Bulletin 1_10

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Bulletin 1_10
EXCURSION
Bulletin
Schweizer Klub für Wissenschaftsjournalismus
Association suisse du journalisme scientifique
Swiss Association of Science Journalism
w w w.s ci ence- j ou r n a l is m . c h
1 | 10 APRIL 2010
EDITORIAL
Innovation muss nicht
fortschrittlich sein
Liebe Mitglieder
Von Marcel Hänggi
Marcel Hänggi (zVg)
L’innovation de ne doit pas
forcément conduire au progrès
Les lobbies scientifiques justifient leurs demandes de crédits par le besoin d’innovation de la
société, ce qui sous-entend que les progrès
scientifiques mènent à l’innovation (technique)
et que l’innovation fait avancer la société. Une
analyse historique disqualifie cet argument: ni
l’assolement, ni la machine à vapeur ne reposaient sur des théories scientifiques.
Une autre question est de savoir si l’innovation mène au progrès de la société. Beaucoup
voient la solution des crises actuelles dans la
science et la technique. Mais n’en attendons
nous pas trop? L’historien David Edgerton plaide pour une histoire de la technique privilégiant
l’«usage des choses» par rapport aux innovations. Il affirme que la technique n’a généralement pas été une force révolutionnaire; elle a
permis aussi bien le changement que le statu
quo. La facilité de décrire l’histoire des techniques comme une chronologie d’innovations représente aussi un danger pour les journalistes.
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«Die Währung der Zukunft heisst Innovation», verkündet ein Inserat des betriebswirtschaftlichen Instituts der ETH Zürich.
Kaum ein anderes Wort hat eine so steile
Karriere hinter sich: Statt von «Bildung
und Forschung» sprechen wir heute von
«Bildung, Forschung und Innovation»
(BFI), und der Kampf der Wissenschaftslobby um einen höheren BFI-Kredit wurde unlängst vor allem mit dem Argument
geführt, die Gesellschaft brauche Innovation. Das Argument unterstellt, wissenschaftliche Fortschritte führten zu (technischer) Innovation und Innovation ­bringe
die Gesellschaft weiter.
Ein Blick in die Geschichte stellt die Allgemeingültigkeit dieser Annahme freilich
in Frage. Die zwei wohl folgenreichsten
Innovationen des letzten Jahrtausends waren der Fruchtwechsel mit Leguminosen
und die Dampfmaschine. Keine der beiden
beruhte auf wissenschaftlichen Erkenntnissen: Bauern setzten Leguminosen rund
dreihundert Jahre vor der Entdeckung des
Stickstoffs gezielt ein; die Dampfmaschine ist anderthalb Jahrhunderte älter als
die Theorie der Thermodynamik.
Nochmals eine andere Frage ist, ob Innovationen auch zu gesellschaftlichem
Fortschritt führen. «Much of what is written on the history of technology is for boys
of all ages», beginnt David Edgerton vom
Imperial College in London – einer der
besten Technikhistoriker und Gast in unserem Frühlingsseminar Ende Mai (siehe
Seite 16) – sein tolles Buch «The Shock of
the Old». Edgerton plädiert für eine Technikgeschichte, die sich weniger für Innovationen und mehr für den Gebrauch der
«Dinge» interessiert. Als eine der wichtigsten Erfindungen des 20. Jahrhunderts
nennt er das Wellblech.
Historische Aspekte gehören zu unseren Artikeln, und Jubiläen sind stets von
neuem Anlass, eine Geschichte zu schreiben. Weil Jubiläen ein klares Geburts­
datum brauchen, sind wir Journalisten
­besonders anfällig für eine «innovationsfixierte» Wahrnehmung der Geschichte.
Und weil Geschichte anschaulich ist, fällt
es uns auch ohne historische Ausbildung
leicht, über Historisches zu schreiben. Nur
liegt in dieser Leichtigkeit die Gefahr eines «naiven» Geschichtsbildes: Geschichte als Chronologie von Erfolgen.
In unserer Zeit der Krisen – Klimawandel, Ernährungskrise, Energiekrise – erhoffen sich viele Remedur von Wissenschaft und Technik. Dass man von der Politik nicht allzu viel erwarten darf, hat zuletzt Kopenhagen gezeigt – aber erwarten
wir nicht auch von der Technik zu viel?
Ich gebe noch einmal Edgerton das Wort:
«Calling for innovation is, paradoxically,
a common way of avoiding change when
change is not wanted. (…) Technology has
not generally been a revolutionary force;
it has been responsible for keeping things
the same as much as changing them.»
INHALT / SOM M AIRE
Editorial..................................................1
A la chasse aux exoplanètes................. 2–3
Ein Jahr Freelancen in Afrika ................ 4–5
«Die Vaginas von Harvard»................... 6–7
Journalism scientifique – un essai........ 8–11
Avatar ist nur ein Vorgeschmack.............12
Bericht von der EUSJA-GV.......................13
Entretien avec Pierre Veya................ 14–15
Frühlings-Seminar SKWJ und GV........ 16–17
Neue Mitglieder und News............... 18–19
EXCURSION
A la chasse aux exoplanètes
sur les pistes de ski
Les 23 et 24 janvier 2010, une visite à l’Observatoire de St-Luc, au-dessus de
­Sierre, a permis de découvrir les instruments avec lesquels des astronomes amateurs – mais très avertis – ont découvert une planète orbitant autour d’un autre
Soleil que le nôtre. Le tout en profitant des joies des sports d’hiver.
Par Olivier Dessibourg
«Sur Terre, le consortium
Sphere construit actuellement
un appareil adapté à l’ima­ge­rie direct d’exoplanètes.
»
Cela s’est passé une nuit de l’été 2006. Et
c’est peut-être cette année-là que l’Observatoire François-Xavier Bagnoud (OFXB),
situé à 2200 mètres d’altitude au-dessus de
St-Luc, station valaisanne du Val d’Anniviers, a acquis ses lettres de noblesse. ­Ainsi
que, certainement un peu plus de célébrité: les astronomes amateurs qui y passent
leurs loisirs repèrent, avec leur télescope
semi-professionnel de 60 centimétres de
diamètre situé sous une coupole mobile,
une exoplanète encore inconnue. Autrement dit, une planète orbitant autour d’une
étoile autre que le Soleil!
Certes, l’astre en question, baptisé
HD189733b, n’est pas le premier – on en
connait aujourd’hui 429. L’exoplanète a
été détectée par la méthode des transits:
«Les scientifiques mesurent la quantité de
lumière provenant de l’étoile, explique
Frédéric Mallmann, responsable et animateur de l’OFXB. Si celle-ci baisse temporairement, c’est qu’un astre est passé
­devant. En l’occurrence, c’était l’exo­pla­
nète». L’étoile-cible faisait les ¾ de la
taille du Soleil, tandis que la planète était
un peu plus grande que Jupiter.
Au final, l’événement reste tout de
même une première, car elle montre que
même dans un petit observatoire, qui
­dispose d’instruments à peine plus complexes et chers que ceux que les amateurs
très avertis peuvent se procurer dans le
commerce, l’on peut faire de grandes découvertes. «Nos mesures ont une plus
grande précision que celles effectuées par
des ­observatoires professionnels lors de la
­découverte de HD189733b. Cela nous
autorisera à jouer dans la cour des grands»,
disait Frédéric Mallmann, en 2006, peu
après la découverte.
Viande séchée et fondue valaisanne
C’est ce lieu de fascination, situé qui plus
est sur les pistes de ski, que six membres
de l’Association suisse du journalisme
scientifique (ASJS) ont pu découvrir les
23 et 24 janvier 2010, tout en y associant
Mit den Skiern auf der Jagd
nach Exoplaneten
Im Sommer 2006 spürten Astronomen in einem
Observatorium bei St. Luc im Val d’Anniviers
den Exoplaneten HD189733 auf – einen Planeten, der um eine andere als unsere Sonne kreist.
Das Erstaunliche: Die Entdeckung gelang ­ihnen
mit Geräten, die kaum komplexer oder teurer
sind als solche, die Hobby-Astronomen im Fachgeschäft kaufen. Am 23. und 24. Januar 2010
hatten Mitglieder des Klubs für Wissenschaftsjournalismus die Gelegenheit, mit ihren Familien das Observatorium François-Xavier Bagnoud (OFXB) mitten im Skigebiet von St. Luc zu
besuchen. Sie wurden vom Berner Astronomen
Willy Benz in die Geheimnisse der Jagd nach
Exoplaneten eingeführt – und vergnügten sich
auf Schlitten und Skiern.
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Lieu de fascination: L’observatoire François-Xavier Bagnoud situé sur les pistes de ski.
leur famille et les joies des sports d’hiver
(ski, luge, promenade).
En fin de journée, après les traditionnelles viande séchée et fondue valaisanne, et avant de passer une nuit quelque peu
«rustique» dans la cabane Bella Tola rejointe au milieu de la nuit à bord de ratrack, les participants ont d’abord écouté
les explications parfaitement bilingues de
Willy Benz, professeur d’astrophysique à
l’Université de Berne sur la formation de
ces exoplanètes. Des mécanismes qui ont
surpris les chercheurs dès les premières
découvertes, et continuent parfois de les
décontenancer.
