La Synagogue de Fontainebleau
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La Synagogue de Fontainebleau
La Synagogue de Fontainebleau Le 1er Floréal de l’An II (20 avril 1795) les citoyens Moyse, Charles Wahl et Compagnie achètent au Sieur Audinet un hôtel Place des Trois Maillets pour y bâtir une synagogue. Monsieur Chabouillé, architecte à Fontainebleau, fait la description de cet hôtel et précise qu’à son époque (vers 1860) qu’une des chambres de cette vieille habitation portait encore inscrit sur ses murs les noms des premiers patriarches, était sans doute consacrée aux cérémonies aux cérémonies du culte judaïque. Dans l’acte notarial dressé le 30 décembre 1819 en l’étude de Maître Alphonse Denis Lemoine, notaire à Fontainebleau, la Communauté du Culte Israélite, rue du Citron, représentée par Monsieur Moïse Metzger, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue du citron, Monsieur Michel Wogue, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue des Sablons, Monsieur Abraham Wogue, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue de France, Monsieur Jacques Wogue, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue de France, Monsieur Lyon Lévy, marchand, demeurant à Fontainebleau rue des Pins, Monsieur Salomon Bier, ouvrier en porcelaine, demeurant à Fontainebleau, rue St Louis, Monsieur Lazar Cahn, ouvrier en porcelaine, demeurant Place de l’Etape. Tous en leur nom et encore au nom des ci-nommés momentanément absents savoir : Monsieur Salomon Lévy, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue du citron, Monsieur Jacob Treyfous, marchand, demeurant à Fontainebleau rue des Pins, Monsieur Moyse Abraham, marchand, demeurant à Fontainebleau, rue Grande, Monsieur Bernard Léon, marchand, demeurant à Fontainebleau rue des Pins, a acheté à Monsieur Jacques Ronsin et Madame Reine Labache, son épouse, une maison sise 23 rue des Pins (ou 23 Place Centrale) pour y établir une synagogue pour une valeur de 1200 FF. Monsieur Ronsin reconnaît avoir reçu 200 FF le solde devait être réglé sur 10 ans. Le 29 mars 1858, le Ministère des Cultes autorisera le Consistoire à aliéner, aux enchères publiques et sur la mise à prix de 3000 francs égale au montant de l’estimation, cet ancien temple de Fontainebleau dont le produit a servi au paiement des frais de construction du nouveau ; Or, les israélites sont pauvres et en 1844 la synagogue menace de tomber en ruine. Salomon Bier écrit le 1ER novembre de cette même année à la Reine Marie Amélie (femme de Louis-Philippe) pour lui demander son aide, le 3 mai 1845, le Ministère des Cultes, lui répond que la communauté ne peut bénéficier d’une aide, puisque celle-ci n’est applicable qu’aux synagogues auxquelles sont attachées un ministreofficiant (rabbin) rétribué par l’Etat. Article paru dans les ‘’Archives Israélites de France’’ en 1845 : ‘’Erection d’une synagogue à Fontainebleau. Dans chaque numéro de notre recueil nous signalons mille faits qui témoignent que l’esprit religieux se réveille parmi nos coreligionnaires en France. Presque toutes les villes, dans toutes les communes, on fait de nobles efforts afin de rendre à notre culte la puissance, la dignité et le respect qui lui sont dus. Ici l’on travaille à des réformes indispensables, là on relève les temples en ruines, là, enfin on cherche des pasteurs dignes de remplir la haute mission du sacerdoce. Fontainebleau n’a pas voulu rester en arrière. Les Israélites de cette ville ont résolu de faire construire une nouvelle synagogue. Il y ad des noms qu’on rencontre toujours, quant il s’agit de bonnes oeuvres. A peine Madame la Baronne de Rothschild a-t-elle eu connaissance de la pensée de nos frères, qu’elle a envoyé mille francs pour poser la première pierre de cet édifice. Un homme de progrès, aux sentiments généreux, M. Guérin, maire de la ville a offert une rente annuelle de cent francs. Cet acte de la part d’un magistrat d’un autre culte donne une idée de l’esprit de notre siècle, qui réunit dans un même sentiment religieux les enfants de différentes croyances. Nous apprenons aussi avec joie que plusieurs dames ont résolu d’organiser une loterie, dans le cas où les fonds de la communauté ne suffiraient pas à couvrir les frais nécessaires. En vous faisant part, M. le Rédacteur, nous écrit-on de cette ville, du mouvement religieux qui se manifeste dans notre cité, j’espère vous faire éprouver un vrai plaisir ; en vous priant de donner de la publicité à cette lettre, je suis sûre que je serai l’interprète de la reconnaissance générale envers les donateurs qui se sont associés à la reconstruction de ce temple’’. Le 31 mars 1846, les Juifs pouvaient lire dans ‘’L’Univers Israélite’’ : ‘’Nous avons déjà parlé du projet formé par les israélites de Fontainebleau de construire un nouveau temple. La généreuse bienveillance que cette petite communauté, qui ne se compose que