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concepteur Concepteur du du long long terme terme Mars février 2014 2013/N°32 / N° 35 À l’hôpital, la modularité de la conception est un enjeu majeur P. 3 : PHILIPPE DOMY Directeur général du CHRU de Montpellier Grand angle Pologne Expertise UN PRO E ? XXWCW XCDWCXWXX WCXWXX WCW XC DWCXWXXWCW X XWC W XCDWCXW XCDW WXCDWCXWXX X WCWX. WC R TÉ ALI QU IE V DE POU UNE AaU EL’EAU ’E Lcc’est est la vievie ’est c’e la © Z AVIE LE S S ? VOU RE NA ISS AN C Pour des chantiers urbains furtifs P. 14 LA Championne européenne de la croissance ! P. 12 © ANASTASY YARMOLOVICH / THINKSTOCK Paris-Nord Villepinte : la boucle est bouclée P. 9 © EGIS / PHILIPPE KAIKATI D Nouvelle année, nouvelle étape. L’expression est d’actualité pour Egis, puisque nos équipes de Saint-Quentinen-Yvelines s’installent en ce moment même dans l’immeuble START, le nouveau siège social du Groupe. Cet ensemble immobilier, situé en cœur de ville à Guyancourt, est une vitrine pour Egis. D’abord parce qu’il est en accord avec nos convictions en matière de développement durable. En effet, cette réhabilitation, située à quelques minutes à pied des transports en commun, satisfait les normes les plus exigeantes en termes de confort au travail et d’environnement. Ensuite, parce que cet immeuble ouvre un champ de synergies nouvelles entre nos différents métiers. Ainsi, le regroupement au START de près de 900 collaborateurs d’Egis répartis sur quatre sites s’accompagne de nouveaux outils. Plateaux dédiés aux grands projets, espace conférence, business center, ou encore déploiement de systèmes collaboratifs et de communication innovants… Les nouveaux outils, les nouvelles méthodes de travail que nous déployons au START, comme dans nos autres implantations, permettent une transversalité accrue entre nos équipes, au service des projets de nos clients. L’ÉVÉNEMENT Les concepteurs et constructeurs du pont Jacques-Chaban-Delmas récompensés BORDEAUX (Gironde) – Une décennie s’est écoulée entre les premières consultations et l’attribution, en novembre dernier, du prix construction du Grand prix national de l’ingénierie 2013 aux concepteurs et aux constructeurs du pont Jacques-ChabanDelmas. Dix ans de travail collectif entre entreprises (GTM, Vinci), ingénieristes (Egis, Michel Virlogeux) et architectes (Charles et Thomas Lavigne, Christophe Chéron), pour la conception-réalisation de l’un des dix plus grands ponts levants du monde, inauguré le 18 mars 2013. « Ce prix vient récompenser un travail dont nous sommes fiers, explique Jean-Marc Tanis, directeur général d’Egis Structures & Environnement. L’équipe réunie dès la phase de concours est habituée à travailler ensemble, et le principe d’un pont levant est venurapidement dans notre réflexion. Une fois ce cap fixé, nous nous sommes attachés à rendre le projet le plus qualitatif possible, du point de vue de son traitement architectural, de son fonctionnement comme de sa mise en sécurité. C’est une très belle réalisation. » À la fois ouvrage d’art et machine, ce pontlevant est capable, avec ses quatre pylônes culminant à 77 m, d’élever en moins de douze minutes sa travée centrale de 2 500 tonnes à 53 m au-dessus de la Garonne, ouvrant l’accès de l’estuaire aux paquebots et aux grands voiliers. Il est aussi pour la communauté urbaine de Bordeaux, porteur du projet, un nouveau lien entre les quartiers Bacalan et Bastide, en pleine reconversion urbaine. © RICHARD NOURRY © BRIGITTE CAVANAGH ÉDITO Car la confirmation de nos engagements, le renouvellement de nos pratiques répondent aux évolutions que nous constatons sur le terrain. En France, à l’international, les projets auxquels nous sommes associés sont de plus en plus complexes. Par leur taille, leurs contraintes techniques et urbaines, leur financement ou leur calendrier, les solutions que nous apportons passent de plus en plus souvent par une intégration fine de plusieurs métiers. L’année 2013 l’a confirmé, 2014 le précisera encore. Ce travail d’interface entre les expertises de chacun de nos collaborateurs, pour contribuer au meilleur produit possible, est un défi à relever sans cesse. C’est une nouvelle étape dans le développement d’Egis qui s’écrit à partir aujourd’hui. Une aventure passionnante pour nos équipes, aux côtés de nos partenaires et de nos clients, qui, forcément, démarre sur un simple mot : START. Nicolas Jachiet Président-directeur général Le pont Jacques-Chaban-Delmas peut élever sa travée centrale jusqu’à 53 m au-dessus de la Garonne. SOMMAIRE 3 12/13 EGIS L’ENTRETIEN DANS LE MONDE avec Philippe Domy, directeur général du CHRU de Montpellier « L’hôpital est l’un des domaines où le changement est le plus prégnant et le plus rapide : il faut l’anticiper. » La Pologne, championne européenne de la croissance ! 5/11 GRAND ANGLE Pour des hôpitaux qui respirent la santé Le groupement de commandes, un format d’avenir pour les tramways Une station de plus pour le métro lyonnais Egis emménage au START La RN57 aménagée en voie express 2 Une galerie couverte pour compléter Paris-Nord Villepinte Safir : la navigation par satellite en Afrique sub-saharienne franchit une étape importante Mesurer l’état réel du consensus autour des projets miniers Piloter les performances développement durable d’un projet urbain Social imprint®, un complément à l’offre d’Egis au secteur minier EXPERTISE Comment transformer les chantiers urbains en moments de vie dans la ville ? Egis Direction de la communication 15, avenue du Centre - CS 20538 Guyancourt 78286 Saint-Quentin-en-Yvelines CEDEX - France ou par mail communication.egis@egis.fr www.egis.fr 15 Egis remporte en Inde un contrat majeur au Rajasthan Une liaison autoroutière sous haute surveillance egis contact - mars 2014 14 Si vous souhaitez recevoir Egis Contact merci de nous adresser votre carte de visite : REGARDS & CONVICTIONS La diplomatie économique par Jacques Maire, directeur des entreprises et de l’économie internationale, ministère des Affaires étrangères RÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUET RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINT : SABINE MENDY RÉDACTION : YANNICK NODIN - EGIS, AGENCE ROUGE VIF SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : EGIS CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION : www.grouperougevif.fr - ROUGE VIF - 23383 CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À 20 200 EXEMPLAIRES SUR DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE CERTIFIÉE IMPRIM’VERT PHOTO DE COUVERTURE : CHRU DE MONTPELLIER ILLUSTRATION PAGE 14 : ROUGE VIF EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786 une publication 16 RENCONTRE Juristes sans frontières L’ENTRETIEN PHILIPPE DOMY © CHRU DE MONTPELLIER Directeur général du CHRU de Montpellier À l’hôpital, la modularité de la conception est un enjeu majeur En tant que manager hospitalier depuis une trentaine d’années, quelle vision avez-vous de la situation sanitaire dans notre pays, et des enjeux qui se posent aux acteurs de la santé ? Philippe Domy : Nous disposons d’une offre de soins d’un excellent niveau, mais qui devra connaître quelques adaptations. Si elle est quantitativement suffisante pour les besoins de la population, elle est inéquitablement répartie sur le territoire. On note ainsi des zones de surdimensionnement d’offre, pour la médecine générale de ville comme l’hospitalisation, et des zones de sous-dimensionnement. L’un des grands enjeux que va devoir relever la politique de santé dans les dix ans à venir va donc être de remédier à cette inadéquation. C’est essentiel, pour garantir à tous un égal accès aux soins. Il appartient donc aux opérateurs de soins et aux pouvoirs publics d’aménager le dispositif actuel pour que chaque citoyen, quel que soit l’endroit où il se trouve, bénéficie de la prise en charge dont il a besoin. Le deuxième enjeu est de répondre à la question : pour quoi faire ? Nous savons déjà que les années 2015-2025 vont s’accompagner d’une émergence encore plus forte des maladies chroniques – les maladies de longue durée telles que cancer, diabète, dépression, séropositivité. Cela nécessite de mettre en œuvre une médecine personnalisée : d’évoluer de notre médecine “des maladies” vers une médecine “des malades”, qui prenne davantage en compte les personnes et les situations cliniques, dans leur individualité. Cela doit s’organiser dans le cadre de parcours de soins, qui conduisent les patients à aller de leur médecin de ville vers l’hôpital, avant de revenir vers la ville, en fonction des soins ou actes… Ce qui implique la coopération de plusieurs métiers, de plusieurs soignants, mais aussi que le patient soit un acteur de sa prise en charge. Par ailleurs, les établissements hospitaliers vont connaître une évolution forte du développement de la prise en charge ambulatoire – qui concerne les interventions sous anesthésie programmées, permettant la sortie du patient le jour même – en médecine comme en chirurgie. L’organisation des hôpitaux va donc considérablement évoluer. Comment ces évolutions à venir peuvent-elles se traduire en terme patrimonial ? Ph. D. : L’un des grands enjeux, pour nous, est de créer des organisations hospitalières de plain-pied entièrement consacrées à l’ambulatoire, de façon que le patient trouve, en fonction de sa pathologie, la bonne réponse, au plus près de son entrée dans l’établissement, sans se perdre dans un dédale d’étages, de couloirs et de services… Il y a du travail ! Mais c’est indispensable, car cela contribue à l’efficience hospitalière. C’est également important pour les personnels, en évitant que le patient soit une cause de perturbations pour les services. L’ambulatoire va aussi impacter les plateaux techniques, c’est-à-dire l’ensemble des équipements d’un hôpital dédiés à l’investigation diagnostique et à l’exploration fonctionnelle et qui bénéficient des technologies de pointe. Ces plateaux vont connaître une croissance de leur surface et de leur organisation. En outre, notre capacité, aujourd’hui, à réaliser des interventions cliniques en parallèle au diagnostic, va conduire à réduire les durées de séjour des patients, et donc l’activité hôtelière des établissements de santé. Elle est amenée à diminuer de 30 à 40 %. De quoi nous permettre de concentrer nos efforts sur ce plateau technique, très coûteux, dans un contexte d’augmentation du taux de fréquentation. Ce mouvement va s’accompagner de davantage de modularité et de souplesse dans les organisations des surfaces et des volumes. Les conceptions architecturales doivent en effet obéir aux évolutions biotechnologiques et biomédicales : l’architecture doit se donner comme dessein de ne jamais être bloquante pour les nécessaires améliorations. On a trop souvent dû, jusqu’à une période récente, développer des technologies nouvelles en périphérie du plateau technique, parce que leur emplacement, et la place dont elles avaient besoin, n’avaient pas été anticipés… Lorsque l’on conçoit un hôpital, il faudrait toujours prévoir de la place dans ce centre de gravité, afin d’éviter que l’organisation et les évolutions de la prise en charge médicale soient bloquées par l’architecture. En d’autres termes, les établissements ne doivent pas trop “s’établir”… Ph. D. : La modularité de la conception est en effet un enjeu majeur pour les hôpitaux. Hélas, on n’a pas encore inventé l’hôpital en caoutchouc, qui aurait un plateau technique extensible en son centre, et des espaces modulables ! Mais l’idée est bien là : se doter de structures mouvantes, non contraignantes. Au début du XXe siècle, on construisait des hôpitaux pour qu’ils durent plus de cent ans. À la fin du XXe, pour plus de cinquante ans. À l’avenir, on les construira pour trente ans maximum… Le renouvellement de l’architecture hospitalière et du patrimoine bâti sera beaucoup plus rapide et beaucoup plus souple, car fonction d’évolutions scientifiques et organisationnelles de plus en plus rapides. Par ailleurs, la taille des hôpitaux est amenée à diminuer et nous allons assister à une accélération des regroupements entre établissements. Pourquoi ? Avec l’évolution des connaissances et des techniques, les acteurs se spécialisent de plus en plus, la ressource médicale se fait rare et chère. Et il faut souvent plusieurs disciplines pour traiter un patient. L’architecture doit se donner comme dessein de ne jamais être bloquante pour les nécessaires améliorations. (suite p. 4) mars 2014 - egis contact 3 © CHRU DE MONTPELLIER L’ENTRETIEN L’ingénierie se met au service d’une fonctionnalité biomédicale, pensée par les professionnels de l’hospitalisation, et soutient physiquement notre niveau d’ambition. (suite de la p. 3) Cela implique davantage de coopération et de coordination entre les professionnels de santé, via des plateaux techniques regroupant plusieurs activités et acteurs…Un continuum qu’il appartient aux établissements hospitaliers d’assurer, avec une architecture et une organisation très différentes d’aujourd’hui. L’enjeu est ici de ne pas couper le lien avec la ville, avec l’environnement immédiat