Journal du Barreau - Barreau du Québec
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Février 2015 Vol. 47 no 1 barreau.qc.ca/journal Poste-publication canadienne : 40013642 Nouvelle gouvernance du Barreau Tout savoir sur les élections 2015 Mélanie Beaudoin Me Bernard Synnott, bâtonnier du Québec Table des matières Suivez le Barreau « Nous avons dû rencontrer plusieurs parlementaires de l’Assemblée nationale afin de les convaincre de l’urgence d’adopter la Loi, si nous voulions aborder le prochain cycle avec la nouvelle gouvernance », témoigne le bâtonnier du Québec, Me Bernard Synnott. Ainsi, la Loi vient enchâsser les propositions adoptées par le Conseil général du Barreau, en juin 2014, de diminuer le nombre de membres siégeant au Conseil d’administration de l’Ordre, d’élire le bâtonnier et les autres administrateurs pour un mandat initial de deux ans, renouvelable une fois pour une durée maximale de quatre ans, d’ajouter un deuxième vice-président et de créer un conseil des sections possédant un pouvoir de recommandation auprès du Conseil d’administration. La Loi précise également la composition du Conseil d’administration et du Conseil des sections ainsi que les critères d’éligibilité applicables pour les membres désirant poser leur candidature aux postes électifs. Finalement, par le biais d’une modification au Code des professions, elle permet l’élection des administrateurs du conseil d’administration d’un ordre par un moyen technologique, ce qui n’était pas possible au paravant. Suite page 3 Photo : Sylvain Légaré Photo : Sylvain Légaré Pendant plusieurs mois, le Barreau du Québec a travaillé à moderniser sa gouvernance. Ses efforts ont culminé, le 2 décembre dernier, avec l’adoption à l’Assemblée nationale de la Loi modifiant la Loi sur le Barreau, la Loi sur le notariat et le Code des professions. Me Lise Tremblay, directrice générale du Barreau du Québec PARMI NOUS 4 PROPOS du BÂTONNIeR 6 Droit de regard 8 Les contes de la Fée déonto 15 Vie associative 22 CAUSE PHARE 24 PROJETS DE LOI ET COMITÉS 28 JURICARRIÈRE 33 TAUX D’INTÉRÊT 37 PETITES ANNONCES 38 #JdBQ DOSSIER Justice participative pages 10 À 13 Accès à vos fichiers en tout temps, sur tous vos appareils. M É M O I R E S E T D O C U M E N T S D ’A P P E L 514 374 0400 | halafortune.ca Gestion et partage de fichiers en ligne Essayez le. www.docurium.ca Service offert exclusivement aux juristes canadiens. Répond aux normes de sécurité exigées par votre profession. PAGE 2 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC SAISON 4 www.ledroitdesavoir.ca Une quatrième saison sous le signe des droits fondamentaux. POUR VOUS, VOS AMIS ET VOS CLIENTS. 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Bien souvent, le Conseil exécutif jouait le rôle du Conseil d’administration, ce qui faisait perdre aux membres du Conseil général l’important rôle d’administrateur pour lequel ils étaient élus. Par ailleurs, pour le poste de bâtonnier, il était souhaitable et nécessaire de passer d’un mandat d’un an à deux ans, avec possibilité de se représenter pour un second mandat, afin d’assurer la cohérence institutionnelle », croit le bâtonnier Synnott. Il ajoute que dans cette nouvelle gouvernance, la création du Conseil des sections regroupant les bâtonniers et premiers conseillers de section était nécessaire pour favoriser l’accès à la justice et une saine gestion, qui passent d’abord et avant tout par une bonne communication avec les barreaux de section. Nouveau processus électoral été membre du Conseil d’administration du Barreau pendant au moins une année, ne doit pas avoir eu de lien d’emploi avec le Barreau au cours des trois années précédant sa candidature et ne doit pas être bâtonnier ou administrateur du Conseil d’un barreau de section. Dans les dix jours de la réception du bulletin de présentation, le secrétaire de l’Ordre informe par écrit le candidat de la conformité ou de la non-conformité de sa candidature. Si elle est conforme, le secrétaire publie la candidature sur le site Web du Barreau. Vote électronique Tous les membres du Barreau, sauf les conseillers en loi et les avocats à la retraite, votent pour un candidat au poste de bâtonnier du Québec et pour les administrateurs de leur section ou des sections qui les concernent. Entre le 7 avril et le 4 mai prochain, le secrétaire de l’Ordre transmettra aux membres figurant sur la liste électorale un avis contenant des informations importantes quant au scrutin, qui se tiendra du 5 au 22 mai, à 16 h. L’avis mentionnera notamment le nom des candidats aux différents postes et l’identification de la section ou des regroupements de sections auxquels le membre est inscrit. Cet avis précisera également la façon pour les membres d’accéder à leur bulletin de vote sécurisé. En effet, toujours avec la modernisation de ses façons de faire à l’esprit, le Barreau du Québec est le premier ordre professionnel à tenir des élections par vote électronique. Comme pour l’inscription annuelle, les membres habiles à voter devront entrer leur numéro de membre ainsi que leur Code d’identification numérique (CIN) qui figure sur leur carte de membre. Ce bulletin de vote contiendra les postes électifs et le nom de chacun des candidats pour ces postes. Le processus électoral est donc en branle pour une première fois dans ce nouveau contexte de gouvernance depuis le 15 décembre dernier. « Sur son site Web, le Barreau a créé une section spéciale concernant les élections. Les membres pourront y retrouver les postes à pourvoir, des explications sur le processus de vote et les dates importantes, entre autres », précise Me Lise Tremblay, directrice générale du Barreau du Québec. En 2015, les douze postes électifs sont à l’enjeu. Ainsi, les membres devront élire un nouveau bâtonnier au suffrage universel. Ce dernier sera élu pour un mandat de deux ans, lequel mandat pourra être renouvelé une seule fois, pour un maximum de quatre ans. Onze autres postes d’administrateurs devront être pourvus. Les membres de la section du Barreau de Montréal devront élire quatre administrateurs, alors que ceux de la « Le droit de vote pourra ainsi être exercé dans un environnement sécurisé et confidentiel. section de Québec devront se prononcer pour l’élection de trois administrateurs. Une fois le bulletin soumis, le membre ne pourra pas accéder de nouveau au bulletin Quatre regroupements ont été effectués pour représenter les régions, soit : les sections de vote ni modifier son vote », précise M e Lise Tremblay, directrice générale du de Richelieu, Longueuil et Arthabaska, les sections de Bedford, de la Mauricie et Barreau du Québec. L’annonce des résultats se fera entre le vendredi 22 mai et de Saint-François, les sections de Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, le lundi 1er juin. de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et les sections de Laurentides-Lanaudière, de Laval et de l’Outaouais. Un administrateur sera De l’importance du vote élu pour chaque regroupement, les sections étant représentées en alternance. Les administrateurs seront élus par les membres du regroupement auquel ils appartiennent. Le bâtonnier Synnott insiste sur l’importance pour les membres de voter aux élections. Ainsi, en 2015, les administrateurs seront élus pour les sections de Richelieu, Bedford, « On a réussi à obtenir le vote électronique : le processus est maintenant rapide et facile. Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et Laurentides-Lanaudière. Le Barreau est une organisation responsable et ses administrateurs le sont tout autant. Les membres qui ont à cœur leur Barreau doivent exercer leur droit de vote. » Le mandat des administrateurs sera de deux ans. Toutefois, pour le premier exercice Me Tremblay espère également que les membres profiteront de cette nouvelle facilité seulement, des mandats d’un an seront donnés à deux administrateurs de la section de pour voter massivement pour leurs candidats préférés. Montréal, un administrateur de la région de Québec et aux administrateurs de Richelieu et de Bedford. Candidatures Pour poser sa candidature à l’un des postes électifs, le candidat doit d’abord consulter les documents d’information que sont la Loi, le Règlement sur les élections du Barreau du Québec (qui est entré en vigueur le 7 janvier 2015) et les Procédures d’élection pour les élections 2015 du Barreau du Québec. Il doit par la suite remplir le bulletin de présentation approprié et le déposer auprès de la secrétaire de l’Ordre, au plus tard le mardi 7 avril 2015, à 16 h. Il est à noter qu’un membre du Barreau ne peut poser sa candidature qu’à un seul poste électif. À la suite du dépôt d’un bulletin, le secrétaire de l’Ordre vérifie s’il est dûment complété, s’assure de la validité des signatures des membres qui appuient la candidature du candidat et confirme le respect des critères d’éligibilité. En effet, pour être éligible à un poste d’administrateur, le membre doit être inscrit au Tableau de l’Ordre et ne pas être membre d’un conseil d’administration d’un regroupement d’avocats, d’une association professionnelle du domaine juridique ou d’un organisme affilié au Barreau (Corporation de services du Barreau du Québec, Fonds d’assurance responsabilité professionnelle du Barreau du Québec, Éducaloi, CAIJ, PAMBA, Fondation du Barreau, Pro Bono Québec ou École de sténographie). Au surplus, un membre qui se présente comme bâtonnier ne doit pas être conseiller en loi ou avocat à la retraite, doit avoir ■ Surveillance Pour les élections 2015, le Conseil général a nommé les membres du Comité électoral. Ce dernier est composé de la secrétaire de l’Ordre, M e Sylvie Champagne, qui en est membre d’office, ainsi que de Mes Audrey Gagnon, Chantal Girardin, François L’Heureux, Lise Tremblay et M. Louis Roy. La secrétaire de l’Ordre et le Comité électoral veillent au bon déroulement des élections. Ils sont appuyés par une firme d’experts indépendants, Raymond Chabot Grant Thornton, dans la mise en place du vote électronique, la surveillance du scrutin électronique et le dépouillement et le recensement de celui-ci. Pour tout savoir sur les élections, consultez le site Web du Barreau du Québec à l’adresse : www.barreau.qc.ca/fr/barreau/elections/2015/index.html Médiation en civil, commercial et travail Le séminaire dont la réputation n'est plus à faire (5 jours) 1, 2, 3, 8 et 9 juin 2015: Montréal Formation reconnue par le Barreau du Québec (30 heures) Accréditation de médiateur (40 heures) ■ Introduction à la médiation et médiation aux petites créances 15 et 16 juin 2015: Montréal 30 ans DE DROIT 20 ans DE MÉDIATION CIVILE ET COMMERCIALE Plus de 1500 MÉDIATIONS PAGE 4 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Parmi nous Me Francis Belhumeur Le cabinet Arnault Thibault Cléroux Avocats est heureux d’annoncer l’arrivée au sein de son équipe de plaideurs de M e Catherine Alix, qui pratiquera en droit familial, ainsi que de M e Kevin Lafrenière, M e Jean-François Corriveau et Me Francis Belhumeur, qui exerceront en litige civil et commercial. Le cabinet Bélanger Sauvé accueille deux nouveaux avocats. Il s’agit de Me Tommie-Anne Côté et Me Minh Doan. Après avoir complété leur stage de six mois au sein du bureau de Montréal, Mes Côté et Doan se joignent à la section du droit des assurances. Me Marie-Ève Launier Le cabinet Bélanger Sauvé est fier d’annoncer l’arrivée de M e Jean B e a u r e g a r d à t i t re d ’ a s s o c i é . M e Beauregard pratique le droit du travail notamment dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail. Il possède également une expérience significative en relations du travail dans l’industrie de la construction. Me Robert Malo a été nommé par le ministre des Anciens Combattants, Julian Fantino, au Tribunal des anciens combattants (révision et appel) pour un mandat de trois ans. M e Geneviève Chabot a été nommée directrice des affaires juridiques, Indemnisation pour la région de Montréal chez Desjardins Groupe d’assurances générales, et est entrée en fonction le 5 janvier 2015. Me Philippe J. Laurin a été nommé directeur de la direction territoriale de l’Ouest du Québec à la Commission des normes du travail. La direction de l’Ouest comprend les régions de Montréal, de Laval, des Laurentides, d e L a n a u d i è re , d e l ’ O u t a o u a i s et de l’Abitibi-Témiscamingue. Me Laurin dirigera l’ensemble des opérations, dont les activités couvrent, notamment, la prévention, le service de médiation ainsi que les enquêtes en harcèlement psychologique et en normes pécuniaires. Nominations à la Cour Cour municipale La juge Claudie Bélanger a été désignée à titre de juge responsable de la cour municipale de la Ville de Laval par la ministre de la Justice du Québec pour un mandat de trois ans à compter du 10 décembre 2014. Nicole Tremblay, avocate du cabinet Cain Lamarre Casgrain Wells, à Chicoutimi, est nommée juge puînée de la Cour supérieure du Québec. Elle remplace le juge J. Babin (Chicoutimi), qui a choisi de devenir juge surnuméraire à compter du 2 août 2013. Lukasz Granosik, avocat du cabinet Norton Rose Fullbright Canada, à Montréal, est nommé juge puîné de la Cour supérieure du Québec pour pourvoir à un nouveau poste créé par l’article 64 du projet de loi C-31. Suivez-nous sur notre page d’entreprise et sur notre groupe LinkedIn Nicole Tremblay Cour supérieure Lukasz Granosik Me Stéphane Paquette Le cabinet Crochetière, Pétrin est heureux d’annoncer l’arrivée de deux nouveaux avocats : M es Dominique Bougie et Stéphane Paquette. S’étant jointe au bureau à titre de stagiaire, Me Bougie pratique, depuis décembre 2014, le litige en matière de droit de la construction et de l’immobilier. Quant à Me Paquette, il exercera dans le même domaine et fera également bénéficier le cabinet de son expertise acquise au cours des neuf dernières années passées auprès de l’APCHQ, notamment en matière de garantie des maisons neuves. Le bureau montréalais de Stikeman Elliott est heureux d’accueillir quatre nouveaux avocats dans son équipe. Il s’agit de M e Karine Bilodeau, Me Julien RobitailleRodriguez, M e Daniel Tsarevsky et M e Charlotte Verdebout. Ces derniers se joindront au groupe du droit des sociétés et des affaires Me Philippe J. Laurin Me Michel Leclerc Me Claude Joli-Cœur Le Centre communautaire juridique de Québec a nommé M e Caroline Rouleau au bureau d’aide juridique de Saint-Joseph-de-Beauce suite au départ à la retraite de Me Kenney Binette, et Me Louise Plamondon au bureau d’aide juridique (section jeunesse) à la suite du départ de Me Benoit Gingras. Me Marie-Pier Bertrand a également été nommée au bureau d’aide juridique (section criminelle), et le bureau de Saint-Georges-de-Beauce, dont s’occupait Me Rouleau, a été confié à Me Jessica Bernard. Me Minh Doan Me Kevin Lafrenière Me Jean-François Corriveau Me Raphaël Morissette s’est joint à l’équipe de Société d’avocats DEXAR inc., où il pratiquera principalement en droit des transports et en droit des affaires. M e Claude Joli-Cœur a été nommé au poste de commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’Office national du film (ONF) pour un mandat de cinq ans, par la ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, Shelly Glover. M e Joli-Cœur a joint l’ONF à titre de directeur du département de relations d’affaires et services juridiques ainsi qu’à titre de secrétaire du conseil d’administration en 2003. Me Marie-Ève Launier et Me Mélanie Auger se joignent à l’équipe de Joli-Cœur Lacasse Avocats à leur bureau de Trois-Rivières. Me Launier, qui pratique en droit de la faillite et droit de l’immobilier, s’occupera également de dossiers de litige civil et commercial tandis que Me Auger, ayant développé une expertise en droit du travail et de l’emploi, exercera principalement en santé et sécurité au travail. Me Jean Beauregard Me Marie-Josée Rioux Le cabinet Grondin Savarese Légal inc. annonce l’embauche de Me Jonathan Pierre-Étienne, qui concentrera sa pratique en litige. Me Charles Wagner Me Maxime Lemay Me Frédéric Michel M e Anne Caron a été nommée conseillère senior à la Direction recouvrement et indemnisation chez Desjardins Groupe d’assurances générales. L e c a b i n e t L a n g l o i s K ro n s t r ö m Desjardins (LKD) est heureux d’annoncer l’arrivée à ses bureaux de Montréal de Me Charles Wagner, qui viendra grossir les rangs de l’équipe du droit du travail et de l’emploi. Me Wagner conseillera et représentera diverses entreprises dans les relations collectives et individuelles du travail. Me Dominique Bougie Me Jonathan Pierre-Étienne Me Anne Caron Six nouveaux avocats se joignent au cabinet Cain Lamarre Casgrain Wells. Le bureau de Montréal accueille Me AnneChristine Boudreault, avocate en fiscalité, tandis que Me Pierre-Éric Laforest se joint au bureau de Québec pour exercer en litige, en droit de la construction ainsi qu’en droit lié à la santé et aux services sociaux. Me Josée Byrns, qui agit en affaires commerciales et corporatives, intégrera le bureau de Sherbrooke, alors que Me Simon Corriveau, avocat en litige ainsi qu’en responsabilité et assurances, se joindra au bureau de Val-d’Or. Finalement, le bureau de Saguenay accueillera Me Frédéric Michel, qui exerce en litige ainsi qu’en faillite et insolvabilité, tandis que Me Maxime Lemay, avocat en affaires commerciales, corporatives, bancaires, financement ainsi que pour des dossiers autochtones, se joindra au bureau de Saint-Félicien. Le cabinet Tremblay Bois Mignault Lemay a le plaisir d’accueillir Me Michel Leclerc à titre d’avocat-conseil. Avocat retraité du ministère de la Justice du Québec, Me Leclerc exercera désormais en droit de l’expropriation au sein du groupe municipal et administratif. Trois avocats se joignent au cabinet Robinson Sheppard Shapiro. Il s’agit de M e Gérald Kounadis, M e David Paradis et M e Benoît G. Bourgon. M es Kounadis et Paradis font désormais partie, de manière respective, du groupe de droit des assurances et du groupe de droit du travail et de litige. Quant à Me Bourgon, il devient associé de Robinson Sheppard Shapiro au sein des groupes d’assurance et de litige. Me Tommie-Anne Côté Me Josée Byrns Me Pierre-Éric Laforest Me Simon Corriveau Me Anne-Christine Boudreault Me Sébastien Delisle Le cabinet Dunton Rainville a le plaisir d’accueillir six nouveaux avocats. M es Lyne Gaudreault et Jacques Trudel se joignent à l’équipe de droit de la santé et de la sécurité du travail, et exerceront à partir au bureau de Laval. Au bureau de Montréal, Me Ronald M. Auclair et Me Carole Doré intégreront respectivement les départements de droit des affaires et de droit public du cabinet. Toujours au bureau montréalais, Me Sébastien Delisle et Me Alexandre Pinard se joindront respectivement à l’équipe de droit public et de litige, et à l’équipe de droit du travail et de l’emploi. Me Catherine Alix M e Marie-Josée Rioux s’est jointe au cabinet Poulin Avocats inc., et y poursuivra sa pratique en litige civil et commercial. Me Mélanie Auger par mino us @b a r rea u. q c . c a Me Ronald M. Auclair Me Lyne Gaudreault Me Jacques Trudel Pour nous joindre LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 5 … et pourtant, c’était sur votre liste ! Complétez vos heures de formation avant la fin de la période de référence du Barreau du Québec grâce à nos formations en salle, webinaires en direct ou notre impressionnante collection de webinaires disponibles en tout temps. Formations en salle L’ARBITRAGE : POUR RÉGLER RAPIDEMENT ET EFFICACEMENT VOS LITIGES CIVILS ET COMMERCIAUX ! Me Diane Sabourin, présidente du Comité d’arbitrage de l’IMAQ Montréal, 9 février 2015 Hôtel Intercontinental Accueil et petit-déjeuner : 8 h Formation : 8 h 45 à 12 h Tarif : 275 $ par personne. Petit-déjeuner inclus. Taxes en sus. PLEINS FEUX SUR LE NOUVEAU CODE DE PROCÉDURE CIVILE COMMENTÉ Me Luc Chamberland, Ad.E., Ministère de la Justice du Québec Montréal, 10 février Hôtel Intercontinental Accueil : 8 h 15 Formation : 8 h 45 à 16 h 30 Montréal, 17 mars 2015 Hôtel Intercontinental Tarif : 495 $ par personne. Café et viennoiseries du matin, pausessanté et dîner inclus. Taxes en sus. Inclus dans votre inscription Le nouveau Code de procédure civile commenté de Luc Chamberland EMBAUCHE DE TRAVAILLEURS ÉTRANGERS ET DÉTACHEMENT À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC : COMMENT S’Y RETROUVER ? Mes Jean-Philippe Brunet et Pierre-Étienne Morand, Norton Rose Fulbright Canada Montréal, 11 février 2015 Hôtel Intercontinental Accueil et petit-déjeuner : 8 h Formation : 8 h 45 à 12 h Tarif : 275 $ par personne. Petit-déjeuner inclus. Taxes en sus. Québec, 25 mars 2015 Hôtel Quartier Webinaires disponibles en tout temps – Plus de 100 sujets Choisissez parmi plus de 100 sujets couvrant une variété de domaines de droit allant de l’accès à l’information jusqu’au droit du travail ! • Accès à l'information et protection des renseignements personnels • Gestion • Procédure civile • Propriété intellectuelle • Droit civil • Immigration • Immobilier • Recours collectifs • International privé • Droit de la santé • Médiation et arbitrage • Droit des sociétés • Droit municipal • Technologies de l'information • Pratique professionnelle • Travail et ressources humaines • Droit de l'environnement • Droit de la famille • Fiducies et successions • Droit du franchisage Co nsulte z notre p rog ra mme complet w w w.e d itionsy vonb la is. com • 1 800 363 -304 7 PAGE 6 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Me Bernard Synnott Propos du bâtonnier Au nom de… Le début de l’année 2015 a de nouveau plongé le monde dans l’horreur et dans un débat émotif sur la hiérarchisation des valeurs et des droits fondamentaux : « Ma liberté de religion contre ta liberté d’expression ». Que d’atrocités sont commises au nom de divinités et de dogmes. Que de souffrances et de vies innocentes brisées partout dans le monde. De toute évidence, il ressort des événements des enjeux de sécurité publique nationale, d’éducation et de prévention, mais aussi des enjeux juridiques de taille. Le discours public exprimé pour gérer et apaiser les esprits nous laisse sur notre faim. Il s’inscrit, à mon avis, dans une mouvance, une tendance à l’effritement de nos droits fondamentaux, sans réaffirmation claire des principes qui soutiennent notre règle de droit. Oui, on doit s’indigner face aux crimes et aux atrocités sordides, mais il faut se préserver des sentiments de haine collectifs qui peuvent nous mener à l’autre extrême que sont la vengeance, la loi du talion, la barbarie. Car l’extrémisme n’a pas que des racines religieuses. La perte de confiance dans les institutions démocratiques, la méconnaissance de leur rôle, la détresse sociale, la haine et le déni de justice sont