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SUPPLÉMENT
ÉCONOMIE
CONCLUSION
DES EXPERTS
Pages 10, 11, 12,
13, 14, 15 et 18
T H I N K T A N K “ D É F E N D R E L’ E N T R E P R I S E ”
L’ENTREPRISE, CLÉ DE
LA STABILITÉ SOCIALE
DIRECTEUR DE
RECHERCHE AU
CERI-SCIENCESPO À PARIS,
LUIS MARTINEZ
À “LIBERTÉ”
Page 8
“LA DIPLOMATIE
FRANÇAISE DOIT
RECONSTRUIRE SON
IMAGE AU MAGHREB”
LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER
ÉGYPTE
Les élections
parlementaires
en juin et la
présidentielle
en août
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LIBERTE
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - TEL. : (021) 30 78 47/48/49 (LIGNES GROUPÉES) FAX : (021) 30 78 70 - N° 5628 MERCREDI 2 MARS 2011 ALGÉRIE 10 DA - FRANCE 1 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290
RÉUNION DU BUREAU
FÉDÉRAL DE LA FAF
Les plaintes contre
Hannachi retirées
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IL REMET EN CAUSE
SES PROPRES DÉCISIONS
LE GOUVERNEMENT PLIE
SOUS LA PRESSION
DE LA RUE
Conséquences des dernières mesures
gouvernementales :
LE COMMERCE INFORMEL DOPÉ
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Yahia/Liberte
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Mercredi
2 mars 2011
L’ACTUALITÉ EN QUESTION
LIBERTE
CONSÉQUENCES DES DERNIÈRES MESURES GOUVERNEMENTALES
Le commerce informel dopé
D
epuis que le gouvernement a annoncé son intention de lui donner un ancrage juridique, la vente informelle
occupe plus que jamais les trottoirs de la capitale. Un simple tour dans les quartiers populaires d’Alger montre
à quel point le phénomène du “trabendo” a pris de l’ampleur.
es Trois-Horloges, à Bab El-Oued, au
Dquartier populaire de Bachdjarah, en pas-
Louiza/Liberté
sant par les rues du quartier Meissonnier, le
marché informel est en pleine expansion.
Mais ce retour fracassant ne s’est pas fait
dans la sérénité. Le nombre des vendeurs à la
sauvette s’est multiplié, provoquant des
débordements sur les chaussées et des rixes
entre les nouveaux et anciens vendeurs qui
tentent de protéger leurs espaces. En l’espace de quelques mois, l’Exécutif est passé
d’une politique coercitive visant l’éradication
progressive des marchés informels à des
mesures portant l’organisation de cette activité. On peut dire que le recul du gouvernement sur sa décision de livrer bataille à l’informel est l’une des principales raisons du
retour au calme après les émeutes de janvier
dernier. “Ces rumeurs sur le démantèlement immédiat des marchés informels sont sans fondement”,
avait expliqué le ministre de l’Intérieur et des
Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
Quelques jours plus tard, le ministre revient à
la charge pour répliquer : “Personnellement, j’ai
toujours avancé l’idée qu’on ne peut engager que les
batailles qu’on est sûr de gagner. Je pense que la
bataille de l’informel doit faire l’objet d’une stratégie
du moyen et du long terme.” Aussitôt dit, aussitôt fait. Un programme chapeauté par le
ministre de l’Intérieur et celui du Commerce
consacré à ce dossier est décliné. En se
défendant, en marge d’une réunion avec les
cadres centraux et régionaux, de vouloir légaliser l’activité informelle, le ministre du Commerce, Bendada, confirme davantage ce
choix. “Il ne s’agira pas de légaliser l’informel mais
de le traiter et de l'intégrer à travers plusieurs mesures
et facilitations gouvernementales”, dira-t-il. Traiter
et intégrer l’activité informelle, ne signifie-t-il
pas simplement sa légalisation ? L’homme de
la rue a vite fait de décrypter ce message. Ces
mesures arrêtées dans le cadre de ce pro-
Le marché informel a de
beaux jours devant lui.
gramme se résument, en effet, en l’autorisation des jeunes commerçants à occuper des
espaces aménagés même sans registre du
commerce, en la délivrance par la commune
d’une carte qui peut provisoirement se substituer à ce document et une exemption fiscale temporaire, censée les encourager à
intégrer le marché formel. Sur le terrain, c’est
tout le contraire qui est en train de se produire. Ce sont, paradoxalement, les pratiques
informelles qui s’étendent progressivement
au secteur formel : vente sans factures, sans
déclaration fiscale, sans garantie, ni service
après-vente. D’où l’échec, il y a deux ans, de
la tentative gouvernementale d’imposer le
paiement par chèques pour tout montant
supérieur à 500 000 DA. La paix sociale a un
coût que l’État est prêt à assumer dans un
contexte de contestation qui embrase certains pays arabes et dont l’effet de contagion
est redouté en Algérie. Près de 50% de la
population active exerce dans l’informel.
Cette catégorie de citoyens ne cotise ni au
niveau des caisses d’assurance maladie ni au
niveau des caisses de retraite. En revanche,
elle bénéficie de soins à titre gracieux, au
même titre que les salariés qui paient leurs
contributions normalement. Seuls les médicaments sont à sa charge. Dans quelques
dizaines d’années, l’État devra prendre en
charge cette population âgée, qui sera sans
ressources. Le Forum des chefs d’entreprise a
affirmé dans une analyse sur le sujet que le
secteur informel occupe 1,78 million de personnes, soit presque 22%, pour une population occupée totale de 8,25 millions de personnes. À croire cette organisation, les revenus nets du secteur informel se situeraient
entre 300 et 600 milliards de dinars. Plus précisément, 17% de l’ensemble des revenus pri-
maires nets des ménages. Ce montant correspond à 13% du PIB hors hydrocarbures. Le
forum estime une perte de recettes budgétaires et de recettes pour les organismes de
Sécurité sociale de l’ordre de 42 milliards de
dinars pour l’IRG, 22 milliards de dinars pour
la TVA et 120 milliards de dinars pour les prélèvements de Sécurité sociale. Les ruelles
longeant le marché d’El-Biar ont renoué avec
les marchands de téléphones portables d’occasion, de fruits et légumes et de quincaillerie. Les prix du marché informel sont certes
attractifs, mais les riverains restent partagés
entre l’avantage qu’apporte cette proximité
pour faire les courses et son désagrément qui
est loin d’être négligeable. Au-delà du bruit,
de la saleté, les rues étouffent. Le passage
d’une ambulance ou d’un cortège mortuaire
relève parfois de l’impossible.
Car le marché informel n’est pas seulement une source de revenus dans un pays
rongé par le chômage. C’est également un
moyen de subvenir aux besoins de la famille
avec un budget limité. En effet, selon les données de l’Office national des statistiques,
deux tiers des ménages s’approvisionnent du
marché informel. Soit 70% des personnes
dont le revenu se situe autour de 20 000 DA
et moins. Il y a une conjugaison de plusieurs
facteurs économiques et sociaux qui font
qu’un taux de 44% de la population active a
été enregistré en 2009 dans l’informel, hormis le secteur agricole, contre 34% en 2001.
Parmi ces facteurs, on peut citer une croissance démographique ayant suscité une tension sur le marché du travail, en ce sens où
10 millions 800 mille personnes étaient âgées
entre 15 et 20 ans en 2009, soit 31% de la
population algérienne, et bien entendu, le
passage d’une économie administrée à une
économie de marché.
NISSA HAMMADI
LUTTE CONTRE LA CONTREFAÇON
PROTECTION DES MARQUES : L’AUTRE SOLUTION
●● La contrefaçon a atteint des proportions alarmantes dans le
monde. Selon les statistiques avancées par des organismes spécialisés, la valeur des marchandises contrefaites de par le monde
est estimée à 780 milliards de dollars/an. Plus de 10% du commerce international est ciblé par ce phénomène. Les pays arabes
détiennent, à eux seuls, plus de 50 milliards de dollars. Ces préjudices sur l’économie nationale sont considérables. Outre la
concurrence déloyale qu’il engendre pour les entreprises, ce fléau
cause des pertes en matière d’entrées fiscales pour le Trésor
public et de postes d’emploi.
Les chiffres officiels indiquent que cette économie illégale représenterait un manque à gagner de 300 millions d’euros pour
l’Algérie. L’un des paramètres le favorisant dans notre pays reste
indéniablement le problème d’enregistrement des marques au
sein de l’Institut national algérien de la propriété industrielle
(Inapi). Le nombre d’opérateurs économiques nationaux qui enregistrent leurs marques commerciales au sein de l’Inapi reste
encore faible même si une augmentation a été notée ces dernières années. Certaines sources soulignent que ce chiffre ne
dépassait pas les 8 000 dépôts en 2008 dont environ 4 500 sont
des étrangers. C’est dire que les sociétés nationales ne protègent
pas assez leurs produits. Il n’est pas fortuit qu’un organisme
américain classe d’ailleurs l’Algérie parmi les pays qui luttent le
moins contre la contrefaçon. Pourtant, le gouvernement a adapté
sa législation et sa réglementation aux traités auxquels notre
pays a adhéré, à savoir les marques, dessins et modèles industriels, les appellations d’origine et les droits d’auteur.
M. Mohamed Sayegh, consultant international, qui a animé une
conférence hier au centre des études stratégiques d’Echâab,
confirme qu’à ce jour, notre pays a adhéré à tous les traités internationaux administrés par cette instance qu’est l’Organisation
mondiale de la propriété industrielle (Ompi). Cette institution
internationale a été créée, rappelle-t-on, par les Nations unies en
1967 et regroupe 187 États membres. En matière de propriété
intellectuelle (PI), l’accord d’association Algérie-UE stipule, dans
son article 44, qu’il revient aux parties contractantes d’assurer
“une protection adéquate et effective des droits de propriété intellectuelle, industrielle et commerciale en conformité avec les stan-
dards internationaux, y compris les moyens effectifs de faire
valoir de tels droits”. Cette disposition renvoie dès lors aux standards internationaux et européens en matière de propriété intellectuelle et industrielle. L’Algérie a ratifié, selon l’Ompi, 12 traités
et conventions concernant la PI et elle est membre dans
11 organes de cette organisation. La PI algérienne a connu un
second souffle sous l’impulsion européenne à travers les accords
d’association et la ratification de traités internationaux. L’on peut
citer la récente adhésion à la Convention de Rome de 1978 relatif
au droit d’auteur ratifiée le 22 avril 2007. En dépit de l’adaptation
de la réglementation algérienne aux règlements internationaux, la
lutte contre la contrefaçon demeure encore inefficace.
Par ailleurs, l’érosion du pouvoir d’achat de l’Algérien, qui le
contraint à opter pour le marché informel au bas prix, accentue
davantage la contrefaçon. Une certaine complémentarité existe
entre la contrefaçon et le marché parallèle. Chacun d’eux sert de
tremplin à l’autre. Par conséquent, la lutte contre l’un passe par la
lutte contre l’autre…
B. K.
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AF
Mercredi
2 mars 2011
L’ACTUALITÉ EN QUESTION
LIBERTE
3
IL REMET EN CAUSE SES PROPRES DÉCISIONS
Le gouvernement plie
sous la pression de la rue
Depuis
le début de l’année, le gouvernement ne cesse de remettre en cause des mesures et des textes réglementaires
qu’il a, lui-même, mis au point. La pression de la rue est, certes, forte, mais les volte-face de l’Exécutif montrent
aussi sa promptitude à prendre des initiatives en décalage avec la réalité.
u début du mois de janvier, des
Aémeutes éclatent un peu par-
Le dernier Conseil des
ministres a multiplié les
mesures d’apaisement.
anéanti les efforts de la tutelle à
valoriser, outre mesure, les LMD au
détriment des diplômes d’ingénieur
d’État. Le Conseil des ministres du
22 février a abrogé, en effet, le
décret présidentiel n°10-315 portant classification des diplômes,
promulgué à peine deux mois plus
tôt, soit le 13 décembre 2010.
La grève des gardes communaux
a eu raison de la volonté du ministère de l’Intérieur et des
Collectivités locales de procéder à
la dissolution du corps, le 10 mars
prochain. La décision est différée à
la fin de l’année. Le ministre de la
Santé, de la Population et de la
Réforme hospitalière annonce, en
APS
tout dans le pays. Des jeunes et des
plus âgés manifestent contre la
cherté de la vie. C’est, du moins, la
raison déclarée de la colère des
manifestants. Aussitôt, le gouvernement agit sur les prix de l’huile et du
sucre pour les rendre accessibles
aux citoyens. Il montre aussi qu’il a
saisi le message des lobbies en cessant de faire la guerre aux tenants
du commerce informel et de la fraude fiscale. Le ministère du
Commerce renonce en stoppant
net l’opération d’assainissement du
commerce informel et de gros. Le
registre du commerce, l’achat par
facturation et le bilan comptable ne
sont plus exigés.
Le ministère des Finances
renonce, quant à lui, à imposer
l’usage du chèque bancaire, à partir
du 31 mars prochain, pour toute
transaction commerciale d’une
valeur égale ou supérieure à
500 000 DA. Mieux encore, les marchés informels sont désormais tolérés en attendant leur intégration
dans le circuit formel. Dimanche
dernier, le ministre du Commerce,
Mustapha Benbada, a annoncé que
le gouvernement concède une nouvelle faveur pour les commerçants
grossistes. Ces derniers sont assurés contre “d’éventuels redressements
fiscaux sur les périodes antérieures à une
utilisation volontaire de la facturation et
des chèques”. Une démonstration de
force des étudiants, d’abord, dans
les campus, puis, devant le ministère de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique, a
grande pompe, le 27 janvier à
l’APN, en marge d’une plénière
consacrée aux questions orales,
qu’un avant-projet de loi sanitaire
contenant 500 articles sera soumis
à débat aux participants à la conférence nationale sur la politique de
santé et la réforme hospitalière,
prévue du 3 au 5 février au Palais
des nations. Une semaine plus tard,
soit durant les travaux de ladite
conférence, il nie complètement
l’existence de ce document. La raison ? Des praticiens de la santé et
surtout des syndicats des professionnels du secteur ont dénoncé les
dispositions proposées dans ce
texte. Les concessions du gouver-
nement – et par là même de l’État –
se déclinent sur de nombreux
autres exemples. Il est loisible alors
es opérateurs économiques sont certainement ressur leur faim en écoutant le ministre des
Finances, M. Karim Djoudi, lundi dans la soirée, sur
Canal Algérie, lors de l’émission “Question d’actualité”.
L’argentier du pays s’est montré inflexible sur certaines
demandes du patronat, entre autres, le crédit documentaire et la règle des 51/49, préférant surtout mettre
en avant les dernières mesures décidées par le Conseil
des ministres. Des mesures d’ailleurs saluées par le président du Forum des chefs d’entreprise. “Oui, pour ces
mesures audacieuses, mais nous en attendons d’autres, pour les
entreprises existant qui évoluent dans un environnement d’affaires difficile”, souligne le président du Forum des chefs
d’entreprise qui, par ailleurs, doute de la capacité de
l’administration, “dans les conditions actuelles d’absorber cette
nouvelle politique”. M. Hamiani cite, dans ce cadre,
l’exemple de la facilité de caisse de 2 milliards de dinars
par an accordés aux PME pour importer la matière première, le couloir vert promis par les douanes depuis
15 ans, les bureaux de change, l’utilisation de la carte de
crédit. “Nous butons sur un décalage grandissant entre le souci
de conduire des réformes audacieuses vues par nos autorités et la
réalité du terrain qui est sclérosée, entourée de pratiques lourdes,
contraignantes qui font que les opérateurs économiques passent
plus de temps dans les administrations économiques que dans
leurs entreprises”, regrette le président du Forum des chefs
d’entreprise, suggérant, dans la foulée, de procéder à
une évaluation des mesures prises en 2009 et 2007,
comme le crédit documentaire, la règle 51/49 et la
balance devise. “Ayons le courage, si les résultats n’ont pas été
probants, de revenir sur ces mesures”, lance-t-il. Le ministre
des Finances, tout en reconnaissant que l’environnement est difficile, estime à son sens que “tout n’est pas
noir et tout n’est pas blanc”, avançant des explications peu
convaincantes, sur notamment l’ouverture des bureaux
de change et la lutte contre le marché parallèle de la
Ltés
devise. Pour la carte de paiement, le ministre renvoie la
question au problème d’adaptation des opérateurs économiques à l’utilisation de cet instrument de paiement.
“Il n’y a pas de contrainte technique à développer la carte bancaire”, a-t-il indiqué. Concernant la balance devise, le
ministre affirme que la Banque d’Algérie a promulgué un
texte y afférent. “Nous avons des cas de sociétés qui ont intégré ce principe de balance devise”, a-t-il relevé. Sur le matériel
rénové, M. Djoudi indique “qu’il faut simplement présenter
une demande au ministère de l’Industrie qui donne les autorisations”. M. Hamiani n’a pas été convaincu par les
réponses du ministre. “Pour nous, cela ne fonctionne pas. Ni
pour la balance devise, ni pour l’importation du matériel rénové”,
regrette le président du FCE. Mourad Mahfouf patron de
“Label vert”, a mis l’accent sur les problèmes que rencontre l’entreprise avec les banques publiques et les
douanes. “Les douanes sont réellement la gangrène. Je passe des
semaines pour dédouaner des produits et c’est usant”, a-t-il
constaté. Le ministre des Finances a répondu que la
dépénalisation de l’acte de gestion enlève un carcan qui
pesait sur le banquier. Concernant les douanes,
M. Djoudi a évoqué un audit effectué par l’IGF. Cet audit
constitue une feuille de route en matière de modernisation des douanes. En matière d’investissement, le président du FCE estime que la situation est préoccupante.
Citant les chiffres de l’Andi, M. Hamiani a relevé une
baisse de 50% du nombre de projets déclarés entre
2009 et 2010. L’Andi a enregistré 19 000 projets en 2009
et seulement 9 000 en 2010. Pour le partenariat, il a
dénombré 7 projets et seulement 4 projets sous la
forme d’investissements directs. “L’Algérie de 2030 se fait
maintenant. Les tendances lourdes en matière d’investissement
qui se dessinent aujourd’hui sont préoccupantes”, a averti
le président du FCE, ajoutant qu’en matière de foncier,
l’estimation faite par les domaines n’est pas
intéressante.
SOUHILA H.
L’ÉDITO
PAR OUTOUDERT ABROUS
Clercs obéissants
amais on n’a vu gouvernement aussi désemparé
et sur le qui-vive que ces deux derniers mois. Les
émeutes de décembre et l’embrasement qui a pris sur
trois de nos proches voisins en sont les raisons,
certes, mais pourquoi avoir attendu que le feu soit aux
portes de la cité pour voir cet avalanche de mesures
“pharaoniques” envahir chaque segment de la société, sans exclusive, au grand dam des gardiens du bas
de laine ? La question cruciale est : qui aura la prise
en charge de la répartition de cette manne ?
L’Exécutif et l’administration ? Le premier a montré
ses limites jusque dans la gestion des affaires courantes de leurs départements respectifs, du moins
pour certains. On a vu les débandades des uns et les
reculades des autres. Combien de textes pris à la vavite par décrets exécutifs, voire présidentiels abandonnés parce qu’ils étaient, soit populistes, soit
concoctés en catimini sans les intéressés, ou, tout
simplement, endossés par une administration à qui on
en a fait la dictée ?
Cette autre partie prenante qu’est l’administration
porte comme un fardeau toutes les tares de sa hiérarchie. Une sorte de “bouc émissairisation” dans laquelle elle a fini par fondre. Sa précarité, qui est son cauchemar quotidien, et le dépouillement de ses prérogatives ont abouti à un corps inerte de clercs obéissants,
sous peine, pour les rares récalcitrants à cet ordre
nouveau, de se retrouver derrière les barreaux.
Aussi, honnêtement, peut-on confier à ces deux
corps la prise en charge de ces chantiers parce que le
Président a décidé, du jour au lendemain, de lâcher
du lest pour éloigner la grogne populaire d’ElMouradia ?
Les étudiants, tabassés hier au siège de leur
ministère de tutelle, pourront-ils réellement croire aux
portes qui s’ouvriront demain ? Au seuil, la même personne qu’hier...
Les personnels de la santé, échaudés par de
nombreuses promesses faites par la même administration, sentiront-ils le vent du changement ?
Le secteur du commerce, qui tient le même discours à l’approche de chaque Aïd, oublie de travailler
sur le moyen terme au titre de prévision et de la
conjoncture du marché.
Ces exemples donnés à titre d’illustration concernent tous les autres secteurs qui souffrent aussi de
léthargie et d’absence de vision sectorielle.
On ne guérit pas un corps malade par une tisane
ou un cachet, comme on ne peut pas faire sortir le
pays du marasme avec de l’argent et uniquement de
l’argent, tout en gardant en place les mêmes ordonnateurs qui toisaient, hier, leurs administrés et font
preuve, actuellement, d’une prolixité déroutante, à la
limite de l’ennui.
O. A.
abrousliberte@gmail.com
J
DÉBAT SUR LES DERNIÈRES MESURES DU CONSEIL DES MINISTRES
Les attentes du patronat
et les réponses du ministre des Finances
de penser que la société civile
prend des forces, à telle enseigne
qu’elle gagne, depuis quelques
semaines, quasiment tous ses duels
contre les autorités nationales, lesquelles craignent plus que jamais
de subir les contrecoups de la pression de la rue. Le gouvernement est
ainsi victime de son incapacité à
entreprendre des initiatives ou à
élaborer des textes de lois ou réglementaires connectés à la réalité du
terrain et, surtout, en diapason
avec les aspirations des différentes
catégories sociales et professionnelles. Nombreuses sont les
mesures qu’il a prises pour baisser
le taux de chômage, résorber la
crise du logement, réduire la pauvreté, booster l’économie nationale… et qui se sont avérées inapplicables dans les faits. Au lieu de corriger les erreurs, l’Exécutif, à sa tête
le chef de l’État, continue à annoncer des mesures démagogiques,
voire même – pour certaines – discriminatoires.
Combien
de textes pris
à la va-vite
par décrets
exécutifs, voire
présidentiels
abandonnés
parce qu’ils
étaient, soit
populistes, soit
concoctés
en catimini
sans les
intéressés,
ou, tout
simplement,
endossés
par une
administration
à qui on en
a fait la dictée ?
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Mercredi
2 mars 2011
L’ACTUALITÉ EN QUESTION
LIBERTE
MOULOUD HAMROUCHE L’A DÉCLARÉ HIER
Le pouvoir ne peut pas gérer
“en dehors de l’esprit de l’état d’urgence”
À propos des implications de l’instauration de l’état d’urgence en février 1992, l’ancien chef du gouvernement a surtout
énuméré des retombées négatives. “Cette loi a été une couverture des défaillances et des fléaux sociaux.”
n mois précisément après son
U intervention, à Paris, au forum
Louiza/Liberté
de l’ADI (Académie diplomatique
internationale),
Mouloud
Hamrouche revient, cette fois à
Alger, sur le constat accablant de la
situation politique en Algérie.
C’était hier lors d’une conférence
organisée par le CRSS (Centre de
recherche stratégique et sécuritaire), à Ben Aknoun, autour du thème
“lecture juridique et politique de la levée de
l’état d’urgence”. L’ancien chef du
gouvernement (septembre 1989juin 1991), tout en précisant qu’il ne
voulait pas “parler de politique”, n’a
pas hésité à formuler des critiques
sur la gestion politique de l’Algérie.
Revenant sur les retombées de la
levée de l’état d’urgence, décidée le
24
février
dernier,
Mouloud
Hamrouche est catégorique : “L’État
et le gouvernement ne peuvent pas gérer la
société en dehors de l’esprit de l’état d’urgence.” Il reviendra à la charge en
Mouloud Hamrouche
a animé hier une
conférence organisée
par le CRSS à Ben Aknoun.
posant la question : “L’état d’urgence
a-t-il empêché les 1 000 émeutes enregistrées l’année passée ?” avant d’arriver
à sa conclusion : “Ne soyez pas surpris,
si d’ici 15 jours, un mois, rien ne va se
passer”, tout en ajoutant : “Les tares se
TABLE RONDE AU CRASC D’ORAN
La presse écrite et les journalistes
face aux conflits locaux
e Centre national de recherche en anthropologie
sociale et culturelle (Crasc) d’Oran a organisé, avanthier, une table ronde autour de la question : “La presse
écrite et les conflits locaux”, initiée par le groupe de
recherche “Ghardaïa, les enjeux du sociétal et du communautaire”. Avec la participation de chercheurs, de sociologues et de journalistes, les participants à cette table
ronde ont, au terme de plusieurs heures d’échange,
lancé au final les jalons d’un “chantier à venir” s’articulant
autour du métier de journaliste, de son rôle dans la
société et des pratiques professionnelles face aux
conflits locaux et aux bouleversements de la société.
En effet, pour les membres du groupe de recherche,
leurs interrogations sont parties du conflit de Berriane à
Ghardaïa et de l’analyse qui en a été faite, au travers de
la couverture de la presse écrite et les comptes rendus
journalistiques. D’emblée, il est apparu pour ces chercheurs que l’appartenance communautaire des journalistes a influé sur leur travail “de compte rendu de faits” pour
ce qui est de ce conflit précis.
Dès lors, s’est posée la question de “l’objectivité du
journaliste face à des conflits locaux et de la pratique du métier
de journaliste sous le prisme des contraintes et des contradictions
rencontrées par les journalistes”. À ce stade de la rencontre,
les journalistes ont fait part de leurs propres expé-
L
riences sur le terrain avec une évocation du métier (vu
de l’intérieur), ses pratiques qui se déclinent de plusieurs manières et qui sont à rapprocher des enjeux
autour du statut du journaliste, la précarité des journalistes correspondants, l’autonomie ou non de la ligne
éditoriale sous le prisme toujours d’intérêts qui peuvent
être soit commerciaux, économiques ou politiques, de
la distinction entre presse privée (libre ou autonome ?)
- presse publique et, au final, de la construction d’une
opinion.
L’évocation par les journalistes de la difficulté d’exercer leur métier, notamment pour les correspondants
locaux souvent pris entre pouvoir civil et militaire, de
leur proximité avec une population ou de l’une des parties en conflit, la difficulté d’accéder à l’information
d’où l’impossibilité d’aller vers une presse d’investigation à l’image de l’école anglo-saxonne, a été un éclairage important pour les chercheurs. L’un des points
centraux de cette table ronde s’est fait autour des
échanges sur la notion d’objectivité du journaliste
devant un conflit social. La règle primaire du journaliste
étant de rester, en effet, objectif, d’éviter de faire part de
sa propre opinion, une problématique soulevée par l’un
des chercheurs.
DJAMILA L.
ILS ONT MARCHÉ PAR MILLIERS À TIZI OUZOU
LES ÉTUDIANTS RÉCLAMENT LE DÉPART DU SYSTÈME
es milliers d’étudiants, plus de
5 000 selon différentes sources,
ont bravé le ciel peu clément de la journée d’hier et sont descendus dans la
rue à Tizi Ouzou, à l’appel de la Coordination locale des étudiants, CLE, pour
exprimer de nouveau des revendications à la fois d’ordre pédagogique et
politique. La marche s’est ébranlée à
10h30 du campus Hasnaoua pour se
diriger vers le siège de la wilaya.
Les étudiants, qui ont battu le pavé
cette fois sans les partis politiques, ne
se sont pas empêchés d’exprimer des
revendications politiques qui ont même
quelque peu dominé celles pédagogiques.
“Pouvoir, généraux, rendez l’Algérie
à son peuple”, “Étudiants, chômeurs,
travailleurs, unissons-nous”, “Echaâb
yourid isqat enidham” (le peuple veut la
chute du régime), “Halte à la corruption”, “Pour un changement du système
et non dans le système”, lit-on sur les
différentes banderoles déployées aux
côtés des portraits de Boudiaf, Abane,
Ben M’hidi, Djaout et de nombreuses
autres figures de la Révolution et des
victimes du terrorisme et de la répression. D’autres banderoles résumaient
les revendications pédagogiques des
D
étudiants, “pour une université publique
performante et progressiste”, “non à la
dévalorisation du diplôme d’ingénieur”,
“pour le respect des franchises universitaires”, “halte à la répression des étudiants”, lit-on sur ces banderoles.
“Tewfik barra”, “révolution”, “Bouteflika,
Ouyahia barra”, “mazalna thouar”,
scandaient à tue-tête les étudiants qui,
pour dénoncer la manipulation médiatique du pouvoir, n’ont pas hésité à brûler les deux journaux Echourouk et
Ennahar.
La marche s’est achevée après lecture d’une déclaration à travers laquelle
les représentants de la CLE ont expliqué que cette marche n’est qu’un début
et que le combat va continuer. À Béjaïa,
les étudiants semblent ragaillardis par
le succès de leur marche de lundi dernier. Nabil, l’un des animateurs du
Comité local des étudiants (CLE) a fait
part de débats serrés, parfois houleux,
lors d’une AG tenue au soir de cette
dernière manifestation.
Ils ont décidé, à l’issue de cette
réunion, de durcir le mouvement et
appeler à une “grève illimitée”. Une
grève qui durera, selon Nabil, “jusqu’à
satisfaction pleine et entière de leur
plate-forme de revendications”. Lors
des débats, une partie des étudiants a
suggéré d’ouvrir le mouvement, auquel
adhère le Collectif des enseignants, aux
membres de la société civile ainsi
qu’aux syndicats. Cependant, la majorité des présents a préféré surseoir à ce
projet. On a estimé que l’organisation
estudiantine doit d’abord être confortée
au sein des deux campus pour enfin
espérer se frotter aux autres acteurs de
la société.
Des acteurs pour la plupart aguerris
et rompus aux négociations. Tout en
saluant l’initiative des étudiants, le
bureau de Béjaïa de la Ligue algérienne
pour la défense des droits de l’Homme
a expliqué dans un communiqué que
“l’organisation et la mobilisation pacifique doivent rester les moyens privilégiés d’expression et de luttes sociales
et politiques, loin de toute violence et
agitation”.
La Laddh n’a pas manqué, par la
voix de Saïd Salhi, d’appeler la tutelle à
ouvrir un dialogue franc avec les représentants légitimes des étudiants pour la
prise en charge des revendications
exprimées et la mise en place d’un plan
de sauvegarde de l’université
MOUSSA OUYOUGOUTE/
SAMIR LESLOUS
trouvent à d’autres endroits et non dans
l’état d’urgence.” À propos des implications de l’instauration de l’état
d’urgence en février 1992, l’ancien
chef du gouvernement a surtout
énuméré des retombées négatives.
“Cette loi a été une couverture des
défaillances et des fléaux sociaux.” Il précisera ainsi que l’état d’urgence a
permis, entre autres, la prolifération
de la corruption et l’absence d’activités politiques.
Il a également profité de l’occasion pour préconiser l’ouverture du
champ politique. “Nous sommes un
pays sous-développé, et comme nous
acceptons de construire des usines, de créer
une armée, une police, une administration, alors on doit accepter la création de
partis politiques.” Il a ainsi voulu donner sa vision sur l’aspect “menace”
que constituerait, selon les partisans de la fermeture, la création de
nouveaux partis. “Il y a longtemps,
j’avais dit aux services de sécurité, ouvertement et non en conclave, que les partis
politiques sont des institutions de la société, soumis à la loi et au contrôle des services de sécurité.”
Plus explicite,
Mouloud Hamrouche précisa sa
“vision” en affirmant qu’“il est inaccep-
table qu’on ne puisse pas connaître ceux
qui composent un parti politique”. Non
sans nuancer ses propos : “Mais il est
inacceptable de s’ingérer dans les affaires
des partis, en les infiltrant ou en jouant
un rôle dans la désignation des chefs ou
leur mise à l’écart.” Pour illustrer ses
dires, il prend pour référence Henry
Kessinger, l’ancien secrétaire d’État
américain (1973-1977) qui était
sceptique devant le système politique japonais. “Il disait que dans ce
pays, il n’y avait pas de surprise puisqu’on sait à chaque fois qui sera le Premier ministre avec l’existence de seulement
deux partis, donc il suffisait de connaître
la liste de la direction nationale de chacun
d’eux pour connaître ceux qui seront désignés après.” Mouloud Hamrouche
n’était pas le seul intervenant lors
de la conférence-débat animée,
hier, par le directeur du CRSS, le Dr
M’hand Berkouk. Plusieurs universitaires, à l’instar du sociologue
Slimane Medhar, étaient intervenus
dans le débat autour du sujet du
jour : l’état d’urgence. La majorité
était d’accord avec sa levée, tout en
remettant en cause ses effets, et ses
répercussions.
SALIM KOUDIL
ALGÉRIE TÉLÉCOM
Cap sur le haut débit
et sa généralisation
’hamed Dabouz, DG d’Algérie
a du pain sur la
planche. C’est le moins qu’on puisse dire suite à son long exposé présenté, hier, à la presse, lors de son
passage au forum d’El Moudjahid.
L’orateur a, en fait, disséqué les
missions et activités de son groupe
avant d’aborder les projections sur
les cinq années à venir.
Il en ressort, en substance, une
focalisation sur la généralisation de
l’Internet et l’amélioration de la
qualité, en offrant du haut et du
très haut débit. “Nous avons atteint,
aujourd’hui, 830 000 abonnés à
l’ADSL sur un ensemble de cinq millions
d’internautes enregistrant un taux de
croissance intéressant et des revenus
sur l’Internet qui ont pratiquement
augmenté de 50%”, dira-t-il, précisant
que dans le cadre du programme
e-Algérie, le nombre d’internautes
devra augmenter de six millions
d’ici 2014.
Sur les cinq années à venir, le
groupe ambitionne de se hisser au
rang d’intégrateur de solutions
dédiées aux professionnels, en plus
de son rôle d’opérateur, fournir
ainsi de nouvelles prestations à
M Télécom,
valeur ajoutée comme le triple play.
De fil en aiguille, l’orateur arrivera à
tisser la toile en faveur du développement de l’ADSL et l’encouragement de l’utilisation des TIC, aussi
bien des entreprises (très faible
taux) que des particuliers qui passe
par le déploiement de la fibre
optique. Cinq mille nouveaux kilomètres seront couverts en plus de
l’augmentation du backebone
national et l’amélioration de la
bande passante. En somme, il
s’agit de pourvoir le réseau de nouvelles générations, comme c’est le
cas avec le RMS, pour le moment,
pour supporter les grands flux, et le
Msan serait, à terme, la meilleure
option. Cinq cent mille accès sont,
à ce titre, programmés (en voie
d’acquisition) avec un remplacement progressif de Fawri et d’Easy
(1 million d’accès Msan) pour
homogénéiser l’offre. Il est question, aussi, d’une présence à l’international, et l’environnement s’y
prête bien, à plus forte raison que
l’acheminement des liaisons est en
constante amélioration avec celui
prévu entre Oran et Valence.