de l’hôpital, et de favoriser le maintien à domicile des patients : l’accès à l’hôpital devra se faire en dernier recours. Reste un problème à résoudre : les prises en charge sont amenées à devenir toujours plus coûteuses et l’augmentation des coûts amènera nécessairement une quête continue de restructurations et de regroupements entre hôpitaux, et vers des organisations plus flexibles et ambulatoires. Comment accompagner ces évolutions, en tant que manager, dans ce contexte marqué par les contraintes, notamment budgétaires ? Ph. D. : La crise financière et le déficit structurel de l’Assurance maladie renforcent la contrainte budgétaire pesant sur l’hôpital, en particulier lorsqu’il est public. Mais son devoir est de garantir à la société que tout euro qui y est dépensé, le sera au mieux : nous devons garantir la qualité de la prise en charge. Comment ? Par une optimisation des moyens, une quête de l’efficience, un devoir d’efficacité. Cela exige un management ambitieux, rigoureux, garantissant que le malade reste au centre des préoccupations. C’est une école de haute exigence qui nécessite un important effort d’adaptation, de formation et d’anticipation. Notre rôle est d’instaurer une veille scientifique et technologique constante, pour anticiper les formes d’organisation optimales. En chirurgie cardiaque, par exemple, les choses évoluent de manière fulgurante. Depuis la chirurgie très invasive, qui imposait plusieurs jours de réanimation et d’hospitalisation, les techniques chirurgicales se sont beaucoup améliorées : aujourd’hui, à Montpellier, nous pratiquons la pose de valve aortique par voie percutanée, une technique de pose de prothèses cardiaques sans ouverture de thorax, qui n’impose que 48 heures d’hospitalisation ! Et nous n’en sommes qu’aux tout débuts… L’hôpital est l’un des domaines où le changement est le plus prégnant et le plus rapide : il faut l’anticiper. De quelle manière cette notion a-t-elle été prise en compte dans l’élaboration du schéma directeur immobilier du CHRU de Montpellier ? Quels en sont les objectifs ? Ph. D. : Notre projet d’établissement comprend une composante “projet médical et de soins”, et des “projets supports” comme le social, le management ou les systèmes d’information. Le schéma directeur vise à poser le cadre à la réalisation du projet médical et de soins. Notre premier schéma directeur architectural et urbanistique, mis en place pour la période 2013-2017, s’inscrit dans le contexte d’une restructuration de fond assez exemplaire. Le CHRU de Montpellier est caractérisé par une forte dispersion de son plateau technique : il est réparti sur quatre sites éloignés et comprend des redondances dans l’organisation. Compte tenu des enjeux sanitaires actuels, nous avons décidé, dans ce schéma directeur, d’obéir à une unité de lieu, de temps et d’action pour l’hospitalisation de courte durée en médecine, chirurgie et obstétrique, et toutes les spécialités qui y sont liées. Cette unité sera mise en place sur l’un de nos deux principaux sites : nous allons créer une cohérence entre l’ensemble des installations existantes et rapatrier les activités aujourd’hui présentes sur l’autre site. Tout ceci sera aménagé autour d’un plateau technique unitaire dont la première opération emblématique est le regroupement, en un seul lieu, de notre vingtaine de laboratoires de biologie et anatomo-pathologie. Ceux-ci vont être réorganisés de fond en comble et le préanalytique – tout ce qui concerne l’analyse biologique en tant que telle, le tri, le repérage et le conditionnement des prélèvements – sera commun, ce qui va nous permettre d’automatiser un grand nombre de fonctions, d’obtenir des gains d’efficience considérables, mais aussi de récupérer de la surface pour le plateau technique. Le concours d’architecture et d’ingénierie a été ouvert en décembre, l’opération devrait se terminer en 2017. C’est l’une des plus importantes actuellement menées dans le domaine de la biologie en France… Ensuite, nous lancerons la construction d’un bâtiment de la “femme et de l’enfant”, centralisant des disciplines jusque-là réparties sur plusieurs sites, puis le regroupement des urgences ou la mise en place d’un pôle “locomoteur”, réunissant des services aujourd’hui épars. Nous allons aussi abandonner l’un de nos sites pour en faire une opération immobilière dont la L’hôpital est l’un des domaines où le changement est le plus prégnant et le plus rapide : il faut l’anticiper. 4 egis contact - mars 2014 valorisation en capital constituera un apport non négligeable pour nos programmes. Nous avons là un projet complexe, phasé, sur une quinzaine de sites en activité… qui, au final, nous conduira à une réduction de surface et une optimisation du bâtiment. En outre, ce schéma directeur aura constitué un support de concertation et de pédagogie intéressant vis-àvis de nos 12 000 personnels, qui ont pu réfléchir et se prononcer sur les différents aspects du programme. Quels sont les apports de l’ingénierie du bâtiment dans ce type de projet ? Ph. D. : L’ingénierie se met au service d’une fonctionnalité biomédicale qui a été pensée par les professionnels de l’hospitalisation, et vient soutenir, physiquement, notre niveau d’ambition. Elle nous aide beaucoup, en nous faisant bénéficier de ses propres avancées technologiques. Ainsi, dans une optique de développement durable, la perspective, pour un hôpital comme le nôtre, d’accéder à des bâtiments intelligents, autosuffisants en termes d’énergie, nous passionne, en particulier parce que cela nous offre des économies de gestion et de moyens et nous conduit à mieux nous concentrer sur nos métiers hospitaliers. Donc, tout ce qui va nous faire gagner de l’efficience, au niveau de la conception des bâtiments, de la rationalité des communications, du rendement entre surfaces utiles et surfaces dans œuvre, va concourir à accroître notre propre productivité et notre efficacité. D’où l’intérêt d’une définition précoce en amont du projet, pour qu’elle se traduise par des propositions efficaces sur le terrain. D’autant que dans notre secteur, en matière de construction, la composante “temps” est très importante : entre la conception et la réalisation, les procédures peuvent se révéler longues, et il y a du temps à gagner. De plus, l’ingénierie peut nous aider à nous doter d’un domaine bâti qui, à la fois, donne envie d’entrer aux malades comme aux personnels, garantisse l’efficacité de son fonctionnement interne, soit agréable à vivre… et soit un gage d’efficience des organisations qu’il héberge. Percevez-vous un changement de mentalités en matière de politique énergétique ? Les récentes normes environnementales sont-elles perçues comme une contrainte ou comme un moteur pour les établissements ? Ph. D. : Dans un établissement composite comme le nôtre, la politique énergétique représente d’abord une contrainte car nos capacités d’investissement sont limitées. Mais en même temps, elle nous apporte confort, efficacité de fonctionnement et un bilan énergétique global favorable. Prenons un exemple : sur nos deux principaux sites, nous allons complètement restructurer la production énergétique. Ainsi, nous avons déjà stoppé la cogénération sur l’un des sites, et nous nous sommes PARCOURS À 63 ans, Philippe Domy a réalisé un parcours exemplaire dans le management hospitalier. À 29 ans, ce natif du Val d’Oise, titulaire du diplôme d’études supérieures en droit public et du diplôme de l’École nationale de santé publique (ENSP, actuelle EHESP) fait ses premiers pas dans la fonction publique hospitalière dans le département du Nord, à la tête de l’hôpital de Denain, puis du centre hospitalier (CH) de Saint-Amand-les-Eaux par intérim. Il dirige ensuite les CH de Dourdan, Arpajon, Compiègne puis, entre 1993 et 1995, les hôpitaux SaintAntoine et Bicêtre (Assistance publique – hôpitaux de Paris). Entre 1995 à 2001, il met en place le nouvel ensemble hospitalier de Valenciennes (1 800 lits, 3 500 agents). S’ensuit une mission de dix ans à la tête du CHU d’Amiens (1 700 lits, 5 000 agents), où il lancera la restructuration de quatre hôpitaux sur un seul site. En 2000, Philippe Domy reçoit la distinction de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques. Depuis trois ans, il est directeur général du CHRU de Montpellier. Il ajoute une nouvelle nomination à sa palette en février 2013, lorsqu’il est élu président de la Conférence nationale des directeurs généraux des centres hospitaliers et universitaires. branchés sur la chaufferie bois de l’université proche, ce qui diminue nos coûts de production énergétique et augmente notre performance. Ainsi, en deux ans, grâce à la revente d’énergie électrique, l’ensemble de la production énergétique nous a permis de neutraliser les coûts de chauffage sur l’ensemble de la structure, et d’obtenir une économie d’exploitation sur le chauffage hivernal. C’est une avancée considérable ! Pour autant, elle n’est pas suffisante car la plupart de nos bâtiments sont loin d’être aux normes de la dernière directive technique environnementale. Mais nos programmes vont spontanément dans ce sens. La perspective de regrouper nos laboratoires, par exemple, c’est-à-dire d’avoir des activités de très haute technologie et très consommatrices d’énergie dans un unique bâtiment dédié qui cumule toutes les avancées technologiques contemporaines, va représenter un saut qualitatif extrêmement important. Il va certes correspondre à un coût d’investissement, mais aussi à une réelle économie d’exploitation. C’est en cela que cette opération est exemplaire et pédagogique. Elle souligne ce qu’il nous reste à faire… Nous devons rester dans un mode de conception dynamique, qui s’affranchisse des difficultés pour créer du “mieux”. La contrainte nous “contraint” à devenir plus intelligents et plus agiles. ■ GRAND ANGLE MODERNISATION HOSPITALIÈRE Pour des hôpitaux qui respirent la santé © BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE En 2014, la plupart des établissements de santé devront recueillir et rendre public un indicateur de mesure de la satisfaction des patients hospitalisés. Une nouveauté qui s’inscrit dans un contexte de remise en cause des modes de prise en charge et d’organisation des hôpitaux. Egis accompagne cette mutation, à travers ses actions de conseil ou de maîtrise d’œuvre. Focus sur ses interventions phares du moment. Perspective sur le futur centre hospitalier régional de Chambéry, un bâtiment de 671 lits combinant dernières technologies médicales et économies d’énergie. Conception-réalisation : VINCI (Mandataire) / Brunet Saunier Architecture / Egis. Plus de 40 sites étudiés en quatre mois Définir les évolutions nécessaires aux établissements de santé et à l’offre de soins, afin de répondre au mieux aux besoins sanitaires des Franciliens : c’est l’objectif affiché par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France dans son schéma régional d’organisation des soins. Pour lancer cette démarche, l’ARS devait, au préalable, disposer d’une cartographie de tous les hôpitaux de son territoire. Elle a donc lancé une consultation l’an dernier, remportée en partie par Egis. « Nous avions 25 établissements à auditer, soit une quarantaine de sites, explique Philippe Picard, architecte programmisteexpert santé à Egis Conseil Bâtiments. Avec une équipe de plus de dix personnes et une organisation maîtrisée, nous avons, en quatre mois, élaboré un état des lieux détaillé, mettant en avant les atouts et les faiblesses patrimoniaux de chaque site. » Cette phase de diagnostic est achevée. L’équipe d’Egis doit prochainement élaborer les potentiels d’amélioration et d’évolution pour chaque établissement. Des scénarios qui, in fine, serviront partiellement de base à la réflexion du schéma directeur immobilier régional de l’ARS, en parallèle à la définition de ses choix stratégiques. Restructurer… sans nuire aux patients Depuis quelques jours, Jérôme Theve, chef de projet hospitalier à Egis, et ses collègues, ont entamé la phase « travaux » du projet de restructuration-extension de l’hôpital cardiologique du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille, sur lequel Egis conduit les études techniques. Les marchés de travaux sont en cours de finalisation et le chantier débutera en avril, pour une durée de six ans… « C’est un projet important et complexe : 35 000 m2 réhabilités et 40 000 m2 édifiés, le tout sur huit niveaux, expliquent Jérôme Theve et Stéphane Goube, directeur délégué d’Egis Bâtiments Nord. Les travaux se dérouleront en site occupé, de manière phasée : il s’agit de réaliser une restructuration progressive, tout en assurant la continuité de fonctionnement de l’établissement. Lorsqu’un pan complet des trois niveaux du socle du bâtiment existant sera en cours de démolition, des patients continueront d’être opérés à proximité… Le défi est de taille ! » Au final, le CHRU de Lille disposera d’un hôpital cardiologique modernisé, intégrant également les services de pneumologie et de chirurgie thoracique, rapatriés de l’hôpital Calmette voisin. Au même moment, à Chambéry, des