La Voie 06 11/06/2007 Sur toutes les lignes Eiffage Travaux Publics
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La Voie 06 11/06/2007 Sur toutes les lignes Eiffage Travaux Publics
JUIN 2007 L a voie 06 Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics DOSSIER EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUR TOUTES LES LIGNES La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque titre que ce soit. Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque, dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. EDITO SOMMAIRE ACTUALITÉ De g. à dr. : Maurice Ouzoulias, président du Siaap, Michèle Fritsch, vice-présidente et Jean Guénard, lors du baptême du tunnelier de l’opération Tima 2. « Pendant les travaux, la vente continue » C’est en ces termes, certes triviaux mais compréhensibles de tous, que je me suis adressé à vous, salariés d’Eiffage Travaux Publics, au cours de la dernière souscription Sicavas, à laquelle vous avez apporté, signe évident de confiance maintenue, 80 % de votre intéressement. Pendant que la direction générale du groupe dénoue avec pugnacité les pièges de l’actionnariat, nous continuons d’assurer nos engagements à l’égard de nos clients, de poursuivre croissance externe et harmonisation de la branche et de renouveler notre carnet. Après l’achèvement du premier lot de Toarc de la route des Tamarins à la Réunion et le lancement commercial de la LGV Est, ce début d’été 2007 verra l’aboutissement d’autres très belles opérations : livraison de 150 kilomètres de Norscut au Portugal, inauguration de la station d’épuration d’Achères, ouverture de la ligne B du métro de Toulouse. La rentrée s’annonce également très riche en événements majeurs avec le percement du deuxième tronçon de l’A86 pour Cofiroute et la sortie, à Perpignan, des tunneliers Mistral et Tramontane après 8,3 km sous les Pyrénées ; sans oublier, pour autant que les fournisseurs de bitume fassent front, les centaines de milliers de mètres carrés de chaussées qui, à travers tout le pays, seront revêtues grâce à vous. Merci et bon courage à tous. Jean Guénard Président La Réunion : le groupe poursuit sa route après les Tamarins Chantier historique à Lyon Tous en Seine Environnement préservé à Wissous Trémie pour tous à Douai Au cœur des Liens Bleus d’Europe Trio gagnant pour le tram de Lyon Marseille : mini-tunnel pour maxi-gain de temps En piste ! De Rennes à La Rochelle Application d’enrobés : un Clermontois à Dakar DÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION Retraitement de chaussées : nouveaux exemples en Rhône-Alpes / Auvergne EBT® : la technique séduit les Américains p. 9 p. 9 VIE DE L’ENTREPRISE Savoirs minimaux de sécurité : la prévention enseignée et valorisée Michel Pantaléon : la prévention chevillée au corps p. 10 p. 11 SAVOIR-FAIRE Toulouse : la Seso rejoint Eiffage Travaux Publics p. 12 DOSSIER INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES Eiffage Travaux Publics sur toutes les lignes Bordeaux : un nouveau pont ferroviaire sur la Garonne Transroute : la troisième voie STPV Voies Ferrées : des rails au kilomètre Portraits p. 15 p. 17 p. 18 p. 19 p. 20 EIFFAGE INFOS Millau : 10 millions d’adeptes… et 10 000 coureurs émerveillés Challenge Eiffage : les sélections se poursuivent En couverture : LGV Est - Viaduc sur la Moselle. p. 1 p. 1 p. 2 p. 3 p. 3 p. 4 p. 5 p. 6 p. 7 p. 8 p. 21 p. 21 1• 2• A CTUALITÉ LA RÉUNION LE GROUPE POURSUIT SA ROUTE APRÈS LES TAMARINS 1-2• Le premier lot de Toarc confié au groupe sur la route des Tamarins à la Réunion a été livré le 12 avril dernier. Aujourd’hui, un lot de Toarc, deux ouvrages d’art exceptionnels et deux lots d’ouvrages d’art non courants sont encore en travaux sur cette artère dont l’ouverture est prévue en 2009. Fougerolle Ballot Terrassements vient de remporter, en groupement, les travaux de la déviation de Grand Bois sur la RN2 au sud de l’île de la Réunion. Long de 4 km, le projet, qui nécessitera 500 000 m3 de déblais, démarrera cet été et sera mené en 14 mois. Il représente plus de 15 M€ de travaux. Premier chantier de terrassements traité après la route des Tamarins, la déviation de Grand Bois témoigne de la volonté d’Eiffage Travaux Publics, par ailleurs présente à travers DLE (cf. La Voie N° 5), de s’installer durablement dans l’île et d’y développer l’ensemble de ses activités. Elle offre également de belles perspectives aux équipes locales qui ont livré, le 12 avril dernier, le premier des six lots réalisés par le groupe sur la route des Tamarins. Long d’environ 7,5 km, ce tronçon, situé sur la CHANTIER HISTORIQUE À L’agence Royans Travaux d’Eiffage TP Rhône-Alpes vient de décrocher un chantier très atypique au cœur de Lyon : la rénovation d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle classé Monument historique. L’Hôtel de Cuzieu, dont la restauration a été imaginée par le cabinet Wilmotte & Associés, maître d’œuvre, est implanté dans un environnement ultra-urbain qui interdit toute installation de grue. Les travaux, encadrés par Patrick Morin, directeur du chantier, et LYON suivis par l’architecte en chef des Monuments historiques, Lionel Dubois, vont ainsi être intégralement réalisés à la main. Un sacré challenge pour la cinquantaine de personnes affectée au chantier lorsqu’au programme se trouvent l’approfondissement de caves voûtées, la création d’un sous-sol sous 20 % du bâtiment, avec reprise en sous-œuvre par micropieux, le creusement d’un parking et l’installation d’une piscine... l’ensemble en moins d’un an ! REPÈRES Terrassements en sous-œuvre : 3 400 m3 Démolition maçonnerie : 1 900 m3 Démolition plancher : 2 700 m2 Béton pour planchers et sous-œuvre : 2 500 m3 Coffrages : 6 000 m2 Aciers : 112 t Ouvertures en sous-œuvre : 80 Surface totale de plancher : 4 000 m2 1 commune de Saint-Paul, comprenait 1 200 000 m3 de terrassements, dont 900 000 m3 à miner, ainsi que 350 000 m3 de décapage, 850 000 m3 de remblai, 500 000 t de concassage et 110 000 m3 de couche de forme, mais également cinq passages inférieurs (PI), onze ouvrages hydrauliques (OH) et cinq rétablissements de communication, l’ensemble pour un montant total de plus de 43 M€. [ LA VOIE N°6 ] A CTUALITÉ TOUS EN SEINE Creuser un tunnel sous la Seine, pour mieux la protéger, telle est la tâche assignée à la quarantaine de collaborateurs d’Eiffage TP emmenée par Guy Lechantre actuellement à pied d’œuvre dans les sous-sols de la capitale. 1• Pour lutter contre les inondations et éviter les rejets directs d'eaux non traitées en Seine, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) a choisi Eiffage TP pour creuser un tunnel de 800 m de long. Appelé Tima 2 – pour tunnel intercepteur IvryMasséna n° 2, son principe est simple. Il transportera les eaux pluviales captées dans deux déversoirs jusqu’à présent reliés directement au fleuve, jusqu’à Tima 1, l’autre ouvrage du programme, quai Panhard Levassor, qui lui les stockera – en cas d’orage violent jusqu’à 80 000 m3 d'eaux pourront attendre tranquillement un retour météo à la normale – avant de les acheminer pour traitement sur un autre site bien connu du groupe : la station d'épuration de Valenton. Signé en 2005 en groupement, notamment avec Forclum, dont les équipes réaliseront l’installation électrique début 2008, le projet est déjà bien avancé. Le puits de descente de 12 m de diamètre et de 35 m de haut est terminé, la chambre de raccordement en grande partie réalisée – elle viendra coiffer le système de vannage installé sur le premier déversoir existant –, et le tunnelier a été remis à neuf dans les ateliers du groupe au Perray-en-Yvelines, jusqu’à ce jour d’avril dernier, le 25, où Michèle, c’est désormais son nom, a été baptisé. Depuis, Michèle creuse. Les premiers voussoirs ont été