5 Outils de suivi et d`évaluation de la participation des enfants

Transcription

TROUSSE À OUTILS DU SUIVI ET DE
L’ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION
DES ENFANTS
LIVRET
5
Outils de suivi et d’évaluation
de la participation des enfants
Save the Children a des activités dans plus de 120 pays.
Nous sauvons des vies d’enfants. Nous luttons en faveur de leurs droits.
Nous les aidons à réaliser leur potentiel.
Ce guide a été rédigé par Gerison Lansdown et Claire O’Kane
Remerciements
Un grand nombre d’enfants et de jeunes, d’adultes et
d’organisations ont contribué de manière significative à la
rédaction et à la révision de cette trousse à outils. Nous
regrettons de ne pouvoir tous les citer ici mais nous sommes
très reconnaissants à chacun d’entre eux d’avoir apporté une
contribution majeure à cette publication.
Nous tenons à remercier tout particulièrement les membres
du comité directeur qui ont dirigé et guidé le processus de
test interorganisations sur une période de deux ans : Kavita
Ratna (Concerned for Working Children), Alana Kapell (Bureau
du Représentant spécial chargé de la question de la violence
à l’encontre des enfants), Bill Badham (Participation Works),
Sara Osterland, Sarah Stevenson,Vera Gahm, et Elspeth Bo
(Plan International), Rachele Tardi Forgacs, Bill Bell et Hannah
Mehta (Save the Children), Miriam Kramer et Judith Diers
(UNICEF), Phillipa Lei et Paul Stephenson (World Vision). Nous
remercions également Anne Crowley, Jo Feather, Tricia Young,
Clare Hanbury, Ravi Karkara, Annette Giertsen et Monica
Lindvall de leur contribution.
Nous sommes également très reconnaissants des efforts
considérables mis en œuvre par les personnes de référence et
les organisations qui ont participé au processus d’élaboration
et à un atelier de réflexion globale au Ghana :
James Boyon, Gbedzonie Akonasu, Gift Bralaye Ejemi, Gabriel
Semeton Hunge, Mouvement africain des enfants et jeunes
travailleurs, Nigeria
Roshini Nuggehalli et Anitha Sampath, Concerned for Working
Children, Inde
Nohemi Torres et Harry Shier, CESESMA Nicaragua
Lucy Morris et Brussels Mughogho, EveryChild Malawi
Edwin John, NCN, Inde
Jose Campang et Helen Maralees, Plan Guatemala
Santiago Devila, Plan Amérique latine, et des collègues et
partenaires de Plan en République dominicaine, en Équateur,
au Salvador, en Honduras et au Paraguay
Alice Behrendt, Plan International Sénégal
Francis Salako, Akakpo Dofoe Kafui, Ali Essoh, Kegbao Fousseni,
Plan Togo
Dev Ale, Save the Children Népal et Gurung Devraj, Tuki Népal
Clare Back, Rebecca Lawson et Zoe Davidson, Save the
Children
Gregory Dery, Mary Appiah, Faustina Tietaah, Eugenia Atami,
Cecilia Andersen, Philip Boadu, Doris Adjoa Arkoh Tetteh,
Moses Gbekle et Phillipa Nkansah, World Vision Ghana
Manyando Chisenga, Lifuna Simushi, Ignatius Mufwidakule,
World Vision Zambie
Stella Nkuramah-Ababio et Juliane Simon, World Vision
Nous tenons également à remercier l’Oak Foundation pour
avoir financé l’élaboration et le test de la trousse à outils et
pour sa volonté unique et sans relâche d’aider les enfants
à faire véritablement entendre leur voix. Nous souhaitons
également remercier l’équipe du Child Abuse Programme,
et tout particulièrement Jane Warburton, Fassil Mariam et
Anastasia Anthopoulos.
Merci également à Ravi Wickremasinghe, Sue Macpherson de
Bharti Mepani de Save the Children de l’aide qu’ils nous ont
apportée aux étapes finales de la publication.
Publié par
Save the Children
1 St John’s Lane
London EC1M 4AR
Royaume-Uni
+44 (0) 20 7012 6400
savethechildren.org.uk
Première publication 2014
© The Save the Children Fund 2014
The Save the Children Fund est une association caritative enregistrée en Angleterre et au pays
de Galles (213890) et en Écosse (SC039570). Société immatriculée sous le no. 178159
Cette publication est protégée par des droits d’auteur. Sa reproduction à des fins
pédagogiques par quelque procédé que ce soit est autorisée et est exempte de droits
d’auteur ou d’autorisation préalable. Toute revente est interdite. La reproduction dans toute
autre circonstance nécessite l’autorisation préalable par écrit de l’éditeur, et pourra donner
lieu au versement de droits.
Photo de couverture : Membres de la Child Brigade, une organisation des enfants des rues et
des enfants travailleurs du Bangladesh. (Photo : Ken Hermann)
Composition : Grasshopper Design Company
Imprimé par Page Bros Ltd
Traduction : Patricia Sommer
Traduction révisée par : Sandra Tuminy
SOMMAIRE
Comment utiliser ce Livret
v
Vue d’ensemble des outils de suivi et d’évaluation
contenus dans ce livret
vi
1 Vue d’ensemble des outils de suivi et d’évaluation
essentiels pour la collecte des données primaires
1
Entretiens1
Questionnaires ou enquêtes
4
Discussions de groupe
6
Observation 7
Outils participatifs 8
Changements les plus significatifs 9
Études de cas et témoignages oraux 2 Outils pour présenter le suivi et l’évaluation de la
participation des enfants aux parties prenantes
10
11
12
Ligne du temps du programme 13
Visites ou parcours de transect guidés par les enfants 14
« Le comale et la tortilla » 15
3 Outils de collecte des données de référence sur
la participation des enfants16
Cartographie du corps « avant » 17
Tableau des décisions 20
Évaluation de la confiance en soi (avant et après) 22
Questionnaire d’auto-évaluation sur la qualité de la participation des enfants 23
4 Outils pour mesurer l’étendue de la participation
des enfants
24
Empreintes de pas (Hejje) 25
Cartographie participative visuelle du cycle du programme 27
Parcours du cycle du projet 30
Évaluation « H » 32
Analyse circulaire 34
Marionnettes 36
Dessin ou peinture 37
Jeux 37
iii
TROUSSE À OUTILS DU SUIVI ET DE L’ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS LIVRET 5
iv
5 Outils pour mesurer la qualité de la participation
des enfants
38
Pots et pierres 39
Tapis magique 42
Visites et jeux guidés par les enfants
43
6 Outils pour mesurer les résultats de la participation
des enfants
44
Entretiens et discussions de groupe sur les résultats de la participation 45
Cartographie du corps (avant et après) 45
Feux de circulation rouge, orange, vert 49
L’analyse du changement pour les enfants dans leur contexte 51
Changements les plus significatifs 54
Initiative ruban rouge 57
Suivi de la fréquentation scolaire 58
Analyse des données secondaires 60
Marionnettes ou activités théâtrales 60
Création d’un album
61
Annexe : Mise à l’aise et mise en train
62
Notes de fin de document
66
COMMENT UTILISER CE LIVRET
Ce livret offre une gamme d’outils pouvant être utilisés avec différents acteurs, en
particulier des enfants et des jeunes, pour recueillir et analyser les informations
permettant de contrôler et d’évaluer l’étendue (pages 24–37), la qualité (pages 38–43)
et les résultats (pages 44–61) de la participation des enfants.
Il présente des outils essentiels de S&E tels que les entretiens, les discussions de groupe,
l’observation, les enquêtes et les changements les plus significatifs. Il présente également
des outils participatifs ; beaucoup ont été spécifiquement adaptés pour pouvoir être
utilisés lorsque vous remplirez les tableaux du Livret 3. Les citations proviennent
d’organisations qui ont testé les outils et décrivent leur fonctionnement dans la pratique
et leur utilité pour encourager les enfants à exprimer librement leurs opinions.
Nous vous encourageons à adapter ces outils au contexte socioculturel
spécifique dans lequel vous travaillez. Pour une utilisation efficace de ces outils,
votre organisation devra adhérer à une approche éthique et participative du processus
de S&E (voir Livret 4). Les membres de votre groupe restreint de S&E devront être
prêts à faciliter l’utilisation des outils de ce livret et devront être aidés. Vous devrez
également faire tout votre possible pour obtenir la participation active des filles et des
garçons de différents âges et différents milieux, y compris les jeunes enfants, les enfants
handicapés et les enfants qui travaillent, de même que les enfants scolarisés.
NE PAS OUBLIER
Pour toute activité de S&E ou tout outil que vous prévoyez d’utiliser, il est bon de
tenir compte des personnes de votre groupe. L’activité prévue est-elle accessible
à ceux qui y participeront – par exemple, sur le plan physique ou du langage
employé ? Assurez-vous d’avoir suffisamment d’espace pour réaliser l’activité et
que les membres de votre groupe restreint de S&E créent un environnement
sûr dans lequel tous les participants seront encouragés à exprimer leurs opinions
et à faire part de leurs expériences.
Les sous-sections intitulées « Notes complémentaires » figurant dans
certains des outils – indiqués par ce symbole – donnent aux animateurs
du groupe restreint de S&E des exemples d’autres aspects à « ne pas
oublier » lorsqu’ils utiliseront ces outils spécifiques.
v
Entretiens
1
Questionnaires ou enquêtes
4
6
Observation
7
Études de cas et témoignages oraux
Outils pour les jeunes
enfants
Outils pour mesurer
les résultats
Outils pour mesurer
la qualité
Outils pour mesurer
l’étendue
Outils pour recueillir
des données de
référence
Outils pour présenter
le S&E participatif
Outils de base à
utiliser à n’importe
quelle étape
Outils de ce guide
Page
VUE D’ENSEMBLE DES OUTILS
DE S&E DE CE LIVRET
10
Changements les plus significatifs
9
Analyse des données secondaires
60
Visites guidées par les enfants
14
Ligne du temps du programme
13
« Le comale et la tortilla »
15
Questionnaire d’auto-évaluation
23
Pots et pierres
39
Cartographie du corps « avant »
17
Tableau des décisions
20
Évaluer la confiance en soi
22
Dessin ou peinture
37
Jeux
37
Marionnettes ou activités théâtrales
36
Spaciogramme (Livret 2)
Empreintes de pas (Hejje)
25
Cartographie du cycle du programme
27
Parcours du cycle du programme
30
Évaluation « H »
32
Analyse circulaire
34
Tapis magique
42
Cartographie du corps (avant et après)
45
Création d’un album
61
Feux de circulation rouge, orange, vert
49
L’analyse du changement pour les
enfants dans leur contexte
51
Initiative ruban rouge
57
Suivre la fréquentation scolaire
58
Des activités de mise en train et des jeux sont également inclus dans l’annexe de ce livret.
vi
1 VUE D’ENSEMBLE DES
OUTILS ESSENTIELS DE S&E
POUR LA COLLECTE DE
DONNÉES PRIMAIRES
Les outils essentiels de S&E pour la collecte de données primaires comprennent :
l
l
Les entretiens (voir ci-dessous)
Les questionnaires ou les enquêtes (notamment les enquêtes sur les
connaissances, les attitudes et les pratiques) (voir page 4)
l
Les discussions de groupe (voir page 6)
l
L’observation (voir page 7)
l
l
Les outils participatifs de collecte et d’analyse des données (voir
page 8)
Les changements les plus significatifs ou les témoignages oraux (voir
page 9)
Les entretiens, les questionnaires, les discussions de groupe et l’observation sont tous
des outils essentiels de S&E qui peuvent être utilisés pour recueillir des données de
référence ou autres données pertinentes sur l’étendue, la qualité et les résultats de la
participation des enfants. Ces méthodes essentielles sont décrites de manière plus
approfondie dans le présent livret.
LES ENTRETIENS
Les entretiens sont un outil essentiel dans les processus de suivi et d’évaluation (S&E)
efficaces. Ils peuvent tirer parti du processus « naturel » de la conversation pour mieux
comprendre la réflexion, les idées, les actions et les observations des personnes et
pour en apprendre davantage. La personne qui interroge pose principalement des
questions et écoute activement les opinions, les expériences et les réponses de la ou
des personnes interrogées.
Conduire un entretien est une compétence clé qui doit être appliquée lorsque des
méthodes et outils participatifs sont utilisés, comme la ligne du temps, la cartographie
du corps, le dessin ou l’activité théâtrale. Les entretiens peuvent être plus efficaces s’ils
sont conduits après avoir utilisé des outils participatifs avec des enfants ou des adultes,
car ils auront permis de créer un meilleur climat de confiance, et les personnes auront
sans doute plus d’assurance pour partager leurs opinions sur les questions explorées.
Il est essentiel que l’enquêteur sache établir un climat de confiance et créer un
environnement sûr dans lequel la ou les personnes interrogées se sentent en sécurité
pour communiquer leurs opinions et expériences réelles, et pour éviter qu’elles ne
donnent ce qu’elles pensent être la réponse attendue de l’enquêteur.
1
2
AVANTAGES DES ENTRETIENS
Les entretiens avec les enfants, les jeunes et les adultes peuvent :
l
l
l
permettre d’explorer et de mieux comprendre le contexte, les activités, la qualité
et la portée du projet, ainsi que les résultats de la participation des enfants pour
différents acteurs
être utiles pour explorer les nuances et les complexités de situations réelles
donner la possibilité de demander des clarifications et d’étudier de manière plus
approfondie les raisons pour lesquelles une personne a une certaine opinion.
QUI PEUT POSER LES QUESTIONS?
Les enfants et les jeunes peuvent être très efficaces pour poser des questions à leurs
pairs sur leur participation et leur demander dans quelle mesure ils sont consultés avant
la prise de décisions qui les concernent. Les enfants et les jeunes peuvent également
interroger les adultes. Ces derniers peuvent aussi être très utiles pour interroger
d’autres adultes, des enfants et des jeunes.
DIFFÉRENTS TYPES D’ENTRETIEN
l Les entretiens peuvent être structurés (les mêmes questions sont posées à tous
les participants) ou semi-structurés, c’est-à-dire qu’ils peuvent contenir des
questions principales auxquelles il est possible d’ajouter des questions différentes
ou des questions de clarification, en fonction de la personne interrogée et du
contexte spécifique.
l
Les enquêteurs peuvent poser des questions ouvertes ou fermées. Les questions
ouvertes permettent de recueillir des informations plus détaillées. Un bon enquêteur
peut poser des questions ad hoc pour chercher à obtenir des informations qui
pourraient ne pas être contenues dans un questionnaire. Les entretiens peuvent
également être utiles avec les enfants, les jeunes ou les adultes analphabètes ou qui
manquent d’assurance pour lire et écrire.
Si les personnes interrogées donnent leur consentement éclairé, les entretiens peuvent
être enregistrés à l’aide d’un dictaphone puis transcrits pour permettre aux membres
de votre groupe restreint de S&E de les analyser. Les membres du groupe restreint de
S&E auront également la possibilité de prendre des notes sur les principaux points au
fur et à mesure qu’ils sont mentionnés pendant l’entretien. Certains des membres de
votre groupe restreint de S&E préféreront prendre des notes et d’autres lire la
transcription. Cependant, l’organisation Funky Dragon (2012), dirigée par des enfants,
conseille la prudence : « les transcriptions peuvent être très longues et détaillées, et il
faut faire attention de ne pas surcharger le groupe » (page 19).1
1 VUE D’ENSEMBLE DES OUTILS ESSENTIELS DE S&E POUR LA COLLECTE DE DONNÉES PRIMAIRES
UTILISER LES ENTRETIENS ET LES DISCUSSIONS DE GROUPE
POUR EXPLORER LES COMPLEXITÉS, INDE
Lors du processus de S&E réalisé en Inde, des crues soudaines en juin et juillet
2012 ont causé la mort de 12 enfants qui étaient tombés dans des bassins et des
puits ouverts. Les organisations pour enfants ont agi pour attirer l’attention sur ces
décès et sur les risques continus courus par les enfants. Elles ont recommandé des
initiatives pour rendre leurs villages plus sûrs et mieux « adaptés aux enfants ».
Le projet pilote de S&E s’est donc concentré sur le suivi de la participation des
enfants pour aborder cette nouvelle situation d’urgence.
Des difficultés ont été rencontrées dans l’utilisation de la gamme d’outils car
peu de ces outils pouvaient bien rendre compte des réponses des enfants et
représenter les complexités et les nuances de l’urgence de la situation. De plus,
le rôle des adultes et la nature du partenariat évolutif des enfants et des adultes
tout au long du processus ne pouvaient être bien représentés dans les catégories
des outils d’évaluation de la portée et de la qualité. Cependant, l’équipe a pu
recueillir des informations pertinentes et cruciales en menant des entretiens et
des discussions de groupe avec les enfants et les adultes et en recueillant les
témoignages d’activistes sur le terrain.
PHOTO : STUART BAMFORTH/SAVE THE CHILDREN
Jeune fille aujourd’hui âgée de 15 ans, de Bihar, en Inde, qui a été sauvée d’un mariage forcé
lorsqu’elle avait 13 ans par un membre de son comité local de protection de l’enfant.
3
4
QUESTIONNAIRES OU ENQUÊTES
Les questionnaires sont des documents écrits comprenant un ensemble de questions.
On les appelle des enquêtes lorsque l’on demande à un grand nombre de personnes
de les remplir. Les questionnaires doivent employer un langage clair et peuvent
comprendre des images ou des symboles pour les rendre plus clairs et plus intéressants
pour les enfants, les jeunes et les adultes. Les questionnaires peuvent inclure différents
types de questions qui génèrent différents types d’informations, notamment :
l
l
l
l
des questions fermées, qui demandent aux participants de sélectionner les
réponses parmi différentes options
des questions de type « vrai ou faux », dans lesquelles une affirmation est
faite et les participants doivent sélectionner « vrai » ou « faux » ou « ne sais pas ».
Ces questions peuvent révéler des informations sur les connaissances, les attitudes
et les pratiques
des questions à choix multiples pour évaluer les connaissances et les pratiques
des questions ouvertes, qui demandent plus d’informations sur les expériences