Modèles de formation
«En gros, il y a deux modèles pour la formation des planètes géantes, explique Willy
Benz. Selon le premier, dit «d’instabilité
nucléée», un petit cœur solide se ­forme à
partir du disque d’accrétion», soit le disque
de matière à disposition avant que le
­système planétaire ne commence à se former. «Puis l’enveloppe de gaz vient entourer ce noyau.» Ce qui forme au final une
planète géante gazeuse de type Jupiter.
«L’autre modèle, lui, postule un effondrement local du disque de matière, sans
noyau. Mais ce modèle perd de l’intérêt
parmi les planétologues, car il explique mal
la formation d’astres de petites masses.»
Et pour les super-Terres solides, justement, qui ressembleraient à la nôtre? «En
dessous de planètes de dix masses terrestres, cela devient difficile de modéliser
leur formation, admet Willy Benz. On
considère que le modèle «d’instabilité nucléée» est généralement applicable. Le
problème, c’est qu’on n’arrive pour l’instant pas à reproduire les conditions initiales qui conduisent à la formation de ces
astres. Autrement dit, on n’arrive pas à
modéliser sur des centaines de milliers
d’années la co-évolution de milliards de
petits corps de quelques kilomètres de diamètre qui finiraient par former une superTerre. Ceci d’une part parce qu’il nous
manque des ordinateurs assez puissants,
et d’autre part parce qu’on connait mal les
processus d’agglomération qui gouvernent cette évolution.»
Les instruments qui sont construits actuellement, sur Terre ou pour des missions
dans l’espace, permettront peut-être d’y
voir plus clair, et certainement de compléter le tableau de chasse en rendant très probablement possible la détection de ces
­super-Terres qui restent pour l’heure très
difficilement détectables.
Sur Terre, le consortium Sphere con­
struit actuellement un appareil adapté à
l’imagerie direct d’exoplanètes avec les
télescopes VLT, au Chili. Quand au spectrographe Espresso, aussi au VLT, il devrait permettre de les repérer dès 2014,
avec la méthode des vitesses radiales, soit
en détectant le mouvement imprimé sur
l’étoile par la planète qui l’accompagne.
Dans l’espace, les deux sondes européenne Corot et américaine Kepler traquent les exoplanètes par transit, soit de
la même manière qu’à St-Luc, mais en
profitant bien sûr des biens meilleures
conditions qu’offre le fait d’être dans l’espace, par delà l’atmosphère. «Et l’ESA a
sur les rails la mission PLATO, qui pourrait remplacer Corot, glisse Willy Benz.
Reste à la choisir définitivement parmi les
trois missions candidates des Cosmic Visions de l’ESA.» La date de lancement
pourrait alors être fixée à 2017 ou 2018.
Tout cela en attendant l’European Extremely Large Telescope (E-ELT), le mastodonte européen qui disposera d’un miroir
de 42 m de diamètre, et permettra dès
2018, depuis le Chili ou les Iles Canaries
(la décision doit être prise sous peu),
d’ausculter comme jamais le ciel à la recherche de nouveaux mondes.
Dessin d’une exoplanète devant son soleil. (ESO)
Informations:
– Observatoire François-Xavier Bagnoud:
www.ofxb.ch
– Découverte de l’exoplanète HD189733b:
http://tinyurl.com/yga2uj6
Les exoplanètes dans le champ visuel. (Photos: Olivier Dessibourg)
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WERKSTAT TBERICHT
Ein Jahr Freelancen in Afrika
Langsames Internet, spirituelle Literatur und kein roter Teppich – Erfahrungen
als Schweizer Wissenschaftsjournalist in Kenia.
Von Fabio Bergamin
Die Qualität der Internetverbindung variiert beträchtlich:
Fabio Bergamin an seinem Arbeitsplatz in Nairobi.
Un an de journalisme libre
en Afrique
«Il y a maintenant six mois que je suis arrivé à
Nairobi, au Kenya. Habitant sur le campus d’un
institut international, je profite des infrastructures: eau, électricité et même une connexion internet. Mon gros problème est l’accès à l’information. Ma connexion internet est aléatoire et
lente, il manque une librairie digne de ce nom
et une bonne bibliothèque universitaire; les
journaux scientifiques («Nature», «Science» et
«New Scientist») ne sont disponibles qu’avec retard.
Les universités n’ont pas de service de presse, les sites internet des laboratoires ne sont pas
à jour. Même s’il y a peu de journalistes scientifiques kenyans, les thèmes scientifiques ont une
place comparable à celle qu’ils ont dans les médias suisses. Mais les articles traitant souvent
de santé ou agriculture sont rarement signés par
des auteurs locaux. Ce sont le plus souvent des
reproductions d’articles étrangers ou du site
SciDev.net spécialisé dans l’actualité scientifique des pays en développement. Je suis à la mitemps de mon aventure. Même s’il fait bon vivre
ici, je serai content de retrouver mes habitudes
en Suisse.»
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Es mag nach Abenteuer klingen – Wissenschaftsjournalist in Afrika. Tatsächlich
war es ein Aufbruch ins Ungewisse, die
Konsequenz einer Bauchentscheidung.
Ich hatte in der Schweiz keine feste ­Stelle
und meine Freundin ein verlockendes Angebot als Wissenschaftlerin in Nairobi. So
kam ich vor einem halben Jahr in die kenianische Metropole, in eine Stadt voller
Gegensätze. Grüne Villenquartiere grenzen hier an die grössten Slums ganz Afrikas, marmorgeflieste Shoppingmalls kontrastieren mit Autobahnen voller Schlaglöcher, auf denen die neusten Offroader
japanischer Provenienz nicht selten ausgebremst werden von Menschen, die auf
derselben Spur mit Handkarren Waren
transportieren.
Afrika hat viele Gesichter. Und wenn
ich hier über meine Erfahrungen als freier Journalist in Nairobi berichten möchte,
so muss ich ein wenig ausholen. Denn die
Arbeitsbedingungen wären wohl schwieriger, würde ich nicht hier, in einer respektablen Grossstadt wohnen, sondern hätte
mein Büro im Busch neben dem Zelt einer Feldforscherin eingerichtet. Und sie
wären ziemlich sicher auch schwieriger,
hätte ich nicht das Glück, in einer netten
Reihenhaussiedlung auf dem Campus eines internationalen Forschungsinstituts zu
wohnen. Denn so ich kann dessen verlässliche Infrastruktur mitbenützen.
Es fehlt hier an nichts. Wir haben Strom
rund um die Uhr (hat das städtische Netz
einen Aussetzer, springt ein Generator an),
ebenso Wasser, das man direkt ab Hahn
trinken kann (dank eigener Grundwasserpumpe und Wasseraufbereitung) und eine
akzeptable Internetverbindung. Nur in
wenigen Stadtteilen Nairobis zählt dies zu
den Selbstverständlichkeiten. Ich bin einer der Tausenden von Expats – vor allem
Uno-Funktionären, Botschaftsangestellten, Entwicklungshelferinnen und Wissenschaftlern –, die in Nairobi ein privilegiertes Leben führen. Dank dieser Privilegien unterscheidet sich meine Arbeit
hier nicht grundsätzlich von einer solchen
in der Schweiz. Deshalb ist es möglich, einen direkten Vergleich zu wagen.
Auf Podcasts verzichten
Mein grösstes Hindernis ist der erschwerte Zugang zu Informationen. Zwar gibt es
in Nairobi seit Mitte letzten Jahres eine
schnelle Internetverbindung – neue Unterwasser-Glasfaserkabel entlang der ostafrikanischen Küste ermöglichen diese.
«Breitband» ist seither ein Schlagwort,
mit dem Internetdienste omnipräsent um
neue Kunden buhlen. Dennoch: Die Verbindungsqualität variiert im Tagesverlauf
beträchtlich. Nur selten ist das Internet annähernd so schnell, wie man es aus der
Schweiz gewohnt ist. Und um die Menge
der herunter geladenen Daten zu reduzieren, blockiert zudem unser Institut Videound Audioangebote. Auf meine liebgewonnenen Podcasts muss ich verzichten.
Auch vermisse ich hier eine gute Buchhandlung und eine solide Unibibliothek.
Buchhandlungen in Nairobi kann man
sich vorstellen als Bastard zwischen einer
durchschnittlichen Exlibris-Filiale und einem evangelikalen Buchladen. Sie bieten
wenig ausser den aktuellen Bestsellern
und einer umfangreichenW Auswahl an
Büchern zur Selbsthilfe («How to become
a top student») und spiritueller Literatur
(«Healing with the Angels»). Bücher bei
einem europäischen Internethändler zu
bestellen und hierhin liefern zu lassen,
fällt als Option weg. Ein Buch wäre mehrere Wochen per Post unterwegs – falls es
überhaupt ankäme. Und Porto und Zollabgaben wären happig. In der Regel versuche ich daher, mir Bücher von Besuchern aus der Schweiz mitbringen zu lassen.
Nicht verzichten muss ich zum Glück
auf das haptische Erlebnis, «Nature»,
«Science» und den «New Scientist»
durch­blättern zu können. In der kleinen
Institutsbibliothek werden die Ausgaben
ausgelegt – allerdings mit einem guten
Überregionale Zeitungen und Internet: Wichtige Informationsquellen für einen Journalisten in Afrika.
(Bilder: Fabio Bergamin)
Monat Verspätung. Dennoch sind ke­
nianische Bibliotheken nicht mit solchen
in der Schweiz vergleichbar. Während es
in der Schweiz möglich ist, innert weniger Tage praktisch jedes beliebige Buch
aus einer Unibibliothek zu bestellen, können kenianische Studenten, Wissenschaftler und Journalisten von einem solchen
Dienst nur träumen. Ich bin jedenfalls
froh, dass mir Schweizer Bibliotheken
einzelne Buch­kapitel in gescannter Form
per ­E-Mail liefern können.