équipes s’attellent à l’édification du futur centre hospitalier régional – l’un des rares projets de construction menés aujourd’hui dans le domaine. Il s’agit de remplacer l’ancien hôpital, vieux de 40 ans, par un établissement adapté aux besoins émergents et aux nouvelles normes. L’hôpital, habillé de verre sérigraphié, sera organisé en monobloc et composé d’une artère logistique centrale distribuant les services. Il comptera 671 lits sur une surface de 74 000 m2. Egis intervient dans le groupement de conception-réalisation piloté par VINCI. « Le futur bâtiment sera peu élevé mais étalé, explique Laurent Bauzac, chef de projet à Egis Bâtiments Rhône-Alpes. Ce chantier est accolé à l’hôpital existant et se déroule en ville… Les contraintes sont fortes. Nous avons dû trouver rapidement des solutions pour l’installation des réseaux extérieurs, les interfaces de voirie… et travailler très étroitement avec nos partenaires. » Laurent Bauzac est fier de présenter les vertus Haute Qualité Environnementale (HQE) du bâtiment : « Nous avons opté pour des équipements à basse consommation d’énergie, une isolation extérieure de pointe qui minimise les ponts thermiques, des capteurs solaires qui alimentent l’eau chaude sanitaire, des pompes à chaleur et des plafonds rayonnants pour chauffer et rafraîchir les chambres… » Cet hôpital high-tech devrait accueillir ses premiers patients au deuxième semestre 2015. Egis’scope : pour un état des lieux, clés en main Avant, il y avait le calepin, le stylo et l’appareil photo. Maintenant, il y a Egis’scope : une application sur tablette numérique, récemment créée par Egis. Cet outil permet d’effectuer, en temps réel, l’état des lieux immobilier d’un site lors de la réalisation d’un audit technique, pour des clients envisageant des travaux, réhabilitations ou acquisitions. Électricité, chauffage-ventilation, plomberie, respect de la réglementation… tous les corps d’état sont passés au crible par les spécialistes qui, au fur et à mesure de leur visite, notent la vétusté, la fonctionnalité, la conformité et les performances énergétiques de chaque installation, rédigent des commentaires et prennent des photos. De quoi alimenter une cartographie détaillée, afin d’ausculter un équipement sous toutes les coutures, d’identifier ses forces et faiblesses, et de lancer des « alertes » (si l’intégralité du système de chauffage est à remplacer, par exemple). Une fois saisies, les données sont directement envoyées sur un serveur, où le client peut les consulter et suivre la progression du diagnostic. © GETTYIMAGES / BRIANAJACKSON L e schéma directeur est un document stratégique essentiel de la politique des hôpitaux. Cet outil de pilotage architectural, technique et financier définit les grands axes de développement immobilier à court, moyen ou long terme (sur cinq, dix ou quinze ans). L’objectif ? Permettre au projet médical de l’établissement de se réaliser dans un patrimoine existant. Les contraintes ? Composer avec une stratégie médicale par nature évolutive, puisqu’elle est liée aux nouvelles pratiques et technologies médicales. « À l’heure actuelle, les hôpitaux lancent leurs schémas directeurs pour optimiser leur fonctionnement, explique Bertile Cholley, directrice déléguée du département stratégie immobilière d’Egis Conseil Bâtiments. Ils s’efforcent de rationaliser leur patrimoine, afin de se concentrer sur le soin et sa performance, dans une conjoncture économique complexe. On est donc de moins en moins dans la construction neuve, et de plus en plus dans la restructuration, la valorisation et la mutation de patrimoine. » mars 2014 - egis contact 5 GRAND ANGLE FINANCEMENT DES TRANSPORTS URBAINS MISE EN SERVICE Le groupement de commandes, un format d’avenir pour les tramways Une station de plus pour le métro lyonnais © MARIO RENZI Après Brest et Dijon, c’est au tour des agglomérations de Caen la mer et d’Amiens Métropole de miser sur la mutualisation en regroupant leurs commandes de matériel roulant pour leurs projets de tramways. Et de tabler sur d’importantes économies. © ATELIER VILLES & PAYSAGES ligne fasse la preuve de niveaux de sécurité équivalents à des infrastructures existantes éprouvées, ont amené une standardisation de fait des fonctionnalités du matériel roulant. La faisabilité d’un tel partenariat se joue donc sur d’autres terrains : « Naturellement, il faut que les calendriers de réalisation des agglomérations soient proches, mais aussi que celles-ci arrivent à s’entendre sur les caractéristiques du matériel roulant communes, et celles qui seront spécifiques à chacun des projets. Les économies ne peuvent être significatives que si les porteurs des projets misent sur une certaine sobriété de l’objet tramway », explique Hervé Miserandini. Perspective sur le futur tramway amiénois. Le choix de la collectivité : économiser sur l’investissement en matériel roulant, maintenir la qualité des espaces publics requalifiés. Concrètement, la commande passera de dix-huit rames pour le seul projet d’Amiens à cinquante en y intégrant les besoins des deux lignes caennaises. Effet attendu : 10 à 20 % d’économies sur l’investissement en matériel roulant. « Ce sont les ratios observés sur les tramways de Brest et de Dijon, les premiers à avoir adopté ce montage, précise Hervé Miserandini, directeur technique de Tramcités (groupement Egis/Normandie Aménagement), mandataire de la maîtrise d’ouvrage du tramway de Caen. Tout le monde y gagne. Les maîtres d’ouvrage bien sûr, mais aussi les fabricants, qui rentabilisent leurs études amont et leurs lignes de production sur des échelles plus importantes. » Miser sur la sobriété Un bon sens financier, sans contre-indications techniques a priori. En effet, les dossiers sécurité des tramways, exigeant que toute nouvelle Ambiance lumineuse et sonore, couleur des tissus, des sols, des barres… les éléments de personnalisation des rames sont forcément plus restreints avec le groupement de commandes. Une nécessaire contrepartie qui n’a, semble-t-il, pas refroidi l’intérêt de Caen et d’Amiens dans le groupement de commandes : « L’atelier organisé en octobre dernier entre les élus, les syndicats de transport et les maîtres d’ouvrage délégués a non seulement validé le principe de la mutualisation sur le matériel roulant, mais aussi étendu le principe aux prestations intellectuelles telles que le design et les expertises sécurité… Un groupement sur les équipements de maintenance est d’ores et déjà à l’étude », ajoute Béatrice Gasser. Le groupement de commandes, un montage d’avenir ? C’est bien possible. « Aujourd’hui, les projets de nouvelles lignes sortent surtout dans les agglomérations de taille moyenne, dont les capacités d’investissement sont limitées, conclut Béatrice Gasser. Un tel montage nous permet de rester dans des enveloppes contraintes, sans rogner sur la qualité des espaces publics requalifiés le long des lignes. » © VIACITIÉS L’ union fait la force, paraît-il. Parfois aussi, elle permet de réaliser des économies. Pour son projet de mise en service en 2018 de deux lignes de tramway fer sur 22 km, Viacités, syndicat mixte des transports de l’agglomération caennaise, est en mesure de porter un investissement de 300 millions d’euros. Une enveloppe serrée compte tenu du projet, amenant Viacités à miser sur une optimisation des coûts : « Nous attachons une très grande attention à la maîtrise financière de notre projet, explique Éric Vève, son président. En signant en juillet 2013 un partenariat avec Amiens Métropole afin d’acheter ensemble des rames de tramway, notamment, nous devrions faire des économies substantielles. » Grouper les commandes des tramways d’Amiens et de Caen pour en maîtriser les coûts, la question s’est posée un peu plus tôt : « Nous avons répondu à l’appel d’offres d’Amiens Métropole pour exercer la maîtrise d’ouvrage déléguée de son projet de tramway traversant l’agglomération du nord au sud sur 10 km. Dans notre offre, nous avons souligné l’intérêt d’une mutualisation avec le projet de Caen, sur lequel des collègues d’Egis venaient d’être désignés maîtres d’ouvrage délégués. Cela a peutêtre fait pencher la balance en notre faveur », explique Béatrice Gasser, la directrice du mandat de maîtrise d’ouvrage du tramway amiénois à Egis. ns rapproche La nouvelle gare d’Oulli un quart d’heure. à is nna lyo e vill le centre- Perspective sur la place du Théâtre à Caen. Le futur tramway sera très proche de son homologue amiénois par ses spécifications. OULLINS (Rhône) – Depuis le 11 décembre dernier, la nouvelle station Gare d’Oullins est mise en service sur la ligne B du réseau de métro lyonnais. Pas la plus facile à réaliser, puisqu’il aura fallu prolonger la ligne existante sur 1,8 km et la faire passer sous le Rhône. Pas la moins utile non plus, puisqu’elle désenclave la commune d’Oullins, rapprochant ses 26 000 habitants à moins d’un quart d’heure du centreville de Lyon. Désigné maître d’œuvre, Egis a assuré la conception de cette extension de ligne, puis le suivi technique et financier d’un chantier porté par le Sytral, Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise, et totalisant 222 millions d’euros d’investissement. Après plus de quatre ans de travaux, dont sept mois pour le creusement d’un tunnel de 1 300 m sous le Rhône, via un tunnelier monotube à pression de boue, la ligne B fonctionne donc de part et d’autre du Rhône. Effets attendus : 15 500 véhicules en moins en circulation dans l’agglomération chaque jour, et un point d’ancrage essentiel pour engager la mutation du quartier de la Saulaie à Oullins. SOT © ANTOINE MERCUSOT NOUVEAU SIÈGE SOCIAL DU GROUPE Egis emménage au START SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES – En février, les 900 collaborateurs des sites de Guyancourt (Yvelines) s’installent sur un même site, le START, nouveau siège social du groupe. Ils sont désormais regroupés sur un site de 28 000 m² de bureaux sur huit niveaux, tout juste réhabilités après deux ans de travaux (promoteurs : Icade/Codic). Ancrée sur l’avenue du Centre, au cœur du second pôle économique de l’Ouest parisien, la réalisation, signée par le cabinet d’architectes Valode & Pistre, marque par son traitement architectural le caractère emblématique de Le START, vu du jardin. 6 egis contact - mars 2014 START. « Avec ce nouveau siège social s’ouvre une nouvelle étape dans la vie du groupe, se félicite Nicolas Jachiet, Présidentdirecteur général d’Egis. C’est un signe de vitalité et le gage de nouvelles synergies à venir entre nos équipes. Le choix de ce bâtiment pour notre siège social a été aussi guidé par nos convictions en matière de développement durable. » En effet, la réhabilitation, labellisée Bâtiment basse consommation (BBC), et certifiée Haute qualité environnementale (HQE), atteint d’excellentes performances thermiques. © EGIS / DOMINIQUE GODOT INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES La RN57 aménagée en voie express BESANÇON (Doubs) – Et un projet de plus pour les équipes Villes & Transports d’Egis ! Avec la mise à 2x2 voies de la RN57 sur six kilomètres, entre Besançon (Doubs) et la HauteSaône, c’est un nouveau contrat de maîtrise d’œuvre remporté en septembre dernier par Egis. Et celui-ci a un goût particulier : « Contrairement aux projets autoroutiers, associant fréquemment les acteurs privés aux travaux, la réalisation des aménagements menés sur les routes nationales dans l’Est de la France est souvent supervisée par les services de l’État, explique Pascal Minjean, directeur d’activité à la direction Nord-Est des équipes Villes & Transports d’Egis. Obtenir une maîtrise d’œuvre complète sur ce projet est pour nous une réelle satisfaction, et la reconnaissance d’une crédibilité à mener ce type de projet. » Études, supervision et contrôle ont donc été attribués par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Franche-Comté à Egis. Un choix réalisé pendant l’été, tenant sans doute en partie à ses références sur le territoire : « Effectivement, Egis assure la conduite des travaux du futur tramway de Besançon. C’est un chantier qui se déroule bien, malgré sa localisation en centre-ville. Cela a sans doute apporté des éléments favorables à l’heure d’examiner nos propositions », précise Pascal Minjean. La commande, totalisant plus de 47 millions d’euros de travaux, dont trois échangeurs dénivelés, six ouvrages d’art et des requalifications de traversées de villages, se compose de deux tranches totalisant 6 km. Les premières interventions viseront à fluidifier le trafic entre le centre de Besançon et sa gare TGV, aux accès aujourd’hui congestionnés aux heures de pointe (entre 17 000 et 30 000 véhicules par jour). La seconde, conditionnelle, s’inscrit plus dans un itinéraire routier d’intérêt international entre le Benelux et la Suisse via la France. Mise en fonctionnement de la première tranche prévue pour le 1er semestre 2017. La RN57 aujourd’hui : une infrastructure vieillissante soumise à un fort trafic. AIDE À L’EXPLOITATION Une liaison autoroutière sous haute surveillance C’ est une traversée d’agglomération sous haute surveillance. Chaque jour, plus de 73 000 véhicules (dans les deux sens de circulation) empruntent la liaison entre l’E25 Amsterdam-Turin et l’E40 Calais-Kiev, délestant le centre-ville de Liège (700 000 habitants) du trafic de transit. La jonction, se faisant en grande partie sur une 2x2 voies de 12,5 km, est essentielle au fonctionnement des grands axes entre le Nord de la France et l’extrême Est de l’Europe, complétant également l’axe autoroutier Amsterdam-Milan. L’inconvénient, depuis son ouverture en juin 2000, est d’avoir connu un accroissement de près de 70 % de son trafic journalier. 