagabonde
Sur le quai de la fidélité
Tout surpeuplé de toi
Je te porte sur ma peau
Et dans mon sang
Tu habites l’alcôve de mes
paupières
Et chaque fois que l’hiver vorace
Bâtit au paysage un sarcophage de neige
Je pense à toi
O ma terre natale.
HAITIENS!
Renseignez-vous sur le TPS!
FAIT: Les applications doivent être envoyées par la poste avec timbre,
indiquant une dâte avant/ou le 18 Janvier 2011.
FAIT: Vous vous inquiétez que vous serez déporté si votre application
pour le TPS est rejetée?
Les Etats Unis ne déportent personne vers Haiti en ce moment.
FAIT: Appliquer pour une exemption de frais, n’affectera point votre
habilité de gagner le TPS.
FAIT: Le TPS, pour les Haïtiens, peut être prolongé au-delà du 22 Juillet
2011 comme il a été prolongé pour d’autres pays.
Evitez les pièges et les fraudes!
Appellez le N.Y. State Immigration Hotline au
800-566-7636
(en dehors de NY 212-419-3737)
Pour trouver gratuitement ou à bas-prix, de l’assistance
légale autorisée pour vous aider avec le TPS.
TOUS LES APPELS SONT CONFIDENTIELS
Support donné par un don de la “Foundation to Promote Open Society” et par le “Fund for New New
Citizens” au The New York Community Trust sur l’internet au www.nycommunitytrust.org.
Email: solutions@vmtrucking.com
w w w. v m t r u c k i n g . c o m
20
Haïti Liberté
Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010

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