(Janvier 2010) du magazine le Monde des Artisans
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(Janvier 2010) du magazine le Monde des Artisans
LE MONDE DES RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA rtisans Bimestriel n°74 • janvier-février 2010 • 1 € ÉDITION Charente-Maritime Soirée de l’excellence L’apprentissage et les étudiants des métiers à l’honneur et à la fête P. 4 WWW.ARTISANS17.COM L’ANNUAIRE DES ARTISANS EST EN LIGNE ! P. 8 LE CATAL CATALOGUE DE FORMATIONS ACTUALITÉS TAXE D’APPRENTISSAGE 2010 P. 9 P ANORAMA D OSSIER É DITO FAIRE LE CHOIX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Jeudi 26 novembre, la CMA17 fêtait l’apprentissage. 80 étudiants des Campus des Métiers de La Rochelle et de Saint-Germain-de-Lusignan étaient mis à l’honneur à travers leur investissement dans divers projets et actions menées durant leur formation. P 4 ■ ÉVÉNEMENT 4 SOIRÉE DE L’EXCELLENCE : L’apprentissage et les étudiants des métiers à l’honneur et à la fête ■ ACTUALITÉS 6 CMA17 ET DDTEFP : un partenariat actif et opérationnel 8 WWW.ARTISANS17.COM l’annuaire des artisans est en ligne ! 9 TAXE d’apprentissage 2010 12 CHANTIER DE LIGNE grande vitesse Sud-Europe Atlantique Si dans certains domaines, la réglementation oblige les entreprises à s’y mettre, dans d’autres, les artisans hésitent encore. Si vous en faites partie, les témoignages de vos pairs et les conseils des experts achèveront peutêtre de vous convaincre. P. 29 UN RÉSEAU ARTISANATUNIVERSITÉ SUR LE THÈME DE L’ÉCO-CONSTRUCTION Les ressources de l’enseignement supérieur sont mises à disposition des chefs d’entreprises artisanales. P. 33 P RATIQUE S TRATÉGIES ■ STYLE DE VIE 14 J’AI CHOISI de travailler en famille 16 50 ANS DE PLAISIR : Le Palais de la Gourmandise ■ ÉCLAIRAGE 17 MARKETING tenir ses prix contre la crise 19 GESTION FINANCIÈRE tous les coûts bas sont permis 20 TECHNIQUES DE « PRICING » à la recherche du tarif magique 22 NÉGOCIATION osez le négoce ■ 1 JOUR AVEC… 24 UN TOILETTEUR CANIN un métier qui a du chien ■ RÉUSSITE 28 MAZET CONFISEUR le bon goût d’autrefois L Bonnes nouvelles ou bonne année ? » a nouvelle formule de votre magazine se devait d’évoluer, vous allez le découvrir à l’occasion de cette nouvelle d ll parution d du « Monde d des d Artisans ». Autre nouvelle pour cette année, l’entreprise à patrimoine affecté verra le jour avec la création d’un nouveau statut très attendu, celui de l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL), cette réforme intégrée dans la loi sur la réforme des réseaux consulaires sera votée avant l’été 2010. Merci à Xavier de Roux chargé par le Gouvernement d’explorer ce sujet et de présenter des propositions. La quasi-intégralité de son travail a été reprise, contribuant ainsi à la réussite d’une revendication vieille de plusieurs décennies. C’est une avancée historique pour la vie des entreprises du secteur artisanal. Par ailleurs, les auto-entrepreneurs exerçant une activité artisanale seront tenus d’être immatriculés au Répertoire des Métiers. Ce quiz va vous permettre de faire le point sur votre positionnement actuel en matière d’environnement. P 39 Voilà 50 ans que les Oléronais viennent céder à la tentation à la Pâtisserie « Le Palais de la gourmandise ». Une vraie histoire de famille et ce depuis quatre générations. P 16 Jean Doignon Président de la CMA de la Charente-Maritime ■ PRATIQUE 34 ANNUAIRES PROFESSIONNELS vigilance 35 LES SOLUTIONS pour gérer sa paye ■ PRATIQUE CHARENTE-MARITIME 36 CATALOGUE DES FORMATIONS de la CMA17 ■ MÉTÉO 38 BRÈVES et tableau de bord ■ TEST 39 OÙ EN ÊTES-VOUS en matière de développement durable ■ FORUM CHARENTE-MARITIME 40 COUP DE PROJECTEUR sur les jeunes talents des métiers traditionnels de l’alimentation R EGARDS ■ PRESTIGE 42 ATELIERS NECTOUX fabrication de comptoirs en étain ■ INITIATIVES 44 CONCOURS TALENTS ces artisans ont du talent 45 PRIX GOÛT ET SANTÉ MAAF ASSURANCES 2008 ce qu’ils sont devenus : Christian Ségui, traiteur hédoniste ■ OPINION 46 HASSAN ZAOUAL, professeur et expert, nous fait partager sa vision d’un nouveau modèle économique Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés de la Charente-Maritime. De plus, dès le 1er avril 2010, ils devront fournir une attestation de qualification pour les activités soumises à réglementation, au même titre que tout nouveau créateur dans l’artisanat. L’organisation du contrôle incombera aux services de la CMA. De même, le CFE (Centre de Formalités des Entreprises) tenu par les CMA est encore renforcé par sa position dans le dispositif du guichet unique voulu par la commission européenne. Toutefois, le plaisir à œuvrer pour l’intérêt de nos entreprises aurait été complet si l’année 2009 s’était terminée par l’annonce, enfin, de la construction, pourtant nécessaire à notre département, d’un nouveau centre de formation sur l’agglomération rochelaise. Il n’en est rien et je suis très inquiet de voir que sur ce sujet, le Conseil Régional n’a fait aucune avancée significative me permettant d’espérer une décision favorable allant dans ce sens. Seule la CDA rochelaise, ayant inscrit un projet de terrain dans le futur SCOT, a compris combien la question de l’apprentissage et de la formation continue était prioritaire pour le bien de nos entreprises et l’économie de notre département. Ainsi, ce qui serait bon au niveau local, et attendu des Charentais Maritimes, ne serait pas une priorité au niveau régional, allez comprendre ! Ce serait moins grave s’il ne s’agissait pas de nos jeunes, de leur avenir, de leur emploi. Les premiers signes de sortie de crise économique, bien qu’hésitants, sont réels, je souhaite qu’ils se concrétisent dans chacune de vos entreprises en 2010. L’avenir de l’artisanat sera celui qu’il se forgera. Bonne année à tous. Le Monde des artisans n°74 – Janvier-février 2010 – Édition de la Charente-Maritime – Président du comité de rédaction des pages locales : Jean Doignon – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC-ÉDIMÉTIERS, rédactrice en chef : Charlotte de Saintignon, Tél. 01 42 74 28 32, fax 01 42 74 28 35, e-mail : c.saintignon@groupe-atc.com – Ont collaboré à ce numéro : Florence Brunel, Barbara Colas, Florent Lacas, Guillaume Geneste – Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC-ÉDIMÉTIERS, 84 bd de Sébastopol, 75003 Paris – Chef de publicité : Philippe Saint Etienne – Édition nationale : Mathieu Tournier, Tél. 01 42 74 28 73, fax 01 42 74 28 35, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Éditions départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jonquieres@wanadoo.fr – Éditions départementales nord et est : François Bederstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : f.bederstorfer@groupe-atc.com – Photographies : Laurent Theeten, responsable image – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication : François Grandidier – N° commission paritaire : 0311 T 86957 – Dépôt légal : décembre 2009 – Impression : Groupe Socosprint imprimeurs / 88000 Épinal - Certifiée PEFC CTP/1-013. Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 3 vénement Charente-Maritime Jeudi 26 novembre, au Forum des Pertuis de La Rochelle, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Charente-Maritime fêtait l’apprentissage. 80 étudiants des Campus des Métiers de La Rochelle et de Saint-Germain de Lusignan étaient mis à l’honneur à travers leur investissement dans divers projets et actions menés durant leur formation. SOIRÉE DE L’EXCELLENCE L’apprentissage et les étudi à l’honneur et à la fête D evant un amphithéâtre de 450 personnes (personnalités, par te naires, maîtres d’apprentissage, enseignants et artisans), le Président de la CMA 17, Jean Doignon, a ouvert la cérémonie par un discours placé sous le signe de l’excellence. Parlant au nom de tous les artisans de Charente-Maritime, il a insisté sur le fait que depuis toujours était prônée « la pédagogie par l’apprentissage ». Il a rappelé que l’apprentissage n’était désormais plus associé à l’échec scolaire, comme le démontrent les récents sondages réalisés à ce sujet, avec 80 % de familles et de jeunes favorables à la formation par l’alternance. Monsieur Doignon a félicité les étudiants des métiers qui ont excellé encore une fois lors de leur examen de fin d’année avec un taux de réussite de plus de 72 %. Enfin il a tenu à sensibiliser l’auditoire sur le devenir du secteur artisanal « 40 % de nos 12 000 chefs d’entreprises artisanales partiront à la retraite lors des dix prochaines années. Si nous ne formons plus nos apprentis, à quoi ressemblera le secteur artisanal ? Ensemble, soyons sûrs du poids et de la force que nous représentons ! » 4 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Catégorie « l’esprit d’entreprendre ». Cinq catégories à l’honneur Animée par l’un des Meilleurs Ouvriers de France, Philippe Mouix, la soirée s’est poursuivie avec la mise à l’honneur des étudiants des métiers, tous appartenant à l’une des cinq catégories mettant en avant les valeurs de l’apprentissage : ◾ la réussite par l’apprentissage récompensait les étudiants du bâtiment ayant obtenu les meilleurs résultats aux examens ; ◾ l’esprit d’entreprendre revenait sur l’opération « Apprendre à entrepren- dre » à laquelle les pâtissiers et les coiffeurs avaient participé en montant un projet de création d’entreprise fictive en collaboration avec le Pôle Création Reprise de la CMA 17 ; ◾ l’insertion professionnelle rendait hommage aux étudiants de tous horizons qui, à force de courage et de travail, parviendront à s’intégrer socialement mais aussi professionnellement à l’issue de leur apprentissage ; ◾ l’excellence de l’apprentissage mettait à l’honneur les bacheliers © Sylvain Roussillon ◼ Repères Le Campus des Métiers est le plus important centre de formation de la Région Poitou-Charentes avec plus de 2 350 étudiants inscrits. Soit plus de 50 % des apprentis de Charente-Maritime. En France, chaque année, plus de 350 000 jeunes choisissent la voie de l’excellence par le biais de l’apprentissage. Les Campus des Métiers forment par alternance à 26 métiers (bâtiment, services, mécanique et métiers de bouche) avec 56 diplômes, du CAP au BTS. Jean Doignon, Président de la CMA17, et le Colonel Christophe Burbaud, Directeur adjoint du SDIS17, devant le véhicule pédagogique réalisé par les étudiants des métiers. ants des métiers Catégorie « 100 % de réussite Bac Pro mécanique automobile ». en mécanique auto qui ont, pour la seconde année consécutive, obtenu 100 % de réussite à leur examen ; ◾ l’esprit civique mettait en lumière l’opération inédite et exceptionnelle sur laquelle une quarantaine d’étudiants se sont mobilisés en mécanique, peinture, carrosserie, menuiserie, signalétique et décor afin de réaliser un véhicule pédagogique pour le centre de formation des Pompiers du SDIS 17 (Service Départemental d’Incendie et de Secours). Le Président de la CMA 17, Jean Doignon, a officiel- lement remis les clés du véhicule au Colonel Burbaud qui était présent, accompagné de ses collaborateurs. L’occasion de rappeler que certains des enseignants des Campus des Métiers sont pompiers volontaires et qu’une convention a récemment été signée entre la CMA 17 et le SDIS à ce sujet (cf Artisanat un atout n°120, juillet 2009). Chaque jeune s’est vu remettre un Trophée de l’apprentissage ainsi que de nombreux cadeaux. La cérémonie a également été rythmée par l’incroyable fanfare les Traîne-Savates, qui ont transporté le public dans leur univers décalé et festif. La Soirée de l’excellence s’est traditionnellement conclue autour d’un prestigieux buffet réalisé par les enseignants et les étudiants des métiers de bouche, sous la direction de David Bret, un des Meilleurs Ouvriers de France, également enseignant en cuisine au Campus des Métiers de SaintGermain-de-Lusignan. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 5 ctualités Charente-Maritime PRÉVENTION DES RISQUES SUR LES CHANTIERS - ÉLECTIONS DES DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL CMA 17 ET DDTEFP : UN PARTENARIAT ACTIF ET OPÉRATIONNEL Accompagner pas à pas les entreprises artisanales jusqu’à la mise à jour de leurs obligations essentielles en matière de sécurité au travail d’une part et dans la mise en place des élections des délégués du personnel d’autre part, tels sont les objectifs fixés par la convention de partenariat signée le 30 septembre dernier entre la CMA 17 et la DDTEFP (Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle). E ffective depuis le début de l’année, cette convention permet aux artisans de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, au plus près de leurs besoins, pour la mise en place des élections des délégués du personnel et l’amélioration de la sécurité en prévenant les risques sur les chantiers. Sécurité : prévenir les risques sur les chantiers Bâtiment et des Travaux Publics), dont l’objectif est d’aider pas à pas les chefs d’entreprises jusqu’à la mise à jour de leurs obligations essentielles en matière de sécurité au travail. En 2009, une cinquantaine d’entreprises du département ont subi un arrêt de travaux. La DDTEFP prévoit une augmentation des inspections sur les chantiers pour l’année 2010. 3 SI VOUS SOUHAITEZ être accompagné dès maintenant pour améliorer la prévention des risques sur vos chantiers, contactez Cindy Gougeon, conseillère d’entreprise en sécurité au 05 46 50 03 38 ou par e-mail : c.gougeon@cm-larochelle.fr En Charente-Maritime, le nombre d’accidents du travail augmente depuis plusieurs années. Ils se produisent généralement dans le secteur du bâtiment et ont pour cause principale une chute de hauteur. Ces accidents, aux conséquences souvent tragiques, pèsent lourdement sur les entreprises : traumatismes humains, absence prolongée du salarié, retard dans la réalisation du chantier… Afin d’aider les professionnels à améliorer la prévention des risques sur leurs chantiers, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Charente-Maritime s’est engagée auprès de la DDTEFP à accompagner les entreprises au sein desquelles les inspecteurs du travail auront détecté des situations de travail non ou mal protégées contre le risque de chute de hauteur. Il s’agit d’une action nouvelle, élaborée en partenariat avec l’OPPBTP (Organisation Professionnelle pour la Prévention du 6 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Ressources Humaines : élire ses délégués du personnel Bernard Gueguen, Directeur de la DDTEFP, Jean Doignon, Président de la CMA 17, et JeanYves Chisson, Secrétaire Général de la CMA 17 Habilité par la DDTEFP, le service conseil en gestion des Ressources Humaines vous accompagne dans la mise en place des élections des délégués du personnel. Cette démarche vous conseille dans les différentes obligations à accomplir. ■ Pourquoi mettre en place des élections professionnelles ? L’employeur se doit d’organiser, une fois tous les 4 ans des élections professionnelles. Cette obligation court dès lors qu’une entreprise atteint le seuil de 11 salariés La démarche des élections des délégués du personnel en 4 points ◼ Établir un rétroplanning en étant vigilant sur les dates butoir. ◼ Négocier le protocole préélectoral avec les institutions syndicales représentatives. ◼ Organiser le(s) scrutin(s). ◼ Effectuer les formalités administratives. en équivalent temps-plein sur 12 mois consécutifs ou non, au cours des trois dernières années. S’il ne se conforme pas à cette obligation, le chef d’entreprise risque d’être poursuivi pénalement. ■ Le délégué du personnel : un atout. La présence de représentant du personnel a de nombreux aspects positifs dans les entreprises. Véritable vecteur du dialogue social, il est un soutien des salariés et un partenaire de la direction. Ses différentes missions visent notamment à prévenir d’éventuels conflits sociaux et à participer au maintien d’un climat social serein. Les chargés de développement économique, spécialisés en Ressources Humaines de la CMA 17 accompagnent les entreprises artisanales sur site. Ils guident le chef d’entreprise dans l’élaboration d’un planning, des documents formels, ainsi qu’à la préparation à la négociation du protocole préélectoral et du scrutin. 3 POUR OBTENIR DAVANTAGE… d’informations : contactez nos chargés de développement économique spécialisés en Ressources Humaines, Valérie Pucheu au 05 46 50 03 07 – v.pucheu@cm-larochelle.fr ou Lionel Le Kyhuong au 05 46 50 03 05 – l.lekyhuong@cm-larochelle.fr !" # $ ! En Charente-Maritime En Deux-Sèvres, " # $ %&$ $'( )$$ ! ""#$% LA ROCHELLE - ANGOULINS - ROCHEFORT - SAINTES - ANGOULEME - NIORT ctualités Charente-Maritime WWW.ARTISANS17.COM L’ANNUAIRE DES ARTISANS EST EN LIGNE ! Nous vous l’annoncions dans le magazine « Artisanat, un atout en Charente-Maritime » d’octobre 2009, l’annuaire des artisans www.artisans17.com est en ligne depuis le 1er décembre. L a CMA17 a accompagné le lancement de l’annuaire avec une grande campagne de communication destinée au grand public dans les médias locaux (presse quotidienne régionale, radio, Internet) à propos de la mise en place de ce nouveau service totalement inédit en CharenteMaritime. Rappel sur les points essentiels d’une présence gratuite de vos coordonnées sur Internet, visible par tous. 1. L’annuaire des artisans : vos coordonnées visibles pour tous GRATUITEMENT La CMA vous offre une présence sur Internet gratuitement. Le site www.artisans17.com c’est tout d’abord un annuaire en ligne qui permet aux internautes de trouver vos coordonnées et celles de tous les artisans de la Charente-Maritime. Les qualifications artisanales et distinctions obtenues (Meilleurs Ouvriers de France, charte d’assainissement, Imprim’Vert, Éco Artisan) sont mises en avant. Votre présence sur www.artisans17.com sera un gage de qualité pour le consommateur iinternaute. 