d’environ vingt familles, a rencontré auprès de l’autorité municipale, surtout auprès de Monsieur le maire, qui a souscrit pour une somme de 2000 francs, lui a donné la persévérance et le courage de combattre les nombreuses difficultés qui entravent la réalisation de ce projet. Ne possédant pas les ressources nécessaires pour faire face aux dépenses de la nouvelle construction, la communauté a obtenu de Monsieur le préfet du département l’autorisation d’organiser une loterie dont le produit aurait consacré à cette pieuse entreprise. Deux honorables israélites de la Capitale ont été nommés commissaires avec mission d’intéresser à cette oeuvre nos coreligionnaires avec mission d’intéresser à cette oeuvre nos coreligionnaires parisiens, et nous sommes convaincus que le noble exemple donné par Madame la Baronne de Rothschild, par le premier magistrat de Fontainebleau et par un grand nombre de concitoyens de tous les cultes, trouvera des imitateurs empressés parmi les israélites de Paris, dont le concours ne manque jamais quand il s’agit de charité, de religieux et de dignité de notre culte. A Fontainebleau, le grand homme qui a attenté aux droits des israélites de France, a été forcé d’abdiquer un pouvoir dont il a fait contre sous un déplorable usage par son écrit du 17 mars 1808, il faut qu’à Fontainebleau un temple s’élève pour rendre grâce à Dieu de notre liberté d’aujourd’hui et pour lui demander le bonheur de notre pays et de cette auguste personnification de la plus large tolérance religieuse qui préside aux destinées de la France’’ (sic) Le 1er août 1851, la communauté israélite de Fontainebleau écrit au Préfet de Seine-et-Marne pour lui demander de luis accorder à titre gratuit un terrain nécessaire à l’établissement d’une nouvelle synagogue sur une portion d’une propriété départementale qui servait autrefois de prison à Fontainebleau. Selon M. Chabouillé : la prison se trouvait rue des 3 pucelles, voici ce qu’il dit dans son livre : ‘’Cette rue était si étroite que la voiture des boueurs ne pouvant y circuler, on était obligé d’en enlever les immondices avec une brouette. A l’encoignure de la Place d’Armes elle se terminait par la geôle où se rendait la justice et occupait un terrain de 20 perches superficielles’’ (sic). Le 28 avril 1852, le Préfet répond qu’il ne peut accorder la portion de terrain qui lui a été demandé. Son avis est conforme à celui du Conseil Général et de son prédécesseur. La Communauté a cherché pendant de longues années les voies et les moyens d’édifier un nouveau temple. Enfin, en 1853, elle fait l’acquisition d’un terrain, 28 rue de l’Abreuvoir* pour cette destination. Les Archives Israélites de 1855 : ‘’La ville de Fontainebleau vient d’accorder aux israélites de cette ville 1,200 francs comme secours pour l’érection de la synagogue qu’ils vont construire. Voici la délibération prise à ce sujet par le conseil municipal de cette ville : Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de la ville de Fontainebleau L’An mil huit cent cinquante-cinq, le 17 février à sept heures et demie du soir, le conseil municipal de la ville de Fontainebleau, convoqué le 14 de ce mois, pour la continuation de la session de février, - conformément à l’art. 23 de la loi du 21 mars 1831, s’est assemblé sous la présidence de M. Débonnaire de Gif, maire, chevalier de la Légion d’Honneur et de l’ordre de Saint Ferdinand d’Espagne, dans la salle ordinaire de ses séances à l’Hôtel de Ville. Etaient présent : MM Absents ; MM Le maire fait au Conseil l’exposé suivant : Le 31 janvier dernier, plusieurs israélites qui habitent Fontainebleau m’ont exposé que leur communauté veut faire construire un édifice neuf en remplacement de sa maison de prières actuelle. Ils demandent en conséquence une subvention qui leur est nécessaire pour élever cette construction. Par une lettre du 2 février, j’ai fait connaître aux pétitionnaires que je pourrais soumettre cette affaire au conseil municipal après seulement que je serais en mesure de lui expliquer les détails du projet en question. Voici ces détails qui m’ont été communiqués. Le nouveau temple, édifice consistorial, sera érigé dans un terrain dépendant d’un immeuble que la communauté a acquis rue de l’Abreuvoir, n° 28 moyennant la somme de 5,444 frs 35 c soldée entièrement avec ses deniers provenant des espèces qu’elle avait en caisse et du montant d’une souscription ouverte parmi ses membres . L’exécution de ce projet coûtera…………………………………………….…….12,000 frs Pour faire face à cette dépense, la communauté compte sur les ressources Suivantes : * Aujourd’hui Pace Boisd’hyver. Sur un plan cadastral de 1832, on peut voir parfaitement le dessin de l’abreuvoir qui se trouvait juste en face, de ce qui est aujourd’hui, la grille du château. Boisd’hyver était un fonctionnaire des Eaux et Forêt. 