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L’image automatisée sous la direction de Paul Wombell le mois de la photo à montréal 1 paul wombell 12La boîte noire Essais Paul Wombell 162 Le monde comme appareil photographique : notes sur une photographie non humaine Œuvres Joanna Zylinska 32Elina Brotherus 38 Michel Campeau 44Raphaël Dallaporta 50 Max Dean 54 Véronique Ducharme 60Pascal Dufaux 66ExpVisLab 70 Mona Hatoum 72 Mishka Henner 80Craig Kalpakjian 84Suzy Lake 88Trevor Paglen 92Barbara Probst 96Jon Rafman 1 02 David K. Ross 1 08Thomas Ruff 1 12Tomoko Sawada 1 16Kevin Schmidt 1 20Cheryl Sourkes 1 24Jules Spinatsch 1 28Jana Sterbak 1 34Penelope Umbrico 1 38WassinkLundgren 1 42 Michael Wesely 1 48 Donovan Wylie 2 paul wombell 174 Vie privée sur Google Street : webcams, Street View et transformation de la photographie et de la vie privée en public Melissa Miles 184 L’embranchement biomachinique : les drones dans la ruche Francine Dagenais 196Ontologie du drone Jordan Crandall 208Réflexions sur la photographie computationnelle George Legrady Annexes 222Bibliographie sélective 225Remerciements 3 paul wombell 4 paul wombell 5 kevin schmidt \ voir p. 116 6 mishka henner \ voir p. 72 7 artiste david k. prénom ross \ voir nom p. \ voir 102 p. XX 8 max dean \ voir p. 50 9 jules spinatsch \ voir p. 124 10 penelope umbrico \ voir p. 134 11 michael wesely \ voir p. 142 Paul Wombell la boîte noire Aucun appareil photo correctement programmé ne peut être entièrement percé à jour par un photographe, ni même par la totalité des photographes. C’est une black box1. Vilém Flusser Certains habitants d’un village de Sikkim trahissaient une horreur atroce et se cachaient, dès qu’on tournait sur eux la lentille d’un appareil photographique ou le « mauvais œil de la boîte », comme ils l’appelaient. Cet appareil prenait, croyaient-ils, leur âme avec leur image, et permettait ainsi au possesseur des photographies de faire agir des charmes sur eux ; la photographie d’un paysage, prétendaient-ils, le flétrissait2. L.A. Waddell 1. Vilém Flusser, Pour une philosophie de la photographie, trad. de l’allemand par Jean Mouchard, Belval, Circé, 1996, p. 30. 13 2. Laurence Austin Waddell, Among the Himalayas, cité dans James George Frazer, Le rameau d’or, tome 1 : Le roi magicien dans la société primitive; Tabou et les périls de l’âme, Paris, Robert Laffont, 1981, p. 541. paul wombell Ce récit est tiré du livre Le rameau d’or de James George Frazer, dont j’ai trouvé une version sur le site de partage de documents en ligne Scribd3. En faisant défiler la page vers le bas, une réclame publicitaire apparut annonçant : « JE SUIS UN NIKON D3200 ». L’appareil pouvait parler et dit : « JE SUIS EN VIE ». Cet appareil photo est un ami, un membre de votre famille. Il peut conserver le souvenir des événements importants de votre existence, prendre des photographies dans le noir, enregistrer des sons et faire des prises de vue à distance. Cet appareil photo est vivant. dotés de posemètres pour ajuster l’ouverture et la vitesse d’obturation en fonction des conditions d’éclairage, de senseurs de mise au point automatique pour déterminer la distance entre le sujet et l’objectif, et de retardateurs qui permettent au photographe d’effectuer une mise au point avant de prendre place devant l’appareil et ainsi faire partie de la photo. Depuis l’avènement d’Internet et du WiFi, les images peuvent être partagées instantanément sur les réseaux sociaux et conservées dans des banques d’images accessibles depuis un ordinateur, un téléphone mobile ou un autre dispositif de prise de vue. L’appareil photo a une vie qui lui est propre et nécessite peu ou aucune intervention humaine : il fait partie de la famille, c’est un ami, un outil technologique parfaitement intégré et connecté à d’autres machines, un objet de désir qui met nos désirs en images. Mais quel désir l’appareil a-t-il pour nous ? Comme le déclare le romancier J. G. Ballard : Dans l’histoire de la photographie, on rapporte fréquemment le récit d’une croyance, répandue dans certaines sociétés soi-disant primitives, selon laquelle la photo graphie pouvait ravir leur âme aux êtres. En rétrospective, cette rencontre avec la photographie à la fin du xixe siècle semblerait porter bien davantage sur des questions d’anthropologie et de colonialisme, ce qui est en effet le cas. Néanmoins, les habitants de Sikkim avaient conscience de quelque chose de plus profond : le rapport changeant entre l’humain et la technologie. Il se peut bien que cette boîte ait une emprise sur le sujet, mais elle a en aussi une sur le photographe. Nombreux sont ceux qui conçoivent l’appareil photo comme un simple objet que l’on peut maîtriser et contrôler parfaitement, un objet qu’il suffit de saisir pour faire spontanément ses photographies. Selon le théoricien politique Langdon Winner, les dispositifs techniques ne sont pas que des appareils indépendants et autonomes ; ils supposent de la coordination sociale et un apprentissage : « Nous vivons avec les technologies plus que nous les utilisons. Notre perception des outils change à partir du moment où l’on prend conscience que leurs utilisateurs font partie intégrante de leur fonctionnement4. » Nous apprenons comment utiliser un appareil photo de manière formelle et informelle. La famille, les amis, les modes d’emploi, la formation et la publicité jouent tous un rôle dans le transfert des compétences nécessaires pour faire des photographies. Depuis peu, l’appareil photo a commencé à participer activement à la transmission de ces compétences. Les appareils photo sont des instruments complexes qui transforment l’espace tridimensionnel en une forme bidimensionnelle miniature par la manipulation de la distance, de la lumière et du temps. À une certaine époque, les photographes pouvaient jusqu’à un certain point régler eux-mêmes les paramètres des calculs nécessaires à l’obtention de l’exposition désirée, mais, à la fin des années 1960, les composantes électroniques internes à faible coût se sont répandues, et les opérations requises pour prendre une photo sont devenues automatisées. Les appareils ont été 3. James George Frazer, The Golden Bough: A Study