2. La création d’un site vitrine sur Internet Une vitrine sur votre activité visible par tous les internautes. Vous souhaitez vous démarquer, présenter votre activité de manière attractive ? Ce service est pour vous ! En adhérant au site vitrine, vous accédez à un espace dédié à votre entreprise comprenant : • 1 onglet de contact, • 1 onglet de plan d’accès interactif, • 3 onglets libres pour présenter votre entreprise, vos produits (photos ou vidéos), votre équipe… • la possibilité de mettre un lien vers votre propre site Internet, • la possibilité de modifier vous-même les contenus de votre vitrine. Prix : 50 euros par an, une formation pour vous permettre de prendre en main votre vitrine sera également prise en charge 3. La création de votre site Internet Un site entièrement personnalisé et indépendant de l’annuaire des artisans. ■ Le site dynamique Vous souhaitez pouvoir actualiser les photos de votre site et faire évoluer son contenu en fonction de vos besoins ? Cette formule est faite pour vous ! • Création d’un graphisme personnalisé • Création de 4 pages pour mettre vos contenus en ligne • Création d’une page contact • Référencement de votre site • Mise à disposition d’un espace en ligne pour modifier vous-même les contenus en ligne ■ Le site statique Internet et l’outil numérique vous semblent compliqués ? Cette formule vous propose un site simple, ne demandant aucune connaissance spécifique. • Création d’un graphisme personnalisé • Création de 2 pages pour mettre vos contenus en ligne • Création d’une page de contact ■ Référencement de votre site existant 3 CONTACT Si vous êtes intéressé par la mise en place d’un site vitrine ou d’un site Internet entièrement personnalisé, n’hésitez pas à contacter : Vincent Bessenay, webmaster de la CMA17 au 05 46 50 02 24 ou contact@cm-larochelle.fr « Dis, tu ne connaîtrais pas un artisan qualifié ? » Vous avez sûrement entendu ou lu les messages publicitaires de la campagne de lancement de l’annuaire. Durant les trois premières semaines de décembre, parallèlement à la mise en ligne de l’annuaire, la CMA17 a largement communiqué auprès du grand public afin de faire connaître ce nouvel annuaire des artisans. Radio, presse quotidienne régionale ou Internet, l’annuaire des artisans était annoncé dans tout le département afin que le grand public se connecte sur www.artisans17.com pour retrouver les coordonnées des artisans de Charente-Maritime. Lire également dans la rubrique « Pratique » : « Annuaires professionnels : vigilance ! ». Afin d’éviter et d’identifier les différentes arnaques dont vous pouvez être victime. 8 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 La taxe d’apprentissage est un impôt versé par les entreprises permettant de financer les dépenses nécessaires au développement de l’enseignement technique et professionnel. Elle est obligatoirement versée à un organisme collecteur auquel l’employeur indiquera ses souhaits de répartition vers les centres de formation ou écoles de son choix. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Charente-Maritime est à la fois organisme collecteur et percepteur de la taxe d’apprentissage. Par conséquent, dans le cadre d’une délégation de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat, la CMA traite pour votre compte l’ensemble de votre dossier de taxe d’apprentissage dans le strict respect du choix de votre affectation à condition de préciser très claire- ment sur votre bordereau de collecte : ■ les noms et adresses des établissements de formation auxquels vous destinez votre taxe ; ■ le montant de la taxe ou le pourcentage à affecter. Le Campus des Métiers de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Charente-Maritime représente le centre de formation le plus important du département. Si l’apprentissage est souvent cité comme la voie de l’excellence pour acquérir un diplôme, trouver un emploi, assurer l’avenir des entreprises, encore faut-il que davantage de fonds soient attribués au Campus des Métiers afin d’offrir les meilleures formations et les meilleures chances de réussite à ses élèves. * Pour les salaires versés à compter du 1er janvier 2009. Afin de faciliter la déclaration de la taxe d’apprentissage, notre site Internet (www.cma-larochelle.fr) met à votre disposition un service complémentaire « le Web Taxe » mis à jour dès le 4 janvier pour le calcul de la taxe 2010. Zoom sur le Web Taxe Trois pavés sont consultables : • un premier si vous laissez le soin à votre cabinet comptable de réaliser la formalité ; • un second pour la saisie en ligne par les entreprises avec un accès personnalisé par le SIRET ; • enfin un suivi législatif et réglementaire très pratique. Vous disposez d’un outil interactif de pré-saisie et de calcul de la taxe d’apprentissage. La saisie est aisée et autocontrôlée pour les cabinets comptables comme pour les entreprises. Il vous suffit ensuite d’éditer, de signer votre bulletin et de nous l’adresser en y joignant votre règlement. Le bulletin de versement pour la taxe d’apprentissage 2010 dûment complété devra être retourné accompagné du règlement avant le 28 février prochain. + Info LE PATRIMOINE AFFECTÉ DEVIENT RÉALITÉ © Fotolia Taxe d’apprentissage 2010* : la CMA 17 organisme collecteur L a création d’un patrimoine d’affectation semble enfin à portée de main. Le 3 décembre, le Premier ministre François Fillon a détaillé son projet de création d’un « patrimoine affecté » pour les petits patrons, à l’occasion d’un déplacement à la chambre des métiers et de l’artisanat d’Alsace. Ce principe, demandé de longue date par les représentants des artisans, permettrait aux chefs d’entreprise de séparer leur patrimoine personnel de leur patrimoine professionnel. En cas de faillite de leur entreprise, ils pourraient ainsi mettre à l’abri leurs biens privés. Jusqu’à maintenant, seule la résidence principale, et les biens immobiliers étaient protégés. L’entrée en vigueur de ce nouveau régime est prévue le 1er janvier 2011. L’APCM qualifie cette décision de « grande victoire pour l’artisanat », rappelant qu’elle fait suite à la remise d’un rapport de Xavier de Roux à Hervé Novelli, secrétaire d’État à l’Artisanat, en novembre 2008. Elle concernera « 51 % des 920 000 entreprises artisanales » et se matérialisera sous une forme « simple et peu onéreuse ». Au rayon des simplifications administratives, l’Assemblée nationale vient également d’adopter un amendement qui permettra de centraliser les échanges d’information de l’administration vers les centres de formalités des entreprises. « Cela vise à éviter aux entreprises artisanales de recevoir plusieurs demandes identiques de l’administration pour un même sujet », précise l’APCM. La taxe pro n’est plus Le Sénat a entériné, fin novembre, la disparition de la taxe professionnelle. Impôt jugé « absurde », il sera remplacé par une Contribution économique territoriale (CET). Celle-ci, en deux volets, sera calculée d’une part sur la valeur des bâtiments des entreprises, renommée par le Sénat « cotisation foncière » et d’autre part sur leur valeur ajoutée, renommée « cotisation sur la valeur ajoutée ». Ce deuxième prélèvement fait l’objet d’âpres débats. Il devrait concerner les sociétés réalisant plus de 152 000 € de chiffres d’affaires, avec un taux unique de 1,5 %. Cependant, grâce à un dégrèvement intégral sur la cotisation sur la valeur ajoutée, cela serait sans incidence sur l’allégement de la charge fiscale des entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 152 000 et 500 000 €. Une partie importante de la réforme devait être discutée au Sénat début décembre, et concernait la répartition des nouvelles taxes entre les collectivités locales, pour une prise d’effet dès 2011. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 9 ctualités SEMAINE NATIONALE DE CRÉATION REPRISE LES MULTIPLES VISAGES DE L’ARTISANAT L’artisanat reste la voie de reconversion par excellence. Si le parcours le plus répandu pour y entrer est l’apprentissage, certains salariés y trouvent une réponse à la crise, en font un défi personnel ou cèdent simplement à une passion. Multiples et variés, ces entrepreneurs revêtent de nouveaux profils. + Info 10 ● Photos : CMA33-Droit réservé ous êtes un homme ou une femme, vous avez entre 35 et 45 ans et avez déjà une certaine expérience professionnelle ? Vous faites donc partie de ces nouveaux entrepreneurs potentiels de l’artisanat. Même s’il n’y a pas de profil type pour créer ou reprendre une entreprise artisanale car c’est avant tout une affaire d’opportunités. Pas d’âge idéal donc, mais un constat : le créateur repreneur a en moyenne entre 35 et 45 ans et a eu auparavant une première expérience professionnelle significative de 10 ans environ. Souvent « hors artisanat » puisque 30 à 40 % d’entre eux viennent d’un autre horizon professionnel. Concernant les formations, pas de linéarité non plus : on s’installe à tous niveaux d’études dans l’artisanat. Même si les techniques et professionnelles restent majoritaires et concernent 63 % des chefs d’entreprise, le bac pro (13 %) et le DUT (8 %) ont le vent en poupe. Les niveaux d’études les plus fréquents restant le CAP ou le BEP, puisqu’ils concernent 42 % d’entre eux. On peut tout de même parler d’une certaine élévation, lente mais réelle, des niveaux de formation puisque 15 % en moyenne des créateurs-repreneurs sont diplômés de l’enseignement supérieur aujourd’hui. Si le parcours traditionnel d’ascension professionnelle - apprentissage, salariat, installation à son compte - reste prépondérant, les chemins pour y accéder sont de plus en plus sinueux. Les jeunes ? Ils investissent toujours en masse le secteur : environ 1 dirigeant sur 10 a moins de 25 ans. Et les plus de 50 ans ne sont pas en reste puisqu’ils représentent 10 % des entrepreneurs. À côté des créateurs de « souche artisanale », qui demeurent le groupe majoritaire (30 à 50 %), on trouve les dirigeants par nécessité. Un entrepreneur sur dix serait contraint à l’installation « parce qu’il n’avait pas d’autre solution d’emploi ». Peu donc créent ou reprennent une entreprise artisanale par opportunité financière. Un tiers des « nouveaux entrants » viennent d’autres mondes professionnels ou de l’étranger. Certains ont déjà réalisé une partie de leur parcours professionnel dans des © Nasser Zebidour-APCM V Quels secteurs investissent ces repreneurs ? L’artisanat joue un rôle moteur dans le renouvellement de certains secteurs d’activité : ● 90% des nouvelles entreprises de construction sont artisanales, ● de même que 79% des entreprises agro-alimentaires ● et 74% des entreprises de l’industrie manufacturière. ● 1/3 des créateurs-repreneurs d’entreprises accueillis chaque année dans l’artisanat, ● 93 459 nouvelles entreprises artisanales créées en 2008, ● 87 % des installations se font dans l’artisanat par création pure et 13 % sont des reprises. PME ou des grandes entreprises, d’autres sont d’origine étrangère (14 %). Ce qui prouve la dynamique d’intégration sociale de l’artisanat. Quant aux multi-entrepreneurs, déjà à la tête d’une entreprise, ou qui cherchent à réaliser des opérations d’achats-reventes, ils sont 25 % à investir dans l’artisanat. Tous ont la même démarche : une volonté, à un moment donné de leur vie professionnelle, de créer, reprendre et s’installer. On parle donc d’artisanat « d’installation ». Ainsi, la plupart d’entre eux sont des entrepreneurs et des créateurs d’opportunités. Avec pour tous, une même motivation : le désir d’indépendance et d’entreprendre allié à la passion du métier. Il serait d’ailleurs intéressant de confronter ces aspirations à celles des auto-entrepreneurs… Source : répertoire Sirene des entreprises artisanales Programme d’études réalisé par l’ISM avec le soutien du ministère de l’Économie. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ctualités Charente-Maritime CHANTIER DE LA LIGNE GRANDE VITESSE SUD EUROPE ATLANTIQUE LES ENTREPRISES ARTISANALES INTÉRESSÉES PAR LES TRAVAUX APPELÉES À SE MANIFESTER L a CMA 17 se mobilise aux côtés du Conseil Général de la CharenteMaritime et de la Communauté de Communes de la Haute-Saintonge pour faire en sorte que les entreprises artisanales départementales puissent tirer parti du chantier de la ligne à grande vitesse (LGV), qui traversera le sud de notre département. Ce projet, programmé par Réseau Ferré de France (RFF), devrait s’étendre de 2011 à 2016. RFF confiera la maîtrise d’ouvrage de la construction de cette ligne à un concessionnaire privé au printemps prochain. Une fois que le concessionnaire sera connu, le calendrier du projet est prévu ainsi : ■ de juillet 2010 à fin 2010 : réalisation des études et de quelques travaux (défrichement, fouilles archéologiques) ; ■ de fin 2011 à fin 2013 : chantier de génie civil ; ■ de 2013 à 2016 : équipement ferroviaire. Ce chantier concernera de nombreux métiers liés aux travaux de défrichement, de piquetage, de sondage, de fouilles archéologiques, de matérialisation des emprises, de mise œuvre des mesures de préservation environnementales, de terrassement, de génie civil et de rétablissement routier. Un comité technique composé de représentants du Conseil Général, de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge, du collectif des élus et des Chambres Consulaires a été constitué pour travailler sur différentes thématiques : le foncier, l’emploi, l’économie et l’accueil- hébergement. Sur le plan économique, l’objectif principal de ce comité est de faire en sorte que les entreprises départementales et locales puissent être bénéficiaires des retombées de ce chantier. Ce comité a donc décidé de constituer un fichier des entreprises intéressées par des travaux de sous-traitance afin de le présenter au concessionnaire désigné. Un forum sera organisé fin mars pour informer les entreprises sur les métiers concernés et les retombées socio-économiques du chantier. Si vous souhaitez vous faire connaître ou obtenir des informations complémentaires sur ce chantier, vous pouvez d’ores et déjà nous contacter. 3 CONTACT CMA 17 : Franck Vorano, Chargé de développement économique, 05 46 93 50 60 Prix Régional SEMA 2009 : un Charentais Maritime remporte le prix Jérôme Clochard, mosaïste à Fouras, a reçu le prix régional SEMA (Société d’encouragement aux métiers d’art) 2009, à la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat, le 17 novembre dernier. Il avait déjà remporté l’épreuve départementale en octobre, à la CMA 17, en séduisant les membres du jury avec son œuvre : une sublime mosaïque. 12 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Il est récompensé pour la création « SCAPPA », mosaïque représentant la silhouette d’une femme en mouvements toute en nuances de blancs. Cette année, le thème du prix SEMA portait sur la création contemporaine, alliance du savoirfaire traditionnel et des textures contemporaines. Cela faisait cinq ans que la Charente-Maritime n’avait pas passé l’étape régionale. Le prochain rendez- + Info vous aura lieu à Paris, à la SEMA, à la fin du premier trimestre 2010. Toute la CMA 17 souhaite une bonne e chance à Monsieur Clochard et croise les doigts pour la victoire. Mention spéciale Alexandra Laine, plus connue sous le nom de Miss Briquet, a décroché la deuxième place du podium départemental. Elle a reçu un prix spécial avec les félicitations du jury pour son magnifique chapeau qu’elle a choisi de baptiser « Juste comme il faut ». SCAPPA Retrouvez les meilleurs professionnels sur www.artisans17.com trouver les coordonnées des artisans de la Charente Maritime. Des savoir-faire uniques près de chez vous découvrir leurs sites vitrines : leurs produits et leurs services en images repérer les artisans qui ont obtenu des titres et des distinctions STYLE de vie Gérer son entreprise avec des membres de sa famille présente de nombreux atouts, mais aussi quelques risques. Comment profiter des avantages de l’entreprise familiale sans tomber dans ses pièges ? Nos artisans témoignent. J’ai choisi de travailler en famille I ls sont mari et femme, parents et enfants, frères et sœurs… et travaillent ensemble. Leur complicité, la connaissance de leurs talents mutuels et leurs motivations communes sont des atouts de taille pour réussir. « Nous avançons ensemble dans la même direction et avons tous le même objectif : développer l’entreprise. » Cette phrase revient souvent dans la bouche des artisans qui travaillent en famille. Ils se serrent les coudes et s’investissent sans compter. « Travailler en famille est un avantage considérable quand on a des coups de bourre », confirme JeanMarie Duverger, qui gère l’imprimerie Nouvelle, à Biard (Vienne) avec son épouse et ses deux enfants. La proximité familiale permet aussi de se tenir facilement au courant des urgences. Dany Casagrande de la société Brisse, entreprise de charpente basée dans le Lot-etGaronne, est toujours disponible pour faire un rapport sur la journée quand son mari, gérant de l’entreprise, rentre tard d’un chantier. « Il ne pourrait pas déranger une secrétaire à 21h pour se tenir au courant d’éventuelles urgences. » + infos ● 1/2 des entreprises familiales n’a pas élaboré un plan de succession mais 50 % des dirigeants souhaitent transmettre leur entreprise à leur(s) enfant(s). ● +1/3 des dirigeants ont vécu des conflits à propos de la stratégie future de leur entreprise. ● 2/3 des entreprises familiales n’ont pas défini de critères pour sélectionner les membres de la famille habilités à s’engager dans l’activité de l’entreprise. ● +2/3 des entreprises familiales ne disposent d’aucun processus de résolution des conflits entre les membres de la famille. Chiffres de l’enquête mondiale 2007-2008 réalisée par PricewaterhouseCoopers auprès des entreprises familiales. ■ Répartir les rôles Si cet investissement sans limite est un sérieux atout pour s’imposer, il peut aussi s’avérer nuisible. « Comme tous les membres de la famille souhaitent le bien de l’entreprise, tout le monde veut tout faire et, à la longue, on s’épuise tous », a constaté Lydie Durieux, co-gérante du garage Durieux en Savoie. À l’arrivée du deuxième fils dans l’entreprise, il est devenu indispensable de définir un organigramme précis. Mais « ce n’est pas facile de déléguer quand on est habitué à