Défense - ARTEM DEFENSE

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Défense - ARTEM DEFENSE
A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
ARTEM
Défense
n°12 - 2009/06
n° ISSN 1951-6878
Créé en 2005, ARTEM INFORMATION
et S TRATEGIES est un cabinet
indépendant, dirigé par Patrick
Cansell. Notre cabinet réalise pour ses
clients des études et analyses sur des
thématiques de Défense et Sécurité,
ainsi que des formations et
simulations, notamment à la gestion
des crises.
¶ Derniers salons couverts
par les équipes d’ARTEM-IS ¶
salon
IDEX
22-26 fév. 2009
salon
IDEF
27-30 avril 2009
salon
FED
13-14 mai 2009
ARTEM
Information & Stratégies
215, rue JJ Rousseau
92130 Issy les Moulineaux
FRANCE
Tél : +33 (0)9 62 03 33 44
Fax : +33 (0)1 47 36 25 42
E-mail : artem-is@voila.fr
Site web : www.artem-defense.com
En ce moment même se déroule le salon du Bourget, sur fond de conjoncture économique
dégradée. En parallèle se prépare une vaste réorganisation du tissu industriel de Défense, en
France et en Europe, à la fois pour répondre à ce contexte délicat mais aussi pour se préparer à
faire face aux nouveaux enjeux de compétitivité, d’innovation et de souveraineté. Un des
premiers moments clefs de ces changements a été la nomination toute récente de Luc Vigneron,
président de Nexter, à la tête du groupe Thalès. Ce 12e numéro de notre lettre d’information sera
donc dédié à des programmes dimensionnants mais aussi à des éléments de contexte
international, à commencer par un point sur la concurrence chinoise.
Patrick Cansell
L’empire contre-attaque !
par Patrick Cansell
ARTEM-IS
L’industrie de défense chinoise déploie ses ailes, désormais sur tous les continents. Les salons de
défense et de sécurité, véritable pouls du marché, traduisent cet essor progressif. En moins de dix
ans, l’industrie chinoise est passée d’un positionnement « low tech / low cost » à une stratégie
davantage orientée « medium / low to medium ». Plus de qualité, MKEK présente à IDEF
des produits « comparables » aux solutions occidentales même si les l’automoteur chenillé
capacités des solutions proposées sont dégradées par rapport à leurs FIRTINA.
équivalents occidentaux. Ne serait-ce qu’en termes de marketing et
Présenté à IDEF 2009, cet
de communication, les stands chinois ont acquis le professionna- automoteur de 8,09 mètres
lisme qui sied à toute entreprise ouverte sur l’international. Person- de long a une masse de 4,34
nel compétent, avec systématiquement des cadres bilingues maniant tonnes (dont 2,26 pour le
parfaitement l’anglais et/ou la langue locale, stands haut de gamme tube). Il a une cadence de tir
au design soigné, matériel en parfait état ou, au pire, maquettes de de 6 coups par minute, et
qualité. Avec ceci de particulier que lorsqu’il s’agit de refuser de par- une cadence maximale de 3
ler au visiteur indésirable, l’exposant chinois s’enferme dans un mu- coups en 15 secondes. Sa
tisme boudeur qui ne peut que mettre mal à l’aise (presque autant portée est de 30km (40 km
que ne le fait la discrète caméra de vidéosurveillance incorporée dans avec munitions ERFB - Base
bleed projectile). Il est
les cloisons dudit stand). Passé d’environ 3% à plus de 13% du vo- notamment concurrent du
lume mondial de commandes militaires selon la Rand Corporation, PzH-2000 allemand et du Kle carnet de commandes des industries chinoises les placent désor- 9 sud-coréen.
mais en position de force, dans une stratégie export « globale » qui
lie énergie, matière première, équipement, ingénierie et défense. Les ò tube de 155mm (52
calibres) du Firtina.