posés le 30 mai et l’engin qui poursuit actuellement sa route sous le périphérique parisien traversera en août – raccordement au deuxième déversoir oblige – le cœur d’un puits intermédiaire, autrement dit des parois moulées d’un mètre d’épaisseur ! À la rentrée, Michèle passera sous la Seine, dans les sables d’Auteuil, un matériau particulièrement délicat pour maintenir la machine dans l’axe avant d’atteindre Tima 1, quai Panhard Levassor. Nous serons alors en octobre… et l’ultime difficulté concernera la sortie, sans encombre et au sec, du tunnelier. Une étape toujours délicate pour laquelle les équipes de Tima 2 semblent néanmoins avoir trouvé la parade. Cette fois, pas de grave ciment en quantité industrielle pour remplir le puits d’arrivée, mais un système breveté par Eiffage TP, sur lequel La Voie reviendra dans son numéro de fin d’année, qui pourrait bien faire école. À suivre… 1• Maurice Ouzoulias, président du Siaap, lors du baptême du tunnelier Michèle auquel assistait également, Jean Guénard, président d’Eiffage Travaux Publics, Tahar Azi, président de Forclum et Philippe Seitz, directeur régional Ile-de-France / Centre d’Eiffage Travaux Publics. 2• Michèle, le tunnelier du Tima 2, a été baptisé le 25 avril dernier. Il porte le prénom de sa marraine, Michèle Fritsch, Conseillère générale de Colombes et vice-présidente du Siaap. Équipé d'une roue de coupe spécialement adaptée, l’engin est un tunnelier à pression de terre. 3• Le puits de descente du tunnelier, creusé à deux pas de la porte de Charenton à Paris. 2• 3• [ LA VOIE N°6 ] 2 ENVIRONNEMENT PRÉSERVÉ À WISSOUS 1• À Wissous, à la lisière de l’Essonne, s’élèveront bientôt les premiers bâtiments du nouveau quartier Saint-Éloi. Un projet très important, dont la ville a confié l’aménagement à Gestec – la filiale spécialisée d’Eiffage Construction –, auquel est associée Appia Sud Ile-de-France. Sept cents logements, répartis dans de petits bâtiments et des maisons de ville, des commerces de proximité, une crèche… le tout dans la verdure à quelques kilomètres de Paris intra-muros et en lieu et place d’une friche industrielle, tel est le programme concocté par Gestec à Wissous. À ses côtés, en charge de la voirie et de l’assainissement – et dans une opération de cette taille ce n’est pas une mince affaire – les hommes d’Appia Sud Ile-de-France qui disposent de trois ans pour réaliser 37 000 m3 de terrassements, 3 850 m d’assainissement, 11 600 m de réseaux, 17 500 m2 de chaussées et… planter pas moins de 9 000 végétaux. Et l’entreprise qui a la main verte ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a en effet prévu la réutilisation de quelque 10 000 t de matériaux issus des démolitions pour la construction des chaussées. Un argument de plus pour les clients d’Eiffage Immobilier – le promoteur propose ici plusieurs programmes – dont les préoccupations environnementales se font chaque jour plus prégnantes. À signaler : la présence sur le site des équipes d’Eiffage Construction, chargées de l’édification de plusieurs bâtiments et celles de Forclum qui réaliseront les travaux d’électricité. 2• 1• Le futur quartier Saint-Éloi à Wissous, imaginé par Xavier Bohl, architecte, Gestec, aménageur et réalisé, notamment, par Eiffage Construction et Appia Sud Ile-de-France. 2• Le Firenze et le Palazzo, deux résidences conçues par Synthèse Architecture pour Eiffage Immobilier : un petit air d’Italie à Wissous. TRÉMIE POUR TOUS À DOUAI Trams, piétons et cyclistes dessus, autos dessous, la trémie routière inaugurée le 18 février dernier à Douai et réalisée par les équipes d’ECGC contribue au réaménagement des abords de la gare et devrait voir passer Evéole, le futur tramway sur pneus de la ville dès sa mise en service, mi-2008. 3 [ LA VOIE N°6 ] A CTUALITÉ À l’instar des autres ouvrages d’art bâtis le long des trois voies d’eau, le pont des Couteaux était trop bas pour permettre la navigation sur le canal. Les tabliers levants du nouvel ouvrage régleront définitivement ce problème. EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS NORD / PAS-DE-CALAIS AU CŒUR DES LIENS BLEUS D’EUROPE À Roubaix, les équipes d’Eiffage Travaux Publics ont démarré très récemment le réaménagement du pont des Couteaux, un important carrefour routier, à cheval sur le canal. L’opération, inscrite dans le vaste projet européen Blue Links, comprend la création d'une trémie routière entre la voie rapide urbaine et la route de la République et prévoit, en outre, la mise en mobilité des deux ponts. Objectif affiché : redonner ses lettres de noblesse à la navigation de plaisance. Quarante mois de travaux, voilà ce qui attend les Roubaisiens avant la réouverture du pont des Couteaux. Quarante mois au cours desquels les hommes d’Appia Nord, de SND, d’ECGC et d’Eiffel, notamment, vont se succéder sans relâche sur le pont. Chargés des VRD, les premiers ont attaqué en février dernier. Puis, début mars, les équipes de SND, spécialistes des travaux maritimes et fluviaux, ont investi les lieux. Au programme : battage de palplanches et travaux liés au canal. Très prochainement, les travaux de génie civil démarreront, emmenés par les équipes d’ECGC, rejointes, un peu plus tard, par les constructeurs métalliques d’Eiffel qui s’attelleront aux tabliers levants. La patience sera donc le maître mot de cette opération d’envergure mais, en 2010, à la mise en service de l’ouvrage, elle devrait être récompensée. Automobilistes, plaisanciers et riverains devraient en effet être alors comblés. Les premiers grâce à la mise en souterrain de la liaison entre la voie rapide urbaine (VRU) et la Belgique, distincte, enfin, des voies de circulation locales entre Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Les seconds de pouvoir de nouveau admirer la diversité des paysages depuis les canaux grâce aux tabliers levants du nouveau pont. Et les derniers, de la porte d’entrée de la Zac de l’Union incarnée par l’ouvrage. Cette zone d’aménagement concerté, créée par la communauté urbaine, prévoit de développer sur 400 000 m2, locaux dédiés à la recherche, bâtiments tertiaires, d’activité et de services et logements. BLUE LINKS POUR QUE VOGUENT LES NAVIRES Projet européen imaginé par le programme de coopération transfrontalière Interreg III France Wallonie Flandres, Blue Links vise à rouvrir la navigation de plaisance sur la Marque Urbaine, le canal de Roubaix et son prolongement belge, le canal de l’Espierre, soit plus de 28 km de voies fluviales, entre la Deûle et l'Escaut. Un pari touristique également l’occasion pour la communauté urbaine Lille-Métropole de se doter de 10 000 ha d’espaces verts d’ici à 2015. [ LA VOIE N°6 ] 4 Eiffage TP, Appia Rhône et Gauthey viennent de démarrer de concert les travaux de T4, la dernière-née des lignes de tramway lyonnais. Le trio est en effet chargé, par le Syndicat des transports de l'agglomération lyonnaise (Sytral), d’un des deux lots d'infrastructures du tracé, portant sur 4,5 km et représentant un chiffre d’affaires de 14,4 M€. Le chantier, très urbain, prévoit la requalification du boulevard des États-Unis de façade à façade et comprend essentiellement démolitions et décaissements, réseaux divers et raccordements, ainsi que des qualitatifs (granit, enrobés spéciaux, bétons de sol, etc..) et le génie civil de huit stations. Les travaux, dont la maîtrise d’œuvre est assurée par Arcadis/Systra, dureront 20 mois et, en 2009, T4 reliera Lyon à Vénissieux, en passant par le boulevard des États-Unis via le quartier du même nom créé dans les années vingt par l'architecte Tony Garnier. En outre, la nouvelle ligne offrira des connexions avec la ligne D du métro, le bus, la ligne de tramway T2 et les lignes SNCF. TRIO GAGNANT POUR LE TRAM DE LYON 5 [ LA VOIE N°6 ] A CTUALITÉ MARSEILLE MINI-TUNNEL POUR MAXI-GAIN DE TEMPS 1• À Marseille, l’ouverture du tunnel Louis-Rège – 265 m – va faire gagner un temps précieux aux automobilistes de la Cité phocéenne. Inauguré le 4 juin dernier par Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville, en présence de nombreux élus, il a été réalisé en groupement par les équipes régionales d’Eiffage Travaux Publics : Eiffage TP et Appia 13. Au programme des génie civilistes : construction de murs de soutènement, dont une paroi berlinoise cloutée de 400 m2, édification de trois ponts sur pieux, enterrés sous 7 m de remblais, réalisation d’un ouvrage d’art en encorbellement à deux niveaux et prolongement du tunnel existant sur 50 m, en taupe, avec création d’une trémie d’accès d’une centaine de mètres. Quant aux routiers, chargés des travaux de chaussées, trottoirs et réseaux secs, à leur crédit : 280 m de chaussée en tunnel et sur trois niveaux d’échangeur, via la mise en œuvre de 9 000 m3 de matériaux de carrière 0/80 et 0/315 et l’application de 6 000 t de grave bitume et béton bitumineux semi grenu 0/10, ainsi que la réalisation de 4 000 m de bordures et caniveaux. Mené pour la Société marseillaise du tunnel Prado-Carénage (SMTPC), choisie par la Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole pour en superviser les travaux, cet ouvrage permet aujourd’hui de relier gratuitement les quartiers de Mempenti et du Rouet et, en outre, de rejoindre l'A50 et le tunnel Prado-Carénage. 1• Le sénateur maire de Marseille et président de la Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, Jean-Claude Gaudin, a inauguré le tunnel Louis-Rège, le 4 juin dernier. 2• Creusé sous le parc du 26e Centenaire, le tunnel Louis-Rège, concédé jusqu’en 2025 à la SMTPC, met, gratuitement, le Prado à 40 secondes de l’autoroute : un gain de temps de 20 minutes aux heures de pointe. 2• [ LA VOIE N°6 ] 6 EN PISTE ! DE RENNES À LA ROCHELLE Pour le plus grand plaisir des amateurs de spectacles féeriques, Appia Bretagne et Appia Charentes se sont toutes deux mobilisées ces derniers mois autour de la dernière production du théâtre équestre Zingaro. Battuta, l’ultime création de la troupe du célèbre Bartabas, a en effet été présentée à Rennes et La Rochelle, sous un chapiteau conçu spécialement par les hommes du groupe. Dans un village de 16 000 m dédié à l’art équestre, les artistes ont pu, chaque soir, accueillir dans un chapiteau central de 40 m de diamètre quelque 1 400 spectateurs. En coulisses les semaines précédentes, une dizaine de collaborateurs de l’entreprise se sont chaque fois affairés pour extraire les remblais, effectuer les mises à niveau, appliquer les enrobés à chaud, poser les fourreaux EDF 2 et installer le réseau d’eau potable… Sécurité oblige, aucune approximation n’était tolérée, qu’il s’agisse de la piste extérieure (gradins), ou de la piste centrale dotée d’un anneau de vitesse recouvert de sable spécial*. Sur cette dernière, les chevaux, lancés au galop, prennent appui sur une pente bitumée comme sur un vélodrome, tandis que les cavaliers exécutent des acrobaties de haut vol. * Le sable de la piste centrale, teinté et issu de roches volcaniques a été amené par semi-bennes des Carrières Chauvet en Charente-Maritime. Vous avez manqué le spectacle à Rennes et à La Rochelle, retrouvez Battuta au Fort d’Aubervilliers du 21 septembre au 31 décembre prochains. Plus d’infos : www.zingaro.fr 7 [ LA VOIE N°6 ] A CTUALITÉ APPLICATION D’ENROBÉS UN CLERMONTOIS À DAKAR Pour compléter la formation des équipes de Fougerolle Sénégal, un chef d’application d’enrobés auvergnat a passé trois semaines à Dakar. 1• Fougerolle Sénégal, chargée des travaux d’extension du port autonome de Dakar – une opération de plus de 7 M€ qui comprend également d’importants travaux maritimes –, vient d’achever le tapis d’enrobés de la plate-forme de distribution du site. Une phase du chantier qui nécessitait l’application de quelque 13 000 t de béton bitumineux semi-grenu (BBSG) 0/14 amélioré au PR Plast Mousse pour laquelle la filiale sénégalaise a lancé un « appel à services ». Pour optimiser le fonctionnement des équipes finisseurs, elle cherchait en effet un professionnel rodé aux techniques d’application d’enrobés et capable de former ses équipes in situ. C’est ainsi que trois semaines durant, l’entreprise a bénéficié de l’appui technique et du savoir-faire d’Abdel Meziane, chef d’application d’enrobés, venu tout spécialement de Clermont-Ferrand. Pour Abdel Meziane, après 18 ans passés dans le groupe, il s’agissait cependant d’un défi. Parti sous les encouragements de Christiane Guyard, chef d’agence Appia Clermont-Ferrand, et de Philippe Bisi, directeur de l’établissement Loire-Auvergne, il a immédiatement reçu à Dakar, l’aide du laboratoire et des équipes locales qu’il espérait. L’homme de l’art a ainsi pu transmettre son expérience tant au niveau du fonctionnement des matériels (finisseur, compacteur à jantes, compacteur à pneus) qu’à travers ces petites astuces qui font la réussite et la beauté d’un tapis d’enrobés et que l’on n’acquiert habituellement qu’au fil d’un grand nombre de chantiers. 9 000 tonnes d’enrobés ont ainsi été appliquées en présence d’Abdel Meziane à Dakar, qui aujourd’hui rentré en France, est intarissable sur ses jours « noir bitume » et ses nuits blanches passées dans la capitale sénégalaise. Accueil chaleureux, immersion totale dans l’équipe, échanges professionnels et culturels fructueux… d’un continent à l’autre, les avis sont unanimes : l’expérience est une réussite. À renouveler, sans aucun doute ! 3• 2• 1-2• Au siège de la société, on se félicite de cette coopération franco-sénégalaise. 3• Abdel Meziane, entourés des hommes de Fougerolle Sénégal. [ LA VOIE N°6 ] 8 Lors de la journée de présentation de l’Arc 700®, Frédéric Brusq, chef de chantier de 26 ans, embauché en octobre 2005 via un contrat de qualification par Appia Loire Auvergne, a reçu les félicitations de Jean-Paul Scalliet, directeur général adjoint de la Délégation aux Infrastructures du Conseil général, en présence de Laurent Girou, directeur régional d’Eiffage Travaux Publics Rhône-Alpes/Auvergne et de Philippe Bisi, directeur d’Appia Loire Auvergne. D ÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION RETRAITEMENT DE CHAUSSÉE NOUVEAUX EXEMPLES EN RHÔNE-ALPES / AUVERGNE À Mornand, dans la plaine du Forez, sur la RD 6, Appia Loire Auvergne s’est une fois de plus illustrée sur une opération environnementale. Menée pour le Conseil général, maître d’ouvrage et sa délégation aux infrastructures, maître d’œuvre, le chantier, attribué à l’entreprise sur une variante de retraitement de chaussée, s’est déroulé entre les mois de mars et d’avril derniers. Précisons que la formule était attractive puisqu’elle permettait d’économiser 5 000 t de grave bitume par le traitement de la chaussée sur 10 000 m2 au liant Rolac. Appia Loire Auvergne, qui simultanément réalisait un projet du même type à Yssingeaux, aux confins sud de l’Auvergne et du Vivarais, a profité du chantier de Mornand pour présenter à des clients venus de toute la région le procédé Arc 700® proposé par le groupe, et prolongé l’exposé par une sensibilisation aux Enrobés Basse Température (EBT®) brevetés par Eiffage Travaux Publics. ARC 700® QUÈSACO ? L’Arc 700® est un atelier de retraitement de chaussées qui revalorise le gisement de granulats constitué par l’ancienne chaussée, en traitant les matériaux avec un liant hydraulique et/ou bitumineux renforcé, le cas échéant, par un apport de granulats. Le procédé reconstitue une nouvelle assise stable, homogène, résistante et prête pour un nouveau cycle de vie. Économe en énergie, limitant les pollutions liées au transport grâce à la valorisation des matériaux en place, l’Arc 700® est un procédé résolument environnemental qui peut être utilisé sur tous types de voiries. ENROBÉS BASSE TEMPÉRATURE LA TECHNIQUE SÉDUIT LES AMÉRICAINS Lors de sa tournée européenne – US Scanning Tour – 2007, une délégation d’experts américains a été accueillie le 31 mai dernier à la FNTP par l’Union des syndicats de l’industrie routière française (Usirf). Elle a pu assister à une série d’exposés, dont un préparé par François Olard (CER Corbas), sur les techniques françaises d’enrobés et en particulier celle des Enrobés basse température (EBT®). La théorie, après la pratique. La veille, en effet, la délégation s’était rendue en Seine-et-Marne. Tout d’abord pour y visiter un chantier d’Enrobés basse énergie (EBE®), via Lea-Co – la société créée par Eiffage Travaux Publics et Fairco pour développer ce type de procédés. Puis, quelques heures plus tard, pour assister à la fabrication d’Enrobés basse température sur le poste de Monthyon, avant, pour conclure la journée, de participer à la mise en œuvre du matériau sur une petite section à Saint-Soupplets. 