IRM DE DIFFUSION EN ONCOLOGIE
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IRM DE DIFFUSION EN ONCOLOGIE
IRM DE DIFFUSION EN ONCOLOGIE Vincent Barrau, J. Girard-Cheron, E.Pessis, JL. Sablayrolles, B.Chalmin, Th. Bouillet, S. Faivre, V.Vilgrain Centre Cardiologique du Nord, Saint Denis Hopital Beaujon, Clichy la garenne OBJECTIFS • Principes de l’application de la séquence de diffusion en oncologie viscérale. • Exposer des cas cliniques dans les différents organes. • Présenter la réalisation pratique des examens de diffusion avec fusion d’image. CHAPITRE I Principe général de l’application de la diffusion en oncologie. Qu’est ce que la technique de diffusion ? L’imagerie de diffusion différencie les tissus en fonction du degré de mobilité des molécules d’eau. L’IRM permet de mesurer l’importance de la diffusion des molécules d’eau au sein des tissus, la mesure de la diffusion de l’eau est dénommée coefficient de diffusion apparent (ou ADC = Apparent Diffusion Coefficient). Ainsi, si la mobilité des molécules d’eau dans un tissu est faible il y a une restriction de la diffusion et l’ADC est bas, cela se traduit par un hypersignal sur la séquence de diffusion en IRM. Mouvements Coefficient de diffusion faible Hypersignal en diffusion Si les molécules d’eau sont très mobiles le coefficient de diffusion sera élevé. Mouvements ++++++++ Coefficient de diffusion élevé Qu’est ce que la technique de diffusion ? Le facteur b: La pondération d’une image en diffusion est directement dépendante du facteur b qui est une variable ajustable lors de la réalisation de la séquence IRM. Si b=0, il s’agit d’une séquence pondérée T2. Plus b augmente, plus l’image est pondérée en diffusion et moins elle est pondérée T2. Le choix d’un facteur b élevé (b=1000 ou supérieur) permet d’obtenir une image fortement pondérée en diffusion. Malheureusement, plus la valeur de b est élevée, moins le rapport signal sur bruit de l’image est bon. Cartographie ADC : Pour séparer l’effet de la diffusion des autres pondérations résiduelles, on peut calculer “l’évolution” du signal : le “Coefficient Apparent de Diffusion” (ADC). La valeur de gris visualise le coefficient de diffusion du voxel donné. Dans les images ADC, plus la diffusion est réduite plus les pixels sont foncés. Technique de la séquence de diffusion • • Déphasage des spins avec un gradient G dit “de diffusion” et ensuite, rephasage avec un deuxième gradient. Le mouvement des spins entre les impulsions conduit à un rephasage incomplet et donc à une perte de signal : plus la diffusion est élevée et plus la perte de signal sera importante. Principe de l’application en oncologie La diffusion des molécules d’eau dépend indirectement de la cellularité du milieu. Plus un tissu est riche en cellules, plus la diffusion des molécules d’eau sera restreinte. Les tissus cancéreux étant constitués d’une prolifération anarchique de cellules, la diffusion de l’eau au sein de ces tissus est habituellement réduite. TISSU NORMAL TISSU CANCEREUX Hypercellularité Restriction de la diffusion de l’eau libre Hypersignal en séquence de diffusion Principes de l’interprétation des images Inversion des couleurs noir/blanc L’inversion des couleurs noir/blanc dans une image fortement pondérée en diffusion permet d’obtenir une image proche de la scintigraphie, et proche de celle du Tep scan en acquisition native. Les coupes natives sont visualisées en premier comme en TEP scan, on recherche les hypersignaux. Coupe axiale diffusion b1000 native Coupe axiale diffusion b1000 avec inversion des couleurs Principes de l’interprétation des images Connaître les images normales Certaines structures sont