exportations chinoises sont ainsi estimées entre 600 et 1200 millions
US$ par an selon les sources. La Chine semble donc encore loin des
résultats du Top 5 constitué par les USA (leader mondial avec plus
de la moitié des exportations mondiales, soit près de 35 milliards
US$), la Russie, la France (près de 5 milliards € en 2007, avec un
objectif fixé par Hervé Morin de 6 milliards en 2008 et 7 en 2010),
l’Allemagne et le Royaume-Uni. Boostées par des commandes nationales en croissance constante, les industries de défense chinoises
pourraient tirer leur épingle du jeu de la crise économique mondiale
du fait de leur positionnement stratégique. En effet, celui-ci leur permet d’offrir des fonctionnalités et capacités se rapprochant - au
moins en apparence - des systèmes occidentaux, à des prix ultra
concurrentiels. Pour faire un jour jeu égal avec les Occidentaux ? A
moyen terme, sans aucun doute, au moins sur un certain nombre de
solutions et de systèmes… En témoigne cette anecdote : visitant le
stand de Norinco lors d’une édition de Defendory en Grèce, un représentant de cette société chinoise me demanda de ne pas prendre
de photos de la maquette de leur SH1, automoteur 155mm de 22
tonnes sur châssis de camion 6x6, copie conforme du CAESAR du
français Nexter. Devant mon étonnement, ce cadre de Norinco me
regarda droit dans les yeux et me dit : « Monsieur, c’est parce que
nous avons peur des contrefaçons ». Serait-ce là ce que les Anglosaxons appellent en stratégie un « turning point » ?!
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1
source : ARTEM-IS - FED 2009
ARTEM Défense est la lettre
d’information du cabinet ARTEM
INFORMATION et STRATEGIES dédiée à
la Défense et à la Sécurité. Il ne s’agit
ni d’un périodique, ni d’un rapport de
veille, mais d’un focus sur certains
sujets dimensionnants de l’actualité,
traités à partir de nos missions de
terrain et nos analyses de marché.
A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
L’industrie chinoise au salon IDEX 2009
par Alexandre Targé
ARTEM-IS
Le salon de Défense IDEX qui s’est déroulé à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis) en début d’année
a accueilli environ 850 sociétés, dont 11% d’entreprises locales (récapitulatif des 5 pays ayant le plus
d’exposants ci-contre).
4x4 SET (Poly Tech.)
Il comprenait de nombreuses nouveautés, tant sur le plan
des matériels présentés que sur la présence de certains
industriels. Certains pays (habituellement quasiment
absents de ce genre de salons) étaient représentés, tels que
la Thaïlande , la Biélorussie, le Luxembourg ou encore
l’Arabie Saoudite.
Les industriels chinois n’étaient pas plus d’une quinzaine, mais la quantité de
matériels présentés (qu’il s’agisse de matériels grandeur nature ou de maquettes )
était impressionnante.
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
radar ST-312 de CETC
Parmi ces sociétés, on note la plus connue dans le domaine de l’armement
terrestre : NORINCO (China North Industries Corporation). Deux entreprises
proposaient également une vaste gamme de solutions : Poly Technologies et
CETC.
ð POLY Technologies Inc., créée dans les années 1980, a longtemps été l’une
des principales société exportatrice de l’industrie de défense chinoise. C’est une
filiale de China Poly Group Corp. qui est désormais un conglomérat aussi bien
présent dans les secteurs de la défense que dans celui de l’immobilier ou du
tourisme. A IDEX, cette société proposait un ensemble de produits très élargi :
les munitions, les blindés, l’artillerie, en passant par les systèmes de
communications et l’aéronautique. Ainsi, les branches représentées comprenait les
UAV (drones aériens), systèmes de communication, les systèmes de surveillance
aérienne, des véhicules blindés, des « BDR » (Battlefield Detection Radars), des
systèmes de défense anti-aérienne, des chars, des armes de petit calibre, des
hélicoptères, des avions, des mortiers, des systèmes radios, toute une gamme de
munitions et des équipements de police, des LRM (lance-roquettes guidées longue
portée), des radar côtiers / naval et radars de tous types, des armement « largués
d’avion » (bombes), des équipements de vision et d’observation, etc.
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
KJ8602A de CETC
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
Était notamment présent le 4x4 SET Security Enforcement Transportation, véhicule de
transport de troupes aux données techniques quasi similaires aux principaux APC
russes et occidentaux modernes, mais dont le coût unitaire semble bien moindre.
Il était notamment équipé lors du salon d’un caméra pivotante à l’arrière.
Des lacunes en termes
d’aménagement de
protection, comme par
exemple l’arrimage des
sièges au châssis du
véhicule (ce qui transmet
directement au passager
le choc d’une exploision
de mine), demeurent
toutefois évidentes.
