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Thesis Le rôle et l'impact des médecins dans la prévention du tabagisme : Quand la pratique clinique rencontre la santé publique… HUMAIR, Jean-Paul Abstract Les médecins peuvent aider leurs patients fumeurs avec des conseils et traitements pharmacologiques efficaces. Cependant, les médecins ne conseillent qu’un tiers des fumeurs avec peu de stratégies efficaces. Une formation interactive augmente la qualité des conseils médicaux et l’arrêt du tabac des patients avec un bon rapport coût-efficacité. Une législation interdisant de fumer dans les lieux publics protège la population des effets nocifs du tabagisme passif et amène des bénéfices pour la santé, notamment une réduction des hospitalisations pour exacerbation aiguë de BPCO. Une interdiction totale de fumer dans un hôpital diminue le tabagisme passif et favorise l’arrêt du tabac des employés et patients fumeurs. Une formation systématique et interactive, l’organisation de la pratique et le remboursement des prestations améliore l'aide médicale à l'arrêt du tabac. La recherche doit évaluer l’effet des aides à l’arrêt du tabac par internet ou téléphone portable et des mesures pour respecter l’interdiction de fumer. Reference HUMAIR, Jean-Paul. Le rôle et l’impact des médecins dans la prévention du tabagisme : Quand la pratique clinique rencontre la santé publique…. Thèse de privat-docent : Univ. Genève, 2015 Available at: http://archive-ouverte.unige.ch/unige:80129 Disclaimer: layout of this document may differ from the published version. [ Downloaded 14/10/2016 at 20:50:53 ] Section de médecine clinique Département de médecine communautaire, de premier recours et des urgences Service de médecine de premier recours "Le rôle et l’impact des médecins dans la prévention du tabagisme : Quand la pratique clinique rencontre la santé publique…" Thèse présentée à la Faculté de Médecine de l'Université de Genève pour accéder à la fonction de privat-docent par Jean-Paul HUMAIR ______________________________________ Genève 2015 1 Table des matières Remerciements 4 1. Objectifs de la thèse 6 Résumé 5 2. Tabagisme actif : Un problème majeur de santé publique 2.1 Prévalence du tabagisme 2.2 Risques du tabagisme actif 2.3 Rôle de l’industrie du tabac 7 7 8 10 4. Arrêt du tabac 4.1 Bénéfices de l’arrêt du tabac 4.2 Processus d’arrêt du tabac 4.3 Dépendance nicotinique 4.4 Méthodes d’arrêt du tabac 4.4.1 Conseils d’aide à l’arrêt du tabac 4.4.2 Traitements pharmacologiques 4.4.3 Cigarette électronique 14 14 15 16 17 17 19 25 3. Stratégies de contrôle du tabac 3.1 Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti-Tabac 3.2 Mesures efficaces de contrôle du tabac 5. Aide médicale à l’arrêt du tabac 5.1 Rôle des médecins dans l’aide à l’arrêt du tabac 5.2 Pratiques d’aide à l’arrêt du tabac des médecins 5.3 Formation des médecins à l’aide à l’arrêt du tabac 12 12 12 27 27 27 28 6. Tabagisme passif : Un autre problème de santé publique 6.1 Tabagisme passif : Effets sur la santé des adultes 6.2 Tabagisme passif : Effets sur la santé des enfants 29 29 30 8. Smoking cessation strategies observed in videotaped general practice consultations 33 7. Interdiction de fumer dans les lieux publics : Stratégies et impact 7.1 Interdiction de fumer dans les lieux publics 7.2 Impact d’une interdiction totale de fumer dans un hôpital public 7.3 Impact d’une loi d’interdiction de fumer sur la santé de la population 31 31 31 32 2 9. Efficacy of resident training in smoking cessation: A randomized controlled trial of a program based on application of behavioral theory and practice with standardized patients 10. A new curriculum using active learning methods and standardized patients to train residents in smoking cessation 11. Cost-effectiveness analysis of a european primary-care physician training in smoking cessation counselling 12. Interdiction de fumer à l’hôpital: Quel impact ? 13. Acute respiratory and cardiovascular admissions after a public smoking ban in Geneva, Switzerland 42 52 66 72 97 14. Discussion et perspectives 14.1 Aide à l’arrêt du tabac en pratique clinique : Discussion des résultats 14.2 Formation des médecins à l’aide à l’arrêt du tabac : Discussion des résultats 14.3 Aide à l’arrêt du tabac : Perspectives 14.4 Réduction du tabagisme passif et de ses effets: Discussion des résultats 14.5 Réduction du tabagisme passif et de ses effets: Perspectives 104 104 105 107 109 110 16. Bibliographie 114 15. Conclusions 112 3 Remerciements Je tiens à exprimer ma sincère et profonde gratitude à tous ceux qui ont rendu possible mes travaux de recherche et la rédaction de cette thèse. Je tiens à remercier particulièrement : Jeanette Ward qui m’a encouragé à m’impliquer dans la prévention du tabagisme et m’a initié et encadré pour mon 1er travail de recherche Le Prof. Hans Stalder, mon mentor durant plus de 10 ans, qui m’a stimulé pour faire de la recherche en médecine de premier recours et en tabacologie Le Prof. Jean-Michel Gaspoz qui a pris le relais et m’a soutenu dans mon activité de recherche et pour ma candidature au titre de privat-docent Le Prof. Anselm Wiskott pour ses conseils avisés durant la rédaction de cette thèse Les collègues avec qui j’ai collaboré pour différents travaux de recherche en tabacologie, notamment Jeanette Ward, Jacques Cornuz, Patricia Borrero, Sarah Kupferschmid, Idris Guessous, Nicolas Garin Les collègues infirmières et médecins Patricia Borrero, Sarah Kupferschmid, Jacques Cornuz, Isabelle Jacot Sadowski et Rodrigo Tango, avec qui je collabore depuis de nombreuses années dans le domaine de la tabacologie Je dédie cette thèse à : Mes parents Anne-Françoise et Luc, qui m’ont incité à développer ma curiosité ainsi que mon intérêt et mon investissement pour autrui Eliane pour son soutien très dévoué et son acceptation de mon peu de disponibilité durant mes travaux de recherche et la rédaction de cette thèse Arnaud et Isaline pour être une source de joie, d’énergie et de foi en l’avenir A la nature du Valais pour m’avoir donné l’inspiration d’écrire cette thèse. 4 Résumé Le tabagisme est un problème majeur de santé publique car sa prévalence est élevée, il est la 1ère cause de mortalité prématurée et induit des coûts médicaux et sociaux exorbitants. L’arrêt du tabac permet de prévenir les effets désastreux du tabagisme sur la santé de la population mais est un processus difficile où la motivation à arrêter joue un rôle essentiel et la dépendance à la nicotine l’obstacle principal. Les médecins et les autres professionnels de santé ont un rôle majeur pour aider leurs patients fumeurs à cesser de fumer et ont à disposition des méthodes efficaces d’arrêt du tabac sous forme de conseils et de traitement pharmacologique. Malgré les interventions efficaces disponibles, une é tude de cette thè se montre que les conseils des mé decins aux fumeurs ne sont ni systé matiques ni optimaux. Ils ne conseillent qu’un tiers d’entre eux et n’utilisent les straté gies efficaces de conseil et de pharmacothé rapie que pour une petite minorité . L’obstacle majeur est un manque de compé tences des mé decins en tabacologie ré sultant d’une formation lacunaire dans ce domaine. La formation post-gradué e et continue des mé decins en tabacologie est modé ré ment efficace pour amé liorer les pratiques des mé decins et promouvoir l’arrê t du tabac des patients. La formation des mé decins en tabacologie pré senté e dans cette thè se a é té dé veloppé e avec des mé thodes pé dagogiques interactives et centré es sur le patient. Ce programme augmente la qualité des conseils des mé decins pour cesser de fumer ainsi que le taux d’arrê t du tabac des patients, avec un bon rapport coû t-efficacité . Les é tudes ont montré la nocivité de l’exposition passive à la fumé e du tabac pour la santé des adultes et enfants non-fumeurs. Une lé gislation interdisant totalement de fumer dans les lieux publics permet de proté ger la population des effets nocifs du tabagisme passif. Une é tude de cette thè se montre qu’une interdiction totale de fumer dans un hô pital est efficace pour ré duire le tabagisme passif ainsi que favoriser l’arrê t du tabac des fumeurs parmi les employé s et les patients hospitalisé s. Les lois interdisant de fumer dans les lieux publics entraı̂ n ent en un an des bé né fices pour la santé de la population en ré duisant les hospitalisations pour syndrome coronarien aigu, accident vasculaire cé ré bral isché mique, asthme bronchique et exacerbation aiguë de BPCO. Ce dernier bé né fice a é té dé montré dans une é tude genevoise pré senté e dans cette thè se. Plusieurs stratégies permettent d’optimiser les pratiques et l’impact des médecins pour aider leurs patients fumeurs à cesser de fumer. L’une d’elle est l’inclusion systématique d’un enseignement en tabacologie dans les formations pré-graduée, post-graduée et continue des médecins et autres professionnels de santé Cette formation doit développer les compétences d’aide à l’arrêt du tabac des patients fumeurs, utiliser des méthodes pédagogiques interactives et être disséminée par une stratégie efficace pour maximiser la participation. L’usage de systè mes de rappel dans les dossiers mé dicaux, l’implication de personnel non-mé dical dans les conseils aux fumeurs et un remboursement de toutes les prestations d’aide à l’arrêt du tabac par l’assurance maladie peuvent contribuer à améliorer les pratiques des médecins. La recherche devra mieux définir les méthodes pédagogiques efficaces d’une formation en tabacologie, l’efficacité de l’utilisation par les médecins des ressources d’aide à l’arrêt du tabac par internet ou téléphone portable, l’impact de mesures facilitant le respect des interdictions de fumer et d’éventuels nouveaux bénéfices des interdictions de fumer pour la santé. 5 1. Objectifs de la thèse Cette thèse a pour objectif principal de présenter le rôle et l’impact des médecins dans le domaine de la prévention du tabagisme. L’introduction est une revue de la littérature résumant les effets du tabagisme actif et passif sur la santé, les bénéfices de l’arrêt du tabac sur la santé, le processus d’arrêt du tabac, l’importance de la dépendance nicotinique ainsi que les méthodes d’aide à l’arrêt du tabac à disposition des médecins. Elle montre aussi quels sont le rôle et les pratiques des médecins dans le domaine de l’aide à l’arrêt du tabac auprès des patients fumeurs ainsi que les effets de la formation médicale en tabacologie sur les pratiques des médecins et le tabagisme des patients. Enfin, elle présente l’impact d’une interdiction de fumer dans une institution sur l’environnement, les patients et le personnel ainsi que ceux d’une législation interdisant de fumer dans les lieux publics sur la santé de la communauté. Cette thèse comprend 6 publications de l’auteur sur cette thématique : Le 1er article présente une évaluation objective des pratiques d’aide à l’arrêt du tabac des médecins de premier recours. Le 2ème article présente l’effet positif d’une formation des médecins en tabacologie sur les pratiques des médecins et l’arrêt du tabac des patients. Le 3ème article détaille la méthode pédagogique de ce programme de formation et le 4ème démontre le bon rapport coût-efficacité de cette formation. Le 5ème article décrit l’effet favorable d’une interdiction de fumer dans un hôpital où la qualité de l’air s’améliore et où l’arrêt du tabac des patients et des employés est favorisé. Le 6ème article démontre l’impact favorable d’une législation interdisant de fumer dans les lieux publics avec une importante réduction des hospitalisations pour exacerbation aiguë de bronchopneumopathie obstructive chronique et une tendance non significative à la baisse des admissions pour syndrome coronarien aigu. La thèse se poursuit par une discussion des résultats expliquant les raisons des pratiques suboptimales des médecins dans l’aide à l’arrêt du tabac et des effets modestes de la formation en tabacologie. Elle propose des stratégies d’amélioration pour améliorer la formation et les pratiques des médecins ainsi que les perspectives de recherche clinique, en santé publique et en éducation médicale. La discussion porte aussi sur les effets d’une interdiction de fumer sur la réduction du tabagisme passif dans une institution et dans la communauté ainsi que des stratégies pour optimiser son application et ses effets sur la santé publique. 6 2. Tabagisme actif : Un problème majeur de santé publique 2.1 Prévalence du tabagisme Le tabagisme est en Suisse un problème majeur de santé publique. Depuis une dizaine d'années la prévalence du tabagisme dans la population suisse âgée de 15 ans a baissé pour atteindre 25.9% en 2012 et 25% en 2013 (29 % des hommes et 23 % des femmes) (Figure 1) [1]. La classe d’âge des 20-34 ans a la prévalence la plus élevée avec environ un tiers de fumeurs puis la proportion de fumeurs diminue avec l'âge dès 35 ans. La majorité des fumeurs fument quotidiennement et consomment en moyenne 13 cigarettes par jour. Les ex-fumeurs représentent 22.5% de la population, 25% des hommes et 20% des femmes. Figure 1. Prévalence du tabagisme dans la population Suisse 2011-13 D’après Gmel G, Kuendig H, Notari L, Gmel C, Flury R. Monitorage suisse des addictions - Consommation d’alcool, de tabac et de drogues illégales en Suisse en 2013. Lausanne: Addiction Suisse, 2014. La prévalence du tabagisme diminue progressivement chez les jeunes de 15 à 19 ans, qui comptaient en 2013 22.7% de fumeurs (24% des jeunes hommes, 21.4% des jeunes femmes) [1]. Parmi ces jeunes, 11% fument chaque jour et 12% sont des fumeurs occasionnels [1]. Comme dans d’autres pays occidentaux, il existe une association inverse entre la consommation de tabac et le niveau éducationnel : plus celui-ci est élevé, plus la prévalence du tabagisme diminue. En particulier, le niveau d'éducation influence l'initiation du tabagisme des jeunes de 7 16 à 19 ans, dont 34 % sont fumeurs parmi les apprentis et 20 % parmi les étudiants [2]. On retrouve notamment cette association pour le tabagisme quotidien chez les jeunes hommes, dont la prévalence est de 12% chez ceux avec une formation universitaire, de 16% chez ceux avec un diplôme d’une école supérieure ou une maturité et de 26% pour ceux qui n’ont suivi que l’école obligatoire [2]. L’évolution de la consommation de cigarettes basée sur les ventes en Suisse montre qu’après une forte augmentation jusqu’au début des années 70, la consommation a atteint une relative stabilité et recule depuis le début des années 2000 (Fig 2) [3]. Figure 2. Evolution de la vente de cigarettes en Suisse de 1997 à 2013 D’après Addiction Suisse. Consommation de cigarettes par habitant en Suisse de 1997 à 2013 selon la statistique de vente. Renseignements d’après Département Fédéral des Finances (2014) et Office Fédéral de la Statistique (2014). Lausanne: Addiction Suisse, 2014. 2.2 Risques du tabagisme actif Une causalité est clairement établie entre le tabagisme actif et de multiples atteintes à la santé, dont les plus importantes sont les maladies cardiovasculaires dues à l’artériosclérose, des maladies respiratoires et de nombreux cancers, notamment celui du poumon [4,5]. Le Tableau 1 présente les risques relatifs de mortalité globale et de maladies spécifiques dues au tabac chez les fumeurs [6]. 8 Maladies cardiovasculaires Le tabagisme actif augmente le risque de développer une maladie coronarienne, une maladie cérébro-vasculaire, une artériopathie périphérique et un anévrisme de l'aorte abdominale [6,7]. Cancers Le tabagisme actif augmente le risque de développer les cancers suivants chez les fumeurs: poumons, trachée, larynx, oro-pharynx, œsophage, estomac, pancréas, foie, côlon et rectum, vessie, rein, col de l'utérus et leucémie myéloïde aiguë [6,7]. Maladies respiratoires Le tabagisme actif est non seulement la cause de la plupart des cancers pulmonaires mais il augmente aussi le risque de bronch-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), de pneumonie, d’asthme non contrôlé et de tuberculose, dont le pronostic est moins bon [6,7]. Tableau 1. Risques de mortalité due aux maladies causées par le tabagisme Cause de décès Toutes causes Maladie coronarienne Autres maladies cardiaques Maladies cérébro-vasculaires Autres maladies vasculaires Maladies respiratoires Cancer des poumons Autres cancers Risque relatif chez les fumeurs* Hommes Femmes 2.8 3.0 3.2 3.5 1.85 1.60 1.7 3.2 2.1 3.1 9.0 8.5 14.6 17.8 2.2 1.7 *La catégorie de référence est celle des non-fumeurs. Les valeurs sont ajustées pour l'âge, le niveau d'éducation, la consommation d'alcool et l’index de masse corporelle. D’après Jha P, Ramasundarahettige C, Landsman V, Rostron B, Thun M, Anderson RN, et al. 21st-century hazards of smoking and benefits of cessation in the United States. N Engl J Med 2013; 368(4): 341-350. Sexualité, grossesse et allaitement On a constaté que les fumeuses de tabac avaient une fertilité diminuée et un allongement du délai de conception [8]. La ménopause survient en moyenne 1 à 4 ans plus tôt et les symptômes ménopausiques sont fréquents en cas de tabagisme [8]. Le tabagisme maternel augmente le risque de complications de la grossesse ainsi que des problèmes de santé du fœtus et du nouveau-né : avortement spontané (Odds Ratio (OR)=1.8), grossesse extra-utérine (OR=2.4), retard de croissance intra-utérine (OR=2.9), naissance prématurée (OR=1.4), mort subite du nouveau-né (OR=2.3) ainsi que malformations labiales et palatines (OR=1.3). Le tabagisme durant la grossesse réduit en moyenne le poids de naissance d’environ 200 grammes [7,8]. Autres maladies Le tabagisme actif favorise également d’autres affections, notamment le diabète, l’ulcère peptique, la cataracte, la dégénérescence maculaire sénile, l’ostéoporose, les fractures de la hanche, la parodontite, la polyarthrite rhumatoïde et les troubles de la fonction érectile. 9 Pour toutes les formes d’interventions chirurgicales, le tabagisme entraîne une augmentation du risque péri-opératoire des fumeurs qui présentent 2 à 4 fois plus de complications pulmonaires ou des problèmes de guérison des plaies [7,9,10]. Mortalité Globalement, les fumeurs ont une probabilité d’environ 50 % de mourir d’une maladie due au tabac [11]. On estime que le tabagisme est à l’origine de 22% des décès par cancers, de 82% des décès par cancers pulmonaires et de 7% des décès par maladies cardiovasculaire [11]. En Suisse, plus de 9000 personnes décèdent chaque année d’une maladie due au tabagisme, correspondant à 15% des décès (Tableau 2). Parmi ces décès attribuables au tabagisme, 41% sont causés par un cancer, 41% par une maladie cardiovasculaire et 18% par une maladie respiratoire. Un quart de ces décès concerne des personnes de moins de 65 ans [12]. Tableau 2. Mortalité annuelle estimée attribuable au tabac en Suisse en 2007 Cancer pulmonaire Autres cancers Maladies cardiovasculaires BPCO Autres maladies pulmonaires Autres Total des décès dus au tabac Part de tous les décès Nombre de décès annuels dus au tabac Hommes Femmes Total 1797 688 2485 913 331 1244 2634 1166 3800 877 458 1335 205 129 334 1 2 3 6427 2774 9201 22 % 9% 15% D’après Junker C. Les décès dus au tabac en Suisse. Estimation pour les années entre 1995 et 2007. Neuchâtel : Office Fédéral de la Statistique, 2009. Le tabac réduit l’espérance de vie puisque les fumeurs vivent en moyenne 11-12 ans de moins que les non-fumeurs. A 80 ans, 61% des hommes non-fumeurs et 70 % de femmes non-fumeuses sont encore en vie contre 26% des hommes et 38 % des femmes fumeurs [6]. Coûts Le tabagisme est à l’origine de coûts considérables estimés à 10 milliards de francs suisses par an, dont seulement 1.2 milliards sont dus aux coûts directs des traitements médicaux [13]. La plus grande partie représente les coûts indirects attribuables à la perte de productivité économique (3.8 milliards) ou à la souffrance engendrée par la maladie et le décès (5 milliards). Le tabagisme est donc un problème majeur de santé publique qui justifie une stratégie nationale de prévention [14,15]. 2.3 Rôle de l’industrie du tabac L’industrie du tabac a joué un rôle majeur dans la propagation de l’épidémie de tabagisme au niveau mondial [16]. Tout d’abord, elle s’est développée dès la fin du 19ème siècle en fabriquant et commercialisant la cigarette, qui s’est imposée comme le principal produit du tabac et s’est répandue avec un grand succès à l’échelle planétaire. Grâce à ce produit, l’industrie du tabac a 10 acquis une très grande puissance financière et est devenue un acteur économique majeur amenant des emplois, des revenus et des impôts bienvenus pour tous les gouvernements. Alors qu’ils étaient inconnus lors des premières décennies de son activité, les intérêts économiques de la florissante industrie du tabac ont été mis en danger par la découverte autour de 1950 des premiers effets nocifs du tabac sur la santé humaine. L’industrie du tabac a utilisé de nombreuses stratégies pour contrer la menace des risques sanitaires, afin de maintenir son activité et ses profits en bénéficiant d’un large et durable soutien des autorités publiques [16]. Ces stratégies ont été longtemps cachées mais elles ont été révélées par la publication de 70 millions de pages de documents internes de l’industrie du tabac exigée par le jugement d’un procès de 46 états américains contre les firmes américaines de tabac [17]. L’industrie du tabac a longtemps pratiqué la désinformation et le mensonge en niant la nocivité du tabac pour la santé et en cachant sciemment l’effet cancérigène du tabac découvert par ses chercheurs [16]. Plus tardivement, elle a entretenu le doute sur la toxicité du tabac et a rejeté la responsabilité sur les fumeurs en plaidant pour leur droit à consommer un produit toxique en étant informé des risques [16]. L’industrie du tabac a découvert et compris bien avant le monde scientifique la dépendance à la nicotine du tabac et l’a caché au monde. A l’insu des consommateurs, elle a exploité ce savoir en manipulant le contenu de la cigarette par la sélection de tabacs à plus forte teneur en nicotine et l’ajout d’additifs comme l’ammoniac ou des extraits de cacao afin de renforcer la dépendance nicotinique [16]. Elle a modifié les produits du tabac telles que les filtres, les cigarettes légères, les cigarettes au menthol et plus récemment les cigarettes sans combustion pour donner l’illusion, à tort ou sans preuve, que ces cigarettes étaient sûres et rassurer les fumeurs [16]. L’industrie du tabac a développé des techniques de marketing très efficaces, comme la publicité, le parrainage des milieux culturels et sportifs pour promouvoir le tabac auprès des jeunes, des femmes, des minorités et dans les pays en développement et recruter ainsi de nouveaux fumeurs. Elle a rendu ce produit hautement toxique très attractif en le présentant de manière trompeuse et en l’associant, à l’entrée dans le monde adulte, aux activités donnant du plaisir et à la rebellion. Cette stratégie lui a permis de recurter de nouveaux fumeurs [16]. Elle s’est toujours opposée à toutes les mesures de prévention du tabagsime, en utilisant sa puissance économique pour influencer les politiciens, les décideurs et la population afin de préserver ses activités et ses profits. Cette opposition s’est manifestée contre les mesures les plus efficaces de santé publique telles que l’interdiction de fumer dans les lieux publics, la taxation du tabac et la régulation du marketing du tabac [18,19]. Enfin l’industrie du tabac a aussi pratiqué la fraude scientifique en menant des recherches dont les résultats ont été délibérément manipulés pour tromper la population et les autorités sur les effets du tabac ou des mesures de contrôle du tabagisme. Certaines fraudes ont fait l’objet de procès gagnés par les milieux de la santé publique [20]. 11 3. Stratégies de contrôle du tabac 3.1 Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti-Tabac De nombreuses stratégies individuelles et populationnelles ont été développées, testées et évaluées pour réduire les effets dévastateurs du tabagisme sur la santé de la population mondiale. Elles figurent dans la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti-Tabac, qui formule des recommandations de mesures de contrôle et de prévention du tabagisme basées sur les preuves scientifiques [21]. Ce traité international de santé publique, élaboré par l’OMS, a été signé en 2004 par 168 états, dont la Suisse, et ratifié en 2015 par 180 pays, avec l’exception notable de la Suisse. Les stratégies de contrôle et prévention du tabagisme recommandées incluent des mesures visant la ré duction de la demande de tabac (articles 6 à 14) [21] : • Mesures financiè res et fiscales concernant les produits du tabac • Protection contre l’exposition à la fumé e du tabac • Ré glementation de la composition des produits du tabac • Ré glementation des informations sur les produits du tabac à communiquer • Réglementation du conditionnement et de l’é tiquetage des produits du tabac • Education, communication, formation et sensibilisation du public au sujet du tabac • Publicité , promotion et parrainage en faveur des produits du tabac • Aide à l’arrêt du tabac D’autres stratégies recommandées visent à réduire l’offre de tabac (articles 15 à 17) [21]: • Commerce illicite des produits du tabac • Vente du tabac aux mineurs et par les mineurs • Soutien à des activités de remplacement économiquement viables. 3.2 Mesures efficaces de contrôle du tabac L’OMS a regroupé dans le paquet de mesures MPOWER les 5 stratégies les plus efficaces et recommandées de contrôle du tabac [22]. Ces mesures sont efficaces pour réduire la consommation de tabac dans une population mais leur application en synergie augmente leur efficacité. La forte taxation des produits du tabac est une des mesures les plus efficaces et les plus efficientes pour réduire le tabagisme. Un prix plus élevé du tabac augmente l’arrêt chez les fumeurs, diminue la rechute chez les ex-fumeurs ainsi que l’initiation du tabagisme chez les jeunes, entraînant une baisse globale de la prévalence [23-25]. Cette mesure est très efficace chez les jeunes et les populations défavorisées. On estime que, dans les pays développés, l’augmentation de 10% du prix du tabac réduit la consommation d’environ 4% chez les adultes et de 10% chez les jeunes. 12 L’industrie du tabac utilise de multiples formes de publicité pour promouvoir ses produits et favoriser l’initiation du tabagisme chez les jeunes [26]. Dans plusieurs pays, une interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage pour le tabac est une mesure efficace permettant de réduire d’environ 7% la consommation de tabac , pour autant qu’elle soit totale [23,27-29]. Cette mesure réduit l’initiation du tabagisme chez les jeunes et favorise l’arrêt du tabac des adultes fumeurs motivés à cesser de fumer. Des campagnes d’information de la population favorisent un changement de l’image sociale du tabac et augmente la conscience des risques du tabac pour la santé. Ces interventions sont efficaces pour favoriser l’arrêt du tabac et réduire la prévalence du tabagisme chez les adultes fumeurs [30] mais l’effet est douteux sur l’initiation du tabagisme par les jeunes [31]. Les mesures de protection de la population contre le tabagisme passif [32,33] et l’aide des fumeurs à l’arrêt du tabac [34,35] sont des mesures efficaces, qui sont détaillées respectivement aux chapitres 4 et 7 de cette thèse. 13 4. Arrêt du tabac 4.1 Bénéfices de l’arrêt du tabac L’arrêt du tabac réduit significativement les risques de maladie et de décès, quel que soit l’âge de l’arrêt et qu’il y ait ou non une maladie liée au tabac [6,11,36]. Le risque relatif de mortalité est d’autant plus petit et le bénéfice d’autant plus grand que l’arrêt est précoce et qu’il n’y a pas d’atteinte à la santé [6]. En moyenne, les non-fumeurs ont une espérance de vie de 11 à 12 ans supérieure aux fumeurs, qui, en cessant de fumer, peuvent augmenter leur espérance de vie de 4 à 10 ans selon l’âge d’arrêt (Tableau 3) [6]. Par conséquent les 2 adages "le plus tôt c’est le mieux" et "mieux vaut tard que jamais" sont tous deux vrais pour l’arrêt du tabac. Tableau 3 . Risques de mortalité et années de vie gagnées chez les fumeurs et ex-fumeurs selon l’âge d’arrêt comparativement aux non fumeurs Non-fumeurs (réf.) Ex-fumeurs Arrêt avant 25 ans Arrêt à 25 - 34 ans Arrêt à 35 - 44 ans Arrêt à 45 - 54 ans Arrêt à 55 - 64 ans Fumeurs Risque relatif de mortalité globale (IC 99%)* 1.0 0.97 (0.8 - 1.2) 0.92 (0.8 - 1.1) 1.20 (1.0 - 1.4) 1.49 (1.3 - 1.7) 1.74 (1.5 - 2.0) 2.88 (2.7 - 3.1) Risque relatif de mortalité par cancer pulmonaire (IC 99%)* 1.0 1.5 (0.6 - 3.7) 1.2 (0.6 - 2.5) 2.6 (1.6 - 4.3) 4.0 (2.6 - 6.1) 5.6 (3.6 - 8.6) 16.4 (11.9 - 22.5) Gain en années de vie du à l’arrêt du tabac 10 ans 9 ans 6 ans 4 ans *Rapport des taux d’incidence ajustés pour l’âge, le genre, le niveau d’éducation, la consommation d’alcool et l’index de masse corporelle D’après Jha P, Ramasundarahettige C, Landsman V, Rostron B, Thun M, Anderson RN, et al. 21st-century hazards of smoking and benefits of cessation in the United States. N Engl J Med 2013; 368(4): 341-350. La durée d’arrêt du tabac nécessaire pour qu’un ancien fumeur atteigne le risque de décès d’un non-fumeur varie selon les études entre 15 et 20 ans. Cependant, toutes les études montrent que le risque de mortalité globale diminue progressivement en fonction de la durée d’abstinence du tabac et de l’importance de la consommation [11]. L’effet bénéfique général de l’arrêt du tabac résulte de la réduction du risque des trois grandes catégories d’affections dues au tabagisme actif: maladies cardio-vasculaires, cancers et maladies respiratoires [11]. Les études prospectives et rétrospectives montrent que l’arrêt du tabac entraîne une réduction progressive du risque de mortalité cardio-vasculaire chez les femmes et les hommes (11,36-38). Le risque de cardiopathie ischémique diminue de 50 % durant les deux premières années d’arrêt puis plus progressivement pour atteindre le risque du non-fumeur après 10 à 15 ans. Après un événement coronarien, l’arrêt du tabac est une des interventions les plus efficaces pour diminuer le risque de récidive. Les fumeurs qui cessent de fumer après un infarctus du myocarde ont une diminution de mortalité de 36% à 2 ans [39]. Après un pontage coronarien ou angioplastie, l’arrêt du tabac améliore la survie et diminue le risque de ré-intervention 14 coronarienne [40,41]. Le risque d’accident vasculaire cérébral des ex-fumeurs diminue pour rejoindre le risque des non-fumeurs après 5 ans d’arrêt [42]. Le risque d’anévrisme aortique, d’artériopathie périphérique et d’insuffisance cardiaque diminue aussi après l’arrêt du tabac, proportionnellement à la durée de l’abstinence [37,43,44]. L’effet de l’arrêt du tabac sur le risque de décès par cancer du poumon est nettement plus lent. L’arrêt du tabac avant 40 ans permet d’éliminer l’excès de mortalité lié au cancer du poumon [36]. Par contre, un arrêt du tabac plus tardif permet une réduction partielle du risque de décès par cancer du poumon, qui est inférieur à celui des fumeurs qui ont continué de fumer [36]. L’arrêt du tabac permet aussi de ralentir la progression de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Chez les ex-fumeurs atteints de BPCO, la perte fonctionnelle se stabilise et devient comparable à celle des non-fumeurs mais sans récupération de la fonction perdue [45,46]. Chez des patients fumeurs à un stade précoce et asymptomatique de BPCO, l’arrêt du tabac permet de réduire la mortalité (46). Par contre, la diminution de la consommation quotidienne de cigarettes n’entraîne aucun bénéfice sur l’évolution de la fonction pulmonaire, à moins de la réduire d’au moins 85% [47]. L’arrêt du tabac durant la grossesse est bénéfique puisqu’il permet de réduire l’incidence du petit poids de naissance et de la prématurité [48]. L’arrêt du tabac, même de quelques semaines, permet de réduire le risque de complications péri-opératoires pulmonaires et liées à la guérison des plaies [49]. 4.2. Processus d’arrêt du tabac La majorité des fumeurs savent que le tabac est nuisible à la santé et une proportion importante ont l'intention d'arrê ter de fumer. En Suisse, en 2013, la moitié des fumeurs envisage à des degré s divers de cesser de fumer, 30% ont l'intention d'arrê ter le tabac dans les 6 prochains mois et 11% dans les 30 jours à venir [50]. En 2013, 23% des fumeurs ont fait une tentative d’arrê t du tabac au cours de l’anné e é coulé e [50]. Si plus de 90 % des ex-fumeurs dé clarent avoir cessé de fumer sans aide, le taux de succè s à un an d’une tentative spontané e n'est que d’environ 3% [51]. En effet, pour la majorité des fumeurs, l’abstinence du tabac est un long et difficile processus en raison de la dé pendance psychologique et physique induite par la nicotine, de l’association avec de nombreuses habitudes de la vie quotidienne ainsi que des nombreuses influences sociales [4,52]. L’arrê t du tabac cause un syndrome de sevrage de la nicotine et implique un difficile changement d’habitudes personnelles et sociales. Le sevrage tabagique est un processus de changement comportemental, dont les é tapes sont favorisé es par des interventions motivationnelles, comportementales et pharmacologiques [34,35,53]. Le modè le trans-thé orique du changement ("Stages of Change Model") a longtemps é té utilisé pour dé crire et expliquer le changement de 15 comportement à travers des stades successifs de motivation à l'arrê t correspondant à une probabilité croissante d'y parvenir: indé termination (non inté ressé ), intention (inté ressé ), pré paration (prê t), action (abstinent depuis moins de 6 mois) et consolidation (abstinent depuis plus de 6 mois) [54,55]. Sur la base de ce modè le, on proposait des interventions adapté es à la motivation du fumeur pour cesser de fumer. Cependant, la majorité des é tudes et une mé ta-analyse n'ont pas dé montré de supé riorité ni d'infé riorité des interventions basé es sur ce modè le thé orique [56]. Ainsi, ce modè le reste un outil pé dagogique inté ressant pour les professionnels de santé . 4.3 Dépendance nicotinique L’arrêt du tabac est rendu très difficile par la dépendance physique et psychologique causée par la nicotine du tabac [52]. La dépendance à la nicotine du tabac est définie par la présence simultanée d’au moins trois des manifestations suivantes durant au moins un mois [57] : 1. Forte envie / désir impérieux de consommer du tabac 2. Perte de contrôle sur la consommation, tentatives infructueuses / souhait permanent de réduire / contrôler sa consommation tabagique 3. Symptômes de manque physique lors de réduction ou d'arrêt de la consommation de tabac 4. Développement d'une tolérance entraînant une augmentation de la consommation de tabac pour obtenir le même effet 5. Abandon des centres d'intérêt ou de divertissements en faveur de la consommation de tabac 6. Maintien de la consommation malgré les conséquences négatives du tabagisme. Chaque cigarette contient environ 6–11 mg de nicotine, dont le fumeur absorbe 1-3 mg, ce qui représente 20–60 mg par jour pour un consommateur d’un paquet de 20 cigarettes par jour, quel que soit le taux de nicotine indiqué par le fabricant [52,58]. Fumer une cigarette permet une absorption très rapide de nicotine par les alvéoles pulmonaires et la muqueuse buccale, qui produit un effet systémique en 6-7 secondes au niveau cérébral. Une cigarette induit un pic de nicotine d’environ 12 ng/ml après 5 minutes. Chez le fumeur typique, les cigarettes successives entraînent une augmentation progressive de la nicotinémie qui se maintient entre 20 et 35 ng/ml dans la journée, avec des oscillations liées à chaque cigarette et à une demi-vie courte d’environ 2 heures. Le taux de nicotine baisse ensuite durant la nuit si le fumeur ne se réveille pas pour fumer et atteint un niveau très bas au lever le matin [52,58-61]. Les fumeurs titrent la quantité de nicotine absorbée des cigarettes. Ainsi, s’ils fument des cigarettes "légères" à plus faible rendement en nicotine, ils compensent en augmentant la fréquence et la profondeur des bouffées pour obtenir le taux de nicotine au niveau désiré [52,62]. Des facteurs génétiques et sociaux, des traits de personnalité, une dépendance à l’alcool et des troubles anxio-dépressifs prédisposent au tabagisme [52,61-65]. Les propriétés psycho-actives de la nicotine jouent cependant un rôle déterminant dans la dépendance au tabac [52,61]. Elles exercent un renforcement positif, poussant le fumeur à retrouver les sensations de plaisir, de bien-être, de relaxation et de stimulation intellectuelle procurées par la cigarette ainsi qu’un effet régulateur de l’appétit et du poids. L’association de la cigarette avec de nombreux gestes et situations de la vie quotidienne (café, alcool, contact avec des fumeurs, ennui, etc.) crée un conditionnement et des automatismes conduisant à un renforcement positif où la personne 16 fume chaque fois que cette situation se présente [52,59,61]. Après une exposition répétée et prolongée à la nicotine, le nombre et la sensibilité des récepteurs nicotiniques cérébraux augmentent et une accoutumance se manifeste [52,59,61]. Cette neuro-adaptation cause l’apparition de symptômes de sevrage, lorsque le taux de nicotine s’abaisse, ce qui entraîne un renforcement négatif où l’individu fume pour calmer un état de manque. Les symptômes de sevrage nicotinique incluent : envie irrésistible de fumer, trouble de concentration, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, fatigue, étourdissements, céphalées, faim, prise de poids, constipation ainsi que dépression qui apparaît plus tardivement. Ces symptômes de sevrage apparaissent en moins de 24 heures, sont maximaux entre 24 et 72 heures et s’atténuent progressivement en 2–4 semaines [52,59,61]. 