NABILA SAÏDOUN
LE DOSSIER EEPAD REMIS SUR LA TABLE
DABOUZ : “L’AFFAIRE EST AU NIVEAU
DE LA JUSTICE”
●● Interrogé par des journalistes au sujet du dossier Eepad, le DG d’Algérie
Télécom se contentera de dire que “le dossier est au niveau de la justice pour
traitement”, qualifiant le différend qui l’oppose à ce provider privé de “purement
commercial”. Il indiquera, en outre, qu’un certain nombre d’ingénieurs de cette
entreprise ont déjà rejoint AT. Il reste, néanmoins, pas moins de 267 employés
dans l’expectative. L’on apprend qu’un accord pourrait intervenir, suite à une
initiative qui émanerait du Premier ministre. Celui-ci aurait invité les parties
concernées à trouver un terrain d’entente et décider d’une issue favorable dans
l’intérêt de tous, notamment pour sauvegarder les emplois et l’outil de production
technologique reconnu à l’EEPAD. Il serait préconisé un partenariat public-privé
comme proposé préalablement sans que le CA avalise cette solution. L’option
serait-elle retenue aujourd’hui ? Tout porte à le croire, selon des sources bien
informées, qui ont soutenu que ce serait là la meilleure manière pour AT de
récupérer ses créances.
N. S.
LIBERTE
LE DESSIN DE PRESSE À L’HONNEUR
Expositions
et rencontres avec
Dilem et Plantu
LE
RADAR
Mercredi
2 mars 2011
5
IL AURA LIEU EN AVRIL
PROCHAIN À ALGER
Premier Salon
national inversé
de la sous-traitance
DE
L I B E RT E
radar@liberte-algerie.com
Page animée par Hamid Saïdani
●● L’Association pour la
fondation Cartooning for
Peace, en partenariat avec
l’ambassade de France en
Algérie, présentera une série
d’expositions et de rencontres avec les dessinateurs de presse, Plantu et
Dilem, à Constantine, Oran
et Alger, autour du thème :
“La caricature, un dérapage
contrôlé”.
Le coup d’envoi sera donné
le 5 mars au Centre culturel
français (CCF) de
Constantine, le 7 mars au
CCF d'Oran et le 8 mars au
CCF d'Alger. Créée, en 2006,
à l’initiative du Secrétaire
général de l’ONU, Kofi
Annan, et de Plantu, la fondation Cartooning for
Peace s’efforce de promouvoir une meilleure compréhension et un respect
mutuel entre des populations de différentes
croyances ou cultures, avec
le dessin de presse pour
moyen d’expression. Elle
organise des rencontres
entre les professionnels de
la caricature et le grand
public, afin de favoriser les
échanges sur la liberté d’expression et la reconnaissance du travail journalistique
des dessinateurs de presse.
LA MAIRIE DE PARIS AU SECOURS
DE LA WILAYA D’ALGER
Une expertise pour la gestion
des ordures ménagères
●● La wilaya d’Alger a sollicité les services de Bertrand
Delanoë, maire de Paris, pour l’assister dans la gestion de
ses ordures ménagères.
À cet effet, une délégation algérienne s’est rendue à Paris
au mois de décembre dernier. Entre les deux villes, le courant passe bien.
QUAND KADHAFI SE FAISAIT
REPRENDRE PAR BOUMEDIENE
Échange entre
“zaïms” sur la culture
des Algériens
●● À la fin d’un dîner de
sommet arabe des
années 1970, Kadhafi fut
pris d’un malaise. Ne
pouvant mettre la main sur
son médecin, Boumediene
lui propose les services de
son docteur. “D’accord,
répond le “guide”, mais ça
m’étonnerait qu’il comprenne
l’arabe, les médecins algériens
étant formés par la France et,
peut-être, sera-t-il gêné par
l’inconfort de la khaïma,
habitués que sont vos médecins
au luxe parisien… ?” Devant
ces insinuations sur
l’inculture et l’influence
dont souffrent les Algériens,
Boumediene rétorque : “Tu
auras toujours intérêt, mon cher
Mouammar, à fréquenter les
Algériens. Mon médecin est
medersien et excellent bilingue,
en plus d’être très bon clinicien.
Il va soulager tes maux, mais
connaissant ton penchant pour
la poésie arabe, tu auras le
privilège d’apprendre, avec lui,
quelques notions de “balagha”,
des Mou’alakat et les différences
de style entre Imr-ou-El-Kaïs et
Zoheïr Ibnou Abi Salma. Il peut
t’entretenir de science, de fiqh,
d’histoire des civilisations et de
littérature latine, et non pas
uniquement française. Et pour la
khaïma, c’est un fils d’une
région du Sahara, connue par sa
race ovine, ses palmiers et par
ses poètes ; il a grandi dans une
tente moins luxueuse, éclairée à
la bougie et dotée de lait de
chamelle !”
IL A ANNONCÉ SA DÉMISSION HIER
Le ministre allemand
de la Défense accusé
de plagiat
●● Le ministre allemand de
la Défense, Karl-Theodor zu
Guttenberg, 39 ans, star du
gouvernement d'Angela
Merkel, a annoncé, hier, sa
démission après des accusations de plagiat dans sa
thèse de docteur en droit.
“C'est la décision la plus douloureuse de ma vie”, a-t-il ajouté.
Il a précisé vouloir ainsi limiter les “dommages politiques”
de cette affaire. Il a réclamé
une enquête rapide du parquet sur les accusations de
plagiat contre lui, ajoutant
avoir du respect pour tous
ceux qui voulaient voir cette
affaire éclaircie.
“Je suis convaincu que c'est dans
l'intérêt public et dans le mien
propre que l'enquête judiciaire sur
les accusations de violation de
droits d'auteur soit menée rapidement, au besoin après la levée de
mon immunité parlementaire”, at-il dit.
Depuis deux semaines, M. zu
Guttenberg était sous pression car il est accusé de plagiat dans sa thèse de doctorat en droit qui lui vaut des
surnoms comme “Baron
copier-coller”.
CELA S’EST PASSÉ À LA CRÈCHE
FERHAT-SALIHA 2 (1er-MAI)
Non-assistance
à fillette en danger
●● La semaine dernière, une fillette de 4 ans, placée dans
une crèche publique près de la place du 1er-Mai, à Alger, était
tombée sur la tête du haut d’un toboggan de 1,50 m, lui causant un gros hématome. Mais au lieu d’évacuer immédiatement la fillette à l’hôpital Mustapha tout proche, juste après
l’accident qui a eu lieu en fin de matinée, la directrice de
l’établissement semble avoir pris les choses à la légère, puisqu’elle n’a fait que lui appliquer une pommade qui n’était
même pas indiquée pour ce type de blessure. Et c’est trois
heures plus tard, à 14h30, que les responsables de l’établissement, alertés par des effets indésirables de la pommade sur le
visage de la petite, le rendant tout rouge, que l’on a daigné
informer les parents de la petite Maria de ce qui s’est passé.
Sur place, le père découvre sa fille avec un gros hématome
sur le front et les joues toutes rouges. Par conséquent, il l’emmène aux urgences de l’hôpital Maillot. Depuis, la fillette ne
veut plus remettre les pieds dans cette crèche. Mais le plus
condamnable, c’est que les responsables de la crèche n’ont
même pas cherché à savoir ce qui est advenu de la fillette.
●● Le premier Salon national inversé de la sous-traitance (Sanist) sera organisé
du 25 au 28 avril prochain à
Alger, a-t-on appris, lundi à
Oran, auprès du directeur
du commerce extérieur à la
Chambre algérienne du
commerce et de l'industrie
(Caci), M. Kadri Saâdane.
Une trentaine de grandes
entreprises algériennes activant dans différents
domaines industriels ont
confirmé, à ce jour, leur participation à cette manifestation qu'abritera le Palais des
expositions (PinsMaritimes). Cette manifestation sera marquée, essentiellement, par la reconversion des exposants en ache-
teurs, afin de présenter leurs
besoins dans différents
achats, produits et prestations nécessaires à leur activité, et de faire connaître
leurs produits et services
aux opérateurs et visiteurs,
selon la même source.
Le salon concerne uniquement les entreprises de
droit algérien, qui activent
dans les domaines de l'industrie et des prestations
(que ce soit les exposants
ou les visiteurs). Des conférences seront organisées à
l'occasion et aborderont,
entre autres, “La sous-traitance en Algérie”, “Les contrats de
sous-traitance” et “Les
marchés publics et la sous-traitance”.
LA 5e ÉDITION DU SALON DE L’EMPLOI
ET DE L’ENTREPRENARIAT SE TIENDRA
À L’OREF
Le “Carrefour de
l’emploi-2011”, les 19
et 20 avril prochain
●● La 5e édition du Salon de
l’emploi et de l’entreprenariat se tiendra, cette année,
les 19 et 20 avril prochain, à
l’Office Riad El-Feth (Oref), à
Alger. Baptisé “Carrefour de
l’emploi-2011”, le salon se
veut un lieu de rencontres
des compétences et des
idées novatrices. Fort de son
succès depuis la première
édition, en juin 2007, le
salon est devenu, aujourd'hui, un rendez-vous incontournable pour les entreprises algériennes, ainsi que
tous les universitaires et
diplômés à la recherche d’un
emploi ou désirant créer leur
propre entreprise.
AÏN EL-HAMMAM (TIZI OUZOU)
LE BRÛLEUR DE L’HÔPITAL
INQUIÈTE LE VOISINAGE
●● Les habitants du village de Taourirt-Menguellet, dans la
commune d’Aïn El-Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou,
continuent d’endurer le calvaire en raison des émanations
provenant de l’hôpital Ahmed-Ali de la ville.
À l’origine de ces odeurs insupportables, la destruction
des restes d’organes humains, issus des différentes interventions chirurgicales, par un simple brûleur au lieu et à la
place d'un incinérateur conventionnel. Les gaz ainsi dégagés créent des malaises et des maux de tête qui inquiètent
de plus en plus les citoyens qui réclament la mise en place
urgente d'un incinérateur en bonne et due forme. À noter
d’ailleurs que beaucoup d’établissements hospitaliers et
cliniques privées continuent de recourir à l’utilisation de
simples brûleurs au lieu de vrais incinérateurs.
6
Mercredi
2 mars 2011
L’ACTUALITÉ EN QUESTION
LIBERTE
LEURS HABITATIONS ONT ÉTÉ DÉMOLIES
La révolte des mal-logés de Bordj El-Bahri
Ndeeuffortune
familles du quartier Galoul, dans la commune de Bordj El-Bahri, sont, depuis avant-hier, à la rue. Les habitations
qui leur servaient de toit ont été rasées par l’APC, pour le motif qu’il s’agit de constructions illicites érigées
sur un terrain devant servir d’assiette à un projet de 300 logements de l’entreprise Batigec, promotion immobilière.
ier, le terrain boueux présentait
H encore les stigmates de l’opé-
Yahia/Liberté
ration de démolition. Un petit
groupe d’anciens occupants des
lieux saisit l’occasion de notre présence pour nous raconter le cauchemar vécu la veille, lorsque des
élus accompagnés des forces de
l’ordre étaient venus pour exécuter
l’opération. “Ce n’est pas humain de
nous jeter à la rue par un temps pareil.
Nous ne sommes pas des envahisseurs
venus d’ailleurs. Cela fait des générations que nous habitons cette commune.
Nous avons même des décisions d’attribution de terrains datant des années 90,
et nos demandes de logements sociaux
sont depuis des décennies restées sans
réponse. Aucun élu ne s’est inquiété de
nos conditions de vie déplorables. Les
policiers ne sont pas allés avec le dos de
la cuillère avec nous. Ils ont même utilisé
des pistolets à décharge électrique
(Taser)”, déplore Farid, l’un des
blessés lors de l’accrochage avec
les forces de l’ordre.
Pour en savoir plus, nous nous
dirigeons vers le siège de l’APC où
un rassemblement de protestataires grossissait de plus en plus.
En déclinant notre profession, les
langues se délient pour accuser
l’APC d’être responsable de tous
Certains habitants de bidonville
ont même des décisions
d’attribution de terrains datant
des années 90.
les maux. Ils sont issus de plusieurs
quartiers ayant fait l’objet de
démolitions. Il faut savoir que
l’opération a touché trois endroits
de la commune. Le logement est le
leitmotiv de ces citoyens dont certains confient avoir attendu des
dizaines d’années avant de se jeter
à l’eau. “Où sont passées mes demandes
de logement”, crie l’un d’eux, marié et
avec deux enfants. “Même le LSP ne
nous est pas permis. Pourtant je peux
payer la première tranche. Un projet de
1 000 logements est implanté dans la
commune, mais c’est pour les autres”,
soulève son voisin. Nous deman-
dons à voir le maire qui accepte de
nous recevoir en présence des
représentants du mouvement de
protestation. L’élu lève les équivoques quant aux déclarations des
citoyens en rappelant que les
familles qui sont venues s’installer
sur les lieux ont été averties de ne
pas tenter l’aventure dans la mesure où le terrain ciblé a été affecté à
un projet de construction de logements. “Le phénomène de squat de terrain a commencé avec la manifestation
populaire de janvier dernier. Certains
citoyens ont bravé la réglementation pour
construire des habitations sur un projet
d’utilité publique. Ils savaient bien qu’un
jour ils finiraient par y être délogés par la
force de la loi”, dira l’élu. Aux représentants des familles concernées, il
expliquera que “la question du logement sera discutée avec le wali délégué
lors d’un rendez-vous demandé et auquel
seront conviés deux représentants de
chaque quartier”. Le P/APC revient
sur le volet habitat dans la commune déclarant que “la municipalité est
pauvre et que son budget ne lui permet
même pas d’assurer les salaires de ses
employés”. En matière de logement,
il a affirmé que depuis l’indépendance, la commune n’a bénéficié
que de 100 logements sociaux
LA ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA EN ÉBULLITION
Les travailleurs de la SNVI dénoncent le “bradage”
a pluie et le froid n’ont pas empêché les cen-
L taines de travailleurs de la SNVI de Rouiba
de se rassembler, hier matin, dans l’enceinte du
siège de la direction générale pour dénoncer la
gestion de leur entreprise. Aux cris de “barakat
le bradage de l’entreprise, oui au changement”, les
manifestants qui considèrent cette manifestation comme une première action de leur mouvement ont scandé, durant plus d’une heure,
d’autres slogans hostiles aux actuels dirigeants
de la SNVI accusés de mener l’entreprise vers la
faillite. “On ne peut plus faire confiance à ces responsables qui ont failli à leur mission”, lance d’emblée
M. Benmouloud, secrétaire général du syndicat
d’entreprise qui préconise un changement radical au niveau du staff dirigeant de l’entreprise.
“Comment accepter que l’entreprise continue à produire
seulement 30% de ses objectifs alors que l’État a mis
tous les moyens pour susciter une vraie relance”,
indique l’orateur qui voit mal les responsables
actuels de la SNVI mettre en application les
mesures de relance décidées par les pouvoirs
publics. “À cause de cette mauvaise gestion, la production de la SNVI est passée de 7 000 camions par an à
1 200 unités par an”, ajoute-t-il précisant que les
comptes de gestion de l’entreprise pour les
années 2008 et 2009 n’ont jamais été encore
certifiés. M. Benmouloud n’a pas manqué de
souligner l’aide fournie par l’État à la SNVI pour
relancer l’outil. “Mais cet argent peut être considéré,
d’ores et déjà, comme de l’argent jeté par la fenêtre si les
dirigeants actuels seront toujours en place”. Et d’ajouter : “Un nouveau plan de relance exige de nouveaux
responsables, et la SNVI ne manque pas de cadres
jeunes et compétents pour mener cette mission”.
Le représentant syndical a qualifié les dernières mesures prises par les pouvoirs publics
de salutaires, notamment la résolution du
Conseil de participation de l’État (CPE) datée du
27 septembre 2010 qui recommande la filiation
de la SNVI et son accompagnement par des
mesures financières, ainsi que l’effacement de
ses dettes suivi de la mise en place d’un plan
d’investissement. “Mais ces mesures avantageuses et
uniques risquent de ne jamais voir le jour si elles ne sont
pas accompagnées par d’autres décisions visant à injecter une nouvelle dynamique au niveau du management
et de l’équipe dirigeante”, a affirmé M. Benmouloud
en lançant un appel pressant aux pouvoirs
publics leur demandant de prendre en charge
ces préoccupations avant que ça ne soit trop
tard. “Il faut éviter que ce projet de relance sombre dans
l’échec, ce qui risque de mettre incontestablement en
péril la pérennité de l’outil de travail”, a-t-il dit,
comme il s’est interrogé sur le rappel de cadres
retraités pour gérer l’entreprise pendant que les
jeunes cadres diplômés sont toujours marginalisés.
De son côté, M. Messaoudi,, secrétaire général de l’union locale UGTA de Rouiba a fustigé
les dirigeants des sociétés de gestion de participation (SGP) qui continuent à recourir aux
anciens retraités pour gérer l’outil de production. “Ce pays manque-t-il de cadres jeunes aptes à
mener ces missions”, s’est-il interrogé avant de
citer l’exemple d’une entreprise qui a eu recours
à un cadre retraité pour la gérer, une EPE alors
qu’il exerce dans une autre entreprise en tant
que consultant. “Ce cadre âgé de 72 ans perçoit trois
salaires alors que des jeunes éprouvent encore des difficultés pour trouver un emploi”, a-t-il lancé.
M. T.
EN GRÈVE DEPUIS DEUX JOURS À L’UNITÉ DE BAB EL-OUED
Les travailleurs de l’AME demandent
l’intervention du ministre
est tout simplement une
déplorable qu’endurent les travailleurs de l’Agence
de la messagerie express (AME)
chargée de la distribution des
courriers domestiques, bancaires,
des livres et de la presse de l’unité
de Bab El-Oued, filiale de l’entreprise nationale de communication,
d’édition et de publicité (Anep). En
grève depuis deux jours, les travailleurs de l’unité de Bab El-Oued
ne comptent pas en rester là. Ces
derniers, qui demandent l’intervention immédiate du ministre, réclament une commission de l’IGF
pour passer au crible les finances
de l’entreprise qu’ils jugent “douteuses” et ont mis en place une plateforme de revendications compo-
C’ situation
sée de sept points essentiels pour
se remettre au travail, d’autant que
la distribution de tous les courriers
et de la presse est à l’arrêt depuis
avant-hier. Le point le plus important de cette plateforme reste le
départ du directeur régional de
manière définitive. “C’est un dictateur et, aujourd’hui, au lieu de le sanctionner pour sa gestion catastrophique de
l’entreprise, il vient d’être promu pour
occuper un poste au sein de la direction
générale. Il est rancunier et il en a après
les travailleurs de cette unité”, nous
diront les travailleurs que nous
avons rencontrés sur place à Bab
El-Oued. Les travailleurs ont
demandé la réintégration d’une
quinzaine de leurs collègues licenciés de manière, disent-ils, “abusive
et de ceux qui ont démissionné sous la
pression. Il faut également revoir la
nomination de certains responsables au
sein de l’entreprise qui ne répondent pas
aux normes”. Les grévistes demandent, en outre, “l’annulation pure et
simple de toutes les décisions disciplinaires prises à l’encontre de certains travailleurs de manière démesurée. Aussi,
on demande de profiter de la prime de
rendement collectif comme négociée
depuis fin 2008 et qui n’a jamais été
appliquée, au même titre que les promotions, comme le stipule le même accord.
Aujourd’hui, on s’en prend au syndicat,
mais on le dit, ce sont les syndicalistes de
la fédération qui sont de mèche avec la
direction de l’entreprise, et Sidi Saïd doit
être au courant”. Néanmoins, et audelà de ces revendications légi-
times, ce qui nous a le plus frappés
lors de notre visite, ce sont les
conditions de travail. Le siège est à
l’image d’un immeuble abandonné
et fissuré de partout, où on ne
trouve aucun signe digne d’une
entreprise publique de la trempe
de l’AME. “Regardez par vous-même,
c’est un chantier permanent, pourtant
des sommes colossales ont été déboursées
pour, soi-disant, entretenir et redonner
un autre visage à notre entreprise. Mais
il ne s’agit là que d’un bricolage qui dure
et qui coûte beaucoup d’argent.
Aujourd’hui, les autorités, à leur tête le
ministre, doivent prendre les choses en
main”, diront encore les travailleurs, décidés à aller au bout de
toutes leurs revendications.
CHÉRIF MEMMOUD
attribués entre 2002 et 2004, ce
qui est insignifiant. Concernant la
formule LSP, un quota de 300 logements a été attribué en 2007, soit
avant l’arrivée de l’actuelle assemblée. Au chapitre du foncier, les
choses ne sont guère reluisantes
puisque le maire a clairement dit
qu’il n’y a plus d’assiette de terrain.
La commune ne dispose même pas
de lieu de sépulture. Le P/APC, qui
dresse un tableau noir sur la situation économique de la commune,
termine par une note d’espoir en
faisant savoir que le wali d’Alger et
le wali délégué de Dar El-Beïda
réservent à partir des projets d’habitat, un quota important à la commune. “Depuis une année, nous avons
réussi à arracher 500 logements de type
LSP”, conclut-il.
ALI FARÈS
APRÈS LE RETOUR
AU CALME AU SEIN
D’ARCELORMITTAL
LE SYNDICAT SAISIT
LE GROUPE POUR
LE RETOUR DU STAFF
DIRIGEANT
D
epuis près d’une semaine, le complexe sidérurgique était sans staff
dirigeant. Les douze cadres étrangers, à
leur tête le P-DG, ont quitté l’Algérie, officiellement, pour “consultation”. Les travailleurs des différentes unités de production du complexe sidérurgique d’ElHadjar, ont répondu favorablement et
massivement à l’appel du syndicat et
Comité de participation visant à mettre un
terme à la situation que vit l’usine et faire
phase à la tentative de déstabilisation et
ne pas tomber dans les filets de la manipulation. Le calme total est revenu ces
deux derniers jours au complexe, et ce,
grâce, a tenu à reconnaître le S.G du syndicat, Smaïn Kouadria, à leur attitude
imprégnée de bon sens et de haute responsabilité et, surtout, à leur prise de
position courageuse, qui ont permis
“l’échec à la tentative du groupuscule de
mercenaires à la solde de forces occultes
externes pour déstabiliser le complexe”.
D’ailleurs, la mobilisation générale des
travailleurs a permis d’assurer un fonctionnement normal des installations avec,
en prime, une hausse de la production,
selon le président du Comité de participation, A. Bouraï. C’est ainsi qu’un appel a
été lancé par le syndicat et le C.P en
direction du Groupe ArcelorMittal afin
d’activer le retour du directeur général et
de son staff. “Pour le moment, seul le
retour du staff dirigeant devrait nous permettre de reprendre la feuille de route tracée, laquelle est axée sur le lancement de
l’investissement et la création de conditions optimales nécessaires à sa réussite,
la création d’un climat propice à l’instauration d’une fiabilité sociale, seule garante de la pérennité de l’usine et la sauvegarde des postes d’emplois et, enfin, la
continuité des négociation sur le dossier
relatif à l’amélioration des salaires”, dira le
S.G du syndicat d’ArcelorMittal. Pour rappel, depuis près d’une semaine déjà, le
complexe sidérurgique était sans staff
dirigeant. Les 12 cadres étrangers, à leur
tête le P-DG Vincent Legouic, ont quitté
l’Algérie, officiellement, pour “consultation”. Cette raison, peu convaincante,
intervient en pleine grève des 400
ouvriers de l’unité Tuberie sans soudure
(TSS) qui réclament l’intégration de leur
usine, à l’arrêt depuis plus d’une année,
au complexe ArcelorMittal d’El-Hadjar, en
stand-by depuis plusieurs jours. Par
ailleurs, ils réclament la réintégration des
travailleurs relevant des entreprises de la
sous-traitance au sein d’ArcelorMittal, lesquels, pourtant, n’ont aucun rapport avec
le complexe sidérurgique. En attendant le
retour dans les prochains jours, dit-on,
des 12 cadres français, avec lesquels il
devait négocier, justement, des revendications salariales pour 2011, le syndicat a
lancé en direction des métallos un appel à
la vigilance et surtout à l’unification des
rangs.
B. BADIS
L’ACTUALITÉ EN QUESTION
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
7
ALORS QUE LE MINISTÈRE A PROPOSÉ UN CALENDRIER DE NÉGOCIATIONS
Grève dans les grandes écoles :
l’ultimatum des étudiants
Les étudiants comptent passer à d’autres actions plus poussées si leurs doléances ne sont pas prises
en charge dans un délai de trois jours.
’ achemine-t-on vers la fin du
S mouvement de protestation au
YahialLiberté
sein des grandes écoles, ou vers sa
reconduction ? La question mérite
d’être posée même si les étudiants
des grandes écoles ont pris l’engagement “à reprendre les cours et à participer aux dialogues proposés par le
ministère de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique”. Un engagement ferme, certes, mais soumis
à des conditions ! C’est ce qui ressort de la réunion tenue le 28
février dernier par les délégués des
grandes écoles qui estiment que
cette reprise se fera “si seulement le
ministère allait satisfaire toutes nos
conditions et loin des ingérences de nouveaux acteurs autres que les étudiants”,
nous explique un délégué. Ainsi, les
cours au sein des grandes écoles,
dont l’ENSA, l’ENSH, l’ENSP,
l’ENSSEA, l’ENSSMAL, l’ENSTP,
l’Epau et l’ESI, devront reprendre
“si le ministère de l’Enseignement supérieur s’engage d’une manière officielle et
écrite de prendre en charge toutes nos
Les étudiants
maintiennent
la pression.
revendications, tout en assurant la satisfaction de ces dernières et si les délégués
élus par les étudiants participent aux différentes conférences (locales, régionales et
nationales)”, lit-on dans un document transmis à Liberté. En attendant, “l’ensemble des étudiants des
grandes écoles décident de reprendre les
NOUVELLE ACTION DE PROTESTATION DES ENSEIGNANTS DU CNAPEST
GRÈVE, AUJOURD’HUI, DANS LES LYCÉES
●● Le Conseil national du Cnapest se réunira, les 4 et 5 mars prochains, pour décider d’éventuelles actions de protestation. L’option
d’une nouvelle grève n’est pas à écarter, selon le chargé de communication du syndicat des enseignants du secondaire. Une journée de grève nationale est prévue aujourd’hui à travers les lycées,
à l’appel du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, (Cnapest). Une décision
prise à l’issue du Conseil national tenu récemment à Blida.
Le choix du 2 mars pour relancer la contestation dans le secteur
de l’éducation nationale n’est pas fortuit. “L’année dernière, à cette
date, se tenait un Conseil interministériel où il a été décidé de
réprimer les grévistes ; nous l’avons appelé "conseil de guerre". Et
c’est pour marquer cette date symbolique, où les libertés syndicales ont été violées, que le Conseil national a décidé de relancer
la protestation par une journée de grève en cette même date”, a
déclaré Messaoud Boudiba. Par cette action, le Cnapest veut dire
aux pouvoirs publics que “nous tenons et défendons toujours les
libertés syndicales et le droit à la grève consacré par la
Constitution”. “Les enseignants seront instruits pour tenir des
assemblées générales au niveau des lycées, en vue de débattre
de la situation du secteur et des meilleurs moyens de faire aboutir les revendications suspendues depuis des années”, selon le
chargé de l’information. Cette journée de grève sera, également,
marquée par la tenue de conseils de wilaya pour faire le point. Un
nouveau Conseil national est prévu les 4 et 5 mars prochains pour
évaluer la situation et décider à la lumière des rapports établis,
aujourd’hui, de la suite à donner au mouvement. L’option d’une
nouvelle grève n’est pas à écarter. “Tout est possible. Nous restons à l’écoute de la base et tous les moyens proposés seront pris
en compte”, nous dit Boudiba. Le Cnapest maintient donc la pression en dépit de la bonne volonté affichée par le ministère de
l’Éducation nationale ces derniers jours. Outre l’installation, le 28
février dernier, de la commission intersyndicale pour débattre de la
nouvelle gestion des œuvres sociales du secteur de l’éducation
nationale, la tutelle a convié le Cnapest, le 22 février dernier, pour
une séance de travail avec le secrétaire général, M. Khaldi. Ce
dernier avait demandé à ses hôtes de surseoir à l’appel à la grève.
Mais pour le Cnapest, “seul le Conseil national est habilité à
prendre une telle décision. Et sans décision concrète, nous ne
pouvons convoquer cette instance”, nous dit le chargé de l’information du syndicat. Et de préciser : “Pour l’heure, rien de concret
n’a été enregistré, mis à part l’installation de la commission intersyndicale dont les travaux pourraient prendre du temps.”
MALIKA BEN
RÉGIME INDEMNITAIRE DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Les rappels seront versés
en septembre 2011 et janvier 2012
a Fédération nationale des tra-
L vailleurs de la formation et de
l’enseignement
professionnels
(FNTFEP), affiliée à l’UGTA, a
annoncé, hier, que les 2e et 3e
tranches des rappels des indemnités liées aux salaires seront perçues par les personnels du secteur,
respectivement en septembre 2011
et en janvier 2012. Lors d’un point
de presse, organisé au niveau de
son siège, à Alger, le secrétaire
général de la FNTFEP, Tayeb Sana,
entouré de membres de sa structure, mais également de représentants du ministère de la Formation
professionnelle, a révélé que ces
mesures ont été confortées, la
veille, par la commission paritaire,
composée par des membres du
ministère de tutelle et du partenaire social. Selon lui, près de 50 000
fonctionnaires du secteur, exerçant
dans les 48 wilayas du pays, dont
21 000 enseignants, ont “tous perçu”
la première tranche des rappels,
variant entre 80 000 et 180 000 DA.
M. Sana a, en outre, rappelé que le
régime indemnitaire des enseignants de la formation professionnelle est “identique” à celui de l’édu-
cation, en précisant que l’augmentation nette des indemnités sur les
salaires, “variable selon l’ancienneté”,
s’élève mensuellement entre 8 000
et 20 000 DA. Le responsable fédéral a également donné une idée des
discussions et des résultats dégagés, dimanche dernier, à l’issue de
la rencontre de la commission paritaire. Ainsi, concernant la revendication sur le logement, il a déclaré
que les représentants du ministère
de tutelle n’ont pas encore donné
de “réponse précise”, notamment sur
le sort réservé aux fonctionnaires
occupant des logements d’accompagnement.
Cette réplique a été contestée
par Mourad Belhadad, inspecteur
central au ministère de la
Formation professionnelle. Pour ce
dernier, le problème du logement
“n’est pas une affaire du secteur” mais
plutôt un problème national.
Pourtant, a-t-il signalé, la tutelle a
pris une décision, “ne faire sortir personne du logement d’astreinte et du logement d’accompagnement, si le fonctionnaire n’a pas bénéficié d’un logement”.
Par ailleurs, M. Belhadad a assuré
que “l’État a prévu, ces 3 dernières
années, la construction de milliers de
logement de fonction”. L’autre problème, résolu “totalement”, selon la
FNTFEP, et “en partie”, d’après les
représentants du ministère, est
celui des contractuels. En fait, la
tutelle a décidé de convertir les
contrats de durée déterminée
(CDD) en contrats de durée indéterminée (CDI) pour “une bonne partie de ces contractuels”. À cela vient
s’ajouter la régularisation d’environ
130 directeurs d’établissement, qui
seront nommés à leur poste prochainement. Quant à “la promotion
exceptionnelle” de certains fonctionnaires, elle fera l’objet d’un examen
par le ministère de tutelle, comme
cela s’est déjà produit en 2003.
“Nous voulons transmettre un message
de sérénité, car nous naviguons vers un
avenir prometteur”, a confié Tayeb
Sana, non sans rappeler que la formation professionnelle est “un secteur qui recrute”. De son côté,
Mourad Belhadad s’est félicité des
réunions mensuelles de la commission paritaire, estimant que “grâce à
ce travail permanent, nous anticipons sur
les problèmes du secteur”.
H. AMEYAR
sit-in devant le siège du ministère de
l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique jusqu’à ce que les
conditions sus citées soient remplies”.
Ainsi, les étudiants maintiennent la
pression et ferment le jeu tant que
le département de Harraoubia fait
la sourde oreille. En ce sens, les
délégués, en plus de leur engagement à reprendre les cours ou à
poursuivre la protestation (c’est
selon !), ont lancé un dernier ultimatum au ministère. Ils affirment
que “l’ensemble des étudiants des
grandes écoles maintiennent leurs mouvements de protestation et s’engagent à
passer à d’autres actions plus poussées
dans le cas de la non-prise en charge de
leurs doléances citées dans un délai de
trois jours”. Autrement dit, dès
demain, le mouvement de protestation pourra prendre une autre
tournure au vu des derniers développements. Cette prise de position intervient après la proposition
du ministère de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique concernant le débat pour
l’élaboration des textes régissant
les correspondances entre le système classique et le système LMD.
Selon un délégué contacté par télé-
phone,
le
ministre,
Rachid
Harraoubia, a proposé un calendrier
de négociations étalé sur un mois.
Selon notre source, “M. Harraoubia
a proposé un planning de discussion et de
dialogue étalé jusqu’au 27 mars prochain. Celui-ci va porter sur l’élaboration
des textes régissant la correspondance
entre le système classique et le système
LMD.” “Mais selon les dates présentées
par le ministère, le sujet du débat ne traite pas de nos revendications qui sont
pourtant claires et nettes. Nous pensons
que c'est une ruse de la part de la tutelle
pour amortir le mouvement des grandes
écoles et faire rentrer plusieurs acteurs qui
n’ont rien à voir avec nos revendications.
Comme nous sommes convaincus que nos
revendications peuvent être satisfaites au
niveau du ministère sans consultation des
chefs d’établissement et autres acteurs”,
nous explique un délégué ayant pris
part à la réunion du 28 février dernier. Reste à connaître la suite qui
sera donnée à ces deux options, à
savoir l’ultimatum des étudiants et
le calendrier de négociations du
ministère et qui s’apparente à un
énième piège pour essouffler le
mouvement au sein des grandes
écoles.
FARID BELGACEM
LE COMITÉ AUTONOME DES ÉTUDIANTS
DE BOUZARÉAH L’A DÉCIDÉ HIER
Sit-in demain devant le ministère
de l’Enseignement supérieur
n grève depuis près d’une d’affichage. Ces divergences ont
E semaine, les étudiants de l’uni- conduit, dimanche et lundi derversité de Bouzaréah ont décidé de niers, à des affrontements entre
tenir un rassemblement demain
devant le ministère de l’Enseignement supérieur à Ben Aknoun.
Cette décision a été prise hier lors
d’une réunion du Comité autonome des étudiants de Bouzaréah
(CAEB). Les étudiants revendiquent
le maintien du concours d’accès au
magistère pour les étudiants du
système classique, la facilité d’accès au master 1 et 2 pour ceux du
système LMD, l’amélioration des
conditions socio-pédagogiques et
surtout la sécurité au sein de l’université. Rappelons que ce mouvement de contestation a débuté
mercredi dernier suite à l’agression,
à l’arme blanche, d’une étudiante
du département de langue française à l’intérieur de l’université. Afin
de dénoncer cette situation d’insécurité, une pétition a été initiée et
signée par plus de 3 000 étudiants
de plusieurs départements de l’université et des enseignants qui se
disent solidaires avec eux. “C’est
grave, ce qui se passe dans cette université, cela fait des années que nous dénonçons l’insécurité mais rien n’a été fait.
Nous ne reprendrons pas les cours tant
que nos problèmes ne sont pas pris en
charge”, a déclaré Tassadit B., étudiante au département de langues.