Forschungsthemen sind wichtig
In der Schweiz wird Wissenschaftsjournalisten der rote Teppich ausgelegt. Das
wurde mir erst hier so richtig bewusst. In
der Regel haben die Unis hier keine Pressestelle, die diesen Namen verdient, und
was auf ihren Internetseiten als Neuigkeit
angepriesen wird, ist mitunter mehrere
Jahre alt. Kein Wunder – wenn das Geld
für die Forschung dermassen knapp ist,
wird Public Relations zur Nebensache.
Um als Journalist zu einer Wissenschaftskonferenz zugelassen zu werden, musste
ich auch schon mal eine gesalzene Konferenzgebühr bezahlen – es wurde mir der
höhere Tarif für ausländische Teilnehmer
verrechnet.
Auch wenn es nur sehr wenige spezialisierte kenianische Wissenschaftsjournalisten geben dürfte, so haben Forschungsthemen in hiesigen Zeitungen doch einen
ähnlichen Stellenwert wie in schweizerischen. Afrika betreffenden Gesundheitsthemen wie tropischen Krankheiten und
AIDS sowie der Landwirtschaft wird viel
Platz eingeräumt. Für die Artikel zeichnen
aber nur selten kenianische Autoren. Oft
sind es Zeitabdrucke aus Publikationen
wie der «New York Times» oder dem ausgezeichneten Onlinedienst SciDev.Net,
der sich mit Wissenschaftsnachrichten aus
Entwicklungsländern einen Namen gemacht hat. Von afrikanischen Journalisten, die sich Wissenschaftsthemen annehmen, wird mitunter auch Zweifelhaftes
berichtet. So erzählte mir eine Forscherin,
ihr hätten Journalisten einer Tageszeitung
auf einer Konferenz angeboten, gegen Bezahlung über ihr Projekt zu berichten.
Mein auf ein Jahr befristetes AfrikaAbenteuer steht in der Halbzeit. Auch
wenn sich hier ganz ordentlich leben und
arbeiten lässt, so freue ich mich, wieder in
die Schweiz zurückzukehren. Ich freue
mich auf die Jahreszeiten; darauf, in Buchläden zu schmökern und meine Schweizer
Lieblingszeitungen am Frühstückstisch in
den Händen zu halten und nicht bloss als
E-Paper zu lesen.
«Um als Journalist zu
einer Wissenschaftskonferenz
zugelassen zu werden, musste
ich auch schon mal eine
gesalzene Konferenzgebühr
bezahlen.
»
skwj-bulletin 1/10 | 5
ELITE-UNIS IN DEN USA
«Die Vaginas von Harvard»
Sex hat Tradition an amerikanischen Elite-Universitäten. An fast jeder grösseren
Uni erscheint ein Sex-Heftli, die meisten werden von Frauen geführt.
Von Michael Breu
«Die Welt muss erfahren,
wie sehr ich Sex liebe»,
sagt Matthew M. Di ­Pasquale,
der Herausgeber von
‹Diamond›.
»
Les «Vagins De Harvard»
Le sexe a une longue tradition dans les universités d’élite américaines. Presque toutes ont
une revue érotique souvent créée et dirigée par
des femmes. La première du type, «Squirm», a
été créée en 1999 à l’université pour femmes de
­Vassar Poughkeepsie (New York). En 2004,
­«H-Bomb» (10 000 exemplaires, 5$) a été lancé à Harvard et reconnu l’année suivante comme publication de Harvard avec un soutien de
2000 $.
Le sexe se vend bien. Désormais chaque
grande université a sa revue érotique: «Quake»
à l’University of Pennsylvania, «Vita Excolatur» à l’University de Chicago, «X-Magazine»
à l’université de Washington, «Boink» (40 000
exemplaires, 7,95 $) à l’université de Boston,
«C-Spot» à l’université de Columbia (New
York). «SWAY» (Sex Week At Yale) à Yale University de New Haven occupe une place particulière. Le magazine créé en 2006 a un tirage
de 25 000 exemplaires dans 18 universités. Il est
accompagné d’un grand congrès sexuel qui finit en orgies.
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Auf Nachbars Schreibtisch liegt die MITTechnology Review, das renommierte
Magazin des Massachusetts Institute of
Technology. Eigentlich müsste ich einen
Artikel über Nanotechnologie schreiben,
der Einstieg will aber nicht gelingen. Also
Ablenkung, einen Blick in die «TechRev». Überraschung! Nachbar Thomas –
wer hätte das von meinem Kommilitonen
gedacht – hat ein «Heftli» unter der Review versteckt: die Pilotausgabe von
«Diamond», das neue Erotikmagazin der
Harvard University.
Sex hat Tradition an amerikanischen
Elite-Universitäten. Und noch überraschender ist, dass die meisten Sexheftli
von Frauen gegründet und geführt werden. «Squirm», die älteste Campus-Sexzeitschrift, wurde 1999 am Frauen-College Vassar in Poughkeepsie (New York)
ins Leben gerufen. Auch die Sister-University Bryn Mawr (Philadelphia) will die
Leserinnen mit der eigenen Zeitschrift
«Virgin Mawtyr» «scharf machen».
Als Veröffentlichung anerkannt
Nicht anders sieht es in der Ivy League
aus, bei den ältesten Elite-Hochschulen
der USA. 2004 gründeten Katharina Cieplak-von Baldegg und Camilla ­Alexandra
Hrdy an der Harvard University das Erotik-Magazin «H-Bomb». Im folgenden
Jahr bekamen sie die offizielle Anerkennung als Harvard-Veröffentlichung und
einen Zuschuss von 2000 Dollar. «‹HBomb› ist keine Schmuddelheft», wehrt
sich die 26-jährige Halbschweizerin Katharina Cieplak-von Baldegg und betont,
dass neben Nacktbildern von HarvardStudentinnen auch literarische und künstlerische Beiträge Platz finden. Ein Beispiel dafür seien «Die Vaginas von Harvard», eine Fotostrecke mit SchwarzWeiss-Bildern von Bäume, Blüten und
Obst, die erotische Assoziationen wecken
sollen. «H-Bomb» hat eine Auflage von
10 000 Exemplaren und kostet 5 Dollar.
Deutlich weiter geht das Sexheft «Boink»,
Das Cover von «Diamond», Herbst 2009, (zVg)
das Chefredaktorin Alecia Oleyourryk
verantwortet und an der Boston ­University
seit 2005 erscheint. Unumwunden sagt die
25-jährige Blondine, dass sie nur an
«Stuff» interessiert sei, der «ach, du weisst
schon, der alles so schlüpfrig macht».
40 000 Exemplare werden jeweils zu 7,95
Dollar verkauft, im Moment führt die Internetadresse allerdings nur zu Bostons
bekanntestem Sexportal.
Einen neuen Anlauf nimmt das Magazin «C-Spot» der Columbia University in
New York. Vier Ausgaben pro Jahr will
das Team um Chefredaktorin Hoang
­Jessica Tang unter die Leute bringen. Wie
bei Harvards «H-Bomb» will man bei
­«C-Spot» die erotische Seite klarer hervorheben. Das dürfte mit ein Grund sein,
weshalb vor allem Studierende der ­Visual
Arts beim Heft mitarbeiten.
Sex – ein Verkaufsargument
Sex verkauft sich gut! Inzwischen erscheint an jeder grösseren Uni ein Sexheftli: «Quake» an der University of Pennsylvania, «Vita Excolatur» an der University of Chicago oder «X-Magazine» an der
Hannah mit Schwert: So wird an der Columbia University Erotik inszeniert. («C-Spot Magazine»)
«‹H-Bomb› ist keine Schmuddelheft, wehrt sich die
26-jährige Halbschweizerin Katharina Cieplak-von Baldegg.
Washington University. Eine besondere
Rolle nimmt das «SWAY» ein. Sway steht
für «Sex Week at Yale» und meint damit
die Yale University in New Haven, Connecticut. Das 2006 von Eric Rubenstein
gegründete Magazin erscheint mit einer
Auflage von 25 000 Exemplaren an 18
Universitäten und wird jeweils von einer
grossen Sextagung begleitet, die mit freizügigen Sexparties («Sex Power God»)
endet.
Neu auf dem Markt der Porno-Magazine ist Matthew M. Di Pasquale. Der
25-Jährige studiert Informatik an der Harvard University und will mit seinem Magazin «Diamond» eine Alternative sein zu
«H-Bomb». «Wir setzen auf Nacktheit
aber ohne den gestörten Kunstscheiss
drum herum», sagt der Sunnyboy. «Die
»
Welt muss erfahren, wie sehr ich Sex liebe.» So richtig gelingen will es Di ­Pasquale
nicht. In der Pilotausgabe, die bei Kommilitone Thomas auf dem Pult liegt, sind
ein paar uninspirierte Interviews abgedruckt und die Nacktbilder von Chefredaktor Di Pasquale. Doch das neueste
Heft, das kürzlich erschienen ist, ist anders: Zu sehen sind hübsche Nackedeien
der Universitäten Harvard, Princeton und
Yale
Der St. Galler Journalist Michael Breu war im Sommer 2009 als Knight Science Journalism-Stipendiat
am Massachusetts Institute of Technology.