1° Argent en caisse à la fin de 1855……………………………………...1,000 frs 2° Valeur d’un immeuble situé rue des Pins, servant de temple actuellement………………………………………….4,000 frs / 7.000 frs 3° Produit d’une souscription ouverte parmi les israélites de Paris, devant s’élever au minimum à …………………………………………2000 frs -------------------Reste immédiatement une dette de ………………………………………………. 5.000 frs Si la ville de Fontainebleau et le département de Seine-et-Marne viennent en aide dans cette opération pour une somme plus ou moins importante, soit…………………………………………………………………………………. 3.000 frs -------------------Il resterait en définitive à la charge de la communauté une somme de………….. 2.000 frs Qu’elle paierait en cinq ou six années, au moyen de revenu du temple et des nouveaux sacrifices qu’elle s’imposera volontairement. Je dois maintenant communiquer au Conseil ses propres observations sur la demande qui vous est faite : Lorsqu’il a été question de construire à Fontainebleau une nouvelle église catholique, vous avez décidé, le 3 mai 1853, que la ville contribuerait à son érection jusqu’à concurrence de 120.000 francs ; or il existe à Fontainebleau une population de 8.127 catholiques et 82 israélites. C’est donc une somme de 1.120 francs, qu’en bonne justice il conviendrait d’allouer aujourd’hui pour la construction d’un temple israélite. Je vous propose en conséquence de voter cette somme qui serait payée alors seulement que le maire aura constaté et reconnu par un certificat que les dépenses indiquées auront été effectuées et que le temps est livré à l’exercice du culte. Le conseil adopte la proposition du maire et vote la somme de douze cent francs à payer dans les termes de cette proposition. Pour extrait conforme : (sic) Le Maire Th. Debonnaire de Gif’’ La pose de la première pierre eut lieu le 21 mai 1856 et l’inauguration fut célébrée le 23 août 1857 en présence de Monsieur Isidore, Grand Rabbin de Paris, du Sous-Préfet, des Adjoints au Maire, le Maire absent a présenté ses excuses au Préfet, du Commandant Militaire du Palais et du Régisseur du Palais, Monsieur Ernest Cahen était à l’orgue. En 1852, la Communauté a versé une subvention de 25 frs pour la formation d’un chœur. A travers le compte-rendu de 1861, il est confirmé l’existence à Fontainebleau d’une boucherie rituelle ‘’Cacher’’ dont le produit rapportait 600 francs en recette. Pose de la première pierre en 1856 En reprenant un article de ‘’L’Abeille de Fontainebleau’’, ‘’L’Univers Israélite’’ fait le récit à la Communauté juive française, de la pose de la première pierre du Temple de la Communauté de Fontainebleau : ‘’On lit dans ‘’L’Abeille de Fontainebleau’’ du 25 mai : Pose de la première pierre de Fontainebleau. Cette cérémonie a eu lieu le 21 mai dernier, en présence de Mr Guibourg, Sous-Préfet de l’arrondissement, assisté de MM. Débonnaire de Gif, Maire de la Ville, Lepage et Adhemar, premier et deuxième adjoints, ainsi que la commission administrative qui se composait de MM. Wogue Père, Adam-Salomon, Nathan dit Salomon, architecte du monument, inspecteur des bâtiments du Palais, et aussi en présence du Sieur C. Berton, entre preneur des travaux de la synagogue. M. le Sous-Préfet a posé la première pierre sous laquelle est renfermée une plaque de bronze avec une inscription qui rappellera aux siècles futurs l’époque de cette fondation si vivement et depuis si longtemps désirée par la population israélite de Fontainebleau’’. Le 26 octobre 1956, le ‘’Journal des Communautés’’ reprenait l’histoire de la fondation de la synagogue bellifontaine sise au 38 rue du Parc : ‘’Il y cent ans La pose de la première pierre du Temple israélite de Fontainebleau a eu lieu le 25 mai 1856 en présence des autorités civiles de la ville et de la Commission administrative composée de MM. Wogue, Adam-Salomon, artiste de renom, et Nathan Salomon, architecte inspecteur du Palais de Fontainebleau’’. Inauguration de la Synagogue en 1857 Dans ‘’L’Abeille de Fontainebleau’’ du 30 août 1857, le lecteur pouvait lire le compte-rendu de l’inauguration de la nouvelle synagogue de Fontainebleau : ‘’Inauguration du nouveau temple israélite Dimanche dernier 23 août, avait lieu dans notre cité l’une de ces cérémonies qui tirent leur imposante splendeur de leur simplicité même ; féconde en enseignements utiles et profonds, attestant combien dans notre belle patrie, sous l’égide d’un trône élevé par le vœu populaire, se basant sur la justice et la sagesse, et prenant ses racines dans l’amour du peuple, ont fait de progrès les nobles idées de liberté ; combien se sont développés et se développeront encore les grands principes de 89, dont chaque jour nous recueillons de nouveaux fruits. Cette cérémonie, qui laissera de touchants souvenirs dans le cœur de tous ceux qui furent assez heureux pour y assister, était aussi un gage de consolatrice espérance pour les esprits attentifs aux mouvements intellectuels que font les sociétés en brisant