un terreau plus que fertile à la radicalisation et à l’instrumentalisation des personnes pour des causes qu’elles soient politiques, sociales ou religieuses. Tuer ses concitoyens pour réparer une atteinte ou défendre un droit pour se faire justice n’est pas la justice que nous voulons. La terreur nous pousse-t-elle dans la direction même où les agresseurs souhaitent nous amener en orientant le débat « liberté d’expression versus liberté religieuse » ? Les débats de cette nature, ce sont les tribunaux qui doivent les trancher à la lumière, notamment, du contexte d’une affaire et de l’évolution de la société. Nous devons protéger et maintenir la règle de droit dont nous nous sommes collectivement dotés pour, justement, éviter le chaos, la barbarie et l’arbitraire. Les avocats peuvent-ils contribuer à contrer la terreur et à maintenir en force notre société de droit ? Sans aucun doute. Notre contribution se situe dans la prévention et l’affirmation. Nous pouvons sensibiliser, éduquer et informer nos concitoyens sur nos droits, nos institutions, la fragilité de l’équilibre démocratique que nous avons mis en place. Il faut décrier les approches de propagande et de désinformation. Comme officier de justice, nous pouvons travailler à valoriser encore davantage la justice et les institutions démocratiques. Nous sommes la force de 25 000 avocats qui contribuent au maintien de nos valeurs démocratiques. Nous sommes comme autant de « ronds dans l’eau » qui se répandent. Nous connaissons les chartes, le droit, le fonctionnement de la justice. Mettons nos connaissances au service du plus grand nombre sur toutes les tribunes que l’on peut nous offrir. contre nos valeurs ne viennent pas détruire, petit à petit, notre état de droit si chèrement acquis. Nous devons tous, non seulement être vigilants, mais aussi exprimer haut et fort notre allégeance à la règle de droit, et ce, au nom d’une société libre et démocratique où tous ont leur place. Le droit à la vie, à la liberté et à la dignité sont des droits fondamentaux fragiles. Une vigilance de tous les instants Le bâtonnier du Québec, s’impose afin que ces attaques dirigées Me Bernard Synnott LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 7 Uber : révolution ou taxi illégal ? Marc-André Séguin, avocat Le « transport citoyen » doit bien boucler sa ceinture : il aura vraisemblablement droit à une série de débats politiques, législatifs et juridiques au cours des années à venir, selon bon nombre d’observateurs. Le service est en apparence simple et fonctionne au moyen d’une application téléchargeable sur un téléphone intelligent, par exemple. L’utilisateur peut alors faire appel à un chauffeur en un simple clic et suivre son trajet en temps réel grâce à son GPS. L’application fournit également des informations concernant le chauffeur et sa plaque d’immatriculation, et transmet par courriel à l’utilisateur un reçu détaillé à la fin de la course. Puisque toute la transaction se fait en ligne via les comptes de l’utilisateur et du conducteur, le paiement est également automatiquement débité de la carte de crédit de l’utilisateur, pourboire inclus. De là proviennent les plus sévères critiques à l’égard d’Uber, décriant d’abord le fait que son accès est limité aux personnes ayant les moyens de s’offrir les outils technologiques requis pour accéder à ses plateformes tels le téléphone intelligent, la tablette ou l’ordinateur. On parle également de pratique illégale et déloyale du taxi. Photo : iStockphoto Uber ne laisse personne indifférent. Elle n’a pas encore six ans, et pourtant, l’entreprise qui a commencé en 2009 en tant que start-up en Californie est aujourd’hui la cause d’une crise sans précédent dans l’industrie du taxi, voire même du transport, un peu partout dans le monde. Ses partisans la défendent comme une innovation offrant aux usagers un nouveau mode de transport abordable et une qualité de service d’une efficacité et d’une facilité hors du commun. En effet, bien qu’Uber se présente comme une entreprise opérant une application mobile mettant en contact des parties distinctes, son service va plus loin et transgresse la loi, selon Me Louise Baillargeon, avocate pratiquant en droit des transports : « Les chauffeurs offrent et effectuent du transport rémunéré à l’aide d’une automobile, mais sans permis, alors qu’il Si certains sont tentés de décrire le débat actuel comme une lutte entre David et s’agit d’une activité encadrée par la loi1 qui exige un permis de propriétaire de taxi. » Goliath, il ne faudrait pas se méprendre sur la comparaison, poursuit l’avocate. « Uber est installé dans plus de 50 pays, jouit de l’appui de Google et représente une valeur Aussi controversée soit-elle, Uber gagne du terrain dans l’esprit de 40 milliards de dollars américains. Cette entreprise a donc les reins solides. Il faut que le des législateurs. Aux États-Unis, l’entreprise est rapidement gouvernement établisse des règles, mais surtout pas au détriment de toute une industrie. » devenue le moyen favori des membres du Congrès américain et du personnel pour les courses en deçà de 100 $, et ce, malgré la controverse entourant ce service dans plusieurs villes du pays. L’avocate, qui d’entrée de jeu se défend de se poser en opposition à une forme de concurrence, estime qu’il est important de rappeler les règles en vigueur, et s’inquiète qu’on finisse par minimiser la pratique actuelle du taxi par les détenteurs de permis en bonne et due forme. « À Montréal, il en coûte 250 000 $ pour obtenir un permis de taxi, sans compter l’achat d’une voiture. Un investissement important, qui se traduit par un actif que les chauffeurs n’ont pas envie de voir dévalué. La pratique du taxi n’est pas facile. Pour faire ses frais et arriver à joindre les deux bouts, on parle souvent de journées de 12 à 15 heures de travail au quotidien, sans compter les risques associés comme les vols et les agressions. » Enquêtes, litiges, arbitrages Évaluation d’entreprise Support aux transactions Redressement d’entreprise Analyses économiques et financières ACCURACY MONTRÉAL Tour Telus 514-788-6550 Concurrence Plusieurs invitent toutefois à la prudence dans les moyens à prendre. Dans une allocution fort remarquée à l’automne dernier, le commissaire de la concurrence, John Pecman, a louangé Uber comme étant un « exemple d’innovation encouragée par l’accès direct des consommateurs à des services par l’entremise des téléphones intelligents » entrevoyant que de tels changements « entraînent fréquemment un remaniement des règlements et des lois qui alimentent des débats publics intenses ». Il a aussi rappelé qu’il était important « d’éviter de paralyser des pratiques innovatrices favorables à la concurrence ». Une intervention que Me Baillargeon juge néanmoins « déplacée », puisque le Bureau de la concurrence n’intervient pas dans des industries réglementées comme celle du taxi. Suite Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics L’équipe Accuracy accompagne les avocats et leurs clients dans la mise en œuvre de programmes de conformité et de mesures de gouvernance fondés sur les meilleures pratiques en lutte contre la collusion et la corruption. Nos ressources possèdent une solide expertise et une large expérience dans la réalisation de missions de conformité et d’investigation au Canada et à l’international. Notre métier : quantifier pour décider ACCURACY QUÉBEC Complexe Jules Dallaire 418-781-2669 www.accuracy.com Paris | Madrid | Amsterdam | Milan | Francfort | Bruxelles | Londres | Munich | Québec | Montréal | Rome | New Delhi page 9 PAGE 8 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Droit de regard Jean-Claude Hébert, Ad. E. Justin Bourque Photo : Sylvain Légaré Un inquiétant lynchage Professeur associé au Département des sciences juridiques de l’UQAM jch@videotron.ca Dans une cour criminelle, le juge transforme le destin d’un accusé reconnu coupable. Son jugement confère aux événements une certaine pérennité. Suite à l’affaire hautement médiatisée de Justin Bourque, condamné à une réclusion incompressible de 75 ans, il est opportun de s’interroger sur le cheminement de notre justice pénale. Au premier chef, le rôle inquisiteur du juge David D. Smith doit être signalé et la conduite insolite de Me David M. Lutz, procureur de la défense, doit être dénoncée, sans compter l’éclairage du droit comparé qui met en relief un gouvernement envasé dans le populisme pénal. Qui plus est, par un geste fâcheux saluant la décision du juge d’imposer 75 ans de captivité, le ministre fédéral de la Justice s’est moqué de la séparation des pouvoirs. Apparence de troubles mentaux En soi, l’homicide de trois policiers et l’infliction de graves renonçait à son droit d’appel puisque la loi, selon lui, ne blessures à deux autres agents de la paix soulèvent laissait aucune marge discrétionnaire au juge d’instance. un questionnement légitime quant à l’état d’esprit de Le droit au procès équitable répond à l’intérêt public de l’auteur lors de cette tuerie. connaître la vérité, tout en préservant l’équité fondamentale La loi prévoit que le tribunal doit déterminer l’aptitude en matière de procédure pour l’accusé6. En confessant du prévenu à subir un procès. Le juge David D. Smith le jugement, la défense renonçait à une éventuelle recoma ordonné un examen psychiatrique1, dont le rapport mandation du jury quant à la période d’inadmissibilité d’évaluation a notamment révélé que Justin Bourque – concurrente ou consécutive – à la libération conditionnelle. « était dans un état de trouble émotif, de désenchantement Le juge est tenu de tenir compte d’un tel avis7. et de confusion par suite d’une privation de sommeil, ainsi que probablement par un sevrage de marijuana. La loyauté d’un avocat envers son client doit être absolue. Saisi d’une rage aveugle, il a revêtu une tenue de camouflage Démuni de savoir juridique, un accusé s’en remet et a quitté sa maison mobile ». Le père de l’accusé a également aveuglément à son procureur. Le fait d’assumer la défense déposé un affidavit attestant que des mois avant la fusillade, d’un inculpé ne fait pas du professionnel un auxiliaire du l’état mental ou émotionnel de son fils s’était détérioré au crime. L’avocat qui juge moralement son client se trompe point qu’il « avait des épisodes de rage contre toute autorité ». de mission. Ce faisant, il fausse l’équilibre judiciaire et discrédite l’administration de la justice. Toutefois, le psychiatre s’est prononcé, hors mandat, sur la responsabilité criminelle de Bourque au moment de la Fort des admissions de la défense, le juge Smith a sonné tuerie : « Il était rationnel et conscient de ce qu’il s’apprêtait la charge : « La préparation préméditée du délinquant à la à faire. Il a choisi sciemment de ne pas tirer sur les civils. perpétration de crimes tout aussi graves qu’abominables La lutte qu’il mène l’oppose aux autorités. Il a abattu avec était telle que la peine doit exprimer la dénonciation la adresse trois agents de la GRC et il en a blessé deux autres. » plus forte possible de cette conduite8. » Curieusement, l’arrêt de la Cour suprême évoqué par le juge Smith Lors du passage à l’acte, une personne atteinte d’un proscrit la rhétorique ravageuse9. Le juge de la peine doit trouble mental la rendant incapable de juger de la nature éviter des termes comme « abomination », « pire infraction » et de la qualité de ses actes ou de les savoir mauvais n’est et « pire délinquant », lesquels n’ajoutent rien à l’analyse. pas criminellement responsable2. Le concept de troubles mentaux ou de maladie mentale est vaste. Sa portée l’est La plus haute Cour du pays rappelle que les peines maximales sont rarement infligées. Elles sont appropriées tout autant; il s’agit d’un concept évolutif3. uniquement lorsque les infractions commises sont graves, Le libre arbitre suppose que l’accusé a la capacité mentale et le délinquant suffisamment à blâmer 10. Une preuve d’analyser et de contrôler ses actions, et de résister à la médicale ou psychologique administrée par la défense violence de ses pulsions4. Néanmoins, l’auteur d’une tuerie aurait pu influencer, sinon le juge d’instance, peut-être peut poser une série d’actes plus ou moins complexes, éventuellement les juges d’appel. donc physiquement volontaires, mais agir sous l’impulsion d’un désordre mental qui altère son jugement. Légalité de la peine Un modeste député conservateur étaya au Parlement la philosophie de son gouvernement concernant la loi autorisant le cumul de plusieurs peines minimales de 25 ans d’emprisonnement. Pour éviter une « peine à rabais » dans les cas de meurtres multiples, le député Daniel Petit a évoqué l’exigence de rétribution : la douleur des proches serait accentuée puisque « le système de justice ne Capitulation de la défense prévoit aucune peine précise pour chaque vie perdue ». Le jugement de la cour fait suite à un plaidoyer de Rythmé par une situation exceptionnelle – à laquelle culpabilité global, assorti d’un exposé de faits conjoint correspond une loi d’exception – le droit criminel perd la des procureurs selon lequel les actions de l’accusé étaient cohérence requise à son juste exercice. « planifiées et délibérées ». Pire encore, les parties ont convenu publiquement que « les crimes commis par le Deux semaines après le jugement concernant Justin délinquant comptent parmi les plus odieux de l’histoire Bourque, la Cour européenne des droits de l’homme11 du Canada5 », d’indiquer le tribunal. L’avocat de Bourque a rappelé que selon le droit conventionnel européen, les a de plus déclaré en point de presse que son client peines perpétuelles sont valides pourvu qu’elles soient Dans l’affaire Bourque, des faits pertinents auraient pu être évoqués au soutien d’une défense d’irresponsabilité criminelle ou au soutien d’un verdict de meurtre au second degré ou d’homicide involontaire. Une expertise psychiatrique proposée par la défense aurait pu clairement changer la donne. compressibles, c’est-à-dire « soumises à un réexamen permettant aux autorités nationales de rechercher si, au cours de l’exécution de la peine, le détenu a tellement évolué et progressé sur le chemin de l’amendement qu’aucun motif légitime d’ordre pénologique ne permet plus de justifier son maintien en détention ». Et la Cour de Strasbourg observe qu’il se dégage des éléments de droit comparé et de droit international « une nette tendance en faveur de l’instauration d’un mécanisme spécial garantissant un premier examen dans un délai de 25 ans après l’imposition de la peine perpétuelle, puis des réexamens périodiques ». Responsabilité du Barreau du Nouveau-Brunswick Face à l’indéniable déni de justice subi par Justin Bourque, le Barreau du Nouveau-Brunswick doit assumer ses responsabilités. Il lui incombe de solliciter un procureur chevronné pour faire appel. Plusieurs griefs sont pertinents : inaptitude du procureur de la défense en première instance12, validité de l’aveu de culpabilité13, présentation d’une preuve nouvelle et légalité constitutionnelle de la peine incompressible de 75 ans. En appel, les juges doivent être soucieux de veiller au respect des règles du procès équitable14. S’agissant d’une preuve nouvelle, soulevant des facteurs extrinsèques au dossier (par exemple : incurie d’un procureur), les questions traditionnelles relatives à la prise de connaissance de son existence et à la diligence raisonnable ne se posent pas15. Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur. 1 Art.672.23 C.cr. 2 Par.16(1) C.cr. 3 R. c. Bouchard-Lebrun, [2011] 3 R.C.S. 575, par.60 4Christian Desrosiers, « Le droit criminel et la personne atteinte de troubles mentaux », Barreau du Québec, Formation continue, vol.388, p.72-73 5 R. c Bourque, 2014 NBBR 237 (CanLII) 6 R. c. Fliss, [2002] 1 R.C.S. 535, par.76 7 Par.745(21) C.cr. 8 Précité note 6, par.52 9 R. c. Cheddesingh, [2004] 1 R.C.S. 433 10 Idem, par.1 11 Affaire Bodein c. France, 13-11-14, par.55 12 R. c. G.D.B, [2000] 1 R.C.S. 520, par.26 à 35 13 R. c. Taillefer; R. c. Duguay, [2003] 3 R.C.S. 307, par.85 à 90 14 R. c. B.(F.F.), [1993] 1 R.C.S. 697, p.738 15 Delisle c. R., [1999] R.J.Q. 129, p.133; R. c. Carignan, 2003 QCCA 10142, par.7 à 10 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 9 Uber : révolution ou taxi illégal ? Suite de la page 7 Néanmoins, pourquoi l’industrie du taxi n’innove-t-elle pas pour faire face à la menace et offrir un service compétitif et susceptible de plaire davantage à la clientèle ? L’ironie, note Me Baillargeon, repose dans la réglementation dont le cadre est à ce point strict qu’il limite la marge de manœuvre des exploitants autorisés. « Cette réglementation a été mise en place pour protéger le client. Il n’y a aucun doute que l’industrie pourrait innover, mais encore faut-il un cadre qui l’autorise et l’encourage. » Un autre obstacle, avance-t-elle, réside dans le manque d’organisation des associations de taxi en comparaison avec la structure sophistiquée d’Uber. Le message et la réponse des taxis s’en trouvent forcément moins efficaces. Cela dit, les forces d’Uber pourraient jouer contre l’entreprise elle-même. En effet, l’un de ses attraits, selon plusieurs utilisateurs, repose sur une tarification compétitive et que l’entreprise détermine unilatéralement. Mais lorsqu’une prise d’otages a terrorisé le centre-ville de Sydney en Australie en décembre dernier, le site d’information Mashable a rapporté qu’Uber a exigé plus de quatre fois le tarif ordinaire aux passagers fuyant le centre-ville. Bien que l’entreprise se soit alors défendue sur Twitter en affirmant que l’objectif de la hausse était « d’inciter les conducteurs à s’inscrire en ligne pour aller chercher des passagers dans le quartier », l’entreprise a finalement offert de rembourser les clients touchés. La déferlante de critiques n’a pas pour autant tardé sur les médias sociaux. Aussi controversée soit-elle, Uber gagne du terrain dans l’esprit des législateurs. Aux États-Unis, l’entreprise est rapidement devenue le moyen favori des membres du Congrès américain et du personnel pour les courses en deçà de 100 $, et ce, malgré la controverse entourant ce service dans plusieurs villes du pays. Une étude publiée en novembre dernier par la firme d’affaires publiques Hamilton Place Strategies montre que la part de marché d’Uber pour le transport du personnel électoral du Congrès américain est passée de 0 % en 2010, à 61 % en 2014. Plus près de chez nous, le ministre des Transports, Robert Poëti, a rencontré, le 16 décembre dernier, les dirigeants d’Uber Montréal, rencontre au terme de laquelle le ministre a exprimé son ouverture à revoir la réglementation applicable à la pratique du taxi, spécifiant que les activités menées entretemps par Uber étaient considérées comme étant illégales. Encore faut-il que cette position soit appuyée par des gestes concrets, estime Me Baillargeon, qui suggère la saisie des voitures offrant un service qui contrevient à la Loi concernant les services de transport par taxi. La filiale montréalaise d’Uber n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal du Barreau. Uber dans le monde Uber sème la controverse à peu près partout où elle s’installe : présente dans plus de 250 villes et quelque 50 pays, l’entreprise fait face à de plus en plus de barrières dans divers marchés ou municipalités. En Espagne, un tribunal a interdit son service tout comme les autorités gouvernementales de la Thaïlande, de la Corée du Sud et de la France, ainsi qu’à Berlin et Hambourg. L’entreprise est également visée par des règlements, notamment aux Pays-Bas. Dans la ville de New Delhi, le service est interdit depuis qu’un conducteur aurait violé une passagère. Des litiges sont également en cours au Danemark, en Norvège, et en Belgique. Aux États-Unis, la ville de Portland a récemment porté plainte contre Uber et plusieurs recours sont envisagés dans d’autres villes pour violation de réglementation ou sous l’angle de compétition déloyale. 