in Magic and Religion, Part II, Taboo and the Perils of the Soul, 3e éd., Londres, MacMillan, 1919. Voir : http://www.scribd.com/doc/18067818/ Frazer-Taboo-and-the-Perils-of-the-Soul-TheGolden-Bough-part-II. 14 4. Langdon Winner, Autonomous Technology: Technics-out-of-Control as a Theme in Political Thought, Cambridge (Mass.), MIT Press, 1977, p. 202 (notre traduction, comme pour les suivantes). paul wombell L’Église d’Angleterre a perdu beaucoup de son pouvoir ; la monarchie également. On se retrouve donc avec la consommation à outrance. Cela ne me gêne pas, mais c’est un problème quand c’est tout ce qui reste. Je veux dire, quand vous allez dans les banlieues de Londres, loin des grands musées, des Chambres du Parlement, des galeries d’art, des théâtres et ainsi de suite, dans un monde où tout ce qu’on trouve ce sont des magasins de détail [...] il n’y a rien d’autre qu’une nouvelle gamme d’appareils photo numériques et je ne sais quoi encore pour nourrir ses rêves […]5. Cette vision du pouvoir érodé par la consommation et, plus important encore, l’influence de la technologie sur l’imaginaire et les désirs humains sont des sujets récurrents des romans de Ballard et les principaux thèmes de Drone : l’image automatisée. C’est toutefois dans les musées et les galeries d’art que les artistes ont exploré les multiples usages de l’appareil photo d’aujourd’hui, et sa transformation en un objet qui fait rêver. p. 134 Commençons cet examen de la vie de l’appareil photo en explorant le travail des artistes Penelope Umbrico et Cheryl Sourkes et les liens qu’il entretient avec les thèmes de la consommation et du désir dans la banlieue. Penelope Umbrico s’approprie des images tirées de sites Web ou de pages de catalogues servant à vendre des biens de consommation. L’œuvre TVs From Craigslist (2008-2012) se compose de photographies de téléviseurs usagés trouvées sur Craigslist. En raison de l’utilisation d’appareils numériques en mode automatique, les photos laissent voir le reflet du flash sur les écrans de télévision, faisant ainsi apparaître l’image 5. Tiré d’une entrevue avec J. G. Ballard par James Naughtie de BBC Radio 4, dans Simon Sellars et Dan O’Hara, dir., Extreme Metaphors: Selected Interviews with J.G. Ballard 1967–2008, Londres, Fourth Estate, 2012, p. 481. 15 paul wombell fantomatique du vendeur et de son intérieur domestique. Umbrico a écrit à propos de la série : « Croire aux fantômes implique que le fantôme est un “autre”, mais si notre rapport d’identification aux représentations et aux présences numériques immatérielles détermine de nombreux aspects de notre monde, nous sommes peut-être ce fantôme (ou tout au moins, en passe de le devenir), comme si nous avions trouvé un moyen de quitter la grotte et que nous y avions laissé nos corps6. » sélection et un montage à partir de milliers de captures d’écran, pour ensuite procéder à un classement par type d’images. Comme Umbrico, Sourkes s’intéresse au rôle que joue la caméra dans la redéfinition des rapports entre le privé et le public, alors que les moments les plus intimes sont librement mis à la disposition de toute personne ayant accès à un ordinateur et à Internet. En 1942, le premier système de télévision en circuit fermé (closed-circuit television ou CCTV) était installé en Allemagne au polygone d’essai des fusées V2. L’ingénieur Walter Bruch9 s’est vu confier la conception et l’installation de ce système dont l’objectif était d’observer de près le lancement des premières fusées balistiques à longue portée. Depuis les années 1960, le compte à rebours est devenu l’un des symboles visuels de l’exploration spatiale. Les caméras CCTV haute définition, aujourd’hui connectées à des ordinateurs qui permettent d’identifier et de retracer qui ou quoi que ce soit se trouvant dans leur champ de vision, sont omniprésentes dans l’espace public. Dans son livre Haunted Media, Jeffrey Sconce écrit sur les médias électroniques et leur rapport au paranormal ainsi que sur la croyance, répandue dans les années 1950, selon laquelle les technologies comme la télévision étaient « en vie7 ». Il dresse un parallèle troublant entre les notions de photographie spirite de la fin du xixe siècle et de cyberespace de la fin du xxe siècle, et l’idée de cyberesprits. Il fait appel au concept freudien de l’inquiétante étrangeté pour évoquer l’idée du familier qui devient inquiétant ou encore la peur d’être sous l’emprise de forces extérieures capables d’activer d’occultes tensions réprimées. Les réglages automatiques de l’appareil photo jouent un rôle central dans la série Sunset Portraits from 12,193,606 Flickr Sunsets on 4/25/13 (2013) d’Umbrico, qui est constituée de photographies obtenues sur le site de partage d’images Flickr. Les images représentent des gens devant un coucher de soleil mais, comme les appareils sont réglés sur le mode automatique, la lumière vive du soleil est compensée par une sous-exposition des personnages à l’avant-plan. On pourrait considérer que ces deux séries de photographies sont mal exposées et de piètre qualité, mais le mécanisme de l’appareil a outrepassé la volonté des photographes, mettant ainsi en évidence ses propres règles et comportements. Cheryl Sourkes évoque le domestique et l’automatique dans ses œuvres Everybody’s Autobiography (2012), Facebook Albums (2010) et BRB (2010). Au cours des années 1990, le monde autrefois intime du foyer est devenu visible d’une manière que Ballard même n’aurait pu imaginer. On pouvait désormais raccorder une caméra vidéo à son ordinateur et entrer en contact avec d’autres personnes par l’entremise de l’écran. Ce système allait s’appeler webcams. Cette transformation s’inscrivait dans un projet plus vaste qui visait à installer des caméras autonomes dans les espaces publics et privés pour surveiller la circulation routière, observer les animaux dans les zoos, voire regarder des personnes se dénuder et se livrer à des actes sexuels8. Les webcams, aujourd’hui omniprésentes, ont intégré notre vie quotidienne. Sourkes est sans doute l’une des premières artistes à avoir recours à cette innovation extraordinaire de manière intensive et imaginative. À l’aide de son ordinateur, elle cherche du matériel sur des sites Web et autres sites de webcams en direct puis effectue une 6. Penelope Umbrico, « From Narcissus to Narcosis », Penelope Umbrico (photographs), New York, Aperture Foundation, 2011, p. 9. 