des ressources humaines des ressources humaines
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NUMÉRO 30 / DÉCEMBRE 1999 SOMMAIRE 2-3 ATELIERS PÉDAGOGIQUES PERSONNALISÉS bloc notes ◆ LE MAGAZINE DE L'ACADÉMIE DE RENNES SÉCURITÉ ROUTIÈRE SEMAINE DE L’EUROPE 4à9 Dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES 10 - 11 JARDIMIR FEMMES ET SCIENCES COLLÈGE CÂBLÉ A HENNEBONT 12 CAFÉS SCIENTIFIQUES ÉDITO La richesse du système éducatif, ce sont les femmes et les hommes, personnels enseignants, d'éducation ou d'orientation, personnels d'encadrement, administratifs, techniciens, ouvriers, de service, de santé ou sociaux qui sont mobilisés vers un objectif unique “la réussite des jeunes”. L'Éducation nationale, premier employeur de Bretagne (60 000 personnes de la maternelle à l'université), le rectorat premier gestionnaire de personnels (plus de 38 000 personnes) ont longtemps pratiqué la “gestion de masse”, liée à la fois à la progression des recrutements et à la déconcentration. Il s'agit maintenant de passer à une phase plus qualitative d'individualisation de la gestion des personnels. C'est ainsi, par exemple, que le rectorat a recruté une directrice des ressources humaines, que se met en place un réseau des relations et ressources humaines, que le fonctionnement du dispositif d'aide aux personnels a été revu. “Mettre en œuvre une politique de ressources humaines pour tous les personnels”, “diversifier les dispositifs de formation de l'ensemble des personnels” : deux orientations fortes du projet académique que nous réaliserons tous ensemble de 2000 à 2003. Ce numéro de Bloc-Notes doit permettre de nourrir la réflexion sur cette dimension du fonctionnement de notre système éducatif qui sera majeure en ce début des années 2000. WILLIAM MAROIS recteur de l’académie de Rennes GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ENTRETIEN AVEC MICHÈLE GARANT zoom Brèves INITIATIVES CITOYENNES ÉDUCATION-JUSTICE Le 21 octobre 1999, une convention a été signée entre l’inspection académique d’Ille-et-Vilaine et l’association régionale pour l’animation du Parlement de Bretagne et de la Cour d’Appel. Elle renforce les liens entre l’institution judiciaire et le système éducatif pour développer la citoyenneté auprès des jeunes et permettre au public scolaire d’acquérir une meilleure connaissance de la Justice. Ainsi, des projets “Jeunes et Justice” ont été développés pour l’année 1999-2000. Ces actions s’adressent tout particulièrement aux élèves des classes de collèges mais également à ceux des écoles primaires du département. Le 1er trimestre est consacré à une sensibilisation et une approche globale de la justice et de la citoyenneté. Il apporte une connaissance globale de l’institution et permet d’élaborer plus précisément les actions du deuxième trimestre. Une formation sur l’institution judiciaire est organisée pour les professeurs. Les deuxième et troisième trimestres sont consacrés à des ateliers permettant aux élèves de mieux distinguer la “justice spectacle” véhiculée par les médias, d’une connaissance précise de la justice. Différents ateliers sur le thème de la justice et de la citoyenneté sont proposés au travers du théâtre, de l’écriture, des arts plastiques, d’Internet, du règlement intérieur, de la simulation de procédure civile ou pénale, d’une connaissance de la justice à travers le monde, du patrimoine, des jeux, de la photographie ou de la vidéo… En mai, deux journées seront consacrées aux jeunes dans le cadre des “Journées Justice de la Jeunesse dans le Parlement de Bretagne” : les élèves qui auront participé aux différents ateliers exposeront leurs travaux et leurs recherches. “AUX URNES CITOYENS” Personnels, parents d’élèves, représentants des élèves… le collège Kérolay à Lorient a préparé ses élections dans le cadre de la semaine des initiatives citoyennes. Tous les élèves de sixième ont également participé aux élections du Conseil municipal des enfants de Lorient. Ils ont été sensibilisés à la citoyenneté à travers la réalisation d’une campagne électorale, la présentation des candidatures, le travail et l’information dans les classes (éducation civique – vie de classe) avant les élections réalisées avec le concours de la mairie de Lorient qui a prêté ses isoloirs et ses urnes… CAMPAGNE POLITIQUE Le collège Jean Le Coutaller à Lorient a élu parmi ses élèves de sixième deux conseillers et deux suppléants pour le conseil municipal des enfants, un conseil qui leur permet de s’exprimer, d’émettre des avis, de faire des propositions, afin d’être considéré comme partenaire à part entière dans la ville. Pour préparer cette opération, le collège a organisé une heure d’information par classe pour présenter les initiatives prises l’année précédente par les conseillers encore mandatés. Deux heures ont été consacrées à l’élection du candidat pour la classe et à l’élaboration en équipe de son programme et d’une affiche de campagne. Un atelier pédagogique personnalisé au collège de Maure de Bretagne APPRENTISSAGES À LA CARTE Depuis 1997, les ateliers pédagogiques personnalisés des Greta proposent des formations de proximité adaptées aux demandeurs d’emplois, aux salariés, aux collectivités, aux chefs d’entreprise, aux artisans… SOUPLESSE ET PROXIMITÉ Au collège du Querpon, les stagiaires communiquent à distance avec l’antenne de Redon du GRETA. DES FORMATIONS DIVERSES Annie Lagrange est bibliothécaire à Bovel, une petite commune à moins de cinq kilomètres du collège du Querpon à Maure de Bretagne. “Je souhaitais améliorer ma connaissance des outils bureautiques et du logiciel Word en particulier”, précise-t-elle en retirant son casque-micro. “Actuellement en contrat au CDI du collège, j’ai appris que je pouvais bénéficier d’une formation à distance, avec l’atelier pédagogique personnalisé installé au collège. Depuis la rentrée, je viens travailler quelques heures deux fois par semaine à l’atelier. Je communique à distance grâce au logiciel Net Meeting avec l’antenne de Redon du GRETA où une formatrice suit régulièrement ma progression. J’expédie périodiquement mes exercices par courrier électronique ou disquette”. Annie Lagrange apprécie la souplesse du dispositif et la proximité avec son lieu de travail. “Deux avantages qui m’ont incitée à profiter de cette formule”. À Maure de Bretagne, depuis la rentrée, neuf personnes sont ainsi inscrites aux ateliers de pratiques pédagogiques. “Cet effectif peut atteindre quatorze personnes selon les périodes”, souligne Catherine Durand, coordonnatrice à l’antenne de Redon du GRETA de Rennes. “Trois sont en contrat emploi solidarité (CES) et souhaitent préparer un concours, trois autres suivent une formation financée par leur entreprise, et les trois dernières viennent ici à titre personnel, essentiellement pour apprendre à utiliser les outils bureautiques”. Les possibilités de formation par les ateliers pédagogiques personnalisés sont variées : du français, de l’anglais, des mathématiques, de la biologie… pour ceux qui souhaitent préparer un concours, ou des exercices pratiques sur du matériel informatique PC et sur différents logiciels pour ceux qui souhaitent maîtriser les outils bureautiques. CD-ROM, outils multimédias interactifs servent de supports pédagogiques. Première étape pour les personnes intéressées : se rendre à l’atelier pédagogique personnalisé le plus proche de son domicile. “Les ANPE, PAIO, missions locales connaissent notre réseau et nous envoient les candidats potentiels”, précise l’accompagnatrice relais au collège. “J’examine la faisabilité de la demande de la personne et l’oriente vers la coordonnatrice qui va construire son plan de formation personnalisé”. Soixante-dix heures de français et de mathématiques par Au lycée Kerneuzec à Quimperlé, plusieurs formations de délégués ont eu lieu à Beg-Meil pour les élèves de seconde puis pour ceux de première et de terminale. Le lycée a également mis en place des commissions de sécurité, d’hébergement, d’animation et de communication. FEMMES ET SCIENCES CITOYENNETÉ TOUS AZIMUT Du 15 au 19 novembre 1999, le collège Jean Rostand à Muzillac a reçu une délégation européenne qui travaille sur le thème : “Éducation aux valeurs pour la citoyenneté européenne dans le cadre des opérations Coménius”. Le collège présente également une exposition sur les droits de l’Homme “Justice et Citoyenneté” réalisée par des élèves de troisième. Une seconde exposition prêtée par le bureau information jeunesse s’adresse à tous les élèves : “la citoyenneté locale : ça commence près de chez vous”. Tous les élèves et les adultes du collège participeront à une demi-journée banalisée sur le thème du “bien vivre au collège”, qui fera l’objet d’une charte. Souplesse et proximité sont les avantages de la formule. “Une personne peut débuter sa formation à tout moment, les antennes des APP sont près de chez eux”, signale ainsi Bruno Monnier. “Nous savons que ce sont ces deux conditions qui ont permis à la plupart de nos stagiaires de reprendre contact avec la formation”. Cette proximité est également très intéressante pour les entreprises et les collectivités locales. Ainsi la mairie de Maure de Bretagne, quasiment en face du collège, a organisé la formation à Excel d’un de ses salariés. Enfin, pour le collège rural qui met un local à disposition depuis trois ans, la présence d’un APP a représenté un facteur important de dynamisation et d’ouverture. NATHALIE LE GARJEAN Les ateliers pédagogiques personnalisés UN PREMIER CONTACT FORMATIONS DE DÉLÉGUÉS Le lycée Marcellin Berthelot à Questembert a jumelé deux actions dans le cadre des semaines de la science et celle des initiatives citoyennes. L’établissement a présenté une exposition “l’autre moitié de la science” consacrée au rôle des femmes dans les sciences. Les visites ont été préparées par les élèves avec leurs professeurs de sciences. Une réflexion et des débats animés dans les classes par les professeurs principaux sur la “place des femmes dans la société” ont été organisés. MarieFrançoise Roy, professeur de mathématiques à l’université de Rennes 1 est intervenue auprès des jeunes pour parler de son vécu de femme scientifique. exemple sont proposées à cette stagiaire actuellement en contrat emploi-solidarité et qui souhaite passer le concours d’aide-soignante en janvier 2000. Durée, dates, et prix sont consignés dans un contrat. La présence de formateurs intervenant sur place ou à distance, en “synchrone” ou en “asynchrone” permet un suivi de qualité de la progression des stagiaires. De plus, des regroupements sont régulièrement organisés à l’antenne de Redon du GRETA. “Ces rencontres sont un facteur essentiel de remotivation des personnes les plus en difficulté”, explique Bruno Monnier, conseiller en formation continue au GRETA de Rennes. LE RÉSEAU BRETON • APP de Lorient - Greta de Lorient - Tél. : 02 97 87 15 60 • APP de Vannes - Greta du Golfe - Tél. : 02 97 46 66 66 • APP de Pontivy - Greta du Centre Bretagne - Tél. : 02 97 25 22 96 (Antennes : Centre multimédia Rostrenen - Tél. : 02 96 29 16 01 - Collège Max Jacob Josselin - Tél. : 02 97 22 39 36) • APP de Fougères - Greta des Marches de Bretagne Tél. : 02 99 99 41 28 (Antennes : Antrain - Louvignédu-Désert) • APP de Redon - Greta de Rennes (Antenne de Redon) Tél. : 02 99 72 22 40 • Maison du développement - Le Grand-Fougeray Tél. : 02 99 08 44 80 • Collège du Querpon - Maure-de-Bretagne Tél. : 02 99 34 58 36 • APP de Rennes - CLPS - Tél. : 02 99 14 50 00 • Greta de Rennes - Tél. : 02 99 63 43 95 • Surdi Bretagne - Rennes Crimée - Tél. : 02 99 51 91 41 • Antenne de Surdi Bretagne - Brest - Tél. : 0298806169 • APPde Saint-Malo - CLPS - Saint-Malo - Tél. : 0299206229 • APP de Vitré - Greta des Marches de Bretagne Tél. : 02 99 75 35 84 • Antenne - La Guerche • APP de Morlaix - Greta d'Armorique - Tél. : 0298886087 (Antennes : Lycée Paul Sérusier - Carhaix - Tél. : 02 98 93 75 77 - Mairie - Huelgoat - Tél. : 02 98 93 75 77 Maison des associations - Cleder - Tél. : 02 98 88 60 87 - Collège de Kerzourat - Landivisiau - Tél. : 0298886087) • APPde Quimper - Greta de Quimper - Tél. : 0298532095 (Antennes : Pont-L'Abbé - Douarnenez) • APPde Dinan - Greta du Pays de Rance - Tél.: 0296853164 • APP de Saint-Brieuc - Greta des Côtes d'Armor Tél. : 02 96 61 48 54 • APP de Lannion - Greta du Trégor Goélo -Tél. : 02 96 46 40 74 (Antennes : Guingamp - Tél. : 02 96 21 15 17 Paimpol - Collège Lanvignec - Tél. : 02 96 46 40 74 Tréguier - Maison pour l'emploi - Tél. : 02 96 46 40 74). 2 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 1999 Jean-Pierre Lemée, responsable académique des APP et Catherine Durand, coordonnatrice (en haut) suivent le travail de l’accompagnatrice relais du collège avec sa stagiaire. Les ateliers pédagogiques personnalisés proposent des formations générales non qualifiantes de remise à niveau pour passer un concours, se perfectionner, en utilisant tous les supports et outils multimédias adaptés. Grâce aux nouvelles technologies (messageries, logiciels de communication à distance, visioconférences…) un réseau d’antennes délocalisées, au plus proche des publics potentiels, a été mis en place dans le cadre du dispositif Rappsodi (réseau des ateliers de pédagogie personnalisé en site ouvert et à distance) financés en partie par l’État. “Nous souhaitons aujourd’hui améliorer la fiabilité de nos techniques et multiplier les sites proposant des visioconférences comme c’est déjà le cas au GRETA de Morlaix par exemple, et développer des outils pédagogiques multimédias performants”, souligne Jean-Pierre Lemée, responsable académique des APP. “Ceci afin d’augmenter nos capacités d’accueil et notre offre de formation auprès des entreprises et des collectivités”. Dans l’académie, en 1998, 5200 stagiaires ont ainsi suivi près de 168000 heures de formation dans les APP implantés dans dix GRETA et antennes. zoom Brèves Collège Jean Monnet à Janzé L’ÉQUILIBRE SUR DEUX ROUES En juin 1999, la Segpa du collège a organisé une opération de sensibilisation des jeunes de cinquième à l’utilisation de la mobylette. acheter quatre vélomoteurs, quatre casques et construire une piste avec un parcours de huit étapes”. Les 4 et 5 juin derniers, par petits groupes, les jeunes se sont exercés à rouler sur une mobylette, pour la première fois pour certains, et parfois avec quelques difficultés ! À l’issue de cette formation, les jeunes sont mieux préparés pour passer leur brevet, dans l’auto-école de leur choix (2). Sensibiliser à la conduite automobile Pour prolonger la démarche, le collège et la SEGPA Jean Monnet à Janzé ont organisé une seconde opération de sensibilisation à la conduite automobile. Avec l'étude du code de la route, un contrôle de connaissance et 15 minutes de conduite sur piste avec un gendarme accompagnateur, 138 élèves de 3e ont pu se familiariser avec l'automobile et mieux comprendre l'intérêt de la