1 Loi concernant les services de transport par taxi PAGE 10 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Dossier : Justice participative La médiation en expansion Philippe Samson Avec le changement de culture mis de l’avant par le nouveau Code de procédure civile, il y a fort à parier que des effets devraient se faire sentir sur la médiation même si celle-ci est déjà établie dans le paysage de la justice québécoise depuis longtemps. avocats, et non le médiateur, qui négocient », explique Me Gagnon. Depuis la mise en œuvre de la médiation familiale obligatoire et subventionnée en 1997, son usage pour solutionner les conflits familiaux s’est grandement démocratisé. « Tout le monde connaît quelqu’un qui est allé en médiation. La plupart de nos clients nous sont d’ailleurs maintenant référés par de la famille, des amis ou la communauté plutôt que simplement par des collègues, confirme Me Violaine Belzile, médiatrice accréditée et présidente du Comité sur la justice participative du Barreau du Québec. C’est ainsi que la médiation est entrée dans les mœurs et l’imaginaire des Québécois comme façon de répondre aux litiges. » De plus, il semblerait que la médiation donne parfois la fausse impression aux avocats de perdre le contrôle, car contrairement au procès et à l’arbitrage, lors d’une médiation, les parties parlent et échangent ensemble avec le soutien et les conseils de leurs avocats respectifs qui sont présents. Pourtant, comme le rappelle Me Gagnon : « Il n’y a pas de perte de contrôle, car tout est toujours fait pour mieux desservir les intérêts du client, sans oublier en plus que l’avocat garde toujours un rôle actif vis-à-vis ce dernier. La seule remise de contrôle qui pourrait exister, s’il y en a une, est au bénéfice du client, et non au bénéfice du médiateur. » Du côté des avocats praticiens, eux aussi se sont progressivement habitués à accompagner leurs clients dans cette démarche. La médiation leur a effectivement permis de constater les effets sur l’image de la pratique et sur la façon de voir leurs dossiers. « En s’impliquant davantage dans la recherche de solutions, les avocats ont réalisé que leur crainte de voir leur clientèle les abandonner n’était pas fondée », remarque Me Belzile. Photo : Sylvain Légaré Vers un changement de pratique La médiation au bon moment Il est d’adage de dire que dans la très grande majorité du temps – soit entre 80 % et 90 % – les dossiers en matière civile et commerciale se soldent par une entente entre les parties avant la tenue du procès. Selon Me Belzile, « cela signifie souvent que nous aurions eu intérêt à traiter ces dossiers d’une autre façon qui aurait permis de trouver une solution au conflit plus rapidement et plus efficacement ». C’est pourquoi, selon elle, le défi que les avocats doivent maintenant relever est celui de « développer leurs réflexes pour faire en sorte que les dossiers qui peuvent se régler par une entente puissent l’être avant d’entreprendre toute autre démarche plus complexe ». Me Violaine Belzile, médiatrice accréditée et présidente du Comité sur la justice participative du Barreau du Québec Selon ce dernier, la meilleure chose à faire pour éviter ce genre de situation est de suggérer la médiation comme une avenue à considérer parmi d’autres, tels l’arbitrage, la négociation ou le droit collaboratif pour trouver la meilleure solution au litige des personnes impliquées. « De cette façon, plutôt que de diriger notre confrère spécifiquement vers une voie, on le laisse arriver lui-même à ses propres conclusions et réaliser les avantages de la médiation pour régler le litige et ainsi mieux répondre aux besoins de son client », souligne Me Gagnon. Photo : Courtoisie de Jean H. Gagnon Qui plus est, le défi est double du fait que la médiation – ainsi que tous les autres modes de prévention et règlement des différends – devrait aussi se développer au profit de tout le droit civil et commercial en général. En effet, « en ce qui concerne la médiation, mis à part quelques dossiers d’ordre public, tous les litiges peuvent se prêter à la médiation, et particulièrement ceux où, quelle que soit la solution, une relation doit se poursuivre entre les parties ou un lien doit être maintenu pendant un certain temps », confirme Me Jean H. Gagnon, Ad. E., médiateur accrédité. Tous s’entendent aussi pour reconnaître comment la médiation a contribué au cours des 20 dernières années à transformer l’image de la pratique des avocats et à faire en sorte que les citoyens voient maintenant leur dossier autrement. Cela devrait donc faciliter l’introduction de l’obligation pour les avocats de considérer les modes de prévention et règlement des différends avec l’arrivée du prochain Code de procédure civile qui entrera en vigueur en 2016. Outre les préjugés, il y a aussi certains éléments que les avocats doivent considérer lorsqu’ils s’apprêtent à proposer la médiation à un collègue. Par exemple, l’effet de réaction « qui survient souvent lorsqu’on propose à un collègue la médiation. Il peut avoir le réflexe de penser a priori que si la médiation est adéquate pour nous, elle ne l’est probablement pas pour lui ou son client, ou encore qu’une telle proposition cache un dossier qui serait faible devant un arbitre ou un juge. Il peut être malheureusement tenté de prendre la position forte et de refuser la proposition », explique Me Gagnon. Me Jean H. Gagnon, Ad. E., médiateur accrédité Faire tomber les préjugés Le changement de culture préconisé par le nouveau Code devrait aussi permettre de diminuer les réserves qu’ont parfois certains avocats de suggérer la médiation à leur client. Parmi ces préjugés, on trouve notamment la préoccupation de ne pas paraître avoir suffisamment confiance dans le mérite du dossier de son client : « En proposant la médiation, certains avocats ont parfois l’impression de se trouver à dire à leur client que, dans le fond, ils ne se sentent pas à l’aise de négocier eux-mêmes leur litige puisqu’ils proposent le recours à un autre professionnel (le médiateur) pour les aider à le négocier. Ceci est une perception erronée puisque, en médiation, ce sont les parties et leurs Le même phénomène de réactivité se produit aussi au moment de choisir un médiateur. C’est pourquoi Me Gagnon est d’avis que « dès que tous les procureurs à un dossier acceptent d’aller en médiation, il y a tout intérêt à ce que deux ou trois médiateurs, plutôt qu’un seul, soient initialement proposés, car cela permet ensuite de sélectionner, de façon consensuelle, le candidat qui paraît le mieux convenir au dossier. Autrement, la réalité est telle que, lorsqu’un seul médiateur est proposé par un procureur, il est presque certain que celui-ci sera refusé par l’autre qui voudra alors proposer le sien », prévient Me Gagnon. Pour sa part, Me Belzile conseille aussi aux parties de toujours trouver un médiateur qui répond favorablement aux trois éléments suivants : « Il doit être connu dans son milieu, il doit connaître son domaine et il doit être suffisamment disponible pour que le dossier soit traité rapidement et efficacement. » Un travail d’équipe De la sélection du médiateur au déroulement des rencontres, la réussite d’une médiation n’est possible qu’avec l’implication des avocats et de toutes les parties au dossier. « La médiation est le fruit d’un travail d’équipe où les avocats doivent être capables de concilier leur rôle d’expert en droit avec celui d’accompagnateur et d’assurer le maintien d’un climat de confiance et de dialogue qui permettra de trouver des solutions gagnantes, bref de devenir des maîtres en solutions », conclut Me Belzile. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Dossier : FÉVRIER 2015 PAGE 11 Justice participative Le savoir-faire des avocats Philippe Samson Avec la justice participative au cœur des valeurs du nouveau Code de procédure civile, le droit et toute sa pratique continuent de se transformer et d’évoluer, tout comme les attitudes et les comportements que les avocats doivent adopter pour s’assurer une approche fructueuse auprès du public et des collègues. Avocats ouverts, créatifs et flexibles Il ne fait plus aucun doute non plus que les citoyens de mieux en mieux informés sont tentés de se représenter seuls devant les tribunaux. Ce phénomène s’observe depuis plusieurs années et est en constante progression. Néanmoins, même si tous les efforts sont déployés par les différents acteurs judiciaires pour s’adapter à cette clientèle et faire en sorte que le milieu soit le moins hermétique possible, il n’en demeure pas moins La diminution considérable de l’achalandage dans les palais de justice, le fait que de plus que les règles de procédure sont d’une complexité élevée et qu’il n’est pas toujours en plus de citoyens se représentent seuls, sans oublier l’entrée en vigueur prochaine du simple pour les citoyens d’y naviguer. nouveau Code de procédure civile, sont autant d’exemples illustrant pourquoi les avocats ne peuvent plus ignorer ces transformations s’ils veulent continuer à exercer le droit. Pour les avocats, cette nouvelle tendance ouvre la possibilité qu’ils se retrouvent confrontés au fait que la partie adverse ne soit pas représentée. Il sera alors plus difficile pour l’avocat Heureusement, selon Me Miville Tremblay, médiateur accrédité, ce nouveau contexte de négocier directement avec la personne, surtout si cette dernière se sent intimidée est l’occasion idéale pour démontrer ce qui fait la valeur ajoutée des avocats : ou piégée dans les échanges. « Dans une telle situation, l’avocat pourrait alors « Ce qu’on entend par “changements” correspond en fait à des “opportunités” qui suggérer à son client d’entreprendre avec l’autre partie un processus de médiation. permettront aux avocats d’élargir leur vision et d’utiliser leurs compétences et leur Son rôle serait de l’assister dans sa démarche », propose Me Tremblay. En agissant ainsi, savoir-faire en tant que professionnels du droit dans des approches repensées. » l’avocat permettrait que les parties puissent négocier ensemble sur un terrain neutre. Il démontrerait aussi sa capacité à réorienter le dossier ou la stratégie dans le temps ainsi que son ouverture et sa créativité dans la recherche de solutions satisfaisantes pour le client. Cependant, pour y parvenir, Me Tremblay est d’avis que « les avocats devront avoir développé au préalable un réseau bien établi de professionnels diversifiés et dignes de confiance pour répondre aux besoins des clients selon les circonstances ». Photo : Sylvain Légaré Bien qu’il soit vrai que la justice participative se développe depuis plus de 15 ans, on constate qu’elle fait maintenant partie intégrante d’un important changement de culture au Québec dans lequel se confirme le besoin des citoyens d’être plus participatifs dans l’obtention de la justice. Me Miville Tremblay, médiateur accrédité Avocats communicatifs et informés Dans un autre ordre d’idées, la progression des citoyens qui se représentent seuls accentue aussi l’éventualité que des avocats accueillent dans leur bureau des citoyens autonomes, mais qui, à un certain point, ont besoin d’aide ou de soutien pour un aspect précis de leur dossier. Plutôt que de les renvoyer ou d’essayer à tout prix d’obtenir un mandat complet de représentation, Me Tremblay suggère plutôt aux avocats de développer leur offre de services et d’ajuster leur pratique pour répondre à cette demande : « Plus que jamais, les avocats doivent être capables de s’adapter aux besoins de leurs clients et de proposer des solutions sur mesure pour répondre à leurs demandes spécifiques », confirme-t-il, suggérant dans de tels cas aux avocats d’opter pour un mandat à portée limitée, c’est-à-dire un mandat qui permet au citoyen de continuer de faire les choses par lui-même, mais de bénéficier quand même des connaissances et du savoir-faire d’un avocat sur les aspects spécifiques de son choix. Avocats protégés et prévoyants Enfin, dans un contexte où de nouveaux outils sont employés pour travailler dans l’intérêt du client et de la justice, les avocats doivent porter une attention particulière à la gestion adéquate des risques de responsabilité professionnelle. L’exemple du mandat à portée limitée est parfait pour illustrer l’importance d’avoir un mandat clairement rédigé, non seulement pour que les paramètres des prestations de l’avocat soient délimités, mais aussi pour préciser explicitement comment il se termine. À l’époque où les citoyens n’avaient pas accès aussi facilement à l’information, ils étaient plus tributaires du savoir des professionnels. Cela s’est appliqué pendant Qui plus est, avec l’arrivée prochaine du nouveau Code de procédure civile et de son obligation d’information et de considération des modes privés de prévention et de longtemps avec des professions comme le droit et la médecine. règlement des différends, les avocats ont intérêt à s’assurer de comprendre les tenants Cependant, aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, l’éducation et les médias, et aboutissants de ces différents modes s’ils ne veulent être confrontés à des clients les citoyens se renseignent plus facilement et sont ainsi plus en contrôle de ce qui prétendant qu’ils n’auraient pas pris les mêmes décisions, n’eût été une meilleure leur arrive : « Le citoyen moderne ne se présente plus chez l’avocat sans aucune présentation des différentes approches judiciaires ou privées applicables à leur situation. connaissance ou idée de ce qu’il souhaite », fait remarquer Me Tremblay. Par conséquent, afin de limiter les risques d’oubli et confirmer les points qui ont bien En plus d’être mieux informé, le client moderne se questionne aussi davantage et il été abordés par l’avocat et son client à l’occasion d’une rencontre, le Barreau du cherche à comprendre ce qui se passe, ce qui lui arrive, et ce qui peut l’aider : « Cela nous Québec met à la disposition du public et de ses membres une fiche intitulée « Profil demande d’être capables de lui fournir de bonnes explications et de nous assurer de sa client » qui permet de mieux identifier les attentes et les besoins du client relativement compréhension », poursuit Me Tremblay. Il ne s’agit pas ici non plus de seulement faire au système de justice et d’évaluer son niveau de connaissance des modes alternatifs de état du droit applicable aux faits ou rapporter les développements récents réalisés. « Les règlements des conflits. clients exigent de plus en plus que leur avocat prenne le temps de bien leur expliquer toutes les options applicables à leur situation, incluant les détails de chaque processus, leurs En définitive, « chaque fois que nous réussissons à faire en sorte que les citoyens ressortent avantages et inconvénients, les coûts, les délais, les exigences procédurales, les expertises d’un moment difficile avec un niveau de satisfaction élevé, nous contribuons à améliorer le niveau de satisfaction global envers la justice ainsi que notre valeur ajoutée de professionnécessaires, les conditions d’exécution, et ainsi de suite », précise Me Tremblay. nels du droit », conclut Me Tremblay. En fait, peu importe la façon dont se déroulent les dossiers, les citoyens sont maintenant plus intéressés à faire partie intégrante des processus qui les impliquent : « Les clients veulent que leur avocat soit capable de collaborer avec eux et de les faire participer à la gestion et à l’élaboration de leur dossier plutôt que tout décider et faire seul », confirme Me Tremblay. La fiche « Profil client » est disponible à l’adresse : www.barreau.qc.ca/fr/public/acces-justice/justice-participative PAGE 12 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Dossier : Justice participative Réforme du CPC À propos de l’obligation de considérer Philippe Samson Avec le nouveau Code de procédure civile qui entrera en vigueur dès 2016, les avocats auront l’obligation de considérer les modes privés de prévention et de règlement des différends (PRD). Le devoir d’entreprendre des pourparlers C’est en effet ce qu’on peut lire à l’alinéa 3 de l’article 1 du projet de loi 28, qui mentionne spécifiquement l’obligation pour les parties (et leurs avocats) de « considérer le recours aux modes privés de prévention et de règlement de leur différend avant de s’adresser aux tribunaux1 ». Bien qu’une telle obligation ne puisse qu’avoir des effets positifs sur la motivation des citoyens et des avocats à participer activement à la résolution des conflits, il reste maintenant à déterminer l’intensité à lui donner, et cela soulève encore certains questionnements. Selon Me Croteau, l’obligation de considérer les modes de PRD du nouveau Code devrait aussi impliquer le devoir d’entreprendre des pourparlers. Elle compare alors le terme considérer à regarder attentivement : « Entreprendre des pourparlers n’implique pas nécessairement un processus de médiation ou l’acte de négocier. On parle plutôt de laisser aux parties le temps de vérifier, dans la période de temps plus ou moins longue avant d’entreprendre des procédures, si le terrain est propice à ouvrir des discussions, contrairement à simplement s’envoyer par exemple des mises en demeure. » D’ailleurs, l’obligation de considérer les modes privés de prévention et de règlement des différends devra d’autant plus être honorée du fait qu’elle sera appliquée en parallèle Afin de déterminer comment interpréter cette nouvelle obligation, M e Nathalie avec le nouveau Code de déontologie des avocats qui entrera en vigueur au printemps Croteau, médiatrice accréditée et membre du Comité sur la justice participative du prochain. En effet, le nouvel article 42 vient confirmer explicitement que « tout au cours Barreau du Québec, suggère d’abord de la considérer dans le contexte général du du mandat, l’avocat informe et conseille le client sur l’ensemble des moyens disponibles nouveau Code. Il est indéniable, dit-elle, que le législateur confirme son intention pour régler son différend, dont l’opportunité de recourir aux modes de prévention et de d’accorder beaucoup plus d’importance aux modes de prévention et de règlement des règlement des différends ». différends. Dans la disposition préliminaire, par exemple, on peut lire que « le Code vise à permettre, dans l’intérêt public, la prévention et le règlement des différends et des Me Bilodeau explique du fait même que « le devoir de considérer les autres modes de litiges, par des procédés adéquats, efficients, empreints d’esprit de justice et favori- règlement sera un critère encore plus important à considérer pour évaluer si le dossier a sant la participation des personnes ». Par été mené avec diligence. En plus d’axer son enquête sur le déroulement des procédures, conséquent, M e Croteau est d’avis que le Bureau du syndic sera porté à vérifier en détail si, par exemple, des pourparlers ont l’obligation de considérer devrait s’inscrire été entrepris dans l’éventualité où la partie adverse a manifesté des signes d’ouverture. parmi d’autres principes de base, tels que Même s’il est vrai que ces questions ont toujours été posées, les changements au Code la collaboration, la coopération, la bonne de déontologie des avocats et au Code de procédure civile pousseront le Bureau du foi et la responsabilisation des parties. syndic à leur accorder une place encore plus importante ». Photo : Sylvain Légaré Des principes directeurs Me Guy Bilodeau, syndic du Barreau du Québec M e Guy Bilodeau, syndic du Barreau du Québec, abonde aussi dans ce sens, ajoutant que « cette obligation est un bon complément à la règle de proportionnalité. Par exemple, dans le cas d’un litige impliquant de petits montants, un avocat ne pourrait pas ignorer des façons plus rapides de régler le dossier, mais il pourrait aussi difficilement justifier le fait d’investir un nombre d’heures disproportionné à expliquer à son client les différentes façons de trouver une solution au litige ». Le devoir de s’informer Pour que puisse se concrétiser l’obligation de considérer, tant M e Croteau que Me Bilodeau insistent sur l’importance de commencer par de la formation. « Les avocats sont au cœur de ce changement de culture et c’est pourquoi ils doivent être eux-mêmes familiers avec ces différents modes », soutient Me Croteau. Me Bilodeau poursuit en expliquant que « les avocats devront avoir les compétences nécessaires pour s’assurer de remplir leur mandat de façon adéquate ». En d’autres termes, un avocat compétent devrait dorénavant suffisamment connaître les modes de PRD pour pouvoir les expliquer à ses clients et faire en sorte qu’ils puissent prendre une décision éclairée sur la nature du mandat à donner à l’avocat et la façon de poursuivre les démarches. Bref, résume Me Croteau : « Même s’il peut parfois être plus facile de s’envoyer des lettres et des procédures que de se parler, l’avocat devra tout de même s’efforcer maintenant d’utiliser ses connaissances des modes privés de règlement des différends pour travailler à la collaboration et ainsi ne pas être tout de suite en mode accusatoire. » Quelques considérations pratiques L’obligation de considérer les modes de PRD n’existe pas seulement au Québec. Il peut donc être intéressant aussi de voir comment les autres pays ont intégré ce genre d’obligation dans la culture judiciaire participative. En Australie, par exemple, une loi2 a été votée en 2011 pour préciser les étapes préliminaires que les avocats doivent entreprendre pour considérer le fait que le litige peut être résolu d’une autre façon que par une audition à la Cour. « On y prévoit, entre autres, d’essayer de négocier dans le but de régler le différend de même que communiquer à l’autre partie les enjeux à discuter tout comme les documents utiles pour les comprendre », explique Me Croteau. Enfin, bien que rien n’oblige explicitement les avocats à documenter le travail accompli pour s’acquitter de l’obligation de considérer, Me Bilodeau mentionne qu’il sera de bonne pratique de conserver une trace écrite des discussions tenues avec son client sur les modes de PRD : « Si l’avocat envoie une petite lettre au client après la rencontre pour récapituler l’entretien et évaluer la possibilité d’entreprendre des pourparlers ou si l’avocat écrit à la partie adverse pour l’informer de la volonté de son client d’envisager un rapprochement, il aura les outils pour démontrer qu’il s’est conformé à son code de déontologie. » Cela dit, il est encore trop tôt pour savoir comment devra être interprétée et appliquée cette nouvelle obligation. L’intensité à lui accorder dépendra de l’interprétation qu’en feront les décideurs au cours des prochaines années. Malgré tout, une telle obligation vient indéniablement confirmer le changement de culture actuellement observé de sorte C’est d’ailleurs ce qui a été mis de l’avant par la Fédération des ordres professionnels que « selon l’interprétation donnée à ces nouvelles dispositions, on peut penser que se de juristes du Canada à l’article 3.1-1 de leur code type de déontologie professionnelle. seront développés dans le futur une coutume et des usages selon lesquels il sera naturel pour les avocats d’utiliser les divers modes de PRD », conclut Me Bilodeau. On y mentionne en effet qu’est un juriste compétent « un juriste qui possède et met en pratique les connaissances, les aptitudes et les attributs pertinents d’une façon qui convient à chaque dossier qu’il entreprend au nom d’un client et à la nature et aux 1 Projet de loi n° 28 : « Loi instituant le nouveau Code de procédure civile » conditions du mandat du client ». 2Civil Dispute Resolution Act 2011, No. 17, 2011. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Dossier : FÉVRIER 2015 PAGE 13 Justice participative Colloque sur la justice participative Le Service de la formation continue du Barreau du Québec, en collaboration avec le Comité sur la justice participative du Barreau du Québec, tiendra le 24 avril prochain un colloque intitulé La culture du dialogue sur les développements récents en matière de justice participative. Cinq conférences seront présentées. Me Andrée Gosselin, Me John Peter Weldon, Me Miville Tremblay, Me Guy Bilodeau et Me Michèlle Thériault débattront de ce qu’il faut pour compléter le virage vers les modes de prévention et règlement des différends (PRD) et ainsi se diriger vers une nouvelle culture du dialogue. Me Anne A. Laverdure expliquera pour sa part comment assurer l’atteinte du nouvel objectif de coopération visé par le législateur et répondra du coup à quelques-unes des interrogations qui inspirent les réflexions sur ce sujet. Enfin, M e Nathalie Croteau et M e Violaine Belzile verront comment, en médiation, les avocats peuvent parvenir à concilier leur rôle d’expert en droit et celui d’accompagnateur dans un processus de négociation où les enjeux peuvent être tant relationnels, moraux, M e Alexandre Désy abordera les questions d’ordre éthiques, financiers que légaux. Me Miville Tremblay présentera en détail les différents économique sous-jacentes au changement de culture modes de prévention et règlement des différends et offrira préconisé par le nouveau Code de procédure civile en Pour plus de renseignements ou pour vous inscrire : divers conseils pratiques pour bien guider les clients dans lien avec la profitabilité pour les avocats et les clients. www.barreau.qc.ca/formation Il exposera ensuite les innovations technologiques ayant le choix du mode approprié à adopter. un impact sur le règlement des différends. Avis aux membres Avis Régie des rentes du Québec Distinction Avocat émérite La Régie des rentes du Québec donne avis par les présentes, conformément à l’article 119.1 de la Loi sur le régime de rentes du Québec (chapitre R-9), que l’indice des rentes pour l’année 2015 est 124,8 et qu’en conséquence, le taux d’ajustement des prestations au 1er janvier 2015 est de 1,8 %. L’appel de candidatures 2015 pour la distinction Avocat émérite aura lieu en avril. Surveillez l’avis qui sera publié dans le bulletin Le Bref des mois d’avril et de mai, ainsi que dans le Journal du Barreau du 1er mai 2015. Prix Robert P. Morin décerné au bâtonnier Pierre Chagnon, Ad. E. La Justice dans le Nord L’Ordre des administrateurs agréés du Québec a décerné le prix Robert P. Morin au bâtonnier Pierre Chagnon, Ad. E., lors de son conseil d’administration qui a eu lieu le 5 décembre dernier. Le prix Robert P. Morin est remis une fois par année à un administrateur agréé qui se signale de façon particulière, dans une région donnée, en raison de sa contribution exemplaire à l’essor de sa communauté, de sa réussite professionnelle ou de celle de son entreprise. Il vise à reconnaître le travail et la réussite professionnelle d’un administrateur agréé dans le respect des valeurs de l’Ordre, à rehausser la visibilité de l’Ordre et des professionnels administrateurs agréés et à positionner ces derniers auprès des professionnels, industriels, commerçants, administrations publiques, maisons d’enseignement supérieur, étudiants et médias. Le Barreau du Québec publie un rapport sur ses missions dans le Nord québécois Au moment de mettre sous presse, le Barreau du Québec rendait public La Justice dans le Nord, un rapport sur ses quatre missions et rencontres menées depuis le printemps 2013 auprès des communautés autochtones du Grand Nord québécois. Les missions du Barreau du Québec se sont déroulées à Puvirnituq, Kawawachikamach et Matimekush– Lac John, Manawan et Inukjuak. À chacune de celles-ci, les représentants du Barreau du Québec ont accompagné les membres de la Cour itinérante et assisté à des audiences en matière criminelle et en protection de la jeunesse. De plus, les représentants du Barreau ont rencontré les populations et les corps policier locaux, des employés du ministère de la Justice, des avocats de l’Aide juridique et de pratique privée, certains groupes sociocommunautaires et des médias locaux. Le bâtonnier Pierre Chagnon, Ad. E. Un article complet paraîtra sur le sujet dans le Journal du Barreau du mois de mars. Entre temps, on peut consulter le rapport à l’adresse : www.barreau.qc.ca/fr/ actualites-medias/positions PAGE 14 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Avis aux membres Mobilité professionnelle des avocats canadiens À la suite de la mise en œuvre d’un Arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) avec le Conseil national des barreaux (France), le Barreau du Québec a favorisé une mobilité pleine et entière entre les provinces canadiennes. Un nouvel Accord de libre circulation nationale, appelé ALCN 2013, a été négocié et adopté à l’unanimité par le Conseil de la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada, avant d’être signé par tous les barreaux du Canada. Suivant cette entente, un projet de modifications règlementaires et législatives permettant sa mise en œuvre a été soumis aux instances gouvernementales. Toutefois, l’Accord et les modifications proposés ont soulevé plusieurs questions, notamment sur le fait qu’un avocat non-civiliste puisse obtenir un permis d’exercice au Québec. Le Barreau a récemment répondu aux questions du gouvernement, mais il est impossible pour l’instant de connaître quelle sera la position finale du gouvernement sur la mise en œuvre de l’ALCN 2013. Soyez assurés que le Barreau du Québec suit ce dossier de près et que les membres du Barreau du Québec seront informés des prochains développements. Les 26 et 27 mars 2015 Jeudi de 8 h 30 à 1 7 h 30 Vendredi de 8 h 30 à 16 h 00 Service de la formation continue Colloque de 2 jours COLLOQUE NATIONAL RECOURS COLLECTIFS 12 e édition DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS AU QUÉBEC, AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS Le domaine des recours collectifs fait l’objet de développements jurisprudentiels constants. Ce colloque de deux jours s’adresse aux personnes qui souhaitent se familiariser davantage avec ce domaine de pratique ainsi qu’à celles qui veulent parfaire leurs connaissances pour être à la fine pointe des tendances actuelles au Québec, au Canada et aux États-Unis. Comme par les années passées, des conférenciers présenteront une revue de la jurisprudence récente en matière de recours collectifs au Québec, dans les provinces de common law et aux États-Unis. Vous aurez l’occasion d’assister aux discussions d’un panel de juges des cours supérieures et des cours d’appel de différents ressorts canadiens qui échangeront sur leur vision respective de la gestion des recours collectifs et de l’évolution de ce véhicule procédural, notamment à la lumière des plus récents jugements de la Cour suprême du Canada. Des conférenciers discuteront de l’utilisation de la procédure du recours collectif dans le domaine de la vie privée et des droits de la personne. Il y aura également un panel qui traitera des plus récents développements en matière de groupes nationaux et de recours multiterritoriaux. Vous assisterez en outre à une formation sur les faits saillants de la Réforme du Code de procédure civile touchant l’action collective. Les membres d’un panel d’administrateurs de règlement aborderont toute la question de la gestion et de la mise en œuvre d’un règlement en matière de recours collectif, plus particulièrement la diffusion des avis aux membres de même que la logistique et les défis entourant la distribution aux membres du groupe. Un autre panel d’avocats chevronnés traitera des incidences financières d’un recours collectif sur les parties poursuivies. Il sera aussi question du nouveau régime de l’action de groupe adopté en France en mars 2014 et des règles régissant l’action collective dans les pays de l’Union Européenne. Sous la présidence de Jean Saint-Onge, Ad. E. Avec la collaboration de Me Nathalie Drouin, JUSTICE CANADA et de Me André Lespérance LAUZON BÉLANGER LESPÉRANCE Palais des Congrès de Montréal (Salle 5 1 1 A-D) 1001, place Jean-Paul-Riopelle Montréal (Québec) H2Z 1H2 COÛTS (taxes en sus) Membres du Barreau depuis moins de 5 ans : 429 $ Membres du Barreau depuis 5 ans ou plus : 588 $ Non-membres : 727 $ INSCRIPTION : Diane Boivin : 514 954-3460, poste 3343 Télécopieur : 514 954-3481 Courriel : dboivin@barreau.qc.ca Pour plus de détails, consulter notre site Internet www.barreau.qc.ca/formations/recourscollectifs Activité offerte avec service de traduction simultanée Formation reconnue Ce colloque sera reconnu pour 14 heures de formation continue obligatoire. Participeront notamment à ce colloque à titre de conférenciers : Kirk Baert Sébastien Gagné Benoît Marion KOSKIE MINSKY LLP PROCUREUR GÉNÉRAL DU CANADA SYLVESTRE FAFARD PAINCHAUD Toronto, Ontario Montréal, Québec Montréal, Québec Daniel Belleau Barry Glaspell Yves Martineau BELLEAU LAPOINTE BORDEN LADNER GERVAIS STIKEMAN ELLIOTT Montréal, Québec Toronto, Ontario Montréal, Québec Patrick Benoit Justice Mary J.L. Gleason Kevin O’Connell GOWLINGS COUR FÉDÉRALE DU CANADA CRAWFORD CLASS ACTION SERVICES Montréal, Québec Sonia Bjorkquist OSLER Toronto, Ontario Laura Bruneau BRUNEAU GROUP Ottawa, Ontario J.J. Camp CAMP, FIORENTE Vancouver, Colombie-Britannique Chantal Chatelain LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS Montréal, Québec David Cialkowski ZIMMERMAN REED Minneapolis, Minnesota L’honorable Chantal Corriveau COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC Vincent de l’Étoile LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS Montréal, Québec Kirstin Downey MLEX MARKET INSIGHT L’honorable Nicole Duval Hesler JUGE EN CHEF DE LA COUR D’APPEL DU QUÉBEC Jean-Philippe Groleau Waterloo, Ontario DAVIES Catherine Pilon Montréal, Québec DENTONS Simon Hébert, Ad. E. Montréal, Québec SISKINDS Erwan Poisson Québec, Québec ALLEN & OVERY, LLP Marie-Josée Hogue, Ad. E. Paris, France MCCARTHY TÉTRAULT Justice John D. Rooke Montréal, Québec ASSOCIATE CHIEF JUSTICE COURT OF QUEEN’S BENCH OF ALBERTA Jeffrey A. Holmstrand FLAHERTY SENSABAUGH BONASSO Wheeling, West Virginia Michel Savonitto Marianne Ignacz SAVONITTO & ASS. NORTON ROSE Montréal, Québec Montréal, Québec Christopher Scott D’Angelo Patricia D.S. Jackson MONTGOMERY MCCRACHIN WALKER & RHOADS TORYS Toronto, Ontario Rima Kayssi PROCUREUR GÉNÉRAL DU QUÉBEC Montréal, Québec Dimitri Lascaris SISKINDS London, Ontario L’honorable Louis Lebel JUGE À LA RETRAITE COUR SUPRÊME DU CANADA Pierre Lefebvre FASKEN Montréal, Québec Merci à nos commanditaires Philadelphia, Pennsylvania L’honorable George Strathy JUGE EN CHEF ONTARIO COURT OF APPEAL Robert Torralbo BLAKES Montréal, Québec Philippe Trudel TRUDEL & JOHNSTON Montréal, Québec Glenn Zakaib CASSELS BROCK & BLACKWELL Toronto, Ontario Your lawyer. Your law firm. Your business advisor. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 15 PAGE 16 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Avis aux membres Obligation d’immatriculation concernant les fiducies exploitant une entreprise à caractère commercial Le projet de loi n° 128, Loi édictant la Loi sur les entreprises de services monétaires et modifiant diverses dispositions législatives a modifié la Loi sur la publicité légale des entreprises de sorte que les fiducies exploitant une entreprise Rentrée de Paris La rentrée de Paris a eu lieu du 10 au 13 décembre dernier. Le traditionnel dîner organisé par le Barreau du Québec s’est déroulé à la Maison des Arts et des Métiers, le 10 décembre dans une ambiance des plus conviviales. Outre le bâtonnier du Québec, Me Bernard Synnott, et la vice-présidente du Barreau du Québec, Me Lu Chan Khuong, Ad. E., la délégation du Québec était composée de membres du Comité exécutif du Barreau, de bâtonniers de section et de représentants de diverses associations. Étaient également présents des représentants de l’Ordre des avocats de Paris, du Conseil national des barreaux ainsi que plusieurs bâtonniers étrangers. Le jeudi 11 décembre, un cocktail a également été offert à la résidence du délégué général du Québec à Paris, M. Michel Robitaille. Lors de ce rendez-vous annuel, les avocats membres du Barreau du Québec résidant en Europe ont eu l’occasion d’échanger avec le bâtonnier et les membres de la délégation du Québec. à caractère commercial qui ne sont pas administrées par un fiduciaire immatriculé devront s’immatriculer au Registre des entreprises. Le Registraire des entreprises met à votre disposition un document d’information visant à clarifier certains aspects de l’obligation d’immatriculation concernant les fiducies exploitant une entreprise à caractère commercial, tel que les suivants : - les règles relatives à l’assujettissement; - les principaux critères d’assujettissement. Sont également inclus des commentaires sur quelques cas d’application. Vous pouvez vous procurer ce document auprès des services à la clientèle du Registraire des entreprises : www.registreentreprises.gouv.qc.ca/fr/nous_joindre/default.aspx Le bâtonnier du Québec, Me Bernard Synnott, pendant son discours, qui s’est déroulé dans une ambiance conviviale Bereskin & Parr : une équipe spécialisée dans le domaine du droit de la propriété intellectuelle et déterminée à assurer le succès de vos clients. Constamment classé comme cabinet de premier plan au Canada en propriété intellectuelle, Bereskin & Parr maximise la protection des actifs de vos clients et ajoute de la valeur à leurs idées et leurs innovations. Laissez-nous le soin de nous occuper de la propriété intellectuelle de vos clients, vous pourrez vous concentrer sur leurs autres besoins. _ESOIN D’EX_ERTISE? bereskinparr.com LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 Surveillez la mise en ligne du site Web du Congrès 2015 au www.barreau.qc.ca CONGRÈS ANNUEL 2015 Regards 360 Fairmont Le Manoir Richelieu La Malbaie 10, 11 et 12 JUIN Chambre Fairmont : 209 $ Fairmont Vue (vue fleuve) : 219 $ Deluxe : 219 $ Deluxe Vue (vue fleuve) : 219 $ Richelieu (contemporaine) : 239 $ Richelieu Vue (contemporaine et vue fleuve) : 239 $ Richelieu Deluxe (contemporaine) : 239 $ Richelieu Deluxe vue (contemporaine et vue fleuve) : 239 $ Deluxe Vue Jaccuzi (vue fleuve) : 269 $ Suite à une chambre : 299 $ Suite à une chambre Richelieu : 299 $ Suite Vue : 329 $ Tarif par nuitée, en occupation simple ou double, taxes applicables en sus. L’hôtel prolongera ces tarifs pendant trois jours avant et après les dates du Congrès, selon la disponibilité. Réservez en téléphonant au 1 800 441-1414. Il est important de mentionner le code du groupe au moment de la réservation : BQ15. Vous pouvez réserver en ligne, en utilisant l’adresse suivante : resweb.passkey.com/go/bqannuel2015 RÉSERVEZ votre chambre dès maintenant pour profiter d’un tarif réduit ! Dépêchez-vous, le nombre de chambres est limité. PAGE 17 PAGE 18 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FORMATIONS EN LIGNE Le Code de déontologie des avocats fait peau neuve (10 $ + taxes) – FORMATION OBLIGATOIRE www.barreau.qc.ca/formations/deontologie NOUVEAU Code de procédure civile du Québec : pour une nouvelle culture (36 $ + taxes) www.barreau.qc.ca/formations/civile NOUVEAU Code de procédure civile : administration de la preuve www.barreau.qc.ca/formations/administrationpreuve NOUVEAU Code de procédure civile : la procédure contentieuse www.barreau.qc.ca/formations/contentieuse NOUVEAU Les personnalités difficiles : qui sont-elles ? www.barreau.qc.ca/formations/personnalite NOUVEAU COURS EN SALLE DATE LIEU CONFÉRENCIER HEURES RECONNUES ADMINISTRATIF 5 février 19 février 26 février Gatineau Trois-Rivières Laval La révision judiciaire Me Paul Faribault 3 6 février 19 février Bromont Québec La responsabilité des administrateurs d’OSBL Me Marc Legros 3 5 février 20 février 26 février Gatineau St-Jérôme Laval Maîtres en affaires! (Formation gratuite) Me Guylaine LeBrun 3 6 février 13 février 27 février Rimouski Valleyfield Québec Comprendre et appliquer les états financiers M. Jean Legault 6 19 février 20 février 25 février 27 février Laval Bromont Drummondville Trois-Rivières La responsabilité des administrateurs de sociétés par action Me Julien Cabanac 3 20 février Montréal Comprendre les états financiers d’une entreprise : un complément nécessaire à sa pratique M. Jean Legault 3 6 février Québec Formation pratique en matière contractuelle : éléments de préparation et techniques de rédaction Me Isabelle de Repentigny 6 20 février 27 février Gatineau Trois-Rivières Les nouveaux développements dans le secteur des contrats publics Me Liviu Kaufman Me Clémentine Sallée 3 27 février St-Jérôme Évaluation des dommages - Blessures corporelles Mme Carolyn Martel 3 6 février Trois-Rivières Les mesures spéciales de surveillance et les sentences adaptées aux délits particuliers Me Pierre Tabah 3 5 février 27 février Québec Gatineau Les sanctions administratives prévues au Code de la sécurité routière à la suite de la commission d’infractions criminelles Me Alexandre Tardif 3 26 février Québec Les moyens de défense - Partie 1 et 2 Me Josée Ferrari 27 février Gatineau L’étendue du pouvoir d’arrestation sans mandat et les récents développements jurisprudentiels Me Alexandre Tardif 3 Une nouvelle tendance en gouvernance : accompagner les organisations vers une gouvernance créatrice de valeur Me Donald Riendeau 3 AFFAIRES CIVIL CRIMINEL 3 / cours ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE 4 février 6 février Sherbrooke St-Hyacinthe POUR VOUS INSCRIRE, CONSULTEZ NOTRE CATALOGUE: WWW.BARREAU.QC.CA/formation LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC PAGE 19 FÉVRIER 2015 ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE (suite) 6 février 19 février Longueuil Victoriaville L’obligation de confidentialité imposée à l’avocat n’est pas limitée à l’application du principe du secret professionnel M. le bâtonnier Francis Gervais 3 13 février 19 février St-Jérôme Québec Éthique, municipalités et construction : comment rétablir la confiance dans l’ère « post Charbonneau » Me Donald Riendeau 3 13 février 20 février 27 février St-Jérôme Trois-Rivières Alma Médias sociaux 2.0 : Revue de la jurisprudence des tribunaux et au sein des entreprises Me Donald Riendeau 3 19 février Québec Les conflits d’intérêts ne sont pas des maladies : apprenez à les gérer et les encadrer Me Donald Riendeau 3 20 février 27 février Trois-Rivières Alma Médias sociaux 3.0 : Apprenez à rédiger une politique des médias sociaux et à implanter divers outils pour les encadrer Me Donald Riendeau 3 Principes de base en insolvabilité Me Laurier Richard 3 FAILLITE ET INSOLVABILITÉ 19 février 27 février Québec Valleyfiled FAMILLIAL 6 février 12 février 20 février 27 février Montréal Rédaction des conventions de séparation et de divorce Québec St-Jean-sur-Richelieu Bromont Me Suzanne Anfousse 7,5 27 février St-Jérôme Partage des régimes de retraite lors de la rupture du mariage Mme Carolyn Martel 3 17 février Québec Introduction au droit de l’immigration au Canada Me Hugues Langlais 6 18 février Québec La « résidence » en immigration et en citoyenneté : deux notions divergentes Me Hugues Langlais 3 18 février Québec La contestation des décisions en matière d’immigration (Cour fédérale, Cour supérieure et TAQ) Me Jean-François Bertrand 3 Me Sandra Martel IMMIGRATION MODE DE RÉSOLUTION DES CONFLITS 6 février 27 février Montréal Joliette Tout savoir sur la justice participative Me Miville Tremblay 6 17 février Montréal Les aspects psychologiques et légaux des excuses Mme Dominique Jarvis Me Michelle Thériault 3 Les marques de commerce et les noms de domaine pour tous Me Nelson Landry 7 PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE 13 février 18 février Québec Joliette SÉMINAIRES ET COLLOQUES DATE LIEU CONFÉRENCIER HEURES RECONNUES 6 février Montréal Les développements récents en droit de la santé et sécurité au travail (2015) Plusieurs conférenciers 6 6 février Montréal Lettres d’intention Me Louis Omer Péloquin 3 20 février Montréal Les « joint ventures » ou coentreprises Me Louis Omer Péloquin 3 23 et 24 février 19 et 20 mars Rimouski Québec Séminaire de médiation aux petites créances Me Nathalie Croteau 16 27 février Montréal Rédaction des ententes précontractuelles et des clauses usuelles dans les contrats commerciaux Me Daniel Lafortune 6 11,12,13, 26 et 27 mars Montréal Médiation en civil, commercial et travail Me Céline Vallières 30 20 mars Trois-Rivières Les développements récents en droit municipal Plusieurs conférenciers 6 20 mars Montréal Les développements récents en droit du travail Plusieurs conférenciers 6 26 et 27 mars Montréal Colloque national sur les recours collectifs - développements récents au Québec, au Canada et aux États-Unis Plusieurs conférenciers 14 RÉSERVEZ VOS AGENDAS LES GRANDS RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION DATE LIEU HEURES RECONNUES 12 et 13 février Montréal Visitez le www.grandsrendezvous.qc.ca pour tous les détails 12 12 et 13 mars Québec Visitez le www.grandsrendezvous.qc.ca pour tous les détails 12 PAGE 20 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Inscription annuelle et cotisations 2015 Survol des obligations Johanne Landry Un formulaire et un sondage en ligne permettent au Barreau du Québec de garder à jour des informations pertinentes sur ses membres. L e maintien du Tableau de l’Ordre est l’une des obligations des ordres professionnels en vertu du Code des professions. Pour ce faire, tous les membres du Barreau du Québec doivent remplir le questionnaire d’inscription annuelle, payer leurs cotisations et indiquer s’ils souscrivent au Fonds d’assurance responsabilité professionnelle avant le 1er avril de l’année en cours. « Pour l’avocat, ce n’est qu’une vingtaine de minutes qui permettent pourtant à l’ordre professionnel de consolider une foule d’informations liées à la protection du public et à son dossier de membre », souligne Me Nancy J. Trudel, directrice du Service des greffes. Lors de la réception du courriel invitant le membre à consulter son dossier et à y apporter les mises à jour nécessaires, il importe de valider l’exactitude des informations. « L’adresse d’affaires, par exemple, détermine à laquelle des quinze sections le membre appartient, ce qui influe, entre autres, sur le montant de la cotisation », rappelle Me Trudel. L’avocat doit également confirmer son statut : avocat régulier ou à la retraite. Ceux qui choisissent la deuxième option verront s’ouvrir un écran énumérant les conséquences de ce choix de statut. Il est, bien entendu, important de les lire et de savoir que l’avocat à la retraite ne pourra plus poser aucun des gestes énumérés à l’article 128 de la Loi sur le Barreau. « Le membre qui quitte un cabinet avec l’intention d’accepter quelques dossiers occasionnels ne peut pas modifier son statut pour celui d’avocat à la retraite, car s’il le fait, il doit cesser de pratiquer », souligne Me Trudel. Le Barreau-mètre : un des usages des données recueillies Comme c’était le cas l’an dernier, une série de questions d’ordre démographique et socioéconomique a été ajoutée au questionnaire de l’inscription annuelle. « Y répondre ne demande qu’une quinzaine de minutes et c’est confidentiel. Pour nous, c’est une quantité appréciable d’informations qui nous permet de mesurer l’impact des programmes qu’on a mis en place et la pertinence des décisions qu’on prend, et d’analyser les actions posées afin de nous améliorer continuellement. C’est un outil très important », explique M e Dyane Perreault, directrice du Service du développement et du soutien à la profession du Barreau du Québec, précisant que plus il y a de répondants, plus les données sont fiables. Les résultats du sondage de l’an dernier ont par ailleurs été publiés sur le site Web du Barreau dans un document intitulé Barreau-mètre. Les tendances qui s’en dégagent offrent des pistes de réflexion pour les prochaines années. Depuis quelque temps, rappelle Me Alexandre Désy, du Service du développement et du soutien à la profession, le Barreau du Québec effectue une veille par rapport à ce qui se passe sur les marchés, à l’évolution des technologies et aux impacts sociodémographiques. « Tout change tellement vite, dit-il, nous nous soucions de prendre le pouls régulièrement pour demeurer continuellement informés. » L’inscription annuelle est un portrait de l’ordre professionnel à un moment donné. Plusieurs situations changent toutefois