9 Les quatorze Américains, issus d’organisations nationales réputées – Federal Highway, Asphalt Institute, National Asphalt Pavement Association, Department of Transportation… – ont été très intéressés par ces techniques très environnementales. Saluons ici le maire de Saint-Soupplets, Francis Delabarre, qui a permis l’organisation d’un chantier-test sur sa commune, ainsi que les équipes de Routière Morin Monthyon, son directeur, Pascal Vivenot, et Marc Jourdan, responsable Technique régional, pour leur démonstration très concluante. Précisons que le US Scanning Tour permet régulièrement de fructueux échanges franco-américains à travers des rencontres organisées avec l’Administration (Direction des Routes, LCPC…) et les entreprises sous l’égide de l’Usirf. [ LA VOIE N°6 ] V IE DE L’ENTREPRISE SAVOIRS MINIMAUX DE SÉCURITÉ LA PRÉVENTION ENSEIGNÉE ET VALORISÉE Les métiers du BTP sont par nature dangereux mais plus de 75 % des accidents sont directement liés au comportement des uns et des autres sur le chantier. En partant de ce constat, les équipes Prévention d’Eiffage Travaux Publics se sont lancées dans une véritable bataille pour la sécurité. Et ont créé les SMS : Savoirs minimaux de sécurité. Un cursus de formation original qui représente un investissement considérable pour le groupe, dont l’engagement, au plus haut niveau, n’est pas un secret. nés, elles se terminent module après module par une évaluation. Un questionnaire à choix multiples permet de valider les acquisitions des stagiaires qui, s’ils atteignent une moyenne minimale de 12/20, se voient remettre un Certificat d’aptitude au travail en sécurité (Cates). Dans le cas contraire, ils reçoivent les formations complémentaires nécessaires pour atteindre ce résultat. S’il est beaucoup trop tôt pour tirer un bilan de ces formations aux SMS, côtés participants, on est optimiste. Les formateurs sont convaincus du bien-fondé de la formule. Quant aux stagiaires, si certains arrivent parfois sur la défensive, persuadés de connaître parfaitement leur métier et d’en maîtriser tous les aspects, ils repartent dans un tout autre état d’esprit, conscients d’avoir appris quelque chose et regrettent juste, de temps en temps, que leurs chefs ne suivent pas la formation avec eux ! « Mi-2009, tous les ouvriers d’Eiffage Travaux Publics – c’est-à-dire quelque 11 000 personnes – auront suivi le cursus SMS », explique Erick Lemonnier, responsable de la prévention, « et nous demandons désormais aux entreprises de travail temporaire avec lesquelles nous travaillons de monter le même type de dispositif pour leur personnel ». Cette formation, dispensée sur trois jours, se décompose en six à sept modules, suivant les postes (cf. encadré). Elle a été préparée après une étude très pointue des types d’accidents et de leurs principales causes laquelle a permis de dégager un certain nombre de points susceptibles d’infléchir les courbes. UNE COMPÉTENCE VALORISÉE « Si l’objectif est avant tout de protéger l’intégrité du salarié, il s’agit pour cela de définir un standard de connaissances Sécurité et de s’assurer de son acquisition par le personnel ouvrier. Mais également d’inscrire, enfin, la sécurité comme une compétence valorisée, au même titre que le savoir-faire technique. S’en suivront de fait une modification des comportements et une amélioration des résultats statistiques » poursuit le responsable de la prévention. Les premières sessions ont démarré début 2007. Organisées par les filiales et établissements et dispensées, selon les cas, par les préventeurs et/ou des organismes extérieurs soigneusement sélection- SMS DES MODULES SAVAMMENT ÉTUDIÉS Règles communes ➔ Règlement intérieur Gestes et postures Manœuvre et élingage Protections collectives Fouille et tranchée Ouvrages provisoires (modules réservés aux ouvriers de génie civil) Carrière et industrie (module réservé aux ouvriers affectés à ces activités) ➔ ➔ ➔ ➔ ➔ ➔ ➔ 10 Des équipements de protection individuelle aux attitudes à tenir face à un accident, en passant par la propreté du chantier ou le respect du matériel. Rappel des droits et des devoirs du salarié Comment faire bien sans se faire mal ? Les gestes à éviter. Manœuvre des engins et levage ne sont pas des actions anodines. Garde-corps et signalisation de chantier ne sont pas des gadgets. Les dangers de la terre. Quelques consignes pour ne pas tomber de haut. Les dangers particuliers rencontrés dans ces métiers. [ LA VOIE N°6 ] V IE DE L’ENTREPRISE Chez Roland (160 salariés – 27,6 M€ de CA en 2006), qui réalise actuellement une importante plate-forme logistique destinée au site de vente en ligne Amazone.fr à Saran dans le Loiret, seuls deux accidents du travail ont été recensés l’an dernier. MICHEL PANTALÉON LA PRÉVENTION CHEVILLÉE AU CORPS Non, les accidents du travail dans nos métiers ne sont pas une fatalité. Ce n’est pas Michel Pantaléon, 38 ans de terrassements chez Roland dont il est aujourd’hui le « préventeur » qui vous dira le contraire. Mais, les chiffres sont têtus et lorsqu’en dépit d’investissements importants les taux de fréquence et de gravité refusent obstinément de baisser, il faut agir. En trois ans et demi passés dans la prévention, Michel Pantaléon, qui depuis le début de l’année consacre 50 % de son temps aux formations aux SMS en Ilede-France / Centre, a fait bouger les choses. Jugez plutôt, le taux de fréquence est passé chez Roland de 60 en 2003 à… 5 l’année dernière. Et il en va de même pour le taux de gravité, situé en dessous de 1. Passages inopinés sur les chantiers, instauration d’un vrai climat de confiance avec les équipes et les membres des CHSCT, qui n’hésitent pas à lui signaler une anomalie. Il corrigera mais ne dénoncera pas. Il fait la part des choses, explique avant de sanctionner et, peut compter sur le soutien sans faille de Jean Vintaer, son directeur, qui lui laisse carte blanche. Terrassier dans l’âme, Michel Pantaléon est emballé par son nouveau métier de formateur. « On apprend des tas de choses, on échange. Et on peut, par ce biais, détecter ceux de nos ouvriers qui rencontrent des problèmes liés à une mauvaise maîtrise du français, pour tenter de trouver des moyens d’y remédier. A contrario, il nous arrive aussi de découvrir des talents cachés. Et ça aussi, ça fait plaisir ». Mais, Michel déplore le manque de réactivité de certains patrons. « On pense à tort que la sécurité coûte. C’est faux. C’est même exactement le contraire. Face à la santé et à l’intégrité des salariés, ou face à des arrêts de chantier coûteux ». Quoi qu’il en soit, s’il a prévu de prendre sa retraite en 2008, Michel ne compte pas laisser tomber la formation. Il se voit bien conduire quelques sessions par mois, histoire d’apporter encore sa pierre à l’édifice. 