et les opinions des répondants.
Il peut être difficile de rédiger des questionnaires efficaces, et il est donc judicieux de
les tester. Il est important qu’ils « mesurent » réellement les indicateurs et qu’ils
n’amènent pas les enfants, les jeunes ou les adultes à confirmer quelque chose parce
qu’ils pensent que c’est la bonne réponse.
Dans les contextes où l’Internet est largement utilisé par les parties prenantes, les
enquêtes peuvent être faites en ligne pour faciliter la collecte et l’analyse des données.
Une enquête CAP (sur les connaissances, les attitudes et les pratiques) est
une étude quantitative d’une population spécifique, qui collecte des informations sur ce
que les personnes savent, ce qu’elles pensent et comment elles se comportent sur un
sujet donné. Des recommandations sur l’utilisation des enquêtes CAP sur la protection
des enfants sont disponibles sur : http://resourcecentre.savethechildren.se/library/
knowledge-attitude-and-practice-surveys-child-protection
Le MAEJT a élaboré et utilisé un questionnaire avec les enfants et les jeunes
des communautés et des écoles locales pour recueillir des informations sur les
opportunités de participation, le processus et les résultats. Le questionnaire
comprenait un ensemble de questions fermées et ouvertes pour collecter des
informations quantitatives et qualitatives auprès des enfants et des jeunes en
réponse aux questions suivantes : (1) êtes-vous membre d’une organisation, d’un
forum, d’une association, d’une société ou d’un club ; (2) avez-vous eu l’occasion
de vous exprimer dans votre organisation ; (3) participez-vous à la prise de
décisions dans votre organisation ; (4) quel est l’impact de votre participation à la
prise de décisions dans l’organisation ; (5) existe-t-il des organisations dirigées par
des enfants dans votre communauté ou votre localité ; (6) connaissiez-vous déjà
le terme « participation des enfants à la prise de décisions » ; (7) l’organisation
dirigée par des enfants dans votre communauté inclue-t-elle les enfants et les
jeunes dans les activités de prise de décisions ?
Les enfants ont pu remplir le questionnaire de façon anonyme. Ainsi, le MAEJT
Nigeria a découvert que ce questionnaire était particulièrement utile avec
certains enfants qui étaient trop timides pour faire part de leurs opinions lors d’un
entretien, mais qui souhaitaient communiquer leur avis et leurs expériences par
écrit dans un questionnaire.
UTILISATION D’UN QUESTIONNAIRE DU MOUVEMENT
AFRICAIN DES ENFANTS ET DES JEUNES TRAVAILLEURS
(MAEJT) AU NIGERIA
5
Les discussions de groupe sont des conversations dirigées par un animateur dans un
groupe de participants ayant des caractéristiques similaires. Elles comprennent
généralement de 6 à 12 personnes – par exemple, un groupe de filles ou de garçons
âgés de 10 à 12 ans. En règle générale, les discussions de groupe se déroulent dans un
temps déterminé et portent sur un nombre limité de questions. Le rôle de l’animateur
est de faciliter la discussion et d’éviter qu’une ou deux personnes ne la dominent2.
Gosling et Edwards (2003)3 indiquent qu’une discussion de groupe efficace doit :
l
se dérouler dans un lieu confortable, sans interruptions
l
créer une ambiance informelle
l
promouvoir l’égalité et la confiance entre les participants et les animateurs du groupe
l
faire en sorte que les participants comprennent et acceptent le but de la discussion
l
veiller au respect du droit de tous les participants de s’exprimer et d’être écoutés
l
avoir une méthode approuvée et transparente d’enregistrer la discussion, par
exemple sur un tableau de conférence.
L’avantage des discussions de groupe est qu’elles reposent sur l’interaction des
participants4. Cette interaction met en relief les attitudes, les priorités, le langage et
les cadres de référence des personnes ; elle encourage également la communication,
aide à identifier les normes du groupe et peut contribuer à des conversations plus
ouvertes sur des sujets sensibles.
PHOTO : SUZANNE LEE/SAVE THE CHILDREN
LES DISCUSSIONS DE GROUPE
Réunion d’un club de jeunes dans le district de Surkhet, au Népal.
6
De bonnes compétences d’observation sont cruciales pendant le travail de terrain et
tout au long du processus de S&E. Vous remarquerez sans doute, par l’observation,
quels enfants parlent plus ou moins que d’autres – par exemple, si plus de garçons que
de filles expriment leurs opinions, ou si les enfants plus âgés parlent plus que les plus
jeunes. Quels enfants ont le plus ou le moins d’assurance pour s’exprimer ? Les enfants
handicapés sont-ils inclus dans les processus participatifs ? Vous pourrez sans doute
aussi observer dans quelle mesure les parents, les enseignants ou les membres de la
communauté écoutent les opinions des filles et des garçons. Toutes ces observations
sont essentielles et peuvent être triangulées avec d’autres données recueillies pour
contribuer aux résultats du S&E.
Élaborer un « programme d’observation » ou une « liste de contrôle de
l’observation » peut permettre une utilisation plus systématique de l’observation
en tant qu’outil pour recueillir des informations. Un programme d’observation est
un moyen de planifier, d’enregistrer et d’organiser les informations recueillies par
l’observation dans des contextes locaux spécifiques (voir l’exemple ci-dessous). Une
liste de contrôle de l’observation est une liste plus générale de choses à observer.
EXEMPLE DE PROGRAMME D’OBSERVATION
Date de la réunion du village :
Nombre d’hommes/de femmes/de filles/de garçons présents :
Combien de filles/garçons parlent pendant la réunion du village ?
l
Combien de fois les filles/garçons posent-ils une question pendant la réunion ?
l
Combien de fois les filles/garçons communiquent-ils une idée ou une solution
pendant la réunion ?
l
L’OBSERVATION
Dans quelle mesure les adultes semblent-ils prendre au sérieux les idées des
filles/garçons ?
l
Les membres du groupe restreint de S&E sont également encouragés à tenir un
journal pour y enregistrer leurs propres observations, idées, pensées et sentiments.
Ce journal vous permettra aussi d’identifier et de recouper les résultats et de noter les
lacunes dans l’information ou des idées de nouveaux sujets à explorer.
7
8
LES OUTILS PARTICIPATIFS
Les outils participatifs – entre autres la cartographie, les tableaux, les notes, le
classement, le dessin et les activités théâtrales – peuvent être utiles pour
transformer les relations de pouvoir entre adultes et enfants, et permettre aux enfants
d’influencer l’ordre du jour, le flux et le contenu des discussions lors des processus de
S&E. Un grand nombre d’outils participatifs sont compris dans la famille des approches
et des méthodes d’évaluation participative en milieu rural (EPR), qui permettent aux
personnes locales de présenter, de partager et d’analyser leurs connaissances des
conditions de vie, de planifier, d’agir, de suivre et d’évaluer5.
Ce livret offre des renseignements sur une gamme d’outils participatifs pouvant être
utilisés pour recueillir des données significatives pour les tableaux du Livret 3. Les
méthodes d’EPR peuvent compléter l’utilisation des méthodes plus traditionnelles de
S&E que nous avons décrites, notamment l’observation, les entretiens, les discussions
de groupe et l’analyse des données secondaires.
Les approches d’EPR mettent en relief pour les praticiens, les principes, comportements
et attitudes clés, et leur permettent ainsi d’être des auditeurs actifs ; ces approches
partent du principe que la façon dont chaque personne conçoit sa situation est tout
aussi valable que la conception d’une autre personne. L’efficacité de l’utilisation
des outils participatifs réside dans le processus, plutôt que dans les outils
utilisés6. Les outils participatifs peuvent être utiles avec des enfants et des adultes de
divers contextes, car la collecte des informations ne repose pas sur l’alphabétisme des
personnes mais place un plus grand accent sur le pouvoir des impressions visuelles et
sur la représentation active des idées.
La technique des « changements les plus significatifs » 7 consiste à recueillir des
« exemples » de changement auprès des personnes qui sont censées avoir été
bénéficiaires à intervalles réguliers, et à les interpréter de manière participative par le
biais de discussions de groupe. La technique des changements les plus significatifs peut
être utilisée comme outil de S&E avec des enfants, des jeunes et des adultes. Tous les
trois mois (ou à des intervalles réguliers différents prédéfinis) les filles, les garçons, les
parents/personnes chargées d’enfants, et d’autres parties prenantes concernées se
réunissent dans des groupes d’entretien pour partager leurs « changements les plus
significatifs » concernant le processus ou les résultats de la participation des enfants.
Les changements peuvent être positifs ou négatifs. Ils peuvent également permettre la
réflexion et l’analyse sur la valeur de la participation des enfants, et sur les difficultés ou
les succès obtenus de la participation des enfants. Les enfants et les jeunes souhaiteront
peut-être partager les changements qu’ils ont constatés de manière créative par la
poésie, le dessin, la peinture, la bande dessinée, la photo, le théâtre ou de courts films.
Les changements significatifs sont un outil de S&E utile car ils encouragent toutes les
personnes à participer, quelle que soit leur expérience. Les participants se souviendront
probablement d’exemples de changements globaux (ils en donneront le contexte et les
résultats), qui aideront à axer les discussions sur le concret plutôt que sur l’abstrait.
Raconter des histoires est un moyen ancien et transculturel d’expliquer le monde dans
lequel nous vivons, pratiqué presque partout dans le monde8. Dans les processus de
M&E, les histoires sont idéales pour aider les personnes à comprendre les différents
résultats d’un programme. Elles aident également à comprendre les valeurs qui animent
les participants ou les bénéficiaires des programmes : les parties prenantes clés.
LES CHANGEMENTS LES PLUS SIGNIFICATIFS
9
Les études de cas et les témoignages oraux peuvent également constituer une source
utile de données probantes pendant la collecte d’informations de S&E. Les personnes
(filles, garçons, femmes, hommes) peuvent faire des témoignages oraux, raconter des
histoires sur leur vie, leur contexte et expliquer comment la participation des enfants
les a touchées ou quel impact elle a eu sur leur vie.
PHOTO : KEN HERMANN/SAVE THE CHILDREN
LES ÉTUDES DE CAS ET LES
TÉMOIGNAGES ORAUX
Un membre de la Brigade des enfants, une organisation pour les enfants de la rue et les enfants
travailleurs du Bangladesh.
10
2 OUTILS POUR PRÉSENTER
LE SUIVI ET L’ÉVALUATION
DE LA PARTICIPATION DES
ENFANTS À DIFFÉRENTES
PARTIES PRENANTES
Vous devrez gagner la confiance des parties prenantes clés et leur présenter le but du
suivi et de l’évaluation de la participation des enfants. Étant donné le déséquilibre du
pouvoir entre adultes et enfants dans de nombreux contextes socioculturels, vous
devrez faire des efforts spéciaux pour créer un environnement sûr pour les filles et les
garçons – en particulier ceux qui sont issus des sections les plus marginalisées de la
société – afin qu’ils puissent s’exprimer et partager leurs opinions (positives et
négatives) sur leurs expériences de la participation.
Vous devez prévoir un moyen adéquat de présenter le S&E de la participation des
enfants aux parties prenantes concernées (voir également l’Étape 6 du Livret 4,
page 30). Cette section fournit des outils qui vous seront utiles. Si vous commencez
avec une évaluation de référence dans une zone où vous n’avez pas encore commencé
de processus participatif, vous utiliserez sans doute des types d’outils autres que ceux
employés pour introduire le S&E d’un processus participatif en cours.
Quel que soit le contexte, il est utile de commencer avec un exercice de mise à l’aise
ou de mise en train avec les enfants et les jeunes, pour créer un environnement sûr et
favorable à l’expression de leurs opinions. Même si les enfants se connaissent déjà, ils
apprécieront sans doute un jeu de mise en train (voir l’annexe de ce livret pour des
idées de jeux de mise à l’aise et de mise en train).
Les principaux outils de présentation du S&E aux parties prenantes comprennent :
l
La ligne du temps du programme (voir page 13)
l
Les visites ou les parcours de transect guidés par les enfants (voir page 14)
l
« Le comale et la tortilla » (que vous pouvez utiliser pour recenser les
organisations d’enfants existantes) (voir page 15)
l
11
Selon le contexte socioculturel et la nature du programme qui est contrôlé, vous jugerez
sans doute utile d’organiser de grandes réunions communautaires ou scolaires pour
donner des informations et des instructions aux adultes et aux enfants sur le processus
de S&E. Ou bien il pourrait être plus approprié d’organiser plusieurs réunions avec des
parties prenantes telles que les autorités locales ou les notables de la communauté pour
les informer du processus et obtenir leur autorisation et leur soutien.
Quelle que soit la taille des groupes de discussion que vous choisirez, vous devrez
encourager les personnes à identifier les avantages et les risques perçus d’entreprendre
un S&E participatif et les inciter à en parler. Les parties prenantes peuvent être
encouragées à faire part de leurs idées et solutions pour obtenir un processus de S&E
participatif et inclusif, faisant intervenir des filles et des garçons de différents âges et
différents milieux. Elles devront également être informées du processus et des
méthodes proposés pour la collecte des données de référence ou de S&E.
PHOTO : MICHAEL TSEGAYE/SAVE THE CHILDREN
LES DISCUSSIONS DE GROUPE
Des garçons et des filles de la région d’Amhara en Éthiopie participent à une discussion de groupe
sur l’éducation sur le genre.
12
Une ligne du temps est un outil très utile dès le début de l’activité de S&E pour les
programmes en cours. Elle peut fournir une simple illustration de l’historique du
programme, représenter les événements majeurs, les différentes phases de la
consultation des enfants ou des processus de participation, les succès et les difficultés
rencontrés au fil du temps, et le degré de réalisation ou de non-réalisation des objectifs.
45–60 minutes
RESSOURCES
l feuilles de tableau de conférence
ruban adhésif
l
stylos de couleur
l
COMMENT PROCÉDER
l Présentez l’activité de la ligne du temps aux participants du programme. Expliquez
que la préparation d’une ligne du temps visuelle leur permettra de partager
l’historique, les succès et les difficultés rencontrés dans leur programme au fil du
temps, et de se pencher sur la nature et les résultats de la participation des enfants.
Collez deux ou trois feuilles de tableau de conférence bout à bout. Tracez une ligne
verticale (ou horizontale) sur les feuilles.
l
En utilisant le temps comme point de référence, demandez aux participants de penser
aux principaux processus et initiatives du programme et de les documenter. Par
exemple : quand et pourquoi ce programme a-t-il été lancé ? La date (mois/année)
peut représenter le début de la ligne du temps en haut à gauche de la ligne verticale.
Des mots clés peuvent être utilisés à droite de la ligne pour indiquer les principaux
jalons ou des phases clés de la participation des enfants au programme au fil du temps.
l
Le long de la ligne du temps, les participants peuvent mettre en relief
les jalons et
les initiatives réussies qui ont eu lieu au fil du temps. À chaque point, indiquez la date
(mois/année) ainsi que quelques mots clés pour décrire le jalon ou le succès.
l
Les participants peuvent aussi mettre en relief
rencontrées à différents moments ou périodes.
l
les principales difficultés
Vous pourrez animer un plus grand dialogue et une plus ample discussion pendant et
après avoir réalisé la ligne du temps sur :
– les différentes phases ou divers changements dans la façon dont les enfants sont
intervenus ou ont collaboré avec les adultes au cours du temps
– le degré de réalisation ou de non-réalisation des objectifs du programme
– les résultats concrets obtenus à travers le programme et les résultats qui peuvent
être dus (partiellement ou de manière significative) à la participation active des
enfants au programme
– les forces et les avantages de la participation des enfants aux processus et initiatives
– les faiblesses et les difficultés de la participation des enfants aux processus
et initiatives
– leurs idées pour l’avenir : quelles sont leurs suggestions pour renforcer la qualité
et les résultats de leur participation ?
l
2 OUTILS POUR PRÉSENTER LE SUIVI ET L’ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS À DIFFÉRENTES PARTIES PRENANTES
UNE LIGNE DU TEMPS DU PROGRAMME
13
La ligne du temps peut constituer une trace et une documentation visuelle utiles
de l’historique du programme. Les enfants et les jeunes peuvent être encouragés
à créer et à tenir à jour une version de cette ligne du temps. Certains voudront
peut-être aussi créer une version visuelle artistique de leur ligne du temps ou la
reproduire sur un support plus durable, comme du tissu.
VISITES ET PARCOURS DE TRANSECT
GUIDÉS PAR LES ENFANTS
Les visites guidées par les enfants peuvent également permettre d’obtenir des
informations intéressantes sur les activités des programmes et leurs résultats dans les
communautés ou les écoles locales. On peut demander aux enfants d’accompagner les
membres du groupe de S&E dans une visite de leur communauté, pour leur montrer et
leur expliquer où et comment les enfants ont participé, et les changements qui ont été