ð
CETC est un spécialiste de la guerre électronique, des
systèmes de communication, des radars, du C4ISR et des systèmes
de brouillage. Cette société présentait, entre le radar moyenne
portée de surveillance du champ de bataille ST-312 dont le premier
prototype serait sorti en 2008 (la firme réalise également le radar
courte portée JY-17). Également présenté à IDEX (ainsi qu’au
salon IDEAS au Pakistan en novembre 2008), le détecteur d’alerte
radar (RWR - Radar Warning Receiver) KJ8602A. Une multitude
de maquettes (certaines en grandeur nature) étaient exposées,
parmi lesquelles le drone ASN-209.
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MSW (Missile Warning System) de CETC
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
Drone ASN-209 (Poly Technologies)
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
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Une guerre pour rien ? L’opération « Plomb durci » en question.
par Antonin Tisseron
Chercheur associé à l’Institut Thomas More
et réserviste au CDEF (Centre de Doctrine et d’Emploi des Forces - Armée de Terre)
Le 27 décembre 2008, alors qu’un cessez-le-feu de six mois avec le Hamas vient de se terminer, Israël lance une offensive
dans la bande de Gaza. Parmi les objectifs clairement affichés, il s’agit de mettre fin aux tirs de roquettes et aux
importations d’armements par les tunnels reliant la bande de Gaza à l’Egypte. Mais d’autres, avoués du bout des lèvres, sont
également présents dans l’esprit des dirigeants de l’Etat hébreu : restaurer la dissuasion conventionnelle de Tsahal, écornée
par la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah et maintenir la pression sur le Hamas.
L’offensive, préparée depuis plusieurs mois par
Israël, s’est déroulée en deux phases : entre le 27
décembre et le 3 janvier une offensive aérienne
suivie, entre le 3 et le 18 janvier, par une offensive
aéroterrestre.
Bombardements à Gaza lors de l’opération « Plomb durci »
Durant ces deux phases, l’armée israélienne a montré
ses compétences et son savoir-faire. Les
bombardements ont pris le Hamas par surprise et la
plupart des 603 cibles identifiées avant le début des
hostilités ont été détruites durant les premiers jours
du conflit. A l’issue de l’offensive terrestre, plus de
80% des tunnels reliant la bande de Gaza à l’Egypte
auraient été détruits et le Hamas n’aurait plus en sa
possession que quelques centaines de roquettes. A
noter que la marine israélienne a également participé
aux combats, en surveillant les littoraux et en
appuyant les unités terrestres avec ses drones, canons
et missiles (version navale du Spike).
source : web
Pourtant, le bilan des opérations est bien plus nuancé. Contrairement au Hezbollah, le Hamas ne pouvait rivaliser avec
l’armée israélienne. Coincé dans une enclave de 360 km² au terrain plat fort différent des collines et ravines du sud Liban,
moins bien armé que son homologue libanais, il
Schéma de l’opération
semble avoir plutôt cherché à éviter
l’affrontement. Tout au plus pouvait-il tenter
une guerre d’usure destinée à infliger
suffisamment de pertes à Tsahal pour briser le
front intérieur israélien, mais encore fallait-il
qu’Israël décide d’entrer au cœur des zones
urbaines ou de rester dans les anciens territoires
occupés.
Pire, l’opération « Plomb durci » apparaît à
plusieurs égards comme un échec stratégique.
Alors que l’objectif premier d’Israël était de
mettre fin aux bombardements, depuis la fin du
conflit, plusieurs dizaines de roquettes – dont
des Grad de 170 mm – ont été tirées par-delà la
frontière. En résistant et en instrumentalisant les
pertes civiles, le Hamas est aussi sorti
politiquement renforcé par rapport à un Fatah
prônant le dialogue, tandis qu’Israël sortait
diplomatiquement affaibli, critiqué par des Etats
arabes « modérés » traditionnellement opposés
au Hamas.
L’offensive israélienne risque en cela de
marquer durablement le Moyen Orient en
source : www.tdg.ch
éloignant un peu plus Israéliens et Palestiniens
de la fin du cycle de violences. Elle rappelle également que l’emploi de la force armée dans des opérations « punitives » aux
objectifs limités contribue rarement à construire une paix solide et durable. Tout au plus l’opération militaire israélienne
renforcera-t-elle les ressentiments, nourrira la souffrance et la vengeance, mais en aucun cas elle ne détournera les
Palestiniens du Hamas – élu –, et encore moins ne poussera ce dernier à reconnaître l’Etat hébreu. Pour reprendre
l’expression de Pierre Hassner, théoricien français des relations internationales et directeur de recherche émérite au CERI
(Sciences-Po Paris), « on ne badine pas avec la force »…
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A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
LE PAQUET DÉFENSE : UNE RÉVOLUTION ?
par David Spindler
SPINDLER CONSULTING
On pourrait rétorquer que EADS ne possède qu’un monopole relatif en Europe puisque par exemple Alenia avec le C27J dans les avions de transport, ou AgustaWestland dans le
domaine des hélicoptères, sont des concurrents parfaitement
européens de EADS.