4.4 4.4.1 Méthodes d’arrêt du tabac Conseils d’aide à l’arrêt du tabac Cette section et les suivantes ré sument l’efficacité des interventions d'aide à l'arrê t du tabac pour les fumeurs à partir des mé ta-analyses de la Cochrane Collaboration et d’un groupe d’experts amé ricains (Tableaux 4-6) [34,51,66-69]. L’efficacité des interventions est mesuré e par 3 paramè tres basé s sur le taux d’arrê t du tabac à 6-12 mois, validé par une mesure biologique objective (CO expiré ou cotinine urinaire), en comparant le groupe recevant l’intervention au groupe contrô le : • Taux absolu d’arrê t du tabac : proportion en % de fumeurs ayant cessé de fumer • Odds ratio exprimant l’augmentation de la probabilité d’arrê t du tabac dans le groupe recevant l’intervention comparativement au groupe contrô le • Efficacité marginale: diffé rence absolue entre le taux d'arrê t du tabac du groupe intervention et celui du groupe contrô le. Tableau 4 : Efficacité des différents types d’interventions d’aide à l’arrêt du tabac Intervention Type d’intervention Aucun Arrê t par soi-mê me Conseil té lé phonique proactif Conseil en groupe Conseil individuel Intensité (durée) d’intervention Aucun contact (placebo ou contrô le) Conseil minimal (< 3 minutes) Conseil bref (3–10 minutes) Conseil intensif (≥ 10 minutes) Nombre de séances d’intervention 1 sé ance 2-3 sé ances 4-7 sé ances >7 sé ances Taux d’arrêt (%) 10.8 12.3 13.1 13.9 16.8 10.9 13.4 16.0 22.1 12.4 16.3 20.9 24.7 Odds ratio (IC 95%) Efficacité marginale (%) 1.2 (1.02-1.3) 1.2 (1.1-1.4) 1.3 (1.1-1.6) 1.7 (1.4-2.0) + 1.6 + 2.3 +3.1 +6.0 1.3 (1.01-1.6) 1.6 (1.2-2.0) 2.1 (2.0-2.7) + 2.5 + 5.1 + 11.2 1.4 (1.1-1.7) 1.9 (1.6-2.2) 2.3 (2.1-3.0) + 3.9 + 8.5 + 12.3 D’aprè s Fiore MC, Jaen CR, Baker TB, et al. Treating Tobacco Use and Dependance : 2008 Update. Clinical Practice Guideline. Rockville: US Department of Health and Human Services, Public Health Service, 2008. 17 Les interventions individuelles, en groupe et té lé phoniques offertes par des professionnels de santé sont toutes efficaces pour augmenter le taux d'arrê t du tabac, sans diffé rence notable entre les professions (Tableau 4) [34]. L’efficacité des diffé rents traitements de la dé saccoutumance au tabac augmente proportionnellement avec l'intensité de l’intervention, notamment la duré e, la fré quence et les modalité s [34]. De nombreuses é tudes et mé ta-analyses ont dé montré qu’un conseil mé dical d'aide à l'arrê t du tabac est efficace. Une intervention minimale de moins de 3 minutes avec une recommandation de cesser de fumer et l’offre d’une documentation est efficace avec un taux moyen de 5.7% d’abstinence à un an, soit 2 % de plus qu'en l’absence d’intervention (Tableau 5) [51]. Tableau 5. Efficacité des interventions de conseils pour l’aide à l’arrêt du tabac Intervention Conseil médical Contrô le Conseil mé dical minimal (< 3minutes) Contrô le Conseil mé dical intensif (> 3minutes) Conseil mé dical minimal Conseil mé dical intensif Conseil mé dical minimal (haut risque) Conseil mé dical intensif (haut risque) Suivi médical 1 consultation ≥ 2 consultation Stratégies de conseil Contrô le Soutien du clinicien Pré vention de la rechute Contrô le Entretien motivationnel Arrê t soudain du tabac Ré duction du tabac Contrô le Mesure CO expiré Contrô le Spirometrie Distribution de documents Conseil sans document Conseil avec documents * Comparaison indirecte Taux d’arrêt (%) 3.7 5.7 6.6 12.3 8.5 10.4 6.5 11.7 9.0 11.5 11.2 14.4 16.2 10.4 13.1 10.8 10.2 14.9 15.8 8.8 9.9 7.0 10.4 Odds ratio (IC 95%) Efficacité marginale (%) 1.66 (1.42–1.94) + 2.0 1.20 (1.02–1.43) + 1.9 1.84 (1.60–2.13) 1.65 (1.35–2.03) + 5.7 + 5.2 1.52 (1.08–2.14) + 2.5 1.3 (1.1–1.6) 1.5 (1.3–1.8) + 3.2 +5 0.94 (0.79–1.13) -0.6 1.26 (1.16–1.36) + 2.7 1.06 (0.85–1.32) + 0.9 1.78 (1.56–2.04) 1.78 (1.56–2.04) + 2.4* + 3.9* 1.18 (0.77–1.81) + 1.1 D’après Fiore MC et al. 2008 [34], Stead LF et al. 2013 [51], Lindson-Hawley N et al. 2015 [66], LindsonHawley N et al. 2012 [67], Park EW et al. 2012 [68], Bize R et al. 2012 [69]. Malgré les variations entre les é tudes, une intervention intensive plus longue ou avec plusieurs sé ances est plus efficace avec un taux d’arrê t à un an d’environ 10–12 %, soit 2–6 % de plus par rapport à l’absence d’intervention ou une intervention minimale (Tableau 5) [51]. Chez des patients à risque à cause d'un infarctus du myocarde, d'un 18 haut risque cardio-vasculaire ou d'une grossesse, l’impact d’une intervention mé dicale intensive est supé rieur avec une efficacité marginale de plus de 5% [51]. Certaines straté gies de conseil augmentent l’efficacité des interventions: soutien du clinicien, techniques cognitivo-comportementales pour la pré vention de la rechute, entretien motivationnel, distribution de brochures [34,51,66]. Les mé thodes d’arrê t complet et soudain ou par ré duction progressive du tabac ont la mê me efficacité chez les fumeurs motivé s à cesser de fumer, quel que soit le type de soutien comportemental et la prise ou non de substitution nicotinique [67]. L'efficacité du soutien de l'entourage est incertaine en raison de ré sultats contradictoires entre les 2 mé ta-analyses [34,68]. Par contre, l’utilisation des ré sultats de tests objectifs é valuant un risque (CO expiré , spiromé trie) ou de documents autres qu’une simple brochure n’augmentent pas l’effet de l’intervention mé dicale [69]. 4.4.2 Traitements pharmacologiques Substitution nicotinique La substitution en nicotine est un traitement efficace pour l’arrêt du tabac, qu’elle facilite en réduisant les symptômes de sevrage, l’obstacle majeur à la réussite d’une tentative d’arrêt du tabac. La prise de nicotine permet au fumeur de mieux résister aux envies et situations qui le conduisent à fumer ainsi que de changer ses habitudes tabagiques [59-61]. La substitution en nicotine existe sous plusieurs formes galéniques avec différents modes d’administration et propriétés pharmacocinétiques : patch transdermique, gomme à mâcher, comprimé sublingual ou à sucer, spray buccal, inhalateur et spray nasal [59-61]. Comparativement à la consommation de cigarettes, les différentes formes de substitution nicotinique fournissent 3070% de la nicotine sans reproduire l’amplitude et la rapidité des pics plasmatiques de nicotine obtenus en fumant des cigarettes [59,60]. Les effets indésirables liés à la voie d’administration sont fréquents mais habituellement mineurs et n’entraînent que rarement l’arrêt du traitement. Une méta-analyse basée sur 150 études montre que les substituts nicotiniques multiplient par environ 1.6 le taux d’abstinence de tabac à 6–12 mois (Tableau 6) [70]. Le taux absolu d’arrêt du tabac et l‘efficacité marginale de la substitution nicotinique vont surtout dépendre de l’intensité de l’intervention de conseil associée et du profil des patients. Les taux d’arrêt du tabac sont de 5-8% chez les patients qui essaient de cesser de fumer sans autre soutien et de 20-25% pour ceux qui reçoivent une intervention de conseils intensifs [70,71]. Les taux d’abstinence du tabac sont plus élevés dans les populations sélectionnées, reflétant un degré de motivation supérieur à l’arrêt du tabac. Même si les études sont plus nombreuses pour la gomme à mâcher et le patch transdermique que pour les autres formes de substitution nicotinique, elles concordent pour montrer l’absence de différence significative d’efficacité entre les différentes formes galéniques [70]. Les risques de la substitution nicotinique sont minimes. Après une longue controverse, on peut affirmer que les substituts nicotiniques n’augmentent pas le risque de maladie cardio-vasculaire, notamment chez les patients ayant une maladie coronarienne. Trois études et une revue démontrent que l’usage, même de longue durée, du patch ou de la gomme de nicotine n’entraîne aucun excès d’événements cardio-vasculaires ou coronariens (infarctus du myocarde, angor) chez les patients avec ou sans maladie coronarienne, comparativement à la poursuite du 19 tabagisme ou au placebo [72-75]. La nocivité du tabac sur le système cardio-vasculaire n’est pas due à la nicotine mais à l’hypoxémie causée par le monoxyde de carbone et à la thrombogénèse induite par les produits de combustion. On peut donc recommander les substituts nicotiniques aux patients atteints de maladie cardiovasculaire stable, tout en restant prudent lors d’un infarctus du myocarde de moins de 2 semaines, d’angor instable ou d’arythmie ventriculaire grave à cause de la tachycardie causée par la nicotine [34,35]. Lors du 1er trimestre de la grossesse, la nicotine absorbée en fumant provoque un effet vasoconstricteur ralentissant le développement du placenta et passe la barrière placentaire, ce qui peut conduire à un retard de croissance et un petit poids de naissance [7,8]. Plusieurs études et une méta-analyse ont démontré la sécurité des substituts nicotiniques durant la grossesse sans augmentation significative d’effets indésirables tels que fausses couches, accouchement prématuré, petits poids de naissance, admission aux soins intensifs néonataux ou décès néonatal [76-81]. Comme les taux de nicotine atteints durant la substitution sont inférieurs à ceux du tabagisme sans apport d’autres substances toxiques, la prise de substituts nicotiniques est certainement beaucoup moins nocive que le tabac durant la grossesse. Une substitution nicotinique peut être proposée aux femmes enceintes qui ne parviennent pas à cesser de fumer avec d’autres méthodes, de préférence avec des substituts à courte durée d’action pour limiter l’exposition prolongée du fœtus à la nicotine [82]. Les patchs transdermiques de nicotine existent en plusieurs dosages administrés sur 24 heures (7, 14 ou 21 mg par 24 heures) ou 16 heures (10, 15 ou 25 mg par 16 heures). Les patchs libèrent une dose constante de nicotine permettant d’atteindre un plateau en 4-9 heures, correspondant à environ 50-60 % du taux mesuré chez les fumeurs de cigarettes [59,61]. Le patch a l’avantage d’être facile à utiliser et d’être le substitut nicotinique avec la meilleure observance [34]. Une grande méta-analyse et de nombreux essais cliniques démontrent l’efficacité du patch transdermique, qui augmente de 64% le taux d’arrêt du tabac à 6-12 mois (Tableau 6) [70]. Les patchs de 16 et 24 heures ont une efficacité équivalente [70]. La prolongation du traitement au-delà de 8 semaines n’augmente pas l’efficacité mais le traitement peut être rallongé sans risque chez les patients fortement dépendants ou à risque élevé de rechute [70]. L’arrêt subit du patch à haute dose et la réduction progressive de la dose du patch ont une efficacité équivalente [70]. Les gommes à mâcher de nicotine existent en 2 dosages de 2 ou 4 mg de nicotine et permettent une absorption de nicotine à travers la muqueuse buccale, dont le niveau varie selon l’intensité de la mastication. Les gommes à mâcher libèrent environ 50% de leur contenu en nicotine avec un pic de nicotinémie après environ 30 minutes, plus lent que celui observé avec la cigarette [59]. La prise régulière de gommes permet d’obtenir entre un tiers (gommes de 2 mg) et deux tiers (gommes de 4 mg) des taux de nicotine mesurés chez les fumeurs de cigarettes [59,61]. La plus grande méta-analyse et de nombreux essais cliniques montrent que la gomme à mâcher est un traitement efficace qui augmente de 49% le taux d’abstinence à 6-12 mois (Tableau 6) [70]. La majorité des études ont évalué les gommes à 2 mg mais les gommes à 4 mg sont plus efficaces chez les fumeurs fortement dépendants. Bien que la majorité des fumeurs utilisent les gommes à des doses plus faibles que celles prescrites, l’usage de gommes selon un horaire régulier entraîne un taux d’arrêt du tabac plus élevé qu’avec un usage libre [83-85]. Il existe 2 formes de comprimés de nicotine : le comprimé sublingual dosé à 1 mg de nicotine à laisser fondre sous la langue ainsi que le comprimé à sucer délivrant 1 ou 2 mg de nicotine. Le 20 comprimé de nicotine a une pharmacocinétique quasiment identique à la gomme de 2 mg mais il a l’avantage de ne pas exiger de mastication. Le comprimé de nicotine délivre 30–50 % de la nicotine absorbée en fumant et diminue les symptômes de sevrage nicotinique [59]. Une méta-analyse et 6 essais cliniques, le plus souvent associés à des interventions intensives, montrent l’efficacité du comprimé de nicotine, qui double approximativement le taux d’arrêt du tabac à 6-12 mois (Tableau 6) [70]. L’inhalateur de nicotine est un dispositif semblable à un porte-cigarette où s’insère une cartouche contenant 10 mg de nicotine, dont 4 mg sont libérés et 2 mg absorbés lors d’une inhalation de 20 minutes [59]. L’inhalation se fait par la bouche soit profondément et par intermittence, comme un fumeur de cigarette, soit superficiellement et en continu ("puffing"), comme un fumeur de pipe [59]. Quelle que soit la technique d’inhalation, la nicotinémie atteint un pic inférieur à celui des autres substituts après environ 30 minutes; un usage régulier de 6-12 cartouches par jour permet d’obtenir environ un tiers de la nicotine mesurée chez les fumeurs [59]. Vu la similitude gestuelle, l’inhalateur de nicotine est le substitut de choix pour les fumeurs avec une forte dépendance comportementale liée aux gestes [59]. D’après une méta-analyse et 4 essais cliniques avec des interventions intensives, l’inhalateur de nicotine est efficace car il double approximativement le taux d’abstinence du tabac à 6-12 mois (Tableau 6) [70]. Le spray buccal de nicotine, récemment mis sur le marché suisse, contient 1 mg de nicotine par pulvérisation. Il agit rapidement avec un pic du taux plasmatique de nicotine atteint en 10-12.5 minutes [86]. En cas d’envie de fumer, le patient pulvérise 1-2 doses dans la bouche en évitant de respirer et de déglutir pendant et quelques secondes après [86]. Le spray buccal est efficace et multiplie par 2.5 le taux d’arrêt du tabac [87]. Le spray nasal de nicotine, qui n’est plus disponible en Suisse mais l’est dans d’autres pays, s’administre en applications nasales de 1 mg de nicotine comprenant une instillation de 0.5 mg dans chaque narine. Le spray nasal agit rapidement avec un pic plasmatique de nicotine atteint en 5-10 minutes et la prise répétée de 10-40 doses quotidiennes généralement à la demande, permet de délivrer environ 50 % des taux de nicotine obtenus en fumant des cigarettes [59]. Une méta-analyse et 4 essais cliniques montrent que le spray nasal de nicotine est efficace en doublant le taux d’arrêt du tabac à 6-12 mois (Tableau 6) [70]. Il est possible de prescrire une combinaison de 2 substituts nicotiniques, dont un à longue durée d’action (patch) et un autre à courte durée d’action (gomme, comprimé, inhalateur, spray buccal ou nasal). Cette combinaison augmente l’efficacité de la substitution nicotinique de 2-3 fois par rapport au placebo et de 43% par rapport au patch de nicotine seul (Tableau 6) [70,88]. Alors qu’une monothérapie de substituts nicotiniques est moins efficace que la varenicline, une bithérapie de substituts nicotiniques est aussi efficace qu’un traitement de varenicline (tableau 6) [88]. Une combinaison de 2 substituts nicotiniques devrait être systématiquement proposée chez les fumeurs avec une forte dépendance nicotinique. Le pré-traitement de nicotine est la prescription d’une substitution nicotinique avec un patch ou un substitut à action rapide pour 2-5 semaines avant l’arrêt du tabac. Cette méthode permettrait de réduire l’effet récompense de la cigarette, d’améliorer l’observance thérapeutique en habituant le patient aux substituts nicotiniques et d’augmenter la confiance en soi pour l’arrêt [70,89]. Selon les études, les fumeurs peuvent continuer à fumer librement, 21 doivent maintenir leur consommation habituelle ou sont incités à réduire leur consommation. Deux méta-analyses concluent que le pré-traitement de nicotine a un léger avantage non significatif sur l’arrêt du tabac à court et long terme comparativement à l’initiation des substituts nicotiniques lors de l’arrêt [70,89]. Seules les études ayant utilisé un patch de nicotine comme pré-traitement montrent un modeste effet significatif [70,89,90]. Les effets indésirables étaient semblables avec ou sans pré-traitement [90]. Même si cette méthode n’est pas recommandée, le pré-traitement de nicotine est une option possible pour certains patients [34]. Varénicline La varénicline est un agoniste sélectif partiel des récepteurs à l’acétylcholine cérébraux, surtout du sous-type alpha-4/beta-2, avec un effet à la fois agoniste et antagoniste partiel [91]. Comme la nicotine, la varénicline stimule ces récepteurs et induit une libération de dopamine au niveau du système méso-limbique de récompense, ce qui réduit les symptômes de sevrage [91]. En occupant ces récepteurs, la varénicline empêche la fixation de la nicotine du tabac, ce qui réduit la libération de dopamine et les effets psychoactifs immédiats induits par une cigarette, permettant ainsi de prévenir la rechute [91]. La varénicline est un traitement à prendre par voie orale. Le début de traitement se fait à doses progressives avec 2 paliers (1 x 0.5 mg/j puis 2 x 0.5 mg/j) sur la 1ère semaine, où le patient fume encore. Dès la 2ème semaine, le patient prend la dose d’entretien de 2 x 1 mg/j et fixe un jour d’arrêt durant cette semaine là, typiquement au 8ème jour. La concentration maximale est atteinte après 3-4 heures et l’état d’équilibre après 4 jours. Le traitement se poursuit durant 12 semaines, voire plus si besoin, le plus souvent avec une diminution progressive de la posologie, qui n’est pas nécessaire mais souhaitée par de nombreux patients. Plusieurs essais cliniques et une méta-analyse ont démontré l’efficacité de la varénicline (Tableau 6). Ce traitement augmente de plus du double le taux d’arrêt du tabac à long terme par rapport au placebo [92-94] et de 52% comparativement au bupropion [92,94,95]. Les recommandations sur le sevrage tabagique le placent comme traitement de 1er choix du sevrage tabagique [34]. Contrairement aux autres médications, le taux d’abstinence augmente au cours des premières semaines du traitement de varénicline en raison de son effet sur la prévention de la rechute. Un essai clinique a également montré une efficacité de la varenicline dans la prévention de la rechute en prolongeant le traitement à 6 mois au lieu de 3 [96]. Par contre, la varénicline n’influence pas la prise pondérale survenant à lors du sevrage de tabac. De rares études ont montré une efficacité comparable de la varénicline et de la substitution nicotinique mais elles n’ont pas été réalisées en double aveugle [92]. Un essai clinique a montré l’efficacité et la sécurité de la varénicline chez les patients présentant une BPCO légère ou modérée [97]. Bupropion Un seul anti-dépresseur, le bupropion, est efficace pour l’arrêt du tabac, même chez les fumeurs non dépressifs [98]. Le bupropion inhibe la recapture pré-synaptique de dopamine et de noradrénaline dans le système de récompense cérébral, sans affecter la recapture de sérotonine, ce qui permet de réduire les symptômes de sevrage et l’humeur dépressive. 22 Tableau 6. Efficacité des traitements pharmacologiques du sevrage de tabac Intervention Substitution nicotinique Placebo/pas de substitut Tous substituts Patch de nicotine Placebo/pas de substitut Patch de nicotine Gomme de nicotine Placebo/pas de substitut Gomme de nicotine Comprimé de nicotine Placebo/pas de substitut Comprimé de nicotine Inhalateur de nicotine Placebo/pas de substitut Inhalateur de nicotine Spray buccal de nicotine Placebo/pas de substitut Spray buccal de nicotine Spray nasal de nicotine Placebo/pas de substitut Spray nasal de nicotine Combinaisons de nicotine Placebo 2 substituts nicotiniques Patch de nicotine 2 substituts nicotiniques Varénicline Placebo/pas de substitut Varé nicline Bupropion Varé nicline Substitut nicotinique Varenicline 2 substituts nicotiniques Varenicline Bupropion Placebo/pas de substitut Bupropion Substitut nicotinique Bupropion Associations Placebo Bupropion + substitut nicotinique Bupropion Bupropion + substitut nicotinique Patch de nicotine Bupropion + substitut nicotinique Varenicline + patch placebo Varenicline + patch nicotine Taux d’arrêt (%) 10.3 17.3 9.8 15.9 10.0 16.3 8.4 17.8 9.1 17.1 5.6 13.8 11.8 23.9 12.0 28.0 13.8 29.5 34.5 38.8 NA NA 11.5 19.7 23.0 21.3 8.7 28 21.7 26.8 18.6 21.8 32 49 Odds ratio (IC 95%) Efficacité marginale (%) 1.60 (1.53–1.68) + 7.0 1.64 (1.52–1.78) + 6.1 1.49 (1.40–1.60) + 6.3 2.08 (1.43–3.04) + 9.4 1.90 (1.36–2.67) + 8.0 2.48 (1.24–4.94) +8.2 2.02 (1.49-2.73) + 12.1 2.73 (2.07-3.65) + 2.27 (2.02–2.55) + 16.0 1.13 (0.94-1.35) +4.3 1.43 (1.08-1.91) 1.52 (1.22-1.88) 1.06 (0.75-1.48) +15.7 NA 1.62 (1.49–1.76) + 8.2 2.61 (1.65-4.12) 1 1.24 (1.06-1.45) +19.3 1.98 (1.25-3.14) +17 0.99 (0.88 -1.20) 1.19 (0.94-1.51) -1.7 +5.1 +3.2 D’après Stead LF,et al. 2012 [70], Cahill K et al. 2013 [88], Cahill K et al. 2012 [92], Hughes JR et al. 2014 [98]. 23 On commence le traitement de bupropion à la dose de 150 mg/j durant 6 jours puis on l’augmente à la dose d’entretien de 2x 150 mg/j qu’on poursuit jusqu’à la fin du traitement de 7 à 9 semaines avec un arrêt du tabac programmé entre le 8ème et le 14ème jour. Le pic plasmatique est atteint en 3 heures et sa demi-vie est de l’ordre de 8h. Une méta-analyse de 44 études a montré l’efficacité du bupropion qui augmente de 62% le taux d’arrêt du tabac à 6-12 mois comparativement au placebo (Tableau 6) [98]. Le bupropion a une efficacité similaire aux substituts nicotiniques [88] mais inférieure à la varenicline [92]. Combinaisons Certaines combinaisons de traitements du sevrage de tabac sont efficaces (Tableau 6) et peuvent être proposées aux fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer, notamment ceux qui ont une plus forte dépendance nicotinique ou connu des échecs avec une monothérapie. La combinaison de bupropion avec un patch de nicotine augmente l’efficacité en multipliant le taux d’abstinence du tabac à 6 mois de 2.5 comparativement au placebo (34) et en l’augmentant de 24% par rapport au bupropion seul [70]. Par contre, cette combinaison n’est pas plus efficace qu’une substitution nicotinique [98]. Il est aussi possible de combiner la varénicline avec des substituts nicotiniques à courte durée d’action. Un traitement combinant varénicline et patch nicotinique double le taux d’arrêt du tabac comparativement à la varenicline seule [99]. Autres traitements La cytisine, extraite d’un arbuste appelé cytise, est utilisée en Europe de l’Est depuis des décennies pour l’arrêt du tabac. Elle est un agoniste partiel des récepteurs cholinergiques nicotiniques de type alpha4-beta2, comme la varenicline. Une méta-analyse montre que la cytisine multiplie par 1.6-3.3 le taux d’arrêt du tabac comparativement au placebo mais avec plus d’effets indésirables digestifs (100). Une étude récente montre que la cytisine a une efficacité supérieure aux substituts nicotiniques sur l’abstinence de tabac [101]. Malgré son faible coût, la cytisine n’est pas autorisée pour la vente en Suisse. Parmi les autres antidépresseurs, seule la nortriptyline a été étudiée et son efficacité est similaire à celle du bupropion, avec ou sans anamnèse de dépression, sans être attribuable à son effet anti-dépresseur [98]. L’indication de la nortryptiline pour la désaccoutumance au tabac n’est cependant pas reconnue en Suisse. Selon plusieurs études et méta-analyses, les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (SSRI) et les inhibiteurs de la monoamine-oxydase n'ont pas démontré leur efficacité pour l’arrêt du tabac [98]. Quelques études ont montré une efficacité modeste de la clonidine pour l’arrêt du tabac mais elle est limitée par d’importants effets indésirables [102]. Plusieurs études ont testé le vaccin anti-nicotine qui n'a pas montré d'efficacité à moyen ou long terme [103]. Les benzodiazépines, la lobéline ou l’acétate d’argent sont inefficaces pour le sevrage de tabac [104,105]. Réduction de la consommation L’impact majeur du tabagisme sur la santé publique, l’efficacité modeste des interventions de désaccoutumance au tabac ainsi qu'une faible motivation à l'arrêt du tabac chez certains 24 fumeurs ont conduit à explorer l’efficacité de la stratégie de "réduction des risques". Cette approche vise à réduire durablement la consommation quotidienne de tabac, généralement à l’aide d’une substitution nicotinique. Deux méta-analyses démontrent l’efficacité des substituts nicotiniques pour réduire d’au moins 50% la consommation de tabac par rapport au placebo (6-9% vs. 1-3%) [106,107]. La réduction de consommation de tabac aidée par une substitution nicotinique durant 6-18 mois incite même certains fumeurs à cesser de fumer (7% vs 3%, OR=2.06; [IC95%: 1.34-3.15]) [106,107]. Toutefois, les effets bénéfiques de la réduction de consommation de tabac sur la santé sont faibles. Une grande étude de cohorte n’a pas montré de différence significative de la mortalité de toute cause, due à une maladie cardiovasculaire ou à un cancer chez les fumeurs ayant réduit d’au moins 50% leur consommation de cigarettes par rapport à ceux ayant maintenu une consommation habituelle [108]. On a cependant observé un effet bénéfique avec un déclin moins important des fonctions pulmonaires chez des fumeurs ayant réduit d’au moins 85% leur consommation de tabac mais avec un faible effet sur les symptômes respiratoires [109]. L’absence d’effet bénéfique de la réduction sur la santé s’explique par le phénomène de compensation où le fumeur augmente souvent involontairement le nombre et la profondeur des inhalations des cigarettes consommées pour obtenir la quantité de nicotine souhaitée [110]. Par conséquent, l’inhalation des substances nocives de la fumée du tabac n’est pas proportionnelle à la réduction de consommation [106]. Certains experts recommandent de proposer la réduction des risques à tous les fumeurs non motivés à cesser de fumer pour les inciter à un arrêt du tabac [111]. Vu l’absence de preuve d’effet bénéfique pour la santé, des experts suisses ne le recommandent pas systématiquement, mais la proposent pour des fumeurs ayant une maladie sévère due au tabac qui ne veulent ou ne parviennent pas à cesser de fumer [112]. 4.4.3 Cigarette électronique La cigarette électronique (e-cigarette) est un dispositif commercial conçu pour fournir de la nicotine sans fumée de tabac en produisant de la vapeur absorbée par inhalation comme en fumant. La e-cigarette comprend une batterie produisant de l’énergie pour activer une résistance qui chauffe un liquide contenu dans un réservoir et qui est à base de propylène-glycol et/ou glycérine pour produire de la vapeur inhalée par l’utilisateur ou "vapoteur". Les liquides et la vapeur des e-cigarettes contiennent plusieurs types de substances [113]: propylène-glycol et/ou glycérine (95% du contenu), sans effet toxique connu par inhalation ; nicotine à des concentrations diverses ; arômes (tabac, menthol, cannelle, fruits, café, vanille, chocolat) ; impuretés du tabac (nitrosamines, formaldéhyde, acroléine, hydrocarbures, métaux lourds) dont les taux sont jusqu’à 450 fois plus bas que la fumée du tabac. Comme il n’y a pas de combustion, les liquides de e-cigarettes ne contiennent ni monoxyde de carbone ni particules fines. L’efficacité de la e-cigarette avec nicotine pour l’aide à l’arrêt ou la réduction de tabac est encore incertaine. Les données actuelles proviennent d’études ayant testé des e-cigarettes de 1ère génération, qui ont des batteries plus faibles, des réservoirs plus petits et délivrent la nicotine moins vite que les modèles de 2ème génération, avec lesquels des études sont en cours [113]. Un essai clinique chez des sujets motivés à cesser de fumer, a montré une efficacité similaire sur 25 l’arrêt du tabac à 6 mois de la e-cigarette avec nicotine (7.3%), du patch de nicotine (5.8%) et la e-cigarette sans nicotine (4.1%) [114]. Cependant, cette étude n’avait pas la puissance statistique suffisante pour détecter un effet réaliste par rapport aux 2 groupes contrôle. Un autre essai clinique avec des sujets non motivés à cesser de fumer a obtenu des taux d’arrêt du tabac à 1 an un peu plus élevés avec deux dosages de nicotine (9-13%) que sans nicotine (4%) mais sans différence statistiquement significative [115]. Dans la même étude, la e-cigarette avec ou sans nicotine montre une tendance favorable comme aide à réduire le tabagisme avec 9-12% des sujets qui ont diminué leur consommation de tabac de plus de 50%. Malgré quelques différences en faveur de la e-cigarette à certains points à court terme, il n’y a globalement pas de différence significative au-delà de 3 mois chez les sujets qui ont continué à fumer [115]. Cependant le modèle d’e-cigarette utilisé dans cette étude était très peu performant en ne délivrant que des faibles doses de nicotine avec de nombreuses dysfonctions. Dans une méta-analyse combinant les 2 essais cliniques ci-dessus, la e-cigarette avec nicotine augmente significativement le taux d’arrêt du tabac à 6-12 mois par rapport à la e-cigarette sans nicotine (RR=2.29 ; [IC95%: 1.05-4.96]) mais pas face au patch de nicotine (RR=1.26 ; [IC95%: 0.68-2.34]) [116]. Cette méta-analyse montre que la e-cigarette avec nicotine entraîne une réduction du tabagisme significativement supérieure à la e-cigarette sans nicotine (RR=1.31 ; [IC95%: 1.02-1.68]) et au patch de nicotine (RR=1.41 ; [IC95%: 1.20-1.67]) [116]. Dans une étude de cohorte d’un an, 46% des sujets qui étaient initialement vapoteurs et fumeurs avaient cessé de fumer, alors que seulement 6% des ex-fumeurs vapoteurs avaient rechuté dans le tabagisme [117]. Dans une étude de cohorte chez des fumeurs qui cessent de fumer sans aide professionnelle, le taux d’abstinence du tabac est significativement supérieur chez les usagers de e-cigarette avec nicotine en comparaison des sujets utilisant des patchs de nicotine (RR=1.63 ; [IC95%: 1.17-2.227]) ou aucune aide pharmacologique (RR=1.61 ; [IC95%: 1.19-2.18]) [118]. Ces résultats suggèrent sans permettre de l’affirmer avec certitude que la e-cigarette pourrait être efficace sur l’arrêt et la réduction du tabagisme. En effet, les données actuelles n’apportent qu’un bas niveau de preuve scientifique en raison du type, du petit nombre et des limites méthodologiques des études [116]. Les études prospectives n’ont rapporté aucun effet indésirable sévère lié à l’usage de la ecigarette. Les effets rapportés sont une irritation buccale et pharyngée, une toux et des palpitations légères à modérées [113-116,118]. Les données à disposition suggèrent que les risques liés à l’exposition au propylène glycol et à la glycérine sont faibles [113]. Cependant, on ne peut exclure un risque à long terme dû à l’usage répété et prolongé par inhalation. La nicotine de l’e-cigarette n’entraîne probablement aucune toxicité importante notamment sur le système cardio-vasculaire, par extrapolation des études et de la pharmacovigilance qui ont démontré que les substituts nicotiniques étaient des produits sûrs [119]. Des rares cas de pneumonie lipidique ont été rapportés et pourraient être causés par l'inhalation d'huiles qui ne devraient pas se trouver dans les liquides de remplissage [120]. Ce risque pourrait être plus important pour certains consommateurs qui fabriquent leurs propres mélanges de liquides en utilisant des huiles. Un risque potentiel de la e-cigarette est l’intoxication à la nicotine par ingestion des liquides de remplissage, qui peut être accidentelle, notamment par des enfants, ou intentionnel à but suicidaire [121]. Même s’ils ont augmenté depuis l’avènement de la e-cigarette, ces événements sont très rares et les complications majeures, même à des doses très élevées sont exceptionnelles. Ce risque n’existe pas pour la consommation par inhalation avec la e-cigarette en raison du phénomène de titration de la nicotine par le vapoteur [52]. 26 5. Aide médicale à l’arrêt du tabac 5.1 Rôle des médecins dans l’aide à l’arrêt du tabac Dans une straté gie globale de pré vention, les mé decins, notamment ceux de premier recours, ont un rô le essentiel pour promouvoir l’arrê t du tabac [34,35,53] Les mé decins ont un contact ré gulier avec de nombreux fumeurs puisque 78 % des Suisses, dont un quart sont fumeurs, les consultent chaque anné e [122]. Les mé decins dans leur ensemble ont donc la capacité de conseiller la grande majorité des fumeurs sur l’arrê t du tabac [123]. La plupart des mé decins pensent que le conseil aux fumeurs est important et fait partie de leur rô le professionnel. Ils peuvent les conseiller de façon individualisé e et ré pé té e dans le cadre d’une relation thé rapeutique, en profitant d’un "teachable moment" au cours des consultations [123,124]. Les mé decins ont pour rô le principal d’augmenter le nombre de tentatives d'arrê t du tabac en encourageant leurs patients fumeurs à cesser de fumer. Ils peuvent aussi augmenter le taux d’arrê t du tabac en utilisant les straté gies efficaces, notamment les traitements pharmacologiques. La plupart des fumeurs sont ré ceptifs et favorables à une intervention d’aide à l’arrê t du tabac de leur mé decin qu’ils considè rent comme cré dible et avec lequel ils ont é tabli une relation de confiance [123,125]. En Suisse, 60% des fumeurs attendent que leur mé decin aborde le tabagisme durant la consultation et 51% souhaitent recevoir des conseils à ce sujet [125]. Mê me si la plupart des fumeurs arrê tent par eux-mê mes, le mé decin a souvent contribué à leur dé cision [126]. Une minorité de fumeurs avec une plus forte dé pendance nicotinique cherchent de l'aide auprè s de programmes spé cialisé s et intensifs de sevrage tabagique, avec une pré fé rence pour une approche individuelle, notamment par un mé decin [127]. 5.2 Pratiques d’aide à l’arrêt du tabac des médecins L’efficacité ré elle du conseil mé dical aux fumeurs dans la population dé pend largement de la fré quence à laquelle il est pratiqué et de sa qualité . Malgré les preuves scientifiques et les recommandations d’experts [34,35,53], les mé decins ne donnent pas de maniè re systé matique et optimale des conseils aux fumeurs [125,128-131]. Selon les donné es rapporté es par les patients, les mé decins suisses abordent le tabagisme avec 68% des fumeurs, conseillent l'arrê t du tabac à 34% et prescrivent un traitement pharmacologique d’aide au sevrage à 19% [125]. Les pratiques de l’aide à l’arrê t du tabac sont plus fré quentes mais pas optimales dans d’autres pays, où 51% des patients Canadiens disent avoir reçu un conseil d’arrê t du tabac et 57% une information sur les mé thodes d’aide à l’arrê t [130]. La majorité des mé decins suisses disent conseiller l’arrê t du tabac aux fumeurs (70%) et leur prescrire une substitution nicotinique (84%) ou du bupropion (65%) ; une minorité infé rieure à 25% leur proposent des mé thodes inefficaces [131]. On retrouve des ré sultats similaires dans les é tudes d'observation des consultations où les mé decins abordent le tabagisme avec deux tiers des fumeurs, recommandent l'arrê t à un tiers et n’utilisent que dans moins de 20% des interventions des straté gies efficaces d'aide à l'arrê t: fixer une date d’arrê t, prescrire un traitement pharmacologique, donner une brochure, é laborer des straté gies de pré vention de rechute, planifier le suivi [129]. Cette sous-utilisation limite l’efficacité de l’intervention des mé decins pour favoriser l’arrê t du tabac et ré duire les 27 consé quences du tabagisme, qui est un problè me majeur de santé publique. Diffé rents obstacles au niveau du mé decin, du patient, de l’organisation de la pratique mé dicale et du systè me de soins inhibent l’intervention systé matique et efficace du mé decin auprè s des patients fumeurs [34,35,123,124,132,133]. Les plus importants obstacles perçus par les mé decins sont: • Manque de connaissances, de compé tences et de formation dans l’aide à l’arrê t du tabac • Perception que les interventions d'aide à l'arrê t du tabac sont inefficaces et frustrantes • Tabagisme du mé decin • Absence de maladie lié e au tabagisme des patients • Perception d'une faible motivation des patients à cesser de fumer • Perception que l’intervention d'aide à l'arrê t du tabac est intrusive dans la sphè re privé e • Manque de temps durant les consultations mé dicales orienté es vers les aspects curatifs • Manque d'incitatifs à appliquer des interventions pré ventives en pratique clinique • Insuffisance du paiement des mé decins pour les prestations d’aide à l’arrê t du tabac • Insuffisance du remboursement par l’assurance des prestations d’aide à l’arrê t du tabac Face à certains obstacles perçus par les mé decins, il y a des preuves scientifiques solides que la majorité des fumeurs ont un inté rê t pour l’arrê t du tabac et que les interventions mé dicales sont efficaces pour aider les patients à cesser de fumer [35]. 