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ESSAI
Journalistes scientifiques, entre
faire-valoir de la recherche, diffuseurs
de savoirs et catalyseurs de débat
A l’heure du journalisme «minuté», les canevas rédactionnels plus étriqués et simplificateurs dans lesquels la science est souvent diffusée influent sur les choix de
sujets traités. Les producteurs de contenus comme les services de presse sont de
plus en plus nombreux. Enfin, se perd dans le public l’image de la «science en
train de se faire», et des règles qui conditionnent sa production. Les journalistes
ont donc plus que jamais la responsabilité d’approfondir, d’expliquer et de commenter les résultats et démarches scientifiques au même titre que d’autres
champs.
Par Olivier Dessibourg
«Une forme de journalisme
immédiat, minuté, léger,
dynamique, abondamment
illustré, tend a remplacer des
articles plus étayés, rigoureux, parfois délayés.
»
En prélude, trois exemples:
1.Des articles sont parus à l’été 2007 dans la presse, expliquant la prédisposition
­biologique qu’auraient les filles à préférer le rose, et les garçons, le bleu! Ils se basent
sur des résultats de recherche publiés dans Current Biology1. Les auteurs y tentent de
justifier cette dichotomie: la préférence des filles pour les teintes rose-rouge pourrait
tirer ses origines dans les divisions du travail entre les deux sexes à l’Age des premiers
hominidés. Pendant que les hommes chassaient en ne cessant de regarder l’horizon et
le ciel (bleu), les femmes, elles, faisaient la cueillette des baies (rouges).
2. Un communiqué de presse d’une université ayant pour sujet la goutte (l’affection
touchant les articulations) arrive dans les rédactions. Le texte présente des recherches
fondamentales publiées dans la revue «phare» Nature. Il se termine inévitablement par
la mention de débouchés thérapeutiques possibles. Plus tard tombe une dépêche
­d’agence de presse: c’est une copie quasi parfaite du texte du communiqué …
Wissenschaftsjournalisten –
Bewirtschafter des Wissens oder
Katalysatoren von Debatten?
Wir leben in der Zeit des «Häppchen-Journalismus». Den Selektionsprozess auf den Redaktionen überstehen immer weniger und oft nur
noch anspruchslose Informationen. Das wirkt
sich auch auf die Auswahl wissenschaftlicher
Themen in den Medien aus. Gleichzeitig produzieren immer mehr Pressestellen «pfannenfertige» Inhalte. Damit geht aber in der Öffentlichkeit die Vorstellung verloren, wie wissenschaftliche Erkenntnisse überhaupt entstehen. Die
Wissenschaftsjournalisten dürfen nicht zu reinen Bewirtschaftern des Wissens werden. Vielmehr haben sie mehr denn je die verantwortungsvolle Aufgabe, die Ergebnisse aber auch
die Herausforderungen der Wissenschaft zu erklären und diese zu kommentieren. Genauso wie
das in der Berichterstattung über Politik oder
Wirtschaft der Fall ist.
8 | sk wj-bulletin 1/10
3. Peu avant le 10 septembre 2008: flambée médiatique autour du lancement du LHC,
l’accélérateur de particules du CERN. Un instrument accusé de pouvoir générer des
microtrous noirs susceptibles d’enfler au point d’avaler la Terre. Des médias qui
­s’emballent à relayer la nouvelle, avec parfois des titres saisissants («L’apocalypse,
c’est pour mercredi» 2) Des enfants, lecteurs de la presse gratuite ne percevant pas
­forcément le deuxième degré des informations, qui alarment leurs parents, devenus
eux-mêmes dubitatifs. Et des scientifiques dont les messages rassurants ne font plus
mouche pour désamorcer la «bombe».
Que dépeignent ces trois exemples sur le rôle des journalistes dans la création d’une
culture scientifique dans la société? Sur leurs responsabilités dans cette nouvelle «société du risque» qui a remplacé la «société du progrès», une société où l’on brandit à
tout va le «principe de précaution» comme garde-fou péremptoire? Sur l’état, les
­difficultés et les défis de la pratique de la vulgarisation scientifique? Elements
­d’analyse.
Formes de journalisme
Une forme de journalisme immédiat, minuté, léger, dynamique, abondamment ­illustré,
tend a remplacer des articles plus étayés, rigoureux, parfois délayés, voire ennuyeux
lorsque la trame confine à la présentation académique d’une thèse. Ce mode de fonctionnement favorise la production d’articles succincts contenant des informations
­simples et compressibles. Or la science construit ses développements sur les savoirs
antérieurs; elle ne cesse d’entrer dans les détails de mécanismes déjà décrits. Autant
d’éléments qui devraient être rappelés avec chaque nouvelle, mais qui nécessitent une
Des larves du poisson zèbre: 1. place dans la catégorie «Fascination de la Recherche» du concours «Image de la Recherche
2009» (Jürgen Berger/Mahendra Sonawane)
«La science doit être considérée journalistiquement
avec le même esprit critique,
que d’autres domaines
traités, telle l’économie ou
la politique.
»
La mante religieuse Rhombodera basalis de Malaisie: 2. place dans la catégorie «Fascination de la Recherche» du concours
«Image de la Recherche 2009» (Igor Siwanowicz)
certaine place (dans les pages, sur les ondes). La science se prête donc plutôt mal, bien
malgré elle, à ces moules journalistiques simplificateurs et étriqués. N’y survivent
­souvent que certaines recherches: celles dont les résultats contiennent une nouveauté
immédiatement compréhensible, étonnent ou amusent, assènent des «vérités» ­(souvent
liées à la la santé ou la nutrition), confirment ou contredisent certaines acceptations
communes. Certains articles, bien que brefs, sont tout à fait valables et intéressants.
D’autres développent ce qu’un confrère a appelé «la science qui fait pschiiit!», en
­référence à son caractère ludique, fugace, parfois sensationnel, mais souvent superficiel ou caricatural. Est-ce à cela que doit ressembler la science médiatisée? Ou est-ce
là, pragmatiquement, mieux que rien?
skwj-bulletin 1/10 | 9
ESSAI
Rôle des acteurs
Grâce à une prothèse pour la jambe hydraulique Robert
Jordan peut faire du cheval de nouveau: 3. place dans la
catégorie «Figures de la Recherche» du concours «Image
de la Recherche 2009» (Marco Moog)
De plus en plus, les revues scientifiques, telles Nature ou Science, voire Current ­Biology
mettent en avant, dans leurs communications destinées aux journalistes, des études sur
des thèmes alléchants et faciles d’accès, et valorisent moins des résultats de recherches
fondamentales qui constituent pourtant des jalons dans les domaines concernés, mais
restent rédhibitoires à expliquer. Pour ces revues, la visibilité de leur propre marque,
avec pour conséquence des retours positifs sur leur «facteur d’impact» (qui détermine
le prestige pour un chercheur à y publier ses recherches), est à ce prix. Aux ­journalistes,
au bout du compte, de faire le tri.
Un tel tri est de moins en moins aisé, tant grossit le flot d’informations provenant
des sources de communications (revues, services de presse, etc.). Le déséquilibre est
flagrant entre les producteurs de contenus informatifs sur la science d’un côté, et de
l’autre leurs premiers destinataires – les journalistes – qui sont censés, en toute
­indépendance, les traiter, les approfondir, les mettre en perspective. Le temps leur
­manquant, les informations reçues sont de plus en plus souvent prises pour argent
­comptant. En témoigne la dépêche d’agence qui paraphrase le communiqué de ­presse.
Les dépêches étant souvent publiées telles quelles dans les medias, le canal de circulation de l’information devient direct, de son émetteur jusqu’à son ultime destinataire
visé, le lecteur/auditeur. L’on doit certes moins s’en inquiéter dans le cas précité (car
les recherches ont été validées par les comités de Nature) que dans d’autres situations
plus critiques, dans lesquelles n’existent aucun garde-fou contre la communication
d’infos incomplètes, orientées, voire erronées.
On touche là au cœur de l’un des problèmes concernant la diffusion des savoirs
scientifiques dans la société, et peut-être aussi la méfiance du public (selon l’Eurobaromètre mené en 2005, 60% des interviewés soutiennent que «les scientifiques sont
potentiellement dangereux»): les règles et les modes de fonctionnement de la science
(peer review; transparence des sources; déclaration des collusions d’intérêts; etc.) sont
très souvent oubliés du grand public, sinon méconnus. Or les expliquer ne cadre ­souvent
pas avec les modes de production courts et légers des nouveaux médias. A l’opposé,
les médias traditionnels peinent aussi à faire cet effort. De plus, certaines règles de base
du journalisme (multiple vérification des sources; scepticisme envers des messages
préformatés, détournés ou alarmistes; pesée des arguments qui s’opposent; etc) sont
parfois plus ou moins négligés quand il s’agit de science. L’exemple des trous noirs du
LHC l’illustre: un seul professeur, de biologie, à la retraite, s’exprimant de concert
avec deux non-scientifiques (un juriste et un écrivain), est placé dans une balance équilibrée avec la quasi-totalité mondiale des physiciens, qui affirment qu’aucun minitrou
noir ne va avaler la Terre.
Au final, ce déficit d’enquête, de mise en perspective des résultats scientifiques est
donc dommageable pour les journalistes (scientifiques), au risque qu’ils deviennent
de simples faire-valoir de la recherche.