obtenus grâce à leur participation et à celle des jeunes. Les enfants de NCN Inde, par
exemple, ont indiqué qu’ils avaient remarqué des changements aussi bien positifs que
négatifs dans leur village. Ils ont identifié de nouveaux services établis par leur
parlement ; ils ont signalé l’impact obtenu par le fait de planter des arbres, d’entretenir
l’environnement et l’assainissement, d’améliorer le fonctionnement des clubs de jeunes,
etc., autant de succès remportés grâce à leur participation.
VISITE VIRTUELLE GUIDÉE PAR LES ENFANTS9
Dans les situations où des représentants d’enfants sont réunis lors d’un atelier en
dehors de leur propre communauté, une « visite virtuelle guidée par les enfants »
peut être organisée. Dans ce contexte, les enfants se mettent par groupes de
deux. Un enfant ferme les yeux et son camarade le guide dans une promenade
imaginaire dans leur communauté, en expliquant ce qu’on peut y voir, comment
les enfants ont été impliqués dans le programme et quels résultats ils peuvent
constater suite à leur participation.
14
Le comale et la tortilla10 est un outil efficace pour cartographier les organisations locales
d’enfants et de jeunes, et peut vous permettre d’entreprendre une analyse initiale
portant sur l’étendue, la qualité et les résultats de la participation des enfants.
30 minutes
RESSOURCES
l une poêle en argile très plate (un « comale ») est idéale mais s’il est impossible de
s’en procurer une, elle peut être remplacée par une feuille de papier découpée en
forme de cercle
des morceaux de papier plus petits, de forme circulaire, sont découpés pour
représenter les « tortillas » (les galettes plates de farine de maïs)
l
COMMENT PROCÉDER
l L’animateur explique que le « comale » représente l’ensemble de la communauté ; la
farine de maïs représente tous les enfants de la communauté ; et lorsqu’un groupe
est organisé, nous obtenons une « tortilla ».
Un groupe est identifié, puis son nom est inscrit sur la tortilla, qui est ensuite placée
dans le « comale ».
l
À la fin du stade de l’identification, les participants analysent les organisations
d’enfants et de jeunes existantes et étudient les moyens possibles de coordonner
notre travail avec ces organisations.
l
Cet outil est approprié à la culture guatémalienne, surtout à ses zones rurales, où
les tortillas, qui sont le principal aliment de base, sont préparées quotidiennement
à l’aide du « comale ». Il peut être adapté à d’autres contextes (par ex. les chapatis
en Asie).
2 OUTILS POUR PRÉSENTER LE SUIVI ET L’ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS À DIFFÉRENTES PARTIES PRENANTES
« LE COMALE ET LA TORTILLA »
15
3 OUTILS DE COLLECTE DES
DONNÉES DE RÉFÉRENCE
SUR LA PARTICIPATION
DES ENFANTS
Les outils qui permettent de collecter des données de référence sur l’étendue, la
qualité et les résultats de la participation des enfants comprennent :
l
Les entretiens (voire page 1)
l
l
La cartographie du corps « avant » (voir page 17)
l
Le tableau des décisions (voir page 20)
l
L’évaluation de la confiance en soi (voir page 22)
l
l
Le questionnaire d’auto-évaluation sur la qualité de la participation des enfants
(ou les pots et les pierres) (voir page 23)
L’ensemble de questions à poser lors des entretiens, des discussions de groupe, des
enquêtes et des outils participatifs seront fonction des objectifs du programme. Si le
programme vise à réduire le nombre de mariages précoces, par exemple, des questions
sur les pratiques et les attitudes actuelles concernant le mariage précoce seront posées
lors des entretiens de référence. De plus, les objectifs du programme détermineront
également quelles parties prenantes fourniront des informations de référence. Les
décisions sur le nombre de personnes à interroger (l’échantillon) pour obtenir des
données de référence et sur la méthodologie à employer seront nécessairement
influencées par le budget et les ressources humaines disponibles.
Les tableaux du Livret 3 vous aideront à élaborer des questions appropriées pour
les entretiens, les discussions de groupe ou les questionnaires, afin d’obtenir des
données de référence utiles sur l’étendue, la qualité et les résultats de la participation
des enfants.
16
Au début du programme, un exercice de cartographie du corps peut être entrepris en
groupes de filles et de garçons (d’âge et de milieux similaires) pour explorer les attitudes
et pratiques actuelles ; et pour découvrir ce que les enfants aiment et n’aiment pas.
60–90 minutes
RESSOURCES
l feuille A3 comportant le dessin du corps
l
feuilles de tableau de conférence
l
stylos de différentes couleurs
l
crayons à la cire
l
ruban adhésif
COMMENT PROCÉDER
l Informez les enfants qu’un nouveau programme est prévu. Présentez l’exercice de
cartographie du corps « avant » pour permettre aux filles et aux garçons d’explorer,
de manière individuelle et collective, les attitudes et pratiques actuelles à l’égard des
enfants, et les choses que les filles et les garçons aiment et n’aiment pas faire dans
leur communauté. À intervalles réguliers – par exemple, tous les 6 à 12 mois ou
après deux ans – ils exploreront les changements survenus pour les enfants « après »
le programme.
l
l
l
Placez de grandes feuilles de tableau de conférence bout à bout sur le sol et
demandez à tous les enfants de se rassembler et de s’assoir en cercle autour des
feuilles. Demandez à un volontaire de s’allonger sur les feuilles afin que l’on puisse
tracer la forme de son corps. Faites une ligne autour de son corps à la craie ou au
stylo (ne pas utiliser de stylo à encre indélébile !)
3 OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES DE RÉFÉRENCE SUR LA PARTICIPATION DES ENFANTS
CARTOGRAPHIE DU CORPS « AVANT »
Tracez ensuite une ligne verticale au centre du corps. Expliquez que cet enfant est
une fille ou un garçon de leur communauté. Le côté gauche représente l’enfant à
l’heure actuelle, AVANT le commencement du programme dans leur communauté,
et le côté droit représentera l’enfant APRÈS le programme.
Utilisez les parties du corps pour explorer les attitudes et pratiques actuelles à
l’égard des filles et des garçons ; et les choses que les filles et les garçons aiment et
n’aiment pas faire dans leur communauté. Notez les suggestions des enfants sous
forme de dessin ou de symbole ou en les écrivant sur le côté gauche (AVANT) du
corps. Par exemple :
– La tête : qu’est-ce que les filles et les garçons savent actuellement sur les droits/la
protection/la santé des enfants ? (Adaptez les questions en fonction de l’objectif
du programme.) – Les yeux : comment les adultes voient-ils les enfants ? Qu’attendent-ils des
enfants ? Les notables de la communauté/les directeurs d’établissements scolaires
considèrent-ils les filles et les garçons comme des personnes que l’on doit
impliquer dans les décisions qui les concernent ? Les filles et les garçons aiment-ils
ou n’aiment-ils pas les choses qu’ils voient ? Lesquelles ?
17
PHOTO : PLAN
– Les oreilles : les adultes (les représentants locaux/notables de la communautés/
enseignants/parents/personnes chargées d’enfants) écoutent-ils les filles et les
garçons ? Dans quelle mesure les opinions des enfants sont-elles prises au sérieux ?
Les filles et les garçons aiment-ils ou n’aiment-ils pas les choses qu’ils entendent ?
Lesquelles ?
– La bouche : comment les filles et les garçons communiquent-ils avec leurs pairs,
leurs parents, leurs enseignants ou d’autres personnes ? Comment les adultes
(représentants locaux/notables de la communauté/enseignants/parents/personnes
chargées d’enfants) communiquent-ils avec les filles et les garçons ? Dans quelle
mesure les filles et les garçons sont-ils réprimandés par les parents/personnes qui
en ont la charge/enseignants ?
– Les épaules : quelles sont les responsabilités assumées par les filles ou les garçons
(d’âges et de milieux différents) ? Quelles responsabilités les filles et les garçons
aiment-ils et n’aiment-ils pas ? Pourquoi ?
– Le cœur : quelle image les filles et les garçons ont-ils d’eux-mêmes ? Quelles sont
les attitudes des adultes à l’égard des enfants ? Comment les parents/personnes
chargées d’enfants/enseignants/notables de la communauté/représentants du
gouvernement local montrent-ils qu’ils accordent/n’accordent pas d’importance
aux besoins et aux idées des enfants ?
– L’estomac : que mangent actuellement les filles et les garçons (de différents
milieux) au cours d’une journée normale ?
– Les mains et les bras : que font régulièrement les filles et les garçons (de différents
milieux) (études/types de travail/combien de temps ont-ils pour jouer, etc.) ?
Quelles activités aiment-ils et n’aiment-ils pas faire ? Pourquoi ?
– Le corps : dans quelle mesure les filles et les garçons se sentent-ils protégés ? Dans
quelle mesure les filles et les garçons sont-ils battus par les parents/personnes qui
en ont la charge/enseignants ?
Activité de
cartographie du
corps avec des
jeunes au Togo
18
l
Puis, en groupe plénier, étudiez les questions suivantes :
– Y a-t-il des filles ou des garçons qui subissent la discrimination exercée par d’autres
enfants ou par des adultes en raison de leur sexe, âge, handicap, appartenance
ethnique, religion, revenu familial ou de tout autre facteur ?
– Y a-t-il des différences dans la façon dont les enfants sont écoutés ou impliqués
dans les décisions en fonction de leur sexe, leur âge, l’ordre de leur naissance, leur
handicap, leur appartenance ethnique, leur religion, leur revenu familial ou tout
autre facteur ?
– Quels changements les enfants et les jeunes souhaiteraient-ils voir suite au
programme ? Ces discussions peuvent être des indicateurs appropriés du suivi
continu des résultats positifs pour les enfants.
Il est important de conserver avec soin la carte du corps « avant », afin de pouvoir
la ressortir six mois ou un an plus tard. Si nécessaire, vous pourrez à chaque
occasion future, coller des morceaux de papier supplémentaires sur le côté droit
pour enregistrer les progrès.
Si vous travaillez avec des enfants ayant des handicaps sensoriels spécifiques, vous
pourrez adapter l’exercice de cartographie du corps. Par exemple, si vous travaillez
avec des enfants ayant des handicaps visuels, vous pourriez entourer le corps d’une
ficelle qu’ils pourront toucher ; les jeunes qui ont un handicap de la parole (les
enfants atteints de paralysie cérébrale ou les enfants sourds, par exemple)
pourraient avoir besoin d’un assistant ou d’un interprète pour les aider à participer.
– Les pieds et les jambes : où les filles et les garçons (de différents milieux) vont-ils
régulièrement et pour quelles activités ? Quelles activités les filles et les garçons
aiment-ils et n’aiment-ils pas faire ?
– Pensez à d’autres choses importantes que les enfants aiment et n’aiment pas dans
leur vie quotidienne, et dessinez-les…
Si les enfants soulèvent des inquiétudes relatives à leur protection au cours de
l’exercice de cartographie du corps, vous devrez vous assurer que ces inquiétudes
sont abordées de manière confidentielle avec le ou les enfants concernés, et qu’un
suivi est effectué conformément à la politique et aux procédures de protection de
l’enfant de votre organisation.
Les enfants ont indiqué que cet outil était très utile. Ils étaient heureux
de pouvoir utiliser différentes parties de leur corps pour représenter des
inquiétudes et des développements liés à leurs connaissances, leurs
compétences, leurs attitudes et leurs émotions.
(Membre du personnel de NCN, Inde)
19
LE TABLEAU DES DÉCISIONS
Un tableau des décisions peut être un outil utile pour obtenir des informations
de référence sur les types de décisions que les enfants veulent influencer, et pour
identifier qui participe actuellement aux processus décisionnels et qui les influence.
Revoir le tableau des décisions au fil du temps peut permettre de contrôler et
d’évaluer les changements dans les domaines de décisions où les enfants ont une
plus grande influence.
45–60 minutes
RESSOURCES
l feuilles de tableau de conférence et stylos
l
ruban adhésif
l
gommettes de couleur – si possible rouges, orange et vertes
COMMENT PROCÉDER
l Expliquez aux enfants et aux jeunes qu’ils vont avoir l’occasion de créer un tableau
pour représenter quelles décisions ils souhaitent le plus influencer par leur
participation ; et pour considérer qui (quelles parties prenantes) a le plus à dire
dans ces décisions.
l
l
l
l
l
l
20
Faites un remue-méninges et dressez une liste des décisions qu’ils tentent
d’influencer par leur participation.
Notez chacun de ces sujets/domaines de décisions sur une carte séparée ou dessinez
symboliquement chaque décision.
Faites de nouveau un remue-méninges et dressez une liste des différentes personnes
qui influencent actuellement les décisions dans l’un ou l’autre des domaines cités.
Notez chacune de ces parties prenantes sur une carte séparée (par exemple, mère,
père, enseignant, représentant local, représentant du gouvernement national). Faites
aussi une carte pour les enfants et les jeunes.
Posez une grande feuille de tableau de conférence au sol. Sélectionnez au maximum
six décisions que les enfants souhaitent influencer et qui sont les plus pertinentes au
programme qu’ils évaluent. Placez les cartes sur une ligne horizontale et collez-les sur
le bord supérieur du tableau de conférence.
Sélectionnez ensuite les huit premières parties prenantes qui influencent ces
décisions et placez-les en ligne verticale le long du côté gauche de la feuille, de sorte
à créer un « tableau » comportant les décisions sur la ligne supérieure et les
personnes sur le côté gauche. N’oubliez pas d’inclure aussi les enfants dans la liste.
l
l
Les enfants et les jeunes peuvent à présent analyser chaque décision, explorer
quelles parties prenantes ont actuellement « beaucoup d’influence » sur les décisions
(gommette verte), « une certaine influence » (gommette orange) et « aucune
influence » (gommette rouge).
Explorez un domaine de décision à la fois. Les filles et les garçons décident ensemble
quelle couleur attribuer à chaque partie prenante en fonction de l’influence qu’il ou
elle a sur cette décision. Les filles et les garçons expliquent les raisons pour lesquelles
ils ont choisi telle ou telle couleur et ces raisons sont enregistrées par l’évaluateur
(par écrit ou à l’aide d’un enregistreur audio).
En groupe plénier, vous pouvez explorer les opinions des enfants sur les
caractéristiques de la prise de décisions :
– Sur quels types de décisions les filles et les garçons ont-ils plus ou moins
d’influence ?
– Sur quelles décisions les filles et les garçons aimeraient-ils avoir une plus grande
influence ? Pourquoi ?
– Y a-t-il des différences dans la façon dont les filles et les garçons sont impliqués
dans la prise de décisions ?
– Quelle est l’influence de l’âge sur la façon dont différents enfants sont impliqués
dans les décisions ?
– Qu’est-ce qui aide les enfants et les jeunes à prendre des décisions efficaces ?
EXEMPLE DE TABLEAU DES DÉCISIONS
Personnes
impliquées
Décisions
Quand nous
jouons
Enfant
Si nous
poursuivons
notre
scolarisation
Quel type de
travail nous
faisons
Quand nous
nous marions
l
Père
Mère
Grands-parents
Dirigeant religieux
Enseignant
Frère aîné
21
Si les enfants savent ce qu’est un feu de circulation, vous pouvez leur expliquer
que les couleurs des gommettes sont semblables aux couleurs d’un feu de
circulation : rouge = arrêt = pas d’influence ; orange = soyez prêts = une certaine
influence ; vert = avancez = beaucoup d’influence.
Cet exercice est utile pour obtenir des données de référence sur le degré
d’influence qu’ont les enfants (et d’autres personnes clés dans leur vie) sur les
sujets qui les concernent. Si le tableau est revu périodiquement, vous pourrez
explorer dans quels domaines de décisions les enfants ont une plus grande
influence par rapport à une période précédente ; et vous pourrez étudier quels
résultats sont obtenus. Des changements sont-ils constatés suite à la plus grande
influence des enfants dans les décisions ? Si oui, lesquels ?
Nous avons utilisé le « tableau des décisions » qui nous a permis
d’identifier 10 domaines importants dans lesquels nous aimerions avoir une
influence et 10 domaines dans lesquels nous pouvons actuellement influencer
les décisions. Nous avons découvert que dans les endroits où des parlements
d’enfants fonctionnaient, les enfants avaient de plus en plus d’influence sur
les décisions.
(Enfants membres des Parlements des enfants de voisinage, en Inde)
ÉVALUATION DE LA CONFIANCE EN SOI
(AVANT ET APRÈS)
Les enfants et les jeunes peuvent être encouragés à noter les changements intervenus
en ce qui concerne leur confiance en soi avant et après leur participation11 – par
exemple, sur une échelle de 1 à 5. Les notes sont subjectives. Cependant, totaliser les
notes individuelles d’un grand nombre d’enfants impliqués dans les mêmes processus ou
activités peut générer des données utiles sur les tendances générales. Ventiler les notes
des enfants par âge, sexe ou autres facteurs peut également permettre d’identifier les
types d’enfants qui ont une meilleure confiance en eux et ceux qui ont le moins
bénéficié de leur participation.
Les exercices d’évaluation peuvent également être utiles comme point de départ de
discussions plus approfondies avec les enfants afin d’identifier leurs critères de confiance
en soi. Vous pouvez demander aux garçons et aux filles d’expliquer comment ils
peuvent reconnaître qu’ils ont plus d’assurance. Cela peut conduire à identifier des
indicateurs concrets et mesurables.
22
Au démarrage d’un programme, vous pouvez utiliser les tableaux du Livret 3
(pages 24–28), qui présentent neuf conditions de base pour une participation efficace