entre deux périodes d’inscription. Si c’est le cas, Me Nancy J. Trudel, directrice du Service des greffes, invite les membres à écrire immédiatement à infobarreau@barreau.qc.ca ou à composer le 514 954-3411 ou le 1 800 361-8495, poste 3411 pour signaler les changements. On leur expliquera alors toutes leurs obligations et on leur enverra par courriel des liens avec les formulaires qu’ils doivent remplir. Bon an mal an, une centaine de membres ne se conforment pas à l’obligation d’inscription annuelle dans les délais prévus. Ils s’exposent à devoir payer des frais d’administration de 165 $ plus taxes et à la radiation si la situation n’est pas régularisée au mois de mai. Les informations sociodémographiques peuvent d’autre part aider un membre qui veut ouvrir un bureau, par exemple. Il pourra, grâce à elles, connaître dans une région donnée le nombre d’avocats par rapport à la densité de la population et le domaine dans lequel il existe des besoins importants à combler. De l’aide au bout du fil Les avocats qui éprouvent des problèmes ou qui ont besoin d’aide avec l’inscription annuelle en ligne peuvent obtenir de l’aide par téléphone, entre 8 h 15 et 17 h 15, les jours ouvrables : 514 954-3455 ou 1 800 361-8495, poste 3455. Ou par courriel à l’adresse : infomembre@barreau.qc.ca. D’autre part, comme le prévoit l’article 78 du Règlement sur la comptabilité et les normes d’exercice professionnel des avocats, tous les avocats doivent fournir le nom d’un collègue cessionnaire qui pourra prendre rapidement la relève en cas d’incapacité subite. Les avocats peuvent aider à simplifier les opérations qui entourent l’inscription annuelle en prenant soin de lire attentivement toute la documentation en ligne afin de fournir des informations exactes et en respectant les délais impartis. « Chaque année, déplore M e Trudel, nous devons assurer un suivi auprès de quelques milliers de membres pour valider des éléments et corriger des anomalies, ce qui alourdit le processus. » Le mini-sondage contient également des questions sur le taux horaire et les autres modes de facturation, explique Me Perreault, des informations qui ne sont pas disponibles ailleurs et qui sont nécessaires à l’élaboration du laboratoire pour la tarification des services juridiques, mis en place dans la foulée du rapport L’avocat de 2021. En phase un, ce laboratoire a documenté ce qui se fait au Québec et ailleurs dans le monde. En phase deux, il y a eu des groupes de consultation composés d’avocats autonomes, de membres de petits et grands cabinets ainsi que d’entreprises de toutes tailles. En phase trois, des recommandations sont maintenant faites et des outils seront offerts pour faire connaître les modes alternatifs de tarification et encourager leur mise en place. www.barreau.qc.ca/fr/publications/avocats/barreau-metre/index.html Chaque membre doit également indiquer s’il désire souscrire ou non au Fonds d’assurance responsabilité professionnelle. Peuvent s’en exempter, notamment, ceux qui ne posent pas les actes énumérés à l’article 128, c’est-à-dire les avocats à la retraite, ou encore ceux qui occupent des emplois à titre de gestionnaires ou ceux qui ne travaillent pas en droit, mais qui désirent néanmoins conserver leur titre. Quand survient un changement entre deux périodes d’inscription L’évolution des technologies, par exemple, affecte la façon dont les membres travaillent et la façon dont ils rendent leurs services au public. Bien informé à cet égard, fait valoir Me Désy, le Service du développement et du soutien à la profession peut élaborer des outils afin d’aider les membres et le public à apprivoiser les changements. Un poste de travail ainsi que du personnel sont également mis à la disposition des membres à la Maison du Barreau. INSCRIPTION ANNUELLE : DATES CLÉS À RETENIR 2 février : Les cabinets et les ministères auront accès au module de gestion centralisée des inscriptions annuelles de leurs ressources. Semaine du 16 février : Chaque membre du Barreau du Québec recevra un courriel contenant un lien lui donnant accès aux données consignées dans son dossier, celles fournies l’an dernier ainsi que les modifications produites en cours d’année. 31 mars : Fin de la période de référence de formation continue obligatoire. Il importe donc pour les avocats de compléter leurs 30 heures de formation avant cette date. Les avocats qui n’ont pas inscrit 30 heures de formation depuis le 1er avril 2013 recevront un avis de rappel de se conformer à cette obligation et à défaut de le faire, ils seront radiés en septembre. 1er avril : L’avocat doit remplir son inscription annuelle et payer ses cotisations, soit par carte de crédit avant le 1er avril, soit par prélèvement automatique bancaire étalé sur neuf mois, et dans ce cas, la préautorisation doit avoir été donnée en ligne avant le 20 mars. 30 avril 2015 : Échéance pour inscrire à son dossier de formation toutes les heures accomplies, si ce n’est déjà fait. FÉVRIER 2015 PAGE 21 PAGE 22 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Vie associative Barreau de l’Outaouais Une nouvelle œuvre pour le Mérite du Barreau de l’Outaouais Banquet annuel du Barreau de l’Outaouais – Édition 2014 Fête de Noël des enfants du Barreau de l’Outaouais – 2014 Photo :Marc Desjardins Photo :Marc Desjardins L’édition 2014 du banquet annuel du Barreau de C’est lors du banquet annuel du Barreau de l’Outaouais l’Outaouais a eu lieu le samedi 6 décembre à l’Hôtel Hilton que la nouvelle œuvre faisant office de Mérite du Barreau de l’Outaouais a été dévoilée. C’est également à cette Lac-Leamy. Plus de 120 personnes étaient présentes. occasion qu’il a été remis à la récipiendaire, Me Lucie Lalonde, des mains propres du sculpteur, Özgen Eryasa. Une caricature, réalisée par Pascal Élie, ayant pour thème e le 125 anniversaire du Barreau de l’Outaouais a été remise à la bâtonnière sortante, Me Darquise Jolicoeur, en guise de remerciements pour son bâtonnat 2013-2014. Me Lucie Lalonde reçoit le nouveau Mérite des mains du sculpteur Özgen Eryasa. Photo :Marc Desjardins M e Darquise Jolicoeur et le bâtonnier du Barreau de L’œuvre a été réalisée dans du granite de l’Outaouais, l’Outaouais, Me Luc Gagné, entourent la caricature réalisée pierre qui selon le sculpteur symbolise les valeurs du Barreau de l’Outaouais dont font preuve les récipiendaires par Pascal Élie. du Mérite. Rappelons que le Barreau de l’Outaouais a créé Le spectacle de la soirée avait pour thème Les enfants cette distinction en 1994 afin de souligner la contribution du Palais (thème inspiré de l’émission Les enfants de la exceptionnelle de personnes à la profession juridique et télé de Radio-Canada). Pour l’occasion, l’ancienne juge leur implication sociale dans leur barreau et dans la société Nicole Gibeault, Me Jean-Claude Sarrazin et Me Francine en général. Pharand, dirigés par Me Amélie Charlebois, présidente L’œuvre a été commandée de l’Association du Jeune Barreau de l’Outaouais, se sont suivant un appel lancé en prêtés au jeu pour faire revivre et commenter quelques août 2014 aux artistes de moments humoristiques d’anciennes éditions du spectacle l’Outaouais par l’entremise du banquet annuel. La soirée s’est terminée sur la musique du Conseil régional de la du groupe Saxobeat. culture de l’Outaouais. e Le bâtonnier du Barreau du l’Outaouais, M Luc Gagné, remercie chaleureusement Me Julie Lalonde (présidente du comité), M e Marie-Josée Poirier et M e Robert Y. Cousineau pour l’organisation du banquet ainsi que Me Amélie Charlebois, Me Anne-Marie Côté, Me Benjamin Beauchamp, M e Catherine Régimbald, M e Amélie Samson et Me Jean-Claude Sarrazin pour l’organisation du spectacle. Le dimanche 7 décembre a eu lieu l’édition 2014 de la Fête de Noël des enfants du Barreau de l’Outaouais à la Cabane en bois rond de Gatineau. Près de 30 enfants et petits-enfants de membres du Barreau de l’Outaouais ont écouté attentivement Bouchon le clown raconter un conte de Noël avant de recevoir la visite du Père Noël et de son lutin. Le bâtonnier du Barreau de l’Outaouais, Me Luc Gagné, remercie chaleureusement les membres du comité organisateur : M e Marie-Josée Poirier, M e Sophie Leblanc, Me Karine Dutilly, Me Amélie Charlebois et Me Audrey Bureau, ainsi que deux collaborateurs très spéciaux : Me Miville Tremblay et Me Lucie Lalonde. Des denrées non périssables recueillies lors de l’évènement ont été remises au Centre de pédiatrie sociale de l’Outaouais. Photo :Marc Desjardins Le nouveau Mérite du Barreau de l’Outaouais Me Francine Pharand et l’ancienne juge Nicole Guibeault durant le spectacle Les enfants du Palais. Comment faire pour inscrire vos activités dans Vie associative ? La rubrique Vie associative est consacrée aux activités des barreaux de section, des associations dont le secrétariat est pris en charge par le Barreau du Québec et des associations de jeunes barreaux. Pour que vos activités y soient consignées, vous devez remplir un formulaire que vous pouvez vous procurer en ligne au www.barreau.qc.ca/publications/ journal/vie-associative.html À noter que vous devez compter environ 30 jours avant la publication de vos informations en raison des délais de production du Journal du Barreau, et qu’il est publié le 1er de chaque mois. Soyez donc vigilants en ce qui concerne les dates de vos activités ! LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 23 Un nouvel outil pour les avocats en droit de l’immigration Julie Perreault En décembre dernier, le Barreau du Québec a procédé à la diffusion sur son site Web de son tout premier Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration, destiné à ses membres pratiquant ou souhaitant pratiquer dans le domaine. À quoi s’attendre pour la suite ? Alors que plusieurs s’affairaient à ranger leurs dossiers de 2014 pour faire place à la nouvelle année, un document fort attendu faisait sa discrète entrée dans le domaine juridique. Il s’agit du Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration, publié par le Barreau du Québec. Fruit de plusieurs années de labeur, la réalisation de cet ouvrage, qui se veut un outil introductif au droit de l’immigration, a été rendue possible grâce au travail de membres du Comité en droit de l’immigration et de la citoyenneté du Barreau. À l’heure actuelle, le Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration est disponible en version électronique sur le site du Barreau du Québec ainsi que sur le microsite. Un envoi courriel destiné aux avocats pratiquant le droit de l’immigration et de la citoyenneté pourrait éventuellement avoir lieu au cours des prochains mois. Cependant, le domaine juridique de l’immigration étant appelé à subir des changements, le Comité aura fort probablement, à court terme, à réviser son contenu et à le peaufiner selon les nouvelles législations en vigueur, ce que confirme Me Langlais. Pourquoi un guide des meilleures pratiques ? Pour le moment, le président du Comité se dit fort satisfait que ses collègues et lui-même « Le but de la création du Guide est d’accroître la compétence de ceux qui agissent aient pu produire un outil de référence qui deviendra, sans aucun doute, un incontournable dans le domaine de l’immigration. La réflexion derrière la rédaction d’un tel ouvrage pour tous praticiens du droit de l’immigration. ne date pas d’hier. Je crois même qu’elle remonte aussi loin que la constitution du Comité », indique Me Hugues Langlais, président du Comité en droit de l’immigration La rédaction du Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration a été et de la citoyenneté. Créé par le Barreau du Québec en 2004, le Comité s’est vu confier chapeautée par le Comité en droit de l’immigration et de la citoyenneté en un mandat décliné en différents segments, soit analyser les lois et les règlements collaboration avec le Service de recherche et législation du Barreau du Québec. Ont en matière d’immigration et de citoyenneté, travailler à la prise de position du Barreau participé à sa rédaction Me Hugues Langlais, Me Isabelle Dongier, Me Roberto du Québec pour ce sujet, étudier les problématiques soulevées par les autorités Augusto Godoy, M e Diane Petit, M e Peter Shams, M e Jocelyne Murphy, fédérales ou provinciales, et examiner toutes autres questions connexes à ce mandat1. Me Pierre-Étienne Morand et Me Réa Hawi, secrétaire du groupe de travail. Dès son entrée en fonction, une première problématique à laquelle devait s’attaquer le Comité s’est imposée. « Il y avait beaucoup de critiques envers le milieu de l’immigration. Puis, afin de s’assurer de produire un document regroupant les diverses visions Nous étions aussi en rivalité avec les consultants en immigration qui venaient de se faire et informations disponibles, le Comité a sollicité l’aide de représentants de la attribuer un statut professionnel en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection Cour fédérale du Canada, du Tribunal administratif du Québec, de la Commission des réfugiés découlant de la décision de la Cour suprême dans Mangat2. La réflexion de de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), de Citoyenneté et immigration plusieurs était : quelle est la meilleure façon de se distinguer, de s’élever au-dessus des Canada et d’Immigration, Diversité et Inclusion Québec. « Le Guide a été soumis consultants ? », résume Me Langlais. à l’approbation du Bureau du syndic et de l’Inspection professionnelle. Ainsi, tous les décideurs administratifs et judiciaires ont été sollicités pour le compléter, soit Ainsi, dans un premier temps, le Comité a entamé une vaste identification et compilation en raison de leur expérience ou de leur expertise, afin que celui-ci soit un outil de des différents problèmes, difficultés et lacunes du secteur de l’immigration. Puis, dans le travail qui puisse être véritablement fonctionnel », conclut Me Langlais. même ordre d’idées, il a entrepris diverses démarches afin de connaître les attentes et les reproches envers les praticiens du domaine. Au même moment, le Barreau mettait de l’avant deux mesures, soit la création et l’implantation de 57 heures de formation inédite sur le droit de l’immigration et de la citoyenneté, et la mise en place d’un microsite L’avocat au service de l’immigration où le public peut trouver différentes informations sur la valeur ajoutée de faire affaire avec des avocats dans le cadre des procédures d’immigration. Pour sa part, l’École du Barreau a ajouté un atelier de deux heures portant sur l’immigration et destiné aux futurs avocats. Microsite sur l’immigration du Barreau du Québec Ensuite, poursuivant sa réflexion sur ce qui pourrait être amélioré, le Comité s’est inspiré du Barreau de Montréal pour sa dernière mesure. « Nous nous sommes dit qu’il serait bon d’avoir un document qui viendrait cristalliser les bonnes méthodes à privilégier en matière de droit de l’immigration et de la citoyenneté, à l’instar du Guide des meilleures pratiques du Barreau de Montréal. C’est à ce moment que nous avons commencé la rédaction du Guide. Celui-ci regroupe un florilège des mesures que nous avons mises de l’avant et des bonnes procédures que nous avons identifiées », précise le président du Comité. Que retrouve-t-on dans le Guide ? Le droit de l’immigration et de la citoyenneté étant un domaine plutôt complexe, où se côtoient procédures juridiques et administratives, le Guide a été conçu en quatre parties afin d’illustrer et d’expliquer les cas de figure les plus communs s’y retrouvant et les processus ou procédures à employer selon la situation. Étant donné que ce type de droit est appelé à se modifier et que chacun de ses dossiers comporte son propre lot de complexités, les auteurs ont privilégié la production d’un ouvrage regroupant des conseils pratiques plutôt que la rédaction d’un canevas exhaustif qui aurait inclus un volet dédié à la théorie des lois s’y rattachant. Ainsi, le document a été divisé selon les sujets suivants : le rôle et les devoirs de l’avocat, le processus d’immigration d’étranger à résident et de résident à citoyen, et finalement, le refus et les renvois. À l’intérieur de la première partie, on y aborde et décortique les thèmes des devoirs de l’avocat, de la relation avocat-client, des sources juridiques, des instances administratives et judiciaires, de l’intervention de l’avocat, des délais, de la preuve, et de l’avocat et des médias. La deuxième section se concentre davantage sur la résidence temporaire, la résidence permanente, l’immigration économique, le parrainage, les motifs humanitaires, la demande d’asile et de protection ainsi que l’examen des risques avant renvoi. Puis, en troisième partie, les auteurs ont choisi de focaliser sur les sujets de l’obtention de la citoyenneté et du passeport canadiens. Pour conclure le Guide, la quatrième section a été axée sur les possibles situations ou résultats négatifs découlant de démarches d’immigration, c’est-à-dire la détention, l’interdiction de territoire, la mesure de renvoi, la perte du statut de résident permanent et la perte de citoyenneté. L’avocat au service de l’immigration… en trois langues ! Le microsite L’avocat au service de l’immigration offre au public de très nombreux renseignements concernant les avantages de faire appel à un avocat dans le cadre de procédures d’immigration. Afin de bien servir la clientèle à laquelle il s’adresse, le microsite est accessible en français, en anglais, ainsi qu’en espagnol ! Visitez-le : immigration.barreau.qc.ca Le Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration est accessible à l’adresse : www.barreau.qc.ca/fr/publications/avocats/ guide-droit-immigration/index.html Guide des meilleures pratiques en droit de l’immigration 1Comité en droit de l’immigration et de la citoyenneté http://www.barreau.qc.ca/fr/barreau/comites/droit-immigration/ 2 Law Society of British Columbia c. Mangat, [2001] 3 R.C.S. 113, 2001 CSC 67 PAGE 24 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Cause phare Émilie Therrien, avocate La Cour de justice de l’Ontario reconnaît le droit à une famille de refuser des soins pour leur enfant Vulgarisatrice juridique etherrien@fasken.com Dans la décision Hamilton Health Sciences Corporation c. D.H.1, la Cour de justice de l’Ontario a eu à déterminer si le refus par une mère que son enfant continue des traitements de chimiothérapie constitue un droit ancestral et, par conséquent, que l’enfant n’a pas besoin de protection par les services sociaux de l’Ontario. Le 13 août 2014, J.J., une fillette de 11 ans membre de la réserve indienne des Six Nations (Six Nations of the Grand River), reçoit un diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique. Deux jours plus tard, elle entame des traitements de chimiothérapie au Hamilton Health Sciences Corporation, lesquels doivent durer 32 jours. Le 27 août 2014, D.H., la mère de J.J., indique à l’hôpital qu’elle retire son consentement à ce que sa fille poursuive les traitements de chimiothérapie et qu’elle prévoit la faire traiter au moyen de médecine « traditionnelle ». Le médecin traitant alerte alors le Brant Family and Children’s Services (BFCS) afin que J.J. soit protégée et prise en charge, et qu’elle puisse continuer ses traitements. Le médecin estime les chances de survie de J.J. à 90 % si elle continue la chimiothérapie. Le médecin traitant alerte à nouveau le BFCS lorsqu’il apprend que D.H. prévoit emmener sa fille en Floride afin que celle-ci suive des traitements de médecine « traditionnelle ». Le BFCS maintient sa position selon laquelle J.J. ne doit pas être protégée et prise en charge malgré le risque qu’elle encourt en arrêtant ses traitements et en allant en Floride. Le 17 septembre 2014, l’hôpital demande à la Cour de justice de l’Ontario de placer J.J. sous la protection du BFCS. Le juge G. B. Edward, de la Cour de justice de l’Ontario, refuse la demande de l’hôpital. Incapable de décider pour elle-même Tout d’abord, la Cour se penche sur la capacité de J.J. à prendre des décisions informées pour elle-même relativement à sa santé. L’hôpital affirme que J.J. est incapable de prendre de telles décisions et se fie entièrement à sa maman D.H. La Cour relève, notamment, que J.J. n’est pas capable de décrire ses symptômes, qu’elle ne répond pas aux questions et se tourne vers sa mère pour que celle-ci réponde à sa place. Tous les médecins ayant rencontré J.J. ont reconnu qu’elle ne prenait aucune décision par elle-même. La Cour reconnaît donc que J.J. est incapable de prendre la décision de continuer ou non son traitement de chimiothérapie. La Cour est également compétente pour entendre la demande de l’hôpital, et ce, malgré la demande du BFCS de transférer la cause devant la Commission du consentement et de la capacité. Les droits ancestraux et la protection de J.J. La Cour souligne que la question à laquelle elle doit répondre est avant tout de déterminer s’il y a des motifs raisonnables de croire que J.J. doit être protégée. Elle rappelle qu’aucune partie n’a remis en cause l’amour, la capacité et l’attention de la mère. La mère a clairement exprimé sa croyance profonde envers sa culture amérindienne et qu’elle désirait mettre fin aux traitements de chimiothérapie de sa fille afin que celle-ci suive des traitements de médecine « traditionnelle », note la Cour. La famille de J.J. est une famille traditionnelle amérindienne qui continue de pratiquer les rites et traditions propres à sa culture. En tenant compte de ce qui précède, la Cour doit donc déterminer si la décision de D.H., à titre de personne qui prend les décisions au nom de J.J., de tourner sa fille vers la médecine « traditionnelle » constitue l’exercice d’un droit ancestral qui doit être reconnu et affirmé. La Cour rappelle que les droits ancestraux sont reconnus et confirmés par la Loi constitutionnelle de 1982, mais qu’ils ne font pas partie de la Charte canadienne des droits et libertés. Étant donné la nature des droits revendiqués et les difficultés évidentes en termes de preuve, la Cour relève de l’arrêt Van der Peet que les tribunaux doivent faire preuve de souplesse dans leur appréciation de la preuve qui leur est présentée dans de tels cas. Ainsi, est-ce que la pratique de la médecine « traditionnelle » par la réserve indienne des Six Nations fait partie intégrante de sa culture actuelle et est-ce que cette pratique a débuté avant leur contact avec les Européens, se demande la Cour. Certains éléments de preuve ont été présentés devant la Cour, notamment le témoignage d’un professeur à la McPherson Indigenous Studies Research Chair de l’Université McMcaster et d’une médecin, membre de la réserve des Six Nations, qui pratique la médecine « traditionnelle » au sein de cette communauté. La Cour rappelle