5.3 Formation des médecins à l’aide à l’arrêt du tabac La formation des mé decins est une ré ponse é vidente pour surmonter l’obstacle majeur du manque de compé tences et amé liorer leurs pratiques d’aide à l’arrê t du tabac. Une mé taanalyse a dé montré que la formation post-gradué e et continue des professionnels de santé , notamment des mé decins, é tait efficace pour amé liorer la fré quence et la qualité des interventions d'aide à l'arrê t du tabac des patients fumeurs [134]. Les soignants formé s utilisent significativement plus souvent des straté gies efficaces (p<0.0001): fixer une date d'arrê t, donner des conseils pratiques, offrir une documentation, planifier un suivi [134]. Par contre, la prescription de substituts nicotiniques reste inchangé e [134]. La formation des professionnels est aussi efficace pour augmenter significativement l'arrê t du tabac des patients, aussi bien pour l'abstinence pré valente (10.7% vs. 7.8% ; OR = 1.36 [IC95%: 1.20-1.55]) que continue (4.2% vs. 2.7% ; OR = 1.60 [IC95%: 1.26-2.03]) [134]. Les é tudes inclues dans la mé ta-analyse sont assez hé té rogè nes dans l’intensité et la mé thode de formation, le modè le d’intervention d’aide à l’arrê t du tabac, le type de professionnel formé et la mé thodologie d’é tude [134]. Mê me si la mé ta-analyse montre l’efficacité de la formation des professionnels sur l’arrê t du tabac des patients, cet effet n’est significatif que dans 4 des 15 é tudes [134-138]. Par ailleurs, l’hé té rogé né ité entre les é tudes ne permet pas d’utiliser la mé ta-analyse pour des analyses de sous-groupes. On ne peut donc dé terminer si l’efficacité de la formation des professionnels de santé est influencé e par l’intensité de la formation (nombre d’heures et de sessions), les mé thodes é ducationnelles (ou le modè le conceptuel d’intervention (modè le des stades de changement, modè le 5As : Ask, Assess, Advise, Assist, Arrange follow-up)). 28 6. Tabagisme passif : Un autre problème de santé publique 6.1 Tabagisme passif : Effets sur la santé des adultes En Suisse, avant les lois d’interdiction de fumer dans les lieux publics, 87% des non fumeurs é taient exposé s passivement au moins 1 heure par semaine à la fumé e du tabac et 25% l’é taient au moins 1 heure par jour [139]. En Suisse, à cette même période, on estimait que le tabagisme passif causait environ 260 dé cè s annuels de non-fumeurs. [140]. De nombreuses mé ta-analyses, é tudes de cohorte et cas-temoins ont clairement dé montré que l’exposition passive à la fumé e du tabac est nocive pour la santé des adultes non-fumeurs [32,141-146]. Chez les non-fumeurs, l’exposition passive à la fumé e du tabac augmente de 20 à 90% les risques de cancer pulmonaire, de maladie coronarienne, d’accident vasculaire cé ré bral (AVC) isché mique, de symptô mes respiratoires chroniques et d’asthme (Tableau 7) [141-146]. Tableau 7. Risques dus à l’exposition passive à la fumée du tabac Maladie Risque relatif (RR) ou Odds ratio (OR) Adultes Cancer du poumon Maladie coronarienne Accident vasculaire cérébral ischémique Dyspnée d’effort chronique Toux chronique Asthme débutant Enfants Poids < 2500 g à la naissance Syndrome de mort subite du nourrisson Infection des voies respiratoires Otite moyenne récidivante Toux chronique Respiration sifflante Asthme RR = 1.2 – 1.3 RR = 1.3 RR = 1.25 OR = 1.25 OR = 1.65 OR = 1.39 - 1.85 OR = 1.32 OR = 1.9 (mère fumeuse) OR = 1.3 (père fumeur) OR = 1.6 – 1.7 OR = 1.5 OR = 1.4 OR = 1.2 - 1.7 (enfants < 2 ans) OR = 1.2 D’après US Department of Health and Human Services 2006 [32], Hackshaw AK et al. 1997 [141], Janson C et al. 2001 [142], Garcia-Aymerich J et al. 2003 [143], He J et al. 1999 [144], Law MR et al. 1997 [145], Oono IP et al. 2011 [146], Leonardi-Bee J et al. 2008 [147], Anderson HR et al. 1997 [148], Strachan DP et al. 1997 [149], Cook DG et al. 1997 [150]. 29 6.2 Tabagisme passif : Effets sur la santé des enfants L’effet nocif de l’exposition passive à la fumé e du tabac pour la santé des enfants est aussi bien dé montré (tableau 7) [32,147-150]. Le tabagisme passif d’une femme enceinte non fumeuse augmente significativement le risque de petit poids de naissance [150]. Le tabagisme parental, surtout maternel, augmente de 1.2 à 2.5 fois les risques de mort subite du nourrisson, d’infections respiratoires aiguë s, d’otites moyennes, de symptô mes respiratoires chroniques, d’apparition ou aggravation de l’asthme chez les jeunes enfants. [148-150]. 30 7. Interdiction de fumer dans les lieux publics: Stratégies et impact 7.1 Interdiction de fumer dans les lieux publics Au cours des 2 derniè res dé cennies, la protection contre l’exposition passive à la fumé e du tabac est devenue un enjeu majeur de santé publique en raison de ses effets sur la santé et de ses consé quences é conomiques. L’interdiction totale de fumer dans les lieux publics s’est donc imposé e comme la straté gie de choix pour ré duire et pré venir les effets nocifs du tabagisme passif sur la santé , comme le recommande la Convention Cadre de l’OMS pour la Lutte AntiTabac [21]. De nombreux pays et collectivités ont alors mis en place une législation interdisant de fumer dans les lieux publics afin de réduire l’exposition passive à la fumée de tabac et contribuer à diminuer la prévalence du tabagisme. Les nombreuses lé gislations d’interdiction de fumer dans les lieux publics ont permis de diminuer de maniè re importante l’exposition passive à la fumée du tabac, une augmentation significative des domiciles sans fumé e, une diminution significative de la pré valence du tabagisme dans la population gé né rale ainsi qu’une ré duction rapide des hospitalisations pour des maladies cardio-vasculaires et respiratoires dues au tabagisme passif [33,151-154]. L’interdiction de fumer dans les lieux publics est efficace pour ré duire l’exposition à la fumé e du tabac et les effets nocifs pour la santé si elle est totale pour tous les lieux inté rieurs fermé s [32]. Par contre, une interdiction partielle de fumer avec des exceptions permettant de fumer dans certains lieux, notamment des zones fumeurs non isolé es ou avec un systè me de ventilation, est une mesure inefficace pour supprimer l’exposition à la fumé e du tabac, dont il n’existe aucun niveau sû r pour la santé [32]. 7.2 Impact d’une interdiction totale de fumer dans un hôpital public Dans des lieux de travail comme des entreprises, institutions et hô pitaux, une interdiction totale de fumer améliore significativement la qualité de l’air, réduit considérablement l’exposition passive à la fumée du tabac et est suivie d’une diminution de 6% de la prévalence du tabagisme des employés [33,153,155,156]. Une interdiction de fumer dans un hôpital a un effet additionnel sur les patients fumeurs hospitalisés. Pour eux, le séjour hospitalier est une occasion favorable pour cesser de fumer car ils sont plus réceptifs aux conseils sur leur santé et coupés de leurs habitudes quotidiennes; ils se trouvent aussi dans un environnement sans fumée et en contact avec des professionnels de santé [157]. Pour cette raison, les hôpitaux ont mis en place plusieurs stratégies accompagnant l’interdiction de fumer dans l’institution comprenant des patients, des collaborateurs et des visiteurs. Ces stratégies comprennent le plus souvent [33,155]: • information aux 3 publics par plusieurs canaux, • aménagement de cendriers et d’espaces fumeurs à l’extérieur des bâtiments • offre de services d’aide à l’arrêt du tabac pour les patients et le personnel incluant conseil minimal, conseil intensif spécialisé, documentation et traitement pharmacologique. 31 Les patients fumeurs hospitalisés reçoivent ainsi plus facilement des conseils intensifs d’aide à l’arrêt du tabac incluant un suivi ambulatoire, qui augmentent efficacement l’abstinence tabagique (RR=1.37 ; IC95%=1.27-1.48) [158]. Ces conseils sont encore plus efficaces s’ils sont associés à une substitution nicotinique (RR=1.54 ; IC95%=1.34-1.79) alors que l’effet n’est pas significatif avec la varenicline et le bupropion [158]. 7.3 Impact d’une loi d’interdiction de fumer sur la santé de la population De nombreuses é tudes ont é valué les effets des interdictions de fumer dans les lieux publics fermé s sur la santé de la population, notamment sur les maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Plusieurs études et 2 méta-analyses ont démontré qu’une législation interdisant totalement de fumer dans les lieux publics entraîne dans l’année qui suit une réduction moyenne de 15% des hospitalisations pour un infarctus du myocarde et/ou syndrome coronarien aigu [33,159–163]. En Suisse, la lé gislation interdisant de fumer dans les lieux publics du Canton des Grisons a é té suivie d’une ré duction significative des admissions pour infarctus du myocarde à 1 et 2 ans, alors qu’il n’y a eu aucune ré duction dans le canton de Lucerne, utilisé comme contrô le et où il n’y avait aucune lé gislation [161]. Un nombre plus limité d’études et une méta-analyse ont montré qu’un interdiction totale de fumer est suivie d’une diminution de 19% des hospitalisations pour un accident vasculaire cérébral ischémique [159,162,163]. Les lois interdisant de fumer dans les lieux publics et de travail ont entraı̂né une amé lioration des symptô mes respiratoires et des spiromé tries chez les employé s de la restauration, qui é taient trè s fortement exposé s [164,165]. Les mêmes législations ont été suivies d’une réduction globale de 24% des hospitalisations pour maladies respiratoires aiguës de différentes causes [159,162,163,166]. L’interdiction de fumer a un effet plus important sur la réduction des visites en urgence et des hospitalisations pour l’asthme aigu de l’adulte [159,162,163,166]. Deux études suggèrent une réduction des hospitalisations pour pneumonie et exacerbation de BPCO mais cet effet n’est pas significatif dans la méta-analyse [159,162,166]. Cependant, une récente étude suisse a démontré que l’interdiction de fumer dans les lieux publics du Canton de Genève a entraîné une réduction importante de 46% des hospitalisations pour exacerbation de BPCO sans effet significatif sur les admissions pour asthme et pneumonie [167]. La lé gislation interdisant de fumer dans les lieux publics a aussi un effet chez les enfants, avec une ré duction significative des hospitalisations pour asthme aigu [168] et des naissances pré maturé es [169]. Plusieurs estimations partielles suggè rent que la lé gislation d’interdiction de fumer dans les lieux publics peut amener des bé né fices trè s importants pour la santé de la population suisse en é vitant plusieurs centaines de dé cè s, des dizaines de milliers de journé es d’hospitalisation ainsi que d’é conomiser annuellement plusieurs millions de francs [167,170,171]. 32 8. Smoking cessation strategies observed in videotaped general practice consultations Cet article a été publié dans : Am J Prev Med, 1998; 14(1): 1-8 Par les auteurs : Humair JP, Ward J. Cette étude observationnelle [129] évalue la fréquence des conseils pour l’arrêt du tabac et les stratégies utilisées par des médecins généralistes Australiens dans 157 consultations filmées avec des fumeurs. Leurs pratiques ont été comparées aux recommandations de 20 experts. Les médecins généralistes ont identifié le tabagisme dans 32% des consultations et ont donné des conseils dans 29%, lors d’interventions d’une durée médiane de 44 secondes dans des consultations de 10 minutes. Les médecins ont recommandé l’arrêt du tabac, quantifié la consommation et discuté les risques du tabagisme dans environ la moitié des interventions avec des fumeurs. Ils n’ont évalué la motivation, donné des conseils de prévention de la rechute, offert une documentation et un suivi que dans moins d’un tiers des interventions. Le choix d’une date d’arrêt et une substitution nicotinique n’ont jamais été proposés. Les médecins généralistes manquent de nombreuses occasions d’offrir une aide à l’arrêt du tabac aux fumeurs et n’utilisent que rarement les stratégies efficaces, traduisant un déficit dans la formation médicale. 33 Smoking-Cessation Strategies Observed in Videotaped General Practice Consultations Jean-Paul Humair, MBBS, MD, MPH, FMH Med. Int. Jeanette Ward, MBBS, MHPEd, PhD, FAFPHM Rackground: This study describes opportunistic smoking-cessation counseling used in general practice to experts’ recommendations. MethOdS: In this observational study we analysed 157 videotaped consultations with self-reported smokers, visiting 70 Australian general practitioners (GPs) who were randomly enrolled in the Victorian General Practice Study. Smoking-cessation strategies were analysed using a rating form assessed for intrarater reliability and compared to recommendations of 20 experts surveyed to ascertain effective and feasible strategies. Results: GPs identified smokers in 32% of consultations and counselled them in 29%. Median counselling time was 44 seconds in encounters typically lasting 10 minutes. When smoking was raised, advice to quit, personalising risks, discussing health risks, and quantifying consumption were the most commonly used strategies (46%-54%). Assessment of motivation to quit, individualised education, practical hints to stop, written materials, and follow-up were observed in a third or less of interventions. Quit dates and nicotine replacement were never proposed. GPs miss many opportunities to advise cessation techniques as recommended. skills to counsel smokers routinely and in effective smoking-cessation strategies practice. and compares strategies smokers to quit and rarely use effective smokingMedical education has failed to provide GPs with effectively. We recommend better training of GPs and incentives to facilitate their implementation in Medical Subject Headings (MeSH): smoking cessation, family practice, physician’s practice patterns, counselling, preventive health services. (Am J Prev Med 1998;14:1-8) 0 1998 American Journal of Preventive Medicine A s in most other countries, tobacco smoking is a major public health problem in Australia because of its high prevalence (28%)l and causal relationship to preventable illness and death.sm4 Fortunately, smoking cessation gradually and substantially reduces health risks of smoking.5 General practitioners (GPs) have a unique potential to facilitate smoking cessation as they see many smokers on a regular basis and can provide individualised, repeated advice in a therapeutic relationship.6,7 Smokers themselves expect GPs to help them quit.8,g Physicians can promote smoking cessation effectively, as brief counselling results in quit rates of 3% to 15% at 1 year, some 2 to 5 percentage points higher than without From the School of Medical Education (Humair), The University of New South Wales, Sydney NSW 2052, Australia, and Needs Assessment & Health Outcomes Unit (Ward), Central Sydney Area Health Service, PO Box 374, Camperdown NSW 2050, Australia. Address reprint requests to Dr. Humair, Medical Policlinic, Department of Community Medicine, Geneva University Hospital, 1211 Geneva 14, Switzerland Am J Prev Med 1998;14(1) 0 1998 American Journal of Preventive Medicine intervention.10-12 Abstinence is enhanced by planning quit dates or follow-uplo-‘” and is almost doubled by nicotine replacement therapy.“.‘“~” Previous studies have provided indirect evidence that GPs detect at best only two thirds of smokers,‘“,” counsel a third about quitting,‘7-‘Y and rarely apply effective smoking-cessation techniques.‘g-2s However, no recent direct observational studies of GP behaviour during consultations have been reported to ascertain their actual practices. In response, we sought access to a recent and representative videotape database to describe the frequency and content of opportunistic smoking-cessation counselling in Australian general practice. Methods GP and Patient Samples In 1991-1992, the Victorian General Practice Study Group recorded data and videotapes of a representative 0749-3797/98/$19.00 PI1 so749-3797(97)ooolo-x 1 sample of general practice consultations. Study methods detailed elsewhere24 are briefly described here. Of 196 GPs randomly selected from the Victorian Medical Board List and considered eligible (> 1 weekly practice session, >75% of consultations in English, <50% of consultations in a subspecialty), 114 (58%) agreed to participate, representing 3% of Victorian GPs. Each participating GP completed an encounter form for every patient of any age seen during selected sessions, yielding data for 2,520 consultations, of which 2,490 were available for analysis. Collected information included patient age, gender, visits in previous 12 months, reasons for encounter (up to 3)) and diagnoses (up to 4). We identified smokingrelated diseases among recorded diagnoses, using the same criteria as a previous study.16 All patients aged 18 and over or those younger accompanied by a parent were eligible for videotaping, provided they were fluent in English and not critically ill. Of 2,109 eligible patients, 1,578 (75%) agreed to videotaping and 1,484 (70%) encounters were successfully recorded. A self-administered questionnaire on health and lifestyle was completed by 1 ,011 (65%) of 1,553 patients aged 18 and over, while in the waiting room. A total of 203 (20%) responded “yes” to the question “Do you currently smoke?” and were defined as smokers. GPs conducted their consultations as usual and were unaware of patient responses to the questionnaire and which encounters were videotaped. For this study we selected in the videotape database all recorded consultations with smokers identified by This process sampled 167 videothe questionnaire. taped encounters with self-reported smokers aged 18 and over, of which 157 were successfully recorded and available for analysis. This sample represents 77% of self-reported smokers, of whom 82% consented to videotaping. It includes 15% of adults who completed questionnaires and 10% of patients of all ages who accepted videotaping. These encounters involved 70 GPs who consulted between 1 and 6 smokers, but 59 GPs attended fewer than 4 smokers each. Rating Form Design, Intrarater Reliability, and Validation Using a literature review and instruments developed in similar studies,1’,25-2s we designed a 66item rating form and a manual (both available on request from JPH) to describe smoking interventions by GPs, including duration, acute or nonacute (continuing, antenatal, preventive, medical examination) care, detection of smoking status, and use of 59 smoking-cessation techniques. Behaviors defined in each item were scored on a 4point scale: ‘Yes” if performed by GP; “No” if not observed; “Volunteered” if initiated by patient, and 2 “Not applicable” when appropriate. Observed strategies were analysed after combining behaviors performed by GPs and those initiated by patients in a single category. Intra-rater reliability for the single coder was calculated on a random subsample of 24 (15%) videotaped consultations, which were re-analysed blind to the initial coding. To validate the rating instrument, we surveyed 23 Australian experts in smoking cessation who were selected using two sets of criteria. Fifteen were the first authors from an Australian institution of a paper or monograph about smoking cessation in medical practice published between 1989 and 1994 and retrieved by a Medline search. Eight were members of the Preventive and Community Medicine Committee of the Royal Australian College of General Practitioners, the lead organization for general practice in Australia. The first group included researchers, of whom some were community GPs or academics in general practice, whereas the second group comprised only GPs in active clinical practice. Each expert was mailed a self-administered questionnaire with a replypaid envelope and asked to rate the effectiveness (dichotomous item) and feasibility (5-point scale) of the 59 smoking-cessation strategies on the rating form. Nonrespondents were telephoned 3 and 6 weeks after initial mail-out. Of 23 experts, 20 (87%) returned questionnaires. Statistical Analysis EPI-INFO 5 software was used for statistical analysis.2g Categorical data are presented as proportions, and differences were tested by Chi-square test with continuity correction or for linear trend when appropriate. Confidence intervals (CI) of 95% were calculated for percentages of consultations where smoking-cessation intervention and various strategies were observed. For respectively normal and skewed distributions, continuous variables are presented as means or medians, whereas differences were analysed by t-test or MannWhitney test. Because of multiple comparisons on the same data, a 1% level of significance was used to test differences between groups. Intra-rater reliability of each item was measured by kappa statistic, with acceptable values higher than 0.6. Results GP and Patient Characteristics Two thirds of the 70 GPs were men; 69% were aged between 35 and 54, with a mean age of 45 years (range: 28-71 years). A total of 87% graduated in Australia, and 30% held a postgraduate qualification in general practice. Sixty-seven percent had been in practice for American Journal of Preventive Medicine, Volume 14, Number I Table 1. Characteristics, detection, and counselling of smokers Counselled smokers N All smokers Detected smokers Smokers, n (%) [95% CI] 157 157 (100) 50 (32) [24-39%1 46 (29) [22-360/o] Gender, n (I%) Male 155 68 (44) 26 (38) X2 = 1.5” 24 (35) 87 (56) 24 (28) df= 1 -’ P= .22 22 (25) XL’= 1.38, df= 1 P= .24 44 (17) 49 (16)” IO 23 17 16 23 55 5 8 10 1 7 12 Smokers’ characteristics - Female Mean age (SD), years 155 Previous visits, n (%) 0 144 2 3 4 >4 = 5.30 J& (50) (35) (59) (6) (30) (22) df= P= y= 4 7 10 1 6 11 5 P = .02 154 .02 x;,,. = 4.14 (40) (30) (59) (6) (26) (20) df= 5 P = .04 157 Type of care, 1~(%) Acute disease, Median consultation ,y’ = 1.46, df= 1 P= .23 22 (33) x2 = 6.51, df= 1 P= .Ol 16 (46) XL’= 0.59, cif= 1 P= .44 66 (42) 25 (38) 91 (58) 25 (27) 35 (23) 18 (51) 120 (77) 32 (27) 10m 6s llm 51s” T = 9.27. ?z= 157 12m 16s’ (2m lOs38m 50s) (4m 3Os38m 50s) P= .002 (4m 3Os38m 50s) Nonacute Smoking-related I1 (%) Yes (7) (16) (12) (11) (16) (38) t = 5.77, 49 (15)” t = 6.67, df = 154 P = .Ol 24 (26) 155 time 157 (range), minutes (m) and seconds (s): x2 = 4.62, df= 1 P= .03 30 (25) 7’= 11.17. n = 157 P-c ,001 “Versus 42 (li) years for undetected/uncounseled smokers. ‘Vrrsus 9m 21s (2m lOs-34m 56s) for undetected smokers. ‘Versus 9m 1Xs (2m lOs-34m 56s) for uncounseled smokers. over 10 years, and 23% were in solo practice. characteristics videotaped were similar with smokers As shown in Table were women, and All these of the 44 GPs not of the 157 smokers than 45 (55%), attending for consultation time interventions with a mean age nonacute conditions. icantly more GPs detected smokers (range: and counseling likely in longer and advised had already visited the GP in the previous disease. Detection year, whereas a quarter related to the number disease. Median consultation from a smoking-related time was approximately of smokers consultations smokers were older or suffered Most patients suffered 0.2% to 87%). Only 4 (8%) lasted over 3 minutes. Identification (P > .05). 1, the majority younger of 44 years to those different Smokers’Detection and Counseling Experts’Recommendations were identified 95% detected CI: 24% by GPs, while status without cessation in 50 of the 157 consultations to 39%). being counselling Forty-one 9 self-disclosed prompted their by the of any kind (82%) were smoking GP. Smoking- occurred in 46 en- counters (29%; 95% CI: 22% to 36%) and was initiated by doctors in 44 (96%). In the 50 encounters with identified smokers, smoking-cessation had a median duration min 58 set), representing of 44 seconds a median interventions (range: 2 set to 33 5% of the entire Table 2 and in encounters care. presents recommended techniques considered in general practice recommended visits but were not patients for acute or nonacute (32%; 1). if the rates were inversely of previous for male or female (Table often from a smoking-related and intervention 10 minutes. Smokers more were signif- smoking-cessation to be both effective by more identification than of 50% and feasible of experts. smoking status All and clear-cut advice to stop smoking, while most emphasised the effectiveness and feasibility of techniques such as education tailored to the patient, a supportive rela- tionship, and various forms of follow-up. Among the 36 strategies judged effective by a minority of experts (not presented in Table 2)) nicotine replacement Am.J Prw Med for depen- 1998:14(l) 3 Table 2. Experts’ ratings and GPs’ use of recommended Smoking-cessation smoking-cessation strategies Detecting smoking status Giving unequivocal advice to quit smoking Addressing personal concerns about smoking cessation Countering misbeliefs and self-exemptions about quitting Answering questions about health risks of smoking Assessing readiness to quit smoking Quantifying tobacco consumption Informing that smoking will be raised at future visits Inviting for a return visit when patient wants to discuss smoking Eliciting personal concerns about smoking cessation Expressing confidence in ability to stop smoking successfully Offering help to quit smoking Scheduling a follow-up visit with GP to review smoking Personalising risks of smoking and/or benefits of quitting Advising on management of withdrawal symptoms Informing about health risks of smoking Assessing awareness of health risks of smoking Providing written materials about smoking cessation Assessing need for nicotine replacement Advising to enlist social support for smoking cessation Informing about side effects of smoking cessation Determining previous attempts to quit smoking Negotiating a quit date Identifying specific smoking triggers strategies Number (%) of experts (N = 20) who rated strategies as Consultations with detected smokers where strategies were observed (N = 50)b Effective Feasible” n (%) 20 20 18 18 (100) (100) (90) (90) 17 17 16 16 16 16 15 15 (85) (85) (80) (80) (80) (80) (75) 20 (100) 20 (100) 18 (90) 18 (90) 20 (100) 15 (75) 19 (95) 17 (89)’ 15 (79)’ 12 (60) 17 (85) 17 (85) 15 (79)’ 18 (90) 13 (65) 17 (85) 15 (75) 14 (74)’ 13 (65) 11 (55) 17 (85) 16 (80) 12 (60) 11 (55) 50 27 7 2 2 18 23 3 5 15 2 14 l 26 2 24 7 4 0 4 5 13 0 13 15 14 14 12 12 12 12 12 11 11 11 11 (75) (75) (70) (70) (60) (60) (60) (60) (60) (55) (55) (55) (55) (100) (54) (14) (4) (4) (36) (46) (6) (10) (30) (4) (28) (2) (52) (4) (48) (14) (8) (0) (8) (10) (26) (0) (26) [percentage 95% CI] [40-681 [J-241 IO-91 w-91 [23-491 [ 32-601 [O-13] [2-181 [ 17-431 LO-91 [16-401 W-61 [38-661 [o-91 [34-621 [4--241 [l-15] [l-15] [2-181 [ 14-381 [ 14-381 “Ratings “extremely feasible” and “veryfeasible” are collapsed in the same category. ?Strategies initiated by GPs and patients are combined. ‘N = 19 due to nonresponse. dent smokers was recommended by only 35% of experts, although 60% suggested to assess nicotine dependence. Only 40% favoured “cold turkey” cessation and 10% “cutting off’ gradually. Smoking-Cessation Strategies Table 2 also summarizes recommended smoking-cessation techniques observed in the 50 consultations with identified smokers. All smoking-cessation strategies considered effective and feasible by experts were used in fewer than 60% of interventions. In approximately half of the 50 consultations, GPs focused on advice to quit smoking, personalizing health information to the patient, discussing health risks of smbking, and quantifying consumption. Many techniques recommended by experts were applied in a third or less of interventions: assessing motivation to quit; discussing personal concerns, beliefs, and questions; offering support; practical hints to quit and prevent relapse; follow-up arrangements, and written materials. “Cutting down” consumption was advised more often than “stopping cold turkey” (26% vs. 4%). Referral to a group program or hypnosis occurred exceptionally (~5%). Several effective techniques were never used in consultations 4 American Journal with smokers: setting a quit date; assessing need for nicotine replacement; prescribing nicotine gum or patch. When considering the 157 sampled encounters with smokers, use of recommended smoking-cessation strategies was obviously much lower as they were all observed in less than 20% of consultations with smokers. Intrarater Reliability of the Rating Form Of the 25 behaviors observed in the subsample, 22 ratings were very reliable (kappa > 0.8), including the most commonly used strategies. Kappa values for two related items (“identifies patient’s specific smoking triggers” and “advises how to avoid or change specific smoking triggers”) were 0.79 and 0.65, respectively. Only one item (“assesses patient’s awareness of health risks of smoking”) had a low reliability (kappa = 0.47). Discussion To our knowledge, this is the first observational study to assess smoking-cessation strategies used by a representative sample of community GPs. Analysis of videotapes provides clear but worrisome evidence that GPs miss many opportunities to identify and counsel smokers, of Preventive Medicine, Volume 14, Number 1 particularly in encounters suitable for preventive advice such as ongoing care within an established relationship. 6,7 GPs typically spend less than a minute advising smokers, and, in the limited time afforded to smoking, rarely apply effective and feasible strategies as recommended by surveyed experts and supported in the literature.“‘-“~30-“2 They focus on general advice to quit, on health risks, and on smoking history but usually fail to counsel smokers on how to stop smoking. Specifically, GPs in this study infrequently assessed patient’s readiness to quit; they rarely or never offered individualised education, support, quit dates, practical hints to stop and maintain abstinence, written materials, nicotine replacement, or follow-up. Contrary to current guidelines, ‘1,30-32 GPs advised “cutting down” more often than “stopping cold turkey.” These disturbing findings are no better than other studies, although different methods limit comparisons. While others mostly used indirect methods like encounter checklists, physician or patient self-reports, we directly assessed smoking interventions through videotapes. A single unpublished study observed videotaped interventions by GPs with newly discovered smokersZ5 while another evaluated junior GP trainees using audiotapes. *’ Other studies have reported higher rates for detection of smokers (56% to 66%), but GPs used information from previous encounters and were prompted by a checklist. ‘s-l7 Regardless of method and setting, other physicians counselled similar proportions of smokers (27% to 34%),“-I9 and used a similar pattern of techniques. 1g-23~95~28 They also advised patients to quit and discussed health risks in half of interventions but rarely provided assistance in quitting, follow-up, or recommended nicotine gum.1g-21,2”,2s Our results raise three important issues. First, GPs counsel smokers at a suboptimal frequency and fail to comply with current guidelines in preventive care, which emphasize identification and brief advice of smokers at every visit. “.30-3s Infrequent counseling of smokers by GPs is likely due to multiple barriers. Traditional curative orientation and the perceived low efficacy of smoking interventions likely contribute to the low motivation of GPs to identify smokers.“‘,s5 Many GPs may not have been aware of their potential and effective methods in smoking cessation, particularly in 1991-1992, when our consultations were recorded. At that time, the evidence of effectiveness of physician’s advice and nicotine gum was less clear, while the nicotine patch became available in Australia only in 1993. Scientific evidence had probably not reached many GPs, as Australian guidelines on smoking cessation and preventive care were published, respectively, in 1992 and 1993. 11,33 In lo-minute consultations, time constraints certainly discourage GPs to advise smokers attending for other reasons and to apply time-consuming counseling techniques.3”,35 GPs lack incentives as the current fee-for-service reimbursement in Australia does not reward time spent for counseling, and no reminder system prompts preventive care.34.9i Second, our findings demonstrate that GPs lack the necessary skills to counsel smokers effectively, even in strategies easy to implement in general practice. This might explain why many doctors feel unsuccessful in smoking interventions and request more training.““-“” Two thirds of GPs had no postgraduate qualification and/or had been in practice for at least 10 years. Thus, they may not have had many occasions, if any, to be trained in preventive care and smoking cessation, which emerged only in the last decade as important primary care activities. Opportunities to learn and practice counseling skills are very limited at all levels of medical education.34,35 Medical schools emphasise didactic teaching, postgraduate training is mainly hospital-based with a curative orientation, while role models in preventive counseling among medical teachers are uncommon.34s.i Guidelines on preventive services inform physicians of new knowledge but appear insufh cient to help them acquire effective counseling skills 35.39 Third, our results suggest that GPs fail to fulfill their public health potential.“,’ The observed frequency and quality of smoking interventions by GPs are unlikely to reduce smoking prevalence and its disastrous health effects in populations. If our findings are extrapolated to all general practice consultations in a year, then several millions of encounters with smokers represent missed opportunities to advise smoking cessation.” Therefore, the public health importance of smoking requires the development and rigorous evaluation of interventions motivating GPs to counsel smokers repeatedly and teaching them effective smoking-cessation strategies. Randomised controlled trials should first demonstrate that these interventions improve smokingcessation practices and increase abstinence before implementation in medical education programs and adoption of policies by public health authorities.*” Such evidence is available from the Cochrane database. Brief training in smoking interventions modestly improves quality of counselling in clinical practice but does not significantly increase smoking abstinence.“s4” Therefore, we urge the development of effective training programs combining sound educational techniques such as practice of skills, feedback, and reminders to improve both physician performances and patient outcomes.3g,43 GPs could apply the Stages of Change model to match effective strategies to patient’s readiness to quit and use their time rationally, which is critical in short encounters.