7. Jeffrey Sconce, Haunted Media: Electronic Presence from Telegraphy to Television, Durham et Londres, Duke University Press, 2000. 16 8. Cette esthétique rappelle les premiers films expérimentaux d’Andy Warhol réalisés dans les années 1960, comme Sleep, Eat, Screen Tests, et Empire. paul wombell p. 124 p. 120 En 2003, Jules Spinatsch entreprend la réalisation de ses séries Surveillance Panorama Projects, qui exploitent des CCTV situés dans l’espace public. Vienna MMIX 17352/7000, Speculative Portrait of a Society (2009-2011) a été créée le 19 février 2009 à l’occasion du bal annuel de l’Opéra de Vienne, auquel assistaient plus de sept mille personnes. L’œuvre est composée d’images générées par deux caméras CCTV commandées par ordinateur et munies d’un téléobjectif, dont l’œil a balayé la salle pendant plus de huit heures et demie. Les appareils, qui prenaient une photo toutes les trois secondes, ont effectué deux rotations complètes sur leur axe et saisi 17 352 images différentes. Comme il s’agissait d’appareils automatiques, il n’y a aucune hiérarchie de sujets ni distinction entre lustres, particules de poussière, rideaux et êtres humains. Spinatsch s’est inspiré du livre de Josef Haslinger, Opernball10 (Bal de l’Opéra), un roman politique à suspense qui raconte l’histoire d’un attentat au gaz toxique par des terroristes néonazis, qui entraîne la mort de milliers de convives au bal de l’Opéra de Vienne. Outre les webcams et les CCTV, les autres caméras automatisées bien connues sont celles employées par Google Inc. et qui portent le nom des services auxquels elles sont associées, Google Earth et Google Street View. Google Earth, qui a été créé par Keyhole Inc., s’appelait à l’origine Earth Viewer 3D11. Google possède aujourd’hui plus de vingt satellites en activité utilisés à des fins de réseautage, de cartographie et de communication. 9. Walter Bruch jouera plus tard un important rôle dans le développement de la diffusion télévisuelle. 10. Josef Haslinger, Opernball, Francfort, Fischer, 2003. 17 11. Fondée en 2001, Keyhole était une entreprise informatique spécialisée en logiciels de visualisation de données géospatiales financée en partie par la CIA. Son nom fait référence aux satellites de reconnaissance KH qui étaient exploités par la CIA et l’armée de l’air américaine dans les années 1960. Google a acheté Keyhole en 2004. paul wombell œuvres ELINA BROTHERUS OPTICA, un centre d’art contemporain Œuvres exposées Artists at Work, 2010 Vidéo HD, 41 min 11 s, format 16:9, couleur, son stéréo, dialogue en finnois sous-titré en anglais. 12 ans après, 1999-2012 (sélection) Épreuves à jet d’encre à pigments sur papier chiffon baryté beaux-arts, à partir d’originaux analogiques et numériques, dimensions variables. Dans les œuvres d’Elina Brotherus, dont la vidéo Artists at Work (2009) et la série photographique 12 ans après (1999-2012), deux sujets reviennent souvent : l’artiste elle-même et l’appareil photo. Intéressée depuis longtemps par la représentation de l’artiste comme modèle, elle campe ostensiblement sa propre figure dans presque toutes ses photographies et vidéos. Les autoportraits de Brotherus la montrent dans des paysages majestueux ou dans des espaces confinés où se reflètent diverses émotions allant de la mélancolie à la colère, de la perplexité à la sérénité. De son deuxième sujet, l’appareil photo, on aperçoit parfois le déclencheur souple dont le fil serpente au sol en direction de ses mains, l’appareil demeurant hors champ. Dans des œuvres plus récentes, l’appareil photo apparaît dans l’image, partageant l’espace avec l’artiste. Née en 1972 à Helsinki, Elina Brotherus partage son temps entre la France et la Finlande, où elle a obtenu une maîtrise en photographie de la University of Art and Design Helsinki en 2000. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives partout dans le monde, entre autres à la Photographers’ Gallery à Londres (2013) ; au Festival international de photographie de Lianzhou (2012) ; au Musée d’art moderne et d’art contemporain à Liège (2012) ; au Louisiana Museum of Modern Art à Humlebæk, au Danemark (2012) ; au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (2012) ; au Sørlandets Kunstmuseum à Kristiansand, en Norvège (2011) ; au Bloomberg Space à Londres (2010) ; au Finnish Museum of Photography à Helsinki (2009) et au National Art Center à Tokyo (2008). Elle est lauréate de nombreuses bourses et récompenses, et ses œuvres font partie de collections publiques majeures. Brotherus est représentée par gb agency à Paris, the Wapping Project – Bankside à Londres et la Martin Asbæk Gallery à Copenhague. \ www.elinabrotherus.com De la série 12 ans après : p. 33 \ Le Chemin, 2011, 90 x 120 cm p. 34 \ Dans le brouillard, 2011, 90 x 120 cm p. 35 \ En novembre, 2011, 90 x 117 cm p. 36 \ Nu aux bottes de randonnée, 2011, 90 x 110 cm p. 37 \ Exercice d’équilibre, 2011, 90 x 120 cm Avec l’aimable autorisation de l’artiste 32Elina Brotherus 33Elina Brotherus 34Elina Brotherus 35Elina Brotherus 36Elina Brotherus 37Elina Brotherus MICHEL CAMPEAU Musée des beaux-arts de Montréal Œuvre exposée Splendeur et fétichisme industriels. La collection Bruce Anderson Collection, 2013 Photographies numériques couleur, épreuves à jet d’encre, 74,3 x 99,1 cm. Édition de 8. Le plus récent projet de Michel Campeau, Splendeur et fétichisme industriels. La collection Bruce Anderson (2013), est une étude photographique des appareils photo faisant partie d’une collection particulière à Montréal. Il s’intègre à un plus vaste projet de l’artiste sur le déclin de la photographie analogique. Campeau y souligne les différents matériaux utilisés pour construire le corps de l’appareil, tels le bois, le métal et le plastique, ainsi que divers accessoires comme les objectifs et les flashs qui en augmentent le corps. Chaque appareil est photographié de manière à souligner les noms des modèles et leurs traits stylistiques spécifiques. Michel Campeau est né en 1948 à Montréal, où il vit et travaille toujours. Au cours de sa carrière photographique jalonnant cinq décennies, il a reçu plusieurs distinctions, parmi lesquelles le Prix du Duc et de la Duchesse d’York en photographie (2010) et la Bourse de carrière Jean-Paul-Riopelle (2009). Son exposition Darkroom a été présentée de 2008 à 2012 au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, en France ; à la Robert Morat Gallery à Hambourg ; à Paris Photo ; à Fotogallery Cardiff ; aux Rencontres d’Arles ; et au New York Photo Festival. Ses œuvres font partie de collections majeures au Canada et à l’étranger, telles que celle du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée des beauxarts du Canada à Ottawa et du Centre national des arts plastiques à Paris. Campeau est représenté par la Galerie Simon Blais à Montréal. \ www.campeauphoto.com p. 39 \ Argus C-Four, Ann Arbor, É.