brochure - Etain d`Hier à Aujourd`hui

LA POTERIE D'ART A.BRAUN
Cette brochure retrace l' histoire de la poterie d' Alphonse BRAUN (Etain,Meuse)
Editée par l' association Etain d'Hier à Aujourd'hui
Visitez notre site : http://www.etain-hier-aujourdhui.fr/
1.12.1937
Début d' exploitation du fonds artisanal
Aménagement de l'atelier, avenue du 8 éme Bataillon de Chasseurs à Pied, construction de
deux tours, du four en briques etc…
1939-1944
Arrêt de l' exploitation
Pendant la guerre les matières premières ne pouvaient plus être approvisionnées
1945
Redémarrage de l' exploitation
1951
Concours du meilleur ouvrier de France
Classé deuxième au concours organisé à Bar-le-Duc.
Fabrication d'un vase de 53 cm de haut, coupé en deux dans le sens de la hauteur, ceci
pour vérifier l'homogénéité de l'épaisseur.
1957
Transfert de l' atelier rue du Ravelin à Etain
Réaménagement plus fonctionnel et installation d'un four électrique
1957
Décès survenu le 30.11.57
1958-1966
L' exploitation est maintenue par son fils Willy
Jusqu'au 31.12.1966 en activité d'appoint
Ont participé à cette entreprise familiale :
–
Alphonse BRAUN et son fils Willy pour la fabrication
–
Berthe sa fille et Ginette l'épouse de Willy pour la décoration
CATALOGUE PRODUITS
Cruches
Pots à lait
Terrines
Pâtés
Ramequins
Plats
Pots à escargots
Cocottes
Moules à soufflet
Ramequins à fromage blanc
Egouttoirs
Cuit lait
Plats
Plats à oeufs
Pots à confitures
Vases
Bonbonnières
Coquetiers
Corbeilles
Cendriers plats
Cendriers bombés
Pots à moutarde
Tête-à-tête
Bols
Bougeoirs
Services à café
Services à fruits
Services à thé
Services à dessert
Pots de fleurs
Cache-pot
Déjeuners
Corbeilles à fruits
Pots à tabac
Plateaux à tarte
Dessous de plat
Plats à cake
Services à fumeur
Tirelires
Lampes
LA FABRICATION
La matière première
Les différentes terres proviennent de Champagne, des Ardennes et de Belgique.
En fonction de leurs caractéristiques : (finesse, homogénéité, couleur), elles seront choisies pour la
fabrication de poteries culinaires ou de poteries d'art et de luxe.
Préparation de la terre
Après tamisage minutieux, la terre est mélangée avec du kaolin et de la silice.
Ce mélange est déposé dans des bacs de décantation de grande capacité, fortement délayé d'eau.
Après évaporation de l'eau (environ 1 mois) la "maturité" de la terre est reconnue par le potier, au
toucher et à l'odeur.
Pour certains produits de luxe, la terre fine étant très délayée, (5 proportions d'eau pour 1 proportion
de terre) elle repose dans des moules en plâtre qui "aspirent" le surplus d'eau.
La terre est ensuite "travaillée" dans un malaxeur équipé de rouleaux en fonte, ceci pour la rendre plus
homogène. Elle ressort de cette machine, sous forme de boudins de 10 cm de diamètre.
Ces boudins sont ensuite stockés dans un bac en ciment et recouverts de toiles épaisses et
humidifiées pendant une dizaine de jours, avant de pouvoir être découpés aux différentes dimensions,
en fonction des poteries à exécuter.
Ce découpage est fait par tranchage, au moyen d'un fil d'acier inoxydable muni d'une poignée en bois
à chaque extrémité.
Le travail au tour
(ébauche)
Les morceaux de boudins sont malaxés à la main et formés en boules de différentes grosseurs,
suivant les pièces à exécuter.
Chaque boule est collée d'un coup sec au centre du tour et "tirée" par les mains du potier, aidées de
quelques outils rudimentaires :
-- Spatules en cuivre, en bronze ou en bois d'olivier.
-- Eponges mouillées.
-- Bande de caoutchouc assez mou.
Les dimensions de la poterie sont vérifiées au moyen :
-- D'un trusquin sur pied pour la hauteur.
-- D'un compas pour les diamètres.
Après l'arrêt du tour, les formes non cylindriques sont faites avec les doigts :
-- Becs verseurs (petits modèles)
-- Forme aplatie des corbeilles et des pots de fleurs
L'ébauche étant terminée, la pièce est ensuite décollée du tour au moyen d'un fil d'acier inoxydable.
