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Janvier 2014 Vol. 46 no 1 barreau.qc.ca/journal Poste-publication canadienne : 40013642 Mandela 1918-2013 Un legs de Justice Marc-André Séguin, avocat Prix Nobel de la paix, militant pour l’égalité et la dignité humaine, homme d’État ayant inspiré une génération entière de personnes politiquement et socialement engagées. Le nom de Nelson Mandela, décédé en décembre dernier au terme d’une longue vie de 95 années qui ont inspiré des millions de gens autour du monde, impose le respect et inspire l’admiration chez plusieurs. Retour sur le legs juridique d’un homme ayant changé l’Afrique du Sud, et marqué le monde. À VIVE ALLURE SUR L’ AUTOBAHN DE L’INFORMATION UN MOTEUR À 5 MODES QUI S’ADAPTE PARFAITEMENT À VOTRE CONDUITE I m p ré v u ? VIVEZ À FOND L’EXPÉRIENCE CAIJ Le CAIJ, organisme associé au Barreau du Québec, a pour mission de rendre accessible en priorité aux membres du Barreau et de la Magistrature l’information juridique disponible. Le CAIJ exploite un réseau de 40 bibliothèques de droit réparties dans les palais de justice de la province, il offre également des outils de recherche en ligne (la suite JuriBistroMD : UNIK, eLOIS, eDOCTRINE, TOPO, BIBLIO), un service de recherche et de formation. Une équipe professionnelle de 45 employés se consacre à réduire le temps, les efforts et les coûts de recherche associés à l’exercice du droit. 92 % DE SATISFACTION1 Sondage réalisé en février 2011, avec la firme Zins Beauchesne et associés, sur la notoriété, l’utilisation et la satisfaction des produits et services, auprès des membres du Barreau du Québec (Taux de participation de 17 %). 1 Pour que votre client ne soit plus pris au dépourvu en cas d’imprévu L’assurance juridique, environ 4 $ par mois Pour en savoir plus et obtenir gratuitement des outils d’information à distribuer dans votre cabinet : w w w. a s s u ra n ce j u r i d i q u e. c a 1 866 954-3529 Janvier 2014 Vol. 46 no 1 barreau.qc.ca/journal Poste-publication canadienne : 40013642 Mandela 1918-2013 Un legs de Justice Marc-André Séguin, avocat Prix Nobel de la paix, militant pour l’égalité et la dignité humaine, homme d’État ayant inspiré une génération entière de personnes politiquement et socialement engagées. Le nom de Nelson Mandela, décédé en décembre dernier au terme d’une longue vie de 95 années qui ont inspiré des millions de gens autour du monde, impose le respect et inspire l’admiration chez plusieurs. Retour sur le legs juridique d’un homme ayant changé l’Afrique du Sud, et marqué le monde. LA VOIE EST SIMPLE. AGRÉABLE. RAPIDE. SANS PÉAGE. SAISISSEZ L’ESSENCE DU PANORAMA WWW.CAIJ.QC.CA Les experts sont unanimes. L’innovation et l’ingénierie qui caractérisent les outils de la suite JuriBistroMD conduisent aux résultats les plus pertinents et font gagner du temps. 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Le nom de Nelson Mandela, décédé en décembre dernier au terme d’une longue vie de 95 années qui ont inspiré des millions de gens autour du monde, impose le respect et inspire l’admiration chez plusieurs. Retour sur le legs juridique d’un homme ayant changé l’Afrique du Sud, et marqué le monde. « On s’y sentait évidemment empreints de cette histoire », se rappelle Me Stéphanie Otou. À une autre époque, l’étudiante en droit de l’Université McGill qu’elle était s’était proposée pour un stage au Legal Aid South Africa, équivalent sud-africain de l’aide juridique. Le bureau du Legal Aid, qui a pignon sur rue dans l’ancien centre-ville de Johannesburg, se trouve en face des anciens bureaux de l’étude juridique Mandela & Tambo Attorneys, premier cabinet d’avocats noirs de la métropole sud-africaine, ouvert en 1952. À chaque jour donc, Me Otou avait une vue directe sur cet immeuble, certes en plus malheureuse condition que dans les années 50, mais non moins évocateur du passé de ce pays aujourd’hui parmi les plus influents d’Afrique. Suite page 8 Table des matières Suivez le Barreau I m p ré v u ? PARMI NOUS 4 PROPOS de la BÂTONNIèRe 6 Droit de regard 12 Les contes de la Fée déonto 13 CAUSE PHARE 14 VIE ASSOCIATIVE 16 PROJETS DE LOI ET COMITÉS 26 JURICARRIÈRE 34 ET 35 TAUX D’INTÉRÊT 37 PETITES ANNONCES 37 et 38 #JdBQ Pour que votre client ne soit plus pris au dépourvu en cas d’imprévu L’assurance juridique, environ 4 $ par mois Pour en savoir plus et obtenir gratuitement des outils d’information à distribuer dans votre cabinet : w w w. a s s u ra n ce j u r i d i q u e. c a 1 866 954-3529 PAGE 4 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 5 Droit de la famille Une réforme dans l’air ? Mélanie Beaudoin Le ministre de la Justice, Me Bertrand Saint-Arnaud, a formé un comité consultatif sur le droit de la famille en avril 2013. En septembre dernier, le Comité a remis un premier rapport sur l’opportunité d’une réforme globale de la législation entourant ce domaine du droit. Le Comité a été créé à la suite de l’Affaire Lola, dont jugement a été rendu en Cour suprême du Canada au début de l’année 2013. « Bien que la politique législative du Québec en matière de droit de la famille ait été déclarée valide, elle n’est pas immuable. Les règles du Code civil du Québec remontent à 1980. En 30 ans, il y a eu une évolution importante de la réalité familiale et conjugale, au Québec. Plusieurs intervenants du milieu ont interpellé le ministre de la Justice pour qu’il saisisse l’occasion d’amorcer un processus de réflexion en profondeur sur les bases du droit de la famille. Le ministre de la Justice a donc créé un comité d’experts, en avril dernier, ayant comme premier mandat de vérifier l’opportunité de revoir ou non l’ensemble du droit québécois de la famille et, dans l’affirmative, de proposer des orientations autant au niveau de la conjugalité que de la parentalité », explique Me Alain Roy, notaire et président de ce comité multidisciplinaire. Me Roy raconte que les premières rencontres tenues ont porté strictement sur la question préalable. La démarche entreprise a été facilitée par le profil des experts : juristes, spécialistes des sciences sociales, représentants du ministère de la Famille, économistes… « On a d’abord voulu documenter les changements familiaux et conjugaux, ce qui nous a permis d’aller au-delà des seuls principes juridiques dans l’examen de la question préalable. Mme Céline Le Bourdais a grandement contribué à la réflexion par sa présentation claire de ces changements. Son travail nous a permis de saisir l’évolution extraordinaire de la famille et du couple, depuis 1980. On s’aperçoit que la réalité a bien changé en termes, notamment, de recomposition familiale et de diversité des modèles conjugaux. L’union de fait est devenue une solution de rechange au mariage. » Toutefois, ajoute Me Roy, la réflexion du Comité ne pouvait s’arrêter là. « Ce n’est pas parce que la société a subi une évolution claire que le droit doit changer. Nous nous sommes donc questionnés sur les finalités du droit de la famille. À quoi sert-il ? Est-ce que la finalité du droit familial est bien remplie ? » Les statistiques ont alors démontré au Comité que le droit de la famille est à côté de la cible dans plus de 55 % des cas, puisque 55 % des naissances sont issues de couples en union de fait, alors que le droit familial a le mariage comme porte d’entrée aux règles du Code civil du Québec. « Ainsi, à l’unanimité, nous avons pu formuler une réponse positive à la première question. Le droit de la famille doit être réformé », affirme Me Roy, L’utilité du droit de la famille ajoutant qu’actuellement, toute relation conjugale où il y Le droit de la famille, a trouvé le Comité, fait écho à a des enfants hors mariage et qui génère de l’interrelation l’interdépendance qui peut résulter de la relation conjugale ne bénéficie pas des mesures du droit de la famille (partage des biens, obligation alimentaire, prestation prévues au titre premier du livre deuxième du Code civil. compensatoire, patrimoine familial…). Les membres du « À partir de ce seul enjeu, et il y en a d’autres, comme Comité ont constaté les valeurs de liberté et d’autonomie le droit de l’enfant ou la parentalité, on constate l’importance de recentrer le droit de la famille sur sa qui caractérisent le droit québécois. mission en intégrant l’ensemble des couples qui auraient « Nous nous sommes ensuite questionnés sur ce qui cause vocation à obtenir sa protection. » l’interdépendance des conjoints. Ce n’est pas le statut conjugal puisque, sociologiquement, le modus vivendi est Suite page 7 Médiation en civil, commercial et travail Le séminaire dont la réputation n'est plus à faire 5 jours 28, 29, 30 avril et 5 et 6 mai 2014 : Montréal Formation reconnue par le Barreau du Québec (30 heures) Accréditation de médiateur (40 heures) Introduction à la médiation et médiation aux petites créances : à déterminer semblable chez les couples mariés et chez ceux vivant en union de fait. Ce peut être la cohabitation, mais ce n’est pas toujours le cas. La naissance d’un enfant nous est donc apparue être la principale source d’interdépendance, cette espèce de trait d’union entre les conjoints, cette interaction qui crée l’interdépendance », précise Me Roy. 30 ans DE DROIT 20 ans DE MÉDIATION CIVILE ET COMMERCIALE Plus de 1500 MÉDIATIONS PAGE 6 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Parmi nous Me Nicolas Vanasse M e Nicolas Vanasse s’est joint, en novembre dernier, à Lumenpulse à titre de vice-président exécutif, chef des affaires juridiques et secrétaire. Lumenpulse est un chef de file de l’éclairage architectural à DEL à haut rendement pour les milieux commerciaux, institutionnels et urbains. Me Maurice Régnier Me Céline Nadeau Me Samuel Singer BCF annonce l’arrivée de M e Michel Décary à titre d’associé-conseil au sein de l’équipe de litige du cabinet. Au cours de sa carrière, Me Décary a plaidé notamment devant la Cour suprême du Canada, les tribunaux administratifs provinciaux et fédéraux et les tribunaux d’arbitrage canadiens en droit des sociétés, en droit commercial et en droit des valeurs mobilières. Il s’occupe également de questions de responsabilité civile des administrateurs et dirigeants, de droit administratif, de droit constitutionnel et de droit du travail. Me Michel Décary Me Simon-Pierre Hébert Heenan Blaikie accueille Me Simon-Pierre Hébert au sein de son groupe du droit du travail et de l’emploi à Québec. Sa pratique comprend l’ensemble des aspects du droit du travail et de l’emploi et de la santé et la sécurité du travail. Il représente des employeurs des secteurs manufacturiers, des services, de la santé et de l’éducation. Le bureau de Montréal de Stikeman Elliott accueille M e Samuel Singer au sein de son groupe du droit fiscal. Avant de se joindre au cabinet, Me Singer agissait à titre d’auxiliaire juridique à la Cour canadienne de l’impôt. Diplômé en droit de l’Université McGill, il est membre du Barreau du Haut-Canada depuis 2011 et du Barreau du Québec depuis 2013. De Grandpré Chait annonce que M e Nicolas Cantin s’est joint au cabinet à titre d’avocat au sein des équipes de fiscalité et de droit des affaires. Admis au Barreau en 2013, il a commencé ses activités à ce cabinet en tant qu’étudiant et y a effectué son stage avec succès. Ainsi, il a collaboré avec plusieurs associés du cabinet dans la préparation de leurs dossiers transactionnels. Me Nicolas Cantin Me François Cloutier s’est joint à Jean Fortin et associés, et ce, à titre de syndic de faillites. Œuvrant dans le domaine de l’insolvabilité depuis 1996, d’abord à titre d’avocat et puis comme syndic, Me Cloutier exerce ses fonctions tant en matière d’insolvabilité personnelle que commerciale. Il est syndic responsable des bureaux de Donnacona, Thetford-Mines, Sainte-Marie et Victoriaville. Il est de plus attitré aux bureaux de Charlesbourg, Lévis et Québec. Le juge puîné de la Cour supérieure du Québec, Claude C. Gagnon, a été nommé juge puîné de la Cour d’appel du Québec. Il remplace la juge France Thibault qui a choisi de devenir juge surnuméraire à compter du 26 avril 2013. Pierre C. Bellavance a été nommé juge puîné de la Cour supérieure du Québec. Il remplace monsieur le juge Yves Alain, qui a choisi de devenir juge surnuméraire à compter du 5 novembre 2012. Pierre Lalonde Virginie Brisebois Daniel Jouis Jean-François Beaumier Josée Audet, Virginie Brisebois, Jean-François Beaumier, Michel Canuel, Daniel Jouis et Pierre Lalonde ont été nommés juges administratifs à la Commission des lésions professionnelles et sont entrés en fonction le 2 décembre 2013. Josée Audet Me Guyllaume Amiot Me Gabrielle Rouleau M e Pierre Chaput a joint la firme d’experts-conseils AMEC Infrastructure et Environnement depuis octobre dernier à titre de chargé de projet senior. L’expertise de Me Chaput inclut notamment les vérifications de conformité environnementale et les évaluations environnementales de site. M e Chaput est vérificateur agréé reconnu par l’Association québécoise de vérification environnementale. Bélanger Sauvé accueille Me Bianca Villemure au sein de son équipe de Trois-Rivières. Diplômée en droit de l’Université Laval en 2010, elle a été admise au Barreau du Québec en 2012. Me Villemure travaille principalement en droit corporatif et transactionnel ainsi qu’en litige commercial. M e Maurice Régnier s’est joint au bureau de Montréal de la Direction du contentieux fiscal et civil de Revenu Québec exerçant sous le nom de Larivière Meunier. Nominations à la Cour Michel Canuel Joli-Cœur Lacasse Avocats annonce l’accession de Mes Audrey Lehoux et Miriam Morissette à titre d’associées de la société. Me Lehoux s’est jointe à leur établissement de Québec en 2010 après trois années de pratique au bureau de Montréal. Le droit des affaires corporatives et commerciales domine sa pratique. Quant à Me Morissette, elle s’est jointe à leur équipe de Trois-Rivières en 2003 et pratique depuis 2008 à leur bureau de Montréal. Elle complète actuellement une maîtrise en droit et politique de la santé à l’Université de Sherbrooke. Le litige civil et commercial domine sa pratique. Cinq nouveaux avocats se joignent au cabinet Avocats BSL, Roy Boudreau Bélanger s.e.n.c. Ce bureau de Rimouski accueille Me Chantal Gagnon, qui exerce en litige civil, commercial et en droit familial, M e Maïté Blanchette-Vézina, qui exerce en financement, en droit corporatif et en droit commercial, et Me Céline Nadeau, qui exerce principalement en litige civil et en santé et sécurité au travail. Par ailleurs, Avocats BSL accueille aussi Me Gabrielle Rouleau et Me Guyllaume Amiot dans ses rangs après que ceux-ci ont terminé leur stage du Barreau du Québec. Me Rouleau pratique en droit de la santé et en litige civil, tandis que Me Amiot concentre ses activités en droit corporatif et commercial. Me Bianca Villemure Me Miriam Morissette Me Audrey Lehoux Me Éric Thibaudeau Le cabinet d’avocats Langlois Kronström Desjardins accueille à son bureau de Montréal un nouvel associé expert dans le droit du travail et de l’emploi, Me Éric Thibaudeau. Me Thibaudeau concentre sa pratique notamment en santé et sécurité au travail, tant pour les questions relevant de la Commission des lésions professionnelles que pour les infractions pénales de la CSST. Me Maïté Blanchette-Vézina La chronique Parmi nous a remplacé son courriel par l’adresse suivante : parminous@barreau.qc.ca. Vous devez donc utiliser cette adresse dès maintenant pour transmettre vos textes et photos à Sophy Lambert-Racine qui se fera un plaisir de répondre à vos demandes. Me Chantal Gagnon Message important Retraite à la Cour André Renaud, ancien juge à la Cour du Québec, a pris sa retraite le 31 décembre dernier. Pour nous joindre Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités ? Que vous soyez avocat ou juge, faites-nous parvenir un court texte (environ 180 caractères, espaces compris, en format Word) ainsi qu’une photo, si désiré (format JPG et résolution de 300 dpi), à parminous@barreau.qc.ca. Vous devez inscrire « PARMI NOUS » dans l’objet du courriel. Note : Le Journal se réserve le droit d’adapter les textes reçus en fonction de ses normes éditoriales et rédactionnelles. Suivez-nous sur notre page d’entreprise et sur notre groupe LinkedIn LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 7 PAGE 8 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Me Johanne Brodeur, Ad. E. Propos de la bâtonnière Ouvrir la boîte de Pandore « J’ai à cœur de promouvoir les projets en faveur d’un réel accès à la justice. Je dénoncerai en revanche toute décision ayant un impact négatif sur la protection du public, la stabilité des jugements et l’intérêt public. » Mon parcours témoigne de mon engagement à défendre et à améliorer l’accès à la justice. Membre fondatrice de Pro Bono Québec, j’ai siégé comme membre du conseil d’administration du Centre de justice de proximité du Grand Montréal. Avec les membres du comité en droit civil du Barreau de Longueuil et de la Cour du Québec, nous avons imaginé, négocié et mis en place le projet pilote de gestion hâtive de l’instance en matière civile. Ce projet est une preuve tangible de notre capacité à innover et à trouver ensemble des solutions afin d’améliorer notre système de justice. De son côté, le Barreau du Québec appuie l’accès à la justice dans les initiatives, partenariats et projets auxquels il s’associe. Le travail accompli par le ministère de la Justice vise aussi cet objectif. La mise sur pied du Service administratif de rajustement des pensions alimentaires ( S A R PA ) e t d u S e r v i c e d ’ a i d e à l’homologation (SAH) des ententes en matière matrimoniale sont des exemples concrets de gestes qui changeront, pour des centaines de familles, le coût et les délais en matière de justice. Le Barreau, à chaque étape, était au rendez-vous. J’ai à cœur de promouvoir les projets en faveur d’un réel accès à la justice. Je dénoncerai en revanche toute décision ayant un impact négatif sur la protection du public, la stabilité des jugements et l’intérêt public comme l’amendement de l’article 303 du nouveau Code de procédure civile que la Commission des institutions a récemment adopté. En effet, la demande conjointe du projet d’accord réglant les conséquences de la séparation de corps, du divorce ou de la dissolution de l’union civile des conjoints pourrait dorénavant être traitée suivant la procédure non contentieuse. Or, pour pouvoir bénéficier de la présomption absolue de l’autorité de la chose jugée, un jugement doit répondre aux conditions suivantes : il doit émaner d’un tribunal ayant juridiction civile au Québec; être définitif; ET être rendu en matière contentieuse. « La raison d’être de cette présomption irréfragable de la validité des jugements est ancrée dans une politique sociale d’intérêt public visant à assurer la sécurité et la stabilité des rapports sociaux1. » Le Barreau considère que tout jugement qui règle les conséquences de la séparation de corps, du divorce ou de la dissolution de l’union civile des conjoints doit impérativement revêtir l’autorité de la chose jugée et être susceptible d’exécution. Les jugements de divorce sur projet d’accord ne font pas qu’homologuer un projet, ils visent à dissoudre le mariage entre les époux. Certains prétendent que l’ouverture des champs de pratique des notaires et des avocats améliorerait l’accès à la justice. Si le temps est venu de faire cette réflexion, alors faisons-la ! Le droit de la famille est en constante évolution. Les avocats participent pleinement à cette nouvelle culture judiciaire : 42 % des avocats pratiquant en droit de la famille sont des médiateurs accrédités. Leur grande expérience, tant en médiation qu’en matière contentieuse leur permet d’être de véritables experts de projets d’accord commun des conjoints. Je souhaite une discussion franche et ouverte sur les véritables enjeux plutôt qu’une modification du Code de procédure civile mettant en péril la stabilité de notre droit. L’Office des professions, ayant une expertise et des compétences dans l’évaluation des actes réservés, devra être partie prenante de cette réflexion dont la pierre angulaire sera la protection du public. Ouvrir cette boîte de Pandore nécessitera du doigté et demandera à tous une ouverture d’esprit. De plus, il est faux de croire qu’en ces matières, le tribunal ne fait qu’une