visite de correa en haïti!
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7PMt/Pt%VFSBV4FQUFNCSF )BJUJHEFT64"'SBODF$BOBEB HAÏTI LIBERTÉ +645*$&t7²3*5²t*/%²1&/%"/$& "MCBOZ"WF#SPPLMZO/:5FM &NBJMFEJUPS!IBJUJMJCFSUFDPN8FCXXXIBJUJMJCFSUFDPN VISITE DE CORREA EN HAÏTI! Voir page 4 Komemorasyon K omemo 1 6zyèm 16zyèm a nivèsè anivèsè s asinay Pè sasinay J ean-Ma Jean-Marie V incent Vincent Page 6 Les présidents Rafael Correa de l'Equateur et René Garcia Préval, le but de la visite du chef de l’Etat Equatorien et vice-président de l’Union des Nations Sud-américaines, était d’évaluer et de dynamiser l’aide de l’UNASUR à Haïti Election présidentielle : un boulet nommé Jude Célestin Page 8 ELECTIONS: COMPLOT INTERNATIONAL CONTRE LA DÉMOCRATIE! Voir page 4 Bolivie B li i : socialisme et indigénisme Page 10 Le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, bureaucrate à la solde de l’impérialisme, a opiné ainsi sur la crise haitienne : /« Nous ne sommes pas préoccupés par la situation actuelle et nous ne voyons aucun signe de crise post-électorale en Haïti. »/ Irak : des milliards gaspillés pour la reconstruction Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax: 718-421-3471 Scénario de diversion et de légitimation des élections ! Par Berthony Dupont Q uelque chose vient de grincer dans le scénario patiemment élaboré et mis en œuvre par les stratèges de la Communauté Internationale avec la complicité de la bourgeoisie patripoche, anti-nationale pour déstabiliser et démobiliser le peuple de ses objectifs primordiaux, liquider les forces populaires et progressistes, domestiquer et abattre la résistance ou l’âme haïtienne en vue d’imposer leurs quatre volontés aux déshérités par la voie d’une élection truquée au départ, une élection fondée sur le mensonge, la duplicité, la confusion, la déception et en un tout la trahison des intérêts de la nation. Le 28 Novembre, ce ne sont manifestement pas des élections présidentielles qui auront lieu mais bien une mascarade. La principale préoccupation des décideurs internationaux c’est de faire avaler la pilule amère légalement et pacifiquement selon leurs formules démocratiques à eux, une façon de désorienter les masses, réduire au silence une population affamée et misérable, tout en volant au secours du pouvoir en place afin de mieux le blanchir. Un régime qui a lui seul, symbolise tous les maux dont souffre le pays. Outre les manœuvres des puissances tutrices représentantes des multinationales, déjà dans le milieu haïtien une certaine campagne de propagande commence à se mettre en place pour pousser le peuple à légitimer les prochaines sélections. La consigne utilisée traduit et épouse fidèlement une stratégie qui relève clairement des ambitions individuelles de certains cadres politiques mettant ainsi à nu leur opportunisme et en quelque sorte une démagogie certaine et dépassée. Leurs prétextes : il ne faut pas laisser le champ libre, il faut aller en masse supporter un candidat pour déjouer le plan du pouvoir et également celui des forces occupantes. En un certain sens, ils font allusion à un remake de la stratégie de 1990, et celle de 2006. Deux expériences différentes, à deux époques extrêmement différentes qui se sont soldées par deux échecs que les masses ne finiront jamais de payer. « Bay kou bliye, pote mak sonje » Certes, les élections de 1990 avaient bénéficié de la participation des masses populaires avec le slogan du prêtre d’alors Jean Bertrand Aristide « oubyen nou pran l 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis nèt, oubyen nou rejte l nèt ». Le raz-de-marée populaire qui s’en était suivi, rappelons-le, avait tout particulièrement ébranlé Washington, en effet le comportement insolent de Carter l’avait prouvé. C’est dans cette optique que avant même la proclamation des résultats des élections, il y eut le coup d’état de Roger Lafontant et 7 mois plus tard celui de Raoul Cédras. Aujourd’hui ce n’est pas du tout la même conjoncture, elle semblerait même pire, puisque le pays est absolument occupé, contrôlé par les militaires des Nations Unies travaillant à la solde des Etats-Unis. Et ensuite, il n’y a aucun candidat que l’on peut identifier aux masses populaires. Différentes manifestations officielles comme la dernière en date du secrétaire général de l’OEA José Miguel Insulza montrent nettement, en effet, que partout dans le pays, les forces impérialistes et leurs valets locaux se débattent et se renforcent malgré leur échec. On voit mal dans ces conditions, quelles incidences sérieuses, pourrait avoir sur la situation, une opération semblable à celle du mouvement du 16 décembre 90. A quoi aboutira t-elle sinon qu’à des compromissions pour conforter les réactionnaires internationaux et leur mainmise sur le pays. De ce point de vue, tous ceux là qui se considèrent comme des progressistes ne devraient en aucune circonstance participer aux prochains scrutins. Le comble dans tout cela, c’est que jusqu'à nos jours nous n’avons tiré aucune leçon de ces deux échecs de l’histoire du pays. En 1990, nous avions certainement pris le pouvoir mais nous n’étions pas prêts ni pour le gérer ni pour le défendre. En 2006, nous avions commis la grossière erreur de voter pour légitimer l’occupation et le coup d’état sanglant de février 2004. Tout cela, du seul fait que nous ne sommes pas organisés et que nous n’avons pas jusqu’à aujourd’hui un leadership conséquent. Allonsnous continuer à répéter les même bévues, ou bien s’agit il seulement d’être aux abords du pouvoir pour en profiter, ou pour montrer aux autres nos relations ? Quoi qu’il en soit, le mouvement de 1990 n’était pas spontané, c’était l’aboutissement concret des luttes de tant d’années du peuple haïtien pour le changement. Il n’y a rien qui presse, il faut continuer la lutte sans aller nous prostituer et servir l’impérialisme comme le fait actuellement le mercenaire René Garcia Préval et sans aucun doute ces 19 marionnettes qui briguent sa succession. Bulletin d'AbonnmentB Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: _______________________ Modalités de paiement Montant : $ ___________ Chèque Email : editor@haitiliberte.com Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Morisseau Lazarre Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Jean Bertrand Laurent DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 416-789-9933 * fmelani@rogers.com WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Code de sécurité : _________________ Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Deuxième Classe $40 pour un an $25 pour six mois Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois $140 pour un an $80 pour six mois Nous accordons un rabais spécial de 40% pour les étudiants et 20% pour les enseignants. Veuillez joindre à votre demande d’abonnement une photocopie de votre carte d’étudiants ou d’enseignants. Ce formulaire est aussi disponible sur notre site www.haitiliberte.com 2 Haïti Liberté Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 A travers Haiti Jacmel: un pasteur sous les Patrick Elie visite les Groupes de verrous pour assassinat Base du Cap Haïtien et de Ranquitte Par Morisseau Lazarre U n individu répondant au nom de Pasteur Andrénord dans la localité de Baguette, section de la Montagne, à Jacmel, a été arrêté par la police régionale du Sud-Est pour meurtre sur la personne de Manise Philogène, une jeune fille de 19 ans. Selon le témoignage d’une proche de la fille aux micros des journalistes mardi dernier, Pasteur Andrénord qui organisait des réunions de prière dans la localité, avait eu des relations amoureuses avec la fille qui, malheureusement, tombait enceinte. Après avoir appris la nouvelle de la grossesse, Andrénord avait demandé à Manise de l’accompagner dans une “mission spéciale” dans la vallée. Et quelques jours plus tard, le pasteur annonçait aux parents de la jeune fille que celle-ci était morte. Aussitôt alertée, la police, après constat et enquête, a procédé à l’arrestation du Pasteur Andrénord pour meurtre sur la personne de Manise Philogène. Depuis, le cadavre de la jeune fille se trouve à la morgue de l’hôpital Saint Michel de Jacmel. Et les parents attendent une décision judiciaire afin de conduire la défunte dans sa dernière demeure. Mais en attendant, ils demandent que la justice sévisse contre ce meurtrier de pasteur. La PNH et l’ancienne institution FADH, deux sœurs jumelles Par Jackson Rateau U ne nouvelle promotion, la 22e, comptant 900 recrus dont 800 hommes et 100 femmes, va intégrer la Police Nationale d’Haïti. Cette nouvelle promotion qui va recevoir un cycle de formation de 8 mois, doit être accueillie à l’Académie de Police haïtienne à Frère par le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, le jeudi 2 septembre 2010. L’institution policière haïtienne qui a subi de graves amputations dues à la catastrophe du 12 janvier 2010, continue à recevoir la formation des forces d’occupation du pays. Ce qui peut signifier, sans nul doute, que cette structure policière est la sœur jumelle de l’ancienne institution FADH, formée et laissée par les forces d’occupation américaine d’Haïti dans la première moitié du 20e siècle. Arrestation d’un évadé de prison à Fond des Nègres A Fond des Nègres, la semaine dernière, Simon Miguel, un évadé de prison lors de la cavale des prisonniers du Pénitencier National le 12 janvier 2010, s’est fait rendre au filet des agents de la PNH. L’évadé Simon Miguel a été ligoté par la police le 21 juin 2009 pour son implication dans des actes de Kidnapping, vol à main armée, viol et association de malfaiteurs, actes banditismes pour lesquels il a été condamné et détenu au Pénitencier National. Lors des échanges de tirs entre la police et la bande de Simon la semaine dernière, ce dernier qui reçoit actuellement des soins à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti à Port-Au-Prince, s’en était sorti avec des blessures aux genoux. Deux paysans mutilés à Boucan Carré A Boucan Carré, commune de Mirebalais, le samedi 28 août dernier, deux jeunes hommes ont été mutilés à coups de machette pour un misérable fagot de surettes. Il s’agit en effet d’un nommé Tichoute qui disputait en combat, un paquet de friandise avec un autre jeune du nom de Franso. Se sentant humilié pour avoir été battu par Fanso, armé de sa machette, Tichoute se rendit chez son adversaire le samedi 28 août à 3 heures du matin. Répondant à son appel dans la nuit, Franso le rejoignit hors de la maison, pour être en suite haché à coups de machette. Rouges de colère, Marie Lourdes, la mère de la victime et d’autres membres de famille ont fini par trouver Tichoute, qui lui aussi a succombé à coups de machette. De manière à disparaître ces pratiques de violence dans la localité de Boucan Carré, les habitants de cette commune demandent aux autorités de tenir une présence constante de la police dans la zone. Rapt des bandits à Pétion-Ville, un mort, une kidnappée L e samedi 28 août dernier, à Pèlerin 8, Pétion-Ville, Est, peu avant 10 heures du soir, un ressortissant américain, d’origine Haïtienne, Ronald Chery, de passage en Haïti, a été assassiné par balles dans sa résidence, tandis que sa fille de 16 ans a été enlevée. Des bandits lourdement ar- més, en début de soirée, ont fait irruption dans la résidence de cette famille. Ils ont ouvert le feu et descendu à bout portant Ronald Chery et sont partis avec l’adolescente. La fille se trouve jusqu’à présent séquestrée entre les mains des voyous dans un endroit inconnu. Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Par Isabeau Doucet « S'il y a des vidanges dans la rue, et que les mouches dont elles sont infestées atterrissent sur la nourriture que vous vous apprêtez à manger, ces dernières ne feront pas la distinction entre votre parti politique et vos croyances religieuses. Ces vidanges sont donc le problème de tout le monde, également. », observait le militant et Professeur Patrick Elie lors d'une visite au Cap Haïtien et à Ranquitte les 13 et 14 août. Il est venu accompagné d'Antoine Augustin, Professeur à la faculté d'Ethnologie à Portau-Prince, pour faire la tournée des communes et remettre des certificats aux groupes de bases ayant suivi une formation en « Gestion des risques et des désastre » et en « Dynamique des quartiers et des habitations » du Centre d'Education et d'Intervention Sociale. Le Centre a été fondé le 14 Janvier au lendemain de séisme pour unifier les comite de quartier urbains avec les villages de campagne afin de faire de la prévention, de la sensibilisation et de l'intervention sociale pour mieux gérer les désastre. Ils ont déjà formé quelque 1606 personnes dans 68 quartiers à travers les départements du pays. MM. Elie et Augustin encouragent les gens à s'organier, à se parler, à tenir des dialogues et débats responsables pour aider à cerner les candidats dans la confusion politique générale à laquelle est confronté ce pays, avec ses 64 partis politiques. La compréhension est clé à l'autonomie. « Les mouvements sociaux autonomes interagissent avec la politique de manière dialectique », conclut Antoine Augustin, « Les politiciens veulent plus de pouvoir, tandis que les mouvements sociaux critiquent leur usurpation illégitime du pouvoir. » La force émancipatrice et démocratique d'un peuple reste dans sa cohérence sociale. Elie poursuit : « Bâtir un mouvement social c'est comme faire des briques de ciment : il faut du gravier, de l'eau, et du sable, il faut brasser et laisser sécher d'une certaine manière, pour que le processus total produise plus que la somme de ses parties. » « Si nous pouvions nous organiser et être collectivement unis, nous n'aurions pas besoin de la démocratie, parce que cette démocratie n'est pas une vraie démocratie. C'est vrai, nous avons le droit de vote, la liberté de parole, mais nous n'avons aucun pouvoir économique. » Le passé de ce pays et l'avenir de ce pays se réduisent toujours à la question de la propriété foncière et au contrôle des terres arables. « Tout commence avec la terre, et les mouvements sociaux qui luttent pour l'autonomie agraire forment les racines de la vraie démocratie. Les partis politiques ne font que suivre ces mouvements sociaux. » « Nous ne disons pas que les partis politiques sont mauvais, mais voulons plutôt clarifier qu'ils doivent représenter et appuyer la volonté collective du peuple » dit Elie. « Faites gaffe ! L'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître. » Il faut absolument empêcher l'argent de dominer les mouvements sociaux. Elie présente trois questions qui peuvent aider à évaluer un candidat politique. « Premièrement, d'où vient son Patrick Elie lors d’une visite au Cap Haïtien et à Ranquitte les 13 et 14 août argent ; deuxièmement, s'il déclare qu'il va résoudre un problème, il faut l'interroger pour s'assurer qu'il comprend vraiment le problème avant d'accepter ses solutions. Troisièmement, quel est le parcours politique de ce candidat. » Le problème avec la démocratie telle qu'on la subit, c'est que le processus décisionnel, qui devrait être collectif et égalitaire, voire horizontal et non pas vertical, n'est pas compatible avec les mécanismes musclés de l'État et des acteurs du pouvoir global, qui imposent leur volonté au nom de la démocratie. Le cynisme est en pleine croissance, et avec raison, face à l'incapacité de l'État d'instaurer une démocratie. Or, ce que nous subissons aujourd'hui n'est pas tant une crise de démocratie qu'un État en crise. En effet, depuis quelques années, l'intérêt grandissant pour les pratiques démocratiques se forment à travers les mouvements sociaux mondiaux comme ceux des Campesinos en Bolivie et des Zapatistes au Mexique, qui fonctionnent presque entièrement en dehors des structures étatiques. C'est précisément là que se trouvent les manifestations les plus lucides de la démocratie. Ainsi, les décisions politiques qui affectent un pays doivent provenir des initiatives issues des petits groupes de base autonomes, plutôt que de descendre de la hiérarchie dirigeante. Cela permettrait aux plus marginalisés et aux exclus de mieux se faire entendre au cours de procédures participatives supervisées par l'État. D'après Patrick Elie, les trois principes politiques les plus fondamentaux sont l'organisation, l'organisation et l'organisation. S'ensuivent quelques étapes pour les mettre en pratique : 1) identifier les problèmes ; 2) transformer ces problèmes en demandes concrètes ; 3) forcer les politiciens à se pencher sur ces revendications. Malheureusement l'État est plus enclin à organiser les forces de la police et de l'armée qu'à organiser des élections ou à instaurer des processus égalitaires de décisions collectives. L'État détient le monopole de la violence, qui est fondée sur une violence illégitime antérieure et en dehors des lois de l'État. Ce monopole est fondamentalement incompatible avec une démocratie directe et participative. La solution néolibérale à ce paradoxe est de vanter le marché économique en tant qu'ultime forme de participation publique démocratique, et de réserver à l'État l'autorité coercitive. En Haïti, cette solution néolibérale a été élaborée à un niveau de perfection. Pour Patrick Elie, « Haïti est le pays le plus privatisé au monde. Tous les services publics qui auraient pu être gérés par l'État ont été vendus à des compagnies privées. Si les prisons ne sont pas encore privatisées, c'est qu'il n'est pas encore assez rentable de le faire. » En plus d'avoir une Police National Haïtienne, l'État offre le pouvoir coercitif en sous-traitance aux Nations Unies, sous la forme de la MINUSTAH, et au secteur privé, d'où la prolifération des innombrables firmes de sécurité. Quand un gouvernement a une vision et des plans concrets, c'est facile de critiquer, mais dans des situation post-catastrophique où la confusion devient un mode de gestion, c'est trop facile pour le gouvernement de dire « au moins nous ne sommes pas en chute libre. » Face à ce dilemme, le peuple n'a plus qu'une option : s'organiser pour affirmer leur propre vision de la démocratie, et la pratiquer sous autant de formes communales possibles, sans attendre l'approbation de l'État ou son invitation à voter aux élections. AVIS La vente signature du premier disque solo du guitariste Monvelyno Alexis, Kòd ak Po ; Kouzen Azakamede est prévue à l’auditorium du journal Haïti Liberté/ Grenadier Books au 1583 Albany Ave à Brooklyn, le samedi 11 septembre prochain. De 6h à 9h PM…Prix du disque $15.00 Tel. 718-421-0162 Haïti Liberté 3 Visite d’une délégation du Elections : Mouvement Populaire de Complot international Malcom X en Haïti la démocratie ! Par Herve Jean Michel A De gauche à droite, l’avocat Chokwe Lumamba, le docteur Akinuole Umoja et un autre membre de la délégation du Mouvement Populaire de Malcom X Par Yves Pierre-Louis D u samedi 21 au vendredi 27 Août 2010, une délégation du Mouvement Populaire de Malcom X, composée de 6 personnes et ayant à sa tête, le docteur Akinuole Umoja et l’avocat Chokwe Lumamba, a séjourné en Haïti. Durant son séjour, les membres de la délégation se sont rendus à Jacmel, dans le Sud Est du pays. L’objectif de cette visite était de faire connaissance avec le peuple ha- ïtien et les organisations populaires et communautaires. La délégation était venue également pour évaluer la situation générale du pays, notamment celle des droits de l’homme dans les camps des déplacés, 7 mois après le tremblement de terre du 12 janvier. Avant de quitter Haïti, le jeudi 26 août, les responsables de la délégation ont donné une conférence de presse au local du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) pour faire état de ce qu’ils ont pu constater : dans les camps. Il y a un manque Suite à la page (14) Visite de Correa en Haïti Par Hervé Jean Michel L e président de l’Equateur, Rafael Correa, est arrivé en Haïti le lundi, 30 août 2010, pour une visite de 24 heures. Le but de la visite du chef de l’Etat et en même temps viceprésident de l’Union des Nations Sud-américaines, était d’évaluer et de dynamiser l’aide de l’Union à Haïti. La solidarité agissante de l’UNASUR a valu la présence du président Correa en Haïti pour finaliser des accords avec le gouvernement haïtien. Le président Correa a été reçu par le président d’Haïti, mardi 31 Août 2010, en audience spéciale. Les deux chefs d’Etat se sont présentés devant la presse pour une conférence conjointe dans laquelle Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tels: 2512-5371 Cell: 3561-0616 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires 4 Haïti Liberté des explications ont été données sur l’apport de l’UNASUR à Haïti. Une aide pour couvrir des besoins urgents a été consentie d’une valeur de cent (100) millions de dollars, dont 65% ont été déjà rendus disponibles. Cette assistance couvrira des besoins des ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur et de la Protection Civile. Une part aussi répondra aux besoins du budget de la République. La conférence de presse a fait état des projets agricoles dans le département de l’Artibonite. Le président équatorien a aussi décidé de faire un voyage d’exploration et de vérification dans cette vallée Deux protocoles d’accord ont été signés entre les deux mandataires sur la répartition des ressources allouées à Haïti. A part les cent (100) millions de dollars, don à court terme, le pays bénéficiera d’une aide de deux cent (200) millions de dollars sur le long terme. Le chef de l’Etat équatorien qui a aussi pensé à aider Haïti dans le domaine des infrastructures, avait dépêché un contingent de 70 officiers du corps équatorien du génie militaire, contrairement à certains pays qui ont plutôt vu l’urgence dans le débarquement des forces armées pour traumatiser la population, mettre Haïti sur tutelle pour accroître la domination-exploitation, impérialiste. Les pays de l’UNASUR, face au violent tremblement de terre qui a terrassé Haïti le 12 janvier 2010, ont apporté leur solidarité de manière généreuse, sans ingérence, ni la prétention de dicter à Haïti la voie qu’elle doit suivre, ni les relations qu’elle doit privilégier. C’est une véritable solidarité qui démontre très clairement que les pays du Sud peuvent se frayer la voie vers une coopération dynamique, voie royale vers l’intégration et le développement social et économique. C’est aussi une voie difficile, abrupte, Suite à la page (14) u sauvetage du Conseil Electoral Provisoire (CEP) discrédité de Dorsainvil, ont accouru le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, bureaucrate à la solde de l’impérialisme et le très discrédité président d’Haïti, René Préval, qui ne sait à quel saint se vouer pour empocher le vote des élections-exclusion de novembre prochain. En effet, malgré le tumulte provoqué par la contestation de l’Institution électorale et du président de la République, le secrétaire général de l’OEA, débarqué en Haïti le 26 août 2010 pour un séjour de quarante-huit (48) heures, n’a rien vu d’anormal. Tout est pour le meilleur dans le meilleur des mondes. « Il n’y a pas de raison pour ne pas faire confiance au CEP. » C’étaient les premières paroles proférées par le secrétaire général de l’OEA, au cours d’une conférence de presse, le lendemain vendredi, avant son départ, après avoir rencontré les autorités haïtiennes et des personnalités de divers secteurs. Poursuivant dans le sens de la minimisation d’une situation préélectorale explosive, dans un contexte de grave crise socio-économique, Insulza a opiné : « Nous ne sommes pas préoccupés par la situation actuelle et nous ne voyons aucun signe de crise post-électorale en Haïti. » La déclaration d’Insulza s’est heurtée à la critique de l’opposition qui y voit une provocation, une certaine manière d’improviser des formules qui n’ont rien à voir avec la réalité. Le candidat à la présidence, Chavannes Jeune, pasteur de l’Eglise Mission Evangélique Baptiste du Sud d’Haïti, s’est dit étonné de la déclaration du secrétaire général de l’OEA. « Je ne comprends pas la façon dont se comportent des dirigeants étrangers, qui après avoir séjourner seulement vingt-quatre (24) heures en Haïti s’avisent de déclarer n’importe quoi sur la situation d’Haïti ». Pour Turneb Delpé, qui lui aussi, s’est dit surpris des déclarations d’Insulza, a averti : « C’est une drôle de déclaration, quand on sait qu’un large pan de la classe politique et de la société civile est en opposition ouverte avec le CEP et le chef de l’Etat, René Préval ». « Tèt Kole Oganizasyon yo » pour sa part, a dénoncé entr’ autres : les Etats-Unis, la France, le Canada et le Brésil qui soutiennent des élections-sélection en Haïti : « Malgré le constat démontrant que la majorité des partis politiques et des organisations s’opposent catégoriquement à cette mascarade, des millions de dollars ont été promis, une commission OEA-ONU est présente en Haïti et des leaders pro-impérialistes font le va-et-vient pour crédibiliser cette opération, totalement discréditée, Le Secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, (à droite) et le très discrédité président d’Haïti, René Préval aux yeux de toute la population. Tout le monde constate que ce processus électoral ne contribuera nullement à l’avancement du pays, tant sur le plan de la démocratie que sur celui du développement économique et social. Nous de « l’Oganizasyon Tèt Kole yo » disons non au complot international qui encourage le très discrédité président d’Haïti et son CEP d’exclusion de continuer la manœuvre pour le renforcement de la mise sous tutelle d’Haïti ». C’était comme si tous ceux-là qui se battent chaque jour, qui dénoncent les malversations et les horreurs de ce système d’exclusion des libertés humaines, n’existent pas, ou ne comptent pas. Le malheur des colons et de leurs laquais est de croire que les colonisés ne sont pas des hommes. Pas tout à fait hommes, pas tout à fait bêtes. Mi-hommes, mi-bêtes, voilà l’image des colonisés, qui ne comprennent rien, parce que n’ayant pas accès a l’abstrait, au concept. Bien sûr, dans une large mesure, ils ont raison, parce que les colonisés vendent leurs frères pour s’acquérir un tant soit peu de pouvoir, un tant soit peu d’argent. Insulza trouvera des légions d’aliénés pour soutenir sa thèse mensongère et l’appuyer malgré sa laideur. Ce sont des mensonges qui ne visent qu’à crédibiliser un CEP fantoche, au service d’un programme d’exclusion sociale. Un CEP dont l’objectif est de sélectionner des politiciens véreux pour assurer le maintien du statu quo étatique, institutionnel et structurel en Haïti. L’Organisation hémisphérique, dénommée l’OEA, a toujours joué un rôle crucial dans les multiples événements qui bouleversent Haïti. Elle intervient toujours, pas dans le sens d’un dépassement de ces problèmes, mais plutôt pour une exacerbation de la situation et aussi son éternisation. Il s’agit toujours de maintenir ce pays dans la tension et le drame pour l’empêcher de dépasser sa situation de misère socio-économico-politique. Pressentant un éveil qui pourrait être fatal dans l’appropriation de l’appareil électoral, Préval vole