et éthique, comme questionnaire d’auto-évaluation (adapté au contexte spécifique si
nécessaire). Le questionnaire d’auto-évaluation peut être facilité par des entretiens ou
des discussions de groupe pour obtenir les conclusions des parties prenantes clés sur la
qualité de la participation des enfants au début du programme. Les informations des
différentes parties prenantes peuvent être rassemblées pour remplir les tableaux
(voir Livret 3).
L’auto-évaluation de la qualité de la participation peut également être facilitée avec la
méthode « Les pots et les pierres » (voir page 39 de ce livret).
QUESTIONNAIRE D’AUTO-ÉVALUATION
SUR LA QUALITÉ DE LA PARTICIPATION
DES ENFANTS
23
4 OUTILS POUR MESURER
L’ÉTENDUE DE LA
PARTICIPATION DES ENFANTS
Cette section décrit les divers outils pouvant être utilisés pour recueillir des
informations qui vous aideront à évaluer l’étendue de la participation des enfants (voir
pages 3–17 du Livret 3 qui contient de plus amples informations ainsi que des
indicateurs pour mesurer l’étendue de la participation). Les outils, qui peuvent être
combinés de manière créative, sont entre autres les suivants :
l
l
l
Le spaciogramme – comment est-ce que je participe ? Voir le Livret 2
(pages 22–24).
Les empreintes de pas (Hejje) – cette méthode permet d’identifier les étapes
clés qui sont suivies pour la planification et la mise en œuvre du projet (voir page 25
de ce livret)
La cartographie participative visuelle du cycle du programme ou le
Parcours du cycle du projet (voir pages 27 et 30)
l
L’évaluation « H » (voir page 32)
l
Les entretiens ou les discussions de groupe (voir page 45)
l
Les questionnaires ou les enquêtes (voir page 4)
l
L’analyse circulaire pour explorer l’inclusion et l’exclusion (voir page 34)
Les méthodes complémentaires ou alternatives qui sont particulièrement indiquées
pour recueillir des informations avec ou auprès de jeunes enfants comprennent :
Les marionnettes (voir page 36)
l
Le dessin ou la peinture (voir page 37)
l
Les jeux (voir page 37)
PHOTO : PATRICIA KAPOLYO/SAVE THE CHILDREN
l
24
Dessin d’un enfant
dans un centre pour
enfants travailleurs
à Khulna, au
Bangladesh.
Les empreintes de pas (Hejje)12 sont une méthode utilisée pour déterminer les diverses
étapes entreprises pour atteindre un but. Vous pouvez utiliser cet outil pour planifier
(regarder vers l’avenir) ainsi que pour contrôler (regarder dans le passé).
La description donnée ci-dessous montre comment utiliser cette activité pour identifier
les principales étapes entreprises par les enfants et les aider à analyser l’étendue de leur
participation à différents stades du programme.
45–60 minutes
RESSOURCES
feuilles de tableau de conférence
l
l
ciseaux
l
feuillets Post-it
l
stylos et papier
COMMENT PROCÉDER
l Avant de présenter l’activité aux enfants, découpez du papier en forme d’empreintes
de pas. Il en faudra probablement entre 10 et 15.
l
l
l
l
l
l
Présentez l’activité aux enfants. Demandez-leur de considérer pourquoi ils
participent à un programme donné. Quel en est le but principal ?
4 OUTILS POUR MESURER L’ÉTENDUE DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS
LES EMPREINTES DE PAS (HEJJE)
Après avoir déterminé le but, un enfant le note sur une feuille. Cette feuille est
ensuite placée au sol à un endroit éloigné des enfants.
Les enfants doivent à présent poser les empreintes de pas au sol, une par une,
chacune correspondant à une étape sur leur chemin pour atteindre leur but.
Demandez aux enfants quelles mesures pratiques ils ont prises ou auxquelles ils
ont contribué pour atteindre le but.
La première empreinte de pas est placée au sol et un enfant pose son pied dessus.
Cela représente la première étape vers le but. Tous les enfants parlent ensuite de
ce qu’était cette première étape. Comment étaient-ils initialement impliqués dans le
programme ? Qu’ont-ils fait en premier ? La réponse est inscrite sur une feuille, qui
est placée à côté du premier pas.
Répétez cet exercice jusqu’à ce que toutes les étapes clés de la participation des
enfants et les actions entreprise pour atteindre le but aient été réalisées.
Les enfants et les jeunes peuvent être encouragés à considérer les questions suivantes :
– Dans quelle mesure étaient-ils impliqués dans les premières étapes (par exemple,
les filles et les garçons ont-ils participé à l’identification et à l’évaluation du ou des
problèmes/de la ou des préoccupations ? Les enfants ont-ils pris part aux
discussions et aux décisions sur la façon de résoudre le ou les problèmes ?)
– Quels enfants (filles, garçons, âges, milieux) ont été impliqués ?
– Quelles étapes de l’activité étaient les plus difficiles ou les plus faciles à accomplir ?
Pourquoi ?
25
Cette activité aide à retracer un long processus et à évaluer combien de
travail a réellement été réalisé. Cela peut donner aux enfants un sentiment
d’accomplissement.
(Membre du personnel de l’ONG The Concerned for Working Children, en Inde)
PHOTO : DAN ALDER/SAVE THE CHILDREN
En utilisant l’outil des « empreintes de pas » (Hejje) pour évaluer l’étendue de
leur participation, les enfants peuvent définir leurs propres étapes de travail puis
évaluer eux-mêmes l’étendue de leur participation. Cette activité doit être
modifiée pour permettre l’inclusion d’enfants handicapés, d’enfants analphabètes
et d’enfants issus d’autres groupes marginalisés. Elle peut être adaptée pour
répondre aux besoins locaux en utilisant des jalons ou simplement des chiffres
au lieu d’empreintes de pas.
Atelier pour étudiants venant de l’ensemble de la Colombie pour examiner les problèmes
rencontrés dans les écoles.
26
Cet outil de cartographie vous permet d’analyser l’étendue de la participation13. À
chaque étape du cycle du programme, les enfants et les jeunes (ainsi que les adultes)
peuvent considérer et identifier dans quelle mesure les enfants ont été impliqués (de :
enfants non impliqués, enfants consultés, enfants collaborateurs, jusqu’à : lancé ou dirigé
par des enfants et des jeunes). Si le temps le permet et si c’est utile, les enfants et les
jeunes pourront également considérer et déterminer comment ils souhaiteraient être
impliqués à chaque étape de la planification.
90–120 minutes
RESSOURCES
l papier de tableau de conférence et stylos
l
l
l
feuillets Post-it de deux couleurs
grands dessins illustrant les quatre différentes approches – « enfants non impliqués »,
« enfants consultés », « enfants collaborateurs », ou « dirigé/lancé/géré par des
enfants » (voir page 28)
de grandes feuilles montrant les cinq étapes du cycle du programme, pour recréer le
diagramme ci-dessous sur le mur
COMMENT PROCÉDER
l Vous pouvez soit relier cette activité à l’outil des « empreintes de pas » pour voir
comment les étapes identifiées par les enfants et les jeunes sont reliées aux étapes
clés du cycle du programme, soit présenter le cycle du programme. Demandez par
exemple aux enfants et aux jeunes (ou autres parties prenantes) s’ils peuvent
nommer les principales étapes d’un programme ou d’un projet. Notez les idées et les
opinions communiquées. Présentez les principales étapes du cycle du programme
(voir ci-dessous).
CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE VISUELLE
DU CYCLE DU PROGRAMME
Déterminer les problèmes
(analyse de la situation)
Agir en fonction des
résultats (diffusion et retour
d’information)
Mesurer ce qui s’est produit
(suivi et évaluation)
Décider ce que
l’on veut faire à ce sujet
(planification)
Agir (mise en œuvre)
27
l
l
l
Expliquez que cette activité permettra aux enfants et aux jeunes (ou aux autres
parties prenantes) de considérer leur participation et d’analyser l’étendue de la
participation des enfants à différentes étapes du cycle du programme. Ils auront
l’occasion d’explorer comment les enfants et les jeunes sont impliqués à chaque étape.
Placez en ligne au sol les images (du tableau) et les mots correspondants : « enfants
non impliqués », « enfants consultés », « enfants collaborateurs » et « dirigé/lancé/
géré par des enfants ». Explorez avec les enfants et les jeunes (ou avec d’autres
parties prenantes) ce que ces mots signifient. Si le temps le permet, invitez les enfants
à jouer un bref jeu de rôles pour illustrer la signification de chacun de ces termes.
– Enfants non impliqués signifie que l’on n’a parlé à aucun enfant, ou que l’on
n’a pas demandé l’opinion des enfants.
– Enfants consultés signifie que les enfants ont été consultés et qu’on leur
a demandé leurs opinions, mais qu’ils n’ont pas pris part à la mise au point de
la consultation.
– Enfants collaborateurs signifie que les enfants ont contribué à mettre au point
les méthodes d’analyse de la situation, que leurs opinions ont été entendues, et
qu’ils ont pris part à l’analyse.
– Dirigé/lancé/géré par les enfants signifie que les enfants ont eux-mêmes
lancé, géré ou dirigé le processus (peut-être même aussi sans l’aide d’un adulte).
Recréez le diagramme à l’aide de feuilles de tableau de conférence collées au mur
sur lesquelles figureront de gros titres pour chaque partie du cycle du programme,
et les colonnes comportant les images pour « enfants non impliqués », « enfants
consultés », « enfants collaborateurs » et « dirigé/lancé/géré par des enfants ».
Enfants non
impliqués
Déterminer les
problèmes (analyse
de la situation)
Décider ce que l’on veut
faire (planification)
Agir (mise en œuvre)
Mesurer ce qui s’est
produit (suivi et
évaluation)
Agir en fonction des
résultats (diffusion et
retour d’information)
28
Enfants
consultés
Enfants
collaborateurs
Dirigé/lancé/
géré par des
enfants
l
l
l
l
l
Précisez que ces titres ne sont pas classés par ordre d’importance ou de qualité.
Il pourrait parfois être plus utile aux enfants ou aux jeunes d’être consultés, ils
pourraient vouloir collaborer avec les adultes ou encore instiguer ou gérer les choses
eux-mêmes. Cela dépend de chaque contexte spécifique et des intérêts des enfants
et des jeunes. Ces derniers doivent décrire eux-mêmes quel a été leur rôle et
considérer s’il a été utile.
Expliquez aux enfants et aux jeunes (ou aux autres parties prenantes) qu’ils vont
considérer chaque étape du cycle du programme pour étudier et identifier : (a) dans
quelle mesure les enfants et les jeunes ont eu un rôle utile à chaque étape ; et
(b) comment ils souhaitent être impliqués.
Pour chacune des étapes du cycle du programme, les enfants et les jeunes doivent
évoquer leur participation au projet et enregistrer : (a) de brefs détails sur leur
participation actuelle à cette étape du cycle du programme, sur un feuillet Post-it
jaune. Ce feuillet sera placé dans la section qui reflète le mieux le degré de
participation qu’ils estiment avoir eu (enfants non impliqués ; enfants consultés ;
enfants collaborateurs ; dirigé/lancé/géré par des enfants).
Si le temps le permet, les enfants et les jeunes peuvent également considérer et
enregistrer : (b) comment ils souhaiteraient être impliqués, sur un feuillet Post-it vert
qu’ils placeront dans la section qui reflète le mieux ce souhait.
Répétez ce processus pour chaque étape du cycle du programme.
Pour terminer, animez une discussion sur les principaux résultats :
– À quel(s) stade(s) du cycle du programme les enfants et les jeunes sont-ils le plus
utilement impliqués ? À quel(s) stade(s) sont-ils le moins utilement impliqués ?
Quelles en sont les raisons ?
– Considérez quels enfants sont impliqués et prenez-en note. Filles ou garçons ? De
quel groupe d’âge ? De quel milieu ? Des enfants handicapés sont-ils impliqués ?
– Quelles sont leurs opinions sur l’importance ou l’utilité de la participation active
des enfants à chaque étape du cycle du programme ? Quel est le type de
participation le plus utile pour les enfants à chaque étape ? Et pourquoi ?
– Quelles sont leurs suggestions pour renforcer la participation des enfants dans
l’une ou l’autre des étapes (ou toutes les étapes) du cycle du programme ?
l
Si nécessaire, adaptez les images et/ou utilisez des mots de la langue locale pour
chaque étape du cycle du programme. Cette activité devra sans doute aussi être
adaptée pour permettre l’inclusion des enfants handicapés. Lors des discussions
plénières finales, une évaluation « H » (voir l’outil ci-dessous) peut être utilisée
pour rassembler les résultats globaux sur les forces et les faiblesses de la
participation des enfants à chaque étape du cycle du programme, et les suggestions
des enfants (ou d’autres parties prenantes) sur les améliorations possibles.
29
PARCOURS DU CYCLE DU PROJET
Cette activité est une autre option possible de la cartographie participative visuelle du
cycle du programme.
COMMENT PROCÉDER
l Placez les mots relatifs à l’étendue de la participation sur une ligne au sol :
Enfants non
impliqués
Enfants
collaborateurs
Dirigé par
des enfants
Vous pouvez aussi demander à un enfant ou à un adulte de dessiner une illustration
pour chacun de ces titres.
l
l
l
l
l
30
Enfants
consultés
Présentez chaque image/mot et considérez ce que ce type de participation signifie,
pour vous assurer que tous les participants ont une compréhension commune.
Expliquez aux enfants (ou autres parties prenantes) qu’ils auront l’occasion de
« parcourir » le cycle du programme, pour considérer et déterminer le degré de
participation utile des enfants à chaque étape : déterminer les problèmes ; décider ce
que l’on veut faire ; agir ; mesurer ce qui s’est produit ; agir en fonction des résultats.
Expliquez aux enfants et aux jeunes qu’ils vont avoir l’occasion de « parcourir » le
cycle du projet, pour considérer la nature de la participation des enfants à chaque
étape. Soulignez le fait qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses ou
positions, car pour certains aspects du processus, la participation des enfants ou
la gestion par les enfants ne sera pas toujours appropriée. Il est donc crucial que
chacun soit ouvert, prêt à examiner le rôle joué par les enfants et à considérer quel
rôle serait le plus utile et pourquoi.
Commencez par « Déterminer les problèmes » : demandez à tous les enfants de
se placer debout près de l’image qui, à leur avis, illustre le mieux le degré de leur
participation (ou de participation d’autres enfants) à cette étape. Par exemple, ont-ils
participé ou d’autres enfants ont-ils participé ou non ? S’ils ont participé, comment
décriraient-ils le processus : consultatif, collaboratif ou dirigé/géré par les enfants ?
Notez combien d’enfants se placent devant chaque image (et quelle proportion du
groupe ils représentent).
Lorsque les enfants se seront placés devant l’image qu’ils jugent la plus représentative
de l’étendue de leur participation, demandez-leur de partager leurs vues, d’expliquer
leur position et de citer des faits probants. Observez si, après avoir entendu le point
de vue de chacun, les enfants (ou autres parties prenantes) souhaitent changer de
position. Voyez s’ils peuvent parvenir à un consensus sur la position des enfants pour
une étape donnée du cycle du programme. Enregistrez les positions finales des
enfants (et les proportions d’enfants dans chaque position) ainsi que leurs opinions
sur l’utilité de leur participation. Pensent-ils que c’était la forme de participation la
plus utile, ou auraient-ils souhaité avoir été plus ou moins impliqués ? Pourquoi ?
l
Répétez ce processus pour chaque étape du cycle du programme.
Pour terminer, animez une discussion sur les résultats clés :
– À quelle(s) étape(s) du cycle du programme les enfants sont-ils le plus impliqués ?
À quelle(s) étape(s) sont-ils le moins impliqués ? Pourquoi ?
– Considérez quels enfants sont impliqués et prenez-en note. Filles ou garçons ? De
quel groupe d’âge ? De quel milieu ? Des enfants handicapés sont-ils impliqués ?
– Quelles sont leurs opinions sur l’importance ou l’utilité de la participation active
des enfants à chaque étape du cycle du programme ? Quel type de participation
est le plus utile pour les enfants à chaque étape ? Pourquoi ?
– Quelles sont leurs suggestions pour renforcer la participation des enfants dans
l’une ou l’autre des étapes (ou toutes les étapes) du cycle du programme ?
PHOTO : CESESMA
l
Notez les réactions et les exemples de faits probants donnés par les enfants sur la
grande feuille affichée au mur (et dans le carnet de l’évaluateur).
l
Titre de la ligne du temps du projet Écoles sûres et de qualité, illustré par des enfants,
à La Dalia, Nicaragua.
31
L’ÉVALUATION « H »
Cet outil très simple peut être utilisé avec et par les enfants, les jeunes et d’autres
parties prenantes pour explorer les forces et les faiblesses de la participation des
enfants et suggérer des améliorations. Si le but est de recueillir des informations sur le
tableau relatif à la « portée» de la participation des enfants, l’évaluation « H» peut se
centrer sur la participation à différentes étapes du cycle du programme et rassembler
les discussions plénières de l’activité précédente.
45–60 minutes
RESSOURCES
l feuilles de tableau de conférence et stylos
COMMENT PROCÉDER
l Tracez un H au centre d’une feuille de papier de tableau de conférence et écrivez les
titres suivants :
– Nom du programme/projet
Forces et succès
–
Faiblesses, difficultés et menaces
–
Suggestions d’améliorations
Forces et
succès
Nom du programme/
projet (date)
Faiblesses,
difficultés et
menaces
Suggestions
d’améliorations
l
l
32
–
Demandez aux enfants d’inscrire le nom du programme/projet évalué dans la partie
supérieure, au centre du H. Ajoutez la date ainsi que le nombre et la description des
parties prenantes participant à l’évaluation « H » (par ex. cinq garçons et six filles
âgés de 8 à 12 ans). Sous le symbole du smiley sourire, , demandez-leur de citer