““,” After an initial opportunistic intervention including a simple advice and assessment of motivation to quit, follow-up could then be scheduled for individualised advice to smokers considering quitting or ready to quit.s’ Various practice Am J Prev Med 1998;14(1) 5 organization strategies facilitate routine detection and counseling of smokers:41 reminders in medical records like a “vital sign” stamp including smoking status,45 setting up routine procedures, or involving staff.46,47 Methods to improve dissemination of guidelines from experts to practitioners and development of role models for preventive care among teachers and professional leaders should be explored.34,35*3g Further research should investigate strategies that facilitate opportunistic preventive counselling but are currently impossible in the Australian health care system: different time management in clinical practice and reimbursement arrangements rewarding time spent for counselling.35 This study also presents four potential methodological limitations. First, the cross-sectional design relies on observations of single encounters without the perspective of ongoing care. GPs may find it inappropriate to discuss smoking in every consultation with known smokers because this issue may have been covered before. This bias probably underestimated smokers’ identification by GPs observed in videotaped encounters. However, recent research has shown that smokers are more likely counselled in a single consultation if, indeed, they had been previously advised.” Nonetheless, the pattern of strategies observed in this study is likely to be valid as consultations were randomly selected and no plausible reason explains why GPs might apply different strategies in encounters not captured by the study. As GPs already knew most patients, these findings may only reflect smoking cessation in continuous care. However, they seem fairly representative of smoking cessation in Australian general practice, where more than 90% of consultations occur for ongoing care.24,48 Second, GPs may have been prompted to provide more preventive care during consultations in reaction to the research process and videotaping. However, this effect was probably minimal because the present study was designed after data collection, and prior research has demonstrated low levels of patient and GP reactivity for identification of smokers in videotaped encounters.25,4g Third, the suboptimal GP consent rate may have caused a selection bias whereby participating GPs might have better awareness and skills in smoking cessation, thus overestimating frequency and quality of smoking interventions. Despite the intrusive method, however, GP consent rate and profile are comparable to another Australian general practice study.48 Further, the response bias seems minimal as attitudes to preventive care do not appear to differ between GPs consenting and those declining to participate in observational research.50 Fourth, suboptimal rates of consent to videotaping and response to questionnaires may have affected our findings and certainly reduced our sample size and smoking prevalence compared to the Australian popu- 6 patients (24%).i’ lation (28%)’ and general-practice Under-representation of young males with the highest proportion of smokers,“48 and the requirement to complete a questionnaire and accept videotaping certainly contributed to lower smoking prevalence. As smoking is socially less desirable, some smokers may have declined to complete a questionnaire on lifestyle or falsely reported to be nonsmokers, and they would probably have also misled GPs. Refusal of videotaping probably had a minor effect because smoking is not a sensitive issue and smokers had a high consent rate. This bias eventually influenced detection and counselling rates, but no plausible reason explains why GPs would have performed better in encounters not sampled in this study. Methodological strengths include the observational design based on videotapes, a fair sample size, acceptable rates of patient consent and expert responses as well as use of a rating instrument validated by an expert panel with good intrarater reliability. In conclusion, GPs are unlikely to reduce the public health impact of smoking as they miss many opportunities to counsel smokers and rarely use effective smoking-cessation techniques. We urge a critical and sustained approach to develop and evaluate interventions to improve the skills of GPs in smoking-cessation counselling and to facilitate their implementation in general practice. We thank the Management Committee of the Victorian General Practice Study, which gave access to their database to perform this study. The participation of general practitioners, their practice staff, and their patients in the original study is gratefully acknowledged. We also thank the two sponsors of J. P. Humair’s MPH course, for which this study was conducted as a Major Project. These included the Swiss National Science Foundation (Grant 823B036987), Berne, and the Eugenio Litta Foundation, Geneva. References 1. Hill DJ, White VM, Gray NJ. Australian patterns of tobacco smoking in 1989. Med J Aust 1991;154:797-801. 2. Department of Health and Human Services. Reducing the health consequences of smoking: 25 years of progress. A report of the Surgeon General, 1989. Rockville, Maryland: U.S. Department of Health and Human Services; 1989 (DHHS publication no. CDC-89-8411). 3. Doll R, Peto R, Wheatley K, Gray R, Sutherland I. 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Cockburn J, Campbell E, Gordon JJ, Sanson-Fisher RW. Response bias in a study of general practice. Fam Pratt 1988;5:18-23. of Preventive Medicine, Volume 14, Number 1 9. Efficacy of resident training in smoking cessation: A randomized controlled trial of a program based on application of behavioral theory and practice with standardized patients Cet article a été publié dans : Ann Intern Med 2002; 136(6): 429-437. Par les auteurs : Cornuz J, Humair JP, Seematter L, Stoianov R, Van Melle G, Stalder H, Pécoud A. Cet essai clinique "en grappes" [135] a pour but d’évaluer l’efficacité d’un programme de formation des médecins sur l’aide à l’arrêt du tabac utilisant des méthodes pédagogiques interactives. 35 médecins en formation post-graduée dans 2 policliniques médicales suisses ont été randomisés à suivre une formation en tabacologie ou une formation contrôle sur les dyslipidémies. La formation de tabacologie a utilisé des méthodes interactives, comme l’observation de vidéos, jeux de rôles et pratique avec des patients standardisés pour enseigner aux médecins à donner des conseils adaptés au stade de motivation des fumeurs. Après 1 an, l’abstinence de tabac validée par la mesure de CO expiré chez 251 patients fumeurs était plus élevée dans le groupe intervention que dans le groupe contrôle (13% vs. 5%; odds ratio=2.8 [IC95%: 1.4-5.5]). Les médecins formés en tabacologie ont offert des conseils de meilleure qualité avec un score moyen supérieur aux médecins du groupe contrôle (4.2 vs. 2.7; p=0.002). En conclusion, un programme de formation des médecins en tabacologie basé sur des méthodes pédagogiques interactives est efficace pour améliorer la qualité des conseils médicaux et l’arrêt du tabac à un an des patients fumeurs. 42 Article Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation: A Randomized, Controlled Trial of a Program Based on Application of Behavioral Theory and Practice with Standardized Patients Jacques Cornuz, MD, MPH; Jean-Paul Humair, MD, MPH; Laurence Seematter, MD; Rebecca Stoianov, RN; Guy van Melle, PhD; Hans Stalder, MD; and Alain Pécoud, MD Background: New educational programs must be developed to improve physicians’ skills and effectiveness in counseling patients about smoking cessation. oxide testing at one clinic; score of overall quality of counseling based on use of 14 counseling strategies; patient willingness to quit; and daily cigarette consumption. Objective: To assess the efficacy of an educational program based on behavioral theory, active learning methods, and practice with standardized patients in helping patients abstain from smoking and changing physicians’ counseling practices. Results: Design: Cluster randomized, controlled trial. Setting: Two general internal medicine clinics in Switzerland. Participants: 35 residents and 251 consecutive smoking patients. Intervention: At 1 year of follow-up, abstinence from smoking was significantly higher in the intervention group than in the control group (13% vs. 5%; P ! 0.005); this corresponded to a clusteradjusted odds ratio of 2.8 (95% CI, 1.4 to 5.5). Residents who received the study training provided better counseling than did those who received the control training (mean score, 4.0 vs. 2.7; P ! 0.002). Smokers’ willingness to quit was also higher in the intervention group (94% vs. 80%; P ! 0.007). A nonsignificant trend toward lower daily cigarette consumption in the intervention group was observed. A training program administered over two halfdays, during which physicians learned to provide counseling that matched smokers’ motivation to quit and practiced these skills with standardized patients acting as smokers at different stages of change. The control intervention was a didactic session on management of dyslipidemia. Conclusion: A training program in smoking cessation administered to physicians that was based on behavioral theory and practice with standardized patients significantly increased the quality of physicians’ counseling, smokers’ motivation to quit, and rates of abstinence from smoking at 1 year. Measurements: Self-reported abstinence from smoking at 1 year of follow-up, which was validated by exhaled carbon mon- Ann Intern Med. 2002;136:429-437. www.annals.org For author affiliations, current addresses, and contributions, see end of text. M edical advice and pharmacotherapy are effective interventions in clinical practice to help patients stop smoking (1, 2). Although primary care physicians can play a key role in promoting smoking cessation to their patients who smoke (3), they miss many opportunities to advise smokers (4 –7), mainly because they lack skills in counseling about smoking cessation (8). Residency training in ambulatory care is an ideal setting in which to learn the attitudes and skills of preventive medicine, including smoking cessation (9). Training programs in smoking cessation improve the frequency and quality of smoking cessation interventions administered by physicians (10 –17). However, training improved rates of smoking cessation at 6 months or 1 year in only two trials (17, 18) and had no significant effect on abstinence from smoking in most studies (10 –16, 19). Most training programs mainly use didactic teaching rather than such potentially effective methods as active learning of practical skills (20, 21). A few training programs based on active learning methods effectively improve counseling skills, self-efficacy, and attitudes (22–25), but their effect on rates of smoking cessation remains unknown. Most programs did not consider smoking cessation as a process of change through successive stages that required counseling tailored to smokers’ motivation to quit (26, 27). Use of such a model improves physicians’ performance, but its effect on rates of smoking cessation at 1 year is unclear (11, 14, 19). New educational and conceptual approaches to improve physicians’ skills and effectiveness in smoking cessation, particularly during residency training, should be developed (2, 28). We used active learning methods to train physicians in smoking cessation interventions based on counseling © 2002 American College of Physicians–American Society of Internal Medicine 429 Article Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation Context Training programs for counseling about smoking cessation have seldom shown a significant effect on sustained tobacco abstinence, possibly because most programs have used didactic teaching techniques. The effect of active learning methods on cessation rates is unknown. Contribution In this study, half the participating physicians were trained in the stages-of-change model and pharmacotherapy techniques. Counseling skills were practiced on standardized patients. The other half received no relevant training. One year later, patients of the trained residents showed a significantly higher smoking cessation rate than those of the untrained residents. Implications Training programs using active learning techniques increase the effectiveness of smoking cessation counseling. –The Editors that matched the patient’s stage of change and appropriate use of pharmacotherapy. We conducted a cluster, randomized, controlled trial among residents in ambulatory care to assess the effectiveness of this training program on physicians’ practices and patients’ rate of smoking cessation. METHODS Design and Setting We conducted a cluster randomized, controlled trial in two general internal medicine clinics of the university hospitals of Lausanne and Geneva, Switzerland. Both sites are public service clinics that provide adult ambulatory care in approximately 25 000 outpatient visits per year. Patients are assigned to residents who provide care at walk-in and follow-up visits. We randomly assigned all 35 residents at both clinics to an intervention group trained in smoking cessation or a control group trained in management of dyslipidemia. An independent research assistant performed computer randomization stratified by clinic and concealed the result of randomization until 2 weeks before the intervention, when we provided residents with practical details about training sessions. The residents constitute the clusters; the unit of analysis is the patient. We based our sample size calculation on the differ430 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 ence in rates of abstinence from smoking at 1 year (the primary outcome) among patients attended by trained residents and among patients attended by control residents. Using data from a previous local study and the literature (1, 11), we estimated that the 1-year cessation rate would be 4% in the control group and 15% in the intervention group. These estimates seemed realistic for our setting and relevant from clinical and public health perspectives. At an ! value of 5% or less and a power of 80%, the required sample size was about 130 participants per group. In the sample size evaluation, we did not account for a potential clustering effect because the clinic statistics and previous research (11) showed that physicians cared for similar numbers of patients per month (average of 60 to 80) and that the correlation of patients within physicians would be small. Participants The residents were 18 women and 17 men; their median age was 31 years. Thirty-two were never-smokers or former smokers, and 3 were current smokers. All residents were at the end of postgraduate training in general internal medicine or family medicine (median duration of training, 4 years). None of them had previously received specific training in smoking cessation. We used several strategies to minimize a change in professional behavior induced by the study among the residents (Hawthorne effect). Residents were blinded to the aim of the trial and were informed only that a survey on cardiovascular risk factors and prevention would be conducted among clinic patients. To mask our interest in smoking cessation counseling, we did not inform the residents that patients would be interviewed on smoking cessation interventions. We announced only that a training program in clinical prevention that included sessions on smoking cessation and management of dyslipidemia was being conducted. Residents who were first trained in smoking cessation attended the session on dyslipidemia 4 months later, and vice versa. The second session took place after the 3-month patient recruitment period had ended. To identify smokers and avoid revealing group assignments, we interviewed all patients, regardless of their smoking status. Patients were also blinded to the aim of the study and group allocation of their physician. Figures 1 and 2 show the trial design and patient www.annals.org Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation recruitment. Eligible patients were 16 to 75 years of age, understood French, consulted one of the outpatient clinics for a follow-up or an emergency visit, and had smoked one or more cigarettes daily during the previous week. Full-time research assistants recruited patients, checked their eligibility criteria, and asked them for written informed consent to participate in a study about preventive care. Of the 2430 consecutive patients approached, 1456 met the eligibility criteria; of these 1456 patients, 1277 agreed to be interviewed after the visit. Research assistants interviewed 790 patients after the consultation; 487 patients left before the interview. The sex distribution and mean age of noninterviewed patients did not differ from those of interviewed patients. Of the 790 interviewed patients, 251 (32%) were current regular cigarette smokers; these patients formed the final study sample. The study protocol was approved by the ethics committees of both institutions. Article Figure 2. Patient recruitment. Intervention The smoking cessation training program for physicians was based on active learning of counseling skills and interFigure 1. Flow of the study. www.annals.org ventions that match patients’ readiness to quit smoking (29, 30). After training, residents had to reach the following educational objectives: to systematically identify all patients who smoke; to clearly advise all smokers to quit; to assess each smoker’s readiness to quit; to use applied counseling strategies and offer a brochure that matched their readiness to quit; to propose an individual smoking cessation program; to follow smokers in the short and long term; and to facilitate implementation of smoking cessation in routine practice. The strategies that residents used to counsel patients about smoking cessation differed according to the patient’s stage of change. For patients in the precontemplation stage (no intention to quit smoking in the next 6 months), residents were taught to inform patients about and sensitize them to tobacco use and cessation by personalizing the benefits of quitting and by challenging their beliefs. For smokers in the contemplation stage (intention to quit in the next 6 months but not within 30 days), physicians learned motivational strategies to balance pros and cons of smoking and discuss barriers to cessation and their solutions. Residents learned how to assist patients who were ready to quit smoking by show19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 431 Article Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation ing support, setting a quit date, prescribing nicotine replacement therapy with instructions for use, and suggesting behavioral hints to prevent relapse. The training program comprised two half-day sessions. The first session included an analysis of three videotaped encounters with a smoking patient at successive stages of motivation, an interactive workshop with theoretical input linked to clinical cases, and role-playing between participants that was based on scenarios of smokers at various stages. The second session involved encounters with four standardized patients (two women and two men, all former smokers) who were recruited from an academic program and portrayed smokers at different stages; some had cardiovascular risk factors or smoking-related diseases. Each resident received a reference document that included algorithms for counseling and pharmacotherapy, a record sheet for smoking patients (29), and stage-matched brochures for patients that were recently developed in conjunction with an expert system program for smoking cessation (31). Control Intervention To ensure equal contact conditions, we chose a traditional didactic training program on management of dyslipidemia as the control intervention. This half-day course taught residents about Swiss guidelines on screening for and diagnosis and management of high blood levels of cholesterol (32). The program comprised an oral presentation of scientific evidence and several case studies in which participants applied the guidelines and interacted with the tutor. Data Collection Immediately after the medical visit, a research assistant interviewed patients by using a structured questionnaire. The questionnaire included sections about sociodemographic data and various cardiovascular risk factors. The last section, which was completed by current smokers, explored smoking history, motivation to quit, nicotine dependence, smoking intervention, and use of 14 specific smoking cessation strategies administered by the resident at the past three visits (Table 2). Experts in smoking cessation and primary care physicians assessed the strategies for accuracy and face validity. Reliability was not specifically determined because these questions had been extensively used and accepted 432 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 for use in previous studies (11). The questionnaire was then pretested in 20 outpatients during a pilot phase. After the interview, research staff reviewed all medical records of enrolled patients to collect relevant clinical data. At 1 year, we mailed a questionnaire to assess patients’ smoking behavior, 1-week point prevalence of abstinence, and use of cessation methods. We present self-reported abstinence from smoking because biochemical validation is not necessary for a low-intensity intervention (33). Nonetheless, we validated abstinence at one clinic by having a research assistant who was blinded to group allocation measure exhaled carbon monoxide. The cut-off value was 10 parts per million, which is the recommended level to assess 24-hour abstinence from smoking. On a questionnaire administered at baseline and 3 months after training, residents rated on a 10-point scale their self-confidence and self-perceived effectiveness in preventive medicine and smoking cessation. Statistical Analysis To compare baseline characteristics of patients and physicians’ practices between groups, we used the chisquare or Fisher exact test for categorical data and the t-test or Wilcoxon rank-sum test for continuous data. To assess the overall quality of smoking cessation interventions, we devised a scoring system that ranged from 0 to 14, representing the total number of strategies used. For abstinence from smoking, we performed an intention-to-treat analysis in which we considered smokers lost at 1 year of follow-up to be continuing smokers. Because different numbers of patients were recruited from the pool of each resident, confounding by other factors and clustering within practices could influence outcome variables and violate the assumption of independence. To measure the effect of training on the primary (abstinence from smoking at 1 year) and secondary (counseling score, willingness to quit, and daily cigarette consumption) outcomes, we performed a logistic regression with a generalized estimating equation to stratify by clinic and adjust for clustering on residents (34). This approach was used because the intervention was randomly allocated not directly to individual smokers but rather to groups of individuals or clusters (34); as a result, individuals within a cluster (that is, a physiwww.annals.org Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation cian’s practice) may be more like each other than are individuals between clusters. The extent of such reduction in independence is expressed by the design effect. Because the correlations between observations were essentially equal, we used a compound symmetric covariance structure. We report the estimates of abstinence rates for the intervention and control groups and the P value calculated from the generalized estimating equation model. Because abstinence was validated in a subsample of study participants, we used simulation to perform sensitivity analysis of the likelihood of smoking cessation. The simulation allowed us to evaluate the joint effect of false reporting and clustering on physicians. Ten thousand repetitions were performed in which the number of false reports was randomly generated among the 9 patients who quit smoking but whose abstinence was not validated (3 of 7 patients in the control group and 6 of 15 patients in the intervention group). The odds ratio of success in the intervention group versus the control group was obtained for each simulated sample by using the same analysis as that done on the actual data (that is, adjusted for clustering and stratified by clinic). The underlying rate of false reports was set at 10% in accordance with the literature (33) and was assumed to be independent of the physicians’ group allocation. None of the 13 tested self-reports of smoking cessation were found to be false. Statistical analyses were performed by using Stata statistical software (Stata Corp., College Station, Texas). RESULTS Resident Characteristics At baseline, sociodemographic characteristics, professional achievements, health habits, and self-perceived effectiveness in smoking cessation counseling were similar between intervention and control residents. Patient Characteristics Baseline characteristics of patients in the intervention and control groups were similar in terms of age; sex; education level; type of medical visit; prevalence of cardiovascular risk factors; self-perceived health status; and smoking history, attitudes, and behavior (Table 1). Patients who remained in the cohort and those who dropped out after 1 year of follow-up were similar in www.annals.org Article Table 1. Patient Characteristics at Baseline Characteristic Intervention Group (n ! 115) Control Group (n ! 136) P Value Mean age # SD, y Men, % Attended follow-up visit, % Higher education, %* Daily consumption of !2 alcoholic drinks, % Hypertension, %† Diabetes, %† Dyslipidemia, %† Perceived good health, % Sedentary lifestyle, %‡ Mean daily cigarette consumption # SD, n Mean duration of smoking # SD, y Mean age at smoking initiation # SD, y Previous attempts at smoking cessation, % Time to first cigarette after waking up, % $5 min 5–30 min !30 min Stage of change, % Precontemplation Contemplation Preparation 35.1 # 14 63 41 18 36.9 # 15 57 44 18 !0.2 !0.2 !0.2 !0.2 9 9 1 8 69 19 13 7 2 4 68 22 !0.2 !0.2 !0.2 !0.2 !0.2 !0.2 20 # 12 16 # 13 20 # 11 18 # 13 18 # 6 18 # 5 70 68 18 20 62 17 25 58 84 11 5 87 6 7 !0.2 !0.2 0.2 !0.2 !0.2 !0.2 * University degree or equivalent. † Diagnoses reported in the medical chart. ‡ Defined as less than one 20-minute session of sports activity per week. terms of mean age (37 vs. 35 years; P ! 0.2), proportion of men (57% vs. 64%; P ! 0.2) and receipt of higher education (18% vs. 18%; P ! 0.2). Physician Counseling Practices Table 2 shows the short-term effect of the training program on the frequency and content of smoking cessation counseling performed by residents. According to smokers’ self-reports, trained residents used all counseling strategies more often than did control residents. In particular, they used the following strategies significantly more often: assessing motivation to quit (29% vs. 19%), offering help to quit (23% vs. 7%), discussing benefits of (21% vs. 12%) and obstacles to (16% vs. 6%) cessation, giving a brochure (14% vs. 1%), discussing strategies to prevent relapse (15% vs. 6%), and setting a quit date (8% vs. 2%). Training improved the overall quality of smoking cessation counseling, as evidenced by a higher mean score in the intervention group than in the control group (4.0 vs. 2.7; P " 0.002). Among smokers 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 433 Article Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation in the precontemplation stage, the quality of interventions also improved (mean score, 3.7 for trained residents and 2.6 for controls; P ! 0.006). Because the design effect for all of the above results ranged from 0.9 to 1.5, the intracluster correlations were low. Compared with control residents, trained residents expressed higher self-confidence (7.7 vs. 5.2; P ! 0.002) and self-perceived effectiveness in smoking cessation counseling (6.8 vs. 5.4; P ! 0.09) 3 months after training. Smoking Cessation and Behavior among Patients At 1 year of follow-up, 1-week smoking abstinence was significantly higher in the intervention group than in the control group (15 of 115 patients [13%; 95% CI, 7% to 21%] vs. 7 of 136 patients [5%; CI, 1% to 9%]; P ! 0.005); these values correspond to a clusteradjusted odds ratio of 2.8 (CI, 1.4 to 5.5) and a design effect of 0.89. The 8 –percentage point difference between groups means that a trained resident needs to counsel 13 smokers to achieve 1 additional former Table 2. Short-Term Effect of Training in Smoking Cessation on Physicians’ Practices* Patients in Control Group (n ! 136) smoker. Furthermore, in the intervention group, the proportion of smokers who were willing to quit was higher (94% [CI, 89% to 99%] vs. 80% [CI, 70% to 89%]; P ! 0.007) and daily cigarette consumption tended to be lower (16.5 vs. 20.0; P ! 0.09). The intervention and control groups did not significantly differ in the proportion of smokers in the precontemplation stage (84% vs. 82%; P " 0.2) or the proportion of smokers who moved one stage forward (13% vs. 14%, P " 0.2). The sex of the resident did not influence patients’ cessation rates. Eighty-five percent and 86% of patients in the intervention and control groups, respectively, who stopped smoking reported stopping abruptly. In both groups, the main reason for quitting was health concerns (68% and 65%; P " 0.2). The sensitivity analysis of smoking abstinence performed by simulation of a 10% rate of false reporting produced only 14 runs (0.14%) in which the odds ratio was significantly less than 1.0 (upper bound of CI # 1.0). The effect of potential false reports was clearly weak, and we can safely state that the adjusted odds ratio describing the effect of training on smoking abstinence is significantly larger than 1.0. P Value Smoking Cessation Strategy Used in Physician’s Intervention Patients in Intervention Group (n ! 115) Ask whether the patient smokes Ask about daily cigarette consumption Ask about the time of the first cigarette of the day Ask whether the patient intends to stop smoking Advise to stop smoking Discuss the health risks of smoking Discuss the benefits of quitting Discuss patient’s barriers to smoking cessation Propose to help the patient quit smoking Propose setting a quit date Give practical advice on stopping smoking and preventing relapse Give self-help materials Propose another appointment to discuss smoking cessation Propose attending a smoking cessation program 87 78 0.13 82 71 0.08 18 11 0.15 29 39 19 29 0.05 0.12 36 21 28 12 0.16 0.05 16 6 0.01 23 8 7 2 0.003 0.02 15 14 6 1 0.01 #0.001 7 3 0.15 6 3 % "0.2 * The mean overall counseling score $ SD was 4.0 $ 0.3 in the intervention group and 2.7 $ 0.2 in the control group (P ! 0.001). 434 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 DISCUSSION Our study shows that a physician training program in smoking cessation that was based on behavioral theory and active learning of counseling skills with standardized patients improved the frequency and quality of physician counseling and increased the 1-year rate of abstinence of smoking among outpatients. Both effects were clinically and statistically significant despite the high proportion of smokers who were not motivated to quit. Another study showed that training physicians in smoking interventions increases the rate of smoking cessation among patients at 1 year (18). However, the intervention in that study was not specifically based on the stages-of-change model. Use of similar teaching methods and written material may account for the significant effect found in both studies. Three reasons may explain why training was effective in our trial and not in most previous studies (10 – 16, 19). Participants spent more than 50% of the program in active learning methods, which are effective for www.annals.org Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation medical education in general (21) and smoking cessation in particular (22–25). Other programs did not use such methods; they mainly emphasized didactic teaching, which has little influence on patient outcomes (21). The duration of our program was longer (8 hours) than other interventions (4 hours or less). Higher intensity of training may be needed to increase its efficacy, particularly for an intervention that is not adequately taught during undergraduate or postgraduate education (35, 36). Finally, we based our training program on one behavioral theory, the stages-of-change model, that enables physicians to tailor their intervention to each smoker’s readiness to quit (26, 27, 37). In most trials, physicians’ interventions had the same content (the four A’s) regardless of patients’ readiness to quit (12, 13, 15–18). Use of the stages-of-change model may help physicians to understand the process of smoking cessation and to structure their interventions. The low frequency of a set quit date reflects the high proportion of smokers who were not ready to quit. Our findings show that an approach based on stages of change (26 –28) is helpful in clinical practice, although it did not enhance smokers’ progression to stages with a higher readiness to quit. Likewise, other investigators who used different measurements found a trend but no clear positive shifts in stage of change among patients cared for trained physicians (14, 19). The questions used to categorize stages of change in smokers may not be sensitive enough to show progression through the stages in the trials conducted and settings used to date. Our study has several strengths. The statistical approach was conservative; we used an intention-to-treat analysis, and the cluster analysis ensured that the effect of training was not related to specific residents. We trained the control residents in the smoking cessation intervention after the enrollment period, while study residents were in the follow-up period. Training control residents might have increased the frequency with which smoking interventions were administered to their patients and improved the quality of those interventions. This effect might create bias toward the null hypothesis and eventually underestimate the effectiveness of training. The research staff that collected data were blinded to the group allocation of residents and their patient assignments. Blinding of patients to the received intervention was crucial because self-reported counseling and smoking behavior are subjective outcomes (38). Finally, www.annals.org Article the proportion of smokers (32%) in the study sample is similar to that in the Swiss population (39), which suggests that our sample is fairly representative of patients attending Swiss primary care physicians. Our study also has limitations. We validated abstinence at only one center because biochemical measures are expensive and difficult to implement in low-intensity interventions. However, biochemical validation may be unnecessary for trials of brief interventions with selfreports obtained by impersonal interviews (33, 40). Rates of false reports of abstinence are low because the pressure to give desirable answers is minimal (33). Furthermore, the low level of tobacco control in Switzerland (41) minimizes the social desirability bias. The reassuring results of sensitivity analysis, the conservative intention-to-treat approach, and the improvement of residents’ practice in the intervention group make it unlikely that incomplete biochemical validation of abstinence influenced the effects of training. A Hawthorne effect may have occurred (42), but we minimized its likelihood by blinding residents and patients to the goal of the study. The response rate to the 1-year follow-up questionnaire (71%) was similar to that found in other studies (14, 16, 23, 43, 44). Long-term retention of skills in residents could not be assessed because within the 12 months after the intervention, most residents had left our institutions to open a private practice or to continue postgraduate training elsewhere. Other clinic staff (such as nurses, allied health professionals, and administrators) are unlikely to influence our results because they were neither taught nor involved in smoking cessation activities and health care delivery in both clinics relies essentially on physicians. Finally, organizational strategies, such as chart reminders, should reinforce the effect of training because they increase rates of performance of interventions by physicians and cessation of smoking among patients (10, 45). Our results have important implications for medical education, clinical care, and public health. The U.S. Clinical Practice Guidelines (2) call for making research on effective elements of successful training programs a high priority. Our study shows that interactive learning methods, such as role-playing and practice with standardized patients, are effective and confirms that residency is a good time to train physicians in preventive care so that they can apply this knowledge later in their career (46 – 49). Finally, our results show that a positive 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 435 Article Efficacy of Resident Training in Smoking Cessation effect on clinical outcome is mediated by improvement in processes of care (50). We conclude that a physician training program in smoking cessation based on active learning of counseling skills with standardized patients is effective. From Lausanne University Outpatient Clinic and Institute of Social and Preventive Medicine; Lausanne University and Lausanne University Hospital, Lausanne, and Geneva University Hospital, Geneva, Switzerland. Presented at the plenary session of the 2000 Annual Meeting of the Society of General Internal Medicine, Boston, Massachusetts, May 2000. Acknowledgments: The authors thank Professors Roger Darioli and Vincent Mooser from Lausanne University Hospital, who planned and tutored the control intervention, and Dominique Calloni, Annick Burckhard, Lea Makoundou, and Patrick Reutimann for help in collecting data. Grant Support: By the Swiss Federal Office for Public Health, Swiss Medical Association, and Swiss Foundation for Health Promotion. Requests for Single Reprints: Jacques Cornuz, MD, MPH, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, BH 10, CH-1011 Lausanne, Switzerland; e-mail, Jacques.Cornuz@chuv.hospvd.ch. Current Author Addresses: Dr. Cornuz, Dr. Seematter, and Ms. Stoianov: Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, BH 10, Bugnon 46, CH-1011 Lausanne, Switzerland. Drs. Humair and Stalder: Policlinique de Médecine, Département de Médecine Communautaire, Hôpitaux Universitaires de Genève, Rue Micheli-du-Crest 24, CH-1211 Geneva, Switzerland. Dr. van Melle: Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Bugnon 17, CH-1011 Lausanne, Switzerland. Dr. Pécoud: Policlinique Médicale Universitaire, Avenue César-Roux 19, CH-1005 Lausanne, Switzerland. Author Contributions: Conception and design: J. Cornuz, J.