au secours de Dorsainvil, tentant une sorte de musellement en douceur des candidats, qui tout en participant au proces- contre sus, reconnaissent la partialité du CEP. C’est ainsi que le vendredi 27 août 2010, le président de la République a rencontré, dans sa résidence privée en Plaine, la traditionnelle candidate du RDNP, Mme Mirlande Manigat. Rien ne pourra faire dire à cette politicienne traditionnelle le quid de cette rencontre. Il semble que Préval, mesurant à leur juste valeur les critiques de Manigat, selon lesquelles, le CEP n’est pas crédible, que le processus est vicié, se précipite à son chevet. Pour Préval, il fallait arrêter ce qui pourra devenir une hémorragie très regrettable. Si Mirlande Manigat, conservatrice endurcie, intelligente élève d’une magouilleuse école, le RDNP, sous la baguette magique du maestro Leslie F. Manigat, se plaigne de ce CEP discrédité, il fallait donc l’assurer, lui dire quelques petits bons mots, des mots qui pourraient faire croire dans la possibilité de faire de généreux dons avec le vote populaire. Sûr, notre mal-aimé chef d’Etat ne manquera pas de le faire et même davantage ! Si Préval prétend pouvoir arrêter une hémorragie de critiques contre son CEP de prédilection, en multipliant des rencontres, style Wyclef Jean, Mirlande Manigat, que fera-t-il face à une éventuelle épidémie, quand l’écrasante majorité des candidats s’attaque au CEP de Dorsainvil ? Alors, il fera appel aux milliards de dollars des impérialistes, à leurs armes de guerre à leurs idéologues qui se croient doués de la capacité de convaincre tout le monde en inculpant leurs fausses symétries idéologiques. Malheureusement, certains discours et pratiques à force d’être ressassés, finissent toujours par perdre leur valeur et leur capacité de convaincre. Préval n’arrivera jamais à sauver le CEP, pas plus qu’il ne pourra pénétrer dans l’histoire, l’esprit en paix et la tête haute. La société d’exclusion qu’il a contribuée à nourrir pendant son quinquennat et qu’il voudra être éternelle, finira par se ruiner, si le peuple maintiendra ferme le flambeau de la libération. Après la publication de la liste définitive des candidats par le CEP, il n’y a pas eu effectivement de menaces d’agitations, pas à cause des avertissements de la Minustah qui se disait être prête à sauvegarder l’ordre, mais à cause de l’indifférence de la population, qui a d’autres chats à fouetter, au lieu que de s’attrister sur les larmes de crocodiles des candidats malheureux. Il est vrai que le peuple haïtien doit se battre sur plusieurs fronts, pour parer au plus pressé : résoudre les problèmes de l’immédiateté existentielle, mas il faut qu’il regarde dans la perspective. Le combat est rude, il faut des flèches, plusieurs flèches, les flèches de l’intelligence, de la solidarité, de la dignité et de l’effort. Un journaliste brutalisé dans le nord Par Ernest Saintilus D ans le nord, le journaliste Marcel Joachim a été brutalisé par les policiers du commissariat de Limbé. Le correspondant de radio SIGNAL FM dans le nord a été passé à tabac par des policiers sur la cour du commissariat de cette commune le dimanche 29 août dernier. Les policiers ont agi de la sorte lorsque le confrère leur demandait d’appeler un juge de paix avant de procéder à une fouille dans un autobus (ETOILE DU NORD) qui transportait des passagers dont le journaliste revenant de Port- Au –Prince. Selon Marcel Joachim, les policiers tentaient de récupérer le téléphone portable d’un passager qui l’avait soudainement égaré en chemin. S’expliquant au journal « Haïti LIBERTE » le correspondant de SIGNAL FM déclare avoir formulé cette demande compte tenu des brutalités exercées et des propos injurieux proférés par ces agents de la PNH à l’endroit des passagers lors des recherches. La victime qui affirme avoir perdu son matériel de travail entre autres une caméra numérique et 130 $ US se trouvant dans son sac, menace de porter plainte en justice contre ces policiers qui l’ont malmenée. TERRAIN A VENDRE EN HAITI Un terrain de 75 X 100 situé à Lilavois 23 Contact à New York Auguste Baptiste Cell: (718) 614-0159 Contact en Haiti Ingénieur Duthene Delisca Cell: 3449-7001 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Twa fèy Twa rasin O! Au loin, la voix de Farah Juste… Par Fanfan Latulipe A pparemment, la rumeur court, un peu comme le furet, une rumeur qui ferait fureur, à l’effet que Sweet Micky et Wyclef Jean, selon un sondage par on ne sait quelle agence crédible, seraient les personnages politiques haïtiens les plus populaires du moment. Notez bien que je parle et j’écris au conditionnel. Pa di m te di. Si cette rumeur, téléguidée peut-être, correspond à la fumée d’un feu qui brûlerait dans les officines de l’ambassade états-unienne, les lavalassiens vont grincer des dents, madame Maryse Narcisse surtout, l’égérie du parti. C’est sûr que cette fumée âcre va faire tousser Mirlande Manigat, la plus «présentable» à mon avis parmi les grenouilles dans la mare CEPiste. Aussi, j’éprouverais vraiment de la peine pour cette gentille madame. Car si près du port, il ne faudrait pas que contre toute apparence l’orage si prompt de son paternaliste, patriarcaliste et maritaliste époux, enragé par cette méchante rumeur vienne briser son espérance et lui intimer l’ordre de se retirer de la course à la présidence. Et ce serait adieu veaux, vaches, cochons, couvées, écharpe, ochan, poitrine bombée, bombances de palais pour la dame aux camélias présidentiels de Leslie. On dit volontiers que les deux artistes Sweet et Wyclef, l’un du hip-hop, l’autre de la pantalette musicale, sont les chouchous de la jeunesse haïtienne qui, à en croire la fumée de l’ambassade cinquante-étoilée, et même celle de Washington, votera en masse pour Micky puisque la souris hiphopante de New York a été croquée d’un coup de dent sec par celui qui chaque soir, nostalgique, fait la ronde des décombres du Palais national, désespéré de ne pas pouvoir faire un troisième coup de pédale, une dernière pédalade avant de rejoindre sa Marmelade. On a l’impression qu’on est à la veille d’un kout pa konprann lors des zélections de novembre prochain. Cela me remet à la mémoire une chanson politique lors de la transition Vincent-Lescot. L’air en vogue à l’époque demandait de «soutni Lescot ke pèp la bezwen travay, wi n ap Paul J. Jourdan Attorney at Law jwenn travay, Washington di nou fè linyon». A l’époque, il n’y avait pas encore l’INITE, il y avait linyon, la trilogie Lescot-Washington-Peuple. Bien comptée, bien calculée, bien paradée, bien pétée leur affaire. Péter le peuple. Travailler pour la SHADA. Travail pou de kout tafya. Plantation Dauphin. Phaeton. 2000 acres de sisal pour Monsieur Blan meriken. Allez, faites déguerpir les paysans ! Ba yo makak. Bonjour les bateys. Bonjour Rafael Leonidas, enfant de pute. Travail promis, attente récompensée. Soutni Lescot, ke pèp la bezwen travay. Ben oui, Washington di nou fè linyon. Vive le président Lescot ! A bien regarder cette meute de candidats, ce qu’ils ont de drôles de têtes ! Têtes de grenouilles qui veulent se faire aussi grosses que le bœuf de Marmelade, têtes de bœufs, têtes de chiens méchants, mauvais chiens qui ne chassent plus de race, têtes de cochons au museau noir et aux pattes de grimelle, têtes de vipères, têtes de sangsues, têtes de punaises, tête d’une femme sous l’empire d’un mari moitrinaire, têtes de malfini, têtes de grigri, têtes de vautours, têtes de vampires, têtes de bêtes fauves, têtes de politiciens traîtres et transfuges, têtes de musiciens rap-hip-hop, tête pantalette, têtes de politiciens au visage piqué de cicatrices de petite vérole magouillante, têtes de professionnels blasés et calamiteux, calamités d’hommes, têtes bêtes, toutes bêtes à bouffer leur délire agrémenté d’une belle salade verte de fric arrosée de vinaigrette made in Washington. Les présidents, depuis le PontRouge, sont venus d’horizons divers : héros de la guerre de l’Indépendance qui ont trahi l’empereur. Traîtres noirs, traîtres jaunes, arc-en-ciel de traîtres. Militaires egare pou la France, commandants sans dents en mal de «révolution», général je pete, je twèt, je pichpich, tèt bika, tèt chanmòt, tête à crète, tête akrèk, tête san krèk, avocats tyoul meriken, sénateur Cocotte et Figaro avec Trujillo, marionnette mulâtriste bonbonfle qui avertit le monde entier et prévient la nation; député réputé tombeur de mulâtresses, «petit médecin de campagne» aux mains ensanglantées, intellectuel sorbonnard porteur de deux bougies, première présidente t*NNJHSBUJPO t%JWPSDF t#VTJOFTT'PSNBUJPO $PSQPSBUJPO1BSUOFSTIJQ t&TUBUF"ENJOJTUSBUJPO8JMMT t3FBM&TUBUF$MPTJOHT fiyèt-lalo-dwèt long-manman sèpida, monpè legliz pòv yo, agronome-tafyatègade m nan je. La jeunesse en a vu de toutes les couleurs et catégories. Par le truchement de rumeurs, elle a dit: essayons d’autres saltimbanques. Des musiciens, pourquoi pas ? Ti Manno, Antoine Rossini de son prénom, un artiste haïtien mort prématurément de cette maladie qui répand la terreur savait chanter : «mizisyen s oun sèl kòt fanmi, kèlkeswa nasyonalite l lòt mizik menm nan tout peyi se enspirasyon sèlman k diferan». Alors oui, musicien Sweet ou mizisyen anmè, musicien Jean ou musicien Jacques, qu’importe, ils sont tous de la même famille. Par bonheur, les deux sont de même nationalité. Partitions à l’unisson. Konpa en sol majeur. Musiciens en la mineur. Politiciens en do kale. Heureusement pour la jeunesse, ils ont eu une même inspiration: présidentielle, solennelle, providentielle. Et Rossini chantait aussi volontiers :«pa gen rezon pou n fè polemik, polemik pap fè n avanse». Pas de polémique entre Micky et Wyclef qui vont «sere kole fè sa ki pi bon». Et voilà ! Micky président, Wyclef Premier ministre. Qui dit mieux ? Qui vote mieux ? Il arrive que le théâtre à ciel ouvert de la bêtise politichienne doit continuer à amuser les badauds, les nigauds, les sots et les gogos jusqu’aux zélections. Et c’est Aznavour qui invite la jeunesse à venir «voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens. Poussez la toile et entrez donc vous installer». Accourez PRIME TIME DRIVING SCHOOL, Inc. Licensed Driving Instructors Learn to Drive 1 Hillel Place, Suite 3C Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 Equilibristes, trapézistes, GNBistes, panzouistes, toutistes, arrivistes, funambules, acrobates, voltigeurs, dans leurs derniers numéros de piste avant les zélections du 28 novembre prochain. Car * Bus * Truck jeunesse, le cirque doit continuer à attirer les désoeuvrés, les kokobe, les krebete, les déglingués, les végétatifs, les oisifs, les chômeurs, les flâneurs, les bétiseurs. Venez voir les voltigeurs, les jongleurs, les équilibristes, les trapézistes, les GNBistes panzouistes dans leurs derniers numéros de piste, impassibles sous l’œil machiavélique de Ti René, l’intrépide directeur du cirque de la honte qui fait courir tous les assoiffés de fauteuil présidentiel. Le jour n’est pas bien loin où il faudra s’attendre à entendre revivre des airs d’antan, des années 40 : Préval di nou fè linyon, tout blan di nou fè linyon. Gran nèg yo ap soutni Micky. Soutni Micky ke pèp la bezwen travay, wi n ap jwenn travay, Washington di nou fè linyon. D’autant plus qu’avec le tandem Micky-Wyclef, le duumvir Mick-Wyc, ce sera même mieux qu’avec le sinistre duo Latortue-Boniface, deux vieux singes grincheux, tousseteux, bilieux, fripouilleux, hargneux, acrimonieux que des rhumatismes incurables commençaient déjà à miner et qu’il avait fallu remiser, garager, d’autant que non contents de s’en mettre plein les portefeuilles et la panse, ils avaient commencé à faire main basse sur le mobilier du Palais national avant même leur mise à pied par les spécialistes en parachutage de cons toujours prêts à lécher le cul des cochons et des enfoirés de Washington. Mick et Wyc sont plus jeunes que la plupart des autres macaques, A & P Shipping THE BEST CARGO FOR HAITI 4001 AVE H • 5 Hour Class • Road Test Appointment • Point/Insurance Reduction Class • All classes for bus drivers and attendants Free CDL Training Program Having your CDL is like having your BA 1 Hillel Place, Suite 3A (Junction of Nostrand & Flatbush) Brooklyn, NY (718) 859-8526 Chery’s Brokerage, Inc. www.primetimedrivingschool.com 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Driving instructors NEEDED! We will train you! Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 en principe plus malléables qu’eux. L’échine encore vierge de rhumatismes, ça va plier comme roseau. A droite, président ! Oui, oui mouche blan. Plus à droite, Premier ministre ! Oui, oui, monsieur FMI. Barres à droites toutes, foutre ! Bien sûr monsieur Dominique Strauss-Kahn. Pas faire colère comme ça. Pas bien parler français, mais on est quand même là pour faire le sale boulot. Parler anglais nous autres. Parler chiffres, dollars, euros, bourse, marché. Marcher, monter et descendre pour faire marcher l’argent. Comme vous. Comme Tonton Sarko qui nous a recommandé : pas faire des colères à Tonton Barack et à Tantine Hillary. Bien sûr, Papa Sarko, papa Zaka, papa Gede, papa raciste. Damn it ! C’est terrible, dès que je mange du homard tard le soir, je fais des cauchemars. Hier soir, pendant l’horreur d’une profonde nuit homardée, des macaques enfarinés devant moi se sont montrés comme au jour des élections du 28 novembre prochain pompeusement parés. La présence d’un président malveillant n’avait point abattu leur audacité. Même ils avaient ce rictus sardonique emprunté à François l’assassin. Tremblez, jeunesse égarée, disaientils. Deux musiciens, l’un en caleçon, l’autre en pantalette, l’emportent sur nous candidats traditionnels. Je vous plains de tomber dans leurs mains musicales et redoutables. Ils vous feront valser, tout en jouant du konpa. N a sezi. Et tandis qu’ils s’avançaient vers moi en pavillons masqués, j’entendais ta ta ta ta ta ta ta. Des bruits secs et saccadés de mitrailleuses. Tac tac tac tac tac. C’étaient des zonbis brésiliens et srilankais armés qui s’amusaient à essayer leurs nouveaux machins de mort venus tout droit d’Israël. Le Dieu d’Abraham et de Jacob réclamait plus de sacrifices. En m’enfuyant, «…je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange/ D’os et de chairs meurtris et traînés dans la fange, / Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux / Que des chiens dévorants se disputaient entre eux»… Au loin, j’entendais la voix de Farah Juste qui chantait : 28 novanm ou mande vanjans o, bay kou bliye pote mak sonje… (CORNER OF EAST 40TH) BROOKLYN, NY 11210 TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Door To Door In Haiti Machines, Camions Nou bay bon sèvis Nou delivre pòt an pòt Pri piyay chak jou Ayiti chak mwa Nou rapid epi nou garanti TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Port-au-Prince And Countrysides Good Prices We Deliver Barrels, Boxes, Trucks, And Cars… Etc. Every Month In Haiti Haïti Liberté 5 Kwonik Kreyòl Komemorasyon 16zyèm asasina Pè Jean-Marie Vincent S amdi 28 Out 2010 la, fè 16 lane depi asasen sanfwanilwa te touye pè Jean Marie Vincent devan baryè presbitè legliz Saint-Louis Roi France, ki chita Tijo, nan kapital ayisyen an nan lane 1994. Yon mès te chante nan memwa viktim lan, nan lakou legliz la. Se te yon inisyativ Fondasyon Jean-Marie Vincent ak plizyè lòt òganizasyon tankou : GATAP, ICKL, CRAD, PDI ak BAI, k ap defann lide pè a te konn ap fè pase nan tout aktivite li yo. Reprezantan gwoup pastoral kretyen Site plis kominote pè JeanMarie Vincent, Romestil Pierre Melisca fè konnen 28 out 1994-28 out 2010 sa fè 16 lane depi enpinite ap reye anmètesenyè nan peyi Dayiti. Kriminèl yo ap paweze nan peyi a, yo tout kote nan enstitisyon yo, nan pouvwa yo. Melisca te pwofite okazyon sa a pou l te kontinye mande jistis ak reparasyon pou tout lòt konpatriyòt ki t ap defann respè dwa pèp ayisyen an, pòv ak peyi a kriminèl yo te touye tankou: Pè Jean-Marie Vincent, Pè Jean Pierre-Louis, pè Gerard Jean-Juste, Jean Leopold Dominique, Antoine Izmery, Guy Malary, Pè Jean-Marie Vincent pwofesè Anil Louis-Juste, Lovinsky Pierre-Antoine yo disparèt ak doktè Jean Bertrand Aristide yo voye l an egzil. Se pè Frantz Grandoit ki te selebre mès sa a, li te pwofite okazyon sa a pou l te raple kimoun pè Jean-Marie te ye, ki klas moun li t ap defann nan lit li t ap mennen e kou- man l te wè chanjman nan sosyete ayisyen an. 28 Dawout 1994-28 Dawout 2010, n ap selebre 16zyèm anivèsè sasinay Pè Jean-Marie Vincent. Evenman sa a rete grav nan kè anpil moun nan sosyete a ; kretyen, vodouyizan konsekan ak anpil militan, fanm kou gason. Asasina sa a se yon krim ki antre nan listwa batay ayisyen mennen pou libète. Goumen sila a nou konnen li akòz anpil sakrifis, tout kalite soufrans san konte atanta, tankou sa k te fèt Fresino ak Jean-Rabel, ki fè san koule. Depi 28 dawout 1994 la, Jean-Marie antre nan listwa legliz la kòm yon kretyen devwe ki bay vi li nan sans levanjil la, pou delivrans la rive. Potorik gason vanyan, militan serye, ki t ap batay sanpransouf pou yon lòt mòd sosyete, pou yon peyi lib kote tout dwa ekonomik, sosyal, kiltirèl ak politik pèp la te ka vrèman respekte. N ap selebre Mati yon prèt,sèvitè Levanjil la. Li te deside swiv Kris la jous nan bout pou sèvis pèp ayisyen an, sitou sa k pi piti yo, pòv yo, moun ki gen lalèp Ale nan paj 18 Sitin polisye yo devan Pakè Pòtoprens L endi 30 Out la, plizyè santèn polisye administratif yo, nan komisarya Pòtoprens lan, te òganize gran bonè nan maten, devan Pakè Pòtoprens lan, ki chita sou wout Lali a, yon pwotestasyon kont arestasyon abitrè yon konfrè yo, nan sèvis imigrasyon ak emigrasyon, jedi 26 out pase a. Se komisè gouvènman Pòtoprens lan, Mèt Harrycidas Auguste, ki te poze zak sa a sou polisye Wenso Gilles, ki t ap travay nan sèvis imigrasyon an. Komisè gouvènman an t ap antre nan biwo imigrasyon an pou t al kote direktè imigrasyon an, Roland Chavannes pou l t al reklame 3 paspò pou moun li. Li te akonpanye ak yon sivil ame, polisye a te mande BOUKAN 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Emisyon KAKOLA Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 www.RadyoPaNou.com Mèkredi 9-10 pm 6 Haïti Liberté Komisè Gouvènman an Mèt Harrycidas Auguste sivil ame a, pou l depoze zam li, sivil la te derefize, li di se ak komisè a li ye. Li ta sanble polisye Wenso Gilles ta di sivil ame a : « Ki mele m ak komisè gouvènman w lan, sa k te majistra a. » Se pou pawòl sa yo, komisè gouvènman an, Harrycidas Auguste arete polisye Wenso Gilles, jije l epi kondane l, menm jou an, pou l pase 3 mwa nan prizon, wete dwa sivil ak politik li pou 6 mwa epi revoke l nan lapolis la. Sitiyasyon sa a te revòlte konsyans lòt konfrè polisye yo, se nan sans sa a, yo te òganize yon sitin devan Pakè a pou yo te egzije liberasyon polisye a e demisyon komisè gouvènman an prese prese. Kèk nan yo te pale konsa: « Polisye a pa nan kidnapin, li pa vole, li pa touye moun, li ak tout inifòm sou li, ou pa kapab arete l. Nou mande demisyon komisè gouvènman an touswit. Toutotan yo pa libere polisye a, nou pap janm travay nan peyi a. Fòk zak abitrè sa y o fini nan peyi a, sou polisye yo. Komisè gouvènman va al fè travay n ap fè nan lari a. Si y ap maltrete n, y ap mete n aleka, pèp va bay tèt li sekirite. Si l ta l regle zafè pèsonèl li, li pa sipoze mete polisye a nan yon sitiyasyon parèy, paske polisye a t ap fè djòb li, travay yo ba l fè, li t ap egzekite lòd yo te pase l. Komisè gouvènman an te genyen yon raketè ame avèk li, li ta pral regle zafè raketè li . » Pandan polisye yo t ap pwoteste sou wout Lali a devan Pakè a, aprè kèk èd tan, komisè polis Pòtoprens lan, Michel-Ange Gedeon, ki te vin mete dlo nan diven polisye yo, te bay kèk esplikasyon sou mouvmna sa a. « Bon, e nou pa ka fè otreman, sa k pase la a, se yon bagay ni mwen ni ou menm petèt pat atann, men li fèt. M mèt di w se yon efè sipriz, nan lamezi ki te gen yon konfyans resipwòk ki lye nou menm responsab yo avèk polisye yo, ke nou pa t janm imajine, ki fè ke yon maten nèg yo t ap vin ofri espektak sa a. Rapidman tout bagay sanse rantre nan lòd, n ap rantre nan komisarya, nou pral pale ak nèg, pou fè nèg yo konprann sa k ap fèt la a e ke pou nèg yo tounen al travay nòmalman. Nou pa ka pale sou sanksyon la a, alòske gen yon pwoblèm nou tout okouran ki genyen, e ke malerezman pou nèg yo, nou kapab di w petèt genyen yon pwoblèm kominikasyon, genyen bagay nèg yo pa t okouran sou yo, ki fè yo vin genyen konpòtman sa a. Nou menm antanke responsab, nou fè devwa nou pou n pale nèg yo, enfòme yo sou evolisyon bagay yo . » Direktè sèvis imigrasyon ak emigrasyon an, Roland Chavannes pote yon demanti fòmèl a tout deklarasyon komisè a te fè nan kad zafè sa a, kote l te di, se yon paspò li t al reklame pou yon bòfrè l, paske yo te di l tout òdinatè yo te bloke jou sa a. « M ap tande komisè a nan Siyal FM, ki di l te vin fè dè demach pou yon bòfrè l. Non mesye komisè, ou te vin fè demach pou 3 moun, Kandida ala prezidans Moriso Laza Mes frèrrrrrrrres Mes compatriotes Que j'aime plus que la vie Kote nou? Koute m, e koute m byen nasyon Repete Yès sè e bo pye patwon letranje Se sa k fè m kalifye Pou m kandida ala pwezidans Mwen gen yon mesaj pou nou Yon gwo chay mesaj Yon mesaj wololoy Yon mesaj wòtpòte Yon lapolòy mesaj Yon mesaj lespwa Yon mesaj delivrans Yon mesaj diven Yon mesaj à prendre ou à laisser Pa mande m pou ajenda m Lè m rive sou pouvwa a Na wè, na konnen ki longè ajenda m Na wè ki gwòsè chwal mwen moute Na wè ki longè bwa m chofe Na tande ki vèb mwen konjije Na tande ki kantite mo laten Mwen konn deklinen Na wè ak ki mak ponya mwen sèvi Pou m foure nan do Lanasyon Dapre lòd mwen resevwa Ki sot dirèkteman dan lèlyetrèwo Lyetrèsen twafwasen Mwen deside sakrifye m Pou m sove lanasyon K ap fin deperi depafini Delala desounen demwele dekrenmen Dechalbore dekonstonbre dezose Mwen deklare tèt mwen KAN-DI-DA ala pwezidans Pa mande m deki lakyèl deki prevyen Deki mannigans deki sesi deki sela M se yon Ayisyen natifnatal Pitit lejitim Janjak Desalin Mwen di mwen KAN-DI-DA Pa poze m keksyon pouki poukwa Deki dekwa sanki sankwa kakaki kakakwa M pa gen detay pou m ban nou M di nou mwen Kandida pou pouvwa Un point, c'est tout Pa mande m pou kourikouloum vite Bagay konsa pa regade nou Mwen gen 2 men pou foure nan kès Leta De pye pou m kanpe pran ochan De grennje pou kontanple lamizè ak fatra Kay anba dekonm ak moun anba tant Yon sèvo pou adisyonnen Richès ti lolit Miltipliye riches gwo lolit Deplimen lamojorite Divize lanasyon Yon bouch pou zuzute long pleyin Krache jebede pou andyoze la- Mwen di nou ankò Se lòd mwen resevwa Ki soti dan lèlyetrèwo Lyetrèsen twafwasen Kote bondye Blan ap plezire Bwè wiski ak vodka Manje ze zwa ze pwaswon woma flanbe Ak lèsen lèzany lèzakany Ki deja ban m garanti Garanti nan bon timamit Yap rebati Ayiti Mete l nèf kou nèf pwen Fè l tounen yon ti paradi Pou touris blan vin jwi bèl lavi Eske nou tande klè? Eske nou tande byen? Mwen kandida ala pwezidans Mwen kandida nèt Mwen kandida avi Pou m pran pouvwa avi Pour le pays Pour les ancêtres Pour liquider le pays à crédit Alòs, vote pou mwen Se vote pou sovè a Vote pou mwen Se vote pou yon lòt peyi Kote lavi pral fleri Fleri ak lò ak djanman Fleri ak dola vèt ak ewo Fleri ak peso ak yenn Sa k pa kontan Na konn sò nou lè m pran pouvwa a Sa k pa vle, anbake pou Lanfè Lye pou sendenden Kap kontrarye moundebyen men 3 paspò yo, yo la a sou biwo a ; men non moun yo : Louis Pierre Clif Wadson, Jean Leger Jean Guevy, Louis Pierre Oxky. Lè komisè di li te vin rann yon vizit koutwazi a pou premye fwa a direktè imigrasyon an, paske l te pretann li pa ka genyen 3 mwa la a, li poko janm vin pran kontak avèk mwen, sitou nan plizyè okazyon, nou te genyen echanj korespondans. Aprè tout echanj nou te fè, mwen pran 3 ti papye yo nan men l, men li di l ap fè swivi pou li nan dosye a. Mwen di komisè a imigrasyon an frajil, se pa kote ki ka kanpe, tenmpo, nou pa bezwen dosye a ale twò lwen. Li te reponn, kanmenm fòk mwen trase yon egzanp li sòti l al fè wout li. » Direktè imigrasyon an konfime, tout anplwaye sèvis lan te kanpe travay vandredi 27 out la, pou yo te pote solidarite a polisye a. Anplisdesa plizyè sektè nan sosyete a pwononse yo kont zak sa a komisè gouvènman an te komèt nan Pakè Pòtoprens lan. Yves Pierre-Louis Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Perspectives HAITI : LES ENJEUX DE LA RECONSTRUCTION ET L’ÉTAT CRÉOLE EN QUESTION Par Wilson Saintelmy Le texte qui suit se veut une réplique à l’article publié dans votre édition du 17 août 2010 et intitulé ‘’Haïti-Bossales-Créoles, halte au tribalisme pseudo-conceptuel’’, signé par Camille Loty Malebranche. Trois remarques préliminaires m’apparaissent importantes. D’abord, l’auteur de l’article susmentionné semble apprécier le contenu analytique et empirique des catégories conceptuelles à l’aune de ses propres limites cognitives et de ses œillères idéologiques. Ensuite, il s’est révélé fort expert dans l’art de lire les mots mais terriblement amateur dans celui de lire le monde (incluant le nôtre), faute d’une grille analytique pertinente. La mienne a été validée empiriquement par les déclarations ultérieures de Wyclef quant à sa volonté de se tenir distant du Français, d’importer le rêve et ‘’Majorité Bossale’’, je lui suggère la lecture de Lesly F. Manigat, Gérard Barthélémy , Paolo Freire. En toute modestie, l’article ci-dessous, qui a été publié plus tôt cette année par l’auteur de ces lignes, est à coup sur un excellent point de départ. Au nom d’une certaine éthique de la discussion et du dialogue, j’aimerais rappeler à Camille que l’impolitesse, les invectives et la violence verbales n’ont pas leur place dans les interactions humaines. Ce genre de posture dessert la fonction pédagogique de l’intellectuel. Autrement, la liberté d’expression et de pensée réclamée par celui-ci ne serait qu’une sordide prison mentale. Sur ce, Camille, je vous réitère toute ma cordialité et coopération. Les dimensions apocalyptiques de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le ‘’Mardi Noir Haïtien’’ sont sans équivoque. Tel un colosse, la planète toute entière, émue et aiguisée par une couver- Face à cette élite créole hyper protégée, l’on retrouve la majorité Bossale dont les membres, éternels candidats à l’exode interne et externe, sont ostracisés et conteneurisés dans des ghettos. américain en Haïti, de devenir ‘’le Barack Obama haïtien’’ et de prioriser les langues créole et anglaise. L’on ne rencontre de telles performances prédictives que dans les sciences dures. Enfin, pour l’aider à acquérir une meilleure intelligence de certains concepts mobilisés dans mes articles tels ‘’Minorité Créole’’, ‘’État créole’’, Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 ture médiatique inouïe, s’est mobilisée, d’une manière instantanée, pour aider Haïti à faire face dans l’immédiat à l’apocalypticité de cette tragédie. Entre la solidarité spontanée de la communauté internationale et l’organisation des secours d’urgence sur le terrain, se sont interférées l’anarchie et le chaos de l’État créole Haïtien; un État agonisant et