Comment faire mieux?
La science doit être considérée journalistiquement avec le même esprit critique, avec le
même souci de questionnement que d’autres domaines traités, telle l’économie ou la
politique. Si un journaliste se soucie de «creuser» derrière une information livrée, ce
travail se resent aussitôt dans la contribution qu’il produit, aussi succincte ­soit-elle.
Les journalistes qui écrivent sur la science doivent aussi (ré)apprendre à entendre
que la réponse à une question simple, en sciences, n’est pas forcément évidente et
­unilatérale. Il s’agit de sortir définitivement cette «société du progrès», dans laquelle
on croyant la science omnisciente. Au contraire, «il faut expliquer que la réponse est
«plutôt oui à de telles conditions», ou «non, dans telles autres conditions». Et surtout
aussi que ces conditions sont susceptibles de changer avec le temps et l’avancée du
­savoir commun», résume la sociologue des sciences Helga Nowotny.
Il serait par ailleurs souhaitable que davantage de médias ne communiquent pas
­seulement des résultats, mais aussi le travail des scientifiques, leurs doutes, leurs
10 | sk wj-bulletin 1/10
Phoque de robot pour amuser des personnes démentes dans un hospice: 1. place dans la catégorie «Figures de la
­Recherche» du concours «Image de la Recherche 2009» (Silke Wernet)
f­ rustrations. Expliquer la science en train de se faire, pour humaniser ceux qui la font,
est crucial. Cette démarche est encore trop absente dans les medias, qui privilégient le
caractère novateur et inédit d’une information. Cela se remarque particulièrement en
Suisse romande.
Les chercheurs doivent enfin être encouragés à en faire encore plus en termes de
communication. Une étude française vient de montrer que ceux qui s’adonnent
­régulièrement à cette tâche ne sont pas moins productifs dans leurs recherches, et ne
prennent pas de retard dans leur carrière. Pourquoi dès lors, lorsqu’il s’agit d’attribuer
des fonds de recherches ou de repourvoir une chaire, ne pas juger les scientifiques à
l’aune de leurs actions de communication en plus de leurs listes de publications. Le
talent de communicateur n’est pas donné à tous. Mais ceux qui se sentent peu à l’aise
peuvent certainement trouver des moyens de se faire aider: le Fonds national suisse
­organise des cours dans ce sens.
«Il serait souhaitable que
davantage de médias ne communiquent pas seulement
des résultats, mais aussi le
travail des scientifiques, leurs
doutes, leurs frustrations.
»
Contrat moral
Au final, un contrat moral doit être passé entre le scientifique soucieux d’expliquer son
activité, et le journaliste, qui est prêt à faire l’effort de s’y intéresser. Mais qui doit
­malgré tout éviter de se livrer à un diffusionnisme partisan de la démarche et des
­ambitions de la science. Les scientifiques doivent accepter, face à des journalistes, de
se départir de leur exigence que chaque détail de leurs experiences et de leurs resultats
soit explicités. Car ni eux ni leurs travaux ne seront jugés par leurs pairs sur la base de
cette contribution journalistique. Ils doivent accepter une certaine simplification de
leurs explications, au risque que les raccourcis qu’empruntera le journaliste ne soient
pas «rigoureusement exacts», donc «faux» au sens scientifique. Cela sans pour autant
tolérer de ne plus se reconnaître dans le résultat journalistique final.
L’écrivain Paul Valéry a dit: «Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui ne
l’est pas est inutilisable.» Cette maxime s’applique à merveille à l’activité ­quotidienne
et complexe du journaliste scientifique, qui est de raconter la science complexe aussi
simplement et correctement que possible. Afin d’en faire ce qu’elle devrait toujours
rester: une aventure sociale largement partagée.
skwj-bulletin 1/10 | 11
WORLD CONGRESS OF SCIENCE AND FAC TUAL PRODUCERS
Avatar ist nur ein Vorgeschmack
Wissenschafts- und Dokumentarfilm stehen vor einer Revolution. Neue Kameras
erlauben hoch auflösende Bilder in beinahe dunklen Räumen und dreidimensionale Filme vermitteln ein neues Raumerlebnis. Über 500 Wissenschaftsjournalisten haben sich am World Congress of Science and Factual Producers in ­Melbourne
die Trends angesehen .
Von Michael Breu
Michael Breu («3sat nano») und Christina Trebbi («Gruppe5
Film») geniessen mit Michael Wolff («fact+film») ein verdientes Feierabendbier (Michael Breu)
Avatar n’est qu’un avant-goût
Bien que le milieu télévisuel connaisse à son
tour la crise (budgets en berne pour les nouvelles productions, temps de diffusion réduits pour
la science), les documentaires et films scientifiques vivent l’aube d’une révolution. De nouvelles caméras permettent de saisir des images
d’une qualité exceptionnelle, qui plus est dans
des environnements sombres, voire en trois dimensions (3D). Plus de 500 journalistes scientifiques se sont penchés sur ces révolutions technologiques dans le cadre du World Congress of
Science and Factual Producers, à Melbourne.
12 | sk wj-bulletin 1/10
Eigentlich steckt das Fernsehen in der
­Krise. Die Budgets für Neuproduktionen
sind im Keller, die Zuschauerzahlen stagnieren und die Sendezeiten für den Wissenschafts- und Dokumentarfilm sind
rückläufig. «Es ist ein totales Drama», findet Martin Davidson von der BBC. Wie
soll es weitergehen?
Gleich mehrere Veranstaltungen haben
sich am World Congress of Science and
Factual Producers Anfang Dezember 2009
dieser Frage gewidmet. Steve Burns, Chef
von National Geographic Channel, beruhigt: Das finanzielle Auf und Ab werde
sich wieder einpendeln. Viel einschneidender seien die technologischen Veränderungen – allerdings im positiven Sinne.
«Wir leben in einer äusserst innovativen
Zeit», findet Burns. Neben dem Trend zu
einer starken Markenbildung stelle die
Technik den Wissenschafts- und Dokumentarfilm vor eine Revolution.
Für die technische Revolution zeichnet
vor allem das japanische Fernsehen verantwortlich. Das öffentlich-rechtliche
NHK ist wahrscheinlich der einzige TVSender weltweit, der über ein eigenes Forschungszentrum verfügt. Vor drei Jahren
machte der Sender mit den ersten hoch
auflösenden TV-Bildern (HDTV) vom
Mond auf sich aufmerksam, gefilmt aus
der Raumsonde «Kaguya». Jetzt ist es
dem NHK-Chefingenieur Junichi Yamazaki gelungen, eine ultrahochsensitive Kamera herzustellen, die auch in beinahe
dunklen Räumen farbige HD-Bilder filmen kann. Und eine weitere Kamera von
NHK erlaubt die Aufnahme von bis zu einer Million Bildern pro Sekunde in bester
Bildqualität.
Einen neuen Trend setzt auch das 3DFernsehen. Das Angebot ist noch rar.
Noch! «Discovery» denkt bereits über einen 3D-Kanal nach. «Das sagt doch schon
einiges», findet Mark Lewis von Radio
Pictures Australia. Lewis muss es wissen.
Der Dokumentarfilmer hat eben am
Sundance Film Festival in den USA seine
Doku «Cane Toads» in 3D präsentiert.
Auch der Deutsche Michael Wolff von
«fact+film» ist überzeugt, dass der dreidimensionale Dokumentarfilm in den nächsten Jahren an Bedeutung gewinnen wird.
Wolff selbst hat mit «The Eye» ebenfalls
seinen 3D-Erstling über die Europäische
Südsternwarte fertig gestellt.
Eine riesige Entwicklung hat der Bereich des computergenerierten Bildes
(CGI) durchgemacht. Die Animationen im
Kinofilm «Avatar» sind nur ein Vorgeschmack dessen, was auch im gehobenen
Dokumentarfilm erwarten wird. Davon
sind Richard Dale (Dangerous Films),
Matt Drummond (Hive Studios) und
­Stuart Carter (Pioneer Productions) überzeugt. Allerdings sind die Kosten noch
viel zu hoch – mit einer mindestens sechsstelligen Summe müsse für einen Film gerechnet werden.
Erneut bestätigt hat sich am Kongress,
dass das Miterleben für den Erfolg eines
Filmes eine wesentliche Rolle spielt. Wer
die Zuschauer teilhaben lässt, wie Chirurgen live operieren («Surgery live»,
Channel 4), wie Chemiker im Labor arbeiten (Science Channel), oder wie Mythen entlarvt werden (Discovery Channel), bekommt gute Quoten. Und gute
Quoten sind in den meisten Fällen mit besseren finanziellen Mitteln verbunden. Als
«Hot Tips» für das erfolgreiche Programm
im Jahr 2010 haben Martin Davidson
(BBC) und Steve Burns (National Geographic Channel) folgende Themen ermittelt: «How The Earth Was Made» ­(History),
«Geology Journey» (CBS), «Hottest Place
On Earth» (BBC), «Live Show On Total
Solar Eclipse» (NHK), «Blood Sweet &
Take Away» (BBC3) und «Jimmy Global
Harvest» (BBC2).
GV DER EUSJA
Smörebröd, Smörebröd – Römpömpömpöm
Die EUSJA mutiert zunehmend zu einem Sprachrohr des EU-Forschungsapparats. Dies entfachte an der Generalversammlung in Kopenhagen eine heftige
­Diskussion. Schon bei der Frage, wo Wissenschaftsjournalismus aufhört und PRgetriebene Wissenschaftskommunikation anfängt, liegen die Standpunkte der
­europäischen Delegierten weit auseinander.