simple opération administrative. Il est le gardien de l’ordre public et veille notamment au respect des droits et de l’intérêt de l’enfant. Dans la mesure où le tribunal désire poser des questions et tester la légalité des différentes clauses de l’entente, l’avocat a les compétences et l’expertise pour agir devant le tribunal et administrer la preuve. Aussi, nous sommes convaincus que l’amendement à l’article 303 aura un impact négatif sur la stabilité et la sécurité des rapports sociaux, l’accessibilité à la justice et la qualité des services offerts aux citoyens. Agir à la pièce, agir à la hâte, sans discussion et sans valider le réel impact des changements ne nous permettra pas d’avancer ensemble sereinement. La bâtonnière du Québec, Johanne Brodeur, Ad. E. 1 Roberge c. Bolduc [1991] 1 R.C.S. 374 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 9 Droit de la famille Une réforme dans l’air ? Suite de la page 3 Les suites du rapport Maintenant que le Comité a produit son rapport sur la question préalable, il travaillera, au cours des prochains mois, à proposer des suggestions pour une réforme du droit de la famille. Me Roy souligne le nouveau paradigme qui s’impose, soit celui d’opposer les couples selon qu’ils aient ou non des enfants, plutôt que de les opposer en fonction du fait qu’ils soient ou non légalement unis par le mariage ou l’union civile. « Le Comité travaillera sur la façon d’organiser le cadre juridique de ces deux entités et de réfléchir aux mécanismes juridiques qui pourraient éventuellement trouver application (obligation alimentaire, partage des biens, résidence familiale), en gardant en tête l’ensemble des considérations applicables, y compris les valeurs de liberté et d’autonomie propres au droit Le Comité a un horizon de 12 à 18 mois pour produire québécois. » Me Roy précise que le même exercice sera des recommandations au ministre de la Justice. Il peut effectué concernant la filiation et la parentalité. compter sur l’appui et le soutien d’experts du ministère de la Famille et du ministère de la Justice. Cohérence Par ailleurs, Me Roy signale que des pièces ont été ajoutées au droit de la famille depuis 1980, créant un patchwork qui n’a pas toujours été bien coordonné. Le mandat du Comité concerne donc aussi l’identification des problèmes plus techniques de cohérence interne entre les régimes. « On doit faire en sorte que le droit de la famille redevienne un tout cohérent. » Quelques statistiques sociodémographiques • 32 % des femmes et 29 % des hommes se marient depuis le début des années 2000, contrairement à 90 % au début des années 1970. • Un mariage sur deux se terminera par un divorce de nos jours, comparativement à 1 sur 10 en 1970. • 20 % des premières unions formées au début des années 1970 étaient une union de fait, comparativement à 80 % depuis le début des années 1990. • Une fraction croissante de couples (avec et sans enfants) vit en union de fait : 7 % en 1981, 19 % en 1991, 30 % en 2001 et 38 % en 2011. • La proportion d’enfants qui naissent de parents en union de fait a crû de façon marquée : 3 % pour les enfants nés en 1971-73, 17 % pour ceux nés en 1983-84, 46 % pour ceux nés en 1997-98; un peu plus de 55 % aujourd’hui. Rendements * au 29 novembre 2013 Fonds 1 an 5 ans 10 ans 9,27 % 13,07 % 8,46 % Équilibré 15,87 % 7,88 % 9,32 % 6,25 % Obligations -1,71 % 3,64 % 4,32 % 4,45 % Actions 23,97 % 3 ans du barreau du québec le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. *rendement annuel composé Pierre Beaulé, représentant 514 954 -3491 1 800 361-8495 poste 3491 csbq.ca/fonds • L’âge moyen à la maternité est passé de 27,3 ans, en 1976, à 30,0 ans, en 2012. • En 2012, près de 80 % des femmes âgées de 2554 ans ayant un enfant de moins de 3 ans étaient actives en emploi, comparativement à un peu moins de 30 % en 1976. Parmi les femmes dont le plus jeune enfant a entre 3 et 5 ans, le taux d’activité est passé de 31 % en 1976, à 81 % en 2012, se situant dorénavant très proche du taux d’activité (85 %) des femmes du même âge qui n’ont aucun enfant de moins de 16 ans. • En 2011, le quart (26 %) des couples en union de fait avec enfants (de moins de 25 ans) font partie d’une famille recomposée. Les membres du Comité • Me Marie-Josée Brodeur, avocate; • Me Dominique Goubau, professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval; • Me Suzanne Guillet, avocate; • Me Christiane Lalonde, experte désignée par le Barreau du Québec; • Me Jean Lambert, expert désigné par la Chambre des notaires du Québec; • M e Céline Le Bourdais, professeure titulaire au Département de sociologie de la Faculté des arts de l’Université McGill; • Me Renée Madore, directrice des orientations et politiques au ministère de la Justice du Québec; • Mme Anne Roberge, directrice du développement des politiques – Famille au ministère de la Famille du Québec; • Me Alain Roy, professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal; • Mme Marie-Christine Saint-Jacques, professeure titulaire à l’École de service social de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. PAGE 10 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Mandela 1918-2013 Un legs de Justice Suite de la page 1 Le bâtiment, nommé Chancellor House, qui se trouve à l’angle des rues Fox et Gerard Sekoto, a été un lieu de travail acharné pour des façonneurs de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. Nelson Mandela, bien entendu, mais aussi les avocats Oliver Tambo, Duma Nokwe, Mendi Msimang, et Godfrey Pitje. Ces derniers ont tour à tour été appelés à jouer un rôle dans l’étude juridique jusqu’en 1960, généralement pour des mandats liés de près ou de loin à une lutte pour une justice élémentaire et aux activités du congrès national africain (ANC), une organisation non-violente prônant l’égalité raciale. Leurs clients étaient souvent parmi les plus démunis de la société, auxquels le groupe offrait des services gratuitement ou à coût réduit. À l’occasion, cette même équipe d’avocats devait travailler ensemble pour affronter des accusations directement montées à leur endroit, telles que celles déposées lors du procès de la trahison, pour lequel ils furent arrêtés en 1956. D’abord un disciple de la non-violence, Mandela se tourne vers la lutte armée en guise de dernier recours, estimant que les campagnes pacifiques contre l’apartheid n’ont mené à aucune avancée, sinon à davantage de répression par l’État. Les campagnes de sabotage – menées afin d’éviter la perte de vies humaines – dont il sera l’un des responsables mènent ultimement à son arrestation, puis à son emprisonnement pendant 27 ans. Les actions de l’ANC lui vaudront par ailleurs la qualification d’organisation terroriste par Washington, imposant ainsi à plusieurs de ses dirigeants – dont Mandela – l’interdiction d’entrer en sol américain sans l’obtention préalable d’un visa spécial, et ce, jusqu’en 2008. Le caractère démocratique des institutions, la suprématie de la constitution sous sa présidence sont autant de symboles qui ont trouvé écho. » Tout comme ses positions illustrant son indépendance des grandes puissances occidentales, telles que son soutien à la Palestine, ou encore son opposition à la guerre en Irak, qui lui valurent un grand respect, ajoute l’avocat.Puis, il y a eu son style de gouvernance. « Mandela a non seulement gouverné avec une approche rassembleuse favorisant la réconciliation, mais il a aussi su laisser le pouvoir, et non s’y accrocher », affirme Me Penda. Cette réclusion forcée fera ultimement de Mandela un symbole unificateur pour le pays, et un point de ralliement international pour les opposants au régime de l’apartheid. Progressivement isolée dans le monde, particulièrement « Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. » Déclaration de Mandela lors du procès de Rivonia en 1964 Bien que le bâtiment ait été rénové en 2011, Me Otou note que l’immeuble décrépit de l’époque – pratiquement abandonné pendant 10 ans et dans lequel nombre de familles défavorisées avaient élu domicile – constitue un rappel des progrès de l’Afrique du Sud, mais aussi du travail qui reste à faire. « Avec son cabinet, Mandela était en quelque sorte un précurseur de l’aide juridique pour le pays. Le Legal Aid est toujours dans le même quartier, celui de l’ancien centre-ville de Johannesburg. Les Blancs ont quitté ce secteur pour construire un autre centre-ville après l’abolition de l’apartheid. Aujourd’hui, ils ont donc un nouveau centre-ville, mais les populations noires, elles, sont demeurées dans l’ancien. Les besoins sont là, et le Legal Aid y est donc resté lui aussi. » après la chute du mur de Berlin, l’Afrique du Sud libère Mandela en février 1990, précipitant sa carrière politique qui le mènera ultimement à la présidence du pays en 1994. L’adoption d’une nouvelle constitution en 1996, l’instauration d’un régime fondé sur l’état de droit, la défense de l’égalité sans égard, notamment à la race ou à l’orientation sexuelle, ne sont qu’une part des éléments qui, sous le président Mandela, transformeront l’Afrique du Sud, plaçant le pays à l’avant-garde des droits de la personne sur le continent africain. « C’est que Mandela était lui-même très avant-gardiste, explique M e Hervé Penda, l’un des fondateurs de « Si, autrefois, j’avais considéré la loi de façon idéaliste, comme l’épée de la justice, aujourd’hui, je la voyais comme un outil utilisé par la classe au pouvoir pour façonner la société dans un sens qui lui était favorable. Je ne m’attendais jamais à la justice dans un tribunal même si je luttais pour elle et même si parfois je la rencontrais. » Nelson Mandela Citation tirée des mémoires de Mandela, Un long chemin vers la liberté l’Association des avocats africains du Québec (AAAQ), qui Un combat pour la justice et la dignité doit bientôt officiellement voir le jour. L’effet de ces réformes Dès les débuts de sa carrière, Nelson Mandela, aussi est que le pays a eu des positions très audacieuses. » connu sous le nom Madiba, lutte pour l’égalité et Notamment, le pays a été le premier sur le continent africain l’affranchissement des populations noires d’Afrique du à reconnaître le mariage gai, en 2006, devenant le cinquième Sud. Mais le droit a ses limites, et n’est pas synonyme pays au monde à adopter une telle reconnaissance. de justice, estimera Mandela, alors jeune juriste. « Lorsqu’un homme se voit nier le droit de vivre la vie en Mais surtout, Mandela est devenu un modèle de laquelle il croit, il n’a d’autre choix que de devenir un l’homme d’État, réitère Me Penda. « Il est devenu l’icône hors-la-loi », écrira-t-il d’ailleurs plus tard. des droits de la personne. L’apartheid était vécu dans le cœur de chaque Africain. Sa démarche pour l’adoption d’une nouvelle constitution, et le fait qu’il ait réussi en ce sens, a su inspirer d’autres républiques africaines. Il va sans dire que l’Afrique du Sud est ressortie grandie de l’influence de Mandela. Malgré tout, des zones d’ombre subsistent. Sur le plan économique, le pays est encore aux prises avec une société parmi les plus inégalitaires sur le globe, donnant lieu à une série de défis pour l’avenir, notamment en matière de santé ou d’accès à l’éducation pour les plus démunis. « Sur papier, l’Afrique du Sud a fait des grandes avancées, remarque Me Penda, et c’est déjà un énorme progrès. En pratique, le pays devra bien entendu affronter son lot de défis. » « On retrouve encore beaucoup de traces des conséquences de l’apartheid, observe pour sa part Me Otou. On n’a qu’à constater la nature des dossiers au Legal Aid. Ceux-ci sont souvent associés à des crimes lourds, dans des secteurs défavorisés. Les avocats n’ont pas forcément toutes les ressources nécessaires pour leur travail. Le Legal Aid n’a que 13 avocats à Johannesburg. Compte tenu de la population, on comprend que c’est très limité. On sent l’héritage laissé par Mandela, mais on doit aussi prendre la mesure du chemin qui attend l’Afrique du Sud. » Chose certaine, bien qu’il ne soit plus parmi nous, l’esprit de Madiba est toujours bien vivant. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 11 Distinction Avocat émérite Proposez vos candidatures En 2007, le Barreau du Québec a instauré la distinction Avocat émérite, un titre de prestige qui reconnaît l’excellence des membres au parcours exemplaire. Outre la visibilité et la valorisation qui entourent un tel honneur, les récipiendaires peuvent adjoindre l’abréviation « Ad. E. » à leur nom. Processus d’attribution Le Comité de recommandation est composé de sept membres détenteurs de la distinction Avocat émérite, dont trois du Barreau de Montréal, deux du Barreau de Québec et deux des barreaux de section, nommés par le Conseil général pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. Après l’étude des candidatures proposées, le Comité de recommandation fait un rapport au Conseil général qui entérine ou non ses recommandations. Le nombre d’avocats émérites est soumis à un quota, soit 2 % des membres inscrits au Barreau. Critères d’admissibilité L’admissibilité au titre Avocat émérite repose sur des critères sélectifs et définis touchant trois aspects : D’abord, l’excellence professionnelle d’une carrière menée de façon brillante. L’ascendant d’un candidat au sein de sa profession doit être de notoriété publique, et la qualité de ses interventions se situer au-delà de la moyenne de son champ de pratique et dans la région où il exerce sa profession. Il doit servir de modèle et de référence pour les membres du Barreau du Québec. Il doit être connu comme une sommité dans son domaine. Ensuite, une contribution exceptionnelle à la profession au-delà de ce qui est inhérent aux fonctions qu’il exerce, soit par un engagement au sein du Barreau ou par le développement du droit. Enfin, un rayonnement exceptionnel par ses engagements dans sa communauté ou à l’étranger (par exemple, au sein d’organismes à but non lucratif, implication politique, humanitaire, travail pro bono…). Connu comme avocat, il doit, par ses actions, avoir donné une image des plus positives et servi de modèle pour la population en fonction de son engagement et de son leadership. Plus d’un critère peut s’appliquer. La personne qui propose un candidat doit faire état des raisons pour lesquelles le Comité devrait considérer cette candidature dans l’attribution de la distinction Avocat émérite. Il doit fournir le maximum d’informations à cet égard tout en faisant état de sa notoriété. Proposer une candidature Vous désirez proposer la candidature d’un avocat de votre entourage dont l’excellence est notoire et dont le parcours correspond aux critères de sélection de la distinction Avocat émérite ? La mise en candidature se fait par un proposant, appuyée par au moins cinq membres du Barreau du Québec, au moyen d’un formulaire de candidature et d’un dossier de présentation contenant les informations pertinentes sur les réalisations du candidat. Le formulaire est disponible sur le site Web du Barreau du Québec, doit être rempli, dûment daté et signé par le proposant. Le proposant doit également, en fonction de deux des trois critères susceptibles de retenir l’attention du Comité de sélection, préparer un dossier de présentation contenant les éléments à retenir de la carrière ou de l’engagement personnel du candidat. La date limite pour proposer des candidatures est le 31 mars 2014. Le formulaire de mise en candidature doit être téléchargé du : www.barreau.qc.ca/pdf/reconnaissances/ avocats-emerites-candidature.pdf Les distinctions honorifiques Avocat émérite de l’année 2014 seront décernées lors d’une cérémonie spéciale qui aura lieu en septembre 2014. Pour tout connaître sur la distinction Avocat émérite, les récipiendaires, le processus d’attribution, les critères et le processus de sélection, les détails pour proposer une candidature ou pour obtenir le formulaire, visitez le : www.barreau.qc.ca/fr/barreau/reconnaissance/ avocats-emerites/candidature.html les 20 et 21 mars 2014 Service de la formation continue Colloque de 2 jours Colloque NatioNal ReCouRS ColleCtiFS 11 édition e iNSCRiptioN : Jeudi de 8 h 25 à 1 7 h 30 Vendredi de 8 h 25 à 15 h 00 Diane Boivin : 514 954-3460, poste 3343 Télécopieur : 514 954-3481 Courriel : dboivin@barreau.qc.ca Palais des Congrès de Montréal (Salle 5 1 1 AE) 1001, place Jean-Paul-Riopelle Montréal (Québec) H2Z 1H2 Pour plus de détails, consulter notre site Internet www.barreau.qc.ca/formation CoûtS (taxes en sus) Membres du Barreau depuis moins de 5 ans : 416,50 $ Membres du Barreau depuis 5 ans ou plus : 571 $ Activité offerte avec service de traduction simultanée Formation reconnue DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS AU QUÉBEC, AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS Non-membres : 706 $ Le domaine des recours collectifs est en plein essor et fait l’objet de développements jurisprudentiels constants. Ce colloque de deux jours s’adresse aux personnes qui souhaitent se familiariser davantage avec ce domaine de pratique ainsi qu’à celles qui veulent parfaire leurs connaissances pour être à la fine pointe des tendances actuelles au Québec, au Canada et aux États-Unis. Participeront notamment à ce colloque à titre de conférenciers : Comme par les années passées, des conférenciers présenteront une revue de la jurisprudence récente en matière de recours collectifs au Québec, dans les provinces de common law et aux États-Unis. Vous aurez l’occasion d’assister à un panel de juges provenant de différentes juridictions canadiennes qui échangeront sur leur vision respective de la gestion des recours collectifs. D’autres panels traiteront des aspects stratégiques et pratiques dans le cadre d’un règlement impliquant plusieurs défendeurs avec conseils qui souhaitent obtenir le meilleur résultat à moindre coût, des défis propres à l’administration de la preuve au mérite lors d’un recours complexe ainsi que des enjeux relatifs aux recours collectifs transfrontaliers. Des conférenciers expérimentés discuteront de l’utilisation de la procédure en matière de recours collectifs pour les secteurs du droit de la consommation, des télécommunications et des nouvelles technologies, du droit de la santé, du droit de l’environnement et du droit de la concurrence. Curtis Wilkie, auteur de The Fall of the House of Zeus, nous racontera l’histoire de Dick Scruggs, avocat influent dont la carrière a pris fin après avoir été condamné et emprisonné pour avoir tenté de soudoyer un juge. Animateur de la conférence Jean Saint-onge, ad. e. Avec la collaboration de Me Nathalie Drouin, JUSTICE CANADA et de Me Yves Lauzon, Ad. E. LAUZON BÉLANGER LESPÉRANCE Ce colloque sera reconnu pour 1 3.5 heures de formation continue obligatoire. Marie audren, ad. e. Cari K. Dawson Jean-pierre Ménard, ad. e. Curtis Wilkie BORDEN LADNER GERVAIS ALSTON & BIRD MÉNARD, MARTIN OVERBY CENTER Montréal, Québec Atlanta, Georgia Montréal, Québec University of Mississippi Valérie Beaudin Nathalie Drouin Sylvie Rodrigue Glenn M. Zakaib BELL CANADA JUSTICE CANADA TORYS CASSELS BROCK & BLACKWELL Montréal, Québec Montréal, Québec Montréal, Québec Toronto, Ontario Donald Béchard, ad. e. andré Durocher Mike peerless DEBLOIS & ASSOCIÉS FASKEN MARTINEAU SISKINDS Québec, Québec Montréal, Québec London, Ontario Donald Bisson Michael a. eizenga Justice paul perell MCCARTHY TÉTRAULT BENNETT JONES Montréal, Québec Toronto, Ontario COUR SUPÉRIEURE DE JUSTICE DE L’ONTARIO Sonia Bjorkquist theane evangelis OSLER GIBSON DUNN Toronto, Ontario Los Angeles, California luciana Brasil Jean-pierre Fafard BRANCH MAC MASTER SYLVESTRE FAFARD PAINCHAUD Vancouver, Colombie-Britannique Montréal, Québec Christine a. Carron, ad. e. eric Hoaken NORTON ROSE FULBRIGHT LAX O’SULLIVAN SCOTT LISUS Montréal, Québec Toronto, Ontario Robert e. Charbonneau Marie-Josée Hogue, ad. e. BORDEN LADNER GERVAIS HEENAN BLAIKIE Montréal, Québec Montréal, Québec Chantal Chatelain John Hooper LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS REED SMITH Montréal, Québec New York, New York Silvana Conte Justice Robert Johnston OSLER, HOSKIN & HARCOURT COUR SUPRêME DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE philippe H. trudel Victoria, Colombie-Britannique Montréal, Québec l’honorable Nicholas Kasirer Éric Vallières COUR D’APPEL DU QUÉBEC MCMILLAN Montréal, Québec