Shana Tova

Transcription

Shana Tova
Numéro 014
Avril à Août 2009
Nissan/Iyar/Sivan/Tamouz/Av 5769
gratuite - destinée à ses membres et à ses amis
Shana
Tova
Rosh Hashana, le Nouvel an juif, tombe cette année le 19 Septembre
« Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner
sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert »
(Voltaire)
Siège social : coin des avenues Lukusa et des Missions - Kinshasa (Gombe)
c.i.k-rdc@micronet.cd
Boîte postale 11.604 - Kinshasa 1 - République Démocratique du Congo
« La Communauté juive est
l’une des communautés
dont les coreligionnaires
ont sillonné la République
Démocratique du Congo
avant l’indépendance.
Nous saluons cette Communauté
pour avoir choisi notre Pays
comme sa seconde patrie
et s’être investie dans le
développement du secteur
économique.
Puisse cette Communauté
prospérer en République
Démocratique du Congo. »
Son Excellence Monsieur Joseph Kabila
Président de la République Démocratique du Congo
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COMPOSITION du COMITE
Maurice Habib
Secrétaire Général
Aslan Piha
Président de la Communauté
en charge des finances et de Kadima
Tuvia Marom
Vice-Président
David Hasson
Conseiller en charge
des Relations extérieures
Edouard Swiel
Conseiller en charge des
activités communautaires
Yossi BenYaïr
Conseiller en charge de
la sécurité et de l’intendance
Le Rabbin de la Communauté est Monsieur Shlomo Bentolila
COMMUNAUTE ISRAELITE DE KINSHASA
ASBL – reconnue par l’Ordonnance Présidentielle n°72/193 du 28 mars 1972
Editeurs Responsables : Aslan Piha (Président) et son Comité (mail : c.i.k-rdc@micronet.cd )
Revue imprimée chez A.G.B. à Kinshasa
2
LE MOT DU PRESIDENT
DE LA
COMMUNAUTE
Les vacances qui viennent de s’achever vous ont été, je l’espère, agréables et reposantes ; cette période est,
en effet, synonyme de détente, et d’évasion. Mais voici désormais venu le mois de Septembre, et avec lui, la
reprise professionnelle et celle des activités communautaires. Alors, à toutes et à tous, je souhaite une bonne
rentrée !
La trêve estivale porte souvent mal son nom puisqu’elle est aussi particulièrement propice à des événements
majeurs, à des crises diplomatiques, à des accidents ou à des catastrophes naturelles. Ainsi, ces derniers
mois ont été aussi excitants que mouvementés. Rappelez-vous !
Parmi les sujets majeurs qui ont marqué l’actualité internationale, je ne retiendrai que ceux qui, d’une façon
ou d’une autre, nous ont interpellés.
En République Démocratique du Congo, Evariste Boshab (53 ans) a été élu président de l’Assemblée nationale le 18 avril. « Servir un seul maître : le peuple congolais » est sa devise. Il succède ainsi à Vital Kamerhe.
Au nom de la Communauté, j'ai adressé une lettre de félicitations au nouvel élu.
Les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville) ont signé un protocole d’entente pour matérialiser le projet de
construction d’un pont route-rails entre les deux rives du fleuve Congo. Ce pas historique qui vient d’être
franchi permettra de faciliter la circulation des personnes et des biens entre les deux pays, mais aussi vers le
Cameroun et l’Afrique de l’Ouest. « C’est un projet extrêmement ambitieux. Nous allons connecter l’Afrique
q »
a déclaré Olivier Kamitatu, ministre congolais (Kinshasa) du Plan.
P
Plan
lan.
Cette année, c’est la ville de Goma, chef-lieu du Nord Kivu,
u, qui a abrité les festivités du 49ème
anniversaire de l’accession de la République Démocratique du Congo à l’indépendance. A cette
occasion, Goma s’est parée de sa plus belle robe pour accueillir
ueillir le chef de l’Etat. Malgré les
peurs des uns, les critiques des autres, il faut reconnaitre que célébrer l’indépendance à
Goma, hier terrorisée, et qui se sentait oubliée de Kinshasa,, est un symbole fort. Le symbole d’un pays qui a entamé sa reconstruction.
C’est avec une peine sincère que j’ai appris le décès inopiné
piné du sénateur Jeannot
Bemba Saolona, homme d’affaires congolais de 67 ans, le
e 1er juillet à Bruxelless (voir
page 63). Père de Jean-Pierre Bemba, il s’était rendu le 29 juin à la Cour pénale internationale à La Haye où il a assisté aux débats sur la demande de libération provisoire de son
fils détenu depuis un an à la prison de Sheveningen (Pays-Bas).
Bas). Il tenait vraiment à être
présent à cette audience pour réconforter son fils. Il ne saura
ra d’ailleurs jamais
que six semaines plus tard cette libération sous condition a été accordée.
Président de l’Aneza (Association Nationale des Entreprises du Zaïre) pendant 16 ans, Jeannot Bemba m’a nommé, en 1995, membre du Comité de
direction de l’Association (dénommée aujourd’hui F.E.C.). Accompagné
du vice-président de la Communauté israélite du Congo, Tuvia
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Marom,,
j’ai tenu à m’incliner devant la dépouille du défunt et à déposer
err une
u couronne en hommage à l’amitié qu’il portait à Israël et particulièrement
ulière
rement
aux Juifs du Congo.
Un autre deuil allait bientôt frapper le Congo avec le décès
dé
à
Bruxelles, le 21 juillet, du sénateur Gaëtan Kakudji. Gouverneur
neur du
Katanga, ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur de Laurent-Désiré
Désir
siré
Kabila, il incarnera le souvenir des années d’exil et de lutte contre
le pouvoir du maréchal Mobutu. Nous présentons nos sincères
cères
condoléances à la famille de l’illustre disparu.
Depuis quelques mois, les habitants de Kinshasa assistent à un
vrai spectacle sur le boulevard du 30 juin, principale artère
ère
e
du centre-ville. Des bulldozers qui cassent et des chinois à
3
l’œuvre. Ces travaux de modernisation et de réhabilitation du boulevard, annoncés dans le cadre des cinq
chantiers du président Joseph Kabila, consistent à élargir la voie et rendre la circulation plus fluide. Habitués à voir des travaux débuter et ne jamais aboutir, les kinois espèrent que cette fois est la bonne et que leur
ville pourra retrouver son appellation d’antan : « Kinshasa la belle ».
Cette année, en Israël et dans les communautés juives de la diaspora, on a célébré, les 28 et 29 avril, la
journée du Souvenir des soldats tombés pour la défense d’Israël (Yom Hazikaron) et l’anniversaire de la
création de l’Etat d’Israël (Yom Haatsmaout). A Kinshasa, nous avons maintenu la tradition en célébrant ces
commémorations (voir pages 49 et suivantes).
En 2010, l’Exposition universelle se tiendra à Shanghaï (Chine). Le pavillon israélien, dénommé « Coquillage de la mer », est en construction depuis quelques mois sur le site ; il occupera une superficie de
2000 m², sera divisé en trois parties qui symboliseront la nature, la technologie et le futur et représentera deux
mains qui se serrent soulignant l’innovation et la culture Juive.
D’autre part, c’est dans une atmosphère festive et chaleureuse que s’est déroulée, en Israël, au mois de juillet,
la 18ème édition des Maccabiades. Les 7500 sportifs, venus de 65 Etats, se sont affrontés pendant dix jours
dans plus de 300 disciplines. Se déroulant tous les quatre ans, au rythme des véritables Jeux Olympiques, les
Maccabiades sont le troisième plus grand événement sportif international. Cet événement rassemble les athlètes et sportifs juifs du monde entier. La plus importante délégation est celle d’Israël, puis celle des Etats-Unis
avec 957 sportifs. La “Chai Maccabiah” est une célébration sportive juive qui commémore la culture, l‘héritage
et la fierté du peuple de Moïse et qui vise à montrer l’extrême vitalité, la force et l‘unité du peuple Juif.
Je m’en voudrais si, dans la rubrique « Israël », je ne faisais pas allusion à la présence remarquée des
joueurs israéliens à la Coupe Davis de tennis. L’équipe israélienne a fait, cette année, partie des quatre
meilleures sélections mondiales. C’est un succès considérable quand on sait que c’est la première fois qu’une
nation parvient à ce niveau de la compétition avec des joueurs aussi éloignés de l’élite au classement mondial.
Sur le plan international, l’actualité de ces derniers mois a été monopolisée par des événements malheureux :
la propagation de la grippe H1N1 dans 113 pays qui recensent environ 60 000 cas de personnes atteintes,
dont 238 mortels – la disparition du vol Air France qui reliait Rio à Paris avec 228 personnes à son bord –
le crash de l’Airbus 310 de Yemenia Air qui s’est abîmé en mer au large des Comores et dont une fillette de
14 ans est la seule survivante – le décès, le 8 juin, du président gabonais Omar Bongo - la mort de Michael
Jackson, annoncée le 25 Juin, restera sans conteste le « 11-septembre » de la pop culture tant ce mythe des
années 80 a marqué plusieurs générations dans le monde entier – la réélection d’Ahmadinejad, en Iran, et
immédiatement contestée par son rival, a provoqué des émeutes meurtrières ; l’Iran était déjà une source d’inquiétude majeure en raison de son poids stratégique dans la région et de l’impact négatif qu’une crise internationale pourrait avoir sur les cours du pétrole et sur les premiers signes de reprise de l’économie mondiale.
Je voudrais clôturer mon propos en citant Sa Majesté le roi Mohamed VI du Maroc : « Ma lecture de l’holocauste, et celle de Mon Peuple, est celle d’une blessure mémorielle que nous savons inscrite dans l’un des
chapitres les plus douloureux, dans le Panthéon du Patrimoine universel. Il faut dire au reste du Monde, ce
qu’a été la résistance au nazisme des pays qui comme le mien, à partir de l’espace arabo-musulman, ont su
dire non à la barbarie nazie et aux lois scélérates du gouvernement de Vichy. Est-ce qu’on se souvient encore
que le Maroc, dès les années 30, avait ouvert les portes aux Communautés Juives Européennes qui avaient
vu à temps le danger pointer à l’horizon ? ».
Pour nos lecteurs israélites, je formule les meilleurs vœux pour une bonne et heureuse année religieuse 5770.
A tous, je souhaite de passer un agréable moment en compagnie de la quatorzième édition de Kadima. Et, en
attendant, je vous adresse mon plus cordial shalom.
Aslan Piha
Le boulevard du 30 juin à Kin
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La victoire israélienne au tennis
Les présidents Bongo & Mobutu
Maccabiades
La loi israélienne du Retour (1950) permet à toute personne de religion juive ou
d’ascendance juive de faire son Alyah (s’installer, ou littéralement faire son ascension) en
Israël. Au même titre bénéficient de cette loi : son conjoint, ses enfants, les enfants de son
époux (ou de son épouse), et les petits-enfants.
Les premières années de l’Etat d’Israël voient le début de la réalisation de la prophétie millénaire du
« rassemblement des exilés ». Les premiers à arriver après le départ des Anglais et la Déclaration
d’Indépendance (14 mai 1948) sont les ex-immigrants « illégaux », détenus par les Anglais à Chypre.
Entre mai et août 1948, alors que la guerre d’indépendance fait rage, on assiste à la venue de 33 000
immigrants ; après le cessez-le-feu, 70 000 arrivent entre septembre et décembre, pour la plupart des
survivants de la Shoah, venus des camps de personnes déplacées d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie.
Certains arrivent même habillés de leur uniforme de prisonniers dans les camps de concentration.
Quatre mois plus tard, en avril, le nombre des immigrants atteint les 100 000. On compte en tout 203 000 juifs,
venus de 42 pays, pendant la première année de l’indépendance.
Cette immigration en masse se poursuit jusqu’à la fin de 1951. Pendant cette période, des communautés juives
entières sont transplantées en Israël :
- plus de 37 000 juifs de Bulgarie (sur une communauté de 45 000 âmes);
5
- 30 500 Juifs de Libye (sur une communauté de 35 000 âmes);
- 45 000 Juifs du Yemen (il n’en restera plus qu’un millier sur place);
- 121 512 Juifs d’Iraq (sur une communauté de 130 000 âmes);
- les deux tiers des survivants du judaïsme polonais : 103 732 personnes;
- un tiers des Juifs de Roumanie : 118 940 personnes.
Ces migrations sont organisées sous forme d’opérations, les plus spectaculaires étant l’Opération Tapis
Volant, pour les Juifs yéménites, et l’Opération Ezra et Néhémie, qui transporte les Juifs d’Iraq. On
compte 684 201 immigrants venus entre le 14 mai 1948 et la fin de 1951; c’est un chiffre supérieur à
celui de la population juive entière d’Israël lors de la Déclaration d’Indépendance.
L’Alyah est l’élément moteur du nouvel Etat, mais c’est seulement le début du processus. La seconde étape est celle de la klita, l’intégration : il s’agit de réunir en une seule nation les vétérans et les nouveaux arrivants, venus de cent pays différents. Cet enjeu touche à tous
les domaines de la vie du pays, et requiert une participation financière massive de la Diaspora.
Plus des deux tiers des 393 197 immigrants arrivés entre mai 1948 et mai 1950, sont installés dans
des villes et des villages: 123 669 sont logés dans des maisons abandonnées ; 51 700 dans des kibboutzim « le kibboutz étant une unité de peuplement dont les membres sont organisés en collectivité sur la base de la propriété commune des biens, préconisant le travail individuel, l’égalité
entre tous et la coopération de tous les membres dans tous les domaines de la production, de
la consommation et de l’éducation »; 6 000 enfants sont placés sous la tutelle de l’Alyah des Jeunes.
Un tiers des arrivants (112 015 personnes) demeure dans les camps d’immigrants et les habitations temporaires, mais la place vient à y manquer sous la pression croissante de l’immigration. Il est alors nécessaire de
trouver des solutions plus adéquates pour ceux qui ne peuvent pas encore recevoir de demeure permanente.
La solution immédiate, conçue en 1950, est celle de la ma’abara, le camp de transit où les nouveaux
arrivants peuvent recevoir du travail et trouver un abri provisoire pendant une courte période. En mai 1952,
on a déjà établi 113 de ces camps, pour loger une population de 250 000 arrivants.
Un kibboutz et une ma’abara, organisations destinées à l’implantation de populations juives sur la terre d’Israël
6
Après ce point culminant, l’Alyah connaît une régression. Dans les années 1952-1954, le nombre des
immigrants n’atteint que 51 463 âmes. Mais l’immigration en masse est renouvelée en 1955, et fin 1957,
on compte un total de 162 308 immigrants, venus principalement du Maroc, de Tunisie et de Pologne.
L’immigration en provenance du Maroc, plus de 70 000 juifs, est stimulée par la montée du nationalisme et l’accession à l’indépendance de ce pays. Pour les mêmes raisons, plus de 15 000 juifs originaires de Tunisie arrivent à la même période. La situation politique en Pologne et en Hongrie conduit, en
1956, à elle aussi un accroissement considérable de l’Alyah : 34 426 polonais et 8 682 hongrois montent en Israël. Après la campagne du Sinaï la même année, 14 562 juifs égyptiens immigrent à leur tour.
De 1958 à 1960, l’immigration diminue à nouveau, totalisant 72 781 personnes. Le groupe le plus important vient de Roumanie (27 500 personnes). Entre 1961 et 1964, l’Alyah connaît un nouvel essor
avec un total de 215 056 immigrants. Plus de 80 000 juifs viennent du Maroc, et le même nombre, de
Roumanie.
Au total, 503 770 juifs sont montés en Israël entre 1952 et la guerre des six jours, en juin1967.