Von Christian Heuss, Kopenhagen
26 Delegierte aus 19 Ländern ­versammelten
sich am 20. März in Kopenhagen an der
Generalversammlung der EUSJA, des
Dachverbands der europäischen Wissenschaftsjournalisten. Wer als Novize bei
­einem solch illustren internationalen Treffen eine ergebnisorientierte Versammlung
erwartet hatte, wurde schnell eines Besseren belehrt. Alleine über den Modus der
Bestätigungswahl des Vorstands berieten
die Delegierten eine halbe Stunde.
An der GV 2010 entwickelte sich unter einigen EUSJA-Delegierten echter
Unmut. Denn eine greifbare Zukunftsvision unter dem Präsidium des deutschen
Teli-Vertreters Hajo Neubert war nicht
spürbar. «Wir müssen wichtiger Ansprechpartner innerhalb Europas bleiben», war
Neuberts konkreteste Aussage. Als seine
primäre Aufgabe sieht er offensichtlich
die aktive Beteiligung der EUSJA an EUProjekten im Bereich der Wissenschaftskommunikation.
Dazu gehört beispielsweise das Projekt
PLACES des Europäischen Netzwerks
von Wissenschaftszentren und Museen. Es
fördert die öffentliche Wissenschaftskommunikation auf regionaler und kommunaler Ebene an solchen Institutionen. Die Beteiligung an solchen Projekten treibe der
EUSJA ohne viel Aufwand jährlich über
4000 Euro aus EU-Quellen in die Kassen.
Solche Aussagen führten unter den Delegierten zu heftigem Kopfschütteln. «Es
kann doch nicht sein, dass die EUSJA von
der EU ohne Verpflichtungen Geld erhält»,
monierte etwa die Engländerin Barbara
Drillsma notabene selber Vorstandsmitglied. Die Delegierten aus Österreich,
Deutschland (Teli und WPK) und der
Schweiz protestierten ihrerseits lautstark
über eine Beteiligung an solchen EUKommunikationsprojekten. «Aktivitäten
wie PLACES gehören nicht in den Auf­
gabenbereich einer Journalistenorganisa­
tion», sagte stellvertretend der deutsche
WPK-Vertreter Martin Schneider.
An Präsident Hajo Neubert perlte solche Kritik allerdings ab. Auf europäischem Parkett mitreden könne nur, wer
sich an solchen Projekten aktiv beteilige.
Auch wenn solche Aussagen die Kritiker
wenig überzeugten, fanden sie Anklang
bei den Delegierten in Süd- und Osteuropa. Die EUSJA sei noch immer eine starke Marke. Und diese müsse man nutzen,
meinte der ungarische Vertreter und frühere EUSJA-Präsident Istvan Palugay.
Immerhin versprach der über die heftige
Diskussion sichtlich überraschte Hajo
Neubert, den PLACES-Vertragsentwurf
allen Delegierten schriftlich zur Genehmigung vorzulegen.
Zu den traditionell wichtigen Anliegen
der EUSJA gehört die Organisation von
Recherchereisen zu Forschungsinstitutionen in ganz Europa. EUSJA-Präsident
Hajo Neubert rief die Delegierten an der
GV denn auch in die Pflicht: «Mitgliedsverbände sind aufgerufen alle 5 bis 7 Jahren eine Reise zu organisieren.» In den
letzten Jahren ging die Anzahl der ­EUSJA
Reisen zurück. Offensichtlich wird es immer schwieriger, Manpower und Sponsoren für solche Reisen zu mobilisieren. Und
auch das Interesse der aktiven Journalisten an diesen Reisen hält sich offenbar in
Grenzen.
Ausserhalb der Generalversammlung
pflegten die Delegierten ihre teilweise
langjährigen Freundschaften bei kulinarischen Spezialitäten aus der dänischen Küche. Bis lange in die Nacht hinein toasteten sie sich gute Wünsche zu und freuten
sich bereits auf ein Wiedersehen im nächsten Jahr. Statt ins Smörebrod zu beissen,
gucken die Delegierten dann gemeinsam
in den Gulaschtopf. Dank sei der unga­
rischen EU-Ratspräsidentschaft 2011. Jó
étvá­gyat.
Der estnische EUSJA-Delegierte Priit Ennet experimentiert
mit Nanotechnologie beim Rahmenprogramm zur GV 2010.
(Christian Heuss)
Assemblée générale de l’EUSJA
L’EUSJA se transforme de plus en plus en
­porte-voie du dispositif de recherche de l’UE.
Cela a suscité une discussion animée lors de la
dernière assemblée générale, qui s’est tenue à
­Copenhague. La limite entre journalisme scientifique et communication scientifique pour des
relations publiques a permis d’observer un
­clivage très net chez les 26 délégués européens
de 19 pays.
skwj-bulletin 1/10 | 13
ENTRETIEN
«En 2010, ne pas parler de la science dans un
journal est une erreur stratégique»
Pierre Veya, 49 ans, est le nouveau rédacteur en chef du quotidien «Le Temps».
Au début de sa carrière, à «L’Impartial» de Neuchâtel, comme chef de la rubrique
cantonale, il a créé une page couvrant l’actualité de l’Université locale. Il a ­ensuite
été chef de la rubrique économique à «l’Hebdo» avant de prendre la tête de
«l’Agefi», où il a lancé la page «Savoirs», dédiées aux sciences et aux technologies.
En 2005, il a rejoint «Le Temps» comme rédacteur en chef adjoint. Pierre Veya,
membre de l’Association suisse du journalisme scientifique, a toujours cultivé une
grande curiosité scientifique. Il est devenu une référence dans le domaine de
l’énergie. Entretien avec un gardien de la science.
Propos recueillis par Virginie Matter (RTS)
Vous vous intéressez à la science depuis
longtemps. Comment a-t-elle évolué dans
les médias quotidiens?
Pierre Veya: On observe un recul depuis
10 à 15 ans. Le nombre de journalistes
scientifiques a fortement diminué dans les
rédactions. Ce qui est contradictoire avec
le discours dominant dans les médias, où
l’on parle de l’importance de la science
dans la vie de tous les jours. En réalité, les
médias ont désinvesti ce secteur et c’est
une erreur stratégique car les informations
scientifiques sont à très haute valeur ajoutée. Elles concernent un nombre toujours
plus important de secteurs et de décisions
notamment politiques. Je suis convaincu
14 | sk wj-bulletin 1/10
Pensez-vous donner l’exemple avec ­
cette initiative?
La vertu appelle la vertu. Quand les journaux verront qu’un concurrent développe
la science, ils se demanderont pourquoi
pas eux.
Vous y croyez vraiment?
Complètement! Après une longue décrue
de la science, on va assister à une reprise
en main. Les journaux qui ne traitent pas
de la science ratent tout de même un des
grands domaines de la connaissance humaine. Ne pas en parler est totalement absurde.
Hüter des
Wissenschaftsjournalismus
Pierre Veya – Mitglied des Schweizer Klubs für
Wissenschaftsjournalismus – ist seit kurzem
Chefredaktor der Westschweizer Tageszeitung
«Le Temps». Er erklärt, warum die Medien einen strategischen Fehler begehen, wenn sie weniger in den Wissenschaftsjournalismus investieren. «Zeitungen, die sich nicht mit Wissenschaft beschäftigen, lassen eines der grossen
Gebiete menschlichen Wissens einfach links liegen.» Veya zeigt sich auch kritisch gegenüber
dem Sponsoring von Wissenschaftsjournalismus, wie es die Rektorenkonferenz der Schweizer Universitäten (CRUS) tut, indem sie die Stelle eines Wissenschaftsjournalisten bei der Nachrichtenagentur SDA mitfinanziert: «Nur wenn
die Garantie besteht, dass der ‹eingebettete›
Journalist auch die geldgebende Insitution kritisieren kann, habe ich kein Problem damit.»
On s’est rendus compte qu’une bonne partie de notre lectorat avait besoin d’une information scientifique de qualité. Pour garantir la réussite de cette page, il était important de pouvoir alterner les thématiques afin que chaque lecteur puisse y trouver son compte. Il ne faut pas parler
uniquement des découvertes ou des résultats de la recherche, mais couvrir plusieurs
domaines.
«La vertu appelle la ­vertu.»
que la présence de la science dans un journal comme «Le Temps» doit être forte, régulière et très professionnelle.
Qu’est-ce qui a présidé au lancement de
la page quotidienne Sciences & Environnement du Temps en septembre 2009?
Qu’est-ce qu’un bon sujet scientifique
à vos yeux?
Quelque chose qui pose une nouvelle question sur un domaine qu’on pensait bien établi ou qui remet en cause les idées préconçues. Il doit y avoir une part de ­surprise,
d’émerveillement. Je suis très ému par un
article qui me montre que les choses sont
beaucoup plus subtiles que ce que j’avais
imaginé. Par exemple ce qu’on découvre
actuellement sur le fonctionnement du cerveau est tout simplement prodigieux.
«Tant que je serai rédacteur en chef, il y aura
une page dédiée à la science dans ‹Le Temps›!»
Un gardien de la science: Pierre Veya, le nouveau rédacteur en chef du quotidien «Le Temps» et membre de l’Association
suisse du journalisme scientifique. (Photos: David Wagnières/«Le Temps»)
Y a-t-il un sujet scientifique que vous
trouvez, disons, plus repoussant?