-P. Humair, G. van Melle, H. Stalder, A. Pécoud. Analysis and interpretation of the data: J. Cornuz, J.-P. Humair, L. Seematter, G. van Melle, A. Pécoud. Drafting of the article: J. Cornuz, J.-P. Humair, L. Seematter, G. van Melle, H. Stalder, A. Pécoud. Critical revision of the article for important intellectual content: J. Cornuz, J.-P. Humair, G. van Melle, H. Stalder, A. Pécoud. Final approval of the article: J. Cornuz, J.-P. Humair, L. Seematter, R. Stoianov, G. van Melle, H. Stalder, A. Pécoud. Provision of study materials or patients: J. Cornuz, J.-P. Humair, R. Stoianov, A. Pécoud. Statistical expertise: J. Cornuz, G. van Melle. Obtaining of funding: J. Cornuz, J.-P. Humair, H. Stalder, A. Pécoud. Administrative, technical, or logistic support: J. Cornuz, J.-P. Humair, L. Seematter, R. Stoianov. 436 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 Collection and assembly of data: J. Cornuz, J.-P. Humair, L. Seematter, R. Stoianov. References 1. Silagy C, Stead LF. Physician advice for smoking cessation (Cochrane Review). Cochrane Database Syst Rev. 2001;2:CD000165. [PMID: 11405953] 2. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, Dorfman SF, Goldstein MG, Gritz ER, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline No. 18. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. 3. Ockene JK. Physician-delivered interventions for smoking cessation: strategies for increasing effectiveness. Prev Med. 1987;16:723-37. [PMID: 3317393] 4. 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Using continuous quality improvement to increase preventive services in clinical practice—going beyond guidelines. Prev Med. 1996;25:259-67. [PMID: 8781003] 19 March 2002 Annals of Internal Medicine Volume 136 • Number 6 437 10. A new curriculum using active learning methods and standardized patients to train residents in smoking cessation Cet article a été publié dans : J Gen Intern Med 2003, 18(12): 1023-1027. Par les auteurs : Humair JP, Cornuz J. Cet article [172] décrit le contenu et les méthodes pédagogiques d’un programme suisse de formation des médecins sur l’aide à l’arrêt du tabac dont l’efficacité sur les pratiques des médecins et l’arrêt du tabac à un an des patients fumeurs a été démontrée dans un essai clinique. Cette formation de 2 demi-journées est basée sur le modèle théorique des stades de changement et utilise des méthodes pédagogiques interactives. Les participants apprennent à évaluer les stades de motivation à l’arrêt du tabac, offrir des conseils adaptées à ces stades et prescrire un traitement pharmacologique pour le sevrage de tabac. Les méthodes d’enseignement incluent des observations de séquences vidéos, un atelier interactif, des jeux de rôles, des exercices pratiques avec des patients standardisés et de la documentation pour les médecins et les patients. L’évaluation de la formation montre que les participants ont atteint les objectifs d’apprentissage et ont apprécié le contenu et les méthodes d’apprentissage de ce programme. 52 JGIM I N N OVAT I O N S I N E D U C A T I O N A N D C L I N I C A L P R A C T I C E Blackwell Publishing Ltd. A New Curriculum Using Active Learning Methods and Standardized Patients to Train Residents in Smoking Cessation Humair and Cornuz, Training Residents in Smoking Cessation Jean-Paul Humair, MD, MPH, Jacques Cornuz, MD, MPH Physicians can play a key role in smoking cessation but often fail to advise smokers effectively, mainly because they lack counseling skills. We need effective training programs starting during residency to improve physicians’ smoking cessation interventions and smokers’ quit rates. To achieve this goal, we developed a curriculum using active learning methods and the stages-of-change model. A randomized trial demonstrated that this program increased the quality of physician’s counseling and smokers’ quit rates at 1 year. This paper describes the educational content and methods of this program. Participants learn to assess smokers’ stage of change, to use counseling strategies matching the smoker’s stage, and to prescribe pharmacological therapy. This 2 half-day training program includes observation of video-clips, interactive workshops, role plays, practice with standardized patients, and written material for physicians and patients. Participants reached learning objectives and appreciated the content and active methods of the program. KEY WORDS: smoking cessation; curriculum; graduate medical education; patient simulation. J GEN INTERN MED 2003; 18:1023–1027. M edical advice and pharmacological therapy are effective and cost-effective smoking cessation inter1 ventions in clinical practice. However, physicians lack the skills for smoking cessation counseling and often fail to 2 advise smokers with effective strategies. Skills training and organizational change are the key features of effective educational programs improving 3 patient outcomes. Role plays and practice with standardized patients are active methods enabling physicians and Received from the Department of Community Medicine (J-PH), Geneva University Hospital, Geneva; Outpatient Clinic; and Department of Medicine (JC), Lausanne University Hospital, Lausanne; and Institute of Social and Preventive Medicine (JC), Lausanne University, Lausanne, Switzerland. Presented at the session “Innovations in Medical Education” of the 24th Annual Meeting of the Society of General Internal Medicine in San Diego, Calif., May 2– 5, 2001. Address correspondence and requests for reprints to Dr. Humair: Medical Policlinic, Department of Community Medicine, Geneva University Hospital, 24 Rue Micheli-Du-Crest, CH-1211 Geneva 14, Switzerland (email: Jean-Paul.Humair@hcuge.ch). students to learn “by doing” the skills they need to apply 3,4 in clinical practice. Organizational change strategies include reminder systems, flow sheets, patient education material, and staff involvement to reinforce application of 3 new skills in clinical practice. The single smoking cessation training program that applied these strategies is the only effective curriculum showing a significant increase in 5 quit rates at 1 year. Other programs based on didactic teaching improved physicians’ practices in smoking interventions 6,7 but had no impact on patients’ smoking cessation. Smoking cessation is viewed as a process of change through successive stages with increasing motivation to quit, 8 the stages-of-change model. Two programs applied this framework to teach physicians how to provide tailored counseling to smokers; both improved physicians’ practices but obtained 9,10 conflicting results on patients’ smoking cessation. We developed and tested a new curriculum for residents based on active methods and the stages-of-change model to teach smoking cessation counseling skills that match the patient’s motivation and appropriate use of pharmacological therapy. This paper aims to describe the innovative educational approach of this program, which has been shown to be effective in increasing smoking ces11 sation. We hope it may be useful for those considering starting a similar program at their institution. TRAINING PROGRAM DESCRIPTION Context This project was initiated by its main sponsors, the Swiss Office for Public Health and the Swiss Medical Association. They contracted with both authors to develop and evaluate this new curriculum independently in 2 general internal medicine clinics in university hospitals of Geneva and Lausanne, Switzerland. Four factors facilitated the integration of this curriculum in the busy residency programs of both centers: 1) The recent transfer in both institutions of the existing general internal medicine clinic to a newly created department of community medicine, of which it is the main component. 2) The interest of these departments to include prevention and health promotion in primary care and to integrate public health with clinical practice. 3) The change in educational methods in both residency programs, with a shift from didactic teaching to interactive learning methods. 4) The availability of attending 1023 1024 Humair and Cornuz, Training Residents in Smoking Cessation physicians (i.e., both authors) trained in general internal medicine and public health, with major interests in clinical prevention, smoking cessation, and medical education. JGIM 6) Offer written material matching patient’s readiness to quit. 7) Follow-up smokers in the short and long term. 8) Organize and facilitate smoking cessation interventions in routine clinical practice. Principles Educational Activities This training program is based on 5 principles: 1) Recent 1 evidence-based content on tobacco use and cessation. 2) Behavioral theory: applying the stages-of-change model to interventions which match the smoker’s motivation to 8 quit. 3) Pharmacological therapy: teaching the appropriate use of nicotine replacement and bupropion for 1 smoking cessation. 4) Educational methods focusing on 3,4 active skills training. 5) Tobacco control context: use of national data on the burden of smoking-related diseases and 12 adaptation of content to Swiss tobacco control policies. Learners and Teachers This training program is primarily designed for postgraduate education of residents. Teachers are the 2 authors, who are experienced physicians active in clinical practice and teaching. Teachers were previously trained in smoking cessation counseling during a Master of Public Health course, currently provide these interventions in clinical practice, and are considered as national experts in smoking cessation. Both sessions are run by 2 teachers. Educational Objectives At the end of the program, residents should have reached 8 major objectives. They will: 1) Systematically identify all patients who smoke and assess their level of nicotine addiction. 2) Clearly recommend smoking cessation to all smokers. 3) Assess each smoker’s motivation about smoking cessation, using the stages-of-change model to synthesize the smoking cessation process along a continuum: 3.1) “Precontemplation”: no intention to quit smoking within 6 months. 3.2) “Contemplation”: serious intention to quit smoking in 1–6 months. 3.3) “Preparation”: plan to quit smoking within 30 days. 3.4) “Action”: smoking cessation for less than 6 months. 4) Counsel all smokers with strategies matching their motivation stage. 4.1) Minimal advice (<3 min) to inform and sensitize smokers in “precontemplation” with personalized messages: benefits of cessation, risks of smoking, and challenging beliefs. 4.2) Brief advice (3–10 min) to motivate smokers in “contemplation” to quit: balancing pros and cons of smoking, discussing personal barriers to cessation and their solutions, and presenting cessation methods. 4.3) Intensive counseling (>10 min) to help all smokers in “preparation” and “action” to quit and remain abstinent: showing support, setting a quit date, and planning behavioral strategies to prevent relapse in high-risk situations. 5) Prescribe nicotine replacement therapy or bupropion to addicted smokers in “preparation” or “action” with adequate instructions; second-line therapies are not detailed, as they are not registered for smoking cessation in Switzerland. The program is designed for 10 to 20 participants and includes two 4-hour sessions scheduled 2 weeks apart to allow practice between sessions. Educational activities include various methods emphasizing active skills training but also providing basic knowledge about tobacco use and cessation. Activities change in a specific order with increasing complexity: observation, analysis, role plays, and practice with standardized patients. Session 1: Video-clips Observations, Interactive Workshops, and Role Plays After an initial self-assessment of current smoking cessation practices, the first session has 3 parts focusing each on a patient successively in precontemplation, contemplation, and preparation stages. Each part includes an observation of a videotaped encounter between a smoker and a physician, an interactive workshop, and a role play between participants. Participants observe 3 video-clips showing smoking cessation interventions by a primary care physician in 3 consultations with the same smoker who is successively in precontemplation, contemplation, and preparation stages. Using a checklist (Appendix I, available online at http://www.jgim.org), participants identify the smoker’s motivation stage and the different smoking cessation strategies used by the physician, and then report their observations to the group. After each video-clip, teachers use the clinical case and learners’ observations to conduct a short interactive workshop; using a standard presentation, they provide concepts and evidence about stages of change, nicotine addiction, counseling strategies matching the smoker’s motivation, and pharmacological therapy. In the third interactive workshop about smokers in the preparation stage, nicotine replacement products and bupropion are presented and their correct use demonstrated; second-line therapies are only briefly mentioned as they are not available for smoking cessation in Switzerland. After each interactive workshop, participants group in trios to perform a role play based on a new scenario with a smoker who is successively at the precontemplation, contemplation, and preparation stages. Learners alternatively play the role of the patient, the physician, and the observer who analyzes the role play with the checklist (Appendix I, available online at http://www.jgim.org). After a brief report by all observers, role plays are debriefed with the whole group. Session 2: Practice with Standardized Patients The second session is dedicated to the practice of smoking cessation interventions with standardized JGIM 1025 Volume 18, December 2003 patients in small groups. Each participant plays once the role of the physician according to a scenario (Fig. 1) and observes others’ interventions with the checklist (Appendix I, available online at http://www.jgim.org ). The content and the style of each encounter are then discussed in the large group with input from standardized patients, observers, and “physicians.” Teachers comment on each encounter, answer questions, and support their comments with evidence. Standardized patients, 2 women and 2 men, all former smokers, were recruited from a university program13 and were trained in four 1-hour sessions by 1 investigator (JPH). Using written scenarios (example in Fig. 1), each standardized patient was trained to portray a smoker in precontemplation, contemplation, preparation, and action stages. Each has a different profile in terms of age, gender, social situation, cardiovascular risk factors, and smokingrelated diseases. Documents high mean (SD) ratings on a 5-point Likert scale, they valued the learning of skills applicable in their practice (4.68 [0.48]), their active involvement in learning activities (4.95 [0.23]), and their high global satisfaction (4.84 [0.37]). Evaluation of Clinical Outcomes We tested this program in both of our general internal medicine clinics with a cluster randomized trial, of which 11 methods and results were already reported. Compared to the control group, trained residents used all smoking cessation strategies more often and provided counseling of higher quality, even after adjustment for clustering (mean overall score 4.0 vs 2.7; P = .001). Patients’ smoking abstinence at 1 year was significantly higher in the intervention group (13% vs 5%; P = .005), corresponding to a clusteradjusted odds ratio of 2.8 (95% confidence interval (CI), 1.4 to 5.5). DISCUSSION At the end of the first session, participants receive a set of documents developed for this program to reinforce the physician’s knowledge and skills in smoking cessation, to facilitate their implementation in clinical practice, and to provide appropriate information to patients. These documents include: 1) A reference manual summarizing the current knowledge on tobacco use and cessation in clinical practice and including a self-assessment before and after 14 training. 2) Two algorithms summarizing counseling strategies and pharmacological therapy designed for the 14 physician’s pocket or desk. 3) A record sheet for consultations with smokers facilitating recording of information 14 on tobacco use and smoking cessation interventions. 4) A set of 6 brochures for patients matching the 6 stages of change: “precontemplation,” “contemplation,” “preparation,” “action,” “maintenance,” and “relapse”; these brochures were developed in conjunction with a computer-tailored 15,16 program for smoking cessation. 5) A set of patient instructions for use of each nicotine replacement product 14 and bupropion. These documents were initially written in French and then translated into German, and will soon be available in English, Italian, and Spanish. PROGRAM EVALUATION Evaluation of the Training Program The participants attending the pilot phase evaluated this training program with a self-administered questionnaire (Appendix II, available online at http://www.jgim.org). Their mean (SD) ratings on a 4-point Likert scale show that they reached the major learning objectives: counseling smokers with strategies matching the stage of change (3.65 [0.49]), prescribing pharmacological therapy (3.60 [0.50]), and increasing their skills (3.70 [0.47]) and self-efficacy (3.53 [0.61]) in smoking cessation interventions. With their This paper describes an innovative evidence-based program using the stages-of-change model to teach residents how to provide counseling matching the smoker’s motivation to stop and to prescribe pharmacological therapy. This program uses various active educational methods, particularly standardized patients to enhance the learning of counseling skills, and includes material facilitating implementation in clinical practice. This training program pleases most participants who achieve the educational objectives. A randomized trial showed that this training program is feasible and effective as it significantly increases the quality of residents’ counseling, and most importantly, patients’ smoking abstinence at 1 year.11 Our experience and results reflect the impact of the whole program and we cannot determine which components made it successful. We believe that active skills training, the stages-of-change conceptual framework, and its inclusion in the residency programs are the key elements that contribute to the effectiveness of this curriculum. Our program emphasizes active learning of counseling skills with video-clip observations, role plays, and practice with standardized patients. It confirms that effective training programs must go beyond transmission of information and include skills training to change physicians’ behavior and to improve patients’ outcomes.3–5 Therefore, it is essential that educational programs define learning objectives in terms of physician’s behavior and select appropriate learning methods enabling physicians to apply new knowledge and to practice new skills. The use of the stages-of-change model as a conceptual framework probably contributes to the effectiveness of this program. Although application of this model in previous smoking cessation training programs resulted in conflicting results,9,10 it probably helps residents to understand the process of smoking cessation, to structure their 1026 Humair and Cornuz, Training Residents in Smoking Cessation FIGURE 1. Scenarios for standardized patient and physician scripts. JGIM JGIM 1027 Volume 18, December 2003 interventions, and to have more realistic expectations of the effect of counseling. Our experience shows that residency provides a unique opportunity for intensive training in smoking cessation. Residents appreciate active learning methods enabling them to reach learning objectives and to enhance their self-efficacy. They may then have the basic knowledge and skills in smoking cessation for their professional career. Three prerequisites are necessary to integrate successfully a smoking cessation curriculum in residency programs: program including learning objectives in preventive care, use of interactive educational methods, and availability of an expert trained in smoking cessation. Like any medical service, training in smoking cessation should occur not only during postgraduate training, but also in medical school and continuing education programs. We must therefore develop a coherent and global approach to recognize smoking cessation as a routine clinical activity and to implement training during all phases of medical education. The feasibility and effectiveness of this program should ideally be tested in undergraduate and continuing education and its content and format eventually adapted. For 2 years, we have included practicing physicians in this program with the choice to attend either the first or both sessions; from our experience, this program is applicable for this audience who provided very positive feedback. The next challenge is to promote and disseminate this program to train and involve more physicians.1 The dissemination process includes training future trainers, building networks with existing training institutions, medical associations, and health care services, reproducing printed material, and planning sessions that fit institutional needs. The extension of training programs to a large scale is a critical step in having a significant public health impact. If we want to reduce the harmful effects of tobacco smoking and bring significant long-term health benefits to a population, we need many trained physicians able to provide effective smoking cessation interventions. We thank Alan Rubin, Associate Professor, University of Vermont, Burlington, VT, for his valuable reading and comments on the final version of this article. Grant support: Swiss Office for Public Health, Swiss Medical Association, and Swiss Foundation for Health Promotion. REFERENCES 1. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: US Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. 2. Humair JP, Ward J. Smoking cessation strategies observed in videotaped general practice consultations. Am J Prev Med. 1998;14:1– 8. 3. Davis D, O’Brien MA, Freemantle N, Wolf FM, Mazmanian P, Taylor-Vaisey A. Impact of formal continuing medical education: do conferences, workshops, rounds, and other traditional continuing education activities change physician behavior or health care outcomes? JAMA. 1999;282:867–74. 4. Spangler JG, George G, Long Foley K, Crandall SJ. Tobacco intervention training. Current efforts and gaps in US medical schools. JAMA. 2002;288:1102–9. 5. Wilson DM, Taylor DW, Gilbert JR, et al. Randomized trial of a family physician intervention for smoking cessation. JAMA. 1988;260:1570 –4. 6. Lancaster T, Silagy C, Fowler G. Training health professionals in smoking cessation (Systematic Review). Cochrane Database Syst Rev. 2000;4:CD000214. 7. Cornuz J, ZellwegerJP, Mounoud C, Decrey H, Pecoud A, Burnand B. Smoking cessation counseling by residents in an outpatient clinic. Prev Med. 1997;26:292–6. 8. Prochaska JO, Di Clemente CC, Norcross JC. In search of how people change. 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Cette étude [173] évalue le rapport coût-efficacité d’un programme suisse de formation des médecins sur l’aide à l’arrêt du tabac, dont l’efficacité sur les pratiques des médecins et l’arrêt du tabac à un an des patients fumeurs a été démontrée dans un essai clinique. 35 médecins en formation dans 2 policliniques médicales suisses ont été randomisés à suivre une formation en tabacologie ou une formation contrôle sur les dyslipidémies. L’analyse d’efficacité a utilisé un modèle de Markov intégrant l’efficacité de la formation, le taux d’arrêt spontané du tabac, la probabilité de rechute, les coûts de santé ambulatoires avec une projection sur un an et une perspective de l’assureur. L’augmentation des coûts liés à la formation représente US$ 2.58 par consultation avec un fumeur, correspondant à un coût par année de vie sauvée de US$ 25.4 (range : 4.0-107.1) pour les hommes et US$ 35.2 (range : 9.7-148.6) pour les femmes. Le rapport coût -efficacité est sensible aux variations du taux d’arrêt dans le groupe contrôle et de la durée de l’effet favorable de la formation. En conclusion, la formation post-graduée des médecins sur l’aide à l’arrêt du tabac est une intervention avec un très bon rapport coût-efficacité. 66 @. Lippincott Williams & Wilkins a Wolters KLuwer business EUROPEAN SOCIETY OF CARDIOLOG? Original Scientific Paper Cost-effectiveness analysis of a European primary-care physician training in smoking cessation counseling Christophe pingetaid1Erika art in^^^, Jean-Blaise ~ a s s e r f a l l e n ~ ~ ~ , Jean-Paul Humaire and Jacques Cornuzbyc "Health Technology Assessrnent Unit, blnstitute of Social and Preventive Medicine, "Department of Ambulatory Care, Lausanne University Hospital, dlnstitute of Health Economics and Management, Lausanne University and "Department of Community Medicine, Geneva University Hospital, Switzerland Received 24 March 2006 Accepted 15 December 2006 Background Physician training in smoking cessation counseling has been shown to be effective as a means to increase quit success. We assessed the cost-effectiveness ratio of a smoking cessation counseling training programme. Its effectiveness was previously demonstrated in a cluster randomized, control trial performed in two Swiss university outpatients clinics, in which residents were randomized to receive training in smoking interventions or a control educational intervention. Design and methods We used a Markov simulation model for effectiveness analysis. This model incorporates the intervention efficacy, the natural quit rate, and the lifetime probability of relapse after 1-year abstinence. We used previously published results in addition to hospital service and outpatient clinic cost data. The time horizon was 1 year, and we opted for a third-party payer perspective. Results The incremental cost of the intervention amounted to US$2.58 per consultation by a smoker, translating into a cost per life-year saved of US$25.4 for men and 35.2 for women. One-way sensitivity analyses yielded a range of US$4.0-107.1 in men and US$9.7-148.6 in women. Variations in the quit rate of the control intervention, the length of training effectiveness, and the discount rate yielded moderately large effects on the outcome. Variations in the natural cessation rate, the lifetime probability of relapse, the cost of physician training, the counseling time, the cost per hour of physician time, and the cost of the booklets had little effect on the cost-effectiveness ratio. Conclusions Training residents in smoking cessation counseling is a very cost-effective intervention and may be more efficient than currently accepted tobacco control interventions. Eur J Cardiovasc Prev Rehabil 14:451-455 @ 2007 The European Society of Cardiology European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation 2007, 14:451-455 Keywords: cost-effectiveness analysis, medical education, physician training, prevention, smoking cessation Introduction Despite its potential efficacy, physicians receive very little training in smoking cessation counseling [l-91. Xccording to a survey performed during the late 1990s, the majority of medical schools do not offer any clinical training in smoking cessation interventions, and a majority of physicians and medical students are not adequately trained to treat nicotine dependence [IO]. Correspondence to Christophe Pinget, Medical Direction, Lausanne University Hospital, 46, rue du Bugnon, CH-1O1 1 Lausanne, Switzerland Tel: +41 21 314 56 32; fax: f 4 1 21 314 18 18; e-mail: Christophe.P~nget@chuv,ch 1741-8267 @ 2007 The European Society of Cardiology Other studies shou~edloxv rate of assessment of smoking status b57 physicians [ I l ,121. Although several cost-effecti\eness studies have been devoted to pharmaceutical interventions in smokers, no study assessed cost-effectiveness of training physicians to counsel smokers. We previously published a cluster randomized, controlled trial in which we demonstrated that teaching smoking cessation counseling to residents impro\es physicians' practices and increases smoking cessation rates among their patients [13,14]. This study aims to perform a costeffectiveness analysis to assess the financial feasibility of 452 European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation 2007, Vol 14 No 3 physician training in relation to its anticipated benefits. By integrating a cost component into our analysis, we hope to motivate academic institutions to implement a similar training programme for their medical staff. Methods Clinical trial design Specific details on the trial have been reported elsewhere [13,14]. T h e study \vas a cluster randomized, controlled trial conducted at two general internal medicine clinics of the universitv hospitals in Lausanne and Cieneva, Switzerland. Participants included 35 medical residents with a median age of 31 vears. Thirtv-two were never or former smokers and three were current smokers. Al1 physicians were at the end of their postgraduate training in general internal medicine or familv medicine (median: 4 years) and none had previously received a specific training in smoking cessation. Residents were randomized to an intervention group with two half-day training sessions on smoking cessation or a control group with sessions on dyslipidemia management. T h e smoking cessation training programme included videotaped case studies, theoretical inputs, role-playing between participants, and practice with standardized patients. At baseline, sociodemographic characteristics, professional achievements, health habits, and perceived effectiveness in smoking cessation counseling of the residents were similar in both groups [13]. We used several strategies to minimize the residents' change in professional behavior induced by the studv (Hawthorne effect). Residents were blinded to the actual aim of the trial and were only informed that a survev on cardiovascular risk factors and prevention would be conducted among clinic patients. T h e y were also informed onlv that a training programme in clinical prevention would include sessions on smoking cessation and management of dvslipidemia. M t e r the end of the 3-month period of patient recruitment, those who xvere first trained in smoking cessation attended the session on dyslipidemia and vice versa. To identify smokers without jeopardizing the blinding, we inten~iewedal1 patients, regardless of their smoking status. Patients were also blinded to the final goal of the study and the group allocation of their physician. Using a pretested questionnaire, research assistants intenliewed al1 patients (irrespective of smoking status) of each group. Patients were eligible if they were 16-75 years old. French speaking, attended one of the outpatient clinics for a follow-up or an emergency visit, and smoked one or more cigarettes daily during the previous week. Table 1 shows the smokers' characteristics. T h e study protocol \vas approved by the ethics committees of both institutions. Characteristics of smokers treated by physicians in the RCT ("=251) Table 1 Intervention group Mean age ( I SD) (years) Male (%) Follow up visit (010) Higher educationa (%) Daily alcohol consumptionb (%) Hypertensionc (010) Diabetes" (%) Dyslipidemiac (%) Perceived good health (010) Sedentaryd (010) Mean cigarette consumption ( f SD) (no ) Mean duration (fSD) of smoking (years) Mean age (?SD) of smoking initiation (years) Previous smoking cessation attempt (%) Time to first cigarette after waking up (010) Within 5 min 5-30 min >30min Stage of change distribution (%) Preconternplation stage Contemplation Preparation Control group P value (n=115) (n=136) 351+14 63 41 18 9 9 1 8 69 19 20 ( I 12) 16 f 13 18f 6 369f15 57 44 18 13 7 2 4 68 22 20 ( I1 1 ) 18 f 13 18+5 032 O 27 O53 O 91 O 30 O 54 O4 0 O 26 O 93 O 56 O 90 O 32 020 70 68 O 80 O 70 18 20 62 17 25 58 84 11 5 87 6 7 O3 9 RCT, randomized, controlled trial 'Higher education means University or equivalent degree b ~ a i l yalcohol consurnption refers to two or more drinks per day "Diagnoses reported in the rnedical chart d ~ e f i n e d as less than one 20-min session of sports activity per week Cost and effectiveness calculations We took a third-party payer perspective and incorporated the cost of training residents in addition to the cost of the physician-patient interactions in subsequent visits. T h e cost of training the residents included the costs associated with the teaching time of clinicians and standardized patients, as well as the cost of the materials. T h e time spent in the course was imputed as 8 h for residents and clinicians, corresponding to the two half-day sessions. T h e working hours of standardized patients were imputed as two half-days: one for their training session and one for the course (they onlv participated in the second half of the course). T h e cost of training programme development was excluded from the computations because the programme had alreadv been developed and could be replicated in other clinical settings 1141. T h e cost of the doctor-patient interaction included the wages paid to doctors as compensation for the average incremental time spent with each patient on the first and follo~v-upconsultations (if any), and the smoking cessation motivational stage-specific booklets distributed to patients. \Ve excluded three patients (out of 256) ~ v h o reported receiving a nicotine patch for a period ranging from 1 to 5 weeks, as such information was not sufficient to estimate these costs in a larger group. Physicians' annual wages were obtained from the hospitals' standard wage tables including employee social Smoking cessation counseling Pinget et al. benefits. Annual wages for private doctors, used in the sensitivity analysis, were compiled from t h e 2003 Swiss reimbursement tables for medical services provided bv doctors working on a fee-for-service basis. T h e annual salary uras converted to a wage per minute bv assuming residents worked on an average 60 h/\veek, for 46 weeks/ year ( 4 weeks vacation plus 10 days of bank holidavs). T h e incentive given to standardized patients for their participation \vas US$111 per half-day. To document the time per patient phvsicians spent for smoking cessation counseling and follow-up visits, we used the questionnaire distributed to patients after the visit. \ié analyzed the questions in patients' reports on 14 counseling strategies that the phvsician may have used during the encounter ( c g . asking whether the patient smoked, assessing dailv cigarette consumption, probing about intent to quit) [13]. Each intervention \vas assigned a time value on the basis of on an average estimate given bv the residents and the study clinicians after the completion of the randomized controlled trial; for example, we assumed that asking whether the patient smokes would take a physician 0.5 min. T h e total time spent by the phvsician for smoking cessation counseling uras computed bv summing the number of minutes assigned to each possible item covered during the medical visit. To extrapolate the incremental number of new quitters into life-years saved, we used a hIarkov simulation model that incorporated the intervention efficacv, the natural quit rate, and the lifetime probabilitv of relapse after 1 year of abstinence. Details on the model can be found in a previously published cost-effectiveness analysis on nicotine replacement therapies [15] and in the appendix entitled Markovmodel.pdf. We defined two cohorts of identical smokers characterized by a set of base-case assumptions (Table 2). Patients seen by physicians trained in smoking cessation counseling formed the intervention cohort, whereas the patients seen by physicians of the control group formed the reference cohort. We expressed the effectiveness of adjuvant intervention as the additional number of life-years saved attributable to the offer, use, and follo~v-upof smoking cessation intervention. We derived the effectiveness of these interventions from our trial. This reference studv based its measurement of cessation status on the point prevalence abstinence at 1 year. We assumed that odds ratios for cessation were the same for men and women, the rationale for urhich has been presented elsewhere [16]. Slviss francs were converted to US dollars using the yearlv average exchange rate (i.e. 1.35 SFr/US$ through da ta provided bv mww.~mnstnts.rorn). A one-way sensitivitv analvsis uras performed on the outcome of cost per life-vear saved. T h e ranges for the quit rate of the control intervention, the cost of physician 453 Table 2 Base-case and range (sensitivity analysis) of variables in the Markov model to calculate incremental life-years saved from the intervention from the endpoint measure of smoking cessation at 1 year Variable Basecase Range Natural quit rate among al1 smokers (010) Quit rate of control intervention (010) Odds ratio of the counseling versus control intervention Lifetime probability of relapse after 1 year of abstinence Cost of physician training (US$) Length of training effectiveness (months) Additional average time required for counseling (minutes) Cost per hour of physician time (US$) Cost of booklet (US$) Discount rate (010) training, the cost per hour of physician time, and the cost of the booklet were set at 50-150% of the base-case. T h e range of smokers' natural quit rate and odds ratio of the counseling versus control intervention were based on results from our previous studies [13,15,17]. T h e range in the additional average time required for counseling was computed as the 95% confidence interval of the difference betureen the control and intervention groups. Sensitivity analysis endpoints for the lifetime probability of relapse after 1 year of abstinence urere extrapolated from the literature [15-181, as \vas the discount rate. T h e range of the length of training effectiveness was estimated to be 1 year based on the literature [l-91. Table 2 shows the baseline values and ranges of al1 variables, as imputed in the sensitivity analysis. Results T h e cost of the training programme amounted to US$331.6 per resident. Assuming a 12-month efficacy of the training programme and 324 consultations ~ 4 t h smokers per resident per year, the cost of the programme per smoker consulting the clinic was US$1.03. Incorporating the incremental cost of smoking cessation counseling in the intervention group, the incremental cost of the intervention uras US$2.58 per consultation bv a smoker. Using the resident salaries, the cost per life-vear saved for a 35-year-old smoker uras US$25.4 for men and US$35.2 for women. Substitution of salaries for physicians in private practice yielded cost-effectiveness ratios of US$88.3 in men and US$122.6 in uromen. One-way sensitivity analysis yielded a range of US$4.0-107.1 in men and US$9.7-148.6 in women. Results specific to the variables that were adjusted in the analyses can be viewed in Figs 1 and 2. Variations in training effectiveness caused the largest effect on the outcome, with a 10-fold or more increase in cost-effectiveness ratio for both sexes. Variations in the quit rate of the control intervention, the length of training effectiveness, and the discount rate yielded moderately large effects on the outcome. Variations in the natural cessation rate, the lifetime probability 454 European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation Fig. 1 Discount rate (0-5%) Cost of booklet (0.9-2.8$) Cost of physician tirne (12-37$1h) Counseling tirne (1.7-4.8 min) Training efficacy time (3-24 rnonths) 2007, Vol 14 No 3 € Z r r T Cost of training (1 66-497$) Lifetirne prob. of relapse (10-50%) OR, counseling versus control (1.4-5.5) Quit rate, control inter. (2.5-7.5%) Natural cessation rate (1-4%) I O 1 0 20 3 0 4 0 5 0 60 7 0 8 0 9 0 1 0 0 1 1 0 1 2 0 1 3 0 1 4 0 1 5 0 1 6 0 1 7 0 1 8 0 Cost (US$) per Iife-year saved One-way sensitivity analysis, male smokers. Inter., intervention; OR, odds ratio; prob., probability. Fig. 2 Discount rate (0-5%) Cost of booklet (0.9-2.8$) Cost of physician tirne (12.3-36.8$1h) Counseling tirne (1.7-4.8 min) Training efficacy tirne (3-24 rnonths) Cost of GP (166-497$) Lifetirne prob. of relapse (10-50%) OR, counseling versus control (1.4-5.5) Quit rate, control inter. (2.5-7.5%) Natural cessation rate (1-4%) O 10 20 3 0 4 0 5 0 60 70 8 0 9 0 1 0 0 1 1 0 1 2 0 1 3 0 1 4 0 1 5 0 1 6 0 1 7 0 1 8 0 Cost (US$) per Iife-year saved One-way sensitivity analysis, female smokers. GP, general practitioner; inter., intervention; OR, odds ratio; prob., probability. of relapse, the cost of physician training, the counseling time, the cost per hour of physician time, and the cost of the booklets had little effect on the cost-effectiveness ratio. Furthermore, the cost of physician training had a relatively small impact, suggesting that regional price differences in training of residents are not expected to substantially change the cost-effectiveness of the programme. Discussion W t h cost-effectiveness ratios between US$Z5.4 and US$35.Z per life-year saved for men and women, respectively, this study showed that training physicians in smoking cessation counseling is very cost-effective. This strategy may even be more cost-effective than other effective tobacco control strategies and interventions to reduce cardiovascular risk [19,20]. One-way sensitivity analyses of some input variables did produce a significantly \vide range of outcome values. T h e training effectiveness had the largest impact on the costeffectiveness of the training; the quit rate of the control intervention, the length of training effectiveness, and the discount rates had moderate impacts. T h e sensitivity analysis, however, did not substantially change our qualitative conclusion that the cost-effectiveness ratio for smoking cessation training was very favorable. As our results reflect the impact of the whole programme, \te cannot determine from these data which specific components made the intervention successful. We think that active learning of counseling skills with video-clip observations, role-plays, and practice with standardized patients are key elements that contributed to the effectiveness of the curriculum. In a qualitative folloltup of the programme participants, residents reported that they appreciated the active teaching methods which enabled them to reach learning objectives and to enhance their self-efficacy. Appropriately trained physicians are essential to provide effective smoking cessation interventions in clinical settings. As such, the diffusion of efficient training programmes on a large scale is a critical step to have a Smoking cessation counseling Pinget et al. significant public health impact for the population. We believe that our programme can be adapted readily to other medical settings. T h e success of integrating smoking- cessation curricula into continuing- medical education programmes will depend on expressing clear learning objectives, using interactive teaching methods, and the availability of an expert trained in smoking cessation. This study is subject to some limitations, which are mainly ouring to our procedures to blind physicians and patients. For exampie, the time devoted to counseling and number of follow-up visits had to be estimated after The range completion of the controlled of these estimations, however, had a limited impact on findings. In particular, the incremental time devoted to cessation discussions was small and its associated costs were negligible in comparison with other programme costs. As our study included a specific group of Swiss physicians, generalizability of our findings may be limited. T h e cost-effectiveness of training physicians in smoking interventions is, however, mainly influenced by characteristics of the programme and the cessation process, rather than by contextual factors. Therefore, ure believe that even after accounting for special characteristics of our physician sample, our findings can apply to different settings and countries. In conclusion, our study showed a favorable costeffectiveness ratio for training physicians in smoking cessation counseling that targets al1 types of smokers, including those in the precontemplation phase. Promoting similar resident training programme in other settings might be attractive to promote tobacco cessation and control in the future. Acknowledgement This study \vas supported by the Department of Ambulatory Care and Institute of Social and Preventive Medicine, Lausanne University Hospital, Switzerland. References 1 Kreuter MW, Chheda SG, Bull FC. How does physician advice influence patient behavior? 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Cet article a été accepté le 26 janvier 2015 pour publication dans : Alcoologie et Addictologie Par les auteurs : Borrero P, Kupferschmid S, Brandstatter H, Mascarini J, Benz-Duborgel V, Humair JP Cette étude [174] décrit l’impact d’une interdiction totale de fumer dans un hôpital universitaire suisse sur les opinions, le tabagisme et l’exposition à la fumée passive des patients et du personnel. Les données ont été collectées par enquête postale 15 mois après l’interdiction de fumer auprès de 4500 employés et 2385 patients hospitalisés ainsi que par des mesures de concentrations de particules fines (PM 2,5) dans 13 locaux avant et après l’interdiction. 84,9% des patients et 91,7% du personnel soutenaient l’interdiction totale de fumer. 24.4% des patients fumaient, dont 42,5% ont reçu une aide à l’arrêt du tabac et 10,5% ont cessé de fumer après l’hospitalisation. 17,6% des employés étaient fumeurs avant et 15,2% après l’interdiction de fumer, avec un taux d’arrêt du tabac de 13.6% dans l’année suivante. Les concentrations médianes de PM 2,5 dans les bâtiments ont significativement baissé de 33 μg/m3 en 2005 à 9 μg/m3 en 2007. Cependant, 27% du personnel et 10% des patients étaient toujours exposés passivement à la fumée du tabac. En conclusion, une interdiction totale de fumer dans un hôpital aide les patients et les employés à cesser de fumer et réduit leur exposition à la fumée passive. 72 1 INTERDICTION TOTALE DE FUMER A L’HOPITAL : QUEL IMPACT ? Borrero Patricia, Infirmière spécialiste clinique en tabacologie, Direction des soins, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : patricia.borrero@hcuge.ch Kupferschmid Sarah, Infirmière spécialiste clinique en tabacologie, Direction des soins, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : sarah.kupferschmid@hcuge.ch Brandstatter Hilda, Médecin cheffe de clinique, Service de Médecine de Premier Recours, Département de Médecine Communautaire, de Premier Recours et des Urgences, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : hilda.brandstatter@hcuge.ch Mascarini Josianne, Infirmière, Département de Médecine interne, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : josiane.mascarini@hcuge.ch Benz-Duborgel Valérie, Infirmière, Quai 9, Première Ligne, 6, rue de la Pépinière, 1201 Genève, Suisse E-mail :vbenz@premiereligne.ch Humair Jean-Paul, Médecin-adjoint, Service de Médecine de premier recours, Département de Médecine Communautaire, de Premier Recours et des Urgences, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : jean-paul.humair@hcuge.ch 2 Correspondance Borrero Patricia, Infirmière spécialiste clinique en tabacologie, Direction des soins, Hôpitaux Universitaires de Genève, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 4, Suisse E-mail : patricia.borrero@hcuge.ch Conflit d‘intérêt Tous les auteurs déclarent l’absence de tout conflit d’intérêt. 3 Résumé (226 mots) Contexte : Cette étude décrit l’impact d’une interdiction totale de fumer dans les bâtiments d’un hôpital universitaire suisse sur les opinions, le tabagisme et l’exposition à la fumée passive des patients et du personnel. Méthodes : Les données ont été collectées par enquête postale 15 mois après l’interdiction de fumer auprès de 4500 employés et 2385 patients hospitalisés ainsi que par des mesures de concentrations de particules fines (PM 2,5) dans 13 locaux avant et après l’interdiction. Résultats : 84,9% (1314/1548) des patients et 91,7% (2536/2766) du personnel soutenaient l’interdiction totale de fumer. Parmi les patients, 24,4% (365/1494) fumaient, dont 42,5% (155/365) ont reçu de l’aide pour l’arrêt du tabac et 10,5% (36/344) ont cessé de fumer après l’hospitalisation. Parmi les employés, 17,6% (492/2801) étaient fumeurs avant et 15,2% (425/2801) après l’interdiction de fumer. Leur taux d’arrêt du tabac dans l’année suivant l’interdiction de fumer était de 13,6% (67/492). Les concentrations médianes de PM 2,5 à l’intérieur des bâtiments ont significativement baissé de 33 µg/m3 en 2005 à 9 µg/m3 en 2007. Cependant, 27% (768/2842) des collaborateurs et 10% (147/1477) des patients étaient toujours exposés passivement à la fumée du tabac. Discussion : Un hôpital sans fumée aide les patients et les employés à cesser de fumer et réduit leur exposition à la fumée passive, mais nécessite des mesures favorisant le respect de l’interdiction de fumer. Mots-clés Interdiction de fumer - Tabagisme passif - Désaccoutumance au tabac - Hôpitaux universitaires. 4 Summary (189 words) Background: This study describes the impact of a total indoor smoking ban in a Swiss university hospital on opinions, smoking behaviour and exposure to tobacco smoke of inpatients and staff. Methods: We conducted a mail survey 15 months after the ban among 4500 employees and 2385 eligible inpatients and measured concentrations of particulate matter (PM) 2,5 in 13 indoor locations before and after the ban. Results: 84,9% (1314/1548) of inpatients and 91,7% (2536/2766) of staff supported the total smoking ban. Among inpatients, 24,4% (365/1494) smoked, of whom 42,5% (155/365) received quit support and 10,5% (36/344) reported smoking cessation after discharge. Among staff, 17,6% (492/2801) were smokers before and 15,2% (425/2801) after implementing the ban. Their smoking cessation rate within a year after the smoking ban was 13,6% (67/492). Median indoor levels of PM 2,5 significantly decreased from 33 µg/m3 in 2005 to 9 µg/m3 in 2007. However 27% (768/2842) of staff and 10% (147/1477) of inpatients still reported exposure to tobacco smoke. Discussion: A smoke-free hospital helps patients and staff to stop smoking and reduces passive exposure to tobacco smoke but needs strategies reinforcing compliance with the smoking ban. Key words Smoking ban – Passive exposure to tobacco smoke – Smoking cessation – University hospitals 5 Article de recherche (3942 mots) Introduction Au niveau mondial, le tabagisme est le plus important problème de santé publique qui puisse être prévenu (1). Beaucoup de pays ont mis en place une législation interdisant de fumer dans les lieux publics et de travail pour réduire l’exposition à la fumée passive et la prévalence du tabagisme. L’interdiction totale de fumer dans les lieux publics est associée à une réduction des hospitalisations pour syndrome coronarien aigu (-15%) et pour maladies respiratoires (2,3). La Convention-Cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac recommande une interdiction totale de fumer dans les lieux publics et de travail (4). Pour les patients fumeurs, l’hospitalisation est un moment favorable pour arrêter de fumer car ils sont plus réceptifs aux conseils concernant leur santé, ils se retrouvent dans un environnement sans fumée, en contact avec des professionnels de santé et coupés de leurs habitudes quotidiennes (5,6). Pour les patients fumeurs hospitalisés, les interventions de désaccoutumance au tabac sont efficaces lorsqu’elles incluent un suivi après le séjour hospitalier (7) et une substitution nicotinique (8). Une interdiction totale de fumer dans les lieux de travail améliore significativement la qualité de l’air, réduit l’exposition passive à la fumée et est suivie d’une diminution de 6% de la prévalence du tabagisme des employés (9-12). Les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) comprennent tous les hôpitaux publics du Canton de Genève avec 1900 lits répartis sur plusieurs sites et prés de 10'000 employés. Entre 1992 et 2005, les HUG ont mis en place une interdiction partielle de fumer avec des espaces fumeurs. Depuis 1999, les HUG ont également instauré des services d’aide à la l’arrêt du tabac avec une consultation ambulatoire et une consultation par une infirmière spécialiste clinique en tabacologie pour les patients hospitalisés. La consultation hospitalière a démontré son efficacité puisqu’après un an, 29,5% des patients avaient cessé de fumer et 55% avaient diminué leur consommation, l’arrêt du tabac pendant l’hospitalisation étant le 6 seul facteur prédictif (13). Depuis le 1er janvier 2006, les HUG ont introduit une interdiction totale de fumer à l’intérieur des bâtiments tout en permettant de fumer à l’extérieur dans le domaine hospitalier. Cette décision visait à réduire l’exposition à la fumée passive et à promouvoir l’arrêt du tabac des patients et du personnel. Cette politique a été appliquée avant les lois cantonale (octobre 2009) et fédérale (mai 2010) interdisant de fumer dans les lieux publics. Cette étude a pour but de décrire l’impact de l’interdiction totale de fumer aux Hôpitaux Universitaires de Genève sur la connaissance, les opinions et le comportement tabagique des patients hospitalisés et du personnel. Méthodes Intervention L’interdiction totale de fumer a été accompagnée d’un nouveau visuel placé aux entrées, la pose de cendriers à l’extérieur et la suppression de la vente de tabac. Les patients fumeurs hospitalisés ont bénéficié d’un conseil minimal pour l’arrêt du tabac avec un dépliant spécifique, de consultations spécialisées, de substituts nicotiniques et de brochures pendant ou après l’hospitalisation. Les mesures d’accompagnement mises en place pour le personnel incluaient l’instauration de services de désaccoutumance au tabac, une formation des médecins et infirmières pour prendre en charge le patient fumeur, une formation des personnels d’accueil et de sécurité, l’information de la nouvelle politique dans le journal de l’hôpital et sur les fiches de salaire ainsi que la vente à prix réduit des substituts nicotiniques à la pharmacie des HUG. Enquête auprès des patients et du personnel Quinze mois après l’instauration de cette nouvelle politique, 14 questions pré-testées spécifiques au tabac ont été ajoutées à un questionnaire général de satisfaction envoyé par 7 courrier à 2686 patients qui avaient quitté l’hôpital au cours du dernier mois. Les patients décédés, en trop mauvaise santé, ne parlant pas français ou d’adresse inconnue ont été exclus. Trois rappels ont permis d’atteindre un taux de réponse de 69,4% (1654 patients sur les 2385 patients éligibles). Le questionnaire comprenait des données sociodémographiques, le département et le site hospitalier, la connaissance et les opinions sur l’interdiction de fumer à l’hôpital, l’exposition passive à la fumée du tabac, le comportement tabagique ainsi que les interventions de désaccoutumance au tabac. Le fumeur a été défini comme une personne fumant quotidiennement au moins une cigarette, un cigare ou une pipe. Un questionnaire par courrier a été envoyé à 4500 employés quinze mois après le début de l’interdiction totale de fumer à l’intérieur des locaux de l’institution. La taille de l’échantillon a été estimée afin de pouvoir détecter une réduction de 3% (± 1,5%) du tabagisme des employés avec une probabilité d’erreur α de 0,05, une puissance de 0,8 et un taux de réponse de 50%. Après un courrier de rappel, 2863 (63,6%) employés ont répondu. Le questionnaire pour le personnel comprenait 26 items, incluant 3 questions pour les exfumeurs ayant arrêté de fumer dans l’année et 10 questions pour les fumeurs actifs. Le questionnaire avait été pré-testé auprès de 20 employés de différentes professions. Il contenait des variables sociodémographiques, le site de travail, la connaissance et l’opinion sur l’interdiction totale de fumer, la connaissance des services de désaccoutumance au tabac, l’exposition à la fumée passive, le tabagisme ainsi que, pour les fumeurs, la motivation à cesser de fumer, la dépendance à la nicotine et les aides utilisées. Les exfumeurs étaient divisés en ex-fumeurs ayant arrêté avant ou après l’interdiction de fumer. Le logiciel SPSS 15,0 pour Windows a été utilisé pour l’analyse des données descriptives et les associations entre les variables en comparant les proportions avec un test de χ². Le seuil de signification statistique a été défini à p < 0,05. 8 Mesures de la qualité de l’air Le Service Cantonal de Toxicologie Industrielle et de Protection contre les Pollutions Intérieures a mesuré les concentrations moyennes sur 24 heures de particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 µm (PM 2,5) dans l’air intérieur des HUG. Le taux de particules fines PM 2,5 est hautement représentatif de la pollution intérieure causée par la fumée du tabac. Les mesures ont été faites avec un néphélomètre (TSI SidePak AM510) équipé d’un capteur spécifique des particules de diamètre inférieur à 2,5 µm. Ces mesures ont été effectuées en décembre 2005 et 2007, soit un mois avant et 23 mois après l’interdiction totale de fumer dans les mêmes 13 locaux. Ceux-ci ont été choisis en raison de leur proximité d’une zone fumeur ou d’un espace problématique avec une haute prévalence de fumeurs : espaces communs dans les hôpitaux de soins chroniques, orthopédie septique, neurologie, unités de soins psychiatriques ou carcérales. Les résultats ont été interprétés selon les normes de qualité de l’air définis par l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement (14). En raison d’une distribution asymétrique, les valeurs moyennes de PM 2,5 dans les 13 locaux ont été agrégées et comparées sous forme de médianes. Résultats Données sociodémographiques des patients hospitalisés et du personnel La plupart des patients hospitalisés étaient âgés de plus de 50 ans (60,7%) avec une moyenne de 54,5 ans et étaient majoritairement des femmes (58%) (Tableau I). Dans l’enquête auprès du personnel, la distribution du genre, de l’âge, de la profession et du lieu de travail était représentative de l’ensemble des employés des HUG (Tableau II). 9 Statut tabagique des patients hospitalisés et du personnel A l’admission, trois-quarts des patients étaient non-fumeurs, un quart étaient fumeurs réguliers (Tableau I) et fumaient principalement des cigarettes. La prévalence des fumeurs était la plus élevée parmi les patients hospitalisés dans le département de psychiatrie (54,2%) et nettement plus basse dans ceux de gynécologie-obstétrique (15,1%) et de réhabilitation-gériatrie (19,4%). La prévalence des fumeurs parmi le personnel avant l’interdiction de fumer était de 17,6%.(492/2801), alors que 15,2% (425/2801) étaient fumeurs après l’entrée en vigueur de cette interdiction. 70,6% des employés étaient non-fumeurs et 14,3% étaient des exfumeurs. La prévalence du tabagisme diminuait avec l’âge (p<0,05) et était plus élevée (23%) chez les moins de 30 ans. La prévalence du tabagisme était la plus élevée parmi le personnel administratif (18,8%), moyenne chez les infirmières (15,3%) et la plus basse parmi les médecins (10,4%) (Tableau II). Connaissances et opinions des patients hospitalisés et du personnel. L’interdiction totale de fumer à l’intérieur de l’hôpital était connue de 64,9% des patients (Tableau I), avec une plus grande proportion parmi les fumeurs que parmi les non-fumeurs (80,1% vs 60,8%, p<0,05). Dix-sept pourcent des patients ignoraient où il était permis de fumer et 15% croyaient qu’il y avait des espaces fumeurs. La plupart des patients (84,9%, 1314/1548) approuvaient l’interdiction de fumer à l’hôpital (Tableau I), avec une plus large proportion chez les non-fumeurs que chez les fumeurs (91,4% vs 63,7%, p<0,05). Une grande majorité (91,8%) du personnel connaissait l’interdiction de fumer à l’intérieur des bâtiments, indépendamment de l’âge, du genre, de la profession et du lieu de travail (Tableau II), avec un taux plus important chez les fumeurs que chez les non-fumeurs (p<0,05). Plus de 90% (2536/2766) du personnel approuvait l’interdiction de fumer dans les locaux (Tableau II), 74,6% étant « tout à fait d’accord » et 17,1% « plutôt d’accord ». Le soutien à l’interdiction de fumer dans les bâtiments était plus élevé parmi les non-fumeurs (82,2% « tout à fait d’accord ») que parmi les fumeurs (46,7% « tout à fait d’accord »). Les 10 employés du site de soins aigus (Tableau II) étaient plus favorables à l’hôpital sans fumée que ceux travaillant dans les sites de soins chroniques (p<0,05). Tabagisme des patients fumeurs hospitalisés et aide à l’arrêt du tabac Prés de 80% des fumeurs ont arrêté de fumer pendant au moins 24 heures durant leur séjour hospitalier. Deux à dix semaines après l’hospitalisation, 10,5% (36/344) étaient toujours abstinents alors que 68,3% avaient repris le tabac (Tableau III). L’arrêt temporaire était très répandu parmi les patients hospitalisés sur le site de soins aigus (81,8%), particulièrement dans les départements de chirurgie (88,2%) et de médecine (80%). Les patients hospitalisés dans le département de psychiatrie ont moins souvent cessé de fumer durant l’hospitalisation (53,1%) et aucun n’est resté abstinent. Plus d’un quart des patients qui avaient arrêté de fumer pendant au moins 24 heures à l’hôpital disaient avoir été influencés par l’interdiction de fumer à l’hôpital, indépendamment du département ou du site où ils étaient hospitalisés. Près de la moitié des fumeurs avaient reçu une aide à l’arrêt du tabac par diverses méthodes pendant leur hospitalisation avec une importante différence entre les départements (p<0,05) (Tableau III). Les conseils par les infirmiers ou médecins de l’unité de soins, une substitution nicotinique et de la documentation ont été offerts à 12-15% des patients. Neuf pour cent des patients ont bénéficié d’une consultation d’une infirmière spécialiste clinique en tabacologie alors que 2% ont été référés à la consultation de tabacologie après leur hospitalisation. Tabagisme des employés fumeurs et aide à l’arrêt du tabac Les employés fumeurs des HUG avaient une consommation et un niveau de dépendance nicotinique plutôt bas : 58,3% fumaient 1 à 10 cigarettes quotidiennement et 47,8% fumaient leur première cigarette plus d’une heure après leur réveil. Concernant la motivation à l’arrêt du tabac, la majorité du personnel fumeur étaient au stade de pré-contemplation (57,9%) tandis que 30,1% étaient au stade de contemplation et 11,9% au stade de préparation. 11 Après la mise en place de l’interdiction de fumer, 39,3% des fumeurs ont cessé le tabac durant au moins 24 heures et 25,6% l’ont tenté plusieurs fois. Le nombre des tentatives d’arrêt est associé avec la perception que l’interdiction a influencé la décision d’arrêt (p<0,05). Dans l'année qui a suivi l’interdiction de fumer à l’intérieur des bâtiments, 13,6% (67/492) des employés initialement fumeurs ont arrêté de fumer. Les services d’aide à l’arrêt du tabac des HUG étaient connus de 61,5% du personnel (Tableau II), indépendamment de leur statut tabagique (p>0,05). Parmi les employés fumeurs, 4,5% ont utilisés ces services et 13,4% ont pris un traitement pour le sevrage tabagique, surtout le patch de nicotine. La moitié des fumeurs (48,3%) disaient avoir baissé leur consommation de tabac alors qu’elle n’avait pas changé pour 45,6% et qu’elle avait augmenté pour 3,5%. La plupart des fumeurs ont changé leurs habitudes puisque 68,7% prenaient une pause à l’extérieur, 27,3% fumaient davantage hors des heures de travail et 12,5% ne fumaient plus au travail. Seulement 2,1% des fumeurs ont utilisé une substitution nicotinique au travail et 1,2% se cachaient pour fumer à l’intérieur. Mesures de la qualité de l’air et exposition à la fumée passive La médiane des concentrations moyennes de PM 2,5 à l’intérieur des bâtiments a baissé de 33 µg/m3 en 2005 à 9 µg/m3 en 2007, représentant une médiane des réductions de 77% (p=0,01) (Figure 1). Selon les normes de qualité de l’air définis par l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement, aucun local ne présentait une « bonne » qualité de l’air en 2005, alors qu’il y en avait huit en 2007. Aucun lieu n’a atteint de niveau « dangereux », « très malsain » ou « malsain pour des gens sensibles » contrairement aux mesures effectuées avant l’interdiction de fumer. Seul, le salon du service de neurologie, maintenu comme une zone fumeur par le chef de service, a vu son taux de PM 2,5 augmenter et atteindre un niveau « malsain ». Quatre-vingt-dix pour cent des patients n’ont pas été exposés à la fumée passive durant leur séjour à l’hôpital (Tableau I). Cependant 10% (147/1477) ont déclaré avoir été exposés, et 12 ceci de façon plus importante chez les fumeurs que chez les non-fumeurs (13% vs 8,8%, p<0,05) et chez les patients admis dans le site de soins psychiatriques (36,4%). Parmi les patients exposés, 69,4%, dont une majorité de non-fumeurs (88,2% vs 30,2%, p<0,05) étaient incommodés par la fumée. Les lieux d’exposition à la fumée passive étaient principalement les balcons, cafétérias, toilettes, halls d’entrée et couloirs. Malgré l’interdiction totale de fumer, 27% (768/2842) des employés se disaient exposés passivement à la fumée sur leur lieu de travail (Tableau II) et 22,3% se sont sentis gênés. Cette exposition a davantage touché les non-fumeurs et les ex-fumeurs que les fumeurs (p<0,05). Les sources de fumée du tabac varient : personnel hospitalier (21%), patients (15,6%) et visiteurs (6,4%). L’exposition survenait dans des lieux intérieurs ou extérieurs proches des entrées et fenêtres (18,1%), toilettes (9,4%), hall d’entrée (6,9%) et balcons (6,8%). Discussion Connaissances et opinions des patients et du personnel Deux-tiers des patients hospitalisés connaissaient l’interdiction de fumer à l’intérieur de l’hôpital et une large majorité approuvait cette décision. La prévalence du tabagisme des patients des divers sites hospitaliers était associée positivement avec la connaissance de l’interdiction et négativement avec son soutien. Ceci est logique puisque les fumeurs ont besoin de savoir où ils peuvent fumer et ressentent directement cette restriction. L’opinion des patients sur le tabagisme passif est similaire à celle de la population puisqu’en 2009, 81% des genevois ont approuvé la loi cantonale interdisant de fumer dans les lieux publics. L’approbation de l’interdiction de fumer à l’hôpital par les employés était massive et identique à celle de la population suisse (15) et française à la même époque (12). L’approbation était plus basse dans les sites soignant des patients chroniques où le personnel doit faire face à 13 des situations plus difficiles avec des patients plus enclins à ne pas respecter l’interdiction de fumer. Malgré les stratégies de communication mises en place, une forte minorité du personnel n’était pas informée sur les services d’aide à l’arrêt du tabac. Les employés ont rarement eu recours à la consultation de tabacologie et aux substituts nicotiniques, qui ont été utilisés plus souvent par les ex-fumeurs ayant cessé de fumer après l’interdiction que par les fumeurs actifs. Les quelques employés fumeurs qui ont utilisé des substituts nicotiniques voulaient probablement éviter les symptômes de sevrage pendant leur travail et réduire leur consommation de tabac. La faible utilisation de la consultation de tabacologie et des substituts nicotiniques peut s’expliquer par la faible dépendance nicotinique des employés des HUG, qui pourraient avoir tenté d’arrêter ou de diminuer leur consommation de tabac par eux-mêmes sans aide externe. Prévalence du tabagisme et arrêt du tabac des patients et du personnel La prévalence du tabagisme des patients hospitalisés (24,5%) et des employés (15,2%) était plus basse que dans la population suisse à la même période (29%) (16). Chez les patients, la prévalence la plus élevée était dans le département de psychiatrie où plus de la moitié des patients étaient fumeurs, comme dans toute population avec une maladie psychique (17). La plus faible prévalence était parmi les patientes hospitalisées dans le département de gynécologie-obstétrique (15,1%), reflétant un tabagisme moins fréquent chez les femmes dans notre étude (21,4% vs 28,6% chez les hommes) et dans la population suisse en 2007 (24% vs 33% chez les hommes) (16). L’interdiction de fumer dans l’hôpital s’est associée à une augmentation de l’aide à l’arrêt du tabac des patients hospitalisés, dont plus de 40% ont bénéficié, mais qui n’est encore pas systématique. L’admission dans un hôpital non-fumeur constitue pour les patients fumeurs une excellente opportunité de cesser de fumer, comme le montrent les fréquentes tentatives d’arrêt du tabac (78,8%) et une abstinence à court terme après l’hospitalisation (10,5%). 14 Un employé fumeur sur sept, et même un sur six sur le site hospitalier pour soins aigus, a arrêté de fumer dans l’année qui a suivi l’interdiction de fumer dans les bâtiments des HUG. Nos résultats correspondent à ceux d’autres études, confirmant qu’une interdiction de fumer dans un lieu de travail est une stratégie efficace pour réduire la prévalence du tabagisme parmi les employés (18). Une revue de la littérature a montré que 3% des employés arrêtent de fumer après une interdiction de fumer avec maintien d’espaces fumeurs alors que 6% cessent de fumer après une interdiction totale de fumer à l’intérieur des locaux (10). La distribution des stades de motivation des employés des HUG était superposable à celle de la population suisse (16). Cependant, l’interdiction de fumer a influencé leur comportement en favorisant la réduction de leur consommation de tabac et les tentatives d’arrêt. Exposition passive à la fumée du tabac à l’hôpital Malgré l’interdiction de fumer dans les locaux, 10% des patients ont répondu être exposés au tabagisme passif et la plupart en était gêné. L’exposition des patients au tabagisme passif dans les cafétérias est surprenante étant donné que celles-ci sont devenues sans fumée trois mois avant l’interdiction de fumer dans tous les locaux. Cette exposition pourrait provenir des parties extérieures des cafétérias où il était permis de fumer. Depuis l’interdiction totale de fumer à l’intérieur des locaux, les trois quarts du personnel ont répondu ne pas être exposés au tabagisme passif sur leur lieu de travail, confirmant qu’un des buts principaux de cette intervention a été atteint. Cependant, un quart des employés étaient encore exposés à la fumée passive, surtout vers les entrées et dans les toilettes. Cette exposition était plus fréquente dans les sites de soins chroniques où les patients se rassemblent souvent dans le hall d’entrée ou dans les couloirs pour fumer. D’ailleurs, une étude italienne (19) a montré une corrélation entre la fumée présente dans les halls d’entrée et la fumée provenant de l’extérieur. Ce problème justifie la mise en place de stratégies adaptées au profil des patients et la nécessité d’éloigner les fumeurs des entrées. 15 La différence entre l’exposition au tabagisme passif rapportée par les patients (10%) et celle rapportée par le personnel (27%) est importante mais peut être expliquée par les différentes durées d’exposition et niveaux de tolérance de ces deux populations : les patients sont de passage alors que les employés subissent une exposition durable sur leur lieu de travail. Nos résultats confirment les résultats d’autres études (9-12) et démontrent qu’une interdiction de fumer est une stratégie efficace pour réduire l’exposition au tabagisme passif. La réduction de l’exposition au tabagisme passif et l’amélioration de la qualité de l’air ont été confirmées par la baisse spectaculaire des niveaux de particules fines PM 2,5 dans la plupart des locaux après l’interdiction de fumer. Une étude multicentrique menée dans des lieux publics intérieurs non hospitaliers a montré une diminution de 87% des taux de particules fines suite à l’interdiction de fumer, ce qui est comparable à nos résultats (20). Une autre étude menée dans 44 hôpitaux catalans a montré une diminution significative de 56,5% des niveaux médians de nicotine dans l’air après l’interdiction de fumer dans les locaux (9). Les mesures de nicotine et de PM 2,5 dans l’air étant fortement corrélées (21), ces données confirment la baisse importante de l’exposition à la fumée passive après l’interdiction de fumer dans une institution. L’interdiction de fumer à l’intérieur des locaux a été suivie d’une amélioration de la qualité de l’air des HUG, qualifiée de « bonne » (concentration médiane des PM 2,5 : 9 µg/m3) et comparable à celle mesurée après l’interdiction dans un hôpital public italien (concentration médiane des PM 2,5 : 9,56 µg/m3) (19). Forces et limites de l’étude Un point fort de cette étude était la taille de l’échantillon qui incluait 1654 patients et 2863 employés, soit 30% de tout le personnel hospitalier. Un autre point fort a été l’évaluation de l’impact de l’interdiction de fumer dans tous les sites hospitaliers ayant chacun des caractéristiques et populations différentes. 