conduite accompagnée qui, rappelonsle, offre 82 % de réussite au premier passage du permis, des économies substantielles sur les deux premières années d'assurance et surtout six fois moins d'accidents chez les jeunes conducteurs de 18 à 24 ans. Cette opération, qui s'est déroulée durant trois jours sur le parking de l'Intermarché de Janzé, a été soutenue par les assurances Groupama, les brigades motorisées de St-Malo et de Vitré. LA SEGPA AIDE LES GENDARMES Rouler à mobylette : une première expérience pour certains élèves de cinquième. “Depuis 1995, le brevet d’attestation de sécurité routière est obligatoire pour tous les jeunes de 14 à 16 ans qui circulent en mobylette. Mais combien de personnes connaissent cette obligation?”, interroge Bernard Colloc, directeur de la SEGPA Jean Monnet à Janzé. Médiatiser cette information, construire un outil de sensibilisation et de formation devient alors une préoccupation importante des membres de l’équipe éducative du collège. “Et surtout, sensibiliser les jeunes aux dangers de la route, en commençant par la circulation sur deux roues, est plus que jamais vital”, commente le directeur de la SEGPA, toujours sous le choc des décès de neuf de ses élèves victimes d’accidents de la route en moins de 15 ans. Un chiffre qui conforte les mauvais résultats des dernières statistiques des accidents de la route chez les jeunes (1). Avec l’aide de la prévention MAIF, de la prévention routière, de Cycloshop et de la brigade de gendarmerie motorisée, le collège a donc décidé d’organiser deux journées de sensibilisation pour tous les élèves volontaires de cinquième. “Nous avons pu Originalité de cette démarche : les élèves de la SEGPA ont été les premiers initiés. Ils ont ensuite pu seconder les deux gendarmes présents en aidant les autres jeunes du collège à réaliser le parcours. “Une manière de les valoriser auprès de leurs camarades”, confie Bernard Colloc. “De plus la mobylette est souvent le seul moyen de locomotion de ces jeunes qui doivent effectuer un stage de trois semaines en entreprise”. L’action s’inscrit également dans le prolongement d’une classe camping où, pendant une semaine, tous les jeunes circulaient obligatoirement à vélo. Cette première départementale est désormais inscrite au plan départemental d’action de la sécurité routière (PDASR) et a reçu la médaille de bronze de la prévention routière. Pour en faire profiter d’autres jeunes, l’établissement souhaiterait maintenant mettre ce matériel à la disposition des collèges intéressés. ATELIERS DE SPORTS DE COMBATS À l’occasion de l’opération Initiatives Citoyennes et Journées sans Violence, et dans le cadre du contrat de ville de l’agglomération brestoise, le collège de Pen-ar-Chleuz a créé un atelier de sports de combat dont l’animation a été confiée à deux spécialistes étudiants en STAPS à l’UBO de Brest. L’objectif est d’aider les jeunes ayant des difficultés à canaliser leur énergie (agressivité/problèmes de concentration), ainsi que les élèves introvertis qui auraient besoin de se sentir plus en confiance. Ils apprendront à gérer leur agressivité excessive ou insuffisante, à augmenter leur maîtrise de soi, à respecter leur adversaire, ainsi qu’à accepter les règles. DROITS DES ENFANTS Les élèves du collège Jean Monnet à Janzé ont réalisé un apprentissage actif de la citoyenneté. Un groupe “solidarité” constitué au collège a participé à une action “caddie” organisée par les Restos du cœur de Janzé le 11 décembre dernier. L’après-midi du 17 décembre a été banalisée pour tous les sixièmes afin de réaliser un travail sur les Droits de l’enfant. Des panneaux ont été élaborés puis exposés au CDI à partir de documents sur les Noëls dans le monde, les enfants des rues, les enfants dans la guerre, la maltraitance. Professeurs, CPE, assistante sociale, infirmière, aide-éducateurs se sont retrouvés autour de ce projet. LES JEUNES RÉFLÉCHISSENT SUR L’INCIVILITÉ Les 18 et 19 octobre 1999, le lycée Laënnec Robidou a organisé des journées citoyennes pour ses élèves de quatrième et troisième technologiques. Ces journées sont organisées dans le cadre du CESC (comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté) suite à une réflexion sur des problèmes d'incivilité (manque de respect, racket, violence). Il s'agit, à partir d'une réflexion générale sur la “citoyenneté globale”, de dialoguer avec les élèves sur les problèmes qu'ils peuvent rencontrer quotidiennement dans leur vie au lycée (organisation de la cantine, dégradations diverses), et de les amener à proposer des solutions pour les résoudre. NATHALIE LE GARJEAN DÉBAT SUR LA CITOYENNETÉ ET LES VIOLENCES Contact : Bernard Colloc, directeur de la SEGPA Collège Jean Monnet - 35150 Janzé Tél. : 02 99 47 00 78. (1) Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 35,9 % des tués dans un accident sur deux roues en 1998. (2) le BASR se passe dans une auto-école, après trois heures de conduite (environ 300 francs). Trois jours pour sensibiliser des élèves de troisième aux dangers de la route. Du 18 au 23 octobre 1999, dans le cadre de la semaine des “initiatives citoyennes”, le LP Ker Siam à Dinan a réunit ses délégués de classe pour réaliser un débat sur le thème de la citoyenneté et notamment sur les types de violence auxquels sont confrontés les jeunes. Des rencontres avec la CroixRouge sont programmées. Ces actions seront intégrées au sein du comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté ainsi que toutes celles qui seront développées à la demande des adolescents. Lycée Jean Brito à Bain de Bretagne ÉCOLE-ENTREPRISE UNE SEMAINE EUROPÉENNE POUR PRÉPARER L’AVENIR Le 26 mai 1999, le recteur de l'académie de Rennes, William Marois, le président de l'université de Bretagne Occidentale, Pierre Appriou, le président de l'université de Rennes II - Haute Bretagne, Jean Brihault et le Vice-Amiral d'Escadre, Yves NaquetRadiguet ont signé une convention de coopération. Celle-ci a pour objet de proposer près de six cents stages, pour mieux répondre aux nombreuses demandes formulées chaque année par des étudiants dans le cadre de leur cursus scolaire et universitaire. Ils concernent essentiellement les secteurs d'activités suivants : santé et social (environ 200 stages), domaine scientifique et technique (environ 160 stages), communication et information (85 stages), gestion et droit (30 stages). Ces stages s'effectueront dans vingt-cinq unités à terre, situées dans l'arsenal de Brest, ainsi qu'en presqu'île de Crozon et à Landivisiau. Cette démarche de partenariat fait l'objet d'une Charte de qualité qui s'applique aux stagiaires et aux unités concernés. Contact : délégation académique aux enseignements techniques - DAET rectorat - Tél. 0299257846 - Fax : 02 99 25 78 69. DES LIEUX DE STAGES DANS LA MARINE Quelque cent cinquante élèves, venus de Grèce, de Finlande, d’Espagne, d’Italie, de Pologne ou du Pays de Galles ont investi l’établissement durant huit jours. Dans les coins salons du hall d’accueil du lycée Jean Brito à Bain-de-Bretagne, on parle du bleu grec, de lacs finlandais ou de soleil andalou… On expérimente son anglais, on échange un flot d’idées, tout surpris de se voir compris. Les ateliers ont démarré dès le premier jour, animés en langue anglaise par les délégués de classe eux-mêmes, formés pour l’occasion à la conduite de réunion et à la conception de projets. Les thèmes sont précis : le temps scolaire, l’organisation de la journée ou de la semaine scolaire, la représentation des élèves dans les instances, le rôle des conseils et des délégués de classe, les droits et devoirs, les règlements intérieurs des établissements, l’organisation de l’université, des études longues… Chaque intervention est notée et l’ensemble fera l’objet d’une publication réalisée par les animateurs délégués. “Nous avons forgé une personnalité du lycée autour de l’ouverture internationale et culturelle, de l’accès aux nouvelles technologies”, précise le proviseur Claude Carrère. “Pour marquer cette fin de siècle, nous avons voulu célébrer la construction de l’Europe en rassemblant les neuf éta- Discussions en anglais dans l’atelier sur le temps scolaire. blissements avec lesquels nous sommes jumelés. C’est la conclusion d’un travail préparé depuis un an. Le but est de concrétiser l’idée de la citoyenneté et faire se connaître des jeunes qui demain sont appelés à travailler ensemble”. 3 bloc notes / ◆ TUGDUAL RUELLAN DÉCEMBRE 1999 ACCORD CADRE ACADÉMIE - ARMÉE DE TERRE Lundi 13 décembre 1999, un accord cadre a été signé entre le recteur Marois et le général Godinot commandant la CMD de Rennes. Il porte sur la formation initiale, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de l'enseignement professionnel intégré. Il doit faciliter l'information des jeunes sur les métiers offerts par l'armée de terre et leur accueil en stage. Dans le cadre de la formation continue, il prévoit également la reconversion de certains personnels militaires. Enfin, en améliorant la connaissance réciproque des deux institutions, cet accord vise à développer l'éducation à la citoyenneté pour les lycéens et les collégiens. dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Entretien avec Michèle Garant “PERMETTRE AUX PERSONNELS DE S’INTERROGER, DE S’EXPRIMER POUR AMÉLIORER LEURS PRATIQUES…” Ne reposant ni sur une théorie, ni sur des discours, la gestion des ressources humaines se développera par son utilité. Elle devra s’appuyer sur des personnes d’interface compétentes aidant les personnels à concilier leurs attentes avec les besoins de l’institution. Je trouve que la gestion des ressources humaines, fonction élémentaire de la gestion, doit rester centrée sur l’essentiel, en évitant la langue de bois. Un ouvrage d’Alecian et Foucher (1) sur la gestion des ressources humaines dans la fonction publique développe une idée à mes yeux simple et juste : “le management, c’est guider un groupe de personnes dans un contexte donné vers les finalités de l’organisation”. Ma crainte serait que les nouveaux professionnels d’accompagnement des systèmes éducatifs s’approprient des batteries de savoirs issus du monde de l’entreprise en oubliant le travail d’adaptation nécessaire au contexte du monde scolaire. En tout cas, je recommanderais aux cadres et aux responsables de ressources humaines, pour les mentalités et les besoins de la base. être efficaces, de dire les choses simplement D'autre part, elles exercent une fonction “en langue naturelle”. Sans doute suis-je privilégiée pour traduire ce qui vient du influencée par le pragmatisme belge : chez sommet stratégique du système. nous l’enseignant de base a un rejet physique Je pense qu’il y a intérêt, pour faire évoluer pour ce type de vocabulaire. De plus, la mise un système éducatif, à travailler davantage en œuvre de dispositifs complexes, et l’utiliavec ces acteurs-là, en se gardant de les consisation d’un langage sophistiqué ne sont pardérer comme des experts en ingénierie disfois qu’une façade et un alibi pour ne rien pensant des conseils, mais comme des changer. Les ambiguïtés et les dérives de l'utiintermédiaires dont l’action s’inscrit dans lisation de méthodologies entrepreneuriales des finalités de service public, disposant eux dans l'enseignement ont bien été décrites par aussi de marges de liberté pour pouvoir parLise Demailly (2). ler, écouter, expérimenter avec les acteurs La gestion des ressources humaines dans le de terrain. monde éducatif nécessite pour moi de traCE SERAIT DONC AU MINISTÈRE vailler avec les professionnels un certain DE DONNER CES DEGRÉS DE LIBERTÉ ? nombre de questions de base : que faisonsÀ mon avis, oui. En tant que militante, pennous tous ensemble ? que voulons-nous ? dant des années, j’ai défendu l’idée qu’il pourquoi le faisons-nous de cette manière? revenait au professionnel de terrain de dégacomment allons-nous améliorer nos prager ses espaces de liberté. Je n’ai pas changé tiques ? comment verrons-nous que nous d’avis mais l’expérience, ainsi que l’obserles avons améliorées? Elles doivent permettre vation scientifique, aux acteurs de l’organisation conduisent à dire que, s’il de s’interroger, de s'exprin’y a pas une légitimamer, d'analyser leurs pration par l’encadrement tiques pour les améliorer. Il n’est pas de niveau supérieur, l’acDes lignes directrices et des question d’accuser tion de l’acteur de base – priorités données par les la bureaucratie aussi indispensable, aussi décideurs stratégiques sont ancienne et de juste soit-elle – ne s’insnécessaires, mais, même si décréter qu’il faut titutionnalisera pas. Aussi elles comportent un cadrage maintenant des paradoxal cela soit-il, il voire une contrainte, elles ne revient au décideur pourront jamais prendre managers. ultime de dégager cet effet sans un espace laissé aux espace pour se dessaisir personnes pour se les approde son autorité, ce qui prier par une réflexion sur n'est pas du laisser faire et reste un acte de eux-mêmes et une auto-évaluation. Des gestion lié à une évaluation différente d'un études nombreuses aujourd’hui ont moncontrôle immédiat et permanent. Il s’agit, tré combien les réformes ou les systèmes comme le dit Philippe Perrenoud (3), de pasnouveaux ne produisent pas d’effets par euxser d’une logique de mandat à une logique mêmes, combien ils doivent être appropriés de projet, et permettre aux acteurs de et interprétés par les acteurs de terrain. prendre du pouvoir (je me réfère ici à la Pour qu’une injonction officielle prenne notion d’empowerment telle qu’on la déveracine, il faut également des “traducteurs” loppe aujourd’hui dans l’entreprise). entre les décideurs et la base et il me semble que votre réseau académique COMMENT CONCILIER LES NOMBREUX STATUTS de ressources humaines peut constiDE LA FONCTION PUBLIQUE AVEC LA GRH ? tuer ce système d’interface. De même, Je me suis rendu compte, en travaillant avec je pense au rôle essentiel que doivent des services publics, à quel point les statuts jouer les chefs d’établissement dans ce différents peuvent bloquer les réactions des domaine. Dans la littérature d’entreprise, uns et des autres. On rencontre en France on insiste beaucoup aujourd’hui sur le déveune hiérarchie très, et à mon avis trop, marloppement des cadres intermédiaires, corquée entre les différents statuts dans la foncrespondant dans le système éducatif aux tion enseignante. J’ai observé plus d’une fois responsables au niveau des établissements, que tel agrégé, vis-à-vis de collègues qui ont des bassins et des académies. Les cadres pourtant les mêmes pratiques et les mêmes intermédiaires, d'une part, sont des perfonctions, bénéficie d’une légitimité et d’un sonnes proches du terrain et dès lors à droit de parole étonnamment différents. même de comprendre et faire connaître “ “ EN QUOI CONSISTE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ? Heureusement, nombre de professionnels dépassent cette situation, mais