70 % de trafic en plus depuis 2000 © EGIS / PATRICK COUSSEMAEKER Souvent à la limite de la congestion, la traversée fait l’objet de toutes les attentions. Le moindre incident peut poser des problèmes de circulation dans toute la ville. Mandaté par la Société de financement complémentaire des infrastructures (Sofico), établissement public créé par le gouvernement wallon et maître d’ouvrage de cette section autoroutière, Egis intervient dans sa surveillance et la gestion de son trafic depuis son ouverture. Le contrat, attribué via un appel d’offres européen reconduit tous les trois ans, a été renouvelé en septembre dernier, confirmant les missions d’Egis sur la liaison E25/E40 jusqu’en 2016. Parmi les spécificités de la traversée autoroutière de l’agglomération liégeoise : sa densité en ouvrages d’art. « Cette section comprend une succession de voies ouvertes et de tunnels. Nous sommes donc soumis à des dispositions plus rigoureuses que pour une autoroute classique », explique Isabelle Vandenbrouck, directeur d’activités Belgique au sein des équipes Villes & Transports d’Egis. Ainsi, le seul dernier tronçon de la liaison, long de 3,8 km, comprend deux échangeurs, un double tunnel (de 1 639 m et 1 511 m de long), un pont d’une portée centrale de 162 m enjambant la Meuse, un autre pont haubané, le pont de l’Observatoire, dessiné par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, une tranchée couverte de 635 m de long creusée sous le quadrilatère ferroviaire de Kinkempois… Stratégie sur mesure Tunnels, trémies, échangeurs… La liaison est très dense en ouvrages d’art. Une inondation, un incendie, mais aussi un arrêt de véhicule comme un accident de personnes, impliquent, pour les équipes Villes & Transports d’Egis, la mise en place d’une stratégie sur mesure, suivant des scénarios définis à l’avance avec ses partenaires : Région wallonne, Ville de Liège, services de secours, polices locale et fédérale, et la protection civile. « Notre mission est de garantir la mise en sécurité des usagers, © EGIS / JEAN-FRANÇOIS BIHIN La Société de financement complémentaire des infrastructures (Sofico) vient de renouveler son marché de surveillance et de gestion du trafic de la liaison E25/E40 à Liège (Belgique). Un contrat remporté par Egis, qui voit sa participation reconduite en Wallonie depuis treize ans. Un enjeu de taille sur cet axe très fréquenté. Poste de contrôle de la liaison E25/E40, sur laquelle transitent chaque jour plus de 73 000 véhicules. ajoute Isabelle Vandenbrouck. Nous assurons une surveillance humaine du trafic, 24 h/24, afin d’observer et de détecter les incidents. Quatre cent cinquante équipements dynamiques (barrières, feux de signalisation, flèches d’affectation des voies…) nous permettent d’adapter la circulation en cas d’incident. » Que le scénario implique une neutralisation de voie, la fermeture d’un tunnel ou la mise en place d’une dérivation de trafic, Egis s’attache à déployer les équipements nécessaires à la mise en sécurité du site et des usagers, et à assurer la coordination et la diffusion de l’information auprès de tous les acteurs. « Pour remplir nos missions, nous mobilisons notre expertise en matière d’analyse des incidents de trafic et d’élaboration de solutions, en veillant à vérifier que les stratégies envisagées répondent bien à la globalité du problème à résoudre. Nous nous appuyons également sur notre connaissance du comportement des usagers, de l’impact des perturbations sur le trafic automobile et des évolutions technologiques des moyens de communication. Ceci, dans une démarche d’amélioration continue basée sur la collaboration et le retour d’expérience » conclut Isabelle Vandenbrouck. mars 2014 - egis contact 7 GRAND ANGLE FRICHES INDUSTRIELLES Piloter les performances développement durable d’un projet urbain Axonométrie aérienne du projet urbain à l’horizon 2020. Sur ces 20 ha de friches, le maillage viaire définit des îlots mixtes d’une taille voisine des faubourgs alentours. Le bâti s’articule autour d’un vaste espace central de 3,3 ha traité en prairie. Quartier structurant L’histoire commence il y a deux ans. Élus et techniciens de la communauté d’agglomération Bourges Plus choisissent la maîtrise d’œuvre du quartier Lahitolle : « C’est le quartier structurant de l’agglomération pour les dix prochaines années, explique Patrick Senée, directeur Innovation et territoire à Bourges Plus. Lorsque l’armée a libéré une partie du site, nous avons réfléchi à sa reconquête urbaine. La volonté de la collectivité, c’est de s’appuyer sur les structures d’enseignement et les activités existantes pour y développer un vrai quartier mixte, intégrant aussi de l’habitat, des équipements, des commerces… Avec, pour chacune de ces composantes, une attention particulière au développement durable. Lors de la consultation, la proposition d’Egis d’appliquer au projet leur outil Tendem Empreinte® a tout de suite plu 8 egis contact - mars 2014 Parmi les anciennes constructions militaires conservées, le bâtiment 696 (au fond sur la photo) fera l’objet d’un tranchage pour étirer la prairie centrale et établir des vues sur la cathédrale de Bourges (plan de façade ci-dessus). ci-dessus) Les matériaux issus de la déconstruction seront réutilisés au maximum sur le site. aux techniciens de la collectivité. » Et aux élus, puisqu’ils ont confié en mai 2012 la maîtrise d’œuvre du projet Lahitolle à Egis. Quelques mois plus tard, en octobre, un comité technique valide les axes de travail des ateliers prévus par Tendem Empreinte®. Programmation du quartier Lahitolle, mobilités douces, performances écologiques des espaces publics, bâtiments économes, ambitions technopolitaines… Leurs intitulés reflètent à la fois le volontarisme de la collectivité et les enjeux du projet. mâts d’importation… « Bien entendu, ce sont des actions qui auraient pu être décidées sans Tendem Empreinte®, précise Nathalie HubertPerrier, chef de projet à la direction GrandOuest d’Egis France Villes & Transports. Mais l’intérêt de l’outil, c’est qu’il donne un sens à ces décisions, en évaluant leur incidence sur l’impact global du projet, et qu’il évite aussi de laisser de côté des sujets en route. » L’autre intérêt, pointé par la maîtrise d’ouvrage, est pédagogique : « Le projet Lahitolle, associant le développement des activités technopolitaines à la réalisation d’un cadre de vie durable, était dans les cartons de la collectivité depuis des années, explique Anthony Frison, chargé de mission développement durable à Bourges Plus. Ce que l’on constate, c’est qu’avec la mise en place des ateliers, une culture partagée du projet a émergé, c’est une véritable plus-value. » Et une intelligence supplémentaire apportée au projet urbain. Pour en savoir plus sur la démarche Tendem Empreinte® développée par Egis : www.egis.fr/action/imaginer-un-futur-durable Soixante indicateurs Cinq axes d’abord, puis une multitude de cibles pour en améliorer les performances développement durable : « L’équipe de maîtrise d’œuvre, les élus et les techniciens de Bourges Plus ont défini ensemble à partir d’avril 2013 plus d’une soixantaine d’indicateurs pour le quartier, complète Carine Dumont, chef de projet Tendem Empreinte® à Egis France Villes & Transports. Lors des ateliers de travail, réunissant ces acteurs du projet, l’idée a été à chaque fois de définir des actions concrètes pour faire progresser le contenu du projet sur ces cibles. Ces améliorations sont visualisables par des représentations graphiques, et peu à peu, Tendem Empreinte® devient la porte d’entrée dans le projet urbain. » Au fil des ateliers, les actions décidées en précisent les principes. La programmation prévoit un quartier mixte et évolutif : les réflexions des techniciens et des élus affinent les modalités de l’usage des surfaces de stationnement, mutualisées entre habitants, étudiants et salariés, ou de leur réversibilité en parcelles de logements. Le quartier Lahitolle est appelé à devenir une vitrine de l’éco-mobilité dans l’agglomération : l’atelier « Mobilités douces » propose des services de co-voiturage, une amélioration de l’offre de services en transports en commun ou bien encore le développement de liaisons douces (vélo, piétons…). Dans l’atelier « Performances écologiques des espaces publics », priorité aux économies d’énergies et à la réduction de l’empreinte carbone avec, par exemple, le choix de sources LED pour l’éclairage public et de mâts fabriqués en France, évitant les émissions carbonées liées aux © EGIS C’ est par la rue Maurice Roy que les travaux du futur quartier Lahitolle à Bourges (Cher) ont commencé la semaine dernière. D’un côté des clôtures ajourées, étudiants et salariés découvrent les nouveaux accès à l’École nationale supérieure d’ingénieurs (Ensi) de Bourges et à la pépinière d’entreprises. De l’autre, la reconversion de cette vingtaine d’hectares de friches militaires au milieu des faubourgs débute, et avec elle la mise en œuvre des premières actions concrètes identifiées avec l’outil Tendem Empreinte® sur ce projet urbain. Ainsi, les éléments de conduites souterraines qui s’entassent peu à peu le long du chemin de chantier alimenteront dans quelques mois des bassins enterrés, pour une gestion locale des eaux de pluie et une moindre sollicitation du réseau d’assainissement de l’agglomération. En même temps que le réseau hydraulique, le chantier précisera peu à peu la trame viaire de ce nouveau morceau de ville, avec des structures de voirie élaborées à partir des matériaux de déconstruction issus du site, et des enrobés constitués à 25 % de matériaux recyclés… Des décisions de bon sens écologique, prises lors des ateliers de travail prévus par cet outil de pilotage de la performance développement durable des projets urbains. © AG ENCE TGT © AGENCE TGT En couture de son centre-ville, la communauté d’agglomération Bourges Plus vient de lancer les travaux de reconversion d’une vingtaine d’hectares de friches militaires en un quartier de ville mixte. Parmi les spécificités du projet, l’utilisation de l’outil Tendem Empreinte®, pour en optimiser les performances développement durable. Ensi Salle d’armes Plan d’aménagement de la première phase du projet (Egis/agence TGT/atelier Villes & Paysages). Cette première tranche de travaux, lancée en janvier 2014, portera notamment sur la construction de bassins enterrés destinés aux eaux pluviales d’une capacité de 3 200 m2, et sur l’aménagement des principaux espaces publics autour de la Salle d’armes, et notamment les jardins du Campus reliant la prairie centrale à l’Ensi de Bourges. SURFACES D’EXPOSITIONS Une galerie couverte pour compléter Paris-Nord Villepinte Livraison imminente pour une extension de galerie reliant trois halls du parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte. Après le hall 7, achevé en 2010, c’est au tour de cette structure couverte de 4 000 m2 d’être mise en service. Deux réalisations sur lesquelles Egis a fourni une assistance technique au maître d’ouvrage. points l’attention du maître d’ouvrage, qui sollicite à son tour le bureau de contrôle du projet et d’autres experts. » L’intérêt d’une telle prestation : un regard expert sur les propositions du maître d’œuvre. « Tout le monde y gagne, détaille Philippe Kaikati. Il y a un degré supplémentaire de validation sur les choix techniques, et ces vérifications évitent que les sujets détectés ne se transforment en travaux supplémentaires lors du chantier. » Ainsi, durant la phase de conception de la galerie, l’ATMO a pointé les risques inhérents à la découpe de la toiture tubulaire du hall 6, amputée d’une partie de son auvent pour être raccordée à la structure couverte. Avec pour effet une modélisation de la structure et un renforcement de l’extrémité de l’auvent. © EGIS / PHILIPPE KAIKATI L a boucle est presque bouclée. La basevie est démontée, il n’y a plus que quelques ouvriers sur le chantier de la galerie couverte du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. À travers sa façade vitrée, deux silhouettes. Il s’agit de Dominique Robinet, directeur général de la Société immobilière du Palais des Congrès (Sipac), et de Philippe Kaikati, architecte de formation et chef de projet au sein des équipes Conseil Bâtiments d’Egis. Le porteur du projet valide avec son assistant technique à maîtrise d’ouvrage (ATMO) les opérations préalables à la réception d’un chantier en site occupé et aux délais de réalisation serrés. Livraison imminente : « Avec cette