L’intégration de l’immigration en masse de 1955-1957 est facilitée par l’expansion économique
d’Israël, où la croissance industrielle est alors considérable. D’autre part, la méthode des nouvelles localités est généralisée : les immigrants fondent des villages et des villes de développement.
Pendant les années 1958-1960, on assiste à un accroissement du nombre des professionnels qualifiés parmi les immigrants : médecins, ingénieurs, économistes et enseignants. Pour pouvoir s’occuper de ce type de population, l’Agence Juive crée un réseau de centres d’hébergement dans lesquels
on pourra demeurer en famille, dans de petits appartements, pour une période de six mois, tout en apprenant l’hébreu dans un « oulpan » (école pour l’étude de l’hébreu) et en cherchant du travail et un logement.
Dans les années 1961-1964, la liquidation des camps de transit (ma’abarah) s’accélère, et l’on
trouve un plus grand nombre de solutions de logement permanent dans le pays. Pendant la période
1965-1967, alors que l’Alyah ralentit à nouveau, l’Agence Juive consacre de grands efforts à trouver des
réponses aux exigences des immigrants occidentaux. Cela conduit à la création de centres d’intégration,
où sont rassemblés tous les services (logement, service social, vie culturelle) dont ils ont besoin avant de
passer dans leur logement permanent.
La guerre des six jours en 1967 a pour conséquence un accroissement considérable de l’alyah en
provenance des pays occidentaux : U.S.A., Canada, Europe de l'Ouest, Amérique latine et Afrique du Sud.
En 1968, le total des arrivants est supérieur à 30 000, et en 1969, comme en 1970, il dépasse les 40 000.
La guerre des six jours est aussi suivie par l’intensification de la conscience juive et de l’amour pour Israël
parmi les Juifs soviétiques. Dans les années précédentes, seul un petit nombre de Juifs avait été autorisé
à quitter l’ex - U.R.S.S, et seulement pour rejoindre des membres de leur famille en Israël. En 1969 et
1970, de nombreux Juifs soviétiques déclarent publiquement, dans des lettres adressées au gouvernement israélien et à des organisations internationales, qu’ils considèrent Israël comme leur foyer historique. Vers la fin de 1970, la sentence sévère rendue au procès de Leningrad, contre un groupe de Juifs
qui avaient tenté de détourner un avion russe dans le but de se rendre en Israël, provoque un soutien
accru dans le monde entier pour la cause des Juifs soviétiques. De 1968 à 1973, ils sont environ 100
000 à quitter l’U.R.S.S. pour s’installer en Israël.
Des Juifs américains, tunisiens et russes ont franchi le cap en « montant » en Israël
7
Après la guerre des six jours, cinq mille juifs polonais se rendent en Israël. Entre la guerre des six jours
et celle de Yom Kippour, 260 000 juifs réalisent leur immigration.
L’accroissement rapide de l’immigration d’occident rend nécessaire l’introduction de changements radicaux du système d’intégration. C’est pourquoi, en 1967, une Autorité de l’Immigration et de l’Intégration, conjointe au gouvernement et à l’Agence Juive, est créée. De nouveaux centres d’intégration,
hôtels et oulpanim du kiboutz sont fondés dans tout le pays. Le processus d’intégration engage désormais
plusieurs organismes gouvernementaux qui s’occupent du logement, de l’emploi et d’autres services.
En 1968 il est décidé de créer un ministère de l’Intégration des nouveaux Immigrants. L’un des buts de
ce ministère est d’alléger les procédures bureaucratiques qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques.
En 1970, un programme est mis au point, consistant en droits d’exonérations pour les immigrants dans
le domaine des douanes, des impôts, du logement, des droits d’inscriptions scolaires et universitaires. La
plupart de ces droits sont en exercice pendant trois ans à partir de la date d’immigration. Dans le but d’aider le nombre grandissant de jeunes immigrants étudiants qui veulent poursuivre leurs études en Israël,
souvent après être venus comme volontaires pendant la guerre, une Autorité des Etudiants est fondée.
Au début des années 80, de nombreux juifs éthiopiens quittent leurs villages pour le sud du Soudan,
d’où ils espèrent se rendre en Israël. La seconde étape de leur périple se fait sur les navires de la Marine
israélienne qui les attend sur les bords de la Mer Rouge et les transporte en Israël. A cette époque, la
communauté des Juifs éthiopiens en Israël compte environ 7 000 âmes ; jusqu’à la fin 1981, on assiste
à l’arrivée de 14 000 personnes supplémentaires. En 1984 le gouvernement israélien procède à une
opération de sauvetage en masse, appelée « Opération Moïse » : pendant quelques mois, 8 000 Juifs
s’envolent de Khartoum (Soudan) vers l’Europe, pour aboutir en Israël. Mais le président du Soudan met
fin à cette opération, craignant les réactions hostiles des pays arabes. Après l’intervention des U.S.A., il
autorise six avions C-130 américains à transporter les Juifs éthiopiens qui se trouvent encore au Soudan.
Leur arrivée en Israël fait monter le nombre de ces immigrants à 16 000.
En décembre 1989, quinze ans après la rupture des relations diplomatiques entre l’Ethiopie et Israël,
l’Ambassade d’Israël est rouverte à Addis-Abeba et des contacts sont établis entre les Juifs qui ont
quitté l’Ethiopie pour Israël, et ceux qui sont restés dans ce pays. On transmet ainsi aux familles l’instruction de faire une demande auprès de l’ambassade pour être amené en Israël. Jusqu’à fin 1990, entre
16,000 et 17 000 Juifs d’origine éthiopienne arrivent en Israël. Ce sera l’ « Opération Salomon ».
Les Opérations Moïse
et Salomon ont été
des réussites, tout
comme l'intégration
des Juifs éthiopiens
en Israël
Chaque vague d’immigrants a apporté avec elle son vécu, son contexte culturel et ses talents, contribuant
ainsi à édifier la mosaïque de la société d’Israël et à relever les défis du XXIe siècle.
8
Années
Asie
Afrique
Europe
Amérique &
Océanie
Total
1948-1951
237,000
94,000
327,000
5,000
687,000
1952-1960
35,000
146,000
103,000
10,000
294,000
1961-1970
49,000
151,000
139,000
45,000
384,000
1971-1980
27,000
16,000
213,000
73,000
330,000
1981-1989
10,000
23,000
60,000
40,000
133,000
1990-1996
8,000
36,000
686,000
27,000
757,000
366,000
466,000
1,528,000
200,000
2,585,000
Total
L’Alyah se nourrit de rêves mais se construit comme un projet. Une Alyah réussie est une Alyah
préparée avec un plan. Une fois ce plan construit, on s’attend à ce qu’un certain nombre de choses se
réalisent ou ne se réalisent pas, en Israël. Une aide qui devait être accordée avec certitude n’arrive finalement pas, une démarche, simple, se complique au fur et à mesure que l’on s’y engage.
L’Alyah, c’est un changement, une étape importante dans la vie. Comme telle, elle fait travailler l’imagination. Une fois réalisée, l’Alyah provoque la rencontre de l’imagination et de la réalité. Cette rencontre
peut avoir pour tout Olé (immigrant) un goût parfois amer. Elle n’en est pas moins indispensable car
« c’est dans la réalité que l’on réalise ses rêves ».
« Je monte, le récit complet de mon Alyah » a été écrit avant, pendant et après mon départ, suivant
pas à pas et jour après jour tout ce qui m’est arrivé. Dans le moindre détail, dans la moindre émotion »
nous explique Cyril Rajz, 38 ans, marié et père de trois enfants. Ce français d’origine, ancien concepteur
en agence de publicité et aujourd’hui directeur artistique pour un groupe de presse français, va bientôt
fêter sa première année en Israël.
Selon ses dires, son Alyah a été et continue d’être une aventure prodigieuse, vertigineuse, une véritable
renaissance. Il invite donc toutes les personnes en projet de monter en Israël ou tout simplement désireuses de savoir exactement comment se passe une Alyah de découvrir son histoire.
La séparation déchirante des siens, de son foyer, son déménagement, la résiliation de sa vie, son voyage,
l’arrivée chaotique, le travail, la banque, les démarches administratives en Israël, les inscriptions dans les
écoles, l’oulpan, l’équivalence du permis de conduire, les enfants, la sécurité sociale, les docteurs…Son
expérience est un très bon outil : un vrai témoignage, de vrais détails qui pourront renseigner les plus
curieux ou faire comprendre aux plus pressés qu’une Alyah n’est pas une aventure à prendre à la légère.
Des rires, des pleurs, un titre évocateur, une couverture simple mais percutante (le drapeau d’Israël avec
la Magen David qui s’élève)…et un récit écrit à la première personne plongent le lecteur dans la naissance d’un immigrant en plein tourbillon.
Et ce tourbillon, Cyril Rajz l’exprime très bien dans son livre : « Comme dans toute naissance, il va y
avoir des cris, des pleurs, des maux. Et après, une nouvelle vie ».
Des séminaires d’explication sont
organisés dans les Communautés
juives de diaspora, avec l’aide de
l’Agence Juive – ici à Londres
Les jeunes récemment arrivés en Israël
sont fiers d’exhiber leurs nouveaux papiers
d’identité – ils seront le trait d’union entre la
vie passée et la vie à venir
9
Un juif célébre...
Aujourd'hui
Les parents de Gershwin, Rosa et Moïse Gershowitz, étaient des Juifs
russes originaires de Saint Petersbourg. Ils arrivèrent à New York en 1891 ;
leur nom s’américanisa en Gerwvin puis Gershwin. Ils eurent d’abord un fils,
Israël, surnommé Ira, né en 1896, puis un second qu’ils appelèrent d’abord Jacob
puis George, né le 26 septembre 1898, à Brooklyn (Etat de New York). Moîse, leur père, qui exerce
une série de métiers dans des domaines très divers, oblige la famille à de multiples déménagements.
En 1911, installée à Manhattan, la mère achète un piano pour faire donner des leçons à Ira, l’enfant
studieux de la famille, mais c’est finalement George qui, à 13 ans, manifeste un intérêt particulièrement
développé pour la musique ; ses goûts sont très éclectiques, allant du classique aux chansons populaires,
et, à 16 ans, George Gershwin est particulièrement attiré par le jazz et les rythmes de la musique
des Noirs américains, le gospel. Il s’était intéressé à la musique grâce à un récital qui avait été donné
par les enfants de son école, et à l’un des jeunes interprètes, Maxie Rozenzweig (le futur Max Rozen).
Enthousiasmé par le timbre de cet instrument, il s’enquit de l’identité du jeune homme et réussit à faire
sa connaissance. Leur goût commun pour la musique devint vite le ciment d’une grande amitié. Georges
était exceptionnellement doué pour le piano, et ses parents, bien que pauvres, lui firent donner des leçons.
Après avoir eu plusieurs professeurs médiocres, il eut la chance de rencontrer Charles Hambizer, en
1912, aussi bon musicien que pédagogue. Celui-ci remarqua le talent du jeune garçon et voulut bien
se charger de son enseignement musical.
Il quitte rapidement la High School of Commerce où il a commencé des études de droit pour devenir
pianiste répétiteur chez un éditeur, comme beaucoup de ses confrères. Il touchait quinze dollars par
semaine. Son travail était dur et ses journées longues. Ce travail lui permit d’acquérir une grande habilité
et de perfectionner son style.
Ses premiers essais de compositeur sont des chansons qui n’ont pas été publiées.
Grand admirateur d’Irving Berlin et de Jerome Kern, George devient accompagnateur de vaudeville et
ensuite pianiste répétiteur pour la revue Miss 1917 de Jerome Kern et Victor Herbert.
En 1918, Georges et son frère Ira écrivent leur première chanson en collaboration, « The Real American
Folk Song », que l’actrice Nora Bayes introduit dans le spectacle Ladies First. La même année, cinq
autres chansons de Gershwin sont entendues dans la revue Half Past Eight jouée à Syracuse (Etat
de New York) et quelques mois plus tard (mai 1919) c’est La Lucille qui marque les débuts de George
Gershwin à New York.
Les frères Gershwin et Fred Astaire
Ira et George Gershwin
11
C’est également en 1919 que George écrit son premier grand succès populaire, « Swanee », d’abord
introduit dans le revue Demi-Tasse du Capitol Theatre et repris ensuite par Al Jolson pour une tournée
de son spectacle Sinbad (musique de Romberg).
Suite à ce succès, George est appelé à composer la musique de cinq éditions des revues annuelles
George White’s Scandals ; Paul Whiteman, subjugué par cette musique, incite Gershwin à écrire une
pièce de structure classique, mais de style jazz : ce sera la célèbre Rhapsody in Blue créée en février
1924 au Aoelian Hall sous la direction de Whiteman et avec George Gershwin lui-même au piano.
A partir de cet instant, les partitions des frères Gershwin se succèdent en suscitant, dans la plupart des
cas, l’enthousiasme tant du public que de la critique.
Citons entre autres : Lady, Be Good ! avec Fred et Adèle Astaire – Girl Crazy avec Ethel Merman,
Ginger Rogers – Funny Face avec Fred Astaire et Victor Moore.
En répétition avec des artistes dont Fred Astaire
George Gershwin jouant sa musique dans un restaurant
Après le succès de la Rhapsody in Blue, Gershwin a encore écrit quelques grandes pages de musique
classique : le Concerto in F (1925), la suite An American in Paris (1928) et la Second Rhapsody (1930).
Il écrivit ces textes en rentrant d’une tournée qu’il effectua en Europe en 1928 et qui le consacra sur
le plan international ; il fut fêté et acclamé à Londres, à Paris et même à Vienne où il fit connaissance du
compositeur Alban Berg qui devient son ami. « Mon propos en écrivant Un Américain à Paris est de
présenter les impressions d’un américain visitant Paris, alors qu’il se promène dans la ville et prête attention
aux bruits des rues, tout en s’imprégnant de l’ambiance parisienne. Je n’ai nullement tenté d’évoquer des
scènes déterminées. Chaque auditeur peut y trouver les épisodes que son imagination lui suggère ».
Enfin, en 1935, l’opéra Porgy and Bess est créé à Boston (Etat de Massachussets) ; bien que mal
accueilli par la critique et suscitant peu d’intérêt de la part du public, l’ouvrage devient au fil des années
et des reprises celui du compositeur le plus joué.
De naturel exubérant et optimiste en public, George Gershwin connaissait des moments d’anxiété et de
dépression à cause sans doute de son travail et de sa carrière. Cette anxiété se traduisit par des troubles
qu’il décrivit lui-même comme une « maladie d’estomac de compositeur ». Sa santé devint une véritable
obsession et il s’astreignit à un régime alimentaire très sérieux.
12
Au début des années 30, le compositeur et son frère Israël faisaient leur entrée à Hollywood ; quatre
mois durant, ils travaillèrent à la musique d’un long métrage d’assez mauvaise qualité « Delicious » pour
une somme de 100 000 dollars ; et pour 50 000 dollars supplémentaires, George autorisa le producteur
du film « The Paul Whitmann Story » à reprendre les airs de sa « Rhapsody in Blue ».
A Hollywood, lorsqu’il ne composait pas, George jouait au golf, fréquentait les cocktails mondains et
sortait avec des artistes. Le compositeur menait une vie agitée et désordonnée. Il remportait beaucoup
de succès féminins ; il eut même quelques liaisons sérieuses, l’une d’elles avec l’actrice Simone Simon.
Au début de 1937, il composa avec son frère la musique d’un troisième film « Goldwyn Folies », et s’éprit
de Colette Goddard, une amie de Charlie Chaplin. Il fut profondément mortifié lorsque celle-ci lui préféra
finalement Chaplin qui l’épousa.