les recherches en psychologie des organisations mettent en évidence combien, du point de vue de la gestion des ressources humaines,“le principe d’équité”, joue un rôle essentiel dans la motivation des personnels. Ce principe d’équité a deux aspects : le premier consiste en ce que chacun évalue, même inconsciemment, l’équilibre entre ce qu’il apporte et ce qu’il reçoit dans son travail, considérant globalement que la balance est bonne ou qu’elle est injuste. Le second aspect relatif à l’équité est la comparaison que chacun a tendance à faire avec ses collègues, et ceci rejoint évidemment la question des statuts dont la multiplicité est ressentie comme injuste par nombre d’enseignants, et ce d’ailleurs autant en Belgique qu’en France. Évidemment s’il existe un grand projet, un courant fort de conviction et d’engagement et un responsable qui travaille de manière dynamisante, on peut parfois dépasser cette situation. Néanmoins, on observe dans toute organisation combien le sentiment d’iniquité par rapport aux autres est un sujet très sensible qui alourdit parfois stupidement les rapports humains. COMMENT EST NÉE L’ORGANISATION STATUTAIRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET QU’ESTCE QUI A FONDÉ UN RENVERSEMENT DE TENDANCE VERS UNE ORGANISATION DE TYPE MANAGÉRIAL ? Le statut s’inscrit, au siècle précédent, dans le contexte de règles impartiales régissant un état de droit. Les réglementations administratives traduisent au départ la volonté politique d’égalité d’accès et de traitement, et le concept français d’école républicaine s’inscrit on ne peut plus parfaitement dans ce cadre. Elle se base sur l’ordre “rationnel légal”, décrit par Max Weber, qui se caractérise par une standardisation, une impersonnalisation qui veut garantir une égalité démocratique. C’est une idée noble et belle, liée à l’idéal de démocratisation, d’égalité de traitement de toutes les catégories sociales et de généralisation de l’enseignement public dans l’esprit de l’époque industrielle. Toutes les écoles traditionnelles des pays occidentaux présentaient ainsi et présentent encore une standardisation des classes, des horaires, des vacances, des statuts. Aujourd’hui, on considère cependant que le souci démocratique doit viser également la possibilité d’égalité de résultats, par des traitements différenciés, tenant compte des profils et des héritages socioculturels des jeunes fréquentant l’école. En référence aux recherches relatives à l’apprentissage, on mesure également combien toute formation est une coproduction, une mise en questionnement et en projet, qui nécessite d’autres dispositifs pédagogiques et d’autres modes de gestion, plus flexibles, impliquant d’une autre manière les individus. (1) Alecian S. & Foucher D. (1994), Guide du management dans le service public, Les éditions d’organisation. (2) Demailly L. (1993), L’évolution actuelle des méthodes de mobilisation et d’encadrement des enseignants, Savoir, Éducation, Formation. (3) Perrenoud Ph. (1999), L’établissement scolaire entre mandat et projet : vers une autonomie relative, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève. 4 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 1999 dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Recueilli par Nathalie Le Garjean et Jacky Le Gars d’évoquer, pour en apprécier la pertinence en fonction du contexte local, de manière à pouvoir jouer le rôle de catalyseur, de facilitateur, pour aider les acteurs de terrain. Ces intermédiaires doivent être attentifs à ne pas crisper les groupes d’appartenance face à leurs clivages, comme dans le cas classique des oppositions parents-enseignants ou des enseignants de catégories différentes. Il est plus efficace de les regrouper d’une autre manière, à partir de thèmes transversaux. Il leur revient de repérer les stratégies des différents protagonistes afin de les réunir, sans angélisme, autour de thèmes et de méthodologies qui les rassemblent, dans la coopération conflictuelle qui caractérise tous les groupes humains, dans le débat professionnel qui caractérise toute société démocratique. CES DEUX LOGIQUES D’ORGANISATION PEUVENT-ELLES ÊTRE COMPATIBLES ? Mintzberg (4) a défini différents types de logiques que l’on observe dans les organisations en général. Je voudrais citer quatre de ces logiques, qui concernent le monde scolaire tel que nous sommes en train de l’évoquer. Chacune de ces logiques a sa pertinence dans un contexte déterminé, et chaque organisation est un mélange de plusieurs de ces tendances, en fonction de son histoire et de son contexte. La première est la logique entrepreneuriale, celle d’un créateur d’entreprise qui lance, contrôle, évalue lui-même : c’est une logique de début d’entreprise, lorsque celle-ci est encore de petite taille. Une seconde logique, que nous évoquions tout à l’heure, est celle de la bureaucratie, de la standardisation qui, dans une organisation de grande taille et d’enviCOMMENT ÉVITER QUE LA GESTION DES ronnement stable, vise une efficacité de RESSOURCES HUMAINES NE DÉRIVE VERS fonctionnement. Une troisième logique est L’ASSISTANCE AUX PERSONNELS EN DIFFICULTÉ? celle d’une organisation dans laquelle foncC’est en effet une dérive qui résulte d’une tionnent des professionnels qui analysent gestion des ressources humaines qui n’est et posent des diagnostics avec une certaine pas “maillée” aux autres démarches de gesautonomie, étant en contact direct avec les tion du personnel. Une idée pour moi essenusagers. Une quatrième logique est celle tielle est que la gestion des ressources d’une organisation s’appuyant sur des perhumaines des personnels en fonction est sonnes qualifiées qui s’ajustent et créent liée au “contrat social” qui sous-tend l’enensemble un projet; il s’agit ici soit du point gagement. Elle est liée au mode d’évaluade départ d’une action, soit d’îlots “adhotion, à la formation, au développement cratiques” (5) au sein d’une organisation plus standardisée. professionnel, et ne consiste pas seulement Dans toutes les formes d’organisation, les à aider une personne au moment où elle logiques peuvent se développer selon un est en souffrance. dosage différent. Dans le Le chef d’établissement est service public c’est évisouvent confronté à ce demment la standardisatype de difficultés, mais il tion bureaucratique, qui doit alors se poser ces Il s’agit de négocier traditionnellement questions : Qu’a-t-on fait avec la personne domine. pour accueillir cette perun contrat social Dans le monde scolaire, on sonne lorsqu’elle est et organisationnel rencontre essentiellement entrée dans l’établissequi dépasse un mélange de logique ment? Quelle information le seul statut bureaucratique et de sur le système national, logique de professionnels, sur la culture de l’établistoutes deux conduisant à sement, cette personne une très grande stabilité et a-t-elle reçue ? Quelle déun rejet du changement. Dans d’autres types finition de ses missions lui a-t-on donné ? d’organisation, telle par exemple une école Quelle information a-t-elle sur sa tâche, sur privée qu’un petit groupe de militants pédales équipes enseignantes, sur les classes et les gogiques décide de créer, ce sont – au départ jeunes qu’elle va rencontrer ? Quelle écoute du moins – des forces plus entrepreneua-t-on eu de ses attentes et qu’a-t-on fait riales ou bien plus collectives qui dominepour l’aider à s’insérer? Qu’a-t-on fait pour ront dans les groupes de débat et les séances préciser conjointement le mode d’évaluation de travail commun. de son travail? Ce travail d’intégration d’une Dans l’étude du développement de l’innopersonne, qu’elle soit nouvelle dans la foncvation et des projets, on voit, contrairement tion ou dans l’établissement demande à ce qu’on pourrait penser, que les trois temps, ressources, énergie, mais il s’agit d’un logiques – de bureaucratie, de professionvéritable investissement. Il s’agit de négocier nalisation et de projet – sont toujours nécesavec la personne un contrat social et orgasaires, même si elles ne sont pas réalisées nisationnel qui dépasse le seul statut, le fait en même temps. Aujourd’hui, chacun de “donner ses cours et rentrer chez soi”. La reconnaît qu’un service public éducatif doit gestion des ressources humaines doit être davantage développer des logiques profesliée au sens donné au travail, à la définition sionnelles plus collectives et des poches de collective du poste, de l’équipe, des misfonctionnement plus innovateur. Mais le sions. Je ne dis pas que tout ceci doit être réapassage d’une logique à une autre doit se lisé par le chef d’établissement seul. Mais si négocier avec les professionnels eux-mêmes. ceci n’est pas pris en compte d’une manière Il n’est pas question de vilipender la bureauou d’une autre, si ces diverses séquences ne cratie ancienne et de décréter que maintesont pas harmonisées, arrêtons de parler de nant il faut des managers. On n’obtient alors, gestion des ressources humaines… qu’on le veuille ou non, que le repli frileux des À mon sens, la cohérence de ce contrat de acteurs de terrain. Il convient, si l’on veut société noué – même informellement – avec réussir, de prendre aussi appui sur la culture l’organisation scolaire qui nous engage, des interlocuteurs, et de ne pas la nier. depuis le moment où l’on a vu une annonce dans la presse ou présenté un concours, est QUELLES SONT LES CONDITIONS À RÉUNIR, OU le principal élément de motivation des perLES PISTES À SUIVRE, POUR FAIRE AVANCER LA sonnels. Et cela pose le problème des criGRH À L’ÉDUCATION NATIONALE ? tères des concours qui peuvent être sans À mon sens, il faut de nouveaux profesrapport avec le travail quotidien. Il y aura à sionnels compétents pour analyser, par mes yeux davantage de dynamique et de exemple, les diverses logiques que je viens motivation le jour où cette cohérence (ou cet effort de cohérence, car on vit aussi avec quelques paradoxes…) sera proposée dès l’engagement, dès la formation. D’où l’importance aussi des messages et des apprentissages délivrés durant la formation initiale des enseignants, par exemple dans les IUFM, ou bien au moment de l’accueil et de l’insertion dans un établissement. Mettre en place un dispositif de ressources humaines et parler de gestion des ressources humaines quand on n’assure pas ce préalable, c’est de l’argent perdu ! QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES AUX CADRES DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ? Tout travail d’innovation, de changement de mentalité, nécessite beaucoup d’énergie et de cohérence pour aider à voir autrement les choses, pour interpeller, pour convaincre et modifier les pratiques. Je me souviens de l’exemple, il y a quelques années, dans notre région wallonne, d’excellentes formations qui, pourtant, ne fonctionnaient pas : en fait, malgré l’accord formel des autorités “ “ (4) Mintzberg H. (1982), Structure et dynamique des organisations, Les éditions d’organisation. Nous recommandons les commentaires de M. Bonami “Logiques organisationnelles de l’école, changement et innovation” in Bonami et Garant (1996). compétentes, on a pu observer que la hiérarchie directe n’y croyait pas, et la personne désignée pour participer au stage avait droit à un petit clin d’œil de type “quel temps perdu !”. Il ne suffit pas de former de grands spécialistes en GRH. Il faut aussi qu’ils travaillent en lien avec les autres corps professionnels et cela, on l’oublie trop facilement. Construire ce tissu est capital parce que les changements de mentalité se développent par réseau. Travailler sur un seul élément, aussi pointu soit-il, ne / ◆ (suite page suivante). Michèle Garant Michèle Garant a débuté sa carrière comme psychologue scolaire, professeur de psychologie puis chef d’établissement pendant près de quinze ans. Depuis 1991, elle est chargée de cours entre autres de psychologie, de gestion des ressources humaines, de l’approche systémique de la gestion scolaire, aux Facultés Universitaires de Mons (FUCAM) où elle est également responsable des programmes de gestion des ressources humaines, et de l’université de Louvain (UCL de Louvain-la-Neuve) où elle est membre de l’unité de recherche “formation et organisations”. Elle intervient dans la formation du DESS “ingénierie en GRH dans les institutions éducatives” à Lille IIICharles de Gaulle. Cette spécialiste des ressources humaines et des logiques d’innovation et de projet anime, en Belgique et à l’étranger, des formations pour responsables d’écoles fondamentales, secondaires et supérieures, pour des inspecteurs, des cadres dirigeants, des responsables de PME. Michèle Garant est également membre de différents groupes d'évaluation et de pilotage. Elle préside au niveau de la Belgique francophone le comité pluraliste “enseignement et société” de la Fondation Roi Baudouin, qui a pour mission de promouvoir la fonction de chef d’établissement. Militante – elle fait partie de multiples associations éducatives et a été notamment vice-présidente de l’École des Parents et des Éducateurs de Belgique – Michèle Garant intervient sur l'école, les collectivités, le rôle du chef d'établissement et des cadres de formation, à l’occasion de colloques en Belgique, au Canada, en Suisse, au Pérou… Elle assure des missions (5) De ad hoc, parfaitement adapté. 