-U., 1951-1957 p. 40 \ Sinclair Traveller Una, Londres, Angleterre, 1927 p. 41 \ Plaubel Makina II, Francfort, Allemagne, 1933-1939 p. 42 \ Revere Eyematic EE 127, Chicago, Illinois, É.-U., 1958 p. 43 \ Ilford Advocate, Ilford, Angleterre, 1949-1952 Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Simon Blais, Montréal © Michel Campeau / SODRAC (2013) 38 Michel Campeau 39 Michel Campeau 40 Michel Campeau 41 Michel Campeau 42 Michel Campeau 43 Michel Campeau RAPHAËL DALLAPORTA Centre des arts actuels Skol Œuvres exposées Ruine, 2011 Épreuves à développement chromogène sur Dibond, 120 x 150 cm chacune. Checkpoint Tangui, 2012 Installation vidéo, 8 min 55 s, couleur, en boucle. En 2010, Raphaël Dallaporta s’est rendu en Afghanistan pour aider une équipe d’archéologues français à constituer un inventaire visuel de l’héritage national du pays. Un grand nombre de sites historiques sont menacés de pillage et la nouvelle guerre, qui a débuté en 2001, a causé de nouveaux dommages à des monuments importants. À l’aide d’un drone spécialement adapté, Dallaporta a pu survoler les paysages afghans en prenant des images des sites historiques. Au départ de cette collecte, il a créé l’œuvre Ruine (2011). Avec leurs bords irréguliers qui rompent l’harmonie du cadre rectangulaire, les images reflètent la condition délabrée des vestiges, traduisant la nature fragile des sites archéologiques. Raphaël Dallaporta est né en 1980 à Dourdan, en France. Il vit et travaille à Paris, où il a obtenu un diplôme de Gobelins, l’École de l’image. Lauréat du FOAM Paul Huf Award (2011) et du Young Photographer ICP Infinity Award (2010), il a présenté des expositions individuelles au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, en France (2012) ; au Foam Fotografiemuseum à Amsterdam (2011) ; au Musée de l’Élysée à Lausanne (2010) ; et au New York Photo Festival (2008). Sa série Ruine a été sélectionnée pour le Prix découverte des Rencontres d’Arles, en 2011. Ses œuvres font partie de collections publiques majeures, dont celle du Fonds National d’Art Contemporain et de la Maison Européenne de la Photographie, à Paris. \ www.raphaeldallaporta.com De la série Ruine : p. 45 \ CHESME SHAFA. Rempart. Province de Balkh, Afghanistan. Période achéménide (6 e-4e siècles av. J.-C.) p. 46 \ CHESME SHAFA. Province de Balkh, Afghanistan. De la période achéménide (6 e-4e siècles av. J.-C.) à la période ghoride (12e-13e siècles de notre ère) p. 47 \ KAFIR QALA. Citadelle. Province de Balkh, Afghanistan. De la période achéménide (6 e-4e siècles av. J.-C.) à la période ghoride (12e-13e siècles de notre ère) p. 49 \ SHAH TEPE, SUD-OUEST. Province de Samangan, Afghanistan. Du premier âge du fer (fin du 2e-début du 1er millénaire av. J.-C.) aux Timourides (15e siècle) Avec l’aimable autorisation de l’artiste 44Raphaël Dallaporta 45Raphaël Dallaporta 46Raphaël Dallaporta 47Raphaël Dallaporta 49Raphaël Dallaporta Essais 160 paul wombell Joanna Zylinska Le monde comme appareil photographique : notes sur une photographie non humaine Photographier, voilà ce dont l’appareil photo est à l’affût, et en vue de quoi il s’aiguise les dents. Une tentative de définition étymologique du concept d’« appareil » permet d’établir cet « être-prêt-à » propre aux appareils, cette rapacité qui est la leur1. Vilém Flusser Mais comment ne pas voir que la photographie, si photographie il y a, est déjà prise, déjà tirée, dans l’intérieur même des choses et pour tous les points de l’espace2 ? Henri Bergson 1. Vilém Flusser, Pour une philosophie de la photographie, trad. de l’anglais par Jean Mouchard, Strasbourg, Éditions Circé, 2004, p. 23-24. 162 2. Henri Bergson, Matière et mémoire, Paris, Presses universitaires de France, 2008, p. 36. Joanna Zylinska La photographie prise par l’être humain – dans laquelle l’acte de regarder consciemment à travers un viseur ou, plus fréquemment aujourd’hui, un écran à cristaux liquides (ACL) tenu à bout de bras – n’est qu’une infime partie de ce qui se passe dans le champ de la photographie, bien qu’on la représente souvent comme tenant lieu de la photographie comme telle. L’intervention de la volonté humaine dans la pratique photographique, qu’elle soit d’ordre professionnel ou amateur, se manifeste en apparence dans les décisions portant sur le sujet (le « quoi ») et sur les façons de saisir le sujet avec un appareil analogique ou numérique (le « comment »). Pourtant dans la photographie amateur de l’instantané photographique, ces décisions en apparence prises par l’humain consistent souvent en réactions affectives aux événements qui se déroulent rapidement devant les yeux du photographe. Ces réactions se produisent trop rapidement – nous pourrions même dire automati quement – pour que des processus conscients de prise de décision soient engagés, à l’exception de la décision initiale de posséder, d’apporter et d’utiliser un appareil photographique plutôt que de ne pas le faire. Cet automatisme en photographie se manifeste également par le fait que ces réactions de type « instantané » sont d’habitude redirigées vers une base de données d’images-références normalisées, préprogrammées et préexistantes, dont la portée nous est déjà familière et que nous tentons de recréer de façon originale, sous la bannière de la soi-disant