A Hollywood, les frères Gershwin composèrent deux très belles musiques de film « Shall we dance »
et « Damsell in distress » dont la vedette était Fred Astaire. Hollywood fut globalement un véritable
succès tant sur le plan professionnel que financier.
De retour à New York, Gershwin composa sa seconde Rhapsodie pour piano et orchestre ; le
compositeur avait longtemps espéré que Toscanini en dirigerait la « première », mais celle-ci n’eut
finalement lieu qu’en 1932 sous la baguette de Kussewitzky, avec l’orchestre symphonique de Boston et
le compositeur lui-même au piano : ce fut un véritable triomphe.
Bien que de robuste composition, il avait de temps à autres souffert de troubles divers. En juin 1937, ses
étourdissements et maux de tête persistèrent plus que de coutume. George Gershwin meurt d’une tumeur
au cerveau, le 11 juillet 1937. Il a composé plus de 700 chansons, une dizaine de comédies musicales et
plusieurs musiques de film. Il a été honoré dans le monde entier, parfois plusieurs années après sa mort.
Gerswin (à droite) et Ravel au piano
Un timbre des Comores en son honneur
Son buste à Kielse (Pologne)
En novembre 2008, consécration suprême, son portrait est ajouté aux portraits rares réalisés par Andy
Warhol représentant des Juifs célèbres et exposés au Musée Juif d’Art Contemporain de San Francisco (USA).
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13
La Communauté israélite de Léopoldville / Kinshasa
- 1ère partie –
Bâtie sur le fleuve Congo, en face de Brazzaville (capitale du Congo), Kinshasa forme une entité à statut
particulier qui joue le rôle de centre administratif, économique et culturel de la République Démocratique du Congo. Elle s’étend sur plus de 30 km de l’Est à l’Ouest et sur plus de 15 km du nord au sud.
En 1881, Stanley fonda un poste qu’il baptisa Léopoldville en l’honneur de son commettant, le Roi des
Belges, Léopold II. Il avait choisi l’endroit où le Congo devenait navigable en direction de l’amont. Le site
était donc favorable, d’autant plus qu’il était spacieux et facile à défendre ; on avait recensé 66 villages
antérieurs à Stanley sur le site occupé par la ville actuelle, avec une population totale estimée à 30.000
habitants. Le hameau de Kinshasa, auquel la capitale doit son nom actuel, se dressait là où aujourd’hui se
trouve le quartier des affaires. En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son importance économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y dénombrait à peine 10 000 habitants. C’est en 1929 qu’elle
hérita de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par Boma. Kinshasa ne devint juridiquement
une ville qu’en 1941; depuis 1923, elle était seulement un «district urbain». La loi du 5 janvier 1975 en fit
la huitième Région de la République, avec la création de nouveaux organes administratifs. En 1945, la
capitale du Congo belge abritait 100 000 personnes. A l’indépendance, en 1960, Léopoldville comptait
400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération d’Afrique centrale. Quinze ans plus tard, après
que la ville ait reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa population avait déjà franchi le cap des 2 millions
et, en 1996, selon certaines estimations, les 4 millions seraient atteints. Kinshasa est l’une des grandes
métropoles du continent africain. Aujourd’hui, elle compte plus de six millions d’habitants.
Léopoldville en 1954 – le boulevard Albert 1er
Kinshasa en 2004 – le boulevard du 30 juin
Si la population de Kinshasa atteint à peine 10 % de la population totale du pays, son industrie couvre
20 % du produit intérieur brut. Les fabriques sont souvent groupées et paraissent très actives.
Kinshasa produit de l’agro-alimentaire, des textiles, des meubles en acier, du savon et de la margarine,
des peintures, des imprimés, des chaussures, des cigarettes, des plastiques de toutes sortes et des
14
produits pharmaceutiques. La moitié de l’approvisionnement en produits vivriers vient de l’extérieur. La
ville est aussi et surtout une ville de services. Les hommes d’affaires israélites occupent, depuis
quelques décennies, tous les secteurs économiques : transports routier, aérien et maritime, pharmaceutique, alimentaire, diamantaire, industriel, bancaire, etc…
Une Caravelle de la compagnie aérienne
Interfrêt de Jo Mallel en 1980
La boutique d’habillement «Au Chic»
du Groupe L.Hasson & frère en 1954
La banque BIAC du Groupe
Elwyn Blattner en 2007
Depuis les pillages de 1991 et 1993, la situation économique demeure très difficile. Les infrastructures ne
cessent de se dégrader : routes impraticables, bâtiments publics délabrés, voiries inefficaces. Le secteur informel devient prépondérant et assure une économie de survie. Cette situation économique catastrophique
a pour conséquence la paupérisation de la population et a un effet direct non seulement sur l’état sanitaire
de cette même population, mais aussi sur la dégradation des services de santé.
Kinshasa traverse la saison des pluies entre octobre et mai. Les tornades de pluies, d’une rare violence,
durent quelques heures, puis le ciel s’éclaircit, et le soleil devient brûlant. La luminosité n’est jamais aussi
belle qu’après une pluie; l’air, lavé de toutes les poussières, a une transparence exceptionnelle. Les températures sont élevées et l’humidité ambiante crée une atmosphère lourde, parfois étouffante. La saison
sèche, de juin à septembre, se caractérise par l’absence de pluies, des températures plus fraîches et un
ciel couvert.
Maurice Alhadeff fut le premier président de la « Communauté israélite de Léopoldville » ; celle-ci existait
depuis les années 1950, une centaine de juifs résidaient avant l’indépendance dans la capitale de la colonie
belge, mais fut officiellement créée en 1962 par une ordonnance signée du premier président de la République
Démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu. Maurice Alhadeff dirigea la Communauté jusqu’en 1966.
En 1957, Maurice Alhadeff avec le président de Pepsi-Cola et l’actrice Joan Crowford et avec ses coreligionnaires
En 1964, la Communauté israélite
de Léopoldville recevait Moïse
Tshombe, Premier ministre de
l’époque (décédé en juin 1969).
On voit sur la photo Sarah Tarica
et Becky Lévy saluant l’hôte de
marque, en présence de Maurice
Alhadeff.
15
Réunion communautaire en 1957 : Léonore Franco,
Joséphine Mayo, Renée Hasson, Olga Tarica, etc…
En 1955, inauguration de la première boutique de
Clément Allal en présence de Maurice Alhadeff
Forte d’environ 200 membres en 1960, la Communauté juive de Léopoldville n’était pas aussi structurée
que celle d’Elisabethville avec les différents mouvements organisant la vie juive. Néanmoins, les dames
ont créé, quelques années avant l’indépendance du Congo, une représentation locale de la Wizo,
l’organisation des dames juives.
Quelques manifestations communautaires, datant des années 1955 à 1960, organisées par les dames
regroupées au sein de la Wizo ; on reconnaît, au hasard, Fortunée Alhadeff, Julia Israël, Rica Papo,
Benjamin et Victoria Franco, Jacqueline Perahia, Ruth et Elie Levi, Dorit et Jacques Levi, le grand rabbin
Moïse Lévy, Daniel Sidis, mesdames Tarica, Fernandes, Levi, etc….
16
La fête de Pourim en 1954. Emmy
Capellouto (centre) et Isaac Hasson
Pourim, en 1962, Nadine Allal
et son frère au 1er cercle juif
Pourim 1972 : Ruth Lévi entourée de Cathy
Saragossi, Debbie Israël, Dina, Léa Franco, etc…
Travestis de Pourim 1982 : on reconnaît
Jo Mallel et Violette et Jenny Franco
Judith Levi et Dina Papo déguisées à
Pourim en 1970 au cercle de Binza
Pourim 1979 : Raphaël Franco danse avec Lydia et
Roseline Gattegno, Patricia Hasson, Léa Franco,….
Pourim 2007 dans les jardins de la synagogue Beit Yaacov
Myriam et Saguit distribuent des cadeaux aux enfants
17
En 1966, Clément Israël devient le deuxième président de la Communauté israélite de Léopoldville, succédant ainsi à Maurice Alhadeff, devenu entre-temps Consul général honoraire de l’Etat d’Israël. Clément Israël s’entoure de personnes décidées à réorganiser cette Communauté mise en veilleuse
depuis les événements de l’indépendance de 1960. Gaston Roditi et Samy Angel seront les vice-présidents ; Jacky Israël, Benjamin Ergas, Maurice Grosfelt, Elie Kattan, Ruth Lévi, Rachel Gattgno, Jacky
Hasson, Marco Kattan, David Alhadeff, Avraham Pinhas, Mico Israël et Roby Israël en seront les animateurs. Maurice Alhadeff sera nommé Président d’honneur.
A l’installation de ce comité, Maurice Alhadeff met à sa disposition une grande maison située à Djelo-Binza ; elle deviendra le Centre Israélite de Kinshasa, avec piscine, restaurant, bibliothèque, salle
de jeux, balançoires pour les enfants, terrains de basket et de football. Les membres de la Communauté
s’y retrouvaient chaque dimanche.
Aucune synagogue n’existant à Léopoldville/Kinshasa, les prières étaient organisées dans l’appartement
des frères Kattan, avec un Sefer Torah (rouleau de prières) provenant d’Elisabethville/Lubumbashi
et originaire de la Communauté juive de l’île de Rhodes. A partir de 1967, Samy Angel propose d’organiser les fêtes de Rosh Hashana et de Kippour dans un salon de l’Hôtel Intercontinental transformé
pour la circonstance en synagogue. A cette occasion, le Comité fait venir un rabbin pour conduire la
prière. Un second Sefer Torah est offert par la famille Kattan, et un troisième, amené spécialement
d’Israël fut offert à la Communauté par Léon Hasson.
Service Religieux à l’hôtel
Intercontinental :
On reconnaît sur la photo :
Shlomo Avital - Clément Israël
Jo Benguigui - Maurice Habib
Patrick Menache - Eliahou Levy
Jacky Franco - Jo Avzaradel
C’est le 30 juin 1966 que Léopoldville a reçu le nom de Kinshasa (du
nom d’un de ces villages du siècle précédant) et comptait 2 millions
d’habitants. Le nom vient du mot « insasa » qui signifie « petit marché »
en téké.
A l’origine, Kinshasa est un « nganda » (campement) des pêcheurs
tékés, situé sur l’île Mbamu, au milieu du pool Malebo. Suite aux diverses
guerres, il y a eu dispersion des habitants. Certains s’installent sur
l’actuel emplacement de Brazzaville tandis que d’autres émigrent sur la
rive gauche où ils fondent une colonie riveraine téké dont les habitants
s’appellent « les gens du fleuve ». Cette colonie va devenir une importante
agglomération grâce au commerce de l’ivoire avec les européens.
Avec une population estimée entre 6 et 8 millions d’habitants, et environ
450 ethnies, Kinshasa est devenue l’une des plus grandes villes d’Afrique.
Elle est divisée en 24 communes (et plus de 150 quartiers), dont les
plus anciennes sont Kinshasa, Kintambo, Limete, Gombe et Linguala.
Kinshasa étant le poumon économique du Congo, les exportations et
importations transitent essentiellement par l’aéroport international de
Ndjili et le port de Matadi.
Ce n’est que le 28 mars 1972 que la « Communauté israélite de Léopoldville » est devenue officiellement la « Communauté israélite de Kinshasa » par l’ordonnance n° 72/193 prise par le président
Mobutu.
18
Le comité de
Clément Israël - 1978 :
Samy Angel 1er V.P.
Jacky Hasson 2e V.P.
Albert Israël
Mico Nissim Israël
Robert Franco
Marco Kattan
Roby Israël
La République Démocratique du Congo et, par la même occasion, la Communauté israélite de Kinshasa,
ont eu le privilège de recevoir la visite de plusieurs personnalités israéliennes : le Président de l’Etat
d’Israël, Itzhak Ben-Zvi, en 1962, le Premier ministre Levi Eshkol, en 1966, le ministre des Affaires
étrangères Abba Eban, en 1971, le ministre de la Défense Ariel Sharon, en 1982, le Premier ministre Itzhak Shamir, en 1983, et enfin, le Président de l’Etat d’Israël, Chaïm Herzog, en 1984.
Joseph Kasa-Vubu reçoit Ben-Zvi
Eshkol reçu par le général Mobutu
Abba Eban (au centre)
Eban et Laura Pinhas (à gauche)
Sharon avec Clément Israël et Jacob Benguigui
19
Shamir en compagnie d’Avram Pinhas
Herzog salue Clément Israël, Samy Angel et leurs épouses
Parallèlement à l’Aneza (actuellement
F.E.C. Fédération des Entreprises du
Congo), il a été créé une Chambre de
Commerce Israélo-Congolaise, dont le
président était Victor Nendaka, et
Avram Pinhas, vice-président.
Sur la photo, de gauche à droite :
Pascal Kinduelo, l’ambassadeur d’Israël,
Victor Nendaka, Jean Bemba Saolona
et Avram Pinhas.
David Hasson a été décoré en 1980 (à sa gauche M. Damseaux)
Aslan Piha a été décoré en 2005
Ont également été décorés : le grand rabbin Moïse Lévy (1972), David Blattner (2006), Shimon Razin (2006)
20
Plusieurs autres membres de la Communauté ont été décorés, principalement sous le régime du président Mobutu. Malheureusement, nous ne disposons pas de photos. De mémoire, nous pouvons citer,
entre autres, Simon et Jacques Israël, Léon et Acher Hasson, Clément Israël, Avram Pinhas, J.J.
Benzaken, Isaac Hasson, etc…
En 1976, pour la première fois, le comité envisagea d’engager un rabbin pour la Communauté. C’est ainsi
qu’arriva à Kinshasa, en 1977, le rabbin Armand Torjman. A l’écoute de tout un chacun, il était apprécié
de tous. Malheureusement, il décéda la veille du Yom Kippour 1981. Entre-temps, et grâce aux fonds
avancés par Clément Israël, le comité acheta une maison qui servira de synagogue et de domicile pour
la famille du rabbin.
Le rabbin Armand Torjman
La liste des rabbins et des présidents de la Communauté
En 1980, le comité décide la construction d’une synagogue à Kinshasa. En effet, la Communauté compte,
à l’époque, un bon millier de membres, et il était temps qu’elle ait un lieu de culte digne de ce nom. Finalement, un terrain lui est octroyé par le président Mobutu, et la synagogue, qui s’appellera « Beit
Yaacov », est construite en 1987. Depuis 1992, Shlomo Bentolila, du mouvement Loubavitch, est le
rabbin de la Communauté israélite de Kinshasa. Assurant la vie spirituelle de la Communauté, il a traversé les périodes difficiles en tenant la synagogue debout au milieu du village. Son épouse Myriam se
charge, avec passion, de l’éducation religieuse des enfants.
21
Le 24 Avril 2007, à l’occasion du 20e anniversaire de la construction de la synagogue Beit Yaacov, qui n’avait jamais été inaugurée, le comité, présidé par Aslan Piha, a décidé de placer une plaque commémorative sur la
façade de la synagogue. Plusieurs personnalités étaient invitées au service religieux et à la pose de la plaque, et
en particulier Clément Israël, ancien président de la Communauté, qui a fait le déplacement de Bruxelles.