Montréal, Québec Marc-andré landry Raymond Wagner BLAKES WAGNERS Montréal, Québec Halifax, Nouvelle-Écosse Montréal, Québec l’honorable Chantal Corriveau COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC Montréal, Québec eric David BELLEAU, LAPOINTE Montréal, Québec Merci à nos commanditaires Toronto, Ontario Dominique poulin ROBINSON SHEPPARD SHAPIRO Montréal, Québec Jennifer quinn-Barabanov STEPTOE & JOHNSON Washington, DC Joel Rochon ROCHON GENOVA Toronto, Ontario Marie-anaïs Sauvé SYLVESTRE FAFARD PAINCHAUD Montréal, Québec luc thibaudeau LAVERY DE BILLY Montréal, Québec TRUDEL & JOHNSTON Your lawyer. Your law firm. Your business advisor. PAGE 12 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Série télévisée Toute la vérité Les auteurs exigent d’écrire qu’en présence de leurs avocats Monique Veilleux Offrir des intrigues captivantes autour des procureurs de la Couronne et présenter des causes bien ficelées avec la dose nécessaire de réalisme allaient comporter plusieurs défis pour les auteurs de la série télévisée Toute la vérité. La rigueur exigée pour y arriver les a donc poussés à consulter plusieurs experts et surtout, à s’entourer de plusieurs scénaristes qui sont également des avocats. Soucieux de livrer une série réaliste, les auteurs Annie Piérard et Bernard Dansereau ont vite reconnu les avantages de s’entourer d’une équipe de scénaristes compétents et d’avocats prêts à répondre à toutes leurs questions. Le tandem Piérard-Dansereau se considère très chanceux de s’être adjoint les services d’auteurs également avocats — des oiseaux rares ― qui dans un esprit de collégialité, participent à développer les intrigues personnelles et professionnelles des personnages et à rédiger les dialogues. Me Jacques Diamant, procureur aux poursuites criminelles et pénales (PPCP) et auteur de théâtre, compte autant d’années à travailler en droit qu’en écriture. « Bien que je mène les deux carrières depuis 25 ans, elles sont bien distinctes. Je suis d’abord procureur de la Couronne, mais j’utilise mes connaissances en droit pour écrire Toute la vérité. Comme je suis tenu par le serment d’allégeance, mes dossiers sont confidentiels et ils le restent. » Pour Me Jean-Pascal Boucher, PPCP, porte-parole et responsable des relations avec les médias, son rôle s’est plutôt limité à un soutien lors des tournages qui concernaient des scènes devant les tribunaux. « On parle ici d’un soutien à la production pour les techniciens, la réalisation et les comédiens. Tous ceux qui travaillent sur la série ont ce même souci du détail. C’est donc avec plaisir que j’ai partagé mes connaissances juridiques pour rendre le réalisme de ce que l’on vit au quotidien. C’était pour moi une façon de mieux faire connaître le rôle et le travail des PPCP. » Photo : : Véro Boncompagni et Pierre Crépo Me Guylaine Bachand est spécialiste en droit des médias. « Mon expérience illustre bien la maxime qui dit que le droit mène à tout. J’ai pratiqué dans un grand cabinet montréalais, plaidé devant divers tribunaux, dont la Cour suprême du Canada, mais jamais je n’aurais pensé qu’un jour, dans un cadre de fiction, j’écrirais à la fois les plaidoiries et la décision du juge », raconte celle qui possède également une formation de comédienne. Patrick Lowe, qui a été avocat de la Couronne et criminaliste à l’Aide juridique, a quitté le droit pour se consacrer à l’écriture. Il a participé à la rédaction des trois premières saisons de Toute la vérité. « Comme nous possédons le droit et l’écriture, notre apport n’est pas seulement au point de vue juridique. Nous participons également à tout l’aspect télé romanesque », souligne-t-il. Toutefois, s’il n’y a pas d’avocats de la défense parmi l’équipe de rédaction, ce n’est pas volontaire. « Aucun avocat de la défense n’était à la fois auteur et avocat comme c’est le cas pour Patrick, Guylaine et moi. On ne peut pas s’improviser auteur », précise Me Diamant. Dans les limites de sa compétence Hélène Florent dans le rôle de Brigitte, une Couronne de la série Toute la vérité Même si la série compte trois scénaristes avocats, il arrive que certains points de droit les dépassent. « Il nous fallait consulter différents avocats selon leurs compétences. Jamais il ne nous viendrait à l’esprit de consulter un gynécologue pour expliquer une intervention chirurgicale aux oreilles », compare Annie Piérard. Les auteurs ne comptent plus le nombre d’experts du droit qui ont été consultés pour assurer la véracité des situations. « Il serait impossible de tous les nommer, poursuit-elle, d’autant plus que certains désirent rester discrets quant à leur collaboration. Par contre, pour chacun des avocats consultés, leur implication a été différente. » Me Claude Chartrand, directeur du contentieux à l’Autorité des marchés financiers — qui a été procureur de la Couronne pendant 32 ans, dont procureur en chef — a également beaucoup contribué à ce que la série soit réaliste. Les auteurs racontent : « C’est étonnant toutes les idées que Me Chartrand a pu nous suggérer. Nous pouvions lui téléphoner à toute heure et lui parler pendant des heures. » À cela, Me Chartrand répond que les auteurs lui soumettaient quelques possibilités, quelques situations pour qu’il leur explique certaines causes et leur propose certaines idées. « Par la suite, je retrouvais, dans certains épisodes, le résultat de nos échanges. C’était aussi l’occasion Me Sonia Paquet, procureure en chef adjointe au Directeur des poursuites criminelles de montrer notre réalité à nous, car les procureurs de la Couronne que l’on dépeint et pénales (DPCP), qui relève du Bureau des affaires extérieures, était consultée pour dans les séries américaines ne ressemblent en rien à notre réalité ! » expliquer certains points de droit, surtout en matière d’agressions sexuelles. On lui soumettait certains scénarios pour assurer la crédibilité de ceux-ci. « Sans que je touche Me Stéphane Handfield, avocat en droit de l’immigration, a également collaboré nécessairement aux textes, je pouvais leur donner mon avis ou leur suggérer des avec les auteurs afin de s’assurer que le scénario proposé soit crédible et réaliste. événements qui pourraient arriver », explique celle qui s’est aussi déplacée jusqu’au « Évidemment, il s’agissait d’épisodes où l’immigration était abordée. Il y a eu plusieurs plateau de tournage pour répondre à des questions très techniques et veiller à ce entrevues téléphoniques et quelques rencontres avec les auteurs. De plus, j’ai assisté que tout soit conforme à la réalité, tant au niveau du décor et des costumes que des aux enregistrements. » déplacements des acteurs. Certains acteurs l’ont d’ailleurs rencontrée pour mieux comprendre ce qu’ils avaient à livrer. Suite page 11 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 13 Défense de contrainte e On ne peut passer sous silence la collaboration de M René Verret, procureur et porte-parole du DPCP, ainsi que celle de Me Christian Leblanc qui était président pour l’Association des PPCP. Les auteurs tiennent à préciser qu’ils ont eu un véritable cours de droit privé avec Me Leblanc tant il était généreux de son temps, et que Me Verret a contribué autant sur le plateau qu’aux capsules Web où il s’entretient avec différents acteurs sur différents sujets. Fabrication de preuves Chaque épisode aborde une nouvelle cause, alors le choix des procès est une grande partie du travail de l’équipe de rédaction. Mais pour choisir laquelle sera portée à l’écran, il y a tout un travail de remue-méninges. « Comme il s’agit d’abord et avant tout d’une série dramatique visant à raconter la vie des procureurs de la Couronne, nous nous demandons d’abord quel défi cela représentera pour tel ou tel de nos personnages. Nous savons que les causes qui suscitent des débats, qui comportent des zones grises, ou qui touchent des enjeux sociaux sont les plus appréciées les téléspectateurs et comportent un meilleur potentiel dramatique. C’est pourquoi trouver ces causes pour inventer de bonnes histoires qui susciteront l’émotion est un défi qu’il faut relever à chaque épisode », explique Me Bachand. À ce sujet, Annie Piérard admet qu’ils abandonnent parfois certaines causes lorsqu’ils ne trouvent pas la manière intéressante de la dramatiser. Chose certaine, l’équipe de rédaction s’entend pour dire que les cas et les procès traités dans la série sont fictifs. « Si nous nous inspirons des causes qui ont suscité des débats dans les foyers, nous ne faisons jamais de transposition », précise Patrick Lowe en donnant un exemple : « Le procès présenté lors du dernier épisode de la saison dernière portait sur l’article 16. Personne ne peut faire abstraction du procès de Guy Turcotte, mais ce n’est pas ce procès-là qui intéressait la rédaction et qui a été scénarisé, c’est la notion de l’article 16. » Autre que le budget, la contrainte majeure est très certainement celle liée au temps. « Vu la contrainte de temps à l’écran, le défi consiste à expliquer des concepts de droit parfois complexes de façon succincte, tout en reflétant les principes de droit en vigueur au Canada. Il m’arrive parfois de faire résumer à un personnage en deux phrases tout un arrêt de la Cour suprême ! Nous ne prenons jamais de liberté avec les principes juridiques en cause qui respectent le droit pénal canadien. Il faut donc trouver à chaque fois une façon d’expliquer clairement les enjeux et le droit applicable » explique Me Bachand. Accusé de complicité Tout est réaliste dans la série. Même les liens très étroits, voire amoureux, que les Couronnes entretiennent avec certains personnages avocats de la défense, journalistes ou enquêteurs. « Un couple formé de la Couronne et de la défense est tout à fait possible. Ce n’est pas interdit par la loi. Cela dit, ils ne pourraient pas se présenter sur un même procès, car ils seraient en conflit d’intérêts », reconnaît Patrick Lowe. Selon Me Boucher, une Couronne pourrait très bien entretenir des liens avec un journaliste. « Mais une Couronne a des obligations liées à sa fonction qui font en sorte qu’il ne peut pas et ne devrait pas transmettre à un journaliste des informations qui doivent demeurer confidentielles. Autrement, il contrevient à des règles bien établies en déontologie et en vertu du serment qu’il a prêté en tant que procureur. » C’est le même raisonnement pour les relations entre enquêteurs et Couronnes. « Au tribunal, les procureurs de la Couronne sont appelés à travailler en étroite collaboration avec des enquêteurs. Des liens étroits peuvent donc se tisser », valide Bernard Dansereau. Supposition de personne Tous se défendent bien d’avoir caricaturé certains avocats ou certains juges. Maître Pourri, Maître Parfait, Maître Cowboy sont réellement des personnages fictifs, créés Nul n’est censé ignorer la loi à partir de plusieurs traits de caractère. « On voulait vraiment dépeindre différentes Les auteurs n’ont jamais donné de mandat éducatif à leurs collaborateurs. Pourtant, personnalités, comme c’est le cas dans la vraie vie », souligne Me Diamant. « Ce qui est plusieurs avocats qui travaillent sur la série confirment qu’ils sont perçus bien différemment amusant lorsqu’on est sur le terrain, c’est que certaines Couronnes et certaines défenses depuis que la série est en ondes. « C’est d’ailleurs l’un des grands mérites de la série. nous disent : ‘Tel personnage, c’est bien untel’, alors que les auteurs qui ont créé le On y présente, sous un aspect très positif, des avocats de la Couronne. On montre bien personnage ne connaissent même pas le untel en question », raconte Me Paquet. que la Couronne n’a pas de causes à gagner ni à perdre, et qu’elle n’est pas tenue par son patron d’arriver à un taux de culpabilité. Un procureur de la Couronne doit être Témoignage d’experts passionné et moralement convaincu de la culpabilité avant de faire un procès », ajoute e M Diamant. On ne peut pas accepter de travailler sur une série aussi populaire — plus d’un million de téléspectateurs chaque semaine selon M. Dansereau — sans en retirer une certaine fierté. « Moi qui travaillais avec des victimes d’agressions sexuelles, on n’avait pas de références Tous s’accordent pour dire qu’ils ont été heureux et fiers d’apporter une contribution, quand on devait expliquer le rôle du procureur de la Couronne, alors qu’après la série, aussi minime soit-elle, pour qu’une série aussi réaliste prenne l’antenne. on pouvait dire ‘Tu sais… comme dans Toute la vérité’ », avoue Me Paquet. Me Bachand ajoute que les commentaires sur les blogues et la page Facebook de la série laissent croire que le grand public apprécie de pouvoir mieux comprendre certaines notions de droit grâce à la série. « Ma fille, qui est en deuxième année de droit me dit que la série est écoutée par ses collègues. J’aurais bien aimé avoir accès à une série de fiction se déroulant au Québec, lorsque j’étais étudiante en droit. » Prochaine date de comparution Toute la vérité sera de retour au petit écran pour une cinquième saison à l’automne 2014 et l’équipe de la rédaction retrouvera son collègue Patrick Lowe qui, cette année, travaillait à la rédaction d’une autre série. Peut-être verrons-nous, dans la saison prochaine, un exemplaire du Journal du Barreau traîner sur une table ou entendrons-nous l’un des protagonistes en parler avec éloge ! PAGE 14 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Droit de regard Jean-Claude Hébert, Ad. E. Justice médiatique Photo : Sylvain Légaré La transparence toxique Professeur associé au Département des sciences juridiques de l’UQAM jch@videotron.ca Véritables feuilletons politico-judiciaires, les mésaventures du sénateur Mike Duffy et du maire Rob Ford ont longtemps nourri l’actualité. Au nom de l’intérêt public, brandissant des « documents de cour », les journalistes ont écharpé ces personnages publics. Au Québec, les grands dossiers de l’UPAC n’échappent pas au processus de collecte d’informations tirées de dossiers d’enquêtes criminelles confidentielles. Cette forme de justice médiatique est-elle conforme à l’esprit et à la lettre de la Charte canadienne des droits et libertés ? Arrimée à la liberté de presse, la transparence revendiquée par la classe journalistique serait-elle toxique à la primauté du droit ? Ce feu roulant médiatique fait voir un décalage méthodologique entre la justice et le journalisme. Pierre d’angle de la justice pénale, l’équité procédurale prend forme bien avant l’instruction du procès. Elle s’applique à toutes les étapes du processus d’enquête et de l’instance judiciaire proprement dite1. À cet égard, la présomption d’innocence protège autant la personne soupçonnée d’avoir enfreint la loi que celle qui est mise en accusation. À ce titre, elle renforce le droit à la sécurité d’une personne, sa réputation et sa dignité2. Avant le procès, l’atteinte à la présomption d’innocence peut naître de la diffusion d’informations tirées d’un dossier d’enquête criminelle3. Lors du procès, la présomption d’innocence a mission d’atténuer le caractère discrétionnaire du jugement. Liberté de presse et transparence Ces actes de procédure s’inscrivent dans un processus d’enquête antérieur à l’inculpation. En effet, ce moyen d’investigation vise à rassembler tous les éléments de preuve pertinents susceptibles de permettre une prise de décision judicieuse et éclairée sur l’opportunité de porter des accusations5. Le principe de transparence des actes de procédure ne devrait pas servir l’appétence débridée des policiers cherchant à contaminer l’opinion publique quant à la culpabilité probable des personnes impliquées dans leur enquête. Cette corrosion insidieuse de l’esprit touche autant les futurs jurés que la magistrature. En 1982, la Cour suprême statua que le fait d’occulter la teneur d’une dénonciation et d’un mandat de perquisition jusqu’à la fin d’une enquête policière équivalait à un déni de justice. Une telle restriction pouvait retarder, sinon empêcher, la révision judiciaire des actes de procédure. La protection des droits de la personne concernée en dépendait. Dans cette perspective, la Cour statua qu’après l’exécution d’une perquisition, le public a le droit d’examiner le mandat et la dénonciation qui s’y rapporte6. Par respect pour la présomption d’innocence, les juges émetteurs de mandats de perquisition pourraient mettre un terme au coulage d’informations préjudiciable aux tiers innocents et aux personnes suspectées d’avoir commis des infractions. Aux fins du dossier de perquisition, ils pourraient exiger des policiers une brève dénonciation écrite et assermentée et, ensuite, prendre connaissance de l’historique de l’enquête confidentielle, sans toutefois en insérer copie dans le dossier de perquisition. Depuis lors, la loi n’a pas changé. Une dénonciation faite au soutien de l’émission d’un mandat de perquisition doit renseigner adéquatement le juge sollicité. Lors d’une enquête pénale, ce ne sont pas les agents gouvernementaux qui, selon leur bon vouloir, ont la responsabilité d’en fixer les limites. Les exigences de la loi imposent au juge signataire d’un mandat l’obligation de préciser l’objet d’une perquisition et de décrire les choses devant être saisies7. Dans l’exercice du pouvoir discrétionnaire de lancer un mandat de perquisition, le juge doit mettre en balance l’intérêt de l’État à poursuivre les délinquants et celui des citoyens au respect de leur vie privée. La pondération judiciaire est essentielle. Cette exigence concerne la prise de décision et la forme du mandat. Autrement dit, afin de limiter l’atteinte au droit à la vie privée au strict nécessaire, le juge doit moduler le processus d’émission et d’exécution d’un mandat de perquisition10. À quoi rime la présomption d’innocence dans un « procès médiatique » ? Au contraire de son opposé, la transparence, le secret a mauvaise presse. La première est assimilée à la vérité, à la rectitude et à l’innocence; le second comporte, dans sa face cachée, l’inavouable et la culpabilité. L’idée de transparence suppose que tout peut s’exposer et devenir public. En somme, la valorisation de la transparence va de pair avec la dévalorisation du secret, En 1997, une restriction au droit d’accès à un dossier de assimilé au mal. perquisition fut insérée au Code criminel. À certaines conditions, les juges émetteurs de mandats de perquisition Dans la lorgnette journalistique, le juridisme empesé ou d’ordonnances de communication peuvent interdire des gens de robe entrave la recherche de vérité. La libre l’accès à l’information relative aux actes de procédure information (liberté de presse) surplombe l’espace judiciaire. lorsque celle-ci serait préjudiciable aux fins de la justice ou La recherche de vérité se fait en raccourci et la perception que l’information pourrait être utilisée à des fins illégitimes8. subjective remplace le débat contradictoire. Après avoir Ces motifs doivent toutefois l’emporter sur l’importance de écumé une affaire sur la place publique, le traitement l’accès à l’information. médiatique de l’actualité fait grise mine à l’analyse judiciaire, trop décalée dans le temps. Après l’exécution d’un mandat de perquisition, afin de protéger l’identité et la réputation des personnes mêlées au processus d’enquête, il est possible de Publicité des débats judiciaires formuler une demande en vue d’assurer que la mise Il est acquis que la justice ne peut être rendue derrière des sous scellés du dossier de perquisition durera jusqu’au portes closes; la publicité constitue la meilleure protection dépôt d’accusations ou à la remise des objets saisis. La contre l’improbité. L’accès du public aux tribunaux assure loi permet ainsi de mieux protéger la réputation des l’intégrité des procédures judiciaires en démontrant personnes innocentes9. que la justice est administrée de manière non arbitraire, conformément à la primauté du droit. Elle constitue Les méga-dénonciations l’élément principal de la légitimité du processus judiciaire et la raison du respect des décisions judiciaires, tant par Dans l’enquête concernant Rob Ford, la dénonciation les parties que par le grand public. policière dépasse largement les 200 pages. Quant au sénateur Duffy, l’enquêteur fut tout aussi prolixe. Il y a 30 ans, Le droit du public d’être informé est également protégé les dénonciations s’étalaient sur un feuillet ou deux. Le par la garantie constitutionnelle de la liberté d’expression. procédé était parfaitement légal. C’est le principe de la publicité des débats judiciaires (cautionnement, enquête préliminaire, requêtes, procès De nos jours, les policiers annexent à la dénonciation et appel) qui est garanti, et non pas la publicité des proprement dite l’historique de leur enquête confidentielle. enquêtes criminelles4 qui, par essence, sont confidentielles. Ensuite, par automatisme, ils demandent la mise sous Procédure ex parte, l’émission d’un mandat de perquisition scellés de tous les documents. Sans relâche, avant et après le dépôt d’accusations, les médias obtiennent des échappe à l’exigence du débat judiciaire. tribunaux l’accès aux dossiers de perquisition. On connait la suite : la justice médiatique s’emballe. Rappelons pour mémoire que la Charte canadienne a conféré aux tribunaux un rôle vraiment important : la défense des libertés individuelles fondamentales et des droits de la personne contre les ingérences de tout palier et organe de gouvernement11. Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur. 1 R. c. Kalanj, [1989]1 R.C.S. 1594, p.1608 2 R. c. Pearson, [1992]3 R.C.S. 665, p.682 à 688 3Cour européenne des droits de l’Homme, Affaire Samoila et Cionca c. Roumanie, (04-06-08), par.92 4 Vancouver Sun (Re), [2004] 2 R.C.S. 332, par. 22 à 31 5 Canadianoxy Chemicals Ltd c. Canada (P.G.), [1999]1 R.C.S. 743, par.15 à 27 6 P.G.(Nouvelle-Écosse) c. MacIntyre, [1982] 1 R.C.S. 175 7 Gagné c. Sécurité 2010 (SNC), 2003 QCCA 10303, par.66-67 8 Par.487.3 (1) C.cr. 9 Par.487.3 (4) C.cr. 10 Descôteaux c. Mierzwinski, [1982] 1 R.C.S. 860, p.891 11 R. c. Beauregard, [1986]2 R.C.S. 56, p.72 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC DU NOUVEAU, DU MEILLEUR Classification documentaire Unification au CAIJ Sténographie électronique Intégration Outlook Copie de sauvegarde Recherche universelle Janvier 2014 vous facilite encore plus la pratique du droit. PROFITEZ DU PLAN JEUNE BARREAU jurisconcept.ca • 1 888 692-1050 PAGE 15 PAGE 16 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Cause phare Émilie Therrien, avocate La Cour d’appel du Québec exige un nouveau procès dans l’Affaire Guy Turcotte Vulgarisatrice juridique Dans l’arrêt R. c. Turcotte1, la Cour d’appel du Québec a eu à décider si les instructions données par le juge au jury lors du procès du cardiologue Guy Turcotte avaient été adéquates relativement à la défense de troubles mentaux et d’intoxication volontaire. etherrien@aldd.ca Le 20 février 2009, quelques mois après sa rupture avec sa conjointe, Guy Turcotte, en grande détresse psychologique, cherche sur le Web des moyens de se suicider. Il ingurgite une grande quantité de lave-glace (méthanol) et tue ses deux enfants à coups de couteau. Le lendemain, la police découvre les corps inanimés ainsi que Guy Turcotte, toujours en vie, caché sous son lit. Accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, il subit un procès entre le 12 avril et le 5 juillet 2011. Suite aux instructions du juge Marc David de la Cour supérieure, le jury déclare Guy Turcotte non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. Problème avec les instructions au jury, selon la Couronne étant donné que cela ne constitue pas une admission sur les faits. Le raisonnement qui sous-tend que la défense pour troubles mentaux était admissible démontre également une admission par la Couronne que la preuve était suffisante en soi, note la Cour. La défense pour troubles mentaux est admissible s’il y a présence de deux conditions, rappelle la Cour. La condition mentale de l’accusé doit d’abord être englobée dans la notion de troubles mentaux au sens du Code criminel. Ensuite, la condition mentale doit avoir entraîné une incapacité pour l’accusé de juger de la nature de ses actes. Le juge qui détermine que les conditions sont remplies doit soumettre cette défense au jury. Il doit aussi le faire même en cas de doute sur la vraisemblance d’une telle défense. mental dans lequel se trouvait Guy Turcotte constituait une maladie mentale et pouvait requérir une intervention. La défense pour troubles mentaux pouvait donc être présentée au jury par le juge. Qu’en est-il toutefois de la manière dont le juge de première instance a expliqué les tenants et aboutissants d’une telle défense ? Des directives insuffisantes La Cour affirme d’emblée que « le juge a erré en n’attirant pas l’attention du jury sur la question de l’intoxication et de ses effets au moment d’expliquer la défense de troubles mentaux ». Il faut bien distinguer les troubles mentaux de l’intoxication lorsqu’on est en présence de ces deux concepts, rappelle la Cour. Le jury, après avoir analysé la Trois facteurs d’analyse des troubles mentaux notion de troubles mentaux et conclu à son existence, La Cour relève qu’il existait une preuve selon laquelle la doit aussi examiner le rôle contributif de chacun et condition mentale de Guy Turcotte le rendait incapable déter miner la véritable source de l’incapacité : de juger de la nature de ses actes. Il faut donc identifier l’intoxication ou les troubles mentaux. Cela est la source de l’incapacité, selon qu’elle provient du particulièrement important en l’espèce, dans la mesure trouble mental ou de l’intoxication ou d’une combinaison où la preuve a révélé que l’idée de M. Turcotte de tuer Ensuite, le juge n’a pas instruit le jury d’une manière des deux. Elle affirme également qu’il était vraisemblable ses enfants est survenue après avoir bu le méthanol. « On adéquate et suffisante concernant la notion de trouble que la maladie mentale était la source de l’incapacité y voit bien là un indice de l’importance de l’intoxication dans la conduite homicide de l’intimé », écrit la Cour. mental. En effet, il aurait dû expliquer au jury que la de Guy Turcotte. défense pour troubles mentaux devait être examinée sans tenir compte des effets de l’intoxication volontaire de La Couronne prétend que l’intoxication volontaire de Selon la Cour, le juge n’a pas expliqué au jury la M. Turcotte. Guy Turcotte a contribué de manière si importante nécessaire distinction entre les sources de l’incapacité. à l’incapacité de celui-ci que la défense de troubles Il a plutôt placé l’intoxication comme un volet des Enfin, il n’a pas suffisamment résumé la preuve des mentaux ne peut s’appliquer. Toutefois, dans l’arrêt troubles mentaux. Or, il devait souligner la distinction experts, car il aurait omis de lier les éléments de la Bouchard-Lebrun 2, rappelle la Cour, le juge LeBel a entre les effets des troubles mentaux et les effets de défense de troubles mentaux à cette preuve. souligné qu’une intoxication ne rend pas nécessairement l’intoxication, ce qu’il n’a pas fait. La Cour reproche inadmissible une défense de troubles mentaux, mais elle également au juge de n’avoir parlé que du trouble De son côté, la défense prétend que la défense pour peut toutefois l’exclure selon son impact sur la condition d’adaptation sans mention de la crise suicidaire ni de l’intoxication « qui sont pourtant des facteurs essentiels troubles mentaux devait être soumise au jury en raison mentale de l’accusé. aux conclusions des experts » dans la présente affaire. du fait que tous les experts, tant en demande qu’en défense, s’entendaient quant au diagnostic de trouble La Cour reprend alors trois facteurs dégagés des arrêts d’adaptation avec anxiété et humeur dépressive. R. c. Stone 3 et Bouchard-Lebrun pour analyser une Il est impossible de savoir si le jury en serait arrivé à la Selon la défense, les directives du juge étaient adéquates défense de troubles mentaux. Premièrement, le juge même conclusion, soit la non-responsabilité pour troubles et respectaient le fait que l’intoxication découlait du trouble doit se demander si une personne normale, placée dans mentaux, s’il avait procédé à cette analyse en deux mental. La défense avance également que si la Cour les mêmes circonstances que l’accusé, était susceptible étapes à la suite des instructions du juge à cet égard, d’appel ordonnait un nouveau procès, cela devrait se faire de sombrer dans une condition mentale similaire. selon la Cour. Par conséquent, la Cour d’appel a accueilli seulement sur le chef d’accusation d’homicide involontaire. Ensuite, il faut évaluer s’il y a un risque de récurrence d’un l’appel et a ordonné un nouveau procès sur les deux événement du même genre. Enfin, est-ce que l’accusé a accusations de meurtre au premier degré contre Il s’agit donc pour la Cour d’appel, composée des besoin d’un traitement particulier, et est-ce qu’il constitue Guy Turcotte. juges Nicole Duval Hesler, François Doyon et Jacques une menace pour autrui ? Dufresne, de déterminer s’il faut remettre en question la décision par le juge de soumettre au jury la défense de Selon la Cour : « Si le juge avait spécifiquement analysé les troubles mentaux et ses directives à cet égard. trois facteurs dont il est fait état dans Bouchard-Lebrun, il aurait également conclu que la condition mentale de l’intimé était un trouble mental au sens juridique et que Une erreur de la Couronne au procès la défense devait être soumise au jury. » En effet, une La Couronne plaide que la défense pour troubles personne placée dans les mêmes circonstances n’aurait mentaux n’était pas admissible en raison de l’intoxication pas développé un trouble d’adaptation aussi sévère que 1 2013 QCCA 1916 volontaire de Guy Turcotte. Or, lors du procès, elle a celui de Guy Turcotte. Quant au risque de récidive, la 2 2011 CSC 58 plaidé le contraire, relève la Cour. La Couronne Cour rappelle que l’absence de risque ne peut exclure 3 [1999] 2 R.C.S. 290 plaide l’erreur et avance que celle-ci est négligeable, à lui seul la défense de troubles mentaux. Enfin, l’état La Couronne a porté la cause devant la Cour d’appel en invoquant trois arguments. Tout d’abord, le juge David n’aurait pas dû donner ouverture au verdict de non-responsabilité pour troubles mentaux. La Couronne prétend que le fait que Guy Turcotte se soit volontairement intoxiqué au méthanol empêche celui-ci d’invoquer qu’il souffrait de troubles mentaux. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 MIEUX VAUT ÊTRE PRUDENT AVEC L’ARGENT COMPTANT ! Si une personne veut vous remettre une somme en espèces, vous avez le devoir de vous renseigner sur les obligations prévues au Règlement sur la comptabilité et les normes d’exercice professionnel des avocats en vigueur depuis le 8 juillet 2010. Règle générale, un avocat ne peut recevoir en espèces une somme cumulative de 7 500 $ ou plus pour un même dossier. Il existe toutefois certaines exceptions où il est permis à un avocat d’accepter une somme en espèces de 7 500 $ ou plus. Pour en savoir plus sur ces situations particulières et sur vos obligations générales en lien avec la réception de sommes en espèces, visitez le www.barreau.qc.ca et : • visionnez les capsules Web On se fait une loi de vous informer; • consultez la page dédiée au Règlement sur la comptabilité et les normes d’exercice professionnel des avocats (guide de l’utilisateur, modèles de formulaires et autres documents, foire aux questions etc.); • inscrivez-vous à une activité reconnue de formation. RENSEIGNEMENTS : Inspection professionnelle 514 954-3465 1 800 361-8495 poste 3465 inforeglement@barreau.qc.ca PAGE 17 PAGE 18 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Vie associative Association du Jeune Barreau de Montréal , Barreau du Saguenay–Lac-Saint-Jean Association des Jeunes Barreaux du Québec Congrès annuel de section C’est avec un grand enthousiasme que l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) lance la 2e édition du Programme de bourse de démarrage de cabinet d’une valeur de plus de 15 000 $ (5 000 $ en argent et plus de 10 000 $ en produits et services divers). Fruit de plus de trois ans de travail et de développement, le programme de bourse s’adresse aux jeunes avocats de 10 ans et moins de pratique qui ont le désir de se lancer en affaires. Ce programme permet au récipiendaire de bénéficier non seulement d’un montant d’argent pour entreprendre ses démarches, mais également de produits et services de qualité essentiels à la réussite de son projet. Les avocats intéressés ont jusqu’au 1er mai 2014 pour déposer leur candidature. Pour en savoir plus sur le programme : www.ajbm.qc.ca/fr/services-membres/bourse C’est les 8 et 9 novembre 2013 que le Barreau du Saguenay–Lac-Saint-Jean a tenu son congrès annuel à l’Hôtel Chicoutimi. Les membres ont pu bénéficier de six heures de formation reconnue par le Barreau. La soirée du samedi a débuté par la remise de la Médaille de l’Association des avocates et avocats de province à Me Richard Poitras par la présidente de l’Association, Me Caroline Blache. De plus, comme le veut la tradition, la bâtonnière du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Me Chantale Girardin, a remis la Médaille au mérite Michael H. Cain à Me Gilles Boivin. Félicitations à ces deux lauréats ! Photo : Barreau du Saguenay–Lac-Saint-Jean Programme de bourse et de démarrage de cabinet 5e Congrès Haut en Couleur Date :1er et 2 mai 2014 Lieu : Hotel ALT, 6500, boulevard de Rome, Brossard Prix : 200 $ pour ceux qui ont 10 ans et moins de pratique, et 250 $ pour ceux qui ont plus de 10 ans de pratique Info : Véronic Boyer, 819 771-7393, v.boyer@noelassocies.com L’Association des Jeunes Barreaux du Québec, en collaboration avec le Barreau de Longueuil, vous invite à son 5 e Congrès Haut en Couleur! Venez compléter neuf heures de formation continue tout en fraternisant avec vos consoeurs et confrères de toutes les régions du Québec ! Me Gilles Boivin a reçu la Médaille au mérite Michael H. Cain. Comment faire pour inscrire vos activités dans Vie associative ? La rubrique Vie associative est consacrée aux activités des barreaux de section, des associations dont le secrétariat est pris en charge par le Barreau du Québec et des associations de jeunes barreaux. Pour que vos activités y soient consignées, vous devez remplir un formulaire que vous pouvez vous procurer en ligne au www.barreau.qc.ca/publications/journal/vie-associative.html À noter que vous devez compter environ 30 jours avant la publication de vos informations en raison des délais de production du Journal du Barreau, et qu’il est publié le 1er de chaque mois. Soyez donc vigilants en ce qui concerne les dates de vos activités ! Avis aux membres du Barreau Notice to Members of The Bar Cour supérieure – Division de Montréal Superior Court – Montreal Appeal Division Sondage CRA Settlement conference survey Les avocats de la région de Montréal qui participent à une CRA, tenue à Montréal ou en périphérie, sont priés de remplir et de retourner le questionnaire de sondage qui leur est alors distribué. It is requested that lawyers who have taken part in a judicial settlement conference held either in Montreal or in one of the other districts in the Montreal Appeal Division complete and submit the survey questionnaire given out at the conference. En effet, ce sondage constitue une première depuis l’entrée en vigueur en janvier 2003 des dispositions du Code de procédure civile, quant au CRA. This survey is the first to be conducted since the provisions of the Code of Civil Procedure providing for settlement conferences came into force in January 2003. It will provide useful feedback to both the Court and the Barreau du Québec to assist in improving the service. Ce sondage permettra à la magistrature et au Barreau une rétroaction scientifique de la part des participants, en vue de l’amélioration continue de cette activité. Rappelons qu’il est souhaitable de remplir un nouveau questionnaire après chaque CRA, car la nature du dossier et l’identité des intervenants peuvent entraîner des réponses différentes. Il est également souhaitable de recueillir le plus tôt possible le nombre de questionnaires requis pour assurer la fiabilité du sondage, pour enfin passer à la phase cruciale du dépouillement et de l’analyse, puis de la publication des résultats. François Rolland Juge en chef It is important to fill out a new questionnaire after each settlement conference, since the nature of the file and the personalities of the participants can lead to different responses from conference to conference. Our goal is to collect the number of questionnaires required to assure the statistical reliability of the survey as early as possible in order to proceed to the analysis and publication of the results. François Rolland Chief Justice LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 19 PAGE 20 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Les Freemen-on-the-Land Des précautions s’imposent Marc-André Séguin, avocat Phénomène nouveau au Québec, les avocats devraient aborder les membres des Freemen-on-the-land ou « citoyens souverains » avec précaution. Portrait de ce mouvement ayant déjà créé une réelle problématique dans l’ouest du pays et aux États-Unis. Effets concrets au Québec Ils ne croient pas en la juridiction des tribunaux ou en l’autorité des forces de l’ordre sur leur personne, refusent de payer des impôts et ne reconnaissent pas l’utilisation de pièces d’identité, que ce soit pour s’identifier ou voyager. Ils croient que les individus ne sont soumis aux lois que dans la mesure où ils acceptent de s’y soumettre. Certains n’hésitent pas à s’approprier des propriétés, sans compensation, pour ensuite les déclarer comme étant des « ambassades ». Plusieurs ont la conviction que l’État possède des millions de dollars au nom de chaque citoyen, dans des comptes bancaires secrets. Certains n’hésitent pas à recourir à la violence pour « défendre leurs biens » ou encore à divers outils pseudo-juridiques pour engorger les tribunaux ou enregistrer des hypothèques mobilières factices, notamment en s’en prenant à des membres des forces de l’ordre ou de l’appareil judiciaire. Ce sont les Freemen-on-the-Land, groupe considéré comme mouvement terroriste intérieur par le FBI. Ils ont fréquemment recours aux notaires et aux avocats dans le cadre de leurs démarches et sont considérés comme dangereux. Avant 2012, certains membres du mouvement avaient tenté d’inscrire – et obtenu – une hypothèque mobilière sur les biens de juges québécois grâce au Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM), mais aussi sur ceux d’autres individus, causant nombre d’ennuis à ceux-ci puisque la seule manière de faire retirer l’inscription est par les tribunaux, une démarche pouvant être longue et complexe. En 2012, le RDPRM a mis en place un algorithme lui permettant de détecter des demandes d’inscription suspectes, afin que celles faisant usage d’un certain vocabulaire généralement attribuable aux membres du mouvement soient soumises pour analyse auprès d’un adjoint juridique. « Ainsi, quand le système détecte des opérations étranges, on a un mécanisme en place. Me Charles Dorion, responsable des communications à la Direction des registres et de la certification du ministère de la Justice, en charge de l’administration du RDPRM, confirme que ces épisodes ont mené l’organisation à revoir ses pratiques afin d’éviter que de tels scénarios ne se répètent à l’avenir. Les corps policiers nous avaient informés et nous avons fait les démarches nécessaires. Depuis septembre 2012, à notre connaissance, nous n’avons pas eu d’autres inscriptions portées au Registre », précise Me Dorion. Nombre croissant au Québec L’automne dernier, l’un des membres québécois a fait les manchettes à la suite de son arrestation à Calgary au terme d’une saga au cours de laquelle l’individu aurait identifié son domicile albertain, propriété d’une tierce personne, en tant qu’ambassade et a refusé de quitter les lieux sous prétexte que la demeure était désormais intouchable par les autorités. C’est que dans d’autres provinces canadiennes, le mouvement a atteint une ampleur telle que les Barreaux de l’Alberta et de la Colombie-Britannique ont dû publier des rapports à l’attention de leurs membres afin de leur permettre d’identifier les Freemen, et leur rappeler de prendre leurs précautions lorsqu’ils sont sollicités par ces individus. L’épisode n’est pas isolé. Les tribunaux de l’ouest du pays composent depuis des années avec des procédures visant à invalider des démarches frauduleuses menées