structure couverte de 4 000 m², c’est un plan d’aménagement de plus de 30 ans qui s’achève, se réjouit Dominique Robinet. En 1982, la Sipac avait retenu sur ces 115 hectares le principe d’une implantation des halls en marguerite. Pour aller d’un hall à l’autre, il a été prévu un accès par une galerie couverte bordant le parvis central. Au fil des années cependant, de nouvelles surfaces d’exposition ont été construites, et devaient être reliées entre elles. Le chantier que nous terminons est le maillon manquant pour parachever ce parc d’expositions. » Déambulations protégées du chaud, du froid et des intempéries avec la galerie couverte, ouvrant l’accès à l’ensemble des halls du parc d’expositions. Au fond, les escaliers menant au hall 7. Palissage à géométrie variable Lors du chantier, débuté en mars 2013, d’autres compétences ont été mobilisées par l’ATMO, pour appuyer l’idée d’un tunnel provisoire construit en août pour traverser la galerie, ouvrant ainsi l’accès du hall 6 aux visiteurs. À cela, il a fallu ajouter une palissade à géométrie variable, ne perturbant pas le bon fonctionnement du parc d’expositions, tout en répondant aux contraintes de stockage et de circulation du chantier, achevé sans arrêt ni co-activité. « Avec cette ATMO, nous nous sommes assurés d’une compétence critique supplémentaire pour favoriser la meilleure réalisation du projet, conclut Dominique Robinet. Le montant des travaux sur la galerie s’élève à 14 millions d’euros. Faire appel à ce type de prestations sur des constructions emblématiques, ce sont des moyens judicieusement employés. » ■ © EGIS / PHILIPPE KAIKATI Retour chez Egis à Montreuil. Ici, la Sipac, on connaît bien. Depuis six ans, les équipes d’Egis assistent le maître d’ouvrage sur ses chantiers de Paris-Nord Villepinte. Une collaboration initiée dès 2008 avec le hall 7, un bâtiment de 36 000 m² ambitieux, dans son traitement architectural (Chaix et Morel, architectes) comme ses performances énergétiques, puisqu’il a été le premier hall d’expositions en France certifié Haute qualité environnementale (HQE). « La mission d’Egis a débuté lors de l’analyse des offres, puis a suivi chacune des étapes du projet, jusqu’à aujourd’hui », précise Rudolf Etienne, directeur délégué d’Egis Conseil Bâtiments. Au fil des travaux sur le hall 7 puis sur la nouvelle galerie reliant les halls 5, 6 et 7, les expertises spécifiques se sont succédé : structure béton, charpente métallique, produit verrier, bardage… « Il faut bien comprendre qu’un ATMO n’est pas un concepteur, poursuit Rudolf Etienne. Notre avis est uniquement consultatif et consiste à attirer sur certains Aluminium laqué et verre pour la façade de cette extension de galerie. DOMINIQUE ROBINET Directeur général de la Sipac © EGIS / YANNICK NODIN Maillon manquant En additionnant les compétences, on obtient un meilleur produit La Société immobilière du Palais des Congrès (Sipac), réalise pour sa filiale Viparis (CCI Paris Île-de-France / Unibail Rodamco) de grands équipements destinés aux congrès et salons. Viparis est le premier exploitant mondial en termes de surface, avec 650 000 m² répartis sur dix sites en Île-de-France, parmi lesquels la Porte de Versailles, le Palais des Congrès, le Carrousel du Louvre, Le Bourget, Paris-Nord Villepinte (1er parc français et 6e parc européen en termes de surface)… En France, ce secteur d’activités des congrès et salons représente près de six milliards d’euros de PIB (produit intérieur brut). Pourquoi avoir fait appel à une assistance technique à maîtrise d’ouvrage (ATMO) sur ce projet ? Pour le comprendre, il faut revenir à l’une des missions de la Sipac, qui est de développer de nouvelles surfaces d’expositions, et d’en assurer la maîtrise d’ouvrage. Nous opérons sur un marché où les concurrents sont à Francfort, Hambourg, Stuttgart, Milan, Barcelone… Pour décider les exposants à venir en Île-de-France, nos sites doivent jouer le mieux possible leur rôle de vitrine parfaitement équipée. Lorsque nous décidons la construction d’un nouveau hall avec Viparis, il y a un intérêt majeur à en soigner la qualité architecturale et fonctionnelle, et à travailler avec des équipes de maîtrise d’œuvre structurées. Seulement, de tels projets ne sortent pas tous les ans, et Sipac, disposant d’une équipe réduite, doit faire appel à des compétences techniques complémentaires pour mener au mieux le dialogue avec les maîtres d’œuvre et les entreprises. Une AMO technique apporte une valeur ajoutée à ces projets, d’autant que les halls d’expositions modernes sont des investissements très conséquents et des équipements complexes. à entretenir tout au long du projet, et c’est tout l’intérêt de l’expertise d’une AMO et des différents prestataires que nous sélectionnons. Pour quelles raisons ? Derrière l’apparente simplicité des grands volumes, il y a des contraintes très spécifiques, comme la qualité du sol. Celui-ci doit rester parfaitement plan pendant des décennies, ne pas se fissurer, tout en endurant des charges très importantes. Ainsi, chaque mètre carré du hall 7 supporte une surcharge de deux tonnes au sol et une charge roulante de 13 tonnes à l’essieu. S’ajoutent d’autres éléments techniques : galeries souterraines et trappes de services capables d’alimenter les stands en courants forts et faibles, évacuation des eaux, gestion technique centralisée des éclairages, de la climatisation, des occultations, de la sonorisation, systèmes automatisés de détection d’incendie… Les halls d’expositions de Villepinte – ERP de 1re catégorie – sont aujourd’hui des bâtiments intelligents et sophistiqués. Pour les réussir, il y a un esprit critique Sur ce point, l’apport des équipes d’Egis a-t-il répondu à vos attentes ? Compte tenu du caractère emblématique du projet, nous attendions des solutions techniques du meilleur niveau, et donc une AMO capable de jouer son rôle d’aiguillon qualitatif. L’expérience d’Egis sur tous types de bâtiments a été précieuse, particulièrement pour le hall 7. Sans se substituer à la maîtrise d’œuvre, les expertises très spécifiques dont nous avons bénéficié tout au long du projet ont permis de mieux réussir chacune de ses étapes, que ce soit lors de la consultation des entreprises, des choix techniques pour les fondations et le dallage du hall, de l’organisation du chantier de la galerie en période de salons… En additionnant les compétences et avec une exigence constante de haute qualité, on obtient nécessairement un meilleur produit. mars 2014 - egis contact 9 © ANTON BALAZH GRAND ANGLE TRANSPORT AÉRIEN Safir : la navigation par satellite en Afrique sub-saharienne franchit une étape importante Le projet Safir, soutenant l’introduction du système européen de renforcement satellitaire en Afrique, vient de basculer dans l’opérationnel avec la création d’un bureau commun à Dakar chargé de la gestion des programmes satellitaires en Afrique. Avec ce projet, baptisé Safir (Satellite navigation services for African region), c’est une étroite collaboration entre l’Union européenne et l’Afrique, concrétisée par un partenariat stratégique, qui entre dans sa phase opérationnelle. Pour les porteurs du projet, il s’agit de répondre à l’intensification attendue du trafic aérien en Afrique : en effet, d’ici 2030, les trafics fret et passagers devraient chacun croître d’un peu plus de 5 % par an. © ANNE-LAURE VOGEL Le bureau commun a pour vocation de devenir autonome. ANNE-LAURE VOGEL, directrice du projet à Egis Avia À terme, le déploiement d’EGNOS sur un espace de 16 millions de kilomètres carrés, soit 1,5 fois la superficie de l’Europe, accompagnera cette croissance tout en améliorant la sécurité et l’efficacité du trafic aérien. Mais pas seulement : « Ce système va fournir des gains en performances du positionnement par satellite pour de nombreuses applications. L’aviation bien sûr, mais aussi les secteurs maritimes, routiers, ferrés, agricoles… La création de ce bureau commun est la première initiative panafricaine posant les jalons de l’émergence de la navigation par satellite en Afrique », explique Cumbi Hugues Ayina Akilotan, l’un des trois experts principaux pilotant le projet à l’Asecna (cf. interview ci-contre). Au terme du contrat, conclu pour deux ans entre l’ACP et le consortium, le bureau commun a pour mission de définir les spécifications de base pour le développement et le déploiement d’EGNOS en Afrique, et pour le suivi des différentes phases de sa mise en œuvre. « Nous devons organiser un certain nombre de sessions de travail avec les acteurs régionaux, traitant tous les aspects du développement du système et des services liés à la navigation par satellite : missions, responsabilité, gouvernance, certification, applications, fourniture de service, maintenance… détaille Anne-Laure Vogel, directrice du projet à Egis Avia. Il s’agit de renforcer les compétences locales, afin que l’entité nouvellement créée puisse poursuivre son activité de manière autonome à l’issue des deux ans de la mission. » * Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, France, Gabon, Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo. D’ici 2030, les trafics aériens fret et passagers devraient chacun croître de 5 % par an en Afrique. © ASECNA I ls sont cinq collaborateurs depuis décembre 2013. Les cinq premiers du bureau commun, créé pour préparer le déploiement en Afrique sub-saharienne des technologies de navigation par satellite (GNSS) et, plus particulièrement d’EGNOS, le système paneuropéen de renforcement satellitaire. La structure est hébergée à Dakar dans les locaux mis à disposition par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), établissement public gérant l’espace aérien de 18 États membres*. Elle a été mise en place par le consortium emmené par l’Asecna, avec Egis, Pildo labs (partenaire espagnol) et ESSP (European Satellite Services Provider), et désigné en janvier 2013 mandataire du projet par le groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Un projet pour l’Afrique dans sa globalité. Quels sont les objectifs de ce projet ? Ce projet, dont l’Asecna est partie prenante, est un projet mené pour l’Afrique dans sa globalité. Dans cette optique, l’Asecna attend de Safir de donner une impulsion forte à la mise en œuvre du GNSS/EGNOS sur le continent. Le projet a deux objectifs principaux. Le premier consiste en la création d’un bureau commun EGNOS-Afrique appelé JPO (Joint Programme Office). Cette structure devrait compter dix collaborateurs d’ici juin 2014. Le second objectif consiste en la mise en place de groupes de travail afin d’adresser les sujets clés liés à la mise en œuvre d’EGNOS en Afrique. Deux sessions de travail ont déjà eu lieu (en mai et décembre 2013), et apporté des conclusions très encourageantes. CUMBI HUGUES AYINA AKILOTAN Expert principal sur le projet Safir à l’Asecna Comment participent les différentes régions au projet Safir ? Le projet est mis en œuvre au bénéfice des pays de l’Afrique sub-saharienne membres de l’ACP. À ce titre, les différentes communautés économiques régionales et leurs États membres sont impliquées dans le pilotage du projet, mais aussi dans son financement. En quoi le partenariat formé par l’Asecna et Egis constitue-t-il un facteur de succès pour ce projet ? Notre partenariat allie la force d’un acteur majeur africain, leader des fournisseurs de service de la navigation aérienne et impliqué de longue date dans le soutien de l’introduction du satellitaire en Afrique, avec une société reconnue dans le domaine au travers d’une expertise technique mise au bénéfice d’un grand nombre d’applications. ACCÈS À L’EAU POTABLE Au Nord de l’Inde, les travaux sur le futur réseau d’adduction d’eau potable dans trois districts du Rajasthan viennent de commencer. Et avec eux les missions de supervision des travaux et de contrôle qualité menées par les équipes d’Egis. Un important projet, portant sur plus d’un milliard d’euros de travaux, et concernant près de 15 millions d’habitants : « C’est une première pour nous dans le domaine de l’eau en Inde. Jusqu’ici, nous étions positionnés sur des projets de taille plus modeste », explique Alban Trouillet, responsable de l’activité Eau d’Egis en Inde. Timing serré La consultation, lancée en juin 2013, portait sur sept districts du Rajasthan. Le groupement 10 egis contact - mars 2014 Egis et son partenaire local a répondu sur trois d’entre eux, qu’il a remportés. Les trois contrats, signés en septembre sur une enveloppe globale de plus de 20 millions d’euros, portent sur quatre ans, correspondant à la durée prévue pour les travaux, étendue d’une période de garantie de douze mois. Un calendrier serré, supposant de mettre en face de la commande d’importants moyens : « Nous n’en sommes qu’aux premiers tours de roue du projet, mais sur le terrain sont déjà déployés une quinzaine d’experts en traitement, en distribution d’eau, en suivi de construction, en environnement, etc., qui sont épaulés par une équipe d’une quarantaine de personnes, précise Alban Trouillet. Nous adapterons bien entendu ces effectifs, en nombre et en compétences, à la montée en puissance du projet. » Treize usines d’eau potable Au total, les missions du groupement prévoient, dans le respect du calendrier et la conformité des travaux, la supervision de la construction de 13 usines d’eau potable, 610 réservoirs d’eau potable, et 20 900 km de réseaux de transfert et de distribution… « Démontrer notre crédibilité en Inde sur cette échelle de projet dans le domaine de l’eau est un enjeu de taille pour le groupe, conclut Alban Trouillet. Ici, les réseaux et les infrastructures ont un fort potentiel de développement. » Premières conduites au Rajasthan. 