16 Cette étude est la première à avoir mesuré et comparé la concentration dans l’air des particules fines PM 2,5 dans un centre hospitalier avant et après une interdiction totale de fumer, objectivant la diminution de l’exposition à la fumée passive. Une autre limite est le statut tabagique auto-déclaré sans validation biochimique. Cependant, des études antérieures ont montré que la très grande majorité des fumeurs déclarent correctement leur tabagisme dans des enquêtes anonymes (22). Une autre limite de cette étude était l’absence d’identification des fumeurs occasionnels dans le questionnaire, alors qu’ils représentent en Suisse environ 9% de la population (16). Sans possibilité de les identifier une fois la collecte des données effectuée, on ignore s’ils se sont classés dans la catégorie des fumeurs ou celle des non-fumeurs. Implications Cette étude a montré qu’une interdiction de fumer à l’intérieur d’un hôpital réduisait l’exposition au tabagisme passif et contribuait à changer le comportement des fumeurs parmi les patients et le personnel. Cependant, trop de patients et d’employés étaient encore exposés à la fumée du tabac dans certains lieux et en étaient gênés. Pour réduire l’exposition à la fumée du tabac, plusieurs stratégies pourraient être mises en place : renforcer l’interdiction de fumer dans les lieux problématiques, élargir l’interdiction de fumer autour des entrées où les fumeurs se rassemblent et provoquent un afflux de fumée vers l’intérieur, installer des abris-fumeurs à l’extérieur des bâtiments ainsi que développer de nouvelles stratégies de communication pour les patients et les employés. Pour renforcer l’arrêt du tabac durant l’hospitalisation, nous recommandons de poursuivre l’enseignement aux soignants, le soutien aux équipes de soins, le développement de services d’aide à l’arrêt du tabac pour des populations spécifiques à haut risque comme les patients hospitalisés en psychiatrie, les femmes enceintes ou les patients programmés pour une chirurgie. 17 Nous proposons aussi de mener régulièrement des enquêtes pour évaluer la prévalence du tabagisme, l’exposition à la fumée passive ainsi que les interventions d’aide à l’arrêt du tabac pour les patients hospitalisés. Conclusion Cette étude a montré que les patients et le personnel hospitalier connaissaient bien et approuvaient largement l’interdiction de fumer à l’intérieur de l’hôpital. Celle-ci a contribué à promouvoir l’arrêt du tabac parmi le personnel fumeur. Elle a aussi amélioré l’offre en soins pour aider les patients hospitalisés à cesser de fumer, entraînant une augmentation significative des tentatives d’arrêts et de l’abstinence à court terme. Cette politique a aussi réduit de façon significative l’exposition au tabagisme passif pour la majorité des patients hospitalisés et des employés mais le problème persiste encore pour une minorité d’entre eux. De nouvelles stratégies doivent être développées pour renforcer l’interdiction de fumer à l’hôpital et protéger l’ensemble des patients et du personnel contre les effets nocifs du tabagisme passif. 18 References 1. Peto R, Boreham J, Lopez AD. Mortality from smoking in developed countries 19502000. 2nd edition ed: Oxford University Press; 2006. 2. Tan CE, Glantz SA. Association between smoke-free legislation and hospitalizations for cardiac, cerebrovascular, and respiratory diseases: a meta-analysis. Circulation. 2012;126(18):2177-83. 3. 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The validity of selfreported smoking: a review and meta-analysis. Am J Public Health. 1994;84(7):1086-93. 20 Contributions des auteurs : Patricia Borrero et Jean-Paul Humair ont dirigé la recherche. Jean-Paul Humair a rédigé le protocole de recherche. Josianne Mascarini et Valérie Benz-Duborgel ont collecté les données. Patricia Borrero et Jean-Paul Humair ont recensé les écrits. Josianne Mascarini, Valérie Benz-Duborgel et Jean-Paul Humair ont effectué l’analyse statistique. Patricia Borrero, Sarah Kupferschmid, Hilda Brandstatter et Jean-Paul Humair ont préparé le manuscrit et tous les auteurs ont contribué à l’interprétation et à l’analyse des données et approuvé le manuscrit final. 21 Figure 1 : Qualité de l’air avant (colonne de gauche) et après (colonne de droite) l’interdiction Concentration de PM 2,5 (µg/m3) de fumer dans les locaux des Hôpitaux universitaires de Genève 350 313 300 250 200 183 114 100 50 132 127 150 54 13 13 8 2 22 5 6 9 14 0 33 3 18 17 43 33 30 19 18 22 6 33 Légende : Normes de qualité de l’air définis par l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement Qualité de l'air PM2.5 moyenne (µg/m3) Bonne 0 – 12.0 Modérée 12.1 – 35.4 Malsaine pour les gens sensibles 35.5 – 55.4 Malsaine 55.5 – 150.4 Très malsaine 150.5 – 250.4 Dangereuse > 250.5 9 22 Tableaux Tableau I. Caractéristiques sociodémographiques, statut tabagique et opinions des patients hospitalisés (%), Hôpitaux Universitaires de Genève. Total des participants (N=1654) Tous les patients Fumeurs réguliers (n=365) Connaissance de l’interdiction de fumer Soutien de l’interdiction de fumer Exposition au tabagisme passif 75,6 24,4 64,9 84,9 10,0 Non fumeurs à l’admission (n=1129) Hommes 42,0 71,4 28,6 Femmes 58,0 78,6 21,4 ≤ 35 ans 18,6 74,4 25,6 36-50 ans 20,7 66,8 33,2 51-70 ans 30,7 72,1 27,9 ≥ 71 ans 30,0 87,1 12,9 Chirurgie 32,8 74,3 25,7 67,8 84,5 10,5 Médecine 21,3 73,6 26,4 62,1 84,2 11,3 17,6 84,9 15,1 67,4 92,8 3,3 14,9 76,2 23,8 61,2 84,2 8,7 7,3 80,6 19,4 51,6 87,3 9,4 Psychiatrie 3,7 45,8 54,2 81,2 55,4 34,5 Urgences 2,1 71,0 29 66,7 78,1 10,0 Soins aigus 86,9 76,0 24 65,3 85,7 8,9 Soins chroniques 10,0 78,9 21,1 56,4 84,7 11,4 Soins psychiatriques 3,0 54,3 45,7 78,5 60,0 36,4 Age Département Gynécologieobstétrique Neurosciences cliniques Réhabilitation et Gériatrie Site hospitalier 23 Fumeurs (n=425) Ex-fumeurs (n=399) Connaissance de l’interdiction de fumer Soutien de l’interdiction de fumer Exposition au tabagisme passif Connaissance des services d’aide à l’arrêt du tabac Total Non fumeurs (n=1977) Participants à l’enquête (N=2863) Ensemble du personnel (N=9619) Tableau II. Caractéristiques sociodémographiques, statut tabagique et opinions du personnel hospitalier (%), Hôpitaux Universitaires de Genève. 70,6 15,2 14,3 91,8 91,7 27,0 61,5 Hommes 32,0 30,4 67,2 16,3 16,4 91,1 92,6 29,9 56,3 Femmes 68,0 69,6 72,2 14,7 13,2 92,1 91,4 25,8 63,9 ≤ 30 ans 8,0 7,6 66,2 23 10,8 92,3 87,4 30,3 53,2 31-40 ans 29,8 29,4 68,8 15,8 15,4 91,3 91,6 28,9 58,2 41-50 ans 34,5 35,9 71,6 14,3 14,1 93,2 93,1 26,3 65,4 > 50 ans 27,7 25,5 72,4 13,2 14,5 90,3 91,6 24,5 63 Infirmière 34,4 37,6 70,7 15,3 14 93,3 89,3 29,6 67,7 Aidesoignante 11,9 8,5 73,0 15,4 11,5 90,9 86,6 31 68,2 Médecin 14,9 12,6 79,2 10,4 10,4 90,5 94,9 23 55,8 Personnel paramédical 14,6 14,6 67,7 13 19,3 89,5 95,1 27,6 56,3 Personnel technique 14,5 10,4 66,7 16,5 16,9 90,5 92,5 32,9 47,6 Personnel administratif 9,5 16,3 67,9 18,8 13,4 92,5 94,3 16,1 62,5 Soins aigus 57,8 70,6 14,7 14,8 92,3 92,7 25,3 59,7 Soins chroniques 11,5 72,0 16,1 12,2 93,0 87,4 38,4 69,2 Soins psychiatriques 17,4 68,1 16,9 14,9 91,7 90,9 31,3 67,2 Age Profession Site hospitalier 24 Tableau III. Tabagisme des patients et services offerts aux patients fumeurs hospitalisés (%), Hôpitaux Universitaires de Genève. Abstinence tabagique pendant au Aides reçues pour l’arrêt du tabac Abstinentce 2 à 10 semaines après l’hôpital Reprise du tabac Influence de la politique hospitalière sans fumée Tous types d’interventions Infirmière de l’unité de soin Médecin de l’unité de soin Infirmière spécialisée Substitution nicotinique Dépliant Brochure moins 24h à l’hôpital 10,5 68,3 26,2 42,5 12,3 12,3 9 14,5 13,2 15,3 Chirurgie 8,7 79,5 25,0 38,2 13,0 18,5 7,6 10,7 13 13 Médecine 18,7 61,3 35,9 59,5 11,4 20,3 15,2 19,0 13,9 20,3 Gynéco-obstétrique 5,3 70,8 19 26,8 9,8 4,9 2,4 4,9 9,8 9,8 Neurosciences cliniques 6,3 70,8 21,7 40,7 13 18,5 13 13 18,5 20,4 Réhabilitation et gériatrie 37,5 31,3 50 16,7 5,6 5,6 11,1 0 5,6 5,6 Psychiatrie 0 53,1 21,4 62,5 12,5 12,5 3,1 43,8 15,6 15,6 Urgences 0 75 14,3 11.1 0 0 0 11,1 0 0 Soins aigus 9,7 72,1 25,6 42,5 13,0 12,4 8,9 14,3 13,7 16,5 Soins chroniques 28 36 28,6 39,3 10,7 17,9 17,9 10,7 10,7 10,7 Soins psychiatriques 0 52,4 33,3 42,9 4,8 4,8 0 23,8 9,5 0 Tous les fumeurs (N=316) Département Site hospitalier 13. Acute respiratory and cardiovascular admissions after a public smoking ban in Geneva, Switzerland Cet article a été publié dans : PloS ONE 2014; 9(3): e90417 Par les auteurs : Humair JP, Garin N, Gerstel E, Carballo S, Carballo D, Keller PF, Guessous I. Cette étude avant-après intervention [167] évalue l’impact sur les hospitalisations pour maladies respiratoires et cardio-vasculaires aiguës de la loi genevoise d’interdiction de fumer dans les lieux publics introduite en 2 phases avec une suspension temporaire. 5345 hospitalisations pour syndrome coronarien aigu, accident vasculaire cérébral ischémique, exacerbation de BPCO, asthme et pneumonie ont été analysées durant 4 périodes avec différentes législations sur la fumée dans les lieux publics. L’effet a été mesuré pour chaque affection par le rapport des taux d’incidence (RTI) ajustés pour les facteurs de confusion entre la période d’interdiction définitive et la période avant toute législation. Les hospitalisations pour exacerbation aiguë de BPCO ont significativement diminué à travers les 4 périodes avec le niveau le plus bas après la loi définitive (RTI = 0.54 ; [95%CI: 0.42–0.68]). Une tendance à une baisse non significative des admissions pour syndrome coronarien aigu a été observée durant les mêmes périodes (RTI = 0.90 ; [95%CI: 0.80–1.00]). Aucun effet n’a été observé sur les admissions par AVC ischémique, asthme et pneumonie. En conclusion, une loi d’interdiction de fumer est suivie d’une forte réduction des hospitalisations pour exacerbation aiguë de BPCO. 97 Acute Respiratory and Cardiovascular Admissions after a Public Smoking Ban in Geneva, Switzerland Jean-Paul Humair1*, Nicolas Garin2,3, Eric Gerstel2,4, Sebastian Carballo2, David Carballo5, PierreFrédéric Keller5¤, Idris Guessous6,7 1 Division of Primary Care Medicine, University Hospitals of Geneva, Geneva, Switzerland, 2 Division of General Internal Medicine, University Hospitals of Geneva, Geneva, Switzerland, 3 Division of Internal Medicine, Chablais Regional Hospital, Monthey, Switzerland, 4 Division of Ambulatory Care and Emergency Medicine, Clinique La Colline, Geneva, Switzerland, 5 Division of Cardiology, University Hospitals of Geneva, Geneva, Switzerland, 6 Unit of Population Epidemiology, Division of Primary Care Medicine, University Hospitals of Geneva, Geneva, Switzerland, 7 Community Prevention Unit, Lausanne University Hospital, Lausanne, Switzerland Abstract Background: Many countries have introduced legislations for public smoking bans to reduce the harmful effects of exposure to tobacco smoke. Smoking bans cause significant reductions in admissions for acute coronary syndromes but their impact on respiratory diseases is unclear. In Geneva, Switzerland, two popular votes led to a stepwise implementation of a state smoking ban in public places, with a temporary suspension. This study evaluated the effect of this smoking ban on hospitalisations for acute respiratory and cardiovascular diseases. Methods: This before and after intervention study was conducted at the University Hospitals of Geneva, Switzerland, across 4 periods with different smoking legislations. It included 5,345 patients with a first hospitalisation for acute coronary syndrome, ischemic stroke, acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease, pneumonia and acute asthma. The main outcomes were the incidence rate ratios (IRR) of admissions for each diagnosis after the final ban compared to the pre-ban period and adjusted for age, gender, season, influenza epidemic and secular trend. Results: Hospitalisations for acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease significantly decreased over the 4 periods and were lowest after the final ban (IRR = 0.54 [95%CI: 0.42–0.68]). We observed a trend in reduced admissions for acute coronary syndromes (IRR = 0.90 [95%CI: 0.80–1.00]). Admissions for ischemic stroke, asthma and pneumonia did not significantly change. Conclusions: A legislative smoking ban was followed by a strong decrease in hospitalisations for acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease and a trend for reduced admissions for acute coronary syndrome. Smoking bans are likely to be very beneficial for patients with chronic obstructive pulmonary disease. Citation: Humair J-P, Garin N, Gerstel E, Carballo S, Carballo D, et al. (2014) Acute Respiratory and Cardiovascular Admissions after a Public Smoking Ban in Geneva, Switzerland. PLoS ONE 9(3): e90417. doi:10.1371/journal.pone.0090417 Editor: Keitaro Matsuo, Kyushu University Faculty of Medical Science, Japan Received September 4, 2013; Accepted January 30, 2014; Published March 5, 2014 Copyright: ß 2014 Humair et al. This is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited. Funding: This study was funded by the Department of Regional Affairs, Economics & Health of the Canton of Geneva. The funder had no role in study design, data collection and analysis, decision to publish or preparation of the manuscript. Competing Interests: The authors have declared that no competing interests exist. * E-mail: Jean-Paul.Humair@hcuge.ch ¤ Current address: Department of Cardiology, Inselspital, Berne, Switzerland or asthma exacerbations and risk of hospital admission for COPD, asthma or pneumonia [7–9]. Exposure to SHS causes an important health and economic burden and is a major concern for health policy. Many countries have therefore introduced legislation for smoking bans in public and work places to reduce exposure to tobacco smoke. Numerous studies and 2 meta-analyses have shown that legislation for comprehensive smoking bans are associated with an average 15% reduction of hospital admissions for acute myocardial infarction and coronary events within a year [10–15]. Fewer studies and a recent meta-analysis showed that a comprehensive smoke-free legislation is followed by a 19% decrease in hospitalisations for ischemic stroke [10,14–16]. Workplace smoking bans are associated with an improvement of self-reported respiratory symptoms and lung function tests among Introduction There is strong evidence that passive exposure to tobacco smoke is harmful to human health [1]. Tobacco smoke has proatherogenic and pro-thrombotic effects through various mechanisms [2]. A systematic review of 18 cohort and case-control studies demonstrated that exposure of non-smokers to secondhand smoke (SHS) is associated with a 25% increased risk of coronary artery disease and myocardial infarction [3]. Many studies and meta-analysis showed a moderate, consistent and dosedependent association between exposure to SHS and the risk of stroke, which is increased by 25%, suggesting a causal relationship [4–6]. A strong and consistent association was reported between SHS exposure and several respiratory hazards: respiratory symptoms, worsening of lung function tests, prevalence of chronic obstructive pulmonary disease (COPD) and asthma, risk of COPD PLOS ONE | www.plosone.org 1 March 2014 | Volume 9 | Issue 3 | e90417 Acute Admissions after a Public Smoking Ban hospitality employees heavily exposed to SHS [17–19]. Hospital admissions for acute respiratory diseases were globally reduced by 24% after implementation of comprehensive smoke-free laws [10,14–16]. The evidence is stronger for asthma among adults and children with a decrease in emergency visits and hospitalisations [8,10,14–16,20]. Two studies suggest a significant reduction of admissions for pneumonia and a controversial effect on COPD exacerbations, which does not emerge as significant in the metaanalysis [10,14,16]. A legislative smoking ban in public places was implemented after a popular vote on 1 July 2008 in the Canton of Geneva, Switzerland. Three months later, the smoke-free law was cancelled by the Supreme Court, which considered the implementing regulation as unlawful. However many public places remained smoke-free as managers maintained the ban voluntarily. A second vote led to a permanent smoking ban, which was applied from 30 October 2009 [21]. The Department of Health of the Canton of Geneva called for and sponsored this study to evaluate the effect of the public smoking ban on hospital admissions for acute respiratory and cardiovascular diseases at the University Hospitals of Geneva. were combined into a single category (i.e. ischemic cerebrovascular accident). As a quarter of patients included in the study had their residence outside of the Canton of Geneva, which could mitigate the impact of smoke-free legislations in Geneva, we also analysed data restricted to residents of the Canton of Geneva. Statistical analyses The means and frequencies with standard deviation and 95% confidence intervals (95%CI) of study variables were computed. The mean number of weekly admissions for each diagnosis was calculated from the number of diagnosis-specific hospitalisations in each study period. We used Poisson regression models to compute the 95% CIs around these estimates and to test the hypothesis that there was a change in the mean number of weekly admissions for each diagnosis between the study periods corresponding to changes in smoking ban legislation. Dummy variables for the periods were created and the impact of smoking ban legislation was estimated by incidence rate ratios (IRR) of diagnosis-specific hospitalizations for the different periods, considering period 1 as the reference period. Some of the disease-specific hospital admissions, such as acute coronary syndrome, acute exacerbation of COPD, and pneumonia, are known to vary with seasons or to increase during the influenza epidemic [24]. Therefore, regression models were adjusted for season (defined by calendar months) and influenza epidemic periods using surveillance data of the Swiss Office of Public Health [25–28]. To account for the potential secular trends of diseases that would be independent of the legislation periods, we included a linear time trend in the models. Models were additionally adjusted for age and gender. The seasonal effect and secular trends were taken into account with methods previously used to allow comparison to previous large population-based studies that measured the impact of smoking bans on health outcomes [12,15,16,20]. We also examined whether the slope of the trend change across periods, by adding an interaction term between the study periods and the linear predictor for time to the models and using likelihood ratio tests [12]. For each outcome, we performed a global trend test of adjusted incidence rate ratio across four periods, using period 1 (weeks 26 to 130) as the reference period, with its result expressed as a global p-value. To estimate the events prevented, the admission rates obtained among Geneva residents were applied to the counts of population aged over 15, using census data of Geneva for each study period [29]. Hospital days and costs prevented by the smoking ban were estimated using the University Hospitals of Geneva administrative data. All statistical analyses were performed using Stata 11.0 (Stata Corp, College Station, USA). Materials and Methods Ethics statement The Ethics committee of the University Hospitals of Geneva approved the study (protocol 10-241R) on 18 February 2011 and waived the informed consent as only aggregate data from an existing database were used. Design and setting We conducted this before and after intervention study in the University Hospitals of Geneva, Switzerland, a 1900-bed university and single public hospital in the Canton of Geneva, which is populated by about 450,000 inhabitants. We collected data in four periods defined according to the legislation on a public smoking ban in the Canton of Geneva (Figure 1): the 2-year period before the first smoking ban implemented on 1 July 2008 (Period 1); the 3-month period during the first smoking ban until its suspension by the Supreme Court on 30 September 2008 (Period 2); the 13month period of suspended smoking ban from 1 October 2008 until the implementation of the final smoking ban on 31 October 2009 (Period 3); and the initial 14-month period of the final smoking ban from 30 October 2009 to 31 December 2010 (Period 4). Participants and data collection From the hospital database of the University Hospitals of Geneva, we extracted data on patients aged 16 and over admitted between 1 July 2006 (104 weeks before the first legislation) and 31 December 2010 (61 weeks after the second legislation) with 5 primary diagnoses identified by the codes of the International Classification of Diseases (ICD-10), 10th Revision [22]: acute coronary syndrome (ICD-10 codes: I 21); cerebrovascular diseases including ischemic stroke and transient ischemic attack (ICD-10 codes: I 63–67, G 45–46); COPD entities among chronic lower respiratory diseases (ICD-10 codes: J 40–44); pneumonia or influenza (ICD-10 codes: J 10–16), and asthma (ICD-10 codes: J 45-46). Like similar studies, we recorded only patients’ first hospital stay [12]. Extracted information included date of admission, gender, age, place of residence (Canton of Geneva, other or unknown), and diagnosis at admission. Because the definition of transient ischemic attack changed in 2009 [23], transient ischemic attack and ischemic stroke diagnoses PLOS ONE | www.plosone.org Results Patients’ characteristics Overall, 5345 patients with a first hospitalization for acute coronary syndrome, ischemic stroke, acute COPD exacerbation, pneumonia and acute asthma were included (Table 1). Patients were predominantly males, had a mean age of 67 years, stayed on average for 11 days in hospital, and three-quarters of them lived in Geneva. Admissions for acute cardiovascular events were more numerous than for acute respiratory diseases. The socio-demographic profile and admission diagnoses were similar across the 4 study periods and for the sub-sample of Geneva residents. 2 March 2014 | Volume 9 | Issue 3 | e90417 Acute Admissions after a Public Smoking Ban Figure 1. Adjusted weekly numbers of hospitalizations for acute COPD exacerbations and acute coronary syndromes (ACS). Footnote: Global P values for adjusted incidence rate ratio trend tests (reference = period 1, weeks 26 to 130), see Table 2. Curves displayed using smoothed values (Stata lowess function). doi:10.1371/journal.pone.0090417.g001 (Table 2). The number of hospitalisations for pneumonia and asthma was particularly low in each study period. For acute COPD exacerbation, the weekly number of hospitalisations significantly dropped over the 4 periods from Effects of public smoking ban on hospital admissions The mean number of weekly hospital admissions for all studied conditions differed across periods for all population groups Table 1. Socio-demographic characteristics and diagnoses for hospitalizations for all subjects and Geneva residents. Total Period 1: Before any Period 2: Transient smoking ban smoking ban Period 3: Suspended, partial smoking ban Period 4: Final smoking ban Geneva residents Number of patients 5345 2411 294 1271 1369 4034 Study period duration, (weeks) 234.4 104.3 13 56.3 60.9 234.4 Gender, N (%) Men 3226 (60.4) 1452 (60.2) 168 (57.1) 764 (60.1) 842 (61.5) 2393 (59.3) Women 2119 (39.6) 959 (39.8) 126 (42.9) 507 (39.9) 527 (38.5) 1641 (40.7) Mean age, years (IC 95%) 67.1 (66.7– 67.5) 67.6 (67.0–68.2) 66.5 (64.7–68.4) 66.6 (65.8–67.5) 66.7 (65.8–67.5) 68.5 (68.0–69.0) Canton of Geneva 4034 (75.4) 1806 (74.9) 199 (67.7) 966 (76.0) 1063 (77.6) 4034 Other 1002 (18.7) 461 (19.1) 70 (23.8) 229 (18.0) 242 (17.7) NA Unknown 312 (5.8) 144 (6.0) 25 (8.5) 76 (6.0) 67 (4.9) NA 11.1 (10.7–11.4) 11.9 (10.7–13.2) 10.8 (10.3–11.3) 11.1 (10.6–11.7) 11.4 (11.1–11.7) Place of residence, N (%) Mean hospital stay, days (IC 11.1 (10.8– 95%) 11.3) Main diagnosis at admission, N (%) Acute coronary syndrome 1973 (36.9) 893 (37.0) 122 (41.5) 484 (38.1) 474 (34.6) 1431 (35.5) Ischemic cerebrovascular accident 2493 (46.6) 1079 (44.7) 135 (45.9) 610 (48.0) 669 (48.9) 1868 (46.3) Acute COPD exacerbation 436 (8.2) 253 (10.5) 15 (5.1) 73 (5.7) 95 (6.9) 379 (9.4) Pneumonia 239 (4.5) 105 (4.4) 9 (3.1) 52 (4.1) 73 (5.3) 195 (4.8) Acute asthma 204 (3.8) 81 (3.4) 13 (4.4) 52 (4.1) 58 (4.2) 161 (4.0) NA = not applicable. doi:10.1371/journal.pone.0090417.t001 PLOS ONE | www.plosone.org 3 March 2014 | Volume 9 | Issue 3 | e90417 Acute Admissions after a Public Smoking Ban Table 2. Impact of smoking ban on hospitalizations for acute respiratory and cardiovascular diseases for all patients and Geneva residents only. Period 1: Before any smoking ban Period 2: Transient smoking ban Period 3: Suspended, partial Period 4: Final smoking ban smoking ban Global P value Number of weekly hospital admissions Acute COPD exacerbation: All patients 2.45 (2.24–2.59) 1.12 (0.84–1.54) 1.33 (1.12–1.47) 1.54 (1.40–1.75) ,0.0001 Acute COPD exacerbation: Geneva residents only 2.17 (1.96–2.31) 0.77 (0.49–1.19) 1.12 (0.98–1.33) 1.33 (1.19–1.54) ,0.0001 Pneumonia: All patients 0.98 (0.91–1.12) 0.70 (0.49–0.98) 0.91 (0.77–1.05) 1.19 (1.05–1.33)* ,0.0001 Pneumonia: Geneva residents only 0.91 (0.77–0.98) 0.35 (0.21–0.70) 0.70 (0.63–0.91) 0.98 (0.84–1.12) ,0.0001 Acute asthma: All patients 0.77 (0.70–0.84) 0.98 (0.77–1.33) 0.91 (0.77–1.05) 0.98 (0.84–1.12) ,0.0001 Acute asthma: Geneva residents only 0.56 (0.49–0.70) 0.70 (0.42–1.05) 0.77 (0.70–0.98) 0.77 (0.70–0.98)* ,0.0001 Acute coronary syndrome: All patients 8.54 (8.26–8.89) 9.38 (8.47–10.36) 8.61 (8.19–9.03) 7.77 (7.42–8.19) ,0.0001 Acute coronary syndrome: Geneva residents only 6.16 (5.88–6.51) 6.79 (5.88–7.77) 6.23 (5.81–6.65) 3.28 (5.39–6.16) ,0.0001 Ischemic stroke: All patients 10.36 (10.01–10.71) 10.36 (9.45–11.41) 10.85 (10.36–11.34) 10.99 (10.57–11.48) ,0.0001 Ischemic stroke: Geneva residents only 7.56 (7.28–7.91) 6.72 (5.81–7.70) 8.83 (7.84–8.82) 8.61 (8.12–9.03) ,0.0001 Acute COPD exacerbation: All patients ref 0.42 (0.25–0.71)* 0.42 (0.33–0.54)* 0.54 (0.42–0.68)* ,0.0001 Acute COPD exacerbation: Geneva residents only ref 0.36 (0.19–0.68)* 0.42 (0.32–0.55)* 0.53 (0.41–0.68)* ,0.0001 Adjusted incidence rate ratios** Pneumonia: All patients ref 0.58 (0.30–1.15) 0.74 (0.54–1.02) 1.00 (0.75–1.35) 0.12 Pneumonia: Geneva residents only ref 0.43 (0.18–1.06) 0.71 (0.49–1.01) 0.97 (0.70–1.35) 0.08 Acute asthma: All patients ref 1.10 (0.61–1.97) 1.14 (0.81–1.60) 1.17 (0.82–1.66) 0.81 Acute asthma: Geneva residents only ref 1.06 (0.53–2.15) 1.28 (0.87–1.87) 1.36 (0.91–2.01) 0.42 Acute coronary syndrome: All patients ref 1.06 (0.88–1.29) 0.98 (0.88–1.09) 0.90 (0.80–1.00) 0.24 Acute coronary syndrome: Geneva residents only ref 1.18 (0.95–1.48) 0.98 (0.86–1.12) 0.89 (0.78–1.02) 0.11 Ischemic stroke: All patients ref 0.92 (0.77–1.11) 0.95 (0.86–1.04) 0.98 (0.89–1.08) 0.64 Ischemic stroke: Geneva residents only ref 0.89 (0.71–1.11) 0.96 (0.86–1.07) 0.99 (0.89–1.11) 0.67 * P,0.05 compared to period 1; ** adjusted for age, gender, season, influenza epidemic and secular trend; ref = reference period. doi:10.1371/journal.pone.0090417.t002 2.45 to 1.54 (p,0.0001) (Table 2). The adjusted IRR decreased significantly in all periods after the initial smoking ban; it reached 0.54 [95%CI: 0.42–0.68] for all patients and 0.53 [95%CI: 0.41– 0.68] for Geneva residents during the final smoking ban (period 4). There was evidence of a change in the slope of the trend line across the study periods (P = 0.001 for periods x secular trends interaction). The reduction started before the legislative smoking ban and became stable in the second part of the period 3, when the ban was legislatively suspended but partially maintained in practice (Figure 1). Hospitalizations for acute coronary syndrome decreased only during the final smoking ban (period 4), where we measured a trend close to significance: adjusted IRR was 0.90 [95%CI: 0.80– 1.00] for all patients and 0.89 [95%CI: 0.78–1.02] for Geneva residents (Table 2). The slope of the trend line did not change across the periods (P.0.05 for periods x secular trends interaction). The reduction started after the first legislative smoking ban was suspended but partially maintained (period 3) (Figure 1). Despite variations in the number of admissions, adjusted IRR of hospitalisations for pneumonia, acute asthma and ischemic stroke, did not significantly change throughout the 4 periods. PLOS ONE | www.plosone.org Discussion This study shows that a legislative smoking ban is associated with a strong, highly significant reduction in hospitalisations for COPD exacerbation and a trend for decreased admissions for acute coronary syndrome. We observed no significant change in admissions for pneumonia, acute asthma and ischemic stroke. Strengths and limitations Among the strengths of this study is the large sample covering the large majority of hospital admissions in the community. It investigated the impact of a smoking ban on several types of acute respiratory and cardiovascular events, including some that were less explored. In addition, it used a robust Poisson regression analysis to better assess the specific effect of the smoking ban and minimize confounding effects, particularly secular trends and interaction with influenza epidemics. The use of data from a single hospital is a study limitation but the findings are probably generalizable for the Canton of Geneva. Indeed, hospitalisations for acute events in the Canton of Geneva are mainly centralized to the single acute care hospital of the University Hospitals of Geneva, which is the only public hospital of the Canton. For example, more than 90% of patients with an acute coronary syndrome are admitted in this institution. As we analysed retrospectively administrative hospital data, inaccurate 4 March 2014 | Volume 9 | Issue 3 | e90417 Acute Admissions after a Public Smoking Ban associated with deterioration of lung function, increased mortality and decreased quality of life, a smoking ban has the potential to bring considerable gains both for patients’ health and the public health system, with a magnitude similar to therapeutic interventions. We did not find a significant reduction in hospitalisations for asthma or pneumonia, as reported in other studies [8– 10,14,16,20]. Instead, we observed a slight, progressive but nonsignificant trend towards an increase in admissions for acute asthma throughout the periods. Although there is no clear interpretation for this finding, it may be partly explained by the very few cases of admissions for acute asthma and pneumonia during the short summertime period corresponding to the initial smoking ban. The 2009 influenza pandemic had its major impact at a time that overlaps the end of the suspended ban and the beginning of the final smoking ban. As we used the same adjustment for influenza pandemic and seasonal epidemics, the impact of the influenza pandemic on admissions for acute asthma and pneumonia was probably underestimated in our model. There is evidence showing that a third of patients hospitalized during the 2009 influenza pandemic had underlying respiratory disease and that admission rates of patients aged under 65 were 6 times higher than during seasonal epidemics [33,34]. Finally, as we did not include patients with ambulatory treatment of pneumonia and acute asthma, our sample was possibly too small to detect an effect of the smoking ban on these outcomes. coding of ICD-10 diagnoses at admission is possible and could potentially lead to misclassification bias. This might particularly affect patients admitted for combined acute COPD exacerbation and pneumonia, leading eventually to overestimate the decrease in admissions for COPD exacerbations. The hospital database only includes data on patients who were admitted to a ward and therefore patients who had ambulatory treatment were not considered. This latter limitation particularly affects data on patients admitted for acute asthma and pneumonia, who are mainly managed as outpatients. Moreover, as we do not have individual data on tobacco use and exposure to SHS, we were unable to determine if the observed decrease in COPD exacerbations was due to a decrease in cigarette consumption among active smokers or to a reduction in exposure to SHS, or both. Finally we did not conduct further stratified analyses (e.g. by age group) because of the limited number of events. Effects of public smoking ban on hospital admissions for acute respiratory diseases This study is the first to show such a large decrease in admissions for acute COPD exacerbation after implementation of a smoking ban in public places. Although it was little explored, this effect was larger than expected, quickly detectable and progressive. A COPD exacerbation is a complex event involving bacterial or viral infections, constitutional factors, active smoking, exposure to SHS and other environmental pollutants, which synergistically induce a flare of inflammation in the lower airways [30]. The observed decrease in hospital admissions may have been due to reduced exposure to SHS and/or a decrease in active smoking induced by the ban [11] but the distinction was not possible in our study. In a Californian cohort, the risk of emergency department visit was 40% higher among COPD patients exposed to SHS than in non-exposed patients [31]. Exposure to SHS was an independent risk factor for readmission in a cohort of Spanish patients recruited during a hospitalization for COPD exacerbation [7]. The 46% reduction of admissions observed in our study was larger than the 27% decrease reported after a comprehensive stepwise smoking ban in Toronto [14] and the absence of change after implementation of the work place smoking ban in Ireland [16]. These differences might be partly explained by the different methods of adjustment between studies: the Canadian study adjusted only for secular trend while the Irish study also used a Poisson regression but adjusted for the seasonal temperature, levels of particulate matter PM 2.5 and PM 10 and the intensity of influenza epidemics. Finally, a secular trend is unlikely to explain this decrease as the number of hospitalisations for COPD in Switzerland declined by 27% from 2000 to 2006, but stabilized thereafter. In our study, the reduction in hospitalisations was larger (46%) and occurred later (2006–2010) [32]. Admissions for COPD exacerbations decreased progressively before the first smoking ban. This effect can be explained by the progressive introduction of smoke-free work and public places, from 2003, before our first 2-year study period preceding the first legislative smoking ban. Since 2003, the local tobacco control association has offered support to companies, public services and associations to implement smoke-free workplaces. Most of this activity took place before study period 1, between October 2003 and June 2006 and reached 93 groups and more than 659000 persons. The activity decreased during the study period 1, when it reached 35 groups and about 6500 persons (Unpublished data). To estimate the public health impact from our results, the smoking ban could prevent yearly 47 new hospitalisations for acute COPD exacerbations, 680 hospital days and costs of CHF 1.28 millions (US$ 1.38 millions). As COPD exacerbations are PLOS ONE | www.plosone.org Effects of public smoking ban on hospital admissions for acute cardiovascular diseases This study shows that the smoking ban was followed by a trend towards a 10% decrease in hospitalisations for acute coronary syndrome. Although the effect is not significant and lower than in the largest meta-analysis (215%), it is within the range of previous results [10]. For example, an English study observed an even smaller reduction of admissions for myocardial infarction (22.4%), which was significant in a very large national sample [12]. Like in England, this lower effect can be due to the progressive reduction of exposure to SHS because of stepwise implementation of smoking restrictions before the first legislative smoking ban, as described above. It is likely that a longer study with a larger sample would show a significant reduction in hospitalizations for acute coronary syndrome in Geneva. A seasonal fluctuation might cause the moderate and non-significant reduction of incidence of acute coronary syndrome. This is however unlikely as the incidence would be expected to increase in autumn and winter after the implementation of the final ban [35]. We did not find any association between the smoking ban and admissions for ischemic stroke. However our finding is within the same range as other individual studies, which did not report a significant effect [10,14,16]. As there is evidence of an impact of smoke-free legislation on ischemic stroke but not on transient ischemic attack, a hypothetical effect may have been masked by the combination of these diagnoses into the same category of stroke. Conclusions The implementation of a legislative smoking ban is associated with a strong reduction in hospitalisations for acute exacerbations of COPD. This effect is even greater than the known reduction of admissions for acute coronary syndrome. If confirmed in other research, legislative smoking bans are likely to be beneficial for both individual patients and as well as for the health care system as it may be a very effective intervention to reduce COPD morbidity. 