par certains Freemen. Aux États-Unis, un rapport publié par le FBI en 2011 trace le portrait des multiples épisodes de confrontation entre des Freemen et des membres des forces de l’ordre, notamment une attaque au fusil ayant tué deux policiers en Arkansas au cours d’un arrêt routier de routine. Néanmoins, pour certains, le dommage était fait. Il y a eu plusieurs inscriptions avant le changement. Tout en précisant que le nombre d’inscriptions issues du mouvement se situe « en bas de la virgule », soit très peu, il n’en demeure pas moins que le chiffre était suffisant pour inquiéter, étant donné que le Registre compte environ un million de nouvelles inscriptions par année. Une « peste » dans l’Ouest Mais le mouvement a-t-il atteint le niveau de « peste » pour le Registre, comme on l’a qualifié dans d’autres « On en entend parler depuis quelques années au juridictions ? « Nous ne sommes pas rendus à ce stade, Québec. Mais ailleurs au Canada, c’est un phénomène mais je dirais que c’est aussi parce que nous avons réagi qu’on observe depuis une quinzaine d’années, relate plutôt rapidement », affirme Me Dorion. Ce qui ne veut M e Dorion. J’avertissais toujours les gens ici que le pas dire que le mouvement ne pose pas aussi problème tout pouvait ultimement arriver chez nous. À la longue, dans d’autres sphères du droit, notamment en matière de on a commencé à voir des inscriptions étranges dans les droit immobilier, familial ou criminel. demandes faites au Registre. Lorsqu’on a remarqué ce langage, on a avisé des personnes en autorité. » Suite page 19 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 21 Sécurité C’est que dans d’autres provinces canadiennes, le mouvement a atteint une ampleur telle que les Barreaux de l’Alberta et de la Colombie-Britannique ont dû publier des rapports à l’attention de leurs membres afin de leur permettre d’identifier les Freemen, et leur rappeler de prendre leurs précautions lorsqu’ils sont sollicités par ces individus. Car bien que les Freemen ne reconnaissent pas l’autorité des tribunaux sur leur personne, ils n’hésitent pas à y avoir recours pour revendiquer des droits, faire obstruction aux tribunaux, intimider des gens ciblés (souvent en position d’autorité, comme les juges et les policiers), et obtenir des droits sur des biens par voies frauduleuses. Dans la décision Meads v. Meads de la Cour du Banc de la Reine en Alberta, le juge John Rooke – dans une décision de 185 pages – a sévèrement critiqué les pratiques des Freemen ainsi que leurs arguments. Il a rappelé aux avocats et notaires leur devoir de ne pas poser des actes susceptibles de donner une apparence de formalité aux documents pseudo-juridiques des Freemen, qui tentent souvent de faire notarier des documents. Les avocats ont aussi le devoir de ne pas renforcer directement ou indirectement ce comportement, a fait valoir le juge. Les craintes de représailles de ce mouvement ont par ailleurs atteint une telle ampleur que des tribunaux permettent aussi que l’identité d’avocats soit remplacée par des pseudonymes dans les décisions et documents de la Cour afin de protéger leur anonymat, comme ce fut le cas en Alberta, cette année, dans la décision ANB v. Hancock. Au Québec, la Chambre des notaires a aussi fait une mise en garde à ses membres, afin d’éviter que ceux-ci ne prêtent leurs services à des transactions douteuses, frivoles ou dilatoires, certains ayant, par leur sceau et leur signature, donné une pseudo-crédibilité à des documents ayant pu servir par la suite à des démarches douteuses. Divers barreaux et membres de forces de l’ordre invitent aussi les professionnels à la prudence dans leurs rapports avec les Freemen, surtout pour des démarches douteuses. Il est important de savoir les identifier et de se prémunir d’un plan de sécurité si jamais il y avait escalade, notamment suivant le refus par le professionnel de poser certains actes demandés par le client, prévient le Barreau de la ColombieBritannique. Les autorités ne manquent pas de prévenir aussi que certains de ces individus sont très portés à la confrontation, ce qui pourrait mener à des épisodes de violence. « L’important, c’est d’être vigilant, résume M e Dorion. Il faut s’assurer que les actes constitutifs sont valides. Il y a toujours présomption d’une existence de droit, mais celle-ci n’est pas absolue. » Les autorités estiment que le Canada compte environ 30 000 adhérents au mouvement des Freemen-onthe-Land. Comment reconnaître un « citoyen souverain » Certaines des caractéristiques diffusées par les autorités pour identifier les « citoyens souverains » incluent les suivantes : Nom Pratiques Ces individus ont tendance à décliner leurs noms de diverses façons, généralement sous l’une des formes suivantes : - L’usage de timbres, de « sceaux de sang », d’empreintes digitales sur des documents en apparence juridique; - « PREMIER PRÉNOM : NOM » (avec usage du double point) - « PREMIER PRÉNOM de la famille de NOM » - « PREMIER PRÉNOM, DEUXIÈME PRÉNOM, NOM » - « DEUXIÈME PRÉNOM : NOM » - « DEUXIÈME PRÉNOM de la famille de NOM » - Le nom sera souvent inscrit en lettres majuscules - Les signatures peuvent être accompagnées de termes de type « personne physique », « souverain », « entité », « under duress », « Sovereign Living Soul (SLS) » ou encore d’un symbole de droit d’auteur (©) Photo : Ambassade du Canada Rentrée de Paris De gauche à droite : Me Bernard Synnott, vice-président du Barreau du Québec, Me Nancy Leblanc, présidente du Congrès 2014 du Barreau du Québec (Côte-Nord), M. Pierre Guimond, ministre conseiller, Service de politique étrangère et de diplomatie, la bâtonnière Catherine Duguay (Bas-St-Laurent/Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine), Me Caroline Blache, présidente, Association des avocats et avocates de province, la bâtonnière Nathalie Vaillant (Québec), l’ambassadeur Lawrence Cannon, la bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, Ad. E., la bâtonnière Darquise Jolicoeur (Outaouais), Me Jad-Patrick Barsoum, président du Jeune Barreau de Québec, le bâtonnier Luc Deshaies (Montréal), le bâtonnier François Legendre (Longueuil) La bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, Ad. E., et des membres du Conseil général du Barreau du Québec ont eu le privilège de rencontrer l’ambassadeur du Canada en France, Lawrence Cannon, à sa résidence officielle, en marge de la rentrée des tribunaux du Barreau de Paris qui a eu lieu en décembre dernier. - Le recours à des références bibliques, à des décisions judiciaires, à des traités avec des gouvernements étrangers, ou encore au Code commercial uniforme (UCC); - Le recours à des termes pseudo-juridiques, de type « Notice of Private Agreement », « Notices of Claim », ou « Affidavit of Truth »; - L’usage de termes de type « Accepted for value »; - L’emploi de documents d’identités factices, notamment des permis de conduire frauduleux, afin de faire valoir qu’ils ne sont pas soumis à l’autorité policière, ou encore l’emploi de termes de type « No liability accepted » au-dessus de leurs signatures sur des pièces d’identité afin de manifester qu’ils ne reconnaissent pas celles-ci comme étant légitimes. PAGE 22 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC FORMATIONS EN LIGNE Éthique et courtoisie - Se comporter professionnellement en tout temps http://www.barreau.qc.ca/formations/ethiqueetcourtoisie Responsabilité environnementale de l’entreprise, de ses administrateurs et de ses employés http://www.barreau.qc.ca/formations/responsabiliteenvironnementale La communication efficace - Éviter les perceptions erronées http://www.barreau.qc.ca/formations/communicationefficace Techniques de plaidoirie - Interrogatoire et contre-interrogatoire http://www.barreau.qc.ca/formations/interrogatoire Justice pour tous - Rendre la justice accessible http://www.barreau.qc.ca/formations/justicepourtous COURS EN SALLE DATE LIEU CONFÉRENCIER HEURES RECONNUES ADMINISTRATIF Longueuil La responsabilité des administrateurs d’OBNL Me Marc Legros 3 30 janvier 7 février 19 février Québec Gatineau Joliette Maîtres en affaires ! (Formation gratuite) Me Guylaine LeBrun 3 6 février Montréal Lancement d’une entreprise aux États-Unis : aspects corporatifs et fiscaux Me Vincent Allard M. Robert Chayer 3 6 février Québec Comprendre les états financiers d’une entreprise : un complément nécessaire à sa pratique M. Jean Legault 3 6 février Québec Appliquer sa connaissance des états financiers à des cas pratiques du droit M. Jean Legault 3 19 février 20 février Joliette Laval La révision judiciaire Me Paul Faribault 3 21 février Bromont Formation pratique en matière contractuelle : éléments de préparation et techniques de rédaction Me Isabelle de Repentigny 6 6 février AFFAIRES CIVIL POUR VOUS INSCRIRE, CONSULTEZ NOTRE CATALOGUE: WWW.BARREAU.QC.CA/formation LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC PAGE 23 Janvier 2014 CRIMINEL 30 janvier 7 février Montréal Bromont Les principales règles de preuve en matière d’interrogatoire des témoins Me Isabelle Doray 3 30 janvier 7 février Montréal Bromont Revue de la jurisprudence de la Cour d’appel du Québec et de la Cour suprême du Canada en matière criminelle (2013) Me Isabelle Doray 3 5 février St-Jérôme L’étendue du pouvoir d’arrestation sans mandat et les récents développements jurisprudentiels Me Myriam Lachance 3 7 février Chicoutimi Droit carcéral : survol des principes généraux des libérations conditionnelles Me Pierre Tabah 3 7 février Rimouski L’ABC du régime des Produits de la criminalité et des Biens infractionnels Me Simon Roy 3 7 février Rimouski Contrainte, légitime défense, troubles mentaux et intoxication : une mise à jour législative et jurisprudentielle Me Simon Roy 3 7 février St-Hyacinthe Les moyens de défense - Partie 2 Me Josée Ferrari 3 ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE 31 janvier Drummondville Les conflits d’intérêts ne sont pas des maladies : apprenez à les gérer et à les encadrer Me Donald Riendeau 3 31 janvier Drummondville L’éthique à l’heure des médias sociaux et instantanés Me Donald Riendeau 3 7 février Trois-Rivières Une nouvelle tendance en gouvernance : accompagner les organisations vers une gouvernance créatrice de valeur Me Donald Riendeau 3 6 février 20 février Longueuil Montréal Représenter un enfant devant la Cour supérieure : habiletés, stratégies et éthique Hon. Suzanne Courteau Me J-Sébastien Vaillancourt 3 28 février Bromont L’obligation alimentaire à l’égard de l’enfant majeur : quand les enfants ne sont petits que dans notre cœur, pas dans notre budget Me Michel Tétrault 3 FAMILIAL MODE DE RÉSOLUTION DES CONFLITS 20 février Montréal Les aspects psychologiques et légaux des excuses Me Michelle Thériault Mme Dominique Jarvis 3 21 février Valleyfield Tout savoir sur la justice participative Me Miville Tremblay 7 SÉMINAIRES ET COLLOQUES DATE LIEU CONFÉRENCIER 17 janvier Montréal E-commerce – Les évolutions récentes du commerce électronique dans un contexte transfrontalier Me HEURES RECONNUES 22-23-24 janvier Montréal La médiation d’une allégation de harcèlement psychologique : l’approche transformative (1ère partie) Me John Peter Weldon 24 31 janvier 7 février Québec Montréal Les développements récents en droit de la santé et de la sécurité au travail Plusieurs conférenciers 6 31 janvier Montréal La protection des personnes vulnérables Plusieurs conférenciers 7 7 février Montréal Lettres d’intention Me Louis-Omer Péloquin 3 7 et 21 février Montréal Convaincre : l’art d’ajuster son tir Me John Peter Weldon 15 14 février Montréal Questions pratiques en droit européen des affaires Me Xavier Van Overmeire 3 Xavier Van Overmeire PASSEPORTS GRANDS RENDEZ-VOUS Les grands rendez-vous de la Formation 2014 MONTRÉAL - 13 et 14 février 2014 - Palais des congrès Les grands rendez-vous de la Formation 2014 QUÉBEC - 13 et 14 mars 2014 - Centre des congrès 6 PAGE 24 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC PORTEFEUILLE GÉRÉ ÉQUILIBRÉ 6,87 % DE RENDEMENT SUR 3 ANS Votre plan de retraite est-il en pièces détachées ? Simplifiez-vous la vie en optant pour un portefeuille géré de la Banque Nationale. Une solution simple et performante qui regroupe des fonds ayant fait leurs preuves. › Solution clés en main gérée activement par des gestionnaires de portefeuilles réputés › Revenus de retraite stables et fiscalement avantageux › Frais de gestion parmi les plus bas de l’industrie Prenez rendez-vous avec un de nos experts en investissement. bnc.ca/portefeuillesgeres Les Fonds Placements Banque Nationale (les « Fonds ») et les Portefeuilles Gérés Banque Nationale (les « Portefeuilles ») sont offerts par Placements Banque Nationale inc., filiale en propriété exclusive de la Banque Nationale du Canada. Un placement dans les Fonds et l’utilisation d’un service de répartition de l’actif (tel que les Portefeuilles) peuvent donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus des Fonds contenus dans les Portefeuilles avant de faire un placement. Les Fonds ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement dans l’avenir. Les investisseurs devront conclure une entente de gestion discrétionnaire avec Trust Banque Nationale inc. ou Société de fiducie Natcan. Chaque taux de rendement indiqué est un taux de rendement total composé annuel historique qui tient compte de la stratégie de placement recommandée par le service de répartition d’actif, après déduction des frais reliés à l’utilisation de ce service. Les rendements sont fondés sur les rendements composés annuels totaux historiques des fonds contenus dans les Portefeuilles, compte tenu des variations de la valeur des actions ou des parts et du réinvestissement des dividendes ou de distributions, mais à l’exclusion des frais de ventes, de rachat et de distribution, et des autres frais facultatifs, ainsi que des impôts sur le revenu auxquels un porteur peut être assujetti au titre de fonds participants, et qui auraient réduit les rendements. Rendements annualisés au 30 novembre 2013 : Perf. 1 an = 14,45 %; 3 ans = 6,87 %; 5 ans = 10,32 %; 10 ans = 5,96 %; depuis création (janv. 99) = 4,88 %. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 25 Une trousse d'information sur la justice participative est désormais disponible. Celleci comprend une foule de renseignements et d'outils pour vous aider à informer vos clients sur les modes appropriés de résolution des différends et à trouver, avec eux, la meilleure solution à leur litige. 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César, premier ministre de l’édition 2013. Rôles et objectifs Le Parlement jeunesse du Québec est une simulation au cours de laquelle une centaine de jeunes de 18 à 25 ans reproduisent le plus fidèlement possible le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Cette simulation se déroule pendant cinq jours, durant le congé de Noël, alors que le parlement est inoccupé. « Ce sont des jeunes visionnaires, leurs débats ainsi que les angles selon lesquels ils les ont présentés sont inspirants. Ils touchent des sujets d’actualité difficiles. » La bâtonnière du Québec, Me Johanne brodeur, Ad. E. Premier ministre, ministres, membres de l’opposition officielle et autres intervenants délibèrent sous la supervision du président de l’Assemblée nationale. Il y a cependant une différence avec la véritable assemblée : toute partisanerie est exclue du Parlement jeunesse. Un membre du parti ministériel, par exemple, peut se prononcer contre un projet présenté par un ministre alors qu’un député de l’opposition n’a pas nécessairement à voter contre, l’objectif étant d’assurer des débats plus libres et de permettre à tous les participants d’exprimer leurs idées sans entraves. Les jeunes qui s’inscrivent au Parlement jeunesse pour une première fois tiennent les rôles de députés et de journalistes. Après une seconde participation, ils pourront poser leur candidature pour d’autres postes. Au dernier jour de la simulation, l’ensemble des participants procède à l’élection du premier ministre, du chef de l’opposition, du leader du gouvernement et du leader de l’opposition de la prochaine année. Ces élus occupent également des fonctions exécutives dans l’organisation. Les objectifs poursuivis par l’Association québécoise des jeunes parlementaires ont fait écho à certaines préoccupations de la bâtonnière, mère de deux fils dans ce groupe d’âge. Conscientiser les jeunes aux travaux parlementaires, développer leur sens critique, l’ouverture d’esprit et l’éloquence, et surtout combattre le cynisme politique, voilà des aspects qu’elle considère comme importants pour l’avenir d’une société démocratique. Aussi, a-t-elle accepté d’emblée de se rendre à Québec le 26 décembre, en plein congé de Noël. « Il a fallu préalablement une petite négociation avec mon conjoint », a-t-elle souligné en riant. L’essentiel de son rôle de lieutenante-gouverneure ? Prononcer le discours d’ouverture, l’équivalent d’un discours du trône, pour donner le ton à l’événement, puis assermenter les participants. Bref, une mission protocolaire assortie de messages venant d’une femme qui exerce un leadership sur la place publique. Ce n’est toutefois pas la première rencontre entre Me Brodeur et le Parlement jeunesse. L’an dernier, Anne-Sophie Thommeret-Carrière, chef de l’opposition, avait fait appel à elle lors de la rédaction de son projet de loi sur la réforme de l’agroalimentaire. « Anne-Sophie nous a vanté sa disponibilité et son engouement manifeste pour notre formule de débat non partisan, souligne Patrice S. César, premier ministre du Parlement jeunesse 2013. Chaque année, nous cherchons un lieutenant-gouverneur parmi des personnalités publiques dans divers domaines dont le parcours reflète un fort intérêt pour les sujets sur lesquels nous débattons. Avec des thèmes comme le développement régional et la place des femmes sur le marché du travail, le choix de M e Johanne Brodeur nous semblait tout indiqué. Nous avons vu en elle la personne idéale pour convaincre la députation de l’importance des problématiques de nos débats, tout en mettant l’accent sur les défis et projets de société qui attendent notre génération dans les prochaines décennies. » Pour préparer une législature, les jeunes rédigent mémoires de commission et projets de loi. Quatre projets ont été débattus cette année : le projet de loi sur la représentativité des sexes sur le marché du travail, qui vise l’égalité professionnelle et économique entre hommes et femmes, le projet de loi sur la gestion de l’information génomique, pour modifier l’approche en santé publique afin de miser sur la personnalisation des soins de santé au moyen de la génétique ainsi que sur la responsabilisation préventive individuelle et collective, le projet de loi sur la violence, pour lutter contre la normalisation de la violence en réduisant sa présence dans la société, et finalement le projet de loi sur la réforme de l’immigration économique, qui vise à combler le manque de main-d’œuvre et à dynamiser le développement régional grâce à l’immigration. Photo : Sylvain Légaré Les projets de loi de la 64e législature Notons par ailleurs que plusieurs participants au Parlement jeunesse aspirent à des carrières en droit. C’est le cas notamment de M. César, étudiant à l’École du Barreau. « Un jeune homme intelligent et articulé, qui s’intéresse aux débats de société depuis quelques années et qui connaît bien les rouages du Parlement », a constaté Me Johanne Brodeur. M. César est, entre autres, fondateur et président de l’équipe de débat de l’Université de Montréal, et il a été, en 2011, initiateur de Simulation CS-18, un projet pour familiariser les 14-17 ans au processus municipal de règlementation. Impressionnée par la qualité des travaux des participants du Parlement jeunesse, Me Brodeur s’est dite fière de les avoir côtoyés. « Qu’ils se soient intéressés à la chose politique, qu’ils se soient engagés, c’est un signe d’ouverture incroyable. L’Assemblée législative du Québec a enfin atteint l’égalité hommes femmes, et j’ai voulu dire aux jeunes participantes du Parlement jeunesse de persévérer et de militer, car je souhaite que la parité soit installée pour de bon. » La bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, Ad. E., a été invitée à tenir le rôle de lieutenante-gouverneure de la 64e législature du Parlement jeunesse du Québec « Les membres de nos gouvernements devraient être à l’écoute », croit la bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, Ad. E., heureuse d’avoir été invitée à tenir le rôle de lieutenante-gouverneure de la 64e législature du Parlement jeunesse. « Ce sont des jeunes visionnaires, leurs débats ainsi que les angles selon lesquels ils les ont présentés sont inspirants. Ils touchent des sujets d’actualité difficiles », ajoute-t-elle. La bâtonnière a également souligné l’importance du rôle parlementaire comme législateur qui écrit le droit, qui écrit l’avenir d’un peuple, un travail sérieux qui nécessite l’écoute de ses concitoyens, le développement d’une vision ainsi qu’une projection vers un meilleur futur. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 27 Droit du travail Pour favoriser l’entrepreneuriat Marc-André Séguin, avocat À la traîne en matière d’entrepreneuriat au Canada, le Québec doit repenser le paradigme et sa conception du droit du travail afin de favoriser l’innovation. Il doit appuyer les entreprises du futur, et pas seulement leurs employés, concluent deux spécialistes. Me A. Edward Aust et son fils, Me Thomas Laporte Aust ont défini leurs carrières juridiques en droit du travail. Celles-ci sont marquées non seulement par une expérience pratique, mais aussi par des recherches universitaires ainsi qu’une implication à l’international en raison de leur expertise dans cette sphère. Me Aust père, qui en 2004 s’est vu décerner la médaille Dunhuang en Chine pour sa contribution au développement de la province du Gansu, a d’ailleurs passé une partie importante de son parcours à collaborer avec des contreparties étrangères et à observer les dynamiques du travail et les progrès en matière d’innovation ailleurs sur la planète. Leur conclusion : le Québec doit faire mieux s’il veut rivaliser avec les économies d’aujourd’hui, et encore davantage avec celles du futur. C’est un véritable cri du cœur lancé par les père et fils, auteurs d’un ouvrage récemment publié en matière de droit du travail – l’un des plus vastes en son genre au Québec – et dont la conclusion invite à une réflexion sur l’avenir du droit du travail. En soulignant l’importance du travail, de sa qualité, de sa nature et de l’impact de celui-ci dans la vie des gens au quotidien, Le contrat d’emploi, 3e édition, pose en guise de conclusion des questions sur l’avenir de l’entrepreneuriat au Québec. Les auteurs invitent l’État ainsi que la profession juridique à se pencher sur les outils à adopter pour faire du Québec de l’avenir une juridiction d’innovateurs et de créateurs de nouvelles entreprises. « On veut des entreprises de l’avenir, pas seulement des salariés de l’avenir », résume Thomas Laporte Aust. Les deux auteurs estiment donc que les réformes passées et à venir au Code de procédure civile constituent une solution, mais que celle-ci n’est pas suffisante. « Les PME n’ont pas les moyens ni le temps d’aller devant les tribunaux de droit commun », observe Me Aust père. Le gouvernement et les industriels devraient œuvrer à la mise sur pied d’un comité de travail pour explorer la question. Un facteur, c’est le droit du travail. Mais la législation de façon plus générale, l’éducation et d’autres composantes doivent aussi être étudiées. Ailleurs dans le monde Entre-temps, la compétition internationale s’intensifie. C’est pourquoi il est aussi important de regarder à l’extérieur du pays et de se comparer aux juridictions ayant le plus de succès en la matière, affirment les deux experts. À ce titre, l’édition 2013-2014 du Rapport global sur la compétitivité, publié par le Forum économique mondial, offre quelques pistes de réflexion. Le rapport montre que les pays en tête de classement en matière de compétitivité partagent généralement des traits communs : institutions transparentes et efficaces, le tout jumelé avec une culture de l’innovation. La Suisse, Singapour, la Finlande, la Suède, l’Allemagne et les États-Unis comptent généralement parmi les meilleurs au monde en la matière. Hong Kong est aussi l’un des leaders en Asie, avec le Japon. Le Canada occupe la 14e place au classement, sur 148 pays. La Chine, quant à elle, maintient sa Notant que les Québécois sont plus entrepreneurs à l’extérieur qu’à l’intérieur de croissance dans les rangs mondiaux, avec une 29e place cette année. la province, les deux experts concluent ainsi que le défi de l’entrepreneuriat n’est pas ancré dans la langue, mais se demandent si celui-ci n’est pas plutôt attribuable « Il faut cesser de se comparer aux seules autres provinces canadiennes ou encore aux à l’environnement, notamment sa composante juridique. « Nous avons plusieurs États-Unis, avance Me Aust père. Il faut regarder plus loin, voir ce que les meilleurs protections pour les employés, mais lorsque vient le temps de protéger un entrepreneur, au monde font, et voir comment leurs systèmes inspirent une réelle culture de de répondre à ses préoccupations particulières, notre système juridique répond plus l’entrepreneuriat. On doit s’inspirer de ce que font les meilleurs pour apporter des difficilement aux besoins, estime Me Aust père. Or, lorsqu’on prend la décision de se changements à notre régime ici. » lancer en affaires, on tient compte des risques, de l’atmosphère, de l’entourage dans lequel il faut faire affaire. Il faut donc penser à moyen terme. Si on souhaite encourager « La Suisse, Singapour, les pays scandinaves sont des endroits que nous devrions l’entrepreneuriat, il faut aussi que l’entrepreneur sente qu’il est protégé par la société. » examiner de plus près. Regardez les catégories où ces pays ont créé une atmosphère plus compétitive. Il faut aussi regarder la rétention du talent dans ces autres pays », Les deux experts observent que les dernières décennies, en matière de droit du travail, renchérit Thomas Laporte Aust. ont d’abord été marquées par des développements majeurs concernant le cadre juridique entourant le contrat d’emploi. Ces avancées, qui se sont traduites par des Ceux qui ont agi comme consultants auprès de gouvernements provinciaux en protections législatives accrues pour le travailleur, ont par ailleurs rendu cette forme Chine affirment que cette réflexion a déjà cours dans plusieurs autres juridictions. de travail extrêmement intéressante au fil des ans. Sans vouloir retirer ces protections « Nous faisons face à une compétition accrue à l’échelle mondiale. Tous les meilleurs de acquises pour les travailleurs, les deux experts estiment qu’il est maintenant temps de se ce monde sont aussi actifs en ce sens. Nous n’avons plus le luxe d’attendre. On ne voit demander ce qu’on devrait offrir pour rendre d’autres formes de travail aussi intéressantes, pas suffisamment l’urgence chez nous. » afin de favoriser une culture de l’entrepreneuriat. Parmi les juridictions à regarder plus attentivement, Singapour (2e rang mondial), la Suisse Afin de développer des politiques adaptées, la réflexion en ce sens devrait commencer (1er rang mondial) ainsi que les pays de Scandinavie mériteraient une attention particulière. par une compréhension globale des enjeux pouvant présentement poser problème C’est particulièrement vrai pour Singapour, qui occupe notamment le 1er rang mondial aux entrepreneurs ou freiner les ambitions entrepreneuriales des individus. « Les crédits en matière de simplicité de la réglementation, de l’efficacité du système judiciaire pour d’impôt sont un élément qu’on a déjà mis en place, mais sont-ils la solution la plus efficace, régler des litiges, ainsi qu’en matière de transparence. Le Canada, en comparaison, se questionne Me Aust fils. Un entrepreneur qui se lance en affaires pense d’abord à occupe respectivement les 52e, 11e et 16e rangs au classement sur ces facteurs à l’étude survivre, et ce, pour au moins deux ou trois ans. Lorsqu’on est entrepreneur, si on n’est dans le rapport du Forum économique mondial. pas payé, on doit prendre des mesures parfois draconiennes, comme le recours aux mises à pied, si on n’a pas les liquidités nécessaires pour opérer en attendant le paiement. « L’accessibilité à la justice, la lenteur des procédures ainsi que la lourdeur de nos Il s’agit d’un risque. » cadres réglementaires sont devenues problématiques, expliquent les deux auteurs. On voit comment certaines économies émergentes ont commencé à s’attaquer aux « L’entrepreneur qui n’arrive pas à se faire payer n’a souvent que les tribunaux comme problèmes chez eux, ce qui se reflète aussi dans l’évolution de leurs classements. recours, donne-t-il en exemple. Or, le processus est souvent très long et coûteux. Cela On voit que notre proposition est ambitieuse, mais elle est nécessaire. » peut entraîner la perte de l’entrepreneur, même si on lui donne ultimement raison sur le fond. Entre-temps, il peut s’être ruiné et avoir tout perdu dans le processus. » Les avocats estiment que le Québec pourrait être à la fine pointe de l’innovation. En comparaison, des solutions plus expéditives et moins onéreuses ont été mises en « On dépense une fortune en rapports sur l’innovation. Notre proposition s’inscrit dans place pour les salariés. « Il faut voir comment on peut développer des politiques ou des cette démarche. Le travail est un élément si important dans nos vies, insistent-ils. C’est quelque chose de central, qui influence une grande part de nos comportements, mécanismes simplifiant aussi les procédures pour les entrepreneurs. » de nos habitudes et de nos attitudes. La qualité et la nature du travail sont essentielles C’est que le processus, en soi, est une composante très importante pour le tribunal de aux ambitions des générations futures. » droit commun, poursuit Me Aust fils. « Mais pour l’entrepreneur qui doit survivre, il est plus important que la justice soit expéditive. Il dépend des résultats et de la rapidité. Alors l’entrepreneur en mode survie tourne parfois les coins ronds dans sa formation et ses formalités parce qu’il n’a pas le choix. Mais le tribunal ne peut pas soutenir ça. On a affaire à deux cultures, et il faut qu’elles se rejoignent. » PAGE 28 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Projets de loi et comités Cette chronique, qui présente des résumés d’intervention, est préparée par le Service de recherche et de législation du Barreau du Québec. Pour consulter les versions officielles : www.barreau.qc.ca/actualites-medias/positions/index.html Les communautés autochtones doivent avoir un rôle accru dans les projets miniers qui les affectent. Même si le projet de loi en fait mention, le Barreau estime que ce rôle devrait être favorisé davantage. sommes payées injustement à la suite de fraudes ou de manœuvres dolosives dans le cadre de l’adjudication, de l’attribution ou de la gestion de contrats publics dans l’industrie de la construction. Bien qu’il soit légitime de conférer aux autorités municipales le pouvoir de définir les secteurs réputés Comité sur le droit de l’environnement incompatibles avec l’activité minière, le Barreau aurait préféré un mécanisme qui permet de concilier les volontés municipales et régionales d’aménagement et INTERVENTION DU BARREAU : les besoins économiques du Québec quant à la mise en Le 6 décembre 2012, le gouvernement du Québec a valeur des ressources minérales du Québec qui sont des présenté à l’Assemblée nationale un projet de loi intitulé Loi ressources économiques importantes qui appartiennent modifiant la Loi sur les mines, (ci-après « projet de loi »), qui collectivement à la population du Québec et qui doivent vise, notamment, à renforcer le développement économique être mises en valeur au bénéfice des Québécois, dans le dans le domaine minier et à stabiliser le développement des respect de l’environnement et des intérêts légitimes des mines avec une meilleure protection de l’environnement, populations locales. le tout en favorisant un dialogue avec les communautés. Il est évident que le réaménagement des sites miniers Il s’agissait de la quatrième tentative de réforme en quatre ans devrait être régi par des paramètres plus exigeants, et de notre droit minier par l’Assemblée nationale, et même si le le Barreau salue la volonté du gouvernent de s’attaquer projet fut finalement adopté le 9 décembre 2013 à l’aide de la à cette problématique. Cependant, concernant le seuil procédure législative d’exception (bâillon), les commentaires de 2 000 tonnes métriques par jour pour ce qui est des du Barreau demeurent utiles au niveau de son application. projets d’exploitation minière assujettis à la procédure Le Barreau partage les préoccupations du gouvernement de vouloir rétablir la confiance de la population. À cet effet, il est important de prendre des mesures pour récupérer les sommes perdues en raison de la collusion et de la corruption. Il est également compréhensible que le gouvernement souhaite faciliter le recouvrement de ces sommes. Cependant, le Barreau est préoccupé par les moyens pris pour atteindre cet objectif. La lutte contre la fraude, la corruption et la collusion doit s’exercer en respectant la primauté du droit et les principes qui s’y rattachent. Le projet de loi devrait d’ailleurs mentionner son caractère exceptionnel. Objet : Projet de loi no 70 - Loi modifiant la loi sur les mines NOM DE COMITÉ : Le projet de loi impose aux minières, notamment, l’obligation de fournir au ministre et de rendre public diverses informations relativement à leur exploitation et aux contributions qu’ils versent à l’État, et leur impose une évaluation environnementale pour tous les projets d’exploitation d’une mine dont la capacité de traitement ou de production est de 2 000 tonnes métriques et plus par jour, ainsi que pour tout projet concernant le traitement de terres rares, peu importe les capacités de traitement ou de production. Il permet également aux municipalités de délimiter tout territoire incompatible avec l’activité minière. Le Barreau du Québec note qu’une réforme du droit minier était plus que nécessaire afin de mettre un terme à l’incertitude législative dans le domaine miner, qui est un secteur important pour l’économie québécoise. Toutefois, même s’il y a eu un effort pour favoriser l’aspect consultatif dans le cadre des projets miniers, ainsi qu’une attention particulière quant à la protection de l’environnement, le Barreau constate plusieurs lacunes. Le Barreau constate que le projet de loi prévoit une série de mesures qui, il est vrai, facilitent les recours, mais qui s’éloignent dangereusement des règles usuelles en matière de responsabilité civile. Notamment, il y a une présomption de préjudice, ainsi qu’une présomption que le dommage correspond à une somme équivalant d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement à un pourcentage, déterminé par le gouvernement, du dans le Québec méridional, le Barreau ne favorise pas montant total payé par l’organisme public pour le contrat cette façon de procéder qui consiste à modifier des textes visé. De plus, la nature et l’étendue exacte de la preuve réglementaires par l’entremise d’une loi de l’Assemblée à partir de laquelle cette présomption va s’enclencher ne nationale. Il s’agit d’un procédé inapproprié qui sème la sont pas précisées. confusion sans parler des problèmes juridiques potentiels Le Barreau note et déplore l’absence d’un élément que suscite cette façon de procéder. De plus, il serait essentiel, soit un lien matériel entre la fraude et plus approprié d’assurer une liberté d’action totale au le préjudice. En effet, il n’y a aucun critère qui exige législateur et au gouvernement et de ménager la liberté que l’acte frauduleux ou la manœuvre dolosive soit d’action qui devrait être celle de celui qui détient le déterminant dans le cadre de l’adjudication, de pouvoir réglementaire. l’attribution ou de la gestion du contrat en question, Dans la même optique, il n’est pas approprié de conférer ou encore que le préjudice soit effectivement subi par un pouvoir discrétionnaire au ministre de juger de la la victime. Non seulement ce mécanisme contourne les suffisance de la consultation tenue par le demandeur du règles de responsabilité civile, mais parce qu’il ne vise bail minier, dans la mesure où celui-ci doit respecter les pas la réparation d’un dommage subi, le projet de loi a un modalités fixées par règlement (modalités qui doivent caractère pénal. permettre la tenue d’une consultation adéquate à l’aide de En plus d’avoir un effet rétroactif (5 ans pour intenter règles claires). Finalement, le Barreau estime que les plans un recours fondé sur un préjudice ayant été causé de réaménagement et de restauration devraient être joints jusqu’à 15 ans avant l’adoption de la loi), ce qui pourrait aux études d’impacts sur l’environnement et ne devraient avoir un effet sur les causes pendantes, le projet de loi pas faire l’objet d’inscriptions au registre public des droits prévoit la possibilité d’inscrire une hypothèque légale sur miniers, réels et immobiliers. En effet, ce registre public est l’entreprise et ses représentants. un registre de droits et non pas un registre où l’on publie des projets de plans de restauration. Le Barreau du Québec comprend l’objectif du projet de loi no 61 de faciliter le recouvrement des sommes Le Barreau accueille favorablement le nouveau obtenues par des manœuvres frauduleuses. Le Barreau libellé de l’article 215 qui a l’avantage de préciser les comprend également son caractère exceptionnel. informations minières et autres documents miniers qui Cependant, le Barreau est préoccupé par le précédent seront rendus publics. Le Barreau croit qu’il est approprié qu’il crée en matière de dérogations aux principes de que la liste des informations et documents miniers droit ordinaire. Le Barreau est d’avis que des efforts à rendre publics soit précisée dans la loi. Quant à la additionnels doivent être faits par le législateur pour nature des informations qui seront rendues publiques, concilier les objectifs légitimes poursuivis avec les le Barreau laisse aux intervenants économiques le soin principes de saine législation dans une société comme de se prononcer sur le caractère approprié ou non des la nôtre. Il appartient au législateur de procéder aux divulgations proposées compte tenu de considérations arbitrages nécessaires, dans le respect de la primauté du d’ordre économique ou de concurrence. droit et de l’intérêt public. Objet : Projet de loi no 61 - Loi visant principalement le recouvrement de sommes payées injustement par des organismes publics relativement à certains contrats dans l’industrie de la construction NOM DE COMITÉ : Groupe de travail sur le projet de loi no 61 (Service de recherche et législation) INTERVENTION DU BARREAU : Le 13 novembre 2013, le gouvernement du Québec a présenté à l’Assemblée nationale un projet de loi intitulé Loi visant principalement le recouvrement de sommes payées injustement par des organismes publics relativement à certains contrats dans l’industrie de la construction (ci-après « projet de loi »). Ce projet de loi fait suite aux allégations, très médiatisées et faisant notamment l’objet de travaux dans le cadre de la commission Charbonneau, d’abus dans l’octroi et la gestion des contrats publics. Il a notamment pour objet de prévoir des règles adaptées au recouvrement de Pour prendre connaissance des projets de loi et des lois et règlements, visitez les sites suivants : Assemblée nationale du Québec : www.assnat.qc.ca/ (voir rubrique travaux parlementaires) Publications du Québec : www3.