5 bloc notes va pas modifier l’ensemble. L’efficacité de la formation nécessite une masse critique, et former un seul individu reste généralement inefficace. Dans ce contexte, j’ai vu trop fréquemment des individus en principe bien formés jetés “dans la fosse aux lions”, seuls, et ne pas réaliser la première mesure de ce qu’ils avaient si bien appris. Les professionnels cadres de la gestion des ressources humaines doivent également se ressourcer auprès d’autres professionnels et être soutenus par des systèmes d’accompagnement. Toute fonction d’accompagnement ou d’intervention nécessite d'ailleurs un travail sur soi proportionnel à la complexité du travail. Cette dimension est trop souvent oubliée dans les formations de formateur et d’intervenant en ressources humaines. Il ne s’agit pas d’épanchements psychologiques narcissiques du type “je te raconte ma vie, mon âme, je t’écoute, tu m’écoutes”, il s’agit d’échanges professionnels, dans lequel le “je” intervient, mais dans le contexte de la recherche d’amélioration des tâches à réaliser. Ces développements professionnels ne se réalisent évidemment pas par des conférences ni par des études livresques, mais par des formations à partir de ses activités, telles par exemple l'écriture de pratiques, des compagnonnages, des échanges d’expériences, des études de cas, des jeux de rôles, etc. Cet investissement est nécessaire pour “respirer juste” et ne pas être noyé dans la complexité des tâches. Chaque fois que l’on réalise des tâches de direction et d’accompagnement de systèmes humains, toujours complexes, un travail d’analyse, de réflexion, de prise de distance, de “réalimentation des batteries” doit être réalisé, sinon on risque trop vite de se retrouver confronté à des situations de “burn out” et d’amertume. DÉCEMBRE 1999 d’accompagnement de réformes du système éducatif et divers cours ou séminaires qui l’ont conduite de Santiago du Chili à San José au Costa-Rica, en République de Djibouti ou à Port-au-Prince en Haïti. Ses publications personnelles ou collectives les plus récentes – “Quels partenariats vivre, construire, organiser?” La Revue des Échanges de l’AFIDES, Montréal 1998. – “Association professionnelle et professionnalisation de la fonction : le cas des chefs d'établissement scolaire de la FEADI” in R. Bourdoncle L. Demailly, Les professions de l'éducation et de la formation, Université de Lille, éd. du Septentrion, 1998. – “Attitudes et pratiques de changement d'enseignants et de chefs d'établissement dans un contexte de réforme” in F. Cros (Ed.), Dynamiques du changement en éducation et en formation. Considérations plurielles sur l'innovation, Paris : INRP, 1998. – “Des projets : références pour une action de qualité”, 2e édition Bruxelles : Serdep, 1998 (avec C. Delory et G. Huget). – “Actions et savoirs chez des chefs d’établissement”, in G. Pelletier : Former les dirigeants de l’éducation, De Boeck, 1999. – “Pilotage et accompagnement de l'innovation dans un établissement scolaire” in L'innovation, levier de changement dans l'institution éducative, Paris : Ministère de l'éducation nationale et de la technologie, 1999. – “Le chef d'établissement scolaire entre réforme et innovation” in Pédagogie, Louvain-la-Neuve (sous presse). dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES LE CHEF D’ÉTABLISSEMENT NE FAIT PAS DE PÉDAGOGIE, MÊME S’IL EST ANIMATEUR DU PROJET D’ÉTABLISSEMENT LUI-MÊME PORTEUR DE PÉDAGOGIE. COMMENT PEUT-IL GÉRER CETTE SITUATION AMBIGUË ? peut mutuellement se détruire, les choix d’intendance et de décision financière étant étroitement liés aux priorités de l’établissement. J’aime utiliser à ce sujet une image physiologique : on sait aujourd’hui combien les anciennes fonctions (vision, langage, sensation…) ne sont pas situées en un point précis de notre cerveau, mais résultent de l’interrelation et de la régulation de zones diverses… Ainsi dans une organisation qui se développe et qui apprend, chaque activité comprend aussi d’une certaine manière toutes les autres, même si des centres d'action sont définis. Il me revient en mémoire un travail réalisé par des chefs d’établissement de l’académie de Lille, au sein de la MAFPEN, sur le thème “le chef d’établissement pédagogue” (6). Je ne pense pas que ces chefs d’établissement outrepassaient les limites de leur statut, ni qu'ils offensaient les prérogatives de l’inspection, et je ne résiste pas au plaisir de vous lire quelques propositions issues de ce travail : un chef d’établissement pédagogue COMMENT LA GESTION ADMINISTRATIVE pourrait être celui qui : (1) pense les difféPEUT-ELLE SE POSITIONNER VIS-À-VIS rents aspects de sa gestion dans leur rapDE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ? port à la pédagogie et qui les communique S’il y a souhait de développer la gestion des comme tels ; (2) conduit une politique de ressources humaines, il me semble qu’en communication pouvant induire une régupremier lieu, on doive attendre que le reslation de l’action pédagogique, individuelle ponsable du pilotage stratégique de l’étaou collective; (3) provoque, facilite, accomblissement - correspondrait-il au recteur pagne, cadre l’émergence de réponses pédad’académie ? - soit convaincu de cette gogiques à des problèmes pédagogiques ; dimension de gestion et agisse en consé(4) identifie des leviers sur lesquels il peut quence, sinon de nombreux dysfonctionagir pour enclencher, par rebond, les évonements risquent de surgir. lutions pédagogiques Dans ce cadre, il lui revient dont la nécessité apparaît; d’interpréter des règle(5) place la recherche du la mission ments, de protéger des iniprogrès pédagogique au de valorisation tiatives à la marge, de cœur de sa politique de des ressources soutenir des actions nougestion et d’animation velles, avant de proposer des ressources humaines. humaines ne une modification des règlePour mener à bien sa consiste jamais ments lorsque cela s’avère mission, il est indispenà pérenniser son nécessaire. sable que le chef d’étatravail, mais Un certain nombre d’études blissement dispose d’une à faciliter celui montrent aujourd’hui l’imvision globale du dispodes autres. portance d’un contexte de sitif pédagogique, de ses gestion intermédiaire entre points de tension, de ses l’administration centrale et ressources, de ses limites, les établissements de terrain. de la place des actions La spécialisation des fonctions de gestion menées, des priorités pédagogiques défides ressources humaines au-delà de l’étanies par les acteurs. Il assumera alors autreblissement est nécessaire étant donnée l’imment sa fonction. Certains directeurs portance des effectifs gérés. rejettent cette manière de voir, en craignant De nombreux fonctionnaires administrale travail supplémentaire. C’est plutôt une tifs devront poursuivre leur traautre manière de faire, prenant en compte vail de base, et la complexité du système… Pour le chef d’établissement, la gestion des ressources humaines est liée à la capacité d'assumer différentes “postures”de gestion et d’accompagnement pédagogique. Cela fait partie de son travail d’être au clair sur ses modes d’interventions, qui peuvent être différents d’un moment à l’autre. Il doit pouvoir annoncer “maintenant, il s’agit d’une séance d’information”, ou “une séance de prise d’avis”, ou encore “une séance de prise de décisions”, “d’une séance d’arbitrage”, “d’un entretien de fonctionnement professionnel”. En se positionnant, il aide aussi l’enseignant à se positionner. L'enseignant qui, lui aussi, est confronté à un métier aux multiples facettes. En étant au pourront sans doute difficilement “personclair sur ses actes professionnels, le chef naliser” les dizaines de milliers de dossiers d’établissement donne à l’enseignant un qu’ils gèrent. Néanmoins, dans le cadre de espace de liberté mentale nécessaire pour la modernisation des services publics qui qu’il puisse changer de posture sans se sentraverse aujourd’hui de nombreux pays tir touché dans son intégrité. d’Europe, les notions de service à l’usager, Dans la ligne des idées que nous venons de de transparence dans la décision, de resdévelopper, je tiens à dire que, tout en reconponsabilisation du fonctionnaire, de réponse naissant l’importance de fonctions claires et dans des délais raisonnables peuvent être distinctes, je m’oppose personnellement à développées. Par ailleurs, dans une situaune segmentation radicale de fonctions qui tion de changement, il est nécessaire d’inne se penseraient pas réciproquement dans troduire des lieux d’analyse et d’arbitrage la perspective de priorités communes. pour traiter les cas limites ou les situations Certains établissements se retrouvent ainsi, nouvelles. par exemple, coincés entre le comptable et Un service de gestion des ressources le chef d’établissement. Pourtant, si deux humaines n’est pas un service thérapeuresponsables ne réfléchissent pas conjointique pour les enseignants. Placer une série tement à la manière de gérer, leur action “ “ (6) Ministère de l’Éducation nationale, académie de Lille, Le chef d’établissement pédagogue, octobre 1993. 6 bloc notes / ◆ de psychologues en accompagnement des enseignants qui souffrent ne donnera qu’un effet “aspirine”, si la situation individuelle prise en considération n’est pas inscrite dans la dimension socioprofessionnelle qui lie les parties. La gestion des ressources humaines doit rester, à mon avis, dans les limites d’un contrat social et professionnel géré par les responsables : chefs d’établissement, inspecteurs d’académie, recteur… Je ne nie pas l’existence de fatigue, de souffrance, de “burn out” d’un certain nombre d’enseignants, ni l’utilité de services d’accompagnement de ces difficultés, mais je vois plutôt ces éventuels services comme un système externalisé par rapport à celui des ressources humaines, même s’il est lié à celui-ci. ne suis pas à même d'apprécier, ni pour l’ensemble de la France, ni même pour telle académie, la possibilité de telles pratiques. Je sais seulement qu’en gestion des ressources humaines, il suffit parfois de peu pour modifier les dynamiques, surtout me COMMENT CONVAINCRE DE CES NÉCESSAIRES CHANGEMENTS ? Je n’en parlerais pas en termes de proclamations fracassantes, ni de discours révolutionnaires. Il me semble préférable de travailler à doses homéopathiques, dans la cohérence, et ceci ne demande pas moins de convictions, ni d’intelligence de l’action. Vous avez compris que je ne suis pas favorable aux changements radicaux qui nient l’histoire et la culture et aboutissent à des cassures. Il est préférable à mon sens d’introduire quelques éléments de manière progressive, à titre expérimental dans certains lieux, et de les étendre peu à peu. Les changements ne se feront pas du jour au lendemain mais au bout de trois, quatre, cinq années. Les études systémiques nous ont appris que l’on gagne à modifier un segment limité, mais de manière complète et complexe, faisant en sorte qu’il soit bien compris par tous les individus. Les effets sont bien meilleurs que si l’on cherche à modifier tout le système de manière superficielle. Il est important aussi d’observer ce qui se fait dans d’autres pays. Au Chili, par exemple, la gestion des ressources humaines des enseignants de l’Éducation nationale utilise des “incitants”. Des équipes enseignantes qui se sont révélées efficaces (le contexte socio-économique de leur établissement étant pris en compte), sont “récompensées”. Ils ont l’occasion par exemple de vivre avec d’autres collègues trois mois de formation en Belgique, aux USA, ou en Angleterre. Une partie appréciable du budget de l’Éducation nationale est aussi réservée à la valorisation de projets d’école visant l’amélioration du système éducatif. Ce type de démarches, qui peut paraître étonnant à nombre d’enseignants européens, semble produire des effets dynamisants. Mon intention n’est pas de vous les proposer comme modèle, mais d’inviter les responsables à réfléchir à partir de là. Je semble-t-il dans le monde enseignant où l’aspect symbolique reste puissant. Pour moi, la GRH doit progresser surtout par son utilité, par le développement professionnel qu’elle facilite, par l’amélioration de la qualité de la formation et des enseignements qu’elle vise en finalité. C’est vrai qu’il peut être difficile de travailler avec des professionnels qui, souvent, sont jaloux de leurs prérogatives et tiennent parfois farouchement à préserver leur indépendance. Je reviens ici aux qualités à la fois humaines, diplomatiques et stratégiques nécessaires aux professionnels des ressources humaines dont je parlais au début. De plus, leur existence doit être légitimée. Cependant, si cette légitimation est nécessaire, elle ne doit pas être trop appuyée, sinon les pairs, souvent frileux, risqueraient de rejeter a priori ces partenaires imposés. C’est une question d’équilibre entre la reconnaissance des pairs et la reconnaissance officielle. Pour terminer je voudrais émettre le vœu que les fonctionnaires responsables des ressources humaines à tous les niveaux gardent comme repère l’idée de service, d’aide à l’action éducative. Une idée pour moi importante dans le domaine des services éducatifs est celle de travailler de manière modeste, dans le but de “se rendre inutile”, les missions de valorisation des ressources humaines ne consistant jamais à pérenniser leur travail, mais à faciliter celui des autres, qui sont les opérateurs premiers de l’action éducative, pour et avec les élèves. Pour en savoir plus, citons : • Les travaux de l’équipe de recherche et d’intervention sur les transformations de l’entreprise (RITE) – dirigée par Renaud Sainsaulieu, professeur à l’IEP de Paris – du laboratoire de sociologie du changement des institutions (LSCI - CNRS) sur “Inventer la gestion des ressources humaines à l’Éducation nationale” édité en novembre 1997. Ces travaux faisaient suite à l’Université d’été organisée en août 1995 sur “contribuer à la réussite de la gestion des ressources humaines dans l’Éducation nationale”. • La gestion des ressources humaines - rapport de l’inspecteur général Serge Vallemont présenté sur le site internet de la fonction publique : www.fonction-publique.gouv.fr • Le site de l’école nationale de l’administration très complet dans le domaine de la gestion des ressources humaines : www.ena.fr DÉCEMBRE 1999 dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Collège Kérolay à Lorient LA FORMATION CONTINUE POUR OFFRIR LES MOYENS DE BIEN TRAVAILLER Communiquer, travailler en équipe, former, telles sont les idées forces d’une bonne gestion des ressources humaines pour le collège Kérolay à Lorient. “Un établissement qui fonctionne bien, c’est un établissement qui communique bien, où chacun a les moyens de travailler dans de bonnes conditions. Et cela garantit un socle stable indispensable aux élèves aujourd’hui. Car c’est bien pour le bien-être des élèves qu’il est important d’avoir une bonne gestion des ressources humaines n’est-ce-pas ?” Gabriel Foi, principal du collège Kerolay à Lorient est partisan d’une présence maximale “sur le terrain”. Pour lui, bien gérer son personnel, c’est commencer par informer, écouter, dialoguer avec les 124 adultes du collège : agents, enseignants, MI-SE, CES, aides-éducateurs. Chaque lundi matin, il propose une réunion d’équipe de direction élargie. Tout au long de la semaine, il anime les nombreux tableaux d’affichage de la salle des professeurs, laissant des messages à l’attention de telle ou telle personne. “Communiquer c’est prévenir tous les dysfonctionnements. Se rendre compte du climat, des tensions inévitables dans toute vie de groupe”. La seconde démarche de gestion des ressources humaines du principal est de faciliter le développement de projets communs. En premier lieu le projet d’établissement dont les valeurs sont affichées haut et fort en salle des professeurs. Enseignants de mathématiques, de français, documentaliste, infirmières, assistantes sociales, personnels ATOS peuvent construire à tout moment tout type de projet sur l’environnement, le goût… “Au départ, chacun se regroupe par affinité, mais cette démarche fait ensuite tâche d’huile”. Actuellement par exemple, les personnels de cuisine travaillent avec les élèves pour leur expliquer comment fonctionne l’organisation du self afin qu’ils rapportent des plateaux prêts à laver. Le planning des interventions est organisé avec les enseignants et les rencontres ont lieu dans le cadre des heures de vie de classe. Faire travailler les