comatique, qui s’est effondré à la face du monde en moins de trente-cinq secondes, aboutissement ultime de deux cents ans de brigandage politique. À la fois gardien et garant d’un régime ségrégationniste, l’État créole est le naufrageur de la nation haïtienne. Il est donc préconisé ici d’euthanasier ce qu’il en reste de cet État et de mettre en chantier une double (re)construction en Haïti. D’abord, celle politique d’un véritable État nation; ensuite, celle, plus technique, des infrastructures du pays. Tout plan de (re)construction qui écarterait une telle hypothèse aboutira immanquablement à la réédition des erreurs du passé. Cette prédiction émane de la nature et de la dynamique de l’État Créole ainsi que de la culture néocoloniale et néoféodale de la minorité créole. Rappelons brièvement que l’acte civil de l’État créole remonte au lendemain de la déclaration de l’indépendance d’Haïti en 1804. Ce type d’État est en quelque sorte l’arme de destruction massive pour la société haïtienne, notamment, pour sa majorité bossale. Celle-ci vit depuis deux siècles sous la perma- Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Haïti demeure une société d’apartheid avec sa Pretoria créole (Pétion Ville et ses quartiers chics environnants), nence d’un État d’exception, institué par sa minorité Créole. Antithèse de l’État Nation, l’État créole- qui n’est pas exclusif à Haïti, y est l’un des prototypes les plus morbides. Et ceci, en raison de sa résilience bicentenaire et de ses processus prédateurs et nécro-politiques. Il en découle que l’État Créole Haïtien est dans une certaine mesure et à un moindre degré, l’équivalent de l’État ségrégationniste sud-africain de Pieter Willem Botha. D’ailleurs, la situation de la majorité bossale en Haïti n’est guère mieux que celle de la majorité noire sudafricaine sous le régime d’apartheid, sinon, elle demeure dix fois pire que celle de la majorité francophone du Québec avant la révolution tranquille. l’état créole : à la fois gardien et garant d’un ordre ségrégationniste La mission assumée par l’État créole haïtien est celle de pérenniser le statut quo infernal et néocolonial instauré par la minorité créole dès le lendemain de l’épopée de 1804. Si bien que le Commandant des Marines eut écrit dans un rapport câblé au département de la Marine, peu de temps après le débarquement américain en 1915, que l’élite mûlatrisante d’Haïti a maintenu la majorité bossale et paysanne d’Haïti dans un État d’infra-humanité, équivalent à celui qui fut le sien sous le joug colonial et esclavagiste français. Une telle observation est celle de l’un des enfants de Jim Crow. En 1992, Georges Bush père fit un commentaire similaire en qualifiant l’Élite créole haïtienne et je cite ‘’ The most repugnant elite I have ever seen’’. Telle est l’élite corsaire et apatride à laquelle l’État d’Haïti sert d’instrument de domination, d’exploitation et de ségrégation. Les victimes? Essentiellement la majorité bossale et paysanne du pays, laquelle vit avec moins de deux dollars par jour. C’est en ce sens que l’État créole est décrit ici comme l’antithèse de l’État Nation. La seule et unique tentative opérée depuis les deux derniers siècles d’histoire d’Haïti pour briser l’État créole haïtien fut sous l’occupation américaine et ce, par delà la violence avérée de celle-ci, notamment, au cours des cinq premières années d’une telle occupation. Une telle violence fut de loin inférieure à celle orchestrée pendant plus de deux cents ans par la minorité créole contre la majorité bossale. Voilà pourquoi les Marines des lois de Jim Crow furent scandalisés par la violence structurelle et raciste de l’État créole en Haïti. Une telle violence a connu des fortunes diverses tout au long du vingtième siècle mais demeure un invariant historique de l’État créole haïtien. À coté du ‘’Mardi Noir Haïtien’’, il y a le tsunami ségrégationniste et néocolonial bicentenaire de cet État créole, lequel est à la fois le gardien et le garant du régime d’apartheid toléré en Haïti. Avant l’impérialisme américain, il faut combattre le racisme de l’élite créole haïtienne. Le créole se distingue par son mépris viscéral des deux principaux marqueurs identitaires de la majorité Bossale: Le Vaudou haïtien et la langue créole elle-même. De plus, le Créole a une propension à abdiquer son africanité, quitte à se faire passer pour un Bossalophobe ou un Pas de chiens ! Pas de Nègres ! Pas de Mexicains ! Néo-Afrikaner haïtien’’. Il n’a jamais adhéré au principe ‘’une voix, un vote’’, sans lequel la démocratie ne serait qu’une illusion. Il n’a jamais non plus souscrit au principe de l’égalité juridique et ce, en vertu même de son idéologie suprématiste. Le Bossale, lui, manipulable et manipulé, ignore le principe démocratique suivant lequel sa voix et son vote égalent ceux du Créole; encore moins n’est-il outillé pour revendiquer son égalité de droit, ayant intériorisé son statut bicentenaire de défavorisé, d’infériorisé et de victime. Résigné, il s’en remet à la religion, incluant le Vaudou, aux ONGs, à la diaspora, à l’aide internationale. Pendant ce temps, se poursuit depuis deux cents ans le pillage éhonté d’une élite perchée, barricadée et emmurée sur les hauteurs de Pétion Ville, ‘’la Pretoria créole’’. Il faut avoir un crime génocidaire ou fratricide sur la conscience pour transformer sa propre résidence familiale en forteresse assiégée, barbelée et blindée dans un pays qui est supposé être le sien. La confiscation du savoir, de l’avoir et du pouvoir par l’élite créole haïtienne Du coté de l’élite créole haïtienne, une absence de civisme, de civilité, de bonne foi mais aussi et surtout de patriotisme et de vision; Du coté de la majorité Bossale, l’ignorance, la misère, le dénuement, l’analphabétisme, la résignation et l’exil. Entre ces deux polarités, l’État créole haïtien, phagocyté par une élite prédatrice, myope, apatride, tout aussi obsédée par la chaise présidentielle qu’incompétente. Une telle élite, notamment, la composante politique de celle-ci, souffre d’une paranoïa extrême qui fait de ses membres les principaux fossoyeurs de l’État Nation en Haïti. Telles furent les forces en présence au lendemain de l’indépendance d’Haïti en 1804. D’un coté, la minorité créole formée de lettrés; de l’autre coté, la majorité d’analphabètes que furent les Bossales et, entre les deux, le nouvel État créole en devenir. Il s’agit alors d’un nouveau type d’État unique en son genre puisque réduit essentiellement à un groupe d’insurgés révolutionnaires dont l’épopée a contraint la force expéditionnaire napoléonienne à la capitulation et ce, avant l’humiliation de Waterloo. Des insurgés de la guerre de l’indépendance, il en sortira une armée de brutes et d’apatrides au service exclusif des Créoles. C’est ainsi qu’une telle armée et la minorité créole se sont historiquement assimilées à l’État nation, en excluant la majorité bossale. Deux projets de société sont alors sur la table. Celui de Dessalines, de Christophe et de Toussaint Louverture porteur d’une véritable révolution contre celui néocolonial et pro-napoléonien de Pétion et de Boyer. Malheureusement, c’est ce dernier projet qui l’a emporté avec l’assassinat de Dessalines. C’est ce projet néocolonial et ségrégationniste qui perdure en Haïti depuis lors et jusqu’à nos jours, porté par la minorité créole du pays. L’avortement de l’État nation en Haïti demeure programmé dans la trahison historique de la minorité créole. Il l’est tout autant dans la projection paranoïaque de cette dernière et de l’armée créole avant leur fusion dans ce que nous appelons ici l’État Créole Haïtien. Un État fondé sur un triple principe d’exclusion: D’abord et au premier chef, la pigmentation épidermique; ensuite, le savoir et, enfin, l’avoir. Au lendemain de l’indépendance, le créole s’arrogeait aussi bien l’avantage épidermique qu’il disposait à juste titre du savoir, attesté par le fait que Dessalines lui-même, père de l’indépendance haïtienne, était un illustre Bossale analphabète. Les règles du jeu étant ainsi, dès le départ, définies par le Créole selon les critères du Créole et à l’avantage du Créole, celui-ci était bien équipé pour s’accaparer par la suite, de la richesse (avoir) de cette perle des Antilles que fut jadis Haïti. C’est ce qui arriva effectivement et c’est ce qui demeure en 2010. L’État Créole Haïtien est à la fois le gardien et le garant d’un ordre ségrégationniste, tout aussi inégalitaire qu’inégalitariste en Haïti. L’on a qu’à comparer la situation des Martiniquais, Guadeloupéens, Dominicains, Guyanais et Réunionnais avec celle des Braceros haïtiens (Coupeurs de Canne) en République dominicaine ou le niveau de vie d’un Bossale avec celui d’un citoyen dominicain ordinaire pour se donner une idée assez juste de ce que l’État Créole a accompli pour la Suite à la page (16) Haïti Liberté 7 Perspectives Election présidentielle : un boulet nommé Jude Célestin Par Catherine Charlemagne P ersonne, absolument personne ne veut entendre parler de ce candidat sorti de nulle part ou du moins du chapeau de celui qui se prend pour le roi d'Haïti. Ce candidat se nomme Jude Célestin. La veille, au soir de la fermeture des inscriptions des candidats au Conseil Electoral Provisoire (CEP), il était encore Directeur général du Centre National des Equipements (CNE), l'un des plus grands centres d'équipements de travaux publics des Caraïbes. Sans scrupule aucun, mais aussi en violation totale des énoncés de la loi fondamentale, il a accepté comme si tout le pays était à sa dévotion pour se porter candidat à la présidence de la République, sans même avoir la décence de démissionner de son poste comme l'exige la Constitution. En fait, le premier responsable de cette complaisance, par rapport à la loi se nomme, lui, René Garcia Préval, président de la République en 2006 dans les conditions que l'on sait. Jamais on aurait imaginé que M. Préval allait ramener le pouvoir exécutif haïtien à ce niveau de caniveau, transformant les institutions et les administrations publiques du pays en marchepieds afin d'imposer ses désiderata personnels à la manière d'un monarque non éclairé mais avide de pouvoir personnel. Selon toute vraisemblance, Jude Célestin serait, selon la rumeur, le beau-fils du roi fainéant du Palais National. L'idée de devenir Président de la République ne venait pas de lui, ce serait la volonté uniquement de M. Préval de l'imposer comme son dauphin. Toutes les histoires racontées çà et là à propos des tractations entre les obscurs sénateurs et autres insignifiants députés pour barrer la route à l'autre postulant de Inité, la Plateforme politique présidentielle, ne seraient que de la paille aux yeux. Tout n'était que des manœuvres dilatoires, histoire de tromper les non initiés à la politicaillerie haïtienne. Mais contrairement à ce que pense le chef de l'Etat, les Haïtiens ne sont pas des idiots et loin d'être des imbéciles. Et l'on veut pour preuve, malgré ces deux semaines passées après l'annonce de ADONAI’S RESTAURANT & BAKERY 847 Flatbush Avenue (entre Martense & Linden) Brooklyn, NY t1ÉUÏTt'SJUBJMMF t1PVMFUt5BTTPUt(SJPU t$BCSJUt1PJTTPO t-ÏHVNFTt#PVJMMPO t4PVQF+PVNPVDIBRVF%JNBODIF t.BZJ.PVMFO LUNCH SPECIAL $5 JODMVEFTBGSFFDBOPG TPEB KPVSTBNQN We do catering! 347-295-3332 8 Haïti Liberté Jude Célestin la candidature de cet inconnu au nom de Inité, la mayonnaise ne prend pas dans le pays. Mieux, celui même qui se prend pour le mentor de la République commence à se douter. Comprenant son erreur et, comme à son habitude, il s'emploie à dire à ses interlocuteurs qu'il ne demande à personne de voter pour un mauvais candidat. Bref, cette candidature considérée depuis le début comme un véritable scandale et qui a mis à nu le système Préval et le Groupe de Bourdon devient de plus en plus un vrai boulet pour le Président de la République. Personne ne veut cautionner une telle plaisanterie de mauvais goût. Les organisations populaires, ces fameuses OP sans lesquelles, paraît-il, il n'y a point d'élections au sein de la République, refusent, elles aussi, de soutenir ce candidat encombrant. Il y a une semaine, le Président avait convoqué tout ce beau monde en vue de leur proposer monts et merveilles afin de les rallier à sa cause et à fortiori à la cause de son poulain Jude. Mais là encore, selon des témoins, le chef de l'Etat a eu le plus grand mal à calmer les esprits de ses amis OP. La quasi totalité des invités a juré fidélité à l'ancien Premier ministre désigné puis recalé au profit du protégé du tout puissant qui est au Palais National. Autre mauvais coup pour le candidat du Palais, non seulement il est rejeté par la majorité de la population parce qu'il est, à juste titre, le candidat du Parti Inité, mais Jude Célestin n'est pas le bienvenu auprès des élus locaux sortants. La semaine dernière, sur convocation de la Présidence, tous les Magistrats (Maires) des départements du Centre, de l'Artibonite et du Nord se sont rendus dans la capitale pour y rencontrer le chef de l'Etat. Ce jour-là, des promesses mirobolantes ont été faites à ces Maires dans le but précis de faciliter la campagne de Jude Célestin qui, jusqu'à aujourd'hui, reste muet comme une carpe. Alors que tous les autres prétendants commencent à se faire entendre. Le lendemain de la rencontre avec le Président de la République au Palais, les mêmes Maires se sont tous rendus auprès de l'ancien candidat de Inité pour faire un compterendu détaillé de ce qui a été dit et proposé, une façon de marquer leur attachement à la candidature de celui-ci contre Jude Célestin. Dénoncé au départ, ensuite contesté et enfin ignoré, le candidat de la Plateforme Inité a décidément du plomb dans l'aile. Il devient évident pour tout le monde, y compris pour ceux qui, au début, croyaient que la population, avec le temps, pouvait avaler cette pilule amère, que Jude Célestin est un candidat trop encombrant pour la présidence. Et finalement, elle ne pourrait rien faire pour lui. Alors, les rumeurs vont bon train. Certains commencent à dire que Jude n'est pas vraiment le candidat du Président Préval. Pour d'autres, le Palais aurait trois, voire quatre candidats dans la course à la succession. Une chose est sûre, s'il y a un candidat à la présidence de la République, ayant le plus de handicaps à sortir du bois, c'est bien Jude Célestin, héritier d'un fardeau dénommé Inité dont il doit défendre contre vents et marrés le bilan auprès d'un électorat dont l'hostilité envers le pouvoir et son chef devient célèbre. Certes, la campagne officielle n'a pas démarré encore. Pour le moment, les candidats se mettent en position de marche et tâtent le terrain pour vérifier leur popularité auprès de la population. Avec l'éviction de Wyclef Jean de la course à la présidence pour cause de résidence, en tout cas, c'est ce qu'a avancé le Conseil Electoral Provisoire, le jeu devient plus ouvert. Après avoir focalisé pendant deux semaines tous les regards sur lui, et même après avoir été prendre le café chez le chef de l'Etat et parlé au téléphone à la demande de M. Préval avec Jude Célestin, il a fini par comprendre qu'être pop star n'a rien de commun avec la fonction de Président de la République. Son « Carnet » en poche, il est rentré chez lui aux Etats Unis deux jours après, reprenant ce qu'il sait faire le mieux : chanter. En deux temps trois mouvements, il a raconté en chanson et en musique sa mésaventure dans la course à la magistrature suprême et ses relations avec son ami René. Du travail de Pro. D'ailleurs, certains se demandaient, ce que Wyclef avait été faire dans ce « merdier » ? En tout cas, c'est un grand ouf de soulagement pour d'autres qui remercient encore le ciel que le CEP puisse au moins avoir le courage de dire à Wyclef que sa place est derrière son micro, dans une salle de spectacle et sur un podium, ce qu'il fait très bien, certainement pas derrière un bureau en tant que Président de la République. L'épisode gran-guignolesque étant terminé, l'on peut revenir à ce qui nous attend le 28 novembre prochain. Et personne ne sait ce que compte faire le Monarque qui règne au Palais National. Pense-t-il toujours que son dauphin Jude Célestin peut lui succéder le 7 février 2011 coûte que coûte ? Ou va-t-il laisser le peuple souverain choisir librement celui ou celle qu'il estime être le plus âpte à le diriger ? En tout cas, s'il y a un Président qui connaît le mieux ce que « vox populi » veut dire en Haïti, c'est bien ce Président. Certains candidats le conseillent, d'ailleurs, de méditer sur le rapport de force qui l'a conduit à la présidence de la République lors du vote du 7 février 2006. Il doit se rappeler certainement de la baignade populaire de l'hôtel Montana en présence de Mgr Desmond Tutu au moment où les mauvais perdants pensaient pouvoir lui ravir la victoire. Que le Président réfléchisse à deux fois avant de se lancer en faveur de son chouchou Jude dans une aventure de ce genre. Le peuple aujourd'hui est contre lui, par conséquent contre son candidat Jude Célestin. Nous sommes loin, très loin de la faveur populaire d'il y a cinq ans. Aujourd'hui M. le Président, il y a des électeurs, beaucoup d'électeurs sous les tentes. Monographie de la Rand Corporation sur Haïti Nous ne cessons pas d’insister sur un projet de développement alternatif durable et inclusif élaboré par les associations paysannes et populaires et leurs alliés en vue de « l’insurrection des consciences » et de la mobilisation des masses pour une construction d’Haïti par nous-mêmes Par Franck Laraque L a Rand Corporation , une institution à but non-lucratif bien connue pour ses analyses dans le domaine politique et économique, vient de publier un important document de plus de deux cents pages sur la crise haïtienne « Building a more resilient Haitian State » (Construire un Etat Haïtien plus fort) . Cette monographie contient, après un constat de la situation d'Haïti aggravée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des analyses pertinentes, des recommandations judicieuses et concrètes pour un Etat Haïtien fort, une bonne gouvernance et des réformes financières appropriées mais préconise, à tort, le maintien du néolibéralisme économique qui a dévasté l'économie haïtienne avant le séisme. Bonne gouvernance, réformes financières par un Etat fort La réforme des institutions est basée sur Le Programme-Cadre de Réforme de l'Etat. Modernisation Administrative et Décentralisation (République d'Haïti). Des propositions claires et nettes sont énoncées en ce qui a trait à : la justice, la sécurité, la politique , la politique économique, l'habitat, l'infrastructure( les routes, les ports, les aéroports, l'énergie, l'eau, les égouts), l'éducation, la santé, la coopération des donateurs, la priorité des stratégies . Des chapitres entiers leur sont consacrés. En effet le chapitre 2 traite de la gouvernance et de l'administration publique ; les chapitres IV et V de la justice et de la santé ; le chapitre VI de l'environnement favorable à la croissance économique, de l'économie politique et de la fiscalité ; le chap. VII de l'infrastructure ; le chap. VIII de l'éducation ; le chap. IX de la santé ; le chap. X de la coordination avec les donateurs ; le chap. XI des stratégies financières et des prérequis politiques. Maintien du néolibéralisme économique Maintien ou renforcement du néolibéralisme est articulé astucieusement comme suit dans le paragraphe « Recommandations » de la page 84 : « Haiti enjoys highly favorable access to the U.S. market for clothing. Some of Haiti's best prospects for growth are to attract foreign and domestic investment to the garment industry. Haiti has too many people engaged in agriculture. The country is heavily populated, and more land is cultivated than is ecologically sustainable. In contrast, laborintensive industries, such as garment manufacturing, provide an attractive source of jobs and income, especially given Haiti's competitive, low-cost labor force. However, to take advantage of the opportunities in labor-intensive exports, the Haitian government, in conjunction with the international community, should implement the recom- Construire un Etat Haïtien plus fort mendations set forth in this section ». (Haïti jouit d'un accès hautement favorable au marché des vêtements américain. Quelques-unes des meilleures possibilités de croissance économique consistent à susciter l'investissement étranger et local dans l'industrie des vêtements. Trop d'Haïtiens se consacrent à l'agriculture. Le pays est surpeuplé et trop de terres sont cultivées au détriment d'une écologie durable. Par contre, des industries à forte intensité de main-d'œuvre (ou qui nécessitent l'emploi de beaucoup d'ouvriers), comme la manufacture des vêtements, Suite à la page (15) Emisyon pa nou pou nou defann dwa nou: FOWOM OUVRIYE info@fowomouvriye.org 646-829-9519 Chak Samdi, 2zè pou 3zè nan Radyo Pa Nou Kapte Fowòm Ouvriye nan entènèt: www.radyopanou.com Rele nan liy ouvè: 718-469-8511 718-462-0992 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 This Week in Haiti Musicians, Doctors, Activists, Technocrats and Politicians: 34 Candidates Bid for Haiti’s Presidency Jean Henry should not be confused with his brother Jean Harry Céant, who headed Haiti's National Council of Telecommunications (CONATEL) under Aristide's second administration. By Kim Ives Only 19 of the original 34 candidates who registered for the Nov. 28, 2010 elections were approved by the ninemember Provisional Electoral Council (CEP) on Aug. 20 (see Haïti Liberté, Vol. 4, No. 6, 08/25/2010). Although hip-hop musician Wyclef Jean has declared that he will challenge his disqualification, Haiti’s electoral law establishes the CEP as the “final arbiter” of all electoral matters, apparently dooming his appeal. Large segments of Haitian society are opposed to any elections held under the aegis of the current CEP because it disqualified exiled former President Jean-Bertrand Aristide’s Lavalas Family party from the elections last November on a concocted technicality (see Haïti Liberté, Vol. 3, No. 20, 12/2/2010). Large demonstrations organized by the Heads Together of Popular Organizations coalition (Tèt Kole) have called for the CEP's overhaul and for President René Préval's removal and replacement by a provisional government. Préval hand-picked the CEP and has rejected calls to change it. Préval was elected in 2006 because the Lavalas base thought he would bring Aristide back and embrace the Lavalas Family's democratic nationalist program. Although Préval betrayed those who elected him by ignoring their demands, five of the 19 approved candidates would like to repeat the formula which brought him to power: to be seen as Aristide's surrogate or heir. These five would like to present themselves as "stealth" candidates of the Lavalas Family. Jean Henry Céant J ean Henry Céant, 53, is the candidate of the Love Haiti (Renmen Ayiti) party, which evolved from a collective whose acronym - AIMER, or "love" in French - comes from "Agir Ici Maintenant Ensemble pour Reconstruire Haïti” or “Act Here and Now Together to Reconstruct Haiti.” Founded Oct. 21, 2009, the Collectif AIMER had as its mission, according to its website, “to serve as heralds to awaken consciences to the gravity of the moment and to encourage citizens to join in a final act of saving the country.” It pursues “the ideals of unity, solidarity and fraternity to build a new Haiti on the basis of shared responsibility, social justice, peace and economic progress for all” with the watchwords “Freedom,” “Civic Duty,” “Solidarity,” and “Democracy.” The founder and president of the Collective and the party is Camille Leblanc, who was Préval's Justice Minister from Mar. 1999 until Feb. 2001. Céant acted for years as Aristide's "notaire" or notary, which in Haiti is a cross between a lawyer and an accountant. It is a person trained and adept at navigating the labyrinth of Haiti's byzantine legal and bureaucratic systems, particularly in domains such as real estate and taxes. Céant was born in Port-au-Prince on Sep. 27, 1956 and graduated with a law degree from Haiti's State Law School and Madrid's Pontifia University. He was the general counsel of the Italy-based International Union of Notaries and taught law for 10 years at Quisqueya University. With a degree in accounting and statistics, Céant also taught at the National School of Financial Administration of the Republic of Haiti (ENAF). He is also a member of several legal and teaching associations. During 2008 and 2009, Céant was often cited as a potential presidential candidate for the Lavalas Family. (The third of three parts) issue other candidates generally skirt. This UN agent says he would “gradually diminish” the near 12,000-member UN force over his five years in office, so Haiti would be “sovereign" by the end of his term. President Préval had made the same promise. Some UN occupation officials have said they expect to "have a presence” in Haiti for 20 years. Voltaire’s symbol is a rooster, which was the original Lavalas symbol in 1990. Yvon Neptune O Jean Henry Céant His role as Aristide's notary earned him marginal acceptance. But he remained a largely backroom operator who was not known to the Lavalas base nor seen as an activist leader who stood with the people during the coups and repression of recent years. He flirted with different Lavalas spin-offs including "Remanbre," led by former Information Minister Mario Dupuy, and the Tèt Kole coalition. Two weeks ago, Céant refused a one-on-one meeting with Préval, saying "it is a good thing that a president wants to meet with a citizen. I very much like to meet my president, but as a presidential candidate, it does not interest me to have a meeting alone with him.” However, last week, Céant's tone turned drastically sharper when he accused Préval of being "thirsty for power” and claimed that he had received anonymous telephone death threats from government circles. “President Préval is ready to do anything, without exception, to keep power," Céant told Radio Kiskeya. He accused Préval of using the "domesticated” CEP to advance his own agenda. “The CEP has been literally instrumentalized by President Préval who now has a tool to designate his own successor,” he said. Céant's lawyers have sued the CEP for proof that the Higher Court of Accounting and Contestation has given clearances for former government officials Jacques Edouard Alexis, Yvon Neptune, Lesly Voltaire, Yves Christallin, Jude Celestin and Josette Bijoux, all Céant's rivals. Céant has also criticized another rival, former Senator Jean Hector Anacasis, of being Préval's "pawn” and questioned why Yves Christallin can still maintain his post as Social Affairs Minister while running for president. Meanwhile, in a speech on Aug. 21 at AIMER's Second Congress in Archaie, Céant denounced "exclusion as a cancer devouring our society.” By focusing on exclusion, he sought to appeal to the excluded Lavalas base as well as partisans of the 15 disqualified candidates, including Wyclef Jean, whose ejection he has specifically denounced. Despite the tough talk, Céant is essentially trying to reconcile Haiti's sharply divided classes, much as Aristide tried. In his poem "A Citizen’s Dream," Céant lays out his vision for finding peace: "We will be brothers, friends, when we forget our differences of origin, of color and of wealth.” Love Haiti’s goal is to create “the largest grouping of people and organizations of diverse sensibilities" from popular organizations to business people. In his Archaie speech, Céant switched from Kreyòl into French to thank "our friends in the international community,” saying “I know Haiti can count on you.” Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 ne might expect that Aristide’s former Prime Minister Yvon Neptune, 63, would be embraced by the Lavalas base as Aristide’s successor. He spent over two years in prison without trial, during which he nearly died from an extended hunger strike. In May 2008, the Inter-American Court of Human Rights in Costa Rica formally condemned the detention and ordered Haiti to clear Neptune of all charges and pay him $95,000 in damages, among other things, by Jun. 6, 2010. The charges Yvon Neptune were finally dropped last fall but “other than that the Haitian government has not complied with any part of the court’s orders, including compensation, publishing the court’s decision in Le Moniteur, and coming up with a plan to improve prison conditions to minimum international standards,” said Brian Concannon of the Institute for Justice and Democracy in Haiti, who helped represent Neptune before the court. However, Neptune is viewed as a traitor by much of the Lavalas base for going on national and international television after the Feb. 29, 2004 coup, with the U.S. and French ambassadors flanking him at either elbow, to announce that Aristide had resigned and voluntarily left Haiti. Aristide had said that he was the victim of a “modern kidnapping” by U.S. troops. Neptune only added to the simmering enmity against him by saying at a Nov. 3, 2008 Lavalas Family rally that he hoped to meet with Aristide one day and at that time, “as the proverb says, when eyes meet, lies fail.” Born Nov. 8, 1946 in the southern town of Cavaillon, Neptune spent many years living in a Long Island suburb of New York City where he worked as an architect. He returned to Haiti after the 1991-1994 coup d'état and became a Lavalas Family leader. He won a West Department Senate seat and became the Senate's speaker until he replaced Jean-Marie Chérestal as Prime Minister in March 2002. He served in the post until he was replaced by a coup appointed Prime Minister Gérard Latortue on Mar. 12, 2004. Neptune is the candidate of the Haitians for Haiti party. Leslie Voltaire M uch like Neptune, Leslie Voltaire, is scorned by the Lavalas base for his role immediately following the 2004 coup d'état. As the outgoing Minister for Haitians Living Overseas, he was appointed, essentially by then U.S. Ambassador James Foley, to sit on a "Tripartite Council" representing the "Lavalas government" along with Yves Christallin T Leslie Voltaire current Justice Minister Paul Denis, representing the "opposition," and UNDP's Adama Guindo, representing the "international community." Voltaire, Denis and Guindo then named a sevenmember Council of the Wise, which in turn selected as de facto Prime Minister Gérard Latortue, a U.S.-prepped UN functionary who was then living in Boca Raton, Florida. Today, Voltaire is once again serving as a hand-maiden to U.S. imperial interests by acting as Haiti’s Special Envoy to the United Nations, a job he was given by Préval. His primary role is to liaison with the UN’s Special Envoy to Haiti, former President Bill Clinton. Trained as an architect and urban planner at Cornell University and the Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Voltaire has been an almost permanent fixture in the Aristide and Préval governments since 1991 acting as Minister of Education (1991-1994), Minister for Haitians Living Abroad (2001-2004), Chief of Staff to President Aristide (1994-1996), and Advisor to President Préval (1996-2001) charged with designing and supervising the construction of eight major public squares, a waterfront, and two villages of 600 housing units each. Historically, Haiti’s bourgeoisie, represented by the Liberal Party, had the slogan: “Power to the most competent.” Voltaire, a prototypical child of the bourgeoisie, articulates this age-old vision succinctly: “We cannot leave Haiti’s destiny to amateurs,” he declared last week. “Reconstruction is the business of professionals... I will be the orchestra conductor in the construction of this modern state that we want.” Calling himself an “assembler," Voltaire is representing the party Together We Are Strong (Ansanm Nou Fò), which borrows its name from the Lavalas chant: "Alone we are weak, together we are strong, together, together, we are the Lavalas.” (Ansanm Nou Fò was founded by former Lavalas House of Deputies speaker Eric Jean-Jacques. Ironically, Jean-Jacques had originally sought Wyclef Jean to be his party's candidate, and Jean had apparently agreed, inside sources say. But right-wing death squad-linked Senator Youri Latortue convinced Jean that it would be a mistake for him to run under the banner of a Lavalas retread and proposed an "unaffiliated" party, like his own, "Repons Peyizan" (now fielding Konpa musician Michel "Sweet Mickey" Martelly). In response, Jean-Jacques quit Ansanm Nou Fò to head another party whose unsullied banner he had on the shelf: Viv Ansanm or the Live Together party. This then became the party under which Wyclef Jean registered.) Voltaire vows an administration that would be founded on two of the original Lavalas “cornerstones” – transparency and participation (justice was the third) – and promises to end the UN military occupation of Haiti, an he former Lavalas speaker of the House of Deputies, Yves Christallin now represents the Organization of the Future (Oganizasyon Lavni). He was affiliated with the Annette "So An" Auguste faction of the Lavalas Family, but then became Préval's Minister of Social Yves Christallin Affairs, a post he still holds. Christallin's employment by and closeness to President Préval has destroyed any Lavalas base support he might have once had, leaving him with one of the most anemic campaigns. Gérard Marie Necker Blot D r. Gérard Blot is perhaps the weakest of the five faux-Lavalas candidates. He calls his party the December 16 Platform, which harkens to the date in 1990 when Aristide first won the presidency. He was a minister in Aristide's first government in 1991 and briefly a member of the Lavalas Family after it formed in November 1996. But in February 1999, Blot formed his own party called Heads Dr. Gérard Blot Together (Tèt Ansanm) which didn't really garner any attention until 2006 when Texas-based Haitian-American businessman Dumarsais Siméus chose to run under its banner. Unfortunately for Siméus, and Blot, the candidate was eliminated under the Electoral Law's five year Haiti residency requirement, which also snared Wyclef Jean and sixth would-be Lavalas "stealth" candidate, Lavarice Gaudin of the party Veye Yo. In the lead up to the 2004 coup, Blot was part of the U.S.-backed opposition front the Group of 184, making him the candidate least likely to succeed in wooing any Lavalas base organizations. Haïti Liberté 9 BOLIVIE : SOCIALISM Par Sergio DE CASTRO SANCHEZ L e socialisme et l’indigénisme en Bolivie : acculturation, État et modernité faces à la proposition du Vivre Bien (Buen Vivir). Une analyse critique du processus bolivien comme exemple de la tension grandissante entre les gouvernements du Socialisme du XXI siècle et les mouvements indigènes. L’Amérique Latine est devenue un référent théorique et pratique de lutte contre le capitalisme. Une lutte qui fondamentalement se réalise à partir des cadres théoriques et pratiques très différents. D’un côté, le Socialisme du XXI siècle, à partir de la reformulation des thèses classiques liées à la prise du pouvoir étatique, cette proposition s’est développée dans différents pays. De l’autre, ces luttes qui mettent l’accent sur la nécessité de construire une autre forme de pouvoir «antinational» [1], “depuis le bas”, et parmi celles-ci celles que met en avant la proposition indigène comme possibilité de changement structurel qui va bien au-delà du contexte purement ethnique. Dans le texte présent, nous essaierons de développer une analyse critique du processus bolivien comme exemple de la tension grandissante entre les gouvernements du Socialisme du XXI siècle – dans le discours duquel la proposition andine a été assimilée – et les mouvements indigènes sur son aspect constructions de pouvoirs antinationaux [2]. Bref cadre théorique Bien que dans la tradition européenne le concept «d’État» apparaisse de la main de Machiavel, les bases théoriques de la démocratie représentative propre à l’état libéral ne l’ont pas appliqué jusqu’au XVIIe et XVIIIe siècle à travers les “théories contractualistes”. D’un point de vue politique et anthropologique, le contractualisme part d’une conception de l’être humain en tant qu’individu abstrait, depuis son “état naturel” (Rousseau), qui «pactise» avec ses semblables pour faire partie de la société, partant de cet état pour se construire en un être culturel. Un “contrat social” qui deviendra la base de l’État et du système démocratique représentatif qui va s’y associer à partir de la Modernité, et auquel la volonté individuelle est soumise “à la direction suprême de la volonté de tous”, déclarant ainsi l’État comme unique espace «rationnel» de vie en commun possible. De son côté, John Locke ouvrira de la même manière les bases du libéralisme politique et économique après avoir défendu qu’un tel pacte a pour principale finalité la préservation de la propriété privée individuelle, considérée comme élément basique du droit naturel. 10 Haïti Liberté Dans tout les cas, comme Zibechi le signale, la forme d’organisation politico-sociale, basée sur l’État, suppose la création d’un corps gouvernemental aliéné à la société civile c’està-dire un espace de gouvernement qui existe et fonctionne en marge de la citoyenneté. Tout le contraire des pouvoirs antinationaux, ceux-ci constituant une forme de “pouvoir“ dispersée et multidirectionnelle, qui ne restent pas en marge du reste de société. Face à la verticalité de l’État, les pouvoirs antinationaux représentent de cette façon une manière de “se gouverner” basée sur l’horizontalité, si bien exprimés par le néozapatisme à travers de son fameux adage “commander en obéissant”. Historiquement, grâce à la nature “globalisante” de l’État citée un peu plus haut par les mots de Rousseau, ce dernier a confronté sa relation avec les pouvoirs antinationaux au travers de la recherche de l’imposition de la logique étatique. Celle-ci a deux voies. D’un côté, la répression contre les mouvements sociaux, principalement utilisée par les gouvernements explicitement alignés avec le néolibéralisme. De l’autre, la recherche de l’expansion de l’État à travers la démobilisation, la cooptation, la centralisation et la recherche de la représentativité dans ces espaces qui usuellement ne trouvent pas dans la démocratie formelle (et l’État) leur forme d’organisation politico-sociale. La proposition indigène : La communauté et le Vivre Bien Comme exemple de pouvoirs antinationaux dans le monde indigène nous pouvons trouver la pratique de la «communauté» dans la nation Aymara. La communauté Aymara, explique Zibechi, n’est pas une réalité objective, mais “une manière de tisser des liens entre Vivir” [3]. Le Vivre Bien rompt d’une manière radicale avec les fondements anthropologiques propres à la Modernité. En premier lieu, ce concept entend l’être humain comme un être primordialement collectif et non individuel, comme de fait nous avons précédemment le contractualisme. Ce qui amène à la deuxième caractéristique intimement liée à la première : la fin de l’opposition nature/culture. Si dans la Modernité, comme nous l’avons vu, l’être humain est défini comme tel au moment où il abandonne son “état naturel”, dans la conception du monde andin la collectivité se réfère non seulement au reste des êtres humains, mais aussi à la Pachamama (la Terre-Mère), de telle façon que l’opposition nature/culture dans la définition de l’être humain perd son sens. Comme l’affirme Mónica Chuji “tout ce qui précède ou reste hors du contrat social se voit relégué à cette enceinte significativement appelée ‘état naturel’, cela implique de “dénaturaliser l’homme et d’objectualiser la nature”, en transformant celle-ci ou bien en un objet de connaissance (une science) ou en un “objet duquel peuvent être extraites toutes les conditions nécessaires pour la production matérielle, qui dans la modernité acquiert la modalité du capitalisme” [4]. À partir de cette rupture radicale avec la Modernité, le Vivre Bien suppose une triple alternative politico-sociale, économique et écologique au capitalisme. La compétitivité, produit de la conception de l’être humain en tant qu’individu, reste substituée par une collectivité dont la base existentielle est la réciprocité et la redistribution (par exemple à travers le travail communautaire et la Séminaire sur le Vivre Bien les personnes”, ce qui de plus permet d’universaliser la proposition au-delà du stéréotype qui assimile communautaire et rural, comme le montre la ville aymara d’El Alto. Une proposition qui, cela dit, doit cohabiter au sein du mouvement indigène avec la demande de plurinationalité, bien que cela suppose une reformulation positive du concept d’ÉtatNation hérité des processus d’indépendance et pour partie de l’idéologie coloniale, qui est toujours immergée dans la logique de l’État. Pourtant le coeur de la proposition indigène, et plus concrètement andine, nous le trouvons dans ce qui a été traduit en castillan par “Buen propriété collective). De plus, la conception de la Nature non comme un objet externe mais comme une partie de notre propre identité, implique une relation économique éloignée de l’extractivisme capitaliste. De la même manière, la forme de gouvernement basée sur des pouvoirs antinationaux, sur l’horizontalité et sur la réalisation d’assemblées (basées sur le consensus et non sur le vote) représente de la même manière le corollaire politique de cette conception anthropologique. Le cas de la Bolivie : un indigénisme du XXIe siècle L’indigénisme, loin de Morales déclarait que le travail le plus important de son deuxième mandat serait “l’industrialisation des ressources naturelles que la TerreMère nous offre”. Les pays « socialistes » ont encore avancé dans le long processus de raffinement de ces pratiques, en donnant lieu à ce que nous pourrions dénommer “l’indigénisme du XXIe siècle” défendre l’indigène, se réfère à toute une construction anthropologique qui cherche l’acculturation avec l’intention d’assimiler l’indigène à la logique moderne du progrès et au développement de la nation. Parmi différentes stratégies indigénistes qui ont été développées au cours de l’histoire, celle qui nous intéresse ici est celle qui consiste à l’assimilation de l’indigène comme partie de l’identité nationale. Une assimilation, toutefois, basée sur la folklorisation des symboles et des traditions, convertissant l’indigène en “pièce de musée” – vide de contenu pratique – faisant partie du passé «glorieux» de la nation et source de bénéfices économiques par le tourisme. Actuellement, les pays «socialistes» ont encore avancé dans le long processus de raffinement de ces pratiques, en donnant lieu à ce que nous pourrions dénommer “l’indigénisme du XXIe siècle”. L’indigénisme du XXIe siècle part de cette logique expansionniste de l’État cooptant et assumant la proposition indigène comme faisant partie du discours gouvernemental. Ainsi, en Bolivie, et aussi en Équateur, l’approbation des nouvelles constitutions, inclut la plurinationalité et le Vivre Bien comme axe centrale, elle-même accompagnée par une continuité des politiques, centrées sur l’État comme quasi unique colonne vertébrale de la vie politico-sociale, ainsi que d’un modèle économique extractiviste dont les conséquences environnementales sont bien connues. En résumé, l’État (et la Nation) ont tenté de folkloriser les pratiques symboliques indigènes à le faire avec la propre proposition sociale, politique, économique et écologique du mouvement indigène. La «Modernité» politique du gouvernement bolivien En 2005, García Linera a déclaré : “ L’État est la seule chose rationnelle en Bolivie. Toute lutte passe par l’État” [5]. Une affirmation pareille lie le vice-président bolivien avec les sources les plus obscures de la pensée occidentale. Ainsi, Hegel – qui comprenait l’État Absolu comme pleine cristallisation de l’Esprit dans son déploiement rationnel dans l’Histoire – défendait que toute pensée non-occidentale [6] était «irrationnelle» et c’est pourquoi elle se trouvait en marge de l’Histoire. Tout ce qui ne faisait pas partie de cette tradition, était tout simplement irrationnel. La thèse selon laquelle la proposition sociologique de Comte [7] a été construite comme toute société non scientifique est dans une phase de développement inférieur qui doit nécessairement «progresser» vers la pleine rationalité occidentale. La thèse qui, en symbiose avec la sociobiologie, a mené des personnages comme Gabriel René Moreno à affirmer que « l’indien et le métis inca ne servent radicalement à rien dans l’évolution progressive des sociétés modernes, ils tendront tôt ou tard, dans la lutte pour l’existence, à disparaître sous la plante souveraine des blancs purs ou purifiés ». Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 ME ET INDIGÉNISME de dollars qui, au travers de 12 “Axes de Développement”, cherche à dépasser les «barrières» que la nature oppose au transport et à la commercialisation des ressources naturelles. Douze pays de la région – incluant tous les pays de la sphère du socialisme du XXIIe siècle – sont pleinement immergés dans cette initiative que la Coordinatrice Andine des Organisations Indigènes (CAOI) qualifie déjà “d’écocide et d’ethnocide”. Conclusion Rafael Correa et Evo Morales, ainsi, en Bolivie, et aussi en Équateur, l’approbation des nouvelles constitutions, inclut la plurinationalité et le Vivre Bien comme axe centrale Avec ces suppositions théoriques, les pratiques politiques du gouvernement bolivien actuel affirment celles peu à peu indigénistes, face à une proposition indigène qu’il considère «irrationnelle», assez pour rester étrangère tant à la logique du “progrès et du développement” qu’à l’État. Politique économique Il est bien connu qu’après l’échec du Sommet Climatique de Copenhague, Evo Morales a proposé la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre-Mère, qui s’est déroulée à Cochabamba les 19 et 22 avril derniers. À ces 17 tables de travail s’est ajoutée une de plus, la Table 18 qui, poussée par le Conseil National d’Ayllus et de Markas del Qullasusyu (CONAMAQ) – alliée traditionnelle de Morales – a été durement critiquée par García Linera, n’était pas accepté comme faisant partie de la Conférence officielle. Rafael Quispe, Mallku de la Commission des Industries Extractives de la CONAMAQ, faisait des déclarations plus que clarifiantes : “Quand COP 15 a échoué nous avons défini avec le frère Evo Morales le fait de convoquer une conférence des peuples, non des états”. Ces déclarations ne vont pas seulement dans la direction déjà exposée [8] sinon que la création même d’une table parallèle au sommet officiel signale aussi, à celles et ceux qui constituent la base de la confrontation de plus en plus évidente entre le mouvement indigène bolivien et le premier président indigène d’Amérique du Sud, la continuité du modèle économique extractiviste, base du modèle capitaliste. Ainsi en 2005 également, García Linera déclarait : « L’avenir de la Bolivie est la modernité, non l’économie familiale ». Et il ajouta : « Le prémoderne ne peut pas triompher. Le traditionnel et le local sont des fruits de la domination. L’éloge du local et du traditionnel est l’éloge de la domination ». La caractérisation de l’économie familière (propre des Ayllus) comme “prémoderne” nous renvoie à la pensée ethnocentriste de Comte, alors qu’il situe les pratiques économiques indigènes comme “antérieures“ [9] à celles de la rationalité moderne, c’est-àdire occidentale. L’État, constitué [10] en garant de la propriété privée et de l’échange libre d’articles [11] devient ainsi la base unique du modèle économique rationnel. Et c’est dans cette voie qu’est en train de travailler le gouvernement d’Evo Morales. En mars dernier, le président bolivien présentait son Plan Stratégique 2010-2015. Avec un budget de 32 milliards de dollars, Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 le plan a pour finalité d’accentuer l’exploitation des ressources naturelles et la construction des infrastructures de transport. Pendant sa présentation, Morales déclarait que le travail le plus important de son deuxième mandat serait “l’industrialisation des ressources naturelles que la Terre-Mère nous offre”. Plusieurs membres du gouvernement bolivien ont déjà déclaré La centralité de l’État et tout le conglomérat théorique (et pratique) surgi de la Modernité européenne que porte le socialisme du XXIe siècle a transformé son profil révolutionnaire en pratique politique réformiste qui n’est pas du tout orienté vers un changement vraiment structurel que suppose le dépassement du capitalisme. Sur le terrain économique, la continuité du modèle extractiviste peut aspirer, comme beaucoup, à dépasser le néolibéralisme, mais avec la possibilité de tomber dans une nouvelle phase du capitalisme. En second lieu, et en ce qui concerne la relation de l’État avec la proposition de pouvoir antinational venue des peuples indigènes, cette même action de l’État mène vers une nouvelle forme d’indigénisme qui, au travers de l’assimilation du discours antinational par le pouvoir, essaie de neutraliser celui-ci en laissant la voie libre à ce qui est le projet de l’État-Nation latinoaméricaine, depuis les processus d’indépendance. Processus qui, comme nous les avons vus, interprètent la conception du monde Moderne comme unique garant du «progrès» et du «développement» des peuples. Post scriptum Dans les derniers jours de … Des indigènes de l’Oriente marchant vers La Paz pour demander que leurs droits territoriaux et d’autonomie soient respectés. que la consultation préalable des peuples indigènes est une «perte de temps». Une grande partie de cet argent ira à l’Initiative pour l’Intégration de l’Infrastructure Régionale d’Amérique du Sud (IIRSA), un mégaprojet pharaonique de près de 75 milliards juin, la confrontation entre le gouvernement et le mouvement indigène bolivien a connu une recrudescence. Ainsi, tandis que Morales, célébrait multitudinariamente (?) le nouvel an Aymara [12] les indigènes de l’Oriente commençaient une marche vers La Paz pour demander que leurs droits territoriaux et d’autonomie soient respectés. Tandis que Morales accusait les indigènes de recevoir des fonds de l’USAID, le fait que 22 projets du Plan National de Développement soient financés par la même organisation américaine devenait public. Un désaccord également mis en scène aussi en Équateur quand la Confédération de Nationalités Indigènes de l’Équateur (CONAIE) a organisé son propre sommet, parallèle à celui qui réunissait [13] les pays de l’ALBA à Otavalo aux côtés de 300 autorités indigènes et afro invitées pour l’occasion, et durant lequel tant Correa que Morales ont durement critiqués les indigènes non conformes de leur pays respectif. Notes [1] Voir Raúl Zibechi, «Dispersar el poder. Los movimientos como poderes antiestatales» -»Disperser le pouvoir. Les mouvements comme pleins pouvoirs antinationaux»- (Barcelone : virus, 2007). Le concept ainsi que d’autres qui apparaissent dans la première partie de l’article sont issus de cette oeuvre. [2] Nous Sommes conscients du fait qu’une partie du mouvement indigène a aussi opté pour la participation électorale comme forme de lutte. Nous croyons que cette option fait partie de la tension que nous essaierons d’analyser, mais elle ne constitue pas l’essentiel de notre analyse. [3] Le concept de «Bien Vivre», Somme Qamaña en Aymara et Sumak Kawsay en Kichwa, opposé au «Vivre Mieux» des sociétés occidentales modernes. [4] “Peuples Indigènes et Nature dans le discours de la modernité” Chuji Mónica [5] Intervention durant le séminaire «Pensamiento y movimientos sociales en América Latina», cité dans ZIBECHI, Raúl : op. cit., p. 127. Un exposé présenté durant les Journées Internationales “Anarcho-syndicalisme et Internationalisme”, célébrées à Valence entre les 10 et 12 juin de 2010 sous le titre “La communauté indigène comme proposition antinationale. Une cooptation, un indigénisme et le socialisme du XXIe siècle. Le cas de la Bolivie”. [6] Incluant, bien sûr, la pensée indigène [7] Comte : idéologue des processus indépendantistes créoles [8] La réduction à la cause étatique de toute logique de lutte sociale [9] «Sous-développé» [10] Selon la pensée libérale moderne [11] Lire le capitalisme [12] Transformé en fête nationale [13] A l’initiative du président équatorien, Rafael Correa Source: Kaosenlared «Socialismo e indigenismo en Bolivia: Aculturación, Estado y Modernidad frente a la propuesta del Buen Vivir» Primitivi 17 juillet 2010 Haïti Liberté 11 Perspectives Cuba et le nombre de « prisonniers politiques » Par Salim Lamrani L a question du nombre de « prisonniers politiques » à Cuba est sujette à polémique. Pour le gouvernement cubain, il n’y a pas de prisonniers politiques à Cuba, mais des personnes condamnées pour des délits inscrits au code pénal, notamment le fait d’être financé par une puissance étrangère. Amnesty International (AI), quant à elle, recense dans son rapport 2010 « 55 prisonniers d’opinion1 », parmi lesquels 20 ont été libérés en juillet 2010 et 6 autres le 15 août 2010, suite à la médiation de l’Eglise catholique et de l’Espagne, et deux autres auparavant2. Donc, selon AI, il reste actuellement 27 « prisonniers politiques » à Cuba. Enfin, l’opposition cubaine et Elizardo Sánchez de la Commission des droits de l’homme et de la réconciliation nationale (CDHRN) en particulier évoquent le nombre de 147 prisonniers politiques, moins les 6 récemment libérés, soit 1413. Les médias occidentaux privilégient cette dernière liste. Il convient d’abord de faire la lumière sur un aspect de cette question avant d’évoquer le sujet du nombre exact de « prisonniers politiques » dans l’île : l’existence ou non d’un financement de l’opposition cubaine par les Etats-Unis. Cette politique, clandestine entre 1959 et 1991, est désormais publique et attestée par maintes sources. En effet, Washington reconnaît cette réalité dans plusieurs documents et déclarations officiels. La loi Torricelli de 1992, et plus particulièrement la section 1705, stipule que « les