spontanément en hypersignal sur les séquences de diffusion, même à b1000 : rate, moelle. Les côtes sont en discret hypersignal diffusion. Le signal du foie est très faible. Hypersignal normal de la moelle. Hypersignal normal de la rate. Principes de l’interprétation des images Fusion entre l’image b1000 et une séquence anatomique. Les séquences de diffusion avec un facteur b élevé permettent d’obtenir une image pondérée en diffusion mais l’anatomie est mal visible. La fusion entre une séquence anatomique et une séquence de diffusion permet d’obtenir une image anatomique et fonctionnelle (diffusion). Il s’agit exactement du même principe que le Tep scan (fusion entre l’image anatomique du TDM et de l’image fonctionnelle scintigraphique). Séquence anatomique Séquence de diffusion Fusion d’image CHAPITRE II cas cliniques THORAX Cancer bronchique non à petites cellules Patient de 60 ans, masse du segment dorso-basal droit, biopsiée : adénocarcinome. Douleurs dorsales -> TDM dorsal : la masse paravertébrale droite est accolée au rachis sans signe formel d’envahissement osseux. Masse para vertébrale droite. Envahissement vertébral sur les coupes diffusion et sur les coupes T1. Axial diffusion + fusion Axial diffusion + fusion Ax T1 THORAX Cancer anaplasique à petites cellules Patient de 59 ans avec altération de l’état général Cancer anaplasique à petite cellule Tdm thorax Coupes axiales b=1000, inversion des couleurs Coupes axiales images fusionnées Foie : lésions secondaires, métastases hépatiques d’un cancer du colon gauche. TDM Métastases hépatiques IRM DIFFUSION Coloscanner à l’eau Adénocarcinome du colon gauche Colon gauche normal IRM diffusion Foie : lésions secondaires, métastases hépatiques d’une tumeur endocrine du pancréas. Coupe axiale T2 : où sont les métastases ?? Cela devient plus facile….. Chirurgie par hépatectomie droite pour 6 métastases diagnostiquées dans le foie droit Foie : Tumeur primitive du foie : hépatocarcinome Sans injection Phase artérielle Phase tardive Volumineux CHC du foie droit d’aspect typique (hypervasculaire, wash out, capsule) Deuxième lésion dans le lobe gauche en hypersignal diffusion Phase artérielle Cartographie ADC Chute majeure de l’adc au sein de la tumeur Coupe axiale – cartographie de l’adc Foie : Patient suivi pour cirrhose C, découverte d’un nodule à l’échographie… Axial diffusion b=1000 Votre diagnostic ? Quelqu’un a t’il changé d’idée dans la salle ? Angiome hépatique ! L’angiome est encore visible en b1000 en raison de l’effet T2. (effet shining through, les structures en très fort hypersignal T2 présente un hypersignal persistant même lorsque b est élevé, le calcul de l’adc permet de montrer que l’adc est alors élevé). Morale : la diffusion permet de détecter les lésions, mais il faut toujours s’aider des autres séquences pour l’interprétation. Pelvis : cancer du col de l’utérus IRM pelvienne coupe axiale T2 Récidive cancer du col Hypersignal par effet T2 Exemple d’effet T2 Axial diffusion b1000 tumeur Hypersignal en diffusion par effet T2 Cartographie ADC Importante restriction de diffusion liée à la tumeur (couleur verte- bleue du bas de l’échelle). Couleur rouge de l’échelle : cette formation garde un hypersignal en diffusion du fait de son contraste en T2. Cancer de la prostate : 1er patient : adénocarcinome de la prostate du lobe droit, histologiquement prouvé Cancer de la prostate : 2ème patient : patient traité par prostatectomie, Elévation des PSA - > IRM pelvienne Coupe axiale T1 Récidive ? Axial diffusion b1000 Récidive ganglionnaire Obturatrice interne gauche Métastase osseuse Ischion gauche Cancer de la prostate : 3ème patient, adénocarcinome de prostate avec métastases osseuses et épidurite. Coupes axiales T2 Coupes axiales diffusion b1000 Cancer du moyen rectum : Coupe axiale T2 Coupe coronale T2 Coupes axiales diffusion b=1000 Inversion des couleurs Imagerie de diffusion Lymphome : CHAPITRE III Comment fait on en pratique ? Conclusion Comment fait on en pratique ? 