Même son de cloche du côté des
autres départements, notamment
ceux de philosophie et d’histoire
qui maintiennent le mouvement de
grève. Une grève qui n’est pas vue
du même œil du côté des autres
organisations estudiantines, à
l’image de l’Ugel et de l’Unea. “Nous
ne voulons pas de cette grève” ; “Oui aux
études, non à la grève”, peut-on lire
sur des pancartes de ces organisations accrochées sur les tableaux
étudiants faisant des dizaines de
blessés. “Le problème vient des organisations officielles, à l’image de l’Ugel et
de l’Unea qui ne sont pas représentatives
dans cette université et qui pensent que
tout est permis, allant jusqu’à user de la
violence pour casser notre mouvement”,
dira Arab Hassan, membre du
Comité autonome des étudiants,
gravement blessé lors de ces
échauffourées. Selon plusieurs
témoignages, des étudiants affiliés
à six organisations (Ugel, Unea…)
sont arrivés au département de
langues étrangères munis de
bâtons et d’armes blanches et ont
tenté de casser le mouvement de
grève. “J’ai eu ces points de suture en
tentant de porter secours à un autre étudiant roué de coups de pied, un étudiant
de l’Ugel m’a frappé avec une pierre”,
raconte-t-il. Son copain Nadjib A.
précise que ces organisations, dont
les membres ont scandé des slogans régionalistes, les accusent
d’être manipulés par des partis
politiques. L’Unea, pour sa part, ne
nie pas ce qui s’est passé. Bien au
contraire, ses adhérents “exhibent”
ouvertement leur position prétextant que le CAEB n’est pas reconnu
par l’administration. “Nous voulons
les casser car ils sont manipulés par des
partis d’opposition, notamment le RCD.
Ces étudiants participent aux marches
initiées par la CNCD chaque samedi puis
ils viennent faire leur grève ici”, déclare
D. Maâmar, membre du bureau de
la wilaya d’Alger de l’Unea. Comme
s’il était interdit aux étudiants de
participer à la vie politique du pays
en étant chacun en phase avec ses
convictions… Décidément, elle est
tombée bien bas, notre université.
NABILA AFROUN
8
L’INTERNATIONALE
Mercredi
2 mars 2011
LIBERTE
LUIS MARTINEZ (*), DIRECTEUR DE RECHERCHES AU CERI-SCIENCES-PO À PARIS, À LIBERTÉ
“La diplomatie française
doit reconstruire son image au Maghreb”
Directeur de recherches au
Ceri-Sciences-po à Paris,
Luis Martinez, actuellement
en mission à Rabat (Maroc),
est un fin connaisseur du
Maghreb et de la Libye. Il
analyse les évènements. “Il
faut, souligne-t-il dans cette
interview, faire confiance
aux peuples arabes et ne
plus soutenir les dictateurs
comme l’a fait la France
jusqu’à aujourd’hui.”
Liberté : Mouammar Kadhafi
peut-il tenir longtemps encore
à la tête de la Libye ?
●● Luis Martinez : Il faut rester
prudent. Tout peut changer très vite.
Mais, aujourd’hui, je ne le vois pas
partir. Retranché dans son bastion
de Tripoli, la capitale, Kadhafi s’appuie sur sa garde personnelle, et les
forces spéciales. 30 000 fidèles
armés, qu’il a fait rapatrier des autres
villes pour renforcer sa défense. Il a
une ouverture sur la mer. Il n’est pas
menacé par une attaque aérienne. Il
a les moyens de tenir un long siège.
Il ne cédera pas comme Ben Ali en
Tunisie ou Moubarak en Égypte.
Le régime finira quand même
par tomber. Quelle personnalité d’opposition pourrait
C’est tout de même une opposition hétéroclite composée
de monarchistes, démocrates,
nationalistes et islamistes.
Comment peuvent-ils s’entendre et trouver un compromis ?
●● Ne soyons pas cyniques et donneurs de leçons. Faisons confiance
aux peuple libyen. Le pays a des
atouts. Le taux d’alphabétisation
frise les 90%. Beaucoup de jeunes
sont diplômés, sortis des universités
britanniques ou américaines. Malgré
l’interdiction imposée par le régime,
une majorité de citoyens possèdent
des antennes paraboliques. Ils sont
informés sur l’extérieur, et savent ce
qu’est une démocratie. Sans compromis, les Libyens savent qu’ils
peuvent tomber dans un chaos sans
nom, avec, à terme, un risque de
guerre civile.
La société reste tout de même
tribale. Peut-on bâtir un système fédéral, une unité, avec
des tribus ?
●● La Libye est un État tribal qui ne
dit pas son nom, car, durant 42 ans,
D. R.
Propos recueillis par :
LUC BALBONT (*)
que les Libyen, qui sortent d’une dictature tribale et familiale, n’ont pas
envie de retomber dans une dictature religieuse. Si les islamistes veulent
construire un émirat, il risque de se
retrouver face à une importante
contestation.
alors assurer la succession ?
●● Les Libyens, qui sortent de 42
ans d’un régime fondé sur le culte de
la personnalité, n’ont pas envie de se
retrouver à nouveau sous la coupe
d’un dictateur. Je crois qu’ils préféreront construire un système fédéral.
Tout l’enjeu étant de trouver un compromis entre les composantes qui
actuellement sont alliées dans la
résistance.
Kadhafi avait interdit de parler de
tribu, pour mieux cacher que le pays
était dirigé par la sienne, la Kadhafa.
Pour autant, il ne faut pas tomber
dans la caricature occidentale. Pour
bien connaître ce pays, je sais que
les Libyens sont aussi des citoyens.
Des techniciens, des ingénieurs, des
ouvriers qualifiés, des médecins, des
infirmières, des enseignantes, des
pères et des mères de famille qui ont
envie de vivre dans un pays en paix.
Quel rôle peuvent jouer les
islamistes ?
●● Dans les années 1990, ils ont
combattu ouvertement le régime, et
ont été violemment réprimés. À la
fois victimes et résistants, ils jouissent d’une certaine popularité. Reste
Et l’armée ?
●● Kadhafi a marginalisé l’armée.
En 1969, à sa prise de pouvoir, l’armée entendait jouer un rôle de
ciment national. Or, le guide, qui s’en
méfiait, l’a mise à l’écart et préféré
fonder sa propre milice : sa garde
personnelle et la ligue islamique
d’Africains, qui, aujourd’hui, combat
à ses côtés. Les militaires, qui ont
refusé comme en Égypte et en
Tunisie, de tirer sur la foule, sont très
populaires aujourd’hui. L’armée peut
effectivement assurer une transition
pacifique.
Que
peuvent
faire
les
Occidentaux ?
●● Mettre en place, comme ils sont
en train de le faire, des mesures pour
pénaliser Kadhafi et son clan, afin
d’aider la révolution. Geler les avoirs
bancaires. Interdire les avions de survoler le territoire libyen libéré,
comme l’ONU en 1991, dans le
Kurdistan irakien du temps de
Saddam. Instaurer un embargo total
sur les ventes d’armes. Traduire
Kadhafi et ses fidèles devant le
Tribunal pénal international.
Et la France ?
●● La diplomatie française doit se
reconstruire, retrouver une certaine
crédibilité. Nous avons commis tant
d’erreurs avec les pays arabes. Alain
Juppé, le nouveau ministre des
Affaires étrangères, a du travail. La
France ne doit plus soutenir des dictateurs contre les peuples, comme
elle l’a fait jusqu’à présent, au nom
d’un réalisme politique. Elle doit
avoir des relations adultes avec les
pays du Maghreb. Des rapports d’État indépendant à États indépendants. Elle doit faire preuve d’humilité et admettre qu’elle ne connaît pas
tout de ces nations, qui ont tellement changé depuis les indépendances.
Que peut-il se produire dans
les autres pays du Maghreb ?
●● En Tunisie, la pression populaire
a eu raison du Premier ministre
Mohammed El-Ghannouchi. Jugé
trop proche de l’ancien régime, il a
démissionné le 27 février. Les
Tunisiens veulent des dirigeants
fiables. En Algérie, les conditions
sont réunies pour impulser un mouvement contestataire, mais les
Algériens qui sortent d’une longue
guerre civile (1991-1999) n’ont pas
envie de revivre pareil chaos (entre
100 000 et 150 000 morts). Au
Maroc, un nouveau Premier ministre
devrait bientôt être nommé. Il aura
pour tâche de mettre en place un
programme de réformes demandées
par la population. Mais la monarchie
n’est pas menacée.
L. B.
(*) Auteur de Violence de la rente
pétrolière : Algérie, Libye, Irak,
(Presses de Sciences-po 2010).
PUBLICITÉ
F.788
L’INTERNATIONALE
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
9
LES ÉTATS-UNIS EN FONT PLANER L'HYPOTHÈSE
Menaces militaires contre Kadhafi
L’hypothèse d’une intervention
militaire pour déloger Kadhafi est
très sérieuse, d’autant que des
villes libérées par les populations
qui sont hostiles au “roi des rois
africains”, des voix se sont
élevées pour appeler à cette
intervention extrême certes mais
jugée indispensable pour arrêter
la folie meurtrière de leur
illuminé de guide. Le dossier
d’une telle action est
pratiquement ficelé, même s’il en
reste à définir les formes.
armée américaine a entrepris de redé-
L' ployer ses forces maritimes et aériennes
Obama est persuadé que Kadhafi peut
encore faire des dégâts même sous le
coup de sanctions internationales.
D. R.
aux abords de la Libye. Si Washington se dit
prêt pour une telle éventualité, les riverains du
nord de la Méditerranée souhaitent eux, dans
une première phase, l'instauration d'une zone
d'exclusion aérienne qui empêcherait Kadhafi
d'envoyer ses avions réprimer les populations.
Une mesure qui a reçu l’approbation de la
secrétaire d'État Hillary Clinton à Genève où
se déroule depuis lundi le procès de Kadhafi
devant la commission onusienne des droits
de l’homme.
Le Conseil de sécurité qui, rappelons-le, a
voté à l’unanimité le train de sanctions qui a
refait de Kadhafi un paria, ne fera pas de difficultés pour l’interdiction de vols au-dessus de
la Libye, le monde entier, y compris la Russie
et la Chine, étant en accord pour protéger la
population libyenne de la répression orchestrée par Kadhafi et même de lui porter le coup
de grâce, sans intervention militaire sur le terrain. Les États-Unis et l’Europe ont d’ores et
déjà commencé par dispenser toute forme
d'aide à l'opposition libyenne en révolte. Mais
le fait que le Pentagone ait repositionné des
forces aériennes et navales à proximité de la
Libye en dit long sur le coup d'accélérateur
que les États-Unis entendent donner sur la
crise libyenne, une fois, convient-il de le souligner, qu'ils ont mis tous leurs ressortissants
à l'abri.
Cependant, un mandat de l'ONU serait
indispensable. Or, pour cette action, la Chine
et la Russie pourraient brandir leur veto. C’est
pourquoi, Washington s’est empressé d’exclure l’envahissement de la Libye par une intervention militaire proprement dite, mais dit se
tenir prêt à cette hypothèse.
L'Administration américaine se contente,
pour l'instant, d'en brandir la possibilité théo-
rique, en espérant qu'elle suffira. Mais on ne
déplace par une armada avec un porte-avions
rien que pour faire peur. Obama est persuadé
que Kadhafi peut encore faire des dégâts
même sous le coup de sanctions internationales. Isolé, privé de ses derniers soutiens, le
despote n’a-t-il pas fait dire par ses proches
disposer d’armes sales ?
L’embargo sur les armes, le gel de ses
avoirs et de ses proches et une interdiction de
visa pour sa smala n’ont pas changé son attitude : Kadhafi est toujours habité par sa folie
meurtrière de faire payer à son peuple son
soulèvement pour la liberté. L'Amérique ne se
contente pas de coordonner ses efforts avec
les Européens, acteurs clés de l'équation
libyenne, l'UE a entériné le régime de sanctions onusien, en ajoutant d'autres, et Berlin
propose aujourd’hui de geler tout paiement à
la Libye pendant soixante jours, pour stopper
la tuerie.
Mme Clinton n'a pas caché que parallèlement à ces efforts, l'Administration planchait
déjà sur l'après-Kadhafi. “Nous prenons activement des contacts avec ceux qui en Libye travaillent à
mettre sur pied un gouvernement respectant les droits
du peuple libyen”, a confirmé le porte-parole
d’Obama, annonçant également une dernière
offre de sortie à Kadhafi, parlant de son exil
comme d'une possibilité. Alors que dans les
milieux républicains, on pousse carrément à
armer l'opposition libyenne, comme s’il n’y
avait pas trop d’armes dans le pays. Et puis,
dans les villes libérées, l’armée libyenne s’est
placée au service de la révolution, assurant
entre autres la protection des champs pétroliers et des terminaux.
La pression continue donc sur Kadhafi
dont la répression du soulèvement contre son
régime dynastique suscite une réprobation
internationale croissante. Il est temps pour lui
de partir, martèle Washington. Il a perdu la
légitimité nécessaire pour gouverner, le
peuple libyen s'est exprimé clairement. Il est
condamné dès lors que ses forces de sécurité
ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques. Elles ont utilisé des armes lourdes
contre des civils désarmés.
Des mercenaires et des voyous ont été
lâchés sur les manifestants… a énuméré
Hillary Clinton à Genève où le sort du doyen
des chefs d’État arabo-africains est donné
scellé. Kadhafi est au pouvoir depuis 42 ans !
La Cour pénale internationale s’est déclarée
compétente au sujet de sa répression. Son
procureur Luis Moreno-Ocampo a déclaré que
la cour a entamé l'examen de la situation en
Libye qui pourrait déboucher sur l'ouverture
officielle d'une enquête. La décision sera prise
incessamment.
D. BOUATTA
TUNISIE
La situation inquiète au plus haut point
De notre correspondant à Tunis :
IMED O.
ien ne va plus en Tunisie depuis que Ben Ali a été chassé
R du pouvoir. Depuis, la situation s’est encore compliquée
La capitale tunisienne
n’a jamais vécu
une ambiance de terreur.
D. R.
avec la constitution consécutive de deux gouvernements de
transition. Pire, on vit depuis hier des démissions en cascade
de ministres qui ont suivi simultanément celle de Mohamed
El-Ghannouchi contesté par “une partie” des Tunisiens.
Que se soit sur le plan politique ou économique, la Tunisie
vit actuellement une situation des plus confuses qui ne verra
certainement pas de sitôt le bout du tunnel. Tout fonctionne
au ralenti. L'installation d'une Assemblée constituante est
quasiment actée. Il s'agissait de l'une des revendications principales des manifestants de la Kasbah où ils ont passé la nuit
à la belle étoile devant la place du Gouvernement. Mais la
grande inconnue demeure l'armée. Les événements des derniers jours à Tunis inquiète les cercles du pouvoir.
À l'intérieur du pays, ce sont parfois des villes entières où
le désordre règne. Si le prochain gouvernement provisoire
peine de nouveau à s'imposer, il n'est pas improbable, crainton dans certains cercles, que la transition soit assurée par les
militaires. Comment est-on arrivé à ce stade ? Qui est derrière ce chaos qui se profile à l'horizon ? Quelle évolution politique après cette décision ? Qui tire aujourd'hui les ficelles et
pour le compte de qui ? Autant de questions pour le moment
sans réponse.
Sur le plan sécuritaire, les modes d’encadrement autoritaires habituels se sont rapidement avérés incapables de
contenir la contestation sociale, au point de remettre en
cause la cohérence du dispositif sécuritaire. La capitale tunisienne n’a jamais vécu une ambiance de terreur, de méfiance,
de peur et de suspicion dans les différents quartiers et perceptibles sur les visages des Tunisois. Personne ne fait plus
confiance à personne. Les gens vivent la peur au ventre, et
notamment les femmes qui n’osent plus s’aventurer à se promener, à fréquenter les salons de thé ou à faire le shopping
au-delà de 19h.
À l’heure du ronron, tous les chats rentrent chez-eux, diton. Avec les quelques milliers de prisonniers qui errent dans
la nature après leur “évasion organisée”, les vols de portables, les
agressions, les cambriolages dans les quartiers huppés, les
viols sont légion. Les violences de ces derniers jours ont pesé
lourd sur le climat politique. Ce samedi à 18 heures, Azyz est
réfugié avec d'autres manifestants au 10e étage de l'hôtel
Hana, sur l'avenue Bourguiba, à Tunis : “Des gens avec des battes
viennent d'arriver, c'est le bordel ! On ne sait pas ce qui se passe.”
La seconde manifestation massive contre le gouvernement prend la même tournure que la veille ; en fin d'aprèsmidi, c'est l'explosion de violences au centre de la capitale.
Face aux provocations de certains protestataires — jets de
cailloux notamment —, la police a répliqué très brutalement.
On a déploré durant ce dernier week-end la mort de cinq personnes dont un garçon de 14 ans, criblé de balles au niveau
du Port de France, et l’arrestation de plus de 200 personnes.
Alors que des dizaines de manifestants ont été transportés à l'hôpital. Dans la nuit de dimanche à lundi, un véhicule
taxi a été carbonisé par un groupe de jeunes hommes, à
quelques mètres de la fin de la rue de la Liberté, au niveau des
croisements des rails du tramway, au lieu dit le Passage, au
cœur du centre de la ville. Le groupe avait arrêté le chauffeur
de taxi, l’a sorti ensuite de son véhicule avant de brûler ce
dernier.
Le feu a pris sur un grand arbre qui se trouvait à côté. Le
hic est qu’à leur passage, les sapeurs-pompiers ne se sont pas
arrêtés pour éteindre les flammes. Le prestigieux centre commercial, Le Palmarium, accolé au Théâtre et faisant face au
grand hôtel international, a été saccagé et la majorité des
belles boutiques dont des bijouteries ont été cambriolées. Le
supermarché, Magasin général, de la rue Charles-de-Gaulle,
situé entre Port de France et l’ambassade de France, a lui
aussi fait l’objet de casse et de cambriolage.
Des dizaines de personnes sortaient du centre commercial
emportant tout ce qui leur est tombé sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. La révolte
tunisienne — présentée comme modèle de libération des
peuples arabes opprimés — est-elle en train de tourner court
? Wait and see.
I. O.
FRANCE
JUPPÉ INSISTE SUR LA REFONDATION DE L’UNION POUR LA MÉDITERRANÉE
●● Le nouveau ministre français des
Affaires étrangères Alain Juppé a insisté
hier, lors de sa prise de fonctions, sur la
nécessité de refonder l'Union pour la
Méditerranée, à la lumière des bouleversements dans le monde arabe. “Il va nous
falloir refonder l'Union pour la
Méditerranée. C'était une initiative prémonitoire”, a-t-il déclaré lors de la passation
de pouvoirs avec Michèle Alliot-Marie,
contrainte à la démission dimanche. “Ce
qui se passe aujourd'hui au sud de la
Méditerranée change complètement la
donne. Nous avons besoin d'y réfléchir”, a
ajouté M. Juppé. Ce forum de coopération
entre l'Union européenne et les pays du
sud de la Méditerranée dont Israël était l'un
des grands projets de Nicolas Sarkozy à
son arrivée à la présidence française en
2007. Il est aujourd'hui moribond, en grande partie à cause de la paralysie du processus de paix israélo-palestinien. “De ce
qui se passe peut sortir le meilleur mais
aussi le pire”, a déclaré Alain Juppé à propos des révolutions arabes. “Nous allons
avoir fort à faire”, a-t-il ajouté. Au cours de
cette brève cérémonie au Quai d'Orsay,
Alain Juppé a également estimé qu'il fallait
développer encore les capacités de l'UE en
matière de diplomatie et de sécurité. Il a
affirmé que les “partenariats stratégiques”
avec les pays émergents devaient être ren-
forcés, citant notamment la Chine, le Brésil
et la Russie. “Nous devons anticiper (...)
l'essor de l'Afrique au XXIe siècle. Ce serait
pour nous une faute stratégique que de
relâcher notre présence sur ce continent
avec lequel tant de liens ont été construits
au fil de l'histoire”, a-t-il encore dit. Enfin,
il a rendu hommage à “la superbe carrière”
de Michèle Alliot-Marie, tombée à cause de
déclarations malheureuses sur la Tunisie
et à cause de ses vacances de fin d'année
dans ce pays, alors que la révolution avait
commencé. “Je suis assez bien placé pour
savoir que la vie politique est parfois brutale et injuste”, a-t-il dit.
R. I./AGENCES
10
SUPPLÉMENT ÉCONOMIE
Mercredi
2 mars 2011
LIBERTE
Conclusion des experts
L’ENTREPRISE, CLÉ DE
LA STABILITÉ SOCIALE
Yahia/Liberté
L’entreprise,
seul cadre pour
la création
de richesses
Par OUTOUDERT ABROUS
P
our aller à contre-courant du discours officiel qui persiste à mettre en avant les
mérites de l’État même pour la plus petite des
réalisations, “Liberté” a décidé de mettre en
place deux espaces d’expression qui donneront la possibilité et la liberté aux différents
acteurs de la vie économique d’apporter leurs
points de vue et, partant, la contradiction.
Le premier espace est un think-tank (ou
réservoir d’idées) entièrement dédié à l’entreprise. L’entreprise sous toutes ses
coutures : sa place dans l’économie, son
apport à la création de richesses et d’emplois
mais aussi les difficultés auxquelles elle fait
face au quotidien. Ce sont tous ces aspects à
passer en revue, tous les travers à dénoncer.
Un panel composé d’éminents professeurs
aura, à chaque fois, à présenter le thème,
poser la problématique et instaurer un débat
avec les chefs d’entreprise concernés au premier chef et leurs partenaires dont les établissements financiers et bancaires, les administrations et, bien sûr, le ou les départements
ministériels concernés.
Le second espace est appelé Forum
d’Alger. Encore une fois, entièrement dédié à
l’économie avec des incursions dans le politique ou les problèmes de société quand cela
est nécessaire. Les sujets ne manquent pas et
les points de vue, autres que ceux des pouvoirs publics, aussi. C’est ce débat contradictoire que nous souhaitons encourager, en tant
que média, avec pour seul souci : faire avancer les choses.
L’État, qui a toujours été le garant de la
création d’emplois, a fait le plein en matière
de recrutement, même quand, dans beaucoup
de cas, il a fait plus dans le social que dans
l’emploi à valeur ajoutée, et il est temps qu’il
passe le relais à l’entreprise, seul cadre idéal
pour prendre en charge cet important volet
social. Pour peu qu’il se débarrasse de
cette méfiance maladive qu’il a à l’endroit
de l’entreprise en général, et privée en particulier.
Pour cela, un fondamental : désacraliser
l’administration et la mettre au service de
l’entreprise. Et non l’inverse comme cela a
cours actuellement.
O. A.
abrousliberte@gmail.com
L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
11
SMAÏL SEGHIR , SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU THINK TANK À LIBERTÉ
“NOTRE VOCATION EST DE DÉFENDRE
L’ENTREPRISE ALGÉRIENNE”
Rencontré à l’occasion du
lancement des activités du
think tank “Défendre
l’entreprise” le 24 février
dernier au siège de Liberté,
son secrétaire général, Smaïl
Seghir, s’est longuement confié
à Liberté . Un extrait de
l’entretien.
d’adosser notre think tank à un journal de
premier plan. Nous avons choisi Liberté parce
que votre quotidien s’investit lui-même fortement dans la réflexion économique par ses
initiatives comme son supplément économique ou le “Forum d’Alger”.
Par :
K REMOUCHE
Il existe déjà en Algérie des centres
de réflexion sur l’entreprise comme le
FCE ou Care. Comment le think tank
“Défendre de l’entreprise” se distinguet-il de ces initiatives?
●● Voyez-vous, l’Algérie est l’un des pays au
monde qui compte le moins de centres ou de
clubs de réflexion sur le développement économique. Aussi, toutes les initiatives qui
contribuent à la réflexion sur ce thème sont
les bienvenues. Ce que font nos amis de
Care, qui ont été parmi les pionniers dans ce
mouvement, est un travail remarquable qu’il
faut encourager. Je souhaite, cependant, préciser que le think tank “Défendre l’Entreprise” se
veut un cadre de réflexion porté principalement par des universitaires, des chercheurs
et des consultants. Nous ne sommes ni une
organisation patronale, ni un club d’entre-
Yahia/Liberté
Liberté : M. Seghir, en tant que secrétaire général du think tank “Défendre
l’entreprise”, pouvez-vous nous dire
quel est l’objectif de cette initiative ?
●● S. Seghir : Comme le révèle sa
dénomination, le think tank que nous venons
de lancer a pour vocation de défendre l’entreprise algérienne. Nous voulons la
défendre parce qu’elle représente aujourd’hui une véritable solution à des problèmes
majeurs que rencontre notre pays. Nous voulons la défendre parce qu’elle est mal comprise et souvent attaquée. Nous voulons
aussi contribuer aux réflexions sur les
moyens de rendre l’entreprise algérienne
plus compétitive.
preneurs. Et cela, pour préserver notre indépendance de pensée et assurer la scientificité de nos travaux. C’est, du reste, ce qui est
affiché clairement dans notre charte que
nous avons distribuée lors du panel du 24
février dernier.
Pouvez-vous nous dire un mot sur les
personnes qui ont porté cette
initiative ?
●● Le think tank s’est donné un comité exécutif composé de six personnes. Il est présidé par Taïeb Hafsi, professeur de stratégie à
HEC Montréal. Abdelmadjid Bouzidi,
Abdelhak
Lamiri,
Mohamed-Cherif
Belmihoub et Najy Benhassine, tous les
quatre économistes émérites, en font partie.
Moi-même, en tant que consultant en management, je fais partie du comité exécutif et
j’assure en même temps le secrétariat général du think tank.
Pourquoi avez-vous choisi Liberté
pour accueillir votre think-tank ?
●● L’impact du think tank serait bien faible
si les médias ne relayaient pas suffisamment
les résultats de nos réflexions. C’est la raison
pour laquelle nous avons pensé opportun
J’imagine que ce n’est pas Liberté qui
finance les activités du think tank.
Qui donc finance vos activités ?
●● La question du financement du think
tank est en même temps cruciale et délicate.
Cruciale, parce que les activités du think tank
doivent être correctement financées pour
assurer leur qualité et leur diffusion efficace.
Délicate, parce qu’il faut éviter que son
mode de financement puisse remettre en
cause son indépendance. C’est pourquoi
nous avons tenu à retenir comme premiers
contributeurs non pas des sponsors mais
des mécènes qui s’engagent avec nous pour
faire démarrer nos activités. À cet égard, je
suis en mesure d’annoncer que trois
mécènes nous ont déjà rejoints. Il s’agit des
groupes Cevital, Benamor de Guelma et
Hasnaoui de Sidi Bel-Abbès. Les représentants des mécènes siègent avec le comité
exécutif dans un conseil scientifique pour
nous assurer que les travaux du think tank
adressent des questions concrètes pour la
promotion de l’entreprise algérienne. Mais
nous restons ouverts à d’autres contributeurs - publics et privés - qui approuvent
notre démarche et partagent avec nous les
principes de la charte du think tank dont les
plus fondamentaux sont notre indépendance
et notre transparence.
Vous avez cité les noms des personnes qui portent l’initiative du think
tank. Avez-vous l’intention d’ouvrir le
think tank à d’autres compétences ?
●● Les membres du comité exécutif définissent le programme de travail du think tank,
organisent ses travaux et en assurent la diffusion. Mais les études, enquêtes et autres
travaux seront confiés à des spécialistes
dans des domaines particuliers, en fonction
des thèmes traités. Je suis particulièrement
heureux de vous dire aujourd’hui que nous
avons reçu des réactions nombreuses et
souvent enthousiastes de la part d’experts
algériens de très haut niveau – qu’ils soient
résidents en Algérie ou membres de la diaspora algérienne – pour collaborer aux travaux du think tank. Nous allons donc les
mettre à contribution pour enrichir nos
réflexions et établir, à travers eux, des liens
de coopération avec des institutions qui
visent le même objectif que nous.
Vous avez dit tout à l’heure que le
think tank “Défendre l’entreprise” veut
se distinguer des autres initiatives
par sa production régulière.
Comment les gens intéressés peuvent-ils avoir accès aux publications
du think tank ?
●● Nous réfléchissons en ce moment à une
carte annuelle des “Amis du think-tank” qui
permet à son détenteur de participer à nos
rencontres et de recevoir nos publications.
Nous lancerons bientôt une newsletter pour
faire connaître le résultat de nos travaux.
Enfin, nous songeons à mettre en place un
site Internet.
Une dernière question M. Seghir. Le
lancement du think tank coïncide
avec la situation particulière que
connaît en ce moment la région
arabe. Est-ce une simple coïncidence
ou bien y a-t-il eu de votre part une
volonté
de
“surfer”
sur
les
évènements ?
●● L’idée d’un think tank dédié à l’entreprise est ancienne. Elle s’est cristallisée l’année
dernière lorsque, d’un côté, j’ai eu des échos
favorables de la part des universitaires que
j’ai contactés. Au même moment, les dirigeants des entreprises que j’ai citées tout à
l’heure ont exprimé leur souhait de soutenir
une telle initiative. Au début de cette année,
les conditions étaient réunies pour démarrer
les travaux du think tank que nous venons
d’inaugurer avec le panel du 24 février. Cela
dit, il est possible que la situation que
connaît en ce moment la région rende les
gens plus réceptifs aux idées novatrices. Si
c’est le cas, le think tank ne peut que s’en
réjouir. Mais je répète que notre objectif
n’est pas le court terme ; car le changement
auquel nous appelons doit être solidement
construit pour gagner la confiance des décideurs.
K. R.
EN TOUTE LIBERTÉ
mustaphamekideche@ymail.com
DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE PRIVÉE ALGÉRIENNE :
DÉBAT POUR UNE DÉMARCHE NOUVELLE ?
PAR MUSTAPHA MEKIDECHE
e premier intérêt du panel
portant sur le développement du secteur privé, auquel
j’ai été convié le 24 février 2011
dans les locaux du quotidien
Liberté, aura été de porter
exclusivement sur les conditions d’une émergence plus
forte des entreprises privées en
Algérie. Mais cela n’était pas
une raison, de mon point de
vue, de considérer que l’entreprise publique a épuisé son
rôle comme ont semblé le suggérer certains membres du
panel en décrétant
sa fin
comme vecteur daté de création de richesses dans les pays
émergents.Pour prolonger le
débat qui a été ouvert je privilégie pour ma part une démarche
plus féconde et moins connotée idéologiquement : celle de
la
démarche
industrielle ;
celle-la même que le «thinktank» organisateur du panel a
introduit lui-même dans son
texte fondateur. Citons pour
plus de clarté la phrase concernée : «intégrer les préoccupa-
L
tions micro-économiques dans
les démarches des politiques
publiques en privilégiant les
actions à mener dans le domaine de l’économie industrielle».
Pour ce faire je propose d’examiner trois filières industrielles
en cours d’émergence et qui
peuvent participer à la ré industrialisation du pays : la filière
automobile, la filière de la
pétrochimie et de la plasturgie
et celle des énergies nouvelles
et renouvelables. Ainsi j’examinerai sous quelles conditions
les trois alternatives proposées
dans les communications de
panélistes sont finalement
solubles dans le processus
concret de développement de
ces trois filières. Je rappelle
que les alternatives soumises à
débat ont été les suivantes :
substitution aux importations
ou exportation, secteur public
ou secteur privé, PME ou
grands groupes. Déclinons respectivement ces alternatives à
travers les filières industrielles
en question. Dans le cas de
l’automobile les accords de
libre échange en vigueur et les
alliances en cours de constitution avec les grands groupes
internationaux
(Renault,
Volkswagen) rendent simulta-
nément possible la substitution
aux importations et l’exportation d’une partie des véhicules
qui seront produits.
L’augmentation de la production du projet en partenariat
de SNVI avec Renault à 100000
véhicules est significative de
ce point de vue là. S’agissant
de la question de savoir si le
secteur public économique a
encore un rôle à jouer dans la
mise en place d’un segment de
cette industrie, je persiste et je
signe : ma réponse est oui. En
effet la SNVI, quels que soient
par ailleurs les déficits technologiques et managériaux avancés par certains, est en mesure
de fédérer les 50 ou plus entreprises privées et publiques
sous- traitantes avec lesquelles
elle a bâti des relations de
confiance depuis deux décennies au moins pour construire
en partenariat des véhicules
algériens.
Le groupe public SNVI, dont
le capital social pourrait être
ouvert à des investisseurs
locaux, est en mesure d’être un
ensemblier et un donneur
d’ordres pour des sous traitants déjà organisés dans une
des plus anciennes associations professionnelles. Il n’y a
pas d’antinomie mais synergie
entre l’existence de grands
groupes, y compris publics, et
des PME accompagnées et
mises à niveau. Cela ne devra
évidemment pas exclure les initiatives totalement privées
dans ce domaine que les pouvoirs publics devraient également soutenir. Dans le cas de la
plasturgie, la spécificité de
cette filière fait qu’en règle
générale les produits sont
fabriqués localement pour des
questions de volumes importants à transporter donc coûteux. C’est la même chose
d’ailleurs pour le ciment qui est
généralement fabriqué dans les
pays consommateurs euxmêmes car son transport est
pondéreux
donc
coûteux.
L’alternative
« substitution
aux importations ou exportation » ne se pose donc pas. De
plus la taille d’une offre existante sous utilisée pour le
moment (150 000t) et une
demande
émergente
forte
générée notamment par les
deux autres filières dont il est
question dans cette chronique
mais aussi par celles de
l’agroalimentaire (emballage) et
du BTPH structurent déjà un
marché solvable. Mais la vraie
question pour cette filière, largement dominée par le secteur
privée est ailleurs que dans l’effet d’éviction du secteur public
supposé par certains. Elle réside dans le fait qu’elle n’a jamais
bénéficié, depuis la libération
des prix des années 90, des
externalités positives d’intrants
à prix réduits produits par les
complexes
pétrochimiques
bénéficiant en amont d’un prix
de gaz naturel et de GPL subventionnés.
De façon plus directe il faudrait que soient satisfaites les
demandes formulées lors des
Assises de l’industrie par les
acteurs de la filière plasturgie
(« gazelles ou souris »). Il
s’agit pour eux de bénéficier,
par un mécanisme induit de
prix appropriés, des subventions accordées par l’Etat en
matière de prix du gaz naturel,
d’éthane, de propane et de
butane aux grands groupes
pétrochimiques («éléphants»)
produisant les intrants dont ils
ont besoin : éthylène, polyéthylène haute et basse densité, butadiène, propylène et
polypropylène notamment.
Enfin la filière des énergies
renouvelables
qui
est
à
construire à moyen et long
terme est également une
opportunité historique offerte
aux entreprises algériennes.
D’abord il s’agit de tirer les
enseignements des échecs
passés dans le secteur des
hydrocarbures s’agissant de
l’incapacité à mettre en place
un engineering et une industrie
de biens d’équipements pétroliers et de composants. Les
groupes publics énergétiques
et
industriels
comme
la
Sonelgaz et la Sonatrach, associées à des groupes privés
locaux devront être les locomotives
(«éléphants»)
en
mesure de décomposer avec
leurs partenaires étrangers les
projets inscrits au programme
afin d’y inclure progressivement les biens et services produits localement. Mais en
conclusion ma conviction est
que le développement du secteur privé sera d’autant plus
robuste et plus rapide que les
obstacles en matière d’accès
aux facteurs de production
soient effectivement levés et
que les divers canaux de rente
soient progressivement fermés. Cela devrait être à coup
sur l’une des exigences démocratique du moment.