11 [ LA VOIE N°6 ] S AVOIR-FAIRE TOULOUSE LA SESO REJOINT EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS La famille d’Eiffage Travaux Publics vient de s’agrandir. Le 1er avril 2007, les collaborateurs de la Société d’entreprises du Sud-Ouest, basée à Toulouse, ont rejoint le groupe. Présentation. Un tour d’horizon des chantiers de génie civil sur Toulouse et sa périphérie suffit pour en être convaincu : la Société d’entreprises du Sud-Ouest (Seso) fait partie du paysage de la région. Dès qu’il s’agit de génie civil, on compte sur les doigts de la main les marchés où elle n’est pas intervenue à un titre ou à un autre. Des preuves ? Elle a été associée à une multitude de chantiers aussi emblématiques que ceux des halls de fabrication des Airbus ou du métro de Toulouse, en passant par la pose de conduites forcées en Andorre, la réparation de barrages en base vie pour EDF dans les Pyrénées, la réhabilitation lourde de bâtiments, l’exécution d’ouvrages d’art, de stations d’épuration, de murs de soutènement et de confortement de talus pour les collectivités territoriales et la SNCF. « La Seso est particulièrement connue en Midi-Pyrénées pour son sérieux, la qualité de ses réalisations et ses compétences en génie civil », souligne Pierre Meunier, qui a occupé la fonction de président directeur-général de la société pendant 18 ans. Le printemps 2007 marquera le début d’une nouvelle page de l’histoire de la Seso. C’est en effet le 1er avril dernier qu’elle a rejoint le groupe Eiffage Travaux Publics, conformément au souhait de Pierre Meunier (cf. interview). À l’approche de la retraite, celui-ci a souhaité pérenniser l’activité de son entreprise en la confiant entre de bonnes mains ! « L’image d’Eiffage est très positive au regard de ses grandes réalisations comme le viaduc de Millau ou encore la ligne Perpignan-Figueras, souligne Gérard Subercaze, directeur d’exploitation de la Seso. Elle apparaît comme une entreprise dynamique, jeune et accordant beaucoup d’autonomie à ses filiales. Ces valeurs correspondent à notre approche et à la façon dont nous exerçons notre métier. » 1• >>>> 1• Station Empalot de la ligne B du métro de Toulouse. 2• Pont de Luscan. [ LA VOIE N°6 ] 12 S avoir-faire 2• >>>> UNE ENTREPRISE RECONNUE SUR LE BASSIN TOULOUSAIN Le passage de la Seso sous les couleurs d’Eiffage Travaux Publics se situe dans la droite ligne d’une stratégie parfaitement bien définie. En effet, début 2006, il a été décidé que le groupe soit représenté dans chacune des régions françaises et ce, dans les différentes spécialités des « TP » : route, terrassement, génie civil et environnement. « Dans notre périmètre géographique, notre offre "en propre" ne portait que sur l’activité route, constate Denis Vuillien, directeur commercial régional Sud-Ouest d’Eiffage Travaux Publics. Pour les projets de génie civil les plus lourds, nous faisions appel aux Grands Travaux, et pour les opérations plus marginales, nous demandions à Eiffage Construction d’intervenir. Notre volonté était de nous implanter sur les deux grands bassins d’activités de la région, à savoir Bordeaux et Toulouse. » Un souhait qui s’est traduit en Aquitaine par la montée en puissance de DLE… et en MidiPyrénées par la reprise de la Seso. Un ticket gagnant-gagnant, qui permet à Eiffage Travaux Publics d’accéder de plain-pied au bassin toulousain et de bénéficier de l’image de marque d’une entreprise reconnue ; et à la Seso d’aborder des chantiers plus importants et porteurs d’avenir, tels que les partenariats public-privé, tout en maintenant son fonds de commerce. Alors, bienvenue à chaque collaborateur de la Seso au sein de la grande famille d’Eiffage Travaux Publics ! CARTE D’IDENTITÉ DE LA SESO Directeur : Pierre Meunier Date de création : 1950 Nombre de collaborateurs : 100, dont 16 cadres, 15 chefs de chantier, 10 Etam, 59 compagnons. Spécialité : génie civil Chiffre d’affaires 2006 : 16,6 M€, soit + 20 % par rapport à 2005. À noter que la Seso a doublé son chiffre d’affaires en une dizaine d’années. Adresse : 52, rue Corneille, 31100 Toulouse. Téléphone : 05 61 43 66 43. GÉNIE CIVIL, MÉTRO, TORTUE ET ARCHÉOLOGIE Les équipes de la Seso ont activement participé à la construction de la ligne B du métro de Toulouse. Ce chantier leur a réservé une surprise pour le moins originale. Lors des fouilles archéologiques qui ont accompagné le creusement du puits Launaguet, à 25 m de profondeur, une tortue fossilisée a été mise à jour et sortie des entrailles de la terre ! Une découverte extraordinaire pour les paléontologues, l'animal datant de plusieurs centaines de milliers d'années à l'époque où le pays toulousain ne devait être qu'un vaste marécage. Comme quoi du génie civil à la paléozoologie, il n’y a parfois qu’un pas à franchir… à la vitesse d’une tortue. 13 [ LA VOIE N°6 ] S avoir-faire PIERRE MEUNIER : « LA MEILLEURE FAÇON DE PASSER LE RELAIS » 1• Pierre Meunier a présidé aux destinées de la Seso pendant 18 ans. À 58 ans, il choisit de passer la main, et c’est à Eiffage Travaux Publics qu’il décide de remettre les clés de l’entreprise. Entretien. La Voie : Que signifie pour vous la cession de la Seso ? Pierre Meunier : Très franchement, pour un chef d’entreprise comme moi, la vente de ma société représente quelque chose de difficile sur le plan humain. J’ai mis plusieurs mois – et parfois avec un certain sentiment de culpabilité – à me faire à l’idée que j’allais franchir le pas. Mais il faut savoir mettre ses sentiments de côté pour faire parler la raison : la cession de la Seso à Eiffage Travaux Publics nous permet d’intégrer un major des TP et de pérenniser notre société. La Voie : Pourquoi avez-vous choisi Eiffage Travaux Publics ? PM : J’ai clairement senti que rejoindre le groupe Eiffage était une bonne façon de passer le relais, tant sur le plan professionnel que sur celui de la culture d’entreprise. Parmi les différents contacts que j’ai établis, Eiffage apparaissait comme la seule société possédant cette volonté d’intégrer et surtout de préserver des PME telles que la Seso. Je dois maintenant m’habituer à un nouveau système de fonctionnement, celui d’un groupe, qui n’est pas celui d’un patron de PME ! La Voie : Comment vos équipes ont-elles réagi ? PM : J’ai dit à mes collaborateurs que la solution prise était la meilleure. Je pense que l’on a fait un bon choix, et quand je dis "on", il s’agit aussi bien d’Eiffage Travaux Publics que de la Seso. Je suis profondément convaincu que nous allons faire de belles choses ensemble. Dans ce contexte, les plus jeunes sont résolument tournés vers l’avenir et ceux qui sont là depuis quelques années voient tout l’intérêt qu’il y a à faire partie d’un grand groupe. Les plus fortes interrogations viennent des "anciens" qui sont très attachés aux couleurs et au logo de la Seso. 1• Puits Launaguet - Ligne B du métro de Toulouse. [ LA VOIE N°6 ] 14 La Voie : Comment voyez-vous l’évolution de cette dernière ? PM : Avec confiance ! Midi-Pyrénées est une région qui bouge. Malgré quelques états d’âme actuellement, Airbus devrait retrouver sa vitesse de croisière dès l’année prochaine et de nouveaux prolongements de lignes de métro pourraient sortir des cartons d’ici peu. Je n’ai donc pas de soucis particuliers quant au potentiel d’activité auquel nous pourrons prétendre. Notre entreprise possède un bel avenir avec de beaux projets de génie civil en perspective. La Voie : Le fait d’avoir intégré Eiffage Travaux Publics va-til constituer un facteur de développement pour la Seso ? PM : Cela devient de plus en plus difficile pour les PME de se positionner sur les marchés de travaux publics. D’ici quelques années, seuls les majors pourront y être représentés de façon