chaque jour, et une à une, les entraves que leur avait imposées l’ignorance et le fanatisme. Elle prouvera avec quelle rapidité nous marchons vers la réalisation de cette vérité sublime : tous les hommes étant fils du même père doivent, dans leur amour du Créateur, tendre à constituer la grande famille humaine par la justice, la paix et la charité. Cette cérémonie dissipera aussi, nous en avons la douce certitude, bien des préventions injustes et ridicules que malheureusement trop d’esprits, imbus encore de principes faux et cruels, reste de la barbarie des temps passés, conservaient contre des hommes trop longtemps malheureux et proscrits. La civilisation et le progrès ont enfin fait justice de ces débris d’un autre âge ; et c’est la France qui peut revendiquer l’honneur d’être entrée la première dans cette voie. Nous voulons parler ici de l’inauguration du nouveau temple consacré au culte israélite. Né, élevé et désirant mourir dans les maximes d’une autre religion, nous craindrions en donnant cette analyse de ne pas y apporter toute la justice et l’impartialité convenables, si nous ne nous disons que, bien que différant de langue et de manière en adressant nos actions de grâce et nos prières à l’Eternel, ces sentiments de morale, de justice et de vérité que Dieu a gravés dans le cœur de tous les hommes ne différent pas, et que, quel que soit notre culte, nos cœurs et nos âmes s’unissent dans leur amour du Créateur, dans les doux sentiments de la fraternité, s’élèvent à l’unissons vers l’Etre-Suprême. Jusqu’à ce jour, les israélites qui habitent Fontainebleau n’avaient eu pour célébrer leur culte qu’un modeste réduit, insuffisant par l’espace et peu digne de la majesté de Dieu. Bien que ce Père des hommes préfère aux somptueux édifices le refuge d’un cœur que remplit son amour, dans tous les temps ; dans tous les siècles et sous quelque dénomination que l’on lui rende hommage, c’est la foi divine qui enfanta ces prodiges de l’art, témoignages des sentiments de la gratitude et du respect de l’homme pour la majesté de l’Etre infini. Dans leur désir d’avoir un édifice qu fut au moins digne de sa mission, MM. les israélites organisèrent entre eux une souscription qui, puissamment secondée par le concours moral et efficace de l’administration, aussi bien que par celui d’honorables citoyens qui eux aussi comprenaient la grandeur et la porté de cette entreprise., eut bientôt atteint son but, et ils virent leurs louables efforts couronnés de succès. La première pierre de cet édifice fut solennellement posée par M. le Sous-Préfet, en présence de l’autorité administrative, le 21 mai 1856, et le 23 août 1857 nous assistions à l’inauguration de cette maison de Dieu. Cette date restera comme une page historique dans les souvenirs de MM. les Israélites, aussi bien que dans les nôtres. Sous l’habile direction de notre compatriote M. Salomon, qui en avait conçu le plan et qui en a activement dirigé l’exécution, les travaux se sont achevés avec une admirable rapidité. Dans la conception et l’achèvement de cette œuvre, M. l’architecte inspecteur du château a donné une fois de plus la preuve irrécusable de son talent et de son goût éprouvé. La noble simplicité qui rehausse encore la grâce et l’élégance de cet édifice, est digne de la grande appropriation qui en a fait concevoir l’idée. A deux heures, Monsieur le Sous-Préfet accompagné de Monsieur le Général commandant militaire du Château ; de Monsieur le Régisseur du Palais, de Messieurs les adjoints (Monsieur le Maire étant absent) ; d’un grand nombre de Messieurs les conseillers municipaux, de Monsieur le Commissaire de police et de beaucoup d’autres invités des diverses classes de la société, a fait sont entrée dans la nouvelle synagogue, escorté de Messieurs les administrateurs du temple, aux accords de chants religieux dont la majestueuse harmonie convenait à la sainteté du lieu. Un instant après ; le Grand Rabbin, Monsieur Isidor, précédé de deux huissiers et trois membres de la famille israélite sont entrés, portant solennellement, couverts de précieuses étoffes, quatre rouleaux de la loi hébraïque (le Pentateuque). Cette parole écrit que reçut Moïse au Mont Sinaï, est l’objet de la profonde vénération des enfants d’Israël ; en effet, en eux sont renfermés leurs lois religieuses et le symbole de la foi de leurs pères ; aussi se transmettent-ils de génération en génération, ce texte sacré dans sa pureté primitive, et sans qu’il ait jusqu’à ce jour la moindre altération. Au milieu du profond recueillement qu’avait fait naître cette entrée solennelle, se faisaient entendre des chants religieux dans le rythme musical et les accords mélodieux tenaient tous les esprits sous l’empire d’un respectueux silence. Ces chants, dont les solos étaient exécutés par Monsieur Naumbourg, ministre-officiant de la grande synagogue de Paris, dont le talent a été vivement