Tuvia Marom, 2e vice-président de la Communauté, l’ambassadeur de France, Aslan Piha, Vital Kamhere,
ancien président de l’Assemblée nationale, Clément Israël et son fils Daniel – Yossi BenYaïr, membre du
comité, le ministre Adolphe Muzito, actuellement Premier ministre, le ministre Simon Mboso, Stéphane
Veringa, Secrétaire général de la F.E.C, Daniel Cohen, Charles Sanlaville
Aslan Piha recevant le président du Sénat, Léon Kengo, monseigneur Monsengwo, David Fernandes,
1er vice-président de la Communauté, le ministre Olivier Kamitatu, Avram Pinhas et Elwyn Blattner, tous
deux anciens présidents de la Communauté, Alexis Tambwe, ministre des Affaires étrangères
Clément Israël en discussion avec le Vice-premier ministre Nzanga Mobutu et Albert Yuma, président de la F.E.C
A gauche, Jacques Lévy,
David Hasson, le sénateur
Bemba Saolona, le président du
Sénat Kengo, Victor
Ngezayo et Clément Allal, et
à droite, l'ambassadeur de
Belgique et Evariste Boshab,
actuellement président de
l'Assemblée nationale
22
Entre 1978 et 1989, il était organisé chaque année une grande soirée dansante ou un grand bal de
la Communauté, à l’hôtel Intercontinental, avec la participation d’un orchestre ou d’un artiste de réputation internationale. Avec une organisation parfaite reconnue de tous, ces soirées étaient fréquentées par
toutes les communautés.
En 1978, Jacky Israël, Jacques Israël, Marco Habib,
Elie Asher et Rabeno Capellouto
En 1983, on voit, entre autres : Mathy et Clément
Israël, Albert Szipper, Michel Cohen et Tony
Rijckmans & leurs épouses, ainsi que Daniel Cohen
En 1982, Nicole et Jo Mallel, Violette Franco,
Michèle et Willy Desmet
En 1984, madame Basselet, Mardoché Franco,
Cathy et Jacques Hasson
Les buildings de la B.C.D.C., de la Sozacom/Gecamines et des Galeries présidentielles en construction,
et le boulevard du 30 juin.
-
A suivre 23
100 ans
d’expérience et
de savoir-faire
100 years
of experience
and expertise
KINSHASA
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AGENCE DE KISANGANI
SIÈGE SOCIAL
Boulevard du 30 juin
B.P. 2798 - KINSHASA1
(+243)999 919 762
(+243)815 181 768
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Le Fort de
Breendonk
(Belgique)
Caserne militaire belge
Camp d’hébergement nazi
Camp d’internement belge
Mémorial
Le fort de Breendonk est un ouvrage fortifié dont le début de la construction remonte à 1906. Il fait
partie de la ceinture défensive d’Anvers. A l’origine, le fort est pourvu de sept coupoles blindées et de
deux projecteurs. Quatre canons de 120 mm et quatre canons de 75 mm sous casemate bétonnée sont
situés sur les flancs comme soutien des forts voisins. Quatorze canons de 57 à tir rapide doivent assurer
la défense rapprochée.
L’invasion de la Belgique débute le 4 août 1914. Le 9 septembre, le Quartier-Général du Général von
Besler donne l’ordre de prendre Anvers. Breendonk est bombardé pour la première fois le 1er octobre
1914 par des pièces se trouvant à 8 ou 9 km, au-delà de la portée de sa propre artillerie.
Les 6 et 8 octobre 1914, le fort de Breendonk encaisse 563 projectiles de mortier. Le commandant du fort,
Wijns, est mortellement blessé à son poste. Ce n’est que le 9 octobre que le fort capitule. Durant l’Entredeux guerres, l’armée belge utilise occasionnellement le fort comme casernement.
Breendonk est ensuite choisi pour abriter le Grand Quartier-Général de l’armée belge en cas d’invasion.
Le 10 mai 1940 à 8 h 30 du matin, le roi Léopold III, commandant en chef, arrive à Breendonk.
C’est de là que le souverain envoie sa proclamation au pays le 10 mai. C’est là également qu’il reçoit les
commandants de la septième Armée française et des forces britanniques.
Le 16 mai, le général Billotte donne l’ordre d’abandonner la ligne de défense Anvers-Namur car la position
était devenue intenable. Dans l’après-midi du 17, l’ensemble du G.Q.G. est transporté dans la région de
Gand.
25
Le 20 septembre 1940 arrive au fort le SS-Sturmbannführer (major SS) Philipp Schmitt avec ses
premiers prisonniers. Breendonk devient alors un « SS-Auffanglager » ou « camp d’hébergement »
sous tutelle de la Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst (en abrégé Sipo-SD), la police politique allemande.
Le 1er commandant du camp, le major Schmitt, et ses adjoints, devant et à l’intérieur de Breendonk
Durant la première année d’occupation, les Juifs constituent la moitié du nombre total de
prisonniers. A partir de 1942 et la création du « Sammellager » de la caserne Dossin où les Juifs sont
rassemblés avant leur départ vers l’est et les camps d’extermination, la plupart des Juifs disparaissent alors
de Breendonk qui devient petit-à-petit un camp pour les prisonniers politiques et les résistants.
Le 22 septembre 1941, un premier convoi de prisonniers politiques belges est transféré de Breendonk et
de la citadelle de Huy au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg. D’autres convois
suivront…
Breendonk devient un camp de transit où l’on reste en moyenne trois mois avant d’être déporté
vers les camps de concentration en Allemagne, en Pologne ou en Autriche.
Le régime instauré par les nazis diffère à peine de celui d’un véritable camp de concentration. La sousalimentation et les travaux forcés minent les corps et les esprits. Les nombreux sévices entraînent parfois
la mort des prisonniers.
Initialement, le camp est gardé uniquement par quelques SS allemands et un détachement de la
Wehrmacht. En septembre 1941, la Wachtgruppe du SD arrive en renfort : cette fois-ci, il ne
s’agit pas de SS allemands mais principalement de Flamands. Dès cet instant, les conditions de
vie devinrent rapidement inhumaines. Le manque de nourriture devint tel que certains prisonniers
essayèrent de manger de l’herbe et les exécutions par pendaison ou fusillade se multiplièrent. Parmi les
pires bourreaux, on retrouve les SS belges Wijss, De Bodt et Pellemans.
Le nombre de prisonniers présents simultanément oscille entre 30 et 600. Il n’y eut jamais plus de
600 prisonniers en même temps. Plus de 3.500 personnes sont passées par Breendonk dont une
trentaine de femmes. Le régime y était plus terrible que dans les autres camps en raison du petit
nombre de prisonniers à surveiller et harceler. Tortures, tabassages, pendaisons et exécutions y étaient
monnaie courante. Le nombre exact de prisonniers décédés ou exécutés à Breendonk est inconnu mais
d’après les dernières recherches, il approche les 300.
Après la libération, le 4 septembre 1944, le Fort fait fonction de prison pour collaborateurs et
«inciviques», et devient «Breendonk II». Dans un premier temps, la résistance locale y enferme les
«inciviques». Certains excès surviennent au cours de cette période. Le 10 octobre 1944 arrive l’ordre
d’évacuation : les prisonniers sont transférés à la caserne Dossin à Malines.
Par la suite, Breendonk devient un centre d’internement officiel de l’État belge, jusqu’à son érection
au titre de Mémorial national par la loi du 19 août 1947.
26
En 1944, les résistants investissent le camp libéré
En 1947, le Fort devient un Mémorial
Attardons-nous sur la période d’occupation nazie, de septembre 1941 à septembre 1944.
Le fort de Breendonk était commandé par le major, ou mieux, le Sturmbannführer Schmidt. Visage froid,
hermétique, dédaigneux et d’aspect plutôt distingué, il était très grand, taillé en athlète. Toujours suivi de son
berger malinois « Lump », il tenait en main un fouet à longue lanière. Il s’habillait avec beaucoup de recherche,
mais sans doute à peu de frais, car parmi ses esclaves il y avait d’excellents tailleurs juifs. En 1942, il
prit aussi la direction de la caserne Dossin, à Malines. C’était le lieu de rassemblement des juifs avant leur
déportation en Allemagne. Impliqué dans une affaire de vols et d’escroquerie, il fut démis de ses fonctions et
envoyé au front russe... Après la guerre, il a été arrêté. Et, juste retour des choses, c’est une de ses anciennes
victimes qui a procédé à son arrestation... A son tour, le beau major a connu les « délices » de Breendonk...
Mais bien atténuées ! Jugé ensuite en Belgique, il fut condamné en novembre 1949, et exécuté en 1950.
Le major Schmitt à son procès
Le lieutenant Prauss et un prisonnier
Si le major Schmidt commandait le camp, son homme de main était le lieutenant Prauss : la terreur
des détenus... Il était le plus habile, le plus consommé chef de bagne, un très grand virtuose dans son
genre. Un ancien détenu le décrit de la façon suivante : « De petite taille, un buste trapu, un cou de
brute, un dos de coltineur, le tout monté sur des jambes courtes, arquées et bottées. Sous la visière de
cette horrible casquette d’officier où grimaçait une tête de mort, se profilait une face bestiale, vulgaire et
congestionnée. Ses yeux gris cruels ne rencontraient jamais les vôtres. »
Le lieutenant Prauss, bien qu’ayant très largement dépassé la cinquantaine, était d’une activité prodigieuse.
Dès la première heure, jusqu’à bien tard dans la nuit, il était partout, voyant tout, sachant tout, toujours
muni de son sifflet, injuriant, vociférant, apparaissant aux moments les plus impossibles. Et alors tous
les robinets de la crapulerie s’ouvraient largement pendant que les coups battaient la mesure. Prototype
parfait du sous-officier nazi, vieux routier des camps de concentration de Dachau et de Büchenwald, il
connaissait à fond son métier de tortionnaire.
Il sortait des bas-fonds de Berlin, où il avait été conducteur de camions lourds.
27
Ceux qui jadis étaient des hommes, il les matait sous une discipline de fer au moyen de terribles prestations
physiques, sans égard pour leur âge et leur état de santé. Et les châtiments collectifs immérités, les
tortures corporelles et morales, les humiliations, l’horrible faim s’abattaient sur les malheureux. Tout cela
était orchestré et conduit de main de virtuose.
Le camp de Breendonck était un « Arbeitslager », un camp de travail. Oui, mais quel travail ? Un
travail sans trêve ni repos, imposé sous la menace des coups, sans égard aux aptitudes physiques, sans
le moindre examen médical, travail imposé à des déficients, à des malades, à des vieillards.
Après une journée difficile, ils réintégraient les dortoirs (36 détenus entassés dans chaque dortoir)
« Tempo ! Tempo ! Schneller ! » Plus vite, plus vite ! Et les coups de pied, de trique, de boucle de ceinturon,
de crosse de fusil s’abattaient sur ces réprouvés... Et la ronde infernale des brouettes, trop chargées,
continuait, dans les chantiers, dans la boue ; sur les collines de sable les pelles et les pics s’agitaient.
Les muscles fondaient, les os saillaient, des trous d’ombre creusaient les orbites. Partout des têtes
tuméfiées, des dents cassées, des oreilles décollées, de la dysenterie, de la furonculose, des hernies,
des abcès, des suicides, des cas de folie, la faim.
C’était Breendonck!
Et de l’autre côté des barbelés, les femmes qui apportent leur colis et qui essaient d’apercevoir leur mari,
ou leur fils, et d’apitoyer les gardiens... « Weg ! Weg ! » Arrière ! Arrière ! La Pitié ne pénétrait pas à
Breendonck. De longs mois sans lettres, sans colis. Et quand ceux-ci parvenaient, ils étaient déjà pillés,
et certains « Zugfuhrer » c’est-à-dire les chefs de chambrée, y prélevaient encore leur dîme !
II y avait deux sections, l’une juive, l’autre aryenne. Les détenus portaient, cousu sur la poitrine et sur
le dos, un bout de ruban, jaune pour les Juifs et blanc pour les Aryens. Il y avait encore des insignes en
étoffe rouge, de formes différentes, pour les prisonniers politiques dangereux, pour les communistes et
pour d’autres...
Les « Zugführer » étaient généralement choisis dans la plus basse crapule de la chambrée
juive : la plupart, des juifs allemands. Ils étaient restés aussi boches que les Boches, faisant même
de la surenchère pour mériter l’estime de leurs maîtres. Leur brutalité vis-à-vis de leurs malheureux
coreligionnaires était ignoble. Pour ne pas être astreint à des travaux surhumains avec accompagnement
des pires brutalités, le détenu devait payer et bien payer, ou sinon c’était la perspective de ne pas sortir
vivant. Ils les aidaient aussi à faire sortir des lettres, à faire rentrer de l’argent, beaucoup d’argent, car
c’était la rançon qu’ils exigeaient. Puis, l’argent ne les intéressait plus. Ils voulurent de l’or, des bijoux,
des stylos, des dents en or ! Cela paraît incroyable, mais tout est incroyable dès que l’on parle de
Breendonck!
Malheur à celui qui cessait de plaire à son chef de chambrée... Il y en a plus d’un qui a payé de sa vie
cette disgrâce ou qui est resté estropié à la suite des violences dont il l’accabla.
Un jour, cependant, des malheureux acculés au pire, qui en avaient assez et qui n’en pouvaient plus,
allèrent trouver le lieutenant Prauss. Le scandale éclata mais fut de courte durée car le lieutenant rendit
à chaque chef de chambrée son commandement.
28
Le choix des chefs de chambrée n’était nullement dû au hasard. Cela faisait partie du plan machiavélique
tendant à discréditer les Juifs. La chambrée juive était une véritable « tour de Babel », l’on y parlait
toutes les langues, mais le yiddish dominait (sorte d’allemand, avec un assaisonnement de mots
hébreux, polonais, russes, roumains).
La plupart des prisonniers avaient été arrêtés au hasard d’une razzia. Chaque fois qu’une nouvelle
chambrée était terminée, il fallait la garnir, donc un ordre était donné, une rafle organisée, et le lendemain
arrivait, surtout d’Anvers, un contingent ahuri et angoissé de nouvelles victimes innocentes. L’élément
intellectuel y était assez rare : c’étaient surtout des marchands, colporteurs, gagne-petit, tailleurs,
maroquiniers, fourreurs ou ouvriers diamantaires. Beaucoup de ces malheureux, chassés par l’implacable
oppression nazie, avaient jadis cherché asile en Belgique, et même, pour la plupart, devenus belges.
Les chambrées et les toilettes
À partir de 1942, le « Bunker », salle de torture destinée à l’interrogatoire des détenus politiques, entre
en outre en activité. On y conduisait des prisonniers la tête enfoncée dans un sac bleu. A leur approche,
les autres prisonniers devaient rentrer dans leurs chambrées.
Les pendaisons et les fusillades en séries organisées n’eurent lieu que vers 1943. Mais il est évident
qu’il s’est passé des horreurs que nous ignorons. En effet, les prisonniers ne disposaient pas de la liberté
de mouvements qu’il eût fallu pour enquêter et se renseigner. Quelquefois, par hasard, ils voyaient
passer des détenus avec une chaîne rivée au poignet et à la cheville. D’autres détenus plus mystérieux
encore et dont personne ne savait rien, pourrissaient au secret dans quelque oubliette.
Les tortures physiques étaient journalières. Pour la moindre peccadille les prisonniers étaient notés.
Les poteaux d’exécution et les potences
29
Le fort de Breendonk a donc été transformé en mémorial en 1947. Il est aujourd’hui l’un des vestiges
les mieux conservés de l’horreur nazie et un lieu de pèlerinage pour des milliers de personnes qui s’y
rendent chaque année. «Breendonk était un endroit fermé et verrouillé où prévalaient la volonté
de détruire l’individu et de rendre servile la personne humaine», a souligné le professeur Roger
Coekelbergs, président du mémorial. «Le mémorial est désormais un lieu ouvert qui rend hommage
à ceux qui se sont battus pour la liberté et ont lutté contre l'oppression».
Le fameux tunnel
La cour intérieure
Une des chambrées
Rénové en
2003, le Fort
de Breendonk
a reçu la visite
du roi Albert II
accompagné du
ministre Belge
de la Défense
André Flahaut.