M. M.
12
Mercredi
2 mars 2011
L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE
LIBERTE
PROFESSEUR ABDELMADJID BOUZIDI, ÉCONOMISTE À LIBERTÉ
“FAIRE REPOSER LA CROISSANCE
SUR LE SECTEUR PRIVÉ”
duits chez nous. Enfin, la facture des importations alimentaires augmente. Dans ce domaine aussi le secteur économique privé a un rôle déterminant à jouer à condition que l’État adopte une politique de “préférence nationale” qui encourage les capitaux privés à s’investir productivement dans une
logique de substitution aux importations.
Nous voyons ici aussi que le secteur privé peut aider à faire
diminuer la facture des importations et peut impulser fortement la croissance économique sur des bases internes et
remplacer les importations qui coûtent cher aux finances de
l’État et qui surtout font travailler les économies des pays
fournisseurs et non la nôtre.
Dans cet entretien, ce spécialiste de l’économie
algérienne expose les raisons pour lesquelles la
croissance devrait être tirée par le secteur privé.
Il suggère des solutions en vue de freiner la
hausse importante des importations et aborde
l’expérience américaine de développement des
PME.
Entretien réalisé par :
KHALED REMOUCHE
Yahia/Liberté
Liberté : Pourquoi faut-il faire reposer la croissance
de l’économie nationale sur le secteur privé ?
●● PR Bouzidi :Trois raisons justifient l’impératif de faire
reposer la croissance économique de plus en plus sur le secteur privé. La première raison est une contrainte : à l’horizon
2025, la demande sociale va exploser : logements, éducation,
santé, formation. Les besoins à satisfaire vont nécessiter la
mobilisation par l’État de ressources financières de plus en
plus importantes. Dans le même temps, les recettes d’exportation d’hydrocarbures diminueraient de manière significative à cet horizon 2025. L’État aura ainsi de moins en moins de
ressources à consacrer à l’investissement productif sauf à
s’engager dans un processus infernal d’endettement interne
et externe néfaste pour l’économie et la société. Les deux
autres raisons qui justifient de s’appuyer sur le secteur privé
sont des raisons encourageantes pour celui-ci. D’abord, la
demande globale est en expansion sous le double effet des
plans d’investissements publics colossaux (les fameux plans
de relance) et de l’expansion de la consommation résultant
de la hausse générale des salaires. La seconde raison qui
touche à l’élargissement de la capacité d’absorption de
l’économie sous l’effet des investissements d’équipement
que réalise actuellement l’État, les efforts d’éducation et de
formation, ce que les économistes appellent les “facteurs
coopérants” (ce que les Algériens appellent l’environnement de
l’entreprise), va en s’améliorant et rend l’investissement privé
rentable et à fort effet de croissance.
Les importations ont été multipliées par quatre
entre 2000 et 2009. Cette situation menace les équilibres macroéconomiques en cas de retournement
des prix du pétrole. Comment freiner la tendance ?
●● Il faut en premier lieu relever que la forte augmentation
des importations s’explique par le volume considérable d’investissements d’équipement que l’État réalise depuis le
début des années 2000 : biens capitaux, biens intermédiaires
(fer, acier, ciment), biens de transport… nécessaires à la réalisation de nombreux projets. Mais l’aisance financière a
aussi induit l’importation de biens de consommation industriels divers et variés dont bon nombre pourraient être pro-
Quelles leçons peut-on tirer de l’expérience américaine de développement des PME ?
●● Le Small Business Act, adopté aux USA en 1953, définit
l’aide de l’État américain aux PME dans le but d’en faire un
puissant moteur de croissance et de création d’emplois (22
millions de PME, 50% du PIB, 10 millions d’emplois 19932008). Le gouvernement doit aider, conseiller et protéger
dans toute la mesure du possible le intérêts de la petite
entreprise (Small Business Act).
Les aides de l’État aux PME concernent :
1- L’accès aux marchés publics.
2- La défense des PME qui rencontrent des difficultés.
3- La formation, l’assistance et le conseil.
4- L’aide au financement.
Nous avons besoin en Algérie de notre Small Busines Act qui
doit définir une politique de soutien aux PME clairement
caractérisée, cohérente et surtout dotée de l’ensemble des
structures, des hommes et des moyens financiers nécessaires à sa concrétisation. Les aides qu’accorde actuellement
l’État algérien à nos PME sont conjoncturelles, éparpillées,
hésitantes et surtout n’ont pas de cohérence interne. De
plus, ces mesures ne sont pas concrétisées sur le terrain
faute d’existence d’un centre de pilotage et de suivi du programme. Les PME sont laissées à elles-mêmes et ne trouvent
pas d’interlocuteurs capables d’appliquer les quelques
mesures pourtant décidées officiellement. Il nous faut la mise
en place d’une administration en charge du suivi de l’application du programme.
K. R.
LE THINK TANK “DÉFENDRE L’ENTREPRISE”
Les pistes pour la revalorisation
du rôle de l’entreprise privée en Algérie
Contrairement à l’opinion
généralement admise,
l’économie algérienne est déjà
largement privée. En effet, les
entreprises privées font plus de
84 % de la valeur ajoutée et
réalisent près de 80 % de la
production brute (si l’on excepte
les hydrocarbures).
ans les services, elles fournissent 88 %
D de la valeur ajoutée aux entreprises et
près de 97 % de celle fournie aux ménages.
Elles emploient plus de 65 % de la population salariée et assurent dans la même proportion les salaires versés. En revanche, en
dépit de cette prédominance, elles ne bénéficient que de moins de 50 % du total des
crédits à l’économie ! C’est dire que les
autres 50 % consommés par le secteur public
ne sont pas toujours utilisés avec l’efficacité
voulue.
Bien que le secteur privé domine l’économie algérienne, les entreprises privées sont
encore trop peu nombreuses. Il y aurait,
aujourd’hui, environ 350 000 entreprises privées en Algérie. Ce qui fait moins de 10
entreprises pour 1000 habitants. Loin derrière le standard mondial le plus bas qui est de
50 entreprises pour 1000 habitants. Cette
situation est le résultat de diverses
contraintes rencontrées dans la création
d’entreprises. Mais elle montre en même
temps qu’il existe un très fort potentiel de
création d’entreprises nouvelles si ces
contraintes étaient assouplies. Or la nécessité de créer des entreprises toujours plus
nombreuses est cruciale pour l’Algérie. Car la
demande sociale (emploi, santé, éducation,
logement et autres services publics) est en
train d’exploser, alors que les recettes d’hydrocarbures vont bientôt s’épuiser. Les
entreprises devront donc obligatoirement
prendre le relais de la manne pétrolière si on
veut éviter l’effondrement du pays. Car, d’ici
une dizaine d’années à peine, la fiscalité
pétrolière ne pourra plus fournir les ressources nécessaires pour financer la dépense publique indispensable pour satisfaire les
besoins toujours plus importants de la population. Nous sommes donc confrontés à un
véritable impératif de sécurité nationale !
Comment donner les meilleures chances
aux entreprises algériennes pour relever le
défi de la compétitivité ? Aujourd’hui, plus de
96 % des entreprises privées sont des TPE
(très petites entreprises) employant moins
de 10 salariés. Selon la terminologie aujourd’hui consacrée, ces TPE sont des “Souris”.
Bien qu’indispensables à l’économie, les
Souris ne peuvent pas seules porter la croissance et la compétitivité du pays. Partout
dans le monde, on reconnaît que la croissance et la compétitivité reposent davantage
sur les “Gazelles”, des entreprises qui
connaissent une forte croissance et qui se
caractérisent par leur capacité d’innovation.
Il faut donc encourager l’émergence en
Algérie de Gazelles à travers des stratégies
spécifiques. L’une des voies possibles
consiste à favoriser des stratégies dites des
“grappes industrielles”. Elles consistent à
encourager des investissements industriels
portés par des projets “locomotives” qui drainent dans leur sillage des dizaines, voire des
milliers d’entreprises sous-traitantes qui
développent une filière ou sous-filière industrielle. Des stratégies d’autant plus fructueuses que l’Algérie dispose d’atouts précieux pour les réussir : un marché local
important, la proximité du grand marché
européen et, surtout, des entrepreneurs qui
ont fait leurs preuves. Les exemples de réussites remarquables de certains groupes
industriels privés algériens sont là pour montrer qu’il est tout à fait possible de faire
émerger des champions nationaux capables
de se battre sur les marchés mondiaux. C’est
sur ces champions nationaux qu’on pourra
bâtir la compétitivité de l’économie algérienne.La refondation de l’économie algérienne
autour de l’entreprise privée exige un saut
qualitatif majeur dans la façon avec laquelle
l’État exerce sa mission de régulation. À cet
égard, il s’agit d’abord de se donner une
vision claire de l’avenir industriel de l’Algérie.
De le faire en coordination étroite avec les
acteurs les plus concernés c’est-à-dire, les
entrepreneurs, en premier lieu, et la société
civile. Cette vision doit être suffisamment
stable pour pouvoir mobiliser dans la durée
les acteurs. C’est l’enseignement donné par
tous les pays émergents qui ont réussi leur
développement économique. Il faut donc
abandonner la pratique des revirements
intempestifs décidés dans l’opacité complète, comme on l’a vu avec les lois de finances
complémentaires des dernières années. La
régulation, c’est aussi l’aptitude à concevoir
et à mettre en œuvre des plans spécifiques
pour encourager l’initiative privée. Dans
cette direction, l’Algérie a absolument
besoin d’initiatives du type du “Small Business
Act” américain ou du “plan Gazelles” français.
Des initiatives à concevoir en collaboration
avec les entrepreneurs et à lancer le plus vite
possible.
La mise en œuvre de ces mesures ne sera
pas aisée. Pour assurer leur succès, il faudra
engager en même temps d’autres initiatives.
L’une d’entre elles consiste à faire émerger
au sein du patronat une unité d’action pour
être capable de dialoguer efficacement avec
les pouvoirs publics. Il faudra aussi mesurer
en permanence les progrès réalisés en matière de climat d’affaires et évaluer les difficultés rencontrées. À cet égard, des initiatives
du type “observatoire du climat des affaires”
seront particulièrement utiles.
Pour préserver sa souveraineté, l’Algérie
n’a pas d’autre choix que de développer son
économie le plus vite possible. Elle doit le
faire avec une vision claire des priorités. La
plus importante d’entre elles consiste précisément à libérer l’initiative privée et la mettre
au service des grands enjeux du pays : fournir des emplois à la population, créer des
richesses pour la nation et mettre en place
une base industrielle capable d’assurer efficacement l’après-pétrole.
S. S. et M. C. B.
L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
13
ABDELHAK LAMIRI, DOCTEUR EN GESTION DES ENTREPRISES, À LIBERTÉ
“PRENDRE DES DÉCISIONS
ÉCLAIRÉES EST NÉCESSAIRE”
Ce spécialiste du
management aborde,
dans cet entretien, les
questions de l’efficacité
de l’administration,
des dépenses publiques
ainsi que de la bonne
gouvernance.
Entretien réalisé par
KHALED REMOUCHE
Yahia/Liberté
Liberté : L’Algérie dispose d’importantes ressources financières mobilisées massivement dans les programmes d’investissements publics.
Les résultats de cette politique sont
mitigés. Que suggérez-vous pour réaliser une meilleure allocation des ressources ?
●● Abdelhak Lamiri : Cette question
est d’une importance capitale. Dès le début
du lancement des fameux plans de relance,
j’avais prévu que les résultats seraient dérisoires, malgré les ressources énormes injectées. Pourquoi ? Tout simplement parce que
les analyses économiques, mais surtout les
expériences des pays gagnants dans la
bataille de la mondialisation, montrent que
nous avions fait fausse route.
Les pays émergents avaient choisi d’investir plus de 80% de leurs ressources dans la
mise à niveau de leurs populations, la modernisation de leur management, aussi bien pour
les entreprises économiques que les institu-
tions administratives, la création de nouvelles
entreprises et filières et, enfin, l’accompagnement des firmes qui réussissent. Les 20% restants avaient servi à développer les infrastructures. Ils avaient injecté 80% des ressources
dans l’offre et 20% dans la demande.
Nous avons fait le contraire. Cette terrible
erreur est due au manque de concertation.
Les décideurs auraient dû communiquer avec
les patrons, les syndicats, les ONG et les
experts avant de prendre de telles décisions.
Le résultat est décevant. Nous aurons
quelques infrastructures en plus mais pas le
développement. J’espère que le processus
décisionnel va être amélioré pour le plus
grand bien de notre pays.
deurs, malgré leurs discours, accordent peu
d’importance.
Comment accélérer la mutation de
l’administration algérienne vers une
institution moins bureaucratique et
plus experte ?
●● J’ai développé cet aspect dans de
nombreuses conférences. Bien évidemment, il
faut qu’il y ait une volonté politique forte pour
révolutionner le mode de fonctionnement de
nos administrations. Certains pays ont réussi
à le faire (Brésil, Chine). Nous devons surtout
nous appuyer sur les principes développés par
le management administratif moderne. La
France est en train de faire évoluer son système en s’appuyant sur des bureaux d’études
spécialisés. Les lignes directrices avec lesquelles travaillent ces bureaux sont : plus de
décentralisation, de qualification, de responsabilisation, de transparence, d’audits fréquents.
Autrement dit, les processus d’allocation
des ressources et de fonctionnement doivent
évoluer : budgets programmes et gestion par
objectif remplacent les anciens modes de
contrôle par la dépense. Pour bien fonctionner, un pays a besoin de deux technologies,
l’une technique (ordinateurs, équipements de
production et autres) et l’autre sociale (management) qui fait fonctionner efficacement et
en cohérence les êtres humains entre eux et
en interaction avec les inputs (finance et
matériel).
Vouloir fonctionner avec une seule technologie c’est comme désirer marcher sur un seul
pied. Autrement dit, la solution réside en
grande partie dans les pratiques managériales. Nous mettons le doigt sur la faiblesse
essentielle de notre pays à laquelle les déci-
Quelle est l’importance d’une institution cerveau dans le mode de gouvernance
du
pays
actuellement
défaillant ?
●● Le rôle d’une institution cerveau est
justement d’éclairer les décideurs. Par
exemple, en leur disant, si vous voulez réussir
les prochains plans, investissez dans le développement qualitatif humain, la modernisation managériale, la création de nouvelles
entreprises et l’accompagnement de celles
qui réussissent. Vous désirez améliorer l’administration : gérons-la par objectif ; qualifions
et motivons ses ressources humaines ; introduisons des processus de certification ; développons la culture des audits et le reste. Vous
êtes en train de contempler, d’assainir les
entreprises publiques, tous azimuts, c’est une
grossière erreur.
Nous devons gérer convenablement certaines entreprises publiques stratégiques,
mais la vaste majorité devrait être privatisée.
Nous avons, en Algérie, des recherches très
sérieuses qui prouvent que la vaste majorité
des entreprises privatisées au profit des nationaux a connu des améliorations substantielles. Mais on se focalise sur une dizaine de
cas où les résultats étaient négatifs et on
oublie les centaines de réussites. Le ThinkTank doit clarifier tous ces sujets aux décideurs nationaux et débattre avec tout le
monde pour que l’on prenne des décisions
éclairées. À la limite, nous aurons besoin
d’user de simulateurs mais on n’en est pas
encore là. Nous prétendons débattre avec
tout le monde mais pas d’avoir raison sur
tout.
K. R.
CLIMAT DES AFFAIRES
L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE
PRIVÉE SCANNÉ PAR DES EXPERTS
“C
omment libérer le potentiel de l’entreprise privée pour relancer l’investissement, la production et la création de l’emploi”, tel est le
thème, choisi et traité par le Think Tank, lors de sa première activité organisée sous forme de panel, à l’initiative du quotidien national
Liberté au niveau de son siège sis à Oued Romane le 24 février 2011.
Par
A. HAMMA
e forum, qui a regroupé d’éminents universi-
C taires, chercheurs et experts économistes ainsi
que de nombreuses personnalités du monde de
l’entreprise et des affaires, a passé au peigne fin
l’ensemble des contraintes endogènes et exogènes qui entravent le développement de l’entreprise privée en Algérie. Après une brève allocution
de bienvenue prononcée par Outoudert Abrous,
directeur de la publication, les travaux ont débuté
par les différentes interventions des contributeurs.
DE L’IMPORTANCE DU POIDS DU SECTEUR
PRIVÉ DANS L’ÉCONOMIE NATIONALE HORS
HYDROCARBURES
Dans ce contexte, le professeur A. Bouzidi,
dans une conférence intitulée : “Le secteur économique en Algérie : pour une nouvelle politique de l’entreprise privée”, a d’emblée planté le décor en mettant
en exergue l’idée que la croissance économique
doit reposer sur le secteur privé pour trois raisons :
1 - l’État s’orientera de plus en plus vers les
dépenses sociales et se retirera de l’investissement dans la sphère économique ; il devient donc
nécessaire et impératif de capter l’épargne privée
en vue d’en faire le moteur de la croissance ;
2 - les recettes liées aux hydrocarbures sont
appelées à diminuer à l’horizon 2025, d’où l’urgence d’accroître l’accumulation du capital privé ;
3 - les données quantitatives indiquent la prédominance du secteur privé dans l’économie
nationale hors hydrocarbures — 80% de la production brute (hors hydrocarbures), 78% des services, 20% de la fiscalité, 63% de la population
active —, il a déploré, cependant, la faiblesse du
tissu des PME (10 PME/1 000 habitants, alors que
les standards universels sont de 50 PME/1 000
habitants).
Un large consensus autour de la nécessité de
libérer l’initiative privée par l’émergence d’un environnement sociologique favorable et de la stabilité du cadre juridique.
Pour sa part, le docteur Lamiri, membre du
comité exécutif du panel, a estimé qu’en Algérie,
aujourd’hui, il y a un consensus de plus en plus
large autour des problèmes de l’entreprise privée,
ce qui ne manquera pas de se traduire par un
impact sur les politiques publiques. Il a, par
ailleurs, souligné l’absence d’un “environnement
sociologique” qui favorise l’épanouissement de l’entreprise privée. Comme il a regretté l’inexistence
d’un observatoire d’études, d’analyse et de propositions — en concertation avec les opérateurs et
partenaires socioéconomiques —, de démarches
stratégiques relatives aux questions économiques
susceptibles d’éclairer et ou d’infléchir les politiques publiques.
DE LA NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER
LE CLIMAT DES AFFAIRES
Le troisième intervenant, Belmihoub, professeur de l’enseignement supérieur, a présenté un
exposé sur le climat des affaires en Algérie et la difficulté de mesurer objectivement ce facteur, en
dehors des paramètres quantitatifs qui sont produits actuellement. Il a également affirmé qu’il
n’existe pas, forcément, une corrélation directe
entre la croissance et la bonne gouvernance.
L’intervenant a recommandé la mise en place d’un
observatoire du climat des affaires qui pourrait
proposer aux pouvoirs publics des correctifs pour
l’amélioration de ce climat.
L’ÉTAT NE DISPOSE PAS
DE FLEXIBILITÉ POUR FAIRE
LES AFFAIRES, CETTE MISSION RELÈVE
DU DOMAINE DU SECTEUR PRIVÉ
Une contribution au débat de T. Hafsi, président du comité exécutif du Think Tank, a été pré-
sentée à l’assistance par S. Seghir, secrétaire général de ce cercle de réflexion.
L’auteur de la contribution estime que le gouvernement ne dispose pas de la flexibilité nécessaire et suffisante pour faire les affaires ; cette
mission doit être laissée au secteur privé. En
revanche, énonce-t-il, l’État peut devenir un acteur
dans la promotion des conditions de création des
richesses.
L’ÉTAT DISPOSE D’ATOUTS
POUR FAVORISER L’ÉMERGENCE
DE CHAMPIONS INDUSTRIELS
Le dernier exposé, portant sur les conditions
d’émergence de “champions économiques” a été présenté par S. Seghir qui a considéré qu’en dépit de
toutes les contraintes, l’Algérie dispose d’atouts
supplémentaires pour l’émergence de champions
industriels sous certaines conditions, telles que
l’accès au foncier, l’accès aux crédits, la maîtrise
de l’innovation technologique, l’amélioration du
management, l’allégement des charges sociales et
fiscales…
À l’issue de la présentation des différentes thématiques, un large débat entre l’assistance et les
conférenciers s’en est suivi. En voici quelques éléments d’observation parmi les plus saillants.
AGIR MAINTENANT AVANT
QU’IL NE SOIT TROP TARD
Pour Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, il y a urgence de sortir de la prédation et
de la rente pétrolière qui représente 77% des
recettes du pays, qui iront en s’amenuisant, pour
atteindre le seuil critique à l’horizon 2020.
L’épargne publique doit sortir de la prédation pour
aider au développement du secteur privé.
La gravité de la question se pose et il faut agir
maintenant et avant l’épuisement de nos ressources en hydrocarbures. Il a déploré l’absence
de vision stratégique des pouvoirs publics couplée
à l’opacité du mode de gouvernance. À ce propos,
il a mis en exergue la corrélation directe entre la
croissance économique et le mode de gouvernance.
STABILISER LE CADRE JURIDIQUE
Pour Mme Benmiloud, avocate et chef d’entreprise, il s’agit de prémunir l’entreprise privée de
l’instabilité du cadre juridique qui la rend vulnérable, dans un climat des affaires déjà hostile et
très volatile.
L’ABSENCE DE SOLIDARITÉ ENTRE
LES ENTREPRISES PRIVÉES
M. Slim Othmani, chef d’entreprise, considère
qu’il y a absence d’audibilité du patronat par
manque de solidarité entre les patrons qui parlent
de façon dissonante. Il estime que les chefs d’entreprises privées doivent adhérer au code de
bonne gouvernance.
Selon ce dernier, le mal que vit l’entreprise privée émane d’abord du manque de coordination et
d’homogénéité dans l’action de ses dirigeants.
ALLER VERS UNE DÉMARCHE
INDUSTRIELLE MIXTE
ET DÉVELOPPEMENT
DE LA SOUS-TRAITANCE
Bensacsi, président du conseil consultatif des
PME, tout en regrettant l’injustice subie par l’entreprise privée du fait des pertes de change que les
pouvoirs publics n’ont pas réparée, a plaidé en
faveur du développement de la sous-traitance à
l’instar de la Tunisie et du Maroc qui ont su promouvoir ce secteur en partenariat avec les grands
groupes industriels.
Quel sera l’impact des dernières mesures
prises par le Conseil des ministres sur l’entreprise
privée et son environnement ?
A. H.
14
Mercredi
2 mars 2011
DOSSIER
LIBERTE
UN NOUVEAU “THINK TANK”
OU LA NAISSANCE D’UN ESPOIR
Il est des institutions, parfois
invisibles aux yeux les plus
attentifs du grand public, mais
souvent portées au-devant de la
scène médiatique, qui créent par
leurs impacts sur les décisions
publiques et privées des
différences de performance
extraordinaires. Tel est l’objectif
des “think tank” qui se créent un
peu partout dans le monde pour
éclairer les responsables sur les
alternatives d’action et leurs
coûts/bénéfices respectifs.
O
n peut citer, à tire d’exemple,
l’“American Enterprise Institute” qui
clarifie les options pour la droite US ou “Terra Nova” pour inspirer des politiques de gauche en
France. Le “think tank” qui vient
de voir le jour en Algérie est
centré sur l’entreprise. Nous allons développer
les différentes facettes qui constituent ses
priorités. En plus des études, des simulations
et d’autres méthodologies utilisées propres
aux think tanks, il se veut un lieu de rencontres
et d’échanges permanents avec tous les
acteurs du développement des entreprises. Il
collabore également avec toutes formes d’institutions publiques et privées, intéressées par
la promotion de la compétitivité de l’entreprise
algérienne
:
associations,
laboratoires
d’études, etc. C’est un lieu d’approfondissement des analyses, de concertation et de restitution de l’état des lieux et des éventails de
choix possibles offerts à nos décideurs d’entreprises et aux pouvoirs publics.
L’environnement des pays en voie de développement est tellement pauvre en informations et en analyses que l’on est tenté d’entreprendre d’innombrables tâches fort dispersées.
Cependant, en priorisant les champs d’actions,
nous arrivons à cibler les activités qui constituent les facteurs-clés de succès de nos entreprises et de nos politiques publiques destinées
à les promouvoir. En premier lieu, il est question de diffuser l’idée, généralement acceptée
mais trop souvent oubliée lorsqu’on conçoit
des politiques publiques, que l’entreprise est le
seul lieu de création de richesses. Le reste des
institutions établissent un cadre pour que
cette activité se déroule convenablement et
répartissent la prospérité créée. Loin de constituer une menace, les entreprises publiques et
privées sont les seules entités qui fournissent
de la valeur ajoutée et qui fondent la puissance économique et politique d’une nation.
Seules des entreprises efficaces permettent de
créer une richesse économique pérenne sur la
base de laquelle on construit une puissance
économique et politique nationale. La culture
Yahia/Liberté
Par :
ABDELHAK LAMIRI (*)
économique algérienne est pleine de préjugés
malsains vis-à-vis de l’entreprise privée. Or,
une économie de marché se construit surtout
avec un secteur privé dynamique et compétitif,
sans pour autant évincer l’entreprise publique
dans certains secteurs stratégiques où elle
peut exceller. En second lieu, le think tank aura
à travailler pour faire le point sur l’état des lieux
des entreprises algériennes, en commençant
par le secteur privé, car les informations sur ce
dernier sont mal documentées. Quelle est sa
situation en termes de création de richesses,
d’exportation, de création d’emplois, etc. ? Dès
lors que l’on comprenne son dynamisme, son
poids et son apport à l’économie, les regards
sur la pertinence de son renforcement peuvent
changer. Le secteur informel, pourvoyeur de
problèmes, mais aussi de possibilités d’intégration à la sphère formelle est à disséquer plus
finement pour mieux comprendre sa logique,
ses incitations et sous quelles conditions il
peut être progressivement absorbé et réduit à
une taille économiquement acceptable.
En troisième lieu, l’environnement de l’entreprise doit être examiné sous microscope
pour comprendre, restituer les rôles des
acteurs et des enjeux et clarifier les alternatives
d’actions. Cet aspect est le plus analysé et
décrié par les opérateurs économiques privés
et publics. Nous avons beaucoup de diagnostics sur les comportements des acteurs
externes et souvent les difficultés occasionnées à l’essor de l’entreprise algérienne. Qui
n’a pas entendu la sempiternelle litanie sur les
problèmes de crédit, de bureaucratie, du foncier, de la sous-qualification des ressources
humaines, de l’absence de concertation et le
reste. Tous ces tracas sont réels et gênent le
développement de nos entreprises performantes. Il s’agit d’en scruter en profondeur les
causes essentielles et sortir du simple constat.
Les différents acteurs ont leur propre logique
qu’il s’agit de décortiquer, d’en comprendre la
dynamique pour évaluer les stratégies disponibles.
LU POUR VOUS
Charte du think tank “Défendre
de l’entreprise”, Alger, janvier 2011
■
Dès la page 2, l’exposé des motifs entre dans le vif du sujet en explicitant
les raisons qui ont présidé à la naissance du think tank, qui se résument
principalement à l’inquiétude de voir que les bonnes réponses à la crise de
l’économie algérienne tardent à se mettre en place. Si les causes de cet état
de fait peuvent être trouvées dans la crise sécuritaire et à ses dégâts, la
crise de la dette extérieure y est aussi pour beaucoup. Mais la situation
actuelle réunit toutes les conditions pour lancer un régime efficace de
croissance, avec des investissements productifs et des gains de productivité interne et externe, qui
exige que l’entreprise (re)devienne le centre du processus économique de production de richesse.
Afin de sauvegarder une chance de réaliser cet objectif, il est vital de respecter trois grands axes de
travail : expliciter le statut de l’entreprise dans les politiques économiques à concevoir et à mettre en
œuvre ; intégrer les préoccupations micro-économiques dans les démarches politiques publiques en
privilégiant les actions à mettre en œuvre dans le domaine de l’économie industrielle ; travailler à
enraciner dans la société et le monde des affaires une culture d’entreprise où l’esprit d’initiative, la
prise de risque calculée et le sens de la compétitivité, à la régulière retrouveraient toute leur
signification.
La charte définit le think tank comme étant une structure d’étude, de réflexion et d’échanges sur les
problèmes de l’entreprise algérienne. Elle en explique aussi le fonctionnement en mettant l’accent
sur l’autonomie organique et l’indépendance de la pensée, la scientificité et la crédibilité de la
réflexion et des études consacrées à l’entreprise en même temps qu’elle rejette toute approche polémiste ou à finalité publicitaire. Il est question d’assurer la plus grande diffusion des travaux du think
tank en direction des différentes parties prenantes.
Un simple inventaire de situation est un
bon début, mais il est trop insuffisant pour formuler des alternatives crédibles, faisables et
capables d’endiguer en profondeur les difficultés recensées. Dans ce domaine, des travaux
de “benchmarking” sont indispensables. Durant
une longue période nécessaire à la constitution
d’une économie de marché hors hydrocarbures, les pouvoirs publics, pour accélérer ce
processus, doivent mettre l’entreprise algérienne au centre de leurs préoccupations. Ils doivent l’aider à créer des avantages compétitifs
en agissant entre autres sur les systèmes de
taxation, sur les accès au terrain et aux crédits,
et tenter ainsi de réduire les impacts négatifs
des difficultés qui freinent son développement
(ressources humaines, hyper bureaucratisation). Cependant, très peu de rencontres sont
consacrées aux modes de management interne
de nos entreprises alors que cette dimension
est aussi vitale que les aspects externes.
Différents écrits et discours essayent d’introduire des complexes vis-à-vis du management
et des managers étrangers. L’examen approfondi des pratiques des bonnes entreprises
peuvent contribuer à détruire le mythe selon
lequel il serait impossible à l’entreprise algérienne d’accéder au rang des firmes de classe
mondiale. Mais le chemin à parcourir demeure
long et difficile. Les embûches sont nombreuses. À cet égard, le think tank a un défi formidable en face de lui. Il s’agit d’identifier les
meilleures pratiques mondiales transférables
au sein de nos entreprises et de nos institutions dont la mission est de les appuyer. Il est
heureux de constater que de nombreuses
méthodes peuvent être calquées moyennant
des modifications mineures ; d’autres, par
chance peu nombreuses, ne pourront pas être
dupliquées. Pour les entreprises suffisamment
mûres et à la pointe du progrès managérial, le
think tank peut faire plus. Il peut aider à identifier les différentes facettes positives de notre
culture afin d’adapter le mode managérial de
nos entreprises. La dernière étude approfondie
sur cet aspect date du milieu des années
quatre-vingt-dix. Il s’agit d’aider nos entreprises fortes à progresser et possiblement
rejoindre le gotha de l’élite mondiale. Il a un
rôle à jouer en termes d’éclairage pour aider à
concevoir des pratiques de management stratégique et opérationnel. Évidemment, il ne
décide en rien. Il propose seulement des alternatives d’action avec leurs avantages et faiblesses. Mais ce sont les managers responsables qui font des choix. Il fournit les données, les analyses, les outils et laisse les gestionnaires mieux armés pour effectuer des
choix d’optimisation.
Par ailleurs, nos entreprises contemplent
également deux volets importants dans leurs
stratégies de collaboration et de partenariat
aussi bien interne qu’avec des entreprises
internationales. Là également, il est nécessaire
de disposer d’éclairages suffisant pour effectuer des choix. Par sa mission, le think tank
aura à développer, à simplifier et à mettre à disposition des managers et des pouvoirs publics
les meilleures pratiques de partenariat, de
transfert de technologie, de management et
d’amélioration de l’environnement des affaires.
La collaboration inter-entreprises dans notre
pays est tellement pauvre qu’elle nous met en
situation de compétitivité très faible.
Cet agenda n’est pas clos. On n’aura jamais
épuisé les thèmes qui intéressent nos managers et nos décideurs publics dont la mission
est de les assister à améliorer leurs performances. Des situations de crise peuvent orienter les travaux sur les voies et moyens de résister aux chocs négatifs externes. Des secteurs
entiers en difficulté peuvent induire des travaux sur le redressement ou la reconversion
des entreprises ou des secteurs. Le think tank
a déjà tracé des lignes directrices et des priorités pour ses activités. Mais il demeure à l’écoute et en situation de veille pour ajuster sa
démarche et ses priorités.
Cependant, l’institution “think tank” ne peut
devenir crédible qu’en lui donnant un certain
nombre de caractéristiques. La qualité et la
scientificité de ses travaux constituent les deux
gages majeurs de son sérieux et de sa rigueur,
tant aux yeux des pouvoirs publics que des
managers. Par ailleurs, son indépendance de
pensée et d’agir ainsi que sa transparence
complètent en grande partie les dispositions
qui lui confèrent un grand respect et une notoriété incontestable, sans lesquels ses analyses
et ses activités seraient d’une portée limitée.
A. L.
(*) Docteur en gestion des entreprises
M. AHMED BENBITOUR, ÉCONOMISTE,
ANCIEN CHEF DU GOUVERNEMENT
“PAS DE RELANCE SANS BONNE GOUVERNANCE”
L’entreprise doit être au sommet des
préoccupations des pouvoirs publics.
Propos recueillis par :
SMAÏL BOUDECHICHE
l s'est dégagé des travaux de cette journée
I du premier “think tank” en Algérie consacré à
la défense de l'entreprise un consensus total
entre experts et opérateurs privés sur la nécessité de surmonter les obstacles auxquels elle
est confrontée et de dégager les meilleurs voies
et moyens de la libérer pour en faire un véritable outil au service du développement, a
déclaré le Dr Benbitour, en marge de la rencontre sur la promotion du secteur privé.
Résumant les premiers résultats de ces travaux, l'ex-Premier ministre, très actif et prolixe
en ce moment en analyses sur l'état de l'économie nationale et propositions pour sortir de
la crise actuelle, réitère sa position en soutenant qu'il n'y aura pas de développement sans
une bonne gouvernance de l'économie et la
réhabilitation de l'entreprise dans ses fonctions essentielles de moteur de l'économie et
de la croissance en appelant à l'instauration
d'un partenariat engageant le gouvernement et
l'entreprise dans un climat de confiance et non
de méfiance. Dans ce cadre, il prône la mise en
place d'une stratégie de développement en
mettant l'entreprise au centre des préoccupations et en lui assurant un environnement adéquat, en lui enlevant les contraintes et en l'aidant dans sa tâche pour qu'elle puisse réaliser
ses objectifs. Demeurant très critique sur la
place qui est accordée par l'État à l'entreprise,
il a fait remarquer qu'il y a absence totale d'encouragement à l'émergence d'une entreprise
algérienne performante et ayant sa place dans
le monde de l'économie et faisant face à la
concurrence internationale. Au contraire, l'entreprise doit être placée au sommet de nos
préoccupations et non pas négligée et livrée à
elle-même. Le Dr Benbitour a par ailleurs
déploré le gaspillage de la rente pétrolière en
parlant de fuite de capitaux, de corruption et
de prédation de l'argent du contribuable à
grande échelle au lieu de l'orienter vers le développement économique et l'équilibre social, en
vue d'assurer la relève pétrolière.
S. B.
DOSSIER
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
15
POUR RELANCER L’INVESTISSEMENT, LA PRODUCTION ET LA CRÉATION D’EMPLOIS
COMMENT LIBÉRER LE POTENTIEL
DE L’ENTREPRISE PRIVÉE
Il convient de tirer
les enseignements
des expériences étrangères.