tout faire depuis des années », avouet-elle. Lydie a donc fait appel à un consultant extérieur pour avoir un regard objectif sur le fonctionnement de l’entreprise. Pour Catherine Gourguechon, psychologue et coach chez Mars Venus Coaching, recourir à une tierce personne est toujours bénéfique : « Un œil neutre permet de sortir de la dimension affective et d’agir pour le bien de l’entreprise. » Dans le BTP, la répartition des rôles se fait généralement par secteur, et chaque co-gérant prend en charge une équipe de travail. C’est le cas de l’entreprise de Claude Vriet, une menuiserie dans la Vienne. Un de ses « J’AI RECRUTÉ MON GENDRE POUR DÉVELOPPER UNE NOUVELLE ACTIVITÉ » Jacky Pouvreau, Télé-Scope Services Il y a plus de 20 ans, Jacky Pouvreau a créé Télé-Scope Services, une entreprise de dépannage télé, antennes et instruments de musique, à Poitiers (Vienne). En 2000, il a eu l’idée de proposer à son gendre, technicien spécialiste en électroménager, de rejoindre l’entreprise pour lancer une nouvelle activité. « Ma clientèle était demandeuse de dépannage en électroménager. J’ai donc eu l’idée d’intégrer mon gendre dans l’entreprise pour accroître la gamme de services. » Et la société est devenue « Télé-Scope 14 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Services et L’Atelier du ménager ». Son épouse Annick, conjointe collaboratrice, avait déjà rejoint Jacky pour l’épauler dans les tâches administratives. Puis c’est sa fille, Sarah, qui a décidé de suivre un BTS assistante de gestion pour intégrer l’entreprise familiale. « Aujourd’hui, nous sommes agréés par presque toutes les marques pour réparer des appareils électroménagers sous garantie. Seul, je ne me serais pas lancé dans ce nouveau challenge. L’arrivée de ma fille et de mon gendre m’a poussé à aller de l’avant. » © DR Karine et Cyril, frère et sœur, ont fondé ensemble la boucherie Etallaz. fils gère les commandes en atelier, l’autre manage les équipes sur les chantiers et le père supervise l’ensemble. « Ainsi, personne ne se marche sur les pieds ! » Dans la plupart des cas, chacun trouve son rôle de manière naturelle, selon ses compétences. Karine et Cyril, fondateurs de la boucherie Etallaz en Savoie, sont si complémentaires que leur père leur a justement conseillé de s’associer pour créer leur entreprise. Elle a fait des études de comptabilité et lui de boucherie. « Nous avons d’emblée posé les choses à plat, notamment par rapport aux horaires et aux attributions de chacun. Et nous essayons de communiquer au maximum pour nous adapter aux souhaits de l’un et l’autre et prévenir les conflits. Car travailler entre frère et sœur, c’est comme dans un couple : quand ça éclate c’est trop tard ! » En cas de conflit important, ils ont décidé que leur père jouerait le rôle d’arbitre. Ainsi, ils détiennent chacun 49 % des parts de l’entreprise et le père possède les 2 % restants. ■ Jouer cartes sur table Pour prévenir les conflits, faut-il alors écrire les choses noir sur blanc ? « Oui », répondent les experts. Didier et Alain Duchêne jouent le jeu du contrat écrit depuis la création de l’entreprise en 1990 et en sont satisfaits. « Nous avons établi une charte familiale qui stipule qu’en cas de litige, c’est moi, l’aîné, qui prendrais la décision. Tous les quatre ou cinq ans, nous la remettons à jour et je propose régulièrement à mon frère de prendre ma place s’il le souhaite. Mais je considère qu’il est important de désigner un patron de manière claire, tout simplement car un bateau ne peut pas avancer sans capitaine », explique Didier Duchêne, gérant de CMD2, une métallerie située à Estissac (Aube). Cette charte leur a récemment servi à trancher un désaccord : Didier souhaitait développer l’entreprise à l’international alors que son frère y était très réticent. La décision finale revenant à Didier, il a donc décidé de débloquer un budget pour préparer le développement à l’export de CMD2. En plus de définir le périmètre décisionnel de chaque membre, la charte familiale peut aussi servir à encadrer les départs et le choix de nouvelles recrues. Q UEL STATUT CHOISIR POUR SON CONJOINT ? Depuis la loi du 1er août 2006, applicable depuis le 1er juillet 2007, le conjoint du chef d’entreprise qui travaille avec son époux doit obligatoirement choisir parmi les trois statuts suivants : conjoint collaborateur, conjoint salarié ou conjoint associé. Le choix dépend de la situation de l’entreprise car chaque statut présente des avantages et des inconvénients. Par exemple, le statut du conjoint collaborateur coûtera moins cher à l’entreprise que le statut de conjoint salarié mais offrira au conjoint une protection sociale moins élevée. Quant au statut du conjoint associé, il concerne uniquement les couples qui dirigent ensemble l’entreprise. se de carrosserie Jean-Claude Roi, en Charente-Maritime : « Nous nous sommes toujours dit que nous ne ferions pas entrer d’autres personnes de la famille, en particulier nos épouses, pour ne pas risquer d’apporter des tensions et des jalousies. » ■ Bien séparer vie professionnelle et vie familiale L’entreprise CMD2 s’est dotée d’une chartre familiale. Mais, souvent, les règles du jeu entre les membres de la famille restent tacites. Considérant que leur relation est basée sur la confiance, ils estiment que la parole est suffisante. Comme la promesse que se sont faite Thierry et Yannick, co-gérants de l’entrepri- « Comme dans un couple, il faut partager des zones communes tout en préservant son territoire pour que l’autre ne nous marche pas sur les pieds » Thierry Roi, co-gérant d’une carrosserie. Si les deux frères ne souhaitent pas voir d’autres membres de la famille intégrer l’entreprise, c’est également pour conserver un maximum d’indépendance entre leur vie privée et leur vie professionnelle. En effet, il est important d’exister aussi en dehors du travail même si cela est plus compliqué dans les entreprises familiales. « Pour éviter de parler travail à la maison ou lors des repas de famille, on peut par exemple noter ses pensées sur un calepin et en parler dès le retour sur le lieu de travail », suggère Catherine Gourguechon. Dans le couple Durieux, on ne parle pas travail à la maison mais on se montre compréhensif l’un envers l’autre. « Si mon mari part en dépannage le dimanche ou si j’ai besoin d’avancer sur un dossier le week-end, on ne se fait pas de reproches car on sait ce que c’est ! » Preuve que quand on avance dans la même direction, le travail peut aussi resserrer les liens affectifs. Florence Brunel Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 15 Voilà 50 ans que les Oléronais viennent céder à la tentation à la Pâtisserie « Le Palais de la gourmandise ». Une vraie histoire de famille et ce depuis quatre générations. STYLE de vie CharenteMaritime 50 ANS DE PLAISIR Le Palais de la Gourmandise T out débute en 1930 avec Raymond Arnaud, artisan pâtissier à Saint-Georges d’Oléron qui transmet son savoir-faire à son fils Bernard. Ce dernier et son épouse, Simone, ouvrent à leur tour leur propre établissement au Château d’Oléron en 1958. Ensemble ils ont cinq enfants, l’un d’eux, Jean-François, a obtenu le titre d’un des Meilleurs Ouvriers de France en pâtisserie en 2000, sa fille Marie-Perle exerce et enseigne également ce métier. Marie-Agnès la seule fille de la fratrie Arnaud travaille sur tous les fronts (laboratoire, boutique, salon de thé) au Palais de la Gourmandise depuis 4 ans, aux côtés de son mari Alain, artisan boulanger… ■ Une famille associée aux bons moments de la vie Au « Palais de la gourmandise », il y en a pour tous les goûts : pâtisserie, boulangerie, confiserie, chocolaterie, glacerie, traiteur et salon de thé. Pas étonnant donc que les Oléronais se déplacent depuis le canton Nord pour passer commande auprès de la famille Arnaud dès qu’un heureux événement doit être fêté. « Anniversaire, mariage, départ à la retraite, notre famille est associée aux bons moments de la vie de nos clients. Nous formons tous une grande famille, raconte MarieAgnès. Mon père jouissait d’une grande notoriété sur l’Ile d’Oléron. Il a fait un brillant apprentissage et a même décroché une bourse pour étudier la chocolaterie en Suisse. Mes 16 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Simone Arnaud et sa fille, Marie-Agnès. parents m’ont tout appris de leur savoir-faire et transmis des valeurs qui sont devenues les miennes : le travail, le courage, et surtout le respect du service et de la clientèle. Il n’y a pas de petit client chez nous, que ce soit pour une ficelle ou pour un cocktail, chacun doit repartir parfaitement satisfait ! » ■ Double casquette Bernard Arnaud nous a malheureusement quittés cette année, un bouleversement pour la famille et pour l’entreprise. Les temps changent, mais l’avenir est là et le savoir-faire familial perdure. Simone Arnaud partira à la retraite courant mars. L’entreprise a été transmise à de nouveaux pâtissiers. Marie-Agnès, sa fille, entend bien faire honneur à ses parents et s’est lancée dans la reprise partielle de l’activité. « J’ai porté les casquettes de cédant et de repreneur en même temps. J’ai accompagné ma mère dans la transmission du Palais de la Gourmandise et, parallèlement, j’ai suivi le Module Repreneur à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat afin d’être aidée dans mon projet de reprise du dépôt, que nous possédons également, à Saint-Trojan, un canton voisin. Le Module Repreneur est incontournable pour moi, il m’a permis de rencontrer d’autres repreneurs, mais aussi des avocats, des experts-comptables et des juristes. Il permet vraiment une meilleure compréhension. Avec mon époux, nous souhaitons développer les savoir-faire que mes parents nous ont transmis », confie-t-elle. Avec fierté et respect Marie-Agnès, Alain, Jean-Marie et Marie-Perle perpétuent la tradition et le savoir-faire familial. La question de la détermination des prix est d’autant plus pertinente en période de ralentissement. Faut-il élargir sa part de marché en baissant ses tarifs et ainsi risquer de diminuer ses marges ? Ou au contraire, maintenir des prix élevés pour assurer sa trésorerie et garantir sa rentabilité ? Une entreprise artisanale est censée apporter une réelle valeur ajoutée à ses clients, en vertu de quoi elle doit pouvoir maintenir ses prix, même pendant une période difficile. © Manipulateur / Fotolia É clairage L’agressivité de la politique prix des grandes surfaces doit pousser les Dossier réalisé par Florent Lacas artisans à personnaliser leurs offres pour garder leurs parts de marché. MARKETING Tenir ses prix contre la crise « Avoir des atouts pour justifier ses tarifs » Jean-Pierre Joseph, responsable régional du marché des artisans - KPMG L’expert incite surtout les dirigeants à bien maîtriser les composantes du bien ou du service qu’ils proposent. « J’invite les artisans à connaître sur le bout des doigts les différentes qualités de chaque élément de leurs ouvrages. » Ceci afin d’endosser le rôle de conseiller, en plus de celui de prestataire. « Il faut mettre en relief pour le client les avantages de votre proposition. » Comme un geste commercial est souvent inévitable, Jean-Pierre Joseph conseille aux artisans de garder une marge de manœuvre dès le départ, en fixant des prix suffisamment élevés au regard de la prestation proposée. « Par contre, une remise ne doit être lâchée qu’en contrepartie d’un avantage, comme par exemple un délai de paiement raccourci. » Ce soin à apporter à la relation client est l’atout privilégié des petites entreprises dans un contexte de plus en plus concurrentiel. « J’engage les entreprises à se différencier, à faire preuve de réactivité par rapport au service, au SAV et à la réputation de l’entreprise. » C’est l’effort à consentir pour faire passer des tarifs plutôt en haut de la fourchette. « Être plus cher de 10 % n’est pas forcément un handicap, mais il faut avoir quelques atouts pour le justifier. Être moins cher en temps de crise implique par contre de bien maîtriser ses coûts pour savoir à l’avance jusqu’où l’on peut descendre. C’est parfois une décision à prendre lorsque l’on perd des parts de marché. » © D.R. S elon le dernier baromètre de l’Union professionnelle artisanale, l’artisanat a subi une chute d’activité de 6 % en glissement annuel au premier semestre 2009. Un contexte nouveau qui pousse beaucoup d’entreprises à revoir leur politique de prix. Compte tenu des inquiétudes qu’ont les consommateurs sur leur pouvoir d’achat, on serait tenté de dire qu’une baisse des prix s’impose, pour capter un marché qui n’est plus prêt à débourser autant d’argent. Prudence ! Car beaucoup d’entreprises risquent de ne plus rentrer dans leurs frais, surtout si elles ne maîtrisent pas totalement leur coût de revient. Également, la politique de prix à mener varie selon le secteur dans lequel on exerce. Une politique de baisse des tarifs peut faire ses preuves dans certaines activités, comme l’artisanat de bouche ou manufacturier, où l’on peut baisser le prix de certains biens ou services ciblés dans le but d’attirer la clientèle. L’exemple canonique en la matière reste la floraison de « menus anti-crise » proposés dans les restaurants, à prix compétitifs ; ils constituent un produit d’appel, alors que les restaurateurs font leur marge sur le vin ou les desserts. Attention toutefois au risque inhérent à une politi- que de baisse des tarifs : la guerre des prix. Qui peut non seulement rogner vos marges, instiller le doute sur la qualité de vos produits mais aussi détériorer considérablement les relations que vous entretenez avec vos collègues - concurrents. En outre, faire diminuer ses tarifs est une stratégie qui a tendance à placer le coût au premier rang des préoccupations des clients, alors que dans certains métiers ils recherchent autre chose. Le fait de ne pas trop faire varier ses prix peut améliorer la relation de confiance avec votre clientèle. Communiquer pour faire passer ses prix André Fady est co-auteur de l’ouvrage La Politique de prix dans le commerce (éditions Vuibert) et professeur à l’université de Rennes. Il observe des changements dans la manière d’être des consommateurs qui devraient Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 17 É clairage inciter les artisans à garder une politique de prix simple. « Le consommateur a naturellement horreur de se faire mener en bateau. Il aime être malin. En période de crise, cette tendance est encore plus forte, c’est pourquoi il faut annoncer d’emblée un prix clair. » En d’autres termes, si l’on ne change pas son prix, on peut essayer de le présenter à ses clients de manière différente. Plutôt que de se concentrer sur le tarif en luimême, pourquoi ne pas insister davantage sur la qualité du bien ou du service que vous allez offrir au client ? La FFB-Conseil de l’artisanat dispense des formations dans cette veine. « Les clients ont changé, ils sont surinformés grâce à Internet. Pour faire passer ses prix, l’artisan doit donc mettre en avant son savoir-faire. » Travailler l’image autant que l’ouvrage. « Avoir un site Internet est devenu indispensable, c’est une publicité moins chère et plus efficace. » Des efforts de communication qui vont de pair avec le maintien d’une politique de prix rémunératrice pour l’entreprise. Et qui permettent de maintenir un bon relationnel avec une clientèle de plus en plus informée et demandeuse. Mais pas pour autant obsédée par le prix. S’affirmer face aux chaînes low-cost Il y a beaucoup d’autres moyens de séduire le client et il y est sensible. Suivons Gilles Somme, créateur « Nous faisons du sur-mesure, et il n’y a aucune discrimination entre les clients », Gilles Somme, créateur d’escaliers. d’escaliers, dans les locaux de son entreprise. Ou plutôt son « showroom », comme il l’appelle, où un confortable divan attend les clients. « Nous plaçons des petites pancartes de bienvenue à l’entrée avec le nom du client. Nous l’invitons ensuite à prendre place dans un beau divan, comme s’il était chez lui, avec une boisson. Puis, sur un grand écran en face, nous lui permettons de visualiser en direct la conception de son escalier par ordinateur », expliquet-il. Le client, par ses indications, voit son escalier prendre forme sous ses yeux. Il influe par conséquent sur le prix du service. « Celui-ci est calculé de manière automatique, par un ordinateur, selon la demande. » Une façon efficace de placer la question du prix au second rang, le client étant d’abord intéressé par les possibilités qui s’offrent à lui. « Nous faisons du sur-mesure et il n’y a aucune discrimination de prix », explique Gilles Somme. « Les variations du coût des matières premières sont automatiquement répercutées sur nos tarifs, à la hausse ou à la baisse. » Ce qu’il ne manque pas d’indiquer à ses clients, qui apprécient forcément l’honnêteté du professionnel à qui ils ont affai- « Même avec la crise, j’ai augmenté mes tarifs ! » Éric de la Guéronnière, entreprise de menuiserie – ébénisterie (Gironde) Cette entreprise spécialisée dans les façades en bois se positionne sur du haut de gamme, avec des prix en conséquence. « La concurrence ne nous fait pas trop souffrir, et les clients sont prêts à payer pour nos travaux qui leur assurent fiabilité et longévité », explique Éric de la Guéronnière, son gérant. L’utilisation de matériaux de qualité est un des atouts de son entreprise, un créneau sur lequel les concurrents ne s’alignent pas toujours. Alors que la crise a impacté son activité, il n’a jamais été question qu’il baisse ses prix. « Je les ai augmentés. Une entreprise est de plus en plus chère à gérer, je ne pouvais pas me permettre, avec moins de clients, de diminuer mon chiffre d’affaires. » À l’heure où beaucoup de trésoreries sont à sec, une telle démarche assure une bonne santé financière. Si les clients prêts à payer un peu plus cher sont assez nombreux ! « Ils signent mes devis parce que je leur apporte de l’unique », observe-t-il. « Je réfléchis beaucoup avec eux, pour me différencier de mes concurrents qui sont