Plaque portant les noms des personnes exécutées à Breendonk
30
On en a parlé ailleurs !
1)
tient 3,1 milliards de dollars. Le nigérian Aliko Dangote (2,5 milliards de dollars) occupe la quatrième
fortune africaine, devant le troisième frère Sawiris,
Onsi, et ses 1,7 milliards de dollars. Le sud-africain Patrice Motsepe (1,3 milliards), au 559ème rang
mondial, est, avec son compatriote Johann Rupert
(1,2 milliards) ainsi que le nigérian Femi Otedola
(1,2 milliards) (voir photo), les trois milliardaires
africains les moins dotés. Ce dernier est, à 42
ans, le patron d’African Petroleum. Tout comme en
2007, il n’y a aucun originaire de l’Afrique francophone dans la liste des huit milliardaires africains
de 2008.
Facebook avait mis 4 ans pour atteindre la barre
de 100 millions d’utilisateurs, en août 2008. Il ne
lui a fallu que huit mois pour doubler ce chiffre et
s’imposer comme le roi des réseaux sociaux (loin
devant Myspace et Twitter). « C’est un bon début », se félicite le fondateur de Facebook Mark
Zuckerberg, 24 ans. Cent millions de personnes
se connectent au moins une fois par jour à Facebook et 850 millions de photos sont mises en ligne
chaque jour ; le secteur en plus forte croissance
est celui des 35 ans et plus. Chaque personne a,
en moyenne, 120 amis. Pour fêter ce cap, Facebook a lancé une page permettant à ses membres
de raconter comment le site les a aidés à rendre
service ou à contacter des relations anciennes.
2)
Au sommet du classement Forbes des milliardaires africains, l’égyptien Najib Sawiris, 54 ans
(avec 3 milliards de dollars) cède la première place
au sud-africain Nicky Oppenheimer, 63 ans, héritier de la multinationale De Beers. Il cède aussi la
deuxième place à son frère, Nassef Sawiris qui dé-
3) Depuis
quelque
temps, la Flandre
(Belgique) voit la
parole antisémite
se libérer en se
cachant
derrière
le masque de l’humour. Dans le cortège d’un carnaval,
des clichés antisémites sont agités, et
la Shoah tournée en
farce. Le carnaval
d’Alost réunit depuis
80 ans des milliers
de participants. Cette année, la vision humoristique
que les groupes de chars ont cherché à donner de
l’actualité a puisé son inspiration dans le mauvais
goût le plus saumâtre. Certaines personnes étaient
déguisées en « Juifs ultra orthodoxes » au nez crochu, arborant l’étoile jaune et le châle de prières ;
d’autres, aux pieds plats démesurés, portaient le
schtreimel (chapeau de fourrure porté par de nombreux juifs) et des drapeaux nazis ornés de l’étoile
de David. Bien entendu, les organisateurs récusent
toute intention antisémite. Ils avancent l’argument
imparable de l’humour qui leur permet de se moquer de tout et de tous. Cette provocation antisémite n’est pas isolée et s’inscrit dans une série de
dérapages du même goût commis sur la chaîne de
télévision publique flamande.
4) Le jour de son investiture en qualité de troisième
président de l’Afrique du Sud post apartheid, Jacob Zuma a remercié à plusieurs reprises Nelson
31
6) La fête du travail n’est plus ce qu’elle était. Alors
qu’aucun pays n’échappe à la crise économique,
et que beaucoup sont touchés par la grippe mexicaine, tous ont connu un 1er mai très mouvementé.
Plus de 10 000 personnes ont défilé à Madrid et
dans d’autres villes espagnols ; des dizaines de
milliers de personnes se sont rassemblées à Berlin
criant leur « ras-le-bol » dans un pays qui enregistrera cette année la plus sévère récession de
Mandela dans son discours. Il a été élu avec 65 %
des suffrages. « Nous sommes un peuple avec
des expériences très diverses et des points de vue
radicalement opposés. Cependant, nous aspirons
tous à une vie meilleure. Nous avons l’envie de
vivre en paix et en harmonie. Nous partageons une
conviction commune : celle que nous ne devons
jamais replonger dans une période de division. En
partageant cette aspiration commune, nous devons mettre en place un partenariat pour la reconstruction et le progrès. Dans ce partenariat, il y a de
la place pour tous : Noirs comme Blancs ». Ces
mots constituent le moment fort du discours de Jacob Zuma, prononcé en présence de trente chefs
d’Etat, dont Mugabe et Kadhafi. Polygame, ses
nombreuses femmes et sa progéniture au complet
assistaient également à l’investiture.
5) La société française Bolloré Africa
Logistics et ses
partenaires congolais (Brazzaville)
Socotrans,
Samariti et Translo
ont officiellement
démarré la construction du nouveau terminal à
conteneurs de Pointe-Noire. Le président congolais Denis Sassou Nguesso et le président du
groupe Bolloré, Vincent Bolloré, étaient tous deux
présents à la cérémonie de lancement. L’ambition
de « Congo Terminal » est de faire de Pointe-Noire
le port en eaux profondes de référence de l’Afrique
centrale : à la fois comme plateforme majeure de
transbordement mais également comme porte principale des principaux corridors de la sous-région,
en particulier en desservant la République Démocratique du Congo (RdC), la République Centrafricaine et le nord de l’Angola. En fin de compte,
« Congo Terminal » disposera de 1 500m linéaires
de quai dont 800m à un tirant d’eau de 15m et
700m à un tirant d’eau de 13m. L’ouvrage comptera, en outre, 38 hectares de surface de stockage,
de 14 portiques de quai et de 34 portiques de parc.
Bolloré et ses partenaires se donnent, en tout cas,
les moyens de leurs ambitions, avec des investissements de 570 millions d’euros.
32
son histoire d’après-guerre ; quelques 2 000 sympathisants communistes ont défilé à Moscou, en
arborant un portrait de Lénine et des drapeaux soviétiques ; alors que des milliers de syndicalistes
se rassemblaient à Istanbul, plusieurs centaines de
manifestants s’affrontaient à la police anti-émeute.
Le 1er mai est, depuis des décennies, marqué par
des affrontements ; cette année, ils furent encore
plus violents partout dans le monde.
7)
Au début du mois de mai, le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a procédé au lancement des travaux de
construction et de modernisation de l’hôpital
du Cinquantenaire. Le coût global de cet ouvrage,
confié à l’entreprise Sinohydro, se chiffre à près de
100 millions de dollars américains. La durée des
travaux est de 20 mois. A part la réhabilitation et la
modernisation de l’ancienne bâtisse laissée par les
Belges, l’entreprise chinoise érigera sur le même
site deux nouveaux bâtiments. Le premier abritera
les services administratifs, tandis que le second
bâtiment va abriter le centre d’énergie, les dépendances et la morgue. L’hôpital sera inauguré à l’occasion du 50ème anniversaire de l’accession de la
RDC à l’indépendance, le 30 juin 2010.
10)
8) L’Association pour la Mémoire de la Shoah a organisé des cérémonies
d’inauguration des « Pavés de Mémoire », à
Bruxelles, Anderlecht et
Schaerbeek (Belgique).
Les Pavés de Mémoires
sont de petits cubes de
laiton placés par l’artiste allemand Günter Demnig en mémoire des victimes du nazisme, devant
les maisons où ils ont habité avant d’être déportés
pour être assassinés. Ces Pavés ont été placés,
devant quelques habitations, en présence des descendants, du bourgmestre de la Commune, d’autorités communales, d’élèves de l’Athénée Maïmonide et de représentants de la Communauté juive,
dont Joël Rubinfeld, président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique
(C.C.O.J.B.).
Les compagnies aériennes « low cost » ont
beau multiplier les annonces pour des billets
à prix cassés (jusqu’à un euro souvent !), une
enquête du Centre européen des consommateurs révèle que le prix, une fois les suppléments
ajoutés, grimpe en flèche, pour rivaliser avec
les tarifs des compagnies classiques. En effet,
chaque supplément est facturé, comme les services facultatifs souvent inévitables, tels que le
« check-in » des bagages. Exemple avec un vol
de Ryanair : aller-retour Bruxelles-Dublin, départ
le 7 mai, retour le 9 mai. Aller pour 1 €, retour 11 €,
100 € pour 3 bagages, 20 € pour le check-in, 6 €
de priorité d’embarquement, 60 € pour transporter
un sac de golf, 10 € pour le paiement par carte de
crédit. Total : 208 € aller-retour. Ce prix équivaut
à celui d’une compagnie classique, avec siège réservé, qui plus est !
9)
11)
Kate Winslet et Leonardo DiCaprio, stars du film à
grand spectacle « Titanic », avaient promis d’aider
la dernière survivante du vrai naufrage du paquebot légendaire en soutenant un fonds qui devrait
payer les soins et l’hébergement de Millvina Dean
(voir photo). Celle-ci avait deux mois quand le « Titanic » a sombré dans la nuit du 14 avril 1912. Elle
vivait dans une maison de retraite à Southampton,
en Angleterre, depuis qu’elle s’est brisé la hanche
il y a trois ans, mais arrivait difficilement à régler
la note de l’établissement. En octobre 2008, elle a
vendu plusieurs souvenirs du Titanic pour se procurer de l’argent. DiCaprio et Winslet ont déclaré
vouloir lui assurer une retraite plus tranquille. Malheureusement, elle vient de décéder, à l’âge de 97
ans.
Au mois de mai, le nombre de chômeurs aux
Etats-Unis s’élevait à 13,7 millions portant le
taux de chômage total à 8,9%, un record depuis
25 ans. 539 000 personnes ont, en effet, perdu
leur emploi aux Etats-Unis au mois d’avril. Les
analystes, qui s’attendaient à un chiffre de cette
envergure (en janvier dernier 741 000 personnes
avaient rejoint les rangs des chômeurs américains), ont estimé que le programme de relance
économique commençait à porter ses fruits, et
que le marché américain montre les premiers
signes de reprise.
33
12)
14)
Un des fleurons de la fortune de Mobutu est un
Boeing 707-382B. Cet appareil est maintenant
exposé au Musée de l’Air des Forces aériennes
portugaises, à Sintra, qui en a acquis le cockpit et
un réacteur. L’avion avait été abandonné pendant
15 ans à l’aéroport de Lisbonne, avec une accumulation de frais de stationnement de 800 mille
euros, dont environ 40 mille ont été rapportés
par la casse des soixante-dix tonnes de ferraille.
L’avion avait appartenu à la TAP (Transports Aériens Portugais), et, en 1981, il fut transformé en
une version présidentielle, avec une suite, un bureau et un salon de séjour. Dix ans après, le B707
était revenu à Lisbonne pour entretien, mais ce fut
un voyage sans retour.
13) Au mois de mai de cette année, plusieurs milliers de fidèles juifs (essentiellement Français,
Israéliens, Espagnols et Canadiens) ont effectué le pèlerinage annuel de la synagogue de la
Ghriba. Ils ont été se recueillir sur l’île de Djerba,
à 500 km au sud de Tunis, dans la plus ancienne
synagogue d’Afrique. La tradition se répète depuis 180 ans, toujours 33 jours après Pessah (la
Pâque juive). La synagogue de la Ghriba (l’Exilée ou l’Etrangère) est réputée avoir été érigée
par la diaspora juive exilée après la destruction
du Temple de Jérusalem en 586 av.J-C, par Nabuchodonosor. Les pèlerins défilent autour d’une
pyramide hexagonale en argent où sont inscrits
les noms des douze tribus d’Israël et les noms
des rabbins de Tunisie. Des autorités gouvernementales tunisiennes ainsi que le grand rabbin de
Tunisie et les responsables communautaires juifs
assistent à ce pèlerinage. C’est dans cette synagogue que, le 11 avril 2002, un attentat avait tué
22 touristes, dont 14 allemands, quelques jours
avant le pèlerinage. Cela fait seulement deux ans
que les pèlerins juifs reviennent à la Ghriba.
34
Des sites internet connaissent des pannes. Des
transistors grillent. Des ingénieurs se trompent
dans des algorithmes de routage. Ca arrive tous
les jours. Mais quand c’est Google qui connaît
des perturbations, les gens le remarquent davantage. Et pourtant, le 15 mai, la panne n’a duré
qu’une petite heure. Seuls 14% des utilisateurs
ont été concernés. Cette panne qui a touché tous
les services du géant du net, de la recherche aux
mails, à Google News et Calendar, en passant par
You Tube, a fait trembler la toile. Un graphique du
volume du trafic internet nord américain montre
un creux inhabituel vers 11 heures du matin. Microsoft, lui, a posté un message taquin : « Nos
sympathies aux serveurs de Google. Ca arrive à
tous. Mais, c’est la preuve que le net a besoin de
plus d’un moteur de recherche ».
15) « Que l’on retrouve ou pas les « boîtes noires »
(voir photo), la tragédie du vol AF447 doit démontrer que cette technologie est dépassée et peut
être remplacée par la transmission des données
par satellite en temps réel », c’est ce qu’estime
le canadien Pierre Jeanniot, ancien directeur
d’Air Canada puis de l’Association Internationale
du Transport Aérien (IATA) de 1993 à 2002. Il y
a quarante ans, il avait été l’un des concepteurs
des enregistreurs de vol. Aujourd’hui, il estime
que les boîtes noires sont obsolètes. « La
transmission directe, depuis les avions, par satellite, est beaucoup plus économique qu’avant.
En cas de problème, il est maintenant possible
de tout transmettre directement, pendant le vol.
Un système d’envoi automatique existe déjà,
mais devrait être généralisé. Cela permettrait,
en cas d’accident, de tout récupérer en quelques
clics de souris au lieu de partir à la recherche de
boîtes noires endommagées dans les jungles ou
au fond des mers. »
16) Un sondage réalisé auprès d’un
échantillon
représentatif de la
population juive
d’Israël révèle que
58% se disent en
faveur d’un Etat
palestinien, 37%
sont contre, et 5% ne formulent pas d’opinion.
70% des gens qui se déclarent religieux ou orthodoxes s’opposent à l’établissement d’un Etat
palestinien indépendant, alors que 73% parmi la
population laïque sont favorables. 53% des moins
de 30 ans, et 32% des plus de 50 ans sont contre
la solution de deux Etats. La répartition selon les
partis indique : 42% d’accord et 52% opposés
pour le Likoud, 82% pour et 13% contre chez les
Travaillistes, et 58% d’accord et 28% qui ne le
sont pas à Israël Beitenou.
bus de 2005 à 2008, selon les responsables de
la société sénégalaise associée aux Indiens. En
partenariat avec l’Iran, une usine de montage de
voitures pour particuliers a vu le jour à Thiès. A
terme, elle devrait employer 500 personnes pour
une production de 10 000 voitures. D’autre part,
une convention a été signée avec les Chinois, lors
de la visite à Dakar du président chinois, pour un
premier montage de 400 voitures, mais à terme
l’objectif est de 6 000. D’autres projets portent
sur des camions-bennes, des pick-up et des tracteurs. Un deuxième objectif pour les Sénégalais
est la conquête de la sous-région : Mali, Niger,
Gambie, Sao Tomé, etc….
19)
17)
A Nazareth (Israël), devant le pape, l’ensemble
des représentants religieux d’Israël affirmaient à
l’unisson un même refrain : « peace », « salam »,
« shalom », « pace ». Un rabbin prend son tour
de parole, mais dépose son texte et invite, ici et
maintenant, à « prier » pour la paix, chacun à
sa façon. Il joint le geste à la parole et se met à
chanter une prière, en hébreux, arabe et latin. Les
personnalités religieuses se mettent debout, se
donnent la main, puis, ensemble, lèvent les bras.