Les marchés de défense, au moins intra européens, devraient
en principe s’ouvrir aux firmes européennes sans restriction.
C’est du moins ce que prévoit le Paquet Défense adopté à
une large majorité au Parlement Européen le 14 janvier dernier : « Le but est de s’assurer qu’un Etat-membre puisse acheter le
meilleur produit disponible sur le marché, peu importe qu’il soit fabriqué
par l’une de ses propres entreprises ou par une entreprise située dans un
autre Etat-membre », a expliqué le rapporteur Alexander Graf
Lambsdorff. En tout état de cause et pour préserver un éventuel marImage de synthèse de l’A400M
ché communautaire concurrentiel dans le futur, si des
consolidations industrielles devaient se produire à l’intéVerra-t-on
ainsi Agusta- rieur de l’Union Européenne, il serait probablement sain et
préférable que les États clients, et dans certains cas actionWestland
remporter un naires, veillent à faire en sorte que l’industrie européenne,
jour un mar- dans chacun de ses métiers, se structure en oligopoles pluché
d’héli- tôt qu’en monopoles. Cela pourrait consister par exemple
coptères en à encourager l’union de challengers face à un industriel
France ou en particulièrement dominant dans un métier donné.
Allemagne,
ou BAE Sys- Cela vaut maintenant probablement pour le domaine des
tems
en systèmes électroniques, des systèmes navals ou terrestres France face à véhicules, armes et munitions. Ainsi, pour des industries
Dassault ? De devenues partiellement transnationales, avec des marchés
source : Airbus
même lorsque la France dit renoncer aux offsets, serait-ce nationaux maintenus peu ou prou protégés qu’on le veuille
politiquement tenable si l’armée de terre envisageait d’acheter ou non, la concurrence sera-t-elle au moins effective dans
les pays tiers et fera-t-elle subir aux constructeurs un miniun hélicoptère fabriqué en Italie ?
mum de contraintes sur leurs marchés nationaux protégés,
Crise ou pas crise, prétendre renoncer aux offsets lorsque … pour leur plus grand bien et celui de leurs clients.
l’on dispose sur son territoire d’une industrie de défense capable de fournir une panoplie d’armements à peu près complète, n’est-ce pas également de l’arrogance d’une certaine
façon ?
Alors pour un pays sans industrie de défense, l’offset sur des
achats d’armements semble bien politiquement difficilement
évitable. D’ailleurs le Paquet Défense voté en janvier dernier
ne l’interdit pas. La situation serait évidemment toute autre si
les achats étaient effectués au titre de budgets communautaires et d’autre part ordonnés par une autorité supranationale,
et non par délégation et au nom d’autorités nationales. On en
est loin.
Ainsi les vœux du Parlement Européen resteront-ils encore
pour longtemps en grande partie des vœux pieux et les marchés nationaux des industriels européens, multinationaux ou
non, resteront-ils probablement encore longtemps protégés.
SPINDLER CONSULTING est un cabinet de conseil
indépendant dirigé par David Spindler, directeur de la stratégie
de GIAT-Industries (Nexter) jusqu’en juin 2006.
SPINDLER CONSULTING offre des services de :
ð
ð
Conseil en stratégie et marketing industriels
Assistance commerciale
SPINDLER CONSULTING est spécialisé dans l’industrie de
Défense et de la Sécurité.
Adresse :
41 rue de Versailles
F-78320 Le Mesnil Saint Denis
Tél. :
+33(0)6 08 40 90 30
E-mail :
d.spindler@spindlerconsult.fr
Site web : www.spindlerconsult.fr
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4
source : web
Les péripéties de l’Airbus A400M sont sans doute pour partie C’est d’ailleurs sans doute souhaitable et nécessaire pour
le révélateur d’une position de monopole, d’un excès de eux, mais également pour leurs clients tant que le marché
confiance en soi du constructeur, voire d’arrogance, provo- européen, du côté de la demande, est aussi fragmenté.
qué par une position de force face à un client au pouvoir
Avion de transport C-27J
délégué sans responsabilité propre.