encore une fois que la mère de J.J. est une mère dévouée, qui a grandi dans la foi en la tradition. « This is not an eleventh hour epiphany employed to take her daughter out of the rigors of chemotherapy », soulève la Cour3. D.H. a plutôt pris une décision en tant que mère, au nom de sa fille qu’elle aime, dans le cadre d’une pratique qui est enracinée dans sa culture depuis ses débuts, souligne la Cour. La Cour conclut, après avoir analysé la preuve, que la décision de D.H. de poursuivre le traitement de sa fille au moyen de la médecine « traditionnelle » constitue l’exercice d’un droit ancestral, lequel ne fait pas partie de la Charte, mais est plutôt protégé par la Loi constitutionnelle de 1982. J.J. ne peut La reconnaissance des droits ancestraux être considérée comme devant être protégée, La Cour reprend la décision de la Cour suprême R. c. alors que sa mère a choisi d’exercer ses droits ancestraux Van der Peet2, laquelle a été rendue dans le cadre de au lieu de continuer les traitements de chimiothérapie, la reconnaissance de droits ancestraux. Ainsi, un droit écrit la Cour. ancestral doit répondre à plusieurs critères. Le droit ancestral doit être une activité, coutume ou tradition faisant partie intégrante de la culture distinctive du 1 2014 ONCJ 603 groupe autochtone visé. Cette activité devait exister avant le premier contact entre le peuple autochtone 2 [1996] 2 RCS 507 visé et les Européens, ou, du moins, être en continuité 3 http://canlii.ca/t/gf8sg (Paragraphe 80). avec les pratiques, coutumes et traditions « précontact ». LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 ÊTES-VOUS PRÊT POUR UNE VISITE D’INSPECTION COMPTABLE? L’Inspection professionnelle effectue des visites d’inspection comptable pour s’assurer de la conformité de la comptabilité des membres de l’Ordre avec le Règlement sur la comptabilité et les normes d’exercice professionnel des avocats. Pour réviser vos obligations et connaître les meilleures pratiques, le Barreau du Québec met à votre disposition des modèles, un guide, des formulaires et des formations gratuites pour vous et la personne responsable de votre comptabilité. Pour plus de renseignements, contactez L’INSPECTION PROFESSIONNELLE au 514 954-3465 ou 1 800 361-8495, poste 3465 barreau.qc.ca/fr/avocats/praticien/comptabilite/ PAGE 25 PAGE 26 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Administration publique et parapublique Des avocats au rôle méconnu (2e partie) Emmanuelle Gril Voici le deuxième portrait de la série consacrée à des avocats œuvrant dans les secteurs de l’administration publique ou parapublique. Peu connus du public, ces juristes occupent pourtant des fonctions dans des domaines aussi variés que l’aide juridique, la lutte contre la criminalité, les relations internationales et même l’espionnage ! C’est pourquoi le Comité des avocats et avocates de l’administration publique et parapublique du Barreau du Québec a mis sur pied ce projet visant à démystifier cette profession et à mieux faire connaître le travail de ces juristes. Un rôle étendu Me Joyal a une longue feuille de route à son actif. En tant qu’avocat plaideur, il a eu l’occasion au début de son emploi au ministère de la Justice de parcourir presque tous les palais de justice de la province, en plus de comparaître devant la Cour fédérale du Canada et de plaider devant la Cour suprême. Il intervient dans une grande variété de dossiers, touchant au droit civil, au droit administratif, au droit constitutionnel, à la Charte canadienne des droits et libertés, au droit commercial et au droit de l’immigration, notamment. Il agit à titre de conseiller juridique auprès du gouvernement, engage des poursuites dans les affaires relevant des lois fédérales et représente également le gouvernement du Canada devant les tribunaux. « Je suis avocat de litige, mais je n’ai qu’un seul client : le gouvernement du Canada. Et puisqu’il a plusieurs activités dans de multiples domaines, cela me permet de toucher à différents domaines du droit », précise-t-il. Trois dossiers ont marqué sa pratique de par leur importance et leur ampleur, et l’ont amené à plaider devant la Cour suprême : ceux ayant trait à la Loi réglementant les produits du tabac et à la Loi sur le tabac. « Dans ces dossiers, j’ai eu l’occasion d’œuvrer avec des e avocats issus de la pratique privée. J’aime travailler avec d’autres membres de la profession, c’est une bonne façon de développer ses connaissances, car Me Claude Joyal, c. r., Ad. E., avocat général principal pour le Procureur général du le droit évolue très vite. Le troisième Canada, mène une longue et fructueuse carrière au sein du ministère de la Justice du dossier concerne le renvoi relatif à la Loi sur l’assurance-emploi concernant le Canada depuis 1977. versement des prestations de maternité, C’est peu de temps après avoir été admis au Barreau du Québec que Me Joyal a lequel a reconnu la place des femmes été recruté en tant qu’avocat au sein du bureau régional du Québec du ministère dans le monde du travail. Aujourd’hui, les de la Justice du Canada, où il est aujourd’hui avocat général principal. « Lorsque j’ai choses sont plus complexes et les sources commencé à la section civile, nous n’étions que cinq avocats et un notaire. Aujourd’hui, de renseignement se sont multipliées, d’où l’intérêt de travailler en équipes nous sommes plus d’une centaine avec 20 notaires », souligne-t-il. multidisciplinaires », souligne Me Joyal. Attiré par le droit administratif très tôt durant ses études – il a d’ailleurs obtenu le Prix Goldenberg dans ce domaine – Me Joyal avait aussi le goût de faire du litige. Rapidement, il a voulu savoir à quoi ressemblait la pratique sur le terrain. « Dès ma deuxième année de droit à l’université, j’ai proposé à un cabinet d’avocats de travailler pour eux gratuitement à raison de deux après-midi par semaine. Me Guy Taillefer et Me Claude Taillefer ont été mes premiers mentors. Puis en troisième année, j’ai occupé un emploi d’été comme attaché judiciaire à la Cour supérieure. Enfin, j’ai travaillé en droit privé pour le cabinet De Granpré, Colas, Deschênes, avant d’être embauché au ministère de la Justice », se remémore-t-il. Photo : Courtoisie de Claude Joyal M Claude Joyal, c. r., Ad. E. Un seul client, une multitude de dossiers Me Claude Joyal, c. r., Ad. E. « D’ailleurs, je me considère comme un étudiant perpétuel, car je dois apprendre les rudiments des lois sur lesquelles je suis amené à intervenir dans le cadre de mes dossiers. Si les avocats doivent mettre constamment à jour leurs connaissances, pour ceux qui représentent le Procureur général, cela constitue un défi important », affirme Me Joyal, qui dit apprécier tout particulièrement cet aspect de sa profession. Suite page 27 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 27 Des défis multiples Des défis, sa profession n’en manque d’ailleurs pas. « Il faut sans cesse acquérir de nouveaux savoirs, j’ai l’impression de recommencer mes études constamment, dit-il. On doit aussi faire face au stress et à la pression, car les échéanciers des tribunaux ne sont pas toujours faciles à respecter. Ce n’est pas parce que l’on travaille au gouvernement que l’on dispose de ressources infinies. On doit travailler de longues heures et se montrer très disponible pour respecter ces contraintes », confie-t-il. Il concède d’ailleurs que sa profession est passionnante certes, mais aussi très prenante, et qu’il a souvent dû sacrifier sa vie personnelle et familiale à son profit. « Mais les choses ont changé. Avant, il n’était pas rare que nous commencions notre journée à 7 h pour la terminer à 19 h ou 20 h, 7 jours sur 7. Aujourd’hui, on est plus sensibles au fait que les jeunes avocats doivent concilier travail et famille. Les deux conjoints travaillent, les garderies ferment à 18 h, on est conscient du fait qu’ils doivent quitter le travail à 17 h. La solidarité est de mise entre les membres de l’équipe. Car même si notre travail est très exigeant, il est primordial de maintenir un équilibre familial et psychologique », soutient Claude Joyal. Le titre de conseiller de la reine : une reconnaissance pour services exemplaires En décembre 2013, le gouvernement du Canada a accordé à M e Claude Joyal, c. r., Ad. E., le titre de conseiller de la reine (c. r.). Auparavant appelé conseiller de Sa Majesté en loi, le titre fédéral de c. r. rend hommage à des avocats qui offrent des services exemplaires au système de justice canadien. Ainsi, le titre de conseiller de la reine est attribué à des avocats du secteur public fédéral qui font montre d’une grande compétence en plaidoirie orale et écrite, d’acuité Autre source de stress, selon lui, les dossiers où les enjeux juridiques touchent à des et de distinction dans l’élaboration des politiques juridiques, et de sagesse dans les conseils qu’ils prodiguent à la Couronne canadienne. points socialement sensibles et qui sont par le fait même très médiatisés. Ces défis ne gâchent toutefois pas le plaisir que Me Joyal éprouve à exercer sa profession. « J’aime apprendre constamment et travailler en équipe, ce que me permet mon emploi au ministère de la Justice. De plus, j’aime le droit et avoir la possibilité d’aider le tribunal à trancher les litiges. Ma tâche est extrêmement valorisante : dans le fond, elle consiste à aider les juges à rendre la meilleure décision possible », fait-il valoir. Conseils aux jeunes avocats Lorsqu’on lui demande quels conseils il donnerait à un jeune avocat qui souhaiterait s’orienter vers son domaine, Me Joyal mentionne en premier lieu qu’il ne faut pas compter ses heures et que l’on doit être prêt à se retrousser les manches et à être passionné par son travail. « Pour pratiquer le litige, il est nécessaire d’investir beaucoup de son temps personnel dans l’acquisition de connaissances », indique-t-il. Diversifier les expériences personnelles est aussi, selon lui, un incontournable. « Lorsqu’on représente le Procureur général, on est sans cesse confronté à différentes réalités et on a la chance de participer à l’évolution de la société canadienne qu’entrainent les changements législatifs. L’avocat doit être capable d’expliquer au tribunal ce qui s’est produit et comment le droit peut être compris dans un tel contexte. Le droit ne se pratique pas en silo ou dans une tour d’ivoire. Plus on a l’esprit ouvert, plus on a accumulé d’expériences et de connaissances, et plus on développe ses compétences », affirme-t-il. Le titre de c. r. est décerné à l’occasion de l’anniversaire de la signature du Statut de Westminster, qui date du 11 décembre 1931. Ce statut, qui fut ratifié par le Parlement britannique, a conféré aux membres du Commonwealth une plus grande autonomie en matière de droit et de politique étrangère. Les avocats sont nommés conseillers de la reine fédéraux par le gouverneur en conseil, sur avis conforme du ministre de la Justice aidé d’un comité consultatif du ministère de la Justice, lequel est présidé par le sous-ministre de la Justice. Ils sont choisis selon un certain nombre de critères, dont leurs états de service en tant que membres en règle d’un barreau provincial, leur contribution à l’élaboration du droit, et le leadership dont ils font preuve dans leur vie professionnelle et personnelle, permettant ainsi de rehausser l’estime dont jouit la profession juridique. Source : Ministère de la Justice du Canada À ce chapitre, Me Claude Joyal est un exemple à suivre. Avis Notice Cour du Québec Chambre criminelle et pénale Cour du Québec Criminal and Penal Division Formulaire – Demande d’enquête préliminaire Form – Request for preliminary inquiry Prenez avis qu’à compter du 1er mars 2015, toute demande d’enquête préliminaire devra se faire en utilisant le formulaire SJ-896 ou SJ-896A, disponible en version française et anglaise, sur le site Web de la Cour du Québec (http://www.tribunaux. qc.ca/c-quebec/index-cq.html) et dans l’Intranet Info Greffe. Des copies imprimées sont également disponibles. Be advised that as of March 1st, 2015, any request for preliminary inquiry shall be on the form SJ-896 or SJ-896A, available in both French and English, on the Court of Québec web site (http://www.tribunaux.qc.ca/c-quebec/index-cq.html) and in the Intranet Info Greffe. Printed forms are also available. Veuillez noter que le greffe de la Cour du Québec refusera tout autre formulaire. Please note that the office of the Registry of the Court of Québec will refuse any other form. Danielle Côté Juge en chef adjointe Chambre criminelle et pénale Danielle Côté Associate Chief Judge Criminal and Penal Division PAGE 28 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Projets de loi et comités Objet : Projet de loi C-13 — Loi modifiant le Code criminel, la Loi sur la preuve au Canada, la Loi sur la concurrence et la Loi sur l’entraide juridique en matière criminelle COMITÉ : Comité en droit criminel INTERVENTION DU BARREAU : Cette chronique, qui présente des résumés d’intervention, est préparée par le Service de recherche et de législation du Barreau du Québec. Pour consulter les versions officielles : www.barreau.qc.ca/actualites-medias/positions/index.html Le mécanisme de révision demeure le même. Le Barreau Un délai prévu à même le règlement serait souhaitable suggère de prévoir la possibilité de contester cette et le Barreau propose un délai inspiré par celui prévu ordonnance dans le district judiciaire de la résidence de la au Code des professions11. personne qui conteste. Objet : Proj et de Règl em ent s ur l es cons ul t ant s en immigration Le 20 novembre 2013, Peter MacKay a présenté à la Chambre des communes le projet de loi C-13 COMITÉ : — Loi modifiant le Code criminel, la Loi sur la preuve au Canada, la Loi sur la concurrence et la Loi sur Comité en droit de l’immigration et de la citoyenneté l’entraide juridique en matière criminelle1, qui a pour objectif de lutter contre la cybercriminalité. INTERVENTION DU BARREAU : Le projet de loi C-13 propose un nouvel article 162.1 au Code criminel2 qui érigerait en infraction le fait de diffuser dans toutes ses formes des images intimes en sachant que la personne dont on diffuse l’image intime n’y a pas consenti ou sans se soucier qu’elle y ait consenti. Le libellé de l’article emploie le terme « sciemment » qui ne traduit pas en soi une intention de nuire, de dénigrer ou de causer un tort quelconque à autrui, ce qui évite à la poursuite de faire une preuve en ce sens. Le Barreau accueille favorablement cette modification. Le Barreau émet toutefois certaines réserves face à d’autres aspects du projet de loi, notamment la modification de l’infraction de « possession de moyens per mettant d’utiliser un service d’ordinateur 3 ». Le nouveau libellé de l’article supprime la défense de « l’excuse légitime » et ne conserve que celle de la « justification légitime ». Le Barreau propose le maintien du libellé actuel puisque la Cour suprême a établi une distinction entre ces deux défenses dans l’arrêt Perka c. La Reine4. Le projet de loi modifie l’article 487.012 C.cr. afin de permettre à « tout agent de la paix ou fonctionnaire public d’ordonner à toute personne de préserver des données informatiques qui sont en sa possession ou à sa disposition au moment où l’ordre lui est donné ». Ces ordres peuvent subsister pendant une période allant jusqu’à 90 jours. Le Barreau suggère que ces délais soient réduits de façon substantielle. Par ailleurs, le Barreau rappelle que le projet de loi C-30 5 aurait assujetti les fournisseurs Internet à de possibles ordonnances de communication. Le nouveau projet de loi va beaucoup plus loin puisqu’il vise « toute personne », pouvant s’interpréter comme personne physique ou morale. Le Barreau suggère au législateur de préciser cette disposition. Le nouvel article 487.019(1) C.cr. prévoit qu’une ordonnance rendue en vertu des articles précédents « peut » être assortie de conditions, notamment pour protéger les communications avocat-client. Le Barreau rappelle que cette disposition doit être interprétée à la lumière des arrêts Lavallee 6 et Descôteaux7 de la Cour suprême, qui indiquent que le juge « doit » assortir l’ordonnance de conditions. Enfin, ce même article prévoit que les ordonnances énumérées ont effet partout au Canada. Le Barreau s’interroge sur les difficultés de contestation d’une ordonnance par les tiers situés dans une province autre que celle d’où elle émane. Le 17 septembre était publié dans la Gazette officielle du Québec un projet de règlement intitulé Règlement sur les consultants en immigration8. Ce projet de règlement vise à remplacer le règlement en vigueur depuis 20109. En ce qui concerne les condamnations, le Barreau suggère que les articles du projet de règlement soient revus afin de s’assurer que le ministre dispose des outils nécessaires afin de protéger le public. La possibilité de prononcer une suspension ou révocation provisoire ainsi que l’élargissement du champ d’application de ces dispositions, afin de les rendre similaires à l’article 59.2 du Code des professions, sont souhaitables. Finalement, le règlement prévoit une interdiction de reconnaissance pendant cinq ans pour les consultants qui ont posé certains gestes ou qui ont été l’objet de certaines décisions. Le Barreau ne comprend pas que certaines violations d’obligations soient exclues de la liste entraînant cette interdiction et invite la ministre à revoir cette exclusion. 1 L.C. 2014, c. 31. 2 L.R.C. 1985, c. C-46 (ci-après « C.cr. »). 3 Art. 342.1 (2) C.cr. Le Barreau du Québec comprend que ce projet de règlement vise à encadrer les consultants en immigration en leur imposant plus de responsabilités et en contrôlant l’accès à ce métier. Le Barreau salue l’engagement du gouvernement à protéger le public contre les consultants frauduleux et en profite pour souligner qu’il est toujours d’avis que les avocats sont très bien placés pour agir en matière d’immigration grâce à leur formation juridique. 4 [1984] 2 R.C.S. 232. 5 Loi édictant la Loi sur les enquêtes visant les communications électroniques criminelles et leur prévention et modifiant le Code criminel et d’autres lois Dépôt et première lecture à la Chambre des communes, le 14 février 2012. 6 Lavallee, Rackel & Heintz c. Canada (Procureur général), [2002] 3 R.C.S. 209, 2002 CSC 61. 7 Descôteaux c. Mierzwinski, [1982] 1 R.C.S. 860. 8 (2014) 38 G.O. II, 3377. 9 Règlement sur les consultants en immigration, RLRQ, chapitre I-0.2, r. 0.1. Le Barreau salue la présence de l’article 21, qui ajoute l’obligation pour le consultant de conserver pendant une période de cinq ans certains documents. Selon le Barreau, cette obligation risque cependant d’être d’une utilité théorique seulement puisqu’aucune mesure de contrôle n’est prévue. Le Barreau propose la mise en place d’un processus de vérification et suggère que cette obligation soit d’une durée de sept ans afin de correspondre au délai de conservation prévu en matière fiscale10. Le projet de règlement ne semble viser que les consultants qui agissent seuls. De l’avis du Barreau, il est nécessaire de prévoir de quelle façon seront traités les sociétés et les individus qui y exercent des activités de consultants en immigration. Malgré l’existence d’un organisme de réglementation au fédéral, le Barreau croit que le ministre devrait jouer un rôle indépendant et autonome dans la surveillance de cette activité. Toutes les mesures disciplinaires prises par cet organisme devraient ouvrir la porte à l’action du ministre afin de garantir la protection du public. Le Barreau trouve également à propos d’ajouter certaines dispositions au règlement afin de prévoir la diffusion des avis disciplinaires et une obligation pour le consultant d’informer le ministre de toute décision rendue à son sujet par l’organisme de réglementation fédéral. De plus, le règlement devrait prévoir un mécanisme de diffusion des mesures disciplinaires prises par le ministre, en les communiquant à différents organismes et en les publiant dans les localités où exerce le consultant. Le Barreau trouve aussi que les dispositions pénales du projet de règlement devraient être précisées. Notamment, il juge que la prescription à l’encontre de la poursuite des infractions au règlement mérite d’être éclaircie. 10 Loi de l’impôt sur le revenu, L.R.C. 1985, c. 1 (5e suppl.), art. 230 (4) (b); Règlement de l’impôt sur le revenu, C.R.C., c. 945, art. 5800; Loi sur l’administration fiscale, RLRQ, chapitre A-6.002, art. 35.1. 11 RLRQ, chapitre C-26, art. 189.0.1. Pour prendre connaissance des projets de loi et des lois et règlements, visitez les sites suivants : Assemblée nationale du Québec : www.assnat.qc.ca/ (voir rubrique travaux parlementaires) Publications du Québec : www3.