Le pape, au centre, suit le mouvement. Geste
simple et grand. Ensuite, ils se sont tous félicités,
étonnés de ce qu’ils avaient fait. Ils ont donné ce
jour-là leur meilleur message.
18) Le parc automobile sénégalais, jusqu’ici exclusivement composé de véhicules importés,
s’ouvre petit-à-petit aux voitures assemblées
dans le pays.
L’Inde s’est manifestée dans le
segment minibus
pour le transport en commun.
Le
partenariat
avec la firme indienne Tata Motors a permis de livrer 505 mini-
Sur 2000 produits comportant un risque repérés en 2008 en Europe, 909 sont de fabrication chinoise, et 500 de ceux-ci étaient des
jouets et des équipements destinés aux enfants.
On trouve, entre autres, dans la liste dressée par
le 5e rapport annuel du système communautaire
d’échange rapide d’informations (RAPEX) remis à
la Commission européenne, des bicyclettes, des
landaus ou encore des tétines. En 2007 déjà, 18
millions de jouets, décorés avec de la peinture
au plomb, fabriqués en Chine, avaient été rappelés dans le monde. Le rapport liste également
d’autres produits, pas forcément chinois, comme
des appareils électriques. « En cette période de
crise économique, alors que les prix deviennent
un élément déterminant pour les consommateurs,
nous devons rester vigilants », souligne Meglena
Kuneva, Commissaire chargée des Consommateurs. 20% des produits jugés dangereux avaient
été fabriqués dans l’Union européenne et 10% ne
portaient aucune indication sur leur origine.
20) La nouvelle compagnie aérienne
de l’Afrique centrale, Air Cemac
(Communauté
économique
et
monétaire
d’Afrique centrale) est sur le point de prendre
son envol. La disparition d’Air Afrique, et ensuite
la déconfiture de Cameroun Airlines et d’Air Ga-
35
bon ont accéléré sa création. Le tournant le plus
important vient d’avoir lieu avec l’acquisition par
la compagnie aérienne sud-africaine, South African Airways (SAA), de 40% des parts. Auparavant, des négociations avaient tourné court avec
la Royal Air Maroc et avec Brussels Airlines. Les
six pays membres de la Cemac détiennent chacun 5% et la Banque de Développement des
Etats d’Afrique centrale, BDEAC, 15%. Il ne reste
à distribuer que la part de 15% réservée aux privés de la région. De nombreux opérateurs du Cameroun, du Gabon, de Guinée équatoriale et du
Congo (Brazzaville) ont déjà manifesté leur désir
de se porter acquéreurs d’actions. La nouvelle
compagnie pourrait commencer ses activités dès
l’année prochaine.
21)
« Accor envisage d’acheter des hôtels à l’occasion de la crise. Le groupe prévoit de réserver 100 millions d’euros pour financer d’éventuels rachats d’hôtels » déclare Jacques Stern,
le directeur général délégué du groupe en charge
des finances, de la stratégie et du développement.
« Cela dépendra des opportunités sur le marché
hôtelier mondial car il est encore trop tôt pour dire
si celui-ci a atteint son point le plus bas » a-t-il
ajouté. Le marché américain est en baisse d’environ 12% pour les hôtels économiques, 15% pour
le milieu de gamme et entre 20 et 25% pour les
hôtels haut de gamme. En Europe, la situation est
meilleure, les enseignes économiques, comme
Ibis, faisant preuve d’une certaine résistance.
Accor prévoit d’ouvrir environ 30 000 chambres
cette année, dont plus de 40% en Asie-Pacifique.
En Chine, le groupe dispose déjà de quelques 25
hôtels Ibis et prévoit d’en ouvrir 20 autres cette
année. Jacques Stern a conclu en ces termes :
« la situation financière d’Accor est solide ; nous
avons la capacité financière pour agir si nous le
souhaitons ».
22) Signé en avril dernier par le Premier ministre de
la R.D.Congo, Adolphe Muzito, le décret 09/11
lance le coup d’envoi du processus de libéra-
36
lisation des entreprises publiques. 20 sociétés
appartenant à l’Etat sont transformées en sociétés commerciales : la Gécamines, la Snel, la Régideso, la Cohydro, l’Onatra, la RVA, la SNCC et
la Sonas sont du nombre. 20 autres entreprises
publiques sont transformées en établissements
publics : l’Ogefrem, la RVF, l’ACP, la RTNC, le
FPI, l’INSS, l’Office des Routes, l’OCC, l’INPP et
la FIKIN, entre autres. Tandis que 5 entreprises
publiques sont transformées en services publics : le CEEC (Centre d’Expertise de matières
précieuses), l’Ogedep, l’Ofida, la Renapi et l’Office National de développement de l’élevage. Enfin, 6 entreprises sont dissoutes ou liquidées, parmi lesquelles l’OBMA. Bien que provisoire, cette
classification est sujette à des changements,
dans le futur. Il y aura plusieurs étapes, dont une
évaluation stricte et rigoureuse, l’élaboration des
cahiers de charges, les appels d’offres internationaux et les projets de soumission. Mais en attendant, ce sont les Assemblées générales de ces
entreprises commerciales qui s’organiseront en
Comités de gestion. Le gouvernement congolais
croit en la possibilité d’ouvrir de nouvelles perspectives à ces ex-entreprises publiques. L’Etat
s’y désengagera pour laisser les privés insuffler
une force novatrice à la configuration du capital.
Un autre décret porte création du « Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques
(Copirep). Le but de ce Comité est de rédiger
le cahier des charges de chaque opération de
désengagement, de procéder à une évaluation
préalable de ces entreprises et d’élaborer les
stratégies de réforme globales, en proposant des
projets de résolution en matière des arriérés de
salaires et des services sociaux des entreprises.
maZal tov
350 âmes en 1911, 46 000 en 1924, 150 000 en 1936, près de 400 000 en 2008 et 3 millions pour l’agglomération urbaine – neuf maires depuis 1922 : Ron Huldai dirige la ville depuis 1998 – 900 000 touristes
en 2008, c’est Tel Aviv, cette incarnation du rêve juif avant la création de l’Etat d’Israël, jeune centenaire
faisant pâle figure comparée à Jérusalem, ville biblique. Elle est néanmoins devenue la capitale culturelle
et économique du pays. Et n’est pas si impie que cela.
« Ville du péché », « La petite pomme », « Ville blanche », « Ville jardin », « Ville boutique »…. Tel-Aviv
(littéralement : la colline de printemps) collectionne les surnoms comme si la jeune centenaire était encore
à la recherche d’une identité. Chaque appellation évoque une facette de la cité qui a jailli des sables le 11
avril 1909, près de la ville arabe de Jaffa, au second jour de Pessah, la Pâque juive. Ce jour-là, les 66
familles fondatrices organisent un tirage au sort pour s’attribuer le plus justement possible leurs terrains où
seront bientôt construites les premières maisons de la rue Herzl et du boulevard Rothschild.
Tirage au sort sur la plage le 11 avril 1909
Premier kiosque à la rue Herzl et tel qu’il est encore aujourd’hui
Jaffa est alors surpeuplée et insalubre. Les Juifs se plaignaient de leurs terribles conditions de vie à Jaffa,
de la situation sanitaire précaire, des maisons surpeuplées et le pire de tout du décret de Muhram de
l’Empire ottoman qui obligeait les Juifs à changer de domicile tous les ans.
Au Sud-Ouest des rues Herzl et Rothschild, Neve Tsedek, premier quartier juif construit hors de la ville
forteresse de Jaffa, offre de petites maisons avec un confort révolutionnaire : chacune, d’une surface de
55 m2, comprend une cuisine et des toilettes, un luxe incroyable pour l’époque.
La plupart de ces maisons existent
encore de nos jours.
Ces quartiers furent construits par
la main-d'oeuvre juive et non arabe.
Le but n'était pas de construire
des quartiers bourgeois avec toutes
les commodités modernes, mais de
bâtir une cité juive moderne où
la langue serait l'hébreu.
Les premières maisons à étage construites à Neve Tsedek
37
Le 4 avril 2009, quelque 250 000 personnes ont assisté, place Rabin, à la fête la plus grandiose que les
autorités de Tel-Aviv n'aient jamais organisée. Il s’agissait du lancement des cérémonies du centième
anniversaire.
Marathon du centenaire de
Tel-Aviv, le 4 avril 2009.
Le départ et l'arrivée ont
eu lieu sur la plage où
100 ans plus tôt, les habitants
Juifs de l'époque décidaient
de créer Tel-Aviv.
La moitié des travailleurs immigrés non palestiniens, arrivés ou non légalement en Israël, sont installés
dans l’agglomération de Tel Aviv. Ils ont leur fief aux alentours de la gare routière, où se croisent toutes
les nationalités, toutes les langues et toutes les couleurs, où les boutiques d’appels téléphoniques à
bas prix pour le Nigeria, la Chine ou la Roumanie s’alignent les unes à côté des autres. Tel-Aviv est aussi
« une plaque tournante pour tous les israéliens qui veulent aller ailleurs ».
Ville en quête d’identité ou ville cosmopolite, sans doute les deux faces d’une même pièce. Mais il y en a
une troisième, presqu’invisible : la face spirituelle. Si la cité a construit dès 1913 son premier temple du
cinéma Eden quinze ans avant la Grande Synagogue, Tel-Aviv est moins détachée de ses racines juives
qu’elle en a l’air. La ville des bars et des boîtes de nuit a aussi ses « hommes en noir ». Ainsi, les ultraorthodoxes croisent sans sourciller de jeunes créatures au décolleté pigeonnant. Phénomène récent, il
existe de plus en plus de « yeshivot » (écoles d’étude de la Torah) dites laïques.
38
Tout juste centenaire, Tel-Aviv n’en est pas moins déjà inscrite au Patrimoine de l’Unesco. Une
distinction exceptionnelle pour une ville moderne, qu’elle ne partage qu’avec Brasilia, et qu’elle doit à un
trésor architectural. L’explosion démographique des années 30 s’accompagne d’une vague de constructions sans précédent : 4000 immeubles sont construits en l’espace de dix ans dans le style moderne
dit Bauhaus. C’est la rencontre historique entre un style nouveau et l’expansion d’une ville émergente qui
offre au cœur même de Tel-Aviv une concentration exceptionnelle de bâtiments Bauhaus – phénomène
unique au monde – et qui lui vaut son surnom de « Ville blanche ».
Et puis, si Tel-Aviv est bien jeune encore, elle a constitué une sorte de laboratoire de l’Etat d’Israël
créé en 1948. Même si les institutions politiques seront vite transférées à Jérusalem, Tel-Aviv restera la
capitale culturelle et économique du pays jusqu’à aujourd’hui.
Sur le plan culturel, Tel-Aviv est déterminante pour Israël. C’est une ville qui absorbe les conflits entre le
Nord et le Sud, les jeunes et les vieux, l’Est et l’Ouest, les pauvres et les riches….Quand on pense que
dans les années 30, le train qui partait de Tel-Aviv amenait ses passagers jusqu’à Damas, cela fait rêver.
Il faut retrouver cette vision, cette ouverture, sur le plan culturel, économique et politique.
En regardant les images datant de quelques années en
arrière, on peut imaginer ce que serait la vie en Israël
en paix avec ses voisins.
Juifs et Arabes vivaient sans peur, sans haine, sans
barbelés, sans bombes.
Alors, pour ses 100 ans nous ne pouvons que lui souhaiter
un avenir radieux comme elle semblait destinée à sa
naissance, pour le bonheur de tous ses enfants.
39
une fête juive expliquée :
La journée du 9 Av (ticha bé av) commémore la destruction du 1er Temple, il y a 2594 ans (-586) et la
destruction du second Temple, il y a environ 1939 ans (vers 68 ou 70).
La veille de Tisha Be av, avant la tombée de la nuit, il est habituel de prendre un dernier repas avant
le jeûne appelé « repas de cessation ». Il est interdit de servir dans ce repas deux plats cuisinés. La
coutume est de consommer un plat de lentilles ou un œuf dur, ces deux plats étant un symbole de deuil.
On peut compléter par du pain, des laitages, des légumes crus et des fruits. Certaines personnes ont
l’habitude de tremper le pain dans la cendre.
Ce dernier repas est pris en étant assis par terre ou sur un tabouret de moins de 30 cm de hauteur,
comme c’est le cas pour les personnes en deuil. On ne retire pas encore les chaussures en cuir pour ce
repas, mais on le fait à la tombée de la nuit. Il est permis de manger et de boire tant qu’il fait encore jour.
En cette veille du 9 Av, le parvis du Kotel (Mur occidental ou Mur des lamentations) est bondé de
monde. En effet, le peuple juif commémore, à cette date, la destruction du Temple, par un jeûne et des
prières, et les fidèles ont l’habitude de venir se recueillir devant ce dernier vestige.
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Il est interdit de prendre toute nourriture ou boisson, de se laver, de porter des chaussures de
cuir et d’avoir des relations intimes. Ces interdictions s’appliquent dès le coucher du soleil et jusqu’à
la tombée de la nuit après le jeûne. Les enfants, les malades et les femmes enceintes sont dispensés
du jeûne.
Le jour du 9 Av n’est pas férié ; il est cependant recommandé d’éviter tout travail absorbant.
Les Romains, devenus la grande puissance de la région, accordèrent au roi asmonéen régnant, Hyrcan II, une autorité limitée, sous le contrôle du gouverneur romain de Damas. Les Juifs, hostiles au nouveau régime, multiplièrent les insurrections au cours des années suivantes. C’est Mattathias Antigone
qui fit la dernière tentative de restaurer la gloire de la dynastie asmonéenne. En 40 av-J.C., il mourut et
le pays devint une province de l’Empire romain.
En 37 av-J.C., Hérode, gendre d’Hyrcan II, fut nommé roi de Judée par les Romains. Il devint l’un des
monarques les plus puissants de la partie orientale de l’Empire romain. Il lança un vaste programme de
construction comprenant les villes de Césarée et Sébastia, et les forteresses d’Hérodion et de Massada. Il
restaura également le Temple et en fit l’un des édifices les plus magnifiques de l’époque. Mais en dépit de
toutes ses réalisations, Hérode ne parvint pas à gagner la confiance et le soutien de ses sujets juifs.
Dix ans après la mort d’Hérode (4 av-J.C.), la Judée passa sous administration romaine directe. La colère
croissante contre la suppression systématique de la vie juive dégénéra en violences sporadiques qui
culminèrent dans une révolte de grande envergure en l’an 66 de l’ère chrétienne. Les romains, supérieurs et menés par Titus, finirent par l’emporter, rasant Jérusalem (le 8 septembre de l’an 70), et
donc le temple, et réduisant le dernier bastion de Massada (an 73).
Nul n’ignore cette déclaration prêtée à Napoléon s’enquérant, en traversant une bourgade en Pologne, de
la raison d’une palpable tristesse de deuil un jour de 9 Av. Après avoir reçu l’explication de ce jeûne et de
ce deuil, l’empereur aurait déclaré que pour un peuple capable de pleurer pendant deux millénaires
la destruction de son temple, l’avenir est assuré. Le jour viendra où il pourra le reconstruire.
41
Humour Juif
Le vieux Moshe harcèle Dieu à la synagogue :
- Seigneur, qu’est-ce que c’est pour toi mille ans ?
une minute ! Et qu’est-ce que c’est pour Toi
un million de dollars ? un centime !
- Seigneur, fais-moi cadeau de mille dollars !
Et une voix lui répond :
- Attends une minute !
Un Juif marocain et un Juif russe boivent de la vodka.