plus limités en capacité d’adaptation. » 18 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 © Yuri Arcurs / Fotolia Les clients recherchent dans le commerce de proximité des vertus d’accueil et de savoir-vivre qu’ils ne trouvent pas ailleurs. re. Il cultive ainsi une certaine idée de l’artisanat qui doit perdurer, si le secteur veut garder ses parts de marché face à la multiplication de chaînes à bas coûts qui cassent les prix. Et pour cela, songer à soigner des détails qui peuvent paraître anodins pour le professionnel mais qui comptent beaucoup pour le client. « Personnaliser l’offre au maximum » « La rédaction des devis est un point clé sur lequel beaucoup d’artisans ne font pas assez d’effort », estime-t-on à la FFB. « Le but est de faire comprendre que derrière le prix il y a un savoir-faire. Pour cela, il faut personnaliser l’offre au maximum, ce qui suppose une vraie communication avec la clientèle. Et, plutôt que de mettre le prix en dernière page, ce qui crée un suspens malvenu, pourquoi ne pas le mettre en première page ? On peut ensuite revenir sur les détails, les propriétés écologiques de vos produits, par exemple… » Parlez de votre métier et de vos compétences, ainsi les clients auront moins tendance à se focaliser sur le prix. Ce n’est pas une raison pour délaisser l’aspect « gestion » de votre entreprise, bien au contraire. Maîtrisez-le, mais tâchez simplement de l’éloigner de l’imagination du client. Un artisan qui explique mal et néglige sa communication sentira le prix à plein nez. C’est une odeur qui, dit-on, a plutôt tendance à éloigner les clients… É clairage Le prix de vente d’un produit est indissociable de son coût de revient. Ce dernier fixe le tarif minimum que vous pouvez donner au bien ou service que vous commercialisez. Trop de gérants ne portent pas assez d’attention à leurs coûts avant de fixer leurs prix. Pourtant, une gestion fine de votre entreprise peut déboucher sur de petits miracles comptables. GESTION FINANCIÈRE Tous les coûts bas sont permis B eaucoup d’artisans se disent qu’il leur faut sortir tant d’euros de marge par semaine. Ils se tiennent à ce chiffre et pilotent à vue, avec un ordre de grandeur. » C’est ce qu’observe PierreAlain Leouffre, secrétaire général de la Capeb-Gironde. « Ce que je leur conseille, c’est de profiter de la crise pour recalculer leurs coûts de revient et procéder ainsi de manière plus rationnelle en fixant leurs prix. » En effet, comment tarifer un bien ou un service sans savoir précisément combien il vous a coûté ? Aligner sa politique de prix sur la concurrence n’est pas suffisant, tout comme se fixer un objectif de chiffre d’affaires global. Certains entrepreneurs ont tendance à confondre rentabilité et niveau d’activité. Dégager une recette importante n’assure en rien une marge intéressante, si l’on n’a pas l’œil braqué sur ses coûts de production. « Le coût des matériaux, le coût du temps Guillaume Capgras, restaurateur de bâtiments anciens, a bien conscience Calculer votre prix de revient Un nouvel outil en ligne vient de voir le jour pour calculer votre prix de revient. Il s’agit d’Anabase, crée par la Fédération française du bâtiment (FFB). En 20 minutes et 8 étapes, vous pourrez déterminer votre prix de revient et établir ainsi le prix de vente le plus adapté à vos produits selon que vous choisissez d’amortir vos coûts sur la main-d’œuvre ou sur votre matériel. Pas de calcul savant à faire, simplement de la saisie ! À vos claviers ! des dépenses induites par son activité. « Lorsque nous évaluons le coût d’un chantier, nous prenons en compte le temps que nous y passons et le prix des matériaux, explique-t- il. Je surveille attentivement l’évolution de leur coût, tout comme les tarifs de mes fournisseurs pour faire jouer la concurrence. » Pierre- Alain Leouffre n’encourage pas pour autant les artisans à se fournir systématiquement chez les moins-disants. « Certains fournisseurs qui sont plus chers ont un bon service après-vente. L’offre anormalement basse cache quelque chose. » Reste que de nombreux postes de dépenses peuvent être drastiquement réduits. À vous de les identifier, en fonction de votre métier. Mais attention ! Le client est au bout de la chaîne et la réduction des coûts ne doit pas influer négativement sur la qualité de la prestation qui lui est fournie. Si la masse salariale est une charge peu malléable, certains artisans sont parvenus à réaliser 70 % d’économies sur les fournitures. « Si l’on souhaite baisser ses prix, les frais généraux peuvent être comprimés, par exemple en utilisant des ampoules basse consommation », confirme la FFB-Conseil de l’artisanat. Le jeu en vaut la chandelle, quand on réalise que faire 10 % d’économies sur ses coûts aura quasiment le même impact sur votre marge qu’augmenter ses prix de 10 %. À la différence notable que vous n’aurez aucun risque de perdre des clients. « Il y a une insuffisance du suivi des coûts » © D.R. Frédéric Tillard, expert-comptable au cabinet Co-pilotes « Le problème du coût de revient est souvent mal appréhendé », estime Frédéric Tillard, expert-comptable spécialisé dans la gestion des petites entreprises, dans le cabinet Co-pilotes (experts-comptables-en-ligne.fr). Encore trop d’artisans se basent sur le prix du marché. Le « calcul des coûts est une tâche qui revient au comptable », estime-t-il. Une opération de réduction des charges optimise le rendement d’une entreprise, presque à coup sûr. « Tous nos clients qui mènent une politique de contrôle des coûts de revient connaissent une augmentation de leur rentabilité. » Frédéric Tillard insiste sur le fait qu’à la création, les besoins sont souvent sous-estimés. Pour les entreprises de taille plus importante, les artisans négligent de « différer les structures de coûts », ce qui les amène à ne calculer qu’un seul prix de revient pour des activités différentes. « L’utilisation de coefficients pour aboutir à sa marge est un outil trop forfaitaire ; il faut faire du cas-par-cas. » Le cabinet Co-pilotes propose ainsi une solution « ComptaLibre », qui permet aux gérants de tenir leur comptabilité en ligne. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 19 Vous avez calculé vos coûts de production et pouvez enfin vous rapprocher de votre juste prix. Une première partie du travail est faite, car il vous reste à prendre en compte d’autres données importantes, comme le prix du marché et surtout le prix psychologique, celui qui se cache dans la tête de votre clientèle. © Florent Lacas É clairage Des techniques de pricing simples, si elles sont bien communiquées aux clients, peuvent améliorer votre chiffre d’affaires. TECHNIQUES DE « PRICING » À la recherche du tarif magique L es politiques de prix ne sont pas réservées aux grandes entreprises. Des méthodes simples permettent de vendre mieux et plus, quelle que soit la quantité de biens ou de services concernés. L’objectif est de découvrir à quel montant les clients sont prêts à acheter vos prestations. Ce prix psychologique est fonction de la manière avec laquelle vous allez vanter les qualités de vos biens et services, comme on l’a vu précédemment. Mais il dépend aussi de la situation économique, de la concurrence sur votre marché, des inquiétudes et des besoins des clients. Donnée importante : ce prix idéal n’est pas forcément égal au prix du marché, c’està-dire à celui qui est pratiqué par les professionnels. D’où l’intérêt de chercher à connaître ce seuil tarifaire qui pourrait vous permettre de vous positionner mieux que les autres. + Info Techniques de pricing 1 L’offre groupée est très souvent pratiquée : un plat est à 10 €, mais pour 13 € on a l’entrée et le dessert. Succès garanti. 2 La stratégie de gamme propose différentes qualités pour un produit ayant la même utilité. Si vous proposez un bien à 5 € et l’autre à 10, il y a des chances que la majorité prenne le moins cher. Mais en ajoutant un bien à 15 €, davantage de clients opteront pour la solution médiane (10). 3 Les économies d’échelle sont aussi très utilisées, en proposant d’opérer une ristourne au client qui achète en grande quantité. « Faire un sondage auprès de vos clients » Si le flair est inné chez les bons commerçants, on peut toujours se renseigner auprès de ses collègues et amis. « Pourquoi ne pas faire un sondage, proposer un questionnaire à ses clients », conseille Pierre Maurin, auteur de l’ouvrage Vendre de façon rentable ! (éditions Afnor). Les 4 pratiques interdites 1 La vente à perte consiste à vendre des produits à un tarif inférieur à ce qu’ils vous ont coûté. 2 La technique des prix discriminatoires, qui consiste à proposer des prix différents selon les clients (les remises sont permises si elles sont justifiées). 3 Une utilisation abusive du prix d’appel consiste à mettre en avant un bien ou service à prix très faible, mais dont le commerçant dit être en rupture de stock. 4 L’entente entre concurrents pour fixer vos prix fausse la concurrence. 20 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 « L’idée est de cibler sa stratégie en sélectionnant sa clientèle et pour ça, essayer de bien connaître ses meilleurs clients. » Si vous privilégiez l’augmentation de votre rentabilité, vous proposerez des produits à forte valeur ajoutée et à prix élevés, en insistant sur votre savoir-faire. À l’inverse, augmenter ses parts de marché passe par une offensive tarifaire qui doit être épaulée par une communication efficace et claire. Ici, votre objectif sera moins de fidéliser certains clients que d’attirer du monde. Dans l’absolu, aucune méthode n’est supérieure à l’autre. L’essentiel est de mener une politique de prix volontaire et réaliste, qui passe par la détermination de votre client type. Sachez où vous allez ; sachez aussi qui vient chez vous ! Faites un vœu. L’Internet Haut-Débit même sans être éligible à l’ADSL Internet Satellite ADSL, téléphonie par Internet, nombreuses chaînes de télévision… Là où vous êtes, les plaisirs du Haut-Débit vous sont inaccessibles ? Aujourd’hui, cette situation appartient au passé ! Grâce à l’Internet Satellite de NordNet, vous bénéficiez d’un accès Internet Haut-Débit totalement indépendant de votre ligne téléphonique. De plus, vous pouvez choisir d’entrer de plain pied dans l’ère numérique en optant pour le Téléphone par Satellite et la tête de réception TV pour profiter de nombreuses chaînes numériques. Peu importe où vous vous trouvez, vous pouvez désormais profiter à 100% du web ! L’Internet Satellite de NordNet, c’est enfin… le Haut-Débit partout ! www.nordnet.com – 0 800 66 55 50 Un monde de solutions Internet Que ce soit pour augmenter les prix auprès de vos clients ou comprimer les coûts avec vos fournisseurs, vous êtes souvent amenés à discuter avec vos partenaires. Connaître quelques principes de négociation peut vous permettre d’imposer vos conditions. © fotolia.com - Dominique Vernier É clairage Dans une négociation, chacune des parties a besoin de l’autre. Le désaccord ne doit donc jamais se limiter à un seul point. NÉGOCIATION Osez le négoce E n observant de fins négociateurs, on pourrait croire qu’ils se mettent d’accord en direct. Pourtant, chacun d’entre eux a, au préalable, strictement fixé sa marge de manœuvre. Si la pratique de la négociation n’est pas simple, c’est parce qu’elle comporte une théâtralisation qu’il faut assumer pour rencontrer le succès. Une discussion concernant les conditions d’une transaction se prépare en amont. Auprès de vos fournisseurs ou de vos clients, vous pouvez mettre en place certaines pratiques efficaces, d’autant plus que ceuxci sont parfois aussi instruits que vous en matière de négoce. Fixer vos objectifs avant la négociation Pour bien négocier, vous devez savoir ce dont vous avez besoin en priorité. L’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat vous conseille de réfléchir à « ce qui a de l’importance pour vous et qui en a moins pour lui ». Si, par exemple, votre trésorerie montre des signes de faiblesse, vous pouvez proposer aux clients qui vous demandent une baisse de prix de vous payer plus tôt. Si vous ne souhaitez pas baisser vos prix, vous pouvez retirer de la qualité dans votre prestation. Ou bien utiliser d’autres techniques, comme celle proposée par le Conseil de l’artisanat de la FFB. « Demandez à votre client pourquoi il vous a choisi. Si vous arrivez à lui faire dire que vous êtes un des meilleurs artisans de la place, il osera moins vous demander une réduction de prix. » En d’autres termes, si vous réussissez à vous rendre important pour votre interlocuteur, vous ouvrez la voie à la négociation. C’est pourquoi il faut, au préalable, savoir ce que l’on va vanter chez soi. « Je mets la pression sur mes fournisseurs » Philippe Korda, dans son ouvrage Vendre et défendre ses marges (éditions Dunod), vous livre plusieurs de ses techniques pour la négociation. Entre autres, il y a ce qu’il appelle les « phrases magiques » qui permettent, selon lui, de vous placer en situation favorable par rapport à votre interlocuteur pendant la discussion. Exemples : « J’entends bien votre demande, mais il y a une chose que vous devez savoir » ; « J’aimerais bien vous aider, mais vous ne me donnez pas beaucoup d’argument » ; « Sur ce point-là, vraiment, je ne peux rien faire ». 22 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Ainsi, pour rogner sur les prix de ses fournisseurs, Benoît Dulion, restaurateur de patrimoine dans l’Yonne, a mis en pratique une stratégie. « J’ai toujours été irréprochable avec eux au niveau des délais de paiement. J’essaie d’avoir affaire au moins possible d’entre eux, pour les fidéliser et profiter au maximum des économies d’échelle. Je deviens ainsi un de leurs clients importants et en retour je peux me permettre de leur mettre la pression sur les délais ou de les inciter à s’aligner sur les prix de leurs concurrents. » Une tactique bien rodée qu’il résume en une phrase : « Mieux vaut être un excellent client chez peu de fournisseurs qu’un bon client chez dix d’entre eux. » Il y a des cas où vous ne serez pas l’initiateur de la négociation. Comment réagir à une demande ? « Il faut toujours refuser une proposition de négociation avant d’accepter », continue la FFB. Simuler l’étonnement, tout en pensant pardevers soi à la marge de manœuvre que l’on s’est gardée, ou bien refuser pour gagner du temps, avant de revenir à la charge avec des arguments. Si on vous parle délais de paiement, parlez prix ; si on vous parle prix, parlez qualité. C’est sur la multiplicité des points de tensions que se résout une opération. 1 journée avec… … UN TOILETTEUR CANIN Un métier qui a 10 h Photos L. Theeten/Pixel Image LAVAGE ET PREMIERS SOINS 9 30 11h h PRISE DE RENDEZ-VOUS Si Christian appelle les clients lui-même pour leur rappeler qu’il faut toiletter leur chien, Jean-Pierre, lui, se contente de réceptionner les appels. Ils notent ensuite tout ce qu’il faut savoir sur des fiches clients : le nom du chien, sa race, son âge, son caractère, sa coupe, les soins spécifiques, des signes particuliers… Dans le salon, tout est manuel : « On n’aurait pas la place pour un ordinateur ici. » Une boutique exiguë, c’est vrai, mais assez grande tout de même pour que JeanPierre et Christian s’occupent chacun d’un chien. Teckels, yorkshires, terriers, cockers, caniches… Les toutous défilent dans le salon d’Esthéti’chiens. 24 ● COUPE DU CHIEN Après les avoir brossés ou même parfois entamé une pré-coupe, les chiens vont au bain ! En fait de bain, ils passent sous l’eau et sont lavés avec des shampoings appropriés à chaque type de poil. Véritables auxiliaires de santé pour le vétérinaire, Jean-Pierre et Christian font « le lien avec eux. On est les premiers à voir ce qui ne va pas. On décèle parfois des kystes, des maladies de peau, des otites, des grosseurs, des problèmes de dents… alors on donne des conseils sur l’entretien. » Et conseillent les clients lorsqu’ils doivent prendre rendez-vous chez le vétérinaire. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 + Info Un marché porteur Le chiffre d’affaires des animaux de compagnie en France est estimé à 4 milliards d’euros par an, dont 200 millions consacrés au toilettage et aux dépenses santé. Il existe actuellement 4 500 salons de toilettage en France, occupant 10 000 actifs. As des ciseaux, comme les coiffeurs, Jean-Pierre et Christian brossent, tondent, épilent… « Les clients sont de plus en plus exigeants, en termes de disponibilité, d’horaires, de tarifs… et de coupe ! » Alors, pour eux, pas question de bâcler le travail. Ils passent en moyenne 3 heures sur chaque chien. Tout dépend du poil de la bête. Les fantaisies ne sont possibles que sur certains chiens. Toute la journée JeanPierre et Christian sont debout, à tenir des chiens, parfois des gros (jusqu’aux labradors), même s’ils limitent leur activité aux races réputées toilettables. Ici donc, pas de poids lourd de la gent canine. du chien JEAN-PIERRE ET CHRISTIAN SONT DEUX AMOUREUX DES CHIENS. ILS VOULAIENT ÊTRE COIFFEURS OU VÉTÉRINAIRES, ILS SONT FINALEMENT DEVENUS TOILETTEURS CANINS. RÉCIT D’UNE JOURNÉE AU CONTACT DES ANIMAUX, PAS TOUJOURS DOCILES. 