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/ gazetteofficielle/loisreglements.fr.html Parlement du Canada : www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/ index.asp?Language=F Gouvernement du Canada : www.gazette.gc.ca/index-fra.html LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 29 Le Service téléphonique du logement à Laval, Joliette et Saint-Jérôme est lancé ! Trois ans après avoir mis sur pied le Service téléphonique du logement à Montréal, le Barreau du Québec a lancé le Service dans les municipalités de Laval, Joliette et Saint-Jérôme, le 7 janvier 2015. « Le Barreau du Québec est heureux d’élargir son offre de services juridiques en matière de logement, en collaboration avec la Régie du logement du Québec, déclare le bâtonnier du Québec, Me Bernard Synnott. Notre initiative fonctionne avec succès à Montréal depuis trois ans. Nous avions à cœur d’implanter le Service de façon permanente pour ensuite le déployer progressivement à l’échelle du Québec. Nous franchissons maintenant cette étape et je me réjouis que cette mesure d’accès à la justice soit désormais à la portée d’un plus grand nombre de citoyens. » Pour mieux comprendre ses droits en matière de logement Le Service permet aux citoyens des régions de Laval, Joliette et Saint-Jérôme d’utiliser une ligne téléphonique sans frais afin d’obtenir de l’information juridique auprès d’un avocat sur toute question concernant le droit du logement. Pour ce faire, les citoyens n’ont qu’à composer le 1 844 227-3790, entre 8 h 30 et 16 h 30, durant les jours ouvrables. Tant les préoccupations des locataires que les questions des propriétaires sont accueillies : • Suis-je dans l’obligation d’effectuer les travaux demandés par mon locataire ? • Puis-je entrer dans le logement de mon locataire sans préavis ? • Comment faire pour résilier mon bail ? • Puis-je contester l’augmentation de mon loyer ? • Ai-je le droit d’expulser un locataire qui endommage son logement ? Ce sont là quelques exemples des questions auxquelles répondent les avocats du Service téléphonique du logement. Après l’appel gratuit, il demeure possible de retenir le service de l’avocat, notamment pour compléter le dossier, pour obtenir de l’aide dans la rédaction de documents juridiques ou pour se faire représenter devant la Régie du logement. L’accès à la justice « Après Montréal, le Service téléphonique du logement pour les municipalités de Laval, Joliette et SaintJérôme s’ajoute à tout un éventail d’outils et de services offerts par le Barreau du Québec pour faciliter l’accès des citoyens à la justice », rappelle le bâtonnier Synnott. « En le mettant à la disposition des gens, nous avons le souci de les outiller pour mieux comprendre leurs droits et leurs obligations et pour éviter que des conflits dégénèrent. Un avocat peut faire la différence en matière de prévention de litige comme il peut être d’une aide précieuse pour faire valoir ses droits. » Le Service téléphonique du logement à Laval, Joliette et Saint-Jérôme est un projet pilote qui s’étendra sur une période de six mois. Si l’utilisation du Service s’avère concluante, il deviendra permanent dans ces régions. Le Service téléphonique de Montréal est implanté de manière permanente depuis trois ans et a enregistré près de 5 000 appels durant la dernière année. Avis aux membres Formation continue obligatoire (FCO) Fin de la troisième période de référence : 31 mars 2015 ! Si vous n’avez pas encore complété vos 30 heures FCO ou déclaré celles-ci dans votre dossier de formation Le 31 mars 2015 marquera la fin de la troisième période de référence de formation : tous les membres inscrits au Tableau de l’Ordre, à l’exception des avocats inscrits à titre d’« avocats à la retraite », devront avoir suivi 30 heures de formation reconnue au cours de la période de deux ans ayant débuté le 1er avril 2013. Le Règlement sur la formation continue obligatoire des avocats prévoit également que les membres sont tenus de remplir leur dossier de formation continue en ligne en y inscrivant leurs heures de formation, et ce, avant le 30 avril 2015. De nouvelles formations en ligne sont également proposées afin d’offrir aux avocats une occasion pratique et conviviale de remplir leur obligation de formation. On peut ainsi retrouver plus d’une trentaine de formations interactives, des conférences en ligne ainsi que l’ensemble de la programmation du Service de la formation continue en consultant le www.barreau.qc.ca/fr/avocats/formation-continue/offre Le dossier de formation continue est accessible en ligne en tout temps et il est possible de le mettre à jour au fur et à mesure que les formations sont suivies. Vous auriez avantage à profiter des prochaines semaines pour fournir tous les renseignements requis et vérifier que tout est conforme. Voici le lien vers le dossier de formation : www.barreau.qc.ca/dossier-fco Le Règlement sur la formation continue obligatoire des avocats prévoit que le membre qui n’a pas rempli son obligation de formation continue durant la période de référence recevra un avis lui donnant 90 jours pour s’y conformer. Le défaut de se conformer aux obligations de formation continue prévues au Règlement et l’omission de produire la déclaration de formation, par le biais du dossier en ligne, dans les délais prescrits peuvent mener à la radiation du Tableau de l’Ordre par le Conseil général. Le dossier de formation continue en ligne a conservé les mêmes fonctionnalités que lors de la fin de la période de référence précédente. À ce jour, plus de 18 200 membres ont déjà enregistré les renseignements dans leur dossier de formation continue. De nouvelles formations pour compléter votre obligation FCO Pour ceux et celles qui n’ont pas complété les 30 heures de formation, les Grands rendez-vous de la formation qui se tiendront les 12 et 13 février 2015, à Montréal, et les 12 et 13 mars 2015, à Québec, constituent une occasion unique de suivre 12 heures de formation en seulement deux jours, à partir d’un large éventail d’activités offertes dans divers domaines. Pour obtenir plus d’information sur cet événement ou pour réserver un passeport transférable à prix réduit, consultez le www.grandsrendezvous.qc.ca Modalités du règlement À noter que le report de six heures de formation à une période de référence subséquente, prévu au projet de Règlement sur la formation continue obligatoire des avocats, ne s’appliquera pas à l’actuelle période de référence. Si le projet est adopté, le report ne sera permis que pour les heures de formation suivies en 2015-2017. Dates à retenir 31 mars 2015 : échéance à laquelle vous devez avoir suivi 30 heures de formation. 30 avril 2015 : échéance pour inscrire à votre dossier de formation les activités reconnues auxquelles vous avez participé. PAGE 30 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Tourisme de transplantation et commerce d’organes Des questions de vie et de mort Marc-André Séguin, avocat Pour les receveurs, un nouvel organe peut faire la différence entre la vie et la mort. Tristement, c’est parfois aussi le cas des donneurs dans certaines régions du monde. Le don volontaire est actuellement le moyen légal et le plus sécuritaire pour obtenir un organe en cas de nécessité. Au Québec, en matière de dons d’organes, la demande dépasse toujours largement l’offre. Au 31 décembre 2013, Transplant Québec recensait 165 donneurs, 503 personnes transplantées et 1047 personnes en attente. Il s’agissait d’une année record, alors que l’offre était à un sommet et que le nombre de personnes en attente était à un plancher historique. Avec un record de 20 donneurs décédés par million d’habitants, 38 personnes sont néanmoins décédées dans l’attente d’un organe en 2013, en comparaison avec 69 personnes en 2012, et 59 en 2011. Une amélioration qui montre néanmoins qu’il y a encore beaucoup à faire, selon Louis Beaulieu, directeur général de Transplant Québec, l’organisation chargée de coordonner le processus de don d’organes sur le territoire québécois. « Si nous nous comparons aux États-Unis, à la France ou à l’Espagne – qui est le champion mondial du don d’organes – nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. L’année 2013 a été excellente, mais on voit qu’il y a encore un manque immense à combler. » Tourisme de transplantation Mais devant l’attente d’un organe, un danger existe. En effet, certains patients prêts à tout pour guérir se tournent vers le commerce d’organes – illégal au Canada – et tentent de se les procurer dans des juridictions qui en autorisent le commerce ou se déplacent vers des destinations dites de « tourisme de transplantation ». Transplant Québec ne dispose pas de chiffres sur ces phénomènes au Québec, mais « il est documenté à l’échelle mondiale », souligne M. Beaulieu. Or, depuis la signature de la Déclaration d’Istanbul sur le trafic d’organes et le tourisme de transplantation de 2008, plusieurs pays ont renforcé leurs lois pour lutter contre le commerce illégal d’organes. C’est notamment le cas pour Israël, les Philippines et le Pakistan. Toutefois, des études rapportent que le phénomène persiste dans certaines des juridictions signataires. Pour d’autres, le commerce est également présent à plus large échelle, notamment en Inde. C’est cependant en Chine, pays où le don d’organes est particulièrement rare, qu’on recense le phénomène à une plus large échelle. Fait d’autant plus controversé que plusieurs des recherches sur le commerce d’organes font état de « prélèvements forcés » sur des détenus, sujet hautement tabou en Chine, et que l’administration chinoise dément. Outre les pratiquants du Falun Gong, les études concluent que la pratique viserait également d’autres prisonniers de conscience, notamment de la communauté ouïgoure, tibétaine et chrétienne – bien que les prélèvements y seraient pratiqués dans une proportion significativement moindre. Les témoignages indépendants d’anciens membres du personnel médical ou de réfugiés ayant pu s’échapper de leur détention et offerts en appui aux conclusions des études sont nombreux, et font état d’un modus operandi constant : examens médicaux ciblés, malgré des séances de torture, dont un examen de la cornée sans examen de la vue, tests sanguins, évaluations, etc. « On assiste à un véritable massacre, affirme Ethan Gutmann, et les patients qui vont en Chine dans l’espoir de trouver un organe se font cacher ces faits. On leur fait rapidement comprendre qu’ils n’ont pas à poser de questions. » Les délais d’attente – parfois aussi courts que deux semaines – sont cependant si bas, et la durée de vie d’un organe – souvent moins de 48 heures – si courte, qu’il est difficile de réconcilier ces deux éléments sans qu’il existe en Chine une immense banque de « donneurs ». Comment enrayer le phénomène ? Pour Me David Matas, il ne fait aucun doute que la manière de lutter contre un tel phénomène requiert un engagement ferme sur plusieurs fronts : réduire la demande en rendant ces services plus difficiles, coordonner les efforts avec le système de santé canadien pour recenser des cas de transplantations effectués à l’étranger afin d’évaluer leur conformité, et punir les facilitateurs. « Il n’y a présentement aucune loi qui interdit les activités des courtiers d’organes au Canada, précise-t-il. Dès que j’identifie publiquement un site qui fait la promotion de vente d’organes, celui-ci a tendance à disparaître, mais en principe, ces courtiers peuvent toujours faire de la publicité ou opérer des sites Web au Canada sans qu’on puisse les en empêcher. Or, il faudrait criminaliser ceux qui s’adonnent à une telle pratique. » Une telle initiative, ajoute-t-il, pourrait également avoir une portée extraterritoriale et comporter une dimension d’immigration visant à empêcher les gens impliqués à entrer en sol canadien. Bien que des projets de loi privés aient été déposés par le passé afin de s’attaquer à cette pratique, tous sont morts au feuilleton avant qu’ils soient adoptés. Sur un autre front, il faut également continuer à jeter la lumière sur le phénomène et à isoler la Chine en matière de transplantation, précise Me Matas. « Un moyen efficace, Selon Ethan Gutmann, journaliste d’enquête et auteur du livre The Slaughter qui traite qui est déjà mis en œuvre, vise à boycotter les conférences internationales chinoises en de la question des prélèvements d’organes forcés en Chine, il ne fait « aucun doute » matière de transplantations, et à refuser la publication d’ouvrages académiques écrits que la pratique a toujours lieu, quoique « probablement à une plus petite échelle par des spécialistes des transplantations en Chine. » aujourd’hui », selon plusieurs témoignages recueillis dans le cadre de ses recherches. Des conclusions qui contredisent la version officielle chinoise selon laquelle une telle Pour Louis Beaulieu, la solution réside dans la mise sur pied et le maintien d’un système efficace pour gérer les dons d’organes. « La meilleure solution, c’est de contrer l’intérêt, pratique n’a plus lieu, version démentie par plusieurs chercheurs. explique-t-il. Il faut améliorer nos performances au Canada. Il y a des efforts pour Le journaliste constate une évolution d’autant plus « préoccupante » dans ce pays, alors s’améliorer dans chaque juridiction, y compris chez nous, mais il faut ensuite améliorer la que de nombreux témoignages font état de prélèvements d’organes effectués sur des formation. Et au moment de l’intégration du personnel, il faut s’assurer que l’ensemble prisonniers politiques, généralement pratiquants du Falun Gong. « Alors qu’initialement du personnel médical reçoit des formations de base en don d’organes, notamment pour les prélèvements d’organes en Chine provenaient surtout de prisonniers condamnés à éviter des pertes. » mort, comme dans les années 1970 et 1980, les pratiquants du Falun Gong constituent depuis 1999 la principale source d’organes en Chine », affirme M. Gutmann. Entre L’information et la sensibilisation demeurent essentielles. « Il faut se scandaliser de ce les années 2000 et 2008, soit à l’apogée du phénomène, ce dernier estime à 65 000 qui se fait en Chine et ailleurs, mais on doit aussi se préoccuper des dons d’organes le nombre de pratiquants du Falun Gong morts en détention suite au prélèvement chez nous. Il faut se rappeler à quel point c’est important, et que cela peut nous affecter. Un homme dans la quarantaine a sept fois plus de probabilités d’avoir besoin d’un de leurs organes. organe que d’être donneur. Pour une femme, c’est quatre fois plus de probabilités », Des conclusions qui recoupent également celles d’un rapport préparé en 2006 par précise M. Beaulieu. l’avocat canadien des droits de l’Homme, Me David Matas, ainsi que Me David Kilgour, ancien secrétaire d’État canadien. « Depuis 1999, le gouvernement chinois et ses Enfin, selon Me Matas, « les marchés véritablement payants pour la Chine demeurent organismes dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les hôpitaux, Taiwan, la Corée du Sud, la Malaisie, l’Indonésie, le Japon et même le marché intérieur mais également dans les centres de détention et les “tribunaux du peuple”, ont mis à de la Chine, bien que moins payant, les prix des organes étant plus bas pour les clients mort un nombre indéfini de prisonniers de conscience du Falun Gong. Leurs organes locaux. Sans un changement majeur dans ces pays, il est difficile de concevoir que ces vitaux, notamment le cœur, le foie, les reins et les cornées étaient prélevés sans leur pratiques cessent de sitôt ». consentement et vendus à prix très élevés, parfois à des étrangers qui normalement doivent attendre longtemps des donneurs volontaires dans leur pays d’origine », concluait le rapport. En 2009, David Matas et David Kilgour ont reçu pour leurs travaux le Prix des droits de l’Homme de la Société internationale pour les droits de l’Homme. Et si le commerce était « abattoir » ? LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 31 8e Gala Les leaders de demain Les lauréats L’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) a annoncé, en novembre dernier, les noms des sept lauréats au titre Avocat AJBM de l’année 2014 lors de la 8e édition du Gala AJBM Les leaders de demain, animé par Me Joséane Chrétien, présidente 2010-2011 de l’Association. Ces derniers ont eu la difficile tâche d’élire un lauréat pour chacune des catégories. Les jeunes avocats montréalais suivants se sont démarqués dans leur domaine de droit respectif par l’excellence de leur dossier, leur implication sociale, leurs réalisations personnelles et professionnelles, ainsi que leur vision et leur perspective. Il s’agit de : Me Luana Ann Church (pratique en contentieux/juriste de l’État) Me Maude Pagé-Arpin (droit criminel et pénal) Me Brigitte Karib (droit familial) Me Ma’n Hilmi Zawati (carrière alternative) Photo : Gracieuseté AJBM Me Marjolaine Olwell (pro bono/implication sociale) Me Anthony Arquin (droit corporatif) Me Cristina Birks (litige civil et commercial) Cette année, près de 70 avocats ont soumis d’excellents dossiers de candidature qui ont d’abord été révisés par un Comité de présélection formé des membres de la communauté juridique suivants : André Perreault, juge en chef adjoint de la Cour du Québec De gauche à droite : Mes Anthony Arquin, Marjolaine Olwell, Ma’n Hilmi Zawati, Luana Ann Church, Maude Pagé-Arpin, Cristina Birks et Brigitte Karib Sophie Bourque, juge à la Cour supérieure du Québec Martine Tremblay, juge à la Cour du Québec Me Lise Tremblay, directrice générale du Barreau du Québec Me Doris Larrivée, directrice générale du Barreau de Montréal Me Nancy Leggett-Bachand, directrice générale de Pro Bono Québec Me Nathalie Roy, directrice générale d’Éducaloi Me Mathieu Piché-Messier Me Fred Headon Une soirée empreinte d’excellence ! Le Gala est une soirée visant à faire rayonner les membres de la relève juridique, tout en les encourageant à se dépasser quant à leurs réalisations professionnelles et personnelles, et leur implication sociale. L’AJBM est fière de perpétuer cette tradition. Cette 8e édition a accueilli plus de 250 personnes. Association du Jeune Barreau de Montréal Me Alain Roy Pour le choix ultime des lauréats, l’AJBM a fait appel à son Conseil des gouverneurs formé des personnalités juridiques suivantes : Élizabeth Corte, juge en chef de la Cour du Québec Morton S. Minc, juge-président de la Cour municipale de Montréal L’AJBM, fondée en 1898, représente plus de 4500 avocat(e)s de dix ans et moins de pratique inscrits à la section de Montréal. Ces jeunes avocats œuvrent dans tous les domaines du droit où ils font leur marque sur le plan professionnel. Ils sont la relève de la profession à l’échelle nationale ou internationale. Ils forment un groupe influent, engagé dans la communauté, et sont appelés à devenir des chefs de file dans toutes les sphères de la société. Me Greg Moore, bâtonnier du Barreau de Montréal Me Antoine Leduc, président de l’Association du Barreau canadien, division Québec Me Daniel Jutras, doyen de la Faculté de droit de l’Université McGill Me Benoit Moore, doyen de la Faculté de droit de l’Université de Montréal Me Nancy Cleman, présidente de l’Association de droit Lord Reading Me Caroline Ferland, présidente et chef de la direction d’Imperial Tobacco Canada Rendements au 31 décembre 2014 Fonds 3 ans 5 ans 10 ans Actions 7,84 % 14,63 % 9,07 % 7,53 % Équilibré 9,08 % 11,03 % 8,03 % 6,01 % 5,74 % 3,99 % 4,14 % Obligations 1 an du barreau du québec 2,50 % Un placement dans l’OPC peut donner lieu à des courtages, des commissions de suivi, des frais de gestion et autres frais. Veuillez lire le prospectus avant de faire un placement. Chaque taux de rendement indiqué est un taux de rendement total composé annuel historique qui tient compte des fluctuations de la valeur des parts et du réinvestissement de toutes les distributions et qui ne tient pas compte des commissions d’achat et de rachat, des frais de placement ni des frais optionnels ou de l’impôt sur le revenu payables par un porteur, qui auraient pour effet de réduire le rendement. Les OPC ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement dans l’avenir. Pour nous rejoindre 514 954 -3491 1 800 361-8495 poste 3491 www.csbq.ca/fonds Renseignements : Marie-Noël Bouchard, mnbouchard@ajbm.qc.ca, 514 954.3400 poste 3636 Coordonnatrice aux communications et au financement www.ajbm.qc.ca PAGE 32 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Bas prix garantis ? Marc-André Séguin, avocat Un nouveau projet de loi promet de lutter contre la différence des prix entre le Canada et les États-Unis. Mais pour certaines critiques, l’aubaine risque de n’être que politique. « La différence inexpliquée de prix entre le Canada et les États-Unis pour un même produit est frustrante, dénonçait en décembre dernier le ministre de l’Industrie, James Moore. C’est une discrimination basée sur la géographie. C’est pratiquement une façon d’arnaquer les consommateurs. » Depuis un magasin de jouets où il annonçait le dépôt d’un projet de loi désigné pour lutter contre les différences de prix entre les marchés canadien et américain, le ministre conservateur a poursuivi en donnant plusieurs exemples de produits de consommation qui souvent font l’objet de prix nettement plus élevés lorsque comparés à des produits similaires vendus sur les étalages du pays de l’Oncle Sam : shampooings, téléviseurs, souliers de course... Le prix de certains de ces produits double de ce côté-ci de la frontière, faisait-on remarquer. En effet, certaines études tendent à montrer que les prix des biens vendus au Canada sont généralement de 10 % à 25 % plus élevés qu’aux États-Unis. Pour certains produits, notamment certains comprimés d’aspirine, le prix au Canada est 50 % plus élevé sans nécessairement qu’on en connaisse les raisons. D’où l’idée du projet de loi C-49, déposé à Ottawa, et qui viendra modifier la Loi sur la concurrence afin d’autoriser le Bureau de la concurrence à mener des enquêtes visant à déterminer les raisons pour lesquelles le prix de vente d’un produit ou d’une catégorie de produits est plus élevé au Canada qu’aux États-Unis. Déterminer qu’un produit est vendu trop cher, malgré des variables comme le taux de change, les tarifs douaniers, les coûts de transport et la différence entre les règles commerciales posera un défi de taille pour le Bureau de la concurrence, soulevait le journal. C’est sans compter la fluctuation constante des prix, ainsi que les soldes, promotions, coupons-rabais et autres outils qui peuvent altérer les prix de vente. Il en va de même pour la distinction à faire entre un prix exigé et un prix recommandé aux commerçants par le fournisseur ou le grossiste. Ou encore les différences de prix entre magasins rivaux, ainsi qu’entre les succursales et leurs sites Web de vente en ligne, qui n’affichent pas toujours les mêmes prix de vente. « La question est complexe. Le temps nous dira s’il s’agit d’une bonne initiative, croit Me Lisanne Blanchette d’Option consommateurs. Mais, effectivement, ce sera un défi de déterminer ce qui constitue un ‘bon prix’. » D’un point de vue général, elle affirme qu’Option consommateurs voit la démarche mise en œuvre par Ottawa d’un bon œil. « Le bémol que j’apporterais, c’est qu’on ne sait pas encore comment les mesures seront, ou pourront être mises en œuvre, souligne-t-elle. Il est trop tôt pour savoir si ce sera efficace. » Me Blanchette croit néanmoins que le fait de faire circuler de l’information sur les commerçants s’adonnant à un gonflement des prix exercera en effet des pressions sur le marché qui ultimement devraient servir les intérêts des consommateurs. « C’est d’abord et avant tout une démarche d’éducation, explique-t-elle. Les gens se trouveront mieux outillés pour prendre des décisions. Mais une réelle démarche Le Bureau de la concurrence pourra également obtenir une ordonnance judiciaire efficace serait aussi d’identifier les commerçants qui ont une politique de prix qui soit à enjoignant à une personne de lui fournir des renseignements, pertinents pour une l’avantage des consommateurs. Si nous renforçons un message positif, les commerçants enquête, qu’une affiliée de la personne détient vraisemblablement. Enfin, il modifie la pourraient être encouragés à appartenir au groupe ayant la meilleure image et chercher Loi pour rendre la notion d’affiliation applicable à un plus grand éventail d’organisations à en tirer profit. » Elle ajoute que les groupes de défense des consommateurs cherchent d’affaires. précisément à combler ce vide. « La Loi ne peut pas faire cela, mais nous allons chercher à travailler pour encourager les comportements positifs plutôt que de miser strictement