les forces de la façon dont les filles et les garçons (de différents âges ou capacités)
ont pris part aux différentes étapes du cycle du programme. Encouragez-les à
évoquer et à partager des exemples de succès et à expliquer pourquoi ces exemples
indiquent des forces ou des succès.
Sous le symbole du smiley triste, , demandez-leur de citer les faiblesses, les
difficultés ou les menaces des moyens dont les filles et les garçons (de différents âges
ou capacités) ont pris part à différentes étapes du cycle du programme et pourquoi
ils considèrent que ce sont des faiblesses.
Sous le symbole de l’ampoule,
, demandez aux enfants et aux jeunes de faire des
suggestions pour obtenir une participation utile et inclusive des enfants à différentes
étapes du cycle du programme.
NCN Inde a apporté une légère modification au diagramme de l’évaluation « H ».
Une flèche vers le haut indiquait les forces et une flèche vers le bas indiquait
les faiblesses :
Forces
Nom et date de
l’exercice
Faiblesses
Suggestions
d’améliorations
l
PHOTO : CESESMA
Un enfant chercheur de La Dalia, au Nicaragua, conduit un entretien sur le respect des droits dans
les établissements scolaires.
33
L’ANALYSE CIRCULAIRE
L’analyse circulaire est un outil qui explore les caractéristiques de l’inclusion et de
l’exclusion. Elle permet d’identifier quels groupes d’enfants (filles, garçons, groupes
d’âges, milieu) sont les plus activement impliqués dans le processus de participation
et quels enfants en sont exclus.
45–60 minutes
RESSOURCES
l
stylos de différentes couleurs
l
gommettes de différentes couleurs
COMMENT PROCÉDER
l Présentez l’analyse circulaire et expliquez qu’elle permettra aux participants
d’explorer les caractéristiques de l’inclusion et de l’exclusion concernant le processus
de participation.
l
Présentez les différents cercles et la signification de chacun.
d
c
b
a
a activement impliqué
b parfois impliqué et actif
(mais pas toujours)
c informé, mais pas impliqué
d exclus du processus de
participation ou pas atteint
l
34
Avec les enfants, identifiez les différents symboles ou couleurs qui peuvent être
utilisés par les filles et les garçons de différents âges (par ex. moins de 8 ans,
8-12 ans, 13-18 ans) et/ou par les filles et les garçons de différents milieux (enfants
scolarisés, enfants non scolarisés, enfants issus de différents groupes ethniques,
enfants handicapés).
l
l
Donnez à chaque enfant un stylo ou une gommette de la couleur qui représente
son groupe.
Demandez à tous les enfants de placer leur gommette ou de dessiner leur symbole
dans le cercle qui, selon eux, les représente.
Après avoir placé leur gommette ou dessiné leur symbole, tous les enfants sont
invités à se pencher sur les caractéristiques de la distribution :
– Quels enfants se trouvent dans le cercle interne ? Que signifie être actif ?
Comment sont-ils actifs ?
– Quels enfants se trouvent dans le cercle intermédiaire ? Qu’est-ce que cela
signifie ? Pourquoi sont-ils seulement parfois actifs ? Qu’est-ce qui les empêche
d’être très actifs ?
– Quels enfants se trouvent dans le cercle externe ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui les
empêche d’être actifs ?
– Y a-t-il des enfants qui choisissent de ne pas participer ? Si oui, pourquoi ?
– Y a-t-il d’autres enfants qui sont exclus ou qui ne sont pas atteints ? Pensez aux
enfants qui ne font pas partie de cette réunion aujourd’hui. Qui sont-ils ? Quel
est leur sexe, leur âge, leur milieu ? Les enfants handicapés sont-ils inclus ? Y a-t-il
d’autres enfants qui sont souvent exclus ou qui ne sont pas souvent atteints ? Qui
sont-ils ? Pourquoi sont-ils exclus ou ne sont-ils pas atteints ? Que peut-on faire
pour les inclure ?
– Pouvez-vous observer des différences importantes concernant le sexe, l’âge
ou le milieu des enfants qui sont le plus activement impliqués ? Ou le plus
souvent exclus ?
– Quels autres facteurs influent sur le type d’enfants qui ont un rôle actif dans la
participation et les initiatives de partenariat ?
– Que peut-on faire pour renforcer les processus participatifs inclusifs ?
l
Il vous faudra peut-être faire des efforts supplémentaires pour garantir un
environnement sûr pour les enfants issus des sections les plus marginalisées de
la société, afin de leur donner la possibilité de s’exprimer, de permettre une
planification sensible de l’action avec et par les jeunes contre la discrimination
existante et de soutenir des pratiques plus inclusives.
Les enfants ont très vite compris cet outil et le fait que la distance entre
chaque cercle et le cercle central indiquait clairement le niveau de
participation et de non-participation. Les enfants, qui avaient initialement
indiqué avoir eu un rôle actif dans tous les exercices, ont changé leur
affirmation après avoir compris les dimensions de la participation active et
en quoi elle différait de la simple participation. Ils ont reconnu que cet outil
était efficace et qu’il pouvait facilement être utilisé par tout le monde.
(Membre du personnel de NCN, Inde)
35
LES MARIONNETTES
Les marionnettes sont un moyen amusant d’explorer les opinions et les expériences
des jeunes enfants sur leur participation actuelle aux projets, et peuvent révéler des
informations sur l’étendue, la qualité et les résultats de leur participation. En s’exprimant
par l’intermédiaire de marionnettes, les enfants peuvent mieux dire ce qu’ils n’auraient
pas l’assurance d’exprimer sans marionnettes.
15–30 minutes
RESSOURCES
l marionnettes – de préférence, ayez quelques marionnettes que les enfants pourront
utiliser pour présenter leur propre spectacle. Vous pouvez aussi si nécessaire,
fabriquer des marionnettes à l’aide de matériaux disponibles localement (des
chaussettes sur lesquelles on dessine des yeux, une bouche et des cheveux).
COMMENT PROCÉDER
l Asseyez-vous en cercle avec les enfants et les marionnettes.
l
l
l
l
l
l
36
Une marionnette se présente « Bonjour les enfants, je m’appelle… (donnez à la
marionnette un nom local). Je suis très heureux(se) de vous rencontrer aujourd’hui
pour en apprendre plus sur le projet XXX. Comment t’appelles-tu ?… »
Invitez les enfants à dire leur nom.
La marionnette peut poser des questions sur le projet… « Aujourd’hui, je suis ici
pour que vous et vos amis me parliez du projet XXX. » (Donnez davantage
d’informations contextuelles et locales sur le projet, avec des exemples concrets…)
Encouragez les enfants à vous dire ce qu’ils savent sur le projet.
– Quelles sont les activités que vous préférez dans ce projet ? Pourquoi ?
– Y a-t-il des activités que vous n’aimez pas ? Pourquoi ?
La marionnette peut ensuite explorer comment les enfants s’expriment et dans
quelle mesure les adultes les écoutent ou ne les écoutent pas.
– Dans ce projet, qui décide quelles activités les enfants feront ?
– Les adultes vous demandent-ils ou demandent-ils à vos amis ce que vous voulez
faire ? Pourquoi ?
– Les adultes vous demandent-ils ou demandent-ils à vos amis ce que vous aimez
ou n’aimez pas au sujet des activités ?
– Que ressentez-vous quand les adultes vous écoutent ?
– Que ressentez-vous quand les adultes ne vous écoutent pas ?
– Avez-vous des suggestions pour que les adultes vous écoutent davantage ?
Vous pouvez donner les marionnettes aux enfants et, s’ils le souhaitent, ils peuvent
les utiliser pour vous montrer ce qu’ils aiment faire dans le projet.
Une enfant de 12 ans montre un
dessin de son expérience lorsqu’elle
a dû quitter son domicile suite aux
inondations, au Pakistan.
LES JEUX
Vous pouvez créer des jeux pour permettre aux jeunes enfants de communiquer leurs
opinions et leurs expériences. Par exemple, le jeu classique des serpents et des échelles
(ou le jeu des petits chevaux) peut être adapté pour permettre aux enfants d’explorer
quand ils ont ou n’ont pas l’occasion d’exprimer leurs opinions ou de prendre part aux
décisions ; ou d’explorer ce qui aide et ce qui gêne la participation des enfants.
Vous pouvez demander aux jeunes enfants de dessiner
les endroits où ils parlent aux adultes et où les adultes
les écoutent. Demandez-leur d’expliquer leurs dessins
et ce qu’ils signifient.
PHOTO : FAUZAN IJAZAH/SAVE THE CHILDREN
LE DESSIN OU LA PEINTURE
PHOTO : SAVE THE CHILDREN
Dans le jeu des serpents et des échelles par exemple, lorsque les enfants arrivent sur
une échelle, on peut leur demander de décrire quand et comment ils ont pu exprimer
leur avis et participer, ou ce qui les aiderait à s’exprimer. Lorsque les enfants arrivent sur
un serpent, on leur demande de décrire quand ils n’ont pas pu exprimer leur avis,
quand ils n’ont pas eu d’influence sur quelque chose qui leur était important ou ce qui
rend difficile le fait de s’exprimer.
Un espace pour enfants déplacés à Peshawar, au Pakistan
37
LA QUALITÉ DE LA
Cette section fournit des outils pouvant être utilisés pour recueillir des informations sur
la qualité de la participation des enfants (voir pages 18–28 du Livret 3 pour de plus
amples informations ainsi que des indicateurs pour mesurer la qualité de la participation
des enfants). Les principaux outils comprennent :
l
l
l
l
l
Les pots et les pierres pour considérer et noter chaque condition de base/
norme de qualité (voir page 39)
Les entretiens ou discussions de groupe sur la qualité de la participation (voir
pages 1 et 6)
L’auto-évaluation à l’aide de discussions de groupe (voir page 23)
Les questionnaires ou les enquêtes sur la qualité de la participation des enfants
(voir page 4)
Les méthodes complémentaires ou alternatives de collecte d’informations sur la qualité
de la participation des enfants avec ou auprès de jeunes enfants comprennent :
l
Le tapis magique (voir page 42)
l
l
Les visites guidées par les enfants (voir page 43)
l
Les jeux (voir page 43)
Garçon dans un centre provisoire d’apprentissage pour enfants déplacés à Peshawar, au Pakistan.
38
Les pots et les pierres14 est un jeu pouvant être utilisé pour étudier et noter la qualité
du processus de participation des enfants. Il permet aux enfants et aux jeunes (et à
d’autres parties prenantes) de noter le degré de respect des neuf « conditions »
requises pour une participation efficace et utile. L’activité encourage également le
partage d’idées sur ce qui peut être fait de plus pour répondre aux normes de qualité.
60–90 minutes
RESSOURCES
l un ensemble de neuf pots ou autres petits récipients obtenus localement
l
copies des neuf conditions traduites dans la langue locale
l
une grande collection de pierres, coquillages, graines ou haricots
COMMENT PROCÉDER
l Présentez l’activité des pots et des pierres qui sera utilisée pour explorer la qualité
du processus de participation des enfants.
l
l
l
Expliquez que neuf conditions d’une participation efficace et utile ont été définies au
niveau mondial dans une Observation générale sur l’Article 12 (de la CDE). Elles
peuvent être utilisées pour contrôler, évaluer et améliorer la qualité de la participation
des enfants. (Voir le rappel des neuf conditions dans le Livret 3, pages 24–28.)
Les enfants et les jeunes (ou les adultes) auront l’occasion d’explorer une condition
(un pot) à la fois. Ou bien, voir ci-dessous la variante de cette approche, qui
demande à trois petits groupes d’explorer chacun trois des conditions de base de
manière plus approfondie et de partager leurs résultats en groupe plénier pour voir
si les autres participants sont d’accord avec leur évaluation.
5 OUTILS POUR MESURER LA QUALITÉ DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS
LES POTS ET LES PIERRES
Présentez brièvement une à une les neuf conditions de base – représentées
chacune par un pot. Dans la mesure du possible, prévoyez suffisamment de temps
pour des jeux de rôles faits avec et par les enfants et les jeunes pour vous assurer
que tous les participants comprennent bien ce que chaque « condition » représente
dans la pratique.
1. Transparente et instructive
2.Volontaire
3.Respectueuse
4.Pertinente
5.Adaptée aux enfants
6.Inclusive
7. Appuyée par la formation
8.Sûre et tenant compte des risques
9.Responsable
Vous pouvez également montrer ce court film, « The Global Children’s Panel on
ACCOUNTABILITY », (Comité mondial d’enfants sur la RESPONSABILITÉ) (en
anglais) pour présenter le concept de la responsabilité : http://www.youtube.com/wa
tch?v=hZpU5mc9fGo&feature=share&noredirect=1
39
l
0 pierre = Pas du tout
1 pierre = La condition est connue, mais n’est pas appliquée dans la pratique
2 pierres = Des efforts sont faits pour observer cette condition, mais aucune
procédure systématique n’est en place
3 pierres = La condition est pleinement comprise, mise en œuvre et contrôlée
l
l
l
l
l
l
l
l
40
Expliquez que chaque participant recevra au maximum trois pierres pour chaque
pot. Il leur sera demandé de placer 0, 1, 2, ou 3 pierres dans leur main droite pour
indiquer dans quelle mesure ils pensent que cette condition est ou n’est pas
actuellement observée dans leur projet de participation. On leur demandera
ensuite de communiquer leur avis et de se mettre d’accord sur un score global
pour chaque condition :
Utilisez les descriptions et les indicateurs des tableaux du Livret 3 (pages 24–28)
pour clarifier ce que représente chaque condition. Encouragez les enfants à parler de
sa signification par rapport à leur contexte local avant de donner une note à chaque
condition à l’aide des pierres.
Il est très important que chaque participant examine ses expériences de manière
critique et que chaque enfant (ou adulte) ait la possibilité d’exprimer librement ses
opinions et ses expériences.
Les participants (soit en groupe plénier soit en petits groupes) doivent explorer une
condition (un pot) à la fois.
Demandez à chaque participant de dire combien de pierres, à son avis, devraient être
placées dans le pot. Dans quelle mesure cette condition est-elle observée dans le
programme ou projet ? Facilitez une discussion ouverte entre les enfants (ou adultes)
pour identifier et reconnaître les faiblesses ainsi que les forces. Une personne devra
prendre des notes pour enregistrer les principaux points de la discussion.
Après quelques minutes de discussion, demandez aux participants de décider
ensemble combien de pierres seront placées dans le pot. Ils devront donner de
bonnes raisons pour expliquer leur décision finale. Prenez note de cette décision et
des raisons données.
Si moins de trois pierres sont placées dans le pot, demandez aussi aux participants
de communiquer leurs idées et suggestions sur ce qui doit être fait de plus pour que
cette condition soit observée. Notez toutes les suggestions faites.
Passez au pot suivant et répétez le processus jusqu’à ce que toutes les conditions
aient été étudiées.
Pour terminer, animez une discussion plénière sur les conditions qui ont été (plus ou
moins) observées et sur les raisons données. Demandez aux enfants et aux jeunes
de partager d’autres idées sur la façon d’obtenir une participation plus efficace et
plus utile.
Selon le nombre d’enfants ou d’autres parties prenantes qui participent à l’activité,
il sera sans doute préférable d’utiliser cet outil initialement avec de petits groupes
d’enfants du même âge, sexe ou milieu. Chaque groupe peut ensuite partager ses
résultats et négocier une note collective. Toutes les différences d’opinion peuvent
être enregistrées.
Il est possible également de montrer l’échelle des notes sur une affiche qui sera
placée au mur en rappel.
Les enfants
prennent part à
l’activité des pots
et des pierres
au Népal
Dans certains contextes, il pourrait ne pas être approprié que les enfants notent
certaines des conditions, par exemple « la participation est appuyée par la
formation des adultes ». Dans ces cas-là, identifiez les conditions pertinentes que
les enfants pourront noter, mais assurez-vous que les notes sont obtenues pour
toutes les conditions de base auprès des parties prenantes concernées.
Travail de groupe parallèle pour une analyse plus approfondie : Une
autre façon d’animer l’activité des pots et des pierres et qui donne plus de temps
pour évaluer et noter chacun des indicateurs relatifs aux neuf conditions de base,
est de diviser les participants (enfants ou adultes) en trois groupes. Chaque
groupe étudie et évalue trois des conditions de base. Par exemple, le groupe A
évalue les conditions 1, 4 et 7 ; le groupe B les conditions 2, 5 et 8 ; et le groupe C
les conditions 3, 6 et 9. Les groupes étudient et notent chaque indicateur relatif
à leurs conditions. Chaque groupe communique ensuite à l’ensemble des
participants les résultats de son évaluation, et les autres groupes valident cette
note ou suggèrent des modifications.
L’outil des pots et des pierres est facile à comprendre, amusant et
participatif. Nous aimons la façon dont le nombre de haricots est déterminé.
Nous avons utilisé cet outil plusieurs fois, ce qui nous a permis de noter les
progrès dans la qualité de notre participation au fil du temps.
(Jeunes participants aux projets de Plan Togo)
41
LE TAPIS MAGIQUE
Le tapis magique est une autre activité pouvant être utilisée pour explorer comment
les jeunes enfants souhaiteraient être écoutés et impliqués dans les décisions ; et dans
quelle mesure ils sont actuellement écoutés ou non.
30–45 minutes
RESSOURCES
l Un tapis ou quelque chose que vous pouvez utiliser comme tapis magique
COMMENT PROCÉDER
l Demandez aux jeunes enfants de s’asseoir ensemble sur le tapis. Expliquez que ce
tapis est magique et qu’il va les emmener dans un monde où les jeunes enfants
parlent beaucoup de ce qu’ils pensent et où les adultes les écoutent toujours.
l
l
l
l
l
42
Faites le « bruit du vent » et agitez le tapis pour encourager les enfants à imaginer
qu’ils sont sur un tapis volant.