13h RETOUR CLIENTE 17h VENTE D’ACCESSOIRES 16h ATTENTION, CHIEN MÉCHANT Et voilà une cliente fidèle, Stéphanie, qui tient un commerce à côté du salon. Maîtresse de trois chiens, elle vient rechercher son caniche, paré d’une nouvelle coupe. Ici, pas de relookeur ou de toiletteur visagiste, des coupes simples mais personnalisées en fonction de la race du chien. Habitué du salon, Piper vient tous les 2 ou 3 mois se refaire une beauté. En plus des qualités techniques, Jean-Pierre et Christian doivent également être de bons gestionnaires et des commerciaux avisés pour entretenir de bonnes relations avec les maîtres. Ici, Christian et Jean-Pierre tiennent les chiens à bout de bras. Pas d’attache. Et depuis 30 ans qu’ils exercent ce métier, ils ont compris : rien ne sert d’amadouer un chien hargneux. « On perd du temps et surtout, on risque de se faire mordre ! » Ils ont déjà testé et ne souhaitent pas forcément réitérer l’expérience. Alors, dès que le coton de tulear, la race de ce chien blanc, se met à montrer les crocs, la décision est prise : ils rappellent sa maîtresse, qui vient le rechercher immédiatement. Une nouvelle cliente perdue. Christian et Jean-Pierre espèrent simplement qu’elle ne fera pas trop de mauvais bouche-à-oreille dans le quartier. Car hormis les cartes de fidélité avec bons de réduction, les médailles estampillées du nom du salon et une pub dans les PagesJaunes, Christian et Jean-Pierre ne font pas de com’ ni de Salons. « Nous avons capté une clientèle fidèle depuis des années, les deux tiers provenant du quartier. Ils continuent à venir dans notre salon même quand ils rachètent un nouveau chien ! » 3 CONTACT : Esthéti’chiens, XIIe, Paris 01 43 40 98 24 En ce début d’hiver, les manteaux se vendent très bien. Pour ne pas que leurs petites bêtes attrapent froid, les clients n’hésitent pas à débourser entre 40 et 60€ en moyenne. Impers, manteaux en peaux, bijoux, colliers strass, colifichets divers… Tout ce qui agrémente le quotidien de toutou et valorise son look est disponible dans les rayons. Il y en a pour tous les goûts. Et si la demande n’est pas satisfaite, Christian et Jean-Pierre disposent de plusieurs catalogues de grossistes. Car ici, pas de basique, mais du haut de gamme. Et pour se diversifier, ils se sont même lancés dans les cadeaux animaliers. Si le toilettage reste leur activité principale, la vente d’accessoires représente tout de même 20% de leur chiffre d’affaires. Un petit plus donc, surtout quand on sait que les clients sont prêts à tout pour leurs toutous. CdS Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 25 Créez vous - même le site Votre société sur Internet en quelques clics ! 1&1 ReadyNet Pro importe les informations que vous fournissez au cours de votre inscription (nom de la société, coordonnées, heures d’ouverture…) et les intègre automatiquement dans un modèle de site correspondant à votre secteur d’activité. Vos pages contiennent déjà des textes et des images adaptés, sans que vous n’ayez eu à créer quoi que ce soit. En quelques clics seulement, vous disposez d’une vitrine de qualité sur Internet ! Cliquez : vote site est prêt ! els n n io s s e f o r p b e W s Des site s de lu p r u o p i lo p m e l‘ prêts à . é t i iv t c ‘a d s r u e t c e 100 s Personnalisation en ligne, à tout moment ! Changez le design Vous n’avez pas besoin d’installer de logiciel : modifiez votre site simplement via Internet. Effectuez les changements que vous souhaitez, et vos modifications apparaissent instantanément en ligne ! A partir du modèle de mise en page proposé, vous pouvez adapter votre site à votre guise en ajoutant vos propres images et votre logo, en saisissant vos textes ou en présentant un aperçu de vos produits et services. Présentez vos services Pourquoi ne pas essayer par vous-même ? Testez l’offre dès maintenant ! 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(11,95 € TTC/mois) Intégrez vos textes Modifiez l’image d’en-tête Taille Modifier le texte Sous-titre Modifier l´image Aligner Un nouveau concept de Importez vos propres images Plan d’accès et itinéraire Référencement sur Google www.1and1.fr Essai GRATUIT ! © Mazet R éussite Il était une fois un secret bien gardé, celui de la praline Mazet de Montargis (Loiret). Si la recette à base d’amandes caramélisées est restée un mystère, les produits Mazet s’exportent aujourd’hui aux 4 coins du monde. Recette du succès d’une maison centenaire. MAZET CONFISEUR Le bon goût d’autrefois « N otre réussite, c’est notre tour de main, notre histoire ». C’est sur ce créneau de qualité permanente, de luxe et de raffinement que Benoît Digeon développe l’entreprise Mazet depuis qu’il en a repris les rênes, en 1984, à la suite de son père. L’amiral dirige l’entreprise depuis la maison mère, à Montargis. Une institution dans le Loiret. Un symbole de la confiserie de luxe à la française qui conserve l’âme de la praline, produit inimitable. Pralines, amandas, grêlons, passions, truffes, kaloudjas, lyettes, mirabos, fondues au chocolat… sont fabriquées dans la plus pure tradition avec des ingrédients nobles : la quintessence des amandes d’Espagne, provenant de fournisseurs fidèles et de confiance depuis plusieurs dizaines d’années, du caramel fondu, de la nougatine, du chocolat tendre ou amer. De quoi séduire les papilles de tous. Et c’est bien en famille que l’on vient déguster les célèbres pralines (40 % du chiffre d’affaires) et visiter les murs de cette confiserie d’antan. Des grands parents aux petitsenfants, elles ont conquis les gourmands, et les gourmets, de tout âge. Il en est de même à l’étranger puisque les pralines Mazet ont franchi les frontières (l’export représentant 20 % du chiffre d’affaires), depuis 30 ans déjà. Aujourd’hui, c’est vers 36 pays qu’elles s’exportent. En majorité au Japon et en Asie. C’est en 1981, lors d’un Salon à New York, le « Fancy Food Show » que la marque a amorcé le virage de l’export. « C’était le premier Salon auquel nous participions. Il nous a permis de nous faire connaître et de nous lancer. » Et les contraintes de l’export (étiquetage, colorants, alcool, poids…), loin de freiner Benoît Digeon, lui ont au contraire « permis de progresser ». Tout comme la concurrence des chocolatiers belges et des franchises qui n’a pas essoufflé le dynamisme de la Maison. Bien au contraire : « Ça a été un très bon stimulant qui oblige à être contorsionniste et à s’adapter. » Fini la vente en vrac et les produits anonymes, aujourd’hui tout est estampillé Mazet. Avec des boîtes en métal imprimées, des ballotins et autres atours d’emballage + BIO haut de gamme. La Maison a même élargi sa gamme de produits pour s’adapter aux évolutions gustatives : des dragées et pâtes de fruits, elle est passée aux déclinaisons d’amandes, noisettes et nougatines au chocolat. Toujours en éveil et en quête de nouvelles saveurs qui viendraient taquiner la tradition, Benoît Digeon prépare la commercialisation de différentes ganaches : aux fleurs, aux épices et aux fruits. Des pépites qui se vendront dans les 1 800 points de vente de la marque. L’origine de toutes ces gourmandises ? Un atelier de fabrication artisanal de 2000 m2, situé à 3 km de la maison mère. Là-bas, c’est savoir-faire, norme et qualité. Des mots d’ordre qui ont fait la renommée de la confiserie. CdS 3 CONTACT : www.mazetconfiseur.com 02 38 98 00 29 1903 : Léon Mazet, le grand-père de Benoît Digeon, rachète la confiserie de Montargis. 1914 : Ouverture du premier magasin sur Paris, rue Vivienne. 1981 : Participation au premier Salon aux États-Unis qui amorce le virage à l’export. 2007 : Certification Iso 22000 qui permet de garantir les normes les plus élevées pour la fabrication des produits. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 28 ossier Faire le choix du développement durable L e développement durable ? On en entend parler partout. Valeur montante dans l’économie actuelle, que revêt-il exactement ? Si dans certains domaines, la réglementation oblige les entreprises à s’y mettre, dans d’autres, les artisans hésitent encore. Si vous en faites partie, les témoignages de vos pairs et les conseils des experts achèveront peut-être de vous convaincre. □□ □ Dossier réalisé par Barbara Colas D ossier Les artisans éco-responsables Certains artisans, ne pratiquant pas d’éco-activités, ont décidé d’agir malgré tout pour limiter leur impact néfaste sur l’environnement : réduire leur production de déchets, leur consommation d’énergie ou leurs émissions de CO2... Si ce sont des motivations économiques qui les y ont poussés, ils font désormais partie des artisans « éco-responsables ». Et ils en sont fiers. E n prenant en compte le développement durable dans la gestion de leur entreprise, de nombreux artisans ont désormais intégré cette dimension dans leur quotidien. Si les motivations peuvent être différentes, la finalité est toujours le développement économique de l’entreprise. Certains ont choisi de modifier des éléments dans leur production sans pour autant remettre en cause totalement leur façon de travailler. D’autres ont fait le choix d’un projet 100 % vert ! Les exemples sont nombreux et existent dans des secteurs aussi divers que la coiffure, l’imprimerie, la boulangerie… Valérie Ferry, gérante d’un pressing en Haute-Garonne, a fait le choix d’un engagement conséquent : « J’ai remplacé le système de nettoyage. C’est un investissement lourd qu’il faut amortir. » Cependant elle ne le regrette pas : grâce à cette évolution, la création d’une nouvelle vitrine et un peu de communication, elle a réussi à maintenir son activité malgré la crise. « J’ai créé ma propre marque : Dry naturel, le pressing vert. Et mon objectif est d’ouvrir une deuxième boutique quand la première 30 ● tournera mieux. » Pour Alain Texeira, gérant du salon de coiffure R Végétal, le développement durable a été au cœur de son concept. « J’ai voulu faire quelque chose de différent et j’ai éliminé tous mental de son entreprise, Jean-Marc Imberton, qui crée des sacs et des poufs dans la banlieue de Lyon. Lorsqu’il a créé Réversible avec son épouse, il a souhaité réutiliser d’anciennes bâches publi- « Mes salariés se sentent plus à l’aise, donc la productivité augmente » les produits que je n’aimais pas. » Il ne propose donc à sa clientèle que des colorations végétales et son salon ne désemplit pas. « J’ai créé mon entreprise il y a trois ans et il y a maintenant 8 salariés », précise-t-il. Autre artisan soucieux de l’impact environne- Le monde des artisans ● janvier-février 2010 citaires. « Notre activité recycle des produits, mais nous recyclons également les chutes et les morceaux non utilisés. Ainsi nous travaillons sur l’ensemble du cycle de vie de la bâche. » L’entreprise propose même au client de recycler son sac ou autre quand il est trop vieux. Elle affiche d’ailleurs sa politique sur son site Internet : « Récupération, Réemploi, Recyclage ». Et utilise également de nouveaux matériaux : « les vinyles. On est sur un créneau porteur, maintenant il faut arriver à imposer la marque durablement. » Autre entreprise qui bénéficie des attraits du développement durable : la boulangerie Aux Délices du Calvaire Saint Pierre dans le Calvados où on n’a pas attendu le Grenelle de l’environnement pour être attentifs aux économies d’énergie. « En 1983, j’ai cherché un moyen de réduire la consommation de la chambre de fermentation. Et en mettant moins de levure dans « Certains labels sont auto-déclaratifs » Sylvie Padilla, responsable du département activités économiques à l’Ademe Pour mettre en avant la spécificité d’une entreprise, la formation des artisans, ou tout autre caractère lié au développement durable, de nombreux labels ont vu le jour. Mais attention ! Le problème est qu’ils ne sont pas tous attribués de la même manière, leur niveau de fiabilité est très hétérogène et ils traitent majoritairement de la problématique des déchets. Consciente de cette difficulté, l’Ademe a un projet pour homogénéiser ces marques « vertes », les élargir à l’ensemble des problématiques énergie-environnement et éclaircir le paysage pour les entreprises clientes et les consommateurs. Explications avec Sylvie Padilla. « Pour le grand public ou les donneurs d’ordre, l’offre verte doit être simple, homogène. Tous les labels qui fleurissent n’offrent pas toujours de réelles garanties pour le client. Certains reposent sur des dispositifs fiables et bien contrôlés alors que d’autres sont auto-déclaratifs. En partenariat avec l’ACFCI et l’APCM, nous construisons donc actuellement le projet ENVOL pour permettre à tous ces labels existants ou à venir - d’évoluer vers la même base de référence. Ainsi ils auront un impact marketing beaucoup plus fort. ENVOL devrait être opérationnel fin 2010. » © Fotolia la pâte, j’y suis parvenu », explique Michel Jourdain, son gérant. Pour lui, c’était une démarche logique dans un intérêt économique et sur laquelle il n’avait alors pas mis l’étiquette « développement durable ». Depuis, il a continué dans cette voie avec le tri des déchets et l’achat de matériel récent et donc moins énergivore. Grâce à ces investissements, l’entreprise a été labellisée développement durable par la Maison de la boulangerie du Calvados. Le bien-être des salariés Outre ces objectifs économiques ou environnementaux, la préoccupation de la santé des salariés peut également être à l’origine de l’investissement dans le développement durable. Ainsi, Michel Michel Jourdain est un précurseur, puisque cet artisan boulanger se préoccupait des économies d’énergie dès les années 1980. Jourdain envisage d’investir prochainement dans une nouvelle machine qui limite la projection de farine. « Il faut savoir que dans la profession, il y a beaucoup d’allergies à la farine, c’est donc une innovation qui peut totalement révolutionner les conditions de travail des boulangers ! » Valérie Ferry, quant à elle, explique que si elle a été sensible à l’idée d’un système plus écologique, c’est qu’elle souffrait d’allergie depuis un moment : « J’en avais marre de sentir l’odeur du perchlo qui me donnait mal à la tête. » Ce solvant utilisé dans la plupart des pressings est classé cancérigène. Le bien-être des salariés, c’est aussi l’assurance qu’ils travailleront avec plus de motivation et plus longtemps. Ainsi, depuis qu’il a installé son entreprise de mécanique de précision dans un bâtiment rénové et sain, Hervé Salmon, dirigeant de la Mécanique du Plateau, a observé une augmentation de la productivité. « Mes salariés se sentent plus à l’aise. Avant Les aides et l’accompagnement De nombreuses aides existent pour les entreprises qui investissent dans le développement durable, cependant, elles varient selon les territoires et les situations. Le plus simple est donc de contacter votre chambre de métiers, la région et le département pour savoir ce à quoi vous pouvez prétendre. il n’y avait pas de réfectoire ou même de sanitaires dignes de ce nom. C’est un investissement important mais je m’y retrouve. » Ces initiatives ont conduit l’entreprise à être lauréate de la catégorie « sociétale » du prix « développement durable et artisanat » de la CMA 28. Des clients satisfaits L’objectif de tous ces artisans est également de séduire le client. Pour tous, l’impact de leur choix est visible. « Les clients m’en parlent, ils trouvent mes méthodes plus saines. Ça se voit sur les vêtements, ils sont moins abîmés », confie Valérie Ferry. Selon Alain Texeira, c’est un critère déterminant pour les trois quarts de sa clientèle. « La demande est là. Les clients viennent parfois de loin car ils apprécient notre démarche. D’autres parce qu’ils pensent que c’est meilleur pour leur santé et celle de leurs cheveux. » Hervé Salmon constate en tout cas qu’il va dans le sens adéquat. « Nous travaillons depuis longtemps avec une entreprise orientée développement durable. Partager le même état d’esprit qu’eux est un avantage indéniable. Leurs commandes représentent désormais 10 % de mon chiffre d’affaires. » Pour Jean-Marc Imberton, Réversible séduit également de nombreux clients par sa démarche : « Beaucoup de gens recherchent des produits qui ont une histoire. Nous sommes donc sur un secteur porteur. » Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 31 D ossier Au cœur de l’économie verte Il existe des secteurs dans lesquels les artisans sont fortement incités à se mettre au développement durable en modifiant de façon profonde leur manière de travailler. C’est notamment le cas du bâtiment qui fait face à un nouveau défi, celui de la construction verte. « La demande des consommateurs évolue vers l’écoconstruction mais il y a encore trop peu de clients » explique Sophie Bagagem. artisans ont bien compris. C’est le cas de François Raphanaud, spécialiste de l’ossature bois. S’il a choisi de faire la formation Écoartisan et se passionne pour la construction verte, il garde la tête sur les épaules. « L’ossature bois représente 40 % de notre activité. Donc nous continuons à faire principalement de la couverture. » Car aujourd’hui, même 32 ● © Fotolia C onstruire durable, c’est l’avenir du secteur du bâtiment. Tous les experts s’accordent pour dire qu’ensemble, les consommateurs et les décideurs emmènent le bâtiment vers la construction verte. Même les politiques s’y mettent. La conception de l’habitat en a été totalement bouleversée ces dernières années. « Ceux qui seront formés et auront réfléchi à cette question auront une longueur d’avance quand la demande explosera », explique Sophie Bagagem, conseiller environnement et coordinatrice du service Hygiène-SécuritéEnvironnement à la CMA de Charente-Maritime. Un positionnement que certains si « la demande des consommateurs évolue vers l’écoconstruction, il y a encore trop peu de clients », concède Sophie Bagagem. Elle conseille donc aux artisans de « conserver en parallèle pour l’instant leur métier traditionnel ». Un rôle de conseiller Alors que de nouvelles innovations voient le jour régulièrement, les clients ont d’autant plus besoin de l’artisan comme conseiller. C’est ainsi que François Chouvel, co-dirigeant de Terre Solaire dans l’Eure, conçoit l’activité de son entreprise : « Nous faisons un gros effort de formation et une sélection des meilleurs partenaires pour Le monde des artisans ● janvier-février 2010 proposer des solutions fiables à nos clients. » François Raphanaud a également intégré cette dimension : « Les clients souhaitent parfois un isolant écologique mais le coût les fait parfois hésiter. C’est là-dessus que nous devons jouer notre rôle d’éco-artisans et évoquer les économies d’énergie ». Un avenir vert Il y a des artisans qui ne s’en font pas pour leur avenir et Laurent Allart, dirigeant de Delphi Environnement, fait partie de ceux-là. Fabricant de presse pour compacter les déchets cartons, il sait que son activité va se développer. Et pour cause : « On est au cœur de la filière envi- ronnement et le recours aux