ARTEM Information & Strategies vous propose les produits
suivants, développés sur fonds propres, accessibles en français ou en anglais :
ð
Panorama des plateformes 4x4 blindées
þ 133 fiches « matériels » : description et marchés de chaque 4x4 en
développement ou en service à travers la planète ;
þ 68 fiches “industries” (1 fiche pour chacun des acteurs industriels à
l’origine d’une ou plusieurs de ces plateformes).
ð
Panorama des tourelles téléopérées (RCWS)
þ 77 fiches « matériels » : description et marchés de chaque système
d’armes, versions, équipements et acteurs industriels impliqués ;
þ 41 fiches “industries” (1 fiche pour chacun des acteurs industriels à
l’origine d’un ou plusieurs de ces systèmes d’armes).
ð
Parc mondial de véhicules blindés :
Il s’agit d’une solution unique restituant non seulement le parc mondial de
véhicules blindés mais aussi les perspectives d’acquisition (besoins, projets, programmes à l’horizon 2009 - 2025) sur la même base de données
en ligne, accessible 24/24, exploitable sur simple abonnement annuel.
ARTEM Information & Stratégies
Des solutions efficaces et pragmatiques pour répondre à vos
besoins de connaissance des marchés de Défense et Sécurité.
Téléphone : +33 9 62 03 33 44 / + 33 1 47 36 25 42
e-mail : artem-is @ voila.fr
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A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
L’optronique dans le terrestre : une présence de plus en plus nécessaire...
par Alexandre Targé
ARTEM-IS
Le terme « optronique » désigne les équipements de vision et de détection optiques contenant de l'électronique pour traiter et optimiser les signaux captés. Que ce soit sur des solutions fixes ou mobiles, on constate la forte recrudescence du nombre de systèmes qui en
sont dotés, mais aussi du nombre de solutions embarquées sur un seul système : systèmes
de surveillance de sites, plateformes en général (air, terre, mer) pour permettre leur mobilité ou améliorer leur capacité de comOptronique de la RCWS Protector de Kongsberg
bat, systèmes d’armes, etc. L’enjeu est
simple et évident : voir au plus tôt, détecter et identifier au plus loin et dans
les pires conditions (ne serait-ce que la
nuit, mais aussi à travers les fumées du
champs de bataille, la brume, la pluie,
etc.) jusqu’à mettre ne place des systèmes d’aide à la surveillance, automatisés,
équipés de solutions d’alerte et de tracking, allant jusqu’à asservir les systèmes
d’armes.
Dans les véhicules de combat, on
trouve principalement :
ð
un viseur chef et viseur tireur
source : ARTEM-IS - IDEF 2009
(systématique dans les chars de combat),
parfois interconnectés pour assurer la
Viseur tireur d’Aselsan
fonction « hunter-killer » qui permet de
positionner le chef en tant que
« chasseur », qui désigne à la volée les
cibles, et le tireur en tant que « tueur »,
dont les systèmes de contrôle du tir
(optronique, conduite de tir) intègrent
automatiquement les données fournies
par le chef de char. Le char Leclerc fut
le premier engin de combat disposant de
ces terribles capacités.
ð de l’optique destinée à la vision de
jour et/ou de nuit sur véhicules de combat ou de transport de troupes ; il peut
s’agir de l’optronique disposé sur une
source : ARTEM-IS - IDEF 2009
éventuelle tourelle téléopérée (RCWS),
de solution (souvent assez simple) d’aide au pilotage, ou alors de systèmes complexes,
souvent très performant en terme de portée et de définition, destinés à des solutions embarquées de surveillance du champs de bataille (notamment sur les blindés de reconnaissance - le système optronique est alors parfois positionné sur un mât télescopique - sur
des drones ou des aéronefs habités, mais également sur les plateformes navales, drones
navals compris).
Possibilité de configuration de
solutions optiques, par Zeiss.