expérience individuelle : « bambin courant vers sa mère », « fille soufflant les bougies de son gâteau d’anniversaire », « couple posant devant le Taj Mahal ». Des ambitions figuratives similaires accompagnent de nombreuses activités photographiques professionnelles, notamment celles des photojournalistes – dont le but est de nous montrer, de manière objective et sans juger, ce que sont vraiment la guerre, la pauvreté, et « la douleur des autres », pour reprendre l’expression de Susan Sontag3 – et celles produites par les artistes-photographes. Ces derniers, même avant le moment précédant la prise d’une photographie, demeurent investis de l’idée de l’artiste en tant qu’agent humain doté d’une vocation particulière, dont les gestes esthétiques et conceptuels sont destinés à saisir quelque chose d’unique, ou à tout le moins de façon unique, à l’aide d’un dispositif de création d’images. Ainsi, nous obtenons des œuvres se rattachant à l’art du portrait formel ; des photographies montrant divers types de végétation ou de formation géologique qui visent à constituer des « paysages » ; des projets de natures mortes esthétisant la vie de famille, dont des vues rapprochées d’ustensiles de cuisine, de tapis effilochés ou de traces de lumière sur un mur ; en dernier lieu mais non les moindres, les photographies pouvant être réunies sous l’appellation fourre-tout de « photographie conceptuelle ». 3. Susan Sontag, Devant la douleur des autres, trad. de l’anglais par F. Durant-Bogaert, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2003. 163 Joanna Zylinska Par le truchement des décisions des artistes et des amateurs au sujet de leur pratique, la photographie devient l’acte de rendre quelque chose significatif, même si elle ne le fait pas nécessairement signifier quelque chose de manière directe. C’est une pratique axée sur la mise au point unique sur ce qui, de par sa nature même, est multifocal, de littéralement mettre en lumière ce qui autrement serait demeuré obscur, de découper du flux de la vie un fragment et de le transformer en un éclat de ce qui, a posteriori, devient alors connu comme étant la « réalité ». Par le passé, cet instant du choix, l’« instant décisif » de ceux qui adhèrent à la tradition documentaire en photographie, a été associé au fait d’appuyer sur le déclencheur pour relâcher l’obturateur de l’appareil. Toutefois, avec l’introduction sur le marché, en 2012, de l’appareil photo Lytro, la temporalité du moment photographique en apparence unique et éphémère s’est étendue à la fois dans le passé et vers le futur. Lytro saisit tout le champ lumineux plutôt qu’un seul plan de lumière, permettant ainsi au photographe de modifier et de rajuster la mise au point en post-production sur l’ordinateur. Fait intéressant, cet appareil est présenté comme étant « le seul appareil photo qui saisit la vie en images vivantes », expression poétique qui est étayée par l’affirmation en cours dans l’industrie selon laquelle il s’agit d’un appareil « absolument novateur », mais qui exacerbe simplement et évoque l’instabilité inhérente à toute la pratique photographique et à tous les objets photographiques. Lytro ne représente, par conséquent, qu’un élément de plus qui s’ajoute au récit de longue date sur la « domination de l’homme sur la terre », récit qui impulse l’automatisation progressive de beaucoup de nos appareils de tous les jours, appareils photographiques, automobiles et réfrigérateurs, entre autres. L’industrie techno-scientifique, tout en nous donnant l’illusion de contrôler la technologie par la fabrication d’appareils photographiques plus petits et d’appareils électroménagers plus conviviaux, accroît l’écart entre la technologie et l’être humain en le soulageant de la responsabilité d’apprendre à connaître les « boîtes noires » de plus en plus contrôlées par logiciel et d’entrer en relation avec celles-ci. Capteur de champ lumineux de Lytro Lentille de l’appareil photo Saisir le champ lumineux L’enregistrement d’un champ lumineux nécessite un type de détecteur entièrement nouveau et novateur, appelé capteur de champ lumineux. Ce dispositif enregistre la couleur, l’intensité et la direction des rayons lumineux. Les capteurs traditionnels de l’appareil photographique perdent l’information directionnelle, puisqu’ils ne font qu’additionner ces rayons et les traitent comme un seul ensemble de lumière. Le capteur de champ lumineux de l’appareil photo Lytro. Au vu de la prédominance du paradigme humaniste en photographie – paradigme fondé sur le prétendu contrôle de l’être humain à la fois sur la pratique de la fabrication d’images et sur l’équipement –, il est important de se demander ce qui se trouve élidé par de telles conceptualisations. C’est ici que la force d’intervention de Drone : l’image automatisée, un événement dans le cadre duquel s’illustre l’action photographique non humaine, prend tout son sens. La singularité de cet événement ne réside pas tant dans la mise en lumière de l’aspect machinique de la pratique de la photographie et de la vidéo, puisque cet aspect avait déjà exploité dès l’apparition de la photographie, par exemple, dans les œuvres d’Alexandre Rotdchenko et de László Moholy-Nagy. Drone franchit une étape de plus vers la photographie non humaniste en s’écartant du processus de visualisation centrée sur l’humain. Dans beaucoup des œuvres exposées, l’acte même et le processus de saisie sont confiés à un ordinateur, à un appareil photographique fixé sur le toit d’un véhicule en mouvement, à un robot ou à un chien. Ainsi, Drone semble nous indiquer que la pratique artistique n’est qu’une partie du contexte plus vaste de la condition photographique : des objets qui se photographient eux-mêmes, sans être constamment ramenés à la dimension de la vision humaine comme étant l’unique voie de la perception et des choses perçues. L’être humain – incarné par les organisateurs de l’événement, les artistes, les techniciens et les spectateurs – fait bien sûr partie du continuum photographique 164 165 Joanna Zylinska Joanna Zylinska Alexandre Rodtchenko (1891-1956), Kino Glaz [Ciné-œil], 1924. Lithographie. présenté au Mois de la Photo à Montréal. Toutefois, le commissaire