5 March 2014 | Volume 9 | Issue 3 | e90417 Acute Admissions after a Public Smoking Ban Acknowledgments Author Contributions The authors certify that no other persons have made substantial contributions to this manuscript. Conceived and designed the experiments: JPH IG NG EG SC DC PFK. Analyzed the data: IG JPH. Wrote the paper: JPH NG IG SC DC. Data collection: NG. Data interpretation: JPH IG NG EG SC DC PFK. Revision and approval of the paper: JPH IG NG EG SC DC PFK. References 1. US Department of Health and Human Services (2006) The Health consequences of involuntary exposure to tobacco smoke: A report of the Surgeon General. Atlanta GA: US Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Office on Smoking and Health. http://www.cdc.gov/tobacco/data_statistics/sgr/2006/. Accessed 4 September 2013. 2. Barnoya J, Glantz SA (2005) Cardiovascular effects of second-hand smoke: Nearly as large as smoking. Circulation 111: 2684–2698. 3. He J, Vupputuri S, Allen K, Prerost MS, Hughes J, et al. (1999) Passive smoking and the risk of coronary heart disease. A meta-analysis of epidemiologic studies. N Engl J Med 340: 920–926. 4. 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Discussion et perspectives 14.1 Aide à l’arrêt du tabac en pratique clinique : Discussion des résultats La revue de la littérature médicale comprenant de très nombreuses études montre que les médecins disposent d’interventions efficaces d’aide à l’arrêt du tabac à offrir à leurs patients fumeurs [34,35,51,66,70,88,92,98]. Certaines stratégies sont des conseils sous forme d’intervention brève, de conseil motivationnel pour inciter les patients fumeurs à cesser de fumer ou de conseil de type cognitivo-comportemental pour les aider durant le sevrage de tabac et prévenir la rechute dans le tabagisme [34,51,66]. Un conseil intensif avec un suivi sur plusieurs séances augmente son efficacité. Une autre stratégie est le traitement pharmacologique, qui double l’efficacité du conseil et comprend les substituts nicotiniques, la varenicline, le bupropion et peut-être à l’avenir la cigarette électronique avec nicotine [34,70,88,92,98]. Toutes interventions ont une efficacité modérée avec des taux d’arrêt du tabac à un an entre 5% et 35%. La première étude de cette thèse montre par l’observation directe que les pratiques des médecins de 1er recours australiens sont loin d’être optimales car ils manquent beaucoup d’opportunités d’offrir une aide à l’arrêt du tabac aux patients fumeurs et utilisent peu les stratégies efficaces de conseils et de pharmacothérapie [129]. Ces résultats sont en accord avec ceux d’autres études dans différentes régions du monde et à différentes périodes [125,128,130,131]. C’est notamment le cas des médecins suisses, qui donnent des conseils d’aide à l’arrêt du tabac à seulement un tiers des patients fumeurs et prescrivent un traitement pharmacologique à un patient sur cinq [125]. Le déficit concerne particulièrement les conseils d’aide à l’arrêt du tabac qui sont donnés à une fréquence insuffisante et rarement avec de straté gies efficaces : date d’arrê t, brochure, straté gies de pré vention de rechute, suivi [129]. Par contre, la prescription de la pharmacothé rapie pour le sevrage pourrait ê tre assez adé quate vu qu’elle est proche de la proportion de fumeurs de la population qui sont prê ts à cesser de fumer (11%) [50]. Selon la littérature médicale, les médecins ont d’une manière générale une attitude favorable et considèrent l’aide à l’arrêt du tabac comme une tâche faisant partie de leur rôle professionnel [123,124]. Les patients sont aussi réceptifs aux interventions des médecins pour les aider à cesser de fumer [125]. Cependant, ces attitudes positives ne suffisent pas pour que les mé decins offrent une aide systé matique et efficace à l’arrê t du tabac. Les médecins eux-mêmes identifient 3 types d’obstacles à l’offre d’aide à l’arrêt du tabac dans la pratique médicale [34,35,123,124,132,133] : • manque de connaissances et de compé tences dues au dé ficit de la formation des mé decins dans les domaines de la pré vention, notamment de la tabacologie • obstacles lié s à l’organisation de la pratique mé dicale : absence d’incitatifs du patient, manque de temps dans les consultations mé dicales orienté es vers les aspects curatifs • obstacles lié au systè me de santé : manque d’incitatifs financiers pour l’aide à l’arrê t du tabac qui concerne aussi bien dans l’insuffisance du paiement du mé decin que le remboursement des frais au patient. 104 14.2 Formation des médecins à l’aide à l’arrêt du tabac : Discussion des résultats L’amé lioration des pratiques des mé decins né cessite donc une formation post-gradué e et continue dans l’aide à l’arrê t du tabac afin qu’ils acquiè rent les connaissances et compé tences adé quates pour intervenir auprè s de leurs patients [34,35,123,124,132,133]. Pour atteindre ce but, un programme suisse de formation des mé decins dans l’aide à l’arrê t du tabac a é té dé veloppé et é valué . Il fait l’objet de 3 publications de cette thè se [135,172,173]. Cette formation fait partie des 4 programmes é ducationnels ayant dé montré leur efficacité à amé liorer les compé tences des mé decins et l’arrê t du tabac chez les patients [134]. Ce programme a aussi dé montré un excellent rapport coû t-efficacité de la formation des mé decins pour l’aide à l’arrê t du tabac [173], qui est supé rieur à bon nombre d’interventions courantes de pré vention cardio-vasculaire comme le traitement de l’hypertension arté rielle ou d’une dyslipidé mie [175]. Ce programme de formation de 2 sé ances de 4 heures recommande une intervention mé dicale basé e sur le modè le des stades de changement. Il se distingue aussi par l’utilisation de mé thodes pé dagogiques actives centré es sur le patient incluant des observations de vidé os, des é tudes de cas, des jeux de rô le et des exercices avec patients standardisé s [135,172]. Ces mé thodes é ducatives sont probablement plus efficaces pour amé liorer les compé tences de communication des mé decins avec leurs patients que d’autres mé thodes [176,177]. L’effet positif de la formation des mé decins sur les compé tences des mé decins et le tabagisme des patients est en accord avec les ré sultats d’une mé ta-analyse de 15 é tudes, dont la nô tre, ainsi que 3 autres é tudes qui ont dé montré un effet significatif de la formation sur la performance des professionnels de santé et l’arrê t du tabac des patients fumeurs [135138]. Par contre, ce programme de formation est le seul comprenant une analyse coû tefficacité ; les autres formations en tabacologie testé es dans des essais cliniques n’ont pas subi une telle analyse. Cependant, la formation des mé decins en tabacologie pré sente plusieurs limites. D’abord, l’effet de la formation post-gradué e et continue est modeste aussi bien sur la performance des mé decins que sur l’arrê t du tabac des patients, qui n’est significatif que dans 4 des 15 é tudes et dans la mé ta-analyse globale [134-138]. Il faut aussi relever que la formation n’augmente pas la prescription d’un traitement pharmacologique, qui permet de presque doubler l’efficacité des conseils [34,70,88,92,98]. On n’a pas pu clairement identifier quelles caracté ristiques pé dagogiques de la formation influencent son efficacité sur la performance des mé decins et le tabagisme des patients. Les é tudes ayant dé montré leur efficacité ne se distinguent pas des autres par la duré e ou l’intensité de la formation, ni par le format d’atelier en petits groupes, ni par une mé thode pé dagogique spé cifique [134]. Plusieurs é tudes et une revue suggè rent que les mé thodes pé dagogiques actives centré es sur le patient comme l’observation de vidé os, des jeux de rô le, des exercices avec patients standardisé s et des é tudes de cas sont probablement plus efficaces pour l’acquisition de ces compé tences par les mé decins [176,177]. Ces mé thodes sont largement utilisé es dans le programme suisse de formation en tabacologie, qui fait partie des 2 programmes les plus efficaces [135,138] et de maniè re plus limité e dans 2 autres formations [136,137]. 105 D’autre part, la diffusion des programmes de formation post-gradué e et continue en tabacologie parmi les mé decins est insuffisante et ne permet d’atteindre qu’une minorité de participants. Il en ré sulte une amé lioration trè s partielle des pratiques de l’aide à l’arrê t du tabac et un effet plus modeste pour ré duire la pré valence du tabagisme [178,179]. En Suisse, le programme de formation en tabacologie dé crit cidessus a é té diffusé sous le nom de « Vivre sans Tabac » en utilisant des mé decins comme formateurs et multiplicateurs pour leurs pairs [180]. Cette approche a permis d’atteindre de nombreux mé decins et la participation à la formation est le meilleur pré dicteur de bonnes pratiques d’aide à l’arrê t du tabac par les mé decins suisses [131]. Enfin, les programmes de formation en tabacologie testé es dans les essais cliniques ne concernent que la formation post-gradué e et continue mais pas la formation pré gradué e [134]. Plusieurs é tudes confirment l’insuffisance de la formation mé dicale en tabacologie aux niveaux pré -gradué [181-184]. Une é tude internationale à l’é chelle mondiale a montré que, malgré une progression en 10 ans, seulement 27% des faculté s de mé decine du monde ont dé veloppé un module d’enseignement spé cifique en tabacologie, plus souvent dans les pays dé veloppé s (39%) que dans les pays en dé veloppement (17%) [181]. Quand il existe, le contenu de cet enseignement s’adresse plus à l’é pidé miologie du tabagisme qu’à la prise en charge des fumeurs en pratique clinique [181,182]. Enfin, cet enseignement en tabacologie utilise de maniè re pré dominante des mé thodes pé dagogiques didactiques moins efficaces que des mé thodes interactives centré es sur la patient pour amé liorer les compé tences des é tudiants [176,177,181]: jeux de rô le, exercices avec des patients standardisé s ou ré els, é tudes de cas. Cette insuffisance de l’enseignement pré -gradué se traduit par des compé tences trè s lacunaires dans ce domaine chez des é tudiants amé ricains et europé ens [181,183]. En Suisse, un ré cent é tat des lieux dans les 5 faculté s de mé decine suisses a conclu que l’enseignement en mé decine de l’addiction incluant la tabacologie é tait fragmenté et hé té rogè ne et manquait de concept et de cohé rence [184]. La performance des mé decins dans l’aide à l’arrê t du tabac peut aussi s’amé liorer grâ ce à des straté gies d’organisation de la pratique mé dicale rendant plus systé matique l’intervention d’aide à l’arrê t du tabac par le mé decin [34]. Plusieurs é tudes et mé ta-analyses ont montré que diffé rentes straté gies organisationnelles efficaces peuvent ê tre implanté es dans la pratique mé dicale pour augmenter la fré quence et la qualité des interventions auprè s des fumeurs [34,185187] : systè mes de rappel identifiant les fumeurs, usage du dossier é lectronique pour la documentation de l’intervention de tabacologie et implication du personnel infirmier dans la prise en charge des patients fumeurs. Plusieurs systè mes d'identification des fumeurs ont é té dé veloppé s afin d’inciter les mé decins à pratiquer l’aide à l’arrê t du tabac : inclusion du tabagisme avec les signes vitaux, autocollants sur les dossiers, rappel informatisé , fiche de dossier spé cifique, protocole de pré vention inté gré dans le dossier ou gé né ré par ordinateur lors de la consultation [34,185]. La mise en place de tels incitatifs permet de tripler la fré quence d'intervention sur le tabagisme (OR = 3.1 [IC95%: 2.2-4.2]) et tend à doubler le taux d'arrê t du tabac (OR = 2.0 [IC95%: 0.8-2.03]) mais de maniè re non significative [34]. L’usage du dossier mé dical informatisé et adapté à la documentation des interventions d’aide à l’arrê t du tabac amé liore modestement les pratiques des mé decins dans ce 106 domaine [186]. L’implication de personnel dé dié à l’identification, le conseil et le suivi des fumeurs pourrait dé charger le mé decin de cette activité dans les consultations et contourner l’obstacle du manque de temps. On sait que la prise en charge du tabagisme par du personnel infirmier augmente aussi le taux d'arrê t du tabac (OR = 1.29 ; [IC95%: 1.20 – 1.39]) [187]. Cependant les donné es sont contradictoires et l’efficacité est incertaine sur l’intervention infirmiè re systé matique en mé decine gé né rale; certaines é tudes montrent une augmentation de l’offre d’arrê t du tabac et du taux d’arrê t du tabac des patients dans certaines é tudes [188] mais pas dans d’autres [189]. Par contre, une intervention similaire d’identification et prise en charge systé matique dans un hô pital pour soins aigus a permis d’augmenter l’offre d’arrê t du tabac aux patients fumeurs hospitalisé s ainsi que leur taux d’abstinence de tabac [190]. Des changements au niveau du systè me de santé peuvent aussi contribuer à amé liorer les interventions mé dicales d’aide à l’arrê t du tabac. Le paiement par l'assurance maladie des conseils et du traitement pharmacologique pour l'arrê t du tabac est une mesure structurelle efficace au niveau du systè me de santé [191]. Elle permet d'augmenter le nombre de fumeurs faisant une tentative d'arrê t (OR = 1.11 ; [IC95%: 1.04-1.32]), utilisant un traitement comportemental (OR = 1.77 ; [IC95%: 1.19-2.65]) ou prenant des substituts nicotiniques (OR = 1.83 ; [IC95%: 1.55-2.15]) ainsi que le taux d'arrê t du tabac à 6 mois ou plus [191]. 14.3 Aide à l’arrêt du tabac : Perspectives La fréquence insuffisante d’intervention et d’utilisation des stratégies efficaces par les médecins pour l’aide à l’arrêt du tabac de conseils et de pharmacothérapie réduit leur important potentiel de santé publique. En effet, la profession médicale sera moins efficace pour réduire la prévalence du tabagisme dans la population et par conséquent le risque des très nombreuses maladies dues au tabac. La profession va aussi amoindrir l’effet d’une des stratégies de lutte contre le tabagisme de l’OMS [192]. Malgré le constat d’un potentiel de santé publique insuffisamment exploité, la promotion de l’arrêt du tabac par les professionnels de santé reste pleinement justifié, notamment en raison de leur contact annuel avec 80% de la population à travers une relation de confiance, de la réceptivité des patients et de l’efficacité des interventions médicales [34,35,51,70,88,92,98,123]. Par ailleurs, des stratégies éducatives et organisationnelles permettent d’augmenter et d’améliorer les interventions des professionnels de santé, notamment des médecins, pour aider leurs patients fumeurs à cesser de fumer [34,134,185190]. Une stratégie consiste à développer et systématiser la formation en tabacologie à tous les niveaux de l’ensemble des professionnels de santé offrant des soins aux patients aussi bien en milieu ambulatoire qu’hospitalier [192]. Cette formation doit s’adresser non seulement aux médecins mais aussi aux pharmaciens, infirmiers/-ères, dentistes, hygiénistes dentaires, psychologues. 107 L’enseignement en tabacologie doit idéalement débuter dès la formation pré-graduée, où elle est encore très limitée voire inexistante [181-183]. Comme pour toute compétence médicale, un tel enseignement doit se poursuivre au niveau des formations post-graduée et continue où il servira de rappel, d’approfondissement et de mise à jour des compétences et des connaissances qui continuent d’évoluer. Il est donc essentiel d’intervenir auprès des facultés de médecine et des sociétés médicales afin qu’elles intègrent ou développent un enseignement des connaissances et compétences en tabacologie, respectivement dans les programmes de formation pré-graduée ainsi que dans ceux de formation post-graduée et continue. Cette formation pourrait très bien s’intégrer dans un cadre plus large d’enseignement en médecine préventive et/ou de l’addiction car les compétences de communication sont semblables dans ces 2 autres domaines [184]. En outre, cette formation doit inclure un enseignement des compétences de prise en charge clinique des patients pour l’arrêt du tabac et se baser sur des méthodes pédagogiques interactives centrés sur le patient [176,177,182]. Pour la formation post-graduée et continue, il est nécessaire de développer une stratégie de dissémination parmi les médecins et autres professionnels de santé afin de maximiser la participation à la formation [178,179,192]. Cette stratégie de dissémination permet d’éviter que la participation à la formation se limite à la minorité de professionnels les plus motivés. Elle permet aussi d’atteindre et de former plus de cliniciens qui seront plus performants dans leurs interventions d’aide à l’arrêt du tabac de leurs patients. Cette stratégie permet ainsi d’optimiser l’impact des professionnels de santé sur la prévalence du tabagisme et la prévention des maladies causées par le tabac. Une autre approche consiste à promouvoir parallèlement à la formation des mesures efficaces dans l’organisation de la pratique médicale : utilisation de systè mes de rappel ; usage du dossier é lectronique pour documenter les interventions de tabacologie ; implication de personnel non-mé dical pour la prise en charge des patients fumeurs [34,35,185-190]. Ces straté gies ont l’avantage d’ê tre applicables pour d’autres domaines de la pratique mé dicale, notamment la pré vention clinique et les changements des comportements addictifs et/ou nocifs pour la santé . De plus, les cliniciens et acteurs de santé publique doivent intervenir auprès du système d’assurance maladie afin d’obtenir un remboursement de tous les services d’aide à l’arrêt du tabac, notamment les conseils et le traitement pharmacologique, pour tous les professionnels de santé compétents et formés dans ce domaine. Cet élément est d’autant plus important que le tabagisme est responsable de coûts de santé et sociaux colossaux [13] et que les diffé rentes mé thodes d’aide et de formation à l’arrê t du tabac par les cliniciens sont des interventions mé dicales avec un excellent rapport coû t-efficacité , supé rieur à bon nombre d’interventions curatives courantes [173,175,193]. Une approche innovatrice consiste à lier les interventions mé dicales aux services d’aide à l’arrê t du tabac par té lé phone, par des sites internet interactifs ou des applications pour té lé phones portables. Plusieurs é tudes et mé ta-analyses ont montré que le conseil té lé phonique, un site internet interactif et une application pour té lé phone mobile é taient efficaces pour augmenter le taux d’arrê t du tabac des usagers à 6 mois de respectivement 37%, 48% et 71% [194-196]. Les mé decins pourraient faire une intervention brè ve durant la consultation et ré fé rer les patients vers un ligne de 108 conseil té lé phonique, un site internet ou une application pour té lé phone mobile fournissant une aide à l’arrê t du tabac. Enfin, la recherche doit encore déterminer quelle est la place de la cigarette électronique pour la réduction et l’arrêt du tabagisme [113]. Elle doit aussi dé finir les méthodes pédagogiques les plus efficaces pour améliorer les compétences des cliniciens dans l’aide à l’arrêt du tabac ainsi que changer le comportement tabagique des patients. Vu leur efficacité dans d’autres domaines de la formation médicale, il est nécessaire d’étudier de manière plus approfondie l’efficacité des méthodes interactives, qui permettent une pratique des compétences de conseils et de prescription pour l’aide à l’arrêt du tabac ainsi qu’un feedback de l’enseignant et/ou des pairs. Ce n’est que dans un seul essai clinique mené durant la formation médicale post-graduée qu’on a largement appliqué ces méthodes pédagogiques dans le domaine de la tabacologie, elles méritent d’être explorées davantage dans divers contextes et différentes populations [135,172]. 14.4 Réduction du tabagisme passif et de ses effets : Discussion des résultats La littérature médicale montre clairement qu’une interdiction de fumer dans les lieux publics est une mesure efficace pour réduire l’exposition passive à la fumée du tabac, prévenir ses effets nocifs sur la santé et contribuer à la réduction de la prévalence du tabagisme [33,151-155]. Cette stratégie fait partie des mesures de santé publique recommandées par la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac [21]. La 5è me é tude de cette thè se montre qu’une interdiction totale de fumer aux Hô pitaux Universitaires de Genè ve réduit considérablement l’exposition passive à la fumée du tabac et entraı̂ne une amélioration significative de la qualité de l’air confirmée par des mesures objectives des taux de particules fines PM 2.5 [174]. Cet effet bénéfique est similaire à d’autres études menées en milieu hospitalier [156,197]. Cependant, l’effet obtenu n’est pas optimal puisque 10% des patients et 27% du personnel disent être exposés passivement à la fumée du tabac dans l’hôpital, surtout à proximité des entrées des bâtiments où la fumée reflue de l’extérieur ainsi que dans quelques lieux où des fumeurs ne respectent pas l’interdiction. Une interdiction de fumer dans un hôpital accompagnée d’une offre d’aide à l’arrêt du tabac a un effet favorable sur les patients fumeurs hospitalisés, dont 40% ont reçu une aide à cesser de fumer et 10% étaient abstinents de tabac après un arrêt durant l’hospitalisation [174]. Cette stratégie a permis d’améliorer l’offre d’aide à l’arrêt du tabac qui est une intervention efficace durant une hospitalisation [158]. Cependant, l’aide à l’arrê t du tabac est encore largement sous-utilisé e, notamment la substitution nicotinique et le suivi ambulatoire après l’hospitalisation. Plusieurs raisons expliquent ce sous-emploi : des duré es d’hospitalisation de plus en plus courtes, le sevrage facile avec peu de symptô mes durant une hospitalisation pour une maladie aiguë ou une opé ration ainsi que la perception qu’une aide à la sortie n’est pas né cessaire quand l’arrê t du tabac a é té ré alisé . Une interdiction de fumer dans un hôpital accompagnée d’une offre d’aide à l’arrêt du tabac a un effet bénéfique pour le personnel hospitalier fumeur, dont 13% avait cessé de fumer 1 an après l’interdiction de [174]. Ces résultats sont similaires à ceux observés dans 2 méta-analyses 109 d’études ayant mesuré l’impact d’une interdiction de fumer sur le lieu de travail [155,198]. Cependant, les collaborateurs n’ont que peu utilisé les services d’aide à l’arrêt du tabac et la substitution nicotinique mis à leur disposition par l’hôpital, limitant l’effet de cette stratégie sur la prévalence du tabagisme du personnel et de la population. Il est donc nécessaire de mieux informer le personnel des divers moyens mis à leur disposition pour arrêter le tabac. La 6ème étude de cette thèse, menée à Genève, dé montre pour la premiè re fois un effet bé né fique d’une loi d’interdiction de fumer dans les lieux publics avec une ré duction de prè s de 50% des hospitalisations pour exacerbation aigue de BPCO [167]. Cet effet est plus important que celui observé dans 2 autres é tudes, dont la mé thode d’ajustement statistique é tait diffé rente [162,166]. Par contre, la stabilité des hospitalisations pour BPCO en Suisse durant la pé riode de l’é tude rend trè s improbable qu’une tendance sé culaire explique cet effet. Bien que ces maladies soient favorisé es par le tabagisme passif, l’interdiction de fumer n’a pas eu d’effet sur les hospitalisations pour pneumonie et asthme, contrairement à d’autres é tudes qui ont montré un tel effet [162,163,166]. Cette divergence peut s’expliquer par l’effet atypique de la pandé mie grippale A/H1N1 en 2009 [199] ainsi que la non prise en compte des cas de pneumonie et asthme traité s ambulatoirement. La lé gislation interdisant de fumer dans les lieux publics à Genè ve a montré une tendance juste non significative à la ré duction de 10% des hospitalisations pour syndrome coronarien aigu [167]. L’effet observé est du mê me ordre que celui observé dans de nombreuses é tudes et mé ta-analyses [159–163] mais il est limité par une taille d’échantillon insuffisante et l’introduction progressive sur 4 ans de réglementations et lois sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics à Genève diluant ainsi l’effet. 14.5 Réduction du tabagisme passif et de ses effets: Perspectives Malgré la réduction majeure de l’exposition passive à la fumée du tabac et l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, le respect de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, entreprises et institutions n’est pas optimal et fait l’objet de persistantes violations. Dans une communauté, la persistance d’une exposition passive au tabac réduit les bénéfices attendus d’une telle législation sur les problèmes de santé causés par le tabagisme passif. Il en résulte une diminution seulement partielle des cas de syndrome coronarien aigu, de maladies respiratoires et de naissances prématurées à court terme ainsi que de cancer du poumon à long terme. Au niveau du système de santé, cet effet partiel se traduit par une moindre diminution des hospitalisations, des prestations de soins ambulatoires et des coûts. Comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics entraîne un changement de norme par rapport au tabagisme dans une collectivité, la réduction sub-optimale du tabagisme passif pourrait amoindrir son effet sur l’arrêt du tabac durant l’hospitalisation et la diminution de la prévalence du tabagisme actif. Cet effet pourrait notamment s’observer chez les patients fumeurs d’un hôpital qui pourraient être moins motivés à cesser de fumer et recevoir moins d’aide à l’arrêt du tabac durant leur hospitalisation. 110 Afin d’optimaliser la protection de la population contre le tabagisme passif et la prévention de ses effets nocifs, la législation idéale doit établir une interdiction totale de fumer dans les lieux publics [21]. Du point de vue de la santé publique, la loi devrait être sans exception contrairement à la loi fédérale et bon nombre de lois cantonales qui autorisent de fumer dans des petits établissements publics ainsi que dans des fumoirs avec ou sans service [200]. Même si elles sont globalement bien respectées, les législations nécessitent de mettre en place la mise en place d’un système d’application de la loi incluant des pénalités significatives pour les violations afin que tous les citoyens perçoivent que la norme sociale est de ne pas fumer. L’application des lois d’interdiction de fumer dans les lieux publics doit être maintenue à long terme au niveau des entreprises, institutions et collectivités. Elle doit même être renforcée dans les lieux où le respect est difficile, comme aux Hôpitaux Universitaires de Genève où trop de patients et d’employés sont encore exposés à la fumée du tabac et en sont gênés. Plusieurs stratégies pourraient être mises en place pour faciliter l’application et le respect de l’interdiction de fumer [174] : • renforcer plus intensivement l’interdiction de fumer dans les lieux problématiques • élargir l’interdiction de fumer autour des entrées où les fumeurs se regroupent et provoquent un afflux de fumée vers l’intérieur à l’aide d’un marquage au sol ou sur l’extérieur des bâtiments • installer des abris-fumeurs à l’extérieur des bâtiments • sanctionner les personnes qui violent la loi en fumant à l’intérieur de bâtiments • développer de nouvelles stratégies de communication sur l’interdiction de fumer pour les patients et les employés. Les perspectives pour la recherche dans le domaine de la prévention du tabagisme passif consistent à poursuivre les études pour identifier d’autres atteintes à la santé causées par l’exposition à la fumée passive du tabac, dont la fréquence et l’effet sont plus modestes que les problèmes de santé déjà connus et causés par le tabagisme actif. Parmi ces affections, on peut mentionner le cancer du sein sur lequel l’effet du tabagisme passif est controversé [6]. De même, la recherche doit mesurer l’impact de mesures facilitant le respect des interdictions de fumer ainsi que l’éventuel bénéfice des interdictions de fumer dans les lieux publics sur d’éventuelles autres affections moins courantes ou moins fortement associées au tabagisme passif. 111 15. Conclusions En Suisse comme dans le monde entier, le tabagisme est un problème majeur de santé publique. Le tabagisme actif a une prévalence encore importante malgré une baisse récente qui touche 25% de la population. Il est responsable de la moitié des décès des fumeurs et représente la 1ère cause de mortalité prématurée avec environ 9000 décès annuels. Il est l’origine de coûts médicaux et sociaux exorbitants estimés annuellement à 10 milliards de francs suisses. L’arrêt du tabac est l’option préférentielle pour prévenir les effets désastreux du tabagisme sur la santé de la population. L’arrêt du tabac est un processus difficile où la motivation joue un rôle essentiel pour décider l’arrêt, appliquer la décision et le maintenir malgré les obstacles, dont le principal est la dépendance à la nicotine. Les médecins et d’autres professionnels de santé sont bien placés pour aider leurs patients fumeurs à cesser de fumer ; ils ont un contact annuel avec 80% de la population dans une relation de confiance, individualisée et durable en même temps qu’ils disposent des méthodes efficaces. Les cliniciens peuvent offrir une aide efficace à l’arrêt du tabac avec des conseils brefs, motivationnels ou cognitivo-comportementaux. Ils peuvent doubler l’efficacité des conseils en prescrivant un traitement pharmacologique incluant une substitution nicotinique, la varenicline ou le bupropion et, peut-être à l’avenir, la cigarette électronique avec nicotine. Malgré les interventions efficaces disponibles et les recommandations d’experts, les mé decins en milieux ambulatoire et hospitalier ne donnent pas de maniè re systé matique et optimale des conseils aux fumeurs. S’ils identifient la majorité des fumeurs, les mé decins ne conseillent qu’un tiers d’entre eux et n’utilisent les straté gies efficaces de conseil et de traitement pharmacologique que pour une petite minorité . Les obstacles principaux aux interventions d’aide à l’arrê t du tabac par les mé decins sont le manque de compé tences dans ce domaine acquises durant la formation, le manque de temps, l’absence d’incitatif dans les consultations ainsi que de faibles incitatifs financiers. Afin d’amé liorer leurs pratiques, une formation des mé decins s’impose afin qu’ils acquiè rent les connaissances et compé tences adé quates pour aider efficacement leurs patients fumeurs à cesser de fumer. La formation post-gradué e et continue des mé decins en tabacologie est efficace pour augmenter la fré quence et la qualité des interventions d'aide à cesser de fumer des patients ainsi que le taux d’arrê t du tabac des patients. Un programme de formation des mé decins en tabacologie pré senté dans cette thè se a montré son efficacité et sur les pratiques des mé decins et sur l’arrê t du tabac des patients ainsi qu’un bon rapport coû t-efficacité . Il se distingue par ses mé thodes pé dagogiques actives et centré es sur le patient qui semblent plus efficaces pour transmettre des compé tences de conseil que d’autres programmes. Les pratiques des mé decins peuvent aussi s’amé liorer grâ ce à la mise en place de straté gies organisationnelles efficaces en pratique ambulatoire et hospitaliè re comme un systè me de rappel identifiant les fumeurs et l’implication d’autres professionnels dans la prise en charge du tabagisme. Au niveau du systè me de santé , le paiement par l'assurance maladie des prestations d’aide à l'arrê t du tabac est une mesure efficace qui favorise l’intervention du mé decin et l’accè s des patients fumeurs à ces services. 112 Plus ré cemment, les é tudes ont bien dé montré que l’exposition passive à la fumé e du tabac é tait nocive pour les non-fumeurs. Le tabagisme passif cause chez l’adulte des maladies cardio-vasculaires et respiratoires ainsi que le cancer du poumon. Chez l’enfant, il est à l’origine d’un petit poids de naissance, d’infections respiratoires, d’asthme et de mort subite du nourrisson. Pour proté ger la population des effets nocifs du tabagisme passif, la Convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac recommande l’application de lois interdisant totalement de fumer dans les lieux publics. Une ré glementation interdisant totalement de fumer est une straté gie efficace dans une entreprise ou une institution pour diminuer fortement l’exposition passive à la fumé e du tabac et contribuer à l’arrê t du tabac des employé s fumeurs. Une interdiction de fumer dans un hô pital a un effet additionnel chez les patients fumeurs hospitalisé s qui reçoivent plus d’interventions d’aide à l’arrê t du tabac des professionnels et cessent plus souvent de fumer. Une loi interdisant de fumer entraı̂ n e en un an des bé né fices pour la santé de la population en ré duisant de 15 à 46% les hospitalisations pour syndrome coronarien aigu, accident vasculaire cé ré bral isché mique, asthme bronchique et exacerbation aiguë de BPCO. Ce dernier effet bé né fique a é té dé montré pour la 1 è re fois dans une é tude genevoise pré senté e dans cette thè se. Plusieurs défis sont à relever pour optimaliser les pratiques et l’impact des médecins dans l’aide à l’arrêt du tabac auprès de leurs patients fumeurs. Une stratégie consiste à systématiser la formation en tabacologie des médecins et d’autres professionnels de santé offrant des soins ambulatoires et hospitaliers aux patients. L’enseignement en tabacologie doit être intégré dans les formations pré-graduée, post-graduée et continue, avec un accent particulier sur la formation pré-graduée, où elle est encore très limitée. Cette formation doit se focaliser sur l’enseignement des compétences de prise en charge des patients pour l’aide à l’arrêt du tabac et utiliser des méthodes pédagogiques interactives centrées sur le patient. Enfin une stratégie de dissémination doit être développée et appliquée pour maximiser la participation des professionnels de santé à la formation. Une autre stratégie est de promouvoir l’utilisation par les médecins des systè mes de rappel et de documentation dans les dossiers mé dicaux ainsi qu’impliquer le personnel nonmé dical pour la prise en charge des patients fumeurs. Cette straté gie est aussi applicable dans les domaines de la pré vention et des addictions. Enfin, les médecins doivent se mobiliser pour obtenir de l’assurance maladie un remboursement de tous les services d’aide à l’arrêt du tabac, qui sont d’un haut rapport coût-efficacité largement démontré. Les défis pour la recherche en éducation médicale consistent à mieux définir les méthodes pédagogiques efficaces en tabacologie. Les défis pour la recherche en santé publique consistent à identifier de nouveaux problèmes de santé causés par le tabagisme passif ainsi qu’à évaluer l’impact de mesures facilitant le respect des interdictions de fumer et d’éventuels nouveaux bénéfices des interdictions de fumer pour la santé. 113 16. Bibliographie 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. Gmel G, Kuendig H, Notari L, Gmel C, Flury R. Monitorage suisse des addictions Consommation d’alcool, de tabac et de drogues illégales en Suisse en 2013. Lausanne: Addiction Suisse, 2014. Radtke T, Keller R, Krebs H, Hornung R. Monitorage sur le tabac – Enquête suisse sur le tabagisme. La consommation de tabac chez les jeunes de 2001 à 2009/10. Zürich: Universität Zürich, 2011. Addiction Suisse. 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