significative. La cession de la Seso va dans le sens de l’histoire. Nous devrions donc évidemment profiter de la force d’Eiffage Travaux Publics. Jusqu’à présent notre dimension ne nous permettait pas de répondre à des appels d’offres pour des projets tels que les partenariats public-privé (PPP) ou les marchés de concession. Nous aurons maintenant la "carrure" pour aborder ce type d’opérations. Et d’ores et déjà, je peux annoncer que nous participerons activement à l’opération signée par Eiffage Travaux Publics dans le cadre du PPP pour le traitement des eaux pluviales de l’aéroport de Toulouse - Blagnac. Cela ne pouvait pas mieux commencer ! D OSSIER INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUR TOUTES LES LIGNES Lignes à grande vitesse, pont sur la Garonne, pose de voies ferrées : Eiffage Travaux Publics possède un savoir-faire complet dans le domaine des infrastructures ferroviaires. Mais derrière ces projets emblématiques se cache un marché aux multiples facettes. orsque deux et deux font deux, il y a forcément un problème quelque part ! Pas besoin d’être docteur en mathématiques pour l’affirmer. Un problème qui, à Bordeaux, se traduit par de fréquents embouteillages ferroviaires au niveau du franchissement de la Garonne : les deux voies arrivant de Nantes rejoignent les deux voies venant de Paris pour franchir le fleuve sur la passerelle Eiffel construite il y a près d’un siècle et demi sur deux voies seulement. Ce point de passage unique vers le sud-ouest de la France, totalement saturé, empêche la SNCF de développer son offre de transport. Une situation qui ne peut perdurer au regard de l’ouverture de la LGV Sud Europe Atlantique d’ici 2016. La solution ? Un nouveau pont à quatre voies, capable d’absorber la hausse de trafic d’ores et déjà programmée. « Pour cela, RFF a lancé un appel d’offres en conception construction, résume Patrick Charlon, directeur du département Ouvrages d’art, Génie civil et Précontrainte. Après le viaduc de Jaulny, sur la LGV Est, il s’agissait de la seconde opération du genre… que nous avons une nouvelle fois remportée ! » Jaulny et Bordeaux : dans un cas comme dans l’autre, Eiffage Travaux Publics a su répondre exactement aux attentes d’un client particulièrement exigeant quant au respect des prescriptions spécifiques concernant les infrastructures ferroviaires. Ces deux succès reposent sur une méthodologie qui a fait mouche. « Nous avons constitué un groupement composé, entre autres, d’un bureau d’études musclé et d’architectes* qui ont parfaitement bien compris les impératifs techniques mis en avant L par les ingénieurs, détaille Patrick Charlon. Ainsi, à chaque fois, nous avons proposé des solutions satisfaisant les cahiers des charges et assorties d’originalités générant des économies financières et matérielles. La simplicité et l’efficacité de nos projets ont su séduire nos interlocuteurs. » Un climat de confiance s’est développé tout au long de la construction du viaduc de Jaulny entre RFF et les équipes d’Eiffage Travaux Publics, qui ont su montrer qu’elles avaient la « carrure » pour mener à bien de tels projets. Planning, qualité, sécurité, environnement : un sans-faute sur tous les plans. EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS AU RYTHME DE LA GRANDE VITESSE Au fils des ans, Eiffage Travaux Publics s’est affirmée comme un interlocuteur incontournable pour la construction d’infrastructures ferroviaires. Nord, Méditerranée, Atlantique, Est, Perpignan-Figueras et Rhin-Rhône : toutes les lignes à grande vitesse (LGV) portent en grande partie la griffe de l’entreprise et de ses filiales. Avec, à chaque fois, des dizaines d’ouvrages d’art à réaliser et des montagnes à transporter ! « Les 24 km du lot 31 de la LGV Est ne comportaient pas moins de 6 millions de mètres cubes de déblais et 5 de remblais, rappelle Étienne Hosotte, directeur de Fougerolle Ballot. Il s’agissait pour nous du plus grand chantier de terrassement de la ligne. Tous nos moyens de production y ont été mobilisés pendant * pour le pont sur la Garonne, le bureau d’études est formé par Greisch et l’ingénierie de la SNCF, les architectes étant Duval et Jean de Giacinto. >>>> 15 [ LA VOIE N°6 ] D OSSIER Le viaduc de Jaulny sur la LGV Est est le premier ouvrage attribué par RFF en conception construction. >>>> plusieurs mois et nous avons reçu le soutien de la Forézienne, de Tinel et de Roland. Ensuite, nous avons déporté une partie de nos engins sur le lot 34A, où nous étions mandataires d’un groupement d’entreprises. 16 millions de mètres cubes étaient au programme sur une longueur de 26 km ! » Au total, plus de 20 % des travaux de génie civil et de terrassement de la ligne ouverte au public le 10 juin dernier ont été réalisés par le groupe qui s’est, au passage, vu attribuer l’ouvrage d’art le plus long – 1 500 m – pour franchir la Moselle au niveau de Pont-à-Mousson – et celui le plus haut – 50 m – sur la commune de Jaulny. L’exécution et la livraison des chantiers concernant les LGV rythment la vie de plusieurs centaines de collaborateurs d’Eiffage Travaux Publics. Du côté des Pyrénées, sur la plate-forme France de la LGV Perpignan-Figueras, l’heure est à la mise en place de la couche de forme et de la sous-couche sous ballast. 100 % des ouvrages d’art sont achevés, dont deux viaducs réalisés avec Eiffel, et les tunneliers Mistral et Tramontane reverront bientôt la lumière du jour après une course de 8,3 km sous le Perthus. En septembre 2007, d’autres filiales d’Eiffage assureront la pose des voies (Wittfeld) et des équipements électriques (Forclum). Sur la LGV Rhin-Rhône, Fougerolle Ballot a en charge les terrassements des lots B1 (mandataire), un Toarc de 21 km comprenant 29 ponts, et B3 (sous-traitant) avec, dans les deux cas, un problème crucial à résoudre : la détection et le traitement de cavités karstiques, très nombreuses dans ce terrain calcaire. De leur côté, les équipes de génie civil ont remporté deux lots, à savoir la construction des viaducs de la Lizaine et des Epenottes d’une part, et celle, avec Eiffel, du viaduc de la Savoureuse, le plus emblématique de cette LGV, d’autre part. Rendez-vous en 2009 pour l’inauguration de la ligne Perpignan-Figueras et en 2011 pour la première section de la LGV Rhin-Rhône. EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS ET LES LGV LGV EST Lot 11A (Seine et Marne) : franchissement A104, longueur 2 km, CA : 24 M€ Lot 18 (Seine-et-Marne) : interconnexion des LGV en Ile-de-France, longueur 3,5 km, CA : 64 M€. Particularités : réalisation d’un pont-canal de 30 m en BSI® Ceracem pour l’évacuation des eaux pluviales du tablier et première utilisation en ferroviaire de poutres à fils adhérents. ● Lot 31 (Meuse) : Toarc, longueur 24 km, CA : 76 M€. ● Lot 34A (Meurthe-et-Moselle/Moselle) : Toarc, longueur 26 km, CA : 118 M€. ● Lot 38 (Meurthe-et-Moselle) : viaduc de Jaulny, longueur 480 m, CA : 21 M€. ● Lot 39 (Meurthe-et-Moselle) : viaduc de la Moselle, longueur 1 500 m, CA : 56 M€. ● ● LGV PERPIGNAN-FIGUERAS Fougerolle Ballot a pris en charge la totalité du terrassement des 24,6 km de la plateforme extérieure côté français, soit 8 millions de mètres cubes de déblais-remblais et la mise en œuvre de 500 000 m3 de matériaux élaborés. ● Eiffage TP a réalisé 9 ponts-routes, 5 ponts à poutres préfabriquées, 13 cadres béton armé, 2 sauts-de-mouton et 5 ouvrages d’art non courants (OANC) : 4 viaducs et 1 multicadre. Soit un total de 55 000 m3 de béton, 6 500 t d’acier pour les armatures et 6 370 t de charpente métallique. ● LGV RHIN-RHÔNE Lot B1 (Haute-Saône) : Toarc, longueur 20 km, CA : 75 M€ Lot B3 (Haute-Saône) : Toarc, longueur 37 km, CA : 37 M€. Particularité : Fougerolle Ballot agit en tant que sous-traitant, responsable du