A : positionnement de 2 systèmes
de vision sur le véhicule blindé
B : mode panoramique 360°
C : possibilité d’être en mode opératoire indépendant
D: stabilisation du système
source : Zeiss
optronique de la RCWS Raven
Lorsqu’elles sont montées sur RCWS, les solutions optroniques sont utiles non seulement
pour la vision de nuit, mais aussi afin de retransmettre les images de « la cible » à neutraliser pour le tireur afin qu’il puisse tirer via l’intérieur de son véhicule sans courir le risque
de sortir. C’est particulièrement le cas en combat urbain. Les fonctions de vision à 360°
(avec 2 systèmes fixes positionnés ou sur une RCWS pivotante) et de stabilisation du
système permettent une meilleure efficacité. Lors de combats en pleine nuit et/ou en
zone urbaine, un véhicule bien armé et bien protégé mais sans système optronique cohérent peut alors être considéré comme un véhicule « aveugle ».
Un système de vision nocturne offre des capacités de combat optimisées, face à un adversaire qui n’est pas forcément équipé de telles solutions. Initialement apanage de plateformes complexes et des forces spéciales, les solutions de vision nocturne se sont démocratisées. Notons qu’elles se sont également disséminées chez les « adversaires », y compris source : ARTEM-IS - IDEX 2009
lorsqu’ils sont supposés être technologiquement moins avancés. La dissémination d’optiques « nuit », notamment made in China , est ainsi devenue une réalité.
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A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
THALES : A NOUVEL ACTIONNAIRE, NOUVELLE STRATÉGIE ?
par David Spindler (SPINDLER CONSULTING)
Depuis plus de 10 ans Thales conduit une stratégie d’équipementier multidomestique civil et militaire avec des implantations principalement en France, au Royaume
Uni, aux Pays-Bas, en Australie et dans quelques autres pays. Plus récemment Thales a réussi avec succès à se positionner en systémier dans plusieurs domaines, l’activité de systémier étant assez fortement liée, mais pas strictement, à son offre d’équipements.
Siège de Thales (source : web)
Logo de « Scorpion » (source : web)
Si Dassault en devient le premier actionnaire privé, il y a certes des raisons liées au
maintien d’un contrôle français sur Thales. Il y a aussi sans doute, pour Dassault,
des raisons de stratégie industrielle et commerciale. En effet, depuis l’intégration de
Dassault Electronique dans Thomson CSF devenu ensuite Thales, la part de Thales
dans l’avion Rafale ou dans l’activité qui subsistera une fois les avions livrés à l’armée de l’air ou à d’éventuels clients à l’exportation, en constitue une part primordiale : Radar de bord, optronique et visualisations, contre-mesures, système d’armement, pods de toutes natures,… sans compter les simulateurs d’entraînement ou les
systèmes de préparation de missions.
Or qu’achètent les clients ? D’abord des plateformes, pas des équipements ni des
systèmes électroniques. Ceux-ci, ainsi que les systèmes d’information pour la mise
en œuvre des plateformes sont certes indispensables et incontournables, tant dans
les domaines militaires que civils. Mais ce sont des utilités. Alors que peut faire un
plateformiste lorsque la stratégie de développement, de commercialisation, de ses
équipements principaux, quasiment imposés, échappe, sinon en prendre le
contrôle ?
Dassault en a les moyens. DCNS dans le domaine « Scorpion » succède à la « BOA », bulle opérationnelle aéroterrestre, qui était
le volet conceptuel du programme (source : web).
naval ou NEXTER dans le domaine terrestre ne
les ont pas mais se trouvent dans des situations
d’autant plus semblables que la part des systèmes
électroniques et informatiques est croissante dans
les systèmes d’armes. NEXTER est parvenu dans
le VBCI à diversifier ses fournisseurs d’électronique-optronique, mais ce n’est peut-être, dans la
perspective du projet SCORPION, que partie
remise.
La relative faiblesse des exportations d’armement
de la France depuis quelques années ne serait-elle
pas en partie due, d’ailleurs, à la relative faiblesse
des plateformistes nationaux face à un équipementier beaucoup plus puissant qu’eux et qui
mène ou a mené une stratégie propre?
VBCI de Nexter : du prototype au système infocentré
Alors, au moins dans le domaine aéronautique,
peut-être dans le domaine naval puisque Dassault
va devenir par Thales interposé premier actionnaire privé de DCNS, il parait probable que Dassault engage, en s’appuyant sur Thales, une stratégie toujours multidomestique, mais peut-être plus
fondée sur la vente de plateformes et des systèmes
associés à leur mise en œuvre que purement équipementière.
On peut en tout cas conjecturer que désormais la
stratégie de Thales s’élaborera davantage au Rond
Point des Champs-Élysées, siège de Dassault, que
rue de Villiers à Neuilly-sur-Seine.
source : ARTEM-IS - Eurosatory 2006
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- FOCUS - AU FED, RUD SE DÉCHAÎNE !
