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ÉNONCÉ DE POSITION L’intunimviridusation ble à contrer ensem N ÉTAT DE LA SITUATIO L’intimidation survient dans toutes les organisations et, à cet égard, le réseau de la santé n’est pas épargné. Les comportements perturbateurs qui caractérisent les ‘intimidateurs’ peuvent être d’ailleurs plus communs dans les facultés de médecine que dans d’autres secteurs de l’enseignement supérieur1, selon certaines études. Normalement, on définit l’intimidation comme étant « des paroles, des gestes, des images ou des comportements qui blessent, humilient, excluent socialement une personne ou qui ont pour effet de faire perdre l’estime de soi ». Celle-ci survient généralement lorsqu’il y a un rapport d’autorité entre un individu manifestant un comportement perturbateur et une victime. Mais l’intimidation peut prendre plusieurs formes et être reconnue sous plusieurs vocables. Pour les fins de notre démarche d’élimination de ce virus tenace, nous englobons ici toutes les manifestations de violence physique et verbale, incluant les définitions plus juridiques comme le harcèlement psychologique au sens de la Loi sur les normes du travail. Et reconnaître ces gestes qui blessent, tout comme ceux qui encouragent et réconfortent, est le point de départ de notre lutte contre l’intimidation. 45 % à 50 % des médecins résidents canadiens se sont dits victimes de harcèlement ou d’intimidation Une étude américaine rapporte que, lors de leurs années à la faculté de médecine, 42 % des étudiants se disent victimes de harcèlement et 84 % d’intimidation2. Des études réalisées dans les années 2008 à 2011 dans différents milieux rapportent une tendance similaire chez les médecins résidents : de 45 % à 50 % des médecins résidents canadiens se sont dits victimes de harcèlement, d’intimidation ou de mauvais traitements sous plusieurs formes au cours de leur résidence, comparativement à 18 % des médecins résidents britanniques et 91 % des médecins résidents japonais. Les sources de ces abus sur les médecins résidents sont multiples selon une étude canadienne qui mentionne les infirmiers (55 %), les médecins superviseurs (42 %), les médecins résidents eux-mêmes (26 %) et les patients (45 %)9. Certains services comme la chirurgie générale (28 % des cas d’intimidation), la médecine interne (21 %), la médecine d’urgence (12 %) et l’anesthésiologie (11 %) seraient des milieux plus propices6. Seulement 12 %7 à 33 %3 des victimes dénoncent ces actions et certains voient même une certaine acceptabilité4, qui est malheureusement ancrée dans la culture médicale depuis longtemps. Les conséquences négatives sur le bien-être psychologique des personnes qui en sont la cible ne font pas de doute. L’impact est ressenti sur le choix de spécialité, le niveau de stress, allant même jusqu’à un risque de dépression et d’idées suicidaires, et incluent la consommation d’alcool, un manque de confiance envers la faculté et l’insatisfaction professionnelle2. Depuis la campagne nationale de la FMRQ contre l’intimidation en 1996 et la création du Comité du bien-être des médecins résidents de la FMRQ (CBER) en 2001, nombreux sont les programmes qui ont évolué en améliorant leur cursus. Cependant, le problème persiste toujours à une plus grande échelle, soit celle du milieu hospitalier. ACTIONS RÉALISÉES Depuis 1996, plusieurs activités de sensibilisation ont été organisées par la FMRQ à plusieurs niveaux. Entre autres, chaque programme de formation est sollicité annuellement dans le cadre de la Tournée Santé et Bien-être organisée par le CBER. Cette tournée vise à sensibiliser les milieux et à discuter de pistes de solution pour favoriser un climat d’apprentissage optimal dans nos établissements. Le service d’aide aux affaires universitaires de la FMRQ existe depuis de nombreuses années et permet aux médecins résidents de consulter au besoin, en toute confidentialité. Du côté des organismes d’accréditation, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, ainsi que le Collège des médecins de famille du Canada et le Collège des médecins du Québec sont responsables du processus d’agrément des programmes et surveillent, notamment, la prévalence d’intimidation, en rencontrant les médecins résidents lors des visites des milieux de