Essentiellement, le projet de loi permettra aux enquêteurs du Bureau de la concurrence sur la dénonciation des comportements négatifs. » de forcer des dirigeants d’entreprises à témoigner pour répondre de leur politique de fixation des prix et de leur offrir des pouvoirs d’enquête élargis. La Loi exigera aussi que Mais des doutes persistent. Nombre d’analyses effectuées par des cabinets privés le Bureau rende publics les rapports qu’il prépare relativement aux enquêtes complétées, font état d’inquiétudes quant à la manière avec laquelle le Bureau de la concurrence le tout dans l’optique, selon le ministre, d’informer les consommateurs afin de leur traitera des informations qu’il forcera les entreprises à lui fournir. Étant donné que permettre de faire des achats éclairés. Un objectif de la Loi sera également d’exercer certaines informations pourraient être confidentielles ou refléter des préoccupations une pression à la baisse sur les prix, au fur et à mesure que le Bureau de la concurrence stratégiques des entreprises, des critiques s’interrogent quant à la manière dont on fera se penchera sur certains produits et commerçants. usage de ces informations, notamment dans la préparation des rapports publics émis par le Bureau de la concurrence. Le fait qu’on ne définisse pas non plus les notions Il est cependant à noter que le projet de loi ne prévoit l’allocation d’aucun budget de « prix de vente » ou de « produit semblable », termes pourtant essentiels employés supplémentaire au Bureau de la concurrence afin que celui-ci puisse accomplir ce dans le projet de loi, laisse croire à une certaine ambiguïté dans le mandat de recherche mandat additionnel. du Bureau. Les changements apportés à la Loi donneront au Bureau des moyens d’enquêtes plus musclés, dont le pouvoir d’enjoindre à une personne ou une entreprise se trouvant à l’étranger de comparaître, de produire des documents ou de préparer une déclaration écrite afin de fournir des renseignements au Bureau de la concurrence. Enfin, l’ironie demeure qu’un des facteurs dans les différences de prix est parfois le gouvernement lui-même. Par exemple, l’une des hausses de prix récemment constatées Difficile toutefois de déterminer si la nouvelle législation apportera les résultats escomptés. au Canada est directement liée à une mesure du gouvernement fédéral qui se trouve Déjà, certaines critiques jugent la mesure strictement « cosmétique », étant donné dans le budget de 2013. La politique, entrée en vigueur le 1 er janvier dernier, que la démarche prévue dans le projet de loi ne contient aucune mesure répressive. a pour objectif d’augmenter les revenus de l’État de 300 à 350 millions de dollars en En effet, seule la publication d’un rapport d’enquête est prévue par le projet de loi C-49. augmentant les tarifs douaniers sur des articles en provenance de 72 pays, dont la Chine, le Brésil et la Corée. La mesure touchera environ un millier de catégories La démarche peut également paraître « cynique », notait le Globe and Mail en de produits différentes, dont certaines visées par le gouvernement au moment éditorial au lendemain de l’annonce, car plusieurs facteurs légitimes peuvent de l’annonce, allant des bicyclettes aux ventilateurs de table. expliquer une différence entre les prix de part et d’autre de la frontière, et ceux-ci font souvent partie d’un ensemble complexe et hautement lié à un contexte donné. « Le temps nous dira » LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Juricarrière FÉVRIER 2015 PAGE 33 PAGE 34 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Avis de rAdiAtion dossier n : 06-12-02753 o Avis est par les présentes donné que Me Paula sauveur (no de membre : 257874-3), ayant exercé la profession d’avocate dans le district de Montréal, a été déclarée coupable le 7 février 2014, par le Conseil de discipline du Barreau du Québec, d’infractions commises à Montréal et/ou Ottawa entre le ou vers le 30 octobre 2012 et jusqu’à ce jour, à savoir : Chef no 6 A refusé ou négligé de se présenter au Bureau du syndic du Barreau du Québec, et ce, malgré l’avis de convocation qui lui avait été signifié personnellement par huissier le 13 octobre 2012, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.02.01 q) du Code de déontologie des avocats; Chef no 7 Chef n 8 o Chef no 10 Avis de rAdiAtion Avis est par les présentes donné que le Comité exécutif du Barreau du Québec, à sa séance du 20 novembre 2014, a, en vertu du devoir lui étant imposé par l’article 85.3 du Code des professions, prononcé la radiation des membres ayant fait défaut d’avoir effectué le paiement de cotisations dans le délai imparti. Le Comité exécutif du Barreau du Québec a prononcé la radiation des personnes suivantes : M. Philippe Montel, à la retraite 166171-0 Bedford M. Marc Leduc 204090-5 outaouais A fait défaut de donner suite à la demande de communication que lui adressait un syndic adjoint, par courriel daté du 30 octobre 2012, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.03.02 du Code de déontologie des avocats; M. Michel e. Paquin 182486-4 Laurentides / Lanaudière M. Pierre J. Morin 193860-6 Montréal M. Marcello Barsalou 301984-5 Montréal A fait défaut de donner suite à la demande d’explications et précisions que lui adressait un syndic adjoint, par courriel daté du 8 novembre 2012, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.03.02 du Code de déontologie des avocats; M Karl Bissonnette* 310168-1 Montréal M. Ahmed tidiane Ba 311433-3 Montréal M. Pierre Boulanger 174055-5 Québec A refusé ou négligé de répondre aux questions d’un inspecteurenquêteur du Bureau du syndic, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.03.02 du Code de déontologie des avocats; M david Quimper* 291727-1 Longueuil e e Le 7 novembre 2014, le Conseil de discipline imposait à Me Paula sauveur une radiation du Tableau de l’Ordre pour une période de quatorze (14) jours sur les chefs 6, 7, 8 et 10 de la plainte, ces périodes de radiation devant être purgées concurremment. Ces sanctions imposées par le Conseil de discipline étant exécutoires à l’expiration des délais d’appel, selon l’article 158 du Code des professions, Me Paula sauveur a été radiée du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec pour une période de quatorze (14) jours à compter du 20 décembre 2014. Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de la Loi sur le Barreau et des articles 156 alinéa 5 et 180 du Code des professions. Montréal, le 13 janvier 2015 Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale * Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est maintenant membre en règle du Barreau du Québec. veuillez communiquer avec le tableau de l’ordre du Barreau du Québec (Montréal : 514-954-3411; extérieur: 1 800 361-8495, poste 3411) afin de vérifier si la personne dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque a régularisé sa situation depuis le 13 janvier 2015. Montréal, le 12 janvier 2015 Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale PR00998 PR00996 Avis de rAdiAtion AVIS DE SUSPENSION ET DE LIMITATION AVIS est par la présente donné que Me Claude Desbiens (no. de membre : 183224-7), ayant exercé la profession d’avocat dans le district judiciaire du Saguenay–Lac-St-Jean, a vu son droit d’exercer des activités professionnelles suspendu et limité par le Comité exécutif du Barreau du Québec, lors de sa séance du 20 novembre 2014, en vertu de l’article 55.1 du Code des professions. Cette décision du Comité exécutif fait suite à la décision rendue le 19 juillet 2013 par la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, qui concluait à la culpabilité de Me Claude Desbiens (183224-7) à l’égard de deux (2) chefs d’accusation d’infractions criminelles portées contre lui dans un contexte de gestes à connotation sexuelle sur un enfant de moins de quatorze (14) ans. Cette décision du Comité exécutif étant exécutoire nonobstant appel en vertu de l’article 182.3 du Code des professions, le droit d’exercer la profession d’avocat de Me Claude Desbiens (183224-7) est : SUSPENDU à compter du 20 novembre 2014, soit de la date de la décision rendue sur le banc, et ce, jusqu’au 15 janvier 2015 inclusivement; LIMITÉ à compter du 16 janvier 2015, de la façon suivante : • Interdiction de pratiquer en droit de la famille; • Interdiction de pratiquer en droit de la jeunesse; • Interdiction de représenter un ou des mineurs; • Interdiction de pratiquer en pratique privée solo ou pratique privée seul; • Interdiction de faire toutes formes de représentations devant tout tribunal de droit commun, statutaire ou administratif, ce qui inclut la Cour du Québec et la Cour supérieure. Le présent avis est donné en vertu de l’article 182.9 du Code des professions. dossier no : 06-14-02869 Avis est par les présentes donné que M. Michel Grenier (no de membre : 194896-2), ayant exercé la profession d’avocat dans les districts judiciaires de Québec, de Trois-Rivières, de Saint-Hyacinthe et d’Abitibi, a été déclaré coupable le 11 septembre 2014, par le Conseil de discipline du Barreau du Québec, d’infractions commises à Québec, entre le ou vers le 7 septembre 2011 et le 22 mai 2014, à savoir : Chef no 1 A fait défaut de déposer dans son compte en fidéicommis d’avocat, une somme de 1 000,00 $ qui lui avait été confiée à titre d’avance d’honoraires et de déboursés par son client, contrevenant ainsi à l’article 50 du Règlement sur la comptabilité et les normes d’exercice professionnel des avocats; Chef no 2 S’est approprié une somme de 2 243,31 $ que lui avait confiée son client à titre d’avance d’honoraires et de déboursés, contrevenant ainsi à l’article 59.2 du Code des professions. Le 21 novembre 2014, le Conseil de discipline imposait à M. Michel Grenier une radiation du Tableau de l’Ordre pour une période d’un (1) mois sur chacun des chefs de la plainte, ces périodes de radiation devant être purgées concurremment. Quant au chef 2, cette sanction imposée par le Conseil de discipline étant exécutoire dès le jour de sa signification à l’intimé, selon l’article 158 du Code des professions, M. Michel Grenier est radié du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec pour une période d’un (1) mois à compter du 9 décembre 2014. Quant au chef 1, M. Michel Grenier renonçait à son délai d’appel en date du 19 décembre 2014, il est donc radié du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec pour une période d’un (1) mois à compter du 19 décembre 2014. Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de la Loi sur le Barreau et des articles 156 alinéa 5 et 180 du Code des professions. Montréal, le 13 janvier 2015 Montréal, le 12 janvier 2015 Lise Tremblay, LL.B., MBA Directrice générale Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale PR01003 PR00997 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 PAGE 35 Avis de rAdiAtion Avis de rAdiAtion dossier no : 06-11-02678 dossiers nos : 06-13-02801 et 06-14-02857 Avis est par les présentes donné que M. sylvain dubois (no de membre : 186427-1), ayant exercé la profession d’avocat dans le district de Laval, a été déclaré coupable le 1er mars 2012, par le Conseil de discipline du Barreau du Québec, d’infractions commises à Laval et à Montréal entre le ou vers le mois de février 2007 et le ou vers le mois de février 2011, à savoir : Avis est par les présentes donné que M. Ali Gholampour (no de membre : 204262-2), ayant exercé la profession d’avocat dans le district de Montréal, a été déclaré coupable le 22 octobre 2013 dans le dossier no 06-13-02801 et le 2 juin 2014 dans le dossier no 06-14-02857, par le Conseil de discipline du Barreau du Québec, d’infractions commises à Montréal entre le ou vers le 6 novembre 2007 jusqu’à ce jour, à savoir : Chefs nos 1 et 2 A fait preuve de négligence dans l’exécution du mandat que lui avait confié son client en faisant défaut de poser les actes et/ou de déposer les procédures nécessaires afin que la cause d’action soit inscrite pour enquête et audition au mérite et afin d’éviter qu’un jugement par défaut ne soit rendu contre son client quant à la demande reconventionnelle, contrevenant ainsi à l’article 3.03.01 du Code de déontologie des avocats; Chef no 4 Chef no 5 A fait défaut de se présenter ou de se faire représenter alors que sa présence était requise devant la Cour du Québec dans un dossier dans lequel il occupait, contrevenant ainsi à l’article 2.07 du Code de déontologie des avocats; A agi et/ou s’est présenté comme étant l’avocat d’une cliente, dans le cadre d’une requête dans un dossier de la Cour du Québec, alors qu’il ne détenait aucun mandat de ladite cliente, contrevenant ainsi à l’article 59.2 du Code des professions. Le 11 septembre 2012, le Conseil de discipline imposait à M. sylvain dubois une radiation du Tableau de l’Ordre pour une période de deux (2) mois sur les chefs 1 et 2 et une période de radiation de quinze (15) jours sur les chefs 4 et 5 de la plainte, ces périodes devant être purgées concurremment. Le 22 octobre 2012, le Tribunal des professions était saisi d’un appel de l’intimé. En date du 28 février 2014, ledit tribunal rendait son jugement et rejetait l’appel, confirmant ainsi les sanctions imposées par le Conseil de discipline. Plainte no 06-13-02801 Chef no 1 Plainte no 06-14-02857 Chef no 2 Le 4 décembre 2014, la Cour supérieure rejetait la requête en révision judiciaire du jugement du Tribunal des professions du 28 février 2014. En conséquence, M. sylvain dubois a été radié du 4 décembre 2014 au 13 janvier 2015 inclusivement du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec, tenant compte ainsi des vingt-deux (22) jours déjà purgés du 6 au 27 mars 2014 inclusivement. Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de la Loi sur le Barreau et des articles 156 alinéa 5 et 180 du Code des professions. Montréal, le 13 janvier 2015 Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale PR01000 S’est approprié la somme de 2 000 $ qui lui avait été remise par ses clients, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 du Code des professions. Le 3 octobre 2014, le Conseil de discipline imposait à M. Ali Gholampour une radiation du Tableau de l’Ordre pour une période d’un (1) an sur le chef 1 de la plainte no 06-13-02801 et une période de radiation de trois (3) mois sur le chef 2 de la plainte no 06-14-02857, ces périodes de radiation devant être purgées concurremment. Ces sanctions imposées par le Conseil de discipline étant exécutoires dès le jour de leurs significations à l’intimé, selon l’article 158 du Code des professions, M. Ali Gholampour est radié du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec pour une période d’un (1) an à compter du 6 octobre 2014. Les 5 et 10 novembre 2014, le Tribunal des professions était saisi d’un appel de l’intimé accompagné de deux requêtes pour ordonnance de sursis. En date du 6 janvier 2015, ledit tribunal rejetait les requêtes en ordonnance de sursis. Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de la Loi sur le Barreau et de l’article 180 du Code des professions. Le jugement du Tribunal des professions étant final et sans appel, et exécutoire dès sa signification à l’intimé selon l’article 177 du Code des professions, M. sylvain dubois a été radié du Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec pour une période de deux (2) mois à compter du 6 mars 2014. Le 26 mars 2014, la Cour supérieure était saisie d’une requête en révision judiciaire et en demande de sursis de l’exécution de la radiation. Le 28 mars 2014, la Cour accordait le sursis et suspendait l’exécution du jugement du 28 février 2014 jusqu’à ce qu’une décision soit rendue sur le fond. En conséquence, M. sylvain dubois a été réinscrit au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec à compter du 28 mars 2014. S’est approprié la somme ou une partie de la somme de 15 000 $ qui lui avait été remise pour et à l’acquit de sa cliente, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 du Code des professions. Montréal, le 15 janvier 2015 Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale PR01001 PAGE 36 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC TAUX D’INTÉRÊT Article 28 de la Loi sur l’administration fiscale (RLRQ, c. A-6.002) RÉFÉRENCE TAUX (1998), G.O. I, 51, 1411 (1999), G.O. I, 12, 274 (1999), G.O. I, 26, 683 (1999), G.O. I, 39, 987 (1999), G.O. I, 52, 1295 (2000), G.O. I, 12, 291 (2000), G.O. I, 25, 659 (2000), G.O. I, 38, 954 (2000), G.O. I, 52, 1276 (2001), G.O. I, 13, 374 (2001), G.O. I, 26, 787 (2001), G.O. I, 39,1069 (2001), G.O. I, 52, 1450 (2002), G.O. I, 13, 382 (2002), G.O. I, 25, 760 (2002), G.O. I, 39, 1139 (2002), G.O. I, 52, 1492 (2003), G.O. I, 13, 345 (2003), G.O. I, 26, 706 (2003), G.O. I, 39, 1027 (2003), G.O. l, 52, 1320 (2004), G.O. I, 13, 314 (2004), G.O. I, 26, 634 (2004), G.O. I, 39, 961 (2004), G.O. I, 53, 1322 (2005), G.O. I, 12, 287 (2005), G.O. I, 25, 594 (2005), G.O. I, 38, 834 (2005), G.O. I, 52, 1113 (2006), G.O. I, 12, 311 (2006), G.O. I, 26, 736 (2006), G.O. I, 39, 1041 (2006), G.O. I, 51, 1342 (2007), G.O. I, 12, 303 (2007), G.O. I, 25, 583 (2007), G.O. I, 38, 854 (2007), G.O. I, 51, 1130 (2008), G.O. I, 12, 241 (2008), G.O. I, 25, 533 (2008), G.O. I, 38, 792 (2009), G.O. I, 51, 1083 (2009), G.O. I, 11, 322 (2009), G.O. I, 24, 622 (2009), G.O. I, 37, 877 (2010), G.O. I, 50, 1181 (2010), G.O. I, 11, 315 (2010), G.O. I, 24, 672 (2010), G.O. I, 38, 1054 (2010), G.O. I, 51, 1473 (2011), G.O. I, 11, 327 (2011), G.O. I, 25, 728 (2011), G.O. I, 38, 1021 (2012), G.O. I, 51, 1389 (2012), G. O. I, 12, 400 (2012), G. O. I, 25, 836 (2012), G. O. I, 38, 1114 (2012), G. O. I, 51, 1527 (2013), G.O. I, 12, 412 (2013), G.O. I, 25, 725 (2013), G.O. I, 38, 1075 (2014), G.O. I, 52, 1383 (2014), G.O. I, 12, 357 (2014), G. O. 1, 25, 653 (2014), G.O. I, 25, 959 (2014), G.O. I, 51, 1261 10 10 9 9 9 10 10 10 10 10 10 9 8 7 7 7 7 7 8 8 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 9 9 9 9 9 9 9 9 8 8 7 6 5 5 5 5 5 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 FÉVRIER 2015 PAGE 37 Journal du Barreau févriier 2015 DATE DE MISE EN VIGUEUR % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le 1er janvier 1999 1er avril 1999 1er juillet 1999 1er octobre 1999 1er janvier 2000 1er avril 2000 1er juillet 2000 1er octobre 2000 1er janvier 2001 1er avril 2001 1er juillet 2001 1er octobre 2001 1er janvier 2002 1er avril 2002 1er juillet 2002 1er octobre 2002 1er janvier 2003 1er avril 2003 1er juillet 2003 1er octobre 2003 1er janvier 2004 1er avril 2004 1er juillet 2004 1er octobre 2004 1er janvier 2005 1er avril 2005 1er juillet 2005 1er octobre 2005 1er janvier 2006 1er avril 2006 1er juillet 2006 1er octobre 2006 1er janvier 2007 1er avril 2007 1er juillet 2007 1er octobre 2007 1er janvier 2008 1er avril 2008 1er juillet 2008 1er octobre 2008 1er janvier 2009 1er avril 2009 1er juillet 2009 1er octobre 2009 1er janvier 2010 1er avril 2010 1er juillet 2010 1er octobre 2010 1er janvier 2011 1er avril 2011 1er juillet 2011 1er octobre 2011 1er janvier 2012 1er avril 2012 1er juillet 2012 1er octobre 2012 1er janvier 2013 1er avril 2013 1er juillet 2013 1er octobre 2013 1er janvier 2014 1er avril 2014 1er juillet 2014 1er octobre 2014 1er janvier 2015 Rédactrice en chef Martine Boivin Mise en page Toucan Services Marketing 450 724-1483 Rédacteurs et collaborateurs Mélanie Beaudoin, Emmanuelle Gril, Me Jean-Claude Hébert, Ad. E., Johanne Landry, Sylvain Légaré, Nicolas Le Grand Alary, Julie Perreault, Philippe Samson, Me Marc-André Séguin, Me Émilie Therrien Révision linguistique et correction d’épreuves Louise-Hélène Tremblay Geneviève Morin Le Journal de la communauté juridique est publié par : Barreau du Québec Maison du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 514 954-3400 ou 1 800 361-8495 journaldubarreau@barreau.qc.ca Directrice des communications France Bonneau CONCEPTION DE LA GRILLE GRAPHIQUE Impression Imprimerie Hebdo-Litho 514 955-5959 Publicité REP Communication Télécopieur : 514 769-9490 Directrice Ghislaine Brunet — gbrunet@repcom.ca 514 762-1667, poste 231 R eprésentante Lise Flamand — lflamand@repcom.ca 514 762-1667, poste 235 Offres d’emploi – JuriCarrière Marie St-Hilaire — msthilaire@barreau.qc.ca 514 954-3400, poste 3237 1 800 361-8495, poste 3237 Tirage : 31 000 exemplaires Le Journal du Barreau est publié 10 fois par an. Publipostage auprès des quelque 25 000 membres du Barreau du Québec et autres représentants de la communauté juridique (magistrats, juristes, professeurs de droit, chercheurs, etc.). Quatuor Communication 514 939-9984 / quatuor.ca Afin d’assurer la protection du public, le Barreau du Québec surveille l’exercice de la profession, fait la promotion de la primauté du droit, valorise la profession et soutient les membres dans l’exercice du droit. Les articles n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Le Journal du Barreau ne peut être tenu responsable des variations de couleur des publicités. Ces variations incluent ce qu’on nomme « hors registre ». Il ne peut non plus être tenu responsable de la véracité du contenu des publicités. Toute reproduction des textes, des photos et illustrations est interdite à moins d’autorisation de la rédaction en chef du Journal du Barreau ainsi que de l’auteur du texte ou du photographe ou de l’illustrateur. La forme masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête, aussi bien les femmes que les hommes. recyclable Changement d’adresse Pour les avocats Vous devez faire parvenir vos nouvelles coordonnées par courriel au Tableau de l’Ordre : tableau@barreau.qc.ca. Les modifications seront alors automatiquement faites pour le Journal du Barreau. Pour les autres lecteurs Vous devez transmettre un courriel à : journaldubarreau@barreau.qc.ca en indiquant votre ancienne et nouvelle adresse ainsi que le numéro d’abonné figurant sur l’étiquette d’envoi du Journal. ISSN 0833-921X Le Journal du Barreau (imprimé) ISSN 1913-1879 Le Journal du Barreau (site Web) Poste publication canadienne : 40013642 Retour Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Journal du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 www.barreau.qc.ca/journal PAGE 38 FÉVRIER 2015 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Petites annonces LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FÉVRIER 2015 En quête d’aide à la pratique ? Nos trousses peuvent vous aider ! Les trousses contiennent des modèles, des guides, des formulaires, des vidéos, des feuilles de contrôle, des aide-mémoire et autres pour vous assister dans votre pratique. Surveillez le site Web du Barreau pour découvrir d’autres trousses d’aide à la pratique. 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