élèves, les enseignants et les agents ensemble est une manière de leur apprendre à respecter le travail et les contraintes de chacun. “Si ces projets nécessitent une formation, alors je n’hésite pas”, affirme le principal, convaincu de l’intérêt des stages intercatégoriels. ACCOMPAGNER LES CHANGEMENTS Former, en permanence, pour ajuster les compétences des personnels aux besoins et pour accompagner les changements importants, telle est la devise de l’établissement. Ainsi, le service de restauration du collège doit s’adapter aux normes européennes de qualité “HACCP” : l’ensemble des personnels de cuisine va suivre une formation sur site. Comme l’explique Michel Gourlay, chef cuisinier du collège “s’adapter à cette démarche représente un investissement très lourd pour les agents : de nombreux formulaires administratifs seront à remplir, les contrôles de produits seront multipliés. La responsabilité des agents est accrue à chaque étape. Pourtant, même fastidieuse, cette réorganisation est inéluctable”. Si une formation se révèle dans ce cas présent indispensable, “elle sera également le moyen de faire comprendre pourquoi ces changements sont nécessaires”, poursuit Gabriel Foi, “Ou encore une occasion de poser les problèmes, et d’envisager de nouvelles solutions”. Pour élaborer son plan de formation d’établissement, le principal prend en compte les besoins de chacun, puis les formalise en fonction des priorités de l’établissement. “La formation continue est un droit, mais elle permet surtout de donner à chacun les moyens de bien travailler, de se respecter, des facteurs à mon sens à la base d’un bon climat social”. NATHALIE LE GARJEAN Gabriel Foi, principal (à droite) est pragmatique : “une bonne GRH, c’est une présence sur le terrain!” (ici, avec le chef cuisinier Michel Gourlay). Le réseau des ressources et relations humaines MUTUALISER SES CONNAISSANCES ET SES COMPÉTENCES Correspondant de bassin : un rôle qui reste à définir Créé en 1998, et constitué de correspondants de différents statuts, tous situés dans les établissements, les inspections académiques et les bassins “emploi-formation”, le réseau des ressources et relations humaines en est encore à ses balbutiements. De par leur statut ou leur situation géographique, les membres du réseau de ressources et relations humaines bénéficient d’une position privilégiée qui les met directement en contact avec les personnels ou l’administration. Ainsi, Nicole Petton, assistante sociale des personnels à l’inspection académique du Morbihan est chaque jour confrontée à des situations de “mal-être” professionnel et personnel : en majorité des enseignants qui rencontrent des difficultés à faire face à leur travail en constante évolution et plus encore s’ils sont confrontés à un problème familial ou médical… André Bardoux, principal du collège Paul Eluard à Mur-de-Bretagne, doit régler chaque jour des problèmes de gestion de ses personnels administratifs enseignants, aides-éducateurs, surveillants… (voir cicontre). De son côté, grâce à sa connaissance fine des établissements et du fonctionnement de l’administration, Marie-Françoise Le Brun, chef de division de la DOS à l’inspection académique du Finistère est un relais de confiance pour ses interlocuteurs nom- breux à lui faire part de leurs situations particulières. Ce positionnement et ces compétences permettent aux membres du réseau d’accorder du temps aux personnels qui les sollicitent pour écouter, réfléchir à une situation et, si possible, proposer des solutions. DES ATTENTES INSATISFAITES C’est cette capacité à répondre rapidement aux demandes des personnels qui pose souvent problème. Situations d’urgence obligent, Nicole Petton a en face d’elle des personnes qui attendent des solutions d’ordre financier, administratif ou de réorganisation de leur activité. “Je dois suivre chaque dossier avec les gestionnaires administratifs déjà débordés et peu habitués à faire de la gestion individualisée. Je fais le lien entre les différents services de l’IA et du rectorat impliqués”. Les membres du réseau souhaitent que ce travail de repérage, de médiation réalisé presque quotidiennement soit reconnu et légitime. “Travailler en réseau permet de proposer des solutions concrètes et concertées et qui seront appliquées de manière cohérente”, selon Nicole Petton, faisant ainsi référence au fonctionnement des commissions du DAPAR dont elle fait partie (voir p. 9). Pour être mieux à même de conseiller et d’orienter, Marie-Françoise Le Brun, souhaiterait également que les membres du réseau développent leurs connaissances des différents statuts des personnels de l’Éducation nationale et de la gestion du personnel : quelles sont les conditions d’accès aux congés de formations, de reconversion, de maladie, aux allocations de perte d’emplois? Quels sont les droits des personnes en contrat emplois-solidarité, des aides-éducateurs ? Participer à la réflexion sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences semble aussi être une mission incontournable pour les membres du réseau : “c’est une occasion unique de mutualiser nos connaissances précises des besoins de l’institution et des souhaits des personnels”, résume avec conviction la chef de division. 7 bloc notes / ◆ NATHALIE LE GARJEAN La gestion des ressources humaines fait partie du quotidien d'un chef d'établissement. Il est donc légitime de considérer tous les personnels de direction comme des membres à part entière du réseau RRH. Mais le fait d'être à la fois chef d'établissement et correspondant de bassin présente certaines spécificités. Ce dernier est en effet, dans le cadre de sa mission de “personne ressource”, appelé à intervenir auprès de personnels extérieurs à son établissement. Quelle peut être alors sa position vis-à-vis du principal ou du proviseur, chef d'établissement d'exercice de l'agent qui l'a sollicité ? Pour le correspondant de bassin, deux choses me semblent essentielles : essayer d'instaurer un climat de confiance et tenter “d'oublier”, autant que faire se peut, sa fonction principale pour s'imprégner le plus possible de ce nouveau rôle, non hiérarchique, qu'il faudra clairement définir. Écoute et aide de proximité Bien que leur mise en place soit trop récente pour qu'il soit possible de définir précisément leurs missions, on peut penser que les correspondants auront avant tout un rôle d'écoute et d'aide de proximité pour la carrière, la formation des personnels. Il leur appartiendra aussi d’informer les niveaux départementaux et académiques de tous les dysfonctionnements dont ils pourraient avoir connaissance et de toutes les attentes du “terrain”. Les correspondants de bassin du réseau RRH n'ont été que peu sollicités, sinon dans le cadre du nouveau mouvement national à gestion déconcentrée lors de cette première année de fonctionnement, à eux maintenant de se faire connaître et reconnaître au sein de leur secteur d'intervention. ANDRÉ BARDOUX DÉCEMBRE 1999 dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Les inspecteurs et la gestion des ressources humaines DISPOSITIF MORGANE : dix ans d’adaptationreconversion UNE POSITION PRIVILÉGIÉE Depuis 1989, des enseignants des lycées professionnels bénéficient de formations d’adaptation-reconversion. La moitié d’entre eux ont ainsi pu accroître leurs compétences et s’adapter à leurs nouvelles tâches. Dans l’académie de Rennes, un dispositif de formation formalisé et souple (Morgane) a été constitué (1). Sa finalité est de développer l’actualisation des savoirs des enseignants du domaine professionnel, d’élever leur niveau de qualification technologique et pédagogique, en contractualisant le réinvestissement de leurs acquis. Les formations obsolètes ont ainsi été abandonnées, les filières rénovées, et la qualification apportée par les BEP, BAC professionnel, développée. Repérage et valorisation des compétences des enseignants et des équipes, évaluation, participation au recrutement des futurs diplômés, conseils aux établissements, les inspecteurs ont de nombreuses, et légitimes, occasions de faire de la gestion des ressources humaines. “En fait, nous occupons une place privilégiée pour faire de la gestion des ressources humaines”, souligne d’emblée Marie-Ange Monsellier, IA-IPR de lettres. “Dès la formation initiale des enseignants par exemple, nous participons aux choix des conseillers pédagogiques - tuteurs des futurs enseignants pendant leur seconde année de formation ainsi qu’au recrutement des formateurs de l’IUFM, aux jurys de concours de CAPES, d’agrégation…” “De plus, depuis quelques années, nous avons de plus en plus besoin de trouver des équipes innovantes et des terrains d’expérimentation pour le ministère qui souhaite faire connaître de nouvelles pratiques pédagogiques”, explique Eliane Deguen, IA-IPR de mathématiques. Pour ces inspectrices, ce sont autant de moyens de reconnaître les compétences d’excellents enseignants. Les nouvelles technologies et notamment Internet sont également une bonne méthode pour valoriser le travail d’individus ou d’équipe. “La rubrique pédagogie du site web de l’académie nous sert ainsi à faire connaître la qualité de certains travaux effectués avec des élèves et, à créer un travail en réseau”, pour- L’ENTRETIEN-BILAN PROFESSIONNEL L’entretien-bilan professionnel est proposé par la DAFI (1) aux personnels enseignants en situation d’adaptation ou de reconversion professionnelle. Il est offert de façon privilégiée aux enseignants du domaine professionnel dans le cadre du dispositif MORGANE, et à ceux qui sollicitent une aide dans le cadre du DAPAR, enfin à tout professeur en difficulté conjoncturelle ou en interrogation forte sur le déroulement de sa carrière. À ce jour, dans notre académie, plus de 400 personnes ont déjà fait appel à un entretienbilan professionnel. Les mêmes opportunités d’accès sont envisagées à terme pour les personnels ATOS. L’objectif de ce type d’entretien est de faire le point sur soi afin de mieux se connaître et utiliser ses atouts. Il s’agit de repérer ses compétences et ses acquis pour s’investir dans un projet possible. L’entretien-bilan professionnel repose sur un échange face à face avec une personne qui écoute, informe, conseille et recueille les éléments proposés, assure la mémoire des échanges, et le suivi de la situation. Rien ne peut se faire sans l’adhésion de la personne au bilan lui-même, à ses objectifs, à ses conditions de réalisation et ses conséquences. Cette démarche amène la personne à identifier concrètement les étapes de son parcours professionnel et personnel, à analyser ses propres motivations, ses centres d’intérêt, ses potentialités, à formuler ses vœux. Il reste ensuite à ajuster ces données objectives et ces représentations aléatoires aux réalités institutionnelles. Cet entretien aboutit nécessairement à des propositions, voire à un projet au profit de la personne et, si possible de l’institution. JEAN DESTRAC (1) délégation académique à la formation et à l’innovation. suit Eliane Deguen. Les situations d’enseignants en difficulté sont également signalées aux inspecteurs des disciplines concernées “Nous étudions alors un tutorat pédagogique au cas par cas, ou orientons vers le DAPAR, mais en tout état de cause, nous apportons un conseil au chef d’établissement”, affirme Joël Lesueur, IA-IPR de lettres et coordonnateur des inspecteurs. LA GESTION GAUSSIENNE DES RESSOURCES HUMAINES Pour les inspecteurs, la gestion des ressources humaines à l’Éducation nationale suit une courbe de Gauss : des moyens d’action sur les situations extrêmes de difficultés et d’excellence, mais une plus faible connaissance de la zone médiane qui représente pourtant la masse principale des personnels. Ainsi, la notation pédagogique, un des premiers actes de gestion des ressources humaines des enseignants n’a lieu en moyenne que tous les 4 ou 5 ans et en priorité à des moments clés de leur carrière : nomination, changement d’échelon… “Pourtant assister à un cours, puis s’entretenir librement durant une heure avec un ins- Des formations négociées pecteur, est parfois le seul moment pour un enseignant de faire le point sur son activité professionnelle”, remarque Christian Tessier, IEN-ET de lettres-histoire. Cependant, le caractère ponctuel et les enjeux de cette évaluation représentent une source importante de stress. “C’est pourquoi nous essayons de plus en plus de rencontrer des équipes disciplinaires, notamment en début d’année. L’accompagnement des réformes du collège et du lycée est d’ailleurs une excellente occasion de dialoguer et de réfléchir ensemble sur les pratiques pédagogiques”. Anticiper et prévenir les situations difficiles fait partie des pistes de réflexion des inspecteurs pour améliorer la gestion des ressources humaines. Ils souhaiteraient par exemple pouvoir agir en concertation avec la division des personnels pour faire des choix opportuns d’affectation, à barème égal, influer sur les listes d’aptitudes, les accès à la hors classe… NATHALIE LE GARJEAN Pour évoluer dans les tâches de l’enseignement professionnel, d’important s volumes de formations (mi-temps) ont été offerts aux enseignants. Ces formations ont fait l’objet de négociations, puis de contrats entre les intéressés, les équipes d’établissement, les chefs de travaux, les chefs d’établissement, les inspecteurs pédagogiques, les services administratifs du rectorat (DOS et DPE), les entreprises ou les institutions de formation partenaires. Aujourd’hui, les résultats sont tangibles : 604 professeurs ont été requalifiés dont 212 en actualisation des connaissances technologiques et pédagogiques, 281 en adaptations professionnelles, 111 en reconversions sur d’autres filières. Le dispositif Morgane permet également de dégager pour l’avenir quelques principes d’action en gestion des ressources humaines : fixer des objectifs précis d’évolution pour obtenir l’adhésion des personnes aux changements professionnels; laisser un espace d’initiative permettant une négociation avec une instance de pilotage identifiée ; enfin, préparer et contractualiser les conditions administratives, pédagogiques, financières de réinvestissement des acquis de ces personnes nouvellement formées. JEAN DESTRAC (1) sous l’égide de la MAFPEN, aujourd’hui la DAFI. Former à la gestion des personnels TOS CONCERTATION, ENTRETIENS… DES AIDES CONCRÈTES Le stage est une occasion de construire un réseau de collègues sur lequel compter dans les cas difficiles. Depuis deux ans, le plan académique de formation propose une formation à la gestion des techniciens, ouvriers et personnels de services (TOS) pour tous les nouveaux gestionnaires-agents comptables des établissements scolaires. “Le premier acte de gestion est l’organisation du temps de travail des techniciens, ouvriers et personnels de services qui fonctionnent sur un principe d’horaire flexible annualisé : 1 677 heures par an avec une moyenne de 39 heures par semaine”, selon Marie-Josée Hélary, gestionnaire au lycée Ile-de-France à Rennes et animatrice de cette formation. “Or ce travail d’individualisation des horaires ne peut se faire qu’en concertation avec chaque personne. L’autoritarisme doit laisser la place à l’argumentation. Le système n’est pas égalitaire, mais adapté à chacun”. Pour MarieJosée Hélary, expliquer cette mission aux nouveaux gestionnaires n’est pas facile. “La théorie semble toujours plus aisée que la pratique. Certains jeunes nouvellement reçus au concours éprouvent des difficultés pour mener à bien cette tâche”. 