Expliquez aux enfants que votre tapis volant a atterri dans un nouveau monde. Il
ressemble peut-être au monde d’où ils viennent, mais dans ce nouveau monde les
adultes écoutent toujours les jeunes enfants.
Maintenant que les enfants se trouvent dans ce monde où ils sont toujours écoutés,
les adultes aimeraient entendre les opinions des filles et des garçons. Par exemple,
dans ce monde il existe une personne nommée Mme Joie (utilisez un nom local).
Mme Joie encourage toujours les enfants à s’exprimer et aime les écouter. Voici ce
que Mme Joie aimerait savoir :
– Que ressentez-vous quand les adultes vous écoutent (comme Mme Joie, quand
elle écoute les enfants) ?
– Quelles décisions pensez-vous que les enfants de votre âge peuvent prendre ?
(par ex. pouvez-vous décider à quels jeux vous pouvez jouer avec vos amis ?
Pouvez-vous décider quels vêtements porter ?) Quelles autres choses pouvezvous décider ?
– Comment les adultes devraient-ils écouter les jeunes filles et les jeunes garçons
comme vous dans les familles/les centres préscolaires/les communautés/le Projet
XXX ? Par exemple, que peut faire votre instituteur ou institutrice pour montrer
qu’il ou elle écoute vos idées ?
– Avez-vous d’autres idées sur la façon dont les adultes ou vos frères et sœurs plus
âgés peuvent vous écouter ?
Notre tapis magique va maintenant nous ramener chez nous. Faites un « bruit de
vent » et agitez le tapis.
Nous voici de retour dans notre monde.
– Est-ce que c’est un monde dans lequel les jeunes enfants sont écoutés ? Si oui,
comment ? Si non, pourquoi ?
– Encouragez les enfants à partager leurs opinions et leurs expériences.
Le dessin et la peinture : Les jeunes enfants peuvent être encouragés à dessiner la
façon dont les adultes « écoutent les enfants » et quel effet cela produit.
Les visites guidées par les enfants : (voir page 14 de ce livret) Cette activité peut
faire intervenir de jeunes enfants (âgés de 2 à 7 ans) qui devront être accompagnés par
des enfants plus âgés et/ou des adultes. Pendant la visite guidée, il est possible de poser
aux enfants des questions informelles relatives aux conditions de base et à la qualité des
processus de participation. Par exemple, on peut leur demander comment ils sont
impliqués dans le projet dans leur quartier. Les questions peuvent porter sur la manière
dont les adultes partagent les informations avec eux, demandent leurs opinions ou
écoutent leur avis. On peut leur demander quels enfants sont inclus ou exclus ; s’ils se
sentent en sécurité ou s’ils sont exposés à des risques ; et si les adultes leur font part
de leurs propres réactions.
Jeux : Les jeux (comme les serpents et les échelles ou les petits chevaux) peuvent être
adaptés pour permettre aux jeunes enfants de communiquer leurs opinions et leurs
expériences sur la qualité du processus de participation (voir page 37 de ce livret).
LE DESSIN, LA PEINTURE, LES VISITES
GUIDÉES PAR LES ENFANTS ET LES JEUX
PHOTO : CESESMA
Un enfant enquêteur de La Dalia, au Nicaragua, travaille sur un dessin pour partager ses
idées sur le respect des droits à l’école.
43
LES RÉSULTATS DE LA
Cette section présente des outils pouvant être utilisés pour obtenir des informations
sur les résultats de la participation des enfants (voir les tableaux des pages 35–36 du
Livret 3 pour de plus amples informations ainsi que des exemples d’indicateurs pour
mesurer les résultats de la participation des enfants). Chaque programme devrait
développer ses propres indicateurs d’objectifs. Les résultats associés à la participation des
enfants devront être évalués en fonction de ces objectifs d’origine.
Pour recueillir des informations sur les résultats de la participation des enfants, vous
pouvez utiliser les outils suivants :
l
Les entretiens et les discussions de groupe (voir page 45)
l
La cartographie du corps (avant et après) (voir page 45)
l
Les feux de circulation rouge, orange, vert (voir page 49)
l
l
L’analyse du changement pour les enfants dans leur contexte (voir
page 51)
Les changements les plus significatifs (avec expression créative) (voir
page 54)
l
L’évaluation de la confiance en soi (avant et après) (voir page 22)
l
Le tableau des décisions (voir page 20)
l
L’initiative ruban rouge (voir page 57)
l
l
Le suivi de la fréquentation scolaire (voir page 58)
l
L’analyse des données secondaires (voir page 60)
Les méthodes complémentaires ou alternatives pour travailler avec de jeunes enfants et
recueillir des informations sur les résultats de la participation des enfants comprennent :
l
Les marionnettes ou les activités théâtrales (voir page 60)
l
l
La création d’un album (voir page 61)
Lorsque vous contrôlez et évaluez les résultats, il est tout particulièrement
important de trianguler les données auprès de différentes sources et par
différentes méthodes. Il est également utile, dans la mesure du possible, de
comparer les résultats avec les données de référence.
44
Les questions et indicateurs relatifs aux résultats de la participation des enfants
provenant du plan de S&E de votre organisation peuvent être adaptés et utilisés pour
les entretiens individuels ou les discussions de groupe. Les questions doivent être
adaptées au contexte spécifique du projet qui est contrôlé et évalué. Un entretien
semi-structuré avec des questions ouvertes peut permettre d’explorer les complexités
et les nuances de la participation des enfants et d’obtenir des informations à ce sujet.
CARTOGRAPHIE DU CORPS
(AVANT ET APRÈS)
La cartographie du corps peut être utilisée pour explorer les changements intervenus
dans les opinions ou les expériences des enfants avant et après leur participation
au programme. Cet outil est particulièrement utile pour mesurer les résultats du
processus, en particulier lorsque des informations de référence ont été recueillies au
début du programme (voir page 17 de ce livret). Si des informations de référence n’ont
pas été recueillies, il sera toujours possible de demander aux enfants de penser aux
changements observés suite à leur participation « avant et après » la mise en œuvre
du programme.
6 OUTILS POUR MESURER LES RÉSULTATS DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS
LES ENTRETIENS ET LES DISCUSSIONS
DE GROUPE SUR LES RÉSULTATS DE
LA PARTICIPATION
60–90 minutes
RESSOURCES
l feuilles A3 montrant le dessin du contour d’un corps – une feuille par enfant
l
feuille de tableau de conférence montrant le dessin du contour d’un corps
l
stylos et crayons à la cire de différentes couleurs
l
ruban adhésif
l
feuillets Post-it
COMMENT PROCÉDER
l Présentez l’exercice de cartographie du corps « avant et après » qui permettra aux
filles et aux garçons, de manière individuelle et collective, d’explorer les changements
survenus dans la vie des enfants ou dans leurs connaissances, leur comportement ou
leurs attitudes suite à leur participation. Ces changements peuvent être positifs ou
négatifs, attendus ou inattendus.
l
Demandez à un volontaire de s’allonger sur les feuilles afin que l’on puisse tracer la
forme de son corps. Faites une ligne autour de son corps à la craie ou au stylo (ne
pas utiliser de stylo à encre indélébile !)
45
46
l
l
l
l
l
Tracez ensuite une ligne verticale au centre du corps. Expliquez que cet enfant est
une fille ou un garçon de leur communauté. Le côté gauche représente l’enfant
AVANT le début du programme dans leur communauté, et le côté droit représente
l’enfant APRÈS le programme (aujourd’hui).
Expliquez que les filles et les garçons auront d’abord la possibilité de considérer et
d’illustrer sur leurs cartes du corps individuelles, les changements qui sont survenus
suite à leur participation ; ils pourront ensuite transférer leurs résultats sur la
« grande carte du corps » pour partager leurs principaux résultats et expériences.
Donnez à chaque enfant une feuille A3 comportant la forme d’un corps d’enfant. Ce
corps est lui aussi divisé par une ligne verticale au centre.
Demandez aux enfants de penser aux changements qu’ils ont observés suite à leur
participation. Rappelez-leur qu’ils peuvent considérer et noter des changements aussi
bien positifs que négatifs.
Vous pouvez les encourager à penser aux différentes parties du corps pour explorer
et noter les changements avant/après sur des feuillets Post-it. Par exemple :
– La tête : Y a-t-il des changements dans leurs connaissances ? Ou dans les choses
auxquelles ils pensent/dans ce qui les inquiète/dans ce qui les rend heureux ? Y
a-t-il des changements dans la façon dont les adultes considèrent les enfants ?
– Les yeux : Y a-t-il des changements dans la façon dont ils se voient/voient leur
famille/leur communauté/leur école ? Y a-t-il des changements dans la façon dont
les adultes voient les enfants ?
– Les oreilles : Y a-t-il des changements dans la façon dont ils sont écoutés ? Dans la
façon dont ils écoutent les autres ? Ou dans ce qu’ils entendent ?
– La bouche : Y a-t-il des changements dans la façon dont ils parlent ? Dans la façon
dont ils communiquent avec leurs pairs, leurs parents, leurs enseignants ou
d’autres personnes ? Y a-t-il des changements dans la façon dont les adultes leur
parlent ?
– Les épaules : Y a-t-il des changements dans les responsabilités assumées par les
filles ou les garçons ?
– Le cœur : Y a-t-il des changements dans la façon dont ils se considèrent ? Y a-t-il
des changements dans leur attitude envers les autres ? Dans la façon dont les
adultes ou d’autres enfants les considèrent ? Ou dans l’attitude des autres à leur
égard ?
– L’estomac : Y a-t-il des changements dans leur estomac ? Dans ce qu’ils mangent ?
– Les mains et les bras : Y a-t-il des changements dans les activités qu’ils font ? Dans
la façon dont ils utilisent leurs mains ou leurs bras ? Dans la façon dont les adultes
les traitent ?
– Les pieds et les jambes : Y a-t-il des changements dans les endroits où ils se
rendent ? Que font-ils avec leurs jambes et leurs pieds ?
– Pensez à d’autres changements et dessinez-les…
l
l
l
l
l
l
l
Donnez aux enfants le temps de dessiner ou d’enregistrer ces changements avec des
mots ou des images sur des feuillets Post-it qu’ils poseront sur leur carte du corps.
Au bout de 20–25 minutes, rassemblez les enfants et encouragez-les à partager leurs
résultats individuels et à les transférer sur la « grande carte du corps ».
Encouragez les enfants à partager quelques changements qu’ils ont notés pour
chaque partie du corps, s’ils se sentent en sécurité et s’ils ne sont pas gênés de
le faire.
Encouragez-les à faire part des changements attendus et inattendus, positifs et
négatifs. Assurez-vous que l’un des membres de l’équipe d’évaluation
enregistre toutes les opinions des enfants de manière détaillée (mais
anonyme).
Pour chaque changement communiqué, essayez de déterminer s’il s’agit d’un
changement pour quelques enfants seulement ou s’il est considéré comme
temporaire ou si un grand nombre de participants le considèrent comme un
changement significatif et durable.
Encouragez les enfants et les jeunes à enregistrer les changements sur la grande
carte du corps à l’aide de dessins ou de symboles ou avec des mots. Si possible,
utilisez des gommettes (vert = beaucoup d’enfants, orange = quelques enfants,
rouge = peu d’enfants) pour indiquer combien d’enfants ont observé des
changements.
En groupe plénier, étudiez les questions suivantes :
– Quels changements les plus significatifs ont-ils observés grâce au processus de
participation, et pourquoi ?
– Y a-t-il des différences dans les changements vécus par les filles et les garçons ? Par
les enfants plus âgés et les enfants plus jeunes ? Y a-t-il des différences dans les
changements vécus par d’autres groupes d’enfants ?
– Y a-t-il des changements temporaires ou durables ? Pourquoi ?
l
Si les enfants souhaitent donner leurs cartes du corps individuelles aux évaluateurs,
prenez-les car elles constitueront une autre source de données probantes, et veillez
à ce que chacune comporte le sexe, l’âge et le milieu de l’enfant (les cartes pourront
rester anonymes).
47
48
Si la cartographie du corps « avant » a été effectuée précédemment, vous pouvez
la comparer avec les résultats « après ».
Si vous travaillez avec des enfants ayant des handicaps sensoriels, l’exercice de
cartographie du corps pourra être adapté. Par exemple, si vous travaillez avec des
enfants ayant des handicaps visuels, vous pourrez entourer le corps d’une ficelle
qu’ils pourront toucher ; les jeunes qui ont un handicap de la parole, les enfants
atteints de paralysie cérébrale ou les enfants sourds pourraient avoir besoin d’un
assistant ou d’un interprète pour les aider à participer.
Après cet exercice, si le temps le permet, vous pourrez utiliser quelques-uns des
autres outils complémentaires indiqués ci-dessous – par exemple, une activité
théâtrale pour illustrer les changements les plus significatifs.
NB : Si des enfants soulèvent des inquiétudes relatives à leur protection au cours
de l’exercice de cartographie du corps, vous devrez vous assurer que ces
inquiétudes sont abordées de manière confidentielle avec le ou les enfants
concernés, et qu’un suivi est effectué conformément à la politique et aux
procédures de protection de l’enfant de votre organisation.
Nous avons beaucoup aimé le processus de cartographie du corps. En
divisant le corps verticalement à l’aide d’une ligne pour indiquer la situation
« avant » et « après » notre participation aux parlements pour enfants, nous
avons pu remarquer les diverses améliorations survenues en nous, dans la
façon dont nous pensions, dont nous considérions les choses et dont nous
écoutions, dans notre communication, notre santé, nos activités, notre
portée, etc. grâce aux parlements pour enfants.
(Enfants membres des Parlements des enfants de voisinage, en Inde)
Cet outil15 est utile pour contrôler et évaluer l’efficacité et la mise en œuvre d’une
activité ou d’un projet. L’utilisation de cet outil au fil du temps permet de contrôler et
d’évaluer les changements. Cet outil donne de meilleurs résultats avec les enfants qui
prennent part au projet spécifique qui explore les résultats du processus, ou avec des
groupes aléatoires d’enfants de la région pour explorer les résultats externes.
45–60 minutes
RESSOURCES
l
marqueurs ou crayons à la cire rouges, orange et verts ; vous pouvez aussi utiliser
du papier de couleur
l
feuillets Post-it
l
stylos
l
ruban de masquage
COMMENT PROCÉDER
l Tracez trois cercles sur le tableau de conférence et coloriez-les
en rouge, orange et vert, comme indiqué dans le diagramme
ci-contre.
l
l
l
l
FEUX DE CIRCULATION ROUGE,
ORANGE, VERT
Expliquez aux enfants et aux jeunes qu’ils vont pouvoir contrôler
et évaluer les progrès de leur participation à un projet spécifique
et dans quelle mesure elle conduit ou ne conduit pas à des
résultats différents pour les enfants.
Expliquez l’utilisation des « feux de circulation » et les trois
cercles de couleur (rouge, orange, vert) ; demandez aux enfants
de choisir la couleur qui représente les progrès et les résultats
du projet, et d’expliquer pourquoi.
– Rouge indique que le projet ne progresse pas bien (par
exemple, que la participation des enfants est restreinte ou
que les améliorations survenues suite à la participation des
enfants sont limitées).
– Orange indique que le projet progresse relativement bien,
mais que des améliorations sont possibles.
– Vert montre que le projet progresse très bien et que la
participation des enfants a donné des résultats positifs.
Distribuez des feuillets Post-it sur lesquels les enfants noteront leurs raisons ; ils
placeront ensuite leurs feuillets sur le cercle de couleur qui représente le mieux leurs
opinions sur les progrès et les résultats obtenus de la participation des enfants.
Lorsque les enfants colleront leurs feuillets Post-it sur les cercles de couleur,
demandez-leur de partager leurs raisons avec le groupe.
49
C’est un outil qui favorise l’autonomie et donne aux enfants l’occasion de
donner leur avis sur la mise en œuvre d’un projet ou d’une activité spécifique.
(EveryChild Malawi)
PHOTO : JOHN SANDERS/SAVE THE CHILDREN
Cette activité peut être animée en petits groupes (de 5 à 8 personnes) pour
encourager chaque membre à partager activement ses opinions. Elle devra
démarrer par un jeu de mise à l’aise ou par d’autres activités permettant de créer
un environnement ouvert et sûr, dans lequel les enfants pourront exprimer
librement leurs opinions. Si les enfants ne savent pas écrire, ils pourront être
invités à partager leurs opinions oralement. Lorsque les enfants auront décidé
quelle couleur représente le mieux leurs opinions, ils seront invités à expliquer
pourquoi. Le ou les animateurs devront avoir de bonnes compétences d’écoute
et savoir poser des questions d’approfondissement.
Atelier pour les membres du comité international des enfants de Save the Children
50
Cet outil utilise un diagramme des enfants dans le contexte de leur famille/des
personnes qui en ont la charge, de leur communauté et dans les contextes sousnational, national, régional et international, afin d’identifier les résultats associés à la
participation des enfants.
Il est utile pour recueillir des informations sur les résultats en matière de comportement
et d’attitudes et sur les résultats externes plus larges.
60–120 minutes
RESSOURCES
l
stylos
l
ruban adhésif
l
grandes feuilles représentant un visage qui pleure, un visage triste, un visage heureux
et un visage très heureux (imprimés ou dessinés)
COMMENT PROCÉDER
l Présentez l’une des images d’enfants dans un contexte, comme dans le diagramme
ci-dessous. Expliquez que les enfants existent dans un contexte plus large. Ils sont
influencés par leur famille ou par les personnes qui s’occupent d’eux, leur