machines que nous fabriquons va devenir de plus en plus important puisqu’il y a de plus en plus de déchets. » François Raphanaud est également optimiste : « Pour l’ossature bois, nous travaillons à 90 % pour des particuliers mais on sent que ça se développe au niveau des collectivités locales. » Pour développer encore plus en avant la construction écologique, Hervé Piault, co-dirigeant de l’entreprise Van Nes éco concept, pense qu’il faut « faire baisser les coûts des matériaux écologiques ». Hervé Piault, co-dirigeant de l’entreprise Van Nes éco concept : « Il faut baisser les coûts des matériaux écologiques ». Pour lui, le prix reste une donnée importante pour les consommateurs mais sur ce point il a bon espoir : « L’offre se développe beaucoup et les prix sont déjà devenus bien plus raisonnables. » Le bâtiment forme ses artisans Pour valoriser les artisans et les aider à acquérir la maîtrise des performances énergétiques dans le bâtiment, la Capeb a créé la marque Éco Artisan. Quant à la FFB, elle propose la charte « Bâtir avec l’environnement » et incite ses adhérents à être qualifiés Qualibat et Qualifelec. L’objectif étant qu’ils deviennent des « Pros de la performance énergétique. » 3 PLUS D’INFOS SUR LES SITES : www.capeb.fr et www.ffbatiment.fr/ D ossier Charente-Maritime ® Un Réseau Artisanat-Université sur le thème de l’éco-construction Le concept de Réseau Artisanat-Université® est né d’une initiative de l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) pour mettre en place un dispositif visant à accompagner les dirigeants d’entreprises artisanales dans la gestion de leur entreprise et la mise en place de stratégies de marché. Les ressources de l’enseignement supérieur sont mises à disposition des chefs d’entreprises artisanales pour apporter leurs compétences sur des thématiques qui les préoccupent. E n Poitou-Charentes, la thématique retenue concerne l’éco-construction. Le partenariat établi réunit l’Université de La Rochelle, via l’Institut de gestion, la CMA de la Charente-Maritime et des entreprises artisanales issues des différents métiers du bâtiment. Pourquoi l’éco-construction ? La filière se développe rapidement. Les techniques, le matériel se multiplient. Les particuliers ont souvent du mal à s’y retrouver. Les artisans formés à l’éco-construction ont des difficultés à faire reconnaître leur savoir-faire face aux enseignes nationales disposant d’une bonne offre commerciale. Il est important pour les professionnels de se structurer et de définir une stratégie d’organisation. Quels sont les objectifs ? Une première réunion a permis de définir des axes de travail. Les objectifs attendus par les artisans sont : ◾ acquérir des techniques de commercialisation, améliorer leur marketing ; ◾ fédérer un réseau de professionnels compétents ; ◾ partager leurs expériences à travers la réalisation de fiches d’évaluation du matériel ; ◾ identifier les prescripteurs et se faire connaître auprès d’eux. 3 CONTACT : Si vous souhaitez participer aux prochaines réunions, contactez Sophie Bagagem, coordinatrice Hygiène, sécurité, environnement au Pôle développement technique de la CMA 17 au 05 46 50 03 01 ou par email : s.bagagem@ cm-larochelle.fr Zone d’activité HQE (Haute Qualité Environnementale) Z S Soucieux de protéger un environnement fragile et une nature généreuse, les élus de la Communauté d de Communes du Bassin de Marennes ont souhaité aménager différemment et durablement lles espaces économiques pour lesquels ils ont la compétence. A Ainsi, depuis le début de l’année 2009, les élus communautaires travaillent sur la certification ISO 14001 e et EMAS (norme européenne) pour « la conception et la réalisation des zones d’activités de lla Communauté de Communes du Bassin de Marennes », et la mise en œuvre d’un Système de Management Environnemental (SME). Le SME permet d’améliorer de façon continue les efforts de la collectivité en matière de développement durable. Les résultats de l’audit de certification seront connus dans le courant du premier semestre 2010. Si la CdC du Bassin de Marennes est certifiée, elle sera la première Communauté de Communes en France à obtenir cette double certification. Le premier projet concerné par ce périmètre de certification est le futur parc d’activités artisanales d’environ 30 hectares situé sur la commune de Le Gua. La livraison commerciale du parc d’activités est prévue pour l’année 2011. 3 CONTACT : CdC du Bassin de Marennes : 05 46 85 98 41 Cécile Braine, responsable du SME ; Jean-François Damas, responsable du développement économique Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 33 Rubrique réalisée en partenariat avec le cabinet P ratique ◼ DATES DE VALEUR D’UN CHÈQUE OU ESPÈCES Depuis le 1er novembre 2009, les sommes qui vous sont payées doivent être sur votre compte plus rapidement qu’auparavant. Ceci pour mettre fin à la pratique du décalage entre la date de valeur d’un paiement et celle de sa comptabilisation par votre banque. Ces nouvelles règles vont également faciliter la gestion de votre trésorerie. L’article 1er de l’ordonnance n°2009-866 du 15 juillet 2009 et celui de la loi n°2009-1255 du 19 octobre dernier tendant à favoriser l’accès au crédit des PME modifient les règles qui avaient cours. Ainsi, il est prévu : ● pour les versements d’espèces : si le versement émane d’un professionnel, c’est-à-dire lorsqu’il est fait par une personne pour des besoins professionnels, alors le montant versé est mis sur votre compte et reçoit une date de valeur au plus tard le jour ouvrable suivant celui de la réception des fonds. S’il est fait par un particulier, votre banque doit mettre ces fonds à votre disposition et recevoir une date de valeur dès que les fonds lui sont remis. ● pour l’encaissement d’un chèque : pas de distinction à faire entre un particulier ou un professionnel concernant le titulaire du compte-chèques, la date de valeur de ce dernier ne peut différer d’un jour ouvré de la date retenue pour sa comptabilisation sur un compte de dépôt. ANNUAIRES PROFESSIONNELS : VIGILANCE ! S i tous les annuaires professionnels ne sont pas des arnaques, il convient cependant d’adopter toutes les règles de prudence avant de signer un document qui vous est adressé. Sur ce papier initial, le plus souvent anodin, ressemblant à une demande de renseignements ou de vérifications de coordonnées de votre entreprise, l’engagement est généralement peu lisible. Il peut également vous proposer l’insertion de vos coordonnées dans des annuaires électroniques, ou sur papier. Après avoir survolé ce document et l’avoir renvoyé avec votre signature, vous recevrez une facture, puis des courriers de relance. Aucun bon à tirer ne vous a été adressé, aucune insertion n’est réalisée dans aucun document ou alors la réalisation est très insuffisante. Comment ne pas se laisser piéger et comment réagir ? 1- Identifier les demandes litigieuses Ces demandes sont adressées par télécopie, par mail ou encore par voie postale. Le plus souvent, les documents envoyés aux professionnels sont adressés par des sociétés étrangères ; même si des sociétés implantées en France sont également susceptibles de vous en adresser. Dans un cas concret, un client a reçu une demande de renseignements au moyen d’un docu- ◼ RÈGLES DE CUMUL EMPLOI- RETRAITE ment utilisant un code couleur propre à lui faire penser que la demande émanait d’un service connu nationalement et consistait seulement dans le renouvellement de son abonnement. Cela constitue des pratiques commerciales trompeuses et frauduleuses sanctionnées par l’article L121-1 et suivants du Code de la consommation. Certaines sociétés sont bien connues et identifiées, des décisions à l’étranger ou en France ayant d’ores et déjà été rendues, les condamnant à des amendes importantes. 2- Ne payez pas une demande qui vous semble issue d’une telle société Que faire face à la demande de paiement ? D’abord, ne payez pas. En règle générale, à la suite de la réception de la première facture, beaucoup demandent l’annulation du contrat. Cette première démarche de votre part est nécessaire pour prouver votre contestation. Pour avoir cette preuve, envoyez votre réclamation par courrier recommandé avec accusé de réception, dans laquelle vous contesterez avoir signé le bon de commande, pensant n’avoir répondu qu’à une demande de renseignement, et que vous refusez toute insertion de vos coordonnées sur quelque support que ce soit. Dans un second temps la société peut faire appel à une société de recouvrement. Ne cédez pas au harcèlement. Seule l’existence d’une décision de justice, un « titre exécutoire », peut leur permettre de vous obliger à régler les sommes réclamées. 3- Portez plainte Rien ne vous empêche de faire des démarches auprès de la société afin que celleci cesse toute action. Que la société soit basée à l’étranger ou en France, vous pouvez également saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou le Procureur de la République, sur la base d’une publicité mensongère si l’entreprise est située en France, soit dans le cadre d’une coopération administrative internationale si elle est située à l’étranger. 3 CONTACT : Pour poser vos questions juridiques professionnelles ou personnelles appelez TélExper au 02 43 404 405 (appel non surtaxé). Assistance de Juristes ou d’Experts (avocat, notaire, fiscaliste) par téléphone, par écrit, sans RV. Pour litiges importants : intervention de Négociateurs Amiables. Depuis janvier 2009, dans le cadre de la simplification du cumul emploi-retraite, les retraités sont autorisés à continuer à travailler ou à reprendre librement une activité, sous réserve d’avoir liquidé leurs pensions de vieillesse auprès des régimes de retraite obligatoires (de base et complémentaire, en France et à l’étranger) : ● à 60 ans, s’ils ont eu une carrière complète (ouvrant droit à une retraite à taux plein), ● à 65 ans dans tous les cas. Une circulaire n°2009/044 du 15 octobre dernier du Régime social des indépendants (RSI) apporte désormais toutes les précisions utiles sur les modalités de ce cumul. 34 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Rubrique réalisée en partenariat avec P ratique ◼ AVIS D’EXPERT Yazid Zouaoui, Chef de marché Paye chez Ciel Les solutions pour gérer sa paye © Johnny Lye / Fotolia S ouvent assimilée à une activité administrative, l’édition des bulletins de paie est une fonction sensible et complexe. D’ailleurs, les erreurs ne sont pas rares sur les bulletins : 40 % d’entre eux en comporteraient selon le ministère du Travail. La gestion de la paye nécessite des compétences variées. Aussi, avant de choisir votre solution de gestion des fiches de paie, déterminez qui se chargera de la saisie : vous-même, l’un de vos employés ou un spécialiste de la sous-traitance des paies ? Deux solutions s’offrent alors à vous : ◾ La gestion interne, par le biais d’un logiciel Faire le choix d’un logiciel n’est pas forcément lié à la taille de l’entreprise : nombre de petites entreprises ont des connaissances pointues en matière de paye et choisissent cette solution pour la faire eux-mêmes. La question à se poser est celle des compétences : plus on emploie de salariés avec des contrats particuliers (saisonniers, temps partiel) plus il devient complexe de gérer sa paye soi-même. De plus, la paye ne se résume pas seulement à la conception et au paiement des bulletins de salaire : différents documents et états des charges doivent être complétés (taxe sur les salaires, DADS, taxe professionnelle, etc.). Il est donc essentiel de bien choisir son logiciel et son éditeur en fonction des services d’assistance proposés. ◾ L’externalisation de la paye Si vous souhaitez vous prémunir contre tout risque d’erreur et oubli, optez pour l’externalisation. Selon la taille de votre entreprise, le nombre de bulletins à traiter et les compétences techniques des personnes chargées de la saisie, cette externalisation pourra être totale ou partielle. Traitement partiel : votre entreprise se charge de la saisie (sur un logiciel « classique » ou via Internet) et de l’édition des documents courants (bulletins de salaire, journal de paie, etc.) ; et un employé d’une entreprise spécialisée intègre les données fournies et complète les bordereaux sociaux ainsi que les documents annexes. Traitement total : votre entreprise se charge de collecter les données liées aux salaires (heures travaillées, absences et congés, primes, etc.) et les transmet à un prestataire spécialisé qui se charge de la conception, de l’édition et de la préparation des états de charges. Vous n’avez plus qu’à contrôler et à procéder au paiement. LES PETITES ENTREPRISES AUSSI PEUVENT FAIRE DES RH E mbaucher est souvent une source d’inquiétude pour les artisans et les petites entreprises. Pas seulement sur un plan financier mais plutôt par crainte des formalités administratives, d’une réglementation du travail toujours plus contraignante et surtout par peur d’avoir à mettre en place un véritable management des ressources humaines. Dans ces petites structures, où la proximité du chef d’entreprise pourrait être un véritable atout, le manque de disponibilité de celui-ci devient un véritable frein à la gestion de son personnel. Pour palier ce manque de temps, l’utilisation d’un logiciel vous permet d’informatiser l’administration du personnel, de gérer les rémunérations , d’accompagner l’évolution des emplois et carrières ainsi que la formation professionnelle, et vous donne les moyens « d’avoir tout d’une grande ». Pour conserver leur dynamisme et continuer à s’adapter à leur marché, les artisans doivent anticiper les compétences nécessaires au fonctionnement et aux objectifs de leur entreprise, gérer les compétences existantes, les développer et en attirer de nouvelles. LES SERVICES DE PAIE VIA INTERNET Le rythme des évolutions légales s’accélère chaque année : loi Tepa, réduction Fillon ou télé-déclaration des revenus... Autant de réglementations complexes qui doivent être mises en application rapidement. Pour aider les petites entreprises qui souhaitent éviter les erreurs tout en conservant la gestion des payes en interne, des solutions ont été conçues sur le mode de l’e-paye. Elles vous permettent de personnaliser plans de paye et bulletins selon votre activité. Chaque mois, vous saisissez uniquement les éléments qui changent : congés, primes, absences… Le bulletin se calcule automatiquement. Des spécialistes externes à votre entreprise prennent en charge le calcul de vos bulletins de paye et des documents pour faire les déclarations de charges en tenant compte des mises à jour. Et bien sûr, pour les artisans qui souhaitent gérer l’intégralité de leur paye en interne, il existe des logiciels parfaitement adaptés. Tout dépend des compétences de chaque entreprise et du temps disponible. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 35 P ormation F ratique Charente-Maritime Charente-Maritime JANVIER À AVRIL 2010 CATALOGUE DES FORMATIONS DE LA CMA 17 Intitulé L’entretien de vente Développer son CA, fidéliser sa clientèle Durée Prix artisans et conjoints collaborateurs Date et Lieu Prix autre public 2 jours La Rochelle : 1er et 2/02 35 € 400 € 2 jours La Rochelle : 18/02 - Saintes : 19/04 -1 jour collectif + 1 jour sur site 50 € 400 € Commercialiser ses produits et ses services 2 jours La Rochelle : 8 et 9/02 35 € 400 € La vitrine, votre premier vendeur 2 jours La Rochelle : 8 et 9/03 35 € 400 € Transmission d’entreprise (Collectif + accompagnement individuel) 1,5 jour La Rochelle : 1er et 8/02, 25/03, 1er/04 Saintes : 11 et 18/01, 15 et 22/02 20 € 200 € Protéger et gérer son patrimoine 1 jour La Rochelle : 11/03 20 € 200 € Gérer sa trésorerie : les outils indispensables 1 jour La Rochelle : 25/01 - Saintes : 12/04 20 € 200 € *Découverte de l’environnement Windows XP et multimédia 2 jours La Rochelle : 19 et 20/01 35 € 400 € *Les logiciels de bureautique : Word et Excel 2 jours ● Word : La Rochelle : 9 et 10/02 Saintes : 6 et 7/04 ● Excel : La Rochelle : 16 et 17/02 35 € 400 € *Faire sa comptabilité et sa gestion commerciale en informatique sur EBP 2 jours ● Comptabilité : La Rochelle : 26 et 27/01 Saintes : 16 et 17/03 ● Gestion Commerciale : La Rochelle : 2 et 3/02 ● Devis : La Rochelle : 13 et 14/04 35 € 400 € *Faire sa comptabilité sur CIEL 2 jours La Rochelle : 23 et 24/02 35 € 400 € Retouches d’images 2 jours La Rochelle : 22 et 23/02 35 € 400 € Créer son site Internet 2 jours La Rochelle : 11 et 12/01, 1er et 2/03 35 € 400 € De 18h à 20h ● Débutants : La Rochelle : du 1er/03 au 17/05 ● Perfectionnement : La Rochelle : du 1er/03 au 17/05 50 € 350 € La Rochelle : 18 et 19/01 35 € 400 € Anglais Affirmation et image de soi 20 h 2 jours Gérer son équipe 1 jour La Rochelle : 1 /03 20 € 200 € Sensibilisation au droit du travail 1 jour Saintes : 22/02 20 € 200 € Réalisation du Document Unique + suivi individuel sur site 1 jour Saintes : 18/01 - Jonzac : 23/02 Saint-Jean d’Angély : 22/04 50 € 100 € 140 € er Autodiagnostic en hygiène alimentaire + suivi individuel en entreprise 2 aprèsmidi La Rochelle : 25/01 et 1er/02 Rochefort : 22 et 29/03 50 € Initiation électrique 3 jours 1er, 2 et 3/03 50 € 600 € Habilitation électricien B1, B2, BC, BR 3 jours La Rochelle : 1er, 2 et 3/02 - Saintes : 19, 20 et 21/04 50 € 600 € ADEA - Communication et Relations Humaines 10 jours La Rochelle et-ou Saintes : 25 et 26/01 ; 1er, 2, 22 et 23/02 ; 8,9,15 et 16/03 50 € SUR DEVIS ADEA - Secrétariat et Bureautique 14 jours La Rochelle : du 29/03 au 15/06 50 € SUR DEVIS Gestion de l’Entreprise Artisanale 29 jours La Rochelle et-ou Saintes : du 7/09/2009 au 31/03/2010 50 € SUR DEVIS Comment répondre à un marché d’appel d’offres 2 jours Saintes : 19 et 20/04 35 € 400 € Assainissement individuel 2 jours Saintes : 21 et 22/04 3 CONTACT : 400 € Pour plus d’informations sur les programmes et pour vous accompagner dans l’élaboration de votre projet de formation, contactez-nous : Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Charente-Maritime, 107 avenue Michel Crépeau, 17000 La Rochelle, Katia Soulard, conseillère en formation, 06 48 20 25 86 36 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Charente-Maritime Parce qu'il est important de pouvoir compter sur nos compétences, et notre proximité avec la Chambre de Métiers et de l'Artisanat Les PACTES CREATEURS Les PACTES CREATEURS etREPRENEURS REPRENEURS et Diagnostic et prévisionnel Optimisation fiscale et sociale Solutions de financement Conseils et aide au choix de logiciels Gestion du personnel (obligations légales, déclaration d’embauche, médecine du travail, convention collective…) Formalités juridiques, conseils juridiques Contacts Siège : Maison des Métiers 107 avenue Michel Crépeau 17041 LA ROCHELLE CEDEX 1 05 46 50 00 60 05 46 28 92 26 Antenne de Marennes 18 rue François Fresneau 17320 MARENNES 05 46 50 00 60 05 46 75 68 44 Antenne de Saintes 26-28 cours Maréchal Leclerc 17100 SAINTES 05 46 74 89 90 05 46 74 60 25 Antenne de Dolus d'Oléron Centre Commercial Intermarché 17500 DOLUS D'OLERON 05 46 50 00 60 05 46 76 62 85 DOLUS (1) (1) (1) Uniquement sur Rendez-Vous Antenne de Saint-Martin de Ré 32 route de la Flotte 17410 SAINT MARTIN DE RE 05 46 50 00 60 05 46 37 18 56 www.gestelia17.com www.gestelia-charentemaritime.com M étéo ■ LA TRÉSORERIE DES TPE FRAGILISÉE 54% des patrons de TPE affirment être opposés au lancement d’un grand emprunt. Ils considèrent à plus de 75% que les objectifs devraient avant tout relever de mesures et d’investissements au niveau européen plutôt qu’uniquement national. Par ailleurs, ils n’attendent pas de répercussions bénéfiques à court terme pour l’économie française. Principale conséquence de la crise sur les petites entreprises : une forte fragilisation de leur trésorerie constatée par 61% des patrons de TPE. Ils évoquent aussi une réduction contrainte de leurs coûts (54%), des reports d’investissements (40%) et des réorganisations (30%). 