La culture dominante dans l’administration
algérienne est anti-entreprise
Par :
TAÏEB HAFSI (*)
U
D. R.
ne
vue
d’ensemble
d’abord. L’évolution des
cinquante
dernières
années a mis les pays en
concurrence économique
directe. Les pays occidentaux développés ne parlent plus alors que de compétitivité et donc
de capacité locale à battre les autres sur les
marchés locaux et internationaux, devenus
beaucoup plus ouverts. L’Algérie n’est malheureusement pas encore dans le jeu, peutêtre parce que le jeu de la concurrence internationale n’est pas encore bien compris par
tous.Les études montrent, et les pays reconnaissent maintenant qu’il y a trois types
d’entreprises : les “Éléphants”, les “Gazelles”
et les “Souris”. Les premières sont les grosses
locomotives qui constituent la base industrielle du pays. En Algérie, on pourrait inclure dans cette catégorie quelques entreprises
spécifiques, comme Sonatrach ou Sonelgaz.
Ces entreprises ne modifient que marginalement la position compétitive d’un pays.
Les Gazelles sont les entreprises petites
et moyennes (20 à 500 employés) dont la
croissance est très forte, généralement deux
à trois fois la croissance de leur secteur d’activité. Ces entreprises sont considérées
comme cruciales pour la compétitivité d’un
pays. Ce sont elles qui sont les plus gros
générateurs d’emplois, d’innovation et bien
sûr d’exportations. En Europe, on considère
que l’Allemagne est le pays le mieux nanti en
Gazelles. Le Mittelstand (la classe moyenne
en traduction littérale) est considéré comme
crucial pour la compétitivité et le bien-être
allemand.
Finalement, il y a les Souris qui sont les
toutes petites entreprises, de moins de 20
employés. Celles-ci sont créatrices d’emplois
; mais leurs capacités d’action et d’innovation sont plus faibles. Toutefois, le tissu de
Souris est essentiel à l’économie d’un pays.
Les Souris et les Gazelles représentent
habituellement autour de 99.5% de toutes
les entreprises. Elles génèrent environ 75%
des emplois, 40% des impôts et souvent sont
le mécanisme par lequel les jeunes sont
socialisés à l’emploi.
Ainsi donc, les entreprises sont l’économie d’un pays. Dans les pays industrialisés,
le nombre d’entreprises est considérable. Le
ratio à la population est généralement supé-
et des Souris en particulier ; l’innovation de
toutes les entreprises, mais surtout des
Gazelles ; la réduction des charges et des
coûts administratifs.
LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES
EN ÉMERGENCE ET EN CROISSANCE
Il y a généralement trois grandes sources
de financement pour les entreprises émergentes ou en croissance : (1) l’endettement
par le système bancaire; (2) l’accroissement
des fonds propres par la Bourse; (3) l’accroissement des fonds propres par l’apport
de financiers providentiels (business angels).
Le système bancaire est généralement
biaisé contre les petites entreprises et celles
moyennes qui prennent des risques.
Généralement aussi, les banques ont une
compréhension médiocre des PME et de leur
dynamique. Pour faire face à cela, les gouvernements les plus dynamiques ont créé des
systèmes d’assurance fournissant des garanties qui permettent aux banques d’accepter
de financer.
Mais le système de prêts a des limites
lorsque l’entreprise prend de grands risques.
Le marché boursier est alors une première
possibilité. C’est l’existence du marché boursier qui permet à ces investisseurs intermédiaires de prendre les risques. Le marché
boursier est pour eux la récompense ultime.
Ils ne pourraient s’impliquer si le marché
boursier n’existait pas. On voit donc pourquoi il est très important de développer le
marché boursier en Algérie.
Une troisième alternative en matière de
financement est le développement de fonds
publics-privés de capital de risque, dans des
situations où le privé a tendance à ne pas se
lancer seul.
Les “gazelles”, entreprises petites
et moyennes, sont les plus gros pourvoyeurs
d’emplois, d’innovation et d’exportations.
rieur à une entreprise pour 20 habitants. En
conséquence, travailler à dynamiser l’économie consiste alors à dynamiser l’action de
ces entreprises. Partout à travers le monde,
les gouvernements aident les entreprises à
réussir dans leurs marchés. Par exemple, aux
États-Unis, les jeunes pousses en forte croissance sont aidées par la Small Business
Administration (SBA), une agence puissante
qui développe un grand nombre de programmes pour stimuler la capacité compétitive des entreprises moyennes et petites.
Accroître la compétitivité pour dynamiser
les entreprises, il faut accroître leur capacité
concurrentielle. Il y a en général trois grands
domaines d’action privilégiés par les pouvoirs publics : le financement des Gazelles
Finalement, on trouve des formes ad hoc
diverses parmi lesquelles de multiples programmes publics destinés à réduire la charge
des entreprises.
AIDER LES ENTREPRISES À INNOVER
La compétitivité des nations dépend de
leur capacité d’innovation. Or, une grande
partie de l’innovation vient des entreprises.
Les expériences les plus intéressantes pour
l’Algérie sont nombreuses, mais nous nous
intéresserons en particulier à celles de
l’Allemagne, de la Corée du Sud et de Taiwan.
La Corée du Sud et Taiwan ont construit
leur développement sur les entreprises et sur
une dynamique particulière des rapports
entre le public et le privé. Les démarches ont
cependant été très différentes. En Corée du
Sud, le principe a été de construire des
champions nationaux privés qui ont ensuite
servi de moteurs au développement des PME
et de la recherche. Ainsi, se sont constitués
des pôles, puissamment aidés par le gouvernement, qui ont donné naissance aux
géants. Le rôle du gouvernement a été de
mettre les acteurs ensemble, de superviser la
progression, d’amener à la table les universités et les centres de recherche publics, puis
de stimuler tout le monde grâce à des subventions très ciblées.
À Taiwan, la méfiance des grandes entreprises a fait que le modèle de développement s’est construit surtout sur les PME,
assisté par des agences gouvernementales.
Les centres de recherche, bien financés et
bien pourvus en chercheurs, étaient orientés
par des conseils composés notamment de
représentants d’entreprises et du gouvernement.
C’est l’Allemagne qui représente le cas le
plus intéressant, parce que le mieux articulé
par ses promoteurs. Dans un rapport de
2005, confirmé en 2010, les deux tiers des
entreprises allemandes industrielles étaient
innovantes. Les raisons avancées pour un
tel succès étaient :
Forte internationalisation des industries
et leur confrontation constante à la concurrence internationale ;
Poids important des PME dans la R&D
industrielle et leur concentration dans les
branches phares de l’industrie (automobile,
chimie, construction mécanique). Dans ces
domaines une PME sur deux exporte ;
Forte culture du travail en coopération et
en partenariat dans le Mittlestand, avec
comme résultat une diffusion rapide des
savoirs et des inventions, même d’un secteur
à l’autre ;
Système de formation qui met l’accent
sur les métiers plutôt que sur les diplômes.
Dans ce cadre-là, le Mittelstand fournit 80 à
90% de l’ensemble des stages et des possibilités d’apprentissage ;
Système de soutiens très diversifié et très
élaboré, avec des politiques de développement de technologies-clés (e.g. nanotechnologies, biotechnologies, TIC, etc.) ;
Développement de pôles d’excellence
pour la recherche fondamentale et universitaire, mais avec un accent sur le soutien à la
PME ;
Aide au démarrage de startups technologiques, au financement, à l’exportation, à
l’utilisation des TIC, à la modernisation administrative, etc.
Cependant, l’initiative émane toujours du
terrain. Elle doit toujours venir du bas. Il faut
que les entreprises du Länder soient demandeuses.
UN CADRE ADMINISTRATIF FACILITATEUR
Le rôle de l’administration est relativement bien compris aujourd’hui, puisque des
organismes internationaux mesurent la facilité avec laquelle on peut faire des affaires
dans un pays donné. L’Algérie est bien
entendu très mal positionnée en la matière.
C’est en Amérique du Nord qu’on trouve les
exemples les plus convaincants.
Au Canada, l’ensemble de l’appareil gouvernemental, que ce soit au niveau provincial
ou fédéral est préoccupé par la nécessité de
faciliter les choses aux entreprises. Même le
service des impôts, pourtant très rigoureux,
est particulièrement sensible et préoccupé
par la situation des entreprises. Dans son
comportement général, il aurait plutôt tendance à donner le bénéfice du doute aux
entreprises au lieu de se précipiter pour les
sanctionner à la moindre suspicion. Il faut
moins de 30 minutes pour créer une entreprise au Canada et il suffit d’un appel téléphonique pour obtenir tous les services. Les
entreprises et en particulier les PME font
affaires avec des personnes qui comprennent leur situation et qui considèrent que
c’est leur métier de leur faciliter la tâche.
QUE SIGNIFIE TOUT CELA
POUR L’ALGÉRIE ?
Même si, ici ou là, on trouve des initiatives utiles de l’administration algérienne, le
manque de coordination est considérable et
la culture dominante est anti-entreprise. Les
agences d’encouragement de l’investissement et le ministère des PME font des
choses utiles avec difficultés. Mais le résultat
général est très faible, déprimant pour les
fonctionnaires et bien entendu pour les
entreprises.Ce qui attriste les nombreux
experts algériens qui se sont penchés sur le
problème des entreprises, c’est le très grand
décalage qui existe entre le rôle que doit
jouer l’administration gouvernementale et
son comportement actuel. L’Algérie est un
petit pays par le pouvoir économique, et son
émergence nécessite un comportement de la
part des autorités gouvernementales plus
intelligent et plus stratégique que celui des
concurrents.
Il y aurait environ 340 000 PME privées et
600 PME publiques. De plus, 160 000 entités
ont des activités artisanales. La plupart de
ces entreprises sont des Souris, parce que
les conditions ne sont pas favorables aux
Gazelles dont le nombre pourraient être
d’environ 200, si on compte les entreprises
du groupe Cevital séparément. L’Algérie a
besoin et peut en générer un très grand
nombre.
Pour cela, Il faut regarder les autres, comprendre la position économique du pays et
agir pas à pas, de façon à ce que les entreprises locales réussissent, génèrent des
emplois et deviennent innovatrices. C’est un
cheminement long et progressif. Au lieu de
cela, les années qui viennent de s’écouler
nous ont mis face à des décisions incohérentes, une mise à l’index des gestionnaires
et des entrepreneurs, avec pour résultat une
économie qui ne fonctionne presque pas.
On peut cependant faire l’hypothèse que
c’est la situation de profonde division politique qui empêche l’administration de se
comporter de manière intelligente. Les politiciens, notamment le Président et les officiers
de l’armée qui jouent un rôle dans la direction du pays, doivent s’unir, offrir une vision
économique mobilisatrice et engager l’administration à travailler à la réalisation de cette
vision.
Nous avons argumenté que la complexité
justifie la décentralisation de l’action économique et la démocratisation de l’action politique. L’Algérie a besoin de toutes ses têtes
pour survivre C’est par exemple au niveau
des régions que les syndicats, les associations patronales et la société civile, aidés par
les universitaires et les experts doivent
apporter leurs contributions les plus importantes. Les lois, ainsi que les politiques, doivent être conçues pour que cela soit possible. Alors, en reconnaissant son rôle et en
en faisant le fer de lance de l’économie,
verra-t-on l’entreprise contribuer à rendre
vivant le serment que les martyrs ont fait de
libérer le pays.
T. H.
(*) Professeur de stratégie
à HEC Montréal
18
Mercredi
2 mars 2011
FINANCES
LIBERTE
CRISE DE L’INVESTISSEMENT
LE GOUVERNEMENT
SONNE LE TOCSIN
Le Conseil des ministres du 22 février dernier sonne le tocsin et
décrète la mobilisation générale de tous les acteurs du secteur
financier dans le but de “dynamiser l’investissement”.100
milliards DA de plus pour les banques publiques, stimulation
des fonds de garantie et le démarrage enfin des activités des
sociétés de capital risque et de leasing créées ces dernières
années. Des annonces qui résonnent comme un double constat
Par :
HASSANE HADDOUCHE
C
INJONCTIONS AUX BANQUES
PUBLIQUES
Cette préférence pour le secteur public
s’exprime non seulement par des injections
massives de capitaux dans un certain
nombre d’entreprises réputées stratégiques
mais également par le maintien sous perfusion de plusieurs centaines d’entreprises
financièrement déstructurées.
Au chapitre des secteurs stratégiques, le
processus a été engagée dès juillet 2009 avec
un des enfants chéris des pouvoirs publics
algériens, le groupe des cimenteries
publiques, à qui on a attribué, par le biais du
Fonds national d’investissement (FNI), un
prêt d’un montant de180 milliards de DA (1,8
milliard d’euros) à échéance de plus de 20
ans. En contrepartie, l’objectif assigné au
secteur est de porter la production annuelle
de 11 millions de tonnes actuellement à 18
millions de tonnes en 2014.
La dernière opération en date est toute
fraîche et a été annoncée à la fin du mois de
décembre 2010. Il s’agit de faire “accompagner
financièrement” 51 entreprises étatiques relevant du secteur des travaux publics. Le financement sera assuré, sur injonction, par deux
banques commerciales publiques : le CPA et
la BDL, partenaires traditionnels des entreprises de ce secteur. Il porte au total sur 120
milliards de DA (1,2 milliard d’euros) répartis
entre 50 milliards d’effacement de dettes et
70 milliards d’investissements de modernisation.
La liste est loin d’être close et l’opération
doit se poursuivre au cours des prochains
mois. Des dizaines d’entreprises sont
concernées. Parmi les dossiers les plus
importants que le CPE devrait examiner prochainement figure en particulier celui de la
SNVI, fleuron de l’industrie mécanique algérienne, pour laquelle on évoque un financement de plus de 70 milliards de DA (700 millions d’euros).
UNE EFFICACITÉ CONTESTÉE
Cette priorité réservée au secteur public a
fait de longue date l’objet de nombreuses
critiques de la part de beaucoup d’économistes et d’entrepreneurs algériens qui
considèrent qu’en favorisant, selon la formule d’Abdelhak Lamiri, “l’ancienne économie au
détriment de la nouvelle économie”, elle retarde la
nécessaire restructuration de l’économie
algérienne et constitue la principale explication d’une croissance qui reste inférieure à
ses potentialités et qui ne permet pas de
créer suffisamment d’emplois productifs. Si
l’investissement dans le secteur public permet pour l’essentiel de conserver les emplois
existants, il ne permet pas d’en créer de nouveaux. Au cours des 5 dernières années, la
croissance économique algérienne s’est
située entre 2 et 3% alors qu’elle a été en
moyenne de près de 5% dans les pays voisins.
RETARD À L’ALLUMAGE
POUR LE FINANCEMENT DES PME
Les crédits octroyés aux PME par le secteur bancaire sont loin d’être négligeables. Ils
ont, cependant, l’inconvénient majeur d’être
davantage destinés aux 40 000 sociétés
d’importation que comptent le pays qu’aux
entreprises productives. Dans le cas de ces
dernières, ils financent d’autre part beaucoup plus l’exploitation que l’investissement. Pour beaucoup de spécialistes, l’investissement des PME constitue le véritable
parent pauvre du financement bancaire.
C’est ce qui a suscité au cours des toutes
dernières années la création ou l’annonce de
la création de nouveaux instruments financiers développés de longue date dans les
pays voisins ou comparables.
Des fonds de garantie, des sociétés de
capital risque et de leasing, un Fonds national d’investissement, le paysage bancaire
algérien naguère encore si peu diversifié
tente de se doter depuis quelques années
des outils nécessaire au financement de l’investissement des PME. Les fonds de garantie
Zehani/Liberté
onfrontées au cours des
derniers mois à la montée
de la contestation sociale,
les autorités algériennes
sont en train de revenir
brutalement de leur obsession pour l’investissement dans un secteur
public qui absorbe l’essentiel des ressources
bancaires tout en étant incapable de créer en
nombre significatif les emplois qui permettraient de lutter contre le chômage des
jeunes.
C’est M. Ahmed Ouyahia lui-même, qui
livrait pour la première fois à la fin du mois de
décembre dernier, devant les sénateurs algériens, un bilan global de l’opération, en
cours, d’assainissement financier des entreprises publiques. Selon le Premier ministre
algérien : “Près de 200 entreprises publiques ont
déjà bénéficié de la mise en route de leur processus de
modernisation pour un total de 600 milliards de DA
(6 milliards d’euros) dont notamment près de 500
milliards de crédits à long terme et fortement bonifiés”.
Depuis le milieu de l’année 2009 et au
rythme de leur examen par le Conseil des
participations de l’État (CPE), institution
représentant l’État actionnaire et présidée
par le Premier ministre, il ne se passe pas de
mois sans qu’on annonce de nouvelles
mesures de financement portant sur des
dizaines de milliards de DA au profit d’un
groupe d’entreprises publiques.
d’échec. Celui tout d’abord de la priorité réservée depuis près
de 2 ans au financement de l’investissement des seules
entreprises publiques. Celui également des instruments
de stimulation de l’investissement des PME mis en place au
cours des dernières années qui démarrent
au ralenti et pour certains accusent un véritable
retard à l’allumage.
ont été créés et sont opérationnels depuis
quelques années. Leur démarrage s’avère,
cependant, laborieux et le nombre d’entreprises que compte leur portefeuille ne dépasse pas quelques centaines.
Plus récemment, les autorités financières
algériennes ont décidé d’exiger des banques
publiques nationales qu’elles créent des
sociétés de capital risque et de leasing. La
lenteur remarquable qui caractérise ce processus et le niveau de ressources mis en
œuvre semble cependant poser problème.
Dans ce nouveau dispositif, les fonds de
garantie occupent une place importante à la
fois en raison de la nature du problème
auquel ils tentent d’apporter une solution et
des moyens financiers dont ils disposent.
Il existe actuellement 2 fonds de garantie
des crédits aux PME. Le plus important
d’entre eux est la Caisse de garantie des crédits d’investissement aux PME (CGCI). Créée
officiellement en 2004, elle est devenue opérationnelle seulement au début de 2008.
Dotée d’un capital de 300 millions d’euros,
la CGCI fonctionne vis-à-vis des banques
comme une compagnie d’assurances garantissant les crédits d’investissement et indemnisant ces dernières en cas de défaillance de
l’emprunteur. La LFC pour l’année 2009 a
élargi le niveau maximum de la garantie qui
est passé à 2,5 millions d’euros. Son directeur général, M. Ammar Daoud, nous déclarait récemment : “La problématique qui consistait à dire que les banques n’accordaient pas de
financement ou exigeaient des conditions draconiennes n’a plus droit de cité. Les banques ne peuvent plus refuser un bon projet pour absence ou
insuffisance de garanties” à condition cependant
que les banques commerciales prennent la
bonne habitude d’intégrer ce nouveau dispositif dans leurs procédures d’octroi de crédits. Ce qui est loin d’être le cas pour le
moment. Après deux années d’activité, le
bilan de l’intervention de la CGCI reste
modeste. Selon les derniers chiffres rendus
publics, elle a accordé 461 garanties financières qui ont bénéficié à 5 banques
publiques pour un total de crédits d’investissement un peu supérieur à 11 milliards de
dinars (110 millions d’euros).
Un bilan très proche de celui du Fgar créé
un peu avant la CGCI pour couvrir les crédits
accordés à des PME de petite taille et dont
l’activité a concerné, à fin 2010, un peu
moins de 500 entreprises avec des garanties
accordées voisines de 10 milliards de DA
(100 millions d’euros).
Au total, la mise en place de ce dispositif
de facilitation de l’investissement s’opère à
un rythme qui fait planer de sérieux doutes
sur la réalisation des objectifs affichés par les
autorités algériennes en matière de développement des PME. Les projets couverts par
les fonds de garantie ne sont encore qu’au
nombre de quelques centaines. La plupart
des sociétés de leasing ou de capital risque
créées sur injonction par les banques
publiques ne sont pas encore opérationnelles. C’est ce que vient de constater le
Conseil des ministres.
H. H.
QUAND LA BANQUE D’ALGÉRIE RELÈVE UNE “AVERSION”
DES BANQUES POUR LE CRÉDIT AUX PME
●● Pour beaucoup d’observateurs, l’économie algérienne est confrontée à une véritable
crise de l’investissement productif. La préférence de la plupart des agents économiques
pour le commerce d’importation aussi bien qu’une priorité confirmée des autorités algériennes en faveur des entreprises publiques contribuent à marginaliser les entreprises productives privées qui constituent potentiellement le secteur le plus dynamique de l’économie
algérienne. Une situation confirmée à demi-mot par la Banque d’Algérie qui constate dans
son dernier rapport de conjoncture : “Le développement des crédits aux PME reste en deçà
de l'objectif recherché à travers les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour
faciliter leur accès aux crédits (création des organismes de garantie aux fonds propres
conséquents, bonification des taux d'intérêt, etc.).” En guise d’explication de ces difficultés
d’accès aux crédit par les entreprises privées, la Banque centrale relève que “le niveau
élevé des risques de crédit sur certains groupes privés et les créances non performantes
corrélatives contribuent, dans une certaine mesure, à l'aversion des banques en la matière,
pendant que leur faiblesse sur le plan de la gestion des risques de crédit persiste”.
H. H.
PUBLICITÉ
F.782
L’ALGÉRIE PROFONDE
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
SÉMINAIRE SUR LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION
DES MARCHÉS PUBLICS À TAMANRASSET
19
BRÈVES
D U C E N T R E
M’SILA
Les enjeux de la réforme
LA CITÉ LA ROCADE
SANS ÉCLAIRAGE PUBLIC
●● Dès la tombée de la nuit, les différentes ruelles de la cité la Rocade,
à M’Sila, plongent dans le noir où
l’insécurité sévit toujours, et ce,
dans l’indifférence totale des pouvoirs publics. Pourtant, les dangers
qui guettent ces habitants sont multiples. Entre autres, la présence des
chiens errants et autres animaux
sauvages. Le plus inquiétant dans
tout ça pour de nombreux habitants
du quartier, c’est la prolifération de
la petite délinquance se caractérisant parfois par des agressions
commises en faveur de la vie nocturne dominante dans ce quartier.
C. B.
Les principales nouveautés renforcent davantage l’égalité d’accès, la concurrence
et la transparence avec la mise en place d’une procédure du recours.
DAR EL BEÏDA
UN SDF SÈME LA PANIQUE
AU QUARTIER COMMUNAL
D. R.
Les séminaristes se sont réunis
au centre universitaire de la
wilaya de Tamanrasset
n collaboration avec le centre
de la wilaya de
Tamanrasset, l’Institut supérieur de
gestion et de planification a, dernièrement, organisé un séminaire
avec pour objectif de vulgariser la
nouvelle réglementation des marchés publics édictées par le décret
présidentiel n°10-236 du 7 octobre
2010 et, par ricochet, permettre
aux participants de comprendre les
enjeux de la réforme relative essentiellement au réaménagement et à
l’encadrement des procédures
concurrentielles de passation.
Une réforme, souligne le conférencier, Laouer Rachid, consultant
en marchés publics qui se base
essentiellement sur l’accès libre et
impartial des candidats avec prohibition de leur exclusion. D’où l’importance d’une large publicité
associée à l’accès facile à la documentation de la consultation et à la
clarté des besoins exprimés dans le
cahier des charges déterminant le
choix du mode justifié par les
objectifs assignés au service
contractant, choisi suivant des critères objectifs et non discriminatoires en appliquant strictement la
méthodologie de la notation.
Et pour ce faire, la procédure de
passation ne doit aucunement être
opaque, notamment lors de l’ouverture des plis qui devant être
faite en séance publique en communiquant les résultats dans un
avis d’attribution provisoire et en
E universitaire
fournissant des réponses à toute
demande d’explication formulée
par les candidats.
À noter que les principales nouveautés renforcent davantage
l’égalité d’accès, la concurrence et
la transparence avec la mise en
place d’une procédure du recours
et l’amélioration du dispositif de
passation des marchés qui repose
sur les avantages économiques,
financiers et techniques de l’opération non sans déterminer le seuil
de compétence des commissions
des marchés. Ainsi, l’amélioration
du dispositif réglementaire de passation des marchés, notamment en
ce qui concerne les mentions supplémentaires de l’avis d’appel
d’offres définissent minutieusement les conditions d’éligibilité ou
de présélection outre la durée de
validité et de préparation des offres
ainsi que leur lieu de dépôt. Sur ce
point, intervient M. Lallem
Mohammed, directeur de l’unité
pédagogique droit et marchés
publics, expliquant que des dispositions complémentaires sont également prévues, particulièrement
celles relatives aux heures limites
de dépôt des offres et d’ouverture
des plis, aussi, au réaménagement
du dispositif lié à la caution de soumission qui doit être émise par une
banque de droit algérien.
Des exposés faits par les deux
conférenciers, notamment en ce
qui concerne le contrôle interne et
DJELFA
LA VILLE FÊTE SES 150 ANS
a ville de Djelfa, située à 200 km au
sud d’Alger, a un siècle et demi
d’existence. En effet, sa création
remonte au 20 février 1861, lorsque
Napoléon III décréta la création d'un
regroupement de populations en lieu et
place de la cité actuelle.
Au début, la ville dépendait administrativement et militairement de
Laghouat. À l’origine, elle était formée
par la réunion des tribus des Ouled Naïl
et des Beni Hilal.
La première
construction fut une église érigée en
1862, alors que la première mosquée ne
vit le jour qu’en 1864. On lui donna le
nom de Si Belgacem Benlahrech, frère
de Si Chérif Benlahrech, l’un des compagnons
de
l’Émir
Abdelkader.
Cependant, des historiens font remonter la présence humaine à Djelfa et sa
région, à la préhistoire. Les nom-
L
breuses gravures rupestres qu’on
retrouve çà et là à travers la wilaya en
sont une preuve tangible.
Quant à l’écriture libyco-berbère,
elle témoigne du passage du peuple
gétule bien avant l’occupation romaine.
Ces derniers laisseront de nombreux
vestiges notamment le Castellum
Demmedi, une sorte de fortification
militaire dont on voit encore la trace à
Messaâd. De nos jours, la ville qui
occupe une place stratégique enviable
sur la RN1, au carrefour de plusieurs
wilayas, connaît une grande extension.
Elle pourrait, néanmoins, prétendre
à un meilleur sort pour peu qu’elle saisisse les chances de développement
qu’offrent à elle les différents plans
quinquennaux.
S. OUAHMED
externe des marchés dont le choix
est souvent basé sur l’offre moinsdisant ou économiquement la plus
avantageuse tenant compte de
l’aspect technique et du prix, ressort que l’attribution provisoire
doit impérativement contenir les
résultats de l’évaluation des offres
techniques et financières du soumissionnaire retenu et que cette
opération doit se faire dans la totale transparence en invitant les
autres soumissionnaires à prendre
connaissance
des
résultats
détaillés de l’évaluation.
Il convient de souligner que
toutes ces mesures tendent à promouvoir l’outil de production
national en faisant participer des
entreprises étrangères sous d’intransigeantes conditions, entre
autres soumissionner en partenariat avec une entreprise de droit
algérien dont le capital est détenu
majoritairement par des nationaux
résidents et l’utilisation des biens
et services produits localement.
Pour conclure, les exposants
ont axé sur les limites des engagements lors de l’exécution des marchés en mettant en exergue les
conduites honnêtes et honorables
en application des lois relatives à la
prévention et à la lutte contre la
corruption.
AREZKI K.
IL Y A 17 ANS, ÉTAIT ASSASSINÉE
KATIA BENGANA
Cette lycéenne qui a
bravé les intégristes
ix sept ans se sont déjà écoulés
D depuis le lâche assassinat dont
avait fait l’objet feu Katia Bengana,
jeune lycéenne à Meftah (Blida),
tombée sous les balles assassines
des intégristes islamistes pour
avoir refusé de porter le voile (hidjab) contre sa volonté.
C’était le 28 février 1994, alors
que la jeune Katia, âgée d’à peine
17 ans, s’apprêtait à rentrer chez
elle, de retour de l’école, un jeune
islamiste l’accosta dans la rue
avant de sortir son arme, un fusil à
canon scié, pour la cribler de
balles, en tirant à bout portant sur
elle, devant ses camarades de classe. Ces derniers, choqués devant
une telle scène d’horreur, fuirent
les lieux, laissant leur collègue
gisant dans une mare de sang. Les
commanditaires de ce forfait, à
savoir les partisans d’un État islamique, voulaient signifier, à travers
cet acte barbare, que toute femme
qui oserait refuser de se soumettre
à l’ordre islamiste, allait connaÎtre
le même sort que Katia. L’histoire
retiendra que la défunte Katia
Bengana figure parmi ces braves
femmes algériennes ayant refusé
d’abdiquer devant le diktat islamiste durant la “décennie noire”. C’est
ainsi que cette jeune lycéenne est
partie en martyre de la démocratie,
montrant aux Algériennes et aux
Algériens le chemin de la résistance
et de la gloire. “Je me souviens comme
c’était hier quand Katia fut assassinée
par les hordes islamistes. La nouvelle de
sa mort était tombée tel un couperet. Car,
moi aussi, à l’instar des autres femmes
ayant refusé de porter le voile, j’étais
menacée par des islamistes. Notre résistance est un combat contre l’obscurantisme que voulaient nous imposer les extrémistes islamistes. Ceci dit, ce qui est vraiment navrant aujourd’hui, c’est que
17 ans plus tard, la mort tragique de
Katia Bengana ne suscite même pas une
simple pensée à elle, encore moins à son
combat. Aucune festivité commémorative
n’a pu être organisée à sa mémoire. Ne
mérite-t-elle pas un hommage digne de
sa grande bravoure ?” s’indigne
Halima Cheikh-Lounis, ancienne
militante de l’association féminine
Rachda, qui a dû quitter le pays
pour fuir le danger islamiste. Pour
sa part, le père de Katia, visiblement très affecté par la disparition
de sa fille, mais aussi par l’attitude
des pouvoirs publics qui ont abandonné, selon lui, les familles victimes du terrorisme islamiste.
KAMEL OUHNIA
●●
Les habitants du quartier
Communal ou hay El Oummal, à Dar
El-Beïda, vivent chaque jour que
Dieu fait dans le stress et la terreur
à cause d’un SDF qui agresse leurs
enfants. Selon les habitants de cette
localité, le SDF s’attaque aux élèves
du CEM Djamal-Sediki et de l’école
primaire Krim-Belkacem. “Ils courent derrière nous et nous terrorise
avec un grand bâton, des pierres et
deux chiens. À chaque fois qu’on
sort de l’école, il nous fait peur”,
témoigne Amine, un collégien.
Selon les dires des habitants, des
enfants ont même été hospitalisés à
cause de lui. “Nous en avons assez
de cet individu étranger à notre
quartier. Il terrorise nos enfants. Les
autorités locales sont absentes et
n’ont rien fait pour évacuer ce SDF
de notre quartier”, a déclaré un père
de famille.
NACER ZERROUKI
HASSI R’MEL (LAGHOUAT)
LES FEMMES AU FOYER
EXPOSENT LEURS TRAVAUX
●● Sur initiative de l’association
Annadjah (réussite), le centre culturel Syad-Laïd a abrité dernièrement
une exposition de travaux manuels
des femmes au foyer de Hassi
R’mel, chef-lieu de daïra distant de
120 km au sud de Laghouat.
L’exposition, qui a duré deux jours,
a coïncidé avec la Journée nationale de la nationalisation des hydrocarbures. Des robes kabyles aux
couleurs chatoyantes, des tapis
berbères, des broderies, des corbeilles fleuries et des gâteaux faits à
la maison ont surpris les visiteurs
de par leur qualité d’exécution et le
savoir-faire de ces femmes au foyer.
“Cette exposition a fait sortir les
femmes au foyer de l’ombre pour
démontrer qu’elles travaillent aussi
chez elles’’, souligne Belaouache
Kahina, avant d’ajouter qu’elle
aimerait bien enseigner aux jeunes
filles de la région ce métier pour peu
qu’ellent réussissent à bénéficier
d’un local à usage professionnel. En
effet, ces activités artisanales
devraient mériter toute l’attention
des autorités locales. Car aider les
femmes au foyer et les jeunes filles
victimes de la déperdition scolaire à
bénéficier d’un local à usage professionnel c’est les encourager à
contribuer à la promotion du patrimoine culturel hérité de génération
en génération.
BOUHAMAM AREZKI
POUR TRAFIC DE FAUX
BILLETS À BLIDA
DEUX MALIENNES
SOUS LES VERROUS
POUR ESCROQUERIE
●● Deux ressortissantes maliennes
ont été mises sous mandat de dépôt
samedi par le procureur près tribunal de Blida, pour trafic de faux
billets, escroquerie et constitution
d’associations de malfaiteurs. C’est
suite à une plainte déposée par un
commerçant que les deux trafiquantes ont été arrêtées par la brigade de police de la daïra de Ouled
Yaïche après avoir tenté de l’escroquer. Les Maliennes, qui maîtrisent
la magie, lui auraient proposées de
ramener 5 à 10 millions de centimes
pour qu’ils soient doublés en un
tour de magie contre une somme
d’argent.
K. FAWZI
20
L’ALGÉRIE PROFONDE
Mercredi
2 mars 2011
BRÈVES
D E
L ’ E S T
CONSTANTINE
LES HÔTELS IBIS
ET NOVOTEL SERONT
RÉCEPTIONNÉS
EN JUILLET
SÉTIF
SAISIE DE 3 KG DE KIF
●● Les éléments de la brigade de
gendarmerie de Sétif sont parvenus avant-hier à arrêter quatre
personnes à bord d’un véhicule
touristique, en possession de 3
kilogrammes de kif traité. Les mis
en cause qui étaient poursuivis
depuis plusieurs jours ont été
appréhendés en flagrant délit et
ont été présentés devant le juge
d’instruction de Sétif qui a ordonné de les placer sous mandat de
dépôt.
F. SENOUSSAOUI
CETTE COMMUNE A POURTANT DES POTENTIALITÉS INDÉNIABLES
Berrahal a-t-elle raté
son rendez-vous avec
le développement ?
Réputée pour ses
délicieuses brochettes,
la ville de Berrahal,
carrefour entre
Constantine, Skikda et
Annaba, située à 30
kilomètres à l’ouest du
chef-lieu de wilaya, est
devenue un grand
centre urbain autour
duquel gravitent
quelque 924
exploitations agricoles,
qui font toujours sa
fierté.
utrefois appelée Souk El-Had
A (marché du dimanche), où est
née l’une des premières figures de
la résistance contre l’occupation
française, durant les années 1830,
en l’occurrence cheikh Zeghdoud,
puis Aïn Mokra (Aïn Omerkha, pour
les habitants de la localité), sous
l’occupation française, et Berrahal
à l’indépendance, cette ville a
connu depuis une véritable métamorphose dans tous les domaines.
Elle s’est érigée, ainsi, en ville
satellite de la métropole Annaba.
Par sa situation géostratégique et
l’attrait qu’elle a suscité au début
des années 2000, cette ville cheflieu de daïra s'est peuplée de
manière exponentielle et a fait, en
l'absence d'une urbanisation planifiée, l’objet d’un trafic gigantesque
du foncier. Comble de l'ironie, cette
commune qui se targue d’être la
seule de la région à s’être débarrassée des bidonvilles n’aura pas
échappé au phénomène tout aussi
embarrassant de la construction
illicite. Un phénomène qui s’expliquerait, aux dires des membres de
l’APC que nous avons rencontrés,
par l’absence de gestionnaires à la
tête de l’agence foncière intercommunale durant plus d’une décennie
qui a favorisé le désordre ambiant.