Tout ce qu'ils ont à manger, ce sont deux concombres,
un grand et un petit. Après avoir bu son verre, le
marocain attrape le gros concombre et mord dedans.
Tu n’as pas honte ? s’indigne le russe, tu prends
le gros concombre sans penser à ton ami !
Et toi, qu’aurais-tu fait à ma place ?
J’aurais pris le petit, bien sûr !
Alors, où est le problème ? Prends-le !
C’est Shimon qui croise un de ses copains
dans la rue.
- Itzhak, ça va ?
- Eh bien, figure-toi que ma belle-mère est
morte la semaine dernière…
- Oh ! Je regrette ! Qu’est-ce qu’elle avait ?
- Bof ! Trois fois rien, deux chaises, une table,
un buffet…
Franchement, on peut rester en France pour pas cher, pourquoi aller chercher ailleurs….
Un mendiant interpelle David Glinkstein, qui vient de lui donner un franc :
- Il y a deux ans, vous m’avez filé dix balles et l’an dernier, cinq.
- Il y a deux ans, mon ami, j’étais célibataire, répond l’homme. L’an dernier, je me suis marié et
cette année j’ai un enfant.
- Quoi ? Vous vous servez de mon fric pour faire vivre votre famille ?
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Hommage rendu à
un
« Juste »
qui a vécu au
Congo
Chaque année, on commémore à Boortmeerbeek (Belgique) le coup héroïque de trois amis qui ont
bloqué un train transportant des Juifs vers les camps d’extermination nazis (voir le récit de cet acte dans
la revue n° 11 de Kadima, pages 16 à 18). Cette année, une cérémonie spéciale a été organisée, plus
émouvante que les précédentes, en hommage au dernier des trois héros, Robert Maistriau, décédé
le 26 septembre 2008, à l’âge de 87 ans. C’est ce dernier qui, après la guerre, a vécu au Congo (à
Léopoldville/Kinshasa et dans la province de l’Equateur) entre 1949 et 1998. Il est rentré définitivement
en Belgique à l’âge de 77 ans.
Robert Mestriau
Georges Livschitz
Jean Franklemon
Un des wagons du 20ème convoi
Robert Maistriau racontait ainsi son histoire : « J’ai eu l’occasion de participer avec deux camarades,
Youra Georges Livschitz (juif, le seul qui était armé) et Jean Franklemon (résistant non juif) à
une opération particulière qui était l’arrêt d’un train venant de la caserne Dossin, transportant
des Juifs vers Auschwitz et convoyés par 40 gardes allemands. Il s’agissait du 20ème convoi, un
train exceptionnellement grand puisqu’il transportait 1631 Juifs. Dans la soirée du 19 avril 1943,
nous avons arrêté ce train entre Malines et Louvain, exactement à Boortmeerbeek. J’ai ouvert
un des wagons avec une pince. Au total 231 personnes s’évadèrent de ce train, mais 26 d’entre
elles trouvèrent la mort. Parmi les 1 400 déportés qui sont restés dans les wagons, il y avait 262
enfants, le plus jeune, né le 11 mars 1943, avait 5 semaines ». Des trois résistants courageux, seul
Georges Livschitz n’a pas survécu à la guerre car il a été fusillé par les allemands, en 1944.
Un jeune garçon de 11 ans se trouvant parmi les déportés, Simon Gronowski, a réussi à s’enfuir du
train en compagnie d’une infirmière de 17 ans, Régine Krochmal ; tous deux ont survécu à la guerre.
Aujourd’hui âgés respectivement de 77 et de 83 ans, ils étaient présents à la cérémonie d’hommage ; ils
sont les deux seuls rescapés qui vivent en Belgique. Quelques autres vivent en Israël.
Par le plus grand des hasards, Simon Gronowski et Robert Maistriau, son sauveur, se sont rencontrés en
avril 1993 ; ils doivent l’origine de cette rencontre à leurs enfants, Philippe Maistriau et Katia Gronowski,
qui, tous deux, avocats stagiaires au barreau de Bruxelles, prêtèrent serment le même jour. Jamais
l’enfant qui se trouvait dans le 20ème convoi et le jeune résistant qui l’attaqua n’auraient pu imaginer
qu’ils auraient, tous les deux, cinquante ans plus tard, un enfant avocat au barreau de Bruxelles, prêtant
serment le même jour.
43
Régine Krochmal, l’infirmière, âgée aujourd’hui de
83 ans, a prononcé un discours très émouvant
Simon Gronowski, 77 ans aujourd’hui, a raconté son
aventure avec les yeux du garçon de 11 ans qu’il était
Jacky Israël, vice-président honoraire de la
Communauté Israélite de Kinshasa, qui a bien
connu Robert Maistriau lors de son séjour au
Congo, a tenu à être présent, et a exprimé, avec
l’accord du président de la Communauté, tout le
bien qu’il pensait de lui ; il a surtout parlé de sa
discrétion et de sa modestie par rapport à l’acte
héroïque qu’il avait commis. Il a aussi insisté
sur l’excellence des relations qu’il a toujours
entretenues avec les Juifs du Congo
nore ces mains
"Ami qui passe, ho e sauvèrent
qu
roï
hé
ste
qui d'un ge
mal
ceux que les forces du fer"
conduisaient vers l'en
Sur une bâche exposée à la gare de Boortmeerbeek, on peut voir les portraits des sauveurs et des sauvés
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Nouvelles de la Communauté
.... des membres, des familles, des amis, au Congo ou ailleurs
Kinshasa
Lubumbashi
1) Fêtes & cérémonies religieuses :
a) Pourim :
Le lundi 9 mars, après la prière, le rabbin Shlomo Bentolila a procédé à la lecture de la Meguila d’Esther,
le Livre d’Esther, qui se présente sous la forme d’un rouleau de parchemin et qui est lu tous les ans lors
de la fête de Pourim.
Outre la récitation publique du Livre d’Esther, Pourim est caractérisée par l’envoi mutuel de colis d’aliments et de boissons ; c’est l’occasion aussi pour les parents de déguiser les enfants. La fête de
Pourim, le 14 Adar (dans le calendrier hébraïque), est la célébration du miracle qui a sauvé les Juifs en
Perse, vers l’an 480 avant l’ère courante, en les délivrant du cruel Haman.
Pourim est classée parmi les fêtes moins importantes que les autres fêtes prévues par la Torah ; néanmoins, elle est une fête populaire dans toutes les communautés juives du monde. Et notre Communauté,
respectant cette coutume, a organisé un grand barbecue, offert par le président et les membres de son
comité, dans les jardins de la synagogue.
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b) Bénédiction du soleil :
La bénédiction du soleil se récite tous les 28 ans dans la tradition juive, lorsque le soleil se trouve
au même endroit dans le ciel qu’au moment de la création du monde. Cette année, cette configuration a eu lieu le 14 Nissan, veille de Pessah (la Pâque juive), un mercredi, le 4e jour de la semaine,
comme au moment de la création des astres. Des milliers de personnes se sont rendues tôt ce matinlà, le 8 avril, au Mur des Lamentations afin de prononcer cette bénédiction ; mais aussi à Tel-Aviv, aux
Etats-Unis et dans de nombreuses communautés juives de diaspora, se sont tenues des bénédictions
publiques. A Kinshasa, le rabbin Shlomo Bentolila a organisé, ce jour-là, à 6h30’, une excursion sur
le fleuve Congo où s’est tenue cette cérémonie de Psaumes. Le Kaddish et la bénédiction du soleil,
la Birkat Ha’hama, ont été récités par les fidèles qui ont accompagné le rabbin. Ensuite, tout le monde a
dansé pour célébrer le printemps et la liberté, en cette veille de Pessah.
46
c) Pessah (la Pâque) :
Le mercredi 8 avril, veille de Pessah, un « seder » communautaire (repas) a été organisé à la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa pour tous les membres de la Communauté et tous les Juifs de passage se
retrouvant seuls ou loin de leurs familles. La fête de Pessah, qui dure 8 jours, constitue un des moments
forts de notre tradition. Le souvenir de la libération du joug égyptien y est constamment rappelé. Le repas
a été préparé sous la direction du rabbin Shlomo.
La « matzah » ou « pain sans levain »
Un livre de l’Haggadah
Le plat du seder de Pessah
Au même moment, loin de
Kinshasa, et plus
particulièrement à Washington,
le président Barack Obama
participait, avec son épouse
Michelle et leurs enfants, à un
Seder de Pessah à la Maison
Blanche.
Chaque convive avait, devant
lui, le plat du Seder, et la
Haggadah de Pessah a été lue, en
partie en hébreu, et en partie en
anglais.
d) Lag Baomer :
Lag Baomer est le 33e jour du Omer. Ce jour a été fixé par nos
sages comme date de commémoration de la révolte de Bar Korba contre l’occupation romaine, et comme date anniversaire de la
mort de Rabbi Shimon Bar Yohaï, kabbaliste et dissident connu
pour sa lutte contre le pouvoir établi.
Les Israéliens marquent ce jour en allumant des feux de
joie dans tout le pays agrémentés de repas abondants,
de jeux et de chansons. Bar Korba est un symbole auquel
les Israéliens sont fidèles car il représente l’attachement
aux valeurs juives et la révolte contre les oppresseurs. Le
gouvernement israélien a décidé de faire de Lag Baomer
un jour national en l’honneur des réservistes de Tsahal
(l’armée d’Israël). Les écoles aussi sont en congé, et parents et enfants allument des feux de joie en des endroits
ouverts des villes et villages à travers le pays.
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e) Chavouot :
Le nom de la fête de Chavouot vient de l’hébreu et signifie semaines, car elle a lieu sept semaines après
Pessah. Elle est aussi connue sous le nom de « pentecôte juive » et de « fête de la promulgation de
la Torah ». Elle est célébrée le 6 et le 7 du mois de Sivan (calendrier hébraïque). On y fête le don des
tables de la loi par Dieu à Moïse au mont Sinaï. A Kinshasa, le Comité a invité tous les membres de la
Communauté à un buffet lacté (voir photos) préparé sous la direction du rabbin Shlomo Bentolila, le 29
mai à 12 heures, après la prière et la lecture de la Torah.
48
2) Commémorations et Activités communautaires :
a) Yom Hashoah :
Yom Hashoah est le Jour du Souvenir des Martyrs et des Héros de l’Holocauste. Pendant ce jour
de commémoration, en Israël et en diaspora, la mémoire des 6 millions de Juifs assassinés durant
la Shoah est honorée. C’est un jour solennel ; en Israël, lors d’une cérémonie commémorative à Yad
Vashem, 6 torches sont allumées. Le matin, une sirène retentit dans tout le pays durant deux minutes.
Pendant ces deux minutes, les gens s’immobilisent où qu’ils soient, cessent leurs activités, et tout le
monde se recueille silencieusement.
Le Comité de la Communauté Israélite de Kinshasa, fidèle au devoir de mémoire, a organisé une cérémonie solennelle le lundi 20 avril 2009, à 19 heures, à la synagogue.
Le président de la Communauté a introduit le rabbin Shlomo Bentolila qui a récité la prière pour les
Morts ; Bruno a lu El Malé Rahamim, en français, et Eddy a lu le Yizkor, en hébreu. Liora et Victoria
ont lu, chacune, un texte relatant l’historique de la Shoah, et la signification du Jour du Souvenir. Après
le discours du président de la Communauté, Aslan Piha, les Noms des disparus, membres des familles
des personnes présentes, ont été lus par Moshe.
Pour l’allumage des six bougies du Souvenir, le président de la Communauté a invité Clément, Méïr
avec son fils Yehudi et son petit-fils Idan, Claude, Robert, Solange et tous les enfants présents dans la
salle, et enfin, Rosianne.
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Ayant pris l’habitude de parler chaque année d’un sujet différent, le président de la Communauté a choisi
d’évoquer la « Shoah par balle ». Voici un extrait de son intervention : « L’année passée, j’avais choisi
de parler des Justes parmi les Nations, et particulièrement de quelques personnes non juives
qui se sont illustrées en sauvant des Juifs au risque de leur propre vie. Aujourd’hui, je vais vous
parler de la « Shoah par balles ». De la « solution finale », on croyait tout savoir. On croyait que nos
livres d'Histoire, à l'école, avaient été complets, précis. Et pourtant, un prêtre catholique français,
le père Patrick Desbois, oeuvre depuis une dizaine d'années à rétablir une autre vérité, enfouie
sous la terre d'Europe de l'Est. Un drame oublié, et masqué par le rideau de fer pendant des dizaines d'années. Dans l'ex-Union Soviétique, pendant la seconde guerre mondiale, des commandos SS, les Einzatsgruppen, ont coordonné l'assassinat à coup de fusil, « une balle, un Juif », ou
en les enterrant vivants, d'entre 1500 000 et 1 800 000 Juifs, rien qu'en Ukraine. C'est un génocide
sans chambre à gaz, sans camp de concentration. C'est la Shoah par balles, à distinguer de la
« Shoah des camps ».
Ce jour-là, toutes les Communautés juives du monde se souviennent. C'est le cas de la Communauté
Sepharade de Cape Town (Afrique du sud) et des Communautés juives de Belgique, sous le patronage
du CCOJB (Comité de coordination des organisations juives de Belgique).
Ci-dessus, à Cape Town, madame Sarah Gerusalmi, déportée de Rhodes et rescapée d'Auschwitz, prononce un discours autobiographique – le rabbin Reuben Suiza et des fidèles, dont la plupart sont des
anciens du Congo. Et ci-dessous, des enfants lisant des odes et des poèmes lors de la cérémonie du
Souvenir au Mémorial d’Anderlecht, à Bruxelles, le 24 avril. Joël Rubinfeld, président du CCOJB a pris
la parole et a rendu hommage aux 26 000 juifs déportés de Belgique, en présence d'autorités politiques
belges, de rescapés des camps de concentration, de descendants de déportés, et d'autres sympathisants.
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b) Yom Hazikaron :
S’il est un souvenir impérissable, c’est celui du Soldat, objet de fierté des israéliens et de tous les Juifs. Ce jour-là, un
hommage est rendu à cette armée de Tsahal et à ses 22.493
disparus depuis 1860. Ce jour-là, on entend les sirènes hurler nos douleurs et nos peines, en Terre Sainte. Les Juifs du
monde entier se sentent solidaires, car quand ces soldats
tombent sous les balles, ils défendent Israël et tous les Juifs
du monde. Alors, prions pour eux, et pour tous ceux qui sont
déjà partis. Observons dans nos cœurs la minute de silence,
cri de désespérance et d’espérance.
Après la minute de silence, Maurice Habib, maître de cérémonie, a invité le rabbin à prononcer la
prière des morts, Michel Waknine à mettre le drapeau israélien en berne, Tuvia Marom à allumer
le flambeau du souvenir, Zvika Erlich et Michael Blattner à lire des textes de circonstance. La cérémonie s’est clôturée par une simple collation.
51
c) Yom Haatsmaout :
Yom Hazikaron est immédiatement suivie par le Jour de l’Indépendance (Yom Haatsmaout), l’anniversaire de la Proclamation de la création de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948. Le drapeau d’Israël est levé
lors d’une cérémonie officielle au Mont Herzl et 12 torches sont allumées. Les municipalités organisent
des célébrations publiques et les haut-parleurs diffusent de la musique populaire. Dans la plupart des
synagogues ont lieu des offices spéciaux au cours desquels sont récités des hymnes de louange. C’est
ce jour-là que sont décernés les Prix Israël de littérature, des arts et des sciences. Les bases militaires
sont ouvertes ; l’armée de l’air et la marine procèdent à des parades militaires.