20 900 km de réseaux y seront installés en trois ans. © RAVINDRA KUMAR SAHAL Egis remporte en Inde un contrat majeur au Rajasthan Rendez-vous MIPIM 2013, à Cannes Du 11 au 14 mars 2014 MINES Le MIPIM est le rendez-vous incontournable des investisseurs internationaux intéressés Mesurer l’état réel du consensus autour des projets miniers Egis enrichit son offre aux opérateurs miniers avec Social imprint®, un outil d’aide à la décision apportant une visibilité inédite sur l’acceptation sociale des exploitations minières. Retour sur l’outil et son fonctionnement avec Catherine Rozier, directeur général adjoint d’Egis Bdpa. par les actifs immobiliers. Il fête cette année ses 25 ans et 4 500 investisseurs d’envergure internationale y sont attendus. À cette occasion, le MIPIM se projettera dans le futur en envisageant les vingt-cinq prochaines années de l’immobilier international. Egis participe © GÉRALDINE CHOQUEL blocage d’une exploitation. Pour les sociétés concessionnaires, une telle issue est très coûteuse : elles ont souvent contracté des prêts importants et levé des fonds en bourse pour réaliser des investissements colossaux sur le terrain. Les actionnaires eux-mêmes sont attentifs à la responsabilité sociétale des sociétés dans lesquelles ils investissent. Ces entreprises sont donc très sensibles à la détérioration de leur performance extrafinancière, et sont à la recherche d’outils détectant le plus en amont possible la dégradation du consensus social autour de leurs concessions. © EGIS / FRÉDÉRIC BOURDILLA © GÉRALDINE CHOQUEL © JULIAN BERTLIN © EGIS / FRÉDÉRIC BOURDILLAT régulièrement à cette manifestation. www.mipim.com PASSENGER TERMINAL EXPO & CONFERENCE, à Barcelone (Espagne) Du 25 au 27 mars 2014 Passenger Terminal Expo & Conference accueille toutes les parties prenantes du secteur C’est très récent en effet, puisque la marque Social imprint® vient d’être déposée. La création en 2012 au sein d’Egis d’une business line dédiée au secteur minier a été l’élément déclencheur. La business line nous a relayé le besoin d’accompagnement social des sociétés minières. En effet, pour tout nouveau projet, l’attribution des permis d’exploitation et le co-financement des infrastructures par la Banque mondiale rendent aujourd’hui indispensables les études d’impact et les plans de gestion environnementaux et sociaux. Les questions environnementales sont déjà bien traitées. En revanche, les opérateurs miniers sont en demande d’une meilleure prise en compte de la dimension social de leurs projets. C’est ce qui a motivé le développement d’un outil d’aide à la décision couvrant ces thématiques. Pourquoi cette dimension sociale est-elle aussi importante dans les projets miniers ? Les mines sont des exploitations très particulières. Les projets se situent dans des zones rurales souvent enclavées. Ils sont un symbole de richesse au cœur de populations qui ne le sont pas toujours, et qui subissent souvent des déplacements involontaires pouvant bouleverser des équilibres précaires parfois séculaires. L’acceptation sociale d’un projet minier est donc difficile et reste fragile sur la durée. Les conflits et leur médiatisation peuvent d’ailleurs conduire au Social imprint® peut être mis en place à tout moment du cycle de vie d’un projet minier. CATHERINE ROZIER, directeur général adjoint d'Egis Bdpa © BORIS-YVAN DASSIÉ Ce début d’année 2014 voit le lancement d’un nouvel outil à destination du secteur minier, Social imprint®… Comment fonctionne Social imprint® et quel est son coût de déploiement ? L’outil peut être mis en place à tout moment du cycle de vie d’un projet. Son coût dépend à la fois du type d’exploitation, du nombre de communautés impactées, de la densité de population autour du site, mais aussi du moment où il est déployé. Si les données sont collectées au moment des études de préfaisabilité, le surcoût généré par la collecte de données nécessaires à Social imprint® est relativement négligeable. Dans tous les cas, ces données de terrain alimentent des indicateurs spécifiques relatifs à la qualité de vie de la population, la prospérité économique, la cohésion sociale et le patrimoine culturel. En croisant les indicateurs, l’outil mesure l’état réel du consensus autour du projet, et permet à la société minière de déclencher une alerte précoce si un évènement, même d’apparence anodine, menace son acceptation par les parties prenantes. Point important : la définition de ces indicateurs et leur poids relatif dans l’outil doivent beaucoup à l’expérience de plus de soixante années d’Egis en planification et exécution d’actions de développement rural, notamment sur le continent africain dont le sous-sol présente le plus fort potentiel minier au monde. ■ aéroportuaire (aéroports, compagnies aériennes, fournisseurs…) pour des échanges lors du salon et des conférences. Egis fait partie des plus de 3 500 participants qui viennent chaque année du monde entier. www.passengerterminal-expo.com HYDROGAÏA, à Montpellier Du 21 au 22 mai 2014 Egis participera au salon HydroGaïa, rendez-vous annuel des professionnels de la filière Eau dans le Grand Sud. Pour cette 4e édition, HydroGaïa traite de la thématique « Les défis de l’eau en milieu urbain ». www.hydrogaia-expo.com/2014/ SINGAPORE INTERNATIONAL WATER WEEK Social imprint®, un complément à l’offre d’Egis au secteur minier Du 1er au 5 Juin 2014 La Semaine internationale de l’eau de Singapour (SIWW) est une plate-forme mondiale de partage De 40 à 60 %, c’est la part prise aujourd’hui par les investissements en infrastructures dans le budget global d’un projet minier. Une proportion qui va grandissant, en raison de la raréfaction des ressources faciles d’accès. Accès routiers, voies ferrées, pipelines, réseaux d’approvisionnement en eau, en énergie, traitement des déchets, installations portuaires, bâtiments… Les besoins des projets miniers sont importants et complexes, et permettent à Egis de se positionner en tant que partenaire direct des opérateurs. et de co-création de solutions novatrices Son offre en prestations d’ingénierie et de conseil est désormais complétée par l’outil Social imprint® : « L’intérêt de cet outil est de favoriser l’appropriation psychologique du projet minier par les communautés, explique Anne Morange, directrice de la business line Mines d’Egis. Un projet minier doit être légitime avant d’être crédible techniquement et financièrement. Social imprint® aide l’opérateur minier à une compréhension fine du contexte tant institutionnel que socio-économique local, à anticiper les aspirations des communautés, des autorités publiques et à agir comme un acteur de développement et d’engagement social en intégrant toutes les parties prenantes dans les différentes phases de son projet. Cet outil accompagne le client dans un management responsable de son projet jusqu’à la fermeture et la réhabilitation. » de l’industrie de l’eau se réunissent à SIWW dans le domaine de l’eau. Des intervenants afin de partager des opportunités d’affaires et de présenter les dernières technologies. Egis participera à cet événement. www.siww.com.sg/ mars 2014 - egis contact 11 EGIS DANS LE MONDE © ANASTASY YARMOLOVICH / THINKSTOCK La Pologne, championne européenne de la croissance ! La Pologne bénéficie de fonds européens substantiels. En 2007, la Commission européenne lui attribuait une enveloppe de 38 milliards d’euros au titre du Programme opérationnel infrastructures et environnement 2007-2013. Nous sommes dans le top 5 des sociétés d’ingénierie en Pologne et souhaitons encore progresser ! Les aides européennes de ce pays nous laissent entrevoir de belles perspectives de développement. CEZARY SAGANOWSKI, directeur général, Egis Poland Au menu : la construction de 636 km d’autoroutes et 2 219 km de voies express, la modernisation de 1 566 km de lignes de chemin de fer, l’agrandissement de huit aéroports… Et ce n’est pas fini ! « Pour 2014-2020, le Parlement européen a approuvé un budget de 105 milliards d’euros, afin que la Pologne poursuive ses efforts en matière de construction d’infrastructures, notamment routières et ferroviaires, explique Marek Jagiello, directeur du département design d’Egis Poland, à Wroclaw. L’Euro de Football 2012 a donné un coup d’accélérateur au développement de nombreux projets. La ville de Wroclaw a créé, pour l’occasion, une ligne de tramway pour laquelle nous avons assuré toutes les études. » © EGIS PROJECTS POLSKA Un atout : la connaissance du marché local et de ses acteurs Nous avons été pionniers dans l’exploitation d’autoroutes en Pologne, nous devons maintenant y développer les services les plus innovants pour les usagers de la route. KRZYSZTOF BERNATOWICZ, directeur, Egis Projects Polska 12 egis contact - mars 2014 Egis est présent en Pologne depuis plus de vingt ans. Le Groupe y a créé deux filiales : Egis Projects Polska qui s’occupe de montage de projets et d’exploitation et Egis Poland qui traite de l’ingénierie. Deux étapes significatives de la croissance du groupe dans ce pays où travaillent au total près de 1 000 collaborateurs. « Ce qui fait notre force, c’est cette présence de longue date dans ce pays. Cela nous permet de connaître parfaitement le marché local, ses besoins, ses contraintes, ses réglementations et ses acteurs, souligne Cezary Saganowski, directeur général d’Egis Poland. Combiné à notre solide expertise technique, c’est un gage de sérieux et de qualité pour nos clients. » Parmi les projets emblématiques portés par Egis : la gestion et la supervision de la construction de l’autoroute A8 Bypass de Worclaw ; l’exploitation de 62 km sur l’autoroute A4 entre Katowice et Cracovie ; l’étude de faisabilité pour la modernisation de la ligne ferroviaire E65 longue de 650 km ; la modernisation/extension de la station d’épuration de Radom… Une carte à jouer du côté des investisseurs privés Avec sa croissance économique, sa stabilité politique, sa main-d’œuvre hautement qualifiée ou encore ses dispositifs fiscaux incitatifs comme les Zones économiques spéciales (qui existeront jusqu’en 2026), la Pologne séduit les investisseurs étrangers qui misent sur le développement du pays. « C’est une chance pour nous ! Notre ambition aujourd’hui est de capter de plus en plus de clients privés, indique Ewa Brzozowska, directrice générale adjointe d’Egis Poland. Dans le secteur des centres commerciaux, bien sûr, où nous sommes déjà très présents, mais pas seulement. Nous regardons de près les nouvelles technologies, les centres de logistique et l’industrie. Nous avons travaillé, par exemple, sur le projet de cyclotron du laboratoire allemand Eckert & Ziegler. Notre mission, terminée en décembre 2013, concernait uniquement le bureau de contrôle, mais nous comptons bien convaincre le client de nous confier une mission complète pour les autres cyclotrons qu’ils envisagent de réaliser en Pologne. » Notons aussi qu’Egis Poland vient de débuter une mission de maîtrise d’œuvre pour un projet de centre logistique situé au sud du pays. La filiale est également en phase finale pour un grand projet industriel à Varsovie. directrice générale adjointe, Egis Poland projet autoroutier avec ouvrages d’art, autour de Koweït City. Nous sommes également intervenus pour la conception d’un viaduc et de 23 stations avec ascenseurs pour le projet de métro aérien de Kochi en Inde. Nous en sommes actuellement à l’étape du permis de construire et du projet d’exécution. Pour être plus efficaces, nous avons envoyé une équipe directement sur place. Bien sûr, au début, il faut prendre ses marques mais tout se met très vite en place grâce à la culture commune Egis qui nous anime tous », conclut Cezary Saganowski. ■ En Pologne… et bien au-delà Image de marque, expertise design, capacité à mener des projets dans des temps records : autant d’atouts qui permettent aux équipes polonaises d’exporter leur savoir-faire au-delà des frontières et d’apporter leur soutien aux autres collaborateurs du groupe sur le marché international. « Récemment, au Koweït, nous avons réalisé le design de la première phase d’un Avec sa maind’œuvre qualifiée et ses dispositifs attractifs, la Pologne attire de nombreux investisseurs. Une chance pour nous qui souhaitons capter de plus en plus de clients privés. EWA BRZOZOWSKA, © EGIS POLAND Leviers du dynamisme polonais : les fonds européens © BORIS-YAVAN DASSIÉ M embre de l’Union européenne depuis 2004, la Pologne est le seul pays de la zone à ne pas avoir connu la récession après la crise de 2008, alors