terrassement (études, exécution, suivi de la qualité, environnement). ● Lot C4 (Haute-Saône) : viaducs des Epenottes (450 m) et de la Lizaine (724 m), CA : 45 M€. ● Lot C5 (Territoire de Belfort) : viaduc de la Savoureuse (792 m), CA : 52 M€. ● ● [ LA VOIE N°6 ] 16 BORDEAUX UN NOUVEAU PONT FERROVIAIRE SUR LA GARONNE ong de 445 m et large de 21 m, le nouveau pont sur la Garonne construit par Eiffage Travaux Publics est un ouvrage tri-caisson métallique avec deux demi-hourdis en béton. « Il repose sur 8 appuis, dont 5 dans le fleuve, détaille William Carrignon, directeur des travaux. Pour ces derniers, un système de batardeaux alternant des profilés métalliques en H et des palplanches a été mis en place. Il s’agit d’une première mon- L diale pour de telles "boîtes fermées" résistant parfaitement à la pression de l’eau ». Les équipes ont ensuite excavé le terrain instable en fond de rivière (jusqu’à environ 15 m sous la surface) avant de couler – sous l’eau avec l’aide de plongeurs – une dizaine de mètres d’épaisseur de béton, formant ainsi un bouchon en substitution de sol. L’intérieur des batardeaux a été alors asséché, permettant un travail dans un environnement de travail classique pour élever les piles. Trois d’entre elles sont creu- ses (P2 à P4) et deux sont pleines (P5 et P6). « Pour la pose des travées fabriquées par Eiffel, une grue de 750 t posée sur une barge ballastée a été amenée sur le chantier », précise Matthieu Carry, coordinateur Études et Travaux. Principale difficulté ? L’approvisionnement de ces pièces métalliques géantes est lié aux marées… qui conditionnent le passage sous le Pont de Pierre, quelques centaines de mètres en aval. « CONCEPTION RÉALISATION : LA MEILLEURE MÉTHODE POUR LA CONSTRUCTION D’UN OUVRAGE D’ART » « Pour RFF, la réalisation d’un ouvrage d’art en conception réalisation, comme le nouveau pont ferroviaire sur la Garonne, est la méthode la plus efficace pour maîtriser les coûts et l’exécution. Nous nous sommes appuyés sur la première expérience de ce type menée à Jaulny (Meurtheet-Moselle) pour la construction d’un viaduc sur la LGV Est afin d’aller encore plus loin dans la fourniture d’un produit clés en main. Chaque jour, je peux apprécier l’avantage de ce mode de fonctionnement. De tous les chantiers en cours dans la région, c’est certainement celui du franchissement de la Garonne qui est le mieux conduit. » Françoise Achard, chef de service des projets d’investissements RFF Aquitaine Poitou-Charentes. 17 [ LA VOIE N°6 ] D OSSIER TRANSROUTE LA TROISIÈME VOIE Face à l’engorgement que risque de provoquer l’arrivée des TGV Est en Alsace, une troisième voie est en construction sur la ligne Strasbourg-Mulhouse. Transroute est de la partie. Il n’y a pas que les TGV dans la vie. Il y a aussi les TER, même si les deux sont parfois liés, comme en Alsace. « Nous réalisons actuellement près de 10 km de terrassement entre Fergersheim et Ernstein en vue de la création prochaine d’une troisième voie ferrée reliant Strasbourg, Mulhouse et Bâle, explique Thierry Klotz, directeur de Transroute. Située parallèlement aux deux voies existantes, elle permettra de fluidifier la circulation des trains, de renforcer l’offre de transport et d’améliorer le phasage des TER roulant à 200 km/h avec les TGV desservant la gare de Strasbourg. » Ce contrat constitue une première référence en ferroviaire pour les équipes de Transroute. Et toutes ont bien conscience du défi qu’elles doivent relever : lorsque l’on construit une voie ferrée, c’est pour 100 ans minimum. Le droit à l’erreur n’est donc pas permis. Lancés en août 2006 suite à un appel d’offres restreint, les travaux ne devront pas durer plus de douze mois. À la fin de l’été prochain, tout sera terminé. Un délai particulièrement tendu compte tenu de la configuration du chantier, à savoir un étroit couloir de 8 m de large seulement n’autorisant l’utilisation que d’un seul échelon d’engins – dont un stabilisateur de sol de 600 CV (WR 2400) – et isolé des voies existantes par une clôture de sécurité. Côté chiffres, entre le décapage du terrain, les déblais et les remblais, 100 000 m3 de terrassement seront effectués. La couche de forme et la sous-couche sous ballast nécessiteront la mise en œuvre de 30 000 m3 de matériaux et 120 000 m2 de terrain seront traités au liant hydraulique, avant la mise en place d’une couche de 23 cm de ballast (20 000 t). [ LA VOIE N°6 ] 18 Le chantier a été placé sous les sceaux du développement durable et de la communication : le recyclage et la valorisation sur place des produits de terrassement ont considérablement diminué les nuisances liées à leur transport, tout en générant de substantielles économies. « Nous avons profité de cette opération phare pour entretenir nos relations avec les établissements d’enseignement d’Alsace, souligne Thierry Klotz. Des visites ont été organisées à l’attention des étudiants en BTS, IUT et des élèves ingénieurs. Cela nous a permis d’améliorer notre notoriété dans la région ! » Une notoriété, soit dit en passant, qui ne devrait pas cesser de grandir. Plusieurs autres projets ferroviaires (tram et train) ne devraient pas tarder à sortir des cartons. Et fort de son expérience, Transroute fera certainement encore parler ses bulls, ses dumpers et ses pelles ! TRANSROUTE, C’EST… 300 collaborateurs 46 M€ de chiffre d’affaires en 2006 ● 40 % de terrassement, 30 % de VRD et 30 % d’enrobés ● Une entreprise basée à Wolxheim (Bas-Rhin) et Réguisheim (Haut-Rhin) ● Un rayonnement sur toute l’Alsace ● Une activité terrassement en développement sur la Lorraine ● ● STPV VOIES FERRÉES DES RAILS AU KILOMÈTRE STPV Voies Ferrées possède un savoir-faire unique en France au sein d’Eiffage Travaux Publics : la pose de voies. Un marché en pleine renaissance. es travaux ferroviaires vont-ils bientôt connaître un nouvel âge d’or ? Possible. Le temps des déconstructions de voies ferrées et des fermetures de lignes de tramways semble bel et bien appartenir au passé. Le tram fait l’objet d’un engouement croissant auprès de collectivités territoriales de plus en plus nombreuses à ouvrir de nouvelles liaisons. En outre, plusieurs centaines de kilomètres de voies portuaires jusque-là prises en charge par RFF vont être rétrocédées aux autorités en charge de la gestion des ports. Rien que sur Dunkerque, cela représente environ 330 km de rails et 500 aiguillages ! « En 2005, STPV Voies Ferrées a acquis le statut de filiale à part entière d’Eiffage Travaux Publics, rappelle Laurent Delannoy, responsable d’exploitation. Cela traduit la volonté du groupe de développer cette activité, non seulement au niveau de notre région, mais sur l’ensemble du territoire national. Nous disposons des compétences pour intervenir en tout point de l’Hexagone, même si, dans un premier temps, nous axons notre croissance sur un grand quart nord-est de la France. » Avec des contrats potentiels à donner le vertige : d’ici 2020, RFF prévoit d’investir 50 milliards d’euros pour la rénovation des voies et des caténaires. L STPV Voies Ferrées possède tous les atouts pour partir à la conquête de ces marchés. D’ores et déjà, elle affiche des références prestigieuses : la pose des voies des lignes 1 (2 x 9 km) et 2 (2 x 7 km) du tram de Valenciennes (14 M€ au total), l’entretien pour six années du tram reliant Lille à Tourcoing (90 k€/an) et la simplification de deux postes de triage à Aulnoye-Aymeries et Somain. « Ces marchés de plusieurs centaines de milliers d’euros portent sur le renouvellement de voies et d’aiguillages, précise Laurent Delannoy. Pour cela, nous avons loué une "bourreuse lourde" pour assurer un réglage parfait des équipements, tant en altimétrie qu’en planimétrie. Une fois ces chantiers réalisés, nous pourrons prétendre à la certification "haute mécanisation" qui nous ouvre la porte de tous les appels d’offres lancés par RFF et la SNCF. » Parallèlement, STPV Voies Ferrées cherche à accroître les synergies à l’intérieur même du groupe Eiffage. Dernier exemple en date : Eiffage Construction Atlantique lui a confié la réalisation d’une installation terminale embranchée (ITE) pour le compte de l’un de ses clients, Sernam, situé à Bègles (Gironde). Au programme, la pose de 300 m de voies et d’un aiguillage de raccordement au réseau RFF. Un contrat de 200 k€, comprenant aussi bien la fourniture du matériel (rails, aiguillage, ballast…) que de la main-d’œuvre. 