1- Réalisation de la séquence de diffusion Les paramètres donnés correspondent à une IRM General Electric Twin Speed 1.5 T Les séquences sont acquises en 2D & respiration libre. SE EPI diff. NEX FOV Coupes Nbre de TR Bande matrice directions TE passante 3 7400 166 6 44 16 - 10mm 128x128 2’ 59 166 6 48 30 – 5mm 128x128 2’ 59 166 8 40 16 - 6mm 128x128 2’ 40 N-ép. T.acq. mn. IRM Thorax b=600 minimum IRM Abdom. b=1000 3 7400 minimum IRM Pelvis b=1300 3 Asset x 2 minimum Comment fait-on en pratique ? 2- Acquisition d’une séquence anatomique et fusion d’image Séquence anatomique : Notre choix s’est porté sur une Fiesta 2D (Trufisp) qui possède un rapport S/B très élevé autorisant une matrice importante avec un temps d’acquisition souvent inférieur à la minute et donc réalisable en apnée. (Fiesta ZIP 512 Asset x2 45° 125 Bp 1 NEX FOV 40 (80%) avec 20 cpes 256x256 de 6 mm) Pour réaliser les fusions d’images : nous utilisons le programme OSIRIX. Il est disponible en téléchargement gratuit sur Internet, pour Macintosh uniquement. Pour que la fusion puisse être traitée de façon automatique, la séquence anatomique qui sera fusionnée doit impérativement avoir des paramètres identiques principalement sur la taille du champ, le centrage, l’épaisseur, le gap et l’ inclinaison. La matrice peut être différente, bien qu’une géométrie de pixel proche soit recommandée. Le logiciel détermine la correspondance grâce aux données DICOM contenues dans les images. La fusion ne demande aucun temps de calcul et est exportable en tout format (Dicom, jpg, tiff,...) Limites de la technique - Nombreux artéfacts (en particulier au niveau du foie dans le lobe gauche, et dans le thorax) du fait de la susceptibilité magnétique. - Hypersignaux de structures normales comme de nombreux ganglions non tumoraux (en particulier les ganglions inguinaux…). - Nécessité d’évaluer cette séquence par rapport aux autres séquences IRM et aux données du Pet scan. CONCLUSION Cette séquence apparaît prometteuse en oncologie dans les domaines suivants : - Bilan d’extension des lésions tumorales (en particulier avec l’IRM corps entier en diffusion). - Recherche de récidive. - Évaluation précoce des chimiothérapies. De nombreuses études multicentriques seront nécessaires. Dans un premier temps, la diffusion peut être utilisée en complément des autres séquences pour dépister les lésions tumorales lors d’une irm abdomino-pelvienne. Bibliographie •Diffusion weighted mri in the body : Applications and challenges in oncology ; Dow-Mu Koh, D.J.Collins, AJR 2007; 188: 1622-1635 •High b value diffusion weighted mri for detecting pancreatic adenocarcinoma preliminary results; Ichikawa, Sukuru, Utarou and al; AJR 2007; 188: 409-414. •High b value diffusion weighted mri in colorectal cancer; Ichikawa, Mehmet Erturk, Motosugi and al; AJR 2007; 187:181-184. •Abdomen diffusion-weighted mr imaging with pulse triggered single shot sequences; Murts P, Flacke S, Traber and al; Radiology 2002; 224:258-264. •Imagerie de la réponse aux traitements en cancérologie; LS Fournier, CA Cuénod; O Clément; N Siauve, G Frija; J Radiol 2007; 88:829-43. •Predicting response of colorectal hepatic metastasis value of pretreatment apparent diffusion coefficients; Koh, Scurr, Collins and al; AJR 188: 1001-1008
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