Une situation qui s’est prolongée
favorisant bien des dépassements
à travers l’ensemble de la daïra et
qu’il sera très dur de redresser au
vu des abus constatés, reconnaît
l’un d’entre eux.
Plaie ouverte depuis des
années, la construction illicite a, en
effet, atteint des proportions alarmantes, aujourd'hui, dans certaines
communes dépendant de Berrahal.
Certains parlent d’une véritable
“ruée” sur les poches constructibles
avec ou sans l’aval des responsables locaux. “Le nombre des
constructions illicites érigées, et notamment au niveau de la cité Sidi-Ali sur les
hauteurs de Berrahal, à la cité
Kalitoussa ou au quartier de Tacha, en
maintenant onze années, dépasse et de
loin celui réalisé depuis l'indépendance,
soit depuis plus de 45 ans”, estiment
des riverains. Pour juger de la gravité de la question, une simple virée
du côté de Sidi-Ali est édifiante.
Le visiteur ne peut qu’être impressionné par le nombre de bâtisses
réalisées avec piliers et dalles en
béton, mais n’ayant pas le moindre
La région n’a pas échappé
au phénomène
de la construction illicite.
document autorisant leur construction. Le lieu choisi pour ce type
d’habitat est généralement situé
loin des regards indiscrets (entre la
forêt séparant Berrahal et Oued ElAneb). Autrement dit, des terrains
propices à l’implantation de
constructions sans être dérangé.
Même aujourd’hui, le trafic du foncier attire les gens tels des charognards autour d’une proie. Une
situation où les “kachara” (courtiers
informels), les entrepreneurs en
bâtiment et surtout les “clients” qui
débarquent des différentes wilayas
limitrophes, notamment de Skikda
et de Souk-Ahras, y trouvent leur
compte.
TRAFIC FONCIER
Mieux encore, un véritable réseau
spécialisé dans la construction de
baraques s'est constitué à Berrahal
et propose à qui en veut des “lots”
à des prix oscillant entre 15 et 30
millions de centimes, en fonction
du relief du terrain et de leur position par rapport aux localités avoisinantes. Les habitants affirment
qu'aucun lot n'a été attribué officiellement dans cette zone depuis
l’année 1995, mais cela n’a pas
empêché quelques personnes aux
“reins solides” de se faire régulariser.
Principale raison de la venue dans
cette ville à vocation agricole, sa
zone industrielle où la sidérurgie
plus que toute autre activité a pris
forme à la faveur de la mise en
place d’un laminoir à fil et rond, la
liant ainsi à El-Hadjar, fief de la
métallurgie algérienne.
Ciblée, en 2009, par une opération de réhabilitation pour un montant de 20 milliards de centimes,
cette zone a fait l’objet d’une
extension de quelque 11 hectares,
pour l’implantation d’une trentaine
d’autres unités économiques, ce
qui pouvait contribuer à la résorption du chômage dans la région.
Force est de constater malheureusement sur le terrain que ladite
zone industrielle de Berrahal n’a
Liberté
●● “Constantine a un grand avenir dans le secteur du tourisme,
notamment avec la réalisation des
nouveaux hôtels et la mise en
valeur de ses sites touristiques”, a
déclaré, avant-hier, le ministre du
Tourisme et de l’Artisanat, Smaïl
Mimoune, en marge de sa visite de
travail dans la wilaya. D’autant
que la construction des hôtels
demeure l'une des priorités pour
développer ce secteur, selon la
stratégie du ministère qui prévoit
d'augmenter le nombre de touristes
à
l'horizon
2015.
Concernant ce point, la capitale de
l’Est va passer d’une capacité de
14 000 à 32 000 lits d’ici à 2015, a
précisé M. Mimoune. Après une
halte à la Chambre des arts et des
métiers
de
Constantine,
le
ministre s’est rendu sur le chantier de construction des deux
hôtels, à savoir Ibis et Novotel,
situés en plein centre de la wilaya.
“La livraison de ces deux hôtels
d’une capacité de 600 chambres
est prévue entre les mois de juin
et de juillet prochains”, a affirmé
le chef du projet au premier responsable du secteur. Lors de cette
visite, la deuxième à Constantine
depuis sa nomination à la tête du
secteur du tourisme et de l’artisanat, Smaïl Mimoune a visité plusieurs chantiers, comme l’hôtel El
Hussein, à la nouvelle ville AliMendjeli. Concernant le nouveau
système de production locale, mis
en place en 2008, “il vise à rassembler tous les artisans. Dans ce
système, qui sera appliqué dès
cette année, ils auront la priorité
pour bénéficier des marchés
publics”, a expliqué M. Mimoun.
Tout en ajoutant que “la Chambre
nationale des arts et des métiers
prendra en charge le problème du
manque de matières premières
pour les artisans en dinanderie,
qui seront importées d’Iran, dès
cette année, avant de les fabriquer
nous-mêmes”. “Pour cette année,
on a fait un bon de commande de
50 tonnes pour les besoins nationaux”, a déclaré un responsable
au niveau de cette chambre.
Notons que pas moins de 70 artisans en dinanderie sont inscrits
au niveau de la Chambre de commerce de la wilaya, alors que le
nombre de ceux qui travaillent
dans le marché informel dépasse
400 artisans. Par ailleurs, le programme de développement du
secteur du tourisme donnera également lieu à la réhabilitation de 68
unités étatiques. “Une estimation
de 45 milliards de dinars pour la
réhabilitation et la modernisation
des hôtels et les stations complexes étatiques.” Ajoutant que 11
hôtels sont déjà en chantier, dont
9 situés au sud du pays et 2 autres
à Alger, comme l’hôtel Aurassi qui
sera achevé en juillet prochain.
“Notre objectif est d’arriver à 165
000 lits d’ici à 2015 ; et on compte
beaucoup sur les investisseurs
algérien”, a conclu le ministre.
SOUHEILA BETINA
LIBERTE
pas répondu aux attentes de ses
concepteurs, les unités de production annoncées en grande pompe à
l’époque par des promoteurs venus
des coins les plus reculés du pays
n’ayant pas vu le jour.
Celles qui ont été créées se sont
transformées, au fil des ans, en vulgaires points de distribution de
matériaux de construction, si elles
n'ont pas été fermées par leurs propriétaires faute d'avoir pu faire face
aux échéances de remboursement
des crédits qu'ils ont pour la plupart contractés auprès de banques
étatiques.
Les véritables usines à tourner
actuellement se comptent sur les
doigts d’une main, et nul ne peut
jurer de la venue de nouveaux
investisseurs pourvoyeurs d’emplois dans cette commune aux
potentialités immenses. “Dotée
d’atouts indéniables, la ville de Berrahal
peut jouer facilement son rôle de nouveau
pôle d’attraction avec le Grand Annaba,
qui regroupe El-Hadjar, Sidi-Amar, ElBouni et Annaba”, estime le sénateur
Dib Noureddine, originaire de la
région et farouche défenseur de la
localité. “En comparaison avec les
autres communes que compte la wilaya,
les perspectives de développement dans les
domaines de l'industrie de transformation
et de l'agriculture existent bel et bien à
Berrahal, et il est du devoir de chacun
d’en tirer le maximum de profits pour la
communauté”, considère-t-il. Et
d’ajouter que lesdits programmes
ont concerné, à la faveur du dernier
programme RHP, par exemple, une
superficie totale de 18 019 hectares regroupant une population de
plus de 20 000 habitants au total
repartis entre 4 agglomérations.
Tout aussi convaincu de l’essor
indéniable que peut prendre cette
commune, le président de l’APC de
Berrahal parle, quant à lui, de ces
milliers de logements qui ont été
livrés durant les dernières décennies et surtout du projet de gare
intermodale qui prolongera la station SNTF à celles des bus et des
taxis, toutes trois en cours de réalisation. Avec un geste de dépit, le
P/APC se dit désolé que le projet de
mise en valeur du lac Fezzara, cette
dépression naturelle, qui fait partie
du territoire de sa commune, n'ait
pas abouti. Inauguré en 1999 par le
chef de l'État, le projet de mise en
valeur des terres du lac de Fezzara
devait, pour un coût de 333 437
000 DA, favoriser le développement de 4 370 ha sur les communes rurales de Berrahal, ElEulma et Chorfa, dans la wilaya
d'Annaba, rappelons-le.
Ce périmètre qui aurait pu permettre le développement, entre
autres, d'une zone de pâturage
pour un cheptel évalué à 3 000
têtes d'ovins appartenant aux riverains et aux transhumants, s'est
heurté à de multiples contraintes
d'ordre majeur, notamment celle
liée à une stagnation d'eau prolongée au niveau des zones de basfond et est actuellement à l'abandon.
B. BADIS
LE DIRECTEUR RÉGIONAL DU TRÉSOR
DE SÉTIF NOUS ÉCRIT
●● “Dans votre édition du vendredi 25-samedi 26 février 2011, à la
page 8 et sous le titre "Il exigeait des commissions sur les marchés : le
trésorier des hôpitaux écroué". Sachant que l’agent incriminé est le trésorier des hôpitaux, lequel ne représente que lui-même, et considérant
que le directeur régional du Trésor est le seul représentant légal de la
direction régionale du Trésor, l’information telle que rédigée prête à
équivoque et porte préjudice à l’intégrité et à la probité du directeur
régional, voire elle pourrait même être interprétée en tant que propos
tendancieux envers ce même responsable.”
L’ALGÉRIE PROFONDE
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
MISE À NIVEAU DES PME
BRÈVES
M A S C A R A
2 700 entreprises
concernées à Oran
D E
EFFERVESCENCE
DEVANT LA DAÏRA
●●
Une
effervescence
inhabituelle régnait en cette
matinée du lundi devant le siège
de la daïra de Mascara, motivée
par la présence massive de
citoyens des deux sexes et de
tous âges. Ces résidents se
sont présentés à l’effet de
déposer leur dossier pour
l’attribution
de
logements
sociaux. “Toute cette attente
pour remettre en mains propres
nos dossiers. Certains sont
rejetés car jugés incomplets et
si toutes les pièces sont
réunies, les dossiers sont
acceptés et des accusés de
réception nous sont remis”,
devait nous dire un postulant.
“Je suis ici depuis 9 h du matin,
il est 11 h et j’espère que mon
tour arrivera avant la fin de
l’après-midi sinon je serais
contraint de revenir lundi
prochain”.
Les candidats
accompagnés parfois de leurs
enfants, dossiers en main
attendaient patiemment sous le
soleil devant l’entrée du siège
de la daïra et sous la
surveillance du service d’ordre.
A.B.
Le passage à l’étape
pratique du programme
national de mise à
niveau inclura quelque
2 700 petites et
moyennes entreprises
(PME) dans la wilaya, a
indiqué, lundi, à Oran,
le directeur général de
l’Agence nationale de
développement de la
PME (ANDPME).
ntervenant devant les commer-
I çants, les industriels et les opé-
La création de 200 000 PME
est prévue d’ici 2014.
mé le directeur de l’ANDPME. Ce
sont surtout la formation et le
renouvellement des équipements
qui permettront à l’entreprise algérienne de s’arrimer aux nécessités
de l’Organisation mondiale de
commerce (OMC). “L’Algérie doit
impérativement sortir de la zone de danger pour pouvoir prétendre à une compétitivité mondiale de la PME en tenant
compte de son professionnalisme”, a
affirmé Bounedjah Fathallah. Il
donnera un aperçu sur la création
d’une PME à Dubaï qui ne nécessi-
ix mille huit cent trente et un
dont 4 868 nouveaux ont rejoint dimanche dernier
les 19 centres de formation professionnelle et d’enseignement professionnels que compte la wilaya
et ce, au titre de la deuxième rentrée de la formation professionnelle de l’année 2011. Pour ce qui est
de la répartition des stagiaires, l’on
saura que pour répondre à une
demande croissante pour une formation
professionnelle
par
apprentissage, la direction de
wilaya propose aux jeunes 70 spécialités dans différents métiers,
notamment l’agriculture, les arts et
industries graphiques, l’artisanat
de service et traditionnel, bois
d’ameublement, le bâtiment et travaux publics, l’informatique, les
métiers de l’eau et de l’environnement et les techniques audiovisuelles ainsi que quatre nouvelles
spécialités relatives au contrôle et
l’emboîtage des dérivés du lait, en
te que six minutes alors qu’il faudrait deux mois en Algérie. C’est
une question de vitesse qui doit
faire l’objet d’une véritable politique de sensibilisation auprès des
très petites entreprises (TPE) qui
emploient communément entre
deux et trois personnes. En 2010,
seulement 42 PME ont pu bénéficier d’une mise à niveau dans la
wilaya d’Oran. Durant l’année en
cours, une moyenne de 35 dossiers
ont été retirés alors que dans le
même temps, 10 dossiers ont été
déposés au niveau de la direction
de wilaya de la PME et de
l’Artisanat pour une mise à niveau.
Il reste à espérer que l’ouverture
d’une annexe de l’ANDPME au
quartier de Boulanger sera le catalyseur d’une prise de conscience
des opérateurs économiques de 11
wilayas de l’ouest du pays où
toutes les facilités leur seront
accordées, assurent les responsables du programme national de
mise à niveau.
K. REGUIEG-YSSAAD
FORMATION PROFESSIONNELLE À L’OUEST
Des centaines de nouveaux apprenants
à Aïn Témouchent
es centaines de nouveaux
ont rejoint ce
dimanche les différents CFPA ainsi
que l’INSFP qui a abrité la cérémonie officielle de cette rentrée –session de février -placée sous l’équation ‘‘formation-ordre économique’’.
Pour la réussite de cette rentrée,
D apprenants
4 nouvelles spécialités
à Sidi Bel-Abbès
D stagiaires
D. R.
rateurs économiques de la région
Ouest, Bounedjah Abdelafattah a
réitéré son engagement quant à la
concrétisation du programme de
mise à niveau des PME à travers le
territoire national. La création de
200 000 PME à l’horizon 2014 a été
particulièrement mise en évidence
par le responsable de l’ANDPME.
Grâce à l’éclosion de ces creusets
de travail, l’État compte créer plus
de trois millions de postes d’emploi à travers le pays, a annoncé le
même responsable. Il soulignera, à
cet effet, l’importance de l’encadrement algérien au profit des PME
dans le cadre du programme de
mise à niveau lancé il y a un mois.
La mise à niveau qui est la méthode de mise en place d’un système
complet permettant la pérennité et
la connaissance de l’entreprise en
améliorant sa compétitivité, touchera 20 000 entreprises au niveau
national. Le responsable local ainsi
que le directeur général ont expliqué les modalités et les avantages
du programme de la mise à niveau.
Dans ce contexte, les aides financières au profit des PME désireuses
de s’affranchir bénéficient d’un
pré-diagnostic ou diagnostic (500
000 et/ou 2 500 000 DA), dont
l’amortissement est assuré par l’aide publique qui couvrira 80% du
montant de l’opération. Le programme d’accompagnement de ce
projet est doté d’un budget de 5
milliards de dollars, soit l’équivalent de 386 milliards de DA, a affir-
formation résidentielle et la gestion hôtelière et agence de voyage
en apprentissage. Ces dernières,
selon la directrice de wilaya de la
formation professionnelle sont
réparties entres cinq types de formation, à savoir la formation résidentielle, l’apprentissage, les cours
du soir, les formations conventionnées et la formation des femmes
aux foyers. En matière d'infrastructures, 5 300 postes de formation
ont été prévus pour cette rentrée.
Pour l'encadrement, la direction de
wilaya a dégagé un total de 835
postes budgétaires et 18 postes de
contrat d'insertion des diplômés.
Dans le volet partenariat, les établissements de formation professionnelle ont enregistré pour cette
session 16 stagiaires étrangers,
issus de 05 nationalités différentes
inscrits, surtout pour l’obtention
du diplôme de technicien supérieur
dans différentes filières.
A. BOUSMAHA
une réunion de la commission
mixte ayant regroupé les responsables de la direction de la formation professionnelle et de l’apprentissage et ceux de l’éducation
nationale de la wilaya de Aïn
Témouchent s’est déroulée au
cours de ce mois, laquelle fut
consacrée à l’orientation des
élèves. Un programme d’information et de communication a été
élaboré à cet effet pour permettre
à un grand nombre d’élèves des
cycles du moyen et du secondaire,
s’ils le désirent, de suivre une formation dans la filière de leur choix
et ce, en collaboration avec le secteur de l’éducation.
En effet, selon Kaddour
Mouffok Zenagui chef de service
organisation et suivi auprès de la
DFP de la wilaya de Aïn
Témouchent, le nombre de postes
de formation ouverts pour cette
21
session est de 3 724 dont 1 305
pour la formation résidentielle,
répartis sur 52 filières, 934 postes
par le biais de l’apprentissage, 455
postes de qualification répartis à
travers 19 filières réservés aux
cours du soir, 670 postes destinés
aux femmes au foyer et enfin 360
postes répartis sur 15 filières sont
prévus à l’intérieur des établissements pénitentiaires.
La durée de la formation est de
18 mois pour les stagiaires du
niveau de 9e AF et 4e AM sanctionnée par un certificat de maîtrise
professionnelle (CMP), de 24 mois
pour les stagiaires du niveau de 2e
AS sanctionnée par un brevet de
qualification technique (BT) et
d’une durée de 30 mois pour les
stagiaires qui ont un niveau de 3e
AS sanctionnée par un brevet de
technicien supérieur (BTS).
M. LARADJ
DÉCOUVERTE
D’UN CADAVRE
À OUED EL-HAMMAM…
●● Le cadavre d’un jeune
homme, identifié comme étant
M. K., âgé de 18 ans a été
découvert samedi dernier vers
18 h au douar Chorfa par des
citoyens de passage, flottant à
la surface de l’eau de l’Oued ElHammam
de
Bouhanifia.
Aussitôt alertés, les éléments
de la Protection civile se sont
rendu sur les lieux pour
procéder à l’évacuation de la
dépouille vers la morgue de la
ville thermale et une enquête a
été ouverte par les services de
sécurité afin de déterminer les
causes et les circonstances de
cette noyade.
A. B.
…ET UN AUTRE
DANS UN HÔTEL
DE BOUHANIFIA
●● Le corps sans vie d’un
homme non encore identifié,
âgé toutefois de 45 ans a été
découvert dans la chambre d’un
hôtel
de
Bouhanifia
ce
dimanche matin vers 10 h. Les
éléments de la Protection civile
ont transporté la dépouille de la
victime à la morgue de la ville et
une enquête est ouverte pour
élucider cette mort.
A. B.
CHUTE D’UN JEUNE
HOMME À MOHAMMADIA
●● Un jeune homme présenté
comme étant un malade mental
répondant aux initiales de H. M.,
âgé de 35 ans a fait samedi vers
15 h une chute du haut d’une
falaise au douar Djebbour. La
victime eu un déplacement de
l’épaule et de sérieuses
blessures aux bras. Les
pompiers se sont déplacés sur
place pour faire évacuer la
victime
à
l’hôpital
de
Mohammadia pour les soins.
A. B.
2 929 NOUVEAUX STAGIAIRES À TIARET
e coup d’envoi de la session de
février du secteur de la Formation
professionnelle a été donné ce
dimanche à partir de l’Institut
national spécialisé, nouvellement
érigé à Sénia, sur la route de
Sougueur et inauguré à l’occasion.
Au total, 2 929 nouveaux stagiaires
et apprentis, dont 1 035 de sexe
féminin, sont attendus sur les bancs
de différents centres de formation et
enseignement professionnels de la
wilaya, caractérisés par 15 filières
regroupant 34 spécialités. Les
L
nouvelles inscriptions s'articulent
autour de 1 315 stagiaires en mode
résidentiel, 1156 dans le volet
apprentissage et 458 inscrits pour les
cours du soir. Ainsi, les effectifs,
pour le compte de l'année en cours,
atteignent 11 284 stagiaires dont 4
691 pour la formation en mode
résidentiel, 5 053 pour la formation
par voie d'apprentissage et 834
stagiaires inscrits pour les cours du
soir. On note également
l'incorporation de 120 jeunes de
moins de 20 ans, 130 stagiaires de la
classe spéciale, dont des détenus et
300 femmes au foyer. En matière
d’encadrement des centres, la
direction concernée fait état de 69
nouveaux postes budgétaires dont
34 pour le recrutement des
professeurs aux centres de formation
professionnelle et 35 pour les
éducateurs de premier et deuxième
niveau. Selon les responsables du
secteur, ce département a acquis 20
équipements modernes au profit des
nouveaux établissements.
R. SALEM
22
Mercredi
2 mars 2011
COURRIER DES LECTEURS
LIBERTE
info@liberte-algerie.com
Cet espace est le vôtre, envoyez-nous votre courrier à l’adresse du journal ou par e-mail.
À quand le respect
et la protection des droits
de l’homme en Algérie ?
e 10 décembre 2010 est un
universel
qui
célèbre la protection des droits
de l’homme, dont la convention
a été ratifiée par l’Algérie, à l’instar d’autres pays, dans le cadre
de la préservation et la protection des droits des citoyens que
notre Constitution est censée
protéger.
À travers cet article, je mets
en évidence le caractère absolument éhonté de l’utilisation de
l’institution judiciaire par des
magistrats qui établissent en
toute partialité des jugements
honteux, pour me détruire, de
détruire une famille et commettre
le crime de la destruction morale,
économique et sociologique.
Cette cabale judiciaire est en
relation directe avec les révélations faites sur la corruption et le
dysfonctionnement de la SNTF,
société dans laquelle j’ai exercé
durant 34 ans. Je l’ai fait en ma
qualité de travailleur cheminot et
citoyen algérien, dans le droit fil
des orientations des pouvoirs
publics qui avaient interpellé les
citoyens de les aider dans le
combat qu’ils mènent contre
l’éradication de ce fléau, un virus
qui gangrène des individus avides
de profits illégaux.
Aujourd’hui, je mets en évidence les faits en faisant référence à la journée du 10 décembre
2010 pour attirer principalement
L événement
l’attention du président de la
République,
M.
Bouteflika,
M. Belaïz et M. Ouyahia sur la
cabale judiciaire fomentée par
des robes noires qui n’hésitent
devant rien pour instrumentaliser
les institutions de l’État, me martyriser en ignorant les bases fondamentales de la convention
ratifiée protégeant nos droits.
Confronté aux circonstances
d’abus d’autorité, d’injustice, de
trafic d’influence, un scénario
des plus abjects est échafaudé et
mis à exécution dans le seul but
de spolier mes droits légitimes,
réglementaires, me condamner et
me faire taire afin de ne plus
déranger les plans sordides de
ceux qui les ont concoctés, en
s’autorisant une volonté de
nuire.
Devant cette situation, je n’ai
d’autre salut que celui de
m’adresser à l’ultime juridiction
de ces mêmes pouvoirs publics.
Je leur précise que la justice a
déjà statué sur des décisions de
jugements définitifs de relaxe en
ma faveur dans l’affaire de diffamation qui m’a opposée à mes
adversaires.
Comme elle a statué sur la
régularisation de mes droits légitimes et réglementaires, se
conformant aux travaux de la
commission paritaire de la SNTF,
instituée à cet effet, les documents fournis faisant foi. Il se
trouve que malgré ces décisions
qui ne souffraient d’aucune
ambigüité, je suis victime d’une
injustice démesurée, d’une hogra
amplifiée qui relèvent d’un délire
machiavélique, d’un plan ourdi,
scientifiquement orchestré par
des magistrats dont le principal
objectif est de me mettre hors
d’état de nuire.
Victime
d’une
effroyable
machination,
ces
auxiliaires
véreux de l’État qui salissent et
déshonorent les institutions
qu’ils représentent, fabriquent
des jugements farfelus, au profit
de ceux qui dilapident les derniers de la SNTF, ceux qui s’octroient des avantages multiples
et divers en inadéquation de la
réglementation de la société. Je
détiens les preuves que je mets à
la disposition de qui de droit. Je
sollicite par conséquent l’intervention des pouvoirs publics,
notamment celle de M. le président de la République, afin que
mes droits urgents me soient
rendus et faire cesser la cabale
judiciaire instrumentalisée par
des commis de l’État qui utilisent
les symboles de la nation pour
exécuter leurs sales besognes.
M. Saïdi Mohamed
Cité Eucalyptus, Bt 5 Esc. C
Rampe Louni Arezki, HauteCasbah-Alger
DEMANDE D’AUDIENCE
e suis victime d’injustice, de hogra, de harcèlement et d’abus
de pouvoir. Tous mes droits ont été bafoués et c’est pour ces
causes là que j’ai formulé plusieurs requêtes depuis 2008 avec tout
mon dossier à votre excellence M. le président de la République
ainsi qu’à tous les responsables concernés par mon cas. Hélas,
jusqu’à ce jour, je n’ai rien reçu alors que je suis en train de vivre
le calvaire, moi et ma famille. M. le président, vous êtes le garant
de notre République et notre Constitution et c’est pour cette raison
que je viens vous relater mon sort en tant que victime d’injustice et
de hogra. J’ai toutes les preuves concernant mon cas où tous les
vices ont été appliqués uniquement pour me massacrer, même la
Constitution a été piétinée par des hommes de loi. Des gens qui ne
respectent ni la mémoire de nos chouhada, ni le pays avec sa
Constitution, ni les lois de la République, ni le peuple. Ils imposent
la loi du plus fort. Je vous demande, M. le président de la
République de m’accorder un peu de votre temps pour que je puisse retrouver mes droits parce que personne ne pourra m’aider sauf
les hommes honnêtes et intègres qui savent respecter leur pays et
le serment fait à nos chouhada. Il ne me reste plus qu’à implorer le
bon Dieu pour que ma requête vous soit transmise pour pouvoir
être tranquille et mourir en paix par ce que je suis malade et
condamné à mourir d’un instant à l’autre. Alors de grâce, aidez un
pauvre citoyen qui a été ruiné, humilié et condamné abusivement à
retrouver sa liberté, son honneur et ses droits.
Rachedi Miloud
Coopérative Mohamed-Rassem
n° 392 Bir El-Djir –Oran
J
VICTIME D’UNE HOGRA
SUR NOS TERRES
ous portons à votre connaissance, M. le président de la
République que nous faisons l’objet
d’un pillage de sable sur notre propriété agricole sise au village de
Timiza Loghbar bas sur le lieu dit
“Maghnia”, commune de Tizi Ouzou
par un groupe de personnes munis
de leurs engins (pelles mécaniques
et brouettes). Au début, nous
sommes intervenus sur les lieux afin
de raisonner ces gens et trouver un
terrain d’entente à l’amiable, mais
quelle fut notre déception de constater leur refus de quitter les lieux, tout
en nous menaçant avec des armes
blanches, et de ne pas entraver leur
travail qui est allé jusqu’à détruire les
gaviots existants a la lisière auquel
N
l’État algérien a dépensé des
sommes faramineuses pour sa réalisation. Nous avons adressé une
lettre à M. le wali de Tizi Ouzou le
28/06/2010 sans réponse, une autre
à M. le directeur de l’hydraulique de
cette wilaya le 29/06/2010 avec une
réponse nous signifiant de saisir
nous-même la justice et une lettre
adressée au procureur de la
République près la cour de Tizi
Ouzou le 06/10/2010 toujours sans
réponse. Pour cette raison, nous
vous prions M. le président de la
République de bien vouloir nous
remettre dans nos droits les plus
absolus.
Membres de la famille
Mahiout Tizi Ouzou
Réclamation et compte-rendu sur la situation de l’hôpital de Laghouat
ermettez-nous, M. le ministre de la Santé
P de vous informer que l’hôpital surnommé
Bouigue de la wilaya de Laghouat fait l’objet
d’une très mauvaise prestation médicale sur
l’ensemble des services concernés notamment dans les urgences.
Les praticiens docteurs font fi des
malades venus de toutes parts dans un état
catastrophique (accident de la route, femme
enceinte sur le point d’accoucher avec
hémorragie, blessures graves) qui subissent le
mépris et la négligence caractérisée des
médecins sur site soit en permanence, soit
dans d’autres secteurs d’activités. Les médicaments se prodiguent uniquement pour
ceux qui ont des connaissances sur site ou
ayant des passe-droits. Pour ne citer qu’un
cas particulier celui d’un accidenté dans un
coma profond qui n’a pas fait l’objet d’une
visite d’un médecin durant quelques jours et
le résultat de cet état de fait : il a été dévoré
par les vers tout le long du côté sur lequel il a
été déposé, sans suite. Un certain temps où il
n’ y a avait aucune liquidité au niveau des PTT,
les divers patients qui nécessitent une prise
en charge particulière vu qu’ils n’ont pas de
liquidités pour acheter des médicaments, le
médecin de garde fournit une prescription
médicale et l’envoie balader avec ses souffrances (imaginez l’état d’esprit de ce malade)
(l’homme en question est décédé suite à un
traumatisme crânien et le médecin lui a prescrit une ordonnance avec comme prescription : une injection, comme pour les simples
maux de têtes à acheter dans une pharmacie
du coin !) Le directeur de l’hôpital stipule que
ce dernier est fourni de tous les médicaments
indispensables pour les diverses urgences,
chose absolument fausse vu l’état des choses
qu’on constate de jour en jour sans oublier
l’hygiène et la propreté des lieux ou à coup
sûr on attrape des maladies nosocomiales sur
ce site (logiquement on rentre malade et on
sort guéri) certes, nous n’oublions pas que le
civisme des citoyens est en quelque sorte
NOUS DEMANDONS LA RÉGULARISATION
DE NOTRE SITUATION
ermettez nous, M. le président de la République de
vous informer que depuis 1950, nous occupions
des habitations précaires érigées par le colonialisme
français, comme une cité transitaire en simple rez-dechaussée couvertes de toiture en tuile rouge, au
centre ville de la capitale pour ne pas dire au cœur de
la capitale dépendant de la commune de Oued
Koriche, limitrophe des communes d’El Biar, Alger
centre, Bouzareah, Casbah et Bab El Oued. Viendra
malheureusement la journée du 18 juillet 2010 où la
majorité des familles de la cité en question ont été
relogées à l’exception d’une trentaine de familles
exclues pour des raisons et motifs équivoques.
Actuellement, nous vivons dans des locaux du rezde-chaussée des immeubles sous des conditions climatiques insupportables en cette période hivernale
P
PS/LES
et sans commodités nécessaires, où nous avons
passé tout le mois sacré du Ramadhan et Aïd el Fitr
et AÏd el Adha, Mouharem et Achoura, tout le monde
est malade surtout les vieilles personnes et les petits
enfants. Est-ce que réellement l’objectif de radicaliser
les bidonvilles et l’habitat précaire est de jeter des
familles dans la rue ?. Au niveau du territoire national, des familles occupant des constructions illicites
ont été prises en charge. Notre espoir après plus
d’une soixantaine d’années de souffrance est que
notre pays nous rétablisse dans nos droits maintenant que nous sommes dans la vie. Nous espérons
M. le président trouver la sérénité et une justice pour
une solution à notre malheur.
Les habitants de la cité Beaucheraye
Oued Koriche-Bab El-Oued Alger
LETTRES ÉCRITES EN ARABE ET LES MANUSCRITS ILLISIBLES NE SONT PAS ACCEPTÉS.
LES LETTRES RETENUES DOIVENT ÊTRE IMPÉRATIVEMENT ACCOMPAGNÉE
DE LA PHOTOCOPIE DE LA CNI.
“responsable” des détériorations de cet hôpital
où tout le monde converge vu la passivité et
la négligence des gardiens de jour comme de
nuit. Nous sollicitons de la part des autorités
concernées de voir la situation de cet hôpital
Bouigue de la wilaya de Laghouat pour remédier aux états de fait relatés ci-dessus. Nous
espérons que notre requête portera un vif
écho auprès des responsables concernés
pour une solution aux problèmes relatés plus
haut. Dans l’attente qu’une enquête approfondie soit menée sur ce site pour remédier à
cette situation qui a assez perduré et ce
depuis fort longtemps.
Les habitants de la wilaya de Laghouat
Demande d’intervention
’ai l’honneur de me diriger à
J votre excellence M. le président
de la République afin de vous
demander de bien vouloir intervenir auprès des autorités françaises
pour que la loi concernant le droit
de visite qui m’a été accordé par la
justice algérienne soit appliquée.
Cette seule décision de justice
rendue en ma faveur après la restitution de l’enfant bien sûr, son
application me paraît très difficile
puisque le ressortissant français
Jacques Scharbook me refuse carrément ce droit de visite après
avoir quitté définitivement l’Algérie
et son gouvernement ne se mêle
que dans l’intérêt de ses citoyens,
contrairement à ce que j’avais vécu
dans mon pays à cause de cette
affaire. Je porte à votre connais-
sance M. le président que je n’ai
jamais pris contact avec la petite
Safia Yousfi depuis qu’elle a été
“kidnappée” par la police algérienne
le 15 mars de 2009 suite à des
décisions de justice plutôt politiques que juridiques.
Si M. le président français
Nicolas Sarkozy a tenu à vous
remercier personnellement l’an
dernier après cette restitution illégale de l’enfant, il est de votre
devoir en tant que premier magistrat du pays d’intervenir auprès de
ce dernier pour que cette décision
rendue par la justice algérienne et
ce droit d’autrui soit respecté et
appliqué.
Bennekrouf Safia
16, rue Boutaleb Belkheïr,
Carteaux- Oran
SPORTS
LIBERTE
Mercredi
2 mars 2011
RÉUNION DU BUREAU FÉDÉRAL DE LA FAF
Les plaintes contre Hannachi retirées
e bureau fédéral de la FAF s’est réuni, lundi
passé, au Centre national technique du football de la Fédération algérienne de football, sous
la présidence de M. Mohamed Raouraoua.
Plusieurs décisions ont été prises concernant différents sujets ayant trait aux championnats professionnels (Ligues 1 et 2), le conflit FAFHannachi, le projet du système de compétition
pour la saison prochaine et l’organisation de la
CAN (U20). D’emblée, les membres du BF ont
tenu à féliciter M. Raouraoua à l’occasion de son
élection au comité exécutif de la Fifa. Les
membres du bureau fédéral ont décidé, à une
écrasante majorité, de retirer les plaintes déposées contre M. Hannachi, président de la JSK.
Cette décision est motivée par le fait que
M. Raouraoua veut préserver la sérénité au sein
du mouvement footballistique algérien. L’on se
rappelle, en effet, que la haute instance fédérale
avait traduit M. Hannachi devant le tribunal
suite à ses dernières déclarations à la presse au
cours desquelles il avait accusé la FAF de vouloir
nuire au club kabyle après que l’instance dirigée
par le président Raouraoua eut sommé la JSK de
rembourser les frais de l’affrètement du vol spécial ayant assuré son transport au Nigeria, à l’occasion de la Ligue des champions d’Afrique. Le
premier responsable de la formation du
Djurdjura, Moh-Chérif Hannachi, retrouvera son
droit de représenter la JSK lors des réunions officielles, après avoir écopé d’une sanction de deux
ans, et ce, suite à la décision de la FAF de “geler”
les suspensions des présidents, joueurs et autres
arbitres. D’ailleurs, le BF soumettra cette proposition lors de sa prochaine réunion prévue le 28
mars à Annaba. Du coup, le gardien Mezaïr (suspendu deux ans) pourra rechausser ses crampons à partir de l’exercice prochain. Par ailleurs,
un projet, concernant le système de compétition
pour la saison prochaine des championnats professionnels, sera présenté lors de l’assemblée
générale ordinaire de la FAF, prévue le 28 de ce
mois à Annaba, au cours de laquelle les bilans
moral et financier seront soumis à l’approbation
mière journée de la phase retour, se déroulera le
15 mars prochain.
