Littératie critique
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Littératie critique
Journal de l’ IMMERSION Journal Volume 29, Numéro 3, Automne-Hiver 2007 Association canadienne des professeurs d'immersion Canadian Association of Immersion Teachers ACPI-CAIT SOMMAIRE Certificats d’excellence et de mérite PAGE 3 Les activités de l’ACPI DOSSIER PAGE 5 Dossier littératie critique Les six caractéristiques d’un enseignement efficace de la lecture au niveau élémentaire PAGE 11 Développement du vocabulaire PAGE 21 Lire des textes littéraires : analyse et réaction critique PAGE 23 « Mon auteur préféré - c’est un auteur francophone ! » PAGE 29 La littératie critique par les contes PAGE 35 Que faire pour que mes élèves parlent français ? PAGE 41 Ressources PAGE 45 Promotion du programme Misez sur l’immersion ! PAGE 49 Littératie critique D’un océan à l’autre PAGE 53 De nos partenaires Teacher Mobility Agreement between Alberta and British Columbia PAGE 65 Congrès 2008 PAGE 67 Conseil d’administration 2007-2008 Région 1 Erin Dawe Lise Bulger-Hickey Atlantique Région 2 Thierry Karsenti, Président Clémence Trotéchaud Québec Région 3 Suzanne Fournier, Trésorière Guylaine Robichaud Ontario Région 5 Alberta, Colombie-Britannique, Yukon Alicia Logie, Vice-présidente Anne Veilleux NOS PARTENAIRES CASLT/ACPLS Volume 29, Numéro 3, Automne-Hiver 2007 L’Association canadienne des professeurs d’immersion 176, rue Gloucester, pièce 310 Ottawa (Ontario) K2P 0A6 Téléphone: (613) 230-9111 Télécopieur: (613) 230-5940 Site web : http://www.acpi-cait.ca Région 4 Manitoba, Saskatchewan, T.N.-O. Philippe Le Dorze, Secrétaire Françoise Kartha Patrimoine canadien Le Journal de l’immersion/Immersion Journal Canadian Heritage Association canadienne des professeurs de langue seconde Canadian Parents for French Center for Advanced Research on Language Acquisition (CARLA) Chenelière Éducation Fédération Internationale des professeurs de français Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants Le français pour l’avenir French for the Future Publications Mail/Registration #/no de publication/ distribution postale : 40017579 Prière de retourner le courrier non livrable à l’Association canadienne des professeurs d’immersion. Mail undeliverable to Canadian addresses should be returned to the Canadian Association of Immersion Teachers. Les articles publiés reflètent l’opinion des auteurs et non forcément celles du conseil d’administration de l’ACPI. Opinions expressed by authors are their own and not necessarily those of the Board of Directors of CAIT. Tirage/Circulation 1 150 exemplaires/copies Reconnaissance – Le Conseil d’administration de l’ACPI ainsi que l’équipe de rédaction du « Journal de l’immersion/Immersion Journal » tiennent à exprimer toute leur gratitude et leur reconnaissance au ministère du Patrimoine canadien pour sa contribution financière sans laquelle la publication du journal ne serait pas possible. Acknowledgement – The Board of Directors of CAIT and the Editorial Board of the “ Journal de l’immersion/ Immersion Journal” wish to express their gratitude to the department of Heritage Canada for its financial contribution to support the publication of the journal. ISSN : 0833-1812 Comité de rédaction/Editorial Board Françoise Kartha Erin Dawe Rédactrice en chef/Chief Editor Françoise Kartha Graphisme et production/Graphic Production Sylvie Côté Révision linguistique/Editing Gabriel Dumouchel Directrice générale de l’ACPI Marie Larivière Francophonie sans frontières Société éducative de visites et d’échanges au Canada Society for Educational Visits and Exchanges in Canada • Le Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Certificats de mérite et Prix d’excellence de l’Association canadienne des professeurs d’immersion pour les élèves du primaire et du secondaire Objectif L’objectif de ce projet est de reconnaître le mérite ou l’excellence d’un grand nombre d’élèves qui se sont inscrits à des programmes d’immersion de partout au Canada. Comment une école peut-elle participer ? Pour participer à ce projet, une école doit être membre de l’ACPI. Pour connaître les modalités d’adhésion à l’ACPI, consultez notre site Web (www.acpi-cait.ca). Un système ingénieux facilitant la soumission des lauréates et lauréats Les écoles membres de l’ACPI recevront un identifiant et un mot de passe qui leur permettra d’entrer dans le système développé par l’ACPI. Ce système permet de créer, en quelques minutes, une multitude de certificats de mérite et prix d’excellence. Parmi les divers paramètres que l’école peut changer : le nom du lauréat ou de la lauréate, le nom de l’enseignant(e), le nom du directeur ou de la directrice, la date, le lieu, etc. Ce système permet aux écoles d’obtenir les certificats en format pdf. L’école n’a alors plus qu’à les imprimer1. ACPI-CAIT Pour toute information complémentaire 1 Pour les écoles qui ne possèdent pas d’imprimantes couleur, l’ACPI peut les imprimer, moyennant un coût modique par diplôme. www.acpi-cait.ca Merci de consulter notre site Web (www.acpi-cait.ca) ou de vous adresser directement à Marie Larivière, directrice générale de l’ACPI : 310-176 rue Gloucester Ottawa (Ontario) K2P 0A6 Tél: (613) 230-9111 Fax: (613) 230-5940 marie.lariviere@acpi-cait.ca journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • Certificates of merit and Excellence prizes from the Canadian Association of Immersion Teachers for primary and secondary school students Objective The objective of this project is to recognize the merit or the excellence of students enrolled in immersion programs across Canada. How can a school participate ? To participate in this project, a school must be a CAIT member. For the CAIT enrolment procedure, visit our Website (www.acpi-cait.ca). An ingenious way to submit award winners CAIT member schools will receive a username and password to access the CAIT online system. Schools will be able to create certificates of merit and excellence prizes in just a few short minutes. You can specify the name of the student, teacher, principal, date, place, and so on. Schools can download the certificates as pdf files, then simply print them ! If your school doesn’t have a colour printer, the CAIT will print the certificates for a nominal fee. ACPI-CAIT For further information Please visit our Website (www.acpi-cait.ca) or contact Marie Larivière, CAIT Executive Director, at: 310-176 Gloucester street Ottawa (Ontario) K2P 0A6 www.acpi-cait.ca • Tel: (613) 230-9111 Fax: (613) 230-5940 marie.lariviere@acpi-cait.ca Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 LES Activités de l’ACPI Déménagement du bureau de l’ACPI Office relocation C’est avec plaisir que nous vous annonçons que le lundi 27 août 2007, le bureau national de l’ACPI a emménagé avec CPF (Canadian Parents for French) situé au centre-ville d’Ottawa. Nous sommes très heureux de cette alliance qui nous permettra de travailler encore plus étroitement de concert pour la promotion et l’avancement du français langue seconde au Canada. We are pleased to announce that on Monday August 27, 2007, the CAIT’s national office has relocated and moved in with CPF (Canadian Parents for French). The CAIT is thrilled with this decision and looks forward to both organizations working closer together toward the advancement of French as a second language in Canada. L’ACPI tient à remercier le SEVEC (Société éducative de visites et d’échanges au Canada) ainsi que l’ACPLS (Association canadienne des professeurs de langues secondes) pour les belles années de vie commune. Il va sans dire que l’ACPI continuera à s’impliquer avec vigueur dans les projets communs déjà amorcés et espère avoir le privilège de collaborer à de nouveaux projets dans un proche avenir. Voici nos nouvelles coordonnées que vous trouverez également sur notre site www.acpi-cait.ca : The CAIT wishes to thank SEVEC (Society for Educational Visits and Exchanges in Canada) and the CASLT (Canadian Association of Second Language Teachers) for the wonderful years spent by their side. The CAIT will continue to actively participate in common projects already established and hope to have the privilege to collaborate in other joint endeavours in the near future. Please find below our new address and contact information (also on our website at www.acpi-cait. ca). Association canadienne des professeurs d’immersion 176, rue Gloucester, pièce 310 Ottawa (Ontario) K2P 0A6 Tél.: (613) 230-9111 Téléc.: (613) 230-5940 Canadian Association of Immersion Teachers 176, Gloucester street, suite 310 Ottawa (Ontario) K2P 0A6 Tel.: (613) 230-9111 Fax: (613) 230-5940 Retraite de la secrétaire de l’ACPI Retirement of the CAIT’s Secretary L’Association canadienne des professeurs d’immersion tient également à remercier Lise Robertson de ses services et contributions au bureau de l’ACPI pendant plus de cinq ans. Lise a été secrétaire de l’ACPI de juin 2002 à la fin d’octobre 2007. Enseignante à la retraite elle-même, elle s’est beaucoup dévouée à notre association et à nos membres. The CAIT wishes to thank Lise Robertson for over five years of services and contributions to the office of the association. Lise has been the CAIT’s Secretary from June 2002 to the end of October 2007. Retired teacher herself, she was very dedicated to our association and our members. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • Les activités de l’ACPI Le référentiel de compétences orales pour les élèves apprenant le français Le référentiel de compétences orales pour les élèves apprenant le français est d’abord fondé sur une revue exhaustive de la littérature scientifique portant sur la compétence orale dans l’apprentissage des langues secondes et, plus particulièrement, du français. Il est également en lien étroit avec les niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) du Conseil de l’Europe. Néanmoins, certaines caractéristiques inhérentes à l’enseignement-apprentissage du français en contexte immersif ont été ajoutées. Enfin, puisqu’il a pour objectif de devenir un outil convivial, tant pour les enseignants que pour les élèves et pour leurs parents, nous avons opté pour un référentiel concis, à six niveaux, facile à comprendre et à utiliser. Dans notre contexte, nous avons préféré ajouter le Niveau 0, qui correspond à un élève qui ne parle pas français. La maîtrise du français oral ou la compétence à s’exprimer à l’oral en français est principalement fondée sur six principaux paramètres à la fois fréquemment retrouvés dans la littérature scientifique, mais aussi issus des consultations et groupes de discussion que nous avons tenus dans les cinq grandes régions du Canada auprès d’enseignants et de conseillers pédagogiques, soit: • • • • • • • la capacité globale à communiquer; la maîtrise du vocabulaire; la grammaire et la syntaxe; le degré de présence de l’anglais; le rythme; la prononciation. Notons enfin que plusieurs des enseignants et conseillers pédagogiques rencontrés ont indiqué qu’une des particularités de l’immersion et de l’apprentissage des langues secondes est que l’on n’a pas toujours affaire à une progression continue d’un niveau à l’autre. Certains effets psychologiques amènent parfois même des élèves à régresser, ce qui surprend beaucoup les parents. Pour de plus amples informations à propos du référentiel, consultez le site Web de l’ACPI. http://www.acpi-cait.ca/referentiel/ Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les activités de l’ACPI L’ACPI et la France Le 10 septembre dernier, la directrice générale de l’ACPI a eu l’honneur de rencontrer, entre autres, M. Christian Philip, représentant personnel du président de la République pour la Francophonie ainsi que l’ambassadeur de France à Ottawa, M. Daniel Jouanneau. Durant son séjour, M. Philip a rencontré plusieurs Canadiens et Canadiennes impliqués dans l’appui au français et à la Francophonie, et dialogué avec eux. Les programmes d’immersion au Canada et leur cheminement au fil des ans furent des sujets de conversation fort appréciés par MM. Philip et Jouanneau. L’ACPI tient à partager avec ses membres le message reçu de M. Philip au bureau national : « De retour à Paris, je tiens à vous remercier très vivement et très amicalement pour votre accueil lors de ma mission la semaine dernière. Encore un grand merci pour votre attention à mon égard. Bravo pour ces classes d’immersion qui sont un modèle pour la Francophonie là où le français est minoritaire. Très cordialement. Christian PHILIP. » Participation aux travaux de consultation sur la dualité linguistique et les langues officielles Avec plusieurs intervenants du Québec oeuvrant dans divers secteurs, la directrice générale de l’ACPI a également participé aux travaux de consultation sur la dualité linguistique dirigés par l’ex-premier ministre du Nouveau-Brunswick M. Bernard Lord à Montréal le 13 décembre 2007. La consultation portait sur trois grands thèmes : les changements démographiques, l’économie et les nouvelles technologies et la modernisation du gouvernement. Parmi les points mentionnés : • • • • • L’importance pour le gouvernement fédéral de prendre un rôle de leadership concernant la promotion de la dualité linguistique au Canada dans des campagnes qui valorisent les apports positifs de l’apprentissage d’une deuxième et même d’une troisième langue; La dualité linguistique, plus particulièrement le français en tant que langue seconde dans un contexte immersif, peut être un dénominateur commun qui relie les diverses communautés ethniques. Des jeunes provenant de diverses cultures se retrouvent dans une même classe où l’on s’exprime en français et où l’on apprend à découvrir la culture francophone si unique dans le contexte canadien tout en découvrant les autres cultures; Le manque de ressources dans certaines régions, surtout en régions éloignées, et une meilleure transparence des fonds alloués aux provinces pour le FLS; Le besoin de former des profs de qualité, d’attirer les jeunes vers l’enseignement (promotion pancanadienne), et de faciliter la mobilité des enseignants entre les provinces; La possibilité d’utiliser la population vieillissante comme ressource dans la société canadienne et en particulier en éducation. La discussion était centrée sur les enjeux et défis pertinents au Québec. Plusieurs personnes ont appris qu’il existe des programmes d’immersion où les élèves vivent leur quotidien scolaire en français. Comme toujours, la CPF, CPF-Québec à cette réunion, était une alliée fantastique. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • Les activités de l’ACPI Les journées ACPI-ici! prennent de l’ampleur ! De l’inspiration à St. John’s, un ACPI-ici! à Terre-Neuve-et-Labrador Des 6 au 10 août dernier, une vingtaine d’enseignantes du niveau primaire/élémentaire de TerreNeuve-et-Labrador se sont réunies à St. John’s pour une semaine d’ateliers, dont une journée ACPI-ici! mettant à l’affiche la communication orale. M. RenéÉtienne Bellavance a su, encore une fois, captiver son auditoire avec ses trucs et ses méthodes. Très consciencieuses de participer à un stage pendant la période estivale qui s’avère souvent très courte à St. John’s, ces enseignantes débutantes ou plus expérimentées ont profité de cette journée pour réfléchir aux erreurs que peuvent faire des élèves et à leur enseignement pour mieux rejoindre les besoins langagiers de leurs élèves. Les trucs expliqués par René-Étienne sont tellement simples et efficaces que l’on a l’impression de s’amuser plus que de corriger ! Entre les fous rires, les enseignantes ont considéré comment faire pratiquer la prononciation, incorporer la culture de la francophonie dans toutes les matières et exposer les élèves au langage régional dans les conversations, en classe ou bien dans les corridors de l’école. Chaque participante à la journée ACPI-ici! a reçu une belle pochette remplie de matériel pédagogique de la maison d’édition Chenelière Éducation. Chenelière a aussi offert des prix de présence intéressants aux participantes. Nous remercions Chenelière Éducation pour sa contribution, Patrimoine canadien pour son appui financier ainsi que la Commission scolaire Eastern pour avoir offert le local et les collations. Pendant la semaine, les enseignantes ont pu assister à divers ateliers sur, entre autres, l’enseignement de la langue dans toutes les matières, les seuils-repères en lecture, les intelligences multiples en mathématiques. Ces ateliers, animés par des enseignantes du conseil scolaire Eastern, avaient pour but d’élargir la gamme d’outils disponibles aux enseignants dans leur profession. M. René-Étienne Bellavance • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les activités de l’ACPI Miramichi, Nouveau-Brunswick Winnipeg, Manitoba Le mardi 9 octobre 2007 fut une journée très spéciale pour les enseignant(e)s du district 16 de Miramichi au Nouveau-Brunswick. Ce fut leur toute première journée ACPI-ici! Plusieurs enseignants de la province sont venus célébrer avec eux cette fantastique journée; 70 éducateurs et éducatrices œuvrant en immersion de la première à la douzième année étaient réunis sous un même toit. Les sujets de discussion furent la compétence orale des apprenants, la correction des erreurs et l’apport de la culture en salle de classe. Le dynamisme du présentateur, M. Bellavance, fut comme le vent dans les voiles ! Il a su garder l’attention de tous du début jusqu’à la fin. C’est avec enthousiasme qu’il a partagé son expertise et sa passion pour le français langue seconde. Les commentaires des enseignants suite à la conférence ont confirmé le succès de la journée ! Une journée de perfectionnement professionnel ACPI-ici! s’est tenue à Winnipeg le 7 novembre 2007 dans la Division scolaire Pembina Trails. Mme Louisel Pelletier-Robichaud du NouveauBrunswick est venue présenter les livres de Myriam Trehearne sur la littératie en 1re et 2e années et en 3e – 6e années. De bonnes stratégies ont été présentées aux 70 participants de Winnipeg pour aider nos lecteurs à cheminer. Pour de plus amples renseignements afin d’organiser une journée ACPI-ici! dans votre région, veuillez contacter marie.lariviere@acpi-cait.ca. Un gros merci aux gens du District 16 de Miramichi ainsi qu’à Patrimoine canadien, Chenelière Éducation et à l’ACPI pour la réalisation de cette journée ! journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • M.Ed. en enseignement des langues modernes en français Faculté d’éducation Dès Septembre 2008 Nouveau programme de Maîtrise en Éducation en français à UBC : • • • • • • Communauté d’apprentissage sur l’acquisition d’une langue seconde et/ou sur un sujet relié à l’immersion Cours donnés en continu sur 2 ans - 30 crédits Programme à Vancouver (CB) de septembre à juin le vendredi soir et samedi (une semaine sur deux) 3 semaines à temps plein pendant les 2 étés à Montréal (QC) Bourse annuelle de 2000,00 $ de la part du Ministère de l’Éducation Date limite d’inscription le 15 février 2008 (places limitées) Pour plus d’informations, s.v.p. • • Visitez le site web : www.eplt.educ.ubc.ca/grad/frim.htm, et/ou Contactez Dr. Monique Bournot-Trites, coordinatrice du programme : Tél. : 604-822-4873 - monique.bournot-trites@ubc.ca Soumettez un texte pour publication dans le JOURNAL DE L’IMMERSION Prochain thème : Le congrès 2007 à Richmond Entre mers et montagnes Été 2008 Date de tombée : 30 avril 2008 Les animateurs vous ont-ils inspirés ? Avez-vous trouvé des ateliers utiles ? Avez-vous donné un atelier que vous pouvez partager avec les lecteurs du journal ? Submit a text for publication in the IMMERSION JOURNAL Next theme : 2007 Conference in Richmond Summer 2008 Submission date : April 30th 2008 Texts and pictures may be submitted by e-mail in format .rtf or .doc (Word) Votre texte, avec photos si possible, peut être soumis par courriel en français en format .rtf ou .doc (Word) journal.immersion@acpi-cait.ca 10 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les six caractéristiques d’un enseignement efficace de la lecture au niveau élémentaire Richard Allington1 Professor of Education University of Tennessee Les bons enseignants, les enseignants efficaces, réussissent à produire de meilleurs résultats, quels que soient les manuels, la démarche pédagogique ou le programme de lecture utilisés. Dans cet article, Richard Allington présente ce qui, à ses yeux, revêt la plus grande importance pour enseigner la lecture aux enfants – des enseignants experts et efficaces. Ce document a été utilisé pour la discussion du Forum sur la littératie au Congrès 2007 à Richmond (C.-B.). Il est reproduit ici pour donner un contexte aux articles qui suivent. Il semble que, finalement, les responsables de l’élaboration des politiques en matière d’éducation à l’échelon local, de l’État et fédéral aient commencé à reconnaître l’importance des bons enseignants. Une série d’études ont confirmé ce qui était probablement évident depuis le début. De bons enseignants, des enseignants efficaces, sont beaucoup plus importants que des documents ou des démarches pédagogiques spécifiques ou encore des « programmes éprouvés » (Allington et Johnston, 2001; Darling‑Hammond, 1999; Duffy, 1997; Pressley et coll., 2001; Sanders, 1998; Taylor, Pearson, Clark et Walpole, 2000). On comprend maintenant mieux qu’un investissement dans un enseignement efficace – que ce soit par l’entremise des décisions en matière d’embauche ou de la planification du perfectionnement professionnel – est la stratégie « la plus documentée » dont nous disposons. Pour atteindre l’objectif de ne laisser « aucun enfant laissé‑pour‑compte », nous devons centrer notre attention sur le développement d’un nombre considérablement plus grand d’enseignants experts et efficaces. Je ne vais pas tenter de comprendre pourquoi le monde de l’éducation a mis tant de temps à reconnaître ce que d’autres secteurs d’activité ont constaté dès le début, à savoir l’importance de l’expertise. Je vais plutôt décrire l’enseignement exemplaire de certains enseignants du niveau élémentaire et mettre les administrateurs scolaires au défi d’examiner leurs pratiques quotidiennes et leur planification à long terme afin de déterminer si elles favorisent un tel enseignement. En d’autres termes, je crois que les administrations scolaires devraient élaborer des politiques de sorte à doter leurs écoles d’un personnel enseignant plus efficace chaque année. Pendant la majeure partie de la dernière décennie, mes collègues du National Research Center on English Learning and Achievement et moi avons observé certains des meilleurs enseignants du niveau élémentaire au pays (Allington et Johnston, 2002; Pressley, Allington, Wharton‑McDonald, Collins‑Block et Morrow, 2001). Ces enseignants ont principalement été sélectionnés dans des écoles fréquentées par un nombre important d’enfants dans le besoin et des écoles représentatives de la diversité raciale, ethnique et linguistique du pays. 1 Cet article a été publié initialement dans le numéro de juin 2002 de Phi Delta Kappan, sous le titre « What I’ve Learned About Effective Reading Instruction From a Decade of Studying Exemplary Elementary Classroom Teachers ». Traduit et réimprimé avec autorisation. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 11 Les six caractéristiques... Notre étude a porté sur des enseignants de la première et de la quatrième année dans six États (New York, Texas, New Hampshire, Californie, Wisconsin et New Jersey). Dans chaque cas, pendant au moins dix jours d’enseignement complets, souvent plus, nous avons observé, interrogé et enregistré sur bande vidéo. Deux livres, un certain nombre d’articles et des rapports techniques connexes présentent de l’information documentaire détaillée. (Les livres et les articles sont cités tout au long du présent document. Les rapports techniques et les sommaires de recherche peuvent être consultés à l’adresse suivante : http://cela.albany.edu.) Nous avons examiné le travail d’enseignants particulièrement efficaces pour développer la compétence en lecture et en écriture. Il est toutefois devenu évident, au cours de l’étude, que les enseignants en question favorisaient le développement de compétences scolaires allant bien au‑delà de la capacité à obtenir des notes élevées aux tests de rendement en lecture et en écriture (bien que l’information recueillie ait permis de constater que les élèves de ces enseignants obtenaient tout naturellement des résultats considérablement supérieurs dans le cadre des épreuves standardisées). Les centaines de jours d’observation en classe et d’entretiens avec les enseignants et leurs élèves ont permis de dresser un portrait clair d’un bon enseignement au niveau élémentaire. Je traite ci‑dessous de six caractéristiques communes, soit les six caractéristiques d’un enseignement efficace de la lecture au niveau élémentaire, que nous avons observées dans les classes exemplaires ayant fait l’objet de notre étude. Le temps Dans ces classes, le rapport entre la lecture et l’écriture d’une part et les autres activités d’autre part était beaucoup plus équilibré que ce qu’on observe en général dans les classes de niveau élémentaire (Allington, 2001). Autrement dit, jusqu’à la moitié de la journée était systématiquement consacrée à la lecture et à l’écriture. De fait, le rapport de la lecture et de l’écriture aux autres activités était souvent de 50 : 50 (les autres activités englobent tout ce que les enseignants font faire aux élèves à l’exception de la lecture et de l’écriture). Dans une classe typique, il n’est pas inhabituel de constater que les enfants ne lisent et n’écrivent que pendant 10 % du temps (c.‑à‑d. 30 minutes de lecture et d’écriture au cours d’une journée scolaire de 300 minutes, soit cinq heures). Dans nombre de classes, seulement 10 ou 15 minutes sont réellement consacrées à la lecture pendant une période de lecture de 90 minutes, ce qui représente moins de 20 % du temps alloué à cette activité. Il y a pire encore. Dans de nombreuses classes, il est courant de ne consacrer que 20 minutes à la lecture au cours de la journée (Knapp, 1995), incluant la lecture réalisée en sciences, en sciences humaines, en mathématiques et dans d’autres matières. Par conséquent, une portion correspondant à moins de 10 % de la journée est réellement consacrée à la lecture et 90 % ou plus, aux autres activités. La question n’est pas tant d’analyser un tel rapport, mais plutôt d’examiner le type et la quantité des autres activités. Lorsque celles-ci sont prédominantes dans l’enseignement, un signal d’avertissement doit être lancé. Cela est vrai même lorsque l’activité s’avère utile d’une quelconque façon. Ainsi, il est profitable d’activer les connaissances antérieures des élèves avant la lecture (Pearson et Fielding, 1991) et de mener une discussion par la suite (Fall, Webb et Chudowsky, 2000). Par contre, il est probablement suffisant d’allouer de trois à cinq minutes à l’activation des connaissances antérieures. Y consacrer la majeure partie d’une période de lecture de 90 minutes ne semble pas être une bonne stratégie pour améliorer la compétence en lecture. 12 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les six caractéristiques... Dans les classes moins efficaces, on a recours à nombre d’activités ne reposant sur aucune donnée probante (p. ex. des cahiers d’exercices de préparation aux tests, la retranscription de définitions d’un dictionnaire, des exercices de compréhension de lecture). Pour acquérir des compétences en lecture, il est essentiel de lire souvent (Krashen 2001; Stanovich, 2000). Des lectures fréquentes donnent l’occasion aux élèves de consolider les habiletés et les stratégies que les enseignants s’efforcent tant de développer. Les enseignants exemplaires ayant fait l’objet de notre étude reconnaissaient l’importance de cet aspect de la planification de l’enseignement. Leurs élèves réalisaient davantage de lectures dirigées, de lectures personnelles et de lectures en sciences humaines et en sciences comparativement aux élèves des classes jugées moins efficaces. Les textes Pour que les élèves puissent lire souvent tout au long de la journée, ils doivent avoir à leur disposition un riche éventail de livres qu’ils sont en mesure de lire. Cela semble être un constat simple, mais il existe aussi de nombreuses recherches convaincantes selon lesquelles il faut procurer aux enfants des livres d’une complexité appropriée (Allington, 2001). Bref, pour devenir des lecteurs autonomes et compétents, les élèves doivent lire fréquemment avec succès. Par « lire avec succès », j’entends des expériences de lecture au cours desquelles les élèves atteignent un niveau élevé d’exactitude, d’aisance et de compréhension. Lorsqu’un enfant de neuf ans lit incorrectement aussi peu que deux ou trois mots par tranche de cent mots, il se peut que le texte en question soit trop difficile pour lui permettre de s’exercer de façon efficace. Un tel document peut convenir aux fins d’enseignement, mais les lecteurs en herbe ont davantage besoin de connaître des succès en lecture que de lire des textes difficiles. C’est une lecture d’une grande exactitude, réalisée avec aisance et facilement comprise qui donne l’occasion d’intégrer des compétences et des stratégies complexes dans un processus de lecture automatique et autonome. Les enseignants exemplaires ayant participé à notre étude devaient trop souvent aller à l’encontre des règles de l’organisation. Ils rejetaient les plans des districts « exigeant » que tous les enfants lisent le même livre (et remplissent les mêmes feuilles d’exercices, le même jour). Ils reconnaissaient de telles façons de faire pour ce qu’elles sont : des modes réellement anti‑scientifiques non documentées davantage destinées, semble‑t‑il, à exercer un pouvoir administratif qu’à produire de hauts niveaux de rendement chez les élèves. Malheureusement, ces enseignants exemplaires devaient trop souvent utiliser leurs ressources personnelles, en temps et en argent, pour trouver ou acheter les textes dont ils avaient besoin pour enseigner de manière efficace. Certains avaient la chance de travailler au sein d’organisations « judicieuses ». Celles‑ci leur fournissaient un riche éventail de textes favorisant l’apprentissage tout au long de la journée (textes de divers niveaux disponibles en sciences humaines et en sciences aussi bien que pour les périodes de lecture). De telles organisations savent que l’uniformisation des tâches contredit pratiquement tout ce que nous avons appris au sujet de l’enseignement efficace. L’un des principaux résultats atteints par ces enseignants a été une acquisition plus rapide de l’aptitude à lire et à écrire chez les élèves les plus faibles (Allington et Johnston, 2002; Pressley et coll., 2001). Tous les élèves, quel que soit leur rendement, ont bénéficié de l’enseignement exemplaire, mais ce sont les plus faibles qui en ont profité le plus. Dans ces classes, les élèves du peloton de queue avaient continuellement à leur disposition des livres qu’ils pouvaient lire. En général, ce n’est pas le cas dans les classes moins efficaces (Allington, 1983). Trop souvent, les élèves qui éprouvent de la difficulté à lire ont à leur disposition du matériel de lecture approprié uniquement lorsqu’ils reçoivent un soutien particulier (p. ex. dans le cas d’un enseignement spécialisé, d’un soutien offert en classe en vertu du Titre I, ou de l’enseignement bilingue). Autrement dit, dans de trop nombreux cas, les élèves plus faibles reçoivent peut‑être une heure d’enseignement approprié par jour et quatre heures journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 13 Les six caractéristiques... d’enseignement fondé sur des textes qu’ils ne peuvent pas lire. Aucun enfant ayant à sa disposition, pendant 80 % de son temps d’apprentissage, des textes dont le niveau de difficulté est inapproprié, ne connaîtra de grands progrès sur le plan scolaire. Ces enseignants exemplaires ont remarqué que les élèves ayant un rendement élevé : 1. avaient continuellement à leur disposition des textes « faciles », soit des textes qu’ils pouvaient lire avec exactitude et aisance et dont ils avaient une solide compréhension; 2. surpassaient invariablement à la fois les élèves ayant un rendement moyen et ceux ayant un rendement faible, année après année. Ils ont remarqué que la réussite des élèves en lecture influait considérablement sur leur motivation à lire. Ces observations les ont amenés à créer des programmes à plusieurs niveaux faisant appel à de multiples sources et répondant aux divers besoins de leurs élèves. L’enseignement Il est évident qu’un bon enseignement consiste, en partie, à planifier le temps d’enseignement et à choisir les manuels appropriés. Toutefois, je désire mettre davantage l’accent sur la notion d’enseignement actif, soit la démonstration des stratégies utiles employées par les bons lecteurs. La plupart des activités que nombre d’administrateurs considèrent comme un enseignement comportent effectivement peu d’enseignement actif, voire pas du tout (NICHD Early Child Care Research Network, à l’impression). Un grand nombre d’enseignants estiment que l’enseignement se limite à l’assignation de travaux et à l’évaluation. On a perdu de vue l’enseignement actif – les explications claires et l’enseignement direct – dans le brassage d’idées au sujet de l’enseignement en classe. Les enseignants exemplaires présentaient systématiquement, de façon directe et explicite, les stratégies cognitives employées par les bons lecteurs. Autrement dit, ils faisaient la démonstration de la manière 14 • dont un lecteur compétent réfléchit lorsqu’il tente de décoder un mot, vérifie sa compréhension, fait un résumé en cours de lecture ou corrige un texte qu’il rédige. Leur attitude, qui consiste à « démontrer », semble assez différente de celle qui prédomine dans les classes moins efficaces, qui se résume à « donner du travail et à l’évaluer » (p. ex. Adams, 1990; Durkin, 1978‑1979). On a trop peu écrit au sujet de la prédominance du modèle qui consiste à « donner du travail et à l’évaluer », mais, en vérité, un « enseignement » de cette nature ne bénéficie qu’aux élèves ayant déjà acquis une compréhension de base de la stratégie sur laquelle porte la leçon. Comme le souligne une analyse des programmes fondés sur la méthode phonétique traditionnelle (Adams, 1990), selon laquelle les élèves doivent remplir une feuille d’exercices en y ajoutant les voyelles manquantes, seuls ceux qui connaissent déjà la bonne réponse peuvent réussir une telle tâche. De plus, ils n’ont pas besoin de s’y exercer. Les enfants qui ne savent pas quelle voyelle ajouter dans l’espace ne peuvent pas acquérir cette habileté en réalisant la tâche. Il faut plutôt leur enseigner à le faire. Autrement dit, plutôt que d’enseigner les voyelles, une telle activité permet de déterminer quels élèves les connaissent déjà. De même, lorsqu’on demande aux enfants de lire une histoire et de répondre à des questions présentées à la suite de celle‑ci (Durkin, 1978), ceux qui ont déjà acquis la stratégie à utiliser en cours de lecture sont en mesure de répondre correctement aux questions, alors que ceux qui n’ont pas acquis cette stratégie sont incapables de le faire. De plus, ce type d’exercice ne les aidera pas à acquérir la stratégie en question. Ils ont besoin qu’on la leur enseigne, qu’on leur en fasse la démonstration (Duffy, 1998). Ces enseignants exemplaires paraissaient se rendre compte que la plupart des trousses d’enseignement disponibles sur le marché ne fournissent aucune information utile sur l’enseignement direct et explicite des habiletés et des stratégies. En d’autres termes, ils Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les six caractéristiques... se sont aperçus que les scénarios généralement proposés dans de telles trousses offrent aux enseignants un modèle « définitionnel ». Ainsi, on enseigne aux élèves que l’idée principale d’un texte représente l’idée la plus importante de l’auteur sur un sujet. Toutefois, ces trousses offrent peu de façons d’aider les enfants à acquérir des stratégies utiles pour déterminer l’importance relative des diverses idées présentées par un auteur sur un sujet. Par conséquent, ils se sont chargés de montrer de façon explicite le recours aux habiletés et aux stratégies appropriées. Par exemple, ils pouvaient faire la démonstration de la stratégie d’élimination lorsqu’ils enseignaient la récapitulation. Ainsi, ils montraient comment énumérer les diverses idées présentées par un auteur dans un paragraphe persuasif par l’entremise d’une analyse détaillée – une leçon fondée sur « l’observation ». Ils avaient ensuite recours au processus de réflexion à haute voix pour montrer la stratégie qui consiste à supprimer toute information redondante, négligeable et accessoire, jusqu’à la rédaction de l’énoncé récapitulatif. Ces enseignants présentaient des modèles de stratégies utiles, soit des stratégies de décodage, de composition ou d’auto‑correction, dans le cadre de leçons distinctes à l’intention de la classe, de petits groupes ciblés ou de certains élèves, à l’occasion d’un enseignement individuel. De fait, c’est cette abondance d’activités d’enseignement qui distingue réellement ces enseignants et qui explique une grande part de leur efficacité auprès des élèves plus faibles (Taylor et coll., 2000). De nombreuses études montrent l’efficacité de l’enseignement actif, particulièrement dans le cas des enfants qui ont de la difficulté à apprendre à lire et à écrire. Toutefois, pour qu’ils s’approprient les stratégies qui leur sont présentées, ces derniers doivent fréquemment s’exercer à les utiliser de manière autonome, c.‑à‑d. avoir de nombreuses expériences de lecture couronnées de succès. La classe doit aussi favoriser le transfert et l’utilisation autonomes des stratégies. Une réelle préoccupation a trait au fait que, lorsque l’enseignement devient trop explicite, il arrive souvent que les enfants n’arrivent pas à transférer et à utiliser les stratégies de manière autonome. Employer une stratégie dans un milieu hautement structuré et dirigé par l’enseignant n’est pas la même chose que savoir comment et quand l’utiliser de manière profitable dans le cadre de la lecture autonome. Par conséquent, l’enseignant expert doit non seulement savoir comment enseigner explicitement les stratégies, mais il doit aussi favoriser la transition entre les activités structurées et l’emploi autonome des stratégies en cours de lecture. C’est en raison de la difficulté de cette transition que l’utilité du matériel pédagogique préétabli est discutable. La discussion Comme c’est le cas pour le volet de l’enseignement, peu de recherches portent sur les discussions en classe. Nous avons observé des différences fondamentales entre les discussions menées dans les classes des enseignants exemplaires et celles dont il est habituellement question dans les études. Premièrement, nous avons constaté que ces enseignants incitaient beaucoup plus les élèves à parler, que ce soit avec eux ou un pair, comparativement à ce qui avait été recensé précédemment. Autrement dit, ils favorisaient et appuyaient de nombreuses discussions tout au long de la journée et en donnaient eux‑mêmes l’exemple. De plus, ce n’était pas un simple bavardage, mais des discussions réfléchies au cours desquelles des problèmes en rapport avec la matière étaient posés et résolus (Allington et Johnston, 2002; Johnston, Woodside-Jiron et Day, 2001). journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 15 Les six caractéristiques... Il ne s’agissait pas uniquement de parler plus souvent que dans les classes habituelles, mais de le faire différemment. Nous avons décrit cette discussion différente comme étant « axée davantage sur la conversation que sur l’interrogation ». La nature interrogative de la plupart des discussions en classe a été bien documentée dans nombre d’études. Les enseignants posent des questions, les enfants y répondent, puis les réponses sont vérifiées ou corrigées. Étude après étude, c’est la principale méthode observée, quel que soit le niveau scolaire (Cazden, 1988; Nystrand, 1997). Les discussions en classe que nous avons observées étaient axées davantage sur la conversation que sur l’interrogation. En d’autres termes, les enseignants et les élèves discutaient d’idées, de concepts, d’hypothèses, de stratégies et de réponses. Les enseignants posaient des questions plus « ouvertes », pour lesquelles de multiples réponses étaient appropriées. Par exemple, examinons la différence entre les trois questions suivantes posées à la suite d’une lecture : 1. Où les enfants s’en allaient‑ils ? 2. Quelle autre histoire que nous avons déjà lue se terminait de la même façon ? 3. Quelqu’un a‑t‑il déjà eu un problème avec un animal domestique comme le garçon de cette histoire ? Une seule « bonne » réponse, déterminée par le contenu de l’histoire, correspond à la première question. Par contre, il existe une multitude de « bonnes » réponses pour les deux autres questions. De plus, alors que toute réponse donnée à la première question n’est qualifiée que de « bonne » ou de « mauvaise » par l’enseignant, la deuxième et la troisième questions entraînent d’autres questions de la part de ce dernier, par exemple « Explique en quoi les histoires se terminent de la même façon » ou « Explique comment le problème que tu as éprouvé était semblable à la situation dont il est question dans l’histoire. » La première question permet de déterminer si la stratégie appropriée a été utilisée, 16 • mais les deux autres offrent l’occasion d’examiner la réflexion, soit la stratégie employée, et de fournir un enseignement. La première question évalue le rappel d’éléments d’information, alors que les deux autres évaluent la compréhension d’ensemble et permettent de constater le processus de réflexion des enfants. La nature des discussions en classe est complexe et trop peu comprise. Nous disposons de preuves à l’effet que des discussions en classe plus « réfléchies » entraînent une meilleure compréhension de la lecture (Fall et coll., 2000; Johnston et coll., 2001; Nystrand, 1997), particulièrement dans les écoles situées dans des milieux hautement défavorisés (Knapp, 1995). Cependant, peu d’interventions sont réalisées pour aider les enseignants à acquérir l’expertise pédagogique nécessaire à la création de tels milieux d’apprentissage et peu de programmes clés en main offrent un soutien en ce sens. Une conversation véritable ne peut pas être réalisée en suivant un scénario. Les discussions en classe que nous avons observées étaient hautement personnalisées et favorisaient une réplique précise aux réponses des élèves. L’élément essentiel était l’expertise des enseignants plutôt que du matériel d’enseignement préétabli échappant à leur influence. Les tâches Une autre caractéristique des classes de ces enseignants exemplaires est l’assignation plus fréquente de travaux de longue durée et un accent moindre sur la réalisation de multiples tâches de courte durée. Ainsi, les tâches d’écriture s’échelonnaient souvent sur dix jours ou plus. Les élèves lisaient des livres en entier, réalisaient des projets de recherche de façon individuelle ou en petits groupes et accomplissaient des tâches intégrant diverses matières (lecture, écriture et sciences humaines). Le travail réalisé par les enfants était plus substantiel et stimulant et il nécessitait une plus grande part d’autonomie comparativement à ce que l’on observe habituellement dans les classes de niveau élémentaire. Nous avons constaté, tout au long de la journée et dans les différentes matières, beaucoup Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les six caractéristiques... moins de tâches de niveau inférieur fondées sur des feuilles d’exercices et un plus grand nombre de tâches davantage complexes. Les élèves participaient plus activement et s’écartaient moins souvent du sujet comparativement aux constatations d’autres chercheurs, peut‑être en raison de la nature des tâches assignées. Les tâches impliquaient souvent un choix – le choix des élèves. Nous avons décrit la classe comme un environnement de « choix géré ». Les élèves n’avaient pas une gamme illimitée de tâches ou de sujets parmi lesquels choisir, mais il était moins courant de les voir exécuter les mêmes tâches. Ainsi, ils réalisaient plus souvent des tâches semblables, quoique différentes. Par exemple, en quatrième année, dans le cadre d’une unité portant sur les insectes, les élèves ont apporté en classe des insectes qu’ils avaient attrapés. Après avoir examiné leurs insectes de façon détaillée à la loupe, ils les ont dessinés et ont inscrit les différentes parties de leur corps (thorax, abdomen, antennes, etc.). Ils les ont aussi observés dans leur milieu naturel, notant leurs comportements et leurs habitudes. À l’aide de leurs notes, ils ont ensuite rédigé une brève description et fait un modèle avec du matériel de bricolage. Finalement, ils ont présenté leurs insectes à leurs camarades de classe et ont apposé leurs dessins et leurs descriptions sur le mur et exposé leurs modèles afin que ceux‑ci puissent les examiner. Des études montrent qu’un tel choix entraîne une meilleure prise en charge des élèves à l’égard de leur travail et un engagement accru de leur part (Turner, 1995). Une particularité d’une telle gamme de travaux est qu’il est plus difficile pour les élèves (et peut‑être pour les enseignants) de les classer en ordre décroissant. Il se peut que les élèves les plus faibles aient choisi les insectes présentant le plus grand intérêt pour la recherche et l’exposition. Ainsi, leurs pairs obtiennent de nouveaux renseignements sur un insecte intéressant plutôt que de voir la feuille d’exercices qu’ils viennent eux‑mêmes de remplir. Les tests Finalement, ces enseignants exemplaires évaluaient le travail des élèves en fonction des efforts fournis et des progrès réalisés plutôt que d’examiner seulement le rendement. Ainsi, tous avaient la possibilité d’obtenir de bonnes notes, sans égard aux niveaux de rendement. Une telle façon de faire crée une classe passablement différente d’une autre où les notes sont uniquement attribuées en fonction du rendement. Dans ces cas, les élèves talentueux n’ont en général pas besoin de travailler très fort pour obtenir de bonnes notes. Quant aux élèves plus faibles, ils n’ont souvent aucune véritable chance d’obtenir de bonnes notes, quels que soient les efforts fournis ou les améliorations constatées. La notation fondée sur le rendement, selon laquelle les meilleures notes correspondent aux meilleures performances, incite peu au travail. Ainsi, les élèves doués n’ont pas à fournir de grands efforts pour se classer parmi les meilleurs, alors que les élèves plus faibles se rendent vite compte que même un travail acharné ne leur permet pas de réaliser des performances soutenant la comparaison. Dans un système de notation fondé sur le rendement, un élève faible qui travaille fort peut, avec de la chance, obtenir la note « C ». La complexité de la notation fondée sur l’effort et l’amélioration découle de la nécessité pour les enseignants de connaître véritablement chacun des élèves pour être en mesure d’attribuer les notes. Ainsi, ils doivent pouvoir constater les améliorations et suivre de près ou évaluer les efforts fournis. Les enseignants exemplaires se servaient souvent de rubriques d’évaluation pour assigner les notes. L’amélioration était notée par rapport à la situation initiale de l’élève plutôt qu’en examinant uniquement sa situation finale. Le transfert aux élèves d’une grande part de la responsabilité quant aux notes représente un autre aspect du modèle d’évaluation fondé sur l’amélioration et l’effort. Ainsi, une mauvaise note ne peut pas être attribuée à la « malchance », ne serait‑ce qu’en raison de la transparence du modèle d’évaluation. En effet, les rubriques fournissent aux élèves l’information dont ils ont besoin pour améliorer leurs notes. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 17 Les six caractéristiques... Les enseignants exemplaires de la quatrième année ayant fait l’objet de notre étude ont reconnu qu’un modèle de notation fondé sur l’effort et l’amélioration doit être soigneusement expliqué aux parents, car la plupart d’entre eux connaissent mieux la notation fondée sur le rendement. Toutefois, aucun des enseignants n’a signalé une forte opposition de la part des parents, peut‑être parce qu’ils étaient tous en mesure d’expliquer en détail ce que les enfants devaient faire pour obtenir de meilleures notes. Je dois aussi souligner que, dans ces classes, nous n’avons constaté à peu près aucune activité de préparation aux tests. Aucun de ces enseignants ne comptait sur les documents préparatoires disponibles sur le marché (p. ex. des cahiers d’exercices ou des logiciels), qui ont de plus en plus la cote. Ils étaient plutôt d’avis qu’un bon enseignement entraînerait de meilleurs résultats. Les données ont confirmé leurs convictions. C’est dans les classes des enseignants moins efficaces observés dans le cadre de notre étude secondaire que nous avons constaté le plus grand recours aux activités préparatoires aux tests. Les enseignants moins efficaces ne semblent pas savoir comment s’y prendre et, par conséquent, ils ont recours aux activités préparatoires clés en main, en espérant qu’elles compenseront l’enseignement moins efficace dispensé tout au long de l’année. Résumé L’un des risques de réduire une activité complexe à une liste de caractéristiques clés est de la simplifier à l’excès, ce qui semble être le cas ici. Les six caractéristiques décrivent, en raccourci, ce qu’est un enseignement exemplaire au niveau élémentaire, mais elles simplifient aussi à outrance la nature complexe d’un bon enseignement. Ces six caractéristiques fonctionnent de manière interactive, et il est peu probable que l’on puisse en sélectionner une en particulier et tenter d’élaborer un enseignement représentatif de cette seule caractéristique. Ainsi, pour accroître de façon importante la lecture chez les enfants (et je soutiens que c’est une modification essentielle pour améliorer la compétence en lecture), il est important que les enfants aient 18 • à leur disposition des livres qu’ils sont en mesure de lire et qu’ils puissent choisir leurs lectures. De même, l’établissement d’un milieu favorisant la conversation où les élèves discutent de leurs lectures avec l’enseignant et leurs pairs représente un élément important pour les encourager à lire. De plus, un enseignement actif des stratégies de lecture appropriées permet évidemment d’élargir la gamme des livres que les enfants sont en mesure de lire. Finalement, la réorientation de l’évaluation vers un modèle fondé sur l’effort et l’amélioration entraîne une plus grande motivation à l’égard de la lecture. En d’autres termes, il n’est pas facile d’offrir et d’appuyer un enseignement exemplaire tel que nous l’avons observé. Toutefois, il semble malheureux que, parmi les enseignants exemplaires qui ont fait l’objet de notre étude, un si grand nombre étaient contraints « d’aller à l’encontre des règles de l’organisation ». Ils devaient rejeter les plans de leurs écoles et de leurs districts en vertu desquels 25 exemplaires du même recueil de textes, manuel ou cahier d’exercices étaient déposés dans les pupitres des élèves. Ils devaient éviter d’utiliser les leçons préétablies ainsi que les échéanciers et les modèles d’évaluation uniformisés. Ils devaient trop souvent chercher eux‑mêmes du matériel pédagogique approprié, car le niveau de difficulté du seul texte proposé par l’école ou le district était souvent inapproprié pour la plupart des élèves et celui‑ci comportait rarement de l’information exacte et intéressante susceptible d’inciter les élèves à fournir un effort soutenu. Pire encore, ces enseignants devaient trop souvent payer de leur poche les documents dont ils avaient besoin pour enseigner. Un bon enseignement, un enseignement exemplaire, ne devrait pas être si difficile à réaliser. Les écoles et les districts scolaires doivent assumer une responsabilité accrue à l’égard de la mise en place de mesures de soutien à l’enseignement et au programme d’études pour que l’enseignement exemplaire devienne plus courant et qu’il nécessite beaucoup moins d’efforts. En outre, un bon enseignement ne devrait pas aller à l’encontre des règles de l’organisation. En terminant, j’ajouterai que, parmi ces enseignants Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Les six caractéristiques... exemplaires, peu attribuaient une grande part de mérite à leurs districts scolaires pour le développement de leur expertise. Certains ont mentionné que les administrateurs leur avaient permis de faire des expériences, qu’ils les avaient incités à « sortir des sentiers battus », sans se soucier des résultats des tests ni suivre le plan de l’organisation. Toutefois, la plupart ont reconnu le mérite d’autres enseignants exemplaires, qui les ont appuyés et encouragés à devenir de meilleurs enseignants et à assumer une plus grande part de responsabilité professionnelle à l’égard de la réussite de leurs élèves. Ces enseignants paraissaient comprendre que leur responsabilité professionnelle reposait sur le fait qu’ils choisissaient comment enseigner, ce qu’ils enseignaient et avec quels types de matériel pédagogique et de tâches ils le faisaient. Ils rejetaient les modèles fondés sur une faible autonomie et une responsabilité élevée, qui semblent de plus en plus appréciés des adeptes des « programmes éprouvés » (Day, 2001). Ces enseignants ont plutôt adopté un modèle axé sur une autonomie et une responsabilité élevées. Les évaluations réalisées à l’échelle de l’État ne semblaient exercer aucune pression particulière sur eux, peut‑être en raison du rendement élevé de leurs élèves. De plus, comme ils étaient les architectes de l’enseignement offert dans leurs classes, ils ont aussi déclaré avoir un sentiment de responsabilité professionnelle accru à l’égard des résultats des élèves. Autrement dit, ils acceptaient la responsabilité professionnelle liée à l’atteinte de hauts niveaux de compétence en lecture, mais ils insistaient sur la liberté d’agir sur la base de leur expertise (McGillFranzen, 2000). Les dirigeants du monde de l’éducation feraient bien d’examiner la nature de l’enseignement offert par ces enseignants et de se demander si les politiques en place dans les écoles sont susceptibles de favoriser ce type d’enseignement. Ils devraient déterminer comment les plans organisationnels actuels, y compris les occasions de perfectionnement professionnel et les plans pédagogiques, facilitent ou gênent la mise en place d’un enseignement exemplaire au niveau élémentaire. En conclusion, l’amélioration de la compétence en lecture dépend largement de la capacité des titulaires de classe à enseigner la lecture de manière experte et exemplaire. Notre étude nous a permis de constater qu’un tel enseignement ne découle pas de l’utilisation de programmes clés en main. L’enseignement exemplaire est attentif aux besoins des enfants. Il ne correspond pas à un scénario unique. Finalement, il deviendra évident qu’il n’existe pas de « programmes éprouvés », mais seulement des écoles où l’on constate un plus grand nombre d’enseignants experts, soit des enseignants qui n’ont pas besoin d’un scénario leur indiquant la marche à suivre. Les professionnels du domaine de l’éducation (personnel enseignant, directions d’école, professeurs et responsables des politiques) devraient se poser la question suivante : Créons ‑nous des écoles où chaque enseignant, chaque année, augmente son expertise ? Nota : L’auteur aimerait remercier les personnes suivantes pour leur aide relativement à ce projet : Peter Johnston et Michael Pressley, co‑chercheurs dans le cadre des études portant sur les enseignants de la quatrième et de la première année respectivement; les titulaires de classe qui nous ont permis d’analyser leurs pratiques d’enseignement, ainsi que les autres chercheurs ayant participé au projet, notamment Elizabeth Asbury, Kim Baker, Kim Boothroyd, Greg Brooks, Melissa Cedeno, Cathy Collins Block, John Cronin, Jeni Pollack Day, Gay Ivey, Haley Woodside‑Jiron, Susan Layden, Anne McGill‑Franzen, Lesley Morrow, Steven Powers, Jean Veltema et Ruth Wharton-McDonald. Ce document est fondé sur des recherches appuyées en partie en vertu du Research and Development Centers Program (bourse no R305A6005) administré par l’Office of Educational Research and Improvement du ministère de l’Éducation des États-Unis. Toutefois, son contenu ne reflète pas nécessairement les positions ou les politiques du bailleur de fonds. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 19 Les six caractéristiques... Références Adams, M. J. (1990). Beginning to read: Thinking and earning about print. Cambridge, MA: MIT Press. Allington, R. L. (1983). The reading instruction provided readers of differing abilities. Elementary School Journal, 83(5), 548-559. Allington, R. L. (2001). What really matters for struggling readers: Designing research-based interventions. New York, NY: Longmans. Allington, R. L., et Johnston, P. H. (2001). What do we know about effective fourth grade teachers and their classrooms ? Dans C. Roller (éd.), Learning to teach reading: Setting the research agenda (pp. 150-165). Newark, DE: International Reading Association. Allington, R. L., et Johnston, P. (2002). Reading to learn: Lessons from exemplary 4th grade classrooms. New York, NY: Guilford. Cazden, C. B. 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Je conseille de travailler au quotidien une banque murale comprenant ces mots et expressions. On en introduit 2 ou 3 par jour en les expliquant bien et on les ajoute aux autres qui s’y trouvent déjà. Ensuite, on réserve de 5 à 10 minutes par jour pour faire pratiquer les élèves. Objectifs Enrichir le vocabulaire et décoder. Minimiser le nombre de bris de compréhension. Utile au primaire et au secondaire. On va surtout travailler le vocabulaire susceptible d’être réinvesti dans des textes qui vont être lus ultérieurement, et aussi les mots fréquemment utilisés en littérature. On peut également y verser les mots-vedettes qui ont été abordés dans des lectures précédentes (40 à 50 mots). On y trouve surtout des adjectifs et des verbes non conjugués. Un nom de temps en temps. • • Durée : 5 à 10 minutes. On peut faire la banque murale deux fois par jour. Au début, si les élèves ne décodent pas, la banque murale peut être composée de 50 % de mots et de 50 % d’illustrations. On commence avec deux ou trois mots, et on en ajoute d’autres graduellement. Pour un mot donné, il faut décider si on affiche le mot écrit ou si on montre l’image correspondante : c’est l’un ou l’autre, jamais les deux pour éviter de globaliser. Démarche Chaque mot est numéroté, ou on prépare un tableau à double entrées selon le principe du bingo : les numéros en ordonnée, les couleurs en abscisse. On change les mots de place régulièrement. Quand un mot est maîtrisé par chacun ou 80 % des élèves, on l’enlève et on le remplace par d’autres. Les mots maîtrisés sont transférés dans une banque passive. Il ne faut pas demander un mot constamment de la même façon. On peut varier en : • • • • • • • donnant un synonyme; donnant un antonyme; donnant la définition ou la description; demandant de faire une phrase avec un mot; demandant de faire une phrase avec le mot qui est au #…; proposant une phrase closure; en mimant. Une consigne sur 2 doit consister à formuler des phrases (avec un mot, deux mots ou trois mots). Exemple : Fais-moi une phrase avec grimper et agile. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 21 Développement du vocabulaire Je vous suggère d’aller sur mon site Web (http://fsl.lbpsb.qc.ca) où j’explique comment animer une telle banque murale. Allez dans la barre de navigation verticale Les meilleures pratiques en FLS. Cliquez ensuite sur Développement du vocabulaire. Finalement, cliquez sur La banque murale. Fais-moi une phrase avec rose-3. En été, Guillaume et Julie adorent aller s’asseoir en haut de l’arbre. Ils aiment ……………. Donne-moi un antonyme pour descendre. Le singe est un animal, sois prêt(e) à me donner les coordonnées. 1 Grimper 2 En retard Agile 3 Le museau Haleter 4 Patiner Descendre 5 Comme d’habitude Rose Bleu Le singe Jaune Adapté de Tompkins et Blanchfield (2004) Références Tompkins, G. E., & Blanchfield, C. (2004). Teaching Vocabulary. 50 Creative Strategies, grades K-12. Upper Saddle River, NJ: Prentice Hall. Ressources Vocabulaire http://lexiquefle.free.fr/ Lextreme - Logiciel d’auto-apprentissage du vocabulaire, conçu pour les allophones. http://www.microbe.ca/LextremeFr.htm (version française) http://www.microbe.ca/LextremeAn.htm (english version) 22 • RAFAL – Groupe de recherche sur l’acquisition du français chez les allophones http://www.rafal.uqam.ca/ Commission scolaire Lester-B. Pearson - Français langue seconde – services éducatifs (site de Martine Delsemme) http://fsl.lbpsb.qc.ca Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Lire des textes littéraires : analyse et réaction critique François Lentz Conseiller pédagogique Français/Cycle secondaire Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba Bureau de l’éducation française Le texte littéraire : une brève toile de fond Les textes littéraires font, à l’évidence, partie des contenus d’apprentissage de la classe de français, particulièrement, au cycle secondaire; les résultats d’apprentissage dans les programmes d’études établis par les ministères de l’Éducation en attes- tent. En outre, la diversité de ces textes ainsi que leur richesse linguistique et culturelle rendent leur présence nécessaire dans la vaste gamme des textes proposés aux élèves. Explorer l’univers des textes littéraires francophones permet aux élèves : • • • • • • • • • • • • • d’explorer le monde de la fiction et de la création, caractérisé par l’expression de l’imaginaire et par l’esthétique du langage; de mettre en œuvre une pensée créative/critique; d’explorer des textes qui sont généralement polysémiques; ces textes donnent lieu à une gamme d’interprétations : « [c]e qui est important, ce n’est pas ce que l’auteur a voulu dire, mais ce qu’il dit au lecteur » (Hould, 1981, p. 26); d’explorer la dimension esthétique de la langue (aux plans lexical, syntaxique et stylistique); d’explorer des textes qui constituent pour eux une source d’enrichissement, en particulier au niveau de la langue elle-même; d’explorer les « couleurs » de la langue propres aux époques et aux cultures; d’explorer les grands courants idéologiques, les mentalités, les goûts, etc., véhiculés à travers les époques et les cultures; de s’intégrer à une expérience imaginaire qui éclaire et élargit leurs horizons; de mettre à profit, dans le processus de leur développement identitaire, les univers fictifs présentés dans ces textes : les élèves peuvent en effet « se voir » dans les histoires, les personnages, les situations, les cadres spatiotemporels, avec lesquels ils entrent en contact; cette projection peut donner lieu à des réactions, nombreuses et diverses; d’apprécier d’autres univers socioculturels et, ainsi, de mieux comprendre/vivre le leur; d’explorer diverses visions du monde; d’apprécier le patrimoine littéraire francophone, dans son ampleur, sa diversité et sa richesse; d’apprécier la contribution des littératures francophones à la diversité culturelle et, plus largement, au patrimoine de l’humanité; d’apprécier les textes littéraires francophones et, plus largement, la langue française et les cultures francophones. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 23 Lire des textes littéraires De manière plus spécifique, on peut assigner, d’après Giasson (2000), les trois grandes finalités suivantes aux textes littéraires : • le plaisir de lire Nous lisons pour connaître la fin, pour l’histoire. Nous lisons pour ne pas atteindre cette fin, pour le seul plaisir de lire. Nous lisons avec un intérêt profond, tels des chasseurs sur une piste, oublieux de ce qui entoure. Nous lisons distraitement, en sautant des pages. Nous lisons avec mépris, avec admiration, avec négligence, avec colère, avec passion, avec envie, avec nostalgie. Nous lisons avec des bouffées de plaisir soudain, sans savoir ce qui a provoqué ce plaisir. (Manguel, A. (1998). Une histoire de la lecture. Arles : Actes Sud, p. 357, cité dans Giasson, op. cit., p. 5) • la quête du sens De tous les objets culturels créés par l’homme, la littérature est encore le plus fortement accessible, le plus riche de représentations variées dans le temps et dans l’espace, le plus susceptible de jeter un pont entre les êtres, de nous livrer un message essentiel sur ce que nous sommes et sur la fragilité de l’aventure humaine. (Vandendorpe, C. (1992). L’enseignement de la littérature aujourd’hui. DFLM, La lettre de l’association, vol. 10, n° 3-4, p. 3, cité dans Giasson, op. cit., p. 5) Les textes littéraires répondent donc à un besoin particulier, qui demeure souvent inconscient : le lecteur cherche à donner un sens à son univers. Parce que la littérature est un art qui fait appel à l’intégralité de l’expérience humaine, elle transcende les divisions artificielles de la connaissance, elle permet de voir la vie dans sa totalité, sa complexité; cette ouverture invite à voir les choses au-delà de la réalité quotidienne. Cette connaissance de l’identité humaine ne peut être véhiculée qu’à travers le langage et que grâce à la liberté accordée par le langage dans les textes [littéraires]. (Giasson, op. cit., p. 6) 24 • Dans cette quête du sens, les textes littéraires peuvent être mis à profit par les élèves dans le processus de leur développement affectif (le lecteur a tendance à s’identifier aux personnages et à vivre ainsi, par procuration en quelque sorte, des expériences de vie) et social (ouverture aux valeurs humaines, à la réalité multiculturelle) mais aussi cognitif et métacognitif (en discutant des textes littéraires et en en produisant, les élèves développent une pensée critique et réfléchissent sur leurs pratiques de compréhension et de production de textes et les stratégies qu’ils y mettent en œuvre). •l’enrichissement langagier et, plus largement, personnel Si les textes littéraires demeurent un moyen privilégié d’appropriation de savoirs, ils contribuent, de manière significative, à l’acquisition du vocabulaire, et, de façon plus globale, à l’enrichissement de la langue et au développement des habiletés en lecture. Bref, comme le déclare Giasson (op. cit., p. 10), « la littérature peut servir non seulement à informer sur la vie, mais à transformer la vie ». Un bref survol de l’évolution des théories littéraires On s’entend habituellement (Giasson, op. cit., entre autres) pour reconnaître que les théories littéraires sont passées d’une centration sur l’auteur à une centration sur le texte pour en arriver à une centration sur le lecteur. Dans le courant centré sur l’auteur, on considère que la tâche du lecteur consiste à découvrir le sens que l’auteur a voulu attribuer au texte. C’est le courant de l’intention de l’auteur : l’auteur est garant du sens du texte. Cette perspective transparaît dans des questions telles que : Que veut dire l’auteur quand il dit que…? Le courant centré sur le texte, quant à lui, part de l’idée que le texte est une entité dotée d’une signification déterminée, stable et inchangeable : le texte reste le même pour tout lecteur et son sens peut être dégagé par une analyse minutieuse des structures, des personnages, des événements, etc. C’est le courant de l’intention de l’oeuvre : on recherche les Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Lire des textes littéraires structures immanentes du texte. Cette perspective transparaît dans des questions telles que : Quelle est l’intrigue de ce récit ? Quelles sont les figures de style dans ce poème ? Quant au troisième courant, qui se base sur la réception ou la réaction du lecteur, il rejette les deux premières conceptions, qui laissent entendre respectivement que le lecteur n’est qu’un spectateur et que le sens vient du texte seul. Ce courant reconnaît le rôle du lecteur dans l’interprétation du texte, dans la mesure où il apporte sa contribution unique à la (re)construction du sens du texte par l’intermédiaire de ses propres connaissances et expériences. C’est le courant de l’intention du lecteur : celui-ci joue un rôle prépondérant dans la (re)construction du sens du texte. Une telle perspective transparaît dans des questions telles que : Quelles émotions particulières ce texte a-t-il éveillées en vous ? Cependant, une centration uniquement sur le lecteur peut conduire aux mêmes extrêmes, voire aux mêmes excès, qu’une stricte centration sur l’auteur ou sur le texte : Le liseur peut s’engager sur la voie de la rigueur qui lui demande de rester fidèle au texte, de le lire en rasemots, de le prendre au pied de la lettre; ce guide-là est tatillon, il ne lui épargne aucun détail. C’est la voie de la mémoire au service du texte. L’autre voie, celle de la liberté, l’entraîne à l’intérieur du livre, mais ne le retient pas solidement; c’est une lecture dissipée, vorace, impatiente, distraite qui refuse de se laisser enfermer dans le hic et nunc du texte sans pour autant vouloir s’en passer. C’est la voie de l’imagination qui veut tout transformer. Ces deux voies s’offrent simultanément à tout lecteur et, voilà l’attrape, séparément elles mènent toutes les deux à l’échec : l’une à la paralysie, l’autre au délire. (Gagné, J. (1986). La part du liseur. Québec français, 64, p. 60-62, cité dans Giasson, op. cit., p. 13) C’est sans doute pourquoi on promeut aujourd’hui une approche plus intégrative, qui s’articule autour de deux mots-clés : analyse et réaction critique. L’une et l’autre entretiennent une relation dialectique : la première n’a d’intérêt, voire de sens, que si elle débouche sur la seconde et la seconde est d’autant plus significative qu’elle s’appuie sur ce que la première a permis de dégager du texte. En d’autres termes, l’analyse, en particulier des fonctionnements textuels, est mise au service d’une réaction critique. Le texte littéraire : compréhension, interprétation et réaction Analyse et réaction critique : exemples de tâches relatives au « personnage » d’un texte narratif L’analyse et la réaction critique peuvent être représentées sur un axe, balisé d’un côté par le pôle Texte et, de l’autre, par le pôle Élève : Analyse Réaction critique Texte Élève On peut proposer aux élèves diverses tâches relatives au « personnage » d’un texte narratif, qu’il est possible de situer sur cet axe; ainsi : • • • • associer, par appariement, les noms des personnages à leur statut narratif de personnage principal ou de personnage secondaire; construire un sociogramme illustrant la dynamique des personnages; dégager les valeurs véhiculées par les personnages; réécrire le texte en fonction d’un autre point de vue narratif que celui originellement mis en œuvre. Ces quatre tâches d’analyse se situent dans une graduation allant, semble-t-il, du plus simple au plus complexe et requérant de la part de l’élève une saisie plus large et plus profonde du fonctionnement du texte : à ce titre, elles s’inscriraient de gauche à droite dans la section « Analyse » de l’axe ci-dessus. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 25 Lire des textes littéraires Dans la même perspective, des tâches de réaction critique proposées aux élèves pourraient être situées sur l’axe selon une même gradation : solliciter la réaction de l’élève au comportement d’un personnage l’engage moins, semble-t-il, dans sa compréhension du texte que lui demander de dire si, compte tenu de la dynamique des personnages dans le texte, le comportement du personnage principal est, par exemple, justifiable. Plus à droite sur la section « Réaction critique » de l’axe, se situeraient des tâches telles que la réaction à la vision du monde proposée dans le texte, la réécriture du texte en changeant le contexte socioculturel de l’univers narratif du texte ainsi que la composition d’un collage représentant le sens que l’élève dégage du texte. Les réactions au texte littéraire La compréhension du texte littéraire est certes nécessaire en vue de son appréciation par les élèves. Par exemple, dégager le schéma narratif, examiner les personnages et le cadre spatiotemporel, permettent de reconstruire le fonctionnement de l’univers narratif et, ainsi, de dégager des effets de sens produits. Mais il existe, semble-t-il, un danger à en rester là : à trop vouloir déconstruire le texte, on risque d’en rester trop près et, paradoxalement peut-être, de s’en éloigner. Il importe en effet que les élèves, dans leur processus d’interprétation et d’appréciation des textes littéraires, puissent faire part des diverses réactions qu’ils ont à leur propos. Réagir au texte littéraire va beaucoup plus loin que dire si on a aimé, ou non, le texte. La gamme des réactions est large. Ainsi, on peut réagir en établissant des liens personnels avec le texte ou l’univers narratif qu’il présente, en manifestant une appréciation des éléments littéraires ou encore en faisant une évaluation du texte. Par ailleurs, la réaction peut prendre plusieurs formes : les réponses personnelles (exprimer ses sentiments); les réponses créatives (jouer avec les idées du texte); les réponses critiques (analyser l’art de l’auteur). Enfin, le lecteur peut envisager l’histoire et, plus largement, l’univers narratif comme une expérience (parler de l’intrigue, des personnages, du cadre spatiotemporel, du 26 • monde représenté), comme un message (les thèmes, les valeurs), comme un objet (examiner comment l’histoire fonctionne, comment l’auteur détermine le point de vue, crée l’atmosphère). Giasson (op. cit., p. 107-108) propose, dans une perspective synthétique, la classification suivante des réactions aux textes littéraires, en quatre stades progressifs : • stade 1 – évocation - revivre l’expérience (expérimenter de nouveau, en relisant, en jouant, en redisant, ce que l’on a vécu en lisant); - imaginer les personnages, les lieux, les événements. • stade 2 – rapprochements - établir des liens entre l’univers fictif et sa propre expérience, avec un autre livre ou un autre média (ex. : cinéma, théâtre, chanson); - considérer le point de vue des autres pour revoir sa propre interprétation; - revoir le texte sous un autre point de vue (ex. : considérer une autre perspective, extrapoler). • stade 3 – réflexion - interpréter (généraliser la signification de l’univers fictif et, plus largement, de l’expérience littéraire en l’appliquant à sa propre vie). • stade 4 – évaluation : - évaluer ce que l’on a retiré de la lecture des textes; - évaluer la qualité de l’œuvre au regard de critères que l’on se fixe soi-même. Il s’agit là d’une classification hiérarchique plutôt que d’une taxonomie de catégories hiérarchiques. En effet, « une réponse esthétique demande d’effectuer un voyage à travers ces stades » (Giasson, op. cit., p. 108). Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Lire des textes littéraires Analyse/réaction critique : un exemple Proposer, pour la lecture d’un roman au cycle secondaire, la tâche suivante : • en équipes de deux, composer un collage représentant l’un des personnages du roman que vous choisirez; ce collage sera accompagné de deux courts textes – l’un retraçant le processus de la création du collage, l’autre commentant le collage créé; des citations du roman, à choisir, devront être intégrées, sous une forme à déterminer, au collage; ce collage sera placé dans une « galerie » de personnages et gagnerait à être accompagné d’un environnement sonore (musique instrumentale, chanson, etc.) pertinent. • Pour vous préparer à réaliser ce collage, une tâche intermédiaire est proposée : compléter, au fur et à mesure de la lecture, la fiche sur les personnages ci-après. Fiche sur les personnages Citations significatives du texte 1.Les personnages importants caractérisations apportées • physique : • psychologique : • sociale : • relationnelle : rôlesvaleurs jouésvéhiculées • sujet : • • objet : • • adjuvant : • • opposant : • • destinateur : • destinataire : 2.Le personnage principal • caractérisations : • valeurs : • évolution psychologique : • autres : 3.Les personnages secondaires • lesquels ? • pourquoi ? 4.La dynamique des personnages • les rapports entre les personnages : • un schéma (à construire) visualisant ces rapports : 5.Signification • un(des) personnage(s) au(x)quel(s) tu as pu t’identifier au cours de la lecture et dont tu partages la vision du monde : _________________________________________________ • un(des) personnage(s) le(s) plus significatif(s), à ton avis (justifie ta réponse en t’appuyant sur des données du roman) : _________________________________________________ • ton personnage préféré (justifie ta réponse en t’appuyant sur des données du roman) : __________________________________________________ journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 27 Lire des textes littéraires Une telle tâche, complexe à l’évidence, fait déboucher l’analyse – ici des personnages – sur une réaction critique à un texte littéraire, qui prend la forme d’une création : celle-ci sera la manifestation de la lecture, au sens plein, qui aura été faite du texte. Lieu de plusieurs choix, cette situation d’apprentissage mobilise également du langage – dont celui requis par l’élaboration même du collage – et valorise la production même de l’élève. Il est possible de faire l’hypothèse qu’une telle tâche joue sur les images que les élèves se développent, via leur vécu scolaire, des apprentissages en français, des textes littéraires qu’ils lisent en français et, plus fondamentalement, de la langue française. Une citation en guise de conclusion Dans un travail pédagogique sur le texte littéraire qui privilégie la « relation » qui s’établit entre un lecteur et un texte, « [l]e rôle de l’enseignant n’est plus […] de s’interposer entre le texte et l’[élève] en imposant sa propre grille de lecture ou en induisant l’interprétation. Il est de favoriser chez l’apprenant un questionnement personnel sur le texte, ce qui revient à privilégier le rapport entre le texte et le lecteur. Ce rapport implique l’apprenant à des niveaux divers; il peut par conséquent être l’occasion d’une prise de parole fortement motivée engageant toute la personne, dans ses choix les plus individuels » (Albert et Souchon, 2000, p. 55-56). Références Albert, M.-C. et Souchon, M. (2000). Les textes littéraires en classe de langue. Paris : Hachette Livre. Giasson, J. (2000). Les textes littéraires à l’école. Montréal/Paris : Chenelière-Éducation. Hould, R. (1981). Principes pour une pédagogie renouvelée de la lecture. Vie pédagogique, 11, 22-26. 28 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 « Mon auteur préféré - c’est un auteur francophone ! » Créer une passion pour la lecture dans une classe d’immersion1 Alicia Logie Conseillère pédagogique Surrey, Colombie-Britannique « Je DÉTESTE la lecture – surtout en français ! C’est ennuyant ! » « Je n’ai jamais lu un bon livre en français. » Je ne sais pas combien de fois j’ai entendu ce genre de commentaire dans ma classe d’immersion au secondaire, pour ensuite me préparer à expliquer les avantages de « lire même si vous ne l’aimez pas ! ». Ça fait déjà plusieurs années que je n’entends plus ces commentaires, et je ne force plus les élèves à lire par punition. Après tout, combien de livres est-ce que j’ai aimés qu’on m’ait forcée de lire ? Puis-je me rappeler de plusieurs occasions où, après avoir terminé un roman, j’ai pensé avec enthousiasme « Excellent ! Maintenant je peux écrire un rapport de lecture ! » ou encore « Quel plaisir ! Un paquet de questions auxquelles je dois répondre ! » ? Je sais que ces tâches auraient 1 Note de la rédaction : Cet article traite d’une méthode qui est utilisée avec succès dans les classes d’immersion. Patricia Rijavec en avait parlé plus succinctement dans son article Remettre les livres dans les mains des lecteurs du numéro d’octobre 1995 du Journal de l’immersion/Immersion Journal (volume 19, numéro 1, page 29) qui est disponible à l’adresse suivante : http://acpi-cait. ca/pdf/journaux/V19N1.pdf. enlevé tout le plaisir de lire un bon récit. Bien sûr, en enseignement, nous ne sommes pas libres de tout simplement faire ce que nous aimons, ou ce que les jeunes aiment. Nous nous intéressons surtout à ce que nos jeunes APPRENNENT. Mais, ces deux concepts doivent-ils s’exclure mutuellement ? Les élèves d’immersion peuvent-ils aimer la lecture en français ? Si un de nos buts en enseignement est de créer des apprenants pour la vie, en immersion, ça veut aussi dire qu’on espère les motiver à utiliser le français après que la porte de la salle de classe se soit fermée derrière eux pour la dernière fois. On voudrait que les jeunes soient équipés pour se servir du français dans plusieurs contextes dans leur nouvelle vie après le secondaire. Dans ce dessein, un des points d’accès le plus simple est la lecture en français. Nous devons instaurer une passion pour la littérature dans leur langue seconde. Pas facile vous dites ! Je partage votre point de vue, mais je vous raconterai ci-dessous le chemin que j’ai pris pour me convaincre, et convaincre les élèves que c’est possible ! journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 29 Mon auteur préféré Inspirée par des collègues en anglais qui enseignaient selon la philosophie de Nancie Atwell, une enseignante américaine, je me suis persuadée que cette façon d’enseigner en « atelier » fonctionnerait également dans ma classe d’immersion, malgré le contexte de langue seconde. Si on donne le temps aux élèves de lire, choisir leurs lectures et échanger au sujet de leurs lectures, mes élèves en immersion pourront apprendre à aimer lire en français. J’étais déterminée à l’essayer. Les expériences de Nancie Atwell au niveau intermédiaire (Middle School) l’ont menée à créer une approche où les jeunes explorent leurs propres intérêts et questions en lisant et en écrivant pour des buts authentiques. Le travail littéraire engage les élèves dans un processus de lecture et d’écriture comme les adultes dans le vrai monde. Les concepts clés dans l’œuvre d’Atwell sont : modéliser, le temps, le choix, et l’interaction. Sa philosophie a pour cible d’engager les adolescents dans leur propre apprentissage en littératie. Selon elle, si on regarde nos activités littéraires en tant qu’adultes, elles ressemblent à ceci : nous choisissons un bon roman, souvent recommandé par un ami ou une liste dans le journal, nous lisons à notre rythme souvent, et partageons nos pensées et commentaires avec d’autres adultes. Si le livre nous plaît, nous avons tendance à le recommander à un ami ou un parent. Nous poursuivons donc avec un autre roman de notre choix. Pour les élèves, c’est le contraire. L’enseignant choisit le livre, leur dit combien de pages lire chaque soir et, souvent, ils ne peuvent pas lire plus loin même si le livre les intéresse ! Le choix Pour que les jeunes en immersion commencent à aimer lire en français, il faut leur donner un choix de bons livres qu’ils auront tendance à aimer ! Il y a des listes de livres pour chaque niveau et des intérêts variés (voir http://www.communicationjeunesse.qc.ca/). Mais, souvent ce qui accroche l’intérêt des élèves, c’est un titre recommandé par un copain de classe. Quand une personne parle 30 • passionnément d’un livre qu’elle a aimé, les autres jeunes embarquent dans le jeu. Les enseignants doivent alors connaître les bons romans, ceux qu’ils ont lus eux-mêmes et dont ils peuvent parler. Ils doivent aussi connaître leurs élèves et leurs intérêts afin de faire des recommandations. Ce qui est encore mieux, c’est quand les jeunes commencent à se recommander des titres. Une communauté de lecteurs commence avec ce genre d’interactions pour ensuite s’infiltrer dans la classe au complet. Les jeunes parlent de leurs livres, partagent leurs critiques et leurs intérêts et découvrent la pertinence de la littérature dans leurs vraies vies ! Au début de mon cheminement vers cette nouvelle façon d’enseigner la lecture, je me suis rendu compte que je n’avais pas beaucoup de titres à conseiller à ma classe. J’avais lu très peu de romans pour les jeunes, très peu de romans que j’avais vraiment aimés moi-même. Je n’en avais donc pas beaucoup à suggérer à mes jeunes apprenants ! Au début, j’allais être leur source primaire pour les titres de romans et je n’avais rien dans le coffre. J’ai donc pris un été pour lire des romans jeunesse. Heureusement, ma nièce, lectrice passionnée et du même âge que mes élèves, a lu avec moi. On a alors découvert des titres et des auteurs et avant le mois de septembre, j’avais une bonne petite liste de romans à mettre dans les mains de mes jeunes. Aussitôt que la classe a débuté la lecture, nous avons très rapidement créé une liste de titres à partir des recommandations des élèves. Cette liste de titres, parfois disputés, est devenue notre palmarès, nos « best-sellers ». Vous pensez peut-être que ces livres étaient des romans faciles, courts et sans beaucoup de mérite littéraire. Au contraire ! Il y a eu des élèves qui ont découvert des classiques de la littérature française et québécoise. Une fille a même lu Les Filles de Caleb au complet. En fait, les recommandations passaient d’une classe à l’autre et entre ma nièce et mes élèves. Une communauté de lecteurs EN FRANÇAIS commençait à se former, même au-delà des murs de ma classe. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Mon auteur préféré Cette transformation s’est faite naturellement. Tellement que je me suis arrêtée pour examiner la cause de ce changement rapide dans l’environnement littéraire de ma classe. Il me semble que l’idée du choix est essentielle à ce que les élèves lisent et aiment lire en français, et même dans leur langue maternelle. Dans le domaine de l’éducation, nous sommes poussés à couvrir le curriculum, à enseigner les ou « le » roman(s) prescrit(s) pour l’année pour ensuite poursuivre les études grammaticales, etc. Nous n’enseignons qu’un roman par semestre, pas au rythme des jeunes, ni adapté à leurs intérêts, mais surtout avec beaucoup de « mérite littéraire ». Pour plusieurs élèves, le seul roman enseigné durant le cours de français n’est pas seulement ennuyant, mais aussi trop difficile. Pour d’autres, la vitesse de la classe est trop lente et ils s’ennuient malgré leur motivation. Le résultat ? Les élèves apprennent à détester lire en français. Ils lisent le moins possible et arrêtent de lire aussitôt qu’il n’y pas de professeur pour les obliger à le faire. Cela ne veut pas dire que les œuvres littéraires n’ont pas de place dans une classe d’immersion, ou que la complexité des romans « classiques » dépasse les jeunes dans nos salles de classe. Je constate seulement qu’il y a des façons d’aborder la littérature qui ne découragent pas les lecteurs et qui respectent leurs différences quant à leurs habiletés et leurs intérêts. La liberté de choisir leurs romans est aussi importante pour stimuler et maintenir l’intérêt autant en langue seconde qu’en langue première. Les élèves qui s’intéressent vraiment à ce qu’ils lisent, lisent plus, et lisent des textes plus complexes, car ils sont très motivés à comprendre ce qui se passe. Ensuite, après chaque réussite, ils lisent encore plus. Enseignement explicite Il y a quand même un enseignement explicite qui doit précéder leur capacité de bien choisir des romans à leur niveau ou qui les intéressent : lire le dos du livre, lire la première page (mais PAS la dernière !), juger selon le genre ou même la couverture du livre, utiliser les recommandations des autres dans la classe. Éventuellement, avec de l’expérience, ils peuvent choisir selon un auteur ou une série qu’ils ont découvert. Une fois, j’ai demandé aux élèves de la classe d’écrire leurs critères pour un bon livre. Un élève a répondu : « Ça dépend de chacun. Chaque individu va avoir son propre goût et ses intérêts, alors ils ont leurs propres idées pour un bon livre. Pour moi, un bon livre doit m’attirer, garder mon intérêt. » (élève de neuvième année). Je crois maintenant entendre les voix des enseignants qui se disent : « Oui, mais s’ils peuvent vraiment choisir leur propre roman, ne vont-ils pas toujours choisir les plus courts et les plus faciles ? » En effet, c’est parfois le cas au début que, sachant qu’ils peuvent choisir, les élèves choisissent le plus simple. Je les laisse lire des livres trop faciles pour eux, mais ils ont quand même un sentiment d’accomplissement. Je les encourage à choisir un roman plus complexe la prochaine fois. Souvent, ils choisissent eux-mêmes d’aller vers les plus complexes, simplement parce que ces romans sont plus intéressants. Rares sont ceux qui vont continuer à lire les petits récits simples. Quand ils découvrent que le succès dans la classe est plutôt déterminé par leurs progrès et leur tendance à prendre des risques avec un nouveau genre de livre, ils s’avancent vers les romans complexes et fascinants. En général, les élèves de ma classe lisent les romans réservés à des niveaux deux ou trois années audessus de leur niveau. Ils lisent les titres étudiés au niveau universitaire simplement par goût du défi. Heureusement, quand on laisse les jeunes explorer, ils ne se limitent pas à nos attentes. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 31 Mon auteur préféré En lisant La mare du diable en neuvième année, une jeune fille m’a écrit : La mare du diable Si inoubliable, Avec ses mémos, sa préface et détails Quand même le sujet est concis et intéressant J’ai de la difficulté à absorber le premier, deuxième et dernier chapitres Whew ! Au moins les autres je peux comprendre Un livre difficile Parfois je me sens stupide Il y a des traditions du passé Elles sont intéressantes à imaginer J’aimerais essayer encore une fois, D’autres romans romantiques et amusants comme Avec encore plus de difficultés Pour me faire avancer sur mon chemin (extrait du journal de Caroline) La clé pour laisser les élèves choisir leurs lectures est de leur donner la permission d’abandonner un livre quand ils veulent. Il faut les encourager à lire assez de pages de leur histoire pour découvrir l’essentiel du livre. Mais souvent après quelques chapitres, s’ils ne le trouvent pas attirant, ils sont mieux de le laisser tomber pour en choisir un autre. Le but est de renforcer le plaisir de lire en français et non le contraire. J’ai beaucoup aimé l’atelier de lecture parce que ça m’a donné de la confiance en moi et c’est un exemple de comment je pourrai prendre de l’initiative. (extrait du journal de Heather) Le temps Il faut du temps pour faire cette lecture et le partage qui suit. Beaucoup de temps ! Les jeunes ont besoin de temps pour apprivoiser les livres. Ils ont besoin de temps pour les aimer, pour savoir pourquoi ils détestent tellement certains livres, ainsi que la raison pour laquelle leurs amis aiment tellement un autre titre. 32 • Le temps consacré à la lecture en salle de classe est essentiel à ce processus pour trouver la passion pour la lecture en français. Dans une classe plus traditionnelle, la lecture est un devoir. Nous savons tous comment les élèves adorent les devoirs ! La lecture devient une corvée et le temps important en classe est réservé pour les tâches importantes ! Est-ce que vous avez déjà dit à vos élèves : « Arrêtez de lire, et finissez votre travail » ? Le message qu’on donne est que la lecture n’est pas une activité importante, mais une distraction du vrai travail en classe ! Si nous respectons la lecture comme activité essentielle au curriculum et comme habileté utile dans la vie, nous sommes obligés de consacrer une place à la lecture en salle de classe. Il faudrait que la lecture devienne un plaisir : ce temps sacré durant la journée où nous pouvons nous perdre dans un récit fabuleux, et où personne ne nous dérange pour une petite demi-heure tranquille… Ces moments n’arrivent pas souvent dans la vie d’un adolescent ! S’il vous semble que ce programme est centré autour du plaisir – il l’est ! Que le plaisir et l’apprentissage ne puissent pas se retrouver côte à côte n’a jamais été un règlement. Mais, vous vous demandez peut-être où est-ce que les jeunes vont apprendre le style, le genre, les techniques littéraires et les thèmes dans leurs livres ? Les jeunes qui découvrent les textes intéressants formulent naturellement les questions eux-mêmes : l’intrigue est-elle logique ? Les personnages se développent-ils de façon naturelle ? Comment l’auteur produit-il un certain effet ? Dans cette approche pour l’enseignement de la lecture, les élèves écrivent et partagent ces questions, leurs observations et leurs commentaires dans un journal littéraire. Je réponds à leurs entrées toutes les deux semaines, mais, peu à peu, ils en parlent également avec leurs copains de classe. À partir de ces questions, je bâtis des mini-leçons selon leurs besoins et à leur niveau qui prennent quinze à vingt minutes au début de chaque période de lecture. Pouvez-vous imaginer combien la motivation d’apprendre augmente lorsque les élèves reçoivent aujourd’hui l’enseignement spécifique Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Mon auteur préféré selon leurs questions posées hier ? Que la lecture de leur livre est devenue plus facile et plus riche grâce à leurs propres questions ? Il est évident que l’enseignement dans la classe est pertinent, ciblé sur leurs besoins immédiats. Pouvoir appliquer leurs nouveaux apprentissages aussitôt la leçon terminée est extrêmement satisfaisant. Récemment, un groupe d’élèves et moi avons fait un remue-méninges des différentes sortes de termes pour décrire leurs activités dans leurs journaux. Nous avons trouvé onze types d’échange : le questionnement, la prédiction, chercher le sens, faire des liens, soutenir leurs points de vue, décrire les sentiments personnels, utiliser des exemples pour expliquer, comparer, critiquer et comprendre. C’est une exploration riche de la littérature plus poussée que nos attentes habituelles des jeunes en huitième année ! Je pousse mes élèves à approfondir leurs pensées, tout comme ils élargissent les frontières de mes attentes. Quand je réponds à leurs entrées de journal, je fais de la modélisation des structures de langue et d’un vocabulaire plus complexes, ainsi que mes propres processus de réflexion. Tout ça vous semble très beau, mais est-ce que je veux dire que nous ne faisons jamais d’études de romans ensemble, vous demandez-vous ? Linda Rief, dans son livre Seeking Diversity, Language Arts with Adolescents, modifie certaines idées de Nancie Atwell. Elle suggère que l’apprentissage de thèmes communs et les stratégies littéraires s’enseignent par une étude de roman soit avec toute la classe, soit en cercles littéraires, si la variété d’intérêts et les niveaux d’habiletés sont respectés. Personnellement, je n’ai eu que des succès mixtes avec ce genre d’études. Les élèves n’aiment pas interrompre la lecture de leurs romans pour poursuivre la lecture d’un roman imposé par l’enseignante. La liberté, une fois gagnée, n’est pas facilement abandonnée ! Mes élèves, guidés un peu par mes questions et nos discussions de groupe, ont été capables d’explorer les concepts littéraires en profondeur, sans faire une étude de roman. Par contre, les cercles littéraires permettent aux élèves de progresser à leur rythme avec un roman choisi en groupe formé de leurs pairs, avec des discussions approfondies, sans trop limiter leur liberté de lire selon leurs goûts. La méthode de Faye Brownlie, une enseignante de Richmond (C.