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/ gazetteofficielle/loisreglements.fr.html Parlement du Canada : www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/ index.asp?Language=F Gouvernement du Canada : www.gazette.gc.ca/index-fra.html LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 29 AU-DELÀ DES SOMMETS CONGRÈS DU BARREAU DU QUÉBEC Tremblant, 5, 6 et 7 juin 2014 re t o v z e v r e és r ! t t i e u a d ré nd e f i g r a a t re n t u o ’ v à rd e s t è fi r g o r n p o c r ou du p s t e t n a a d n e s t e zl ain e m v i s r Insc mbre dè FAIRMONT TREMBLANT cha 3045, chemin de la Chapelle Tremblant, QC J8E 1E1 1 800 441-1414 www.fairmont.fr/tremblant RÉSERVATION EN LIGNE : https://resweb.passkey.com/go/barreauduquebec Chambre Fairmont : 219 $ Suite junior : 269 $ (quantité limitée) Tarif par nuitée, en occupation simple ou double, taxes applicables en sus Code à mentionner au moment de la réservation : Congrès du Barreau du Québec, BARR0614 PAGE 30 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Premier événement-bénéfice réussi pour Éducaloi ! Julie Perreault Plus de 200 membres de la communauté juridique ont répondu à l’invitation de la soirée d’Éducaloi qui s’est tenue le 20 novembre dernier. Ayant pour thème Cultiver une justice accessible, l’événement-bénéfice comprenait une conférence de Me Jean Charest sur l’importance du langage clair en droit. Bien qu’ayant eu une très longue carrière politique, le Contrairement aux plus cyniques qui vous diront : “You have premier amour professionnel de M e Charest a d’abord to dumb down communication”, c’est totalement faux. été le droit. Relatant ses jeunes années d’avocat, ce Communiquer avec une autre personne, si vous êtes un dernier a partagé avec l’assistance quelques cas de avocat, un homme ou une femme politique, c’est prendre son parcours juridique précédant sa carrière politique. sur soi la responsabilité de s’exprimer clairement de manière De cette époque, Me Charest a retenu de nombreuses à ce que les gens nous comprennent », a-t-il expliqué. leçons, dont une sur la communication avec ses clients. « Ça a été une école de vie formidable. Ça m’a permis de Afin d’illustrer l’application du langage clair dans le quotifaire des découvertes, dont une qui touche le sujet de ce soir. dien, Me Charest a poursuivi la conférence en mentionnant Naïvement, je pensais que les gens étaient comme moi, l’article de Me Stéphanie Roy, spécialiste en vulgarisaLes défis d’Éducaloi avaient une formation. Et soudainement, j’ai découvert tion juridique chez Éducaloi, paru dans l’édition de décemIl s’agit d’une première pour l’organisme qui, tout au que parmi tous ces jeunes hommes (clients) à qui je parlais, bre de la Revue juridique de l’Université Laval. Le texte de long de ses 13 ans d’existence, a toujours été en mesure un nombre très important ne savaient ni lire ni écrire. Me Roy abordait l’exercice de l’utilisation du langage clair de compléter ses divers mandats et projets grâce à Cela a été une première leçon sur la communication, par la Banque Scotia dans la réécriture de ses contrats. l’appui financier de ses membres partenaires. Néanmoins, mais également sur la vie. » confrontée au décuplement de ses mandats et à la stagnation de son budget, l’équipe d’Éducaloi a décidé « L’importance du langage clair est directement liée à l’avenir de notre profession. de mettre de l’avant cette solution complémentaire. À mon avis, les gens avec qui nous travaillons ne vont pas tolérer ou accepter que « Les services que l’on rend à Éducaloi le sont grâce à des appuis financiers de base qui proviennent de la Chambre les professionnels qu’ils payent un bon prix ne fassent pas l’effort de communiquer des notaires du Québec, du Barreau du Québec, de la dans un langage que ceux-ci comprennent correctement. C’est donc un beau défi pour SOQUIJ et des gouvernements fédéral et provincial. Mais notre mission est plus vaste que ce que ce financement l’avenir de la profession. C’est également un défi pour le gouvernement, pour le milieu réussit à supporter », explique M e Michel Bouchard, de la justice et pour le législateur. » président du conseil d’administration de l’organisme. Me Jean Charest L’équipe d’Éducaloi peut dire : mission accomplie! Leur tout premier événement de financement, qui a eu lieu à l’Hôtel Hilton Bonaventure, a fait salle comble. Proposant à ses 220 convives une conférence exclusive de l’ancien premier ministre du Québec, Me Jean Charest, la soirée s’est poursuivie avec un souper gastronomique et un encan silencieux comprenant plus de 45 lots, le tout rendu possible grâce au soutien de nombreux commanditaires. Parlons peu, mais parlons bien Ayant pour mission « d’informer les Québécois et les Québécoises de leurs droits et de leurs obligations en mettant à leur disposition de l’information juridique de qualité, diffusée dans un langage simple et accessible1 », il allait de soi que la première soirée-bénéfice d’Éducaloi possède une thématique similaire. Me Charest a donc été sollicité pour entretenir l’assistance sur le sujet. Continuant sur le sujet de la communication avec les clients, Me Charest a rappelé à l’assistance l’obligation juridique d’être clair, qui est inscrite dans le Code de déontologie des avocats. « Dans notre code d’éthique à nous, les avocats, il y a une obligation au langage clair auquel chacun d’entre nous a adhéré. Communiquer clairement de façon à ce que les gens nous comprennent, c’est un geste de respect. Faisant également le parallèle avec une expérience similaire faite par Citibank aux États-Unis, l’auteur est arrivé à une conclusion qu’a partagée Me Charest avec l’assistance. « Vous devinez qu’on tenait pour acquis qu’en ayant un langage opaque, on se protégeait contre les poursuites parce que les gens ne comprenaient pas très bien le sens de leurs droits. Mais selon l’exercice fait par Me Roy, c’est tout à fait le contraire. » Suite page 29 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Me Charest a par la suite effectué un bref récapitulatif de l’apparition d’initiatives liées au langage clair, soit de sa naissance dans les années 1970 à son utilisation plus accrue à travers le monde, dont entre autres au sein de la Securities and Exchange Commission des États-Unis à la fin des années 1990, lors de l’adoption du Plain Writing Act en 2010 et lors du premier mandat présidentiel de Barack Obama. Il a également souligné la création du Comité sur le langage clair du Barreau du Québec en 2008. aux caractéristiques du langage clair 2 », M e Charest a poursuivi son discours sur la nécessité d’embrasser le défi que constitue l’inclusion du langage clair. « L’enjeu actuel avec la révision du Code de déontologie, c’est de maintenir le momentum sur cette question-là. L’importance du langage clair est directement liée à l’avenir de notre profession. À mon avis, les gens avec qui nous travaillons ne vont pas tolérer ou accepter que les professionnels qu’ils payent un bon prix ne Janvier 2014 PAGE 31 C’est également un défi pour le gouvernement, pour le milieu de la justice et pour le législateur. C’est une occasion pour la profession de moderniser ses outils de communication », a-t-il indiqué. L’ex-premier ministre du Québec a conclu sa conférence en rappelant un exemple de communication clair, soit le Gettysberg Address d’Abraham Lincoln. Le texte historique ayant fait récemment l’objet d’articles d’analyse par les journalistes Rex Murphy du Globe and Mail et Allen C. Guelzo, collaborateur du New York Times, Me Charest a partagé les conclusions des deux auteurs. Bien que Lincoln ne devait pas être l’orateur principal de l’événement, son discours bref, précis et en langage clair a été celui qui a été retenu dans l’Histoire avec ses quelque 270 mots, contrairement à Edward Everett, qui a discouru pendant plus de 2 heures et demie, et dont le discours de plus de 13 000 mots s’est perdu dans la mémoire collective. « Un magnifique texte et un très bel exemple de communication », de souligner Me Charest. Les résultats Photo : Sylvain Légaré En tout, la soirée aura permis d’amasser près de 55 000 $, incluant les profits de l’encan silencieux qui a récolté à lui seul plus de 14 000 $. La somme recueillie servira à l’optimisation et à la mise à jour de certains contenus clés du site Web d’Éducaloi ainsi qu’au maintien des programmes d’éducation juridique pour l’année 2013-2014. Questionné La bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, Ad. E., était présente lors de la soirée. Elle est entourée, à gauche, à savoir si d’autres événements sont à venir, Me Bouchard de Me Michel Bouchard, président du conseil d’administration d’Éducaloi, et de l’ancien premier ministre du Québec, s’est montré positif. « On l’espère. C’est quand même un Me Jean Charest, à droite exercice qui est difficile à entreprendre et cela demande beaucoup d’efforts de la part de beaucoup de personnes. Rappelant le mandat qui a été confié à ce comité, f a ssent pa s l’ eff o rt de co mmuniquer da ns un Mais nous avons appris beaucoup ce soir. Nous avons c’est-à-dire « faire la promotion au sein de ses membres langage que ceux-ci comprennent correctement. surtout réalisé que nous étions aimés et que les gens du langage clair, et travailler à l’amélioration des C’est donc un beau défi pour l’avenir de la profession. seraient au rendez-vous s’il y avait d’autres activités. » documents destinés au public afin qu’ils répondent mieux Photo : Savitri Bastiani photographe - AJBM 7e gala de l’AJBM Les leaders de demain De gauche à droite : Mes Andréanne Malacket, présidente de l’AJBM, Rose-Mélanie Drivod, Joanie Lapalme, Tasha Lackman, Rima Kayssi, Stéphanie Roy, Pamela O’Reilly et Catherine Ouimet, directrice générale de l’AJBM. Absent de la photo : Me Jean-Philippe Groleau. C’est le 21 novembre dernier, dans la Ruelle des fortifications de l’hôtel Intercontinental à Montréal, qu’a eu lieu le 7e gala de l’AJBM Les leaders de demain. À cette occasion, un jury composé de personnalités juridiques et faisant partie du Conseil des gouverneurs de l’AJBM a élu un lauréat dans chacune des catégories représentées. 1Éducaloi http://www.educaloi.qc.ca/a-propos-educaloi/propos-deducaloiorganisation 2 Barreau du Québec, Comité sur le langage clair http://www.barreau.qc.ca/fr/barreau/comites/langage-clair/index.html PAGE 32 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Gestion hâtive d’instance Un projet-pilote à Québec Mélanie Beaudoin Suivant les traces du Barreau de Longueuil, du Barreau du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Barreau de l’Outaouais, le Barreau de Québec a signé, le 13 novembre dernier, une entente avec la Cour du Québec pour entreprendre un projet-pilote de gestion hâtive en matière civile. Répercussions Le projet, qui a débuté le 1er janvier 2014, s’inscrit dans une volonté globale de simplifier le processus judiciaire et d’améliorer l’accès à la justice, mentionne la bâtonnière du Barreau de Québec, Me Nathalie Vaillant. D’ailleurs, l’entente trouve appui dans le cadre de la démarche plus globale de simplification de la procédure civile et la promotion des modes alternatifs de règlement des différends, initiée par le dépôt du projet de loi no 28, Loi instituant le nouveau Code de procédure civile. Outre Me Vaillant, la juge en chef de la Cour du Québec, Élizabeth Corte, et le juge coordonnateur adjoint à la chambre civile de la Cour du Québec pour la région de Québec-Chaudière-Appalaches, Charles G. Grenier, ont pris part à la séance de signature de l’entente. Il était très important, autant pour le Barreau de Québec que pour la Cour de Québec, que le processus demeure simple. « C’est primordial : le processus ne doit pas rendre le dossier plus coûteux et compliqué que le cheminement régulier. » Les retombées anticipées pour ce projet-pilote, concerne notamment la réduction des coûts. « Je crois que nous pourrons, dans les dossiers très complexes, faire en sorte qu’il y ait une seule expertise pour toutes les parties, par exemple », souligne le juge Grenier. Les procès devraient aussi être plus courts, croit-il. Finalement, la conférence de règlement à l’amiable étant offerte à un stade préliminaire, les chances de régler le dossier seront plus grandes, selon le juge Grenier. Pour Me Vaillant, à long terme, le projet aura un impact sur l’accès à la justice : il y aura moins de remises, moins de procédures, moins de rencontres, le tout dans le respect des droits des individus. « Tout le monde y gagne », assure-t-elle. Le projet-pilote est établi pour une période d’un an. « Nous allons consulter les juges et les avocats pour identifier les irritants. Si tout va bien, nous aimerions rendre le projet permanent et peut-être élargir vers d’autres dossiers, comme les querelles de voisins, le règlement des conflits entre ex-conjoints de fait, les vices de construction, les problèmes de copropriété et les dossiers de diffamation », précise le juge Grenier Vices cachés Ainsi, les dossiers dont la nature est susceptible de générer des difficultés procédurales, des coûts importants pour les parties, des délais importants au niveau de la mise en état du dossier et une enquête et audition de longue durée sont identifiés dès l’introduction du recours. « Cette façon permet d’offrir une procédure simplifiée pour certains dossiers », souligne Me Vaillant. La gestion hâtive se fait par conférence téléphonique enregistrée. Ainsi, les procureurs ou la partie qui se représente seule n’ont pas à se déplacer. Ils n’auront pas eu également à le faire lors de la présentation de la requête introductive d’instance en chambre de pratique, puisque le dossier va automatiquement être déféré au juge de pratique lors de l’appel du rôle de pratique, fait remarquer le juge Grenier. Particularités à Québec Photo : Barreau de Montréal Lorsqu’est venu le temps de valider le type de dossiers qui seraient soumis au projet-pilote, les causes de vices cachés se sont imposées d’elle-même, témoigne le juge Grenier. « Les dossiers de garantie de qualité du bien vendu représentent environ le quart de nos 400 nouveaux dossiers par année qui se se rendent à l’étape de l’inscription pour enquête et audition, ce qui nous a permis de développer une certaine expertise à ce sujet. Ils sont aussi potentiellement les plus coûteux, puisqu’ils peuvent impliquer des expertises, des instances en garantie et en arrière garantie. » Le juge peut maintenant intervenir plus tôt dans le dossier. À l’avant : Madame la Juge en chef de la Cour du Québec, Élizabeth Corte. À l’arrière (de gauche à droite) : Monsieur le Juge en chef adjoint de la Cour du Québec, Pierre E. Audet; Me Nicolas Gosselin, président du Comité sur la Cour du Québec du Barreau de Québec; la bâtonnière de Québec, Me Nathalie Vaillant; Monsieur le Juge coordonnateur de la Cour du Québec, Charles G. Grenier. Collaboration essentielle Juges et avocats ont adhéré au projet-pilote. Le juge Grenier souligne également la bonne collaboration du greffe civil du palais de justice de Québec dans ce dossier. Le défi réside maintenant dans la diffusion du projet-pilote. « Nous devons en faire comprendre les bénéfices et les rouages, comme l’identification, dans le titre de la requête introductive d’instance, que la réclamation est basée sur une existence alléguée de vices cachés », mentionne le juge Grenier. Me Vaillant précise que les membres du comité de liaison, notamment le président, Me Nicolas Gosselin, en sont conscients, c’est pourquoi ils misent sur le bouche-à-oreille, les activités du Barreau de Québec, notamment une conférence avec la magistrature, et les publications pour diffuser l’information. « On doit aussi faire comprendre aux avocats le rôle de soutien, de conseil et d’assistance envers leurs clients, dans ce projet-pilote. C’est un changement d’approche du rôle de l’avocat, mais par leurs compétences, ils pourront intervenir « Bien que l’un des objectifs soit de dégager des avenues favorisant le règlement des efficacement », ajoute-t-elle. dossiers, on doit aussi comprendre que la gestion hâtive d’instance ne conduit pas immanquablement à la conférence de règlement à l’amiable », note le juge Grenier. Pour la bâtonnière de Québec, en offrant cette forme de justice sur rendez-vous, où le Il précise que si une telle conférence est demandée, ce sera toutefois un autre juge que juge est disponible pour les parties et est disposé à régler plus efficacement les celui qui a pris en charge la gestion hâtive qui sera affecté au dossier. Le juge Grenier problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, on désamorce le stress qu’implique ajoute que les dossiers faisant l’objet d’une gestion hâtive d’instance qui ne soulèvent une procédure judiciaire pour le justiciable et l’on réduit les coûts d’expertise pour pas de difficulté particulière seront retournés au greffe pour suivre le cheminement trouver une solution rapide et efficace au litige. Me Vaillant espère que les justiciables régulier. À l’inverse, le juge garde le dossier et le gère jusqu’au procès, le cas échéant. auront ainsi une expérience plus harmonieuse d’un recours en justice. Le juge Grenier mentionne que, contrairement à d’autres districts, il n’y a pas de juges dégagés spécifiquement à ce projet-pilote. « Tous les juges de la Chambre civile de Québec participent, la gestion hâtive d’instance étant inscrite à même leurs obligations régulières. Comme nous avons une cour de pratique qui siège tous les jours, cette adaptation était plus facile ». Il était très important, autant pour le Barreau de Québec que pour la Cour de Québec, que le processus demeure simple. « C’est primordial : le processus ne doit pas rendre le dossier plus coûteux et compliqué que le cheminement régulier. Il faut également bien cibler nos efforts puisqu’à Québec, bon an mal an, 50 % des dossiers se règlent de toute façon par le truchement des avocats », ajoute le juge Grenier. LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 33 Cas Rob Ford Existe-t-il des outils au Québec pour composer avec une situation semblable ? Marc-André Séguin, avocat Le cas du maire de Toronto Rob Ford attire l’attention du monde entier depuis l’automne dernier. Aux prises avec une crise de confiance au sein du conseil municipal et auprès de Queen’s Park, et en pleine tempête médiatique, le maire Ford refuse pourtant de quitter son poste, même temporairement, malgré les efforts du conseil municipal pour l’en convaincre. Le Québec, qui connaît aussi sa traversée du désert en matière d’éthique et de réformes à l’échelle municipale, serait-il équipé pour composer avec une telle situation ? Pour bon nombre d’observateurs, la situation – qui crée un réel malaise en Ontario – illustre le peu d’outils disponibles pour transiger avec un maire tel que Rob Ford, qui a notamment admis avoir consommé du crack et avoir eu des problèmes de drogue et d’alcool alors qu’il était au pouvoir. Pour Me Jean Hétu, expert en droit municipal et professeur à l’Université de Montréal, il n’est pas garanti que le Québec soit en mesure de faire mieux que l’Ontario dans l’éventualité d’une situation similaire. « Au contraire, je pense qu’on serait plus limités. Au Québec, on ne peut pas retirer les pouvoirs d’un maire, puisque ses pouvoirs sont prévus dans la loi, explique-t-il. On ne pourrait donc pas se trouver dans une situation similaire à celle de Toronto où le conseil municipal a adopté de telles mesures. » En effet, le conseil municipal a voté pour qu’on lui retire la presque totalité de ses pouvoirs et son budget. D’après la loi, le code d’éthique d’une municipalité doit notamment énoncer les valeurs d’intégrité des membres de tout conseil de la municipalité : l’honneur rattaché aux fonctions de membre d’un conseil de la municipalité; la prudence dans la poursuite de l’intérêt public; le respect envers les autres membres d’un conseil de la municipalité, les employés de celle-ci et les citoyens; la loyauté envers la municipalité ainsi que la recherche de l’équité. Ces dispositions s’appliqueraient notamment en cas d’inconduite. « Il faudrait voir si cela s’appliquerait en l’espèce. Le comportement du maire Ford n’est pas exactement respectueux », donne-t-il en exemple. Destitution Au Québec, les pouvoirs de chaque instance sont déterminés par la Loi sur les cités et villes. « Une instance ne peut donc pas retirer les pouvoirs d’une autre », insiste le professeur. En ce qui concerne la destitution, Me Hétu est catégorique : que ce soit en Ontario ou au Québec, seul un juge de la Cour supérieure peut le faire. « Ce n’est pas une prérogative du ministre, ou même du premier ministre non plus », souligne Me Hétu. La Cour a même déjà tranché que les élus municipaux ne peuvent pas non plus défier le maire en tenant un vote de confiance pour le renverser, comme cela est possible au Parlement ou à l’Assemblée nationale. Et le recours en Cour supérieure ? Généralement, on pourrait l’invoquer dans un contexte de conflit d’intérêts, par exemple. « Mais en cas d’inconduite? Peut-être que la Cour supérieure pourrait