invité et les artistes ont accepté – tout comme nous – de faire partie de ce flux photographique de choses constamment photographiées pour tenter de créer des interventions depuis le milieu de ce flux. Ainsi, ils ont produit un événement qui met l’accent sur ce que nous pourrions appeler « la photographie insignifiante » – non pas dans le sens où elle serait hors de propos et sans conséquence, mais parce qu’elle nous permet de voir des choses qui ont été photographiées presque accidentellement et au passage –, la thématique du « quoi » ne constituant pas l’impulsion créatrice première à l’origine de la plupart des images fixes et en mouvement qui sont exposées. Mais qu’est-ce qu’on entend par condition photographique, et le postulat son existence résiste-il à un examen philosophique et expérientiel minutieux ? Afin d’étudier ces questions, nous partirons d’une proposition très simple, à savoir qu’il y a de la vie en photographie. Notre identité est constituée et confirmée par l’évolution permanente de nos banques d’images et des flux de photos circulant en permanence sur les téléphones cellulaires, les tablettes et les plateformes des médias sociaux comme Facebook, Tumblr et Pinterest, sans mentionner les milliers de caméras de surveillance qui nous filment, silencieusement et souvent à notre insu, pendant que nous circulons dans les centres-villes, les centres commerciaux et les aéroports. Si le fait de vivre dans la supposée ère médiatique équivaut à être photographié de manière constante, alors, contrairement à son association barthésienne plus classique avec la mort et le passage du temps, la photographie peut être envisagée de manière plus productive comme un processus de création de vie. Comme Sarah Kember et moi-même le faisons valoir dans notre ouvrage Life after New Media: Mediation as a Vital Process, c’est « justement en raison des efforts du médium photographique pour suspendre la durée, saisir ou fixer le flux de la vie, au-delà du succès ou de l’échec des photographies individuelles à représenter ce référent ou cet autre référent, que les forces vitales de la photographie sont mobilisées4 ». On peut aisément comprendre la photographie dans un cadre vitaliste, étant donné son positionnement dans un réseau de relations dynamiques situées entre présent et passé, mouvement et stase, flux et coupure. En découpant la durée, en immobilisant le flux temporel pour créer des entités, la photographie a prise directe sur le temps. Ce n’est pas le fruit du hasard si, pour les philosophes du vitalisme comme Henri Bergson et Gilles Deleuze, le temps, la durée et le mouvement tiennent précisément lieu de la vie. La proximité de la photographie à la vie est par conséquent révélée par l’aspect temporel de ce médium, manifeste dans son double caractère ontologique : elle peut être vue à la fois comme objet et comme pratique, comme un instantané et comme tous les autres instantanés virtuels qui auraient pu être, et comme quelque chose qui existe ici et maintenant et quelque chose qui se déploie sans cesse sous une autre forme. C’est également dans cette double ontologie que l’aspect non humain de la photographie est mis de l’avant, représentée comme elle l’est par des agents aussi diversifiés que des systèmes de télévision en circuit fermé, des appareils de photographie aérienne, des satellites, du matériel pour endoscopie, des webcams et Google Street View. 4. Sarah Kember et Joanna Zylinska, Life After New Media: Mediation as a Vital Process, Cambridge (Mass.), MIT Press, 2012, p. 72 (notre traduction, comme pour les suivantes). 166 Joanna Zylinska 167 Joanna Zylinska annexes Bibliographie sélective Abercrombie, Nicholas, Stephen Hill et Bryan S. Turner. Sovereign Individuals of Capitalism, Londres, Allen & Unwin, 1986. Flusser, Vilém. Pour une philosophie de la photographie, traduction de l’allemand par Jean Mouchard, Belval, Circé, 1996. Baert, Renee. Max Dean, textes en français et en anglais, Ottawa, La Galerie d’art d’Ottawa, 2005. Foucault, Michel. Surveiller et punir, naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1975. Barad, Karen. Meeting the Universe Halfway: Quantum Physics and the Entanglement of Matter and Meaning, Durham (N.C.), Duke University Press, 2007. Frazer, James George, Le Rameau d’or, tome I : Le Roi magicien dans la société primitive, tabou et les périls de l’âme, Paris, Robert Laffont, 1981. Benjamin, Medea. 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Deep Time of the Media: Toward an Archaeology of Hearing and Seeing by Technical Means, traduction de l’allemand par Gloria Custance, Cambridge (Mass.), MIT Press, 2006. bibliographie sélective Remerciements du commissaire invité Ce fut pour moi un grand honneur, tout à fait inattendu, que d’avoir été invité comme commissaire pour l’édition 2013 du Mois de la Photo à Montréal. Les avantages d’être un commissaire indépendant basé à Londres sont nombreux et comprennent, entre autres, la capacité de choisir sa propre orientation et son horaire de travail. Cependant, à titre de commissaire invité de cette biennale, je me suis rapidement rendu compte que j’étais membre d’une équipe, hautement professionnelle, vivant et travaillant à plus de 5 000 km de chez moi. Voilà sans doute l’aspect le plus positif de ce projet : savoir que vous bénéficiez de l’appui de personnes à vos côtés ou, devrais-je plutôt dire, de l’autre côté de l’Atlantique, prêtes à vous aider dans la réalisation de cet événement vaste et complexe qui mobilise de nombreux artistes et plusieurs lieux d’exposition à Montréal. C’est un rare privilège que de pouvoir travailler sur un projet tel que Drone : l’image automatisée. Peu d’événements ou de biennales seraient disposés à se mesurer à un thème qui, à première vue, peut sembler bizarre. Le Mois de la Photo à Montréal constitue un événement unique à cet égard, parce qu’il permet au commissaire invité de développer un thème sur une période étendue avec tout le soutien nécessaire pour réaliser non seulement une vaste gamme d’expositions, mais également de les accompagner d’une importante publication et de nombreuses activités. Lors de mes visites à Montréal et ailleurs au