L
LA SÉLECTION NATIONALE A’
REPRÉSENTERA L'ALGÉRIE AUX JEUX
PANARABES 2011 DE DOHA.
Par ailleurs, le BF a décidé que la sélection
algérienne A’, constituée de joueurs locaux,
défendra les couleurs du pays à l’occasion du
déroulement des Jeux panarabes dont le coup
d’envoi est fixé au mois de novembre prochain à
Doha (Qatar), a annoncé, hier, la Fédération algérienne de football (FAF), à l'issue de la réunion de
son bureau fédéral.
La FAF a confirmé le départ de Abdelhak
Benchikha de la barre technique de l’équipe A’ et
procédera à la désignation d’un nouveau staff
avant le début de la saison prochaine. Par
ailleurs, le BF a annoncé la création d’une structure appelée Union nationale des footballeurs
professionnels algériens (UNFPA) qui a pour mission de tenir informé l’ensemble des joueurs professionnels des principales tâches de cette
structure.
Liberte
des membres de l’AG. Concernant les dates du
championnat professionnel de Ligue 1, le BF a
annoncé que la 16e journée, c’est-à-dire la pre-
L'ALGÉRIE CANDIDATE
À L'ORGANISATION DU CHAMPIONNAT
D’AFRIQUE U20
Le BF a examiné la possibilité d’organiser le
championnat d’Afrique (U20). La FAF a, du reste,
saisi la CAF, après avoir reçu l’aval du MJS, pour
abriter cette joute à la place de la Libye, secouée
par une grave crise sécuritaire. Au cas où la CAF
donnerait une réponse favorable, l’Algérie
accueillera cette compétition le 16 mars prochain et se désistera de l’organisation de l’édition de 2013 prévue en Algérie, au profit de la
Libye. S’agissant du volet arbitrage, les referees
de l'élite seront en stage de formation du 3 au 5
avril prochain à Alger.
Même les entraîneurs de la FAF effectueront
un stage au mois de juin et ce, pour l’obtention
d’une licence CAF.
NAZIM T.
COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIAL POUR FINANCER LES ÉQUIPES DE FOOTBALL
L’État réserve 5 milliards de dinars
pour aider les clubs professionnels
ans le cadre de la politique de
D soutien au professionnalisme,
l’État, par l’entremise du MJS, vient
de mettre en place le compte d’affectation spécial n°302-03, intitulé
fonds de soutien aux clubs professionnels de football, qui est destiné à financer quatre opérations
liées à l’activité des clubs. Il prendra d’abord en charge à hauteur de
50% les différents déplacements
des clubs à l’intérieur et à l’extérieur. Ce fonds financera également
la construction des terrains d’entraînements pour les clubs. Il prendra aussi en charge les salaires des
entraîneurs des jeunes catégories
et enfin la prise en charge des
jeunes catégories lors de leurs
déplacements à l’intérieur du pays.
L’application de ses importantes
mesures n’entrera en vigueur
qu’une fois ce texte adopté par le
Conseil interministériel, qui déterminera aussi les procédures que
doit suivre l’administration chargée
des sports pour accorder les subventions aux clubs professionnels
de football et pour évaluer l’utilisa-
tion des dépenses de ce compte.
Cet important compte est doté
d’un budget conséquent de 5 milliards de dinars, dès son adoption,
il réglera pas mal de problèmes. Il a
été transmis pour étude au ministère des Finances le 14 février
2011. “Vous voyez qu’on ne ménage
aucun effort pour aider au maximum les
clubs, mais ils doivent savoir que tout est
régi par un règlement qu’on respecte à la
lettre”, nous fera savoir Hocine
Kennouche du MJS. Pour ce qui est
des bus qui seront offerts gratuitement aux 32 clubs professionnels
par le MJS, des correspondances
leur ont été adressées au début du
mois de février 2011 leur demandant de transmettre au MJS trois
factures proforma ne dépassant
pas le montant de 10 000 000 DA
(un milliard de centimes). Le 28
février dernier, le chargé du dossier
des bus nous a exhibé les fax transmis par les clubs ; sept clubs seulement ont daigné répondre à cette
demande. Il s’agit de l’USMB, de
l’ESS, du CABBA, du CRT, du NAHD
et du CAB. Parmi ces clubs, il y en a
ceux qui ont transmis des factures
à hauteur de 1,2 milliards de centimes, voire 1,7 milliards, dépassant de loin le seuil accordé par le
MJS ; une situation qui risque encore de pénaliser les clubs, du fait
qu’ils n’ont pas respecté l’exigence
du MJS. “Le MJS offre des bus gratuitement aux clubs, on leur dit de ne pas
dépasser le milliard de centimes, regardez
comment ils se comportent, comment
voulez que moi je paye demain un bus à
1,7 milliards ?! Ils ne collaborent pas
correctement avec nous, on est coincé avec
ces montants ; on ne peut pas acheter des
bus à ce prix là, pourtant on a bien insisté pour que le milliard ne soit pas dépassé”, ajoute notre interlocuteur. En
ce qui concerne la convention avec
Air Algérie, elle a été signée officiellement le 15 janvier 2011 par les
deux parties, (la convention nous a
été exhibée), mais ne peut entrer
en vigueur que lorsque les textes
d’application seront signés par le
Conseil interministériel pour sa
mise en œuvre, cela prendra encore quelque temps selon nos interlocuteurs. À propos de l’affectation
des assiettes de terrain, le MJS a
entrepris une action en direction
des walis pour effectuer l’opération
au profit des 32 clubs professionnels en vue de la création de
centres d’entraînement : 17 clubs
ont été, à ce jour, destinataires
d’un arrêté d’affectation selon nos
sources. Toutefois, le MJS a
demandé (document à l’appui) aux
walis de revoir à la hausse les
superficies des parcelles, il préconise trois au lieu de deux hectares
pour les clubs qui ont été saisis le
13 février 2011 afin de se rapprocher de la Direction générale des
domaines pour s’enquérir sur les
procédures et formalités requises
en matière de cession, les présidents de club sont donc appelés à
finaliser les procédures et à signaler, au MJS, toutes les difficultés
rencontrées. D’autres points ont
été abordés par les cadres du
ministère qui nous ont révélé que
leur département est là pour le
développent et la promotion du
sport.
RACHID ABBAD
AS RADIEUSE
GUEDIOURA, BELLOUMI, CHÉRIF EL-OUAZZANI ET CHAFI KADA CHEZ LES ENFANTS CANCÉREUX
●● Fidèle à sa tradition, l’Association Radieuse et son
dynamique président Kada Chafi ont créé l’évènement
en rendant visite, accompagnés de grandes figures
sportives et d’anciens internationaux, à leur tête le
canonnier Adlane Guedioura, Lakhdar Belloumi, Chérif
El- Ouazzani Si Tahar et Foussi Tayeb, auprès des
enfants cancéreux.Ce geste empreint d’une grande solidarité, s’est déroulé au Centre des enfants cancéreux
de l’hôpital Émir-Abdelkader.
La délégation, à laquelle faisaient partie les trois
meilleurs joueurs actuels du MCO, en l’occurrence
Seddik Berradja, Zoubir Ouasti, et Houari El-Ghoul, a
été accueillie avec une grande joie et une émotion évi-
dente par les 46 enfants pensionnaires de ce centre.
Des enfants qui vivent dans la souffrance et qui oublient
celle-ci le temps d’une visite de ce genre. Les enfants
qui avaient reconnu leurs vedettes sportives, ont laissé
apparaître leur joie et leur ont demandé de revenir les
voir.
La délégation de l’AS Radieuse a ensuite procédé à la
remise de cadeaux, un geste qui a été très apprécié par
les jeunes malades. La délégation de la Radieuse a
remis une contribution financière et matérielle. Cette
dernière comprend des jouets, des cadeaux, deux téléviseurs couleur et un démo numérique. Le président de
l’association, Chafi Kada a profité de l’occasion pour
prononcer un petit discours dans lequel il a, en outre,
lancé un message aux clubs sportifs et aux associations
pour qu’ils fassent un geste analogue envers les jeunes
malades, en leur rendant visite et en leur procurant aide,
soutien et assistance.
Pour sa part, l’ex-buteur de l’équipe nationale, Adlène
Guedioura, les larmes aux yeux, a remercié le personnel médical, les paramédicaux, la direction du centre et
les employés, pour la bonne manière dont est gérée la
souffrance de ces jeunes garçons et filles. Devant tant
de sollicitude à leur égard et malgré les excès de douleur, ils furent tous contents et l’un de leurs souhaits a
été que cette visite ne se termine pas.
23
STADE D’ANNABA
LE LIFTING
DE LA PELOUSE
EN BONNE VOIE
●● Les travaux de réfection et d’entretien de la pelouse du stade du 19-Mai
1956 d’Annaba enregistrent un taux
d’avancement appréciable, a-t-on
constaté hier.
Les parties dégradées de la pelouse
devant accueillir, le 27 mars prochain, la
rencontre Algérie-Maroc pour le compte
de la 3e journée des qualifications à la
Coupe d’Afrique des nations 2012, ont
été déjà traitées par l’introduction de
nouvelles semences et l’utilisation d’un
engrais spécifique, a indiqué le directeur
de l’Office du parc omnisports (Opow)
d’Annaba, Mohamed Laâchchi, précisant
que “l’essentiel de l’opération a été finalisé”. Le chantier aborde actuellement l’ultime phase de suivi de l’évolution des
plants de gazon et leur entretien au
moyen d’actions d’arrosage et d’engraissement, ajoute le responsable de
l'Opow, assurant qu’avec l’amélioration
des conditions météorologiques, la
pelouse sera “fin prête une semaine
avant le derby maghrébin”. C’est également l’avis du directeur de la jeunesse et
des sports, Djamel Zebdi, qui souligne
que le stade du 19-Mai-1956 sera “enfin
doté d’une bonne pelouse”. “Nous allons
surprendre tous ceux qui hésitaient à
programmer des rencontres de la sélection nationale au stade d’Annaba”, ajoute
ce responsable, faisant part de sa “profonde satisfaction quant à la conduite
des travaux de réfection de la pelouse
confiés à une entreprise algéro-française
spécialisée, qui a eu à faire ses preuves
au stade du chahid-Hamlaoui de
Constantine”.
Parallèlement au “coup de jeune” administré à la pelouse, des travaux d’aménagement sont en cours au niveau des
vestiaires, des douches et de la tribune
officielle du stade, en plus de “la remise
en état de l’éclairage avec le changement des ampoules des quatre pylônes
et l’installation de groupes électrogènes
dans le but de parer à toute éventualité
le jour J”, selon le même responsable.
Toutes ces actions, y compris celles
relatives à l’embellissement du stade, à
l’acquisition de nouveaux abris pour les
bancs de touche et à l’installation de
nouveaux bois, seront achevées “à la fin
de la 2e semaine du mois de mars,
au plus tard”, grâce aux moyens engagés dans ce cadre, assure encore le
directeur de la jeunesse et des sports
qui signale, par ailleurs, l’organisation de
réunions régulières avec les responsables de tous les secteurs concernés
en prévision du match Algérie-Maroc. Le
stade olympique du 19-Mai 1956
d’Annaba qui a abrité de nombreux
matchs internationaux, notamment les
rencontres du groupe B lors de la CAN1990, organisée en Algérie, peut
accueillir jusqu'à 60 000 places.
LE MJS PRENDRA
EN CHARGE LE
DÉPLACEMENT
DU MCA AU ZIMBABWE
●● Le département de M. Hachemi
Djiar, prendra en charge le prochain
déplacement du Mouloudia d’Alger au
Zimbabwe pour le compte du 2e tour de
la Ligue des champions africaine. À cet
effet, Mme la Directrice chargée des
finances auprès du MJS, nous a montré
le bon de commande de la billetterie
relative au déplacement des hommes
d’Alain Michel vers Harare qui coûtera
au MJS la somme de 380 millions de
centimes. Le MJS remboursera en outre
les frais engagés par le MCA pour le
voyage en République centrafricaine lors
du tour précédent de la Ligue des champions d'Afrique. “Vous voyez qu’on n’a
jamais fermé les portes aux clubs, au
contraire, on a toujours aidé ceux qui
nous ont sollicité”, a tenu à préciser
M. Kennouche qui ajoute que “même
l’avion, qui a transporté la JSK au
Nigéria, a été payé par nous. On ne
cache rien, car le MJS a toujours été
présent et sera là pour aider non seulement les clubs de football, mais aussi les
autres disciplines. Je vous annonce la
création de l’École nationale olympique
qui sera inaugurée l’année prochaine à
Sétif. C’est vous dire que notre stratégie
pour le sport est ambitieuse, l’avenir du
sport sera meilleur, car les pouvoirs
publics ont mis tous les moyens à la disposition de notre jeunesse”. On a appris
aussi que le stage effectué par le club
de l’AS Khroub au complexe du 5-Juillet
à Alger, est pris en charge par le MJS et
a coûté la bagatelle de 300 millions de
centimes.
R. A.
G
24 Mercredi
2 mars 2011
DES
ENS
ET DES
F
LIBERTE
AITS
CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE
22
e
UNE NOUVELLE DE ADILA KATIA
partie
“Mauvais rêve...”
RÉSUMÉ : le mot est de son mari. Il est là, il veut la
voir. Malgré tout, elle ne le laisse pas dehors. Elle lui
ouvre. Il est malheureux, piégé. Un nouvel appel où on
les menace. Salem arrache le fil. Zakia est furieuse.
Tout ce qu’il leur arrive, c’est de sa faute…
amais elle ne lui pardonnera de
J l’avoir trahie. À cause de lui, elle
RÉCIT
DE YASMINA HANANE
92e
partie
RÉSUMÉ : Après le départ de Rachid, Fettouma et
Nacéra se retrouvèrent seules et discutèrent un moment
sous la pénombre de la véranda. Fettouma pleurait son
mari et Nacéra la réconforta, en lui disant qu’au moins
pour elle, il y avait toujours les enfants.
lle refoule ses larmes et tente
E de sourire. Mais Fettouma la
es resté des semaines, sans nous
voir, sans nous appeler. Tu vis avec
elle, tu t’occupes d’elle et de son
enfant et tu voudrais me faire croire que tu agis sous la contrainte ?
Non, je ne tomberai pas dans le
piège. Quand tu lui courais après,
tu ignorais que sa famille était
engagée dans la guerre sainte et
que tu pourrais être une cible, pour
eux ! Tu te croyais malin. Te voilà
pris au piège !
- Je suis venu voir les enfants…
- Il y a quelques mois, je t’aurais
cru, mais maintenant que je sais
tout, je ne crois plus en toi ! Pars
d’ici !
Zakia est si furieuse et si peinée
qu’elle a l’impression qu’une main
invisible est en train de l’étrangler.
Elle a des difficultés à parler. Elle
lui en veut tellement qu’elle pense
que même sa mort ne pourrait
apaiser la douleur de son cœur.
- Pars sinon je ne réponds plus de
moi ! réussit-elle à dire d’une voix
enrouée par l’émotion. Pars…
Mais à peine se tait elle qu’on frappe à la porte d’entrée. Tout comme
elle, son mari Salem sursaute et
panique. À voir son regard apeuré,
il n’attendait personne. Tout
comme elle, il était mort de peur…
(À suivre)
A. K.
ADILAKATIA@yahoo.fr :
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
L’Algéroise
chambre devant laquelle elle se
tenait avec Nacéra.
Des souvenirs remontaient du
passé. Un passé lointain, et pourtant si présent, si frais dans son
esprit.
Le soir même elle en parla à
Rachid, qui contacta à son tour
son jeune frère Nacer. Par
miracle, ce dernier se trouvait
non loin du Nord, et put rentrer
dès le lendemain.
- Je n’aimerais pas rater ça pour
tout l’or du monde, lance-t-il dès
qu’il eut déposé son sac de voyage dans la cour de la maison.
Il embrasse sa mère et son frère,
et cherche des yeux Nacéra :
- Notre amie n’est pas là ?
Fettouma sourit :
- Tu veux parler de Nacéra ? Bien
sûr qu’elle est là, elle vient de
recevoir Naïma sa nièce, elles
sont en train de bavarder
ensemble dans son salon.
Nacer hoche la tête :
- Je vais tout de même la saluer.
On lui doit tous une fière chandelle.
Il donne un petit coup à la porte
du salon, et Nacéra soulève aussitôt le rideau en brocart qui en
masquait l’entrée.
-Tiens, un revenant, lui lance-telle en le serrant dans ses bras.
(À suivre)
Y. H.
Y_hananedz@yahoo.fr :
Vos réactions et vos
témoignages sont les
bienvenus.
Dessin / Amouri
prend dans ses bras.
- Nous sommes ta famille Nacéra,
ne l’oublie pas… Mes enfants
sont aussi un peu les tiens.
Elles restèrent entrelacées ainsi
un moment, avant de se décider
chacune de son côté à se permettre quelques heures de repos.
Une semaine passe. Nacéra qui
s’occupait de toutes les formalités requises pour activer le transfert des corps de ses compagnons d’armes, annonça un soir à
Fettouma que l’opération sera
bientôt entreprise et qu’un groupe constitué d’anciens moudjahidine et de quelques responsables
locaux se déplacera dans les prochains jours à Fort-National pour
déterrer les trois corps et tenter
de les reconnaître. Beaucoup de
chouhada ont déjà été retrouvés
et reconnus, et on n’attendait
plus que le moment propice pour
transférer leurs corps et les
enterrer dignement.
- On aura besoin d’un médecin
légiste qui pourra faire certains
prélèvements afin de nous aider à
identifier chacun d’eux.
- Rachid pourra aussi vous
accompagner.
- Bien entendu, il avait eu une
ingénieuse idée en pensant à la
denture. Si leurs dents sont
encore à leur place, ce sera un
jeu d’enfants pour nous pour les
reconnaître. Mais c’est toujours
la nature qui aura le dernier mot.
- Inchallah. Oh, je n’arrive pas
encore à croire qu’on a retrouvé
Mahmoud. Oh, Nacéra, c’est,
c’est si incroyable que je ne dors
plus la nuit.
Nacéra lui serre le bras :
- Je te comprends fort bien,
Fettouma, mais il faut se faire
maintenant à cette idée, et comprendre une fois pour toutes que
ton mari reposera désormais
parmi les plus grands héros de la
Révolution. Une consolation
pour toi et les enfants. Je savais
que vous aviez tous perdu l’espoir de retrouver ses restes un
jour. Fettouma hoche la tête en
silence. Elle sentit sa gorge se
serrer et son cœur palpiter. Ah ! si
ses parents et ses beaux-parents
étaient encore de ce monde !
Elle pousse un long soupir et
s’adosse à la porte de la grande
Dessin / Amouri
était menacée.
Zakia ne sait plus quoi faire. Elle
craint pour sa vie autant que pour
ses enfants.
- Qui était-ce ?
Salem se détourne.
- Le frère de ta Warda ?
- Je l’ignore, mais c’est sûrement
quelqu’un de sa famille !
- Alors comme ça, si je ne lui laisse
pas la maison, je risque de mourir ?
Jusqu’où iront-ils ? l’interroge-telle.
- Je n’en sais rien…
- Mais les menaces sont sérieuses ?
Ils ne voulaient pas seulement
m’effrayer ?
- Il croit que je l’ai trahie ! soupire
Salem.
- Pourquoi lui avoir promis de
divorcer ?
- Je croyais, je croyais, avoue-t-il,
que cela les calmerait. Je m’étais
trompé.
- Tu vois tes erreurs, c’est moi et
mes enfants qui risquent de les
payer ! Qu’est-ce que tu avais en
tête, pour nous mettre en danger ?
- J’ignorais. Je te le jure…
- Pars d’ici ! Je t’interdis de nous
approcher ! dit-elle. Je ne te fais
plus confiance, qui sait si tu n’as
pas comploté avec eux uniquement pour avoir la vie sauve ?
Qu’est-ce que vous aviez prévu ?
De me rendre folle avec les
menaces ? Pendant des semaines,
j’ai pris des calmants. Sans le soutien de ma famille, j’aurais craqué !
- Zakia…
- Ne prononce plus jamais mon
prénom. Tu me donnes envie de
vomir et de hurler.
Salem est blême. Zakia s’est arrangée pour qu’il y ait la table entre
eux. Si la nuit n’était pas aussi
avancée, elle irait frapper chez les
voisins, pour leur demander de l’aide. Elle ne lui fait plus confiance.
- Je n’ai rien prévu. Jamais je n’ai
pensé à vous faire souffrir ! Elle me
courait après, je ne suis même pas
sûr que l’enfant soit le mien.
Zakia secoue la tête, n’en revenant
pas.
- Tu crois que je vais avaler ça ? Tu
JEUX
LIBERTE
Sudoku
N° 674 : PAR FOUAD K.
8
5
6 4
8 9
9
3
8
1
8
4 2
7
5 6
9
6
9 7
1
7
6 5 3 9 4
8
2
9
5
3 2 4 8 7
1
6
2
4
8 7 6 1 9
3
5
8
6
7 4 2 5 1
9
3
5
3
1 9 8 7 2
6
marcher seul dans
l'existence.”
Andrée Maillet
4
9
2 3 1 6 5
7
8
7
2
4 6 9 3 8
5
1
3
6
8
1
4
9 8 5 4 3
Déploiement
——————
2
9
10
(20 février - 20 mars)
Aujourd’hui
Une décision importante va être prise
prochainement. Un moral exceptionnel
vous aide à accepter des conclusions qui
vous semblent prises un peu trop à la
hâte. N'hésitez pas à apporter certains
commentaires nécessaires dans de telles
circonstances aussi douteuses.
BÉLIER
VII
(21 mars - 20 avril)
On vous fera une proposition alléchante. Une
telle opportunité risque bien de ne pas se
représenter. Il serait bon d'y réfléchir sérieusement surtout si vous considérez qu'il faille
la saisir maintenant. N'attendez pas trop car
vous pourriez penser que demain il serait trop
tard.
VIII
IX
X
HORIZONTALEMENT - I- Poisson d’Amérique du Nord. IIContraire à la chasteté. Mélodie. III- Petit rongeur. Cuite dans
un corps gras. IV- Bouquiné. Lancier allemand. V- Lentille.
Tramai. VI- Défunte depuis peu. Chef d’école. Lettres des
Galapagos. VII- Chemin à suivre. VIII- Enlèvent. Unique. IXNote. Aurochs. Réfléchi. X- Prophète hébreu. Périodes.
VERTICALEMENT - 1- Objet de verre décoré à l’intérieur. 2Morceau de moelle épinière des animaux de boucherie. 3Grande voile. Noir de fumée. 4- Encéphalite. Tracas. 5Iridium. Prix hors TVA. Individu. 6- Arbre fruitier. 7- Crapaud de
mer. 8- Gnomes. C’est-à-dire. 9- Est couché. Fruit acide. 10Maladies infectieuses.
Solution mots croisés n° 4085
I
II
III
IV
V
VII
obéir pour savoir
commander.”
VIII
IX
Solon
X
1
2
R
E
B
U
F
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3
4
5
6
7
C H A S
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X
9
10
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A I
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TAUREAU
(21 avril - 21 mai)
Pour être en pleine forme vous avez besoin de
nouvelles énergies. Vous aurez des idées
neuves sur différents problèmes. Suivez votre
inspiration. Laissez-la vous guider vers de
nouvelles aventures. Vous êtes en forme, allez
vite faire ces nouvelles découvertes.
GÉMEAUX
(22 mai - 23 juin)
On vous fera une remarque pas très gentille
qui sera comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Plutôt que vous fâcher, faites
preuve de patience dans vos sentiments mais
indiquez clairement quand même les limites à
ne pas dépasser. Faites-le et vous verrez les
résultats.
CANCER
(22 juin- 22 juillet)
Une nouvelle opportunité s'offre à vous, vous
pourriez atteindre un objectif décisif. Cela se
fera aisément car vous allez trouver en vous le
courage et la perspicacité nécessaires. Vous
avez toutes les clés en main. Ne laissez pas
cette belle occasion vous échapper.
LION
(23 juillet - 22 août)
Vous penserez ne plus devoir faire confiance à
quelqu'un de votre entourage car vous avez
des doutes sur son intégrité. Vous aurez la
chance de pouvoir le rencontrer dans de
bonnes conditions et vous vous rendez
compte qu'il est tout à fait digne de votre
intérêt.
Du côté du
▲
DE MEHDI
POISSONS
VI
7
8
VI
◗◗ “Il faut apprendre à
9
7
▲
Par
A. Ouabdeslam
5 1 7 2 6
6
V
indispensable d'aller
au collège. C'est le
seul moyen
d'apprendre ce qui n'a
aucune importance.”
Edgar Watson Howe
◗◗ “Il faut apprendre à
5
IV
◗◗ “Il est
4
4
III
Citations
célèbres
Solution Sudoku n° 673
3
II
Cette grille est de niveau
moyen : elle contient déjà
30 chiffres.
5 6
4
1
2
25
N° 4086 : PAR FOUAD K.
I
- chaque bloc de 3X3
contienne tous les
chiffres de 1 à 9.
2
5
1
- chaque ligne contienne
tous les chiffres de 1 à 9
;
- chaque colonne
contienne tous les
chiffres de 1 à 9 ;
1
2
Mots croisés
Le sudoku est une grille de
9 cases sur 9, divisée ellemême en 9 blocs de 3
cases sur 3. Le but du jeu
est de la remplir
entièrement avec des
chiffres allant de 1 à 9 de
manière que :
1
4
Comment jouer ?
Mercredi
2 mars 2011
▲
▲
▲
▲
▲
(23 août - 22 septembre)
Rien ne pourra vous empêcher de faire ce que
vous voulez. Surtout que vous serez en grande forme physique. Rien ne pourra vous arrêter dans vos entreprises. Vos anciennes ambitions pourraient se réaliser plus tôt même
que vous n'osiez l'espérer.
BALANCE
(23 septembre - 22 octobre)
Vous vous interrogerez sérieusement sur l'état
de vos finances. Ne repoussez pas à plus tard
pour remettre de l'ordre dans vos comptes
car à l'évidence rien n'est tellement dramatique dans ce domaine : plaie d'argent n'est
pas mortelle, pensez vite à autre chose.
▲
Hissa
——————
Imprimées
——————
Eau de
Suède
Un à Bonn
——————
Consonnes
——————
Habitant
▲
Poulie
——————
Tour
——————
Réfléchi
▲
-
VIERGE
Paresseux
——————
Anciens
cabarets
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
Née de...
——————
Possessif
——————
Sveltes
▲
▲
▲
Amas
——————
Bas de
gamme
——————
▲
▲
▲
Cabas
▲
Monument
——————
Crack
——————
Un sport
▲
▲
Monnaie
▲
▲
——————
Atome
▲
▲
▲
▲
Traînard
——————
Bouts de
SOLUTION
DES MOTS FLÉCHÉS N° 457
▲
bouteilles
(23 octobre - 22 novembre)
Vous vous devez d'avoir la grande forme car
certaines choses commencent à vous agacer.
Vous avez une envie folle de tout révolutionner maintenant. Prenez le temps de faire
quelques mouvements de gymnastique avant
d'entreprendre votre journée.
SAGITTAIRE
(23 novembre - 20 décembre)
Le stress ne peut plus vous atteindre car
votre forme physique et mentale atteignent
de nouveaux sommets. Essayez de conserver
cette forme merveilleuse qui vous habite et
oubliez les soucis qui empoisonneraient votre
vie. Profitez des instants propices qui s'offrent à vous.
CAPRICORNE
(21 décembre - 20 janvier)
▲
Transport
public
——————
Dans
la moelle
——————
SCORPION
Nazi
▲
▲
Argon
▲
Dame de
cœur puis
de trèfle
——————
Chose latine
▲
Patriarche
——————
Rongeur
——————
Liaison
▲
Morceaux
de veau
——————
Conjonction
——————
Fourrure
▲
▲
▲
▲
▲
▲
Scandium
▲
les cultures
▲
Moscovites
——————
Vrais
——————
Berné
▲
Id Est
——————
Étoiles
——————
Réfléchi
Troublées
——————
Personnel
——————
Diapason
Alternes
▲
▲
Infusion
▲
▲
Conspué
Compactés
——————
▲
▲
▲
Mélanges
——————
Groupe
——————
Appât
▲
Partie d’un
tout
——————
▲
MOTS FLÉCHÉS N° 458
▲
▲
Mépris
——————
Quart d’an
——————
Très mince
Période
——————
Pascal
——————
Bassins
▲
▲
▲
▲
▲
Répétée
——————
Étangs
——————
Exprimée
▲
▲
Nord
Monténégrin - Casier - Prête - Arec - Rire - Eu - Ri - Écolier - V. Nat - In - Seine - Agitées - Sai - Venir - Ou - Sel - A. T. Goumi
- Ca - Lièges - Antes - Er - Ases - Ga - S. Sali - Revenue - Q. Ise - Ter - Ne - Vit - Ta - Néri - Énée - Nitrate.
Ce ne sera pas l'entente parfaite mais votre
persévérance vous conduit sur le chemin de
la paix. Ces quelques malentendus passagers
vont s'éclaircir grâce à un événement tout à
fait imprévu. Restez néanmoins sur vos
gardes, on guette discrètement votre attitude.
VERSEAU
(21 janvier - 19 février)
Vous serez enthousiaste et vous retrouvez
confiance en vous. Vous allez faire preuve de
courage et de détermination. Vous prendrez
les choses au sérieux et une récompense
inattendue vous surprendra agréablement.
N'hésitez pas à répondre à une invitation.
26
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D’EMPLOI
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H disponible de suite de jour
comme de nuit accepte déplacement longue durée expérience avérée d’années de travail polyvalent
divers domaines administratif
commercial gérance négociation,
démarches représentant prospecteur achats, ventes chauffeur proou-familial écrivant parlant arabe,
français sans accent type facial et
physique style européen.
Pour rdv et entretien tél. 0554
65.66.80 - BR27251
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H chef comptable 29 ans d’expérience CAP CMTC CED tenue
comptabilité décl. fiscale parafiscale bilan paie adm. cherche
emploi. Tél. : 0551 11.66.32
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JH marié possédant véhicule, 5 as
d’expérience cherche emploi
comme chauffeur dans sté étatique
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Tél. : 0779 17 57 74
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Ingénieur génie civil gde exp. prof
dans le domaine plus de 18 ans
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emploi en études ou chantiers libre
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JH 50 ans facturier magasinier
plus 10 ans d’expérience dans le
domaine cherche emploi
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privé ou étatique ou société étrangère. Tél. : 0696 08.33.47
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JH 27 ans TS arts graphiques infographe 6 ans d’exp. dans une boîte
de com. imprimerie et maison
d’édition cherche emploi ou sous
traitance en freelance
Tél. : 0666 01.99.86
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Architecte agréé sérieux dynamique cherche emploi ou travaux
sous traitance prend en charge
entre autres les dossier de régularisation. Tél. : 0772 57.91.53
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JH 23 ans hab. à Alger titulaire
permis de conduire expérience
comme démarcheur et agent de
bureau maîtrise très bien l’outil
informatique Word, Excel français
lire et écrire
Tél. : 0698 64.27.63
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une année d’exp. comme aideavocate cherche emploi dans le
domaine à Alger ou Boumerdès
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cherche emploi suivi métrés attachement et autres
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longue expérience dans les
banques maîtrise l’outil informatique parle anglais cherche emploi
Tél. : 0795 64.74.07
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JH 30 ans TS en construction
métallique 7 ans exp. cherche
emploi dans une entreprise privée
étrangère ou étatique accepte
même le Sud
Tél. : 0661 31.17.85
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emploi comme chauffeur ou
agent de sécurité.
Tél. : 0552 44.52.78
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Cadre comptable longue exp.
maîtrise logiciel PC Compta DLG
et PC Paie DLG
Tél. : 0793 27.57.87 - 0556
73.80.95 - 021 94.14.43
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chauffeur léger avec exp. à AlgerCentre et environs
Tél. : 0776 48.30.64 email :
josef2008alger@hotmail.fr
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possède véhicule cherche emploi
comme chauffeur-démarcheur
Tél. : 0559 30.87.54 Alger et
environs
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JH cherche emploi comme chauffeur ou agent de sécurité
Tél. : 0774 23.59.83
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Retraité longue exp. compt. audit
fisc. ds stes cabinets cherche
emploi même temps partiel
applic. IFRS
Tél : 0552 08.23.40
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l’outil informatique exp. 3 ans
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contrôleur
qualité,
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commer. ou adminit. environs
Alger. Tél. : 0553 05.64.87
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développeur Web autodidacte
PHP/MYSQL + Photoshop 3 ans
d’expérience dégagé du service nl.
www.toilgerie.com
Tél. : 0550 350 760
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JH DEUA en informatique maîtrise système d’information (Merise)
Delphi, Base de données, SGBD
et HTML, exp. dans l’installation
des réseaux filaire et Wifi (système de sécuroité et géo localisation
(suivi de flotte) GPS, GPRS,
GSM, plus de 2 ans d’exp. cherche
emploi comme informaticien
Tél. : 0553 27.04.00
—————————————
JH 38 ans cuisinier diplômé d’une
école d’hôtellerie de Tizi Ouzou
une longue expérience dans le
domaine professionnel, base vie,
restaurant, hôtel cherche emploi
ou Grand Sud avec si possibles
hébergement, je vais étudie toutes
propositions sérieuses.
krimo_reb@yahoo.com
Tél. : 0550 77.44.87
—————————————
JH 42 ans chef de rang. une
longue expérience dont différent
établissement en Algérie cherche
emploi stable dont le Grand Sud
avec si est les possibles avec
hébergement. Contacter Mourad
0790 51.41.75 - 0561 01.55.64
—————————————
JH 27 ans licence en sciences de
gestion
et
expert-comptable
cherche emploi dans le domaine.
Tél. : 0797 46.58.15
—————————————
JF déclarante en douane et comptabilité maîtrise l’outil informatique cherche emploi.
Tél. : 0794 28.71.63
—————————————
28
Mercredi
2 mars 2011
TÉLÉ POTINS
PEOPLE
“Big Mamma 3” de retour fin mars
LIBERTE
ACTU-TV
CHARLIE SHEEN PERD LA TÊTE,
CBS ANNULE LA FIN DE SAISON DE
“MON ONCLE CHARLIE”
●● Après le succès des deux premiers volets (312 millions de dollars pour 70 millions investis), Big Mamma reviendra fin mars dans
les salles de cinéma pour un troisième opus.
Martin Lawrence sera de retour dans le rôle de Malcolm Turner,
un agent du FBI qui doit se déguiser en la sympathique “Big
Mamma” pour s'infiltrer dans le milieu du crime et régler ses problèmes personnels. Il sera accompagné cette fois-ci de Brandon T.
Jackson qui jouera Trent, son neveu âgé de 17 ans et accessoirement collègue du FBI.
Dans Big Mamma : de père en fils, Turner et Trent devront infiltrer secrètement une école d'arts composée d'une clientèle exclusivement féminine pour enquêter sur un meurtre. Le premier revêtira son costume de Big Mamma tandis que le second prendra les
traits de Charmaine.