EtatsUnis fourniront une assistance, à des organisations non gouvernementales appropriées, pour soutenir des individus et des organisations qui promeuvent un changement démocratique non violent à Cuba4 ». La loi HelmsBurton de 1996 prévoit, à la section 109, que « le Président [des EtatsUnis] est autorisé à fournir une assistance et offrir tout type de soutien à des individus et des organisations non gouvernementales indépendantes pour soutenir des efforts en vue de construire la démocratie à Cuba5 ». Le premier rapport de la Commission d’assistance à une Cuba libre, adopté le 6 mai 2004, envisage la mise en place d’un « solide programme de soutien favorisant la société civile cubaine ». Parmi les mesures préconisées, un financement à hauteur de 36 millions de dollars est destiné au « soutien de l’opposition démocratique et au renforcement de la société civile émergeante6 ». Le second rapport de la même Commission, rendu public le 10 juillet 2006, prévoit un budget de 31 millions de dollars pour financer l’opposition interne7. Le rapport prévoit également « d’entraîner et d’équiper des journalistes indépendants de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle à Cuba8 ». La représentation diplomatique étasunienne à La Havane, la Section d’intérêts nord-américains (SINA) confirme cela dans un communiqué : « Depuis longtemps, la politique des Etats-Unis consiste à fournir une assistance humanitaire au peuple cu- bain, particulièrement aux familles des prisonniers politiques. Nous permettons également aux organisations privées de le faire9 ». Laura Pollán, du groupe dissident « les Dames en Blanc », admet avoir reçu de l’argent des Etats-Unis10 : « Nous acceptons l’aide, le soutien, que ce soit de l’extrême droite ou de la gauche, sans conditions11 ». L’opposant Vladimiro Roca confesse que la dissidence cubaine est stipendiée par Washington tout en rétorquant que l’aide financière reçue est « totalement et complètement légale ». Pour le dissident René Gómez, le soutien financier de la part des Etats-Unis n’est « pas une chose qu’il faudrait cacher ou dont il faudrait avoir honte12 ». De la même manière, Elizardo Sánchez confirme l’existence d’un financement de la part des Etats-Unis : « La question n’est pas de savoir qui envoie de l’aide mais ce que l’on en fait13 ». La presse occidentale admet cette réalité. L’Agence France-Presse informe que « les dissidents ont pour leur part revendiqué et assumé ces aides financières14 ». L’agence espagnole EFE fait allusion aux « opposants payés par les Etats-Unis15 ». L’agence de presse britannique Reuters, « le gouvernement étasunien fournit ouvertement un soutien financier fédéral pour les activités des dissidents, ce que Cuba considère comme un acte illégal16 ». L’agence de presse étasunienne The Associated Press reconnaît que la politique de fabriquer et financer une opposition interne n’était pas nouvelle : « Depuis des années, le gouvernement des Etats-Unis a dépensé des millions de dollars pour soutenir l’opposition cubaine17 ». Elle précise : « Une partie du financement provient directement du gouvernement des Etats-Unis, dont les lois préconisent le renversement du gouvernement cubain. L’agence internationale pour le développement des Etats-Unis (USAID), qui supervise le soutien financier du gouvernement pour une ‘transition démocratique’ à Cuba, a alloué plus de 33 millions de dollars pour la société civile cubaine pour la présente année fiscale18 ». Wayne S. Smith est un ancien diplomate étasunien qui a été chef de la SINA à La Havane de 1979 à 1982. Selon lui, il est « illégal et imprudent d’envoyer de l’argent aux dissidents cubains19 ». Il a ajouté que « personne ne devrait donner de l’argent aux dissidents et encore moins dans le but de renverser le gouvernement cubain » car « lorsque les Etats-Unis déclarent que leur objectif est de renverser le gouvernement cubain, et qu’ensuite ils affirment qu’un des moyens pour y parvenir est de fournir des fonds aux dissidents cubains, ces derniers sont placés de facto dans la position d’agents payés par une puissance étrangère pour renverser leur propre gouvernement20 ». Evoquons à présent la position d’Amnesty International. L’organisation fait état de 27 prisonniers politiques à Cuba au 15 août 2010. Or, elle reconnaît en même temps que ces personnes ont été condamnées « pour avoir reçu des fonds ou du matériel du gouvernement américain pour des activités perçues par les autorités comme subversives ou faisant du tort à Cuba21 ». Ainsi, l’organisation entre en contradiction car le droit international considère comme illégal le financement d’une opposition interne dans une autre nation souveraine. Tous les pays du monde disposent d’un arsenal juridique codifiant comme délits de telles conduites. Ainsi, les législations étasunienne et européennes, entre autres, sanctionnent lourdement le fait d’être stipendié par une puissance étrangère. La liste élaborée par Elizardo Sánchez est plus longue et inclut tout type d’individus. Parmi les 141 noms, 10 autres avaient déjà été remis en liberté pour des raisons de santé, ce qui fait un total de 131 personnes. Au sujet de ces dix personnes, Sánchez a expliqué qu’il les maintenait dans sa liste car elles pouvaient être de nouveau incarcérées dans le futur. Quatre autres personnes ont accompli leur peine et sont sorties de prison. Il reste donc 127 individus. 27 autres personnes doivent être libérées d’ici le mois d’octobre, selon l’accord passé entre La Havane, l’Espagne et l’Eglise catholique. Sur les 100 individus restant, près de la moitié ont été condamnés pour des crimes violents. Certains ont réalisé des incursions armées à Cuba et au moins deux d’entre eux, Humberto Eladio Real Suárez et Ernesto Cruz León, sont responsables de la mort de plusieurs civils, respectivement en 1994 et en 1997 22. Ricardo Alarcón, président du Parlement cubain, n’a pas Suite à la page (14) Cérémonie du 50e anniversaire de la Fédération des Femmes Cubaines (FMC) Intrigues de palais au Paraguay L L e général d’armée Raul Castro, président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres de Cuba, a présidé lundi dernier à La Havane une cérémonie pour le 50e anniversaire de la FMC, la Fédération des Femmes Cubaines. Yolanda Ferrer, secrétaire générale de la FMC, a donné lecture du texte d’une résolution, exprimant l’appui des 4 millions de Cubaines membres de cette organisation au gouvernement révolutionnaire et leur décision de poursuivre, avec force, fermeté et l’amour du premier jour, l’œuvre en faveur de la pleine égalité de la femme et de toutes les causes justes, qu’elle a ensuite remis au Président Raul Castro. « Nous nous engageons à rendre la FMC encore plus forte, à élargir et approfondir le travail politique et idéologique qui est notre raison d’être, à maintenir l’unité solide et indestructible qui nous rend invincibles. Nous contribuerons à mettre en application chaque mesure, visant à perfectionner, à préserver et à développer notre système socialiste. Nous affronterons avec fermeté les temps difficiles qui approchent. Nous savons que les changements que nous devrons réaliser seront complexes et durs, mais lorsque nous les Cubaines, nous embrassons une cause, lorsque nous la faisons nôtre, nul ni rien ne nous fait revenir en arrière ». Au cours de la cérémonie, des messages de félicitations de la part des 5 antiterroristes cubains injustement en prison aux Etats-Unis depuis presque 12 ans déjà ont été lus. Condamné sans preuve à deux prisons à vie, plus 15 ans pour conspiration à des fins d’espionnage et pour conspiration afin de commettre un assassinat, Gerardo fait état du respect, de l’admiration et de la gratitude des 5 pour 12 Haïti Liberté 50e anniversaire de la Fédération des Femmes Cubaines (FMC) qu’aider, les Cubaines ont toujours été sur la première ligne du combat. Dans son discours de clôture de cette commémoration qui a été également un hommage à Vilma Espín, sa fondatrice, décédée en juin 2007 à La Havane, José Ramon Machado Ventura, premier vice-président cubain, a félicité les Cubaines qu’il a qualifiées de protagonistes incontestables de la lutte pour leur émancipation. Dans son discours, José Ramon Machado Ventura a rappelé qu’aujourd’hui, les Cubaines représentent 46,7% de la force du travail dans le sec- Raul Castro, président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres de Cuba, a présidé lundi dernier à La Havane une cérémonie pour le 50e anniversaire de la FMC, la Fédération des Femmes Cubaines. l’œuvre de la FMC. Egalement au nom des 5, Antonio cite, dans son message, une phrase de José Martí, notre héros national : « Lorsque la femme frémit et qu’elle aide, l’œuvre est invincible » Ce à quoi il ajoute que plus teur public et 65,1% des cadres professionnels. « Nous ne pouvons pas nous lasser de dire que toute la société, ses institutions et organisations doivent Suite à la page (14) Par Maurice Lemoine e 25 décembre 2007, en annonçant sa candidature à la magistrature suprême, l’ancien évêque des pauvres, Fernando Lugo, déclarait : « A mon sens, la société paraguayenne est divisée entre ceux qui volent et ceux qui sont victimes du vol, entre ceux qui agressent et ceux qui sont agressés. » Fort de l’appui des organisations populaires, syndicales et paysannes, il accéda, le 20 avril 2008, à la présidence du Paraguay, avec 42 % des suffrages exprimés. « Cette même semaine, a-t-il raconté depuis (Pagina 12, Buenos Aires, 20 août 2010), j’ai reçu la visite de l’ambassadeur des Etats-Unis. Il m’a laissé une enveloppe pour que je l’ouvre, après le repas. C’était la liste des personnes qui devaient entrer dans mon gouvernement. Trois noms par ministère ! » Pour accéder à la tête de l’Etat, M. Lugo avait bénéficié de l’appui d’une plate-forme politique, l’Alliance patriotique pour le changement (APC), à laquelle se rallia, par pur opportunisme, le Parti libéral radical authentique (PLRA ; droite), incapable jusque-là de battre en brèche la domination du Parti Colorado, au pouvoir depuis soixante ans. Sans parti, et bien que ne disposant pas d’appui au Parlement, M. Lugo mène une modeste mais réelle politique sociale, tout en entretenant des relations cordiales avec les présidents Luiz Inãcio Lula da Silva (Brésil), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur) et Hugo Chávez (Venezuela) – pour ne Le président Paraguayen Fernando Lugo citer qu’eux. Plus grave encore (si l’on peut s’exprimer ainsi), en août 2009, il a lancé un appel à approfondir la démocratie et à la rendre plus « participative » – allant jusqu’à envisager des consultations de la population. Un autre chef d’Etat avait suivi la même démarche, avec les conséquences que l’on sait : M. Manuel Zelaya, au Honduras. Le coup d’Etat « institutionnel » qui l’a renversé, le 28 juin 2009, semble avoir donné des idées à la droite paraguayenne, qui, appuyée par les médias nationaux (la plupart desquels avaient pourtant soutenu sa candidature), a déclenché une féroce offensive afin de destituer « démocratiquement » M. Lugo à travers un jugement politique (juicio político), sous les prétextes les plus divers, parmi lesquels une accusation de corruption (pour avoir fait attribuer des terres aux paysans !). A la tête du PLRA et allié tant au Parti Colorado qu’à une scission de celui-ci, l’Union nationale des citoyens éthiques (Unace), dirigée par l’ex-général putschiste Lino Oviedo, Suite à la page (16) Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Perspectives Lettre des FARC-EP Interview de Manuel Zelaya : « les brésiliens m’ont sauvé la vie » à l’UNASUR entrer ma famille et un groupe restreint de cinq personnes. Au début il y a eu des problèmes de nourriture ; ils ont aussi coupé les services basiques. Ils nous ont également bombardés avec des ultrasons qui nous ont rendus fous. Une torture. On ne pouvait pas non plus sortir à la fenêtre, car ils nous pointaient avec le laser de leurs armes. Par Mercedes López San Miguel Zelaya, qui est de voyage à Buenos Aires avec son épouse pour participer au Forum de São Paulo, déclare que le coup d’État qui l’a renversé avait pour objectif de favoriser les entreprises pétrolières étasuniennes, les multinationales et les banques. Il remarque la solidarité de l’Argentine. M anuel «Mel» Zelaya est grand, très grand —il accuse 1m90— est vêtu d’un costume sobre, d’une chemise blanche, et d’une cravate rouge. Au premier regard, quelque chose manque. Son chapeau, bien sûr. Son chapeau l’a accompagné dans toutes les péripéties qu’il a vécues depuis un peu plus d’un an, lorsqu’il fut renversé à la pointe du fusil, alors qu’il dormait dans sa maison de Tegucigalpa. Zelaya, le président légitime du Honduras, déclare qu’il n’abandonne jamais son chapeau, parce qu’il est un homme de la campagne, où tout le monde le porte. Il l’a amené à Buenos Aires, mais l’a laissé dans la chambre de l’hôtel où se déroule cette interview. Au cours de l’interview avec Página/12, il ne lâche à aucun moment son Blackberry, la connexion avec la partie de sa famille restée au Honduras— ses fils, ses frères, sa mère—. L’autre partie de sa famille vit avec lui en République Dominicaine —son épouse, Xiomara Castro, et ses deux filles—. Zelaya est de voyage à Buenos Aires avec son épouse pour participer au Forum de São Paulo et avait plusieurs entrevues programmées, probablement avec la présidente Cristina Fernández et d’autres politiciens argentins. Mais, précise-t-il, il vient juste d’arriver et il est en train d’organiser son agenda. Mercedes López San Miguel : Qu’avez-vous ressenti lorsqu’on vous a arraché le pouvoir ? Manuel Zelaya : Ça a été très dur de voir entrer de force des hommes, armes à la main, dans ma maison à cinq heures du matin. Sur la porte d’entrée sont encore visibles les marques des 67 tirs d’armes de gros calibre. J’ai été embarqué en pyjama et conduit au Costa Rica. Dans la maison, il n’y avait que ma plus jeune fille, terrorisée à l’idée que les tirs me soient destinés. Ça a été un drame, très douloureux et triste. Un coup d’État est une rupture de l’ordre, du pacte social, c’est une tragédie. Depuis ce moment, le pays vit une répression : assassinats, détentions, torture. Plus tard je suis rentré au pays, à l’Ambassade du Brésil où j’ai été soumis à tous types de sarcasmes et de harcèlements. Mercedes López San Miguel : Vous avez été emmené à la base militaire de Palmerola et ensuite au Costa Rica. Selon vous, quel rôle a joué le Costa Rica dans ce coup d’État ? Manuel Zelaya : Il m’a donné un asile immédiat. Ensuite, le Nicaragua m’a offert sa protection et aujourd’hui je vis en République Dominicaine. Mercedes López San Miguel : Comment s’est passée cette période comme réfugié à l’Ambassade du Brésil ? L’ex-président du Honduras Manuel Zelaya Manuel Zelaya : Je suis resté cinq mois dans un petit bureau. Le Brésil m’a sauvé la vie. Lula, Marco Aurelio García et Celso Amorim (ndlr : le président du Brésil, son conseiller pour l’étranger et son chancelier) m’ont sauvé la vie en offrant leur protection au moment où l’armée voulait me liquider. Mercedes López San Miguel : Qui vous accompagnait ? Manuel Zelaya : Le peuple m’entourait. Plus de 20 000 personnes se sont regroupées à la porte en moins de deux heures lorsqu’ils ont su que j’étais dans l’Ambassade. Il y eût une forte répression. C’est là qu’est morte Wendy Avila, une jeune résistante, assassinée par la dictature. Depuis, il y a eu plus de 166 personnes assassinées, plus de 9000 plaintes de violation des droits de l’homme, dont notamment 4000 personnes emprisonnées et torturées. Au moins sept journalistes ont été assassinés durant les trois premiers mois du gouvernement de Lobo. Mercedes López San Miguel : Que vous rappelez-vous de ces cinq mois dans l’Ambassade ? Manuel Zelaya : J’ai été isolé quasiment pendant tout ce temps. Ils ont bloqué les communications par portable et le dialogue avec mes proches. Le dimanche, ils laissent Le Flambeau Restaurant Mercedes López San Miguel : Vous avez eu peur qu’ils vous tuent ? Manuel Zelaya : Je n’ai pas eu peur. Je savais que ma vie était en danger. J’ai pris le risque de revenir dans ma patrie, sur ma terre, au plus fort du coup d’État. J’ai tout risqué. Mercedes López San Miguel : Depuis que Micheletti a pris la tête du coup d’État, le 28 juin 2009, il y a eu beaucoup de dénonciations de violations des droits de l’homme. Est-ce que ça a changé avec l’arrivée au pouvoir de Porfirio Lobo ? Manuel Zelaya : Ça a empiré. Ils sont passés à des assassinats plus durs. Parce qu’au Honduras, c’est une oligarchie sanglante qui exerce le contrôle sur les médias, les banques, les moyens de production. Les principales radios, chaînes de télévision et journaux, à quelques exceptions près, sont membres de cette oligarchie, qui s’est d’ailleurs également spécialisée dans la vente d’armes. Un coup d’État connaît plusieurs phases, détaillées dans les manuels du Département d’État nord-américain : la première phase est la déstabilisation et dans ce processus, les médias jouent le rôle principal pour préparer l’opinion. Mercedes López San Miguel : Et tout ceci parce que vous avez voulu convoquer un référendum pour que les gens décident d’installer ou non une assemblée constituante... Manuel Zelaya : Le référendum a été le prétexte, l’argument Suite à la page (16) Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn 1832 Schenectady Avenue (entre Ave. J & K) Brooklyn, NY 11234 Loubing, General Manager Breakfast - Lunch - Dinner 7 days a week, 9 am - 10 pm Samedi Bouyon Dimanche Soup Giromon, Pintad, diri djondjon Free Delivery Catering for all occasions 347-462-9029 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 « La paix de la Colombie est la paix de Notre Amérique » Spécialités t1ÉUÏTt1BJOt",t(ÉUFBVY t+VTDJUSPOt#POCPOBNJEPO t#PVDIÏFTt$PSOFUT t1BJOQBUBUFTVSDPNNBOEF t#PVJMMPODIBRVFTBNFEJ t4PVQFDIBRVFEJNBODIF 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Le seul objectif stratégique des FARC a été celui de la paix et la justice sociale et non pas la guerre pour la guerre M algré le refus intransigeant du gouvernement colombien de dialoguer avec la guérilla attisé par le mirage d’une victoire militaire et l’ingérence de Washington, nous voulons réitérer à l’Union des Nations du Sud, UNASUR notre volonté irréductible de chercher une sortie politique au conflit. Que le conflit ait, depuis des années, dépassé le cadre des frontières de notre patrie - conséquence des stratégies « préventives » imposées à Bogota par le gouvernement US - est une donnée de fait. Si la Colombie est occupée militairement par une puissance étrangère, c’est pour le développement d’un intérêt géostratégique et sa domination continentale, mais pas à cause d’une guerre locale contre-insurrectionnelle. Tout le monde sait que la Maison Blanche regarde avec inquiétude l’implantation politique, toujours plus importante dans cet hémisphère, de gouvernements qui optent pour le respect de la patrie et de la souveraineté. Dans notre pays, le Plan Colombie, la stratégie néolibérale, la violence institutionnelle et parainstitutionnelle, ont profondément aggravé le conflit, en rendant très difficile de surmonter cette phase de confrontation fratricide, sans l’aide de pays frères. Le drame humanitaire de la Colombie nécessite la mobilisation et la solidarité continentales. L’obsession, presque semi-séculaire, de l’oligarchie à vouloir soumettre la guérilla par la force militaire et l’exécution de plans guerriers et répressifs de Washington ont causé d’innombrables massacres, une quantité incalculable de fosses communes, comme celle de la Macarena qui cache plus de 2000 cadavres : la plus grande d’Amérique latine, des crimes contre l’humanité connus sous l’euphémisme « faux positifs », le déplacement forcé de citoyens pour causes politiques, des arrestations arbitraires, 30 millions de pauvres dans un pays de 44 millions d’habitants… Certains font fréquemment allusion à l’obsolescence de la lutte armée révolutionnaire, mais ceuxci ne disent rien sur les conditions et sur les garanties pour la bataille politique en Colombie. D’autres font porter le chapeau de la menace sur l’insurrection et non pas sur la stratégie néocoloniale du gouvernement US, faisant semblant d’ignorer qu’avec ou sans guérilla, l’empire poursuivra son objectif de domination. Et d’autres encore sont enclins à faire pression sur une seule des parties antagonistes, presque toujours sur la guérilla. Depuis leur création en 1964 à Marquetalia, le seul objectif stratégique des FARC a été celui de la paix et la justice sociale et non pas la guerre pour la guerre. Si les discussions de paix de Casa Verde, de Caracas, de Tlaxcala et de el Caguán n’ont pas abouti, c’est à cause des oligarchies qui n’ont jamais voulu prendre en considération, ne seraitce qu’un seul changement dans les structures politiques, économiques et sociales injustes, ayant motivé le soulèvement. Aujourd’hui, tout en affichant nos indiscutables devises politiques, nous affrontons la plus grande machinerie de guerre qu’aucune guérilla n’ait jamais eue à combattre, en luttant toujours pour la possibilité d’une solution politique. Messieurs les présidents : À l’instant-même où vous le jugerez opportun, lors d’une assemblée de l’UNASUR, nous sommes prêts à vous exposer notre vision du conflit colombien. La paix de la Colombie est la paix du continent. Cher(e)s compatriotes, Recevez nos salutations distinguées Secrétariat de l’État Major Central des FARC-EP Montañas de Colombia, Août 2010, Année du bicentenaire du cri de l’indépendance. Tribuna Popular 24 août 2010 Traduction : Esteban Garcia Cuba si Lorraine 29 août 2010 Haïti Liberté 13 Cuba Suite de la page (12) manqué de souligner ces contradictions : « Curieusement, ceux qui nous critiquent parle d’une liste [et pas de noms]. Pourquoi ne disent-ils pas qu’ils sont en train de demander la liberté de la personne qui a assassiné Fabio di Celmo23 ? ». Associated Press (AP) a également souligné le caractère douteux de la liste de Sánchez et note que « plusieurs d’entre eux ne devraient normalement pas être considérés comme des prisonniers politiques ». « Une étude plus attentive permet de voir la présence de terroristes, de preneurs d’otages et d’agents étrangers ». AP note que parmi les 100 personnes restantes, « près de la moitié ont été condamnées pour terrorisme, prise d’otages et autres crimes violents, et quatre d’entre eux sont d’anciens militaires ou agents des services de renseignement condamnés pour espionnage ou pour avoir révélé des secrets d’Etat24 ». De son côté, Amnesty International affirme qu’elle ne peut pas considérer les membres de la liste de Sánchez comme des « prisonniers de conscience » car elle inclut « des gens jugés pour terrorisme, espionnage ainsi que ceux qui ont tenté et même réussi à faire exploser des hôtels », indique l’organisation. « Nous ne demanderons certainement pas leur libération et ne les décrirons pas comme prisonniers de conscience25 ». Miguel Moratinos, ministre des Affaires étrangères espagnol, qui a joué un rôle clé dans l’accord portant sur la libéra- tion de 52 prisonniers, a également mis en doute la liste de Sánchez et souligné son caractère aléatoire. : « Ne dites pas qu’il faut libérer 300 prisonniers car il n’y en a pas 300. La liste de la Commission des droits de l’homme de Cuba disait, une semaine avant mon arrivée, qu’il y en avait 202. A mon arrivée à Cuba, elle a affirmé la veille qu’il y en avait 167 26 ». A l’issue de la libération des autres 27 personnes incluses dans l’accord de juin 2010, il ne restera qu’un seul « prisonnier politique » à Cuba, Rolando Jimenez Pozada, selon Amnesty International. Associated Press note pour sa part que ce dernier a en réalité été « emprisonné pour désobéissance et pour avoir révélé des secrets d’Etat27 ». Curieusement, la liste dressée par Sánchez, qui est la moins fiable et qui est dénoncée de toutes parts en raison de l’inclusion d’individus condamnés de graves actes de terrorisme, est privilégiée par la presse occidentale. Le gouvernement cubain a effectué un geste notable en procédant à la libération des prisonniers considérés comme « politiques » par les Etats-Unis et certaines organisations telles qu’Amnesty International. Le principal obstacle à la normalisation des relations entre Washington et La Havane – du point de vue de l’administration Obama – est désormais levé. Il revient donc à la Maison-Blanche d’effectuer un geste de réciprocité et de mettre un terme aux sanctions économiques anachroniques et inefficaces contre le peuple cubain. Notes Amnesty International, « Rapport 2010. La situation des droits hu1 Suite de la page (4) Visite de Correa en Haïti pavée d’embûches, dans la mesure où les maîtres du monde imposent toujours leurs modèles pour mieux dominer. L’essence coopérationnelle, si elle est structurée par des relations Sud-sud libérées de toutes contraintes internes et externes, pourra faciliter l’émergence d’un monde où la liberté n’est pas le produit de la volonté de quelques faiseurs d’idéologies ou de systèmes. Le président Correa est en train de conduire une révolution tranquille en Equateur, révolution qui s’exprime à travers une profonde réforme constitutionnelle, la lutte contre la corruption, la transformation économique, la récupération de la dignité, de la souveraineté et la recherche de l’intégration latinoaméricaine, particulièrement avec les pays de l’UNASUR. Partout dans la capitale, aux abords de nos routes se dresse le lamentable spectacle de masures, abritant la misère incarnée. C’est une honte pour tous les Haïtiens qui cultivent encore un tant soit peu d’hygiène, de dignité et de moralité. C’est pour pouvoir mieux prouver au monde que Haïti est le pays de l’indignité par excellence, qu’elle ne mérite pas d’être considérée comme une société humaine. En conséquence, son sort doit être nécessairement celui du colonisé, de la sous-humanité et de l’esclave. La grande différence, totalement frappante, est que le président Préval méprise, humilie, écrase son peuple, alors que le président équatorien, tout comme le président Chavez du Venezuela, dialogue, écoute son peuple dans des émissions hebdomadaires. La preuve fondamentale, Préval laisse pourrir un peuple sous les décombres, dans des tentes pouilleux au cœur même de la capitale, en face du palais national, symbole d’un pouvoir corrompu, soumis à la loi des plus forts qui écrasent les plus faibles. Le président Correa, à l’exemple de la « révolution citoyenne » qu’il est en train de fonder en Equateur, a eu le courage de cette noble remarque: « Quel orgueil ! Aider les plus pauvres dans notre pauvreté, être capables de se montrer solidaires dans la tragédie ». C’est une grande preuve de dignité, de fierté, dans la non-mendicité Une telle révolution, telle qu’elle se développe en Equateur, aurait été une panacée pour la République d’ Haiti, traversée de part en part par des crises à tous les paliers de la société. Ces crises sont la résultante de la corruption, de l’hypothèque de la souveraineté nationale, de l’exclusion sociale pour ne citer que ces tares sociales qui rongent la nation depuis le triomphe de la contre-révolution par l’assassinat lâche du fondateur de l’indépendance. MAÇONNERIE HAÏTIENNE MAÇONNERIE UNIVERSELLE Salut Force Union Liberté Egalité Fraternité La Respectable Loge l’Alpha et l’Oméga, Soleil No 1 1367 Flatbush Ave, Brooklyn, N.Y 11210 Tel: 1. 