Canada, j’ai eu la chance de renouer avec d’anciennes connaissances, mais surtout de me lier d’amitié avec de nombreux artistes et collègues qui travaillent dans les galeries et les musées. Ces réunions, discussions et visites d’atelier ont contribué à faire de mon séjour à Montréal l’un des plus agréables et des plus enrichissants qui soient, et j’ai la conviction que ces rencontres nourriront mes projets futurs. J’aimerais tout d’abord remercier les artistes qui ont accepté de se joindre à ce parcours et les auteurs qui ont écrit ces excellents textes de réflexion. Je suis également redevable aux institutions d’arts visuels qui ont accepté de faire partie de l’événement. C’est grâce à l’appui de ces partenaires que j’ai pu mener à bien ce projet. Je ne mentionnerai que quelques noms. Permettez-moi de souligner l’apport crucial de l’équipe principale du Mois de la Photo à Montréal, composée de Chuck Samuels, Yasmine Tremblay, Marie-Catherine Leroux, Isabelle Aubut Gimmig, Katia Meir, Hugues Dugas et Corina Ilea. Tout le crédit de la réalisation du projet leur revient. Je les remercie de leur attention, de leurs conseils et de leur amitié. Finalement, je tiens à témoigner ma reconnaissance à Tricia Wombell, ma partenaire, à Londres. Elle m’a permis de garder les yeux rivés sur le drone. Merci Montréal ! Paul Wombell Commissaire invité 2013 225remerciements Remerciements du directeur général Nous sommes fiers d’avoir réalisé une publication de qualité. Elle est le fruit de la créativité et du travail acharné de nombreux collaborateurs. D’abord et avant tout, je tiens à féliciter Paul Wombell, notre commissaire invité de l’édition 2013, pour sa thématique inspirée et pertinente, Drone : l’image automatisée. Je voudrais remercier MarieCatherine Leroux, coordonnatrice de la publication, et Corina Ilea, assistante au commissaire, ainsi que la designer graphique Dominique Mousseau, dont le talent a permis la production d’un livre remarquable tant sur le plan visuel qu’intellectuel. Ce fut un plaisir de travailler avec notre coéditeur allemand Kerber Verlag – et en particulier avec la directrice de projet Martina Kupiak – lequel a collaboré à la production de l’ouvrage et assuré sa distribution internationale. En ce qui concerne la distribution au Canada, j’aimerais remercier Pascal Chamaillard d’Édipresse et Jean Lalonde du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec. Je tiens également à saluer le travail de tous les artistes qui ont participé à l’événement, leurs représentants et leurs techniciens, de même que les auteurs, les conférenciers et les prêteurs. Nous sommes tout particulièrement redevables à nos partenaires d’exposition qui contribuent de façon soutenue et essentielle au succès de chaque édition, permettant ainsi au Mois de la Photo à Montréal (MPM) de poursuivre ses activités après plus de vingt-cinq ans d’existence. Je tiens à souligner la contribution des personnes et des organismes suivants : Caroline Andrieux, Alfonso Esparza et tous les membres de la Fonderie Darling, Michèle Cantin et l’équipe de l’Hôtel ZERO1, Caroline Buchwalter et Gwenaël Le Bodic de Greencopper, Christine Autate de Publicité Sauvage, David Lavoie du Festival TransAmériques, ainsi que Claude Bélanger et la Manifestation internationale d’art de Québec. Pour la préparation des expositions, permettez-moi d’exprimer ma reconnaissance à Michel Séguin (Atelier M Séguin), Marcel Pelletier (Les Encadrements Marcel Pelletier), Louis Lussier (Atelier Louis Lussier), François Hébel et Pascale Giffard (Les Rencontres d’Arles), Marloes Krijnen, Kim Knoppers et Karin Bareman (Foam Museum Amsterdam), Wayne Maugans (Joy of Giving Somenthing Inc.), Claudia Altman-Siegel (Altman Siegel), et Manuela Mozo (Metro Pictures). Mes remerciements vont à Hélène Samson (Musée McCord) et à Fabrizio Gallant et Louise Désy (Centre Canadien d’Architecture) pour leur apport aux deux projets d’exposition d’œuvres provenant de leurs collections respectives. Je suis redevable aux différents paliers de gouvernements et aux institutions qui ont offert leur soutien au MPM, en particulier, aux personnes suivantes : Réjean Perron, Françoise Jean et Gilles Pettigrew (Conseil des arts et des lettres du Québec), Michel Gaboury, Filipe Diaz, Koba Johnson et François Dion (Conseil des arts du Canada), Danielle Sauvage, Marie-Michèle Cron et Lulia-Anamaria Salagor (Conseil des arts de Montréal), Irina Vatchkova (Emploi-Québec), Sylvie Laniel et François-Olivier Labrie (Secrétariat à la région métropolitaine), Alain Petel, Diane Régimbald, Danièle Racine (Ville de Montréal), Renée Ouellet (ministère de la Culture et des Communications), Stéphanie Laurin (Tourisme Montréal), Nathalie Gingras et Ève Line Lafond (Les Offices jeunesse internationaux du Québec > LOJIQ), Ingrid Klenner (Institut für Auslandsbeziehungen), Karen Temple, Marie-Josée Taillon et Alain Fisette (Patrimoine canadien), Alain Reinaudo et Sophie Robnard (Institut Français), Anne-Lorraine Vigouroux et Laurence Moiroux (Consulat général de France à Québec), Petra Havu (Frame Visual Art Finland), Osamu Honda (The Japan Foundation, Toronto) et Sarah Dawbarn (British Council). Je tiens également à remercier les membres du conseil d’administration du MPM, Diane Charbonneau, Annie Gauthier, André Gilbert, Jean-François Bélisle, Serge Clément et Marie-Justine Snider, de leur soutien remarquable, ainsi que nos généreux donateurs : Stéphane Aquin, François Babineau, Marta Braun, Yolanda Cespedes, Alain Chagnon, Diane Charbonneau, David Fillion, Galerie Simon Blais, Robert Graham, Madeleine Poulin, George Steeves, Ewa Zebrowski, ainsi que nos donateurs anonymes. Il me faut souligner l’apport extraordinaire de l’équipe du MPM, notamment les stagiaires et les bénévoles, pour leur travail ardu et leur engagement constant. Je suis particulièrement reconnaissant à Yasmine Tremblay, notre irremplaçable directrice adjointe. Sans elle, l’événement de cette année et ceux des cinq éditions précédentes n’auraient pu être réalisés. Je voudrais aussi exprimer toute ma gratitude à mes amis et à mes proches pour leur encouragement et leur appui. En terminant, je m’en voudrais d’oublier tous