Shane Black réalisera le troisième
“Iron Man”
●● Petit à petit, les
choses se mettent en
place pour Iron Man 3.
Le film des studios
Marvel, qui sortira aux
États-Unis le 3 mai
2013, vient en effet de
se trouver un réalisateur si l'on en croit le
site
spécialisé
Deadline.
Jon Favreau ayant
quitté le navire pour
réaliser Magic Kingdom
de Disney – et parce
que son cachet est
désormais trop élevé
– Marvel est en négociations
avancées
avec Shane Black pour
prendre les rênes du troisième volet de la franchise, qui a déjà
généré 1,2 milliard de dollars dans le monde.
Scénariste avant tout, Shane Black était l'un des auteurs les
plus demandés pour les films d'action dans les années 80 et 90.
On lui doit notamment les scripts de L'arme fatale et L'arme fatale 2.
Après quelques années plus calmes, le scénariste s'est mis à la
réalisation et a offert en 2005 un joli rôle à Robert Downey, Jr. dans
Kiss Kiss, Bang Bang, aidant l'acteur à revenir sur le devant de la
scène. Pour l'heure, on ignore si les compétences de Shane Black
en tant que scénariste pousseront Marvel à lui demander de
signer le script d'Iron Man 3. Selon Deadline, “rien n'est encore décidé”.
Martin Scorsese va à nouveau diriger
Leonardo DiCaprio
●●
On ne
change pas une
équipe
qui
gagne.
Après
avoir déjà collaboré à quatre
reprises,
Leonardo
DiCaprio
et
Martin Scorsese
vont à nouveau
travailler
ensemble
sur
The Wolf of Wall
Street,
projet
basé sur les
mémoires du trader Jordan Belfort. C'est Terry Winter (Boardwalk
Empire) qui est en charge de l'adaptation du scénario.
Pour l'heure, on ignore qui produira le film et quand le tournage débutera, mais les annonces sont attendues lors du festival de
Cannes, en mai prochain. De toute façon, rien ne presse : Martin
Scorsese est encore au travail sur L'invention de Hugo Cabret, qu'il
a tourné en 3D et enchaînera ensuite avec Silence, un projet qui lui
tient beaucoup à cœur et dans lequel il dirigera Benicio Del Toro.
En ce qui concerne l’histoire du film, The Wolf of Wall Street sera
centré sur le personnage de Jordan Belfort, ancien trader toxicomane qui passait son temps libre à faire la fête avant d'être envoyé
en prison pour 22 mois pour manipulation du marché boursier.
l se disait guéri, mais la semaine
I dernière Charlie Sheen a prouvé à
quel point il était fragile. L'acteur
américain, star de la sitcom numéro
un aux États-Unis, Mon Oncle Charlie,
a en effet donné trois interviews dans
lesquelles il attaque et insulte Chuck
Lorre, le créateur de la série – et qui
poussent à s'interroger sur son état
mental.
L'acteur n'a d'abord cessé de
répéter qu'il ne voulait appeler Chuck
Lorre que “par son vrai nom, Chaim
Levine”, alors que le vrai nom de ce
dernier est Charles Levine. La précision a en tout cas surpris à
Hollywood, mais ce n'est rien à côté
de ce qu'a lâché Charlie Sheen par la
suite. “Chaim, aux dernières nouvelles, j'ai
passé la dernière décennie à transformer en
or pur les boîtes de conserve que tu proposais”, lance-t-il ainsi lors d'une émission de radio. Charlie Sheen a
contacté la station alors qu'il était en
vacances aux Bahamas.
Puis, plus tard, l'acteur appelle le
site people TMZ et continue à insulter son showrunner. “Je déteste profondément Chaim Levine. C'est un petit homme
stupide”, dit-il par exemple. Les
insultes fusent dans la lettre adressée
au site, et Charlie Sheen s'en prend
également au studio Warner Bros. TV
et à CBS, qui diffuse Mon Oncle
Charlie. Il leur reproche d'avoir interrompu la production pour le forcer à
se faire soigner. “J'invite mes fans beaux
et loyaux qui ont fait le succès de la série
depuis dix ans à me suivre sur les marches
de la liberté afin de corriger cette erreur
impardonnable”, dit-il ainsi.
Charlie Sheen a aussi évoqué son
problème d'addiction à la drogue,
dont il se dit guéri. “J'ai embarrassé
(Chuck Lorre) devant ses enfants et devant
le monde entier en guérissant à une vitesse
que son esprit peu évolué ne peut pas comprendre”, explique ainsi l'acteur. “J'ai
une maladie ? C'est des bêtises ! Je l'ai guérie avec mon esprit”, ajoute-t-il encore,
avant de déclarer qu'il est “spécial” et
ne sera “jamais comme les autres”.
Enfin, Charlie Sheen a terminé la
journée en annonçant qu'il était déjà
en “négociations avancées” pour une
nouvelle série sur la chaîne premium
HBO. Selon lui, le projet s'intitule
Sheen's Corner et lui permettrait de
gagner 5 millions de dollars par épisode – 3 fois son salaire actuel, qui
en fait déjà l'acteur le mieux payé de
la télé américaine – avec 10 épisodes
garantis. Mais Charlie Sheen est en
contrat avec Warner Bros. TV et HBO
confirme qu'aucune discussion de ce
type n'a eu lieu avec l'acteur.
Du coup, Warner Bros. TV et CBS
ont pris la seule décision qui semblait
envisageable. Dans un communiqué,
les deux entités ont annoncé l'arrêt
de la production de la série pour
cette saison. Il n'y aura donc pas de
nouvel épisode tourné et vu les
attaques proférées à l'encontre de
Chuck Lorre, le dernier inédit, diffusé
le 14 février dernier, pourrait bien
devenir le series finale. Selon
Deadline, Chuck Lorre est en effet
très choqué par les propos tenus par
Charlie Sheen, d'autant que c'est lui
qui a permis à l'acteur de se remettre
sur les rails et de devenir l'acteur le
mieux payé de la télé.
Le showrunner a participé aux
décisions avec Warner Bros. TV et
CBS hier, qui ont conduit à la décision d'arrêter la production. Warner
pourrait perdre des dizaines de millions de dollars si la série s'arrêtait
complètement, mais Chuck Lorre est
encore plus important pour le studio.
Outre Mon Oncle Charlie, il est aussi le
créateur et showrunner de The Big
Bang Theory, deuxième sitcom la plus
populaire aux États-Unis, et le créateur de la petite nouvelle Mike &
Molly, qui réalise de jolis scores d'audience depuis son arrivée sur CBS.
Le + de LIBERTÉ
Kiefer Sutherland de retour à la télé ?
lors que l'adaptation au cinéma de 24 Heures Chrono
A est pour l'heure dans une impasse, Kiefer Sutherland
réfléchit actuellement à un retour à la télé. L'acteur américain, qui restera pour beaucoup le Jack Bauer de la série de
Fox, est actuellement en négociations avec la chaîne pour
décrocher le premier rôle d'une nouvelle série actuellement en développement.
Kiefer Sutherland pourrait ainsi rejoindre le cast de
Touch, pilote de série signé Tim Kring, le créateur de
Heroes. Produite par 20th Century Fox, la série suit l'histoire d'un père (le rôle proposé à Kiefer Sutherland) qui
découvre que son fils autiste et muet peut prévoir les événements avant qu'ils ne se produisent.
Mais s'il ne travaille pas sur le film 24 Heures Chrono,
Kiefer Sutherland n'est pas inactif pour autant. L'acteur a
fait ses premiers pas à Broadway la semaine dernière dans
la nouvelle adaptation de la pièce That Championship Season
de Jason Miller. Si l'acteur signe pour Touch, les représentations de la pièce pourraient être interrompues.
T G
LIBERTE
ÉLÉ
20H40
Mercredi
2 mars 2011
RAMMES
NUMÉROS UTILES
LE JOUR
D'AVANT
20H45
GREY'S
ANATOMY
➜ Dans l'immeuble de sept étages qui abrite
l'atelier de la maison Gaultier, tous les corps de
métiers nécessaires à l'élaboration d'une tenue
haute couture s'affairent. À 48 heures du défilé, la
tension est à son comble pour finir dans les temps
les 43 robes qui y seront présentées. Au moment
des essayages, la remise en question est
permanente, pour les mannequins comme pour
Mireille, la première d'atelier. Lorsque Jean-Paul
Gaultier esquisse le mouvement d'un vêtement,
son idée doit être reproduite sur la toile, la plume,
voire le celluloïd. À la fois grandiose et tyrannique,
la mode est un domaine où stress, passion et
découragement alternent.
IN THE AIR
20H50
➜ Aaron, le frère cadet d'Alex, rend
visite à son aîné. Il s'avère qu'il
souffre d'une hernie, mais il n'est
pas couvert par une assurance
maladie. Alex demande alors à
Bailey de bien vouloir s'occuper
d'Aaron gracieusement. Ce dernier
révèle quelques informations
surprenantes aux collègues de son
frère. Par ailleurs, lorsque Derek
parle d'enfant avec Meredith, celleci s'interroge sur ses capacités
maternelles. Owen, de son côté,
s'emporte
toujours
aussi
facilement, et Cristina ne sait quelle
attitude adopter. Lexie tente
d'apprendre à mieux gérer ses
sentiments par rapport aux patients
dont elle est responsable...
➜ Avec six nominations aux Oscars et
un Golden Globe du meilleur scénario,
ce drame sentimental américain sorti
en 2009 bénéficie d'une distribution
d'acteurs finement complémentaires
(George Clooney, Vera Farmiga et Anna
Kendrick). “ Ryan Bingham est un
misanthrope. Reconnu
pour
son
professionnalisme extrême, il s'est fait une
réputation dans la sous-traitance du
licenciement. Les plus grandes sociétés font
appel à ses services pour dégraisser sans perdre
de temps avec ces petits détails qui rendraient
la société plus humaine, mais moins rentable.
Un jour, il rencontre une femme. Aussi
cynique qu'hypocrite, il fait le nécessaire pour
ne pas avoir à s'engager...”
BONES
29
20H45
20H35
AÏCHA
20H35
➜ Après le succès du premier volet, Sofia
Essaïdi reprend avec conviction son rôle,
remarqué par la critique, et qui lui a valu le
prix de la meilleure comédienne lors de la
5e cérémonie Jeunes Talents. “Aïcha est
désormais stagiaire dans une filiale d'un grand
groupe parisien. Son lieu de travail se situe tout
près de chez elle, dans la cité. Elle rêve toujours
de franchir le périphérique et espère travailler au
siège de l'entreprise. Un matin, la directrice du
groupe lui propose de superviser la promotion
d'un produit cosmétique dans sa cité. Aïcha y voit
une occasion inespérée de se faire remarquer pour
ses qualités. Mais sa nouvelle collègue, Gloria,
est prête à tout pour lui ravir sa place et obtenir
un emploi au siège de Paris...”
COUPE
DE FRANCE
➜ Coupe de France. Quart de finale.
(L1)Lille/Lorient. Après avoir éliminé les
Canaris nantais en 8e de finale, à l'issue de la
séance des tirs au but, les Dogues lillois de
Moussa Sow accueillent les Merlus lorientais
pour une place dans le dernier carré de la
compétition. Leaders de la Ligue 1, les
Nordistes n'ont plus remporté la Coupe de
France depuis 1955 et rêvent d'inscrire à
nouveau leur nom au palmarès. Mais à courir
après autant de lièvres (championnat, Coupe
de France, Europa Ligue), les hommes de Rudi
Garcia pourraient bien y laisser quelques
plumes. Les Lorientais de Kevin Gameiro
compteront ainsi sur un éventuel coup de
pompe du Losc pour créer la surprise sur la
pelouse du stadium Nord.
➜ Les restes d'un couple sont retrouvés dans
une grotte située en plein cœur d'un parc
national. Une fois les victimes identifiées par
l'équipe du docteur Brennan, Booth dispose de
très peu de personnes à interroger. Après avoir
questionné deux suspects et procédé à une
série d'analyses, l'équipe découvre qu'une des
deux victimes, Hilary Fuller, est vraisemblement
morte depuis deux semaines. Durant l'enquête,
l'agent Booth reçoit la visite de sa petite amie,
Hannah Burley, qui a demandé son affectation
à Washington. L'arrivée de la journaliste laisse
Brennan de plus en plus incertaine quant à ses
relations avec Booth...
URGENCES MÉDICALES : 115
- Samu 021 23.50.50 /
021.23.77.39
- Centre antipoison 021.97.98.98
- Sûreté de wilaya 021.73.00.73
- Gendarmerie nationale
021.76.41.97
- Panne gaz 021.68.44.00
- Panne électricité Bélouizdad
021.67.24.52
- Panne électricité Bologhine
021.70.93.93
- Panne électricité El-Harrach
021.52.43.29
- Panne électricité
Gue de Constantine
021.83.89.49
- Service des eaux
021.67.50.30
- Protection civile
021.71.14.14
- Renseignements : 19
- Télégrammes : 13
- Gare routière Caroubier :
021 49.71.51/021 49.71.52/021
49.71.53 021 49.71.54
- Ministère de la Solidarité
nationale, de la Famille et de la
Communauté nationale à
l’étranger. Personnes en
difficulté ou en détresse :
No vert : 15-27
HÔPITAUX
- CHU Mustapha: 021.23.55.55
- CHU Aït Idir : 021.97.98.00
- CHU Ben Aknoun :
021.91.21.63 -021.91.21.65
- CHU Beni Messous :
021.93.15.50 - 021.93.15.90
- CHU Kouba : 021.28.33.33
- CHU Bab El Oued :
021.96.06.06 - 021.96.07.07
- CHU Bologhine : 021.95.82.24
021.95.85.41
- CPMC : 021.23.66.66
- HCA Aïn Naâdja : 021.54.05.05
- CHU El Kettar : 021.96.48.97
COMPAGNIES AÉRIENNES
AIR ALGÉRIE
1, place Audin16001 Alger
- Tél. : +213 21.74.24.28
- +213 21.65.33.40
Réservation : 021.68.95.05
AIGLE AZUR
Aéroport d’Alger H - B
- Tél. :+213 21.50.91.91
21.50.91.91. Poste 49.31
AIR FRANCE
Centre des affaires,
(ABC) Pins Maritimes
- Tél. :021.98.04.04
- Fax. :021.98.04.43
LA VIE RELIGIEUSE
Horaires des prières
27 rabie el-ouel 1432
Mercredi 2 mars 2011
Dohr.............................13h00
Asr................................16h14
Maghreb......................18h46
Icha..............................20h04
Prières du matin
28 rabie el-ouel 1432
Jeudi 3 mars 2011
Fadjr...............................5h51
Chourouk.......................7h17
LIBERTE
Quotidien national d'information - Édité par la SARL - SAEC - Capital 463 000 000 DA
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Les manuscrits, lettres et tous documents remis
à la Rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent
faire l’objet d’une quelconque réclamation.
30
Mercredi
2 mars 2011
CULTURE
LIBERTE
EXPOSITION AU MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN (MAMA),
DU 3 MARS AU 2 AVRIL 2011
“Mario Vargas Liosa. La liberté et la vie”
L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en partenariat avec la Maison d’Amérique latine de Paris et le
Centre culturel de l’université la Catolica de Lima, propose de découvrir un écrivain remarquable, à travers une exposition qui résume le parcours de toute une vie.
ussi surprenante qu’inatten-
A due, l’exposition “Mario Vargas
DEPUIS HIER ET JUSQU'A DEMAIN À LA SALLE
EL-MOUGGAR
CYCLE DU CINÉMA ANDALOU
●● L’Instituto Cervantès d’Alger, en partenariat avec l’ambassade d’Espagne en
Algérie et l’Office national de la culture et l’information (ONCI), organise, depuis hier et
jusqu’à demain, à la salle El Mouggar, les Journées du film andalou. L’ouverture de ces
journées qui tendent à célébrer et à promouvoir la diversité culturelle et l’impact de
cette dernière dans le cinéma devait avoir lieu hier soir, à 18 heures, avec la projection
du documentaire Sevilla City, de Juan José Ponce. Ce docu de 48 minutes met en
image quatre formations hip-hop des plus importantes à Séville : SFDK, Juaninacka,
Dogme Crew et Tote King. Sevilla City tend également à dé-ghettoïser le hip-hop. Il
sera également projeté demain, dans la même salle, à raison de deux séances : 16
heures et 20 heures. Dans la soirée, c’est le long métrage d’animation, le Lynx perdu,
qui devait être projeté. Réalisé par Manuel Sicilia et Raul Garcia, et produit par Antonio
Banderas, ce dessin animé est directement inspiré de l’histoire de l’arche de Noé. C’est
l’histoire de Félix (un lynx) et de Gus (un caméléon) qui souhaitent bâtir une arche pour
échapper à un millionnaire qui aspire à créer sa propre réserve d’animaux en voie d’extinction. Le Lynx perdu sera projeté aujourd’hui à la salle El Mouggar, à 14 heures et à
18 heures. Demain, il sera question, à partir de 14 heures, de la projection de six courts
métrages : Passons au plan B, de Paz Piñar, le Portrait ovale, de José Frias Carmona,
Ciel sans anges, de Laura Alvea, le Prince des ordures, de Francisco Antonio Peinado,
Soixante dix, de Paco Torres et Alexis Morante, et Sere Eretit, de Juan Antonio
Espigares Enriquez. Il est à noter que tous les films proposés font partie de la nouvelle
génération du cinéma andalou, et qu’ils seront projetés en version originale sous-titrés
en français.
R. C.
2005. Auteur remarquable et largement célèbre dans le monde entier,
Mario Vargas Liosa s’est également
intéressé à la politique. D’abord
militant communiste lorsqu’il est à
l’université, l’auteur du Paradis —
un peu plus loin a rompu avec son
parti, “à cause de la vision stalinienne
de la culture”.
Il choisit, par la suite, le libéralisme et crée le mouvement
“Libertad”, en 1990. Battu au
second tour à l’élection présidentielle, il s’installe en Espagne,
prend la double nationalité, continue d’écrire et décroche le prix
Nobel à l’automne 2010.
D’ailleurs, son prochain roman,
qui paraîtra chez Gallimard dans le
courant de cette année, s’intitule le
Songe du Celte.
En outre, l’exposition, “Mario
Vargas Liosa. La liberté et la vie”, permettra au public de découvrir un
des plus importants écrivains de
notre époque. Un homme qui a
voulu tout tenter, tout voir, tout
essayer. Un auteur qui a exploré
l’histoire sud-américaine avec ironie, sens du rythme et style.
SARA KHARFI
D. R.
Liosa. La liberté et la vie”, qui s’étalera sur un mois, nous propose de
découvrir le parcours exceptionnel
du lauréat du prix Nobel 2010,
Mario Vargas Liosa. L’exposition est
“une évocation de la trajectoire exceptionnelle de l’écrivain péruvien Mario Vargas
Liosa”.
À travers des photographies,
des extraits de livres et même d’objets, l’exposition propose de faire
plus ample connaissance avec un
écrivain contemporain majeur, l’un
des principaux réalisateurs du
boom latino-américain (avec entre
autres Carlos Fuentes et Gabriel
Garcia Marquez). Il sera également
question de l’engagement du lauréat 40 fois de doctorat Honoris
Causa, de ses idées et surtout de sa
quête de la liberté et son combat
pour la démocratie.
Le parcours de Mario Vargas
Liosa est atypique, et c’est le moins
que l’on puisse affirmer, lui qui
s’est présenté en tant que candidat, en 1990, pour l’élection présidentielle de son pays. Cette exposition qui suit l’itinéraire de l’écrivain, de sa naissance jusqu’à nos
jours, s’articule autour de plusieurs
axes : la jeunesse, l’écriture, la politique, etc.
Tous les grands chapitres de sa
vie se déclineront tel un roman,
ou, mieux encore, tel un puzzle
que le visiteur tentera de [re]composer. Le mystère Liosa sera sans
doute percé à l’issue de la visite de
cette exposition. Né en 1936 à
Arequipa (ville du sud du Pérou),
dans une famille aristocratique, le
jeune Mario s’éloigne très vite du
luxe fastidieux, préférant ainsi —
et grâce à son esprit libre et indépendant — se réfugier dans le
monde de l’écriture.
À l’âge de quatorze ans, il s’inscrit à l’Académie militaire de Lima,
dans la perspective de poursuivre
une carrière d’officier. Cette expérience
s’avéra
traumatisante.
Alors, l’auteur de la Ville et les Chiens
quitte l’académie et s’inscrit à
l’université de Lima, puis celle de
Madrid, pour étudier la littérature.
Il obtient un doctorat et travaille
dans la presse comme correcteur,
puis critique de cinéma, sans toutefois abandonner l’écriture.
Lorsqu’il s’installe à Paris,
Mario Vargas Liosa s’impose dans
le monde des lettres. Traduit dans
33 langues, il a reçu d’importantes
distinctions, notamment le prestigieux prix Cervantès en 1994, ou
encore le Irving Kristol Award de
l’American Entreprise Institute, en
PROJECTION DÉBAT À LA CINEMATHÈQUE D’ALGER
Yazid Arab présente “les Pêcheurs de sable”
es Pêcheurs de sable, le court métrage documentaire en
L expression amazighe, de Yazid Arab, a été projeté
avant-hier à la cinémathèque d’Alger. D’une durée de
vingt minutes, ce documentaire, réalisé en 2010, relate
l’histoire de plusieurs chômeurs dont la seule issue pour
survivre est le “vol” de sable. L’extraction de sable des
oueds devient la seule ressource de revenu pour vivre.
À travers ce film, le réalisateur apporte quelques
témoignages sur ces jeunes qui travaillent illicitement
au péril de leur santé pour subvenir à leurs besoins. Les
Pêcheurs de sable a été tourné à oued Sébaou, en Kabylie.
Muni seulement de sa caméra et d’une perche, Yazid
Arab a pu s’introduire dans le milieu de ces cribleurs de
sable. La scène se déroule au milieu d’un décor naturel
resplendissant, mais, au bord du oued, une autre atmosphère règne, plutôt morose, où un bruit assourdissant
envahit les lieux. La tonalité des pioches et des pelles
raisonne, un soleil tapant brûle le visage de ces “pilleurs”
qui continuent leur besogne sans relâche. Les jeunes
sur place acceptent de paraître à visage découvert, pour
raconter leur parcours. L’un des cribleurs âgé de 28 ans,
en sueur et en train de piocher le sable accuse “le système”. “On vit dans une petite ville, où il n’y a pas de travail. Je
vis toujours avec ma famille, on n’a aucun avenir ici. Je fais ce
travail depuis que je suis enfant”, a-t-il raconté avec beaucoup d’émotion. D’ailleurs, les jeunes interrogés sur leur
situation disent tous que “la misère et le chômage (nous)
poussent à faire ce travail”. En outre, une chose paradoxale est soulignée dans le documentaire : “les gendarmes
poursuivent ces cribleurs de sable, mais ils autorisent les camions
des entreprises à se servir !” Après la projection du court
métrage, un débat a eu lieu entre Yazid Arab et le public.
À propos de ce phénomène qui touche plusieurs villes
du pays, le réalisateur a voulu rendre hommage à ces
jeunes. “C’est un travail dangereux, où ils risquent de se faire
attraper à tout moment. Et c’est aberrant de voir que les camions
ne risquent pas grand-chose”, a signalé le réalisateur.
Concernant l’ampleur de ce sujet, le choix des vingt
minutes était suffisant, car “je voulais parler de ces cribleurs,
de la manière dont ils creusent et cachent leurs outils, et pourquoi
ce vol.”
“Je voulais seulement démontrer les conditions de vie de ces
jeunes”, a-t-il ajouté. En Les Pêcheurs de sable a été projeté
à la cinémathèque d’Oran, à la cinémathèque de Rouen,
à la mairie de Paris et participera à la prochaine édition
du Festival national du film amazigh, prévu à la fin du
mois de mars.
HANA MENASRIA
RENCONTRE DÉBAT AUTOUR DU CINÉMA EN ALGÉRIE À LA MÉDIATHÈQUE ARTS ET CULTURE
PLAIDOYER POUR UN CINÉMA DE QUALITÉ
d’ajouter : “Entre le vœu et le fait, il y a
tout un monde.” Cette déclaration est
motivée par le marasme que vit le milieu
du cinéma. Pour lui, “il y a des forces,
un potentiel qu’il faut développer. Mais
si les mentalités ne changent pas, on
restera dans le bricolage”. Comprendre
par là qu’il est plus que temps, selon lui,
de permettre à ces “jeunes faiseurs du
cinéma” en Algérie de pratiquer cet art,
qui est entre autres un métier à part
entière. Abondant dans le même sens,
Mounes Khammar (le Dernier passager
2010) développe plus l’idée, affirmant :
“Ailleurs, aujourd’hui, ce sont les
jeunes qui envahissent la culture, ce
qui n’est pas le cas en Algérie. On les
réduit au rang d’adolescents.” En outre,
ils ont été unanimes à insister sur la
nécessité de “privilégier la qualité des
œuvres cinématographiques sur la
quantité”. “Il ne faut pas que la quantité
prenne le dessus sur la qualité”, selon
Y. Mouzahem. Pour Mounes Khammar,
Une scène du film la Cité des vieux
(2010), de Yahia Mouzahem.
“le réalisateur et le producteur sont les
premiers responsables de la qualité
d’un film”. “Une production est tributaire du sérieux et de la rigueur dans le
D. R.
ans une rencontre débat, avanthier lundi, les deux réalisateurs
algériens Yahia Mouzahem et Mounes
Khammar ont appelé à la création
d’une “véritable dynamique cinématographique”, pour une meilleure qualité
et gestion des productions. Ayant pour
thème “Le cinéma algérien à travers la
jeune génération”, cette rencontre,
organisée par la médiathèque de l’Établissement Arts et culture (rue
Didouche-Mourad, Alger), avait pour
objet d’aborder le septième art algérien
à travers les expériences de ces jeunes
réalisateurs, qui n’en sont pas à leur
première réalisation ou production.
Ils ont obtenu des distinctions et
participé à des festivals internationaux
de cinéma. Avant d’entrer dans le vif du
sujet, Yahia Mouzahem (qui a réalisé et
produit la série télé Saâd El Gat et la
Cité des vieux, un court métrage en
2010) a déclaré : “Actuellement, il n’y a
pas de cinéma, juste un désir.” Et
D
travail”, a-t-il encore déclaré. “Chacun
doit être à sa place, producteur, réalisateur, acteur ou scénariste, chacun a un
rôle spécifique. Il faut cesser le bricola-
ge”, a renchéri Y. Mouzahem. C’est
cette qualité qui fait défaut à la plupart
des nos productions, qui permettra au
film algérien de se vendre à l’étranger,
et non la langue, souvent avancée
comme raison. Abordant le problème
des scénaristes et des scénarios de
moindre qualité, les deux intervenants
déplorent qu’il n’existe pas de scénaristes selon les critères. Ce qu’il y a, ce
sont des tentatives d’écriture. Ce fait
est dû, selon eux, au fait que l’Algérie
vive une “période de transition”.
Toutefois, “la médiocrité n’est pas
excusable”, a assené M. Khammar.
Pour y remédier, il faut, comme l’a souligné Mouzahem, “créer une dynamique”, d’une part. D’autre part,
“prendre au sérieux” ce potentiel et
l’exploiter d’une “manière professionnelle”. Il en profite pour ajouter qu’il est
temps “de réaliser des films de spectacles”.
AMINE IDJER
RÉVOLTES POPULAIRES DANS LA RÉGION
Medelci plaide pour une “transition
pacifique” au Maghreb
●● Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a exprimé,
hier, à Genève, le souhait de l’Algérie
de voir s’instaurer, dans la région du
Maghreb, une transition pacifique
par voie de dialogue national.
“L’Algérie souhaite l’instauration d’une
transition pacifique par voie de dialogue
national pour transcender, avec sagesse et
perspicacité, les épreuves du moment”, a
souligné le ministre dans un discours
prononcé devant la 16e session du
Conseil des droits de l’Homme des
Nations unies.
Tout en relevant que l’Algérie
“prête une attention particulière aux douloureux évènements qui affectent les
peuples de sa région d’appartenance”,
M. Medelci a fait savoir que “seule une
telle évolution, dont la finalité doit être
définie sans délai et approuvée par les
peuples” inscrira les pays de la région
dans une “perspective porteuse d’espoirs
et d’ambitions pour l’avenir”. Le
ministre s’est incliné, à cette occasion, devant les victimes qui ont péri
en Libye, lors des évènements qui
secouent ce pays aujourd’hui. Évoquant l’Algérie, M. Medelci a rappelé
les récentes décisions du gouvernement, telles que la levée de l’état
d’urgence, assurant que cette mesure était la preuve que la lutte antiterroriste a porté ses fruits. Avec cette
initiative, a-t-il expliqué, “les mesures
exceptionnelles (...) qui donnaient la possibilité au ministre de l’Intérieur et aux walis
de prendre eux-mêmes des décisions qui
sont du ressort des institutions, et en particulier de la justice, sont maintenant
considérées comme faisant partie du passé.
Nous allons donc revenir à l’ordre juridique
normal, classique, avec des garanties qu’il
faudra donner, que nous allons donner à
chacun pour se défendre”.
DJAZIA SAFTA
LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D'INFORMER ÉGYPTE
LIBERTE
www.liberte-algerie.com
LES ÉLECTIONS PARLEMENTAIRES
EN JUIN ET LA PRÉSIDENTIELLE EN AOÛT
●● Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes
a annoncé que le référendum sur les amendements
constitutionnels proposés par une commission d’experts
se tiendra début avril, les élections parlementaires au
mois de juin et la présidentielle en août. Le Conseil
suprême a réaffirmé aux jeunes de la coalition de la
révolution du 25 janvier, lors de leur réunion, qu’il “comprend parfaitement les revendications de la révolution”,
assurant qu’“il passera le pouvoir à un président élu le 1er
octobre prochain”.
R. I./AGENCES
DILEM
alidilem@hotmail.com
MELBOU (BÉJAÏA)
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AU MAIRE
●● Plusieurs dizaines de personnes, une centaine environ, selon des témoins
sur place, ont tenu hier matin, pendant près de deux heures, un sit-in devant
la mairie de Melbou (Béjaïa) pour exprimer leur soutien au président d’APC, M.
Mokhtar Allouti, suspendu de ses fonctions par le wali de Béjaïa le 17 février
dernier. Les manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles étaient
inscrits notamment : “non à la suspension du maire”, “non au bradage de la
commune”, selon ces sources. D’obédience RCD, le maire a été suspendu en
raison de ses démêlées avec la justice. Il a été condamné après un procès qui
l’avait opposé à un particulier dont il a démoli la construction qu’il avait jugée
“illicite”. Joint par téléphone, M. Allouti s’est dit “étonné de sa suspension
dans la mesure où le motif invoqué, les poursuites judiciaires, remontent à
2008”. En outre, ajoute-t-il, la suspension n’est prononcée qu’en cas “d’empêchement”. La condamnation fait l’objet d’un pourvoi en cassation à la Cour
suprême.
R. N.
VOTRE MÉTÉO
DU JOUR
PAR CHEIKH FERHAT
Persistance d'un temps pluvieux et froid sur
les wilayas du nord de l'Algérie, principalement sur les wilayas du Centre et de l'Est.
Des chutes de neige sur les reliefs et certaines wilayas des Hauts-Plateaux du
Centre et de l’Est dépassant les 700 mètres
d'altitude. Passagèrement nuageux à peu
nuageux sur les wilayas de l’Ouest.
Des températures stationnaires mais en
légères hausses à l’Ouest.
TEMPÉRATURES MAXIMUM PRÉVUES
3° à El-Bayadh, Médéa, Djelfa, 6° à Oum ElBouaghi, Tébessa, Constantine, 13° à Oran,
Mostaganem, Ténès, Relizane, 10° à Alger,
Boumerdès, Tipasa, Béjaïa, Blida, Aïn Defla,
Tizi Ouzou, Bouira, 14° à El-Oued, Biskra,
Ghardaïa, Béchar, 16° à Ouargla, HassiMessaoud, 24° à Tamanrasset, Ilizi, 22° à
Adrar, In Salah, 27° à Bordj Badji-Mokhtar.
CONTRECHAMP
Naufrage
lle a fini par se banaliser, la tragédie sans
cesse renouvelée des naufrages de harragas. Comme s’étaient banalisés les carnages
répétés de la décennie noire. Est-ce le mode de
médiatisation ou est-ce l’aptitude de la société à
s’habituer à tout ce qui la rend insensible à de
régulières hécatombes ?
On se souvient de la manière dont nous
nous accommodâmes de bilans “techniques”
PAR M. HAMMOUCHE de ce que notre ministre des Affaires étrangères appelle, à nouveau, “la guerre civile”. Et
la question tournait vite au nombre d’égorgés — exagéré ou réduit
—, sur l’identité des véritables auteurs — militaires ou islamistes.
Les victimes passaient ensuite au compte des pertes et profits (par
perte et profit) dans la macabre comptabilité de la tragédie, une
comptabilité finalement inutile, l’oubli étant désormais érigé en
cause nationale.
Parfois, un événement vient nous arracher à notre flegme
égoïste. Comme ce message du jeune Moussa, ce harraga qui a
E
pris le temps d’enregistrer son ultime pensée sur son téléphone,
dans l’espoir, le dernier, de se faire pardonner par ses parents de
sa fatale audace.
Il a donc pris le temps de regarder sa mort venir, de penser à
ses parents, d’enregistrer les dernières paroles qu’il souhaitait leur
faire entendre, de mettre son message sous protection. Ils étaient
dix-huit, à la fleur de l’âge, à regarder la mort en face. Nul ne saura
le temps qu’a duré leur calvaire. On sait seulement que c’est dixhuit autres drames qui, au milieu de ce mois de janvier, se sont
ajoutés aux centaines d’autres déjà survenus au cours des années
précédentes. Et on peut mesurer, à travers cette catastrophe
maintes fois répétée, la profondeur de l’échec national, s’agissant
de donner aux jeunes une raison de vivre.
Désespérés d’accéder un jour à “une vie meilleure”, Moussa et
ses compagnons ont laborieusement économisé pour tenter l’incertaine traversée. Fatalistes, ils savaient certainement que les
moyens de fortune que sont ceux de la harga ne sont pas une assurance pour la vie dans une Méditerranée capricieuse. Ce qui
explique le ton résigné du message filmé : “Je vous demande par-
don pour tous les torts que je vous ai causés, mes chers parents.
J’espère vous retrouver au Paradis. J’aspirais à une vie meilleure
sous un ciel plus clément mais, hélas, le destin a voulu que ce soit
autrement…”
Victime de l’état de sa société, Moussa trouve, au moment
d’être englouti par la mer, la ressource de se culpabiliser pour la
peine que sa disparition ne manquera pas d’infliger à sa famille.
Symboliquement, le naufrage de Moussa, qui s’est répété en
centaines d’exemplaires ces dernières années, est aussi le nôtre. Il
nous invite à mesurer l’incongruité du discours sur les “réalisations”
accomplies par “l’État” au profit de la jeunesse. Un État occupé à
pactiser avec les vendeurs à la sauvette et avec les insoumis pour
désamorcer la colère des jeunes et les retourner contre la demande de changement.
C’est le naufrage d’une politique d’un pouvoir, à ce point attaché
à sa rente, qu’il ne lui reste plus que le recours à l’instrumentalisation du désespoir qu’il a produit.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
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