1 • Travaux sur voie principale SNCF à Valenciennes. Vitesse d’exploitation : 160 km/h. Renouvellement de traversée jonction double plancher bois et de l’appareil de voie tangente 0,85 plancher béton. Travaux réalisés avec interception de circulation et mise hors tension de la caténaire pendant 9 heures. 2 • Travaux de maintenance sur le réseau du tramway de Lille, menés sous interception de circulation et mise hors tension de la caténaire. 1• STPV VOIES FERRÉES EN BREF Créée il y a 70 ans, STPV Voies Ferrées est basée à Marly-lesValenciennes (Nord) et compte 40 collaborateurs. Elle est spécialisée dans la pose de voies en tous genres : trains, trams, ponts roulants, grues mobiles, etc. Son chiffre d’affaires a doublé ces trois dernières années, pour atteindre 4,2 M€ en 2006. Depuis mai dernier, STPV Voies Ferrées est certifiée UIC (Union des Industries Chimiques), ce qui lui permet désormais d’intervenir sur des sites classés Seveso. Une certification qui témoigne de la politique Sécurité mise en place dans l’entreprise. 2• 19 [ LA VOIE N°6 ] D OSSIER BERNARD DELGOVE « EN VOULOIR, Y CROIRE ET AIMER SON MÉTIER » Attention ! Il n’en a pas l’air, mais cet homme peut se révéler dangereux. Bernard Delgove a un virus en lui… et il fait tout pour le transmettre aux autres. Ce virus, Bernard l’a attrapé alors qu’il n’avait que 15 ans et, plus jamais, il n’a pu s’en défaire. Le nom de cette « maladie » ? Le BTP ! Une vraie passion qui l’a amené à gravir un à un tous les échelons du métier. Embauché comme manœuvre sans aucune qualification, il occupe aujourd’hui la fonction de conducteur de travaux principal en charge, pour Eiffage TP, du génie civil des lots C4 et C5 de la LGV Rhin-Rhône. Une ascension professionnelle sans anicroche. « Il suffit d’en vouloir, d’y croire et d’aimer ce que l’on fait, lance Bernard, qui reconnaît – à juste raison – être fier de son parcours. Après 31 ans de carrière, j’ai gardé l’envie de progresser même si, aujourd’hui, je me dois de transmettre mon savoir aux jeunes afin d’assurer la relève. » La contagion risque d’être sévère ! GEORGES HECKMANN « LES JOURNÉES SONT TROP COURTES » Lorsque son ancien chef de chantier lui a proposé de le former avant de partir à la retraite, Georges Heckmann a immédiatement accepté de relever le défi. Conducteur d’engins depuis plus de dix-huit ans, Georges avait eu l’occasion d’être aux commandes de tous les types de pelles utilisées pour les terrassements de routes, de voies ferrées ou autres plates-formes. « Cela fait maintenant quatre ans que je suis passé chef de chantier chez Transroute, résume-t-il. Dans ce métier, tout me plaît : la découverte de nouveaux chantiers, la variété des tâches, le travail en équipe… On ne s’ennuie pas et les journées sont trop courtes ! » Depuis quelques semaines, Georges participe à la construction de la troisième voie de chemin de fer entre Strasbourg et Mulhouse. Et après ? Il ne sait pas encore où il sera affecté. Mais, il n’a aucune inquiétude, car dans les travaux publics, « du boulot, il y en a ! ». RÉMI FONTAINE « DERRIÈRE LES GODETS… LA MATIÈRE GRISE ! » A priori, rien ne destinait Rémi Fontaine à travailler chez Fougerolle Ballot. Sa formation de l’École d’ingénieurs de la ville de Paris devait logiquement l’orienter vers une carrière dans le génie urbain. Mais à la suite de son stage de fin d’études, lorsqu’on lui propose un poste dans les grands travaux, aucune hésitation : il accepte ! A89, A85 et depuis quelques mois LGV Rhin-Rhône (lot B1), Rémi enchaîne les chantiers et passe du statut d’ingénieur méthodes à celui d’adjoint technique au directeur des travaux. « Ma mission consiste, entre autres, à assurer très en amont la parfaite coordination entre les différents services intervenant sur le chantier (études géotechniques, méthodes, planning, production…), explique Rémi. Je gère tout ce travail de préparation avant de donner le feu vert au lancement des engins sur le terrain. » Une tâche immense – et bien souvent « cachée » – que Rémi se plaît à résumer en une phrase : « Derrière un godet, il y a du monde, du papier… et de la matière grise ! » [ LA VOIE N°6 ] 20 E IFFAGE / INFOS MILLAU : 10 MILLIONS D’ADEPTES… Inauguré le 14 décembre 2004, le viaduc de Millau a vu passer, le 9 mai dernier, son dix millionième usager, ce qui signifie qu’en moyenne, un véhicule a franchi l’ouvrage toutes les 7,5 secondes ces 29 derniers mois ! Une belle surprise pour les exploitants du pont qui pensaient atteindre ce chiffre en août prochain seulement. ET 10 000 COUREURS ÉMERVEILLÉS Quelques jours plus tard, le dimanche 13 mai, point d’usagers sur le pont mais des sportifs… en nombre ! Organisée par la Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau (CEVM), Eiffage, Run in Live et VO2, la Course du viaduc a en effet attiré quelque 10 000 coureurs – c’était le chiffre maximum – pour une épreuve de 24 km, dont un aller-retour sur l’ouvrage. Du bonheur pour tous et une grande satisfaction pour les collaborateurs du groupe de voir Noreddine Khezzane, célèbre Furet, se classer 3e au classement général dans cette course éminemment symbolique. Noreddine Khezzane félicité par Jean-François Roverato et Jacques Godfrain, le maire de Millau. CHALLENGE EIFFAGE LES SÉLECTIONS SE POURSUIVENT Photos de 4e de couverture : Œuvre de l'artiste Jean-Paul Marcheschi à la station Carmes de la ligne B du métro de Toulouse et station Empalot de cette même ligne. L’aventure du Challenge a débuté mi-avril. Au 15 juin, 8 qualifications sur 12 ont déjà été organisées, au cours desquelles quelque 1 500 sportifs ont participé aux épreuves de football, rugby ou multiactivité (course à pied – 10 km ; VTT – 20 km, Tir à l’arc – environ 10 m, en équipe ou en individuel). Partout, l’esprit d’équipe est mis en avant et les qualifications permettent aux meilleurs de décrocher un billet pour Boulouris, près de Saint-Raphaël, où se déroulera la finale nationale, les 6 et 7 juin 2008. Ces épreuves sont ouvertes à tous les salariés d’Eiffage, sans distinction. À ce jour, 4 qualifications sont encore à venir en septembre : à Tours (le 7), près de Rennes (le 14), près de Bordeaux (le 21) et en Espagne, pour les collaborateurs européens, (le 28). Il est encore temps de vous inscrire pour participer à ces grands moments sportifs et peut-être concourir lors des olympiades 2008, qui verront, en outre, l’organisation d’un tournoi de foot féminin. Résultats, modalités d’inscriptions et règlements sont disponibles sur le site www.challenge-eiffage.com. La voie Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics 2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00 Directeur de la publication : Jean Guénard Rédactrice en chef : Sandra Weigand Rédaction : Dominique Duchemin - Jean-Claude Roeland Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Crédit photos : Altogéo – Alex Béraud – Fred Boucher – L. Charrier/Capa/RFF – Gérard Detaille – Frédéric Hédelin – Optima – Antoine Poupel – L. Rothan/Capa/RFF – Romain Saada / Girafe Photo – Thierry Schneider / Girafe Photo – Photothèque Eiffage Travaux Publics – DR Le Magazine qui vous ouvre la voie