718-284-4122 Chers parents et amis: La tenue du Saint –Esprit, célébrée chaque année à la réouverture des classes, aura lieu le Dimanche 5 Septembre 2010 à 11 heures précises du matin. Cette tenue est conçue à la fois au bénéfice des enfants qui vont faire leurs premiers pas au “ Jardin d’enfants (kingdergarten) et pour tous les étudiants, tant aux niveaux Primaire, Secondaire et Universitaire, devant continuer ou achever leurs études déjà commencées. La Respectable Loge L’ALPHA ET L’OMEGA, Soleil No 1 prend plaisir à vous inviter et à emmener avec vous vos enfants à ce rendez-vous spirituel au cours duquel nous pourrons tous ensemble, implorer le Saint Esprit du Dieu de Lumière pour ces jeunes, Espoirs de demain, afin qu’ils soient dirigés dans leurs études et bien protégés durant toute l’année académique 2010-2011. La Loge compte d’ores et déjà sur votre présence pour la pleine réussite de cette tenue Spirituelle. Sincèrement. Méroné, Emmanuel Arlain Ven M Never Marcelus Fr. Sec 14 Haïti Liberté mains dans le monde », mai 2010. http:// thereport.amnesty.org/sites/default/files/ AIR2010_AZ_FR.pdf (site consulté le 7 juin 2010), pp. 87-88. 2 EFE, « Damas piden a España acoger a más presos políticos », 25 juillet 2010 ; Carlos Batista, « Disidencia deplora ‘destierro’ de ex presos », El Nuevo Herald, 15 août 2010. 3 EFE, « Damas piden a España acoger a más presos políticos », 25 juillet 2010 4 Cuban Democracy Act, Titre XVII, Section 1705, 1992. 5 Helms-Burton Act, Titre I, Section 109, 1996. 6 Colin L. Powell, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, mai 2004). www.state.gov/documents/ organization/32334.pdf (site consulté le 7 mai 2004), pp. 16, 22. 7 Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006). www.cafc.gov/ documents/organization/68166.pdf (site consulté le 12 juillet 2006), p. 20. 8 Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006). www.cafc.gov/ documents/organization/68166.pdf (site consulté le 12 juillet 2006), p. 22. 9 The Associated Press/El Nuevo Herald, « Cuba : EEUU debe tomar ‘medidas’ contra diplomáticos », 19 mai 2008. 10 The Associated Press, « Cuban Dissident Confirms She Received Cash From Private US Anti-Castro Group », 20 mai 2008. 11 El Nuevo Herald, « Disidente cubana teme que pueda ser encarcelada », 21 mai 2008. 12 Patrick Bèle, « Cuba accuse Washington de payer les dissidents », Le Figaro, 21 mai 2008. 13 Agence France-Presse, « Prensa estatal cubana hace inusual entrevista callejera a disidentes », 22 mai 2008. 14 Agence France-Presse, « Financement de la dissidence : Cuba ‘somme’ Washington de s’expliquer », 22 mai 2008. 15 EFE, « Un diputado cubano propone nuevos castigos a opositores pagados por EE UU », 28 mai 2008. 16 Jeff Franks, « Top U.S. Diplomat Ferried Cash to Dissident : Cuba », Reuters, 19 mai 2008. 17 Ben Feller, « Bush Touts Cuban Life After Castro », Associated Press, 24 octobre 2007 18 Will Weissert, « Activistas cubanos dependen del financiamiento extranjero », The Associated Press, 15 août 2008. 19 Radio Habana Cuba, « Former Chief of US Interests Section in Havana Wayne Smith Says Sending Money to Mercenaries in Cuba is Illegal », 21 mai 2008. 20 Wayne S. Smith, « New Cuba Commission Report : Formula for Continued Failure », Center for International Policy, 10 juillet 2006. 21 Amnesty International, « Cuba. Cinq années de trop, le nouveau gouvernement doit libérer les dissidents emprisonnés », 18 mars 2008. http://www. amnesty.org/fr/for-media/press-releases/ cuba-five-years-too-many-new-government-must-release-jailed-dissidents-2 (site consulté le 23 avril 2008). 22 Juan O. Tamayo, « ¿Cuántos presos políticos hay en la isla? », El Nuevo Herald, 22 juillet 2010 23 José Luis Fraga, « Alarcón : presos liberados pueden quedarse en Cuba y podrían ser más de 52 », Agence FrancePresse, 20 juillet 2010. 24 Paul Haven, « Number of Political Prisoners in Cuba Still Murky », The Associated Press, 23 juillet 2010. 25 Ibid. 26 EFE, « España pide a UE renovar relación con Cuba », 27 juillet 2010. 27 Paul Haven, « Number of Political Prisoners in Cuba Still Murky », op. cit. Suite de la page (12) participer à la lutte contre la discrimination de la femme et pour sa pleine égalité et insertion. C’est une bataille commune de femmes et hommes dans laquelle la FMC comptera toujours sur l’appui du Parti » a souligné José Ramon Machado Ventura qui a précisé : « Au cours de ces années de lutte, il n’y a pas eu de tache économique, sociale ou politique, il n’y a pas eu de progrès scientifique, culturel ou sportif, il n’y a pas eu de tache, concernant la défense de notre patrie qui n’ait pas eu l’apport et la participation décisive de la femme et de la fédération. Pourquoi cet apport massif, enthousiaste et soutenu a-t-il été possible ? Parce que les femmes ont compris et vécu ce que la Révolution a signifié pour elles. Ce sont les opportunités, le climat d’égalité et de respect créé par la Révolution, qui ont permis à la femme de développer ses potentialités comme être humain et atteindre la dignité pleine ». Le premier vice président cubain a rendu un hommage spécial à Vilma Espín, fondatrice de la FMC et sa Présidente jusqu’à son décès en 2007. « Cela fait un demi siècle que la FMC a été fondée. L’inoubliable camarade, Vilma Espin y a été pour beaucoup. Elle a été un véritable paradigme de combattante, d’héroïne de la clandestinité et de la Sierra. Elle a fait montre d’intelligence et de talent politique dans sa tache de mener à bien les idées de Fidel pour la justice sociale et l’égalité des genres. Cette commémoration est également un hommage à la vie et à l’œuvre de Vilma, qui est présente dans notre Révolution, dans chaque effort pour garantir que la femme occupe la place qui lui revient dans la société ». Cuba si Lorraine 24 août 2010 Suite de la page (4) Visite d’une délégation..... de sécurité, un accès insuffisant à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et aux médicaments, à l’éducation. Bref les conditions de vie dans les camps des déplacés sont catastrophiques et inhumaines. De plus, plusieurs déplacés dans les camps ont expliqué que, malgré les millions de dollars du gouvernement des Etats-Unis (venant des fonds de Clinton et Bush) du Comité International de la Croix-Rouge, des Nations Unies et des nombreuses ONG, les camps ne bénéficient d’aucune aide. Nous insistons pour que les gouvernements des Etats-Unis et d’Haïti ainsi que les organisations qui se présentent comme des « organisations d’aide humanitaire », soient redevables et coopèrent immédiatement avec les organisations populaires en Haïti, pour coordonner la distribution des aides aux déplacés internes. Tous les gens qu’on a rencontrés dans les camps et dans les organisations populaires nous ont dit qu’il faut Paid advertisement "THOSE WHO EMPOWER THE ACT OF VOODOO, BOCOR OR SANTARIA ARE TRAITORS AGAINST THEIR FELLOW COUNTRYMEN AND CITIZENS AND COMMIT TREASON AGAINST HUMANITY." ST. CHRISTOPHE Dr. JJ "Ti Henry" Christophe améliorer les conditions actuelles, concernant la santé publique et la planification à long terme. Pour cela, Haïti a besoin d’élections justes en particulier, le retrait de l’interdiction de participation aux élections contre l’Organisation politique Fanmi Lavalas, la création d’un Conseil Electoral provisoire légitime et l’accueil de Jean Bertrand Aristide, que le peuple considère toujours comme leur chef légitime. Le mouvement populaire Malcom X soutient les demandes légitimes du peuple haïtien et des mouvements populaires. La situation actuelle ne peut pas continuer. Nous constatons qu’il y a actuellement en Haïti de flagrantes violations des principes démocratiques et des droits de l’homme. Le mouvement s’oppose à l’expulsion de l’exprésident. Jean Bertrand Aristide de son propre pays. Nous soutenons la demande constante du peuple haïtien pour son retour immédiat. Nous nous opposons à l’occupation d’Haïti par les forces des Nations Unies. Nous deman- dons la libération de tous les prisonniers politiques d’Haïti. En plus, nous soutenons la demande selon laquelle la France et les Etats-Unis sont tenus à restituer leurs dettes envers Haïti, pour les siècles d’esclavage, de contrainte et d’exploitation économique. En fin, nous encouragerons les communautés de notre pays à aider à la construction d’une nouvelle Haïti, telle qu’imaginée par les mouvements populaires haïtiens. Selon les représentants du mouvement populaire de Malcom X (MXGM), leur organisation soutient largement l’autodétermination et les droits de l’homme des Africains, vivant aux Etats-Unis et partout à travers le monde. Chaque année, ils voyagent vers d’autres pays étrangers pour renforcer leur solidarité avec ces peuples qui luttent pour la libération et la justice sociale. C’est dans cet ordre d’idées, qu’ils ont apporté, cette année leur solidarité au peuple haïtien, dans un moment d’extrême difficulté. ANNONCE DE DÉCÈS Nous annonçons avec peine la nouvelle de la mort de Joseph Serge Labastille de Jacmel survenue à l’age de 65 ans à New York après une longue maladie chrétiennement et courageusement supportée. En cette douleuse circonstance, à son épouse Mme Joseph Serge Joseph Labastille, Frantz Cessan, Guarionex Volcy, Dayanne et Réginald Jean Raymond; à Clély Joseph et son époux, Herby Durandisse et Françoise Jean Claude, Anatasse et Maxi Hibert et leurs familles; à sa soeur Mme Yrma Labastille Jeune, son frère Louis Labastille et enfants; à Cécile, Mona, Jacky, Béatrice, Calixte, Barbara Labastille et familles; à ses neveux et nièces Frantz Jeune et enfants, Nixon Jeune, Mme et enfants; Roosevelt Labastille; Mme Nicole et époux; dumond, Jacques, Pierre, à ses petits-enfants Jashua, Hanley; à Diland, à fille Barbara Labastille, Ashley Jean Raymond; à Marie Rony et Mardochée Volcy; à Cassandra, Alain Cessan, Vanessa Volcy, Briana Deurandisse, Régine Premier, Jean Rné et Marie René Douyon; à Jenifer, Zéphirin et Chilion Hibert; aux familles Labastille, jeune, Cessan, Volcy, Jean Raymond, Durandisse, Hibert, Zéphirin, ainsi qu’à tous les autres parents et alliés si cruellement éprouvés, Haïti Liberté présente ses sincères condoléances. Les funérailles de Mr Joseph Serge Labastille seront chantées en l’Église Adventiste Gethsemane située au 357 Empire Boulevard le vendredi 3 septembre à 10h du matin et l’exposition aura lieu à la même église de 8h30 du matin jusqu’à 9h30. L’inhumation aura lieu à Cypress Hill, près de l’Interborough à Brooklyn. Une réception aura lieu après la sortie du cimetière. Pour information, appellez Mme Serge Labastille au 347 859 7151 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Votre Santé Avant Tout! Premiers soins (4e partie) est en jeu. Par Dòk Fanfan Comment réduire les sources de monoxyde de carbone du logement? Afin de réduire les sources possibles d’émanation de monoxyde de carbone, faire contrôler par un professionnel les appareils suivants (1) Chaudières (bois, charbon, gaz, fioul) (2) Chauffe-eau et chauffe-bains (3) Inserts de cheminés, poêles (4) Chauffages mobiles d’appoint (au kérosène par exemple) (5) Cuisinières (bois, charbon, gaz) A ussi importante que les sujets précédemment traités, l'intoxication au monoxyde de carbone s'avère être une urgence très sérieuse, particulièrement dans sa forme aiguë qui peut entraîner le coma, voire la mort. D'où l'impérieuse nécessité d'en être conscient. Le monoxyde de carbone Inodore, incolore, indétectable par l'homme, le monoxyde de carbone (CO) est un gaz particulièrement toxique dont l’intoxication est la cause la plus répandue d’empoisonnement mortel dans de nombreux pays. Elle est la première cause de mortalité par toxique en France. Annuellement, selon le Centers for Disease Control aux EtatsUnis, l'intoxication au CO est responsable de 500 décès et de 15.000 consultations en salle d'urgence. Qu’est-ce le monoxyde de carbone? Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz asphyxiant, non irritant, indétectable parce qu’invisible, inodore et insipide. Il est le résultat d’une mauvaise combustion, quelle que soit la source d’énergie utilisée (bois, butane, charbon, tabac, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane, etc..). Pourquoi le monoxyde de carbone est dangereux ? Le monoxyde de carbone est un gaz plus léger que l’air. Il se diffuse dans l’air ambiant et est inhalé lors de la respiration. Dans le sang, il se fixe rapidement sur l’hémoglobine. Non seulement la quantité d’oxygène transportée par l’hémoglobine diminue mais en outre l’hémoglobine libère moins d’oxygène au niveau des tissus ce qui entraîne une souffrance importante de ces tissus et une asphyxie rapide des organes. Un taux de 0,1 % de CO dans l’air tue en 1 heure, un taux de 1 % de CO dans l’air tue en 15 minutes, une concentration de10 % de CO dans l’air tue immédiatement. Comment survient une intoxication au monoxyde de carbone? Les accidents liés au monoxyde de carbone sont le plus souvent accidentels, par mauvais fonctionnement ou mauvaise utilisation de moyens de Monographie Suite de la page (8) sont une source intéressante d'emplois et de revenus en raison de la maind'œuvre bon marché et compétitive qu'offre Haïti. Cependant pour bénéficier pleinement des avantages des exportations utilisant beaucoup d'ouvriers le gouvernement en coopération avec la communauté internationale devrait adopter les recommandations contenues dans cette section. ) (Notre traduction). Voilà le bon mot lâché sans fard. Un Etat stable, compétent, efficient au timon d'institutions solidifiées et modernisées par des réformes administratives bien calculées est capable de donner une force nouvelle au néolibéralisme en détresse afin de l'enraciner plus profondément. Mais nous avons ainsi que d'autres critiques fait, dans de nombreux articles, l'historique de ce système fatal imposé en Haïti depuis l'occupation américaine de 1915, revigoré par Nixon, Reagan, Clinton, Bush, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire international avec la collusion des différents gouvernements prédateurs haïtiens. La Rand Corporation vient à la rescousse en répétant la même rengaine de l'agonie de l'agriculture qu'ils Détecteur de monoxyde de carbone : un bref affichage dit clairement comment interpréter les signaux sonores, les «bip», et quoi faire. La petite fenêtre lumineuse (à gauche) indique un bon fonctionnement du détecteur. A droite : la fenêtre d’avertissement chauffage ou de moteurs thermiques. Ils surviennent suite à: (1) une mauvaise évacuation des produits de combustion (2) l’absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (3) la vétusté des appareils (4) la mauvaise utilisation de certains appareils. En somme, l’oxygénation du foyer de combustion reste insuffisante pour brûler complètement les gaz formés à partir de la matière utilisée (bois, charbon, gaz, etc.) L’intoxication au monoxyde de carbone Il existe deux types d’intoxication : 1. L’intoxication chronique due à un faible taux de monoxyde de carbone. Elle se manifeste par des maux de tête (80% des cas), des vertiges (75%), des nausées (50%), une confusion mentale. La fatigue et l’impotence musculaire des membres inférieurs sont aussi classiques. L’intoxication est lente et les symptômes de cette intoxication peu- vent ne pas se manifester immédiatement. A long terme, l’exposition répétée constitue un risque élevé pour les personnes porteuses d’une maladie cardiaque, coronarienne surtout, et les femmes enceintes. L’exposition chronique peut augmenter la fréquence des symptômes cardio-vasculaires chez certains travailleurs. 2. L’intoxication aiguë, rapide, qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, des troubles du comportement, de l’agitation, de la confusion, une perte de conscience (16% des cas) voire le coma ou le décès. L’apparition de certains de ces signes chez plusieurs membres d’une famille ou d’une communauté en même temps doit y faire penser. Le diagnostic de certitude se fera par le dosage du toxique dans le sang ; il est exprimé en pourcentage : ainsi un fumeur montre des taux de 3 à 4%, un garagiste réglant des moteurs, des taux de l’ordre de 10%. On affirme l’intoxication au-delà de 15% ; au-delà de 30%, le pronostic vital Recommandations à titre de prévention: Ne pas utiliser des appareils chauffants non destinés à cet usage : cuisinière, brasero (récipient pour chauffage en plein air), etc… Ne pas utiliser les chauffages d’appoint en continu. Ces appareils ne doivent fonctionner que par intermittence. Installer impérativement les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments et jamais dans des lieux clos. Ils ne doivent jamais être utilisés à l’intérieur. En cas d’acquisition ou d’installation d’un nouvel appareil de chauffage, veiller à s’assurer auprès d’un professionnel qualifié de la bonne installation et du bon fonctionnement de l’appareil avant sa mise en service. Gestes importants de la vie courante : Aérer quotidiennement les habitations même par temps froid. Ne jamais obstruer les grilles de ventilation, même par grand froid. Que faire en cas d’intoxication au monoxyde de carbone? Les dispositions indiquées ciaprès concernent surtout toute suspicion d’intoxication aiguë : Si possible, aérer les pièces en ouvrant portes et fenêtres. Arrêter si possible les appareils à combustion. Sortir et faire sortir les occupants du logement. Contacter les secours d’urgence (911, ambulance) pour administration d’oxygène et hospitalisation si nécessaire. Passé le temps des premiers soins, faire éventuellement intervenir un professionnel pour déceler la ou les causes de l’intoxication avant de réintégrer le logement. Les séquelles d’une intoxication au monoxyde de carbone En cas d’intoxication grave, les personnes risquent, par la suite, d’être atteintes de migraines chroniques, de dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes). Ces intoxications sont actuellement suspectées de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel. Le détecteur de monoxyde de carbone, un moyen de prévention ! La prévention reste primordiale et chacun est concerné tant les circonstances exposant au toxique sont nombreuses. Le meilleur moyen d’être averti en cas d’émanation de monoxyde de carbone, est de disposer d’un détecteur de monoxyde de carbone. Seuls les détecteurs certifiés et aux normes fiables alerteront par un signal sonore ou visuel. Dr. Joel Henriquez Poliard M.D. Family and Community Medicine Public health and Pedriatics 5000 N.E. Second Ave, Miami FL, 33137 tel. (305) 751-1105 ont causée par l'expropriation des terres paysannes au profit des transnationales (Plantation Dauphin, SHADA, La Reynolds, les usines d'assemblage, la dette qui entraîne le règne de la faim et la perte de la souveraineté nationale, les zones franches) et de la panacée des manufactures des vêtements (ou l'industrie textile) et autres investissements du même ordre. En somme, notre seule ressource, vu notre agriculture moribonde, serait notre main-d'oeuvre bon marché, notre seul avantage comparatif puisque les E.U. peuvent nous fournir, aux meilleurs prix, tous les produits dont nous avons besoin. Après la lecture de ce document, on se demande ce qu'il faut en faire. Le rejeter intégralement ou l'accepter absolument. Nous pensons qu'il incombe aux experts haïtiens et aux représentants des associations paysannes et progressistes haïtiennes sur le terrain de choisir les recommandations concernant la bonne gouvernance, les réformes administratives , les différents secteurs analysés, qui sont applicables en Haïti. Mais aussi de rejeter la perpétuation du système économique néolibéral recommandé et d'adopter le concept de la souveraineté alimentaire et de la sécurité alimentaire Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 basé sur un développement communautaire durable accordant la priorité à l'agriculture, à sa modernisation, et à la protection de l'environnement. C'est pourquoi nous ne cessons pas d'insister sur un projet de développement alternatif durable et inclusif élaboré par les associations paysannes et populaires et leurs alliés en vue de « l'insurrection des consciences » et de la mobilisation des masses pour la défense de leurs intérêts. Le temps du choix d'un développement communautaire alternatif durable La faillite de la politique néolibérale avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui l'a renforcée et la menace du statu quo par la Commission Intérimaire de la Reconstruction d'Haïti (CIRH) devraient alerter les représentants des mouvements sociaux haïtiens de l'urgente nécessité d'actionner le programme de développement alternatif annoncé. La diaspora n' a pas le moindre intérêt à appuyer, s'il y a des élections, aucun des candidats, qui sont tous en faveur du même système d'exploitation du peuple, elle a par contre la chance de se mobiliser pour forcer l'adoption d'un développement alternatif articulé et structuré . Cette occasion lui est offerte dans le cas de l'île de la Gonâve que les multinationales et leurs agents entendent convertir en une zone franche pour le tourisme et la sous-traitance malgré la douloureuse expérience des usines d'assemblage, des zones franches dans la plaine de Maribaroux et dans d'autres régions. La priorité de la souveraineté alimentaire qui prend corps dans tous les pays en voie de développement luttant contre la dépendance, et même dans certains secteurs d'Haïti, exige la construction de la Gonave, dans le cadre d'un développement agricole communautaire, comme un grenier alimentaire pour tout le pays, un centre d'élevage, d'industrie de la pêche, de l'énergie éolienne et solaire, de la préservation de l'écologie et d'une technologie endogène durable, comme à Gaviotas. Gaviotas est une plaine désertique de la Colombie, convertie en un village modèle par et pour les masses, malgré une terrible guerre civile (Alan Weisman, Gaviotas A Village to Reinvent the World .Chelsea Green Publishing, 1998, 1999). Ces modestes réflexions sont soumises pour une construction d'Haïti par nous-mêmes. Franck Laraque, Professeur émérite,City College, New York Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Haïti Liberté 15 Interview de Manuel Zelaya HAITI Suite de la page (13) médiatique. Nous pouvons le démontrer, un an après le coup d’État, en nous faisant l’écho de ces quelques mots de la Bible, «vous les reconnaîtrez à leurs fruits». Jusqu’à ce qu’un arbre produise son premier fruit, on ne peut pas savoir s’il est vénéneux ou savoureux. Si vous voulez savoir qui est derrière le coup d’État, regardez les fruits qui en ont résulté : les bénéficiaires sont les compagnies pétrolières nord-américaines, les multinationales, les banques ; ils ont complètement rompu avec le socialisme du Sud auquel je m’étais associé —l’ALBA, avec Hugo Chávez— et ils ont aboli tous les mécanismes de participation populaire. Derrière le coup d’État se trouvent les faucons de Washington. Suite de la page (7) majorité bossale en Haïti depuis deux siècles. Combien de Créoles retrouve-t-on dans les camps néoesclavagistes dominicains? De mémoire d’homme, aucun. Combien d’entr’eux, par contre, disposent d’une deuxième résidence de luxe en République Dominicaine ou ailleurs? Nombreux, en effet, sont les Créoles qui se paient cette petite gâterie. Mercedes López San Miguel : Depuis le début, les honduriens se sont mobilisés contre le coup d’État et un front de résistance s’est formé. Pourquoi les mobilisations se sont-elles essoufflées ? Une certaine usure ? Manuel Zelaya : Non. Les États-unis ont appuyé le dictateur (Roberto) Micheletti sur tous les plans. Que peut faire un petit pays comme le nôtre face à l’empire ? Nous avons subi une agression, une ingérence des États-Unis pour légitimer le putsch. Mercedes López San Miguel : Qu’en est-t-il maintenant de la résistance ? Qui la compose ? Manuel Zelaya : Elle est or- ganisée. Il y a un débat pour savoir si elle se convertit pour suivre un processus politique électoral ou si elle travaille comme une plateforme politique de lutte. La question n’est pas tranchée. La résistance est composée de simples honduriens avec une conscience, apolitique ; il y a aussi une base politique, le Parti Libéral —qui m’a porté à la présidence— et les membres des organisations sociales, syndicats, indigènes. Mercedes López San Miguel : À part le Nicaragua, le reste des pays d’Amérique Centrale ont approuvé l’incorporation du Honduras dans le Système d’Intégration Centro-Américaine (SICA) et le retour dans l’OEA. Comment vous l’interprétez ? Manuel Zelaya : La position des pays démocratiques d’Amérique Centrale est que le Honduras reviendra dans la communauté internationale une fois que Lobo sera disposé à remplir les conditions pour rétablir l’ordre démocratique. Tant que continue la répression, le Honduras ne sera pas reconnu. Nous demandons que ces conditions soient remplies. Mercedes López San Miguel : Comment évaluez-vous la situation des pays d’Amérique du Sud ? Il y a peu, le Chili a normalisé ses relations avec le Honduras. Manuel Zelaya :Nous sommes très heureux de la position de tous les pays qui ont condamné le coup d’État. La condamnation a été unanime, mais la question d’intervenir pour rétablir l’ordre a divisé les pays, une division alimentée par les États-Unis. Des pays comme l’Argentine sont les symboles de la démocratie latino-américaine. Tout comme le Brésil, le Vénézuela, l’Équateur, le Paraguay et l’Uruguay. Et le Nicaragua. Ces nations ont fait le forcing pour exiger la restauration de la démocratie, qui est un moyen pour protéger leurs propres démocraties. Mercedes López San Miguel : Quelle est la voie de sortie pour le Honduras ? Manuel Zelaya :La restitution de la démocratie et que le pouvoir judiciaire soit indépendant, qu’un processus de dialogue et de réconciliation du pays puisse être engagé, sans oublier que l’impunité ne doit pas perdurer comme un symbole. Le leitmotiv est la refondation du pays et la convocation d’une assemblée constituante. Mercedes López San Miguel : Imaginez-vous retourner dans votre pays ? Manuel Zelaya : Je veux y retourner, je ne veux pas vivre à l’étranger. L’attache au climat, à la terre. Vivre à l’étranger est une torture. Mais pour l’instant je ne peux pas, je suis sous mandat d’arrêt. Mes bourreaux sont toujours au pouvoir. Source : Página/12 18 août 2010 Traduction : Sylvain Primitivi 28 août 2010 Suite de la page (12) Suite de la page (12) le vice-président Federico Franco mène cette bataille. C’est lui qui occuperait la fonction de M. Lugo si ce dernier était écarté du pouvoir. A chaque fois que l’occasion se présente, il se déclare « prêt à gouverner ». L’annonce, début août, de la maladie du chef de l’Etat – un cancer du système