apprécié ; l’accompagnement de l’orgue et des voix enfantines, exaltaient le sentiment religieux que Dieu a mis au cœur des hommes. Après avoir précieusement réuni au fond du tabernacle les symboles révérés, Monsieur le Grand Rabbin s’est levé, et dans un discours aussi profondément pensé que chaleureusement exprimé, a fait sentir à ses frères quelles actions de reconnaissance ils devaient au ToutPuissant qui permettait qu’après dix-neuf siècles de souffrances et de persécutions, ce peuple, si longtemps éprouvé, trouvât enfin sur le sol de la France, qui proclama la première la liberté de conscience, un asile assuré pour son culte et toutes les garanties de repos et de sécurité pour lui-même. Dans ces paroles, où brillaient au plus haut point les sentiments de paix, de concorde et d’union, tout en retraçant l’image des épreuves que leurs pères avaient eu à subir avant qu’eux ne parviennent à ce repos fortuné, aucun mot amer n’est venu rappeler que leurs cœurs se souvinssent de ces temps que nous déplorons. Elles n’étaient empreintes que de l’espérance de voir un jour les autres Etats imiter le nombre exemple de la France, en admettant les enfants d’Israël à jouir des mêmes prérogatives et des mêmes droits que les lois assurent à leurs sujets. Nous hâtons de nos vœux et la réalisation de ces espérances et la venue de ce temps qui verra disparaître les barrières que des erreurs surannées maintiennent encore entre des hommes fait pour s’aimer et s’entendre. Monsieur le Grand Rabbin, en proclamant hautement que c’était la France qui la première leur avait accordé le droit de cité, nous a rappelé que c’était au vainqueur d’Austerlitz, à Napoléon, que les israélites avaient du, à l’égal de tous les autres Français, leur admission aux emplois civils et militaires. Ce grand génie avait bien compris qu’en les faisant participer aux honneurs et aux dignités que la patrie accorde aux services de ses enfants ; il lui en faisait des cœurs dévoués ; ils ont compris et ont noblement répondu à son attente. Combien ont brillé sous le règne de l’héritier de son nom et de sa gloire, combien brille encore au premier rang dans l’administration, au barreau, dans les finances, dans nos armées ; dans mes sciences ; dans les arts et dans l’industrie. En écoutant ces paroles, notre pensée se reportait à deux siècles en arrière, et nous comparions la conduite différente de deux hommes qui régnèrent sur la France. L’un, attachant au sol de la patrie une nation intelligente, active et dévouée ; l’autre, dans ce château même, aux portes duquel est construite la nouvelle synagogue, en ayant la faiblesse signer la révocation de l’’’Edit de Nantes’’, forçait cinq cent mille de ses sujets à porter à l’étranger leurs richesses, leurs talents, leurs arts et leurs industries. Et à tous les deux l’histoire a décerné le nom de Grand ! Après avoir vivement et sincèrement remercié Monsieur les administrateurs municipaux pour le concours actif et dévoué qu’ils ont bien voulu apporter à l’édification de ce temple, Monsieur l’architecte et Messieurs les membres de la Commission du zèle qu’ils ont constamment apporté de leur côté dans l’exécution de cette oeuvre, Monsieur le Grand Rabbin a supplié le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob de vouloir bien répandre ses grâces et ses bénédictions sur le souverain à qui la France a confié ses destinées, et qui tient d’une main si sage et si sûre les rênes de l’Etat ; sur son auguste épouse dont partout la présence révèle par des bienfaits, et dont naguère encore les infortunés de Fontainebleau eurent des preuves touchantes, ainsi que le jeune Prince, l’espoir de la France. Il l’a également invoqué pour ses frères aussi bien que pour tous les assistants, à quelque culte qu’ils appartinssent. Là, s’est terminée cette touchante cérémonie qui laissera de longs souvenirs. Avant de se retirer, Monsieur le Sous-Préfet a hautement et chaleureusement témoigné à Monsieur le Grand Rabbin sa satisfaction personnelle et celle des personnes qui l’accompagnaient. Chacun admirait avec ravissement le chandelier symbolique à huit branches ; c’est une oeuvre de bon goût de Monsieur Jacob-Petit, membre de la Communauté israélite de Fontainebleau, directeur de la fabrique de porcelaine des Basses-loges, dont le talent artistique est uniquement connu, et a été exécuté sur les dessins fournis par l’architecte du monument. La cérémonie de l’inauguration avait été précédée d’une autre non moins intéressante, celle de l’abandon de l’ancienne synagogue. Semblable à la famille de Noé qui trouva un abri dans l’arche au milieu de la tempête, et quant apparut la colombe portant la branche d’olivier comme signe du retour des beaux jours, elle put sortir de son refuge. Ainsi a fait la famille israélite. Une de ces rumeurs, comme il s’en répand souvent dans les petites villes, avait fait croire que