Je reconnais éprouver une certaine frustration à l’égard des travaux les plus avancés sur la théorie des cordes et ses sousthéories. J’y verrai peut-être plus clair
dans 5 à 10 ans?
Certaines institutions scientifiques financent des postes de journalistes spécialisés. C’est le cas notamment de la
CRUS (Conférence des recteurs des universités suisses) qui cofinance le salaire
d’un journaliste scientifique à l’ATS.
Qu’en pensez-vous?
Je suis très circonspect et plutôt négatif.
On peut imaginer que des fondations ou
des sponsors donnent de l’argent pour
améliorer l’information scientifique à travers les médias, mais la liberté éditoriale
doit être totale. Prenons un exemple très
concret, celui de la «MIT Review». J’y ai
lu un article sur la guerre des étoiles expliquant qu’il y avait deux camps au sein
du MIT. Certains chercheurs étaient pour,
d’autres au contraire pensaient que l’institution se fourvoyait dans ce projet. Je ne
suis pas sûr que dans le milieu académique européen, on accepte de financer un
débat aussi transparent. Nous avons moins
la culture de l’indépendance. Mais si j’ai
la garantie que le journaliste «embedded»
a toute latitude pour critiquer l’institution
qui le finance, alors je n’ai aucun souci
avec ça.
Mais n’est-ce pas aux rédactions d’engager des journalistes scientifiques?
On revient de loin... Et nous sommes dans
une période difficile.
En parlant de période difficile, vous pourriez être amené à sacrifier des pages spécialisées. La science est-elle en sursis?
Tant que je serai rédacteur en chef, il y
aura une page dédiée à la science dans «Le
Temps»!
skwj-bulletin 1/10 | 15
F R Ü H L I N G S -S E M I N A R D E S S K W J / S É M I N A I R E D E P R I N T E M P S D E L’A S J S
Programm / Programme
Vormittag / matin
● Michael Hagner, ETH Zürich:
Was ist Wissenschaftsgeschichte,
­welches sind ihre Methoden?
Qu’est-ce que l’histoire des sciences
et quelles sont ses méthodes?
● David Edgerton, Imperial College
London:
Why our perception of the history of
technology is too much innovation-centered (in Englisch, en anglais)
Nachmittag / après-midi
● Anne Schmidt, MPI für Bildungsforschung Berlin, Kuratorin der Berner
Einstein-Ausstellung / Curatrice de
l’exposition Einstein de Berne:
Einstein und die Relativitätstheorie im
Museum vermitteln (mit Besuch der
Ausstellung)
Einstein et sa théorie de relativité au musée (avec visite de l’exposition)
● Christine le Goff, Arte, directrice de
documentaires sur l’histoire des sciences / Autorin von wissenschaftshistorischen Dok-Filmen:
L’histoire des sciences à la TV
Wissenschaftsgeschichte im Fernsehen
● Daniel Amrein / Etienne Dubuis:
Deutschsprachiger Workshop: Diskussion von ausgewählten Artikeln aus dem
Darwin-Jahr
Atelier francophone: Discussion
d’exemples d’articles choisis sur le 40e
anniversaire de la conquête de la Lune
Frühlings-Seminar des Schweizer Klubs
für Wissenschaftsjournalismus
In Zusammenarbeit mit dem Schweizerischen Nationalfonds
Donnerstag, 27. Mai 2010 ab 9.30 Uhr, Historisches Museum Bern
Wissenschafts- und Technikgeschichte
Wir alle schreiben gelegentlich Artikel, die historische Aspekte beinhalten. Und immer wieder sind Jubiläen Anlass, um über ein Thema zu schreiben – besonders prominent waren in den letzten Jahren das Darwin- und das Einsteinjahr, die Jubiläen der
Mondlandung oder des Sputnik. Die wenigsten von uns haben aber eine historische
Ausbildung. Was unterscheidet eigentlich eine «naive» von einer akademischen Wahrnehmung der Geschichte? Mit welchen Methoden arbeiten heutige Wissenschafts- und
Technikhistoriker, was sind wichtige neue Erkenntnisse? Wie lassen sich Wissenschafts- und Technikgeschichte vermitteln – und welches sind die Fallen, vor denen
man sich hüten soll?
Anmeldung bei Frau Kathrin Sterchi vom Nationalfonds bis 1. Mai 2010:
ksterchi@snf.ch
Séminaire de printemps de l’Association
Suisse du journalisme scientifique
En collaboration avec le Fonds National Suisse
Jeudi, 27 mai 2010 dès 9.30 heures, Musée historique, Berne
Histoire des sciences et de la technologie
Nous écrivons tous de temps à autre des articles qui contiennent des aspects historiques.
Et fréquemment sont agendés des jubilées historiques, qui permettent d’écrire sur tel
ou tel thème – les exemples les plus récents ont été l’Année Darwin, l’Année Einstein,
ou encore le 40e anniversaire de l’alunissage d’Apollo 11, ou le demi-siècle du lancement du Spoutnik. Pourtant, une minorité d’entre nous à une formation d’historien.
Qu’est-ce qui différencie une interprétation «naïve» d’une considération académique
de l’Histoire? Avec quelles méthodes travaillent aujourd’hui les historiens des sciences et des techniques? Quels sont les dernières avancées dans ce domaine? Comment
communiquer l’histoire des sciences et des techniques, et quels sont les cas dont il faut
se préserver?
Les interventions et toute la manifestation seront traduites en direct de l’allemand en
français.
Inscription à Madame Kathrin Sterchi du Fonds National Suisse jusqu’au 1er mai 2010:
ksterchi@snf.ch
16 | sk wj-bulletin 1/10
GENER ALVERSA MMLUNG 2010 / ASSEMBLÉE GÉNÉR ALE 2010
Generalversammlung 2010
Assemblée générale 2010
Datum / date: Freitag, 11. Juni 2010 / Vendredi, 11 juin 2010
Ort / lieu: Pharmazie-Historisches Museum der Universität Basel
Totengässlein 3, 4051 Basel
Anfahrt / accès: Ab Basel SBB mit dem Tram bis Marktplatz / Depuis la gare de Bâle
SBB avec le tram jusqu’à l’arrêt Marktplatz
www.pharmaziemuseum.unibas.ch
Programm / Programme
16.00 – 17.30 Uhr GV im Hörsaal / Assemblée générale dans l’auditoire
17.30 – 18.00 Uhr Apéro im Innenhof / Apéro dans la cour intérieure
18.00 – 19.00 Uhr Führung durch die Sammlung durch Dr. Michael Kessler,
Kurator / Visite guidée à travers l’exposition par le curateur
Dr. Michael Kessler
Ab / dès 19.15 Uhr gemeinsames Nachtessen in der Innenstadt /
Souper commun dans la vieille ville
Wichtig: Anmeldung für GV und Abendessen bis spätestens Mittwoch, 19. Mai 2010,
an Sabine Olff, sabine.olff@sonntagszeitung.ch.
Anträge an irene.dietschi@bluewin.ch
Important: inscription pour l’Assemblée générale et le souper jusqu’au plus tard au
19 mai à Sabine Olff, sabine.olff@sonntagszeitung.ch.
Requêtes: auprès de irene.dietschi@bluewin.ch
Apotheke im Pharmazie-Historischen Museum. (zVg)
Traktanden / Tractanda
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Genehmigung des Protokolls der GV 2009 /
Acceptation du protocole de l’AG 2009
Jahresbericht der Präsidentin / Rapport annuel de la présidente
Bericht der Sekretärin, Rechnung 2009 /
Rapport de la secrétaire, compte 2009
Revisorenbericht / Rapport des réviseurs des comptes
Budget 2011 / Budget 2011
Bestätigung des Vorstands und der Präsidentin; Neuwahl zweier Vorstands­-
mitglieder (Rücktritt von Christian Heuss und Marcel Hänggi).
Vorschlag des Vorstandes: Christophe Ungar und Pascal Biber.
Nomination du comité et de la présidente; nomination des nouveaux membres du comité (retraits de Christian Heuss et Marcel Hänggi)
Proposition du comité: Christophe Ungar (TSR) et Pascal Biber (DRS)
Gesundheitsseminar 2010: Wahl eines Themas /
Seminaire «santé» 2010: choix du thème
Verschiedenes / Varia
skwj-bulletin 1/10 | 17
NEUE MITGLIEDER / NOUVEAUX MEMBRES
Ordentlich
Ausserordentlich
• Simone Schmid hat an der Universität
Bern Geografie, Geologie und Ökologie
studiert, Sie ist eine leidenschaftliche
Mountainbikerin, Köchin und Fotografin.
Seit Abschluss der Ausbildung Master of
Arts in Journalism am MAZ und an der
Hamburg Media School ist sie Redaktorin bei der «NZZ am Sonntag», seit 2010
im Ressort Wissen.
• Marcel Sennhauser ist Leiter Kommunikation bei SGCI Chemie Pharma
Schweiz, dem gesamtschweizerischen
Verband der chemisch-pharmazeutischen
Industrie. Der Kommunikationsingenieur
HTL und EMBA HSG-Absolvent war
zwischen 1998 und 2007 bei Tamedia ­tätig
und verantwortete unter anderem die Online-Aktivitäten des Zürcher Medienhauses.