ceux qui ont contribué à la 13e édition, y compris ceux dont j’ai appris la contribution après la mise sous presse. Le MPM est membre de Festivals et Événements Québec et de Festival of Lights, un consortium international d’événements photographiques. Chuck Samuels Directeur général 29 mai 2013 226remerciements 227remerciements Le Mois de la Photo à Montréal Équipe Directeur général Chuck Samuels Directrice adjointe Yasmine Tremblay Commissaire invité 2013 Paul Wombell Assistante au commissaire Corina Ilea Coordonnatrice des publications Marie-Catherine Leroux Coordonnateur des expositions Hugues Dugas Coordonnatrice communications et marketing Sandra D’Angelo (en collaboration avec Isabelle Aubut Gimmig et Katia Meir) Adjointe administrative Majorie Paré Graphiste et designer Web Myriam Belley Accueil Jade Larochelle Stagiaires à la médiation culturelle Nantou Soumahoro Gina Cortopassi Stagiaire à la publication François Carl Duguay Stagiaires aux événements spéciaux Sandrine Briand-Milette Marie-Philippe Mercier Lambert Design graphique de la publication / Identité visuelle Dominique Mousseau Conseil d’administration Présidente Diane Charbonneau Vice-président André Gilbert Coordonnatrice aux services éducatifs et au développement des publics Pascale Tremblay Trésorière Annie Gauthier Coordonnatrice aux événements spéciaux Amélie Aumont Secrétaire Jean-François Bélisle Relations de presse François Bernier Administrateurs Serge Clément Marie-Justine Snider Partenaires Partenaires d’exposition Centre Canadien d’Architecture ; Centre des arts actuels Skol ; Fonderie Darling ; Galerie B-312 ; MAI (Montréal, arts interculturels) ; Maison de la culture Frontenac ; Maison de la culture Marie-Uguay ; Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal ; Mouvement Art Public ; Musée des beaux-arts de Montréal ; Musée McCord ; OPTICA, un centre d’art contemporain ; SBC Galerie d’art contemporain ; VOX, centre de l’image contemporaine. Partenaires gouvernementaux et institutionnels Conseil des arts et des lettres du Québec ; EmploiQuébec ; Secrétariat à la région métropolitaine ; Ministère de la Culture et des Communications du Québec ; Conseil des arts du Canada ; Conseil des arts de Montréal ; Ville de Montréal ; Patrimoine canadien ; Tourisme Montréal ; Institut français; Consulat général de France à Québec ; Frame Visual Art Finland ; Japan Foundation ; Institut für Auslandsbeziehungen e. V. ; British Council. Partenaires commanditaires Atelier M Séguin ; Hôtel ZERO1 ; Publicité Sauvage ; Greencopper. Partenaires culturels Aesthetica Magazine ; Afterimage ; BlackFlash Magazine ; Border Crossings ; Ciel variable ; Daylight Books ; ETC revue de l’art actuel ; Festival du Nouveau Cinéma ; Manifestation internationale d’art de Québec ; Next Level ; Prefix Photo ; Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec. Donateurs Stéphane Aquin ; François Babineau ; Marta Braun ; Yolanda Cespedes ; Alain Chagnon ; Diane Charbonneau ; Daniel Fillion ; Galerie Simon Blais ; Robert Graham ; Jocelyn Philibert ; Madeleine Poulin ; George Steeves ; Ewa Zebrowski ; ainsi que nos donateurs anonymes. Ce livre a été publié pour accompagner l’événement Le Mois de la Photo à Montréal – 13e edition Drone : l’image automatisée \ Commissaire invité : Paul Wombell 5 septembre – 5 octobre 2013 Directeur de la publication : Paul Wombell Coordination de la publication : Marie-Catherine Leroux Recherche et rédaction : Corina Ilea Révision et correction d’épreuves : Käthe Roth, Colette Tougas Traduction : Francine Dagenais (son essai) Nathalie De Blois (Paul Wombell) Francine Delorme (Paul Wombell, Jordan Crandall, George Legrady et divers textes) Käthe Roth (divers textes), Colette Tougas (Melissa Miles et divers textes) Marine Van Hoof (divers textes) Design graphique : Dominique Mousseau Vérification technique des images : Pierre Blache Gestion de projet, Kerber Verlag : Martina Kupiak Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Mois de la photo à Montréal (13e : 2013 : Montréal, Québec) Crédits photo Drone : l’image automatisée Page couverture : Dominique Mousseau Essais : p. 165 \ Avec l’aimable autorisation de Lytro, Inc. p. 166 \ © SODRAC (2013) et le Museum of Modern Art, NY. Licence accordée par SCALA/Art Resource, NY. p. 169 \ Photo : Salimfadhley, Creative Commons (CC BY-SA 3.0). p. 170-171 \ Avec l’aimable autorisation de Lindsay Seers et de la Matt’s Gallery, Londres. p. 175, 178-179 \ Avec l’aimable autorisation de Jon Rafman. p. 186 \ Photo : Tagishsimon, Creative Commons (CC BY-SA 3.0). p. 187 \ © Jacques Demarthon/AFP/Getty Images. p. 188 \ © AP Photo/Ng Han Guan. p. 189 \ Photo : Cathy Carver. Avec l’aimable autorisation d’Ai Weiwei et du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, D.C. p. 199 \ Master Sgt. Jason Tudor/U.S. Air Force. Domaine public. p. 203 \ Stacey Knott/U.S. Air Force. Domaine public. p. 208 \ © Oxford Science Archive/HIP/ Art Resource, NY. p. 210 \ © Musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône, 2012. p. 211 \ Avec l’aimable autorisation de Kodak (à gauche) ; Illustration avec l’aimable autorisation de © James Provost (à droite). p. 214 \ Avec l’aimable autorisation de Marc Levoy, Stanford University. p. 218 \ Illustration : Tiago Allen. Avec l’aimable autorisation du MIT Media Lab. Catalogue de vingt-cinq expositions de la 13e édition du Mois de la photo à Montréal présentées dans 14 lieux à Montréal du 5 septembre au 5 octobre 2013. Publié aussi en anglais sous le titre : Drone : the automated image. Publié en collaboration avec Kerber Verlag. Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-9808020-4-1 (Mois de la photo à Montréal) ISBN 978-3-86678-832-9 (Kerber Verlag) 1. Photographie artistique - Expositions. 2. Photographie artistique. I. Wombell, Paul. II. Mois de la photo à Montréal (Organisation). III. Titre. TR646.C32M6 2013 779.074’71428 C2013-940968-8 La Deutsche Nationalbibliothek a répertorié cette publication dans la Deutsche Nationalbibliografie ; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur Internet à l’adresse : http://dnb.d-nb.de. Tous droits réservés. 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