formation. Au fil des ans, des dépliants, des articles, des sondages et autres moyens ont été élaborés pour soutenir les médecins résidents victimes d’intimidation. ÉNONCÉ DE POSITION BESOINS IDENTIFIÉS Dans le cadre de notre campagne, nous solliciterons tous les acteurs du réseau de la santé. Une sensibilisation de l’ensemble des paliers professionnels des centres hospitaliers et des milieux universitaires est primordiale à ce momentci, afin que nous combattions ensemble ce virus. Nous souhaitons voir les directeurs de programme poursuivre l’amélioration de leur cursus, afin de permettre des activités de formation et de sensibilisation périodiques en matière d’intimidation, particulièrement dans les programmes qui n’ont toujours pas été rencontrés. Nous voulons aussi rendre disponible un outil de dépistage de l’intimidation ainsi qu’un Guide d’information et d’intervention pour les résidents. Mais, en parallèle, nous souhaitons renforcer les actions et l’impact des modèles de rôle en matière de saines relations, ces personnes qui ajoutent du soleil à notre journée, parfois même sans s’en douter. Au-delà de la plainte pour intimidation, il importe de souligner l’importance de ces agents positifs dans nos milieux. RECOMMANDATIONS 1 Sensibiliser l’ensemble du personnel des milieux hospitaliers et universitaires à l’impact négatif de l’intimidation. 2 Travailler en collaboration avec les différents acteurs du milieu médical pour contrer l’intimidation à tous les niveaux. 3 Élaborer et distribuer un guide d’information et d’intervention en matière d’intimidation et de harcèlement psychologique facilement accessible pour l’ensemble des médecins résidents du Québec. 4 Mettre sur pied un colloque portant sur l’intimidation à l’intention des médecins résidents, afin de démystifier ce problème et de leur fournir des outils, au besoin. 5 Renforcer le comportement des modèles de rôle positifs et leur impact dans nos milieux. CONCLUSION Malgré certaines avancées, l’intimidation est toujours présente dans les milieux de formation et entraîne des conséquences néfastes et souvent graves sur le bien-être psychologique des gens qui en sont victimes. Il faut changer la culture au sein de nos milieux et de la profession médicale. Il faut éliminer la stigmatisation qui accompagne l’intimidation et ajoute à la détresse des victimes, afin que les situations soient rapportées et traitées adéquatement dans les meilleurs délais. Une meilleure sensibilisation de l’ensemble des professionnels des milieux hospitaliers et universitaires, afin d’enrayer définitivement ce fléau, est plus que nécessaire. ARTICLES/DOCUMENTS 1. Wood DF. Bullying and harassment in medical schools. BMJ 2006;333:664-665 2. Frank, E. et al. Experiences of belittlement and harassment and their correlates among medical students in the United States: longitudinal survey. BMJ 2006;333:682 3. PAICE, E. et al. Bullying among doctors in training: cross sectional questionnaire survey. BMJ 2004, 329: 658-9 4. Crutcher et al. Family medicine graduates’ perceptions of intimidation, harassment, and discrimination during residency training. BMC Medical Education 2011, 11: 88 5. Cook, DJ et al. Residents’ experiences of abuse, discrimination and sexual harassment during residency training. CMAJ 1996; 154 (11), 1657-1665 6. NAGATA-Kobayashi, S et al. Universal problems during residency : abuse and harassment. Medical Education 2009: 43(7): 628-636 7. Li, SF et al. Resident experience of abuse and harassment in emergency medicine: ten years later. The Journal of Emergency Medicine 2010: 38, 248:252 8. Musselman, LJ et al. You learn better under the gun: intimidation and harassment in surgical education. Medical Education 2005; 39: 926–934 9. COHEN, J. S. et al. The happy docs study : a Canadian Association of Internes and Residents well-being survey examining resident physician health and satisfaction within and outside of residency training in Canada. BMC Research Notes 2008; 1:105 Ce document a été réalisé grâce à la contribution des membres du CBER, Dre Cloé Rochefort-Beaudoin (UdeM), Dr Larry W.K. Cheung (U McGill), Dre Catherine Le Hénaff (U Laval), Dre Evelyne Beaubien (UdeS) et le Dr Christopher Lemieux, président du comité.
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