Comme chaque année, le salon FED (Forum Entreprises Défense)
s’est déroulé mi-mai sur le camp de Satory à Versailles. On notera
que l’essentiel des sociétés présentes étaient françaises. Néanmoins,
parmi les quelques entreprises étrangères présentes, se distinguait la
société allemande RUD, qui possède une filiale commerciale à Pontcharra dans l’Isère.
RUD est spécialisée dans la conception et la réalisation de systèmes
de levage, d’arrimage, de manutention, d’équipements de remorquage
et de chaînes antidérapantes. En 2007, l’entreprise, qui compte 2.000
salariés dans le monde, a réalisé environ 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 54% à l’exportation. Elle commercialise des produits aussi bien « militaires » que « civils ». Nous avons pu rencontrer le responsable export France de RUD, Xavier Lucas.
Levage d’un moteur de Piranha (source RUD)
source : ARTEM-IS - FED 2009
source : ARTEM-IS - FED 2009
Chaînes RUD sur Sherpa 3 de RTD au salon FED
Siège social de RUD à Aalen en Allemagne
source : RUD
Ce dernier nous a présenté la gamme de produits de RUD. Ainsi, pour
les modèles civils, peut-on citer les chaînes Supergreifsteg et Profilgreifsteg pour le tout terrain et le déneigement. Le modèle RUDmatic
est quant à lui davantage adapté à un emploi « occasionnel » sur route
enneigée, notamment pour les véhicules de gendarmerie, les véhicules
de pompiers ou encore les autocars. On citera également le système de
chaînage automatique ROTOGRIP qui permet d’éliminer le « facteur
temps » et le caractère « technique » du chaînage et du déchaînage.
Monsieur Lucas nous a expliqué que ce système est adapté pour des
camions de type Renault Mascott, Maxity, Midlum ou encore Kerax.
Notre équipe a également pu observer le principe des chaînes « offroad » de RUD, montées lors du salon FED sur le 4x4 blindé Sherpa 3
de Renault Trucks Défense, qui fut l’une des vedettes du salon.
Concernant la forme des chaînes conçues par RUD, on note qu’il s’agit
d’un filet asymétrique particulièrement adapté aux pneus des véhicules
tout-terrain. Ces chaînes disposent d’une large ouverture pour un autonettoyage dans les terrains boueux ou enneigés. Les fermetures de la
chaîne (à l’intérieur et à l’extérieur) possèdent une très forte capacité de
résistance afin de supporter des conditions de terrain particulièrement
difficiles : ornières profondes et boueuses, chocs avec cailloux et rochers, terrains « lourds » (type forestiers). Ces chaînes permettent aux
véhicules d’évoluer avec une adhérence accrue et donc d’avoir une bien
meilleure mobilité de façon à répondre en tout temps et en tout lieu
aux exigences opérationnelles.
On notera que les systèmes de fixation sont également réalisés par
RUD et répondent aux mêmes exigences de robustesse que les chaînes
elles-mêmes, ce qui est un impératif de fiabilité.
Toujours dans le domaine de la défense, la firme propose également
des solutions de :
ð levage (avec le harnais de levage RUD) : groupe motopropulseur
de véhicules blindés, tourelles, groupes électrogènes, palettes, etc. Les
chaînes proposées vont de 4mm de diamètre pour une capacité de levage de 2,1 tonnes à 22mm de diamètre pour une capacité de levage de
56 tonnes.
ð d’arrimage (pour transport terrestre, maritime et aérien) destiné aux
shelters sur camions, aux véhicules (en général et non uniquement aux
véhicules blindés) sur remorques de camions, aux roues d’aéronefs, etc.
Notez que RUD invite tous nos lecteurs à sa journée portes-ouvertes
le jeudi 25 juin prochain 8h - 18h au 1145, rue des Méttanies 38530
Pontcharra, pour présenter sa nouvelle gamme de chaînes-pneu !