même que les pays les plus solides l’ont subie de plein fouet. En vingt ans, la croissance du PIB a atteint 120 % avec une moyenne de 3,9 % par an et le niveau de vie des habitants n’a cessé de croître. Malgré un ralentissement entre 2012 et 2013, les indicateurs sont de nouveau au vert. Certains économistes évoquent une croissance de 3 % en 2014. Les atouts de la Pologne ? Être le plus « gros » d’Europe centrale, avec 38 millions d’habitants, doté d’un fort potentiel de consommation intérieure le rendant moins dépendant de ses exportations, et donc, moins exposé aux risques de contagion de la crise. Ses faiblesses ? Ses infrastructures. Leur développement est la condition sine qua non pour que la Pologne continue à progresser. Un constat bien identifié par l’État qui lance des investissements colossaux, grâce au soutien de l’Union. © EGIS POLAND Depuis le milieu des années 1990, la Pologne affiche un développement économique soutenu, à faire pâlir bon nombre des pays de l’Union européenne. Les investisseurs ne s’y trompent pas, ils sont nombreux aujourd’hui à miser sur ce pays. Pour améliorer sa compétitivité, celui-ci doit cependant relever un défi de taille : se doter d’infrastructures modernes. Egis est présent dans le pays depuis une vingtaine d’années et y diversifie ses activités. Un succès qui devrait perdurer car de belles opportunités se profilent pour les décennies à venir ! L’organisation de l’Euro 2012 en Pologne a été un vrai coup d’accélérateur pour la mise à niveau des infrastructures et équipements : routes, rails, hôtels, stades… MAREK JAGIELLO, directeur du département design à Wroclaw, Egis Poland Projets phares À Wroclaw - Nouveau périph’… et nouveau quartier ! Wroclaw est la plus grande ville de l’Ouest de la Pologne, située sur une zone stratégique du réseau de transport transeuropéen. Au début des années 2000, un projet d’envergure a été lancé par les autorités départementales afin d’améliorer le transit routier et la circulation locale : un périphérique de 38 km. « Nous avons remporté la mission complète de maîtrise d’œuvre sur le tronçon n° 4, achevé à l’automne 2013, explique Marek Jagiello, directeur du département design à Wroclaw, Egis Poland. Une étape complexe car, sur à peine 8 km, il a fallu réaliser 16 ouvrages d’art d’une longueur totale de 1,7 km ! Par exemple le pont sur le fleuve Oder. Actuellement, nous assurons la mission de suivi sur le tronçon n° 1 (5 km) dont le chantier a démarré cet été et devrait se terminer fin 2014. » © EGIS POLAND Wroclaw est aussi le berceau de l’architecture moderne en Pologne, connue pour sa cité résidentielle avant-gardiste bâtie en 1929 par des contemporains de Le Corbusier. Quatre-vingts ans plus tard, la ville lance la cité Nouveaux Zerniki, un quartier innovant de 300 ha, 100 % développement durable : « Nous sommes chargés de la conception des routes (avec pistes cyclables, aménagements paysagers, parkings) et des réseaux (électricité, gaz, chauffage, éclairage, eaux usées et pluviales). Nous avons réfléchi à des solutions de mobilité durables, en proposant par exemple un système de navettes électriques pour relier le quartier à la station de tramway voisine. Nous terminons les hypothèses financières, pour une fin de mission mi-2014 », conclut Marek Jagiello. Du côté de Lomianki - Un centre commercial voit la vie en grand Avec 27 hypermarchés, 31 supermarchés et 12 500 collaborateurs, la Pologne est la première implantation du groupe Auchan en Europe centrale. Voilà une dizaine d’années qu’Egis travaille avec ce client pour porter différents projets aux quatre coins du pays. © EGIS POLAND Le challenge ? « Les délais, répond sans hésiter Ewa Brzozowska, Egis Poland. Après être resté plusieurs années en stand-by, le projet est revenu sur le devant de la scène en 2011, et en deux mois, il a fallu préparer notamment le permis de construire modificatif ! Cela paraissait presque impossible, mais nous y sommes arrivés en mobilisant une dizaine de personnes qui ont travaillé 7 j/7. Un succès salué par Auchan, notre principal client, qui nous a confié depuis plusieurs missions. » © EGIS POLAND Dernier en date, en avril 2013, l’extension du centre commercial de Lomianki, dans la banlieue de Varsovie, qui avait ouvert ses portes six mois plus tôt. Le complexe de 42 000 m2 se compose d’un hypermarché, d’une galerie marchande de près de 100 boutiques, d’un espace restauration et de 1 800 places de stationnement. À l’avenir, le client envisage d’agrandir la galerie commerciale et le parking. Egis a piloté la maîtrise d’œuvre complète de ce projet de construction. © EGIS POLAND Dès 2010, Egis a assuré la gestion et la supervision de la construction de l’autoroute A2 entre Strykow et Konotopa (dans la banlieue de Varsovie). Situé sur le principal axe de transport Est-Ouest du pays, dans le corridor transeuropéen reliant Varsovie à Berlin, ce tronçon est stratégique pour le développement de l’économie polonaise. Un axe de 96 km à 2 x 2 voies, avec plusieurs ouvrages d’art (dont un aqueduc) et dix aires de repos. Le pays a bénéficié d’un prêt de 500 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement pour sa réalisation. … à la concession et l’exploitation d’un autre ! Cette fois-ci, direction le tronçon de l’autoroute A2 entre Swiecko (à la frontière allemande) et Konin ! « Avec 11 000 à 17 000 véhicules par jour et un volume de 65 000 transactions journalières de péage, cette opération est pour nous emblématique à plus d’un titre. Déjà parce qu’elle a été en 1997 la première concession d’autoroutes attribuée en Pologne, pour une durée de 40 ans, avec la participation du groupe Egis, évoque Krzysztof Bernatowicz, directeur d’Egis Projects Polska. Aussi, parce qu’à l’heure actuelle, c’est notre plus grande exploitation autoroutière dans le pays : 255 km. » Celle-ci a démarré en 2002. Il s’agissait déjà d’assurer la gestion du trafic, la collecte des péages, les patrouilles, l’assistance aux usagers et la maintenance. « Nous fournissons un niveau de services conforme aux standards européens, ce qui était une première en Pologne au démarrage du projet. Et actuellement, des discussions sont en cours pour la mise en place d’un système de péage électronique sans arrêt des véhicules », conclut Krzysztof Bernatowicz. © AUTOSTRADA EKSPLOATACJA SA © EGIS POLAND Autoroute A2 - De la construction d’un tronçon… mars 2014 - egis contact 13 EXPERTISE S’il ne peut exister de ville sans chantier, les travaux urbains figurent aux premiers rangs des nuisances quotidiennes que subissent les citoyens. Un « mal nécessaire » qui nuit souvent à l’image du maître d’ouvrage. Pour mieux intégrer le chantier au paysage urbain, Egis s’est engagé dans un programme de recherche. Son nom ? Furet. Son objectif ? Inventer une approche qui fédère tous les acteurs impliqués autour de nouvelles méthodes de travail afin d’améliorer la « furtivité » des chantiers. © CAISSE DES DÉPÔTS Comment transformer les chantiers urbains en moments de vie dans la ville ? PAR CHRISTIAN DEURÉ, directeur commercial Egis France Villes & Transports, et pilote du projet Furet pour Egis pendant quatre ans. Quelle est l’idée forte du programme Furet (Furtivité Urbaine REseaux et Travaux) ? Les questions relatives aux nuisances et aux gênes générées par les travaux urbains sont généralement abordées au moment où elles apparaissent, voire au moment où elles sont perçues comme intolérables par les habitants et usagers de la ville. La vocation du programme Furet est de s’extraire de ce raisonnement et de déployer, dès la phase d’étude, une approche systémique qui considère les contraintes comme des « entrants » incontournables du projet. L’idée est de disposer d’un diagnostic des nuisances, celles des sources directes (propres au projet) et celles des sources indirectes (liées aux acteurs environnants) qu’elles soient spatiales, temporelles, quantitatives ou qualitatives, de façon que les parties prenantes puissent les inclure dans l’élaboration technique du projet. Le programme Furet dresse ainsi une liste de 18 nuisances principales (cf. encadré). À partir de celle-ci, il s’agit d’identifier lesquelles sont effectives en regard du projet examiné, les classifier puis les prioriser, compte tenu du lieu du chantier, de la nature des travaux, de la difficulté de trouver des solutions, de celles qui seront récessives, etc. 14 egis contact - mars 2014 L’IDENTIFICATION DES NUISANCES ET DES GÊNES Quels autres bénéfices que l’amélioration du cadre de vie de l’usager peut-on attendre de cette démarche ? La prise en compte des nuisances dès la phase d’étude et leur insertion dans le cahier des charges ouvre la voie de l’innovation aux entreprises soumissionnaires qui peuvent proposer des solutions techniquement nouvelles ou économiquement favorables. Ils sont alors forces de proposition et on peut sincèrement s’interroger sur la place que ce critère pourrait prendre dans l’attribution des marchés. Toujours sur le plan économique, on peut faire l’hypothèse qu’en phase travaux, les chantiers, mieux acceptés, seront moins sujets aux dégradations et aux actes d’incivilité. Enfin, concernant le maître d’ouvrage, on sait que la bonne gestion des nuisances de chantier a une incidence forte sur la préservation ou la dégradation de son image et de son rapport avec les habitants du territoire. Il faut donc réfléchir aux leviers qu’offre la méthode Furet dans ce domaine et à la notion même de « furtivité ». Ainsi, au lieu de voir le chantier comme un élément perturbateur devant se faire le plus discret possible, ne pourrait-on pas imaginer qu’il soit appréhendé comme un véritable moment de vie auquel seraient associées des animations éducatives, participatives ou artistiques ? Affaire à suivre… ■ Quels changements la démarche Furet implique-t-elle ? ? XXWCW XCDWCXWXX WCXWXX WCW XC DWCXWXXWCW X XWC CW XCDWCXW XCDW TÉ ALI QU IE UNE V R POU DE AaU EL’EAU ’E Lcc’est est la vieviie e ’est c’e a lla Pollution de l’air Pollution des eaux Visuelle Aspect du chantier Abords du chantier Fonctionnement urbain Perturbation des déplacements (tous modes) Perturbation des réseaux de transport Fonctionnement du quartier Perturbation du stationnement Perturbation des accès dans la zone Perturbation des services et activités de proximité Sécurité publique Incivisme Perte de repères, sentiment d’insécurité Protection des écosystèmes Protection de la faune Protection de la flore Technique Agression des réseaux Le projet FURET a également permis de développer pour les maîtres d’ouvrage un système d’information géographique (SIG) étendu avec des fonctions : ■ de serveur de données géographiques ; ■ qui permettent la visualisation et le filtrage spatial, temporel et qualitatif des chantiers ; ■ qui permettent la coordination des travaux ; ■ sous fond topo Google Map ou tout référentiel géographique local ; ■ basées sur des standards Web et informatiques. CXWX XWX XWCWXCD WXCDWCXWXX X WCWX. WC Pollution, santé publique UN OUTIL DE GESTION DES CHANTIERS POUR LES MAÎTRES D’OUVRAGE WCXWXXWCWXCD WC XW XWV CWXCDWC WXCDWC XWXXWCWXCDXWXXWCWXCD WCXWXXWCWXCD CXWXXWCWXCD WCXW X XWCW XCDWCX WXXWCWXCDWC XW WCWXCD Bruit Vibrations Odeurs Poussière La qualification des nuisances et des gênes › Inacceptable › Acceptable sous traitement et mesures appropriées › Faible : avec peu voire aucun impact ■ La liste d’objectifs pour la maîtrise d’œuvre ; ■ L’incorporation dans la démarche de conception et les revues de projet ; ■ Le contrôle tout au long de la conception (adaptations éventuelles) ; ■ Le suivi de la mise en œuvre. D C’EST QU QUOI LA RENAISSANCE ENAISSANCE ? Types de nuisance Sensible ■ JETE PRO L E VIL Z AVIE LE S S ? U VO Dimension UNE MÉTHODE QUI PASSE PAR : UN VOUS LE SAVIEZ VO US ? Appliquer la méthode Furet dans l’ensemble du processus de conception et de réalisation des projets urbains, voire d’en faire un élément central, peut conduire à repenser de manière assez radicale le travail du concepteur et son approche FURET : UNE MÉTHODE ET UN OUTIL D’AIDE À LA DÉCISION POUR LES MAÎTRES D’OUVRAGE contribuer contribuer développement ment pem elop dev de votre ville au LE GUIDE DE LA CONSTRUCTION © ROUGE VIF Au cours des dernières décennies, la ville s’est densifiée et ce phénomène va encore s’amplifier. Le chantier est endogène à toute agglomération. Si les travaux sont toujours faits pour améliorer la vie des habitants, ils sont souvent perçus comme des « ennemis » pendant la phase de travaux. Un ennemi que certains citoyens, de plus en plus nombreux, combattent sur Internet, notamment via les réseaux sociaux, créant une situation inédite et peu confortable pour les maîtres d’ouvrage. Nous devions donc trouver de nouvelles solutions pour répondre à cette situation. Nous nous sommes interrogés pour savoir comment mieux intégrer le chantier à la ville, en faire un moment à part entière, un évènement à vivre et à partager dans la vie d’un quartier. Nous en sommes arrivés au constat que pour arriver à ce changement de point de vue, il fallait faire évoluer l’approche et les méthodes de tous