ouvrir cette petite porte, puisqu’on pourrait avancer qu’il s’agit, en l’espèce, d’un abus de confiance. C’est possible, mais on n’a jamais eu recours à cet argument dans une telle situation », indique Me Hétu. On conclut généralement à l’abus de confiance lorsqu’un élu a posé des actes en ses fonctions d’élu pour obtenir un bénéfice quelconque qui n’était pas rattaché à ces fonctions. « On entre dans un territoire inconnu lorsqu’on tente d’interpréter l’inconduite au sens de la loi. Mais puisqu’il n’y a pas autre chose, peut-être qu’un juge de première instance serait tenté de l’essayer », poursuit Me Hétu. L’une des décisions clés en la matière au Québec remonte à… 1905. Dans Vallières c. La Corporation de la paroisse de Saint-Henri-de-Lauzon, une affaire où un conseil municipal avait tenté de retirer ses pouvoirs au maire, la Cour du Banc du Roi concluait ainsi : « Les conseils municipaux sont des créatures de la loi. Les pouvoirs qu’ils exercent sont définis et limités par le code municipal. Aucune des nombreuses dispositions de ce code qui énumère les pouvoirs et attributions des conseils municipaux ne paraît les autoriser à s’ériger en tribunal pour juger et censurer ceux de leurs membres qui, dans l’opinion de la majorité, négligeraient ou violeraient les devoirs de leur charge. » Car la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités indique que la Cour supérieure peut, sur requête, si elle l’estime justifié dans l’intérêt public, déclarer provisoirement incapable d’exercer toute fonction liée à sa charge le membre du conseil de la municipalité qui fait l’objet d’une poursuite intentée pour une infraction à une loi du Parlement du Québec ou du Canada et punissable de deux ans d’emprisonnement ou plus. « Ce raisonnement vaut toujours autant aujourd’hui. On ne peut pas isoler le maire en lui retirant sa charge ou des pouvoirs. Toutes ces tentatives ont échoué, explique le professeur. C’est d’ailleurs une bonne chose, puisqu’on ne voudrait pas qu’un maire en situation minoritaire au conseil municipal s’expose à une censure par l’opposition à la moindre occasion. » Code d’éthique Mais les codes d’éthiques des municipalités, qui ont vu le jour suivant l’adoption de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, ne changeraient-ils pas la situation au Québec ? « Pas nécessairement », selon Me Hétu. Il est vrai qu’une intervention est maintenant possible en vertu du code d’éthique. On peut renvoyer à la Commission municipale, qui peut sanctionner l’élu, ce qui peut inclure une suspension jusqu’à concurrence de 90 jours. « Cependant, il n’est pas question de lui retirer sa charge. La mesure est temporaire », souligne-t-il. Pour évaluer si l’intérêt public le justifie, la cour tiendrait alors compte du lien entre l’infraction alléguée et l’exercice des fonctions du membre du conseil et de la mesure dans laquelle elle est de nature à déconsidérer l’administration de la municipalité. Enfin, la loi mentionne qu’est « inhabile à exercer la fonction de membre du conseil de toute municipalité la personne qui, sciemment, pendant la durée de son mandat de membre du conseil d’une municipalité ou de membre d’un organisme municipal, profite de son poste pour commettre une malversation, un abus de confiance ou une autre inconduite. » On peut conclure à cette inhabilité jusqu’à une période de cinq ans. « Mais où tracerait-on la ligne pour déterminer quelle inconduite satisfait ce critère ? se demande Me Hétu. Si un élu prend un coup, on le met dehors ? Nous entrons dans une zone délicate. » Et justement, la rareté des précédents s’explique généralement du fait qu’on ne se rend normalement pas à ce stade. « Et c’est la grande ironie : les élus dans l’eau chaude à ce point partent généralement avant qu’on lance ces procédures », conclut Me Hétu. PAGE 34 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Les 45 ordres professionnels et le CIQ partent en campagne ! Julie Perreault Les 45 ordres professionnels du Québec et le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) ont récemment joint leurs forces pour le lancement d’une campagne publique d’information intitulée Ordre de protéger. Les scandales mis à jour au cours de la dernière année, dont ceux rapportés lors de la commission Charbonneau, ont suscité beaucoup de mécontentement au sein de la population, mais davantage de questions remettant même en question le travail de quelques ordres professionnels. Avec ce vent de méfiance et de désillusions qui a soufflé sur le Québec, le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) et les 45 ordres professionnels du Québec ont décidé de réagir et de faire front commun. Leur tout premier partenariat a donné lieu à une campagne promotionnelle nommée Ordre de protéger qui vise à mieux faire connaître le rôle des ordres auprès du public et à augmenter la confiance de celui-ci à leur égard. « On ne veut pas faire une campagne de promotion qui ne repose que sur des mots. Nous voulons des actions concrètes. Les acteurs du milieu s’entendent qu’une réforme est nécessaire. » 50 ans passés à préparer l’avenir ou L’admission à un ordre professionnel au Québec : le cas des personnes formées à l’étranger. Les médias sociaux ont également été mis à profit. Une page Facebook du Conseil interprofessionnel du Québec a été créée spécifiquement pour la campagne afin de mettre de l’avant les professions et leurs mécanismes de protection du public. La page LinkedIn de l’organisation devient un lien direct pour discuter et informer les professionnels qui s’y sont joints. Finalement, le compte Twitter du CIQ vise à créer des liens avec des membres du réseau du même nom afin de faire connaître le travail et le rôle des ordres professionnels. Tous les médias sociaux utilisés ainsi que le microsite ont été configurés pour la soumission de commentaires et permettre aux internautes de communiquer directement avec l’équipe derrière Ordre de protéger. Pour le moment, les infrastructures du premier volet ont déjà été déployées. L’annonce officielle auprès des ordres professionnels du lancement de la campagne a été faite en décembre 2013. Le lancement public d’Ordre de protéger par voie de communiqué aura lieu au cours du mois de janvier 2014. M. Jean-François Thuot, directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec État des lieux et objectifs Selon un sondage CROP effectué en 2012, et refait l’année suivante, 11 % des gens sondés savaient que la mission des ordres professionnels était de protéger le public tandis que 50 % ont indiqué que le but des ordres professionnels était de protéger leurs membres et le public. Néanmoins, une proportion de 39 % des répondants a indiqué que les ordres professionnels avaient mandat de protéger leurs membres. Force était de constater que l’amélioration de la confiance était un thème à cibler. « Pour augmenter la confiance du public envers les ordres, nous comptons expliquer le rôle et la mission des ordres, mais aussi faire la promotion de l’apport social et économique des membres dans le domaine public », explique Mme Carole Marcil, directrice de projets pour le Conseil interprofessionnel du Québec. « Nous voulons montrer les contributions des membres à l’avancement de grands dossiers et comment, en prenant position sur certains sujets, les ordres professionnels contribuent à la société », de renchérir cette dernière. Le deuxième volet sera consacré à la protection du public et à la diffusion d’information concernant les recours offerts au public en cas d’insatisfaction. « Les citoyens ont des attentes importantes de transparence et d’efficacité dans les mécanismes. Il faut donc bien les informer sur le rôle particulier d’un ordre professionnel et réaffirmer que celui-ci n’est pas de défendre ses membres », indique la directrice de projets du CIQ. Préparer demain Avec l’anniversaire des 40 ans d’existence du Code des professions qui approche à grands pas et l’intention du ministre de la Justice et responsable de l’application des lois professionnelles, Me Bertrand St-Arnaud, de déposer à l’automne 2014 un projet de loi modifiant la loi-cadre du système professionnel québécois, le directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec, M. Jean-François Thuot, souhaite que la campagne aide également à convaincre les instances concernées de la nécessité de réformer en profondeur le Code des professions. « On ne veut pas faire une campagne de promotion qui ne repose que sur des mots. Nous voulons des actions concrètes. Les acteurs du milieu s’entendent qu’une réforme est nécessaire », indique le directeur général de la CIQ. Pour cela, l’opération promotionnelle se doit de convaincre la population de l’importance du travail des ordres professionnels et de leur pertinence, selon M. Thuot. Quant aux prochaines étapes de la campagne, celles-ci sont encore en phase de conception et leur constitution sera étroitement liée aux résultats de la première année d’existence d’Ordre de protéger. « Nous avons mis en place des indicateurs de performance et l’analyse de l’atteinte de nos présents objectifs établira les autres étapes », précise Mme Marcil. 1 À propos d’Ordre de protéger http://ordredeproteger.com/a-propos/ Les déclinaisons de la campagne Les 45 ordres professionnels et le Conseil interprofessionnel du Québec ont donc adopté, en mars dernier, leur audacieux plan de communication. La campagne a été conçue pour s’échelonner sur une période de trois ans. Il a été convenu que la première étape de l’opération promotionnelle, soit 2013-2014, se passerait uniquement sur le Web. La campagne comporte d’abord un microsite, déjà mis en ligne, où le public peut s’informer « sur les ordres professionnels, le rôle des ordres professionnels en matière de protection du public, les recours qui sont à la disposition d’un patient ou client insatisfait des services reçus d’un membre d’un ordre professionnel et l’apport des professionnels et des ordres professionnels au développement social et économique du Québec1 ». Sur le site, les internautes peuvent également aller lire des articles publiés dans la section Blogue concernant divers sujets reliés aux ordres professionnels, à leur apport sociétal et à la protection du public tels que Les sanctions imposées aux professionnels fautifs sont-elles assez sévères ? Conseillers et conseillères d’orientation : Pour en apprendre davantage sur Ordre de protéger, suivez la campagne sur ses différentes plateformes Web : www.ordredeproteger.com : https://twitter.com/Professions_QC : http://linkd.in/187R3pM : https://www.facebook.com/ciq.ordres LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 35 PAGE 36 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Juricarrière Avis de rAdiAtion Avis est par les présentes donné que le Comité exécutif du Barreau du Québec, à sa séance du 27 novembre 2013 a, en vertu du devoir lui étant imposé par l’article 85.3 du Code des professions, prononcé la radiation des membres ayant fait défaut d’avoir effectué le paiement de cotisations dans le délai imparti. Le Comité exécutif du Barreau du Québec a prononcé la radiation des personnes suivantes : Me rony Andres valenzuela* M. robert L. Archambault M. Pierre Plourde Mme Marie-Claude Blondeau 277923-4 181014-6 187475-6 194211-5 outaouais Montréal Montréal richelieu Montréal, le 2 décembre 2013 Lise tremblay, LL.B., MBA Directrice générale * Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est maintenant membre en règle du Barreau du Québec. veuillez communiquer avec le tableau de l’ordre du Barreau du Québec (Montréal: 514-954-3411; extérieur: 1-800-361-8495 poste 3411) afin de vérifier si la personne dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque a régularisé sa situation depuis le 2 décembre 2013. PR00897 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Juricarrière Janvier 2014 PAGE 37 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 En quête d’aide à la pratique ? Nos trousses peuvent vous aider ! Les trousses contiennent des modèles, des guides, des formulaires, des vidéos, des feuilles de contrôle, des aide-mémoire et autres pour vous assister dans votre pratique. Surveillez le site Web du Barreau pour découvrir d’autres trousses d’aide à la pratique. HABILETÉS ET SAVOIRS TYPES DE PRATIQUE Démarrage de cabinet Médiation Relation client/avocat Gestion d’un cabinet Avocat et parentalité Pratique en entreprise Im mi gra tio n Cri m ine l Fam ille DOMAINES DE DROIT Tes et tam ma en nd ts ats PAGE 38 www.barreau.qc.ca/fr/avocats/trousses Pour plus de renseignements ou pour des suggestions, contactez le Service du développement et du soutien à la profession au 514 954-3445 et 1 800 361-8495 poste 3445 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC TAUX D’INTÉRÊT Article 28 de la Loi sur l’administration fiscale (L.R.Q., c. A-6.002) RÉFÉRENCE TAUX (1997), G.O. I, 39, 1446 (1997), G.O. I, 51, 1683 (1998), G.O. I, 12, 309 (1998), G.O. I, 26, 823 (1998), G.O. I, 39, 1137 (1998), G.O. I, 51, 1411 (1999), G.O. I, 12, 274 (1999), G.O. I, 26, 683 (1999), G.O. I, 39, 987 (1999), G.O. I, 52, 1295 (2000), G.O. I, 12, 291 (2000), G.O. I, 25, 659 (2000), G.O. I, 38, 954 (2000), G.O. I, 52, 1276 (2001), G.O. I, 13, 374 (2001), G.O. I, 26, 787 (2001), G.O. I, 39,1069 (2001), G.O. I, 52, 1450 (2002), G.O. I, 13, 382 (2002), G.O. I, 25, 760 (2002), G.O. I, 39, 1139 (2002), G.O. I, 52, 1492 (2003), G.O. I, 13, 345 (2003), G.O. I, 26, 706 (2003), G.O. I, 39, 1027 (2003), G.O. l, 52, 1320 (2004), G.O. I, 13, 314 (2004), G.O. I, 26, 634 (2004), G.O. I, 39, 961 (2004), G.O. I, 53, 1322 (2005), G.O. I, 12, 287 (2005), G.O. I, 25, 594 (2005), G.O. I, 38, 834 (2005), G.O. I, 52, 1113 (2006), G.O. I, 12, 311 (2006), G.O. I, 26, 736 (2006), G.O. I, 39, 1041 (2006), G.O. I, 51, 1342 (2007), G.O. I, 12, 303 (2007), G.O. I, 25, 583 (2007), G.O. I, 38, 854 (2007), G.O. I, 51, 1130 (2008), G.O. I, 12, 241 (2008), G.O. I, 25, 533 (2008), G.O. I, 38, 792 (2009), G.O. I, 51, 1083 (2009), G.O. I, 11, 322 (2009), G.O. I, 24, 622 (2009), G.O. I, 37, 877 (2010), G.O. I, 50, 1181 (2010), G.O. I, 11, 315 (2010), G.O. I, 24, 672 (2010), G.O. I, 38, 1054 (2010), G.O. I, 51, 1473 (2011), G.O. I, 11, 327 (2011), G.O. I, 25, 728 (2011), G.O. I, 38, 1021 (2012), G.O. I, 51, 1389 (2012), G. O. I, 12, 400 (2012), G. O. I, 25, 836 (2012), G. O. I, 38, 1114 (2012), G. O. I, 51, 1527 (2013), G.O. I, 12, 412 (2013), G.O. I, 25, 725 (2013), G.O. I, 38, 1075 8 8 9 9 9 10 10 9 9 9 10 10 10 10 10 10 9 8 7 7 7 7 7 8 8 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 9 9 9 9 9 9 9 9 8 8 7 6 5 5 5 5 5 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 PAGE 39 Journal du Barreau Janvier 2014 DATE DE MISE EN VIGUEUR % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % Petites annonces Janvier 2014 Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er octobre 1997 janvier 1998 avril 1998 juillet 1998 octobre 1998 janvier 1999 avril 1999 juillet 1999 octobre 1999 janvier 2000 avril 2000 juillet 2000 octobre 2000 janvier 2001 avril 2001 juillet 2001 octobre 2001 janvier 2002 avril 2002 juillet 2002 octobre 2002 janvier 2003 avril 2003 juillet 2003 octobre 2003 janvier 2004 avril 2004 juillet 2004 octobre 2004 janvier 2005 avril 2005 juillet 2005 octobre 2005 janvier 2006 avril 2006 juillet 2006 octobre 2006 janvier 2007 avril 2007 juillet 2007 octobre 2007 janvier 2008 avril 2008 juillet 2008 octobre 2008 janvier 2009 avril 2009 juillet 2009 octobre 2009 janvier 2010 avril 2010 juillet 2010 octobre 2010 janvier 2011 avril 2011 juillet 2011 octobre 2011 janvier 2012 avril 2012 juillet 2012 octobre 2012 janvier 2013 avril 2013 juillet 2013 octobre 2013 Rédactrice en chef Martine Boivin Mise en page Toucan Services Marketing 450 724-1483 Rédacteurs et collaborateurs Mélanie Beaudoin, Me Jean-Claude Hébert, Ad. E., Sophy Lambert-Racine, Johanne Landry, Sylvain Légaré, Julie Perreault, Me Nadja Raphaël, Louis-Philippe Raynault-Ollu, Philippe Samson, Me Marc-André Séguin, Me Émilie Therrien, Monique Veilleux Révision linguistique et correction d’épreuves Louise-Hélène Tremblay Geneviève Morin Le Journal de la communauté juridique est publié par : Barreau du Québec Maison du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 514 954-3400 ou 1 800 361-8495 journaldubarreau@barreau.qc.ca Directrice des communications France Bonneau CONCEPTION DE LA GRILLE GRAPHIQUE Quatuor Communication 514 939-9984 / quatuor.ca Afin d’assurer la protection du public, le Barreau du Québec maximise les liens de confiance entre les avocats et les avocates, le public et l’État. Pour ce faire, le Barreau surveille l’exercice de la profession, fait la promotion de la primauté du droit, valorise la profession et soutient les membres dans l’exercice du droit. Les articles n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Le Journal du Barreau ne peut être tenu responsable des variations de couleur des publicités. Ces variations incluent ce qu’on nomme « hors registre ». Il ne peut non plus être tenu responsable de la véracité du contenu des publicités. Toute reproduction des textes, des photos et illustrations est interdite à moins d’autorisation de la rédaction en chef du Journal du Barreau ainsi que de l’auteur du texte ou du photographe ou de l’illustrateur. La forme masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête, aussi bien les femmes que les hommes. recyclable Impression Imprimerie Hebdo-Litho 514 955-5959 Publicité REP Communication Télécopieur : 514 769-9490 Directrice Ghislaine Brunet — gbrunet@repcom.ca 514 762-1667, poste 231 R eprésentante, Montréal Lise Flamand — lflamand@repcom.ca 514 762-1667, poste 235 R eprésentante, Toronto Diane Bérubé — dberube@repcom.ca 514 762-1667, poste 232 Offres d’emploi – JuriCarrière Claire Mercier — cmercier@barreau.qc.ca 514 954-3400, poste 3237 1 800 361-8495, poste 3237 Tirage : 31 000 exemplaires Le Journal du Barreau est publié 12 fois par an. Publipostage auprès des quelque 24 000 membres du Barreau du Québec et autres représentants de la communauté juridique (magistrats, juristes, professeurs de droit, chercheurs, etc.). Changement d’adresse Pour les avocats Vous devez faire parvenir vos nouvelles coordonnées par courriel au Tableau de l’Ordre : tableau@barreau.qc.ca. Les modifications seront alors automatiquement faites pour le Journal du Barreau. Pour les autres lecteurs Vous devez transmettre un courriel à : journaldubarreau@barreau.qc.ca en indiquant votre ancienne et nouvelle adresse ainsi que le numéro d’abonné figurant sur l’étiquette d’envoi du Journal. ISSN 0833-921X Le Journal du Barreau (imprimé) ISSN 1913-1879 Le Journal du Barreau (site Web) Poste publication canadienne : 40013642 Retour Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Journal du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 www.barreau.qc.ca/journal PAGE 40 Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Petites annonces LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Janvier 2014 PAGE 41 COFFRETS DVD des TROIS SAISONS de la série LE DROIT DE SAVOIR en vente au coût de 15 $ chacun (taxes incluses) 3 Sa iso n IDÉAL POUR Î diffuser dans votre salle d’attente Î informer vos clients sur le droit Î offrir en cadeau Vos clients ont LE DROIT DE SAVOIR. Offrez-leur dès maintenant la possibilité de mieux connaître leurs droits et obligations. POUR COMMANDER : 514 954-3440 ou communications@barreau.qc.ca Produit par le Barreau du Québec en coproduction avec Télé-Québec et diffusé à Canal Savoir et à Télé-Québec. Janvier 2014 LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC Au nom des membres de Lac-Mégantic… merci ! L’année 2013 demeurera tristement célèbre dans la mémoire collective des Québécois, mais elle aura été le témoin d’un puissant et formidable mouvement de solidarité entre les citoyens et parmi la communauté juridique du Québec, dont vous avez été l’un des acteurs importants. Le Barreau du Québec vous remercie chaleureusement de votre soutien et de votre générosité qui ont grandement aidé les membres de Lac-Mégantic suite à la tragédie ferroviaire. Assurance responsabilité professionnelle GRÂCE À VOUS, L’ANNÉE 2014 S’ANNONCE PLUS CLÉMENTE ET DANS L’ESPOIR DE JOURS MEILLEURS POUR EUX TOUS. © bröc - Fotolia.com PAGE 42
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