23% d’entre eux ont subi un durcissement des conditions d’accès au crédit de la part de leur banque. 22% avouent avoir failli cesser leur activité. Mais seulement 7% des TPE ont dû se résoudre à des licenciements. Parmi les mesures du plan de relance, une seule mériterait véritablement d’être prolongée en 2010 selon eux : l’exonération des charges pour les embauches dans les TPE. Sondage réalisé par OpinionWay pour Fiducial qui propose un regard croisé des dirigeants de TPE et des Français sur la crise et le grand emprunt. ■ LES PATRONS RESTENT ATTENTISTES FACE À LA CRISE Bonne nouvelle, les chefs d’entreprise reprennent du poil de la bête (53% se déclarent confiants sur l’année à venir). Mais la prudence reste de mise : seuls 16% déclarent envisager des investissements dans les 6 prochains mois, alors que seuls 20% estiment que leur trésorerie sera plutôt en hausse. Concernant le recrutement, 75% ne l’envisagent pas pour ce prochain trimestre. Néanmoins, un bon nombre saluent le dispositif «zéro charge», cité par 48% des sondés. En revanche, parmi les freins à l’emploi, les chefs de TPE/PME citent avant tout le niveau des charges sociales. C’est surtout pour le financement de leur activité que leurs griefs se sont confirmés. Ainsi, 78% déclarent les prêts « difficiles à obtenir », et 72% évoquent des difficultés de financement pour renforcer leurs fonds propres, ou trouver des financements bancaires pour leur cycle d’exploitation. Baromètre trimestriel TPE-PME de l’Ordre des experts-comptables. Ils ont dit « La crise financière actuelle a rendu l’accès au crédit encore plus difficile : à l’évidence, les banques restent frileuses. Elles ont tendance à considérer l’artisan comme un particulier et non pas comme une entreprise à part entière. Dans certaines banques, on pratique le découvert autorisé pour le compte de l’artisan, et non pas une ligne de crédit professionnelle comme c’est la pratique commerciale pour les entreprises », Alain Griset, président de l’APCM, sur les entreprises artisanales d’Outre-Mer, lors de la Conférence interrégionale des chambres de métiers et de l’artisanat d’Outre-mer (Coirema), du 2 au 6 novembre derniers en Guadeloupe. « Dans la droite ligne du Grenelle de l’environnement, il conviendrait d’encourager financièrement l’achat de véhicules professionnels émettant peu ou pas de CO2. Pour les artisans de l’alimentation qui effectuent des tournées en milieu rural, pour les taxis, les ambulanciers, les véhicules de chantiers des artisans du bâtiment et autres, il s’agirait 38 ● TABLEAU DE BORD d’une mesure immédiatement efficace, parce que source d’économies. Pour l’industrie automobile, cela se traduirait par un regain de commandes et d’activité. » Pierre Martin, président de l’UPA, à l’occasion des Etats Généraux de l’économie de proximité du 22 octobre, lors de propositions d’orientation du grand emprunt. SOCIAL • Smic au 1er juillet 2009 : 8,82 €/heure soit 1 337,73 €/mois (35 heures) • Minimum garanti : 3,31 • Plafond mensuel de la Sécurité sociale 2009 : 2 885 € • Barèmes de frais 2009 : repas hors des locaux de l’entreprise : 8,10 € ; repas lors d’un déplacement professionnel : 16,60 € ; logement et petit déjeuner 44,20 € (59,60 € à Paris et dans les départements 92, 93, 94) • Taux de chômage : 9,1 % au 3e trimestre 2009 PRIX • Indice des prix à la consommation en octobre 2009 : 120,05 (-0,2 % sur un an) Ensemble des ménages, tabac inclus, base 100 en 1998 • Indice du coût de la construction au 2e trimestre 2009 : 1 498 FINANCE • Taux d’intérêt Euribor 3 mois (1er décembre) : 0,720 95 % Des Français ont une très bonne image de l’artisanat. Aux yeux du grand public, des jeunes de 15 à 24 ans et des artisans eux-mêmes, l’artisanat est le premier créateur d’emplois et le deuxième acteur de la formation des jeunes. 5e baromètre d’Opinion Way pour le compte du Fonds National de Promotion et de Communication de l’Artisanat. 70 % Des artisans estiment que l’instauration d’une taxe carbone devrait s’accompagner d’une diminution d’un autre prélèvement fiscal ou social. Enquête UPA I+C d’octobre 2009. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 FEU VERT Pour presque 9 Français sur 10, les TPE sont l’avenir de la France. 93% des Français souhaitent des mesures d’urgence pour sauver les petites entreprises françaises. En effet, 92% d’entre eux considèrent qu’elles jouent un rôle majeur dans l’emploi ou pour la formation des jeunes. En revanche, les grandes entreprises restent mal aimées. Uniquement 1% ou 2% des personnes interrogées leur accorderaient des aides. Sondage réalisé par OpinionWay pour Fiducial. FEU ORANGE Si les salariés des TPE estiment avoir de bons échanges avec leurs patrons et que la proximité leur permet de tisser des liens plus étroits que dans les grandes entreprises, l’aménagement du temps de travail et les rémunérations sont moins évoqués. Enquête Fiducial/ OpinionWay sur le dialogue social dans les TPE de novembre 2009. T est Où en êtes-vous en matière de développement durable? En tant que chef d’entreprise, il vous faut désormais compter avec le développement durable, le mettre en œuvre au quotidien, le dompter. Ce quiz va vous permettre de faire le point sur votre positionnement actuel en matière d’environnement. 1. Que pensez-vous du concept de développement 5. Pratiquer une politique de développement durable, durable ? c’est valorisant... A. C’est un enjeu crucial pour notre avenir à tous. B. C’est une mode passagère à laquelle il faut se plier. C. Cela représente avant tout des contraintes supplémentaires pour nous les entreprises. A. Vis-à-vis de vos clients. C’est une bonne pub car c’est un concept à la mode. B. Pour vous et vos salariés, c’est toujours un petit plus pour se différencier. C. Vis-à-vis de votre personnel, de vos clients, de vos fournisseurs et de votre territoire d’implantation. Tous sont censés en bénéficier. 2. Qu’est-ce que le développement durable pour une entreprise? A. Un atout pour son développement économique et sa pérennité, une façon de se différencier. B. Une nouvelle vision managériale permettant d’augmenter la performance. C. Du marketing ou de la communication. 3. Pour vous, le développement durable est plus facilement applicable dans : A. Les grands groupes qui ont un budget et des services dévoués à ces questions. B. Quelle que soit leur taille, les entreprises peuvent jouer un rôle. C. Les entreprises artisanales qui peuvent, à leur échelle, faire beaucoup et à bien des niveaux. 4. Parmi les actions suivantes, quelle est celle que vous faites régulièrement ? A. Faire le tri sélectif et pratiquer le recyclage des déchets. B. Acheter certains produits en fonction de critères environnementaux ou/et éthiques . C. Réfléchir avant d’imprimer certains devis ou factures. 6. En tant que chef d’entreprise, une politique de développement durable représente : A. Une somme d’actions et d’habitudes simples à mettre en œuvre et des investissements rentables. B. Des réglementations toujours plus contraignantes, des investissements lourds qui plombent votre budget. C. Des mises aux normes plus ou moins simples, des investissements sans doute nécessaires. 7. Pour vous, les labels et les chartes de qualité représentent : A. Une bonne pub vis-à-vis des clients mais trop de contraintes pour les obtenir et les garder. B. Un gage de qualité vis-à-vis des clients et des fournisseurs. Une façon de se différencier des concurrents. C. La concrétisation d’un état d’esprit fort, d’une prise de positions claire en matière d’environnement. Calculez vos points selon vos réponses aux questions Question : 1 a=1/b=2/c=3 ; 2 a=0/b=1/c=3 ; 3 a=4/b=3/c=2 ; 6 a=1/b=0/c=2 ; 5 a=3/b=2/c=1 ; 4 a=1/b=4/c=2 ; 7 a=4/b=3/c=2 Test réalisé par Charlotte de Saintignon et inspiré de Hommes & Métiers n° 229 + de 20 points. Entre 10 et 20 points. – de 10 points. Un énorme retard à rattraper Une notion bien intégrée Un bel avenir tout tracé Le développement durable et vous, ça fait 2 ! Vous avez de nombreuses idées reçues sur ce sujet et ne vous souciez aucunement des aspects environnementaux ou sociaux de votre activité. Ces derniers sont pour vous de véritables contraintes ou des préoccupations secondaires. Vous pensez que cette notion est une lubie d’écolos, un effet de mode véhiculé par les politiques et les médias. Des actions sont pourtant possibles, des habitudes simples à prendre tout à fait accessibles. Il est grand temps de vous y mettre ! Et de compter avec le développement durable. Le développement durable ? Ce n’est pas un concept qui vous est complètement inconnu. Les valeurs qu’il véhicule vous touchent, ou du moins, ne vous laissent pas indifférent. En tant que chef d’entreprise, vous êtes conscient de votre rôle au sein de la société et du territoire où vous êtes implanté. Sensible aux aspects environnementaux et sociaux, autant qu’aux préoccupations économiques, le développement durable, c’est une démarche quasi naturelle que vous pratiquez sans faire d’efforts particuliers. Vous êtes sur la bonne voie et avez juste besoin d’un petit coup de pouce pour devenir une entreprise exemplaire. Le développement durable, ça vous connaît ! Cette notion n’a plus, ou très peu, de secrets pour vous. Vous savez comment l’appliquer au sein de votre entreprise. Conscient de votre rôle de précurseur, vous n’avez pas attendu qu’il soit sur le devant de la scène et avez appréhendé depuis longtemps l’idée que s’engager dans cette voie constituait un véritable atout. Tant vis-à-vis de vos clients et de vos fournisseurs que de vos employés. Le succès de votre entreprise est bien parti pour durer… Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 39 F orum Charente-Maritime ANTA CHALLENGE Coup de projecteur sur les jeunes talents des métiers traditionnels de l’alimentation L e 8 novembre 2009, au Campus des Métiers de Saint-Germain-de-Lusignan, David Bret, un des Meilleurs Ouvriers de France, enseignant au Campus et responsable ANTA challenge de Charente-Maritime, accompagné de M. Doignon, président de la CMA17, de M. Thaunay, directeur du Campus de Saint-Germain-de-Lusignan, de M. Laborde, son adjoint, et de Thierry Bellaubre, étudiant des métiers promotion 2008, ont réservé un accueil d’exception à la délégation lyonnaise de l’Association Nationale des Traiteurs de l’Alimentation (ANTA) à l’occasion de la 6e promotion nationale de l’ANTA Challenge. Six nominés représentaient trois régions de France devant sept des Meilleurs Ouvriers de France et les membres du bureau d’ANTA Challenge. En fin de journée, le président de l’ANTA, M. Signovert, a remis avec honneur les médailles et diplômes aux trois lauréats de cette sixième promotion nationale : Jordan Le Hech, Mathieu Perceau et Fabien Kayser. Après une présentation de l’association, M. Signovert en a rappelé les objectifs : « Récompenser les étudiants des lycées professionnels et les apprentis des métiers traditionnels de l’alimentation - charcuterie, boucherie, cuisine, pâtisserie, boulangerie possédant un domaine traiteur - qui se sont appliqués dans leur travail, leur comportement durant leur apprentissage. » TRAVAIL LE DIMANCHE Les nouvelles règles La loi sur le travail dominical a simplifié l’ancien dispositif et étendu les possibilités de dérogation. L’ancien dispositif légal autorisait le travail le dimanche dans les zones touristiques ou thermales et les zones touristiques d’affluence exceptionnelle et d’animation culturelle. Mais sous des conditions assez restrictives et selon des procédures administratives assez lourdes. Tout en réaffirmant le principe du repos dominical, la loi du 22 juillet 2009* a simplifié et élargi les possibilités de dérogation, en distinguant notamment deux types de zones : ■ Les zones urbaines : La nouvelle loi sur le repos dominical du 22 juillet 2009 introduit un dispositif spécifique dans les zones urbaines de plus d’un million d’habitants, soit Paris, Lyon, Aix-Marseille et Lille. Les commerces de détail qui proposent des biens et services au public pourront ouvrir le dimanche dans les périmètres dits « d’usage de consommation exceptionnel » (« PUCE » en abrégé). La liste et le périmètre de ces « Puce » seront arrêtés par le préfet de région sur demande du conseil municipal. Les autorisations d’ouverture le dimanche seront accordées pour une durée de cinq ans après consultation et avis du conseil municipal, de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de la Chambre de Métiers et des syndicats d’employeurs et de salariés des zones concernées. ■ Les zones touristiques : Les communes d’intérêt touristique ou thermale et les périmètres des zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle sont soumises à un dispositif spécifique introduit par la nouvelle loi. La liste des communes concernées et le périmètre des zones sont définis par le préfet sur proposition du maire, après avis du comité départemental du tourisme et des syndicats d’employeurs et de salariés. Alors que les dérogations étaient, dans ces zones, soumises à une autorisation administrative temporaire, tous les commerces de détail pourront faire travailler leur personnel par roulement le dimanche de façon permanente, pendant toute l’année, et sans procédure préalable. Contrairement aux pratiques prévues dans les « Puce », le travail le dimanche dans ces secteurs ne s’effectuera pas sur la base du volontariat et les salariés ne bénéficieront pas de contreparties minimales. En revanche, la loi oblige les employeurs concernés à engager des négociations pour définir les contreparties envisageables, mais la conclusion d’un accord n’est pas obligatoire… Les commerces alimentaires Dans les commerces de détail alimentaire, le repos dominical pouvait être donné, jusqu’à présent, à partir de midi. La nouvelle loi repousse cette heure à 13 heures. Et cela quelle que soit leur zone d’implantation. * Circulaire n°DGT/20 du 31 août 2009 portant application de la Loi n° 2009-974 du 10 août 2009. 40 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 PERMANENCES DES AVOCATS À LA CMA17 Depuis 2002, l’ordre des avocats tient une permanence gratuite dans les locaux de la CMA 17. Les permanences ont lieu deux fois par mois. Les consultations portent aussi bien sur le domaine judiciaire (litiges, etc.) que sur le domaine juridique (statuts, contrats, etc.) : ● Permanences judiciaires : de 9 h à 12 h ● Permanences juridiques : de 14 h à 17 h. Les permanences se tiennent sur rendez-vous exclusivement. Prochaines consultations : ● Lundi 25 janvier 2010 ● Lundi 8 février 2010 ● Lundi 22 février 2010 ● Lundi 8 mars 2010 ● Lundi 22 mars 2010 ● Lundi 12 avril 2010 Pour prendre rendez-vous contactez le Pôle Création Reprise de la CMA17 3 CONTACTS : • Christine Bouin, 05 46 50 00 16 c.bouin@cm-larochelle.fr • Estelle Mandin, 05 46 50 01 07 e.mandin@cm-larochelle.fr • CMA17 – 107 av. Michel Crépeau - 17024 La Rochelle Cedex1 contact@cm-larochelle.fr www.cm-larochelle.fr ■ APPRENTISSAGE La reprise des échanges franco-allemands à la CMA17 Le 18 octobre 2009, la CMA a accueilli un groupe de 10 jeunes apprentis allemands pour un séjour d’une semaine. Au programme, visites touristiques et découverte de l’Artisanat local. Sous la houlette de l’équipe d’animation du Campus des Métiers de La Rochelle, ces jeunes Allemands ont lancé le concours « Peinture sur le mur » à l’occasion des 20 ans de la chute du mur de Berlin. La CMA17 remercie les entreprises qui les ont accueillis ainsi qu’aux équipes de la vie du Campus. PREDISSIME 9 Découvrez les avantages de l’assurance vie par abonnement. Prenez rendez-vous avec votre conseiller pour un bilan épargne personnalisé. www.ca-cmds.fr Voir conditions et notice d’information du contrat en agence. Predissime 9 est un contrat d’assurance de groupe multisupports souscrit par l’ANDECAM auprès de PREDICA. Il ne comporte pas de garantie en capital. PREDICA - compagnie d’assurances de personnes, filiale de Crédit Agricole S.A. - Entreprise régie par le Code des assurances - S.A. au capital entièrement libéré de 915 874 005 € - Siège social : 50-56, rue de la Procession, 75015 Paris - 334 028 123 RCS Paris. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Charente-Maritime Deux-Sèvres. Société Coopérative à capital variable, agréée établissement de crédit et société de courtage d’assurance. Siège social : 12, bd Guillet-Maillet, 17117 Saintes Cedex - 399 354 810 RCS Saintes - N° ORIAS : 07 023 464. Pour passer votre publicité dans ces pages, contactez… CÉDRIC JONQUIÈRES Chef de publicité TÉL : 06 10 34 81 33 FAX : 05 61 59 40 07 © Alexey - Fotolia.com Édité par Crédit Agricole S.A. – 91-93, bd Pasteur, 75015 Paris – Capital social : 6 958 739 811 e – 784 608 416 RCS Paris - Création PROVIDENCE - Prépresse SIGMA (12/09). Contribue au bon développement de vos projets PRESTIGE FABRICATION DE COMPTOIRS EN ÉTAIN Thierry Nectoux “ L’étain éclatant des vieux bistrots “ Ci-dessus : Les accessoires, comme ici des colonnettes, sont faits en laiton, dessinés par les Ateliers mais réalisés par d’autres entreprises. À droite : Lisser un comptoir pour gommer les imperfections. Et ainsi rendre cette impression de pureté qui charme les mains qui s’y posent. De la philosophie du comptoir Depuis plus de soixante-dix ans, l’entreprise familiale Nectoux réalise intégralement des comptoirs de bar, en partant de lingots d’étain. Un métier traditionnel aujourd’hui rarissime, qui nécessite une collection de savoir-faire. 42 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 Photos : Laurent Theeten / Florent Lacas / Pixel image Àgauche : Thierry Nectoux, dépositaire de soixante-dix ans de savoir-faire. Ci-dessus : Le charme des comptoirs en étain prend source dans les mythiques « vieux bistrots » parisiens du début du siècle dernier. Ci-dessous : Les bordures, « identité de l’atelier », selon Thierry Nectoux. Certaines datent de 1880. 1933 Q ui n’a jamais éprouvé le plaisir d’étaler ses bras sur le comptoir d’un bar, devant une tasse de café ou un demi de bière, en jetant un œil sur son quotidien ? Impossible alors de ne pas songer à l’étain brillant d’un « zinc », élément incontournable de l’imagerie des bons vieux bistrots. « C’est la matière la plus adaptée au métier. Elle est chaleureuse, ne fait pas de casse avec le verre, est facile à nettoyer », explique Thierry Nectoux, gérant des Ateliers depuis 1995. « Dans les années soixante, il y avait des dizaines d’entreprises telles que la nôtre à Paris. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux… dans le monde. » Pourquoi cette saignée des fabricants de comptoirs en étain ? « L’arrivée de l’inox, du formica, moins chers et plus modernes, a tué ces ateliers. L’étain est plus cher, mais plus durable. » Aujourd’hui, Thierry Nectoux fait travailler quatre salariés et vend 30 % plus cher que ses « concurrents » qui utilisent des matériaux bon marché. Il ne manque pourtant pas de travail puisqu’il a su aller chercher sa clientèle. Depuis qu’il a pris les rênes de l’entreprise, les Ateliers Nectoux ont internationalisé leur activité. Chaque année, jusqu’à 40 % de son chiffre d’affaires se fait à l’export. Une renommée qui se déploie grâce à son site internet, puis par un bouche-à-oreille local. L’imaginaire collectif qui a court sur le Vieux Paris sert les Ateliers Nectoux : aux Création de l’entreprise par le grand-père de Thierry Nectoux. 1986 Thierry Nectoux commence à travailler dans les Ateliers. 1995 quatre coins du globe, on rêve de ces comptoirs qui évoquent les grandes années de la Ville Lumière. D’où l’importance du visuel. Sur le site, outre la vidéo qui décompose le processus de fabrication, plusieurs photos sont disponibles, ainsi que l’intégralité des 30 bordures proposées aux clients. « Les bordures, c’est ce qui identifie un atelier », rappelle Thierry Nectoux. Elles sont posées sur des meubles en bois, que les Ateliers réalisent également. « Chacun de nous maîtrise les bases de la menuiserie. Notre métier nécessite également des connaissances en plomberie et en carrosserie. » Savoirs indispensables pour assurer les différentes étapes de réalisation. Il faut d’abord fondre les lingots d’étain reçus puis les couler dans des moules, avant de les souder puis de cacher les soudures. Une fois la plaque assemblée au meuble, une grosse part du travail consiste à gommer les impuretés du métal, par des séances de râpage, lissage et frisage. Au total, dix à quinze heures de travail au mètre. Le prix à payer pour pouvoir apprécier le tintement d’une tasse de porcelaine sur un « zinc » immaculé. Florent Lacas 3 CONTACT : Ateliers Nectoux, 92800, Puteaux Plus de photos sur : pixel.laurenttheeten.com/, section « Artisanat » Il devient le gérant de l’entreprise. 2009 Les Ateliers Nectoux obtiennent la distinction d’Entreprise du Patrimoine Vivant. Le monde des artisans ● janvier-février 2010 ● 43 I nitiatives CONCOURS TALENTS CES ARTISANS ONT DU TALENT Sensibilité humaine, développement local, respect de l’environnement, innovation… Les raisons sont multiples pour récompenser ces artisans porteurs d’emplois durables au développement exemplaire. Quatre d’entre eux ont retenu notre attention. L es parts de marché, c’est maintenant qu’il faut les prendre ! C’est le moment de créer, les dispositifs d’aide à la création d’entreprise sont nombreux et les démarches facilitées. » C’est ce que n’ont pas hésité à faire Benjamin Cuier et Philippe Larzègue, Jean-Benoît Durand et Franck Loigerot. Leurs points communs ? Un farouche besoin de se lancer et de réussir. Et le prix Talents qui les récompense cette année va les aider à se développer. « 2 métiers en 1 seul Tous plus dynamiques les uns que les autres, ils ont de l’énergie à revendre : Jean-Benoît Durand, lauréat du Talents Développement avec la Petite Boîte, est un habitué du concours : ancien lauréat régional Talents de l’Artisanat et du commerce pour son magazine régional pour enfants Normandie junior, son objectif est de lancer 200 livres pour enfants sur les régions françaises d’ici 3 ans. Franck Loigerot, lui, a réuni 2 métiers aux technicités différentes dans un seul. Les nouvelles réglementations thermiques rendant inséparables l’installation électrique et l’isolation des cloisons, il est devenu plaquiste électricien. Aujourd’hui, il a 3 mois ◾ Tentez vous aussi votre chance ! Pour poser sa candidature pour 2010, il faut avoir créé son activité entre le 1er janvier 2009 et le 31 mars 2010 et être soutenu par une Boutique de gestion ou par une autre structure d’aide à la création d’entreprise. Date limite d’inscription : 30 avril 2010 de commandes devant lui. « Avec ces 2 métiers, l’entreprise offre une sorte de package, adapté aux besoins, dans un contexte où les chantiers de rénovation connaissent un fort développement. » Quant aux jeunes créateurs Benjamin Cuier (32 ans) et Philippe Larguèze (33 ans), tous deux passionnés de mode urbaine, ils ont choisi de renouer avec la tradition locale de Grenoble : la ganterie de luxe. Le prix de l’Artisanat et du Commerce ? « Une récompense qui vient souligner nos efforts pour relancer un produit régional » (Grenoble ayant été capitale de la ganterie). Ils ont donc lancé Handwear Distribution en septembre 2008 et commercialisent aujourd’hui des gants, ou « habits de mains » originaux, stylisés street wear, alliant matières françaises de qualité et design exclusif. Installés en Zone Franche Urbaine (ZFU), ils travaillent avec les industriels régionaux et s’assurent que leurs produits « On a choisi de se lancer dans un secteur peu concurrentiel et bien ancré dans notre région » © David Delap orte Benjamin Cuier et Philippe Larguèze, Handwear Distribution. 44 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 soient acheminés de la manière la moins polluante possible. Cet hiver, ils diffusent déjà leur seconde collection. Un développement exponentiel puisque le réseau de revendeurs qu’ils ont développé est passé de 60 boutiques multimarques à plus de 200 en une saison. S’ils sont déjà présents en France, en Europe et au Japon, ils ne veulent pas en rester là. Philippe explose : « Le prix Talents c’est juste énorme ! La subvention (8 000 €) va financer les 2 prochains Salons et donc contribuer à notre développement à l’international. » Un bon coup de pouce pour ces jeunes créateurs qui ont su faire d’une idée, un business rentable et innovant. À qui le tour ? 3 INSCRIPTIONS : en ligne sur le site www.concours-talents.com/ rubrique « s’inscrire » Franck Loigerot, plaquiste électricien. Jean-Benoît Durand, la Petite Boîte. I nitiatives PRIX GOÛT ET SANTÉ MAAF ASSURANCES 2008 CE QU’ILS SONT DEVENUS : CHRISTIAN SÉGUI, TRAITEUR HÉDONISTE E « Le secret de la réussite, c’est le plaisir. Celui qu’on prend, qu’on offre et qu’on partage. » Héritier des épicuriens méditerranéens, le Catalan Christian Ségui, lauréat du Prix Goût et Santé 2008, n’en garde pas moins les pieds sur terre. st-ce rudesse des temps que nous vivons ? Il semble de plus en plus rare de lire, dans les regards, le plaisir d’exercer une activité professionnelle. Sauf dans l’artisanat où, au hasard des rencontres, on croise des passionnés, intarissables sur leur métier. Christian Ségui est de ceuxlà. Si sa tatin de poireaux et tomates, ceviche de saint-jacques, jus de persil a conquis le jury du Prix Goût et Santé 2008, il le doit aussi à sa faconde, à son sourire et surtout à son enthousiasme. « Pour moi, concourir pour un prix, c’est une façon d’améliorer ma pratique, la connaissance des produits, les gestes. Mais c’est avant tout un acte de plaisir partagé. » Certes. Mais le Catalan prépare actuellement le concours des MOF 2010, ce qui n’est pas, on en conviendra, une partie de plaisir. Sa carte saisonnière sur Internet Évoluer sans perdre son âme Pour ce patron de 8 salariés, qui partage la responsabilité de l’entreprise avec son épouse, l’essentiel n’est pas le projet économique mais la recherche de l’excellence et la passion. Il forme des apprentis ? «Oui, je l’ai toujours fait. On ne peut pas ne pas transmettre ce savoir. » Il fait grandir sa boîte ? « Non, elle grandit par ellemême, naturellement. » Un petit coup de pouce par-ci par-là, comme le réinvestissement du montant du Prix MAAF dans les comptes de l’entreprise. Ou comme le site Internet réalisé récemment, et dont il prétend que « même ici, en province, pour notre clientèle, il est indispensable ». Des pages au design épuré, à l’image des spécialités qu’il propose, marquées par le souci d’une esthétique irréprochable. Christian Ségui, c’est l’archétype du traiteur des temps nouveaux, qui s’adapte aux goûts d’une époque sans perdre ses racines. « Il y a aussi des amateurs de plats riches, se défend-il, mais beaucoup de mes clients sont attentifs au bilan nutritionnel de ce qu’ils achètent ». La recherche d’une recette adaptée au Prix Goût et Santé n’a pas été sans lendemain. « Désormais, toute une partie de ma carte obéit à ces principes. » Sans se lasser, il explique, démontre, convainc. Et ça marche, tant pour le client en boutique, que pour l’entreprise ou la réception. Petit à petit, depuis son village de Ponteilla, près de Perpignan, Christian Ségui fait évoluer l’image du traiteur. CFCMO - SA Coopérative de Crédit à Capital Variable - RCS La Roche/Yon B 307 049 015 - Intermédiaire d’assurance n° ORIAS 07 027 974 - 34 rue L. Merlet - 85000 La Roche/Yon - Tél. 02 51 47 53 00 - Crédit photo : Crédit Mutuel - Décembre 2009. Envie de transmettre ou de reprendre une entreprise ? LMA74_17_45.indd 45 Partenaire des professionnels, le Crédit Mutuel vous accompagne. Parlons-en ensemble. 8/01/10 15:15:16 O pinion Alors que les 2es États généraux de l’Économie de proximité viennent d’avoir lieu, Hassan Zaoual, professeur et expert, nous fait partager sa vision d’un nouveau modèle économique basé sur la solidarité, au service de l’homme, suite à la dégénérescence de la globalisation et à la remise en cause du productivisme et des lois du marché. © Charlotte de Saintignon Hassan Zaoual, professeur et expert de l’économie de proximité Le Monde des Artisans : Comment expliquez-vous la crise économique actuelle ? Hassan Zaoual : La globalisation est vouée à l’échec car elle déshumanise, elle dévitalise. Tout ne se réduit pas à l’économie et au marché. Ca a fait l’affaire de la finance et des multinationales mais pas des populations ni de l’artisanat. Les grandes entreprises recherchent exclusivement la rentabilité et le profit, à la différence des artisans. Dans le modèle économique actuel, tout est réduit à une seule vision : l’hégémonie du marché et la standardisation des produits. Nous assistons à l’effondrement de ce monde uniforme et du mythe de l’accumulation. Les gens saturent de la grande taille. La France doit donc changer de modèle et penser proximité. LMA : Qu’entendez-vous par économie de proximité ? H. Z. : Dans l’économie de proximité, les lois du marché n’ont plus cours. Les artisans sont encastrés, enracinés dans les territoires. Ils ont des liens organiques avec leur milieu. Et raisonnent appartenance, réseau, coopération, don, solidarité, partage… Des dimensions que l’on ne retrouve pas dans la globalisation. LMA : Comment qualifieriez-vous les artisans ? H. Z. : L’artisan n’est pas l’homo economicus tel que le pense le savoir éco- 46 “ “ Les artisans sont le laboratoire vivant d’une nouvelle économie au service de l’homme. ● Le monde des artisans ● janvier-février 2010 nomique classique. Il se rapproche de l’homo situs : c’est un homme territorial, c’est-à-dire multidimensionnel. Il a donc une responsabilité sociale que n’ont pas les grandes entreprises et a fortiori la sphère financière. Son but n’est pas de maximiser le profit mais de vivre en harmonie avec son environnement, en osmose avec son territoire. Ici, le territoire apparaît comme un espoir face au désarroi de la globalisation. LMA : Qu’attendent les consommateurs aujourd’hui ? H. Z. : Les consommateurs ont besoin d’être écoutés. À la différence d’un hypermarché, ce non-lieu qui pratique un marketing agressif et anonyme avec une multiplicité d’articles et aucun conseiller pour vous aiguiller. Les artisans, eux, proposent du relationnel, du contact humain, ainsi, ils inspirent confiance. Être à la fois économique et social, l’artisan travaille en tenant compte du client, de son intérêt. Il y a de l’incalculable dans cette économie + BIO humaine de proximité. Aujourd’hui, les consommateurs recherchent des produits de qualité, avec une traçabilité éprouvée. Les agents économiques ont besoin de repères et les trouvent dans le territoire, dans son identité. LMA : COMMENT VOYEZ-VOUS LA SORTIE DE CRISE ? H. Z. : La crise a démontré la faillite de l’économie globale. C’est la fin de l’économie violente où la logique de vente à tout prix avait cours. Il y a donc opportunité de changement. Et là, l’artisanat a un rôle à jouer : nous allons vers une économie où le social et la transmission seront plus que jamais au cœur de nos préoccupations. Les artisans sont porteurs d’une nouvelle vision de l’économie au service de l’homme. Propos recueillis par Charlotte de Saintignon 1991 : Professeur d’économie et d’aménagement territorial à l’université du Littoral Côte d’Opale (Dunkerque). 1996 : Docteur d’État, habilité à diriger des recherches en sciences économiques. 1998 : Lauréat des Nations Unies pour un prix international Cultures et Développement économique. 2005 : Auteur de Socioéconomie de la proximité. Du global au local, éditions L’Harmattan. entaire-santé r d’une complém te do us vo , ite tra : Préparer votre re s quoi qu’il arrive ut prendre he oc pr s vo er ég sur mesure, prot ’il faut prévoir, maintenant qu’il fa mille autres qu ez c’est maintenant s. Maintenant, alors que vous av t avoir on c’ si t, es les bonnes déci tisan, indépendan ar tre ’ê qu e rc pa choses à faire, oses à faire. toujours mille ch dépendants, artisans et les in s le ur po s, an tis ment Créée par les ar it tout son engage tés à vos besoins. tru ns co a RA N M la adap ns et de services autour de solutio évoyance : la MNRA Retraite, Santé, Pr t demander aux conseillers de en m ai vous pouvez vr vous. avec vous, pour r pe cu oc en s’ de É, PRÉVOYANCE RETRAITE, SANT 0810 66 66 72 www.mnra.fr SANTÉ - PRÉVOYANCE - AUTO - HABITATION Partenaire du Stade Rochelais SMAM Mutuelle - Phot P os : rubberball - phottodisc - Images I ource vous souhaite une excellente année 2010 ! Solutions exclusives ARTISANS ! Depuis 1834 à La Rochelle, SMAM mutuelle est un partenaire incontournable dans le domaine de la mutuelle complémentaire santé. Notre connaissance du tissu local, notre implication quotidienne dans la vie rochelaise font que, jour après jour, nous sommes devenus un véritable relais de l’économie sociale, auprès du tissu associatif, des particuliers, des entreprises et bien sûr des travailleurs indépendants. Pour 2010, ce dynamisme et cette philosophie d’entreprendre nous permettent ainsi d’être à vos côtés et de vous soutenir dans la réalisation de tous vos projets. 45-49, avenue Jean Moulin 17034 La Rochelle Cedex 1 Du lundi au vendredi, de 9h à 19h - Le samedi jusqu'à 12h30 Mutuelle régie par le livre II du code de la mutualité, immatriculée au registre national des mutuelles sous le n° 781337266 9>:H:A¿E6GI>G9: '('Ï=I$bd^h h H6CH6EEDGI CDJK:6JC>HH6CCK'%% 9XdjkgZoaVgkdaji^dcYVchidjiZhhZhY^bZch^dch# &:mZbeaZYZXgY^i7V^aYÉjcZYjgZYZ*VchZi&%%%%%`bedjgjcC^hhVcCK'%%;djg\dc*edgiZh&#*YX^-*XkK^h^V#+%adnZghYZ '(&#+-Ï=I]dghVhhjgVcXZhVkZXjcZkVaZjgYZgZeg^hZÒcVaZÒmZ|')*+Ï=I#Eg^medjg&%%%`bVj"YZa|Yj`^adbigV\Zegkjedjg YXdiZk]^XjaZ/'%#*.Ï=I#HdjhghZgkZYÉVXXZeiVi^dcYjYdhh^ZgeVgaV9>68H#6#Ä&)VkZcjZYjEVk"CZj[Ä.(&+-Cd^hn"aZ"<gVcY 8ZYZm#H>G:C('.-.'(+-G#8#H#7dW^\cn#CDG>6H/%,%%).+,#D[[gZ!ghZgkZVjmegd[Zhh^dccZah!kVaVWaZ_jhfjÉVj(&$%($'%&%# BdYaZeghZci/CK'%%[djg\dcÒc^i^dcK>H>6!dei^dchXad^hdcXdbeaiZk^igZZieZ^cijgZbiVaa^hZ# NISSAN lll#c^hhVc"CK'%%#[g
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23 24, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Publicités départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jon...
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