Selon le Bureau Central des Statistiques, la population d’Israël compte 7.411.000 d’âmes. La population juive est de 5.593.000 habitants (75.5% de la population globale), la population arabe de 1.498.000
habitants (20.2%), le reste de la population, 320.000 habitants, représentant des immigrants descendant
de familles juives (4.3%).
Depuis le dernier Jour de l’Indépendance, en 2008, 154.000 nouveau-nés ont enrichi la
population d’Israël et plus de 12.000 nouveaux immigrants se sont installés en Israël. La population a augmenté de 125.000 âmes, soit une croissance de 1.8%. 70% des
Juifs israéliens sont des « Sabras », nés en Israël, et près de la moitié d’entre eux constituent la deuxième génération née en Israël alors qu’en 1948, il n’y avait que 35% de sabras.
En 1948 une seule ville comptait plus de 100.000 habitants : Tel-Aviv Jaffa qui en dénombrait à l’époque
248.000. Aujourd’hui, 14 villes d’Israël ont rejoint ce club.
La population est relativement jeune : les enfants de 0 à 18 ans constituent 35 % de la population. Les
plus de 65 ans constituent 10 % de la population. L’espérance de vie pour les hommes est de 78 ans, et
de 82 ans pour les femmes.
A l’occasion du 61ème anniversaire de l’indépendance de l’Etat d’Israël, le comité de la Communauté
a convié tous les membres et tous leurs amis à un grand dîner à la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa.
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Extrait du discours prononcé par le président de la Communauté : « David Ben Gourion n’a-t-il pas dit :
« L’Etat d’Israël a fait redresser le dos de chaque juif où qu’il vive. Il a sauvé des centaines de milliers de Juifs de la pauvreté et de l’exil. Il les a transformés en Juifs fiers et créateurs, bâtisseurs et
défenseurs de leur pays. Il a révélé l’extraordinaire capacité des Juifs dans tous les domaines et
fait renaître l’héroïsme juif ». En ce 61e anniversaire, formons le vœu ardent que la paix puisse trouver sa
concrétisation et souhaitons de tout cœur la prospérité pour tous les habitants du Moyen-Orient quelles que
soient leurs origines et leurs religions, comme le proclamait le 15 mai 1948 l’acte fondateur de l’Etat d’Israël ».
3) Naissances :
a) Le 28 mars, Nathan est né, à la Clinique Cavell, à Bruxelles. Il est le premier fils de Cindy et Alexis
Roelandt, mais aussi le premier petit-fils de Jenny et Léon Cohen. Jenny et Léon sont nés au Congo ;
ils ont vécu à Elisabethville/Lubumbashi, jusqu’en 1974, année de leur installation à Bruxelles, où naitront leurs trois filles, dont Cindy, la maman de Nathan. Nous présentons aux parents et aux grandsparents nos sincères félicitations, et formons nos vœux les meilleurs pour Nathan à qui nous souhaitons une vie remplie de bonheur.
b) Le 22 avril, Talia est née à Bruxelles. Elle est la deuxième fille de Raffaela et Samy Douenias, la
sœur d’Alissa, née le 2 mars 2007, et la petite-fille de Méïr Lévy et Monique Taninau et de Jacques
Douenias et Rose Ergas, tous originaires du Congo. Méïr est d’ailleurs le fils du regretté grand rabbin
du Congo, Moïse Lévy.
53
4) Mariages :
a)
54
Le vendredi 3 avril, Riva Levi et Joël Zadek se sont mariés à Bruxelles. Riva est la fille de Jessie
Beniacar et de Victor Levi, de Lubumbashi (R.D.Congo), tandis que Joël est le fils de Jeannette et
de Armand Zadek. Le mariage civil a eu lieu à la maison communale de Watermael-Boitsfort, en présence des membres des deux familles et des amis, dont certains sont venus de Kinshasa pour la circonstance. Un « walking lunch » a été offert aux convives au « Classic Domain » à Beersel (non loin
de Bruxelles). Le mariage religieux a été célébré quelques semaines plus tard par le rabbin Shalom
Benizri, à la synagogue de la Communauté Sépharade de Bruxelles, rue du Pavillon.
Nos meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés et nos félicitations aux heureux parents
b) Karine et Jason Glass se sont mariés, le dimanche 5 avril, à Plettenberg Bay (Afrique du Sud). Karine est la fille de Rina Notrica, et la petite-fille de Lucie et Jacques Notrica ayant vécu à Elisabethville/
Lubumbashi, entre 1940 et 1970. Ces derniers se sont installés à Cape Town, avec leurs deux filles
Rosy & Rina ; Karine y est née. Le mariage religieux a été célébré sur la plage par le rabbin Reuben
Suiza de la Communauté juive sépharade de Cape Town.
55
Tous nos
voeux
accompagnent
les jeunes
mariés
c) Le 17 mai, Christina et Jacky Halfon se sont mariés à Bruxelles. Jacky est le fils de Simon et Jella
Halfon, et le frère de Rachel, qui vit en Floride avec son époux, Salvo Alhadeff. La famille Halfon a
vécu de longues années au Congo, et plus exactement à Luluabourg/Kananga, et ensuite à Lubumbashi. Le mariage religieux, qui a suivi le mariage civil, a été célébré à la synagogue de la Communauté Sépharade de Bruxelles par le rabbin Shalom Benizri. Nos sincères félicitations aux jeunes
mariés.
« Ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter » (Shakespeare)
56
d) Shelly Pinhas et Ori Vitale se sont mariés le jeudi 28 mai à la synagogue Ho’el Mohed de Tel-Aviv.
Shelly est la fille de Sara et Itzick Pinhas, de Kinshasa, et la sœur de Idan. Les parents des jeunes
mariés ont offert à leurs convives un dîner dansant au Blue Ray, à Césarée. Itzik, ayant des affaires à Kinshasa, séjourne souvent en République Démocratique du Congo, où il est installé depuis
quelques décennies.
57
5) Bat/Bar Mitzva :
a) Le 16 mai, Rachel est devenue Bat Mitzva, et son frère David est devenu Bar Mitzva. Rachel et David
sont les enfants de Carla et Benny Israël, et les petits-enfants de Jeanine et Jacky Israël d’Hasselt.
Jacky est né à Mwene-Ditu (Kasaï, R.D.Congo), en 1933 ; après des études effectuées en Belgique,
il revint travailler dans l’entreprise de son papa à Luluabourg/Kananga. Benny est né au Congo, a été
à l’école à Kinshasa où il a commencé à travailler dans le secteur diamantaire, avant de s’installer définitivement en Belgique. Nous présentons nos félicitations aux heureux parents et grands-parents, et
tous nos vœux de bonheur aux heureux Bat et Bar Mitzva. La cérémonie était présidée par le rabbin
Shalom Benizri de la Communauté Sépharade de Bruxelles.
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58
Le samedi 27 juin, Gioia et
Raphaël Mizrahi ont célébré
la Bar Mitzva de leur fils
Daniel, au Foyer sépharade
de Bruxelles.
Gioia est la fille de Claudine et de
Yeshaya Piha, de Lubumbashi.
Yeshaya fut d’ailleurs, vers
les années 1980, président
de la Congrégation. Raphaël
est né à Lubumbashi, et est le
fils des regrettés Esther et Selim
Mizrahi qui ont vécu au Congo.
Nous formons les vœux les
meilleurs pour l’avenir de Daniel.
Les parents ont offert un
"walking lunch" à leurs
convives le dimanche
28 juin au "Clasic Domain"
6) Anniversaires :
a) Fin juin, Solange Rubinstein fêtait ses 40 ans, à Kinshasa. Epouse de David Rubinstein, elle est la
maman de 3 enfants, dont la dernière, Ella, est âgée d’un an.
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59
b) Le 25 juin, Jacques Hasson fêtait, à Bruxelles, ses 80 ans, entouré de son épouse, Liliane, de ses
filles et petite-fille, de son frère, David, et de ses amis. Jacques, homme d’affaires bien connu à
Lubumbashi et à Kinshasa, partage sa vie entre Bruxelles et Cape Town, où il s’est retiré avec son
épouse depuis quelques années.
para muntchos agnos, jacques
c) Le même jour, 25 juin, Jacky Israël a fêté ses
75 ans, à Hasselt (Belgique), en compagnie
de son épouse, Jacqueline.
Nous présentons à Jacky, qui a beaucoup d’amis
à Kinshasa, nos vœux les meilleurs.
d) Julio Algazi a fêté son anniversaire, à Cancun (Mexique), en
compagnie de son épouse, Léa Capellouto, et la fille de cette
dernière, Reby. Léa et Reby sont, toutes les deux, nées à
Elisabthville/Lubumbashi. Elles vivent au Mexique depuis de
nombreuses années. Nous souhaitons un bon et heureux anniversaire à Julio !
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e) Marco Benatar a fêté, à Cape Town, ses 50 ans, entouré de son épouse et de ses amis. Marco est
né au Congo où il a vécu avec ses regrettés parents, Dona et Baruch Benatar, et sa sœur Sarah, son
adolescence.
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60
f)
En vacances en Israël, Rosianne Habib Benatar a célébré ses 60 ans à l’hôtel Crowne Plaza de
Tel-Aviv, entourée de son époux, notre Secrétaire général, Maurice Habib, de ses filles, Danielle et
Mireille, l’époux de cette dernière, Anthony, de ses petits-enfants et de quelques amis proches.
7) Réussites scolaires et sportives :
a) Fin juin, Victoria Graça a terminé son cycle scolaire secondaire en obtenant son baccalauréat. Fille
de Violette Franco et de Philippe Graça, elle a fêté cette réussite avec ses amis et les amis de ses
parents au « Cercle français » de Kinshasa. Elle poursuivra ses études en Belgique. En même temps
que nos félicitations, nous présentons à Victoria nos meilleurs vœux pour la suite de ses études.
b) Nathalie Waknine, fille de Doreen et Michel Waknine, a également terminé, à l’athénée Tachkemoni
d’Anvers, le cycle secondaire avec succès. Elle entamera, dès la rentrée académique, des études
dans une université israélienne. Nos félicitations également à Nathalie et à ses parents.
c) Au golf, le jeune Daniel Swiel a obtenu un prix, de même que David Rubinstein qui est sorti 3ème du
classement général du 11ème open de golf de Kinshasa.
61
8) Autres événements qu’on nous a signalés :
• Monsieur Jacques Hanan est décédé, à Cape Town, fin mars. Nous présentons nos sincères
condoléances à ses enfants, Vicky, David et Shelly, tous nés à Lubumbashi.
• Le petit-fils de Bellina et Victor Cadranel, de Cape Town, a célébré sa Bar Mitzva, à Bruxelles.
Nous présentons nos félicitations au jeune bar mitzva, à ses parents et à ses grands-parents.
• Bianca Talpert, la fille de Mathy Notrica et de Seymour Talpert, de Johannesburg, s’est fiancée.
Mathy est née à Elisabethville et y a passé son adolescence, avant de s’installer définitivement en
Afrique du Sud vers 1960. Nous transmettons aux jeunes fiancés tous nos vœux de bonheur et nos
sincères félicitations.
• Ilana et David Blattner ont célébré la Bar Mitzva de leur fils Alex. La cérémonie religieuse s’est
déroulée, une première fois, en Février, à Jérusalem, au Mur des Lamentations. Profitant des vacances estivales, les parents ont offert à Alex une soirée dansante, le 14 juillet à « Al Hayam » de
Sdot Yam-Caesaria en présence de beaucoup d’amis, et en particulier certains venus de Kinshasa
pour la circonstance. Le rabbin Shlomo Bentolila avait fait le déplacement avec sa famille.
mazal
tov,
alex
Ici, Alex entouré de ses frères et de ses deux grands-pères à la Bar Mitzva de son frère Eric
• Le 6 août, Judith Hasson et Jacques Niego ont célébré, sur la Côte d’Azur, le mariage de leur
fille, Elise, avec David Malka. Nous présentons nos meilleurs vœux aux jeunes mariés et nos félicitations aux parents.
• Le 22 août, a été célébrée, à Bruxelles, la Bar Mitzva de Sacha, fils de Jacques Tarica et Nathalie Benjamin. Sacha est le petit-fils de Sarah et Moïse Tarica, anciens de Lubumbashi qui vivent
aujourd’hui entre Bruxelles et Cape Town. Mazal tov à Sacha et à ses parents.
• Le 23 août, Sonia Menache, née à Elisabethville/Lubumbashi, a fêté ses 60 ans à Bruxelles,
entourée de ses frères venus d’Israël pour la circonstance, de sa sœur, de ses enfants et petitsenfants et de ses amis. Bon anniversaire à Sonia et meilleurs vœux.
• En dernière minute, nous apprenons le décès à Bruxelles, ce 23 août, de madame Renée Hasson,
née Bardavid, à l’âge de 77 ans. La défunte était l’épouse du regretté Acher Hasson, et la maman
de Jacky, Clément, Isaac et Esther. Renée Hasson a vécu plusieurs années à Kinshasa (voir page
16) avant de s’installer avec son époux à Bruxelles. Nous présentons nos sincères condoléances
à Jacky, Clément, Isaac et Esther.
Nous apprenons également le décès de monsieur Joseph Bensimhon, survenu à Nathanya, en
Israël. Le défunt était le papa de Ronny et Gadi à qui nous présentons nos condoléances.
62
Un grand ami d’Israël et
des Juifs du Congo
s’en est allé !
Jeannot
BEMBA SAOLONA
C
’est avec une immense tristesse que les
membres de la Communauté Israélite de la
République Démocratique du Congo ont appris
le décès inopiné, ce 1er juillet, de l’Honorable
Sénateur Jeannot Bemba Saolona. Homme d’affaires et industriel, président de
l’Association nationale des Entreprises du Zaïre (ANEZA) pendant 16 ans, Ministre de
l’Economie Nationale, Sénateur, membre de la Chambre de Commerce Israélo-Zaïroise, et
aujourd’hui sénateur, l’illustre disparu a marqué de son empreinte l’histoire de la R.D.C. Attentif aux
problèmes de chacun, toujours prêt à servir son pays, il a donné le meilleur de lui-même. Tous ceux qui
l’ont côtoyé garderont de lui un souvenir impérissable.
La photo ci-dessus a été prise le 29 juin, soit 48 heures avant son décès, alors qu’il sortait du Tribunal
Pénal International, à La Haye, où il venait de rendre visite à son fils, Jean-Pierre.
Jeannot Bemba Saolona comptait beaucoup d’amis au sein de la Communauté Israélite du Congo ;
il était d’ailleurs un lecteur assidu de notre revue Kadima, qu’il attendait avec impatience à chaque
parution. Il répondait avec plaisir à nos invitations, et assistait à chacune de nos manifestations publiques
(par exemple à la Conférence donnée le 19 octobre 2004 par Moïse Rahmani au restaurant du Cercle,
ou au 20ème anniversaire de la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa, le 24 avril 2007).
63
La photo de gauche a été prise en 1997
lors de l’Assemblée générale de l’Aneza et
l’élection pour son 8ème et dernier mandat
de président. Il est entouré d’Aslan Piha,de
James Blattner et de Félix Kanyama.
C’est avec un vif chagrin que nous
disons adieu à cet homme aux qualités
exceptionnelles. Sa stature, son sens aigu
du devoir, la rigueur de ses convictions
nous ont toujours impressionnés.
Repose en paix, Jeannot !
Shalom, haver !
64
Restaurant
La Piscine
Adresse : avenue Luambo Makiadi – Kinshasa/Gombe
Téléphone : (+243)815048520
Contact : André FASSOULIS – téléph (+243)898962103
Spécialités grecques et autres
Organisation de fêtes :
mariage, banquets, dîners d'affaires
(capacité 400 personnes)
Avec vos cartes
artes Maste
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rd et
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Maestro
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Fa ts a
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