Contact pour toute information complémentaire :
Xavier LUCAS, responsable export France RUD
xavier.lucas@rud.com
tél. : +49 171 870 00 30
www.artem-defense.com
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A R T E M I N F O R M AT I O N & S T R A T E G I E S
UMTAS et CIRIT, deux programmes de missiles turcs
A IDEF 2009, salon de Défense qui a lieu tous les deux ans, l’équipe d’ARTEM-IS ont pu rencontrer la société turque
Rokestan (détenue à 35,5% par la Fondation des forces armées turques). Cette dernière présentait sur son stand deux
maquettes de missiles, qui font tous deux partie d’un programme en cours et en sont pour le moment au stade du
développement :
ð missile à guidage laser CIRIT [Jereed, qui signifie
« javelot »]: il s’agit en fait d’une roquette de 70mm
guidée par un laser semi-actif. Sa portée minimale est
de 1,5km et maximale de 8 km. Ce « missile » est
destiné à traiter des personnels et des blindés légers.
D’une masse de 14 kg et long de 1,9 mètre, il est
destiné être sur deux types de plateformes : les
hélicoptères d’attaque et les UAV. Ce « missile » est
doté d’un guidage laser de 3ème généraion fire and forget
c'est-à-dire qu’il peut atteindre sa cible sans que le
tireur ait besoin de rester dans la ligne de vision de son
objectif. Le CIRIT est un prototype qui serait prêt à
être produit et intéresserait plusieurs pays clients.
maquette de missile CIRIT (Rokestan)
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
maquette de missile UMTAS (Rokestan)
ð
missile air-sol anti-char longue portée UMTAS
(Uzun Menzilli Tanksavar Sistemi) : d’une portée
maximale de 8 km et équipé d’une caméra infrarouge, il
est long de 1,75 mètre et pèse 35 kg. Il est prévu qu’il
équipe le future hélicoptère d’attaque léger T-129
(jusqu’à 12 missiles par aéronef). Le UMTAS, lorsqu’il
sera produit, aura alors notamment pour concurrent le
source : ARTEM-IS - IDEX 2009
missile Hellfire américain et le Spike-ER israélien.
Remarque : Rokestan développe aussi le missile OMTAS, missile anti-char de moyenne portée (60-250 mètres à 4 km).
Rokestan espère dans un premier temps vendre ces missiles à l’armée turque et est ouverte à l’export. Elle serait d’ailleurs
en négociation avec l’Australie et un pays du Moyen-Orient pour le CIRIT (en fait, il s’agit très probablement du Pakistan).
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source : ARTEM-IS - IDEX 2009
Contexte géopolitique
Positionnement
Marché et tendances
Acteurs présents
Partenaires potentiels
Points de contact
ñ maquette du chaland à
coussins d’air LSF - II
(Landing Ship Fast) du coréen Hanjin Heavy Industries
& Construction Co Ltd, exposé à IDEX 2009. Notons
que cette entreprise sudcoréenne a en charge le programme de construction de 3
LPD (transport de chalands
de débarquement), baptisé
LPX, classe Dokdo.
MATION
Concurrent du LCAC américain (Textron Marine and
Land System), il a une capacité de chargement de 55 tonnes (soit un char de combat)
et a une vitesse maximale de
40 nœuds.
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d’information gratuite, envoyez-nous un mail en
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source : ARTEM-IS
IDEX 2009
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et systèmes d’armes associés, systèmes d’artillerie, drones, armes à
létalité réduite, robotique du champ de bataille (UGV), lancegrenades, optronique, etc.
ARTEM-IS est présent sur les principaux salons de Défense terrestre et aéroterrestre et réalise sur demande des rapports de salons, des veilles thématiques et stratégiques, des panoramas comparatifs, des panoramas industriels, etc.
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ARTEM-IS met à votre disposition un portail internet
(www.artem-defense.com), véritable base de données regroupant
l’intégralité du parc mondial de véhicules blindés (dont l’historique et les marchés futurs). Y figurent une quarantaine de champs
de données tels que la quantité en service, les années de livraison,
de mise en service, l’armement, la protection balistique, la motorisation, les dimensions, etc.
ARTEM-IS publie tous les deux mois une newsletter Défense
gratuite traitant de l’actualité et des salons de ce secteur d’activité.
Si vous souhaitez une interview, que nous réalisions un article ou
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ARTEM-IS réalise pour ses clients (grands comptes, PME-PMI)
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ou commerciaux.
ARTEM-IS est également un des leaders français de la simulation
(gestion de crise, stratégie, continuité d’activité) référencé auprès
d’acteurs économiques de premier plan et réalise des prestations
de formation pour ses clients (grandes écoles et universités, CCI,
PME-PMI, grandes entreprises) sur les thèmes suivants :
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gestion de crise et management du risque ;
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ARTEM Information & Stratégies
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