Monsieur Wogue père, le doyen des enfants d’Israël, tenant à ses habitudes patriarcales, hésitait à se rendre au nouveau temple ; aussitôt la majorité de la communauté s’est transportée auprès de ce respectable vieillard qu’elle a trouvé se disposant à accompagner ses frères, nous pourrions dire ses enfants ; c’est avec bonheur que ce vénérable patriarche, appuyant la débilité de son âge sur le bras de ses frères, est allé rendre grâce à l’Eternel dans son nouveau sanctuaire (sic) A. Métivié’’. Dans ‘’Les Archives Israélites de France’’ ; n° 18-1857, on trouve cet article laconique concernant cette inauguration : ‘’ La communauté israélite de Fontainebleau a inauguré un nouveau temple le 23 août, en présence des autorités civiles et militaires et le temple a été consacré par M. Isidor, Grand Rabbin de Paris’’. Mais dans ‘’L’Univers Israélite’’ de septembre 1857, les lecteurs pouvaient en apprendre plus sur l’inauguration de ce nouveau temple à Fontainebleau : ‘’L’ombre de Philippe-Auguste, de François 1er, de Charles IX, de Henri IV, de Louis XIV, et tant d’autres rois intolérants et persécuteurs de la foi israélite, a dû tressaillir dimanche 23 août, lorsqu’à deux pas de leur résidence chérie, Israël a consacré à son Dieu un sanctuaire et fait retentir les cantiques de Sion !… La France du XIXème siècle et le Gouvernement de l’Empereur, en permettant que des maisons de prières s’élèvent là où jadis des palais plus païens que catholiques firent entendre le bruit de leurs orgies, réparent noblement les crimes du passé, les hontes de Versailles et de Fontainebleau. La Communauté israélite de Fontainebleau est encore très petite ; cependant elle est parvenue, par des sacrifices importants, le développement de quelques-uns de ses membres, l’appui de nos coreligionnaires de Paris, et le généreux soutien des autorités locales, à construire une belle synagogue, qui, située à l’entrée du plus beau parc du monde, est un petit chef-d’œuvre de style et de grâce. Cette construction, inondée d’air, de soleil et de parfums de fleurs, est due à l’habile architecte israélite, Monsieur Salomon, attaché au palais impérial et président de la commission administrative. Monsieur Salomon s’était inspiré du génie architectonique de son illustre homonyme ; le grand et immortel architecte du temple de Jérusalem. Un nombre considérable d’israélite parisiens avait répondu à l’invitation de la communauté de Fontainebleau. La cérémonie de l’inauguration a été célébré avec une grande dignité, d’après les usages et les traditions du rite allemand. Les fidèles se sont réunis dans l’ancien oratoire pour faire la prière de Mincha et dire adieu à ce lieu saint, voué désormais au silence. Le cortège officiel, composé du sous-préfet, du maire, du conseil municipal, du général commandant, du gouverneur du château, du grand rabbin Isidor, de Monsieur Allegri, représentant du Consistoire, de plusieurs administrateurs des synagogues consistoriales de Paris, des administrateurs de la synagogue de Fontainebleau, etc… est parti de la souspréfecture pour se rendre au nouveau temple, où une foule considérable, d’israélites et de citoyens d’autres cultes, attendaient le commencement de l’auguste cérémonie. Un détachement de chasseurs de la garde impériale faisait le service. Le ministre-officiant Naumbourg* et son chœur officiaient avec talent, et produisaient un excellent effet sur les assistants. Le discours d’inauguration de Monsieur le Grand Rabbin Isidor a vivement touché l’assemblée. Le vénérable orateur a tracé à grands traits l’histoire de l’émancipation des israélite, et a montré, avec une éloquence partie du cœur, le glorieux exemple donné au monde par la France et son gouvernement. Il a remercié les autorités locales de l’appui moral qu’elles ont donné à l’édification du nouveau temple, et a fait un appel chaleureux à la concorde de la communauté, où malheureusement des dissidences regrettables règnent depuis quelque temps. Nos concitoyens de la confession chrétienne étaient profondément émus de si généreuses paroles de charité et d’amour du prochain sorties de la bouche d’un pasteur israélite, et MM. le sous-préfet et le général commandant, se rendant l’organe de tous, ont félicité M. le Grand Rabbin de son magnifique discours. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------* Salomon Naumbourg, ministre-officiant (hazan) de la Synagogue de Notre-Damede-Nazareth, siège du Consistoire de Paris et du Central, est l’auteur de composition musicales très appréciées de son temps tandis que Salomon Keten, également ministre-officiant à Notre-Dame-de-Nazareth depuis 1855, compose des musiques religieuses destinées à accompagner les prières. Précisons que c’est à partir de 1856 qu’il est permis de jouer de l’orgue dans les synagogues, les deux grands organistes de cette époque furent : Ernest Cahen et Léonce Cohen, petit-fils de Baruch Weil. (Voir :la promotion des Juifs en France à l’époque du Second Empire’’ Tome 1, David Cohen. Après la cérémonie, qui avait duré deux heures, un banquet a réuni les israélites de Fontainebleau et ceux venus de Paris. Les plus nobles sentiments religieux se sont manifestés dans cette réunion de coreligionnaires, et l’on a bu à la prospérité e à l’avenir de la communauté de Fontainebleau, qui avec a concorde de tous et le dévouement de chacun, sera un jour un des plus beaux fleurons du judaïsme français. Cette ville, dont les autorités sont si noblement inspirées de la pensée libérale et tolérante du Gouvernement de notre pays, montrera un jour avec orgueil, à coté du splendide palais dû au génie de la France, le petit sanctuaire israélite élevé par la saint amour de la patrie qui ne connaît dans ses enfants, aucune distinction de culte ou de race ; et l’âme du grand empereur, qui a embrassé dans la cours de ce château le commandant de ses fidèles soldats qu’il ne pouvait serrer tous dans ses bras, viendra donne à ce sanctuaire le baiser du Bienheureux, comme signe de sa tendresse et de son amour pour tous les principes de liberté religieuse et d’égalité civile qui fécondent et illustrent le Gouvernement de son descendant, et font à jamais bénir la France par les siècles et les générations ! Ces principes mieux que les légions de César, protégent la patrie contre l’invasion des barbares. Prosper Lunel Après le compte-rendu qu’on vient de lire, nous ne pouvons pas résister au plaisir de communiquer à nos lecteurs l’article suivant tiré de ‘’L’Abeille de Fontainebleau’’ du 30 août. Nos coreligionnaires admireront avec nous les sentiments nobles et élevés d’un écrivain chrétien qui met au service de la plus sainte cause, celle de la tolérance et de la fraternité entre les citoyens des divers cultes, un beau et puissant talent. Honneur à Monsieur Mitivié ! Son article est un des plus beaux ornements du nouveau temple israélite de Fontainebleau ; il brille d’un divin rayon comme le rouleau sacré où il est écrit : ‘’Aime ton prochain comme toimême’’. (sic). Cet article est donc suivi par celui de Monsieur Mitivié déjà cité. Le Compte-Rendu financier de 1861 Le Décret du 21 juin 1861 du Ministère des Cultes autorisait la ratification de l’acquisition du terrain de l’Hôtel du Chambellan pour la somme de 5.714,15 francs. La dépense totale pour la construction de la synagogue s’élevait à 21.265,20 frs, les ressources avec la somme de 1200 francs offerte par le Conseil Municipal de Fontainebleau atteignirent 18.860,24 francs. Dans le Compte-Rendu de la situation financière du 18 septembre 1861 la dette de 2.404,96 francs est éteinte et l’on remarque que l’Empereur Napoléon III a donné 1000 francs et que l’Etat a aussi versé 2000 francs pour cette œuvre. Nathan Nathan dit Salomon, Architecte du Château, Inspecteur des bâtiments impériaux, membre du Gouvernement ( ?) et membre du Conseil d’administration de la communauté a fourni les plans et a dirigé les travaux. Lors de l’élaboration des plans il avait prévu de fixer deux palmes sur la façade de la synagogue, elles furent refusées par le Consistoire. Les honoraires évalués à 610 francs par Nathan Salomon furent portés en recette aux souscriptions ainsi que 1000 francs souscrit depuis de longue date par la Baronne James de Rothschild. Dans son rapport d’expertise du vingt deux novembre 1860, Nathan Salomon décrivait aussi la présence d’un Mikvé dans le périmètre de la synagogue, il écrit ainsi :’’ Dans le bâtiment existant au fond du jardin, et servant aujourd’hui d’habitation au ministre-officiant, une partie d’une pièce du rez-de-chaussée a été appropriée pour salle d’ablution, en outre une pompe a remplacé le puits…. ‘’ (sic). Le temple fut incendié par des malfrats pendant la semaine sainte de Pâques : 11-1213 avril 1941. C’est à la grenade qu’une bande de malfaisants, stipendiée sans doute, par un mauvais hotelier-restaurateur, détruisit les grilles, les vitraux, les chandeliers, les livres sacrés ; exceptés les quelques vieux livres qui étaient conservés dans une génizah prés de la maison du Ministre-Officiant. A propos d’un des chandeliers, il y a une polémique d’historiens, car certains disent que l’Empereur Napoléon III a offert un chandelier à sept branches (Ménorah) à la Synagogue : 1° Napoléon III ne semble pas avoir offert de Ménorah puisque le Compte-Rendu de la situation financière de la Communauté Juive de Fontainebleau en date de 1861, fait une recension de l’état des dons d’objets mobiliers à la synagogue : - M. Adam-Salomon Père : une burette en argent - M. Adam-Salomon fils : un rideau de laine blanc - M. Bloch-Hayem : un indicateur en argent (Yad) - Mme Fichtemberg : un manteau de sépher en velours brodé d’or : id blanc, brodé d’argent - M. Halphen : une lampe funéraire en porcelaine dorée - M. Jacob-Petit : un