-B.), encourage la formation de groupes selon leurs choix de romans, mais chacun lit à son rythme et change de groupe lorsqu’il a fini un roman. L’enseignant peut circuler parmi les groupes pour poser des questions et découvrir ce que les élèves explorent ainsi que proposer des mini-leçons appropriées pour chaque groupe. Dans cette sorte de cercle littéraire, les élèves se construisent un sens ensemble et les lecteurs plus faibles découvrent comment les élèves plus forts dans le groupe abordent les œuvres littéraires. Cela demande certainement un entraînement dans le travail de groupe au début. Pour la plupart, les élèves sont motivés par ce genre d’études en groupe et respectent les besoins de tout le monde dans leur cercle littéraire. Le processus de l’apprentissage actif souligne la construction du sens par l’apprenant. Créer des apprenants qui continuent à apprendre toute leur vie consiste à permettre aux jeunes d’explorer ce qu’ils aiment et n’aiment pas, leurs pensées et leurs observations, et de s’impliquer dans des dialogues significatifs. Ils vont lire un roman parce que cette œuvre capte leur imagination, les fait rire ou pleurer, les fait questionner leur monde et leurs vies. Ils vont arrêter de lire assez longtemps pour dire : « Je ne pensais jamais que je pourrais aimer un livre autant ! Je ne peux pas arrêter de le lire. » (extrait du journal d’un élève) ou encore « Je n’ai jamais pensé finir un livre en français et tout comprendre ! Les 200 pages au complet ! ». Voilà le but d’enseigner la lecture et la littérature, et non le moindre, d’enseigner la lecture en langue seconde ! Une de mes élèves a lu neuf romans en 5 mois et elle voulait continuer à venir me voir après la fin du cours pour emprunter des romans. C’est là la preuve que les élèves peuvent lire et développer une passion pour la lecture en immersion si on leur donne le choix, le temps, une façon d’en parler et journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 33 Mon auteur préféré de partager leurs lectures avec une communauté de lecteurs aussi engagés qu’eux. C’est ce qu’on veut en tant qu’enseignants d’immersion, n’est-ce pas ? Références Atwell, N. (1987). In the Middle: Writing, Reading and Learning with Adolescents. Toronto, ON: Irwin Publishing. Atwell, N. (2007). The Reading-Zone: How to help kids become skilled, passionate, habitual, critical readers. New York, NY: Scholastic. Brownlie, F. (2005). Grand conversations, thoughtful responses. A unique approach to Literature Circles. Winnipeg, MB: Portage and Main Press. Nadon, Y. (2002). Lire et écrire en première année et pour le reste de sa vie. Montréal, QC : Chenelière/McGrawHill. Nadon, Y. (2007). Écrire au primaire. Réflexions et pratiques. Montréal, QC : Chenelière Education. Rief, L. (1992). Seeking Diversity, Language Arts with Adolescents. Portsmouth, NH: Heinemann. Petite liste de romans passionnants pour adolescents Dominique Demers Marie-Tempête (2006) Montréal, QC : Québec Amérique. 320 pages. Marie-Danielle Croteau Une vent de liberté (2005) Montréal, QC : La Courte Échelle. 141 pages. Un monde à la dérive (2005) Montréal, QC : La Courte Échelle. 152 pages. Un pas dans l’éternité (2005) Montréal, QC : La Courte Échelle. 140 pages. Bryan Perro Amos d’Aragon Tome 1 - Porteur de masques (2003) Montréal, QC: Les Intouchables. 254 pages. Amos d’Aragon Tome 2 - La clé de Braha (2003) Montréal, QC: Les Intouchables. 254 pages. Amos d’Aragon Tome 3 - Le crépuscule des dieux (2003) Montréal, QC: Les Intouchables. 264 pages. Amos d’Aragon Tome 4 - La malédiction de Freyja (2003) Montréal, QC: Les Intouchables. 272 pages. 34 • Amos d’Aragon Tome 5 - La tour d’El Bab (2003) Montréal, QC : Les Intouchables. 256 pages. Amos d’Aragon Tome 6 - La colère d’Enki (2004) Montréal, QC : Les Intouchables. 256 pages. Amos d’Aragon Tome 7 - Voyages en enfer (2004) Montréal, QC : Les Intouchables. 252 pages. Amos d’Aragon Tome 8 - La cité de Pégase (2005) Montréal, QC : Les Intouchables. 252 pages. Amos d’Aragon Tome 9 - La toison d’or (2005) Montréal, QC : Les Intouchables. 272 pages. Amos d’Aragon Tome 10 - La grande croisade (2005) Montréal, QC : Les Intouchables. 254 pages. Amos d’Aragon Tome 11 - Le masque de l’éther (2006) Montréal, QC : Les Intouchables. 253 pages. Amos d’Aragon Tome 12 - La fin des dieux (2006) Montréal, QC : Les Intouchables. 256 pages. Michèle Marineau La route de Chlifa (1992) Montréal, QC : Québec Amérique. 256 pages. Yves Beauchesne et David Shinkel Le don (1987) Saint-Laurent, QC : Éditions Pierre Tisseyre. 290 pages. Marie-Danielle Croteau Et si quelqu’un venait un jour (2002) Montréal, QC : La Courte Échelle. 151 pages. Laurent Chabin L’assassin impossible (1997) Montréal, QC : Hurtubise HMH. 136 pages. Sang d’encre (1998) Montréal, QC : Hurtubise HMH. 151 pages. Diane Bergeron L’atlas mystérieux (2004) Saint-Lambert, QC : Soulières Éditeur. 162 pages. L’atlas perdu (2004) Saint-Lambert, QC : Soulières Éditeur. 160 pages. L’atlas détraqué (2005) Saint-Lambert, QC : Soulières Éditeur. 128 pages. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 La littératie critique Atelier présenté au congrès ACPI/APPIC Richmond, C.-B., le 20 octobre 2007 Guylaine Robichaud Ottawa-Carleton District School Board Définissons d’abord ce qu’est la littératie critique : Processus qui consiste à aller au-delà du sens littéral d’un texte et à en déterminer le dit et le non-dit, afin d’analyser et d’évaluer le sens et l’intention de l’auteur. La littératie critique permet : • de questionner l’autorité du texte et d’explorer la perspective biaisée de l’auteur (qu’elle soit intentionnelle ou non); • d’aller au-delà de ce qui est écrit; • de discuter de justice et de valeurs sociales. « Les habiletés en littératie critique donnent aux élèves les outils dont ils ont besoin pour réfléchir en profondeur sur les textes qu’ils lisent, entendent et créent. Ces habiletés les incitent à aller au-delà du sens littéral du texte, à lire entre les lignes, à y distinguer le dit et le non-dit et à réfléchir sur le contexte et sur la façon dont l’auteur a formulé le texte en vue d’influencer le lecteur. » (Daguet, 2000) « La littératie critique transcende la pensée critique au sens conventionnel du terme car elle cible directement des questions de fond telles que l’équité et la justice sociale. En règle générale, les élèves du cycle moyen croient que ce qui est dit dans les textes est vrai en raison même du fait qu’ils existent sous forme imprimée ou en ligne. Il faut leur apprendre à envisager les textes, y compris ceux qui se trouvent sur Internet, dans un esprit de curiosité et d’analyse. » (Daguet, 2000) Le rôle de l’enseignant(e) Le rôle principal de l’enseignant(e) est de poser des questions qui sondent, qui clarifient et qui approfondissent des connaissances. Le rôle de l’élève • l’élève devient un participant actif; • il questionne et examine le texte; • il discute du point de vue de l’auteur; • il discute aussi de ce que l’auteur a omis; • une relation s’établit entre le lecteur et l’auteur. « La littératie critique n’est pas un élément isolé à ajouter au programme de littératie, ou une chose que l’on fait tous les jours pendant dix minutes avant le dîner. C’est une démarche consciente et un instrument d’analyse des textes dont l’usage s’intègre progressivement dans les activités normales de la salle de classe. » (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2004, p. 158) journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 35 Littératie critique En passant par les trois petits cochons… Les Trois Petits Cochons de Tarek, Aurélien Morinière et Svart [Bande dessinée] Shalom et Salam sont deux loups très gentils, alors pourquoi leur demander d’aller croquer les trois petits cochons ? Cette histoire connue de tous devient, avec le scénariste Tarek et le dessinateur Morinière, un conte sur la tolérance qui nous interroge sur nos différences socioculturelles. Je résume ce que j’ai fait en classe. Jour 3 : Le lendemain, l’élève a lu son album à son équipe. Ensuite, chaque équipe devait faire un diagramme de Venn en comparant sa version et celle des Éditions Lito. Les élèves ont ensuite présenté leur version à un autre groupe. Chaque élève avait un rôle représenté par un carton : • • • • • Carton rouge: Je lis la première version; Carton jaune: Je lis l’album illustré; Carton bleu: Je dirige la discussion; Carton orange: Je note les comparaisons (diagramme de Venn); Carton vert: Je présente. Jour 1 : Le premier jour, j’ai lu une première version des trois petits cochons. Une version connue des enfants, à savoir celle où le premier cochon se sauve chez le deuxième petit cochon qui ensuite se sauve chez le troisième petit cochon. La même version que dans Les Trois Petits Cochons de Valérie Michaut aux Éditions Lito qui est aussi accompagnée d’une cassette. Jour 2 : Le deuxième jour, j’ai lu une deuxième version. Nous avons par la suite comparé les deux versions à l’aide d’un diagramme de Venn (activité réalisée avec tous les élèves). J’ai ensuite formé des équipes (4 à 5 élèves) et choisi un lecteur dans chacune des équipes. J’ai remis un album différent à chaque équipe (une autre version des trois petits cochons) au lecteur qui l’a apporté à la maison pour pratiquer sa lecture. (Il ne devait pas discuter de sa version avec les autres membres). 36 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Littératie critique Jour 4 : Le jour suivant, j’ai lu la version « La vérité sur l’affaire des trois petits cochons » de Jon Sieszka (la version du loup). Le loup dit qu’il est victime et que ce sont les journalistes qui ont déformé l’histoire. C’est ici que nous abordons la littératie critique, car jusqu’à présent nous n’avons fait que comparer des versions. Nous pouvons alors parler de différents points de vue et de désinformation et du rôle des journalistes. Peut-on croire tout ce qu’on lit ? Y a-t-il de l’information biaisée ? Quelle est l’intention de l’auteur ? Et ainsi de suite... Ensuite, j’ai remis aux élèves des papillons autoadhésifs (post-it) pour qu’ils puissent ajouter du dialogue (aux personnages de leur album). C’est ainsi qu’ils ont changé leur version de leur album. Les élèves ont eu beaucoup de plaisir à lire les phylactères des autres équipes (collés temporairement dans les albums grâce aux papillons auto-adhésifs). Les élèves ont lu et relu les albums ! Deux semaines plus tard, les élèves ont écrit leur version. • • • • • • 1 À l’aide de phylactères1, faire parler les personnages; Écrire sa version de l’histoire; Étude des loups et des préjugés; Étude des cochons et des préjugés; Procès des animaux; Exploiter d’autres contes connus et leurs multiples versions. Note de la rédaction: on peut aussi dire une bulle de bande dessinée si c’est plus facile pour les élèves. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 37 Littératie critique Références Daguet, H. (2000). TIC et pratiques enseignantes au collège : Analyses et perspectives. Dans G.-L. Baron, E. Bruillard et J.-F. Lévy (éds.), Les technologies dans la classe : De l’innovation à l’intégration (pp. 37-52). Paris, France: EPI-INRP. Ministère de l’Éducation de l’Ontario. (2004). La littératie au service de l’apprentissage: Rapport de la Table ronde des experts en littératie de la 4e à la 6e année. Toronto, ON: Auteur. Bibliographie Amery, Heather (2004). Les trois petits cochons. Londres, UK: Usborne. 15 pages. ISBN : 0-746-05925-6. Auzary-Luton, Sylvie (2000). Chaussette de monsieur loup. Paris, France: École des Loisirs. 24 pages. ISBN : 978-2877672825. Barcilon, Marianne (2006). Le plus grand chasseur de loups de tous les temps. Paris, France: Kaléidoscope. 32 pages. ISBN : 978-2877674744. Berner, Rotraut-Susanne (2001). Les contes du grand méchant loup. Paris, France: Albin Michel Jeunesse. 46 pages. ISBN : 2-226-11809-8. Blake, Stephanie (2005). Au loup. Paris, France: École des Loisirs. 28 pages. ISBN : 978-2211079808. Blegvad, Eric (2001). La véritable histoire des trois petits cochons. Paris, France: Folio Benjamin. 32 pages. ISBN : 2-070-50904-4. Bloom, Becky et Biet, Pascal (2000). Le loup conteur. Namur, Belgique: Mijade. 28 pages. ISBN : 2871-42245-1. Boujon, Claude (1984). Apprenti Loup. Paris, France: École des Loisirs. 31 pages. ISBN : 978-2211021005. Bourguignon, Laurence (2002). Le bal des trois petits cochons. 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Sur ce site, vous pouvez imprimer l’activité et les documents d’accompagnement réunis dans un fichier PDF : http://www.loup.org/ journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 39 Littératie critique Tout ce que vous voulez savoir sur les loups Exploitation de l’album « Le loup sentimental » de G. de Pennart par une enseignante de GS. En ligne : http://lire-ensemble.ouvaton.org/article. php3?id_article=268. Exercices sur « Le loup sentimental » de G. de Pennart. En ligne : http://litteraturecycle3.free.fr/fichiers_acrobat/ loup_sentimental.pdf. Fiche d’enseignant sur « Le loup sentimental » de G. de Pennart. En ligne : http://www.ac-amiens.fr/inspections/60/pont_ sainte-maxence/documents/LITTERATURE/ loup_sentim.doc. Grille d’analyse de l’album « Le loup sentimental » de G. de Pennart. En ligne : http://www.ien-landivisiau.ac-rennes.fr/litteratureC1C2/analyseswebbb/leloupsentimental.htm. Travail autour de l’album « Le loup sentimental » de G. de Pennart. En ligne : http://webinstit.net/album/loup_sentimental/ presentation_loup_sentimental.htm. Site web d’informations et d’activités sur les loups : http://www.ecbonnev.edres74.net/loups.htm. Littérature jeunesse ayant pour thème le loup. En ligne : http://www.ricochet-jeunes.org/arcparuthem. asp?id=121. Activités sur « La vérité sur l’affaire des trois petits cochons » de Jon Scieszka. En ligne : http://francastel.free.fr/verite.htm. Analyse de l’album « La vérité sur l’affaire des trois petits cochons » de Jon Scieszka par le maître. En ligne : http://www.reunion.iufm.fr/Dep/Lettres/ %E9tudes%20d’albums%20cycle%203/La%20v %E9rit%E9%20sur%20l.htm. 40 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 La grande question ! Que faire pour que mes élèves parlent français ? Françoise Kartha Saskatchewan Qu’est-ce que je peux faire pour que mes élèves parlent plus souvent français entre eux ? C’est la question qui revient le plus souvent à nos congrès. Après des milliers d’années d’histoire et d’expérience, nous savons qu’une langue ne s’impose pas, elle se partage. Alors comment motiver nos élèves à parler français ? Avec sa permission, nous sommes partis cette fois-ci d’une idée que Michel Obadia, fils du professeur André Obadia et lui-même enseignant d’immersion française à l’intermédiaire, avait mise sur un blog. Speaking French in Immersion Michel Obadia Materials Required: Bulletin board, construction paper Activity Time: Ongoing Concepts Taught: Motivation La force des symboles Il faut toujours chercher dans la culture de vos élèves les symboles qui vont leur faire comprendre l’importance d’un concept et le traduire. Quels symboles avez-vous en commun ? La raison pour laquelle nous trouvons l’idée de la feuille super intéressante, c’est qu’au Canada, la feuille est un symbole très puissant puisqu’elle est au centre du drapeau canadien. Le drapeau a deux couleurs : rouge et blanc. Discutez avec vos élèves de tout ce que la disposition de ces deux couleurs peut représenter pour leur pays : un continent entre deux océans ? Sang et neige ? Amour et pureté, par exemple. Qu’est-ce que ces mots veulent dire pour eux ? Qui a découvert le secret de l’érable ? C’est aussi une représentation symbolique de la dualité linguistique. Qu’est-ce que ce concept signifie pour eux ? Parfois, ils sont sur le rouge, parfois ils sont sur le blanc, mais ils sont toujours sur le même drapeau, unis dans le même pays. This is not a lesson plan but an interesting way to motivate students to speak French in immersion classes. Based on the fall theme (or other themes), draw and cut out a large tree with as many large branches as you have students (each student “owns” a branch). Staple it to a large bulletin board. Students start off with ten leaves which they staple to their branch. If they speak French during the day they earn more leaves. If they speak English when it’s not English period, a leaf falls from their branch. If it is fall, the tree can look quite colorful. If there are very few leaves on the branches... the tree looks bare. The teacher can add a nest and birds to various branches as a sign of extra good work or effort. If the tree is very “healthy” for a long period of time, a party or other incentives could be given to the class. Of course, there are many variations to this idea. Have fun ! journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 41 La grande question ! Parlez mathématiques. Quelle sorte de nombre peut représenter le mieux les couleurs sur le drapeau canadien1 ? Regardez la représentation graphique sur le site de Patrimoine Canada. Les fractions ? Lesquelles ? Est-ce qu’elles sont équivalentes ? Quelles équations peut-on écrire à partir du drapeau canadien ? Quelles conclusions peut-on en tirer sur la vie au Canada ? Parlez sciences. À quelle source d’énergie la feuille peut-elle être comparée ? Une pile photovoltaïque ? Pourquoi ? Bien observer la feuille et en comparer les éléments avec des cellules photovoltaïques. Cherchez des livres sur les feuilles. Demandez aux élèves d’écrire des mots intéressants sur leurs feuilles. Choisissez des couleurs différentes pour classifier les noms, les adjectifs, les verbes, de courtes expressions. Quel est le rôle des feuilles dans la vie de l’arbre ? Pourquoi certains arbres perdent-ils leurs feuilles et d’autres pas ? Parlez technologie. Qu’est-ce que c’est l’arbre de la connaissance2 pour nous aujourd’hui ? Qu’estce que c’est l’arbre de vie3 ? Comment sait-on la différence ? Quels rôles jouent les magiciens et les enchanteurs4 ? Qu’est-ce qui peut se cacher derrière les pixels éblouissants ? Pourquoi dans la version hindoue du Wizard of Oz, le Bûcheronen-fer-blanc a-t-il été remplacé par un serpent ? Le serpent donne la mort mais aussi la vie (mythe de Vishnu) ? Parlez symbolique. Demandez aux élèves s’ils ont déjà vu des arbres utilisés comme symboles (sapin de Noël, arbre de la connaissance, arbre de vie). D’où viennent ces symboles traditionnels ? Lesquels ont des feuilles, lesquels n’en ont pas ? Pourquoi ? 1 2 3 4 5 42 • http://www.pch.gc.ca/progs/cpsc-ccsp/sc-cs/df2_f.cfm Genèse 3 Jean, Apocalypse 22, 14-15 Baum (1900) http://www.radio-canada.ca/regions/oniva/pointDeVue. asp Comment peut-on intégrer ces idées à l’usage du français en classe ? Faites un tableau pour le français pour chaque groupe. Demandez aux élèves d’aller chercher sur l’arbre ce qu’ils pourraient utiliser pour le français et de justifier leur choix à leur groupe. Comparez les tableaux. Parlez poésie. Pour faire différentes sortes de poèmes, laissez les élèves aller consulter l’arbre en petits groupes. Dites-leur de recopier les mots, les expressions qu’ils pensent pouvoir utiliser dans leur lexique. Demandez-leur de trouver des synonymes, des antonymes, des expressions dans leurs dictionnaires. Parlez art. Utilisez des feuilles pour toutes sortes d’activités artistiques : frottages sur papier de soie, empreintes à l’encre. Quand elles sont très desséchées, les écraser et les mélanger à de la pulpe de papier pour faire du papier recyclé. Sur le site d’Oniva, Marie-France montre comment faire des étiquettes personnalisées portant le drapeau canadien5. Regardez les émissions d’Oniva sur Internet Si vous voulez voir comment les élèves d’immersion parlent français, rendez-vous sur le site Web d’Oniva à l’adresse suivante : http://www.radiocanada.ca/regions/oniva/. Vous n’entendrez pas les horreurs qu’on leur impute. Est-ce qu’ils ont un accent ? Oui, à divers degrés selon leurs expériences. Qui n’en a pas ? Les deux dernières émissions de la série Oniva à Radio-Canada (émissions du 21 et 28 octobre 2007) ont justement pour thème les symboles et pourquoi parler français. L’émission sur les symboles présente les drapeaux des provinces et territoires canadiens. Elle demande à quoi servent les symboles : • à communiquer des actions ou des idées; • à représenter différentes valeurs; • à diriger et à garder de l’ordre dans la vie quotidienne; • et surtout à simplifier la vie : un coup d’œil et on comprend aussitôt. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 La grande question ! Elle traite ensuite du langage des sourds-muets. On voit une famille, dont les deux parents sont sourds-muets, l’utiliser dans la vie quotidienne. La jeune fille conclut : « Ce secret tellement spécial entre ma mère et moi, j’espère qu’un jour je pourrai le donner à mes enfants. » L’émission traite aussi des signes astrologiques. Elle propose un jeu de rébus. Elle parle de tatouages. Étienne Fletcher répond à la question : « Est-ce que les symboles ont toujours existé ? » - Un symbole, c’est à la base un mode de communication, une façon d’exprimer une idée. Ça, c’est le symbole des Rolling Stones, un groupe de musique. Depuis le début des temps, il y a eu un besoin de s’exprimer et donc oui, depuis le début des temps, les symboles ont toujours existé. Quand j’y pense, moi, je ne suis pas tellement différent des hommes préhistoriques… Étienne Fletcher montre les murs de sa chambre couverts de dessins et d’affiches. Il montre aussi différents symboles de l’Antiquité et des symboles utilisés dans la vie courante. Il conclut : - Mais est-ce que nos symboles vont toujours exister d’ici 500 ans ou mille ans ? Reste à voir ! Les moniteurs de langue6 Cette idée d’Elizabeth Baldo7 vous permettra de travailler et d’enseigner dans la sérénité. Surtout ne prenez pas en charge l’utilisation du français dans la classe et ne punissez pas vos élèves parce qu’ils parlent leur langue maternelle. Il faut aller chercher l’amour du français dans leur tête et dans leur cœur. Pour ceux d’entre nous qui ne sommes pas des personnes à mettre des crochets, ou à compter des points tout en essayant d’enseigner, c’est un jeu d’échecs. Les élèves apprennent vite à tricher. 6 Programme de Patrimoine canada, administré par le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) (CMEC). Odyssée — Programme des moniteurs de langues à temps plein. Accent — Programme des moniteurs de langues à temps partiel. 7 Vous êtes déjà bilingue. Ce n’est pas pour vous qu’ils font le choix de parler français à l’école, mais pour eux-mêmes et pour leurs camarades. Demandezleur si c’est toujours facile de parler français en classe. Peut-être auront-ils besoin de l’aide de leurs amis pour se rappeler que c’est très important, que pour tirer les meilleurs bénéfices de leur apprentissage, il faut qu’ils le fassent en français. Liz a 27 élèves en 3e année qu’elle divise en 3 groupes pour ces activités. Elle leur dit qu’elle a vraiment besoin de leur aide parce qu’elle ne peut pas être partout et qu’elle ne peut pas tout entendre. Offrez le rôle de moniteur de langue dans la classe. Si vous avez un moniteur ou une monitrice dans l’école, demandez qu’il ou elle vienne expliquer pourquoi ils ont fait le choix de remplir ce rôle à l’école. Demandez que les candidats aux postes de moniteurs de français dans la classe disent eux aussi pourquoi ils s’y intéressent et comment ils pensent pouvoir encourager les autres à parler français. Changez de moniteurs souvent, une fois par semaine par exemple, pour éviter les conflits et rappelez à vos élèves leur engagement. Les moniteurs de français viennent rapporter devant la classe qui ils ont entendu parler français et les bonnes choses qu’ils ont entendues. Le but c’est que le jeu soit toujours positif. « Ça parle français dans ma classe. Oh oui, je ne peux pas le croire ! Ils sont embarqués les petits chouchous ! » dit Liz. Avec les adolescents, suivant les classes, cela peut être un peu plus délicat. Il faudrait sans doute entraîner les élèves, évaluer, s’assurer que tout le monde se sente inclus dans le jeu. Liz combine cette activité avec le club de français. Les élèves sont assis en ligne sur de petits tapis. Le jeu a pour but d’utiliser le vocabulaire relevé sur un tableau dans les livres de la lecture guidée. Alternativement, Liz utilise aussi les cartes du vieux jeu « ô Canada ! ». Il y a 3 joueurs qui doivent donner l’équivalent des expressions anglaises en français. Les autres élèves sont les juges. Greater Saskatoon Catholic Schools. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 43 La grande question ! As Bill Cosby reminds us what our students need most today are “Hope, Skills, Caring and Respect”, we must strive to find the exemplary practices that will make them successful. Our practice in immersion is additive bilingualism and sharing imagination and creativity with our students to better reach them. Références Lenial, L. et Redon, N. (2002). La cellule photovoltaïque. Site Web de la pile à combustible Enseeg: http://www. tice.enseeg.inpg.fr/pilecombustible/Cellule.html. Baum, F. L. (1900). The Wonderful Wizard of Oz. Chicago, IL: George M. Hill Company. Bilash, O. (2006). Why Does it Take so Much Energy for me to Motivate my Students ? CASLT/ACPLS Réflexions, 25(3), 9-10. En ligne: http://www.caslt. org/pdf/motivate_students_bilash.pdf. Brummel-Crook, C. et Cameron, S. (2000). Lune d’érable. Traduction: Marie-Andrée Clermont. First published under the title Maple Moon. Markham, ON: Éditions Scholastic. Cosby, B., & Poussaint, A. F. (2007). Come On People: On the Path from Victims to Victors. Nashville, TN: Thomas Nelson. De la Taille, R. (1989). Une pile photovoltaïque facile à faire !!! Science & Vie, 858, mars, 138. En ligne: http://solar-club.web.cern.ch/solar-club/SolPV/ SVPVdo_it.html. Kartha, F. (2006). Au-delà de l’ethnocentrisme, Apprendre ensemble à travers les contes. Journal de l’immersion /Immersion journal, 28(3), 39. En ligne : http://acpi-cait.ca/pdf/journaux/V28N3.pdf. Kipling, R. (1894). Rikki-Tikki-Tavi. Chapter 8 of The Jungle Book. London, UK: Macmillan & Co. En ligne en français: http://kiplinginfrench.free.fr/TJB05. html. Online in english: http://www.online-literature. com/kipling/jungle_book/8/. Kipling, R., et al. (2003). Elephant, the Hare and the Black Cobra: Standard Version (Literacy Land). White Plains, NY: Longman. Patrimoine Canada. (2007). Le drapeau canadien. En ligne : http://www.pch.gc.ca/progs/cpsc-ccsp/ sc-cs/df1_f.cfm. Programmes de moniteurs de langue http://myaccent.ca/francais/index.html http://www.monodyssee.ca/francais/index.html Hitchcock, J. (2002). Lifting the White Veil, An exploration of white American culture in a multiracial context. Roselle, NJ: Crandall, Dostie & Douglass Books. Karsenti, T. (1999, novembre). La motivation de l’élève bilingue à apprendre le français en immersion : stratégies pédagogiques exemplaires d’enseignants du primaire. Colloque du Centre didactique des langues secondes, University of New Brunswick, Fredericton, NB. En ligne : http:// www.unb.ca/slec/Events/Actes/Karsenti.html. Kartha, F. (2007). Prépare-toi pour des choses écoeurantes, Oniva à Radio-Canada. Journal de l’immersion/ Immersion Journal, 29(1), 17-19. En ligne : http://acpicait.ca/pdf/journaux/V29N1.pdf. 44 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Ressources Veux-tu jouer ? Une ressource qui aide à maîtriser les structures difficiles1 Françoise Kartha Saskatchewan Nous avons essayé cette ressource, qui veut combattre les structures calquées de l’anglais au français, avec des adolescents en immersion mais surtout avec une classe de 4e année immersion précoce à l’élémentaire à qui elle semblait mieux convenir. Seule petite difficulté, les âges proposés dans les activités n’étaient pas ceux des élèves. Ils ont cependant aimé faire comme s’ils étaient plus vieux. Ce serait sans doute aussi une bonne ressource en immersion tardive. Prévenir les erreurs et penser à leur correction en dehors des situations de communication la rendent plus efficace et plus agréable. Nous avons utilisé cette ressource pendant un trimestre, mais nous n’en avons pas évalué les effets à plus long terme. Dans la trousse • un cahier de l’élève complètement en français qui comprend un CD des chansons. Chaque élève peut ainsi les écouter et les chanter en dehors de la classe; • un livre du maître; • huit paquets de 30 cartes plastifiées pour des jeux questions/réponses en boucle; • des affiches attrayantes avec des exemples de la structure correcte et de la structure fautive. Le livre du maître est écrit en anglais, sauf pour les feuilles reproductibles destinées aux élèves et le texte des activités que répéteront les élèves. Ce guide propose une approche pédagogique différenciée qui offre des activités classées selon les types d’intelligence. On y trouve une méthode à suivre pour la prévention et l’autocorrection des erreurs, des jeux supplémentaires, des activités qui permettent aux élèves de circuler dans la classe en posant des questions, des jeux bon/faux, etc. Chaque activité peut se faire en quelques minutes. Il semble préférable d’y revenir souvent et brièvement que d’en faire trop d’un seul coup. Le cahier de l’élève propose les textes des chansons, des exercices et des dialogues sur les structures visées : • • • • • • • Veux-tu jouer (à/de) ? J’ai fini Celui-ci, celui-là; celle-ci, celle-là Je suis allé Je suis né J’ai seize ans Connais-tu ? Les chansons sont bien rythmées. Leurs paroles et leurs mélodies sont faciles à apprendre. Elles pourraient être apprises en immersion précoce à partir de la 3e année. Elles paraissent trop faciles pour la plupart des adolescents de 7e/8e année en immersion précoce. Les paroles des chansons sont reproduites dans le guide du maître et le cahier de l’élève. Les cartes sont déjà plastifiées, ce qui est très commode et les rend plus durables. Chaque structure visée correspond à une couleur, ce qui permet de refaire très vite les paquets. Les cartes sont aussi numérotées. Les questions et les réponses portent les mêmes numéros. Les élèves qui jouent à « Qui a ? » avec des cartes questions/réponses en boucle sur des noms de nombres en mathématiques, par exemple, savent déjà comment jouer. Nous avons joué à ces jeux avec de petits groupes dans un coin d’activité pour que les élèves aient plus à faire pour trouver la bonne réponse. Il peut être utile de montrer aux élèves qui ont des difficultés de lecture comment aligner leurs cartes avec le côté réponse en haut, puis chercher un mot-clé pour trouver plus vite la réponse avant de la lire. 1 Harvey, C. (2004). Veux-tu jouer ? The Prevention and Correction of Errors in French, A Systematic Approach. North Bay, ON: Sound Language Solutions. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 45 Ressources Les affiches comportent la structure correcte et la structure fautive, ce qui pourrait poser un problème aux enseignants qui préfèrent n’exposer les élèves qu’aux structures correctes parce que l’expérience montre que certains vont se souvenir plus facilement de l’erreur. Des indices visuels : la forme correcte en caractères plus gros, la phrase « Je corrige mes erreurs » au-dessus de la forme fautive, y remédient en partie. Langue : On peut faire remarquer aux élèves le vous de politesse utilisé dans certains exemples. Nous avons noté dans la chanson « J’ai seize ans », l’expression « Je les aime vites et bruyantes » en parlant de voitures. Ce qui nous amené à faire une petite recherche sur cet emploi. Le mot vite, qui est plus souvent un adverbe, est utilisé comme adjectif dans certaines régions du Canada et cette utilisation adjectivale se fait surtout dans des expressions familières au Québec. Elle est cependant considérée comme un archaïsme dans d’autres pays francophones. Selon l’Office québécois de la langue française : « Dans la langue plus soutenue, il semble que, comme ailleurs dans la francophonie, l’adjectif vite tende à s’effacer devant son synonyme rapide. » extraits des chansons. Vous trouverez aussi à cette adresse les affiches et des descriptions de toutes les composantes de la trousse. http://soundlanguagesolutions.com/ Articles sur la correction des erreurs dans le Journal de l’immersion La Correction des erreurs est le thème du volume 15, no 1. En ligne: http://acpi-cait. ca/pdf/journaux/V15N1.pdf. Duchesne, Hermann. Évolution des structures interlinguales en immersion française. 18(1), 41. En ligne: http://acpi-cait.ca/pdf/ journaux/V18N1.pdf. Vignola, Marie-Josée. La correction des erreurs à l’oral. 18(1), 35. En ligne: http://acpi-cait. ca/pdf/journaux/V18N1.pdf. Nous avons trouvé cette ressource très bien organisée et facile à utiliser. Son utilisation est très flexible. Elle peut servir à organiser un coin d’activité dans la classe, à remplir avec un petit jeu en cercle un temps mort entre deux autres activités, avant/après les récréations, permettre un peu de détente physique avec des déplacements dans la classe ou le rythme d’une chanson, fournir un brise-glace quand deux groupes se rencontrent, répondre aux besoins particuliers de certains élèves, etc. Sa portée est cependant limitée en immersion. Elle ne vise que quelques-unes des structures difficiles. Elle ne peut pas non plus remplacer les activités de développement du vocabulaire et de construction de phrases en contexte nécessaires à une communication de concepts plus complexes. Rendez-vous sur le site Web pour écouter des 46 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Ressources Livres sur l’enseignement de la littératie Ressources pour l’enseignement en immersion tardive Nous remercions les participantes au Forum de littératie de l’ACPI pour leurs suggestions de res- Au congrès et au bureau de l’ACPI, nous recevons souvent des demandes de suggestions de ressources pour l’enseignement en immersion tardive. Ces programmes se ferment dans certaines commissions scolaires et s’ouvrent dans d’autres. Souvent, il n’y a pas de programme spécifique pour l’immersion moyenne. Les enseignants font souvent aussi euxmêmes leur propre matériel. sources sur l’enseignement de la lecture: En français Gear, A. (2007). Lecteurs engagés - Cerveaux branchés. Thomson Duval. ISBN 9780176398125. Giasson, J. (2003). La lecture : de la théorie à la pratique (2e édition). Boucherville, QC: Gaëtan Morin, 398 pages, ISBN : 2-89105-850-X. Giasson, J. (1990). La compréhension en lecture. Montréal, QC: Gaëtan Morin, 255 pages, ISBN 2-89105-341-9 29. Giasson, J. (1996). La compréhension en lecture (2e édition). Bruxelles, Belgique: Boeck Université, Pratiques Pédagogiques. Giasson, J. (2000). Les textes littéraires à l’école. Montréal, QC: Gaëtan Morin, 271 pages, ISBN 2-89105-757-0. Van Grunderbeeck, N. (1994). Les difficultés en lecture : diagnostic et pistes d’interventions. Boucherville, QC: Gaëtan Morin, ISBN 2-89105-342-7. En anglais Atwell, N. (1998). In the Middle: New Understanding About Writing, Reading, and Learning. Portsmouth, NH: Heinemann, ISBN: 9780867093742. Fountas Irene, C., & Gay, Su Pinnell (2006). Teaching for Comprehending and Fluency: Thinking, Talking, and Writing About Reading, K-8 (Paperback+DVD). Portsmouth, NH: Heinemann. ISBN 978-0-325-00308-5 / 0-32500308-4. Contient des chapitres intéressants sur les discussions reliées aux lectures à haute voix qui ont pour but de développer la compréhension. En 4e année, il faut travailler par thème et développer le plus de vocabulaire possible. Beaucoup d’activités orales et la pratique des sons des plus fréquents au plus complexes sont nécessaires. Les élèves sont généralement bien motivés et font rapidement des progrès s’ils font des activités intéressantes. Il faut bien explorer le vocabulaire pour préparer la lecture. De la 7e à la 9e année, il est possible d’utiliser le même matériel que les classes d’immersion précoce avec un bon encadrement pour le vocabulaire et la compréhension. À tous les niveaux, beaucoup de transferts se font d’une langue à l’autre. Pour les maths, le matériel manipulatif est très utile. Il remplace en quelque sorte le langage qui manque aux élèves débutants en français et leur permet de démontrer leur niveau de compréhension des concepts. Dans le guide de l’immersion publié chez Chenelière, il y a un excellent chapitre sur l’immersion tardive. L’IMMERSION EN FRANÇAIS AU CANADA Guide pratique d’enseignement. (2006). Élaboré pour l’Association canadienne des professeurs d’immersion (ACPI). Éditeur : Chenelière Éducation. Certaines des collections prévues pour l’immersion précoce peuvent répondre aux besoins des élèves d’immersion tardive: Alpha-jeunes, Alpha-monde, chez Scholastic; Alizé (Grands vents), GB+ (textes informatifs) chez Chenelière; Je lis, tu lis, Je peux lire et À petits pas chez Duval. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 47 Ressources Sites pour faciliter la construction des fiches organisationnelles pour les activités de lecture (en anglais mais on peut les adapter facilement) et de tableaux interactifs : http://www.greece.k12.ny.us/instruction/ela/612/Tools/Index.htm http://www.enchantedlearning.com/graphicorganizers/ http://www.readingquest.org/strat/ Bibliothèque Un site du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec présente un ensemble de documents de soutien sur les bibliothèques scolaires, conçu dans le contexte du Plan d’action sur la lecture à l’école, et plus particulièrement pour répondre aux « mesures pour améliorer l’accès à des ressources littéraires et documentaires variées et à des lieux de lecture structurés et diversifiés ». Tout en présentant un intérêt pour toutes les personnes qui exercent une fonction dans les bibliothèques, ces documents sont principalement destinés aux : • cadres scolaires; • enseignantes et enseignants; • bibliothécaires, techniciennes et techniciens en documentation; • parents bénévoles travaillant dans les bibliothèques scolaires. En français : http://www.mels.gouv.qc.ca/lecture/index. asp?page=acces_ressources En anglais : http://www.meq.gouv.qc.ca/lecture/index_ en.asp?page=access_literary Lurelu est la seule revue québécoise consacrée uniquement à la littérature de jeunesse. C’est une excellente ressource pour les bibliothécaires qui veulent se tenir au courant des nouveautés. Le site Web offre plusieurs rubriques : coups de cœur, articles en ligne, concours, nouvelles, etc. http://www.lurelu.net/ 48 • Sites Web pour la lecture Pour que les jeunes en immersion commencent à aimer lire en français, il faut leur donner un choix de bons livres qu’ils auront tendance à aimer ! Il y a des listes de livres pour chaque niveau et des intérêts variés : http://www.communication-jeunesse.qc.ca/. http://felix.cyberscol.qc.ca/lq/littjeu.html propose des rallyes littéraires qui posent des questions sur des livres de la littérature jeunesse. Les livres sont classés par genre puis par auteur. Ne manquez pas de fouiller sur ce site, on y trouve aussi des projets d’élèves. http://www.ratsdebiblio.net/litteratureenfantine6. html. L’intérêt de ce site est qu’il présente des réactions de jeunes lecteurs qui peuvent servir de modèles linguistiques à nos élèves. Ils pourraient aussi ajouter leurs propres réactions. http://www.adomonde.qc.ca/. Parmi beaucoup d’autres sujets, ce site offre des critiques de romans et de littérature. http://www.collectionscanada.ca/secret/indexf.html. La Bibliothèque nationale a décidé d’offrir l’exposition Le Moi secret : une exploration de la littérature de jeunesse canadienne sur un site Web afin de mieux faire connaître la littérature canadienne produite à l’intention des enfants et des jeunes et de susciter en même temps chez les jeunes visiteurs de l’intérêt pour les livres et un amour de la lecture qui ne les quitteront jamais. http://www.choisirunlivre.com/. Ce site d’un regroupement d’éditeurs vise à faire connaître la littérature francophone pour enfants et propose des fiches sur les livres. http://www.2learn.ca/toile2/default.html. Cette base de données consultable est destinée aux enseignantes et enseignants dans le but de faciliter la recherche de ressources en ligne dont le contenu se rattache aux programmes d’études. Pour chaque site, vous trouverez une annotation ainsi que d’autres renseignements qui vous permettront d’identifier des ressources qui satisferont vos besoins. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Misez sur l’immersion ! L’immersion française demeure la meilleure façon d’apprendre le français pour les anglophones ou les allophones qui habitent à l’extérieur du Québec. Plusieurs recherches ont été menées dans le passé afin de démontrer que l’immersion française amène les élèves à acquérir un français fonctionnel (Calvé, 1991; Rebuffot, 1993; Rebuffot et Lyster, 1996). Certaines recherches ont également démontré que les élèves d’immersion avaient de meilleures habiletés en compréhension qu’en production orale (Lambert et Tucker, 1972; Lapkin, Swain et Argue, 1983; Genesee, 1987). Certaines de ces recherches comparaient les apprenants de français langue seconde à des locuteurs natifs, ce qui donne une fausse représentation de l’apprentissage d’une langue seconde. Cette idée que l’on doit parler ou utiliser le français comme un locuteur natif contribue à renforcer l’idéologie qu’apprendre une langue, c’est apprendre à parler comme ceux qui n’ont qu’une langue à maîtriser. Nous oublions que les locuteurs bilingues ou multilingues ont des compétences différentes de celles des locuteurs natifs et agissent différemment. Ils font de l’alternance de code (code-switching), ils font des transferts, ils jouent avec les mots et les expressions. Dr Sylvie Roy Faculty of Education University of Calgary Dans ce court article, j’aimerais traiter de trois points : 1) pourquoi l’immersion française continue à être le meilleur moyen d’apprendre une langue; 2) certains cependant pensent le contraire; et 3) ce que l’on devrait faire pour miser sur l’immersion en 2007 et dans les années à venir. Les réflexions et les données de cet article proviennent de plusieurs années de recherche en immersion française en Alberta ainsi que de séjours fréquents dans les écoles lors de la visite de stagiaires en formation initiale. La dernière recherche dont on retrouve des données récentes était une recherche ethnographique et sociolinguistique dans trois écoles intermédiaires d’immersion française dans le sud de l’Alberta. Cette recherche de trois ans financée par le CRSH (2004-2007) consistait à faire de l’observation dans les écoles une fois par semaine pendant 4 mois chaque année. J’ai également interviewé bon nombre de parents, d’enseignants, d’administrateurs et des élèves d’immersion. Plus d’une cinquantaine d’entrevues ont été transcrites et sont en cours d’analyse. Le but de cette recherche consistait à mieux comprendre les enjeux sociaux et les discours sur l’immersion française. J’examinais également les pratiques pédagogiques et les stratégies d’apprentissage des jeunes. Le meilleur moyen d’apprendre une langue, pourquoi pas ? Plus on passe de temps à apprendre quelque chose, meilleur on devient. En passant plus d’heures à acquérir tous les aspects de la langue française, de l’expression écrite à l’expression orale et de la compréhension écrite à la compréhension orale, les élèves amélioreront leurs compétences dans la langue-cible. Comme le mentionnait une enseignante qui a travaillé en immersion tardive pendant plus de 15 ans en Alberta : « il faut attaquer sur tous les fronts » (Csorba, 2007). Le meilleur moyen d’apprendre une langue, c’est de la parler, de l’écrire, de l’écouter et surtout de converser. De plus en journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 49 Misez sur l’immersion ! plus d’élèves en immersion française deviennent plus tard des enseignants de français. Souvent, ces futurs enseignants ont travaillé fort pour apprendre le français. Ils ont entrepris d’améliorer leur langue de différentes façons, surtout de passer du temps dans un milieu majoritairement francophone afin d’améliorer leurs compétences. Dans le cadre de ma recherche, les « meilleurs » étudiants au niveau intermédiaire sont ceux qui font des efforts supplémentaires pour apprendre la langue. Ils écoutent de la musique en français par exemple, ou regardent la télévision dans cette langue comme nous le verrons plus tard. Il faut enseigner le français et promouvoir le français pour que les jeunes apprennent le français. Pourquoi ne parlent-ils pas mieux le français ? Il faut se demander sur quels critères se basent ceux qui ne croient pas que l’immersion soit un succès pour dire que les élèves en immersion ne parlent pas français ou ne réussissent pas. Est-ce que l’on s’attend à ce que les élèves d’immersion parlent comme les Québécois ou les Français de langue maternelle ? Est-ce que l’on s’attend à ce que les élèves ne fassent pas de fautes ? On encourage fortement les élèves à parler en français à l’extérieur des classes, mais il n’existe que peu de communautés d’apprenants ou de cultures qui misent sur le français. Plusieurs enseignants(es) baissent les bras devant l’immensité du travail. Les enseignants(es) doivent être préparés et mieux encadrés dans leur travail quotidien en immersion. J’aimerais poser une autre question : où sont tous ces élèves qui ont suivi des classes d’immersion française depuis trente ans ? Est-ce qu’on leur fait une place dans la francophonie canadienne et sur le marché du travail ? Est-ce qu’ils ont la chance d’utiliser et d’améliorer LEUR français ? Ont-ils accès à des activités culturelles ou professionnelles en français ? Sont-ils motivés à y participer ? La dualité linguistique anglais/français fait-elle partie de l’identité canadienne ? Est-ce encore une priorité dans notre société ? Le bilinguisme est-il réservé aux francophones ? Y a-t-il encore une volonté 50 • politique de dualité linguistique dans certaines régions ? Quelle importance l’ensemble du Canada accordera-t-il à la célébration de 400 ans de présence francophone en Amérique en 2008 ? Les échanges Nord-Sud ont-ils pris le pas sur les échanges Est-Ouest ? En Alberta, par exemple, de plus en plus de programmes bilingues anglais-espagnol voient le jour. Pour différentes raisons, les parents anglophones envoient leurs enfants dans des classes d’espagnol. Pour ces parents, c’est une langue d’affaires, de tourisme ou une langue seconde plus appropriée pour leurs besoins immédiats. Les conseils scolaires mettent donc beaucoup de temps à préparer des journées de développement professionnel et des programmes d’études afin de satisfaire à cette nouvelle demande. Qu’en est-il de l’immersion française ? Au Canada, le français n’est pas une langue seconde comme les autres; elle a le statut de langue officielle. Est-ce que son enseignement est suffisamment encouragé auprès des conseils scolaires et des parents, et par les enseignants et enseignantes eux-mêmes ? Plusieurs élèves que j’ai rencontrés m’ont raconté qu’ils avaient eu beaucoup de français à l’élémentaire, mais que de plus en plus, d’années en années, les heures dédiées au français s’estompaient, et que l’immersion française consistait à prendre un cours en français, et souvent de français, dans un semestre. Un enseignant m’a dit que l’immersion n’est pas une priorité pour un conseil scolaire à Calgary, puisque les écoles d’immersion ne constituent que 6 % de la population estudiantine. Où se situent les priorités de ceux qui décident ? A quels soutiens, à quel développement professionnel, les enseignants d’immersion ont-ils accès, surtout les jeunes et les nouveaux enseignants puisqu’il y a une relève qui se fait ? L’immersion française, dans certaines écoles, n’est plus de l’immersion. Tout le monde parle anglais, même les enseignants, surtout lorsque les sujets à étudier sont difficiles à comprendre. Pourquoi ne pas le faire en français ? Des études récentes (Swain et Lapkin, 2005) semblent démontrer que si les jeunes avaient la chance de parler anglais Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Misez sur l’immersion ! lors d’activités de résolutions de problèmes, cela contribuerait grandement à la construction du savoir. Leurs travaux en français seraient meilleurs que si on obligeait les enfants à parler en français. Mais attention ! Les élèves parlent déjà souvent anglais quand ils travaillent ensemble. Ne faut-il pas au contraire leur donner les outils afin qu’ils apprennent à négocier, à argumenter et à débattre en français ? Quand les élèves ne parlent pas français, c’est parce qu’ils n’ont pas les outils (linguistiques, culturels) ou la confiance et les réflexes (l’acquis linguistique) pour le faire et qu’ils se sentent plus à l’aise en anglais. Si on part de l’idée que la construction des savoirs ne se fait que dans notre langue première, elle devrait donc se faire en arabe, en punjabi, en mandarin. Est-ce qu’on s’attend à ce que les élèves d’immersion soient moins capables que les autres ? La clientèle de l’immersion change avec la population qui se déplace partout dans le monde (Swain et Lapkin, 2005). Les élèves d’immersion ont des besoins qui diffèrent de ceux du passé, c’est-à-dire qu’il y a plusieurs immigrants, des élèves dont la langue seconde est l’anglais, des enfants classés comme étant doués, des enfants à besoins spéciaux. Même si certains programmes sont à la mode, l’enseignement de l’espagnol par exemple, misons sur ce que nous avons déjà en place et examinons davantage les besoins d’aujourd’hui. Qu’est-ce que l’on devrait faire ? Cet article examine comment il est important de miser davantage sur l’immersion comme nous l’avons fait dans le passé. Il est temps que tous les acteurs impliqués se remettent à repenser l’immersion. Dans cette ère de mondialisation, de plus en plus d’étudiants d’immersion veulent utiliser leur français pour accéder au marché mondial. De plus, afin de relever la dualité linguistique canadienne, misons sur l’immersion. Voici quelques points de réflexions : 1) Il faut avoir de meilleures écoles d’immersion où tout se fait en français et où la communauté de l’école est fière du français, pas le français des autres, des Québécois ou des Français de France, mais du français que l’on crée en étant ensemble dans un milieu scolaire, à l’intérieur d’une communauté bilingue. 