8 bloc notes / ◆ La gestionnaire du lycée Ile-de-France essaye alors d’être aussi pragmatique que possible, et n’hésite pas à faire référence à ses expériences. “Gérer des agents, c’est être à leur écoute, le plus régulièrement possible, et notamment à l’occasion d’entretiens d’évaluation”. Deux moments semblent particulièrement opportuns : l’entretien réalisé avec le nouvel arrivant “pour connaître un agent, ses aspirations et, à l’inverse, faire passer ses attentes et ses exigences” et la période annuelle de la notation administrative qui permettra de faire un bilan, d’encourager, ou de réfléchir aux attentes des personnels, qui peuvent évoluer au fil du temps. Il faut donner à chacun le sentiment d’être satisfait de ses conditions de travail et valoriser ses efforts. Les difficultés proviennent de la gestion des cas délicats qui ne relèvent ni de problèmes DÉCEMBRE 1999 disciplinaires dus à des fautes graves, ni médicaux d’inaptitude physique. “Durant ces entretiens individuels, nous sommes très souvent confrontés à des situations complexes : maux de dos inexplicables, absentéisme, que l’on ne sait pas gérer”. Marie-Josée Hélary conseille dans ces cas-là de prendre toutes les notes utiles : dates, motif… pour le jour où ces informations seront nécessaires. “Il faut traiter ces problèmes rapidement en interne : ces difficultés ont toujours des répercussions sur les autres membres d’une équipe et la solidarité a ses limites, en particulier sur le long terme”. Si cela s’avère trop difficile, il faut savoir demander conseil à des collègues : “nous avons tous été et nous serons tous à un moment ou un autre confrontés à des situations humaines délicates”. NATHALIE LE GARJEAN dossier GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Claudine Madelaine, directrice des ressources humaines UNE POLITIQUE PRAGMATIQUE DE PETITS PAS La mission de la DRH est d’assurer au niveau académique l’adéquation poste/personne pour un meilleur service rendu à l’élève, avec une prise en compte des aspirations professionnelles et personnelles des agents. La gestion des ressources humaines est partagée entre de nombreux acteurs et tout d’abord au quotidien, au plus près des personnels, par le chef d’établissement, le gestionnaire, le maître-ouvrier, l’inspecteur, le chef de division, le chef de bureau. En effet, qui mieux que l’encadrement, notamment intermédiaire, peut mobiliser, organiser, repérer les potentiels, les faire évoluer, anticiper et aider à analyser les difficultés des personnels, évaluer ces personnels et les amener à s’évaluer eux-mêmes ? Un chef d’établissement, un gestionnaire se sent souvent seul face à un problème de gestion de personnel. De la même façon qu’un enseignant en difficulté avec une classe ne s’en ouvre pas facilement à ses collègues ou à son chef d’établissement. Cet isolement doit être rompu. Il ne pourra l’être que si une véritable culture de l’encadrement dépassant les traditionnels clivages statutaires se construit, avec un sentiment d’appartenance à une même institution, au service d’une mission commune.D’où la nécessité d’un pilotage académique qui impulse, met en cohérence des actions, négocie sur la base de grands axes définis par le recteur et intégrés dans le projet académique. La création du réseau des relations et des ressources humaines (RRH) avec son maillage géographique au sein du bassin et sa composition intercatégorielle est une nouvelle approche de la GRH. et les cadres de la division de gestion afin d’établir une grille d’activités détaillées. Le médecin peut ainsi déterminer les tâches qu’un agent qui aurait des contre-indications physiques, peut réellement effectuer. Ensuite, l’adaptation du poste de cet agent sera étudiée en concertation avec le gestionnaire, le maître-ouvrier, solidairement avec toute l’équipe d’agents de l’établissement. D’autres projets seront menés, notamment sur la formation des jurys de recrutement, l’évaluation et le tutorat des stagiaires, la formation à l’encadrement, la mise au point d’outils d’évaluation qualitative pour l’accès aux listes d’aptitudes, celui-ci devenant un véritable recrutement et non plus une prime à l’ancienneté. “Il existe déjà des outils de gestion des ressources humaines : essayons de les exploiter au mieux et de les améliorer avant d’en créer de nouveaux”, fait d’emblée remarquer Joël Bianco, proviseur du lycée Mendès-France à Rennes. À commencer par les critères d’évaluation de la notation administrative des enseignants, jugés trop codifiés et imprécis. “Comment voulez-vous noter l’autorité-rayonnement, l’assiduité-ponctualité et l’activitéefficacité en même temps ?”, signale-t-on à Mendès-France. Ces critères devraient être affinés, et offrir une zone de personnalisation qui permette de reconnaître des compétences ou de signaler un problème. “Actuellement ces notations, largement pré-déterminées par les barèmes statutaires, font que ne pas obtenir très bien à chacun de ces trois critères est déjà vécu comme un reproche”. Dans l’attente d’éventuels changements, Joël Bianco, proviseur du lycée Pierre Mendès-France a décidé cette année de remplir le plus tôt possible ces notations pour que les enseignants, informés qu’ils peuvent venir en discuter, aient le temps de réagir. “J’en profiterai pour m’entretenir avec les enseignants qui le souhaitent”. Pourtant le proviseur émet des réserves sur la conduite d’entretiens qui pose différents problèmes : “en premier lieu, le nombre : comment rencontrer une demi-heure chaque année 130 enseignants, 30 ATOS, 20 surveillants et trois aides-éducateurs ?”. En outre, le chef d’établissement se pose la question de sa légitimité pédagogique face aux personnels enseignants. De plus la technique d’entretien ne s’improvise pas. “C’est un exercice difficile qu’il faut maîtriser et qui aboutit souvent à des remises en question”. Enfin, quelle suite peut-on donner à ces entretiens? Gabriel Foi, principal du collège de Kérolay à Lorient signale ainsi le cas d’un ouvrier professionnel de son collège qu’il n’a pas pu faire passer maître-ouvrier sur liste d’aptitude. “Dans l’état actuel de la gestion statutaire, il est quasi impossible de récompenser la qualité de certains” estime-t-il. Ces entretiens d’évaluation posant les problèmes délicats de gestion individualisée, les personnels de direction préfèrent encore le pragmatisme et l’informel. Rien ne vaut une présence au moment des récréations, à la cantine, en salle des professeurs, l’organisation de rencontres de personnels et de réunions d’accueil à la rentrée par exemple. CLAUDINE MADELAINE NATHALIE LE GARJEAN Ce réseau créé il y a un an doit s’ouvrir à d’autres catégories de personnels et son action et ses missions seront légitimées par le projet académique. Quelques exemples de projets en cours • Les personnels des établissements, des services s’interrogent sur la gestion de leur carrière, leurs droits, leurs devoirs. Au mieux ils en parlent à leurs collègues, au chef d’établissement ou à son adjoint. Le plus souvent ils téléphonent aux services du rectorat, alors que cette information pourrait être mise à disposition sur place. C’est pourquoi un groupe de travail académique réunit actuellement des chefs d’établissement, des gestionnaires, des responsables de services de gestion et de la formation pour élaborer avec le service communication un outil d’information simple, de proximité pour les agents. • Un IA-IPR constate que plus de 10 % des enseignants de sa discipline sont des personnels non titulaires nouvellement recrutés (maître auxiliaire, contractuel, vacataire) et s’inquiète du service rendu aux élèves. Une rencontre entre le service de formation, l’inspecteur et la directrice des ressources humaines permet de repérer les besoins de formation de ces personnels. L’IUFM est alors sollicité pour les réunir par groupes sur deux jours dans un premier temps afin de cerner les formations individuelles complémentaires indispensables. • Un travail sur les activités des ouvriers d’entretien et d’accueil (OEA) réunit des gestionnaires d’établissement, des maîtresouvriers (MO), le médecin du personnel “Améliorons les outils de gestion qui existent déjà !” Claudine Madelaine a été nommée directrice des ressources humaines de l’académie à la rentrée 1999. Le DAPAR : un dispositif d’aide aux personnels ÉCOUTER ET CONSEILLER Le DAPAR fonctionne depuis 1993 dans l’académie. À ce jour, près de 250 enseignants ou ATOS ont pu bénéficier d’aides concrètes. Le dispositif d’aide aux personnels de l’académie de Rennes (DAPAR) apporte une aide aux personnes ayant des difficultés professionnelles.Il fonctionne depuis 1993 pour les personnels enseignants et a été étendu aux personnels Atos en 1998. À ce jour, environ 250 personnes ont pu en bénéficier. Un bilan de l’efficacité du dispositif vient d’être effectué. DES RÉPONSES CONCRÈTES Problèmes de santé ou familiaux, lassitude, fatigue, anxiété, violence, alcoolisme caché, conditions de travail difficiles dues à l’éloignement du domicile, ou à une affectation sur plusieurs établissements, difficultés relationnelles avec les élèves, les collègues, la hiérarchie, mauvaise orientation, souhait de changer de métier… la liste des problèmes soulevés par les personnels qui sollicitent l’aide du DAPAR est longue. “D’une manière générale, nous avons eu à traiter deux types de difficultés chez les personnels enseignants, et ce, quels que soient leurs disciplines et leurs statuts. Les jeunes qui débutent et se trouvent confrontés à une distorsion entre le métier idéalisé et la réalité, et les enseignants qui affrontent la crise de la cinquantaine et qui se sentent usés et n’arrivent plus à suivre les évolutions du système éducatif, ni à gérer les élèves”, résume Claire Maitrot, médecin conseiller technique du recteur, au terme du bilan académique réalisé après six années de fonctionnement. La problématique des personnels ATOS est différente : les jeunes reçus aux concours sont surdiplômés et la nature de leurs tâches n’est pas adaptée à leur niveau scolaire. Pour les plus âgés, ce sont des problèmes d’usure physique qui se posent. À ces difficultés, différentes solutions peuvent être proposées : reprofessionnalisation avec un accompagnement personnalisé, diminution ou réaménagement du temps de travail, réorganisation des activités, affectation sur des postes réservés, congé de formation pour passer un concours, aide à une reconversion… Les solutions sont plus complexes à appliquer pour les personnels ATOS, souvent moins qualifiés, moins mobiles, car plus fragiles financièrement. DES TEMPS DE DIALOGUE “Parfois au contraire, une heure d’entretien avec l’un des membres du dispositif, ou avec un inspecteur de la discipline, suffit pour redonner confiance. C’est un temps d’écoute et de parole qui manquait à cet enseignant pour exprimer ses angoisses de travailleur trop solitaire, ou à cet agent qui avait besoin que son travail soit valorisé et qu’il sente un soutien hiérarchique”, analyse Claire Maitrot en 9 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 1999 concluant que “le DAPAR est utile, mais très lié à la bonne ou mauvaise publicité qui lui est faite dans les établissements scolaires”. L’équipe du DAPAR compte profiter de la nouvelle organisation du dispositif afin de mieux informer toutes les catégories de personnels. NATHALIE LE GARJEAN Toute personne souhaitant bénéficier de ce dispositif peut s’adresser à un membre du réseau ressource (la liste des membres est accessible à l’adresse www.ac-rennes.fr, rubrique “personnel”). actualités Brèves NOUVELLES TECHNOLOGIES CYBERLYCÉE Le lycée Dupuy de Lôme à Lorient se prépare à devenir l’un des premiers cyberlycées de Bretagne. Il a reçu 30 % d'ordinateurs supplémentaires, financés par la Région, et travaille à leur mise en réseau. Tout ce matériel permettra à chaque lycéen de pratiquer l’informatique dès la seconde. À terme, les élèves seront capables de maîtriser un traitement de texte. Ils pourront ainsi réaliser leurs “travaux personnels encadrés” (TPE) prévus par les nouveaux programmes du lycée et se maintenir à niveau même s'ils ne possèdent pas d'ordinateur chez eux. ENTREPRISE CADETTE C’est l’entreprise cadette TAMIA du lycée Amiral Ronarch à Brest qui a remporté le premier prix du concours “entreprise cadette” 1999 pour son projet de “gadget comptabilisateur d’achats” à utiliser dans les magasins et supermarchés. Lycée Bertrand D’Argentré à Vitré JARDIMIR OU COMMENT FAIRE POUSSER SES IDÉES Kevin, Adrien et Gilles, lycéens de Bertrand d’Argentré à Vitré ont franchi avec succès les difficiles étapes de la construction de Jardimir, une mini-serre propulsée en 1999 sur la station orbitale Mir. Des lycéens de Bertrand d’Argentré se sont déplacés au CNES de Toulouse pour assister à une liaison en direct avec Mir. Le prochain concours “Entreprise cadette 2000” est actuellement ouvert aux élèves de premières et terminales STT. La clôture des inscriptions est fixée au 14 janvier 2000. Contact : délégation académique aux enseignements techniques - Tél. : 02 99 25 78 46 Fax : 02 99 25 78 69. MAÎTRISONS L’AN 2000 À l'initiative de la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement) et du rectorat de Rennes, les étudiants des classes de 1re année de BTS des spécialités d’Informatique industrielle, Électrotechnique, Électronique, Mécanique et automatismes industriels, Maintenance industrielle, Domotique et Contrôle industriel et régulation automatique ont mis à profit leur période de formation en entreprise en mai et juin 1999 pour proposer aux PME/PMI utilisant des équipements automatisés, de les aider à franchir le passage à l'an 2000. Environ neuf cents étudiants ont été mandatés pour assurer cette mission dans les entreprises bretonnes. L'opération visait à proposer une évaluation pratique des équipements informatiques et industriels qui peuvent être exposés au “Bogue informatique de l'entrée dans l'année 2000”. Cette évaluation comprenait une sensibilisation à l'an 2000 et à ses incidences pour la technologie, un inventaire et une analyse simple des équipements inventoriés, un examen des risques auxquels s'expose l'entreprise, et enfin un rapport détaillé et des suggestions de plan d'action. La formation des étudiants de 1re année de