• Serena Tinari ist ­Wissenschaftredaktorin
bei Falò, einer Hintergrundinform­ations­
sendung des italienischsprachigen Schweizer Fernsehens (RSI). Sie ist in Rom aufgewachsen und seit 1994 journalistisch
­tätig. In Italien war sie zuerst freischaffend für elektronische und ­gedruckte Medien, sowie für Radio und TV. Sie lebt in
Bern und arbeitet im Medienzentrum des
Bundeshauses. Ihre Arbeitsschwerpunkte
sind Medikamentensicherheit und öffentliche Gesundheit.
• Milena Conzetti bildet mit text.bildung.
wald Texte nicht nur zum Wald, auch Themen wie Naturgefahren, Landschaft oder
Alpenraum bearbeitet sie mit der Tastatur.
Wer Wissenschaftliches lieber draussen
mag, der kann mit ihr auch auf Exkursion
gehen.
• Franziska Reich von Ins, lic phil,
­studierte im zweiten Bildungsweg Sozialund Kommunikationswissenschaften an
den Universitäten Freiburg und Zürich.
Nach verschiedenen Stationen in Journalismus, Public Relations und Unternehmenskommunikation ist sie seit fünf
J­ahren für die UBS Optimus Foundation
tätig. Die Förderstiftung ist weltweit aktiv in den Bereichen «Globale Gesundheitsforschung» und «Ausbildung und
Kindesschutz». Franziska Reich von Ins
ist für die Publikationen der Stiftung und
die Kommunikation der Forschungsini­
tiativen «Stop Buruli» und «Optimus
­Study» zuständig.
• Daniela Svoboda ist seit Dezember
2009 in der Kommunikationsabteilung
der Neurochirurgie am Berner Inselspital
• Andrea Freiermuth arbeitet seit sieben tätig. Vorher hat sie als freie Journalistin
Jahren im Journalismus. Das MAZ-­ («Limmattaler Tagblatt») und Redaktorin
Volontariat hat sie bei der «Aargauer Zei- («der arbeitsmarkt» und «Höngger»)Artitung» absolviert, später stand sie bei der kel zu verschiedenen Themen verfasst.
«Berner Zeitung» unter Vertrag. Seit Nebenbei arbeitet sie noch als Deutsch­Januar 2010 ist sie beim «BeobachterNa- lehrerin.
tur», der neuen Zeitschrift für Natur und
Umwelt – mit Schwerpunkt Gesell- • Kurt Bodenmüller hat 1996 an der Universität Bern das Studium in Mikrobioloschaft.
gie abgeschlossen. Von 1997 bis1998 war
• Tatjana Stocker arbeitet seit über zehn er als wissenschaftlicher Mitarbeiter bei
Jahren im Journalismus. Sie war Redak- Economiesuisse tätig. Von 2000 bis 2008
torin beim Magazin «Meyer’s», der leitete er das Biotech-Team der PR-/­
«Schweizerfamilie», dem «Beobachter». Kommunikationsagentur Burson-MarstelSeit Januar ist sie beim «BeobachterNa- ler in Bern und war Geschäftsführer der
tur». Schwerpunkte: Natur, Umwelt, Kon- Stiftung Gen Suisse. Seit 2008 arbeite er
sum.
als Kommu­nikationsverantwortlicher im
Wissen­schaftlichen Sekretariat der Krebsliga Schweiz.
Adressänderungen:
Bitte immer schnell an das Sekretariat.
18 | sk wj-bulletin 1/10
NEWS / EN BREF
Feste Redaktionsstellen für Wissenschaftsjournalistinnen und -journalisten sind in
der Schweiz dünn gesät und wer sich einen solchen Job ergattert hat, bewegt sich
in der Regel nicht so schnell. Es dauert
dann ein paar Jahre, bis das Job-Karussell wieder einmal Schwung aufnimmt. In
den letzten Monaten war es soweit.
Nach langen Jahren bei der «Basler Zeitung» hat Stefan Stöcklin Anfang Jahr
zum «BeobachterNatur» gewechselt, der
neuen Schweizer Zeitschrift für Natur und
Umwelt des Springer Verlags. Seine Nachfolge bei der BaZ hat Roland Fischer
übernommen. Eine Rochade auch bei der
«NZZ am Sonntag»: Kathrin Meier-Rust
ist in Pension gegangen, ihre Nachfolgerin ist Simone Schmid, vorher in diversen
Funktionen bei der NZZaS.
Kai Michel, bis vor kurzen Wissenschaftsredaktor bei der «Weltwoche» übernimmt
im Herbst die Leitung des WissenschaftsRessorts der «Schweizer Familie». Und
Martina Frei, Medizin-Journalistin beim
«Tages-Anzeiger», wechselt nicht nur den
Job, sondern in einem gewissen Sinn auch
das Métier: Sie wird Chefredaktorin der
«Tierwelt».
Verbandsaktivitäten für Freie
Isabella Haller und Brigitte Liebig von
der Fachhochschule Nordwestschweiz sowie Pietro Morandi von der Zürcher
Hochschule der Künste haben ein aktuelles Verzeichnis über Aktivitäten und Massnahmen zusammengestellt, mit denen heute in der Schweiz Verbände die Interessen
von Freischaffenden und Freelancern der
Kreativ-, Medien- und IT-Wirtschaft vertreten. Das Verzeichnis steht als Download bereit:
www.zhdk.ch/?entrepreneurship
«Jahrbuch für Journalisten – 2010»
Welche Themen beschäftigen Journalisten und Medienmacher in diesem Jahr?
Das «Jahrbuch für Journalisten – 2010»
versammelt wichtige, pointierte und erhellende Beiträge, die in den vergangenen
Monaten in der deutschsprachigen ­Presse
zu den Entwicklungen im Journalismus
und Mediengeschäft erschienen sind. Zu
den Autoren gehören bekannte Namen wie
Giovanni di Lorenzo, Chefredaktor der
«Zeit» oder Frank Schirrmacher, Mitherausgeber der «Frankfurter Allgemeinen
Zeitung».
Das «Jahrbuch» zeigt auf, warum das Gerede um den angeblichen Tod der Zeitungen nur ein Dauergeschwätz ist, wie das
Internet die Technik des Menschen verändert, Texte aufzunehmen oder was Zeitungen tun müssen, damit ihnen die Leser
nicht weglaufen.
Preisgekrönte ANNA
ANNA ist im Schweizer Wissenschaftsjournalismus ein Begriff. Mit spitzer Feder, aber stets auch mit feiner Ironie und
grosser Empathie bringt sie in der
«Schweizerischen Ärztezeitung» Missstände des Gesundheitswesens auf den
Punkt. Jetzt ist Anna Regula HartmannAllgöwer, wie das längjährige Mitglied
des Klubs für Wissenschaftsjournalimus
sozusagen bürgerlich heisst, in Deutsch-
land für eine politische Karikatur ausgezeichnet worden. Die Jury des «Deutschen
Preises für die politische Karikatur» würdigt Ihre Zeichnung «Dukatenesel» mit
dem 1. Preis (5000 Euro; siehe unten).
Aus­serdem erhält sie für die Zeichnung
«...bitte nächste Weihnachten endlich ein
Mädchen!» den Sonderpreis «Künstlerischer Strich» (1500 Euro).
Zu beziehen beim Verlag Johann
­Oberauer GmbH
(vertrieb@oberauer.com),
174 Seiten, 28 Franken
(plus Versandkosten).
skwj-bulletin 1/10 | 19
www. sci enc e- j ourna lism .c h
Bulletin
1 | 10 APR I L 2010
Schweizer Klub für Wissenschaftsjournalismus
Association suisse du journalisme scientifique
Swiss Association of Science Journalism
P.P.
CH-8021 Zürich
Marcel Hänggi
Freier Journalist
Hofstrasse 16
8032 Zürich
Tel. 044 586 39 23
info@mhaenggi.ch
Olivier Dessibourg
Journaliste scientifique
LE TEMPS
Av. Louis-Ruchonnet 22
1003 Lausanne
Tel. 021 311 35 70
olivier.dessibourg@letemps.ch
Mürra Zabel
Bulletin Redaktion
Redaktorin 3sat / SF
Postfach
8052 Zürich
Tel. 079 446 58 49
zabelm@bluewin.ch
Patrick Imhasly
Redaktor Wissen
NZZ am Sonntag
Postfach
8021 Zürich
Tel. 044 258 14 17
p.imhasly@nzz.ch
Hanna Wick
Sekretariat
Redaktorin NZZ
Neue Zürcher Zeitung
Falkenstrasse 11
8021 Zürich
Tel. 044 258 12 13
h.wick@nzz.ch
Adressänderungen:
Bitte an das Sekretariat
Impressum
Bulletin des SKWJ
Redaktion dieser Nummer:
Patrick Imhasly
Layout: Ritz & Häfliger, Basel
Druck: Sihldruck AG, 8021 Zürich
Sabine Olff
Redaktorin Wissen
Sonntagszeitung
Werdstrasse 21
8021 Zürich
Tel. 044 248 46 36
sabine.olff@sonntagszeitung.ch
Christian Heuss
Redaktor Wissenschaft
Schweizer Radio DRS
Postfach
4002 Basel
Tel. 061 365 33 97
christian.heuss@srdrs.ch
Irène Dietschi
Präsidentin
Freie Journalistin
Kirchgasse 17
4600 Olten
Tel. 062 207 00 18
irene.dietschi@bluewin.ch
Der Vorstand