2) Il faut continuer à offrir aux élèves des opportunités authentiques de parler et d’interagir en français. Comme un élève de 9e année m’a raconté : S : Est-ce qu’il y a des techniques que les enseignants utilisent qui t’aident à apprendre plus ? M : Il y a beaucoup de techniques comme (?) On a les exercices orales (sic)… Je pense que la plus grande chose qu’on fait c’est qu’on doit parler en français tout le temps. Alors parler en français, ça nous aide vraiment à comprendre la langue plus. Si on apprend la langue, mais on ne la parle jamais… S : Donc c’est la pratique ? M : Oui, oui. Puis une autre chose que je fais, des fois je fais d’autres choses en français, comme je visionne la télévision en français, alors ça aide beaucoup, comme des fois il y a différent vocabulaire, différent, je sais pas… (Extrait d’une entrevue, Michel, 2007)1 3) Il faut que les enseignants(es) soient fiers(ières) d’enseigner en immersion française, qu’ils soient équipés pour le faire et qu’ils connaissent mieux les théories d’apprentissage d’une langue seconde ou d’une langue additionnelle. Il faut que les enseignants(es) soient mieux formé(e)s pour enseigner et comprendre le contexte de l’immersion française. 4) Il faut que le français soit « attaqué sur tous les fronts » (Csorba, 2007), c’est-à-dire que l’on mise sur l’enseignement de toutes les composantes de la langue ou que l’enseignement de la forme et du contenu soit contrebalancé (Lyster, 2007). 1 Cette recherche en immersion française a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2004-2007). Je remercie également les rédactrices du Journal pour leurs bons commentaires. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 51 Misez sur l’immersion ! « Tout professeur de langue accepte bon gré mal gré, le fait inévitable d’enseigner des phrases toutes faites pour faciliter la communication. Les connaissances en structures des débutants sont insuffisantes pour assimiler des expressions préfabriquées autrement qu’en les mémorisant. Bien avant que la recherche scientifique s’en soit occupée, j’avais observé que l’acquisition générale chez mes étudiants accélérait sous l’influence du langage préfabriqué. J’ai alors commencé à enseigner des formules systématiquement tout en les intégrant à l’enseignement de la structure. La recherche récente reconnaît l’effet positif du langage préfabriqué sur le développement de la construction analytique et l’expression orale. Les formules servent de bases de données qui stimulent les hypothèses de construction chez l’apprenant. » (Csorba, 2007). 5) Il faut surtout que l’on cesse de penser que les élèves d’immersion ne sont pas capables d’apprendre le français et de leur donner un complexe d’infériorité. Ils ne parleront peut-être jamais français comme des locuteurs natifs, ils n’agiront peut-être jamais comme des locuteurs natifs, mais ils ont développé des habiletés importantes pour leur développement intellectuel, culturel et social qu’ils devraient entretenir. Si nous avons une vue positive du bilinguisme et du multilinguisme, c’est-à-dire que le but n’est pas de parler comme un locuteur natif, mais d’utiliser et de mettre à profit les avantages que nous procure cette éducation, plus de gens feraient partie du Canada bilingue et multilingue. Lors d’une entrevue, Michel me disait: S : Comment tu te vois, comment tu te places toi par rapport à la francophonie au Canada ? M : J’n’suis pas très bon du tout comparé, par rapport à un francophone mais je pourrais aller à Québec et puis parler en français. Je pourrais faire au Québec et je ne serais pas éliminé en français. Il y aurait des temps quand même que je ne saurais pas du tout que dire quand je voudrais parler, mais ça va… N’éliminons pas ou ne décourageons pas des jeunes qui pourraient contribuer au Canada bilingue et multilingue d’aujourd’hui ! Références Calvé, P. (1991). Vingt‑cinq ans d’immersion au Canada : 1965‑1990. Études de linguistique appliquée, 82, 7‑23. Csorba, S. (2007, juillet). L’interaction entre le langage préfabriqué et la construction analytique créative à la lumière de la recherche récente : une application pratique pour la classe de français. Institut d’été 2007, Faculty of Education, University of Calgary, Calgary, AB. Genesee, F. (1987). Learning through two Languages. Cambridge, MA: Rowley House. Lambert, W. E., & Tucker, G. R. (1972). The Bilingual Education of Children: The St‑Lambert Experiment. Rowley, MA: Newbury House. Lapkin, S., Swain, M., & Argue, V. (1983). French Immersion: The Trial Balloon that Flew. Toronto, ON: OISE. Lyster, R. (2007). Learning and Teaching Languages Through Content. A counterbalanced approach. Amsterdam, Philadelphia: John Benjamins Publishing Company. Rebuffot, J. (1993). Le point sur . . . L’immersion au Canada. Anjou, QC: Centre Éducatif et Culturel Inc. Rebuffot, J., & Lyster, R. (1996). L’immersion en Français au Canada: Contextes, effets et pédagogie. In J. Erfurt (Ed.), De la polyphonie à la symphonie. Méthodes, théories et faits de la recherche pluridisciplinaire sur le français au Canada (pp. 293‑312). Leipzig, Germany: Leipziger Universitätsverlag. Swain, M., & Lapkin, S. (2005). The evolving socio‑political context of immersion education in Canada: Some implications for program development. International Journal of Applied Linguistics, 15(2), 169‑186. (Extrait d’une entrevue, Michel, 2005) 52 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre Nouveau-Brunswick L’immersion, un programme en danger au Nouveau-Brunswick ? Depuis trois ans, l’association Canadian Parents for French, avec le soutien des éducateurs et universitaires du Nouveau-Brunswick et le commissaire aux langues officielles régional, se bat pour les programmes d’immersion précoce dont tous s’entendent à reconnaître le succès. Dans les documents qui expliquent les raisons de la mise en question des programmes d’immersion précoces au Nouveau-Brunswick, un des reproches est que les élèves ne restent pas tous en immersion jusqu’à la fin du secondaire, certains débarquent en 10e année. La question qui vient immédiatement à l’esprit est : pourquoi ? Nous rappelons aux enseignants et conseillers pédagogiques de tout le pays les excellents dépliants produits par notre grand partenaire, la Canadian Parents for French, en particulier « Continue en français ! » qui fait réfléchir les jeunes sous les titres suivants : Le Canada est un pays où l’on parle maintenant plus de 151 langues1. Les enfants canadiens devraient avoir accès dans toutes les régions du pays aux avantages personnels, culturels et économiques, si précieux à tous les stades de la vie, du bilinguisme précoce2. Selon les résultats du Recensement de 2001, les deux langues officielles, le français et l’anglais, sont les langues les plus fréquemment parlées par la grande majorité de la population canadienne : 86 % parlent l’anglais et 31 % le français, et neuf personnes sur dix parlent l’anglais ou le français à la maison. Environ 5 321 500 personnes ont rapporté qu’elles étaient bilingues (anglais/français) comparativement à 4 441 300 en 1996, ce qui représente 17,7 % de la population, une légère augmentation depuis 1996 alors que le pourcentage était de 17 %. De ce nombre, 43,4 % sont francophones et 9 % seulement sont anglophones. 18 % des Canadiens ont une autre langue maternelle que l’anglais ou le français. • C’est pas le temps de lâcher ! • Parce que ça peut te mener plus loin… • Parce que tu pourras communiquer avec des gens partout dans le monde… • Parce que c’est super dans ton CV… • Parce que tu es Canadien… • Garde tes options grandes ouvertes. Continue en français ! Le rapport de la Commission sur l’étude des programmes et des services de français langue seconde au Nouveau Brunswick doit sortir au mois de janvier 2008. Nous gardons les yeux grands ouverts et nos regards tournés vers le NouveauBrunswick, province officiellement bilingue et où les programmes d’immersion sont un grand succès. Espérons que les résultats seront des plus positifs pour l’immersion précoce. Continuons à faire passer ces messages à nos élèves. Nous sommes de tout cœur avec nos collègues du Nouveau-Brunswick, leurs élèves et leurs parents. L’ACPI remercie tous ceux à travers le Canada qui ont soutenu leur position dans cette controverse. 1 Le nombre 151 vient de services aux familles à Toronto qui sont offerts dans 151 langues. Family Service Association of Toronto: « Service is provided in over 151 languages ». http://www.fsatoronto.com/programs/ vaw/centres.html. 2 Message de Dyane Adam, Commissaire aux langues officielles, Journal de l’immersion/Immersion Journal, Volume 27, Numéro 1, Hiver 2005, pp. 22-24. http://acpi-cait. ca/pdf/journaux/V27N1.pdf. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 53 D’un océan à l’autre French programs in N.B. do work Walter Lee Telegraph-Journal Commentary published Wednesday October 3rd, 2007 Appeared on page A5 As we engage in a provincial French Second Language Review, it is important to correct some inaccurate information that has been circulating regarding Grade 12 test scores and learning outcomes. Understanding these reports involves understanding the difference between program «goals» and program «expectations.» Although many reports have indicated that only 35 per cent of the graduates of Early Immersion are reaching the goal of an Advanced level of proficiency, Department of Education documents state that «the expectation is that most students in this program will reach at least an Intermediate Plus level.» In fact, 84.6 per cent of Early Immersion students have met or exceeded the Intermediate Plus level in 2006-2007. Thus, we can state quite confidently that these students met or exceeded the learning expectations of the program. Similar problems exist in the way Late Immersion program results have been reported. Although the «goal» for this program is an Intermediate Plus level of proficiency, the «expectation» is that students will reach an Intermediate level. In 2007, 94.6 per cent reached the proficiency level of Intermediate or higher. When 94.6 per cent of the students meet the expected learning outcomes of any program, the program should be considered a success. It is unknown why the Department of Education consistently reports that the immersion programs are not working, or why French second language programs are the only programs for which the Department of Education refers to «goals» instead of «expectations.» 54 • It is evident that the Core French program has not had the same level of success. The «goal» of this program is proficiency at the Intermediate level, and the «expectation» is that most students in this program will reach a level of Basic Plus. In the Core program, only 55.4 per cent have reached the «expectation» of Basic Plus or higher and only 14.7 per cent have reached the «goal» of Intermediate. The Core French program appears to be the only program that is failing New Brunswick children. The failure of the Core French program is neither the fault of New Brunswick’s dedicated teachers, nor is it the fault of the students. With the country’s lowest number of French second language experts on staff at the Department level (1.5) and a curriculum that hasn’t changed for 30 years, the improvement of the Core French program in New Brunswick will require a renaissance at the bureaucratic level and authentic political leadership. Although the new Intensive French Core program has shown early signs of success as a supplement to Core French, it cannot be compared statistically with existing programs until students in this program have completed Grade 12. An overhaul of the Core program is long overdue, and it is commendable improvements to the program are finally being sought and gradually put into practice. The goal for French second language programs, set in 2003 with the Quality Learning Agenda, is to graduate 70 per cent of all students with the ability to «function effectively when speaking their second official language» by the year 2013. Although this has not been formally associated with a specific level of proficiency in French, it coincides closely with the definition of the Intermediate level of proficiency, which is described as «able to satisfy routine social demands and limited work requirements.» Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre If Intermediate proficiency is the measure of success for our programs, then Early Immersion is currently graduating 100 per cent of its students with an acceptable level of proficiency, and Late Immersion 94.6 per cent, while Core French is graduating 14.7 per cent of its students at an acceptable level. An accurate presentation of statistics related to whether students in these programs have met the expected levels of proficiency will help us as a province to decide which programs are effective and should be promoted and which ones require an overhaul. Walter Lee is president of Canadian Parents for French - New Brunswick. Controversy swirling around French immersion review Daniel McHardie Telegraph-Journal Published Friday November 16th, 2007 Appeared on page A1 FREDERICTON - There is no reason to be scared of the French Second Language commission even with fears it could scrap the early French Immersion program, according to one of the report’s authors. Patricia Lee, a commissioner for the French Second Language review, said she has no idea why the province’s chapter of the Canadian Parents for French believes the commission is biased against the early French Immersion system. “If anyone is interpreting the terms of reference a certain way that is their interpretation, that is their opinion and they can do that. (Education Minister Kelly Lamrock) has said everything is open and I think that is scaring some people,” Lee said. “But it shouldn’t be, if you want a total honest and open review you have to be able to say everything is on the table.” Walter Lee, president of Canadian Parents for French, said he’s bothered by the terms of reference that allude to concerns that early immersion could hurt students’ development in English. He and other experts have said that is a myth, which has been debunked by research on the subject. Lamrock appointed Lee and James Croll to study new ways to deliver the province’s FSL programs, and in particular find a way to boost the level of bilingual high school graduates to 70 per cent from its current range of 30 per cent. As well, the minister has asked the panel to look at the impacts of the French-language programs on the number of children with special needs who remain in the English system. The commission’s final report is due at the end of January and Lamrock has promised that the government will signal its intentions for reforming the system by the summer. Tory MLA Madeleine Dube, the former Conservative education minister, said she is also hearing the rumblings that the early immersion program could be gutted. While she believes the program works, Dube said there will be vigorous debate over any of the options forwarded to the minister because of the keen interest surrounding education policy. “Anything the minister wants to do in education, there is always a divergence of opinion,” Dube said. “People have a major interest in education of their children. That is perfect. That is what we want and that is what we need. I wouldn’t say it’s controversial, I would say it’s interest.” The programs that are slated for review include the Core French program, the early and late immersion systems and the intensive French project. The Core French program is available in all schools from Grade 1 to 12, early French Immersion starts in Grade 1 and late French Immersion begins in Grade 6. Meanwhile, the new intensive French initiative is aimed at Grade 5 students. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 55 D’un océan à l’autre The Core French program, which is compulsory for students in Grades 1 to 10, offers one class each day with the objective of developing intermediate level oral skills. Departmental policy says students should have at least 30 minutes each day for Grades 1 to 5, 40 minutes each day from Grades 6 to 8 and one period for one semester in Grades 9 to 12. When a student enrolls in early French Immersion they begin with 90 per cent of French-language instruction, which lowers to 80 per cent in Grades 4 and 5 before ending at 25 per cent for Grades 11 and 12. The late immersion program is designed to give students an “intermediate plus” level of French. Students are started in Grade 6 with 70 per cent of their courses taught in French for the first two years, districts have some flexibility in the percentage for Grades 9 and 10, before dropping the total French instruction down to 25 per cent for the final two years. The intensive French program is offered in Grade 5, where students receive 70 per cent of their school in French for five months, including all of the core subjects except math. An interim report into the intensive French initiative over the last five years has demonstrated that the introduction to the program in the province “has the potential for improving the results of the Core French cohort of students.” The report was written by Joan Netten of Memorial University and Claude Germain of the Université du Québec à Montréal. The province’s education minister said the problems facing the French Second Language policies were pointed out in the 2002 Elana Scraba report. The consultant said French Immersion and inclusion policies were to blame for the province’s poor ranking in international tests. “Scraba said you have two worthy public policy aims - inclusion and French Immersion - you have good goals but frankly but you are executing them in a way that is hurting kids,” Lamrock said. “Probably because they were politically controversial goals at one point people were afraid to point that. We have to execute both of those better.” Language commission asked to tread carefully Daniel McHardie Telegraph-Journal Published Saturday November 17th, 2007 Appeared on page A1 FREDERICTON - New Brunswick’s official languages watchdog has cautioned the French Second Language commission about proposing any radical reforms that might undermine the province’s bilingual heritage. Michel Carrier, the commissioner of official languages, said the Department of Education panel must delicately balance its directive from the government to make changes with the gains in official language education over the years. It also pointed out there needs to be attention given to second-language education at the middle school level. “I think if you take away the opportunity to learn the other official language or reduce it to a point where it is not working efficiently, I think you will have taken a step backwards,” Carrier said. The former Conservative government hired Sally Rehorick and the University of New Brunswick’s Second Language Education Centre to examine ways to hit its goal of 70 per cent of bilingual graduates by 2012. That study was never released, but it admitted that even with its five recommendations that goal “is not possible.” “It is part of who we are in New Brunswick and in Canada and to take a completely opposite or quite different direction may have some impact on the future interaction between the (linguistic) communities. It is only one aspect but it is an important aspect. It has to be seen as more than an education program.” 56 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre Jim Croll and Patricia Lee, the two commissioners, were appointed by Education Minister Kelly Lamrock to review the existing French Second Language programs such as the Core French program, early and late French Immersion, a new intensive program and other models. The Liberal government is setting a goal of having 70 per cent of its graduates functionally bilingual compared to the current rate of 35 per cent. Carrier launched his own review of the policy in his last annual report, where he made seven recommendations that included producing more FSL teachers, hiring more personnel to help guide teachers and having the districts “actively and enthusiastically” promote these programs. There is a concern, which was voiced this week by the Canadian Parents for French, that the second language programs, such as early French Immersion, could be sacrificed to meet other government objectives. After his own review, Carrier said the problems facing the education system can be fixed without jeopardizing the programs. “The problems experienced, whatever they are, are not necessarily with the teaching method or the program itself. It is with the administration of the school system,” the language commissioner said. “And that if there are problems with other nonimmersion classes, they can be resolved without diluting, diminishing or eliminating immersion programs.” For the province’s education minister, the reason for the commission is simple: too few students are learning French and he said the current methods are causing classroom composition problems. However, Lamrock is empathic that his focus is on the goal of 70 per cent bilingual graduates, not the method of program delivery. “This isn’t a multiple choice question, this is an essay question. Of all the infinite ways one could teach French it is not French Immersion. There is a whole range of things that don’t have names yet,” Lamrock said. “I would take the point that of the ways that we have names for, the current early immersion program is the most effective of what we do. But the folks at (Canadian Parents for French) can’t go to the tree house, pull the ladder up behind them and say, ‘The 20 or 30 per cent of kids here are fine and I don’t want to worry about the other 70 per cent.’” According to departmental statistics, in 2003 1.4 per cent of Grade 10 students in the Core French program met the intermediate language targets, followed by 84 per cent of early immersion students and 79.6 per cent of late immersion students. In 2005-06, the target was achieved by 0.4 per cent of Core French students, 93.5 per cent in early immersion and 77.8 per cent in later immersion. The 2002 report by Elana Scraba, an Alberta-based consultant, was an early call for action when it said international test results suggested “the French Immersion programme is not preparing New Brunswick’s students for the complex contemporary world.” The 2006 report by Sally Rehorick, the former director of the Second Language Education Centre at the University of New Brunswick, offered the government a list of what it called misconceptions and realities facing second language learning. The report said there is no threat to a child’s first language being weakened by learning a second language and first language literacy is often bolstered when developed after second language literacy. The study also delved into the contentious issue over whether children with special needs should avoid second language courses. “With appropriate support, learners with special needs can learn a second language and should not be deprived of the opportunities to do so,” the report indicated. It also issued a blunt recommendation that the successful Grade 5 intensive French program should not replace traditional immersion programs. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 57 D’un océan à l’autre The researchers underlined this by pointing out that no enough long-term research has been done on the initiative. “Intensive French is not a replacement for French Immersion, however, and it would be unwise to eliminate a program which has consistently produced graduates who meet the (government’s) goal,” it said. Manitoba Encadrement de la relève Programme de jumelage des ÉFM Un outil de perfectionnement professionnel au service des membres Par Amadou Cissé, président du Comité de vie professionnelle des ÉFM Stage pédagogique 2007 Centre international d’apprentissage du français (CIAF) Un groupe d’environ trente enseignantes et enseignants ont séjourné à Shippagan, dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick, du 1er au 14 juillet 2007, dans le cadre du Stage pédagogique de perfectionnement professionnel en enseignement du français langue seconde (FLS). Ils ont été tout à fait charmés par l’accueil qui leur a été réservé dans la Péninsule acadienne. Le Centre international d’apprentissage du français (CIAF) attire des enseignants d’immersion, de français de base et de français intensif, qui partagent tous la passion du français et qui recherchent des moyens pour se perfectionner et offrir un enseignement de qualité, avec l’appui des derniers outils et techniques pédagogiques, mis à leur disposition par le CIAF. Certains participants à l’édition 2007 venaient d’aussi loin que la Colombie-Britannique, l’Alberta, ou les États-Unis. Avec une formation spécialisée en trois volets couvrant l’aspect langagier, le cadre théorique de la pédagogie ainsi que la dimension pratique et culturelle du français, le CIAF attire une clientèle toujours plus large et plus diversifiée. Pour de plus amples renseignements au sujet du stage pédagogique, vous pouvez contacter Josée Godin, conseillère pédagogique du CIAF : josee@umcs.ca, (506) 336-3487. Vous pouvez également visiter le site Internet : http://www.umcs.ca/ciaf/. 58 • Amadou Cissé Les enseignantes et enseignants débutants ayant de 0 à 5 années d’expérience en enseignement ont à leur disposition un programme de perfectionnement mis sur pied par les ÉFM dans le but de faciliter leur intégration dans la profession. Ces enseignantes et enseignants débutants ont été jumelés à des collègues chevronnés ayant dix ans d’expérience et plus. Le programme s’articule autour de la gestion de classe, à la motivation et au perfectionnement de la langue parlée chez les élèves, aux nouvelles stratégies d’enseignement, à l’évaluation des élèves, aux responsabilités professionnelles, et encore… Grâce à l’appui financier du Plan d’action sur les langues officielles, nous avons pu offrir ce programme à 26 enseignantes et enseignants débutants, et chevronnés qui ont été jumelés en treize équipes de deux. Les évaluations reçues au terme du programme illustrent la satisfaction des participantes et des participants en ce qui a trait au déroulement du programme, aux bienfaits et aux retombées dans leur salle de classe, aux échanges de stratégies et d’aides pédagogiques, et aux liens entre collègues pour ne citer que ceux-là. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre Les participantes et participants nous ont indiqué que le programme leur a permis d’améliorer leur savoir, leur savoir-être ainsi que leur savoir-faire. Cela a eu un impact pertinent dans leur enseignement. Ils ont pu bâtir des contacts, développer une confiance en soi, se faire des amitiés et des réseaux de partage incroyables. Pour les enseignantes et les enseignants débutants, le programme a développé en eux une confiance en soi car elles et ils se sentent appuyés et suivis par un enseignant ou une enseignante chevronné.e; ils apprécient le fait de voir ou d’observer un enseignant ou une enseignante chevronné.e en pleine action dans sa salle de classe. Le programme a été très bénéfique non seulement pour les enseignantes et les enseignants en début de carrière, mais aussi pour les chevronnés. Les ÉFM se réjouissent d’avoir répondu aux besoins et aux attentes de ses membres et remercient toutes celles et tous ceux qui ont fait du programme de jumelage un réel succès. Le programme sera offert à nouveau en 2007-2008. Un grand MERCI à Carole Hébert et Christian Morrissette qui ont animé ces sessions. Vos nombreuses heures de travail, votre enthousiasme et votre dévouement ont su porter fruit à ce projet. Saskatchewan Le prix Rezansoff Récipiendaire 2007 – Denis Carignan Monsieur Carignan est originaire de Ponteix, Saskatchewan. Il a débuté sa carrière en enseignement en immersion à l’École de Willow-Bunch à l’automne de 1973. De là, il est allé à Swift Current enseigner de français de base. C’est durant ces années que lui et Connie, son épouse, se sont mérités le « Hilroy Fellowship Award » pour des jeux qu’ils ont créés pour le français de base. Denis fut ensuite nommé directeur de l’école de Zénon Park, poste qu’il a occupé pour une durée de quatre ans. En 1985, Denis a déménagé à North Battleford pour enseigner à l’École Notre Dame. C’est durant ces années qu’il a fait sa maîtrise en éducation et, par la suite, a complété son Bac en Arts. Denis a été facilitateur pour les programmes d’immersion pour le BMLO. Il a aussi participé à l’implantation des programmes d’éducation physique aux niveaux élémentaires et intermédiaires. Il a donné des ateliers partout dans la province. À présent, Denis est conseiller pédagogique pour les programmes de français dans la division scolaire catholique de North Battleford. Il a participé à l’implantation du Français Intensif et de la méthode gestuelle, AIM. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 59 D’un océan à l’autre Denis a siégé sur le conseil d’administration de l’APFS pendant sept ans. Il a occupé le poste de président pendant trois ans. Il a organisé plusieurs congrès, y compris trois à North Battleford. Il s’est aussi impliqué au niveau de la division scolaire en faisant partie de nombreux comités. Denis a l’éducation en français à cœur. Il est très impliqué dans la vie francophone à North Battleford. Il est actif dans la paroisse St. André, le Centre Culturel, et les Chevaliers de Colomb. Il est convaincu qu’il faut se perfectionner constamment en français. Il écoute donc Radio-Canada, lit des romans en français, et ne manque jamais l’occasion d’écouter des matchs de hockey en français. « Le conseil que j’ai pour vous, les jeunes enseignants et enseignantes, est de profiter de chaque occasion possible pour vous perfectionner. Je sais que vous êtes très occupés avec la préparation des leçons et toutes les autres choses dans votre vie, mais j’oserais dire que vous ne regretterez pas le temps que vous aller investir dans votre perfectionnement. Je suis très fier d’affirmer que dix de nos anciens élèves font maintenant partie du personnel de notre école d’immersion. On enseigne maintenant aux enfants de nos anciens élèves. C’est encourageant parce que nos anciens élèves sont en train de nous dire que l’éducation française est toujours importante pour eux au point qu’ils veulent que leurs enfants aient l’occasion d’apprendre une deuxième langue. C’est certainement un témoignage de notre succès. » Denis Carignan et Wybo Ottenbreit-Born, président sortant de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan. 60 • Bonjour Saskatchewan En février 2004, le gouvernement de la Saskatchewan avait rendu public une politique qui reconnaissait la dualité linguistique dans la province. Cette politique démontrait l’engagement du gouvernement de la Saskatchewan à améliorer les services offerts à la communauté francophone de la Saskatchewan afin d’appuyer le développement et la vitalité de cette communauté. Ce programme était placé sous la responsabilité du ministère des Relations gouvernementales dont le ministre était Harry Van Mulligen. Les enseignants d’immersion qui cherchent des informations en français sur la Saskatchewan, peuvent en trouver sur le site Web de l’Office de la coordination francophone : http://www.gr.gov. sk.ca/ocaf/. Promotion de l’apprentissage du français A la fin de l’été 2007, la Coalition pour la promotion de la langue française et de la culture francophone en Saskatchewan a lancé une grande campagne publicitaire Bonjour Saskatchewan, visant la promotion de l’apprentissage du français. Plus d’information sur l’initiative est disponible sur le site Web www.bonjoursk.ca , une autre ressource plus permanente que peuvent rejoindre les élèves et leurs parents. Les deux pages ci-dessous en sont tirées. Ces pages sont bien entendu aussi disponibles en anglais. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre Programmes d’immersion Ce que les programmes d’immersion française ont à offrir Les programmes d’immersion offrent aux enfants dont la langue maternelle n’est pas le français la possibilité d’apprendre en français tout en suivant le même programme d’études que tous les autres élèves de la Saskatchewan. L’objectif est de donner aux jeunes l’occasion de devenir fonctionnels en français, de travailler dans les deux langues officielles et de reconnaître la valeur des autres cultures. Règle générale, les programmes d’immersion offrent l’enseignement entièrement en français de la maternelle à la troisième année. L’anglais, en tant que matière, est enseigné à partir de la quatrième année. Ceci représente bien plus de français que ce qui est enseigné dans les programmes de français de base où, dès la quatrième année, on n’enseigne aux élèves que les rudiments de la langue dans le cadre d’un seul cours de français par jour. Le succès des programmes d’immersion repose sur le fait que les enfants sont plongés dans un environnement entièrement français à un très jeune âge. En outre, ils apprennent le français et emploient celui-ci dans l’apprentissage des autres matières, ce qui améliore leur compréhension de la langue et leur capacité à s’en servir. En fait, nos programmes ont tellement de succès qu’ils servent de modèles dans le monde entier ! Si, en tant que parent, vous ne parlez pas français, vous vous demandez peut-être comment vous pouvez aider vos enfants dans leurs travaux. Vous n’êtes pas seuls. La Direction de l’éducation française du ministère de l’Apprentissage de la Saskatchewan (http://www.sasked.gov.sk.ca/branches/bmlo/index.shtml) et Canadian Parents for French (www. cpf.ca/) peuvent vous donner des conseils sur la façon de surmonter la barrière de la langue afin que vous puissiez suivre concrètement l’éducation de vos enfants et y prendre part activement. De plus, vous recevrez un appui sans réserve des enseignants de vos enfants, car c’est également leur désir que vos enfants réussissent ! Il existe 65 écoles d’immersion française dans la province. Pour plus d’information sur les écoles d’immersion française, et pour trouver la plus proche de chez vous, allez visiter : http://www.cpfsask. com/offered.htm. Vous avez besoin d’information supplémentaire sur l’éducation en français en Saskatchewan ? journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 61 D’un océan à l’autre Ressources de la Saskatchewan L’organisme Canadian Parents for French offre une grande quantité d’information sur l’éducation en français en Saskatchewan et répond aux nombreuses questions que se posent les parents. Vous pouvez obtenir un exemplaire des lois de la Saskatchewan en matière d’éducation. Consultez l’information du ministère de l’Apprentissage de la Saskatchewan sur les écoles francophones et les programmes d’immersion française. Vous n’êtes toujours pas convaincu qu’apprendre le français en Saskatchewan est important ? Jetez un coup d’œil à ce que nos voisins de l’Ouest disent à propos de l’importance d’apprendre une autre langue. Veuillez consulter le rapport du ministère de l’Apprentissage de l’Alberta sur l’amélioration de l’apprentissage d’une deuxième langue. Pour en savoir davantage sur la façon dont apprendre une deuxième langue améliore l’aptitude aux études des enfants, consultez l’étude menée par le Language Research Centre de l’Université de Calgary. Changements d’adresse Autres ressources Une initiative de l’Ontario qui en est maintenant à sa 10e année, Le français pour l’avenir continue de travailler en collaboration avec les élèves, les écoles, les entreprises et les communautés pour appuyer l’éducation en français et célébrer la langue et la culture française. Pour en savoir plus sur les activités et les perspectives de cet organisme, visitez le site www.french-future.org. http://www.bonjoursk.ca/general/list/menu_ 62 • Membres de l’ACPI Si vous changez d’adresse, de nom ou de coordonnées, n’oubliez pas d’en informer le bureau de l’ACPI pour continuer à recevoir le Journal de l’immersion/Immersion Journal et les autres documents de l’ACPI. Association canadienne des professeurs d’immersion Canadian Association of Immersion Teachers 176, rue Gloucester, pièce 310 Ottawa (Ontario) K2P 0A6 Tél.: (613) 230-9111 Téléc.: (613) 230-5940 Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 D’un océan à l’autre Francofièvre, un autre programme de la coalition réalisé cette année pour la 2e fois Ce spectacle électrisant a rassemblé 1200 jeunes, venus de 13 différentes villes en Saskatchewan, le 25 avril 2007 au Connexus Arts Center de Régina (Saskatchewan - Canada). C’est un véritable succès auprès des écoles francophones et d’immersion ! Dix jours seulement après la première annonce, 1000 élèves des quatre coins de la province étaient déjà inscrits à Francofièvre, le plus grand spectacle francophone en Saskatchewan. « Sans avoir Francofièvre, on se sent un peu seul » a dit une adolescente. C’était la 2e participation du jeune groupe Moh3 de Saskatoon qui a commencé le spectacle. Pour eux, la fête est devenue indispensable. Dès les premières notes, des jeunes se sont levés pour aller danser. Denique Leblanc, violoneux, et Allain Lalonde, beat boxer, faisaient également partie du spectacle. 3 Moh est un talentueux groupe jeune et unique. Composé de quatre membres - Craig Zacharias (voix), Michael Stankowski (guitare), Robyn Larsen (basse) et Justin Alisauskas (batterie) -, les personnes qui forment Moh sont des amis depuis l’école élémentaire. Justin, Michael et Craig ont même été au jardin d’enfant ensemble. Chaque membre apporte quelque chose de différent au groupe, ce qui a pour effet de produire un style musical varié; toutefois, ils sont généralement considérés comme un groupe de rock’n roll. Des invités de marque étaient présents. Le premier ministre de la Saskatchewan, le très honorable Lorne Calvert, assistait à cette manifestation dynamique, moderne et inclusive de la Francophonie dans sa province : « I love Les Trois Accords. I heard they were playing live. It’s a great chance to hear them. Here we are bringing together not only young people, but the young French culture in our province. » C’était la première prestation des Trois Accords4 en Saskatchewan qui ont fini le spectacle sur la chanson « Saskatchewan ». Mais c’est le groupe Swing5 qui a été le clou du spectacle. Les élèves enflammés étaient collés à la scène. « C’était fantastique ! » ont-ils dit en sortant. « Oui, oui, c’était vraiment excitant ! » « La dernière fois, ils étaient assis. Cette fois, ils ont de l’énergie, ils tripent. Qui ne veut pas venir voir les Fransaskois ? » a déclaré le groupe Swing. Il y a ensuite eu une deuxième performance de Swing et des Trois Accords au grand plaisir des 150 personnes réunies dans l’agora du Connexus Arts Centre. Dominique Sarny a vu dans ces spectacles une occasion de se rapprocher des élèves et des enseignants des écoles d’immersion. « C’est gratuit. C’est excellent. C’est vraiment l’fun ! Oui, j’adore. » Francofièvre fait l’unanimité. Francofièvre est financé à près de 90 % par le secteur privé. Le gouvernement de la province reconnaît aussi la pleine valeur de Francofièvre. Lors de son allocution, le Premier ministre Lorne Calvert a même qualifié l’événement du plus grand rassemblement de jeunes d’âge scolaire en Saskatchewan. Et c’est en français ! La coalition essaie d’organiser un autre événement pour les élèves de la 4e et la 5e année. Source - Reportages de Radio-Canada, Régina. 4 Les Trois Accords est un groupe rock/pop de Drummondville, Québec. Le groupe a lancé son premier album Gros Mammouth en 2003. Certaines des chansons les plus notables de cet album sont « Hawaïenne », « Saskatchewan » et « Lucille ». 5 http://www.legroupeswing.com/ journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 63 D’un océan à l’autre Il y a une place pour moi… J’embarque ! Colombie-Britannique Un autre dépliant intéressant provient celui-là de l’Assemblée communautaire fransaskoise, sous le titre « C’est toi, c’est moi, c’est nous ! », il ajoute « Il y a une place pour moi… J’embarque ! ». Les ministres de l’Éducation annoncent la tenue d’un important forum sur la littératie et l’alphabétisation Nous avons apprécié les jeunes moniteurs du congrès de l’ACPI/APPIC qui ont si généreusement guidé les congressistes dans les méandres entre l’hôtel et le centre du congrès et beaucoup contribué à ce grand succès. Tous les visages du monde nous souriaient et nous parlaient en français ! Encourageons nos élèves à dire eux-aussi graduellement: C’est décidé, MOI… • Je m’engage dans ma communauté; • J’encourage les organismes fransaskois; • Je participe au développement de ma communauté; • J’appuie la production culturelle des francophones en Saskatchewan. • J’embarque ! À leur réunion semestrielle tenue à Victoria, en Colombie‑Britannique, les ministres de l’Éducation ont célébré le 40e anniversaire de leur organisation intergouvernementale. Pour souligner ce jalon important, le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC], porte‑parole pancanadien de l’éducation au Canada, a annoncé la tenue au printemps 2008 d’un forum novateur sur la littératie et l’alphabétisation. Cet événement unique visera à sensibiliser la population du Canada au rôle important de la littératie et de l’alphabétisation tout au long de la vie, à encourager la coopération et le partage de l’information sur cette question à l’échelle du pays, à mettre au point des outils de perfectionnement professionnel et à encadrer les débats sur la littératie et l’alphabétisation. Il réunira notamment des apprenantes et apprenants, des parents, des éducatrices et éducateurs, des leaders du monde des affaires et du travail, des responsables de l’élaboration des politiques et des partenaires communautaires pour jeter les bases d’un dialogue constant par l’entremise des réseaux du CMEC pour la littératie et l’alphabétisation. « Les ministres reconnaissent l’importance fondamentale de la littératie et de l’alphabétisation pour le développement et la réussite des individus et de la société », a déclaré Mme Shirley Bond, ministre de l’Éducation de la Colombie‑Britannique, qui a présidé la réunion de Victoria. « Nous sommes déterminés, individuellement dans nos provinces et territoires respectifs et collectivement au sein du CMEC, à faire en sorte que le Canada soit un leader mondial de la littératie, de l’alphabétisation et de l’apprentissage. » Le forum se déroulera simultanément dans plusieurs villes du pays et tirera avantage de la technologie pour créer un espace de rencontre. 64 • Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 Teacher Mobility Agreement between Alberta and British Columbia A step in the right direction to address French-second-language teacher shortage Ottawa – Canadian Parents for French (CPF) applauds the recently signed Teacher Mobility Agreement reached between the provinces of Alberta and British Columbia. “Agreements such as the one between Alberta and B.C. would certainly be an incentive to enter into exchanges in regions where the lack of access to qualified FSL teachers has deterred school districts from offering such programs,” said Ms. Anna Maddison, CPF president. CPF has been advocating for a pan-Canadian teacher exchange and mobility agreement to provide opportunities for teachers to work in another province without jeopardizing their status in their respective provinces since the release of its study on FSL teacher shortage in The State of French Second Language Education in Canada 2002 research report. Teacher mobility would address the issue of teacher shortage and thereby increase access to FSL programs. “At the moment it is still easier for teachers to participate in overseas teacher exchange programs than it is to make an inter-provincial exchange,” said Mr. James Shea, CPF executive director. CPF encourages other provinces and the Council of Ministers of Education Canada (CMEC) to establish parameters and encourage teacher mobility and exchanges in Canada. journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 65 L’état du XIIe Congrès mondial de la FIPF-Québec 2008 Un programme riche et diversifié Le congrès sera inauguré sous la présidence de Son Excellence Abdou Diouf et la conférence d’ouverture sera prononcée par Rachida Azdouz. Plusieurs conférenciers invités contribueront à dynamiser notre réflexion. Bernard Cerquiglini traitera des enjeux politiques et Ananda Devi examinera les enjeux culturels et littéraires alors que Claude Germain abordera les enjeux pédagogiques. Le congrès sera clôturé par une conférence de Conrad Ouellon. Un site pour les congressistes Les enjeux de la déclinaison thématique seront repris à l’intérieur de tables rondes et de débats et animés par des spécialistes d’envergure dans des blocs de deux heures tenus les mardi, mercredi et jeudi en matinée et les mardi et jeudi en après-midi. Les avantages d’une inscription hâtive Les communications et les ateliers s’articuleront autour de deux volets : • le volet « didactique générale » sera consacré aux réflexions et aux partages d’expériences des didacticiens et des praticiens qui sauront cerner les enjeux de la thématique du congrès. • le volet « recherche » sera consacré aux quatre enjeux du point de vue de la recherche, et ce, en veillant à mettre en valeur les dimensions théorique et méthodologique ainsi que les principaux résultats de travaux effectués. Le Québec, la France et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) offriront tout au long de l’événement des soirées culturelles, variées et typiques des univers qu’ils représentent. De plus, les journées seront ponctuées de moments festifs et de rencontres inoubliables. 66 • Consultez le site du congrès à www.fipf-quebec2008.com pour la thématique, les formalités d’inscription, l’hébergement, les activités dans la région de Québec et les liens avec la FIPF. Le congrès accueillera au-delà de 2000 personnes provenant de plus de cent vingt-cinq pays répartis sur cinq continents. Le formulaire d’inscription au XIIe Congrès mondial de la FIPF-Québec 2008 est maintenant en ligne à www.fipf-quebec2008.com. Le tarif de base est réduit avant mars 2008, permettant ainsi de faire une économie. Le lieu du congrès : un emplacement idéal Le Centre des congrès de Québec est situé au cœur de la ville, face au Parlement de Québec, à quelques pas des Fortifications-de-Québec. Le Centre donne accès, à pied, à de nombreux lieux qui font la joie de vivre à Québec, notamment ses boutiques, ses restaurants, ses musées et ses autres attractions touristiques comme son vaste parc des Champs-deBataille et le Vieux-Québec. Le Centre des congrès de Québec a été retenu, entre autres, parce que tous les services et les équipements technologiques de pointe sont mis à notre disposition pour assurer le succès de notre événement. Journal de l’immersion/Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 L’immersion en français... un héritage capital L’Association canadienne des professeurs d’immersion vous convie à son prochain Congrès annuel qui aura lieu à l’automne 2008 à Ottawa Merci de consulter le site Internet de l’ACPI www.acpi-cait.ca pour plus de détails journal de l’Immersion Journal / Volume 29, numéro 3, Automne-Hiver 2007 • 67