BTS a été assurée par la DRIRE en liaison avec Marc Gianola Ingénieur pour l'École à la délégation académique aux enseignements techniques. En mai 1997, le CNES de Toulouse lance un appel aux établissements scolaires et aux associations pour développer un projet innovant dans le cadre de la mission spatiale Perséus. Charles Guillou, enseignant de Sciences de la Vie et de la Terre au lycée Bertrand d’Argentré à Vitré saisit alors l’occasion de “faire travailler des jeunes sur le thème culturel et scientifique de la conquête de l’espace”. Il propose à ses élèves de filières littéraires et scientifiques de relever le défi. Kévin, Adrien et Gilles, déjà sensibilisés à la culture hors sol des végétaux dans le cadre d’un atelier de pratique scientifique, décident alors de se lancer dans l’aventure! Comment faire germer des graines de tomates et de radis en apesanteur? “Ce cahier des charges, simple en apparence, s’est révélé très difficile à respecter”, souligne Charles Guillou. “Pour construire la mini-serre, nous avons dû trouver des matériaux adaptés, non toxiques en cas d’incendie, non coupants, transparents… et prendre en compte les contraintes techniques liées à l’apesanteur pour fixer les graines, arroser… Le tout sans dépasser 1,5 kg ni les dimensions de 21 ✕ 14 ✕ 25 cm”. Au terme de nombreux échanges par fax ou par courriers avec le CNES de Toulouse et de l’envoi de plusieurs prototypes, Jardimir a été autorisée à prendre place dans la station spatiale. UNE EXPÉRIENCE GRANDEUR NATURE L’un des temps forts de cette expérience fut l’expérimentation en apesanteur. “Nous sommes allés à Bordeaux et Adrien est monté à bord d’un airbus spécialement aménagé pour créer des situations d’apesanteur au cours de vols paraboliques. Il a ainsi pu tester le fonc- DES BLOCAGES MULTIPLES Le 19 octobre, la mission “égalité des chances entre les filles et les garçons” a organisé une conférence-débat (1) chargée de recherche en sociologie au CNRS et Huguette Delavault, docteur ès sciences en mathématiques. L’ÉCOLE ET LA GRANDE PAUVRETÉ le 27 octobre 1999, l’AFAE (association française des administrateurs de l’éducation) a organisé un colloque sur l’école et la grande pauvreté en présence notamment de Claude Pair, d’ATD Quart Monde, d’universitaires… Après la projection d’un film d’Ariel Nathan, mettant en scène deux mères de famille confrontées à des difficultés sociales et d’éducation, un débat s’est engagé avec des militants d’ATD Quart Monde. Ces derniers ont présenté un ouvrage, résultat de deux années de travail collectif entre onze universitaires et quinze militants pour construire pas à pas un livre témoignant des savoirs de chacun. NATHALIE LE GARJEAN Femmes et sciences sur “les femmes et la science” avec Catherine Marry, COLLOQUE tionnement d’un premier système d’arrosage”, rappelle le professeur. Les trois lycéens ont ensuite rédigé la procédure de vol à l’attention du spationaute expérimentateur, précisant jour après jour toutes les tâches à effectuer : observation, arrosage, enregistrement vidéo… Jardimir a décollé le 2 avril 1999 de Baïkonour au Kasakhstan, à bord d’un vaisseau Progress pour arriver sur la station Mir le 4 avril.Accompagnés par vingtcinq de leurs camarades du lycée, Adrien, Kévin et Gilles se sont rendus à Toulouse pour assister à une liaison en direct avec JeanPierre Haigneré, le spationaute responsable de l’expérimentation “fructile”dont Jardimir fait partie avec quatre autres processus expérimentaux. À la satisfaction générale, le spationaute les a informés que les graines de radis avaient germé, ce qui montre que le dispositif d’arrosage fonctionne en apesanteur, mais que les graines de tomate avaient souffert d’une élévation anormale de la température dans la station Mir. Les collectivités et le rectorat ont apporté leur soutien et le lycée souhaiterait maintenant exploiter ce projet innovant afin de sensibiliser le plus grand nombre possible d’élèves au thème culturel de la conquête de l’espace. Un nouveau défi à relever qui ne devrait pas poser trop de problèmes pour ces jeunes passionnés et primés au salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, ainsi qu’au Palais de la Découverte! Si les filles réussissent mieux à l’école jusqu’en terminale, on peut se demander pourquoi elles sont si peu nombreuses à poursuivre leurs études dans les domaines scientifiques après le bac. Les chiffres sont éloquents : après un bac S, 22 % des filles suivent une filière universitaire (maths ou sciences-physiques, contre 37 % des garçons – source DPD – 1997). Elles se dirigent massivement vers la médecine, la pharmacie, les sciences naturelles (50 %) le droit, les lettres, les sciences économiques (20 %)… Chiffres et données statistiques à l’appui, Catherine Marry, chargée de recherche en sociologie au CNRS et Huguette Delavault, docteur ès sciences en mathématiques ont démontré, puis démonté, quelques-uns des nombreux mécanismes qui empêchent les filles de faire une carrière scientifique. Parmi eux citons en particulier des facteurs culturels : les filles seraient plus protégées par leur milieu familial et moins incitées que les garçons à se battre dans un univers scientifique, encore largement masculin. La liberté de choisir sa car- rière est plus fortement laissée aux filles qu’aux garçons : les parents incitent leurs garçons à faire des maths et de la physique dans une logique d’accès à de bons emplois et leurs filles à faire quelque chose qui leur plaise. D’autres types de facteurs sont également invoqués. Ainsi, une enquête réalisée sur les épreuves d’examens aux concours de recrutement des grandes écoles a également mis en évidence une différence de traitement des copies : à résultats identiques, un correcteur homme privilégie la méthode de travail d’un garçon à celle d’une fille. Autre constat : la mixité des filières renforce les attitudes sexuées de domination masculine et de passivité des filles, plus promptes à se sous-estimer. Enfin, les contenus mêmes des programmes de mathématiques et de physique semblent décourager les filles, plus en quête d’un certain contenu symbolique dans leurs cours. La Suède a ainsi vu augmenter de manière significative l’accès des filles vers les filières scientifiques depuis que le gouvernement a modifié les programmes et intro- (1) en partenariat avec la délégation régionale aux droits des femmes et la délégation régionale de l’Onisep. 10 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 1999 duit – en plus de quotas, reconnaissons-le – l’histoire des sciences dans les cours. Une récente enquête allemande semble conforter cette attente particulière des filles. PRÉSENTÉISME DES HOMMES ET ABSENTÉISME DES FEMMES Dans le déroulement de la carrière, les différences hommes-femmes sont également marquées, même si elles tendent à diminuer quand le niveau des diplômes augmente. En fait, la parité n’a guère progressé depuis les années 1970. Fait surprenant : les secteurs publics dits féminisés, comme l’enseignement, ou certains secteurs de la recherche, ne le sont plus dès que les niveaux augmentent. Exemple : on compte 77,2 % de femmes dans le primaire et le secondaire et seulement 14 % dans l’enseignement supérieur. Les intervenantes ont également souligné - graphiques à l’appui - que les hommes mariés réussissent mieux leur carrière que les femmes mariées, les courbes de réussite étant inversement proportionnelles en fonction du nombre d’enfants : plus un homme a d’enfants, plus il travaille, et plus il réussit… et moins sa femme exerce une activité professionnelle. Le mariage, et a fortiori les enfants, pénalisent la carrière des femmes et avantagent celles des hommes! NATHALIE LE GARJEAN Pour plus de détails sur cette conférence, contactez Nicole Guenneugues, chargée de mission pour l’égalité entre les filles et les garçons pour l’accès à la qualification. Tél. : 02 99 25 11 38. Mél : égalité.chances@ac-rennes.fr. actualités Brèves Collège Pierre et Marie Curie à Hennebont PRÉVENTION NOUVELLES TECHNOLOGIES RIMENT AVEC PÉDAGOGIE SÉCURITÉ AU LYCÉE parmi les plus performants, le collège s’apprête maintenant à relever le défi de la Le lycée professionnel Bertrand Duguesclin à Auray a organisé les 18 et 19 novembre 1999 une opération de prévention des risques professionnels. Durant ces deux journées, des professionnels du centre mobile de démonstration du travail en sécurité sur machines à bois de l’INRS ont expliqué la réglementation et réalisé des démonstrations de machines aux normes de sécurité. Tous les élèves en formation dans les métiers du bois ont été vivement intéressés par ces explications. Ils ont pu discuter avec des professionnels sur la mise en conformité, les normes et directives européennes, la démarche qualité… pédagogie via les nouvelles technologies. INTERNATIONAL Doté depuis quelques mois des équipements techniques et informatiques DES ENSEIGNANTES ALLEMANDES DANS L’ACADÉMIE En septembre 1998, le collège Pierre et Marie Curie à Hennebont a pris possession de ses nouveaux locaux. C’en est fini de la rue Maréchal Joffre, ses problèmes d’embouteillages, ses locaux vieillissants et inadaptés… L’établissement aux lignes futuristes trône désormais au cœur d’un espace de verdure, non loin de la ville, porte ouverte aux nouvelles technologies et aux connaissances universelles. Car Loïc Le Blevec, le principal, a misé depuis longtemps sur l’outil informatique. “Les discussions s’étaient engagées dès 1995”, rappelle le principal arrivé en 1997. “Il y avait alors une forte demande tant au niveau administratif que pédagogique”. Aujourd’hui, le rêve est devenu réalité et il faut désormais s’habituer et s’approprier la technologie. Du 16 au 23 octobre, dix-neuf stagiaires allemandes, enseignantes de français, ont été accueillies dans des collèges et des lycées rennais et reçues à l'IUFM de Bretagne et au CRDP. Cette opération, organisée pour la deuxième année consécutive, s'inscrit dans le cadre de la coopération entre notre académie et le Brandebourg. LA DIMENSION CULTURELLE DU SPORT EN EUROPE : DES REDONNAIS VONT ENQUÊTER EN FINLANDE CÂBLES ET RÉSEAUX TOUS AZIMUT Le collège n’a pu être câblé en totalité, vu la complexité du chantier, mais les élèves disposent d’ores et déjà de possibilités innombrables de découverte. • Magnétoscopes : les trente salles de classes sont toutes équipées d’un ensemble magnétoscope et téléviseur. Chaque enseignant est libre de son utilisation et peut projeter des films vidéo à moins qu’il ne préfère se connecter sur un programme de son choix parmi les douze chaînes de télévision disponibles. • Démonstrations en direct : plus besoin de se bousculer autour du microscope pour observer la paramécie qui s’agite… La démonstration du professeur a lieu en direct sur l’écran. • Salle vidéo : comme dans une petite salle de cinéma (68 places), disposée en amphithéâtre, où l’élève assiste en direct à la projection ou à la démonstration de l’enseignant grâce à un vidéo-projecteur ou un visualiseur permettant de projeter à l’écran un objet ou tout type de document. “Les enseignants l’utilisent spontanément pour une heure ou deux” explique Loïc Le Blevec. “Parfois, juste pour dix minutes, par exemple, pour un journal télévisé en langue Les collégiens bénéficient des équipements technologiques les plus évolués. étrangère”. La salle a pu être aménagée grâce au soutien financier du conseil général du Morbihan. • Salle d’ordinateurs : une salle informatique est équipée de 16 micro-ordinateurs, mis à disposition des élèves. • Espace pédagogique : équipé de vingt postes, l’espace pédagogique multimédia, permet aux enseignants de superviser, communiquer avec les élèves et transférer des sources d’information à tout ou partie de la classe en utilisant, de façon dynamique, les nouvelles technologies éducatives. Chacun met son casque et se concentre sur son écran. Grâce à un système de pilotage, l’intervenant personnalise son enseignement, proposant séquences vidéo, photos, enregistrements sonores, dictées, questions-réponses, textes libres… “La salle est surtout utilisée par les professeurs de technologie, de langues et de biologie”, précise Séverine, aide-éducatrice. “À tout moment, l’enseignant garde la pos- L’académie au Salon de L’Éducation Le premier Salon de l’Éducation qui s’est tenu au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris du 24 au 28 novembre 1999 a connu un vif succès. L’équipe du SERIA et de la COM de l‘académie de Rennes s’est fortement mobilisée pour présenter “l’établissement en réseau global” sur l’un des stands du ministère de l’Éducation nationale. Déjà exposée dans les quatre départements bretons en juin 1999, cette maquette explique toutes les fonctions informatisées d’un établissement scolaire et les avantages du réseau pour un accès rapide, partagé et sécurisé aux données et aux applications pédagogiques et administratives. sibilité de valoriser le travail d’un élève par le partage de l’écran et du son. Il peut ainsi procéder à l’évaluation des divers travaux réalisés”. • Réseau administratif : la gestion de l’établissement est entièrement informatisée. “Chacun, de son poste, peut avoir accès à l’information”, confie Françoise Le Bouhellec, gestionnaire. “Restauration, gestion des notes, conseils de classes, courrier électronique, emplois du temps, gestion du personnel, gestion financière de l’établissement, gestion des stocks, absence des élèves, accès au self…” • Conseils de classe : les résultats de la classe sont projetés sur l’écran. Chacun dispose des mêmes informations et peut à tout moment visualiser l’évolution d’un élève, d’un trimestre, effectuer une moyenne, réaliser une synthèse… “Chaque jour, l’enseignant saisit lui-même les données sur un ordinateur en salle des professeurs et limite ainsi les risques d’erreurs”. DÉVELOPPER DES PROJETS TUGDUAL RUELLAN / ◆ DÉCEMBRE 1999 MIEUX CONNAÎTRE LE SYSTÈME ÉDUCATIF EUROPÉEN Vingt-cinq inspecteurs de l'Éducation nationale (IAIPR et IEN-ET) ont participé à deux journées de formation sur la connaissance des systèmes éducatifs européens les 14 et 15 septembre derniers. Systèmes déconcentrés, partenariat, validation, rôle de l'inspection, place de l'enseignement privé… ont été expliqués aux stagiaires par Marie-France Mailhos, chargée des relations internationales à l’IUFM de Bretagne. La seconde journée était consacrée aux échanges européens : dispositif, stage, échanges d'élèves… ainsi qu’aux équivalences de diplômes. L'ALLEMAND FACILE AU COLLÈGE L’adaptation aux outils est progressive. Dans un premier temps, un professeur de technologie, un autre de français et une aideéducatrice ont été les relais auprès des enseignants. Depuis, deux personnes ont reçu une formation d’animateur de réseau et 42 enseignants ont suivi une formation dans le cadre du plan de l’établissement. Les premiers résultats sont plutôt encourageants. Chacun observe le vif intérêt que manifestent les élèves pour ces outils pédagogiques : “Il est encore trop tôt pour dresser un bilan des effets pédagogiques, estime le principal, mais nous observons combien ces procédés sont dynamiques : les élèves sont captivés. Nous souhaitons poursuivre l’équipement afin que toutes les salles soient en réseau et que chaque professeur puisse intervenir avec le logiciel de son choix. Mais qui dit nouvelle technologie dit nouveaux métiers… auxquels nous allons devoir nous adapter”. 