communauté, leur école ou d’autres institutions locales, et ils peuvent à leur tour
influencer ces acteurs. Il en est de même de l’engagement politique, des décisions
publiques et des réformes légales ou de politiques qu’ils peuvent influencer et qui
peuvent les influencer par des processus de gouvernance locale, sous-nationale
ou nationale.
L’ANALYSE DU CHANGEMENT POUR
LES ENFANTS DANS LEUR CONTEXTE
Gouvernance locale,
sous-nationale, nationale
Changements dans l’engagement politique ;
les décisions publiques ; les réformes légales/de politique
La communauté/
les écoles/les institutions locales
Changements dans la communauté ; les institutions ;
la connaissance des droits de l’enfant ; le respect des droits de l’enfant
Famille/personnes
chargées d’enfants
Changements chez les parents/le personnel ;
dans la connaissance et le respect des droits
de l’enfant
Enfants
Changements chez les enfants
(assurance, compétences,
connaissances)
51
l
l
l
l
Il est important, au début de l’exercice, de revoir les objectifs de la participation
des enfants au programme. Qu’est-ce que le programme tentait de réaliser ou
d’influencer par leur participation ? Écrivez ces objectifs sur des feuillets Post-it et
placez-les dans la partie appropriée du diagramme. Si l’un des objectifs du
programme est, par exemple, de sensibiliser les parents aux droits de l’enfant afin
d’éviter le châtiment corporel des enfants, écrivez cet objectif sur un Post-it et
collez-le dans le cercle « famille ». Ou si l’un des objectifs du programme est la
contribution des enfants au développement communautaire, écrivez-le sur un feuillet
et mettez-le dans le cercle « communauté ».
Considérez le plan de S&E de votre organisation, vos objectifs et indicateurs – par
exemple, les représentants des enfants sont inclus dans le comité de développement
du village ; réduction des châtiments corporels des enfants.
Explorez ensuite quels résultats ont été obtenus concernant ces objectifs. Affichez
au mur un grand diagramme comportant quatre colonnes pour les résultats globaux
possibles : visage qui pleure (« changement négatif/effet nuisible de la participation
des enfants »), visage triste (« aucun changement »), visage relativement heureux
(« certains changements immédiats, ou changements chez quelques parties
prenantes seulement ») et visage très heureux (« changements significatifs et
durables reconnus par les enfants et les adultes »). Voir pages 35–36 du Livret 3.
Changement
négatif/effet
nuisible de la
participation
des enfants
l
52
Expliquez que dans cette activité, nous voulons identifier quel type de changement
ou de résultat la participation des enfants obtient à différents niveaux :
–pour l’enfant lui-même
– pour la famille de l’enfant
– pour la communauté de l’enfant ou les institutions locales pour les enfants – par
exemple, école ou club d’enfants
– pour les processus de gouvernance locaux/sous-nationaux, nationaux ou régionaux
– par exemple, influencer des changements dans l’engagement politique en faveur
des droits de l’enfant, dans les allocations budgétaires, dans les pratiques ou dans
les réformes de politiques.
Aucun
changement
Certains
changements
immédiats, ou
changements
chez quelques
parties prenantes
seulement
Changements
significatifs et
durables
reconnus par les
enfants et les
adultes
Expliquez qu’il est important que les enfants et autres parties prenantes évoquent
les résultats et changements inattendus, aussi bien positifs que négatifs, ainsi que les
résultats attendus qu’ils ont observés suite aux processus de participation des
enfants. Par exemple, y a-t-il eu des résultats attendus ou inattendus à l’un ou
plusieurs des niveaux suivants :
l
l
l
l
Encouragez la discussion entre les enfants ou autres parties prenantes pour
déterminer si chaque objectif a réalisé ou non les résultats ou changements prévus.
Décidez quelle colonne représente le mieux le statut des résultats.
Étudiez et partagez les faits probants pour expliquer pourquoi le groupe a choisi une
colonne particulière pour chaque objectif. Vous pouvez résumer les faits probants
sur des Post-it et les coller sur le diagramme. Des notes plus détaillées des faits
probants peuvent être enregistrées par l’un des évaluateurs.
Pour chacun de ces changements, identifiez à nouveau s’il s’agit d’un changement
vécu par quelques-unes seulement des parties prenantes, ou d’un changement
significatif et durable pour beaucoup. Utilisez le visage triste ou heureux selon que
le changement est négatif ou positif.
En groupe plénier, vous pouvez :
– Utiliser le « thermomètre du changement » (voir Livret 4, page 39) pour juger
du nombre d’enfants qui ont bénéficié directement ou indirectement du
processus de participation des enfants. S’agit-il uniquement des enfants qui ont
participé activement ? Ou est-ce que d’autres enfants en ont bénéficié ? Si oui,
comment ? Considérez quels autres faits probants vous pouvez obtenir pour
démontrer ce changement.
– Considérez quels enfants ont bénéficié le plus du programme et quels enfants
en ont bénéficié le moins. Déterminez si les enfants les plus marginalisés ont été
bénéficiaires ou non. S’ils n’en ont pas bénéficié, que doit-on faire de plus ?
– Identifiez les objectifs qu’il a été le plus difficile de réaliser et évoquez ce qui peut
être fait de plus pour les influencer.
– les enfants
– les parents et le personnel
– la connaissance des droits de l’enfant dans la communauté locale
– les institutions et le respect des droits de l’enfant – par exemple dans les écoles,
les ONG, les institutions pour enfants, les comités de développement du village,
les clubs pour enfants, etc.
– l’engagement politique en faveur du respect des droits de l’enfant
Si vous travaillez avec des enfants qui ne vivent pas avec leur famille, vous pouvez
adapter le dessin et identifier les personnes du cercle interne qui sont les plus
proches des enfants (par exemple, les enfants de la rue pourraient choisir leur
groupe de pairs ; ou les enfants dans des institutions pourraient choisir le
personnel de leur institution, etc.).
Après cet exercice, si le temps le permet, vous pouvez utiliser quelques-uns
des autres outils complémentaires cités ci-dessous – par exemple, une activité
théâtrale, la poésie, les contes, le dessin ou la peinture pour illustrer les
changements les plus significatifs.
53
LES CHANGEMENTS LES PLUS
SIGNIFICATIFS
Les changements significatifs peuvent être communiqués régulièrement par les enfants
ou d’autres parties prenantes par les contes, la poésie, le dessin, la peinture, les albums
de photos ; ou par le théâtre, la chanson ou les marionnettes qui peuvent être filmés.
Les contes, le dessin et le théâtre peuvent être des outils efficaces pour recueillir des
informations sur les résultats concernant le comportement ou les attitudes et les
résultats externes plus larges, qu’ils soient positifs ou négatifs.
Le temps attribué est fonction de l’activité prévue. Vous voudrez peut-être envisager
d’aider les enfants à rassembler des changements significatifs de manière périodique
et à les présenter de manière créative par la peinture, la poésie, la photo ou le théâtre.
Si c’est possible, il sera très utile de donner le temps aux enfants, sur plusieurs
semaines, de rassembler et développer des exemples de changement significatif
de manière créative.
RESSOURCES
Les matériels que vous utiliserez seront fonction du choix des moyens créatifs. Il sera
sans doute utile de prévoir : du papier, de la peinture, des crayons à la cire, de l’argile,
des appareils photo, des carnets, des crayons à papier, des gommes, des stylos, etc.
COMMENT PROCÉDER
l Cet outil peut être utilisé de préférence tous les trois à six mois avec des enfants,
des jeunes et d’autres parties prenantes, de manière individuelle et collective, pour
identifier les changements les plus significatifs, comme méthode continue de suivi
et d’évaluation.
l
l
l
54
Après les discussions de l’exercice de cartographie du corps ou de l’analyse des
enfants dans leur contexte, les enfants ou d’autres parties prenantes peuvent être
invités à considérer et à partager ce qu’ils considèrent être le changement le plus
significatif survenu grâce à leur participation, et pourquoi. Il est important également
d’écouter et d’enregistrer les raisons pour lesquelles ils pensent que ce changement
est très significatif.
Donnez-leur le choix de moyens créatifs pour exprimer ces exemples de
changements. Par exemple, les enfants pourront utiliser le théâtre, la chanson, la
poésie, la peinture, le dessin, la sculpture, la photo, la rédaction ou les lettres pour
exprimer leurs exemples.
N’oubliez pas d’enregistrer les changements les plus significatifs des enfants avec
suffisamment de détail, afin qu’ils fournissent de bonne preuves et puissent être
validés si nécessaire. Notez les détails sur : ce qui est arrivé, où, qui était concerné,
comment le changement est survenu, et quelle preuve existe que le changement a
eu lieu.
EXEMPLE DE CHANGEMENT LE PLUS SIGNIFICATIF DE LA
FONDATION YUPUNA, EN ÉQUATEUR
Cet exemple a été donné par une jeune fille de 16 ans, de Lago Agrio :
« Un jour, un ami m’a invitée à rejoindre ce groupe. Il y a de cela environ deux ans et
demi, lorsque le projet a démarré. Au début je me suis demandé : À quoi est-ce que
cela servira ? Aujourd’hui la réponse est beaucoup plus claire et je ne regrette pas ma
décision. J’aurais regretté si je n’y avais pas participé. »
PHOTO : EDGAR NARANJO AND MARUSKA BONILLA/
SAVE THE CHILDREN
Enfants de San
Lorenzo, en
Équateur, dans
un atelier sur les
droits de l’enfant.
« Ce que je trouve dans cet endroit, c’est la franchise et la gentillesse de José et de
Yupana (les organisateurs), qui nous écoutent avec beaucoup d’affection ; ils tiennent
compte de nous. J’ai énormément appris, comme par exemple comment apprécier
qui je suis et comment me comporter dans un groupe… Avant, j’étais extrêmement
timide, aujourd’hui je n’ai pas peur de parler en public et de communiquer mes
revendications… J’avais toujours des problèmes à la maison et j’en ai toujours. Mes
parents ne s’entendaient pas, ils se disputaient beaucoup. Ma mère est décédée il y a
cinq mois et je m’occupe maintenant de ma sœur qui a un an et quatre mois. La vie est
devenue encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà, et sans le groupe et son soutien, je
n’aurais jamais pu tenir le coup. Mais, le plus important, c’est que j’ai compris que je
suis un être humain et que je peux me faire entendre. J’ai le droit d’être écoutée et j’ai
aussi le droit de me sentir bien… »
« Ensuite, j’ai pris part à un groupe qui évaluait la participation et nous avons utilisé
beaucoup de techniques pour comprendre et apprendre : comment bien traiter les
gens, éviter la violence, comment, en tant que femmes, nous pouvons nous respecter
nous-mêmes, que l’amour entre adolescents est très beau et triste à la fois, et
comment planifier des projets pour nous-mêmes et communiquer avec les autorités,
pour exiger que nos propositions soient mises en œuvre, et comment mieux participer.
Nous avons beaucoup appris par l’art, le jeu et la communication, ce qui nous a permis
et à moi en particulier de « nous exprimer et d’exiger qu’on nous entende. »
55
Cet outil peut également être adapté pour explorer les changements les plus
significatifs de manière régulière, ce qui permet aux enfants et aux autres parties
prenantes d’identifier et de mieux réagir aux changements les plus significatifs qu’ils
rencontrent. La collection d’exemples de changements les plus significatifs pourrait
contribuer à une documentation créée par des enfants. Ils pourront aussi faire
l’objet d’une couverture médiatique et montrer l’impact de leur participation aux
programmes et les résultats obtenus.
Si des enfants soulèvent des inquiétudes relatives à leur protection lorsque les
exemples sont donnés, vous devrez vous assurer que ces inquiétudes sont
abordées de manière confidentielle avec le ou les enfants concernés, et qu’un suivi
est effectué conformément à la politique et aux procédures de protection de
l’enfant de votre organisation.
Nous aimons utiliser les changements les plus significatifs car nous
pouvons choisir quel exemple donner. Les exemples nous aident à penser à
des choses qui ont changé et à les exprimer par des sketches, des chansons
ou des poèmes. Partager ces changements peut inspirer d’autres personnes.
Cet outil nous aide à voir aussi bien les changements négatifs que les
changements positifs. C’est très bien que tout le monde partage ses
exemples. C’est comme un jeu.
(Jeunes participants aux projets de Plan Togo)
PHOTO : CESESMA
Enfants prenant part à un groupe de discussion dans le cadre d’une étude de référence pour un
projet de S&E à San Ramón, au Nicaragua.
56
Cet outil16 a été créé et utilisé par des enfants et des jeunes villageois en Inde, comme
moyen de contrôler de manière continue l’action (ou le manque d’action) des autorités
locales pour résoudre des problèmes soulevés par les enfants. C’est également un outil
efficace pour contrôler les résultats de la participation des enfants et illustrer les
changements survenus sur le plan de la responsabilité des adultes envers les enfants.
10–15 minutes sur une base régulière : hebdomadaire/mensuelle
RESSOURCES
l rubans blancs et rouges
COMMENT PROCÉDER
l Lorsque les enfants et les jeunes ont identifié et soulevé des problèmes importants
qui doivent être abordés par les autorités locales, ils nouent un ruban rouge autour
d’un arbre bien en vue dans leur village pour indiquer que leur problème a été
soulevé auprès des autorités concernées. Un ruban rouge pour chacun des
problèmes principaux soulevés par les enfants est noué autour de l’arbre. Le
problème (par ex. le mariage précoce) peut être inscrit sur le ruban.
l
l
Les enfants et les jeunes se réunissent régulièrement pour parler de ce problème
et vérifier si les autorités concernées ont agi pour tenter de le résoudre.
Si les autorités locales entreprennent une action pour aborder le problème soulevé,
les enfants retirent le ruban de l’arbre et le remplacent par un ruban blanc. Le ruban
blanc symbolise l’action entreprise par les autorités pour répondre à ce problème
particulier. Comme pour le ruban rouge, les enfants peuvent écrire le problème en
question sur le ruban blanc.
L’INITIATIVE RUBAN ROUGE
Cet outil de contrôle continu peut être adapté pour être utilisé dans les écoles,
par des ONG ou dans d’autres institutions qui ont la responsabilité de réaliser
les droits de l’enfant. Une sensibilisation initiale des adultes et des autorités
locales pertinentes pourrait être nécessaire pour s’assurer que les enfants et les
jeunes ne risquent pas de subir des remontrances ou des sévices pour avoir
utilisé cette méthode.
Lorsque vous utilisez cette méthode, il est également utile de contrôler et
documenter dans quelle mesure l’action entreprise par les autorités a abouti au(x)
résultat(s) voulu(s). Autrement, vous pourrez avoir une situation où des choses
sont faites, mais les résultats ne sont pas contrôlés. Il est possible de documenter
ce qui a été réalisé (les produits) et les résultats pour les personnes concernées
(les bénéficiaires).
57
SUIVI DE LA FRÉQUENTATION SCOLAIRE
Cet outil17 peut être utilisé par les enfants et les jeunes ou par les adultes dans des
projets où une meilleure fréquentation scolaire est l’un des résultats attendus de la
participation des enfants. Il peut être utilisé au niveau de la communauté pour contrôler
si les enfants qui participent à un projet fréquentent régulièrement l’école et les raisons
de toute absence. Les enfants (par ex. les membres d’un club d’enfants) et l’ONG qui
appuie le projet ou encore le personnel du gouvernement peuvent contrôler les
principales raisons données pour les absences et peuvent faire un suivi avec les enfants
et leurs parents et avec les autorités concernées pour soutenir la fréquentation
scolaire continue.
20 minutes de manière régulière (toutes les semaines ou tous les quinze jours) lors
de réunions de groupes communautaires pour enfants. Le suivi prendra plus longtemps
si les données doivent être collectées par des visites à domicile.
RESSOURCES
l copies de la feuille de présence (A3 ou sous forme de tableau – voir l’exemple
ci-dessous)
l
stylos de couleur pour remplir la feuille/le tableau
COMMENT PROCÉDER
l Créez, imprimez et donnez suffisamment de copies de la feuille de présence aux
membres d’un groupe/club communautaire pour enfants – voir l’exemple ci-dessous
(ou créez une feuille de présence sous forme de grand tableau à afficher au mur).
l
l
Faites une liste des enfants de la communauté qui sont en âge scolaire. Vous pouvez
aussi ajouter le numéro de la maison/l’adresse.
Notez sur la feuille de présence les weekends ou les vacances dans les colonnes
des jours.
Club communautaire pour enfants – feuille de présence quotidienne
Date : _____________________
Liste de présence quotidienne
Légende
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
58
Nombre
Numéro
de sujet
Nom du club pour enfants : Si les membres sont absents de l’école, choisissez une raison dans la liste
suivante :
__________________________
(a) malade ; (b) tâches ménagères ; (c) rite/festivités ; (d) n’a pas pu finir ses devoirs ;
Adresse : _________________ (e) le repas n’était pas prêt à temps ; (f) a dû s’occuper de ses frères ou sœurs plus jeunes ;
(g) a dû faire un travail rémunéré ; (h) était en train de jouer ; (i) a joué sur le chemin ;
___________________________
(j) l’uniforme n’a pas été lavé/n’était pas sec ; (k) pas de livre ni de crayon ; (l) s’est absenté