lymphatique l’obligera à subir des séances régulières de chimiothérapie, pendant une durée de trois à six mois – ouvre de nouvelles perspectives à la droite et à l’extrême droite qui dominent le Congrès : bien que, d’après les médecins, la maladie de M. Lugo soit curable sans affecter son activité, l’idée d’une destitution « pour raison de santé » fait déjà son chemin. En attendant, l’opposition a franchi une première étape en 16 Haïti Liberté s’attaquant au ministre de la défense, l’ex-général Luis Bareiro Spaini. Ce dernier a provoqué son courroux en demandant des explications à l’ambassadrice des Etats-Unis, Mme Liliana Ayalde, à travers un courrier au style et au ton « vigoureux » : au cours d’un déjeuner organisé par la diplomate américaine, auquel participaient le vice-président Franco, le vice-ministre de la défense Cecilio Pérez Bordón, quelques membres de la classe politique – parmi lesquels le sénateur Hugo Estigarribia (Parti colorado) – et un groupe de généraux américains, ont dénigré de façon sarcastique et insultante la fonction et la politique du président Lugo. Ce « manquement aux usages diplomatiques » – celui du ministre, pas celui de l’ambassadrice ! – a amené la Chambre des députés – que va suivre le Sénat – à entamer un juicio político contre M. Bareiro Spaini. Ajoutant à la gravité de l’outrage fait à la représentante des Etats-Unis, on rend également responsable le ministre de la disparition de… trois fusils, dans une installation de l’état-major de l’armée. Le 19 août, dans un communiqué de presse tout à fait inhabituel, émanant d’une telle institution, le ministère de la défense nationale dénonce : « Dans ce montage psycho-politique de certains secteurs de l’opposition, la prétention à un jugement politique du ministre Bareiro Spaini ne fait qu’anticiper (…) l’objectif stratégique final : le jugement politique du président de la République Fernando Lugo » et n’hésite pas à mettre en cause « des intérêts étrangers et contraires à ceux du Paraguay ». A Washington, quelques oreilles doivent siffler. Néanmoins, placé au cœur de la tourmente, M. Bareiro Spaini a, le 23 août, présenté sa démission au chef de l’Etat, qui a été contraint de l’accepter. L’opposition a fait un grand pas en avant : ce loyal collaborateur désormais écarté, elle pourra plus facilement compter sur l’appui de l’armée au cas où, le Congrès l’ayant destitué, le président Lugo refuserait d’obtempérer. Toutefois, on observera que, contrairement à Tegucigalpa, Asunción ne se trouve pas dans l’immédiate « arrière-cour » des Etats-Unis. Partenaires du Paraguay au sein du Marché commun du sud (Mercosur), l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay accueilleraient sans doute très mal un coup d’Etat au cœur de leur organisation régionale, quand bien même il serait revêtu des oripeaux d’une pseudo légalité. Quant à l’Union des nations sud-américaines (Unasur), au sein de laquelle, outre les capitales des pays précités, Caracas, Quito et La Paz pèsent d’un grand poids, on rappellera qu’en 2008, elle a été un acteur majeur pour empêcher la déstabilisation de la Bolivie. Ces réserves faites, on ne peut toutefois oublier ce que Washington a obtenu pour le Honduras : la reconnaissance, par ses amis latinoaméricains et une « communauté internationale » sans trop d’états d’âme, d’élections organisées par un gouvernement de facto issu d’un coup d’Etat. La valise du Monde Diplomatique 25 août 2010 Welcome to CAFÉ PANOU Where you can get your excellent Foods, Drinks, Caribbean Products and Much More 1113 E 34th St. Brooklyn, NY 11210 Corner Flatbush near Avenue I Tel (718) 758-1212 (347) 254-8262 Nou pale kreyòl epi nou vann Ayiti Libète ! De la créolisation du jet-set bureaucratique de l’ONU et des ONGs à la prolifération des bantoustans bossales ‘’dans la zone métropolitaine’’ : Aveuglement ou ignorance volontaire? Par ailleurs, ce qui frappe l’imagination et intrigue l’observateur, c’est la créolisation consciente ou inconsciente mais accélérée de la jet-set bureaucratique de l’ONU et des ONGs transnationales affectée en Haïti. La complexité de l’État créole haïtien semble échapper à l’intelligence de cette nouvelle noblesse technocratique transnationale en poste sur l’île. L’échec répété des diverses initiatives parrainées et financées par la communauté internationale en Haïti résulte de l’acculturation de cette noblesse technocratique transnationale par l’État Créole Haïtien ou de son aveuglement paradigmatique. Autrement, la communauté internationale aurait cessé de coopérer avec un tel État, sinon, l’aurait dénoncé et ce, au même titre qu’elle le fit jadis pour le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud. Ce que la plupart des intellectuels haïtiens osent très rarement sinon, jamais dénoncer, c’est qu’Haïti demeure une société d’apartheid avec sa Pretoria créole (Pétion Ville et ses quartiers chics environnants), ses bantoustans bossales (une quarantaine autour de la capitale dont ‘’Cité Soleil’’, ‘’Carrefour-Feuilles’’) et ses SOWETOs (Delmas, Carrefour, Martissant). Sur cette société d’ostracisme tout aussi épidermique et économique que social et culturel, la plupart de nos intellectuels gardent un silence complice. De plus, la société haïtienne est essentiellement une société de type néocolonial et ce, aussi bien dans ses structures que dans son fonctionnement. D’un coté, la minorité créole (10% de la population), formée d’une bourgeoisie nomade et arabo-européenne, égocentrique et myope, faisant affaires sur le littoral et résidant sur les hauteurs de Port-au-Prince, barricadée, emmurée et protégée par des barbelés, gardiens de sécurité et bergers allemands dressés pour tuer comme ceux dressés jadis à Cuba par Rochambeau. Il faut avoir bien des crimes sur la conscience ou être paranoïaque pour transformer à ce point sa niche familiale en prison à sécurité maximale. De l’autre coté et face à cette élite créole hyper protégée, l’on retrouve la majorité Bossale dont les membres, éternels candidats à l’exode interne et externe, sont ostracisés et conteneurisés dans des ghettos. Les Bossales sont de véritables Homini Saci, olympiens de la famine, de la mort et de la fatalité, en tout cas, survivants de toutes sortes de calamités. La fracture entre le Créole et le Bossale est la norme fondatrice du non-vivre ensemble qu’est Haïti. Elle est l’obstacle fondamental à l’émergence d’un véritable État nation en Haïti et, à contrario, la sève vitale de l’État créole haïtien; Un État prédateur, parasité par une élite composée aussi bien de créoles que de transfuges de la majorité Bossale. Tout projet de reconstruction d’Haïti qui ne repose d’abord sur celui d’un véritable État nation en Haïti ne sera qu’une autre entreprise, condamnée à l’insuccès, au même titre que les initiatives antérieures de la communauté internationale sur cette île rebelle. Ceux qui y voient aujourd’hui un immense marché à conquérir, préconiseront d’abord la reconstruction des infrastructures. Ceux qui, au contraire, y voient une société fracturée, injuste, ségrégationniste et désormais orpheline d’un État, privilégieront la construction d’un véritable État Nation, fondé sur des valeurs communes et une solidarité nationale. Il est à craindre que la première vision ne triomphe sur la deuxième et dans ce cas, l’échec de la reconstruction y est programmé. À l’instantanéité de la générosité planétaire, doivent se substituer le désintéressement et la lucidité ainsi que l’objectivité du diagnostic, devant conduire aux choix des grandes finalités sociétales et d’orientations stratégiques. L’État créole haïtien ne peut être l’architecte d’une telle entreprise. Une formule concertée aussi bien à l’interne qu’à l’externe semble être la route tout désignée à emprunter pour renverser la trajectoire historique d’Haïti. Après deux siècles de ségrégation et de gouvernance créole désastreuse, il nous faut panser les blessures historiques et penser à un véritable État nation aseptisé des apories racistes, ségrégationnistes et bossalophobes de la minorité créole haïtienne. GET YOUR TAX REFUND FAST t*ODPNF5BY t*OTVSBODFDBSMJGFIPNFCVTJOFTT t3FBM&TUBUF t'JOBODJBM$POTVMUJOH t/PUBSZ1VCMJD t5SBOTMBUJPOTGSPN'SFODI $SFPMF4QBOJTIUP&OHMJTI t5ZQJOHSFTVNFnZFSTJOWJUBUJPOTQBQFST CVTJOFTTMFUUFST t'BYJOHTFOEJOHBOESFDFJWJOH $PQZJOH t&MFDUSPOJD'JMJOH Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 A Travers le monde France: Déportations Québec : Une vague de suicides en masse de Roms souligne les terribles conditions de travail des infirmières Par Éric Marquis U Sarkozy met en place davantage d'attaques contre les droits des immigrés, ouvrant ainsi la voie à la violence policière massive Par Antoine Lerougetel J eudi 19, dans une attaque délibérément médiatisée contre la communauté Rom, le gouvernement français a déporté 93 Roms vers la Roumanie, leur pays d’origine, sur deux vols au départ de Paris et de Lyon. Un vol supplémentaire avec à son bord 100 déportés devait s’envoler vendredi 20 et un autre encore le 26 août. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux déclare que 700 Roms seront déportés d’ici la fin du mois d’août. Il s’est vanté mardi 17 de ce que 51 camps de Roms avaient été démantelés au cours des trois dernières semaines sur les 300 ciblés. Les autorités font preuve d’une indifférence brutale envers les souffrances infligées à ces familles qui sont confrontées à la persécution systématique, à la pauvreté, au chômage et au manque d’accès aux services sociaux. Lors d’une action qui a provoqué l’indignation de beaucoup, les policiers, expulsant des familles Roms d’un squat de la banlieue parisienne de Montreuil, ont séparé les hommes des femmes. Ils ont ensuite menacé de retirer aux femmes leurs enfants si elles résistaient. Le président Nicolas Sarkozy Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real E Estate Ess Immigration-Divorce igrati tion io on n-Divo - 4512 2C Ch Church hurc u ch A Av Avenue venue Broo ookkly lyn ly yyn, n, NY NY 11203 11 112 1203 Brooklyn, Nou kreyòl! No N ou pale alee kr kreyòl k òl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell et ses ministres utilisent les émeutes provoquées par la mort d’un jeune Rom, Luigi Dequenet, entre les mains de la police lors d’un contrôle le 17 juillet dans le village de SaintAignan, pour attiser le racisme et accroître la répression anti-Rom. Tandis qu’il prend des mesures pour déporter un grand nombre de Roms, Sarkozy met en place davantage d’attaques contre les droits des immigrés, ouvrant ainsi la voie à la violence policière massive. Le 30 juillet dans son discours à Grenoble, Sarkozy a exigé que le gouvernement ait le droit de déchoir de la nationalité française les immigrés condamnés à des peines. Ceci va à l’encontre des lois de la constitution et de la législation européenne garantissant l’égalité des droits de citoyenneté, quelles que soient les origines ethniques. Le prétexte pour ce discours était la mort entre les mains de la police de Karim Boudouda près de Grenoble, la veille de la mort de Dequenet. En accordant son soutien entier à ces décès entre les mains de la police et à l’utilisation par la suite de balles réelles contre les manifestations à Grenoble, le gouvernement lance un message on ne peut plus clair aux forces de police signalant qu’ils peuvent tirer à volonté sur la population. Sarkozy joue entièrement la carte du racisme et du tout sécuritaire cherchant désespérément à modeler un consensus national branlant pour la politique droitière qu’il a adoptée, notamment suite à la crise financière. Il est profondément impopulaire du fait des coupes sociales répétées contre la classe ouvrière, et compromis par des allégations selon lesquelles son parti a accepté des fonds de la milliardaire Liliane Bettencourt, l’aidant en contrepartie à frauder le fisc. Ses principales initiatives de politique étrangère, notamment la guerre en Afghanistan, sont également massivement impopulaires. En France et à l’étranger, la presse fait largement remarquer que ces mesures servent à détourner l’attention de la politique impopulaire de Sarkozy. Le magazine d’information allemand Der Spiegel écrit: « Paris semble déterminé à utiliser ces expulsions comme un outil politique. Des commentaires du type de ceux faits par Hortefeux et Estrosi [le ministre de l’industrie] sont bien utiles pour faire les gros titres Suite à la page (18) Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 ne infirmière de 58 ans s’est récemment enlevée la vie au Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). C’était le quatrième suicide d’une infirmière à survenir en 18 mois dans cette institution. Les causes d’un tel phénomène sont directement reliées aux dures conditions dans lesquelles évoluent les travailleurs de la santé, dans un réseau public soumis de plus en plus aux pressions du marché. La dernière victime en date avait 37 années d’expérience et allait prendre sa retraite dans un an et demi. Dans une lettre laissée à ses proches, elle mentionnait les difficultés qu’elle vivait en raison d’un retour forcé au travail, tout juste après avoir été en congé de maladie. Dans une entrevue menée par le journal Le Soleil, une collègue de l’infirmière relate comment elle l’avait vue quitter le bureau du médecin de santé du CHUQ les larmes aux yeux après s’être faite dire qu’elle devait retourner au travail. Elle lui avait alors dit qu’elle n’était Nancy Bédard, présidente du syndicat des professionnelles en soins (FIQ) au CHUQ,. © René Baillargeon pas prête à revenir. L’infirmière qui a alerté les médias connaissait les trois autres femmes qui s’étaient enlevé la vie. L’une d’entre elles était à quelques mois de prendre sa retraite, une autre devait quitter dans deux ans alors que la dernière n’avait que 21 ans et commençait à peine dans le milieu. Les pressions auxquelles doivent faire face les infirmières pour combler le manque chronique de personnel, notamment en subissant l’imposition d’heures supplémentaires, sont devenues une réalité quotidienne dans les hôpitaux. Ainsi, selon les statistiques du ministère de la santé et des services sociaux du Québec (MSSS), le nombre total d’heures supplémentaires effectuées par les infirmières aurait augmenté de 27 pour cent entre 2004 et 2009, soit 3,5 millions d’heures en temps supplémentaire pour l’année 2008-2009. Selon une enquête commandée par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers, basée sur des données tirées de l’Enquête sur la population active de 2005 et 2008, 61 000 faisaient du temps supplémentaire chaque semaine en 2008, à la grandeur du pays. À partir de 2005, jusqu’à 2008, le nombre d’heures supplémentaires travaillées par le personnel infirmier a grimpé de 30 pour cent. En 2008, 21 560 100 heures supplémentaires ont été cumulées, soit l’équivalent de 12 000 emplois à temps plein. Au Canada, Suite à la page (18) Irak : des milliards gaspillés pour la reconstruction Par Caroline Stevan A l'heure où les unités de combats quittent le pays, des audits évoquent les chantiers inachevés par les Américains. Ce mardi, les derniers combattants américains quittent l'Irak. Reste un effectif de conseil et de formation. Barack Obama prononcera ce soir un discours destiné à marquer le passage symbolique sous la barre de 50)000 hommes, une promesse faite il y a plusieurs mois. La presse américaine, elle, s’empare de l’occasion pour dresser des bilans, dont celui des milliards gaspillés. Selon l’inspection générale spéciale pour la reconstruction en Irak (Sigir), 5 milliards de dollars se sont envolés depuis 2004, soit environ 10% des 53,7 milliards dépensés pour rebâtir l'Etat. L'estimation, véhiculée ces derniers jours par les médias d'outre-Atlantique, découle de l'analyse de plus de 300 audits du Sigir, organisme de contrôle créé par le Congrès américain. Les exemples de ratages sont édifiants. A Khan Bani Sadr, au nord de Bagdad, se dresse une gigantesque prison, flanquée de miradors et de murs géants. Conçu pour détenir 3600 individus, l'édifice est vide. La Maison-Blanche en avait confié la construction à l'entreprise Parsons début 2004, mais elle a finalement abandonné le projet en juin 2007, invoquant des problèmes de sécurité. Le projet a été remis au Ministère irakien de la justice, qui n'en a rien fait. Stuart Bowen, directeur du Sigir, considère ainsi que « 40 millions de dollars ont été gâchés dans le désert ». Barack Obama Genève. La corruption a détourné des milliards d'aide à la reconstruction. Le manque de savoir-faire local entraîne également retards et dysfonctionnements. Les inspecteurs n'ont aucune notion de travaux publics, les appels d'offres n'ont pas lieu puisque les chantiers sont alloués aux entreprises amies... Le pays ne tient aucune comptabilité transparente ; l'Irak regorge d'argent et tout circule en cash. » Pour autant, le Sigir pointe quelques succès : des centaines de commissariats ont notamment été achevés. Le Temps 31 août 2010 Clinique sans escaliers A Bassorah, c'est un hôpital pédiatrique qui devrait ouvrir ses portes depuis 2005. A Fallouja, une station d'épuration livrée avec quatre ans de retard et qui a coûté trois fois plus que prévu. A Diyala, au nord-est de la capitale, la directrice du Comité de reconstruction et de développement évoque une clinique livrée sans escaliers ou une fabrique de miel prestement construite cette fois, alors que l'urgence était à l'éducation. Des centaines de projets ont été stoppés ou restent inachevés. Domaine symbolique s'il en est, le raccordement en eau courante et électricité reste une douce utopie pour la majorité des Irakiens, malgré les milliards investis. Des problèmes sécuritaires sont avancés pour expliquer le blocage des travaux ou leur renchérissement. Le manque de coordination avec les Irakiens est également mis en cause. « Les violences jouent un rôle mais elles ne sont pas le seul facteur, estime Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, à BG L’Auberge Créole Restaurant & Bakery 1366 Flatbush Avenue, nue, u Brooklyn, ue Brooklyn NY 11210 12110 (between Farragut Road oadd & E. 26th Street) 718-484-3784 718-484-3785 Déjeuner Déjeune e t1PJTTPOt.PSVFt0FVGTt4QBHIFUUJ 0FVGTt4QBHIFUUJ t'PJFEVSFt3BHPVUt#PVJMMJFEF#BOBOF t"WPJOFt)BSFOH4BVS Dinner t1PVMFUt(SJPUt5BTTPUt$BCSJU t t1PVMFUt(SJPUt 1PVMFU t (SJPU t t5 t-ÏHVNFTt-BN N t-ÏHVNFTt-BNCJt1PJTTPOt#PVJMMPO t#PVMFUUFTt1ÉUÏT t#PVMFUUFT #PVMFUUFTt1ÉUÏ 1ÉUÏÏ Saladess t7FSUFt3VTTFt t7FSUFt3VTTFt$BFTBSt'SVJUEF.FS t t.BDBSPOJt'SV VVJJ t.BDBSPOJt'SVJUT Boissons Boisson n t$PSPTTPMt(SFO t$PSPTTPMt(SFOBEJOFt(SFOBEJB t$JUSPOt1BQBZF F t$JUSPOt1BQBZFt'SBJTFt"LBTBO We cater W t ffor all occasions Haïti Liberté 17 Québec Suite de la page (17) entre 2005 et 2008, le nombre d’absences dans le personnel infirmier a augmenté de 14,4 pour cent. Le Québec, avec Terre-Neuve, était la province avec le plus haut taux d’absentéisme hebdomadaire avec 11 pour cent alors que la moyenne nationale était de 9 pour cent. Le Québec avait aussi le plus haut taux de temps supplémentaires hebdomadaires avec 35 pour cent, la moyenne nationale étant de 31 pour cent. Suite à l’annonce du plus récent suicide au CHUQ, de nombreux témoignages d’infirmières décrivant des conditions de travail épouvantables ont été publiés dans les journaux. Certaines faisaient état de menaces de la part de l’employeur les obligeant à faire du temps supplémentaire. D’autres ont souligné la détresse psychologique vécue par des collègues et les tentatives de suicide chez plusieurs d’entre eux. Selon une récente étude de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières/infirmiers, les infirmières qualifient leur milieu de travail de stressant (86 %), d’oppressant (85 %), mal doté (86 %), mal financé (88 %) et lourd (91 %). Dans des commentaires révélateurs sur les conditions de travail et le stress des employés, la présidente du Syndicat des infirmières du CHUQ, Nancy Bédard, a déclaré au quotidien Le Soleil qu’elle côtoyait quotidiennement la détresse des travailleuses. Malgré tout, la réaction du syndicat local à la publication de la nouvelle a été de nier que les quatre derniers suicides pouvaient être directement reliés au travail. « Je ne peux pas faire de lien, mais je peux vous dire que les conditions dans lesquelles plongent les professionnels en soins peuvent effectivement les amener en détresse psychologique », a-t-elle affirmé. C’est une infirmière de l’établissement qui, sous le couvert de l’anonymat, aurait contacté le réseau TVA pour les informer de l’acte, soutenant que cette vague de suicides était probablement liée à la surcharge de travail. Le directeur des communications du CHUQ, Richard Fournier, a pour sa part affirmé que l’on ne pouvait établir de lien entre ces suicides et le milieu de travail, soulignant que les quatre infirmières à s’être enlevé la vie étaient en arrêt de travail en raison de « difficultés personnelles importantes » et qu’elles avaient, « pour la plupart, une charge de travail légère ou régulière ». En fait, le niveau alarmant de détresse psychologique, qui peut mener ultimement au suicide, chez les travailleurs du système de santé au Québec ne peut être compris qu’en considérant le contexte des immenses attaques orchestrées par la grande entreprise depuis des années contre le système de santé public, tant par les gouvernements du Parti Québécois que du Parti libéral. Et ce sont les centrales syndicales du Québec qui ont joué le rôle clé pour imposer ces attaques. Les retraites forcées de 30.000 travailleurs de la santé en 1997, par exemple, ont été ordonnées par le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard à la demande des chefs syndicaux. Et quand la bureaucratie syndicale ne parvient pas à étouffer l’opposition des membres de la base, elle s’empresse d’isoler et de torpiller les luttes qui éclatent, comme ce fut le cas lors de la grève des infirmières de 1999. Le rôle des syndicats en tant qu’agents du grand patronat a été de nouveau mis à nu lors de la dernière ronde de négociations avec le gouvernement libéral de Jean 18 Haïti Liberté France Charest. Alors que ce dernier déposait fin mars un budget comportant une baisse drastique des dépenses sociales et l’introduction de frais pour les visites médicales, soulevant un tollé de protestation dans la population, les centrales syndicales censées représenter les 475.000 employés du secteur public et parapublic du Québec ont refusé de mener la moindre lutte pour la défense des services publics et des travailleurs qui les fournissent. Les syndicats se sont plutôt empressés de signer en juin une entente de principe représentant une capitulation totale aux demandes gouvernementales : une entente sur cinq ans avec une augmentation salariale totale de seulement 7 pour cent, tel qu’exigé dès le départ par le gouvernement. Pendant ce temps, la colère gronde parmi les membres de la base devant cette nouvelle baisse de leurs salaires réels et devant la dégradation continuelle de leurs conditions de travail. On en a eu un bref aperçu le 8 juin dernier lors d’une grève de 7000 enseignants que leur syndicat, l’Alliance des professeurs de Montréal, a limité à une seule journée pour éviter une mobilisation générale contre le très impopulaire gouvernement Charest. Et on la sent aujourd’hui encore dans l’incapacité du syndicat des infirmières, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), à conclure un accord sur les conditions de travail. Le gouvernement se montre intransigeant sur les deux revendications principales des infirmières - l’arrêt du temps supplémentaire obligatoire et du recours accru aux agences privées de placement - et une entente sans au moins une apparence de changement sur ces deux questions serait dure à faire avaler aux membres de la base. La FIQ se dit prête à tenir un vote de grève à la fin du mois de septembre. Il est nécessaire et urgent pour les travailleurs de lancer une contreoffensive contre le gouvernement Charest qui, en tant que représentant de la classe dirigeante, a entrepris de démanteler les services publics et d’empirer les conditions de travail de ceux et celles qui les fournissent. Les infirmières peuvent tracer la voie. Mais leur lutte ne pourra aller de l’avant qu’en brisant l’isolement que cherchent à imposer les centrales syndicales et en lançant l’appel le plus large à l’ensemble des travailleurs pour une lutte commune contre le démantèlement des services publics et l’assaut généralisé sur les emplois et les salaires. Wsws 26 août 2010 Suite de la page (17) des journaux. » Estrosi a demandé que les parents de jeunes délinquants se voient infliger 30 000€ d’amende et des peines de prison de deux ans. Des ministres ont attaqué les Roms, usant de calomnies racistes. L’association de soutien aux immigrés, France terre d’asile fait remarquer que les déclarations d’Hortefeux selon lesquelles les camps de Roms sont « sources de trafics illicites, d’exploitation des enfants à des fins de mendicité, de prostitution ou de délinquance, » ne sont pas « étay[és] par des faits chiffrés ou des exemples. » Et ajoute, « Ces faits restent marginaux. » « On fait des Roms des boucs émissaires, » a dit Maria Ochoa Llido, chef du service des migrations et des Roms au Conseil de l’Europe. Elle a dit que le vrai problème est que la France n’a pas réussi à mettre en place sa propre loi exigeant que les municipalités de 5 000 habitants ou plus mettent à la disposition des gens du voyage des aires d’accueil équipées. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays européens, les Roms n’auront pas le droit de travailler en France avant 2014. Cette propagande anti-Rom hystérique est utilisée pour accélérer les opérations policières en cours. L’année dernière, 10 000 Roms ont été déportés vers la Roumanie ou la Bulgarie sur 44 vols, dont 30 pour cent étaient des rapatriements forcés selon le ministère. Les deux vols de jeudi en partance pour la Roumanie étaient les 25e et 26e de l’année. En 2009, près de 11 000 ont été rapatriés, « soit une augmentation de plus de 20 pour cent par rapport à 2008, » selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Le gouvernement prétend que ces déportations, avec prise en charge du vol par l’Etat et 300€ accordé à chaque adulte et 100 € par enfant, sont volontaires. Ceci est monter leur camp sur des sites non autorisés. Entre 12 et 15 000 Roms, citoyens de Roumanie et de Bulgarie, sont venus légalement en France depuis que leurs pays ont rejoint l’Union européenne en 2007. Selon la BBC, 10 autres pays de l’UE dont l’Allemagne, l’Italie, le Danemark et la Suède, qui accueillaient aussi des Roms, adoptent également une politique de déportation. Des mesures transitoires adoptées par une dizaine d’Etats, dont la France, limitent l’accès au travail et la durée de séjour des immigrés roumains et bulgares jusqu’au 12 décembre 2013, date où ces restrictions prendront fin. Les communautés Roms de Bulgarie et de Roumanie comptent respectivement quelque 750 000 et deux millions de personnes, dont une minuscule proportion a émigré dans d’autres pays de l’UE depuis qu’ils ont rejoint l’Union européenne. Le Monde affirme qu’il y en a 22 000 en Belgique et probablement davantage en Italie et en Allemagne. Il n’y a aucune opposition sérieuse de la part du Parti socialiste, d’autres forces de la « gauche » bourgeoise ou des syndicats face à ce sinistre virage pris par le gouvernement qui développe une politique proto-fasciste. Les partis socialiste et communiste, bien qu’ils critiquent l’affirmation de Sarkozy selon laquelle les immigrés sont la cause de la criminalité, l’attaquent par la droite l’accusant de ne pas réprimer les jeunes et les ghettos avec la vigueur nécessaire. Martine Aubry, maire de Lille et première secrétaire du PS, s’est félicitée pour les 4 000 caméras de surveillance qu’elle a fait installer dans sa ville comme preuve de son attachement au tout sécuritaire. Wsws 30 août 2010 Soti nan paj 6 yo, moun yo rejte yo, moun ki pa gen vwa pou yo rele. Li te viv an kominyon avèk peyizan yo, avèk jèn josis ak jesis yo, (jèn ouvriye katolik epi etidyan yo) ak kretyen angaje yo, rich kou malere, nan pawas Basen-ble, Pòdepè, Jean-rabel. Li te rete soude, pandan 23 lane avèk frè ak sè l yo ki fè pati kongregasyon frè ak sè Monfòten yo. N ap sonje angajman pastoral li anndan lavi popilasyon Nòdwès la. Nou pap bliye masak ti MERGER GARDENS HOTEL & BEACH CLUB t#BQUÐNFT t1SFNJÒSFTDPNNVOJPOT t"OOJWFSTBJSFT t(SBEVBUJPOTt.BSJBHFT tt"WBOUBQSÒTGVOÏSBJMMFT tt3FOEF[WPVTEBGGBJSFT tt+PVSOÏFT3ÏDSÏBUJWFT t tt$POGÏSFODFT tt-FWÏFTEFGPOET Route Nationale #2 Merger, Haiti contesté par les avocats des Roms. Selon Associated Press, ils ont dit « Les rapatriements étaient loin d’être volontaires, et que ceux qui refuseraient l’offre se retrouveraient en centre de rétention et seraient finalement rapatriés sans aide au retour. » Le Conseil de l’Europe estime que deux tiers des Roms qui ont été renvoyés à Bucarest avec des incitations financières reviennent en France. Le gouvernement a annoncé le lancement le 1er septembre d’une base de données biométriques, appelée Oscar, pour conserver les empreintes digitales des gens soumis à « l’aide au retour. » Les autorités les empêcheront ainsi de percevoir d’autres aides au retour. Les Roms, en qualité de ressortissants de pays de l’Union européenne (UE), ont le droit de circuler au sein de l’UE. Mais la loi française exige qu’ils soient en possession d’un permis de travail ce qui leur est quasiment impossible à obtenir et qu’ils prouvent qu’ils ont les moyens de subvenir à leurs besoins s’ils envisagent de rester plus de trois mois dans le pays. Il y a entre 10 à 12 millions de Roms, citoyens de pays européens et d’ailleurs. Un bon nombre d’entre eux sont confrontés à la discrimination et à un taux de chômage élevé; ceux qui sont expulsés de France ne s’attendent pas à trouver de travail en Roumanie ou en Bulgarie. Les Roms vivent en France depuis le 15e siècle. Avec l’abolition de l’esclavage Rom au 19e siècle en Moldavie, Valachie et Transylvanie, la diaspora Rom s’est étendue dans toute l’Europe. En France, il y a 400 000 Roms, pour la plupart de nationalité française, et qui sont sédentarisés et ont un métier. Il y en a aussi beaucoup qui sont des commerçants itinérants qui dépendent des camps spécialement mis à leur disposition. Néanmoins du fait d’un manque de sites, ils doivent souvent (011) 509 3470 9289 peyizan Jean-rabel yo anba manchèt grandon yo, ki te rayi pè a pou solidarite l avèk moun sa yo. Nou vle asosye Jean-Marie ak tout gason ak fanm vanyan nan peyi a ki te bay lavi yo, onon kris la, pou diyite ak libète sa k pi piti yo. N ap sonje, nan menm epòk sa yo (1983-1991), li t ap dirije biwo karitas nan dyosèz Okap la. Alokazyon angajman sa a, li te fè konnen byen klè se nan doktrin sosyal legliz la, se nan Levanjil la, epi nan fòs istorik yon pèp k ap lite pou yon chanjman total ke li menm, li te jwenn kouraj pou al jis nan bout misyon li a. Nan liy sa a, li te patisipe nan akonpayman ak fondasyon plizyè mouvman sosyal tankou : Gwoupman Tèt Ansanm, Tèt kolte ti peyizan ayisyen. Menm jan tou, li te pote kole nan kreyasyon oswa konsolidasyon plizyè ensititsyon tankou : Ekip misyonè Jean-rabel, Enstiti kiltirèl Kal Levèk, Gwoup api teknik ak animasyon pedagojik (GATAP), Fon Entènasyonal Devlopman ekonomik ak Sosyal (FIDES), Fon Ayisyen Devlopman Ekonomik ak Sosyal (FONHADES), Koperativ kesyonnman an ak jesyon (CCG). Fondasyon sa yo, li te kreye yo ansanm avèk lòt konpasyon paske li te renmen peyi l epi li te fè anpil bon rèv ak pèp ayisyen an. Li t vle pout è yo, ni mòn yo ni plèn yo rapòte avantaj ak benefis avant ou pou chita ap jwi, gras ak kòripsyon, nan gwo chato alòske tout rès popilsyon an ap mouri grangou nan kay ki bati nan mitan ravin. Jouk jounen jodi a, Pè Jean- Marie Vincent rete nan memwa nou, kòm yon santinèl ki raple nou. Tout menas ki pese sou libète nou, sou lafwa nou, sou avni peyi nou an. Nou envite tout zanmi ansyen l yo ak tout lòt nouvo zanmi ki pral dekouvri l sou entènèt la, pou yo fonde, sou egzanp lavi li, pwòp angajman pa yo. Jean-Marie Vincent mande tout militan ayisyen konsekan pou yo pa fè bak nan batay la, pa bay legen, kontinye goumen pou rèv jistis yo kapab reyalize, pou ni pòv, ni rès pèp la rtounen gen lespwa, fyète ak lavni pou sa chanje. Nan yon moman kote kriz sistèm ekonomik modyal la lakòz anpil ouvriye ap pèdi djòb yo, mas popilè yo ap plonje chak jou pi fon nan mizè, grangou, chomaj ak ensekirite. Popilasyon nan divès zòn nan peyi a, rekòmanse leve kanpe pou rele anmwe kont lavichè, klowòks, k ap pete fyèl moun ki pi pòv yo. Jodi a se yon devwa pou 3 pouvwa yo mete ansanm pou : chèche desann pri pwodui premye nesesite yo, mande sektè prive a aksepte redui kantite benefis li pou rann posib ogmantasyon nivo salè minimòm lan, mete bank semans ak konpòs toupatou nan komin yo, louvri yon deba piblik pou relanse yon bon jan refòm agrè nan peyi a, bay peyizan yo tè yo, sa k nan elvaj bèt yo ak pechè pwason yo ka pèmèt pèp la anjeneral jwenn garanti lamanjay la, epi pou kanpay nasyonal alfabetizansyon an rive jous kote l dwe rive a. Yves Pierre Louis Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Arts et Culture Fenêtre Culturelle Par Prince Guetjens D ans sa vitrine d'exposition baptisée Fenêtre Culturelle, Haïti Liberté tente une nouvelle fois d'initier une démarche innovante, jusqu'ici négligée par les médias haïtiens, évoluant aux Etat Unis d'Amérique ; celle de faire cohabiter dignement la culture et la politique sous un même toit. Cette fenêtre à quatre volets, Clin dœil sur l'actualité Artistique et Littéraire, De la Prose aux Vers, L’Art et son Histoire, et Regards Critiques, viendra à point nommé pour inciter les lecteurs à se pencher davantage sur la production artistique plutôt intense de la ville de New York, considérée à l'heure actuelle comme l'une des plus importantes capitales culturelles du monde. Dès qu'il s'agit des représentations visuelle, auditive, olfactive ou même tactile, on est en présence de phénomènes qui touchent aux sens, avec en plus la prétention de produire la beauté ou la laideur et dans les deux cas, l'esthétique est l'outil qui convient pour la régulation. Etant donné que nous allons devoir utiliser le langage esthétique régulièrement, il ne serait pas superflu que nous jetions dès maintenant les frontières, délimitant l'espace à l'intérieur duquel et au-delà duquel nous aurons à bêcher. Cette approche permettra aussi d'évaluer l'efficacité de l'expérience esthétique en tant que fonction de l'activité humaine, c'est-à-dire de l'attitude rendue possible par l'art et à laquelle nous ramènent aussi bien la jouissance du beau ou du laid que le plaisir produit par les objets tragiques ou comiques. Introduisons d'emblée trois concepts clés de la tradition esthétique : poiesis, aisthesis et catharsis. Poiesis est compris comme « pouvoir (savoir-faire) poïétique », et désigne alors un premier aspect de l'expérience esthétique fondamentale. Ce qui porte à croire que l'homme peut satisfaire par la création artistique, le besoin général qu'il éprouve de se sentir de ce monde et chez lui dans ce monde. En ce sens, « il dépouille le monde extérieur de ce qu'il a d'étranger et de froid »1, il en fait son œuvre propre, et atteint de la sorte à un savoir également distinct de la connaissance scientifique, conceptuelle, et de la praxis artisanale purement reproduc- 1.Cf Hegel, Esthétique (NY, 1970) 2.H.R.Jauss, Petite apologie de l'expérience esthétique, traduit de l'allemand par Claude Maillard,Editions Allia (Paris 2007) 3.Ibid. 4.Ibid. Clin dœil sur l'actualité artistique et littéraire Le rappeur de nationalité haïtienne Wyclef Jean, évincé des présidentielles haïtiennes de 2010, a composé une « musique » rap pour dire sa frustration. Il s'est rendu compte après coup, qu'il n'a été qu'une simple marionnette aux mains du stratège René Préval. Sur ce rap qui est vulgarisé sur le Net, le rappeur dit sa colère et dénonce la traîtrise de celui qui l'avait bombardé ambassadeur honorifique, tout en dénonçant le coup bas des membres du Conseil Electoral Provisoire qui, selon lui, devraient prendre le chemin de la prison pour leur forfait. D'un autre coté il est bon de souligner la pauvreté du support musical. Estce dû à un manque de temps, ou tout simplement aux limites de l'artiste à composer quelque chose de valable ? ce qui déboucherait logiquement sur une autre question à savoir, qui compose pour Wyclef Jean ? -------------------La quête vers davantage de culture nous a conduits, le samedi 21 Août dernier à Angelike Ciné de Manhattan pour voir The Concert, un film du Réalisateur Radu Mihaileanu. L'histoire se déroule tour à tour en Russie et en France où le chef d'orchestre du Bolshoï, le maestro Andrei Filipov (Aleksei Guskov), considéré comme l'un des plus célèbres musiciens de l'époque d'après-guerre, doit parcourir tout le pays à la recherche de ses anciens musiciens pour reconstituer l'orchestre, en vue d'honorer un contrat au Théâtre Le Châtelet à Paris. En l'absence de Léa, la violoniste soliste qui a été arrêtée par le régime et est morte dans un camp, au moment, cette période difficile, c'est sa fille, jouée par Mélanie Laurent (qui ignorait jusque-là qui étaient ses parents), qui est recrutée comme soliste pour interpréter le Concerto pour violon en D majeur de Tchaikovsky. Un film qu’il faut voir. -------------------Le groupe de musique Alegba er-né. Dans une brève entrevue accordée à Haïti Liberté, l'artiste explique ce qu'il fait, son apport dans la promotion de la danse folklorique haïtienne et ses rêves. --------------------La compagnie de Théâtre COSAFH, dirigée par le metteur en scène Georges Béleck, a été invitée à prendre part du 7 au 17 Août derni- contré pour vous. Haïti Liberté : Parle-nous un peu de tes activités dans le milieu de la danse à New York ? Péniel Guerrier : J'adresse d'abord mes remerciements à Haïti Liberté et à toi Prince. Bon ! en dehors de mes cours à Alvin Ailey Dance, à PMT, à Peri Dance et des « workshops » qui Péniel Guerrier er, au 2ème Forum des jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques, qui se tenait au Nouveau Brunswick au Canada. Dans le cadre de ce Forum, qui se déroulait autour du thème « Mes Chemins d'Amérique » la COSAFH a présenté « Cri d'Espoir » d'abord au Théâtre de l'Escaouette le 12 Août à Moncton et le 15 Août au Théâtre de Caraquet, dans le festival d'Acadie. Cette pièce qui tente une image plus suggérée que servilement décalquée d'Haïti, n'est pas à sa première ovation, puisqu'au festival de théâtre Des Quatre Chemins en 2000 à Portau-Prince, elle avait fait un tabac. -------------------Ervadine Petit-de est une chanteuse haïtienne de talent qui a collaboré à pas mal de projets de musique en Haïti. À New York, où elle vit maintenant, elle travaille sur son premier disque solo. Dans un prochain numéro, nous vous présenterons le profil de cette artiste qui a, sans nul doute, sa place dans l'univers musical. ----------------------- Entretien Péniel Guerrier est un professionnel de la danse, il travaille depuis plus d'une quinzaine d'années à faire luire les figures et les couleurs de la danse folklorique haïtienne tant en Haïti qu'à New York où il réside. Il est le Directeur artistique de Kriye Bòde, un rendez-vous culturel annuel qui honore des personnalités importantes du monde culturel. Nous l'avions ren- m'obligent à me déplacer un peu partout en dehors du territoire américain, je prépare aussi l'événement annuel de célébration de la danse folklorique haïtienne, que tu connais sous le nom de Kriye Bòde. Et depuis la catastrophe qui a secoué Haïti, je suis souvent appelé à prendre part à des levées de fonds au bénéfice du pays. Haïti Liberté : Dis-nous en davantage sur Kriye Bòde ? Péniel Guerrier : Kriye Bòde est un concept puisé dans le folklore haïtien. C'est un cri, un appel. C'est une invitation à créer une communauté artistique en vue de sauvegarder et d'enrichir notre culture. Comme tu as pu le constater lors de nos représentations, les danseuses et les danseurs sont de niveaux et de formation différents. Dans un spectacle de Kriye Bòde, qui n'est pas une compagnie professionnelle, tu peux facilement voir une danseuse avancer à côté d'un débutant. Tout cela s'inscrit dans la logique du rassemblement, prôné dans le concept initial. Il permet aussi à des gens venus de culture et de langues diverses, d'être en contact, de communiquer, de communier. Je pense que c'est un moyen efficace d'assurer l'émancipation de la culture haïtienne. Haïti Liberté : Comment se fait l'adaptation des danseuses et des danseurs étrangers dans la danse folklorique haïtienne « ? Péniel Guerrier : Danser est avant tout une activité physique, sollic- itant l'implication du corps bien avant le côté culture. Les gens viennent danser parce qu'ils ont envie de découvrir les possibilités de leur corps avant tout. C'est ainsi que nous procédons, avant de passer dans la phase d'intégrer les mouvements dans un contexte culturel spécifique. C'est seulement quand nous avons la certitude que la personne en question est apte à exécuter des figures physiques, que nous entamons le travail plus en profondeur, qui est celui d'inscrire cette forme dans une orientation culturelle. Notre technique est ainsi conçue. Haïti Liberté : Qu'est-ce que tu prépares actuellement ? Péniel Guerrier : Nous travaillons actuellement à la production d'un DVD sur la danse folklorique haïtienne et d'un CD contenant les rythmes de musiques les plus sollicités dans le milieu artistique et religieux. En revanche le DVD sera consacré à ma technique chorégraphique et pédagogique. J'espère ainsi pouvoir apporter ma contribution à la promotion de cette discipline artistique pour la postérité. Haïti Liberté : On sait que tu as toujours dirigé des compagnies en Haïti, à quand une compagnie de Danse folklorique haïtienne à New York dirigée par toi ? Péniel Guerrier : Je suis conscient de la demande. Je sais aussi qu'il y a suffisamment de danseurs (euses) et de formateurs (rices) dans le milieu pour gérer une compagnie de manière professionnelle. Mais à New York, c'est une initiative qui demande beaucoup d'énergie et de volonté. En dehors de ces paramètres, il faut un encadrement étatique pour des questions touchant le local, la rémunération des artistes et la promotion de la compagnie, dans un premier temps. Ce n'est pas la volonté qui manque, il y a surtout que cette entreprise exige une assez longue planification. En Signature trice, limitée par sa finalité 2. Aisthesis désigne un second aspect de l'expérience esthétique fondamentale : lœuvre d'art peut renouveler la perception de choses, émoussée par l'habitude. Il rend donc à « la connaissance intuitive ses droits, contre le privilège accordé traditionnellement à la connaissance conceptuelle »3. Catharsis désigne un troisième aspect de l'expérience esthétique fondamentale : dans et « par la perception de lœuvre d'art, l'homme peut-être dégagé des liens qui l'enchaînent aux intérêts de la vie pratique et disposé par l'identification esthétique à assumer des normes de comportement social »4. Sources and Friends qui performe tous les mardis soir à Solo Bar et tous les Vendredis soir à Konbit Restaurant et dans d'autres Jam's Session de New York, a été pris en flagrant délit de musique, ce Vendredi 27 Août, dans le cadre très plaisant de Konbit Restaurant. La prestation a été animée par Alegba à la basse, M.Vitali à la batterie, A.Monvelyno à la guitare, Natalia au clavier et le chanteur P.Guetjens. -------------------Le chorégraphe et danseur haïtien, Péniel Guerrier, n'arrête pas de produire depuis plus d'une quinzaine d'années à un rythme régulier. En Haïti, il créait plusieurs ballets par an et chaque décembre, il convoquait le grand public au Rex Théâtre de Portau-Prince, pour lui présenter son derni- Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010 Yves Antoine Le talentueux écrivain et poète haïtien vivant à Ottawa depuis plus de 30 ans, le professeur Yves Antoine, Lauréat du Prix Carter-G.Woodson, décerné par le Conseil interculturel de l'Outaouais en 1999, sera le samedi 4 septembre prochain de 6 h à 9h PM à la librairie Grenadier Books, pour présenter et dédicacer ses livres. Il est l’auteur de la Veillée, 1964, Témoin Oculaire, 1970 ; Au gré des heures, 1972 ; Les sabots de la nuit, 1974 ; Alliage, 1974 ; Libations pour le soleil, 1985 ; Sémiologie et personnage romanesque chez Jacques S Alexis ; 1993 ; Polyphonie, 1996 ; La mémoire à fleur de peau, 2002 ; Inventeurs et savants noirs, 1998 réédité en 2004 ; Les sentiers parallèles, 2008 éditions L’Harmattan. « Quelle poésie est celle de M. Yves Antoine ? Divertissement ou engagement ? Jeu ou prise de position sur les problèmes de son temps et de son milieu ? De l’art pour l’art ou de l’art pour l’homme ? » nous dit le Dr. Pradel Pompilus sur le poète. Samedi 4 Septembre 2010 6 h - 9h PM Grenadier Books 1583 Albany Ave Entre Ave H & Glenwood Ave Information 718-421-0162 Haïti Liberté 19 Regards Critiques La Danse Folklorique Haïtienne : Vers un regain de visibilité O n ne peut pas dire qu'à l'instar des arts plastiques, du théâtre ou même de la musique, la danse folklorique haïtienne ait pu bénéficier d'un soutien intellectuel tout à fait généreux. Sur le plan théorique, très peu de plumes se sont mises à l'écoute de ce paramètre important de la culture en Haïti. Nous pourrions citer deux ou trois noms dont les plus importants demeurent Lamartinière Honorat et Katherine Dunham, bien que ces tentatives d'interroger ce système de langage du corps, inscrites dans une culture donnée, remontent à plusieurs décennies. Image réfléchie de l'évolution d'une société dans son fonctionnement quotidien, le folklore charrie les moindres facettes de la vie d'un peuple ou de n'importe quel groupe ethnique, au point de pouvoir en corriger les dérives par le biais de médias qui lui font écho. Et la danse est de ceux-là. Sans vouloir tomber dans une historiographie de la danse, nous devons souligner que la décennie quatre-vingt-dix n'a pas vraiment été clémente pour cette discipline artistique en Haïti. Les compagnies de Danse, qui comme la troupe « Bakoulou » faisaient connaître la danse haïtienne à travers le monde, avaient pratiquement disparu ou perdu de leur ampleur. La plupart des cadres dans ce domaine ont émigré à l'étranger bien avant. Le départ de Claudette Wiener est en cela un coup dur pour la promotion de la danse en terre étrangère. Dans une autre tessiture, on retrouvait des chorégraphes /professeur comme Aileen Herzog, Lynn William Rouzier, et bien d'autres , Et un peu plus tard, une nouvelle génération sera conduite par Nicole Lumarque (Ballet Folklorique d'Haïti), Péniel Guerrier (Le Grand Ballet Folklorique d'Haïti), Jean Guy Saintus et directeur Péniel Guerrier, résidant aux Etats Unis d'Amérique. La ArtCho s'est démantelée, à la suite de divergences entre ses deux chorégraphes /danseurs. En dehors de l'Institut de Danse Lynn William Rouzier qui présente des ballets de manière régulière, très peu d'activités De gauche à droite Martine, Djenielle, Péniel et Tchéky Renel Delsoin (ArtCho Dance) et Ramsès Pierre qui collaborait avec Péniel. La plupart de ces compagnies se partageaient les artistes issus assez souvent du Théâtre National ou de l'Ecole de Danse Vivianne Gauthier. Pendant près d'une quinzaine d'années, ils ont produit des spectacles, présenté des ballets, représenté Haïti dans des festivals et dans les grands rendezvous à travers le monde. Ensuite ils se sont essoufflés, faute du support institutionnel de l'Etat haïtien. Au cours de ces cinq dernières années, le paysage artistique a complètement changé en Haïti. Le Ballet Folklorique d'Haïti a très peu produit, à cause de l'indisponibilité de Nicole Lumarque, l'une des rares chorégraphes à avoir vraiment compris l'importance d'une béquille théorique. Le Grand Ballet Folklorique d'Haïti tente tout juste, de ne pas disparaître, parce qu'il ne pouvait plus compter sur la présence de son chorégraphe/ sont constatées dans le milieu de la danse, qui représentait dans les années'80 le fer de lance de la culture haïtienne. Il en résulte que très peu d'étoiles aient pu émerger dans cette fourchette. On peut compter sur les doigts de deux mains les danseuses et danseurs de qualité, résidant en Haïti en ce moment, en dehors de Jean-Guy Saintus, Marynn Rouzier, Dyanaka, Evens Jadotte, Jean René Delsoin, Ramsès Pierre. C'est en ce sens que le travail entrepris depuis cinq ans à New York par Péniel Guerrier, peut s'avérer important, pour continuer le travail de promotion de la danse haïtienne que d'autres avant lui avaient commencé. Inscrit dans cette continuité Kriye Bòde intervient sur deux tableaux à la fois. D'abord une reconnaissance du chemin parcouru jusqu'ici à travers les hommages à ceux et celles qui en ont droit. Ensuite l'amplification des acquis à travers un éclatement de TRUCKING, LLC 64$VTUPNT#POEFE$)-t*$$.$t*OTVSFE VM TRUCKING LLC. IS YOUR CONNECTION TO HAITI VM TRUCKING Specializing In Shipping Full Container Loads With Personal Effects, Household Goods & Commercial Cargo, Relief Goods Etc... In addition to PORT-AU-PRINCE, VM TRUCKING now ships FULL CONTAINER LOADS and CARS to CAP HAITIEN & GONAIVES t0/&$"--%0&4*5"--t BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE, CAP HAITIEN & GONAIVES WE WILL BEAT THE COMPETITION PLEASE CALL GABRIEL or ROBERT (973) 690-5363 Fax: (973) 690-5364 L’Art et son histoire La Veillée M algré les recherches entreprises au niveau de l'archéologie et des sciences connexes, il est un peu difficile de parler avec certitude des premiers moments où l'homme a commencé à créer. Ce que nous appelons préhistoire s'étend sur plusieurs dizaines de millénaires, alors que la période de l'histoire n'a commencé, il y a tout juste qu'un peu plus de cinq mille ans. Toutefois nous savons, pour l'avoir lu, que l'histoire des techniques manuelles qui ont permis à l'espèce humaine de dominer son environnement, commence à l'Est de l'Afrique centrale, il y a plus de 2 millions d'années, quand on transforma pour la première fois des galets en outils rudimentaires. Ces outils furent fabriqués par des créateurs semblables à l'homme, identifiés comme Homo Habilis (capable, habile) ; un espèce du genre zoologique des hominidés. Il y a environ 1 million d'années en Afrique et 1 million et demi d'années en Asie et en Europe, Homo Erectus obtint un outil plus efficace en taillant des éclats de part et d'autres de la pierre. En Chine, des membres d'une espèce avaient découvert l'usage du feu, marquant ainsi un pas en avant dans leur capacité de réflexion. Deux cent cinquante mille ans plus tard, des outils à usage multiple, des haches, étaient taillés et polis en forme plus ou moins régulière, parfois même symétrique. Avec la prise de conscience de la forme ensuite de la fonction et du rapport entre ces deux éléments dans la fabrication des outils, l'homme venait de faire son premier pas vers la création artistique. Ensuite vint l’Homo Sapiens Neanderthalensis ou l'homme du Néanderthal qui vivait en Europe et en Asie occidentale, il y a 125.000 ans. Il fabriquait une grande variété d'outils et ses préoccupations ne se limitaient pas à assurer sa substance. Il enterrait ses morts dans des sépultures, déposant auprès d'eux des offrandes funéraires. Un recueil de poésie écrit par Yves Antoine Un extrait l'espace vers d'autres cultures pour mieux faire connaître la danse haïtienne. Chaque année, depuis trois ans le Alvin Ailey Dance School de Manhattan, accueille Kriye Bòde pendant deux jours, au cours desquels la danse est revisitée par des professionnels de tendances différentes. Cet événement qui accueille plusieurs centaines de spectateurs chaque année où, au spectacle de clôture, les artistes viennent exposer, comme à la foire, leur moisson de la saison, est un pas important dans l'émancipation de la danse folklorique haïtienne. Prince Guetjens Critique Lettre à ma terre natale Monologue des hommes Ombre Désert Je parle pour combler mon vide Le saxophone et le tambour conique Sont mes dieux Ils m’aident à clouer le désespoir Sur la croix des rêves en cendres Au boui-boui du siècle Roulent sans cesse des chuchotements Pourquoi les ondes enchaînées Les atomes emprisonnés Ma mission est d’enfanter Des interrogations et des réponses Sur la margelle du temps Mais la vérité Sylphide capricieuse Déroule ma vie à l’envers. (À suivre) C’est pour toi Que je demande au poème De désarmer le temps Emporté par le transatlantique de la nuit Je reviendrai bientôt Te souviens-tu du jour Où notre cœur s’agrippait Au mât de cocagne de l’absence Tu diras à mes amis Que ma mémoire vagabonde Sur le quai de la fidélité Tout surpeuplé de toi Je te porte sur ma peau Et dans mon sang Tu habites l’alcôve de mes paupières Et chaque fois que l’hiver vorace Bâtit au paysage un sarcophage de neige Je pense à toi O ma terre natale. HAITIENS! Renseignez-vous sur le TPS! FAIT: Les applications doivent être envoyées par la poste avec timbre, indiquant une dâte avant/ou le 18 Janvier 2011. FAIT: Vous vous inquiétez que vous serez déporté si votre application pour le TPS est rejetée? Les Etats Unis ne déportent personne vers Haiti en ce moment. FAIT: Appliquer pour une exemption de frais, n’affectera point votre habilité de gagner le TPS. FAIT: Le TPS, pour les Haïtiens, peut être prolongé au-delà du 22 Juillet 2011 comme il a été prolongé pour d’autres pays. Evitez les pièges et les fraudes! Appellez le N.Y. State Immigration Hotline au 800-566-7636 (en dehors de NY 212-419-3737) Pour trouver gratuitement ou à bas-prix, de l’assistance légale autorisée pour vous aider avec le TPS. TOUS LES APPELS SONT CONFIDENTIELS Support donné par un don de la “Foundation to Promote Open Society” et par le “Fund for New New Citizens” au The New York Community Trust sur l’internet au www.nycommunitytrust.org. Email: solutions@vmtrucking.com w w w. v m t r u c k i n g . c o m 20 Haïti Liberté Vol. 4 No. 7 • Du 1er au 7 Septembre 2010
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