flambeau à huit branches en porcelaine banche (hanoukia) - M. Levy Elie : une horloge : un gobelet à pied en vermeil - Mme Levy Elie : deux manteaux de sépher - M. Levy Samuel - Mme Simon-Dreyfus, (Vv) - M. Vogue Joseph : un rideau de velours rouge, brodé d’or : un rideau de moire violet, brodé d’or : une paire de petits candélabres, en bronze 2° D’après une mauvaise photo de l’Encyclopédia Judaïca : Fontainebleau, il semble que le chandelier (Hanoukia) offert à la Synagogue soit bien une œuvre du porcelainier Jacob-Petit dans le style ‘’bleu-blanc’’ de la porcelaine de Sèvres. D’après les documents, la communauté de Fontainebleau possédait tout le matériel pour pratiquer le culte : en matière liturgique, elle avait quatre rouleaux de la loi, une multitude de sidourim (livres de prières quotidiennes), Makhzorim (livres pour les grandes fêtes) ; Pâque, Rosh Hachana, Yom Kippour, Souccot, Shavouot), des téhilim (Psaumes), ainsi que tous les traités du Talmud. A cause de la loi de séparation des biens de l’Eglise et de l’Etat de 1905, la Communauté juive de Fontainebleau dut se constituer en association (selon la loi de 1901) et être englobée dans le nouveau consistoire de Nantes. En 1922, la Communauté demande à ce que ses biens soient dévolus au Consistoire de Paris et c’est ainsi que la Communauté Juive de Fontainebleau retourna dans le giron du Consistoire de Paris alors que celle de Versailles resta dans celui du Central. Incendie de la Synagogue les 11-12-13 avril 1941 La reconstruction de la Synagogue A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une petite communauté juive voit le jour à Fontainebleau, elle est composée au début par des membres de l’ancienne communauté qui sont revenus reprendre possession de leurs biens. Il y a aussi quelques juifs d’Afrique du Nord vivant dans la région pour différentes raisons. Entre 1945 et 1961, les offices se font dans l’ancienne maison du ministre-officiant. Pour les grandes fêtes, la Mairie de Fontainebleau ou d’Avon mettent des salles à disposition gracieusement une salle. Monsieur Robert Brunswick, qui avait connu la synagogue avant sa destruction, fut un trait d’union très utile entre les deux époques. L’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord entre 1954 et 1962 va donner un sang nouveau et raviver cette communauté. Le 4 avril 1965 une nouvelle synagogue est inaugurée sur l’emplacement de l’ancienne. A cette occasion, les organisations catholiques et protestantes ainsi que les officiers de l’Etat Major Centre Europe lui ont offert un chandelier en fer forgé : ‘’une ménorah’’. En présence d’une nombreuse assistance où l’on a vu le Grand Rabbin Schilli, M. Lucien Israël, Président d’honneur de la Communauté, le Pasteur Martin, les officiers de l’OTAN, le Consul d’Israël, le Président de la Loge France, etc…. 1 3 2 4 1° Plaque commémorant l’incendie de la synagogue 2° Pose de la première pierre de la nouvelle synagogue 3° terrain de la Synagogue avec la maison du ministre-officiant avant la construction d’une nouvelle synagogue 4° Inauguration de la nouvelle synagogue le 4 avril 1965, l’Amiral Louis Kahn, Président du Consistoire Central porte un rouleau de torah accompagné par le Grand Rabbin Kaplan en face du Préfet de Seine-et-Marne et de Paul Séramy, Maire de Fontainebleau. Monsieur Roland Mossé, ministre-officiant de la synagogue de la rue Buffault chanta avec les enfants du cours de Talmud Torah ‘’Ma Tovou’’ : ‘’Que tes tentes sont belles, O Jacob, tes résidence O Israël. Monsieur Louis Guthmann, alors vice-président de la Communauté, remercia les personnalités présentes et exprima sa reconnaissance aux services publics. M. Paul Séramy, Député-Maire de Fontainebleau, salua la renaissance du judaïsme local. M. Louis Kahn, Président du Consistoire Central, rendit hommage aux disparus avant de dire sa confiance en une jeunesse fidèle à la foi ancestrale. Après l’allumage du ‘’Ner Tamid’’, par M. Jakob Hertzfelf, Président de la Communauté, ce fut l’entrée des rouleaux de la loi et la prière pour la République fut dite par le Grand Rabbin de Paris. Jacob Kaplan, Grand Rabbin de France, prononça une allocution rappelant le souvenir du Père Jacques, directeur du petit collège d’Avon, mort en déportation. La cérémonie se termina par un discours de M. Jean Verdier, Préfet de Seine-et-Marne. Fiers de son passé, la Communauté juive peut commémorer en 2010 sans tambour ni trompette ses 230 ans d’existence puisque l’on retrouve une présence juive dans cette ville même avant 1780. En effet, même si Zosa Szajkowski a détourné un certain nombre de documents aux Archives Nationales et qu’il fixe la date de l’installation des Juifs à Fontainebleau en août 1795 , il n’a pas pu consulter toutes les piéces concernant la communauté juive, notamment les registres des naissance, mariages et décès de cette ville. Février 2010 Frédéric VIEY