___________________________ du village avec ses parents ; (m) n’aime pas/craint la punition à l’école ; (n) autre raison.
Nom de
l’enfant
membre
du club
Classe/
jour
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
Présent : cocher
Absent : mettre la lettre
correspondant à la raison
Nombre de jours
d’ouverture
de l’école
18
19
20
Total des
jours de
présence
Lors de réunions du groupe/club pour enfants ou de visites à domicile, demandez à
chaque enfant si elle ou il était présent ou absent les jours d’école. Cochez la case
correspondante en cas de présence et inscrivez la lettre correspondant à la raison
en cas d’absence, comme suit :
a) malade ; (b) tâches ménagères ; (c) rituel/festivités ; (d) n’a pas pu finir ses devoirs ;
(e) le repas n’était pas prêt à temps ; (f) a dû s’occuper de ses frères ou sœurs plus
jeunes ; (g) a dû faire un travail rémunéré ; (h) était en train de jouer ; (i) a joué
sur le chemin ; (j) l’uniforme n’a pas été lavé/n’était pas sec ; (k) pas de livre ni de
crayon ; (l) s’est absenté du village avec ses parents ; (m) n’aime pas/craint la punition
à l’école ; (n) autre raison.
l
l
Si un enfant était absent, demandez-lui la raison de son absence et notez la lettre
correspondante.
Les enfants et les adultes peuvent effectuer un suivi pour encourager la fréquentation
scolaire des enfants.
Il est important que les données soient collectées de manière régulière, toutes les
semaines ou tous les quinze jours, sans quoi il sera difficile aux enfants de se
souvenir des jours passés. Toutefois, cela dépendra de la fréquence des réunions
du groupe/club pour enfants. Ce formulaire peut généralement être rempli par les
enfants de plus de 9 ans. Ils auront peut-être besoin de l’aide d’un adulte, surtout
pour la première utilisation.
PHOTO : MATS LIGNELL/SAVE THE CHILDREN
Observations sur l’utilisation de l’outil au Népal : certains enfants
pourraient se sentir honteux de ne pas pouvoir aller régulièrement à l’école. Les
pressions positives de leurs pairs pourraient aider les enfants à fréquenter
régulièrement l’école. Les enfants peuvent également contrôler si les enfants ont
entrepris leur chemin vers l’école mais ne l’ont pas atteinte, et peuvent chercher à
savoir pourquoi.
l
Membre d’un comité scolaire pour la protection des enfants (à gauche de la photo) à Jalalabad,
en Afghanistan.
59
Comme indiqué dans le Livret 4 (pages 23–26) et dans les pages précédentes du
présent livret, il est crucial d’identifier et de réunir des données secondaires pouvant
être analysées et utilisées pour éclairer, trianguler et valider les affirmations faites par
les enfants ou les adultes.
LES MARIONNETTES ET LE THÉÂTRE
Les marionnettes et le théâtre peuvent encourager les jeunes enfants à exprimer les
changements survenus dans leur vie (dans leur famille, les centres préscolaires, les
écoles, les communautés) depuis leur intervention dans le processus de participation.
PHOTO : MICHAEL TEWOLDE/SAVE THE CHILDREN
Un groupe
d’enfants fait une
représentation
dramatique lors d’un
événement pour
marquer la Journée
de la santé de l’enfant
dans le comté du
Nord Kapoeta, au
Sud Soudan.
60
PHOTO : JENN WARREN/SAVE THE CHILDREN
L’ANALYSE DES DONNÉES SECONDAIRES
Des fillettes dansent
dans un espace pour
enfants d’un camp
de réfugiés dans
la région Somali,
en Éthiopie.
Les jeunes enfants peuvent être encouragés à faire des dessins sur leur vie et sur les
avantages de prendre part au programme. Ils peuvent décrire ce qu’ils ont dessiné et ce
que cela signifie, et des questions d’approfondissement peuvent leur être posées pour
mieux comprendre ce qui a changé ou n’a pas changé suite à leur participation à un
processus/projet.
CRÉER UN ALBUM
Les enfants peuvent être invités à créer et à développer un album à l’aide de dessins,
peintures, photos, « coupures » de magazines, etc. pour illustrer leurs opinions sur
le programme et les principaux changements qui en ont résulté. Des questions
d’approfondissement peuvent leur être posées pour explorer comment les enfants ont
exprimé leurs opinions et participé au programme et pour savoir si des changements
ont été observés, positifs ou négatifs, suite à leur participation.
PHOTO : PIERS BENATAR/SAVE THE CHILDREN
LE DESSIN OU LA PEINTURE
Membre d’un
conseil de village
composé d’enfants
dans le district de
Lindi, en Tanzanie.
61
ANNEXE : MISE À L’AISE
ET MISE EN TRAIN
Note : Veuillez organiser et utiliser des exercices de mise à l’aise et de mise en train qui
tiennent compte des capacités des différents enfants du groupe. Ne choisissez pas, par
exemple, des exercices de mise à l’aise comportant des documents visuels ou des
mouvements rapides s’il y a des enfants aveugles dans le groupe.
« J’AIME ÊTRE UN ENFANT/ADULTE PARCE QUE… MAIS SI J’ÉTAIS
UN ADULTE/ENFANT JE POURRAIS… »
En petits groupes, les enfants/adultes complètent la phrase. Puis chacun la lit à haute
voix aux autres participants. Cet exercice de mise à l’aise permet d’identifier les
différences entre l’âge adulte et l’enfance et les avantages et les inconvénients de
chaque stade.
GROUPEMENTS PAR BRUITS D’ANIMAUX
Chaque personne reçoit une feuille de papier comportant l’image ou le nom d’un
animal. Les yeux fermés, les participants se déplacent dans la pièce en faisant le bruit
de leur animal jusqu’à ce qu’ils rencontrent des groupes de personnes faisant le même
bruit que le leur.
REPORTERS
Les enfants/les jeunes se mettent en groupes de deux pour obtenir des informations
sur leur partenaire, qu’ils vont ensuite communiquer à l’ensemble des participants. Par
exemple, le nom de la personne, le but de l’atelier, d’où elle vient, ce qu’elle aime faire,
depuis combien de temps elle fait partie de l’organisation, quelque chose que personne
ne sait à son sujet.
PIERRE, CISEAUX, PAPIER
Divisez les participants en deux équipes. Chaque équipe décide si elle est papier,
ciseaux ou papier. Les équipes se font face et montrent leur symbole. La pierre bat les
ciseaux, les ciseaux battent la feuille et la feuille bat la pierre.
CHEMISIERS, ROBES OU CHEMISES18
Cette activité créative peut être utilisée par les enfants pour intégrer et résumer des
concepts clés. Les enfants reçoivent de grandes feuilles de papier, du ruban adhésif et
des stylos et sont invités à fabriquer un chemisier, une robe ou une chemise. Ils sont
encouragés à inclure dans leur vêtement des messages relatifs aux concepts clés (par
ex. l’étendue, la qualité, les résultats de la participation des enfants). Les enfants
présentent leur création et décrivent brièvement ce que les concepts clés signifient
pour eux.
ONOMATOPÉE19
Distribuez du matériel (papier, crayons à papier et à la cire) aux participants
et demandez-leur de dessiner des animaux qu’ils aiment ou qu’ils connaissent.
Demandez-leur ensuite de faire le bruit caractéristique de l’animal et d’imiter ses
mouvements. Cet outil peut également être utilisé pour former des groupes en
fonction d’un type d’animal : chats, chiens, oiseaux, écureuils, etc. Il peut également
être utilisé avec de jeunes enfants et des enfants plus âgés. L’animateur peut
62
PHOTO : ABIR ABDULLAH/SAVE THE CHILDREN
ANNEXE : MISE À L’AISE ET MISE EN TRAIN
Enfants du district d’Habiganj, au Bangladesh.
compléter l’activité avec une petite histoire sur les différents animaux dessinés, et
lorsqu’un animal est mentionné, les enfants qui ont dessiné cet animal imitent le bruit
et les mouvements qu’il fait.
LE NAVIRE SOMBRE
Les enfants rampent en chantant « le navire sombre, au secours, le navire sombre ».
Un nombre est donné à haute voix (3, 5, 6, etc.) et ils doivent composer un groupe (le
bateau de sauvetage) comportant le même nombre de personnes que le nombre cité.
SUR LE BORD, DANS LA MARE
Tous les enfants se mettent à genou en cercle. L’espace du cercle représente une mare.
Lorsque l’annonceur crie « Dans la mare! », les enfants doivent poser les mains au sol.
Quand l’annonceur crie « Sur le bord! », les enfants doivent poser les mains sur leurs
genoux. Les enfants doivent faire ce que l’annonceur dit, et non pas ce qu’il fait.
QUI EST LE CHEF ?
Tous les enfants forment un cercle. On demande à un enfant de quitter la pièce. Les
autres enfants décident qui est le chef. Les enfants tournent en cercle et copient
les gestes du chef. L’enfant qui était sorti revient et doit deviner qui est le chef – il
3 chances.
CANARD, CANARD, OIE
Les enfants s’assoient en cercle. Un enfant marche autour du cercle, en tapotant la tête
des enfants assis et en disant « Canard » ou « Oie ». Si il ou elle dit « Canard » l’enfant
reste assis, mais si il ou elle dit « Oie », les deux enfants doivent faire une fois le tour du
cercle en courant aussi vite que possible. Le dernier à avoir fait un tour complet doit
maintenant marcher autour du cercle et le jeu recommence.
63
RUE, ENFANT, MAISON
Tous les enfants forment des groupes de trois. Deux enfants de chaque groupe se
tiennent les mains et forment une « maison ». Le troisième enfant se place dans la
maison et est « l’enfant ». Une personne se tient seule et annonce soit « Rue! », soit
« Enfant! » soit « Maison! ». Si le mot « maison » est annoncé, les enfants qui forment
les maisons doivent s’éparpiller et former une autre maison. Si « Enfant » est annoncé,
chaque « enfant » doit trouver une nouvelle maison. Si le mot « Rue » est annoncé,
tout le monde doit changer de position. L’annonceur essaie de rejoindre un groupe.
La personne qui reste seule devient l’annonceur.
QUAND LE VENT SOUFFLE
Les enfants forment un cercle. Une personne crie : « Quand le vent souffle, tous ceux
qui portent des chaussettes doivent changer de place ». Le jeu continue avec d’autres
phrases par exemple « Tous ceux qui ont les cheveux noirs », etc. Le jeu fait remarquer
les choses que différents enfants ont en commun. Cela permet aux enfants de se
déplacer et de retrouver leur énergie.
PHOTO : CESESMA
TRAVERSÉE
Les enfants se tiennent debout en cercle. Une personne annonce une catégorie (par
ex. tous ceux qui portent des chaussettes). Ceux qui correspondent à cette catégorie
doivent traverser le cercle pour changer de place. Le dernier à traverser le cercle
devient celui qui donne les catégories.
64
Des enfants
travaillent à un
questionnaire
d’auto-évaluation
sur la qualité dans
le cadre d’une
étude de référence
pour un projet de
S&E à Wasala,
au Nicaragua.
LE CROCODILE ET LE LION
Un grand carré est formé au sol, et représente la mare aux crocodiles. À l’extérieur
de la mare se trouve l’espace des lions. Les lions et les crocodiles n’attaquent jamais
au même moment, donc lorsque les participants entendent « Lion! », ils doivent vite
aller dans la mare pour ne pas se faire manger par le lion. Quand ils entendent
« Crocodile! », ils doivent vite sortir de la mare et aller sur la terre pour éviter de se
faire manger par un crocodile. Cela devient compliqué quand les mots « lion » et
« crocodile » sont lancés rapidement, l’un après l’autre, et quand le nom d’un même
animal est répété.
ANNEXE : MISE À L’AISE ET MISE EN TRAIN
SEPT ET FIN
Tout le monde forme un cercle. Une personne met une main sur sa poitrine et crie
« Un! ». Selon que ses doigts sont dirigés vers la gauche ou vers la droite, la personne
qui se trouve à sa gauche ou à sa droite crie « Deux! » et à son tour place ses doigts
vers la droite ou vers la gauche. Le jeu continue jusqu’à « Six! ». Pour « Sept! », la
personne désignée doit mettre sa main au-dessus de la tête sans rien dire. Ceux qui
se trompent doivent quitter le jeu.
LA LOTERIE DU SAVOIR 20
Ce jeu peut être utilisé pour évaluer le bon apprentissage ou la bonne compréhension
de nouveaux concepts. Un petit tambour rotatif (un récipient ou un chapeau) est
utilisé, dans lequel sont déposées des questions inscrites sur des morceaux de papier
pliés. Les participants agitent le petit tambour et en retirent une question à laquelle ils
doivent répondre.
65
NOTES DE FIN DE DOCUMENT
Funky Dragon and Partnership Support Unit, Children as Researchers : Resource pack (Les enfants chercheurs : Dossier
de ressources), 2012
1
L Gosling et M Edwards, Toolkits : A practical guide to planning, monitoring, evaluation, and impact assessment (Trousse
à outils : Guide pratique de la planification, du suivi, de l’évaluation et de l’étude de l’impact), Save the Children, 2003
2
3
Ibid
Voir J Kitzinger, ‘The methodology of focus groups : the importance of interaction between research participants’ (La
méthodologie des groupes de discussion : l’importance de l’interaction entre participants à la recherche), Sociology of
Health, 1994, 16, 1, pp 103–121
4
5
R Chambers, PRA Training Session, INTRAC Participatory Monitoring and Evaluation Course (Session de formation
à l’ERP, Cours sur le suivi et l’évaluation de la participation), 1995
Voir C O’Kane, ‘The development of participatory techniques: facilitating children’s views about decisions which
affect them’ (L’élaboration de techniques participatives : encourager les enfants à avoir des opinions sur les décisions
qui les concernent), dans P Christensen et A James (éd.) Research with Children : Perspectives and practices (La
recherche avec les enfants : Perspectives et pratiques). Deuxième édition, 2008
6
Voir R Davies et J Dart, The Most Significant Change (MSC) Technique : A guide to its use (La technique du
changement le plus significatif : Guide d’utilisation), 2005, http://www.mande.co.uk/docs/MSC Guide.htm
7
8
Ibid
L’adaptation de la « visite virtuelle guidée par les enfants» a été créée par des praticiens du Neighbourhood
Children’s Networks, en Inde.
9
Outil communiqué par Plan Guatemala. Le « comale » est la poêle en argile qui sert à cuire une galette plate de
farine de maïs (la « tortilla »).
10
11
Voir J Theis, Evaluating Children’s Participation (Évaluer la participation des enfants), 2003
12
Outil créé et communiqué par The Concerned for Working Children, Inde.
13
Il serait utile de faire cette activité avec le personnel en premier lieu, puis avec les enfants pour explorer les
similitudes et les différences de perspectives et les raisons.
66
14
Cet outil a été mis à jour suite aux réactions de jeunes participants à Plan Togo et à d’autres projets pilotes.
15
Outil créé et communiqué par EveryChild Malawi.
16
Outil créé et communiqué par une organisation d’enfants soutenue par The Concerned for Working Children, Inde.
17
Outil créé et communiqué par Save the Children, des ONG partenaires et des clubs d’enfants au Népal.
18
Activité communiquée par Plan Guatemala.
19
20
TROUSSE À OUTILS DU SUIVI ET DE
L’ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION
DES ENFANTS
LIVRET
5
Outils de suivi et d’évaluation
de la participation des enfants
Cette trousse à outils examine comment contrôler et évaluer la participation
des enfants aux programmes, aux communautés et à la société au sens large.
Elle est destinée aux professionnels et aux enfants qui travaillent dans les
programmes participatifs ainsi qu’aux gouvernements, aux ONG, à la société
civile et aux organisations d’enfants qui cherchent à évaluer et à renforcer la
participation des enfants dans la société.
Cette trousse à outils regroupe six livrets :
Livret 1 : Introduction : donne un aperçu de la participation des enfants,
comment la trousse à outils a vu le jour et un petit guide du suivi et de
l’évaluation.
Livret 2 : Évaluer la création d’un environnement participatif et
respectueux des enfants : propose un cadre et des outils pratiques pour
évaluer la participation des enfants à leur communauté et à la société.
Livret 3 : Comment évaluer l’étendue, la qualité et les résultats
de la participation des enfants : propose un cadre conceptuel pour la
participation des enfants et présente un certain nombre de critères et de
tableaux pour évaluer la participation des enfants.
Livret 5 : Outils de suivi et d’évaluation de la participation des
enfants : propose un éventail d’outils qui peuvent être utilisés avec les
enfants et les jeunes, ainsi que d’autres parties prenantes.
Livret 6 : Expériences, conseils et recommandations des enfants et
des jeunes : produit par des jeunes qui ont testé la trousse à outils. Le livret
se compose de deux guides : un pour les adultes et l’autre pour les enfants
et les jeunes.
savethechildren.org.uk
PHOTO DE COUVERTURE : KEN HERMANN/SAVE THE CHILDREN
Livret 4 : Guide en 10 étapes pour réaliser le suivi et l’évaluation de
la participation des enfants : étudie comment faire participer les enfants,
les jeunes et les adultes au processus. Il comprend des recommandations sur
l’identification d’objectifs et d’indicateurs de progrès, la collecte systématique
des données, la documentation des activités et l’analyse des résultats.

5 Outils de suivi et d`évaluation de la participation des enfants

Transcription

Similar documents

accompagnement stratégique et opérationnel des acteurs

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4

Guide en 10 étapes pour réaliser le suivi et l`évaluation de la

sommaire - Gendarmerie nationale

Activités du collège

Sango Nini July 2016

Calendrier - Marchés publics de Montréal

Untitled - Université d`Orléans

Health Link - Children`s Oncology Group

Livret de santé bilingue (anglais/français)

Planifier La Participation Et L`engagement Des Parents

Été 2014, Vol.7, No.6 - La Fondation de l`Hôpital de Montréal pour

cédrik, 14 ans p.9 cédrik, 14 years old p.9

Human Rights Watch - Global Coalition to Protect Education from

comment administrer efficacement le secteur de la

trousse de planification culturelle

VOLUME 18 - Le Carrefour des Opinions

Isabelle Clair

Les jeunes hommes, partenaires égaux

Renforcer la recherche sur le genre pour améliorer l

BOMI N° 2013-10 - Ministère de l`Intérieur

Malala Yousafzai