les acteurs concernés : maître d’œuvre, maître d’ouvrage et entreprises. du projet. Il ne s’agit plus seulement de s’intéresser au résultat final du chantier mais à la façon dont il va être produit. Cela oblige également à proscrire le travail en silo, où chacun se cantonne dans son rôle, au profit d’une relation partenariale, avec un dialogue renforcé entre le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage. Mais aussi un engagement et un effort collectifs, compris et acceptés par tous les acteurs intervenant sur le projet. Un changement de culture pour les ingénieristes qui doivent sortir du cadre de leur expertise technique et donner davantage de place au facteur humain. MAIS ENCORE... Qu’est-ce qui a motivé cette démarche de la part d’Egis ? La diplomatie économique : promouvoir nos intérêts à l’étranger En 2013, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a visité 56 pays, très souvent accompagné d’entreprises de toute taille. Il s’agit là de l’une des faces émergées d’une diplomatie visant aussi bien à renforcer le rayonnement des entreprises françaises qu’à attirer de nouveaux investissements vers la France. Retour sur la diplomatie économique avec Jacques Maire, directeur des entreprises et de l’économie internationale au Quai d’Orsay. Qu’est-ce que la diplomatie économique en quelques mots ? La diplomatie économique est l’action publique de promotion de nos intérêts économiques à l’étranger. Il peut s’agir du soutien que l’outil diplomatique peut apporter aux activités économiques de son pays d’origine. La diplomatie économique représente aujourd’hui le volet politique, d’influence et d’intelligence économique du soutien public de nos entreprises à l’exportation. Il peut s’agir également des négociations sur les questions économiques internationales, qu’il s’agisse de la régulation financière (G20, FMI, GAFI, Conseil de stabilité financière…) et commerciale (OMC), ou de gouvernance économique mondiale (G8/G20, OCDE, Banque mondiale…). Dans les deux cas, l’objectif de la diplomatie économique est d’améliorer la compétitivité de la France, de renforcer le positionnement des acteurs français à l’étranger, notamment celui des entreprises, et de participer au redressement économique du pays en attirant vers notre pays des investissements étrangers créateurs d’emplois. De nouvelles orientations ont été données par Laurent Fabius l’été dernier. En quoi consistent-elles ? La diplomatie économique constitue en effet la priorité de l’action de Laurent Fabius. Depuis un an, l’ensemble de notre réseau, c’est-à-dire des 163 ambassades bilatérales, 16 représentations auprès d’organisations internationales et 82 consulats généraux, a donc été fortement mobilisé pour apporter aux entreprises tout l’appui nécessaire. En 2013, Laurent Fabius a visité 56 pays, très souvent accompagné d’entreprises françaises de toute taille, dans de nombreuses régions à forte croissance. La direction des entreprises et de l’économie internationale est désormais le point d’entrée au Quai d’Orsay des acteurs économiques. Grâce à notre équipe de soixante-dix agents à Paris et à nos ambassadeurs en région, notre direction a fortement augmenté ses contacts au quotidien avec les entreprises, grandes et petites : nous sommes passés de 400 à 700 entreprises en contact. L’année dernière, le Quai d’Orsay s’est également rendu plus accessible à travers de nombreux événements : Clubs des Ambassadeurs, Clubs pays, Rencontres Quai d’Orsay entreprises. Cette manifestation a réuni plus de 700 participants. La deuxième édition de cet événement se déroulera le 8 avril prochain. Des efforts sont-ils portés sur des zones géographiques ou des secteurs d’activité en particulier ? Pour apporter un appui de haut niveau à nos entreprises, le ministre des Affaires étrangères a nommé des représentants spéciaux pour des partenaires clés (Chine, Balkans, Brésil, Russie, Japon, Émirats arabes unis, Algérie, Mexique et Inde). Le directeur commercial international d’Egis a par exemple accompagné Alain Richard, représentant spécial pour les Balkans, dans un déplacement au Kosovo en janvier 2014. En Chine, Martine Aubry soutient un projet © PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE / CHRISTELLE ALIX Grâce à notre équipe de soixante-dix agents à Paris et à nos ambassadeurs en région, notre direction a fortement augmenté ses contacts au quotidien avec les entreprises, grandes et petites. © TITUS G. PANDI REGARDS & CONVICTIONS JACQUES MAIRE, directeur des entreprises et de l’économie internationale au sein du ministère français des Affaires étrangères. de ville nouvelle durable franco-chinoise à Wuhan, qui a vocation à devenir une vitrine du savoir-faire français en matière de développement urbain. Des représentants du groupe Egis ont ainsi été associés à plusieurs de ses déplacements au cours de l’année 2013. L’action de Martine Aubry a par exemple permis la signature, le 28 mai dernier, d’un accord franco-chinois de coopération en matière de vaccination contre la grippe aviaire qui permet le développement sur le marché chinois de l’entreprise CEVA santé animale. Parallèlement, en réponse aux demandes de présidents de région, des ambassadeurs expérimentés appuient les PME et les ETI de plusieurs régions françaises dans leurs projets de développement international. Certaines filières stratégiques ont depuis longtemps fait l’objet d’un suivi approfondi (comme la défense, les énergies, l’aérospatial ou l’économie numérique). En 2014, le Quai d’Orsay renforcera son appui en direction de filières à fort potentiel (sport, santé, chimie transition énergétique dans le cadre de la Conférence Paris Climat 2015), et en faveur de l’attractivité, notamment touristique, du pays. Quelles actions concrètes peuvent-elles être menées au service de l’ingénierie française, et notamment Egis ? Tout soutien nécessaire pour dépasser les difficultés rencontrées par Egis dans son développement international est envisageable, qu’il s’agisse d’un problème d’accès au marché ou d’un besoin d’accès aux décideurs compétents pour faire connaître l’entreprise, à l’occasion d’une visite ministérielle ou présidentielle, par exemple. Le ministère des Affaires étrangères contribue par ailleurs, aux côtés des autres administrations concernées, à promouvoir une offre française intégrée au service de la ville durable, dont l’ingénierie est un volet essentiel. Inversement, quel rôle Egis, 1er groupe français d’ingénierie intervenant dès l’amont des projets, peut-il jouer dans l’accroissement de l’influence française ? La diplomatie économique au Mexique : les présidents Enrique Peña Nieto et François Hollande accueillent le 6 novembre 2013 le conseil stratégique franco-mexicain animé côté français par Philippe Faure, représentant spécial pour le Mexique. Deux principales actions à forte valeur ajoutée sont possibles : en amont des projets, l’enjeu est de favoriser des technologies et savoirfaire français. Par ailleurs, il est essentiel d’adopter une approche collective à l’étranger. Pour un grand groupe comme Egis, cela peut se traduire par l’accompagnement de PME ou d’ETI comme sous-traitantes ou comme co-contractantes sur les marchés internationaux. ■ mars 2014 - egis contact 15 RENCONTRE Juristes sans frontières © MATHIAS RIDDE 16 talent s’exerce pour l’heure au Moyen-Orient « où les gens ont un mode de négociation fondé sur le respect de la parole donnée et la confiance dans les engagements de l’autre. J’apprécie cela, même si c’est paradoxal pour un juriste, à qui l’on a plutôt appris la méfiance ! » Défrichage du background Encadrer un projet à l’étranger nécessite, en premier lieu, un important travail de reconnaissance afin d’appréhender le contexte national : réglementation, culture, traditions, risque politique éventuel… Martial de Rougé, juriste au siège du groupe, en fait quotidiennement © EGIS / PAULINE DIMITROV « Pouvons-nous fixer l’interview la semaine prochaine ? Je suis à l’étranger ces jours-ci et j’ai un planning de travail chargé. » En cette fin d’année, Thomas Lopez, responsable juridique, est en déplacement au Qatar. Le reste du temps, ce juriste de 41 ans travaille sur le site de Montreuil, en région parisienne. Sa mission ? Traiter, avec son équipe, l’ensemble des appels d’offres et consultations sur lesquels le groupe se positionne, et assister les filiales à l’international dans la passation de leurs marchés. « Nous devons adapter le droit au service des activités d’Egis. Sur des projets généralement très importants, voire colossaux, et souvent complexes, nous adoptons un travail en équipe, ce qui permet d’avoir une disponibilité et une interchangeabilité optimales. » Des projets qui impliquent un accompagnement juridique, à toutes les étapes. Lors de la préparation de l’offre, les juristes viennent appuyer les opérationnels pour en étudier les termes juridiques, poser les conditions qu’ils jugent indispensables dans l’intérêt d’Egis et encadrer les clauses clés. Ils interviennent ensuite au moment de la négociation du contrat et des conventions avec les partenaires et fournisseurs. Une fois ceux-ci signés, ils peuvent être consultés, en cas de doute ou de litige avec un client ou un partenaire, sur l’interprétation de clauses… « Nous devons continuellement nous adapter au temps du business, qui ne connaît pas de pause. Et ce, souvent avec plusieurs heures de décalage horaire ! » souligne Thomas Lopez, dont le l’expérience. À 35 ans, il travaille sur des contrats internationaux, avec une expertise en assurance responsabilité civile et droit de la propriété intellectuelle. « Nous faisons un gros travail de défrichage préalable pour analyser la législation locale et le marché de l’assurance, qui peuvent impliquer des mécanismes que l’on ne connaît pas ou des obligations plus ou moins faciles à respecter. Il faut donc être extrêmement vigilant. » Autre enjeu : trouver, à chaque fois, des partenaires ou prestataires locaux capables de répondre au marché, dans les délais impartis. « Lorsque l’on fait du franco-français, au bout d’un moment, on maîtrise parfaitement le sujet… Nous, jamais ! C’est nouveau à chaque fois. Il n’y a pas de routine, et c’est très bien comme ça » s’enthousiasme Martial de Rougé, qui adore travailler en anglais et ponctue, ici et là, son discours de termes british – un réflexe partagé par ses homologues juristes, qui parlent volontiers de background, de knowledge ou de warnings… Une infinité de possibilités MARTIAL DE ROUGÉ, juriste Olivier Bertram, Head of Legal Affairs chez Egis Projects depuis bientôt sept ans, anime actuellement un groupe de travail juridique au sein d’un consortium pour répondre à un appel d’offres belge. Le projet ? Mettre en place un système de prélèvement kilométrique pour les poids lourds, proche de notre écotaxe. Ce qui lui plaît dans ce métier ? « Mon spectre d’intervention est large : cela va des aspects contractuels au © EGIS / PAULINE DIMITROV Pour encadrer les appels d’offres et les marchés sur lesquels il est présent aux quatre coins du monde, Egis peut compter sur un pool de juristes estampillés « international ». Des professionnels du droit et des clauses qui traversent les frontières, jonglent avec les langues et les législations… Voyage au pays des legal affairs. OLIVIER BERTRAM, Head of Legal Affairs chez Egis Projects financement de projet, en passant par le droit des sociétés. » Ce qui lui plaît moins ? « Devoir composer avec des législations parfois très contraignantes. Dans les pays anglo-saxons, par exemple, les procédures de consultation sont très lourdes, tout est extrêmement détaillé. Il n’est pas rare de travailler dans le cadre d’une documentation contractuelle de plusieurs milliers de pages. C’est très chronophage mais la récompense, c’est quand nous gagnons ! » sourit-il. Angelica Nechar, juriste franco-brésilienne, a dû quitter Paris pour Houston. Sa direction a accepté qu’elle travaille à distance. De son home office, elle se concentre essentiellement sur des contrats sud-américains et sa connaissance rapprochée du terrain est un atout : « Par exemple, je sais qu’au Brésil, ainsi qu’en Colombie ou Équateur, mieux vaut éviter les tribunaux locaux. Je peux donc proposer d’introduire, dans les réponses aux marchés, des solutions alternatives pour résoudre un conflit, comme l’arbitrage. » Cette pimpante femme de loi, qui assiste aussi la direction des acquisitions au Brésil, où Egis détient déjà trois sociétés, se rend régulièrement dans son pays d’origine : « J’interviens dans la réalisation des audits des sociétés cibles et valide les documents contractuels. Si l’on me demande d’y aller du jour pour le lendemain, je suis toujours prête à sauter dans l’avion ! » Un état d’esprit, donc, mais aussi un mode de vie… Car, comme le souligne Thomas Lopez, « dans ce job, on n’est jamais sûr de rien. Mais cela rend le quotidien plus pétillant. Depuis que je travaille à l’international, je vois les choses avec un grand-angle ! » THOMAS LOPEZ (à gauche) ANGELICA NECHAR, responsable juridique juriste egis contact - mars 2014