Les pièces sont ainsi posées côte à côte sur des planches en bois, pour en faciliter le transport et le
stockage sur les étagères de séchage.
Photo L.M.S
Le travail au tour
(finition)
Après séchage de quelques jours, la poterie n'étant pas encore complètement durcie, elle est reprise
sur le tour pour en effectuer la finition.
Les différentes tâches de finition sont :
-- Le polissage
A l'aide d'outils coupants en acier.
-- Le collage des becs verseurs (gros modèles)
Préalablement formés dans des moules en plâtre.
-- Le collage des anses
Les anses sont formées à l'aide de boudins de terre de différentes sections fabriqués avec
une sorte de pompe.
La pompe remplie de terre est munie d'un embout amovible, percé en son centre.
Cet embout est choisi suivant la forme de l'anse désirée.
En poussant alors le piston, le boudin sort de l'embout et on le coupe à la longueur désirée.
-- Le tournissage du fond
-- L'inscription de la marque
A l'aide d'un tampon en bois.
-- L'annotation manuelle "Fait main"
Uniquement sur les pièces de luxe.
Les pièces ainsi finies, sont entreposées pour le séchage définitif.
La décoration
Les produits utilisés pour la décoration sont constitués de poudres d' oxydes métalliques :
Manganèse
Fer
Cobalt
Cuivre
: pour les bruns foncés
: pour les rouges, jaunes et bruns clairs
: pour les bleus
: pour les verts
Pour réduire ces oxydes en poudre très fine, on utilise des broyeurs entraînés par un moteur
électrique.
Le broyeur est un récipient cylindrique en verre qui tourne sur lui-même, dans lequel on introduit
l'oxyde et une poignée de petits cailloux en silex.
Les poudres ainsi obtenues, délayées dans de l'eau, forment les peintures utilisées par les
décoratrices, pour les différents motifs de :
-- Fleurs
-- Dessins géométriques
-- Taches plus ou moins fondues entre elles
-- Stries
Toutes ces peintures qui ont une couleur "rouille", plus ou moins foncée, ne feront apparaître leur
couleur définitive, qu'après la cuisson.
A ce stade, l'expérience des décoratrices est primordial pour réaliser les mélanges, les harmonies et
les contrastes.
Berthe Braun
L'émaillage
Pour les protéger et les rendre étanches, les poteries sont ensuite émaillées.
Elles sont trempées dans un bac rempli de minium de plomb, fortement délayé d'eau.
Ce produit liquide de couleur "tomate" étant très toxique, il doit être manipulé avec précaution.
La cuisson
-- Le Four
Le four de type "moufle", est construit en briques réfractaires.
Il est constitué de deux cloisons distinctes, ceci pour éviter que les pièces soient en contact avec les
flammes ou les fumées.
Le plafond est en forme de voûte. La contenance est de 4 m 3 1/2.
Les combustibles utilisés sont :
Les briquettes de charbon, pour le démarrage.
Le bois, pour la montée en température maximale.
-- L'enfournement
Enfourner quelques 2000 pièces dans ce four est un travail très minutieux et délicat.
L'empilage est réalisé à l'aide de plateaux et d'entretoises, en céramique réfractaire.
Les poteries reposent sur les plateaux, au moyen de petits trépieds en terre cuite, ceci pour éviter
qu'elles "collent" lors de la cuisson.
Le four étant rempli, la double porte est colmatée avec des briques, légèrement maçonnées.
-- Surveillance de la cuisson
La cuisson dure 45 heures.
La montée en température, jusqu'à 960 degrés, doit se faire graduellement.
Elle est contrôlée au moyen de plusieurs pyromètres, constitués de petites pyramides de terre qui se
courbent à différentes températures.
Ces pyromètres sont visibles au travers d'un petit hublot, aménagé dans la porte du four.
-- Défournement
La cuisson terminée, la porte du four est détruite à la masse et on laisse le four se refroidir lentement.
Au défournement, les pièces seront alors contrôlées, celles comportant des défauts d'aspect seront
rebutées.
Les poteries ainsi sélectionnées seront ensuite emballées dans de la paille de bois, en vue de leur
livraison.
Photo L.M.S
On aperçoit en bas du four, le vase fabriqué pour le concours du meilleur ouvrier de France.
La livraison
La plupart des livraisons étaient effectuées dans des magasins de vente au détail, des départements
de Meuse, Moselle, Meurthe-et-Moselle et en Sarre.
Une autre partie de la clientèle était constituée de particuliers qui passaient commande de poteries
personnalisées : pièces uniques, monogrammes, initiales, etc ...
Photo L.M.S
Alphonse Braun au centre, son épouse Catherine à droite, son fils Willy à gauche