11 bloc notes Le collège de Bellevue à Redon a initié à la rentrée dernière un jumelage avec le lycée franco-finlandais d’Helsinki. Les jeunes finlandais ont rencontré leurs correspondants français fin octobre. C’est la dimension culturelle du sport en Europe qui a été retenue comme thème de recherche sur l’année : “En France, depuis Coubertin, la dimension du sport n’a cessé de grandir”, expliquent Catherine Brault et Didier Verneau, professeurs et animateurs de l’échange. “Il est devenu un véritable objet culturel et prolonge ses ramifications jusque dans l’école pour devenir objet d’enseignement”. Dès la rentrée, les élèves de quatrième ont élaboré un questionnaire-sondage qu’ils ont fait parvenir aux Finlandais, mais aussi à de jeunes portugais, gallois et italiens. Parallèlement, un groupe d’élèves est chargé de la tenue d’un carnet de bord, suivant pas à pas l’évolution du projet. Les Redonnais seront à leur tour accueillis à Helsinki en mars prochain. L’analyse des réponses au questionnaire devrait donner lieu à la rédaction d’un dossier suivi d’une exposition présentant les points communs, les divergences, l’influence de l’environnement géographique, les limites de la pratique sportive. “L'allemand : langue trop difficile qui ne s'adresse qu'aux très bons élèves, voire à l'élite!” Que de fois le collège des Livaudières à Loudéac n’a-t-il entendu ce commentaire ! En fin d'année scolaire 1998/99, des responsables de l'UPI (unité pédagogique d'intégration pour adolescents déficients intellectuels classe intégrée au collège des Livaudières à Loudéac depuis plusieurs années), et le professeur d'allemand ont décidé de réaliser un projet d'intégration par l'allemand pour l’année 1999-2000. Dès la rentrée, les élèves de cette classe ont rendu régulièrement visite à leurs camarades de sixième afin de se familiariser avec la langue et acquérir un peu de vocabulaire pour pouvoir se présenter aux familles qui les ont accueillis en fin d'année. En effet, tout ce petit monde s’est rendu du 29 novembre au 4 décembre en Allemagne pour admirer les merveilleux marchés de Noël et connaître la chaude ambiance de cette période d'avant fêtes. Après une halte à Strasbourg, les élèves ont admiré les superbes cathédrales d'Aix-La-Chapelle et de Cologne où ils ont pu visiter la fameuse maison “4711” dans laquelle ils ont trouvé plein d'idées de cadeaux à ramener à leurs parents et amis. Ce voyage a suscité autant l'enthousiasme des élèves que celui de leurs parents. Peut-être entendrons-nous maintenant que l'allemand peut devenir un facteur d'intégration, accessible à tous! actualités Brèves Semaine de la science : du 18 au 24 octobre DES CAFÉS SCIENTIFIQUES ET CITOYENS De même qu’il existe des cafés littéraires ou philosophiques, lieux NOUVELLE FORMATION DE FAÇADIER Le Greta de Rennes ouvre une nouvelle formation de façadier au lycée Mendès-France à Rennes. Même difficile, ce métier offre de réelles opportunités d’emploi : les 1200 entreprises françaises créent chacune un emploi par an. cafés scientifiques ont été organisés aux lycées SURFER… SUR L'EAU de Bréquigny et de Vitré. Des experts présentaient un sujet, puis répondaient aux questions ou aux des élèves, des parents, des enseignants… Au lycée de Bréquigny, des Cafés scientifiques sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) et sur les ressources en eau ont eu lieu dans la salle des fêtes du lycée transformée avec un peu d’effort et d’imagination en lieu convivial. L’opération a été largement préparée au sein du lycée, notamment par les élèves de BTS Assistant de direction qui ont organisé l’événement dans le cadre de leur formation avec la diffusion de l’information dans le journal interne Info B et par affiches (avec une illustration réalisée par des élèves de terminale Arts plastiques), un article dans OuestFrance, des annonces dans le programme de la semaine de la Science et sur les ondes de radio-France Armorique… Les élèves ont été sensibilisés dans le cadre des cours de Sciences de la Vie et de la Terre, de philosophie et de l’option sciences expérimentales. Le CDI y a contribué en mettant en évidence les ressources disponibles sur les sujets abordés. Une exposition de l’INRA (Institut national de recherche agronomique) sur les OGM a été présentée au lycée la semaine précédente. À l’occasion de la semaine de la Science, plus de cinquante établissements et des centaines d’élèves ont participé à des rencontres avec des scientifiques, des débats, des visites… Pour la première fois, des scolaires et des scientifiques ont investi un espace peu conventionnel, les cafés scientifiques, qui ont donné lieu à des échanges citoyens originaux, mêlant convivialité et rigueur scientifique. bloc notes ◆ DIRECTEUR DE LA PUBLICATION William Marois RÉDACTEUR EN CHEF Jacky Le Gars SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Nathalie Le Garjean ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Evelyne Regnez, Claudine Madelaine, Jean Destrac, Philippe Gourronc, Jérome Lebreton, André Bardoux, Tugdual Ruellan. PHOTOS : Nathalie Le Garjean, Jacky Le Gars, Tugdual Ruellan. RÉALISATION : Rectorat-Communication SITE INTERNET : www.ac-rennes.fr CONCEPTION MAQUETTE : Ikkon ILLUSTRATIONS : Nono, Schvartz IMPRESSION : Les Lices s.a. ISSN 1254-3640 Depuis la rentrée, les élèves de cinquième du collège Brizeux à Quimper effectuent des “parcours diversifiés”. Ces opérations les mettent en contact avec des milieux et des situations tout à fait nouveaux comme par exemple suivre la mission d'un Aviso “Le Henaff” sur les côtes africaines. Ce bateau fera neuf escales; à chacune d’entre-elles, les marins expédieront des textes et des vidéos sur le pays et la vie à bord. Les cinquièmes profiteront de toute cette matière pour mieux connaître les pays riverains du golfe de Guinée. Si tout se passe bien, les élèves pourront même se rendre à Brest visiter l'Aviso et faire connaissance avec l'équipage des 96 hommes… FORMATION de débat conviviaux, des interrogations du public, OPÉRATION AVISO Le Café sur les OGM a accueilli soixante-dix personnes (élèves de première S et de BTS, enseignants, étudiants et tout public). Les OGM ont fait la une de l’actualité ces derniers mois. Depuis 1980, les scientifiques sont capables d’insérer un gène étranger dans le programme génétique d’un animal ou d’un végétal. On obtient ainsi un être vivant transgénique ou OGM, qui peut être plus productif, plus fécond, résistant à une maladie, à un parasite (le maïs transgénique par exemple). Mais les OGM suscitent des interrogations, on craint de les retrouver dans nos assiettes, de les voir se propager dans le milieu naturel et de transmettre ainsi leur gène. Les intervenants, Anne-Marie Chevré et Frédérique Eber, de la Station d’amélioration des plantes de l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) à Rennes, ont tout d’abord défini ce qu’est un OGM. Pourquoi cherche-t-on à en produire? Puis un débat a eu lieu sur les risques pour l’environnement, l’alimentation, sur la place de la recherche scientifique associée à de grands groupes de l’industrie agro-alimentaire, avec la participation de Claude Hamon ancien enseignant en biologie à l’Université de Rennes 1, bénévole de l’UFC Que Choisir, qui a également exploré le thème des OGM pour le compte des consommateurs. Le Café sur la ressource en eau a regroupé une trentaine de personnes (élèves, enseignants, étudiants et tout public) autour de trois chercheurs et un chimiste de la Compagnie Générale des Eaux. Certains de ces chercheurs collaborent à un travail interdisciplinaire sur la gestion de la ressource en eau (en SVT, sciences physiques et en BTS analyses biologiques) mené au lycée. Les deux débats ont permis de cerner les compétences scientifiques, mais aussi les relations Sciences Société. PHILIPPE GOURRONC Un café scientifique à Vitré ou comment le Bar des Voyageurs devient le Procope vitréen Un café scientifique, quelle idée et pour quoi faire ? Telle est la question que la Semaine de la science 99 a permis d'agiter à Vitré, afin de proposer une réflexion sur les interactions entre science et citoyenneté. Le point de vue de chercheurs peut-il se concilier avec les analyses du grand public et des élèves? Comment partage-t-on l'information, le questionnement, la responsabilité entre experts et usagers, entre experts et citoyens? Ces questions ont été débattues pendant trois jours, les 19, 21 et 22 octobre 1999, notamment à propos de la recherche médicale (sur le cancer, sur les maladies génétiques dites orphelines), de la notion de catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, avalanches…), et enfin du concept de responsabilité (éthique, droit et métier). Au centre culturel de Vitré, une centaine d’élèves des écoles de Vitré et de la région et soixantequinze collégiens de la SEGPA du collège Gérard de Nerval et les Rochers Sévigné ont échangé pendant deux débats de deux heures avec sept chercheurs (1). Puis, au Bar des Voyageurs, place de la gare, les mêmes chercheurs ont débattu avec quatre-vingts élèves de terminale du lycée Bertrand d'Argentré à Vitré, et le grand public (120 personnes pour les deux premières soirées). Les enseignants ont préparé les échanges avec leurs élèves et nourri les questionnements, pour rebondir plus tard sur un travail dans les classes. La semaine s'est achevée avec un débat plus philosophique pour le grand public (2). L'école s'est donc tenue au café, à l'initiative du rectorat et de l'inspection académique, des établissements d'enseignement public, en partenariat avec la ville de Vitré. La convivialité, la proximité des interlocuteurs, l'appropriation du café comme espace de conversation collective ont permis de proposer une forme d'échanges peu académique, créative et stimulante. La science n'est pas la seule affaire de spécialistes, les approches rationnelles peuvent être partagées et mises en débat avec tous. Ainsi, on a pu parler de la question des essais thérapeutiques sur les hommes, du financement de la recherche ou encore d'une définition anthropologique de la notion de catastrophe naturelle. Les débats ont également invité à décloisonner les disciplines et à s'interroger sur la connaissance. Un extrait de Plume (dans la Postface) d'Henry Michaux illustre bien le positionnement épistémologique adopté : “Toute science crée une nouvelle ignorance, toute conscience, un nouvel inconscient. Tout apport crée un nouveau néant”. L'essentiel est donc la position de recherche et de questionnement. EVELYNE REGNEZ (1) Pr. Kerbrat, cancérologue. Pr. Le Marrec, pédiatre-généticien. Dr Toujas, biologiste, chercheur en immunologie, tous les trois exerçant au CHRU de Rennes. Pr. Brun, géologue. Pr. Bideau, physicien. Pr. Pinay, éco-biologiste. Pr. Baudry, économiste, Université de Rennes I. (2) Avec le Pr. Lagrée, philosophe, le Pr. Fournier, juriste, le Pr. Fortin, électronicien, Université de Rennes I et IUT, le Dr Ben Hassel, cancérologue au CHRU de Rennes, Président du Comité Régional d'Éthique. 12 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 1999 Le collège Paul Langevin au Guilvinec ne surfe pas uniquement sur Internet. Le site mythique de la Torche est à deux pas et la section sportive “surf”, qui existe depuis maintenant trois ans, prépare les futurs champions. C'est l'une des seules avec Biarritz pour les espoirs de cette discipline. Les jeunes s'entraînent le mercredi, mais travaillent aussi avec le centre d'entraînement du comité du Finistère. La section compte un vice-champion de Bretagne, et à peine la rentrée commencée, il a repris les compétitions. Quand la vague n'est pas au rendez-vous (ce qui arrive parfois !) les futurs champions étudient leur progression en vidéo… GUIDE INTERPRÈTE RÉGIONAL Cette année, le lycée Laennec à Pont L'Abbé a obtenu l'ouverture définitive d'une formation unique dans l'académie : l'option “patrimoine culturel et touristique régional” en deuxième année de BTS Tourisme. Cette formation de deux heures par semaine porte sur l'étude du patrimoine breton et permet, après un examen, l'obtention de la carte professionnelle de guide interprète régional. Les élèves étudient la géographie, l'histoire et l'économie de leur région, sans oublier la gastronomie, et apprennent à organiser des circuits touristiques. Un “plus” qui compte à l'heure de la recherche du premier emploi. CONFÉRENCES FEMMES : HISTOIRE ET SOCIÉTÉ Du 15 novembre 1999 au 14 février 2000, les lundis à 18h15, l’université de Rennes 2 organise un cycle de cours publics “Femmes : histoire et société” abordant des thèmes de la vie publique, privée et familiale des femmes : “l’emploi des femmes en France”, “les relations entre belle-filles et beaux parents”… Contact : Anne-Marie Conas - service culturel : 0299 14 11 55 ou sur le site http://www.uhb.fr/culture LA RÉPUBLIQUE ET SON ÉCOLE L’IUFM de Bretagne organise un cycle de conférences “La République et son école : laïcité, citoyenneté, savoirs”, les mardis soirs à 18 heures à l’Amphithéâtre Condorcet. Après les interventions d’Yves Chevallard, professeur à l’IUFM d’Aix-Marseille et Samuel Johsua, professeur en sciences de l’éducation à Aix-Marseille I, ce sera le tour de Guy Brousseau (didacticien des mathématiques à l’IUFM d’Aquitaine), le 11 janvier 2000 ; Blandine Kriegel (philosophe à l’université de Parix X Nanterre) en mars ; Bernard Lahire (sociologue à l’Université de Lyon II), le 11 avril 2000; Bruno Latour (anthropologue à l’École des Mines à Paris) en mai et Isabelle Stengers (philosophe à l’Université de Bruxelles), le 6 juin 2000. Pour tout renseignement, contacter Gérard Sensevy ou Renée Vancassel - IUFM de Bretagne, site de Rennes - 153, rue Saint-Malo 35043 Rennes. Tél. : 02 99 54 64 02 - fax : 02 99 54 82 05. IUFM DES RECRUTEMENTS Si vous souhaitez intervenir en formation initiale et continue des enseignants, voici le calendrier de la rentrée 2000. • PRAG-PRCE : publication au BO du 18 novembre 1999. • Enseignants - chercheurs : publication au JO (seconde quinzaine de mars 2000) - consultez le site internet du ministère “education.gouv.fr”. • Enseignants du second degré à temps partagé : appel à candidature diffusé dans les établissements scolaires en janvier 2000. • Conseillers pédagogiques : renseignements à partir du 1er décembre auprès de Renée Vancassel IUFM de Bretagne - Tél. : 0299548205 - fax : 0299 54 64 00.